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L’industrie du spectacle pleure le scénographe Mark Fisher

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Avec la disparition du scénographe Mark Fisher, le monde du spectacle a perdu l’une de ses figures les plus importantes.

Mark Fisher durant le tour 360° de U2 en 2009 (photo: Steve Moles)
Mark Fisher durant le tour 360° de U2 en 2009 (photo: Steve Moles)

 A l’origine du design de la plupart des plus grand shows mondiaux au cours des trente dernières années, Mark Fisher a occupé une place à part au sein de l’industrie du spectacle. Après des études au sein de l’Architectural Association School of Architecture de Londres et l’obtention de son diplôme d’architecte en 1971, il se fait un nom parmi ses pairs grâce à son travail sur l’opéra rock The Wall des Pink Floyd. Après avoir monté avec Jonathan Park le Fisher Park Partnership en 1984, il crée 10 ans plus tard Stufish, son propre studio de design.

 Les créations de Mark Fisher ont surpassé tout ce qui a été fait de plus imposant, innovant ou mémorable au cours des dernières années. Au delà d’une autre tournée des Floyd telle que Division Bell en 94, Mark a aussi dessiné pour U2 les scènes du Zoo tour de 1992, le Pop Mart de 97 et l’extraordinaire 360° en 2009, pour les Stones le Steel Wheels en 1989, le Voodoo Lounge en 94, le Bridges to Babylon en 97 et A Bigger Bang en 2005. Il a aussi crée les plateaux de megastars telles que Tina Turner, George Michael, Jean-Michel Jarre, Robbie Williams, AC/DC, Madonna ou Lady Gaga.

 Fisher est aussi à l’origine d’événements d’exception comme les cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver de Turin en 2006, ceux d’été de Pékin en 2010 et ceux Asiatiques et du Commonwealth 2010. Il a enfin crée les plateaux des comédies musicales comme We Will Rock You, ou encore Viva Elvis et Kà pour le Cirque du Soleil.

Pour son travail sur le Millenium Dôme Show en 2000, la Reine d’Angleterre Elisabeth II lui a décerné l’Ordre de l’Empire Britannique OBE, et deux années plus tard l’Ordre Royal de Victoria MVO pour sa contribution aux célébrations de son propre jubilé.

Stufish communique par ces mots :  » Nous sommes au regret d’annoncer que le scénographe et architecte Mark Fisher, OBE, MVO et RDI s’est éteint auprès de sa femme Cristina à l’hopital Marie Curie d’Hampstead. Il avait 66 ans. Il a été emporté par une longue maladie contre laquelle il s’est battu avec courage et sans jamais se départir de son humour légendaire.

Son travail n’a pas uniquement inspiré ses collègues et les équipes avec lesquelles il a collaboré mais il a aussi surpris et enchanté les millions de spectateurs qui ont profité de ses créations dans le monde entier. »

Création de Mark Fisher pour Johnny Hallyday en 2009 au Stade De France.
Un élément du décor de scène de Johnny Hallyday en 2009 au Stade De France créé par Mark Fisher. Monumental !

 Mark Fisher a aussi créé les décors de scènes de nos plus grandes stars françaises, Mylène Farmer, Johnny Hallyday, la scène de la comédie musicale Adam et Eve…
Nous avons recueilli le témoignage de deux concepteurs lumière qui l’on rencontré au cours de leur carrière.

 Pour Fred Peveri :“Mark Fisher était un personnage atypique, extrêmement calme et discret, concentré dans l’observation et l’écoute des différentes personnes présentes aux réunions de production. Il était alors installé dans un coin de la pièce occupé à « coucher » sur son cahier de dessin les visuels ou décors que ces échanges d’idées lui inspiraient.
Quand son design était validé par l’artiste, il n’était plus question d’y apporter la moindre modification, il le menait à terme tel qu’il l’avait dessiné,
Il laissait le soin aux autres intervenants, en cas de contrainte, de trouver le moyen de respecter le cahier des charges… /prod /son / lumière/ structure… pas toujours facile !
Mais quel talent, ses réalisations restent un exemple.”

Pour Dimitri Vassiliu : ”Son talent pour traduire en quelques secondes sur un dessin la vision exacte des artistes, leur souhait d’univers scénique, son coup de crayon incroyable et sa carrière, font de lui une référence pour nous tous depuis longtemps et encore pour longtemps”

http:// www.stufish.com

Robert Juliat nomme Thierry Dupont responsable du SAV international

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Thierry Dupont
Thierry Dupont

Robert Juliat est heureux de confier à Thierry Dupont la responsabilité du SAV International.

Thierry arrive chez Robert Juliat avec plus de 30 ans d’expérience, forgée dans le métier au cours de différentes affectations en France et au Royaume-Uni.

Depuis le 1er Juin 2013, Thierry Dupont est chargé de fournir une assistance technique aux professionnels de l’éclairage à travers le monde pour le compte de Robert Juliat.

« Thierry nous aidera à assurer le meilleur niveau de service possible à nos clients, sur tout le cycle de vie de nos produits”, a déclaré Claus Spreyer, directeur des ventes de Robert Juliat.

Contact :

Mobile phone : +33 6 71 35 73 46
Mail : [email protected]

site : www.robertjuliat.com

 

RedNet par Focusrite

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Alliant qualité sonore et performances professionnelles, la gamme d’interfaces RedNet s’appuie sur la carte PCIexpress RedNet pour assurer une interconnexion au réseau numérique Dante, à latence quasi-nulle, développé par Audinate. 

Grâce à la carte PCIexpress RedNet, les interfaces RedNet permettent des latences inférieures à 3 ms (selon l’ordinateur) et acheminent 256 canaux audio (128 entrées et 128 sorties) par poste sur Ethernet ; la latence réseau elle-même étant quasi-nulle, cas des périphériques RedNet. Les interfaces peuvent être contrôlées à distance de l’ordinateur hôte, ajoutées ou déplacées facilement (hot plug) dans une configuration.

En complément de la carte PCIExpress RedNet, la gamme offre six périphériques en rack 19 » de 1 à 3U :
– RedNet 1 et 2 : Convertisseurs 8 et 16 canaux AD/ DA
– RedNet 3 : Interface 32 canaux E/S avec 16 ports ADAT et Word Clock
– RedNet 4 : préampli Micro-Ligne (2 instruments) 8 canaux

– RedNet 5 : Interface/ bridge (passerelle) 32 canaux pour les systèmes Pro Tools HD
– RedNet 6 : Interface MADI 64 canaux E/S 

L'Interface MADI-DANTE 64 canaux  RedNet6
La passerelle MADI-DANTE 64 canaux RedNet6

Chaque interface analogique offre une plage dynamique de 120 dB, une résolution de 24 bits, des fréquences d’échantillonnage allant jusqu’à 192 kHz avec des convertisseurs parmi les plus avancés qu’on puisse trouver aujourd’hui. Chaque périphérique RedNet d’E/S est doté de la technologie JetPLL qui gère l’horloge avec un jitter ultra-faible. La conception et la mise en oeuvre des circuits analogiques bénéficient du même soin que la partie numérique. Les interfaces RedNet peuvent également fonctionner avec n’importe quel PC ou Mac disposant d’un port Ethernet (y compris les portables) en utilisant le pilote Dante Virtual Soundcard (DVS), ce qui signifie que la plate-forme RedNet peut être configurée à partir d’un simple portable.

Caractéristiques de l’interface RedNet 1
Type : Convertisseur 8 canaux AD/DA 24 bits au format Dante (Ethernet).
– Huit E/S Ligne
– Connecteurs Sub-D 25, compatible AES 59
– 0 dBFS : à +18 ou +24 dBu, commutable
– Réponse en fréquence : 20 Hz – 20 kHz dans ± 0,05 dB
– THD+N : < 0,001 % à -1 dBFS en entrée (sur la bande 20 Hz – 22 kHz)
– Plage dynamique : 119 dB pondéré A (à – 60 dBFS)
– Rapport signal/bruit : 119 dB pondéré A (bande 20 Hz – 20 kHz)

Conversion
– Plage dynamique des convertisseurs : 120 dB
-Fréquences d’échantillonnage supportées : 44,1/48/88,2/96/192 kHz
– Horloge : Interne ou par le réseau

Vu-mètres bicolores : 16 (Vert = – 42 dBFS; Orange = – 6 dBFS; Rouge = écrêtage)
Alimentation Interne, universelle, consommation 30 VA.

Récemment, sur la tournée mondiale des « Killers », Philips Reynolds, l’ingénieur du son façade a utilisé un ensemble RedNet1 plus RedNed4 pour la conversion des signaux micro sur scène et conserver le son dans le domaine numérique le plus longtemps possible avant conversion N/A finale et obtenir une qualité audio maximale. Le système prenait en charge également les signaux des micros de mesure pour le logiciel d’analyse audio d’alignement de la diffusion.

 

La bande UHF amputée au profit des opérateurs télécom

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Le Spectacle Vivant et l’Audiovisuel s’insurgent contre la décision du gouvernement de leur retirer des fréquences indispensables au bon fonctionnement des microphones et liaisons sans fil utilisés pour les émissions en direct, les concerts et les grands évènements culturels et sportifs.

Syndicats

Paris le 24 juin 2013 – La volonté du gouvernement français de mettre aux enchères dès 2015 la bande de fréquences hertziennes des 700 MHz au profit exclusif des opérateurs de télécommunications, fait réagir l’ensemble des acteurs de la filière audiovisuelle : cette bande est indispensable à la production de spectacles et d’évènements culturels et sportifs. Pourquoi deux poids deux mesures, quand les fréquences allouées aux télécoms pourraient être rationnalisées ? La 2G continue de coexister aux côtés du GPRS (2.5G), du EDGE (2.75G), de la 3G, de la 3G+, du H+ et de la 4G !

Cette prise de position précipitée du gouvernement, sans l’instauration d’une concertation avec les professionnels du secteur, et sans prendre en compte les besoins des acteurs de la filière, met en péril l’existence même des émissions en direct, du spectacle vivant et de la retransmission de grands évènements politiques ou sportifs.

Dès 2015, si un tel choix est entériné, des évènements reconnus, tels le Tour de France, Roland Garros ou le défilé du 14 juillet, ne pourront être réalisés sans rencontrer des problèmes techniques majeurs incluant coupures de son en direct et brouillages parasites. Les raisons en sont simples : de tels évènements demandent des centaines de liaisons sans fil, utilisées pour les microphones des commentateurs et des journalistes, les liaisons entre la régie et les techniciens, les intercoms et les walkie-talkie. Ces liaisons nécessitent de nombreuses fréquences hertziennes pour être établies.

Une décision du Gouvernement d’amputer la bande UHF de plus de 30% rendrait le travail des professionnels techniquement impossible, d’autant que leurs équipements actuels sont encore analogiques. Pour s’adapter à cette nouvelle donne, la recherche de solutions numériques, raisonnables à la fois en termes de coût et de qualité, nécessite encore 4 à 5 ans de développement et est donc irréalisable à court terme.

A l’heure où la France souhaite favoriser le rayonnement de l’exception culturelle hors de l’Hexagone, la décision de mettre aux enchères une bande de fréquences hertziennes indispensable à toute production culturelle interpelle par son incohérence.

Lors d’une précédente amputation de la bande UHF en faveur des télécoms, les professionnels avaient déjà dû supporter, seuls, l’impact économique de la migration de leurs parcs d’appareils vers la bande des 700 MHz. Aujourd’hui, ces mêmes professionnels ne sont pas en mesure d’absorber les répercussions financières d’une nouvelle migration, techniquement plus complexe.

Par conséquent les utilisateurs professionnels et fabricants de liaisons sans fil, souhaitent que le gouvernement français prenne le temps d’une analyse approfondie et concertée, en vue de trouver des solutions techniques et réglementaires satisfaisantes pour l’ensemble des acteurs. Enfin, si la décision d’octroyer la bande des 700MHz au profit exclusif des télécoms était prise, le calendrier devrait impérativement être repoussé à horizon 2019, afin de permettre l’adaptation de la filière à cette nouvelle amputation du spectre hertzien. Ce calendrier permettra également aux pouvoirs publics d’identifier et d’allouer de manière pérenne aux professionnels que nous représentons des bandes de fréquence présentant les caractéristiques nécessaires au fonctionnement des équipements sans fil dans des conditions de qualité optimales.

Syndicats professionnels co-signataires de ce communiqué :

FESAC – Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma (La Fesac regroupe l’ensemble des syndicats professionnels de l’industrie du spectacle vivant et enregistré, dont la Ficam, le Prodiss et le Synpase)

FICAM – Fédération des Industries du Cinéma de l’Audiovisuel et du Multimédia

PRODISS – Syndicat National des Producteurs, Diffuseurs et Salles de Spectacles

SEINEP – Syndicat des Entreprises Internationales de Négoce en Electronique Professionnelle (Fabricants et importateurs de matériel professionnel)

SYNPASE – Syndicat National des Prestataires de l’Audiovisuel Scénique et Evènementiel

Contacts :


FESAC – François Caillé : [email protected] , 01 40 53 23 00

FICAM – Marc Bourhis : [email protected] , 01 45 05 72 55

PRODISS – Aline Renet : [email protected] , 01 42 65 73 17

SEINEP – Stella Morabito : [email protected] , 01 44 69 40 77

SYNPASE – Gilles HUGO : [email protected] , 01 55 87 69 00

 

AuviTran fête ses dix ans

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Célébration des 10 ans d'Auvitran lors de ProLight+Sound 2013 Dix ans après avoir joué un rôle de pionnier dans l’interconnexion en réseau des signaux audio numériques, la dynamique société grenobloise AuviTran maîtrise et fédère la plupart des standards mondiaux en la matière.

