Créé il y a une dizaine d’années par Adam Hall, LD Systems® a su dès sa première décade s’imposer comme une des marques phares de l’audio.
Les performances et le caractère innovant des produits issus de cette jeune compagnie d’Outre-Rhin, mais également la politique volontariste du groupe de proposer des prix particulièrement abordables, ne sont pas étrangers à cette réussite.
La famille LD-Systems CURV 500
Dernière réalisation de la marque, le petit système en Array de la série CURV 500® se distingue en ce début 2016, en engrangeant récompense sur récompense dans sa catégorie de produits, et ce dans tous les salons professionnels où il est présenté.
Que ce soit pour son concept innovant (Best of Show Award à l’ISE d’Amsterdam), pour ses performances et sa convivialité (Music Super NAMM Awards à Anaheim) où encore l’originalité de son design (Red Dot Award du MUSIKMESS de Francfort), le CURV 500® nous parvient tout auréolé de ses multiples distinctions, prêt à subir les tortures notre banc d’essai.
Décliné en trois configurations de base, nous avons choisi de tester la plus puissante d’entre elles baptisée « CURV 500 power set ».
Celle-ci se compose de deux caissons de graves et huit satellites. Le constructeur annonce pour cet ensemble une puissance globale de 920 Watts efficaces capable de fournir une pression de 128 dB SPL en continu, soit 134dB SPL crête pour un facteur de 6dB.
Cette performance est plus que respectable surtout si l’on veut bien considérer le poids global de cette configuration qui avec tous ses accessoires (câblerie, barres et adaptateurs de montage) dépasse à peine les 62 kilos.
A la base de ce système entièrement modulaire, on trouve :
Les caissons de basses.
L’ébénisterie de leur coffret est en contreplaqué et reçoit une finition en peinture structurée d’un noir profond. Les concepteurs ont soigné l’ergonomie en intégrant trois poignées, une sur chacun des flancs débordants et une troisième idéalement centrée sur la face supérieure du caisson. Cette même paroi reçoit également un puits taraudé M20 apte à réceptionner la barre de couplage des satellites.
Une fois celle-ci vissée sur le coffret, il est alors possible de déplacer en solo l’ensemble de la colonne en empoignant d’une main la barre de couplage et de l’autre la poignée supérieure du caisson.
Les quatre patins en caoutchouc positionnés en saillie à la base des flancs ont une double fonction : supporter le poids du système et protéger un minimum l’ébénisterie des inévitables frottements occasionnés dans le transport ou lors de sa mise en place. La face avant du caisson reçoit une grille métallique en nid d’abeille finement ajourée chargée de protéger le haut parleur de 10 pouces à grande élongation. Ce dernier est classiquement installé en radiation directe. Son fonctionnement en bass-reflex est assuré par un évent laminaire débouchant à la base du boomer et garantissant ainsi le meilleur couplage acoustique possible.
Le caisson sub débarrassé de sa grille, son boomer 10 pouces grande élongation et l’évent laminaire du caisson.
Si les deux caissons du curv500 Power set possèdent des caractéristiques électro acoustiques identiques, ils se différencient par l’électronique qu’ils embarquent.
Le caisson maitre «Curv 500S », incontournable quelle que soit la configuration, contient le DSP permettant d’adapter la réponse du système au nombre de satellites utilisés.
La conformation du signal audio est interdépendante de la position du commutateur « SETUP » et s’applique d’une part à l’amplificateur de 300W du boomer, et d’autre part aux deux amplis de 160 watts chargés d’alimenter les satellites gauche et droit via les sorties locales disponibles au format Speakon.
Cette conformation concerne également les signaux envoyés au système d’extension via son port connexe au format XLR 5 broches « SYSTEM OUT CURV500 SE ».
Le caisson maître CURV500S intègre aussi un petit mixer à 4 canaux avec multi effet numérique 24 bits.
