Disparition d'un éclairagiste

François-Eric Valentin

François-Eric Valentin a quitté le théâtre et la vie le 16 Novembre.
Très connu pour son ouvrage « Lumière pour le spectacle » plusieurs fois réédité, il a marqué de sa personnalité le monde de la lumière.

Eclairagiste depuis 1974 après un passage par le cirque, il a travaillé pour le théâtre et de très nombreux metteurs en scène ont fait appel à lui, parmi lesquels : Nicolas Bataille, René Jauneau, Goulchan Kervella, Jacques Legré, Muriel Mayette, Xavier Lemaire, Francis Perrin, Oscar Sisto, Armand Delcampe…

Il a aussi éclairé tous les styles de la danse, avec notamment Les Étoiles de l’Opéra de Paris, Wilfried Romoli, Cyril Attanassof, et Norbert Schmucki, ou Le Grand Ballet de Bordeaux, le Ballet National de Marseille, la compagnie Catherine Fromentoux ou celle de Harris Mandafounis d’Athènes, Géraldine Armstrong, Serge Alzetta, Rafael Aguilar et Maina Coronado en danse flamenco, Sadhana en danse indienne…

La chanson française avec Herbert Pagani, Colette Magny, Christian Ferrari, Manon Landowski, l’opéra (Cosi Fan Tutte, La Flûte Enchantée…), les sons et lumières (la Passion Celtique, Tristan et Yseult, le Cadre Noir de Saumur, le Fort de Bertheaume…) ont fait appel à son talent.

François-Eric Valentin

Au-delà de ces prestigieuses références, François-Eric, c’était aussi un regard. Un regard sur le monde et une grande exigence personnelle, un regard sur la peinture où il trouvait souvent, dans l’étude des maîtres, la matière de ses créations. Pour lui, la lumière sur scène ne pouvait se contenter de produire de belles images, elle devait aussi signifier, raconter, révéler le non-dit, l’invisible.

Il était en outre un excellent pédagogue, toujours prêt à transmettre, à faire partager l’émotion et la connaissance. Il réalisait cette part importante pour lui en animant de très nombreux stages en France et à l’étranger.
Il a également été enseignant à l’ENSATT. On peut dire qu’il a ainsi contribué à former le regard et la pratique de toute une génération de jeunes éclairagistes, à qui il a su communiquer sa passion et ses grandes connaissances. Ce talent de « passeur » se manifestait aussi par l’écriture : « 36 questions sur la lumière », « Eclairagiste : un esprit d’équipe ».

Enfin, François-Eric était un écrivain, non seulement dans son domaine mais aussi auteur de théâtre (« Théâtre de lumière : rends-leur le soleil qu’ils ont perdu ») et de nouvelles basées sur des tableaux célèbres du musée d’Orsay (« musée d’Orsay : les dernières nouvelles »).

64 ans, c’est un peu trop jeune pour nous laisser, il y avait encore tellement à faire, à voir, à comprendre, à aimer… Salut, François, tu as finalement rejoint Jean Vilar et Pierre Saveron que tu admirais tant. Et peut-être aussi Maria Casarès et Gérard Philipe…

Jean-Louis Beaumier
Novembre 2012

 

Ecouter Leo et "mourir de plaisir"

Sardou à Bercy avec le nouveau système Leo Meyer Sound.

De gauche à droite, Sébastien Nicolas, Cyril Ubersfeld et Miguel Lourtie.

La fine équipe de Best et de Meyersound avec, de gauche à droite, Sébastien Nicolas et Cyril Ubersfeld de Best Audio et tout à droite Miguel Lourtie, l’infatigable voyageur de Meyer en charge du support technique pour toute l’Europe.

Partis à la découverte du Leo, le nouveau et mystérieux système de Meyer Sound (Brock Adamson a fait des émules !) lors d’une de ses premières sorties françaises pour Michel Sardou, nous avons pu interviewer Miguel Lourtie de Meyer en plus d’échanger avec Wilfried Mautret au système et Jean-Marc Hauser à la face.

Nous vous offrons donc deux articles distincts avec, dès maintenant, tout ce que nous avons pu glaner sur les 24 Leo et 16 subs 1100-LFC Leo à peine débarqués chez Dushow et une première impression d’écoute sur cette nouvelle boîte décidément bien née et assurément puissante. Très puissante. La suite les prochains jours grâce aux interviews de Jean-Marc et Wilfried.

L’événement et l’artiste étant d’importance, nous avons retrouvé à Bercy Sébastien Nicolas et Cyril Ubersfeld de Best Audio, l’importateur de Meyer en France, et Miguel Lourtie l’European Technical Service Manager de Meyer Sound venu spécialement donner un coup de main pour cette première sortie parisienne.

Interview de Miguel Lourtie

Le système principal à cour avec, de haut en bas, 12 Leo et en downfill 4 Mica.

Le système principal à cour avec, de haut en bas, 12 Leo et en downfill 4 Mica. Un adaptateur spécifique permet de prolonger les lignes facilement. Remarquez la compacité du Leo qui dans son ébénisterie très compacte cache pourtant deux 15 pouces là où le Mica n’a que des 10 pouces !

Miguel Lourtie : Tu vas écouter le premier Leo en France et un des premiers en Europe. Nous avons juste deux systèmes en service en plus de celui-ci, un en Suède et un en Norvège. Mon rôle consiste à apporter l’aide nécessaire et surtout à collecter les premières impressions des utilisateurs pour les faire remonter à la maison mère et voir ce qu’on peut éventuellement changer ou améliorer. Ce rapport de proximité est important pour nous.

SLU : Le design de ce soir est dû, je crois, à Wilfried Mautret. Où êtes-vous intervenus en tant que Meyer pour l’aider ?

Miguel Lourtie : ML : C’est lui qui a pensé le système pour l’ensemble de la tournée. Tout ce qu’on lui demande c’est de nous envoyer ses plans pour qu’on puisse éventuellement lui donner des tuyaux ou lui proposer des idées. Notre rôle c’est d’accompagner, pas de remplacer les techniciens sur le terrain.

SLU : Le système tel qu’installé à Bercy par Dushow comprend des têtes Leo et des subs 1100-LFC. Il est indissociable ou bien le Leo peut-il s’accommoder d’autres subs de Meyer comme le 700HP…

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Miguel Lourtie : Non, la puissance du Leo s’accorde mieux avec celle du 1100, le 700 serait largement trop court.

SLU : Il n’y a pas que le Leo et les 1100 de nouveaux ce soir…

Miguel Lourtie : Il y a aussi les processeurs Callisto qui forment, avec les têtes Leo-M et le 1100-LFC, le système Leo. Ils offrent de nouveaux outils très pratiques, comme celui facilitant l’intégration de différents modèles d’enceintes dans une même ligne. C’est le cas ici à Bercy avec du Leo et du Mica. Le Delay Integration permet de faciliter l’accord entre boîtes, en évitant le plus possible les interactions destructrices. Il suffit pour cela d’indiquer au Callisto quelles références sont accrochées.

SLU : La venue du Leo signifie-t-elle la fin de la gamme MxD et plus spécialement du M3D ?

Miguel Lourtie (et tout Best à l’unisson) : Non ! Rien ne s’arrête ! Nous sommes très fiers chez Meyer de ne pas remplacer des produits plus anciens mais de compléter ou de créer de nouvelles gammes. Nous voulons que les « vieux » produits puissent être complétés par des nouveaux, et surtout un client qui veut compléter ou étendre son installation doit pouvoir être servi en M3D, si tel est son désir, sans obligatoirement aller le chercher sur le marché de l’occasion. D’ailleurs ils ne sont pas vieux mais anciens, je ne te dis pas sinon comment on pourrait me qualifier vu mon âge (rires).

SLU : Oui enfin, ça fait combien d’années que vous ne vendez pas de M3D en Europe…

Miguel Lourtie & les Best Boys : …mhhhh…Dushow a acheté les siens il y a une dizaine d’années…Mais ce système est toujours utilisé. Par exemple en Hongrie pour le festival de Sziget couvert en Milo, les délais sont toujours en M3D car, comme cette boîte est cardioïde, elle raccorde beaucoup mieux dans le grave et surtout elle ne gêne pas la régie son qu’elle entoure. Dire qu’une enceinte remplace une autre est habituel, on nous a déjà fait le coup avec le Milo quand il est sorti. Dans l’esprit des gens, il allait remplacer le M3D alors que ce sont des produits totalement différents ! On est d’accord en revanche sur un point. La famille des MxD est la première génération de ligne source chez Meyer, les Milo, Mica et M’Elody la seconde, la troisième démarre avec le Leo et aussi, d’une certaine manière, le Mina qui, en termes de configuration, est plus avancé et proche du Leo.

5 ensembles de 3 subs Leo 1100-LFC ont été accolés.

La solution idéale quand la hauteur de la salle le permet, un point unique et qui plus est cardioïde d’émission de l’infra. A cet effet, 5 ensembles de 3 subs 1100-LFC ont été accolés avec à chaque fois entre deux caissons face au public, un élément placé à 180° pour créer un lobe frontal. De légers délais ont enfin permis de piquer cette antenne vers le bas.

SLU : Puisqu’on parle de boîtes cardioïdes, cette technologie est-elle abandonnée chez Meyer ?

Miguel Lourtie : Non, elle n’est pas abandonnée, c’est simplement qu’aujourd’hui le marché demande une enceinte plus puissante que le Milo et pesant globalement moins. (mhhh que c’est vague ;0). Si à ce cahier des charges tu ajoutes l’électronique, les HP et le volume de charge pour être à nouveau cardioïde, le poids va s’envoler et la taille avec !! Ça ne veut pas dire qu’à l’avenir Meyer ne refera pas une boîte cardio, par exemple pour de l’installation fixe où le poids et la taille ne posent pas de problème, qui sait, mais pour cette fois nous avons répondu à une demande précise.

SLU : Donc comme avec tous les systèmes modernes tu as gagné dans les 3dB et un paquet de dynamique en plus ?

Miguel Lourtie : Voilà c’est ça (puis se ravise NDR) Non, je ne peux pas préciser si on a gagné 3 dB (rires).

SLU : C’est un peu le lot de tous les fabricants !

Miguel Lourtie : On a réussi à gagner pas mal de puissance (sourire en coin).

SLU : La boîte en elle-même est finalisée, le Callisto l’est-il aussi ?

Miguel Lourtie : Le Callisto va forcément évoluer en termes de soft, c’est normal. La boîte en tant que telle est une version de production.

SLU : Le Leo fonctionne avec une alim à découpage ? Il accepte tout ?

Miguel Lourtie : Il accepte entre 208 et 264 Volt. Aux Etats-Unis il fonctionne avec une alimentation en delta et pas en étoile.

SLU : Comment se fait-il qu’il ne puisse pas être connecté directement en 110 Volt ?

Miguel Lourtie : On a voulu qu’il reçoive une tension plus élevée.

Leo accompagné à droite de 12 Milo et 3 Mica.

Une autre vue du Leo, ici à gauche de l’image, accompagné à droite par 12 Milo et trois Mica en downfill en charge des gradins latéraux de Bercy et garantissant du coup 160° de couverture. Remarquez, grâce au Mica qui parait tout petit, comme le Milo est beaucoup plus large que le Leo.

SLU : C’est drôle ça, les américains seraient pénalisés par rapport aux européens (rires).

Miguel Lourtie : De toute façon quand tu achètes un système, en général tu fabriques des nouveaux racks d’alimentation, et puis on ne peut pas dire qu’ils sont pénalisés, tu abuses là (rires !) C’est vrai que si tu sors une boîte de son carton aux USA, tu ne peux pas la brancher telle quelle sur une prise murale ! Plus sérieusement, les produits Meyer acceptent de 85 à 160 et de 180 à 260, sauf que sur le Leo, les amplis sont faits pour travailler à des tensions plus hautes. Nos clients nous demandent toujours plus. Tu fais 140 dB (SPL en crête du Milo à un mètre NDR) et ils te disent « c’est bien ! Ne pourrais-tu pas faire un peu plus ? » (Rires !) Les 1100 doivent aussi être alimentés en delta aux USA.

SLU : Ça pèse combien du coup un Leo ?

Miguel Lourtie : De mémoire 265 livres. On ne donne pas trop de chiffres sur cette boîte car on veut que les gens l’écoutent et la découvrent. L’industrie est saturée de valeurs hyper énormes et de superlatifs en pagaille. Certains chiffres sont parfois issus de mesures un peu limites. Nous préférons ne pas publier les nôtres. Nous affirmons en revanche que notre système reste linéaire depuis les bas niveaux jusqu’à des pressions acoustiques proches de la saturation. Nous avons récemment fait une démo à la Spectrum Arena d’Oslo en Norvège, et on a réussi à gêner les clients de l’hôtel en face de la salle. Tu imagines le truc ? Malgré tout, mes oreilles sont ressorties clean car notre système a des niveaux de distorsion très bas et reste linéaire à tous niveaux…

Un gros plan du RMS avec, oh divine surprise, le logo du Leo

Un gros plan du RMS avec, oh divine surprise, le logo du Leo qui paraît dire que cette boîte serait symétrique et marcherait en deux ou trois voies, sans doute avec deux amplis pour les graves et un seul pour la partie du haut. De simples suppositions, même sous la torture personne n’a parlé !

SLU : Oui enfin, ça dépend ce qui tu lui envoies !

Miguel Lourtie : Bien sûr, si tu as de la distorsion dans tes sources, elle sera impitoyablement amplifiée et reproduite ! On a eu un ingé son qui est venu avec le multipiste de son groupe de métal et a poussé très fort. C’est lui qui nous a fait avoir des soucis avec les voisins. Il a eu beau envoyer la gomme, il n’a pas réussi à faire limiter le système. Il a été très impressionné tout en reconnaissant avoir dépassé les bornes !

SLU : Bon, OK, parlons du 1100. Quels sont ses points forts ?

Miguel Lourtie : On s’est rendu compte que 90% des utilisateurs mettent un passe bas sur les subs. On a donc décidé d’optimiser la largeur de bande, on a refait le trajet de l’onde arrière pour minimiser le bruit et avoir une meilleure efficacité. Lors des essais ce matin, Wilfried (Mautret, ingé système NDC) a testé sub par sub pour vérifier que tout fonctionnait, et Jean-Marc (Hauser, FOH) a dit à un moment « oui, ça sonne pas mal » sans savoir qu’il écoutait un seul 1100 en complément des Leo. Quand tous ont été ouverts, je te laisse imaginer le résultat sachant qu’il y en a 15 en tout !

Ecoute du Léo

Puissants, le Leo et son garde du corps le 1100 le sont assurément. Titillés par le mix très libre d’un point de vue dynamique de Jean-Marc Hauser, ils semblent disposer d’une réserve importante, ce qu’a confirmé le RMS dont les colonnettes vertes et bleues sont restées bien sages.
Une fois encore, et sans hésiter à me répéter, le Leo sonne comme une enceinte moderne avec la dynamique, l’impact et la projection propres aux systèmes de dernière génération, tout en gardant une très nette couleur Meyer et un remarquable « poids » dans le rendu. Le grave et le bas médium notamment sont très gros et remplissent l’espace de manière étonnante.
La transition entre Leo et Mica font de cette dernière un compagnon bien peu crédible en downfill du Leo, tant la différence est grande en termes d’épaisseur sonore et de couleur dans le bas mid entre les deux, sans parler de l’aigu du Mica qui est fin et ciselé, peut-être un peu trop, et manque de mordant.
On remarque aussi une différence notable entre Leo et Milo. Là où la première a un aigu sincère et assez doux, même un peu en retrait, le Milo joue des coudes avec un médium et surtout un aigu puissant et parfois dur.
Le Leo réussit donc la synthèse des trois avec un haut naturel et assez doux, un médium précis et chaud, un bas mid plein et coloré de manière agréable et enfin un grave qui semble très puissant. Il faudra l’écouter sans les 1100 pour bien juger le bas.
Le tout est très musical, assez Rock’n’roll, bien timbré et massif.
A cet effet, nous avons été impressionnés par la capacité du Leo à remplir l’espace, et au-delà de l’effet désormais assez classique des nouveaux systèmes, de «sortir» le son des boîtes et vous le placer contre le visage. Le dernier né de Meyer paraît presque gainer les murs de la salle en couvrant en quelque sorte ses réflexions, sans doute le fruit d’un bon guidage, d’un bon couplage et d’une ouverture horizontale large et régulière. Dans un Bercy vide, c’est étonnant.
Nous aurons rapidement l’occasion de réécouter ce système mais dès à présent, on ne peut lui prédire qu’un avenir rugissant.

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Harman International Industries acquiert Martin Professional A/S

Christian Engsted, Blake Augsburger, Jens Bjerg Sørensen

De gauche à droite. Christian Engsted (P.d.g Martin), Blake Augsburger (vice-Président exécutif et président de la Division Harman professionnel), Jens Bjerg Sørensen (Président de Schouw & Co.)

Schouw & Co, la société mère de Martin Professional a conclu un accord de vente de Martin Professional A/S à Harman International. La transaction est soumise aux conditions de cession habituelles intégrant les approbations réglementaires et devrait être finalisée au premier trimestre 2013.

Les deux leaders mondiaux du secteur, Harman et Martin Professionnal sont persuadés que cette nouvelle combinaison leur permettra de proposer un offre complète son, lumière et vidéo pour le spectacle live, l’événementiel et les installations fixes de nature à satisfaire la clientèle à un niveau encore plus élevé.

Ajouter Martin à Harman International, qui représente 4,4 milliard de dollars de chiffre d’affaires, et combiner deux des plus importants budgets R&D consacrés à l’industrie audio et lumière pour le loisir permettra aux entreprises de se développer et proposer des produits et solutions d’éclairage et vidéo encore plus innovants pour le bénéfice de leurs clients.

Blake Augsburger, vice-président exécutif et président de la Division Harman professionnel, se réjouit d’accueillir Martin Professional et déclare: « les lignes de produits Martin sont un excellent complément à nos activités audio professionnelles. Quand la transaction sera finalisée, nous serons en mesure d’offrir une gamme complète de solutions audio, vidéo et d’éclairage pour le live et les installations fixes”.

Christian Engsted, PDG de Martin Professional a commenté: « Nous sommes très impatients d’explorer les avantages mutuels de ce changement et de continuer à développer notre relation commerciale avec nos clients et nos partenaires à travers le monde”.

 

Etude de cas : la sonorisation du stade Olympique

Jeux Olympiques 2012 Londres

JO 2012 Londres. Cérémonie d'ouverture.

Une image prise au cours de la cérémonie d’ouverture des JO depuis la régie son. On distingue nettement le câble porteur ceinturant le stade et tendu tel une jante de vélo par des rayons externes et solidaires du toit. Les lignes sont accrochées au point de raccordement d’un rayon sur deux, ce dernier servant à véhiculer les courants vers les boîtes et les projecteurs.

JO Londres. Scott Willsallen (à gauche) et Bobby Aitken

Scott Willsallen (à droite) et Bobby Aitken à quelques heures de la cérémonie de clôture des JO.

27 juillet 2012, 21h, stade Olympique de Londres. Pas moins de 80 000 spectateurs et 500 millions de téléspectateurs vont découvrir ce que Danny Boyle a concocté pour la cérémonie d’ouverture des JO d’été. Dans cette très british et démesurée ”extravaganza”, c’est L-Acoustics qui a été choisi pour la diffusion, sous la baguette de Scott Willsallen, le concepteur audio aux 220 V-DOSC !

Une fois n’est pas coutume, nous n’avons pas assisté à cet événement planétaire, nous vous proposons donc une étude de cas, fournie par Scott Willsallen lui-même à qui nous avons malgré tout, en fin d’article, posé quelques questions bien frenchy dont nous avons le secret. Pour la petite histoire Scott, via sa société de consulting australienne Auditoria, est un spécialiste renommé dans la sonorisation évènementielle de grands espaces tels que les jeux Olympiques de Londres et d’Athènes, ceux du Commonwealth ou encore diverses coupes du monde de Rugby, sans parler du concours de l’Eurovision.

Introduction

Cérémonie d'ouverture des JO 2012 à Londres.

Cérémonie d'Ouverture des JO 2012.

