George Strait à l'Alamodome de San Antonio (Texas)

La dernière cavalcade du cowboy en L-Acoustics K1

Après 40 albums studio et 60 singles positionnés en tête des classements country, George Strait le « Roi de la country » en est désormais à la moitié de sa tournée d’adieu intitulée ”The Cowboy Rides Away” (La dernière cavalcade du cowboy). Avant sa dernière série de dates début 2014 et pour clôturer celles de 2013, il a donné un show devant plus de 73,000 spectateurs à l’Alamodome de San Antonio au Texas en optant pour la scène centrale.

Le show de clôture de la première partie de la tournée d'adieu de George Strait

Le show de clôture de la première partie de la tournée d'adieu de George Strait,“The Cowboy Rides Away”. Crédit photo : Vickie Belcher

Fidèle à son ingé son façade George Olson et au prestataire texan Onstage Systems, George Straits a parcouru les États Unis en 2013 avec un système assemblant le classique kit V-Dosc et Kudo. Mais face à la taille de l’Alamodome, il a été décidé de sortir les grands moyens avec l’ensemble du stock de K1 de Onstage complété par une partie du parc de Clearwind Audio, cette dernière société faisant aussi partie du Rental Nework, pour un total de 120 boîtes !!

Vue des 8 lignes de K1 et Kara à l'Alamodome.

Vue des 8 lignes de K1 et Kara l

Suivant les spécifications du désigner K1 de Onstage Systems, Eric Thomas, et de l’ingé système Jason Chamlee, ce ne sont pas moins de huit lignes qui ont été déployées en cercle à l’aplomb de la scène circulaire et rotative, quatre de 16 K1 couvrant les gradins nord et sud les plus distants et quatre pour ceux est et ouest avec 14 K1 prolongés en tête de ligne par 2 K1 SB pour garantir une continuité visuelle. Chacune des 6 lignes est complétée en downfill par 6 Kara.

Une ligne de K1 et Kara en phase de levage.

Une ligne de K1 et Kara en phase de levage.

Pour alimenter chaque ligne de K1 et Kara, Onstage a fait le choix de placer 3 LA-RAK contenant chacun 3 contrôleurs amplifies LA8 à l’aplomb des boîtes réduisant ainsi significativement la longueur du câblage. Au sol, 4 derniers LA-RAK ont été déployés afin de pousser 16 dV-DOSC utilisés pour déboucher les premiers rangs et 24 subs SB28 en montage cardioïde tout autour de la scène.

« Même assis parmi les tous derniers sièges les plus reculés de l’Alamodome, on a l’impression que les K1 sont face à vous alors qu’ils se trouvent en réalité à plus de 120 mètres de distance » dit Eric Thomas. « La portée en salle est tout bonnement stupéfiante ».

« Il en va de même avec le rigging » ajoute-t-il. « Une fois les points d’accroche équipés, nous avons pu mettre en l’air la totalité du kit en 4 heures, ce qui est tout à fait nouveau. Le LA Network Manager facilite la gestion du système et après quelques retouches avec les filtres en FIR, nous avons très vite obtenu un rendu remarquable. Malgré mon attachement aux V-Dosc et aux Kudo, leur déploiement dans des salles de cette jauge aurait nécessité deux jours de travail donc, ne serait-ce que du point de vue logistique, le K1 est sans conteste la meilleure option pour la sonorisation des stades et des grands espaces. » 

 

Lyre wash à lampe Philips Platinum 330 W

Clay Paky Sharpy Wash 330, hyper vitaminé

Sharpy Wash 330

Déjà primé en Octobre 2012 lors de sa première présentation mondiale au LDI, le Sharpy Wash est disponible à la vente depuis le mois d’avril avec un carnet de commande bien rempli et des prestataires déjà servis : Dushow, Bargraph et S Group.

Quelques grands noms de la lumière française se sont déjà penchés sur cet appareil que nous pourrons voir sur scène dès cet été.

Les plus pressés auront peut être admiré le 18 Mai à la télévision le ballet des 75 Sharpy Wash au milieu des 700 projecteurs Clay Paky disséminés sur le plateau de l’Eurovision 2013.

Présentation

Depuis son retour sur le devant de la scène avec le fameux Alpha Spot HPE 575, Clay Paky ne cesse de proposer des projecteurs dont le design et la qualité font mouche. Le Sharpy Wash 330 s’inscrit dans cette longue période faste pour la marque italienne qui profitant du succès planétaire du Sharpy s’apprête à renouveler son coup d’éclat avec ce petit wash hyper vitaminé.
Quasiment identique à son cousin le beam, le Sharpy Wash est un peu plus poil plus gros et surtout sa lampe, toujours une Philips de la série Platinum, passe à 330 W (contre 189 pour le beam) avec l’avantage de procurer un important flux lumineux à petite et à grande ouverture du zoom.
Autre point commun, le zoom du wash commence là ou celui du beam s’arrête.

Au cœur de la bête

Le meilleur moyen d’utiliser un appareil est de comprendre son fonctionnement. Commençons donc par l’ouvrir.
Premier test, le blocage du corps mobile sur quatre positions du Pan (tous les 90°) et sept indexations du Tilt (tous les 45°) permet un accès complet à la partie électronique contenue dans le socle et un grand choix de positions facilitant l’accès aux paramètres de la tête.
Deux des points forts de ce projecteur sont la facilité d’accès interne qui n’a pas été sacrifiée malgré sa petite taille et le nombre de fonctions embarquées.
Tous les démontages basiques de la partie mobile et du socle se font avec un tournevis cruciforme.

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La partie optique du Sharpy Wash 330

La partie optique du Sharpy Wash 330

En ôtant 8 vis quart de tour, on libère la tête de ses deux capots pour admirer le train optique. La conception et les finitions sont soignées, les passages de câbles propres et optimisés. Le système de refroidissement utilise un ventilateur pour toute la tête et une mini-turbine dédiée à la lampe.

On accède à la lampe en retirant le ventilateur (2 vis) et le carter de protection (encore 2 vis). Sortir la lampe de son support est alors facile, moyennant un minimum d’attention et de dosage de force afin de na pas l’abimer. On découvre alors le filtre anti-calorique qui permet de réduire les risques dus à la chaleur du faisceau.

Le “Frost Light”, le “Frost Heavy” et la lentille effet ‟banane”.

Le “Frost Light”, le “Frost Heavy” et la lentille effet ‟banane”.

Le démontage des éléments du train optique est simple. En déconnectant les deux nappes de la tête, on peut retirer le module zoom et coupe flux (4 vis cruciformes). On découvre alors les deux frosts amovibles et la lentille motorisée indexable et rotative servant à l’effet ‟banane”.

Le filtre anti-calorique et la mini turbine de la lampe.

Le filtre anti-calorique et la mini turbine de la lampe.

En positionnant la tête dans le bon sens (le grand connecteur de nappe en bas), le dernier module comprenant les frosts, la trichromie, la roue de couleur et le dimmer tient par 2 vis.

Il faut ensuite sortir l’ensemble des encoches en le tirant avec précaution vers le haut.

Dès que ce dernier module est démonté, on voit la mini-turbine permettant de refroidir la lampe et le filtre anti-calorique.

Le module d’effets avec les paramètres de frost, couleurs et intensité.

Le module d’effets avec les paramètres de frost, couleurs et intensité.

Derrière les frosts, sur l’autre face du module d’effets, le système de trichromie est constitué de trois disques en verre, cyan magenta et jaune, présentant un masque progressif, une roue de couleurs équipée de 11 filtres contigus donnant de meilleures transitions entre couleurs et des faisceaux bicolores sans marquage du support.

Le dernier élément est le dimmer qui reprend le même système de roue que la trichromie.


La motorisation du Tilt et la montée de lampe dans un des bras de la lyre.

La motorisation du Tilt et la montée de lampe dans un des bras de la lyre.

Le câblage et une carte électronique dans l’autre bras

Le câblage et une carte électronique dans l’autre bras

L’un des deux bras de la lyre abrite le système de motorisation du Tilt et la montée de lampe,

Tout les reste du câblage se trouve dans l’autre bras avec une des cartes électroniques permettant une séparation des courants faibles et des courants forts.

Une fois les deux caches et les deux panneaux du socle retirés, on accède à la partie principale de l’électronique et à l’alimentation du Sharpy Wash.

Cette parie du projecteur est refroidie par deux ventilateurs.

La partie électronique dans le socle

La partie électronique dans le socle

J’ai remarqué un point très intéressant lors des tests avec les capots ouverts.

Tous les paramètres se recalent automatiquement en cas de perte du point origine, ce qui évite le reset complet de la machine.

Menu et Connectique

Le panneau connectique

Le panneau connectique

En connectant la machine (soigneusement remontée et contrôlée) au secteur, on peut apprécier l’alimentation électrique Powercon, qui facilite grandement la vie lors d’un changement de machine sur une installation quand tout le câblage a été “cleané“ et toronné.
On trouve sur le même panneau quatre connecteurs XLR, deux en trois broches et deux en 5 broches, pour l’entrée et la recopie du signal DMX. Le RDM n’est pas intégré, ce qui est dommage pour un projeteur de nouvelle génération qui ne semble pas non plus pouvoir utiliser le sACN.
La dernière option de ce panneau et non la moindre est une connectique RJ45 permettant le contrôle du projecteur en Art-Net. Cette possibilité est très intéressante car Clay Paky ayant équipé l’appareil d’un node, il est possible d’entrer en Art-Net dans le projecteur et de ressortir en DMX. Chaque Sharpy Wash relié au réseau Art-Net peut ainsi dispatcher le DMX de l’univers sur lequel il est adressé.
C’est un point très important qui marque peut être le début d’une nouvelle manière d’appréhender la distribution des données DMX.

L’écran LCD permettant de choisir les options et d’affecter le projecteur.

Comme sur tous les projecteurs de la marque italienne depuis la série Alpha, il est possible d’accéder aux réglages sans alimenter l’appareil. Le menu divisé en 6 parties est simple et clair.
C’est dans la partie Set Up que l’on choisit l’adresse DMX. C’est aussi là que l’on va sélectionner les options Art-Net.
Dans la seconde partie du menu, on trouve des options intéressantes donnant la possibilité à la roue de couleurs et à la trichromie de passer par le chemin le plus court pour aller d’une valeur à une autre. Ce qui permet, par exemple, de passer instantanément du rouge au blanc en utilisant la trichromie.
C’est aussi là que l’on choisi de combiner ou pas les fonctions Dimmer et Strob. La fonction “Board Diagnostic“ du menu “Information“, affichant les taux d’erreurs des cartes, facilite la détection de pannes et des pièces à réparer.
Un dernier point intéressant est l’ajout d’un code sur le menu “Advanced“ pour protéger les options sensibles.

3 2 1 Tests

Il est grand temps de passer aux choses concrètes et d’allumer la machine.

Le reset du Sharpy Wash 330

Après un reset rapide de 47 secondes, allumage de lampe et prise en main rapide du projecteur, la première impression est bonne. La puissance lumineuse impressionnante, qui n’a rien à envier au Sharpy premier du nom, voire même à d’autres projecteurs de plus forte puissance. Les paramètres réagissent au quart de tour.

Le dimmer, comme on l’a vu lors du démontage, utilise le même principe mécanique que la trichromie à savoir un disque avec des ouvertures de taille progressive laissant passer de plus en plus de lumière. Comme on le voit ci-dessous, il tend plus vers une courbe linéaire que vers la gradation d’un projecteur traditionnel. On note aussi quelques irrégularités dans la progression qui demanderaient une petite amélioration.

Variations du Dimmer par apport à un projecteur traditionnel

Variations du Dimmer par apport à un projecteur traditionnel

Variations du même Dimmer comparées à une courbe linéaire.

Variations du même Dimmer comparées à une courbe linéaire.


L’ajout des paramètres de zoom et de trichromie est en grande partie responsable de l’augmentation de la taille et du poids de la partie mobile du Wash mais Clay Paky a une grande maitrise de la gestion des mouvement Pan et Tilt. Les déplacements du Sharpy Wash 330 sont vraiment très bien gérés que ce soit en vitesse lente ou rapide. Il n’y a pas d’à-coup, les mouvements sont vraiment linéaires du départ à l’arrivée et le repositionnement très précis.
Même si ce projecteur ne bât pas des records de vitesse, avec une rotation du Pan de 360° effectuée en 1,16 s et de 180° pour le Tilt en 0,24 s, il très est loin d’être ridicule surtout avec cette qualité de mouvements.

Mesure du temps minimum de rotation du Pan sur 360°

Mesure du temps minimum de rotation du Tilt sur 180°

Une bonne solution pour dynamiser les déplacements est de combiner les deux paramètres de mouvements.

En combinant le Pan et le Tilt on obtient des mouvements dynamiques.

La grande nouveauté du Sharpy Wash est l’intégration d’un Zoom, d’autant indispensable qu’il est annoncé comme pouvant concurrencer des projecteurs de 1000W.
Il est apparu lors de nos tests que la plage du zoom s’étend bien de 6.5° à 48° (à 1° près) mais avec le “heavy frost“ engagé. Le Zoom mécanique, selon nos mesures va de 7,42° à 26,34° et ont obtient précisément une ouverture de 49,40° en ajoutant le “heavy frost“.

Faisceau serré

Faisceau serré

Faisceau serré avec filtre “Light Frost”

Faisceau serré avec filtre “Light Frost”

Faisceau large

Faisceau large


Faisceau large avec “Light Frost”

Faisceau large avec “Light Frost”

Faisceau large avec Heavy Frost

Faisceau large avec Heavy Frost

Lentille rotative et indexable simulant le faisceau du PAR 64

Lentille rotative et indexable simulant le faisceau du PAR 64


Le dernier paramètre de la partie faisceau est une lentille rotative et indexable permettant de simuler l’effet “banane“ du PAR 64. Cette lentille peut être combinée avec le Zoom et les frosts. Le résultat est efficace et peut servir à la fois à tracer des lignes de lumière ou, en utilisant la rotation permanente, à créer des effets.

Le point fort du Sharpy Wash 330 est sa lampe grâce à laquelle il a cette incroyable puissance mais c’est aussi sont point faible. Comme on peut le voir sur les courbes d’intensité lumineuse, les lampes à corolle on une fâcheuse tendance à créer un trou au centre du faisceau et c’est flagrant avec le zoom ouvert à 100%. L’ajout du filtre “Light frost“ permet de gommer ce défaut, également avec le zoom fermé.
Le zoom Full avec le “Heavy frost” permet d’obtenir une belle ouverture homogène, qui pourra permettre de beaux aplats de couleurs en contre comme à la face.

Ouverture lente et fermeture “cut“ du Zoom

Mesures de flux en faisceau serré

Sans Frost

Mesures du Sharpy Wash 330 en faisceau serré
Courbe d'intensité lumineuse du Sharpy Wash 330 en faisceau serré sans frost.

Avec 118000 Lux (à 5m), un angle mini de 7° et 330W le Sharpy Wash allume une nouvelle étoile dans la gamme des produits Clay Paky. On notera aussi que le faisceau garde son homogénéité avec un minimum de lumière parasite.

Faisceau serré + Light Frost

Mesures du Sharpy Wash 330 en faisceau serré avec le Light Frost
Courbe d'intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau serré + Light Frost.

Valeurs données à titre indicatif, les frosts n’étant pas progressifs, il sera souvent plus intéressant d’utiliser le Zoom. Ces valeurs permettent aussi de mettre en avant la qualité de l’optique du projecteur.

Faisceau serré + Heavy Frost

Mesures du Sharpy Wash 330 en faisceau serré + Heavy Frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau serré + Heavy Frost

Comme pour les tableaux précédents, ces valeurs on surtout une valeur indicative, cependant l’utilisation du “Heavy Frost” à la place du zoom peut être utile notamment pour un changement très rapide d’ouverture de faisceau.

Mesures de flux en faisceau large

Sans frost

Mesures du Sharpy Wash en faisceau large sans frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau large sans frost.

La courbe d’intensité met en évidence le “trou“ dans le faisceaux (lié à la lampe utilisée) lors de l’ouverture du zoom, mais si l’on regarde le tableau, le Sharpy Wash est loin d’être ridicule avec un flux total de 18500 Lumens et toujours une lampe de 330W.

Faisceau large + Light Frost

Mesures du Sharpy Wash en faisceau large + Light Frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau large + Light Frost.

L’ajout du frost léger lorsque le zoom est ouvert permet de supprimer l’effet de la corole de la lampe et l’on retrouve un très bon étale de lumière. Avec un Flux total de 16300 Lumens, la puissance reste largement suffisante pour un grand nombre d’utilisations.

Homogénéisation du faisceaux avec le “Light Frost“

Faisceau large + Heavy Frost

Mesures du Sharpy Wash en faisceau large + Heavy Frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau large + Heavy Frost.
L’utilisation du Heavy Frost avec le zoom permet de frôler les 50° tout en gardant un flux de 13800 Lumens qui lui permet de rivaliser avec des projecteurs de plus de 700W.
On notera aussi les bons résultats au niveau de l’étale et de l’homogénéité du faisceau.

