Les Mantis se dévoilent aux Cocorico Garden-Party #2

Les Garden-Party by Cocorico Electro, prennent de l’ampleur pour cette deuxième édition. Inventée en 2020 pour répondre à la limitation de jauge des contraintes sanitaires liées à la Covid19, ce format de soirées Electro (dont nous avions parlé ici) a cette année encore été concentré sur quelques dates avec un kit un peu plus surprenant fourni par Stars Europe.


Welcome au Cocorico Electro Garden-Party #2 ! ©Multyde.

Les tous nouveaux Mantis Portman font une entrée remarquée dans le design lumière imaginé par Nils Limoge et Lucas Bussy sur un son finement mixé par Lucas Gaucher.
Mais ce ne sont pas les seules actualités de Stars Europe qui entérine ce mois-ci son acquisition par Nils Limoge, une super nouvelle qui garantit la pérennité d’une belle saga familiale.

Vous avez dit « Garden-Party #2 » ?

Nils Limoge : Les Garden-Party ont été organisées l’année dernière pour la première fois avec une jauge limitée de 500 personnes tous les vendredis et samedis de l’été, soit 17 dates. Avec Lancelot Guyot et Agathe Pouillart, mes associés sur le projet, nous n’avons pas voulu prendre le risque d’organiser le festival prévu à l’origine cette année et dont la jauge aurait pu monter à plus de 5 000 personnes.

Les Jabberwocky s’installent aux platines pour signer un set élégant tout comme le kit Portman Mantis et Mini P1, qui va les accompagner ce soir.

Nous avons senti les gens frileux à cause du Covid, de la météo catastrophique et du pass sanitaire obligatoire à l’entrée. On a donc favorisé une formule en cinq dates avec une jauge de 950 personnes. Nos partenaires ont validé ce choix et les festivaliers étaient à nouveau ravis de retrouver ce format.

Le Dj star Vladimir Cauchemar sous les puissantes lumières des Mantis. ©PIAO

SLU : Tu as fait évoluer la scénographie avec le Portman Mantis. Dis-m’en plus.

Nils Limoge : Quand j’ai vu la vidéo de lancement des Mantis, j’ai aussitôt contacté Jérôme Bréhard (de chez Axente NDLR) pour en commander 12 afin de les utiliser pour créer la signature de nos Garden Party.

Avec un délai très court, nous avons pu en obtenir 6, qui ont été associés à des Portman Mini P1, Robe Led Beam 150 et Robe Pointe. Je suis ravi que le Mantis intègre notre parc. C’est un super produit. Il est capable de produire de vraies pêches et on peut l’utiliser comme un petit blinder. Il y a une Led RGB dans chaque cellule, elles-même rétro éclairées, en plus d’une Led centrale qui crée de superbes effets.


Pas toujours facile d’installer des appareils « signature » dans certains espaces mais c’était sans compter sur les contorsions dont sont capables les Mantis. Petits légers et brillants, ils s’intègrent partout. ©Multyde

Un kit lumière de toute beauté

Cette année, Nils cosigne le design avec Lucas Bussy, jeune technicien de 23 ans qui tout petit déjà baignait dans le milieu pro de ses parents, la radio. Avec son grand frère Bastien, et un peu de matériel, ils se lancent dans la disco mobile.

(De gauche à droite) Lucas Gaucher, technicien son et Lucas Bussy, opérateur lumière. Deux des atouts de Stars Europe.

Après quelques stages effectués à la maison de la culture de Nevers, et de festivals en événement, Lucas se passionne pour la console GrandMA et investit dans un On PC. C’est à force d’heures d’autoformation qu’il devient expert en programmation.

SLU : Pour quels types d’événements souhaitez-vous utiliser les Portman Mantis chez Stars Europe ?

Nils Limoge : On compte s’en servir pour des designs pertinents. Les Mantis sont ici placés à contre et constituent le décor scénique. Le fait qu’ils possèdent de nombreux paramètres offre beaucoup de possibilités que nous avons bien utilisées.

Lucas Bussy : En mode standard, il y a 29 paramètres et en mode étendu on monte à 43.


Les Mantis sont finement programmés cellules par cellule en mode étendu de 43 paramètres. Dans le public, la tension monte.

Nils Limoge : On aurait envisagé le display arrière différemment mais concernant le prix du produit, les effets possibles, son flux, sa puissance et son caractère innovant on est entièrement satisfait.

Lucas Bussy : Il se distingue par sa forme et la possibilité de les associer les uns aux autres pour créer un mur matriçable, ce qui est génial. J’apprécie également le halo créé par la Led centrale que l’on peut allumer et recouvrir d’un gobo.


Face arrière : Un display élégant permet de naviguer dans le menu de l’appareil.

