Tout est passionnant, le piano très bien rendu, le théâtre des Bouffes du Nord, les 22 points d’émission pour habiller cet espace, la complicité d’Audio Technica et surtout la passion communicative de Joachim…
Premier choc, les Bouffes du Nord, une salle vraiment à part, un lieu assez magique et à la fois très dur à mettre en son de par sa forme, sa hauteur et surtout l’absence de matériaux ou d’une architecture aptes à absorber ou à diffuser finement le son.
Autant dire que le challenge qui attend Joachim Olaya est de taille, lui qui en plus porte deux casquettes, non trois : Ingé façade, ingé retours et directeur artistique du festival Beyond my piano.
Les répétitions battent leur plein quand nous arrivons dans les lieux, ce qui nous permet d’écouter et d’observer à notre guise la rencontre entre les deux groupes, les français d’Aufgang et les allemands de Brandt, Brauer, Frick qui composent le plateau du soir, une rencontre débutée le matin même, ce qui ajoute encore au piquant de la situation.

Vue d’ensemble Backline, régie et diffusion
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Ce ne sont pas moins de deux batteries, deux pianos acoustiques / synthés et deux ensembles de synthés et groovebox qui jouent ensemble au travers du son de salle et de quelques bains de pieds. 48 lignes prennent la direction d’une console Yamaha CL5 placée sous le balcon et face à la scène circulaire débordant du cadre.
Les 6 musiciens eux-mêmes se répartissent entre le cadre de la scène et l’avant-scène, voire pour les deux batteurs sur le parterre où sont installés les premiers spectateurs assis sur des coussins face à quatre UP Junior Meyer rééquilibrant quelque peu l’inévitable indigestion de futaille et de ferraille. Le grave est confié à deux vaillants 600HP Meyer posés au sol de part et d’autre du cadre de scène, assez près des pianos, ce qui compliquera d’autant leur repiquage.

Le reste de la diffusion est basé sur une multidiffusion intelligente et inévitable vu la nature des lieux avec un renfort en Meyer, du L-Acoustics pour les surrounds et une installation fixe en Amadeus. Tout ce petit monde s’harmonise plutôt pas mal, aidé en cela par les lieux très réverbérants et par la pression générée par les deux groupes eux-mêmes. La localisation du son est aussi aidée par la présence d’UPA1C posés sur chaque sub.
Les gradins de l’orchestre sont balayés par deux Amadeus MPB400, et il en va de même pour le premier et deuxième balcon. Une seconde paire d’UPA1C est accrochée dans le cadre de scène au-dessus des groupes et arrose droit devant, une fois encore dans le but de re-spatialiser le son bien au centre et couvre largement au-delà du 1er balcon. A l’arrière de chaque gradin, à l’orchestre mais aussi aux deux balcons, une paire de 8Xt joue avec les formes circulaires de la salle pour véhiculer un signal surround le long du mur arrière en stuc, ce qui donne une profondeur très intéressante.
Joachim envoie dans ces enceintes un mix d’effets et de sources, sans doute de beaux restes de l’IRCAM où il a travaillé.
La diffusion “surround”

SLU : Tu mets quoi précisément à l’arrière ?
Joachim Olaya (JO) : “Je mixe certaines sources plus à l’arrière qu’à l’avant. Je me sers des 8Xt à fond avec plein d’effets, c’est un surround indirect et simplifié !
SLU : Expliques-nous un peu ta paire d’enceintes pendue dans le cadre de la scène et suspendue au-dessus des artistes.
Joachim Olaya : A force de faire des concerts ici, j’ai imaginé cette solution de cluster central en Meyer, plutôt destiné au premier et au deuxième balcon, et qui est bien complété par les Amadeus jouant plutôt le rôle de front fills.
SLU : Tu as aligné tout ce petit monde ou bien tout est à 0 ?
Joachim Olaya : Non, tout est aligné sur le cluster suspendu qui est le point le plus lointain. Le but du jeu ici c’est de faire un joli mélange entre la scène et la diffusion. Pour ça, une multidiffusion est selon moi l’idéal. Lors de certains festivals, ils mettent des line source dans cette salle. Je ne trouve pas ça mortel, et je ne l’ai jamais fait. Le plus important c’est de réussir le couplage entre scène devant et scène lointaine, sans oublier que les musiciens jouent “dans” la diff et s’entendent aussi avec elle.


