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Sexion d’Assaut à Mériadeck 2012

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Sexion d'Assaut à Mériadeck

Carton rap et même carton tout court, Sexion d’Assaut tourne en France aussi régulièrement qu’un vinyl sur une SL1200mkII et fait salle comble à chaque date en emportant tout sur son passage.

Nous avons été à la patinoire de Mériadeck de Bordeaux passer une journée avec l’équipe technique de cette interminable tournée – plus d’une trentaine de dates sont d’ores et déjà prévues en 2013 – afin de compléter par le son, le reportage lumière déjà en ligne sur Soundlightup http://www.soundlightup.com/archives/reportages/lapogee-de-sexion-dassaut.html?preview=true&preview_id=8587&preview_nonce=e0e1cbe800

L'équipe audio. De g à d, Antoine Guest, Boule , Raphaël Maitrat et Brieuc Guillet.
L’équipe audio au complet avec de gauche à droite Antoine Guest l’assistant plateau, Alex « Boule pistachée » Borel en charge du système, Raphaël Maitrat au mix dans ta face et Brieuc Guillet, l’homme des retours.

Qui dit journée dit un max d’infos.Nous avons donc choisi de vous offrir ce reportage en deux services.
Honneur tout d’abord aux retours de Brieuc Guillet et au système géré de moustache de maître par Alex Borel alias Boule.
Dans quelques jours c’est Raphaël Maitrat qui nous racontera sa face et on posera quelques questions à Karim Benaziza, le batteur qui accompagne, avec trois autres musiciens, le groupe sur scène. Très bien d’ailleurs.
Un grand merci dès à présent pour l’accueil aussi simple que sympa de toute l’équipe dont la bonne humeur communicative nous a valu quelques fous rires !

Les retours de Brieuc Guillet

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Brieuc Guillet devant la Midas XL8.
Brieuc Guillet devant sa bête. Si, si, ça impressionne les filles, enfin pas toutes. ”Pas vrai Manue ?” C’est quel bouton pour le pur Arabica déjà…

SLU : Ça fait longtemps que tu t’es jeté dans les retours ?

Brieuc Guillet : Ça fait un peu plus d’un an que j’ai commencé avec la Sexion, précisément en octobre 2011. On a attaqué en wedges.
Au tout début de la tournée, Raph (Raphaël Maitrat, ingé FOH NDR) est parti seul en façade et régie, en prenant à chaque date un gars sur place pour les retours.
Ca s’est vite révélé compliqué car le groupe, surtout à l’époque, nécessitait de quelqu’un de fixe avec qui dialoguer et sur qui compter, tout l’inverse de ce qu’il trouvait.
Certes, c’était l’époque où la Sexion était en formation chanteurs + DJ mais malgré tout, avec 6 artistes sur scène, c’était déjà chargé. Quand nous avons eu des musiciens en plus, j’ai demandé à la prod de passer tout le monde en ears, une demande onéreuse car impliquant un nombre important de moulages mais qui a été acceptée.
Depuis c’est beaucoup plus confort pour moi comme pour les artistes et les musiciens.

Quand La Sexion passe des wedges aux ears

SLU : Comment s’est passée la transition avec les 6 membres du groupe ?

Brieuc Guillet : Bien, la seule difficulté a été de ne pas les couper du public avec lequel ils communient totalement, et puis une habitude à prendre de leur part, ce qui est vrai avec tout artiste qui débute avec des oreillettes.

SLU : Une oreille puis deux ?

Brieuc Guillet : Non, je leur ai tout de suite imposé les deux, et ils n’ont pas forcément été attirés par cette solution bancale car ils ont vite compris que c’est le bazar. Ils ont aussi très vite apprécié le confort de bien s’entendre.
Je leur ”ambiance” tout le temps les retours avec du public et je mets la dose à la fin de chaque titre. Parfois ça pourrit un peu le mix car ils en veulent vraiment beaucoup alors j’en retire en douce mais ils me repèrent tout de suite (rires !).
Comme ils sont toujours devant et avec une capsule qui est très sensible, la KSM9 Shure, dans certaines salles pourries, le son s’esquinte vite…

SLU : Courageux comme choix de tête pour du rap !
Ils ne font pas trop de style avec leurs mains ?

Brieuc Guillet : Non, Raph a été super bien pour ça, et il les a tout de suite briefés. Du coup ils ne mettent pas la main sur la boule. L’avantage avec les ears est qu’ils s’en rendent compte les rares fois où ça leur échappe car le son devient vraiment naze !

SLU : Tu dialogues donc bien avec eux ?

Brieuc Guillet : Oui et non. Oui car ils sont adorables, non car ils communiquent globalement peu, ce qui ne me dérange pas forcément.

SLU : Ils n’ont pas les mots pour réclamer ce qu’ils veulent ?

Brieuc Guillet : Pas exactement, ils font un amalgame entre artistique et technique. Par exemple quand les musiciens sont arrivés et que je leur ai fourni un mix avec ces derniers, leurs commentaires englobaient leurs besoins propres et leurs appréciations sur le groupe. Pas évident de retrouver ses petits !

SLU : Ça viendra non ? Ce sont de jeunes artistes en termes de technique sur scène…

Brieuc Guillet : Oui et puis ce travail n’est pas pour me déplaire car il faut vraiment travailler dans leur sens et proche de ce que tu ferais en façade. J’ai donc bien écouté leurs disques et je me suis adapté.

Un son d’album personnalisé dans chaque retour

SLU : Ils demandent quoi en termes de sources dans leurs oreilles ?

Brieuc Guillet : Tout, presque un son d’album. Ils sont habitués avec le DJ à écouter des sons finis et masterisés donc ils veulent ça et leurs voix par-dessus.
Pour éviter de bosser huit mix complets et à chaque fois devoir répercuter la moindre modif chez tout le monde, j’ai créé un mix musique commun que j’envoie à l’ensemble des chanteurs ; les différences sont au niveau de leur voix, du DJ et des ambiances où chacun a ses desideratas.
Le DJ a son mix, il est sur le réseau de talk avec les autres musiciens, et bien entendu chaque musicien a son mix personnel. Le DJ a aussi un E-DJ d’Intelligence Audio, un boîtier avec lequel il peut passer lui-même de la pfl de sa table au mix que je lui envoie grâce à un simple inverseur. Il est désormais en HF avec un micro serre-tête pour pouvoir se balader.

Jean-Paul de Almedia, JP dans la profession, backliner de son métier.
Jean-Paul de Almedia, JP dans la profession, backliner de son métier et cramé par mon flash qui a décidé de lui faire une sale blague. Spécialisé dans les guitares et tout ce qui a des cordes, il s’occupe avec autant de bonheur des batteries et autres claviers. ”Je fais tout moi” ! (Rires !).

SLU : Vous disposez de 4 musiciens…

Brieuc Guillet : Oui, un batteur, un bassiste et aussi chef d’orchestre, un clavier et un guitariste.
Raph (Maitrat NDR) a présenté le projet à Fred (Fall NDR) le bassiste et ce dernier au bout de quelque temps a proposé un certain nombre de titres orchestrés au groupe pour qu’il pioche dedans, ce qui fait qu’il y a désormais une moitié de chansons avec le DJ seul et une autre moitié avec l’accompagnement du groupe.

Le DJ intervient sur certains titres joués en live, et c’est très chouette. Les musiciens tournent au click, et même lui s’y est fait et ses parties sont très en place et très appréciées. Enfin il y a aussi quelques séquences qui habillent le tout.

SLU : Tu n’es pas un Fa Musique au départ…

Brieuc Guillet : Non, j’ai été un Dispatch boy (rires !) permanent chez eux pendant 4 ans, et j’ai démissionné en avril 2011 pour partir dans l’aventure de la Sexion et devenir pigiste. C’est assez classique dans cette société. Pas mal de monde a commencé en tant que permanent et ensuite a franchi le cap de l’intermittence en partant sur une tournée.

SLU : Mais les retours pour toi ça n’était pas une vocation…

Brieuc Guillet : Oh non, j’ai fait un peu de tout chez Dispatch, et lorsque Raph m’a contacté la première fois pour le remplacer, j’ai tenu la face de Sexion. Comme cela s’est bien passé, il m’a proposé de partir avec eux aux retours, et de fil en aiguille (en micro ça serait mieux NDR) je me suis retrouvé bien dans ce rôle.
Etre derrière la console déjà c’est un tel plaisir que devant ou sur le côté ça me va ! J’ai fait beaucoup de plateaux, j’ai été l’assistant aux retours de pas mal de monde donc je n’ai pas trop galéré. Je connais les petites magouilles, les ears, la HF donc il n’y avait pas de soucis.

La Midas XL8 aux retours, confortable mais pleine

La Midas XL8 exploitée en retours.
Si vous aimez les boutons et les racks bien pleins, voici de quoi vous combler avec l’XL8 Midas, une console sans concession y compris pour votre dos, choisie par Brieuc Guillet aux retours. 48 sorties ça se mérite !

SLU : Et un paquebot tel que la XL8, ça se pilote facilement ?

Brieuc Guillet : Pour être franc, on ne connaissait pas les Midas numériques avec Raph.
Nous avons bénéficié d’une formation express, d’abord sur la Pro6 qu’on a eu au départ tous les deux et puis sur la XL8 pour moi car j’étais plein de chez full. Je ne pouvais même plus recevoir un invité.
Raph tourne en ce moment avec une Pro2 qui sonne exactement pareil mais qui est beaucoup plus compacte.

SLU : Tu es plus à l’aise avec 48 départs ?

Brieuc Guillet : Mais je suis de nouveau full ! Rien qu’en mix stéréo entre artistes, première partie, backliners, musiciens, moi et le mix stéréo de base je suis à 16.
Ajoutons à ça un mix spare qui reçoit tous les départs, les sides, les wedges, les subs, des départs effets que j’aurais pu effectivement me faire en direct out, et je suis plein. Confortable mais plein.
Avec les 32 départs de la Pro6 je jonglais trop.

L’XL8 est pratique aussi parce qu’on a tout sous la main, plus de départs, plus de sorties ; elle permet de gérer les talks sans passer par la case mixette, et elle était disponible chez Fa Musique car un collègue venait de la troquer contre une Pro6 à cause de son poids.
J’ai donc sauté sur l’occasion et suis parti avec la grosse mémère !

Une série de 18 émetteurs PSM900 Shure
A gauche, une série de 18 émetteurs PSM900 Shure. A droite le DL9331 facilite l’accès aux égaliseurs émulés par la XL8. En dessous, un TC M2000 et deux Yamaha SPX990. Dessous, trois émetteurs PSM600 et en bas, un DL451 pour 24 entrées et autant de sorties.
En bleu Midas, un stage DL351 capable 64 sorties et autant d’entrées.
En bleu Midas, un stage DL351 capable 64 sorties et autant d’entrées. Au-dessus, 5 récepteurs UR4D Shure réservés aux émetteurs des têtes KSM9. A droite, une partie des amplis D12 d&b dévolus aux retours.


SLU : Du coup vous n’avez pas de patch avec Raph…

Brieuc Guillet : Exact, on se sert de mes deux DL431. L’avantage c’est que chacun dispose de ses préamps, de son gain et de ses convertisseurs.
Contrairement à DiGiCo ou Soundcraft, on a réellement chacun un gain et pas un trim sur le gain de l’autre !
On a en tout 48 entrées, 40 en commun et quelques-unes spécifiques pour moi comme les ambiances ou le click.

17 liaisons HF sur trois plans de fréquences

SLU : En termes d’émetteurs de quoi disposes-tu ?

Brieuc Guillet : J’ai 17 liaisons PSM900 Shure, un émetteur de qualité audio identique au PSM1000 même s’il est moins pratique à utiliser car il a moins de fréquences et n’a pas de mise en réseau. Il est aussi moins bien fichu avec ses deux éléments séparés et ses alimentations déportées.

Une vue de l'analyseur de spectre Winradio G33WSM.
Une vue du Winradio G33WSM, un analyseur de spectre basé sur un récepteur en boîtier, son antenne et un logiciel d’affichage et de pilotage fonctionnant sur PC, le genre d’outil indispensable quand les fréquences se font rares…

SLU : As-tu assez de fréquences pour faire 17 liaisons ?

Brieuc Guillet : Parfois je galère un peu. J’en ai 14 sur un plan et trois sur un autre donc il arrive que certaines salles posent problème.
J’ai donc demandé un scanner qui m’aide bien. Les récepteurs UR4D sont sur un troisième plan.

SLU : Et si tu es vraiment dans l’impossibilité de trouver de la place, tu as des wedges dans le semi ?

Brieuc Guillet : Non ça va, on n’a jamais été à ce point dans la mouise, on s’en sort toujours. On fait plusieurs scans dans la journée, et quand le show commence, globalement ça va. Au pire, on voltige un peu avec le pack de spare le temps de changer la fréquence qui ne passe pas et ça s’arrange.

SLU : Pas de Vitalizer et toute la clique habituelle ?

Brieuc Guillet : Ahhhh j’aurais bien aimé mais…

SLU : Pas de budget !

Brieuc Guillet : Eh oui, on verra à la prochaine tournée si je peux en avoir au moins pour les artistes.

SLU : Tu te sers des effets internes de l’XL8 ?

Brieuc Guillet : Oui bien sûr, mais je voulais en plus avoir pour le chanteur du groupe une réverbération et un délai, plus un effet spécifique pour la caisse claire, d’où la présence du TC et des deux SPX990. Les effets internes servent sur les chœurs faits par les musiciens et tous les instruments acoustiques.
La console est en V2 et les effets ont fait de gros progrès, désormais c’est vraiment bien.

Le mur de M4.
Le mur de M4 servant tout aussi bien de retour ”complet” pour les premières parties que de renfort de baston durant le concert en complément des ears.

SLU : Le DN9331 te sert pour tes wedges et sides ?

Brieuc Guillet : Oui, ça me donne un accès rapide aux égaliseurs 31 bandes émulés dans la table.
J’ai des wedges pour la première partie et des sides pour envoyer de l’énergie sur scène car il s’agit de rappeurs qui ont besoin de ressentir leur musique, et ne pas simplement de l’entendre par leurs ears.
En side j’ai par côté 2 Q-Sub et 2 Q1 accrochés et devant 4 wedges M4.

La répartitions des sources
dans les différents systèmes de retour

SLU : Tu répartis comment tes sources dans tes retours ?

Brieuc Guillet : Je sépare bien les sources. Pied et basse sortent essentiellement par les 4 wedges bien gonflés par l’effet de sol ce qui donne à mes six artistes l’impact et la pression qu’ils recherchent.
Tout le reste sauf pied et basse sort des sides.
Lors des premières parties, si les artistes n’ont pas de ears, je modifie le mix et fais des mix complets par les wedges et les sides.
J’ai aussi pas mal de petits subs individuels sur scène mais du fait de la ligne de subs installée sous la scène, et qui remonte pas mal, ils ne fonctionnent quasiment pas.
Le DJ a lui aussi son M4 et son QSub.

SLU : Comment assures-tu le découplage des platines avec le praticable ?

Brieuc Guillet : Avec des balles de squash. Ca marche super bien. Elles s’écrasent sous le poids de la dalle en ciment qui sert de base aux platines.
C’est indispensable car les membres du groupe viennent parfois ici et n’arrêtent pas de danser et de sauter pour autant.
Comme nous avons eu des galères par le passé, nous avons trouvé ça et c’est mortel.

Un coup de Boule pour caler le système

Le système de diffusion, tout en d&b.
Le système d&b de jardin avec, de gauche à droite, 6 Q1 en latéral, 10 J8 et 2 J12 en bas de ligne en principal et, placés juste derrière, 6 J-Sub en montage antenne, et piqués pour mieux redescendre sur le public. On devine tout à droite les sides de Brieuc composés de 2 Q-Sub et 2Q1.

