Le Proteus Hybrid Elation au Swarovski Crystal Worlds

Utilisés par Chris Moylan dans un impressionnant jeu de faisceaux, les projecteurs asservis IP65 d’Elation restent fiables dans la glace et la neige.
Chaque hiver d’année en année, un show d’une durée de 15 minutes attire des milliers de visiteurs au Swarovski Crystal Worlds, dans la ville autrichienne de Wattens. Tout le parc luit et scintille dans un mélange féerique de lumière, de musique et de cristal.

Photo © Optikalusion

Swarovski Crystal Worlds (les Mondes des Cristaux Swarovski) permet aux visiteurs de découvrir les merveilles des cristaux sous toutes leurs facettes. Tous les ans, le Festival de lumière est un spectacle époustouflant dans un parc de sept hectares habité d’une atmosphère magique et éblouissante.

Photo © Optikalusion

Cette année, l’événement s’est déroulé du 18 janvier au 17 février et toute la technologie a dû supporter quatre semaines de neige et de gelées.
Grâce à sa protection IP65, le Proteus Hybrid d’Elation est conçu pour ce type d’environnement et offre des caractéristiques fiables.
C’est donc la deuxième année consécutive que ce projecteur asservi « tout terrain » a été choisi comme effet de faisceaux principal pour ce spectacle de lumière.

C’est l’agence créative berlinoise StudioNOW qui a été chargée de la conception et de la mise en œuvre créative de cette édition, en coopération avec le concepteur lumière Chris Moylan d’Optikalusion et le collectif d’artistes espagnols Playmodes. PRG s’est chargé de la délicate mise en œuvre technique. LMP est le partenaire d’Elation pour la distribution en Allemagne.

Photo © Optikalusion

Composé de 800 000 cristaux Swarovski montés à la main, le nuage de l’attraction était le théâtre principal du spectacle de lumière. Autour du Crystal Cloud étaient disposées huit tours d’éclairage dans lesquelles 56 Proteus Hybrid étaient répartis à raison de sept projecteurs par tour. À partir de ces positions, les puissantes sources à arc IP65 fournissaient un impressionnant ensemble de faisceaux. Six autres Proteus Hybrid étaient utilisés sur le Géant, la pièce maîtresse du thème des mondes des cristaux Swarovski.

Photo © Optikalusion

« Le Proteus Hybrid ne se contente pas de fournir de beaux faisceaux à longue distance, déclare le concepteur lumière Chris Moylan, il nous a aussi enfin libérés des coupoles en plastique que personne ne veut voir ».
C’est un outil fiable capable de réaliser des jeux de faisceaux épais en extérieurs. Nous n’avons pas seulement utilisé les faisceaux, nous avons aussi employé des gobos et des prismes pour ajouter différents détails dans le spectacle. »

Rester dehors dans le froid mordant pendant quatre semaines, et parfois sous d’importantes chutes de neige, est un défi même pour un projecteur résistant aux intempéries, et Moylan a été impressionné :
« Durant toute la semaine que j’ai passée là-bas, nous n’avons eu qu’une seule panne, et nous faisions face aux pires conditions météorologiques. Les Proteus Hybrid sont extrêmement fiables, ils ont très bien supporté les conditions extrêmes et ils sont aussi très lumineux. »

Plus d’infos sur le site Best Audio & Lighting et sur le site Elation

 

Pedro est parti

Nous apprenons ce matin la disparition de Pedro Peixoto dit Pedro, mixeur FOH assistant son et monteur système bien connu et très apprécié de tous qui a dernièrement accompagné la tournée de Christine and the Queens.
C’est Vladimir Coulibre qui prend la parole.

Vlad : Je garde en tête quelqu’un de sérieux dans son travail tout en étant extrêmement humble et avec beaucoup de second degré sur nos métiers du spectacle. Et très drôle aussi.
Pedro était quelqu’un de discret mais sur qui on pouvait compter. J’aurais beaucoup aimé partager d’autres instants en sa compagnie. Il a formé avec Manu Mouton et Sam Birais, un trio gagnant sur la tournée de Chris.

Mes pensées comme celles de tous ses collègues vont à sa famille et ses amis. Je crois qu’il en avait beaucoup…

Martin accompagne les 100 lieux de la tournée d’André Rieu

Basés aux Pays-Bas, Fairlight et André Rieu Productions, ont conçu l’éclairage pour une tournée de concerts dans 100 lieux. Utilisant des projecteurs MAC Encore Performance CLD des MAC Aura XB et Mac Quantum Wash Martin, il satisfait les exigences du spectacle en public, de la radiodiffusion et du cinéma.

Le gril et les Mac Encore Performance chargés d’éclairer l’orchestre.

Les tournées du violoniste et chef d’orchestre André Rieu bénéficient d’une popularité internationale. Chaque année, avec son Johann Strauss Orchestra, il se rend dans plus de 100 salles.
La tournée jouit d’une exceptionnelle occasion de faire forte impression sur le public en direct et les millions de téléspectateurs qui la regardent au cinéma ou en DVD. Pour l’éclairage, cela implique qu’il doit convenir aux caméras qui captent le spectacle aussi bien qu’au public qui assiste au spectacle.

Il est important que l’éclairage de la tournée d’André Rieu soit compact et léger afin de permettre les changements rapides entre les spectacles. L’orchestre avec son grand nombre de musiciens doit être éclairé de manière uniforme avec des effets dynamiques pour souligner divers aspects de l’interprétation, et créer ainsi une atmosphère agréable pour le public.

Les candélabres à contre chargés de Mac Aura

Pour atteindre ces objectifs, Maurice Verbeek, le concepteur lumière d’André Rieu Productions, a utilisé des MAC Encore Performance en version blanc froid CLD et des Mac Aura, fournis par la société néerlandaise Fairlight. L’ensemble est entièrement composé de projecteurs à leds.
Les Mac Encore assurent l’éclairage principal de l’orchestre, avec un excellent rapport taille / poids / performances. Avec la dernière technologie LED, le mélange de couleurs très évolué est idéal pour éclairer l’orchestre et les taux de rafraîchissement sans scintillement assurent aux caméras une captation d’images de haute qualité.

Pour le contre de l’orchestre, Verbeek a créé cinq candélabres comprenant chacun 12 Mac Aura. Les candélabres sont sur roues et, grâce à la conception compacte et légère de l’Aura, on peut les transporter d’un seul tenant dans le camion de la tournée.
Les Mac Aura XB sont utilisés comme éclairages latéraux, suspendus en haut et au sol sur le côté de la scène. Pour les événements en plein air de la tournée, comme les concerts annuels d’été d’André Rieu à Maastricht, le Mac Quantum Wash éclaire de vastes zones de l’orchestre, de la scène et des bâtiments environnants en couleur.

Sur les tours utilisées pour les concerts d’été en extérieur…

… Les Mac Aura sont protégés

« La tournée s’améliore d’année en année », déclare Verbeek. « Personnellement, je pense que nous avons le kit lumière idéal, rapide à monter, silencieux et souple. J’en suis vraiment satisfait. » L’expérience de Verbeek l’a aidé à comprendre l’importance des éclairages principaux d’orchestre. « Je remarque une grande différence avec l’Encore, il a un faisceau parfaitement uniforme et sa température de couleur est adaptée à nos besoins.

Grâce à la qualité des appareils d’éclairage, tous les éléments de la scène peuvent être éclairés avec la même intensité lumineuse. Les concerts ainsi captés par les caméras, assurent un spectacle de haute qualité aux millions de spectateurs de Rieu. Verbeek a déclaré : « Chaque année, cela a l’air de plus en plus beau en diffusion, sur DVD et au cinéma. »

D’autres informations sur le site Martin et sur le site Algam entreprises

Huracàn-X, un tonnerre appelé Ayrton

Premier projecteur Ayrton à atteindre les 1 000 W de leds, l’Huracán-X est un colosse de luminosité, bardé de technologies inédites dans la gestion des couleurs et effets.
Coincé sur sa stèle du Prolight+Sound, il a gardé secrets ses talents aux yeux du public. Yvan Péard, directeur du développement, a pris le temps de nous les livrer.

Le titan Huracán-X dévoilé en avant-première au Prolight+Sound

Yvan Péard : « L’Huracán c’est de l’horlogerie des temps modernes. Il est un peu plus gros, plus épais, plus large que Khamsin et utilise la base du Ghibli avec une alim de 1 400 watts. »

Avec 44 kg, un entraxe plus spacieux pour s’adapter aux nouveaux disques d’effets, une lentille de 178 mm et une taille qui dépasse les 80 cm de haut, l’Huracán est effectivement un géant chez Ayrton, mais reste comparable aux grands projecteurs à décharge connus du grand public.

Tout comme sa puissance, sa source native de 1 000 W de leds blanche et son refroidissement de compétition ont besoin de beaucoup d’énergie pour s’exprimer. Et ses 1 400 W de consommation électrique ne sont pas de trop pour délivrer le flux record annoncé de 50 000 lumens.

Mais loin de n’être qu’un canon à lumière, ce recordman bénéficie d’une gestion inédite de la couleur et des animations.

Yvan Péard : « Nous avons déposé un brevet sur ce système de mélange de couleurs soustractif complexe basé sur un mixage de couleurs CMY classique cyan, magenta et jaune avec l’ajout d’un système de mélange complémentaire de correcteurs de température de couleur CTO (O=Orange), CTB (B=Bleu) et CTP (P=Pink) ou Minus Green».

En clair, les trois drapeaux de trichromie classique CMY sont doublés avec leurs complémentaires : des correcteurs linéaires CTO, CTB et CTP (minus green). Pour bien comprendre ce système inédit de mix à 6 couleurs, la vidéo suivante permet de comparer les trois disques primaires et les trois correcteurs pastel.
Les teintes CMY sont remplacées en fait par du bleu azur, du violet et moutarde, permettant d’obtenir des mélanges rouge, vert et bleu très profonds en plus de doux lavis inédits. Chaque composante est filmée en dégradés progressifs sur vingt secondes.


Une roue de 6 couleurs très spécifiques termine ce processus complexe, ainsi que deux canaux DMX de couleurs préprogrammées en code E-Color, norme européenne commune pour les gélatines. Le premier canal E-Color est calibré visuellement en utilisant comme référence une découpe halogène équipée de la gélatine voulue, le deuxième en HMI 5600K. A chaque fois la valeur DMX sera identique au code couleur référence


Yvan Péard : « Nous allons mettre au point les algorithmes qui devraient permettre à des gens qui ont les triangles des couleurs sur leur console, GrandMA, ETC… d’exploiter à fond les possibilités de cette machine. C’est un système ambitieux, une des clés de l’Huracán, que l’on réserve à des machines haut de gamme. Pour ce faire nous utilisons les références E-Color en 3200K et lumière du jour 5600K. Un travail de titan ! »

Haut de gamme, c’est aussi le qualificatif à utiliser pour la gestion des gobos et effets. Sur les deux roues de 7 gobos verre HD rotatifs, 2 emplacements sont réservés à des cassettes interchangeables. Chaque cassette est composée d’un double gobo à rotation inversée, pour créer des projections 3D en jouant sur la focalisation.

Le tableau obtenu est hypnotique, avec ses pétales géométriques s’enroulant sans fin en arpèges de multiples teintes.


En supplément, deux prismes, un 4-facettes linéaire et un 5-facettes circulaire, sont ajoutés avant d’arriver sur deux nouveaux disques d’effets brevetés. Le premier est réservé aux animations graphiques complexes, la deuxième lance un véritable carrousel de couleurs.