SLU : Qui fait les retours ?
Joachim Olaya : Justement c’est moi. Je ne pense pas que quelqu’un ait joué ici avec deux techniciens face et retours. Je crois même qu’aux Bouffes ils n’ont jamais mis une régie retours, tellement le son des retours doit être cohérent avec la face et doit jouer le complément à ce qui sort de la diffusion.
Les retours viennent juste préciser ce que la façade brouille car certains musiciens ne sont pas dans le champ direct des enceintes. Il faut composer avec tout ici, en finesse.

On Bouffe du piano !
SLU : Ca ne doit pas être évident de repiquer des pianos qui sont ainsi enchâssés entre des subs et des têtes…
Joachim Olaya : Non, d’autant que j’aime bien la prise piano avec beaucoup de capteurs. Hier je suis monté à 9 micros pour un concert plus classique même si amplifié. Ce soir j’en ai placé 3, plus des capteurs et le Silent, puisqu’à jardin j’ai un Yamaha Silent. A cour aussi j’ai un Silent mais je ne peux pas m’en servir car c’est un nouveau modèle qui vient de sortir et qui, lorsqu’on commute sur les sons internes, bascule automatiquement la mécanique et le son acoustique sur silencieux. Tu ne peux pas coupler les deux alors que sur l’ancien tu as le choix. Du coup j’ai remplacé cette option Silent à cour par deux micros contact sur la table d’harmonie. On tourne soit en Shertler soit en AKG 411.

SLU : Le choix dépend de quoi ?
Joachim Olaya : Ca dépend. Avant on était très Shertler mais elles sont très sensibles à l’accrochage, un peu trop même, ce qui fait qu’on se rabat sur le 411 pour récupérer du grave et pouvoir donner de l’assise au piano via les subs.
Sans micros contact c’est impossible. Ca résonne toujours aux mêmes fréquences dictées par la hauteur du piano par rapport au sol. Les pianos sont sur des pratos ce qui ne nous aide pas du tout. Du coup on a de la résonance à 100, 125, 180 Hz. Tous les pianos à queue ont le même défaut.
SLU : Et si tu tailles dedans tu n’as plus de piano.
Joachim Olaya : Oui, et puis il faut les sortir les pianos, y’a du son autour…
SLU : Tu penses aux batteries ? (rires)
Joachim Olaya : Oui. A propos de batterie, celle de jardin a été repiquée en partie par Rashad (Rashad Becker, ingé son allemand, masteriseur réputé et depuis peu compositeur de musique électronique contemporaine NDR) puisqu’il a en charge le son de Brandt, Brauer, Frick. Il utilise un couple X/Y lead en Rode NT4. Jamais vu ça.
Personnellement je n’aurais pas fait ça dans cette salle car ça enlève pas mal de précision dans cette salle qui en a pourtant bien besoin. Il y a déjà tellement d’acoustique…

