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1789, le sacre de l’image

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La prise de la Bastille

Vous n’y aviez pas échappé. LA comédie musicale française de la rentrée s’est installée pendant 3 bons mois au Palais des Sports avant une tournée déjà programmée comme triomphale.
En s’imposant avec force publicité, Dove Attia, Albert Cohen et leur équipe trustent depuis longtemps ce créneau si particulier, les familles françaises, de l’adolescente enflammée aux grands-parents béats, se précipitant vers ces romances historiques.
Cherchant sa place entre les shows élitistes de Mogador, les ”musicals” incontournables de Londres ou la grandiloquence des shows de Las Vegas, cet opéra populaire s’offre des moyens techniques inédits et une mise en scène démesurée.

Bienvenue au Show !

Déjà les spectateurs se pressent aux portes. Nous suivons le mouvement et avançons à travers la foule, mêlant nos pas aux charentaises et aux Converse à travers le Palais des Sports. Cette grande salle fourre-tout, s’étalant en largeur dans un bleu ronronnant, se remplit rapidement.
Un immense tulle remplace l’habituel rideau de scène sur lequel s’écrivent les chiffres 1789 avec une lenteur infinie. La justesse et la résolution de cette vidéo géante m’impressionnent.
Je passe le temps bercé par les murmures de la sono jouant les tubes du spectacle en sourdine. J’en profite pour jeter un coup d’œil au livret : un beau programme sur papier glacé.

Si l’idée et les musiques viennent essentiellement de Dove Attia et ses fidèles lieutenants, je remarque avec plaisir le nom de Giuliano Peparini à la mise en scène et aux chorégraphies. Ancien danseur étoile, il devint l’assistant de Franco Dragone sur plusieurs spectacles dont « Le Rêve » du Cirque du Soleil : des shows puissants et décalés, souvent oniriques, à la mise en scène spectaculaire.
Aux lumières, Xavier Lauwers, concepteur belge venant de l’Opéra, de la danse et du théâtre, est connu en France pour les éclairages du ”Roi Soleil”.

Un titre aux couleurs de la révolution
Un titre aux couleurs de la révolution.

Les images sont signées Patrick Neys, collaborateur de Franco Dragone depuis de nombreuses années. J’ai beau chercher, je ne décèle aucun indice quant à la présence d’un orchestre. Je suis perplexe, partagé entre mon amour du live et l’espoir d’un show si millimétré qu’il doit se passer de musiciens. Ma lecture prend fin quand les rangées de PAR prévues pour l’éclairage public baissent d’intensité tandis que, sur l’écran tendu au travers de la scène, un immense 9 finit de se dessiner. Les poursuiteurs ont gagné leur poste, la musique s’est tue et une voix off s’élève tandis que la pénombre envahit les fauteuils. Les lucioles des téléphones photos s’agitent comme une réponse mutine aux instructions clamées par les haut-parleurs, jurant que les flashs sont inutiles tant ”l’éclairage de la scène est largement suffisant”. Bref instant de répit, le public retient son souffle.

Premier tableau et bref rappel historique, balayant l’écran au-dessus de la troupe de comédiens alignés, nous rafraichit la mémoire en nous propulsant deux siècles en arrière.

Un spectacle transporté par Giuliano Peparini

Spectacle à trois visions, 1789 tisse des liens entre la comédie musicale à la française, chansons pop pour ados et romance à l’eau de rose en fer de lance, la reconstitution théâtrale historique, portée par de solides comédiens et une justesse visuelle incroyable, mais surtout le souffle moderne d’un cirque contemporain avec ses inventions, sa démesure et sa prise de risques.

L’ambiance brumeuse d’une confrontation entre paysans et garde royale
Dès le début du spectacle, nous découvrons un immense et splendide décor superbement habillé par les images hyperréalistes des vidéoprojecteurs. Les éclairages habillent d’un clair-obscur très cinématographique cette scène d’ouverture. Dans l’ambiance brumeuse d’une confrontation entre paysans et garde royale, très guindée sur fond de guitare un tantinet électrique. La mise en scène privilégie les ambiances, même si la musique reste très actuelle et populaire. Seuls des passages de couleurs posés sur le rythme apportent une touche moderne et manichéenne au premier morceau. C’est dans la finesse que s’exprime la technicité de l’équipe lumière, jouant constamment sur les niveaux, les positionnements et les teintes raccords aux vidéos.

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Il y a de la Commedia dell’arte dans cette mise en scène où les caractères sont très marqués, les traits exagérés et la bouffonnerie jamais très loin. Chaque rôle a son moment de gloire, les retors comme les faibles, les héros comme les victimes. Le casting, assez resserré, réunit chanteurs et comédiens typiques de ce genre de production, complétés par des acrobates et des artistes venus de l’univers décalé de Giuliano.

La troupe des chanteurs et danseurs, dans une ripaille de chorégraphies décalées.
le spectateur découvre un tableau plus circassien, assez inédit dans ce type de spectacle, une des multiples influences du metteur en scène. En masques outranciers et costumes surréalistes, les comédiens et acrobates prennent des attitudes que ne renierait pas le cirque du soleil.
La lumière joue avec les décors, parsème de gobos les piliers.
La lumière joue avec les décors, parsème de gobos les piliers, ou crée des espaces en clair-obscur sur la scène. Au premier plan, des rampes de Led incrustées dans le proscenium éclairent en contre-plongée les artistes, exagérant le propos.


Le choix musical s’inspire sans vergogne des titres à la mode des radios adolescentes, mélange de pop, un peu rock, un peu électro, farci de chœurs et porté par des voix typées comédie musicale. Rien de très marquant mais cependant très efficace.

Les décors physiques et vidéo sont autant de pièces maitresses de l’esthétisme grandiose du show, que sa partie la plus spectaculaire et la plus technique. Tour à tour grandiloquents ou intimistes, figés ou mouvants, sages ou fous, le metteur en scène les utilise comme un vecteur émotionnel, miroir amplifiant les sentiments des comédiens. Tous ces tableaux, aidés par la lumière et les effets spéciaux de fumée, brouillard ou vent, jonglent entre les 3 visions entrelacées de ”1789”

Le vent de la Révolution.
Inondés par une lumière dorée symbole de vérité, les leaders des sans-culottes exhortent leurs troupes transportées par le vent de la révolution, traduit de manière littérale par l’effet d’immenses ventilateurs et de voilures à la fois réelles et en images balayant le décor.

Certaines scènes particulièrement théâtrales montrent un réalisme saisissant lors des passages les plus historiques. Grâce à l’autorisation exceptionnelle donnée aux graphistes de photographier sous toutes ses coutures le Château de Versailles ou le Palais Royal, les images fourmillent de 1000 détails. La lumière se fait ambiance, souligne les décors et le mobilier, recrée les conditions naturelles d’aube, de nuit ou d’éclairage urbain.

On entre en accéléré dans la cour royale.
Soudain les immenses pans de murs se mettent à bouger, entamant un ballet incessant et révélant sur leur envers des immenses miroirs sortis de Versailles, sur lesquels viennent rebondir les faisceaux des projecteurs. On entre en accéléré dans la cour royale, boursouflée et ridicule comme l’attestent un costume baroque colossal et ces couronnes lumineuses ceignant le front des laquais. La musique s’oriente vers une pop électro à la mode, et participe toujours à la caricature de la royauté. L’habillage vidéo est encore une fois d’un réalisme saisissant.

Dans les parties romancées, le décor se déconstruit, les images se font plus esthétiques, les détails sont amplifiés, les couleurs plus saturées. L’éclairage joue sur des contrastes simples et puissants : la nuit et le jour, le rouge de la révolution, le rose de l’amour, les ors de la royauté, le bleu dramatique composent l’essentiel de la palette.

Le propos glisse doucement vers l’histoire d’amour
Ce tableau nous offre pour la première fois des faisceaux de lumière comme élément principal de décor. Cette ambiance surréaliste, se pare de bleus lavande et lilas aux pieds du couple d’amants déclamant leur amour avec force trémolos.

Et lorsque l’onirisme et la folie du cirque entrent en piste, la scène explose ses repères, les mouvements du décor ou des films surprennent les spectateurs tandis que la lumière devient décor, damier d’acrobate ou prolongement des corps.

Un labyrinthe immense.
Encore une démonstration de machinerie, construisant et déconstruisant un labyrinthe immense. Le sol même de la scène se décompose sous les pas des protagonistes en fuite. L’overdose d’effets n’est pas loin mais la prouesse technique est splendide, tandis que les pupitreurs lumière ont dû déployer des ruses insensées pour éclairer au travers de ce maelström.

Pour mieux identifier les principaux protagonistes, souvent un peu perdus dans les immenses décors et les ballets très animés des danseurs, les projecteurs découpent les zones de jeu tandis que les poursuiteurs surexposent les vedettes. Les transitions lumière innombrables, pratiquement sans temps mort, avec ses immenses décors cheminant devant les projecteurs, ont demandé une programmation aux petits oignons pour atteindre cette fluidité. Cette envergure du décor, souvent en mouvement, donne une contrainte supplémentaire à l’éclairagiste et ses opérateurs.

Une nef gothique rehaussée de vitraux splendides en images de synthèse.
Encore une fois, la mise en scène oppose à ce réalisme sublimé les affres oniriques de la noblesse à une Eglise ambiguë, à la fois havre de tristesse et décadence du pouvoir. Les décors s’assemblent en une nef gothique baignée d’un bleu sépulcral, rehaussée de vitraux splendides en images de synthèse.
L'héroïne emportée dans les délires de feu et d’orgie du cruel méchant.
L’héroïne voit son sort se jouer aux mains de cardinaux effrayants, avant d’être emportée dans les délires de feu et d’orgie du cruel méchant. Guitares, flammes et personnages à tête de poulet (un hommage à Dionysos ?) surgissent dans un ensemble à la fois trash et très kitch, sauvé in extremis par la démesure gothique de la vidéo et le jusqu’au-boutisme du vilain.


La quasi absence de latéraux et le nombre réduit de ponts lumière disponibles oblige à mille petites ruses pour utiliser le moindre projecteur disponible et l’insérer dans une conduite très complexe.

La précision et la fiabilité des Alpha Spot Clay-Paky, sources principales du plan de feu, se marient idéalement aux surpuissantes Robin 1200 LedWash et VL3500 wash. Les très discrètes rampes de Led Senzo, insérées sur l’avant-scène et sur les panneaux latéraux, assurent un travail très intéressant. Les poursuiteurs et le pupitreur font aussi preuve d’une coordination exemplaire pour se plier aux très nombreux changements de rythme d’une mise en scène très riche et mouvementée.

