Salle de spectacles à Bangkok

Le Kiva L-Acoustics prouve sa polyvalence au Siam Square

A Bangkok, Siam Square est une destination très prisée pour faire des emplettes et passer ses soirées. Au septième étage de son nouveau centre commercial, le One Building Siam Square, vient d’ouvrir une magnifique salle de spectacles de 1044 places. Equipée d’un système audio L-Acoustics Kiva, elle offre aux spectateurs un son de haute qualité quel que soit leur placement.

La grande salle comprend environ 700 places à l’orchestre et 300 au balcon.

La grande salle comprend environ 700 places à l’orchestre et 300 au balcon.

Officiellement nommée Centre des arts de la scène KBank Siam-Pic-Genesha, la grande salle est complétée par le Playhouse de 200 places et un studio de 40 places. C’est la grande société thaïlandaise de médias Workpoint Entertainment Public Company Ltd qui est propriétaire de ce complexe.

Le système de sonorisation a été choisi suite à une démonstration comparative sur site regroupant cinq grandes marques. C’est un comité de compositeurs, de directeurs artistiques et de membres du conseil d’administration de Workpoint qui a évalué tous les systèmes sur différents types de musique : voix masculine et féminine, musique instrumentale traditionnelle thaï, pop et rock.

Les délais en 8XTi et 12XTi sous le balcon

Les délais en 8XTi et 12XTi sous le balcon

Dans toutes les catégories, c’est L-Acoustics qui a recueilli les scores les plus élevés. La grande salle accueille des productions théâtrales, des comédies musicales, des concerts, des ballets, des événements d’entreprise et des conférences.
C’est Vision One, une société installée à Bangkok, qui a été mandatée comme prestataire pour la conception et l’intégration des installations techniques de la salle. Tanapat ‘Tony’ Mongkolkosol, Frank Reuvekamp, Faz Zalleh et Hermann bin Suparman étaient chargés de superviser et mettre en service l’infrastructure technique.

Le système L-Acoustics choisi pour sonoriser la grande salle met en œuvre deux lignes principales de 9 Kiva surplombées par deux caissons de basses SB15m, un renfort central de huit Kiva et enfin quatre caissons SB18i posés au sol. Cinq 8XTi débouchent les premiers rangs. De plus, cinq 8XTi et 12XTi sont prévus sous le balcon pour le carré VIP et cinq 8XTi supplémentaires en renfort pour les derniers sièges de l’orchestre sous la casquette.
« La configuration de la salle comporte environ 700 places à l’orchestre et 300 au balcon. Pour satisfaire la spécification de niveau de 95 dB +/- 3dB en tout point de la salle, nous avons choisi le Kiva car il offre le niveau sonore nécessaire et la clarté vocale exceptionnelle exigée par les concepteurs des lieux », dit Tony.

Le système principal de la grande salle comprend deux lignes de 9 Kiva complétées par deux renforts de basses SB15 et une ligne centrale de 8 Kiva venant boucher le trou occasionné par la grande ouverture du gauche droite. Les 4 SB18 au sol ne sont pas visibles sur la photo.

Le système principal de la grande salle comprend deux lignes de 9 Kiva complétées par deux renforts de basses SB15 et une ligne centrale de 8 Kiva venant boucher le trou occasionné par la grande ouverture du gauche droite. Les 4 SB18 au sol ne sont pas visibles sur la photo.

« Comme le système principal est accroché assez haut, nous avons installé des frontfills pour couvrir les quatre premiers rangs et des délais pour déboucher le dessous du balcon. Cela permet d’obtenir d’une manière uniforme et transparente 95 dB à tous les sièges. »
« C’est une remarquable salle et les propriétaires sont particulièrement satisfaits de la couverture, du niveau et de la qualité audio offerte par le système L-Acoustics. »

 

Adamson s’implante au club Ushuaia d’Ibiza avec le E15

Voilà une récompense qui doit être attendue comme le macaron Michelin chez les restaurateurs et qui comble aussi S-Group et DV2 à l’origine de la nouvelle identité sonore de l’Ushuaia.

Voilà une récompense qui doit être attendue comme le macaron Michelin chez les restaurateurs et qui comble aussi S-Group et DV2 à l’origine de la nouvelle identité sonore de l’Ushuaia.

L’Ushuaia club situé à Ibiza, l’île espagnole réputée pour son intense vie nocturne et pour sa scène dance et électro, vient d’inaugurer son nouveau système Adamson afin d’offrir aux très nombreux clients se pressant tout au long de l’été autour de sa piscine à ciel ouvert, la meilleure expérience sonore possible.

La scène placée au niveau de l’immense piscine et couvrant une surface approximative de 90 m x 50 m, comporte à son extrémité le plateau où se produisent les DJ, protégés par une structure en forme de coquillage.
Dans la continuité des différents bassins, une zone avec des tables accueille les danseurs et tout autour de cette immense piste à ciel ouvert, trois étages de chambres d’hôtel avec balcons la surplombent. La jauge maximale du complexe atteint 10 000 personnes.

Le cahier des charges des propriétaires était de pouvoir couvrir l’ensemble de cette surface et d’offrir un rendu uniforme et de haute qualité. A cet effet, l’intégrateur S-Group (SLS) a conçu et installé le système Adamson avec la collaboration active de DV2, le distributeur européen de la marque.

Un plan large de l’Ushuaia montrant l’étendue de 90 x 50 mètres pouvant accueillir jusqu’à 10 000 personnes. On ne les a pas comptées, mais on ne doit pas être loin. On voit bien aussi les chambres d’hôtel sur trois niveaux ceinturant la piste de danse et de baignade. Calme garanti NN ;0)

Un plan large de l’Ushuaia montrant l’étendue de 90 x 50 mètres pouvant accueillir jusqu’à 10 000 personnes. On ne les a pas comptées, mais on ne doit pas être loin. On voit bien aussi les chambres d’hôtel sur trois niveaux ceinturant la piste de danse et de baignade. Calme garanti NN ;0)

Les deux lignes principales sont accrochées à des mats placés de part et d’autre de la scène afin d’être en mesure d’arroser largement la zone de tir. Chaque ligne comporte douze E15, et six subs MDC3 sont stackés au sol dans son prolongement.

Le mat portant les E15 et aux pieds duquel prennent place les MDC3, des subs embarquant trois 18 pouces néodyme câblés en parallèle et acceptant de fait 3000 W AES. 30 à 100 Hz à -3 dB et un SPL Max de 144 dB. Chauds les marrons, chauds ! Remarquez aussi les angles assez petits des E15 et les infills en S10.

Le mat portant les E15 et aux pieds duquel prennent place les MDC3, des subs embarquant trois 18 pouces néodyme câblés en parallèle et acceptant de fait 3000 W AES. 30 à 100 Hz à -3 dB et un SPL Max de 144 dB. Chauds les marrons, chauds ! Remarquez aussi les angles assez petits des E15 et les infills en S10.

Quatre autres MDC 3 prennent place au centre, dos à la scène pour un total de 16 subs à triple 18” en ligne et montage passe bande.
Des outfills et infills sous la forme d’ensembles de trois S10 viennent déboucher les zones d’ombre laissées par les E15 et enfin deux couples de deux Metrix finissent le travail.

Deux ensembles de délais sont accrochés à des mats pleins érigés à gauche et à droite de la piscine, respectivement à 50 et 74 mètres de la scène, et redonnent un complément de SPL au son via un array de quatre S10 pour le premier et de quatre SpekTrix et d’un SpekTrix Sub pour le plus lointain des deux.

Le carré VIP situé à cour dispose d’un renfort de trois S10 accrochées à un mat placé à 13 mètres de la scène. 
L’ensemble est contrôlé et amplifié par 20 PLM2000Q et 4 PLM20K44.
Trois LM44 Lake sont employés pour le matriçage et la distribution. Le signal enfin est acheminé par un réseau en Dante en double redondance

Une sortie de Blueprint AV, le logiciel de prédiction d’Adamson montrant en bleu et violet foncé, la zone occupée par le public susceptible d’être touché par l’audio. Les deux barres blanches sur la zone kaki sont bien les deux tours supportant les E15 et aux pieds desquelles sont empilés les ventilateurs MDC.

Une sortie de Blueprint AV, le logiciel de prédiction d’Adamson montrant en bleu et violet foncé, la zone occupée par le public susceptible d’être touché par l’audio. Les deux barres blanches sur la zone kaki sont bien les deux tours supportant les E15 et aux pieds desquelles sont empilés les ventilateurs MDC.

Le shoot montrant la « cible » de chaque boîte dans un array. Comme vous le constatez, les trois premières E15 portent loin et ne rateront pas les danseurs pénétrant sur le parterre ! On débusque aussi grâce à cette vue la somme de petits rappels savamment remis en phase et ne laissant aucun répit ou zone d’ombre

Le shoot montrant la « cible » de chaque boîte dans un array. Comme vous le constatez, les trois premières E15 portent loin et ne rateront pas les danseurs pénétrant sur le parterre ! On débusque aussi grâce à cette vue la somme de petits rappels savamment remis en phase et ne laissant aucun répit ou zone d’ombre


Une intéressante vue de face où l’on visualise bien la somme de boîtes du nouveau design en Adamson. La scène est bien entendu tout au fond

Une intéressante vue de face où l’on visualise bien la somme de boîtes du nouveau design en Adamson. La scène est bien entendu tout au fond

« La S10 est la dernière enceinte d’Adamson. C’est une deux voies actives aussi compacte que légère mais capable de générer des niveaux très importants et convient parfaitement pour ce type d’usage » nous explique Julien Poirot Ingénieur Application Touring pour DV2.
« Elle embarque le même moteur que celui de la série E et son 10 pouces ND10-LM Kevlar est en tous points remarquable.
C’est le complément idéal au E15 en termes de réponse spectrale et dynamique.»

Une image due à la courtoisie de S-Group et montrant la scène et ses deux imposantes tours de son composées pour le bas du spectre par des subs MDC3, très appréciés pour leur générosité et leur attaque, et par des E15, aussi à l’aise en rock qu’en électro. Schhhut ne faites pas de bruit, ça dort dans les chambres !

Une image due à la courtoisie de S-Group et montrant la scène et ses deux imposantes tours de son composées pour le bas du spectre par des subs MDC3, très appréciés pour leur générosité et leur attaque, et par des E15, aussi à l’aise en rock qu’en électro. Schhhut ne faites pas de bruit, ça dort dans les chambres !

Une vue d’ensemble du complexe où l’on distingue aisément les deux mats portant les E15 ainsi que les outfill et infill. On voit bien aussi les piles de 6 MDC3 au pied des tours

Une vue d’ensemble du complexe où l’on distingue aisément les deux mats portant les E15 ainsi que les outfill et infill. On voit bien aussi les piles de 6 MDC3 au pied des tours

La particularité de la S10 est son nouveau guide d’onde très élaboré qui permet de disposer d’une directivité très large et haute (110° x 10°) sans aucune réduction en termes de portée ou de SPL dans les hautes fréquences.
Le bas médium est quant à lui exempt de tout lobe grâce à la technologie Controlled Summation CST. Le tout permet d’atteindre le chiffre de SPL de 141,3 dB en crête, une valeur remarquable pour un produit aussi compact.

Adamson ushuaia Ibiza E15

« Avec l’expérience des clubs qui est la mienne, en Angleterre comme à Ibiza, je peux dire qu’Adamson est le meilleur choix car il associe les qualités propres à certaines autres marques ” nous explique François Guittière l’ingé son d’accueil de l’Ushuaia. « Adamson délivre la même dynamique et puissance que du Funktion One avec le même rendu qualitatif et doux sur les voix propre à d&b. »

Julien Poirot conclut par ces mots : « Les propriétaires de ce complexe sont vraiment impressionnés par le résultat obtenu et je suis certain que grâce à Adamson, l’Ushuaia dispose désormais du meilleur son depuis son ouverture.
Nous sommes parvenus à leur donner ce à quoi ils rêvaient. »

Un grand merci à Julien pour la fourniture des images, shoots Blueprint et liste de matériel, le tout à la vitesse du son !!

 

Avec l'intégration de Fa Musique, S-Audio, Vidéo Events et Harkan

Le Groupe Dushow prend encore de l’ampleur. Interview d’Eric Alvergnat

Groupe Dushow Interview Eric Alvergnat

Tranquillement mais sûrement, Dushow continue sa marche en avant en accueillant dans son groupe Fa Musique, la pépite rhodanienne de Frédéric André, ainsi que S-Audio, Video Events et aussi Harkan via Alabama.

Tout juste trois ans après un reportage sur la naissance du groupe Dushow, nous sommes retournés voir son président Eric Alvergnat pour faire le point sur le paquebot amiral de la prestation française.
Un moment toujours passionnant avec un homme qui préfère accrocher le bois que de l’avoir à la place de la langue.

FA Musique rejoint Dushow avec l’adhésion des salariés

SLU : Une nouvelle étoile rejoint la constellation de Dushow, FA Musique.

Eric Alvergnat : Oui, en suivant notre mode d’intégration douce. Cela fait des années que nous parlions avec Frédéric André de son entrée dans le groupe. Le jour où nous avons appuyé un peu plus sur le champignon, il y a maintenant deux ans, la première chose que nous avons faite, avant même de parler d’argent, a été de réunir les salariés de FA et sa filiale S-Audio dirigée par Jean-Paul Tridon à Valence pour discuter de la façon dont nous allions travailler ensemble et recueillir leur avis.

Groupe Dushow Interview Eric Alvergnat

Frédéric André

Frédéric « Kerde » Kerdekachian était bien sûr aux premières loges puisque c’est lui qui reprendra la présidence de Fa au 1er Janvier 2016 pendant que Fred nous accompagnera pour les 2 prochaines années. Nous avons remporté l’adhésion d’un grand nombre de salariés et nous nous sommes donc lancés.
Dans le cas contraire je pense que nous n’aurions pas finalisé l’opération. C’est une méthode de derniers des Mohicans, qui peut sembler atypique voire caricaturale, mais nous y tenons. Cette manière de procéder ne durera pas aussi longtemps que les impôts (rires).

SLU : Que se passe-t-il ensuite avec ces sociétés qui vous rejoignent ?

Eric Alvergnat : Dès le départ nous harmonisons les structures comptables, c’est impératif, pour deux raisons : La première est de nous permettre de lire de la même façon l’activité et les performances de toutes les entreprises du groupe. La deuxième tient à la consolidation des chiffres. Les sociétés doivent être traitées de façon identique, compte par compte, pour que les résultats consolidés soient cohérents.
Pour le reste, les entreprises continuent à travailler selon leur mode initial et petit à petit, l’esprit de groupe se créé. C’est plutôt soft. C’est construit avec Philippe Borentin, notre expert comptable et fiscal historique. Nous avons démarré ensemble il y a plus de 30 ans et créé ou repris plus de 40 sociétés. Le Lucky Luke du juridique, pas le temps de finir d’expliquer le projet qu’il a déjà pondu les statuts !

Groupe Dushow Interview Eric Alvergnat

Fin 2014, l’équipe de Fa Musique envoyait cette carte de vœux…

SLU : Dushow reste un groupe totalement privé, mais avec sa taille qui ne cesse d’augmenter, n’y a-t-il pas d’envies de s’ouvrir par exemple à la bourse ? Avez-vous reçu des apports en capitaux extérieurs ou étaient-ce essentiellement vos fonds ?

[private]

Eric Alvergnat : Nous ne sommes pas dans les critères qui permettraient d’aller vers la bourse. Nous nous sommes débrouillés seuls jusqu’à présent. Nous maintenons un niveau d’investissement très élevé, le rythme d’il y a déjà 10 ou 15 ans, malgré l’augmentation de la taille des entreprises et des frais fixes.
Nous gardons ce cap parce que nous aimons les beaux et nouveaux produits et surtout parce que nous nous sommes rendus compte que nos clients sont contents lorsque nous leur fournissons ce qu’ils souhaitent ou bien ce qui est le plus récent. Et ça va de plus en plus vite. Les cycles de vie des équipements se raccourcissent, les constructeurs innovent et accélèrent le rythme. Nous suivons.

SLU : Vous êtes combien de personnes maintenant si on intègre FA, tu as une idée ?

Eric Alvergnat : Ces chiffres changent d’un jour à l’autre mais nous sommes environs 300 CDI plus une centaine d’équivalents temps plein avec les collaborateurs intermittents. Pour bien comprendre, il faut faire le tour de l’ensemble. La holding de tête s’appelle Groupe Dushow SA. Elle n’a pas d’activité commerciale directe. Son rôle est de fédérer, aider, apporter de la réflexion et du conseil, à l’ensemble des 12 sociétés commerciales dans lesquelles elle est directement ou indirectement actionnaire majoritaire. Elle sert aussi de banque interne.
J’en suis le Président à plein temps depuis le 1er Juillet dernier. Auparavant je m’en occupais à mi-temps en assurant également la Présidence de Dushow SAS, la plus importante de nos filiales. Compte tenu de l’augmentation des charges de travail et de la nécessité de faire progresser nos jeunes dirigeants, nous avons nommé, ce même 1er juillet, François Soutenet à la présidence de la Dushow SAS.

François Soutenet, le nouveau Président de Dushow SAS, très bien entouré

Francois Soutenet

Francois Soutenet

SLU : Celle qui réunit Dispatch, Arpège et Caméléon ?

Eric Alvergnat : Exactement. Elle est le produit de la fusion de ces trois sociétés effectuée il y a 3 ans. Cette Dushow SAS est encore particulière puisque autour de son jeune président François Soutenet, nous avons un collège de 6 directeurs généraux délégués qui sont Fabrice Allex-Billaud à Marseille, Christian Lorenzi et Philippe Barguirdjian à Nice, ainsi que Xavier Demay, Anthony Robert, et Gérard Trévignon pour Paris.

SLU : François est le plus jeune du lot ?

Eric Alvergnat : Oui, et je suis vraiment content de cette mutation. Préparée depuis plusieurs années, elle a été validée par tous nos actionnaires et tous nos mandataires sociaux. C’est la belle histoire.
Nous avons un jeune de 38 ans qui prend la présidence de Dushow SAS. Il est assisté par 6 artilleurs plus ou moins jeunes et tous très expérimentés. C’est une forte équipe qui l’entoure et qui est formée, c’est important de le dire, de mandataires civilement et pénalement responsables.

Christian Lorenzi

Christian Lorenzi

SLU : Il a un gros rôle Christian ?

Eric Alvergnat : Bien entendu. Il est, avec Philippe, fondateur d’Arpège qui a réalisé une croissance importante dans les années 2000. C’est un pilier historique de l’équipe. Il est très puissant dans le relationnel et le commerce national. Il est particulièrement présent sur la région sud-est qu’il connaît comme sa poche.
Il est également président de notre société monégasque Accord et très impliqué auprès de Patrick Marenco, le dirigeant fondateur de Mash, notre filiale du sud-est dédiée aux structures scéniques et levages asservis.

Eric Alvergnat, Président de la Holding Dushow SA

SLU : Et toi tu fais quoi alors ?

Eric Alvergnat : Alors le matin j’ai piscine et après le déjeuner j’ai arts plastiques ! Et puis je dois aller dans notre petite filiale de Rio voir Dominique Chalhoub ! Entre les deux, je peux maintenant m’occuper à plein temps du groupe, notamment de sa croissance externe et de son devenir en général.
Outre la venue de FA Musique et de S-Audio, nous avons également accueilli, au cours de cette année, une société marseillaise qui s’appelle Vidéo Events. Nous y sommes associés avec Lionel Carmes, son fondateur.
Dans le même temps l’entreprise de vidéo Alabama, présidée par Dominique Lassarat, a repris la société Harkan et son fondateur Olivier « Jekel » Bussy. Elle est spécialisée dans les média serveurs et l’informatique dédiée.

SLU : Dushow continue son petit bonhomme de chemin !

Eric Alvergnat : Nous n’allons pas vite mais cela prend un peu d’ampleur.

SLU : Et pour ce qui est du ratio entre permanents et intermittents, c’est rare que le CDI l’emporte. On constate plutôt l’inverse.

Eric Alvergnat : L’augmentation de la taille des entreprises conduit inévitablement à un accroissement de l’énergie permanente par rapport à l’énergie intermittente.
Pour autant, et concernant les activités son, lumière et vidéo, le Synpase et surtout la Commission Nationale du Label veillent justement à ce que la masse salariale intermittente ne soit pas supérieure à celle des permanents dans les entreprises du secteur.

Une image prise lors de la fête organisée au sein des locaux flambant neufs de Dushow le 26 novembre 2012. On y reconnait une partie du futur comité de direction de Dushow SAS. De gauche à droite, Fabrice Allex-Billaud, Christian Lorenzi, Eric Alvergnat, Xavier Demay, François Soutenet et Gérard Trévignon. Depuis François en a pris les rênes et Antony Robert et Philippe Barguirdjian ont rejoint le comité.

Une image prise lors de la fête organisée au sein des locaux flambant neufs de Dushow le 26 novembre 2012. On y reconnait une partie du futur comité de direction de Dushow SAS. De gauche à droite, Fabrice Allex-Billaud, Christian Lorenzi, Eric Alvergnat, Xavier Demay, François Soutenet et Gérard Trévignon. Depuis François en a pris les rênes et Antony Robert et Philippe Barguirdjian ont rejoint le comité.

SLU : Ton métier est donc de faire prospérer le groupe, la holding. Quelle est la stratégie du groupe. On a eu le sentiment que Dushow à une époque se préparait à changer de main et bétonnait pour éviter l’achat par morceaux.

Eric Alvergnat : Notre stratégie est toujours simple, pour ne pas dire qu’il n’y en a pas, mais ça n’empêche pas de penser !!! (Sourire). Tout d’abord nous n’avons jamais voulu nous implanter dans tel métier, endroit ou pays pour satisfaire des appétits de pouvoir ou d’argent. Nous avons répondu favorablement à des opportunités, ou pas. Nous avons étudié beaucoup de projets qui n’ont pas eu de suite.
La seule et vraie stratégie a été de développer une entreprise indépendante sur une base, pour cette première génération, de partage de l’actionnariat. Nous avons 26 actionnaires dans la holding et encore une trentaine d’actionnaires ou d’associés dans les filiales. Il n’y a pas de personnes morales dans aucune des sociétés du groupe.

Xavier Demay

Xavier Demay

SLU : Qui quitte la boîte, lâche ses parts ?

Eric Alvergnat : Non, nous ne sommes pas en SCOP. Les actionnaires des sociétés commerciales sont ou ont été fondateurs et salariés. La détention des titres n’est pas liée au contrat de travail.

SLU : Pas de gros risque d’émiettement ?

Eric Alvergnat : C’est déjà tout émietté ! Et c’est la belle histoire des fondateurs mais cela ne passera pas une deuxième génération. L’entreprise n’est pas à vendre mais nous avons maintenant quelques actionnaires retraités qui souhaiteraient réaliser. Nous sommes à l’écoute et recherchons des solutions pour leur sortie totale ou partielle.

SLU : Comment Dushow compte-t-il continuer sa croissance. Par voie interne, externe ?

Eric Alvergnat : Les deux mon général. Nous continuons la croissance interne parce que de plus en plus de gens nous sollicitent. Notre chiffre d’affaires, à périmètre constant, est en variation positive. Evidemment le chiffre d’affaires consolidé du groupe est en augmentation puisque le périmètre l’est également. L’activité est là, c’est la rentrée et il y a beaucoup de spectacles, d’événements et de programmes de télévision à tourner. Beaucoup de business, y compris pour les Voyageurs.

SLU : C’est vrai que vos magnifiques studios mobiles prenaient un peu la poussière.

Eric Alvergnat : En ce moment, ils sont tous sur la route, pour U2 European Tour, les MTV Awards sans parler des Taratata. C’est encore remarquable à une époque où l’on peut enregistrer 96 pistes avec un ordi posé sur la couette de la chambre. Dans un autre domaine, notre studio de répétition est complet.
Ca nous arrive même de nous demander si nous ne devrions pas en construire d’autres tellement nous sommes amenés à jongler. Il y a des spectacles qui sortent à 22h, nous avons la nuit pour faire le ménage et d’autres équipes arrivent à 6h du matin comme dans un Zénith ! C’est formidable parce que les artistes viennent chez nous.