Une fois choisi L-Acoustics pour sonoriser le stade Olympique de Londres au cours des JO d’été et des jeux Paralympiques, toute l’équipe audio s’est retrouvée face à un challenge colossal.
Le cahier des charges implique à la fois de sonoriser un stade de 80 000 places pour les cérémonies d’ouverture et de fermeture des deux olympiades, mais aussi de sonoriser les 29 journées d’épreuves sportives qui s’y tiendront.
La quantité de boîtes requise s’avère exceptionnelle. Là où les plus grosses tournées utilisent une centaine d’enceintes de grand format, il va en falloir plus du double pour le Stade Olympique ce qui est une première à la fois pour Scott Willsallen comme pour L-Acoustics qui relèvera le challenge de raccorder sans doute le plus grand nombre d’amplificateurs de puissance sur un même réseau.

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Pas moins de 220 V-DOSC et 51 ARCS II vont être accrochés en 22 lignes à un câble porteur spécifique ceinturant le stade en tant que diffusion principale pour les cérémonies et les épreuves sportives, auxquels s’ajoutent, posés au sol face aux gradins, 88 SB28 et 100 Kudo en renfort pour les quatre cérémonies. Si on complète l’inventaire avec les quelques boîtes disposées çà et là pour déboucher quelques coins reculés, on arrive à un total de plus de 500 enceintes poussées par 70 LA-RAK. Chaque rack comportant 12 canaux de 1800 W sous 4 ohms, cela fait un total d’un mégawatt et demi. Quatre prestataires ont été mis à contribution pour mener à bien ce méga chantier : Delta Sound, Norwest, Autograph et Britannia Row.

JO Londres. Une grande partie des 35 personnes composant l’équipe audio.

Une grande partie des 35 personnes composant l’équipe audio. Tout à droite de l’image pour les plus observateurs se trouve Scott Willsallen et à sa droite son acolyte Bobby Aitken en charge du design des cérémonies.

Scott Willsallen, raconte son expérience.

Scott Willsallen : J’ai commencé à employer le Kudo en stacks posés au sol dès les cérémonies des jeux du Commonwealth de Melbourne en 2006 et, appréciant son rendu sonore, sa fiabilité et la prédictibilité de ses performances, j’en ai fait de même par la suite.
Il est tout de même apparu évident, à Bobby Aitken (Sound Designer des cérémonies) et à moi-même, que Londres 2012, de par la diversité des artistes invités et des tableaux prévus, allait nécessiter une approche encore plus qualitative de la diffusion apte à satisfaire à la fois les artistes, le public et l’ensemble des médias du monde entier, d’autant que nous avons dû assurer aussi la partie «épreuves sportives» qui en général ne nous échoit pas et fait partie d’un cahier des charges séparé.
Cette approche qualitative passait par l’utilisation d’une quantité inédite de matériel mais aussi des meilleurs prestataires et d’une équipe technique sans faille prête à travailler sans relâche pendant des mois.
Nous avons aussi dû faire le choix de la discrétion pour le système, ce qui nous a conduits à déployer un câble circulaire supportant l’ensemble des lignes source, tendu à hauteur du toit du stade au-dessus du public et des athlètes et ce durant près de quatre mois, laissant les boîtes à la merci des éléments.
Pour un designer sonore, la première chose à intégrer est la géométrie de l’espace à couvrir. Nous verrons plus loin que dans le cas de Londres 2012 cela a généré quelques challenges intéressants.

Design de base

J’ai choisi d’utiliser à la fois des stacks posés au sol pour couvrir les gradins du bas et des lignes accrochées pour ceux du haut. J’ai ensuite veillé à réduire au maximum le nombre d’éléments dans mes lignes tout en garantissant la couverture verticale, et j’ai fait de même dans le plan horizontal avec le nombre de lignes accrochées tout autour du stade. J’ai bien entendu joué avec les propriétés de la boîte retenue.
Une grande portion des gradins a été dévolue aux médias du monde entier. Les télévisions ont pris place dans les gradins du bas et la presse écrite dans ceux du haut. Tous les postes des commentateurs ont été placés dans les gradins du bas avec une demande de pression réduite sur cette zone. Nous avons atténué de 6 dB le niveau afin de rendre les interventions au micro aussi propres que possible, tout en ne détachant pas trop cette zone stratégique de l’ambiance générale du stade.

Diffusion alternée gauche / droite

On a fait le choix d’offrir un semblant de stéréo au plus grand nombre possible de spectateurs, tout en étant conscient du fait qu’un système distribué rend la perception de l’espace stéréophonique assez difficile. Nous avons pour cela alimenté des paires de lignes et de stacks au sol avec les mêmes canaux.

Sonorisation des épreuves

Il a été décidé assez tôt que les 22 lignes accrochées seraient aussi utilisées pour toute la durée des épreuves sportives, ce qui a conduit à ajouter des boîtes afin de taper en douche jusqu’aux gradins du bas. Ces enceintes additionnelles n’ont pas été utilisées au cours des quatre cérémonies.

Emplacement des enceintes

JO Londres. Une des 22 lignes de 10 V-DOSC et 2 ARCSII déployées dans le stade.

Une des 22 lignes de 10 V-DOSC et 2 ARCSII déployée dans le stade. On aperçoit le bumper spécifique ainsi que les nombreuses élingues assurant sa tenue mais aussi une certaine stabilité en cas envers effets de tangage, roulis et lacet. Bien visible aussi le câble porteur circulaire de 48 mm de diamètre et les deux structures tripode rigidifiant le montage et permettant l’accroche de projecteurs.

Un câble porteur continu d’un diamètre de 48 mm a été tiré et tendu par 56 radiales fixées au toit du stade, le faisant courir à une distance de 30 mètres de ce dernier, et à une hauteur de 30 mètres du sol. Cet emplacement s’est révélé être le meilleur choix pour assurer une bonne couverture.
Chacune des 22 lignes a été suspendue à l’intersection entre le câble porteur et un des câbles tendeurs afin d’assurer sa stabilisation verticale et en lacet. Le positionnement des lignes a aussi dû tenir compte de certaines caractéristiques propres à des olympiades comme par exemple la flamme.

Le Design

Le design en lui-même a été facilité par l’existence du stade dans lequel j’ai pu me balader et valider certaines idées, et la présence de fichiers Autocad très précis.
J’ai ensuite créé un modèle EASE à partir des .cad ce qui m’a permis de travailler sur cinq scenarios techniques impliquant des produits spécifiques dont ceux de L-Acoustics et de valider ces 5 alternatives.
A partir de ce moment nous avons commencé à affiner le projet.
Le travail sur l’option L-Acoustics a été réalisé à l’aide de Soundvision avec quelques analyses du champ réverbérant faites sur EASE.

Géométrie du stade

La forme de cette enceinte est relativement simple et régulière, et seuls trois éléments interrompent la géométrie des tribunes basses et hautes : les écrans nord et sud et la partie du milieu de gradins ouest. Mon approche a été de placer avec régularité des lignes accrochées et des stacks au sol afin de garantir la couverture verticale et j’ai choisi de régler ces trois points durant la phase de calage du système.

Longueur de la ligne

Afin de garantir une couverture et un rendu optimaux dans la totalité des gradins hauts, chaque ligne a nécessité 10 V-DOSC. Avec une longueur totale de 4,5 mètres, cet ensemble de têtes a aussi garanti un bon guidage des fréquences basses.

JO Londres. La prédiction de couverture dans Soundvision.

Un graphique qui se passe quasiment de tout commentaire. Il s’agit de la prédiction de couverture d’une parmi les 22 lignes de V-DOSC dont on apprécie la qualité en termes de régularité de niveau et de couverture aussi bien verticale qu’horizontale.

On peut apprécier la couverture verticale des gradins haut et milieu au travers du graphique Soundvision ci-dessous, couverture qui se répète à l’identique avec les 22 lignes déployées tout autour du stade. Le choix de 22 points d’émission nous a permis de trouver le meilleur compromis entre un rendu stéréo et les inévitables interférences de chevauchement impactant l’intelligibilité. Enfin, le chiffre de 22 lignes s’est révélé être idéal vis-à-vis des particularités du système de câble porteur.

Une fois terminé le design des 22 lignes, il a fallu trouver une solution pour la phase des épreuves sportives afin d’étendre leur couverture aux gradins du bas. Face à l’absence des subs, nous avons choisi de charger un preset full range en poussant par ailleurs un peu le bas du spectre ce qui nous a donné suffisamment d’énergie à 40 et 80 Hz. Cette approche a rendu possible l’emploi de simples systèmes 2 voies pour déboucher les gradins du bas, ce qui a été bénéfique en termes de poids et d’amplification. Par chance, L-Acoustics a commencé à livrer l’ARCS II juste à ce moment-là, une enceinte ligne source à courbure constante parfaite pour cet usage à raison de seulement deux boîtes par ligne.

Stacks au sol

Les stacks au sol sont chacun composés de 4 Kudo et 4 SB28.
Le Kudo est suffisamment compact pour pouvoir être empilé par quatre sans être trop haut. Quant aux 4 SB28 ils sont alignés pour créer un array contrôlable horizontalement.
Le contrôle vertical n’a pas été retenu, le but étant de réduire au maximum la dispersion de chaque ensemble et d’améliorer l’impact et la précision de la diffusion.
Cette approche a donné de très bons résultats et je compte la remettre en œuvre prochainement.

JO Londres. L’un des 22 ensembles de quatre SB28 et quatre KUDO

A même la piste du Stade Olympique, voici l’un des 22 ensembles de quatre SB28 et quatre KUDO en charge de remplir la première octave entre 30 et 60 Hz pour les subs et de couvrir les gradins du bas pour les têtes. Bien entendu ce montage très plat pour ne pas gêner la visibilité des spectateurs placés en bas des gradins a été retiré pour la période des épreuves athlétiques et remonté pour les deux cérémonies de fin.

Débouchage des zones d’ombre

Le design étant étudié pour épouser la géométrie des lieux, il a fallu déboucher un certain nombre de zones d’ombre créées par le décor, les plateaux ou encore les praticables des caméras. A cet effet huit 12XT ont été déployées durant les cérémonies pour y remédier. Ces zones avaient de toute manière été pointées lors de la phase de prédiction.

Installation du système

Le rigging du système a été conçu par Jeremy Lloyd (Manager technique, en charge des structures). Les 22 lignes ont été installées en 4 jours. L’ensemble d’accroche est composé d’un bumper, d’un mât courbé en guise d’épine dorsale à l’arrière des 10 V-DOSC, d’un mat droit rigidifiant l’ensemble et supportant l’éclairage et enfin d’un bumper pour les deux ARCSII.

Installation de l’amplification

Le Stade Olympique dispose d’une passerelle technique courant tout le long du toit et de diverses salles techniques abritant des tableaux pour des automatismes, la distribution électrique ou sonore. Les amplificateurs ont été répartis au plus près des points de distribution du signal sonore et aussi au plus près des enceintes à alimenter afin de limiter les longueurs de câbles à 50 mètres maxi mais garantissant à la fois une bonne protection face aux intempéries, surtout la fameuse pluie londonienne.

Réseau et distribution du signal

Le transport du signal et des données du système est effectué par le biais de quatre fibres distinctes Deux en boucle fermée sont dévolues à Optocore pour le transport du signal, les deux autres véhiculent les datas au travers d’un réseau gigabit administré via des switches. Il est connu sous le nom de Audio LAN.
Cet Audio LAN est administré en 4 VLAN dont un est dévolu au LA Network. Avec plus de 200 amplis LA8 en réseau, la gestion et la programmation des adresses IP est essentielle. Chaque ligne accrochée emploie 6 contrôleurs LA8, 5 pour les V-DOSC et un pour les ARCS II, les stacks au sol requièrent quant à eux 3 contrôleurs, deux pour les Kudo et un pour les SB28. Cela représente donc neuf adresses IP par ensemble de diffusion haut et bas.

Emergences

Nous n’avons jamais dû adapter ou limiter les performances du système du fait des émergences. Un système de mesure et de stockage des valeurs SPL a été installé à la régie son et activé à chaque émission sonore. Nous avons reçu un nombre très limité de plaintes de personnes vivant à proximité du stade suite aux balances effectuées pour la cérémonie de clôture. Vu l’horaire auquel nous avons répété, je pense que j’aurai moi-même pu faire partie des râleurs.

Test, calage et mise en service

LA Network Manager

Une fois que le choix de Delta Sound et du design basé sur les produits L-Acoustics a été fait, nous avons commencé le travail sur le contrôle du système. L-Acoustics nous a offert une collaboration sans failles. Nous avons été les tout premiers à utiliser la version 2 du LA Network Manager et à tenter l’expérience de raccorder 223 contrôleurs sur un même réseau. Face à nos doutes, ils nous ont proposé de maquetter à Marcoussis durant un mois une configuration similaire. Ils l’ont proposée et ils l’ont faite, allant jusqu’à utiliser exactement la même adresse IP que celle que nous avons prévue pour chaque appareil. Un tel niveau de collaboration est tout bonnement incroyable.

JO Londres. Test à Marcoussi

Le support client dans toute sa splendeur. Voici une image de la maquette de la configuration de Londres 2012 telle qu’effectuée à Marcoussis dans les locaux d’L-Acoustics à l’aide de 220 contrôleurs LA8 bien séparés par un bout de carton ou une dalle de moquette, alimentés en audio et secteur, pris en réseau et pilotés par Marc Benard, l’ingénieur application en charge des contrôleurs chez L-Acoustics. Tout a été fait à l’identique y compris au niveau du choix des switches afin de garantir aux organisateurs la parfaite disponibilité et fiabilité de ce montage.

Marc Benard (Ingénieur application en charge des contrôleurs L-Acoustics) : Habituellement les designs pour des stades impliquent le déploiement de 60 à 80 contrôleurs, autant dire que le challenge de Londres 2012 et des audiences attendues nous ont légèrement mis sous pression.
L-Acoustics a joué son rôle en prenant en charge le maquette complète de cette configuration. 200 contrôleurs ont été déballés et connectés à la fois à une distribution audio en analogique et AES/EBU, et ont été mis en réseau dans les mêmes conditions et avec les même switches et les mêmes protocoles que ceux employés dans le stade.
Tous ont été pilotés grâce à un PC basique tournant sous Windows XP grâce à la toute dernière version du LA Network Manager et son système de messages.
Cela nous a permis de tester la résilience et le temps de réponse de notre plateforme. Ce travail bénéficie désormais à tous les utilisateurs, qu’ils pilotent une paire de contrôleurs ou qu’ils soient à la tête du système des plus grandes tournées internationales.

Scott Willsallen : Nous n’avons eu à déplorer aucun problème avec le LA Network Manager et le test grandeur nature opéré par le fabricant a fini de me convaincre quant à la qualité et à la disponibilité immédiate de ce logiciel.

Utilisation du LA Network Manager

Avant Londres 2012, j’ai employé de nombreux produits L-Acoustics mais peu souvent des contrôleurs LA8 et encore plus rarement au travers du LA Network Manager. Le chargement des presets s’est révélé être rapide, tout comme l’affichage des diverses vues offrant de nombreuses informations durant les essais et l’exploitation.
La faculté de créer des groupes avec ce soft est remarquable, et permet des modifications de retard ou des égalisations par zone de façon rapide et fiable.
Les groupes facilitent aussi la mise hors service rapide de zones entières, une fonction utile au cours des répétitions.
Justin Arthur, l’ingénieur de Norwest Productions en charge du patch système, a passé le plus clair de son temps sur ce logiciel, et a apprécié à la fois son ergonomie, sa rapidité et sa fiabilité, sans parler du support constant offert par Marc Benard et ses équipes via mail ou téléphone, à chaque fois que cela a été nécessaire.
La taille des fichiers ne dépasse pas quelques centaines de kb malgré le nombre de contrôleurs en réseau facilitant aussi leur gestion.
Précisons enfin que L-Acoustics a même écrit une révision du soft après que nous ayons détecté un bug.

Calage du système

Le calage du système a été exécuté en tenant compte des paramètres extérieurs et intrinsèques au système. Ces derniers ont été identifiés et exploités par L-Acoustics afin de programmer l’Array Morphing Tool.

Processing sur les contrôleurs LA8

Etant habitué depuis des années à la qualité et à la flexibilité du processing offert par Lake, j’ai eu quelques doutes quant aux ressources offertes à même les LA8. J’ai été jusqu’à douter de la validité de n’avoir qu’un jeu de filtres, identique, sur tous les produits. Après avoir pris mes marques, je dois reconnaître la justesse de ce choix. Rien n’empêche de croire que la simplicité dans le filtrage sur les LA8 soit dû à des ressources DSP insuffisantes ou bien au désir du fabricant de réduire les réglages afin d’éviter les erreurs des exploitants, mais cela est faux. Cette simplicité est simplement due à la maîtrise et à la sophistication de la gamme de L-Acoustics, un niveau qu’atteignent uniquement un ou deux autres fabricants.

Array Morphing Tool

La balance tonale d’une ligne source varie en fonction du nombre de boîtes et de la courbure mais aussi en fonction de la distance d’écoute. La bonne nouvelle est que cela peut être prévu et ne pas altérer la courbe de réponse en fréquence. Les presets de L-Acoustics ont été conçus afin que tel ou tel choix ait un impact aussi limité que possible sur le rendu, et que ce dernier puisse être modifié facilement à l’aide d’un outil spécifique du LA Network Manager appelé Array Morphing. Les essais que j’ai menés avec le Zoom Factor sur un système employant le preset V-DOSC-LO et en dehors de tout filtrage FIR ou IIR ont démontré à la mesure et à l’oreille sa validité. Le LF Contour a aussi pleinement donné satisfaction. En définitive le calage du système a donné lieu à des valeurs de zoom de 0.63 pour les cérémonies et 1.0 pour les épreuves athlétiques.

Egalisation du système

En complément de l’Array Morphing Tool, L-Acoustics offre un jeu de filtres FIR et IIR permettant d’égaliser finement le système dans son environnement. Nous avons tiré parti de l’ensemble des filtres IIR pour mettre un peu d’ordre dans le bas médium ainsi que des FIR 2 et FIR 3 afin de renforcer le haut du spectre. Nous avons passé beaucoup de temps afin de trouver le meilleur compromis possible avec Bobby Aitken, le designer sonore des cérémonies et Richard Sharratt, l’ingé son façade de la cérémonie d’ouverture des Jeux. A cet effet nous avons utilisé quatre liaisons HF de mesure placées dans un plan vertical face à une ligne afin d’en vérifier la cohérence. J’ai été étonné de constater à quel point les mesures ont été proches des valeurs des prédictions.

La difficulté de modéliser précisément la partie basse des gradins à cause des interactions entre les Kudo posés à même la piste et les sièges n’a pas été une surprise mais vu mon expérience avec ce type de déploiement, le calage et l’égalisation ont été longs mais couronnés de succès.
En revanche, la balance entre le niveau des Kudo et celui des V-DOSC a été épineuse. Nous avons modifié les valeurs un nombre incalculable de fois avant de trouver le bon réglage. Des écarts ne dépassant pas 1 dB se sont révélés cruciaux pour le rendu final. Nous avons eu la chance de disposer de suffisamment de temps pour optimiser le calage. Ce temps en plus a réellement permis d’obtenir un résultat acoustiquement meilleur.

J’ai du mal à trouver dans ma carrière un exemple de panne sur un système L-Acoustics et cette fiabilité a été l’un des points clé dans le choix de cette marque du fait de la difficulté d’accès aux lignes une fois accrochées.
Avec plus de 450 boîtes directement exposées aux aléas climatiques pendant plus de 4 mois, nous n’avons eu à souffrir que de la défaillance de deux HP de grave de 15’’. Ceci est la preuve non seulement de la qualité des produits L-Acoustics, mais aussi des efforts faits par Delta Sound dans la préparation des systèmes pour cet événement.

En conclusion la diffusion a été excellente. D’innombrables personnes ont témoigné d’un rendu sonore de haute tenue dans le stade. J’ai pris beaucoup de plaisir à collaborer avec des personnes aussi talentueuses que Bobby Aitken sans parler des équipes de Delta, Norwest ou Autograph.

JO Londres. Cérémonie d'ouverture des jeux paralympiques

A la vue d’une affluence aussi massive et d’un tel embrasement, on comprend le besoin de disposer d’une pression homogène et de qualité afin de couvrir ou du moins lutter à armes égales avec le vacarme généré dans le stade.

