Cinq mois après une apparition en fanfare au PLASA de Londres, l’abeille sort de l’usine. Le B-Eye K20, projecteur wash motorisé à led, capable d’effets graphiques et volumétriques grâce à une gestion point par point de ses led RGBW et a son optique de sortie rotative, a déjà démarré une brillante carrière lors de la cérémonie d’ouverture des JO à Sotchi et sur le spectacle de mi-temps du Super Bowl aux US.
Evidemment nous attendions avec impatience de pouvoir le prendre en main, et découvrir ce qui se cache derrière un des plus gros buzz de l’année 2013. Toute l’équipe lumière de Sound Light Up s’est réunie pour découvrir ce nouveau projecteur.

Découverte
Comme son nom l’indique, le B-Eye K20 est une évolution du K20 de la gamme Aleda, il est donc naturel de retrouver les 37 leds 15 W RGBW à gestion point par point de ce dernier.
Les deux grosses différences se trouvent premièrement au niveau l’optique qui implique par led un guide de lumière chargé du mixage des couleurs et une lentille de sortie rotative. En outre, au niveau de la partie logicielle, le générateur d’effets évolue, permettant d’obtenir facilement et rapidement des effets volumétriques ou en projection.
Ces nouveautés permettent d’obtenir d’un seul projecteur un Wash, un beam et un projecteur à effets.Le corps est fait en matière plastique noire légèrement brillante. Grace à ses 21 kg, la machine est facilement transportable par une personne seule. Il faut néanmoins se méfier d’un léger déséquilibre qui peut surprendre lors de la première prise en main.

Comme sur le K20, le seul blocage se trouve sur le Pan (tous les 90°). L’absence de blocage de tilt peut toujours s’avérer gênante, notamment lors de la maintenance.
Sur une face du socle, on trouve l’afficheur et le bouton permettant de naviguer dans un menu très simple divisé en six parties.
Certaines fonctions du menu, comme les modes halogène, sont aussi activables via le protocole de commande choisi. On peut contrôler directement dans le menu les valeurs d’entrée du signal DMX en bit en en pourcentage.

De l’autre coté du socle on trouve le bouton “power” et la connectique. Une prise Powercon pour l’alimentation électrique, quatre XLR trois et cinq broches pour le DMX ainsi qu’une prise RJ45 pour le réseau permettant la mise à jour ou le contrôle de la machine par le protocole ArtNet.
On peut également utiliser une machine comme node en entrant en ArtNet et en ressortant du DMX via une prise XLR pour le distribuer aux autres machines du même univers.
Sous les capots
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Le démontage de l’optique du B-Eye étant assez fastidieux, nous n’avons pu, à notre grand regret, accéder au circuit côté leds et vous montrer les fameux guides de lumière. La maintenance de base est très simple et ne demande qu’un tournevis cruciforme. Le capot arrière se démonte grâce à 4 vis quart de tour. Une fois retiré, on a accès au seul ventilateur de la tête et à la majeure partie de l’électronique.

Le refroidissement de l’appareil est particulièrement bien conçu, assez silencieux et efficace. Nous avons, durant toute la phase des tests, pu poser la main sur toutes les parties de la machine et la seule sensation de chaleur se trouve face aux Leds allumées !
Sur la carte électronique principale on trouve dix-neuf petites cartes de gestion des leds vissées sur le circuit. Elles sont facilement interchangeables, soit d’une machine de spare à une autre, soit en dernier recours en supprimant la Led du centre pour éviter un trou dans une couronne.
La carte principale est elle-même très simple à démonter et à changer. Elle est maintenue par 6 vis et les nappes et connecteurs ne pausent pas de problèmes. Il est néanmoins toujours utile de prendre une petite photo avant de commencer le démontage, ce qui permet une vérification en cas de doute.

Sous la carte se cache l’imposant radiateur moulé d’un seul tenant qui permet de dissiper la chaleur engendrée par les 37 leds. Sur le pourtour, quatre espaces on été aménagés pour accueillir les moteurs du zoom.
De la même manière, pour démonter le cache de la face avant, il suffit de tourner d’un quart de tour les quatre vis réparties autour de la couronne. Le système de rotation du Prisme est très simple ; quatre galets à gorge maintiennent en place le support de l’optique cranté sur toute sa circonférence.
Un moteur pas à pas, équipé d’un engrenage, permet d’entrainer l’indexation et la rotation de l’optique de sortie. Le système est assez bruyant à vitesse rapide sur ce modèle de pré-série ; à vitesse de rotation lente il sait se faire discret. On remarque aussi les quatre robustes axes permettant de faire coulisser la lentille.


Le démontage des caches des bras de la lyre n’est pas plus compliqué que les précédentes opérations. On retrouve de chaque coté un moteur pas à pas hybride triphasé. Là où se trouve le système de blocage de pan est implanté le moteur qui entraine la courroie crantée du tilt et à l’opposé, en plus d’une carte électronique, se trouve le moteur du pan.
Noir salle, fumée !

