A force de voir les vétérans anglo-saxons le faire sans vergogne, nos inoxydables rockers Aubert, Bertignac et Kolinka se sont joints à la fête avec une tournée 2016 maxi jauge et pleine à ras bord de public comme de décibels. Dushow a mis pour l’occasion les petits plats dans les grands retapant une paire de XL4 pour Bob Coke à la face et confiant à Aymeric Sorriaux un GROS système Meyer.
Ambiance détendue et machine à vanner dans les limiteurs, pas évident d’en placer une en régie au Zénith de Toulouse, on se lance pourtant, il y a tellement de matos et de techniciens à faire parler qu’il a beau être 15h30, il est préférable de s’y mettre tout de suite avec une première question toute simple.
Bob Coke
SLU : Qui a dit, « pour cette tournée je veux du Meyer » ?
Bob Coke (ingé son face avec un lovely american accent to be cut with a knife comme on dirait dans nos contrées NDR)
Bob Coke : “Moi ! A fond.
« On va annuler, c’est trop grand ici ! » (rires !) Richard Kolinka vient de rejoindre la régie par les gradins et avant de saluer tout le monde, se fend de quelques bons délires…
Bob Coke : J’ai écouté du Meyer au Paléo et encore avant lors de la tournée des Black Crowes que j’ai mixée et j’ai énormément aimé la couleur, du coup j’ai demandé un design en Leo et Lyon…
Wilfried Mautret (assistant ingé système) : Et il l’a eu !
L’amitié franco américaine dans toute sa splendeur avec de gauche à droite Bob Coke the front man, Aymeric Sorriaux, the highly skilled tech & system manager et pour finir the machine gun Willlll Mautret
SLU : Tu nous expliques un peu ce que tu aimes en particulier ?
Bob Coke : L’aigu hi-fi et le bas mid sain et puissant. Le son tu l’as “here” (dans le pif !! NDR). Le cahier des charges pour cette tournée qui s’adresse à un public plus âgé que la moyenne est de délivrer un son puissant mais qui n’agresse pas, et pour ça, le bas médium Meyer est parfait. On a un son puissant, “in your face” et avec un aigu qui garde de la définition sans agressivité. Le management a aussi fait le choix de faire passer le son avant les lights ce qui est rare et de partir avec une déco très épurée, pas d’écran et juste un cyclo.
La grappe de bois de cour avec, de gauche à droite, 6 Leopard agissant en tant qu’infills, 12 Leo terminés par deux Lyon wide en main, 9 subs 1100-LFC en antenne cardioïde pour la projection et enfin tout à droite 10 Lyon pour les outfills.
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SLU : Tu avais donc le droit de choisir ce que tu voulais accrocher ?
Bob Coke : Absolument, n’importe quel système, et je peux te dire que je me suis gratté la tête car on a eu des offres de toutes les marques réputées, et de nos jours, tout marche bien ! Comme j’ai choisi Meyer, j’ai eu les premières propositions de design d’Aymeric qui m’ont plu et que nous avons fait valider par la prod.
SLU : Aymeric, tu as fait le choix des subs accrochés et en montage cardioïde, trois ensembles de trois 1100-LFC accrochés serrés.
Aymeric Sorriaux : J’ai fait ce choix pour avoir plus de portée. Ma colonne n’est pas trop longue, d’abord pour ne pas masquer la vue au public dans certaines salles et aussi pour éviter l’antenne qui pince trop le faisceau et laisse la fosse un peu dégarnie.
SLU : Les subs au sol te servent à récupérer un peu d’effet ou bien à compléter ton dispositif en nombre ?
Aymeric Sorriaux : C’était prévu qu’il y en ait mais c’est vrai qu’il y a un tas de plus en bas. Je ne recherche pas spécialement de l’effet de sol car ce n’est pas ce qui sert avec ce type de musique et ce qu’aime Bob, en revanche ça complète bien le dispositif.
Deux stacks de 1100-LFC toujours en montage cardio surmontés par deux UPQ. Sur le design initial, trois subs en plus auraient dû avoir le vertige et un seul stack rester sur le plancher des vaches.
SLU : Nous avons donc 30 subs 1100-LFC pour 12 Leo et deux Lyon en bas de ligne. Sacré ratio !
Aymeric Sorriaux : Il n’y a pas que ça. On a bien par côté douze Leo et deux Lyon Wide en principal, mais aussi 10 Lyon pour les outfills et 6 Leopard pour les infills.
L’idée c’est d’avoir du headroom et de la surface de membrane pour être confortable avec de la réserve.
Comme le dit Bob, c’est un système très puissant qui permet beaucoup de choses…
Ce n’est qu’une prédiction, mais la réalité perçue est exactement ce qu’indique ce graphique. Il y en a pour tout le monde où que l’on se place avec inévitablement quelques dB de plus à l’avant.
Pour l’infra et le grave on est logés à la même enseigne, celle de la régularité.
SLU : Comme jouer fort ?
Bob Coke : On est très tenté (rires) !
Wilfried Mautret : D’où ce qui est indiqué près du master, « verboten » prends-le en photo !
Attardez-vous sur la colonne dBA. Que vous soyez à 12 mètres comme à 58 m de distance de la diffusion, il n’y a que 2 dB d’écart.
SLU : Et pour les premiers rangs qu’as-tu prévu ?