Après les retours, place au système avec Boule, Alex Borel, qui prouve une fois encore que les bons techniciens ne sont pas tous franciliens et revendique haut et fort son âme lyonnaise d’un : ”Je suis bien sur ma colline à la Croix-Rousse, il y a des bons restos et des bons copains”.

SLU : Il paraît que tu as des subs aussi sous la scène ?

Alex « Boule » Borel (Ingé système) : Comme le système est accroché assez haut – ce soir nous sommes à 11 mètres mais il m’arrive d’être jusqu’à 13 – on perd l’énergie du grave tout devant.
J’ai toujours de l’infra grâce aux deux J-Infra par côté, mais il me manque du coffre dans le bas, et j’arrive à bien le récupérer avec 4 subs B4 qui tournent assez doucement et ne couvrent qu’une petite partie de la fosse.
Ils sont là regarde. (Ca marche du tonnerre, et c’est très addictif ces quatre petits bazars cachés NDR.)

Les deux J-Infra de Jardin avec leurs amplis, un par sub.
Les deux J-Infra de Jardin avec leurs amplis, un par sub. Chacun dispose de deux 21 pouces en radiation avant sur un canal de D12 et un troisième 21 pouces en radiation arrière sur le second canal de l’ampli afin de créer une onde arrière garante d’un fonctionnement cardioïde.
Débusqués par Boule sous la scène, les quatre B4 montrent le bout de leur grille.
Débusqués par Boule sous la scène, les quatre B4 montrent le bout de leur grille.


SLU : Pour la mise en phase comment procèdes-tu ?

Boule : Je me créé deux groupes séparés. Le premier s’appelle « groupe scène » et comporte nos 4 petits renforts de grave B4, quatre T10 en lipfill et les 2 fois deux Q7 qui sont placés assez haut sur scène, et débouchent bien les premiers rangs.
Cet ensemble en charge de la fosse, je le cale en phase comme si j’étais dans un petit club.

Tout le reste, à savoir le système principal, je l’appelle le « gros bill ».
Je dispose d’une commande de délai prenant en charge l’ensemble du ”groupe scène” ce qui me permet de remettre en phase cette petite scène imaginaire dans la grosse scène.
Je finis toujours le calage à l’oreille après le SMAART, et je fignole le niveau des quatre B4 qui doivent s’entendre mais ne surtout pas jouer trop fort pour ne pas venir semer la pagaille trop loin de la scène.

Le T10 d&b utilisé ici en lipfill, à quatre exemplaires et à très bas niveau.
Une bébête qui mord, le T10 d&b utilisé ici en lipfill, à quatre exemplaires et à très bas niveau.
Les deux Q7 du front fill.
Les deux Q7 d&b du front fill surplombés par les micros d’ambiance de Brieuc, un Shure KSM137 et un Sennheiser MKH416.


SLU : Tes J-Sub tu les coupes à combien ?

Boule : Normalement ils sont coupés à 100Hz mais je préfère les laisser monter naturellement.
Les J-Sub sont coupés afin de ne pas descendre trop bas et tenter de faire à leur tour de l’infra.
Les J-Infra se chargent de l’octave 27 à 60Hz.

SLU : Les subs accrochés n’auraient-ils pas été suffisants ?

Boule : La note de base du premier titre du concert est à 40Hz et les J-Sub n’y vont pas bien donc sans l’apport des 4 J-Infra t’es mort !
Si je les coupe durant le concert tu vas tout de suite le sentir.

Sexion d'Assaut

SLU : C’est facile pour un ingé système de travailler dans le rap, de faire par exemple un beau grave avec des sources qui ne sont pas toujours nickel ?

Boule : Pour bosser le grave, le rap c’est mortel ! Même s’il bave parfois un peu c’est un super challenge, et à la fois t’as pas la reprise de micros, pas de tourneries ou de repisses, sauf quand tu as la batterie donc c’est tout bon.

SLU : Tes deux lignes de J-Sub sont naturellement cardioïdes mais as-tu joué aussi avec la directivité verticale ?

Boule : Oui, l’Array Calc permet de visualiser facilement l’effet de quelques petits délais sur l’antenne de subs, et on constate qu’on gagne 10 mètres ici à Meriadeck, et surtout que le faisceau s’aplatit.
Je retarde les deux subs du bas, et ce que je perds en portée je le gagne en cohérence même si j’ai une bosse centrale au niveau du parterre sur laquelle je dois encore travailler.

SLU : Tes rappels latéraux sont en Q1…

Boule : Oui, six par côté. Suivant les salles je les coupe ou pas à 100 Hz.

SLU :T’es aussi de l’aventure Sexion depuis le début ?

Boule : Pas du tout, j’ai pris la suite de Tintin (Mathieu Renaud de Fa Musique NDR) qui a fait quelques dates au printemps mais qui, étant permanent chez Fa, a dû passer la main. Je tourne donc depuis début octobre 2012. Je suis un intermittent lyonnais et je collabore principalement avec Fa. J’ai travaillé pour Olivia Ruiz, les Ogres de Barback, quelques remplacements aux retours de Ben l’Oncle Soul…. Sinon bizarrement je suis issu du circuit punk rock hardcore (rires !)
Globalement c’est le même combat, si ce n’est qu’on ne travaille pas les mêmes fréquences ; les grosses caisses sont différentes et vont à un tempo super rapide.

SLU : Si tu fais le son de ce soir…

Boule : Ahh non là c’est mort ! Comme c’est hyper rapide tu ne peux pas te permettre d’avoir des trucs qui traînent. Tout doit être bien tassé.

SLU : Comment est Meriadeck comme salle ?

Boule : C’est plus qu’un piège, c’est un tas de…
Même pour faire un shoot c’est un enfer car tu n’as même pas une poutre qui traverse toute la scène pour te servir de repère.
J’ai appris trop tard que j’aurais pu avoir les cotes de la salle en fichier. Comme en plus c’est la première fois que je vais jouer à pleine jauge, j’ai un peu mis au pifomètre les latéraux en montant écouter ce matin (et le pire c’est que ça marche ! NDR). Acoustiquement de toute façon, avec le Hall des Expos de Perpignan et sa forme en biseau qui te ramène un vilain délai derrière les oreilles, c’est celle qui craint le plus. Heureusement que le public comme toujours améliore les choses par son absorption.

Sexion d'Assaut

SLU : Comment vous repartissez-vous le travail avec Raph ?

Boule : Il mixe plutôt à plat avec peu d’EQ et c’est moi qui taille les trucs les plus durs directement dans le système. Une fois que le concert commence, il affine en fonction de ce qu’il entend.

SLU : Tu travailles presque exclusivement avec du d&b.

Boule : Étant très proche de Fa c’est inévitable et je maîtrise notamment le J et le Q.

R1, le logiciel de gestion de la diffusion et des DSP équipant les amplis d&b.
Une vue du R1, le logiciel de gestion de la diffusion et des DSP équipant les amplis D6 et D12 d&b.

Dernièrement j’ai eu l’occasion d’utiliser du E15 Adamson sur les Ogres de Barback. J’ai trouvé ça cool y compris la confiance que nous ont accordé les gens de DV2 et Didier dal Fitto en particulier en nous proposant d’essayer son système avec des subs MDC.
Ce qui est mortel, ce sont les amplis Lab.gruppen. C’est dingue ce qu’ils arrivent à faire dans 2 U, sans parler du Lake intégré.

Je pense que ça va bientôt être le tour de d&b de revoir ses amplis. Ça arrive ! Mon seul regret actuel est de ne pas avoir de shelving. J’ai quatre paramétriques par groupe, et j’ai appris à faire avec en élargissant le facteur de mérite à fond.

Je pars du principe que le système est bien foutu et vouloir mettre à tous prix les mains dedans conduit parfois à faire plus de mal que de bien au son.
On a le même phénomène en studio quand tu mixes un titre et que tu as trop de temps. Il faut savoir garder ses premières impressions et ne pas tout vouloir changer.

SLU : Ton drive est donc archi simple…

Boule : Ahh oui, je sors en AES de la table et attaque directement les amplis. Je gère tout avec le R1. Pour ce que l’on fait, ça suffit largement.

SLU : Peut être qu’un peu plus de ressources DSP dans le ou les nouveaux amplis seraient les bienvenues !

Boule : Sans doute oui, mais tu sais, je suis un mec à qui il ne faut pas faire mettre le nez dans le sac de bonbons sinon je bouffe tout ! Je préfère n’avoir que trois Carambars et me débrouiller avec (rires !). Je suis en tous cas ravi car cette tournée fait salle comble à chaque show et nous a donné pas mal de moyens.

J’ai pu m’équiper avec SMAART 7 et quatre micros, ce qui me permet de faire des moyennes globales de mes 4 points de mesure, puis 4 autres et ainsi de suite jusqu’à vraiment découvrir quels sont les accidents qui se répètent, et ceux ponctuels sur lesquels il ne faut pas s’attarder.
Je ne suis ni un vieux dans le métier ni un apprenti sorcier, je fais confiance au fabricant du système et ne vais pas essayer de tout révolutionner.

SLU : Tu as essayé le V ?

Boule : Il y a de fortes chances qu’au printemps les extérieurs en Q1 deviennent du V. Ca marche bien, c’est un vrai « petit » J et ça raccorde bien mieux que du Q1 avec du J. Cela étant, je n’ai encore jamais travaillé avec cette seule boîte.

Je trouve la démarche de d&b bien pensée, très cohérente et faite pour les prestataires. On ne pousse pas à la consommation et ça marche ! Avec un ampli, tu fais toute la gamme et le moindre Watt est utilisé.

Avant d’arriver chez Fa, je n’avais jamais entendu parler de cette marque, je ne connaissais que les MT2, MT4 et X-Array d’Electro Voice et quelques ARCS. J’ai appris le métier avec ça. Du coup, j’aimerais bien faire par exemple les intérieurs en C7 pour retrouver ce côté puissant et qui tape des anciens systèmes.
Je fignole tellement que parfois Tintin me tire les oreilles. (Rires !)

L’écoute

Vue de la patinoire archi-comble depuis le poste de travail de Brieuc Guillet !
A quelques minutes du début du show, une vue de la patinoire archi-comble depuis le poste de travail assez enviable de Brieuc Guillet !

Malgré une salle loin de faire l’unanimité, Boule réussit le tour de force d’y reproduire un grave sec et à la fois baveux comme il se doit dans ce style musical.
Baveux mais pas mou ou, passez-moi l’expression, «dégueulard».
Sans descendre tout le temps particulièrement bas, il se révèle particulièrement physique et fait vibrer chaque spectateur.

Très belle répartition du son avec quasiment pas de zones d’ombre et des raccordements précis ne laissant pas un seul spectateur sur sa faim, y compris dans le bas, grâce à l’accroche des J-Sub qui semble être la solution à Mériadeck.
Les J-Infra, deux par côté posés au sol, ajoutent leur souffle bien aidés par les 4 subs B4 cachés sous la scène au centre et venant malaxer les chanceux lécheurs de nez de scène. Tout en d&b le système principal est composé de 10 J8 et 2 J12 par côté. Les rappels latéraux de 6 Q1 par côté.

Rendez-vous dans quelques jours pour Sexion d’Assaut II, la Revanche de la façade, starring Raphaël Maitrat !

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Le DN-500C Denon Professional

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Le DN-500C Denon Professional est un lecteur professionnel de CD dont l’une des particularités est d’offrir, via une trappe rétractable, un dock pour iPod (iPhone, iPod Touch) avec une application Pitch Control Denon (disponible sur App Store) permettant le contrôle de la musique stockée (variation de pitch, filtrage par artiste, titre, album, …).

En tant que lecteur de CD pro, le DN-500C lit bien sûr les formats CD audio, MP3, WAV avec des fonctions telles que « power on play » donnant un accès direct à une piste d’une source à la mise sous tension, ou encore l’accès à n’importe quelle piste directement via le clavier numérique. Un contrôleur de tonalité permet de conserver la tonalité lors d’un changement de tempo (master key).

L’appareil dispose par ailleurs d’un compteur BPM automatique avec affichage sur l’écran VFD de façade et la fonction « programmable play-back » autorise la mémorisation d’une liste de lecture.
Présenté en format rack 2 U avec des oreilles de mise en baie amovibles, le DN-500C s’avère un lecteur audio polyvalent convenant à la plupart des installations exigeant à la fois contrôle et flexibilité. Il sera disponible en distribution en mars 2013 au prix public HT de 439 euros.

 

L’Apogée de Sexion d’Assaut

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Eclairer un concert de rappeurs est souvent un cauchemar pour l’éclairagiste quand l’artiste s’interrompt à tout bout de champ, de façon intempestive, invitant son public à ”faire un maximum de bruit”.
Les membres de la Sexion d’Assaut, eux, ont bien compris que pour laisser vivre la lumière, il est indispensable de jouer différemment. Chauffer les fans, oui ! Mais seulement entre les titres. Stéphane Petitjean et Laurence Duhamel, sont donc les éclairagistes les plus heureux du Rap. Et leurs tableaux s’épanouissent à Bercy avec les sources généreuses de Régie Lumière.

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La Sexion d’Assaut avec leurs techniciens Raphael Maitrat en bas au centre, Laurence Duhamel et Stéphane Petijean.

Dans les ponts, des sources puissantes adaptées à Bercy

En nombre, une bonne centaine de machines motorisée servent les tableaux. A Bercy ce n’est pas le délire. En puissance par contre, on joue avec du 1500 W.
A la face, les Alpha Spot HPE 1500 Clay Paky sont en alternance avec les wash Mac 2000 XB Martin, les Sharpy et les Fresnel 2 kW De Sisti. A contre, sous un pont de huit Alpha Spot HPE 1500, un grill rectangulaire bien garni de Beam Sharpy, Strobe Atomic 3000 pour les effets et de wash Robe Robin 600 à LED pour baigner de couleurs le DJ et les musiciens perchés à plus de trois mètres sur un praticable. A contre encore, des murs de Jarag sous le praticable, sont dissimulés ou pas, à l’envie des éclairagistes, par un écran à LED semi-transparent et mobile sur un rail : un Mirage Clay Paky. En latéral, deux ponts chargés d’une alternance Alpha Spot 1500/ Mac 2000 Wash XB et de Sharpy étendent les dimensions de la scène et enfin, une armée de Mac 2000 Wash XB, alignés sur deux ponts au cœur de Bercy, éclaire le public.
Au sol, sur scène, encore 6 HPE 1500, six Sharpy au pied de l’écran Mirage, deux Mac 2000 XB et quelque quatre Robin 600 complètent le kit.

Au pied du Mirage, le Sharpy
Au pied du Mirage, le Sharpy, un beam dont le faisceau est ajustable de 0 à 3,8°. Puissant et rapide, à base d’une lampe 5R (à décharge) de la série Platinium (Philips) il ne consomme que 190 W et utilise une roue de 14 couleurs fixes et une roue de 17 gobos fixes.
Tirs de faisceaux de Sharpy
Tirs de faisceaux de Sharpy au départ du truss rectangulaire, des ponts latéraux, de la scène et du pont de face.
Le truss rectangulaire
Le truss rectangulaire placé à contre au dessus du praticable, chargé des Sharpy, des Robin 600 LED et des Atomic 3000

Polémique sur la Sexion

Homophobes les membres du groupe ? La question n’est presque plus d’actualité. Néanmoins Stéphane Petitjean, éclairagiste de Sexion depuis deux ans, tient à les dédouaner.

