Effectif depuis le 31 juillet de cette année, le départ de Julien intervient 9 ans après la création de cette structure désormais très connue et bien implantée sur le marché de la diffusion.
Julien Poirot : « Quitter Waveform après avoir créé ce nom il y a 9 ans n’a pas été chose simple mais j’ai pleinement confiance en David (Nulli NDR) pour reprendre la main et avancer dans la même direction que celle que nous avons prise ensemble durant ces cinq dernières années. Je suis certain qu’il arrivera à encore faire évoluer cette société pour laquelle mon départ constitue peut être un plus, car bien souvent il faut des changements pour faire bouger les choses.
Je vais retourner à l’intermittence pendant quelques mois puisque j’ai en charge la diffusion de la prochaine tournée d’Indochine.
Ces quelques mois permettront aussi de me situer dans ce métier et me donneront des indications précieuses quant à la suite de ma carrière. J’ai plein d’idées et pas que dans le spectacle, et peut être quelques propositions arriveront à moi d’ici là. Rien n’est précisément tracé.
Une fois encore je souhaite bon vent et bonne chance à David ».
Ebruité, annoncé, montré mais jamais déployé, le E12 Adamson a fait ses premiers pas en tant que système principal et en exclu mondiale sur la Croisette à la mi-juillet. SLU a été convié écouter rugir les 18 premières boîtes sorties des chaînes d’Adamson, lors du festival de la Pantiero. Julien Poirot au calage, Didier Dal Fitto pour les détails et l’équipe du Palais des Festivals pour l’accueil et la bonne humeur, vous l’aurez compris, c’est exclusivité et plaisir sur toute la ligne.
Une vue du parterre en gazon synthétique du plus bel effet couvrant la terrasse de la Riviera avec tout au fond la scène. On distingue à droite de l’image les toits des maisons entourant le vieux port de Cannes et à gauche deux mats de voiliers mouillés dans le nouveau port.
SLU : Comment as-tu fait le choix de la première sortie du E12 ?
Didier Dal Fitto (dir Tech DV2) : Lorsque j’ai rencontré Gérard Ignace (Chef du service sonorisation au Palais des Festivals NDR) lors du dernier SIEL, il m’a demandé à essayer le E15 sur La Pantiero. J’ai trouvé S Group, un prestataire basé à Alès et Montpellier susceptible d’avoir les boîtes disponibles sur la période du festival du 11 au 13 juillet. Ensuite j’ai booké Julien pour assurer design et calage et les choses en sont restées là. Fin juin DV2 a reçu le premier kit de 18 E12 en beta test, les toutes premières boîtes fabriquées. On a commencé à évaluer la mécanique et à travailler sur le preset en profitant du fait que la base est connue afin de profiter des deux mois d’été et valider le système avant septembre, un peu comme nous l’avons fait avec le E15. Ça s’est tellement bien passé que ça m’a donné des idées.
De gauche à droite Gérard Ignace, le Responsable service son du Palais des Festivals, Eric Leloup, le Régisseur son du Palais et Julien Poireau en charge du design et du calage de la diffusion du festival pour le compte de DV2 et beta testeur du E12 durant tout l’été.
Le preset du E12
SLU : Comment opères-tu avec un line array pour le découvrir et assembler le preset ?
Didier Dal Fitto : On travaille avec une boîte, puis trois, puis 6 et ainsi de suite. On a à DV2 une poutre qui nous donne une accroche à 7 mètres et une grande porte qui permet de tout préparer à l’intérieur de nos locaux et ensuite de shooter dehors pour faire de la mesure. On a 30 mètres de recul sur un parking. C’est bien dégagé, sans réflexions et on ne gêne pas notre voisinage.
Comme avec 6 boîtes ça tournait vraiment bien, on a fait une première démo à Stéphane Plisson en plaçant les lignes en outfill. La technologie employée étant la même, le raccord avec des E15 est fluide. La semaine suivante, on s’est dit qu’il fallait aller au-delà et placer les boîtes en système principal. Ca tombait bien puisque le festival de la Pantiero approchait à grands pas. J’ai interrogé Gérard Ignace qui a rapidement donné son accord. Philippe Octo, le directeur de la régie spectacle du Palais, a aussi accepté, tout en pointant le risque de faire tiquer un peu l’équipe technique de The Hives, le groupe phare du festival 2013. Pour bétonner la chose et rassurer les artistes en termes de niveau SPL, j’ai proposé d’accrocher 9 E12 en lieu et place de 6 E15 initialement prévus.
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La régie son vue depuis la scène avec en enfilade le Majestic et les autres palaces cannois. Le fond de la terrasse accessible au public culmine à moins de 50 mètres de la scène.
SLU : Sans oublier que l’espace à couvrir est loin d’être immense…
Didier Dal Fitto : Absolument, la régie est à environ 30 mètres et l’E12 est largement plus que la moitié qu’un E15.
SLU : Justement en termes de headroom il se situe où ?
Didier Dal Fitto : Le passage de 15 à 12 pouces nous a fait perdre un seul dB de SPL Max…
SLU : Large bande ou sur la bande grave ?
Didier Dal Fitto : Non, sur la bande grave.
SLU : Tu perds un peu en extension alors…
Didier Dal Fitto : Même pas. La boîte est assez grosse car on a privilégié le volume de charge des deux HP. On aurait pu faire plus compact mais ce n’est pas le choix qui a été fait chez Adamson, ce qui nous donne une extension sympa et très cohérente. Le médium n’a plus qu’un Colinear Module au lieu de deux dans le E15 mais la chambre acoustique a été complètement redessinée.
SLU : Et malgré ça on raccorde toujours bien sur le E15 ?
Didier Dal Fitto : Absolument. De toute manière, il fallait la refaire entièrement puisque le E12 ouvre en vertical sur 8° et 110° en horizontal en lieu et place de 6 et 90 pour le E15. Cette nouvelle chambre acoustique plus grosse a permis par ailleurs de limiter la perte dans le médium à 4 dB, ce qui prouve bien les progrès effectués par le R&D puisqu’on a un module au lieu de deux, ce qui aurait dû nous donner une perte de 6 dB.
SLU : L’aigu ça donne quoi ?
Didier Dal Fitto : Historiquement Adamson a fait le choix de JBL avec le moteur 2451 pour les Y, un choix difficile vu le peu de réactivité et de dialogue de cette société. Lors du développement du E15 c’est donc assez logiquement que Adamson s’est tourné vers des constructeurs plus à l’écoute et plus innovants comme les italiens d’Eighteen Sound.
Un nouveau moteur 4 pouces qui promet
Une vue de près des E12.
SLU : Tu y es certainement pour quelque chose (rires !)
Didier Dal Fitto : Oui, je dispose d’une bonne connaissance de la Botte et des boîtes réellement très à la pointe du progrès comme Eighteen Sound et je savais qu’ils projetaient de travailler sur un moteur 4 pouces qui n’existait pas dans leur gamme. J’ai fait le lien grâce à Mario di Cola qui a agi en tant que consultant. C’est ainsi que Eighteen Sound a créé pour Adamson le moteur 4 pouces de la E15. Le développement de ce moteur ne s’est pas pour autant arrêté puisque la volonté de ce fabricant est de faire encore mieux. Ils ont amélioré la membrane entre autres par un traitement spécifique dit en anglais “nitrogen”, et dont le but est de la rigidifier et permettre de l’alléger tout en garantissant un fonctionnement en piston plus haut. Ils le font déjà sur leurs membranes 1 pouce.
SLU : J’imagine que les contraintes mécaniques ne sont pas les mêmes avec une membrane de 4 pouces qui attaque plus bas…
Didier Dal Fitto : Exactement. Plein d’essais ont été menés. Je vais bientôt recevoir les nouvelles membranes. Pour le moment, les E12 disposent du même moteur que les E15, on travaille donc à -6 dB, mais je pense qu’avec les derniers développements on devrait combler une partie de ce trou et être dans les -4 dB vis-à-vis de la grande sœur.
Une ligne de 9 E12. Bon c’est vrai, telles quelles ces boîtes diffèrent assez peu avec leurs grandes sœurs les E15 et pourtant elles sont plus petites…
SLU : Tu reçois quand les nouvelles membranes ?
Didier Dal Fitto : Vers la mi-août. Il ne s’agira pas à proprement parler des membranes seules mais bien de 18 moteurs complets pour remplacer ceux équipant les 18 boîtes de présérie.
SLU : Tu vas tester aussi la tenue en puissance ?
Didier Dal Fitto : Non, ça c’est Eighteen Sound qui s’en charge, c’est leur métier et ils font ça très bien. Ils disposent de tout ce qu’il faut, y compris une chambre acoustique complète. La partie dévolue à DV2 est plus celle des essais sur le terrain grâce à nos contacts et la possibilité d’accéder à des manifestations musicales ou des festivals. Dès que l’on pourra, on procédera au montage de la moitié des boîtes avec ce nouveau moteur, et nous ferons des essais comparatifs. Si tout va bien, on déploiera à nouveau les boîtes en tant qu’outfills lors de la Foire aux vins de Colmar entre le 9 et le 18 août pour en voir le comportement sur une période plus longue et avec une variété de style musicaux (Je confirme, ça ira de Sardou à Skip the Use en passant par Stars 80, Bruel, Deep Purple ou Justice NDR) (Les boîtes sont bien à la Foire aux vins NDR).
SLU : Il est donc toujours possible d’améliorer ce qui semblait déjà ultra efficace…
Didier Dal Fitto : Dans l’aigu on va gagner effectivement encore un peu en jouant majoritairement sur le rendement. Dans le grave au contraire c’est purement par la tenue en puissance qu’on a fait des progrès car depuis quelques années on est passé de bobines 4 pouces qui acceptent 1000 W à des bobines de 5,5 ou 6 pouces qui en admettent 1800, ce qui a conduit à gagner quasiment 3 dB. On augmente le BL, la tenue en puissance, le refroidissement, l’Xmax et on arrive à ces 3 dB. Le T21 par exemple n’a pas un rendement supérieur aux autres, sauf qu’il est équipé de deux haut-parleurs qui tiennent 3000 W programme chacun…
SLU : Est-ce que ces HP à hautes performances, et donc subissant des contraintes très importantes, ont des durées de vie moindres avant dérive de leurs performances, ou bien une certaine fragilité ?
Didier Dal Fitto : C’est une question intéressante dans la mesure où l’on constate une vraie fatigue sur les membranes carton ce qui n’est pas le cas chez Adamson. Les cônes papier se chargent d’humidité, sèchent, se rechargent d’humidité et ainsi de suite, ce qui produit du cone breaking et un pli tout autour de la membrane. Le Kevlar évite ce problème et le vieillissement est bon, ce qui n’empêche bien entendu pas quelques très rares ruptures. Pour l’aigu, nous avons la Rolls des moteurs avec un taux de fiabilité incroyable ; c’est stable et on n’en casse jamais. Le headroom est énorme et la tenue mécanique aussi.
La scène photographiée depuis l’accès arrière du Palais des Festivals où se garent entre autres les cars régie.
SLU : Il n’y a pas que les haut-parleurs qui ont fait des progrès…
Didier Dal Fitto : Bien sûr que non. A l’époque des Y10 et Y18, le travail était fait à la table à dessin avec peu d’assistance informatique. Aujourd’hui, les chambres acoustiques sont toutes travaillées en éléments finis. Il y a quelques années, les simulations prenaient 48 heures de calcul, et on ne pouvait pas ni en termes financiers ni de temps faire évoluer autant de fois qu’on voulait les prototypes, Aujourd’hui, grâce aux imprimantes 3D, on peut en faire autant que nécessaire. L’association du prototypage rapide et du logiciel de simulation par éléments finis permet d’affiner le projet de manière assez incroyable.
SLU : Vous travaillez toujours avec Adamson pour les presets ?
Didier Dal Fitto : Absolument. Nous avons toujours apporté notre aide sur le R&D, l’électronique et les presets. Nous les avons quasiment tous faits en collaboration avec le Canada, spécialement celui du E15 où Benoit Cabot, le responsable du R&D chez Adamson, a apporté de nombreuses idées. Celui du 12 en est tiré mais avec des particularités qui lui sont propres. Le calage des limiteurs et quatre ou 5 points d’EQ ont notamment changé. On travaille aussi sur la balance tonale pour faire en sorte de s’approcher au mieux de celle du E15.
SLU : Pour résumer nous en sommes donc à -1, -4 et potentiellement -4dB comparé à l’E15…
Didier Dal Fitto : C’est ça. Il faut garder en tête que ce système est de plus petite taille et va donc être utilisé en plus petite quantité. Notre travail sur le grave a donc toute son importance puisqu’on ne perd qu’un seul petit dB comparé à l’E15 en SPL. Lorsque tu vas passer dans des petites salles où les lignes sont courtes et doivent être coupées en deux pour bien couvrir par exemple l’orchestre et les balcons, cette réserve en grave sera très appréciable. Nous n’avons pas pris le même chemin qu’en 2001 quand nous avons sorti le Y10, une boîte parfaitement compatible et complémentaire avec le Y18, et qu’on aurait d’ailleurs dû appeler le Y9 mais qui était un peu courte dans le bas. Les autres fabricants avaient d’ailleurs pris comme taille intermédiaire le 12 pouce.
Un nouveau sub pour le E12
SLU : Le rigging est le même que celui du E15 ?
Didier Dal Fitto : Exactement le même, et comme le bloc central est identique à l’E15, la compatibilité est totale. L’enceinte E12 est un peu moins haute et moins large mais s’accroche de la même manière et peut compléter en downfill une ligne de E15. Nous avons aussi validé début juillet le nouveau sub E218 qui aura exactement le même rigging et pourra donc s’accrocher ou se poser. Comme il est plus profond que les E15 et 12, il s’accroche par les points de devant et dispose d’un adaptateur pour ceux de derrière. En termes de largeur, il a la même que l’E12. Il est équipé de deux nouveaux 18 pouces placés au centre de la caisse et reprend un peu le look de la série E. L’avantage de ce nouveau sub réside dans sa compacité vis-à-vis du T21 que tout le monde adore mais qui se révèle trop encombrant dans nombre de situations.
SLU : Vous avez présenté aussi un second sub équipé en 18 pouces…
Didier Dal Fitto : Oui mais c’est tout autre chose. Il s’agit d’un sub à radiation directe pour la série Point, là où le E218 est en bandpass. Il utilise les mêmes haut-parleurs mais c’est un produit destiné à l’installation.
L’amplification : un PLM 10000Q pour 3 boîtes
Deux racks d’amplis standard DV2 de S Group avec à gauche trois LabGruppen 10000Q, chaque ampli alimentant trois E12 en parallèle et à droite quatre amplis FP+, deux 7000 et deux 9000, chacun étant en charge d’un T21. Un FP+7000 est le standard préconisé mais quelques soucis d’approvisionnement ont obligé S group à surclasser deux subs !
SLU : Comment amplifie-t-on les E12 ?
Didier Dal Fitto : On spécifie des PLM10000Q car l’adaptation impédance puissance par groupe de trois boîtes convient bien.
SLU : Le 20000 ne se justifie plus ?
Didier Dal Fitto : Qui peut le plus peut le moins. Ceux qui veulent standardiser et n’avoir qu’un modèle d’amplis pourront très bien employer ce modèle, d’autant que les presets existent aussi en 20000. Cela dit, le 10000 permet aussi de bien positionner en prix les E12 face aux 15. La boite est moins chère donc autant que l’amplification le soit aussi. Le filtrage reste en FIR avec deux cellules grave/médium et médium/aigu ce qui retarde le signal de 5 millisecondes. Bien entendu entre grave et sub le filtrage reste standard pour éviter de le rallonger.
SLU : Vous êtes contents d’avoir un sub précisément fait pour les E ?
Didier Dal Fitto : (rires !) Ahh c’est certain qu’on l’a moins attendu que celui qui aurait dû accompagner les Y18 ! Quand nous avons commencé la distribution d’Adamson en France, cela n’a pas été évident puisque nous avions en tout et pour tout un seul gros système et pas de sub pour l’épauler. L’esthétique sonore était heureusement différente à celle d’aujourd’hui mais c’est vrai que de 2000 à 2005 nous avons dû pas mal gamberger pour offrir des solutions à nos clients en attendant la mise au point du 21 pouces du T2, un HP à double spider très novateur.
SLU : La disponibilité des E12 et le prix sont-ils arrêtés ?
Didier Dal Fitto : Les premières livraisons interviendront en décembre. Lagoona a dégainé le premier après avoir vu le système à Francfort. Curieusement cette société est l’une des dernières à s’être équipée avec 24 E15 mais sera de loin la première à avoir le E12 qui correspond parfaitement au profil des événements sur lesquels elle intervient. Concernant le prix, il oscille entre 20 et 30% en dessous de celui du E15. Pour un système pas si petit que ça, c’est très intéressant. Tu vas l’écouter dans quelques instants et tu verras que quand le grave travaille à -10, le médium/aigu est encore à -20 : il y a de la marge !
La réussite du E15
SLU : Vous avez vendu combien d’E15 dans notre pays ?
Didier Dal Fitto : Nous en sommes à 250. La France s’est montrée très réceptive à cette boîte qui n’est pas sortie depuis très longtemps, et ce n’est rien comparé à l’engouement qu’on ressent pour l’E12. Il y a une dizaine de prestataires qui sont vraiment chauds. Pour des questions de planning, les 18 premières boîtes produites et qui sont ici à Cannes vont être livrées à Lagoona à la fin de l’été, et 18 autres plus 8 subs E218 vont partir chez S Group. De notre côté nous allons recevoir un autre kit pour faire des démos. Comme pour l’E15, on fera une présentation officielle en septembre mais cette fois-ci dans trois ou quatre lieux géographiquement différents et proches de nos clients.
SLU : Est-ce que l’idée de départ d’Adamson d’avoir une enceinte amplifiée est toujours dans les tuyaux ?
Didier Dal Fitto : C’est toujours en développement sauf que la route est longue ! Idéalement il aurait été sans doute plus judicieux de lancer ces amplis sur des produits moins importants en gamme que les E. Nous avons désormais un parc mondial bien installé et disposant de ce que l’on fait de mieux en termes d’amplification, de processing et de transport. Ca restera comme ça mais ça ne veut pas pour autant dire qu’un marché n’existe pas car les anglo-saxons ne réfléchissent pas forcément comme nous. Officiellement ce n’est pas arrêté mais comme ce n’est pas le cœur de métier d’Adamson, ça prend beaucoup de temps.
SLU : Comment s’articule MDC par rapport à Adamson au sein de DV2 MDC ?
Didier Dal Fitto : En tant que distributeur spécialiste de la diffusion, nous avons besoin d’une autre marque. Les produits MDC sont performants, bien conçus et complètent intelligemment notre gamme de produits.
Le calage réalisé par Julien Poirot
Julien Poirot surpris au sortir d’une balade sur le parterre devant la régie, les yeux mi-clos et les oreilles grand ouvertes.
SLU : Tu nous a parlé du choix de Julien Poirot pour le design et le calage de ce festival, mais son rôle paraît aller au-delà…
Didier Dal Fitto : Oui, il assure pour DV2 le suivi complet du E12. Il accompagne son déploiement tout au long de l’été, et en dehors de ses activités professionnelles il est beta testeur pour notre compte. Il nous transmet les log files et un maximum d’informations…
Julien Poirot : J’assure cette prestation avant de partir en tournée pour Indochine. J’aurai aussi du E12 dont je me servirai en délai et en extérieur. Il s’agit de la suite de la tournée de ce groupe mais cette fois-ci dans des grandes salles. J’aime assez et même en salle l’idée de délai, car si les systèmes tapent bien et loin, on n’est jamais à l’abri de gaines de chauffage, de différences de température, bref, de phénomènes qui dégradent le son, et contre lesquels il est vain de lutter avec le seul système principal. Ce que l’on gagne d’un côté on le perd de l’autre. Je vais faire des essais avec des ensembles de trois E12. C’est léger, facile à monter et ça peut bien le faire.
La diffusion à cour avec pas moins de 4 T21 pour épauler les 9 E12. Oui, il y avait du bas !