Aymeric Sorriaux : Des UPQ en near et des UPJ en front. Dans le design initial j’avais prévu des Mina en front et des UPJ en nearfill sur les côtés mais on en a parlé avec Wil (Fried Mautret NDR) durant la prépa et le raccord en phase est bien meilleur comme ça.
Intégrer un délai de compensation sur le main pour raccorder avec le Mina ce n’est quand même pas l’idéal.
SLU : Les amplis guitare sont très sonores. Avez-vous prévu une stratégie pour les spectateurs des premiers rangs ?
Wilfried Mautret : Oui, les fronts sont séparés en 2, les trois de jardin dos aux amplis de Jean-Louis ont un mix spécifique sans gratte et il en va de même pour les trois de cour qui complètent ce que les Vox de Louis envoient.
Qui dit Meyer dit processeurs, ici des Callisto 616 et distribution électrique au pied des enceintes.
SLU : Comment tu drives ta diffusion ?
Aymeric Sorriaux : Nous avons en tout 104 enceintes avec trois Callisto par côté pour les gérer individuellement sauf les subs du sol qui sont ensemble. En tête il y a un LM44 car Bob est habitué aux plateformes Lake pour égaliser son master.
SLU : Les outils Meyer savent le faire non ?
Wilfried Mautret : Bien sûr, et en plus les Callisto sont synchronisés. Dès que tu fais une modif sur un, elle est répercutée sur les autres.
Il faut bien 110 Ω pour avoir 105 dB ;0)
SLU : Bob, on nous a dit que tu as aussi demandé à avoir un câblage tout neuf.
Bob Coke : C’est vrai. Du 12 paires en 110 Ω avec des masses séparées.
Tout beau tout neuf, non tout douze paires à masse séparées ou comment améliorer encore un câblage qui, analogique oblige, se doit d’être irréprochable.
SLU : Pourquoi ? Tu as eu des problèmes par le passé ou bien tu as voulu bétonner ton câblage pour être serein avec l’XL4 ?
Bob Coke : C’est une bonne question. On en a beaucoup parlé y compris avec XaXa (Gendron qui tenait les retours de Calo).
Aymeric Sorriaux : On a au cours de la tournée de Calogero changé entre masse commune et masse séparée. Bob m’a signalé une amélioration, nous avons voulu aller dans le même sens d’autant qu’on avait commencé le travail il y a un an pour divers projets. Nous avons donc tout changé, plaques, câbles, éclatés, prises…
SLU : Pourquoi ne pas vous simplifier la vie en mettant des stages Midas ? Vous pourriez gagner le trajet du signal micro dans du câble…
Aymeric Sorriaux : Et rentrer en ligne ici ? Non, ce qui nous intéresse justement c’est d’avoir la qualité des préamplis de l’XL4. La console a été entièrement recapée (fort joli néologisme sur une racine anglophone NDR) 6000 condensateurs ont été changés pour lui redonner son plein potentiel électrique. Tous les switchs ont été aussi changés de même que les VCA.
Bob Coke : Le problème avec l’âge c’est que les chimiques sèchent, changent de valeur et le filtrage s’en ressent, notamment le coupe-bas.
Quand Dushow met le paquet, ça se voit. Voici l’assurance tous risques d’une vieille gloire comme l’XL4, des modules en pagaille récupérés auprès des services techniques des croisiéristes peu enclins à sortir le fer à souder en pleine mer.
Aymeric Sorriaux : On parle d’une XL4 mais en fait on en a retapées deux, dont une reste en stand-by chez Dushow en cas de gros pépin.
C’est Bernard « papy » Vainer, le spécialiste maison de l’usagé qui marche, qui a été chercher des pièces comme des tranches et des modules rarissimes tels l’automation, auprès des croisiéristes qui, pour d’évidentes raisons d’efficacité, en embarquaient un certain nombre d’avance.
SLU : Qui dépanne en tournée ?
Aymeric Sorriaux : En fonction de ce qu’il y a, soit on a le module ou la tranche pour remplacer ce qui ne marche pas avec retour à l’atelier Dushow chez Michel (Boterf, au SAV depuis 2000 NDR), soit on travaille avec lui en ligne pour qu’il nous aiguille. Tout à l’heure, nous avons réparé une alim de la console, celle de spare. On tourne avec trois alim en tout.
SLU : Comment faites-vous cohabiter les consoles face et retours, une analogique et une numérique ? Actif ou passif…
Placé dans le dos de Julien aux retours, le patch actif Klark Teknik ou comment bétonner encore un peu plus la cohabitation entre deux consoles qu’une génération sépare et accueillir comme il se doit tout Voyageur qui s’aventurerait pas là.
Aymeric Sorriaux : Comme nous travaillons en masses séparées, c’est un patch Klark Teknik actif, ce qui nous permettra un potentiel enregistrement si cela est décidé. J’ai deux sorties électroniques, deux transformées, plus une isolée. A la face on est sur transfo.
SLU : Ca fait long tout à coup le multi…
Aymeric Sorriaux : On est sur 100 mètres avec une rallonge de 50 en cas de besoin.
On tire les multis 12 paires en masses séparées pour la modulation, 48 paires en tout, un multi pour l’intercom, une fibre pour contrôler la diffusion et redescendre le signal une fois que le LM44 l’a converti en AES 96/24.
Pour faire ceci, on attaque la carte switch d’un Auvitran AVBx3 dans laquelle on a nos VLAN, comme ça on a nos commandes et l’audio lui-même.
En bas on attaque en AES les Galileo.