Yvan Péard : « La roue d’effets à positionnement multiple permet de simuler l’eau, le feu, le soleil au centre et toutes les fuyantes… où on le souhaite.
Le but de cette invention est de positionner précisément cette roue d’effets dans le faisceau afin d’obtenir une multitude d’effets graphiques tels qu’un défilement horizontal, vertical ou axial avec possibilité de naviguer entre toutes ces positions. »

Si ces défilements continus d’animation sont amplement connus, avec un passage vertical marqué, il est plus rare de pouvoir l’utiliser à l’horizontale, et à notre connaissance jamais encore de façon circulaire.


Yvan Péard : « On a aussi une roue d’effets en verre, combinaison de Cyan Magenta Yellow qui se mélangent… On va pouvoir faire défiler de manière non focalisée les couleurs. Celles-ci pourront être mélangées avec les six couleurs du système de mixage pour faire apparaître et disparaître des couleurs. Une véritable explosion florale. »

Très Pop Art, les combinaisons possibles télescopent avec bonheur les effets typiques de bain d’huile des années soixante et le déconstructivisme géométrique des gobos choisis.



Pour parfaire ce tableau quasi idyllique, un iris, deux frosts et un système de quatre couteaux à fermeture totale sont intégrés avant la dernière pièce maîtresse de l’Huracán : un zoom impressionnant qui décuple le faisceau de 6.2° à 62°.

Ici en faisceau large !

Prévu pour l’automne, ce Profile représente la quintessence d’Ayrton, ou pour laisser les équipes d’Ayrton dire les choses plus franchement :

Yvan Péard : « Dans l’esprit c’est un Bad Boy*… capable d’envoyer le bois. On n’a jamais fait un truc aussi couillu ! »
*Bad Boy : projecteur culte et sans compromis inventé par PRG, utilisé exclusivement sur leurs opérations comme les cérémonies des JO ou l’Eurovision.

D’autres informations sur le site Ayrton et sur le site Axente

 

Robe France recrute Terry Di Isernia, au poste de Responsable Régional

Robe Lighting France vient de recruter Terry Di Isernia au poste de responsable régional pour développer les ventes dans le grand sud de la France.

Terry a commencé sa carrière en 2012 dans le domaine technique du spectacle où il a évolué très vite en enchaînant différents postes en lumière.
Opérateur lumière sur plusieurs évènements grand format dont le Festival des Lumières à Lyon et Dubaï, le French Business Council à Dubaï ou encore le National Day à Abu Dhabi.

Terry a ensuite décidé de donner un nouvel élan à sa carrière en devenant Technico-Commercial dans l’Audiovisuel :
« Robe Lighting est pour moi une suite logique à parcours, dit-il, je vais pouvoir marier mes différentes expériences passées et apporter du service et de la réactivité aux clients Robe. ».

Terry est joignable au 06 98 29 74 58 et par email : [email protected]

 

Les nouveautés de dbTechnologies à PL+S 2019

A gauche Marco Cantalù et à droite Enrico Gamberoni

Présents en force avec leur gros système VIO L212 en écoute, les italiens de dBTechnologies ont aussi dévoilé à Francfort, deux nouveautés amplifiées, pratiques et très bien pensées. :

– Le petit point source VIO X205.
– Et le wedge ultra plat VIO W10.

Pour répondre à nos questions nous retrouvons sur le stand de la marque à Francfort le Spécialiste produit Marco Cantalù et Enrico Gamberoni, ingénieur aussi à l’aise en acoustique qu’en marketing et donc courroie d’analyse et de transmission entre les deux départements.

VIO W10, les limandes n’ont qu’à bien se tenir

SLU : D’où est née l’idée d’un wedge ultra plat ?

Marco Cantalù (Spécialiste produit dBTechnologies) : Nous avons eu des discussions avec les équipes du Festival de San Remo, des chaînes de télévision et des prestataires spécialisés dans l’événementiel et tous nous ont fait part de leur envie de disposer de produits « invisibles ». On a donc presque par jeu décidé de nous lancer en employant des transducteurs peu encombrants et malgré tout capables d’offrir une pression et une réponse en fréquence suffisants pour un usage professionnel, sans pour autant être rock’n’roll.

Le wedge passé sous un rouleau compresseur, le VIO W10 montré ici sans sa grille de protection. Les rainures dans la face avant n’ont aucune vocation acoustique, juste de perdre un peu de poids !

SLU : D’autres marques emploient depuis des lustres des réseaux de petites gamelles de 4”…

Enrico Gamberoni (Analyste et spécialiste marché) : Sans doute, mais pas dans des wedges ultra plats, amplifiés et avec une directivité variable (rires)

Marco Cantalù : On a donc 4 HP large bande de 4” et un 10” extrêmement plat. Ces cinq transducteurs sont raccordés à un amplificateur DiGiPro G3 à 4 canaux développant une puissance crête totale de 400 W dont deux pattes sont bridgées pour le 10” et les deux autres servent sur les deux 4” externes pour l’un et la dernière sur les deux 4” internes.

Une vue en détail de la platine portant les ports d’entrée et sortie audio, réseau et secteur mais aussi les réglages locaux dont la directivité du lobe médium aigu : standard, serré, large et déporté.

Ce schéma d’amplification permet, via le DSP de faire varier la directivité électroniquement en jouant avec le délai et les filtres. On dispose de 4 positions. Une normale, une où le lobe est élargi, une où il est resserré et une dernière où il est repoussé de quelques mètres en arrière ce qui donne une grande latitude d’utilisation.

Ces quatre presets sont implémentés et sélectionnables à même le W10 mais comme ce dernier dispose d’un port réseau, il peut aussi être commandé à distance. Les connecteurs sont IP65 ce qui lui donne la possibilité d’être utilisé en extérieur, et il pourra dans le futur être tout aussi bien employé accroché à un mur pour réduire encore son emprise au sol, par exemple dans un petit club de jazz.

SLU : Le volume de charge est faible et je ne vois pas d’évent…

Enrico Gamberoni : Il n’y en a pas. On a fait le choix de la charge close. Ce wedge est un projet complexe car nous avons beaucoup de temps différents avec les 5 HP et ajouter un évent avec ses turbulences aurait compliqué la donne et réduit l’efficacité du guidage électronique.

Quand on vous dit que ce wedge est plat, en voici la preuve. Remarquez aussi la découpe dans le bas de l’ébénisterie pour laisser passer la filasse audio, secteur et réseau.

SLU : Est-il prêt à être utilisé aussi durement que peut l’être un wedge ?

Enrico Gamberoni : Absolument. Il est facile à porter, très léger avec moins de 14 kg et sa grille est renforcée et à l’épreuve des pieds. Tu peux lui marcher dessus, les transducteurs sont très bien protégés. Le SPL Max atteint 126 dB et la réponse en fréquence s’étend de 68 à 14 000 Hz à -6 dB ce qui lui ouvre les portes de tous les plateaux télé, les prises de parole dans l’événementiel et dans tous les cas de figure où la discrétion prime sur la puissance et la dynamique. C’est typiquement un produit de niche qui peut rendre de très grands services.

VIO X205, la polyvalence faite boîte

Seconde nouveauté existant en deux modèles, la X205-60 et la -100, il s’agit d’une petite enceinte point source bâtie autour d’un moteur 1,4” raccordé à un guide d’onde à directivité constante ouvrant à 60°x60° ou à 100°x100° et entouré dans les deux cas par deux HP de grave en 5”.

La VIO X205-60 sans sa face avant. Pour les reconnaître plus facilement, la face avant faisant office de pièce de mise en phase des 5 ” et de guide à directivité constante pour le moteur est marquée à droite par un gros 60×60. Sinon il suffit de regarder la profondeur du moteur. S’il est reculé, c’est la 60°.

SLU : Active ou passive ?

Enrico Gamberoni : Active, deux voies. Le filtre est placé à 1,5 kHz. Le module d’ampli est ici aussi fait maison. Il s’agit du DiGiPro G3, de même génération que celui qui équipe le wedge W10, il est très flexible.. Le gros avantage de cette petite enceinte c’est qu’elle passe avec ses deux 5” 85 Hz à -3 dB, autant dire que pour une conférence, je n’ai besoin de rien d’autre. Via RDNet, je peux programmer dans le DSP de bord un délai allant jusqu’à 20 mètres donc son utilisation en lipfill est simplissime.

Regardez au dessus des stacks de VIO S218 dans la zone d’écoute, ce sont bien des X205

Le SPL Max atteint 126 dB. Les deux ouvertures lui confèrent une grande polyvalence. A 60° la portée est améliorée, à 100° elle est plus plaisante en champ proche. Elle peut être accrochée dans tous les sens et dispose d’un orifice pour être placée sur un tube. Malgré sa taille, elle est en bois et atteint à peine les 7 kg. Le nombre d’utilisations est quasi infini entre scène, théâtre, événementiel, lieux de culte…

La VIO X205-100 sur son étrier, un des nombreux moyens de l’exploiter. Remarquez les deux évents en haut et bas de la caisse.

SLU : Enrico, vos valeurs en termes de puissance et de SPL paraissent très sages…

Enrico Gamberoni : Elles le sont. D’abord on a fait le choix de travailler avec la même norme de mesure sur toute la gamme VIO et les fichiers GLL sont téléchargeables sur notre site. Pour le SPL Max, nous intégrons du bruit rose sur 5 minutes avec un facteur de crête de 6 dB.
On fait ça dans notre chambre anéchoïque où nous avons un bras robotisé avec lequel on détermine le meilleur point de mesure dans la polaire et on place le micro à 3,25 mètres pour, par la suite intégrer la valeur à un mètre.
En ce qui concerne la puissance délivrée par nos modules, il en va de même. Nous ne gonflons pas nos chiffres à plus forte raison que le watt ne veut pas dire grand chose.

Quatre VIO L212 sur leur dollie, le flagship de la gamme VIO et une sacré belle boîte, très musicale et rock.

Connaître ce qu’absorbe un produit n’intéresse pas grand monde contrairement à ce que ce même produit délivre en SPL (rires) Il en va de même avec le calage de nos protections.
Nous ne jouons pas à la guerre du SPL en limitant en multibande le grave avant les autres bandes de fréquence pour grappiller quelques dB sur le dos de la qualité du rendu. Quand on commence à limiter, on le fait sur tout le spectre pour préserver l’équilibre sonore.

Pour plus d’infos sur dBTechnologies

 

Yoann Pelletier affirme le style de Christophe Willem

Doit-on encore présenter Christophe Willem ? Découvert grâce à la Nouvelle Star en 2005, l’artiste a évolué dans son style musical (et vestimentaire !). Il revient donc produit par Live Nation (et relooké par Kiddy Smile). Son album, Rio est une synthèse légère, pétillante et pop de son mood actuel.

Grace aux 8 teintes de led des Dalis Robert Juliat, Yoann Pelletier dispose d’une palette de couleurs très large.

Yoann Pelletier, nouvel éclairagiste de Willem, a su trouver la scénographie et la conception lumière qui correspondaient à l’artiste, et il a quasiment eu carte blanche. Cette confiance se ressent dans la cohérence des tableaux qui nous racontent les différents chapitres du show. Ils sont homogènes et délicats tout en étant pétillants et colorés.

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De gauche à droite Pierre Petit, assistant lumière et bloqueur, et Yoann Pelletier, Concepteur lumière et opérateur.

Pour composer sa recette, Yoann est allé chercher un outil de théâtreux, le Dalis, pour offrir une vision d’horizon en rétroprojection sur cyclorama.

Il a aussi dessiné un kabuki animé par de petits MagicDot SX. Métissage particulièrement réussi comme il le dit lui-même dans son interview vidéo.
On découvre aussi les spots profile à led Ghibli sur pantographes qui assurent l’essentiel de l’éclairage.

