
Carton rap et même carton tout court, Sexion d’Assaut tourne en France aussi régulièrement qu’un vinyl sur une SL1200mkII et fait salle comble à chaque date en emportant tout sur son passage.
Nous avons été à la patinoire de Mériadeck de Bordeaux passer une journée avec l’équipe technique de cette interminable tournée – plus d’une trentaine de dates sont d’ores et déjà prévues en 2013 – afin de compléter par le son, le reportage lumière déjà en ligne sur Soundlightup http://www.soundlightup.com/archives/reportages/lapogee-de-sexion-dassaut.html?preview=true&preview_id=8587&preview_nonce=e0e1cbe800

Qui dit journée dit un max d’infos.Nous avons donc choisi de vous offrir ce reportage en deux services.
Honneur tout d’abord aux retours de Brieuc Guillet et au système géré de moustache de maître par Alex Borel alias Boule.
Dans quelques jours c’est Raphaël Maitrat qui nous racontera sa face et on posera quelques questions à Karim Benaziza, le batteur qui accompagne, avec trois autres musiciens, le groupe sur scène. Très bien d’ailleurs.
Un grand merci dès à présent pour l’accueil aussi simple que sympa de toute l’équipe dont la bonne humeur communicative nous a valu quelques fous rires !
Les retours de Brieuc Guillet
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SLU : Ça fait longtemps que tu t’es jeté dans les retours ?
Brieuc Guillet : Ça fait un peu plus d’un an que j’ai commencé avec la Sexion, précisément en octobre 2011. On a attaqué en wedges.
Au tout début de la tournée, Raph (Raphaël Maitrat, ingé FOH NDR) est parti seul en façade et régie, en prenant à chaque date un gars sur place pour les retours.
Ca s’est vite révélé compliqué car le groupe, surtout à l’époque, nécessitait de quelqu’un de fixe avec qui dialoguer et sur qui compter, tout l’inverse de ce qu’il trouvait.
Certes, c’était l’époque où la Sexion était en formation chanteurs + DJ mais malgré tout, avec 6 artistes sur scène, c’était déjà chargé. Quand nous avons eu des musiciens en plus, j’ai demandé à la prod de passer tout le monde en ears, une demande onéreuse car impliquant un nombre important de moulages mais qui a été acceptée.
Depuis c’est beaucoup plus confort pour moi comme pour les artistes et les musiciens.
Quand La Sexion passe des wedges aux ears
SLU : Comment s’est passée la transition avec les 6 membres du groupe ?
Brieuc Guillet : Bien, la seule difficulté a été de ne pas les couper du public avec lequel ils communient totalement, et puis une habitude à prendre de leur part, ce qui est vrai avec tout artiste qui débute avec des oreillettes.
SLU : Une oreille puis deux ?
Brieuc Guillet : Non, je leur ai tout de suite imposé les deux, et ils n’ont pas forcément été attirés par cette solution bancale car ils ont vite compris que c’est le bazar. Ils ont aussi très vite apprécié le confort de bien s’entendre.
Je leur ”ambiance” tout le temps les retours avec du public et je mets la dose à la fin de chaque titre. Parfois ça pourrit un peu le mix car ils en veulent vraiment beaucoup alors j’en retire en douce mais ils me repèrent tout de suite (rires !).
Comme ils sont toujours devant et avec une capsule qui est très sensible, la KSM9 Shure, dans certaines salles pourries, le son s’esquinte vite…
SLU : Courageux comme choix de tête pour du rap !
Ils ne font pas trop de style avec leurs mains ?
Brieuc Guillet : Non, Raph a été super bien pour ça, et il les a tout de suite briefés. Du coup ils ne mettent pas la main sur la boule. L’avantage avec les ears est qu’ils s’en rendent compte les rares fois où ça leur échappe car le son devient vraiment naze !
SLU : Tu dialogues donc bien avec eux ?