Un des plus beaux studios d’enregistrement français avec son écoute en 5.1 et sa console numérique SSL. On appelle ça le Voyageur 1…

Un des plus beaux studios d’enregistrement français avec son écoute en 5.1 et sa console numérique SSL. On appelle ça le Voyageur 1…

Auparavant, les producteurs et les équipes artistiques ne venaient pas chez les prestataires. Ils pensaient que nous étions dans un garage très loin. Ils découvrent que nous leur offrons des conditions de travail optimales avec le plateau de répétition, le studio de pré et post production, les entrepôts, les ateliers, les loges, les bureaux de prod, le restaurant et le bbq dans le même complexe. Pour les sportifs, le golf mitoyen avec hôtel 4 étoiles et centre de remise en forme est en construction.

Philippe Barguirdjian

Philippe Barguirdjian

SLU : Quels sont les grands secteurs d’activité de Dushow et comment se positionnent-ils en termes de ratio ?

Eric Alvergnat : Les ratios sont légèrement différents selon les entités du groupe. Nous sommes globalement leader sur le terrain du spectacle vivant tout en ayant près de la moitié de notre activité dans l’événement.
Et puis la télévision qui ne cesse de se développer. Dushow Barcelone, Bordeaux ou Toulouse font peu de musique tandis que Dushow SAS est très implantée sur les concerts et festivals.
Chez « Spectaculaires » à Rennes, en Bretagne, comme dirait Benoît Quero son dirigeant fondateur, une des activités principales avec « Les Allumeurs d’Images » est la création d’images monumentales qu’ils diffusent aux quatre coins du monde. Et puis nous avons les secteurs de …

SLU : La vente, l’importation, l’installation …

Eric Alvergnat : Yes sir. L’importation, la vente et l’installation représentent 10 à 15 % de notre chiffre d’affaires. Nous ne sommes pas des marchands dans le sens où nous n’avons pas de force de vente itinérante. Nous sommes d’abord prestataires de service mais nous proposons à ceux qui le souhaitent la capacité d’acheter des systèmes audiovisuels et scéniques tels que ceux que nous concevons pour servir le spectacle, la télévision ou l’événement.

SLU : On connaît la qualité des prestations, on imagine que vos installations ne reposent pas que sur du gaffeur et des dominos (rires)

Eric Alvergnat : Surtout que si nous équipons un lieu, et que 3 semaines après l’inauguration nous revenons avec une tournée, nous avons plutôt intérêt à ce que ça marche ! Nous réalisons beaucoup d’installations en ce moment.

Fabrice Allex Billaud

Fabrice Allex Billaud

SLU : Quelle entité effectuait les achats avant la holding Dushow ?

Eric Alvergnat : Dans les années 90, c’était Dispatch, spécialisée dans l’audio, qui remplissait la fonction de holding. Nous n’avions pas de légitimité pour défendre les entreprises du groupe qui faisaient de l’éclairage. Nous avons créé une holding de tête pour couvrir toutes les activités.
Il y avait déjà Dubo, Dubon, Dubonnet, Duson, Duboi et nous avons donc fait Dushow. Elle n’était pas sensée communiquer ou faire du commerce. Et puis nous nous sommes habitués à ce nom et quand nous avons fusionné Dispatch, Arpège et Caméléon en 2012, qu’il a fallu en trouver un pour remplacer toutes les anciennes marques, nous avons fini par le garder en créant Dushow SAS. Du coup la holding a été baptisée Groupe Dushow SA. De mon côté j’avais proposé LSBL à savoir Lovely Sound and Beautiful Light group. Je me suis fait jeter par tous mes potes (rires !) – J’ai quand même déposé la marque !

SLU : Tout en étant à la tête de la holding, tu es toujours présent au sein de la SAS ?

Eric Alvergnat : Bien sûr. Je dois consacrer tout mon temps aux entreprises du groupe avec un relatif prorata à leur taille et la SAS représente environ la moitié de l’ensemble. C’est une mutation douce. François m’a remplacé mais je reste le représentant de l’actionnaire qui détient 100 % et qui regroupe tous mes petits camarades actionnaires historiques. Pour autant, les choses bougent vite et nous sentons déjà le vent nouveau qui vient avec ce jeune président et sa nouvelle équipe de dirigeants très complémentaires et dotés de quelques milliers d’heures de vol.

SLU : Tu ne vois pas de rosiers dans ton jardin et des sécateurs te pousser dans les mains, pas encore ?

Eric Alvergnat : Il y a des rosiers et un sécateur dans le jardin mais ce n’est pas trop mon truc. Je n’ai pas l’intention d’arrêter. Le travail est passionnant et les équipes formidables. La plupart des entreprises sont en bonne santé et le challenge est toujours aussi séduisant. Je prendrai mon sac pour faire d’autres choses lorsque les actionnaires me feront comprendre qu’il faut passer la main. Je ne serai pas fâché, il y a un temps pour tout. La musique sera toujours là et moi présent pour l’écouter ou la « regarder » avec la même attention et le même plaisir.

Gérard Trévignon surpris en plein concert par un objectif indiscret en juin 2008

Gérard Trévignon surpris en plein concert par un objectif indiscret en juin 2008

SLU : La SAS est le cœur du groupe, les autres sociétés sont détenues à 100% par la holding ?

Eric Alvergnat : Non, elles ne sont pas toutes à 100%. Nous sommes majoritaires partout mais il y en a à 100%, d’autres à 80%, et aussi à 60. Les histoires et les personnalités des entreprises sont différentes et le rôle fédérateur de la holding est important. Les chemins se croisent. Par exemple chez Spectaculaires, nous avons une unité très importante de création d’images. Quand on va se quitter à la fin de cette interview, je vais aller assister à la première de Francis Cabrel. Tout le visuel de sa tournée, c’est-à-dire lumière, déco et vidéo, est créé par Spectaculaires. Ils arrivent dans la musique live en tournée par une porte assez sympa, en l’occurrence par l’artiste lui-même.

SLU : Et le son alors ?

Eric Alvergnat : Francis Cabrel habite dans le sud-ouest de la France et quelque part par là-bas, il y a une société que je connais peu et qui s’appelle Audio Concept. Ils font du bon boulot et l’Artiste est fidèle. Nous ne voulons pas demander aux producteurs ou artistes qui nous font confiance et sont fidèles de ne pas l’être avec nos collègues ou concurrents.

SLU : Revenons brièvement sur votre croissance externe. Un certain nombre de sociétés françaises connues rejoignent d’autres groupes. La naissance de ces nouveaux acteurs est elle stimulante par la concurrence qu’ils créent.

Eric Alvergnat : Et pourquoi pas. Nous ne sommes pas le Synpase et ne voulons ni ne pouvons proposer à toutes les entreprises du secteur de nous rejoindre. La naissance de nouveaux groupes ne créé pas forcément de concurrence dans la mesure où leurs opérateurs prennent des participations majoritaires dans des entreprises existantes.

Le Bâtiment de Dushow Paris

Une photo du paquebot Dushow le soir de l’inauguration. Les couleurs donnent la pleine mesure de la taille du bâtiment.

Pour autant, la stimulation est réelle puisque les entreprises, une fois transmises ou reprises, vont changer leurs modes de fonctionnement. A la fois parce que les nouveaux propriétaires ou dirigeants appliqueront des méthodes commerciales où techniques nouvelles mais aussi parce que les modalités d’acquisition par création de dettes seniors vont induire des ratios économiques différents.
C’est nouveau pour la France mais pratiqué à grande échelle depuis longtemps par nos collègues américains qui sont capables de lever des dettes à hauteur de leur chiffre d’affaire annuel.

Au-delà des nombreuses créations d’entreprises sur le secteur, vérifiées par la quantité importante de demandes de Labels, vous constaterez qu’un bon nombre de prestataires actuels ont été créés il y a 30 ans par des personnes qui avaient 30 ans. Ces fondateurs en ont aujourd’hui 60 et cherchent à valoriser leur patrimoine. C’est bien naturel mais il doit y avoir une juste mesure entre les fonds accordés aux sortant et ceux qui restent nécessaires pour que les entreprises continuent d’investir.
C’est l’heure d’une certaine relève et il faut remercier les nouveaux entrepreneurs de s’intéresser à notre secteur.

La vue imprenable sur la fourmilière de Dushow depuis la salle de réunion où s’est tenue l’interview. Tout au fond de l’image à droite et à l’étage, on aperçoit un nombre important de palettes blanches chargées d’enceintes Meyer destinées à un parc d’attraction

La vue imprenable sur la fourmilière de Dushow depuis la salle de réunion où s’est tenue l’interview. Tout au fond de l’image à droite et à l’étage, on aperçoit un nombre important de palettes blanches chargées d’enceintes Meyer destinées à un parc d’attraction

Nous avons pris l’habitude d’investir dans les entreprises avec l’argent que nous avions gagné et non pas celui que nous allions gagner. C’est un peu old school mais cela nous permet de maintenir des politiques d’investissements techniques solides. Dans notre cas, bien que venant de la même époque, nous ne sommes pas vulnérables au départ d’un actionnaire fondateur car nous sommes nombreux.
Certains d’entre nous, notamment ceux qui ont pris leur retraite, sont prêts à réaliser et nous étudions des solutions pour les satisfaire. Nous ne sommes pas à vendre mais prêts à accueillir de nouveaux actionnaires.

SLU : Peut-être que personne n’a été en mesure de mettre le prix qu’on ne refuse pas.

Eric Alvergnat : Pas faux. Mais pas vrai non plus. Ce n’est pas de la démagogie, bien sûr que tout est à vendre mais nous avons développé depuis trente ans une politique de partage des outils de travail avec un certain nombre de salariés qui sont devenus actionnaires ou associés et tout ne peut pas être balayé d’un coup de chéquier. Encore une fois nous sommes sans doute et, encore pour un temps atypiques, mais un changement total d’actionnaire et un gros chèque pour les fondateurs ne suffisent pas à régler les questions du devenir de nos 300 salariés qui vont changer de vie et d’employeur.

SLU : C’est intéressant comme positionnement, ça permet de clarifier les choses.

Eric Alvergnat : C’est la raison pour laquelle nous pensons plutôt à accueillir de nouveaux actionnaires de façon progressive.

Eric Alvergnat accompagné de Melina Avenati à St Denis pour le show de Mylène Farmer en 2009.

Eric Alvergnat accompagné de Melina Avenati à St Denis pour le show de Mylène Farmer en 2009.

SLU : La santé financière du groupe est-elle bonne ?

Eric Alvergnat : Oui. Nous avons toujours été et nous sommes toujours classés à la note d’excellence à la Banque de France. Nous avons peu de dettes à court et moyen terme, pas de dettes à long terme, et pas de dette senior. Tout au plus, un peu de crédit fournisseur, quelques emprunts et un peu de crédit-bail.

SLU : Dans l’histoire du groupe et encore avant Dispatch, vous avez eu des apports en capitaux ?

Eric Alvergnat : Nous n’avons jamais reçu de capitaux externes. Nous avons eu des actionnaires financiers qui n’ont jamais dépassé 10 %. D’abord le grand groupe anglais de capital risque 3i puis un fond de private equity du Crédit Agricole. Ils n’avaient pas d’acheteurs lorsqu’ils ont voulu sortir et c’est nous-mêmes qui avons racheté nos parts.

SLU : Tu nous as dit qu’il y a du travail, mais les marges restent-elles bonnes ?

Eric Alvergnat : Il faut s’accrocher parce que nos interlocuteurs, producteurs, donneurs d’ordres, diffuseurs ont aussi leurs soucis. Ils cherchent à payer moins cher et ils ne vont pas forcément s’intéresser à nos pauvres 40 000 m² de bâtiments généralement neufs.
Lorsque nos équipes se rapprochent de la conclusion de leurs deals commerciaux, nous les incitons à organiser les réunions chez nous de façon à ce que nos clients visitent nos installations. C’est ensuite plus facile de reprendre la discussion. Il est important qu’ils comprennent que nous sommes des entreprises abouties, avec des moyens techniques et humains onéreux.

Le renouvellement du parc de matériel

Francois Maze

Francois Maze

SLU : Est-ce que vous avez chez Dushow une stratégie pour la revente de matériel d’occasion ?

Eric Alvergnat : Oui nous avons une stratégie scientifique et novatrice, qui consiste à chercher des acheteurs (rires). Nous avons simplement monté d’un cran. Pour la SAS à Paris, François Maze était en charge de la vente d’occasion depuis longtemps. Il vient d’être rejoint par Bernard Vainer qui est venu grossir l’équipe à tel point qu’il prend la direction de ce département.
La vente des équipements d’occasion est nécessaire, pour libérer de la place et parce que l’obsolescence est de plus en plus rapide. Nous avons des prix d’achat souvent corrects, donc nos prix de revente ne sont pas négligeables par rapport aux valeurs de remplacement.

Je pense que tous les loueurs et prestataires sont dans la même dynamique. Il faut renouveler les parcs. Il y a 20 ans on achetait une console de son pour 10 ans. Aujourd’hui, tu sais qu’en 5 ans elle sera dépassée car l’informatique et le numérique sont passés par là.

Bernard Vainer

Bernard Vainer

SLU : Comment décidez-vous du meilleur moment pour vous séparer de certains équipements ?

Eric Alvergnat : Nous regardons leur rotation, nous observons leur fiabilité, la façon dont ils sont prescrits. Nous rajoutons une pincée d’expérience et de méthode puis nous nous décidons de lancer leur remplacement. C’est un sujet qui fait l’objet d’assemblées.
Bernard Vainer, notamment, qui a un nez dans notre dépôt et un autre sur le marché mondial de l’occasion, (oui, il faut du pif pour ce business) fait des propositions. Il nous arrive aussi de remplacer des équipements qui sont très demandés, uniquement pour rafraichir le parc.

Toujours fan de Meyer Sound

SLU : Est-ce que Meyer qui a fait les beaux jours du son, est encore une marque d’avenir ? Je la vois moins spécifiée, moins utilisée en France, est ce que c’est toujours intéressant pour Best de la distribuer ?

Eric Alvergnat : J’entends ta réflexion. Elle est probablement justifiée par une communication trop faible de notre part. Nous ne sommes pas de bons communicants. Ce qui est en revanche intéressant de pointer c’est que notre vie avec Meyer est exactement le contraire de ce que tu perçois. Cela fait 25 ans que nous distribuons la marque.
Nous avons des passionnés chercheurs fous toujours aussi fans de haut-parleurs comme Marc de Fouquières. Le critère de fidélité est largement rempli et nous adorons ça. J’étais chez Meyer il y a un mois et c’est une entreprise formidable. Il y a 300 personnes qui travaillent avec des dynamiques de recherche et développement fantastiques. Nous avons reçu cette nuit en urgence 40 palettes par avion !!!

Une des raisons du rayonnement technique et de l’excellence de Dushow : Marc de Fouquières, photographié sur le stand Meyer lors du dernier Prolight + Sound en compagnie de Big Mick.

Une des raisons du rayonnement technique et de l’excellence de Dushow : Marc de Fouquières, photographié sur le stand Meyer lors du dernier Prolight + Sound en compagnie de Big Mick.

SLU : Pour l’exploitation ou pour la vente ?

Eric Alvergnat : Pour la vente cette fois-ci. Les anglais sont très forts sur ces points. Quand ils vendent une console analogique à 6 voies dans un pub de la banlieue de Glasgow, ils diffusent un article dans le monde entier.
Nous, nous envoyons pour un million et demi (en valeur !) de haut-parleurs pour équiper un parc d’attraction et nous n’allons pas en parler. Enfin si, on essaiera de vous faire inviter à l’inauguration (rires !!).

Heureusement nous avons des communicants volontaires. C’est le cas de Xavier Demay, de Christian Lorenzi, de Riad El Abed à Barcelone, de Thierry Perceval à Bordeaux ou Christophe Digne à Toulouse ainsi que de nombreux autres jeunes collaborateurs du groupe. Il se trouve que par notre histoire, notre culture, notre format, notre ADN, je ne suis ni commerçant ni communicant. Il faudrait déjà que je prenne un compte Facebook (rires), mais je dois encore réfléchir !
Pour en revenir à Meyer Sound nous avons une belle équipe chez Best Audio, emmenée par Sébastien Nicolas. Nous sommes fiers de distribuer ces équipements qui surfent actuellement sur une vague de succès formidable avec la nouvelle gamme.

SLU : Comment se fait-il que d&b ou Adamson ont pu ainsi prendre des parts sur le marché français… Est-ce qu’en France on ne veut pas de grosses boîtes avec des amplis dedans. Y a-t-il un phénomène de mode ?

Eric Alvergnat : Je crois qu’il en faut pour tous les goûts et ces deux constructeurs font des équipements de qualité. Côté prestation, il nous est impossible de suivre toutes les marques en même temps. Cependant la quantité de spectacles ou événements traités en Meyer Sound est énorme. En tant que prestataires nous suivons trois marques principales maintenant. Meyer Sound et l’excellent L-Acoustics par la plupart des entreprises du groupe ainsi que d&b avec Fa musique et S-Audio.

SLU : D’où ma question, parce que quand tu me parles du parc Meyer, si tu me comptes la M3D qui sortait peut-être une fois par an, ce n’est pas honnête (rires)

Eric Alvergnat : Effectivement ce sont ces systèmes plus anciens que nous utilisons lorsque l’opération n’est pas « speaker brand sensitive ». En revanche la nouvelle série Leo, Lyon et surtout Leopard est très demandée en raison de ses innovations et résultats.
Pense qu’il y a 25 ans pour sonoriser l’Olympia, nous mettions des compacts 246 SCV de 180 kg. Nous avons pu les remplacer par autant d’UPA Meyer Sound avec leurs subs. Je dis bien remplacer. Ce fut la plus grande fracture, mettre à la place de mastodontes omnidirectionnels, des petites enceintes qui envoyaient du son là où on voulait et encore, ce n’était que le début. Nous étions loin des systèmes actuels, mais on serrait un peu plus la dispersion.

Un article tiré d’une revue financière datant d’environ 1993 où Eric explique utiliser et importer du Meyer depuis 4 ans, mais aussi du Martin, du SCV et sans doute un peu de ce qui s’appelait encore à l’époque du Christian Heil. Déjà à l’époque le même credo : « …nous fournissons le matériel demandé par nos clients et que nous achetons, si besoin est, pour leur donner satisfaction »

Un article tiré d’une revue financière datant d’environ 1993 où Eric explique utiliser et importer du Meyer depuis 4 ans, mais aussi du Martin, du SCV et sans doute un peu de ce qui s’appelait encore à l’époque du Christian Heil. Déjà à l’époque le même credo : « …nous fournissons le matériel demandé par nos clients et que nous achetons, si besoin est, pour leur donner satisfaction »

SLU : Est-ce que c’est L-Acoustics qui a pris toute la place dans votre cœur et qui a été le plus prescrit, en France comme désormais dans le monde entier ?

Eric Alvergnat : Non, nous sommes fiers de travailler la marque Meyer Sound et très heureux de tous les succès réalisés avec notre parc substantiel de haut-parleurs L-Acoustics. Je me souviens avoir mis du V-Dosc sur la tournée de Jean Michel Jarre en 1993 à côté des MSL3. C’est un succès incroyable et la longévité du V-Dosc a été gigantesque. Depuis la durée de vie des systèmes est plus courte chez tous les fabricants.

SLU : Donc avec Meyer tout se passe plutôt bien.

Eric Alvergnat : Nous réalisons un très bon chiffre d’affaire avec Meyer. C’est une belle aventure, avec des gens que nous aimons bien et qui sont très efficaces. Leurs capacités de livraison sont surprenantes. Et puis il faut bien se serrer les coudes car la parité avec le dollar ne nous aide pas ces temps-ci.

SLU : Ce qui n’est pas le cas de tous les fabricants…

Eric Alvergnat : Yes, Euro is cheaper ! Pour les livraisons c’est plus long avec L-Acoustics et sans doute la rançon du succès. Mais nous jouons tous le jeu.

SLU : Tu ne vends pas de L-Acoustics

Eric Alvergnat : Bien sûr que si et dans des propositions non négligeables, surtout dans le sud de la France, en raison des appels d’offres que nous remportons et qui sont prescrits en L-Acoustics.

SLU : Quelques chiffres ?

Eric Alvergnat : Le chiffre d’affaire du groupe est d’environ 75 M€

SLU : Et en termes de vente ?

Eric Alvergnat : C’est assez variable. Nous avons une équipe réduite mais présente à Paris, Nice, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Rennes ou Lyon. Dans le groupe la vente représente environ 10 à15 % du chiffre d’affaires.

SLU : Un message à faire passer, le mot du président (rires !!)

Eric Alvergnat : Simplement que nous avons eu de la chance jusqu’à présent, et aujourd’hui nous avons de bons paramètres. Les équipes sont polyvalentes et enthousiastes, le groupe est rentable et nous avons des clients fidèles. Nous nous interrogeons comme tout le monde sur notre avenir mais nous ne sommes pas prêts à faire n’importe quoi.
Nous accueillerons certainement de nouveaux actionnaires mais ce sera dans une démarche collégiale comme cela a toujours été le cas. Je suis particulièrement heureux de voir les jeunes prendre les choses en main. Mais je peux te dire que je ne suis pas près de quitter le bateau car c’est la fête tous les matins et le soir du show must go on ! Euh, presque 🙂

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Matthieu Maurice rejoint l’équipe SLU

Matthieu Maurice

Matthieu Maurice

Multicarte, multifacette, multiprise, il se démultiplie une fois encore et rejoint la rédaction de Soundlightup pour épauler l’équipe en charge du son. Barbatruc !!

Mathieu Maurice dit Maamo ou encore m&m dispose à cet effet des qualités qui font le bon journaliste : la curiosité, la compétence technique et la plume qui fait mouche.

Ajoutons une forte dose d’humour, une passion pour la musique, les artistes, les plateaux et enfin des écrits qui sentent bon la transpiration, les composants chauds, la bière et les herbes folles et vous comprendrez que sa venue dans notre équipe est un plaisir qui ne se refuse pas.

Rien de tel qu’un bon festoche de fin de saison pour découvrir son travail et son premier reportage. le premier d’une liste qu’on espère très longue et qui, chance du « débutant », lui a permis d’être confronté à une équipe technique de première bourre et à deux nouveautés signées Auvitran et L-Acoustics que nous allons beaucoup rencontrer les prochaines années.

Assez parlé, nuff said en anglais, cliquez sur le lien ci-dessous et en route pour la ville où les sardines bouchent les ports et les subs font du bruit.
www.soundlightup.com/archives/reportages/concerts/la-fiesta-des-suds-avec-franck-canale-en-accueil-de-la-grande-scene.html

 

Réseau Dante et nouveau wedge L-Acoustics X15 HiQ

La Fiesta des Suds avec Franck Canale en accueil de la grande scène

Mon premier, prononcé par papi sans son dentier, est le sport que nous pratiquons, au creux profond d’un hamac, un bel après-midi d’été.
Mon second est la lettre que nous prononçons tous après que le stagiaire nous ai dit : « mais je t’assure, j’ai tout branché ! » et qu’une fois à l’arrière des subs, on constate qu’il manque un quart de tour sur les speakON.
Mon tout est le deuxième gros festival de musique de la rentrée dans une ville où les sardines bouchent les ports.
Je vous imagine déjà … « Fffieste… AAAAAHHH !! »

Evidemment vous n’êtes pas obligé de rigoler, mais nous voilà bien à la Fiesta des Suds, l’événement musical de l’automne marseillais. Comme de coutume, le festival nous a proposé du 15 au 18 octobre trois scènes et une programmation variée.