Des Sceptron incrustés dans de gros tubes de chantier imaginés et fabriqués par Yoann himself, restructurent ou déstructurent.
Bref, il déchirent !… l’espace:) ce qui ajoute à la profondeur de l’ensemble. Pour compléter cette équation artistique, le système de poursuite Blacktrax a été utilisé, pour permettre à l’artiste de gambader vers son public lors d’une captation du concert salle Pleyel.

Je n’en dis pas plus, les détails de cette installation point par point grâce à la super visite guidée de Yoann et Pierre Petit, son assistant lumière en interview et en vidéo.


SLU : C’est la première fois que tu éclaires Christophe Willem ?

Yoann Pelletier : “Précédemment, j’avais créé la conception lumière des deux dernières tournée de Gérald De Palmas et mon régisseur de tournée a ensuite été embauché par Live Nation pour travailler sur le concert de Christophe Willem. Le poste était ouvert pour la création lumière. Pour ma part, je ne connaissais ni l’artiste, ni Live Nation.
Mon nom a été mis sur la table, je suis venu à Paris pour rencontrer Christophe, je lui ai présenté un pré-projet qui ressemblait à ce que tu as vu ce soir (rire). Le courant est bien passé entre nous et il a donné son Go très vite après m’avoir rencontré. Il a aimé ma vision de son nouvel album.

Ambiance très chaleureuse renforcée par les lampes Sunstrip incrustée dans les tubes. Un authentique hommage au titre de l’Album : Rio. Les Ghibli Ayrton projettent un de leurs gobos originaux sur scène.

SLU : Quelle était l’idée de base de la scénographie ?

Yoann Pelletier : L’idée était de construire une relation avec Rio où il a fait son album. C’est une ville à laquelle il est particulièrement attaché. Tout l’album traduit le côté lumineux, pétillant, esprit léger, bonheur de vivre de Rio, et c’était un élément important à traduire en lumière tout en évitant de tomber dans le désuet. Il y avait le cyclorama animé en couleurs et en projection, la frise qui reprenait des motifs d’inspiration un peu jungle avec un dessin travaillé et artistique de type Art déco. L’idée du kabuki est venue dans un deuxième temps pour compléter la frise.
Je lui ai présenté plusieurs images et notamment une qui ressemblait à une verrière. Donc on est parti de cette image et j’ai eu recours à un graphiste pour dessiner le kabuki. Dans l’esprit tronc de palmiers style Art déco toujours, j’ai proposé à Christophe de gros tubes, gaines de chantier qui structurent l’espace et dans lesquels j’ai niché des barres de leds et sources halogènes, et enfin les pantographes sur lesquels sont montés les spots/découpe et projecteurs à effets afin de libérer l’horizon sur certains morceaux où le cyclo fonctionne.”

Les Dalis créateurs d’horizons

En fond de scène, derrière le cyclo que Yoann a spécifié blanc et transparent dans sa fiche technique, une ligne de rampes Dalis utilisées en rétroprojection est posée au sol.

Mariage réussi de textures ambrées sur fond complémentaire lavande.

Yoann Pelletier : ”Je suis très content des cycliodes Dalis, ils ont une répartition super homogène. Le fabricant préconise d’installer une ligne en bas et en haut pour une homogénéité parfaite du cyclo sur toute la hauteur mais pour une question de budget, nous n’avons qu’une seule rangée au sol, ce qui finalement simule très bien l’horizon.

En fond de scène, les rampes Dalis Robert Juliat justaposées éclairent le cyclo, que Yoann spécifie blanc et transparent pour éviter les pertes de lumière nuiraient à l’éclairage du kabuki.

C’est une double rampe réglable en inclinaison, qui éclaire à la fois en partie basse et en partie haute.
J’apprécie beaucoup les huit teintes de leds de ce projecteur : RGB, bleu roi, cyan, ambre, blanc chaud et froid qui permettent d’obtenir exactement les couleurs que je souhaite.
Je contrôle les Dalis en matrices de 4 cellules pour créer un éclairage plus vivant.

Eclairage du cyclo par les rampes Dalis avec une uniformité remarquable et une couleur magnifique.

SLU : C’est du boulot de gérer ça avec la console non ?

Yoann Pelletier : Sur ma console Hog j’ai un petit média serveur intégré pour faire du pixel mapping et j’ai des vidéos qui me permettent d’envoyer des effets. Pour la petite histoire, quand j’ai présenté le cyclo à Christophe, je lui ai montré la vidéo de présentation de Robert Juliat qui a été justement faite à l’aide d’une Hog et des médias déjà intégrés à la console.
J’avais tout ce qu’il fallait pour faire ce que j’avais vendu à l’artiste (rire). Le couple cyclo/Dalis est un bon compromis. On est vraiment en budget au-dessous d’un écran led avec toutefois une possibilité d’animation et de mouvement.

Superbe contre-jour. Dalis Robert Juliat, MagicDot SX et Ghibli Ayrton à contre unissent leurs sources pour animer le Kabuki.

SLU : Quel est le recul nécessaire pour le cyclo ? Tu as toujours la profondeur adéquate dans les salles de la tournée ?

Yoann Pelletier : On joue à peu près sur onze mètres de profondeur, en comptant les Dalis. Il faut en effet parfois faire des agencements selon la surface du proscenium ou la distance à laquelle se trouve la première perche.
Il peut aussi nous arriver de faire de la projection de face dans les salles mouchoir de poche. On inverse alors la position des Dalis en les posant sur les praticables d’accès à la scène de Christophe, positionnés entre le cyclo et le kabuki. On préfère la rétroprojection, c’est plus propre mais quand on ne peut pas on fait autrement…”

SLU : Le Kabuki est donc escamotable ?

Yoann Pelletier : “Oui, il est accroché avec des pinces Magic FX et tombe après le premier tiers du show.

Système de suivi de l’artiste Blacktrax à Pleyel

Totem supportant un Colorbeam 150 Oxo et un fresnel Magis 500 De Sisti pour le rattrapage latéral.

SLU : Christophe est très mobile pendant son spectacle. Comment gères-tu la face ?

Yoann Pelletier : Difficilement (rire) ! L’une des seules consignes de Christophe pour ce show était de ne pas utiliser de poursuite du fait de mauvaises expériences…
J’ai donc demandé une face trad assez classique en découpes et PC 2 kW avec un rattrapage en latéral composé de petits Fresnel “Magis” De Sisti de 500 W, 2 de chaque côté.
C’est une face qui couvre bien le plateau afin de le suivre partout mais sans arroser, ni la toile montée sur kabuki, ni le cyclo. Le tout est refroidi en L202 avec malgré tout de fortes variations de température de couleur selon les intensités.

SLU : Est-ce qu’il arrive à se positionner de temps en temps là où tu veux ?

Yoann Pelletier : (Rire). Suite à sa demande de ne pas intégrer de poursuite nous avions convenu qu’il s’impose certains positionnements sur scène à certains moments. Ça, c’était sur le papier ! En réalité, c’est un électron libre (rire). Après discussion, on a constaté qu’il était souvent à certains endroits.
Nous avons donc convenu de certaines positions qui fonctionnent sur certains tableaux sombres pour éviter la face générale qui écraserait tout. Pour la captation du show qui a été faite à Pleyel, nous nous sommes tournés vers un système de poursuite automatique qui gérait des Ghibli afin d’obtenir un éclairage de face optimal sur tous ses déplacements, y compris ses promenades en salle au milieu du public.

Yoann créé à contre un frise médiane sur le Kabuki à l’aide des MagicDot SX et conjugue au sol la projection des Ghibli et les faisceau des MagicDot-SX situés à l’avant-scène des musiciens dans une harmonie de blancs.

SLU : Quel système ?

Yoann Pelletier : Nous avons utilisé un Blacktrax, développé par “Cast Software” qui est l’éditeur de Wysiwyg. C’est un système de tracking en 3D basé sur le moteur 3D de Wysiwyg. Il récupère donc les plans déjà dessinés et fonctionne par infrarouge grâce à de petites leds que nous avions cousues sur les habits de Christophe.
Deux sur ses épaules de t-shirt et deux sur sa veste (car changement de tenue en cours du show). Un boîtier qu’il portait alimentait les leds dont le signal était capté par une dizaine de petites caméras infrarouges. Elles étaient situées un peu partout, derrière, au-dessus et en face de la scène, mais aussi en salle.

Pierre nous montre les leds infrarouges utilisées avec le système Blacktrax mis en place pour la captation du concert de Christophe Willem à Pleyel.

Le Blacktrax envoyait ensuite des coordonnés X,Y,Z utilisables aussi bien pour le son, que pour la vidéo et la lumière. C’est un système plus étoffé que les systèmes de poursuites automatiques classiques.
Mais son utilisation sur cette captation s’est limitée au tracking des projecteurs de face pour Christophe. Notre choix s’est porté sur ce système car le directeur photo souhaitait travailler avec des asservis à LED. Cela nous permettait donc un choix multiple de projecteurs contrairement à d’autres bridés sur une seule marque.

SLU : Quels étaient les projecteurs impliqués ?

Yoann Pelletier : Le choix s’est porté sur des Ghibli car ils faisaient déjà partie de mon kit. Ils ont de plus une superbe homogénéité du faisceau mais également les uns par rapport aux autres. De plus, ils possèdent un IRC élevé. Avoir des asservis à la face permet également de conserver une température de couleur contrôlée quelle que soit l’intensité. J’avais deux Ghibli sur le pont de face, deux au manteau et un en fond de salle pour récupérer un meilleur angle de face.
Des positions idéales pour le suivre dans l’alternance de sa position entre l’avant-scène et sa place au milieu des musiciens. Je prenais également en compte la frise déco. Accrochée au manteau, elle empêchait les faisceaux du pont de face d’atteindre le milieu de scène. La bascule d’un groupe de projecteurs à l’autre se faisait manuellement, mais aurait pu être automatisée si nous avions eu un peu plus de temps de répétitions.

SLU : Le système Blacktrax existe depuis un certain temps maintenant. Je crois qu’il était utilisé sur la dernière tournée Drone de Muse en 2015-2016.

Yoann Pelletier : Oui et il est en constante amélioration depuis. Sur Muse, tous les drones étaient suivis par un Blacktrax et je sais que le cirque du soleil l’utilise également notamment sur les shows Toruk et Crystal où tout est mappé en vidéo, Blacktrax permettant de créer un cache dynamique pour que la vidéo évite l’artiste entre autres.

SLU : Qui te l’a installé ?

Yoann Pelletier : C’est la société Skynight. Ils me fournissent tout l’équipement lumière de la tournée. Je les connais très bien pour avoir démarré ma carrière chez eux. Ils me suivent depuis plusieurs tournées déjà et n’hésitent pas à investir dans de nouvelles technologies. Pour ma part, c’est la deuxième fois que je loue le Blacktrax et le support technique est au niveau. Le son quant à lui est fourni par S-Group.

Ghibli et Colorbeam 150BFX sur pantographes

Pour éclairer le kabuki à contre, Yoann a accroché trois pantographes supportant chacun un Ghibli Ayrton et une ligne de projecteurs Colorbeam 150BFX Oxo, renforcée au sol par une ligne de MagicDot SX Ayrton.

SLU : Dans le kit on remarque la présence de sept pantographes au total supportant chacun un Ghibli et un Color Beam.

Yoann Pelletier : J’ai aussi deux Ghibli sur perche en nez de scène qui me permettent de faire aussi bien du latéral sur l’artiste, du latéral sur scène, d’éclairer le fond de scène ou de faire du faisceau.