Les amants arrivent à la Bastille
Les amants arrivent à la Bastille. Les murailles de cette sinistre prison claquent dans l’espace. Les Alpha Spot Profile sortent leurs couteaux tranchants pour accompagner le ballet aérien des prisonniers yamakasi de l’époque.
Les images sont projetées de façon synchrone sur des objets en mouvement.
La puissance des Robe Led Wash 1200 s’impose en contres saturés au sein de ce ballet très énergique. Et encore une fois, la vidéo fait des miracles !

En régie avec Olivier Legendre

Olivier Legendre a programmé la lumière de 1789 sur pupitre Grand Ma2
Olivier Legendre a programmé la lumière de 1789 sur pupitre Grand Ma2

Très chaleureusement accueillis par Olivier Legendre et son équipe, nous partageons un café en régie pour une longue et précise conversation. Il me parlera avec passion de son rôle, de son parcours et des contraintes techniques de ce show très complexe.

C’est sa 4e comédie musicale pour la production de Dove Attia, après les 200 dates d’”Autant en Emporte le Vent”, les 400 du ”Roi Soleil” et les 350 de ”Mozart”. Il retrouve ici Xavier Lauwers, éclairagiste de théâtre, déjà à l’œuvre sur le « Roi Soleil ». Ce concepteur lumière a dû composer avec une immense machinerie dont la mécanique et les effets ont réduit à 5 le nombre de ponts d’accroche pour les projecteurs : les principaux.

L’idée n’étant pas de proposer des lumières de show biz mais des ambiances typées théâtre, dans la continuité du spectaculaire décor en image géré par l’équipe vidéo, la nécessité de travailler avec des machines à couteaux s’est imposée naturellement.

La grand-guignolesque critique du pouvoir en place.
Toujours cette magnifique projection vidéo, parfaitement accompagnée par les ambiances lumière, que ce soit dans la grand-guignolesque critique du pouvoir en place…
Les révolutionnaires.
...que dans l’intimité des révolutionnaires.


Olivier Legendre : ”Sur 1789, on ne fait pas du show lumière, on ne recherche pas de gros effets. On est dans une comédie musicale, un opéra populaire, pas dans un spectacle de variétés. La lumière sert à comprendre l’histoire, décorer les chansons, elle pose des ambiances et travaille en complément des images vidéo. Les poursuites aident à mettre en avant les intervenants et à rapidement retrouver ceux ci, et sur une scène de cette taille c’est important. Suivant les tableaux la lumière pourra cependant proposer des couleurs irréalistes, assurer des effets spectaculaires ou se faire décor, mais toujours pour enrichir l’histoire”.

La place des projecteurs étant limitée, les besoins de forts contres ont nécessité d’une part de surpuissant Wash 1500 W, mais aussi pour un travail plus saturé de gros projecteurs à led. Le manque de place dans les latéraux, associé aux allées et venues incessantes des 35 danseurs, s’est négocié par le remplacement d’automatiques par des barres de Led.

Les ponts en Robin 1200 Led Wash, VL 3500 Wash et Alpha 1200 Profile.
Les ponts de contre en Robin 1200 Led Wash, VL 3500 Wash et Alpha 1200 Profile.
Peu de place dans les latéraux sinon pour les discrètes barres Senzo.
Peu de place dans les latéraux sinon pour les discrètes barres Senzo.


Olivier, jouant aussi le rôle de conseiller technique, put traduire les besoins de l’éclairagiste en amenant à la face les projecteurs Alpha Spot 1500 Profile (à couteaux) Clay Paky, complétés en douche et contre par des alpha spot 1200 Profile et des 700 Profile en latéraux haut (pour des raisons de place et de budget). La fiabilité et la précision de ces machines furent plébiscitées par toute l’équipe lumière. Les Wash Vari Lite VL3500 furent choisis pour leur exceptionnel rendement et la précision des teintes. Placés à la face et en contre ils assurent les pleins feux.

Cohorte de soldats sur leur piédestal, un moment de pure bravoure.
Cette cohorte de soldats sur leur piédestal, permet à la ribambelle d’Alpha Spot Profile de montrer leur précision absolue. Sur cette scénographie particulièrement réussie, aidée par une vraie musique et démultipliée par les ombres projetées en vidéo, 1789 tient son meilleur ballet, tenant les spectateurs en haleine sur la pointe des baïonnettes.
Les barres Led Senzo avec leur alimentation déportable.
Les barres Led Senzo avec leur alimentation déportable.

Olivier Legendre sut aussi lui proposer des projecteurs à Led, comme le Robin 1200 LedWash Robe, rapidement indispensable grâce à la puissance de ses couleurs saturées, permettant d’assurer de forts contres ou d’aller chercher des détails dans les décors, mais aussi les barres Senzo, filtrées à 40°, dont l’efficacité et la discrétion permettent de les placer là où aucun projecteur ne pouvaient s’aventurer. Elles sont incrustées dans le nez de scène ou, à la verticale, dans les découvertes extrêmement réduites des coulisses.

Pour certains effets spécifiques, les Sharpy, produit phare de Clay-Paky, furent utilisés alignés sur le 1er pont du plateau. Enfin, quatre barres de PAR à la face réchauffent le plein feu et servent de sécurité au cas improbable d’une rupture de DMX affectant les machines de face ( ??). La gestion forcément délicate des couleurs sur des marques d’appareils différentes ne se pose pas ici grâce à un plan de feu astucieux où chaque type de projecteurs s’utilise sur des axes et pour des besoins différents.

A la face, wash VL 3500 et Alpha Profile 1500 W.
Un des deux ponts de face supportant 3 wash VL 3500 et 3 Alpha Profile 1500 W et une douzaine de PAR 64.
Alpha 1500 Profile, Sharpy et Alpha 1200 Profile.
En douche, Alpha 1500 Profile, Sharpy et Alpha 1200 Profile font leur travail d’orfèvre.


Chef d’équipe lumière, en binôme avec Cédric Babin au pupitre GrandMA2, Olivier Legendre retrouve ici le matériel et les techniciens de Régie Lumière, la société de Fredo Santilli qui repart encore une fois dans l’aventure de la comédie musicale grâce à ses choix judicieux d’investissement.

L'équipe technique de 1789
Une partie de l'équipe technique de 1789.
La conduite ultra précise de la GrandMa2
La conduite ultra précise de la GrandMa2

Le choix du pupitre lumière, une grandMA2 et son NPU, s’impose naturellement à ce grand spécialiste des consoles. D’une part par sa programmation typé Opéra, avec une longue et principale séquence de plus de 300 cues, remplis de liens, de transitions et de temps décalés, dont la construction et les updates se feront incessants suite à une mise en scène toujours en mouvement, inversant des tableaux, essayant de multiples effets tout au long de la création. Mais aussi par sa qualité de restitution et ses possibilités de sécurisation, ou backup.

Rémy Manese en plein réglage de sa poursuite Cyrano avant le concert.
Rémy Manese en plein réglage de sa poursuite Cyrano avant le concert.

Pour simplifier le futur travail de tournée, les projecteurs furent répartis sur 8 univers DMX, permettant de tirer seulement 1 ou 2 lignes data par pont. Les ClayPaky et les Robe, actuellement câblés en DMX 5 points, seront commandés en Artnet sur la tournée, afin de recevoir des informations précises en temps réel sur leur fonctionnement, et ainsi d’anticiper leur maintenance ou leur dépannage. Le show lumière est entièrement restitué à la main, sans time-code, tout comme la majorité des vidéos*, les envois de son, toute la machinerie et les effets spéciaux. C’est François Chouquet, le régisseur général et clé de voûte du show, qui coordonne toute l’équipe et donne les nombreux tops. Olivier a mis cependant en place une timeline d’informations, comme un topeur virtuel qui donne en temps réel le déroulé du show avec la conduite et les prochains GO, grâce à un petit boitier de la société Adrem, véritable couteau suisse d’automatisation. Sur la tournée, pour garantir une synchronisation parfaite maintenant que le show est figé, certaines chansons seront vraisemblablement timecodées.

*La vidéo reçoit et utilise du time code pour certains effets. Certaines vidéos contiennent du son, certaines sont déclenchées par des mouvements de machinerie dont certains sont maintenant déclenchés par la console lumière. Mais beaucoup de déclenchements restent manuels.

La dernière scène de la reine, riche d’émotion.
La dernière scène de la reine, riche d’émotion portée par une chanteuse à fleur de peau, dans un univers crépusculaire entouré d’une foule de bougies surgies de nulle part. Les images splendides des graphiques sont à la fois justes et délicates, avant de nous porter un terrible coup de grâce.

Giuliano Peparini avait des idées très précises des ambiances à créer avec les décors, les vidéos ou les lumières. Durant les 5 semaines de création, (…) puis durant les 4 mois de représentations au Palais des Sports il affinera constamment sa création, une attitude très appréciée des pupitreurs, car le « work in progress » casse un peu la routine et permet de parfaire au maximum les choix artistiques.

L’équipement vidéo, nourri par les images de l’équipe du designer Patrick Neys et ses trois graphistes, fut fourni par XL vidéo, la gestion du média-serveur confiée à D-Labs et Thomas Besson, société parisienne dont le logiciel Fusion s’avère l’un des seuls à gérer autant de plans de vidéo, qui plus est en mouvement.

En effet, la projection en DUAL, c’est à dire avec deux projecteurs superposés pour gagner en puissance, impose naturellement des réglages spécifiques par surface de projection pour compenser les perspectives faussées. 

La prise de la Bastille en final.
La prise de la Bastille. Apothéose de l’interaction entre les comédiens, la machinerie et la vidéo, ce final époustouflant se joue des dimensions et de l’espace scénique, immergeant tout le public au cœur de cette bataille dantesque. Comme plongé dans un film d’action, nous franchissons les murailles, de concert avec les assaillants, avant de subir avec violence les déflagrations des canons. Jamais dans ce type de spectacle il ne fut donné de ressentir physiquement de telles sensations de tournis et de vertige.

Je vous laisse imaginer la difficulté supplémentaire quand il existe 6 panneaux coulissants, 6 panneaux en mouvement et rotation, des vélums, des toiles, des patiences et que le tout se doit d’être synchronisé parfaitement.

