Avec Electro Voice

Sébastien « Vire » en tête à la puissance X2

Truculent, populaire et talentueux, c’est grâce au révélateur Patrick Sébastien que nous avons eu la chance de découvrir les X2 Electro-Voice, des nouvelles venues tellement nouvelles qu’à l’heure où vous lisez ces lignes, elles sont reparties en Allemagne d’où elles sont arrivées pour cette première sortie sur notre territoire.
Marque américaine historique et pourtant en perte de vitesse sur le marché du touring, Electro-Voice reprend du poil de la bête au travers de ce système bien conçu. La reconquête sera féroce !

Un public nombreux et enthousiaste que Patrick Sébastien fait participer.

Un public nombreux et enthousiaste que Patrick Sébastien fait participer.

Nous nous sommes donc rendus à Vire sur une des dates de la tournée de Patrick Sébastien où le système de diffusion faisait appel aux nouveau line array d’Electro Voice, le X2 de la série X-Line. Pendant les balances et la fin d’installation de la scène, nous avons rencontré Gérard Pujol dit Gégé, le régisseur attitré des tournées de Patrick Sébastien et n’avons pas manqué pas de l’interroger sur ses prérogatives.

Gérard Pujol, régisseur et plus…

SLU : Gérard, quelles sont tes attributions sur la tournée de Patrick ?

Gégé, Gérard Pujol, face à ses retours et ses side d&b. Remarquez aussi le ventilateur venant apporter un peu de réconfort à Patrick Sébastien les soirs de fortes chaleurs. Bref, tous les soirs !!

Gégé, Gérard Pujol, face à ses retours et ses side d&b. Remarquez aussi le ventilateur venant apporter un peu de réconfort à Patrick Sébastien les soirs de fortes chaleurs. Bref, tous les soirs !!

Gérard Pujol : Je m’occupe du son de tous les shows de Patrick à l’exception des shows télé car c’est un univers à part, médiatisé, politisé, étanche… Patrick continue ses émissions car il a son public et c’est ce même public qui vient faire la fête quand il se produit sur scène.
Nous sommes partis depuis octobre 2011, et ça se passe super bien. Malgré son emploi du temps hyper chargé, on en est à la 200e date. Son calendrier de tournée est défini pour 2016 et on attaque 2017 (nous avons jeté un coup d’œil et effectivement une trentaine de dates sont ouvertes à la location jusqu’en novembre 2016, NDR).
Patrick c’est la télé, la radio, des concerts et des tournées de théâtre. Il est boulimique de boulot !

[private]

SLU : Tu t’occupes de quoi dans le cadre du théâtre ?

Gégé : Oh, à peu près de tout. Je suis régisseur, je prends en charge le son, la lumière et même l’administratif.

SLU : Mais cette tournée a dû évoluer depuis son lancement non ?

Gégé : Oui bien sûr. Quand nous avons démarré en octobre 2011, elle s’appelait « imitations et confidences ». Patrick voulait partir à la rencontre de son public. On a eu la chance que Dominique Strauss Kahn ait les ennuis qu’on connaît, ce qui nous a lancés. Ensuite a surgi le phénomène des Sardines grâce à la télévision et Hanouna, ce qui a beaucoup rajeuni notre clientèle mais a poussé Patrick à retirer ses imitations les plus confidentielles d’artistes anciens ou disparus pour ne garder que les plus dynamiques avec des chansons.
Du coup la tournée s’appelle désormais « Ca va être ta fête ». L’ambiance est géniale et on se régale car Patrick est capable de tout faire, y compris d’aller, grimé en DSK, vers le vrai Hollande venu le voir un soir et lui balancer un : « tu vois François, si je n’avais pas eu de relations avec cette femme, c’est à ta place que je serais ! » (rires !)

La scène dressée à Vire pour accueillir Patrick Sébastien. Vu sa relative petite taille, elle paraît presque encombrée de matériel avec deux marques à l’honneur : Electro-Voice pour la façade et d&b pour les retours.

La scène dressée à Vire pour accueillir Patrick Sébastien. Vu sa relative petite taille, elle paraît presque encombrée de matériel avec deux marques à l’honneur : Electro-Voice pour la façade et d&b pour les retours.

SLU : Comment procèdes-tu pour la technique, tu fais appel à des prestataires locaux ?

Gégé : Tout d’abord j’ai mon équipe de techniciens. Les ingés son façade, retours, le backliner et l’éclairagiste suivant la tournée, je les ai choisis moi-même. Ensuite on voyage avec une partie du matériel et notamment l’ensemble des retours de Patrick, sides et wedges. Je veux que où que l’on aille, il ait la même écoute et soit confortable sur scène.

Le point de chant ventilé de Patrick Sébastien avec indiqué au sol, le passage pour descendre vers le public. Au milieu du parterre, on distingue la régie son et éclairage avec les poursuites tout en haut.

Le point de chant ventilé de Patrick Sébastien avec indiqué au sol, le passage pour descendre vers le public. Au milieu du parterre, on distingue la régie son et éclairage avec les poursuites tout en haut.

SLU : De quelle marque s’agit-il ?

Gégé : De d&b. Ensuite je fais appel à des prestataires locaux qui complètent en fonction de nos besoins et de la jauge à couvrir. Pour cette date de Vire, c’est LocaTech à Coutances qui s’en charge. J’ai toujours besoin de la façade, d’un complément d’éclairage, de pieds micro et de câblage.

SLU : Qu’as-tu en termes d’éclairage ?

Gégé : J’ai 10 wash à led et 8 spots d’effet. On va d’ailleurs changer et prendre du Viper ou du Quantum Martin.

Une vue en détail des toute nouvelles enceintes X2 Electro-Voice, ici accrochées en 9 exemplaires et amplifiées à raison d’un TG7 pour 2 boîtes en bi-amplification, et un dernier TG7 qui qui en prend trois d’un coup en 2,7 ohms, nombre impair oblige ! Les amplis sont munis de carte DSP RCM28.

Une vue en détail des toute nouvelles enceintes X2 Electro-Voice, ici accrochées en 9 exemplaires et amplifiées à raison d’un TG7 pour 2 boîtes en bi-amplification, et un dernier TG7 qui qui en prend trois d’un coup en 2,7 ohms, nombre impair oblige ! Les amplis sont munis de carte DSP RCM28.

SLU : Quelles sont les jauges moyennes avec Patrick ?

Gégé : On a commencé par des petites salles de 400 à 600 personnes et nous en sommes actuellement à remplir des Zéniths comme celui de Rouen ou Caen où nous avons ajouté un 0 au nombre de spectateurs. D’où le besoin des Viper !

SLU : En plus d’être showman, il semble très pro.

Gégé : Il l’est. C’est un mec adorable mais très exigeant professionnellement parlant parce que tu ne peux pas lui « vendre » ce qui le dérange. Il sait ce qu’il veut, sans forcément savoir l’expliquer mais il a des idées très précises que je traduis pour le reste de l’équipe technique. Je le connais depuis tellement longtemps que je préfère ne pas chercher à savoir quand (rires !).

SLU : Comment choisis-tu les partenaires locaux ? En fonction de leur système ?

Gégé : Non, je ne les choisis pas car je suis censé ne pas les connaître. J’ai en revanche rédigé un rider avec une fiche technique, et je les envoie en même temps que le contrat artistique. Sans être trop exigeant ou gourmand, je tiens à ce que les points figurant sur le rider soient respectés car ils sont essentiellement demandés par l’artiste pour son confort et sa sécurité.

Pour en revenir à la technique, si le prestataire met à ma disposition un système cohérent, ça va. Il y a des systèmes qui me déplaisent plus que d’autres mais on s’en contente car on n’est pas des mecs chiants. On travaille de deux façons différentes. Soit la production trouve dans le lieu choisi un prestataire local attitré ou habitué, auquel cas après envoi du rider et de la fiche technique et un coup de fil pour vérifier qu’il peut répondre à notre demande et bien caler le tout, on marche avec lui, soit la production de Patrick vient avec son propre prestataire, auquel cas c’est moi qui le choisis en fonction du lieu où l’on se trouve.

SLU : Tournons la question dans l’autre sens. Quels systèmes aimes-tu et acceptes-tu avec le sourire ?

Electro Voice Sébastien puissance X2

Gégé : Les trois les plus répandus en France : L-Acoustics, d&b et Adamson. Je fais très attention à l’intelligibilité de la voix de Patrick, à ses phrasés.
Il a des textes assez forts qu’il faut absolument comprendre d’où mon désir de maîtriser le haut du spectre.
En revanche, comme on ne fait pas de rock’n’roll, je n’ai pas besoin de subs à outrance. Ca m’arrive de rappeler à l’ordre mon sondier à ce sujet car il a tendance à se faire plaisir alors que nous sommes là pour l’artiste !

SLU : A quel niveau travaillez-vous ?

Gégé : On essaie de respecter la loi. On fait de notre mieux ne serait-ce que parce que s’il y a un problème, ça retombera sur ma tête ! Si une personne a un problème et affirme que ce sifflement permanent est apparu à la suite d’un de nos spectacles, c’est moi qui en suis responsable sans pouvoir prouver ma bonne foi ou la mauvaise foi du plaignant.

Une sonorisation en Electro-Voice X2 et subs X12-128

De gauche à droite Gilles Gautrois, technico-commercial IDF pour EVI, Fredi Palm (Electro Voice Allemagne), Cécile Dehlinger, la directrice d’EVI Audio France, et Franz Menke, responsable commercial EV EMEA.

De gauche à droite Gilles Gautrois, technico-commercial IDF pour EVI, Fredi Palm (Electro Voice Allemagne), Cécile Dehlinger, la directrice d’EVI Audio France, et Franz Menke, responsable commercial EV EMEA.

SLU : Comment un système Electro-Voice est-il arrivé à Vire ?

Cécile Dehlinger (directrice EVI France) : On travaille depuis de nombreuses années avec Vincent (Leperchois) de LocaTech pour ce qui concerne l’installation. Je savais qu’il disposait d’un système L-Acoustics et qu’il en recherchait un second, je l’ai donc invité à la présentation du produit à l’usine.
Comme il a été ravi et que la marque proposait d’envoyer un système test itinérant en France, il nous a donné deux dates et c’est lui qui a décroché le pompon. Ca tombe bien car en Normandie et en Bretagne, nous sommes absents. Vincent est quelqu’un de très sérieux et qui fait du travail de qualité. Il a une belle clientèle locale pour laquelle notre système est parfaitement adéquat et il y a de fortes chances qu’il soit l’un de nos premiers clients.

SLU : Le camion vient d’Allemagne.

Cécile Dehlinger : Absolument, ils sont venus avec le système afin d’en assurer la mise en œuvre.

SLU : A-t-on une idée du type de kit que tu pourrais vendre à LocaTech ?

Cécile Dehlinger : Oui, quand le système sera disponible, nous lui livrerons 12 têtes X2 (six boîtes par côté) et six subs, plus l’amplification, le câblage, les plaques de patch… Le système est plug & play. Le tout sort à 175 k€ au prix plaquette, monté et câblé. Les subs, des X12, sont équipés de deux 18 pouces et sont prévus pour être stackés.
Au moment où l’article sortira, les presets auront été finalisés ce qui n’est pas le cas maintenant (interview faite en juin NDR) et les ventes ne commenceront vraiment qu’à ce moment-là. Idem pour les amplis.

Deux racks d’amplis composés de 4 TG7 Electro-Voice à deux canaux. Capables de délivrer 2,5 kW sous 4 ohm et 3,5 kW sous 2,7 ohms, ces amplis peuvent pousser chacun deux X2 ou sous certaines conditions trois X2.

Deux racks d’amplis composés de 4 TG7 Electro-Voice à deux canaux. Capables de délivrer 2,5 kW sous 4 ohm et 3,5 kW sous 2,7 ohms, ces amplis peuvent pousser chacun deux X2 ou sous certaines conditions trois X2.

Pour le moment nous tournons avec le TG7 (tout de même deux fois 2500 W/4 ohms, Classe H et alim à découpage NDR). D’autres systèmes sont prévus dans le futur, pour l’installation comme pour le touring, y compris des systèmes plus puissants.
Pour la France et notre marché, je dispose en tout cas avec le X1 et X2 de quelque chose de très bien et largement suffisant.

SLU : C’est bien de voir le retour de cette marque !

Cécile Dehlinger : Bosch est une grosse machine. Elle doit se mettre en route et même si nous avons perdu quelques noms dans le touring, nous avons traité des affaires sur d’autres marchés

SLU : EVI France va donc bien ?

Cécile Dehlinger : EVI France va bien. Ca fait maintenant 5 ans que j’ai repris l’entreprise en mon nom sans problème particulier.

Vincent Leperchois de Locatech étant à proximité, nous en profitons pour recueillir son avis sur le système et nous donner des précisions sur LocaTech.

Electro Voice Sébastien puissance X2

L’équipe LocaTech avec de Gauche à droite : Jérôme Guilbert , Mickaël Ruallem , Jérémy Delauney , Vincent Leperchois, Jean-Louis Toupet et Philippe d Oliveira .

SLU : Qu’avez-vous en parc comme systèmes ?

Vincent Leperchois : De l’ARCS, L-Acoustics, et du Kyu Systems, des jeunes normands qui ont remporté le prix de l’innovation 2012 au SIEL. On a des retours de cette marque que l’on suit toujours.

SLU : Pourquoi vous intéresser au X2, X-Line Advance, d’Electro-Voice ?

Vincent Leperchois : On recherche chez Electro-Voice un système de dernière génération et surtout polyvalent, c’est-à-dire pouvant sonoriser en extérieur un artiste comme Patrick Sébastien mais aussi de pouvoir être déployé en intérieur pour de l’événementiel car notre activité se partage à moitié entre ces deux activités. L’événementiel se révèle d’ailleurs un marché plus rémunérateur qui nous conduit à collaborer avec des clients basés jusqu’à Paris.
L’ARCS est un super système mais assez imposant et complexe à mettre en œuvre dans des configurations et des lieux où le client au contraire exige la plus totale discrétion. Le X2 est un système que je trouve plus compact et qui répond mieux à ces problématiques d’autant que, dans la plupart des cas, six boîtes par côté nous suffisent.

Une vue partielle des 6 stacks de X12 en montage cardioïde, un mode facilité par la présence de prises d’entrée en face arrière comme avant. Ce sub assez compact et léger qui embarque deux 18 pouces en montage bass reflex, peut travailler les deux HP en parallèle en 4 ohms, ou bien chaque HP alimenté séparément en deux fois 8 ohms. En montage parallèle, il accepte 4 kW AES et des crêtes 6 dB au-dessus soit la bagatelle de 16 kW !!

Une vue partielle des 6 stacks de X12 en montage cardioïde, un mode facilité par la présence de prises d’entrée en face arrière comme avant. Ce sub assez compact et léger qui embarque deux 18 pouces en montage bass reflex, peut travailler les deux HP en parallèle en 4 ohms, ou bien chaque HP alimenté séparément en deux fois 8 ohms. En montage parallèle, il accepte 4 kW AES et des crêtes 6 dB au-dessus soit la bagatelle de 16 kW !!

SLU : Tu vas aussi gagner en portée. Tu tires à combien ce soir ?

Vincent Leperchois : Là nous sommes à 100 mètres et ça reste jouable. Ce soir nous avons 9 têtes par côté et 12 subs mais le ratio normal est de 1 tête par côté pour un sub au sol. On fonctionne en cardio en stack de deux subs dont un à 180°.

Un détail du mode d’accroche et de prise d’angles sur la X2. La découpe de l’enceinte fait que ces derniers s’établissent par l’arrière.

Un détail du mode d’accroche et de prise d’angles sur la X2. La découpe de l’enceinte fait que ces derniers s’établissent par l’arrière.

SLU : Un preset cardio existe ?

Vincent Leperchois : Le système a été livré complet et prêt à l’usage. Je pense que tout ça doit être encore peaufiné et calé pour que cela soit au point. D’ici septembre (2015 NDR) le tout sera plus fonctionnel. J’espère aussi des amplis à 4 canaux car pour le moment en stéréo cela pêche par l’encombrement, le poids et le coût.
Enfin il manque de la puissance pour le sub qui accepte 4 kW sur 4 Ohms en continu là où l’ampli actuel TG7 n’en délivre que 2,5. Les têtes embarquent un 12’’ et deux moteurs 3’’ avec une sensibilité de 101 dB (1 W/1 m) et ne marchent qu’en bi-amplification, cela demande donc beaucoup de canaux.

SLU : Qu’est-ce qui te plaît dans le X2 ?

Vincent Leperchois (sans hésiter) : La clarté sonore. C’est un système très fin. Pour moi, il est vraiment bien abouti. L’accroche est bien, on sent que ce produit a été réfléchi. Ils ont mis du temps mais ils sont arrivés à sortir un produit bien mature.
Pour résumer j’aime le poids, l’encombrement et la qualité sonore. Tout n’est pas encore parfait, le preset doit être travaillé, mais ça va dans le bon sens.

SLU : C’est toi qui as monté et calé le système ?

Vincent Leperchois : Non, le système été installé par des techniciens allemands en sachant que ce n’est que le second show sonorisé par des X2 en Europe et le premier en France, donc ils sont encore en train d’emmagasiner des commentaires pour finaliser les presets et les petits détails.

SLU : Outre le son, tu t’occupes de la lumière ?

Vincent Leperchois : J’ai apporté du trad. J’ai aussi tiré du RJ45 pour le réseau. J’ai également fourni les caméras et les écrans vidéo.

La série X d’Electro Voice en détails

Un des stacks de subs en détail. Le caisson du haut est bien entendu alimenté par sa face avant. Le nom exact de ce sub est X12-128. Remarquez à droite les 4 patins circulaires permettant de placer le caisson verticalement.

Un des stacks de subs en détail. Le caisson du haut est bien entendu alimenté par sa face avant. Le nom exact de ce sub est X12-128. Remarquez à droite les 4 patins circulaires permettant de placer le caisson verticalement.

Franz Menke, responsable commercial Electro-Voice EMEA, ayant participé au montage et au calage du système, nous éclaire sur l’installation.

SLU : Il a l’air tout neuf le système ?

Franz Menke : Oui, ce sont les toutes premières boîtes qui arrivent en Allemagne depuis les Etats Unis. Nous avons reçu 16 subs mais n’en avons que 12 installés ici en cardioïde en 1 pour 1. Nous avons fait ce choix de montage pour mieux couvrir la place en constituant ainsi un sub array.

SLU : Y’a-t-il des nouveautés dans la série X-Line ?

Franz Menke : Oui absolument. Nous avons encore amélioré la technologie Hydra qui existe déjà sur d’autres gammes de line-arrays d’Electro-Voice. Depuis 10 ans nous travaillons sur ces nouvelles enceintes, la X2 pour le touring et la X1 pour l’installation.

Les 9 X2 sur leur frame à l’arrière duquel un petit moteur crée l’angle

Les 9 X2 sur leur frame à l’arrière duquel un petit moteur crée l’angle

SLU : Quelle est la différence entre les deux ?

Franz Menke : La X2 est légèrement plus performante. Les 12’’ et les moteurs dans les deux enceintes ne sont pas les mêmes et sur la X2 il s’agit de moteurs 3 pouces. Enfin le guide qui génère l’onde aigue dans la X2 est la toute dernière version appelée Advanced Pin Diffraction Hydra, un brevet d’EV.

Le même système Hydra est placé devant le 12 pouces en charge du grave et émule le comportement de deux rangées de 4 transducteurs de 3 pouces afin d’offrir le meilleur couplage et guidage possible pour le médium, sans pour autant ôter l’impact dans le grave du 12’’.

Pour l’amplification, un TG7 peut pousser jusqu’à trois X2 qui sont en 8 ohms mais il est préférable de n’en mettre que deux. La prédiction est effectuée par le biais du soft LAPS (Line Array Prediction Software) qui va intégrer les X1 et X2 au moment où ces boîtes seront disponibles à la vente à la rentrée.

SLU : Avez-vous pensé à la possibilité d’accrocher le sub X12 et ne pas être obligé de le laisser toujours au sol ?

Franz Menke : Oui, le X12 qui est un double 18 pouces pourra être accroché, mais au-delà de ça nous sommes en train de travailler à un double 15 pouces qui complètera la gamme dans un futur proche et sera conçu spécifiquement pour l’accroche. Il ne fera pas en revanche la même taille que les X1 et X2, les 15 pouces qui l’équiperont sont trop gros.

Une vue arrière de la ligne de X2 avec bien visibles les liens en acier que évitent de perdre les pinoches d’anglage des boîtes.

Une vue arrière de la ligne de X2 avec bien visibles les liens en acier que évitent de perdre les pinoches d’anglage des boîtes.

SLU : Comment a été accueilli ce nouveau line-array par vos utilisateurs historiques ?

Franz Menke : Nous avons organisé en mars une grande écoute en salle en Allemagne en invitant 350 clients qui nous connaissent bien et ils sont tous repartis impressionnés. Nous nous sommes efforcés d’apporter réellement quelque chose de nouveau avec ce produit et le système Hydra qui existe pour le médium comme pour l’aigu.

Notre travail a porté sur la philosophie même de la diffusion afin que nos guides apportent un mieux tangible en termes de répartition du son et d’homogénéité de couverture. Où que l’on se place dans la zone de tir, il n’y a pas de trous.

SLU : Quelle est l’ouverture de la X2 ?

Gilles Gautrois (technico-commercial EVI) : 90° en horizontal, mais il y a dans les tuyaux une version à 120°pour les bas de ligne où il faut arroser plus large. Le système aussi été conçu pour simplifier la vie des prestataires avec une base de travail de 6 têtes par côté et un rack ampli préconfiguré entre entrées réseau, AES, analogique, sortie puissance et alimentation.
Il sera tout de même possible de travailler plus simplement pour les prestataires qui le voudront en oubliant le Dante et le réseau propriétaire EV et en ne gardant le réseau que pour le monitoring et la commande des amplis.

La poursuite Aramis Robert Juliat fournie par LocaTech

La poursuite Aramis Robert Juliat fournie par LocaTech

SLU : Allez-vous structurer les parcs pour créer votre propre réseau de prestataires ?

Franz Menke : C’est l’idée et c’est indispensable. Tout est en tous cas conçu dès maintenant pour permettre de simplifier et structurer les parcs et permettre de les compléter ponctuellement pour un événement.

SLU : Vous resterez en TG7 pour l’amplification ?

Franz Menke : C’est un remarquable ampli disposant du réseau avec la carte DSP RCM28 (qui permet d’implémenter des filtres FIR). C’est sans aucun doute le plus performant 2 canaux du marché. Il est d’une extrême fiabilité et il rentre dans la configuration X2/X12.

SLU : C’est curieux dans la mesure où il nous a semblé entendre qu’un quatre canaux encore plus performant serait à l’étude…

Gilles Gautrois : Non, le système est vendu avec les TG7 qui sont les gros amplis de tournée d’Electro-Voice et développent 3,5 kW sous 2 Ohms. On a prévu un pack complet avec les amplis, comme tout le monde.

Franz Menke : L’avantage de travailler avec des amplis à deux canaux est multiple. D’abord en cas de panne on ne perd que deux canaux d’amplification, ensuite il est plus simple d’avoir du courant, pour les signaux qui en demandent, dans des amplis à deux qu’à quatre canaux, surtout quand on ne tire l’alimentation qu’au travers d’une prise 16 A. Dans le futur nous aurons des amplis à 4 voire à 8 canaux mais il est certain qu’il leur faudra une alimentation secteur plus puissante.”

Cyrille Bouvier, ingé son façade de Patrick Sébastien aux commandes de sa console Yamaha et près de lui Graal Ricordeau, le backliner de la tournée

Cyrille Bouvier, ingé son façade de Patrick Sébastien aux commandes de sa console Yamaha et près de lui Graal Ricordeau, le backliner de la tournée

Nous avons joint au téléphone Cyril Bouvier qui mixe Patrick Sébastien pour qu’il nous donne son sentiment sur les X2 et leurs premiers décibels en France.

Cyrille Bouvier : Parmi les bons points il faut signaler le très beau médium, un des points forts d’ElectroVoice depuis toujours. Pour une petite boîte la portée du haut du spectre est aussi très bonne, là où le grave a plus de mal mais pour les mêmes raisons de taille très compacte. La surface de membrane du X2 est limitée et en plein air, on ne peut pas s’attendre à des miracles. La place était très grande et le système selon moi sous-dimensionné.
J’ai aussi trouvé qu’il a besoin d’un certain niveau pour atteindre sa plénitude, quelque chose qui, comme la sommation en champ proche, sera réglé par le travail en cours sur les presets, d’autant qu’au lointain tout va bien pour cette boite. Plus que le X2 qui en était à un stade peu avancé de sa finalisation, je n’ai pas été emballé par son positionnement qui a occasionné quelques déboires, heureusement sans conséquences pour le public.

La régie retours et sa CL5 Yamaha en partage de préamplis avec la console façade via un réseau en Dante.

La régie retours et sa CL5 Yamaha en partage de préamplis avec la console façade via un réseau en Dante.

SLU : Tu nous expliques ?

Cyrille Bouvier : Le système était placé très en retrait de la scène, presque de part et d’autre de l’artiste et au-dessus de la console de retours. Cela a généré un surplus de grave sur le plateau, une partie du spectre que Patrick n’apprécie pas, d’autant que la fréquence de coupure étant très basse entre X2 et subs, nombre d’instruments sont passés par les têtes, quelque chose à laquelle il n’est pas habitué.

SLU : L’aigu nous a semblé maitrisé…

Cyrille Bouvier : J’ai volontairement retenu entre 2 et 6 kHz. Le système a beaucoup d’énergie et ici encore la balance tonale ne semble pas encore totalement arrêtée. Je serais ravi de pouvoir ré écouter ce système dans de meilleures conditions et à un stade plus avancé de sa mise au point. Il m’a semblé intéressant, mais on l’a exploité à un moment de son développement logiciel où pas mal de travail restait à faire et surtout installé d’une façon peu pratique vis-à-vis d’un artiste exigeant.

De bonnes impressions à l’écoute

Nous ne pouvons que corroborer les dires de Vincent (Leperchois) et de Cyrille concernant le système X2 : le médium est excellent et l’aigu dénué de toute agressivité pour un rendu sonore agréable. La voix de Patrick Sébastien est présente, bien détaillée et dynamique et sa tessiture parfaitement respectée.
Les deux lignes de neuf X2 ont permis en outre une portée de l’ordre de 100 m du haut du spectre, sans aucune surenchère en niveau, pour un rendu global et propre, naturel et agréable. Le mérite en revient aussi à Cyril qui a su satisfaire le public et son artiste aux commandes d’un système en phase de finalisation.