Je savais que j’allais avoir des accroches de lumière à certains endroits donc je voulais vraiment avoir cette solution de couteaux et je voulais une machine qui ait assez de gobos comme un vrai spot en contre. Il n’y avait pas beaucoup d’options possibles sur le marché même si maintenant ça se développe bien. La contrainte de charge de 40 kg pour les pantographes nous limitait d’autant plus dans nos choix.

Yoann joue sur les ombres des tubes et la projection de gobos sur cyclo pour créer une ambiance plus sombre et masculine.

SLU : D’où viennent les pantographes ?

Yoann Pelletier : Ce sont des Spider Junior De Sisti motorisés. Les manipuler demande certaines précautions afin de ne pas les brusquer et éviter les vrilles que pourraient créer des mouvements de la machine attachée en dessous.

SLU : Ne pas les brusquer, ça veut dire quoi en termes d’encodage ?

Yoann Pelletier : Leur donner du temps et faire des déplacements de machine en douceur que ce soit pour un changement de tableau ou pendant la retape l’après-midi. Finesse est le maître mot pour ces petites bêtes.

On reconnaît le royal faisceau net et puissant des Ghibli Ayrton et la ligne de Colorbeam Oxo dont la mission est d’éclairer la frise. .

Les stars font des étincelles grâce aux Ghibli descendus en position basse sur leur pantographe.

Joli contraste entre le cyclo hyper saturé et les faisceaux des 7 Ghibli qui allument le feu sur scène. Heureusement que la led ne rayonne pas de chaleur.

SLU : Tu as placé un ColorBeam 150BFX sur chaque pantographe mais j’en vois aussi un peu partout, en latéral, en haut et au sol derrière le kabuki, au-dessus de la scène…

Yoann Pelletier : J’ai une trentaine de ces petites sources qui sont très économiques. C’est une led COB RGB de 150 W dans un réflecteur, entourée d’un triple anneau de nombreuses leds blanches contrôlables par cellules de 5 en mode 35 paramètres.
Il y a des macros d’effets dedans qui me permettent d’ajouter de l’animation sur les titres un peu disco. Pour moi c’est un projo polyvalent, qui sert aussi bien à faire de l’éclairage que des effets.

Une gaine de drainage incrustée d’une barre de leds Sceptron Martin que Yoann a choisi de laisser à nu pour la discrétion. Dessous c’est une lampe récupérée sur un Sunstrip.

Il a une lumière très diffuse que j’aime bien. Globalement, il aurait peut-être mérité de coûter un petit peu plus cher à la fabrication pour gagner en qualité de lumière mais dans la masse et vu le budget, “ça le fait”.

SLU : Je trouve qu’ils sont tout de même bien équilibrés en couleurs, tu les as corrigés ?

Yoann Pelletier : Il y a des couleurs que j’ai reprises et d’autres qui passent moins bien. Le rouge par exemple est maîtrisé. Les bleus sont un peu plus délicats.

Les tubes incrustés de barres de leds Sceptron

SLU : Les énormes tubes en arrière-scène constituent finalement le décor. C’est du fait maison ?

Yoann Pelletier : J’ai monté moi-même ces tubes. J’aime bien bricoler et faire de l’intégration. Je suis parti de l’idée de tuyaux en PVC et finalement notre choix s’est arrêté sur ce tuyau de drainage en structure alvéolée très rigide et très fine donc légère, que l’on a pu facilement découper pour y intégrer des barres de leds Sceptron en pitch de 10. La question de quel dépoli nous allions appliquer s’est posée et finalement elles sont à nu. Je voulais garder cette continuité d’une surface noire sur les tubes pour que ce soit discret.

Pour une ambiance dico, Yoann structure l’espace en pixel mappant les Sceptron incrusté dans les tubes et en jouant les MagicDot-SX en faisceau serré.

Nous avons aussi intégré des lampes de Sunstrip fixées sur un support domestique de plafonnier avec une alimentation déportée au pied de chaque tube. Chaque hauteur est constituée de trois sections manchonnables à l’intérieur, ce qui permet un montage et un démontage faciles tout en faisant passer les câbles.
Le système de fixation, en haut est un système d’élingage avec un anneau de Reutlinger. L’élingue passe dans un système de serrage à billes qui permet de les ajuster au jour le jour. Au sol on a une base en bois et un système de charnière.

C’est une base de Tower qui supporte les tubes, les câbles d’alimentation et de données passent à l’intérieur.

Détail d’alimentation des lampes de Sunstrip dans les tubes.


SLU : Comment les contrôles-tu ?

Yoann Pelletier : C’est un média serveur Ai Avolites qui envoie la vidéo de mapping au processeur P3 onpc dédié aux Sceptron. Un P3 powerport est sur scène, 4 lignes comportant l’alimentation est les données partent aux tubes.

Ambiance Cabaret chatoyante. Emotion et proximité dans une harmonie de couleurs chaudes. Ghibli à contre surmontés des Colorbeam-150, les faisceaux des MagicDot SX font le lien entre l’artiste et son public et les Colorbeam, encore eux réhaussent la frise Art déco.

SLU : Mais la hauteur des salles est toujours suffisante pour accueillir les tubes ? Quelles sont les plus grandes salles de la tournée ?

Yoann Pelletier : Ce sont de grands théâtres ou des salles comme Pleyel, mais effectivement, on passe aussi dans de toutes petites salles et c’est pour ça que nous avons prévu les tubes en 3 sections afin de pouvoir s’adapter à de petites salles. Dans la version réduite de mon kit, on ne monte que deux sections de tube et les pantographes restent dans les flight case. Les Ghibli sont accrochés directement sur perches.

Au sol, les MagicDot SX jouent les blinders

Yoann Pelletier : J’en ai installé 24 sur scène en deux lignes de 12. Ils sont très compacts, économiques et leur zoom ouvre large pour faire des effets de wash ou à de rares occasions des bâtons. Ils font aussi très bien le job en blinder.
Je souhaitais aussi les utiliser en face rapprochée pour les musiciens mais le côté brillant de la led n’est pas agréable pour eux, un petit PAR20 aurait encore toute sa place ici !

Les petits MagicDot SX Ayrton bordent l’espace scénique des musiciens pour jouer à contre.

Derrière le Kabuki, la ligne de 12 MagicDot SX de contre, posée sur le praticable d’entrée en scène de Christophe Willem. On devine aussi en bas à droite de la photo, un Colorbeam 150 Oxo et son homologue à l’autre l’extrémité.

Et au niveau du réseau ?

Skynight fourni un réseau assez classique utilisant deux switchs Gigacore 14 R Luminex, qui transportent, en redondance de la régie à la scène, un VLAN Artnet qui est converti en DMX par un node 8 Luminex sur scène pour les projecteurs, un VLAN hognet qui relie la console a un DP8000 de secours sur scène ainsi qu’à un routeur WIFI pour la remote, un VLAN pour la vidéo qui relie le P3 onpc situé en régie au P3 Powerport situé sur scène.

Yoann Pelletier : Depuis peu, je récupère aussi le time code du séquenceur Ableton qui se trouve sur scène. Je ne suis pas un partisan du tout time code qui, je trouve, dénature l’esprit live de notre métier. L’idée est de me libérer des envois de la structure de certains morceaux : couplet, refrain, pont, … afin de garder mes deux mains pour des effets complémentaires et sur les faces, un peu comme un deuxième opérateur.
Cela me remplace aussi les décomptes avant les envois de morceaux afin de rester concentré sur le positionnement de Christophe et envoyer la bonne face au bon endroit, proprement.

Beau travail sur la couleur : Dalis Robert Juliat et MagicDot-SX Ayrton émettent les mêmes longueurs d’ondes.

Christophe bouge beaucoup et n’est pas forcément au même endroit d’un jour à l’autre donc j’ai toujours les yeux sur lui. Le time code me permet aussi de créer certains effets qu’un humain n’arriverait pas à envoyer sans un minimum de latence. Certains titres mixent le séquencé et le live, mais pas tous et il y a de nombreux morceaux joués complètement live. Cela reste un outil, il n’est pas indispensable pour ce show.

SLU : Les concerts sont-ils filmés pour que Christophe Willem puisse avoir un regard de sa prestation dans la lumière que tu crées ?

Yoann Pelletier : Je filme tous les concerts, c’est une habitude car ça permet d’itérer sur les titres, moi qui suis un éternel insatisfait. 50 dates sont passées et je commence seulement à en être content ! (rire). Lui ne regarde pas ce que je filme mais sera curieux des vidéos et photos postées sur les réseaux sociaux. Par exemple, il a beaucoup aimé les vidéos du concert de Pleyel et m’a confié que la lumière était top.

SLU : Je trouve que ton kit est finalement très raisonnable.

Yoann Pelletier : J’ai beaucoup réfléchi au choix des sources par rapport au budget. Les MagicDot ne sont pas très chers donc ça permet d’en avoir pas mal. Le Colorbeam 150BFX est super-économique. Il passe pratiquement inaperçu dans le budget alors qu’il apporte beaucoup. En revanche les Ghibli ont été achetés spécialement pour la tournée.

La face est assurée par une SX 714 Robert Juliat, Le Ghibli nous montre encore un joli Gobo de sa collection et les MagicDot-SX projettent une petite lueur chaude pour structurer l’espace scénique.

Conclusion

Yoann revient aux classiques de l’éclairage avec un kit soigneusement sélectionné pour faire de la jolie lumière et servir l’émotion véhiculée par l’artiste. Ses possibilités sont multiples de servir les thèmes du spectacle, électro, disco, piano bar, balade romantique, et de créer les ambiances très différentes et toujours magnifiques.

Possibilités liées aux Dalis qui subliment le cyclo, et par transparence le Kabuki, d’un festival de couleurs vives aux teintes inédites, aux pantographes qui multiplient les angles de projection, aux Ghibli dont le royal faisceau s’habille d’une collection originale de gobos en volume et en projection, au kabuki, large fenêtre sur jardin enchanté à travers laquelle Yoann joue des MagicDot-SX et Colorbeam 150BFX à contre pour lui donner vie, et aux tubes qui ajoutent la touche numérique des leds de Sceptron indispensable sur les titres électros.
Les Ghibli assurent avec puissance et précision l’essentiel de l’éclairage et nous étonne avec une belle collection de gobos originaux. Le MagicDot SX se la joue star à l’avant-scène. Cette petite source élégante a une puissance étonnante en couleurs saturées. Yoann l‘utilise en blinder, pour faire de larges nappes de couleurs ou pour laisser traîner son faisceau au sol jusqu’au bout de la scène. Les tableaux sont riches, fouillés, équilibrés et basculent d’un univers à l’autre avec authenticité.

L’artiste aime créer l’intimité avec son public. Il est à l’aise dans cette petite salle et son éclairagiste aussi. On me dit dans l’oreillette que les fans apprécient et que certaines même suivent toute la tournée.

Le final : magnifique !


L’équipe de la tournée :

Régisseurs : Arno Genevois / Pascal Autissier
Son face : Julien Martin / Mehdi Doughouas / Mika
Son retour : Alex Maggi
Assistant son plateau : Thomas Foulon / Cyril / Jean-Marie
Backliner : Bruno Mathieu / Stephan Blaut
Conception lumière / opérateur : Yoann Pelletier
Assistant lumière / bloqueur : Pierre Petit
Chauffeur camion : Fabien Randon
Chauffeur Tourbus : Doron Haddad

Direction artistique / clavier : Aurélien Mazin / Vincent Bidal
Guitare : Philippe Devin
Basse : Nils Thomas
Batterie : David Lamy
Assistante artiste : Françoise Choukroun

Production : Live Nation
Chargée de projet : Jessica Castanier

Les prestataires :

Son : S-Group, Sylvain Ibanez
Lumière : Skynight, Nicolas Walser
Backline : L’Annexe, Laurent Poirier
Transport matériel : S-Group
Tour Bus : Blackline Star


Les plans et légendes

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Dick Titus, nouveau PDG de ETC

Poursuivant la tradition d’un excellent management de plus de 40 ans, le conseil d’administration de ETC a nommé Dick Titus au poste de PDG.