Entrée dans le faisceau du filtre “Heavy Frost”

Comme on le voit sur la vidéo, l’entrée des frosts dans le faisceau, bien que progressive n’est pas homogène. Il est possible en combinant l’ouverture du Zoom et l’entrée du “Heavy Frost” de simuler une ouverture progressive de 7° à 49°. Il faut pour cela démarrer les deux en même temps avec un temps de fade plus rapide sur le frost.

Ouverture progressive de 7° à 49° en combinant Le Zoom et le “Heavy Frost“

La couleur

Les paramètres de couleur du Sharpy Wash 330 sont très performants. Le système de filtres de la roue de couleur est éprouvé depuis plusieurs séries et permet des transitions plus harmonieuses entre les couleurs qui se suivent ou des passages très rapides entres les couleurs.

Rotation rapide de la roue de couleurs

La trichromie est vraiment performante malgré un léger défaut de linéarité en début et fin de course, qui est supprimé (nous confirme Clay Paky) dans la toute dernière évolution du software. La coloration du faisceau est homogène dans l’espace. Si l’on veut l’utiliser en face ou contre pour donner une teinte à un élément, il faudra un minimum de recul pour conserver un étale maximum de la couleur et bien sûr utiliser les frosts.

Chaser lent de la trichromie

La transition rapide des couleurs est vraiment efficace et permet des changements et des effets dynamiques avec la trichromie.

Chaser “cut“ de la trichromie

Couleurs

Pour conclure

Le point fort du Sharpy Wash 330 est incontestablement sa puissance lumineuse. Il a bien sa place dans la gamme Sharpy. C’est un projecteur polyvalent qui sait se faire doux ou incisif suivant les besoins et saura trouver sa place sur scène, de la plus petite à la plus grande. Evidemment, Clay Paky a dû faire quelques compromis qui nécessiteront un peu de prise en main pour trouver des parades aux défauts inévitables de ce type de petit projecteur. Grâce à sont faible encombrement, à ses 18 kg, à sa puissance lumineuse et sa consommation réduite il va pouvoir se faufiler partout.

Fonctions du canal DMX

Fonctions du canal DMX

Caractéristiques et mesures générales

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Une implantation bien dans son temps !

Concept K allume le Black City Tour d’Indochine

Un exemple des nombreuses utilisations possibles de l'imposante matrice de Mac Aura installée en fond de scène qui nous dévoile en prime les très beaux pastels des projecteurs.

Initiée en Mars, cette tournée historique, qui s’étale sur près de deux ans, a démarré par un tour de France des salles de moyenne capacité pour ensuite monter en puissance sur de plus grosses scènes, et finalement terminer en apothéose au Stade de France le 27 juin.
Une aventure inédite qui accompagne la sortie de l’album Black City Parade mise en lumière par les équipes de Concept-K, entreprise regroupant un collectif de designers, créateurs et scénographes talentueux.

Complètement ancrés dans leur époque, et curieux de nouveautés, Thomas Déchandon (designer lumière de la tournée) et son équipe ont imaginé et accroché un kit hors du commun, offrant une place de choix aux nouvelles générations de projecteurs à Led intégrés dans une matrice circulaire, rappelant le symbole de la tournée, un ovale lumineux.

Thomas derrière sa GrandMa2 en plein focus.

C’est donc dans une moyenne salle, et pour notre plus grand plaisir, en Province, que nous avons rencontré Thomas et toute l’équipe de Concept-K à L’Elispace de Beauvais.
Très occupés à adapter l’imposant kit de plus de 400 projecteurs à une nouvelle salle avec un plafond plus bas que d’habitude, ils ont quand même trouvé le temps de répondre à toutes nos questions juste avant que la scène s’illumine.
En découvrant la scène et son design très innovant, en furetant parmi les nouveautés installées au sol et en l’air, et en se sentant toutes petites devant le mur d’une centaine de lyres Mac Aura Martin, on avait très envie de rencontrer Thomas Déchandon, jeune éclairagiste de 26 ans qui signe son premier ”gros” design lumière pour Indochine, et de lui parler de cette implantation pour le moins originale.

Un kit et une scène en plein dans leur siècle

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SLU : Thomas, comment as-tu imaginé ce design circulaire ?

Thomas Déchandon : ”Nous avons conçu le design et la scénographie en échange constant avec les artistes et plus particulièrement Nicolas (Sirkis, leader charismatique du groupe).
Il souhaitait impérativement un cercle, pour rappeler le logo de la tournée, et nous voulions créer un design avec peu de ponts classiques et un fond de scène matricé avec le mur de Mac Aura.
Il était important pour le groupe d’avoir un imposant fond pouvant fonctionner en salles moyennes et plus grandes car ils sont habitués à de très gros shows avec écrans vidéo en arrière-scène. Là, nous avons décidé de remplacer les éléments vidéo par une matrice d’une centaine de projecteurs.

L'incroyable implantation circulaire imaginée par Thomas commence au sol avec une alternance Wash/Spot de A.leda K20 et Mac Viper précédée d'une rangée pêchue de Beam/Strobe avec Sharpy et Atomic 3000 .

La structure circulaire de fond de scène qui accueille la matrice de Mac Aura et K20 est prolongée au dessus du plateau par des ponts recevant aussi du très beau monde : Mac Viper Profile, Sharpy, A.leda K20 et strobe Atomic 3000.


Nous n’avons pas vraiment de face mais des latéraux travaillés avec les Alpha Profile 1500 Clay Paky et un public bien éclairé avec les tout nouveaux Wash à LED A.leda K20 Clay Paky aussi.
L’idée était d’utiliser la gestion individuelle de leurs Led au maximum.
Les effets sont assurés par des Sharpy en arrière-scène et au sol, qui ne savent pas faire grand chose d’autre que du Beam mais qui fonctionnent très bien avec la vidéo en début de show sans faire d’ombres.

Encore une des utilisations possibles de la matrice de Mac Aura.

Un Wash à LED tout nouveau, tout chaud made in Clay Paky: le A.leda K20.


En latéral, un petit pont d'Alpha Profile 1500 Clay Paky

Mais on a surtout les Mac Viper Profile, des projecteurs que j’aime beaucoup et que j’avais découverts sur la tournée de Shaka Ponk en remplacement des VL 3000. Leurs couleurs sont top et les gobos sont très beaux. Ils sont bien plus puissants que des machines équivalentes en étant moins encombrants et leur ouverture est excellente. C’est selon moi le meilleur Spot dans cette gamme de puissance sur le marché actuellement. C’est un projecteur sur lequel on peut compter et en tournée, c’est une donnée très importante !

Quand les Spot Martin Mac Viper Profile prennent la scène, on a droit à une mise en lumière plus “classique” mais ô combien efficace !

SLU : Tu parlais de vidéo, mais vous n’avez pas d’écran, juste la matrice.

Thomas : Le groupe a quand même souhaité conserver un peu de vidéo sur le début du show (les trois premiers morceaux), donc le fond de scène est masqué par une toile sur laquelle des médias sont projetés. Ça nous permet de jouer en transparence avec les Sharpy notamment, et de ménager un bel effet de surprise quand le voile tombe et que le public découvre le mur de Wash en fond de scène.

Un tulle masque le fond de scène et la matrice de Mac Aura pendant le début du show ....

... pour laisser place à des projections vidéo.


SLU : La scène en elle-même semble être balisée de lumière, c’était aussi une demande des artistes ?

Thomas : Oui, et une volonté personnelle. J’aime beaucoup imaginer, en plus du design lumière à proprement parler, un décor, des éléments scéniques qui le complètent quand je les mets en lumière.
Ainsi, et encore pour rappeler le logo de la tournée, (un ovale lumineux) nous avons balisé la scène et les éléments de décor avec des rampes à Led StageBar 54 Martin et Arcaline Ayrton.
Je tenais aussi particulièrement aux bandes de Led insérées en front de scène et dans la déco, comme des néons, qui reçoivent un signal vidéo, et donc des médias, que j’ai spécialement créés pour l’occasion. C’est un plus car on ne rajoute pas d’univers DMX supplémentaires (les 17 déjà utilisés suffisent en effet !) et des nodes dans tous les sens. En plus, le rendu est excellent car la définition est assez élevée et je peux mélanger vidéo, lumière et scénographie, ce qui me plaît beaucoup.

La scène est balisée de tubes de LED recevant un signal vidéo et des média créés tout spécialement par Thomas.

Des rampes Stagebar balisent elles aussi les éléments du décor.


SLU : Utilises-tu l’effet Aura des Mac Aura qui forment la matrice ?

Thomas : Oui, il fonctionne bien, justement parce qu’on est dans une configuration en matrice. On utilise aussi les pastels. L’idée était d’obtenir une ambiance très « dark » et électrique. J’aime beaucoup ce projecteur, il est peu encombrant, fiable, il produit une belle lumière et de très jolies teintes. C’est un super outil !

SLU : Parles-nous des nouvelles A.leda K20 Clay Paky, pourquoi les avoir choisies ?

Thomas : Nous voulions absolument une lyre Wash à Led pilotable point par point. C’était l’effet que nous recherchions. J’avais d’abord pensé au Robe 1200 qui a aussi cette fonctionnalité, mais Dushow a décidé de donner leur chance aux K20, et je dois avouer que je ne suis pas déçu.
Nous les avons utilisés dès leur sortie et je m’en sers, soit pour leur possibilités graphiques (les cercles, l’effet « starflash »), soit grâce à leur large faisceau en base de couleur ou en douche. C’est une base solide.

Au sol, sur le plateau, les A7 Zoom JB Lighting assurent le devant de scène.

Sur le public, les Molefay sont les seuls éléments traditionnels qui survivent dans ce kit très actuel. En dessous, les A.leda K20 apportent de la couleur et de la technicité avec leurs Led pilotables séparément. Sur les côtés, les Spot Alpha Profile Clay Paky assurent les effets.


Ce projecteur fait bien son boulot avec une vraie puissance lumineuse (il est équipé de la diode Osram 15W RGBW, tout s’explique !).
J’utilise le K20 sur le public, souvent en couleurs, car Nicolas a beaucoup d’interactions avec ses fans durant le show et je voulais sortir du classique Molefay !

SLU : D’ailleurs on ne retrouve pas de projecteurs ”classiques” sur scène ?

Thomas : « Non, il n’y a pas de traditionnel, à part les quelques Molefay sur le public, c’est tout.
Le kit est certes assez chargé, mais il roule grâce à sa majorité de projecteurs à Led qui ne nécessitent que très peu de maintenance et de réglages.
Ceci est bien utile dans une tournée longue qui décide de débuter dans des salles moyennes pour finir au stade de France avec tous les inconvénients logistiques et matériels qu’on imagine…

Une tournée pas comme les autres

Thomas et Nicolas Sirkis souhaitaient une ambiance dark/électrique. C'est réussi avec la mise en lumière mystérieuse des éléments scéniques par les Led (StageBar54 et A7 Zoom) qui se détachent sur le fond de Mac Aura, baigné de bleu.

Les nouveaux Wash à Led A.leda K20 Clay Paky se pilotent point par point, un chouette effet dont Thomas ne se prive pas, d'autant que la puissance lumineuse est aussi au rendez-vous


SLU : Le kit sera-t-il le même pour toutes les salles ? Comment s’adapte-t-il selon la taille de leurs plateaux ?

Thomas : Le kit est ici au complet, et sera toujours tel quel.
Comme Indochine a souhaité une première phase de tournée dans de petites et moyennes salles (aucun Zénith pendant cette phase), l’installation est souvent tendue…
Par exemple aujourd’hui, nous avons un plafond 3 m plus bas que d’habitude, on va donc éclairer en 16/9e

SLU : Comment avez vous programmé le show ?

Thomas : « L’encodage s’est beaucoup fait sur Wysiwyg, (c’est Philippe Marty, autre membre clé du collectif Concept-K qui s’en est chargé), ce qui d’ailleurs n’est pas forcément une bonne chose car on a tendance à mettre trop de machines ! Puis nous avons eu trois jours de préparation à Nancy avant la première date. Sinon en temps ”normal”, nous nous recalons 2/3 heures avant le concert.

Un jeune designer multitâche

SLU : Tu es aussi au pupitre sur la tournée ?

Thomas : Effectivement, mais on se partage le travail avec Alex (Alexandre Bûcher, assistant opérateur) sur deux consoles GrandMa2 en réseau. Alex se charge de la restitution live des effets, je gère les faces et le public. En fait, c’est dur pour moi de lâcher la console car j’ai encore du mal à transmettre ce que je veux à quelqu’un d’autre. Je n’ai pas encore de binôme opérateur avec qui je n’ai pas besoin de trop expliquer. C’est une chose qui prend du temps, mais c’est en bonne voie…

Le mur de Mac Aura est divisé en 7 sticks de 15 machines, et Thomas ne se gène pas pour les piloter séparément.

SLU : A 26 ans, tu es déjà membre associé de Concept-K et designer de cette énorme tournée tout en assurant la console lumière, la scénographie et une partie des médias vidéo et du décor. Cette polyvalence est un choix assumé ?

Thomas : En fait complètement car je suis partisan du “concept global”. Il faut que je puisse intervenir autant en scénographie qu’en image et bien évidement en lumière. J’aime la partie création mais aussi et surtout, vivre le concert tous les soirs et en être acteur à mon échelle. Ce que je délaisse un peu, c’est la programmation qui reste encore trop fastidieuse et plombe, par manque de temps, la création. De ce fait, je laisse cela à contre-cœur, à d’autres personnes de mon équipe qui peuvent se concentrer sur cette tâche.

 La création de contenu vidéo, et son interaction avec la lumière et la scénographie est quelque chose qui m’intéresse. Je m’attache plus particulièrement à la création de décors et à leur mise en lumière et/ou vidéo. J’aime aussi réfléchir aux solutions techniques pour arriver au résultat voulu et à optimiser le transport de ces éléments, sans doute une nostalgie des jeux Lego…
Je passe beaucoup de temps sur le logiciel SketchUp à dessiner et modéliser ce qui me passe par la tête.

SLU : Tu es au début de ta carrière, quels sont tes projets ??

Thomas : Faire du « R&D », détourner des solutions techniques existantes pour proposer des concepts originaux alliant lumière, machinerie, décor et vidéo. Mais le temps manque un peu en ce moment”.

Une arche de Mac Aura en décor derrière les musiciens et une douche de K20 au dessus.

Et si Thomas est à l’image de la jeune génération d’éclairagistes curieux et touche à tout qui arrive en coulisses des scènes de France, c’est sa lumière que nous venons découvrir ce soir dans une ambiance survoltée, le groupe Indochine continuant de réunir fans de la première heure et jeunes aficionados lors de concerts électrisants.

Toujours dans une ambiance à la fois sombre et eighties, le groupe enchaîne succès de toujours et pistes du 12e album teinté de New Wave et d’Electro Pop, sous les faisceaux complètement dans le ton des projecteurs choisis par Thomas et son équipe.

Si l’imagerie de la tournée est largement respectée avec l’implantation circulaire vraiment bluffante qui libère la scène des ponts, devenus ”old school”, tout en donnant une impression très massive grâce au mur/matrice de Mac Aura en fond, son ambiance électrique symbolisée par des néons revisités en Led qui balisent la scène est percutante et efficace.

Que ce soit au sol, aux pieds des musiciens ou des éléments de décor, avec les rampes Martin (Stagebar 54) ou Ayrton (Arcaline) ainsi que les toujours très performantes lyres A7 Zoom JB Lighting, ou au dessus du public, avec une rangée de A.leda K20 surpuissantes, les Led dominent le show.

Le travail du sol et des décors est aussi soigné que celui du fond de scène, avec un balisage des éléments par des tubes de Led recevant un signal vidéo et des médias, des rampes de Led Arcaline Ayrton et Stagebar54 Martin, et toujours des Wash Mac Aura et K20 derrière les musiciens.

Et ce ne sont pas les 126 Mac Aura Martin repartis pour la plupart sur le mur du fond et pilotables en matrice, organisée sur 7 zones, qui contrediront cette constatation : la diode est partout sur cette scène.

Pour le meilleur, avec les très belles A.leda K20 qui nous séduisent autant en couleurs, qu’en blanc, en douche qu’en couronne, que pour le moins bon avec des Wash Mac Aura, certes magnifiques en pastels, mais parfois en déficit de puissance lumineuse dans la fumée (très dense) déployée sur la scène de l’Elispace de Beauvais.

Malgré tout, qui dit projecteurs modernes ne dit pas que Led. Aujourd’hui encore, certaines lyres lampées résistent et innovent comme le beau Mac Viper Profile, au top de sa puissance, aux superbes teintes et à l’ouverture parfaite, qui vient, lui, dynamiser la scène de ses faisceaux percutants.