 L’équipe des 12 machinistes de la régie plateau gère les accessoires, les nombreuses machines à fumée, le brouillard, la carboglace, les kabukis, ventilos, artifices, mais surtout les multiples ponts de décors, les patiences, tulles, murs mobiles, panneaux coulissants, pont-levis et les 4 tampons du plancher.

Maxime, opérateur, gère les 6 immenses panneaux mobiles, en rotation et en translation, grâce à une console d’automatisation dédiée, développée par la société de décor Artefact. Tout comme avec une console lumière, il gère des enchainements de mémoires, applique des temps de déclenchement et de déplacement. Pour une sécurité accrue, le logiciel calcule une zone de collision autour de chaque panneau, interdisant le moindre choc. Les moteurs sont débrayables en cas de collision avec un des artistes.

NDLR: 1789 est partie en tournée (programmée jusqu’en juin 2014) avec quelques modifications. Le nombre d’univers DMX, initialement de 8 a été réduit à 5. Tous les projecteurs Clay Paky étant maintenant câblés directement en Artnet (RJ45 et switch dans les ponts)  le NPU n’est plus nécessaire. Olivier Legendre nous informe aussi qu’une bonne partie des Alpha 1200 Profile Clay Paky  a été remplacée par des Alpha 1500 Profile.

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Sommercable présente l’Octopus Hybrid PUR 443

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Ce nouveau câble hybride de Sommercable intègre quatre fibres optiques multimode OM3 (50/125 µm – 10 GBase-SR sur 300 m) en structure Breakout avec fils de délestage en aramide et montage direct par connecteurs. L’Octopus hybrid incorpore également trois fils de section 2,5 mm² pour l’alimentation (tension nominale 300 / 500 V, marron, bleu, jaune-vert) et deux paires d’asservissement (2 x 2 x 0,22 mm²) utilisables par exemple comme lignes de contrôle ou de transport de signaux AES/EBU (ou DMX).
L’ensemble est gainé sous une tresse tubulaire dense en aramide, elle-même protégée par une gaine extérieure en PUR (polyuréthane) souple, résistante au froid. Le noyau est muni d’un cordon anti-traction en fils d’aramide.

L’Octopus Hybrid PUR 443 sur tambour.

Ce câble supporte ainsi une charge de traction de près de 600 N. Avec un diamètre de seulement 13,4 mm et une masse de 190 g/m, il est compact et léger et peut être monté sur les tambours HT481 de Schill, lesquels supportent une longueur allant jusqu’à 100 m pour un poids inférieur à 30 kg.

L’Octopus Hybrid PUR 443 est également proposé en système équipé prêt à l’emploi avec des connecteurs modulaires HAN-ECO Harting dans une coque de 80 mm de largeur. Toutes les connexions s’effectuent alors simultanément (fibres optiques, alimentation et signaux) avec un dispositif anti-traction fiable.
Mais les terminaisons de câble peuvent être confectionnées selon les besoins du client, par exemple comme faisceau LC, SC ou ST, ou avec connecteur enfichable à multiple fibre optique (HI-FIBER4 ou connecteur à lentille).

Mackie lance une application pour iPhone

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Mackie annonce la sortie de My Fader, une puissante application de contrôle à distance pour les consoles DL1608 et DL806 à partir d’un iPhone ou d’un iPod touch.

Mackie Aux Mixer iPhone

My Fader permet de contrôler les consoles de la série DL en Wi-Fi à partir d’un iPhone ou d’un iPod touch. La version 1.0 procure un contrôle tactile convivial sur de nombreux canaux d’entrées en une seule fois et un sélecteur d’entrées fournit l’accès rapide à chaque mix.

L’addition de l’extinction du canal, de l’identification complète du canal et de la mesure de niveau, ainsi que d’un atténuateur général fournit un moyen de contrôle sans équivalent pour une application sur iPhone.

Mackie Access Control-iPhone
Le système de contrôle d'accès de l'application.

De plus, un contrôle d’accès permet de limiter les actions des utilisateurs aux seuls « aux » qui leur sont affectés, à l‘exclusion des autres.

Cela est précieux pour les simples mixages de contrôle ou de retour de scène. Il est également possible de rappeler toutes les configurations du spectacle en cours sur la console DL.

My Fader 1.0 sera bientôt disponible en téléchargement gratuit directement à partir de votre iPhone ou iPod touch.

www.mackie.com/DLSeries

 

L’Adamson E15 poursuit sa percée

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De gauche à droite sous la ligne E15: Guy Vignet (Directeur Général de DV2), Denis Fenninger (Président de Lagoona), Didier Dal Fitto (Directeur technique de DV2) et Gilles Bedon (Directeur Général de Lagoona).

Lors du dernier SIEL, DV2 était heureux d’annoncer deux nouveaux partenaires prestataires ayant fait l’acquisition d’un système de diffusion complet E15. Audiolite (29, Landernau) a pris possession de 48 E15 et de 32 subs T21 et va assurer la tournée de C2C avec son système. Lagoona (67, Strasbourg) a acquis 24 E15, ainsi que les racks de 4 PLM 20 000 Lab.gruppen allant de pair. Ce système a été exploité sur « les Victoires de la Musique » au Zénith.

Le système Energia d’Adamson a fait ses classes sur un grand nombre de Festivals cet été : les Z’allumés, les Vieilles Charrues, le festival de Carcassonne, Big Fest à Biarritz, Hell fest, Free Music à Montendre, Sonisphère … De nombreux ingés son ont eu l’occasion de faire connaissance et de travailler avec ce nouveau système … et en sont devenus addicts.

Pourquoi ?

Thierry Tanguy (Gérant d'Audiolite) encadré par Guy Vignet et Didier Dal Fitto.

Cette nouvelle génération de système de diffusion ligne-source grand format abrite de nombreuses innovations qui portent aussi bien sur la technologie des transducteurs Kevlar & Néodyme que sur l’ergonomie et la facilité de mise en œuvre. Le cœur du système, l’E-Capsule, est construite en acier de classe aviation, et incorpore deux modules coaxiaux pour la partie médium-aigue garantissant un excellent alignement temporel des sources acoustiques.

Le système de rigging Autolock fait partie intégrante de la capsule. L’amplification de très forte puissante Lab.gruppen avec le processing Lake intégré est parfaitement adaptée au système et le réseau audio numérique Dante en facilite l’exploitation et le contrôle.

Outre Audiolite et Lagoona, MPM avait auparavant fait l’acquisition de 46 E15, S-Group (anciennement SLS) de 32 E15 et Concept Audiovisuel de 36 E15. Concept Audiovisuel fournira par ailleurs ce système pour la prochaine tournée d’Indochine, Black City Tour.

 

La Sexion fait la fête

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La der de 2012, ça se fête, surtout quand on sait que ça va repartir de plus belle en 2013 !! Voici captés sur le vif à Bordeaux, quelques moments de plaisir de l’équipe technique et prod de la tournée de la Sexion, juste avant Noël.
Raphael Maitrat, Boule, Eric Bellamy, Stéphane Petitjean, Laurence Duhamel en pleine danse, non pardon, en plein boulot !!

L-Acoustics en Belgique

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Jan de Brucker et Louis Lukusa
Jan de Brucker et Louis Lukusa

Basé à Bruxelles, XLR rejoint le réseau des distributeurs et partenaires certifiés L-Acoustics. Jan de Brucker et Louis Lukusa animent l’équipe, respectivement pour la partie néerlandophone et la partie francophone de la Belgique. Sébastien Desaever assure le soutien technique.

Comme grossiste, XLR distribue exclusivement du matériel professionnel et des services pour la location et l’installation à un réseau de partenaires en Belgique et au Luxembourg.
Jan de Brucker et Louis Lukusa indiquent : ”L-Acoustics est LA marque leader sur notre marché et nous sommes fiers de faire partie du réseau des distributeurs certifiés”.

De son coté, Tim McCall, directeur des ventes régional de L-Acoustics précise : ”Nous somme heureux de travailler avec Jan, Louis et Seb qui ont une expérience étendue de l’industrie audio, pour nous aider à promouvoir L-Acoustics sur le marché belge. C’est un ajout précieux à notre réseau : l’enthousiasme et la compétence de l’équipe XLR ainsi que les nouveaux modèles de la gamme L-Acoustics comme les ARCS WIDE et FOCUS, 5XT et SB15m devraient être des recettes gagnantes pour nos clients dans cette région”.

 

Pépère, bien plus qu’une étoile, une vraie star !

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Jean-Pierre Ferrandon
Jean-Pierre Ferrandon appelé Pépère depuis toujours.

On en revient heureusement toujours aux humains. Décerner une étoile à un produit, c’est glorifier une équipe de R&D. Décerner une étoile d’honneur à un homme, un seul, c’est admirer sa compétence et en plus louer son approche humaine.
Le Jury des étoiles du Siel a choisi cette année de mettre Pépère sous le feu des projecteurs, Maurice étant candidat pour lui remettre l’étoile d’honneur, avec le petit compliment que voici.
Sortez vite votre mouchoir !

Maurice Rebiffé : ”C’est l’occasion unique et inespérée de dissiper au plus tôt une énigme pour une grande partie de la nouvelle génération de notre métier.
Tout le monde (ou presque) a entendu parler d’un dénommé Pépère.

Pépère n’est en fait pas un phénomène surnaturel, ni un fantôme, pas plus un de ces super héros de BD, encore moins un extra terrestre, mais un oiseau de nuit, râleur (entre autre) et fêtard.

Son identité peut être enfin dévoilée. Son nom : Jean Pierre Ferrandon, époux de la non moins célèbre Madame Motta.

Désolé d’avoir brisé le mythe Pépère Man.

Cet homme a débuté sa carrière en endossant les habits de héros que nous avons tous côtoyés tels que :

– Batman ? Erreur, il s’est déjà fait piquer le job par un poursuiteur.
– Businessman ? Ce fut bref !!
– Barman ? C’est bien lui !!!! Vous l’avez reconnu. Il sévit toujours.

En fait Pépère est un précurseur en tout. Il a inspiré des grands de ce monde, il est à l’origine de nombre de mouvements d’avant-garde :

– L’antimondialisation. Sa StartUp de la Silicone Vallée d’Antony a servi d’exemple. Preuve de persévérance et de stabilité. D’ailleurs c’est toujours une StartUp.

– Le « Consommer » made in France : il y a déjà plus de 25 ans il créait avec une bande d’amis un mouvement de libres penseurs dans un bar à vin « Chez Mélac ». Et pour consommer français, ils ont consommé français ! Vous pouvez me croire, j’y étais.