On aurait pu redescendre l’audio en analogique mais c’est plus simple comme ça, ne serait-ce que pour le redistribuer plus proprement dans les racks de drive. La console sort en analogique mais tout le reste se fait en numérique.
SLU : Sauf l’entrée des enceintes !
Aymeric Sorriaux : Un jour avec l’AVB ;0)
Midas XL4. A-t-on fait mieux depuis…
SLU : Bob, on vient d’entendre la différence de son, d’attaque, de dynamique entre ce que nous ont fait entendre les trois backlineurs de la tournée et les membres du groupe. Quel usage fais-tu de ce qu’ils donnent en avant-première, ça n’a rien à voir ?
De gauche à droite Sylvain Coppain, le guitare tech de Jean-Louis Aubert, Pierrick Lapuyade en charge de la batterie de Richard Kolinka et enfin Christian Martin le baby sitter des grattes de Louis Bertignac et de la basse d’Aleksander Angelov, du backliner en or et qui n’a cessé de jouer et chauffer les vieux amplis, y compris pendant que la photo a été prise.
Bob Coke : Je me sers de leur travail pour écouter la salle essentiellement et puis comme Pierrick a changé de peaux à la batterie, j’ai comme ça une idée. C’est vrai, Richard tape complètement différemment sur sa grosse caisse, mais tu écouteras durant le concert, c’est encore tout à fait autre chose ! Il n’y a qu’Alex à la basse dont les balances ressemblent au show, pour tous les autres il faut attendre le concert pour écouter leur vrai son, la vraie énergie qu’ils donnent.
SLU : Pourquoi as-tu voulu une XL4…
Bob Coke : Le son, et puis le plaisir de travailler sans avoir la tête dans les écrans.
SLU : Mais si tu aimes le son Midas et les boutons, une XL8 aurait fait l’affaire non ?
Bob Coke : On dit qu’on a presque le son de l’analogique avec les bonnes numériques. Là on ne peut pas dire ça, on l’a (rires) ! Et puis c’est le groupe pour utiliser ce type de table. J’ai 5 mémoires mais elles sont pareilles. Deux guitares, une basse, une batterie et un piano sur un titre. 48 entrées…
Comme aurait pu dire un pubard en mal de retraite, si a 50 ans et t’as pas une XL4, t’as raté ta vie… Cherchez cela dit l’intrus, numérique et en équilibre précaire !
SLU : Cela dit, c’est la première fois que je vois une XL4 aussi propre. On dirait une neuve.
Bob Coke : Dushow a vraiment joué le jeu. Ils se sont investis complètement dans le projet et puis, tu ne trouves pas qu’elle est belle ? (Bin si, forcément NDR). C’est une remarquable console que l’on ne croise plus que dans les festivals.
Repiquage et périphériques
Un Beta 52A, une façon de repiquer une grosse caisse, l’autre variante est cachée dedans !
SLU : J’ai vu que tu as deux micros sur la grosse caisse de Richard. Comment les remets-tu en phase ?
Bob Coke : On a un D6 Audix monté sur un kit Kelly Shu dans l’axe de la batte dedans et un Beta 52A Shure en sortie de peau de résonance.
Je me sers d’un des deux et n’ajoute l’autre que très bas, forcément avec une légère rotation de phase. En fait je joue avec.
EQ = Phase de toute façon ! Je favorise cela dit le D6. On verra ce soir avec les nouvelles peaux.
Du Shure que tout sépare avec l’incontournable SM57 devant le Fender De Ville et le tout récent KSM 313 à ruban sur les AC30 de Jean-Louis.
SLU : Quelques autres détails sur la captation ?
Bob Coke : Les toms sont en Audix, la caisse claire en 57 dessus et en KSM32 dessous. J’ai sur les amplis guitare des rubans Shure KSM 313 et des SM57, et des Khan DI sur les acoustiques et sur la basse. Cette dernière est aussi repiquée par un 421 Sennheiser. En fonction du show, de la salle et de comment ça se passe sur scène, je favorise l’un ou l’autre.
SLU : Tu as l’air de t’amuser en tout cas…
Bob Coke : Toujours, et je n’ai pas de formule pour faire du son. Ca dépend du groupe, de la salle, de la console, des instruments. Avec Calo, nous avions une grosse caisse fermée donc on a mis un D6 dedans et un 4030 Audio-Technica devant la peau. J’aime bien essayer.
Pour la batterie de Richard, j’ai dû tenir compte de sa gestuelle. Je suis très fan des 414 AKG, des 4050 ou des 4030 AT en overhead mais c’est encombrant. J’ai donc adopté les Beyer 930 qui marchent très bien et correspondent mieux à mes besoins. En pré-prod j’emmène énormément de micros et on essaie, un peu avec les backliners mais aussi avec le groupe. On bosse ! (rires)
La batterie de Richard avec des 930 Beyer placés assez haut pour le laisser jouer et surtout s’éclater avec le public. Derrière, un wedge Martin et un 900-LFC s’occupent de lui donner tout ce dont il a besoin pour être dedans.
SLU : Vous avez répété où ?
Bob Coke : A Planet Live, dans le gros studio de 450 m².
Aymeric Sorriaux : Le studio de Dushow aurait permis par sa taille et son acoustique une autre approche plus live, malheureusement il était déjà pris.
Grosse tournée oblige, Dushow s’est lâché et n’a pas hésité à signer ses racks du nom du groupe. La classe. Il en va de même des périphériques embarqués. Tous ne sont pas forcément insérés sur le trajet du signal, mais il y a vraiment de quoi s’éclater. Bob a bon goût !