Dick Titus, nouveau PDG de ETC

Depuis sa création dans un garage en 1975 et jusqu’à devenir le plus grand fabricant mondial de projecteurs et de pupitres lumière pour le spectacle, ETC a toujours été piloté par son cofondateur, Fred Foster, jusqu’à son décès le 8 février 2019. La société s’est engagée à préserver l’héritage de Fred, en perpétuant le modèle établi par Fred, basé sur l’Humain.
L’entreprise reste privée avec un plan d’actionnariat salarié (ESOP) afin de sécuriser son indépendance. L’objectif de continuer à fournir les produits, les services et les solutions les plus innovants à ses utilisateurs reste une priorité. Dick Titus qui a commencé chez ETC en 1990 dirige l’équipe de direction depuis 17 ans en tant que président après avoir été Directeur d’Exploitation les cinq années précédentes.

« C’est un honneur de mener l’équipe managériale », déclare Titus. « Ensemble, nous avons une grande expérience au service de nos employés et de nos clients. La culture ETC est unique et elle se combine à une véritable passion pour les marchés que nous servons.
Je suis décidé à miser sur ces valeurs fondamentales pour les années à venir. Nous avons toujours été une entreprise construite sur un modèle de responsabilité personnelle. La grande diversité de talents dans une équipe dévouée à travers le monde reste l’élément essentiel de notre croissance. »

Sur plusieurs marchés allant du spectacle vivant à l’éclairage architectural, ETC a enregistré une croissance importante de son chiffre d’affaires entre 2014 et 2018. En 2017, ETC a acquis la société High End Systems, spécialisée dans l’éclairage pour le Live. En 2018, la société a développé son catalogue en finalisant l’acquisition d’EchoFlex Solutions.

En début d’année, ETC a renforcé sa présence en France en faisant l’acquisition de son ancien partenaire Avab Transtechnik France pour créer ETC France. Aujourd’hui, elle complète sa gamme de projecteurs architecturaux en distribuant les produits ArcSystem, BluesSystem et CueSystem de la société britannique GDS.

Plus d’infos sur le site ETC

 

La vidéoprojection dans tous ses états. Part Three: Mettez de l’optique dans votre moteur! Miroir, mon beau miroir

Nous avons vu que les premières technologies de vidéoprojection à partir d’une source externe (relais optiques) fonctionnaient en réflexion.
Mais les vieilles habitudes étant tenaces, les premières tentatives (dont l’une perdure sous la forme de LCoS), visaient à effectuer une modulation analogique de la lumière en chaque point d’image, soit directement (Eidophor et dérivés), soit par le truchement de la polarisation (Titus, D-ILA/LCoS).

La nouvelle approche que nous allons vous présenter opère une rupture brutale avec ces démarches, en exploitant une modulation de la lumière en tout ou rien (autrement dit, « numérique », terme odieusement galvaudé). Et plus extraordinaire encore, elle revient aux sources en utilisant un procédé mécanique, comme les systèmes de balayage à laser (on n’est plus à ça près, on a vu que la vidéoprojection faisait feu de tout bois pour arriver à ses fins).

Si ce procédé fonctionne et se présente actuellement comme à la pointe de la projection vidéo (et bientôt d’éclairage) en termes de performances, cela est dû aux progrès prodigieux accomplis ces 10 ou 15 dernières années par la technologie électronique intégrée.

Au début était le MEMS

Les fabricants de semi-conducteurs ont appris progressivement à réaliser sur les substrats ou dans leur épaisseur des structures de plus en plus complexes et variées. Le silicium (Note 1) , en particulier (qui est aussi l’un des éléments les plus répandus sur la Terre), est la base de l’immense majorité des semi-conducteurs (diodes, transistors, circuits intégrés, microprocesseurs, mémoires…).

Note 1 : le silicium (Si) se dit « silicon » (comme « Silicon Valley ») chez les anglo-saxons… qu’il ne faut surtout pas traduire par silicone, terme qui désigne en français des polymères analogues aux polymères organiques à base de carbone, mais dont l’atome principal est du silicium et non du carbone.


L’industrie en maîtrise le façonnage à l’échelle microscopique par divers procédés : croissance de couches (épitaxie), photogravure (microlithographie), diffusion, dépôts métalliques, passivation (oxydation superficielle), etc. Grâce à ces techniques qui gagnent en finesse et en précision, la microélectronique est capable d’implanter sur des tranches de silicium des structures de plus en plus petites (des gravures d’une finesse de 20 nm, soit 0,000 02 mm, sont réalisées industriellement sur les dernières générations de processeurs informatiques), le tout en réalisant un nombre de plus en plus grands d’opérations successives (c’est-à-dire de couches) superposées avec précision.

Forts de cette maîtrise des procédés de micro-usinage des semi-conducteurs au service de l’électronique pure, les chercheurs et les industriels du secteur ont commencé à envisager au début des années 1970 d’utiliser ces procédés pour réaliser des systèmes pas seulement électriques, mais aussi mécaniques.
Il est donc possible d’implanter à la surface d’un substrat (principalement semi-conducteurs, mais cela peut être aussi des métaux, des céramiques ou des polymères), des pièces mobiles, vibrantes ou oscillantes, des leviers ou des petits moteurs, façonnés avec ces techniques. Ceux-ci sont actionnés par des champs électriques (les distances étant microscopiques, les champs électriques ont la même efficacité que les champs magnétiques d’un moteur « normal ») ou modifient les champs électriques présents à la surface du substrat. Des phénomènes thermiques (qui, à cette échelle, ne présentent qu’une très faible inertie) peuvent aussi être utilisés.

Figure 1 : La technologie MEMS permet d’implanter sur des circuits intégrés des microstructures électromécaniques parfois très complexes, comme le montre une fraction centrale de ce capteur accéléromètre destiné aux Smartphones.

De tels dispositifs sont appelés MEMS (systèmes micromécaniques), et plus récemment, on voit apparaître des NEMS (c’est la même, chose, mais « nano » au lieu de « micro »).
Les premiers MEMS commercialisés au début des années 1980 étaient des capteurs de pression, et ces composants se sont extraordinairement diversifiés (accéléromètres, gyroscopes (voir figure 1), capteurs de champs magnétiques à effet Hall, microphones, oscillateurs à diapason, etc.) et ont gagné le domaine optique (MOEMS ou optical MEMS) et la biologie/médecine (bioMEMS).
Imaginée à la fin des années 1970 pour des imprimantes, les matrices de micro-miroirs ont été appliquées à la projection vidéo suite aux travaux de Larry Hornbeck de la société américaine Texas Instruments (Note 2) , qui a implanté une matrice de micro-miroirs sur un circuit intégré CMOS (1987), la rendant ainsi compatible avec l’électronique numérique standard.

Note 2 : Larry Hornbeck a reçu un Oscar pour ses travaux sur le DMD. Voir https://spectrum.ieee.org/tech-history/silicon-revolution/chip-hall-of-fame-texas-instruments-digital-micromirror-device.


Le composant à micro-miroirs

Le cœur d’une matrice de micro-miroirs est constitué d’un support semi-conducteur, qui est une mémoire statique (SRAM) CMOS implantée sur un substrat de silicium. Chaque cellule de cette mémoire dispose de deux sorties complémentaires reliées à des électrodes. Le dispositif mécanique est micro-usiné dans des dépôts d’aluminium successifs, déposés et gravés à l’intérieur d’une couche dite sacrificielle, qui est éliminée en fin de cycle de fabrication. Plusieurs couches successives (niveaux de métallisation) sont nécessaires pour obtenir le résultat final.
Dans les premières réalisations, chaque micro-miroir était constitué d’un carré en aluminium, maintenu au-dessus du substrat par deux minces lamelles de métal souples partant de deux coins opposés, jouant à la fois le rôle de support et de ressort de rappel fonctionnant en torsion. Le miroir fonctionnait lui-même comme moteur, étant attiré par l’une des deux électrodes affleurant du substrat sous les angles libres du miroir (voir figure 2). Puis les niveaux de métallisation se sont multipliés pour donner lieu à des structures plus complexes et plus performantes.

Figure 2 : Les trois niveaux qui constituent la partie électromécanique d’un DMD moderne. Le niveau inférieur est un plan de connexions. Au-dessus se situe le moteur proprement dit, avec sa suspension qui travaille en torsion et les électrodes d’adressage juchées sur des piliers. L’étage supérieur, enfin, comporte les miroirs, fixés par des piliers au centre des rotors.

Dans l’approche actuelle, le « moteur » est sur un niveau séparé. Il est constitué d’une surface d’aluminium solidaire de deux lamelles métalliques élastiques, jouant le rôle de suspension et de ressort, fixées au-dessus du substrat via deux piliers en aluminium. Les électrodes sont elles aussi surélevées. Elles permettent à la plaque motrice de basculer autour de l’axe de rotation déterminé par les lamelles ressort.

Figure 3 : Microphotographie SEM colorisée d’une matrice de micro-miroirs montrant l’étage moteur. En vert, électrodes. En bleu : surface du moteur et piliers de fixation. En rouge : languettes élastiques de suspension. L’image a été faite à partir d’un circuit réel complet, le miroir a été enlevé (on devine, au centre du moteur, la trace du pilier de fixation du miroir qui a été enlevé. (Photo institut d’optique de l’université de Rochester, empruntée à la référence citée en fin d’article)

Celle-ci possède, de part et d’autre de chaque électrode, deux prolongements souples (landing tips) qui viennent en contact avec le substrat quand le moteur bascule complètement du côté de l’électrode active (voir figure 3).
Le miroir lui-même est une surface carrée d’aluminium réfléchissant, fixée au moteur précédemment décrit par un pilier placé en son centre. La surface du miroir est plane est uniforme, à l’exception d’une dépression centrale à l’endroit du pilier de fixation.
L’intérêt de multiplier les niveaux de métallisations est de permettre d’avoir des miroirs quasiment jointifs (malgré leur basculement) et de permettre l’augmentation de l’angle de rotation. De 10° dans les toutes premières versions, on est passé à 12°, puis maintenant à 17°. L’avantage est de donner un meilleur contraste grâce à une séparation plus nette des faisceaux correspondant au noir et au blanc. La taille des miroirs est de quelques micromètres (millièmes de millimètre).

Fonctionnement optique du relais optique à micro-miroirs

Chaque miroir de la matrice DMD est bistable et peut prendre, lorsque le circuit est sous tension, deux positions symétriques de part et d’autre de l’axe du substrat. L’angle est de ±10, ±12 ou ±17° selon la génération du composant. La source collimatée et l’objectif de projection sont disposés de telle matière que dans l’une des orientations du miroir, dite « ON », la lumière de la source soit envoyée vers l’objectif, et dans l’autre position, dite « OFF », la lumière de la source est envoyée hors de l’objectif (voir figure 4) et se perd sur un « dissipateur ».

Figure 4 : Principe de fonctionnement des micro-miroirs. A gauche, position « ON ». La source, la matrice et l’objectif sont disposés de manière telle que la lumière est réfléchie vers l’objectif de projection. A droite, dans la position « OFF », la lumière est réfléchie en-dehors de l’axe de l’objectif.