[/private]

 

Ecoute au théâtre Alexandre Dumas

Bose is Back avec les RoomMatch !

Que celui qui n’a jamais fait du son avec des Bose 802 lève le doigt, ça ne sera pas long à compter, et pourtant on a le sentiment qu’on connait mieux les produits grand public de cette vénérable institution américaine que les gammes pro…
Erreur réparée avec ce voyage au pays de l’installe avec la découverte de la gamme RoomMatch Utility et une belle écoute du gros système RoomMatch. Pas de doute, Bose is back !

De gauche à droite Thomas Weyant le régisseur son du Théâtre Alexandre Dumas de St. Germain en Laye, merci en passant pour son accueil charmant, Romain Gamundi en charge de l’animation marketing et des relations avec la presse chez Bose et enfin Blaise Dupiellet le responsable du bureau d’étude de Bose Pro.

De gauche à droite Thomas Weyant le régisseur son du Théâtre Alexandre Dumas de St. Germain en Laye, Merci en passant pour son accueil charmant, Romain Gamundi en charge de l’animation marketing et des relations avec la presse chez Bose et enfin Blaise Dupiellet le responsable du bureau d’étude de Bose Pro.

Nous avons été accueillis à cet effet dans le théâtre Alexandre Dumas de St. Germain en Laye par Blaise Dupiellet le responsable du bureau d’étude de Bose Pro, Thomas Weyant le régisseur son des lieux et enfin par Romain Gamundi en charge de l’animation marketing et des relations avec la presse chez Bose.

Nous y avons retrouvé l’ensemble de la gamme des enceintes RMU de petite taille et la très belle installation fixe du théâtre faite à l’aide d’éléments de la gamme RoomMatch, pour une balade sonore exhaustive et agréable.

Blaise Dupiellet

Blaise Dupiellet

SLU : Blaise, peux tu nous faire un tour d’horizon de cette gamme d’enceintes de petite taille ?

Blaise Dupiellet : La particularité de cette gamme est d’incorporer dans tous les modèles le même moteur RoomMatch appelé EMB2, avec un diaphragme en titane de 2 pouces.

Cela confère une certaine cohérence et une balance tonale commune à tous les modèles RMU de la 105 à la 208 et ça évite toute déperdition de la signature sonore de Bose par l’emploi de moteurs différents ou de tailles différentes comme cela se fait couramment chez d’autres fabricants.
Ce haut-parleur a été développé par Bose et breveté, tout comme sa pièce de mise en phase. L’avantage de sa grande taille est de descendre en fréquence jusqu’à 300 Hz.

SLU : C’est compréhensible dans une enceinte de cette taille, la puissance à laquelle le moteur est utilisé lui permet sans doute de s’aventurer très bas…

Blaise Dupiellet : Non, même dans le gros système RoomMatch où plusieurs moteurs EMB2 cohabitent, la fréquence de coupure n’est pas plus haute que 550 Hz. Cela évite l’emploi de tout filtrage dans la région de la voix qui garde toute sa clarté.
Tout ce qui va de 550 à 16kHz passe au travers de notre guide d’onde de grande taille, 46 cm de large par 45 de profondeur, qui nous permet aussi d’offrir un excellent contrôle de la directivité y compris dans le bas médium, ce qui est très appréciable et mieux que ce qu’offrent de nombreux line arrays.

Les quatre RoomMatch Utility ou RMU. De gauche à droite la 105, puis sans sa grille la 108, suit la 206 et enfin la plus puissante des quatre, la 208.

Les quatre RoomMatch Utility ou RMU. De gauche à droite la 105, puis sans sa grille la 108, suit la 206 et enfin la plus puissante des quatre, la 208.

RoomMatch Utility, plus que des compléments et très Utiles

SLU : Revenons-en à la gamme RMU, elle comporte 4 modèles.

Blaise Dupiellet : Oui La 105, 108, 206, 208. Cette gamme fonctionne très bien en complément de RoomMatch notamment pour assurer du débouchage sous balcon ou des front fills et ne marche qu’en passif.
On commence par la plus petite des RoomMatch Utility (RMU), la 105. Elle dispose d’un 5 pouces pour le bas et de la compression RoomMatch EMB2 pour le haut avec un pavillon en 100°x100°. Nous avons ensuite la 108 avec un 8 pouces dans le grave et le moteur EMB2 pour le haut qui ouvre à 90°x60°.

La 206 de cour et sa livrée noire contrairement à celle de jardin toute blanche, nous laisse apercevoir ses deux HP de 6 pouces et tout à droite le guide d’onde dont on devine par la forme sa grande ouverture de 120°x60°. Le flash a même été débusquer quelques composants du filtre.

La 206 de cour et sa livrée noire contrairement à celle de jardin toute blanche, nous laisse apercevoir ses deux HP de 6 pouces et tout à droite le guide d’onde dont on devine par la forme sa grande ouverture de 120°x60°. Le flash a même été débusquer quelques composants du filtre.

Puis la 206 avec, comme son nom l’indique, deux HP de 6 pouces et le EMB2 avec une ouverture de 120°x60°, et enfin la 208 qui embarque 2 HP de 8 pouces et le EMB2 et ouvre aussi à 90°x60°.
Elles disposent de lyres pour les accrocher dans tous les sens d’autant que les pavillons peuvent pivoter de 90° pour s’adapter à tous les cas de figure. Bien entendu on peut insérer en partie arrière un transfo 100 V en cas de besoin.

SLU : La compression est l’œuvre de Bose, quid des woofers ?

Blaise Dupiellet : Ils sont construits par un sous-traitant sur cahier des charges de Bose.

PowerMatch ou le couteau amplifié suisse de Bose

SLU : Quelques mots sur les deux amplis qui amplifient ces 8 têtes et ce sub dont on parlera après ?

Blaise Dupiellet : Il s’agit d’un 8500 et d’un 4500 de la gamme PowerMatch qui en comporte quatre. Comme souvent chez Bose, les références disent tout. Le 8500 est un huit fois 500 W sous 4 ohm et le 4500 un quatre fois 500 W. Ces amplis sont entièrement conçus et fabriqués par Bose, des bébés Bose (jolis bébés NDR !) en classe D avec PFC et de nombreuses possibilités de couplage de canaux et d’impédances de fonctionnement voire de sortie directe en 70 et 100 V.
On peut y insérer des cartes optionnelles comme le Dante, l’AES, le Cobranet ou alors ce qu’on appelle chez nous l’ESPlink, un format ADAT qui permet de linker 8 canaux en sortie de nos processeurs directement aux amplis à l’aide d’une fibre optique. La programmation de nos amplis et de nos racks de traitement Control Space se fait par le biais d’un soft qui s’appelle ControlSpace Designer. Ils disposent de ressources DSP pour effectuer les habituelles fonctions comme le filtrage, l’eq paramétrique ou le délai.

Un des deux amplis PowerMatch utilisés pour l’écoute des RMU, ici un 8500 en charge des 8 enceintes, le second bridgé est un 4500

Un des deux amplis PowerMatch utilisés pour l’écoute des RMU, ici un 8500 en charge des 8 enceintes, le second bridgé est un 4500

SLU : En quel mode le 4500 est-il configuré ?

Blaise Dupiellet : Il est en deux fois 1000 W donc en bridge, mais il peut aussi marcher en quad bridge. Un 8500 peut par exemple être utilisé en deux fois 2000 W. Le 4500 délivre donc deux fois 1000 W pour le sub RMS215 et ses deux 15 pouces à longue excursion et bobine de 4 pouces qui l’équipent, et que nous allons écouter dans quelques minutes. Il existe aussi des versions moins puissantes pour des petites enceintes comme les 105, qui s’appellent logiquement 8250 et 4250 et développent 250 W sous 4 ohm par canal.

SLU : Quelle est la différence de prix entre les 500 et 250 ?

Blaise Dupiellet : Le 8500 avec prise réseau (il existe aussi une version sans réseau configurable via un port USB en face avant NDR) coûte 3700 € HT en prix public. Le 8250 revient à environ 2700 € HT, mille euros de moins. En revanche les amplis sont livrés de base avec uniquement les entrées analogiques.

SLU : Ca reste abordable pour des amplis d’installation aussi complets et récents !

Blaise Dupiellet : C’est ce que l’on nous dit souvent. Il paraît que certaines personnes font des ratios de prix au watt et qu’on est très bien placé (rires !)

SLU : En quelques mots, de quelles ressources DSP les amplis disposent-ils ?

Blaise Dupiellet : On a un égaliseur paramétrique 5 bandes, puis l’Array EQ qui permet de régler la sommation des basses dans les lignes de RoomMatch, un Matrix Mixer qui permet de définir quelle entrée va vers où, la partie filtrage, la partie d’égalisation spécifique à chaque enceinte, le limiteur qui est pré défini, un délai et enfin la partie sortie.

L’écoute des RoomMatch Utility

La 105 et son moteur de 2 pouces dont le guide d’onde est presque aussi gros que la membrane du mini woofer !

La 105 et son moteur de 2 pouces dont le guide d’onde est presque aussi gros que la membrane du mini woofer !

Commence l’écoute des quatre RoomMatch Utility sans le sub et la première impression est très favorable et va parfaitement dans le sens souhaité par le fabricant. Le moteur EMB2 apporte clairement un air de famille à la gamme et ce d’autant plus qu’étant coupé très bas, il fait une grande partie du travail, notamment dans le spectre auquel l’oreille est la plus sensible.
Seule la petite 105 souffre un peu de la puissance de ce moteur et à la fois du manque d’extension dans le grave de son micro woofer. Le rendu en est du coup un peu déséquilibré autour des 200 à 300 Hz et appelle de ses vœux une égalisation, un sub ou du vrai grave et enfin un rôle de complément et pas de « vedette ».

Le reste de la gamme sonne bien voire très bien avec un très beau rendu des voix et un aigu précis et très en place qui est parfaitement restitué même à 4 ou 5 mètres.
Bon point aussi pour le grave qui dès la 108 est présent, nerveux et suffisant pour un petit établissement souhaitant avoir une très belle restitution et ne pas avoir de plafonniers, ou bien en complément de RoomMatch pour des balcons ou des côtés de scène.

La 206 offre moins de grave mais un bas médium bien ferme et une taille discrète qui lui autorise toute sorte d’encastrement en nez de scène dans des théâtres ou même, avec un sub, un rôle plus ambitieux dans un Karaoké ou un musée.
La 208 enfin envoie bien et pourra tenir sa place dans bien des endroits comme par exemple les bars de discothèques ou bien comme retour pour des DJ dans des petites régies, quitte à ajouter un sub.

La même écoute de ces quatre enceintes avec le sub RMS215, un deux fois 15 pouces, confirme l’écoute. La 105 reste, je trouve, un peu surmotorisée dans le bas médium entre le petit 5 pouces et le moteur 2 pouces, ce qui créé une légère bosse, que le vrai grave du 215 comble mais ne masque pas totalement. Son rôle de complément paraît établi. Les trois autres références en revanche prennent leur envol et donnent, une fois allégées du besoin de s’illustrer dans l’octave du bas, la pleine mesure de leurs capacités et délivrent un rendu remarquable et très séduisant avec un petit côté hi-fi bodybuildé loin d’être désagréable.

La 208 passe le test de Rage Against The Machine proposé à l’écoute par Blaise Dupiellet haut la main, et ce malgré la pression demandée, là où les autres modèles ont logiquement un peu plus de mal. Le moteur EMB2 est quoi qu’il en soit bien né et accompagné par les 6 et 8 pouces et un bon sub, forme un ensemble puissant, analytique, piqué et très polyvalent doté d’un guidage précis du médium et de l’aigu et d’une sommation très réussie.
Un mot aussi sur le sub RMS215 qui écouté à bas et moyen niveau délivre un grave aussi fluide que sec et nerveux. Il est à noter que nous avons écouté ces enceintes sans aucune égalisation, juste un filtrage actif et une mise en phase avec le sub. Il ne fait aucun doute qu’un calage soigné lors de leur déploiement leur fera encore gagner en cohérence et qualité.

Sa majesté RoomMatch se languit accroché tout là-haut

Place maintenant au système RoomMatch qui, comme son nom le dit, apporte une parfaite adéquation entre la géométrie de la salle et l’ouverture horizontale et verticale du guide d’onde. Laissons parler Blaise Dupiellet

La ligne de RoomMatch de cour avec, de haut en bas, les deux extensions de grave RMS 215, puis la RM7005 (les deux premiers chiffres indiquent la directivité horizontale et les deux suivants celle verticale), la 9010, la 12020 et enfin la 12040 dont la courbure est très visible. Remarquez aussi les sorties des 6 moteurs bien visible au centre du pavillon de chaque enceinte.

La ligne de RoomMatch de cour avec, de haut en bas, les deux extensions de grave RMS 215, puis la RM7005 (les deux premiers chiffres indiquent la directivité horizontale et les deux suivants celle verticale), la 9010, la 12020 et enfin la 12040 dont la courbure est très visible. Remarquez aussi les sorties des 6 moteurs bien visible au centre du pavillon de chaque enceinte.

Blaise Dupiellet : Le RoomMatch n’est pas exactement un line array. Nous l’appelons chez Bose un array à directivité progressive.

SLU : Ou à courbure constante…

Blaise Dupiellet : Exactement ! Il s’agit d’un système conçu pour l’installation fixe où l’on créé une couverture sonore spécifiquement faite pour le lieu et pour ceci faire, on module la directivité horizontale et verticale de chaque enceinte. Pour ce théâtre de St. Germain en Laye qui nous accueille, nous avons, par côté, quatre têtes médium/aigu et deux unités de grave en tête de ligne, un sub posé sur la scène le RMS218 et enfin quatre enceintes RMU 208 pour déboucher les premiers rangs.

SLU : Quelques mots sur le 218 ?

Blaise Dupiellet : C’est un sub qui peut être posé mais aussi accroché et dont la taille a donc été calculée à cet effet. La charge est différente de celle du 215 qui est à radiation directe. Il dispose de deux haut-parleurs de 18” avec une bobine de 4,5”’ et d’aimants au néodyme. Sa réponse s’étend jusqu’à 25 Hz et il passe le 30 à -3dB. Il accepte 2 x 4 kW en crête ou 1250 W par haut-parleur en continu.

SLU : Si tu l’accroches avec les 215 il va falloir délayer ces derniers pour être en phase avec lui…

Blaise Dupiellet : Oui bien sûr mais ce n’est qu’une histoire de processing, et on dispose de toutes les ressources pour faire ça dans les amplis. Les têtes RoomMatch existent avec un nombre important de directivités horizontales comme verticales, symétriques ou pas. Nous avons opté ici pour une 70°x5° pour celle du haut pour aller taper en fond de gradins, puis une 90°x10°, une 120°x20° et enfin une 120°x40° pour la dernière. Le cahier des charges impliquait que le système principal arrose aussi la corbeille et c’est chose faite.

SLU : Ce sont donc des deux voies ?

Blaise Dupiellet : Oui, des deux voies actives avec deux haut-parleurs 10” et six compressions EMB2 par boîte reliées au CADS, l’arc continu de diffraction avec six segments ayant chacun son moteur ce qui permet leur parfaite sommation.
On a le même espacement entre chaque slot de diffraction de chaque boîte au sein de la ligne car on est complètement collé, garantissant une très bonne cohérence dans le médium aigu et très peu d’interférences. On peut considérer RoomMatch comme un line array pavillonné avec des dimensions de l’ordre de 50 cm de large par 45 cm de profondeur.

Posée en bord de scène, la RMS218 et ses deux 18 pouces en montage V passe-bande acceptant 1250 W AES chacun et 5000 W en crête. Au-dessus une RMU 208 apporte de la fraicheur et autre chose que de la purée aux premiers rangs.

Posée en bord de scène, la RMS218 et ses deux 18 pouces en montage V passe-bande acceptant 1250 W AES chacun et 5000 W en crête. Au-dessus une RMU 208 apporte de la fraicheur et autre chose que de la purée aux premiers rangs.

SLU : Le filtrage est très bas..

Blaise Dupiellet : Oui, on démarre les EMB2 à 550 Hz, ce qui fait qu’on dirige vraiment l’essentiel du spectre par ce gros pavillon et on nettoie très efficacement l’arrière de l’enceinte, entre 6 et 9 dB mieux que d’autres systèmes plus classiques d’autres marques françaises ou américaines distribuées en France.

Le rack de puissance du théâtre. 7 PowerMatch 8500 en version USB et tout en haut du rack l’ESP-00 Control Space en charge du processing et du matriçage de l’installation. Les deux amplis du haut se chargent des deux subs RMS 218 en quad amp.

Le rack de puissance du théâtre. 7 PowerMatch 8500 en version USB et tout en haut du rack l’ESP-00 Control Space en charge du processing et du matriçage de l’installation. Les deux amplis du haut se chargent des deux subs RMS 218 en quad amp.

SLU : En termes d’amplification ?

Blaise Dupiellet : Chaque tête demande un canal de 8500 pour les deux 10” et un second pour les 6 moteurs.

SLU : C’est un montage série parallèle les 6 compressions ?

Blaise Dupiellet : Oui, tout à fait. Le résultat est une charge de 8 ohms, et de 4 ohms pour les deux 10”.
Un ampli 8500 peut donc alimenter 4 têtes médium/aigu.
Pour les RMS 215 on a aussi un 8500 bridgé qui devient donc un ampli quatre fois 1 kW et alimente les quatre 15” qui les composent.

SLU : Le RMS 218 doit être plus gourmand.

Blaise Dupiellet : Il lui faut un 8500 en mode quad bridge donc en deux fois 2 kW à lui tout seul et par côté.
Un dernier 8500 est utilisé pour les 208 et d’autres enceintes que Thomas possède.
Cela fait donc trois amplis par côté plus un dernier pour les front fills et plus si besoin est.

Du DSP argenté et efficace

SLU : C’est quoi ce rack argenté que je vois avec les amplis ?

Blaise Dupiellet : C’est le processeur qui est en charge de gérer la diffusion, le ESP-00 de la gamme Control Space. Il embarque une carte AES qui reçoit le signal issu de la console de mélange DiGiCo SD8 de la salle et distribue en ESPlink et fibre optique vers les différents amplis.

SLU : Mais ce ne sont pas les amplis qui gèrent cet aspect de filtrage, égalisation et matriçage via le logiciel maison Bose ?

Blaise Dupiellet : Oui mais pour cette installation nous avons choisi de le faire dans le processeur, c’est plus souple, on a un départ séparé pour les subs si besoin est en festival. Enfin à l’époque où cette installation a été faite, Thomas avait souhaité rester en 100% numérique et les cartes d’entrée numérique des amplis n’étaient pas encore disponibles. Ca permet enfin à Thomas de processer avec d’autres boîtes.

La parole à notre hôte Thomas

Thomas Weyant

Thomas Weyant

SLU : Tu es sacrément équipé Thomas

Thomas Weyant : Pas mal oui. Outre ce que l’on vient de citer, je dispose aussi de quatre 115 L-Acoustics que j’ai réadaptées en bain de pieds, deux 112 en plus et quelques autres bricoles. Quand j’ai besoin d’une console pour les retours, je fais appel à une association de la région avec qui on fait des échanges.
La programmation de la salle est assez large avec en septembre un festival de musique et durant l’hiver quelques concerts de rock en plus de pas mal de théâtre et de jazz. Le tout se fait avec RoomMatch sans problème.

SLU : De toute façon tu n’as pas d’accroches pour un système visiteurs et il n’y aurait pas assez de place. Il faudrait tomber le Bose..

Thomas Weyant : C’est une tannée et cela n’a pas lieu d’être. Quand les gars arrivent et voient le système, ils sont naturellement inquiets car le kit Bose n’est absolument pas connu.

Blaise Dupiellet : Ils s’attendent à avoir des 802 quand on parle de Bose…

Thomas Weyant : Souvent ils passent nous voir, demandent à écouter et repartent satisfaits. Le seul artiste qui nous a demandé d’employer son système c’est Pascal Obispo puisqu’il a fait sa création chez nous et souhaitait écouter ce que cela allait donner dans les Kara qu’il a prises en tournée. Il n’a pas été enchanté car cette enceinte ouvre trop pour notre salle.

SLU : Elle est polyvalente votre salle, elle ne peut donc pas être trop mate…

Thomas Weyant : C’est une très belle salle avec de supers sièges et une acoustique vivante mais elle est assez complexe à gérer car les deux murs latéraux donnent sur des espaces différents et donc ajoutent chacun leur fondamentale différente dans le grave. On a aussi quelques passerelles qui n’aiment pas certaines fréquences basses et un retour du plateau. Tout cela est loin d’être ingérable mais rend des systèmes classiques bien peu pratiques.

SLU : Tu joues toujours en salle avec ta console ?

Thomas Weyant : Ohh non, 80% du temps je suis dans ma régie en hauteur donc j’ai voulu que la première boîte du haut tape chez moi pour que j’entende bien ce que je mixe. Je peux faire bouger via le bumper toute la ligne pour avoir plus ou moins de son à la régie. Pour le festival de septembre, je change cet angle car la console sera en salle comme aujourd’hui.

La salle vue depuis la console, une SD8 DiGiCo en mode « concert » et mangeant donc quelques sièges. L’habillage en bois de l’ensemble des parois rend l’acoustique très vivante, trop pour certains systèmes.

La salle vue depuis la console, une SD8 DiGiCo en mode « concert » et mangeant donc quelques sièges. L’habillage en bois de l’ensemble des parois rend l’acoustique très vivante, trop pour certains systèmes.

SLU : Blaise, Avec quatre boîtes tu as une sacrée ouverture verticale.

Blaise Dupiellet : 5 + 10 + 20 + 40, cela nous fait 75°. C’est un des avantages de ce système cette modularité car avec un line array classique, il faudrait au moins 8 boîtes par côté pour arriver au même résultat.

SLU : La gamme RoomMatch comporte des modules symétriques en ouverture horizontale mais aussi asymétriques. Quel choix a été fait ici ?

Blaise Dupiellet : Nous avons des modules symétriques car au moment de l’installation ceux asymétriques n’existaient pas, mais ce type de salle est clairement un cas de figure qui appelle des ouvertures horizontales asymétriques pour taper le moins possible sur les murs et concentrer l’énergie sur le public. C’est pour ça que nous l’avons rentré. Sur Modeler, notre soft de prédiction, on voit bien dans le shoot qu’on lèche les murs.

SLU : Et pour éviter de trop exciter dans le grave, avez-vous pensé à une configuration cardioïde ?

Blaise Dupiellet : Non. Nous avons commencé par placer les deux 15” au sol, mais on a été confronté à la résonnance générée par le plateau qui est creux sur une grande partie. On les a donc accrochés et sans pouvoir choisir notre point d’accroche à cause d’un cadre de scène en béton et très peu profond. On a une ouverture de 14 mètres et on a fait avec.

L’écoute du RoomMatch

Feu ! On ouvre RoomMatch et on commence l’écoute dans le théâtre vide, une écoute que nous faisons de haut en bas et de cour à jardin avec des morceaux musicaux dont l’inévitable Chris Jones et son remarquable Roadhouses & automobiles et un titre de Sheffield et Doug Sax faisant la part belle aux voix.
La signature Bose est manifeste, l’emploi du moteur EMB2 ramène le même piqué qu’avec les petites RMU, un aigu précis, un rendu naturel, un corps très intéressant dans les voix d’autant qu’il est assis sur les 10”, les 15” et, tout en bas, les 18”. Le calage est bien fait, on passe d’une boîte à l’autre sans grosses différences sauf peut-être le grave dans les 100 Hz qui couple un poil trop vers la mi salle où l’influence de la ligne et des huit 15” s’affirme et les deux subs en 18” perdent de leur effet.

La mise en phase est parfaitement réalisée et la sommation centrale est sans défauts. Le piqué sur la guitare est parfait et cela sans aucune agressivité. Une balade vers les sièges les plus déportés à cour et jardin donne un aperçu de la qualité offerte aux spectateurs. Indéniablement, les réflexions augmentent mais sans jamais que l’intelligibilité ne soit dégradée.
Le guidage du système RoomMatch paraît bien conçu et l’excitation des parois en bois reste suffisamment faible pour permettre une écoute satisfaisante même dans les trois ou quatre sièges les plus proches des murs. Il en va de même en allant vers le fond de salle à la régie. Une oreille avertie entend les réflexions augmenter siège après siège mais l’ensemble reste cohérent et agréable à l’oreille.

La boîte ouvrant à 5° et celle à 10° apportent leur écot à cette impression favorable en remplissant bien en signal « sec » avec peut-être une toute petite dureté entre 4 et 6 kHz, sans doute le fruit de leur faible ouverture. Un petit point d’EQ pourrait en venir à bout très vite. L’aigu en général est bon avec la dernière octave un peu trop haute à salle vide. Sans doute les choses rentrent-elles dans l’ordre une fois les fauteuils garnis. Le grave est assez bien réparti dans toute la salle, y compris dans les places les moins favorisées. Juste les deux coins arrière à cour et jardin, à l’opposé de la diffusion, manquent un peu d’assise. Rien de bien terrible.
L’impact du grave est bon, largement suffisant pour un concert acoustique et même électrique. Je connais en revanche quelques ingés son qui augmenteront un peu le contour et le niveau des deux subs 18” dont le calage est volontairement raisonnable et tout terrain. Vu la taille de la salle, la puissance mise en œuvre et la surface de membranes disponibles, rien n’est impossible.

Garçon, l’addition s’il vous plaît !

SLU : Financièrement est-ce que le choix Bose est intéressant ?

Thomas Weyant : Tout à fait. Je disposais d’un budget de 90 k€ et nous en avons eu pour 87 k€. Les autres soumissionnaires à l’appel d’offre oscillaient entre 105 et 120 k€, car il y a peu de line array qui sont prévus pour l’installation et évitent de faire payer tous les accessoires indispensables au Touring.

SLU : Le matériel que tu as remplacé était obsolète ?

Thomas Weyant : Non pas forcément, mais totalement insuffisant, inadapté et mal placé. Cela nous a conduit à louer plus que de raison pour un oui et pour un non, y compris pour des pièces de théâtre, et surtout lors de l’Estival de St Germain en Laye. Cela a occasionné des dépenses annuelles très importantes et a lancé la réflexion quant au déploiement d’une solution pérenne et efficace.