SLU : Je confirme oui, le niveau des balances n’est pas élevé mais on a déjà mal au crâne !
Joachim Olaya : C’est vrai mais tu verras, à salle pleine, 500 personnes de jauge, le rendu est moins réverbérant et moins dur. La masse corporelle fait vraiment du bien.
SLU : On parlait avant de complément amplifié au rendu acoustique. Qu’ajoutes-tu à des batteries déjà bien bruyantes ?
Joachim Olaya : Tout, elles sont très amplifiées. Nous avons travaillé avec Aufgang ce matin, et j’ai demandé à Aymeric (Westrich NDR), le batteur du groupe dont je suis par ailleurs le mixeur attitré, de retenir le son tout en gardant sa précision pour que je puisse être plus libre au niveau de l’amplification et moins restreint par trop d’acoustique. C’est en effet plus simple de préciser le son avec des enceintes qui sont par définition directives que par la batterie qui est omnidirectionnelle. Malheureusement, l’autre groupe ne va pas suivre ce travail au niveau de la dynamique. Je ne sais donc pas trop ce que ça donnera.
SLU : L’option Silent, tu la commutes quand ton piano quitte la terre en fin de concert ?
Joachim Olaya : Non, je m’en sers tout le temps, c’est un vrai complément du son acoustique et surtout pour les retours quand il faut envoyer du niveau dedans. Je préviens les musiciens de ce subterfuge, et c’est gagné.
SLU : Mais tu ne fais pas de mélange Silent et direct !
Joachim Olaya : Ah mais si ! Ce soir je vais mélanger les deux. Le Silent te donne le grave que les micros pourraient repiquer mais que tu ne peux pas passer en salle.
SLU : Mais ton piano il va bouger en accord, surtout quand les 500 personnes vont chauffer la salle et ton pianiste s’énerver dessus. Ca va faire étrange les deux ensemble !
Joachim Olaya : Vu sous cet aspect tu as raison, mais le cas de figure ne m’est jamais arrivé !
Le kit micro de Joachim Olaya
Honneur à Audio Technica
SLU : Tu nous donnes un peu tes choix de micro ?
Joachim Olaya : C’est une première pour moi ce soir puisque je vais employer pour la première fois le micro pour grosse-caisse à double capsule Audio-Technica l’AE2500. Il a une tête dynamique et l’autre statique bien mises en phase. Une tête attaque, l’autre moins; une a du grave et l’autre moins. C’est très bien, et pourtant je me sers d’habitude d’un Beta 52 Shure qui est aussi un sacré micro. Pour tout te dire (il me montre les EQ de sa CL5 NDR) c’est la première fois que je n’enclenche pas les correcteurs sur un pied. Rien, ni sur l’un, ni sur l’autre.


Sur la caisse claire et le tom aigu j’ai des ATM350, une référence hallucinante car ce micro sert dans une infinité de cas y compris dans un piano, l’AE3000 sur le tom basse, que j’ai découvert avant-hier pour être honnête et qui plus est dans un piano ! Je ne le connais pas encore assez pour t’en dire plus mais j’aime bien. Sur la charley, j’ai l’ATM450 qui est un micro énorme, mortel !
SLU : On dirait un petit ruban…
Joachim Olaya : Oui mais non, c’est un capteur à condensateur dont la tête est à 90°, assez atténuée pour faire de la prise de proximité mais pas trop, très brillant dans le haut, et il encaisse. Il marche aussi très bien sur un violon en proximité.


