Fédérer un réseau de prestataires de services autour de ses marques est le concept Inventive Show initié par Hit Music en début d’année avec déjà un très beau succès en Région Parisienne.
Auvisys, Dimmer, Embase, Impact, MDS Audio, M. Vision, Novelty et 4J Evénements ont adhéré à cette offre, unique en France, qui les implique avant la vente. Explications.
L’offre produits de Hit Music a bien évolué ces dernières années, élargissant les cibles de l’entreprise aux installations fixes et à la prestation de service.
A cela plusieurs raisons : l’orientation de ses propres marques historiques Audiophony et Contest vers les besoins de l’installation, et la fusion de l’entreprise française avec la société Belge Beglec il y a deux ans, qui apporte les marques Briteq et Synq au catalogue.
Nous avons rencontré sur le stand Briteq à PL+S, Pierre Denjean, fondateur et président de Hit Music, associé du groupe Beglec.
SLU : Pierre, explique-nous pourquoi tu as fusionné avec Beglec ?
Pierre Denjean : J’ai eu une offre de Marc et Luc De Bauw, propriétaires de Beglec.
Pour information, ils ont repris la société derrière le père qui l’a fondée il y a plus de 30 ans. Côté Hit Music, nous avions besoin de faire une alliance avec une société solide pour nous développer et c’est le cas de Beglec, une entreprise familiale qui a toujours réinvesti ses bénéfices dans les fonds propres de l’entreprise.
Dans leur projet de rachat, il y avait la condition impérative que je sois associé et que je reste à la tête de Hit Music, sans rien changer à notre mode de fonctionnement. J’ai accepté parce que j’avais la garantie de pouvoir continuer avec mon équipe à Cahors et donner plus de stabilité à Hit Music. Généralement dans les fusions il y a toujours des emplois qui sautent. Et là au contraire nous avons pu embaucher un peu en France pour nous renforcer.
Aujourd’hui Hit Music fait vivre 29 personnes en France et réalisera j’espère cette année 11 millions d’euros de chiffre d’affaires. Beglec est plutôt sur 14 millions et eux aussi se renforcent. Le courant est passé, même si nous sommes différents. Ce n’est pas qu’une histoire d’argent. C’est de pouvoir travailler tranquillement, intelligemment dans le respect de ce qui a été bâti des deux côtés, respecter les gens, les salariés et maintenir une bonne ambiance dans l’entreprise. Marc et Luc nous font confiance et nous invitent à continuer ce que l’on sait faire. Les deux sociétés ont une complémentarité évidente et nécessaire.
SLU : Quelles sont justement ces complémentarités ?
Pierre Denjean : Déjà nous avons des similitudes de philosophie de travail. Hit Music était déjà une des seules sociétés en France à vivre à 100 % de ses propres marques, ce qui est aussi le cas de Beglec. La complémentarité c’est que nous avons une dominance installation. Si à sa création Hit Music avait une offre destinée aux magasins, petit à petit nous avons migré vers les installations avec au fond de moi l’envie d’aller vers les prestataires, mais je n’avais pas vraiment les produits. Beglec lui touchait les prestataires car dans le Benelux il n’y a plus de magasins depuis longtemps donc ils s’adressent naturellement aux sociétés de location.
SLU : Et l’addition des marques va créer une synergie…
Pierre Denjean : En effet, nous pourrons développer le marché installation au Benelux et le marché de la prestation/location en France. Nous pourrons aussi nous développer à l’export car Beglec est habitué à aller au-delà des frontières avec la maîtrise des langues. C’est une question de survie pour un petit pays comme la Belgique.
Hit Music a tardé à exporter. Nous avons exposé à Prolight+Sound pour la première fois en 2015, donc notre chiffre est fait en grande majorité sur le marché français.
Nous associer avec Beglec c’était aussi grossir à l’export, faire plus de volume donc fabriquer nos propres produits pour les vendre avec plus de valeur ajoutée sur le marché français. C’est pareil pour Beglec sur le Benelux.
Cette année nous sommes à Prolight+Sound sur le stand Briteq avec la possibilité de générer l’intérêt des prestataires français car certains produits comme le Nonabeam ou le BT Retro sont plutôt novateurs.
SLU : Comment s’organise la stratégie du groupe ?
Pierre Denjean : Depuis janvier, j’ai une spécialisation commerciale dans le groupe et Luc mon associé une spécialisation achats. Le but est d’acheter ensemble. Pour bien acheter il faut bien vendre et pour bien vendre il faut bien acheter donc on a un rôle différent tous les deux, tout en étant chacun impliqué, lui dans sa société en Belgique et moi dans la mienne en France.