Stéphane Petitjean (SP) : Ils ont été durement attaqués en 2010. Ils n’avaient pas dit tant de trucs que ça mais comme le groupe marchait, les médias se sont acharnés.

Le Mirage glisse latéralement pour un effet direct des Jarag
Le Mirage glisse latéralement pour un effet direct des Jarag. Au dessus les Wash Robin 600 LED assurent l’ambiance du pratos.

SLU : On peut quand-même écouter sur le net un titre franchement homophobe !

SP : Il y a eu un titre, oui, mais qui n’est jamais passé. C’est suite à une interview qu’ils ont donnée en 2010 à un magazine spécialisé que les médias se sont enflammés. Ils sont allés rechercher ce titre dans leur passé pour les discréditer.
La Sexion a ensuite été totalement boycottée.
Quand le bus est arrivé pour partir en tournée, les dates s’annulaient les une après les autres : un cauchemar !
Ils ont dit des conneries mais ça ne valait pas qu’ils se fassent casser comme ça.

Un contre jour magnifique !
Les idées ne manquent pas aux deux designers pour coller aux textes des rappeurs. Un contre-jour magnifique !

SLU : Financièrement ça s’est passé comment ?

SP : Leur producteur, Eric Bellamy a tout assumé. Il a été grandiose, il a payé tous les techniciens. Je me devais d’aller dans son sens pour les tournées à venir.

SLU : Quelle a été la réaction des Sexion pour sortir de l’impasse ?

SP : Ils ont visité toutes les associations qui se sont senties blessées, partout en France. Ils ont fait leurs excuses et ils sont revenus petit à petit.
L’hiver dernier ils ont fait une tournée ”l’Ecole des points vitaux” avec le morceau ”Désolé”. Petit à petit ils ont redoré leur blason et retrouvé leur public. On ne peut pas leur enlever un truc : ils écrivent bien.

Les images sont animées au rythme des Sexion.
Beau travail de couleur, trichromie soustractive pour les Alpha Spot, additive pour les LED du Robin. Les images sont animées au rythme des Sexion.

SLU : Comment es tu entré chez Sexion d ‘Assaut.

SP : Il y a presque 2 ans, on faisait Aznavour avec Rapha (Raphael Maitrat) qui est copain avec les Sexion et avec Eric Bellamy. Il m’a proposé de faire la lumière du groupe.

SLU : Si j’ai bien compris, tu cosignes la conception lumière avec Laurence Duhamel ?

SP : Oui, j’ai choisi de travailler avec Laurence car elle a travaillé dans le monde du Rap pendant des années. Elle a fait tous les gros concerts de NTM, tous les concerts de IAM dont elle est l’éclairagiste. Elle est une vraie référence dans ce monde du Rap car elle a envoyé les plus gros groupes. Pour Bercy, c’est Laurence qui a tout créé. Ca me permet de dégager du temps sur le côté artistique.

Eclairagiste de Rap, un métier de funambule ?

SLU : C’est quoi la tendance Rap ?

SP : Le problème avec les rappeurs c’est que généralement quand ils sont sur scène, ils commencent un titre 15, 20 secondes et pof, ils s’arrêtent pour inviter leur public à faire du bruit, ”make some noise“ comme disent les anglais. C’est ingérable pour l’éclairagiste !
J’ai expliqué à Bam’s et Dawala (boss du label Wati B) que pour être pro sur scène, on donne le couplet et le refrain sans interruption ce qui permet de créer des tableaux et de faire un vrai show. Ils sont allés dans ce sens et je les en remercie. Grâce à eux, le groupe ne s’arrête jamais pendant un titre, et l’on peut vraiment installer des tableaux lumière.
J’ai donc la même approche en rap qu’en variété

Un très joli tableau entre Alpha Spot HPE 1500 et Robin 600
Un très joli tableau entre Alpha Spot HPE 1500 et Robin 600, Jarag et blinder Mole 8 sur le pont de face et Mole 4 au bord du pratos.

SLU : Laurence, tu as connu ça toi ?

Laurence Duhamel (LD) : Oui, je l’ai connu, je ne vais pas te citer de noms mais il y a des groupes comme IAM et Sexion avec lesquels c’est agréable de travailler, des gens qui aiment le spectacle et n’en respectent pas moins leur public pour autant.

SLU : Tu les gères comment les interruptions inopinées ?

LD : Au moment des interventions, j’appuie sur un bouton et tout s’arrête.

SP : C’est frustrant car ça casse le tableau et l’effet. T’as juste intérêt à maitriser parfaitement ta console pour que ça s’arrête proprement en douceur. Dans ce cas, ce n’est plus de la créa, tu éclaires.

SLU : C’est quoi pour toi une création lumière pour le rap ?

SP : Pour moi ce n’est pas nécessairement être dans le rythme. C’est montrer les artistes avec des couleurs qui collent à l’ambiance suivant les codes établis : c’est hargneux tu passes aux rouges, ça se calme, tu viens dans les couleurs froides. Et aussi dans le Rap, on joue beaucoup avec le public. C’est une demande du groupe qui veut voir son public. Ca les fait ”kiffer”.

Le nouveau binôme à la mode ?
Le nouveau binôme à la mode ? Wash Mac 2000 XB qui repeint tout le plafond de Bercy et Alpha Spot HPE 1500. Evidemment le Sharpy joue la star olympique avec ses puissants faisceaux serrés.
Au cœur de Bercy, parallèle à la scène
Au cœur de Bercy, parallèle à la scène, un des deux ponts de Wash Martin Mac 2000 XB qui assurent l’éclairage du public. La Sexion aime voir son public !


LD : Il y a des groupes qui veulent que ça strobe et que ça bouge tout le temps. A la limite ils n’ont pas besoin de nous pour faire ce genre de chose.

Alpha Spot 1500 et Mac 2000 XB : un nouveau tandem en 1500 W !

Une partie du pont de face
Une partie du pont de face avec une alternance de Mac 2000 XB, Alpha Spot HPE 1500, Sharpy, et Fresnel De Sisti 2 kW sans oublier les Mole 8

SLU : Laurence, comment as-tu construit ton plan de feu ?

LD : Tout a fait classiquement. Quand on a une idée de la scène, on commence à placer les ponts en fonction de ce que l’on veut éclairer. En l’occurrence on a ce pratos de 3,40 m de haut avec les musiciens dessus et les chanteurs devant. On implante ensuite le matériel. On a des wash, les Mac 2000 XB Martin car ce sont les plus pêchus, des Robin 600 Robe à LED au dessus du pratos à proximité des musiciens, des spots Alpha Spot 1500 Clay Paky pour faire aussi bien de l’éclairage que des tableaux et des machines à effets : des Beams Sharpy Clay Paky pour faire des envolées et des breaks et aussi des Strobes Atomic 3000 Martin. Dans une salle comme Bercy, il faut suffisamment de matériel pour ne pas être répétitif.

Séquence Alpha Spot HPE 1500
Séquence Alpha Spot HPE 1500 en finesse et en puissance. Lampe Osram 1500 W, zoom 9,5°-57°, extrazoom de 7° à 9,5°.

SLU : Vous utilisez beaucoup de machines Clay Paky

SP : Cette marque a fait un bond de géant ces dernières années en plaçant la barre très haut entre les beams, des machines légères, faciles à manœuvrer, puissantes et rapides, et les spots. C’est maintenant toute une gamme très performante.
Nous avons ici du Sharpy et de L’Alpha Spot HPE 1500 qui se marient bien. On a une forêt de bâtons quand on veut.

SLU : Il serre à ce point là l’Alpha 1500 ?

LD : Oui en fermant l’iris on obtient du bâton.
Sur les Spots j’utilise la trichromie pour faire des fondus, des breaks de couleurs. Au lieu de faire du strobe on fait des changements de couleurs.
Le Sharpy ne le permet pas car il a une roue de couleurs.

SP : Pour les pêches on a un petit mur d’Atomic 3000 Martin à contre. On a aussi un mur de Jarag derrière l’écran dont je suis fan

Les murs de Jarag
Les murs de Jarag, placés à contre derrière l’écran Mirage.

SLU : je confirme, l’effet est magnifique derrière l’écran ! Et les Robin LED 600 qu’en pensez vous ?

SP : C’est une belle machine qui wash bien. Elle est petite, elle va partout ; pour éclairer nos musiciens c’est parfait en side. Le Robin fait nos ambiances, il remplace les PAR
On a toutes les couleurs, un zoom,  une superbe ouverture, on peut strober, elles ont un vrai dimmer et un vrai blanc. On peut faire du CTB, du CTO.
Avant la LED c’était rose. Aujourd’hui on fait du vrai blanc. Le RGBW a tout changé.


Le pratos situé à 3,30 au dessus de la scène
Le pratos situé à 3,30 au dessus de la scène accueille les DJ et musiciens. Il est baigné des couleurs des Robin 600 LED Wash. Seulement 10 kg et une consommation maxi de 415 W pour cette petite lyre wash équipée de 37 LED multichip RGBW de chacun 10 W. Son zoom est linéaire de 15 à 60°.
C’est Robin qui fait tout le travail de wash : étonnant !
C’est Robin qui fait tout le travail de wash : étonnant !


SLU : Vous vous partagez les tâches comment ?

LD : Stéphane envoie les images et la lumière en salle, moi je gère les tableaux et l’éclairage du groupe et des musiciens.

SLU : Vous travaillez beaucoup avec Régie Lumière ?

SP : C’est moi qui ai choisi Régie Lumière et la société Prevues pour la vidéo.
Aujourd’hui je travaille essentiellement avec eux.
Quand tu peux disposer du Sharpy, du Spot HPE 1500 et d’un mur vidéo somptueux, juste le mur qu’il faut avoir, t’as pas envie d’aller ailleurs !

SLU : D’où viennent les machines qui tirent les flammes ?

SP : Ce sont des Flame Stage de C17. C’est un super produit. Une machine grande comme un boite à chaussures qui fonctionne avec une cartouches aérosol.
La cartouche est capable de tirer 70 flammes mais on se base sur 40 car ça dépend de la longueur de la flamme.


Flame Stage
Flame Stage , une petite machine qui produit de grandes flammes à partir d’une cartouche aérosol (un mélange d’alcaloïdes autorisé dans les ERP) louée par C17 SFX.
Un plein feu qui déchire !
Un plein feu qui déchire ! Mirage à fond en blanc et Atomic 3000.


Une des six Alpha Spot HPE 1500 Clay Paky
Une des six Alpha Spot HPE 1500 Clay Paky surélevée de la scène. A gauche de son nez on aperçoit une Robin 600 LED Wash et à droite, la Flame Stage de C17.

C’est le gars de C17sfx qui ce soir les pilote en DMX avec sa petite console car nous n’avons encore pas eu le temps de les relier à la Grand Ma.

SLU : Aujourd’hui il y a une captation vidéo du concert. Ca implique quoi ?

LD : J’ai ajouté sept poursuites. On n’en avait pas sur la tournée. Aujourd’hui je n’ai fait qu’éclairer mes faces, les éclaircir car j’aime bien travailler avec des couleurs saturées. On reste néanmoins dans les tons. Il y a une vraie profondeur en latéral aussi donc on arrive à jouer sur les ombres

SP : Laurence va tout de même au noir, mais moi très vite j’envoie l’éclairage du du public.

un nouveau tube de la Sexion
”Avant qu’elle parte” un nouveau tube de la Sexion pour dire à leurs Maman qu’ils les aiment. La fumée lourde est générée par une vraie machine à carbo glace Jumbo de C17 apporte la douceur au tableau.
Sharpy et Robin se partagent la scène. La lumière est posée.
Sharpy et Robin se partagent la scène. La lumière est posée.


La Sexion d’Assaut revient encore plus forte, et plus pro, après moult réflexions de tout type, y compris artistique, qui permet au binôme Laurence Duhamel/Stéphane Petijean de construire des tableaux aboutis. La complicité entre lumière et vidéo est évidente à chaque instant. Dans la complémentarité, sans interférences, chacune joue sa partition avec finesse pour accompagner les artistes. C’est souvent l’image qui colle au rythme avec des graphismes animés sortis d’une inépuisable réserve de décors scintillants ou moirés, la lumière formant un cadre immense en 3D, vivant mais sage. La face est parfaitement gérée, et on se doute que l’exercice n’est pas facile avec, à contre, le mur de Jarag et le mur d’images. Alors des pêches aveuglantes, des tirs de faisceaux puissants, spécialité des Sharpy, il y en a, des grands déroulés et des envolées de bâtons de lumière aussi, et même des enchevêtrements qui semblent inextricables. Les choix de machines et leurs positions s’y destinent mais sans frénésie de mouvement, toujours avec beaucoup d’élégance dans les choix de séquences et de couleurs. Quand on a entre quatre et huit artistes sur scène toujours en mouvement, c’est tout un art de sortir des sentiers battus avec un design lumière adapté sans les polluer. Exercice oh combien réussi. Si vous assistez à une des 26 dates de la tournée qui reprend son chemin à la rentrée, n’oubliez pas de faire aussi un maximum de bruit pour Laurence et Stéphane.

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Des commutateurs Ethernet dédiés à l’audiovisuel

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La gamme Luminex Gigacore
La série Gigacore de Luminex Network Intelligence comprend 3 commutateurs offrant respectivement 12, 14 et 16 ports Ethernet 10/100/1000. Les trois possèdent 10 ports en face avant sur connecteurs EtherCon Neutrik.

Spécialiste des équipements de contrôle d’éclairage et de réseaux, la jeune société belge Luminex Lighting Control Equipment, sous le label Luminex Network Intelligence, propose désormais des commutateurs Ethernet Gigabit particulièrement étudiés pour les applications exigeantes de réseau audio.

Disponibles en 12, 14 et 16 ports, les trois commutateurs Ethernet, que Luminex présentera à ISE 2013, sont équipés d’un coffret métallique 19 pouces 1 U de 20,4 cm de profondeur. Tous trois disposent de 10 ports Ethernet 10/100/1000 sur connecteurs EtherCon blindés de Neutrik en face avant et de deux autres en face arrière (Gigacore 12). Le modèle Gigacore 14R possède en plus, en face arrière, deux emplacements SFP qui acceptent des modules émetteur-récepteur Mini-GBIC et un port RJ45 pour console. Le Gigacore 16Xt dispose, quant à lui, de 4 connecteurs SFP, d’un port pour console et d’un port RJ45 pour extension à l’arrière.

Luminex Gigacore16Xt
Le modèle Gigacore 16Xt est le plus complet de la série. Sa face avant dispose d’un afficheur LCD et d’une molette de navigation permettant d’effectuer la configuration sans console externe.

Les modèles Gigacore 14R et 16Xt ont, en plus, deux ventilateurs redondants et un connecteur pour alimentation redondante. En option, ils reçoivent une source interne fournissant, via les 10 ports Ethernet de face avant, une alimentation atteignant 100 W au total (PoE selon IEEE 802.3af). Un connecteur en face arrière permet de sécuriser cette alimentation PoE par redondance, comme l’alimentation principale de l’appareil.
Le modèle Gigacore 16Xt dispose, en plus d’un affichage LCD en face avant permettant d’effectuer les opérations de configuration sans matériel externe.

Face arrière du Luminex Gigacore16Xt.
Le panneau arrière du Gigacore 16Xt porte deux ports Ethernet sur connecteurs EtherCon, quatre emplacements SFP pour modules mini-GBIC, et deux connecteurs RJ-45 (un pour console et un pour extensions). A droite, deux connecteurs Molex sont prévus, l’un pour l’alimentation redondante, l’autre pour l’alimentation PoE redondante (lorsque l’option PoE est installée à l’intérieur). Les deux ventilateurs assurent également une redondance.