Lors de ProLight+Sound 2013, Auvitran a soufflé ses dix bougies et présenté l’AVBx7, membre de la gamme Audio ToolBox.

Au début des années 2000, l’interconnexion en réseau de signaux audio n’en était qu’à ses balbutiements et les technologies nécessaires commençaient tout juste à émerger. Seule une poignée de gens pensaient sérieusement que ces techniques allaient rendre service au domaine de l’audio et s’y employaient.
Parmi ces gens se trouvent les fondateurs d’AuviTran, Yves Ansade, Jérémie Weber et Olivier Schneider.

 AuviTran dut sa naissance et son essor à une invention, le réseau EtherSound, née dans les laboratoires de la société Digigram, dont Yves Ansade était directeur technique et responsable de la R&D à l’époque. Il s’agissait de résoudre un problème propre aux réseaux numériques et totalement rédhibitoire en audio, celui de la latence.

EtherSound, solution propriétaire, a été perfectionné progressivement, tant pour gagner en performance qu’en sûreté de fonctionnement et en facilité de mise en œuvre, et a été largement adopté par les constructeurs et utilisateurs du monde entier. Les progrès de la technologie sont tels que des solutions normalisées ont émergé depuis lors, dont la plus aboutie se nomme AVB (Audio Video Bridging).

Dans un premier temps, AuviTran est entrée dans le monde audio professionnel comme promoteur d’EtherSound, créant une rupture technologique. La société a développé des solutions OEM fondées sur ce protocole alors que d’autres acteurs du monde audio développaient des solutions différentes telles que CobraNet, Uman, Aviom, SuperMac,…, entre autres. Alors que le marché acceptait la plupart d’entre elles, est apparu le syndrôme de la tour de Babel : comment faire communiquer tous ces réseaux ?

En 2012, AuviTran a réalisé une passerelle entre toutes ces technologies de réseau : l’Audio ToolBox. Ce système souple et polyvalent se compose de deux châssis (AVBx3 et AVBx7) dans lesquelles on enfiche les cartes choisies pour assurer la compatibilité avec les réseaux exploitant des protocoles différents. Le 10e anniversaire d’AuviTran est l’occasion de célébrer l’avènement de cette nouvelle philosophie qui anime la société : supportons toutes les technologies et faisons-les converger.

Auvitran AVBx3 face avant
Auvitran AVBx3 face avant
AVBx3 DANTE AX4M
AVBx3 DANTE AX4M
AVBx7 Dante 16Mic+8Out
AVBx7 Dante 16Mic+8Out

Les dates-clés du parcours d’AuviTran :

2003 : Fondation de la SARL AuviTran par Yves Ansade, Jérémie Weber et Olivier Schneider aux environs de Grenoble.
2004 : Lancement de l’AVY16-ES, première carte audio EtherSound d’AuviTran, destinée à s’intégrer aux consoles numériques Yamaha. Démarrage de la collaboration avec Nexo avec le développement d’une carte EtherSound pour l’amplificateur-processeur NX242.
2005 : Extension du réseau de distributeurs en Europe et en Asie. Nouveaux partenariats avec Allen&Heath, Camco, InnovaSon. L’AVkit AD8HR complète la gamme AuviTran.
2006 : Lancement de la gamme AVRed-ES destinée au transport du son à longue distance sur fibre optique avec redondance. Inauguration d’une collaboration fructueuse avec l’intégration de la technologie ES100 dans la gamme Yamaha.
2007 : Sennheiser, Neumann, Focusrite et Digico grossissent les rangs des intégrateurs de produits d’AuviTran. Lancement de l’AVM500 (matrice Ethersound) pour faire face aux architectures complexes. Intégration des produits AuviTran dans les matériels Nexo lors de la rénovation du Stade de la Beaujoire à Nantes, premier stade de France connecté en EtherSound.
2010 : AuviTran, Nexo et Melpomen sont choisis pour la rénovation du Stade de France, confirmant AuviTran comme acteur dans le domaine de la sonorisation. Lancement de l’AVP4.
2011 : Sélection d’AuviTran pour le renouvellement de l’équipement audio des stades de Tanger et Marrakech. Lancement du pilote logiciel ASIO, fonctionnant comme une carte son virtuelle permettant la diffusion du son dans un réseau EtherSound.
2012 : AuviTran dévoile la gamme Audio Toolbox, sorte de couteau suisse pour réaliser une passerelle entre toutes les interfaces et technologies de réseau numérique présentes sur le marché : Dante, Ether-Sound, Madi, Cobranet, AES-EBU, …. Ce système innovant comprend une série de 9 cartes interconnectables et 2 châssis, pour des configurations de scène ou d’installation fixe. 
2013 : Lancement de l’AVBX7, élément de la gamme ToolBox.

La société est implantée près de Grenoble et développe son activité dans le monde entier avec son réseau de distributeurs.

Contact : http://www.auvitran.com

 

Clay Paky en guerre contre les copies

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victime du piratage industriel, comme nombre de fabricants innovants, Clay Paky a décidé d’attaquer en justice 21 fabricants chinois qui bafouent à cœur joie sa propriété intellectuelle.

sharpy copy

C’est principalement le Sharpy, un vrai succès mondial, qui fait fonctionner les photocopieuses en chine à plein régime mais pas que. Contre toute attente, 11 procès sont déjà jugés par les tribunaux chinois et tous gagnés. La Chine commence à trouver son intérêt à protéger la propriété intellectuelle au niveau international. Et c’est tant mieux !

La démarche est couteuse en temps et en euros. Avant même de déposer une plainte, il faut analyser les produits pour déterminer si ce sont des copies ou seulement des produits similaires. Ca veut dire acheter plusieurs produits de chaque marque. Et puis il faut parcourir les sites internet de vente et chaque jour éditer les preuves et les faire valider par un avocat. Ensuite il faut faire acheter les produits par une personne certifiée, les analyser, faire un compte rendu et le procès peut commencer.

Les tests doivent prouver que les produits sont identiques autant d’un point de vue esthétique que technique. Pour Clay Paky, qui a breveté autant le design que l’optique et les fonctions de ses projecteurs, il a été facile de démontrer le plagiat, car les fabricants incriminés ont été assez “naïfs” pour copier les projecteurs italiens en tous points, internes et externes, jusqu’au canal DMX.

On comprend la colère de Pio Nahum, directeur commercial de Clay Paky, placé en tête d’attaque ou plus exactement de défense de l’entreprise, car le préjudice financier est énorme avec les conséquences qui en découlent en moyens de recherche et de développement.

Notre magazine, qui s’émerveille chaque jour des innovations, qui a le plus haut respect pour les entreprises qui investissent dans la R&D a décidé de lui ouvrir ses colonnes.

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Combattre ce fléau

Pio Nahum : “Le phénomène de la contrefaçon est en recrudescence exponentielle et nous ne pouvons absolument pas nous permettre de le prendre à la légère. Si nous avons jusqu’à présent pensé que l’industrie de l’éclairage n’était pas frappée par ce fléau, nous avons commis une grave erreur. Les produits de pointe de Clay Paky, la série Alpha d’abord, et le Sharpy ensuite, ont été au cœur d’un extraordinaire succès international mais ont été copiés de façon éhontée par de nombreux producteurs, notamment en Chine.
Nous sommes en train de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger notre entreprise. Mais nous estimons que cette bataille n’est pas seulement la bataille Clay Paky : tout notre secteur, toute notre filière devraient réagir et combattre ce fléau très fermement.

Des procès gagnés en chine ? Mais oui c’est possible !

Pio Nahum : Rien qu’en Chine, où nous investissons depuis des années d’importantes ressources pour déposer nos brevets, nous avons déjà gagné onze procès et en avons entrepris dix autres, toujours en cours. Les tribunaux chinois ont à aujourd’hui déjà condamné onze entreprises à cesser immédiatement la production et la vente des produits Clay Paky contrefaits.
En Chine aussi, il est possible de combattre et de gagner, et je dois dire que la justice dans ce pays est plus rapide que nous ne l’imaginions. Maintenant que nous le savons, nous continuerons de plus belle.

La chaine de distribution dans la ligne de mire

Ceux qui importent ou commercialisent des produits contrefaits dans des pays où ils sont couverts par un brevet sont autant coupables que ceux qui les produisent. Nous avons déjà assigné des importateurs européens de reproductions chinoises et nous intensifierons notre lutte sur ce front aussi.
Clay Paky a déposé ses brevets dans tous les pays industrialisés et nous sommes plus que jamais prêts à défendre nos droits. Nous élargirons notre champ d’action et de protection à tous les pays où le phénomène pourrait s’étendre.

Le retour normal sur investissement de toute une filière

Tout le monde sait que le Sharpy par exemple est un projecteur tout à fait original, inventé par Clay Paky grâce à un processus de recherche et d’innovation contraignant. Dans notre secteur, la réussite de ce projecteur a vraiment été énorme.
Les compagnies de location du monde entier n’ont eu aucune hésitation à investir et ont été les plus forts promoteurs de son utilisation : car il est plus efficace et spectaculaire que d’autres projecteurs plus puissants, car il est rentable, et facile à gérer. Les éclairagistes, les directeurs de la photographie et les producteurs de spectacles du monde entier sont enthousiastes car ils ont de nouveaux effets spectaculaires à proposer à leurs clients.
Même les médias sourient car l’innovation revitalise les investissements publicitaires.
Tout ceci permet d’assurer un Retour sur Investissement (RSI) fort intéressant pour tous les acteurs de la filière et rend possibles de nouveaux investissements qui sont à la base de la réussite du système tout entier.

Les copieurs ne sont pas les payeurs

Les copieurs se moquent complètement des brevets qui nous coûtent des centaines de milliers d’euros.

Ils se moquent des salaires que nous versons tous les mois à notre personnel qui travaille dans la recherche et le développement. Ils se moquent des droits de leur propre personnel, mal payé, sans protection et obligé de travailler dans des conditions indécentes. Ils se moquent des réglementations en matière de sécurité qu’ils ignorent tout simplement. Ils se moquent même des clients finaux de leurs produits qu’ils lâchent au moment même où ils effectuent leur achat. Ils n’ont rien à faire de la qualité du produit : vous n’avez qu’à essayer de renvoyer en Chine un projecteur contrefait en panne ou de demander simplement une pièce détachée pour en avoir la preuve. Ils se fichent éperdument de leurs partenaires de distribution, des intermédiaires, des importateurs, des agents du Business to Business.

Avec leurs newsletters qu’ils transmettent par courrier électronique – personnellement, j’en reçois au moins dix par semaine – ils contournent n’importe quel système de distribution et atteignent directement les clients finaux, sans se soucier le moins du monde d’avoir quelqu’un qui puisse fournir une assistance technique sur le territoire.
Sans oublier qu’ils ne font aucun investissement dans la communication : leurs ventes sont des ventes faites sur le web, ils font main basse et mettent les voiles : pourquoi donc gaspiller de l’argent ? Un représentant qui fournit un support local au client, un centre d’assistance technique, un magasin de pièces détachées…. à quoi ça sert ? Ils ne produisent que des coûts. Fidéliser les clients ? Pour quoi faire ? Il y en a tant et plus.

La course au rabais n’a pas de limites

Notre secteur est un secteur de biens d’équipement qui doivent être conçus comme des outils de travail fiables, en mesure de produire un rendement à moyen et long terme, avec un cycle de vie suffisant pour en garantir l’amortissement.
Je constate hélas que certains, dans notre secteur aussi, ont un regard positif sur les copies à bas prix et les interprètent comme une sorte de processus de “démocratisation” du marché. Mais je me demande : se rendent-ils compte que cette soit-disant démocratisation des biens d’équipement ne mène qu’à l’appauvrissement de la filière ?

Ceux qui ont décidé de vendre des copies “made in China” de nos produits (ou des produits d’autres) sont des personnes qui n’investissent rien, qui ne donnent aucune garantie et qui exploitent la demande créée (et payée) par d’autres. Bref, ce sont des profiteurs de la pire espèce, ils n’aident en rien le marché à se développer avec un apport initial propre. Ils achètent un produit tout à fait illégal (car c’est la copie piratée d’un produit pluri-breveté), à un fournisseur qui ne donne aucune garantie en matière de qualité et de sécurité, le paient presque rien car il ne vaut presque rien, le vendent trois fois rien sans se soucier des effets que peut avoir cette politique minable.

C’est alors que la course au rabais ne s’arrête plus. Puisque la seule variable compétitive d’une copie piratée, c’est le prix (et non pas l’innovation qu’elle engendre, non pas sa qualité ni même sa durée dans le temps), le prix ne s’arrêtera pas de baisser. Il y aura toujours quelqu’un qui poussera le bouchon un peu plus loin pour baisser la qualité globale du produit et le vendre à un prix encore plus bas. Et le tour est joué. La filière toute entière est ainsi destinée à avoir des marges de plus en plus basses et finira par mourir.

Un marché de niche forcément fragile

Nous sommes sur un marché de niche où les nombres sont infiniment plus petits que ceux des biens de consommation. Nous parlons tout au plus de milliers de pièces contre des millions. Toutefois, la technologie que l’on utilise dans notre secteur est hautement sophistiquée et exige de gros investissements dans la recherche et le développement. Même lorsqu’un produit a du succès, nous ne pouvons pas beaucoup en bénéficier car les volumes de production sont limités. Et en plus, ce n’est pas tous les jours qu’on invente un produit qui a du succès tandis que les coûts pour la recherche sont quant à eux permanents.