Alors bien sûr les projecteurs sont beaux et nombreux dans le kit imaginé par Thomas Déchandon. Bien sûr, ils brillent fort et excellent véritablement sur les couleurs, mais c’est leur implantation qui nous a vraiment séduit.
Maligne, pratique, très visuelle, elle est à l’image de son designer, jeune et bien dans son époque.
Et même si parfois la structure même de la scène emballe plus que la lumière qui l’inonde, qui mérite peut-être de gagner en ”caractère”, c’est dans sa globalité qu’il faut apprécier le travail de Thomas : une réussite graphique et technique qui a séduit le groupe avant même de gagner le public, puisque c’est Nicolas Sirkis lui-même qui a souhaité travailler avec le designer, à qui nous souhaitons une longue et prolifique carrière !

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L’inventeur du scroller

Wybron ferme ses portes après 35 ans d’activités

L'usine Wybron située aux USA dans le Colorado.

Tristesse ! Wybron, leader historique en solutions d’éclairage scénique annonce que la société cessera ses activités et fermera ses portes le 30 Juin 2013.
Inventeur du scroller en 1980, Wybron est connue dans le monde entier comme une société innovante, proposant du materiel de pointe pour le spectacle et l’architecture, et pourtant…

“Depuis des années, l’industrie de l’éclairage scénique est menée par des entreprises dont le nom est constitué de trois lettres” a déclaré Keny Whitright, Président CEO de Wybron.
PRG, ETC, ELS, TMB, et l’BMI ne sont que quelques-unes d’entre elles.

Depuis 35 ans, Wybron lutte avec un nom de six lettres”, plaisante Whitright. ”Nous avons finalement réalisé que nous avions trop de lettres dans le nom de la société, et qu’il était temps d’arrêter.

La fermeture de l’usine Wybron me laisse un sentiment d’amertume. Je vais m’ennuyer de l’entreprise que je connais et que j’aime, mais je suis impatient de ralentir et de devenir un homme FTD (Fishing,Traveling and Driving).
Pêcher, Voyager et conduire mes voitures vont occuper le plus clair de mon temps. Notez que je me prépare à porter le thème de trois lettres pour ma retraite », plaisante-t-il encore.

Wybron organisera une vente en ligne à partir du 14 Juin 2013 afin de liquider des produits neufs et d’occasion et des pièces detachées “à des prix de clôture extraordinaires” précise Keny Whitright .

Visitez le site de Wybron  : http://www.wybron.com

 

Graines de star

La lumière de Cyssous pour la tournée de C2C

Quatre DJ, 4 pupitres, un écran géant pour détailler le travail de leurs mains, c’est le passé de C2C, quatre fois champion du monde DMC…  Compositeurs de talent, DJ d’exception, primés de 4 Victoires de la Musique en 2013, ils ont imaginé une mise en scène pour la tournée des Zéniths complètement inédite, servie par un design lumière et vidéo extrêmement fouillé. Nous avons rencontré leur éclairagiste Cyrille Dupont alias Cyssous au Zénith de Paris.

A droite, Sébastien ”Mitch” Lefort, puis Cyrille “Cyssous“ Dupont, l’éclairagiste de C2C.

Il y a du monde sur scène : des musiciens, des guests, les DJ et leurs risers, et des éléments de décor volumineux. Pas facile pour Cyrille Dupont de placer des projecteurs au sol.

La veille de mon passage, je reçois ce SMS de Ludo alors qu’il assiste au premier concert du Zénith de Paris pour détailler le son : ”C’est magique ! Niveau lumières, c’est un des plus beaux shows du genre que j’ai vu !” De quoi exciter la curiosité.

La scène évidemment n’échappe pas aux quatre risers de DJ qui reçoivent chacun en frontal un écran à Led, et sont entourés de percussions, de praticables, d’écrans et de 4 grosses formes géométriques en volume. Cyssous s’est constitué un kit lumière riche et varié avec beaucoup de projecteurs à Led.

Des figures imposées et beaucoup de liberté

SLU : Cyssous, tu as carte blanche totale ici ?

Cyrille “Cyssous“ Dupont : J’ai eu carte blanche sur la mise en place du kit, et j’ai pu disposer de tous les projecteurs que j’ai choisis. Après, le groupe sait ce qu’il veut, c’est un gros avantage. Déjà, quand ils composent un morceau et qu’ils commencent à le préparer en live, ils ont des idées sur la scénographie et la mise en scène. Je dois répondre à leur cahier des charges artistique mais j’ai aussi une grande part de liberté.

SLU : Quelles sont les contraintes ?

Cyrille Dupont : Avec ce château de praticables et les écrans placés autour des DJ, c’est compliqué de placer des sols et de détacher les musiciens sans écraser les écrans.
Le groupe a des idées très précises et parfois très arrêtées sur la mise en lumière, qui donne matière à débat, c’est intéressant et enrichissant.

L’équipe lumière et vidéo avec de gauche à droite, Sébastien Abatut (blockeur, électro), Frédéric Castro (technicien lumière), Cyril Prat (responsable vidéo), Kevin Leroy (technicien lumière), Cyrille Dupont ”Cyssous” (éclairagiste, conception, pupitre), Boualem Balhi “Boubou“ (rigger), Sébastien Lefort “Mitch“ (assistant éclairagiste, pupitre).

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SLU : Quelle est ton approche de la lumière pour un groupe qui est quand même statique par essence.

Cyrille Dupont : Le groupe avait envie de déplacements et de vidéo devant les risers. Ils sont donc montés sur roulettes, ce qui multiplie les positions. Ensuite je sais que les C2C aiment bien mettre l’accent sur un musicien quand il joue. C’est très intéressant car on se rapproche de l’éclairage traditionnel, d’ailleurs ma face est coupée aux couteaux (par des VL 3500Q Spot). J’évite au maximum de taper sur les écrans mais comme j’ai beaucoup de guests, je n’ai pas toujours la possibilité de faire une vraie face.
Au début du projet, il n’y avait que C2C sur scène. L’idée d’un show avec des guests et des musiciens est venue pour les Zéniths.
Donc à 4, il fallait que j’essaie de les accentuer mais c’était compliqué car je ne voyais pas exactement qui jouait en temps réel, j’avais juste l’audio. Je suis parti avec 4 projecteurs dirigés sur eux, espacés d’un mètre, ce qui correspond à leur 1ere position scénique quand leurs risers sont collés.
Et puis sur les Zéniths, j’ai placé des projecteurs à la face, en contre, et en douche. J’ai ainsi un champ d’action très large pour accentuer les DJ et travailler autour. Et j’ai essayé avec les images de sol d’éclater les 4 gars de manière à ouvrir. J’aime l’éclairage ouvert, j’aime bien l’ampleur, surtout au Zénith, je peux y aller.
C’était difficile au début et finalement, en appuyant les breaks, en appuyant les pêches, en appuyant les tableaux, chaque morceau est complètement différent en termes d’ambiance.


Les BB4 en contre, l’image prend naissance sur les risers…

…et se répand dans l’écran placé en contre-bas et dans les écrans latéraux. Une manière efficace de décoller les DJ du sol. La face est précise, aucune bavure sur les écrans.


SLU : Et donc maintenant, comment vois-tu qui joue ?

Cyrille Dupont : En janvier 2012, quand nous avons préparé la tournée des clubs, je les ai beaucoup filmés pour comprendre leur jeu, aidé par la vidéo puisqu’ils scratchent le son et l’image en live. J’ai pris des notes par morceau, et j’ai encodé une grosse partie de leur éclairage pendant la résidence. Je reprenais ensuite tous les encodages à la maison à l’aide de Wysiwyg sur le soft GranMa. La lumière sur le groupe est évidemment la grosse base de mon travail. Je suis constamment leurs évolutions et leur jeu.  

4 Viper de contre sur les DJ, espacés de 1m.

4 Viper de contre sur les DJ, espacés de 1m.

Cyssous a programmé plusieurs scènes en blanc, ici les 4 faisceaux concentrés…


… ou en couleur.

… ou en couleur.

Pour cette tournée, le groupe souhaitait commander aussi des Sharpy en douche, (espacés de un mètre), sur quelques morceaux, tout comme ils commandent l’éclairage de leurs plateaux de platines TD. C’est Martin, de l’équipe Collectif Or Normes qui avait travaillé le sujet déjà pour Hocus Pocus. Nous avions découpé le plateau des platines et mis de la Led à l’intérieur et avec un interrupteur; ils allumaient la Led eux-mêmes à partir du boitier de Martin.

J’ai réfléchi à l’histoire, j’ai recontacté Martin qui a complètement refondu l’électronique et fabriqué un nouveau boîtier, un remote DMX que je pilote depuis la console.
Quand ils appuient sur le bouton de leur boitier, je choisis s’il se passe quelque chose ou pas. S’ils contrôlent les Led de leurs platines ou s’ils contrôlent une des mémoires de la console.
Le 1er DJ contrôle pour lui, le 2e  contrôle pour deux, et ainsi de suite, jusqu’à 4.
On a aussi intégré dans leur commande les lampes placées à l’intérieur des éléments de décor pour marquer des fuites de lumière.


On aperçoit les barrettes de Led sous le plateau des platines des DJ.

L’effet contre-plongée des plateaux allumés, toujours aussi efficace pour faire peur dans le bleu profond des Wildsun 500C.


C’est du remote DMX. Ils ont chacun un fader de la console, et moi je programme en fonction des morceaux ce que je vais mettre dans les faders.

Maintenant que le show est programmé, tout est automatisé dans la console. J’ai juste des macros qui rappellent mes mémoires pour chaque titre.
J’ai une cue list principale par morceau dans laquelle j’ai intégré toutes mes étapes, mes transitions, couplet, refrain, break. Ce mode de programmation permet d’éviter les erreurs et facilite la mise à jour de la console si l’ordre des morceaux est modifié. Si je démarre avec le même nom de morceau, je retrouve tout.

SLU : Comment aimes-tu jouer avec la rythmique ?

Cyrille Dupont : J’aime bien appuyer la base rythmique. Le groupe souhaite que je marque les pêches et moi j’aime bien aussi suivre les lignes de basse et les évolutions douces.
Toujours marquer les pêches, c’est bien mais vite épuisant. Et dans la musique il se passe des choses dans le fond à pousser.

SLU : Comment vous partagez-vous le travail aux consoles avec Sébastien ?

Sébastien “Mitch“ Lefort : Cyssous est au pupitre et moi, comme il y a des déplacements des risers sur scène au noir, et qu’il peut y avoir de petits décalages de 10 ou 15 cm, je recale les machines de face et de contre en live. Cyssous n’aurait pas le temps d’envoyer et en même temps de retoucher les positions.


Le marquage au sol des risers, ce qui n’empêche pas parfois, dans le feu de l’action, de léger décalages rattrapés en live par Sébastien Lefort.

Les GrandMa2 sont en réseau. Elles tournent avec le soft de la GrandMa 1.

SLU : Les grandMa2 sont donc en réseau …

Sébastien Lefort : Les mémoires de positions sont envoyées dans la cue principale. Je reprends les presets.

Cyrille Dupont : Dans la journée, on se partage le travail, Seb sur le plateau, moi à la console. On fait les positions et vu le kit, le nombre de positions et de focus, on y passe du temps. Il faut aller vite. Après on se partage le travail pour les images globales, lui va faire du Viper, du Sharpy, moi des Mac 101 dans les positions globales d’ambiance ou d’effets. Par contre, pour tout ce qui est précis, il est sur le plateau et moi à la console pour piquer, serrer…
On s’adapte en fonction des salles. On est obligés de retoucher toutes les positions.

La GrandMa2 fonctionne avec le soft de la GrandMa1. C’est une énorme qualité car il est difficile maintenant de trouver des GrandMa1 en parfait état de marche.
Comme le show avait été encodé en 1 et qu’il y a un gros bordel dans la console, ça aurait été trop compliqué de passer à une autre console. La question s’est posée pour des questions d’export, pour des dates à l’étranger. Il y a des produits hyper compacts comme la Martin M2 Go, qui ne pèse 6/7 kg avec l’interface de programmation et restitution. Je suis pupitreur GrandMa mais l’ergonomie de la 2 ne me plait pas. Pour moi il y a des manques  mais j’avoue aussi qu’il y a un moment que je n’ai pas téléchargé le soft de la 2 pour voir ce qui a bougé.
Je n’avais pas le temps d’apprendre une nouvelle console et de ré-encoder le show. On va faire beaucoup de festivals. Je vais plus vite aujourd’hui sur GrandMa.
Pour la tournée, on va bouger, on va s’exporter. Transporter une console c’est coûteux. C’est plus facile d’avoir mon ordi, mon show en 1 et comme avec la 2 on peut tourner en 1, j’ai plus de chance de trouver des GrandMa. Il y en a partout.
C’est un choix réfléchi, c’est le pupitre que je connais, pareil pour Sébastien.

Choix de projecteurs
Dans le parc Dushow, Cyssous s’en donne à cœur joie !

SLU : Tes choix de projecteurs ? Beaucoup de sources à Led…

Cyrille Dupont : Oui, je voulais avoir un maximum de machines à Led pas trop imposantes, pas lourdes, nerveuses en termes de pan et tilt. Pour répondre aux écrans vidéo à Led, il me fallait des projecteurs ayant la même énergie en couleurs. Il me fallait du vert Led énergique pour avoir le même rendu que dans les écrans. Même le VL 3500 Wash n’a pas cette énergie en couleurs.

Un tableau numérique. Les Wildsun répondent en couleur aux écrans avec la même énergie.

J’ai des Wildsun 500C qui n’étaient pas mon 1er choix. J’aurais préféré du A12 JB-Lighting pour son faisceau serré à 4°, pour faire des gros bâtons, donc des mélanges de bâtons différents en Led et hormis sa sortie hexagonale, je trouve le A12 moins gênant de visu parce que l’on ne voit pas les pastilles de Led.

On voit juste la forme hexagonale. Mais bon, il n’était pas disponible, et en revanche le Wildsun 500C au niveau des couleurs c’est la grande classe. Au niveau calibration des Led, on est dans un très grand produit.
J’ai aussi 28 MAC 101. L’idée étant de leur faire jouer les ACL. J’adore cette gamelle. Il a la rapidité d’un scan, il a du jus, c’est juste dommage de ne pas pouvoir faire des pastels en RGBW.

Si la Led l’emporte dans le choix de Cyssous, Martin Mac 101, Ayrton Wildsun 500C, le Spot à décharge reste indispensable, ici le Viper est roi.

Des Rollapix sont placés en bord de scène pour faire bain de pied et rideau public. J’adore ce produit, il est superbe.
Ensuite, le groupe ayant eu l’idée de 4 Sharpy avec en plus les écrans vidéo, il me fallait un spot qui ait de la patate donc j’ai choisi le Viper qui est excellent.

SLU : Ce que tu aimes dans le Viper ?

Cyrille Dupont : Les poignées sur les côtés lyre, le jus, l’ouverture et la fermeture du faisceau, les gobos qui sont intéressants à travailler.
La faute, c’est la demi-roue d’animation. Je pleure !
Et aussi la rotation lente des  gobos qui est encore trop rapide, même quand tu es au plus lent. Je trouve ça vraiment dommage. Il faudrait que Martin pense à la réduire ! C’est une machine encore un peu grosse, encombrante, encore un peu lourde mais j’imagine que c’est compliqué de faire encore plus compact !
Ce que j’adore, c’est la qualité de l’optique en projection de gobos avec du détail. On a l’impression d’avoir de la vidéo; ça a de la gueule.
Ce Viper en plus est équipé d’une boule à facettes. Je l’ai découvert par hasard à l’Olympia avec C2C.


Une battle qui a de la gueule en rouge et noir sous les faisceaux des Viper. Les risers, placés face à face laissent échapper la lumière des écrans.

Cyssous a une réponse différente et adaptée à chaque style musical. Ici pas de Led mais de larges multifaisceaux en mouvement.

SLU : ??

Cyrille Dupont : Je te montrerai après le concert. Il y a un gobo dans la machine. Quand on met le zoom à fond avec le prisme, on obtient une magnifique boule à facettes (rire).
Les couleurs du Viper sont bien, la pêche, le prisme x 4 très bien.
Ce qui est dommage aussi, c’est que l’on n’arrive pas à avoir le focus sur le full range du zoom. C’est embêtant, quand je mets le prisme plus l’iris, je suis vraiment obligé de zoomer pour avoir mon iris. C’est dommage, je n’avais pas ça avec d’autres produits. Cela oblige juste à multiplier les palettes. Mais quand j’ai du temps pour encoder, c’est un détail.

SLU : Et en trad ?

Il y a très peu de trad, seulement 6 BB4 au sol. Juste parce que c’était facile en blocs de quatre PAR. Je voulais vraiment un gros mur blanc en fond de scène.
Dans les formes en volume, on a placé des lampes 2,5 kW à nu, juste le câble, la douille et la lampe. Il y en a 3 par forme. On a essayé plein de choses et c’était la meilleure solution.

Parmi les chouchous historiques de Cyssous, les BB4 qui font de magnifiques éclatés de lumière blanche à contre.

