Arrivé à sa 15e et dernière édition, le Strange Festival de Chatillon sur Loire a offert pour ses adieux un plateau relevé et brillamment mis en scène par Stars Europe sous un chapiteau de cirque.
Nous avons interrogé Bruno Limoge, son directeur, pour en connaître tous les détails techniques mais aussi faire un point sur ce prestataire événementiel global, créatif et devançant les besoins de ses clients.

40 mètres de diamètre, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne manquait pas de place sous le chapiteau ouvert sur ses trois quarts. Prévu aussi pour protéger la scène et le public des aléas climatiques, il a surtout apporté un coté cocooning très apprécié par les presque 3000 festivaliers qui se sont pressés les 22 et 23 août dernier à Mantelot presque sous le soleil, une prouesse cet été.
SLU : Qui a eu l’idée du chapiteau de cirque pour ce festival ?
Bruno Limoge (directeur Stars Europe) : Tout découle d’un logique besoin des organisateurs de protéger leur public et par la même occasion de l’investissement consenti pour monter un tel événement. Il faut donc faire du plein air mais couvert ce qui est assez rigolo. Leur rêve était donc d’avoir un grand barnum, pas forcément un chapiteau, mais de quoi se prémunir le plus possible des aléas climatiques.
Comme on se connaît bien avec les organisateurs et que nous sommes proches des gens du cirque via une tournée sous grand chapiteau dont on s’occupe, l’idée a petit à petit pris de l’épaisseur, et on s’est mis en quête d’en trouver un de 1500 à 2000 places. Après cela il a fallu convaincre les organisateurs et trouver une solution technique pour la scène.

SLU : C’est là qu’est née l’idée de la scène centrale ?
Bruno Limoge : Oui, c’était quelque chose qui me trottait en tête. J’imaginais même déjà les changements de plateau à l’aide d’une corolle de projecteurs l’enfermant dans un rideau de lumière et empêchant le public de voir ce qui s’y produisait. Sur les repérages, on s’est aperçu qu’il manquait un peu de profondeur malgré 40 mètres de diamètre. On a donc reculé la scène et occupé un trois quarts de cercle avec du public devant et sur les deux côtés.


C’est une solution qui a séduit les organisateurs et qui marche bien, que ce soit au niveau du son, de la visue mais aussi du jeu scénique des artistes, qui ont bien entendu été prévenus et associés à ce concept afin d’en tirer parti.
SLU : Quelle était la hauteur de la scène et le recul avec le public ?
[private]
Bruno Limoge : On a monté la scène à 1,20 m et les crash à 1,50 m : le minimum pour les caissons et les vigiles. On avait un proscénium enchâssé entre deux des 4 poteaux de soutènement de la toile, des structures assez transparentes pour le public et que l’on a exploitées avec nos lumières. La scène elle-même faisait 14 mètres de large derrière ces poteaux, et 1700 personnes ont pu prendre place en arc de cercle tout autour avec un son très cohérent et homogène.


Avec un système de pendrillonnage à l’intérieur du chapiteau, on a recréé l’entrée des artistes de cirque en fond de scène, et surtout on s’est réservé un espace de 120 m2 pour stocker les risers, les pratos et toutes les préparations des différents groupes qui se sont succédés les deux soirs. Tout était à l’abri. Seules les loges étaient à l’extérieur.
SLU : La scène était donc parfaitement dégagée…
Bruno Limoge : Et cela a un peu mis mal à l’aise certains managers ou techniciens qui n’ont pas l’habitude d’être ailleurs que sur les côtés et cachés derrière d’épais rideaux. Du coup on a placé la console PM5RH des retours au sol, et on a eu du mal à placer les sides pour gêner le moins possible les spectateurs.
Diffusion homogène dans une salle biscornue
SLU : Comment était conçue la diffusion ?
Bruno Limoge : Le critère principal, mon cahier des charges en tant que directeur technique de ce festival, était qu’en faisant le tour complet de la scène, on n’ait aucun trou ou déphasage. On a juste évité de mettre des subs sur les côtés pour soulager un peu le bas (et sans doute être plus cohérent devant NDR)
SLU : Ça ne doit pas être évident de sonoriser un chapiteau avec une forme aussi biscornue…
Bruno Limoge : Il avait surtout un chapeau central très haut, je crois plus de 15 mètres et sur les côtés on n’en avait plus que 4. On a laissé les deux tiers des accès ouverts face à la scène, ne fermant que les côtés et bien sûr l’arrière. La chance était de notre côté car malgré le fait d’être dans les champs, sous la pluie au montage, avec de gros écarts de température entre soir et matin et près de la Loire, donc dans des conditions très, très humides, on n’a pas eu à subir les désagréments habituels des chapiteaux avec de l’eau qui perle et l’humidité qui tombe.
En outre, et je n’ai aucune d’explication à cela, ce chapiteau peut être par sa forme, la matière dont il est fait ou les deux, a favorisé la propagation du son. Avec du public ou à vide, malgré l’humidité des bords de Loire ou sous le cagnard, on a toujours eu du bon rendu.