Le placement et la nature du système déployé sur la grande scène. 4 modèles présents, K1, K2, Kara et SB28

Le placement et la nature du système déployé sur la grande scène. 4 modèles présents, K1, K2, Kara et SB28

Pour l’occasion, on est allé faire un tour pendant les balances de la grande scène, rencontrer l’équipe et vous faire un topo de l’installation son ! Rien de très nouveau en matériel hormis les nouvelles X15 HiQ L-Acoustics, sur lesquelles nous nous pencherons un peu plus bas. Nous avons aussi fait une découverte de taille dont je vous ferai part en bas de page.
C’est DUSHOW en version ensoleillée et basée à Vitrolles qui est en charge du son et Franck Canale, monsieur accueil façade, qui nous décrit la diff principale de la grande scène.

Réseau Dante via Auvitran

Franck Canale à l'accueil facade

Franck Canale à l’accueil facade

SLU : Salut Franck, merci de nous recevoir, raconte-nous le kit que tu as déployé pour la scène principale.

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Franck Canale : Pour la grosse scène, nous devons couvrir une zone de 40 mètres de large sur 60 mètres de profondeur. J’ai choisi une diff comprenant par côté huit K1 et trois K2 pour le down fill. Pour les subs, on a mis en place 22 SB28 en mode cardio et pour le front fill, j’ai utilisé 12 Kara.

SLU : Comment avez vous câblé tout ça ?

Franck Canale : Tout le patch est un réseau informatique, dans lequel circule un patch Dante. On sort des consoles en AES et on attaque la boîte à tout faire de chez Auvitran : l’AVBx7. Avec elle on peut switcher sur les trois consoles. On a aussi des lignes pour le talkback avec le plateau.
Une fois tout envoyé dans la fibre, on récupère côté scène le réseau sur le second AVBx7 puis direction les Lake LM44 et les contrôleurs amplifiés. Théo Brun technicien son chez Dushow Vitrolles a été d’une grande aide pour configurer les AVBx7 et les switchs Cisco

SLU : Franck, fais péter le synoptique, ça ne ressemble pas à du son ton truc…

Franck Canale : Oui tiens 😉

synoptique Fiesta des Suds

synoptique Fiesta des Suds

SLU : Ah ben voilà ! Merci c’est tout de suite plus clair… Donc on récapitule : quelle est la fonction principale de l’AVBx7 Auvitran ?

Franck Canale : C’est un énorme patch. On peut modifier l’interface à souhait grâce à 7 slots. Par exemple nous avons ici une carte pour récupérer 8 entrées AES (4 paires stéréo). Je peux donc y envoyer mes trois consoles, selon les choix des ingés son.
Ensuite j’ai deux cartes de sorties analogiques et une d’entrées analogiques. Les sorties me servent à récupérer des mix pour les radios, TV, etc. Les entrées permettent notamment de communiquer avec le plateau, le talkback !

Nous avons la carte Dante, opérant la mise en réseaux de tous les appareils AVBx et une carte switch.
Enfin, une carte optique (slot 4), dont les jarretières (câble optique) sont configurées sur des ports « trunk » via l’AVS Monitor (spécifique à Dushow). Ces fibres relient le second AVBX7 coté scène.


SLU : Heureusement qu’on a ton schéma. Côté plateau, comment tu attaques tes amplis ?

La Fiesta des Suds

Les panières acier standard de Dushow équipées en contrôleurs LA8 L-Acoustics.

Franck Canale : C’est en fait assez simple. On a au plateau côté cour un autre AVBx7. On y trouve aussi une carte switch dans laquelle je récupère mon Dante primary et mon Dante secondary. Ces canaux Dante sont patchés aux Lake LM44 qui sont équipés aussi d’une carte Dante.
Les deux processeurs attaquent ensuite les contrôleurs LA8 en AES avec une sécu en analogique. Pour le côté jardin, on tire deux liaisons RJ 45 via un port truck de l’AVBX, et on a la même chose : un LM44 qui récupère le patch Dante et route l’AES aux LA8.

SLU : Donc si je comprends bien, tu fais passer dans un seul et même switch, ton Dante primary, ton Dante secondary, mais aussi ton réseau de contrôle. Comment as-tu paramétré tes switchs pour faire cohabiter tout ce beau monde ?

Franck Canale : Oui c’est une question pertinente. Effectivement nos métiers ont beaucoup évolué et l’ingénierie réseau en est devenue une part importante !
Donc, nous avons créé trois réseaux indépendants VLAN et des trunks pour multiplexer ces 3 réseaux dans un seul et même câble. Par exemple, ici : VLAN 10 pour le Dante primary, VLAN 20 pour le Dante secondary et VLAN 1 pour le réseau de contrôle (LA Network)

Port Trunk, aussi appelé « lien marqué »
Pour interconnecter deux commutateurs qui ont 3 VLAN communs, il faudrait 3 câbles et sacrifier 3 ports sur chaque commutateur. Pour éviter cela, il existe le lien trunk. Un seul câble d’interconnexion sur lequel plusieurs VLAN passeront, mais les trames sont marquées (taguées) pour que les commutateurs sachent à quel Vlan elles appartiennent. Ceci est accompli en encapsulant chaque trame de façon à conserver son numéro de VLAN.
L’IEEE (Voir Lien ici) a développé la norme 802.1Q (Voir lien ici)


Un tuyau pour stacker les subs en mode cardio

SLU : Assez parlé de réseau, pitié parlons de son ! Comment as-tu préparé ton installation ?

Franck Canale : J’ai fait comme d’habitude un shoot avec Soundvision. J’ai volontairement laissé un peu plus de pression devant la scène pour les amateurs de sensations et un peu moins après 50 m. D’une part parce qu’à 50 mètres il y a un bar, où on peu comprendre que le public appréciera un son moins fort, et d’autre part parce qu’il y a une énorme surface métallique verticale à éviter le plus possible !

Une capture d'écran du logiciel SoundVision de L-Acoustics

Une capture d’écran du logiciel SoundVision de L-Acoustics

SLU : As-tu eu des surprises une fois le kit déployé sur site ?

Franck Canale : Non, le soft est vraiment fiable. Hormis un petit pourcentage d’erreur, notamment pour les subs, les infos sur le shoot sont très réalistes ! Je suis assez content du rendu, et j’ai d’ailleurs eu le plaisir d’accueillir pour le groupe « The Do » Malik Malki.

Ci-contre les tours Layer déshabillées ! En premier plan bas, l’out-fill de jardin avec deux enceintes Kara. On voir sur le plan lointain le clust de cour avec ses huit K1 et trois K2 en down-fill

Ci-contre les tours Layer déshabillées ! En premier plan bas, l’out-fill de jardin avec deux enceintes Kara. On voir sur le plan lointain le clust de cour avec ses huit K1 et trois K2 en down-fill

C’est un grand habitué du K1 et après les balances, il n’a fait que peu de corrections sur le système, histoire de retrouver la balance tonale de son mix, ce qui veut dire que nous avons bien travaillé (rires !) On a aussi eu un super son sur « Aaron » avec François Schoettel à la console.

SLU : Je confirme que le son est très homogène sur toute la zone, d’ailleurs le raccord entre le K1, les K2 down fill et les fronts en Kara marche très bien !

Parle-nous un peu plus des subs, je crois que tu as un plan à nous donner pour les SB 28 non ?

Franck Canale : Oui, comme tu as pu voir, les subs sont stackés en mode cardio. On s’est rendu compte sur les projections que le fait de retourner le sub du haut ou le sub du bas avait une incidence sur la propagation de l’onde grave.
En effet, le logiciel nous indiquait que l’onde se déplacerait de manière plus horizontale quand le deuxième sub en partant du bas est retourné. On a bien sûr fait des tests et il semble que ce soit concluant !
Un autre bon plan est de caler un notch filter à 77Hz (fréquence mécanique du HP). Faites une écoute comparative, personnellement je l’insère systématiquement. C’est à tester sur tous les HP de 18 pouces !

En Photo le bon plan du jour ☺ et nos deux stacks de subs bien espacés d’une demi-longueur d’onde !

En Photo le bon plan du jour ☺ et nos deux stacks de subs bien espacés d’une demi-longueur d’onde !

SLU : Merci pour l’info ! Je remarque que sur tes deux stacks de subs centraux, il n’y a que 3 boîtes. Pourtant tu les as aussi mis en cardio et L-Acoustics en préconise 4…

Franck Canale : Oui, tu auras compris qu’en empilant 4 SB28, je dépasse le nez de scène. J’aurais pu les placer à l’horizontale ! Mais il n’y avait pas de subs supplémentaires disponibles.
Ceci dit, le mode cardio avec 3 subs, même s’il ne marche pas aussi bien qu’avec 4, est quand même présent. Cela fait bien sûr partie des choses à améliorer pour l’an prochain… Plus de subs !!
J’aimerais idéalement rajouter deux autres piles de 3, toujours à une demi-longueur d’onde pour être vraiment homogène sur toute l’ouverture au champ proche.

SLU : Tu es donc content de ce festival ?

Franck Canale : Oui ravi ! J’ai pu tester les AVBx7 Auvitran, et c’est une super bécane ! Les groupes étaient satisfaits du système. C’était donc une belle édition pour nous.


Je tiens à remercier chaleureusement Franck pour sa disponibilité et son grand sourire !

L’égalisation plus que minime du système, partagée entre filtres standard et plateaux FIR, le signe d’un design réussi, d’un calage rigoureux et d’un matériel performant

L’égalisation plus que minime du système, partagée entre filtres standard et plateaux FIR, le signe d’un design réussi, d’un calage rigoureux et d’un matériel performant

Je n’ai malheureusement pas pu écouter les graves du système comme je l’aurais souhaité en restant durant le show à proprement parler, mais j’ai pu faire un tour du site pendant les balances. Quoi de mieux qu’un solo de Kora pour vérifier la pression acoustique des mid et hi-mid ? Peut-être les timbales en solo ?
Bref, le niveau est encore très libre et on peut vraiment se rendre compte de la dynamique du K1, même à 50 m. Le système respecte bien les transitoires : les timbales ont de l’impact sans nous fendre les tympans et on sent bien la tension des cordes de la Kora. Quand la voix en solo arrive, même si son traitement n’est pas encore inséré, on entend tout de suite le potentiel à injecter dans un mix.
Les subs en mode cardio marchent bien, et le front en Kara fait le job. On remarque peut être juste un peu plus de définition dans le bas mid du K2 par rapport au K1. Franck nous a montré son EQ global et on retrouve avec plaisir les fréquences habituelles… c’est bien du L-Acoustics !

X15 HiQ, le nouveaux wedge L-Acoustics

Une image à laquelle il va falloir s’habituer sur nos plateaux hexagonaux et au-delà, des X15 bien ramassées et prêtes à mordre

Une image à laquelle il va falloir s’habituer sur nos plateaux hexagonaux et au-delà, des X15 bien ramassées et prêtes à mordre

Assez parlé de la face, allons jeter un œil au plateau.
TADAMMMM ! On y retrouve une belle brochette du dernier retour de scène actif version luxe de L-Acoustics : le X15 HiQ !

Pas besoin de vous en écrire tout un camion, oui c’est toujours impeccable dans le respect de la phase, il suffit d’écouter un mix en stéréo sur une paire de X15 HiQ. Oui ça banane toujours autant, et oui on retrouve la signature Heil.


Une X15 prend la pose et montre ses papattes bien utiles pour l’angler rapidement et lui donner un peu plus de portée en mode retour

Une X15 prend la pose et montre ses papattes bien utiles pour l’angler rapidement et lui donner un peu plus de portée en mode retour

Faute de temps, je n’ai pas pu avoir les conditions d’écoute adéquates pour me rendre compte de la réjection hors champ améliorée par le nouveau guide d’onde, mais on fait confiance aux équipes de Marcoussis !
Sur la scène principale de la fiesta, où évoluent les très… très bons musiciens africains de « Cheickh Lô », les douze X15 HiQ sont épaulés par deux clusters de trois Kara sous un SB18 et par deux SB 28.
Grâce à ces sides de luxe, on a un son bien homogène sur tout le plateau, et le musicien retrouve son mix quand il se place devant son X15 HiQ. Ca marche !

Un side de luxe et dégageant bien le plateau composé de 3 Kara surplombées par un SB 18, le tout épaulé par un SB28 bien visible sur la tranche au sol

Un side de luxe et dégageant bien le plateau composé de 3 Kara surplombées par un SB 18, le tout épaulé par un SB28 bien visible sur la tranche au sol

D’ailleurs, à la question « Je peux avoir un peu plus de retour ? » on entend vite un : « Merci mon frere ! » Les SB 28 sont là pour remettre du grave vu que le montage cardio de la face fait très bien le ménage.
Je suis certain que vous vous demandez quels sont les points remarquables de cette nouvelle enceinte de retour vu que les précédents wedges avec le même arrangement coaxial avaient déjà eu de bonnes notes sur tous ces points.

En premier je pense aux pattes arrière nous permettant d’anguler rapidement la boîte et le nouveau guide d’onde modulable. Oui c’est du solide !
Deuxièmement, le design. Elles sont bien plus dessinées, plus plates, on sent le coup de crayon du designer… et le retour devient un objet !

Pour la troisième grande nouveauté, je vous laisse regarder la photo du technicien ci-dessous. Elle parle d’elle-même. Le poids mes enfants ! Le poids !
En retravaillant son ébénisterie, en équipant de nouveau HP de compétition avec des moteurs au néodyme, L-Acoustics a fait une économie de poids de presque 33 % !
Son prédécesseur, le 115 XT, pesait 29 kg. Nous sommes ici à 21 kg, le tout pour de meilleures performances…

Fiesta des Suds

Voilà comment on peut maintenant tranquillement partir en ballade avec 2 retours sur le dos. Pratique pour le camping ! On notera aussi le nombre d’inserts en hausse sur toutes les faces nous permettant d’équiper l’enceinte d’accessoires divers et variés.

On a failli oublier de vous parler du preset basse latence sur les amplis LA4X et LA8. Pour la diffusion classique, l’ensemble des presets Front Of House exploités par les DSP des contrôleurs amplifiés fait appel à des filtres FIR engendrant inévitablement une certaine latence. Cela peut être un problème en façade mais nous savons nous adapter à ces quelques millisecondes de delay supplémentaire.
En revanche, quiconque a déjà joué sur scène connaît l’importance d’avoir un retour sans le moindre délai. Ainsi, les LA4X et LA8 vous proposent un preset low latency, donc sans FIR, dédié à leur utilisation en monitor. Il fallait y penser… merci !

Pour conclure : Meilleure réjection des sons hors champ, facile à manier et à anguler, léger, vous l’aurez compris, le X15 HiQ commence fort sa longue carrière.

Votre meilleur ami sur la route

Fiesta des Suds

Apres toutes ces infos, je me dois de vous faire part de LA découverte de mon reportage. J’en ai rêvé… longtemps je l’ai imaginé en tournée, sous la console à mes pieds, je l’ai même dessiné et désiré rechargeable en USB…
Le voilà enfin : Le fly mini frigo ! Brisez la vitre en cas d’urgence ! Votre meilleur ami sur la route ! Un outil clairement conçu par et pour des professionnels ! Je tiens tout de suite à calmer les plus passionnés d’entre nous, les potards sur le dessus ne servent pas à contrôler sa température ou son taux d’hygrométrie, je vois déjà sourire les pervers…

Après avoir été très bien reçu par la société Dushow pour ce reportage, on a même bu l’apéro. L’équipe est au top ! Un très grand merci à vous pour l’accueil, bravo pour votre travail et à bientôt !!
Je remercie aussi Ludo pour son aide 😉

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Amadeus et Jean Nouvel dévoilent la Philharmonia

Amadeus et Jean Nouvel la Philharmonia

Dévoilée à Francfort lors du PL+S 2015 et due au talent cumulé d’Amadeus et de Jean Nouvel, la Philharmonia est désormais disponible.

Magnifiquement fabriquée et délivrant un rendu au sommet de ce que sait faire une membrane, elle devrait combler l’ingé son à la recherche d’une référence en termes de neutralité et de précision comme le hifiste le plus perché.
Chez Amadeus, même les copeaux et la sciure font de la musique.

Révélée lors du dernier salon de Francfort (Prolight + Sound) où nous avons pu assez longuement écouter son rendu plus que superlatif (Voir Lien Article SLU ici)), la Philharmonia est un système de monitoring de très haute définition alliant identité, innovation et technologie, initialement conçu pour les studios de mixage et de mastering de la Philharmonie de Paris, destinés à immortaliser les œuvres des formations symphoniques les plus prestigieuses.


« Imaginer une écoute de référence à la dimension de ce joyau architectural, exceptionnel par son design, son ergonomie et son acoustique est une forme de consécration, à laquelle Jean Nouvel apporte par son imagination, son exubérance et son génie créatif, une réponse lumineuse qui magnifie le cahier des charges initial » évoque Bernard Byk, co-fondateur de la marque Amadeus et Président Directeur Général.

Une photo du montage du millefeuille de 547 strates de multiplis faisant appel à la technique de l’indexation

Une photo du montage du millefeuille de 547 strates de multiplis faisant appel à la technique de l’indexation

La Philharmonia adopte une structure courbe, conçue au moyen de 547 strates de bois collées puis assemblées par indexation, offrant une forme à la fois simple et complexe, hors du temps et des styles.
« La technique de construction propre à la Philharmonia favorise la neutralisation des ondes stationnaires, affectant la clarté et la définition des fréquences les plus basses, à travers une structure interne extrêmement complexe réalisée au moyen de panneaux entrecroisés, placés sur deux plans perpendiculaires, chacun formant de multiples résonateurs accordés » évoque Michel Deluc, co-fondateur de la marque Amadeus et Directeur de la Recherche et du Développement.

« Elle permet la réduction drastique de toute forme de coloration sonore au moyen de renforts transversaux et longitudinaux entrecroisés. Cette technique propriétaire est pour partie inspirée de la technicité interne des systèmes de monitoring développés par Amadeus pour les studios d’enregistrement de grande taille, elle-même découlant de procédés empruntés à la construction aéronautique et notamment à la construction de voilures » poursuit il.

Défoncée par une machine 5 axes, la face avant est prête à accueillir de 8 pouces à très longue élongation qui, remarquablement chargé et amplifié, permet une réponse en fréquence allant jusqu’à 42Hz à -2 dB…

Défoncée par une machine 5 axes, la face avant est prête à accueillir de 8 pouces à très longue élongation qui, remarquablement chargé et amplifié, permet une réponse en fréquence allant jusqu’à 42Hz à -2 dB…

Une vue du remarquable travail d’ébénisterie réalisé à la main dans les ateliers d’Amadeus. On comprend aussi grâce à cette photo la raison pour laquelle cette enceinte ne peut avoir aucun mode propre, les renforts entrecroisés forment un réseau empêchant toute résonance

Une vue du remarquable travail d’ébénisterie réalisé à la main dans les ateliers d’Amadeus. On comprend aussi grâce à cette photo la raison pour laquelle cette enceinte ne peut avoir aucun mode propre, les renforts entrecroisés forment un réseau empêchant toute résonance

« Nous poursuivons depuis près de 35 ans une quête de la neutralité ultime aux cotés des musiciens, ingénieurs du son et artistes, utilisateurs de nos produits.» évoque Gaetan Byk, Directeur Marketing de la marque Amadeus.
« Notre processus de réflexion technologique a été encadré par les besoins et demandes des principaux ingénieurs du son amenés à travailler au sein des studios de la Philharmonie de Paris.
Destinés à enregistrer les plus grands orchestres du monde, ces studios se devaient de recevoir des systèmes à la pointe de la technologie » poursuit Gaetan Byk.

Un aperçu de l’évent laminaire à très basse vitesse faisant partie intégrante de l’ensemble arrière de l’enceinte

Un aperçu de l’évent laminaire à très basse vitesse faisant partie intégrante de l’ensemble arrière de l’enceinte

La Philharmonia accueille un transducteur hautes fréquences ‘soft dome’ de 28 mm de diamètre à très faibles pertes diélectriques et à haute conductivité thermique chargé par un pavillon circulaire en bois à exponentielle rapide taillé dans la matière, favorisant un contrôle de la dispersion spatiale exceptionnel.
La forme courbe de son ébénisterie débouche sur un évent laminaire hybride unique en son genre, à terminaison progressive.

« La Philharmonia possède une aérodynamique exceptionnelle. Sculpté dans la matière sur toute la hauteur du système, son évent à très basse vélocité induit une linéarité optimum et une distorsion minimum pour une réponse étendue à 42 Hz.
Sa conception fut largement influencée par la forme courbe du système. Il en résulte une innovation aéroacoustique majeure et complexe »
précise Michel Deluc.

La Philharmonia est bi-amplifiée au moyen de deux amplificateurs numériques dédiés à très haute résonance, atteignant un rendement énergétique exceptionnel et délivrant 700 W chacun sous une impédance de 8 Ω. Cette amplification D-Amp propriétaire à fréquence fixe PPM-PWM accueille une alimentation électrique à découpage de très haut rendement.
Chaque voie est contrôlée via un processeur 64 bits offrant une plage dynamique de 118 dB. Chaque DSP embarqué comprend un module de traitement numérique dédié au pilotage des paramètres fondamentaux du système (égalisation, alignement temporel entre les différentes sections, réglage des limiteurs, protection thermique des transducteurs…). La Philharmonia dispose d’une entrée analogique symétrique sur XLR et de deux entrées/sorties numériques au standard AES3. Celles-ci sont associées à un convertisseur haute résolution (24/96 kHz).

Amadeus et Jean Nouvel la Philharmonia

Le DSP intégré au sein de chaque Philharmonia permet de pallier tout accident fréquentiel, tonal, timbral ou impulsionnel induit par les contraintes architecturales des espaces au sein desquelles elles sont placées. La parfaite optimisation des systèmes Philharmonia peut être effectuée par des ingénieurs-acousticiens spécialisés en calibration de systèmes électro-acoustiques de monitoring, agréés et sélectionnés par Amadeus.
Disponible depuis le 26 octobre, la paire de Philharmonia avec son socle exclusif contenant l’ensemble de l’électronique de filtrage et d’amplification, sans oublier les ports d’entrée analogiques et numériques, est vendue au prix de 32 900€ HT soit 39 000€ TTC. La vente aux professionnels est assurée par le constructeur lui-même.

 

Pour gérer les multiples médias audio et vidéo associés

Les Gens Du Son développent Easys, une solution complète pour la téléréalité

Ils sont 7 associés unis comme les doigts de la main…remarquez, vu le temps qu’ils passent sur leurs ordinateurs, avoir 7 doigts ne doit pas être un défaut.
Capables de tout faire dans la captation et le mixage TV, ils ont décidé de créer Easys, un outil conçu pour répondre aux attentes de la téléréalité et de tous ses dérivés. Visite chez des hommes qui ont définitivement un cerveau entre leurs deux oreilles.

Les Gens Du Son et Easy

SLU : Les Gens Du Son est née quand et sous l’impulsion de qui ?

Frédéric Filhol : Nous avons débuté en 2006 sous l’impulsion de 4 associés, un ingé son venant du mixage et les trois autres de la captation broadcast dont certains anciens permanents dans de grosses structures. J’ai été moi-même chez VCF pendant 11 ans, VCF devenu aujourd’hui Euromedia Group pour simplifier.

On a commencé en étant intermittents au début de la téléréalité et on a tout de suite perçu la demande des productions désireuses d’aller au-delà du mode de reportage technique classique de perche, mixette, HF en sacoche pour aller vers des services beaucoup plus évolués avec des couvertures globales, du multipiste, des solutions de monitoring développées.
On s’est aussi rapidement rendu compte qu’on passait des jours et parfois même une semaine entière à phosphorer et à trouver des solutions innovantes pour des grosses chaînes nationales…à l’œil. De vraies séances de pré-production. Il fallait vite structurer tout ça, le valoriser au mieux et surtout suivre aussi notre travail en post-production. En somme offrir des solutions globales.

On commençait à comprendre que de lâcher des fichiers audio et vidéo dans la nature avec pour seule référence commune du Time-Code, complexifiait beaucoup la tâche des gens de la post production, sans parler de la quête incessante au son qui soi-disant manque alors qu’il existe mais n’est pas clairement repéré.