– Les canaux 1 & 2 sont plus particulièrement réservés aux sources microphoniques. Leurs entrées relayant sur la partie XLR de leur connectique combo une alimentation fantôme 12 V non débrayable.
L’entrée 1 hérite en plus d’un commutateur d’adaptation d’impédance faisant office de boite d’injection directe et apte à recevoir un signal asymétrique issu d’un jack mono 6,35. ils disposent chacun de réglages de gain, d’un égaliseur de type « Baxandall » à 80Hz et 10 kHz et d’un envoi d’effet vers l’un des 16 programmes disponibles.
– Les canaux 3 et 4 réservés aux sources ligne stéréophoniques possèdent un réglage de gain d’entrée commun. L’accès à ces derniers canaux peut emprunter trois chemins possibles : soit par technologie Bluetooth au moyen de la commande de détection associée, soit par l’entrée en embase mini jack TRS 3,5 mm située à proximité immédiate de la commande de gain enfin, soit à l’arrière du caisson via leurs embases combo dédiées.
Le mixer à 4 canaux du caisson curv500 S …
…. et sa platine de raccordement
Le commutateur MONO/STEREO permet de sommer les signaux gauche et droit lorsque qu’une diffusion monaurale est utilisée. A noter que les subs sont toujours traités en mono tout comme la sortie post mixer « LINE OUT MONO MIX » disponible au format XLR 3 de la platine de raccordement.
Le niveau général vers la diffusion est ajustable par le potentiomètre « MAIN LEVEL ». La balance relative des graves se gère indépendamment via la commande « SUB LEVEL » dont la position médiane, crantée, équivaut à la balance nominale.
Caisson d’extension CURV500 SE, Vue arrière avec sa conectique
Le caisson d’extension CURV500 SE
Plus minimaliste, il reçoit une embase XLR 5 broches femelle chargée de récupérer les deux bandes de traitement préalablement conformées par le DSP.
La bande basse est aiguillée vers l’amplificateur de 300 watts dédié au boomer, la bande haute à celui de 160 watts des satellites.
L’embase XLR 5 broches mâle, est la reprise « parallèle » de l’entrée et permet d’alimenter d’éventuelles extensions supplémentaires.
Enfin, les concepteurs ont pensé à doter le CURV500 SE d’un commutateur GROUND LIFT bien pratique pour gérer les problématiques inhérentes aux boucles de masse.
Les satellites
[private]
Les satellites, poids plumes de 1,73 kg, sont réalisés dans un format extrêmement compact.
Leur coffret, en aluminium moulé sous pression, reçoit une finition thermo-laquée résistante noire mate privilégiant la discrétion. Hauteur, largeur, profondeur possèdent rigoureusement la même dimension : 122 mm.
Fermée par une fine mais solide grille métallique chargée de protéger les transducteurs, cette élégante petite enceinte est en forme de tronc de pyramide droite dont la caractéristique particulière des flancs trapézoïdaux détermine le profil curvilinéaire de l’array.
Chaque satellite d’impédance nominale de 16 Ohms est doté d’un haut parleur à grande élongation de 4″ (100mm) et à l’avant de celui-ci, de trois tweeters à dôme de 1″ (25mm) montés sur une platine verticale faisant office d’amorce de pavillon et modifiant le comportement directif du front d’onde. Le constructeur annonce une fréquence de croisement de 2500 Hz pour le filtre passif intégré.
LD CURV 500 Satellites, Vue de dessus.
LD CURV 500 Satellites, Vue de dessous.
Les transducteurs mis à nu
D’un strict point de vue théorique, le CUR500® ne peut être assimilé à un segment de source acoustique linéique. Que ce soit pour la ligne des haut-parleurs de 4’’ dont les centres sont distants de 12 cm, que pour celle des petits tweeters de 1’’ positionnés avec un intervalle régulier de 4 cm, il manque au moins une octave à chacune de ces lignes de transducteurs pour satisfaire à la loi d’Olson qui spécifie que pour produire un front d’onde cohérent, la distance séparant deux sources ponctuelles ne doit pas dépasser la demi longueur d’onde de la fréquence la plus haute à diffuser.