Brieuc Guillet : Oui et non. Oui car ils sont adorables, non car ils communiquent globalement peu, ce qui ne me dérange pas forcément.
SLU : Ils n’ont pas les mots pour réclamer ce qu’ils veulent ?
Brieuc Guillet : Pas exactement, ils font un amalgame entre artistique et technique. Par exemple quand les musiciens sont arrivés et que je leur ai fourni un mix avec ces derniers, leurs commentaires englobaient leurs besoins propres et leurs appréciations sur le groupe. Pas évident de retrouver ses petits !
SLU : Ça viendra non ? Ce sont de jeunes artistes en termes de technique sur scène…
Brieuc Guillet : Oui et puis ce travail n’est pas pour me déplaire car il faut vraiment travailler dans leur sens et proche de ce que tu ferais en façade. J’ai donc bien écouté leurs disques et je me suis adapté.
Un son d’album personnalisé dans chaque retour
SLU : Ils demandent quoi en termes de sources dans leurs oreilles ?
Brieuc Guillet : Tout, presque un son d’album. Ils sont habitués avec le DJ à écouter des sons finis et masterisés donc ils veulent ça et leurs voix par-dessus.
Pour éviter de bosser huit mix complets et à chaque fois devoir répercuter la moindre modif chez tout le monde, j’ai créé un mix musique commun que j’envoie à l’ensemble des chanteurs ; les différences sont au niveau de leur voix, du DJ et des ambiances où chacun a ses desideratas.
Le DJ a son mix, il est sur le réseau de talk avec les autres musiciens, et bien entendu chaque musicien a son mix personnel. Le DJ a aussi un E-DJ d’Intelligence Audio, un boîtier avec lequel il peut passer lui-même de la pfl de sa table au mix que je lui envoie grâce à un simple inverseur. Il est désormais en HF avec un micro serre-tête pour pouvoir se balader.

SLU : Vous disposez de 4 musiciens…
Brieuc Guillet : Oui, un batteur, un bassiste et aussi chef d’orchestre, un clavier et un guitariste.
Raph (Maitrat NDR) a présenté le projet à Fred (Fall NDR) le bassiste et ce dernier au bout de quelque temps a proposé un certain nombre de titres orchestrés au groupe pour qu’il pioche dedans, ce qui fait qu’il y a désormais une moitié de chansons avec le DJ seul et une autre moitié avec l’accompagnement du groupe.
Le DJ intervient sur certains titres joués en live, et c’est très chouette. Les musiciens tournent au click, et même lui s’y est fait et ses parties sont très en place et très appréciées. Enfin il y a aussi quelques séquences qui habillent le tout.
SLU : Tu n’es pas un Fa Musique au départ…
Brieuc Guillet : Non, j’ai été un Dispatch boy (rires !) permanent chez eux pendant 4 ans, et j’ai démissionné en avril 2011 pour partir dans l’aventure de la Sexion et devenir pigiste. C’est assez classique dans cette société. Pas mal de monde a commencé en tant que permanent et ensuite a franchi le cap de l’intermittence en partant sur une tournée.
SLU : Mais les retours pour toi ça n’était pas une vocation…
Brieuc Guillet : Oh non, j’ai fait un peu de tout chez Dispatch, et lorsque Raph m’a contacté la première fois pour le remplacer, j’ai tenu la face de Sexion. Comme cela s’est bien passé, il m’a proposé de partir avec eux aux retours, et de fil en aiguille (en micro ça serait mieux NDR) je me suis retrouvé bien dans ce rôle.
Etre derrière la console déjà c’est un tel plaisir que devant ou sur le côté ça me va ! J’ai fait beaucoup de plateaux, j’ai été l’assistant aux retours de pas mal de monde donc je n’ai pas trop galéré. Je connais les petites magouilles, les ears, la HF donc il n’y avait pas de soucis.
La Midas XL8 aux retours, confortable mais pleine

SLU : Et un paquebot tel que la XL8, ça se pilote facilement ?