SLU : En jetant un coup d’œil à ton égalisation, je constate que non seulement tu n’atténues pas le grave issu de ton couplage mais qu’en plus tu ajoutes quelques dB…
Julien Poirot : Cette large bosse démarrant en dessous de 250 Hz, c’est une habitude qu’on a aussi avec l’E15. Cela apporte une petite note punchy très agréable et qui raccorde assez bien avec le T21. Je creuse en revanche à 80 Hz puisque les subs sont coupés à 63 Hz et que j’ai un peu trop d’énergie à cet endroit-là. C’est peut-être les HP en 12 pouces qui en sont responsables. L’aigu de ce soir est aussi un peu plus présent que d’habitude mais il ne faut pas perdre de vue que le système est accroché très bas.
SLU : Mais le fait que tu n’atténues pas du tout le grave n’est-il pas aussi dû à la patate dans le haut ?
Julien Poirot : Si bien sûr mais cela est aussi le fruit de mon écoute personnelle, peut être quelqu’un d’autre irait tailler dedans. Pour ce qui est de la patate, il y a un vrai potentiel dans le médium aigu rendant inutile toute coupe dans le bas. C’est mieux comme ça plutôt qu’être obligé de baisser d’un côté ou de pousser de l’autre. J’ai dernièrement calé deux lignes de 18 E15 au Sonisphère d’Amnéville et j’ai ajouté 3 dB dans le bas. J’ai une telle énergie en haut et les T21 sont tellement généreux que pour bien raccorder c’était indispensable.
Le rendu du E12 par rapport au E15
SLU : Comment définirais-tu le rendu du E12 par rapport à celui du E15 que désormais tout le monde connaît ?
Julien Poirot : Pour les avoir écoutés ensemble, ils raccordent déjà très bien. Ce n’est pas exactement pareil mais on sent qu’il y a du potentiel pour parvenir à un rendu très proche. Cela dit, il ne faut pas tomber dans l’excès qui consiste à voir le E12 comme la copie carbone du 15 et essayer de lui faire faire des plein air à 50, 60 ou 70 mètres. Pour ce type de jauges, il faut se servir du E15 et garder le E12 pour celles intermédiaires. On voit bien les limites des boîtes en 12, surtout quand on les déploie dans des stades pour lesquels il est toujours préférable de sortir du E15 ou par exemple du K1.
SLU : Tu as l’air de travailler de plus en plus avec Adamson !
Julien Poirot : En dehors du fait qu’avec David (Nulli NDR) nous sommes connus comme étant à l’aise avec cette marque, l’E15 est devenu le système demandé et qui plaît. Quand on accueille des gens, c’est toujours “ahh Adamson, j’adore” ce qui n’était pas tout à fait le cas il y a quelques années. Même au-delà de la France, la dynamique est intéressante pour cette marque. Du coup on se spécialise de plus en plus sur Adamson et L-Acoustics.
Une histoire de confiance
SLU : Le Palais des Festivals et Adamson via DV2 cela semble rouler !
Gérard Ignace (Chef du service sonorisation au Palais des Festivals) : Cela fait 10 ans que nous nous connaissons avec Didier (Dal Fitto NDR) et c’est un personnage extraordinaire. Il sait écouter, s’adapter et fournir toujours la réponse adéquate. Ne parlons même pas de Julien, c’est un tueur ! Tous les artistes sont super contents, d’autant plus que Didier nous a aussi trouvé, telle la cerise sur le gâteau, des M15 aux retours. De notre côté on fournit les régies et les consoles, sans oublier une grande partie de l’éclairage. Hier soir nous avons eu The Hives. Le groupe avait demandé 4 heures de balances. L’ingé façade a inséré sa clé dans la table Digidesign, a découvert les E12, fait le tour du plateau pour écouter les retours et c’était réglé. Pour nous c’est un bonheur de pouvoir accueillir aussi bien nos artistes.
SLU : Le E12 ne serait-il pas un bon remplaçant du Y10 qui équipe le grand auditorium depuis une dizaine d’années ?
Gérard Ignace : Bien sûr, ce serait même l’idéal. Je ne te cache pas que je suis sur ce dossier, d’autant que les nouveaux subs sont arrivés et qu’ils peuvent être accrochés.
SLU : J’imagine qu’il faut convaincre les financiers. Cela étant tu disposes avec ce festival d’une chouette démo du système et de ses capacités !
Gérard Ignace : La démo est parfaite. Je dois juste composer avec les travaux entrepris par le Palais et la Mairie de Cannes sur le Palais lui-même, l’extérieur et certaines salles. La période n’est donc pas très favorable mais je n’abandonne pas, et comme on a trouvé des solutions de reprise avec Didier, le dossier va avancer. J’ai l’air de me répéter mais j’ai pleinement confiance en lui. Il y a dix ans, après avoir gagné l’appel d’offre du Grand Audi et avoir installé ses Y10, il m’a dit qu’il serait revenu 5 ans plus tard pour faire un check du système. Pile 5 ans plus tard il est arrivé, on a tombé les boîtes et il les a testées une à une, HP par HP pour vérifier si quelque chose avait bougé. Tu vois le personnage ? Il veut vendre mais il suit aussi ses chantiers et ses clients.
SLU : Au fait, il a trouvé quelque chose ?
Gérard Ignace : Même pas (rires !)
L’écoute
Poussés par des 10000Q et écoutés à 35 mètres en plein air, le rendu des E12 est très clairement issu de celui des E15, nerveux et sec ; le lien de parenté est manifeste. Ecouté avec et sans T21 assez longuement, ce qui nous a valu quelques coups de fil rageurs des palaces cannois situés dans l’axe de tir, ce nouveau système marche déjà très bien.
Le grave tape fort avec à peine moins d’énergie sur la dernière octave que l’E15. Le bas mid paraît un peu moins typé, disons un peu plus neutre. Le médium et le haut médium ont de la personnalité et du mordant, un poil trop d’ailleurs, mais vu le nombre de jours donnés à Didier pour assembler un preset, cela paraît bien méchant d’émettre la moindre critique. L’aigu est toujours aussi juste et énergique à la fois ; inutile de dire que nous avons hâte d’écouter la nouvelle membrane et ses deux dB de SPL en plus.
Là où du travail reste sans doute à faire, c’est sur la réponse horizontale qui pour le moment paraît manquer quelque peu d’uniformité. Nous attendrons aussi pour nous prononcer quant à l’ouverture annoncée. On dépasse les 90, et sur la dernière octave on atteint certainement les 110 avec une atténuation raisonnable mais dès que l’on descend un peu en fréquence, on revient dans des gabarits plus classiques. Pour une première sortie c’est beaucoup plus qu’encourageant ou simplement rassurant, on n’est pas loin du franchement emballant. Cela étant, et comme l’a justement dit Julien, il ne faut pas espérer tirer des E12 le même SPL que ce que délivre le E15 avec des amplis deux fois plus puissants, mais si vous aimez la projection, un haut du spectre dynamique et franc du collier et un grave qui pilonne bien, ce nouveau système paraît être une option acoustiquement et financièrement très attrayante.
Depuis cinq ans, le Festival d’été de la presse libre, Free Press Summer Festival (FPSF), installé à Eleanor Tinsley Park de Huston, est devenu le festival de musique le plus attendu du Texas. Il a cette année attiré près de 100 000 spectateurs venus écouter les 90 artistes locaux et régionaux se produisant durant deux jours sur six scènes différentes.
Concert de Matt & Kim sur la scène Saturne (photo: Ryan Paulin)
Une fois encore, c’est la société de prestation LD Systems de Houston qui fournit l’audio, l’éclairage et la vidéo du FPSF 2013, pour les quatre scènes principales du festival. Ils ont choisi de déployer le système K1 de L-Acoustics sur les deux plus grandes scènes, Mars et Saturne.
Calvin Harris sur la scène Mars (photo: Ryan Paulin)
La scène Mars proposait en fin de soirée les concerts de EDM superstars, Bassnectar et Calvin Harris, précédés par une grande variété de musiciens comme Monsters and Men, TV on the Radio, Mavis Staples, Alabama Shakes, Passion Pit et Cat Power.
La scène Saturne accueillait un choix tout aussi éclectique d’artistes : The Postal Service, Gogol Bordello et Matt & Kim à Macklemore et Ryan Lewis, Geto Boys et The Mavericks.
Sur la scène Mars, une ligne de 6 subs K1-SB est accrochée au bord extérieur de la ligne de 10 K1 terminée de 3 Kara. (photo: Ryan Paulin)
Selon le directeur de production de LD Systems, Robert Ausmus, les deux scènes Mars et Saturne utilisaient des lignes identiques constituées de 10 K1 par côté chacune terminée de trois Kara pour compléter la couverture vers le bas. Pour les graves, Mars disposait de six K1-SB de chaque côté, accrochés juste à l’extérieur des K1, complétés par 18 caissons SB28, répartis au sol sur toute la largeur de la scène, alors que Saturne se contentait de 24 SB28 au sol.
22 Kudo de chaque côté assuraient les renforts latéraux. Deux ARC posés sur deux SB28 de chaque côté couvraient les côtés de la scène et plusieurs Kara ont été ajoutés pour couvrir l’avant-scène. Divers 115XT HiQ, KARA et SB18 ont également été mis en service selon les besoins pour les retours de scène, et tous les systèmes de façade et retours étaient traités et amplifiés par des LA8.
Le K1 du prestataire américain LD Systems au FPSF
“En tant que participants au FPSF depuis le tout début, c’est très enthousiasmant pour nous de le voir grandir. Il est passé d’une fréquentation de 10 000 personnes à plus de 100 000 en seulement 5 ans” déclare Ausmus. « Omar Afra, éditeur du magazine Free Press Houston et Jagi Katial à Pegstar concerts ont un vrai génie pour assurer une programmation de plus en plus diversifiée qui a vraiment propulsé leur succès depuis 2009”.
“L’année dernière, après avoir su que nous avions investi dans un système K1 de L-Acoustics pour le RodeoHouston, ils nous ont demandé si il pourrait convenir aussi pour leur festival. On leur a dit que le K1 améliorerait largement la valeur de leurs productions, contribuerait à faire venir des artistes de plus haut niveau et renforcerait la réputation du FPSF. C’est ce qui s’est effectivement passé.
Tous les artistes ont quitté le festival, entièrement satisfaits, et les producteurs ont été émerveillés de la manière dont tout sonnait, en particulier sur les concerts géants de Bassnectar et Calvin Harris.”
On ne conçoit pas de 4 juillet sans le “Boston Pops Firework Spectacular” et les poursuites Cyrano de Robert Juliat ont été utilisées pour mettre en lumière cet événement annuel qui a été télévisé en direct de l’Esplanade de la rivière Charles.
Ce concert gratuit en plein air célébrait le 40e anniversaire de l’événement qui attire chaque année plus de 500 000 spectateurs sur les rives côté Boston et côté Cambridge de la rivière Charles.
Le public attend avec impatience la désormais célèbre interprétation de l’Ouverture 1812 de Tchaïkovski par le Boston Pops Orchestra avec des vrais canons, des cloches d’église et des feux d’artifice, le “Star and Stripes Forever” avec la cérémonie de descente du drapeau américain, lancers de confettis, et feu d’artifice final explosif. Parmi les musiciens invités cette année on comptait Susan Tedeschi, Ellis Hall, Howie Day, Ayla Brown et le chœur du festival de Tanglewood. Le Boston Pops Orchestra était dirigé par Keith Lokhart.
“J’ai pris beaucoup de plaisir à participer à cet événement”, dit le concepteur lumière Christopher Landy de Vibrant Design LLC. Les spectacles d’été comme celui-là peuvent présenter de gros défis car ils commencent avec la lumière du jour et se terminent en pleine nuit. Il faut donc utiliser des projecteurs qui soient capables de rivaliser avec la lumière du soleil.”
Landy utilise deux poursuites Cyrano fournies par Capron. “Les faisceaux sont homogènes et cohérents, dit-il, et cette poursuite est très faciles à utiliser, facile à équilibrer et les réglages des niveaux sont très fins”. Cyrano est un projecteur de poursuite HMI compact à haut rendement de 2 500 W doté d’un condenseur optique en quartz à haute performance. Il dispose d’un iris qui se ferme totalement dans une cassette amovible, d’un gradateur sur 100 %, d’un support de gobo de taille B et d’un changeur de couleurs type “boomerang” à 6 voies avec filtres interchangeables.
Landy explique qu’il utilise exclusivement des éclairages Robert Juliat, même sur les opérations moins spectaculaires. “Quand j’éclaire un talent de série A, il me faut un appareil de série A, et Robert Juliat répond à ce critère.” ajoute-t-il. “La caméra voit la moindre imperfection et chaque fluctuation. Un faisceau incohérent n’est pas acceptable. En fait, sur une récente captation de théâtre, j’ai dû éliminer trois projecteurs concurrents à la fin de la première journée d’enregistrement. Ça n’allait pas du tout. Avec les projecteurs de Robert Juliat, c’était parfait”.
A propos de Robert Juliat
Robert Juliat est une société familiale consacrée à l’éclairage scénique depuis trois générations. Le grand père de l’actuel président fut, à la fin du 19e siècle, l’un des pionniers des effets spéciaux pour l’industrie cinématographique naissante en France.
Les systèmes d’éclairage de Robert Juliat sont utilisés dans le monde entier par des clients au nombre desquels on compte le Cirque du Soleil, Céline Dion à Las Vegas, Disney World, la Royal Shakespeare Company, la Comédie Française, la tournée Holiday On Ice, les jeux Olympiques d’été d’Athènes en 2004 et les coupes du monde de Football au Japon et en Allemagne… Les études, la production et le siège de la société sont localisés à Fresnoy en Thelle, à 50 km au nord de Paris. Robert Juliat USA est situé à Wallingford, dans le Connecticut.
Le prestataire audio belge Studio Haifax vient de faire l’acquisition (fin juin) d’un système Line Array ViRAY de Coda Audio auprès du distributeur de la marque en Belgique, Apex Audio. D’après l’ingénieur système de Studio Haifax Yves Van Moerbeke : “c’est un excellent investissement parce que ce système sonne incroyablement bien”.
Apex Studio Haifax
Etabli depuis une décade, Studio Haifax est en expansion constante et assure les tournées de groupes de plus en plus connus ainsi que des festivals, et selon Yves, il était nécessaire d’investir dans un nouveau système de diffusion capable de satisfaire aussi bien de petites jauges de quelques centaines de places que des audiences de l’ordre de 10 000 spectateurs, en s’adaptant à tous les environnements.
ViRAY+SCV-F
Le ViRAY convient parfaitement à ces contraintes mais comme le répète Yves, la principale raison de son acquisition reste sa qualité sonore, alliée à son faible poids, sa compacité et sa facilité de mise en œuvre.
Depuis sa réception fin juin, le système a tourné lors de festivals et sur une grande variété de shows pour des petits groupes Live aussi bien que sur de grandes scènes en plein air pour des groupes de rock et forcé l’admiration d’ingés son belges réputés en accueil, en général plutôt avares en compliments, selon Yves.
ViRAY, quelques rappels techniques :
Le Guide DDP ((Dual Diaphragm Planar wave) de Coda Audio.
ViRAY est un système Line Array moyen format compact 3 voies 16 ohms constitué de 2 transducteurs 8’’ à moteur Néodyme longue excursion encadrant en symétrie coplanaire un diffuseur médium- aigu double diaphragme coaxial, également de huit pouces, monté sur le guide DDP (Dual Diaphragm Planar wave) de Coda Audio.
Le double diaphragme annulaire couplé au guide DDP couvre avec un filtrage passif de 600 à 6500 Hz et de 6,5 kHz à 22 kHz. Il peut encaisser 1300 W en crête et offre une excellente réponse impulsionnelle. Ainsi la seule partie médium couvre le spectre de la voix.
L’autre innovation dans le ViRAY est le ViCoupler qui assure une transition cohérente entre le coaxial et les deux boomers ‘8’’ en minimisant les diffractions et les interactions. Le couplage entre les sources est ainsi optimal et l’ensemble agit vraiment comme une seule source à rayonnement cohérent.
Le Viray vu de dessusLe Vicoupler qui assure un couplage optimal des transducteurs et permet de régler la dispersion horizontale.
Son autre avantage est de permettre de régler la dispersion horizontale en conservant la même qualité. On peut ainsi ouvrir sur 120°, 80° voir en asymétrique sur 60°+40°, pratique pour s’adapter aux diverses configurations rencontrées sur le terrain ; Le système peut s’exploiter en filtrage passif complet ou en bi-amplification, ce qui économise l’amplification requise. Un canal de C10 T en passif peut actionner jusqu’à 6 boîtes (2,66 ohms).
Grâce à la complicité de Skyrock, d’Universal et de Stade de France Prod. et surtout à la volonté et l’énergie d’Olivier Matabon, responsable de production au Stade de France, nous vous invitons à vivre Urban Peace 3 de l’intérieur, des réunions préparatoires au chantier en passant par les quatre heures et demie de show du 28 septembre 2013.
Alors que le plateau évolue encore avec l’annonce de la venue en solo de Maître Gims, un des membres du groupe Sexion d’Assaut, présent aux côtés d’I Am, La Fouine, Orelsan, Youssoupha et Psy4 de la Rime, nous vous proposons un premier article en forme de dossier technique détaillant l’ensemble du projet du son à la vidéo et de la structure à la lumière, une première en France et vous donnons rendez-vous en septembre pour détailler jour après jour le montage à l’aide de films et photos exclusives.
Une coproduction et un nouveau modèle économique
SLU : Comment est monté l’événement Urban Peace 3 ?
Olivier Matabon, (responsable de production au Stade De France) : Il s’agit d’une coproduction où chacun des trois partenaires Universal, Skyrock et Stade de France Productions est à parts égales et réalise ce qui est le plus pertinent par rapport à son activité. Sky et Universal ont donc en charge le plateau artistique, nous, l’accueil logistique, la commercialisation et la technique en général.
En résumé, Stade de France Productions porte pour le compte de la coproduction l’intégralité de la production exécutive. Pour ce faire, Stade de France Productions a fait appel à Isabelle Trapon Leggett en tant que directrice de production pour piloter l’ensemble du projet via sa société de services ITL Production. Le secteur promotion est quant à lui commun aux trois entités.
SLU : Dans le cadre de cette coproduction, tout le monde participe à la définition artistique de ce que sera UP3 ?
Olivier Matabon : Oui, si ce n’est que nous veillons à ce que cela soit économiquement possible, techniquement faisable et que le “look” général du dispositif scénique ne soit pas en reste. Universal et Skyrock nous ont confié cette partie du travail tout en restant codécisionnaires. Nous leur présentons régulièrement des plans de scène afin de les valider au plus vite et pouvoir ensuite finaliser l’intégration de la technique. C’est la coproduction qui nous a, par exemple, demandé d’avoir Raphaël Maitrat à la façade pour travailler sur le cahier des charges du son en amont avec moi, et c’est Julien Mairesse qui a proposé Julien Martin pour prendre en charge la régie retour et l’accueil des artistes sur scène, secteur qui pour nous tous est “le nerf de la guerre”. Ils collaborent aussi bien évidemment à l’élaboration de la fiche technique son.
Pour l’éclairage et la vidéo nous travaillons avec Concept K représenté par Frédéric Fayard (alias Aldo, un habitué du SDF avec notamment les Nuits Créoles et les 40 ans de Kassav à son actif NDR). La scénographie et toute la conception sont dues à Julien Mairesse qui collabore déjà avec 2 des groupes qui seront présents, Sexion d’Assaut & les Psy 4, et avec qui nous avons déjà travaillé lors de la Nuit Africaine, Urban Peace 2, Excalibur, Bigard, Aida, Unighted 2, Nuit Créoles…
Vue de la scène d’Urban Peace 2, en octobre 2008 (Photo F. AGUILHON)
SLU : Plus en amont, pourquoi SDF Prod devient-il à ce point initiateur et coproducteur d’événements comme UP3. Cela va bien au-delà de ce que vous faites habituellement en termes d’accueil.
Olivier Matabon : Je parle sous le contrôle de Martin D’Argenlieu qui est chargé du développement et dirige la programmation du SDF, mais globalement on voudrait monter avec nos deux partenaires Universal et Skyrock un modèle économique mêlant artistique et technique que nous pourrions exporter dans d’autres stades.
SLU : Quand avez-vous commencé à mettre des spectacles sur la pelouse ?