Face Avant : Les cellules des Mantis sont rétroéclairées, c’est la touche Portman, avec une petite subtilité au niveau de la Led centrale qui peut accueillir un logo customisé.

Un montage malin permet de faire tenir un appareil Portman, un Robe Pointe, un blinder et une barre Oxo Pixyline 150 de manière discrète pour ne pas voler la vedette à l’architecture du lieu.

SLU : Est-ce que leur association avec les Portman Mini P1 fonctionne ?

Lucas Bussy : Pour qu’ils s’intègrent, nous avons été obligés de baisser les Mantis qui sont plus puissants. Cela étant, c’est un produit qui marche bien. Tout est pixelisable cela signifie que plus on va vers de la précision dans les effets, plus on consomme d’univers DMX. Cette année j’utilise cinq univers pour le kit complet.

Les Color Zoom 180 Oxo peignent la façade du château avec puissance et simplicité.

SLU : Je vois que les Robe Pointe sont surélevés ?

Nils Limoge : On voulait prendre de la hauteur mais sans voir une structure qui aurait dénaturé l’ensemble. C’était d’autant plus important qu’une des dates a bénéficié d’une captation vidéo par « L’équipe Vidéo ».

Nous avons donc utilisé des Z Cube, pour donner l’impression que le plan de feu n’était composé que d’appareils lumière. Les Blitz sont au-dessus des Pointes avec des barres de Led Pixyline pour habiller l’avant. Ça reste beau et discret sans dénaturer la façade du château qui est éclairé sur toute la longueur par des Colors Zoom 180 Oxo.

Les Pointes Robe dynamisent l’espace du festival.

SLU : Comment sont utilisés les Robe Pointe ce soir ?

Lucas Bussy : En beam avec un peu de mouvement de chaser, de dimmer et quelques effets de gobos. Je me suis un petit peu amusé à envoyer des effets de ligne psychés en réflexion bas-relief.

C’est sympa de sortir des designs très symétriques pour suivre l’implantation du lieu qui elle-même ne l’est pas. Je trouve le Pointe très polyvalent. Il ne lui manque qu’une trichromie pour éviter le défilement de la roue lors des changements de couleurs.

Les Pixyline 150 envoient le boulet traversés par le flux vidéo qui leur est envoyé.

SLU : Quelles sont les couleurs que tu utilises pour éclairer ces DJ sets ?

Lucas Bussy : Du bleu, du rouge, du violet très sombre. J’aime quand c’est simple c’est-à-dire soit bicolore soit monochrome mais pas de mélanges. J’apprécie également d’utiliser le blanc et les couleurs claires pour éviter de perdre trop en luminosité.

SLU : Tu as également des barres Pixyline 150 Oxo.

Nils Limoge : Oui, ce sont de très bons produits. Le fait qu’elles soient IP65 est pratique car le temps peut être très changeant au cours d’une même soirée. Ça nous évite d’avoir à tout protéger. De grosses averses prévues sur la région nous ont d’ailleurs amenés à reporter deux dates.

SLU : Comment allez-vous vous en servir ce soir ?

Lucas Bussy : On est en mode pixel, donc sur 62 canaux pour le Pixyline, ce qui permet de leur envoyer des fichiers bitmap en vidéo. J’ai récupéré, sur un site spécialisé, des contenus de type flèches, des lignes qui montent ou des diagonales qui descendent. C’est une barre qui a quatre couleurs de leds, rouge-vert-bleu et un blanc chaud, qui permet de créer des couleurs assez cool. Le produit est IP65, ce qui est pratique. Malheureusement deux de nos barres ont tout de même pris l’eau lors d’un déluge.


Vous reprendrez bien une petite bouffée de ZR 45. ©Multyde

SLU : Comment s’est passé le SAV ?

Lucas Bussy : Le SAV d’Axente a tout pris en charge car l’appareil était neuf et sous garantie.

Le festival met le paquet sur les effets. Boite à Whoua et jet de brouillard, l’idée est d’en mettre plein la vue !

SLU : Deux Martin JEM ZR45 font leur apparition cette année.

Nils Limoge : Oui, c’est une machine à fumée que l’on utilise pour simuler un effet de CO2.

Lucas Bussy : Elles envoient dans le public, font de l’effet au même titre que les fameuses « boîtes à whoua », les Oxo Sparkjet U1. Je n’envoie pas forcément les deux en même temps. Ce qui est intéressant c’est de créer un effet de montée qui peut être renforcé par les Blinders Oxo Blitz.

Ils sont contrôlés par la GrandMA 2 et ont chacun leur adresse ce qui permet soit un effet net avec tous les strobes, soit de créer un balayage ce que j’aime beaucoup. Tout est en live, j’ai programmé des tableaux que je viens agrémenter avec des effets.