SLU : Et tes pianos ?
Joachim Olaya : Aujourd’hui j’ai misé sur du large membrane. D’un côté les 4033 et de l’autre les 4050 et l’AE4100 dans l’ouïe.
SLU : C’est un micro de chant…
Joachim Olaya : Au départ oui, un peu comme le 5400 mais, contrairement à ce dernier, il est beaucoup moins sensible et plus directif, ce qui me permet de repiquer l’acoustique du piano sans toute la repisse de la scène. Les deux statiques large membrane prennent la couleur pianistique et le 4100 dans l’ouïe bénéficie d’une moindre attaque mais d’une restitution complète de tout le spectre. Bien entendu il faut connaître le piano et choisir celle qui apporte le meilleur équilibre.
Enfin le 4100 me sert à piloter mes effets en temps réel, des gros chorus entre autres. Il me faut pour ça des sources les plus propres possible et pour ça le 4100 ou alors les micros contact sont parfaits. En tournée, avec Aufgang, je me sers habituellement d’AKG 414, de Shure SM58 dans les ouïes mais je dois reconnaître que le 4100 est vraiment mieux. Bien sûr le prix n’est pas le même, il s’agit d’un capteur dynamique très atténué, une sorte de KMS105 moins sensible et plus directif. Le 4100 a une super couleur et encaisse quasiment tout sans repiquer autour de lui.
Le 5400, dont je te parlais avant, est pour moi le micro de chant mortel. Il est très cher mais à chaque fois que je l’ai fait essayer à un chanteur il l’a apprécié. Je ne travaille pas assez avec des voix pour en acheter mais je suis amoureux de ce capteur. Je me trouve bien avec Audio Technica car je me sers de moins en moins des égaliseurs. Hier sur mon piano lead, je n’ai presque pas taillé ce qui est très rare.
SLU : C’est quoi cette histoire d’amour que tu entretiens avec Audio-Technica…
Joachim Olaya : Oh ce n’est rien, et surtout pas pour faire des économies sur la location de quelques micros qu’ils me prêtent. Sur le budget de 4 jours chez Dushow pour Beyond my Piano, cela n’aurait pas radicalement changé la donne (rires) ! Tout a commencé il y a deux ans lorsque étant régisseur général et ingé son du festival Soirs d’été à Poitiers, j’ai cherché et trouvé un partenaire technique sur de la microphonie pour la durée du festival.
Pour ce type de projet assez atypique, le gros catalogue Audio-Technica convient très bien. Audio-Technica, selon moi… (gros silence NDR) est arrivé après les gros que sont notamment AKG, Shure, Sennheiser, Neumann ou Beyer, et si au départ tout n’était pas bon et encore aujourd’hui certaines références ne m’emballent pas, le reste est mortel.
SLU : Un exemple ?
Joachim Olaya : Dans les large membrane, les 4021 qui sont en ambiance et nous servent pour enregistrer le public, sont énormes et sont selon moi l’équivalent des DPA. En revanche il manque quelques types de micros comme par exemple des contacts ou les PZM. J’ai envie d’aider cette marque car elle le mérite. Je me sers aussi d’un casque dans leur gamme qui est remarquable, le ATH-M50. Je l’ai fait acheter à 10 potes, mais c’est la seule référence que j’aime dans leur catalogue de casques. Il y a du bon et du moins bon mais pour ce qui est du rapport qualité / prix ils sont imbattables, sauf pour les micros main qui font mal (rires) !
SLU : Tu ne possèdes pas de micros à toi ?
Joachim Olaya : Non pas vraiment mais je devrais pour Aufgang avec qui je tourne beaucoup car ce n’est pas toujours aisé d’avoir les références que je désire à chaque date. Il faudrait que je deale ça avec Audio-Technica comme avec Régie Pianos ou Yamaha.
Une alim externe pour la CL5 Yamaha

SLU : Tes effets tu les fais avec quoi ?
Joachim Olaya : Je me sers de ceux de la CL5 pour certains, et le reste je le génère avec mon ordinateur en MADI que je transforme en rack d’effets avec des plugs qui vont bien. J’ai ainsi tout ce dont j’ai besoin à portée de main, et je n’ajoute ponctuellement qu’un préampli extérieur lorsqu’un chant lead le requiert.
SLU : Elle te satisfait la CL5 ?
Joachim Olaya : Je la trouve mortelle et j’adore Yamaha. Tu peux tout faire avec une CL5, et même quand elle est ras-la-gueule, son logiciel est super stable et elle démarre en 10 secondes. Cela étant, elle a un défaut assez flagrant ! Il ne faut jamais la brancher sur le secteur par la prise et donc par l’alimentation prévue à cet effet dans la table elle-même mais bien par l’alimentation externe.
Ça change tout, les entrées, la couleur, ça n’a rien à voir. Elle pèse 20kg cette alim à l’ancienne mais elle apporte notamment une dynamique hallucinante. J’ai découvert ça la semaine passée grâce à un prestataire qui me l’a livrée ainsi, et bien lui en a pris ! J’ai aussi un peu de mal avec le réglage de gain de ma CL5. Quand tu mets du gain, le souffle augmente par paliers. Si j’arrive à +17, le souffle est audible, et quand je passe ce seuil en montée, il baisse d’un coup, un peu comme la boîte de vitesse d’une voiture.
SLU : Tu ramènes quoi à la console en termes de lignes ?
Joachim Olaya : Pfff, au moins 48 lignes. Avec les retours d’effets on est à 56, et en sortie laisse-moi compter…On doit être à 32 ! J’attaque la diffusion séparément, plus les surrounds, les retours, les effets… Ca fait du monde ! On a fait une journée d’installe et de montage, ce qui nous a permis de tout programmer dans la table”.
Formés à l’IRCAM