Un coup de cœur pour le Ayrton Rollapix en bord de scène pour jouer les bains de pieds ou un rideau public comme ici, et dans la catégorie révélation 2013, le Chauvet Nexus 4x4 à Led. Idéal en aveuglant, il peut aussi se matricer.

Les avatars de C2C

SLU : Pourquoi ces formes différentes en volume sur scène ? Elles racontent une histoire ?

Un des avatars solides du groupe. La face supérieure est recouverte d’une matière réfléchissante. Les arrêtes ne sont pas fermées pour laisser s’échapper la lumière…

Chaque DJ des C2C est représenté par une forme, carrée, ronde, rectangulaire et triangulaire. Elles jouent dans les écrans, en couleur, en taille, en scintillement selon leur humeur pendant le show, en 2D ou en 3D.

On les retrouve autour des DJ pour habiller la scène et elles ont une de leurs faces réfléchissante, recouverte d’une feuille d’aluminium brossé, les autres sont recouvertes de tissu gris moyen.

… produite par 3 lampes 2,5 kW. L’intérieur est tapissé d’un matériau anti-calorique et réfléchissant.

Je me rends compte que nous aurions dû choisir un tissu plus foncé pour accentuer le contraste entre l’alu et le tissu. Et ces grandes boîtes ne sont pas fermées, elles laissent des espaces aux angles à travers de lesquels passe la lumière de trois lampes.

Au départ nous voulions placer à l’intérieur des sources Led. On a tout essayé, du Mac Aura, de vieux wash dont nous avons retiré les lentilles pour ouvrir le faisceau au plus large, mais les modules sont profonds et les arrêtes sont longues. On n’obtenait pas le rendu attendu, d’où les 2,5 kW.


Les surfaces réfléchissantes excitées par les Wildsun créent un effet miroir convainquant.

L’effet des fuites de lumière apporte une dimension mystique au tableau. Les faisceaux sont généré par les Mac 101 : étonnant

Et pour finir avec les projecteurs traditionnels, les blinders sont des produits Chauvet à Led, des Nexus 4×4 pour éclairer le public. L’idée était de baigner le public dans la couleur. 
Je décolle mes DJ avec 4FL 1300 en contre. J’aime bien utiliser le classique FL 1300 voire même le Par 56.

Du coup je suis passé au PAR Led Oxo. J’ai 16 Oxo Multibeam en aveuglant derrière. Ils sont cachés pour avoir un bain de couleur, une énergie dans les couleurs aussi et la rapidité de changement de teinte. J’en ai sous le pied, ça fait du bien.
Avec la scéno et les écrans de Led partout, l’idée était d’avoir quelque chose d’homogène.
J’aime bien la Led car elle donne une sensation de lumière numérique et on fait du bien à la planète.

SLU : Qui est à l’origine des vidéos ?

Cyrille Dupont : Les images vidéo sont créées par Rémi Paoli. Avec 20Syl, de C2C, ils ont fait un travail de folie. C’est très fin, très propre, la vidéo ne joue pas tout le temps mais sur certains morceaux, elle est vraiment présente sans étouffer tout le reste. Je trouve ça très bien. Nous avons collaboré ensemble sur certains titres.

SLU : Et les images sont-elles commandées en live par les DJ ? Est-ce qu’ils scratchent aussi les images ?

Cyrille Dupont : Oui, mais je vais t’emmener voir Cyril Prat à la régie vidéo. J’ai le contrôle de l’Hippotizer par sécurité mais je ne m’en occupe pas. C’est Cyril notre technicien vidéo sur la tournée. On a un des ”high level” en France sur l’Hippotizer. Il a beaucoup de travail car il y a des écrans un peu partout gérés en Midi.

La vidéo en live
Synchro MIDI et calibration

SLU : Cyril, ça fait plaisir de te retrouver sur le terrain…

Cyril Prat : Je suis super fan de C2C, j’avais acheté l’album en pré-vente et me retrouver là c’est du bonheur. Mais tu sais, moi je suis juste derrière la machine à regarder si tout se passe bien. Je n’interviens pratiquement pas pendant le show.

SLU : Je reconnais bien là ta modestie, sauf qu’en amont tu as certainement déployé une technologie sophistiquée pour gérer en Midi tous ces écrans. Tu utilises quoi comme média serveur ?

Cyril Prat : On a deux softs différents pour des écrans de deux marques différentes.
Le Serato Scratch live et leur plugin vidéo contient les fichiers audio et les images diffusées sur les petits modules des DJ. Et nous avons choisi un Hippotizer pour gérer les images diffusées sur les six écrans périphériques.

SLU : C’est quoi comme écrans ?

Cyril Prat : Les modules des DJ, je ne les connais pas, ils leur appartiennent. Pour les six écrans périphériques, la difficulté était d’être raccord en colorimétrie avec les petits modules des DJ. Pendant les répétitions dans le studio de Dushow, on a pu faire plusieurs comparaisons et choisir finalement les PixelLight. Ils viennent du parc d’Alabama.

La vidéo s’offre toutes les fantaisies ici accompagnée des Sharpy au plus serré.

SLU : Et comment fais-tu pour concilier les deux serveurs ?

Cyril Prat : Chaque DJ pilote son écran et scratche ses images en live. Je n’interviens pas sur leurs écrans. Et 20Syl pilote en plus l’Hippotizer en Midi.

Il lance les images de l’Hippotizer pour les écrans périphériques afin que l’image soit complètement synchrone avec le son.
La complexité, c’est de commander l’Hippotizer en midi via le Serato.
Pour la commande Midi Note, nous avons utilisé comme interface le Kontrol F1 de Native Instruments.

Tout le travail est fait en amont, les fichiers audio sont topés en Midi Note et les deux systèmes sont synchrones.

Les écrans réagissent de façon parfaitement identique, difficile de distinguer les petits panneaux des DJ dans cette grande image.

On a fait du mapping pour que les images soient totalement raccord et les écrans calibrés car les deux types d’écrans n’ont pas les mêmes Led et ils doivent créer une image unique. Je n’ai pas la main sur le soft Serato, donc je ne peux pas changer la colorimétrie des écrans des DJ.
La colorimétrie des modules PixelLight a été reprise dalle par dalle grâce à l’Hippotizer. J’ai un vidéo mapper calibré pour les blancs et un calibré pour les couleurs.
Il y a donc des presets de video mapper différents par titre. C’est moi qui les envoie à chaque morceau.
Ce vidéo mapper est un peu compliqué, le Midi aussi. Il fallait que ce soit complètement interactif. Stéphane Caria de CSI m’a donné un sérieux coup de main sur le truc car c’est un peu tordu.
Et Rémi Paoli qui a créé les images a la colorimétrie dans l’œil, et il a fait un super bouleau pour qu’il n’y ait pas de conflits.
Au final, l’image est parfaite entre les petits et les grands écrans, et ce sont les DJ qui font tout. J’ai un grand respect parce que tous les soirs c’est précis et c’est du live. 20Syl n’a pas de monitor. Il connaît ses images, c’est un vrai boulot de musicien.


Le concert

Début de concert, naissance des avatars…

Le concert démarre en blanc sur trois titres, blanc froid qui se réchauffe peu à peu, puis intègre de l’ambre avant une rupture radicale en couleurs. Le public est déjà chaud bouillant.

Sur les écrans, 4 petits points se tortillent en expansion pour finalement montrer leur forme en 3D, un symbole géométrique par DJ.
Dès les premières minutes, on sait que la vidéo et la lumière vont nous raconter l’histoire du groupe, nous montrer ses humeurs et son énergie.


Les trois premiers titres sont blancs. Viper, Mac 101 et Wildsun se partagent le festin. Les avatars sont sortis de leur coquille. Sur le pont de face, les VL 3500Q Spot et VL 3500 Wash.

Rupture en couleur, tout Viper.

Parce que les DJ n’apparaissent pas toujours rivés à leur riser, le concert gagne une dynamique inédite. Cyssous les fait disparaître à discrétion, laissant s’exprimer leurs avatars, car les symboles géométriques de Rémi Paoli gagnent en assurance et s’éclatent dans les écrans : un vrai film d’animation pétillant, insolent, drôle, toujours très fin et en synchro live avec l’audio.

Désopilante séquence de playbacks de bouches en multiples déclinaisons. J’ai réussi finalement à capturer celle-ci, avec sa clope…

Le travail de Cyril Prat est parfait. La multitude d’écrans répond comme un seul homme en colorimétrie et en synchro. On a vraiment l’impression d’un seul système de serveur de médias et d’un seul type d’écran.

La partition de Cyssous est aussi riche que les partitions audio et vidéo, car la lumière se pose sur toutes les lignes rythmiques, les accentuations de pêches sont calées avec précision mais aussi les bases lentes qui plus est dédoublées ce qui donne du mouvement et de la vie aux tableaux, toujours en finesse. La lumière de l’éclairagiste occupe généreusement l’espace vaste du Zénith intégrant le public sur de nombreux tableaux. La mobilité des risers apporte une variété scénographique à laquelle s’ajoute l’illusion de légèreté par les classiques FL1300 à contre mais encore plus efficace par les images au sol qui s’ouvrent à l’infini vers le public.

Si le répertoire des C2C mixe tout style, Rock, Blues, Twist, Electro et même contemporain, Cyssous a toujours une réponse différente et adaptée, fouillée dans le détail, du old school à l’hyper design numérique, qui apporte de la vie et/ou de la crédibilité au message musical (servi, on finirait même par l’oublier, en majorité par des fichiers numériques).

Ce concert est riche, drôle, tonique et réussi au point que très vite j’en oublie de détailler le parfait travail de la face, les contres percutants, et l’efficacité des projecteurs : les petits Mac 101 aussi agiles que des miroirs et pêchus dans leur rôle d’ACL, la puissance des Wildsun à whasher la scène de ses superbes couleurs, la qualité des faisceaux des Viper, les tirs laser du Sharpy, et la variété qu’ils offrent en douche sur les DJ commandés par eux mêmes pour un effet sur quelques titres, la pêche des blinders à Led Chauvet en couleur qui répondent à la perfection aux Rollapix…
Un kit qui laisse la part belle aux Led, à leur énergie en couleurs et à leur temps de réponse instantané pour une authentique sensation numérique.
Nous découvrons un concepteur lumière bourré de talent, d’idées, de sensibilité musicale, et d’une gentillesse infinie, qui sait se plier aux figures imposées pour servir son artiste et qui sait aussi s’entourer d’une équipe fantastique.

C2C s’envole vers une carrière de groupe qui communique remarquablement bien avec son public. Si la présence des musiciens et invités, autour des 4 DJ, apporte la dimension live nécessaire sur une grande scène comme le Zénith, c’est surtout la mise en scène servie par un design lumière et vidéo abouti qui est inédite et bluffante : un vrai travail d’équipe.

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Le futur des consoles Avid Digidesign est enfin en marche

Système Avid SL3

C’est peu de dire qu’on l’attendait. Un nouveau système, aux caractéristiques aussi alléchantes que son prix se révèle abordable, vient d’être présenté par Avid, le SL3.

Avid S3LBasé sur le remarquable cœur HDX à 32 bits virgule flottante du ProTools, ce nouveau système modulaire offre un package de fonctionnalités assez bluffant. Tout d’abord il exploite le logiciel Venue ce qui facilitera sa prise en main tout en tirant parti des plugs AAX DSP du ProTools. Ensuite il tourne grâce à un réseau Gigabit Ethernet redondant afin de connecter l’ensemble des composants du système via les protocoles Ethernet AVB et Eucon.

La surface de contrôle très compacte malgré ses 16 faders et ses 32 encodeurs, est compatible Eucon et permet de piloter 64 entrées par le biais de boitiers distants Stage 16 de 4U. Jusqu’à 4 peuvent être raccordés en série, chacun acceptant 16 micros sur autant de préamplis, 8 sorties analogiques et 4 canaux d’entrée et sortie AES3.

Le moteur qui gère 64 canaux, offre 24 bus aux, les sorties LCR, 8 matrices mono et 8 VCA plus un quadruple paramétrique sur chaque entrée et sortie, une section dynamique complète, gate et compresseur sur chaque entrée et sortie, et 16 égaliseurs graphiques. Il tient dans un rack 2U.

Un des reproches les plus fréquents concernant une certaine difficulté à interfacer ProTools avec Venue a été totalement résolu puisqu’il est possible d’enregistrer directement 64 canaux dans ProTools, ce dernier étant livré en standard avec chaque configuration SL3. Jamais le standard studio n’aura été aussi proche de la scène.

Disponible fin juillet/début août, le système AVID SL3 coutera en version de base 14 800€ HT.

Avid SL3 caractéristiques Avid SL3 caractéristiques Avid SL3 caractéristiques

 

Nouveau parc de diffusion

Régietek choisit le E15 Adamson

Guy Vignet (DV2), Régis Casu et Cédric Duminy (Régietek), Denis Guichard (DV2)

De gauche à droite, Guy Vignet (DV2), Régis Casu (Régietek), Cédric Duminy (Régietek) et Denis Guichard (DV2)

Quand Régis Casu et Cédric Duminy ont créé Régietek en 2002, ils ont commencé par se constituer un parc de consoles de mixage numériques destinées à la location (aujourd’hui 12 consoles en parc dont les Digico SD7, SD8, SD9, Midas Pro2, Yamaha, Soundcraft).

Et quand le besoin de compléter leur parc diffusion pour leurs prestations est devenu une priorité, et après avoir fait le tour des systèmes professionnels, traversé l’Atlantique et jeté leurs oreilles exigeantes et exercées en Europe, ils ont choisi le système Adamson E15, constitué de 18 têtes E15 et 12 sub MDC-3 servis par les racks standards d’amplification constitués de 10 Lab.Gruppen PLM 20000Q et réseau audio-numérique Dante.

Et ce n’est pas tout, ce système est complété par un autre système Adamson Spek-Trix composé de 16 Spek-Trix (5°), 4 Spek-Trix Wave (15°) et 4 Spek-Trix sub, avec racks d’amplification de 5 Lab.Gruppen PLM 10000Q et réseau audio-numérique Dante.

A peine arrivé, le système est sorti pour deux concerts à la Bastille, ”Concert Pour Tous” le 21 mai et ”Concert Pour Le Droit de Vote des Etrangers” le 23 mai 2013 qui ont respectivement attiré 30 000 et 15 000 personnes, et où Régietek a tout géré : la scène, le son, les lights, la sécurité, le catering, les loges, les tentes, le barriérage, etc.

 ”Tous les ingés son accueillis ont été scotchés… et nous aussi” racontent Cédric et Régis enchantés.

 Contacts :
Tel: +33 (0) 1 48 61 14 78
Site : http://www.regietek.com

Les sub MDC-3 associés au E15. ”Concert Pour Tous” le 21 mai à la Bastille

Les sub MDC-3 associés au E15. ”Concert Pour Tous” le 21 mai à la Bastille

30 000 personnes à la Bastille ont assisté au ”Concert Pour Tous”.

30 000 personnes à la Bastille ont assisté au ”Concert Pour Tous”.

9 Adamson E15 par côté.

9 Adamson E15 par côté.

 

Plug-ins Waves Live embarqués dans les consoles DiGiCo

Formations gratuites DIGICo dans les locaux de la SAE, les 3, 4 et 5 juin

APEX France organise trois sessions de formation à l’utilisation des nouveaux Pug-ins  Live de Waves embarqués dans les consoles Digico. L’équipe d’Apex France et les formateurs de Waves réaliseront des démonstrations et mettrons des consoles à votre disposition.

Rendez-vous dans les locaux de la SAE Paris, à la Plaine Saint-Denis les 3, 4 et 5 juin de 14h30 à 18 h.

Pensez à vous munir d’un casque.

Les places étant limitées, inscrivez-vous en envoyant un mail à [email protected] avec vos coordonnées (adresse, téléphone et la date à laquelle vous souhaitez participer).

Vous trouverez plus d’informations sur le sur le site Apex

http://www.apex-audio.be/france/nouvelles/detail/676

Adresse de la SAE : 45 avenue Victor Hugo – Bâtiment 229 – 93534 La Plaine
St Denis. Rendez-vous sur leur site pour en savoir plus sur l’accès.

 

Mât d’éclairage à Led

Ayrton Madesign, fou et indispensable

MadesignLa recherche de design n’a jamais de limites pour Ayrton qui nous bluffe avec un luminaire complètement imprévisible. Ce mât de lumière, très haut, inclinable, doté de spots Led orientables est aussi rétro-éclairé.

La pièce d’articulation crénelée avec goupille de sécurité est en inox zingué.

Il dispose d’une pièce d’articulation en inox zingué très robuste avec coefficient de sécurité. Et parce que l’engin est très fin, discret et performant

Mais aussi et surtout parce qu’il est élégant, il répond instantanément à un gros besoin de luminaire autonome en positionnement, pour la scène, l’architecture intérieure, l’événementiel…

Sur une base trapézoïdale servant de socle, vient se clipser en ¼ tour oméga le tronc principal du projecteur comprenant l’alimentation, l’électronique et en option une batterie électrique et le module wifi (Lumen Radio) pour une utilisation complètement autonome.