 

Sûreté de fonctionnement et compatibilité audiovisuelle

Les Gigacore 12, 14R et 16Xt traitent un débit global respectif de 24, 28 et 32 Gigabits/s, disposent d’une mémoire de 4 Mbits et d’une table d’adresses MAC à 8192 entrées. Un serveur web intégré permet d’accéder aux fonctions de configuration à l’aide d’un simple navigateur.

Outre les nombreuses possibilités de sécurisation matérielle offertes par les Gigacore 14R et 16R, les appareils de la série Gigacore permettent de sécuriser les infrastructures de réseau. Le système RLinkX établit de manière conviviale des chemins redondants. Avec une licence MultiLinkX (optionnelle), on peut agréger des liens pour créer des dorsales à fort débit, une autre licence optionnelle permet de créer des groupes à l’intérieur du réseau.

La prise en compte de la qualité de service (QoS) assure la compatibilité avec les protocoles de réseau audio. La série est prévue pour supporter AVB grâce à une évolution logicielle à venir.

Claude Nobs est décédé

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Claude Nobs, fondateur en 1967 du Festival de Jazz de Montreux, est décédé le 10 janvier dernier des suites d’un chute pendant une balade à Ski de fond.
Nous avons choisi d’être le relai de l’hommage que lui rend son équipe.

Hommage à Claude Nobs

http://www.montreuxjazz.com/

http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/01/11/claude-nobs-le-fondateur-du-festival-de-montreux-est-mort_1815479_3382.html

Panasonic à l’ISE 2013 : le plein d’innovations

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Panasonic présentera de nombreuses innovations en matière d’écrans et de projecteurs au salon Integrated Systems Europe (du 29 au 31 janvier 2013). Les visiteurs du stand (1-H56 et 1-H74) pourront notamment découvrir le tout dernier mur vidéo TH-55LFV50.

Cet écran LCD LED robuste et peu gourmand en énergie bénéficie du cadre le plus fin du marché : 5,3 mm d’épaisseur (bord à bord).
Plusieurs solutions d’affichage pour halls d’accueil, aéroports, showrooms et magasins seront également présentées dont les grands écrans LCD, TH-70LF50 (70 pouces), TH-80LF50 (80 pouces), et les TH- 42LF5 (42 pouces), TH-47LF5 (47 pouces).
Ces nouveaux écrans possèdent des cadres extrêmement étroits et sont Full HD. Un modèle est même prévu pour l’utilisation en extérieur, le TH-47LFX6, un 47 pouces de grande lisibilité, même en plein soleil. Enfin la panoplie de projecteurs haute luminosité à destination des secteurs de la location et de l’événementiel s’agrandit avec l’arrivée de la série PT-DZ13K. Cette nouvelle gamme de projecteurs DLP à 3 puces prendra en charge plusieurs résolutions et une luminosité allant jusqu’à 12 000 lumens et complète donc les projecteurs PT-DZ21K, dont les 20 000 lumens ont joué un rôle essentiel lors des Jeux olympiques de Londres en 2012.

 

Alain Pouillon-Guibert quitte SoundLightUp

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Alain Pouillon Guibert

Art&Show SAS et Alain Pouillon-Guibert ont décidé d’un commun accord de mettre un terme à leur collaboration.
A cet effet Alain Pouillon-Guibert n’est plus actionnaire de la SAS Art&Show et pourra donc se consacrer entièrement à la conduite de ses affaires.

Les membres fondateurs d’Art&Show et l’équipe de rédaction du site souhaitent bonne chance à Alain et le remercient encore pour l’élan, les idées et sa profonde compétence professionnelle qui ont largement contribué à l’essor de Soundlightup.com

Alain Pouillon-Guibert : ”Participer au lancement de SoundLightUP fut un grand moment d’excitation et un réel plaisir lorsque j’étais consultant indépendant, mais, je ne le suis plus.
Je suis revenu dans le cercle des constructeurs qui ont choisi de faire avancer le métier de l’audio professionnel et ma déontologie ne me permet pas d’écrire sur les produits fabriqués par mes pairs.
Bon vent à SoundlightUP et à ses équipiers mes amis”.

Alain Pouillon-Guibert
[email protected]

 

Plisson choisit Midas

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Stéphane Plisson à droite et Seb Barato
Photographiés lors de la date de Bordeaux de la tournée 2012 de The Voice, Stéphane Plisson avec à sa droite Seb Barbato en charge de la diffusion. C’est ce même tandem qui officiera pour Marc Lavoine mais avec une Pro9.

C’était dans l’air du temps, c’est désormais officiel, Stéphane Plisson a choisi de s’équiper en Midas et d’utiliser cette marque pour ses prochaines tournées. Nous avons profité de l’occasion pour lui demander lesquelles et surtout les raisons du mariage avec cette marque désormais aussi à l’aise en numérique qu’en analogique.

SLU : Peux-tu nous en dire plus sur ton choix et le pourquoi de cette marque ?

Stéphane Plisson : Après de multiples et divers essais comme tous les 3 ans pour rester à la pointe des nouveaux produits, j’ai finalement arrêté mon choix sur une PRO9 et une PRO2 Midas.
C’est à mon sens une des seules marques produisant des consoles axées sur le rendu sonore tout en étant financièrement accessibles. Quand je travaille en 96kHz avec un moteur en 40 bits à virgule flottante, j’entends la différence, notamment en ce qui concerne les EQ et dynamiques.
A ce sujet, c’est la seule console qui propose un choix de 5 dynamiques par tranche. Midas pense son et couleur de son. Ce sont les seuls. Je n’utilise plus un seul plug.

La sommation me donne la réelle sensation de me retrouver sur une XL4, une table que j’ai beaucoup employée il y a quelques années surtout pour la qualité de son mélangeur. Hormis la Vista Studer et la Vi Soundcraft c’est la première fois que je ne ressens pas de gêne à ce sujet depuis que j’utilise des consoles digitales.

SLU : Le soft évolue ?

Stéphane Plisson : Oui mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour le rendre compétitif vis-à-vis du reste du marché qui s’est plus penché sur cet aspect-là au détriment parfois du rendu. En ce qui me concerne j’essaie avant tout de faire du son avec la console qui me suit au quotidien, je suis donc satisfait.

SLU : Sur quels projets vas-tu partir en Midas en 2013 ?

Stéphane Plisson : Tout d’abord la nouvelle tournée de Marc Lavoine que je ferai en Pro9.
Je disposerai de 3 stages actifs DL431 pour un total de 72 entrées et d’un DN9696 pour enregistrer les pistes et faire mes virtual soundchecks. J’ai gardé mon mac Pro en FOH mais avec une carte AES 50 Lynx pour la lecture de fichiers audio HD et pouvoir enregistrer mes mix sur ProTool. Je serai en 96kHz/24 bits jusqu’aux HP en K1.
Second projet, STAR 80 avec 2 PRO 2 et 2 stages DL 431, le tout en V-Dosc, même design.
Enfin en septembre j’assurerai la face de Mylène Farmer en Pro9 et Pro2.

 

Sardou Bercy 2012 : mix façade et calage du Leo

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Michel Sardou. Bercy 2012
Soulignées par les lumières de Jacques Rouveyrollis, le système principal photographié dans le feu de l'action. Manquent juste à l'appel les deux lignes latérales en Milo. (Photo : Cyril Ubersfeld)
De gauche à droite, Freddy Demannes, Jean-Marc Hauser et Wilfried Mautret.
L'équipe façade de la tournée de Michel Sardou avec de gauche à droite Freddy Demannes, assistant multicarte, en charge du système et de son accroche, Jean-Marc Hauser dit "brut de fonderie" dit "décapitator" dit "le coupeur de têtes" et j'en passe ! Enfin et arborant la chemisette Meyer rêvée pour la photo, Wilfried Mautret en charge du système.

Après une mise en bouche ”produit” avec nos impressions sur le système Leo, dernier né de Meyer Sound, place maintenant aux hommes sans qui ces boîtes seraient muettes : Jean-Marc Hauser au mix façade, Wilfried Mautret au système et Freddy Demanne en super assistant. N’oublions pas non plus Xavier Gendron et Sébastien Rouget, aux retours, que nous avons délaissés faute de temps, certainement pas faute d’envie.

Réputé peu bavard, c’est pourtant un Jean-Marc Hauser de compétition (et avec la puissance de feu d’un croiseur NDR) qui nous a accueilli aussi peu stressé que son artiste malgré le fait de jouer à Paris devant un parterre de VIP à vous paralyser la plus endurcie des équipes. Face à tant de bonne volonté, nous avons lâché les chevaux !

Avec un minimum d’effets

SLU : T’es pas un féroce au niveau des effets, la voix de Michel est très belle mais tes racks sont pourtant bien vides…

Jean-Marc Hauser : Y’a juste un Chandler LTD1 qui apporte sa couleur et prolonge chaque vibration de corde vocale par une harmonique, comme une sorte de Larsen qui n’en est pas mais donne beaucoup de relief et de présence, suivi par un Distressor dont je me sers très légèrement en termes de réduction de gain (un taux de 2:1 NDR). Disons que j’arrondis les angles (rires !). Pour la voix de Michel il ne faut rien de plus. Pour les effets je me contente ponctuellement de quelques réverbérations générées par la console elle-même et de la réverbération naturelle de la salle sauf dans certaines comme par exemple Pau. Au pire je prends une PCM80. Je ne coûte pas cher en périphériques !

LE rack d'effets de la tournée !
Attention, voici LE rack d'effets de la tournée et encore...tout ne sert pas !! On y retrouve le Chandler et le Distressor pour Michel, le préamplificateur Aphex pour les Stentors et, juste au dessus de ce dernier, un lecteur CD Tascam et bien plus puisque disposant d'un port USB pour y raccorder toute sorte de mémoire.

SLU : Ta façon de travailler avec très peu d’effets est habituelle chez toi ?

Jean-Marc Hauser : Y’a 15 ans, j’en mettais des tonnes comme tout le monde. Je partais avec des racks bien pleins et puis les salles m’ont vite calmé. Je viens du studio donc les conditions d’écoute ne sont pas les mêmes.
Bien entendu avec certains groupes, il faut utiliser des effets. Je pense par exemple à Archive dont la musique en regorge. J’ai été voir Philippe Dubiche qui mixe ce groupe, et j’ai vu comment il bosse.
Dans le cas de Sardou, c’est de la variété donc le son doit être avant tout pur et compréhensible.

SLU : Je ne vois pas non plus beaucoup de diodes rouges sur la Vi au rayon ”dynamics”.

Jean-Marc Hauser : La dynamique est très libre. Je compresse un peu la basse, les chœurs pour les aligner et le piano ; quasiment tout le reste est libre.. Je ”gate” un peu la grosse caisse et les toms.
Je n’aime pas non plus les plugs. A Bercy on a déjà tellement d’éléments perturbateurs et qui colorent le son que je vais à l’essentiel.

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Mr Décapitator

Jean-Marc Hauser appuyé à sa tronçonneuse Soundcraft Vi6.
Jean-Marc Hauser appuyé à sa tronçonneuse Soundcraft Vi6. Tobe Hooper est ravi. La saga continue:)

SLU : Ton truc c’est l’égalisation ?

Jean-Marc Hauser : Oui, je taille à mort, c’est ma façon de bosser et j’ai toujours fonctionné ainsi. Ça te permet de ne pas mettre plein d’effets car le son est plus étagé et chaque instrument trouve sa place.
Sur la voix de Michel j’ai un coupe-bas à 195 Hz, puis j’enlève 9 dB à 250 Hz, 10 dB à 631 Hz, 12 dB à 2,7 kHz et 8 dB à 5 kHz.
Je suis Monsieur Jetaille ou Décapitator. C’est mon métier (rires) ! J’agis de la même façon en studio. Je perds fatalement du niveau mais ce n’est pas grave, de nos jours ça se rattrape. Ce qui compte c’est que ça soit cohérent à la fin. Il ne faut pas avoir peur de détruire pour reconstruire. Je ne dis pas que j’ai raison et que c’est la seule façon de bosser. Pas plus tard que cet été, j’ai vu aux Vieilles Charrues l’ingé de Sting. Il n’a pas touché aux EQ’s de sa Studer. Il a juste égalisé la façade, ”one, two, one two” et enclenché les coupe-bas sur quelques tranches. Appelons-ça du travail à l’ancienne.

SLU : Il faut quand même que les sources soient bonnes, que tu choisisses pile-poil tes micros et que tu puisses bien les placer…

Jean-Marc Hauser : Il faut que les sources soient clean, shit in, shit out (rires !).

Tout faire au SM 57 ?

SLU : Au niveau de ton repiquage, y’a des micros originaux ou bien t’es de la famille ”je pourrais tout faire en SM57” ?

Jean-Marc Hauser : Je pourrais tout faire en SM57. Globalement je me satisfais de tout et par exemple sur la ”ride” j’ai un SM57. J’adore ! Je ne veux pas avoir un truc fin, je veux un son clean et qui ne pisse pas.
Mon père est batteur de jazz donc la ride et la batterie en général, je sais comment la repiquer. Pour rebondir sur ce qu’on disait avant, je sais la prendre quand j’ai un bon batteur avec un joli son, et nos backliners font du très bon boulot. Enfin on a de très bons rapports avec les musiciens, donc on dialogue avec eux sur tout ce qui peut nous gêner et on corrige.

SLU : On va faire un tour sur scène voir ce que tu utilises comme capteurs ?

Jean-Marc Hauser : Pour Michel on a un émetteur de la famille 5000 avec une tête cardio Neumann 104, mieux que la 105. Non, ce que j’aime avant tout ce sont les micros sur le piano…

SLU : …Sur le piano ? Mais il n’est pas…

Jean-Marc Hauser : (mort de rire NDC) Mais oui, ce sont des DI, il est vide ! C’est le genre d’ânerie que j’adore, ”j’ai les micros du piano qui soufflent !” Sur les toms je me sers de Beyer et dans la grosse caisse j’ai un N/D868 ElectroVoice, un micro que j’ai découvert aux USA il y a une dizaine d’années, et que je place assez haut dans le fut, plus un Beta 91 posé à l’intérieur. Je mélange constamment les deux, et je les recale avec un petit délai très court pour les mettre en phase.

SLU : A moins que tu veuilles au contraire jouer sur les trous…

Jean-Marc Hauser : Ahh oui mais non, ce n’est vraiment pas bien. On a essayé pour cette tournée, et ça ne rend pas du tout. Ça m’arrive avec d’autres batteurs de mettre un Beta 52 et de le laisser hors phase avec l’autre micro. Tout dépend du son de la batterie. Pour Sardou j’ai opté pour un micro un peu plus dur. Le 868 ressemble à un vieux D12. Il a la même philosophie et se révèle assez polyvalent. Sur la charley je ne sais plus trop ce que j’ai, c’est un statique mais bon, un 57 ferait aussi bien l’affaire.

SLU : Tu m’as dit ne pas être un fan d’aigu mais quand on regarde ce que tu sors dans le Flux, ça reste droit jusqu’à 20 kHz !

Jean-Marc Hauser : Ahh ça c’est la console. Si on était avec une H3000, ça serait différent. Je l’aime bien la Vi6, elle envoie et elle va bien avec le Leo car elle est assez droite.

SLU : Comment arrives-tu à avoir ce grain sur Michel sans avoir de sifflantes.

Jean-Marc Hauser : Je n’aime pas les dé-esseurs, ça fait faire des ”cheus” à tout le monde. Michel n’en a pas besoin mais ça dépend des artistes. Sur quelqu’un d’autre ça pourrait se révéler indispensable.