Il s’agit d’une surface noire mate qui absorbe toute la lumière et la transforme en chaleur, évacuée avec les fluides de refroidissement. Le fonctionnement est donc en tout ou rien (d’où le premier « D » de « DMD »). Vu de l’écran, chaque point de l’image, représenté par un miroir, est totalement allumé ou totalement éteint, le micro-miroir ne génère pas directement les « niveaux de gris ».
Pour obtenir toute une gradation avec les niveaux intermédiaires, on procède par modulation de durée, c’est-à-dire que le miroir, capable de basculements très rapides, oscille entre ses deux positions, de manière à ce que l’œil, qui a un comportement intégrateur et passe-bas, ne perçoive que la moyenne.

Figure 5 : Principe de la restitution des niveaux de luminosité avec des micro-miroirs. L’œil ne perçoit que la moyenne de la luminosité instantanée de chaque point.

Ainsi, si, dans une séquence répétitive de période TON + TOFF, TON est le temps pendant lequel le miroir est dans la position ON, et TOFF dans la position OFF, l’œil perçoit un niveau intermédiaire équivalent à TON/TOFF (voir figure 5).

Ce principe est similaire à celui de la modulation de largeur d’impulsions (PWM), utilisée dans la plupart des amplificateurs de puissance audio et des convertisseurs d’énergie en classe D. Dans le domaine de la visualisation, la technique est assez bien éprouvée, puisqu’elle s’apparente à celle qui est mise en œuvre dans les écrans à plasma, dont chaque cellule n’a que deux états possibles (allumé ou éteint), sans niveau intermédiaire (avec, dans ce cas, une difficulté supplémentaire due à la nécessité de générer des signaux à haute tension).

Si on souhaite afficher des niveaux de luminosité sur 10 bits, il faut être capable de maîtriser la durée des impulsions de commande de chaque miroir avec une résolution de 1/1024 (soit près de 0,1 %), ce qui n’est pas évident compte tenu du nombre de miroirs à piloter individuellement (21,2 millions en 2K) et de l’ordre de grandeur des durées (inférieures à la milliseconde).

Moteur optique DMD monochrome

Figure 6 : Structure générale d’un projecteur à une seule matrice DMD (monochrome) dans sa version la plus simple.

On peut réaliser simplement un moteur optique DMD monochrome en exploitant directement les propriétés explosées ci-dessus, les faisceaux lumineux incidents et réfléchis se propageant naturellement dans l’air (voir figure 6).
L’avantage de ce système est sa simplicité et sa légèreté. L’un des inconvénients de ce procédé est que la source lumineuse et l’objectif de projection risquent d’être proches, aboutissant à une configuration mécanique « bizarre ». On est donc amené à introduire des miroirs de renvoi qui compliquent le système.

Figure 7 : Moteur optique monochrome avec une seule matrice DMD utilisant un prisme de verre massif.

Une approche différente consiste à utiliser un prisme taillé de manière particulière de manière à introduire la lumière de la source latéralement (voir figure 7).
Cette disposition ressemble un peu au PBS des LCoS, mais les angles ne sont pas les mêmes. Le système obtenu est plus compact, plus facile à implanter dans un projecteur et donne lieu à des réalisations scellées. L’image DMD présente une structure moins flagrante que l’image LCD, mais un peu plus caractérisée que l’image LCoS.

Figure 8 : Aspect de l’image DMD (exagéré).

L’espace noir entre les miroirs est très fin et difficile à discerner. Les « pixels » se manifestent plus par le point un peu plus sombre correspondant à l’image de la dépression centrale au niveau de fixation de chaque miroir (voir figure 8).
Il faut bien reconnaître que, sur les réalisations modernes en haute résolution, même sur grand écran et avec le nez dessus, ces détails sont peu visibles et tombent probablement sous la limite de diffraction des optiques de projection.

Moteur optique couleurs à un seul DMD

Bien sûr, les systèmes monochromes ne sont plus qu’un cas d’école et la couleur est incontournable depuis des lustres. Toutefois, il est facile (et ce d’autant plus avec les technologies numériques modernes) de transformer un système monochrome suffisamment rapide en système trichrome, voire quadrichrome (et plus si affinités) par l’ajout d’un disque de filtres colorés, à l’instar de ce qui se faisait dès les tout premiers Eidophor.
A l’aide de mémoires d’image, le traitement d’image affiche successivement les images correspondant aux trois primaires rouge, vert, bleu (et éventuellement à un 4eme canal), tandis que la matrice est illuminée de manière synchrone successivement avec une lumière correspondant à la composante affichée. Il s’agit donc d’un procédé de couleurs séquentiel.
Le cycle doit se répéter au minimum à la fréquence image c’est-à-dire que pour 60 Hz (période 16,666… ms), la fréquence de fonctionnement de la matrice doit être au minimum de 180 Hz (3 canaux) ou 240 Hz (4 canaux), soit des périodes d’affichage respectives de 5,555… ms ou 4,166… ms. Mais comme on a pris l’habitude de rafraîchir l’image à fréquence double (120 Hz), triple (180 Hz), ou même quadruple (240 Hz), voire plus encore lorsqu’il s’agit de produire des images en 3D relief, on arrive rapidement à des cadences d’affichage infernales.

L’effet arc-en-ciel est un artefact qui se manifeste sur les systèmes à couleur séquentielle, donc sur les projecteurs mono-DMD. Effet psychovisuel, il ne peut être ni quantifié objectivement, ni photographié, et son importance dépend des individus. Certains y sont très sensibles, d’autres ne le perçoivent pratiquement pas. Il consiste en l’apparition fugitive de surfaces diversement colorées accompagnant les objets en mouvement rapide. On pense que l’œil anticipe les mouvements dans l’image et dans ce suivi rapide, il perçoit les images intermédiaires dans les différentes couleurs, qui seraient mal intégrées et moins bien fusionnées à l’objet suivi.
Certaines personnes éprouvent également des difficultés (se manifestant par de la fatigue visuelle et des maux de tête) avec la commutation en tout-ou-rien des points image. Ces deux effets s’atténuent considérablement avec les systèmes récents à doublage ou quadruplement d’images. La solution en effet, consistant à réaliser plus rapidement ce « leurrage » psychovisuel aboutit à une intégration plus parfaite de la luminosité et des couleurs, à tel point qu’on peut même travailler avec des images en 3D relief sans éprouver de gêne (autre que celle due aux lunettes).


Figure 9 : Moteur optique DMD simple avec une source à lampe. Le disque de couleurs représenté n’a que 3 secteurs (R, V, B) mais peut en comporter un quatrième, totalement transparent. Le DMD peut également être associé à un prisme comme sur la figure 7.

La réalisation de ces systèmes peut emprunter plusieurs voies. Avec une source à lampe, il est d’usage d’utiliser un disque de filtres rotatif (désormais connu sous l’appellation « color wheel », servilement traduite par « roue de couleurs ») synchronisé sur le traitement du signal (voir figure 9).
Placé sur le trajet de la lumière entre la source et la matrice, à un emplacement où le faisceau est relativement concentré, ce disque peut être de taille réduite, donc à faible inertie, et se contenter d’un tout petit moteur. En revanche, il peut être sujet à des problèmes thermiques. Dans le cas où l’affichage s’effectue avec un doublage ou quadruplement d’images (120 ou 240 Hz), on peut doubler le nombre de secteurs du disque de couleurs pour en réduire la vitesse de rotation.

Avec les sources « solides », il y a plusieurs approches possibles. Soit on utilise un deuxième disque de couleurs synchronisé, portant des secteurs de phosphores et des secteurs neutres dans le cas laser-phosphore (voir l’épisode Les sources solides à led et lasers 2ème partie), soit dans le cas des LED ou de certaines configurations laser, on utilise directement les capacités de commutation rapide de ces sources solides, qui sont alors pulsées par des commandes issues du traitement. Il s’agit d’une solution d’avenir qui s’affranchit de tout dispositif mécanique (comme dans la configuration hybride laser-phosphore/LED de Panasonic)

Conséquences sur le flux

Dans un système trichrome (R,V,B), pour chacune des primaires, l’image n’est affichée (dans le meilleur des cas) que durant 1/3 du temps. L’effet intégrateur de l’œil joue encore ici, et sa conséquence est que, pour chaque primaire, la sensation lumineuse n’est que le tiers de ce qu’elle serait si chaque couleur était affichée en permanence.
Par conséquent, par rapport au potentiel de la source de lumière, la sensation est divisée par trois. Ou, autrement exprimé, pour obtenir le même flux qu’avec une technologie à 3 matrices similaires fonctionnant simultanément (comme avec le 3LCD par exemple), il faut multiplier par trois le flux de la source (c’est-à-dire sa puissance électrique et la chaleur produite). Par conséquent, la technologie mono-DMD est certes économique, mais elle est plus limitée que les autres technologies en termes de puissance lumineuse.

Ajout d’un canal supplémentaire

Pour contourner le médiocre rendement lumineux et la limitation du flux, les constructeurs usent d’une astuce qui se fonde sur l’observation des images réelles. En effet, lorsque les images sont issues d’une captation (et non d’une création graphique ex nihilo), on ne trouve pratiquement jamais de parties d’images qui présentent à la fois une forte luminosité et une forte saturation.
En revanche, les parties claires, voire très claires, sont souvent peu saturées (grossièrement, ce sont des blancs et non des couleurs vives). Forts de cette observation (qui peut parfois être prise en défaut), les fabricants ont décidé d’ajouter un quatrième canal de « couleur » dans la séquence de projection. Ce canal a pour fonction de renforcer la luminosité des images très claires.

Par conséquent, il donne, sur les mesures de flux traditionnelles (ANSI et similaires), des chiffres plus honorables, mais en cas de couleurs vivres à forte intensité (images de synthèse notamment, mais pas seulement), les projecteurs ainsi conçus montrent des faiblesses (images délavées ou détails écrasés dans les zones très colorées).
Pour cette raison a été instituée la mesure de luminosité des couleurs (Color Light Output, CLO ou Color Brightness, voir chapitre Spécifier un projecteur : Spécifications relatives à l’image), obtenue en calculant la somme des luminosités obtenues sur des plages de couleurs R, V, B saturées à 100 %. Un écart sensible entre la mesure conventionnelle de luminosité (effectuée sur du blanc à 100 %) et la mesure CLO trahit la présence d’un 4eme canal.

La réalisation de ce canal supplémentaire dépend de la technologie de la source. Avec une source à lampe, il suffit de ménager sur le disque de couleurs un secteur totalement transparent. Le 4eme canal est donc blanc. Il appartient aux fabricants de le doser avec tout le doigté nécessaire en choisissant la largeur du secteur blanc qui réalise le meilleur compromis entre le flux ANSI désiré et des caractéristiques honorables sur les images fortement colorées.
Avec les sources solides, le 4eme canal est habituellement jaune (vert + rouge), étant donné que la contribution du bleu à la luminosité du blanc est marginale. Il est réalisé par une combinaison entre un secteur du disque de phosphore et un secteur transparent du disque de filtres de couleur dans la technologie laser-phosphore.