Brieuc Guillet : Pour être franc, on ne connaissait pas les Midas numériques avec Raph.
Nous avons bénéficié d’une formation express, d’abord sur la Pro6 qu’on a eu au départ tous les deux et puis sur la XL8 pour moi car j’étais plein de chez full. Je ne pouvais même plus recevoir un invité.
Raph tourne en ce moment avec une Pro2 qui sonne exactement pareil mais qui est beaucoup plus compacte.
SLU : Tu es plus à l’aise avec 48 départs ?
Brieuc Guillet : Mais je suis de nouveau full ! Rien qu’en mix stéréo entre artistes, première partie, backliners, musiciens, moi et le mix stéréo de base je suis à 16.
Ajoutons à ça un mix spare qui reçoit tous les départs, les sides, les wedges, les subs, des départs effets que j’aurais pu effectivement me faire en direct out, et je suis plein. Confortable mais plein.
Avec les 32 départs de la Pro6 je jonglais trop.
L’XL8 est pratique aussi parce qu’on a tout sous la main, plus de départs, plus de sorties ; elle permet de gérer les talks sans passer par la case mixette, et elle était disponible chez Fa Musique car un collègue venait de la troquer contre une Pro6 à cause de son poids.
J’ai donc sauté sur l’occasion et suis parti avec la grosse mémère !
SLU : Du coup vous n’avez pas de patch avec Raph…
Brieuc Guillet : Exact, on se sert de mes deux DL431. L’avantage c’est que chacun dispose de ses préamps, de son gain et de ses convertisseurs.
Contrairement à DiGiCo ou Soundcraft, on a réellement chacun un gain et pas un trim sur le gain de l’autre !
On a en tout 48 entrées, 40 en commun et quelques-unes spécifiques pour moi comme les ambiances ou le click.
17 liaisons HF sur trois plans de fréquences
SLU : En termes d’émetteurs de quoi disposes-tu ?
Brieuc Guillet : J’ai 17 liaisons PSM900 Shure, un émetteur de qualité audio identique au PSM1000 même s’il est moins pratique à utiliser car il a moins de fréquences et n’a pas de mise en réseau. Il est aussi moins bien fichu avec ses deux éléments séparés et ses alimentations déportées.

SLU : As-tu assez de fréquences pour faire 17 liaisons ?
Brieuc Guillet : Parfois je galère un peu. J’en ai 14 sur un plan et trois sur un autre donc il arrive que certaines salles posent problème.
J’ai donc demandé un scanner qui m’aide bien. Les récepteurs UR4D sont sur un troisième plan.
SLU : Et si tu es vraiment dans l’impossibilité de trouver de la place, tu as des wedges dans le semi ?
Brieuc Guillet : Non ça va, on n’a jamais été à ce point dans la mouise, on s’en sort toujours. On fait plusieurs scans dans la journée, et quand le show commence, globalement ça va. Au pire, on voltige un peu avec le pack de spare le temps de changer la fréquence qui ne passe pas et ça s’arrange.
SLU : Pas de Vitalizer et toute la clique habituelle ?
Brieuc Guillet : Ahhhh j’aurais bien aimé mais…
SLU : Pas de budget !
Brieuc Guillet : Eh oui, on verra à la prochaine tournée si je peux en avoir au moins pour les artistes.
SLU : Tu te sers des effets internes de l’XL8 ?
Brieuc Guillet : Oui bien sûr, mais je voulais en plus avoir pour le chanteur du groupe une réverbération et un délai, plus un effet spécifique pour la caisse claire, d’où la présence du TC et des deux SPX990. Les effets internes servent sur les chœurs faits par les musiciens et tous les instruments acoustiques.
La console est en V2 et les effets ont fait de gros progrès, désormais c’est vraiment bien.

SLU : Le DN9331 te sert pour tes wedges et sides ?