SLU : Venons-en au mix. Tu disposes d’une console réputée pour ses préamplis et ses EQ, et je vois que tu as inséré des VT737. Qui fait quoi dans ta chaîne ?
Bob Coke : Quand tu regardes la façon dont Jean-Louis et Louis sont sur scène, ils se placent juste dans l’axe de leurs amplis, je récupère forcément beaucoup de son de leurs grattes, c’est donc plus rapide et facile d’avoir deux égaliseurs différents pour les suivre.
La tournée a pas mal évolué d’un point de vue technique avec l’arrivée des ears donc cette flexibilité m’arrange.
SLU : Ca ne doit pas être évident quand même d’avoir autant de gratte dans le micro chant au niveau du son global…
Bob Coke : Mais non, ça fait partie du son. La guitare je la fais avec son repiquage et ce que m’envoie le micro chant. Je suis au fader pour garder l’équilibre entre les deux.
Cleaner sans arrêt ne sert à rien… Moi j’aime bien les sons forts, on attaque d’une autre façon les micros et ça va.
Bon, c’est vrai aussi que si tu as une scène très sonore et quelqu’un qui ne chante pas, là t’es en galère, mais Jean-Louis c’est l’opposé, il est très dynamique et je dois presque le retenir avec l’Avalon.
SLU : Faisons le tour de tes racks, il y a trop de bonnes choses dedans.
Le Glory Comp de Groove Tubes, un look vieillot pour un produit rare et sorti du catalogue du célèbre fabricant de tubes à vide américain passé sous contrôle de Fender depuis 2008. 100% tube y compris l’étage à gain variable opérant la réduction de dynamique. Remarquez le potard Glory offrant un choix glissant entre earth et heaven poussé à fond les ballons, un réglage qui semble taillé sur mesure pour toutes les stars qui nous ont quittés cette année…
Bob Coke : Le groupe de basse incluant micro et DI passe par le Glory Comp de Groove Tubes (une rareté NDR). La tranche de l’XL4 qui reçoit la DI de la basse est égalisée en insert par la partie EQ d’un préampli Amek Neve 9098 et ce même son transite par un Distressor. Je cherchais une couleur spécifique et ce rack me la fournit.
SLU : Merci le dépôt de Dushow (rires) ! Les deux acoustiques ont droit à une autre rareté du moins en France, des Aphex 661 Expressor…
Bob Coke : Je ne m’en sers plus ! Les DI sont tellement bonnes que le style de jeu tout en douceur de Louis et Jean-Louis pendant les quelques respirations du show se passe totalement de compression. C’est plus joli sans. La batterie passe par des gates Drawmer, à part le tom aigu qui lui est travaillé dans un canal du Transient Designer SPL ainsi que les deux toms floor. Le quatrième canal était destiné à la basse mais il est by-passé.
SLU : Dans le rack suivant on a ton traitement du master…
Bob Coke : Avec deux compresseurs différents, une copie de SSL et un VT747 Avalon. Parfois l’un, parfois l’autre.
Encore plus de jolis périphériques installés par blocs logiques et séparés comme il se doit par des grilles d’aération. Il n’y a pas que les tubes qui chauffent !
SLU : Les deux ensemble ?
Wilfried Mautret : On a essayé (rires) ! On a TOUT essayé !
SLU : Pas mal de mixeurs se servent de l’EQ du 747 pour de rapides petites retouches…
Bob Coke : Non pas ce soir. Maintenant que tu m’y fais penser, je le fais parfois mais pas avec du Meyer. Il y a d’autres marques où le haut du spectre nécessite d’être un peu calmé et adouci à 2 kHz et 5 (les deux bandes qui relaxent les oreilles dans l’Avalon NDR), mais le Meyer est bon comme ça.
J’atténue juste très légèrement le grave durant la partie acoustique du concert. Dans quelques jours on attaque les festivals (ils y sont désormais en plein NDR) avec à chaque fois une diffusion différente et c’est là que cet outil redevient essentiel. J’adore la compression sur les généraux et je préfère que ce soit la voix de mon chanteur qui déclenche un peu de réduction de gain sur l’ensemble du mix plutôt qu’en amont sur elle toute seule. Tu verras, on compresse assez peu, quelques dB tout au plus.
SLU : Tu retouches pas mal le gain des tranches sur ta console, c’est habituel chez toi ?
Bob Coke : Ca m’arrive et puis une XL4 a des préamplis vivants que je fais parfois aller un peu dans le rouge sur certaines batteries pour obtenir une sonorité spécifique. L’approche numérique est plus technique et précise, ici on a une vraie analogique et on s’en sert à fond. Cela dit, je retouche pas mal aujourd’hui à cause de certaines modifications que les backliners ont apportées entre peaux et cordes.
Deux racks stratégiques avec les alimentations de l’XL4, les trois réverbérations tc à gauche et le « magnéto » 48 pistes à droite avec les unités SSL de conversion.
SLU : Tu te souviens de ta première tournée avec une XL4 ?
Bob Coke : Bien sûr. Noir Désir. A l’époque je travaillais aussi avec une PM4000 Yamaha, mais aussi avec du numérique. Il ne faut pas se le cacher, avec cette table, on se fait plaisir. Tout le monde a la banane quand on lève le capot du flight, il y a même des jeunes dans certaines salles qui ne la connaissent pas. On va voyager avec pour les festivals. Elle est nickel et bien calée. Cela dit, il faut aller au-delà des à priori ; sur Calo j’avais une Pro9 et je me suis éclaté aussi et l’artiste a pu participer à l’encodage des délais et au travail sur le mix. C’est autre chose.