– Anticipant la vague écolo verte, il fait ses premiers pas en surfant sur la ”Vague Jaune”, et plus précisément du ”Petit Jaune”.
Il part même à la conquête des USA pour convertir les buveurs de Coca au petit jaune en hurlant son cri de guerre dans tous les LDI, Infocom et autres expos : ”Yellow Time” !!!!!
Le mouvement est toujours en cours.

Du Jaune, il passera enfin au Vert : il ne boit plus que du vin bio.

– Des générations de présidents se sont inspirés de la Pépère attitude :
Sa petite taille sert de modèle à un récent Président qui, pour se différencier de son mentor, ajoutera une note très « BlingBling ».
Plus récemment cet homme normal motivera un Président normal.

J’arrête là la liste, car il faut me faut être bref et revenir à ce qui nous rassemble aujourd’hui.
Pépère, également surnommé Laser Pépère, inspira un autre héros LaserMan, que tous les bons techniciens connaissent.
Décidément il est vraiment partout !

Pépère, donc, a su traverser notre quotidien de technicien. Là je parle très sérieusement.
Rappelez vous :
– L’âge de pierre des consoles numériques avec Christian Bréan au Palais des Sports.
– Les célèbres gradateurs qui ont fait trembler les RVE, Juliat,
– Les Ningers de UpTech / Gérard Schallier pour Johnny Hallyday,
– La vidéo Laser il y 25 ans avec Vision 1250,
– Les softs des derniers PiGi avec ETC,
– Le BigLite et Zap 575 pour X&Y et Zap Technology,
– Les Pantographes de Alain Français,
– La gestion d’automates pour des parcs à thème, etc, etc.

Pépère a participé à tellement de projets, collaboré avec nombre de productions, de chaînes de TV, de designers, d’éclairagistes, de directeurs photo, metteurs en scène, techniciens, opérateurs , ingénieurs, que je ne saurais vous les citer.

Je n’ai parlé qu’au passé car il m’est interdit de parler de ses futurs projets, ceux sur lesquels Pépère travaille actuellement.

Jean-Pierre, cette étoile du Siel n’est pas une fin en soi mais une étape, un coup de Stabilo sur ce magnifique parcours que nous t’envions tous.

Cela fait 1/4 de siècle que nous collaborons ensemble.

Je conclurai par cette phrase qui t’a rendu célèbre : « Il faut que j’y aille, car j’ai du boulot ».

 

Robert Juliat présente le Creative Concept Light

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La gamme Tibo Robert Juliat
Led, halogène et maintenant à décharge, la gamme de découpes Tibo répond à tout domaine d'applications.

Creative Concept Light, est un concept nouveau dédié aux professionnels de la lumière et c’est toute l’expertise Robert Juliat concentrée dans la nouvelle gamme de projecteurs baptisée Tibo, offrant une grande variété de combinaisons possibles.

Car aux découpes Tibo Led en blanc chaud (3000K), blanc neutre (4000K) et blanc froid (6500K) avec deux plages de zoom possibles 15/35° et 30/45°, grâce à l’adjonction d’une seule lentille et aux Tibo versions halogène, s’ajoute une découpe Tibo à décharge équipée d’une lampe CDMT 250, à extraction rapide, disponible en deux températures de couleur, 3000 et 4000K.
Le gain de flux est considérable, très séduisants en applications architecturales et événementielles, dans un format particulièrement compact.

La gamme TIBO permet donc de combiner différentes caractéristiques tant au niveau de la source de lumière (LED, halogène ou décharge), de l’optique (Fresnel ou découpe) que de la couleur de finition du corps.

”Comment s’imaginer qu’à partir de quelques simples notes de musique, on obtienne autant de styles, de rythmes et d’émotions différentes ?”, s’interroge Claus Spreyer, le directeur commercial de Robert Juliat.
”Vous pouvez ainsi composer des solutions d’éclairage adaptées à chacun de vos besoins. Cette situation est unique et nous sommes le seul fabricant à proposer autant de solutions dans une seule gamme”.

La gamme Tibo bénéficie évidemment de la qualité reconnue des optiques Robert Juliat, assurant un éclairement maximal et homogène.

Robert Juliat au Siel

Pendant toute la durée du salon, Robert Juliat proposera quatre sessions démonstration des nouveaux modèles par jour dans son atelier lumière situé sur la mezzanine (MEZ3-2).

 

Le mix de Sexion d’Assaut

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Sexion D'Assaut

Comme promis lors de la première partie de notre reportage au cœur de cette tournée sold out, place maintenant à Raphael Maitrat, le grand manitou du son de la Sexion, sans oublier Karim Benaziza, batteur de talent et « très bon client » en interview. Quand tu veux on se fait une autre inter Karim ;0)

Raphael Maitrat, ingé FOH de Sexion d'Assaut.
Raphael Maitrat en plein show la tête dans ses potars et ses doigts ne quittant pas les niveaux des 6 membres du groupe.

SLU : Pour commencer J’ai un truc qui me turlupine. Pourquoi repiquer des rappeurs avec un KSM9 ?

Raphael Maitrat Ingé FOH : J’ai essayé plein de micros et le KSM9 est le plus sécuritaire face au phénomène de la main sur la boule.
C’est vrai qu’au début de la tournée en wedges, cela a compliqué la vie de Brieuc (Guillet Ingé son retours NDR). Maintenant que nous sommes tous en ears, ça se passe très bien.

Comme tu l’as vu par ailleurs, nous tournons en Shure, et pour des raisons propres à la production, il n’a pas été possible d’adopter mon choix premier qui aurait été le KMS104 Neumann (sa tête du moins, la KK104 NDR).

Qui a dit qu'un rappeur tient mal son micro ;0)
Qui a dit qu'un rappeur tient mal son micro ;0) Sur des émetteurs Shure UR2 des têtes K9H, comprenez par là la tête des SKM9.

J’ai tout de même repassé l’un des artistes en SM58 car le KSM9 et même un Beta58 ne lui conviennent pas. La tête se visse facilement sur un émetteur UR4D.

Le top aurait été de louer un studio, faire venir tout ce qui existe en termes de micros et choisir vraiment en fonction des voix de chacun.
Malheureusement le groupe est composé de 7 artistes, et c’est très dur en ce moment d’arriver à tous les réunir, sans parler du fait que ce ne sont pas les rois de la répète (rires !).
On a tout de même réussi à faire une vraie pré prod pour cette tournée qui a considérablement grossi, et nous avons désormais de vrais musiciens.

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Et puis, l’orchestre est arrivé…

SLU : Ils sont arrivés comment ces quatre-là ?

Raphael Maitrat : Lors du premier album, nous étions en configuration très simple avec le DJ et les 7 artistes sur scène. Lors de la sortie du second album ”l’Apogée”, nous avons pensé Sony et moi à la même chose, et c’est un Taratata qui a été l’occasion qui fait le larron.
Sur le titre ”Avant qu’elle parte” nous avons même mis des violons, et le groupe a adoré ça.

Sexion d'Assaut

SLU : Qui a trouvé les musiciens ?

Raphael Maitrat : C’est moi. Je travaillais avec Frédéric Fall le bassiste sur un autre plan. Je lui ai proposé de collaborer avec nous. Non seulement il est bon mais en plus il a un super look ce qui ne gâche rien. C’est lui qui a monté le groupe avec Paul Pavillon à la gratte, Vincent Guibert aux claviers et séquences et Karim Benaziza à la batterie.

SLU : Comment ont-ils travaillé ?

Raphael Maitrat : Ils ont bossé beaucoup de titres avec Fred, et sont venus tout simplement les présenter en live. Nous avons pris une petite salle à Bobigny, Canal 93, un peu de diffusion à Fa Musique, et ils ont fait défiler tous les morceaux face au groupe qui a pu les valider ou pas.

Par la suite, nous avons récupéré en studio des bouts pour en faire des boucles et introduire progressivement plus de sons ”live” sans priver le groupe de ses bases et de son DJ. Un Ableton envoie des séquences derrière certains titres pour les enrichir, et dès la tournée d’octobre dernier on a trouvé un super équilibre.

Sexion d'Assaut

SLU : On a l’impression que cette tournée s’améliore de jour en jour et évolue sans cesse.

Raphael Maitrat : C’est exactement ça. Par exemple en octobre j’ai eu plus de temps, et j’ai pu choisir mon kit de micros pour les instruments.
J’avais par exemple écouté la marque Audix ; c’était l’occasion de la tester sur le terrain.
J’ai un D6 sur le pied, à l’intérieur du fût j’ai le nouveau Beta91 que j’ai découvert sur Aznavour où j’étais l’assistant de Denis Pinchedez. Il a une sonorité que j’aime beaucoup.

Sur ma caisse claire, je suis dessus en SM57 et dessous en MS201 Beyerdynamic. La seconde snare est repiquée en 100% Beyer. Pour les toms, D2, D4 et D6 Audix. Pour les over head, des AKG 214, ce sont des 414 mais uniquement cardioïdes. Pour la charley, un KM184 Neumann. Karim joue avec une caisse claire dans le médium bas et une seconde plus dans le claquant.

La couleur en soustraction

SLU : C’est mieux de laisser le son se faire que d’essayer de le faire…

Raphael Maitrat : Absolument, avoir deux caisses claires c’est bien mieux que tenter d’en colorer une, ce qui dénature plus qu’autre chose le son. Je pars du principe que nous ne sommes là que pour amplifier. Le but du truc est que le système soit bien calé, et pour ça Boule est juste extraordinaire.
Si les musiciens envoient bien, il ne me reste plus que de la mise en forme avec le gain, la compression et un peu de couleur. (Il me montre ses EQ, c’est très raisonnable voire parfois flat avec juste un coupe-bas NDR).

La Midas Pro 2 de Raph à la face.
La Midas Pro 2 de Raph à la face avec, à gauche, la télécommande de la TC M6000 toute de grâce vêtue. Caché sous la table, c’est un lecteur de CD Sony CD-01U utilisé avant et après le show pour diffuser de la musique d’ambiance.

Je travaille quasi uniquement en soustraction au niveau de mes corrections car je préfère enlever ce qui ne me va pas que mettre en exergue ce que je recherche. Il est vrai aussi que l’inverse marche très bien, je pense à Manu Guyot sur Skip The Use qui utilise ses EQ en positif avec un rendu qui va parfaitement bien avec leur musique. À chaque fois, je me prends juste une grosse calotte avec lui !