Richard Sharratt (ingé son FOH de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et paralympiques) : Le moins que l’on puisse dire c’est que la taille de l’installation sonore est pour le moins inhabituelle mais grâce aux bons soins de Scott et Bobby, elle a parfaitement fonctionné. Collaborer avec une équipe aussi charmante que provenant d’horizon divers a été un réel privilège.

Gary Bradshaw (ingé son FOH de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques) : L’atmosphère dans le stade était électrique, là où dans l’équipe on a ressenti surtout une excitation mêlée à du stress. Du fait du faible temps de répétition pour la cérémonie de clôture, le risque d’erreur n’a quitté l’esprit d’aucun technicien, le public en revanche s’est retrouvé et a communié d’une façon étonnante… J’ai été honoré de collaborer à un tel événement.

Piers Shepperd (Directeur Technique des cérémonies de Londres 2012) : Les quatre cérémonies ont impliqué un nombre important de sources audio allant du Philarmonique de Londres au groupe Coldplay. Le système L-Acoustics a toujours délivré un son d’une incroyable qualité. Où qu’il soit placé dans le stade, chaque spectateur a bénéficié d’un excellent rendu, sans aucune distorsion et avec une remarquable intelligibilité.

Bobby Aitken (Sound Designer pour les cérémonies) : J’aimerais dire un mot sur l’équipe de 35 ingénieurs, concepteurs, managers et techniciens qui composent l’équipe son. Jamais en 30 ans de carrière je n’ai été autant honoré de travailler avec un tel groupe de personnes, toutes plus talentueuses les unes que les autres. On doit notre succès à cette équipe montée par Paul Keating de Delta Sound, Chris Ekers le Prod manager et bien entendu Scott Willsallen. Le choix du matériel a son importance, mais ce qui compte vraiment ce sont les hommes.

Roland Hemming (Manager Audio des épreuves sportives de Londres 2012) : Je pense que tout le monde s’accorde à dire que l’ambiance dans le Stade a été remarquable et la diffusion a certainement sa part dans ce succès. La performance du système L-Acoustics a été excellente.

Interview de Scott Willsallen par SLU

Après cette étude minutieuse et très détaillée de son travail pour les JO de Londres, Scott Willsallen a bien voulu répondre depuis Sidney à quelques questions de SLU de retour d’un déplacement en Russie.

SLU : Comment s’est passé le choix de L-Acoustics en tant que marque ?

Scott Willsallen : Ce n’est pas tant la marque, une parmi d’autres, qui a été choisie, mais bien la proposition de Delta Sound et de ses partenaires, le prestataire retenu, et qui était basée sur des produits de cette marque. Cela dit, nous avons déjà utilisé, Bobby Aitken et moi, des systèmes L-Acoustics avec succès dans le passé mais même si ce choix nous paraissait évident, il n’a été fait que par projet interposé. Une fois que j’ai établi les 5 designs, les six prestataires sélectionnés ont pu répondre à l’appel d’offre en utilisant le design de leur choix. Delta Sound étant un grand utilisateur de produits L-Acoustics, leur proposition a tourné autour des produits de cette marque et plus particulièrement du V-DOSC.

SLU : As-tu eu de la part des organisateurs des demandes spécifiques en termes de pression sonore, intelligibilité ou réponse en fréquence ?

Scott Willsallen : Non pas vraiment dans la mesure où c’est moi qui ai créé le cahier des charges pour eux et ai déterminé, via mes 5 designs, comment le son allait être reproduit, à quel niveau et par quelle solution technique. Ce sont les prestataires qui ont dû, en s’alignant sur les designs, fournir une réponse sonore cohérente avec mes calculs et mes spécifications. L’intelligibilité a été étudiée à près de 90% avec EASE dès la création des 5 designs, et c’est une fois le système accroché que nous avons mesuré le résultat et légèrement optimisé quelques détails lors du calage.
Si le placement des enceintes est mal étudié, il est illusoire de croire qu’on peut rattraper quoi que ce soit en corrigeant. Le challenge a été de travailler à la fois sur l’intelligibilité de la parole mais aussi sur le rendu de la musique. Nous avons trouvé un bon compromis entre les deux. Tous les designs proposés offraient les mêmes garanties en termes d’intelligibilité.

SLU : Le choix de la stéréo a apporté quoi ?

Scott Willsallen : Nous avons veillé à placer le plus de public possible dans un environnement stéréo, en sachant que la majorité des sources l’était. Cela a apporté plus de confort et de relief, surtout lors des passages musicaux. Nous avons cela dit travaillé sur les chevauchements pour les limiter le plus possible, ce qui a été bénéfique en termes de rendu et d’intelligibilité.
L’option stéréo n’a donc pas fait perdre d’impact ou de précision au système, et seuls les spectateurs placé pile dans l’axe de l’une des 22 lignes n’en ont pas tiré de bénéfices.

SLU : Si tu devais refaire Londres 2012 aujourd’hui, avec l’expérience que tu en as tirée, que changerais-tu ?

Scott Willsallen : Rien (gros silence NDR). Je ne changerais rien ! (Je le relance NDR) En cherchant bien j’ai juste un regret, que les limites en termes de poids nous aient empêché l’accroche de deux subs SB28, un en tête et un en bout de chaque ligne, ce qui aurait facilité la reproduction de la dernière octave dans les gradins du haut. Ce n’était pas dans le but de rallonger ma ligne, sa taille convient parfaitement en termes de rendu de grave, mais bien pour réduire la distance entre les gradins et la source d’infra.

SLU : Le montage des SB28 au sol a donc eu du mal à faire grimper de l’infra vers les gradins du haut ?

Scott Willsallen : Non, cela a plutôt bien marché. Nous cherchions à tenir dans un gabarit de ±1dB dans tout le stade dans la bande des 60 Hz et au-delà, ce que nous avons réussi. Mais pour l’octave inférieure cela n’a pas été possible. Pour y parvenir nous aurions dû accrocher les subs.

SLU : Pourquoi avoir choisi précisément le V-DOSC pour cette opération ?

Scott Willsallen : En considérant la distance entre le public et les lignes accrochées, et vu la longueur des arrays calculée pour obtenir une couverture bien précise, le choix du V s’est imposé de lui-même. Il ne faut pas oublier aussi que les JO se déroulant l’été, une saison difficile pour les stocks, le V-DOSC devient un choix de raison vu le nombre de boîtes en circulation. Le même design en K1 aurait coûté plus cher en prix de location et on aurait couru le risque de ne pas trouver les 220 boîtes requises vu la forte demande pour cette enceinte.

SLU : Le choix du V-DOSC ou de toute autre ligne à courbure variable, était-il indispensable ? Une solution en ARCS n’aurait-elle pas été possible ?

Scott Willsallen : Non, les deux ARCS II ont été utilisés pour couvrir la zone des gradins du bas qui de par sa forme peut l’être par un système a courbure constante. Les gradins du haut sont de géométrie totalement différente et présentent, avec les enceintes, 25 mètres d’écart entre le champ proche et le champ lointain. C’est donc typiquement le terrain de jeu d’une ligne source à courbure variable et pas d’un système à courbure constante. La géométrie des lieux a rendu ce choix très simple et rapide à opérer.

SLU : Dans l’étude de cas tu affirmes être uniquement intéressé par le contrôle de la directivité horizontale de tes SB28 posés au sol. Comment ça se fait ?

Scott Willsallen: La seule solution possible pour contrôler la directivité verticale aurait été de créer un array en hauteur. Malheureusement les sièges les plus bas près de la piste placent le regard des spectateurs à 120 cm du sol or, pour contrôler des longueurs d’onde de cette nature, 1,20 mètres est totalement insuffisant, nous avons donc choisi de contrôler le rayonnement horizontalement, un but que nous avons parfaitement atteint. Si j’avais placé 22 sources d’infra de 6 mètres de haut par 6 mètres de large pour avoir un quelconque impact sur la directivité, cela aurait ruiné la vue du spectacle à de trop nombreux spectateurs, ce qui est inenvisageable. Les 4 Kudo du fait de leur faible largeur ont en revanche un impact visuel négligeable.

JO Londres. Cérémonie de clôture.

Cérémonie de clôture des JO 2012 à Londres

SLU : Comment avez-vous fait pour ne pas avoir de problèmes avec le climat londonien en laissant accrochés les 220 V-DOSC durant près de 4 mois ?

Scott Willsallen : Il s’agissait de boîtes tout à fait standard mais légèrement préparées par Delta avec l’ajout d’un tissu acoustique frontal en plus de la mousse d’origine et quelques autres solutions pour faire en sorte de faire glisser l’eau au plus vite. Cela a bien marché puisque nous n’avons eu aucun problème avec ça. Les stacks du bas en revanche ont été couverts à chaque fois qu’ils n’ont pas été employés, en tout cas les KUDO, mais essentiellement pour les protéger des effets du soleil.

SLU : On connaît la cause de la défection des deux 15” telle que tu l’évoques dans ton étude de cas ? Est-ce une cause climatique ?

Scott Willsallen : Je ne sais pas, mais je ne pense pas qu’il s’agisse de la pluie, autrement ce ne sont pas deux HP qui auraient dégagé mais bien plus car de l’eau, on en a reçu beaucoup, crois-moi, quasiment chaque jour ! (rires)

SLU : Tu affirmes te contenter des ressources DSP des LA8 au travers du LA Network Manager tout en reconnaissant qu’elles sont malgré tout limitées. Cela représente un frein pour toi ou au contraire un garde-fou t’obligeant à parfaire ton design et à aller à l’essentiel sans pertes de temps ?

Scott Willsallen : C’est une bonne question. Pas mal des corrections que j’ai l’habitude de faire par filtres interposés, je peux les faire facilement avec le LF Contour et le Zoom, et rien que ces deux réglages m’ont fait économiser beaucoup de ressources. J’avais besoin de renforcer le haut et le shelving dans l’aigu m’a parfaitement convenu. De même que le filtre IIR dans le grave m’a suffi pour les V-DOSC. Je reconnais que les ressources des LA8 ne sont pas infinies mais il en va de même de mes besoins. Enfin un design bien conçu limite les besoins en correction.

SLU T’es sûr que t’aurais pas apprécié d’avoir un Lake pour effectuer quelques retouches chirurgicales çà et là ?

Scott Willsallen : Ahh mais j’en avais des Lake, plus d’une trentaine, mais affectés à la bascule entre le réseau primaire et celui secondaire en provenance des consoles. Autant te dire que j’en avais des ressources, mais je ne les ai pas utilisées. Le calage et l’égalisation du système ont été entièrement réalisés à l’aide des LA8.

SLU : Quelles consoles avez-vous utilisées pour les JO ?

Scott Willsallen : Des SD7 DiGiCo. Il y en avait 6 en tout. Deux pour la face, deux pour les retours et deux pour le broadcast pour des raisons de sécurité, une sortant en numérique vers le réseau Optocore et l’autre en analogique.

SLU : : Une dernière question Scott, sur quels nouveaux projets es-tu en train de plancher avec ta société australienne Auditoria ?

Scott Willsallen : Comment dire… Non, je ne peux pas en parler, en revanche je peux te dire que après les JO d’été 2012, j’ai attaqué avec ceux d’hiver qui se tiendront en 2014 à Sotchi en Russie dans le massif du Caucase.

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Ca brille en basse consommation !

Laurent Chapot éclaire Tryo sur les toits de l’Olympia

Tryo sur les toits de l'Olympia

Une nouvelle fois aux faders pour l’édition 2012 de la tournée de Tryo, l’éclairagiste Laurent Chapot investit la scène de l’Olympia avec un kit modeste, selon ses dires, mais parfaitement exploité. Toujours dans une optique de réduction de la consommation énergétique, c’est avec une majorité de sources à Led et lampe 700 W qu’il continue de redéfinir la lumière de spectacle, en évitant les courses aux puissances, en privilégiant un travail précis de la fumée et en optant pour un choix très hétérogène de projecteurs. Dans un décor intimiste qui met en scène les toits de Paris, réalisé conjointement avec Nitro Deco, le designer signe encore un fois une création lumière incroyable où les idées et les faisceaux fusent !

Et c’est, comme souvent avec les équipes de Laurent, dans la bonne humeur et la passion, que nous sommes accueillies quelques heures avant le concert du groupe, tout dévoué à son public et très attentif aux aspects techniques du spectacle.

L'équipe technique son, lumière et décoration de la tournée Tryo

L’équipe lumière, décors et son de la tournée Tryo. En haut, de gauche à droite, Florent Namy (son), Rodolphe Collignon (light), Anthony Johann (rigg), Emmanuelle Corbeau (son), Christophe "Titou" Pignol (light), Yoann Roussel (son). En bas, Laurent "Freddy" Garnier (light), Laurent Chapot (light), Ludovic Brouneur (rigg), David Sagot (déco), Olry Collet (light).

Se comprendre (presque) sans se parler

Laurent Chapot, qui a l’habitude d’être fidèle sur la durée aux artistes qu’il éclaire, a donc naturellement rempilé pour signer les lumières de cette tournée, débutée en octobre 2012, et prenant fin en avril 2013 après un grand périple dans les Zénith de l’hexagone.
C’est pendant sa phase de préparation, relativement courte, que toute la complicité et la confiance nouée pendant des années à travailler avec les mêmes équipes et au service des mêmes artistes, prend tout son sens. En évoluant en partenariat constant avec Philippe Ducouret (Nitro Deco) et son pupitreur GrandMA Laurent Garnier, le designer a dû partir d’un simple dessin imaginé par Christophe Mali et Sébastien ”Bibou” Pujol de Tryo pour travailler la scénographie du spectacle et y accorder un kit de projecteurs.

SLU : Laurent, quelles ont été les demandes de Tryo concernant le design lumière ?

Laurent Chapot

Laurent Chapot en plein travail d'orfèvre de la lumière, derrière sa console.

Dessin préliminaire, imaginé par Christophe Mali et Sébastien ”Bibou” Pujol.

Dessin préliminaire, imaginé par Christophe Mali et Sébastien ”Bibou” Pujol de Tryo.

Laurent Chapot : ”En fait tout est parti d’un petit croquis sur un carnet envoyé par MMS puis développé au cours d’une unique réunion entre les artistes et moi-même. Après, il a fallu composer ! On s’est donc mis au travail pour imaginer les éléments scéniques afin que, par la suite, je puisse penser aux éclairages pouvant s’y adapter ou les mettre en valeur. Christophe Mali aidé de Bénédicte Lelay, ayant avancé entre temps l’écriture de la mise en scène, ont suivi quelques dessins proposés par «l’Écureuil» (aka Philippe Ducouret) tenant compte des contraintes techniques, logistiques et financières. Certains éléments ont été conservés, comme l’échafaudage central, dont nous n’étions pas fan, mais auquel les artistes tenaient, et d’autres vraiment privilégiés, comme le toit avec chien-assis ou les murets en pierre que nous avons conçus nous-mêmes.
Je ne me suis attelé au plan lumière qu’une fois cette partie validée et il est resté très simple et pragmatique.

SLU : Chaque élément scénique semble avoir une fonction et une utilité propre, ce n’est pas que de la déco ?

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Robert Juliat


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Laurent Chapot : En effet, nous avons par exemple conçu les trois passerelles du fond dans un premier temps pour accueillir des projecteurs, car nous n’avions pas de pont de contre, mais aussi pour que les artistes puissent monter dessus. Cette dernière option n’a finalement pas été possible car nous ne disposions pas de moteurs asservis. Cependant les nacelles demeurent essentielles pour l’éclairage du show et bougent quand même, offrant plusieurs positions aux projecteurs accrochés dessus, et me permettent d’occuper tout le fond de scène. Pour cette raison, elles ne reposent pas directement au sol et disposent de pieds pour pouvoir supporter et régler convenablement les automatiques qu’elles supportent.

Laurent Chapot sait aussi jouer du faisceau avec du Spot

Laurent Chapot sait aussi jouer du faisceau avec du Spot , du Beam et de la couleur en prime.

Tryo. Les nacelles de fond de scène sont mobiles

Les nacelles de fond de scène sont mobiles et peuvent se lever durant le show grâce à des moteurs, une autre étape de la très riche scénographie de ce concert.


De la même façon, l’échafaudage central, bien qu’étant un élément fort (et imposant) de la déco scénique, accueille aussi des projecteurs, des rampes fluo et le véritable réverbère (de récupération) qui fonctionne.
Les totems latéraux sont eux des supports de projecteurs plus classiques, mais les deux blocs représentant des toits placés sur la scène nous permettent encore de jouer avec les faisceaux, au travers de la fenêtre du chien-assis par exemple.
En fait, décoration et éclairage ne font qu’un sur ce spectacle, et nous avons vraiment travaillé ensemble, d’ailleurs je ne différencie pas l’équipe lumière de celle du rigg et de la déco !

Tryo. L'élément central du décor.

L'élément central du décor, en plus d'accueillir pratiquement tous les membres du groupe pendant le show, abrite instruments et projecteurs, plus un véritable réverbère de récupération.

Tryo. Des rampes fluo sont accrochées sous l'échafaudage central.

Des rampes fluo, accrochées sous l'échafaudage central, apportent une lumière étrange qui, couplée à une belle fumée, renforce l'ambiance urbaine de la décoration.


SLU : Il n’y a pas de vidéo sur ce concert mais un cyclorama complètement dégagé, sans pont de contre. Comment l’as-tu travaillé ?

Laurent Chapot : C’était intéressant de travailler sans vidéo cette fois-ci, et de revenir à un cyclo plus classique. La difficulté est qu’il faut bien éclairer ce grand espace vide en fond de scène recouvert d’une toile. Je l’ai travaillé en 100 % Led avec les projecteurs Ayrton Ice Color et les WildSun 500 C à la rescousse sur certains tableaux. Le soucis (budgétaire encore) c’est que nous n’avons pas pu bénéficier des filtres diffuseurs pour les Ice Color donc ils éclairent le cyclo en bâtons mais complétés avec les WildSun ça fonctionne bien, et on couvre toute la zone. Et comme toute la gamme de projecteurs Ayrton dispose de la même colorimétrie très juste et efficace, aucun problème d’accord de teintes. Enfin, je peux aussi utiliser les A7 Zoom sur le cyclo, qui eux disposent d’une très large ouverture, une des raisons pour laquelle je les apprécie autant.

Tryo. Superbe cyclo réalisé par les WildSun 500 C

Le kit accueille assez de projecteurs différents pour passer d'une ambiance monochrome bleue , avec un superbe cyclo réalisé par les WildSun 500 C Ayrton, à des tableaux plus fournis en faisceaux et bâtons .

Tryo. Point besoin de vidéo ici, la lumière fait tout.

Quand le premier rideau se lève, une partie du décor apparaît, un deuxième tulle masque le fond de scène et sert aussi de support idéal pour les gobos. Point besoin de vidéo ici, la lumière fait tout.


SLU : La notion de projecteurs « propres », c’est-à-dire de faible consommation électrique, était- elle toujours présente à l’esprit des artistes et de l’équipe technique ?

Laurent Chapot : Oui, toujours avec Tryo, mais c’est un choix personnel aussi. Il y a bien longtemps que j’essaie de travailler avec un maximum de sources ne dépassant pas les 700 W ou à led. D’ailleurs ce kit est étrangement similaire à celui que j’ai utilisé sur la dernière tournée de Lavilliers. On retrouve des projecteurs basse consommation, comme les lyres JB Lighting ou la gamme Alpha Clay Paky en 700 W.

Tryo. Alternance de lyres à Led A7 Zoom et d'Alpha Spot HPE 700.

Pas beaucoup de ponts en l'air mais un beau choix de projecteurs consommant peu, avec ici une alternance de lyres à Led A7 Zoom JB Lighting et d'Alpha Spot HPE Clay Paky.

Cette année les machines Ayrton sont venues les rejoindre, et leur rapport consommation/efficacité est indiscutable. Cependant, ce n’est pas seulement à cause d’une recherche d’économie énergétique que je privilégie les Led dans mes plans. J’aime beaucoup la précision des lyres à Led. Quand je veux faire des flashes manuels très rythmés, ils sont imparables. Et sur certains morceaux électro du groupe (quand le DJ rentre en scène), je ne pourrais pas faire aussi minutieusement ce que je veux avec des automatiques lampés. C’est donc définitivement la précision d’exécution qui me séduit dans ces nouvelles lyres telles que les WildSun 500.

Un kit accueillant

SLU : Justement, comment as-tu choisi les projecteurs qui composent ton kit ?