Les flux les plus élevés réalisables actuellement sur des projecteurs à une seule matrice DMD se situent entre 15 000 et 20 000 lumens, mais le plus gros de l’offre se situe toujours largement au-dessous de 10 000 lumens (ANSI). Les flux CLO ne sont jamais indiqués. Notons que contrairement aux autres technologies, le DMD(DLP) reste une technologie propriétaire et exclusive de Texas Instruments.
Pour en savoir plus, une collection de très belles images de matrices DMD en microscopie électronique à balayage (SEM) réalisées à l’institut d’Optique de l’Université de Rochester assorties, de quelques explications est visible avec ce lien

Glossaire contextuel

La suite… Dans le prochain épisode, nous approfondirons le fonctionnement des composants DMD (DLP) et nous détaillerons les configurations à trois matrices DMD, qui permettent les plus hautes performances disponibles actuellement en vidéoprojection. Nous terminerons cette partie par un comparatif des technologies et un tour d’horizon du marché des vidéoprojecteurs professionnels destinés aux usages qui nous intéressent.

Et avec les épisodes précédents :

 

Kurt Wagner encadre Michael Bublé avec des MagicDot-SX Ayrton

A l’occasion de la célébration de son dixième album studio, # ❤️ (Love), la tournée mondiale de Michael Bublé, An Evening With, marque le retour très attendu du chanteur après une absence de deux ans. C’est une énorme production avec un calendrier très chargé.
Le spectacle inaugural a ouvert ses portes à l’Amalie Arena de Tampa, en Floride, le 13 février 2019, puis il se produira dans les grandes arénas d’Amérique du Nord jusqu’en avril, et ensuite au Canada, en Europe et en Australie plus tard dans l’année et jusqu’en 2020.

Le spectacle a comme un air de « big band » et l’élégant décor conçu par Stufish, les architectes internationaux du spectacle, fournit une toile de fond très chic au crooner canadien. « L’objectif principal est de concentrer les attentions sur le personnage et sa musique », explique Kurt Wagner, concepteur lumière qui travaille avec Bublé depuis 14 ans. « Le design consiste essentiellement à brosser un tableau avec quelques éléments de décor et surtout, un éclairage statique. Notre idée est de créer un beau cadre pour présenter Michael à son public dans une production qui met clairement l’accent sur sa musique. »
Les lignes du décor sont nettes et raffinées, avec des nuances fraîches de couleur dans les gris clairs et une finition de type ciment brossé qui, selon Wagner, est « une excellente surface pour peindre avec de la lumière et des projections ». Au centre du décor principal se trouve un large espace elliptique qui peut accueillir 38 musiciens sur quatre niveaux de part et d’autre d’un escalier central, adossé à un mur semi-circulaire qui rappelle les courbes des autres éléments du décor.

Dans la partie supérieure de ce mur, Wagner a incorporé 23 MagicDot-SX Ayrton. « L’idée était d’avoir de petits projecteurs qui pourraient s’intégrer au décor, le souligner et délimiter ses larges courbes », déclare Wagner. « Le MagicDot est apparu comme le projecteur parfait et m’a donné beaucoup de latitude pour encadrer Michael de différentes manières.
« Je me suis concentré sur l’utilisation des MagicDot comme éclairages de remplissage et d’encadrement et ils m’ont procuré de nombreuses possibilités intéressantes pour créer une structure et combler les vides entre le niveau de la passerelle et les éclairages installés plus bas.
« La fonction de zoom est l’une des plus grandes possibilités de ce petit projecteur et c’est elle qui m’a le plus impressionné. Elle m’a permis de travailler dans les limites strictes du décor, qui restreignent légèrement leur mouvement de gauche à droite, tout en utilisant les fonctions de zoom et de couleur pour obtenir une multitude d’apparences différentes, bien au-delà de ce que j’attendais. De plus, les couleurs sont très riches et cohérentes, en particulier pour une source led, ce qui me comble d’aise. »

Wagner a ajouté 18 MagicDot-SX dans la poutrelle supérieure pour accroître la profondeur et ajouter des effets aériens. « Je suis particulièrement impressionné par l’intensité de projecteur, qui a beaucoup d’énergie en particulier compte tenu de sa taille réduite. Les MagicDot de fond de scène sont placés à 15 mètres et ils se distinguent toujours bien sur scène. Pour un projecteur de cette taille, c’est vraiment remarquable. »

C’est la première fois que Wagner utilise des projecteurs Ayrton et son expérience avec les MagicDot-SX est extrêmement positive. C’est son fournisseur habituel, Christie Lites, qui les lui a présentés. « Nous les avons essayés en comparaison avec plusieurs autres appareils et c’est définitivement le MagicDot-SX qui donné les meilleurs résultats. Pour moi, le principal argument de vente a été son rapport taille/flux : il est assez petit pour s’intégrer au décor et reste très fonctionnel. Il n’y a pas beaucoup de projecteurs de cette taille qui seraient capables de me donner autant de punch. »

Après deux semaines et demie de route, passant de la chaleur humide de la Floride au froid et à la neige de New York, les MagicDot-SX se sont révélés d’une fiabilité à la hauteur de leur réputation, sans qu’il soit nécessaire d’en remplacer un seul… « C’est toujours un bon signe après les routes accidentées de l’état de New York ! », convient Wagner.
« Ce spectacle est prévu pour durer deux ans et la production que nous avons actuellement va nous accompagner partout dans le monde, avec le même décor et le même kit lumière. De cette manière, nous allons pouvoir tester vraiment la durabilité et la fiabilité des MagicDot. Pour le moment, les premières impressions sont très bonnes !

Plus d’infos sur le site Axente et sur le site Ayrton

Will Chandler sublime les couchers de soleil de Coachella en Chauvet

Au mois d’avril, c’est une sorte de magie qui se produit chaque soir vers 19 h 20 dans la vallée de Coachella (Californie, USA). Lorsque le soleil se couche derrière les montagnes de San Jacinto, le ciel se remplit de rouges et d’oranges magnifiques et installe un décor idéal pour s’abandonner au son du festival.

©Parker Burr

Aussi extraordinaire que puisse être ce panorama coloré, la lumière ambiante qui accompagne ces couchers de soleil peut être dévastatrice pour les éclairages. Will Chandler ne s’est pas contenté de contourner ce problème, il en a tiré avantage en utilisant le ciel du soir comme toile de fond pour un jeu de lumière qui a réussi à être intense et d’une chaleur séduisante. Pour y parvenir, Will Chandler a utilisé des projecteurs Strike et Epix Strip Tour Chauvet Professional.

©Parker Burr

« Nous avions besoin d’un équipement polyvalent pour notre créneau horaire sur la scène extérieure de Coachella », explique Will Chandler.
« Même si, plus tard dans la soirée, on pouvait se permettre des moments plus subtils, j’ai cherché des appareils avec beaucoup d’impact et j’ai sélectionné les Strike 1 dont la température de couleur était en plus très complémentaire du soleil qui se couchait derrière la scène.

La vidéo a aussi contribué à cet impact, j’ai intégré huit murs vidéo dans le kit pour compléter l’éclairage. Les barres Epix permettaient de dessiner la configuration, même quand il faisait encore clair à l’extérieur. »
Chandler utilisait 20 Strike 1 disposés à contre à la même hauteur le long de la scène. « Tous mes Strike faisaient face à la foule pour créer des moments percutants », précise-t-il. « Avec un peu de brouillard sur la scène, nous avions de jolis effets de silhouettes. »

Les 34 Epix Strip Tour installés sur la structure de Bob Moses étaient suspendus horizontalement sur toute la largeur de la scène, face à la foule, orientés à 45°. Chandler a placé ces barres à leds RGB à cinq hauteurs différentes pour créer un motif en zigzag qui donnait à la scène un aspect anguleux, et une impression de plus grande profondeur tout en conservant le style rock-and-roll classique caractéristique des précédents spectacles du groupe.

©Parker Burr

« Dans cette conception, la symétrie et la géométrie jouent un rôle majeur, de même que la superposition du look vintage des blinders et de l’effet “néon coloré” des barres », explique Chandler. « Mon objectif était de garder ce spectacle en accord avec le style de la tournée d’origine. »

« Il y a eu beaucoup de changements, notamment l’ajout de contenu vidéo, la scène sur mesure et la montée en puissance du système d’éclairage », dit-il. « Il s’agissait d’essayer de repenser le design sans perdre le style caractéristique d’un spectacle de Bob Moses. C’était gratifiant de rassembler toutes ces pièces mobiles sur une scène et de constater l’adhésion des spectateurs. »

Au-delà de l’obtention du style équilibré qu’il souhaitait pour Bob Moses, Chandler a gardé à l’esprit les questions pratiques lors de l’élaboration du système. « L’un des plus grands problèmes des spectacles de festival, c’est de concevoir un système qui s’installe et se démonte rapidement », a-t-il déclaré.
« J’ai utilisé uniquement des projecteurs à led pour réduire le besoin en gradateurs et en gros câbles. D’un point de vue pratique, c’était un avantage considérable de pouvoir utiliser un câble 4 broches robuste avec le système Epix. J’ai également apprécié la fonction d’auto-adressage. Tant que nos chemins précâblés restaient les mêmes, les pilotes adressaient automatiquement les projecteurs qui y étaient connectés. »

©Parker Burr

Il fallait aussi que Chandler rende son système aussi compatible que possible avec les caméras, avec des éclairages sans scintillement à réglage PWM. En plus de sa large couverture télévisée, il note que de nombreuses photos prises à Coachella ont été faites avec des téléphones portables. Les fans et les équipes de tournage ont pu capturer des moments qui ajoutaient quelque chose de peu ordinaire à ces magnifiques couchers de soleil de la vallée de Coachella.

D’autres informations sur le site Chauvet France

Robert Juliat continue de briller dans The House of Dancing Water

La récente évolution du show spectaculaire de Franco Dragone, The House of Dancing Water (la maison de l’eau qui danse) à la Cité des Rêves de la ville de Macao, utilise six poursuites à leds de 600 W Oz Robert Juliat. En prévision du programme extrêmement chargé du spectacle, ces projecteurs longue portée à leds ont été équipés d’un changeur de 6 couleurs et d’une solide lyre réglable.

Vu par plus de 5 millions de personnes depuis 2010, date de sa création, The House of Dancing Water est un captivant festin visuel au budget de 250 millions de dollars US. C’est le spectacle aquatique le plus grand et le plus spectaculaire du monde, et, avec plus de 3 000 représentations, le plus ancien spectacle sur le Cotai Strip. Le spectacle se déroule dans le théâtre de la House of Dancing Water.
Spécialement construit à cet effet, il offre une capacité de 2 000 places sur 270° et est dirigé par le célèbre et très créatif Franco Dragone. L’action se déroule sur un immense bassin de 50 m sur 7 m contenant environ 15 000 m3 d’eau. Elle réunit 90 interprètes et plus de 200 techniciens internationaux travaillent pour créer un spectacle étincelant qui danse avec la couleur et la lumière.