SLU : Tu as fait montre de sagesse au niveau console…

Raphael Maitrat : Ça me va. Comme la Pro6 de Fa était sur la route avec Dyonisos, j’ai pris une Pro2 qui du coup est bien remplie mais comme je partage les préamplificateurs de l’XL8 et que le processing est le même… Il me manque juste quelques VCA et POP.

En mars, quand on va repartir avec la Sexion, je demanderai pour cette seule raison une Pro6. Appelons ça plus de confort car pour le reste je suis très heureux et..(Un vacarme assourdissant, une véritable cavalcade nous interrompt, des dizaines de jeunes font irruption sur le parterre de glace recouvert de dalles d’isolant et se précipitent vers la scène NDR) Ahh, les fauves sont lâchés (rires !).

Un petit piège de l’automation Midas

Raphael Maitrat : Je suis très habitué aux tables Soundcraft. J’ai fait deux tournées en Vi1 mais arrivant chez Fa j’ai dû changer de crémerie car ils sont très Midas.
On s’est pris quelques gadins avec Brieuc car la logique, notamment d’automation est vraiment différente. Elle va très loin mais peut aussi te mettre bien au tas !

SLU : Un exemple ?

Raphael Maitrat : Midas a un système de recall appelé « scope » où l’on peut garder ou bien enlever des trucs ; en gros ce que l’on veut recaller ou pas. Jusque-là très bien, mais cela dépend de comment on implante cette option sur les mémoires, et lorsqu’on rappelle une mémoire, si on repasse par la mémoire safe, celle de base, elle enlève tous nos scopes.
C’est dû à la volonté de Midas d’avoir une console pratique et très ouverte par exemple pour les festivals mais ça convient moins à des tournées classiques. Une mise à jour apportera bientôt une amélioration à ce piège.

Mais un excellent traitement de dynamique

L’égaliseur dynamique de la Pro2.
L’égaliseur dynamique de la Pro2, ici paramétré en 4 fois une bande et dont on visualise l’action pour 4 voix entre 100 et 200 Hz.

Raphael Maitrat : Cela étant, avec Brieuc, nous sommes sous le charme question rendu sonore. Les égaliseurs sont énormes, les compresseurs internes marchent très bien tout comme les gates. En effets internes, je me sers d’un compresseur multibande mais sur une bande à la fois afin d’aller débusquer un bas-médium qui ne me plait pas dans la voix des artistes, un problème commun à toutes leurs voix dans les 200 Hz. Sur un seul des artistes je me sers d’un multibande entier.

SLU : Tu me dis que c’est un effet. Tu en a donc peu à disposition…

Raphael Maitrat : Oui c’est exact. La solution pour traiter plus de sources consiste donc à jouer avec l’option 1*4, 2*2 ou bien 4*1.
En clair je peux mettre 4 cellules sur un micro ou bien casser mon compresseur multibande en 4 voies et corriger chaque micro avec une cellule. C’est le choix que j’ai fait, ce qui me permet d’enlever par exemple très finement les « S ». Brieuc en fait de même.
Je me sers aussi de 3 réverbérations internes, deux sur la batterie et une sur la guitare acoustique.

Le rack d'effets virtuel de la Pro2.
Je suis d’accord avec vous, on dirait un vrai rack d’effets et de vous à moi c’en est un, mais voilà, il est virtuel et généré par la Pro2.

SLU : Quelle version de compresseur par tranche utilises-tu ?

Raphael Maitrat : La version adaptative qui marche très bien et n’est pas du tout colorée. Avec 6 artistes sur scène, tu te doutes que j’en ai pas mal besoin.
Je suis tombé dans le piège comme Stéphane Plisson en utilisant la simulation d’anciens modèles. J’ai vite fait machine arrière quand je me suis retrouvé avec un mix pissant l’aigu de tous les côtés (rires !).

SLU : Tu es donc assez raisonnable question dynamiques…

Raphael Maitrat : Tu sais, le meilleur traitement ce sont mes doigts !
C’est vrai que dans le rap et face aux gros écarts de dynamique qu’on y rencontre, c’est très fréquent de taper toutes les voix dans un groupe et le compresser un bon coup.
J’ai essayé et je n’aime pas du tout car généralement dans le rap il y a un lead et des backers, ce qui fait que lorsque ces derniers interviennent, ça hache complètement le lead et ça pompe tout.
Du coup j’ai pris le taureau par les cornes, j’ai appris tous les textes par cœur afin de savoir qui va backer qui, et avoir un bon contrôle des niveaux.

SLU : Si les gars sont réguliers…

Raphael Maitrat : Pour ça j’ai de la chance. Du premier show au dernier, ils ne bougent pas d’un pouce et ils n’ont jamais fait le coup du « je me mets à gueuler et je ne sais pas pourquoi ».
Les ears ont bien aidé pour ça car lorsque tu cries, ça te transperce les oreilles !

Le double rack vertical comportant nombre de petits jouets très intéressants.
De haut en bas, un D-Two TC, un VoiceWorks Plus TC-Helicon, un Tascam TA1VP comportant les algorithmes Auto-Tune d’Antares et un H3000 Eventide, un 120 XP DBX (Steph, si tu nous écoutes). Dessous on trouve un DN9650 Midas, un MAXXBCL, le CPU de la M6000, un DL451 Midas et l’onduleur.

SLU : On met des effets sur du rap ?

Raphael Maitrat : Oui, j’aime bien mettre une petite room très courte avec un decay à 1,3 secondes sur les rappeurs. Et pour le chanteur, une belle plate car, tu vas voir ce soir, dans le groupe il y a un chanteur et qui chante très, très bien.
Enfin j’ai mon arme secrète, mon délai dont je ne me sépare jamais, mon D-Two TC-Electronic qui marche très bien.
J’utilise aussi un TC-Helicon en doubleur, très léger, que je laisse sur toutes les voix. Ça apporte un petit truc en plus très agréable.

SLU : C’est un auto-tune que je vois-là ?

Raphael Maitrat : Oui, un Antares. Je m’en sers uniquement sur deux titres pour faire un effet T-Pain que les rappeurs affectionnent tout particulièrement. On le laisse sur auto et ça apporte une touche de modernité à leur son.

SLU : Et le H3000 ?

Raphael Maitrat : Je l’avais prévu au départ pour l’effet de doubleur mais comme le TC lui a piqué sa place, j’ai décidé d’écouter ses réverbérations qui sont magnifiques.

SLU : Ça souffle la mort mais c’est très joli…

Raphael Maitrat : En effet, mais tu sais, le bruit en live ce n’est pas très grave. Je m’en sers sur ma caisse claire, et puis j’ai le synthétiseur de sub-harmoniques, le DBX 120XP…

SLU : Non, le 120 SP comme Stéphane Plisson (rires !).

Raphael Maitrat : C’est un peu ça oui. Il fait du très bon grave Steph ! La difficulté est de raccorder au mieux des sons très travaillés et masterisés envoyés par le DJ avec leur énergie très flatteuse entre 60 et 40 Hz et ceux plus bruts de la batterie.
Je gonfle donc juste un des deux micros de la grosse caisse et le tom basse pour avoir ce « boummmm » bien lourd.

SLU : Elle a aussi un sacré look ta batterie transparente !

Raphael Maitrat : Et un sacré son ! On a travaillé avec Baptiste Bidault, un autre sondier que j’ai rencontré chez Dushow, avec qui j’ai déjà collaboré et qui a monté sa boîte, Think Drums. J’ai écouté celle qu’il a notamment faite pour Skip the Use et ça sonne.

J’ai invité Karim Benaziza notre batteur à venir découvrir cette marque ; il a bien aimé. Du coup, au lieu de louer un kit pour toute la tournée, on s’est acheté le nôtre !

On a fait pareil avec les cymbales. Nous avons opté pour une boîte française, Velvet. Bref, si ma batterie sonne, c’est surtout parce que l’instrument et le batteur lui-même sont bons. Viens, je vais t’emmener en loge rencontrer Karim !

Eloge d’une batterie en plastoque !

Karim Benaziza, le batteur de Sexion d'Assaut.
Il a la cote Karim et se paie même une tranche d'applos méritées et baguettes en main durant le show, sous le regard de la caméra de son directeur d'orchestre et bassiste Frédéric Fall.

SLU : Karim, raconte-nous tes premiers pas dans l’acrylique. Ca ne court pas les rues les batteries en plastoque !

Karim Benaziza Batteur : C’est vrai que je ne connaissais pas, plus par ignorance que par conviction ; je n’en avais jamais utilisé. Je trouvais ça plus 70’s et visuel qu’autre chose. Jamais je n’aurais été acheter ce type de produit.
Comme on manquait de temps et que Baptiste (Bidault, fondateur de Think Drums NDR) ne pouvait nous fournir un kit pour la tournée qu’avec cette matière, on a foncé.

Il faut savoir que cette société fabrique des batteries à l’unité, et le classique multiplis de bouleau ou d’autres essences aurait demandé trop de temps.
J’ai essayé un modèle dans son show room, et même si je ne retrouve pas les sensations auxquelles je suis habitué, ça sonne.

J’ai opté pour une grosse caisse et un tom basse profonds, à la demande de Raphael, mais j’ai gardé les autres toms assez courts car je ne suis pas très grand ; cela aurait été trop dur à jouer.

La batterie Think Drums en acrylique de Karim Benaziza.
La batterie Think Drums en acrylique de Karim Benaziza, transparente mais dopée au DBX comme un fameux cycliste texan. Bien visibles les 5 cymbales Velvet faites main. Pas moins de 12 micros entre Audix, Shure, Beyer, AKG et Neumann.

La Sexion c’est du rap mélodique. Il me fallait quoi qu’il en soit un kit complet et pas celui typiquement rap hardcore où l’on peut se contenter de caisse claire et tom basse en plus du kick.

SLU : Comment s’est passé le deal avec Think Drums ?

Karim Benaziza : Bien, très bien. Il s’agit d’une société à taille humaine, ce qui facilite le contact et la réactivité. J’aurais pu avoir d’autres deals ailleurs avec des grosses marques mais j’aurais disparu aussi vite que je suis venu alors qu’avec Think le dialogue est permanent.

Baptiste est un vrai technicien de l’instrument, beaucoup plus que moi. En plus il cumule avec son savoir-faire technique d’ingé son. Enfin l’acrylique, je n’avais jamais pratiqué. Il me fallait donc toute son aide. Il a aussi été prescripteur pour les peaux qui conviennent parfaitement à ce matériau.

SLU : Et les cymbales, elles sont arrivées comment ?