SLU : Des pièces de théâtre ?

Thomas Weyant : Bien sûr. A une époque on avait un magnéto puis un MiniDisk comme sources et ça collait. Mais depuis l’avènement des multipistes, on nous demande des diffusions de qualité, plus de points pour faire des effets, et nombre de spectacles, disons les trois quarts, arrivent avec des éléments sur Live d’Ableton, ce qui permet d’illustrer beaucoup plus précisément les oeuvres en ambiances, musiques ou effets sonores.

Et le mot « fin » apparaît

A la sortie de cette belle matinée, les choses sont claires. Totalement dédié à l’installation d’un restaurant chic comme d’un stadium américain, d’un night-club comme d’une église, le géant américain dispose avec la gamme RoomMatch d’un système bien né et parfaitement conçu pour se faire oublier et projeter du bon son dans tout type de lieu.
Avec 42 directivités différentes dont 4 horizontales et 5 verticales en symétrique auxquelles s’ajoutent 11 références jardin et 11 cour asymétriques, il est impossible de ne pas parvenir à parfaitement couvrir une salle, aussi tordue soit-elle.
Ahh vous avez compté et il en manque 2 ? Et les subs alors !

 

De Préférence Les 12 et 13 septembre

Learprint d’Alain Français en écoute à Paris

Festival Traversées du Marais

Learprint, le procédé d’immersion sonore inventé par Alain Français, va faire surface en plein cœur du vieux Paris au cours du parcours musical « Les Traversées du Marais » les 12 et 13 septembre.
Si vous pensiez connaître la spatialisation ou encore l’acoustique complexe d’un orchestre classique, venez remettre les compteurs à zéro et le bonheur aux taquets avec l’un des techniciens les plus doués de sa génération.

Nous vous avons déjà longuement parlé de Learprint dans nos pages, sans doute la plus belle façon d’écouter de la musique enregistrée : Lien article SLU Learprint d’Alain Français

Malheureusement très peu d’entre vous ont eu la possibilité d’apprécier ce procédé aussi brillamment empirique qu’exigeant dans sa mise en œuvre, et qui demande pour chaque lieu, un choix de positionnement des sources sonores, le calage de ces dernières et enfin un mixage spécifique dans une quarantaine d’enceintes, chacune en charge de reproduire ce qu’un micro ou une paire de micros idéalement placés au cœur d’un pupitre a capté dans un orchestre, et qu’un lecteur multipiste Nuendo reproduit au travers de Nuage pour le mix et la pose d’effets.

LEARPRINT

Le plan exact de l’installation de Learprint dans le Salon Ovale du Prince telle que vous le retrouverez. On voit apparaître de nouveaux modèles d’enceintes dont le choix est fait en fonction de leur capacité à restituer en timbre, dynamique et ouverture un type d’instruments.

C’est donc une vraie masse orchestrale qui est générée à l’aide d’enceintes soigneusement choisies par Alain en fonction de leurs défauts et qualités pour reproduire qui des violons, qui des cuivres et qui enfin des voix ou des percussions, la taille des membranes et la marque de ces dernières variant avec la dynamique et la gamme de fréquences à transmettre.

Deux éléments indispensables au fonctionnement de Learprint, Nuendo dont l’interface est visible sur l’écran de droite et Nuage pour mélanger, brasser et gérer les effets nécessaires à la restitution cohérente de l’ensemble des signaux sonores.

Deux éléments indispensables au fonctionnement de Learprint, Nuendo dont l’interface est visible sur l’écran de droite et Nuage pour mélanger, brasser et gérer les effets nécessaires à la restitution cohérente de l’ensemble des signaux sonores.

L’interaction entre chaque enceinte est soigneusement gérée et leur positionnement, reproduisant celui d’un vrai symphonique, permet d’écouter les masses sonores telles que les reçoit le chef d’orchestre sur son praticable ou encore de se balader de pupitre en pupitre et décortiquer la remarquable prise de son d’Alain Français.

L’émotion qui se dégage face à Learprint n’a d’égal que la qualité artistique des musiciens, du chef d’orchestre et des œuvres captées et ça tombe bien, l’Orchestre National d’Ile de France dirigé par Enrique Mazzola est partenaire de cette première, et a accepté d’être enregistré en multipiste dans ses locaux, offrant une matière sonore remarquable tant au niveau sonore qu’artistique.

Rendez-vous est donc pris les samedi et dimanche 12 et 13 septembre aux Archives nationales entre 14h et 20h, au 60 de la rue des Francs Bourgeois dans le 3è arrondissement de Paris. Learprint sera déployé dans une superbe salle, le Salon ovale du Prince. L’entrée est libre et se fera par groupes en fonction de l’affluence. Alain Français sera présent sur place durant tout le WE pour répondre à vos questions.

Alain Français, inventeur de Learprint

Alain Français, inventeur de Learprint

Une écoute privée est enfin prévue le samedi 12 septembre entre 20h et 22h avec Alain pour les personnes qui le souhaitent et uniquement sur rendez-vous. Pour cela appelez-le sur son mobile ou bien contactez De Préférence au +33 1 60 11 73 11.

Il est possible qu’une séance de rattrapage toujours privée soit organisée le dimanche en fonction des demandes.

On ne saurait trop vous conseiller d’y faire un saut. L’émotion que l’on ressent devant Learprint n’a d’égal que l’intelligence, l’expérience et le talent qu’il a fallu à son créateur pour parvenir à faire d’une belle idée, une réussite technique et artistique spectaculaire.

 

Thierry Jeandroz nous a quittés

Thierry JeandrozC’est avec tristesse que nous venons d’apprendre la disparition de Thierry Jeandroz, un des spécialistes, si ce n’est LE spécialiste français du son multicanal, et un des fondateurs de Tapages & Nocturnes et de LTRT.

C’est d’ailleurs Tapages qui lui a rendu hommage sur son site, une société avec qui Thierry a travaillé pendant 10 ans avant de partir créer LTRT en 1993, afin de distribuer des solutions audio et vidéo.

Ingénieur du son de formation, il a su élargir sa vision du métier en mettant en permanence l’innovation au centre de ses préoccupations et en formant, grâce à ses partenariats internationaux avec Dolby, Axon et bien d’autres, un grand nombre de techniciens aux nouvelles technologies du son multicanal sous toutes ses formes.
Reconnu pour son professionnalisme et son énergie, il a exploré avec beaucoup d’intuition les concepts techniques qui sont plus que jamais notre quotidien.

Soundlightup s’associe pleinement à la peine de sa famille, de sa compagne et de ses enfants.

 

d&b dévoile les enceintes point source V7P et V10P ainsi que le V-GSUB

d&b dévoile les V7P et V10P, deux nouvelles enceintes point source et fières de l’être, ainsi que le V-GSUB, un sub conçu pour les accompagner.
Dérivées du très apprécié ligne source V, elles en reprennent l’essentiel des qualités sauf la directivité horizontale qui passe à 75 ou 110°.

d&b dévoile les V7P et V10P

d&b dévoile les V7P et V10P


Les exigences en matière de sources ponctuelles hautes performances ont toujours été les mêmes : elles doivent être fiables, légères et compactes, et s’accompagner de toute une série d’options d’accrochage pour offrir les meilleures possibilités d’emploi. La V7P et la V10P de d&b audiotechnik constituent une nouvelle gamme d’enceintes présentant toutes ces particularités et notamment le contrôle constant de la directivité jusqu’aux basses fréquences, la marque de fabrique de d&b.

A l’instar du Line Array 3 voies passif de la Série V, les sources ponctuelles V7P et V10P intègrent deux haut-parleurs 10” pour le grave suivant une disposition dipolaire, avec un haut-parleur médium de 8” monté derrière et fixé à un pavillon à deux chambres. Les sorties de ce design créent un second dipôle autour d’un moteur d’aigus de 1,4” avec un pavillon à directivité constante. Cette configuration optimise le rapport performances/dimensions en faisant rayonner pratiquement tout le panneau diffuseur avant.

d&b dévoile les V7P et V10P

La V7P et la V10P présentent respectivement des caractéristiques de dispersion horizontale et verticale de 75° sur 40° et 110° sur 40°. Tous les composants sont disposés symétriquement autour d’un axe central afin de produire une configuration de dispersion parfaitement symétrique.

En raison de la disposition dipolaire des haut-parleurs basses fréquences, le contrôle de la dispersion horizontale en large bande est maintenu jusqu’à environ 350 Hz. Le pavillon d’aigu orientable et une vaste gamme d’options d’accessoires d’accrochage simplifient l’utilisation dans l’une ou l’autre des orientations.

Le design de la partie bass-reflex de la V7P et de la V10P fait appel à un agencement d’évent d’un design tout nouveau qui amène une performance remarquablement étendue des basses fréquences. La réponse en fréquence s’étend de 59 Hz à 18 kHz.

d&b V-GSUB

La nouvelle enceinte V-GSUB est le compagnon idéal de la V7P et de la V10P pour les applications en empilements au sol.
Ce sub cardioïde n’exige qu’un seul canal d’amplification et partage les mêmes performances acoustiques, le même design et la même configuration de haut-parleurs que le V-SUB : un haut-parleur de 18” monté en radiation directe en bass-reflex en face avant, tandis qu’un second haut-parleur de 12” dans un caisson résonateur à deux chambres est orienté vers l’arrière.

Le modèle de dispersion cardioïde provenant de cet agencement de haut-parleurs, crée une rejection arrière qui réduit l’excitation du champ réverbérant dans les basses fréquences. Le V-GSUB est muni d’une empreinte évitant tout glissement superflu lorsqu’un V7P ou un V10P est empilé dessus.

Les Vi7P, Vi10P et Vi-GSUB sont les déclinaisons d’installation de ces nouvelles enceintes polyvalentes, offrant un design discret spécifiques aux installations. Des finitions dans des couleurs spéciales (SC) ou résistantes aux intempéries (WR) garantissent une intégration naturelle dans toutes les installations permanentes.

Comme l’a déclaré Werner ‘Vier’ Bayer, Responsable Produits de d&b : « Ces enceintes point source constituent une alternative idéale aux petites configurations Line Array, plus particulièrement grâce à leur poids réduit et à la vaste gamme d’options de systèmes d’accrochage. La V7P et la V10P incorporent une section médium évoluée à pavillon qui assure une sensibilité remarquable.
C’est avec cette performance exceptionnelle des médiums, particulièrement dans le registre vocal, qu’excellent ces enceintes compactes de la série V. Cette faculté en fait des enceintes parfaites pour les applications qui exigent de hauts niveaux de pression sonore avec des capacités large bande, provenant d’une seule enceinte. »

D’autres informations : www.dbaudio.com/

 

Le casque et la plume

SLU recrute un rédacteur audio pro performant

logo SLU

Dans le cadre de son développement qui n’en finit plus de s’accélérer, SoundLightUp cherche son mouton ou sa brebis à cinq pattes, tenant le micro, aussi à l’aise pour paramétrer du Dante que pour écrire comme cet illustre poète florentin, le père de la Divine Comédie Musicale.
Vous avez toujours rêvé de publier des articles dans SLU ? Votre chance est peut-être venue !

Vous êtes curieux, humble, organisé, entreprenant et passionné. Vous aimez le contact et avez du mal à retenir votre sourire même en dormant. Vous avez un bon niveau en anglais et surtout vous ecrivér bien le fransé. Vous savez que la star ce n’est pas vous mais bien la femme ou l’homme qui est en face de vous.

Vous connaissez l’audio, de la membrane du micro à celle des enceintes en passant par les wagonnets de 0 et 1 qui vont de l’une à l’autre. La musique vous transporte, la technique est votre quotidien, votre oreille est entrainée, vous n’êtes pas rémunéré par un distributeur de matériel et vous voulez ajouter une corde à votre arc en collaborant à une aventure professionnelle et humaine géniale…

Mais enfin qu’attendez-vous ! Ecrivez dans SLU !

Envoyez-nous votre CV et surtout un feuillet, une page avec en guise de précieux sésame, une brève analyse de ce qui vous plaît dans Soundlightup, comme de ce qui ne vous plaît pas, de ce qui manque à ce qui devrait être ôté.
Ecrivez-nous votre passion pour le son, pour la musique, pour la technique et comment vous voyez notre métier évoluer.

Posez aussi quelques questions imaginaires, sérieuses ou drôles à qui vous botte : Christian Heil, Manue Corbeau, Madje, Xavier Gendron, Didier Dal Fitto, Laurent Midas, Marc de Fouquières, Steph Plisson, Eric Alvergnat, Alain Français, Yves Jaget, Tophe Génix ou qui vous passe par la tête, dès lors que vous le nommez.
Si vous savez prendre une photo autrement qu’avec un iPhone, voire faire un petit film et le monter, si vous avez des idées où des talents cachés, c’est un plus.

Les articles sont pigés, de même que les photos et les frais de déplacement remboursés.

A vous de jouer, on vous attend[email protected]

Plus grosse tournée américaine de l’année

Le Big Revival de Kenny Chesney en Nexo STM

Kenny Chesney, superstar country, a beau ne jamais quitter les USA, il n’en est pas moins une des majeurs attractions mondiales sur scène. Chacune de ses tournées, ici la 13e depuis ses débuts en 2002, a attiré plus d’un million de spectateurs payants. Le Big Revival Tour a fait encore mieux puisque le million a été atteint avant même la première date.

Une vue d’un stadium de foot américain, le type de lieu à couvrir sans oublier personne, y compris à 90° du plateau

Une vue d’un stadium de foot américain, le type de lieu à couvrir sans oublier personne, y compris à 90° du plateau

Kenny Chesnay en pleine action. Merci les Plailly’s guys !!

Kenny Chesnay en pleine action. Merci les Plailly’s guys !!

Le prestataire audio et lumière basé à Nashville Morris Light and Sound a choisi Nexo et sa gamme modulaire STM, en accord avec l’ingé façade de Kenny Chesney, Chris Rabold, pour s’attaquer aux immenses lieux d’accueil de la tournée.

Le Big Revival Tour 2015 marque la seconde sortie officielle de Nexo avec Morris Light and Sound dans les mains de Chris Rabold. L’organisation très précise, dans quasiment les mêmes salles et avec la même équipe technique et prestataire que la précédente, permet de valider presque scientifiquement les progrès accomplis par Nexo dans la finalisation de son système STM depuis trois ans d’existence. Le changement le plus important cette année consiste en l’introduction d’une nouvelle tête destinée à compléter les bas de lignes, les latéraux et les délais.

De sacrées lignes principales… 24 systèmes M46 + B112 auxquels s’ajoutent deux M28 par côté, plus tout le reste !

De sacrées lignes principales… 24 systèmes M46 + B112 auxquels s’ajoutent deux M28 par côté, plus tout le reste !

La M28 a rejoint la famille STM à la fin de l’année dernière et Chris Rabold n’hésite pas à la définir comme « la dernière pièce du puzzle » : “ Nous l’employons principalement comme downfill mais je ne la considère pas du tout comme une boîte de complément, c’est une extension avec un rendu très proche de celui du M46 qui nous donne ce petit plus en bas de ligne.

Chris Rabold, l’ingé son façade de Kenny Chesney, aussi heureux qu’un homme peut l’être devant une SSL et du STM.

Chris Rabold, l’ingé son façade de Kenny Chesney, aussi heureux qu’un homme peut l’être devant une SSL et du STM.

Cette petite boîte est aussi très facile à caler ; si je le souhaite, je peux effectuer de nombreux réglages, mais dans la plupart des cas ce n’est pas nécessaire tant le raccordement avec le reste des boîtes est inaudible et doux. ”

Morris Light & Sound a été le premier gros prestataire qui a choisi le STM pour sonoriser une tournée d’importance.
Cette année ils ont ajouté à leur parc déjà conséquent des modules M28.


Les deux nouvelles M28 accrochées sous la ligne principale de M48

Les deux nouvelles M28 accrochées sous la ligne principale de M48

John Mills, ingé système chez Morris Light & Sound nous dit :
“ La M28 est une bénédiction. Les M46 sont si puissantes que nous avons été tentés de les atténuer ce qui est bien entendu impossible pour ne pas casser l’intégrité de la ligne acoustique.

La M28 délivre une pression moindre et représente donc une excellente solution pour garnir nos bas de ligne.
En parcourant la salle et en écoutant la transition entre la dernière 46 et la première 28, on s’attend à une différence acoustique significative mais cela n’est pas du tout le cas.
On glisse de l’une à l’autre de façon très, très douce. ”


Tout le catalogue Nexo STM prêt à enflammer le public. M28, M46, B112 et S118, sans oublier les autres S118 stackés devant la scène et les délais…

Tout le catalogue Nexo STM prêt à enflammer le public. M28, M46, B112 et S118, sans oublier les autres S118 stackés devant la scène et les délais…

Morris Light & Sound a choisi d’utiliser une partie de ses M28 pour garnir les délais à raison de 12 à 16 par ligne en fonction des lieux. La puissance du haut du spectre de ces petites boites STM impressionne John Mills : “ Je peux pratiquement tout faire avec.

Avec notre système précédent, j’avais l’habitude d’accrocher 16 boîtes pour couvrir cette partie de la salle, aujourd’hui je peux me contenter de 12 M28 et encore, j’ai dû les atténuer !

La portée du système est peu commune. Nous avons sonorisé quelques shows avec l’impossibilité de placer des délais et le STM s’en est tiré avec les honneurs à des distances de 150 mètres. Aussi étrange que cela puisse paraître, le son garde un rendu très fidèle à de telles distances. Bien entendu les lois de la physique s’appliquent et le son paie son dû, mais le résultat reste supérieur à tout autre modèle à métrage équivalent. Les voix enfin donnent l’impression d’être en face de vous, quelque chose d’assez incroyable. ”

Une ligne de 24 S118 en montage cardioïde. En tout pour les grandes configurations, 72 subs de ce type sont déployés entre accroches et stacks.

Une ligne de 24 S118 en montage cardioïde. En tout pour les grandes configurations, 72 subs de ce type sont déployés entre accroches et stacks.

La tournée de Kenny Chesney passe par pas moins de 23 stades de foot américain, mais s’arrête aussi dans de grandes salles couvertes et des salles polyvalentes. “ Le système ne change pas beaucoup de lieu en lieu, juste le nombre de boîtes varie ” nous dit John Mills. “ Il y a deux soirs, par exemple, on a joué avec en principal, des lignes de 18 M46 complétées par deux downfills en M28.

Qui dit gros système dit ribambelle de contrôleurs. Voici la Power Alley toute en NUAR et NXamp4x4 cachée de la pluie et du soleil sous la scène.

Qui dit gros système dit ribambelle de contrôleurs. Voici la Power Alley toute en NUAR et NXamp4x4 cachée de la pluie et du soleil sous la scène.

Ce soir nous avons 24-2 ce qui aura comme conséquence un changement de la balance tonale dans le bas médium. Hier nous avions levé une configuration en 18-3.
On a joué aussi avec des lignes beaucoup plus petites comme des 12-3, pratiquement la moitié du système complet sans aucun problème.

Le STM garde son rendu et évolue bien en nombre. La longueur de ligne va influer uniquement sur le bas du spectre et sa quantité, mais ne va pas modifier la balance tonale qui reste régulière et de grande qualité. ”

Détails du système déployé au Heinz Field de Pittsburgh :

  • Système principal : 24x M46 + 24x B112 + 2x M28 x2
  • Subs : 24x S118 en accroche et montage cardioide x2, 24 en stack au centre
  • Système additionnel : 15x M46 + 15xB112 + 3x M28 x2
  • Lignes à 270° (à 90° du plateau pour côtés et arrière haut) : 12x M28 x2
  • Délais: 12x M28 x2
  • Amplification NEXO NUAR au travers d’un transport en Dante

Plus d’infos : Morris Light & Sound http://experiencemorris.com/ et Nexo http://nexo-sa.com/en/

 

Madje Everywhere™ avec Avid et Yael. 2e partie : the Potar’s lab

Il fait partie de ces esprits curieux et pétillants qui démarrent au quart de tour et vous racontent d’une façon tellement généreuse et « utile » leur passion, que nous avons décidé de vous proposer une seconde partie à notre reportage sur Yael Naim à Cahors en compagnie de Madje Malki, le cœur sonore de Potar.
Numérique et 64 bits vont cadencer cette deuxième partie, pour une virée au pays des troupeaux de 1 et 0 qui désormais font jeu égal avec l’analogique et le laissent sur place question puissance créative. Madje Everywhere™ avec Yael et Avid la suite, c’est maintenant sur SLU !

Madje - Yael Naim : Part2

Madje In Black ou MIB écoutant les balances et surtout le très beau rendu de la voix de Yael qui, entre super micro, préamplificateur, EQ, compresseur de course, mélangeur 64 bit et diffusion en béton, resplendissait !

SLU : Combien de marques de consoles avez-vous à Potar ?

Madje Malki : Nous avons fait le choix de n’avoir que 3 marques de consoles.

SLU : Yam !

Madje Malki : Bien sûr, Yamaha depuis toujours car cette marque est le macintosh du son. Tu allumes, ça marche, tout le monde connaît. Yam parvient à trouver l’équilibre entre son, efficacité et résultat. La fiabilité est légendaire et nombre de nos tournées utilisent cette marque. On a aussi deux Vi et surtout maintenant on a fait le choix de s’équiper en SSL parce que cette marque est extraordinaire. On a une 500 et on va vendre les Vi pour rentrer une 300. Personne ne nous la demande encore mais ce produit est tellement bon que ça va venir.
Il y a deux façons de mixer. Soit tu prends une console pour mélanger des sources et reproduire le son qu’on te demande, soit tu en prends une pour produire un son et tu travailles comme je le fais avec Yael ou comme le fait Malik (Malki NDR) avec The Do. Malik a une Yamaha pour profiter du Dante et du split avec les retours sur un seul stage, mais on a optimisé le mixage de bus comme je le fais avec la S3L ou comme l’a fait Fabien avec Detroit. Il y avait du Fearn, du Dynax, du Distressor…
(lire le reportage de SoundLightUp Detroit à l’Olympia).

[private]

Le système de cour constitué de 12 Kara et 3 SB18 dans le ciel de plus en plus bouché de Cahors

Le système de cour constitué de 12 Kara et 3 SB18 dans le ciel de plus en plus bouché de Cahors

SLU : On a d’ailleurs adoré Detroit à l’Olympia et j’ai redécouvert le Kudo…

Madje Malki : Ah oui, mais nous on sait le régler. Le système de l’Olympia c’est moi qui l’ai calé. J’adore cette enceinte mais sa taille génère un effet dipôle qui focalise certaines fréquences qui sont très difficiles à maîtriser et qu’il faut apprendre à travailler, y compris dans le mix. Je l’aime aussi car elle est représentative de l’esprit One Box qui doit savoir tout faire comme une grande de 30Hz à 16 kHz. Le système en Kara que nous avons aujourd’hui est excellent, mais le fait que le grave soir relégué en tête de ligne n’est physiquement pas très cohérent. Je parle bien de physique.

SLU : Mais quand tu mets un piano et une voix dedans c’est super beau…

Madje Malki : Oui absolument. C’est beau. C’est une enceinte qui marche étonnamment bien. Le guide d’onde a un comportement incroyable. J’adore de toute façon cette marque.

SLU : Tu nous parlais de ta configuration console de Detroit…

Madje Malki : On a adapté mon setup de Trust. Au départ on est parti sur un mix analogique des groupes de la table dans un mélangeur Dangerous ou dans un Dynax en sortie duquel on compresse le signal dans un AlSo puis un Dolby Lake pour convertir en numérique et égaliser avant le système.
Après on a choisi pour Gaëtan Roussel de travailler la dynamique de chaque groupe et pas juste le mix. Cela dit, l’amélioration de la qualité du processing des consoles, appelons cela leur mélangeur numérique interne, ne m’oblige plus à avoir recours à un mélangeur analogique externe. La SSL avec son calcul en 64 bits en est le parfait exemple. On a une dynamique infinie.

SLU : Comme la S3L ?

Madje Malki : C’est la même chose ! La taille de la console n’y fait rien, ce qui compte c’est le son que tu en tires. J’ai fait un essai avec 4 consoles dans notre studio à Potar. Avec chacune d’entre elles, j’ai tourné avec les mêmes sources des mix durant 4 jours, donc toujours à oreille fraiche. J’ai fait ça en me donnant exactement une heure par table et en veillant à ce que le niveau de sortie soit le même à 0,3 dB près. Je n’ai écouté ces 4 mix qu’à la fin de la semaine, un luxe certes, mais indispensable pour juger mon travail avec un peu de distance.
Première constatation, l’outil conditionne ta façon de mixer. Tu ne décides pas vraiment, tu subis. Tu apprivoises ton outil mais c’est en partie lui qui te guide et pourtant j’ai aimé travailler avec chaque modèle et j’ai été ravi du son que j’ai à chaque fois sorti.

La mini régie de Madje avec à la droite de la S3L la télécommande de la TC6000 dont on devine le CPU dans le rack vertical sous la console, accompagné par un Lil FrEQ et un Distressor, l’œuvre dans les deux cas de Dave Derr d’Empirical Labs.

La mini régie de Madje avec à la droite de la S3L la télécommande de la TC6000 dont on devine le CPU dans le rack vertical sous la console, accompagné par un Lil FrEQ et un Distressor, l’œuvre dans les deux cas de Dave Derr d’Empirical Labs.

SLU : Alors ces rendus ?

Madje Malki : J’ai calé mes quatre mix pile au même niveau et j’ai pu faire des comparaisons très, TRES instructives. La grosse différence réside vraiment dans la façon dont s’opère le mélange dans les moteurs audio. SSL et Avid sont arrivés à un niveau où l’analogique en tant que tel n’a plus raison d’être et pourtant j’en viens !

SLU : Si, la latence peut être un frein dans certains cas.

Madje Malki : Oui les retours éventuellement et encore. La PM5D a eu un grand succès car elle n’a que 1,2 ms de latence. La S3L est à 2,7 et avec l’EQ de sortie on passe à 3 ms. Bien entendu si tu empiles des plugs ça grimpe, mais une numérique dans laquelle tu créées des boucles AD/DA pour insérer des effets grimpe vite à 5 ms. On pourra gagner avec la S3L quand elle tournera en 96 kHz. Oui, je risque de perdre des ressources (rires !) en revanche je serai gagnant pour ce qui est de l’entrée dans les LA8.