On a aussi constaté une atténuation vis-à-vis de la ville voisine, un des effets bénéfiques de jouer à couvert comparé aux autres années, mais en même temps sur le site du festival qui est assez immense, le son s’est répandu de manière très régulière et agréable, presque équilibrée. Je tiens à dire que je ne sais pas pourquoi ou comment, même si on va y réfléchir, mais on a constaté une diffusion périphérique de belle qualité avec suffisamment de basses pour que des spectateurs restent en dehors tout en profitant du show, l’opposé de l’effet « porte de Zénith » où quand on l’ouvre on se prend une claque. La progression linéaire de la pression a permis à de nombreuses familles de venir le samedi avec les enfants sur les épaules, et de savourer les concerts sans s’exposer aux 95 à 98 dBA qui régnaient sous chapiteau.
SLU : Les organisateurs ont dû être ravis de votre prestation !
Bruno Limoge : Ahh oui et pas qu’eux. De nombreux festivaliers sont venus nous voir pour nous dire qu’on aurait toujours dû s’organiser de cette façon, et quelques professionnels et organisateurs d’autres festivals nous ont approchés pour disposer du même concept sous chapiteau ouvert avec une scène accessible sur les côtés. Il en a été de même avec la diffusion et les retours. Nous n’avons pas eu la moindre critique. Les artistes et le public ont été ravis. Pour un festival de jauge moyenne avec des moyens très raisonnables, le résultat a dépassé les espérances.
SLU : Revenons à la diffusion, du Martin Audio me semble-t-il.
Bruno Limoge : Oui. 12 W8LC en deux fois six en principal et 12 W8LM en outfill mono à raison de 6 par ligne. Le bas était pris en charge par 8 sub WS218X et 4 W8LMD ont débouché les premiers rangs. C’est Valentin Cornair qui était à la face sur une CL5 Yamaha avec deux RIO 3224, quelqu’un qui travaille souvent pour nous et qu’on a recruté quand il est sorti du CFPTS, un organisme qui fait du très bon travail et un garçon avec une « tronche bien faite ».
Les contrôleurs DX2 étaient pilotés par Icore et des enregistrements ont été faits depuis la CL5 sur deux Macbook pro grâce au soft Dante Virtual Soundcard. Pour les retours pris en charge par Franck Niedorest, on a installé une PM5RH et pas moins de 15 LE1500 Martin. L’équipe de Stars Europe a été, comme chaque année, superbement épaulée par les bénévoles du festival.