A l’origine, c’est Luc Lafortune, le concepteur lumière du spectacle The House of Dancing Water, qui avait préconisé les poursuites Victor et 14 découpes D’Artagnan Robert Juliat, qui ont pendant 8 ans, vaillamment travaillé à une cadence de dix spectacles par semaine dans un environnement très inhabituel et plein d’humidité. Ils ont été entretenus par l’équipe dirigée par Karl Jenkins, responsable de l’éclairage, des projections et des effets spéciaux.
Pour la mise à niveau du spectacle, il ne faisait aucun doute pour Jenkins que les poursuites seraient renouvelées chez le fabricant français. « Robert Juliat fournit certains des projecteurs les plus précis au monde sur le plan optique. C’est pour cette raison et pour leur incroyable longévité qu’on les a choisis pour la construction d’origine », explique-t-il.
« Il n’était pas imaginable que la remplaçante des poursuites Victor, après 8 ans d’excellents services, puisse être autre chose qu’une autre poursuite RJ. Oz est de loin le meilleur projecteur correspondant à nos besoins sur le marché et, comme sa sortie coïncidait exactement avec une mise à niveau majeure du spectacle, c’était un candidat idéal pour la relève. »

Pour l’équipe d’éclairage, il était important de conserver les intentions initiales de la conception du spectacle au moment d’envisager les remplacements. Un exemplaire de démonstration a donc été fourni par Pacific Lighting (HK) Ltd pour permettre de l’évaluer avec précision : « Les performances de l’Oz, mis côte à côte avec le Victor, ont dépassé nos attentes et le flux lumineux convenait très largement à nos besoins », a confirmé Jenkins.
Jenkins possède une grande expérience des projecteurs et des poursuites Robert Juliat. Avant de diriger The House of Dancing Water, il a travaillé comme responsable de l’éclairage sur de nombreuses productions du Cirque du Soleil où les projecteurs Robert Juliat jouaient un rôle énorme. « Luminosité, qualité du faisceau, robustesse de la conception, fiabilité, ergonomie, consommation d’énergie… nous avons considéré tous ces aspects lorsque nous avons pris notre décision », a-t-il déclaré. « Mais en ce qui me concerne, c’est la puissance de la led qui a m’a finalement conquis. Après 10 ans d’expérience avec les produits RJ, les autres fonctionnalités sont « données » »

Comme leurs prédécesseurs, les six projecteurs de poursuite RJ 600 W LED Oz sont accrochées à intervalles réguliers tout autour des 270° du grill circulaire placé au-dessus du public et sont utilisées pour mettre en évidence les protagonistes du spectacle.
« Comme dans beaucoup de projets de Luc, le travail à la poursuite est intense et minutieux », déclare Jenkins. « C’est pourquoi il fallait un projecteur à LED raffiné tout en restant puissant pour faire tout, depuis les superbes soulignements de personnages peu éclairés jusqu’aux plus énergiques éclats de lumière.

« Du point de vue des opérateurs, l’absence de ballast et la réduction de la chaleur générale de Oz sont également des avantages considérables, et la gradation électronique des projecteurs à LED a le même comportement que le système de gradation existant, ce qui rend le changement d’une facilité surprenante pour les opérateurs.

Plus d’infos sur le site Robert Juliat

 

La Grande Braderie! du 23 au 25 mai à Montevrain. La liste est en ligne

Arbiter, Audiopole, Freevox, Tekliss, et leur partenaire ALV organisent une vente exceptionnelle de produits professionnels de fin de série et de démonstration à Montevrain dans les locaux d’Audiopole.

Découvrez la liste du matériel à vendre et les prix ici

Du 23 au 25 mai 2019 de 10h00 à 17h30 – AUDIOPOLE, 22 rue Edouard Buffard, 77144 Montevrain

 

Powersoft X4L au PLS 2019, la grosse brute

Le Powersoft X4L est sorti discrètement alors que c’est une véritable Formule 1. Nous avons été à la rencontre de Claudio Lastrucci, son concepteur, pour en savoir encore un peu plus sur ce nouvel amplificateur de la série X et ses performances hors du commun.

En quelques mots, le X4L offre sur 4 canaux d’amplification, 4 entrées analogiques, AES et Dante redondé en option, avec un routing et un processing très complet et intégré dans ArmoníaPlus. Il peut être alimenté en monophasé, biphasé ou triphasé entre 85 et 460 Volt sans sélection, en effectuant seul l’équilibrage par phase et en bénéficiant d’un PFC pour aplanir et concentrer le secteur disponible.
Capable de délivrer en moyenne 200 V par canal et des crêtes à 300, il est le compagnon idéal de toutes les enceintes modernes et très capacitives en leur apportant une énergie utile qu’il sait de plus recycler et réinjecter limitant d’autant sa consommation. Un sacré « bestione »

SLU : Vous annoncez sur cet ampli des crêtes de 300 V et 140 A, soit entre 50 et 100% de plus que ce qui existe sur le marché. Pourquoi ?

Un beau bébé italien de 21”, le 21SW152 de B&C

Claudio Lastrucci : Les transducteurs qui existent et surtout qui arrivent sur le marché ont tous un BL très élevé et qui ne cesse d’augmenter.
Pour en tirer tout le potentiel il faut, à résistance constante de la bobine, une tension plus élevée. D’autre part, il faut recycler l’énergie que le transducteur renvoie à l’amplificateur.

Pour faire une analogie avec les véhicules électriques, au lieu de chauffer des disques lors d’une descente, on utilise le frein moteur en renvoyant un pourcentage significatif de l’énergie employée pour monter la cote, dans les batteries. Dans le cas d’un haut parleur de grave, en générant du son, on étire un ressort, en fait sa suspension. L’énergie cinétique retour peut être en grande partie récupérée.

La classe D peut être plus ou moins optimisée pour faire ce travail et si en parallèle le transducteur a un BL très élevé, l’efficacité de cette récupération devient importante ce qui a un effet bénéfique sur l’énergie prélevée sur le secteur comparé à un ampli qui n’est pas optimisé.

La face arrière du X4L avec la 5è fiche unique en NL8 véhiculant les 4 sorties.

SLU : Tu l’injectes dans tes condensateurs ?

Claudio Lastrucci : Exactement. Au lieu de solliciter l’alimentation, je me sers de cette énergie routée dans notre gros stockage et plus le HP est réactif et de grand diamètre, plus on en récupère.

SLU : Le X4L est donc un ampli qui vient compléter la gamme X sans rien remplacer ?

Claudio Lastrucci : Absolument. Le X4 est moins puissant et tient en 1U, le X8 offre 8 canaux et tient en 2U. Le X4L fait partie de la famille X mais est vraiment à part y compris dans la stratégie de commutation des étages. Sa capacité à recycler de l’énergie et sa puissance qui est le double des deux autres, nous a obligés à passer le châssis en 2U.

La petite famille X au complet avec, de haut en bas, le X4, le X4L et tout en bas, le X8.

SLU : Tout est différent ?

Claudio Lastrucci : Non, la logique, le DSP, les presets et le mode d’alimentation sur trois phases sont les mêmes, comme le châssis d’ailleurs.

SLU : L’alimentation en tant que tel ?

Claudio Lastrucci : L’alimentation est différente, elle l’est un peu dans les trois modèles (rires). Le X4L est un « bestione » (ce que l’on peut traduire par une grosse brute, brute épaisse, un colosse etc..) car il délivre 200 Volt RMS.

SLU : Tu insistes sur cette valeur, ça sent la fin du Watt.

Claudio Lastrucci : Il y aurait tant à dire sur les puissances annoncées, tenues, sur ce qu’un transducteur accepte réellement et restitue et le Watt ne signifie plus grand chose, ni côté ampli, ni côté HP dont en plus l’efficacité varie en fonction de son échauffement, de la charge…
Les HP modernes ont besoin d’être secoués, ces derniers étant de plus en plus capacitifs. Idéalement il faudrait passer au kVA des deux côtés, mais quoi qu’il en soit, le futur passe par des amplis modernes et conçus pour leur charge. Même notre K20 qui a longtemps été le plus puissant chez Powersoft est battu !

Et d’autres informations sur le site Powersoft

Avec Augment3D ETC donne à EOS, 3 dimensions en temps réel

Cette année, côté pupitres, c’est ETC qui a monopolisé l’attention au Prolight+Sound. Annoncé avec une vidéo quelques jours avant l’ouverture du salon, on a découvert à Francfort Augment3d, un nouvel outil de programmation qui va changer la vie des opérateurs ! Il associe visualisations avec réalité augmentée et permet de « focusser » avec son téléphone et un doigt !

La Console GIO connectée à Augment3d. Pour le moment Augment3d est déporté sur un ordinateur externe mais dans la version finale il sera dans la console.

L’Augment3d (prononcez Augmented) sera intégré à la version 3 du système EOS dont les premières bêtas seront disponibles cet été. Il devrait donc être disponible avant la fin 2019. Grâce à une puissante combinaison entre la prévisualisation 3d, l’interactivité en live et la réalité augmentée, ce nouvel outil permet aux pupitreurs d’aborder la programmation sous un nouvel angle.
Il sera directement intégré aux consoles disposant d’un display Port et utilisant Windows 7. Les pupitres ne répondant pas ces spécifications utiliseront Augment3d via un PC ou un MAC. Le logiciel sera disponible gratuitement avec la V3 d’EOS et directement intégré aux consoles sortant de l’usine.

Pour implanter un décor ou un environnement, on importe des modèles 3D depuis de nombreux logiciels existant comme 3DS, Autocad et bien d’autres ainsi que des fichiers au format OBJ ou FBX. Il est possible de positionner et tourner sur 3 axes n’importe quel élément importé et aussi de le redimensionner.

Chaque projecteur a 6 valeurs pour le positionner dans l’espace.

Augment3d est bien entendu principalement dédié aux projecteurs mobiles mais il accueille aussi des projecteurs traditionnels, des fonctionnalités adaptées sont même déjà planifiées.
Pour que l’interactivité soit la plus précise possible, chaque type de projecteur doit être calibré. Pour le moment 60 références, les plus utilisées, ont déjà été optimisées et bien sûr la liste va s’allonger au fur et à mesure. Il est possible d’obtenir la calibration d’un projecteur en écrivant à : [email protected]

Ce nouvel outil étant directement relié au système EOS, l’intégration des projecteurs est automatique. Chacun d’eux aura, dès la V3, des valeurs de positions et rotation x, y et z. Lorsque l’on ajoute des valeurs à ces caractéristiques, le projecteur est aussitôt intégré et placé dans Augment3d.
Il existe également une manière automatique de positionner les projecteurs dans l’environnement 3D, en utilisant la fonction FPE (Fixture Position Estimation). Elle nécessite de « focusser » tous les projecteurs sur 4 points de référence. Leurs positions sont complètement arbitraires mais plus ils sont éloignés les uns des autres plus leur positionnement sera précis. On enregistre une palette pour chaque point que l’on positionne ensuite dans l’environnement 3D d’Augment. Le Logiciel calcule ensuite la position de chacun des projecteurs.
Le contrôle des sources se fait ensuite comme d’habitude, depuis la console et Augment3d génère la visualisation des paramètres Intensity, Focus, Color et Beam. On peut construire un état lumineux dans le visualiseur sans qu’il apparaisse sur scène. Il suffit pour cela d’activer sur la console le mode Blind. Il est également possible de régler des projecteurs sur un des éléments présents dans l’espace 3D du logiciel en cliquant dessus.

ETC Augment3D

L’application Focus Wand permet un contrôle « Live » des projecteurs en réalité augmentée.

La grande nouveauté de ce logiciel c’est son application Focus Wand dédiée aux smartphones Androïd et IOS. Elle permet non seulement de voir les projecteurs mais aussi de les sélectionner et les contrôler en utilisant la camera du téléphone ou de la tablette. Quand un projecteur est visible sur l’écran de votre mobile, il suffit de cliquer dessus pour le sélectionner.

On peut ensuite contrôler son intensité en montant ou descendant un doigt sur la surface tactile et le zoom en serrant ou en ouvrant deux doigts sur l’écran. On peut aussi « focusser » un ou plusieurs projecteurs juste en pointant l’objectif de la caméra sur le lieu à éclairer ou s’éclairer soi-même grâce à la fonction Find Me !


Cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu une telle innovation dans le petit monde des consoles lumière. Augment3d permet à ETC d’écrire les premiers mots d’une nouvelle page du livre sur la programmation. Les développeurs de la marque Américaine ont déjà de très nombreuses idées pour l’avenir du logiciel et cette première mouture n’est que la partie immergée d’un immense Iceberg qui va profondément modifier les habitudes des opérateurs et les possibilités des designers !

Plus d’infos sur le site ETC