Trois associés de LGDS sur 7 shootés dans leurs locaux de Malakoff. De gauche à droite, Vincent Givarch, ingé son grand spécialiste de la téléréalité, des étoiles (l’un n’allant pas sans l’autre) et surtout « chef de projet » d’Easys. Au centre Fred Filhol, ingé son, élément moteur et à la fois carburant d’LGDS et à droite David Cerf, encore un ingé son, grand amateur de cars régie et de régies fixes et de passerelles entre deux mondes.

Trois associés de LGDS sur 7 shootés dans leurs locaux de Malakoff. De gauche à droite, Vincent Givarch, ingé son grand spécialiste de la téléréalité, des étoiles (l’un n’allant pas sans l’autre) et surtout « chef de projet » d’Easys. Au centre Fred Filhol, ingé son, élément moteur et à la fois carburant d’LGDS et à droite David Cerf, encore un ingé son, grand amateur de cars régie et de régies fixes et de passerelles entre deux mondes.

SLU : On a des idées et des hommes. Quid des machines à l’époque ?

Frédéric Filhol : Tapages. Aujourd’hui encore nous nous fournissons auprès d’eux.

SLU : Mais comment vous a-t-on mis le pied à l’étrier de la téléréalité…

Frédéric Filhol : C’est grâce à VCF, à qui on a demandé de fournir une infrastructure technique allant au-delà de celle assez simple des journalistes reporters et qui n’aurait pas suffi pour une nouvelle émission qui allait démarrer : l’Ile de la Tentation.

J’ai été chargé de la réfléchir et de m’en charger. Dans la foulée on s’est occupé de Queer pour Glem avec un des techniciens qui allait devenir un de nos associés. On apportait du couplage d’antenne, de la multiplicité d’antennes de réception, la dématérialisation des média avec à l’époque du DVD-Ram…

SLU : Ouuuu, ce n’est pas de l’assurance tous risques ce support…

Frédéric Filhol : Exact. Je me revois encore avec nos enregistreurs PD6 Fostex où tu appuies sur stop et qui se mettent à tourner en boucle en affichant « writing » Les gens du son ont parfois dans le cœur le son qu’ils n’ont pas dans leurs enregistreurs (rires !). Le DV 824 Fostex rackable nous apportait 8 pistes facilement, mais parfois aussi quelques soucis… Après, sont arrivées des configurations direct to disk portatives sur disque dur et maintenant carte mémoire CF et nous concernant, nous avons fait le choix des machines Sound Devices 788 ou 664.

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SLU : Vous n’êtes pas un loueur de machines.

Frédéric Filhol : Absolument pas. Nous avons petit à petit investi dans un certain nombre d’appareils et de liaisons, mais cela répond plus à un modèle économique de prestataire technique équipé comme on en rencontre beaucoup dans le monde de la sonorisation. On complète avec ce qui nous manque auprès de loueurs comme Tapages, mais notre matériel ne sort jamais sans l’un de nous pour le mettre en œuvre sur un projet précis.
On ne veut pas s’endetter avec trop de matériel car cela sous-entend un autre phénomène qui est celui du choix par défaut, ou par présence au dépôt qui conduirait à dire qu’on prend ce qui nous arrange et pas ce qui convient à la situation donnée. On ne veut pas de ça. On a un peu de « HFerie », du Lectrosonics essentiellement, et on était chaud pour du Wisycom, mais le spectre HF est par trop instable en France pour se risquer à investir.

Pour le fun, une journée de travail de LGDS réduite à sa plus simple expression et tenant désormais en SSD 512 Go en boitier Delock!

Pour le fun, une journée de travail de LGDS réduite à sa plus simple expression et tenant désormais en SSD 512 Go en boitier Delock!

SLU : Des solutions en numérique moins gourmandes en place existent.

Frédéric Filhol : Oui, mais dans notre métier, quand on court après quelqu’un équipé en analogique, le pire qu’il puisse nous arriver en cas de décrochage, ce sont les petits bruits blancs que la prod comme les téléspectateurs connaissent et ont intégrés. Au pire on pourra sous-titrer car on conserve de l’audio audible.

En numérique ça devient plutôt des borborygmes voire des coupures franches. On a par exemple testé du Sony et c’est excellent. Le son est reconstruit quand des paquets sont perdus.
En revanche, quand il en manque trop, tout s’effondre d’un coup et rend le son inexploitable, à tel point qu’on ne peut même pas le sous-titrer. C’est perdu. La latence du numérique en revanche ne nous gêne pas du tout.

Les Gens Du Son n’ont pas que des oreilles !

SLU : Revenons à la naissance de LGDS. Vous démarrez à 4 associés en 2006..

Frédéric Filhol : Oui, et maintenant nous sommes 7. Chacun est porteur d’affaires. Si l’un de nous souhaite proposer une solution complète à la Prod avec laquelle il travaille, il le fait, tout comme cette Prod peut souhaiter ne bénéficier d’aucun service au-delà de la présence de ce technicien. Nous offrons un service à la carte. Nous sommes en train de monter le dossier afin de disposer de notre Certification Sociale pour pouvoir embaucher des intermittents en plus de nous même quand c’est nécessaire.

SLU : Vous êtes donc côté Ficam et pas Synpase.

Vincent Guivarch : Tout à fait, pas de Label pour nous mais la Certification Sociale, ce qui implique aussi un certain nombre d’embauches en CDI et ce qui sous-entend une réflexion très précise sur l’avenir de notre boîte. Nous souhaitons être des prestataires de son lié à l’image, avec de l’expertise avant et après cette phase précise de captation qui en plus se déroule la plupart du temps à l’extérieur.

La régie audio de captation de La France a un Incroyable Talent 2015 avec Vincent Guivarch aux manettes. On devine derrière le MacPro en plein enregistrement

La régie audio de captation de La France a un Incroyable Talent 2015 avec Vincent Guivarch aux manettes. On devine derrière le MacPro en plein enregistrement

SLU : S’il fallait vous définir plus simplement ?

Frédéric Filhol : Nous sommes les bonnes personnes, les bonnes compétences avec le bon équipement au bon endroit. Vincent par exemple est le spécialiste de la régie démontée et du reportage, téléréalité et fiction. C’est un coureur de terrain.
David et moi passons beaucoup plus de temps en car régie et en consulting. Chaque membre de l’équipe a sa spécialité dont la somme nous permet de couvrir tout le spectre du son à l’image. Je suis aussi formateur à l’INA et responsable de l’intercom.
Je forme sur Riedel et Telex. David Cerf (un des 7 associés NDR) et moi sommes donc les mieux placés pour prendre en charge cette partie essentielle de notre travail et concevoir les meilleures solutions à nos clients. L’intercommunication devient stratégique pour, ne serait-ce que faire face au nombre de participants à des émissions de téléréalité qu’il faut suivre, équiper et ne plus lâcher.

Le réalisateur, mais aussi les journalistes et nous même devons toujours savoir qui est où et pour cela il est fondamental de pouvoir se parler à coup sûr sans déranger personne.
On va d’ailleurs vers une interphonie double entre plateau et coulisses, ces dernières étant une sorte de second plateau dans des émissions comme Incroyable Talent, et ce afin de limiter la gêne et les interférences d’ordres entre deux univers faisant partie de la même émission mais vivant à des temps et des rythmes différents. On ne raconte pas la même histoire. Bien sûr il existe quelques passerelles entre les deux réseaux.

La France a un Incroyable Talent et un Incroyable Prestataire

SLU : Explique-nous un projet type où vous avez apporté un nouveau workflow.

Frédéric Filhol : Prenons Incroyable Talent ou Vincent Guivarch (un des 7 associés NDR) officie depuis 7 ans. Cette émission comporte une partie scène et une partie coulisses et les 4 premiers épisodes sont essentiellement basés sur ce qui se passe derrière. Jusqu’à présent cette partie coulisses a été traitée en mode reportage pur avec cadreurs et ingés son pour récupérer des sujets.
Euromedia nous a demandé de faire évoluer le workflow afin de le rapprocher de celui d’une émission de téléréalité. Cela implique d’enregistrer en permanence des gens que l’on peut interviewer, mais dont on capture aussi et surtout des moments de vie. Il faut donc les équiper d’un pack HF et d’un micro.

Les Gens Du Son

A partir de là, des méthodes existent pour suivre qui dit quoi, à quel moment et où, mais nous proposons une solution numérique beaucoup plus puissante et efficace. L’avantage de Vincent dans le cas présent c’est sa parfaite connaissance de l’émission, des besoins en termes d’images, du ratio entre la partie « reportage » et celle « scènes de vie ».
Les deux se complètent mais chacune a ses avantages et ses limites techniques comme éditoriales. Afin de recueillir par exemple des moments précieux pour raconter une histoire, il faut équiper en HF et suivre tout le monde, car ces mêmes personnes avec plus de monde face à eux, une perche, une caméra en proximité, n’auraient pas le même comportement.

SLU : L’avantage avec vous c’est que vous garantissez qu’il y aura toujours du son à mettre en face de ce qui a été filmé…

Frédéric Filhol : C’est exactement ça. Nous mettons en boite sur multipiste un nombre très important d’heures de son. Dès qu’on équipe quelqu’un, ça tourne 13 heures par jour et sans poser la contrainte de savoir sur quelle caméra se trouve le son, avec quel micro cela a été enregistré. On gère cet aspect et on le garantit. La seule contrainte est de déterminer une zone de couverture HF à laquelle tout le monde doit adhérer, surtout la personne équipée.
L’avantage de travailler avec nous, c’est la qualité de la couverture mais aussi la précision du repérage qui détermine cette zone où tout ce qui sera dit, aboutira sur un disque SSD. On est à la tête d’environ 240 Go de rushes par jour de tournage.

Une vue de la palanquée de kits Acrobat de Riedel d’Incroyable Talent 2015, ou quand le DECT fait une percée dans l’intercom et en plus dialogue avec des talkies Motorola qu’on devine sur la table. On trouve tout chez Tapages !

Une vue de la palanquée de kits Acrobat de Riedel d’Incroyable Talent 2015, ou quand le DECT fait une percée dans l’intercom et en plus dialogue avec des talkies Motorola qu’on devine sur la table. On trouve tout chez Tapages !

SLU : Votre autre contrainte n’est pas l’autonomie des batteries ?

Vincent Guivarch : Non pas trop. Sur un émetteur 5212 Sennheiser on tient 15 heures. On réussit donc à enregistrer deux candidats qui eux sont « actifs » environ 4 heures.

SLU : Combien de fréquences vous consommez pour la partie coulisses / téléréalité ?

Frédéric Filhol : La saison dernière pour Incroyable Talent j’en ai booké 40 et Dushow qui prend en charge le plateau en a utilisé autant en comptant leurs divers micros, les intercoms Overline, des ears d’ordres Lectrosonics et les ears de retours.
Cette profusion de fréquences actives fait que pour l’intercom j’ai fait le choix du filaire et du DECT (Digital Enhanced Cordless Telephone), une technique qui, bien maitrisée en nombre d’antennes, marche très bien. Au-delà de ça, on a ajouté des talkies et des bases relai Tait, pour éviter les zones d’ombre et être connectés à l’intercom Riedel DECT. A l’analyseur de spectre ça frétillait (rires) !

SLU : Vous arrivez à dormir la nuit ?

Vincent Guivarch : Non, il y a des jours où on a du mal. A certains moments des émissions ou quand on a lancé Easys, la tension est très grande. On serre les fesses. C’est certain qu’on ne s’ennuie pas !

Un générateur de TC autonome Ambient avec quelques heures de vol et pas mal de temps passé à se frotter à d’autres appareils. Achhh Deutsche Qualität, ça marche bien (tant qu’on ne mesure pas le taux de CO2)

Un générateur de TC autonome Ambient avec quelques heures de vol et pas mal de temps passé à se frotter à d’autres appareils. Achhh Deutsche Qualität, ça marche bien (tant qu’on ne mesure pas le taux de CO2)

SLU : Vous parlez d’Euromedia, c’est un sacré mastodonte maintenant, et avec de grosses compétences…

Frédéric Filhol : Ce sont les seuls en Europe à pouvoir déployer, dans deux Algéco, 70 caméras sur 24H aux Urgences ou BabyBoom en une semaine d’installation. C’est impossible d’absorber de telles quantités auxquelles s’ajoutent 50 HF son, même dans le plus gros des cars, et ce savoir-faire s’étend au choix du matériel pour rester dans des budgets raisonnables, un paramètre forcément essentiel pour les clients.
Des techniciens d’autres pays sont venus voir ces installations françaises et ont été très impressionnés. La base de ce type d’émission est l’existence d’un aspirateur à images, un aspirateur à son et un troisième outil qui fait la liaison entre les deux. Historiquement c’est le Time-Code.

Nous travaillons avec des outils allemands de marque Ambient pour générer de manière autonome ce Time-Code, des générateurs qui sont démarrés chaque matin avec le TC de référence du car régie mais qui ensuite continuent de manière autonome leur petit bonhomme de chemin. Tous les matins on leur donne le « La » après recharge et ils dévient au maximum d’une image en 24 heures.

Sortez votre frontale, on part dans le gouffre de Dante

Un rack bien rempli de récepteurs Sennheiser 3732, 17 en tout, dont la sortie AES est ensuite convertie en Dante et distribuée vers les enregistreurs et les dalles de monitoring Easys. Le portable posé en tête de rack a la main et visualise l’état de tous les récepteurs

Un rack bien rempli de récepteurs Sennheiser 3732, 17 en tout, dont la sortie AES est ensuite convertie en Dante et distribuée vers les enregistreurs et les dalles de monitoring Easys. Le portable posé en tête de rack a la main et visualise l’état de tous les récepteurs

SLU : Vous nous détaillez votre chemin audio typique ?

Frédéric Filhol : On part généralement d’une grappe de récepteurs HF Sennheiser 3732 qui sortent en AES le signal de nos micros. On convertit ce langage dans une AVB Auvitran pour nous en faire du Dante qu’on va plus facilement brasser et véhiculer via des switchs.

Ce signal arrive d’abord à l’enregistrement sécu, une configuration en SSD où il va recevoir le TC. Ensuite il va partir vers la console qui elle aussi reçoit et brasse le TC où il va être écouté et où l’on va exclusivement régler le gain des différents micros. Ce signal est enfin dirigé vers l’enregistreur principal via un convertisseur Madi et une Madiface RME.
Cet enregistreur principal est un MacBook avec double SSD interne et externe sur boîtier Delock. Le premier enregistreur est utile au cas où la console tombe. On tourne en 48 kHz/24 bits, cette résolution apportant du confort dans les bas niveaux, et nous gardons le signal en numérique pour éliminer conversions et bruit de fond.

Là où il aurait fallu empiler les machines sur supports aussi exotiques qu’improbables pour obtenir difficilement la moitié moins de pistes, voici le recorder maitre de LGDS, un MacBook Pro avec deux SSD et Boom Recorder Pro. 64 pistes simples comme bonjour et quelques clicks dans Asterix, le switch TP Link qu’on devine dessous

Là où il aurait fallu empiler les machines sur supports aussi exotiques qu’improbables pour obtenir difficilement la moitié moins de pistes, voici le recorder maitre de LGDS, un MacBook Pro avec deux SSD et Boom Recorder Pro. 64 pistes simples comme bonjour et quelques clicks dans Asterix, le switch TP Link qu’on devine dessous

SLU : Quel logiciel d’enregistrement utilisez-vous ?

Frédéric Filhol : Tu ne le connais sans doute pas, il s’agit de Boom Recorder Pro. Il est simplissime et permet d’enregistrer jusqu’à 256 pistes. Typiquement nous nous contentons de 64.
Son gros point fort est son patch de fichiers. On peut choisir le directory où va être enregistrée chaque piste, ce qui nous permet, par exemple, d’attaquer deux disques en même temps. Ou plus. A ma connaissance c’est le seul qui sache le faire.

SLU : J’imagine que tout ceci nécessite de faire très attention au brassage, affectation, câblage des signaux et des flux pour s’y retrouver.

Vincent Guivarch : Ce n’est pas difficile, il faut simplement faire preuve de la plus extrême rigueur dans la mise en place des moyens.

Frédéric Filhol : Comme je dis à mes élèves à l’INA, on fait de la tuyauterie mais comme le disait aussi ma grand-mère, moins il y a de robinets, moins il y a de fuites. Il faut donc veiller à simplifier les schémas (rires) !

Au revoir Mr. Coax, bonjour Mrs. Fibre

SLU : J’ai le sentiment que la partie HF de votre métier a beaucoup évolué depuis quelques années.

Frédéric Filhol : Oui terriblement, sans doute plus encore que ce qui se voit dans le spectacle vivant. La grosse différence est la possibilité que nous avons aujourd’hui de déporter les antennes de réception et depuis peu aussi celles d’émission, très loin des récepteurs et au plus près des émetteurs grâce à la fibre optique en lieu et place de l’ancien coaxial.

Une vue de l’arrière du concentrateur Coax vers fibre de Tapages ou comment se débarrasser élégamment de centaines de mètres de coaxial tout en approchant les antennes au plus près de l’action.

Une vue de l’arrière du concentrateur Coax vers fibre de Tapages ou comment se débarrasser élégamment de centaines de mètres de coaxial tout en approchant les antennes au plus près de l’action.

Le même concentrateur côté face et annonçant fièrement la présence de 8 fibres, A et B, comme les coax qu’elles remplacent. Fabrication Tapages

Le concentrateur côté face et annonçant fièrement la présence de 8 fibres, A et B, comme les coax qu’elles remplacent. Fabrication Tapages

Un progrès rendu possible par les solutions importées et distribuées par Tapages qui d’ailleurs développe ses propres systèmes. Pour mémoire, il y a quelques années nous devions transporter des centaines de mètres de coax qui, pour des raisons d’impédance, avaient la même longueur que le brin le plus long du couple en diversité. La fibre a révolutionné notre métier. Il en va de même avec le Wi-Fi et sa distribution.

Le boitier Tapages en charge de transformer un signal antenne en fibre, ce qui lui permet d’être véhiculé facilement et loin, très loin. Posée au-dessus, c’est son alimentation

Le boitier Tapages en charge de transformer un signal antenne en fibre, ce qui lui permet d’être véhiculé facilement et loin, très loin. Posée au-dessus, c’est son alimentation

SLU : Le système émetteur HF que vous employez le plus en ce moment est du Sennheiser…

Frédéric Filhol : Oui, du SK 5212 avec une capsule DPA 4060 omni avec la pince DPA en forme d’entonnoir qui rigidifie, prévient la casse et réduit les bruits de frottement.

SLU : Utilisez-vous une horloge master pour synchroniser console, Dante et enregistreurs ?

Frédéric Filhol : Oui, on a une horloge maître Rosendahl. Idéalement il faudrait qu’elle soit reliée à celle du car régie et à chaque caméra au travers du WordClock mais cela ne s’avère pas nécessaire pour la téléréalité et dans 99% des cas, un TC identique et généré dans chaque machine avec les boîtiers Ambient nous suffit.

Il n’y a pas une notion de synchro absolue des actions. Ca m’arrive d’alimenter le Rosendahl en référence vidéo et de me servir de son WordClock un fois aligné sur cette référence.
Une des premières décisions prises lors du montage de LGDS a été de partir sur de bonnes bases : « la synchro c’est en étoile et c’est allemand » et du coup on n’a jamais été embêté. Rien d’énorme en plus. Nous avons pris une Nanosynchs standard, même pas HD, et ça marche !

La fameuse pince spécifique de DPA pour le 4060 dans les mains de Frédéric

La fameuse pince spécifique de DPA pour le 4060 dans les mains de Frédéric

SLU : Qui est maître du Dante ?

Vincent Guivarch : La console. On a essayé une fois de déclarer maître l’AVB d’Auvitran mais cela n’a pas du tout marché. Notre schéma est très simple. La console reçoit la Rosendahl et le signal de synchro part aussi vers l’AVB Auvitran qui effectue la conversion AES vers Dante.
Une autre sortie part vers les récepteurs 3732 qui sont en daisy-chain et une dernière dans l’enregistreur de secours 970 de Sound Devices. Enfin on respecte un ordre d’allumage précis pour que tout se passe bien en synchro comme en IP.


SLU : Vous ondulez pour éviter les embrouilles ?

Frédéric Filhol : Oui, généralement tout, même si ce n’est pas à ce point sensible puisque nous ne travaillons pas en direct. Disons que la « soupe réseau » l’est toujours.

As Easys as it gets

Deux dalles tactiles Elo avec Easys prêt pour l’action, à gauche en mode monitoring et à droite en log avec au centre, une enceinte amplifiée Thomann au rapport qualité prix assez imbattable et parfaite pour cet usage

Deux dalles tactiles Elo avec Easys prêt pour l’action, à gauche en mode monitoring et à droite en log avec au centre, une enceinte amplifiée Thomann au rapport qualité prix assez imbattable et parfaite pour cet usage

SLU : Maintenant que nous avons fait un rapide tour de l’audio, entrons dans le vif du sujet, dans les fonctions d’Easys, votre logiciel propriétaire, ou comment gérer de façon rapide et efficace les médias capturés, en leur donnant des infos, bien au-delà du simple TC.

Le moment de la capture d’un visage afin de créer la fiche du participant et lui attribuer un micro. Simple et rapide

Le moment de la capture d’un visage afin de créer la fiche du participant et lui attribuer un micro. Simple et rapide

Frédéric Filhol : L’idée de ce logiciel nous est venue dès le lancement de LGDS ne serait-ce que pour trouver une parade au temps perdu à ouvrir et fermer des choses pour que des journalistes entendent. « Ici journaliste 2, est-ce que tu peux m’ouvrir les micros de Toto, de Brenda et de Fifou et mes les envoyer dans les ears ? » La première solution trouvée a été une dalle tactile pilotant un DME Yamaha. Je crois que cela se pratique encore.

Une vue de Capture avec les « cases » micro vides et celles déjà attribuées

Une vue de Capture avec les « cases » micro vides et celles déjà attribuées

De notre côté nous avons fait le choix de créer un logiciel de toutes pièces en nous servant au départ du « moteur » Max de l’Ircam qui fait appel à de la programmation objet que Vincent maîtrise. Problème, nous ne pouvions pas intégrer la brique iPhone à savoir la possibilité d’entrer des paramètres simplement et rapidement en n’étant pas physiquement sur ordinateur. Le temps nous étant compté, nous avons décidé de reprendre le tout et d’établir le cahier des charges de l’outil idéal.

Nous avons besoin de gérer le monitoring et d’effectuer l’allocation dynamique des HF c’est-à-dire la possibilité de capturer le nom et le visuel d’un candidat, de lui associer un HF libre, de faire en sorte qu’il apparaisse immédiatement dans toutes les dalles tactiles et d’enlever provisoirement ou définitivement ceux qui ne sont plus équipés. C’est à partir de ce projet que nous avons créée la version actuelle d’Easys.

Vincent Guivarch : Si tu prends Incroyable Talent ou Baby Boom, les participants n’arrêtent pas de se renouveler. Il faut donc les capturer à la volée, les insérer dans le workflow pour les enregistrer en les équipant d’un pack émetteur et d’un micro libre, et enfin donner à tout un chacun de l’équipe, du journaliste au réalisateur en passant par les techniciens son, la possibilité d’écouter leur audio librement via une dalle tactile.

L’écran de droite montre Easys en pleine utilisation sur Incroyable Talent 2015 ou comment écouter à la volée ce qui est toujours visible devant soi sur la dalle…

L’écran de droite montre Easys en pleine utilisation sur Incroyable Talent 2015 ou comment écouter à la volée ce qui est toujours visible devant soi sur la dalle…

Il faut que ce soit simple, rapide et flexible. Que les gens qui saisissent et intègrent des participants soient par exemple au rez-de chaussée, la régie son au deuxième étage, les journalistes au 4e et le réal dans son car garé dans la rue, le processus doit être aussi simple et instantané.

Un simple iPhone équipé du soft maison et voici en quelques secondes une station de capture capable de faire apparaître sur le réseau tout nouveau participant. N’oubliez pas le micro et le pack !

Un simple iPhone équipé du soft maison et voici en quelques secondes une station de capture capable de faire apparaître sur le réseau tout nouveau participant. N’oubliez pas le micro et le pack !