Y’a pas de clowns sous les chapiteaux de Stars Europe
SLU : Des bénévoles dévoués et compétents…
Bruno Limoge : Très compétents. Au bout de 15 ans, certains sont capables d’assurer du montage même d’une manière assez autonome ou même du plateau. Si on a besoin d’un coup de main, ils arrivent et savent parfaitement ce qu’ils ont à faire et aussi à ne pas faire (rires). Sans doute sur d’autres festivals cela se passe de la même façon, mais au Strange il s’est formé une équipe remarquable et d’une compétence qui dépasse pour certains celle d’un bénévole même chevronné. Si le Strange devait renaître ailleurs, il ne faudrait pas les oublier. Il ne faut pas que ce savoir-faire se perde !
SLU : La diffusion était portée par de la structure. Qu’est-ce qui portait le tout ? Les pieds du Chapiteau ?
Bruno Limoge : Oui, les 4 pieds. Grâce à ce chapiteau, on s’est bien amusé puisqu’on a eu à gérer 18 moteurs d’une tonne ! On avait imaginé une belle scène, et pour porter l’éclairage et le son, nous avons monté un mother grill se terminant à l’arrière de la scène par une descente suivant la forme de la toile et reposant sur tower. Le tout était articulé. Nous avons l’habitude de travailler avec un chapiteau et nous connaissons les portées et les contraintes et surtout nous utilisons leurs méthodes d’accroche pour les moteurs. Enfin ce sont bien des gens du Cirque qui ont monté le chapiteau et il est hors de question d’y toucher. Il a beau être énorme, il se monte en 6 heures et se démonte en trois. C’est très impressionnant à voir.


Signalons enfin que nous avons eu une permanence sur site prête à intervenir sur la toile en cas de coup de vent ou de pépin. Ils ne laissent jamais le chapiteau sans surveillance, ça n’existe pas. Nous avons aussi travaillé ensemble pour gérer les accès qui généralement se résument à une entrée, et qui dans notre cas faisait 270° tout autour. Nous avons donc habillé les piquets qui tendent la toile pour éviter les accidents en faisant des chemins de lumière, en plaçant des joncs, tout ça pour éviter que les spectateurs se prennent les pieds dedans ou, pire encore, aillent toucher aux sangles. Nous avons pour cela gaffé sur plusieurs tours tous les Spanset des sangles.
La compatibilité étrange de l’Array Calc et des sub Martin Audio
Jeune, ayant quitté depuis peu le CFPTS mais déjà à la tête d’événements locaux d’importance, Valentin Cornair a répondu à quelques questions.
SLU : Quel a été ton rôle lors du Strange Festival ?
Valentin Cornair : J’ai conçu, calé et exploité le système Martin sous chapiteau. J’ai par ailleurs mixé beaucoup des groupes qui se sont produits durant les deux jours qu’a duré le Strange.
SLU : Tu peux nous expliquer pourquoi tu te sers de l’Array Calc avec des subs Martin ?
Valentin Cornair : Au niveau du rendu acoustique, lorsque tu utilises le logiciel de d&b avec le J-Sub, le shoot représenté correspond à la réalité du sub Martin. Il a beau ne pas être cardioïde comme le d&b ou même partager la même technologie, le sub Martin se comporte de la façon que prédit l’Array Calc. C’est un mystère mais ça marche. Les subs du Strange ont été calés notamment avec les valeurs de délai indiqués par le shoot, et après quelques légères retouches faites au SMAART en salle, j’ai retrouvé une réponse très proche de ce qui était prédit.