SLU : Tu peux plus peaufiner les effets avec une numérique. A ce propos, qu’as-tu ici ?
Bob Coke : Trois réverbes, une M6000 et deux D-Two TC. Une pour la batterie, une pour les instruments et une pour les voix. La musique de Téléphone est simple et les gens sont là pour la recevoir sans des tonnes d’artifices.
Magie du showbiz moderne, notre interview s’interrompt quelques minutes car les balances servent aussi de pré-concert avec une partie du public qui peut y assister agglutiné devant les crashs au contact de Louis et Jean-Louis qui, en vieux briscards, se prêtent bien volontiers au jeu. Le son n’est pas idéal à salle vide, mais pour ces quelques chanceux de toute manière hors du tir de la façade, assister à cette sorte de mise en bouche exclusive, suffit à leur bonheur.
SLU : On termine notre tour des racks ? Encore du SPL avec un super déesseur…
Bob Coke : Oui le 9629. Il est excellent et parfois je m’en sers même parfois trop sur Jean-Louis. Je retouche souvent le réglage en fonction de la capsule ou de sa façon de chanter.
SLU : Parmi tes trois compresseurs XTA, deux sont affectés à tes overheads ?
Bob Coke : Oui absolument, ils sont là, ils bougent et…ils ne sont pas affectés (rires) ! Je les fais revenir dans un groupe pour apporter un peu de densité aux cymbales. Durant les répètes, un autre batteur a travaillé un peu à la place de Richard et il avait un jeu de cymbales très “bright” qui avait besoin d’être travaillé. Richard a des cymbales beaucoup plus épaisses et “dark” qui n’ont absolument pas besoin de tout ça. Certains périphériques que tu vois ne servent qu’à un titre ou bien ponctuellement. Le second Distressor appelé Kick SN me sert par exemple à ajouter un peu de niaque dans un groupe, à gagner un peu de couleur dans la batterie.
Non, Bob aime sa console mais pas au point de s’incliner devant, sauf quand il doit accéder à son « magnéto » Logic 48 pistes !
SLU : Elle en a plein de couleur ta batterie !
Bob Coke : C’est ça (il montre le bandeau des préamplis de l’XL4 NDR) sans parler du jeu de Richard sur une batterie bien réglée. Il s’en sert super bien.
Très honnêtement je ne connaissais pas Téléphone car, à l’époque où ils ont eu leur grande période, je n’étais pas en France. J’ai travaillé avec Jean-Louis qui a intégré quelques chansons de Téléphone dans ses tournées mais les avoir tous les trois c’est complètement autre chose.
SLU : Au fait Bob, ça fait un petit moment que tu sillonnes nos salles de spectacle. Comment es-tu arrivé en France…
Bob Coke : J’ai rencontré une française et mes enfants et petits enfants vivent en France.
SLU : Les américains pensent encore à toi ?
Bob Coke : En 2013 j’ai fait la tournée des Black Crowes. Ils ne m’ont pas oublié (sourire). Ca jouait fort sur scène et dans certaines salles de 2000 places, les amplis faisaient l’essentiel du boulot ! En mono !
SLU : J’ai remarqué à ce propos que tu travailles assez peu avec tes panoramiques.
Bob Coke : Hey, it’s rock and roll et c’est ma façon de mixer. Le rock c’est de l’énergie, il n’y a pas besoin de tout ouvrir, et dans une salle cela n’apporte pas grand-chose sauf à priver les gens d’un côté de ce que tu balances de l’autre.”
Les retours en Vouillon, Barbarat, Martin et SD7
Julien Vouillon
Pas d’analogique à cour, pardon Bob, “stage left”, mais une SD7 aux mains du couple Julien Vouillon et Thomas Barbarat. C’est Julien qui répond à quelques questions.
SLU : Que mets-tu dans les wedges de chacun ?
Julien Vouillon : Pour Jean-Louis et Louis il n’y a que de la voix. C’est très rock’n’roll. Le mix est dans les sides. C’est un peu à la carte car chacun écoute sur scène à sa façon. Louis ne se sert que des wedges, Jean-Louis a des ears, Richard a des bouchons et Aleksander le bassiste a des ears.
SLU : En nez de scène sous le caillebottis..
Julien Vouillon : Il y a deux wedges où le mix est complet plus un rappel des guitares pour leur permettre de bien s’entendre quand ils vont y faire un solo. Dans les sides, les guitares sont croisées : celle de Jean-Louis est du côté de Louis et inversement. Chacun entend sa guitare par ses amplis et en rappel par le side opposé. C’est exactement la configuration des 70’s, dans les règles de l’art.
SLU : Batterie et basse ?
Julien Vouillon : Ils ont un mix avec tout, plus un sub pour Richard et un rappel de basse de l’autre côté de la scène avec un autre SVT pour Aleksander. A l’ancienne. Au début on voulait même utiliser la même stratégie avec les amplis guitare et ne pas en mettre dans les sides.
Le rappel à jardin pour Aleksander Angelov, le bassiste de la tournée des Insus. Un second ampli Super Vacuum Tube ou SVT d’Ampeg, 300 watt 100% à tubes, une solution chic et chère. Certes leur look laisse à désirer, mais je peux vous assurer que ces Vox envoient le bois.