Ceux qui sont allés chez Clay Paky ont constaté de leurs propres yeux que pour rester à l’avant-garde, nous avons pas mal de personnes qui développent de nouveaux projecteurs. Ceci est indispensable pour aller de l’avant dans un secteur qui aspire à des nouveautés d’année en année. Mis à part les aspects éthiques liés à la propriété intellectuelle, l’appauvrissement du secteur ne peut que nous contraindre (nous et ceux comme nous) de faire de moins en moins de recherche, d’aligner notre offre à des niveaux de plus en plus bas. Qu’adviendra-t-il après ? D’où viendront les produits innovants qui sont la sève du monde du spectacle ? Vous croyez peut-être qu’ils viendront de ceux qui ont abondamment copié ce que nous avons su faire, voire même nos erreurs conceptuelles ?

La meilleure façon de marcher

La propriété intellectuelle, de quiconque soit-elle, est un droit que tous les opérateurs d’un secteur donné doivent défendre. Les investissements en matière d’innovation profitent à la croissance de tous ; ils revitalisent et créent des opportunités de travail. Personne ne devrait encourager la vente et l’utilisation de produits contrefaits. Se battre fermement contre les malfaiteurs qui produisent en toute illégalité des copies et contre les spéculateurs qui, tout aussi illégalement, les vendent (car c’est de cela que nous sommes en train de parler), c’est nécessaire pour tous ceux qui travaillent honnêtement dans le monde de l’éclairage, comme dans tout autre secteur.

Ça sert à défendre la valeur ajoutée que chacun crée dans son propre rôle, ça sert à défendre la santé du secteur et, au bout du compte, du business de tous et de chacun. La notion de démocratisation du marché, c’est une notion qui me plaît bien, évidemment. Mais elle doit se faire par le biais d’une concurrence loyale, à armes égales, avec de la qualité et des services garantis”.

Avant de quitter Pio Nahum, nous avions encore une question à lui poser pour tordre le coup ou pas à une rumeur qui remet en cause le Sharpy comme innovation Clay Paky.

Clay Paky Sharpy gold
Clay Paky Sharpy gold

SLU : Pio, c’est bien Elation qui le premier a utilisé la lampe Platinum 5R ?

Pio Nahum : ”Philips a en effet initialement proposé cette lampe à American DJ et Elation pensant qu’une telle lampe de faible puissance était plus adaptée à des applications disco qu’à l’éclairage de scène professionnel. Philips leur a suggéré d’associer la lampe à une optique spéciale, appelée “Integration Tunnel”, un « tube » minuscule placé dans l’axe de la lampe.

Les rayons lumineux émis par la lampe sont collectés par le réflecteur et dirigés dans le « tube ». A l’intérieur du tube, les rayons partent dans toutes les directions, réfléchis par la surface interne du tube, et le faisceau lumineux résultant est homogène. Ce système, breveté par Philips, a été adopté par American DJ, la première entreprise à utiliser la lampe Platinum 5R, dans son projecteur “Vizi Beam 5R destiné à concurrencer l’Alpha Beam 300 Clay Paky qui était déjà très apprécié dans le monde professionnel.

Chaîne de montage du Sharpy à Seriate en Italie
Chaîne de montage du Sharpy à Seriate en Italie

Quand nous, Clay Paky, avons découvert cette lampe, après une analyse technique minutieuse, nous en avons conclu que le système optique suggéré par Philips n’exploitait pas au maximum l’énergie lumineuse de la lampe. Il ne faut pas oublier que Clay Paky (fondée en 1976) a 35 ans d’expérience en optique. Tout le monde nous connaît pour la qualité de projection de nos produits. Nous avons développé pour la 5R un système optique complètement différent, avec des lentilles de haute qualité «corrigées», placées au point focal (à la place du Tunnel d’intégration). En d’autres termes, nous avons implémenté un système optique multi-lentilles qui, en combinaison avec le couple lampe/réflecteur de Philips, génère un faisceau parallèle, sans aberration, totalement homogène, avec une luminosité étonnante, supérieure à toute autre solution optique. En outre, un système de zoom (de faible rapport) a été ajouté, assurant un contrôle idéal du faisceau et permettant de réaliser des effets spéciaux.

Clay Paky a déposé immédiatement un brevet pour ce nouveau système optique et c’est ce brevet technique qui fait l’objet de contrefaçons. En conclusion, la supériorité globale du Sharpy en termes de sortie de lumière (par rapport aux autres appareils utilisant la même lampe) est le résultat de deux facteurs: d’une part l’arc très court de la lampe (conçue par Philips) et d’autre part le système optique original et exclusif (conçu par Clay Paky) qui est capable d’améliorer la qualité et l’intensité de faisceau. Le réflecteur intégré à la lampe quant à lui n’apporte pas de gain en termes d’intensité lumineuse proprement dite, mais il a contribué de manière significative à la miniaturisation du dispositif (taille et poids)”.

Liste des entreprises déja condannées par les tribunaux chinois

1. Baiqui
2. Kubo
3. Xiang Ming
4. Haomei
5. Baiyun Yafeng
6. Dinghui
7. Guoda
8. Feiyue
9. Q-Shine
10. Liu Peijun
11. Deliya

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Rémy Blanchet V2.0

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“Les retours c’est une école incroyable où l’erreur n’est pas une option, c’est interdit, ça n’existe pas, et c’est très bien comme ça.”

Rémy BlanchetIl a formé avec XaXa Gendron le plus fameux binôme aux retours. Attachant, lucide et humble, il a décidé de prendre du recul avec les poids lourds du showbiz et favorise désormais les projets à taille humaine en retrouvant la face. Né en mai 68, il nous fait sa révolution de velours.

Je n’ai pas le temps de poser la première question que Rémy démarre en trombe. Le propos est limpide, les souvenirs fusent et s’enchaînent à un rythme infernal passant de ses débuts à sa tournée en cours, de la face aux retours, de Lyon à Paris. “Tu sais, moi j’ai un peu l’Alzheimer…” m’avait-il dit quelques jours plus tôt. Bien sûr. Heureusement que j’ai toujours des batteries d’avance !

Flash Back, sur les bancs de l’école Grim

Jean-Michel Jarre à Aalborg au Danemark au milieu des éoliennes
Rémy aux retours de Jean-Michel Jarre à Aalborg au Danemark en 2002 au milieu des éoliennes, sans doute en 1997. Les 2x31 bandes sont pour les ears…

Rémy Blanchet : A mes débuts, il m’est arrivé d’être road, pour la tournée de 91 de Goldman avec Bertin Meynard qui tenait la console retours (et Andy Scott la face NDR), on avait fait quatre ou cinq dates dans le Rhône-Alpes, et j’étais tellement ultra motivé qu’au bout de quelques jours j’ai fini par faire tout le câblage de la scène.

On en reparle encore avec Bertin car je l’avais scotché. Il avait fini par me filer le blouson de la tournée à la dernière date, le sien, et j’étais terrassé de bonheur comme un môme. J’avais 23 ans.

SLU : Ça tombe bien que tu nous parles de ça, tu as commencé comment toi ?

Rémy surpris par un flash lors de la tournée Oxygène de Jean-Michel Jarre en 1997.
Certes il a l’air jeune mais, IL L’ETAIT ! Rémy surpris par un flash lors de la tournée Oxygène de Jean-Michel Jarre en 1997.

Rémy Blanchet : Par le GRIM, l’Ecole Supérieure du Spectacle de Lyon où d’ailleurs XaXa donne des cours. Je ne savais pas comment entrer dans ce milieu qui m’attirait, et c’est en allant simplement au Salon de l’Etudiant que je suis tombé sur cette école dont j’ignorais l’existence.

Lettre de motivation et McDo pour payer mes études, je me suis lancé à cœur perdu dans l’aventure. Je me souviendrai toujours des mecs qui le matin arrivaient et pionçaient sur les tables…Ils payaient 20.000 Francs l’année d’études, et ils n’en avaient rien à secouer.

Ils refusaient même d’aller sur des opérations où la musique ne leur plaisait pas ! Inutile de te dire que dès qu’il y avait un plan j’étais partant parfois même en plantant les Big Mac ! J’étais jeune, je ne savais pas que c’est cette envie qui allait me donner des ailes.

SLU : L’envie qui fait tellement briller les yeux des jeunes qui en veulent. Tu n’as pas dû finir ton cursus d’apprentissage…

Rémy Blanchet : Ohh non, j’ai quitté le GRIM dès la fin de la première année car j’ai été pris chez Produkscène qui était la plus grosse boîte de son et lights de Lyon où j’ai d’ailleurs fait la rencontre de XaXa. C’est Jean-Louis Berthet, le prof de son, qui m’a fait embaucher. Si je fais ce métier, c’est aussi grâce à lui. Il est toujours prof là-bas. C’est un mec extraordinaire.

SLU : Et ton amour pour la scène et la technique, il est né où ?

Rémy Blanchet : Mon univers a toujours été la musique. Mon instrument de prédilection est la batterie mais à Lyon, en appartement, je n’ai jamais pu jouer ailleurs que sur mes cuisses avec des bouts de bambou et des disques que j’écoutais en boucle. A 16 ans j’ai eu ma période guitare avec une gratte toute pourrie mais je n’ai jamais joué que pour moi et très mal. Je n’ai jamais pensé devenir musicien professionnel.

Les répétitions de Hallyday avec un symphonique pour les shows au Stade de France en 1998
Les répétitions de Hallyday avec un symphonique pour les shows au Stade de France en 1998. Rémy est debout derrière XaXa Gendron.

SLU : Je ne vois toujours pas le virage technique…

Rémy Blanchet : Quand j’étais tout gamin, avant de déménager à Lyon, j’ai habité en Touraine dans un pavillon qui était équipé d’une chaudière à charbon. Un jour elle a été remplacée ce qui a libéré plein de place. J’ai investi la pièce et je l’ai équipée avec tout ce que j’ai pu trouver d’enceintes et de matos. C’était l’époque des radios libres, je faisais des montages sur cassette et plein d’autres trucs du genre, sans me douter un instant que quelques années plus tard cela allait devenir mon métier. Dans mon esprit cela n’était d’ailleurs même pas un métier ! J’étais à fond dans la musique qui est, d’une certaine manière, mon deuxième sang.
Pense que mon premier concert je ne l’ai vu qu’en 1989 ! A Tours il ne se passait pas grand-chose, je ne savais donc pas ce que pouvaient représenter les différents corps de métier œuvrant dans le spectacle ! Je suis sorti de là en sachant que je voulais faire ça mais sans savoir comment. C’est donc le GRIM qui m’a permis d’y voir clair quelques années plus tard.

SLU : T’as attaqué directement là-bas ?

Rémy Blanchet : Ahh non, d’abord je me suis tapé trois mois de maths appliquées aux sciences sociales. J’ai très vite arrêté. C’est à ce moment-là que j’ai commencé chez McDo. J’y suis resté jusqu’au jour où j’ai été pris chez Produkscène et où je leur ai dit adieu sans regrets !!

La rencontre avec Xaxa (Xavier Gendron)

Rémy Blanchet et Xavier Gendron, le couple le plus fameux des retours français pour Johnny en 2009,.
Rémy Blanchet et Xavier Gendron, le couple le plus fameux des retours français pour Johnny en 2009,.

SLU : Comment s’est passé ta rencontre avec XaXa ?

Rémy Blanchet : A l’époque où j’ai été embauché, il était stagiaire. Il l’est d’ailleurs resté un bon moment. Je me souviens lui avoir dit : “mais tu veux rester stagiaire encore combien de temps ?” (rires !)
Le soir de notre rencontre, à peine rentré à la maison, j’ai dit mot pour mot à ma copine de l’époque : “Aujourd’hui j’ai rencontré un mec, je suis sûr qu’avec lui on peut déplacer des montagnes”. Je m’en souviens parfaitement, et pourtant jamais je ne me serais douté qu’on allait vivre ensemble une telle aventure et qu’il allait devenir comme un frère pour moi. A force de vivre avec XaXa on d’ailleurs fini par croire qu’on était ensemble (rires) ! C’est normal, on rêvait des mêmes choses. Nous avons commencé par être amis avant de bosser et pas l’inverse.

En 1999 à Mériadeck pour Mylène Farmer, XaXa devant sa Paragon.
En 1999 à Mériadeck pour Mylène Farmer, XaXa devant sa Paragon.

Après j’ai suivi une route assez classique au dépôt de Produkscène en m’occupant des sorties et des retours, ce qui m’a permis de connaître le matos son comme l’éclairage. Au bout d’un moment, pas très long, je suis allé voir le patron, je lui ai rappelé que je voulais faire du son, et c’est parti assez rapidement grâce aux vieux passionnés qui y bossaient à l’époque. On y est resté avec XaXa jusqu’au moment où Produkscène a décidé de s’étendre via un gestionnaire extérieur qui a torpillé la société en un an chrono. Nous sommes alors partis chez Boîte à Sons, un autre prestataire lyonnais.

Nous avons eu de la chance, beaucoup de chance, avec XaXa car nous avons été mis sur les rails par Jean-Louis Berthet et Yves Mas, deux mecs passionnés, avec un savoir de ouf et une pédagogie top. Je regrette qu’ils ne soient pas assez connus. Ils ont cette merveilleuse envie de partager. Quand je vois le comportement de certaines personnes vis-à-vis de jeunes qui ne demandent qu’à apprendre, c’est la meilleure façon de leur enlever la flamme.

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Les premières armes face/retours de Rémy

SLU : Après la période d’apprentissage, tu as été lâché sur quoi ?

Rémy Blanchet : A l’époque à Vénissieux il y avait une salle géniale, le Truck (devenue depuis le « Bizarre ! » et dédié aux cultures urbaines NDC) qui donnait des concerts tous les soirs dans tous les styles rock, garage, underground ; que des trucs mortels avec des groupes anglais qui débarquaient comme les Pogues. Pendant un an et demi j’y ai fait l’accueil et mes premières régies. Mon premier groupe aux retours a été russe. Je ne me souviens plus de son nom mais il était top. Un concert différent et bien branché chaque soir avec, suivant l’artiste, les loges réaménagées, une boîte, des enregistrements en multipiste, une radio, bref, l’endroit merveilleux pour débuter mais aussi sans doute trop ambitieux, et il n’a pas tenu.