Laurent Chapot : C’est un kit que je qualifierais de ”petit kit de course”. Nous disposons de beaucoup de projecteurs différents, chacun en quantité modérée. J’ai pioché dans tout ce qui me plaît (et qui était disponible au dépôt bien sûr..) selon des besoins spécifiques, mais toujours en essayant de privilégier les sources égales ou inférieures à 700 W.

Tryo. Les WildSun 500 C sont à l'honneur dans ce tableau monochrome rouge

Les WildSun 500 C sont à l'honneur dans ce tableau monochrome rouge ravivé par les lampes chaudes des rampes de Sunstrip.

Ainsi, j’ai accroché beaucoup de lyres A7 Zoom JB Lighting qui restent mes favorites en matière d’ouverture, de compacité et de précision d’exécution, bien qu’on ait rencontré quelques petits problèmes de soft entre elles et les consoles GrandMA en réseau à la restitution.
Je connaissais les WildSun 500 C pour les avoir testées dès leur sortie, et je les trouve épatantes. Évidemment leurs couleurs sont sublimes et elles offrent de nombreuses possibilités, notamment en mode étendu de dmx. Je regrette qu’elles n’ouvrent pas plus, mais leur rapidité et leur design sont vraiment supers.

Pour les mêmes raisons, j’ai choisi des Ice Color pour travailler le cyclo en bains de couleurs. Posés au sol, en arrière scène, ils ont une place de choix. Je découvre les Rollapix sur cette tournée, et placés comme ici en latéraux, ils permettent de réaliser de chouettes balayages de la scène, avec toujours de très belles couleurs. Il serait intéressant de pouvoir les avoir sur une longueur plus importante, car leurs lentilles sont très rapprochées les unes des autres, cela permettrait d’utiliser au mieux la possibilité de double zoom.

Tryo. Une des trois nacelles mobiles imaginées sur les bases du dessin original.

Une des trois nacelles mobiles imaginées sur les bases du dessin original, balisée de rampes Sunstrip, accueille des lyres WildSun 500C, du strobe Atomic color, des automatiques VL 3500 et Alpha Beam 700.

Tryo. Les totems latéraux.

Les totems latéraux accueillent des Rollapix Ayrton, encore du strobe Martin et un spot Vari*Lite VL 3500.

Les rampes à led Rollapix accrochées sur les totems latéraux

Les rampes à led Rollapix accrochées sur les totems latéraux balayent la scène de leurs faisceaux serrés.


J’aurais vraiment aimé tester les Versapix pour habiller les angles de l’échafaudage, ou encore les barres Arcaline du même fabricant (remplacées ici par des rampes fluo), mais des contraintes de stock et de budget m’en ont encore une fois empêché… En plus Ayrton est un fabricant français ; c’est toujours bien d’encourager les produits de l’hexagone, surtout quand ils sont aussi performants.
Du côté des automatiques, j’avais absolument besoin de projecteurs à couteaux pour éclairer le décor avec précision et les artistes, assez nombreux sur scène et très mobiles (ils changent de position sur la scène à chaque tableau, il y a trois chanteurs, un percussionniste et deux musiciens additionnels, ça bouge beaucoup….), j’ai donc dû me tourner vers les VL 3500 Vari*Lite et déroger à la règle des moins de 700 W car c’est une 1200 W. Mais c’est évidemment une super lyre, qui fait très bien son boulot et c’est un bon compromis par rapport à d’autres produits que j’aurais souhaité tester (comme le MAC III Martin) qui sont en 1500 W.
Je souhaitais aussi des Sharpy mais finalement nous avons choisi les Beam de la série Alpha Clay Paky, qui sont très bien. Pour les Spots, j’avais besoin de gobos, et surtout du gobo cône qui est, selon moi, plus qu’un accessoire, mais une base de lumière indispensable sans laquelle je ne pourrais pas travailler ! J’ai donc sélectionné les Alpha Spot Clay Paky qui disposaient de ce gobo de série, et d’autres nouveaux et plus originaux que ceux du Mac 700 Martin, qui ne me satisfont plus.
Je bénéficie donc, sur l’Alpha Spot, d’une roue intéressante, avec le fameux cône et un gobo perforé amusant.

Tryo. Un peu (beaucoup) de magie avec un gobo étoilé.

Un peu (beaucoup) de magie avec un gobo étoilé, une batterie très bien éclairée et les faisceaux bien saturés des A7 Zoom JB Lighting.

Laurent Chapot aime travailler avec les gobo, et ça se voit !

Laurent Chapot aime travailler avec les gobo, et ça se voit !

Tryo. Les premières minutes du concert.

Avec un tableau différent à chaque fois, les premières minutes du concert, pourtant épuré car se déroulant devant un rideau, démontrent déjà l'imagination sans fin de Laurent Chapot, ici en laissant place aux gobos.

De la joie, de l'amour, des gobos et des teintes sublimes !

De la joie, de l'amour, des gobos et des teintes sublimes !


Comme le show est très rythmé par moment avec l’arrivée de la musique électronique et du scratch dans l’univers de Tryo, des strobes ont été nécessaires. Pour cela, les Atomic 3000 Martin (ici en version color) demeurent une valeur sûre. On ne peut pas les éviter, même si ils consomment beaucoup.
Enfin, tu remarqueras que je n’ai presque pas de projecteurs traditionnels, pour ne pas dire pas du tout, mis à part les FL 2600 sur le public que j’ai conservés car leur lampe s’accordait bien avec celle des rampes Sunstrip Active Dmx, dont je n’ai pas encore trouvé de suppléantes qui font le poids en sources Led.
Bien sûr, nous disposons de deux poursuites Robert Juliat 2500 W HMI qui viennent faire les faces et sont importantes au début du show, quand le groupe commence à jouer dans la salle sur un scène mobile qui vient rejoindre le proscenium (en configuration Zénith, donc absente de cette implantation particulière à l’Olympia).
Parfois même, quand l’accroche ne permet pas de placer les deux poursuites, je viens éclairer le groupe dans le public avec les A7 Zoom, et ça fonctionne très bien !

Refléter les faisceaux des automatiques avec un vinyle !

Le DJ entre en scène et se présente encore avec une lumineuse idée : refléter les faisceaux des automatiques avec un vinyle converti en disque laser !

Tryo. Arrêts sur image pour un tableau très électro.

Arrêts sur image pour un tableau très électro avec les spots Vari*Lite et Clay Paky.


SLU : Es-tu satisfait des blancs fournis par tous ces nouveaux projecteurs à led. Les utilises-tu ?

Laurent Chapot : En blanc, ce sont définitivement les lyres WildSun qui se détachent du lot avec une précision dans ses teintes remarquable grâce à ses diodes RGBW. Je les utilise bien sûr. Le blancs des A7 Zoom, créés à partir du RGB sont moins précis mais je les utilise aussi. J’ai essayé d’exploiter les qualités de chacun des projecteurs au maximum, et c’est pour cette raison que le kit est varié, chaque produit a son point fort, et je les associent entre eux. C’est aussi pour cette raison que nous avons, avec Laurent (Garnier, aux manettes de la deuxième console lumière), programmé en utilisant les modes étendus des projecteurs qui, même si nous disposions de peu de temps d’encodage (trois jours …), nous permettaient d’exploiter à fond leurs possibilités, comme par exemple de jouer avec les matrices du WildSun et d’utiliser sa zone centrale pour obtenir un point de lumière unique.
Et même si on mise sur des degrés de luminosité plus réduits qu’un gros show tout automatique 1200 W, on travaille la lumière comme la peinture, grâce à une bonne fumée qui devient sa toile.

De l’importance de la fumée

Tryo. Les ombres chinoises d'annoncent la levée du deuxième tulle

Comme il y a des milliers d'idées dans ce show, c'est au tour des ombres chinoises, simples mais si efficaces, d'annoncer la levée du deuxième tulle et l'apparition de la totalité du décor.

Et on réalise bien l’enjeu capital que peut être la présence d’une fumée de qualité pour l’éclairagiste, ici sur la scène de l’Olympia, quand à peine quelques heures avant le show il fait installer des turbines sur les ponts pour gérer au mieux un brouillard un peu capricieux dans cette sale très bien ventilée.

SLU : Les designers lumière européens et français en particulier, attachent une grande importance à la fumée. Elle est un outil de travail indispensable ?

Laurent Chapot : Pour moi, oui ! Comme je le disais, la lumière est comme de la peinture en 3D dont les projecteurs sont les pinceaux, et seule une bonne fumée, homogène et bien gérée, peut leur offrir le support idéal dans l’espace. C’est la toile du peintre.
Ici sa gestion est compliquée car la salle est dotée de multiples aérations, et le brouillard a tendance à remonter et se concentrer au-dessus de la scène, au fur et à mesure que le concert se déroule, ce qui crée une masse pesante et inesthétique.
Nous en avons fait les frais hier, et aujourd’hui nous avons voulu y remédier en tâchant de « contrôler » cette fumée avec des turbines, soufflant au maximum, accrochées sur les ponts, pointées vers le bas pour véritablement « pousser » la fumée vers le sol.
J’adore travailler avec la fumée, je ne pourrais pas m’en passer, mais il faut qu’elle soit bien dosée et diffusée.
On essaie de sensibiliser les productions et les artistes à ça et au fait que sans une bonne fumée on n’obtient pas de bon éclairage.
Nous disposons d’une MDG sur le show et j’avoue qu’une deuxième n’aurait pas été de trop. »

La magie verte

Tryo. des PAR Led (ici des Oxo) aux pieds des toms.

Une habitude prise par l'éclairagiste pour soigner les batteurs et leur instrument : des PAR Led (ici des Oxo) aux pieds des toms qui éclairent les peaux et mettent en lumière la batterie.

Et ce n’est pas seulement grâce à un bon contrôle du brouillard que les toits de Paris reproduits dans l’enceinte de l’Olympia scintillent de mille étoiles.
Laurent Chapot est un éclairagiste de talent reconnu par ses pairs, modèle artistique et surtout humain pour beaucoup de jeunes designers devenus grands (Dimitri Vassiliu ou Aldo pour ne citer qu’eux), mais c’est surtout un magicien.
Avec une magie verte, presque intégralement composée de lumière fournie par des projecteurs de faible consommation électrique, au bout des doigts, l’éclairagiste, qui est aussi pupitreur, vit son show en live, en symbiose totale avec ses artistes.

Tryo. derrière les turbines, des petits PAR Led RGB côté face.

Le set DJ imaginé par les équipes lumière et déco avec, derrière les turbines, des petits PAR Led RGB côté face.

Artistes qu’il avoue choisir sur affinités musicales et humaines, réduisant ainsi le nombre de designs qu’il signe à l’année, mais accroissant considérablement la relation de confiance et de fidélité instaurée avec des musiciens ou interprètes qu’il accompagne souvent depuis de nombreuses années (Lavilliers, Lama, Daho, Aubert , Tryo…).
Ne pouvant pas imaginer une lumière sur une musique qu’il n’apprécierait pas, et ne souhaitant pas se départir de la dimension humaine de la tournée, en s’entourant toujours des mêmes collaborateurs, Laurent rend possible des challenges comme celui de ce soir : préparer et encoder un concert de près de 3 h en quelques jours, se comprendre à demi mots avec les artistes et avec ses compagnons techniciens, et nous régaler d’un éclairage à la fois très astucieux et précis.
Une précision à laquelle Laurent tient par dessus tout. L’homme est méticuleux, perfectionniste en programmation, pour ensuite devenir en live un membre du groupe à part entière, ne séparant jamais sa lumière de la musique jouée sur scène.
Alors on passe forcément une soirée exceptionnelle, à découvrir chaque tableau avec un plaisir nouveau, les lumières, positions, choix d’ambiance, de gobos ou de faisceaux changeant sans cesse.

Tryo. Le début du show est intimiste.

Le début du show est intimiste, un rideau rouge masque le reste de la scène et les VL 3500 Spot font leur boulot de faces sur les membres du groupe.

Tryo. Rollapix accrochés sur les latéraux balayent la scène.

Ils sont ensuite relayés par les Rollapix accrochés sur les latéraux, qui balayent la scène de leurs jolies couleurs.


Un moment de musique qui débute de façon intimiste avec un pertinent jeu de rideaux qui masquent la totalité de la scène pour ne laisser apparaître que le groupe sous les faces. Les voiles tombent au fur et à mesure du show, nous présentant d’abord les instruments, pour finir par la totalité de la scène et de ses décors urbains. L’occasion pour Laurent de nous gratifier d’un jeu d’ombres chinoises, tout simple et si bien exécuté.
Le groupe, ravi d’être là comme à son habitude, en relation très intime, voire familiale avec son public, se rend complice des lumières de son éclairagiste en jouant le jeu des monochromes ou d’une séquence hallucinante d’arrêts sur image stroboscopés, forcement issue d’un échange entre le designer et les musiciens, tout en confiance.
S’en suivent des moments aussi différents que spectaculaires, comme le passage de dub, musicalement et visuellement hypnotique, plongeant la salle de spectacle parisienne dans un autre monde avec, encore une fois, une alchimie totale du rythme et des projecteurs.
Avec mille idées par tableau, et autant de variations de mise en scène, les projecteurs équipés par Laurent ne cessent de démontrer leurs spécificités, que ce soit pour éclairer un cyclorama laissé vide de ponts et d’écran, juste noyé de couleurs par les lyres Ayrton ou sur les nacelles arrière mobiles, qui se lèvent pour inonder la salle des faisceaux des spots Clay Paky.
Et quand Laurent dégaine ses gobos, c’est comme d’habitude une réussite, car il allie précision extrême et poésie pour masquer, recouvrir ou mettre en valeur les éléments scéniques.

Tryo. Un tableau où les couleurs sont 100 % Led.

Laurent aime beaucoup les A7 Zoom et ça se voit avec un ciel rouge au dessus des toits/décor mélé à un cyclo, confié lui aux Ice Color : Un tableau où les couleurs sont 100 % Led.

Alors, c’est dans une optique résolument humaine que l’on (re)découvre la magie de Laurent Chapot et sa chouette équipe, et que l’on peut tout comprendre des choix de l’éclairagiste, jusqu’aux strobes très présents qui s’opposent à un travail des visages tout en discrétion. On réalise que la belle lumière n’est pas forcément puissante, que la belle fumée est là pour l’aider et que les belles personnes associées aux beaux projecteurs offrent tout simplement un magnifique spectacle.

TRYO 2012 LIST LIGHT

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Album Photo

La grande fête Dushow

L’entrée du nouveau site parisien de Dushow SAS à Roissy en France le soir de l’inauguration.

Le 26 novembre 2012, le groupe Dushow inaugurait les locaux parisiens de la nouvelle société Dushow SAS née de la fusion de Arpège, Caméléon et Dispatch et fêtait les 30 ans de Dispatch. Les invités ? Plus d’un millier ! Techniciens, partenaires, fournisseurs, clients et confrères, tous compagnons de route de ce groupe modèle de sociétés de prestations techniques pour le spectacle ! Que Dubonheur ! Voici quelques images.

L’entrée conduit directement à un vaste bureau open space.

La rue Dushow située entre le SAV et l’entrepôt.

La rue Dushow située entre le SAV et l’entrepôt.

Le SAV lumière

Le SAV lumière, bien plus joli avec les lumières de Cyril Prat.

Eric Alvergnat, années 90

Les années 90. Interview d’Eric Alvergnat dans un magazine d’économie.

Les déclinaisons

Les déclinaisons naturelles

Dushow, le micro d'Yves Montant

1982 est aussi l’année de naissance de Dispatch il y a 30 ans.

Dushow. SAV audio

Le son aussi parfois nécessite des soins intensifs.

Dushow. Une SAJE Memory au musée Dushow

Une SAJE Memory au musée Dushow

Dushow. Recyclage artistique.

Recyclage artistique.


Dushow. L’entrepôt

L’entrepôt est vraiment magnifique !

Dushow. Consoles numériques

Les plus belles consoles du monde, toutes marques confondues.

Dushow. Systèmes de diffusion

Une belle brochette de boîtes marron Marcoussis et noir Berkeley California.


Dushow. Fanfare

Inauguration en fanfare.

Studio mobile Voyageur 1.

Studio mobile Voyageur 1, un label commercial de Dushow SAS.

Dushow. entrepôt

Le parcours de visite des bâtiments est marqué par un tapis rouge.

 

Dushow, comité de direction

Le comité de direction de la nouvelle entreprise Dushow SAS. De gauche à droite, Fabrice Allex-Billaud, Christian Lorenzi, Eric Alvergnat, Xavier Demay, François Soutenet et Gérard Trévignon.

Dushow, les fondateurs

On ajoute les fondateurs. De gauche à droite Olivier Gorog, Jean-François Leclerc, Philippe Barguirdjian, François Maze, Olivier Croguennec, Marc de Fouquières.

Dushow, les responsables du groupe

Et on ajoute aussi tous les responsables des entreprises du groupe Dushow dans le monde. Tiens une fille ! C’est Marina Calabuig de Dushow Barcelone.

Dushow. Show d'inauguration

Le show Dushow, aussi drôle que frais, et bien représentatif de l’état d’esprit de l’équipe, bien dans ses baskets et qui ne se prend pas au sérieux.

Dushow Show

Ils ont longtemps répété le gangnam, alors on ne se lasse pas de les flasher.

Dushow, show final

Jusqu’au final !

Dushow, fête au studio

Le tapis rouge mène au studio où la fête commence. Nous posons l’appareil photo pour attraper une coupe de champagne, déguster des huitres, et papoter jusqu’à pas d’heure avec des potes.

1 an après le grand chambardement

Arpège+Caméléon+Dispatch = Dushow

Après deux ans de réflexion, d’études et de construction, Arpège, Caméléon et Dispatch ont fusionné, il a 1 an, pour devenir Dushow avec, en région parisienne un nouveau site d’exploitation. Nous sommes allés, Ludo et moi, questionner Eric Alvergnat et Xavier Demay sur cette nouvelle organisation et jeter un œil dans tous les recoins du bâtiment : 13 000 m2 tout neuf, lumière du jour partout : un gigantesque et magnifique outil de travail !

Bâtiment Dushow

Une seule entreprise sur 3 sites

SLU : ”Ce bâtiment correspond-il à la fois à une fusion, une nouvelle organisation et une passation de pouvoir ?

Eric Alvergnat : ”Il y avait deux objectifs : simplifier l’organisation du groupe, le rendre plus cohérent pour la génération à suivre et plus simple pour qu’un jour ou l’autre on puisse organiser éventuellement le changement d’actionnaires.

Nous sommes aujourd’hui dans une configuration atypique où la totalité des entreprises et des bâtiments qu’elles occupent appartiennent à des salariés ou ex salariés des entreprises du Groupe. C’est pour cela que nous avons regroupé certaines entreprises et notamment Arpège, Caméléon et Dispatch qui étaient auparavant trois entreprises sur cinq sites et qui sont devenues une entreprise sur trois sites.

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SLU : Qu’est devenue la structure du groupe ?

Xavier Demay et Eric Alvergnat

A droite, Eric Alvergnat, à Gauche Xavier Demay.

EA : La structure du groupe est un peu simplifiée.
On a une holding de tête qui s’appelle Groupe Dushow.
Sous cette holding il y a quatre filles : Dushow SAS, Alabama, Spectaculaires et Les Ateliers Lumière.
La plus grosse, Dushow SAS, a elle même 4 filles qui sont Accord Son Lumière à Monaco, Mash à St Jeannet (Nice), Dushow Barcelona (qui s’appelait Eclipse) et Spectacle (c’est son nom) à Rio au Brésil.
A l’intérieur de ces 4 filles et 4 petites filles il y a 4 labels commerciaux qui sont Y and Co, Le Voyageur, Best Audio intégrés dans la Dushow SAS, alors que Spotco à Toulouse est intégré juridiquement dans les Ateliers Lumière de Bordeaux.

Nous mesurons que réunir des entreprises qui sont dans le même groupe depuis 20 ans n’est pas si facile en terme d’organisation. Il faut reconstruire la plupart des procédures. Nous fournissons beaucoup d’énergie pour réorganiser les choses. C’est formidable, les gens se révèlent, le panorama des activités s’élargit. Nous proposons de nouveaux services que nous ne connaissions pas auparavant. C’est enrichissant.