Brieuc Guillet : Oui, ça me donne un accès rapide aux égaliseurs 31 bandes émulés dans la table.
J’ai des wedges pour la première partie et des sides pour envoyer de l’énergie sur scène car il s’agit de rappeurs qui ont besoin de ressentir leur musique, et ne pas simplement de l’entendre par leurs ears.
En side j’ai par côté 2 Q-Sub et 2 Q1 accrochés et devant 4 wedges M4.
La répartitions des sources
dans les différents systèmes de retour
SLU : Tu répartis comment tes sources dans tes retours ?
Brieuc Guillet : Je sépare bien les sources. Pied et basse sortent essentiellement par les 4 wedges bien gonflés par l’effet de sol ce qui donne à mes six artistes l’impact et la pression qu’ils recherchent.
Tout le reste sauf pied et basse sort des sides.
Lors des premières parties, si les artistes n’ont pas de ears, je modifie le mix et fais des mix complets par les wedges et les sides.
J’ai aussi pas mal de petits subs individuels sur scène mais du fait de la ligne de subs installée sous la scène, et qui remonte pas mal, ils ne fonctionnent quasiment pas.
Le DJ a lui aussi son M4 et son QSub.
SLU : Comment assures-tu le découplage des platines avec le praticable ?
Brieuc Guillet : Avec des balles de squash. Ca marche super bien. Elles s’écrasent sous le poids de la dalle en ciment qui sert de base aux platines.
C’est indispensable car les membres du groupe viennent parfois ici et n’arrêtent pas de danser et de sauter pour autant.
Comme nous avons eu des galères par le passé, nous avons trouvé ça et c’est mortel.
Un coup de Boule pour caler le système

Après les retours, place au système avec Boule, Alex Borel, qui prouve une fois encore que les bons techniciens ne sont pas tous franciliens et revendique haut et fort son âme lyonnaise d’un : ”Je suis bien sur ma colline à la Croix-Rousse, il y a des bons restos et des bons copains”.
SLU : Il paraît que tu as des subs aussi sous la scène ?
Alex « Boule » Borel (Ingé système) : Comme le système est accroché assez haut – ce soir nous sommes à 11 mètres mais il m’arrive d’être jusqu’à 13 – on perd l’énergie du grave tout devant.
J’ai toujours de l’infra grâce aux deux J-Infra par côté, mais il me manque du coffre dans le bas, et j’arrive à bien le récupérer avec 4 subs B4 qui tournent assez doucement et ne couvrent qu’une petite partie de la fosse.
Ils sont là regarde. (Ca marche du tonnerre, et c’est très addictif ces quatre petits bazars cachés NDR.)
SLU : Pour la mise en phase comment procèdes-tu ?
Boule : Je me créé deux groupes séparés. Le premier s’appelle « groupe scène » et comporte nos 4 petits renforts de grave B4, quatre T10 en lipfill et les 2 fois deux Q7 qui sont placés assez haut sur scène, et débouchent bien les premiers rangs.
Cet ensemble en charge de la fosse, je le cale en phase comme si j’étais dans un petit club.
Tout le reste, à savoir le système principal, je l’appelle le « gros bill ».
Je dispose d’une commande de délai prenant en charge l’ensemble du ”groupe scène” ce qui me permet de remettre en phase cette petite scène imaginaire dans la grosse scène.
Je finis toujours le calage à l’oreille après le SMAART, et je fignole le niveau des quatre B4 qui doivent s’entendre mais ne surtout pas jouer trop fort pour ne pas venir semer la pagaille trop loin de la scène.
SLU : Tes J-Sub tu les coupes à combien ?
Boule : Normalement ils sont coupés à 100Hz mais je préfère les laisser monter naturellement.
Les J-Sub sont coupés afin de ne pas descendre trop bas et tenter de faire à leur tour de l’infra.
Les J-Infra se chargent de l’octave 27 à 60Hz.
SLU : Les subs accrochés n’auraient-ils pas été suffisants ?