Avec ce montage baptisé «technologie WaveAhead® », le constructeur annonce une dispersion horizontale de 110° pour une ouverture verticale d’une dizaine de degrés. Pour fonctionner, les satellites doivent auparavant être installés sur leur port d’accueil,
l’adaptateur SmartLink®
L’adaptateur SmartLink®, dessous platine
Celui-ci, également en aluminium moulé, de largeur et profondeur identiques aux satellites, ne mesure en revanche que 57 mm de hauteur pour un poids de 570 grammes.
La face inférieure intègre deux puits de diamètre 16 mm, chacun permettant d’accueillir la tête de la gracile barre télescopique de montage et d’angler la diffusion en fonction de la répartition de l’auditoire, soit en plongée pour un parterre, soit en contre-plongée pour un gradin mais avec une limite de deux satellites dans ce cas particulier.
Les concepteurs ont également prévu de doter l’adaptateur de 4 filetages M6 pour un montage mural, 4 filetages M3 pour une fixation au plafond, et 4 pieds caoutchouc, soit autant de possibilités pour des configurations différentes en installation fixe ou nomade.
Dans un même souci de polyvalence, les connecteurs d’entrée ont été doublés pour permettre de raccorder le système aux standards Speakon ou Phoenix (Eurobloc).
Vue du dispositif « slide-and-lock »
L´ingénieux dispositif « slide-and-lock » basé sur un système de glissières en queue d’aronde assure à la fois un verrouillage mécanique sécurisé et une connexion électrique fiable entre les différents éléments de l’array.
Aucun autre câble que celui assurant la liaison du caisson de grave vers l’adaptateur SmartLink® n´est requis.
Le mécanisme d’encliquetage breveté permet de solidariser jusqu’à 4 satellites, cette limite n’étant par ailleurs pas liée à une contrainte mécanique mais à l’impédance minimale de 4 0hms supportable par l’amplificateur de 160 watts.
Les Mesures avec les courbes du CURV
Réponses de la conformation appliquée en fonction du nombre de satellites utilisés:
Quel que soit le programme DSP utilisé, le traitement passe-bande (40-80 Hz à -3dB) appliqué au caisson de grave est identique. Seul le niveau global du signal envoyé au caisson est modifié pour permettre d’obtenir une balance tonale équilibrée : 0 dB pour 1 satellite, +4 pour 2, +7 pour 3, + 10 pour 4.
Le passe-haut du 4ème ordre est chargé de restreindre le déplacement du boomer en dessous de la fréquence de coupure du bass-reflex. La conception du passe-bas utilise un filtrage du 2ème ordre dont la pente modeste favorise un recouvrement substantiel avec les têtes.
Pour le traitement des satellites, leur filtre passe-haut du 3ème ordre croise la bande du caisson vers 135 Hz. Chacune des 4 conformations utilise entre 300 Hz et 4 kHz plusieurs égalisations paramétriques personnalisées chargées de corriger les variations inhérentes aux différents couplages.
Au dessus, la préaccentuation à 15 kHz, proportionnelle au nombre d’éléments en fonction, tente de compenser la perte d’efficacité liée en partie au comportement interférentiel des tweeters dans leur ultime octave d’utilisation.
Réponse du système dans l’axe à 2 m
La mesure a été effectuée en champ semi libre. Quatre satellites sont montés sur le caisson master, setup DSP en position 4. La réponse impulsionnelle révèle un train d’échos discrets suivant de très près le premier pic d’énergie. Chacun de ces échos correspond à l’arrivée des ondes issues des différents point sources composant la ligne de tweeters preuve que le CURV500® n’est vraiment pas un pur ligne source.