Olivier Matabon : En 2001 avec Aida. On n’était pas à l’époque coproducteur, Nous avions juste acheté un spectacle clé en main en nous chargeant de la billetterie et de l’accueil. Derrière ce terme générique peut se cacher une infinité de tâches comme par exemple trouver beaucoup de sable car non, le producteur n’était pas venu avec ! Je pense aussi à Ben Hur qui nous a valu un mois de répétitions et au beau milieu on nous a annoncé un France-Italie de football alors que nous avions déversé des centaines de tonnes de terre rouge, 120 semis de 40 mètres cubes. C’était après l’épisode Zidane-Materazzi donc il fallait gagner ! Nous avons écarté une partie de la terre, posé une nouvelle pelouse par-dessus, démonté le décor qui allait jusqu’aux gradins et gagné le match. 51 heures après, les répétitions de Ben Hur reprenaient comme si rien ne s’était passé.
Les spectacles font désormais partie intégrante de l’offre du SDF qui n’a pas de club de foot résident. Ils participent à son équilibre commercial et à son attractivité. Le sport ne suffit pas à satisfaire les annonceurs et les professionnels qui louent des loges à l’année. Le SDF a été précurseur en la matière puisque les autres stades pensent désormais leur enceinte comme devant être en mesure de recevoir des manifestations autres que sportives.
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Les prestataires élus Melpomen, FL Structure, PRG et Digital Vision
SLU : Outre FL-Structure, quelles sont les sociétés sélectionnées par SDF Prod pour Urban Peace 3 ?
Olivier Matabon : Pour le son c’est Melpomen, l’éclairage et les écrans vidéo PRG, et la captation nécessaire aux écrans, Digital Vision.
Réunion de chantier diffusion sonore dans les bureaux de Stade de France Production. A gauche Thierry Tranchant, P.d.g de Melpomen, puis François Deffarges, directeur du R&D Nexo et à droite Ludovic Monchat (journaliste de Soundlightup)… … autour d’Olivier Matabon, directeur de production du Stade de France (à droite)
SLU : Pourquoi le choix de Melpomen ?
Olivier Matabon : D’abord parce qu’on se connaît depuis très longtemps avec Thierry Tranchant et qu’en 13 ans de spectacles au SDF nous n’avons jamais eu l’occasion de travailler avec eux malgré le fait que ce soient des professionnels reconnus internationalement. Ensuite ça nous donne l’occasion d’essayer un nouveau système, le STM de Nexo, et de le déployer pour la première fois dans un stade de 80.000 personnes…
François Deffarges (Directeur du R&D de Nexo) : Non, ce n’est pas tout à fait exact, le STM tourne actuellement aux USA dans les mains du prestataire Morris Light & Sound dans des stades de 100.000 personnes. Et ça se passe tellement bien qu’à mon arrivée, le Tour Manager a ouvert la cave dans un des bus et sorti un Pauillac grand cru classé 1989 que nous avons dégusté en pleine chaleur . Ils ont manifesté de cette façon leur satisfaction.
SLU : N’est-ce tout de même pas un risque de se lancer avec un système qui n’a pas encore fait ses preuves en France ?
Olivier Matabon : Franchement non. Nexo est la société à qui le Stade de France a confié le renouvellement de la diffusion sonore. Ils le connaissent donc très bien. Confier à la société Melpomen le soin de fournir le matériel pour ce concert me semblait des plus judicieux. On a donc fait un partenariat technique et moral sur nos productions. On va dire que c’est la continuité de l’installation.
SLU : J’imagine que de toute façon il y a eu un appel d’offres et peut-être un test du système…
Olivier Matabon : Bien sûr qu’il y a eu un appel d’offres car nous avons la volonté de comparer plusieurs offres, de faire jouer la concurrence et de retenir le prestataire qui nous semble le mieux disant tant sur le plan technique, sur celui du personnel que sur le plan de la législation en vigueur.
Cette étape est incontournable, même si quelquefois nous avons eu des opportunités intéressantes sur le plan de la mutualisation de matériel avec d’autres productions qui soit se produisaient avant nous soit après nous. Il y a eu 5 devis pour le son, 5 pour l’éclairage, 5 pour la vidéo et trois seulement pour la structure car il n’y avait pas plus de sociétés capables de réaliser le montage que nous souhaitions, 3 devis de catering, des devis pour la sécu et j’en passe. Trois mois de travail !
François Deffarges : Raphaël Maitrat est venu chez Nexo évaluer le système. Il a ensuite fait une date à Angoulême pour Sexion d’Assaut en STM, et il a mixé ”flat”. Il a été très pro dans sa démarche.
Olivier Matabon : Comme c’est lui qui devra répondre du système qui sera installé pour UP 3 auprès des utilisateurs, je lui ai demandé de choisir parmi les 5-6 principaux, y compris le STM. Pour moi tous les systèmes fonctionnent, que ce soit le L-Acoustics, le d&b ou d’autres.
Ce qui compte c’est la façon dont on les exploite. Je ne lui ai pas non plus caché le besoin de tenir dans un budget serré. Il est revenu enchanté par le STM, en me disant que pour lui techniquement il n’y avait aucun problème. Il sera responsable de son bon emploi par les ingés son des différents groupes, et les aidera au même titre que les techniciens de Melpomen à en tirer le meilleur son !
SLU : Qui va faire le design de la diffusion en STM ?
Thierry Tranchant (PDG de Melpomen) : C’est moi-même. Il est presque fini, j’attends juste les derniers arbitrages en termes de décor. J’ai défini les missions de cette manière : Melpomen installe le système, gère la couverture, le niveau sonore et livre un système égalisé ; à Raphaël Maitrat de l’exploiter et de gérer la couleur sonore. Idéalement il pourrait mixer tous les groupes en plus de Sexion d’Assaut dont il est l’ingé son “maison”, d’autant plus que certains groupes vont s’associer pour l’événement et faire des créations originales. Cela apporterait un liant et de la cohérence au son de l’ensemble mais ce ne sera peut-être pas possible.
SLU : Comment peut-on faire des devis et donc choisir un prestataire avant que la liste du matos et son implantation ne soit arrêtée ?
Olivier Matabon : Le nombre d’appareils est défini, le nombre de projecteurs ou d’écrans aussi. J’ai par exemple la liste de Concept K. Si ça tient dans mon budget, on ne touche à rien sinon on travaille ensemble à apporter les modifications nécessaires ou bien on interroge le prestataire retenu pour qu’il nous propose des solutions alternatives.
SLU : Les prestataires ont donc été choisis en fonction du prix à la gamelle ou au bout de bois installé…
Olivier Matabon : Non, nous ne fonctionnons pas comme ça. Le matériel, quel qu’il soit, tu le trouves partout mais, pour nous, 90% de la réussite réside dans le personnel, non pas seulement sur le plan professionnel mais aussi sur celui de l’humain. Quand nous travaillions avec Laurent Boillot qui est passé par SPL, Procon et maintenant PRG, nous sommes en confiance et ça change tout. Idem en ce qui concerne toutes les personnes citées précédemment.
Nous ne choisissons donc pas le moins disant mais plutôt le prestataire qui nous assurera une prestation irréprochable, tout en restant dans les budgets impartis et avec une équipe à l’écoute, force de proposition et volontaire. PRG et Melpomen, par exemple, connaissent parfaitement bien les lieux et aussi les modes opérationnels au sein du stade, et quand ils ont un doute, ils demandent, et rien que ça, ça vaut de l’or !
SLU : Dans ton choix de prestataires il y a quand même le respect d’une enveloppe globale…
Olivier Matabon : Bien sûr que le prestataire doit respecter une enveloppe budgétaire globale, allez, à 3000€ près, et nous comprenons très bien qu’il nous dise que notre aventure est très belle mais que son entreprise n’est pas en mesure de répondre favorablement à notre offre. C’est une décision que lui seul peut prendre à la lecture de ses propres chiffres.
SLU : Comment s’est passé le dépouillement des devis, par exemple ceux concernant le son ?
Olivier Matabon : Nous avons rassemblé tous les devis, nous avons tout posé sur la table et nous les avons parcourus avec Raphaël qui s’est chargé de vérifier que tous les prestataires avaient bien répondu au cahier des charges et avaient présenté des projets cohérents eu égard à ce dernier. Nous avons ensuite présenté les prestataires retenus à la coproduction pour validation.
SLU : Qui va être le régisseur général d’UP3 ?
Olivier Matabon : Ce sera Stéphane Convert (un habitué des grands événements au SDF NDR). Il prendra en charge l’événement un mois avant. Nous avons très souvent travaillé ensemble au Stade ces dix dernières années, et il connaît parfaitement les lieux puisqu’il était même là avant moi ! Nous faisons en sorte de nous partager le travail sur site de manière à remplir nos objectifs tout en respectant les différentes législations en vigueur. En résumé, et arrivant dans la dernière ligne droite, il prendra en charge directement le montage. Pour ma part je resterai en “retrait” en me consacrant plus particulièrement à l’interface avec la régie du stade, l’organisme de contrôle, les problèmes de sécurité/santé, la logistique et surtout d’avoir un œil un peu plus extérieur que le champ de vison de la scène.
Prévisions d’implantation de la diffusion
SLU : La définition de l’emplacement des points de diffusion est en bonne voie ?
Olivier Matabon : Oui, elle a déjà pas mal évolué mais risque peut être de revenir à ce que nous avions prévu tout au début en fonction de la taille des écrans et du budget qui leur sera alloué et aussi de la manière avec laquelle ils seront exploités, en portrait ou paysage. Aldo a aussi son mot à dire en fonction de ce qu’il va privilégier en termes de plans. Ces décisions vont être prises très vite (elles le sont à l’instant où vous lisez ces lignes NDR). Les subs devraient tenir sous le nez de scène. Nous avons aussi veillé à ce que l’obligation de résultat contractuelle de Melpomen soit limitée à l’obtention d’une couverture homogène et à la diffusion d’un CD en tant que preuve de la qualité audio.
Nous ne saurions faire porter sur les épaules d’un prestataire le possible mauvais emploi du système ou une quelconque responsabilité sur l’artistique. Si par exemple un chanteur a la voix blanche, il est exclu d’engager la responsabilité du prestataire. Ce n’est pas l’outil seul qui fait le résultat. Donnez nous une F1 et cela ne devrait pas bien se passer, donner une Clio à Prost et lui risque d’en tirer un meilleur profit que nous !
SLU : Quelle sera la taille du plateau ?
Olivier Matabon : Assez grand, 23 mètres d’ouverture. Selon nous, il ne faut pas faire plus grand. Skyrock, Universal et Julien Mairesse nous ont alertés dès le début du projet. Nous avons assisté à quelques concerts de ce type et nous avons remarqué que les artistes évoluent généralement sur des scènes type 14 x 10. Leur offrir 23 x 16 m, c’est déjà les confronter à un espace inhabituel.
SLU : L’ouverture des portes est prévue à quelle heure ?
Olivier Matabon : 17h, avec le début du concert à 18.30 et DJ Abdel pour accueillir le public. Cette partie n’est pas encore tout à fait arrêtée mais on sait que ça jouera jusqu’à 23.15 et que le couvre-feu est fixé à 23.30 par la Préfecture. Ca fait environ quatre heures et demie de concert.
Premier concert en Nexo STM au Stade De France
SLU : Où en est-on avec le STM ? Est-il sorti de la phase de test ?
François Deffarges : Plutôt oui ! Il a été en phase de test pendant un an, et Thierry (Tranchant NDR) a été l’un des premiers à l’avoir eu entre les mains. Il est lancé depuis octobre 2012. Nous sommes donc totalement sortis de la phase de mise au point. Rien que cette année, il a tourné entre autres pour Solidays, Elton John à Nantes ou le Printemps de Bourges…
SLU : Comment vont les ventes ?
François Deffarges : On approche le millier en six mois.
SLU : De boîtes tous modèles confondus ?
François Deffarges : Ahh non, de systèmes ! C’est une grande fierté pour nous d’en avoir 1000 dehors. Pour info, chez nous un système se compose d’un sub, un bass et un main.
SLU : Depuis que vous l’avez en parc à Melpomen, qu’est-ce qui sort moins ?
Thierry Tranchant (PDG Melpomen) TT : Pas grand-chose ! Le GeoT sort peut être un peu moins et est vieillissant mais comme nous sommes en croissance, le STM sert nos nouveaux marchés.
SLU : Le fait d’avoir été partenaire et premier servi t’a-t-il permis de bénéficier de bons prix ?
Thierry Tranchant : Non pas vraiment, mais prise de risques à part, si le produit marche, et c’est le cas, on emmagasine de la connaissance sur le système et on a un coup d’avance, ce qui sur le marché nous donne une meilleure image.
SLU : Mais tu n’es plus seul décisionnaire puisque Melpomen fait partie d’un groupe. Comment justifier ce choix ?
Thierry Tranchant : Je fais ce que je veux.
SLU : Vous en parlez ensemble tout de même !
Thierry Tranchant : Bien sûr qu’on en parle, surtout pour tout ce qui est aussi stratégique qu’un système façade, mais comme dans le groupe on a du L-Acoustics, du Nexo, du Meyer, du d&b et de l’Adamson, prendre du STM ne pose aucun problème. J’ai toujours eu des relations de confiance avec Nexo pour qui j’ai collaboré, depuis le terrain, à la finalisation de pas mal de systèmes avant le STM. Ce n’est pas un coup d’essai avec eux.
SLU : Est-ce que vous avez commencé à jouer avec la modularité du STM qui semble être son point fort ?
Thierry Tranchant : Non, pas encore. Pour le moment on respecte la préconisation du constructeur qui est un “Main”, un “Bass” et un “Sub”. Nous n’avons pas eu besoin de faire d’essais au quotidien. En revanche, spliter en deux les deux colonnes, on l’a fait au Printemps de Bourges dans le Palais des Congrès, une salle qui a une grande ouverture pour sa jauge et une structure en bois qui ne permet pas de grosses accroches. On a levé une colonne de “Main” et, derrière, une de “Bass” ce qui, avec un système classique et plus large, n’aurait pas été possible. Il faut aussi un peu de temps et de compréhension du système avant de commencer à vraiment l’utiliser de manière autre que celle classique. Il nous faudra encore emmagasiner de l’expérience pour comprendre jusqu’où on pourra aller en termes de modularité.
SLU : Outre la modularité, qu’est-ce qui t’a séduit dans le STM…
Thierry Tranchant : Sa puissance. Pour te donner une idée, on est dans les grandeurs du K1, et aussi le matériau composite des diaphragmes d’aigu des STM M46 donne des résultats très intéressants avec un “breaking mode” beaucoup plus haut. Les 4 médiums à membrane plate génèrent peu de diffraction dans l’aigu, et c’est quelque chose que l’on a bien constaté. Leur placement dans l’amorce de pavillon de l’aigu et leur couplage avec ce dernier fait qu’on a apparemment moins de sensibilité au vent. On en a subi pas mal au cours de certains spectacles, et nous avons constaté nettement moins de pertes dans le médium et le haut médium, là où l’on retrouve le plus de signal utile. Seul l’extrême aigu a tendance à fluctuer.
SLU : De quelle nature est le rendu du STM, un son Nexo assez énergique dans le haut ?
Thierry Tranchant : Non pas du tout. Tu écouteras par toi-même mais je le trouve très transparent dans le haut. J’ai cela dit décidé cette fois-ci de ne pas avoir d’avis et d’écouter plutôt celui des utilisateurs. Je trouve ça plus intéressant. Ce que j’entends pour le moment se résume à : facile à travailler, neutre et transparent.
SLU : Combien de boîtes STM avez-vous en stock chez Melpomen ?
Thierry Tranchant : On a ce qu’on appelle 24 systèmes à savoir 24 M46, 24 B112 et 24 S118. Il est certain que c’est insuffisant dans notre inventaire mais je me donne jusqu’à la fin de l’été pour réfléchir aux quantités nécessaires en complément. Comme je vais aligner 78 M46 pour Urban Peace 3, je vais solliciter quelques confrères pour compléter le dispositif.
SLU : Nexo va-t-il t’accompagner sur cet événement ?
Thierry Tranchant : Ils vont nous aider, c’est sûr, et s’ils veulent venir, Plailly n’est pas très loin de St. Denis (rires). Cela dit, quand on est sur une opération, j’aime bien avoir mon indépendance car je ne veux pas diluer ma responsabilité sur plusieurs sociétés. Je serais malgré tout heureux qu’ils soient là, ne serait-ce que pour qu’ils aient du feedback en direct, et qu’on puisse le cas échéant parler de telle ou telle difficulté directement sur place.
Le Système Géo S résident Utilisé en renfort des tribunes haute
Implantation de la diffusion sur scène. Implantation des delay
Prédiction de la diffusion façade en dB(A) réalisée à l’aide du logiciel Nexo NS-1
SLU : En tant que responsable du design du système d’UP 3, peux-tu nous détailler l’installation et nous dire où on en est avec précision ?
Thierry Tranchant : Les clusters peuvent encore bouger de quelques mètres et le placement des subs n’est pas encore sûr mais pour le reste on connait le nombre de boîtes et de points de diffusion. On aura les deux lignes principales de part et d’autre de la scène composées chacune de 15 têtes STM M46 et 15 bass STM B112, deux side placés à la même hauteur avec 9 têtes et bass, deux délais placés à 10 mètres derrière la régie donc à 60 mètres, avec aussi 9 têtes et bass et une dernière paire de délais vers 80 mètres de 6 têtes et bass. La scène elle-même bénéficiera de in-fill et de lip-fill et un certain nombre de S1210 et RS18 sera déployé pour déboucher de petites zones. Les 72 subs STM S118 seront sous la scène stackés par 6 en 12 ensembles. La particularité cette année est que nous allons utiliser la sonorisation résidente du stade pour apporter un peu de précision et de brillance aux tribunes hautes dans tout le virage sud car les angles du stade en haut sont les plus difficiles à couvrir avec un système posé sur la pelouse. On l’a fait au mois de juin pour Bruce Sprinsgsteen, juste pour les angles. Cette fois on veut aller plus loin et couvrir tout le virage sud et même les côtés.
SLU : Tu as prévu de les faire jouer au même niveau ?
Thierry Tranchant : Oui, d’après les simulations, on arrive à les faire jouer au même niveau.
SLU : Le rendu sonore des deux systèmes ne sera-t- il pas trop différent ?
Thierry Tranchant : Sur Springsteen, on avait mis en place seulement 2 clusters et le rendu sonore dans les zones concernées était nettement meilleur qu’aux endroits privés des clusters. On était plus précis et plus proche. Même si la couleur sonore n’est pas parfaitement identique, on peut arriver à faire un raccord de couleur sonore satisfaisant.
SLU : Même dans les infras ?
Thierry Tranchant : Oui car on peut utiliser soit les subs qui sont dans le toit du stade, soit les subs du système donc on devrait retrouver une couleur sonore assez proche. Maintenant, sur les subs, avec les systèmes de prédiction, c’est un peu plus difficile d’en être certain. Théoriquement ça marche.
SLU : Outre le design, c’est toi aussi qui va faire le calage du système dans le stade ?
Thierry Tranchant :Oui absolument. Je ne serai en revanche pas seul. Il y aura Cédric Bernard (de Melpomen) et un autre caleur système mais sa disponibilité n’est pas encore confirmée donc je te donnerai l’info plus tard, c’est encore un peu tôt.
SLU : Tu as encore envie de mettre les mains dans le cambouis et faire de la technique ?
Thierry Tranchant : Oui totalement, je suis au départ un technicien et quand le choix s’est posé entre être free lance et vivre à Paris ou partir en province et monter ma boîte, j’ai fait ce choix. Le STM en plus n’est pas compliqué à mettre en œuvre, et le logiciel de prédiction maison NS-1 fonctionne à la perfection.
SLU : Il marche dans quel sens, tu lui dis ce que tu veux et il te dit ce qu’il faut accrocher ou l’inverse ?
Thierry Tranchant : Tu places tes éléments, et il te donnent le résultat. Nexo est contre les systèmes trop automatisés, ils préfèrent que l’utilisateur garde la main. Pense que ce logiciel donne des prédictions de 30Hz à 16KHz et qu’il est plus précis que Ease. Il m’est même arrivé en installation fixe de travailler avec, et ensuite de faire la même chose avec Ease pour fournir à l’acousticien des fichiers standard !
SLU : Pour en revenir à UP3, est-ce que les choix techniques des régies sont faits ?
Thierry Tranchant : C’est en cours. on aura vraisemblablement deux Pro6 Midas à la face et une PM1D Yamaha aux retours. Le transport du signal se fera en Ethersound.