Le SRC est très bon sur ces amplis, mais le passage en 96 me créé tout de même une petite dureté à 1 kHz et une petite perte dans l’extrême aigu. Le LA8 ne marche qu’en 96 KHz pour ne pas avoir trop de latence dans le calcul de ses filtres en FIR et même comme ça ils prennent 3 ms. Ajoute mes 5 ms et des poussières, et on arrive dans les 9. Là, ça commence à taper (rires) ! C’est aussi pour ça que j’ai banni les Lake et autres processeurs ou égaliseurs de sortie dans ma console et ne me sers plus que de ce qu’offrent les contrôleurs L-Acoustics. J’ai remarqué que même en numérique, l’ajout d’un processeur change le son.

Moins il y a d’éléments sur le trajet du signal, meilleur est le résultat

SLU : Comment en es-tu arrivé à cette conclusion ?

Madje Malki : Je prépare le setup de l’Huma avec un gros système. Mon équipe m’explique ce qu’ils ont fait l’année d’avant. La console rentre en numérique dans le Lake, ce dernier délivre du Dante à un autre Lake au plateau qui sort de l’AES vers tout le système. Ils m’affirment que le son était terrible. Je prépare une seconde configuration où je sors l’Optocore que j’adore et je fais une liaison AES vers fibre et retour à l’AES pour attaquer les amplis.
Enfin, troisième config, je sors 100 mètres de câble AES Belden, le vrai, celui qui a 3dB A d’atténuation à 3 Giga, pas les câbles rigolos et je branche directement ma table dans les contrôleurs L-Acoustics. La différence est énorme. On ne se rend pas compte de l’influence d’un processeur, même aussi bon qu’un Lake. Ce type de machine était indispensable à l’époque où on lui demandait d’agir en tant que filtre actif.

Madje - Yael Naim : Part2

Aujourd’hui on attaque un processeur qui n’est là que pour égaliser et encore, car c’est ailleurs qu’on s’occupe des HP. On a beau rester dans le domaine numérique, le signal ne peut pas en sortir indemne. J’ai donc fait des écoutes comparatives en reprenant la sortie HP d’un LA8 avec un user « plat » et en comparant avec un convertisseur indiscutable, le Platinum Antelope.
Au lieu d’écouter ce qui rentre dans l’ampli, j’ai écouté ce qui arrive dans les haut-parleurs. On a envoyé des mix live, studio, et on s’est rendu compte que le fait d’arriver directement dans les amplis même en upsampling, c’est mieux que les deux autres solutions ! Tout processeur en plus, aussi bon soit-il, abime le son. J’ai aussi constaté que l’Optocore semble fonctionner mieux alors qu’il ne fait que faire transiter de l’AES dans une fibre. J’en ai conclu qu’il y a différents AES, différentes qualités d’AES.

SLU : Le protocole est pourtant précis et on ne véhicule que des 0 et des 1….

Madje Malki : Je suis d’accord avec toi, mais j’ai constaté que par exemple l’AES de la SSL sonne mieux à signal identique que celui d’autres marques de consoles. Idem pour l’AES issu de l’AVB d’Avid. Je trouve en somme que SSL et Avid qui sont deux marques indiscutables en studio, font les meilleurs compromis dans leurs produits pour le live comparé à d’autres marques.

SLU : Ca se repère comment ce bon son ?

Madje Malki : Facile. J’ai mixé en studio sur la S3L en « bounçant » mon gauche/droite et j’ai comparé avec mon ProTools Accel sortant via les convertisseurs 192 vers ma Studer A980. Ca sonne mieux et pourtant j’en ai mixé des disques qui ont plu dans mon studio avec cette configuration !

SLU : Mieux comment ?

Madje Malki : Ce qui est certain c’est que dans la carte AAX il y a quelque chose qui se passe de super intéressant, tout en n’ayant pas le côté ciselé de l’analogique. Mais l’analogique m’écrase le son, me l’étouffe, certes de façon sympa..

Madje - Yael Naim : Part2

SLU : A laquelle on est en tous cas habitué…

Madje Malki : Exact. Dans le numérique en revanche j’ai de la matière différente et beaucoup plus intéressante que je dois parvenir à maitriser.

SLU : As-tu essayé à pousser loin dans le rouge le mélangeur de la S3L ?

Madje Malki : Oui mais non, rien ne se passe, ça marche. Toutes les sorties sont bonnes avec quelques dB de mieux pour celles à même la console comme je te l’ai dit. Je crois que cela est dû au fait que cette console peut aussi servir de carte son en studio et donc ils y ont placé de meilleurs convertisseurs. Je fais très attention à une valeur qu’on appelle le Dynamic Range unweighted A dans un convertisseur, et par exemple dans les très bons préamplis on a la même dynamique que dans une CL5 : 108 dBA. Les 192 Avid sont à 119 dBA, chez SSL on est à 123, le Platinum de chez Antelope qui est un des sommets actuels, est à 135 !

Les outils et les méthodes pour améliorer sa diffusion

SLU : As-tu écouté les systèmes d’amélioration de diffusion basés sur le calcul ? Tu ne trouves pas que c’est un peu l’avenir ?

Madje Malki : Je ne sais pas si c’est l’avenir (il réfléchit NDR) Je trouve que les algorithmes ne sont pas encore tout à fait au point. Il faut continuer à les travailler. On agit aussi d’une certaine façon sur la diffusion chez L-Acoustics via les plateaux FIR. Ce qu’on faisait à une époque en ajoutant par exemple du niveau en sortie du filtre actif pour booster ou atténuer le haut du spectre, on le fait d’une certaine manière aujourd’hui avec le plateau FIR. L-Acoustics a parfaitement synthétisé cela et le résultat est stable et sans aucune rotation de phase.
C’est essentiel le respect de la phase car dès que tu insères un EQ, il se passe quelque chose qui n’est pas beau. Avec les plateaux, tu peux travailler tes boîtes par 3 pour atténuer le champ proche et mieux lisser ta diffusion. Là où ça me pose problème, c’est quand tu t’attaques à l’extrême aigu pour compenser les pertes liées à l’hygrométrie et avoir du haut à 50 mètres à tout moment. Tu rentres très vite dans les limiteurs… C’est joli à bas niveau avec du classique ce genre de traitement.

Le système constitué de 12 Kara et 3 SB18 par côté surplombant 3 SB28 en montage cardioïde et une 12Xt

Le système constitué de 12 Kara et 3 SB18 par côté surplombant 3 SB28 en montage cardioïde et une 12Xt

SLU : Mais tu es d’accord que c’est séduisant de pouvoir travailler ta diffusion en linéarisant le rendu des boîtes dans la ligne et en évitant les cumuls typiques d’énergie en fonction de la distance et de la position du spectateur par rapport à la ligne. Celui qui est face à des boîtes peu ou pas anglées n’aura pas le même haut médium que celui qui est face à des boites qui le sont…

Madje Malki : Déjà il faut revoir la théorie de l’anneau de Fresnel. Plus tu es en champ proche, plus tu as des sources constructives et destructives au niveau du grave, mais franchement avec les plateaux FIR tu peux obtenir des résultats équivalents si ce n’est que nous le faisons de façon contrôlée.

Avec Soundvision, tu travailles en mode simulation par trois boîtes pour faire ta courbe en post-processing, en amont, et tu peux parfaitement lisser dans la bande des 2,5 kHz qui est essentielle. Tu choisis tes points d’impact, tu fais ta moyenne et franchement tes rendus par trois boîtes (La diffusion pour Yael Naim est en Kara NDR) sont lissés et se superposent sans problème. Quand je regarde le résultat via Flux, c’est impec. On applique la même méthode avec le K2 ou le K1. On le fait manuellement. Je préfère ça à un algorithme qui travaillerait pour moi. Je ne doute pas qu’un prestataire qui souhaite aller vite et pas mal tire un avantage de ces aides automatiques, surtout s’il doit amplifier du classique, du jazz ou des musiques assez « tranquilles ».

Je me méfie en revanche de la façon dont les algorithmes quels qu’ils soient consomment les ressources des amplis, et avec certaines musiques ou dans certains cas où tu as besoin d’headroom, je suis partisan de garder la main sur ton moteur. Prends le Contour, une autre commande qui te permet de sculpter ton son. On sait que l’association de boîtes, génère du grave et qu’au lieu de le couper, il faut ajuster la balance tonale. Avant on baissait à l’aide du filtre actif et on tuait le grave en l’atténuant sur une bande trop large, aujourd’hui on le fait via une fonction de transfert et un EQ. C’est vrai, tout cela prend du temps en termes de réglages et d’optimisation, mais ça marche et on garde la main.

Et l’analogique ?

SLU : Dans cette recherche de la diffusion idéale, bien calée et très rigoureuse, les bons vieux effets analogiques et l’analogique en général a encore droit de cité ?

Madje Malki : Non, sincèrement le numérique sonne, est précis, dynamique, les plugs le sont tout autant et quand on décide de travailler finement, on ne peut plus faire autrement. La diffusion va évoluer dans le futur, on aura besoin de mieux peaufiner ses mix, ses niveaux, sa dynamique, ses placements et pour ça, le numérique est imbattable.
Je peux par exemple compresser la grosse caisse en peak, les fûts en RMS, je peux respecter les instruments tout en arrivant au son que je recherche. Pour la basse, le compresseur Sonnox me permet de gommer aussi les petites crêtes en sortie de compression tout en travaillant mon side-chain différemment. Impossible à faire en analogique.

Madje - Yael Naim : Part2

La zone de tir des 24 Kara, loin d’être anodine, mais le style musical de Yael Naim ne demandant pas de fortes pressions, elles s’en sont très bien tirées malgré le fait d’être en plein air.

SLU : Combien de temps pour caler une telle variété d’effets ?

Madje Malki : Une belle résidence et surtout du travail à la maison, c’est l’avantage du numérique transportable. On a du temps pour ajuster entre deux shows. La S3L en plus a une super sortie casque.

SLU : Tu arrives à bien travailler dans un casque et ne pas être obligé de tout reprendre quand tu ouvres ton mix après ?

Madje Malki : Oui mais j’ai l’habitude et surtout un bon casque, un Ultrasone Studio Monitor. Au-delà de ça, je réécoute dans mon studio et dans celui de Yael avec qui tout est validé. Enfin je peux exporter directement des bounces depuis la S3L dans une clé USB ou surtout dans mon lecteur Astell & Kern AK240. Les médias en 48/24 y sont transférés en le branchant sur le port de la table et cela me permet de les réécouter après coup dans de très bonnes conditions.

SLU : Tu t’es fait un super beau cadeau mais tu me diras, c’est pour le boulot (rires) !

Madje Malki : C’est surtout très pratique car j’ai dedans différents shows de Yael et le son de ce baladeur est incroyable. C’est grâce à ces exports du gauche/droite que j’ai notamment pu me rendre compte de la qualité audio des mix AAX.

SLU : Il y a tout de même des limitations j’imagine dans la S3L…

Madje Malki : Oui bien sûr. En vrac il n’y a pas de délai en entrée de tranche et les ressources sont limitées. J’ai abandonné la réverbération Oxford par exemple, ce qui m’a redonné de l’air au niveau du DSP. Autre perte de temps, à chaque fois que je rajoute un plug, je compense manuellement ma latence, c’est pour ça que j’ai le Flux toujours ouvert. C’est vrai aussi que cela ne m’arrive pas aussi souvent que cela !

Il y a des plugs aussi qui ont été transfigurés en AAX. Smack ! par exemple était quelconque sur Profile et me plait beaucoup maintenant !

SLU : N’as-tu pas un doute sur la pérennité de l’AAX maintenant qu’Avid avec la S6L a mis le doigt dans les gros processeurs et les calculs CPU et plus uniquement DSP comme d’autres marques commencent aussi à le faire ?

Madje Malki : Je vois bien l’association des deux, ne serait-ce que pour faire marcher en natif les plugs des développeurs qui pour diverses raisons ont préféré décliner l’AAX. Je sais que Waves ennuie pas mal de monde mais ils ont totalement optimisé leurs plugs sur certaines configurations. C’est un choix et ça marche. Ce n’est pas par défaut, c’est optimisé par exemple sur un quatre coeurs. Je ne suis pas fan de cette marque de plugs mais leur raisonnement est cohérent. Ce qui est certain c’est que la puissance des plugs, la qualité de mélange, la portabilité, tout ça m’ouvre un monde sans limite. Je suis réellement enthousiaste.

Madje - Yael Naim : Part2

Empirisme…ça paraît bien fini.

SLU : Que reste-t-il de l’empirisme ?

Madje Malki : Pas grand-chose. A l’époque on mettait des micros, on faisait un gros merdier et la fois d’après…tiens, c’est un peu mieux ou bien…non, ce soir ce n’est pas terrible !
Aujourd’hui on peut vraiment s’amuser à trouver et faire précisément ce que l’on veut. Tout est possible. Trois micros dans la grosse caisse ? Pourquoi pas, cela revient à faire du « ghost tracking » comme en studio pour démultiplier un son et lui donner de la profondeur, de l’épaisseur.
Pour cela par exemple tu doubles certains sons, tu les compresses à mort, les égalises différemment et les réinsères à -20dB dans ton mix. En live je fais la même chose avec les groupes, en les travaillant et parfois en les réinjectant pour chercher cette troisième dimension du son qui existe. Le numérique c’est ça. J’ai 5 micros sur mes cymbales entre les directs sur les rides, le capteur de la charley et le couple en over head. Comme j’ai de la place, je le fais et je travaille mes sonorités. A l’époque de l’analogique c’était difficile voire impossible. On n’avait pas assez de tranches, pas assez d’effets, pas de mémoires…

Madje - Yael Naim : Part2

SLU : Et la diffusion n’était pas forcément en mesure de reproduire ces améliorations..

Madje Malki : En plus. Franchement entre SSL et Avid, au risque de me répéter, ils enlèvent tout intérêt à l’analogique. J’ai plus envie de jouer et de travailler avec les outils modernes qu’avec les vieilles tables. Ca réagit mieux, c’est plus puissant…

SLU : Puissance créative ou puissance technique ?

Madje Malki : Surtout créative. Je peux prendre un projet et l’ouvrir en studio sur mon mac, dans mon PC, dans ma S3L… Je suis impressionné.

SLU : Tu aimes ça parce que c’est nouveau et donc ça t’amuse ou alors parce que tu peux réellement aller plus loin ?

Madje Malki : (il réfléchit NDR) Les deux en fait, mais avant tout j’ai le sentiment de ne plus avoir de limites. La seule limite c’est moi (rires) ! Il faut comprendre aussi le contexte actuel. Il y a de plus en plus d’artistes et globalement ils utilisent tous les mêmes sons. Seulement voilà, ils veulent avoir leur couleur, ils prônent pour leur couleur. Avec Prince, la couleur c’est lui qui la fait. Il faut ouvrir les faders droits, couper un tout petit peu et le laisser faire. Inutile dans ce cas d’avoir une console comme l’Avid, il faut respecter ce qu’il t’envoie.
T’as au contraire des groupes qu’il faut produire et qui te demandent précisément de façonner leur son et là, il ne faut même pas réfléchir. Tu te fais donner leur sessions ProTools, tu regardes comment ils ont fait et tu te calques dessus tout en apportant la dimension live ou bien en évoluant vers une sonorité qui accompagne sans dénaturer leur façon de jouer qui a évolué après le disque.

SLU : Tu n’as pas peur de te perdre dans cette forêt de possibilités et de trop en faire ?

Madje Malki : Non, c’est à nous d’être intelligents et de se fixer les limites. Techniquement désormais tout est possible, sachons être créatifs. Durant la première résidence par exemple, j’ai tout fait, j’ai à peu près tout essayé au point que David Donatien qui me voyait bidouiller sans cesse m’a dit à un moment : « si ça n’avait pas été toi, je lui aurais faite bouffer sa console au gars » (rires) !

Quand les boutons et les afficheurs ne sont pas légion, le ruban adhésif est de sortie. Les années passent, mais ce bon vieux truc ne passe pas de mode.

Quand les boutons et les afficheurs ne sont pas légion, le ruban adhésif est de sortie. Les années passent, mais ce bon vieux truc ne passe pas de mode.

SLU : Ne penses-tu pas que le monde du studio et de la scène ne font plus qu’un ?

Madje Malki : Si justement, et c’est ce que me demande Yael. Elle veut être en mesure, durant des tournées qui chez de nombreux artistes comme elle durent des années, de mettre en boîte des idées et pourquoi pas des titres à chaque fois qu’elle en a le temps sur une date, une fois les balances terminées, et pour ça ProTools est royal.

SLU : Qui enregistre avec elle ces idées ?

Madje Malki : David Donatien. Il est musicien, ingé son, il compose avec elle, enregistre et mixe. Sur cette tournée, il joue de la batterie et je m’éclate justement avec lui à produire le plus possible le son de sa batterie surtout qu’il a plus un toucher de percussionniste que de batteur. Si je t’enlève tout ce que j’insère dessus, tu ne la reconnaitras plus et encore, je pourrais en faire plus.

SLU : Tu ne vas pas me dire que tu ne cherches pas un peu tes petits sur la S3L avec une surface aussi petite.

Madje Malki : Si bien sûr, il manque des boutons même si tout y est. Les boutons eux-mêmes aussi sont petits et ça m’arrive de finir à la souris…

SLU : Ce n’est pas grave, tu bosses à l’oreille non ?

Madje Malki : Bien sûr, mais j’aimerais bien pouvoir arriver à lire les graphiques et là, c’est presque illisible malgré mon grand écran. Un nouveau soft va arriver pour corriger ça. J’ai hâte aussi de pouvoir mettre les mains sur la S6L car, quand tu vois ce que je fais avec une carte AAX, t’imagines avec deux ou trois, d’autant que nombre de fonctions sont prises par le CPU. Il y aura donc des ressources de folie ! J’ai demandé à Avid de la garder une semaine. Simplement me la présenter ne sert à rien, je veux mettre les mains dessus et du son dedans dans mon studio ! Un dernier mot pour dire que l’équipe de tournée de Yael est constituée par Benoît Malhomme qui s’occupe des retours et de Sylvain Kry qui est au backline en plus de moi.

Madje - Yael Naim : Part2

Conclusion

Tourbillon de connaissances bâti sur des bases solides et des années de pratique, Madje reste une des références hexagonales avec quelques autres piliers du son à la française comme Jean-Pierre Janiaud qu’il se plaît à citer comme extraterrestre du mixage. Bien sûr on sent chez lui un amour immodéré pour certaines marques qui ne sont autres que celles qui équipent Potard, seulement ce choix ne paraît pas être dicté par autre chose qu’une belle équation entre son, fiabilité et rentabilité, le son arrivant souvent en tête.

Immense avantage d’interviewer Madje, le tour d’horizon du marché et des tendances techniques est rarement incomplet, sans oublier que certaines modes sont carrément créées par les « Malki labs ». On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Une seule question nous taraude à SLU. Quel avenir pour Potar la société, en ces temps où le cheveu blanc du gérant est recherché (connu ?) comme le loup blanc. Bien vu, nous avons oublié de poser cette question…

Plus d’informations :

Madje Everywhere™ avec Avid et Yael Naim – 1ere Partie : Madje avec Avid et Yael Naim
DJE production : www.djeproduction.fr
Potar Hurlant : www.potar-hurlant.com
Avid S3L : http://www.avid.com/FR/products/S3L-X-system

[/private]

 

Système de sonorisation actif portable pour musicien

MAUI 5 par LD Systems

MAUI 5 par LD Systems

MAUI 5 par LD Systems

Facilement portable, rapidement monté, tenant sur un siège de voiture : le membre le plus récent de la famille LD Systems MAUI dispose d’une connectique complète et des performances alliant puissance et dynamique.

Assurant la sonorisation façade et retours via un seul système, le MAUI 5 développe une puissance continue de 200 W, pour une masse inférieure à 11 kg – ce qui en fait le système de sonorisation caisson/colonne le plus léger au monde.

L’ensemble, composé d’un caisson de basses 8″ de type bass reflex, et d’une colonne en 3 parties assure un angle de dispersion très large, une directivité verticale étendue et une bonne tenue au Larsen, et son connecteur multipoints spécifique, assure un montage rapide et sans câbles.

Le système démonté, l’unité médium aigu désassemblée. Remarquez les fixations rapides incorporant le transport du signal sans fil.

Le système démonté, l’unité médium aigu désassemblée. Remarquez les fixations rapides incorporant le transport du signal sans fil.


les connecteurs du caisson de basses : prises combo (Jack-XLR) d'entrées ligne et alimentation secteur

les connecteurs du caisson de basses : prises combo (Jack-XLR) d’entrées ligne et alimentation secteur

Une vue de détail du panneau de contrôle avec les 4 commandes de gain d’entrée ligne, micro, haute impédance/MP3 et Bluetooth permettant de mélanger le tout. Juste en dessous les commandes de réglage d’aigu par shelving, de niveau de grave via le caisson intégré et un volume général.

Une vue de détail du panneau de contrôle avec les 4 commandes de gain d’entrée ligne, micro, haute impédance/MP3 et Bluetooth permettant de mélanger le tout. Juste en dessous les commandes de réglage d’aigu par shelving, de niveau de grave via le caisson intégré et un volume général.

Le système intégré MAUI 5 possède un mélangeur 4 canaux équipé de la technologie DSP propriétaire LD Systems LECC, un récepteur Bluetooth© et des entrées micro, ligne et instrument utilisables simultanément.

Ses réglages de niveau séparés, le volume réglable indépendamment pour le caisson et le Master système assurent un équilibre sonore impeccable, et un correcteur d’aigus de type Shelve permet de s’adapter aux propriétés acoustiques de la salle.

L’amplificateur intégré travaille en Classe D, et possède des protections contre les surintensités, court-circuits et surchauffe, pour une utilisation sûre et fiable.

Discret, peu encombrant, tout en assurant une restitution audio claire et pleine de punch, le système de sonorisation colonne léger MAUI 5 convient à des applications très variées : artistes en solo, musiciens acoustiques, chanteurs/compositeurs…
Il sera disponible à partir de novembre 2015 au Prix public recommandé de TTC 549 €.

Pour plus d’informations sur ce produit : http://www.ld-systems.com/fr/series/serie-maui/maui-5-systeme-sono-colonne-ultra-portable-avec-mixeur-integre/

 

Le Powersoft M-Force séduit Aura Audio et fait trembler le festival Colors à Helsinki

Basé près de Turku en Finlande où sont bâtis les plus gros paquebots du monde, le constructeur d’enceintes Aura Audio a craqué pour le transducteur M-Force de l’italien Powersoft, donnant à son subwoofer XD30 toute la puissance nécessaire pour faire trembler les immenses murs du Kaapelitehdazs, une ancienne câblerie reconvertie en centre culturel au cœur d’Helsinki, où s’est tenu le festival électronique Colors.

Mika Isotalo, le directeur d’Aura Audio, nous explique avoir collaboré avec le prestataire finnois local AMJ Turku Audio qui a eu en charge de sonoriser les deux plateaux du festival à l’aide d’enceintes Aura.
Le transducteur M-Force dévoilé par Powersoft lors du Prolight+Sound 2013 l’a immédiatement séduit et inspiré : « Dès sa présentation, nous avons immédiatement commencé à travailler avec, ce qui nous a permis d’exposer cette année à Francfort notre premier produit M-Force, le subwoofer XD30. » nous dit Mika.

Une image montrant Paul Van Dyck et les A2 d’Aura Audio en plein boulot, un sur ses platines et les autres par six à gauche de l’image ! . © Gofoxo.com - Sami Turunen

Une image montrant Paul Van Dyck et les A2 d’Aura Audio en plein boulot, un sur ses platines et les autres par six à gauche de l’image ! . © Gofoxo.com – Sami Turunen

C’est donc le M-Force qui a donné des ailes au festival Colors et des basses sans fin au groupe vedette qui s’y est produit Basement Jaxx. Il s’agit d’un haut-parleur dont membrane de trente pouces et suspension ne font qu’un. Chargé et moulé dans un matériau composite, sa rigidité importante n’empêche par l’actuateur qui compose le cœur du système avec son bloc ampli dédié M-Drive, de provoquer son déplacement en piston quasi parfait avec une élongation linéaire de ±30 mm. Cet actuateur push pull asservi à aimants mobiles, transmet sa puissance à la membrane au travers d’un arbre métallique et accepte un courant crête de l’ordre de 150 A.

L’absence de compression thermique et quasiment de distorsion, l’excellente réponse impulsionnelle liée à l’absence de sur-oscillations par rapport au point de consigne, génèrent des déplacements d’air très importants et sans commune mesure avec ce que peut engendrer même le meilleur haut-parleur mû par une bobine.
« En tant que fabricant d’enceintes, nous avons étudié et mis au point de nouvelles charges acoustiques brevetées que nous mettons en œuvre dans nos produits depuis quelques années. Quand nous avons vu le M-Force, nous avons tout de suite su que sa puissance et sa nervosité auraient tiré parti de nos charges passe-bande.

Le sub haut de gamme d’Aura Audio équipé avec un M-Force 30 Powersoft dans une charge passe-bande lui permettant d’atteindre et dépasser le niveau de 150 dB SPL à 1 m entre 35 et 80 Hz, la bande passante descendant à 25 Hz à -10 dB. La puissance admissible et délivrée par le module ampli spécifique M-Drive est de 5000 W RMS et 15 000 W en crête. Avec son poids de 115 kg et son encombrement réduit de 1250 x 800 x 600 mm, il délivre une pression sensiblement équivalente de 3 à 4 subs bass reflex en double 18 pouces…

Le sub haut de gamme Aura Audio XD30, équipé avec un M-Force 30 Powersoft dans une charge passe-bande lui permettant d’atteindre et dépasser le niveau de 150 dB SPL à 1 m entre 35 et 80 Hz, la bande passante descendant à 25 Hz à -10 dB. La puissance admissible et délivrée par le module ampli spécifique M-Drive est de 5000 W RMS et 15 000 W en crête. Avec son poids de 115 kg et son encombrement réduit de 1250 x 800 x 600 mm, il délivre une pression sensiblement équivalente à 3 à 4 subs bass reflex en double 18 pouces…

Un seul sub XD30 posé au sol est capable de générer des crêtes de plus de 150 dB SPL. Nous en avons donc déployé un total de quatre en montages end-fire par deux ce qui nous a permis d’obtenir des pressions de 140 dB à 10 mètres avec une fréquence de coupure basse de 30 Hz, une fréquence qui peut être abaissée en cas de besoin. »
Au-delà du festival Colors, le XD30 a déjà été employé avec succès pour le bonheur des amateurs finnois de dance music électronique lors d’événements tels que le DBTL festival de Turku, la Helsinki Pride et le Raumarock Festival de Rauma.