Le Dj International Joris Delacroix s’éclate au milieu des flammes froides des Sparkjet. ©Multyde

SLU : Lucas, comment est organisée ta régie ?

Lucas Bussy : J’ai installé un retour wysiwyg car la régie est à côté de la scène dans une aile du château et non pas en face de la scène comme c’est prévu d’habitude.

Pour éviter de contrôler la lumière « à l’égyptienne » dixit Nils, Lucas Bussy s’est installé un wysiwyg à côté de sa console GrandMA.

Nils Limoge : C’est tellement plus joli de ne pas avoir de régie dans le public et de ne pas subir une tente énorme qui gâche la vue. Nous avons considéré que ce système était possible pour un concert electro et c’est même une disposition qui pourrait être envisagée pour la version initiale du festival Cocorico Electro.

Lucas Bussy : Au mois de mars dernier, on a suivi une formation réseau lumière chez « Whiti-Audio Formations » ce qui nous a permis de créer un réseau et de connecter un visualiseur situé à côté de la console. Je peut ainsi voir ce que je fais en live. En amont je dois donc faire un travail de préparation pour bien caler les positions des appareils. Et quand on fait notre installe, des réglages et des updates si besoin.


“L’Equipe Video” a déployé son matériel pour la captation d’une des dates du festival. ©Multyde

Un son qui porte

On observe deux types de festivaliers : des gens jeunes et festifs et d’autres cherchant une ambiance familiale pour profiter de la musique autour d’un apéritif « dinatoire-champêtre ». C’est donc un public éclectique qui aime autant écouter Joris Delacroix que jouer au Molky dès l’ouverture à 18 heures. Une activité qui d’ailleurs donne tout son sens aux « Garden-Party » comme le fait remarquer Lucas Gaucher, jeune technicien touche à tout de 27 ans promu au Son sur cet événement.
Son BTS Audiovisuel option son en poche, Hadrien Gaignon (dont nous avions parlé l’année dernière NDLR), lui met le pied à l’étrier, en le recommandant sur différentes missions qui le mèneront jusqu’au projet des Garden-Party #2 by Cocorico.

Les Kara en diffusion principale.

Lucas Gaucher : Hier matin nous avons installé et réglé la diffusion et maintenant, on est surtout attentifs aux différents changements sur le plateau quand les Dj se succèdent. Il y a aussi une priorité à gérer les niveaux car les Dj ont parfois tendance à les pousser.

SLU : Tu parlais de limite à ne pas dépasser niveau son.

Lucas Gaucher : En début de soirée, l’ambiance est plutôt conviviale et on se laisse une marge pour monter les niveaux de manière contrôlée jusqu’à la fin de la soirée quand l’ambiance est à son comble. Je veille aussi à ce que le show se termine à l’heure pour respecter l’accord passé avec la mairie.

Après une année bien sérieuse, les festivaliers ne sont pas les derniers à se lâcher et ça fait plaisir à voir 😉 ©Multyde

SLU : Peux-tu nous détailler ton équipement son ?

Lucas Gaucher : En diffusion il y a une ligne de 6 Kara II L-Acoustics à directivité variable, 2 subs SB18 et un SB 28. Les DJ ont des L-Acoustics X15 en retour. Pour contrôler mes amplis j’ai installé un routeur qui me permet de les gérer depuis mon ordinateur.
Ma console est une Yamaha LS9. Quand il y a plus de live avec des instruments, je peux aussi brancher un iPad et, grâce à l’application Yamaha Stage Mix, déporter la régie en me déplaçant dans la foule dans une certaine mesure.

Lucas Gaucher se balade dans la zone publique pour ajuster le son depuis sa tablette. ©Nicolas Devaux

SLU : Quelle a été la préparation nécessaire en amont pour sonoriser cet espace ?

Lucas Gaucher : Le logiciel Soundvision d’L-Acoustics nous permet de faire de la « prédiction sonore ». Je modélise ma zone d’écoute et en paramétrant les références des produits et les distances d’écoute, j’obtiens l’angulation des boîtes du système.
Je cherche à trouver le juste milieu pour que le son soit homogène. Ça permet de se concentrer sur les réglages fins une fois installé dans l’environnement. C’est donc un gain de temps assez considérable.

SLU : En quoi consistent ces ajustements que tu fais sur place ?

Lucas Gaucher : On va jouer sur les angles des six boîtes pour obtenir la meilleure répartition possible et faire des choix comme favoriser la zone d’écoute devant le booth du DJ quitte à perdre un peu derrière. Pour cet événement, on essaye de travailler sur la distance pour aller taper au fond au niveau de la cour d’écurie mais sans non plus trop envoyer, car c’est dans cette zone que les gens mangent tranquillement.

