Les JDC1 radicalisent la lumière de Gesaffelstein

Lorsque le producteur et DJ français Gesaffelstein a lancé sa scénographie à Coachella en avril dernier 2019, il a tracé la voie de la tournée américaine « Against the Night, Across the Time » en fin d’année éclairée par Pierre Claude et des Strobes JDC1.

La scénographie de Gesaffelstein à Coachella à tracé la route de la tournée américaine. @Pierre Claude

Derrière l’artiste se trouvait un monolithe de plus de 10 mètres de haut, recouvert de Vantablack, un matériau fragile censé fournir le noir le plus noir du monde, effaçant toutes les caractéristiques visibles sur une surface 3D et rendant les objets très désorientant pour le cerveau. Ce matériel conçu au Royaume-Uni était utilisé pour la première fois dans un spectacle live.
Matthias Leullier de Live Nation France, le producteur du spectacle, a accompagné le concepteur lumière Pierre Claude pour transformer le concept en réalité. Pierre Claude, dont la boîte à outils fourmille de projecteurs GLP, a réquisitionné 54 stroboscopes hybrides JDC1, utilisés en mode SPix Pro4 de 62 canaux DMX de contrôle.
Deux lignes de 12 JDC1 au sol entouraient l’artiste. Une tour de 24 JDC1 était placée derrière le Vantablack et 6 strobes accrochés sur un pont. Au sol se trouvaient également 12 barres GLP impression X4 Bar 20 pilotées en mode pixel par pixel.

« L’idée principale derrière le décor de Gesaffelstein, explique Matthias Leullier, était de créer une expérience mémorable avec un monolithe super-noir capable de remettre en question la profondeur et la perception spatiale du public. L’artiste semble « flotter » contre le monolithe de Vantablack, un vide noir bidimensionnel fascinant.

© Frazer Harrison

Pendant le spectacle, ce monolithe se sépare en deux moitiés verticales révélant un écran LED haute résolution combiné à un show lumière complexe comprenant des effets de strobe très marqués.
Le contraste de toutes les lumières vives et le matériau super-sombre créaient une expérience visuelle extrêmement intense pour les spectateurs. » Et c’est le JDC1 unique de GLP qui fournit ce stroboscope surpuissant à l’artiste Electro surnommé « le prince des ténèbres ».
Pierre Claude a commencé à travailler pour Gesaffelstein en 2013 lorsqu’il faisait partie de l’agence parisienne Franz & Fritz, qui tournait avec l’artiste depuis un certain temps.

« J’étais très heureux qu’il me rappelle fin 2018 pour préparer son nouveau spectacle, commente-t-il. Sa musique et son univers sont très sombres et j’utilise principalement de la lumière blanche pour faire ressortir le noir ; les silences en font un spectacle très théâtral et cela repousse les limites de ma créativité pour travailler sans couleur et utiliser le Vantablack comme pièce maîtresse de cette tournée. » Peindre le Vantablack a représenté la période la plus longue et la plus compliquée du design.

Pierre Claude avoue avoir longuement réfléchi à la meilleure façon de traiter l’éclairage. « L’idée était de mettre en évidence des éléments qui absorbaient tout, et non d’être éclairés directement. Pour un artiste habillé et coiffé de noir, l’éclairage devait être théâtral et intense… un cauchemar car dans les productions normales, le décor est une valeur ajoutée, alors qu’ici, le défi était de le faire disparaître. »

Après le succès de Coachella, rendre le dispositif technique adapté à une tournée est devenu la partie la plus difficile du projet. Il a été conçu en quatre couches : deux sections Vantablack Monolith de 10 m de haut contrôlées en mouvement par Kinesys et deux sections d’écran led également par Kinesys ; les autres sections comprenaient un écran led blanc chaud de 10 m de haut, la tour de 24 JDC1, avec un ensemble de plancher impressionnant et une cabine DJ sur une colonne montante motorisée contenant aussi de l’éclairage.

Système Motion Control Kinesys du monolithe.

Pour la tournée, un pont lumière intermédiaire, à hauteur variable, a été ajouté devant le monolithe, en collaboration avec PRG Projects : « Je voulais aussi ajouter quelque chose d’extrême qui mette l’accent sur la largeur mais aussi l’immense hauteur de l’ensemble et qui servirait de rétro-éclairage. »
Pour le sol et la tour, le JDC1 était une sélection évidente, déclare-t-il. « J’avais besoin d’une machine qui pouvait bouger verticalement, mais en même temps former un énorme stroboscope linéaire en plaçant les unités individuelles les unes à côté des autres. »

« Le spectacle est très minimaliste, et je fais attention à ne pas utiliser de projecteurs différents en même temps. Le JDC1 double les capacités d’un stroboscope conventionnel, avec deux machines en une… soit 1 152 pixels en tout ! C’était définitivement le produit idéal à utiliser car la tour stroboscopique révélait l’immensité du monolithe et donnait l’impression d’un trou noir. »
« L’idée de déplacer le décor avec le système Motion Control Kinesys est inhabituelle pour les spectacles de musique Electro. Nous voulions proposer des tableaux différents mais 75 % des mouvements ne sont pas visibles lors des mémoires au noir. L’idée était de troubler l’esprit du public en révélant un look différent à chaque retour de la lumière. »

Les JDC1 au sol à contre forment une ligne de strobes puissante.

« Quant à la vidéo, nous avions des écrans LED mais pas de visuels en tant que tels, juste des dégradés ou des couleurs unies. Les barres X4 étaient les produits parfaits pour révéler les quelques mouvements visibles et je les ai utilisées en mode 88 canaux pour permettre une cartographie individuelle des pixels. »

En résumé, il conclut : « Évidemment, les modèles JDC1 et X4 sont maintenant devenus ma norme ; leur fiabilité est incroyable, et après avoir utilisé 66 machines sur plus de 20 spectacles, nous n’avons pas eu besoin une seule fois de faire appel à un appareil de rechange. »
Rendant hommage au manager de l’artiste, Manu Barron, au producteur Matthias Leullier, à la directrice de tournée Lara Scheidt, à l’assistant éclairagiste Vincent Leroy et à l’équipe, Stephen Rose et Conner Ostrowski, Pierre Claude confirme que la conclusion de la tournée n’a certainement pas marqué la fin de la route pour cette scénographie.
Plusieurs dates phares lors de festivals aux États-Unis l’été prochain ont déjà été annoncées, ainsi qu’une date en France en octobre 2020 à l’AccorHotels Arena.

Crédits -

Texte : GLP - Crédits photos : Pierre Claude, Frazer Harrison, PRG.

 

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