SLU : Le micro aussi fait un sacré boulot…

Jean-Marc Hauser : Oui mais bon, un SM58 ça irait aussi bien. C’est certain que la tête 104 sur l’émetteur Sennheiser ça fonctionne, mais ça me ramasse beaucoup d’ambiance. J’ai un super aigu sur sa voix mais aussi les cymbales et la charley ! L’artiste est habitué à ce combo ; l’ensemble n’est pas lourd et il s’en sert très bien car il module et joue avec la distance entre bouche et capteur. Il a aussi un grain et un bas, un coffre très intéressant et qui ressort bien.

SLU : Je vois que tu emploies un octuple préampli Aphex 1788A.

Jean-Marc Hauser : C’est un super préampli. Je m’en sers avec les Stentors car je n’avais pas assez d’entrées sur la Vi. Il est terrible, c’est un des meilleurs préamplis qui existent. Il a une patate monstrueuse.

SLU : La voix de Michel passe dedans ou juste dans le Chandler…

Jean-Marc Hauser : Juste le Chandler, et puis tu sais, dans une salle comme Bercy, la différence se mesure sans doute mais ne s’entend pas vraiment. C’est comme avec les préamplis de la Studer ou de la Vi. Si tu analyses, tu verras une différence mais quand tu mets une voix dedans et la passes dans une salle…

SLU : L’intelligibilité des textes est en tous cas très bonne.

Jean-Marc Hauser : Comprendre les paroles c’est un peu pour ça qu’on m’embauche ! On va dire que c’est quelque part ma spécialité. Il y a des artistes qui sont plus difficiles que d’autres dans leur chant, je pense à Eddy Mitchell dont j’ai fait la façade. Avoir beaucoup travaillé en studio et fait des disques me rend sans doute plus exigeant, et puis de toi à moi, quand on ne comprend pas ça m’ennuie ! (rires !) Enfin cette année on m’a demandé de travailler un son moins rock et « en dedans » en retenant un peu les guitares ; la voix en bénéficie. J’ai quand même gardé de l’énergie sur la batterie (on confirme NDR !)

Les quatre lignes 100% MeyerSound.
Les quatre lignes 100% MeyerSound dont les deux principales composées de 12 Leo et 4 Mica en downfill et les latérales composées de 12 Milo et 3 Mica. On distingue aussi les deux bananettes centrales de 6 Mina destinées à "fermer" le trou laissé par les lignes principales et l'antenne de 15 subs 1100 en montage central et qui plus est cardioïde. Tout ce petit monde est placé très en hauteur à 10 mètres de la scène pour ne pas gêner la visibilité des tribunes latérales. (Photo : Cyril Ubersfeld)

SLU : Cette énergie et cette belle couleur rock sont aussi dues au Leo ?

Jean-Marc Hauser : Oui, la batterie sonne bien dans ce système. La grosse caisse, les toms, il y a un truc qui se passe. Dans le Milo, il n’y a pas cette dynamique. C’est un peu ce qui lui manque et pourtant j’adore cette boîte.

SLU : Michel chante avec des ears monitors. Est-ce que cela a changé ta manière de travailler ?

Jean-Marc Hauser : Non, pas vraiment. L’avantage que je vois à ce mode de retours est que je ne gêne pas l’artiste avec ce que je fais et qu’il n’a pas les retours de la salle qui lui pourrissent la vie. La variabilité de salle en salle ennuie tous les chanteurs et beaucoup passent aux ears pour cette raison.

Je pense aussi que la façon de chanter de Michel n’a pas changé, car il y a Xaxa (Xavier Gendron NDR) derrière qui mixe les ears comme des wedges.
Si tu envoies quelque chose de trop clean, de trop parfait, ça ne joue ni ne chante plus. Quand sur scène c’est trop compressé, personne ne fait plus gaffe à son niveau. J’ai parfois du mal à communiquer avec des confrères qui font du son de face ou du disque dans les oreilles des musiciens parce que du coup ils ne contrôlent plus. Ils peuvent y aller fort ou ne rien donner, c’est toujours pareil, donc ce qui arrive à la façade est décousu et parfois incontrôlable.

J’aime bien Xavier et Seb Rouget car ils bossent ”wedge” et se servent peu des mémoires de leur table donc le mec qui n’envoie pas s’en rend compte tout de suite. Trop de confort, ce n’est pas bon !
Des gens comme Andy Scott ou Yves Jaget, qui compressent beaucoup s’y retrouvent peut être ; leur philosophie en façade se rapproche de celle de certains confrères dans les retours. Moi je préfère plus d’air à la face comme dans les oreilles (Yves est attentif à ne pas trop gâter les artistes, cf « Christophe Willem en tournée » sur ce même site. NDR).

Demande de dynamique et d’énergie

Le système principal à cour : 12 Leo.
Le système principal à cour avec de haut en bas 12 Leo et en downfill 4 Mica. Un adaptateur spécifique permet de prolonger les lignes facilement. Remarquez la compacité du Leo qui dans son ébénisterie cache pourtant deux 15 pouces là où le Mica n’a que des 10 pouces !

SLU : Tu as l’habitude d’avoir une bonne écoute en studio. Sur scène qu’est-ce que tu demandes ? Le système est réglé pour la salle ?

Jean-Marc Hauser : Non, le système est réglé pour me faire plaisir mais je vais dans le sens du système. Je laisse faire les réglages et je fais du son après. Le calage doit être au top du système et de ce qu’on peut faire dans une salle, après je demanderai quelques légères adaptations par rapport à ma base de mix. J’aime avoir un système full range et pas traité, avec lequel je puisse faire ce que je veux. C’est pour ça que j’aime bien bosser avec du Meyer. Ce n’est peut-être pas le plus fin ou le meilleur dans l’absolu, mais ce que je veux c’est de l’énergie, et c’est ce qui différencie l’écoute en salle de l’écoute en studio où l’on recherche finesse et précision.

SLU : Le choix de la console est dû au style musical ?

Jean-Marc Hauser : Oui, pour de la variété j’aime bien une numérique qui a ses avantages, mais dès que je fais du rock, je reviens à une analogique comme la H3000 qui est plus simple, plus immédiate et sonnera un poil moins dynamique et plus chaleureux, exactement ce qu’il faut pour ce genre musical. Pour Sardou la Vi6 convient très bien car j’automatise certaines égalisations liées au changement d’instrument sur une même tranche. Un coup j’ai un piano (moche NDR), un autre des cordes, après c’est un orgue, puis à nouveau le piano. Dans ce cas il faut une numérique. La Vi6 en plus est simple, et me permet de m’en servir un peu comme une analogique. Je tiens compte aussi du système de diffusion que je vais utiliser pour choisir ma table. Si je suis accueilli quelque part et que j’arrive sans rien, s’il y a du L Acoustics ou du d&b, je vais plutôt prendre une PM3500. Cela dit, j’ai déjà fait des concerts avec une 02R ou une Venice. Il faut s’adapter à tout. Ce qui est certain c’est que je fais un son adapté au live. Si tu enregistres et réécoutes hors contexte mon droite/gauche, ça ne va pas être terrible.

SLU : Comment fais-tu alors quand tu répètes une tournée ?

Jean-Marc Hauser : Quand on travaille en studio, j’écoute, je fais mon patch mais je ne mixe pas. J’attends la première résidence dans une vraie salle pour le faire. Je travaille avec la philosophie d’un système. Si tu recherches la perfection et essaies de retrouver ce que t’as dans ton casque, tu vas perdre des heures et pourrir tes boîtes, en taillant dedans comme un porc.

SLU : Tu as quand même fait quelques retouches à Bercy.

Jean-Marc Hauser : Oui, c’est normal, certaines sont dues au système lui-même et d’autres à la salle, mais j’essaie de ne pas trop intervenir sinon il n’y a plus d’énergie. Je taille en amont dans ma console. Ce boulot me revient, et chaque salle implique certains changements. Tous les jours je demande une balance avec les musiciens pour avoir la bonne couleur. Mon mix n’est pas figé.

Un gros plan du RMS.
Un gros plan du RMS avec, oh divine surprise, le logo du Leo qui paraît dire que cette boîte serait symétrique et marcherait en deux ou trois voies, sans doute avec deux amplis pour les graves et un seul pour la partie du haut. De simples suppositions, même sous la torture personne n’a parlé !

SLU : Tu n’es pas un adepte du virtual sound check ?

Jean-Marc Hauser : Si bien sûr, si c’est possible, c’est aussi bien. J’ai aussi quelques titres à moi mais très peu. Je les écoute juste pour avoir un repère, pas pour tout changer. En festival c’est pareil, j’écoute le rendu général et je m’adapte. Je ne vais pas tenter de faire tout changer pour moi en faisant ma diva, même quand il m’arrive de tomber sur des gars pas au top. Je trouve que c’est génial d’arriver à tirer du beurre d’un truc bancal, en tous cas du beurre rance parce que parfois on ne peut pas faire autrement (rires !).

SLU : Comment trouves-tu le Leo au bout de quelques dates ?

Jean-Marc Hauser : Je connais bien le M3D et le Milo, je m’en sers depuis 10 ans. Le Leo a beaucoup plus de dynamique, une image impressionnante, une belle linéarité et une grosse couverture. N’oublions pas non plus qu’il envoie car nous tournons à 12 boîtes par côté, ce qui pour une salle comme Bercy paraît juste. 16 par côté, comme on fait avec les M3D, ce serait bien. Le sub 1100 aussi donne bien car il me rappelle le 650…


SLU : Sous stéroïdes !

Jean-Marc Hauser : (rires) Oui ! A l’époque où l’on avait du V-Dosc et que ses presets n’étaient pas encore au point, on utilisait des 650 car je n’arrivais pas à me servir des SB 218 !

Leo accompagné de 12 Milo
Une autre vue du Leo, ici à gauche de l’image, accompagné par 12 Milo et trois Mica en downfill en charge des gradins latéraux de Bercy et garantissant du coup 160° de couverture. Remarquez grâce aux Mica qui paraissent tout petits comme le Milo est beaucoup plus large que le Leo.
La fine équipe de Best et de Meyersound
La fine équipe de Best et de Meyersound avec de gauche à droite Sébastien Nicolas, Cyril Ubersfeld de Best Audio et Miguel Lourtie, en charge du support technique pour toute l’Europe.

Les rites de passage du studio au live

SLU : A propos d’époque, quand tu es arrivé dans le petit monde du son live, comment as-tu été accueilli ?

Jean-Marc Hauser : Ils m’ont bien tailladé jusqu’au moment où je me suis rebellé et j’ai remis les pendules à l’heure. Quand tu sors du studio, tu ne sais pas trop faire ça alors j’ai appris…

SLU : Comment es-tu arrivé du studio à la scène ?

Jean-Marc Hauser : Un peu par hasard. J’ai travaillé dix ans en studio avec Laurent Voulzy dont le producteur à l’époque était Claude Wild. On s’entendait bien avec Claude. Je venais de mixer l’album de Laurent et de dépanner Claude pour son fils alors, en 97, il m’a dit tout de go : « tu feras Eddy Mitchell ». Ce à quoi j’ai répondu « non, je ne ferai jamais Eddy Mitchell ». J’ai fini par dire que j’acceptais mais à condition d’être bien assisté, et c’est à cette occasion que j’ai connu Freddy (Demannes NDR) et Tristan Devaux qui sonorisait beaucoup de jazz et connaissait le truc. On a tourné ensemble en MSL4 puis en V-Dosc. J’avais déjà fait un peu de live mais c’était des soirées hard rock au Gibus pour dépanner le mec de Hard Rock magazine ! J’avais deux spécialités, Voulzy et le métal (rires !)

SLU : Tu ne fais plus du rock ?

Jean-Marc Hauser : Non, les rockeurs ne veulent plus de moi car il parait que je suis trop connoté variet’. En revanche Sardou me prend car je fais du rock ! Je suis avec lui depuis 2004 !

Wilfried roule sa bosse dans le grave

Une vue de l'ensemble du système et à la fois une grande partie du catalogue Meyer Sound puisque pas moins de 5 références cohabitent : du Leo, Milo, Mica, Mina et 1100. On voit bien sur cette image les deux petites lignes de Mina très incurvées vers le bas venant doucher les premiers rangs tout comme d'autres Mina en lipfill sont posées sur le nez de scène. Bien visibles également les 5 caissons retourné à 180° et servant à rendre l'antenne de 1100 cardioïde. (Photo : Cyril Ubersfeld)
Wilfried Mautret dos à la Vi6 de façade.
Wilfried Mautret dos à la Vi6 de façade.

Toujours aussi accessible et précis dans ses propos, Wilfried Mautret a volontiers pris la suite de Jean-Marc pour nous parler plus de gamelles et moins de consoles, avec une sérénité de vieux briscard. Pourtant, ni l’artiste, ni la marque d’enceintes, ni le prestataire ne sont de petit calibre…

SLU : Je pense qu’on a une bosse dans le grave vers le tiers de la salle que ce soit à l’orchestre ou en grimpant dans les sièges latéraux.

Un des deux groupes de 3 Mina employés pour déboucher les premiers rangs .
Un des deux groupes de 3 Mina employés par Wilfried pour déboucher les premiers rangs sur les cotes à l'aplomb des lignes principales.

Wilfried Mautret : J’ai pourtant déjà taillé pas mal les Milo. C’est le Leo qui envoie fort dans le bas. Il faudrait encore écarter les deux lignes pour avoir un son plus diffus.

SLU : Oui mais tu as déjà dû remplir le centre avec des petits rappels en Mina.

Wilfried Mautret : J’aurais pu faire autrement simplement avec des JM1P ou des MSL pour déboucher devant, mais comme la scène doit être parfaitement dégagée, j’ai utilisé les Mina en accroche centrale, en lip et en front, cachées derrière des projos. Des MSL4 auraient mieux raccordé de par leur rendu plus rauque, chaud et chargé en bas médium.

Un point unique et qui plus est cardioïde d’émission de l’infra.
La solution idéale quand la hauteur de la salle le permet, un point unique et qui plus est cardioïde d’émission de l’infra. A cet effet 5 ensembles de 3 subs 1100-LFC ont été accolés avec à chaque fois entre deux caissons face au public, un élément placé à 180° pour créer un lobe frontal. De légers délais ont enfin permis de piquer vers le bas cette antenne.

Les Mina marchent très bien mais on ne peut pas non plus leur demander, avec des 6,5 pouces, de faire le même bas que les Leo qui ont des 15” (rires !). Enfin on a essayé de ne pas trop agresser les gens des premiers rangs. Ce n’est pas un concert de rock !

SLU : Ton antenne de subs placée très haut à cause des lumières est piquée vers le bas ?

Wilfried Mautret : Oui, électriquement via quelques délais très courts, et comme tu l’as vu, elle est cardioïde. C’est la première fois que je fais ce montage mais je dois dire que je suis très agréablement surpris par le résultat. La propagation est presque déroutante. Le manque d’interférences est flagrant.
Bien sûr il y a des endroits où il y a un peu trop de bas mais le son n’est qu’un compromis, et dans ce cas, tailler ne résout rien.
Certaines hauteurs par exemple sont des compromis pour satisfaire tout le monde. Le bas de mes lignes doit être à 10 mètres pour ne pas boucher la vue aux gradins latéraux où prennent place les invités, mais dans l’ensemble je ne me plains pas, on est très bien servi sur cette tournée. Bien sûr l’idéal serait d’avoir 16 Leo par ligne et faire les latéraux avec la même référence d’enceinte…(le Père Noël se repose quelques jours, il vient de finir une grosse tournée, mais je vais lui en parler ! NDR )

SLU : Tu coupes à combien entre têtes et subs ?

Wilfried Mautret : Tu oublies que c’est du Meyer (rires). Tout est fait, si je puis dire, en usine. Le Leo coupe à 60 Hz tout seul. Nous n’intégrons de notre côté aucun filtre.