« La réaction du public a toujours été teintée d’étonnement » nous dit Mika. « Tous ont été frappés par la taille de notre sub comparé à sa puissance, sa nervosité et enfin sa façon de délivrer des infra basses sans effort apparent. »

En parallèle, Aura Audio a employé pour la première fois un ampli X8 Powersoft, spécifiquement pour prendre en charge les têtes de sa gamme, et a décidé de le proposer à ses clients comme choix principal. « L’X8 représente un incroyable package de puissance et de capacité de calcul et en outre il sonne de façon très claire et naturelle. » observe Mika.

Le modèle polyvalent d’Aura Audio en point source. Un 15 pouces néodyme dans une charge passe-bande pour le grave, le fameux 6,5 pouces néodyme chargé par un guide spécifique pour le médium jusqu’à 3,5 kHz et deux moteurs à sortie de 0,65 pour l’aigu. Deux voies et coupée à 300 Hz, elle affiche une sensibilité de 103 dB 1 W/1m pour le grave et 110 dB pour le médium/aigu. Le SPL Max est de 137 dB. La couverture est de 90° dans le plan horizontal et 15° dans celui vertical.

Le modèle polyvalent A1 d’Aura Audio en point source. Un 15 pouces néodyme dans une charge passe-bande pour le grave, le fameux 6,5 pouces néodyme chargé par un guide spécifique pour le médium jusqu’à 3,5 kHz et deux moteurs à sortie de 0,65 pour l’aigu. Deux voies et coupée à 300 Hz, elle affiche une sensibilité de 103 dB 1 W/1m pour le grave et 110 dB pour le médium/aigu. Le SPL Max est de 137 dB. La couverture est de 90° dans le plan horizontal et 15° dans celui vertical.

Le « petit » line-array d’Aura Audio. Deux 10 pouces en charge passe bande pour le grave et les mêmes 6,5 pour le médium aigu et 0,65 pour l’extrême aigu déjà rencontrés dans l’A1. Passif, il coupe à 400 Hz et 3,5 kHz laissant l’essentiel du spectre vocal au seul 6,5 pouces, un gage de cohérence. Couverture de 90° par 10°, sensibilité de 107 dB et SPL Max de 137 dB en prenant comme base une puissance RMS admissible de 600 W et des crêtes 6 dB au-dessus. La fréquence de raccordement avec les subs est conseillée entre 65 et 80 Hz, 65 passant à -3dB.

Le « petit » line-array Aura Audio A2. Deux 10 pouces en charge passe bande pour le grave et les mêmes 6,5 pour le médium aigu et 0,65 pour l’extrême aigu déjà rencontrés dans l’A1. Passif, il coupe à 400 Hz et 3,5 kHz laissant l’essentiel du spectre vocal au seul 6,5 pouces, un gage de cohérence. Couverture de 90° par 10°, sensibilité de 107 dB et SPL Max de 137 dB en prenant comme base une puissance RMS admissible de 600 W et des crêtes 6 dB au-dessus. La fréquence de raccordement avec les subs est conseillée entre 65 et 80 Hz, 65 passant à -3dB.

Pour le Colors Festival, le système était composé de deux lignes de six line-arrays Aura Audio A2, un délai de 6 têtes additionnelles étant en charge d’assurer la couverture des plus de 100 mètres du bâtiment, le tout amplifié grâce à l’X8 chargé par les presets adéquats. Quelques boîtes A1 ont aussi été utilisées pour déboucher le devant de scène. Démarré très modestement au début des années 90, le Colors Festival est désormais l’un des plus grands événements de la scène EDM scandinave et est devenu incontournable sur la scène électronique finnoise.
Cette année il s’est tenu entre le 10 et le 12 juillet et a servi de catalyseur pour l’ensemble des autres événements siglés Colors. Outre Basement Jaxx, le festival a accueilli des DJ de renom tels que Ferry Corsten, Orkidea, Paul van Dyk, ATB, Camilo Franco, Chicane, Deep Dish et Photographer.


Mika Isotalo est convaincu du potentiel existant entre le M-Force et ses 30 pouces de force brute et les charges acoustiques originales de ses ébénisteries, pour générer le meilleur ratio entre pression et taille d’enceinte. Les propriétaires de clubs finnois sont aussi à l’affut de cette nouvelle technologie.

Dash Berlin. © Gofoxo.com - Sami Turunen

Dash Berlin. © Gofoxo.com – Sami Turunen

« Nous sommes confiants quant à une plus large adoption du M-Force, en Finlande et au-delà. » conclut Mika Isotalo.
« Je suis convaincu que le M-Force et la puissance des amplis Powersoft ouvrent de nouvelles perspectives dans la mise au point de subs haut de gamme dont la dynamique, la qualité de rendu et la pression vont établir de nouvelles références. »

Plus d’informations :
http://www.auraaudio.fi/index.html
http://www.powersoft-audio.com/en
http://www.axente.fr

 

Madje Everywhere™ avec Avid et Yael Naim – 1ere Partie

Madje Malki avec Avid et Yael Naim

C’est un personnage unique et attachant, un des derniers dinosaures à grandes oreilles et poil blanc. Madje nous a accueillis à Cahors pour le concert en plein air de Yael Naim.

Tonnerre de mots, éclairs de génie, rafales de trouvailles et surtout trombes d’eau ont cadencé ce reportage, avec la découverte de la S3L, une console Avid hyper portable comme dit l’intéressé, un avant-goût de ce que le constructeur américain nous prépare pour la rentrée avec sa nouvelle grande soeur, et le talent de Yael Naim.

On ne le présente plus mais on l’écoute toujours avec grand plaisir. Aussi inoxydable, qu’irremplaçable, Madje Malki.

On ne le présente plus mais on l’écoute toujours avec grand plaisir. Aussi inoxydable, qu’irremplaçable, Madje Malki.

Bavard Madje ? Naaaaannn. Passionnant ? Un peu mon neveu, à tel point qu’on vous propose cette très longue interview en deux parties.

SLU : Vous avez une réputation de défricheurs chez Potar, une fois de plus t’as frappé fort. C’est quoi l’idée qui t’a conduit à t’équiper en S3L ?

Madje Malki (ingé son des stars, directeur technique de Potar et chercheur devant l’éternel NDR) : Son hyper portabilité comme on dit dans l’informatique ! Et puis regarde (il démaillote le flight où elle repose à l’abri de la pluie qui menace NDR) Même le flight case est allégé. Je l’ai fait fabriquer en aluminium en lieu et place du bois habituel. 30% de gain en poids et un format valise quand on la ferme. C’est Jérémie Guillemot et sa boîte DJE Production* basée à la Rochelle qui me l’a fabriqué. J’ai à l’intérieur mon écran qui s’ouvre et tient grâce à des charnières, mon alimentation et mon rack DSP. Cela me donne la possibilité de me servir de la console en dehors de la prestation, de l’emmener facilement à la maison pour travailler.

Publicité


SLU : C’est un de points forts de l’univers Avid/ProTools…

Madje Malki : Mais oui, on peut retravailler un mix, moi ou même l’artiste. Il suffit d’avoir un mac, ProTools et un câble en AVB. J’utilise un adaptateur Thunderbolt/réseau. Il faut juste que le mac soit en Yosemite pour disposer de la compatibilité AVB. Sur Windows ça n’existe malheureusement pas. Ajoute à ça le logiciel Venue et le tout devient très simple d’emploi d’autant que mon écran est tactile ce qui m’évite de me balader avec une souris !

Une vue de la régie son avec au premier rang la S3L Avid dans son fly

Une vue de la régie son avec au premier rang la S3L Avid dans son fly

[private]

SLU : Qui transite par les deux périphériques que je vois dans ton rack ?

Madje Malki : C’est la voix lead. Elle partage avec les retours un préampli Europa 1 David Hill et cette même voix bénéficie ici d’un Lil FrEQ. On voudrait n’avoir qu’un seul stage qu’on partage en MADI, enfin, on va le faire mais sur cette tournée l’AVB to MADI ne marche pas, il n’est pas encore prêt. Je devrais avoir rapidement un module AVB Motu permettant de faire la même chose et alimenter la PM5D des retours en MADI.

SLU : Tu voyages avec quoi ?

Madje Malki : Tout, il ne me manque que le bois. J’ai notamment une TC6000 reliée en AES avec la console, plus une infinité de plugs. C’est tout blindé. Je suis blin-dé. Je ne les insère en revanche pas du tout sur les tranches, uniquement sur des groupes qui sont cumulés.
J’utilise pas mal d’Inflators et de Sonnox dans certains points. Après je rattrape le tout avec des compensations de délai, ce qui chez Avid s’appelle des Time Adjustment pour remettre le tout en place. J’en suis rendu à un peu moins de 5 millisecondes.

L’équipe plateau de la tournée de Yael Naim avec à gauche Sylvain Kry qui s’occupe du backline et à droite Benoit Malhomme qui mixe les retours.

L’équipe plateau de la tournée de Yael Naim avec à gauche Sylvain Kry qui s’occupe du backline et à droite Benoit Malhomme qui mixe les retours.

La latence maitrisée

SLU : La console ne le fait pas toute seule ce calcul de remise en phase ?

Madje Malki : Si elle le fait, mais quand tu te retrouves avec plusieurs délais importants entre chaque tranche, elle ne le fait pas de manière automatique, tu es obligé de le mesurer.

Madje aurait pu retirer le film plastique de protection…J’ai failli le faire durant le repas ! Remarquez le gauche-droite et la sortie spécifique retours.

Madje aurait pu retirer le film plastique de protection…J’ai failli le faire durant le repas ! Remarquez le gauche-droite et la sortie spécifique retours.

SLU : Comment cela se fait-il que Yael te parle de ses effets retours à toi ?

Madje Malki : Parce que c’est moi qui les lui fournit. Tous les délais et les réverbérations reviennent de la console face. Comme je m’occupais des retours au début de la tournée, je lui ai donné certaines habitudes et arrivés dans les premiers festivals, les gars aux retours ont eu beaucoup de mal à retrouver ce son.
Du coup on a gardé mes départs vers la scène. C’est loin d’être évident car les effets sont liés à la voix post-fader et donc je ne peux pas trop la bouger sinon je change mes envois aux retours.

SLU : Concernant les plugs, avec la plateforme HDX tu es gâté…

Madje Malki : Oui absolument, je dispose des plugs AAX mais développés spécifiquement pour l’OS des consoles Avid, Venue. Cela est nécessaire pour disposer de plugs optimisés pour le live et donc forcément plus véloces en termes de latence. Je dispose de tout le bundle Sonnox en plus de celui Avid et j’en attends d’autres mais c’est vrai que c’est un peu long à venir. Waves ou Audio Ease developpent de plus en plus en natif car les processeurs des ordinateurs sont de plus en plus puissants. Pour en revenir à la S3L, tu as une carte AAX dedans et un ordinateur, ce qui fait que la similitude avec ProTools est très grande.

Deux des trois stages Avid disposant chacun de 16 entrées et 8 sorties

Deux des trois stages Avid disposant chacun de 16 entrées et 8 sorties

SLU : Qui dit console, même petite, dit stages pour les entrées…

Madje Malki : J’en ai 4. Viens on va sur scène voir ça de près. Chaque stage est linké sur le suivant en AVB et dispose de 16 entrées analogiques, huit sorties analogiques et deux AES dont je me sers pour attaquer le système et renvoyer les effets sur scène. J’envoie en tout 14 lignes avec les 4 stages.

SLU : Pourquoi en AES ?

Madje Malki : Pour diminuer le temps de latence. La boîboîte Radial que tu vois sert à faire transiter la voix de Yael dans la même chaîne de traitement car elle alterne entre un HF et un micro filaire D-Facto DPA quand elle est au piano.

Le Gold Digger de Radial posé à même la PM5D de Benoît Malhomme aux retours et en charge de permettre aux deux micros de Yael d’atterrir dans une seule chaîne voix de luxe.

Le Gold Digger de Radial posé à même la PM5D de Benoît Malhomme aux retours et en charge de permettre aux deux micros de Yael d’atterrir dans une seule chaîne voix de luxe.

SLU : Mais de toute façon tu n’as pas le même son entre les deux !

Madje Malki : Oui c’est vrai, le HF est légèrement plus agressif mais on garde tout de même un style de couleur comparable donc ça me convient pour ce qu’on a à faire. Je peux ainsi n’avoir qu’une tranche sur la console.
Ce commutateur est 100 % passif et ne fonctionne qu’avec des relais de très bonne qualité qui commutent de manière inaudible un micro à la fois dont on peut légèrement atténuer le niveau et auquel on fournit le 48 Volt. Ca s’appelle un Gold Digger.

SLU : Pourquoi au fait un étage d’entrée David Hill. Les préampli Avid dans les stages ne te suffisent pas ?

Madje Malki : Les préamplis micro sont vraiment hyper bons et très chauds, je souhaite simplement pouvoir accéder à l’égaliseur de manière directe.

Une entaille à la règle du tout numérique et tout plug avec un Lil FrEQ et un Distressor insérés sur la voix de Yael Naim en sortie d’un préampli Europa 1 David Hill,

Une entaille à la règle du tout numérique et tout plug avec un Lil FrEQ et un Distressor insérés sur la voix de Yael Naim en sortie d’un préampli Europa 1 David Hill,

Nous allons nous produire sur de nombreux festivals et ça va quand même plus vite avec un rack qu’avec un plug. Qui dit console compacte dit aussi accessibilité compacte. C’est vrai aussi que j’adore le David Hill et le Distressor. Cette chaîne analogique fait de très belles voix.

SLU : Tu ramènes la sortie de ta chaîne voix vers les stages sur scène ?

Madje Malki : Non, je rentre directement dans la console. D’ailleurs je suis gagnant à agir de la sorte car la dynamique des entrées ligne du stage est de 108 dB et celle des deux entrées et sorties ligne de la S3L est de 113 dB. Elles sont légèrement plus performantes.

SLU : Le DSP de S3L « discute » donc avec les 4 stages en AVB. Quel câble emploies-tu ?

Madje Malki : Du RJ Cat.5 qui me permet d’aller à 100 mètres.

SLU : C’est très court pour du festoche ça…

Madje Malki : Après il faudrait que l’on utilise des routeurs optiques. Pour moi cela va se standardiser. Cela dit on a du bol, jusqu’à maintenant avec 100 mètres on s’en est toujours sorti. Je sens que l’AVB va prendre de l’importance. C’est une évidence que la compatibilité à ce format soit totale. Le gros avantage de ce protocole c’est de pouvoir véhiculer à la fois de l’audio et de la vidéo là où le Dante, l’Ethersound, MADI, AES50 ne véhiculent que du son. L’AVB ressemble sur ce point à l’Optocore qui unifie aussi les deux parcours. Le Dante est compatible AVB mais ne transporte que du son et encore, il faut un chipset spécifique.

Original jusqu’au bout des micros

SLU : Puisque nous sommes sur scène, tu nous détailles tes micros ?

Madje Malki : On voyage avec tout, instruments, micros, consoles. Sur la basse par exemple, je ne travaille qu’avec une JDX Radial. Ca me donne vraiment le son du haut-parleur mais sans haut-parleur.

SLU : Même pas un micro pour varier les couleurs ?

Madje Malki : J’aurai pu mais là je suis en mode festival avec l’efficacité avant tout. Ca rajoute une ligne et un pied ce qui n’est pas l’idéal lors des changements de plateau. Sur la voix j’ai un D-Facto (je l’interromps)

Yael Naim face à son piano Silent, joue sur l’un de ses xylophones tout en chantant dans un micro DPA D-Facto. Double avantage pour elle, il est bon ET filaire !!

Yael Naim face à son piano Silent, joue sur l’un de ses xylophones tout en chantant dans un micro DPA D-Facto. Double avantage pour elle, il est bon ET filaire !!

SLU : Tu sembles sous le charme de ce modèle.

Madje Malki : Je le suis. Je n’utilise que ça sur les voix. C’est mon micro de référence. Quand tu as une voix et que tu t’interroges sur quel modèle lui appairer, tu essaies le d-facto et ça marche toujours !

SLU : Un micro qui va avec tout ?

Madje Malki : Oui, il va sur du rock, des artistes plus intimistes, il est bien face aux retours, Il a plus de patate que le Neumann, non, son seul problème reste pour moi son prix. Sur les trois choristes, les 2some Sisters j’ai choisi le Shure KSM9 mais plus par choix de couleur, pour que leurs voix se détachent mieux.

La grosse caisse de David Donatien et ses trois capteurs. Si, si, regardez bien la prise de sortie du AE2500 Audio-Technica placé dans l’évent, elle a deux fils qui en sortent. Le D6 Audix est là pour compléter en quelque sorte la zone des 200 Hz qui ne satisfait pas Madje.

La grosse caisse de David Donatien et ses trois capteurs. Si, si, regardez bien la prise de sortie du AE2500 Audio-Technica placé dans l’évent, elle a deux fils qui en sortent. Le D6 Audix est là pour compléter en quelque sorte la zone des 200 Hz qui ne satisfait pas Madje.

SLU : Originale ta batterie..

Madje Malki : Oui en effet, on a essayé de faire une « espèce de son » avec David Donatien. Dans la grosse caisse j’ai l’AE2500 Audio-Technica et je rajoute dehors un D6 Audix pour récupérer du grave. Le 2500 me fait un trou à 200 que je n’aime pas trop, je le comble donc avec le D6. Bien entendu je remets le tout en phase.

Les toms et percussions sont repiqués avec des Beyer à pince de la série Opus qui ne se font hélas plus mais que j’adore, et malgré une prise des cymbales par deux KM84, les mêmes que pour la charley, j’ai aussi un Røde NT4 x/y en over-head spécifiquement pointé vers la caisse claire. Je profite du fait que tout le monde joue avec des ears.

Sacrément bien fichu mais hélas arrêté, un Opus 88 Beyer pour le repiquage de la fûtaille.

Sacrément bien fichu mais hélas arrêté, un Opus 88 Beyer pour le repiquage de la fûtaille.

La batterie de David Donatien en plan large. On voit bien les deux KM84 Neumann sur les cymbales et le Røde NT4 à la verticale des oreilles du batteur.

La batterie de David Donatien en plan large. On voit bien les deux KM84 Neumann sur les cymbales et le Røde NT4 à la verticale des oreilles du batteur.


La caisse claire et son tissu étouffe-tout. Dessus un habituel Shure beta 57A, dessous en revanche c’est un Blue en.CORE 200 beaucoup plus original.

La caisse claire et son tissu étouffe-tout. Dessus un habituel Shure beta 57A, dessous en revanche c’est un Blue en.CORE 200 beaucoup plus original.

SLU : Ca t’en fait des micros. Pour ta mise en phase tu choisis quel point ?

Madje Malki : Les oreilles de l’artiste. Il écoute d’ailleurs assez fort le Røde qui lui restitue bien son jeu très orienté percussions. On recherche avant tout un son naturel auquel on donne un peu de force.

SLU : La caisse claire aussi a sa petite touche…

Madje Malki : Dessus c’est classique, un Shure beta 57A, dessous en revanche c’est un Blue en.CORE 200. Un Blue de chez Blue (rires) ! C’est californien. L’avantage de ce micro c’est d’être un dynamique mais alimenté, et donc de pouvoir attaquer toute sorte de longueurs de câble. Tu obtiens un chouette haut et une bonne réponse transitoire.

SLU : Tu as besoin d’autant de définition sur un bottom ?

Madje Malki : Ce que je recherche c’est la réponse transitoire. David a une idée très précise de ce qu’il veut, qu’il effleure ou qu’il tape sur ses fûts. Les deux ensemble marchent bien pour lui donner ce son assez particulier qu’il recherche. Comme tu vois, il a aussi mis un tissu sur la peau de frappe. C’est lui qui fait le son.

Des claviers fichiers

SLU : Ton piano est très joli.

Madje Malki : Merci Yamaha, j’ai mis des micros mais il est mieux comme ça. Le son du piano je le fais avec des plugs. Je le sature un peu et ensuite je le passe par l’Inflator. On a essayé différents pianos mais un quart de queue Silent c’est ce qu’il y a de mieux pour nous. Je travaille aussi avec Nicolas Godin, la moitié de Air. J’ai aussi voulu à l’époque prendre un Silent mais pas de bol, le piano est à 440 et le Silent à 442 Hz. Depuis deux ans heureusement on peut varier sa hauteur !

SLU : Ils sont où les claviers que l’on entend ?

Madje Malki : Dans Ableton. On ne les transporte plus en tournée, c’est plus sûr. Tous les claviers de l’album ont donc été échantillonnés et sont rejoués au travers l’Ableton. C’est exactement la même couleur puisque ce sont les stems qui ont été repris.

Une vue de la scène avec le choix assez curieux pour les deux pieds de supporter le système vers l’extérieur et non l’inverse ce qui créé une ouverture peu usuelle pour un plateau de cette taille.

Une vue de la scène avec le choix assez curieux pour les deux pieds de supporter le système vers l’extérieur et non l’inverse ce qui créé une ouverture peu usuelle pour un plateau de cette taille.

SLU : C’est un gros boulot à faire !

Madje Malki : Ca prend deux semaines car ils ont pris chaque clavier note à note avec la vélocité de l’album, mais grâce à ça, nous avons tous les beaux analogiques qu’on n’oserait pas emporter sur la route. L’ordinateur qui joue les samples pourrait sortir directement en AVB mais apparemment il y a une restriction actuellement sur l’OS mac qui fait qu’on ne peut avoir un flux AVB en lecture et un second en enregistrement sur le réseau.
Comme j’enregistre chaque date, j’ai dû à mon grand regret prendre une carte son. Je vais tester une carte Motu AVB vers MADI pour passer outre tous ces problèmes. C’est quelque chose qui va vite évoluer, m’a-t-on dit, d’autant que le Dante n’impose pas ce type de limitations ! J’ai donc une carte son RME et des petits claviers maître M-Audio très abordables et faciles à remplacer en cas de pépin. Ce n’est pas très écologique mais pratique et efficace.

SLU : Ton onduleur protège qui ?

Madje Malki : Tout le monde, tout le plateau, la régie, les consoles. C’est un 3 Kw Eaton. On a constaté que le son est meilleur quand le secteur est « fabriqué » par cet onduleur directement à partir de ses batteries.

SLU : Il doit transpirer le pauvre, ça en fait des choses pour lui.

Madje Malki : Non ça va, nous sommes à 70% et 15 minutes d’autonomie.

SLU : Du coup t’es obligé de balader le secteur entre la scène et la régie.

Madje Malki : Oui, et ça prend la tête aux gens (rires) !

Retours comme déboucheurs de premiers rangs sont aussi tirés du catalogue L-Acoustics avec dans le premier cas des 12Xt et pour le second des 8Xt. Un Minime Robe s’est glissé dans ce monde de sondiers

Retours comme déboucheurs de premiers rangs sont aussi tirés du catalogue L-Acoustics avec dans le premier cas des 12Xt et pour le second des 8Xt. Un Minime Robe s’est glissé dans ce monde de sondiers

SLU : Ca doit te changer Yael Naim par rapport aux artistes plus rock que tu mixes habituellement !

Madje Malki : C’est intimiste, c’est vrai mais j’adore travailler les voix et là, je suis servi entre elle et le groupe qui l’accompagne. Il y a deux choses difficiles à sonoriser, la voix et un piano. Quand tu écoutes un piano en acoustique, il descend très bas. A cause de l’accrochage, impossible de le reproduire convenablement en sono, de lui redonner profondeur, chaleur et grave. Avec Yamaha nous y sommes parvenus.

Pour en revenir à ta question, travailler pour Yael est un plaisir qu’on se partage avec Rémy Katan qui est l’ingé son principal. Comme en ce moment il s’occupe des retours de The Do, et qu’il voulait au bout de trois ans de collaboration que je puisse lui apporter un autre éclairage, on travaille ensemble pour cet artiste. Dès 2016 il va reprendre le flambeau.

SLU : Yael chante extrêmement bien, mieux que par le passé.

Madje Malki : Absolument, elle est une étape au-dessus et cela se retrouve dans son nouvel album. Nous avons suivi au son pour l’accompagner dans ce saut qualitatif.

Un choix Avid-ent

SLU : Tu parais heureux comme un Madje dans le son avec ta petite S3L, mais comment en es-tu venu à choisir cette configuration très minimaliste et cette marque ?

Madje Malki : David Donatien et Yael ont une SC48 et ils l’ont utilisée lors de leurs deux dernières tournées. J’ai dit banco pour la marque, et je me suis dit que cela aurait été chouette d’essayer un nouveau produit. Jean-Gabriel Grandouiller (responsable audio pour la France), m’a parlé de la S3L et sans être vraiment emballé j’ai lâché un « oui pourquoi pas… »

Madge en pleine causette avec son artiste durant les balances. Le polyane est de sortie

Madge en pleine causette avec son artiste durant les balances. Le polyane est de sortie

SLU : Vous avez des consoles Avid chez Potar ?

Madje Malki : Non. J’en ai vendu 5 à des artistes, j’en ai conseillé deux à Jim Warren, le mixeur de Radiohead qui avait tellement de titres et de lignes que c’était indispensable. Le principe Digi/Avid je l’adore, en revanche le son de la génération ancienne de ces tables beaucoup moins.
Il est basé sur une architecture proche des anciens ProTools qui n’est pas réputée quand on mixe dedans. La maintenant ça fait mal. C’est intéressant de comparer les deux générations de moteurs. Quand tu écoutes l’ancienne par rapport à celle qui équipe la S3, en termes de dynamique c’est dur. On sent que le processing a vraiment changé et je suis même très étonné par la chaleur du rendu.

SLU : Ca fait un bail j’imagine que tu as fait ta révolution numérique. Ce type de rendu doit te pousser à définitivement oublier l’analogique non ?