SLU : C’était l’endroit rêvé pour faire ses premières armes !

Rémy Blanchet : Totalement ! En plus il y avait une équipe de mecs plus âgés qui était très bonne. On s’est tapé tellement de gigs et de one shots qu’on a vraiment eu une formation accélérée, ce qui est indispensable. Faire des tournées n’est pas suffisant, il faut bouffer de ce genre de presta pour s’en sortir en cas de galère autrement qu’avec la caisse de spare.

SLU : C’est à cette période que tu t’es dirigé consciemment ou inconsciemment vers les retours ?

Rémy Blanchet : Non, j’ai toujours aimé et fait les retours et la façade, seulement tu sais comment ça marche, quand on a commencé à tourner avec XaXa sur les grosses tournées, l’étiquette est vite arrivée alors que j’ai toujours fait les deux. Ce sont deux approches complètement différentes d’un même métier, et j’aime autant l’une que l’autre. Quand j’ai été pris sur les grosses tournées, je suis d’ailleurs arrivé comme assistant et c’est normal, les gens pour qui je travaillais ne me connaissaient pas, et pour eux je ne savais pas tenir une console. J’ai naturellement fait profil bas, ce qui fait qu’une fois que j’ai pu commencer réellement à faire du son aux retours, avec la notoriété des artistes avec qui j’ai eu la chance de travailler, l’étiquette a été encore plus grosse !

SLU : Mais tu as fait des retours seul ? On te connaît tellement en binôme avec Xavier…

Rémy Blanchet : Bien sûr, lui et moi avant de travailler ensemble on en faisait plein, tout comme j’ai fait des faces avec par exemple St.Germain. Ce binôme, on l’a monté avec Xavier car ça nous trottait en tête depuis longtemps. Ce qui a scellé notre amitié depuis le départ, c’est notre passion commune pour ce métier et la façon de l’envisager. Quand on y pense c’est dingue, on a réussi à faire ce qu’on voulait faire !

Une Paragon s’envole, soutenue par Rémy, nous sommes en 1999 à Mériadeck pour Mylène Farmer.
Une Paragon s’envole, soutenue par Rémy, nous sommes en 1999 à Mériadeck pour Mylène Farmer. La seconde console est déjà en place, XaXa n’est pas loin..

SLU : Et quand avez-vous tous les deux travaillé ensemble face/retours pour la première fois ?

Rémy Blanchet : Pour Damien Saez, on a mis le temps non ? 25 ans ! (rires !) Mieux vaut tard que jamais ! J’avais pensé à lui dès le départ car c’était une évidence, mais il ne pouvait pas à cause de son planning très chargé. Quand il a pu venir, il a fait ce que j’aurais sans doute choisi mais avec son talent et ses idées.
Ca a immédiatement marché. Plus les années passent et plus on passe pour des vieux cons. Il n’empêche que dans ce genre de situation, il faut de l’expérience et à ce jeu-là XaXa est imbattable. On a été bien élevés. Nous avons eu la chance de travailler avec de vieux ricains et ça, c’est incomparable. L’expérience qui est la leur et l’époque où ils l’ont acquise les rend uniques.

SLU : Tu parles de l’époque Clair Bros ?

Rémy Blanchet : A fond ! Tout n’est pas bon aux USA. Il y a aussi plein de petites boîtes où ça bricole, mais à leur niveau, c’est juste ultra pro. Ils ne sont pas là pour rigoler, ils y vont à fond. C’est sans doute de là que nous vient notre manière de travailler avec XaXa. Pendant au moins 12 ans, on n’a quasiment travaillé qu’avec des anglo-saxons dont un noyau dur de mecs qui revenaient sur chaque tournée, et avec des seniors. Les seniors c’est la catégorie au top dans les grosses boîtes, des mecs avec un CV où tu tombes à la renverse rien qu’en en lisant la moitié.

La première fois par exemple qu’on a bossé avec Jim Devinney et qu’on a bu un verre avec lui, peut-être même deux ou trois d’ailleurs, on n’en revenait pas. Nous étions aux anges ! Je me souviens aussi de nos débuts chez Produkscène, on travaillait sur un spectacle qui tournait en province et s’appelait “Signé Sardou”. Le chanteur avait le physique et la voix proche de celle de Michel Sardou et faisait des reprises. On bossait pour lui par tranches de 24 heures non-stop. Un jour, alors qu’il pliait un câble, XaXa s’est accoudé à un fly assez haut et s’est endormi dessus (rires) ! Pareil pour moi, ça m’est arrivé à l’époque de m’endormir au dépôt debout contre le camion pendant qu’on me parlait. On était pourtant jeunes ! Jamais on n’aurait imaginé se retrouver un jour en face du vrai Sardou… Je crois que ce qui fait notre force, c’est de ne pas avoir oublié ces débuts.

Evolution du matos et priorités

St Germain au Zénith de Paris le 21 septembre 2001
Concert de St Germain au Zénith de Paris le 21 septembre 2001, une face en XL4, la place de concert coûtait 211…Francs !

SLU : Qu’est-ce qui a le plus changé techniquement parlant depuis tes débuts ?

Rémy Blanchet : Sans conteste la venue du numérique, même si cette technologie n’a pas révolutionné mon approche du métier. J’ai d’ailleurs mis très longtemps avant de m’y mettre, directement sur la PM1D qui, soit dit en passant, est la seule table à disposer d’autant d’entrées et de sorties et avec laquelle je n’ai jamais eu la moindre merde. La HF aussi a beaucoup évolué et m’a valu quelques sueurs froides et beaucoup de plaisir.

En 98 au Stade de France, je m’occupais des HF, et j’ai dû composer avec un incroyable patchwork de marques, modèles et fréquences. Cela a été super intéressant même si ça m’a valu quelques nuits blanches pour que tout fonctionne.

On est arrivé à faire cohabiter tout ce petit monde alors que ce n’était pas gagné d’avance et que c’était une première. De nos jours, les produits disposent de plans de fréquence, d’une gestion centralisée de toutes les liaisons et j’en passe. Le seul bémol, et cela est valable dans plein d’autres domaines, c’est qu’on y perd notre capacité à l’initiative et à la démerde. Presque n’importe qui peut mettre en route des HF maintenant. Enfin un HF c’est un bouffeur de signal donc si je peux m’en passer, je le fais avec plaisir.

SLU : Cette démocratisation te gêne ?

Rémy Blanchet : Ce n’est pas qu’elle me gêne mais par exemple il faut faire extrêmement attention avec des ears dont on voit qu’ils sont de plus en plus présents sur nos scènes. Il faut que les artistes et les techniciens soient conscients du risque de confier ses oreilles à quelqu’un parfois d’insuffisamment compétent.

St Germain à Hyde Park un 26 Juillet 2002. Alors, il ne fait pas de face Rémy ?
St Germain à Hyde Park un 26 Juillet 2002. Alors, il ne fait pas de face Rémy ?

SLU : Quelles sont tes priorités dans le choix du matériel ?

Rémy Blanchet : Je veux d’abord que ça sonne mais sans courir de risque au niveau de la fiabilité. J’ai eu cette discussion il y a quelque temps avec les gens de Dushow à l’époque où je voulais partir avec une Vi6, avant qu’ils en achètent un grand nombre. Très logiquement, ils militaient pour l’emploi des produits déjà en parc dont la Vista qui est très belle mais que personne ou presque ne maîtrise vraiment, moi surtout ! J’en suis venu à la conclusion que pour qu’une console devienne un standard, il faut qu’elle soit bonne dans trois domaines : le son, la fiabilité et l’ergonomie.

Pour Damien, je suis parti avec une Pro9 Midas qui a une ergonomie très perfectible, est relativement fiable mais sonne vraiment bien. Au départ j’avais prévu une XL4 mais avec un patch en 72 il en fallait deux, ce qui rend le passage en festival proche de la purge (rires) ! J’ai donc passé une journée entière chez Dushow sur une Pro6 avec le multi d’un de mes concerts, et j’ai fini par assimiler cette étrange ergonomie tout en craquant sur le son au point de me dire que si j’avais des sous, j’investirais sans doute dans une table. Tout ceci pour dire que ce type de console ne sera selon moi jamais un standard car tu ne peux pas la mettre par exemple en accueil de festival.

En 2002 dans un lieu parmi les plus prestigieux, le Royal Albert Hall pour St Germain.
En 2002 dans un lieu parmi les plus prestigieux, le Royal Albert Hall pour St Germain.

SLU : On en revient encore et toujours à la PM1D en somme…

Rémy Blanchet : Quelque part oui, en ce sens que si tu ne sais pas faire de son avec une PM1D, et ce n’est pas la meilleure au monde pour ça, tu n’y parviendras avec aucune console.

De nos jours, toutes les marques et les modèles fonctionnent à peu près bien et permettent de faire du son, que ce soit une console ou de la diffusion. On entre donc dans le subjectif, et c’est intéressant car chacun peut piocher là où ça l’intéresse artistiquement parlant.

J’ai juste du mal avec les systèmes équipés de HP type autoradio qu’on croise dans certains clubs et que je déteste profondément. Comment veux-tu faire un pied correct avec ce genre de mini gamelle. « ahh mais si, ça marche, écoutez ! » et ils te passent un CD… On oublie trop souvent la dynamique !

Le virage de Face

Un moment de détente à Los Angeles lors des répétitions pour la tournée de Johnny 2003.
Un moment de détente à Los Angeles lors des répétitions pour la tournée de Johnny 2003. Oui, c’est bien XaXa avec Rémy.

SLU : Qu’est-il arrivé à ce beau tandem Gendron-Blanchet…

Rémy Blanchet : J’ai pris des chemins différents. Cela n’a rien à voir avec Xavier qui est mon frère et le restera toujours, il le sait bien, mais je ne m’y retrouve plus dans les grosses tournées et notamment leur format. J’ai envie de quelque chose de plus petit. En tenant la face de Damien Saez, dont la tournée a commencé dans les clubs, j’ai ressenti plus d’humain et pourtant ce n’est pas, loin s’en faut, une petite tournée puisqu’on fait des Zéniths archi combles.
On est tous dans le même bus, et ça reste à échelle humaine. Une autre raison est que je favorise désormais des formats qui me parlent artistiquement. Je me suis donc payé le luxe de refuser Michel Sardou et Johnny Hallyday l’année dernière. J’ai tout donné jusqu’à la dernière date car la flamme ne s’est jamais éteinte mais j’avais vraiment envie et besoin d’autre chose.

SLU : C’est très courageux…

Rémy Blanchet : Non, je fonctionne comme ça, j’ai besoin d’être en accord avec moi-même, ma conscience et surtout mes envies, et je ne peux pas y aller à reculons même si la période n’est pas propice au changement. Ça me trottait en tête depuis un certain nombre d’années mais c’est long car il faut activer un réseau différent et pour cela il faut faire des rencontres. Ce métier je le fais car c’est ma passion. A chaque fois que je quitte ma maison pour aller bosser, j’ai du plaisir. Ça va bien au-delà d’un boulot..

Photo prise en plein concert de la tournée de Johnny Hallyday de 2003 lors de la date du 20 juillet en Corrèze en présence et à l’initiative du couple Chirac.
Photo prise en plein concert de la tournée de Johnny Hallyday de 2003 lors de la date du 20 juillet en Corrèze en présence et à l’initiative du couple Chirac. On distingue Xavier Gendron derrière.

SLU : Tu arrives pourtant à un âge où d’une certaine manière et parfois inconsciemment on commence à lever le pied avec les tournées, les tour bus, les douches dans les salles, les load-in à pas d’heure…

Rémy Blanchet : Message aux jeunes générations. Je ne vais pas lâcher l’affaire tout de suite. (rires) ! Tous les aspects de ce métier me conviennent parfaitement. Je ne le savais pas avant de commencer mais au bout de 25 ans, je n’ai plus aucun doute. J’ai du plaisir dans tous les aspects de ce métier, du tour bus aux douches ébréchées, tout me convient.
Le gros inconvénient c’est que si un jour je dois changer de job, je serai profondément malheureux car je ne fonctionne qu’à la passion. Ce qui me fait rire c’est que je ne bosse essentiellement plus qu’avec des trentenaires, ce qui fait qu’à 45 ans je suis devenu le vieux ! J’ai eu il y a quelques jours Christophe Gobley au téléphone, et malgré le fait qu’il soit officiellement à la retraite, il continue à faire tranquillement des petits plans sympas.
On n’a tourné qu’une fois ensemble mais à chaque fois qu’on se voit ou que l’on se parle, le courant passe. Ma génération a eu la chance de côtoyer les vrais pionniers comme lui, les mecs qui ont commencé quand rien n’existait.

SLU : Tu sens qu’on les pousse dehors les vieux ?

Rémy Blanchet : C’est la vie. Dans tous les métiers c’est comme ça. Il ne faut jamais oublier que la star est sur scène, pas derrière la console. Si la vraie star n’est pas là, aucun d’entre nous ne sera là. Je trouve aussi que certains (artistes, musiciens et techniciens) traînent les pieds et oublient que les spectateurs ont payé chèrement leur ticket pour être dans la salle !!

Une image de XaXa Gendron durant la tournée des stades de Johnny.
Une image de XaXa Gendron durant la tournée des stades de Johnny. « On ne quitte jamais des yeux l’artiste.. »

SLU : Est-ce que tu ressens vis-à-vis des technos, avec 25 ans de bouteille comme toi, le même engouement que vous avez eu à vos débuts pour les pionniers ?