Boule : La note de base du premier titre du concert est à 40Hz et les J-Sub n’y vont pas bien donc sans l’apport des 4 J-Infra t’es mort !
Si je les coupe durant le concert tu vas tout de suite le sentir.
SLU : C’est facile pour un ingé système de travailler dans le rap, de faire par exemple un beau grave avec des sources qui ne sont pas toujours nickel ?
Boule : Pour bosser le grave, le rap c’est mortel ! Même s’il bave parfois un peu c’est un super challenge, et à la fois t’as pas la reprise de micros, pas de tourneries ou de repisses, sauf quand tu as la batterie donc c’est tout bon.
SLU : Tes deux lignes de J-Sub sont naturellement cardioïdes mais as-tu joué aussi avec la directivité verticale ?
Boule : Oui, l’Array Calc permet de visualiser facilement l’effet de quelques petits délais sur l’antenne de subs, et on constate qu’on gagne 10 mètres ici à Meriadeck, et surtout que le faisceau s’aplatit.
Je retarde les deux subs du bas, et ce que je perds en portée je le gagne en cohérence même si j’ai une bosse centrale au niveau du parterre sur laquelle je dois encore travailler.
SLU : Tes rappels latéraux sont en Q1…
Boule : Oui, six par côté. Suivant les salles je les coupe ou pas à 100 Hz.
SLU :T’es aussi de l’aventure Sexion depuis le début ?
Boule : Pas du tout, j’ai pris la suite de Tintin (Mathieu Renaud de Fa Musique NDR) qui a fait quelques dates au printemps mais qui, étant permanent chez Fa, a dû passer la main. Je tourne donc depuis début octobre 2012. Je suis un intermittent lyonnais et je collabore principalement avec Fa. J’ai travaillé pour Olivia Ruiz, les Ogres de Barback, quelques remplacements aux retours de Ben l’Oncle Soul…. Sinon bizarrement je suis issu du circuit punk rock hardcore (rires !)
Globalement c’est le même combat, si ce n’est qu’on ne travaille pas les mêmes fréquences ; les grosses caisses sont différentes et vont à un tempo super rapide.
SLU : Si tu fais le son de ce soir…
Boule : Ahh non là c’est mort ! Comme c’est hyper rapide tu ne peux pas te permettre d’avoir des trucs qui traînent. Tout doit être bien tassé.
SLU : Comment est Meriadeck comme salle ?
Boule : C’est plus qu’un piège, c’est un tas de…
Même pour faire un shoot c’est un enfer car tu n’as même pas une poutre qui traverse toute la scène pour te servir de repère.
J’ai appris trop tard que j’aurais pu avoir les cotes de la salle en fichier. Comme en plus c’est la première fois que je vais jouer à pleine jauge, j’ai un peu mis au pifomètre les latéraux en montant écouter ce matin (et le pire c’est que ça marche ! NDR). Acoustiquement de toute façon, avec le Hall des Expos de Perpignan et sa forme en biseau qui te ramène un vilain délai derrière les oreilles, c’est celle qui craint le plus. Heureusement que le public comme toujours améliore les choses par son absorption.
SLU : Comment vous repartissez-vous le travail avec Raph ?
Boule : Il mixe plutôt à plat avec peu d’EQ et c’est moi qui taille les trucs les plus durs directement dans le système. Une fois que le concert commence, il affine en fonction de ce qu’il entend.
SLU : Tu travailles presque exclusivement avec du d&b.
Boule : Étant très proche de Fa c’est inévitable et je maîtrise notamment le J et le Q.

Dernièrement j’ai eu l’occasion d’utiliser du E15 Adamson sur les Ogres de Barback. J’ai trouvé ça cool y compris la confiance que nous ont accordé les gens de DV2 et Didier dal Fitto en particulier en nous proposant d’essayer son système avec des subs MDC.