SLU : L‘arrivée de nouveaux actionnaires sera déterminée par quoi ?

EA : Aujourd’hui il n’y a pas de critères, pas de besoins ni d’opportunités. Il y a simplement le constat que le temps passe, et que dans notre population d’actionnaires, il y a des jeunes qui viennent de rentrer et des anciens qui vont quitter leur statut de salarié et souhaiterons réaliser tout ou partie de leur patrimoine mobilier.

Il n’y a rien d’original à ce que l’on raconte. La plupart de ces sociétés de prestation ont été fondées il y a 20 ou 30 ans. Elles ont toutes la même dynamique. Les fondateurs sont pour la plupart en opération et ils ont à régler le problème de la transmission de l’entreprise.

SLU : Les équipes commerciales ont fusionné aussi. Comment cela se passe-t-il sachant qu’elles pouvaient être en compétition auparavant ?

EA : C’était plus une émulation qu’une compétition car à l’intérieur d’un même groupe, sauf dérapages un peu rares, cela restait quand même contrôlé. Le mélange des équipes se passe bien, chez les jeunes et les moins jeunes. Il y a une dynamique sympathique et novatrice.

SLU : Les clients ont-ils compris la fusion ?

EA : Cela évolue plus lentement que l’on ne l’imaginait vu de l’intérieur. On se rend compte que ce qui est énorme pour nous est plutôt mineur pour les autres. Vous pensez que vous faites la révolution et personne ne vous porte attention (rire).

SLU : Alors maintenant qui fait quoi ?

EA : Tu parles de quoi, du son ou de la lumière ? (rire)
Non plus sérieusement, l’entreprise est organisée très simplement. Elle est administrée par un comité de direction qui reprend, pour faire simple, les mandataires sociaux des entreprises regroupées et les responsables des différents sites qui existaient dans les entreprises antérieures.

Dushow, comité de direction

Le comité de direction de la nouvelle entreprise Dushow SAS. De gauche à droite, Fabrice Allex-Billaud, Christian Lorenzi, Eric Alvergnat, Xavier Demay François Soutenet et Gérard Trévignon.

Donc aujourd’hui le comité de direction réunit Christian Lorenzi pour l’ancienne Arpège, François Soutenet et Gérard Trévignon pour l’ancienne Dispatch, Xavier Demay pour l’ancienne Arpège Paris, Fabrice Allex-Billaud pour l’ancienne Arpège Marseille (ex gérant de Projectis avant qu’elle ne soit intégrée dans Arpège.

Il s’agissait d’avoir un groupe de dirigeants. Il faut malgré tout un Président, en l’occurrence pour le moment c’est tombé sur moi. Pour le reste, l’organigramme se construit autour des responsables d’activités et des responsables de site.

Au-delà de sa fonction de dirigeant, Christian Lorenzi est, parce que c’est lui qui a le plus d’affinités sur le sujet, responsable de l’ensemble du commerce global de toute l’organisation.

SLU : Il y a aujourd’hui une entreprise qui investit à tour de bras dans le matériel, qui fait de la location sèche et même du financement de devis. Le modèle économique de Dushow a toujours reposé sur les ”têtes” et le matériel, et vous avez un parc colossal ! C’est le modèle que vous continuez à développer ?

EA : Nous n’avons pas (encore) changé notre ligne d’origine. Nous faisons du service, de la location pure, de l’étude, du conseil, de l’installation, de l’importation, de la distribution. Nous commençons une autre activité, même si c’est embryonnaire, de fabrication de contenu vidéo au gré de ce pourquoi on nous sollicite. Nous sommes dans un élargissement de la liste des activités et non pas un resserrement.

Cela nous arrive aussi de mettre en place des dossiers de crédit bail pour des clients et cela nous arrive de donner de la garantie. La différence entre aujourd’hui et il y a 20 ans c’est que les prestataires techniques ont un recours plus important au financement qu’auparavant.

SLU : Et pour les bâtiments ?

EA : Ils sont gérés par des entreprises qui n’ont rien à voir avec les entreprises commerciales.
Les bâtiments sont construits ou achetés par des Sociétés Civiles Immobilières dans lesquelles on va retrouver des salariés et des actionnaires. Mais c’est complètement étanche avec les entreprises d’exploitation.
Les entreprises commerciales sont bien différentes des entreprises immobilières. Elles n’ont pas les mêmes fonctions, ni les mêmes traitements, et pas les mêmes responsabilités.
La responsabilité d’un associé dans une société anonyme va être limitée à son apport.
La responsabilité de tous les salariés qui se sont impliqués dans les projets de bâtiments est plus importante. Ce sont des engagements plus lourds que tous connaissent et valident.

Xavier Demay : XD : ”C’est la raison pour laquelle Dushow est le nom de l’activité commerciale et ACDC le nom de la SCI.
ACDC sont les premières lettres de Arpège, Caméléon, Dispatch and Co. C’est Philippe Barguirdjian qui l’a trouvé.
Le chanteur Angus Young ne nous a pas encore contactés, mais nous n’avons pas cherché non plus à avoir un acdc.com (rires).

SLU : A l’échelle française il y a de gros prestataires de service comme Magnum, Impact, Novelty, GL. Et au niveau européen vous vous situez comment ?

EA : Je ne peux pas dire précisément. Nous nous situons dans la zone des 50 millions d’euros de CA.

SLU : Quelle est la valeur du parc du groupe ?

EA : Le montant de nos immobilisations brutes en matériel locatif est de l’ordre de 50 millions d’euros. Depuis de nombreuses années nous constatons que le montant des immos brutes n’est pas très éloigné du montant du chiffre d’affaires.

SLU : Quel est votre mode d’amortissement comptable ?

EA : Trois ans linéaire, quel que soit le mode d’acquisition.

SLU : Certains produits durent plus longtemps.

EA : EA : Tu parles de la durée d’utilisation ? De moins en moins. Il y a vingt ans, tu achetais des équipements pour 10 ans. Maintenant c’est pour cinq ans.
Les durées de vie se réduisent en raison des effets de mode, des changements technologiques et techniques, de la capacité novatrice des fabricants.

SLU : Est ce que vous fonctionnez par investissements programmés suivant une logique bien précise, ou bien ça marche aux opportunités et vous gardez les machines tant qu’elles sortent, et que le prix de l’entretien ne devient pas prohibitif ?

XD : C’est le client et le marché qui décident. Nous nous adaptons. En dernier lieu c’est aussi le marché de l’occasion qui peut faire l’évolution.

EA : Nous structurons rarement les politiques d’achat à long terme.
Nous réagissons aux effets de mode, à la qualité des équipements, à ceux auxquels on croit, aux paris, aux défis, aux coups de cœur.
Nous sommes capables de donner des accords à des fabricants pour des produits qui ne sont pas sortis, et de faire des accords à 7 chiffres pour dire qu’on innove.
Ce ne serait pas sérieux de dire que cela répond à une politique hyper structurée et certainement pas dans une logique purement comptable ou économique.
Il reste un peu de feeling dans notre démarche.

SLU : Qu’est devenue la console du Roi Lion ?

EA : Elle est à peu près à 45 mètres dans cette direction là…
Pour l’amortir il fallait que le spectacle dure trois ans, et il a effectivement duré 3 ans. Nous n’avons jamais acheté une console aussi chère : 543 000 euros avec le flight-case.
On la voit bien dans la liste des immobilisations (rire) et nous sommes souvent dans cette liste car la fusion s’accompagne de petites bricoles comme l’harmonisation des stocks, des parcs, des fichiers d’immobilisations, l’harmonisation des libellés, des informatiques…
C’est un gros morceau.

SLU : Vous devez en effet vous amuser. Est ce que vous regroupez les achats ?

XD : Non, pas encore. Nous y viendrons peut-être plus tard. Nous sommes en train de réfléchir, d’étudier les habitudes, les fournisseurs. Historiquement il y a des habitudes.
Je pense que l’on n’échappera pas à une centralisation. Même si chaque équipe pourra toujours avoir la démarche d’acheter, au moment de la commande ça passera par une centralisation.

SLU : Le chiffre d’affaires a-t-il progressé ?

EA : Il a l’air cohérent. Les opérations sont belles et nombreuses. Nous sommes sur la même courbe que l’année dernière. Il y a eu un effet « élections » qui a réduit peut-être un peu les spectacles mais c’est tout. Et en même temps cela a induit une activité de sous-traitance importante.

SLU : En proportion dans l’activité de Dushow, que représente la lumière, la vidéo, le son, la télé, le spectacle ?

EA : Nous sommes sur quatre quarts principaux : le spectacle vivant (concerts, festivals), l’événement, la télévision et le négoce (installation, vente) auxquels il faut ajouter 10%, car nous sommes toujours à 110% des objectifs (rire), pour le conseil, les études et prestations diverses car nous avons des chercheurs fous, aussi bien en son qu’en lumière.
Nous sommes en train de créer du contenu d’image. C’est plutôt fun car nous sommes 170 dans l’entreprise et nous voyons passer encore plus de choses inhabituelles qu’auparavant.

SLU : Avez-vous un outil de gestion qui donne tout de suite la rentabilité, la remise ? Qui prévient avant le crash ?

XD : Non, ici ce sont les sages qui disent : ”ça ce n’est pas assez cher, on perd de l’argent” et qui calment les jeunes (rire).

SLU : Et la gestion du stock ?

EA : Nous avons un outil de gestion multi site. C’était fait par et chez Arpège depuis des années. C’est étendu à la nouvelle entreprise avec changement de pneus au pit stop grâce à Marc de Fouquières, Philippe Barguirdjian, Benoit Soutenet et Fabrice Verlet entre autres.

XD : C’est le problème pour les responsables de parc.
Nous travaillons maintenant avec un parc virtuel d’équipements qui sont disponibles à la location et localisés sur trois sites différents.
On a mis en place une cellule logistique qui assiste les chargés d’affaires pour la mise à disposition du matériel. C’est elle qui détermine qui doit sous-traiter quoi, en fonction de la période, de la distance, et du coût.

SLU : Dans quelles proportions avez-vous augmenté le staff ?

XD : Exactement je ne saurais le dire. Nous avons embauché, mais on a eu aussi quelques départs car Caméléon a fait 25 km pour nous rejoindre, et nous aurons des départs à la retraite mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a plus d’embauches que de départs.
On a dû aussi harmoniser les salaires de toutes les entreprises. Ils ont été réévalués à la hausse de 5 %, notamment pour la plupart des non-cadres.

EA : L’entreprise est rénovée et elle doit développer de nouvelles procédures et de nouveaux outils, notamment sociaux.
C’est le temps de découvrir (pour ex Dispatch et Caméléon) ou approfondir (pour ex Arpège) les délégations de personnels, les comités d’entreprises, le comité central d’entreprise, le CHSCT, les plans de préventions à jour et les documents uniques dynamiques. Tout ce qui n’était pas parfait auparavant et que nous devons faire au mieux pour être dans la cour des grands.

SLU : Avez-vous prévu un local ?

EA : Pour le comité central on a prévu une salle en forme de voûte blanche et métallique (rires).

SLU : Quels sont vos derniers beaux investissements en matériel ?

XD : En lumière une flopée de Wildsun, et Rollapix Ayrton, du Sharpy Clay Paky encore, des Mac Aura Martin, on a commandé des Viper Martin, 5 consoles Road Hog avec leurs extensions, on a aussi racheté des pupitres Martin M1”.

EA : Pour le son : haut-parleurs L-Acoustics K1 et Kara, Meyer Sound Leo, consoles Digico, Soundcraft, Yamaha et des câbles et de la connectique et des câbles etc…. !!!”

Ca vous tente de visiter les locaux ?

Flash back au moment de notre arrivée, c’est Xavier Demay qui nous accueille. Côté rue, le bâtiment est carrément discret, seulement cinq ou six mètres de haut. C’est le dénivelé qui dissimule les trois étages de l’aile gauche. L’entrée, zen et lumineuse, conduit directement à un vaste espace de bureaux sans cloisons, acoustiquement amorti même si bordé de baies vitrées. Les équipes commerciales son, lumière et vidéo y travaillent ensemble.

XD : ”On a prévu de mélanger les équipes dès notre arrivée et de créer différents pôles : logistique, maintenance, commerce, technique, gestion de projets, tous mélangés, son lumière vidéo”.

Au dessus, un niveau identique de bureaux avec Best Audio (qui a conservé son magnifique mobilier) et les bureaux d’étude et de conception. Tout au bout, toujours sans cloison, un espace régie pour installer une console, faire un peu de wysiwyg, brancher un rack, en son comme en lumière.
Au niveau le plus bas, les ateliers de maintenance, menuiserie, ferronnerie et même une cabine de peinture assez grande pour rentrer une voiture.

XD : ”Ca nous permet de développer et fabriquer les pièces spéciales demandées par les designers et techniciens. On soude, on met le petit crochet, on peint et on ne perd pas trois semaines avec un sous-traitant et surtout on peut en fabriquer 25 derrière si besoin”.

C’est à ce niveau que se situe le restaurant d’entreprise pour une centaine de permanents.
Il faut passer par la rue principale, artère centrale du bâtiment où tout le monde se croise, pour accéder à l’entrepôt.
Dans ce vaste espace de 10 000 m2, tout en lumière du jour, le matériel est stocké en périphérie et la travée centrale réservée au cœur de l’activité. Là encore, tous les gens qui font du son et de la lumière travaillent ensemble au milieu à préparer les prestations.

XD : ”La circulation à l’intérieur se fait en U. Le matos entre, il est testé, rangé et ressort de l’autre côté. La mutualisation de l’espace de travail permet aussi d’optimiser les surfaces. Une grosse activité lumière pourra occuper tout l’espace au centre. Idem pour le son.
Nous avons pensé à des rehausseurs de quai et fait des tests de machines. Si ça marche, elles nous permettront de charger les caisses sans intervention manuelle. C’est notre rêve d’arrêter de casser le dos des jeunes comme nous avons cassé les nôtres. Le métier s’est durci et nous manipulons de gros volumes”.

Acheter un bâtiment ou construire ?
Ils n’ont pas hésité longtemps !

SLU : ”Ca coûte plus cher évidemment de construire.

XD : Xavier : ”Largement ! Le projet a coûté 10 millions d’euros pour 13 000 m2.
La différence c’est que tu pars sur un bâtiment neuf, en garantie décennale, fait à ton image.
Avec ce budget, nous aurions pu acheter un bâtiment plus grand mais ancien. Finalement nous avons préféré réfléchir à un outil adapté à nos besoins. Un bâtiment neuf ça veut aussi dire que la gestion des énergies est optimisée avec des matériaux récents et peu d’échanges thermiques.
C’est un bâtiment non climatisé et pourtant on nous garantit des températures tout à fait acceptables. On n’aura pas 30°C  l’été dans les bureaux.
Les panneaux apportent de la lumière mais pas de chaleur car ils sont tous dirigés vers le nord. Et tout le principe thermique du bâtiment répond à cette logique”.

Le studio, 1000 m2, haut comme un Zénith !

”L’idée quand tu construis un bâtiment, nous explique Xavier en nous voyant bluffés à la vue du studio, c’est de prévoir un petit show room pour essayer du matériel, faire quelques tests. Et puis on se dit, pourquoi faire petit puisqu’on a de la place. Ensuite l’idée vient de le monter à 13 mètres pour être en configuration Zénith et tout de suite après de le dessiner à la taille qui permettrait d’y loger une scène de Zénith.
Et si on le traitait acoustiquement ? Et si on le climatisait ? Et si, et si…

Au final, le studio fait 1 000 m2 avec 35 tonnes d’accroche à 13 mètres ce qui nous met réellement dans la configuration d’un Zénith.
Un traitement acoustique a été appliqué tout autour pour faire du son sans polluer l’entrepôt et inversement, sa dalle est isolée de celle de l’entrepôt, nous avons prévu des portes acoustiques, 700 Ampères disponibles, une clim (c’est la seule partie du bâtiment climatisée), un bureau de production, des loges artistes sur terrasse, des salles de bains.

Nous pouvons également rentrer les Voyageurs ou des cars vidéo.
A l’extérieur on peut garer un tour bus, loger un catering, un semi de décor, des moyens de levage, une nacelle, un chariot élévateur, tout y est. Et à côté, dans l’entrepôt, on dispose d’un parc de matériel très confortable.

SLU : Sera-t-il à louer ce magnifique studio ?

XD : Oui, et c’est parti très vite. Nous avons déjà accueilli beaucoup de projets pour des répétitions de musique, de danse, de technique ou le tout en même temps comme pour le départ de la tournée Notre Dame de Paris en Extrême Orient. Quand on ajoute habillage avec washing machines, maquillage, décor et catering pour les artistes, on à l’impression d’avoir construit un théâtre !
Le lieu a aussi servi pour de la formation, des démonstrations, des expositions d’équipements et ce n’est que le début.

SLU : Comment s’est passé le déménagement ?

XD : On a commencé le mercredi et on a fait ici tous les retours de tournée. C’était trois jours avant Noël 2011. Puis on a déménagé les parcs sur 5 jours : 160 rotations de semi-remorques. Et le 29 décembre 2011 nous avons déménagé les bureaux dans la journée.
Nous avons travaillé deux ans sur la fusion, le déménagement. Nous nous sommes posé beaucoup de questions, et nous n’avons pas encore toutes les réponses”.

Sans licencier personne, et c’était une angoisse de tous les salariés qui voyaient dans cette fusion le danger de licenciements et même en augmentant le personnel, Dushow a regroupé les forces des trois entreprises dans un endroit de qualité, apparemment très agréable à travailler avec des cafétérias pour la convivialité, des terrasse en pleine nature pour se détendre, et beaucoup d’intelligence pour optimiser, tout, absolument tout grâce à l’investissement des salariés. Nous sommes sincèrement admiratifs !

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Lyre Wash motorisée à LED interchangeables

JB-Lighting A12 : Deutsch Qualität

Dernière née de la gamme JB-Lighting, armée de 61 LED RGBW de 15W, la lyre Wash A12 est présentée comme un fleuron technologique capable de rivaliser avec les lampes à arc de 1200 W. En dehors des inévitables effets d’annonces, cette lyre 100% germanique d’apparence modeste révolutionne-t-elle vraiment un marché dopé à la course à la puissance ? Quand NAT, un prestataire parisien, n’hésite pas à investir dans une quantité importante de A12, quelque 500 machines, pour éclairer le stand Renault au Mondial de l’Automobile, forcément nous demandons à Varyance de nous la prêter pour la passer en test.

Prise en main et ergonomie

Je suis un peu candide à l’ouverture du carton. Même si les anciens VaryLED et A7 zoom sont bien implantés dans les parcs de matériel, la marque JB-Lighting ne me fait pas forcément rêver par son design. La puissance annoncée de cette nouvelle Wash A12 est spectaculaire mais au déballage, je reste dubitatif devant tant de sobriété. La machine est compacte entièrement noire, très épurée dans sa robe de plastique satiné, un petit menu, de rares marquages ton sur ton pour rappeler la marque, deux gros bras en arc de cercle pour soutenir la tête ; mais surtout aucune aspérité : cette lyre se fera très discrète dans les kits d’éclairage tant qu’elle restera éteinte…
Mais je confonds volontiers simplicité et facilité, et je découvre de nombreux détails efficaces et très ergonomiques.
Par exemple la base est sobre, galbée, relativement petite mais stable, aux arrêtes légèrement arrondies et décaissée de chaque côté pour constituer deux solides et confortables poignés. Les tests d’ergonomie ont dû être effectués avec des bucherons, car vous n’aurez aucune difficulté à y glisser vos mains.
Cette machine reste légère, bien équilibrée, facilement manipulable, même sans blocage de tilt ou de pan. Les larges bras en arc siglés en creux JB Lighting, semblent un peu démesurés par rapport à la tête, mais permettent de multiplier les prises sans endommager la lyre : elle peut se porter d’une (robuste) main. Bref une machine qui s’installe sans problème.

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Afficheur JB-Lighting A12

Le simple mais amplement suffisant afficheur du A12, entouré de ses 2 lignes de boutons interchangeable, suivant l’orientation de lecture désirée.