Rémy Blanchet : Non pas vraiment. Pour avoir des potes essentiellement trentenaires, je constate qu’ils ne s’intéressent pas plus à eux qu’à leur passé.

Toute la nouvelle génération d’artistes français qui pour la plupart chante en anglais et vers laquelle je me dirige, ne rêve pas du tout devant notre CV et les prods encore moins. 

Si tu te pointes la gueule enfarinée croyant être le plus beau, tu vas tomber de haut ! J’ai par exemple glissé un pied dans ce nouveau milieu grâce à Philippe Katrine qui a déliré d’avoir un technicien qui a côtoyé toutes les grandes stars françaises…

SLU : Et après il s’est dit qu’en plus tu bosses bien !

Rémy Blanchet : Oui peut-être mais en tous cas il m’a permis de faire une première étape super importante. Je voudrais aussi remercier Romain Caucal, un régisseur, qui m’a aussi fait très vite confiance. A un moment donné je n’avais pas grand-chose de concret, et ça n’a pas été évident. Il faut y aller tranquillement, avec beaucoup d’humilité car, une fois encore, personne ne t’attend et tant mieux. Je n’ai aucune prétention, je ne pense pas travailler mieux qu’un autre, j’ai juste 25 ans d’expérience et ça, personne ne peut me l’enlever.
Ça ne m’empêche pas de me faire vanner très régulièrement sur mon passé ! Un autre avantage d’avoir complètement bifurqué, c’est que je n’ai rien à prouver à personne et je ne cours pas uniquement après le blé. Bien sûr j’ai besoin de vivre mais mes vrais moteurs sont la musique et le plaisir. Je me tape aussi des plans pour que dalle ou plutôt pour le plaisir que j’en retire. Je suis arrivé à un âge où je suis serein. Si on me brasse ou on me vire, tant pis, je trouverai du boulot ailleurs. C’est important de savoir dire non.

SLU : On m’a dit que tu es perfectionniste. Pire que XaXa ?

Rémy Blanchet : Différent. A une époque je me suis traîné une sale réputation de chieur, et je ne comprenais pas pourquoi car je l’étais d’abord pour moi-même. En fait, sans le vouloir, j’étais devenu super dur. J’en ai fait baver à un certain nombre qui se reconnaitront. On en a reparlé depuis. Ils ont appris à mon contact mais cela a parfois été très rude…

SLU : Le fait de travailler désormais dans un nouveau milieu artistique t’a-t-il facilité le switch face/retours ?

Rémy Blanchet : Non, pas vraiment. J’ai fait des retours durant de nombreuses années, j’ai donc été volontiers vers la face qui est un autre exercice et que j’adore mais rien n’est figé. Dans mes projets à venir il y a les deux de prévus. Je suis aussi heureux et à l’aise au service des musiciens qu’à celui du public et passer de l’un à l’autre me donne pas mal d’avantages car je sais ce qui se passe devant comme derrière. Il y a des différences techniques, philosophiques et éthiques entre les deux métiers mais pour moi ça fait partie d’un ensemble que j’aime. L’avantage de tenir la face est de pouvoir délivrer un signal musical et d’y coller au plus près avec tout ce qu’il porte en soi d’artistique et même au-delà.

Quand tu mixes Damien Saez, tu pousses un message qui a du sens ! Je m’éclate vraiment avec lui, d’autant que musicalement ça me parle et que je dispose de moyens pour travailler. C’était un peu moins évident au début de la tournée dans les clubs, mais heureusement j’ai bénéficié de l’aide bénévole de David Nulli (Waveform-Audio NDR) qui m’a secondé pour checker le matériel de certaines petites salles. A ce niveau-là, j’ai quelques lacunes. La diffusion a pas mal évolué, et les années passées derrière ne m’ont pas aidé (rires) ! Je sais caler une face à l’oreille, mais il est évident que c’est désormais devenu un vrai métier. Je ne connais pas non plus toutes les références et je ne sais pas à l’avance en arrivant dans certains clubs si cela va convenir ou suffire en termes de puissance ou de couverture.

J’en profite pour tirer un coup de chapeau à Damien Saez pour son professionnalisme. C’est un des seuls artistes que je connaisse qui a une vraie approche de ce qui se passe sur scène. Il place les musiciens et se place de telle sorte qu’il y ait une cohésion, une cohérence sonore et musicale entre les amplis et la batterie avant même qu’il y ait des retours. Sur cette base il n’y a plus qu’à ajouter avec les retours ce qui manque, par exemple la voix, et tu obtiens un résultat harmonieux.

Paragon & flammes sur le torse, Rémy durant Hallyday 2003.
Paragon & flammes sur le torse, Rémy durant Hallyday 2003.

SLU : Les salles de province sont de mieux en mieux équipées non ?

Rémy Blanchet : Oui, cela a vraiment bien changé, mais je me suis souvent heurté à l’incompréhension de régisseurs à qui je demande une certaine puissance et qui me certifient que si tel ou tel groupe réputé bruyant s’en est tiré, ça ira pour moi aussi. Je parle de headroom et donc de réserve dynamique afin de ne pas dénaturer mon son en l’écrasant dans les protections, et ça ne passe pas. « Ça va être trop fort ! » Ça me rend dingue car cela n’a rien à voir. Je veux de la marge, pas des morts dans la salle, et surtout je ne veux pas être obligé de dénaturer mes sources pour tenir dans un gabarit imposé.

J’ai constaté que certaines marques sont très présentes dans les clubs et plus que des marques, des configurations type, quelle que soit la jauge, ce qui démontre avant tout la qualité des commerciaux ! Il y a aussi des endroits où il faut se tenir à carreau à cause des émergences, je pense au Fil à St Etienne dont je connais le directeur technique, un ex-intermittent de la belle époque de Produkscène. Le niveau maxi est de 102 dBA, mais avec 98dB à 125Hz. Tout le monde y a mis du sien, et on a trouvé un compromis pour jouer notre show réputé comme fort. A juste titre quand même (rires) ! On n’arrive jamais en terrain conquis mais c’est parfois difficile d’établir le dialogue.
Sans doute les régisseurs et les techniciens qui font l’accueil doivent tomber sur des cas, disons, difficiles. C’est un des problèmes propres à la façade. C’est vrai qu’aux retours, tu as d’autres choses à gérer puisqu’une fois que tu as le matos que tu as demandé, tout le monde oublie ce qui se passe derrière sauf bien sûr les intéressés. On te fout la paix pour peu que tu ne fasses pas n’importe quoi et ne pourrisses pas la face (rires !)

SLU : On est bien d’accord, il y a une réelle interaction entre ce qui se passe derrière et devant…

Rémy Blanchet : Absolument. J’ai d’ailleurs lu ce qu’a dit XaXa à propos du pied (http://www.soundlightup.com/archives/reportages/xavier-gendron-et-sa-paragon-sur-la-tournee-de-damien-seaz.html) Bon, on n’a pas vécu tout à fait la même chose, peu importe (rires) ! Cela dit il y a des confrères qui ne supportent pas qu’il y ait du son qui provienne de la scène…C’est quand même de la musique qu’on fait non ? Il est vrai que parfois, sans parler de l’acoustique des salles, le travail de la personne aux retours fait que tu te retrouves avec une espèce de halo dans les 400 Hz qui vient colorer la face. Quand je coupe le système, ce que m’envoie XaXa est super propre, sauf le pied l’autre jour (!) Cela dit je sais que les gens sur scène sont tellement heureux que si la cage de scène par exemple pourrit un peu les retours et donc ma face, je ne vais pas aller l’emmerder, je vais faire avec. Au pire je délaye la façade pour aller m’aligner avec tel ou tel élément sur scène pour changer la perception globale de l’ensemble.

Bien cachée sous la scène, la régie retours de la tournée des stades 2003 d’Hallyday avec un Rémy surpris et très heureux !
Bien cachée sous la scène, la régie retours de la tournée des stades 2003 d’Hallyday avec un Rémy surpris et très heureux !

La relation à l’artiste…

SLU : Les relations avec les artistes ont changé avec le temps ?

Rémy Blanchet : Non pas vraiment. Chaque artiste est un être humain différent. Cela n’a rien à voir avec l’époque. J’ai par exemple bien accroché artistiquement et humainement avec Imany en allant faire un jour un remplacement à la face. S’en sont suivies une douzaine d’autres dates, et ensuite elle m’a demandé de faire ses retours. Elle est incroyable de talent mais au-delà de ça, c’est un bonheur de parler à bâtons rompus avec elle. Je me suis aussi toujours super bien entendu avec Mylène Farmer, mais on ne peut pas généraliser. Il y a des artistes qui sont proches de la technique et qui s’y intéressent et d’autres pas.

Rémy et Robin le Mesurier, guitariste et vieux complice de Johnny Hallyday
Rémy et Robin le Mesurier, guitariste et vieux complice de Johnny Hallyday, image faite lors de la tournée 2009 et prise sans doute à St. Etienne

SLU : Est-ce qu’il y a des artistes qui sont justement plus techniciens, qui aiment ça ou décrivent bien leurs besoins ?

Rémy Blanchet : Oui, il y en a quelques-uns. Il y a ceux qui savent parfaitement de quoi ils parlent et d’autres qui ont une oreille énorme mais ne savent pas le dire ou alors partent du principe qu’ils n’ont pas à en faire état car tout doit être parfait et quand ce n’est pas le cas, ils brassent. Parfois tu peux leur expliquer certaines choses, mais il faut choisir le bon moment, ce n’est pas toujours évident. Si par exemple tu veux essayer un autre micro, il faut la jouer à l’instinct. L’âge et l’expérience du technicien comptent, mais pas uniquement. Il faut aussi éviter de survendre la démarche “tu verras, il est mortel” car tu ne sais jamais ce que va donner un capteur avec une voix, mais il faut se lancer car si tu n’essaies pas, tu ne sauras jamais.

Dans ce métier il faut jouer aussi de finesse sans oublier que tu n’as jamais fini d’apprendre. Ça peut faire 20 ans que tu travailles d’une certaine manière, peut-être pas la meilleure, si quelqu’un remet en cause ta méthode et que tu n’es pas trop con, tu vas réfléchir et finir par admettre qu’il a raison. Pour en revenir aux artistes, il y a Lara Fabian, une immense artiste avec laquelle j’adore travailler. Avec elle on fait de l’orfèvrerie. Pour moi elle a le même rapport avec sa voix qu’un musicien classique avec son instrument. Imagine l’effet que ça fait d’entendre d’un coup dans tes oreilles le son d’un instrument que tu pratiques depuis 30 ans ou plus, avec lequel tu vis au quotidien, c’est un choc.

SLU : Tu changes totalement la perception qu’ils en ont …

Rémy Blanchet : Justement pas ! Ce que j’ai toujours adoré dans cet exercice c’est de faire en sorte de se rapprocher au maximum de ce qu’ils connaissent. Pour revenir à Lara, elle sait parfaitement ce qu’elle veut mais elle utilise des images, des termes, un langage qui lui sont propres et qui nécessitent une véritable interprétation basée sur ton propre instinct pour lui donner satisfaction. Elle-même ne décrit que des sensations à l’aide de mots qui en plus varient ! Ça paraît déroutant dit comme ça mais c’est au contraire passionnant car ça ressemble beaucoup à l’approche d’un musicien classique. La difficulté enfin avec un chanteur par rapport à un instrumentiste, c’est que tout se passe dans la sphère ORL. Quand tu bouches les oreilles (avec des ears), la perception change complètement puisque le son de tête prend le relai, ce qui est différent avec un instrument.

Concert de Johnny au Stade de France en 2009
Concert de Johnny au Stade de France en 2009

SLU : Es-tu aussi partisan d’un suivi à minima aux retours ?

Rémy Blanchet : Bien sûr. Les intentions ce sont les musiciens qui les font. Nous on ne veut pas les limiter en quoi que ce soit. C’est de la musique et ce sont eux qui la font, pas nous. C’est totalement incohérent de changer constamment de niveau entre chaque titre. Sur les tournées avec des ears je me souviens d’avoir dit aux musiciens “considérez que je ne dispose que d’une analogique jusqu’au moment où je déciderai qu’il est temps de faire des mémoires. On fait une balance, il faut qu’elle marche sur quasiment tous les titres” Il y a bien sûr des exceptions car on fait de la musique électro-acoustique, mais il faut faire en sorte qu’elles le restent.

SLU : Quel type de mix délivres-tu dans les ears ?

Rémy Blanchet : Tu t’adresses différemment à chaque personne pour qui tu mixes. Je pars sur une base pour que les artistes puissent travailler et ensuite je fais évoluer chaque départ tant au niveau des couleurs que du mix. Ce que j’aime bien avec les ears c’est que tu peux aller vraiment très loin dans un sens comme dans l’autre. On peut faire des wedges dans les ears comme pour Johnny ou bien aller vers des mix plus léchés. Il n’y a pas de règles strictes, et rien ne fonctionne tout le temps. Il faut se donner le luxe d’essayer car personne n’a la science infuse, pas plus nous que les autres. Quand un artiste ou un musicien veut essayer un truc, il faut se lancer, c’est comme ça qu’on fait avancer notre métier.

Un des aspects qui m’a fait prendre mes distances avec les grosses tournées, c’est justement l’impossibilité de tester des nouveaux systèmes du fait de la forte baisse des budgets. Je ne suis pas un adepte de l’escalade technique mais c’était sympa de pouvoir tester des configurations inédites. Non seulement c’est fini mais dernièrement je me suis retrouvé avec une PM1D et des vieux racks de préamps. Quand j’ai demandé les RH on m’a dit “non tu comprends, ce n’est pas possible et en plus on a fait des essais, les anciens sonnent mieux que les nouveaux (!)” C’est ça, prends moi aussi pour un…(Rires, et pas qu’un peu NDR). C’est galvanisant cette quête du -toujours mieux- et j’adore être tiré par les demandes des artistes aussi difficiles soient-elles.