Vidéo réalisée chez Dushow par Jean-Christophe Savelli.

Madesign Vue arrière

A l’arrière, un ruban Led RGB assure un rétro-éclairage diffus et en couleurs.

Se dépliant depuis le haut de ce module, le bras supérieur s’oriente manuellement portant la hauteur de 1,5 m (à l’horizontale) jusqu’à 3 m (complètement droit).

Les bloc optiques (Led RGBW 15 W + collimateur 45 mm Gaggione)

Les bloc optiques (Led RGBW 15 W + collimateur 45 mm Gaggione) sont orientables manuellement.

Répartis sur la longueur, 5 blocs optiques composés de Led RGBW 15 W et de collimateurs Gaggione de 45 mm, sont tous orientables individuellement  et peuvent se contrôler indépendamment à la console. En bonus, un filet de Led RGB court sur toute la surface arrière pour générer un halo de lumière diffus autour du mât.


La gestion est particulièrement riche avec des paramètres de dimmer, couleurs, macros et patterns, strobe et gestion individuelle des Led.

Ce produit haut de gamme, nécessitant forcément plus de soins que les habituels mâts d’éclairage équipés de lampes standard, présente une évolution technologique incroyable ainsi qu’un design lui permettant de se marier dans les environnements les plus luxueux.

Le Madesign, qui sera commercialisé en novembre 2013, est déjà disponible, (en belle quantité) à la location et à la prestation, chez Dushow et Impact Evénement qui ont été à l’initiative de son développement.

Madesign replie

Replié, il ne mesure que 9 x 153 x 9,5 cm

Caractéristiques :
Source : 5 multipuces Led RGBW, 15 Watt, 2000 lumens + 1 ruban Led RGB garanties sans flicking.
Ouverture: 25°
Gestion : DMX, RDM, Wifi (Lumen Radio en option), 9 modes (4 à 27 canaux)
Consommation : 120 W
Classement : IP 20

Dimensions et poids :
Base : 980 x 565 x 22 mm (l x h x d) ; 25 kg
Mât : 90 x (de 1526 à 2966 ) x 95 mm (l x h x d) ; 17 kg
Conçu et fabriqué en France et en Chine

Plus d’infos sur le site :

http://www.ayrton.eu/files/products/specification/MADESIGN_BD.pdf

 

Nouveau parc de diffusion

MF Audio passe en Adamson E15

L'équipe de MF Audio devant son système E15 MF Audio, société de prestation, location et vente de matériel scénique, vient d’investir dans  18 têtes Adamson E15 et 12 subs MDC3, alimentés par les amplis standards Lab.Gruppen PLM 20 000Q, le réseau audionumérique DANTE redondant étant intégré sur l’ensemble des racks.

Le système sera installé sur le lac d’Enghien les Bains durant tout le mois de juin 2013 pour le festival Lac en Scène. 

Contact
Tel : 01 34 44 04 33
Site : http://www.mfaudio.fr

 

Projecteur Wash & beam sur lyre motorisée

Robe Robin MMX WashBeam, polyvalente et polymorphe

Métisse d’une Beam éblouissante et d’une Wash généreuse, enrichie de surprenants volets internes, cette nouvelle espèce fut capturée et étudiée dans le labo Soundlightup, rajoutant une nouvelle branche à notre qualification des automatiques.

Car au QG de Robe Lighting se terre le bureau R&D où quelques savants étranges développent des hybrides à la limite des lois bioéthiques. Après avoir engendré le Spot MMX, greffant une lampe MSR Platinum 35 Phillips au corps ramassé d’une Spot Robin, lui adjoignant tous les effets possibles pour contrôler son percutant faisceau, ils développent la WashBeam.

Reprise de volets

Deux WashBeam, à gauche en lentille Beam, à droite en Fresnel.

Deux WashBeam, à gauche en lentille Beam, à droite en Fresnel.

Particularité première : être la fois une Beam équipée d’un zoom record 13:1 de 5 à 65° et d’un jeu de gobos volumétriques, mais aussi une Wash d’ouverture 8 – 60°, avec une trichromie complète et une roue de couleurs. La métamorphose entre les deux types de faisceaux se décide en installant une lentille de type Fresnel ou Beam (quasi transparente). Cette opération ne prend que quelques secondes, la lentille étant reconnue automatiquement. Cependant même une fois la lentille posée, un mode permet de transformer depuis la console, via un dispositif interne, un faisceau Beam en Wash au prix d’une faible perte de flux.

Deuxième atout : La WashBeam intègre un système de volets internes très proche d’un mécanisme de couteaux, à la différence près que ses lames ne pivotent pas individuellement.

C’est donc un projecteur extrêmement polyvalent, et parfaitement à l’aise perché dans les contres ou tapi au sol, pouvant bondir d’un étal lumineux diffus à des effets graphiques très marqués en quelques dixièmes de seconde.

La source fournie d’origine est la fameuse Philips Platinum 35, une lampe de 800 W capable de produire le flux d’une MSR 1200 avec un encombrement et une ventilation moindre. Son spectre lumineux pauvre en rouge et une température de couleur très élevée de près de 8000K la destinent à des territoires assez Rock’N’Roll, appréciable suivant les concerts mais un peu trop particulière pour certaines applications théâtrales ou télévisuelles.

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Mais Philips et Robe ont depuis réagi et s’apprêtent à dévoiler une nouvelle lampe MSR 800, les premières mesures donnant une augmentation de luminosité de 30% sur du jaune, 40% pour du magenta et 50% pour du rouge plus un flux augmenté en blanc et une température de couleur rabaissée à 6000K : une vraie tueuse. Cette lampe sera greffée par défaut dans toutes les MMX, et je vous proposerais bientôt les nouvelles mesures en complément dans Soundlightup.

Les entrailles de la bête

Une fois n’est pas coutume, je commencerai mes tests en ouvrant le projecteur sur ma table d’opération. La dualité Beam-Wash n’est pas évidente à comprendre, surtout avec les 2 optiques externes et les 5 modes de fonctionnement disponibles. Les deux optiques, d’une grosse vingtaine de centimètres de diamètre, se clipsent en deux endroits avant d’être vissées par deux ¼ de tour.

L’opération prend quelques secondes, chaque appareil étant livré avec un jeu complet correctement protégé dans le flight-case d’origine. Un capteur détecte automatiquement le type de lentille utilisé avec une incidence sur le focus et sur un système de deux filtres Frost placés entre la lentille de zoom et celle du focus.

Un des clips de maintien de l’optique externe.

Un des clips de maintien de l’optique externe.

Les deux filtres Frost.

Les deux filtres Frost s’intercalent dans le train optique suivant le mode choisi. Celui du bas est le plus léger.


Avec l’optique Beam, l’opérateur dispose de trois modes accessibles à la console. Dans le premier (celui par défaut) c’est à dire le mode Beam, aucun filtre ne vient s’intercaler dans le faisceau, pour garder tout le flux lumineux. En choisissant le mode ”BeamWash” dans le paramètre ”type de faisceau”, un Frost léger vient se glisser sur le trajet optique, adoucissant le faisceau. Le troisième mode ”Extended BeamWash”, intercale le Frost le plus fort.

Avec l’optique Wash, le premier Frost est inséré par défaut pour le mode Wash. Un mode ”Extended Wash” existe, pour lequel le deuxième Frost vient renforcer au maximum la diffusion. Dans tous les cas, l’ensemble focus-zoom s’adapte automatiquement au mode choisi. Pour simplifier, on peut comprendre ce dispositif comme un choix d’optique, lisse ou Fresnel, avec l’ajout d’un Frost plus ou moins fort depuis la console.

Le module gobo.

Le module gobo, le zoom étant derrière.

Le module de zoom, sur lequel vient se fixer la roue de gobos, est intégré à la partie haute de la tête. Si ce module s’ôte facilement en dévissant 4 vis cruciformes et en glissant l’ensemble vers l’avant, les faisceaux de câbles d’alimentation et de contrôle tissent une muselière le retenant au reste du projecteur. Qu’importe, les gobos restent accessibles.

Avec 26,9 mm de diamètre pour 22,5 mm de taille image, les 6 gobos n’ont pas une taille conventionnelle. Ils sont facilement interchangeables. Le septième emplacement comporte un réducteur de faisceau, un simple trou moitié moins grand qu’un gobo standard.

Vient ensuite le module des volets mécaniques. Ses quatre lames métalliques peuvent chacune se refermer à 65%, tandis que l’ensemble pivote de 180°. Les moteurs font directement glisser les volets le long des réglettes à course réduite, pour une réactivité et une précision remarquables. Comme pour le module de trichromie, le démontage de cette pièce nécessite d’ôter les connecteurs de contrôle, opération quelque peu fastidieuse.

Le très efficace et solide dispositif de ”barndoor”, les volets en français.

Le très efficace et solide dispositif de ”barndoor”, les volets en français.

Le module couleurs à doubles lames en forme de demi-gouttes d’eau.

Le module couleurs à doubles lames en forme de demi-gouttes d’eau.


Le dernier module (ou le premier si l’on part de la lampe) est le bloc couleurs. La trichromie utilise des doubles lames en pétale, une paire par couleur de base, plus un CTO. Ce système est plus rapide qu’une seule roue progressive, mais la couleur est moins homogène sur la zone de recouvrement des lames. Pour y remédier, un verre dépoli est placé au milieu du module. Une roue de couleurs supplémentaire est intégrée au bloc, mais les lamelles de couleurs sont inamovibles, collées directement sur la roue. Ce choix découle des propriétés de la lampe, demandant des filtres particuliers pour compenser un spectre lumineux incomplet.

Les 6 couleurs fixes.

Les 6 couleurs fixes, et juste au-dessous la petite plaque frostée pour l’homogénéité des couleurs.

Les deux lames du shutter prolongées par une petite plaque de Frost.

Les deux lames du shutter prolongées par une petite plaque de Frost, celles-ci faisant aussi office de dimmer.


Directement en sortie de lampe est collé un filtre anti-calorifique, surmonté des deux lames du shutter/dimmer. La forme assez grossière des lames ne permet pas une utilisation très fine lorsqu’il s’agit de baisser l’intensité ; un bricolage astucieux, constitué de deux fines lamelles de Frost, a été ajouté sur les bords pour un résultat par forcément convaincant.

Chez Robe, depuis la gamme Robin, les blocs lumière sont composés d’une lampe fast-fit, vissable en un ¼ de tour, insérée dans une corolle en verre. Reposant dans le chariot du hotspot, ce réflecteur est commandé depuis la console lumière et permet un réglage à distance du point chaud. L’arrière de l’appareil se démonte via 2 vis ¼ tour, et 3 vis d’alignement permettent le centrage de la lampe.

Je profite des capots ouverts pour visualiser les filtres à air amovibles en mousse, scratchés sur les aérations de chaque côté de la tête. Celui de la base est retenu par une petite plaque aimantée derrière les poignées. Chaque filtre est livré en double.). Robe conseille de les épousseter toutes les 100 heures.

La peau de l’ours

Sur la droite, les deux fusibles d’alimentation.

Sur la droite, les deux fusibles d’alimentation aux normes, un pour la phase et l'autre pour le neutre.

Une fois tous les organes remis en place, la WashBeam revient à la vie. Sa base s’éveille, son écran tactile s’allume rapidement, elle effectue son reset en 38 secondes en agitant son énorme lentille. Son look est particulier, à la fois sobre, presque austère pour se fondre dans le paysage, mais imposant. Sa tête démesurée est tenue par deux bras presque rachitiques en comparaison, posés sur une base compacte armée de deux poignés assez robustes pour amarrer l’élingue de sécurité. On découvre quatre paires d’embases oméga sous la bête pour fixer les crochets, quatre gros patins de caoutchouc pour tenir au sol, un blocage pan et tilt et, en connectique, la complète : XLR3, XLR5 et RJ45, avec câble d’alimentation placé sous l’interrupteur marche-arrêt et deux fusibles d’alimentation.

Sur la face avant, le fidèle écran tactile couleur, accompagné de ses quatre boutons de navigation, est alimenté en l’absence de courant par une petite batterie intégrée.

Encore plus pratique, un modèle Wifi, fourni par Lumen Radio, est intégré ainsi que son antenne, le tout d’une efficacité parfaite.
Tout ce que vous pouvez souhaiter comme informations et réglages est révélé par cet afficheur. Adressage DMX, Artnet 1&2, MA net 1&2 et wifi… Les options de commande ne manquent pas. La WashBeam vous obéira au doigt et à la console. Heures d’utilisation, température, état du DMX et du Wifi, alertes d’entretien ou de panne et version software, l’afficheur nous abreuve d’informations. Des dizaines de réglages sont personnalisables, tels que modes d’utilisation, inversion pan-tilt, courbes de dimmer, affichage, ventilation, etc. Des modes de test, de contrôle manuel, de programmation directement par le menu ou des modes autonomes vous sont offerts, de même que, pour les utilisateurs les plus avertis, des paramètres de calibration extrêmement poussés.

La fenêtre d'adressage.

La fenêtre d'adressage.

En haut à gauche le cadenas du mode ”parking”.

En haut à gauche le cadenas du mode ”parking”.


Quatre fonctions particulières méritent une attention nouvelle.
Tout d’abord un mode ”Parking”, symbolisé par un cadenas ouvert ou fermé sur le menu de veille de l’afficheur, prépare la machine à son conditionnement en flight-case. En appuyant sur cette icône, la machine prend automatiquement la bonne position d’attente, zoom fermé pour ne pas avoir à réfléchir au sens du blocage de tilt et de pan. Cette commande est (bien entendu) disponible depuis le pupitre lumière. Sans cette opération, lors de la coupure d’alimentation, la grosse tête du projecteur alors endormi viendrait cogner contre sa base assez durement.

Ensuite une icône ”lampe”, disponible en permanence, fournit un raccourci pour striker la lampe directement depuis l’écran.
La courbe du dimmer est ajustable. Soit il varie de façon linéaire (mode SYNC), soit il est identique à celui de la MMX spot (mode Compatible).

Plus complexe est l’ajustement du magenta. Pourquoi cette fonction ? Forcément, une telle lampe boostée dans les couleurs froides se révélera particulière dans les tons chauds. Deux courbes de variation sont proposées. La première se veut identique, elle aussi, à celle de la gamme MMX Spot (mode Compatible).

La télécommande RDM utilisée ici est le RDM Communicator de Robe.

La télécommande RDM utilisée ici est le RDM Communicator de Robe.

Un réglage supplémentaire (Magenta Correction) donnera de plus le choix entre un magenta plutôt pâle ou profond. Une autre courbe de variation, nommée S-Curve, se charge, elle, de recréer les meilleures couleurs possible, charge à vous de peaufiner ce réglage dans l’écran suivant, en intensifiant le niveau du CTO par défaut (ce qui renforcera le niveau du magenta, et donc par extension celui des ambres, rouges, etc).

Enfin cette machine est entièrement RDM. Vous aurez accès à distance à tous les réglages et toutes les données de fonctionnement, avec l’appareil adéquat branché sur le DMX.

Mesures de flux

Autant le dire, avec ses deux museaux et ses cinq modes de fonctionnement la WashBeam n’est pas évidente à quantifier en terme de flux.

Optique Beam

Je commence par l’optique Beam et je serre le zoom.

Mode Beam, Faisceau serré

Flux en mode Beam, faisceau serré.
Profil du faisceau serré en mode Beam.

Mode Beam, faisceau serré.

Mode Beam, faisceau serré.

En mode Beam, faisceau serré comme la pointe d’un fusil, 15 000 lumens explosent dans 5 degrés.

Au centre, la mesure atteint un score impressionnant de 192 000 lux.

le bâton lumineux traverse tout l’espace, lancé comme une griffe. Inutile de chercher l’homogénéité de la lumière, le faisceau est trop concentré mais nul ne le remarquera tant l’impact est saisissant.

En enclenchant le mode ”BeamWash”, une lentille de Frost vient s’intercaler avant l’optique de sortie. La puissance est à peine affectée, avec 14 000 lumens de flux sur un angle de 9°, mais le faisceau est beaucoup plus homogène.

Mode Beam, faisceau large

Flux mode Beam, faisceau large.

Profil du faisceau large en mode Beam.

J’ouvre le faisceau au maximum, toujours en lentille Beam, mais sans les frosts. Trouver alors les bords nets s’avère compliqué car le focus est en bout de course. Une moyenne pondérée donne près de 70° d’ouverture, soit un rapport exceptionnel de 14 pour cette lentille ! La puissance est toujours au rendez-vous avec un flux de 12 600 lumens même s’il ne reste alors que 770 lux au centre à 5 mètres. Le cône de projection est relativement régulier.

Optique Wash, lentille de Fresnel

Mode Wash faisceau serré

Flux en mode Wash, faisceau serré.Profil du faisceau serré en mode Wash.