Ce qui est mortel, ce sont les amplis Lab.gruppen. C’est dingue ce qu’ils arrivent à faire dans 2 U, sans parler du Lake intégré.
Je pense que ça va bientôt être le tour de d&b de revoir ses amplis. Ça arrive ! Mon seul regret actuel est de ne pas avoir de shelving. J’ai quatre paramétriques par groupe, et j’ai appris à faire avec en élargissant le facteur de mérite à fond.
Je pars du principe que le système est bien foutu et vouloir mettre à tous prix les mains dedans conduit parfois à faire plus de mal que de bien au son.
On a le même phénomène en studio quand tu mixes un titre et que tu as trop de temps. Il faut savoir garder ses premières impressions et ne pas tout vouloir changer.
SLU : Ton drive est donc archi simple…
Boule : Ahh oui, je sors en AES de la table et attaque directement les amplis. Je gère tout avec le R1. Pour ce que l’on fait, ça suffit largement.
SLU : Peut être qu’un peu plus de ressources DSP dans le ou les nouveaux amplis seraient les bienvenues !
Boule : Sans doute oui, mais tu sais, je suis un mec à qui il ne faut pas faire mettre le nez dans le sac de bonbons sinon je bouffe tout ! Je préfère n’avoir que trois Carambars et me débrouiller avec (rires !). Je suis en tous cas ravi car cette tournée fait salle comble à chaque show et nous a donné pas mal de moyens.
J’ai pu m’équiper avec SMAART 7 et quatre micros, ce qui me permet de faire des moyennes globales de mes 4 points de mesure, puis 4 autres et ainsi de suite jusqu’à vraiment découvrir quels sont les accidents qui se répètent, et ceux ponctuels sur lesquels il ne faut pas s’attarder.
Je ne suis ni un vieux dans le métier ni un apprenti sorcier, je fais confiance au fabricant du système et ne vais pas essayer de tout révolutionner.
SLU : Tu as essayé le V ?
Boule : Il y a de fortes chances qu’au printemps les extérieurs en Q1 deviennent du V. Ca marche bien, c’est un vrai « petit » J et ça raccorde bien mieux que du Q1 avec du J. Cela étant, je n’ai encore jamais travaillé avec cette seule boîte.
Je trouve la démarche de d&b bien pensée, très cohérente et faite pour les prestataires. On ne pousse pas à la consommation et ça marche ! Avec un ampli, tu fais toute la gamme et le moindre Watt est utilisé.
Avant d’arriver chez Fa, je n’avais jamais entendu parler de cette marque, je ne connaissais que les MT2, MT4 et X-Array d’Electro Voice et quelques ARCS. J’ai appris le métier avec ça. Du coup, j’aimerais bien faire par exemple les intérieurs en C7 pour retrouver ce côté puissant et qui tape des anciens systèmes.
Je fignole tellement que parfois Tintin me tire les oreilles. (Rires !)
L’écoute

Malgré une salle loin de faire l’unanimité, Boule réussit le tour de force d’y reproduire un grave sec et à la fois baveux comme il se doit dans ce style musical.
Baveux mais pas mou ou, passez-moi l’expression, «dégueulard».
Sans descendre tout le temps particulièrement bas, il se révèle particulièrement physique et fait vibrer chaque spectateur.
Très belle répartition du son avec quasiment pas de zones d’ombre et des raccordements précis ne laissant pas un seul spectateur sur sa faim, y compris dans le bas, grâce à l’accroche des J-Sub qui semble être la solution à Mériadeck.
Les J-Infra, deux par côté posés au sol, ajoutent leur souffle bien aidés par les 4 subs B4 cachés sous la scène au centre et venant malaxer les chanceux lécheurs de nez de scène. Tout en d&b le système principal est composé de 10 J8 et 2 J12 par côté. Les rappels latéraux de 6 Q1 par côté.
Rendez-vous dans quelques jours pour Sexion d’Assaut II, la Revanche de la façade, starring Raphaël Maitrat !
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