SLU : Le fait d’être maintenant à la face ne te prive-t-il pas trop de ce contact privilégié avec les musiciens ? Tu n’as plus 10 personnes mais 6000 à satisfaire !

Rémy Blanchet : Si, il me manque l’osmose, l’influence réciproque entre les musiciens, les artistes et le technicien aux retours, et qui ne peut exister que sur scène. L’osmose se crée car tu leur envoies un signal qui, d’une certaine manière, magnifie leur jeu et leur art. Il se crée alors une conjugaison dont tu fais partie. Quand tu es devant, les musiciens ne ressentent pas ce que tu peux faire, c’est donc un plaisir plus égoïste, même si c’est vrai que tu peux apporter un peu plus artistiquement que derrière, cela dit même aux retours tu peux apporter une certaine touche créative, mais uniquement dans des ears, pas dans les wedges.

…et le public

Rémy aux commandes de sa Pro9 Midas pour Damien Saez.
Rémy aux commandes de sa Pro9 Midas pour Damien Saez.

SLU : Artistiquement, tu mixes comment une face ?

Rémy Blanchet : D’abord j’aime la dynamique et je sais parfaitement ce qui sort de ma console donc je suis en mesure de savoir identifier un problème de diffusion si je n’entends pas ce je devrais. Ensuite j’évite d’insérer des traitements dynamiques pour corriger un son qui ne sort pas, je privilégie le travail à la source.

Je ne pars que rarement dans des délires techniques, ça ne me convient pas. J’ai eu la chance énorme de côtoyer durant quelques dates Dave Natale, un autre senior de Clair. Il s’agissait du Wildest Dreams World Tour de Tina Turner. Même si je ne vois pas tout à fait les choses de cette façon-là, car j’aime aller plus loin dans mon travail, l’exercice est très intéressant et extrêmement formateur. Dave privilégie tout ce qui se passe avant de toucher la console comme le choix des micros, des câbles, les placements bref, tout le synoptique audio lui permettant de juste faire les gains, ouvrir les tranches à zéro et basta. Ça sonne. Bien entendu ce qui se passe sur scène doit être du très haut niveau, il n’empêche que mixer sans même un seul compresseur dans une PM4000 avec juste une réverbe pour Tina, il faut oser ! Peut-être que si j’avais fait plus de studio je penserais autrement mais il faut reconnaître que l’adage “shit in, shit out” est toujours d’actualité.

Si ce que tu reçois n’est pas bon, ça ne sert à rien de t’escrimer à l’améliorer. Si en revanche tu fais du rock et que ça envoie bien velu, tu ouvres les vannes et ça sort tout seul ! Je ne comprends pas, dans certains festivals où j’assure l’accueil, le raisonnement des ingés qui ont à peine le temps de faire un line check, et la première chose qu’ils te demandent ce sont les inserts ! Il serait peut-être plus judicieux de faire du son d’abord, non ? Cela dit, chacun bosse à sa manière et ce que je pense n’a aucune valeur d’exemple. Tu tombes parfois sur des mecs comme Jean-Marc Hauser…

SLU : Qu’est-ce qu’il taille bien !

Rémy Blanchet : Exactement. Si tu n’entends pas ce qu’il fait et regardes juste sa console, tu te demandes vraiment comment il fait, d’autant que les égaliseurs de la Vi sont puissants et l’échelle de la visu écrase tout. On en a parlé tous les deux, et même si on ne fait pas du tout la même chose, on est tombé d’accord sur la conclusion que ce qui compte, c’est le résultat.

A propos des afficheurs, il y a une sale habitude qui se répand et qui consiste à travailler avec les yeux plus qu’avec les oreilles. C’est dangereux car en plus les affichages diffèrent de modèle en modèle, et donc on ne peut pas retrouver une égalisation simplement en recherchant le même dessin ! Je me souviens que la première fois où j’ai eu une PM1D entre les mains, j’ai tout de suite paramétré l’affichage pour que ne surgisse pas automatiquement ma courbe à chaque retouche, une courbe complètement abstraite. C’était presque une hantise pour moi ! On travaille à l’oreille comme le public écoute avec ses oreilles. Je ne veux pas être influencé par des graphiques en couleurs.

SLU : Est-ce que ta manière de travailler a été influencée par XaXa et son style ?

Rémy Blanchet : Non pas du tout. On a toujours été très indépendants. On n’a jamais partagé de surface ni de préamplis. Je sais pour avoir écouté dans des ears ce qu’il fait, qu’on ne bosse pas du tout de la même façon, au même titre qu’on ne travaille pas de la même façon avec Jean-Marc. Bien sûr on a en commun avec XaXa le respect de la dynamique et le fait d’être au service des gens et des musiciens. C’est un tueur XaXa (rires !)

Envie d’évasion ?

SLU : Comment ça se fait que le contact avec Clair ne t’ait pas donné des ailes pour tenter l’étranger ?

Rémy Blanchet : J’ai failli, j’aurais dû mais j’ai manqué de c… J’ai toujours voulu aller en Angleterre. Etant gosse, j’aurais même voulu être anglais c’est dire ! Regarde ma peau (il a cramé sévère durant l’interview. Eh oui, il y avait du soleil… NDR), elle serait parfaite pour un anglais non (rires) ? J’aurais aimé travailler pour Britannia Row. Encore aujourd’hui, si l’occasion m’est donnée, je ne dirai pas non. La seule chose qui me freine, c’est le climat. J’adore les anglais, leur musique et leurs artistes mais pas leur météo !

Willie Williams de Clair avec son fameux fauteuil pour Farmer à Grenoble en 99.
Willie Williams de Clair avec son fameux fauteuil pour Farmer à Grenoble en 99. Y’a pas que les navigateurs en solitaire qui dorment quand ils le peuvent !

SLU : Comment avez-vous été pris par ce mastodonte qu’est Clair ?

Rémy Blanchet : Le mérite en revient à XaXa. Il est très fort. En 93 il a réussi à être aux retours de la première tournée de Vanessa Paradis, alors que personne ne le connaissait, et il a œuvré pour que Clair soit le prestataire. On était comme des fous. Nous rêvions de cette boîte depuis toujours. Le chef d’équipe Willie Williams et XaXa ont bien accroché, ce qui nous a après coup ouvert les portes de Johnny.
On a beaucoup appris avec eux mais aujourd’hui, avec du recul, je trouve leur mode de fonctionnement trop codifié et strict, il ne me conviendrait plus trop. Je me souviens d’avoir bataillé avec XaXa pour ne pas avoir aux retours leur standard composé d’une Digi Profile et de liaisons en Shure PSM700. Autant les 600 et les gammes d’après sonnent bien, la 700 en revanche… Chez Dushow, et Dieu sait s’ils sont critiqués, ils sont toujours à l’écoute des techniciens car, à la base, ce sont tous des techniciens. Quand tu leurs dis que tu veux essayer une machine, si c’est possible ils vont te l’avoir. Chez Clair tu ne pars pas dans l’ésotérique, en revanche en méthodologie de travail, c’est énorme. Je suis par ailleurs un inconditionnel du S4. Je me souviens d’un concert d’Elton John lors d’un festival avec 90 S4 par côté. J’avais jeté un coup d’œil à la remote TC. Il y a avait -2 dB à 630Hz, -2 à 6,3kHz et c’était juste parfait. Après il y avait eu Rod Steward. Le mec au son avait du matos à ne plus savoir qu’en faire et il avait passé tout le concert à regarder ses racks, fier de les voir clignoter dans tous les sens. Le son était à chier. Le même jour. Le matos ne fait pas tout”.

“ Un grand merci à ma tribu Tom, Johan et Audrey ! ”

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Radial StageDirect

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Radial StageDirectRadial vient d’introduire une nouvelle boîte de direct, StageDirect, qui rassemble toutes les fonctionnalités qu’on trouve sur ce type de matériel en y ajoutant deux fonctions essentielles sur scène.
Un mode silencieux (mute) déclenché par pédale de commutation qui désactive l’envoi à la régie façade lorsqu’on change d’instrument ou qu’on l’accorde, et une sortie spécifique pour l’accordage de l’instrument.

Une sortie « Tuner » asymétrique adaptée en impédance sur embase jack 6,35 est donc ajoutée à la sortie asymétrique, isolée par transfo, dévolue à l’amplificateur et à la sortie symétrique adaptée sur XLR pour la console.

Le panneau arrière d’interconnexion du radial StageDirect
Le panneau arrière d’interconnexion avec à gauche la sortie pour accordage de l’instrument jamais « mutée » et à droite l’embase d’alimentation (lorsque le 48 V fantôme n’est pas utilisé).

Cette sortie reste toujours opérationnelle même lorsque les envois à l’ampli et à la façade sont « mutés ». On évite de la sorte les bruits indésirables envoyés dans le système de diffusion et dans les retours lorsque le musicien change d’instrument ou l’accorde.

Le mode silencieux opère par un appui fugitif (bascule électronique), de même que le passage au mode actif. Cela élimine par voie de conséquence tout accrochage qui pourrait être dû à un instrument branché mais non utilisé. La commutation est réalisée sans aucun bruit.

La StageDirect peut s’alimenter via la liaison fantôme en 48 V ou encore en 15 V DC à l’aide d’un adaptateur et de la régulation de tension interne. Elle est dotée d’un inverseur de polarité, d’un pad (-10 dB) et d’un filtre coupe-bas commutable à trois positions (flat, 60 Hz et 200 Hz).

Quelques caractéristiques :

Réponse en fréquence : 20 Hz- 20 kHz
THD sur toute la bande : < 0,01 %
Dynamique : 100 dB
Impédance d’entrée : 250 kohms (étage d’entrée à FET en classe A)
IMD : 0,012%
Impédance de sortie (symétrique) : 250 ohms
Gain : 5 dB
Niveau max accepté en entrée : + 13 dBu

 

Conséquences de la sous-traitance de fabrication de décors à l’étranger

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Les organisations représentatives de salariés du spectacle (F3C-CFDT, CFE-CGC Spectacle, SPIAC-CGT, SYNPTAC-CGT, FASAP-FO) et d’employeurs (SYNPASE), de la branche des entreprises prestataires techniques pour le spectacle, se mobilisent contre le phénomène croissant de sous-traitance à l’étranger de la fabrication de décors pour la télévision. Ce phénomène d’ampleur concerne les chaines privées et publiques.

Philippe Abergel, délégué général du Synpase : “Nous subissons depuis plus de deux ans un mouvement massif de délocalisation de la fabrication des décors. Certains donneurs d’ordre profitent de réglementations sociales plus favorables dans des pays voisins et organisent ainsi une politique de dumping social intra-européenne néfaste. Malgré nos alertes répétées auprès des Ministères de la Culture et du Redressement productif ces mauvaises pratiques perdurent.

Les conséquences de ce choix – essentiellement financier – favorisent :

  • La destruction d’entreprises (près d’une quinzaine) ;
  • La baisse des recettes de l’État (impôts, TVA, charges sociales, etc.) ;
  • L’augmentation du nombre de chômeurs (plus de 150 salariés permanents ont été licenciés) ;
  • L’augmentation du nombre d’intermittents indemnisés ;
  • La perte d’un savoir-faire français pointu et reconnu ;
  • La disparition de métiers très spécialisés.

Nous ne souhaitons pas stigmatiser tel ou tel pays ou encore remettre en cause le principe de libre circulation des biens et services au sein de l’Union européenne. Mais, nous voulons que :

  • les pratiques de dumping social soient circonscrites
  • Les acquis négociés de notre convention collective prévalent*
  • Les valeurs du développement durable soient respectées**

Nous en appelons solennellement à l’esprit de responsabilité des donneurs d’ordre audiovisuels, qu’ils s’agissent des chaines de télévision publique ou privée, de producteurs audiovisuels ou certains intermédiaires dans la fabrication de décors.

Enfin, si le sujet qui nous occupe aujourd’hui porte sur la fabrication de décors, d’autres métiers du spectacle sont touchés : doublage, tournages audiovisuels, etc. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de notre écosystème qui est menacé par ces mauvaises pratiques sociales, économiques et environnementales. ”

*Convention Collective des entreprises techniques au service de la création et de l’Evénement.
**Label PrestaDD

Contact :

Site : www.synpase.fr 
Mail : [email protected]

 

Le Richard Z. Kruspe Signature RED ZILK

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Doté de raffinements uniques, ce câble pour guitare compte parmi les plus performants fabriqués jusqu’à ce jour par Sommer Cable.
Selon Richard Z. Kruspe, le guitariste du groupe Rammstein, Sommer Cable a conçu un produit exceptionnel.

Souple et super flexible, ce câble guitare est remarquable par son apparence : il est enveloppé d’une gaine RED ZILK semi-transparente d’aspect soyeux de 7,5 mm de diamètre, glissant facilement sur le sol.

Pour la construction interne, Sommer Cable a choisi des brins très fins torsadés concentriquement, dont l’ensemble présente pratiquement les mêmes caractéristiques qu’une âme de fil massif.

Les âmes de cuivre désoxygéné sont conformes à la classification 6 (OFC 99,9999 %). L’isolation est assurée par un gainage en composite de polyéthylène injecté de gaz (Gas-Injected-PE), similaire à celle utilisée pour les câbles vidéo Broadcast SDI-HD-TV, ce qui lui confère une capacité linéique de seulement 65 pF/m.

Le câble est blindé optiquement à 100 % par un enroulement hélicoïdal dense en fils de cuivre avec dessous une couche semi-conductrice plastique chargée carbone.