Madje Malki : Ca fait un sacré bail en effet. Depuis que les moteurs sont passés en 64 bits, je passe plus de temps à maitriser ces produits qu’à chercher les défauts ! On est arrivé à un point que j’ai revendu mon ProTools pour m’en acheter un AAX. Je suis impressionné. J’avais un Accel 5 et quand j’ouvre les prods que je connais par cœur, le son et la puissance sont décuplés…

SLU : Y’a plein de gens qui s’en sortaient avec des mélangeurs analogiques…

Madje Malki : Mais j’en ai un et je suis en train de le remettre en cause. On a une telle dynamique dans les bus, que redescendre en analogique pour y transiter et ensuite repasser en numérique ne vaut absolument plus le coup. A l’époque quand je faisais mon bounce (mélange et création d’une paire de pistes stéréo à même le ProTools NDR) le son était très agressif, très dur, tandis que maintenant ce n’est plus du tout le cas et qu’une nouvelle manière de travailler se fait jour : le mix de bus.

Le mix de bus

Madje Malki avec Avid et Yael Naim

Un des innombrables plugs utilisés dans la S3L de Madje, ici le Reel Tape Saturation

Madje Malki : Sur cette tournée j’ai 16 bus stéréo qui sont répartis entre pied, batterie, guitares, piano, voix lead, chœurs etc. Sur chaque bus, j’insère des séries de plugs, essentiellement des compressions. Mon seul regret est de ne pas avoir la palette de compressions dont j’ai besoin. J’attends que certains développeurs de plugs se mettent à jour.
Gaël Martinet de Flux par exemple a développé pour l’AAX. Je pense qu’il est en train de le faire pour la S3 (et S6 par ricochet NDR) et j’aimerais bien qu’il se penche sur la compression pour m’offrir cette palette de compression qui est si importante.

L’égalisation par exemple est importante, mais la dynamique passe avant. Comme tu l’as entendu, tout est cadré dans mon mix. Avant je le faisais par le biais de la compression en sortie de la table, maintenant je cadre par groupe. Comme tu peux personnaliser tes plugs, j’utilise beaucoup l’Inflator de Sonnox qui est terrible. Le Pro Compressor d’Avid est aussi très bien, mais le problème est que j’ai toujours la même palette.

SLU : Tu me parles de palette de compression, mais on reste dans l’univers du virtuel. Ne penses-tu pas que les plugs de toute façon ont une racine commune et un rendu assez similaire ?

Madje Malki : Non, maintenant j’arrive à trouver de vraies différences de couleur entre les modèles et les marques. Cela étant, j’ai l’impression que j’apprends.

SLU : Es-tu en train de dire que le son numérique et l’architecture sonore moderne à base de plugs et de bus nécessite en quelque sorte un réapprentissage du son ?

Madje Malki : Oui, oui, (il réfléchit NDR) oui. Si je prends les jeunes, ce que je ne suis plus, ils confondent la saturation et le son chaud, à savoir l’ajout d’harmoniques paires. Il ne faut d’ailleurs pas confondre son mou et son chaud. Un son chaud doit être intègre dans le médium entre 500 et 800 Hz. C’est essentiel. Ce spectre est la base même du son sur laquelle on peut ajouter des harmoniques paires ou impaires, quelque chose que les plugs font désormais très bien.
Je ne suis en revanche pas fan du tout des compresseurs multi-bande. Comme ils découpent le spectre et le compressent différemment, ils le déphasent en le reconstituant. J’aime en revanche beaucoup les égaliseurs / compresseurs dynamiques comme le SuprEsser de Sonnox ou le AE400 de McDSP qui permettent d’intervenir de façon beaucoup plus précise grâce à leurs afficheurs super pratiques et sans rien découper. Ce sont des traitements très intéressants. Je ne m’en sers pas ici car la latence est trop importante.

Madje Malki avec Avid et Yael Naim

SLU : Et le bon vieux compresseur analogique alors…

Madje Malki : J’ai toujours aimé la compression analogique. Je suis un inconditionnel des Distressor et je suis sans doute l’un des premiers, si ce n’est le premier, à l’avoir employé puisque j’ai les châssis N°6 et 7 !

SLU : Ils marchent toujours ?

Madje Malki : Oui ! Le gros avantage d’être un bon client, on en a plein à Potar et on l’a aidé à démarrer, a fait que Dave (Derr, la tête et les jambes d’Empirical Labs NDR) nous a envoyé gratuitement de quoi retaper l’ensemble des potars blancs en face avant ! Cela étant, je suis obligé de constater que la façon dont les compresseurs marchent en AAX me fait douter.

SLU : Tu pourrais ne partir qu’en plugs ?

Madje Malki : Si j’avais toutes les couleurs oui !

SLU : Pourquoi la M6000 alors…

Madje Malki : Les ressources. Comme je suis assez gourmand en plugs, il ne me serait resté que de quoi lancer une Sony Oxford. Cela aurait été très court. C’est pour ça que j’ai pris la tc. Si j’avais deux cartes HDX ce serait parfait.

SLU : Dans la S6L t’en auras trois !

La nuit arrive, les orages prennent enfin la poudre d’escampette, juste à temps pour dégager le polyane et le dais et dé-muter les généraux. Feu !!

La nuit arrive, les orages prennent enfin la poudre d’escampette, juste à temps pour dégager le polyane et le dais et dé-muter les généraux. Feu !!

Conclusion

La diffusion constituée de Kara, de SB18 en tête de ligne et de SB28 au sol fonctionne bien dans la place de Cahors où sont dressés la scène et les gradins. On aurait préféré un écartement moindre mais le montage des pieds qui portent le système ne l’a pas permis. Peu ou pas de réflexions, un calage soigné dans lequel Madje a glissé son nez, tout est en règle pour écouter le mix de ce dernier. Non, je n’ai pas changé d’avis, je préfère les boîtes qui savent faire du grave toutes seules, mais je dois reconnaître qu’avec les SB18, les Kara font en partie oublier leur petites gamelles.
Quelques notes suffisent pour se rendre compte du travail de Madje. Capable de cracher un mix efficace et rentre dedans de la plus belle espèce, il sait aussi s’éclater et ne laisser aucun son échapper à son envie de bâtir autre chose. Effectivement la batterie, pour ne citer qu’elle, est très, très produite mais sans que l’on ne soit en train de perdre l’instrument ou son rôle premier. C’est juste travaillé, imbriqué dans le reste des arrangements et cela colle bien au style musical et au jeu de David qui casse beaucoup sa snare par exemple.

La voix de Yael est très présente, belle et limpide avec une dynamique bien respectée. J’ai malgré tout une préférence pour le micro filaire. Un grand bravo à elle pour son chant qui a progressé de manière étonnante. Elle sait y mettre de l’émotion, des variations, du grain et une technique remarquable. Un dernier détail assez drôle. Je regarde travailler Madje et je vois Stéph Plisson. Les années qu’ils ont passées ensemble ont déteint sur ce dernier qui a gardé certaines expressions de son mentor, sans parler de sa curiosité et son envie de toujours innover. Avouez qu’il y a pire comme habitudes !

Rendez-vous dans quelques jours pour la suite de notre ballade dans le monde du son sans chichis en compagnie de Madje, source inépuisable de renseignements et grande faucheuse d’idées reçues devant l’éternel !

[/private]

 

Deuxième partie

d&b & Lulu, après le Q1 torique, place au J cylindrique

Didier Lubin et d&bEst-ce le climat estival qui le demande, après l’entrée en matière torique de notre plongée au cœur de l’univers d&b en compagnie de Lulu, on vous propose de la continuer de façon cylindrique et d’explorer les dernières références de ce constructeur mais pas que.

Anecdotes savoureuses, scoops à saisir entre deux lignes, explications d’une sincérité désarmante et infos en pagaille, Lulu a ouvert la face pour une interview aussi belle à faire qu’à à lire. Que vous reste-t-il à faire ?? Bah, la lire !!

Rock en Seine 2006, les J s’apprêtent à grimper pour la toute première fois en France. La suite on la connaît ! A gauche et sous la pluie Pierre Scalco s’active avec l’aide de Lulu en tenue étanche verte et de …. de d&b présent pour l’occasion

Rock en Seine 2006, les J s’apprêtent à grimper pour la toute première fois en France. La suite on la connaît ! A gauche et sous la pluie Pierre Scalco s’active avec l’aide de Lulu en tenue étanche verte.

SLU : On reparlera du son d&b plus tard, c’est un sujet qui mérite qu’on s’y attarde. Après le Q qui est une sorte d’entrée en matière, comment est né le J et qui en est à l’origine ?

Didier Lubin : Le Q a démocratisé le line-array car il apporte une bonne réponse aux besoins de nombre de petits prestataires et il représente une série complète et capable de tout faire. Le J a pris du temps à sortir car il n’est pas question chez d&b de ne pas laisser le temps aux prestataires d’amortir leurs investissements, notamment le C4 qui a été très vendu.
Cela n’est plus forcément vrai aujourd’hui où les cadences se sont accélérées du fait des progrès techniques et des clients eux-mêmes.

La demande se faisant malgré tout sentir chez des gros prestataires anglais et américains comme 8th Day Sound, Wigwam, Entec ou Skan PA, qui proposaient du C4 ou du V-Dosc, on a sorti le J en prototype durant l’été 2006.
Les premiers décibels générés par du J en France l’ont été devant tout le staff allemand lors de Rock en Seine cette même année 2006.

Tout le monde est manifestement heureux de ce qu’il entend sur la pelouse de St Cloud. Les J assurent pour leur première sortie. De gauche à droite on trouve Matthias Christner, Lulu, Eva Hein et Werner Bayer

Rock en Seine 2006, tout le monde est manifestement heureux de ce qu’il entend sur la pelouse de St Cloud. Les J assurent pour leur première sortie. De gauche à droite on trouve Matthias Christner, Lulu, Eva Hein et Werner Bayer

SLU : Le J embarque deux 12” et est votre gros système. Vous n’envisagez pas un 15’ ?

Didier Lubin : Le 15 n’a jamais été évoqué et je ne pense pas qu’il le sera un jour. Il faut être réaliste. Il y a le fantasme de l’ingé son d’un côté et la réalité du terrain, la réelle nécessité électroacoustique de l’autre.

Compléter du 12” avec du 18” cela marche parfaitement bien, le 15” paraît démesuré, à moins d’avoir des subs pas terribles. Je peux le dire, il y a eu des demandes pressantes d’un gros client américain de d&b pour avoir un système en 15 pouces comme il en existe chez d’autres fabricants. Appelons cela la guéguerre classique qui se déroule sur le marché.
Nous avons décliné pour plusieurs raisons dont, une fois encore, le désir de laisser nos clients amortir leurs investissements. Le J était par ailleurs notre premier gros système, nous voulions lui laisser le temps de bien s’imposer et nous avons eu raison. Il s’en vend toujours 9 ans après, et pas qu’un peu !

Lulu dont on ne saluera jamais assez la tenue chic et étanche, devant la scène principale de Rock en Seine il y a 9 ans avec à ses côtés Xavier Cousyn

Lulu dont on ne saluera jamais assez la tenue chic et étanche, devant la scène principale de Rock en Seine il y a 9 ans avec à ses côtés Xavier Cousyn

SLU : A-t-on une idée du nombre de J qui a été vendu dans le monde ?

Didier Lubin : Non, mais rien que 8th Day Sound aux Etats Unis, doit en avoir pas loin d’un millier. Si tu regardes le Top 10 Pollstar, 50% des tournées qui y figurent est en d&b. 5 artistes sur 10 ont tourné en J en 2013 et 2014 avec ce prestataire.

Pollstar 2013Des noms comme Bon Jovi, Beyonce, Rihanna, Taylor Swift ou One Direction. (3 autres en L-Acoustics, un en Meyer et le dernier en Clair Bros).

Il y a aussi un détail qui a toute son importance. Quand tu fais une tournée des stades avec une centaine de têtes, avoir du 12 ou du 15, c’est un semi en plus sur la route, et question compétitivité, ce n’est pas le top. Tom Arko le patron de 8th Day Sound ne veut pas entendre parler de 15 pouces.

En revanche quand on lui a présenté le V, plus petit, moins gourmand car passif et sonnant très bien en outfill ou comme petit système principal, ses yeux ont brillé, le stylo a chauffé et il en a commandé 400. Il y avait un gros besoin d’un système compatible et complémentaire au J. Le Q ne convenait vraiment pas, il faut appeler un chat un chat.

Le V ou comment faire petit, léger, passif et couillu

Rock en Scène 2012, côté jardin de la grande scène. Au fond la ligne de 10 V de renfort latéral puis la ligne de 20x J de la dif principale (14 x J8 en haut et 6 x J12 en bas). A gauche une grappe de 8 x C4 (coaxiales 12’’) pour les retours de scène latéraux

Rock en Scène 2012, côté jardin de la grande scène. Au fond la ligne de 10 V de renfort latéral puis la ligne de 20x J de la dif principale (14 x J8 en haut et 6 x J12 en bas). A gauche une grappe de 8 x C4 (coaxiales 12’’) pour les retours de scène latéraux

Le mur du son, ou comment malaxer du spectateur de la Nuit Créole adossé aux crashs à l’aide d’une infinité de stacks de trois J-Sub

Le mur du son, ou comment malaxer du spectateur de la Nuit Créole adossé aux crashs à l’aide d’une infinité de stacks de trois J-Sub


SLU : C’est vrai que le V est remarquable pour un passif.

Didier Lubin : Lorsque je l’ai présentée lors d’un festival à Cognac, j’ai eu le plaisir d’accueillir Howard Page, un senior de Clair qui mixait ce soir-là Sting avec sa Vista et sa sérénité. Il a mesuré et fait le son sur du J sans sourciller après m’avoir dit que c’était la première fois qu’il travaillait sur du d&b. Quand il s’est promené, il a marqué un temps d’arrêt au raccordement J>V et m’a demandé « Is it the same box ? » Il était bluffé. Ce mixeur m’a en plus réconcilié avec le son live et certains jeunes dont j’entends parfois le travail. Ce qu’il faisait à 65 ans était tout simplement magnifique.

La diffusion principale de la scène Pression live est en V. On voit bien les difficultés liés à la configuration : mur à droite et forte déclivité à gauche. L’angulation des boîtes du bas à jardin est un peu plus prononcée avec un boost de 3 dB par rapport à celles à jardin

Rock en Seine 2012, la diffusion principale de la scène Pression live est en V. On voit bien les difficultés liés à la configuration : mur à droite et forte déclivité à gauche. L’angulation des boîtes du bas à jardin est un peu plus prononcée avec un boost de 3 dB par rapport à celles à jardin

Rock en Scène 2012, la ligne de 12 x 2 VSub à la scène Pression Live (Rock & Electro). Sur la grande scène, c’est le même arrangement mais avec 18 x 2 JSub ! On se rend compte de la déclivité

Rock en Scène 2012, la ligne de 12 x 2 VSub à la scène Pression Live (Rock & Electro).


En plus, le V permet de sortir plus souvent et d’être rentabilisé plus vite que le J qui est à réserver à des grandes jauges qu’on ne fait pas si souvent que ça, et aux gros prestataires. Je pense toujours aux plus petits qui se battent en province et qui peinent à amortir leurs investissements. Avec du V, tu sonorises des petits, des moyens et même des gros coups car avec 142 dB la boîte, tu n’es que 3dB en dessous du J, tu portes pratiquement aussi loin et à 34 kg, tu ne pèses quasiment que la moitié.

SLU : Comment est née cette philosophie maison qui veut que des boîtes petites, légères et peu gourmandes arrivent à faire face aux grands noms de la profession ?

Didier Lubin : Je ne saurais te le dire. J’ai toujours connu ça chez d&b. Depuis les débuts, ils maitrisent la chaine complète, amplis compris et ça marche. Je pense par exemple à Andy Mittling qui arrivait à contrôler en analogique la dynamique dans les amplis au travers des tiroirs qu’on y insérait par type d’enceinte. Il arrivait à linéariser et corriger la compression thermique et la déformation du carton des HP sans les DSP d’aujourd’hui. Chapeau !

Didier Lubin et d&b

Du J en quantité à la Nuit Créole au Stade de France. Deux lignes principales de 18 têtes, deux rappels latéraux de 14 et deux délais à mi pelouse d’autant d’unités.

Vous me vérifiez l’huile et les pneus ?

José Tudela d’On-Off à la régie de la Nuit Créole. Il a dû en terroriser des râleurs avec son regard d’acier à l’époque où il tenait la console ;0)

José Tudela d’On-Off à la régie de la Nuit Créole. Il a dû en terroriser des râleurs avec son regard d’acier ;0)

Didier Lubin : Cette rigueur qui était la sienne me permet de pointer quelque chose de très important et qu’on constate sur le matériel d’occasion : le besoin de connaître comment fonctionne notre matériel et surtout l’entretien régulier de l’électronique comme de la mécanique.
C’est à ce prix que l’on tire le meilleur de nos produits. Les HP par exemples sont serrés à la clé dynamométrique pour être dans les tolérances du système et ce serrage doit être contrôlé via un système interne à d&b qui s’appelle le SMS. Si l’on sort des tolérances, le fait de compenser électroniquement quelque chose qui a varié, ne sert plus à rien.

SLU : On ne mesure donc pas la déformation d’un cône…

Didier Lubin : Non, on la prédit avec des abaques, d’où la nécessité que l’enceinte fonctionne dans les tolérances du constructeur. On ne peut mesurer que sur le grave et encore, il faut temporiser pour éviter les suroscillations. Nous avons donc eu dans le D12 le « Sense » via le retour par un cinquième câble. Ainsi le grave a vu ses pertes en ligne compensées.

SLU : Cet entretien se fait quand ?

Guy Vergnol et Gilles Gautrois écoutent leur travail au Stade de France. Zouk la se sel medikamen nou ni 6173 : Créole la Nuit, pas assassine. 105 dBA à la console. Confortable.

Guy Vergnol et Gilles Gautrois écoutent leur travail au Stade de France. Zouk la se sel medikamen nou ni.

Didier Lubin : Il n’y a pas de calendrier, c’est l’emploi du matériel qui détermine la fréquence. On intervient avec Arnaud Pichard qui travaille pour Diversity, ou bien Pierrot (Pierre Scalco NDR), et pour de très gros parcs, nous formons et outillons les prestataires. On-Off ou Fa Musique disposent des appareils et de la compétence en interne pour le faire.

On vient par exemple d’aller faire un entretien sur du matériel installé en fixe dans une salle juste avant que la garantie constructeur de 5 ans n’expire. Si on avait trouvé un problème dans un HP on l’aurait remplacé. Le coût est minime pour nous, et cela nous garantit la satisfaction d’un client et la certitude que tout va rouler même au-delà des premières années de service.

La dynamique, un des secrets de d&b

Une vue moins classique des D12, ce que l’on peut désormais appeler les « vieux » amplis de d&b, par l’arrière !

Une vue moins classique des D12, ce que l’on peut désormais appeler les « vieux » amplis de d&b, par l’arrière !

SLU : Toujours le contrôle de dynamique…

Didier Lubin : Oui bien sûr, c’est ce qui permet de bien fonctionner et consommer peu de ressources ampli. Les crêtes que nos enceintes acceptent sur des courtes durées apportent de la dynamique et donnent la sensation de puissance, mais en watt, on ne consomme presque rien. C’est en revanche vrai que sur le J on était à la limite. Les 12 pouces consomment plus de courant que les 10, on était donc à l’extrême limite en courant et en tension sur les D12 et le D80 était très attendu.  

SLU : Le D12 a été le maillon faible pendant quelques années non ?

Didier Lubin : Quand on l’a sorti non, c’était au contraire le maillon fort, mais arrivés les gros subs, le marché américain nous a pris en défaut. Pendant des années ils ont adoré le B2 car selon eux il donnait plus d’infra, résultat on a sorti le J-Sub Infra, seulement le D12 n’avait pas assez de tension pour vraiment exciter la membrane. Il fallait passer à une autre génération d’amplis.

Le passé et le présent se côtoient dans les bureaux de d&b France. Des D6 et 12, cinq châssis pour 10 canaux d’amplification ne dépassant pas les 1200 W. Juste à côté et roulant des mécaniques, 3 D80 et leurs 12 canaux offrent 3dB de plus que le D12… So long baby. Gute Nacht

Le passé et le présent se côtoient dans les bureaux de d&b France. Des D6 et 12, cinq châssis pour 10 canaux d’amplification ne dépassant pas les 1200 W. Juste à côté et roulant des mécaniques, 3 D80 et leurs 12 canaux offrent 3dB de plus que le D12… So long baby. Gute Nacht

SLU : Ils ont fait quoi vos ingénieurs électroniciens entre le D12 et le D80 ?

Didier Lubin : Ils ont essentiellement conçu et fabriqué le D80, sans oublier le D6 qui est très différent. Le D12 a une amplification en classe H purement analogique derrière une partie numérique qui gère processing. Le D6 au contraire c’est 100% numérique avec un étage en classe D.

Il nous a donc permis d’acquérir le savoir-faire nécessaire pour maîtriser la technologie du D80 qui dispose en plus d’un PFC, d’une puissance impulsionnelle très élevée et d’énormes capacités DSP qui servent notamment pour l’Array Processing

Une image de la très belle démo de l’Array Processing telle que proposée aux techniciens et prestataires français en mai de cette année au Zénith de Paris. Impossible à rater, Lulu est à droite de l’image. En arrière-plan les deux lignes de V et Y utilisées pour démontrer les étonnantes capacités de cet algorithme.

Une image de la très belle démo de l’Array Processing telle que proposée aux techniciens et prestataires français en mai de cette année au Zénith de Paris. Impossible à rater, Lulu est à droite de l’image. En arrière-plan les deux lignes de V et Y utilisées pour démontrer les étonnantes capacités de cet algorithme.

Voir article SLU lien  http://www.soundlightup.com/archives/comprendre/array-processing-le-son-democratise-par-db-en-demo-au-zenith.html

On a pris un peu de retard pour le sortir à cause de difficultés mécaniques, de protocole de communication trop en avance et de compatibilité électromagnétique ou CEM. Il a fallu le refondre et le rallonger de 7 centimètres.
Comme en plus d&b n’aime pas les updates, on a pris notre temps, ce qui nous a fait gagner encore en puissance de calcul en adoptant une génération de DSP plus récente.

SLU : La puissance du D80 n’est-elle pas démesurée face à l’appétit d’oiseau des enceintes d&b ?

Didier Lubin : Ca commence à changer avec la série V qui dispose de haut-parleurs de dernière génération avec un énorme débattement, de nouvelles bobines, et qui est bridée avec le D12 qui ne suit pas en tension.
Le V-Sub par exemple est en mesure, avec un unique 18”, de délivrer 137 dB mais pour cela il lui faut le D80.

Moins c’est mieux…Pas toujours

SLU : Par rapport aux gros systèmes concurrents, le J n’est que bi-amplifié tout en sortant un niveau équivalent et un son qui l’est tout autant qualitativement parlant. Comment faites-vous ?

La ligne côté jardin de 16 x V (12 x V8 et 4 x V12) de la petite scène Pression Live de Rock en Scène 2012

La ligne côté jardin de 16 x V (12 x V8 et 4 x V12) de la petite scène Pression Live de Rock en Scène 2012

Didier Lubin : Une fois encore, le fait de travailler avec de la dynamique rend les pertes dans le filtre passif négligeables. S’il est bien conçu et que l’on n’a pas besoin de lui adjoindre des compensateurs d’impédance qui mangent pas mal de puissance, il n’y a aucune raison de s’en passer.

Une boîte comme le V est entièrement passive et marche très bien avec une signature acoustique très proche du J. Mais le mérite n’en revient pas qu’au filtre, il y a aussi un gros travail de fait au niveau des pièces de mise en phase électroacoustique sur les deux 10’ et qui ont nécessité beaucoup d’études mathématiques. Le B6 qui est le sub omnidirectionnel des nouveaux Y a par exemple été très travaillé au niveau de l’onde arrière ce qui a un très gros impact sur sa distorsion. Dans les subs, beaucoup de distorsion est générée par les déplacements d’air au sein du caisson.

d&b bénéficie du travail d’un jeune ingénieur, encore un matheux, et qui est en charge de cet aspect spécifique. Espérons qu’il continue encore longtemps à s’intéresser à ça (rires !) Je suis confiant, le spécialiste des guides d’onde je l’ai toujours connu là-bas et il y est toujours, mais ses outils ont énormément évolué.

Aujourd’hui il est par exemple possible d’imprimer en 3D un proto de guide d’onde pour l’écouter sans être obligé de le faire fabriquer. Quand je dis un, on peut en faire des dizaines. Avant, la moindre modification nécessitait un nouveau moule pour y couler la trompe avant de pouvoir la tester, soit des coûts et beaucoup de temps en plus. Nous étions était donc dans l’impossibilité d’aller aussi loin qu’aujourd’hui dans la précision et les résultats.

Et si on parlait d’argent ?

Encore Tryo au Zénith ou comment laisser le Q prendre en charge la fosse et les côtés !

Tryo au Zénith en 2009, ou comment laisser le Q prendre en charge la fosse et les côtés !

10 J pour un Zénith de Paris, mais avec assez de J-Sub, de Q1 et de Q-Sub pour ravir le public de Tryo

10 J pour un Zénith de Paris, mais avec assez de J-Sub, de Q1 et de Q-Sub pour ravir le public de Tryo en 2009

SLU : Comment placez-vous vos produits qui, à SPL égal, nécessitent moins d’amplis et sont plus compacts que ceux de la concurrence ?

Didier Lubin : Au même prix (rires) ! Pour faire une analogie, une Audi est beaucoup plus légère avec son châssis en aluminium, donc ce gain de poids se répercute en termes de performances même sans un gros moteur.

Une autre raison de nos prix tient en la formidable fiabilité reconnue de d&b et pour laquelle nous offrons 5 ans de garantie. La valeur résiduelle et donc de revente est très élevée. Du coup nos produits sont très recherchés. Quand On-Off a vendu ses Q, ils sont partis immédiatement et pourtant je peux te dire qu’ils avaient tourné un bon moment.

Quelques images d’une des nombreuses tournées de Tryo dont le 4e membre Bibou est un friand du son d&b, nous sommes ici au Zénith en Juin 2009, Bibou qui joue avec le J-Sub pour faire le meilleur cajon de la terre !

Quelques images d’une des nombreuses tournées de Tryo dont le 4e membre Bibou est un friand du son d&b, nous sommes ici au Zénith en Juin 2009, Bibou qui joue avec le J-Sub pour faire le meilleur cajon de la terre !