SLU : Comment tous les postes fixes et les iPhones de saisie discutent-ils entre eux ?

Frédéric Filhol : Le signal en Dante passe classiquement en RJ45, notre couche spécifique d’infos suit le même chemin, il faut dire que c’est minuscule par rapport à l’audio. Derrière chaque dalle tactile nous avons un mac mini 1,4 GHz/8GB/500GB. Une licence Dante Virtual Sound Card est installée sur chaque poste.

Pour le poste de capture sur iPhone, ou pour administrer Easys éventuellement à distance on développe notre propre point d’accès professionnel et puissant en WiFi qu’on déporte en fibre optique duplex monomode pour des raisons de longueur car en Cat5 on est limité à 70 mètres. L’avantage est que c’est la même fibre que Tapages utilise pour déporter les antennes micro. L’application qui est dans l’iPhone est installée par nos soins et n’est pas disponible dans l’iStore.

SLU : Avez-vous pensé à une version spectacle vivant de votre application ?

Frédéric Filhol : On en a parlé à quelques personnes qui travaillent dans la comédie musicale et pourraient être intéressées par la facilité de monitoring de chaque micro sans avoir besoin d’aller à la console.

Une vue de détail des récepteurs 3732 a milieu desquels trône le convertisseur AES vers Dante AVB d’Auvitran. On devine les entrées AES en face avant

Une vue de détail des récepteurs 3732 a milieu desquels trône le convertisseur AES vers Dante AVB d’Auvitran. On devine les entrées AES en face avant

SLU : Mais ça implique que les micros soient multiplexés dans un flux Dante…

Vincent Guivarch : Non, pas forcément. Notre soft fonctionne en Core Audio, il n’est donc pas obligatoire d’être en Dante. On trouve pratique de n’avoir qu’une RJ45 à brancher mais en Madi cela fonctionne aussi bien, dès lors que la bonne carte est présente. Comme le Madi est bidirectionnel, nous avons aussi prévu la possibilité de faire du talk, une solution de dépannage et même plus pour les tournages où il n’y a pas d’intercom. Cela nécessite malgré tout une console externe pour router le flux vers les intéressés.

SLU : Combien de candidats et donc de flux pouvez-vous gérer dans Easys ?

Frédéric Filhol : 64 en tout, ce qui est déjà bien dense, mais l’apparence physique sur les écrans peut être changée.

Vincent Guivarch : Il existe 3 types d’interfaces. Il y a Capture qui permet de photographier le visage et d’intégrer en direct avec un micro et son nom tout nouveau participant. Il y a Console qui sert à l’écoute, la visualisation et le script des actions et enfin il y a Admin qui comme son nom l’indique, ouvre la porte à l’administration du système et la configuration « à chaud » qui se répercutera immédiatement dans tous les postes connectés. Certains flux peuvent être verrouillés et non modifiables et certains autres, typiquement ceux du présentateur ou de récurrents importants, peuvent arriver toujours au même endroit de la dalle pour les retrouver plus facilement. C’est flexible et puissant.

Ce qui peut planter, plantera…

SLU : La question qui fâche ? Et si ça plante ?

Vincent Guivarch : Nous avons beaucoup travaillé sur les modes dégradés. D’abord toute perte de paquets par exemple dans le WiFi est répertoriée, ce qui facilite le ré envoi de l’info manquante. On ne peut pas ne pas le savoir. Après plantage on retrouve aussi précisément les données d’avant plantage. Durant un plantage de TC, la console bascule sur l’horloge interne le temps de la retrouver.

SLU : Il n’y a pas de serveur en tant que tel…

Frédéric Filhol : Non en effet, nous avons fait le choix d’embedder le Web serveur dans l’application, c’est-à-dire que chaque application est serveur. Capture, Admin ou Console sont tous trois serveurs, ce qui fait qu’on touche chaque machine par son IP privative. Si quelque chose ne marche pas, l’adresse et donc la machine passe en rouge. On le sait tout de suite. On peut mettre jusqu’à 255 machines en réseau, autant que de masques de sous-réseau.

SLU : C’est toi qui a conçu tout ça Vincent ?

Vincent Guivarch : J’ai essentiellement spécifié et deux développeurs ont écrit le soft. Dans mon autre vie d’avant, j’ai fait de l’informatique et des sciences, ce qui m’a permis d’être à l’aise face à ce type de soft.

Frédéric Filhol : Il bossait au CNRS sur les étoiles notre Tournesol à nous (rires) !

Vincent Guivarch : (essayant de rester sérieux) (essayant de rester sérieux) On a lancé le développement pur et dur le premier juillet encore avant d’avoir eu le financement par les banquiers (pas facile de « vendre » aux hommes en cravate ce type de projet NDR).

SLU : Je pense que vous êtes dans les clous pour postuler à des aides à l’innovation et contrairement à ce que l’on croit, elles sont nombreuses et assez bien pourvues en enveloppes.  

Frédéric Filhol : Oui mais comme tu le sais, dans les petites boîtes, on ne peut pas courir après les financements, construire le projet et en même temps continuer à travailler au quotidien pour pouvoir vivre…Mais on y pensera.

L’autre face d’Easys : le Log !

Durant Incroyable Talent 2015, une des consoles d’Easys en mode Log, une bonne façon de tester l’efficacité de la solution de saisie appelée à être rapidement déployée

Durant Incroyable Talent 2015, une des consoles d’Easys en mode Log, une bonne façon de tester l’efficacité de la solution de saisie appelée à être rapidement déployée

SLU : Jusque-là nous parlons d’audio pur. Quand la partie log d’Easys est-elle arrivée ?

Frédéric Filhol : Quasi en même temps. Euromedia a trouvé la partie Audio intéressante mais nous a tout de suite demandé d’y adjoindre des capacités de renseignement sur ce qui se dit, à quel moment et à quel endroit, le fameux log, ce qui rend Easys une solution complète et fonctionnelle pour la téléréalité.

SLU : Ce n’est plus vraiment votre métier que de développer ça…

Frédéric Filhol : Non, d’autant que je me souviens d’être arrivé un matin face à mes associés, alors qu’Easys Audio était enfin spécifié, bouclé question financement et parfaitement sur les rails, et leur dire « les gars, on va tout changer, on va faire du log ! »
Les réactions ont été mitigées d’autant que nous avions mis du temps à bien prendre nos marques et à figer le projet initial. J’ai tenu bon car la demande était et est toujours très forte d’avoir un outil à la fois complet mais tout autant simple d’emploi et à la mise en œuvre.

Le but consiste à générer un fichier XML contenant un certain nombre de champs renseignés à la volée par des opérateurs qui écoutent via Easys l’audio et créent sa carte d’identité. C’était donc logique que cette partie de log fasse partie aussi d’Easys.
L’XML par la suite est récupéré par les deux principales machines de montage image que sont Media Composer d’Avid et Final Cut d’Apple et ces derniers créent des locators, des balises qui contiennent les informations. Si je veux par exemple tous les endroits où l’on parle de Jean-Claude, je fais une recherche par ce prénom et la timeline va se positionner partout où cela est le cas.

Une capture d’écran de l’iPhone de capture avec un certain nombre de micros verrouillés afin d’éviter tout simplement de couper la chique au présentateur ou encore aux micros perche qui par définition ne seront pas attribués ou désattribués

Une capture d’écran de l’iPhone de capture avec un certain nombre de micros verrouillés afin d’éviter tout simplement de couper la chique au présentateur ou encore aux micros perche qui par définition ne seront pas attribués ou désattribués

SLU : Mais du coup pour développer cette extension d’Easys vous avez dû apprendre trois métiers, celui de logger, celui d’homme de l’image et celui de créateur de progiciels.

Frédéric Filhol : C’est cela. Nous avons aussi profité de la flexibilité de notre soft pour offrir des cases qui peuvent être nommées à la volée. C’est par exemple pratique de savoir que c’est la Camera 1 qui filme Pierre qui pique une rogne. On ajoute donc la case –Cam1- et on clique dessus quand Pierre s’énerve, comme ça le monteur sait où aller chercher le plan. Mais on peut aussi placer des déroulants pour ne pas encombrer la face avant des dalles. Ou un peu des deux. On fait ce qu’on veut et on peut changer d’avis autant qu’on veut.

Typiquement la caméra peut être un bouton à cocher, le lieu en revanche doit être un déroulant car il en existe beaucoup où peut se dérouler l’action. On peut aussi ajouter un listing d’émotions en une seconde.
La programmation de cet outil est instantanée et colle totalement aux besoins et au style de la prod qui va l’exploiter. Bien sûr on peut éditer chaque log, remonter dans le temps, les lire et ajouter des détails. Je peux tout aussi bien écouter un micro et logger ce que je vois sur une autre caméra.

SLU : Peux-tu emmener avec toi les fichiers XML pour suivre telle ou telle histoire ?

Frédéric Filhol : Oui, sur la dernière version d’Easys il est possible d’exporter en PDF le fichier. Autre nouveauté prévue, l’auto-log qui créé un événement automatique d’arrivée d’un nouveau participant et donc d’un nouveau micro dans l’émission et son départ et la fermeture provisoire de son micro.

Pour une fois le son est déclencheur et pas dernière roue du carrosse

SLU : Le son reste essentiel…

Vincent Guivarch : Tout à fait et ce qui nous frappe c’est le nombre de personnes qui, dans le cadre d’une émission de téléréalité, écoutent et alertent quant à la survenue d’un événement qui mérite qu’on s’y intéresse et qu’on y rattache au plus vite des caméras. Le son est la clef de voute.
Les loggers font face à une dalle immense où toutes les caméras arrivent et passent des heures à rentrer des infos, à écouter voire à suggérer des actions. Aujourd’hui on peut quasiment tout filmer et enregistrer de l’audio en continu en créant une base d’informations colossale. Il faut pouvoir la renseigner de manière hyper précise pour lui donner vie. 4 à 5 indications sont suffisantes. Ici encore le trop est l’ennemi du bien.

SLU : Où en êtes-vous en termes de disponibilité d’Easys ?

Frédéric Filhol : Lors d’Incroyables Talents de cette saison, Easys a été employé en monitoring et Easys Log était dispo mais en test. Une autre solution a été employée par sécurité par Euromedia, IP Director d’EVS, un système plus complexe mais qui insère le log comme des metadata directement dans les médias vidéo et qui gère les flux vidéo. Une super solution mais extrêmement onéreuse.

EASYS Scripting

EASYS Scripting

SLU : Easys paraît simple à l’emploi mais son déploiement nécessite sans doute de vous avoir. Avez-vous songé à comment le commercialiser ?

Vincent Guivarch : Cela fait appel à des connaissances en informatique, réseau, Wi-Fi… Ca marchera par licence mais on n’a pas encore arrêté notre choix. Pour le moment on s’en sert lors de prestations de Les Gens Du Son dans le cadre d’un service global autour du son.
Et quand on dit autour, on étend bien notre raisonnement jusqu’au monde de la post-production. On songe à en faire venir des membres sur des tournages pour qu’ils appréhendent nos conditions de collecte du son qu’ils auront à travailler par la suite. Un tournage est par définition toujours différent et imprévisible.

SLU : Qu’est-ce qui pourrait arriver en termes de nouveautés sur le logiciel ou les interfaces ?

Frédéric Filhol : Idéalement avoir une télécommande déportée de la grande dalle sur iPad par exemple, ce qui permettrait de basculer la console en remote, de chausser un Ear monitor en profitant des couvertures Wi-Fi et monitoring HF, et de partir sur les lieux mêmes du tournage, par exemple autour de la piscine des Marseillais, pour logger face à l’action. Pour certaines émissions pouvoir observer ce qui se passe hors cadre aide à la qualité de son travail.

SLU : On a parlé de nombre d’émissions qui utilisent ou pourraient utiliser vos services et Easys en particulier. Vous en avez quelques autres en tête ?

Frédéric Filhol : Oui, outre celles que nous avons déjà citées, il y a toutes celles où, au départ, de très nombreux candidats passent par des phases de présélection comme La Nouvelle Star, MasterChef, les Pâtissiers… Easys serait très pratique pour ce type d’émissions.

SLU : Qui sont vos clients ?

Vincent Guivarch : Freemantle, Endemol, Shine, ou même la télévision française. Tapages aussi…

Comme dirait la pub : « Et c’est pas fini ! »

SLU : Il m’a semblé voir vos noms dans feu Rising Star, une émissions dont nous avions couvert les lumières magnifiques et allions en faire de même avec le son.

Frédéric Filhol : Oui, on s’est occupé de l’habillage sonore pour le direct de cette émission, une autre de nos activités, et je tenais personnellement le mix antenne, talks et intercom pour Euromedia avec un collègue. Benoit Gilg pour Yasta, un type super brillant qui a fait un très beau travail, s’est occupé de la captation musique, et enfin Dushow était en charge du son salle et retours. Une superbe installation numérique en boucle Optocore pour relier les 4 consoles avec un mix 5.1.

Les Gens Du Son

Nous avons beaucoup appris sur le mix multicanal musique, même si nous gérons ce type de configurations chaque semaine via Canal+ grâce aux retransmissions de matchs de foot. On a eu de grandes discussions avec Pierre Laqueyrerie, l’ingé système de M6 qui diffusait l’émission, au sujet par exemple de la divergence des voix. Les laisse-t-on au centre, les pousse-t-on dans la stéréo, tout est possible en mix musique, sauf d’abimer la réduction stéréo LtRt du flux 5.1 car rares sont les téléspectateurs qui sont équipés et il ne faut pas oublier tous les autres.
David Cerf de chez nous a enfin conçu les ponts Midi entre son et éclairage pour faire en sorte qu’au lancement des ambiances, les éclairages suivent.

SLU : Vous créez les habillages sonores ?

Frédéric Filhol : Non, nous les gérons en direct et en envoi et pouvons aller chercher ceux qui nous semblent correspondre à l’émission sur des banques sonores ou en recueillir chez le producteur, mais nous ne composons pas. Il y a un spécialiste pour ça qui est le Studio du Petit Pont. Nous proposons des solutions d’envoi de ces ambiances utilisant Live d’Ableton, mais en configuration double et redondée avec entrée et sortie par GPI pour dialoguer avec la console lumière.

Les Gens Du Son

Conclusion

Sereins, profondément compétents, capables de conseiller, d’innover et de déployer des solutions pétries d’intelligence, les LGDS boys nous ont épatés et appris beaucoup sur leur métier et ce qu’ils y apportent au quotidien. De l’interphonie à la captation, du log au mix, ils disposent d’un éventail de moyens techniques et de savoir-faire, mais avant tout d’une infinité de pinces avec lesquelles enlever les épines du pied aux prods, quelque chose qui rassure et construira leur succès.
A la question de savoir quelle autre société fait la même chose qu’eux en France et même en Europe, en intégrant autant de compétences, la réponse est pas grand-monde en dehors du groupe Euromedia et quelques spécialistes de la téléréalité. Si on ajoute Easys, il y a fort à parier que nous entendrons parler des sept garçons dans le vent un bon moment, d’autant que la téléréalité semble se renouveler sans cesse en générant des besoins en captation toujours plus spécialisés et pointus, des besoins en Gens du Sons et en Cervelles Bien Faites.

En attendant ils ont carbonisé la mienne, heureusement qu’ils devaient aller chercher leurs enfants, sinon j’y serais encore ;0)..

D’autres informations sur http://www.lesgensduson.com/

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Eruption de decibels L-Acoustics du Volcan du Havre

Photo © Cecile Choblet

Photo © Cecile Choblet

Surnommé affectueusement le pot de yogourt, le Volcan du Havre, est l’un des théâtres les plus importants de la scène française depuis son ouverture en 1982 et dans le top 5 de la vente de places en France.
En travaux depuis quelques années, la salle vient de rouvrir équipée d’un tout nouveau système Kara(i), choisi pour sa polyvalence sonore et sa couverture large et homogène.

Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco grâce au travail d’Auguste Perret qui en a rebâti la majeure partie durant 20 ans, Le Havre bénéficie d’une unité et d’une intégrité associant le schéma ancien de la ville et idées nouvelles de l’urbanisme de l’après-guerre. Conçus par Oscar Niemeyer en béton, Le Volcan et son frère Le Petit Volcan, ont été érigés dans le cœur du quartier culturel du Havre.
En 2010 il a été décidé de renouveler la zone urbaine qui les entoure en améliorant l’accessibilité et l’éclairage public de telle sorte à en rendre l’apparence encore plus accueillante et à améliorer l’ensemble architectural.

Ces cinq années de travaux ont aussi permis de remettre aux normes les deux salles et leur donner une deuxième jeunesse. Le Petit Volcan a été transformé en bibliothèque tandis que Le Volcan a été entièrement réaménagé pour lui permettre de répondre aux dernières normes de sécurité, d’accessibilité et de technique.

L-Acoustics Kara(i)

L-Acoustics Kara(i)

L’équipementier audiovisuel Auvisys a fourni le nouvel ensemble technique comprenant un système complet L-Acoustics.

L-Acoustics Kiva

L-Acoustics Kiva

Le Volcan comporte trois espaces distincts : un théâtre de 796 places assises et deux salles plus modestes pouvant accueillir respectivement 150 et 125 personnes. Installé par le rouennais Courtin Audio sous le contrôle d’Alain Szklarek intégrateur certifié L-Acoustics, le système comporte 6 Kara(i) complétées par deux SB18i et deux SB28 par côté.

Le cadre de scène comporte en son centre un cluster central de trois Kiva. Les premiers rangs sont débouchés par des petits cubes 5XT et deux Arcs Wide en infills. L’ensemble est amplifié et processé par un LA8 et cinq LA4x.

L-Acoustics 5Xt

L-Acoustics 5Xt

L-Acoustics Arc Wide

L-Acoustics Arcs Wide

“ Un panel composé de personnel de la salle complété par des intégrateurs et des équipementiers a écouté un certain nombre de systèmes » nous dit le directeur du Volcan Philippe Lacroix. « Ils ont tous étés convaincus par le Kara. Il a démontré que la qualité de sa couverture, de son image stéréo et la polyvalence de son rendu étaient les meilleurs du lot. »

Outre le système principal, un large ensemble d’enceintes a été prévu afin de sonoriser les deux autres salles ou tout type d’événement extérieur. Il est composé de quatorze enceintes coaxiales 115XT HiQ, dix 108P, huit 12Xti, quatre 8Xti, deux 112P et deux subs SB15P.
Il est à signaler que l’ensemble d’enceintes de retours qui équipait déjà le Volcan et que Philippe Lacroix décrit comme étant indestructibles, a été conservé. Il comprend douze MTD112b, huit MTD 115b et quatre SB218.

L’ensemble du bâtiment a été câblé en Dante permettant une grande flexibilité dans le déploiement des consoles Yamaha CL1, CL3, CL5 et M7CL-48 et dans l’exploitation des différentes salles.

« Le Kara est le système idéal pour satisfaire la variété d’artistes qui sont accueillis au Volcan » dit le régisseur son du complexe José Michel. « De la musique contemporaine au classique en passant par la simple parole, le public peut désormais apprécier un son précis et limpide où que ce soit dans la salle ».
La rénovation a aussi porté sur l’acoustique même du théâtre. La combinaison entre des panneaux acoustiques suspendus et réglables et le système L-Acoustics offre aux spectateurs comme aux artistes un excellent rendu sonore.

 

Joachim Garraud en boîte : La Producer’s Box

Joachim Garraud

Joachim Garraud

Nous avons la chance d’avoir en France des DJ qui cumulent performance, composition, production & technique.

L’un d’entre eux, Joachim Garraud, que nous avons eu le plaisir de croiser dernièrement à Inox Park, propose un kit aussi original que source d’inspiration, et qui devrait séduire nombre d’entre vous, que vous soyez DJ, ingés son ou simplement grands amateur de musique électronique, la Producer’s box. Non, hélas le talent n’est pas livré avec !!

Joachim Garraud Producer's Box

En vingt-cinq ans de carrière, Joachim a produit, remixé, composé pour David Guetta, Jean Michel Jarre, David Bowie, Beyoncé, Kylie Minogue ou Mylène Farmer et a toujours cherché à se réinventer grâce au partage, bousculant, au passage, les codes de l’industrie musicale.

Joachim Garraud Producer's Box

A l’occasion de la sortie de son troisième album studio, il révolutionne une nouvelle fois le rapport du public à l’artiste en proposant sa Producer Box* en édition limitée et en réalisant son rêve de partage via un nouvel outil de transmission, une nouvelle philosophie d’échange de l’expérience musicale.

Cet « objet » inédit présenté sous la forme d’un trophée, comporte un véritable clavier USB de 25 touches CME X-Key complété d’un disque dur de 1 To, véritable caverne d’Ali Baba qui regroupe une licence pour Live 9 d’Ableton, des synthés virtuels, des Plug-ins, des loops du batteur Gary Wallis

3000 sons exclusifs retraçant 25 années de carrière et de savoir-faire électro. Sur le disque vous trouverez aussi les 17 tracks du nouvel album en 24/96 ainsi que toutes ses sessions prêtes pour être remixées. Pour mieux y parvenir 8 heures de tutoriels sont fournis en 4 langues.

La Producer Box sera disponible à partir du 27 novembre, en précommande, sur le site d’achat en ligne mondial Kickstarter au prix de 559€ TTC

Plus d’informations sur http://www.joachimgarraud.com et https://www.kickstarter.com

 

Le White Paper de John Meyer sur le Leopard

John Meyer

John Meyer

Comme aurait dit Michel Audiard, « quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 les écoutent » Il en va de même avec des hommes de la trempe de John Meyer.
Quand il rédige un White Paper, on serait bien inspiré de le lire, on risque d’y apprendre bien plus que son amour immodéré pour le Leopard dont il y est naturellement beaucoup question.
Certes c’est en anglais, mais ça se savoure comme un T-Bone d’un kilo et on en sort moins bête. Vous faites quoi ce WE ??

24 pages de révision, d’apprentissage, de prises de position et de découverte d’une boîte presque atypique dans le catalogue Meyer. Légère comme une plume et bruyante comme Roissy aux heures de pointe, Leopard s’annonce comme un très bon millésime.
Prenez votre courage à deux mains et en avant pour une piqure de rappel californienne et ensoleillée.

White Paper de John Meyer Leopard

Lire l’article ici : http://meyersound.com/sites/default/files/john_meyer_leopard_story.pdf

 

Aux festivals Berlioz, Vieilles Charrues, Rock en Seine,

L’Array Processing d&b : Premiers retours d’expérience

Quelques mois sont passés depuis la présentation au Zénith de Paris du système de guidage et d’uniformisation tonale numérique de d&b appelé Array Processing. Nous avons demandé à quelques prestataires équipés avec la marque allemande leurs premiers retours d’expérience et avons été écouter par nous-même « le son qui n’en finit pas » a Rock en Seine où On-Off en a fait largement usage.

La Grande Scène de Rock en Seine soignée par On Off et d&b France

La Grande Scène de Rock en Seine soignée par On Off et d&b France

Rappelons rapidement d’abord de quoi il s’agit. L’Array Processing (AP) est un plug livré gratuitement avec ArrayCalc V8, le logiciel de prédiction de d&b. AP exploite les ressources DSP des amplis de la série D à deux chiffres, D80, D20, 30D et 10D pour optimiser le rendu en termes de linéarité quelle que soit la distance, uniformiser la réponse tonale de la gamme J, V et Y et enfin pouvoir, sous certaines conditions, sculpter le tir en évitant certaines zones ou en en favorisant d’autres.
Ceci implique l’utilisation d’un nombre supérieur de canaux d’amplis afin que chaque élément composant une ligne acoustique, reçoive un signal spécifiquement processé et amplifié. Le preset comportant l’action souhaitée est créé sur le terrain via un certain nombre de réglages dont un « souhait d’efficacité » allant de -11 Power, priorité au SPL à + 11 Glory, tout pour le résultat.

Rendez-vous a donc été pris pour une écoute dans des conditions réelles d’emploi et quoi de mieux qu’un plein air. Nous avons retrouvé les grenouilles d’On Off et de d&b France dans les flaques de Saint Cloud. Nous nous sommes concentrés sur la Grande Scène et la Scène de la Cascade.