SLU : Tu as un preset pour ce type de montage cardio ?

Wilfried Mautret: Ah non, pas du tout. Tu prends ton MAPP Online et tu simules. Meyer commence simplement à introduire des réglages dans le Callisto pour que les courbes de phase correspondent bien entre leurs enceintes, et que le raccord soit le plus simple possible. Ils recherchent la cohérence dans le grave lorsque tu mélanges leurs gammes. Ça s’appelle le Delay Integration. On peut aussi maintenant corriger chaque sortie. Le U-Shaping remplace le True Shaping du Galileo, et ce de manière beaucoup plus fine qu’avant. On dispose pour cela de 4 bandes avec la possibilité d’avoir une pente asymétrique entre 6 dB/oct et 12, 18, 24, 30, 36 et 48 dB/oct.

”Leo rétrécit les distances”

SLU : T’en penses quoi du Leo.

Wilfried Mautret : Je suis étonné par la propagation du son. On a fait Bruxelles et jamais je n’avais eu un tel rendu tout là-haut, quelle que soit la solution retenue. Forest n’est pas un lieu facile, mais avec Jean-Marc on a eu le sentiment que la salle avait rétréci en profondeur et qu’on était plus près des boites que d’habitude. Je ressens la même chose ici à Bercy alors même qu’on est à 55 mètres du système. J’ai l’impression d’être comme au Zénith de Paris. Je trouve que, d’une certaine manière, le Leo rétrécit les distances et n’excite pas trop la salle.
Ce ne sont bien sur que mes premières impressions, nous utilisons le Leo que pour la 7e fois ce soir. Je t’en dirai plus quand je l’aurai écouté en plus petit nombre et dans d’autres salles.

Avoir la fibre pour garder le contrôle

Pendant le concert, l'analyseur Flux affiche un très raisonnable 92 dBA.
Pendant le concert, l'analyseur Flux affiche un très raisonnable 92 dBA. A droite le RMS avec que du verts partout et à gauche un petit bout de Vi6 éclairé comme un sapin de Noël, l'idéal en cette période.

SLU : Comment transportes-tu le signal vers les boîtes ?

Wilfried Mautret : Je sors de mon ”stage rack” à cour, et j’attaque un Galileo en AES qui distribue toujours en AES vers 4 Callisto, deux à cour et deux à jardin, et ce sont ces derniers qui convertissent en analogique pour les diverses enceintes. Comme la régie est assez loin des processeurs, nous avons tiré une fibre avec un FANMux pour avoir la main sur les machines et les boîtes. Le trajet est très long, et du simple CAT5 aurait été limite. Le touret de fibre fait 150 mètres, et il n’en reste pas beaucoup. La Vi6 communique aussi en fibre avec le stage car la limite est de 80 mètres en CAT5.

SLU : Vous avez, du fait des 3 tables différentes, un split à l’ancienne…

Wilfried Mautret : Oui, une entrée et trois sorties, une avant transfo pour l’alim fantôme et deux après. C’est du Jensen.

SLU : Seb (Sébastien Rouget NDR) qui mixe les retours des musiciens, travaille sur une XL8. Vous auriez pu vous raccorder simplement sur les sorties de ses préamplis DL431 !

Wilfried Mautret : On pourrait, on pourrait…Mais on n’aurait plus la main sur le gain. On pourrait aussi partager les préamplis de la Vista de Xaxa (Xavier Gendron NDR) ou ceux de Jean-Marc, mais une fois encore, nous avons préféré cette solution qui est plus complexe mais aussi plus fiable.

Si tous les gars du monde…

SLU : Quand avez-vous su que vous alliez avoir du Leo ?

Jean-Marc Hauser : On pensait repartir avec Michel en Milo. Nous avons été conviés à une démo dans le nouveau studio chez Dushow et nous avons écouté un système venu spécialement d’Europe du nord. On nous a proposé de rentrer 24 boîtes. Comme ce système nous a bottés, on a dit banco !

Je suis en tous cas ravi que Dushow nous ait accordé sa confiance pour tester le Léo, d’autant qu’on a eu quelques pointures pour nous aider à le monter ici à Paris. Je pense à David Homer et Typat (Patrick Passerel NDR). À quatre avec Freddy cela a été du gâteau, à plus forte raison qu’on ne se cache rien et qu’on se file toujours nos plans et des coups de main. Pas plus tard qu’hier, j’ai envoyé les images de la config à Bellote. On peut avoir des marques préférées, mais on avance tous dans la même direction. Et si demain je dois accrocher du JBL ou du E15, je le ferai avec plaisir. Chaque système a ses avantages et il faut donc avoir l’esprit ouvert et être prêt à répondre à n’importe quelle demande.

SLU : Wilfried, avec Jean-Marc, ça se passe comment ?

Wilfried Mautret : Super bien, c’est mon mentor, et on se dit tout très librement. Si par exemple à un moment il chargeait l’aigu au risque de faire écrêter les amplis, je le lui dirais et il réagirait sans se poser mille questions. Il sait que si je lui demande quelque chose ce n’est pas pour l’embêter ou me faire briller.
On a tous le même but. La force de Jean-Marc c’est aussi de mixer en donnant de la place à chaque instrument par le biais de ses corrections, tout en construisant un mix cohérent. Quand tu veux isoler un instrument dans son mix, tu y parviens parfaitement, mais dès que tu prends du recul, tu retrouves l’ensemble. C’est certain que quand tu écoutes son mix à la maison, cela fait assez drôle et ne sonne pas comme un disque mais c’est voulu, il travaille avec ce qu’il a et pour ce qu’il a en face de lui. Il n’est pas du genre à trouver son mix mortel en râlant sur les autres s’il ne sonne pas.

Tout à gauche on aperçoit les régies techniques surélevées presque à hauteur des gradins arrière et se finissant par 6 projecteurs Viper Martin alignés sur leurs fly-cases et dont on peut témoigner de l'extrême puissance. Bien visible aussi le système à cour avec face à la tribune, une ligne de Milo prolongée par 3 Mica. Comme on le constate les lignes principales en Leo et Mica sont assez avancées et hautes d'où le besoin de renforts en Mina. (Photo : Cyril Ubersfeld)

L’écoute

La transition est toute trouvée. Je suis d’accord avec Wilfried, le travail de Jean-Marc est aussi épuré que précis et riche, malgré une quasi absence d’effets, et convient très bien au style voulu pour cette tournée.
La batterie est massive et très présente, quasiment sans compression, et laisse avec les autres instruments parfaitement la place à la voix de Michel Sardou.

La caisse claire est remarquable, et son rendu en salle serait presque à sampler tellement il est juste.
Le grave est bien exploité avec un contour raisonnable ne venant pas ralentir ou trop prolonger les frappes.
L’ensemble est épais et cogne, avec une grosse dynamique totalement sous contrôle grâce aux musiciens et à l’artiste tout en maitrise, mais aussi grâce au travail de Jean-Marc qui ne quitte pas ses groupes et réagit au doigt et..au doigt dès que cet équilibre est menacé. L’idéal.

On a beau connaître les textes des chansons par cœur, l’intelligibilité n’en est pas moins totale, l’effet de la couleur du Leo dans le bas mid et médium qui prolonge naturellement la clarté de la tête Neumann bien travaillée dans le Chandler et le Distressor.
Quelques bruits de vent courts sur patte trahissent le jeu de l’artiste avec son capteur et son plaisir à aller chercher du grain une fois sa voix en température, quatre chansons tout au plus le soir de notre visite.

La répartition du grave dans la salle paraît maitrisée grâce au point unique d’émission cardioïde de l’infra, si ce n’est que le Leo envoie aussi beaucoup d’énergie ce qui créé, à environ 30 mètres face à chaque ligne, une zone où le couplage assez souple entre les 1100 et les Leo charge le bas. Il suffit de sortir de l’axe des lignes pour retrouver une balance tonale beaucoup plus juste.

Comme déjà précisé dans notre précédent article, le raccord entre les Leo et les Mica ne marche pas trop, non que cette dernière boîte ne soit pas de bonne qualité, mais le saut générationnel, la couleur chaleureuse et timbrée et la réserve dynamique du Leo, rendent les Mica d’une platitude que même la plus virulente des égalisations ne rattrapera pas.
Il en va de même avec le Milo même si la puissance de cette boîte est supérieure. Le médium et le haut du spectre, mais aussi la dynamique et la projection du son sont franchement différents. La faute en revient au Leo et sans doute un peu aussi au fait que le principe même d’un filtrage fermé à la Meyer rend difficile la cohabitation de ce nouveau gros cogneur avec ses prédécesseurs.
Quoi qu’il en soit, son association avec le son de Jean-Marc Hauser est une réussite et devrait assurer sa promotion tout au long de la tournée de Sardou en 2013.

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Yamaha introduit les Ri8-D et Ro8-D

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Les nouveaux racks, 19’’-1U, 8 entrées mic/ligne et 8 sorties Ri8-D et Ro8-D de Yamaha qui seront disponibles fin février, viennent compléter les équipements de la série de consoles numériques CL dans des configurations où seules des entrées ou des sorties supplémentaires sont nécessaires sans avoir à faire appel aux boîtiers d’entrées-sorties plus volumineux, Rio1608-D et 3224-D.

Les Ri8 et Ro8-D exploitent les mêmes électroniques (analogiques et numériques) et les mêmes standards de fabrication que leurs aînés et disposent de la même connectivité réseau Dante. De la sorte par exemple, le Ri8-D peut tout comme les Rio être entièrement contrôlé par les consoles CL et permettre le « partage» de réglage du gain d’entrée (compensation numérique avec le DSP incorporé) avec plusieurs consoles CL (4) et s’interfacer via Dante avec d’autres consoles numériques Yamaha comme les MC7Cl et LS9 ou un DME64N, pourvu qu’une carte optionnelle DANTE MY16-AUD soit installée.

 

Une super belle année

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Les vœux de Soundlightup

Pour faire un succès il faut être deux, nous qui tenons la plume et vous qui nous lisez.
Alors encore merci d’être là chaque jour.
On ne sait pas de quoi 2013 sera fait ou plutôt si, nous serons toujours plus nombreux à faire et lire Soundlightup ! Alors rien que pour ça, nous vous souhaitons une super belle année.
Franchement vous déchirez, et pourtant on est déjà en mille morceaux !

Sommer Cable Série Cardinal DVM194

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Destinée à faciliter l’automatisation et la commande des salles de conférence, souvent réalisée avec des systèmes complexes et coûteux, la série CARDINAL DVM194 de Sommer Cable propose une nouvelle approche modulaire, flexible et économique. Tous les éléments sont basés sur la même plate-forme de contrôle, intégrables en environnement Ethernet LAN, et compatibles avec la plupart des appareils et systèmes d’automation actuellement sur le marché.

 

L’installation peut s’effectuer sans connaissance spéciale avec un routeur Ethernet. Une version préprogrammée est aussi disponible. L’interface IP permet la télésurveillance et accélère l’intervention des services techniques en cas de problème. Les appareils sont mécaniquement compatibles avec le système SYSBOXX de la marque, dans lequel ils s’intègrent (4 appareils dans un rack 2U). L’alimentation s’effectue par des blocs 24 V également intégrables.
La série CARDINAL DVM194 comprend quatre appareils :

La commande multimédia
Elle assure l’interface entre les appareils et les unités de saisie. Elle permet de définir des macro-instructions ou des séries de fonctions et gère la communication bidirectionnelle (remontée d’informations telles que l’état de la lampe d’un vidéoprojecteur).
Elle dispose d’une connexion LAN avec sortie Link (Switch double port intégré), de quatre interfaces bidirectionnelles RS 232, de 12 interfaces poussoir avec information d’exécution Led par connecteur RJ12 et de 4 relais de commutation (max. 48 V DC, 5 A).

L’amplificateur de sortie
Il s’agit d’un amplificateur audio de 80 W sur 4 Ohms en classe D, totalement télécommandable, à refroidissement passif. Il inclut un filtre passe-haut commutable (40/80/160 Hz).

Le mélangeur automatique
Totalement télécommandable, le mixeur automatique dispose de deux bus de mixage et un bus de stockage, permettant des liaisons entre plusieurs systèmes ou d’une salle à une autre. Il offre 4 entrées micro, deux entrées stéréo analogiques, une entrée numérique S/P-DIF, une entrée numérique de stockage, 2 sorties stéréo symétriques, une sortie stéréo supplémentaire pour enregistrement et une sortie stéréo de stockage.

Le commutateur de sources d’images
Il permet de commuter une parmi 4 entrées HDMI vers une sortie HDMI. Le signal audio est extrait et reporté sur une sortie S/P-DIF séparée. Le commutateur se commande via le réseau ou manuellement, par 4 boutons poussoirs avec rappel lumineux.

La série CARDINAL DVM194 sera présentée à l’ISE 2013 à Amsterdam.

Martin Mac Viper Profile. Le retour du Roi

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Martin Mac Viper Profile

C’est la nouvelle émeute de la rentrée, une lyre Martin, un vrai spot, avec une sacré lampe à décharge de 1000W, des gobos, de la trichromie, du zoom et des fonctions comme avant, de cette race de projecteurs que l’on croyait éteinte. C’est un nom de Rock Star, un gabarit de cogneuse, une vipère assassine, une légion de 5000 déjà sorties des usines. C’est tout ça et c’est surtout une résurrection.

Mac. Trois lettres, emblème d’une industrie du spectacle si jeune, si pressée qu’elle renie ses modèles à chaque évolution. Combien de ces lyres a pu fabriquer la compagnie Martin, encensées à leurs sorties, dénigrées depuis lors face aux coups de boutoirs d’une concurrence acharnée par un marché finalement si ténu, si volatile. Et pourtant, les Mac600, Mac2000, Mac700 et autres MacIII restent à leur manière des symboles universels. Symbole de démocratisation, rêve d’accessibilité pour des générations d’éclairagistes, malgré leurs défauts. La technologie ne s’attarde pas toujours sur la pureté d’un faisceau, c’est dommage. Et puis un matin ses ingénieurs ont repensé à la lumière d’un spectacle, la justesse nécessaire pour éclairer les comédiens, costumes et décors, à la finesse d’un faisceau se posant sur une danseuse, à la pureté des couleurs jouant avec un groupe, à la puissance d’une explosion de lumière en bouquet final. Alors le projet Viper a vu le jour. Malgré son nom tapageur, ce spot est sûrement la meilleure réalisation de Martin à ce jour. Et Viper deviendra sans doute aussi un nouveau symbole, mérité celui là.

Prise en main et ergonomie

Elle est posée fièrement sur son socle, moi aussi, car la transporter depuis la voiture de Jérôme Garnier, directeur technique de Martin France (je le remercie au passage pour sa disponibilité), ce jour pluvieux réveilla quelques vieilles douleurs. Elle pèse. 37,2 kg précisément. Certes c’est 15 de moins que son grand frère le Mac III, auquel elle emprunte certains traits caractéristiques, dont la seconde paire de poignées, située au dessus des bras de la lyre, si utile pour la porter. Cependant l’ère des grosses costaudes semble toucher à sa fin, tant la concurrence déploie des machines de flux équivalent dans des gabarits très réduits et des matériaux très légers. Je n’en voudrai pas à Martin de privilégier une construction robuste et durable, mais je n’irai pas l’accrocher tout seul à un pont celle-là.

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Robert Juliat


De chaque côté de la tête, un évent associé à un filtre à air.
Les énormes évents de la tête nécessitent un remplacement des filtres à air, la membrane en mousse derrière les grilles, en cas d’encrassement trop important.