Le design urbain de Concept K
SLU : Aldo comment as-tu été choisi pour participer à cette aventure
Frédéric Fayard alias Aldo (Designer associé de Concept K, chef du projet visuel UP3) : C’est la directrice de production Isabelle Trapon-Leggett et Olivier Matabon qui ont soumis la proposition à la co-production Stade de France, Skyrock et Def Jam (un label d’Universal).
A l’exception de Laurent Bouneau, directeur des programmes de Skyrock que je ne connaissais pas, j’avais travaillé à l’époque de ”Stade de France Live Event” avec Benjamin Chulvanij directeur de Def Jam et Martin d’Argienlieu pour le Stade de France. On avait fait ensemble la tournée de Jena Lee avec Benjamin Chulvanij : une belle expérience.
Une des premières prévisualisations de la scène réalisée par Concept K pour Sexion d’Assaut. Depuis le projet a évolué au niveau des surfaces d’écrans et de l’habillage des extensions.
SLU : Quel est le cahier des charges de Concept K
Aldo : Nous travaillons avec Julien Mairesse, directeur artistique, scénographe et metteur en scène sur ce projet. On nous a confié la réalisation visuelle au sens large. Julien a dessiné la scène, les décors, et le principe vidéo. Nous avons mis en exécution le projet. Nous avons ajusté les plans avec Olivier Matabon, qui est en relation avec les prestataires. Nous sommes, à Concept K, des réalisateurs de terrain. On intègre la vidéo, on fabrique le contenu vidéo et nous gérons la lumière.
Nous sommes en quelque sorte chef opérateur au sens où nous sommes responsables du visuel général dans lequel s’inscrivent le décor, l’image, la lumière et les artistes.
SLU : Ce sont les écrans qui font le décor ?
Aldo : Il y a en effet pas mal de vidéo. C’est un choix qui a été acté par la co-production. On va se retrouver avec pas loin de 280 m2 d’image si l’on prend en compte la basse définition et la HD. Deux grands écrans latéraux de 60 m2 chacun pour la redif classique au format 16/9e ; il y a un écran au centre, du PRG 30, un écran transparent de 31,25 mm de pitch. Ca fonctionne bien, c’est puissant et ultra transparent donc intéressant. On a une passerelle en forme de V inversé, la pointe vers le lointain. Cette passerelle fera 2,5 m de haut dont 2 m pour l’image en PRG 30. Le but du jeu c’est d’intégrer une longue bande d’écran sur toute la largeur de la scène, soit 50 m.
Implantation récente des écrans et projecteurs sur la scène UP3
SLU : Donc les extensions de scène ont finalement été retenues pour l’aspect visuel.
Aldo : C’est une astuce au Stade de France, tous les artistes le savent. Il faut occuper l’espace avec de la déco. Les artistes restent au milieu, et autour tu décores. C’est une structure qui supportera les écrans et le son et ça fait un espace de scène supplémentaire de 3 ou 4 mètres de profondeur si les artistes ont envie d’y aller pour haranguer le public, mais ce ne sera pas leur terrain de jeu principal.
SLU : Quel est ton choix de projecteurs
Aldo : Comme toujours avec les prod pour lesquelles on travaille, on communique une liste générique à adapter en fonction du parc du prestataire choisi, ici c’est PRG. En faisant appel aux ressources du prestataire, ce sera du vrai gagnant gagnant. Si on demande des projos spécifiques à un presta qui ne les a pas, il va être obligé de les sous louer. Il ne pourra pas faire les mêmes efforts financiers Quand on va chez PRG, on va évidemment taper dans du Bad Boy car on sait qu’il est performant. C’est un projecteur spot sans compromis et qui se loue très cher, environ deux fois plus cher qu’un 1200 W. Il tire loin. La première fois que je les ai utilisés, c’était sur la fête des lumières de Moscou. On projetait sur la place rouge. On tirait très loin et le Bad Boy marchait vraiment bien.
SLU : Il n’y a pas d’équivalent ?
Aldo : Non, pas quand on veut ouvrir beaucoup (7°-56°). Il y a d’autres projos en 1500 qui ouvrent beaucoup, par exemple L’alpha 1500 Clay Paky, (7° – 57°) mais au delà d’une certaine ouverture, il va s’essouffler plus vite que le Bad Boy.
SLU : Les principaux défauts du Bad Boy ?
Aldo : Le revers de la médaille, c’est le poids (75 kg) et la taille mais ici nous ne sommes pas limités donc c’est la machine adaptée.
SLU : Tu les places où ?
Aldo : J’en ai placé 20 au sol dont 12 qui suivent la forme de la passerelle pour faire un contre général de la scène. On s’en servira aussi en blinder. Mais pour faire de l’aveuglant, on utilisera les 8 du pont de face qui vont tour à tour soit mapper la scène en gobos pour faire une face de base, soit faire de l’effet dans le public ou en aérien.
SLU : Si on part du début du projet, c’était quoi votre approche du visuel avec Julien Mairesse ?
Aldo : C’était quel type de visuel créer pour un événement qui tourne autour du Rap. Il fallait un visuel urbain. C’est la raison pour laquelle il y a des passerelles qui apportent des échafaudages et de la ferraille. Elle sera noire donc discrète mais très présente On a prévu une implantation verticale, donc urbaine et punchy. Les Sharpy seront positionnés en deux petites matrices verticales de 24. Par défaut ils seront très agressifs. Et j’ai remis de l’Atomic en blinder pour marquer les pêches sur la rythmique. Il y a un rappel des Atomic et des Sharpy au dessus des écrans latéraux sur les ponts extérieurs afin de matérialiser la scène : 2 x 9 machines sur chaque pont. Des FL 650 seront placés à la fois sous les écrans latéraux, derrière les matrices et les deux bandes latérales d’écran de 13 m pour le côté pêchu que l’on reprend avec des Mole 4 sur le pont avant.
L’idée était de ne pas avoir une grande variété de machines mais des projos puissants et efficaces. Tout le tour de la scène avec les extensions est souligné par des TourKolor, et j’ai choisi des Mac 2000 XB Beam en deux lignes verticales pour faire soit du latéral, soit du volumétrique en salle. J’en ai accroché au pont de face en alternance avec le Bad Boy.
C’est une solution que j’avais adaptée pour la Nuit Africaine et qui marche bien. C’est réadaptable quel que soit le style. Je double ma face en spot et en wash et quand les spots jouent à la face, je me sers des wash pour faire du dessin et vice-versa. Ca permet d’avoir des tableaux un peu différents. Derrière la passerelle il y a aussi une ligne de 14 Mac 2000 XB beam posés à 1 mètre de hauteur et enfin 4 poursuites Lancelot Robert Juliat.
SLU : Chaque titre de chaque artiste fera-t-il l’objet d’une programmation spécifique ?
Aldo : Oui, On n’est pas dans un état d’esprit festival, mais ce n’est pas non plus une tournée. On empreinte un chemin de traverse qui va se rapprocher d’une émission de télévision. C’est à dire que pour chaque titre on veut un visuel de scène différent. On dispose de 10 jours pour encoder ce qui peut paraître beaucoup sur le papier sauf que 4 h30 de concert ca fait 270 mn et ça ne laisse pas des masses de temps pour chaque titre. On va avoir un paramètre important à gérer c’est d’attaquer de jour à 18h30 et finir la nuit. L’idée c’est de donner un look à la scène dès le départ avec DJ Abdel qui va faire le Warm Up.
SLU : Vous serez combien en régie lumière et vidéo ?
Aldo : Nous serons trois, peut-être 4. Il y aura un concepteur lumière, un responsable des images et un directeur photo. Et après il pourrait y avoir un coordinateur, c’est à dire moi. Le responsable des images a une énorme mission car c’est Concept K qui va distribuer le signal et a la main sur la réalisation ; autrement dit le réalisateur et les cadreurs travailleront selon nos demandes. Son signal va rentrer dans nos médias serveurs qui sont des Catalyst et c’est nous qui routons le signal vers les écrans. Et julien Mairesse qui assure la direction artistique fait aussi la mise en scène. Il est en relation avec les artistes. On va aménager des entrées de scène un peu spécifiques par artiste. En liaison avec lui et son écriture on a une topeuse, Laurence Pelissier, qui est la n°1 en France. Ca va être chaud sur les enchaînements et vu le nombre de paramètres à gérer, entrées, sorties, envois de jingles, sans topeuse on n’y arriverait pas.
SLU : Ca se passe comment avec les concepteurs lumière des groupes ?
Aldo : Comme je te le disais, par la volonté des coproducteurs, on va se retrouver à mi-chemin entre le festival et la tournée. Les artistes viennent se produire dans le décor d’Urban Peace. Il y a une signature graphique pour ce concert et tous les groupes viendront s’y insérer. On récupère les logos de chaque artiste et on leur propose de nous confier les médias auxquels ils tiennent. Ils seront diffusés pendant le show mais nous gardons la main sur le visuel de la scène. Il n’est pas imaginable de fonctionner comme en festival. On a un format Urban Peace et les artistes se produisent dans ce format. Mais j’invite les LD à me communiquer des infos sur les habitudes de leur groupe, leurs choix de couleurs en fonction des titres pour que les artistes se sentent bien sur scène.”
A la demande du Festival d’été de Québec, Unisson Structures, société québécoise spécialisée dans la fabrication de structures et d’éléments architecturaux en aluminium, a réalisé la plus grande scène mobile autoportante jusqu’à présent conçue en Amérique du nord, baptisée Hi-Roof.
Vue de la scène Bell (Hi-Roof) au Festival d’été de Québec lors du concert de Def Leppard (photo R. Philippe).
Le premier montage officiel de la scène a eu lieu le 7 juin dernier (jusqu’au 17) sur les plaines d’Abraham (site historique), parc où se déroule le festival. Depuis, la scène a accueilli les concerts de Bruno Mars, Stevie Wonder, des Black Keys, Def Leppard, Rush et beaucoup d’autres pendant les 11 jours du festival (entre le 4 et le 14 juillet) puis plus récemment ceux de Paul McCartney, le 23 juillet, et Céline Dion, le 28.
Selon Patrick Martin, Directeur de production du Festival : “Nous avions vraiment besoin d’agrandir notre scène principale (la scène Bell), d’améliorer ses capacités techniques tout en augmentant les normes de sécurité. Unisson nous a présenté un concept novateur qui répondait à tous ces critères”.
Pour Olivier Jobin, vice-président d’Unisson Structures : “Nous sommes fiers de pouvoir offrir une des scènes les plus abouties à l’heure actuelle au niveau technologique. En travaillant avec le savoir-faire des dirigeants du Festival d’été de Québec, nous avons pu être au cœur des enjeux de nos clients les plus pointus”.
Hi-Roof
La scène Hi-roof (brevetée), qui a demandé cinq ans de R&D et de travail soutenu, se démarque par ses dimensions et ses capacités avec des valeurs inhabituelles et impressionnantes :
La surface totale représente une empreinte de 68 m (largeur) sur 32 m (profondeur) pour une hauteur de 26 m.
L’espace scénique en lui-même représente une surface de près de 500 m2 avec une ouverture de plus de 27 m.
La résistance au vent est de 120 km/h en rafales, et la scène supporte 730 kg au m2.
La capacité d’accrochage atteint 68 tonnes pour une charge uniformément répartie !
Plan de la scène Hi-Roof avec les cotes. La structure supporte des vents en rafales de 120 km/h et supporte 68 tonnes en accroche !
La tournée du 50e anniversaire des Stones (photo: Todd Kaplan).
Pour la partie américaine de la tournée mondiale “50 & Counting” des Rolling Stones, Patrick Woodroffe, concepteur lumière et Ethan Weber, directeur associé aux éclairages, ont choisi des consoles GrandMA2.
La tournée d’anniversaire des Stones de 18 dates aux USA a débuté à Los Angeles et s’est terminée à Washington DC.
Le groupe se produisait sur une scène présentant une immense paire de lèvres psychédéliques et une passerelle en forme de langue qui rappelait leur logo emblématique. Upstaging a fourni le matériel d’éclairage.
Ethan Weber et le programmeur des éclairages Dave Hill utilisaient deux consoles GrandMA2 Full-size, connectées en réseau.
“On les adore”, dit Ethan Weber. “J’ai géré les lumières critiques sur l’une des consoles pendant que Dave commandait la majeure partie du kit lumière sur l’autre”. Les deux hommes sont des responsables aguerris des éclairages des Stones puisque Hill a programmé toutes les tournées depuis Steel Wheels (1989). Et les deux sont des utilisateurs chevronnés de GrandMA.
“Nous avons passé quelques années sur la GrandMA”, précise Weber. “Je suis passé à la GrandMA2 l’année dernière pour le Green Day, et j’ai trouvé la transition très fluide.
La GrandMA2 a une bonne ergonomie. J’aime beaucoup la manière dont elle se programme et fonctionne, les écrans plus grands facilitent l’accès rapide, le moteur d’effets est considérablement amélioré, il y a plus de macros de fonctions, etc. Et j’apprécie par dessus tout la similitude de la syntaxe des commandes avec celle de la GrandMA1. Il semble que les mises à jour ou remodelages de consoles peuvent être plus ou moins réussis, mais avec la GrandMA2, MA Lighting a tout bon.”
La série de câbles haut de gamme étanches Aqua Marinex de Sommer Cable répond à certaines problématiques des secteurs de l’installation, de l’acoustique et de la vidéo professionnelles : équipements de fontaines, parcs d’aventure et d’attraction, équipements extérieurs de sports, événements maritimes, vidéos sous-marines, …
Grâce à l’emploi d’une gaine extérieure en polyuréthane spécial résistant à l’eau de mer et aux microbes, ces câbles sont immergeables et utilisables en permanence jusqu’à des profondeurs de 50 à 100 m.
Un rubanement de protection interne repousse toute humidité et compense de plus les hautes pressions régnant en profondeur.
La gaine externe est en outre résistante aux rayonnements UV et au sable, exempte d’halogène et difficilement inflammable (classe de protection IEC 332-1). La série Aqua Marinex est donc tout à fait adaptée aux installations côtières ou aux équipements extérieurs sur les bateaux.
Divers câbles audio, vidéo et réseau sont actuellement disponibles :
Cables micro et AES/EBU
Câbles HP en 2,5 et 4 mm2
Câble RG59 pour vidéo et phono et câble HD-SDI
Câble réseau CAT.6
Des éxécutions spéciales sont possibles, sur demande.
Extension de la GLD80 appréciée pour son ergonomie et son rapport qualité/prix, la nouvelle GLD112 d’Allen & Heath propose 8 tranches de plus avec 28 faders au lieu de 20, soit 112 trajets de traitement avec les 28 faders sur quatre couches, tout en conservant par ailleurs les caractéristiques et les performances de son aînée.
Comme sur la GLD 80, les entrées/sorties en local sur la surface se composent de 4 entrées mic/ligne sur XLR, 4 sorties symétriques sur XLR ainsi que 4 entrées asymétriques (RCA) et deux sorties sur RCA, sans oublier les sorties numériques en SPDIF et AES.
La GLD112 exploitent les mêmes racks de scène, à savoir l’AR2412 (24 E/12S) qui permet la connexion à un système de monitoring personnel en direct (ME-1 ou ME-u par exemple), plus jusqu’à deux racks d’extension AR84 (8E/4S) via le DSnake A&H qui autorise des liaisons en CAT5 jusqu’à 120 m.
Mais le système, grâce au slot d’extension dont la surface est pourvue, peut accueillir des cartes I/O optionnelles pour des réseaux Dante, Ethersound, MADI, ACE (A&H), Waves, …, ce qui autorise des passerelles vers un système iLive par exemple aussi bien que l’enregistrement en multicanal ou le partage FOH/monitor des micros.
Quelques caractéristiques :
48 canaux d’entrée en full processing
sur 30 bus assignables (Aux, group, Matrice, main et FXsend)
20 sorties de mixage full processing
16 groupes DCA/Mute
RTA incorporé avec générateur de signal
8 moteurs d’effets stéréo
En plus de l’application iPad de gestion à distance actuellement proposée qui permet par exemple le partage FOH/retour de la console, Allen & Heath a prévu la sortie imminente d’un éditeur PC/Mac pour la gamme GLD, qui devrait donc encore s’étoffer à l’avenir.
Kinesys a conçu un dispositif automatisé pour ouvrir et fermer deux grandes portes intégrées dans le mur vidéo à l’arrière de la scène de la tournée des stades « Take the Cross » de Robbie Williams, qui se déroule actuellement. Le système a été imaginé par le directeur artistique et concepteur lumière Willie Williams et l’architecte de scène, le regretté Mark Fisher.
Les portes, placées sur scène à gauche et à droite, mesurent chacune 7,73 mètres de haut sur 6 mètres de large. Elles s’ouvrent et se ferment pour laisser les chariots portant les portraits géants du chanteur entrer et sortir de scène.
Kinesys a été contacté par le directeur technique de la tournée, Nick Evans et le responsable des équipements scéniques Jerry Hough, qui lui ont demandé d’apporter une solution d’automatisation propre et sûre permettant d’ouvrir et fermer rapidement les portes. La mécanique a été conçue par TAIT. La principale difficulté pour la mise en œuvre de ces portes est qu’elles doivent d’abord s’incliner de 6 degrés vers l’arrière pour limiter leur hauteur à 7 m afin de permettre leur ouverture complète.
La mécanique du système a été conçue par Pieter Denijs et Jerry Hough de TAIT et inclut un système de contrepoids actionné par des palans à vitesse variable de Kinesys pour soulever les portes et des actionneurs linéaires pour faire fonctionner le mécanisme d’inclinaison mu par des moteurs Evo de Kinesys. Cette approche exploitant des contrepoids dans le plus pur style théâtral signifie qu’il faut moins de force pour déplacer les portes qui pèsent chacune plus de 2 tonnes… et s’ouvrent ou se ferment en environ 25 secondes. Le mur arrière lui-même est construit avec des panneaux de polycarbonate intégrant des LED, contenant 18 000 modules de pixels de TAIT.
Hough souhaitait disposer d’une commande manuelle très simple pour contrôler le mouvement des portes, avec seulement des boutons “ouverture” et “fermeture”, « comme pour la porte d’un entrepôt ». Le système de commande spécialement conçu par Kinesys combine le mouvement de l’actionneur qui incline la porte vers l’arrière avec l’opération de levage effectuée par le palan en une seule séquence d’ouverture et de fermeture.
Les procédures de sécurité comme la poignée d’« homme mort », le verrouillage entre les opérations d’inclinaison et de levage et l’« arrêt groupé » sur une erreur ou une différence de position rendent le système sûr lors du montage et pendant le spectacle. Sur la tournée, le mouvement des portes est entretenu et exploité par les riggers Jules Grommers et Craig Rattray. Commentaire de Grommers : “ Le système est bon et fournit un moyen très simple pour exécuter un mouvement complexe ». Et il ajoute qu’il a été fortement impressionné par le manuel complet qui accompagnait le système lorsqu’il a été livré par Kinesys.
De plus, les deux plates-formes de poursuite sont levées avant le spectacle par des moteurs Kinesys de sorte que les opérateurs y sont emmenés et placés à leurs positions, au lieu d’avoir à grimper. Une télécommande Kinesys Rigger 8 est utilisée à cet effet.
La production du spectacle et la prestation de Robbie Williams ont déjà reçu d’excellentes critiques. Le chanteur reprend sa place de maître de la scène et d’artiste charismatique au plus haut niveau.
Il est en tournée dans toute l’’Europe jusqu’à la fin Août.
Modulaire, la série de microphones vocaux d:facto II du fabricant danois DPA peut s’utiliser en filaire ou dans les systèmes sans fil des principaux constructeurs. Sa première présentation européenne a été faite lors Prolight+Sound 2013 et elle est d’ores et déjà adoptée par beaucoup d’artistes. Cette nouvelle gamme apporte le son studio au spectacle vivant, avec un rendu naturel, une meilleure protection contre l’effet Larsen et un niveau maximal admissible élevé.