SLU : Comment as-tu calé le système dans son ensemble ?
Valentin Cornair : J’ai calé le son pour qu’il soit agréable sous chapiteau. Jusqu’à présent j’ai laissé vivre le haut du spectre des têtes Martin pour que la portée soit optimale. Dernièrement en revanche j’ai fait le choix de bien casser dans l’aigu et surtout sous chapiteau ou les réflexions sont assez importantes. Il y a des fréquences qui font mal et que j’ai dû tailler. J’ai aussi accroché le LC et le LM aux angles maximum, en tous cas le LM, ce qui fait que le son est venu par le dessus et a peut-être créé cette ambiance très agréable à l’extérieur du chapiteau avec plus de direct et moins de réflexions.
SLU : Tu as placé des front fills aussi pour alimenter les premiers rangs…
Valentin Cornair : Et ramener un peu vers le bas l’image sonore aussi. J’ai employé pour ça 4 W8LMD délayées par rapport à la diff principale.
SLU : Tu as mixé pas mal de groupes aussi.
Valentin Cornair : Sur deux jours de festival, nous avons accueilli huit ou neuf groupes. J’ai dû en mixer trois le premier jour et encore deux le lendemain. Ça m’a permis de me faire la main sur le système le premier soir, et bien peaufiner le tout pour le deuxième jour qui accueillait plus de têtes d’affiche.
SLU : Tu as fourni des périphériques externes aux groupes et à toi par la même occasion ?
Valentin Cornair : Oui mais vraiment trois bricoles, un égaliseur et quatre effets au cas où ils aient envie de s’en servir mais dans l’ensemble, tout le monde a utilisé les effets internes de la CL5 qui se révèle être une très bonne console pour faire de l’accueil.
SLU : Combien de Rio as-tu raccordé à ta table ?
Valentin Cornair : J’en ai deux. Mon plus gros patch était à 36 ou 38 entrées. En revanches en termes de sorties j’avais du monde. Entre les 4 lignes accrochées, les front fills séparés en deux, les subs, les petites boîtes en plus pour les coins, j’étais à 10, auxquelles s’ajoutaient les sorties “record” pour les gars qui voulaient s’enregistrer.
SLU : Mais tu as aussi enregistré en multi…
Valentin Cornair : Oui absolument. Je l’ai proposé à deux groupes amateurs de la région qui ont été emballés par l’idée. C’est très facile avec la CL5 et le Dante, et ça me permet aussi après coup de retravailler mon mix avec de vraies sources.
SLU : Et pas les bons CD masterisés !
Valentin Cornair : Exact quoique oui, un gros CD ça te permet de vendre ta sono à des personnes pas trop branchées son. Tu leur laisses poser le verre de bière sur la scène, tu pousses un peu, et tout ça tremble pour leur plus grand bonheur (rires ). Concrètement et en pratique, ça ne sert à rien !”
SLU : Tu as quel âge et quel est ton parcours ?
Valentin Cornair : J’ai 23 ans et je suis sorti du CFPTS en 2012, la promo 12 en somme. Après ma formation en alternance, l’entreprise francilienne chez qui j’ai fait mon apprentissage ne m’a pas gardé car financièrement elle ne pouvait pas prendre de permanents. Comme je suis originaire du Loiret, je suis revenu aux sources et connaissant Stars, j’ai entamé une très belle collaboration avec cette société.

Les panneaux de led semi transparents Martin LC sont accrochés en fond de scène et sur le grill incliné. A contre sont intercalés les Mac Viper, Mac Aura et les barres d’ACL. On devine les Sunstrip derrière les écrans, des strobes Atomic 3000 et des FL 1300 dessous. Accrochés au pont de face, les PC 2kW, 3 Viper et les Molefay.
Un design lumière Strange but Good
Eclairer une scène visible sur 3 côtés à 180° implique de placer des projecteurs tout autour du grill principal que nos amis de Star ont choisi d’incliner pour suivre la pente de la bâche. Nils Limoge, concepteur de la scénographie lumière, a su tirer parti de ce handicap en faisant grimper, du fond de scène au grill, des écrans à led qui produisent un étrange effet de miroirs…
Nils Limoge, (concepteur lumière) : Le grill principal était incliné de 35° pour suivre la bâche du chapiteau et favoriser la visibilité des spectateurs à 180° autour de la scène, et on a décidé de faire grimper un plan de feu sur toute la hauteur, grill principal compris, avec des écrans de leds en dalles LC Martin. Ils sont pratiques puisqu’ils font 2 m2 de surface et ils constituent le décor. En plus, les plateaux s’enchaînaient assez rapidement et on ne pouvait pas placer des totems en fond de scène. On a quand même placé deux Viper Profile sur des flight-cases. Les panneaux de led étaient superposés, un au milieu et deux sur les côtés avec un effet miroir provoqué par l’inclinaison du grill principal qui recevait aussi 3 écrans.

SLU : C’était une nouveauté 2014 ?
Nils Limoge : Nous proposons une scénographie différente chaque année à la production de ce festival par souci qualitatif en son et en lumière. Donc chaque année on innove et nous proposons le plan de feu à tous les techniciens lumière pour validation deux mois à l’avance, afin de ne pas avoir à remettre en question au dernier moment le concept que l’on a créé.
SLU : Et tu as eu beaucoup des demandes de modifications ?
Nils Limoge : On leur explique que ce serait bien de ne pas trop modifier le plan de feu et ils s’adaptent tous parce qu’ils ont largement ce qu’il faut en matériel. Comme on met beaucoup d’automatiques, ça leur est facile de rattraper les musiciens. On peut leur envoyer le fichier Wysiwyg et ils peuvent arriver et loader leur show ou demander l’aide du technicien d’accueil.