Ensuite la face avant propose un simple afficheur bleuté entouré des fameux 8 boutons JB-Lighting, une rangée de 4 au-dessous de l’écran, 4 autres au-dessus. Pourquoi tant de boutons ? C’est tout simple ! Si l’A12 est posée sur son socle, les 4 boutons du bas « escape » « + » « – » et « enter » gèrent la navigation dans les différents menus. Les 4 du dessus ne servent alors à rien. Si vous accrochez la machine, tête en bas, l’afficheur se retrouve à l’envers, les boutons précédemment inutilisés du haut se positionnent en bas, et d’un simple appui sur l’un d’eux, vous basculez automatiquement le sens de lecture de l’écran alors que les 4 fonctions principales s’affectent à ces 4 boutons. C’est donc très pratique. Par contre JB Lighting n’a pas incorporé de batterie pour adresser la machine sans courant. C’est un peu dommage mais pas rédhibitoire.

JB-Lighting A12. Connecteurs

Une connectique exemplaire, et sur la droite une patte de fixation d’élingue de sécurité qui résume assez bien l’objectif du fabricant, à chaque fois les solutions les plus simples et les plus pratiques sont retenues.

JB-Lighting A12, sous la base

Un des montages possibles de crochet sur les 8 fixations ¼ tour.


A l’arrière, les connecteurs DMX 3 et 5 broches sont parfaitement accessibles (c’est-à-dire sans devoir se tordre les doigts pour sortir les fiches DMX) ainsi que la fiche powercon d’alimentation (la bleue) et, de moins en moins rare, une recopie d’alimentation powercon (en blanc) à l’opposé. La machine consommant près de 1000 W en utilisation maximale, seuls les plus aventureux chaîneront plus de 3 machines, mais vous faites bien ce que vous voulez. Sur le côté gauche de la base se situe l’accroche de l’élingue de sécurité ; c’est tout simple mais accessible en toute circonstance, et en plus cela évite d’avoir une machine bancale une fois au sol lorsque l’élingue se contorsionne et refuse de quitter son emplacement inaccessible situé sous la base, sauf pour vous sauter à la figure.

Toujours dans un souci d’efficacité, 8 embases quart de tour de type oméga, sous la base sont disposées symétriquement, assurant au moins 5 possibilités pour installer une paire de crochets. Cet aménagement sera apprécié lors des accroches sur pont. Quatre gros patins de caoutchouc permettent, eux, de la poser au sol de façon stable.

L’optique

B-Lighting A12.Frost

La plaque de Frost, élément clé de l’homogénéité du faisceau en flux et du mixage des couleurs.

Le système optique se niche dans une demi-sphère entaillée de fines ouïes d’aération sur l’arrière et en périphérie. A l’avant, sous une plaque de plexiglass dépoli, qui tel un couvercle protège l’optique des poussières, 61 lentilles convexes épaisses sont encapsulées dans un support plastique rigide en nid d’abeille formant un hexagone imposant. En retirant cette couronne de lentilles, on découvre les 61 LED RGBW nichées chacune au fond d’un réflecteur pyramidal. Ces plaques de LED carrées sont toutes orientées différemment de quelques degrés pour favoriser le mixage des faisceaux en sortie. C’est la course verticale de cette couronne de lentilles actionnée par trois moteurs disposés à 120° qui zoome le faisceau, avec une rapidité remarquable. Revers de la médaille, le rendement et la qualité de mixage des couleurs en pâtissent un peu à faisceau serré. Et l’on découvre que la plaque de plexiglass en sortie qui uniformise le flux de cette wash à l’instar d’une lentille Fresnel, participe grandement à l’homogénéité des couleurs, surtout à faisceau serré. Elle semble un peu fragile pour un élément fondamental de l’optique, il conviendra d’y porter attention.

B-Lighting A12, détail des lentilles

Détail des lentilles en zoom serré. Sous chacune d’elles se situe directement la led avec ses 3 couleurs primaires et le blanc, toutes orientées différemment pour la cohérence des couleurs. L’effet de zoom s’effectue en éloignant les lentilles de la matrice de LED

JB-Lighting A12. Les LED dans leur réflecteur

Les LED nichées au fond de leur réflecteur.


Le refroidissement des LED et leur remplacement

B-Lighting A12. Ventilation

Une fois ôté le cache arrière de la tête, les deux ventilateurs d’évacuation, seuls éléments actifs du refroidissement.

Armé d’un peu de patience et de quelques outils, je m’attelle maintenant au démontage de la tête. L’arrière accueille 2 ventilateurs. En les enlevant je comprends le coup de génie de JB Lighting concernant l’interchangeabilité et le refroidissement des LED. Le circuit, côté pile, est en contact avec une semelle d’aluminium servant de support à 61 radiateurs pin chacun constitué de 37 tiges d’aluminium, formant une étonnante forêt high-tech. Chacun radiateur s’extrait en un quart de tour et l’on découvre, collé dessous, un circuit souple sur lequel est soudé le multichip RGBW. Si une LED tombe en panne il est ainsi possible de remplacer facilement ce bloc radiateur-circuit souple. Mais c’est une opération délicate qui sera réalisée soit par le SAV de la marque, soit par un technicien formé chez JB-Lighting.
Côté refroidissement, chaque radiateur est encastré dans un tube faisant office de tuyère qui canalise l’air forcé par les deux ventilateurs. Grâce à ce procédé inédit cette machine offre un flux ”kolossal”, tout en restant compacte et légère.

JB-Lighting A12. Les tubes de canalisation de l'air de refroidissement.

Les tubes canalisent l’air autour de chaque radiateur.

JB-Lighting A12. Les radiateurs

Chaque LED s’offre un radiateur pour dissiper efficacement les calories.


L’ensemble LED radiateur ”dévissé” de son support.

L’ensemble LED-radiateur ”dévissé” de son support.

Le circuit souple d'une LED

Sous le capot on découvre le circuit souple auquel la LED est soudée.

Menu et service

Un petit tour par le menu tout d’abord. Simple, il permet d’accéder aux fonctions principales sans fioritures.
Tout d’abord la remise à zéro des paramètres et des réglages de la machine (malheureusement non configurable depuis la console, dommage pour l’entretien d’un parc important de machines).
L’adresse DMX (forcément). Dans la partie personnalisation se trouve le choix du mode DMX parmi les 5 possibles (de 15 à 38 canaux), les inversions de pan et tilt, la possibilité de choisir les courbes du dimmer (le mode square étant celui qui se rapproche le plus des sensations d’un fader de traditionnel, il est aussi le plus précis dans les bas niveaux).
L’activation du DMW via wifi se fait en choisissant le mode DMX Wireless. Je n’ai pas pu le tester, celui-ci fonctionnant avec le protocole wifi propriétaire du transmetteur TRX JB-Lighting.
Une option particulière nommée « Shortest distance » permet d’émuler un fonctionnement de type roue de couleur sur le paramètre de macro de couleur. En clair les couleurs préprogrammées passent de l’une à l’autre en évitant de faire défiler toute la gamme chromatique.
Le mode caméra permet de choisir la fréquence la plus adaptée en cas de captation vidéo pour éviter le scintillement des LED à l’image.
L’activation ou non de la ventilation forcée. En mode silent, la ventilation s’arrête si vous ne poussez pas la puissance des LED. La ventilation se déclenchera automatiquement par sécurité si la température détectée le nécessite. (avec le bruit qui va avec, mais celui-ci reste raisonnable).
Le choix de garder la dernière information DMX ou de passer doucement au noir en cas de coupure du DMW wifi.
Le mode service permet d’effectuer un reset de la machine, de lister les défaillances de fonctionnement possibles, de lancer des tests ou de vérifier les infos DMX. On peut aussi calibrer le Pan et Tilt, et, lorsque son parc d’A12 commence à vieillir comme souvent avec la technologie LED, entrainant des différences de colorimétrie entre les machines (le Binning), d’équilibrer les différentes leds entre elles pour corriger cela, en effectuant une balance des blancs avec chaque couleur de led. C’est aussi dans ce menu que vous effectuerez la mise à jour du software et que vous trouverez les infos version du soft, de durée d’utilisation et de température à certains endroits clés.
Pour les besoins de notre test j’ai paramétré l’A12 dans son mode le plus complet (extended RGB 8bits), c’est-à-dire avec un contrôle indépendant des 6 zones de led de la tête ; le dimmer en mode square, ventilation et pan-tilt normal, sans re-calibrer les LED.
La machine se met en marche assez vite, avec un reset au démarrage de 46 sec on est dans une bonne moyenne.

Tests et mesures

Après quelques secondes pour créer la librairie (bon, ok, quelques minutes), je prends en main la bête et le moins que je puisse dire, c’est qu’allumée elle prend toute son envergure.

Le flux lumineux est vraiment percutant, avec 24500 lux en faisceau serré à 5 mètres au démarrage, toutes LED RGBW allumées à pleine puissance. . Les presque 1000 W de LED ne sont pas là pour décorer.

Nous attendons la stabilisation du flux en faisant une mesure d’éclairement au centre toutes les 5 minutes. Après 25 mn, le derating est de 14%. Nous pouvons commencer nos mesures tous les dix centimètres sur deux axes.

JB-Lighting A12. Derating

Toutes LED RGBW à puissance maximum, l'éclairement se stabilise au bout de 25 mn.

JB-Lighting A12. Faisceau serré.

Le « sabre laser » de l’A12, toutes LED allumées, zoom au minimum.


Faisceau serré

JB-Lighting. Mesures de flux faisceau serré
JB-Lighting A12. Profil du faisceau serré

Halo autour d'un faisceau serré.

Le halo en faisceau serré qui entoure le beam risque d’être problématique près des décors ou rideaux.

Nous obtenons un faisceau très serré de 6,64° à I/2 ou 11° à I/10 (calculé en prenant la limites du faisceau, soit à la moitié de la valeur d’éclairement au centre, soit au dixième de cette valeur pour obtenir le diamètre du faisceau et en déduire son angle ). Il présente un impact très fort au centre. Le mélange des LED, avec les rouges, vertes, bleues et blanches (toutes à puissance maxi) présente un léger effet peigne juste en sortie d’optique visible à proximité du faisceau serré.

Le spot d’impact en RGBW présente aussi quelques légères nuances de teintes, signe que chez JB-Lighting on a cherché à vraiment privilégier la puissance. Le flux élevé des LED, et un bon choix de couleurs de base, permettent d’obtenir des effets « beam » très impressionnants. Associés à des vitesses de déplacement très rapide (environ 1,6 seconde pour une rotation à 360° et un tilt qui s’inverse en moins d’une seconde), et un large débattement du tilt on obtient une bête de course version concert, de quoi faire oublier le halo lumineux présent sur les côtés lorsque le zoom est à son minimum.

Faisceau Large

Mesures d'éclairement faisceau large
Mesures de flux faisceau large
Profil du faisceau large

A12 faisceau ouvert.

A12 faisceau ouvert.

Le zoom très rapide et ample me conforte dans le domaine d’utilisation de cette Wash. A peine une demi-seconde pour passer du mini au max, soit un rapport de un à cinq, ça force le respect. Au zoom large, que je mesure à 53° à I/10, le flux lumineux est très impressionnant, avec 14800 lumens après derating. La machine est manifestement optimisée en zoom large ce qui semble normal pour un wash. Le faisceau est cependant marqué au centre par un « trou » de 5%, et par des « bords » irréguliers. Certaines ombres obtenues s’irisent légèrement vers le vert ou le rouge. De plus, lorsque l’on agrandit le zoom, le faisceau donne l’impression de s’ouvrir en couronnes.

Faisceau 20°

Mesures d'éclairement à 20°

Mesure de Flux 20°
Profil du faisceau 20°

Notre mesure pour un angle de 20° effectuée à titre comparatif, à 5 mètres de distance (soit un faisceau de 180 cm de diamètre) donne un éclairement de 9500 lux au centre pour un flux total de 10700 lumens. Si il manque un peu de puissance à cette lyre pour rivaliser à pleine puissance en blanc avec une Wash 1200 en lampe à décharge, sur les couleurs les plus franches par contre, et d’autant plus sur les couleurs primaires, le résultat est là, sans appel. Elle pulvérise n’importe quel automatique en HMI 1200, pour un poids et une réactivité divisés par deux.

Impressions

Le choix des LED pour un fabricant, outre leur puissance repose aussi sur leur teinte de base, ce qui détermine un espace colorimétrique plus ou moins propice à une utilisation scénique, avec des couleurs profondes et saturées, ou une utilisation plus « artistique » ou l’on recherche des teintes pastels et très étales.
Les LED blanches sont calibrées à 7000K, de quoi se mesurer aux lampes HMI sans toutefois paraître trop froide. De ce fait son blanc reste ”neutre” dans la plupart des configurations, puissants sans être éblouissant. Les LED blanches dégagent à elles seules 45% de l’efficacité lumineuse.

Les couleurs

Pourcentage des couleurs

Les rouges sont lumineux, forts, pouvant se rapprocher du célèbre 106 de Lee Filter avec près de 18% du rendement total des LED.
Les verts, très vifs, presque électriques, restent très lumineux avec 39% de l’efficacité lumineuse. C’est quasiment un 139 Lee Filter.
Enfin les bleus, très denses, saturés en UV, arrivent à être plus profonds qu’un Tokio Blue (Lee 071).

A12 Rouge

Le rouge éclatant.

A12 Bleu

Le bleu profond.


Les mélanges secondaires donnent un magenta éclatant, écarlate. Le jaune pâtit de la prédominance du vert, avec un rendu fade, pas très franc. Les cyans eux sont éclatants. On obtient facilement des belles teintes entre les pourpres, violets, les verts d’eau. Les orangés et les pastels sont moins faciles à travailler. Le bleu et le rouge très saturés permettent d’envisager des congos intéressants.

Les courbes de dimmer

Le dimmer, lorsque sa courbe est choisie en mode « square », se révèle très précis, y compris à bas niveau, sans effet de marche d’escalier lorsque le fader passe sous les 5%. La A12 fait aussi preuve d’une vive réactivité en flash, et permet, via le canal Shutter, toute la gamme des strobes -constant, aléatoire, pulse et ramping jusqu’à 20 Hz – sans toutefois permettre des strobes pulsés trop lents. A noter aussi, un très intéressant effet appelé « fade-effect with dimmer » qui permet de simuler l’extinction des LED à la manière d’une lampe halogène.

A12 dimmer square

Courbe du dimmer en mode square

A12 Dimmer linéaire

Courbe du dimmer en mode linéaire.


Les mouvements

Les mouvements sont précis, fluides sur les déplacements lents et très réactifs sur les changements rapides. Le Pan voit son déplacement limité à 430°, sois un tour et un cinquième seulement.En fonctionnement normal l’A12 s’avère stable, très nerveuse, si facile à programmer qu’un pupitreur n’aura aucun mal à en maitriser quelques dizaines sur sa console.

Fonctions particulières

Le paramètre de contrôle permet le reset de la machine ou de modifier à distance certains paramètres internes, tel la fréquence anti flickering pour les captations vidéo, ou la balance des blancs, à 8500 K ou 6500 K. Une fonction spéciale (colour balance for colour picker) étalonne les couleurs à 6500 K tout en lissant linéairement les courbes RGB. Ce mode permet d’obtenir plus facilement des teintes pastel, mais en dénaturant les couleurs plus franches.

En plus des couleurs rouge, vert, bleu et blanc, l’A12 propose un paramètre de correcteur chaud (électronique) agissant sur les mélanges RVB uniquement. Celui-ci est plutôt grossier, il passe relativement bien à l’œil mais pas à la caméra, déviant trop les couleurs. Ne comptez pas trop sur lui pour affiner de belles teintes chair ou halogène, elles restent difficiles à obtenir.

Le paramètre de macros de couleurs prend la priorité sur le mixage RGB dès qu’il est engagé pour proposer 17 teintes de base ainsi que des effets de défilement type « arc-en-ciel ». On ne peut pas effectuer de douce transition entre un réglage en trichromie des LED et une teinte particulière parmi les macros mais ce paramètre propose deux fonctions très bien pensées. Tout d’abord une fonction permet d’affecter le réglage du premier anneau de LED à l’ensemble de la matrice. Si vous vous rappelez mes réglages de départ, j’ai utilisé le mode étendu, c’est à dire la possibilité de régler différemment les groupes de LED de cette lyre.

A12 groupes de LED

Les différents groupes de LED : centre, 1er anneau, 2e anneau haut et bas, 3e anneau gauche et droit. Soyons clair, à part pour ce test je n’oserai jamais programmer un tel mélange.

En utilisation courante, une couleur unique est souvent utilisée, m’obligeant alors à programmer pour les 6 groupes de LED le même réglage RGB, opération un peu fastidieuse. Si j’enclenche la fonction « inner ring » je n’ai plus qu’à me préoccuper de la couleur du premier anneau, toutes les autres LED suivront ce réglage automatiquement. La deuxième très bonne idée est d’utiliser les macros de couleurs comme complément aux réglages RGB pour générer un nombre important d’effets entre les différents groupes de LED grâce au paramètre « Pattern » situé à côté.

Ce paramètre « pattern » propose 7 effets préprogrammés de chenillard entre les différents anneaux de LED. Bizarrement chez JB Lighting on a choisi un entre deux pour déterminer les anneaux de LED exploitables individuellement. Chez d’autres constructeurs la répartition s’est effectuée en moitié ou quart de camembert, avant d’opter pour des cercles concentriques puis finalement du point par point pour les plus pointus. Ici nous pouvons contrôler le centre, le 1er anneau contigu, puis les demi anneaux haut et bas du 2e, et enfin les demi-anneaux gauche et droite du dernier tour. Perso, quitte à multiplier les groupes de LED j’aurais préféré un dernier anneau séparé en 4, plus riche en dynamique et me permettant de tailler un peu dans le faisceau en projection.

A12-pattern

Ici j’ai programmé du rouge en RVB et choisi du blanc sur le canal de macro, puis sélectionné le pattern n°6. Et voilà. Je n’enfoncerai pas le clou en faisant remarquer que les patterns programmés n’utilisent quasiment pas la gestion en demi-anneaux des LED…

C’est d’autant plus dommage que la gestion des effets (ou patterns pour employer un mot plus tendance) est très agréable. Sur le même canal DMX vous choisissez un effet, avec différentes vitesses possible et, ou pas, du fade puis vous obtenez un « chaser » de LED, comme par exemple des remplissages, des va-et-vient ou un aléatoire, entre deux couleurs. Celles-ci sont déterminées par la couleur programmée sur les LED du centre en RGBW, d’une part, et par le canal de macro d’autre part.

Le reste des fonctions est très simple, avec un réglage de vitesse pour les déplacements et les effets, une fonction « blackout » qui coupe le dimmer quand on change de position ou de couleur (et dont je ne me sers absolument jamais sauf pour faire une mauvaise blague à un pupitreur), puis les réglages rouge, vert, bleu et blanc des LED dépendant du mode choisi.

Malgré un timing très serré je ne résiste pas à la tentation de m’amuser un peu avec notre machine de test et je lui fais faire des éclatés et des loopings sans discontinuer. Elle ne cède pas et continue à m’impressionner par son flux.

Conclusion

Je sens vraiment que le design est au service de l’ergonomie. Légère, bien équilibré, fiable, facile à manipuler et à fixer, très rapide à mettre en œuvre, cette lyre Wash optimisée à faisceau large, se révèle une excellente machine de tournée, festival ou scène festive. Elle sera aussi très à l’aise pour « washer » de grandes surfaces d’exposition ou de grands meetings. Sa puissance, son choix de couleurs, la vitesse de ses déplacements et son zoom x 5 très réactif permettent une utilisation agressive et spectaculaire. Le design de ses LED et ses capacités de matriçage assez réduites risquent néanmoins de ne pas convenir à tout le monde pour une utilisation en gros plan, et le halo de lumière autour du faisceau serré complique un peu l’insertion au plus près d’un décor. Cependant la qualité générale de lumière est très correcte, et sa puissance phénoménale prend le dessus sur une homogénéité perfectible.

JB-Lighting A12 caractéristiques generales
JB-Lighting A12 Mesures générales

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La pièce en nid d'abeille destinée à supprimer les reflexions parasites

La pièce en nid d'abeille destinée à supprimer les reflexions parasites.

 

Le Lighting Designer du cirque du Soleil

Luc Lafortune invité au SIEL 2013

Luc LafortuneLuc Lafortune, Lighting Designer du Cirque du Soleil sera l’invité d’honneur du SIEL 2013. Il y animera personnellement une conférence pour raconter ses expériences conceptuelles et techniques de la lumière à quelque 300 privilégiés.