Karim Benaziza : Tu sais, dans le showbiz les deals en appellent d’autres (rires). C’est donc Baptiste qui nous a présenté Victor (Perret de Velvet Cymbales NDR), et après une écoute de ses produits fabriqués à la main en Turquie, j’ai rapidement constitué mon kit de tournée.

Comme c’est une marque en développement, elle ne peut pas encore faire de pubs dans les magazines mais on trouve ses produits dans les salles de répétition via le backline. Elle se fait connaitre grâce aux batteurs endorsés comme moi, sans parler de leur site Web très complet.

SLU : Tu as choisi quoi comme gamme de cymbales ?

Karim Benaziza : J’ai opté pour les Versatile qui, comme leur nom l’indique, sont assez claires et conviennent à de nombreux styles musicaux pour mes crashs qui du coup percent bien du mix.

La ride Imperial de Velvet.
La ride Imperial de Velvet faite totalement à la main en Turquie et savamment martelée pour lui donner son riche rendu. Vive la tradition !

Pour la ride j’ai choisi une Impérial qui va un peu dans le sens des Ziljdian Constantinople ou même Istanbul avec un martelage qui lui apporte son côté jazzy. Le gros avantage est aussi le prix de ces cymbales qui, pour du fait main, se situe au niveau des entrées de gamme des grandes marques.

Choisir une cymbale c’est très dur, même après 20 ans de métier, et je ne me considère certainement pas comme un spécialiste. Cela dit, il ne faut surtout pas brader cette partie essentielle d’une batterie, même quand on débute. Des grosses caisses et des toms qui sonnent on en trouve assez facilement maintenant, mais la vraie identité qui rend un batteur reconnaissable vient de la charley, de la caisse claire et des cymbales.

Il faut faire attention aussi à ne pas les choisir simplement parce que son batteur préféré les utilise ou après les avoir entendues sur un disque car, entre le studio d’enregistrement et la manière dont chaque professionnel tape, la sonorité peut être radicalement différente et parfois même très décevante.
La batterie, ce sont beaucoup d’instruments mis ensemble, et chaque entité qui la compose demande à être apprivoisée et maîtrisée avec ses baguettes.

Il faut parvenir aussi à éduquer son oreille pour parvenir à se projeter dans chaque son, et savoir à quoi il peut potentiellement être utile. Ça prend du temps et du travail d’arriver à non seulement avoir une bonne technique mais savoir aussi produire le son que l’on veut par le simple jeu…

La Sexion apprivoisée par l’orchestre

Sexion d'Assaut

SLU : Justement, avec la Sexion comment travailles-tu ?

Karim Benaziza : On joue quasiment tous les morceaux sur un click, parfois avec des séquences, ce qui ne me pose pas de problèmes. Le click apporte beaucoup de sécurité à tout le monde. Il faut savoir l’apprivoiser, être dessus, et ensuite d’une certaine manière tourner autour pour ne pas le subir.

On peut être devant le tempo et ne plus servir d’assise à tout le monde si cela apporte au titre. De mon côté c’est plutôt l’inverse, ce qui fait que les autres peuvent venir se poser sur moi.

SLU : Le travail sur les titres n’a pas dû être simple…

Karim Benaziza : Fred Fall, notre directeur musical et super bassiste, a fait un gros boulot pour nous donner la possibilité d’exister, sans dénaturer le style musical très épuré du groupe, tout en apportant la valeur ajoutée d’un vrai musicien, en insufflant notre sensibilité. Une question d’équilibre où nous avons dû apprendre à proscrire les plans musicos où t’en mets partout.

On a travaillé aussi avec le groupe afin de bien cerner les limites de notre apport, en sachant que chaque titre orchestré a toujours été une surprise pour eux, dans le bon comme dans le mauvais sens.
Un autre avantage du rap et du hip hop c’est le côté cash des artistes qui ne s’encombrent pas de 10.000 phrases pour te dire qu’ils n’aiment pas, et débordent d’enthousiasme quand ils aiment.
Le fait enfin de les côtoyer durant les balances et la tournée elle-même a fait jaillir de nouvelles idées.

S’amuser sur ses instruments durant des moments off en leur compagnie est un bonheur car ce sont des mecs ultra réactifs qui savent rebondir sur quatre mesures qu’on leur propose, comme ça, au débotté.
C’est par ce biais que certains plans du concert ont été trouvés ensemble et ont été acceptés. Si on les leur avait déballé d’un coup, ils auraient été désarçonnés.
Ils ont des habitudes bien ancrées avec un DJ, et il faut le respecter.

Sexion d'Assaut

SLU : Ils sont assez pop quand même…

Karim Benaziza : C’est ce qui nous a donné la place d’exister sur certains titres et à mon sens aussi ce qui fait leur succès aujourd’hui, un succès intersidéral.
En plus, DJ HCue a trouvé sa place sur nos arrangements. Il apporte sa patte pour des sons que nous avons du mal à faire avec des instruments dits classiques.

Cela aurait été dommage de le mettre en séquence, et il fallait conserver une unité visuelle avec le reste du show. L’idée c’est le collectif et pas d’avoir deux parties distinctes chaque soir. Enfin nous ne sommes pas une équipe de mercenaires réunis sur un job…

SLU : Vous êtes à moit-moit question titres ?

Karim Benaziza : Oui, je pense qu’il y aurait encore la place de grappiller quelques titres (rires !). J’ai appris que la perspective d’aller faire des concerts sans nous ne les enchante pas. Je peux t’assurer que ça n’était pas évident au départ où globalement il y avait un DJ, et la venue de musiciens paraissait très accessoire.

SLU : Il ne faut pas non plus oublier des considérations budgétaires !

Karim Benaziza :Surtout quand tu sais que tu as déjà 7 artistes sur scène et que tu ajoutes un groupe de 4 musiciens. On ne parle pas d’un rappeur avec son DJ mais bien de 7 personnes. Je comprends qu’avant le succès d’aujourd’hui cela n’ait pu être envisagé.
Aujourd’hui tout le monde est ravi grâce à la liberté que cela peut apporter en termes d’improvisation, d’évolution du show, de dynamique et d’énergie live sur scène.

Raphael Maitrat, bien plus qu’un ingé son

De retour dans la salle, je retrouve Raphael sur le plateau, l’occasion de lui demander comment il repique la basse de Fréderic Fall.

Un M88 Beyer placé légèrement hors de l’axe d’un des HP de l’ampli basse.
Placé légèrement hors de l’axe central d’un des HP de l’ampli basse, un M88 Beyer vient apporter sa couleur à la reprise du son de l’ampli effectuée à l’aide d’une DI radiall que l’on voit posée en haut du rack.

SLU : Pourquoi du Radiall ?

Raphael Maitrat : Ça marche et c’est simple. Je sors de Dispatch où j’ai fait mes premières armes avec Alain Leduc et Denis Pinchedez, j’aurais volontiers pris des Retro mais j’ai joué la carte de la sécurité. C’est fragile les tubes.
Toujours au niveau du matériel, j’ai réussi à faire sponsoriser une partie du poste du DJ via un partenariat avec Rane et Numark.

SLU : Tu me parais avoir un rôle qui va au-delà du simple technicien façade…

Raphael Maitrat : D’une certaine manière oui. Cela est dû à la façon avec laquelle j’ai rencontré le groupe et ses managers, et surtout au fait qu’étant là quasiment au début du succès de la Sexion et des premières dates importantes, je les ai accompagnés dans leur croissance en m’occupant de domaines généralement pas du ressort d’un Ingé son.

SLU : Merci pour la perche, comment es-tu rentré en contact avec le groupe ?

Raphael Maitrat : Indirectement par le biais de Jamel et du Comedy Club, pour lequel j’ai pas mal bossé et de Rémy Kolpa Kopoul, un extraordinaire découvreur de talents avec qui à chaque fois tu te prends une ”tetar” tellement c’est bon (je confirme NDR).

Un jour Bams, le chef de la sécu du Comedy Club, vient me voir et me dit texto « J’ai un frère qui a un groupe de rap qui commence à marcher. J’aime bien ton son. Tu ne voudrais pas t’en occuper ? » Sans être féru de rap je dis oui, et rencontre Dawala le producteur général de Wati B qui est le label de nombre d’artistes dont bien sûr la Sexion.

SLU : Bref, tu mets le pied dans la famille !

Raphael Maitrat : Exactement ! C’est ainsi que je suis parti en prenant Stéphane Petitjean à la lumière, et en m’occupant de la régie en plus du son.

Je le faisais déjà pour Fabrice Eboué si ce n’est qu’entre un comique avec un micro et sa bande son et un groupe entier, la différence est de taille. Petit à petit j’ai initié tout le monde à ce qu’une tournée implique de papiers, d’administratif, de rigueur budgétaire ; quelque chose que par ailleurs j’apprécie.

Depuis, je navigue entre le label Wati B et Yuma, la boîte de prod lyonnaise d’Eric Bellamy, qui mérite d’être connue. Elle est d’ailleurs devenue une entité d’Asterios. Il s’est instauré un super rapport de confiance entre nous. J’ai tellement mis la main à la pâte que c’est devenu vraiment mon bébé malgré le fait que dans ce métier on n’est jamais à l’abri de rien.

SLU : Les rapports ici paraissent famille, potes mais le tout bien encadré !

Raphael Maitrat : C’est tout à fait ça. Une vraie famille. Quand la tournée a beaucoup grossi, j’ai fait venir Laurent Ballin, qui a été régisseur de Jamel pendant sept ans, pour s’occuper de la technique et Yann Le Clezio qu’on ne présente plus pour nous épauler à l’artistique.

SLU : Pour toi aussi à la console ce sont de grands débuts ?

Raphael Maitrat : Devant des Zéniths archi combles, c’est certain. C’est ma première grosse affaire. Pour l’instant ça se passe bien.

SLU : Pour Fa Musique aussi c’est une belle tournée.

Raphael Maitrat : Qui est due au fait qu’Eric Bellamy et Fa sont lyonnais, et que ces derniers quand Yuma était une toute petite boîte, leur ont toujours arrangé les ballons.

Quand la tournée est devenue énorme, il y a eu un logique renvoi d’ascenseur, et on m’a demandé de bosser avec eux.
Ça se passe super bien. C’est aussi par leur biais que j’ai rencontré Boule (Alex Borel NDR) avec qui on forme un super binôme, moi à la face et lui au système.
Brieuc « la bretonnie » (Guillet NDR), je l’ai fait venir car on travaillait ensemble au dépôt de Dushow, et je connaissais sa valeur et ses velléités d’intermittence.