Avec l’optique Fresnel et en mode ”Wash” le constat est plus équilibré. Le flux atteint 13000 lumens en ouverture réduite de 9° à i/10.

Mode Wash faisceau large

Flux en mode Wash faisceau large.
Profil du faisceau large en mode Wash

Le faisceau large en mode Wash.

Le faisceau large en mode Wash.

Le faisceau prend toute sa dimension en grande ouverture à 61° avec un flux de 14300 lumens. La projection n’est toutefois pas exempte de défauts, avec un léger point froid et des bords irréguliers.

En mode ”Wash Extended”, le faisceau s’avère là aussi plus homogène, avec une légère baisse de flux à 12 000 lumens pour une ouverture de 62°.

Décidément, la combinaison des modes de Frost et du zoom permet de changer complètement les résultats obtenus.

Mode Wash Extended faisceau large

Flux en mode Wash Extended, faisceau large.
Profil du faisceau large en mode Wash Extended.

Mode Wash, faisceau 20°

Flux en mode Wash, faisceau 20°.Profil du faisceau 20° en mode Wash.

Faisceau 20° en mode Beam.

Faisceau 20° en mode Beam.

A fin de comparaison, je mesure les flux à ouverture de 20°.

Le mode Beam donne un flux de 10 900 lumens, 6740 lux au centre, pour un impact lumineux puissant et dense, quoique le dessin des bords puisse être perfectible.

Le mode Wash donne lui un faisceau équilibré de 12 450 lumens, avec un point chaud très légèrement marqué.

Dimmer

La variation du dimmer se configure suivant deux modes. Le premier, dit mode ”compatible”, vise à homogénéiser les différents types de MMX entre elles. La courbe en S est creusée dans les basses valeurs pour plus de précision à intensité réduite mais se rapproche d’une courbe halogène classique.

Courbe du dimmer en mode Compatible.

Courbe du dimmer en mode Compatible.

Courbe du dimmer en mode Sync.

Courbe du dimmer en mode Sync.


Le mode ”Sync” présente une courbe normalement linéaire, mais je mesure un ventre dans les 50 premiers pourcents. A priori, les deux lames de Frost placées sur les bords du dimmer, sans la correction électronique du premier mode, en sont la cause. Je déconseille ce réglage, tant un réglage précis du dimmer paraitra hasardeux.

Vitesse

Dans la moyenne des lyres haut de gamme, la WashBeam n’est cependant pas une sprinteuse : 2,6 secondes pour un tour complet en pan, et 1,9 s pour un demi-tour en tilt. Le zoom se défend mieux : 0,7 s pour passer de 5° à 70°. Là où elle impressionne, c’est sur le module de couleurs et de volets. Les changements sont quasi instantanés !
Enfin elle effectue son reset en 38 secondes, plutôt rapidement mais la lampe n’étant pas réamorçable à chaud vous devrez attendre au moins 10 minutes pour la restarter après une coupure involontaire.

Bruit

Relativement discrète, elle attaque presque en silence avec 7 dB de plus en fonctionnement normal.

Observation sur le terrain

La puissance est incontestable, que ce soit en Beam ou en Wash. Mais qu’en est-il une fois les différents effets enclenchés ?

Intensité et Strobe

Le dimmer, premier rugissement de la bête, est assez précis, les lames de Frost (encore elles), placées sur le shutter, provoquent des petites vagues sur le faisceau à très faible intensité. Le strobe, lui, est carrément presque trop rapide.

Couleurs

La lampe utilisée, la P35 Phillips, présente un spectre pauvre en rouge ce qui prive d’énergie les tons chauds, rouge, ambre et magenta. Sa puissance intrinsèque permet de compenser quelque peu ce manque. L’utilisation en Beam, la plus courante, met encore davantage en valeur ce défaut de colorimétrie. Cependant l’arrivée d’une nouvelle lampe permettra de rattraper ce handicap.

Couleurs

Faisceau blanc

Faisceau blanc

Le Cyan

Le Cyan

Magenta

Magenta


En blanc le faisceau est vraiment percutant, mais froid. Le point chaud se remarque, tandis que l’irisation des bords est jaune.
Le cyan est assez dense. Au maximum d’intensité, il paraît bleu ciel, et dans sa course il passe par du lavande.
Le magenta est proche du violet, et ne laisse passer que 4% du flux.

Magenta + CTO

Magenta + CTO

Le jaune

Le jaune

Le vert

Le vert


Le congo

Le congo

L’ajout du CTO à la main, ou en utilisant le mode de compensation automatique, permet de retrouver un magenta plus conforme, mais le flux en souffre.

Le jaune est très pétant, presque agressif, et un peu vert. Il laisse passer les ¾ du flux.
Le vert est pur, vraiment très sombre.
Le bleu est congo, profond comme la nuit
Le CTO s’avère quasiment indispensable pour équilibrer les couleurs, surtout avec le magenta, mais à force d’en user la puissance diminue.

Demi-couleur de la roue de couleurs.

Demi-couleur de la roue de couleurs.

La roue de couleurs est une bonne surprise. Un vrai rouge, assez puissant, un bleu et un orange idoines, Un vert léger aquamarine, un ambre doux et ferme et un UV vraiment profond, très froid. Les changements sont très rapides et les demi couleurs intéressantes. Restent quelques aberrations comme des traces de jaune dans l’UV.

Gobos

La roue de gobos offre un choix restreint et des formes plutôt simples pour une utilisation centrée sur le mode Beam). Malgré tout, en configuration Wash certaines formes donnent des résultats intéressants.

Gobo multi trou

Gobo multi trou

Les gobos


En plus d’un réducteur de faisceau, en l’occurrence un trou de diamètre réduit, le premier gobo est un multi trou assez réussi. Suivent des formes de barres, cercles entrelacés, croix ou carré efficaces dans la fumée, et la MMX permet évidemment de les indexer, de les remuer ou de les faire tourner, à des vitesses un poil lentes à mon goût.

Zoom et focus

L’optique (et sa gestion) permet à la MMX de se métamorphoser en un clin d’œil. Le bâton fulgurant du Beam s’ouvre démesurément pour atteindre une ouverture dantesque. Les modes Beam/Wash s’enchainent à volonté, alternant fin faisceau de lumière et Wash étale. Le focus, se déployant sur toute la longueur de cet immense zoom, demande un peu de doigté pour trouver le net. L’autofocus ajouté est compliqué à utiliser, demandant de rentrer des coordonnées précises de distance pour fonctionner. Enfin, et c’est l’habitude maintenant chez Robe, un réglage de point chaud, le HotSpot, permet d’homogénéiser, ou non, le faisceau depuis la console.

Volets

C’est la pièce maitresse de la WashBeam. Les volets aux déplacements furtifs sont véloces, précis et résistants. Presque des couteaux, il ne leur manque que la rotation individuelle. La MMX sait enchaîner les figures comme des barres, des fenêtres ou des recadrages express. Fin du fin, les macros internes donnent le tournis, avec une quarantaine d’effets pour la plupart réussis, tels des défilements de carrés, des faisceaux laser ou encore des radars simplement avec ce module de volets internes.

En mode Wash, les volets permettent un avantageux détourage, fort utile.

En mode Wash, les volets permettent un avantageux détourage, fort utile.

Une barre créée à l'aide des volets.

Une barre créée à l'aide des volets

Verdict

Cette MMX, métissée de Wash et de Beam, se révèle une excellente recrue. Sa force tient dans sa puissance phénoménale, son zoom dantesque, ses capacités de transformation instantanée et, surtout, son module de volets bluffant. Fauve polyvalent et polymorphe, elle a cependant ses points faibles, couleurs, optique et dimmer seront facilement décriés. L’arrivé d’une nouvelle lampe permettra de remédier à cela. Que cela ne vous empêche pas, dès maintenant, de la positionner au sol ou en contre dans un nuage de fumée, c’est là son meilleur terrain de chasse, et elle y est imbattable.

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L’école des retours

Xavier Gendron et ses Paragon sur la tournée de Damien Saez

Elles attendaient sagement dans le dépôt de Dushow qu’on vienne les libérer du sortilège de la retraite jeté par leurs jeunes cousines digitales, froides et avec plus d’écrans qu’un ado dans sa piaule. Le Prince Gendron l’a fait pour notre plus grand plaisir et celui de l’ensemble des artistes de la tournée, Damien Saez en tête. Que demande le peuple…Un reportage ? Qu’il en soit ainsi !

Un jeu de Xavier, la pêche au « dzing » sur la 480.

Un jeu de Xavier, la pêche au « dzing » sur la 480. Ca peut aussi durer des heures à raison de 5 secondes de TR, une quête compliquée par l’influence inévitable de la console sur le trajet du signal. Mais qui est l’assassin…

Ehh bin, ça ne fait pas semblant de chauffer une Paragon. Remarquez ça tombe bien, mes mains sont gelées, c’est normal au printemps ! Quelques secondes devant les ventilateurs en tête de bandeau et je suis prêt à entamer un reportage comme je ne pensais plus en faire. Entre un des couples les plus connus des retours français Gendron/Blanchet désormais séparés, Rémy tenant la face de Saez, et une console mythique reprenant du service pour le plaisir et la bonne cause, avouez que ça sent bon, très bon même. Un rapide coup d’œil aux deux tables donne la tonalité du travail de Xavier Gendron. Alors que la Paragon offre une section dynamique complète avec un noise gate stratosphérique et une section compresseur qui tient la route, seules trois tranches en bénéficient, tout le reste est juste égalisé et sort en l’état. Boum, par ici la patate, la vraie.

C’est dans les vieilles gamelles…
Non, Xav, je ne parle pas de toi !

Une vue de la régie retours placée sur scène au contact de l’artiste et du public à quelques minutes du début du show.

Une vue de la régie retours placée sur scène au contact de l’artiste et du public à quelques minutes du début du show. Une antenne héliocoïdale complétant le tableau

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SLU : Quand et comment as-tu rejoint la tournée ?

Xavier Gendron : Ça ne fait pas longtemps et ça s’est fait assez vite suite au départ de la personne qui avait en charge les retours. J’ai juste eu le temps de finir Sardou au Québec, et j’ai tout de suite enchaîné avec Damien.

SLU : Comment as-tu pris le train en marche…

Xavier Gendron : J’ai eu deux heures chez Dushow pour préparer le câblage à l’arrière des consoles, on a fait passer les semis de la tournée, on a déchargé la régie de mon prédécesseur, chargé la mienne et on est arrivé au Zénith de Dijon, c’était le 3 avril, la 8e date de la tournée. Nous avons monté, line checké, le chanteur est arrivé, et on a fait une vraie balance.

SLU : As-tu pu travailler un peu avant avec les musiciens ?

Xavier Gendron : Trois quarts d’heure environ, mais tout le monde était content. Damien est monté sur scène, il a essayé sa voix et a dit : ”ah ouai, là y’a du son” (Je confirme totalement NDR).

SLU : Il doit envoyer cela étant car il n’y a pas beaucoup de gain sur son micro…

Xavier Gendron : Il compose, écrit et connaît parfaitement ses chansons mais surtout il chante assez fort, heureusement sinon je ne pourrais pas avoir le même niveau sur scène. Un chanteur ou un musicien qui ne joue pas, c’est mort. J’ai encore de la marge, c’est costaud mais ça reste agréable. Je pourrais faire beaucoup plus fort mais pour le coup ça serait nettement moins agréable.

Le SM58 HF de Xavier gardé au chaud sur la console.

Le SM58 HF de Xavier gardé au chaud sur la console. Celui de Damien est venu brièvement lui tenir compagnie avant d’être mis dans un tiroir afin de le préserver. Quand on travaille à fort niveau et avec une petite réserve avant accrochage, même si les tolérances entre différents modèles sont faibles, il est rassurant voire préférable de ne pas changer de micro.

SLU : J’ai vu que tu as passé beaucoup de temps à tester son micro au point de chant.

Xavier Gendron : C’est normal, il n’aime pas le Larsen mais bon, tous les artistes détestent ça. Là, même en mettant la main sur la boule, ça ne part pas. Il faut aussi savoir ce qui déclenche. Ça peut ne pas être un micro chant. Par exemple au début j’ai eu quelques difficultés avec l’accordéon et c’est vrai que lorsqu’on n’a pas l’habitude, on peut se méprendre quant au micro qui ”zingue”.

SLU : Tu communiques comment avec la scène ?

Xavier Gendron : Classiquement par des signes. Je me suis mis d’accord avec les artistes pour que guitare vers le bas ou le haut, pouce vers le bas ou le haut, je puisse comprendre et réagir au plus vite. Après je ne m’interdis pas de monter sur scène pendant le concert pour recevoir des instructions plus précises et écouter en même temps le son qui y règne.

le petit coin douillet de Maxime Garoute, un batteur au GROS son.

Voici le petit coin douillet de Maxime Garoute, un batteur au GROS son. Il a lui aussi droit à sa paire de LE1200S et à, tiens un intrus en ce monde de M&Ms Martin et Meyer, un SB28 L-Acoustics.

SLU : Parlons clair, tu as dû gagner la confiance de toute l’équipe artistique !

Xavier Gendron : Bien sûr et c’est normal. Il y a quatre jours, j’ai su que tout le monde était extrêmement content mais je préfère attendre la fin de la tournée pour en parler. Pour le moment je me mets dans l’esprit du technicien qui remet chaque soir sa place en jeu. C’est une tournée très exigeante où il faut savoir suivre l’artiste dans sa manière de s’offrir à son public, que tu sois musicien ou technicien. Cela m’oblige à être encore plus précis, presque maniaque mais ça tombe bien, c’est tout à fait ma façon d’être, limite trop d’ailleurs ! J’ai par exemple mesuré et noté l’emplacement et les angles que doivent former les amplis guitare avec les wedges du point de chant. C’est à moi de caler ça avec Seb, le très bon backliner guitare, pas à l’artiste. Mon engagement est de fournir chaque jour, et dans la mesure de l’acoustique de la salle, la même prestation. Idéalement je dois me faire totalement oublier et ”sentir” assez le patron pour réagir le plus vite possible, avant même qu’il émette un souhait par un geste. Quand la confiance s’installe, un regard suffit, et quand j’y arrive, j’estime que je fais bien mon boulot. La clé, c’est la rapidité.

La scène dans son ensemble.

La scène dans son ensemble. On voit bien le point de chant, les side à jardin, une dernière paire de wedges face au public et à gauche de l’ampli rouge, un des wedges arrière pour Damien Saez. Le quadrillage est total !

SLU : Tu parles de l’acoustique de la salle, c’est un problème avec des wedges.

Xavier Gendron : Ca dépend. Il faut que je délivre quelque chose de constant et pas trop influencé par l’acoustique du plateau…

SLU : Il suffit de couvrir en jouant plus fort non ?

Xavier Gendron : Oui en partie, mais en même temps Damien aime bien entendre la salle, et comme les line array projettent beaucoup mieux le son vers l’avant et que l’on joue fort sur le plateau, ce n’est pas évident. Comme Rémy (Blanchet, ingé son façade, ehhh oui, il faudra s’y faire ! NDR) ajoute certains effets ponctuels, Damien aime bien les entendre par les retours de la salle.

SLU : Comment gères-tu la dynamique du show ?

Xavier Gendron : C’est la difficulté car, notamment au début du concert, il y a 3 titres très, très intimistes à la guitare nylon et à la voix, et après la venue de l’accordéon, tout le reste rentre et ça part. Sur certains morceaux limite punk et très rock, ça envoie fort. Il faut arriver à suivre et à modifier certains niveaux sans que les artistes ne soient perdus. En plus, la set list nous est donnée quelques minutes avant le début du show.

SLU : Ca n’est pas plus difficile de juger ton mix depuis la régie entre tes deux wedges ?

Xavier Gendron : Si bien sûr. Avec des ears, on a à peu de choses près ce que l’artiste entend sur scène. Avec des wedges en revanche, il me manque les side, les amplis, la batterie. Il faut donc transposer entre ce que j’ai ici et ce qui se passe sur le plateau, c’est pour ça que j’y vais tellement souvent durant les balances.

Une analogique ça sonne mieux…

Une vue de côté de la Paragon

Une vue de côté de la Paragon histoire de se souvenir qu’en bas, il n’y a que les départs, la console en tant que telle se trouve dans le bandeau !

SLU : T’as l’air heureux en tous cas !

Xavier Gendron : Complètement. Je me régale. Je suis comme un poisson dans l’eau. Musicalement j’adore, et puis ça joue bien. Il faut aussi dire que ce retour aux sources fait du bien, et puis, comment aurais-je pu avec une numérique réussir à caler un show en une journée. Impossible ! Il y a aussi autre chose, une évidence.

Les musiciens de cette tournée viennent tous d’horizons différents. Un des guitaristes est un ex de la Mano, le batteur est un ex de Johnny, eh bien tous sans exception, quand j’ai ouvert leur wedges, ont eu la banane. Tous ! Moi y compris.