Je l’observe. Base trapue, bras anguleux et une énorme tête affutée comme un missile. La division marketing l’a affublé d’un titre de film d’action, les designers lui ont carrément façonné une armure high-tech. D’énormes évents lui balafre les joues, la peinture noire mat, un peu granuleuse, lui fait une peau de granit. Elle impressionne autant qu’elle inquiète. Comme une voiture customisée, elle donne l’air de jouer la surenchère.

Je regarde encore. La lentille de l’optique est remarquable : un gros diamant délicatement poli. Ça peut faire un faisceau superbe en sortie.

La construction est solide, la réalisation très aboutie, le poids gage de qualité. Les poignées, sans être des modèles de confort, permettent une manutention aisée en toutes circonstances, à quatre bras toujours. Un seul blocage, sur le tilt, facilite les opérations d’entretien et le conditionnement en flight.

Le blocage du pan a enfin été abandonné, dispositif inutile et facteur d’énervement quand ce satané loquet refuse de bouger.
Sous la base, huit embases oméga quart de tour sont disposées en hexagone. Droits, perpendiculaires, à 45°, on a l’embarras du choix pour positionner les crochets : tout va bien. Une petite flèche désigne le « front » de l’appareil, bizarrement situé du côté des câbles. Entre respect du sens d’accroche et discrétion du câblage il va falloir choisir.

La fixation de l’élingue de sécurité s’effectue aussi par dessous, dans une trop petite cavité dédiée : moins bien. Surtout que les patins très fin plaqueront la Viper au plancher si vous la mettez au sol, vous obligeant à décrocher l’élingue pour ne pas la rendre bancale.

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La façade de la base avec ses embases Powercon, XLR5 et USB.
La façade de la base avec ses embases Powercon, XLR5 et USB.

Je passe à la base, un strict pavé noir dont l’arrière montre une  PowerCon d’alim, deux vraies embases DMX mâle et femelle, l’afficheur, un bouton, une roue codeuse et un voyant d’état, une embase USB pour les mises à jour.
Tout est accessible, je ne me pose pas de questions, je passe au menu et déballe la doc, très impressionné car elle fait deux volumes et 66 longues pages, en français, hyper détaillées, schémas et photos à l’appui.
Il n’y plus qu’à suivre la recette. La navigation est d’une simplicité folle. Un appui sur la molette pour entrer dans le menu, une rotation permet de faire défiler les fonctions jusqu’à la bonne, un autre appui pour l’éditer, un autre tour de molette pour changer les valeurs, et un dernier appui pour valider.

LE menu du technicien auto.
LE menu du technicien auto.

En cas d’erreur, ou pour remonter d’un menu, il y a le bouton «escape». Ce menu est sur batterie, la touche « escape » permet dans ce cas d’activer l’écran hors alimentation.

Des raccourcis ont été implémentés dans un menu spécial, accessible en appuyant plus de 2 secondes sur ce bouton indispensable, «escape», toujours lui. L’écran propose alors trois choix : un reset général, un On/Off de lampe et la rotation de sens de lecture. J’apprécie la simplicité.
La led d’état renseigne en permanence sur la santé de son propriétaire. Vert, pas d’inquiétude, ambre pour des avertissements, rouge pour une erreur. Si en plus le voyant clignote, c’est pour signaler que le DMX n’est plus de la partie.

Menu et services

J’appui sur la molette, un peu longtemps, le menu m’affiche alors les informations les plus utiles. Agréable surprise !

Ce que j’attend d’un menu d’info, ni plus ni moins.
Ce que j’attend d’un menu d’info, ni plus ni moins.
Les menus du Viper. Vous ne serez pas perdu.
Les menus du Viper. Vous ne serez pas perdu.

Je clique sur la molette et passe aux différents menus. Les plus communs sont regroupés dans le « MAIN». Adresse DMX, choix du mode entre basique et étendu, numéro d’identifiant (dont l’intérêt est limité à une seule gestion de parc, une sorte de numéro de série), inversion de pan/tilt, vitesse des déplacements et des effets (choisir SLOW pour être précis en longue portée), gestion de l’allumage de lampe, extinction et reset depuis la console, réinitialisation des réglages par défaut. Du par cœur pour tous les utilisateurs Martin. Je m’attarde sur quelques fonctions plus spécifiques.

Courbe "Square Law" du dimmer.
La courbe « Square Law » du dimmer assure un réglage fin à bas niveaux.
La courbe en S simule avec succès la gradation d’une lampe halogène.
La courbe en S simule avec succès la gradation d’une lampe halogène.

Les courbes de dimmer sont au nombre de 4. La linéaire permet une variation linéaire proportionnellement aux valeurs DMX pour un résultat trop mécanique. La courbe « loi des carrés » permet un réglage plus fin dans les bas niveaux, la « loi des carrés inverse » plus fin à haut niveau, enfin la courbe en S (VRMS), choix par défaut de la machine, émule au plus près une gradation semblable à l’halogène.

La Viper s’est vue dotée d’un autofocus bienvenu. Si le couplage zoom/netteté était garanti quelle que soit la distance de projection, il n’y aurait sans doute pas de fonction pour la désactiver dans le menu. Mais l’autofocus ne fonctionne que sur une des trois zones suivantes, à paramétrer via la console : de 5 à 10 m, de 10 à 20 m et au delà.

Véritable jalon instauré par Martin, la fameuse roue d’animation subit un changement important, sans doute pour des questions de place. Installée sur la roue de gobos fixes, elle n’est plus qu’une moitié d’elle-même. Pour restreindre (encore plus ?) son utilisation, le paramètre « Gobo 3 FX range » limite le débattement de cette roue mixte aux seuls gobos ou à une partie de l’animation.

La fonction « effect shortcut » permet d’éviter les passages au blanc des gobos et couleurs.

L’écran peut être orienté dans tous les sens, ou être laissé en rotation automatique.
Autre menu, « Information », révèle les durées d’utilisation, nombre de strikes de lampe, version logicielle, vitesse des ventilateurs, températures, identifiant RDM.
Un testeur DMX, «menu DMX Live» est intégré. Outre les valeurs numériques reçues par chaque paramètre, la qualité, taux de rafraichissement et entête (le code qui indique aux automatiques que le signal reçu est bien du DMX 512 de gestion lumière) du signal DMX sont analysés.
Enfin un menu « Test » et « Manual Control » complètent les fonctions utilisateur.

Pour le SAV, d’autres réglages sont disponibles dans le menu « Service ». Les utilisateurs agréés ou maladroits peuvent désactiver, ajuster ou calibrer différents réglages. La mise à jour du software est possible via une clé USB ou une interface Martin et un technicien formé à la procédure.

J’ai l’impression avant même d’allumer cette machine d’être devant un grand cru. Matériaux, finitions, ergonomie, menu, rien n’a été laissé au hasard. Elle possède ses spécificités, héritière de 15 ans de développement danois, qui peuvent agacer certains, mais tout se configure naturellement et rapidement. Sa gueule à elle seule va lui permettre d’envahir les scènes, et hormis son léger surpoids les techniciens en seront ravis.

Je paramètre la Viper en mode étendu, vitesses normales, dimmer en courbe S, autofocus enclenché, limitation de la roue d’animation et des effets désactivée.

Elle est compatible RDM. Ce protocole bidirectionnel permet d’échanger des informations ou des commandes avec une grande partie des projecteurs développés depuis au moins 3 ans, à travers les câbles DMX. Investissez dans un testeur RDM ou une console compatible, et la majorité de ses réglages pourront être effectués assis, au chaud et avec un café par une seule personne. Sinon prévoyez un baudrier confortable.

Chez Martin France rien n’est laissé au hasard. En plus de la mise à disposition de la Viper, Jérôme Garnier m’accompagne pendant tout le démarrage et me fournit même les librairies adaptées à ma console. Je gagne un temps précieux.
J’enclenche l’interrupteur marche-arrêt. Je m’attendais à un démarrage un peu long. 82 secondes, c’est juste raisonnable. Un peu surprenantes sont les vingt premières secondes pendant lesquelles il semble ne rien se passer, le temps de réveiller tous les processeurs sans doute. Je strike la lampe. Bizarrerie que j’impute à mon modèle d’essai, je perd le pan et le tilt pendant la grosse dizaine de secondes que met la lampe à finir de s’allumer.
Enfin à pleine puissance je commence les mesures et…

Tests et mesures de flux

Au moment précis où j’allume le Viper, mes yeux ont rencontré des étoiles : une puissance lumineuse impressionnante à la pureté de glace. Mon œil n’est plus suffisant, aussi je laisse parler les chiffres du luxmètre et les calculs optiques.

Faisceau serré, zoom maxi

Mesures d'éclairement du Mac Viper en faisceau serré
Mesures d’éclairement du Mac Viper en faisceau serré
Mesures de flux du Mac Viper en faisceau serré.
Mesures de flux du Mac Viper en faisceau serré.
Mac Viper, profil du faisceau serré.
Profil du faisceau serré, position zoom maxi.

Faisceau serré, une ouverture de 9,5°, c’est 54500 lux pile au centre, avec un point chaud très discret. Soit (je vous évite les fastidieux calculs) 26 500 lumens de flux.

Faisceau large, zoom mini

Mac Viper, faisceau large, zoom mini.
Mesures d’éclairement du Mac Viper en faisceau large.
Mac Viper, Flux en faisceau large.
Mesures de flux du Mac Viper en faisceau large.
Mac Viper Profil- du faisceau large.
Profil du faisceau large du Mac Viper en position zoom mini

Au zoom mini, je multiplie par 5 l’ouverture du faisceau pour atteindre un raisonnable 44,6°. La source lumineuse se déploie avec une précision exquise, se permettant même le luxe de proposer une régularité de flux lumineux sur toute la courbe de zoom quasi parfaite pour atteindre les 25 200 lumens.

Angle de 20°

Mac Viper, mesures d'éclairement pour un angle de 20°.
Mesures d’éclairement pour un angle de 20°.
Mac Viper, mesures de flux pour un angle de 20°.
Mesures de flux pour un angle de 20°.
Mac Viper, profil du faisceau 20°.
Profil du faisceau pour un angle de 20°.
Bagué de rouge, le lissage furtif.
Bagué de rouge, le lissage furtif.

Pour donner une idée de comparaison, la Viper atteint des niveaux lumineux normalement réservés à la caste des 1500 W. Seul petit bémol à cette avalanche de photons, un léger effet de pompage sur la lampe. Rien de franchement perceptible à l’œil, on serait sans doute passé à côté sans notre luxmètre.

Attention cependant amis pupitreurs, il existe un paramètre supplémentaire de lissage de faisceau, dissimulé du 135 au 139 rue du Contrôle (140 à 144 pour le désactiver), dont l’effet vous privera cependant de 12% de flux.

Déplacements et contraintes thermiques et sonores

La Viper est massive, arc-boutée sur ses bras musclés. Les mouvements en pan et tilt n’en pâtissent pas. Tel un boxeur mi-lourd elle bouge rapidement avec une grande fluidité. En mode normal, un tour sur elle-même lui prendra 2,7 s. Inverser sa tête 1,7 s. En « Fast » elle gagne 0,2 s par round. Son débattement de 540° horizontal, un tour et demi, et de 268° vertical (c’est précis), permettent tous les enchaînements courants. J’appelle encore une fois à la rescousse l’excuse du modèle de démonstration, cette toute première série soumise avec férocité aux tests implacables des futurs utilisateurs, pour signaler un feulement très présent sur l’axe du pan au démarrage et à l’arrêt des mouvements.

Les mouvements du train optique sont eux impressionnants. L’uppercut du zoom s’ouvre en 0,5 sec. La frappe de l’iris claque en moins de 2 dixièmes. Cette combattante sait aussi faire parler la poudre sur tous les appels de gobos ou de couleurs. Férocité oblige, la chaleur émise s’en ressent quelque peu : 40° C de température ambiante, jusqu’à 150° C au point le plus chaud derrière la lampe. La mécanique chante gentiment : plus 7 dB en veille par rapport au niveau de bruit ambiant, elle grogne de plus 18 dB si l’on sollicite tous les moteurs en continu (mesures à 1 m de l’appareil).

En cas de KO, un hard reset la remettra sur le ring en 1 mn et 20 s. Comptez dix secondes de plus pour réamorcer la lampe, elle ne le fera pas automatiquement.

Impression et rendu

Le Dimmer

Mac Viper. Les lames du dimmer.
Mac Viper. Les lames du dimmer. Souriez, c’est pour Halloween.

Le dimmer s’effectue mécaniquement par le rapprochement de deux lames en dents de crocodile, appelé aussi sourire de la citrouille, placées évidemment à l’extrême du plan focale.
On obtient une variation d’éclairement très régulière quelle que soit la courbe de dimmer choisi. Cependant, dans les 3 premiers pourcents du dimmer, un focus un peu excentré fera apparaître un léger tramage semblable à une râpe à fromage.

Le dimmer partageant la même mécanique que le strobe, ce dernier se révèle aussi très précis. Aucune esbroufe sur son paramètre, rien que l’essentiel, un strobe fixe ou aléatoire de 1 à 20 Hz, s’enclenchant comme la foudre.

Pour préserver la lampe et ses composants, la Mac Viper réduit la puissance de lampe de 1000 à 800 W lorsque le shutter se ferme plus de 10s. Dès sa réouverture, la pleine puissance est retrouvée.

Les couleurs

Les couleurs ont toujours été, pour ma part, une des faiblesses de Martin. Un peu criardes ou trop pastel. Mais voilà, un vrai banc optique, une source lumineuse d’exception et une remise en question des bains de couleurs me remettent d’un coup à ma place. Aucune irisation, un étal admirable et des teintes lumineuses ; j’ai l’impression de tenir une palette de peintre.

Mac Viper. Le beau et profond magenta.
Le beau et profond magenta.
Mac Viper. Le Cyan.
Le cyan au clair de lune.
Mac Viper. Le jaune.
Enfin du jaune !

Le magenta s’offre une robe d’un beau lilas foncé, très comédie musicale mais gourmand en luminosité, semblable au Lee Filter 797, le fameux Deep Purple.
Le cyan est d’un bleu azur, légèrement turquoise, à rapprocher du Medium Blue Lee 132.
Le jaune abandonne sa livrée canari et passe au poussin, moins vert, plus ambré, très lumineux aussi, en laissant 80 % du flux lumineux intact. Le L010 Yellow, de Lee Filter, s’en approche assez.

Ses trois couleurs de bases se révèlent en plus fort équilibrées, permettant des mélanges judicieux sans ombrages inopportuns.

Mac Viper. Le rouge, mélange de magenta et jaune.
Le rouge garance.
Mac Viper. Le vert perroquet.
Un vert électrisant.
Mac Viper. Le bleu cobalt du congo.
Le bleu cobalt du congo.

Mac Viper. Demi-rouge appliqué.
Demi-rouge appliqué. Je vous jure, Instagram (l’application photo pour iPhone) n’a pas connu cette photo.

Ainsi le mélange magenta et jaune donne un rouge flamboyant, proche du 029 Lee Filter.
Le vert perroquet est éclatant, copie du Twickenham Green Lee 736.
Enfin le congo est d’un beau bleu sombre, parsemé d’UV, à la manière d’un John Winter Blue 713.

A cela s’ajoute la traditionnelle roue de CTO, réchauffant votre lumière jusqu’au 3200 K des lampes halogènes, que vous utiliserez aussi à bon escient pour ajuster certains ambres et autres pastel. En tout cas je vous le conseille tant l’optique permet toutes sortes de mélanges sans irisations ni aberrations chromatiques.