Complétant la gamme DPA, notamment les micros d’instruments d:vote, le microphone vocal à condensateur d:facto II (FA4018VDPAB avec son adaptateur) convient aussi bien à la prestation scénique qu’à l’enregistrement. Sa directivité supercardioïde et sa grande définition permettent une excellente séparation des sources environnantes et une parfaite restitution des couleurs vocales. Une grille de protection intégrée à trois étages élimine tout bruit indésirable. Le d:facto II offre des performances améliorées du fait de l’excellente linéarité de sa réponse en fréquence et en phase, aussi bien dans l’axe que hors axe et reproduit précisément la voix du chanteur. Les capsules peuvent être montées sur la poignée DPA, mais un jeu d’adaptateurs permet aussi de les utiliser sur les micros sans fil Sennheiser (séries 2000/5000/9000 et evolution), Shure, Sony, Lectrosonic et Wisycom. Les capsules peuvent aussi être fournies équipées de manière à se monter directement sur le système sans fil choisi.
Caractéristiques :
Type de capsule : condensateur pré-polarisé à gradient de pression, supercardioïde. Réponse en fréquence (mesurée à 12 cm) : 100 Hz à 16 kHz (+/- 2 dB) avec une bosse de 3 dB à 12 kHz. Filtre coupe-bas permanent intégré (3e ordre, -3 dB à 80 Hz). Sensibilité (± 2 dB à 1 kHz) : 5 mV/Pa ou – 46 dBV (ref : 1 V/Pa). Niveau de bruit équivalent (pondéré A) : 19 dB(A) Rapport signal/bruit (pondéré A) référencé à 1 kHz, 1 Pa (94 dB SPL): 75 dB(A) Dynamique : 120 dB Niveau maximum avant saturation : 160 dB SPL Alimentation : Fantôme 48 V (± 4 V) Diamètre de la capsule : 19 mm (0,75 pouce) Dimensions et poids : 205 mm x diamètre 52 mm, 309 g.
Claire Martin avec son d:facto
Certains utilisateurs se montrent déjà enthousiastes. Ainsi la grande chanteuse de jazz Claire Martin (OBE*) décrit ses sensations après avoir adopté les nouveaux micros :
« C’est définitivement le micro qu’il me faut. Il capte toutes les couleurs de ma voix et j’entends la moindre respiration, ce qui m’aide dans le contrôle du phrasé.
Il me facilite presque le chant car je peux expérimenter des innovations vocales et m’entendre réellement modifier la sonorité de ma voix, quelque chose qu’il me semblait avoir perdu avec d’autres micros.
Il me libère aussi de la nécessite d’être trop près du micro, de sorte que je peux jouer avec les notes les plus graves en me rapprochant un peu pour obtenir une réponse plus profonde. Je trouve que ça marche vraiment bien dans les balades. »
Le chanteur de folk Sam Lee a pu, quant à lui, mettre fin à sa longue quête du micro idéal. Il déclare : « Il n’a jamais été facile de trouver un microphone qui convienne à ma voix. Après plusieurs tentatives pour trouver le matériel capable de capter toute la couleur et la dynamique de ma voix, je suis toujours resté un peu sur ma faim, jusqu’à ce que Jamie [l’ingénieur son Jamie Orchard-Lisle] me présente le microphone de voix DPA d:facto ».
Ca faisait déjà du bruit à Landerneau. Après moult festivals et tournées, Audiolite a jeté les amarres à Rouen, les cales remplies de Kevlar et d’aluminium pour l’Armada 2013.
Point d’orgue des nuits de l’Armada, La grande scène érigée le long des docks sur un vaste terrain stabilisé se prépare à accueillir une scène éclectique, allant de l’inévitable Nolwenn Leroy aux vrais-faux Bootleg Beatles en mode symphonique, en passant par Madness et Mika, de quoi satisfaire les dizaines de milliers de spectateurs potentiels que peut accueillir ce site pour des concerts quotidiens et gratuits.
Audiolite qui a décroché le marché, nous a conviés à découvrir cette prestation centrée sur une scène mobile AlphaStage 256 Europodium, la plus grande d’Europe, mais encore bien peu impressionnante face au tirant d’air de certains vaisseaux amarrés non loin de là. C’est Johan Maheux, ingé système et responsable du site pour le compte d’Audiolite qui nous accueille.
SLU : Vous êtes loin de vos terres ici en Normandie ?
Johan Maheux ( Ingé système) : ”Oui mais ça se passe bien, c’est une légende que de croire qu’il y aurait de l’animosité entre bretons et normands (rires !)
Une brochette bretonne, sonore et talentueuse avec de gauche à droite Johan Maheux, ingé système et responsable audio du site pour Audiolite, Anthony Tregoat, assistant retours, François Guichoux, assistant Patch, François « Rico » Fromentin, ingé son retours et Florent Leal, accueil face & mix premières parties. Derrière on aperçoit la machinerie hydraulique assurant le déploiement de la scène.
Une CL5 Yamaha pour le prémix orchestre symphonique
SLU : L’installation ressemble à s’y méprendre à celle d’un festival, votre spécialité.
Johan Maheux : C’est précisément ça, un panachage de consoles pour la façade avec une XL4, une PM5D et une particularité, celle de recevoir un symphonique les prochains jours, d’où la CL5 destinée au pré-mix orchestre. C’est Sylvain Turpin qui mixera l’orchestre (présent sur la tournée de C2C dans nos colonnes) associé à certains titre d’un groupe qui s’appelle Bootleg Beatles et ne fait que des reprises des Fab Four.
Florent Leal, en pleine programmation de la CL5 Yamaha qui va servir à prémixer par pupitres l’orchestre classique qui va redonner, aux émules des Beatles, tout le charme de ce qui sortait d’Abbey Road et des doigts magiques de George Martin.Les deux Rio 3324D Yamaha, les interfaces gérant chacune 32 entrées analogiques, 16 sorties numériques et 4 sorties AES/EBU et dialoguant avec la table CL5 en Dante.
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Et toujours sa Majesté Midas XL4
SLU : Il y a des groupes qui ont spécifié l’XL4 ?
Johan Maheux : Il n’y a pas eu de demande particulière mais on la retrouve de toute façon sur toutes les fiches techniques, elle ou l’Heritage. C’est un dénominateur commun, et on a plaisir à accueillir des gens avec ce type de machine. Nous en avons deux à Audiolite et elles tournent bien. Celle-ci est la mieux conservée des deux.
Interview de Johan Maheux (au centre) et Rico (à droite) par Ludo. L’arrière de l’XL4 montre son patch en Bantam permettant de brasser facilement les effets externes mis à disposition en grand nombre par Audiolite mais aussi connecter via des adaptateurs ses propres jouets.La Midas XL4 trônant bien au milieu de la régie façade, chaude bouillante malgré une température tout juste printanière. Comme le dit Johan : “Si elle est au soleil, tu ne poses pas ta main dessus !”
Trois points d’EQ à 6.6kHz, 1.5kHz et le troisième plus large entre 630 et 980 Hz de 4dB, les autres n’atteignant pas 3 dB. Dans le grave vers 125 Hz c’est la compensation de la longueur de ligne qui est faite manuellement.
SLU : Quelle est la console numérique la plus demandée sur les fiches techniques ?
Johan Maheux : La PM5D RH. Tout le monde l’a croisée, tout le monde a une mémoire dans sa poche. Je ne crois pas que ce soit un choix de cœur au niveau du son mais on la retrouve absolument partout, et quand on la demande on est certain de l’avoir.
SLU : Tu es un Audiolite man ou bien tu travailles pour d’autres ?
Johan Maheux : Essentiellement pour eux, surtout la saison d’été, mais je travaille aussi à Paris et dans l’événementiel le reste de l’année. Je suis basé à Rennes.
De bas en haut trois Distressor, un égaliseur dynamique BSS DPR-901 II, un Avalon Vt737-sp, un très beau double compresseur Amek avec plein de Rupert dedans, trois double gates Drawmer DS201 et un dernier simplifié et quadruple DS404, de quoi faire tout propre une batterie voire plus.Les effets disponibles en régie façade. De haut en bas une PCM70 et une PCM 91 Lexicon, deux SPX 990 Yamaha, Une Reverb 4000 t.c. electronic, un délai D.Two et un bijou de délai qu’on a tant aimé et entendu, le 2290. Tout en bas l’Apex en tiers d’octave est là pour les dernières retouches des généraux.Le second rack de dynamiques pour la XL4, que beau monde avec 6 compresseurs DBX 160A et cinq BSS DPR402.
SLU : Quel est ton rôle pour les spectacles de l’Armada ?
Johan Maheux : Je m’occupe du son et j’accueille les groupes. Le design de la diffusion est dû à Sylvain Turpin et (je l’interromps NDR)…
SLU : Mais il est partout ce mec ! C’est lui qui a conçu cette régie centrale assez volumineuse ? C’est presque une scène !
Johan Maheux : C’est le meilleur compromis qui a été trouvé en fonction des contraintes imposées par l’organisateur et la nécessité d’avoir une tribune pour les handicapés. On peut ainsi mettre nos délais, la régie éclairage et un écran vidéo. Ça reste une contrainte d’un point de vue acoustique même si j’ai réussi à faire enlever la bâche de fond de la scène qui s’érigeait comme un mur face à la diffusion principale.
Une vue arrière de la régie son/lumière placée à 65 m de la scène. Elle accueille aussi les handicapés et sert de point d’accroche des délais, deux lignes de 8 E15 très ouvertes, et d’un écran vidéo.La régie son vue de la scène. Tout au fond à gauche et à 230 mètres, un bâtiment des docks et véritable usine à écho. Johan a obtenu que la partie arrière de cette scène détournée soit retirée afin de laisser passer du son et éviter bon nombre de réflexions.
La diffusion porte à 130 mètres
SLU : Il y a un vrai obstacle, un gros dépôt faisant partie des docks où nous sommes mais il est loin.
Johan Maheux : Oui complètement, on ne va pas jusque là-bas. Il est à 230 mètres. Les deux lignes principales sont piquées à -5,5° et portent à 90 mètres. On reprend derrière avec les délais pour atteindre 130 mètres. Les deux lignes de délai sont très ouvertes car proches l’une de l’autre, et en plus elles doivent couvrir assez largement.
Logiquement, personne ne devrait rester scotché derrière ce point de rappel. Espérons tout du moins (rires) ! Il y aura des barrières pour éviter que des gens restent trop près. Notre cahier des charges est que tout le monde entende même s’il voit mal, d’où les petites boîtes pour déboucher sous les écrans, devant la scène ou sur les extérieurs. Les SpekTrix devant la scène servent aussi à recentrer le son et à le redescendre car les E15 sont accrochés assez haut et quand on est près du plateau, ça se ressent.
Le système principal conçu par Sylvain Turpin avec 16 têtes E15 Adamson et 8 subs T21. Si on y ajoute les 16 boîtes de jardin et les 16 formant les délais, nous avons le kit complet d’Audiolite, 48 E15.
“Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer”
SLU : 90 mètres c’est un choix de raison en extérieur ?
Johan Maheux : Oui, tenter d’aller plus loin ne servirait à rien. Quel que soit le système accroché, une fois passé 80~90 mètres on est sujet aux conditions atmosphériques. 90 c’est déjà un grand maximum, au-delà il faut impérativement des délais.
L’avantage selon moi du E15 est que son bas médium et haut médium tiennent bien le choc, même en cas de petit vent. On ne perd pas tout ou presque comme par le passé avec le Y18. Une voix a tendance à rester présente même en perdant de sa finesse dans le haut. La régie est à 65 mètres, et on est cohérent pour le moment, même si on commence déjà à sentir un peu d’air (le vent se lève plein travers 1 à 2 m/sec sur Rouen NDR). Ça ne sert à rien de lutter en poussant le niveau. Quelle que soit la pression acoustique, le son s’en ira.
SLU : Ce qui est accroché, c’est le parc d’Audiolite ou bien avez-vous sous-traité quelques boîtes ?
Johan Maheux : 100% Audiolite. Nous avons rentré 48 E15 Adamson, ce qui permettra de faire des scènes aussi grosses que celle des Vieilles Charrues en deux fois 24 boîtes. Pour les subs c’est pareil, nous disposons d’un nombre important de T21.
Les sub en cardio ? Oui mais non
SLU : Ce qui n’empêche pas Typat de sortir ses vieux subs JBL HLA pour les Charrues !
Johan Maheux : Oui une ligne devant. Ici ce n’est pas nécessaire. Entre les deux lignes accrochées de 8 subs chacune et les quatre stacks au sol de deux caissons, nous avons de quoi faire.
SLU : Au sol ils sont en cardio, pour les deux antennes en revanche pas…
Johan Maheux : Nous sommes en plein air et nous devons porter loin en gardant de l’énergie. Sylvain, qui a fait le design, a opté pour ce montage, ce qui évite d’allonger encore plus la ligne. Nous sommes limités en termes de poids.
Le devant de scène avec les trois stacks de T21 en montage cardioïde et surplombés par deux paires de MH121.5 pour déboucher les premiers rangs.
SLU : Ça doit être chaud sur scène les T21 !
Johan Maheux : Non, pas tant que ça, et Rico qui fait les retours est ravi de cet apport en rondeur.
Eric « Rico » Fromentin : “J’aime assez. Le grave des E15 s’en va bien et ce que les T21 me donnent derrière n’est pas du tout dérangeant, et puis il ne faut pas oublier que les montages cardioïdes n’ont un bon rejet arrière qu’à certaines fréquences, et si tu pousses le niveau et que les amplis commencent à limiter, l’annulation part en vacances et c’est la guerre, plus personne ne comprend rien.
Johan Maheux : Inévitablement le “front” va limiter avant le “back”, ce qui va conduire à la rupture de l’effet, et ça tombe toujours au plus mauvais moment ou sur le groupe où il ne fallait pas.
Rico : Quand le système est cohérent, je préfère garder ce bas qui m’arrive et complète bien les wedges qui, de toute façon, ne vont pas descendre, et puis j’ai les boutons de volume des amplis à portée de main (rires) ! Non, le cardio est vraiment utile avec certains artistes au chant confidentiel que je ne citerai pas !
Johan Maheux : Il faut aussi différencier les salles de l’extérieur. En salle on évite d’exciter le fond de scène et certains murs ; en plein air on n’a pas ce genre de souci. Il y a le cardio pour alléger le plateau et celui pour ne pas exciter la salle.
SLU : Comment raccordes-tu têtes et subs ?
Johan Maheux : Les E15 descendent à 60 Hz, les subs montent à 70 Hz. Si je coupe les subs, ça va quand même être agréable (Il joint le geste à la parole NDR). Voilà ce que donnent les seize E15 seuls et en extérieur.
(J’ouvre une parenthèse pour redire à quel point boîte est puissante et délivre un son carré, sec et rock and roll, même seule et en extérieur, sans doute le fruit de sa qualité propre mais aussi du courant délivré sans aucune retenue par les PLM avec lesquels elle s’associe parfaitement NDR).
Johan Maheux : Les E15 sont capables de donner de belles sensations et de la plénitude même à bas niveau. Bien sûr ça dépend du style musical mais quand on sait se montrer raisonnable, on pourrait même se passer de sub. Il faut savoir doser son effet et là, ce n’est pas évident avec certains ingés son. Je vais cela dit baisser un peu le 120/140 Hz car le couplage est encore un peu généreux (ohh oui NDR !), et je garde la main sur les 6 subs centraux que j’utilise pour combler le trou au centre dû à l’écartement des deux antennes de T21. Ces trois stacks cardio sont très proches du public, je ne veux pas trop charger les premiers rangs et créer aussi quelques accidents de couplage avec les deux antennes.
SLU : Adamson a annoncé plein de nouveautés entre le E12 et surtout des subs spécifiques pour cette gamme. Tu as l’air heureux avec les T21…
Johan Maheux : Je n’ai pas entendu les nouveaux subs mais oui, les T21 sont très bien. A part pour des montages spécifiques, ils me satisfont pleinement. J’ai ma dernière octave et ça me suffit. Le E15 est tellement large bande et percutant que je n’ai pas besoin de grand chose en plus, a part un peu plus d’énergie et de rondeur en bas. Il est aussi vrai qu’en salle, dans des moyennes et petites jauges, le T21 peut se révéler trop encombrant.
Un système qui ne craint pas l’eau
SLU : La semaine à venir s’annonce pluvieuse, vous avez prévu du polyane en quantité ?
Johan Maheux : Pas besoin, les régies sont à sec, la scène aussi et le système ne prend pas l’eau.
SLU : ?!?
Johan Maheux : On n’allait pas acheter un système qui ne résiste pas aux intempéries ! Nous sommes une boîte bretonne (rires) !
Rico : On l’a choisi car il est waterproof !
Johan Maheux : Je ne connais pas son classement mais le simple fait que les HP soient en Kevlar ça rassure, et l’enceinte elle-même bénéficie d’une certaine étanchéité via une grille mousse qui empêche l’eau de pénétrer et la fait ruisseler. Les seules enceintes à protéger sont les MH121.5 qui servent en tant que front fill car les membranes sont faites en bonne pâte à papier et si tu les trempes bien, tu fais du dégât !
Rico : Mes bains de pieds sont logés à la même enseigne, si ce n’est que la compression est pointée vers le haut et que je ne pense pas qu’elle apprécierait la flotte, mais comme les artistes auront arrêté bien avant ça, on ne risque rien !
SLU : Que demandent les artistes sur place en termes techniques ?
Rico : Ça dépend des groupes. Certains arrivent avec tout, d’autres les mains vides ou presque. Madness par exemple vient avec ses ingénieurs face et retour et quelques micros. Nous devons fournir tout le reste y compris des packs pour leurs ears et deux consoles pouvant recevoir leurs mémoires, probablement des PM5D devant et derrière, à moins qu’à la vue de certaines vieilles mémères, ils ne soient tentés (rires) !
SLU : Ils peuvent ! Ce n’est pas un vrai festival en terme de rotation de groupes. Ils auront le temps de bien travailler avec.
Rico : Oui mais parfois ce sont les artistes ou les musiciens eux-mêmes qui ne veulent pas changer leurs habitudes. No comment !
SLU : En fait, tels qu’on vous voit, tout est prêt, câblé. Il ne manque que les artistes. Vous avez une sacrée avance, ça ne joue que demain soir !
Johan Maheux : On a encore pas mal de boulot pour préparer la venue du symphonique. On doit tester notre prémix classique car nous allons renvoyer des groupes d’instruments au mixeur des « Beatles », et cette même CL5 va aussi alimenter la console retours en pupitres. Il y aurait sinon trop de voies, et surtout humainement c’est plus simple ainsi. Autre avantage, on a en tout et pour tout deux RJ45 pour la CL5 dont le routing et les stages sur scène permettent facilement ce type de double distribution. Pour le reste, nous avons un 40 paires pour l’XL4 et une fibre pour le Dante.
Anthony et François en pleine séance de câblage des boîtiers de scène en vue d’accueillir le symphonique des Bootleg Beatles le lendemain.Un des innombrables DPA4060 arrivé grâce à la complicité d’autres prestataires pour assurer la captation d’un symphonique, une prestation moins habituelle pour Audiolite d’où le relatif manque de capteurs.
SLU : Comment récupères-tu le signal de la CL5 ici à la régie face pour l’XL4 ?
Johan Maheux : Y’a des sorties sur la table elle-même mais au-delà de ça, nous avons installé deux LM26 Lake pour repasser le Dante en analogique et attaquer l’XL4. Chaque LM26 offre 6 sorties.
SLU : J’imagine que vous évitez de faire passer des instruments classiques hors de la CL5 pour des questions de latence.
Johan Maheux : C’est exact. Tout ce qui est orchestre transite dans cette table afin d’avoir un seul temps, que ce soit à la face ou aux retours.
SLU : Pour ce qui est du drive de ta diffusion, un des LM44 numérise ?
Johan Maheux : Oui, il reçoit les sorties de l’XL4, la PM5D en AES et la CL5 en AES dans l’hypothèse où, après le classique, on nous la demanderait pour un groupe. Je fais tout mon matriçage, et ça ressort en Dante pour aller vers les amplis de la diffusion.
SLU : Le vent lève des paquets de poussière, le matériel n’aime pas trop ça…
Johan Maheux : Non, en revenant il sera aspiré, ampli comme boîtes. On a des process très stricts chez Audiolite. On teste le matériel quand il sort du dépôt, on le teste sur site tous les jours, et on le teste au retour. Au quotidien on vérifie via le Load Monitoring l’impédance de chaque enceinte voie par voie, et on sait aussi qu’on a bien le bon nombre d’enceintes par ampli. On écoute aussi bande par bande. Au dépôt, s’il y a le moindre doute, l’enceinte passe au banc. Sur le quai de chargement/déchargement il y a un banc de test. Ça permet de remettre en parc du matériel qui marche.