Six millisecondes plus tard, sur ce même tracé, le train d’énergie tardive représente la réflexion avec le sol avec pour conséquence le léger filtre en peigne et le tassement constatés dans le registre bas médium sur la courbe amplitude / fréquence.
La cohérence affichée en rouge, chute à partir de 4 kHz, conséquence du front d’onde incohérent dans le haut de la bande de restitution des tweeters.
CURV 500 Réponse à 2m dans l’axe
La phase dont la courbe s’inverse vers 4 kHz démontre l’arrivée prématurée des ondes en provenance des tweeters (Est-ce l’origine du vocable « WaveAhead » ?) et un crossover dont la fréquence se révèle située plus haut que les 2500 Hz annoncés par le constructeur. Pas d’autres incidents majeurs à relever concernant la phase sinon les discrets paliers dans le haut médium correspondant aux corrections paramétriques apportées par le DSP et dans le bas médium, à la réflexion au sol évoquée plus haut.
Concernant la réponse amplitude-fréquence, celle-ci est pleine et tient dans un gabarit de +/- 3dB de 40 Hz à 15 kHz. C’est une excellente performance surtout si l’on veut bien exclure le léger tassement du bas médium lié à nos conditions de mesures.
Variations de la réponse dans le plan horizontal
Nous avons pris comme courbe référence la mesure décalée de 25° par rapport au plan médian. L’ensemble des courbes de 0 à 50° se maintient dans un gabarit de +3/-3dB. C’est très bien !
La courbe verte mesurée au delà de l’ouverture nominale de 110° annoncée par le constructeur, montre encore une belle consistance puisqu’elle tient dans un gabarit 0 /-6 dB jusqu’à plus de 13 kHz.
Variations de la réponse dans le plan vertical
Les mesures ont été effectuées en champ proche, à 20 cm des satellites avec pour référence une mesure effectuée à la croisée des 2 plans médians de l’array.
La variation de la réponse des satellites dans le plan vertical tient dans un gabarit +/-3 dB entre 125 Hz à 10 kHz. Entre 10 et 20 kHz, le tracé est un peu plus chahuté conséquence du comportement interférentiel de la ligne de tweeters.
La courbe mauve pâle, mesurée 10 cm plus bas montre la brusque atténuation du système dès que l’on sort du lobe de directivité mais également une remontée à 12 kHz liée à l’émergence de lobes secondaires non négligeables à partir de cette fréquence.
L’exploitation et les écoutes du système
Le système se monte aisément, de façon intuitive. Le plus long étant peut-être l’extraction de tous les éléments composant le CURV 500 power set de ses deux cartons, peu pratiques en installation nomade. A ce propos, LD-Systems propose en option pour ce type d’application un chariot de transport et des housses en nylon à même de protéger caissons et satellites, mais aussi de gagner un temps substantiel à l’installation. Une fois les caissons positionnés et interconnectés, et l’adaptateur installé en haut des barres de couplage, l’encliquetage des quatre satellites se fait extrêmement facilement. Seul le verrouillage un peu trop ferme des connecteurs Speakon sur les embases neuves des adaptateurs SmartLink nous a posé problème.
L’écoute en Plein air :
Pour cette première écoute, toute champêtre, je souhaitais vérifier d’abord la portée du système sur des voix chantées ou parlées puis, profiter de l’absence de voisinage pour vérifier avec du bon vieux rock la tenue en puissance.
Nous avons le champ libre …
Tom’s Diner a capella de Suzanne Vega ouvre le bal, le son est plein, sans coloration notable, dénué de toutes distorsions. La voix se projette loin et uniformément. A plus de 25 m l’intelligibilité est intacte et la présence encore consistante.
De quoi aisément satisfaire les derniers rangs sans pour autant assourdir les premiers puisque la variation de pression tient dans moins de 8 dB pour un auditoire virtuel réparti entre 3 m et 25 mètres du système.