Quand j’ai ouvert les miens, ça m’est revenu comme lorsque tu remontes sur un vélo après des années sans l’avoir fait. Le son est arrivé tout de suite. J’ai fait la batterie en un rien de temps et sans torturer les EQ. Je nettoie juste pas mal dans le bas mid.

SLU : En plus question micros, c’est du très classique…

Xavier Gendron : Oui mais là, tu sais, je ne m’en occupe absolument pas. Les micros c’est pour la façade, moi je m’adapte sauf si j’ai vraiment une grosse galère. Le choix a été fait par Rémy au début de la tournée et c’est très cohérent.

… Et ça va plus vite

SLU : En dehors de sa rapidité de déploiement, pourquoi as-tu choisi de repartir en analogique ?

Xavier Gendron : Ça correspond au style musical. Tu as la main tout de suite sur ta source sans perdre de temps avec des pages et des layers, et comme en plus je ne fais jamais de snapshots, même avec mon habituelle Vista, je ne suis pas pénalisé.

Quand je suis arrivé, on m’a demandé de faire du suivi par titre, ce qui prouve bien qu’un certain encodage avait été réalisé par l’équipe précédente qui travaillait sur une SD7, mais on peut le faire à la main, il suffit d’avoir un peu de mémoire et avoir tout le temps les yeux sur ton chanteur, les yeux rivés sur lui.

SLU : Avec tes artistes habituels tu es à bonne école (rires !)

Xavier Gendron : Oui, c’est exactement ça. Il n’y a pas d’artiste plus difficile qu’un autre dès lors que tu t’occupes bien de lui, que tu gagnes sa confiance. Sur cette tournée je commence même à mixer, à savoir que je me permets à certains moments de jouer un peu avec les niveaux ou avec les filtres. Il y a un morceau où la basse joue avec un octaver. Pour éviter de trop polluer la façade, j’insère un coupe-bas. Je joue aussi avec le Moog qui amène un tapis intéressant.

SLU : Ils sonnent bien tes wedges…

Xavier Gendron : Oui absolument, ce sont des LE 1200 Martin. Quand j’ai fait les répètes pour les arrangements de Sardou, les musiciens m’avaient demandé s’ils pouvaient être tous en wedge, ce qui était plus pratique pour se parler, et j’avais choisi les Martin. J’ai repris le même modèle pour cette tournée en remplacement de ce qui avait été prévu par l’équipe précédente à savoir des Rat Sound, les gros vieux wedges couverts de moquette, et des DV-Dosc posés sur les subs de la façade et tournés vers Damien. J’ai fait simple. Le son ça doit être simple, surtout si on veut que tu ouvres et que ça sonne. Il en va de même à la console où j’ai évité de dupliquer les tranches en fonction des départs side, wedges ou ears, sinon ça devient vite ingérable.

Les side de jardin, une paire de MSL4 renforcés dans le bas du spectre par un M3D-Sub

Les side de jardin, une paire de MSL4 renforcés dans le bas du spectre par un M3D-Sub, une configuration apportant un impact et une dimension physique très appréciables, surtout quand le son qui arrive dispose d’une telle plage dynamique.

Elles sont sans doute faites l’une pour l’autre, une MSL4 et une Paragon !

Elles sont sans doute faites l’une pour l’autre, une MSL4 et une Paragon !


Une partie des amplis sur scène, tous fidèlement repris en « stéréo » par l’indétrônable Shure SM57.

Une partie des amplis sur scène, tous fidèlement repris en « stéréo » par l’indétrônable Shure SM57. On distingue bien un des deux wedges arrière disposés de telle sorte à accompagner Damien Saez jusqu’au pratos du batteur qui, comme très souvent, sert de repose gobelets, serviette et j’en passe. La directivité des LE1200S fait qu’ils ne viennent pas polluer le point d’écoute principal quelques mètres plus loin mais créent une bulle à mi-chemin.

SLU : Tu as mis quatre wedges à Damien pour quelle raison ? Tu joues des messages différents ou bien tu cherches de la puissance ?

Xavier Gendron : Je le fais pour avoir de la puissance, et surtout pour sortir la 480 en stéréo.

Dans les wedges de Damien il y a juste sa voix, ses guitares et la réverbération. Les deux wedges par côté me donnent aussi une meilleure couverture, et j’en ai ajouté deux autres derrière pour bien l’envelopper. Mon but est de coupler au milieu et au fur et à mesure qu’il s’éloigne du point chant pour aller boire ou fumer une cigarette vers le podium de la batterie, de faire en sorte qu’il ne perde pas le son. Après, en fonction des morceaux et de ses mouvements, je le suis et ouvre éventuellement d’autres instruments ou d’autres points de diffusion.

Le point de chant de Damien Saez disposant de 4 wedges Martin LE1200S

Le point de chant de Damien Saez disposant de 4 wedges Martin LE1200S, de sacrées bébêtes équipées d’un 12 pouces et d’un moteur 1.4 pouces monté sur un guide d’onde à directivité différentielle à savoir que plus on est proche de lui et plus la directivité est large, plus on s’éloigne et plus elle décroit.

SLU : Revenons une seconde au choix d’une analogique. OK ça va plus vite et ça sonne mieux, mais ça te trottait dans l’esprit ou bien t’es parti sur un coup de tête…

Xavier Gendron : Ça fait un certain temps avec Seb Rouget sur Sardou que l’on se posait la question. Disons que l’on n’a pas arrêté d’en parler. Quand cette tournée m’a été proposée, face à la difficulté de la prendre en cours de route, je me suis dit qu’il fallait un changement radical qui puisse donner à l’artiste le son qu’il voulait entendre. A ce propos, et même si certains vont hurler, je fais globalement toujours la même chose. Bien sûr je m’adapte à ce que le patron réclame et à ce que la tournée impose, mais pour le reste je fais du Gendron. J’ai bien entendu acheté sur iTunes tous les albums de Damien et les ai écoutés durant le trajet en avion vers et depuis le Canada, sans oublier chez Solotec durant la préparation du matériel pour Sardou afin de bien me mettre dans son univers musical, mais après j’ai proposé quelque chose à l’artiste et il a adhéré.

Remise en question totale
de l’évolution sonore

Non XaXa, ce n’est pas ton Philishave…

Non XaXa, ce n’est pas ton Philishave…

SLU : Ce son si organique et enveloppant, c’est la signature Paragon ?

Xavier Gendron : Oui c’est la table. Dès que j’ai ouvert le premier jour, elle a mis tout le monde d’accord. Quand tu branches un micro et tu écoutes une voix, il y a de l’air, du son, il y a tout. Il n’est pas nécessaire d’ajouter des trucs pour que ça sonne. Les seules tables numériques qui me font penser à ce type de rendu sont la Studer et la Midas. Il paraît que la nouvelle SSL est bien aussi, cela étant je ne vois pas le besoin, à part pour des raisons de place ou pour une grosse comédie musicale, de prendre une numérique pour ce type de tournée. On le faisait bien avant, pourquoi pas maintenant ! En fait quand on y pense, à quoi bon s’emmerder avec des consoles digitales. Avec les analogiques on a le son et surtout, lors des échanges avec mes collègues, tout tourne toujours autour du « T’as entendu la dernière machin ? On dirait presque une analogique ! » Mais alors pourquoi ne pas en prendre une ! OK, les numériques sont plus compactes et légères mais à côté de ça on te les truffe de gadgets d’un intérêt plus que douteux. Franchement, depuis que je suis tout petit, je vois des shows. Mis à part le Line Array, et encore dans certaines applications ça se discute, je ne trouve pas que bon nombre de shows actuels sonnent mieux que certains du passé. Certes on a gagné de la couverture en termes de distance, mais pour le reste je ne trouve pas que le son des shows se soit amélioré.

L'équipe plateau avec Xavier « back to basics » Gendron, Thibaut Cortès et Vickie Mayne

La fine équipe plateau avec Xavier « back to basics » Gendron, Thibaut Cortès et Vickie Mayne ses assistants dos à la paire de Paragon.

SLU : Question placement aussi tu es au contact de la scène, pas d’écrans ou de marches à monter.

Xavier Gendron : Jamais ! Je dois être au plus près de l’artiste et pouvoir aller immédiatement le voir sur scène et, si besoin est, lui parler et surtout l’écouter. Pour ça, je dois être au contact. Pendant le show le public n’existe pas pour moi. Je coupe très souvent mon PFL pour être avec eux et mieux me rendre compte de ce qu’ils entendent. 

SLU : Tu écoutes quoi dans tes wedges ?

Xavier Gendron : Je me suis fait une sommation assez perso. J’écoute à la fois les wedges de Damien et les side fills. Cela me donne un rapport de ce qu’il a sur scène. Je fais souvent des pauses pour écouter le fond de scène et surtout le side distant qui me couvre bien, ça me donne des infos précieuses.

Les principes de Xavier Gendron

SLU : C’est quoi ta philosophie de travail…

Xavier Gendron : Je ne me considère pas comme un technicien pur. Je suis même un âne en théorie. Ce dont j’ai besoin, c’est d’être transporté par le son, je veux en chialer sur certains titres. Il faut que ça me fasse vibrer, que je sois avec ears ou avec des wedges. Je ne vais pas passer une plombe à travailler une charley, et les musiciens, c’est ce qu’ils recherchent, avoir le fidèle témoin de ce qu’ils envoient. Je n’en prends pas le crédit, si ça sonne c’est grâce à eux, à leur jeu.

Mon rôle consiste à le leur restituer le plus fort et le plus proprement possible. Je me dois de leur délivrer chaque soir un gros son. Il faut que ça pousse au cul, et que ça donne envie d’y aller. Je fais des retours et je ne l’oublie pas. Je suis là pour eux, pas pour faire un CD. Le son de scène existe déjà. Je ne fais qu’ajouter ce qui manque et englober le tout pour lui donner du liant et faire un cocon.

Le rack d’émetteurs Shure PSM900 au format demi-rack au dessus d’un combineur PA821A

Le rack d’émetteurs Shure PSM900 au format demi-rack au dessus d’un combineur PA821A, un ensemble HF qui va sensiblement fondre cet été puisque Xavier compte passer les musiciens à des ears filaires, seuls les assistants garderont vraisemblablement les HF.

SLU : Tu disposes d’une puissance de feu assez redoutable en termes de niveau..

Xavier Gendron : Oui, surtout en termes de dynamique, ce qui permet aux artistes de pousser sans être compressés ou limités. Je garde malgré tout la main sur les niveaux, et je sais quand ça devient trop fort, je régule de mon côté. Je préfère que l’artiste me dise de retenir plutôt que de le voir me réclamer sans cesse du son. J’en ai sous la semelle. C’est pareil pour les ears. Pour le moment tout le monde est en HF mais pour les festivals je vais passer les musiciens en filaire sur des amplis Lab.gruppen. C’est gentil les piles 9 V mais ça n’a pas de son ! C’est dommage d’avoir les guitares, et tous les micros en filaire, une super table analogique et, alors que t’as des top musicos qui envoient, d’utiliser un pack HF.

Un rack d’effet aussi haut qu’inutile puisqu’à part la Lexicon 480 « main » le reste des périphériques ne sert à rien.

Un rack d’effet aussi haut qu’inutile puisqu’à part la Lexicon 480 « main » le reste des périphériques ne sert à rien. On voit dépasser tout au dessus les deux télécommandes de cette remarquable réverbération, une pour chaque unité, la « main » comme la SOS dont le rôle est assez évident.

SLU : Tu m’avais dit que tu jouais sans aucun traitement dynamique, tu m’as menti (rires !)

Xavier Gendron : Non, les deux compresseurs sur les over head sont là juste pour les ears. Il y a trois titres où les musiciens les portent pour avoir un click. Comme les artistes sont contents je n’y touche plus, mais on peut appeler ça une erreur. Quand j’aurai le temps, je les enlèverai car les compresseurs de la Paragon peuvent te trahir. Ils sont vieux, et quand j’ai testé les tables chez Dushow, j’en ai trouvé deux ou trois qui, une fois insérés, faisaient des trucs pas cool du tout. Si ça arrivait durant le show, ça serait moyen. Le gate sur le tom basse est là presque pour rien. Il s’ouvre tout le temps. Comme le fût a tendance à trainer, je m’en suis servi dans une salle, et depuis je l’ai quasiment relâché.

SLU: Tes effets paraissent éteints ?

Xavier Gendron : Ils ne servent à rien en effet. J’utilise juste une 480. Tout est éteint ou en stand-by, les Distressor comme les SPX.

SLU: Quand tu testes le micro de Damien, tu as un bas mid bien chargé…

Xavier Gendron : C’est normal sur ma voix, avec la sienne qui est plus haute ça lui apporte une assise et du corps. Il a en revanche un vrai aigu très fin. On entend presque des bruits de bouche avec sa voix.

SLU: Avec ton expérience aux retours, un artiste heureux est un artiste que tu n’entends pas ?

Xavier Gendron : Exactement. J’estime que quand on ne m’appelle pas dans les loges, tout va bien. Je ne vais pas non plus à la pêche aux embrouilles, mais je pars du principe qu’après l’artiste, je suis le boss sur scène et je fais en sorte de fédérer tout le monde afin qu’on aille dans la même direction. Si l’artiste ne vient pas aux balances, je sais par exemple quels morceaux travailler pour être d’équerre le soir. Il ne faut pas se leurrer, les rapports avec les artistes, quels qu’ils soient, sont toujours très limités. Avoir un sourire, un regard où transparait le bonheur d’être sur scène ou encore un simple ”ça roule” est la plus belle des récompenses.

Une analogique, c’est aussi plus risqué

SLU: Tu te mets quand même plus en danger à tout faire à la main avec des vieilles tables non ?

Xavier Gendron : C’est certain que ça fait pas mal de temps que je ne ressens pas cette pression avant chaque show. 5 minutes avant je suis dans un état second, et quand il est fini, je suis explosé, fatigué comme rarement. L’exigence est très forte, et aux retours on n’a pas le droit à l’erreur. Si par exemple Damien me demande plus de réverbe et ça part, avec un TR de 5 secondes je vais lui découenner la tête et ça va durer, durer…Du coup chaque jour, et aujourd’hui aussi comme t’as pu le voir, je passe du temps à peaufiner certains détails que j’avais laissés en friche les premières dates par manque de temps.

SLU: Tu penses que les jeunes techniciens vont être capables de reprendre une analogique de temps en temps quand une numérique ne s’impose pas ?

Xavier Gendron : Je vais te raconter une anecdote. Je donne des cours au GRIM (Ecole Supérieure du Spectacle et de l’Evénementiel à Lyon NDR) et ils ne disposaient que de petites tables digitales. Un jour, grâce à leur partenariat avec GL, j’ai fait venir plein de Venice en plus de celles qu’ils ont, et j’ai assuré la formation avec. Je reconnais que les mômes savent mieux se servir des digitales que moi, sauf qu’ils n’arrivent pas à faire du son. Pour comprendre le signal, il faut une analogique. Ils se prenaient le chou avec des groupes jouant pour eux qu’ils flinguaient à grands coups de Larsen. Je leur ai mis une Venice et des 31 bandes, et d’un coup tout s’est arrangé. « Vous mettez quoi m’sieur pour faire un son comme ça ? » Bin rien, regarde mes tranches, mes EQ, rien d’extraordinaire. On se pose la question avec Seb Rouget pour nos prochaines tournées. On est extrêmement tenté de rester en analogique.

SLU: Ca dépend de la nature des arrangements et… (il m’interrompt)

Xavier Gendron : Même ! Quand j’ai fait équipe avec Sebastien je lui ai dit –pas de snapshots- ce qui réduit d’autant l’attrait d’une numérique. Il faut aussi savoir parler aux artistes et aux musiciens et leur expliquer l’importance et les avantages de travailler simplement. Au bout de quelques minutes tout le monde s’y retrouve, sans parler des gars à la face qui adorent ne plus courir après les niveaux à chaque snapshot des retours. Comment veux-tu avoir un équilibre général si à chaque titre tu changes les niveaux.

SLU: Au fait, tu les as trouvé où les EQ TC Electronic ?

Xavier Gendron : Ils sont à moi, j’en ai une dizaine avec la télécommande, le reste je l’ai trouvé chez Dushow. (On trouve tout à la Dushoritaine NDC)

Une étonnante collection de tc1128 et tc1128X

Une étonnante collection de tc1128 et tc1128X, les mêmes mais sans une face avant qui ne sert pas à grand-chose quand on les pilote à distance. Il s’agit d’égaliseurs analogiques à commande numérique, le meilleur des deux mondes en somme.

La télécommande tc6032 en charge des 28 bandes.

La télécommande tc6032 en charge des 28 bandes. Appréciez les quelques corrections toutes faites à la feuille.


Une retouche sur les tc1128 à l’aide de la remote.

Une retouche sur les tc1128 à l’aide de la remote.

SLU: Tu as une égalisation par wedge ou globale ?