SLU : Est-ce que vous leur laissez la main sur la gestion des images ?
Nils Limoge : Oui, s’ils ont des médias particuliers, ils nous les fournissent sur clé USB et on les charge dans Arkaos qui est piloté par la GrandMa2 Full Size. Entre nous, une GrandMa2 Light aurait suffit mais elle n’était pas disponible.
SLU : Donc chaque éclairagiste récupère ses visuels sur le pupitre.
Nils Limoge : Nous avions dédié 5 faders de la GrandMa au média serveur Arkaos pour qu’ils puissent les lancer.
SLU : Je vois que tu as choisi une disposition originale des écrans led…
Nils Limoge : Oui ça fait un effet miroir assez bizarre, visuellement créé par l’inclinaison, mais un effet inverse qui me plait bien car ils ne sont pas symétriques. Je voulais aussi que les éclairagistes les utilisent comme des projecteurs avec des étales de couleurs, qu’ils puissent s’en servir pour diffuser des médias mais aussi comme des blinders.

SLU : Et au niveau du câblage, ça se passe comment ?
Nils Limoge : Très simplement, puisque le contrôleur des LC, le P3, a une entrée DMX, chaque dalle LC pouvait être pilotée séparément en RGB et en intensité. Les panneaux étaient donc commandés via le contrôleur P3 soit comme un PAR led, soit par Arkaos pour envoyer les médias. Le P3 était sur un univers DMX, chaque dalle ne prenant qu’une dizaine de paramètres du pupitre, et Arkaos était sur un autre univers. Au total nous avions 4 univers DMX, les deux univers restant étant réservés au trad et aux automatiques : les Viper Profile et Mac Aura. Derrière les panneaux, on avait placé des Sunstrip pour faire une petite chaleur. Ca fait une petite ambiance bougie. Un FL 1300 ou un Sunstrip à 5 ou 10% avec un bleu led, je trouve que ça marche bien, et naturellement on a mis pas mal de blinders.
SLU : Comment travaillais tu la face ?
Nils Limoge : Avec des PC 2 kW. Il y avait deux faces car nous avons monté deux Towers en fond de scène sur lesquels reposaient, par des articulations, les structures inclinées. Du coup il y avait deux faces : une face proche qui rattrapait pile poil le plateau et une face en salle pour le bord du plateau. Nous avions aussi des poutrelles à jardin et à cour pour rattraper la face quand les groupes jouaient sur les côtés.
SLU : Quels sont les projecteurs qui illuminent les ponts ?
Nils Limoge : Dans les traverses inclinées nous avions placé des PAR led Chauvet pour napper l’environnement de la scène. Quand les écrans du fond de scène étaient allumés, on éclairait toutes les traverses de manière à avoir de l’ampleur.