La Bretagne dit oui

Bob le Louarne le PDG d’Eurolive à gauche et Guy Vergnol, jeune retraité d’On-Off, débusqués sous le dais de la régie de la Scène de la Cascade. Pas à proprement parler des perdreaux de l’année mais à coup sûr des machines à anecdotes plus savoureuses l’une que l’autre

Bob le Louarne d’Eurolive à gauche et Guy Vergnol, d’On-Off, débusqués sous le dais de la régie de la Scène de la Cascade. Pas à proprement parler des perdreaux de l’année mais à coup sûr des machines à anecdotes plus savoureuses l’une que l’autre

Le premier à nous parler de son expérience avec l’Array Processing est Bob Lelouarne le PDG d’Eurolive.

Bob Lelouarne : « On a attaqué avec l’AP directement après la démo au Zénith, précisément 3 jours après. En Bretagne on est du genre fonceur. Nous avons été le premier prestataire à avoir adopté l’Array Processing. On s’est lancé sur une prestation sous chapiteau Jaulin pour le Rock’n Solex à Rennes. Je n’ai jamais eu autant de compliments du style : “ mais qu’est-ce que vous avez fait au son cette année ! ” Un technicien en charge de l’accueil m’a dit : “ Mais…elle est où la bâche ! ” Le technicien de chez nous qui a géré le son m’a avoué être épaté par le résultat qu’il a obtenu. Il était vert.

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On a aussi eu de très bons résultats lors de plein airs tels les Vieilles Charrues, mais là où l’Array Processing est le plus bluffant c’est en salle, et plus elle est pourrie, mieux c’est. Cela s’est très bien passé aussi à Laval au Festival des trois Eléphants. La salle a sonné beaucoup mieux et, en sortant et laissant la porte ouverte, j’ai constaté que le son me suivait. La cohésion qu’apporte cet algorithme au front d’onde et le contrôle sur la distance sont assez incroyables.
J’ai un dernier exemple, un plein air à St Brieuc, le Festival Art Rock. Placebo a joué à 98 dBA avec une belle dynamique, et en régie on pouvait se parler, quelque chose d’inconcevable partout ailleurs. Bref, tout l’été on a fait tourner notre diff en Array Processing, on s’est régalé et beaucoup de techniciens et de régisseurs ont été très étonnés.

Matthieu Le Failler, ingé son & système

Matthieu Le Failler, au système et à l’accueil de la Scène de la Cascade face à un best-seller analogique de Midas

Matthieu Le Failler, au système et à l’accueil de la Scène de la Cascade face à un best-seller analogique de Midas

Matthieu Le Failler : Pour les Vieilles Charrues nous avons laissé notre preset en marche tout le temps et tous les ingés son ont été informés de son existence et ont apprécié. On ne cherchait pas à faire de folies donc réglage sur Glory 5 et une décroissance nulle de 0 à 12 mètres, -1 dB de 12 à 45 mètres où se trouvait la régie et enfin de -3 à -4 dB de 45 à 60 mètres.

On a laissé le système calculer jusqu’à 60 mètres car au-delà notre cahier des charges ne nous imposait plus rien, les gens veulent moins de son quand ils s’éloignent et surtout à trop vouloir tirer sur le Processing, on a tout faux.
On a malgré tout constaté que la portée augmente considérablement au-delà des 60 mètres et même au-delà de notre shoot, ce qui est assez nouveau et mérite d’être analysé. Un point positif est le fait d’avoir pu jouer à 98 dB en générant des sensations identiques à celles que l’on ressent à 102, 103 dBA. Le processing mange du headroom, mais en voulant, on peut encore aller très haut sans que cela ne soit par ailleurs ni utile, ni agréable.

Loïk Letort, un des fidèles grognards d’On-Off et à droite Matthieu Le Failler, une Cascade de talent pour la scène qui porte le même nom, et un calage de l’Array Processing musclé mais tout autant musical.

Loïk Letort, un des fidèles grognards d’On-Off et à droite Matthieu Le Failler, une Cascade de talent pour la scène qui porte le même nom, et un calage de l’Array Processing musclé mais tout autant musical.

Pour répondre à ta question, je n’ai pas trouvé les mixeurs perdus ou mal à l’aise avec une matière sonore nouvelle, simplement il ne faut pas hésiter à se balader un peu pour bien percevoir le son et surtout il ne faut pas être étonné de l’avoir là, dans la face. C’est normal. La sensation physique dépasse beaucoup la mesure. Le bémol est que la décroissance des subs qui reste à 6 dB fait qu’on les perd encore plus vite. Il faudra à terme faire des rappels de subs (rires !)

SLU : Expliques-nous la stratégie sonore adoptée pour cette scène de La Cascade.

Matthieu Le Failler : On a choisi d’avoir 0 dB de pertes de 0 à 10 mètres du système, puis entre 10 et 96 mètres on a choisi 1 dB d’atténuation. (Ce qui correspond à 3 dB d’écart entre les crash et un point à 80 mètres NDR). Enfin au-delà de 96 mètres on demande 6dB d’atténuation. Nous avons choisi de ne jamais dépasser 2 jaunes, cette couleur annonçant le début des excès acceptables dans la jauge Realizer, et +5 Glory.

La Scène de la Cascade et ses 14 J, la chasse gardée d’Eurolive et un son gros comme le plateau d’artistes qu’elle a reçu

La Scène de la Cascade et ses 14 J, un son gros comme le plateau d’artistes qu’elle a reçu

SLU : Pourquoi 0 entre la scène et 10 mètres ?

Matthieu Le Failler : On répond simplement au désir qu’a un certain public d’avoir la tête dans la gamelle.

SLU : Tu n’as pas égalisé le système, il est bon tel quel ?

Matthieu Le Failler : Du J en plein air sonne tel quel, mais en plus j’ai le sentiment que l’Array Processing et son algorithme finit de gommer et lisser les dernières imperfections.
Quand on voit ce que prévoit ArrayCalc pour notre montage de 14 J en termes de réponse en fréquence sans processing, on n’a plus envie de s’en passer.
J’insiste en revanche sur le besoin de savoir se contrôler. Oui, on peut envoyer du son à 200 mètres, mais il ne faut pas oublier les lois de la physique et ce que peut pousser un HP, même si c’est vrai que ce soir à 96 mètres je n’ai que 4 petits dB de moins qu’au nez de scène Ca ne détimbre pas, ce n’est pas choquant, c’est…plutôt pas mal. (En line-array traditionnel c’est 20 dB de moins et en point source…le double ! NDR).

SLU : Vous avez connu quelques déboires avec le haut du spectre cet été lors d’un festival je crois.

Le preset de l’Array Processing tel que programmé pour la Scène de la Cascade. Regardez les trois réglages Front, Central & Rear. Le pire c’est que ça marche ! L’atténuation à 96 mètres est de moins de 5 dB !

Le preset de l’Array Processing tel que programmé pour la Scène de la Cascade. Regardez les trois réglages Front, Central & Rear. Le pire c’est que ça marche ! L’atténuation à 96 mètres est de moins de 5 dB !

Matthieu Le Failler : Oui, l’algorithme provoquait à partir de 13 kHz et 55 mètres de distance, des choses assez bizarres dans l’aigu. Nous l’avons signalé à d&b et très rapidement on nous a fourni une version qui corrige ce défaut.
On ne sait pas trop ce qui a été fait puisque nous naviguons dans la psycho-acoustique mais le fait est que maintenant ça marche (L’algorithme aurait été désactivé au-dessus de 13kHz dans l’attente de trouver une solution plus pérenne NDR)

Ce que j’aime en fait avec l’Array Processing c’est cette possibilité qui nous est donnée d’avoir le choix du ressenti en tant qu’auditeur. Ca ne s’exprime pas forcément avec des graphiques, mais ça s’entend !

14 J, une arme de sonorisation massive

La scène de la Cascade a beau être la seconde en ordre de taille et d’importance à Rock en Seine, elle n’en reçoit pas moins un plateau d’artistes de toute première bourre. C’est aussi celle qui nous a le plus convaincus en termes de rendu et d’exploitation de l’Array Processing, et ce malgré un choix assez exigeant pour le système à qui il est demandé de charger une incroyable quantité d’énergie entre 0 et 96 mètres. Nous avons eu le plaisir d’écouter assez longuement des morceaux le jeudi soir, veille de l’ouverture du festival, ce qui nous a permis de bien cerner le comportement de l’algorithme en plein air.

La Scène de la Cascade prise depuis le bout de la pelouse. 100 bons mètres et 100 bons dB !

La Scène de la Cascade prise depuis le bout de la pelouse. 100 bons mètres et 100 bons dB !

Le système est certes conséquent avec des lignes de 14J et 18 J-Sub au pied du plateau en stacks de deux, le son que nous avons entendu, dépasse de beaucoup son potentiel. Outre une portée sensiblement améliorée, voire trop puisqu’à 75 mètres on a l’impression d’être à 20 mètres de la scène si ce n’est une petite baisse des J-Sub, l’effet qui nous a bluffés le plus est celui de la perception quasi omnidirectionnelle du son, un peu comme si on était en plongée. On a beau tourner la tête dans tous les sens, on est habillé, léché comme par un liquide ou un foulard qui recouvre le visage.
On a souvent parlé de son dans la face, d&b pousse le bouchon encore plus loin et d’une certaine façon on retrouve des sensations plus proches du point source que du line-array. Un vrai bon point aussi la réserve de puissance des D80. L’AP a beau grignoter son dû, surtout si le curseur est poussé un peu loin, la sensation de plénitude sonore est totale et intervient au moins 3dB plus tôt que le même système sans AP. Si malgré tout on pousse le système à 105dBA, ce qui a été fait, il ne souffre d’aucun tassement louche, juste un trop plein manifeste et qui devrait conduire les mixeurs à calmer le jeu.

La Grande Scène qui n’en finit pas..

Pierre Scalco, fine gâchette du son et du preset chez d&b France à gauche, et Nicolas Delatte, le directeur technique d’On-Off à droite face à la Grande Scène.

Pierre Scalco, fine gâchette du son et du preset chez d&b France à gauche, et Nicolas Delatte, le directeur technique d’On-Off à droite face à la Grande Scène.

Après la cascade, nous sommes allés découvrir le rendu de la Grande scène, à la fois le jeudi de calage comme le vendredi, premier jour d’exploitation.
Avec ses 24 J et ses 48 J-Sub, elle a aussi bénéficié de l’action de l’Array Processing mais a posé plus de fil à retordre aux équipes techniques d’On-Off et de d&b France.

Nous avons interrogé Pierre Scalco, ingénieur d’application de d&b France et Nicolas Delatte, directeur technique d’On-Off.

SLU : Faut-il prévoir différents presets pour suivre par exemple l’évolution de la température ou de l’hygrométrie ?

Pierre Scalco : Oui ce serait une bonne idée. Nous avons calé avec 80% d’humidité et hier soir (le jeudi précédent l’ouverture d festival) on était collé à 100% d’humidité et sous une pluie battante, alors que les trois jours du festival vont se dérouler au soleil de fin août, il faut donc forcément en tenir compte. Il suffit de prévoir 3 ou 4 presets et de switcher entre deux groupes. C’est à nous dans le cadre de l’accueil système de proposer un système avec une balance tonale régulière et optimale quelles que soient les conditions atmosphériques.

Nicolas Delatte : Aux mixeurs qui s’y intéressent, on montre le gabarit du process. Le mixeur de Kasabian nous l’a demandé indirectement ce matin puisqu’il voulait connaître l’égalisation du système conduisant au rendu qu’il entendait et qui en réalité n’était le fruit que de l’algorithme.
Il connaissait l’existence de l’AP et en apprécie le résultat.

On en parlait avec Lulu, les vieilles gloires d&b série C tiennent bon et rendent encore de fiers services en side avec en sus une paire de B2 par côté. Admirez la ligne de 20 J dont 8 J12 en bas et 12 J8 en haut pour porter. Et ça porte !

On en parlait avec Lulu, les vieilles gloires d&b série C tiennent bon et rendent encore de fiers services en side avec en sus une paire de B2 par côté. Admirez la ligne de 20 J dont 8 J12 en bas et 12 J8 en haut pour porter. Et ça porte !

SLU : Il m’a semblé que le son va assez loin..

Pierre Scalco : C’est exact, on va essayer de rectifier cela. Le système principal perd de son énergie à 110 mètres, nous avons paramétré une chute assez forte, mais c’est l’ensemble avec les délais qui porte loin. Je vais modifier le preset pour qu’au-delà de 80 mètres les délais plongent plus vite.
L’Array Processing semble donner au son une portée largement supérieure et il faut arriver à respecter les autres scènes et les zones de transition avec les commerçants.

SLU : Le raccord entre principal et délais semble difficile à trouver.

Nicolas Delatte : Il l’a toujours été, même l’année dernière nous avons dû batailler pour lutter contre une accumulation de bas médium au pied des tours. Cette année nous avons fait le choix de laisser –continuer- le principal et ne faire ressortir le délai qu’à partir d’une quinzaine de mètres plus loin. On casse de 15 dB sur ces 15 premiers mètres.

Pierre Scalco : Nous avons choisi pour le système principal une atténuation d’un dB par doublement de distance jusqu’à 110 mètres où l’on a sélectionné 10 dB de chute au profit des délais.
J’ai aussi constaté un effet assez nouveau et qui est une ombre moins prononcée des régies, un peu comme si le son se reformait plus vite ou que la régie était transparente (tout à fait d’accord NDR)

La Grande Scène et les délais prêts à accueillir les festivaliers. Le soleil est là, les rockeurs pas loin et les décibels prêts à rugir

La Grande Scène et les délais prêts à accueillir les festivaliers. Le soleil est là, les rockeurs pas loin et les décibels prêts à rugir

SLU : Comment s’opère le raccord entre les lipfill qui ne sont pas processés et le système principal qui lui l’est ?

Pierre Scalco : Bien, mais les Y8 ne jouent pas fort et sont en mode Cut, il n’y a rien en dessous de 100Hz. Ca raccorde aussi parce que cette enceinte a une belle brillance qui rappelle le rendu du J avec l’AP et puis il fallait apporter un contrepoint à la ligne de subs qui est assez sérieuse.

Au pied de la grande scène, nos 48 J-Sub à quelques minutes de la montée en température des bobines !

Au pied de la grande scène, nos 48 J-Sub à quelques minutes de la montée en température des bobines !

Des D80 sous la Grande Scène comme s’il en pleuvait, l’Array Processing est gourmand…

Des D80 sous la Grande Scène comme s’il en pleuvait, l’Array Processing est gourmand…

SLU : Avez-vous égalisé le système principal ?

Pierre Scalco : Non, on est flat, juste un peu de coupling dans les bananes pour atténuer un peu l’effet de longueur de ligne.
Les mixers peuvent s’ils le souhaitent égaliser le système et ne s’en privent d’ailleurs pas. Ils voyagent avec un Lake ou bien se servent de ce qu’offre leur console numérique.
Le gros avantage de l’AP à ce sujet est de lisser le point d’égalisation au proche comme au lointain. Ce qu’ils ont choisi est répercuté partout. C’est très rassurant.

L’array Processing porte si loin qu’il n’aime pas les délais

Ghost ouvre le bal et permet, comme tout premier groupe d’un festival, d’ajuster la diffusion comme l’éclairage. Dommage que leur mixeur se soit un peu emmêlé les tirettes

Ghost ouvre le bal et permet, comme tout premier groupe d’un festival, d’ajuster la diffusion comme l’éclairage. Dommage que leur mixeur se soit un peu emmêlé les tirettes

15 heures 30. Sans tambour ni trompette, enfin si, avec des tambours et plein de guitares, le groupe Ghost ouvre Rock en Seine 2015 et plaque son premier accord.

On quitte Pierre et Nicolas et l’on profite d’une affluence encore pas trop dense pour nous balader. Sur le parterre face à la grande scène et jusqu’aux délais, c’est un régal, le son est plein, indiciblement plein et ne vous abandonne pas. On a beau s’éloigner du plateau, les 48 J et autant de J-Sub ne laissent aucun répit.
Titre après titre en revanche ce bel édifice se fissure un peu. Un regard vers le mixeur clarifie tout. Il paraît un peu perdu entre ses sensations, ses snapshots, une position naturellement déportée de la régie et surtout un placement tout en arrière sous le dais. Trop. Il finit par trop retoucher son mix rendant impossible tout jugement objectif du son.

Le John Butler Trio à l’œuvre et le gros son revient comme par enchantement

Le John Butler Trio à l’œuvre et le gros son revient comme par enchantement

Une petite heure plus tard le John Butler Trio apporte une simplicité bienvenue dans ses arrangements et un mix net, sec et précis. Le système suit parfaitement et sans manifester aucun effet gênant trahissant la présence de l’Array Processing. Une balade à cour dans la zone bénéficiant d’un outfill en V affiche en revanche un filtre en peigne dans le bas mid qui déshabille la zone de recouvrement.
Pierre Scalco nous rappellera plus tard que cette ligne de renfort latéral se retrouve à une hauteur qui interfère pas mal avec les 8 J12 qui composent le bas des lignes. Il va parvenir, en baissant le niveau des V du bas et en modifiant le réglage de l’AP, à grandement améliorer le couplage entre les deux arrays.
Les mêmes doutes se retrouvent au point de recouvrement entre système principal et délais. L’entrée des deux lignes placées à 75 mètres a beau se faire « discrètement » via un choix d’atténuation du son le long des 15 premiers mètres de diffusion, leur influence sur le système principal encore très présent, est évidente. Le résultat est une zone où le son se resserre comme en mono puis plonge assez nettement et où ne subsistent que les subs.

La grande scène vue depuis le bout de la pelouse qui lui fait face. 205 mètres de distance et avant rééquilibrage, pas loin de 100 dBA. Bluffant même si pas exempt d’effets collatéraux ;0)

La grande scène vue depuis le bout de la pelouse qui lui fait face. 205 mètres de distance et avant rééquilibrage, pas loin de 100 dBA. Bluffant même si pas exempt d’effets collatéraux ;0)

Quelques mètres plus loin, comme par enchantement, les délais prennent vie et vont pousser largement et très généreusement le son au bout du terrain accueillant le public, soit à plus de 200 mètres de la scène…

Une des attractions de Rock en Scène, aussi craquant que bien protégé. Bravo au papa !

Une des attractions de Rock en Scène, aussi craquant que bien protégé. Bravo au papa !

Vision quasi incroyable, même à de telles distances, les gens portent encore des bouchons, mais il faut dire que les deux fois 12 J crachent 105 dBA à 30 mètres.
Ici encore Pierre va apporter des modifications de telle sorte à les baisser et limiter leur portée ainsi que celle du système principal, tout en travaillant à améliorer le raccord entre les deux et corriger quelques interactions entre 400 et 800 rendant par moments le son moins naturel. Un super bon point au montage et au calage des 48 J-Sub.
A 140 mètres ils offrent encore un effet bœuf et plein d’énergie.

Vienne accueille d&Berlioz

Quittons On-Off et le parc de St Cloud et ses rockeurs pour parler d’un autre événement qui s’est tenu à la fin de cet été à Vienne avec Fa Musique et a bénéficié de l’Array Processing : le Festival Berlioz.
C’est Fabrice Leblanc, le directeur technique de Fa, qui a répondu à nos questions.

SLU : En étant le directeur technique de Fa, es-tu la personne référente et à même de mieux échafauder la stratégie sonore d’un événement avec l’AP ?

Fabrice Leblanc : Oh non, nous sommes nombreux à savoir nous en servir à Fa Musique, et je ne suis pas forcément celui qui sort le plus souvent sur le terrain vu mon poste, il y a des gens qui l’ont plus expérimenté que moi.

SLU : Raconte-nous ce super concert classique qui a vu interpréter un majestueux Te Deum en plein air !

Fabrice Leblanc : Il s’agit du Festival Berlioz qui s’est tenu dans le théâtre antique de Vienne. Nous avons eu à sonoriser un concert classique avec tout d’abord beaucoup de musiciens sur scène, 120 pour être précis, puis 250 choristes derrière l’orchestre et, en dernier, un chœur de 600 enfants placé devant l’orchestre et donc devant la diffusion. Le challenge a donc été le repiquage de ce chœur, le public venant tout autour.

Un plan large de l’immense scène capable d’accueillir un orchestre symphonique et 250 choristes. On devine dans la tour à cour les deux lignes constituées de V et de Y.

Un plan large de l’immense scène capable d’accueillir un orchestre symphonique et 250 choristes. On devine dans la tour à cour les deux lignes constituées de V et de Y.

SLU : De quoi était constituée la diff ?

Fabrice Leblanc : 12 V par côté avec 6 Y en outfill pour couvrir un espace très large, 6 V-Sub par côté plus un J-Infra.

SLU : Qui a assuré le mixage ?

Fabrice Leblanc : Moi-même, assisté du directeur artistique du Festival Berlioz et de l’assistant du Chef d’orchestre.

SLU : Vous avez assez de micros chez Fa pour ce type de repiquage ?

Fabrice Leblanc : Non bien sûr, nous en avons sous-loué. Ceci étant, j’ai mixé deux techniques dont l’une se serait contentée de deux micros. J’ai placé un couple d’ambiance au-dessus du chef et ensuite 6 à 8 micros en renfort par pupitre ce qui correspond à environ un micro pour deux à trois musiciens. Pour les chœurs d’adultes j’ai installé 3 rangées de 4 micros et pour les enfants 14 micros en tout. Mon patch faisait 92 entrées.

Une image donnant la pleine mesure de la difficulté à laquelle ont dû faire face les équipes de Fa Musique, ne serait-ce que pour offrir un rendu équilibré entre choristes et orchestre

Une image donnant la pleine mesure de la difficulté à laquelle ont dû faire face les équipes de Fa Musique, ne serait-ce que pour offrir un rendu équilibré entre choristes et orchestre

SLU : Combien de spectateurs étaient présents ?

Fabrice Leblanc : 6000 personnes.

SLU : Tu as pu avoir un peu de son direct ?

Fabrice Leblanc : Oui et non. La fosse étant réservée à la chorale, personne n’a pu apprécier comme il se doit le son de l’orchestre qui ne sortait par ailleurs pas très fort, contrairement aux 600 enfants qui eux étaient très sonores. Le repiquage de l’orchestre a évité de submerger les premiers rangs de public au contact des enfants. Il a fallu clairement rééquilibrer le tout au proche comme au lointain.

SLU : Tu n’as pas eu de problèmes avec les différentes latences et surtout les quasi 6 millisecondes du couple D80 + Array Processing vis-à-vis du son direct ?

Fabrice Leblanc : Oui absolument, la latence a été l’un des points les plus délicats à gérer, pas spécialement à cause des 6 ms d&b, qui ne représentent que deux mètres dans l’absolu, mais surtout lors de la remise en phase de l’ensemble des micros qui ont assuré la captation. J’ai choisi le couple au-dessus du Chef d’orchestre comme point 0 et j’ai retardé tous les autres…

SLU : Oui mais tes 600 mioches ils sont devant ton temps 0, si tu me les alignes avec le chœur des adultes..

Fabrice Leblanc : Effectivement et du coup ce sont eux qui se sont retrouvés à temps 0 (rires !) car ils étaient les plus proches. On a un peu triché et le son de la diffusion a couvert le tout.

De l’énergie à revendre pour des œuvres et un compositeur qui n’en manquait pas. On aperçoit ça et là les micros placés par pupitre

De l’énergie à revendre pour des œuvres et un compositeur qui n’en manquait pas. On aperçoit ça et là les micros placés par pupitre

SLU : Est-ce que les gens du classique ont été contents, ils peuvent être si difficiles…

Fabrice Leblanc : Cela c’est très bien passé. Il y a eu un certain nombre de chefs qui se sont alternés à la baguette et tous sont venus à la régie écouter ce que l’ensemble donnait en manifestant leur satisfaction.