SLU : Tu aurais eu assez d’amplis ?
Julien Vouillon : Oh oui, ils en ont plein ! Aux répétitions il y en avait un nombre incroyable pour choisir ceux qui sont partis en tournée. Ils sont vraiment très bien équipés. Les membres du groupe ont souhaité être très proches donc sur 30 m² on a une batterie, deux SVT et sept amplis guitare. C’est sonore mais très efficace et franchement rock.
Thomas Barbarat devant la SD7. Pile derrière lui on aperçoit le patch actif Klark Teknik et tout à droite de la photo, les racks d’amplis PLM Lab.gruppen des wedges Martin, une configuration relativement simple et très rapide à monter.
SLU : Le patch est assez petit, pourquoi une SD7 ?
Julien Vouillon : Habituellement j’ai besoin d’avoir beaucoup d’entrées et de sorties. Pour cette tournée j’ai surtout besoin d’avoir beaucoup de ressources car j’ai tout doublé pour pouvoir travailler différemment wedges et ears. Toutes les tranches sont doublées.
Le bac de gauche comporte toutes les ressources pour mixer les wedges et celui de droite est en charge des ears. Au centre j’ai mes VCA. Ca me change de n’avoir que 4 artistes et un patch de 30, mais cela n’est pas pour autant de tout repos car rien n’est figé dans le show.
SLU : Comment travaille-t-on en termes de monitoring quand on doit savoir ce qui se passe dans des wedges et des ears ? On passe son temps à enfiler et retirer ces derniers ?
Julien Vouillon : J’ai dû le faire en préprod. Ceci étant, j’ai commencé par caler les wedges, puis les ears et comme il y a moins de suivis sur les wedges, je garde plutôt mes ears. Enfin, un peu les deux, cela dépend de ce qui se passe sur scène.
Une vue de face d’un des deux sides tel que voulu par Julien avec, look oblige, les caches des Lyon retirés, ce qui laisse apercevoir le montage des deux 12” en dièdre rapprochant les centres acoustiques et prolongeant le guide d’onde. A la question de savoir pourquoi deux 900 au lieu de prendre un 1100, Aymeric précise que leur impact est supérieur, leur extrême grave légèrement inférieur et leur rendu plus proche des besoins du monitoring que ce qu’aurait pu offrir le 1100.
SLU : Tu as recours aux snapshots ou joues tu le côté rock à fond ?
Julien Vouillon : Non impossible. Dès que tu as des ears, tu es obligé de gérer finement les niveaux, d’effectuer des suivis. Au début tu débrayes tout et puis, tu commences à programmer les mutes, deux, trois faders, puis tu encodes les égaliseurs, puis les envois et à la fin, comme c’est une SD7 avec énormément de ressources, tu peaufines et stockes tout.
SLU : Tu utilises quoi comme effets ?
Julien Vouillon : J’ai une TC6000 et une 480 Lexicon…
SLU : Une seule ?
Julien Vouillon : Oui, je n’en ai qu’une et elle marche bien, je n’ai aucun souci de fiabilité. Je m’en sers pour les chants. La 6000 je l’emploie sur la batterie et les grattes acoustiques. Je traite aussi la basse dans un Summit et les overheads dans une paire de 160 dbx. J’ai aussi des Transient SPL et des gates externes sur la batterie. Pour être précis, je mixe la batterie pour les wedges avec des effets externes.
SLU : Tu préfères ça à ce que t’offre ta console ?
Julien Vouillon : Pour les ears, je me sers des effets intégrés mais pour les wedges je trouve ça plus pratique. J’ai en tout cas assez de ressources pour mixer aussi les premières parties.
SLU : C’est une table très bien fournie.
Julien Vouillon : Oui mais on a de tels besoins lors de shows comme Mylène ou Hallyday, que je me retrouve à 0 channel processing ! Bon, il faut dire qu’avec Johnny ils étaient 17 sur scène. Depuis 2010 et la version 1.7 de la table, je ne me sers que de cette console, je la connais bien !
Aymeric Sorriaux et Bob Coke
SLU : Tu tournes à quelle fréquence ?
Julien Vouillon : En 48 kHz. En 96 je disposerais des mêmes ressources, ce n’est qu’à 192 où elle en perd. Le 96 est très utile pour la latence des convertisseurs qui est moindre, mais je ne suis pas tout à fait satisfait de l’aigu à cette fréquence. Je le trouve un tout petit peu artificiel et un peu trop présent.
J’ai mixé Mylène en 2013 en 96 et depuis je suis revenu au 48 qui sonne parfaitement bien. J’ai 2 millisecondes et des poussières de latence mais c’est jouable.
Je sais qu’avec M où ça jouait en wedges et en 96, le passage en 48 kHz a permis à Nico d’Amato de sortir plus de niveau avant le Larsen, ce n’est donc pas qu’une impression. De mon côté c’est la couleur qui me plaît moins car je travaille essentiellement avec des ears.
SLU : Au fait, quels wedges utilises-tu ?
Julien Vouillon : Le choix de Louis qui adore les Martin. C’est le wedge du rock anglais et une fois encore on est parfaitement raccord avec ce qu’on donne au public. C’est made in London !
L’EM3Pro, un vétéran des scènes françaises. Le modèle que vous voyez date de 2006. De nos jours, il est soudé et pas coulé dans l’acrylique et dispose d’un transducteur double pour le grave et l’aigu, là où l’ancien a un double basse et un simple aigu.