La délicate gestion des sub

Une vue du système principal où l'on voit bien les 5 subs J-Sub d&b.
Une vue du système principal où l'on voit bien les 5 subs J-Sub d&b avec un splay de 2° entre chaque caisson.
La ligne de Jsub est placée juste derrière le système J.
La ligne de Jsub est placée juste derrière le système J.


SLU : Boule, puisque t’es là, tu m’expliques ton choix de mettre les subs derrière les têtes ? Ça sonne bien…

Boule : On a commencé à le faire avec Tintin de Fa Musique, et on s’est rendu compte que ça marche plutôt pas mal.
Tu te retrouves avec une sorte de HP coaxial et des antennes plus directives.
Chaque sub est raccordé au suivant avec 2° d’angle, ce qui crée un délai.

Je reconnais que j’ai été un peu sceptique au début, et Tintin qui me disait : ”tu verras, ça marche !”

SLU : Ne faire qu’une seule grosse antenne centrale…

Boule : Ça fait deux, trois dates que j’y pense pour simplifier notamment les couplages mais après je dois trouver la place de la mettre, et j’ai pas mal de scénographie et un écran qui m’en empêchent.

SLU : Une dernière question. Vous tournez avec les horloges des consoles ?

Boule : Oui, ce ne sont pas des bouffons chez Midas. Ils ont bien pensé leur truc. Franchement ça sonne. Leur horloge est super stable et puis, quand tu commences avec un rack externe, des rallonges, des connecteurs, je me demande si tu vas en enlever beaucoup du jitter !
RM : La musique d’ambiance est shuntée ! Boule : Ecoute, tu vas voir, la première note est à 43 Hz !

L’écoute

Pas de doute, le 43 Hz est bien là. Comme déjà dit lors de la première partie de ce reportage, un grand bravo à Boule pour un bas du spectre laissant filer ce qu’il faut pour être dans le trip rap, sans dégouliner ou au contraire oublier certaines fréquences.

Dernier titre de la dernière date 2012, tout le monde se lâche !
Abandonnant sa table pour rejoindre la régie lumière de Laurence Duhamel et Stéphane Petitjean, voici Raphael en pleine forme et en plein délire sur un des derniers titres du groupe ! La fête n’est pas que dans la salle et tout le monde se lâche lors de cette dernière date 2012.
Le jeu consistant à garder les mains de Stéphane Petitjean loin de sa table.
Le jeu consistant à garder les mains de Stéphane Petitjean loin de sa table. Ah c’est sûr qu’elles vont moins bien marcher les lumières maintenant ! Heureusement que Laurence est fidèle au poste ! On sent que les vacances approchent !


Bon travail aussi de Raphael au niveau de son mix. Pour quelqu’un qui n’avait pas d’atomes crochus avec ce style musical avant de partir avec la Sexion, il respecte bien les codes musicaux du rap.
Le raccord entre les titres DJ et les titres orchestre marche, même si naturellement le rendu est plus dynamique et riche lorsque les 4 musiciens envoient le bois et plus stylé et roots quand DJ HCue reprend la main.

Compliments aussi pour la gestion des voix dont le flow s’imbrique bien dans le play-back. Mériadeck aidant (dans le mauvais sens), j’ai malgré tout trouvé par moments une pointe de dureté dans le médium et haut médium des voix, celle du chanteur du groupe nécessitant un nettoyage un peu plus poussé car elle quitte parfois sa gorge et devient dure à gérer.

Très bon rendu de la batterie avec une grosse caisse « Lance Armstrongienne » dopée au DBX. Oui, certains passages du show sont parfois trop forts pour tenir tête à un public chauffé à blanc mais un MAXXBCL Waves et les amplis d&b veillent au gras, sans jamais trop tasser ou colorer le signal.

Puisqu’on parle d&b, ce système convient bien au style musical par sa bonne tenue et sa densité naturelle et j’ai hâte d’écouter les side en V. Le couplage J-Sub et J-Infra marche aussi très bien et permet de bien répondre aux besoins spécifiques de chaque tournée.

Un dernier mot. C’est vrai qu’on n’a pas inventé le rap en France mais on sait le faire, parfois avec les tripes, d’autres avec le cœur. La Sexion mérite 1000 fois son succès même si sa musique et son show teintés de pop dérangent certains puristes. Les éclairages notamment sont très beaux.

Sans cœur les rappeurs ? Le soir de notre reportage, la dernière date de l’année 2012, l’ensemble de l’équipe de la tournée sans exception a reçu un mini iPad en guise de remerciement pour le remarquable travail effectué chaque soir. Plus qu’un long discours…

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Nouvelle gamme de commutateurs MADI Optocore

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Présentés à l’ISE2013, ces commutateurs MADI d’Optocore sont une alternative puissante et économique aux autres systèmes sur Ethernet, développés pour les marchés audiovisuels par le spécialiste allemand des réseaux audio, vidéo et données.

Les commutateurs MADI représentent une solution à faible latence, faible consommation, pérenne, et rapidement opérationnelle. Les deux nouveaux appareils disposent respectivement de 8 et 16 ports MADI RJ-45 et sont équipés de deux départs rapides redondants en fibre optique à 2 Gbits/s, capables de transporter chacun 16 flux MADI.

Cette nouvelle version en RJ-45 complète MADI sur fibre optique et sur câble coaxial (BNC), avec plus de souplesse et des raccordements plus simples. Chaque port MADI transporte 64 canaux audio en entrée et en sortie (soit 128 canaux au total) ainsi qu’un flux Ethernet 100 Mbits/s sur un simple câble Cat.5. Le commutateur permet le routage de tous les canaux audio, il est donc équivalent à une matrice 512 x 512 pour le modèle à 8 ports et 1024 x 1024 pour le modèle à 16 ports. Il peut également matricer au travers du lien à haut débit avec des commutateurs externes, fournissant ainsi, en plus de la commutation et du routage audio, une fonction de switch Ethernet. Les deux modèles sont compatibles Optocore et SANE et offrent une connectivité au même niveau que les éléments Optocore FX.

Tannoy et Adamson sonorisent la Maison de Molière.

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La Comédie Française

Après une fermeture de près d’un an et d’importants travaux de réfection visant à restituer la clarté sonore de la salle Richelieu, La Comédie Française est désormais équipée d’une sonorisation de qualité dont l’étude, la fourniture et l’intégration ont été confiées à DV2 avec la difficulté de s’intégrer à l’architecture de style classique. Associée donc à toutes les étapes du projet, DV2 est légitimement fière de cette marque de confiance.

Fondée en 1680 et située depuis 1799 au cœur du Palais-Royal (Paris 1er), la salle de la Comédie-Française, théâtre classique à l’Italienne, avait reçu de nombreux aménagements qui en avaient étouffé l’acoustique d’origine.
La réverbération courte de la salle par rapport à son volume, explique la gêne qui était ressentie jusqu’à présent par le public et les acteurs obligés d’adapter leurs voix pour combler acoustiquement le volume et se faire bien entendre.

La restauration doit donc permettre de retrouver l’acoustique initiale tout en réordonnançant l’architecture.

Le bois sera principalement utilisé comme surface réfléchissante du son. Le projet consiste notamment à remplacer la moquette au sol par du parquet et à dévêtir toutes les surfaces recouvertes de velours et de damas comme les dossiers de sièges d’orchestre, les portes d’accès, les séparatifs des baignoires et les loges proches du cadre de scène.

L’objectif est ci de rendre de la force à la salle dans les hautes fréquences.
De même, un certain nombre de portes feintes en bois réduiront encore la surface absorbante des damas muraux.
Le bois sera donc utilisé au naturel pour le plancher de l’orchestre, les séparations des loges et les dossiers des fauteuils – et peint – pour les balcons intermédiaires, les cloisons séparatives et les portes. Ces dernières, feintes ou d’accès, seront disposées suivant le rythme dicté par les poteaux en béton de Louis Blanchet (travaux de 1971-1976). Esthétiquement, elles redonneront un cadencement vertical à toute la salle qui retrouvera sa trichromie aux contrastes marqués (blanc, or, rouge) qui prévalait de la fin du18e siècle jusqu’aux années 1930.

La colonne Tannoy, à gauche du 2e balcon.
Les enceintes Tannoy sont bien intégrées ; regardez à gauche du deuxième balcon, la colonne blanche constituée d'enceintes de la série Q-Flex.

Ces travaux de rénovation, confiés à la Direction du Bâtiment et des Équipements de la Comédie-Française et à sa directrice Mme Sophie Bourgeois, ont été réalisés en concertation avec l’Architecte en Chef des Monuments Historiques.

Jean-Luc Ristord, responsable du son et son équipe ont porté ce projet depuis sa genèse jusqu’à son aboutissement.

Fourni par DV2, le système de diffusion au cadre de scène se compose de 6 colonnes Tannoy à directivité ajustable de la série Q-FLEX et d’une série d’enceintes Tannoy VX5.2 pour les balcons, contrôlées par un processeur XTA DP448 et amplifiées par un Lab.gruppen C20.8X (8 x 250 W sur 4 ohms en classe D).
Une paire de sub Adamson 115 et une autre paire de sub Adamson 215, astucieusement intégrés, apportent une ampleur supplémentaire à la diffusion.

La réouverture de la Salle Richelieu en 2013 permettra au public de découvrir un lieu métamorphosé et d’apprécier une qualité d’acoustique exceptionnelle lors des représentations de la troupe des Comédiens Français.

Contact : www.dv2.fr

 

Le mélangeur AX 8042 et la matrice ZX 8060 RCF

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Conçus autour d’une puissante plate-forme DSP, l’AX 8042 et le ZX 8060 de RCF présentés à l’ISE sont destinés aux installations fixes. Dotés de 8 entrées audio universelles micro/ligne avec alimentation fantôme 48 V commutable, ils permettent d’agir sur une multitude de paramètres, disposent d’entrées et de sorties logiques programmables et sont entièrement télécommandables.

L’AX 8042 possède 6 sorties audio. Quatre sont symétriques et gérées par la matrice audio, les deux restantes peuvent être traitées indépendamment et combinées à n’importe laquelle des quatre autres. L’AX 8042 peut également recevoir 10 signaux logiques et émettre 6 signaux logiques, tous programmables. On peut également lier deux AX 8042 pour former une matrice à 12 entrées et 16 sorties. On peut configurer l’AX 8042 par le truchement d’un PC connecté au port USB en face avant ou via un module enfichable et un système doté de l’interface de contrôle RD-Net. Un port série disposé à l’arrière, peut être configuré de manière à fonctionner avec plusieurs télécommandes à écran tactile RCF TS 9918 ou avec des dispositifs de fournisseurs tiers (Crestron ou AMX).