SLU : Raconte-nous ton design pour la diffusion et ton travail avec l’Array Processing. L’idée était de ne pas taper dans les gosses (Ca ne se fait pas ! NDR)

Fabrice Leblanc : On a effectivement évité la plus grand partie de la chorale, juste un petit croissant de lune s’est retrouvé avec un peu de son, mais avant même l’AP, mon design lui-même avait tenu compte de cette problématique.
J’ai volontairement évité le centre avec les deux lignes de V. Le processing a beau bien marcher, si on lui demande de réaliser des choses qui s’éloignent trop des contraintes physiques du son et des enceintes, et que l’on peut faire par d’autres moyens, le résultat sonore en pâtit. Bien sûr il n’y avait aucun front fill.

SLU : Comment as-tu géré tes subs par rapport au repiquage. Ils ne sont pas pris en compte par l’AP et un J-Infra ne doit pas faire bon ménage avec des statiques…

Fabrice Leblanc : Mes micros à risque ne servaient qu’au chant, je les ai donc soigneusement délestés du bas du spectre et j’ai veillé à avoir une égalisation très neutre, la plus plate possible. Enfin j’ai profité du spectre assez haut des voix d’enfants pour programmer un égaliseur spécifique que j’ai inséré lors de leur passage pour être certain de ne jamais accrocher et pour éviter surtout de « casser » le système durant tout le concert.

SLU : Pourquoi le choix du V ?

Fabrice Leblanc : Comme presque toutes les enceintes d&b, le V a un respect de la dynamique assez important et un rendu très homogène et sans colorations. J’ai l’ai choisi en lieu et place du J pour m’adapter à des contraintes de place dans les tours, et aussi pour pouvoir constituer des lignes plus longues. J’ai voulu rester sur des angles serrés pour me donner le plus grand choix de réglages. De toute façon 12 J n’auraient pas tenu, et avec 8 je n’aurais pas eu le son que je voulais et j’aurais arrosé le bas, chose que je devais éviter.

SLU : Quel preset as-tu programmé sur l’AP ?

Fabrice Leblanc : J’ai commencé par programmer dans l’ArrayCalc le gradin et le parterre, et bien que le parterre n’ait été qu’effleuré par le système tel que déployé, j’ai demandé à ce qu’il soit atténué de 3 dB. J’ai après laissé aller le son à la décroissance naturelle de 3 dB par doublement de distance.

SLU : C’est très léger comme paramétrage..

Fabrice Leblanc : Oui, mais lors des démos, on s’est rendu compte de certains effets négatifs sur le son si on exagérait trop sur les écarts. Je préfère garder le Realizer dans le vert et le réglage d’intensité sur 0. J’aime bien jouer mais prudemment. L’algorithme a beau être très bien conçu, on fait à un moment ou un autre une petite concession.

Un plan montrant parfaitement le parterre d’enfants, puis l’orchestre et enfin le chœur des adultes. Un sacré millefeuille sonore que Fabrice Leblanc a su dompter

Un plan montrant parfaitement le parterre d’enfants, puis l’orchestre et enfin le chœur des adultes. Un sacré millefeuille sonore que Fabrice Leblanc a su dompter

SLU : Tes outfills en Y ont bien raccordé avec les V ?

Fabrice Leblanc : Etonnamment très bien. C’est par ailleurs très pratique à caler. On règle délai et niveau et ça roule tout seul avec une couleur uniformisée entre V et Y.

SLU : As-tu fait des essais avec et sans ton preset ?

Fabrice Leblanc : Oui. Dans un site comme celui-là, la propagation est bonne car les romains avaient compris pas mal de choses en ce qui concerne le son et même si le mur en arrière scène a disparu, c’est relativement facile à sonoriser. L’AP apporte un réel gain en homogénéité notamment dans le haut du spectre qui se retrouve distribué partout. Ce concert était une très bonne occasion de tester et à la fois exploiter les possibilités qu’il offre.

« L’Array Processing c’est sans retour… »

Puissant, impressionnant d’efficacité, grisant même, l’Array Processing est un outil dont on aura du mal à se passer dans le futur, mais qu’il est essentiel d’apprendre à maîtriser pour éviter, dans les cas extrêmes, d’abimer le son ou de le rendre difficilement contrôlable en portée.
L’exemple du Festival Berlioz tombe à point nommé. Là où il aurait été possible de charger la mule sans risques grâce à la conformation en amphithéâtre des lieux, la sagesse a primé contrairement à St. Cloud où du coup, il a fallu réécrire des nouveaux presets plus sages.

L’AP est en mesure de créer un front d’onde tellement cohérent et massif, qu’une fois qu’on l’a programmé pour qu’il ne décroisse quasiment plus, il file droit devant échappant aux écrans radars et à toute stratégie du type « tu ne chutes que d’un dB, mais à 100 mètres tu t’arrêtes net » L’effet Tchernobyl et son nuage frappe encore.
Maitriser l’AP passera peut être par de la formation, de la documentation, des exemples type, un forum d’utilisateurs, tout ce qui facilitera la prise en main d’un algorithme par définition évolutif mais déjà sacrément fonctionnel et donc potentiellement source d’excès. En attendant, il va falloir continuer à travailler à une meilleure intégration dans le système principal des latéraux, des lipfill et très rapidement disposer d’un preset qui englobe au moins un rang de délais.

Va se poser aussi le problème de la diffusion de la première octave, abandonnée à sa décroissance préhistorique de 6 dB. Ca va phosphorer sec pour aller plus loin sans tuer du spectateur en champ proche.

On dit enfin d’un avion qu’il vole mieux, consomme moins et dure plus longtemps si c’est l’ordinateur de bord qui pilote, ça ne m’étonnerait pas qu’apparaisse bientôt un soft à même de caler la diffusion en fonction des lieux, des moyens techniques déployés, des conditions climatiques et de la nature du rendu projeté. Si tel était le cas, d&b aurait une avance plus qu’enviable.

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai hâte de connaître et d’écouter la suite de cette aventure du logiciel qui a mis sur des rails les ondes cylindriques.
Comme me l’a glissé malicieusement Didier Lulu Lubin : « L’Array Processing c’est sans retour même si c’est vrai qu’on n’a pas encore tout découvert. La seule solution c’est d’aller encore plus loin ! »

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A Toronto

October’s Very Own est sonorisé en Adamson

Plus de 35.000 personnes ont déferlé récemment sur le Molson Canadian Amphitheatre de Toronto, au Canada, pour assister à l’édition 2015 du festival OVO (October’s Very Own). C’est la société Eight Day Sound qui a déployé un système de sonorisation Adamson pour l’occasion. Et gros.
Les têtes d’affiches de cet événement musical de trois jours étaient Kevin Hart, J. Cole, Big Sean, YG + Jeremih et Drake avec les invités Future, Pharrell Williams, MC Skepta, Kanye West, et Krept & Konan. OVO est l’un des plus grands festivals de hip-hop au Canada.

Adamson OVO stage2

La sono principale se composait d’un système principal de 18 E15 et trois E12, complétés d’ensembles de 12 E15 et trois E12 pour le débouchage latéral. Deux groupes comportant chacun 8 subs E119 (la version à un seul 19’ du E219) étaient accrochés à côté des lignes principales. De plus, un total de 24 E119 (2 rangées de 6 de chaque côté) était empilé pour fournir la réponse basse fréquence caractéristique de Drake.

On a fait le total pour vous, il s’agit bien de 30 E15, 6 E12 et 8 E119, le « petit » sub très musclé et conçu spécifiquement pour les besoins américains

« L’aigu de la série E est l’un des plus transparents et des plus doux que j’aie jamais entendus, pas dur du tout et extrêmement cohérent », explique Demetrius Moore, ingénieur FOH de Drake. « Le bas du spectre est ample avec un registre régulier, c’est l’idéal pour mes ma rythmique hip-hop faite à la 808 et ma grosse caisse R & B. »

Le Molson Canadian Amphitheatre est un bâtiment en plein air en forme d’amphithéâtre d’une capacité de 16.000 sièges. 5 500 places réservées sont abritées sous la toiture haute de 19 mètres, 3 500 sièges sont disposés à ciel ouvert et les 7 000 autres places sont sur la pelouse. Pour assurer une couverture optimum, Eight Day Sound a bien sûr utilisé Blueprint AV à la conception du système. « La sono était puissante. On n’a pas eu besoin de déployer des délais », ajoute Moore. « Le son était propre, le niveau était cohérent et très élevé dans toute la salle. »

La sono du festival OVO était alimentée par des racks d’amplificateurs Lab.gruppen PLM 20K44 qui combinent une configuration réelle à 4 entrées et 4 sorties, avec un nouveau module DSP à noyau Lake, la distribution des signaux, le contrôle et la surveillance du système en réseau Dante. Les amplificateurs montés en rack étaient installés à gauche de la scène lors de l’événement.

Pour plus d’informations, voir www.adamsonsystems.com

 

Audio-Technica dévoile l’AT-One, micro HF entrée de gamme

Audio Technica One

Audio-Technica annonce le lancement de son nouveau système de transmission sans fil UHF, entrée de gamme, l’AT-One. Conçu pour une utilisation simple et rapide, il apporte une solution idéale pour les présentateurs, les artistes, et les installateurs à la recherche d’une liaison fiable et facile d’usage.

Le plan de fréquence de l’AT-One est divisé en deux groupes avec 4 canaux disponibles dans chaque groupe, l’un dans la gamme des fréquences européennes autorisées et l’autre dans le duplex Gap. Les utilisateurs peuvent choisir jusqu’à 4 canaux au sein d’un groupe.

L’interface simple de l’AT-One assure une grande stabilité et se place à la portée d’utilisateurs de tous niveaux d’expertise. Robuste et de grande qualité, l’AT-One est livré dans une mallette pratique, avec un kit de montage en rack et des antennes détachables.
Disponible en trois configurations il peut être acheté avec un émetteur de poche, un émetteur main, ou encore un émetteur de poche avec micro-cravate.

L’ATW-11F est équipé d’un émetteur de poche discret et robuste, fournissant 10 mW en puissance de sortie, un commutateur et une autonomie de 10 heures.
Le système avec émetteur main ATW-13F comporte un micro condensateur cardioïde ATW-T3F, délivre la même puissance de sortie de 10 mW RF et a aussi une autonomie de 10 heures.
Enfin le système à micro-cravate ATW-11/PF contient l’émetteur de poche ATW-T1F et le micro-cravate ATR35cW.
Le microphone à condensateur cardioïde du système ATW-13F empêche les éventuelles interférences (feedback) lorsqu’il est utilisé dans des lieux équipés de boucles d’induction.

Le récepteur ATW-R1 offre le choix de deux groupes de fréquences et de 4 canaux dans chaque groupe

Le récepteur ATW-R1 offre le choix de deux groupes de fréquences et de 4 canaux dans chaque groupe

le micro émetteur ATW-T3F, cardioide à condensateur

le micro émetteur ATW-T3F, cardioide à condensateur


L’AT-One sera disponible dès le début Novembre 2015.

Prix TTC :

  • ATW-11F Système avec émetteur de poche : 219 €
  • ATW-13F Système avec émetteur main : 239 €
  • ATW-11/PF Système avec émetteur de poche et micro-cravate : 269 €
  • ATW-T1F Emetteur de poche : 89 €
  • ATW-T3F Emetteur main : 109 €

Plus d’infos : http://eu.audio-technica.com/fr/

 

Sur les scènes Trance le dB tombe dru

Des systèmes de diffusion Ohm envahissent le festival Inox Park

Des dB à ne plus savoir qu’en faire, frappant la poitrine, maltraitant le bas des pantalons (qui ne leur disent pas merci). Nous avons été nous mêler à la foule en liesse qui a pris d’assaut l’Ile des Impressionnistes de Chatou pour la 6e édition du festival Inox Park.
Deux scènes ont particulièrement brillé question rendu, la Red et la Black. Des petits Ohm anglais veillaient au grain, petits avec de grandes oreilles !

Et l’ile des Impressionnistes se transforme en Ile des 105istes, voire plus fort si affinités. Pas certain qu’Auguste Renoir aurait su peindre ces drôles d’arbres à son appelés HD-MH

Et l’ile des Impressionnistes se transforme en Ile des 105istes, voire plus fort si affinités. Pas certain qu’Auguste Renoir aurait su peindre ces drôles d’arbres à son appelés HD-MH

Nous retrouvons sur le Red Stage Wilfrid Mallan en pleine forme. Ingé son, DJ, technico-commercial en charge de la marque Ohm pour Accore Diffusion.
Il lui manque juste 48 heures de sommeil et à nous autant de dB en moins dans la diff pour comprendre ce qu’il crie à l’attention de notre dictaphone.

Agenouillé c’est Wilfrid Mallan, ingé son, chef produit et DJ. Derrière lui en noir Etienne Fabre et le tenant par le bras Philippe Humbert, le gérant d’Accore Diffusion.

Agenouillé c’est Wilfrid Mallan, ingé son, chef produit et DJ. Derrière lui en noir Etienne Fabre et le tenant par le bras Philippe Humbert, le gérant d’Accore Diffusion.

SLU : Lagoona a équipé, trois scènes et vous les deux autres…

Wilfrid Mallan : C’est ça. On a tout fait nous-même. On nous a donné carte blanche, l’organisateur comme Stacco, ce qui fait que nous avons fait travailler nos propres riggers.

SLU : Mais comment vous êtes-vous retrouvés embarqués dans l’aventure Inox Park ?

Wilfrid Mallan : Nous sommes partenaires. En fait le régisseur qui n’est pas fan de ce qu’offre une autre marque spécialisée dans les platines et les consoles, a vu notre pub sur Soundlightup et nous a contactés (Ouaiiiii !! On fait plus de bruit que les 5 scènes réunies durant quelques secondes NDR).

Au départ il nous propose la petite scène, la Black. « Ça ne te dirait pas aussi de faire une grosse scène ? » T’imagines ma réponse. On a donc sollicité la maison mère en gonflant nos besoins à 7000 personnes et grâce à ça j’ai eu les 8 HD-MH, d’autres boîtes, et toute l’aide technique nécessaire. J’ai ensuite appelé tous les partenaires Ohm France pour disposer des subs TRS 218, et enfin j’ai activé Sound Project et SSLD qui nous ont fourni les amplis MC² ainsi que la console Allen & Heath QU16. On est là pour se serrer les coudes et ouvrir les oreilles des Français à de nouvelles marques.

SLU : Qu’appelles-tu ouvrir les oreilles ?

Les HD-MH du Red Stage et leur accroche qui rappelle les systèmes pre line-array

Les HD-MH du Red Stage et leur accroche qui rappelle les systèmes pre line-array

Wilfrid Mallan : Je trouve les ingés son français un peu trop suiveurs. J’ai appris le son dans une école, le GRIM à Lyon, et on m’a formaté en me parlant essentiellement de L-Acoustics ou Meyer.
Mes profs étaient Jean-Louis Berthet et Serge Saadi, des mecs archi calés et très bons pédagogues. Jean-Louis entend des écarts de 1 dB d’un côté sur l’autre. Bref, j’ai été très bien formé mais en quelque sorte bridé aussi.

Quand je suis arrivé chez Accore, je ne connaissais même pas Ohm et je devais le vendre ! J’ai demandé à aller en Angleterre où j’ai découvert la marque, les line-arrays, les point source, les wedges et j’ai dit oui. Le potentiel est énorme. Ohm est super connu en Angleterre, Allemagne, Hollande, Pologne, Italie, et pas encore en France. Sans doute la distribution n’a pas été aussi efficace qu’elle l’aurait dû aussi, mais on souffre de ce manque d’ouverture d’esprit des techniciens français.

SLU : Tu disposes des moyens nécessaires à bien travailler maintenant qu’Ohm est chez Accore ?

Wilfrid Mallan : Oui et non. J’aimerais avoir encore plus de matériel pour pouvoir prêter des configurations plus grosses car c’est en écoutant une nouvelle marque qu’on la découvre, mais c’est compliqué et cher. Les gens du son aiment bien tout essayer avant de se décider.

Wilfrid dit Will Mallan devant sa console Allen & Heath QU16. Derrière souriant c’est Etienne Fabre.

Wilfrid dit Will Mallan devant sa console Allen & Heath QU16. Derrière souriant c’est Etienne Fabre.

SLU : Ca t’aide d’avoir été DJ ?

Wilfrid Mallan : Je le suis toujours. J’ai commencé en Angleterre à 14 ans en mixant du Hardcore, j’ai été résident en France pendant 7 ans.
Oui c’est indispensable car je connais le son, le public, la musique et avec mon bagage technique, j’arrive à obtenir le son qui fonctionne.
Quand un “tranceux” me dit qu’il a l’impression d’être avec son HD25 Sennheiser sur la tête, je suis ravi. C’est un public très exigeant.

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SLU : Quel est ton casque pour travailler, le même ?

Wilfrid Mallan : Non, j’utilise le ATH-M50 Audio-Technica. Cool non ? Comme ça j’aurai fait de la pub à deux marques !

Du gros son au proche comme au lointain, mais en moins fort.

SLU : Ca sonne fort et bien, qui a fait le calage ?

Wilfrid Mallan : Les ingés système de Ohm qui sont venus spécialement d’Angleterre. J’ai un peu retouché ce matin pour obtenir le niveau et la couleur de basses propre à la Trance. La personne qui a calé la Red Stage est assez secrète car c’est un concepteur de systèmes finlandais très réputé qui s’appelle Pasi Kokkonen et qui travaille pour plusieurs marques.
Il a bossé 15 ans chez Ohm et connaît les enceintes sur le bout des doigts. Il a calé avec Systune et nous a balancé du bruit rose pendant plus d’une heure. On n’en pouvait plus, jusqu’au moment où il a enfin joué un morceau et là, woawww, tout le monde a retrouvé la banane d’un coup.

Un vol de papillons en papier et une baston de décibels anglais. La scène n’est pas bien grande, le son oui. C’est mieux dans ce sens-là non ?

Un vol de papillons en papier et une baston de décibels anglais. La scène n’est pas bien grande, le son oui. C’est mieux dans ce sens-là non ?

SLU : Tu as fait le choix de ne pas installer de line-array.

Wilfrid Mallan : Oui absolument. Je suis très proche du son à l’anglaise et je préfère nettement le point source. Il y a plus d’impact au lointain et les basses s’atténuent de la même façon que le reste du spectre ce qui garantit la meilleure homogénéité au son. J’ai choisi les enceintes HD-MH aussi pour leur look, quelque chose de très important sur la scène Trance où le visuel compte beaucoup.

SLU : Tu nous parles d’impact au lointain. Tu peux nous expliquer ça, car techniquement parlant, la décroissance d’un point source est supérieure à celle d’un line array…

Wilfrid Mallan : Première chose, le point source pour moi est à sa place surtout dans la musique électronique plus que dans le rock. Il faut ensuite savoir le caler et faire un design où les subs sont en mono et en stack pour soigner le plus possible la phase.
Pour être le moins interférent possible, il faut éviter de multiplier les points d’émission dans les basses fréquences comme je l’ai vu et entendu sur d’autres scènes du festival. Ce qui compte en Trance c’est le kick, et pour avoir le meilleur impact il faut que la mise en phase soit la plus parfaite possible.

SLU : As-tu fait le choix d’un montage des subs en mode cardioïde ?

Wilfrid Mallan : Non, mais j’ai constaté que dès que tu empiles 4 subs deux par deux, tu as plus d’énergie devant. Pour des raisons de hauteur de scène nous avons opté pour dix stacks de 2. Si nous avions eu de la hauteur, on aurait choisi des stacks de 3, l’impact est encore meilleur.

Les hommes de la sécurité et de la Protection Civile au pied de 20 TRS 218 et de deux TRS 212 employées ici en front fills du Red Stage

Les hommes de la sécurité et de la Protection Civile au pied de 20 TRS 218 et de deux TRS 212 employées ici en front fills du Red Stage

Cela dit, ils sont tous délayés. Sur les 20 subs alignés le long de la scène, les 4 centraux sont à temps 0, et par paires à cour et jardin. Ils sont retardés de 1,4 millisecondes, puis le double et ainsi de suite grâce à un DP 448 XTA dont on exploite 5 canaux.

L’enfilade de roulettes des TRS 218 du Red Stage. 20 subs équipés chacun de deux HP de 18”. Ne cherchez pas de ratios têtes/sub « classiques », nous en sommes à 2,5 subs pour une tête !

L’enfilade de roulettes des TRS 218 du Red Stage. 20 subs équipés chacun de deux HP de 18”. Ne cherchez pas de ratios têtes/sub « classiques », nous en sommes à 2,5 subs pour une tête !

Pour caler, on mesure à 30 mètres face à la scène, puis on se décale à droite et à gauche par rapport à ce point de mesure central.
On se sert de Smaart ou de Systune. Il faut que cette ligne de sub émette du grave bien sûr en phase avec les têtes, mais aussi dont la propagation soit comme celle d’une goutte d’eau.

SLU : Tu te sers de logiciels de prédiction ?

Wilfrid Mallan : Non, simplement d’outils de mesure, c’est l’avantage des enceintes point source, mais je fais aussi très attention à mon ressenti. L’écoute est essentielle et une fois le calage aux instruments terminé, on peaufine à l’oreille.

La décroissance de 6dB par doublement de la distance

SLU : Question niveaux on est de toute évidence assez fort…

Wilfrid Mallan : On est, je l’avoue, légèrement au-dessus du décret. Les têtes sont bien au-delà mais avec l’atténuation naturelle, on retombe assez vite à 105dBA dès qu’on est à quelques mètres de la scène. A 50 mètres on est encore à 105dB…

SLU : (grand silence) !?҉↔ L ?!

Wilfrid Mallan : Oui enfin, je parle de ressenti, pas de mesures. Je trouve que la décroissance équivalente entre le haut et le bas du spectre permet de garder toute la cohérence et l’impact même si atténué. On n’a pas que du médium et de l’aigu. Tony Andrews de Funktion One (et fondateur aussi de Turbosound NDR) a sorti une thèse où il compare le line source et le point source et pointe les avantages de ce dernier et surtout les défauts du line-array. http://www.funktion-one.com/dl/files/1819.pdf

SLU : Le HD-MH est le gros système de Ohm ?

Wilfrid Mallan : En point source oui, le meilleur et hélas aussi le plus cher. On tourne à 9000 €HT l’enceinte et surtout c’est un système tri-amplifié ce qui ajoute au coût d’exploitation. Nous utilisons des amplis MC², et il faut un E90 pour les basses, un E45 pour les médiums et un E25 pour les aigus. Trois amplis pour 4 têtes. Nous disposons désormais des amplis à notre marque et il en va de même pour le processing.

Le Oyster de Ohm surplombant deux amplis MC². Cela est le processing et la puissance nécessaire aux retours DJ du Red Stage.

Le Oyster de Ohm surplombant deux amplis MC². Cela est le processing et la puissance nécessaire aux retours DJ du Red Stage.

SLU : Donc ceux que nous avons vus ont été sous-loués…

Wilfrid Mallan : Oui à un partenaire qui emploie aussi des MC², nous n’en avions pas assez pour cette grosse opération. MC² sont pour moi les meilleurs amplis au monde et tel que vous les voyez, ils dorment. J’ai encore 10 dB de marge avant écrêtage.
J’ai en revanche demandé beaucoup de courant car j’utilise aussi cinq E100 qui sont des 4 canaux pour mes subs et ils sont très énergivores. Mais quelle réponse impulsionnelle ! Selon moi elle est la meilleure de tous les amplis. J’ai testé d’autres marques réputées et j’ai dû retarder les têtes tellement le grave met du temps à arriver.

Se faisant rare depuis que les DSP ont pris place dans les amplis, un bon vieux XTA DP 448

Se faisant rare depuis que les DSP ont pris place dans les amplis, un bon vieux XTA DP 448

SLU : Sans doute l’effet des alimentations variant leur puissance en fonction du niveau d’entrée. Elles retardent très légèrement le signal pour pouvoir répondre aux sollicitations. Le filtrage n’est pas embarqué dans les amplis MC², tu peux faire varier des paramètres…

Wilfrid Mallan : Oui. La fréquence de coupure des subs par exemple change en fonction du résultat que je veux avoir, du montage des subs, des têtes qui raccorderont dessus, ou encore du lieu où l’on fait du son. Ce qui compte dans notre musique n’est pas l’infra qui n’est présent que dans les nappes, mais l’impact, le pied. La scène Trance demande que ça tape dans le ventre, à savoir de l’énergie entre 90 et 150 Hz.