Stars Europe de nouveaux défis

Un événement bien maîtrisé tant techniquement que dans l’offre de divertissement proposée par l’équipe de Stars Europe à son public. L’épisode Covid a entraîné de nombreux bouleversements pour toutes les sociétés techniques liées à l’évènementiel et au spectacle en France et Stars Europe n’y a pas fait exception. L’entreprise a su réinventer son festival phare mais aussi son fonctionnement en interne.

Nils Limoge, le nouveau gérant de Stars Europe.

SLU : Le rachat de Stars Europe devait avoir lieu l’année dernière mais j’imagine que l’épisode Covid a bouleversé les plans ?

Nils Limoge : Oui, tout a été freiné et n’ayant pas d’activité étant donné que je suis salarié, je me serais endetté sans avoir de rentrées d’argent, ce qui n’était pas cohérent. Je rachète donc Stars Europe en octobre pour en devenir le gérant.

SLU : Comment avez-vous géré la crise chez Stars Europe ?

Nils Limoge : On a décidé de ne pas reporter nos emprunts et continuer à les rembourser notamment par rapport à l’achat du bâtiment qui n’est pas encore soldé. Mais nous avons tout de même pu bénéficier des aides comme le fonds de solidarité même si le montant n’était pas très important comparé à notre Chiffre d’Affaires de 2019. Nous avons également bénéficié du chômage partiel et réalisé quelques projets évènementiels. Nous avons également diversifié nos activités vers les installations en Domotique Audio pour certains lieux privés.

SLU : Quand tu dis Domotique Audio ça concerne quoi ?

Nils Limoge : L’installation de produits déployés sur un réseau que la personne peut contrôler depuis n’importe quelle pièce ou dépendance. Nous avons également créé « Stars Europe Healthcare » pour accueillir des demandes liées à l’installation d’appareil UV-C pour désinfecter des lieux publics comme des écoles, des théâtres ou des bureaux. Pour nous, ça restait dans la continuité de notre activité. Même si la lumière était invisible, ça revenait à vendre un projecteur alimenté sur secteur.

Parmi les derniers projets de Stars Europe, on retiendra le Festival Alchimie Music (…) © Minaris

SLU : Comment a été accueillie cette technologie ?

Nils Limoge : Les gens étaient quand même anxieux et il a fallu faire preuve de beaucoup de pédagogie auprès des utilisateurs. Par exemple, une mairie a souhaité équiper toutes ses écoles mais nous nous sommes heurtés aux inquiétudes des directeurs et professeurs. Chaque vente correspondait à une belle victoire après une bataille quasi systématique.

(…) avec la présence remarquable des Mantis. © Minaris

© Minaris


SLU : Des formations aussi peut-être ?

Nils Limoge : On a effectivement organisé des formations en partenariat avec Whiti Audio situé à Orléans dans nos locaux. Tous nos techniciens et d’autres ont été formés au Calage système, réseau audio Dante et Grand MA pour les plus jeunes.
Ils travaillent sur les consoles comme des pianistes et le formateur lui-même était impressionné. Lucas Bussy nous a même exporté un rendu 3D lumière sur Unreal Engine (un moteur de rendu utilisé majoritairement pour des jeux vidéo NDLR). C’était impressionnant ! Ils sont curieux, inventifs et ne se cantonnent pas à un seul logiciel.

SLU : Vous êtes combien chez Stars Europe ?

Nils Limoge : On est un gros noyau d’une quinzaine d’intermittents en qui j’ai confiance à 100 %. Et en fixe, nous sommes six avec Agathe Pouillart, Pauline Ogé, Lucas Bussy, Valérie, Bruno et moi.

Les Mantis en jettent de leur belle silhouette et de leur puissance survitaminée de couleurs programmables à l’infinie. D’autant plus que la foule était conquise par une programmation pointue qui aura rythmé les Cocorico Electro Garden Party #2. Comme toujours et fidèles au poste, les Mini P1 et les Pointes assurent eux aussi le show emmené par Nils et Lucas.

Stars Europe n’a donc pas fini de nous faire rêver dans le Loiret avec des concepts toujours plus originaux comme leur dernier projet pour l’Alchimie Music Festival. On sent que leur réflexion prend en compte les besoins mais avant tout, les envies du public. Une véritable aventure humaine qui a su s’adapter à la crise et se poursuit.
On attend maintenant la suite de l’histoire en espérant que le festival pourra reprendre dans son format classique l’année prochaine.

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Crédits - Texte : Allison Cussigh – Photo : Allison Cussigh, Benoît Debouy, Multyde, Nicolas Devaux, PIAO, Minaris

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