Réservez vite votre place.

Le Cirque du Soleil donne simultanément dans le monde une vingtaine de spectacles renommés, tous plus merveilleux et étonnants les uns que les autres. Le cirque réinventé, mixant acrobaties, jeux, danse et illusion prend toute sa poésie et sa magie dans la lumière de Luc Lafortune. L’expérience de cet éclairagiste est énorme, au Cirque du Soleil depuis le premier spectacle et aussi avec de grands artistes internationaux : The Eagles, Gipsy Kings, No Doubt, Peter Gabriel pour sa tournée Grandir…

Pouvoir rencontrer un éclairagiste d’un si grand talent est une occasion unique.

Si voulez-vous faire partie des 300 privilégiés qui assisteront à la conférence de Luc Lafortune, munissez-vous de votre numéro de badge et envoyez le par mail à [email protected] en précisant en objet : «Luc Lafortune».

Après vérification, un mail de confirmation vous sera envoyé pour valider votre inscription à la conférence.

Ne laissez pas passer l’occasion de participer à ce rendez-vous qui s’annonce passionnant.

Projection d’images en volume

Chromlech elidy

Chromlech Elidy

L'image est projetée en volume

Nos amis bretons, amoureux de lumière blanche et chaude, créateurs du célèbre Jarag, se sont penchés sur le composant LED avec l’idée génialement folle de créer un écran qui projette du faisceau. Ainsi est né le elidy, une matrice de LED sur dalle semi–transparente dont chaque optique diffuse un faisceau, pour peu que la fumée le matérialise. Et c’est l’image qui anime le faisceau : Une belle innovation !

Le cœur du système modulaire elidy est une petite dalle de 30 x 30 cm, constituée d’un large treillis rigide  qui reçoit 25 systèmes optiques capable de diffuser un faisceau serré de 8°. Derrière chaque collimateur rayonne une diode de puissance Luxeon Rebel ES 3W (en blanc chaud 2800K) et devant on découvre une petite pastille noire qui évite la surbrillance de face.

elidy-S

Le cœur du système elidy en version S avec 25 diodes de puissance Rebel, blanches, dont on peut colorer les faisceaux avec de la gélatine, tout simplement.

Pour réaliser un écran orientable petit ou grand ou encore un mur, Chromelech a dessiné plusieurs supports donnant naissance au elidy-S, une seule dalle montée sur une lyre (non motorisée), au elidy-Big soit neuf dalles assemblées sur un support (frame) relié à une lyre, et enfin elidy-Wall constitué du même support pour neuf dalles mais accroché cette fois à un bumper.

elidy-Wall

Une configuration mixant elidy-Wall et elidy-Big (en bas à droite) fixé sur une lyre et orientable manuellement.

Pour constituer un grand écran, de fond de scène par exemple, les bumpers s’assemblent et peuvent même être orientés pour former des angles. De même, il est possible d’allonger les colonnes et même de créer un plafond.

La gradation, est linéaire et très fine, en résolution 16 bits, ce qui permet d’obtenir des détails en niveaux de gris pour optimiser l’image, et de pousser à fond pour obtenir du faisceau.

Bluffante et simplement géniale aussi la possibilité de changer l’apparence des dalles en appliquant des plaques magnétiques car la face avant est en acier (et la face arrière en aluminium). Ces surfaces s’impriment comme du papier, avec des graphismes, du logo, et aussi pourquoi pas peuvent devenir surface de projection. 

Ecran Chromlech elidy-S

Une plaque magnétique percée s’applique rapidement pour changer l’aspect frontal des modules.

Chromlech elidy

elidy ici recouverte de plaques magnétiques imitant le bois, peut aussi dynamiser le sol

Evidemment Chromlech propose une alimentation. Avec le choix de l’accrocher ou de la déporter, la PSX9 est capable de piloter 9 elidy-S, ses 3 sorties pouvant chacune alimenter 3 elidy-S via un accessoire Spider Box. Le signal de commande sera DMX ou Ethernet.

elidy serait-il le plus grand projecteur du Monde ?                                                                   Avec ses 100 m2 de surface maximum, ça ne fait aucun doute.

 

LDI 2012 Las Vegas

High End Systems annonce la série Hog4

High End Systems présentait au salon LDI, en nouveauté mondiale, la très attendue famille Hog4 , une gamme complète de pupitres de contrôle lumière constituée de quatre plateformes, toutes utilisant le même système d’exploitation Hog4 (Hog4 OS). Un playback Wing et master Wing complètent la gamme.

High End Systems hog4

La Hog4 pour contrôler les grands shows, seule ou en réseau. Les nouveaux codeurs, roues, touches LCD, faders motorisés et clavier intégré sont affectables à n’importe quelle fonction du logiciel. Elle intègre 2 écrans tactiles 17” et un écran central que l’on peut compléter grâce à 3 sorties pour écrans externes, prises MIDI IN/OUT, 8 ports USB, 2 ports Ethernet rapide et embarque un DMX processor 8000 capable de gérer 16 univers DMX.

Les quatre consoles Full Boar 4, Road Hog4, Nano Hog4 and Hog4 PC répondent à tout type de spectacle et toute taille de kit lumière. Elles  disposent d’un large écran, d’un disque dur SSD, de nouvelles commandes utilisateur, d’un système unifié Hog4 et revendiquent un démarrage et temps de chargement de shows extrêmement rapides. 43 nouvelles fonctions y sont déjà intégrées.

High End System Full Boar4

La Full Boar4, version compacte de la Hog4.

High End Systems a conservé l’ergonomie qui a fait le succès des Hog ce qui permet aux utilisateurs de passer sur Hog4 très rapidement.

Même le Hog4 PC a la capacité de communiquer en Art-Net et sACN directement à partir d’un ordinateur exécutant Hog4 PC, quand un widget DMX est attaché.

Road Hog4

La Road Hog4, le meilleur rapport performance/prix de la gamme dispose d’un large écran tactile 22” et de possibilités d’extension et de réseau.

La nouvelle Road Hog4 est livrée en standard avec un large écran tactile de 22”, à un prix très compétitif. Cette console est capable de s’intégrer dans un réseau et d’accroitre ses commandes en fonction des besoins.

La compatibilité est la clé de ce lancement. Les shows mémorisé sous Hog3 sont restituables par les pupitres Hog4 de façon transparente, et tous les périphériques Hog3 sont compatibles avec la famille de produits Hog4.

« Les fidèles utilisateurs de Hog ont attendu patiemment cette annonce», a déclaré Bill Morris, PDG de High End Systems/Systèmes d’éclairage Barco. « L’industrie savait que nous travaillions sur un produit Hog4, mais nous avons décidé d’attendre que la gamme soit complète pour la lancer, ce qui a ajouté plusieurs mois à notre calendrier de lancement, mais nous a aussi donné plus de temps pour les bêta-tests du nouveau système d’exploitation et des fonctionnalités. La caractéristique la plus importante est la stabilité des contrôleurs, et nous avons pris le temps de nous assurer que la famille Hog4 était complètement fonctionnelle et prête à exécuter n’importe quel spectacle ».

Logiciel Hog4pc

Le Hog4 PC transfert les fonctions des pupitres Hog4 dans un portable PC.

Chris Ferrante, chef produit Hog a ajouté: « Toute la famille de pupitres tourne avec le même logiciel, ce qui permet d’exploiter les fichiers de programmation sur tous les pupitres de la gamme. Nos utilisateurs de longue date remarqueront immédiatement une nette évolution de la réactivité et des performances. La console démarre en 23 secondes et le chargement d’un show est quasi instantané. En outre, nous avons ajouté des fonctionnalités telles que les ”user kinds” qui apportent une flexibilité extrême et permettent de réduire considérablement les étapes et le temps de programmation d’un spectacle. « 

Hog Playback Wing4

Le Hog Playback Wing4 ajoute 10 faders et un grand Master, tous motorisés, à la gamme de pupitres Hog4. Il s’associe également au Hog4PC.

Robbie Bruce, qui dirige l’équipe de développement déclare enfin : ”la prochaine version importante du logiciel comprendra l’intégration de médias et un moteur d’effets amélioré « 

Les Hog4 PC, Full Boar4, Nano Hog4 et playback Wing4 seront livrables en novembre 2012. Il faudra patienter jusqu’à janvier 2013 pour les Road Hog4 et Master Wing4.

Nouveauté LDI Las Vegas

Sharpy Wash 330 Clay Paky

Il porte le nom magique : Sharpy. Il est aussi compact, aussi léger et rapide et utilise encore une fois une lampe peu gourmande en consommation mais très généreuse en flux. Le Sharpy Wash 330 est une nouveauté du LDI à Las Vegas.

Le succès du Sharpy, partout dans le monde et auprès des éclairagistes de tout type de spectacle dans toute taille de lieu tient à son bâton de lumière hyper puissant et serré sorti d’un projecteur super compact et léger monté sur une lyre nerveuse : le premier du genre. Le Sharpy wash s’inscrit en complémentarité, avec une nouvelle lampe Osram Sirius HRI 330 W qui éclaire comme une 1000 W, un zoom motorisé 6,5°- 50° donc de très grande amplitude, une trichromie CMY, une roue de couleurs, un frost, un filtre soft edge et aussi un ovaliseur motorisé (banane). Il a même un ”top hat” motorisé pour protéger les yeux des spectateurs de la lumière directe à exploiter en faisceau serré : du concentré de technologie !

Lire le test : http://www.soundlightup.com/archives/essais/clay-paky-sharpy-wash-330-hyper-vitamine.html

 Revenons à la nouvelle lampe à décharge Osram Sirius HRI 330 W.  A arc court, nichée dans un réflecteur, elle est annoncée pour un flux nominal de 15 000 lumens, une température de couleur de 8000K, une durée de vie de 1500 heures.

 Le Sharpy Wash 330, tête baissée à l’horizontale est aussi petit que le Sharpy beam : 450 mm. C’est quand il lève le nez qu’il montre en toute logique, compte tenu de ses fonctions, 40 cm de plus (il y a du monde à l’intérieur), la balance annonçant 19 kg. Il a évidemment le même design, disponible en quatre finitions : blanc, noir, plaqué or et chromée. 

 En électronique, il ne lui manque rien : ballast électronique, batterie permettant de paramétrage hors tension secteur, Ethernet ready, allumage et extinction de la lampe au pupitre, la commande de  ”reset” au pupitre…

Mais n’anticipons pas, il faudra attendre le début d’année 2013 pour pouvoir intégrer dans vos kits lumière ce nouveau petit projecteur wash.

 

Festival soirs d’été de la Carrière de Normandoux

Le trio Khalifé capté en Audio-Technica

Le Trio Khalifé

Depuis maintenant quatre ans, le festival Soirs d’Eté prend ses quartiers de la mi-juillet à la fin août dans le cadre bucolique de La Carrière de Normandoux*, à une vingtaine de kilomètres de Poitiers. La programmation très éclectique de Jérémy Verrier, de l’association de la carrière de Normandoux, va de la musique tzigane à des quartets de Salsa, en passant par la musique électronique contemporaine, la musique latine, des soirées Tango et comme lors de notre venue à la musique actuelle libanaise avec le trio Khalifé.

Audio-Technica, dont les micros sont très utilisés à l’étranger (notamment par Lenny Kravitz) n’est bizarrement pas très implanté en France dans la prise de son Live. Peut-être parce que les techniciens français sont très conservateurs. La marque a donc envisagé de mieux faire connaître son catalogue auprès de techniciens français via des partenariats où elle met à disposition des kits complets à l’essai, cas du festival des soirs d’été au Normandoux.

Nous avons donc rendez-vous ce 29 août avant la balance avec Joachim Olaya qui a la charge de la régie son pendant toute la durée du festival pour nous parler des essais et des choix qu’il a effectués parmi les micros du kit mis à sa disposition.

La configuration de diffusion

SLU : Joachim, commençons par la configuration que tu utilises pour le concert du trio Khalifé ce soir.

La salle de la Carrière de Normandoux

La salle de la Carrière vue de l’entrée vers la scène. On distingue les APG VS3 de la diffusion principale placée sur les subs 118S et en accroche les PSX12 de renfort et de rappel au premier plan. Sur la droite devant la régie une des VS1 d’ambiance sur pied.

Joachim : En général (sur ce festival), je travaille en stéréo, donc gauche/droite en frontal. Avec une console comme celle dont je dispose (Yamaha LS9/32), je fais mon mix sur le bus stéréo. Ensuite je matrice le bus stéréo sur toutes les enceintes de la face, les PMX12 (Amadeus), les VS3 (APG) placés sur les subs (2 x118S APG par coté) plus les rappels (PMX12 retardées) et les deux front fill PMX8 (Amadeus) sur le nez de scène. On gère (Clément et moi) les subs toujours séparément, même sur les très grosses configurations, pour choisir ce que l’on envoie dedans. Sur des formations comme celle du trio Khalifé, j’envoie trois instruments sur les subs, un peu de piano, le cajon. Ca donne un peu plus d’air. Bon, il y a quand même une « micro-configuration » multi avec les deux points latéraux en VS1 (coax APG) et les deux points arrière en VS1que je gère indépendamment du matriçage et des voies stéréo. C’est vraiment un bus séparé.

L'équipe technique

L’équipe à la régie. A droite, Joachim Olaya derrière la LS9, Clément Marie s’occupe de l’enregistrement. Pedro Hebras gère la lumière. Tout à gauche Samuel Lemaire, assistant son et lumière au plateau. Bertille Watrelot dans le même temps s’occupe de la captation vidéo qui est projetée sur la falaise.

SLU : D’accord, tu le travailles séparément, mais tu envoies quoi dedans ?

Joachim : Pour le concert de ce soir, je n’envoie pas d’instruments en direct, que les traitements. Si je les coupe, on sent qu’il manque quelque chose et si je les mets, on ne les entend pas vraiment. L’objectif est d’améliorer l’acoustique du lieu qui n’est pas facile, pour agrandir un peu l’espace mais il n’y a pas vraiment de notion de mix multipoint comme on l’a fait notamment ici sur des projets plus contemporains. Disons que ça aide dans des lieux semi-ouverts comme la salle de la Carrière.

SLU : Les retours sont gérés de la façade, quelles ressources y as-tu consacré ?

Joachim : j’ai cinq circuits, c’est suffisant. Dans la configuration adoptée, on peut monter à sept mais je dois avoir la main sur la diffusion de la falaise et je suis déjà à 24 bus de mix. C’est un trio mais j’ai trente voies au plateau entre le piano (4), l’oud (4), les voix (3), les percussions, les boucles, le clavier, le synthé… Je duplique certaines voies pour les retours. Par exemple, pour la voix de Marcel, je fais un traitement pour la façade que je ne peux pas utiliser dans les retours. En gros, je duplique les voies de l’oud et la voix de Marcel. Et sur le piano, je reprends un micro que je traite spécialement pour les retours. C’est l’intérêt du numérique sans passer par des Y.

Le préampli Daking

Le préampli Daking est dévolu à l’AE5400 dédié à la voix de Marcel Khalifé. Joachim le préfère aux préamplis de la console.

SLU : La Yamaha LS9/32, c’est la console résidente pour le festival ?

Joachim : oui, j’aimerais bien avoir plus gros, car souvent c’est limite. Personnellement mes préférences vont vers les consoles Vi Soundcraft aussi bien d’un point de vue son qu’interfaçage et ergonomie mais je n’ai pas vraiment de chapelle. On vient d’un milieu (l’IRCAM, Clément et moi) où on donne la priorité à la prise de son avec de bons capteurs. Ça ne me dérange pas d’avoir n’importe quel type de console à la régie tant que ça fonctionne.

La prise de son réalisée en Audio-Technica

SLU : Venons-en donc à la prise de son et au choix des micros de la gamme Audio-Technica que tu as utilisés durant le festival et plus particulièrement aujourd’hui. Comment procèdes- tu ?

Le micro de Marcel Khalifé

L’AE5400 dédié à la voix de Marcel Khalifé. Rami et Bachar ont également chacun le leur pour la voix. Marcel l’a trouvé excellent comme d’autres interprètes pendant tout le festival. Une nouvelle référence pour la voix ?

Joachim : Je n’ai pas de recette spéciale. Chaque instrument est différent et chaque musicien est différent. Je choisis les micros en fonction de la musique. Tu ne dois pas avoir à « tordre dans tous les sens » quand il y a une volonté de retransmettre un son acoustique. Donc, j’essaie de corriger un minimum sauf quand il s’agit de faire un tout autre son. Les capteurs et leur choix ont une grande importance. Je dois dire que je connaissais peu les micros Audio -Technica avant ce festival et que j’ai été agréablement surpris. En premier lieu par le micro utilisé sur les voix, l’AE5400, condensateur à large diaphragme qui a fait l’objet d’éloges de la part de nombreux chanteurs lors du festival, et notamment de Marcel Khalifé qui le trouve excellent et me l’a tout de suite dit. Lorsque les musiciens aiment et le disent de suite, ça ne trompe pas … Ensuite, j’ai apprécié l’ATM350 que j’utilise sur le piano, l’oud, les percussions, un très bon micro instrument qui me fait penser à un d’une marque réputée, sauf qu’on parle d’un micro vendu aux alentours de 250 euros. J’ai essayé beaucoup de micros de la gamme sans a priori. Il y a un choix énorme. Tu sens qu’il y a un gros travail chez Audio-Technica pour apporter des solutions ciblées au meilleur prix. Il y a un beau choix de capsules également.

SLU : L’oud, j’imagine que ça doit être difficile à restituer correctement ?

L'oud de Marcel Khalifé

Le dispositif de captation mis en place sur magnifique luth oriental (oud) de Marcel Khalifé. Deux micros AKG C411 collés à la table, un AT831 dans l’axe des cordes derrière le chevalet et un ATM350 fixé à une ouie au dessus de la rosace pour enrichir le médium.

Joachim : Il faut plusieurs micros pour un résultat correct. J’en ai mis quatre dont deux micros ”contact” sur la table qui permettent d’assoir le grave et que je coupe assez tôt dans le haut. Le petit micro sur les cordes (AT831C) est celui que j’ai trouvé le plus droit et j’ai juste coupé le grave avec un coupe-bas. C’est le capteur principal et j’ai fait au moins cinq essais de placement avant d’obtenir le meilleur résultat. Je l’ai placé dans les ouies, dessus, dessous, dans la rosace et finalement dans l’axe des cordes derrière le chevalet. C’est la position qui apporte le plus de transparence. L’ATM350 au-dessus des cordes est là pour donner de la dynamique et renforcer le médium, en complément, mais avec sa position je suis obligé de le corriger au paramétrique sur plusieurs bandes. C’est ce que j’ai testé en final tout à l’heure (durant la balance). Si tu écoutes chaque micro seul, c’est horrible, mais le mélange des trois, ça marche bien ! Coté traitement de dynamique, je fais un pré-mix sur deux groupes que je compresse en multi-bande.

SLU : Je vois à l’écran des petits « notches » que tu positionnes à trois fréquences ?

Joachim : Ça, tu le verras sur tous les micros. C’est à cause de la salle. Ses dimensions, celles de la scène et la grosse poutre jaune juste derrière ramènent des résonances (des modes privilégiés) que je retrouve partout et que je corrige plus ou moins sur tous les micros. J’ai du 150, 300, et 450 Hz environ.

SLU : Autrement, tu n’as pas par exemple de correction particulière pour les attaques ?

Joachim : Pas sur l’Oud, en revanche sur le piano je duplique une tranche, un des micros ATM350, celui dirigé vers les cordes graves, pour garder uniquement le bas et n’exciter que les subs. Quand Rami joue un peu lead, un peu doux, pas besoin de sub mais quand il force un peu et joue dans le grave, je l’ouvre. Parce que si je l’ouvre quand il joue doux, la mécanique ressort. C’est un dosage. Je suis de toute façon un pro-actif de la console (rires). Je ne suis pas du genre à mettre droit, surtout sur des musiques où on va passer de ballades traditionnelles à du synthé ou à des titres un peu électro et là, c’est ouverture et fermeture en permanence.

SLU : Revenons sur les micros et leur placement. Pour les percussions, quels sont tes choix ?