Les amateurs de saturation, ainsi que les professionnels de l’image, trouveront dans la roue de couleurs fixes un arc-en-ciel de bonheur. Des primaires purs (bleu, vert, rouge), des secondaires éclatants (orange, magenta), un vrai congo et deux correcteurs indispensables : le CTB pour pousser la température de lampe de son 6000 K originel au plus tendance 7200 K, ainsi qu’un demi minus green pour certaines captations vidéo. A trop goûter ces teintes, vous succomberez bientôt aux demi-couleurs, ne serait-ce que pour le plaisir coupable d’admirer le dégradé obtenu.

Gobos et animation

Point le plus délicat, sans doute le plus subjectif, le choix des gobos et effets d’animation. J’assume donc mes goûts en vantant particulièrement les premiers et en regrettant le second. Avec une telle optique, la moindre faute de goût saute à la figure, tout comme les franches réussites.

Les 2 roues de gobos tournants proposent deux catégories de 5 gobos : les abstraits et les volumétriques. Les premiers mixent l’indispensable (nuit étoilée, glace) et l’original (volutes, mur de briques et cicatrices), les seconds prennent une ampleur phénoménale dans la fumée (kaléidoscope, spirale, radar ou encore un autre au doux nom de « Too Many Doctors » assez indescriptible). Ce renouveau de la banque d’images apporte une aisance visuelle incroyable, l’habillage scénique haute couture voisine de déments vortex.

Mac Viper. GoboMac Viper. Gobo.Mac Viper. Gobo.Mac Viper. Gobo.


Mac Viper. Gobo.Mac Viper. Gobo.

Mac Viper. Gobo


Parlons maintenant des choses qui (me) fâchent. La dernière roue combine 4 gobos fixes et un tronçon de la fameuse roue d’animation Martin. Okay, ces quatre gobos permettent des mélanges surprenants et souvent réussis en associations avec les autres roues et le prisme. Je vous laisse d’ailleurs juger mes propres mixtures dans la galerie suivante, cela vaut mieux que d’inutiles descriptions.

Quel dommage d’avoir mutilé ainsi la roue d’animation sans doute par manque d’espace dans un nouveau corps ultra-compact. Ce fameux disque, strié de manière savante, tournait sans fin autour de son axe. Ce balayage perpétuel, assemblé aux autres gobos et affiné par de bons choix de focus, laissait libre cours à notre imagination. Comme des démiurges, nous levions des escadrilles de nuages, enflammant les murs, gonflant la moindre vaguelette en cataclysme marin, bref avec un peu de temps devant nous, nous explorions jusqu’au moindre recoin de cet effet à la Méliès. Hors là, avec ce malheureux tronçon d’effet, c’en est fini de nos visions divines, l’infini mouvement n’est plus. Nous sommes passés des flots rugissants à l’essuie-glace sous la brume, du lance-flamme vengeur au briquet crachotant. Et l’effort de Martin de proposer plusieurs fonctions d’animation préétablis (métronome, interférences, aller-retour, etc) sur le canal – déjà très fourni – de la Roue FX renforce notre déception.

Heureusement il y a le prisme. Un multiplicateur (x4) de faisceau transparent, très équilibré, multipliant par magie le moindre gobo comme les fleurs au printemps. Tout cela avec des vitesses de rotation douces et très précises, c’est sans doute le meilleur prisme rencontré.

Mac Viper effet prisme sur gobo.Mac Viper effet prisme sur gobo.Mac Viper effet prisme sur gobo.Mac Viper effet prisme sur gobo.


L’iris aussi se démarque par sa qualité. Constitué de 16 lames en corolle, il est excessivement rapide. A son minimum, il taille dans le faisceau une arête de moins de 3°. Toujours dans la simplicité, le paramètre de l’iris se consacre exclusivement à son ouverture, sans effet de pulse ou autre.

Focus et zoom

L’optique est la pièce maitresse du Viper. Le zoom X5 passe de 9 à 43° avec une linéarité irréprochable. Le focus, très précis, offre une netteté parfaite, y compris à l’ouverture la plus large. Le champ focal, très vaste, permet de se promener jusqu’aux lames du dimmer, puis de remonter tranquillement au delà de l’iris. Les morphings entre gobos deviennent une simple balade.

Ce coup-ci Martin s’essaie à l’autofocus. Tout d’abord, il vous faudra choisir une plage de distance grâce au paramètre adéquat situé sur le canal de contrôle (de 5 à 10m, de 10 à 20m et de 20m à l’infini) puis effectuer le net. Cela reste confortable (mais un peu long si vous êtes sur le feu avec votre console !) avec les gobos tournants, mais les gobos fixes ou l’iris demanderont quand même des ajustements suivant le zoom choisi. Pas de grande révolution mais un effort dans le bon sens du constructeur danois.

Je finirai avec le Frost. Vraiment progressif, il ne donne pas du tout cette impression de surgir subitement en sortie du faisceau. Si il manque vraiment de diffraction pour transformer votre spot en Wash (pour cela vous achèterez les Viper Wash, ou BeamFX, ou …), il laisse passer beaucoup de flux et vous offre de beaux bords flous. Pas de quoi remplacer une rangée de Fresnel mais cela peut sauver la face.

Sous le capot

La construction reprend les standards de Martin. Les capots de tête s’enlèvent avec 2 vis Torx de 20, les élingues de sécurité tiennent avec des attaches rapides coulissantes, fini les maillons à visser.

L’architecture est finalement très simple avec une boîte à lumière accueillant la fameuse lampe Osram HTI 1000/PS, 6000K, dotée d’un IRC supérieur à 85 et d’une durée de vie optimum de 750 h. Elle s’installe avec le fameux procédé fast-fit, vissage ¼ tour au dos de l’appareil, une fois une simple vis Torx 20 ôtée.

Vue interne du Mac Viper.
Vue interne du Mac Viper.
Les deux gros ventilos et les tuyères de refroidissement de la lampe.
Les deux gros ventilos et les tuyères de refroidissement de la lampe.

Deux superbes grosses tuyères (en jaune vif) assurent un refroidissement direct de la lampe au cœur de sa corolle. Un filtre calorifique protège les éléments internes des calories.

Deux modules se partagent ensuite les principales fonctions. Le premier, extractible en enlevant 3 connecteurs et 2 vis Torx 20, gère d’abord les fonctions de dimmer et de strobe grâce à 2 lames crantées. Il fait ensuite passer le flux lumineux au travers des drapeaux de CTO et de trichromie. Le filtre de lissage.

Le module de projection.
Le module de projection.

Le deuxième module gère les projections. On le démonte de la tête du spot par 2 vis Torx 20, en retirant 2 connecteurs et en faisant coulisser le mécanisme de zoom vers l’avant pour dégager le passage. Le chemin de lumière passe par la roue de couleurs. Les filtres sont simplement clipsés. La roue métallique des gobos fixes et animation vient ensuite, suivie des roues de gobos texturés et volumétriques. Les porte-gobos sont clipsés à leur roue, le gobo en lui-même est maintenu par un ressort (sauf les gobos verre, collés). La roue d’animation peut être changée en la sortant de son moyeu. Le dispositif d’iris complète le deuxième module.

Les fusibles de protection.
Les fusibles de protection.

Tous les connecteurs des modules sont repérés sur la carte électronique et sont regroupés au même endroit, à côté du zoom, vers la lentille de sortie. C’est aussi là que les fusibles de protection se trouvent. Pour faciliter les opérations de SAV, les différentes cartes de commande sont identiques.

Fixés sur la partie mobile du zoom, le prisme (au premier plan) et le Frost.
Fixés sur la partie mobile du zoom, le prisme (au premier plan) et le Frost.

Installé au plus près de la lentille de sortie, le train optique complète le mécanisme. L’équipage mobile zoom/net se décompose entre ses optiques principales, coulissantes, sur lesquelles viennent se fixer le porte-prisme et la plaque circulaire de Frost, et l’optique de sortie fixée directement derrière la lentille du spot. Les chariots des glissières étant déjà lubrifiés par une graisse Téflon longue durée, aucune lubrification supplémentaire n’est requise.

Les opérations de maintenance et de réparation sont encore une fois grandement facilitées par l’accessibilité sans faille de la mécanique, ainsi que par un manuel d’installation extrêmement détaillé et entièrement en français. Ainsi, par exemple, vous serez guidé pas-à-pas pour le remplacement des filtres à air situés de chaque côté de la tête.

Verdict

Une star est née. Avec son look égocentrique, ses caprices et sa folie. La Viper, héritière Martin, a perdu ses gimmicks d’animation, manque de générosité sur l’autofocus, mais cela n’a pas d’importance finalement. Elle hurle sa lumière dans un faisceau éblouissant et bouge comme une damnée. Modèle absolu de pureté, son optique nous permet mille fantasmes de couleurs et d’aspects. Elle rêve de scènes magistrales, de comédies musicales, de concerts de rock, de la moindre place où faufiler son gabarit athlétique avec une seule idée en tête, nous assommer par son talent.

Mac Viper. Caractéristiques générales.Mac Viper. Mesures.

Mac Viper. Affectations DMX.
Mac Viper. Affectations DMX.

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Série Linea Focus Modular de Fohhn

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Lors des derniers JTSE, Rock-Audio présentait sur son stand la dernière série de colonnes à directivité verticale FM (Focus Modular) contrôlée électroniquement de Fohhn Audio qui existe également en version FMI pour installation fixe. Cette série se compose de trois types de colonnes, FM(I)-400 Bas-Médium et FM(I)-100 et 110 Haut médium-Aigu permettant de réaliser des lignes de tailles variables par aboutement vertical de modules FM400 et 110 (100). L’ouverture horizontale pour les trois types étant de 90°. L’originalité du système est qu’on peut bien sûr régler en temps réel l’inclinaison virtuelle (tilt), de la ligne constituée, entre + 40° et -40° et la directivité verticale de 0 à 90° (par pas de 0,1°) mais aussi et surtout éliminer les lobes latéraux (avec un algorithme propriétaire) et toujours plus fort, partager le faisceau en deux (avec des centres acoustiques distincts et réglables) à partir d’une même ligne.

De gauche à droite les modules 100, 110 et 400. Réalisation en multiplis haut grade, grille frontale acier de 2 mm avec tulle acoustique.

La FM(I) 400 intègre 32 transducteurs de 4’’ longue excursion à moteur Néodyme spécialement développés et les FM(I) 100 et 110 respectivement 8 et 16 moteurs à compression 1’’. La FM 400 met en œuvre seize amplis classe D (PurePath de TI) de 120 W avec seize canaux DSP (donc 1 pour 2 HP) alors que les colonnes d’aigu 100 et 110 utilisent un canal DSP et un ampli (les mêmes) par moteur pour contrôler le faisceau. Ajoutons à cela que deux autres DSP prennent en charge le traitement de dynamique, l’égaliseur dix bandes (Q réglable entre 0,1 et 100), les délais ajustables (jusqu’à 350 ms), les limiteurs multi-bande (protection), le filtrage de raccordement Linkwitz-Riley du 4è ordre (tous les filtres en 56 bits double précision) entre modules 400 et 100 ou 110. La conversion A/N utilise des convertisseurs 24 bits / 96 kHz avec filtrage FIR et le rapport S/B global atteint 105 dB pondéré A.

La série FM exploite une alimentation à découpage universelle embarquée (100 à 230 V) « green » (5 W en stand-by) avec PFC (correction de facteur de puissance) et la communication s’opère par le protocole réseau Fohhn-net via le logiciel Fohhn audio soft qui permet le paramétrage complet de même que la simulation de prédiction.
Signalons pour finir, car c’est rare aujourd’hui, que les entrées symétriques audio (deux indépendantes avec priorité) se font sur transformateur pour une meilleure réjection des perturbations avec une sensibilité (à Pmax) de 1,4 V.

Exemple de ligne avec sub. L’interconnexion entre modules s’effectue rapidement avec le système Quick-Lock .

Quelques caractéristiques :

FMI-400
Sensibilité : 124 dB (2,83 V/2 V sous 8/4 ohms à 1m)
SPL max : 139 dB (ramené à 1 m, bruit rose 20 ms)
Réponse : 100 Hz – 1 kHz (- 10 dB demi-espace anéchoïque)
Ouverture horizontale : 90° (à -6 dB)
Ouverture verticale : réglable jusqu’à 90° par pas de 0,1° avec tilt de – 40 à +40°

FMI-110
Sensibilité : 133 dB (2,83 V/2 V sous 8/4 ohms à 1m)
SPL max : 148 dB (ramené à 1 m, bruit rose 20 ms)
Réponse : 1 kHz – 17 kHz (- 10 dB demi-espace anéchoïque)
Ouverture horizontale : 90° (à -6 dB)
Ouverture verticale : réglable jusqu’à 90° par pas de 0,1° avec tilt de – 40 à +40°

 

François-Eric Valentin

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François-Eric Valentin a quitté le théâtre et la vie le 16 Novembre.
Très connu pour son ouvrage « Lumière pour le spectacle » plusieurs fois réédité, il a marqué de sa personnalité le monde de la lumière.

Eclairagiste depuis 1974 après un passage par le cirque, il a travaillé pour le théâtre et de très nombreux metteurs en scène ont fait appel à lui, parmi lesquels : Nicolas Bataille, René Jauneau, Goulchan Kervella, Jacques Legré, Muriel Mayette, Xavier Lemaire, Francis Perrin, Oscar Sisto, Armand Delcampe…

Il a aussi éclairé tous les styles de la danse, avec notamment Les Étoiles de l’Opéra de Paris, Wilfried Romoli, Cyril Attanassof, et Norbert Schmucki, ou Le Grand Ballet de Bordeaux, le Ballet National de Marseille, la compagnie Catherine Fromentoux ou celle de Harris Mandafounis d’Athènes, Géraldine Armstrong, Serge Alzetta, Rafael Aguilar et Maina Coronado en danse flamenco, Sadhana en danse indienne…

La chanson française avec Herbert Pagani, Colette Magny, Christian Ferrari, Manon Landowski, l’opéra (Cosi Fan Tutte, La Flûte Enchantée…), les sons et lumières (la Passion Celtique, Tristan et Yseult, le Cadre Noir de Saumur, le Fort de Bertheaume…) ont fait appel à son talent.

François-Eric Valentin

Au-delà de ces prestigieuses références, François-Eric, c’était aussi un regard. Un regard sur le monde et une grande exigence personnelle, un regard sur la peinture où il trouvait souvent, dans l’étude des maîtres, la matière de ses créations. Pour lui, la lumière sur scène ne pouvait se contenter de produire de belles images, elle devait aussi signifier, raconter, révéler le non-dit, l’invisible.

Il était en outre un excellent pédagogue, toujours prêt à transmettre, à faire partager l’émotion et la connaissance. Il réalisait cette part importante pour lui en animant de très nombreux stages en France et à l’étranger.
Il a également été enseignant à l’ENSATT. On peut dire qu’il a ainsi contribué à former le regard et la pratique de toute une génération de jeunes éclairagistes, à qui il a su communiquer sa passion et ses grandes connaissances. Ce talent de « passeur » se manifestait aussi par l’écriture : « 36 questions sur la lumière », « Eclairagiste : un esprit d’équipe ».

Enfin, François-Eric était un écrivain, non seulement dans son domaine mais aussi auteur de théâtre (« Théâtre de lumière : rends-leur le soleil qu’ils ont perdu ») et de nouvelles basées sur des tableaux célèbres du musée d’Orsay (« musée d’Orsay : les dernières nouvelles »).

64 ans, c’est un peu trop jeune pour nous laisser, il y avait encore tellement à faire, à voir, à comprendre, à aimer… Salut, François, tu as finalement rejoint Jean Vilar et Pierre Saveron que tu admirais tant. Et peut-être aussi Maria Casarès et Gérard Philipe…

Jean-Louis Beaumier
Novembre 2012