SLU : La casse doit être minime vu le processing dans les PLM et les limiteurs incorporés.
Johan Maheux : Bien sûr, mais on peut tomber sur de la casse par fatigue.
SLU : En parlant de fatigue, ils sont devenus quoi les vieux Y18 ?
Johan Maheux : Les 24 boîtes sont toujours là et sortent encore. Y’a du travail, plein !
Les panières contenant trois 20000Q LabGruppen par rack suspendu via des Silentbloc, la bagatelle de 60 kW à multiplier par quatre, le dernier rack ne contenant "que" des 10000Q... Les racks peuvent être sortis et munis de roulettes en cas de besoin. Ils sont bien entendu compatibles avec les racks standard DV2.
SLU : Tu fais où l’égalisation du système, dans les LM44 à la régie ou dans les PLM ?
Johan Maheux : On pourrait la faire dans les LM par zones mais y’a tout ce qu’il faut dans les PLM pour ça, au-delà de la gestion des presets. Je crée de manière logicielle des modules, dans mon cas tous les E15, et quand j’interviens sur ce module, tous les amplis qui alimentent ce type de boîte sont sollicités en même temps. De toute façon je ne touche presque pas à la réponse de base des E15 car on sent qu’un travail a été fait par le constructeur pour livrer un système droit. Je n’ai que 3 points d’EQ à -3dB. Le système est abouti. Il faut le laisser vivre sans le casser d’entrée de jeu, et surtout il faut attendre d’avoir du public, de la musique live et les conditions atmosphériques du show pour faire éventuellement des retouches. La seule vraie correction est celle due à la compensation du grave en fonction de la longueur de la ligne, d’où le gros shelve à 125Hz. Chez Meyer ou L-Acoustics c’est fait automatiquement mais pas ici.
SLU : Tu as du live parmi tes morceaux pour caler ?
Johan Maheux : Non, ça serait une bonne solution mais je suis comme tout le monde, j’ai mes titres de référence, que je connais par cœur, et dont j’ai le plus grand mal à me défaire, même si j’en ai un peu marre de les entendre (rires) ! J’utilise par exemple moi aussi le Dolphins des Simple Minds pour checker ma dernière octave et ma mise en phase (Steph Plisson, si tu nous écoutes ! NDR).
SLU : Les racks standard pour les E15 ne comportent que des 20000Q LabGruppen. Pour le grave c’est cohérent mais ça ne te paraît pas démesuré pour alimenter les médiums et encore plus les aigus des boîtes ?
Johan Maheux : Théoriquement oui mais pratiquement non car la standardisation a du bon en termes de câblage, de redondance, de possibilité d’alimenter n’importe quelle enceinte. Les 10000 feraient l’affaire pour le médium et l’aigu mais après, sur le terrain, tu serais bloqué par certaines associations. Les 20000 alimentent aussi les T21 à raison de 2 subs par ampli.
Le standard Audiolite pour les liaisons HP 25 mètres en 4 mm2
SLU : Vous avez fait le choix des liaisons HP en 4 carré et 25 mètres de longueur.
Johan Maheux : Oui, ça couvre la plupart des exploitations, et s’il faut faire du raboutage, cette section de câble nous prémunit contre les trop grosses pertes. Si tu tires 50 mètres en 2,5, il ne reste plus rien au bout. Pour l’alimentation, on dispose de 125 A à cour et jardin, et on repart en 63 et 32 tri pour chaque départ. On a aussi des mono pour la régie façade et retours. Le principe de la panière avec la distribution électrique intégrée est d’aller vite. On la place et c’est réglé. On évite tous les petits racks d’antan. Nous sommes par ailleurs bien dimensionnés et raccordés à un groupe twin Caterpillar fourni par The Powershop. On connaît bien cette boîte, ils nous donnent le jus aussi aux Vieilles Charrues. Ils bossent bien.
SLU : Tu arrives sur le plateau en Dante.
Johan Maheux : Oui, je rentre dans le premier rack de 10000Q mon gauche/droite/subL/subR en fibre, et ensuite je distribue aux amplis via des switchs présents dans tous les racks.
SLU : Pourquoi un transport de sub en stéréo ?
Johan Maheux : Pour répondre à la demande de certains groupes. Même si derrière on matrice pour faire un signal unique, on répond à leurs attentes.
SLU : Le Dante te permet de véhiculer beaucoup de canaux. Tout n’est pas exploité j’imagine sur les processeurs et les amplis.
Johan Maheux : C’est exact. Sur 64 in et out potentiels de la norme Dante, les LM44 n’en gèrent que 8.
SLU : Tu fais toute ta configuration logicielle en arrivant sur site ou tu prends de l’avance au dépôt ?
Johan Maheux : Je me suis avancé chez Audiolite en connectant tous les amplis au logiciel et en aspirant leurs références pour leur attribuer les presets, et donc les enceintes. L’avantage de le faire au dépôt est que, comme on doit « signaler » chaque ampli individuellement via une touche à même le rack, une seule personne peut le faire plus facilement en étant face à la panière avec son ordi. Les deux grosses Harting transportent le signal analogique en provenance de la face, un 20 paires, et sa traversée vers l’autre panière d’amplis. Je sécurise ainsi ma liaison Dante entre la régie et le plateau.
La sécurité, contre vents et tempêtes
Les mats supportant les écrans, les outfills et les subs, plaqués au sol par des plots de 500 kg en béton et par les deux extensions de la scène qui reposent dessus.L’arrière de la scène Alphastage avec les bypass s’ouvrant au gré du vent. En cas de besoin ce mur de tissus tombe en quelques secondes.
SLU : Revenons au vent et aux conditions atmosphériques. Avez-vous changé quelque chose après le drame du Pukkelpop en 2011 ?
Johan Maheux : On fait extrêmement attention aux calculs de charge et on communique beaucoup avec les riggers de telle sorte à ce qu’ils soient parfaitement informés quant aux systèmes à déployer et la sécurité que l’on recherche. En amont de cela, le régisseur rédige un plan de prévention qui met en évidence les risques et les solutions apportées. De notre côté nous pouvons redescendre les antennes de sub et les écrans, et c’est justement à cause de cette potentielle mobilité de la vidéo que j’ai dû déplacer mes SpekTrix. L’inconvénient est qu’il faut envoyer un gars enlever les sécus…
SLU : L’inconvénient de l’avantage dirais-je car faire monter un rigger alors qu’un orage gronde…
Johan Maheux : Bien sûr, mais nous ne pouvons pas laisser de charge sans la sécuriser, et la grande question reste celle du moment où la prestation s’arrête. Nous n’avons bien entendu pas ce pouvoir de décision qui est dans les mains du régisseur, et de l’organisateur avec les équipes plateau qui disposent d’un anémomètre pour suivre l’évolution du vent. La scène Alphastage Europodium est par ailleurs équipée d’évents et de bâches à dézippage rapide, quelques secondes et tout est parterre. J’ai pu vérifier ça lorsque j’ai demandé à ce que la scène, qui sert d’ilot central, soit ouverte. Ça va vraiment vite.
L’affichage de l’anémomètre placé au sommet de la scène. En bleu ciel la table de conversion de la vitesse du vent entre m/s et km/h.A gauche Mathieu Delaunay, régisseur de la scène et à droite Johan Maheux ingé système et responsable du son pour Audiolite.
Nous avons posé les mêmes questions au régisseur de l’événement Mathieu Delaunay qui nous a donné quelques précisions supplémentaires notamment quant au lestage des structures portant le son.
Mathieu Delaunay : “Chaque appui au sol est maintenu par des charges en béton de deux fois 500 kg, et une poutrelle spécifique vient par exemple renforcer par l’arrière le cadre supportant les écrans et la diffusion. C’est vrai que le vent est un élément important sur cette zone précise puisqu’il y a quatre ans, lors de l’édition précédente de l’Armada, des rafales avaient été mesurées à près de 100 km/h. Un point météo est fait à 17h. C’est à ce moment-là que la sécurité et la préfecture donnent ou pas leur aval pour l’événement. Ce point météo émane d’une station locale qui connaît bien l’aérologie spécifique de cette ville et de la zone où nous sommes. Il ne faut pas non plus oublier que la grande scène dont les draps tombent très vite pèse sans les extensions, 54 tonnes.
SLU : Je ne vois que des blocs en béton. Vous n’utilisez plus les bacs à flotte ?
Mathieu Delaunay : Non, leur usage est interdit, en tous cas avec de l’eau. On peut mettre des cailloux ou d’autres matériaux du même type mais plus de liquides. C’était très pratique, on les remplissait souvent avec l’aide des pompiers, mais le gros inconvénient est qu’en cas de fuite ils perdent toute leur utilité.
SLU : Qu’elle est la chaîne décisionnelle de l’Armada de Rouen ?
Mathieu Delaunay : De mémoire et dans l’ordre, on a le Président de région, son chef de cabinet, le responsable projet de l’Armada avec la direction de la communication. Dès qu’on aborde des questions de sécurité, tout le monde est très réactif. La hiérarchie est stricte mais ce n’est pas plus mal car c’est très bien organisé, et le dernier mot revient au PC sécurité. C’est ce PC qui va par exemple demander aux voiliers de carguer leurs voiles ou aux dais d’ouvrir leurs côtés. On constate cela dit une augmentation des alertes météo ; le principe de précaution est plus que jamais d’actualité, parfois même trop”.
Visite du plateau
Les side composés par des vénérables F2 Martin Audio servant aussi de support au bumper des SpekTrix pour les premiers rangs. Si on lève les deux F2 ? Ça tient !La très grande scène vue par la régie retours de Rico avec à gauche la H3000 et à droite la PM5D ou comment satisfaire 95% des ingés de passage.
Notre visite sur le plateau nous amène à la rencontre de Rico qui y règne sans partage avec quelques savoureuses vieilleries comme les side en Martin F2, toujours vaillants et constitués de bass en toboggan et de têtes terminées par 3 tweeters ressemblant très fort à des JBL à ogive.
Rico : Des 2402 et le tout est poussé par des PLM !
SLU : Ça change !
Rico : On n’a pas fini de les sortir pour faire des retours. Acoustiquement, ça fait partie des enceintes les plus abouties, dès lors que tu en empiles juste un combi pour éviter certains problèmes de couplage typiques des systèmes de l’époque. Le simple fait de connecter à des filtres et des amplis modernes ce type d’enceinte, ça lui donne des ailes. On a aussi des LE400 au dépôt, et quand tu les fais jouer en actif, avec une électronique qui donne du courant, ça reste lourd à porter mais il y a de quoi satisfaire bien des artistes de rock. Les mecs peuvent monter dessus et faire les singes, ça ne risque rien et ils vont vraiment s’entendre.
Le M15 qu’on utilise est très bien d’un point de vue audio. On tourne en bi-amplification. Il peut être employé trompe à gauche ou trompe à droite puisqu’il est construit de façon symétrique, en revanche il n’est pas très stable. Avec certains artistes on le cale. Son autre avantage est sa légèreté. T’en prends un dans chaque main, et tu cours de l’autre côté du plateau quand il faut faire un changement. Des LE400 dans chaque main…Comment dire…J’ai des collègues qui le font mais moi non.
Une paire de wedges M15 Adamson, bi-amplifiés et transportables, foi de Rico, par paires !
SLU : Si, mais ça c’était avant (rires) ! Le F2 est arrivé quand chez Audiolite ?
Rico : Avant le HLA JBL. Le F2 était notre grosse diff. La première édition des Vieilles Charrues qui se tenait dans le village sur la place du Marché était sonorisée en F2 pour une bonne dizaine de milliers de fous ! On devait avoir 40 Kilos et 8 combis par côté avec les filtres et les amplis d’époque et une approche, disons, plus empirique du son.
SLU : Il reste combien de ces vénérables bouts de bois ?
Rico : Je pense qu’il y aurait de quoi empiler 4 combis par côté, si ce n’est qu’on ne s’en sert plus qu’en side chez Audiolite. En revanche, en club ça pourrait largement faire l’affaire avec des F8 en débouchage sur le côté, mieux que certaines références actuelles !
Johan Maheux : A propos de bon vieux temps et de sécu, ce qui a bien changé c’est le travail. On ne fait plus trop l’amalgame entre la fête et le travail”.
Rico : On fait des formations dans tous les sens, et comme il y a de plus en plus de personnes qui veulent faire ce travail, on se doit d’être carré. Une connerie ça passe, quand tu les cumules… On a de plus en plus de responsabilités. L’avantage c’est qu’Audiolite s’est terriblement structuré, et on dispose à présent d’outils plug and play. La logistique est plus simple et rapide, on peut presque parler de confort quand on compare aux années passées.
SLU : L’évolution technique n’est pas trop rapide ?
Rico : C’est certain qu’il faut suivre la cadence et se former sans cesse, même si personnellement je sais que je peux avoir des limites dans certains domaines très pointus. Il faut rester à la page.
SLU : Je pense par exemple à la CL5 et au Dante.
Rico : Une fois que le produit rentre en parc, il faut se former. On ne peut pas refuser d’avancer. Cela dit, la CL5 est un outil qui te donne vraiment envie d’approfondir parce que tu fais du son avec ! Sans citer des références, on en a eu des systèmes où tout était dedans mais le son sortait d’un Tupperware”.
Ecoute
Quelques notes de musique et l’habituelle balade sont sans appel. Le calage est réussi, l’intégration des front et outfill se passe bien à part quelques différences normales de couleur et de texture du haut du spectre entre des systèmes de génération différente et de technologie différente ; je pense là aux quatre 121.5.
La patate des E15 est toujours aussi spectaculaire avec ou sans les T21 dont on a pu mesurer l’apport vraiment centré sur la première octave. Un petit coup de la Danse des Chevaliers du Roméo et Juliette de Prokofiev valide aussi les capacités dynamiques et le respect des timbres de ce système avec du classique, essentiels face à une telle avalanche de cordes et de vents. Les E15 s’en sortent bien même si leur grain assez moderne colore un peu le rendu dans le bas mid et rend plus rapeux les archets et les accroches des cuivres. Je souhaite cela dit à n’importe qui d’écouter du classique sur ce type de système. Ce que le naturel y perd d’un côté, la dynamique et l’explosivité naturelle d’un ensemble classique le retrouve de l’autre, pour peu que l’enregistrement les ait captées ce qui est assez rare.
Un grand merci à toute l’équipe qui nous a reçus dans un tourbillon de poussière et de bonne humeur, et bonne route à cette institution bretonne qu’est Audiolite, qui trace sa route année après année en hissant haut non pas des voiles mais bien du bois et des techniciens de qualité.
L’alarme de mon portable m’arrache du lit. « Ok, le mieux c’est que tu viennes à Rennes ».
En bas du SMS un prénom : Bastian. Le reste du curriculum je connais : Bastian Villeflose, éclairagiste, un des développeurs du Elidy chez Chromlech.
Le Elidy, ce Led Scream comme aiment le surnommer ses inventeurs, est une matrice de Led blanches capable de projeter des faisceaux volumétriques. En un an, le buzz a fait le tour de la planète. Depeche Mode, Bon Jovi, Pink et Rammstein s’affichent avec. Le soft évolue en V.2 avec des nouveautés spectaculaires.
“Nous travaillons sur la version 2 du soft. On y intègre un média-serveur. Y a une exclue pour toi, voici notre adresse”.
Je ne réfléchis pas. Je prends mon appareil photo, mon dictaphone, sans comprendre où cela m’amènera. Deux jours plus tard, je comprendrai l’importance de ce voyage.
D’ombres et de lumière
Chromlech situé à Thorigné-Fouillard près de Rennes.
Je débarque à Rennes chez Chromlech, accueilli par Kevin Migeon. Trentenaire souriant, beau brun avec suffisamment de prestance pour porter un polo rose. Il me présente ses collègues de bureau, me tend un (vrai) café, déplie son laptop et enclenche une vidéo. “Cette vidéo fut notre meilleure carte de visite.”
Effectivement, je comprends mieux l’engouement mondial autour de ce produit. Surtout je pige instantanément ce concept de matrice de Led capable de projeter des faisceaux. Simulation de poursuite sur catwalk pour défilé, mimétisme de Svoboda en plateau de danse, stroboscope « nid de guêpe » ou effet tunnel en concert, quand le dimmer est envoyé à fond, le Elidy s’adapte et se réinvente à chaque utilisation. Mais assemblé en modules, il se plait à être un mur vidéo, certes monochrome, mais procurant une chaleur et un contraste à l’opposé de ces écrans géants polluant de plus en plus les grands shows.
Assis confortablement, j’entame une discussion avec Kevin
SLU : Quel est ton rôle chez Chromlech ?
Kevin : Je suis chef-produit. Je participe à l’élaboration de la documentation technique autour des produits : manuel, charte DMX, cahier des charges etc. J’interviens aussi sur la partie ergonomie, qu’elle soit mécanique ou logicielle. Je gère des démos, et j’ai conçu et exploité notre stand au dernier Prolight&Sound, à Francfort
Le concept Elidy
SLU : Tu es sans doute bien placé pour me parler de la genèse du Elidy ?
Kevin : “À la base, en 2009, c’est un projet sur mesure mené avec Bastian, qui servit de base au show assez incroyable d’un groupe underground français, les X-Machina. On a intégré des Led blanches sur 54 praticables de scène, par modules, et du coup ce prototype a hérité du patronyme « Prat-X ». À l’époque on ne parlait pas aussi bien anglais qu’aujourd’hui, et la traduction du mot « Prat » nous a un peu échappé (il en rigole).
Par la suite, ce produit a intéressé le concepteur lumière de Dominique A et l’éclairagiste des Mots de minuits*, et comme Bastian était déjà consultant pour Chromlech, nous avons décidé d’inclure ce projecteur dans notre gamme en 2012. Finalement Bastian nous a rejoints à temps plein cette année.
Si tu veux voir ce que ça donnait à l’époque regarde ça :
SLU : Comment en êtes-vous arrivés au Elidy tel qu’il est maintenant ?
Kevin : Nous avons ensemble conçu un cahier des charges précis : une dalle à Led de 30 x 30 cm avec un pitch de 60 mm, en blanc chaud, moins de 3000K, et un faisceau très serré. L’essence du Elidy, c’est de créer une matrice de Led capable de projeter des faisceaux, ce qui n’avait pas été fait avant. Mais pour pouvoir créer des volumes, que ce soit un effet spot ou un gobo, il fallait des Led très particulières. La technologie évoluant très vite chez les fabricants, on a fini par trouver des Led blanches, avec un binning très élevé, que l’on calibre en plus individuellement à l’aide d’un automate en usine. La recherche de l’optique et du collimateur fut complexe elle aussi, et après plusieurs tests, nous avons déterminé que pour un meilleur design et un vrai faisceau, il nous fallait travailler sur un diamètre de 22 mm et une ouverture de 8°.
Mais c’est pour le contrôle de l’intensité que nous avons le plus innové. Cette recherche sur la façon de dimmer les Led, qui a donné lieu à un brevet sur la gradation, vise à avoir un contrôle extrêmement précis sur les basses valeurs, d’une part pour éviter les fameuses sautes d’intensité de 0 à 5%, d’autre part pour garder toujours une certaine luminosité, même très faible.
Le résultat c’est que la transition entre le noir et l’allumage du Elidy est imperceptible.
SLU : Dès le départ vous aviez en tête toute la gamme Elidy ?
Kevin : Tout a fait, dés le début nous avions les différents modèles en ligne de mire : les petits panneaux, les grands, les murs. L’idée c’était de partir de cette dalle, la dalle active, et de la rendre complètement modulable. C’est le lego de base de notre système.
On voulait aussi une alimentation déportée pour garder cette transparence, cette légèreté et cette polyvalence. Les « covers » sont aussi apparus très vite, pour la personnalisation de la façade, inspirés par l’expérience et les demandes de nos clients de l’ère Jarag”.
Une pause s’installe, le temps de finir notre café. J’ai envie d’en savoir plus et m’approche de la porte du fond qui conduit à la R&D. Il hésite mais m’accompagne et continue finalement avec entrain.
Kevin : Tout le développement du Elidy s’est fait en interne, grâce à cette équipe de 14 personnes. Le bureau d’études emploie un designer en charge des plans industriels, un électronicien et informaticien industriels, un chercheur en électrotechnique, un informaticien software et un ingénieur capable de toutes les adaptations, surtout en électronique.