Avec son ouverture horizontale extrêmement large et sa directivité verticale restreinte au parterre de l’auditoire, ce petit système binaural installé en plein air se comporte remarquablement.
La voix solo de Giorgio Moroder sur le titre éponyme de Daft Punk confirme cette belle impression.
L’équilibre tonal est préservé. Les séquences électroniques qui rentrent en jeu peu après avec un panoramique automatique extrêmement large sont fidèlement restituées.
Au delà d’une vingtaine de mètres la basse omniprésente sur la séquence commence à perdre de sa superbe et un effet de phasing désagréable dû au réveil d’une brise sournoise et inconstante rend notre écoute en plein air plus difficile.
Chills and Thrills de Bernard Allison me permet de tester la tenue en puissance. Tous limiteurs allumés, je mesure une pression crête de 100 dB SPL à 20m avec une balance tonale certes modifiée mais dans des conditions de distorsion honorables. En regard de ce petit système, extrêmement compact et léger, la pression délivrée est considérable mais elle ne parvient pas à corroborer cependant les 128 dB SPL à 1m annoncés par le constructeur.
L’écoute au Théâtre :
Pour sonoriser début avril à Provins la semaine du festival du livre de l’association « Encres vives », l’occasion était belle de remplacer la traditionnelle diffusion en place dans le petit théâtre de l’espace culturel Saint-Ayoul par le CURV500® de LD Sytems.
Le théâtre est un lieu intimiste avec une bonne acoustique mais la boite noire de la scène, entièrement ceinte de velours épais, ne favorise pas la projection sonore vers l’auditoire. Cette année, la programmation éclectique du festival alternait concerts-lectures avec spectacles musicaux pour jeunes et moins jeunes.
Concernant les concerts-lectures, le propos était de réaliser un renfort sonore suffisamment consistant pour que comédiens et musiciens puissent être clairement perçus jusqu’au dernier rangs mais, dans des conditions de naturel propres à donner à tous l’illusion que le spectacle n’est pas sonorisé.
Les CURV500, quasiment imperceptibles, derrière le comédien Hippolyte Girardot et le guitariste Bastien Lallemant lors de La lecture musicale « Nous serons des héros” de Brigitte Giraud.
Pour un maximum de discrétion et de neutralité dans la prise de son, nous avions choisi pour le premier concert d’équiper la comédienne Marie Christine Barrault d’un Lavalier omnidirectionnel visuellement imperceptible, et de capter le violoncelle et la viole de gambe de la concertiste virtuose, Sylvia Lenzi, au moyen d’un micro de surface positionné au sol, à un mètre de la table d’harmonie.
Nous avons équilibré la sommation énergétique des sources acoustiques avec la diffusion pour le siège central du parterre.
La distance acoustique équivalente* étant ainsi maintenue en dessous de trois mètres pour tout l’auditoire (*La distance acoustique équivalente est la distance à laquelle la sonorisation est perçue par un auditeur au niveau que fournit la source acoustique sans l’aide de la sonorisation.)
Bien aidé par la neutralité de la captation, Le CURV500® power set a restitué avec fidélité et précision à la fois le timbre et la dynamique des sources. Aucune égalisation autre que celles apportées par le DSP n’a eu besoin d’être effectuée. Seul, un retard de 15 millisecondes a été appliqué à la diffusion pour diminuer la distorsion de localisation perçue à jardin et à cour par les auditeurs les plus proches des lignes de diffusion.
Le deuxième concert « L’amour ping-pong » alternait chansons, avec Albin de la Simone s’accompagnant au piano électrique et lectures, et la romancière Brigitte Giraud en lectrice inspirée. Albin avait souhaité que la diffusion soit placée sur scène, derrière les artistes, chacune des sources étant panoramisée vers son lieu de provenance afin d’améliorer la localisation.