On veille aussi à laisser une marge suffisante à nos Sales Partners pour que ces derniers puissent disposer de pièces de rechange, qu’ils aient du stock et qu’enfin ils aient du matériel de prêt et sommes nous-mêmes disponibles pour apporter la meilleure assistance à nos clients.

Nous nous plaçons tout à l’opposé de la vente en carton que pratiquent certaines marques et qui fait naturellement baisser les prix, ce qui nous complique la vie lors de certains appels d’offre gérés par des institutionnels qui ont l’habitude d’Internet.

Nous accompagnons toujours nos clients et cela est inclus dans nos marges. Je peux le dire haut et fort, tous les gens qui ont investi dans du d&b ont gagné leur vie. Certains trouveront cet argument très commercial mais c’est la vérité. Au lieu d’amortir un système sur 4 ans, comme notre garantie est de 5 ans, cette année en plus change la donne.

Sous la grande scène de Rock en Scène 2012, six blocs de 2 x Q1 ont été placés en nez de scène derrière un tulle acoustiquement transparent pour la proximité, sur toute la largeur de la scène

Sous la grande scène de Rock en Scène 2012, six blocs de 2 x Q1 ont été placés en nez de scène derrière un tulle acoustiquement transparent pour la proximité, sur toute la largeur de la scène

Tiens, un exemple du service d&b. L’année dernière, Rock en Seine 2014 a été entièrement amplifié grâce à des D80 en prêt. Ce n’était pas prévu, mais c’est un peu notre cadeau à ce festival. Grâce à ça Manu Guiot avec Skip the Use s’est éclaté.

SLU : Toujours en parlant d’argent, combien revient un D80 comparé à un D12 ? Il est plus puissant, a plus de DSP et a quatre canaux. La logique voudrait qu’il coûte au moins deux fois et demie plus cher.

Didier Lubin : Il coûte légèrement moins du double du D12. Les propriétaires actuels ne cherchent pas à faire plus de profit avec les mêmes produits, à faire plus de marge en somme, en revanche ils souhaitent augmenter le revenu de d&b par un développement commercial via des nouveaux produits.

SLU : Quatre canaux dans un ampli cela change tout de même un peu la stratégie de la marque au-delà des besoins liés à l’Array Processing. Ne seriez-vous pas en train de préparer l’arrivée de systèmes plus gros et moins « intelligents » en termes d’économie de ressources ?

Didier Lubin : Non, nous ne voulons pas partir vers des systèmes à quatre voies actives sous prétexte qu’on a l’ampli qui le permet. On saurait très bien le faire, mais cela ne nous intéresse pas.

Pour remplacer le J, le K ? Ahh c’est déjà pris ?

12 J8 et 2 J12, accompagnés par 10 J-Sub, un ratio très généreux mais indispensable, nous sommes en plein air, aux Francofolies 2008, l’année de l’arrivée de la Midas XL8 en force !

12 J8 et 2 J12, accompagnés par 10 J-Sub, un ratio très généreux mais indispensable, nous sommes en plein air, aux Francofolies 2008.

SLU : Le remplaçant du J aurait besoin de la puissance du D80 j’imagine ?

Didier Lubin : Il y a des choses que je sais et d’autres que je ne sais pas. Pas que je ne veuille pas parler, mais je n’ai aucune idée quant à l’existence d’un projet visant à remplacer le J et je ne sais même pas comment pourrait être cette boite. Je sais seulement que les temps de remplacement raccourcissent. Le Q a cédé sa place à l’Y après 11 ans de bons et loyaux services. Il est acquis que nous n’irons pas aussi loin avec le J.

SLU : On est d’accord, il a fait son temps et son remplacement aurait un sens. C’était déjà du néodyme les aimants ?

Didier Lubin : Absolument, sauf pour le 10 pouces en ferrite et qui est une version optimisée de celui qui équipait déjà à l’époque les C3.

SLU : Vous auriez donc de quoi grignoter quelques dB de-ci de-là. Y-a-t-il de la demande pour un produit encore plus puissant par exemple pour les Stadiums américains ?

Didier Lubin : Non, pas encore. Il faut aussi dire que le J amplifié par le D80 a pris un sacré coup de jeune. En dB on ne gagne rien sur le J top, 1 dB sur le J-Sub et 3 dB sur le J-Infra. En revanche et c’est unanime, la réaction du J avec la réserve de puissance colossale du D80, donne à pression acoustique égale, un son encore plus dynamique et avec une grosse patate.
Et puis cette histoire de grosse boîte, c’est un peu une fumisterie. Tout le monde sait qu’il existe des problèmes de propagation dans l’air. Quoi qu’il se passe et même si on sort un produit ultra puissant avec une batterie incroyable de transducteurs, il ne sera d’abord pas financièrement viable et ensuite à 100 mètres il perdra pied comme les autres ou fera à peine mieux avec un son pépère et un aigu tout petit. Il faut des délais. Même des systèmes concurrents avec des portées iiiincroyables ne font plus d’aigu à partir de 100 mètres (rires ) !

Le D20 et son écran LCD couleur tactile

Le D20 et son écran LCD couleur tactile

SLU : Vous avez avec les D80 et D20, les 10D et 30D quatre très bons amplis à 4 canaux. Ne pensez-vous pas à sortir aussi des remplaçants aux D6 et D12 en deux canaux ?

Didier Lubin : La question n’est pas abordée pour l’instant mais se pose car on nous la pose. Selon moi c’est évident qu’il faudra aussi refaire des deux canaux pour les petits systèmes et pour les petits marchés, pas forcément pour alimenter des subs ou des enceintes spécifiques, pour ça le D80 fait parfaitement l’affaire.

Le son d&b, mais pourquoi est-il si gros…. Parce queuuuuuuu !

SLU : Comment travaillez-vous le son dans les amplis en cas de sur-niveaux en entrée. Tu nous as dit qu’il y a un circuit de réduction de gain…

Didier Lubin : C’est exact, on travaille en niveau moyen et en crête, chaque canal étant indépendant. On est donc obligé de tenir les niveaux crêtes pour pouvoir par la suite exacerber la dynamique. Deux paramètres rentrent en ligne de compte : la tension et le courant.
En tension avec le D12 on est quasiment bon sur tous les modèles d’enceintes à part les 12” des J et le J-Infra, en revanche en intensité on est limité. Avec le D80 on est bon partout, et comme la tension est largement supérieure, on a une impression de dynamique encore meilleure. On n’a pas gagné en niveau crête avec cet ampli car tout est optimisé pour le dernier dB qui va bien et au-delà duquel on brûle ou on casse. En revanche, en niveau RMS grâce aux nouveaux rails d’alimentation, on a du mieux sur certains modèles.

Le MAX2, digne successeur du MAX exploite un 15’’ en coaxial

Le MAX2, digne successeur du MAX exploite un 15’’ en coaxial

SLU : Mais as-tu déjà écouté tes enceintes alimentées par un autre ampli que du d&b ?

Didier Lubin : Bien sûr et notamment du Max2, le wedge maison qui peut être employé avec toute marque d’ampli. Avec un ampli d&b, le son n’est vraiment pas le même, il est mieux et pourtant les traitements ne sont là que pour la linéarité.

SLU : Cette égalisation est constante ou bien varie-t-elle en fonction du niveau et de la dynamique ?

Didier Lubin : Elle varie un petit peu en suivant la dynamique et la puissance demandée.

SLU : Une partie du mystère du son d&b tiendrait donc en la création d’une dynamique étendue et la linéarisation d’un rendu, tout en tenant compte de l’échauffement, des caractéristiques propres des HP et de la pression demandée ?

Didier Lubin : C’est ça. En fait ce qui choque les gens sur les systèmes traditionnels c’est le tassement du son dû à une compression naturelle, la compression thermique des bobines, et dû à l’élasticité des membranes. Il faut donc comprendre cette stratégie de correction du son chez d&b pour être à l’aise avec un système. J’ai personnellement eu le même sentiment lorsque j’ai mixé dessus les premières fois. Je poussais un petit peu trop. Au bout de quelques jours quand j’ai appris à alléger, je me suis régalé.

le D80, l’arme fatale avec le D20 de d&b

le D80, l’arme fatale avec le D20 de d&b

Derrière les grilles du bois se cachent des HP

SLU : La casse est très faible actuellement, cela a toujours été vrai ?

Didier Lubin : Non, à une époque certains abus nous ont coûté cher en membranes, qui sont elles aussi garanties, car dans les soirées techno et surtout électro, trop de niveau sur trop peu de boîtes finissait par faire chauffer beaucoup les HP. En manipulant les enceintes en fin de soirée, les bobines encore chaudes finissaient par s’interrompre au niveau de la soudure. J’ai personnellement entendu des signaux complètement hallucinants envoyés dans nos systèmes, à s’en demander comment les HP pouvaient les reproduire.

Si, B&C, ottima qualità de haut-parleurs et puis, troppe demandes de notre part tu capisci ? On a un peu trop tiré sur la meccanica giusto ?

Si, B&C, ottima qualità de haut-parleurs et puis, troppe demandes de notre part tu capisci ? On a un peu trop tiré sur la meccanica giusto ?

SLU : A ce propos, êtes-vous fabricants de vos haut-parleurs ou bien sous-traitez-vous à des spécialistes comme tant d’autres ?

Didier Lubin : On sous-traite. Pendant très longtemps, on a pris l’essentiel de nos HP chez B&C. A l’époque, il y avait une forte bagarre commerciale entre PHL et B&C. Lors du crash de Guillard, PHL s’est retrouvé en difficulté et dans l’incapacité de suivre l’évolution technologique liée à l’arrivée du néodyme.

B&C a contrario a mis le paquet en embauchant du personnel pour tirer parti des terres rares et de la perte de vitesse de son concurrent, ce qui lui a donné une avance phénoménale et a rendu ce fabricant quasi incontournable. L’inconvénient est que la montée en charge a été mal gérée par le fabricant transalpin, ce qui fait que nous avons dû rejeter des lots entiers hors tolérances avec pas mal d’histoires de méthodes de mesure différentes entre fabricant et client. Une fois uniformisé les outils d’analyse on a pu pointer sans discussion les écarts qui ont hélas continué, par exemple dans les HP qui équipent les E8, des HP créés par d&b.
Du coup nous avons trouvé un fabricant allemand qui les fabrique très bien et dont, franchement, j’ignore le nom, ainsi que les 6 pouces du T10. Depuis, pas mal de nouveaux produits de d&b sont 100% allemands. Il en va de même avec l’électronique qui est entièrement conçue et fabriquée chez nous ou au maximum à une dizaine de kilomètres de distance. Pareil pour les ébénisteries qui sortent à quelques centaines de mètres de distance du lieu d’assemblage final.

SLU : Les électroniques avec comme tout le monde, des composants électroniques chinois…

Didier Lubin : Oui, mais cela nous a causé bien des soucis il y a quelques années, des lots entiers de transistors pourtant de qualité, faisaient lâcher l’alimentation des D12. On a dû rappeler 1500 amplis. Pour une petite boîte comme d&b, cela a été un très mauvais moment à passer. Nous avons aussi été trompés par un autre fabricant qui nous a vendu des nappes souples avec connecteurs aux contacts dorés oui, mais pas à l’or fin. Petite cause, grands effets, car ils se sont évidemment oxydés en causant nombre de faux contacts et de pannes aléatoires.
Il y a quelqu’un depuis chez Diversity qui est particulièrement rodé dans le changement de nappe ! Il est quand même bien conçu le D12. Depuis le premier exemplaire, la seule chose qui a vraiment changé c’est la roue codeuse, le reste est strictement identique. Inutile de te dire que suite à ces mésaventures, le contrôle qualité chez d&b est un vrai, VRAI sujet, et il a été sérieusement développé !

SLU : Tout est testé avant livraison…

Didier Lubin : TOUT ! Chaque HP passe dans une mini chambre sourde où un micro mesure sa tenue dans les tolérances et son bon fonctionnement. Les amplis sont passés au banc.

d&b ou comment maîtriser la chaîne de bout en bout

SLU : On a l’impression face à vos produits et logiciels que vous voulez simplifier, structurer, diriger d’une certaine manière le technicien vers un but qualitatif et rapide à atteindre.

Didier Lubin : C’est tout à fait ça. d&b s’adresse à des techniciens et des prestataires du monde entier pour qui le résultat, le prix d’achat et de transport, le temps de déploiement, tout compte. Dans certains pays, on recherchera plus le résultat, dans d’autres l’efficacité, la simplicité, et enfin dans un certain nombre le prix. J’ai le souvenir d’un ingé système qui était venu à Bercy avec une très grande star américaine et avait monté du C3 n’importe comment. Je le lui avais dit, et mangé en retour un sobre : « mais ne me fais pas chier Lulu ! » A la fin du concert je lui ai proposé de débriefer le tout devant un bon whiskey.
On est resté debout à grands coups de malt jusqu’à 6 du mat au Sofitel de la porte de Versailles, une nuit mémorable et pas évidente, c’est un écossais lui-même. La conclusion au moins elle a été sobre : « tu m’emmerdes Lulu, je ferai comme je veux et comme j’ai l’habitude. » Il comprenait mon approche, mais ne voulait pas se prendre le chou. Voilà pourquoi on se doit de créer des super systèmes mais en même temps, rendre leur mise en œuvre la plus évidente possible. 

Un très bel exemple d’amitié franco-allemande entre Pierre Scalco de d&b France et Werner Bayer de d&b GMBH !

Un très bel exemple d’amitié franco-allemande entre Pierre Scalco de d&b France et Werner Bayer de d&b GMBH !

SLU : Depuis quelques années on assiste à pas mal de changements chez d&b. Faut-il en conclure que se prépare une réorientation en profondeur ?

Didier Lubin : La société a été vendue par ses créateurs en 2007 à un groupe financier allemand, une particularité initiée par Schroeder en vue de garantir la pérennité des PME d’outre-Rhin qui font la force de l’économie allemande. Lors de cette cession, un certain nombre de Strategic Investors se sont mis sur les rangs, mais c’est Afinum, un groupe d’investissement allemand qui a été d’une certaine façon favorisé par ces dispositions.

En 2011, d&b a été revendue à deux groupes, Odewald et Copeba. Depuis, des changements de management sont intervenus et de nombreux nouveaux collaborateurs nous ont rejoints en vue d’optimiser la croissance.

SLU : Ils font quoi désormais d et b, les fondateurs ?

Didier Lubin : Ils sont à la retraite ! Un des deux est resté quelque temps au sein de la société afin de permettre une bonne transmission mais depuis, les deux coulent des jours heureux. Peter Tongue est aussi parti à la retraite. Un CEO a été nommé en la personne d’Hamnon Harman, en lieu et place d’une direction anciennement bicéphale ou tricéphale, un homme très compétent et Hans Peter Nüdling vient de nous rejoindre pour prendre en charge la direction des ventes et des services, mais tous ces changements n’ont pas fait dévier d&b de son cap et de son business model des débuts. Il y a très peu d’interférences entre la R&D et le Product Management et la finance, et quoi qu’il se passe, on restera dans le premium.

On restera dans le premium

Aucune concession ne sera faite car nous ne voulons en aucun cas changer de marché. Je ne peux pas en dire plus mais des stratégies sont évoquées qui portent plus sur de l’optimisation de business model sans compromissions que sur un quelconque changement de cap.

SLU : Dans cette optimisation, la France va-t-elle bénéficier de ressources supplémentaires ?

Didier Lubin : Ce serait bien. A quatre, nous sommes au maximum de ce que nous pouvons faire et le ratio entre chiffre généré et coût de la filiale française est l’un des meilleurs. Nous nous occupons de la France, de l’Afrique du nord et depuis peu aussi du Luxembourg.

SLU : d&b dans son ensemble se porte bien ?

Didier Lubin : La moyenne de croissance depuis 2004 est de 16%.

SLU : 2014 et 2015 seront donc des années fortes avec les nouveaux amplis et les Y…

Didier Lubin : Sans oublier les V. On a vendu en 6 mois près de 7000 têtes ! Cela a été fulgurant et tu comprends pourquoi un fournisseur de HP peut tirer la langue. d&b aussi a eu du mal à suivre mais on a su s’organiser.

SLU : En France où en êtes-vous entre boites de touring et installations fixes ?

Didier Lubin : 70/30 environ. Dans certaines régions on est beaucoup plus fort en installation qu’en touring. Ce qui se vend bien sont les produits de touring déclinés en mode installation. Notre réputation vient de la scène, nos clients veulent retrouver cela dans leur installation. Nous disposons enfin de gammes vraiment faites pour l’intégration mais dont les ventes sont plus anecdotiques. Il s’agit des « white ». Cela permet à certains marchés de s’équiper avec des produits de qualité à un prix plus en rapport avec ses moyens. Cela passe par exemple par l’emploi de solutions bi-axiales en lieu et place de haut-parleurs coaxiaux plus onéreux.

SLU : d&b sur le marché français se situe comment face à la concurrence ?

Didier Lubin : Bien. Le fabricant français de référence fait 100 là où nous sommes à 40. C’est plus dur de comparer avec d’autres marques étrangères qui ne produisent pas leurs amplis, mais en vendent.

SLU : Votre croissance assez fulgurante au niveau mondial se fait bien en marchant sur les plates-bandes de quelqu’un. Certes, il se vend plus de matériel qu’à une époque et le spectacle vivant se porte bien, mais le marché n’est pas extensible à l’infini…

Didier Lubin : C’est surprenant je sais. Aux Etats Unis c’est certain que pour tout ce qui concerne le touring, nous avons pris des parts de marché aux 3 marques historiques américaines sans oublier un gros prestataire constructeur. Ensuite il y a toute l’Asie où le développement a été et est actuellement énorme. Enfin d&b réussit très bien dans le marché des lieux de culte avec ses petits et moyens systèmes, les fameuses houses of worship, et ce spécialement aux USA et en Corée du sud où il existe des salles de 5000 places équipées en J !

d&b est aussi fort en Allemagne et en Europe car c’est comme-ca que cela fonctionne. Si l’on n’a pas son propre marché, on a du mal à s’imposer ailleurs.

SLU : Pour parler un peu crûment, en touring vous vous tirez la bourre avec un français et un canadien…

Didier Lubin : En touring oui, quoique sur certains marchés comme les USA nous nous bagarrons à deux, cela étant, on parle bien du Hi-Q, le Mid-Q est complètement différent et certaines marques à la peine sur le segment le plus haut, performent très largement mieux que nous un cran plus bas.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur d&b... 1ere partie

La rencontre de Didier Lubin avec d&b

Quand on a la chance de passer trois heures avec Didier Lubin, Lulu pour toute la profession, une personnalité passionnante, il est impossible de parvenir à ses fins.
On lui a donc laissé le manche et il nous a mené là où ses anecdotes et ses souvenirs ont bien voulu aller. Un voyage dans le temps, dans une marque et dans un métier aussi savoureux et grand que lui. Votre été sur SLU commence par un roman, et un bon !

Ca conserve le son vous ne trouvez pas ?

Ca conserve le son vous ne trouvez pas ?

SLU : Si tu devais raconter d&b d’un point de vue historique et tes débuts avec eux…

Didier Lubin : d&b doit avoir dans les 35 ans. La société a été créée par deux personnes dont les initiales sont devenues le nom de l’entreprise, Jurgen Daubert pour le « d » et Rolf Belz pour le « b ». Comme souvent, l’aventure a débuté dans un garage. Ne rigolez pas, c’est vrai, il s’agit vraiment de deux potes qui ont commencé à faire de l’électroacoustique dans ce petit espace.

L’électronique est arrivée dans la foulée. Je me suis très rapidement servi de ces systèmes à l’époque où je tournais pour des artistes comme Alpha Blondy ou Mory Kanté en Allemagne, et on avait fait une date à Stuttgart (pas loin du garage en question ! NDR) avec les systèmes F1 et F2. Pour être franc, à l’époque je n’avais pas trop apprécié. Je suis revenu en Allemagne plus tard avec Alpha Blondy lors sa tournée mondiale vers les années 93/94 et là j’ai pu découvrir le C4, le système au top de l’époque et surtout celui qui a été le premier succès de d&b en Europe.

SLU : Celui-là il t’a plu…

Didier Lubin : Ce n’était plus du tout la même chose ! Il faut aussi voir que pas mal de temps s’était écoulé et que les artistes dont je m’occupais ayant un succès grandissant, nos moyens, la taille des salles et l’engouement du public avaient tout changé. Alpha Blondy en 93 c’était une star énorme, ce que n’était pas Mory Kanté dans les années 80 sauf après le mémorable Yeké Yeké.

Lulu et Ludo dans les bureaux de d&b France. On aurait bien voulu les arrêter mais on n’a pas trouvé la trappe des batteries…

Lulu et Ludo dans les bureaux de d&b France. On aurait bien voulu les arrêter mais on n’a pas trouvé la trappe des batteries…

Eva Hain, la chargée de communication aussi en charge de l’Order Processing chez d&b France.

Eva Hain, la chargée de communication aussi en charge de l’Order Processing chez d&b France.

Le C4, plus de membrane, moins de blabla

SLU : Le C4 c’était du modulaire…

Didier Lubin : Oui et cela a marché assez longtemps. Le line-array est arrivé relativement tard chez d&b, ce qui n’empêchait pas de belles ventes y compris en France.

SLU : Ahh nous y voilà (rires) Quand as-tu commencé à travailler pour d&b ?

Didier Lubin : J’ai commencé à penser au projet d&b France en novembre 99. Pour remonter une fois encore dans le temps, j’ai longtemps travaillé avec I Muvrini et nous sommes allés faire des dates en Allemagne où le groupe jouissait d’une immense cote. J’avais à l’époque un système complet en d&b, et mon ingé système s’appelait Matthias Christner qui est maintenant un des responsables du développement de d&b (on lui doit notamment les J. NDR) Il faisait ses études de doctorat en électroacoustique, et pendant ses jours de repos, il venait gagner un peu de sous. Inutile de te dire qu’il connaissait bien le matériel. Il a fait toute la tournée avec moi.
C’est au cours de la tournée que j’ai pu bien appréhender cette marque puisque nous avons commencé dans des clubs de taille moyenne et petit à petit nous avons investi des salles de très grande capacité. On avait du C4 et du C6 en rappel. On a terminé à Cologne devant 3500 personnes où j’ai pu faire vraiment du son, plus en tous cas que dans les chapelles et les églises où l’on se produisait parfois et où je devais retenir les chevaux le plus possible. Les gens n’admettaient même pas qu’il puisse y avoir un batteur dans un groupe de polyphonies corses et se défoulaient sur moi ! J’ai failli me faire assassiner plusieurs fois. Je me souviens qu’on commençait le show avec une cornemuse seule et, dès les premières notes, des gens se levaient derrière la régie et hurlaient qu’il fallait baisser. Elle jouait en acoustique (rires) ! Ils voyaient les faders levés mais ne savaient pas qu’elle n’avait pas de micro !

SLU : Combien a duré cette tournée allemande ?

Didier Lubin : Trois semaines. J’ai donc lié une belle amitié avec Matthias et découvert la qualité des boîtes d&b. Je me souviens d’être monté sur scène écouter le son tel que les frangins Bernardini l’entendaient (les deux voix solo de I Muvrini NDR). Ils étaient assez difficiles et Gilles Rossi qui assurait leurs retours et était un très bon, les entendait régulièrement dire « Lulu, viens aider Gilles ! » Sur cette tournée, ils ne m’ont pas appelé à la rescousse et j’ai voulu comprendre pourquoi.
Certes j’avais rentré les super bains de pied de d&b qui avaient aussi fait beaucoup pour la réputation de la marque. J’ai fini la tournée et demandé à Matthias de la doc car j’étais bluffé et j’ai ramené le tout en France où j’ai commencé à en parler autour de moi. J’ai notamment vu les gens des Edge Technology dont j’étais proche à l’époque mais l’accueil a été négatif car on ne connaissait qu’une marque allemande à l’époque et elle ne jouissait pas d’une grande réputation (rires) !

d&b France approche à grands pas

SLU : Quand cela a-t-il commencé à bouger ?

Georges Leton, l’homme qui a pluggé Lulu dans la prise d&b ici à gauche et en pleine discussion avec ce dernier assis derrière son bureau et Garbis tout à droite.

Georges Leton, l’homme qui a pluggé Lulu dans la prise d&b ici à gauche et en pleine discussion avec ce dernier assis derrière son bureau et Garbis tout à droite.

Didier Lubin : En 1998, la société Multidiff et Georges Leton qui avait créé Vasco et dont j’étais très proche, me demande conseil. Racheter du Turbo ou bien changer de marque…
Je lui montre la doc que j’avais gardée et il rentre en contact avec les allemands.
J’apprends incidemment de Georges que ces derniers cherchent par ailleurs quelqu’un pour les représenter en France et je pars à la rencontre de Peter Tongue qui avait demandé à me voir.
Peter était l’ex directeur de Klark Teknik au moment où Midas a été racheté et de ce fait je le connaissais. On s’est vu plusieurs fois en Allemagne, mais je n’accrochais pas.

SLU : Tu voulais continuer à tourner ?

Didier Lubin : Surtout pas ! Je cherchais à faire autre chose pour une lassitude normale et surtout à cause de ma taille et de l’avènement des tourbus. Je mesure deux mètres et je n’y tiens pas debout sauf dans l’escalier qui mène à l’étage. Idem pour dormir. Il n’y a qu’une couchette qui fait ma taille et c’est celle en travers au fond du bus. Pour être secoué c’est parfait, pour dormir tu repasseras (rires) ! C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je n’ai jamais mixé des tournées françaises dont les productions en sont très friandes.

SLU : Ca s’est donc fait…

Didier Lubin : Le patron de d&b de l’époque ne voulait entendre parler que d’une filiale et pas d’un distributeur. Dans son esprit, comme dans celui de Peter Tongue, un bon technicien avec un solide bagage devait sans aucun problème pouvoir s’occuper de l’administration et du management plutôt que l’inverse. Je n’étais pas tout à fait convaincu mais c’était le principe (rires) !

Complice depuis de nombreuses années, Pierre Scalco en charge du support d’application chez d&b France surpris à son bureau

Complice depuis de nombreuses années, Pierre Scalco en charge du support d’application chez d&b France surpris à son bureau

SLU : Ca sent la plongée dans le grand bain

Didier Lubin : Tu ne crois pas si bien dire. Je me retrouve à bosser sur un business plan, chose que je n’avais jamais faite de ma vie. Je trouve quelques amis pour me mettre le pied à l’étrier et m’aider à endosser un nouvel habit, quand arrive en parallèle On-Off qui cherche aussi à renouveler son parc.