Sommercable_HI-J63MA05: La version jack à contacts dorés HI-J63MA05
Sommercable_HI-J63MA05: La version jack à contacts dorés HI-J63MA05
La version HI-J63MA03-G Pancake du câble Richard Z. Kruspe Signature RED ZILK.
La version HI-J63MA03-G Pancake du câble Richard Z. Kruspe Signature RED ZILK.

Le câble Richard Z. Kruspe Signature est disponible en deux variantes : l’une équipée de part et d’autre d’une fiche jack métallique HICON HI-J63M05, avec contacts plaqués or, l’autre équipée d’un côté avec la légendaire fiche jack coudée super plate HICON HI-J63MA03-G Pancake..

Le câble est disponible en longueurs de 3, 6 et 10 m en standard mais des longueurs spécifiques sont également livrables.

 

Sennheiser présente la LSP 500 PRO

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La LSP500PRO présentée à PL&S 2013
La LSP500PRO présentée à PL&S 2013

Adaptable aux événements de toutes tailles, l’enceinte sans fil LSP 500 PRO permet d’installer une sono en un clin d’œil en évitant les câbles.
Une application iPhone permet par ailleurs de contrôler jusqu’à 20 enceintes simultanément.

Outre une prise combo jack 6.3 mm/XLR-3 acceptant un micro filaire ou une source audio locale, la LSP 500 PRO peut intégrer jusqu’à 3 récepteurs/émetteurs HF de la série G3.

Elle constitue un système très polyvalent car elle comporte un port USB, une interface Bluetooth et une entrée et une sortie auxiliaire. Elle permet de diffuser la musique depuis un périphérique externe USB ou Bluetooth mais aussi d’enregistrer sur un périphérique USB.

Dans les systèmes comportant plusieurs de ces enceintes, l’une d’elles peut être définie comme maître et connectée aux autres, fonctionnant en esclaves, via une liaison sans fil.

Une LSP500PRO entièrement équipée avec trois récepteurs G3
Une LSP500PRO entièrement équipée avec trois récepteurs G3

La LSP 500 PRO est compatible avec les micros HF evolution G3 Sennheiser Serie 100, 300 et 500.

Elle est livrée avec une housse de protection. Une housse extensible blanche, un robuste couvercle rembourré et un chariot pour le transport sont disponibles comme accessoires.

L’application Sennheiser facilite le contrôle des paramètres audio : volume, égalisation, délai ou gestion des sources, Les configurations peuvent être définies individuellement ou pour des groupes d‘enceintes ainsi que pour les sources audio qui leur sont connectées.

L‘enceinte LSP 500 PRO Sennheiser est disponible en noir et en blanc, et l’application téléchargeable gratuitement sur l’Apple iTunes Store.

Les deux versions avec la gamme d’accessoires
Les deux versions avec la gamme d’accessoires

 

La dernière cavalcade du cowboy en L-Acoustics K1

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Après 40 albums studio et 60 singles positionnés en tête des classements country, George Strait le « Roi de la country » en est désormais à la moitié de sa tournée d’adieu intitulée ”The Cowboy Rides Away” (La dernière cavalcade du cowboy). Avant sa dernière série de dates début 2014 et pour clôturer celles de 2013, il a donné un show devant plus de 73,000 spectateurs à l’Alamodome de San Antonio au Texas en optant pour la scène centrale.

Le show de clôture de la première partie de la tournée d'adieu de George Strait
Le show de clôture de la première partie de la tournée d'adieu de George Strait,“The Cowboy Rides Away”. Crédit photo : Vickie Belcher

Fidèle à son ingé son façade George Olson et au prestataire texan Onstage Systems, George Straits a parcouru les États Unis en 2013 avec un système assemblant le classique kit V-Dosc et Kudo. Mais face à la taille de l’Alamodome, il a été décidé de sortir les grands moyens avec l’ensemble du stock de K1 de Onstage complété par une partie du parc de Clearwind Audio, cette dernière société faisant aussi partie du Rental Nework, pour un total de 120 boîtes !!

Vue des 8 lignes de K1 et Kara à l'Alamodome.
Vue des 8 lignes de K1 et Kara l

Suivant les spécifications du désigner K1 de Onstage Systems, Eric Thomas, et de l’ingé système Jason Chamlee, ce ne sont pas moins de huit lignes qui ont été déployées en cercle à l’aplomb de la scène circulaire et rotative, quatre de 16 K1 couvrant les gradins nord et sud les plus distants et quatre pour ceux est et ouest avec 14 K1 prolongés en tête de ligne par 2 K1 SB pour garantir une continuité visuelle. Chacune des 6 lignes est complétée en downfill par 6 Kara.

Une ligne de K1 et Kara en phase de levage.
Une ligne de K1 et Kara en phase de levage.

Pour alimenter chaque ligne de K1 et Kara, Onstage a fait le choix de placer 3 LA-RAK contenant chacun 3 contrôleurs amplifies LA8 à l’aplomb des boîtes réduisant ainsi significativement la longueur du câblage. Au sol, 4 derniers LA-RAK ont été déployés afin de pousser 16 dV-DOSC utilisés pour déboucher les premiers rangs et 24 subs SB28 en montage cardioïde tout autour de la scène.

« Même assis parmi les tous derniers sièges les plus reculés de l’Alamodome, on a l’impression que les K1 sont face à vous alors qu’ils se trouvent en réalité à plus de 120 mètres de distance » dit Eric Thomas. « La portée en salle est tout bonnement stupéfiante ».

« Il en va de même avec le rigging » ajoute-t-il. « Une fois les points d’accroche équipés, nous avons pu mettre en l’air la totalité du kit en 4 heures, ce qui est tout à fait nouveau. Le LA Network Manager facilite la gestion du système et après quelques retouches avec les filtres en FIR, nous avons très vite obtenu un rendu remarquable. Malgré mon attachement aux V-Dosc et aux Kudo, leur déploiement dans des salles de cette jauge aurait nécessité deux jours de travail donc, ne serait-ce que du point de vue logistique, le K1 est sans conteste la meilleure option pour la sonorisation des stades et des grands espaces. » 

 

Clay Paky Sharpy Wash 330, hyper vitaminé

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Sharpy Wash 330

Sharpy Wash 330

Déjà primé en Octobre 2012 lors de sa première présentation mondiale au LDI, le Sharpy Wash est disponible à la vente depuis le mois d’avril avec un carnet de commande bien rempli et des prestataires déjà servis : Dushow, Bargraph et S Group.

Quelques grands noms de la lumière française se sont déjà penchés sur cet appareil que nous pourrons voir sur scène dès cet été.

Les plus pressés auront peut être admiré le 18 Mai à la télévision le ballet des 75 Sharpy Wash au milieu des 700 projecteurs Clay Paky disséminés sur le plateau de l’Eurovision 2013.

Présentation

Depuis son retour sur le devant de la scène avec le fameux Alpha Spot HPE 575, Clay Paky ne cesse de proposer des projecteurs dont le design et la qualité font mouche. Le Sharpy Wash 330 s’inscrit dans cette longue période faste pour la marque italienne qui profitant du succès planétaire du Sharpy s’apprête à renouveler son coup d’éclat avec ce petit wash hyper vitaminé.
Quasiment identique à son cousin le beam, le Sharpy Wash est un peu plus poil plus gros et surtout sa lampe, toujours une Philips de la série Platinum, passe à 330 W (contre 189 pour le beam) avec l’avantage de procurer un important flux lumineux à petite et à grande ouverture du zoom.
Autre point commun, le zoom du wash commence là ou celui du beam s’arrête.

Au cœur de la bête

Le meilleur moyen d’utiliser un appareil est de comprendre son fonctionnement. Commençons donc par l’ouvrir.
Premier test, le blocage du corps mobile sur quatre positions du Pan (tous les 90°) et sept indexations du Tilt (tous les 45°) permet un accès complet à la partie électronique contenue dans le socle et un grand choix de positions facilitant l’accès aux paramètres de la tête.
Deux des points forts de ce projecteur sont la facilité d’accès interne qui n’a pas été sacrifiée malgré sa petite taille et le nombre de fonctions embarquées.
Tous les démontages basiques de la partie mobile et du socle se font avec un tournevis cruciforme.

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La partie optique du Sharpy Wash 330
La partie optique du Sharpy Wash 330

En ôtant 8 vis quart de tour, on libère la tête de ses deux capots pour admirer le train optique. La conception et les finitions sont soignées, les passages de câbles propres et optimisés. Le système de refroidissement utilise un ventilateur pour toute la tête et une mini-turbine dédiée à la lampe.

On accède à la lampe en retirant le ventilateur (2 vis) et le carter de protection (encore 2 vis). Sortir la lampe de son support est alors facile, moyennant un minimum d’attention et de dosage de force afin de na pas l’abimer. On découvre alors le filtre anti-calorique qui permet de réduire les risques dus à la chaleur du faisceau.

Le “Frost Light”, le “Frost Heavy” et la lentille effet ‟banane”.
Le “Frost Light”, le “Frost Heavy” et la lentille effet ‟banane”.

Le démontage des éléments du train optique est simple. En déconnectant les deux nappes de la tête, on peut retirer le module zoom et coupe flux (4 vis cruciformes). On découvre alors les deux frosts amovibles et la lentille motorisée indexable et rotative servant à l’effet ‟banane”.

Le filtre anti-calorique et la mini turbine de la lampe.
Le filtre anti-calorique et la mini turbine de la lampe.

En positionnant la tête dans le bon sens (le grand connecteur de nappe en bas), le dernier module comprenant les frosts, la trichromie, la roue de couleur et le dimmer tient par 2 vis.

Il faut ensuite sortir l’ensemble des encoches en le tirant avec précaution vers le haut.

Dès que ce dernier module est démonté, on voit la mini-turbine permettant de refroidir la lampe et le filtre anti-calorique.

Le module d’effets avec les paramètres de frost, couleurs et intensité.
Le module d’effets avec les paramètres de frost, couleurs et intensité.

Derrière les frosts, sur l’autre face du module d’effets, le système de trichromie est constitué de trois disques en verre, cyan magenta et jaune, présentant un masque progressif, une roue de couleurs équipée de 11 filtres contigus donnant de meilleures transitions entre couleurs et des faisceaux bicolores sans marquage du support.

Le dernier élément est le dimmer qui reprend le même système de roue que la trichromie.


La motorisation du Tilt et la montée de lampe dans un des bras de la lyre.
La motorisation du Tilt et la montée de lampe dans un des bras de la lyre.
Le câblage et une carte électronique dans l’autre bras
Le câblage et une carte électronique dans l’autre bras

L’un des deux bras de la lyre abrite le système de motorisation du Tilt et la montée de lampe,

Tout les reste du câblage se trouve dans l’autre bras avec une des cartes électroniques permettant une séparation des courants faibles et des courants forts.

Une fois les deux caches et les deux panneaux du socle retirés, on accède à la partie principale de l’électronique et à l’alimentation du Sharpy Wash.

Cette parie du projecteur est refroidie par deux ventilateurs.

La partie électronique dans le socle
La partie électronique dans le socle

J’ai remarqué un point très intéressant lors des tests avec les capots ouverts.

Tous les paramètres se recalent automatiquement en cas de perte du point origine, ce qui évite le reset complet de la machine.

Menu et Connectique

Le panneau connectique
Le panneau connectique

En connectant la machine (soigneusement remontée et contrôlée) au secteur, on peut apprécier l’alimentation électrique Powercon, qui facilite grandement la vie lors d’un changement de machine sur une installation quand tout le câblage a été “cleané“ et toronné.
On trouve sur le même panneau quatre connecteurs XLR, deux en trois broches et deux en 5 broches, pour l’entrée et la recopie du signal DMX. Le RDM n’est pas intégré, ce qui est dommage pour un projeteur de nouvelle génération qui ne semble pas non plus pouvoir utiliser le sACN.
La dernière option de ce panneau et non la moindre est une connectique RJ45 permettant le contrôle du projecteur en Art-Net. Cette possibilité est très intéressante car Clay Paky ayant équipé l’appareil d’un node, il est possible d’entrer en Art-Net dans le projecteur et de ressortir en DMX. Chaque Sharpy Wash relié au réseau Art-Net peut ainsi dispatcher le DMX de l’univers sur lequel il est adressé.
C’est un point très important qui marque peut être le début d’une nouvelle manière d’appréhender la distribution des données DMX.

L’écran LCD permettant de choisir les options et d’affecter le projecteur.

Comme sur tous les projecteurs de la marque italienne depuis la série Alpha, il est possible d’accéder aux réglages sans alimenter l’appareil. Le menu divisé en 6 parties est simple et clair.
C’est dans la partie Set Up que l’on choisit l’adresse DMX. C’est aussi là que l’on va sélectionner les options Art-Net.
Dans la seconde partie du menu, on trouve des options intéressantes donnant la possibilité à la roue de couleurs et à la trichromie de passer par le chemin le plus court pour aller d’une valeur à une autre. Ce qui permet, par exemple, de passer instantanément du rouge au blanc en utilisant la trichromie.
C’est aussi là que l’on choisi de combiner ou pas les fonctions Dimmer et Strob. La fonction “Board Diagnostic“ du menu “Information“, affichant les taux d’erreurs des cartes, facilite la détection de pannes et des pièces à réparer.
Un dernier point intéressant est l’ajout d’un code sur le menu “Advanced“ pour protéger les options sensibles.

3 2 1 Tests

Il est grand temps de passer aux choses concrètes et d’allumer la machine.

Le reset du Sharpy Wash 330

Après un reset rapide de 47 secondes, allumage de lampe et prise en main rapide du projecteur, la première impression est bonne. La puissance lumineuse impressionnante, qui n’a rien à envier au Sharpy premier du nom, voire même à d’autres projecteurs de plus forte puissance. Les paramètres réagissent au quart de tour.