Nous avons mis en place une commission technique du groupe avec Sylvain Terrou directeur technique de Hit Music et Mark Ameryckx chef produits chez Beglec. Cette commission se réunit physiquement régulièrement avec Luc aussi pour définir ce que seront les marques du groupe demain et pour qu’elles puissent cohabiter harmonieusement. Nous devons rendre cohérente l’offre produits du groupe et chaque société s’appuie sur ses équipes techniques de développement produits, car les compétances sont des deux côtés.
SLU : Vous faites appel au même fabricant pour Briteq et Contest ?
Pierre Denjean : Non, car les marchés concernés par ces deux marques sont différents donc les technologies nécessaires ne sont pas les mêmes. Briteq va devenir la marque des prestataires dans le groupe et Contest la marque des installateurs lumière.
SLU : Qui sont vos fabricants ?
Pierre Denjean : Ils sont en Chine. Il y en a que l’on partage avec d’autres marques et certains même insoupçonnés chez lesquels on investit en spécifiant des caractéristiques pour se protéger. Tu sais qu’en Chine il y a beaucoup de fabricants mais peu d’entre eux sont sérieux.
SLU : Comment pouvez-vous vous protéger
Pierre Denjean : Par des “gentlemen’s agreements”. Tu as confiance ou pas.
SLU : C’est possible la confiance ?
Pierre Denjean : Oui vraiment. Certains d’entre eux ont une approche européenne ou américaine de fidélité, de loyauté. Ca existe heureusement.
SLU : Vous envisagez de créer d’autres marques ?
Pierre Denjean : On a prévu de réunir les produits de Beglec et Hit Music de même famille sous une seule marque. Par exemple la structure sera commercialisée dans le groupe sous ConteStage.
Les accessoires et cordons, qui représentent une gamme importante porteront la marque Hilec qui aura fin 2019 son propre site web.
Chaque marque aura ses propres outils marketing et les outils seront identifiés par cibles, à savoir : les prestataires / loueurs, les installateurs, les magasins et les distributeurs (pour l’export). Notre stratégie est de monter en gamme et de travailler essentiellement en B2B.
SLU : Vous travaillez toujours avec les magasins…
Pierre Denjean : Oui, car c’est un peu la spécificité française On continue de les alimenter mais on essaie surtout de les amener vers l’installation. Généralement les magasins qui résistent bien sont ceux qui se sont dotés d’un département installation et location un peu élaboré.
Inventive Show, un partenariat avec des prestataires
SLU : Comment est né ce concept Inventive Show Pierre ?
Pierre Denjean : C’est une idée qui est née l’année dernière, spécifique à la France, et qui pourrait peut-être se développer plus tard sur le Benelux, pourquoi pas. Le but est d’aller plus loin que la vente de produits, d’amener d’autres services. J’ai réussi à obtenir l’année dernière quelques rendez-vous chez des prestataires importants comme Dimmer, Impact, Novelty, qui dans la vie précédente de Hit Music n’étaient pas clients et qui aujourd’hui commencent à regarder les produits Briteq ou autres et les achètent.
Nous leur avons proposé le concept Inventive Show qui est fédératif et ne dépassera pas une vingtaine de prestataires en France. Notre objectif était d’abord d’avoir le noyau parisien où nous en avons fédéré huit : Auvisys, Dimmer, Embase, Impact, MDS Audio, M. Vision, Novelty et 4J Evénements.
Nous souhaitons étendre le réseau à la province avec une douzaine de prestataires supplémentaires. Nous leur proposons des produits évidemment mais aussi de nous retrouver, de faire de la formation et du bêta testing sur les nouveaux produits.
L’idée principale est de les intéresser à nos projets et à l’évolution de nos gammes, et de les inviter à nous solliciter pour définir précisément leurs besoins, et puis leur apporter un échantillon à 80 % fini mais modifiable selon leur application. C’est cette ouverture d’esprit que l’on peut apporter, la fraîcheur d’une boîte française aussi, à capitaux familiaux, conviviale.
SLU : Concrètement, tu leur offres quoi ?
Pierre Denjean : Du fédératif autour de nos produits sur deux niveaux. Le premier niveau de partenaire prestataire et un second niveau de partenaire distributeur. Le partenaire prestataire c’est l’utilisateur des produits qui signe l’agrément pour bénéficier de services un peu VIP. S’il est embêté avec un produit par exemple, on lui trouve une solution dans la semaine.
Le partenaire distributeur va, sur une zone de chalandise donnée, alimenter de petits prestataires avec nos produits. Il s’engage sur un niveau de chiffre d’affaires, doit avoir une bonne connaissance de nos produits et doit être organisé pour faire un peu de distribution sur son département voire deux ou trois départements périphériques.