SLU : Et pour les ears ?
Julien Vouillon : Earsonics, les EM3 Pro.
SLU : Tu n’aimes pas l’EM32 ?
Julien Vouillon : Il n’a pas assez de niveau et de rendement. Pour un chanteur de rock ça ne marche pas (116 dB/mW contre 124 dB/mW NDR). C’est un super beau produit à niveau faible ou moyen, mais si tu veux atteindre les niveaux requis par nombre d’utilisateurs professionnels, il n’y parvient pas. L’EM3 doit être taillé dans le médium pour devenir flat, mais ce médium va réapparaître au fur et à mesure du niveau délivré. Sa réponse dynamique n’est pas linéaire.
Ce qui pourrait être considéré comme un défaut n’en est pas un pour un artiste rock pour qui cette caractéristique se transforme en vrai avantage. Plus il pousse et plus “ça fait fort”. L’EM32 au contraire reste linéaire quel que soit le niveau, et quand tu pousses, il ne se déséquilibre pas dans le médium et ne donne pas à l’artiste la même sensation. Les transducteurs sont excellents, les mêmes que l’EM3, mais le filtrage beaucoup plus élaboré et par ailleurs rigoureux, capte une partie du rendement.
Aymeric Sorriaux du bon boulot avec du bouleau
L’heure du repas a sonné, et malgré un catering remarquable, notre appétit n’a d’égal que notre curiosité. Après Bob et Julien, c’est au tour d’Aymeric de s’allonger sur le divan imaginaire de notre dictaphone.
SLU : Cela a commencé quand ton amour pour le système ?
Aymeric Sorriaux : Depuis que je travaille. J’ai commencé comme intermittent en m’intéressant à ce domaine et je n’ai jamais arrêté sauf qu’étant désormais permanent chez Dushow, j’ai aussi une fonction de commercial. J’ai eu une évolution au sein du groupe depuis trois ans qui m’a amené à m’occuper de cette partie aussi mais sans délaisser les boutons. Depuis quelques mois d’ailleurs, je ne m’occupe plus que de ça. La notion commerciale est essentielle à bien comprendre chaque affaire, mais je préfère la technique. Bob a demandé à ce que je prenne la route avec lui, ce qui m’a comblé, d’autant que l’équipe est très bonne et je la connais depuis de nombreuses années.
La diffusion Meyer prise en contre par les éclairages de Dimitri Vassiliu
SLU : Vous avez historiquement deux marques de diff chez Dushow (trois depuis quelque temps grâce à Fa NDR) mais tu sembles plus Meyer…
Aymeric Sorriaux : Cela fait dix ans que j’assure en parallèle les démos de Best Audio, notre filiale dédiée à la vente et à l’installation de nos marques, ceci explique sans doute cela. Mais outre de belles prestas en Meyer, j’ai aussi l’occasion de monter des grosses configurations en L-Acoustics. Il faut être pluridisciplinaire même si c’est vrai que j’apprécie la marque américaine. Aujourd’hui je suis en Leo, mais je prépare les Eurockéennes et Musilac qui seront sonorisés en L-Acoustics.
Tous les systèmes sont désormais des formules 1 avec leurs avantages et leurs inconvénients. Les philosophies ont beau être différentes, les résultats sont bons dans tous les cas. Enfin, j’espère ! Wilfried tourne beaucoup en Meyer mais est tout aussi à l’aise avec du L-Acoustics et un jour il calera du d&b sans même s’en rendre compte (rires) !
Wilfried Mautret : Pourquoi pas ! Le plus difficile ce n’est pas le système mais essentiellement l’outil de prédiction et celui pour driver le système. Et un peu d’expérience avec aussi, forcément.
Aymeric Sorriaux : L’avantage aussi de tourner en équipe c’est de se compléter en prenant les avis de chacun. Personne n’a la science infuse. Si Wil a un avis sur ce que je suis en train de faire au niveau du calage, je vais l’écouter. On a plus d’expérience à deux et on peut gagner plus de temps en s’écoutant.
L’équipe son de la tournée réunie sur le parking du Zénith de Toulouse où nous avons tous dîné au soleil. De gauche à droite Aymeric Sorriaux, Bob Coke, Julien Vouillon, Wilfried Mautret et Thomas Barbarat
SLU : Vous avez deux gros parcs L-Acoustics et Meyer chez Dushow. Qu’est ce qui sort le plus ?
Aymeric Sorriaux : Les deux, mais chez L c’est le K2 qui est très demandé, plus que le K1 et chez Meyer le Leopard fait un malheur. Il a un rapport poids/puissance phénoménal et un excellent rendu. Nos deux gros kits en Leopard sont constamment sur la route et les 48 Leo tournent aussi beaucoup. La nouvelle gamme « de la savane » de Meyer, Leo, Lyon et Leopard, est une révolution par rapport à ce que l’on a pu connaitre avant.
Ca marche très bien en longue portée comme en petite jauge, et on retrouve une couleur homogène entre les différents types d’enceintes et un raccord en phase qui est juste parfait. Forcément, la taille des haut-parleurs fait que l’on peut entendre des différences de musicalité mais les réponses en fréquence sont vraiment alignées. Cela ne sert à rien, même si dans le Galileo on a les outils pour, de tordre un 12” pour lui faire passer le même ressenti qu’un 15”. Je pars du principe que si j’ai besoin d’un 12” ou d’un 15”, je fais le choix et je m’y tiens, en le laissant travailler dans sa zone de confort.