Cette disposition peut rapidement tourner au cauchemar pour tout sonorisateur compte tenu du gain acoustique potentiel extrêmement réduit. Pourtant, avec son arrangement à courbure constante et son ouverture verticale serrée, le Curv500 nous a changé la donne puisque seul le premier satellite dans notre cas était susceptible de revenir sensibiliser le Beta 58A de notre chanteur.
Au final l’exercice pour Albin ne s’avéra guère plus périlleux qu’avec un retour et un micro de scène traditionnels. Un peu plus problématique fut le calage du micro de la lectrice dont le pupitre métallique de lecture, tel un pur miroir acoustique, dirigeait sa réflexion spéculaire en provenance du système vers le DPA serre-tête omni utilisé pour l’occasion.
Après avoir revu la position du pupitre, le système a rapidement retrouvé sa stabilité et nous a fourni un gain potentiel largement suffisant pour nous permettre d’équilibrer la voix aux nuances subtiles de notre lectrice avec celle plus dynamique et davantage portée par Albin de la Simone.
L’écoute à l’Eglise :
Hasard de la programmation, je me suis retrouvé une semaine plus tard à sonoriser un autre concert lecture mais cette fois dans la petite église de Raray, à proximité de Senlis.
Les talents de la comédienne Marie-Catherine Conti, de la soprane Marie Atger et du pianiste Madjid Moya étaient réunis pour servir les textes de Péguy, Flaubert, Baudelaire, et la musique de Bach, Brahms, Schubert…
Les artistes jouant dans le chœur, juste devant l’hôtel, la distance critique** peinait à atteindre le 3ème rang de la nef (**Distance à la source où l’énergie du son réverbéré est égale à celle du son direct.)
La sonorisation avait donc pour rôle essentiel d’améliorer à la fois l’intelligibilité, la définition et la clarté dans la zone d’audition tout en évitant d’augmenter par trop la réverbération dans le chœur, ce qui aurait pu déstabiliser les artistes habitués à travailler dans cet espace acoustique particulier depuis le début des répétitions.
Les 2 colonnes du CURV500® ont donc été installées légèrement croisées derrière les deux premiers piliers de la nef avec pour mission de couvrir les 10 rangs jusqu’au narthex. La directivité verticale serrée, idéale pour ce type de parterre, nous a permis d’avoir une couverture homogène sur tout l’auditoire. Seule une petite atténuation du bas médium a du être mise en œuvre pour limiter l’ampleur que prenait ce registre exagérément favorisé par l’acoustique du lieu.
Les artistes lyriques ont habituellement beaucoup de mal à accepter d’être sonorisés, avançant avec raison que leur prestation s’en retrouverait forcément dénaturée. L’apport très bénéfique sur l’intelligibilité et le rendu naturel du système que notre soprane a pu percevoir lors des essais sur les voix de ses partenaires ont suffit pour la convaincre d’accepter le très discret DPA omni que nous lui proposions.
CONCLUSION
Testé dans des conditions acoustiques très variées, le CURV500® power Set s’est à chaque fois révélé très performant. Ce couteau suisse est à même de satisfaire des applications allant du renfort sonore pour de la musique classique aux petits concerts pop rock, en passant par l’événementiel ou la conférence. Fidèle et puissant en dépit de sa petite taille, il permet de sonoriser toutes sortes de lieux pour des parterres d’auditoire pouvant aller jusqu’à 200 personnes.
Proposé à un prix très accessible, il est également susceptible d’intéresser musiciens et DJ qui, en dehors des belles qualités sonores qu’il démontre, apprécieront tout autant sa compacité, sa légèreté et sa facilité de mise en œuvre. Concernant la dernière octave, les puristes regretteront certainement de ne pas avoir affaire à un « vrai système ligne source ». Il n’empêche, en dehors de cet ultime registre, le CURV500® est certainement, pour sa catégorie de produits, l’un des systèmes les plus aboutis et l’un des plus agréables à entendre qu’il m’ait été donné à ce jour de tester.
Prix de la configuration Curv 500 PS (Power Set) : 1899 € TTC
[/private]