SLU : Quand la chance se met de la partie…

Didier Lubin : Oui car j’ai Multidiff et On-Off qui sont potentiellement intéressés et José (Tudela NDR) me donne son accord. Si j’y vais, ils me suivent. J’ai donc donné mon accord à d&b Allemagne et de fil en aiguille j’ai été missionné pour créer la filiale française, trouver des bureaux etc.

SLU : Tu avais déjà en tête tes cibles, le Touring, l’installation…

Didier Lubin : Non, vraiment pas. J’avais un beau carnet d’adresses, je connaissais bien le Touring et j’avais deux clients potentiels, c’est tout ! L’installation, ce n’était pas du tout mon domaine et avant tout on se devait d’être connu dans le touring. Les installations, tu les fais quand tu as un nom et des tournées. J’ai aussi dû m’occuper des statuts de la filiale et de tous les papiers en deux langues.

SLU : Tu dois donc parler un allemand parfait !

Didier Lubin : Pas un mot ! Notre langue d’échange au quotidien est l’anglais qu’ils maîtrisent parfaitement. Mieux que moi (rires !) En août 2000, la filiale a eu son registre du commerce et je suis devenu le premier salarié de d&b France détenue à 100% par la maison mère. Aujourd’hui nous agissons en tant que pôle de support technique, de formation, de support d’application et de support d’animation de réseau de distributeurs.

Tu la vois celle-là ? Elle va aussi vite qu’un front d’onde toroïdal, parole de Q1 !

Tu la vois celle-là ? Elle va aussi vite qu’un front d’onde toroïdal, parole de Q1 !

SLU : Vous ne faites pas de vente ?

Didier Lubin : Non, c’est d&b GMBH en Allemagne qui les conclut au travers des Sales Partners, les importateurs. Je gère simplement ce processus en amont et je fournis l’aide technique nécessaire par exemple en effectuant l’ensemble des études électro acoustiques. La filiale est rémunérée sur les ventes, et cela lui permet de fonctionner et de salarier le personnel, payer le loyer etc.

SLU : Les bénéfices en fin d’année ?

Didier Lubin : Ils paient les impôts car pour les allemands, si tu paies des impôts c’est normal et c’est aussi un gage de bonne santé financière. Ce qui reste remonte logiquement vers la maison mère.

SLU : Les débuts de d&b France se font donc en vendant des systèmes modulaires…

Didier Lubin : Absolument, à Multidiff et On-Off.

SLU : Qu’est devenue Multidiff au fait…

Didier Lubin : Elle a été absorbée au bout de quelques années par On-Off après que les deux sociétés aient travaillé sous le même toit et avec le même matériel. Il y avait un gros parc de C4 qui a été ensuite pérennisé, qui a vu sa vie augmenter par l’ajout d’une extension de modules line-array.

C4, des modules, du savoir-faire et du gros son

42 boîtes de la série C ou une certaine idée du son en modulaire. Quoique… Cette grappe, celle de cour, comporte pour la première fois 10 éléments C3, la réponse de d&b au besoin de porter loin en évitant le plus possible les interférences. Le résultat est une ouverture standard de 30 en latéral, comme le C4, mais seulement de 5 en vertical. On reconnaît ces têtes à leur mousse saillante sur un côté. Le reste des modules consiste en un arrangement de 13 C4-Top et 19 C4-Sub. On a attaché pour les nostalgiques le plan précis de la grappe !

42 boîtes de la série C ou une certaine idée du son en modulaire. Quoique… Cette grappe, celle de cour, comporte pour la première fois 10 éléments C3, la réponse de d&b au besoin de porter loin en évitant le plus possible les interférences. Le résultat est une ouverture standard de 30 en latéral, comme le C4, mais seulement de 5 en vertical. On reconnaît ces têtes à leur mousse saillante sur un côté. Le reste des modules consiste en un arrangement de 13 C4-Top et 19 C4-Sub. On a attaché pour les nostalgiques le plan précis de la grappe !

SLU : Tu nous en dis quelques mots ?

Didier Lubin : c’est assez simple. Les C4 étaient des modules ouvrant en 30° x 30°. Les C3 au contraire ont été conçus avec une ouverture de 30° x 5° pour compléter les clusters et tirer au-delà de 40 mètres. Ils disposaient de leur contrôleur spécifique afin de les processer efficacement. Les C3 embarquaient deux 10 pouces pavillonnés et trois moteurs générant un front d’onde cylindrique, et s’utilisaient par deux avec un angle de 5°.
Ce n’était pas un line-array à proprement parler, mais ça rendait service en longue portée. Avant, des artistes comme Prince ou d’autres qui utilisaient le C4, pour porter loin, devaient coupler à 0 ou à 5° des têtes entre elles ce qui se révélait complexe et n’empêchait quand même pas l’atténuation propre aux point sources.

Au pied d’une grappe de C4 et C3 au POPB de Bercy pour le Garance Reggae Festival en 2002, une nuit de musique qui s’est prolongée jusqu’à 6 heures du matin ! Une étonnante photo de groupe mêlant des membres de d&b Allemagne, d&b France et On-Off. Entre autres ! De gauche à droite : Stéphane Bidaut , Nicolas Martin, Marek , Jean Claude Bertolini, Werner (Vier) Bayer, Pierre Scalco, Matthias Christner, Cécile Voltaire, Stefan Goertz, Jonas Wagner, Tony Lacour, Sébastien Vergnol, Guy Vergnol, Philippe Connan et Didier (Lulu) Lubin. Autour du photographe se trouvaient aussi : Xavier Cousyn , Sarkis (Seco) Djevaridjian, Jean Pierre Lavieille.

Au pied d’une grappe de C4 et C3 au POPB de Bercy pour le Garance Reggae Festival en 2002, une nuit de musique qui s’est prolongée jusqu’à 6 heures du matin ! Une étonnante photo de groupe mêlant des membres de d&b Allemagne, d&b France et On-Off. Entre autres ! De gauche à droite : Stéphane Bidaut , Nicolas Martin, Marek , Jean Claude Bertolini, Werner (Vier) Bayer, Pierre Scalco, Matthias Christner, Cécile Voltaire, Stefan Goertz, Jonas Wagner, Tony Lacour, Sébastien Vergnol, Guy Vergnol, Philippe Connan et Didier (Lulu) Lubin. Autour du photographe se trouvaient aussi : Xavier Cousyn , Sarkis (Seco) Djevaridjian, Jean Pierre Lavieille.

SLU : Le problème de ce type de montage reste aussi l’interférence à une certaine distance…

Didier Lubin : Non, pas dans des salles comme Bercy. On avait un résultat qui n’avait rien à voir avec ce qui se passe maintenant. Comme on découpe la diffusion par tranches de 30°, on est beaucoup plus précis. On ne tapait jamais dans la verrière, par exemple, là où quasiment tous les line array arrivent plein pot. Je te concède qu’il faut faire une certaine gymnastique intellectuelle pour créer le cluster le plus adapté à chaque lieu. Il faut avoir un assez bon bagage en électroacoustique pour y parvenir.

Lulu a beau dire que le montage d’une grappe de C4 était facile, je crois que de nos jours, les techniciens feraient un peu la tête s’ils devaient jouer de la chaîne, du vernier, de la sangle et du frame. Accroupi face à une enceinte on devine Pierre Scalco en plein travail à Bercy et Lulu à droite pour l’aider.

Lulu a beau dire que le montage d’une grappe de C4 était facile, je crois que de nos jours, les techniciens feraient un peu la tête s’ils devaient jouer de la chaîne, du vernier, de la sangle et du frame. Accroupi face à une enceinte on devine Pierre Scalco en plein travail à Bercy et Lulu à droite pour l’aider.

Il y avait un support logiciel et un système d’accroche que l’on appelle Transformer, de vraies pièces d’orfèvrerie créées en Angleterre, qui permettaient avec des verniers de réaliser ces assemblages en les ajustant très précisément. On travaillait avec le nombre de maillons des chaînes et on obtenait la bonne courbe. Quelqu’un d’entraîné comme Pierrot (Pierre Scalco NDR) y parvenait facilement. Avec trois moteurs, on arrivait à des couvertures horizontales de 165° plus rapidement que lorsqu’on doit monter main et outfill en line-array.
Quand on savait s’y prendre, ce n’était pas si compliqué et long qu’on veut bien le dire. Nous avons aussi sonorisé de très grands événements en plein air. Je pense au Live 8 à Versailles, et grâce aux C3 qu’on a déployés en grand nombre, nous avons pu apporter du bon son à tout le monde.

SLU : A quelle distance plaçait-on les délais avec ces boîtes ?

Didier Lubin : On les mettait à cent et quelques mètres ce qui était un petit peu limite, je le concède. En revanche on a décoiffé les américains qui sont passés. Quand ils ont découvert le matériel, ils ont tiqué. Quand en revanche ils ont ouvert, vu la quantité de membrane qu’il y avait, cela a mis tout le monde d’accord. Il faut dire que pour du rock, ce type de système apporte des sensations physiques uniques. Et quand tu charges en boîtes et que tu te places loin, tu as beaucoup plus de bas médium qu’avec un line-array, beaucoup plus, et comme on avait des C3 pour aller loin avec le haut, on avait le meilleur des deux mondes !

En plus des 19 C4-Sub accrochés et par côté, des caissons abritant un 18’ en montage passe-bande, des B2 sont ajoutés pour jouer avec l’effet de sol et à la fois compléter la projection de l’infra dans le public. Rappelons que le B2 abrite deux 18” en montage passe-bande et qu’employé en complément du C4 en mode infra, il fournit jusqu’à 136 dB SPL entre 32 et 64 Hz.

En plus des 19 C4-Sub accrochés et par côté, des caissons abritant un 18’ en montage passe-bande, des B2 sont ajoutés pour jouer avec l’effet de sol et à la fois compléter la projection de l’infra dans le public. Rappelons que le B2 abrite deux 18” en montage passe-bande et qu’employé en complément du C4 en mode infra, il fournit jusqu’à 136 dB SPL entre 32 et 64 Hz.

SLU : Revenons à On-Off. Comment t’y es-tu pris pour que Patrick Clerc et José Tudela craquent pour un système modulaire allemand

Didier Lubin : Ils sortaient aussi d’un système modulaire Turbosound et il faut se souvenir que le line-array ne faisait pas l’unanimité dans un certain nombre d’applications. Souvenons-nous aussi du mythe qui a entouré son arrivée, c’était un peu le système ultime qui envoie le son à 300 mètres… Il y avait une partie de fantasme sur les possibilités offertes par ce procédé.

Aujourd’hui on s’en sert beaucoup mieux et surtout on en met beaucoup plus qu’au début où une petite ligne était censée remplacer plein de boîtes classiques. On a aussi eu avec la chance qu’On-Off soit le prestataire de Matthieu Chédid, M donc, et que ce dernier explose artistiquement à ce moment-là. Ca jouait super bien, c’était très bien mixé et le C4 dans des salles moyennes ou grandes comme des Zénith sonnait vraiment bien. Tout le monde était curieux de savoir ce qui faisait ce son-là.

SLU : Quel sub était utilisé avec les C4 ?

Didier Lubin : Le B2. Le système type était un C4 top, un C4 Sub qui était en fait l’élément grave et le B2, un double 18” en montage passe-bande. Malgré son âge on continue à vendre du C7, une enceinte pavillonnée et coaxiale. Un 15” en charge reflex et un moteur 1,5”. Elle plait toujours autant pour des petites salles et des installations de jauge modeste. On nous la demande encore car elle est introuvable en occasion, personne ne veut s’en séparer. Les clubs chinois en raffolent.

Le succès se construit avec du multipli et de la patience

The Australian Pink Floyds Show, un des meilleurs tribute band en circulation, ici en mars 2011 au Zénith de Rouen. Un étrange assemblage de têtes Martin et de subs d&b, du B2 et du Q-Sub avec pour déboucher les premiers rangs, des 902-LS. Si, si ça sonnait, promis !

The Australian Pink Floyds Show, un des meilleurs tribute band en circulation, ici en mars 2011 au Zénith de Rouen. Un étrange assemblage de têtes Martin et de subs d&b, du B2 et du Q-Sub avec pour déboucher les premiers rangs, des 902-LS. Si, si ça sonnait, promis !

SLU : A part le couple Multidiff et On-Off, qui vous a suivi sur la gamme modulaire ?

Didier Lubin : Il y a eu Eurolive, Lys, Dream Vision, Seco qui a fait pas mal d’émules et notamment un grand nombre d’orchestres de bal du sud-ouest qui ont adoré le C4. Dream Vision travaillait avec Patrick Sébastien et avec l’orchestre de René Coll qui tournait avec lui. Ils ont donc largement fait connaître ce système.
René est décédé mais l’orchestre continue avec Sébastien avec qui la complicité est totale puisque nombre de ses compositions ont eu lieu après les balances à même la scène avec les musiciens.

SLU : Arrive pourtant le moment où le line-array devient urgent j’imagine. Est-ce une demande émanant de France ?

Didier Lubin : Non, pas forcément de France. Il y a eu une demande en Allemagne émanant d’un client de d&b, Neumann & Müller, une énorme boîte spécialisée dans l’événementiel qui a simplement mis noir sur blanc son cahier des charges. Ils ont demandé un « pseudo » line-array de sorte à pouvoir en mettre des petites comme de grosses quantités.
Outre ce qui allait devenir le Q1 ils ont défini à quelques détails près le Q7 qui est le point source de la série Q et ont inspiré le Q10 qui ouvre un peu plus. Ils ont proposé à d&b un bon de commande de 400 boîtes. Ajoute à ça la demande du marché et c’est ainsi qu’est née en 2003 la série Q, polyvalente, parfaite pour les petites à moyennes salles et assez facile à rentabiliser. Cela a été un gros succès.

La puissance nécessaire à pousser de la membrane dans le système compact C4 et C3 dont on aperçoit la grappe derrière Lulu et Matthias Christner. Un savant mélange de A1 et de P1200, les ancêtres du D12.

La puissance nécessaire à pousser de la membrane dans le système compact C4 et C3 dont on aperçoit la grappe derrière Lulu et Matthias Christner. Un savant mélange de A1 et de P1200, les ancêtres du D12.

SLU : Pourquoi un « pseudo » line-array pour le Q1 ?

Didier Lubin : C’était un vrai line-array mais avec la particularité d’avoir un meilleur couplage en mettant de l’angle entre les boîtes qu’en restant à 0° et ce à cause du front d’onde torique généré par le guide d’onde. Il n’est pas cylindrique.

Une des Q7 installées par Silence à Baltard pour la Nouvelle Star. Discrétion avant tout !

Une des Q7 installées par Silence à Baltard pour la Nouvelle Star. Discrétion avant tout !

Dans les coulisses de la Nouvelle Star, une batterie de D12 en charge des Q7 et des Q-Sub pour le public mais aussi des E3 du jury, une installation due au talent des équipes de Silence !

Dans les coulisses de la Nouvelle Star, une batterie de D12 en charge des Q7 et des Q-Sub pour le public mais aussi des E3 du jury, une installation due au talent des équipes de Silence !

SLU : Impossible donc d’aller loin…

Didier Lubin : Cette enceinte est un compromis. Si tu essaies de coupler à 0°, tu génères des interférences, presque autant que lorsque tu courbes trop des line-arrays qui ont un front d’onde cylindrique.
La solution est venue de la pression acoustique très importante apportée par les composants modernes qui l’équipaient et qui rendait moins indispensable le couplage pour avoir du SPL.
Ajoute à ça le fait qu’en linéarisant les défauts de la membrane et la compression thermique on obtenait un produit performant. On a souvent parlé du son d&b comme très compressé. C’est tout l’inverse, on exacerbe la dynamique et c’est toujours ce qui a caractérisé la marque. Il n’y a pas une puissance monstrueuse dans les boites, mais une dynamique monstrueuse.

Amel Bent à Clichy, en mars 2014, avec la star des petites salles, le Q1 complété par du Q-Sub et humecté par quatre B2 posés au sol. Quelques Q7 complètent le dispositif, tout ce petit monde étant aux bons soins de Lionel Pelatan au système.

Amel Bent à Clichy, en mars 2014, avec la star des petites salles, le Q1 complété par du Q-Sub et humecté par quatre B2 posés au sol. Quelques Q7 complètent le dispositif, tout ce petit monde étant aux bons soins de Lionel Pelatan au système.

SLU : Tu nous as décrit d&b comme une boîte de matheux…

Didier Lubin : C’est complètement ça. J’ai aussi fait des études et du son avant d’en vendre et je sais qu’une approche empirique n’est absolument pas suffisante. Il n’empêche que quand je suis arrivé chez eux, on ne m’a parlé que de maths, de calculs et de simulations : Matlab à tous les étages. Je me souviens d’avoir mixé un festival de jazz en Allemagne sur des prototypes de Q1 déjà très aboutis avec Matthias Christner à mes côtés qui tenait les retours et surtout un ordinateur sur ses genoux.

Toutes mes corrections liées à des sons particuliers, à des situations spécifiques lui ont servi à améliorer le fonctionnement dynamique du système. Il rentrait directement les paramètres pour pouvoir dès le lendemain reconfigurer les presets. Il a fait ça avec d’autres styles musicaux, rock, chant, classique de telle sorte à optimiser le fonctionnement du Q1.

Toujours Amel à Clichy. Les soufflantes alignées devant la petite scène. Autant vous dire que ce n’est pas le sub le plus nerveux du monde mais le plus efficace pour son âge, cela ne fait aucun doute.

Toujours Amel à Clichy. Les soufflantes alignées devant la petite scène. Autant vous dire que ce n’est pas le sub le plus nerveux du monde mais le plus efficace pour son âge, cela ne fait aucun doute.

SLU : Est-ce que la puissance apparente des enceintes d&b ne vous a pas joué des tours, j’entends par là poussé des gens à sous-dimensionner les systèmes ? J’ai vu Jamie Cullum au Zénith de Paris il y a quelques années en Q1 et B2 et cela avait été assez dur…

Didier Lubin : Exactement. J’ai le même exemple dans des Zéniths du sud de la France. On a aussi fait des installations qui fonctionnaient mais on était à l’extrême limite du système.
Quand on met trois Q1 par côté ça marche, mais quand on veut faire du rock avec de belles guitares, ça manque de corps.
En revanche, si tu mesures, tout est là y compris 139 dB de pression. On a mis 5 ans à convaincre les décideurs de cette salle aux 3 Q1 d’ajouter deux têtes par côté, 5 ans ! On a d’ailleurs fini par couper la poire en deux et en ajouter une seule pour parvenir à nos fins

Petite conclusion…

Fin de cette première partie modulaire et Q sentant bon l’électronique chaude, les bobines excitées et marquant l’arrivée d’un nouveau nom dans le touring mondial.
On vous propose la suite « Vous avez aimé le torique, vous allez adorer le cylindrique » dans quelques jours, le temps de laisser reposer vos oreilles. Au programme le J, le V, quelques mots sur l’Y, le D80, le futur de d&b et surtout un début de réponse sur ce qui fait que le son allemand a fait tellement de progrès ….

L-Acoustics accompagne le plus Foo des Fighters en tournée

C’est au cours du concert donné à Göteborg le 12 juin que le public des Foo Fighters a eu une double confirmation. D’abord que le leader du groupe Dave Grohl malgré tout son talent ne sait pas voler.
Ensuite que ce même Dave Grohl est un sacré bonhomme qui aime et respecte son public puisque moins d’une heure après s’être fracturé la jambe en chutant lourdement du plateau, il était de retour plâtré et gonflé à bloc pour terminer son show qui n’en était qu’au second morceau lors de son vol plané.

L-Acoustics Foo Fighters Grohl

Le trône bardé de guitares et de projecteurs (Ayrton MagicDot-R) de Dave Grohl le leader des Foo Fighters, la trouvaille lui permettant de reprendre immédiatement sa tournée américaine. (Photo : Andy Tennille)

Capable de personnifier la célèbre maxime “show must go on” à la perfection, Dave Grohl et le reste du groupe ont repris leur tournée américaine Sonic Highways qui en est à 43 dates avec désormais un immense trône motorisé permettant au guitariste chanteur de se produire au mieux. C’est le stade RFK de Washington qui a eu le 4 juillet l’honneur d’inaugurer cette géniale trouvaille sous le tir d’un système en K1 et K2 déployé par Délicate Productions, le prestataire attitré des Foo Fighters depuis cinq ans.

« Nous nous sommes associés pour l’occasion à Special Event Services (SES) un prestataire de Winston-Salem en Caroline du Nord, pour disposer du K1 » nous dit le gérant de Delicate Prod Jason Alt, en ajoutant que par le passé il a déjà agi de la sorte avec le vaisseau amiral de L-Acoustics dont le succès ne se dément pas. C’est justement en pratiquant le K1 que l’envie lui est venue de passer commande de K2 pour sa société.
Pour cette dernière branche de leur tournée américaine qui ira jusqu’en novembre, les Foo Fighters vont bénéficier de systèmes composés de deux lignes de 16 K1 et de 4 K2 en downfill en principal, soutenus par trois lignes de délais de 16 K2 ou bien deux Lignes de 20 K2 en fonction des stades.

L-Acoustics Foo Fighters system

Une vue laissant apercevoir le système déployé par Delicate Productions, du K1 en principal et du K2 en rappel latéral et en délai. Cette configuration tournera jusqu’à novembre de cette année. (Photo : Andy Tennille)

Pour les salles closes, l’addition est à peine plus légère puisque ce sont bien 14 K1 et deux K2 en downfill qui rugissent en principal accompagnés par deux lignes de 12 K2 pour les outfills, 5 Kara pour déboucher les premiers rangs et un nombre variable de Kara et d’ARCS pour les côtés de la scène. Un total de 48 SB28 renforce le bas dans les stades et 14 en salle dans un montage en stacks, suivant en cela la préconisation du mixeur du groupe Bryan Worthen, fidèle parmi les fidèles.

Lors de la livraison du K2 à Delicate Productions fin juin, Jason Alt a fait état de son plaisir d’avoir rejoint la « famille » L-Acoustics. « Par le passé nous avons fait le choix de ne pas investir directement dans l’audio. Sous-louer des systèmes L-Acoustics nous a permis de rentrer sereinement dans le touring en nouant des relations privilégiées et stratégiques avec d’autres acteurs de ce marché, mais j’ai senti avec le K2 que le moment était venu. Pas uniquement pour cette tournée mais surtout parce que L-Acoustics est unanimement apprécié par le marché et figure en tête des riders. »

L-Acoustics Foo Fighters crowd

Dave Grohl au beau milieu d’une marée de fans lors de son concert du 4 juillet donné à Washington pour fêter les 20 ans de carrière depuis le premier album. (Photo : Andy Tennille)

Jason Alt décrit le K2 comme un achat lui donnant un avantage stratégique puisqu’il délivre la signature sonore du K1 tout en étant plus léger et compact ce qui réduit le coût de manutention et de transport. « Disposer de ce système va aussi être un avantage dans le marché de la prestation événementielle qui représente une part non négligeable de notre activité » continue Jason, ajoutant que des clients se sont informés de sa disponibilité avant même qu’il ait été livré. « Le K2 va beaucoup tourner, j’ai le sentiment qu’il représente un investissement très prometteur. »

Fêtant les 20 ans de la sortie de leur premier album, le concert des Foo Fighters a lancé une belle nuit musicale avec Buddy Guy, Gary Clark Jr., Heart, Joan Jett, LL Cool J, Trombone Shorty et RDGLDGRN.
« Ce show a été un succès. Bryan Worthen s’est éclaté à la console et était ravi à la fin de la soirée. J’ai tenu moi-même la console pour la première partie de Foo Fighters ce qui m’a permis de juger sur pièces le système. Je suis ravi d’avoir investi dans le K2 dont le rendu m’a totalement emballé. »

Pour plus de renseignements sur la tournée des Foo Fighters tapez www.foofighters.com/tour idem pour Delicate Productions via www.delicate.com

Les presets de la S10 Adamson, passent en V2.2

Une enfilade de S10, avec au premier plan un stack de deux subs S119 et de quatre têtes S10 suivi par son alter ego stéréo et au loin deux lignes de 6 S10 surplombant deux fois deux subs E219.

Une enfilade de S10, avec au premier plan un stack de deux subs S119 et de quatre têtes S10 suivi par son alter ego stéréo et au loin deux lignes de 6 S10 surplombant deux fois deux subs E219.

Suite à notre écoute en plein air de la S10 chez DV2, une nouvelle librairie de presets pour cette enceinte et son tout nouveau sub le S119, est disponible.
Elle prend le doux nom de V2.2 et donne à ce dernier des ailes et surtout la complémentarité avec la tête qui lui faisait défaut lors de notre passage.

De l’aveu même de Didier Dal Fitto, le directeur technique de DV2 et l’homme qui créé les presets des systèmes Adamson, le raccordement entre la S10 et le sub S119 arrivé quelques jours avant cette écoute, n’était pas encore finalisé par manque de temps. C’est désormais chose faite et une mise à jour est disponible depuis le 24 juin.

Un stack au câblage très simple. Un multi suffit à alimenter en parallèle deux S119 et 4 S10

Un stack au câblage très simple. Un multi suffit à alimenter en parallèle deux S119 et 4 S10

La configuration « Compact set » qui nous a été proposée et qui nous avait quelque peu laissé sur notre faim, quatre S10 stackés sur deux S119, manquait de définition dans le grave, ce dernier remplissant le bas mais en l’alourdissant un peu. Elle dispose désormais d’un preset spécifique appelé « Compact » qui est venu s’ajouter à la librairie existante et passant pour le coup en V2.2

Le but avoué de Didier et de Julien est d’approcher autant que possible le remarquable couplage entre la S10 et le E219, le gros sub en radiation directe et double 19 pouces. Sans égaler la puissance et le rendu de ce dernier, le résultat est, je cite Didier « beaucoup plus séduisant et musical ».

Ce preset va dans le bon sens en faisant de la S10 avec le S119 un ensemble léger, compact et autonome, capable de se mettre au service des petites salles sans accroche et de tout événement ou le temps ou le budget n’autorisent que le stacking.

Pour retrouver notre écoute de la S10, suivez ce lien :

http://www.soundlightup.com/flash-and-news/la-s10-en-ecoute-en-plein-air.html