Parmi les huit prestataires parisiens que je viens de nommer, il y en a quatre qui sont distributeurs (Auvisys, MDS Audio, Novelty, 4J Evénement) et capables de revendre nos produits à des prestataires de petite taille que l’on enverra chez eux en fonction de leur localisation. Nous sommes certains que leur discours sera le bon, et qu’ils auront certains de nos produits à terme dans leur parc pour réaliser les ventes.
SLU : Quels sont les outils que vous mettez à leur disposition ?
Pierre Denjean : Un site internet avec une partie produits segmentée par gammes, un catalogue, et aussi la présentation de chaque partenaire car le but est aussi de parler de leurs prestations. A terme l’idée, quand il y aura une vingtaine de prestataires, c’est de pouvoir croiser les disponibilités des produits pour indiquer qui en a en stock afin de faciliter des compléments de parc…
C’est-à-dire essayer de faire un petit réseau autour de nos produits. Voilà, c’est un petit peu ambitieux mais on avait envie de profiter des atouts des produits Briteq et des autres produits de notre catalogue, d’essayer de faire quelque chose qui n’a pas été fait ou pas bien mais sans non plus révolutionner la chose.
Ce projet a plu à Olivier Hagneré (DG de Novelty), il a plu aussi à Stéphane Fleury (DG d’Impact) avec lesquels je n’avais pas vraiment de contacts jusqu’à l’année dernière. Et ce côté fédératif a plu à d’autres aussi. Ils reconnaissent que nous venons leur parler d’autre chose finalement que de nos produits. C’est en partie ce qui les a décidés à nous suivre. Je suis content que l’on ait ce noyau parisien car la province réagit beaucoup par rapport à Paris.
SLU : Tu parlais précédemment de formation. Où, quand, comment ?
Pierre Denjean : Elles peuvent se dérouler chez nous à Cahors ou lors de petits séminaires organisés en régions. Stéphane Fleury, par exemple, a proposé de nous accueillir dans l’espace de réception d’Impact Evénement, à la fois showroom et espace bar, sur une journée où les prestataires parisiens pourraient venir assez facilement.
SLU : Qu’est-ce qui différencie les projecteurs Briteq des autres produits du marché ?
Pierre Denjean : Ce sont des produits fiables, bien conçus et dans une fourchette de prix raisonnable. Quelques-uns sont originaux et un peu exclusifs, particulièrement ceux qui sont sortis en fin d’année. Et ils font mouche. C’est par exemple le cas du BT-Nonabeam dont la forme est protégée, du ventilateur BT-LedRotor, un des premiers sortis sur le marché, du BT-Retro ou du BT-Blinder à leds qui simule parfaitement le rougeoiement du filament d’une lampe tungstène et son inertie de descente. On a mis des efforts dans ces produits et on n’a pas les mêmes que X ou Y donc ça aide.
L’Avis d’un prestataire
Justement, au détour d’une allée de Prolight+Sound, on tombe sur Stéphane Fleury, DG d’Impact Evénement. L’occasion est trop belle de lui poser 2 ou 3 questions.
SLU : Stéphane, qu’est ce qui t’a plu dans cet agrément Inventive Show ?
Stéphane Fleury : Il y a pas mal de petits produits innovants dans la gamme Briteq et surtout l’équipe Hit Music est très à l’écoute de choses que l’on recherche, de moutons à 5 pattes. J’avais besoin de petits Fresnel de déco en 4000K, alors qu’ils existent en 3200K, et ils ont proposé de nous les faire, c’est en cours. Ce qui m’a plu c’est de pouvoir obtenir des produits qui correspondent à nos besoins. On a fait des essais sur quelques produits et ça se passe bien, ils sont sérieux et motivés. On a acheté par exemple des Fresnel et des télécommandes moteurs.
SLU : Y a-t-il des exigences particulières dans l’agrément Partenaire prestataire ?
Stéphane Fleury : Aucune. C’est un bon partenariat serein.
SLU : Les produits que tu as acheté sont-ils fiables ?
Stéphane Fleury : Nous ne les avons que depuis quelques mois et pour l’instant c’est correct.
Le réseau Inventive Show part comme une flèche en ayant su séduire des prestataires parisiens et non des moindres, très solicité de tous côtés, avec un concept participatif qui apporte un peu de fraicheur et beaucoup de service . Reste à séduire la province ce qui ne saurait tarder car les produits très appréciés dans le nord de la France notamment, ont une belle réputation de fiabilité et Hit Music apporte la possibilité rare dans cette fourchette de prix de les customiser.
Plus d’infos sur le site Inventive Show
Et sur SLU :
– Briteq BT Nonabeam BQ1, exercice de style sur le thème du Svoboda
Texte et photos Monique Cussigh