SLU : Le fait que le commercial ait aussi fait le design et cale tous les soirs est une nouveauté chez Dushow non ? On appelle ça comment, la transversalité sonore ?
Aymeric Sorriaux : Tu as raison. Dushow a décidé d’apporter à ses clients une expertise technique de plus en plus approfondie et de les accompagner au maximum. Je suis chef de projet donc je construis le dossier technique pour les clients et après on les accompagne sur la route.
Un affichage bien connu, celui de Lake, ici un LM44, qui nous apprend que quelques points ont été pris par exemple autour de 110 Hz et de 2 kHz, et que l’infra a été un peu calmé à partir de 40 Hz mais bien peu de chose.
SLU : Mais dans la constellation technique de Dushow il y a d’autres profils comme toi ? Où te situes-tu par rapport à Marco par exemple (Marc de Fouquières, le directeur Technique du groupe Dushow NDR)
Aymeric Sorriaux : Marco fait toujours des calages et s’occupe de certains gros dossiers mais je le remplace lorsqu’il n’a pas le temps ; je pense à la configuration des subs que j’ai refaite à la demande de l’Opéra de Paris. Chacun a ses dossiers mais on se les transmet quand c’est nécessaire.
Pour répondre mieux à ta question, on a aussi les plus jeunes du parc qui sortent en tant qu’assistants pour apprendre et enfin nous disposons d’un collège de techniciens son et lumière un peu plus confirmés qui peuvent partir pour accompagner des artistes sur la route. A la base, il y avait les chargés d’affaire qui géraient entièrement leurs dossiers et s’appuyaient sur les équipes de parc pour la technique, ou sur les équipes d’intermittents très proches de nous comme Wilfried.
Aymeric Sorriaux surpris sur le plateau avec Thomas Barbarat à droite.
Aujourd’hui on continue à s’appuyer sur ces derniers qu’on considère comme des gens faisant pleinement partie de l’entreprise, mais nous avons créé un pôle technique, on pourrait l’appeler en quelque sorte un bureau d’études, une cellule technique pluridisciplinaire avec des gens en capacité de répondre de manière plus approfondie et technique que ceux spécialisés dans le commerce.
SLU : Rares sont, je pense, les collaborateurs de Dushow qui n’ont pas mis la main au potard…
Aymeric Sorriaux : Bien sûr, mais ils ont pris goût à cette partie commerciale en tissant par ailleurs des liens très privilégiés avec nos clients, je pense à Benoit Soutenet, Alex Capponi ou Stéphane Sailly, le besoin de cette expertise en parallèle s’est faite sentir, d’où cette évolution.
Benoit Soutenet
Stephane Sailly
Alexandre Capponi
SLU : Comment malgré tout gérer le quotidien et les dossiers en étant sur la route ?
Aymeric Sorriaux : Je travaille à distance, c’est l’avantage du monde moderne (sourire). Il faut savoir marier les deux sinon on part intermittent. J’ai tous les dossiers de l’été de Dushow sur le feu. mais c’est la vie (rires) !
Voilà… C’est fini…
Gros, très gros, le son emporte tout sur son passage, tout sauf le talent du groupe. Les années n’ont rien fait à nos « Fab four -1 » ou plutôt si, ils jouent encore mieux et disposent enfin d’un son en salle digne de leurs titres. L’amour de Bob pour l’aigu fin et naturel, un modèle du genre, le bas médium plein, massif et bien timbré autour duquel tout tourne, et le grave de course délivré par le système Meyer se confirme, de même que son goût certain pour le chiffre 105 qui semble avoir été créé pour lui !
Une image de l’analyseur Flux et du Compass durant le show. Les 7 types d’enceintes à droite de l’écran affichent du vert, pourtant ça pousse déjà pas mal. Vive le headroom quand on peut se le permettre !
C’est rock sur scène, ça l’est dans le bois. Rock in, rock out, libre adaptation du célèbre “shit in”, “shit out” qui n’a pas lieu d’être ici. Se balader dans les interminables gradins du Zénith de Toulouse dû à la patte de Christian Malcurt ne change pas grand-chose à l’affaire.
Ca sonne partout avec une belle qualité de projection de l’antenne de subs. Les renforts latéraux raccordent bien dans le système principal avec tout de même une couleur du grave et un rendu global plus secs, sans doute la directivité liée au montage cardioïde et en antenne des 1100 prive-t-elle un peu les côtés de la salle de leur action.
Les infills et les frontfills sont bien constructifs et apportent leur touche finale au côté massif et très musical de la diffusion dans son ensemble. Quand on se rapproche de la scène, les amplis de Jean-Louis et Louis font malgré tout le ménage. Les frontfills ont beau être « matricés » sans grattes, se retrouver dans l’axe des Vox et des De Ville déséquilibre un peu le mix même si pour les amateurs de guitare, leur son est splendide.
Un grand bravo à Aymeric et Dushow pour cette « affaire » (t’as vu Aymeric, je m’y suis mis moi aussi NDR) rondement menée par une équipe de vieux briscards aguerris et complices en diable, comme ceux qui font le show sur scène.
Après les festivals, les Insus repartent en tournée pour 16 nouvelles dates à partir du 26 septembre. Si vous aimez le rock, le son franc et sans concession et préférez des lumières sobres, vous savez ce qu’il vous reste à faire, enfin…bon courage pour trouver des places ou des invites !
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