Derating
Au premier coup de dimmer, on en prend plein les mirettes. Quelle puissance ! La première mesure à froid nous annonce 29 100 lux et l’on n’est pas au bout des surprises.
Une heure de chauffe, en blanc RGBW à pleine puissance et 13 relevés plus tard, le verdict tombe, le derating ne dépasse pas 11 % (25 mn).
Il revient même à 5,5% après 1 heure. Un bon résultat qui en plus peut être amélioré par certains modes (comme les modes halogène), qui permettent d’avoir des colorimétries constantes même sur de longues périodes.
Mouvements
Les premiers tests peuvent commencer. On démarre par les paramètres les plus classiques mais qui sont essentiels à la qualité d’ensemble du produit. La tête est assez imposante, et même si son poids n’est pas énorme, il y a du volume et la masse du radiateur à déplacer.
On retrouve les désormais classiques 540° d’angle de rotation sur le pan, mais le tilt a perdu 60° par rapport au Wash K20 dont la tête est plus fine. Il faut 1,48 seconde pour que le Pan et le Tilt effectuent 180°, ce qui est n’est pas surprenant connaissant la maîtrise de Clay Paky et la qualité de déplacement des machines précédentes.
Couleurs
La couleur est évidemment un élément majeur du B-Eye. On peut modifier dans le menu ou via le paramètre fonction, la courbe de réponse des leds ainsi que la température de base. Six modes halogène simulent des lampes de 750 à 2500 W. Deux gros points forts dans ces modes sont que le dimmer passe automatiquement en courbe halogène et la température de couleur évolue avec l’intensité, comme une vraie lampe halogène.
Un autre point important lorsque l’on passe dans ce mode est que l’on ne travaille plus qu’avec un maximum de 3 couleurs simultanées, ce qui permet de supprimer les problèmes de variations d’intensité et donc d’avoir une colorimétrie constante.
Les couleurs du B-Eye
Les test à 9 m sur le cyclo chez Clay Paky France
dimmer


Zoom
Nous avons mesuré l’étendue du zoom du B- Eye, de 4° à 53°, mais grâce à une petite astuce qui consiste à donner au paramètre “Lenses Rotations“ une valeur d’environ 30% (à la fin de l’indexation), on obtient un extra zoom de 58°. On ne peut donc pas avoir d’effet prisme à cette ouverture.
Malgré la taille de la lentille, le zoom est rapide et réactif et tout aussi performant avec de long temps de transition.


Mesures photométriques
Faisceau serré
Faisceau large
Faisceau 20°
La première sensation, lorsque l’on allume le K20 B-Eye est sa puissance lumineuse, et les relevés photométriques confirment cette première impression. En faisceau serré avec les 4 chips allumés et après derating, on obtient 27300 lux au centre et un flux total de 4526 lumens, ce qui lui permet d’avoir un faisceau très lumineux. En zoom large (53°) nous mesurons 868 Lux et 9496 Lumens avec une belle homogénéité du faisceau, le très léger trou au centre n’excédant pas 4 lux d’amplitude.
Le contrôle
L’innovation la plus importante réside dans le système de lentilles qui permet un effet kaléidoscopique des plus intéressant. Grâce à cette nouvelle fonction, on peut obtenir des effets optiques saisissants tels que des faisceaux en hélice, et avec une barre verticale on peut projeter une ligne de lumière horizontale. Magique ! On peut aussi complètement exploser le faisceau et le diviser en trente sept rayons.




Pour piloter le B-Eye, on a le choix entre 4 chartes DMX allant de 21 à 169 paramètres. Le mode “Standard” permet d’utiliser le B-Eye avec peu de paramètres mais on est limité à une couleur pour les 37 leds, au contraire du mode “Extended RGBW” qui permet un pilotage individuel des leds et donc un matriçage via une console lumière et un média serveur.
Entre ces deux extrêmes on trouve le mode “Shape” qui comporte 32 paramètres. Son gros avantage est le générateur d’effets qui permet, avec peu de canaux et un minimum de temps, d’obtenir des effets efficaces ! Il est basé sur 11 paramètres dont 4 de trichromie. Pour l’activer, on donne des valeurs au paramètre “Shape Intensity“ et aux quatre “Shape RGBW“, le paramètre “Shape sélection“ permet de sélectionner un “pattern” et l’on joue ensuite avec les canaux Speed, Smoothing, Transition et Offset pour obtenir l’effet désiré.
Si tous les paramètres de couleur sont à zéro, on aura, pour certaines patterns, un effet couleur aléatoire (Random Color ou Raimbow). En ajoutant une couleur sur les canaux RGBW de base et en montant le paramètre “ Background Intensity“, on obtient des effet bicolores.
En combinant les effets du générateur du mode Shape et le paramètre “Lenses Rotation“ on arrive très vite à de magnifiques combinaisons et de superbes effets.


Le B-Eye dard d’art
Ce nouveau projecteur de la gamme A.Leda est vraiment très réussi. Il combine en une seule machine un Wash efficace et une machine à effets sur-vitaminée des plus innovantes.
En constatant la qualité du faisceau et de la colorimétrie du B-Eye, on n’est pas étonné qu’une des premières démonstrations ait été faite pour un domaine aussi exigeant que le ballet. Le projecteur demande un peu de prise en main pour appréhender le nouveau système de lentilles et maîtriser le générateur d’effets interne mais il donne une nouvelle dimension à la lumière.
Ce nouveau K20 déjà présent dans les parcs des Sociétés Régie Lumière et Noctambule devrait ravir les concepteurs les plus exigeants et il devrait apparaître, pour notre plus grand plaisir, assez rapidement sur les scènes françaises !
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