Joachim : Pour le Tom basse, j’ai pris un micro voix mais un dynamique, un AE4100 parce que je voulais un micro peu sensible. Il sert sur un seul morceau et je voulais un son précis. Je n’avais plus d’ATM 350 (NDR : c’est manifestement son micro à tout faire). Le gros avantage des micros voix d’Audio-Technica, c’est qu’ils respectent le spectre. Ce n’est pas du tout fermé, ni dans le médium, ni dans le grave. Je le gère comme un dynamique pour le gain, mais il est plus chargé en hautes fréquences.

Un ATM 450 en overhead

En overhead sur les cymbales, le choix de Joachim s’est porté sur un ATM450, statique cardioïde à capture latérale qui encaisse 152 dB SPL. Pour le Tom grave à droite, c’est un AE4100 dynamique.

Pour les percussions, j’ai deux sortes d’overhead dont un ATM450 pour les cymbales avec la capsule placée latéralement. Il est très bon dans ce rôle. Dans le Cajon, j’ai remis un Shure Beta 91. Ca marche tout seul dans un Cajon. C’est super clair, super grave, pas de pollution extérieure… J’ai été bête de ne pas demander de micro de surface PZM  à Audio-Technica. J’aurais dû car pour le Cajon, c’est ce qui marche le mieux.

Pour la Derbouka et le Djembé, j’ai mis un AE5100 devant pour les peaux, un seul pour les deux. C’est un micro cardioïde à condensateur qui marche bien en proximité, très dynamique, et qui encaisse beaucoup de niveau, genre impact. Derrière, sur les futs, j’ai placé deux ATM 350, un pour chaque. J’ai un autre AE5100 sur le glock vers le clavier et un autre micro voix qui sert pour la pédale de loop (boucle). C’est pour le coup un dynamique, un des rares et le moins cher de la gamme AT car il me fallait un micro peu sensible et pas forcément de bonne qualité parce que sur les boucles de voix et d’instrus, on amplifie le son ambiant de la scène. Il faut un micro le moins sensible possible avec une bonne rejection et pas trop d’aigus parce que c’est toujours dur à travailler.

AE5100

L’AE5100 pour la prise des peaux du djembé et de la derbouka. « C’est un micro qui offre une grande dynamique (faible bruit propre, 11 dB), accepte de très forts niveaux (158 dB avec atténuateur 10 dB) et qui fonctionne bien en proximité ».

Derrière le fût du djembé

Derrière le fût du djembé et de la derbouka, Joachim a utilisé « ses » fidèles ATM350.


SLU : Et pour le piano, quelle est ta recette ?

Joachim : Joachim : J’ai utilisé trois ATM350 (et un AT4021) mais ils n’ont pas le même rôle. Un a un rôle de lead, mixé au centre. C’est celui qui est dans l’axe des cordes graves parce que, dans cet axe là, c’est un peu comme pour l’Oud, il arrive à prendre à la fois beaucoup d’aigu et les cordes graves. Il n’y a pas non plus trop de résonances de grave, tout est assez équilibré.
Les deux autres (ATM350) qui sont plus vers le médium-aigu, je les « panoramise » complètement gauche-droite, ce qui donne un piano très large et qui n’est pas non plus éclaté quand Rami joue aigu d’un côté ou grave de l’autre.
Quant au quatrième micro, l’AT4021, je le place aussi dans une position centrale un peu « lead » surélevé juste pour donner un peu d’air et d’ampleur quand j’en ai besoin mais il est au mieux ouvert à 20 %. Côté corrections, je corrige en bande étroite les inévitables bosses qui dépendent de la hauteur de la table d’harmonie par rapport à la scène.

la prise de son du piano

la prise de son du piano avec les deux ATM350 et l’AT4021. Le troisième ATM350 (qu’on ne voit pas) est placé à droite dans l’axe des cordes graves. Celui du centre prend l’intersection des cordes. Noter l’inclinaison des micros (environ 45°) et la couverture d’amortissement.

SLU : Quels traitements de dynamique et effets appliques-tu ?

Joachim : Sur le piano je pourrais me passer de compression parce que très étonnamment les ATM350 montrent une sorte de limitation naturelle en encaissant beaucoup. Sur les voix, c’est de la compression. Je n’ai aucun noise-gate sur scène, ce n’est pas vraiment nécessaire avec les micros dont je dispose.
Donc j’ai activé les compressions partout mais à des niveaux différents et je mets un peu de gain derrière. C’est tout l’intérêt d’avoir une console numérique. C’est bien surtout sur les voix car Marcel est un chanteur, il sait exploiter son micro, mais Rami et Bachar sont moins habitués et font juste des chœurs ; il faut contrer l’effet de proximité, ça me permet d’écraser de gros écarts.
Sur l’Oud, pour le faire un peu ressortir et grossir, je mixe sur un groupe stéréo mes trois types de micros. Après, en insert sur les groupes, je fais une compression multi-bande qui permet de redonner du corps assez facilement et d’équilibrer les bandes de fréquence. C’est bête mais il y a un petit effet de présence qui marche vraiment bien car les Khalifé jouent de la musique qui n’est pas vraiment dans le répertoire habituel de l’oud. Il y a aussi de la musique actuelle qui nécessite de faire un son plus gros.
Au plan effets, je n’ai hélas pas de réverb multicanal. Généralement j’utilise des plugins. Il y a de supers outils avec peu de latence. Je ne l’ai pas fait ce soir car mon ordi est sur scène pour gérer les synthés. Et celui de Clément sert à l’enregistrement (rires). On n’a pas beaucoup de moyens. Donc j’utilise deux réverbs de la console : une « plate » et une « hall », plus un delay. Le piano va dans le delay, l’Oud également. Par moment les voix y vont aussi. J’accompagne les musiciens, je joue un peu avec eux. La « plate » est dédiée à l’Oud et à la voix de Marcel et la hall fait tout. L’idéal serait d’avoir une réverb multicanal genre TC. Mais ça marche quand même.

SLU : Tout est enregistré ?

Le trio

Joachim : Oui, de manière générale tous les concerts. On le fait pour les artistes, mais aussi pour nous. Normalement mon mix est assez correct, j’ajoute deux micros d’ambiance gauche –droite, une petite compression et une égalisation à l’enregistrement et franchement on a un joli son car il n’y a pas trop de niveau sur scène. Sur ce concert j’enregistre en stéréo. Mais sur certains projets, je suis en multipiste. Là je ne peux pas, la console est « full ».

Les choix de systèmes de diffusion

SLU : Revenons à la diffusion. C’est toi qui as choisi les systèmes APG ?

Joachim : Tout ce qui est en Amadeus (PMX 8 et 12, sub, Diva(s) sur la falaise) appartient au site en fixe. Pour le festival on complète avec un parc en APG provenant du matériel de Pedro (Hébras) qui fait partie de l’équipe technique, en tant que régisseur lumière, mais qui fait également un peu de presta. Il y a 6 subs (TB118S), quatre VS3, six DS15, des VS1 et six amplis Lab Gruppen plus les processeurs APG.
Les amplis Lab Gruppen alimentent les VS3 et les subs avec des processeurs APG. Pour le reste il s’agit des amplis (P3500 et 7000) et des processeurs Yamaha du site, notamment pour les PMX 8 et 12 Amadeus. Pour les retours, les PMX8 (coaxiales) sont super pratiques car petites : on peut les surélever sur des petits tabourets et les mettre où on veut. Elles sont dix fois plus pratiques à utiliser que des grosses boîtes. Pour Marcel, en retours, j’ai placé deux DS15 (coaxiale) APG.
Nous avons passé beaucoup de temps à assembler les systèmes et les égaliser avant le début du festival car nous sommes là pour un mois et demi. Au final, on a une configuration qui fonctionne bien.
Les VS3 ont un rôle de proximité en façade, relayées par des PMX12 en accroche et en rappel. Les VS1 sont en « surround ».
Pour ce soir, la jauge n’est que d’environ 300 sièges mais on arrive à couvrir un bel espace correctement. C’est homogène en niveau du premier au dernier rang. Sur certains concerts, il nous arrive de faire des spatialisations avec les falaises (les parois entaillées de l’ancienne carrière qui encadrent la salle de part et d’autre du plan d’eau).

SLU : Dans ce cas les enceintes sont fixes ?

Joachim : Oui ce sont des Diva Amadeus en fixe, la distribution est en Ethersound via des processeurs DME ES Yamaha du site.

SLU : Combien de Diva couplées par source ?

Joachim : Une seule tête à chaque fois. Cela a été pensé pour de la diffusion d’ambiance. Ce sont des points localisés, pas de la face. Par exemple la semaine dernière on a fait un ciné/concert avec une scène sur l’eau et une projection vidéo sur la falaise, tout le public dans le noir. J’ai mis deux jours à tout caler à cause de problèmes de délai. Il y a beaucoup de réflexions mais « elles sont jolies » (rire) et ça créé un bel espace très aéré.

SLU : Et pour la HF ? Je vois à ta régie des récepteurs AEW R4100 et 5200 Audio-Technica.

Joachim : Rien ce soir (bien sûr) mais par exemple demain oui. On a fait cinq concerts en HF dont un avec un violoncelliste perché sur la falaise… On a simplement quatre canaux avec les antennes déportées (préampli de distribution UHF AEW-DA660D). Ici, il n’y a pas de problèmes de plan de fréquences, de brouillages. Ce système fonctionne bien, surtout que les émetteurs main sont équipées des mêmes capsules que les 5400. Mais je t’avouerai que ni Clément, ni moi, sommes des fans de HF et même un peu paranos. Quand tu commences à faire de la régie HF, il faut quelqu’un pour s’en occuper. Pour ce qui me concerne, si je peux m’en passer, je suis content, même sur les gros concerts. Le câble ne me dérange pas et ça sonne toujours mieux.

Une ambiance sympathique et conviviale

SLU : je constate que l’ambiance est bonne à la carrière et j’imagine que l’équipe éprouve du plaisir à y travailler ? Jérémy (Verrier) est aux petits soins pour « ses » artistes et ses techniciens.

La vidéo du concert est projetée sur la falaise durant la prestation

La vidéo du concert est projetée sur la falaise durant la prestation. Attention, faut poser et pas bouger ! C’est sympa les reflets sur le plan d’eau.

Joachim : Oui, nous n’avons pas beaucoup de moyens mais on s’en sort bien. Les artistes repartent avec le sourire et les spectateurs sont contents. C’est vraiment un plaisir de travailler ici. On n’est pas riche techniquement, c’est l’artistique qui prime. On travaille vraiment avec et pour les artistes. C’est plus important que les ”grosses machines”. Pour ma part, c’est la deuxième année que je fais ce festival Soirs d’Eté à la Carrière du Normandoux en tant que régisseur son et je suis partant pour les éditions à venir.

Ajoutons qu’il est plaisant pour les spectateurs de pouvoir dîner sur place avant le concert en profitant des lieux, et en goûtant à la cuisine de Richard Truong qui lui aussi « suit » le festival tous les étés. Atmosphère décontractée et conviviale au rendez-vous, avec de la bonne musique et qui plus est un répertoire éclectique étalé sur presqu’un mois et demi du 20 juillet à la fin aôut.

Place à la musique…

A l’écoute du concert, j’ai été agréablement surpris par le son naturel et équilibré sans masquage des détails, d’une grande clarté, et surtout de la bonne homogénéité sur toute la zone d’écoute autour du parterre et dans la profondeur. Le système de diffusion a été bien calé, comme quoi on peut obtenir un bon son avec du matériel de diffusion qui n’est plus up to date. Bien sûr, le niveau sonore était plus que raisonnable, adapté au style de musique électroacoustique, mais ample et dynamique. L’oud et la voix de Marcel Khalifé** remarquablement captés, c’est magique, à la fois sur les morceaux traditionnels de la musique libanaise emprunts de nostalgie ou en réplique et en symbiose avec le jeu de Rami au Piano ou plus électro de Bachar. Ce trio, c’est beaucoup plus que la somme de musiques différentes qui se rejoignent. Un lien entre un passé mouvementé et le présent, avec, on le ressent, le réel plaisir du père et de ses deux fils, de se retrouver pour jouer ensemble de nouvelles compositions. Une musique parfaitement retranscrite qui vous émeut, ce qui au delà de la maîtrise des interprètes, est certainement aussi en grande partie imputable à la qualité des capteurs utilisés et aux choix techniques et artistiques de Joachim et Clément. Bref un bon moment pour profiter encore des nuits d’été dans la tiédeur d’un mois d’août déclinant.

Les micros utilisés par Joachim sur le concert Khalifé

AT831 (Artist Series)

Utilisation de Joachim : reprise des cordes derrière le chevalet sur l’Oud

Micro cravate à pince cardioïde électrostatique (électret, plaque de charge fixe)
Réponse : 40-20 000 Hz avec coupe-bas 80 Hz à 18 dB/oct.
Alimentation fantôme (11-52 v, 2 mA) ou pile avec module séparé (connecteur XLRM 3)
Sensibilité : 6,3 mV (94 dB SPL) ou – 44 dBV
SPL max : 135 dB (alim fantôme) à 1% THD
S/B : 65 dB (1 kHz)
Impédance : 200 ohms (270 sur pile)

Particularité : Micro voix et instruments, particulièrement guitare acoustique.
Grand gain avant accrochage.

ATM350 (Artist Series)
Utilisation de Joachim : piano, luth oriental (oud), percussions

Micro instrument cardioïde électrostatique (électret, plaque de charge fixe)
Réponse : 40-20 000 Hz avec coupe-bas 80 Hz à 18 dB/oct.
Alimentation fantôme 11-52 V (3,5 mA)
Sensibilité : 3,5 mV (94 dB SPL) ou – 49 dBV
SPL max : 149 dB à 1% THD
S/B : 67 dB (1 kHz)
Impédance : 50 ohms

Particularités : idéal pour la captation des cuivres, instruments à anche, pianos, contrebasse, toms et violons. Réponse neutre très plate.
Capsules interchangeables omnidirectionnelle, cardioïde et hyper cardioïde.

ATM450 (Artist Series)
Utilisation de Joachim : overhead percussions

Micro instrument cardioïde électrostatique (électret, plaque de charge fixe)
Réponse : 40-20 000 Hz avec coupe-bas 80 Hz à 18 dB/oct.
Alimentation fantôme 11-52 V (3,5 mA)
Sensibilité : 8,9 mV (94 dB SPL) ou – 41 dBV
SPL max : 152 dB à 1% THD
S/B : 69 dB (1 kHz)
Impédance : 200 ohms

Particularités : Capsule à 90° latérale, idéal en overhead de percussions et prise d’instruments acoustiques. Brillance dans les aigus (+ 3 dB entre 4 et 14 kHz).

AE5400 (Artist Elite)
Utilisation de Joachim : voix lead de Marcel Khalifé et voix de Rami et Bachar

Micro cardioïde électrostatique, condensateur vrai
Réponse : 20-20 000 Hz avec coupe-bas 80 Hz à 12 dB/oct.
Alimentation fantôme 11-52 V (4 mA)
Sensibilité : 10 mV (94 dB SPL) ou – 40 dBV
SPL max : 147/157 dB à 1% THD (atténuateur 10 dB)
S/B : 80 dB (1 kHz) (dynamique de 133 dB)
Impédance : 150 ohms

Particularités : Capsule à grand diaphragme, faible bruit propre, système antichoc pour réduire les bruits de manipulation. Brillance dans les aigus (+ 4 dB sur une octave centrée sur 10 kHz), réponse étendue dans le bas.

AE5100 (Artist Elite)
Utilisation de Joachim : percussions peaux (Djembé et Derbouka)

Micro cardioïde électrostatique haute sensibilité (électret, plaque de charge fixe)
Réponse : 20-20 000 Hz avec coupe-bas 80 Hz à 12 dB/oct.
Alimentation fantôme 11-52 V (3,2 mA)
Sensibilité : 15,8 mV (94 dB SPL) ou – 36 dBV
SPL max : 148/158dB à 1% THD (atténuateur 10 dB)
S/B : 83 dB (1 kHz) (dynamique de 137 dB)
Impédance : 150 ohms

Particularités : Capsule à grand diaphragme, très faible bruit propre (11 dB), réponse plate étendue dans le bas très naturelle. Pour instruments acoustiques et percussions, voire en overhead.

AE4100

Utilisation de Joachim : captation Tom basse

Micro dynamique cardioïde
Réponse : 90-18 000 Hz
Sensibilité : 1,7 mV (94 dB SPL) ou – 55 dBV
Impédance : 250 ohms

Particularités : excellente rejection sur scène. Très faible bruit de manipulation.

 

20 000 lumens de blanc ultrabright

375 Wildsun 500K7 chez NAT

Ayrton Wildsun 500K7

La préparation des machines avant la livraison

La société New Advanced Technology (NAT) vient d’investir dans 375 projecteurs wash WildSun 500 K7 Ayrton.

C’est la nouvelle version du Wildsun 500 équipée de 31 LED  de très haute puissance en blanc froid (7000K), chacune associée à une optique sophistiquée capable de serrer le faisceau à 8° (I/2).

Le zoom, très rapide, d’un rapport de 5:1 va de donc de 8° à 40° en 0,9 seconde.

La lyre WildSun K7 offre un excellent rendement avec un flux de 20 000 lm pour une consommation de 380 W.

La série 500 K est composée de trois modèles de lyres wash motorisées :

WILDSUN 500 K3 : 3000 K Blanc

WILDSUN 500 K7 : 7000 K blanc

WILDSUN 500 KD : blanc variable de  3000 K to 7000 K

New Advanced Technology (NAT) a aussi choisi la référence des luminaires linéaires RGBW, l’ Arcaline 2, pour 200 pièces.

 Contact :

http://www.nat-france.fr

 

5 dates de formation gratuite aux consoles audio numériques V-Mixing

Roland Training Tour 2012

Ambiance d’une formation V-Mixing organisée précédemment au Bénélux. Chaque poste dispose d’une console numérique M-480 et d’un mélangeur de retour personnel pour musicien M-48.

Roland System Group organise dans quatre villes de France, une formation d’une journée à la découverte et à l’utilisation de son système de mixage audio numérique V-Mixing.      Le 18 septembre à Lille, le 21 septembre à Paris, le 25 septembre à Lyon, le 29 septembre à Aix en Provence. Le Training Tour revient à Paris le 2 octobre et file à Toulouse le 9 septembre. C’est la rentrée des classes Roland et c’est gratuit !

Dans le domaine du mixage audio numérique live, ce qui distingue Roland c’est son réseau REAC (Roland Ethernet Audio Communication), un protocole propriétaire plug and play qui s’administre de façon intuitive. Un réseau Ethernet pour supprimer les multipaires, oui, mais sans les soucis informatiques qui en découlent généralement.

Une console numérique Roland s’accompagne obligatoirement d’un boîtier de scène. Quand les deux sont reliés en REAC, la console reconnaît immédiatement le boîtier connecté et le montre sur son écran. L’ingé son n’a rien d’autre à faire que le patch…

La nouvelle table de mixage audio numérique M-480 et ses 48 canaux de mixage.

Après avoir développé le cœur du système, Roland s’est attaché à proposer plusieurs consoles numériques (de 30 à 48 canaux de mixage), boitiers de scène et même une ingénieuse mixette de retour personnel pour musicien (qui a séduit une chanteuse canadienne francophone de renommée mondiale). Le dernier né, R1000, est un enregistreur 48 pistes et on pense instantanément à la possibilité d’un soundcheck, réalisable sans musicien grâce à l’enregistrement effectué et enregistré la veille en tournée. 

Le Personal Mixer M-48

Le Personal Mixer M-48 permet à chaque musicien de régler son retour.

Au cours de cette journée de formation (9h30 – 17h), la matinée sera consacrée au REAC : protocole, gamme de produits, paramétrage du réseau pas à pas. Après la pause déjeuner, seront détaillés l’interface utilisateur, le contrôle à distance avant de passer à l’atelier mixage proprement dit.

Si vous souhaitez participer à une de ces cinq journées, soit pour découvrir ce système, ou le maîtriser, poser des questions, en apprécier les avantages et les limites, inscrivez vous sur le site http://www.rolandsystemsgroup.eu/fr/Training_Tour2012_fr/

R1000, enregistreur 48 pistes

Le Roland R1000, enregistreur 48 pistes, basé sur le REAC, se connecte aussi à toute console numérique dotée d’une sortie Madi, via le convertisseur Roland S-Madi.

Ces journées sont ouvertes aux prestataires, techniciens, ingénieurs du son avec une limite de 20 personnes par session.