SLU : Que penses-tu de ces PAR led ?
Nils Limoge : C’est simple, très compact et ça marche bien. Au niveau de la finesse, ce n’est pas parfait car on ne peut pas monter la lumière progressivement. Il y a une coupure franche à l’arrivée des leds. Mais pour faire de la déco, c’est parfait.
SLU : En faisceau on retrouve évidemment les Viper Profile…
Nils Limoge : Oui, ce sont de super machines. C’est la première année que le festival joue sous chapiteau. Avant nous avions une scène couverte avec des ailes de son et on utilisait des MAC III mais le Viper est plus puissant, plus petit donc plus léger et plus rapide. Il remplace à la fois le MAC 700 par sa taille et le MAC III par sa puissance. Il a vraiment pris toutes les qualités des deux machines, et il a de nouveaux gobos donc il fait de nouveaux visuels. C’est vrai, on les avait trop vus les gobos du MAC III. C’est bien qu’il y ait de nouvelles machines. En wash j’ai du Mac Aura et c’est suffisant. Le Quantum aurait été sous exploité, le MAC 2000 Wash aussi et en plus trop gros.
SLU : Comment orientes-tu ta carrière Nils ?
Nils Limoge : Mine de rien, l’année prochaine je fêterai mes dix ans chez Stars (rires). Je suis chargé de projets donc technico commercial et aussi pupitreur et concepteur lumière. Sur le spectacle “M et Mme Rêve” de Pietragalla par exemple, c’est moi qui ai étudié l’implantation lumière. Dès que j’en ai l’opportunité, je construits les projets de A à Z.
Le Stars studio de 600 m2 à Briare
Au-delà de son rôle de prestataire son/lumière et vidéo sur tout type de tournées, Stars Europe, qui vient de fêter ses 20 ans d’existence, est aussi très actif dans de nombreux autres domaines techniques, devenant de fait un véritable pôle technique du spectacle vivant et de l’événementiel. Comprenez par là un prestataire global, aussi à l’aise avec la production et le conseil, qu’avec la réalisation pratique d’un événement.
A cet effet il s’est équipé, dans ses nouveaux locaux implantés à Briare à deux pas de l’A77, d’un plateau technique de 600 m² flambant neuf et adossé au dépôt et aux bureaux d’étude. Outre une hauteur de 12 mètres, une accroche de 40 tonnes, une puissance de raccordement de 1000 A par phase et les indispensables loges, il dispose aussi d’un immense cyclo vert idéal pour tout type de tournage. Ce plateau, qui n’a rien à envier à ce qu’offrent d’autres prestataires, témoigne de la vitalité de cette société, seule à même de lutter contre la contraction des budgets et d’apporter de nouveaux débouchés.
Bruno Limoge : « Le plateau de répétition est un projet qui a cinq ou six ans, et dont on avait parlé avec Dushow. Sans vouloir se tirer la bourre, on l’a initié en même temps. Je pense qu’eux s’en servent pour préparer leurs nombreuses tournées, là où de notre côté on voulait offrir un espace d’anticipation des problèmes, et tordre le cou à l’habitude française qui est du genre « on verra bien après » et autres « ça va le faire ». L’intérêt de ce lieu réside principalement dans sa polyvalence. Ici, les artistes peuvent imaginer leur spectacle, répéter, mettre au point les derniers détails pour que tout soit prêt avant de partir en tournée et éviter les surcoûts. Nous travaillons en ce moment avec un artiste à qui on offre la possibilité de tester une ouverture de 10 ou de 14 mètres, un espace caf’conc ou un plateau de festival. Comme on peut tout implanter dans notre studio, les gens savent ensuite ce à quoi ils vont être confrontés.
SLU : Les artistes répètent mais plutôt dans des salles de spectacle ou alors dans des studios en proche banlieue parisienne. Ils ne viennent pas jusqu’à Briare ?
Bruno Limoge : On essaie de les faire venir mais certains ont l’impression d’être à la campagne alors que nous sommes à une heure de voiture de Paris, et pour d’autres ce n’est pas dans leurs habitudes. Certains enfin préfèrent aller dans les salles qui ont beaucoup de disponibilités comme par exemple le Zénith de Clermont, en faisant la première date payante dans la même salle voire dans des théâtres. Le problème est qu’il faut les chauffer, gardienner, avoir les pompiers ce qui finit par coûter cher aux gestionnaires de ces salles, sans parler du fait qu’il faut parfois démonter et remonter pour laisser jouer un autre spectacle, ce qui ajoute à la complexité. Un plateau vierge comme le nôtre évite tout ça et donne la place de bien travailler en toute quiétude.
Autre bonne idée, développée chez Stars Europe, les Kits by Stars répondent simplement et pour un coût raisonnable aux besoins ponctuels de matériel et, dès lors que ce dernier s’avère sophistiqué, comprennent l’installation et le démontage par un technicien. Live, mariage, éclairage architectural, expo, soirée particulière, traiteur ou conférence pro, les kits se multiplient dans chaque catégorie pour couvrir de façon exhaustive des événements de tailles différentes.
[/private]









































































