Je vais donc travailler autour de ces fréquences en laissant du recouvrement entre sub et têtes et ensuite en taillant à l’aide de Notchs avec des trous de 12, même 16 dB sur du 124, 130 et 135Hz avec les XTA. Cette manière de faire est spécifique à l’électro et est à des années-lumière de ce qui se pratique dans le rock.

Les coupes pratiquées par Wilfrid dans la voie aigue des HD-MH à 8 et presque 10 kHz.

Les coupes pratiquées par Wilfrid dans la voie aigue des HD-MH à 8 et presque 10 kHz.

Les coups de canif dans la voie médium des HD-MH. Ce n’est pas du cosmétique !

Les coups de canif dans la voie médium des HD-MH. Ce n’est pas du cosmétique !

Le secret du son Ohm

SLU : Le secret de Ohm c’est donc le matériel et le calage.

Wilfrid Mallan : En quelque sorte. Avec d’autres super marques utilisées sur des scènes rock, à 50 mètres il manque le petit impact qui fait vibrer votre tee-shirt sur la peau qu’on a avec Ohm. En profitant de mon expérience dans la musique techno où j’ai commencé à mixer très jeune, j’ai fait le choix de positionner Ohm sur le marché de la musique électronique et j’ai fait de mon mieux pour faire donner à cette marque précisément le son que les gens veulent entendre.

La régie DJ du Red Stage vue depuis la console de Wilfrid. Remarquez les retours DJ, il y a de quoi sonoriser un club avec une tête TRS 212 et un sub TRS 218. Par côté bien sûr !

La régie DJ du Red Stage vue depuis la console de Wilfrid. Remarquez les retours DJ, il y a de quoi sonoriser un club avec une tête TRS 212 et un sub TRS 218. Par côté bien sûr !

SLU : C’est quoi la courbe, le son idéal en Trance ?

Wilfrid Mallan : Il faut du kick, et un petit peu de rumble mais pas trop. Les deux doivent tenir entre 60 et 130 Hz. Le kick doit être puissant car en Trance il est plus important que la ligne de basse qui est en retrait et assez répétitive. Nombre d’ingés son ne le comprennent pas et ne satisfont donc pas les tranceux. Le médium et haut médium doivent être tenus avec de la vie autour des claps et des snares et il faut des fréquences fines et soutenues au niveau de l’aigu.
C’est hélas nécessaire à cause de la qualité très mauvaise du mastering des disques, sans parler du fait que 50% des DJ jouent du MP3 ! On booste donc entre 14 et 17 kHz. Au-delà il n’y a plus grand-chose dans la musique et les gens ne l’entendent pas. Idéalement on essaie d’avoir le rendu un peu loudness d’une paire d’enceintes de studio Focal.

SLU : Il est systématique ton Notch à 124Hz ?

Wilfrid Mallan : Je le fais quasi toujours en extérieur, en salle cela est variable car d’autres interactions interviennent. Pour en revenir au filtrage, sur la Red Stage, je laisse aller les HD-MH jusqu’à 100 Hz et je complète ensuite avec les subs TRS 218. Pour de la Trance c’est très bien.
Si en revanche je voulais accueillir ou mixer de la Techno ou de la House, il faudrait des InfraSub, en clair employer deux types d’enceintes différentes pour reproduire correctement le bas du spectre dont une qui descend à 24Hz pour bien envoyer les nappes de synthés propres à ce style de musique et qui sont quasi absentes en Trance. On a justement deux InfraSub sur la Black Stage en plus des TRS 218 ce qui permet de jouer tout type de musique. L’impact que j’aime est typiquement anglais et très Turbo. C’est ce style de patate qu’il faut.

SLU : Les InfraSub t’ouvrent de nouveaux marchés ?

Wilfrid Mallan : En quelque sorte. Ils apportent une autre qualité de grave qui complète celle faite d’impact et surtout ils apportent la polyvalence indispensable pour exister sur tous les marchés du club face à une boite comme L-Acoustics.

Joachim Garraud s’éclate aux platines du Black Stage

Joachim Garraud s’éclate aux platines du Black Stage

SLU : Quelle pourrait être une configuration type Ohm qui marche bien  ?

Wilfrid Mallan : Ohh très simple. Par côté un InfraSub, deux subs TRS 218 et deux TRS 212. 15 kW d’amplis et grâce au rendement de ces boîtes, tu fais danser quelques milliers de personnes.

SLU : Vous employez quoi comme HP dans vos caissons ?

Wilfrid Mallan : Le plus possible du Ohm, c’est le métier premier des fondateurs de la marque. Les 18” maison ont une excursion de 3 à 4 cm. Dans l’InfraSub nous utilisons pour le moment du BMS construits sous cahier des charges pour nous avec 6 cm d’excursion en crête, mais nous sommes en train de développer nos propres gamelles. Le montage de l’Infra est du push pull en toboggan, dans les subs TRS 218 c’est du 45° et longue portée.

Un cube au nom bizarre et qui donne bon goût au son

SLU : Parle-nous de tes enceintes à directivité contrôlée que tu emploies sur le Black Stage…

Wilfrid Mallan : C’est la TRS 112-HN. Elle a moins d’un an donc nous sommes encore en train de travailler sur les presets français qui ne sont jamais tout à fait les mêmes que ceux anglais et correspondent plus à notre oreille et à notre façon d’apprécier la musique. Les anglais parfois aiment le son rond, un peu trop rond où le rumble va masquer le kick, les allemands aiment l’inverse, les français se situent entre les deux. Et il y a une différence entre France du nord et du sud.

SLU : C’est quoi la différence ?

Wilfrid Mallan : Les gens du sud aiment les grosses basses bien grasses, limite débordantes, le nord plus le kick. Heureusement nous sommes à Lyon pile au centre, nous sommes neutres !

SLU : Tu n’aurais pas oublié de nous parler de la TRS 112-HN ?

Wilfrid Mallan : Ahhh, mais oui ! C’est une enceinte en forme de cube qui a une ouverture qui te permet de couvrir aussi bien qu’avec 4 têtes line-array. A cet effet le pavillon qui charge le moteur coaxial 1,4” est plus pincé en haut qu’en bas. On ouvre à 30° en haut pour porter loin et beaucoup plus en bas pour arroser large. Cela réduit la puissance au proche et la concentre au lointain. Tout ce qui est au-dessus de 1500 Hz va donc être guidé de la sorte. Le bas du spectre de cette enceinte est pris en charge par un 12”. Le preset est celui de base de l’enceinte où je taille certaines fréquences médium pour lui donner la bonne couleur.

Le système du Black Stage avec ses têtes TRS 112-HN, ses graves TRS 218 et le InfraSub pour ne pas manquer d’énergie dans la toute dernière ou première octave, suivant comme on se place !

Le système du Black Stage avec ses têtes TRS 112-HN, ses graves TRS 218 et le InfraSub pour ne pas manquer d’énergie dans la toute dernière ou première octave, suivant comme on se place !

SLU : As-tu outre le délai, des réglages spécifiques sur les 20 subs du Red Stage ?

Wilfrid Mallan : Non, absolument rien du tout, c’est droit. En revanche j’ai boosté à 80 Hz les subs du Black Stage.

SLU : Les niveaux ne seraient pas un peu en train de grimper.

Wilfrid Mallan : Non, nous sommes en moyenne à 105 et là on est juste à 108 dBA. Nous sommes surveillés par les organisateurs mais les DJ se laissent un peu aller. Quand je suis à la console je passe mon temps à régler au doigt ce qu’ils m’envoient pour rester au même niveau.

Petit Ohm deviendra grand

SLU : Quel est ton potentiel de clients…Les clubs plus que les festivals ?

Wilfrid Mallan : Inévitablement car on nous a sabré hélas beaucoup de festivals cet été. Pour les clubs, nous avons une gamme très bien conçue qui s’appelle Total Clarity. Elle a un peu moins d’impact et de niveau mais plus de précision, tout en étant plus abordable. C’est avec cette gamme que nous avons équipé le Bateau Bellona, et depuis, cet établissement jouit de la réputation de disposer d’un des meilleurs sons club de Lyon.

Systèmes Diffusion Ohm festival Inox Park Compliment J.Garraud

Notre son plaît beaucoup dans le Sud aussi. Nous devons simplement nous imposer médiatiquement et plaire aussi aux parisiens (rires !) Quand tu penses que les retours préférés de Carl Cox c’est du Ohm, il faut le faire savoir.

Tous les DJ qui sont venus au Bateau Bellona ont commencé par demander des retours en Funktion One, L-Acoustics ou Meyer. Même des spécialistes comme Void ou des super marques comme Adamson ne leur plaisent pas trop. J’ai résisté et placé du Ohm en acceptant d’ajouter un égaliseur graphique Klark Teknik pour leur permettre d’en adapter le rendu.

A final les DJ ont demandé à ce qu’on retire cet EQ, ils ne s’en servaient jamais. Du coup on arrive à rentrer petit à petit dans les fiches techniques des DJ connus House, Techno comme en Trance. Ohm est très apprécié en Trance, moins en EDM où oeuvrent par exemple les Guetta et les Garraud. Mais ça viendra !

SLU : Ohm est donc devenue une marque spécialisée dans la musique électronique ?

Wilfrid Mallan : Non ! Il faut savoir que la société Ohm sonorise avec Martin le festival rock de Glastonbury, et dans l’esprit des dirigeants de Ohm, ils sont à fond dans le rock. Joseph Olensky le boss de la marque a commencé à y faire du son avec Tony Andrews dans les années 70. Comme la place est déjà prise sur la scène rock, j’ai fait le choix de m’approcher des associations de Trance à qui j’ai prêté du matériel pour nous faire connaître.

Systèmes Diffusion Ohm festival Inox Park

La maison mère a suivi et c’est ainsi que petit à petit Ohm s’impose sur ce marché spécifique et forme avec Funktion One et Void, le trio de fournisseurs préférés de son pour la musique électronique. Ohm a collaboré récemment avec L-Acoustics pour équiper le Patterns à Brighton en Angleterre, un club qui depuis jouit d’une excellente réputation. On dit que c’est l’un des meilleurs sound systems des UK.

SLU : Qui a fait quoi ?

Wilfrid Mallan : Cela s’est passé en parfaite collaboration entre les concepteurs français et anglais. Les enceintes ont été conçues sur mesure et reprennent les codes de la décoration. Une salle a été équipé par Ohm et l’autre salle par L-Acoustics.

SLU : Tu as évoqué les trois marques avec Ohm qui marchent en club, mais les trois ont des line-array aussi.

Wilfrid Mallan : C’est vrai, Ohm, Void et Funktion One ont tous trois des systèmes line array, les nôtres marchent d’ailleurs très bien, mais pour la techno ou la trance, rien ne vaut le point source et la membrane ! Nous avons un nouveau modèle de line-array en deux voies actives équipé de deux 8 pouces et deux moteurs un pouce, facile à mettre en œuvre et capable dès 4 boîtes par côté de sonoriser de belles jauges. Il s’appelle le Vela et il a 6 petits mois.

On laisse Wilfrid repartir jouer l’AGC humain sur la Red Stage où le son tape comme une batterie de DCA et on en profite pour poser quelques questions à Philippe Humbert, le Gérant d’Accore Diffusion et le distributeur de Ohm en France

SLU : Comment en êtes-vous venus à distribuer Ohm ?

Philippe Humbert, le gérant d’Accore Diffusion

Philippe Humbert, le gérant d’Accore Diffusion

Philippe Humbert : Au départ c’est la trouvaille d’un employé qui a souhaité partir pour s’en occuper seul. Je lui ai donné mon accord tout en le mettant en garde sur la difficulté de se lancer seul. Vous connaissez la suite, un an et un dépôt plus tard, il est revenu avec la marque pour qu’on s’en occupe ensemble.
Après une visite en Angleterre chez le fabricant et une longue discussion avec Clive Kinton, le responsable de l’export de Ohm, j’ai accepté. Quelques temps après Wilfrid est arrivé, a craqué sur la marque et a remplacé ce collaborateur qui a définitivement quitté le navire.

SLU : La marque commence à décoller ?

Philippe Humbert : Doucement. Les gens ont peur d’une nouvelle marque et pourtant, quand un certain Christian a lancé ses premières enceintes à courbure variable, personne n’en voulait. Aujourd’hui on ne jure plus que par ça. Tout est possible. On a bien ici des scènes en Adamson et des retours en L-Acoustics. Comment veux-tu que les DJ puissent bien mixer alors qu’ils entendent quelque chose qui n’a que peu à voir avec ce qui sort de la façade, ne serait-ce que l’aigu. C’est incohérent. Sur les scènes en Ohm, tout est en Ohm.

SLU : Les ventes progressent ?

Philippe Humbert : Ca vient. On a déjà les partenaires qui nous ont par exemple prêté une partie du matériel qui nous a servi à équiper les deux scènes. On commence aussi à savoir que Ohm sonne bien et on fait des démos dans des sociétés de plus en plus grosses. On aurait dû finaliser deux ou trois belles ventes à des prestataires qui ont décliné de crainte de la baisse des festivals de musique électronique, une crainte plus ou moins justifiée. Même ceux qui voulaient investir dans les lights freinent des deux pieds. On travaille avec Fa, Dushow ou GL, mais la tendance n’est pas à l’investissement. C’est dommage car les gars de GL sont venus écouter un petit plein air que nous avons réalisé à Lyon et ils ont bien apprécié Ohm.

Ohm met tout le monde d’Accore

SLU : Quel est le CA d’Accore ?

Philippe Humbert : 1,800,000€ en 2014 et sans doute un peu moins cette année où nous allons arrêter certaines marques avec lesquelles nous ne sommes plus en phase. Pour être clair, quand Internet a pointé le bout de sa toile, nous avons été le premier grossiste à avoir un site vitrine. Petit à petit on a commencé à montrer notre catalogue et l’idée m’est venue d’en faire un site marchand.

SLU : On a dû te le déconseiller…

Philippe Humbert : Exactement. De toutes parts nos fournisseurs nous ont mis en garde et même précisé que leur marque ne se vendrait pas sur le web, pas plus que ce type de matériel professionnel qui a besoin d’être expliqué. Tous ont prédit que ça ne marcherait même jamais. « Philippe, ne fais pas ça ! » Bien entendu certains se sont lancés avec succès, et aujourd’hui, les mêmes qui criaient à la folie, me reprochent de ne pas disposer d’un site marchand !

SLU : Il est toujours temps…

Philippe Humbert : Ahh oui, mais le ticket d’entrée est désormais d’une paire de millions d’euros…

Le sound system du Red Stage avec les subs TRS 218, les têtes HD-MH et le front fill TRS 212. Remarquez aussi la déco originale en bois.

Le sound system du Red Stage avec les subs TRS 218, les têtes HD-MH et le front fill TRS 212. Remarquez aussi la déco originale en bois.

SLU : Tu as Ohm en distribution exclusive ?

Philippe Humbert : Oui et je vais m’en tenir là pour avoir toutes les chances de réussir. Cela prend beaucoup de temps et d’énergie et j’ai décidé d’épauler Wilfrid pour la partie commerciale. Nous sommes 5 en tout à Accore.

SLU : Vous êtes aussi grossistes ?

Philippe Humbert : Oui, mais cela nous travaille de plus en plus de nous ouvrir à la vente directe et à l’installation, voire la prestation. On assiste à un gros changement dans les habitudes et pour simplifier, tout le monde fait tout et n’importe quoi pourvu de conclure une vente. Quand les détaillants ferment ou se remettent à faire des prestations, quand l’internet est roi et les fournisseurs commencent à vendre en direct, il faut vite repenser son activité. J’ai fait du karaoké, puis j’ai été grossiste, on va apprendre un nouveau métier et devenir importateurs. On commence par Ohm et on verra après.

SLU : Tu vas donc faire de l’installation ?

Philippe Humbert : Aujourd’hui on ne fait pas de vente directe. Notre exception a été, comme vous l’a raconté Wilfrid, le Bateau Bellona. J’ai été voir tous les installateurs de Lyon et leur ai proposé toute l’aide nécessaire pour lancer Ohm. Je n’ai pas eu de retours et pourtant on est disponible et Wilfrid est très performant. On a fini par commencer à installer nous-même des petits trucs jusqu’au Bateau.
On nous l’a reproché, les mêmes qui n’ont rien fait pour nous, alors même que les clients du Bellona voulaient du Ohm, et personne, à part nous, ne l’avait à son catalogue ! On a refait des démos pour être référencés auprès des installateurs, tout le monde a trouvé Ohm très intéressant. Six mois après, on attend encore le premier frémissement. Résultat, s’il faut rééquiper un établissement, on le fera après avoir vérifié que l’on ne lèse aucun de nos contacts. On ne cache rien. Si quelqu’un veut nous accompagner, il est le bienvenu, mais on ne va pas attendre sans rien faire.

SLU : Quelles autres marques offrent un rendu comme le vôtre ?

Philippe Humbert : Nous sommes trois sur le marché : Funktion One, Void et Ohm.

Conclusion

C’est sonnés, avoinés même que nous quittons ce haut lieu du décibel qui uppercute et emballe une foule bariolée et heureuse qui n’en demandait pas tant. Non, à 50 mètres la pression n’est pas la même, pas de magie à Chatou, en revanche il faut reconnaître la validité de la dégelée de membranes qui est déployée à bon escient et remplit parfaitement son rôle.

L’impact est supérieur, la dimension physique bien plus perceptible qu’avec les line-arrays, sans parler du calage du système aussi étonnant qu’efficace, propre à cette musique et que Wilfrid maitrise les yeux fermés. Comme le disent pas mal de techniciens, ne regarde pas les courbes, écoute avec tes oreilles. Si ça sonne, t’as fait ce qu’il fallait.  Loin de nous l’envie de remettre en cause le line-array et la somme d’avantages que cette technologie offre, mais il faut reconnaître que du point source bien maitrisé et sur de courtes et moyennes distances sonne avec un corps et une plénitude qu’on avait oubliés.

Saluons aussi la parfaite prise en compte de la spécificité de la musique électronique qui demande deux sources de grave différentes pour avoir pied et nappe, chacun devant bénéficier de charges adéquates pour baver et frapper. Ohm est à cet égard parfaitement placé et devrait rapidement bénéficier d’un succès au-delà de celui d’estime en France. Bon vent enfin à Accore dans sa mutation et à bientôt pour parler de votre premier gros club tout de Ohm vêtu et baptisé au God save the Queen !

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Ligabue et RCF, l’union fait la force

Les chiffres donnent le vertige. 2 mégawatt de puissance, 3 rangs de délais, 120 000 m² de surface couverte, plus de 150 000 spectateurs, la star italienne Luciano Ligabue n’a pas fait les choses à moitié, pas plus que les locaux de l’étape RCF qui avec le prestataire Nuovo Service ont fourni l’ensemble de la diffusion et des retours de ce méga-show.

RCF Ligabue

Avec trois heures de concert et une affluence de plus de 150,000 personnes, Luciano Ligabue une des stars de la chanson italienne, a dignement fêté ses 25 ans de carrière le 19 septembre de cette année à Reggio Emilia. Un grand nombre de pros de l’industrie du spectacle ont participé à cet événement en lui donnant nombre d’innovations sous la supervision du directeur de prod Franco Comanducci.

Une fois encore, Ligabue et son staff ont fait confiance à RCF pour la diffusion et les retours plateau. « La collaboration avec RCF a débuté en 2012 » rappelle Claudio Maioli le manageur de l’artiste se souvenant des concerts du Royal Albert Hall de 2012, ceux de l’arène de Vérone en 2013 et la Tournée des Stades de l’année dernière.

Un plateau de 700m² et un écran de 780 m², de quoi donner de l’image à des spectateurs pouvant être à près de 300 mètres de distance et 872 millisecondes en retard mais avec un bon son ;0)

Un plateau de 700m² et un écran de 780 m², de quoi donner de l’image à des spectateurs pouvant être à près de 300 mètres de distance et 872 millisecondes en retard mais avec un bon son.

Pour cet anniversaire, RCF a créé un système de 2 MW de puissance, seul à même d’assurer la couverture mais aussi la qualité audio de l’énorme surface dévolue aux spectateurs : 120 000 m².
En principal on trouve deux lignes de 24 têtes à trois voies actives TTL 55-A épaulées par deux lignes de 12 renforts de grave TTL 36-AS. Au sol, au pied de la scène, ce sont 72 subs TTS 56-A (équipés de deux HP de 21’’ chacun) qui gonflent et projettent le bas du spectre dans un montage cardioïde.

Une vue oblique de la scène permettant de bien voir le montage des quatre lignes de TTL 55-A, en 24 et en 20 boites, et les renforts en grave avec les deux lignes de 12 TTL 36-AS.

Une vue oblique de la scène permettant de bien voir le montage des quatre lignes de TTL 55-A, en 24 et en 20 boites, et les renforts en grave avec les deux lignes de 12 TTL 36-AS.

Posés au-dessus des subs, 20 TTL 33-AII redonnent un peu de vie aux premiers rangs. Les côtés de la scène sont couverts par deux lignes de 20 TTL 55-A. Sur scène, le choix s’est porté sur des wedges TT45-SMA et TT25-SMA.

Le principal challenge relevé par les ingénieurs de RCF a été celui de couvrir toute la distance existant entre le nez de scène et le dernier rang de public, pas loin de 300 mètres. A cet effet la zone d’écoute a été coupée en 4 parties afin de garantir dans chacune d’entre elles, pression et réponse en fréquence homogène. La première partie a été couverte par le système principal et les trois autres par des lignes de délais.

La scène vue depuis près de 200 mètres de distance. Au centre de l’image on voit bien l’une des tours des délais composée de 12 TTL55-A avec 4 subs TTS56-A, une parmi 18 autres..

La scène vue depuis près de 200 mètres de distance. Au centre de l’image on voit bien l’une des tours des délais composée de 12 TTL55-A avec 4 subs TTS56-A, une parmi 18 autres..

La première ligne de délais comporte 6 arrays de 16 TTL55-A.
La seconde, située à 120 mètres de la scène, consiste en 7 points de diffusion, chacun d’entre eux disposant d’une ligne de 12 TTL55-A plus 4 TTS56-A pour redonner des couleurs au bas du spectre en provenance du plateau et naturellement atténué par la distance, un choix courageux.

Le troisième et dernier rang de délais est placé à 170 mètres de la scène et comporte 6 lignes de 12 TTL55-A avec à nouveau 4 subs TTS56-A. Cet incroyable ensemble est piloté et suivi à distance grâce au réseau propriétaire RDNet.

Alberto Butturini, l’ingé du son qui a mixé le show, a fait état de sa satisfaction. « J’ai disposé d’énormément de puissance et d’un rendu parfait des guitares qui ont un rôle prépondérant dans la musique de Ligabue. J’ai aussi eu de très bons résultats sur sa voix qui ressort très bien du mix dense et riche en instruments ».

Typiquement italien, RCF annonce fièrement la couleur et son ancrage local dans la ville même qui accueille le concert de Ligabue.

Typiquement italien, RCF annonce fièrement la couleur et son ancrage local dans la ville même qui accueille le concert de Ligabue.

Se souvenant de ses concerts précédents avec Ligabue, Alberto précise : « J’ai toujours eu de bons résultats avec les systèmes RCF, y compris dans les salles difficiles comme celles dévolues au sport. »

Willy Gubellini, le dirigeant de Nuovo Service, l’un des plus importants prestataires italiens et sur la brèche depuis 30 ans, insiste sur une autre qualité des enceintes RCF, leur taille et poids compacts et le fait d’embarquer l’amplification. Willy Gubellini salue aussi la qualité de l’aide apportée par RCF dans le montage de cet événement hors norme en ces termes : « Une des raisons du succès de ce concert réside dans les bonnes relations que nous entretenons avec les équipes de RCF dont la compétence et la disponibilité envers nous dans le montage de cette installation ont été décisives ».