Le dimmer, comme on l’a vu lors du démontage, utilise le même principe mécanique que la trichromie à savoir un disque avec des ouvertures de taille progressive laissant passer de plus en plus de lumière. Comme on le voit ci-dessous, il tend plus vers une courbe linéaire que vers la gradation d’un projecteur traditionnel. On note aussi quelques irrégularités dans la progression qui demanderaient une petite amélioration.

Variations du Dimmer par apport à un projecteur traditionnel
Variations du Dimmer par apport à un projecteur traditionnel
Variations du même Dimmer comparées à une courbe linéaire.
Variations du même Dimmer comparées à une courbe linéaire.

L’ajout des paramètres de zoom et de trichromie est en grande partie responsable de l’augmentation de la taille et du poids de la partie mobile du Wash mais Clay Paky a une grande maitrise de la gestion des mouvement Pan et Tilt. Les déplacements du Sharpy Wash 330 sont vraiment très bien gérés que ce soit en vitesse lente ou rapide. Il n’y a pas d’à-coup, les mouvements sont vraiment linéaires du départ à l’arrivée et le repositionnement très précis.
Même si ce projecteur ne bât pas des records de vitesse, avec une rotation du Pan de 360° effectuée en 1,16 s et de 180° pour le Tilt en 0,24 s, il très est loin d’être ridicule surtout avec cette qualité de mouvements.

Mesure du temps minimum de rotation du Pan sur 360°

Mesure du temps minimum de rotation du Tilt sur 180°

Une bonne solution pour dynamiser les déplacements est de combiner les deux paramètres de mouvements.

En combinant le Pan et le Tilt on obtient des mouvements dynamiques.

La grande nouveauté du Sharpy Wash est l’intégration d’un Zoom, d’autant indispensable qu’il est annoncé comme pouvant concurrencer des projecteurs de 1000W.
Il est apparu lors de nos tests que la plage du zoom s’étend bien de 6.5° à 48° (à 1° près) mais avec le “heavy frost“ engagé. Le Zoom mécanique, selon nos mesures va de 7,42° à 26,34° et ont obtient précisément une ouverture de 49,40° en ajoutant le “heavy frost“.

Faisceau serré
Faisceau serré
Faisceau serré avec filtre “Light Frost”
Faisceau serré avec filtre “Light Frost”
Faisceau large
Faisceau large

Faisceau large avec “Light Frost”
Faisceau large avec “Light Frost”
Faisceau large avec Heavy Frost
Faisceau large avec Heavy Frost
Lentille rotative et indexable simulant le faisceau du PAR 64
Lentille rotative et indexable simulant le faisceau du PAR 64

Le dernier paramètre de la partie faisceau est une lentille rotative et indexable permettant de simuler l’effet “banane“ du PAR 64. Cette lentille peut être combinée avec le Zoom et les frosts. Le résultat est efficace et peut servir à la fois à tracer des lignes de lumière ou, en utilisant la rotation permanente, à créer des effets.

Le point fort du Sharpy Wash 330 est sa lampe grâce à laquelle il a cette incroyable puissance mais c’est aussi sont point faible. Comme on peut le voir sur les courbes d’intensité lumineuse, les lampes à corolle on une fâcheuse tendance à créer un trou au centre du faisceau et c’est flagrant avec le zoom ouvert à 100%. L’ajout du filtre “Light frost“ permet de gommer ce défaut, également avec le zoom fermé.
Le zoom Full avec le “Heavy frost” permet d’obtenir une belle ouverture homogène, qui pourra permettre de beaux aplats de couleurs en contre comme à la face.

Ouverture lente et fermeture “cut“ du Zoom

Mesures de flux en faisceau serré

Sans Frost

Mesures du Sharpy Wash 330 en faisceau serré
Courbe d'intensité lumineuse du Sharpy Wash 330 en faisceau serré sans frost.

Avec 118000 Lux (à 5m), un angle mini de 7° et 330W le Sharpy Wash allume une nouvelle étoile dans la gamme des produits Clay Paky. On notera aussi que le faisceau garde son homogénéité avec un minimum de lumière parasite.

Faisceau serré + Light Frost

Mesures du Sharpy Wash 330 en faisceau serré avec le Light Frost
Courbe d'intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau serré + Light Frost.

Valeurs données à titre indicatif, les frosts n’étant pas progressifs, il sera souvent plus intéressant d’utiliser le Zoom. Ces valeurs permettent aussi de mettre en avant la qualité de l’optique du projecteur.

Faisceau serré + Heavy Frost

Mesures du Sharpy Wash 330 en faisceau serré + Heavy Frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau serré + Heavy Frost

Comme pour les tableaux précédents, ces valeurs on surtout une valeur indicative, cependant l’utilisation du “Heavy Frost” à la place du zoom peut être utile notamment pour un changement très rapide d’ouverture de faisceau.

Mesures de flux en faisceau large

Sans frost

Mesures du Sharpy Wash en faisceau large sans frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau large sans frost.

La courbe d’intensité met en évidence le “trou“ dans le faisceaux (lié à la lampe utilisée) lors de l’ouverture du zoom, mais si l’on regarde le tableau, le Sharpy Wash est loin d’être ridicule avec un flux total de 18500 Lumens et toujours une lampe de 330W.

Faisceau large + Light Frost

Mesures du Sharpy Wash en faisceau large + Light Frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau large + Light Frost.

L’ajout du frost léger lorsque le zoom est ouvert permet de supprimer l’effet de la corole de la lampe et l’on retrouve un très bon étale de lumière. Avec un Flux total de 16300 Lumens, la puissance reste largement suffisante pour un grand nombre d’utilisations.

Homogénéisation du faisceaux avec le “Light Frost“

Faisceau large + Heavy Frost

Mesures du Sharpy Wash en faisceau large + Heavy Frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau large + Heavy Frost.
L’utilisation du Heavy Frost avec le zoom permet de frôler les 50° tout en gardant un flux de 13800 Lumens qui lui permet de rivaliser avec des projecteurs de plus de 700W.
On notera aussi les bons résultats au niveau de l’étale et de l’homogénéité du faisceau.

Entrée dans le faisceau du filtre “Heavy Frost”

Comme on le voit sur la vidéo, l’entrée des frosts dans le faisceau, bien que progressive n’est pas homogène. Il est possible en combinant l’ouverture du Zoom et l’entrée du “Heavy Frost” de simuler une ouverture progressive de 7° à 49°. Il faut pour cela démarrer les deux en même temps avec un temps de fade plus rapide sur le frost.

Ouverture progressive de 7° à 49° en combinant Le Zoom et le “Heavy Frost“

La couleur

Les paramètres de couleur du Sharpy Wash 330 sont très performants. Le système de filtres de la roue de couleur est éprouvé depuis plusieurs séries et permet des transitions plus harmonieuses entre les couleurs qui se suivent ou des passages très rapides entres les couleurs.

Rotation rapide de la roue de couleurs

La trichromie est vraiment performante malgré un léger défaut de linéarité en début et fin de course, qui est supprimé (nous confirme Clay Paky) dans la toute dernière évolution du software. La coloration du faisceau est homogène dans l’espace. Si l’on veut l’utiliser en face ou contre pour donner une teinte à un élément, il faudra un minimum de recul pour conserver un étale maximum de la couleur et bien sûr utiliser les frosts.

Chaser lent de la trichromie

La transition rapide des couleurs est vraiment efficace et permet des changements et des effets dynamiques avec la trichromie.

Chaser “cut“ de la trichromie

Couleurs

Pour conclure

Le point fort du Sharpy Wash 330 est incontestablement sa puissance lumineuse. Il a bien sa place dans la gamme Sharpy. C’est un projecteur polyvalent qui sait se faire doux ou incisif suivant les besoins et saura trouver sa place sur scène, de la plus petite à la plus grande. Evidemment, Clay Paky a dû faire quelques compromis qui nécessiteront un peu de prise en main pour trouver des parades aux défauts inévitables de ce type de petit projecteur. Grâce à sont faible encombrement, à ses 18 kg, à sa puissance lumineuse et sa consommation réduite il va pouvoir se faufiler partout.

Fonctions du canal DMX
Fonctions du canal DMX

Caractéristiques et mesures générales

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RCF étend sa gamme D-Line avec le HDL10-A

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Le nouveau Line Array HDL10-A amplifié (ébénisterie composite) de RCF est une réplique plus compacte du HDL20-A introduit l’année dernière, et proposé avec son sub dédié 8004-AS venant se positionner entre les modèles 8003-AS et 8006-AS.

Sur le stand RCF à PL&S 2013. Depuis l’arrière des TTX-A, maintenant commercialisées, on distingue les nouvelles HDL 10-A montées sur leur subs.

Le succès rencontré par le système HDL20-A a fait émerger le besoin d’une version plus compacte et encore plus légère, mieux adaptée à l’installation ou au Live pour de petites jauges. Cette nouvelle mouture conserve les choix technologiques adoptés pour le 20-A, système 2 voies à symétrie coplanaire avec deux HP 8 ‘’ (bobine 2,5 ‘’) encadrant une compression à diaphragme 2,5’’ montée sur le même guide d’onde. Le HDL10-A dispose de la même amplification classe D embarquée de 700 W RMS (500 W, LF + 200 W, HF) capable de délivrer une puissance crête de 1400 W. Le SPL max d’une boîte atteint 133 dB.

Le traitement de signal, outre les protections, le limiteur et le filtrage de raccordement, prend en charge différents presets de conformation de la réponse adaptés à la configuration de la ligne, notamment pour les fortes inclinaisons de bas de ligne (J shape) ou au contraire la projection « lointaine », ligne droite, voire encore des presets spécifiques adaptés à une exploitation en installation.

Le HDL10-A est mieux adapté à la réalisation de clusters « stackés » comme ici au-dessus de deux subs 8004-AS.

L’ébénisterie est réalisée en composite polypropylène avec des renforts internes en multipli et accueille deux poignées latérales en aluminium (recouvert de caoutchouc) pour une prise en main facilitée. L’ouverture horizontale est de 100° et une boîte seule affiche une dispersion verticale de 15°. Le système d’accroche peut supporter jusqu’à 16 boîtes avec un pas angulaire minimum de 2°.

Le sub 80004-AS amplifié met en œuvre un 18’’ longue excursion spécialement développé pour la série D-Line dans une structure bass reflex. L’amplification de bord est confiée à un double ampli classe D (pont) de 1250 W (2500 W crête). Le DSP de traitement de signal prend en charge les réglages de fréquence raccordement, les protections, l’ajustement des délais et un mode de diffusion cardioïde. En fait c’est la reprise conforme des fonctionnalités du 8006-AS (double 18’’). Sauf que RCF a conçu l’enceinte de façon à ce que, positionné verticalement, ce sub s’insère aisément au sol ou en accroche dans une ligne de HDL10-A (même empreinte), mais positionné horizontalement, il présente la même empreinte qu’une boîte HDL 20-A, qu’il pourra donc compléter en renfort de grave au sein d’une ligne en accroche.

Le moniteur Ayra 4, dernière adjonction à la gamme Ayra.

Enfin lors de Prolight & Sound 2013, RCF a dévoilé l’Ayra Four, version 4’’ des écoutes de proximité et moniteurs personnels 2 voies Ayra proposés jusqu’à présent en 5, 6 et 8’’. Le petit dernier utilise le même tweeter « soft dome » 1’’ avec guide que ses ainés et un transducteur 4’’, dont le cône est réalisé en matériau composite fibre de verre, chargé en bass reflex. L’évent de type laminaire à faible distorsion débouche en bas de l’ébénisterie.

Le panneau arrière et l’amplification classe AB de 60 W RMS sont également les mêmes que sur le modèle 5’’ avec une ébénisterie en médium laqué du plus bel effet dont les angles arrondis minimisent la diffraction. Le sub 10’’ de la gamme Ayra viendra le compléter dans les applications où plus de punch s’avère nécessaire dans le bas du spectre.

Tous ces nouveaux produits seront disponibles commercialement dans le courant de cet été.

 

EAW propose de nouvelles QX, les QX300

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EAW décline la gamme QX500 dans un format plus compact : 600 x 600 x 505 mm et en deux voies. La série QX300 est équipée de quatre HP de 10″ longue élongation au lieu des 12″ des QX500 et d’un moteur à diaphragme 4″ et gorge 1,4″ en remplacement du moteur coaxial deux voies (diaphragmes 3,5’’ et 1,75’’). La QX300 peut être utilisée en mode passif ou bi-amplifiée.

Le système acoustique exploité, dans une boîte pyramidale tronquée, est comme sur les QX500, un diffuseur de type coaxial avec la compression haut médium-aigu pavillonnée entourée, sur les quatre pans internes de la boîte, deux par plan, de quatre HP 10’’ longue excursion à moteur Néodyme alignés en phase. Cette structure permet de réaliser, en installation (moyenne portée), des clusters plus petits qu’un line array classique à SPL et homogénéité de diffusion équivalents.

Vue interne, deux des quatre 10'' montés.

Six modèles composent cette gamme selon les différentes directivités proposées (H x V): QX364 (60° x 45°), QX366 (60° x 60°), QX394 (90° x 45°), QX396 (90° x 60°), QX399 (90° x 90°) et QX326 (120° x 60°).

Les niveaux de pression acoustique restitués sont proches de ceux de la grande sœur : 135 dB SPL continus pour le grave et entre 129 et 133 dB SPL continus pour la partie medium-aigu suivant l’ouverture.

Les enceintes de la gamme QX300 sont proposées, quelles que soient l’ouverture et la couleur, noir ou blanc, au prix public HT de 3910 euros.
Mais cette gamme est également disponible en version « Weather Proof » en noir au prix de 5670 € HT public.