Nous sommes trois à en développer tout le fonctionnement, à imaginer les menus, les paramètres d’utilisation. Une partie de la production s’effectue aussi dans nos locaux et des sous-traitants de la région nous épaulent pour l’électronique, la mécanique ou le câblage. Bien sûr nous utilisons des automates. Un robot travaille pour nous 24 heures sur 24. C’est grâce à ce temps machine que nous pouvons garder notre production 100% bretonne.
Présentation d’une dalle et de ses accessoires
Le module de base Elidy : 25 Led dans un petit format de 30 x 30cm.Le “Cover”, plaque magnétique percée qui s’applique rapidement pour changer l’aspect frontal des modules.
Il y a donc le module de base, le Elidy, cette matrice de 30 x 30 cm équipée de 25 Led Philips Luxeon 3 W en 2700K. Le corps métallique ressemble à une grille noire d’à peine 2 cm d’épaisseur, laissant suffisamment d’ouverture pour jouer la transparence. La plaque arrière est en aluminium pour pouvoir dissiper la chaleur produite par les Led sans aucune ventilation. Les circuits des Led y sont collés. La face avant, en métal noir, habille les collimateurs. Elle est sertie de bords plastiques. Devant chaque Led, un obturateur en acier bloque le point chaud pour ne pas éblouir inutilement la vision du spectateur lorsque le Elidy s’énerve. Chromlech propose à la vente ses fameuses « covers » personnalisable, comme de gros « magnets » à appliquer sur la façade, et laisse à disposition 4 inserts à vis pour, par exemple, fixer sur le projecteur de l’alupanel ou tout autre revêtement miroir. À l’arrière, deux autres inserts à vis encadrent un connecteur industriel de type Molex. C’est par cette prise que viendra se fixer par la suite, suivant les modèles, les connecteurs de données intégrés aux supports d’accroche.
Exemple d’accroche de Elidy-Wall. Le bumper est orientable et sécurisable via des clavettes imperdables.
Pour un Elidy-S, c’est-à-dire la dalle de 5 x 5 Led, la lyre équipée du brochage 4 points s’appelle “S-Yoke”.
Pour un modèle encore plus compact à insérer dans un décor, c’est un accessoire spécifique, le « T-mount » qui s’installe à l’arrière où l’on retrouve les XLR 4 points et une fixation par crochet.
Pour les grosses installations, il est prévu de réunir 9 Elidy dans un châssis complet avec une lyre conséquente pour obtenir le Elidy-Big. Dans ce cas 3 fiches XLR 4 sont prévues.
Enfin pour l’utiliser en mur vidéo, cette lyre est remplacée par un bumper d’accroche capable de supporter le poids de 12 Elidy-Big.
Cette curieuse fiche 4 points sert au raccordement des alimentations déportées. Dans le câble sont véhiculés à la fois le 48 V d’alimentation des Led et les données de contrôle suivant un protocole spécifique Chromlech. Chaque câble peut driver 3 dalles Elidy sur une longueur maximum de 50 mètres (c’est pourquoi le Elidy-Big possède 3 fiches XLR). Mais pour éviter de tirer trois fois une liaison 4 points, des multipaires particuliers existent aussi, comme les M-câbles et les Spider Box.
Alimentation et contrôle
À l’autre bout se situe l’alimentation PSX9, cerveau du Elidy. Chaque alimentation consomme 900 W et possède trois sorties XLR4 ; de quoi piloter 9 Elidy-S ou 1 Big. C’est dans cette unité que tous les réglages, les choix de protocole, les liaisons de contrôle et l’adressage des dalles de Led s’effectuent.
Interfacé en DMX, ArtNet ou SaCN, l’utilisateur dispose virtuellement de deux produits, donc deux adresses possibles. D’un côté la matrice de Led, le Pixel Engine et ses 225 points de Led, que l’on peut contrôler via un média-serveur par exemple, de l’autre un séquenceur intégré, appelé lui l’Animation Maker qui permet en 14 canaux maximum de triturer des GIF animés et des effets en pagaille via n’importe qu’elle console lumière. Ces deux contrôles sont indépendants, peuvent fonctionner l’un sans l’autre ou ensemble et sont mixables en HTP.
Kevin me précise : “Le maître mot pour le contrôle du Elidy, c’est d’éviter les interfaces vidéo et de pouvoir utiliser le produit directement en DMX, ou ses dérivés ArtNet et SaCN. Le Elidy reste avant tout un projecteur et non pas un produit exclusivement vidéo”.
Pour mieux cerner l’ergonomie du Elidy et ses principaux réglages, je suis invité à pénétrer dans le sanctuaire, la boîte noire où s’affaire encore le staff de Chromlech, dont Bastian, pour peaufiner les dernières évolutions.
Les alimentations PSX9 de test du showroom Chromlech. Pas de crainte de chauffe, un ventilateur surdimensionné équipe chacune d’entre elle ; sa vitesse étant réduite, il reste silencieux et ne s’enclenche que lorsque la température le demande.
Dans le détail, l’alimentation comprend donc une entrée et une recopie DMX en XLR 5 points, deux ports Ethernet pour distribuer l’ArtNet d’une boîte à l’autre en « Daisy Chain » via un Switch intégré, une alimentation et une recopie en Powercon Neutrik True-one et 3 sorties 4 points pour la liaison vers les dalles Elidy. Chaque sortie possède un fusible dédié avec son voyant de fonctionnement, tout comme l’Ethernet et le DMX. Un micro est même incorporé pour de futures utilisations. La navigation dans le menu monochrome s’effectue grâce à quatre boutons dédiés. Des raccourcis (touches « – », « + » et « – & + ») permettent de visualiser d’un coup d’œil la configuration de l’alimentation, l’état des sorties, ou de retourner l’écran. Et pour un contrôle à distance, un navigateur Web est incorporé au PSX9.
Le menu, plutôt simple, permet de configurer correctement le Elidy en quelques étapes : identification et mappage des dalles de 1 à 9, mode Elidy-S (9 dalles 30 x 30 cm) ou Elidy-Big, test des Led (toutes ensemble ou individuellement par un prompt chaser), choix de la gestion (vidéo et/ou séquenceur en plusieurs canaux), patch DMX, ArtNet ou SaCN avec leurs différents protocoles.
Des options supplémentaires permettent de changer la courbe d’intensité des Led (celle développée par Chromlech ou une courbe linéaire beaucoup plus brute) ou encore de compenser une éventuelle rotation physique du Elidy en orientant virtuellement la matrice de led de plusieurs degrés.
Chez les Bretons on n’est pas du genre à laisser trainer ses alims n’importe où. Ainsi 4 inserts à vis servent à les fixer directement sur les châssis des Elidy-Big ou Wall, tandis que deux emplacements pour crochets sont là pour une installation dans les ponts. Mais le plus simple reste d’utiliser l’accessoire pour rack ou carrément le flight-case prévu pour 12 alimentations PSX9.
Toutes ces informations me donnent le tournis. Malgré une évidente volonté de simplicité, il est clair que le concept modulable du Elidy demande un peu de réflexion au montage et à l’installation. Les références de certains produits me laissent songeur. Alim PSX9, spider-box, M et S-câbles… En fait Chromlech vient de construire tout un nouvel univers de travail autour de ce produit. Il convient de se débarrasser de quelques habitudes encombrantes pour y pénétrer sereinement. Il suffira alors de quelques instants pour se sentir parfaitement à l’aise avec les schémas de câblage et la configuration du Elidy. Et je vais faire une confidence aux plus réfractaires, tout comme en vidéo avec laquelle ce produit a plusieurs points communs, les dalles ont finalement vocation, sauf exception, à être assemblées et contrôlées de manière relativement identique. Lorsque les prestas se ressemblent, une bonne partie de tous les réglages précédents pourra alors être utilisée.
Les mesures
Je me rappelle soudainement que je suis ici aussi pour faire des mesures. Je sors donc mon luxmètre. Pas du tout inquiet, Kevin paraît au contraire intéressé ainsi que Bastian Villeflosse. Les données recueillies donneront lieu à d’autres fructueux échanges.
Premières mesures, brut de décoffrage, le derating. La luminosité des Led se stabilise très vite. Les très légères variations sont imperceptibles à l’œil ou à la caméra. La qualité des Led et de l’alimentation sont indéniables.
Courbe de derating du Elidy. La baisse de flux est insignifiante.Variation du Dimmer. Beaucoup de précision à bas niveau.
Deuxième test, la variation du dimmer. Voici donc cette fameuse courbe imaginée par Chromlech. Effectivement la précision à niveau bas est poussée à son maximum, comme toute variation exponentielle. Ce qui apparaît sur le papier comme une aberration devient à l’œil une exception. L’extinction des Led est imperceptible. On peut jouer sur des niveaux de bougie avant d’enflammer la rétine. Cette courbe est idéale pour projeter les animations du séquenceur ou d’un média-serveur tant les détails pullulent. Bastian m’indique qu’une courbe linéaire sera aussi disponible avec le nouveau firmware, pour ceux qui désirent utiliser le Elidy tel un blinder.
Mesures photométriques
L’analyse suivante me permet de mesurer le flux lumineux sur une dalle active seule, puis sur un Elidy-Big complet.
Elidy-S
Mesures du Elidy-SCourbe d’intensité lumineuse du Elidy-S
Elidy Big
Mesures du Elidy Big.Courbe d’intensité lumineuse du Elidy Big.
Cette mesure n’est qu’un jalon explicatif, ce produit n’étant pas qu’un simple projecteur. Les chiffres sont aux analystes ce que les lampadaires sont aux ivrognes : ils fournissent bien plus un appui qu’un éclairage. Toutefois cela me renseigne sur deux points : la puissance lumineuse est bien là, avec 2200 lumens pour une dalle et 19600 lm pour un Elidy-Big, mais bien en deçà des chiffres promis par Chromlech.
La raison en est simple, les obturateurs de points chauds, indispensables pour une utilisation en vision directe type vidéo, absorbent la majeure partie du flux.
Deuxième observation, l’optique serrée de chaque Led permet d’utiliser effectivement le Elidy comme projecteur, et les effets volumétriques produit par la projection d’images animés n’existeraient pas sans ce resserrement inférieur à 13°.
Une analyse plus poussée montre bien que la surface de projection la plus étale correspond quasiment à la surface physique de la dalle de led. Ces résultats sont conformes à l’utilisation mixte du Elidy, à la fois surface de projection et projecteur d’effets 3D. Cet effet est validé par la mesure du thermo-colorimètre : la température de couleur des Led de 2700K correspondant à nos bonnes vieilles lampes à incandescence.
Les relevés de température indiquent un maximum de 80° à l’arrière de la dalle active, dû à la dissipation thermique passive. Les Elidy ne devront donc pas être appuyés sur n’importe qu’elle surface. Mais grâce à cette absence de ventilateurs, les dalles sont parfaitement silencieuses.
Le séquenceur virtuel intégré dans la V.2 du soft
J’ai maintenant toutes les données en main, mais le principal m’échappe encore : le résultat de tous ces mois de développement. J’agrippe donc Bastian et exige une démonstration complète, le temps de brancher son média-serveur (ici un Madrix) aux PSX9 et d’enclencher le mode « Pixel Engine » du Elidy.
Je l’interromps. Déjà d’autres questions
SLU : Arnet, SaCN ?
Bastian : “Comme vous le savez peut-être, l’ArtNet est un protocole permettant de faire circuler plusieurs univers DMX au travers d’un réseau Ethernet, soit dans un simple câble CAT5 terminé d’une prise RJ45.
La matrice de Led d’un Elidy-Big se compose de 9 dalles de 25 Led, soit 225 canaux DMX sur les 512 possibles.
Pour un kit comprenant par exemple 20 Elidy-Big (soit 16 m2), il faudrait 10 univers pleins, soit 10 câbles DMX ! L’ArtNet représente alors un vrai gain de câblage et de temps.
L’ArtNet existe en plusieurs versions. La première est limitée à 40 univers car elle est « Broadcast ». Les informations sont envoyées à tous les récepteurs possibles, encombrant assez vite le réseau. L’ArtNet 2 contourne cette limitation en travaillant en « Unicast ». Chaque information est envoyée au seul récepteur spécifique correspondant. Mais cette succession de dialogues à aussi une limite, ici 256 univers.
Pour aller encore plus loin, l’ArNet 3 a été développé, de même que le SaCN. Le SaCN travaille en Multicast où les informations sont envoyées à des groupes bien précis de récepteurs. Les limites explosent puisque dans ce cas 64000 univers DMX peuvent être acheminés dans le réseau. Au niveau configuration, l’ArtNet a besoin d’une adresse par univers DMX qui se compose d’un codage hexadécimal à deux chiffres : 1.0 ; 6.9 ; 2.B ou encore A.C par exemple. Le SaCN n’utilise qu’un seul chiffre pour s’identifier”.
Un séquenceur interne serait maintenant implémenté dans les alimentations, permettant d’éviter toute une installation vidéo et un média-serveur.
Je découvre ainsi les nouveautés spectaculaires du firmware 2.0.
Ainsi l’intégration d’un séquenceur virtuel, l’Animation Maker, permet d’utiliser le Elidy comme un automatique. Ce pilotage annexe peut remplacer le contrôle point par point forcément gourmand en canaux DMX, s’adresser à la suite des 225 Led ou encore sur un univers différent (en ArtNet ou SaCN). Et en cas d’utilisation des deux protocoles simultanément? Un mixage HTP s’effectue automatiquement.
Bastian enfonce le clou : “Encore plus fort, chacun de ces modes de fonctionnement supporte deux sources actives simultanément, c’est-à-dire deux consoles de pilotage… ”
Etude de cas, 12 Elidy Wall commandés par 3 sources.
Cela devient compliqué pour moi. Pour comprendre tout ça, on me présente une étude de cas. Une console lumière en régie pilote un mur de Elidy. Le pupitreur lumière gère directement les dimmer de Led pour des flashes de blinder par exemple, mais aussi les effets et animations intégrés aux Elidy qu’il mixe aisément. Il utilisera le protocole ArtNet, maintenant intégré à la quasi-totalité des consoles lumières, pour piloter à distance les Elidy.
Sur le plateau, un opérateur vidéo attaché à la commande d’un écran vidéo quelconque veut lui incorporer le Elidy à son média-serveur sur quelques titres. Il lui suffit alors de patcher les Led des Elidy en SaCN et le mixage entre la régie lumière et la régie vidéo s’effectuera alors automatiquement. Des situations encore plus compliquées peuvent aussi se paramétrer aisément comme me le montre le schéma suivant.
Mais, pour faire vraiment simple, en validant le mode « Auto-Link » dans les alimentations, les deux modes de fonctionnement, Pixel Engine et Animation Maker sont reliés, ne demandant qu’un seul patch.
Je repasse dans l’ordre les canaux de l’Animation Maker. Le séquenceur virtuel nécessite 14 canaux dans son paramétrage le plus étendu. Dimmer et dimmer fin de l’intensité générale, effets de strobe ou de pulse, Iris virtuel rond ou carré, crossfade entre les deux banques d’animations, choix du mode de recouvrement entre les images, choix des GIF animés et vitesse, mode miroir vertical ou horizontal, rajout d’effets spéciaux et simulation de l’inertie des Led.
Je touche au but. Mais il reste encore quelques zones d’ombre.
SLU : Comment furent imaginées les GIF animés ?
Bastian : Ce qui doit être flagrant quand tu utilises le séquenceur, c’est le rapport entre l’image et le faisceau généré. Des animations peuvent paraitre trop simples pour un graphiste mais le résultat en lumière s’avérer intéressant. Au contraire, des animations trop compliquées nuiraient à la cohésion entre la vision et l’effet. L’expérience du Jarag sur une matrice 5×5 nous a permis de récupérer plusieurs animations pour le Elidy-S. Pour le Big, et sa résolution de 15×15, nous avons demandés à Bruno Corsini, qui est à la fois un éclairagiste et un vidéaste, de nous en proposer toute une série. Il a effectué un travail de fou sur Photoshop et AfterEffect, et a traité les niveaux de gris de chaque animation image par image pour garder une lisibilité parfaite” !
Au final chacune des deux banques d’images contient 60 GIF différents, ainsi que 20 espaces libres pour les utilisateurs. Grâce à un logiciel dédié, le « Bank Editor », n’importe qui pourra importer ses GIF ou piocher dans la bibliothèque fournie par Chromlech, et les transférer dans les alimentations PSX9 via Ethernet ou DMX. J’espère pour ma part que ce processus pourra dans le futur directement mettre à jour tout un lot d’alimentations à la fois.
Verdict
Au delà de son apparente complexité, le Elidy associé à son software version 2 se révèle incroyablement riche. Son concept modulable à souhait permet de l’ insérer dans n’importe quel kit, et sa double gestion matrice et séquenceur, peut-être un peu difficile à appréhender au début, permettra toutes les fantaisies de gestion. Le mode 8 canaux du Elidy-S s’accordera difficilement avec le mode 14 canaux du Big, absolument incroyable par la quantité d’effets possible.
Le strobe aléatoire est dément, les masques d’iris rapidement indispensables, le crossfade entre les 2 banques ne lasse jamais et les options de symétrie absolument essentielles.
Bien sûr son prix et son concept ne le destineront, dans un premier temps, qu’aux prestataires les plus innovants, et lorsque j’entends dire que personne n’est prophète en son pays, nul doute que les centaines de mètres carrés d’Elidy produites en continu par les équipes de Chromlech ne prouvent qu’une chose : la French Touch continu de faire des étincelles à l’étranger !
Ah oui, il y a encore des sujets dont je n’ai pas parlé, comme l’aspect écologique…
Et cette curieuse découpe sur le bord de la lyre…
Une découpe très utile dans la lyre de l’Elidy.
Mais je dois avouer qu’à partir de ce moment mes souvenirs se sont faits de plus en plus flous, au point de n’avoir plus très bien compris comment j’ai retrouvé mon wagon SNCF du retour…
Sortie début 2012, la DL1608, DL pour Digital Live et 1608 pour 16 entrées et 8 sorties, a bien fait parler d’elle car le concept est nouveau. Beaucoup de fabricants de consoles numériques proposent des applications iPad pour contrôler une partie des fonctionnalités à distance mais ici l’iPad constitue la surface de contrôle, de visualisation et de commande déportée. Donc sans iPad, point de salut.
Mackie est une société du groupe Loud Technologies, située dans l’état de Washington, au nord de Seattle, sur la côte Ouest des Etats-Unis. Mackie a été créée en 1988 par Greg Mackie qui a oeuvré auparavant durant une vingtaine d’années comme musicien et créé d’autres sociétés, notamment TAPCO (Technical Audio Products) en 1970. On doit à Mackie des produits renommés tels que les consoles de mixage LM-1602 et CR-1604 en 1991 (16 entrées dans 4 bus) et la série Onyx qui a donné son nom à la structure de pré-ampli désormais adoptée par Mackie.
La DL806, petite dernière vue à Prolight & Sound
Signalons que la DL1608 a déjà une petite sœur, DL806 (huit entrées), qui était présentée sur le stand Mackie à PL&S.
A l’heure où le traitement audio est de plus en plus effectué dans le domaine numérique sans se départir de certaines fonctions analogiques incontournables, une question fondamentale reste au cœur des préoccupations de l’opérateur. Qu’en est-il de l’interface utilisateur ?
Le numérique vu dans son ensemble va t-il aussi remplacer ce qui constituait les fondements connus de l’interface utilisateur de l’opérateur son, c’est-à-dire les éléments physiques tels que potentiomètres, faders, interrupteurs…, tous ces éléments physiques permettant une interaction rapide avec les différents contrôleurs.
La génération de dispositifs actuels dotés de traitements numériques du début à la fin de la chaîne semble remplacer petit à petit les éléments physiques par des contrôles globaux ou bien à travers des systèmes tactiles.
Une console de mixage avec un iPad
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La tablette iPad de la fameuse firme a l’emblème de la pomme en partie croquée est devenue si populaire qu’elle a révolutionné l’approche en matière d’interface utilisateur, avec la vision, l’utilisation nouvelle de l’écran tactile, et l’interaction physique.
De nombreux fabricants, après avoir regardé avec un brin de curiosité incrédule ce nouveau venu, ont adopté cette interface, et ont développé des applications dans différents domaines et industries avec plus ou moins de réussite. L’approche choisie par Mackie dans la conception de sa console DL1608 est assez intéressante voire surprenante, et mérite un examen attentif.