Xavier Gendron : Non la même, j’ai fait un copier/coller le premier jour, et ça marche depuis. Il y a quelques dates, j’ai un peu baissé à 500 Hz car j’excitais trop la salle mais depuis je suis revenu à la normale. J’ai baissé car je sentais que j’allais me manger une remarque de mon collègue de la façade qui est accessoirement mon meilleur ami. C’est l’inconvénient, j’ai du mal à lui refuser des trucs (rires).

Quelques petits soucis de fiabilité…

SLU: Tu ne l’as pas pourri d’avoir lâché les retours pour la face ?

Xavier Gendron : Non, mais quand il vient me prendre la tête sur scène, en me disant qu’il trouve que le pied clique un peu, je le renvoie dans ses pénates : ”Dis donc, ça te gêne pendant le show ? Non ? Eh bien on ne va rien toucher alors !”

C’est vrai que face et retours, c’est un autre monde. Cela dit, je ne vais pas aller tailler dans un son à vide pour le plaisir car le soir, il y aura de fortes chances pour que ce que t’as enlevé te manque. Je suis un fervent partisan du ”quand ça marche, surtout n’y touche pas”.

Pour en revenir à la fiabilité des appareils, je vais bientôt prendre quelques jours et aller voir Dushow pour remettre en état ce qui doit l’être. Ce n’est pas de leur faute. Le vieux matériel qui ne sort plus assez souvent est oublié dans les rayons, et économiquement ce n’est pas viable d’attribuer des techniciens à de la maintenance préventive sur ce type d’appareils.

Supportant la console, le rack d’alimentation d’une des tables avec deux blocs séparés et un commutateur

Supportant la console, le rack d’alimentation d’une des tables avec deux blocs séparés et un commutateur, un ensemble fiable tant qu’un boulon ne se promène pas dedans, un traitement radical !

Les premiers jours j’ai été obligé de recréer artificiellement des liaisons dans la Paragon à grands coups de bruit rose ! Te marre pas, ça marche ! C’est valable aussi pour un buzz quand t’as une patte en l’air. Ça peut le faire partir.

Parfois je fais aussi le coup du 48 V, ça décoiffe et réveille une tranche qui n’a pas le rendu ou le gain normal. C’est vrai qu’à moins de connaître cette table par cœur, il vaut mieux se rabattre sur d’autres modèles car tous les jours elle te fait une surprise. Dès que j’arrive dans une salle, j’envoie du bruit rose de l’une vers l’autre et je laisse. Tu reviens un quart d’heure après et t’as perdu deux mix ! Il faut savoir tapoter, appuyer, faire jouer. J’ai même fabriqué un outil bien rembourré pour taper sur le bandeau sans abîmer les led-mètres. Il faut aussi ne pas hésiter à ouvrir quand le son part d’un côté à l’autre ; le fait d’appuyer sur les tranches ne règle que très provisoirement le problème. Il vaut mieux réenclencher la nappe qui se balade ! J’ai même réussi à redresser une pinoche avec une pince à épiler. J’ai mon kit maillot !

SLU: Tu n’as plus intérêt à la bouger celle-là !

Xavier Gendron : Ohh non, une fois ça passe, au-delà c’est compliqué…C’est comme les tranches stéréo au-dessus des sorties, à ne surtout jamais utiliser car c’est une terrible source de pannes. Même quittant l’usine, cette section n’a jamais offert de garanties ! API a tenté de faire tenir un maximum d’entrées et de sorties dans un petit format, je parle bien sûr pour l’époque. Une Paragon est moins grande qu’une XL4, a plus d’entrées et 16 sorties en plus.

…mais des fonctions qui font craquer

Xavier tout sourire avec à gauche de l’image Thibaut Cortès et à droite Vickie Mayne.

Xavier tout sourire avec à gauche de l’image Thibaut Cortès et à droite Vickie Mayne.

SLU: Sans parler de ses possibilités propres..

Xavier Gendron : Il y a une fonction que j’adore et qui prouve à quel point elle a été conçue pour nous, une fonction qui n’existe sur aucune autre table. Sur chaque départ, tu as le choix entre trois positions, Pre 1, Pre 2 et Post. Sur Pre 1, tu es pré-fader mais aussi pre section dynamique. En Pre 2, tu es pre-fader mais post-section dynamique. Le gros avantage est que tu peux par exemple ne pas compresser un clavier qui sinon ne va pas se rendre compte des différences de niveau, en revanche chez les autres tu peux le faire. Pareil pour un bassiste. Il déteste qu’on le compresse. Tu le laisses donc tel quel. En revanche, et pour éviter de faire le yo-yo avec le batteur qui n’a de cesse de te demander plus de basse, moins de basse et ainsi de suite, tu insères le compresseur sur ses départs. L’avantage, avec ce triple choix par sortie, est de ne pas affecter le musicien.

Le mec qui a conçu cette table faisait des retours, ça se voit. En revanche il y a eu des erreurs terribles de conception. Le préampli par exemple est magnifique mais sur les premiers modèles on pétait les dynamiques à la pelle car ils n’avaient pas prévu une ventilation forcée du bandeau où la chaleur s’accumulait. Un autre problème est aussi le peu de place à l’intérieur. Le simple fait de sortir une tranche fait que la nappe va frotter et risque d’abîmer les composants de celle à côté, sans parler de la nappe elle-même qui à terme se retrouve à vif. Je te laisse imaginer ce que ça fait au niveau du son. C’est la fête au village (rires !)

Le châssis aussi a été conçu pour ne pas être trop lourd ; une mauvaise idée car on le tordait sans effort avec les dégâts que tu peux imaginer. Il faudrait même après son renforcement transporter cette console à plat, autant te dire qu’on n’a pas fini d’avoir des petits soucis ! Électroniquement c’est une bonne console, mais mécaniquement ils se sont ratés.

SLU: Combien elle pèse depuis sa modification ?

Xavier Gendron : On doit être proche des 300 kg. C’est simple, pour la manipuler j’ai eu quelques tracas. J’avais oublié son poids. J’ai vu quatre roads, et j’ai dit : ”messieurs, on va prendre la console”. J’en vois un des quatre qui paraissait moins baraque, je me mets de son côté et on y va, trois, quatre…Elle n’a pas bougé (rires) ! J’ai forcé un peu et j’ai senti mon dos siffler comme jamais. Pour la manipuler, c’est minimum six gars. Minimum ! Depuis on la fait avec le Culbuto et on la pose sur rack.

SLU: Mais dis-moi, tu n’as pas beaucoup de croix en papier adhésif pour signaler des tranches en vrac…

Xavier Gendron : Je les répare toujours, et pour les gros trucs j’appelle Michel (Boterf, technicien de Dushow, présent aussi le soir de notre reportage NDR). Il est venu à Lille réparer quelques problèmes plus sérieux mais pour le reste, je m’en sors. Il faut être un peu chiropracteur avec une Paragon. De 1999 à 2006, je n’ai utilisé que cette table.

SLU: Jusqu’en 2006

Xavier Gendron : 100% jusqu’en 2003. Le dernier Hallyday je l’ai fait avec. En 2004, pour Sardou, je suis passé en numérique mais en 2006 pour Lara Fabian je l’ai reprise.

…et l’absence de latence

SLU: On n’a pas parlé de l’absence de latence, ou plutôt sa présence sur les tables numériques…

Xavier Gendron : C’est un grand sujet. Je sais une chose, avec une analogique, quand je prends un micro et j’écoute ma voix, je la reconnais, quand je le fais avec une numérique je ne la reconnais pas. Est-ce que c’est la latence ou autre chose ? Je ne saurais te le dire, mais le fait que le son est converti, trituré, retardé fait que ça ne sonne pas pareil.

J’ai eu l’occasion, à la demande de Julio Iglesias, de tester il y a quelques années une configuration numérique en parallèle de celle analogique. Après y avoir consacré beaucoup de temps pour que les deux rendus soient les plus proches possible, j’ai basculé durant les répétitions à sa demande sur la numérique. On a eu beau s’escrimer, on n’a pas réussi à trouver un compromis acceptable, et au bout de quelque temps je suis repassé sur l’analogique. Sa réaction a été immédiate : il a retrouvé le son, et la numérique son fly-case ! J’ai la chance de travailler avec la Studer qui est une console magnifique mais je vais deux fois plus vite sur une Paragon et surtout quand j’ai un problème, je le vois tout de suite et je le corrige instantanément. Autre avantage, j’ai la tête toujours tournée vers l’artiste alors qu’avec une digitale, quelle que soit la marque, tu es obligé de passer du temps la tête en bas et le regard vers les écrans, peut-être un peu moins avec la Vista.

SLU: En conclusion les retours pour toi…

Xavier Gendron : Faire des retours c’est être tous ensemble au service des artistes, des backliners aux assistants. On doit tous être des guerriers même si ce n’est pas facile tous les soirs. On doit tout donner. Je ne conçois pas le métier autrement. A haut niveau tu dois être à 140% !

CONCLUSION

Vous attendez certainement après tout ça une conclusion poussiéreuse et tout à l’honneur du bon vieux temps du rock and roll avec l’inévitable couplet sur le progrès qui avale tout et la jeunesse qui n’a rien compris. Raté.

Je suis sorti de ce reportage emballé par ce qui fait la force de notre métier, l’association d’un homme et d’une machine, l’alchimie qui se dégage de ce couple parfait quand l’un et l’autre se comprennent et se subliment.

Comme l’a dit si bien au journal « Le Monde » Thomas Bangalter de Daft Punk : ”Ces quinze dernières années, ce qui était le home studio, construit à partir de différents éléments, a été miniaturisé dans un ordinateur dans lequel sont modélisés banques de sons et logiciels. Aujourd’hui, la majorité de la pop et de l’électro est produite avec cette assistance technologique formatée, accessible à tous. Un magicien peut-il encore faire son tour quand tout le monde connaît son truc ?”

Un jeu dangereux pour ses feuilles quand on ne le maitrise pas bien, la pêche au Larsen.

Un jeu dangereux pour ses feuilles quand on ne le maitrise pas bien, la pêche au Larsen. On peut en remonter de très gros. Pas de bol pour Xavier, ça fait longtemps qu’il fait chou blanc et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé !

Cette débauche de technique a aussi atteint le Touring alors qui sait, peut-être allons-nous assister à une certaine forme de retour aux sources, à ce qui fait le son ? C’est en tout cas le choix de Xavier Gendron pour cette tournée qui s’y prêtait, sans se départir pour autant de ce qui fait sa force : sa méticulosité, son expérience et sa feuille.

Pensez que le soir de mon passage, il a passé une bonne demi-heure à débusquer l’origine d’un début de dureté et de résonance dans le splendide rendu de la 480, et plus du double à chercher par tous les moyens à déclencher un Larsen. Il a tout fait au SM 58 de Damien, tout.

Bouche ouverte, capuche mise, boule contre la joue face au wedges, à genoux devant, face à eux, dos à eux, face aux side, dos aux side, avec la réverbération, sans, tout y est passé ! Les rares fois où l’idée d’un soupçon d’une boucle s’est faite jour, il l’a renvoyée à ses pénates en lui coupant avec délicatesse les pattes grâce aux bons vieux TC 1128 analogiques.

Qui dit conscience professionnelle dit aussi que si sur scène ça cartonne, il faut en faire de même à la console sinon, comment savoir ce qu’on envoie… Résultat, durant les balances et au point d’écoute de Xavier, je mesure de 110 à 120 dBA. Basculé en C, je sature quasi immédiatement mon sonomètre qui m’annonce 128 dB et 133 dB crête avant d’allumer sur l’écran un triste « Clip » tout rouge.

Cette pression extrême fatalement à la longue est malgré tout grisante, le son sec et les claques qui arrivent en vagues serrées paraissent maitrisées. Pas l’ombre d’un traînage, on est secoué, décollé du sol. C’est net et sans bavures.

Je m’aventure sur scène durant la balance en profitant de l’absence du patron et j’ai une vraie révélation. Est-ce la puissance et le placement des wedges, la qualité des consoles, le fait qu’elles soient analogiques ou encore la justesse et l’efficacité du mix de Xavier ? Sans doute un peu tout ça. Le fait est que je me retrouve totalement immergé dans le son avec un sentiment de plénitude et de dynamique que je n’ai jamais ressenti avec des ears.

A l’emplacement du chant lead, les 4 wedges et les side en MSL4 se couplent comme papa dans maman avec les guitares dont les amplis disposés méticuleusement envoient pourtant dru. Un vrai mix dans les airs. Je redécouvre aussi les MSL4 qui délivrent une pêche physique et un aigu en fin de compte très fin, bien plus que je ne le pensais. Un comble !

Je comprends mieux pourquoi certains artistes préfèrent rester « tradi » et ne pas passer aux ears. Ehh non, l’argentique, les filaments rougeoyants, les vinyles qui craquent et l’analogique pour ne citer qu’eux ne sont pas morts. Quand on en fait un bon usage, ils se révèlent même imbattables et surclassent la fée numérique et ses lutins électroluminescents. Leur disparition est pourtant programmée à brève échéance, le progrès en a décidé ainsi.

Profitons donc de ces derniers instants magiques où le son, les rayons et les vibrations sont plus beaux, et encore merci à Xavier de nous avoir convié à la fête au boulet. Signalons que Christophe Génix qui a longtemps travaillé avec Damien Saez, reprendra le flambeau de Xavier « Wilko » Gendron pour quelques dates cet été ;0)

 Un dernier mot en guise de Petit au bout, non pardon, de Little to the end tiré d’une vieille doc d’API : « If you have never had the pleasure of mixing on a Paragon , we are truly sorry. A clean, powerful, dynamic audio presentation in a live venue is an emotional experience that is second to none.» Ce n’est pas faux…

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Nouvelle gamme de gradateurs

ADB Eurodim Twin Tech, le meilleur des deux mondes

Se concentrant sur leurs armoires de gradation universellement appréciées, les franco-belges d’ADB inventent l’armoire ultime de gradation en y associant leur nouvelle technologie DimSwitch, soit la possibilité pour une même cellule de passer de la gradation à un relai statique.

ADB Eurodim Twin Tech

Chaque armoire est entièrement configurable par le choix des tiroirs gradateurs. Ceux-ci peuvent être basés sur la technologie hacheur à thyristors, plus économique, ou sur la technologie ”sine wave”. Dans ce cas le signal électrique, est géré en modulation d’impulsion (PWM) et garde une forme sinusoïdale avec moins de 1 % de distorsion, générant d’harmoniques gênantes. Ainsi les ”bruits” de filaments ou la pollution électrique du réseau sont quasiment absents, la puissance réactive est celle imposée par la charge et ils sont capables de fonctionner avec toute une gamme de charges : résistives, inductives et capacitives, graduables ou non. Ces tiroirs sont aussi auto-protégés contre les courts-circuits et les surcharges sans déclenchement du disjoncteur.

Les différents modules peuvent être enfichés n’importe comment puisque le cœur électronique de l’armoire les détecte automatiquement. Des fonctions de diagnostiques extrêmement poussées sont disponibles, tel que l’état du DMX, de l’électronique, des ventilateurs, de la température et des courants d’alimentation, mais aussi, par module, les valeurs de charges connectées, les alertes en cas de surcharge et de court-circuit.

ADB Eurodim Twin Tech.

ADB Eurodim Twin Tech. Interface de contrôle et de programmation.

Toutes les fonctionnalités sont accessibles par un écran tactile intégré ou via un PC et le logiciel de gestion. Entre autres le choix des courbes d’allumage, le patch, les limitations de tension, les seuils ainsi qu’un large choix de mémoires et d’options de restitution.

Les tiroirs « DimSwitch » sont des gradateurs équipés en parallèle de relais statiques pilotables depuis l’armoire, une console spécifique ou un PC. A l’heure du remplacement des projecteurs tungstène par les LED, c’est une solution multi usage répondant parfaitement aux deux mondes.

Configurations disponibles

  • Jusqu’à 128 x 3 kW, ou 96 x 5 kW ou 32 x 10 kW gradateurs ”Thyristors”
  • Jusqu’à 128 x 2,5 kW, ou 96 x 5 kW gradateurs ”Sine Wave”
  • 2 x 3 kW Fluo
  • 4 x 3 kW ou 3 X 5 kW DimSwitch
  • Diagnostique standard pour les tiroirs ”Sine Wave”, en option pour les ”Thyristors”
  • Alimentation et électronique supplémentaire de secours en option.
  • Dimension (H x L x P) : 199 x 99 x 59 cm.
  • Poids sans les tiroirs : 230 kg

Plus d’infos sur le site

http://www.adblighting.com/?page=productdetails&cat=4&subcat=21&id=178

 

Moins lourde pour les adhérents du Synpase

L’éco-taxe poids lourds 


A partir du 1er octobre 2013, 15 000 km de routes deviennent payants pour les véhicules de transport routier de marchandises de plus de 3,5 tonnes de PTRA ou PTAC. 
Le Synpase négocie un partenariat avec DKV, société habilitée de télépéage, afin d’obtenir des tarifs préférentiels pour ses adhérents.

Pour en savoir plus

http://www.synpase.fr/uploads/ckeditor/Taxe%20Poids%20Lourds.pdf