Le visage aussi fatigué que celui de Joachim mais l’œil toujours malicieux, Clément Marie intervient pour compléter les propos de ce dernier : « Enfin, ce matin tout était vide, on a tout monté ensemble pour ce soir ».
SLU : Clément, en deux mots tu te présentes ?
Clement Marie : Je suis free-lance et je travaille aussi pas mal pour l’IRCAM et parfois Pleyel. Je tourne avec Joachim et je m’occupe des retours d’Aufgang sauf ce soir où la salle ne s’y prête pas. Je bosse pour le spectacle vivant et parfois la danse.
SLU : Vous parlez tous les deux de notre vénérable institut de recherche créé par Pierre Boulez. Comment ça se fait ?
Joachim Olaya : Parce que j’y ai travaillé en tant qu’ingé son permanent de 2003 à 2008. On vient avec Clément de cet endroit bizarre mais qui, au moins pour la technique sonore, est le plus avancé et te donne les moyens de bosser. Tu peux te prendre la tête 4 jours sur un détail et toujours travailler à 100%. Depuis on fait peut-être des projets plus excitants même si le temps nous manque, et que c’est de plus en plus la course.
Notre truc c’est vraiment la musique contemporaine, la multidiffusion, les mix 5.1, même si à l’IRCAM on travaille par paire, 4 voies, 6, 12 voies mais jamais de nombre impair. Quand on travaille 12 voies de diffusion, on a appris à faire des réductions au format 5.1. L’IRCAM vient d’ailleurs de renouveler son parc de consoles et a rentré des Yamaha CL1 et CL5.
SLU : Ça paraît étrange que pour quelqu’un habitué au confort de l’IRCAM, tu te retrouves maintenant à courir avec trois casquettes à la fois…
Joachim Olaya : Je me rends compte que c’est costaud mais le gros avantage est de te permettre de faire ce que tu veux. Je fais la technique qui me plaît sans être accueilli, et le tout gagne en cohérence. C’est vrai aussi que si on était deux de plus ce serait bien agréable mais c’est la première édition de Beyond My Piano, on fera mieux l’année prochaine. Je ne suis pas fan non plus de Meyer même si c’est vrai que les 600 HP et les UPA ça ne marche pas mal, mais Dushow nous a accompagnés et je ne pense pas que j’aurais pu avoir autre chose de plus récent avec mon budget (rires) !
That’s the end, my friend
La programmation fait la part belle à l’improvisation, au détournement des instruments et aux sonorités nouvelles pour le bonheur d’un public envouté par le lieu comme par ce bain de son et de rythmes aussi créatifs qu’étranges. Le travail de Joachim et de Clément est global, et à en juger par les applaudissements et autres rappels, personne ne semble gêné par l’acoustique pour le moins vivante et quelque peu brouillonne des Bouffes. Il faut dire aussi que deux batteries acoustiques, dans un lieu aussi réverbérant et clos à la fois, complique les choses.
Malgré tout, le mix est cohérent, et pour les chanceux se trouvant dans la zone de tir des enceintes et à bonne distance du plateau, le rendu est bon, voire très bon en fonction de l’influence du sub et des 8XT qui remplissent parfaitement leur rôle. Merci à l’IRCAM, on est enveloppé de son, une sensation très agréable. Un tour au premier balcon trahit la difficulté qu’a le grave à monter dans cette salle en forme de tonneau. Le reste du spectre en revanche est parfaitement reproduit avec fatalement plus de cymbales en direct. Le second balcon enfin souffre du mélange entre son direct et son réverbéré et surtout des réflexions qui, malgré des rappels en Amadeus bien placés, noient pas mal le mix. Heureusement ce théâtre a la beauté et la proximité avec la scène pour lui, ce qui a tendance à gommer quelque peu ces défauts.
A l’actif de Joachim, une TRÈS belle captation des pianos qui ressortent avec une plénitude, une dynamique, un gras et une précision remarquables, et encore, ce n’est paraît-il que la version light, une captation qui aurait fait le bonheur de pianistes comme Michel Berger et sa fameuse main gauche. Enfin un dernier bravo pour le mix résolument créatif et riche en effets, ambiances et trouvailles, une vraie mise en scène sonore.[/private]















































