Présentation
Le poids, l’encombrement et les dimensions
Le nombre de voies d’entrées est relativement important mais au déballage de la bête, l’encombrement et le poids restent très raisonnables avec des dimensions de 394 mm x 292 mm x 99 mm pour 3,6 kg.
La DL1608 est munie d’un certain nombre de connecteurs et de potentiomètres que nous pouvons décrire comme suit.
En face arrière
12 embases au format XLR-3 points et 4 embases Combo (XLR-3 et Jack 6,35 mm), ces dernières embases permettront de recevoir soit du niveau microphonique, soit du niveau ligne. Au total 16 entrées.
2 embases XLR-3 M pour les sorties principales, master.
6 embases jack 6,35 mm pour les sorties des auxiliaires.
Les connecteurs
Les connecteurs sont de marque Neutrik, et même si la surface semble bien construite, les matières plastiques moulées sont à l’honneur.
Interrupteurs : marche arrêt et activation globale de l’alimentation fantôme
Sur le côté gauche arrière on trouve l’interrupteur de mise en/hors tension de la surface, et à côté un interrupteur de mise en/hors service global de l’alimentation fantôme. Le fait qu’un unique interrupteur permette l’activation ou la désactivation de l’alimentation fantôme pour toutes les entrées est assez dommage. La recherche de réduction des coûts aurait pu conduire à un compromis sélectionnant l’alimentation fantôme par blocs de 4 entrées.
L’alimentation externe
Situé en retrait, on trouve le connecteur recevant l’alimentation (bloc d’alimentation externe universel 12 V), ce qui à l’usage peut s’avérer agaçant et peu pratique mais permet une réduction significative du bruit de fond.
Embase RJ45
Une embase RJ45 permet le raccordement de la surface à un réseau via un commutateur ou un routeur WiFi.
Sécurité anti-vol optionnelle
La surface comporte une fente de forme oblongue située à l’arrière du châssis appelée Kensigton Lock, permettant d’insérer une pièce de verrouillage reliée à un câble en acier, pour éviter la disparition inopinée de la surface de contrôle.
Les potentiomètres
Le haut de la surface comporte un certain nombre de potentiomètres dont la préhension est rendue aisée par la matière caoutchouteuse les constituant. Ils sont relativement espacés les uns des autres. Chaque potentiomètre comporte un marquage circulaire de repère et surtout une indication électroluminescente bicolore située en haut à droite de chacun.
Cette indication constituée de deux couleurs primaires permettra un ajustement aisé du niveau d’entrée. La couleur verte apparaît lorsque le signal présent se situe à -20 dB et l’indication changera de couleur lors du passage à des niveaux trop forts (présence de surcharge) et apparaîtra -3 dB avant la surcharge.
Aucune mémorisation des positions des potentiomètres d’ajustement de gain micro n’est prévue. Le fait que le contrôle soit purement analogique ne permet ni mémorisation, ni rappel, ni contrôle distant ; le seul moyen sera de noter ou de photographier leur position (relative) avec un appareil photo…surprenant pour une console numérique. On retrouve aisément l’embase casque de monitoring avec son potentiomètre associé.
A l’usage
La surface ne comporte donc que peu d’éléments “interface utilisateur” physiques. Le concept réside dans l’utilisation d’un iPad glissé dans le dock, alimenté et rechargé par la surface.
Le PadLock permet de lier l’iPad à la surface pour en éviter le vol.
IPad et Wifi
Il est possible aussi d’utiliser l’iPad hors dock en mode Wifi. Dans ce cas, il est nécessaire de raccorder un routeur ou point d’accès wifi à l’embase RJ45 située à l’arrière de la console. La surface ne dispose que de cette embase RJ45 et le routeur wifi n’est pas intégré, il faudra donc en ajouter un.
Une fois le routeur wifi raccordé et configuré, il est possible d’y connecter un iPad et Mackie indique que la surface peut recevoir jusqu’à 10 iPad raccordés simultanément en Wifi, ce qui permet d’envisager des choses assez intéressantes. L’iPad du sonorisateur et des iPads pour chaque musicien, en toute déduction logique donc chaque musicien pourrait se faire lui-même son petit mixage à travers son propre iPad.
Pour le test nous avons utilisé différents iPads de seconde génération ; les iPads de quatrième génération ne fonctionneront que partiellement avec la surface DL1608 du fait de l’utilisation du connecteur dock Lightning…Leur usage sera donc seulement en mode Wfi.
Bien entendu, il est possible d’utiliser un adaptateur pour insérer l’ipad dans le dock comme Mackie le suggère mais cela ne donnera pas un système aussi bien intégré. De plus, il ne sera plus possible de mettre en place le kit anti-vol (PadLock) qui sécurise l’ipad sur le dock.
L’application « Mackie Master Fader »
Après récupération de l’application gratuite ‘Mackie Master Fader’ (version à ce jour 1.4.1) sur l’Apple store, notre iPad est fin prêt à être inséré dans le dock de la surface. Dès le lancement de l’application, celle-ci propose une mise à niveau du firmware de la surface. Cette opération assez rapide se déroule très simplement.
L’application lancée, l’interface utilisateur qui apparaît est somme toute très explicite et nous rapproche de la vision classique d’une console de mixage.
La vue de mixage
On retrouve :
Nos potentiomètres rectilignes (Faders), quelques boutons mute, solo, potentiomètre panoramique.
Le bas de l’interface graphique nous montre les noms et une zone graphique permettant d’associer à la tranche (instrument ou source) une icône ou une photo.
Un bouton pour chaque tranche complète la palette, et permet d’accéder aux différents traitements (égaliseur 4 bandes paramétriques, gate, compresseur).
Chaque tranche dispose de la même palette de traitements.
Cette vue dispose de différentes zones tactiles : la partie fader peut glisser en latéral pour révéler la suite des tranches (8 sont visibles simultanément).
La plage d’action des potentiomètres rectilignes (faders) va de – l’infini à +10 dB. Ils comportent tous un bargraph indiquant en permanence le niveau du signal à l’entrée de cette tranche (avant tout traitement). Il est constitué de 3 zones de couleur. Le bas de couleur verte de -90 dBFS à -18 dBFS, puis le jaune = -18 dBFS et le rouge (surcharge) = -3 dBFS.
Il est possible d’attribuer un nom et une icône ou une photo à chaque entrée, une bibliothèque d’icônes d’instruments est intégrée à l’application : pied de grosse caisse, caisse claire, guitare, clavier, tom, chanteur, chanteuse, etc….).
En haut de la fenêtre au centre, on retrouve le réglage ou ajustement effectué sur la tranche actuellement sélectionnée.
Chaque tranche affiche de manière réduite la courbe d’égalisation entrée.
Les correcteurs paramétriques
Il existe deux types de correcteurs paramétriques : Modern et Vintage
Modern
Le correcteur paramétrique dispose de 4 bandes, deux bandes de type cloche (bell) et deux bandes au choix de type cloche (bell) ou plateau (shelf). La largeur de bande, Q, est réglable de 0,5 à 16 par pas de 0,1.
La section d’égalisation est complétée par un filtre coupe-bas à fréquence glissante (jusqu’à 700 Hz). Un inverseur de polarité est aussi disponible dans cette page.
Vintage
Là, le correcteur présente une interface utilisateur dont les réglages sont pré-caractérisés.
Le filtre passe-haut (HPF) propose 4 choix de coupures à pente fixe : 50; 80; 160 et 300 Hz.
Le correcteur bas propose 5 choix de fréquence (35; 60; 110, 220; 330 Hz)
Le correcteur médium propose 6 choix de fréquences (360 Hz; 700 Hz; 1,6; 3,2; 4,8; 7,2 kHz)
Le correcteur aigu quand à lui propose 5 choix de fréquences (3,3; 4,7; 6,8; 10; 15 kHz)
Une sélection globale d’efficacité est proposée entre Wide et Narrow.
Gate & Compresseur
L’accès à ces deux modules s’effectue via un glissement vers le bas depuis la partie correcteur.
Gate
Deux modes sont également proposés : Modern ou Vintage.
Modern
Le gate comporte les réglages habituels de ce type de traitement dynamique : Threshold, Range, Attack, Hold, Release. La représentation classique de l’action d’un noise-gate.
Vintage
On a droit à une superbe interface graphique flanquée d’un bon gros Vu-mètre à aiguille, avec un sélecteur permettant la lecture du signal entrant, sortant ou de la réduction de gain. Côté paramétrage, on dispose d’un bouton Threshold, d’un bouton Hold, et d’un clavier dédié à la fonction Attack avec trois constantes de temps : Fast, Médium, Slow. Un autre clavier correspond à la fonction Release avec trois constantes de temps : Fast, Médium, Slow.
Le Compresseur
On retrouve les deux modes de travail proposés sur les correcteurs et le gate : Modern ou Vintage.
Modern
Le compresseur comporte les réglages habituels de ce type de traitement dynamique avec réglage de Threshold (seuil), Ratio (taux), Attack (temps d’attaque), Release (temps de relâchement), Gain. La représentation est classique.
Vintage
Le compresseur comporte la même interface graphique flanquée d’un bon gros Vu-mètre à aiguille que le gate, avec un sélecteur permettant la lecture du signal entrant, sortant ou de la réduction de gain. L’utilisateur dispose d’un bouton Threshold, d’un bouton Gain, d’un clavier tactile dédié à la fonction Attack avec trois constantes de temps : Fast, Médium, Slow. Un autre clavier pour la fonction Release donne le choix entre trois constantes de temps : Fast, Médium, Slow. Enfin le dernier clavier tactile permet la sélection du taux (Ratio) avec les rapports suivants : 2:1, 4:1, 8:1, 12:1, 20:1.
Multi-effets : La réverbération et le délai
Un balayage de l’écran vers le bas avec le doigt permet l’accès aux réglages de réverbération et délai. Le module réverbération comporte neuf algorithmes parmi : Plate, Ambience, Small Room, Medium Room, Large Room, Hall, Cathedral, Gated Reverb, Spring.
Chaque algorithme permet l’accès à six réglages différents : le niveau de départ, le pré-délai, damping (amortissement), Decay (décroissance), Rolloff (coupure), et le niveau. Le module délai comporte un choix parmi 5 modes : mono, tape écho, stéréo, pingpong, multi-tap. Chaque module comporte deux bibliothèques de presets : usine et utilisateur, de réglages accessibles.
Enregistrement et lecture avec iPad
Lors du raccordement de l’iPad sur le dock, une tranche supplémentaire apparaît. Elle s’appelle naturellement iPad et permet d’aller récupérer des fichiers son dans l’iPad et de les lire dans le but de les mixer avec les autres sources.
Il est possible d’enregistrer avec l’iPad grâce au bouton record, néanmoins cette fonctionnalité d’enregistrement n’est seulement possible que lorsque l’iPad se trouve sur son dock, l’enregistrement n’est pas possible à travers la liaison wifi.
La section Master
La section Master va nous permettre de passer entre le mixage principal (Gauche & Droite vers les connecteurs XLR-3 à l’arrière de la surface) et les différents autres mixages auxiliaires avec 6 départs auxiliaires sur embases jack 6,35 mm. Ces mixages permettront (par exemple) d’envoyer le signal au retour de chaque musicien.
Chaque sortie (master et aux) comporte un égaliseur graphique, permettant d’égaliser la diffusion principale mais aussi les retours musiciens indépendamment.
L’application pour iPhone, iPod
Il existe aussi une application Mackie pour iPhone et iPod (Mackie My Fader) Version 1.0.1
Nos mesures
Les préamplificateurs micro, basés sur la technologie Onyx propre à Mackie, sont déjà bien connus sur d’autres produits de la marque. Ils sonnent très correctement. La surface utilise des convertisseurs Cirrus Logic 24 bits.
Figure 1
Le gain des préamplificateurs est de 60 dB. En fait, par rapport à notre procédure habituelle où nous faisons les mesures sur une tranche à partir de la sortie Direct Out, le jeu est un peu faussé car, ne disposant pas de sorties directes, la mesure prend en compte la chaîne totale, notamment les réglages de panoramique et de gain de mélange. Le gain réel mesuré est de 57,5 dB avec panoramique totalement à gauche (ou à droite) et faders de voie et master à 0. Il y a donc un manque de 2,5 dB, pas vraiment gênant en exploitation. La loi panoramique est de 3 dB, donc -3 dB au centre.
La courbe de la figure 1 montre la réponse en fréquence aux gains max, médian et min. Pas d’incident quel que soit le gain, même dans les basses fréquences. On note en haut de bande la coupure « brickwall » juste en dessous fs/2 (24 kHz) purement numérique (d’où les petites sur-oscillations) qui dénote l’absence de filtrage analogique complémentaire.
Le niveau max de sortie (en symétrique) est mesuré à +22 dBu avec charge à 200 kΩ et +16 dBu avec charge de 600 Ω, ce qui signifie que l’impédance de sortie est de 600 Ω, ce qui est un peu élevé si plusieurs appareils sont reliés ou si de grande longueurs de câble sont mis en œuvre (réduction HF). Bizarrement, sur les sorties aux elle avoisine 250 Ω (en symétrique), ce qui est mieux. C’est un choix. On aurait préféré l’inverse, bien que l’on comprenne que le constructeur ait privilégié les longues liaisons pour les retours des musiciens.
Le niveau max admissible en entrée atteint un +22 dBu (THD : 0,8%) tout à fait correct. L’impédance d’entrée mesurée en entrée micro, XLR, est légèrement inférieure à 3 kΩ : très bien. Signalons que sur les quatre dernières tranches (13 à 16), dotées d’embases Combo (XLR-TRS), c’est le choix d’une liaison en jack symétrique qui donne 8 dB de plus en admissibilité, et fait passer l’impédance d’entrée à 30 kΩ pour des sources de niveau (et d’impédance) ligne.
Bruit et CMRR
Au plan bruit, nous obtenons un bruit ramené à l’entrée de -128 dBu en non pondéré et 130,5 dBu en pondération A (impédance de source de 150 Ω), ce qui est excellent et signifie par ailleurs que le bruit est uniformément réparti sur toute la bande.
En revanche les caractéristiques de réjection de mode commun (CMRR) sont un peu en deçà de nos attentes, avec respectivement 51 dB à 40 Hz, 52 dB à 1kHz et 51 dB à 10 kHz, au gain minimum, et 51,5 dB , 54,5 dB et 54,5 dB au gain max. La mesure est faite selon la méthode classique, sans déséquilibrer les impédances de source (ce qui détériorerait encore les résultats). Là encore, les grandes longueurs de câble en entrée sont à proscrire.
Distorsions
Figure 2
Pour la distorsion harmonique (plus bruit, THD+N) au gain max, nous avons mesuré 0,009 % à 40 Hz, 0,0006 % à 1 kHz. Au gain médian (30 dB) , cela devient respectivement 0,001%, 0,0014%. Enfin au gain unitaire, on obtient 0,0012 %, 0,0013%. Ce sont là d’excellents résultats. La distorsion d’intermodulation (SMPTE) avoisine 0,013% au gain max et 0,0085 au gain minimum, ce qui est un peu moins bon. La courbe de la figure 2 donne les résultats de THD au gain médian et max sur toute la bande. Il s’agit de la somme quadratique de toutes les harmoniques (jusqu’au rang 10). On constate un niveau moyen très bas et une remontée, normale, aux fréquences hautes sans toutefois dépasser les 0,02 %.
Figure 3
La courbe de la figure 3 donne la réponse spectrale avec un stimulus à 1 kHz. L’enseignement que l’on peut en tirer est d’une part que les harmoniques paires sont prépondérantes (ce qui est toujours plus flatteur à l’oreille) et d’autre part que le plancher de bruit est très bas dans la bande (ce qui confirme les mesures de bruit).
Les deux bandes latérales à 47 et 49 kHz (modulation de la fréquence d’échantillonnage) sont à -115 et -120 dB (très bien). En revanche le filtrage dans le seul domaine numérique laisse apparaître une remontée du bruit (inaudible) au-dessus de 2 fs (96 kHz).
Les correcteurs
Les Eq sonnent assez bien mais ne semblent pas être si opérants à l’écoute que le réglage visuel laisse apparaître, ce qui ne posera pas de problèmes particuliers à l’usage.
Figure 4
Les réponses mesurées (figure 4) correspondent aux paramétrages effectués sur la tablette ; toutefois sur le débattement max (+/- 15 dB), on note une troncature. Les filtres coupe-bas sont à pente fixe du 2e ordre (-12 dB/oct.).
Traitements de dynamique
La figure 5 montre que les traitements de dynamique se comportent remarquablement, pas d’ondulation sur les portions post-seuil, même en limiteur. L’action du « soft knee », ici en limiteur est bien dosée. Tout est bien tenu.
Figure 5
En revanche nous trouvons que le fait de libeller les réglages en dB par rapport au 0 dBFS sur l’interface est assez déroutant. Certes il s’agit d’une console numérique mais les techniciens et opérateurs son connaissent bien ce que représente, en niveau, le dBu (0 dBu, 775 mV) ou le dBV (0 dBV, 1V) mais le dBFS (full scale)? Lui dépend des choix de conversion et d’amplification post-conversion adoptés. En général on fixe le niveau de référence 0 dB à + 4 dBu, niveau nominal. Il faut donc savoir que dans notre cas 0 dBFS = +22 dBu ou +20 dBV. Ainsi la courbe du Gate en jaune sur la figure 5 avec un seuil à -8 dBu a été entrée sur l’iPad à -30 dB (voir écran).
La latence
La latence mesurée à partir du temps de retard de groupe est de 1,5 ms, conforme aux données constructeur, ce qui reste raisonnable puisque cela prend en compte les conversions à 48 kHz (Fs) et le traitement de signal DSP
En exploitation
Le couple surface et iPad est redoutable de convivialité et de simplicité, les fonctionnalités disponibles sont amplement suffisantes pour un concert ou un spectacle de petite taille.
Les réglages de la diffusion principale pourront s’effectuer avec l’égaliseur graphique, chaque sortie auxiliaire comporte aussi un égaliseur graphique. On aurait aimé voir aussi un correcteur paramétrique en plus du graphique sur chaque sortie.
Pour les tranches d’entrées, chacune d’entre elles dispose exactement des mêmes fonctionnalités sans compromis. Un correcteur paramétrique 4 bandes, un filtre coupe-bas à fréquence glissante, sept couches de mixage différentes (master + six départs auxiliaires), compresseur/limiteur par tranche, une réverbération et un écho comme multi-effet. Il manque néanmoins un second multi-effet intégré tel qu’une réverbération.
Le fait de pouvoir se promener avec l’iPad en guise d’interface utilisateur dans la salle est un avantage conséquent et très plaisant pour bien affiner les réglages. Il faut noter que seules 8 voies sont visibles simultanément dans la page principale, et qu’il faudra faire « glisser » celle-ci pour faire apparaître les voies suivantes. Ce détail, assez bénin en balance, peut toutefois s’avérer pénalisant en prestation proprement dite dans le cas où il s’avère nécessaire de baisser très rapidement une voie qui ne se situe pas sur la fenêtre en cours d’affichage. Il faudra donc faire glisser, chercher, puis abaisser.
L’approche iPad, bien que très ergonomique, ne remplace toutefois pas les bons vieux « faders », potentiomètres et interrupteurs physiques qui permettent une très grande rapidité d’exécution. Il est dommage que la console ne dispose pas d’origine d’un routeur Wifi. Le fait de devoir en acquérir un et de le raccorder à l’extérieur est assez agaçant, surtout lorsque celui dont on dispose ne convient pas (on en a essayé plusieurs pour obtenir un résultat correct).
La console ne dispose pas d’interface USB ou firewire, ni de sortie numérique (au moins AES/EBU pour le G/D), qui permettrait de la raccorder à un ordinateur comme une carte son et donc d’effectuer des enregistrements dans le domaine numérique, ou encore d’attaquer un processeur de diffusion sans reconvertir. La seule possibilité d’effectuer les enregistrements avec l’iPad est pratique mais s’avère limitative à l’usage. Certes, la place est comptée …
Signalons enfin que l’embase du dock est munie d’un connecteur 30 broches: la compatibilité est donc acquise pour les iPad 1, 2, 3 mais seulement en wifi pour l’iPad 4.
Tarif catalogue Algam : 1067,73 € HT (1277 € TTC). Auquel il faudra rajouter l’iPad si vous ne l’avez déjà.