Disponibles sur des connecteurs détachables Euroblock, les 8 entrées du ZX 8060 sont toutes incluses dans la matrice et traitées séparément. Deux entrées peuvent être configurées comme capteurs de niveau sonore : Le niveau reçu peut être utilisé pour régler automatiquement le volume indépendamment dans deux zones ou groupes de zones du système audio, selon la configuration, de manière à y maintenir constants le rapport signal/bruit et l’intelligibilité du son diffusé. Le ZX 8060 peut également recevoir 10 signaux logiques et émettre 6 signaux logiques, dont deux sur relais, le tout sur connecteurs Euroblock. La configuration s’effectue par un PC raccordé au port USB en face avant. Le port série, disposé à l’arrière sur un bloc détachable, peut être configuré de manière à fonctionner avec la télécommande à écran tactile RCF TS 9918 ou avec des dispositifs de fournisseurs tiers (Crestron ou AMX). En outre, on peut raccorder jusqu’à huit TS 9918 et mettre en cascade jusqu’à 12 micros de paging BM 3003 sur le connecteur RJ-45 dédié.

La puissance de traitement de ces deux appareils permet d’agir sur de nombreux paramètres audio : égaliseur paramétrique, gates, compresseurs, limiteurs, retards, duckers, priorités, commande de gain et de niveau automatiques, niveaux et gains aux points de matriçage et filtres.

 

Le module LML-1 d’Electro-Voice / Dynacord

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Aujourd’hui, il s’avère souvent nécessaire, voire obligatoire, de pouvoir contrôler en temps réel les systèmes de diffusion sonore et les lignes de distribution.
Si c’est courant sur les systèmes de diffusion Live ou d’installation disposant d’un réseau de contrôle avec les logiciels ad-hoc, ce n’était pas possible sur les systèmes de diffusion en ligne 100 V où de multiples enceintes encastrées associées parfois à des enceintes de diffusion pro (en 100 V) partagent une même ligne de distribution, à cause de la haute impédance de charge.

Avec le petit module LML-1 (Loudspeaker measuring Load) d’Electro-Voice et de Dynacord, c’est désormais possible via les amplificateurs multicanaux haute impédance CPS et DSA des deux marques. Le LML-1 est connecté en fin de ligne, et reçoit une tonalité haute fréquence (au-delà du spectre audible). La charge à cette fréquence est analysée par les fonctions de supervision incorporées dans les amplificateurs précités et les statuts accessibles par le logiciel de supervision IRIS-Net du réseau auquel ils sont raccordés.
Ce système peut également être utilisé sur des lignes basse impédance.

 

Mika au Casino de Paris

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Mika au casino de Paris

Mika, auteur, compositeur au répertoire Pop/Funky anglais truffé de tubes, donnait deux dates au Casino de Paris en fin d’année, évidemment à guichets fermés vu la jauge de la salle et la popularité de l’artiste. Un kit lumière light fut commandé à Régie Lumière qui a répondu avec des Spots Mac Viper Profile et des PAR Ilumo Zoom Led Spot.
Justin Shaw, le Lighting Designer en était bluffé et paraît-il enchanté.
Ilumo, vous connaissez ?

Pour sa tournée en France dans des théâtres d’une jauge maxi de 2000 personnes, Mika a décidé de voyager léger avec son équipe rapprochée de musiciens et techniciens, les régies son et lumière plus les décors, la production faisant appel aux prestataires locaux pour la location et l’installation de la diffusion de puissance et du kit lumière.
C’est une démarche vraiment intelligente qui se répand, avec les multiples avantages de gain de temps, limitation du transport au juste nécessaire, coûts de tournée réduits et banane des prestataires évidemment.
Les routes de France ont donc été sillonnées par 2 tour-bus, un pour les musiciens, un pour les techniciens et une semi d’équipement. En complément, fiche technique générique de l’éclairagiste demandait 12 Mac 700 (ou équivalent) 48 PAR Led (RGBA de minimum 5W), 8 Source Four Leko (ou équivalent), 4 ACL4 et 2 machines à brouillard.

Le plan de feu
Petit mais High Tech et surpuissant

Le pont de contre : 24 Ilumo, 6 Viper et 4 ACL4.
Le pont de contre : 24 PAR Ilumo positionnés au dessus des 6 Viper et au dessous des 4 ACL4. On voit que tous les PAR n’ont pas le même angle d’accroche ni par rapport au plan horizontal, ni par rapport au plan vertical. Certains vont chercher les musiciens en milieu de scène.
Le pont de face : PAR Ilumo, Spot Viper et Découpes 614SX.
A la face, on reconnait les PAR Ilumo, on distingue les découpes 614 SX, et seuls les deux automatiques au centre, les Viper, font partie du kit de Justin Shaw. Les autres sont accrochés pour un autre artiste.
La GrandMa 2 Full Size suit les artistes en tournée.
La GrandMa 2 Full Size suit les artistes en tournée.


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Deux Martin Mac Viper Profile à cour et deux à jardin font les latéraux.
Deux Martin Mac Viper Profile à cour et deux à jardin font les latéraux.

Et la bonne fée a transformé la citrouille en carrosse… heu, non a proposé des Mac Viper en alternative aux Mac 700, des PAR Ilumo Zoom Led Spot en Led de 10 W, des découpes Robert Juliat 614 SX en remplacement des Source Four… Justin en avait sous le pied bien plus que nécessaire, et ne s’en plaignait pas.
Donc sur le pont de contre, l’équipe de Régie Lu a réparti 6 Mac Viper Profile et 24 PAR Ilumo, plus 4 ACL4.

A la face, deux Viper, 8 découpes Juliat 614 SX et 12 Ilumo. Sur scène ce sont deux Mac Viper profile qui ont été posés à cour et deux à Jardin, une douzaine de PAR Zoom Led Spot étant disséminés aux pieds et derrière des musiciens. Le tout commandé par quatre sorties DMX de la GrandMa2 Full Size de Justin Shaw qui a choisi d’exploiter le mode 15 canaux du PAR Led et le mode 34 canaux du Mac Viper.

Le Martin Mac Viper faisant l’objet d’un banc d’essais détaillé dans SoundLightUp http://www.soundlightup.com/archives/essais/martin-mac-viper-profile-le-retour-du-roi.html voici quelques infos sur ce nouveau PAR Led.

Le PAR Ilumo Zoom Led Spot de Lumonic
Du concentré d’intelligence

Ilumo Zoom Led Spot est un tout nouveau PAR, conçu et fabriqué en Angleterre, à Manchester exactement, par la jeune société Lumonic dont l’équipe affiche de l’expérience dans les domaines des Led, de leur gestion, dans le design et la mécanique. Ils sont évidemment partis d’une page blanche pour créer un PAR à Led high tech qui réponde à tous les souhaits en termes de puissance, qualité du mixage de couleurs et surtout simplicité d’utilisation.
Sonoss, qui distribue Lumonic en France, s’est aussi impliqué en rédigeant une partie du cahier des charges.

Ilumo, petit et discret mais très puissant, intelligent et joliment carrossé.
Ilumo, petit et discret mais très puissant, intelligent et joliment carrossé.

Ilumo utilise 12 puces RGBW Osram de 10 W coiffées de larges optiques qui assurent le mixage des couleurs, et un faisceau serré de 8° porté à 40° grâce au zoom motorisé. Le refroidissement est confié à un ventilateur associé à un corps, en fonte d’aluminium, bien étudié pour dissiper de chaleur. L’objet en plus est élégant.
Mais c’est au niveau du soft et de la gestion des couleurs que ce PAR Led se distingue avec plusieurs fonctions brevetées.

La plus appréciée ”Color Match” est un mode de calibration qui permet à l’Ilumo de jouer raccord avec les autres projecteurs d’un Kit, qu’il soit à Led ou à lampe. L’approche est visuelle, et consiste à chercher par le menu du PAR à diffuser la même couleur que le projecteur à lampe ou à Led voisin, de lui donner un nom identique pour le rappeler à la console. C’est pratique en tournée d’appeler une seule couleur pour des projecteurs différents. Il est possible évidemment à chaque instant de sortir du canal calibré pour que le PAR Ilumo Zoom Led Spot joue une couleur différente dans le tableau.

Autre innovation, le mode color crossfade est unique pour passer d’une couleur à une autre sans passer par les niveaux intermédiaires de la palette quand elle est sur un seul canal. Pour cela Ilumo utilise trois canaux DMX. Un canal A où l’on sélectionne la couleur de départ, un canal B pour la couleur d’arrivée et un canal de crossfade qui choisit avec intelligence le chemin AB évitant de sortir des couleurs intermédiaires aberrantes.

Un exemple de calibration des PAR grâce à la fonction ”Color Match”.
Un exemple de calibration des PAR illumo grâce à la fonction ”Color Match”. Notez que le Viper nous offre un très beau rouge.
Ilumo en blanc RGBW.
Ilumo en blanc RGBW. Ca envoie ! Les Mac Viper Profile tirent en faisceau serré grâce à l’iris.

Et enfin un mode de travail permet d’entrer directement, via le DMX, les coordonnées CIE xy de la couleur souhaitée, celle d’une référence de filtre gélatine par exemple. Mais là, nous avons un doute sur l’enthousiasme des éclairagistes pour cette approche très informatique. C’est un plus, et en aucun cas un mode de recherche obligé, d’autres modes RGBW cohabitent sans compter les palettes de couleurs mémorisées aux références de gélatines couramment utilisées.

Terminons en précisant que Ilumo Zoom Led Spot est DMX (13 ”Personalities” autrement dit modes de contrôle dans la version 2.4 du soft), RDM, ArtNet en standard, et wireless DMX en option. C’est évidemment un PAR d’exception dont le prix ne joue pas dans la cour du tout venant.

Le pari de Régie Lumière

Justin Shaw, l’éclairagiste de Mika sur la tournée des théâtres.
Justin Shaw, l’éclairagiste de Mika sur la tournée des théâtres. Dommage qu’il n’ait pas eu le temps de nous donner son avis sur ces nouvelles machines.

Pas de chance, Justin Shaw, l’éclairagiste était inabordable avant le concert (la balance s’est terminée à 19h30), c’est donc vers Fredo, le patron de Régie Lumière, que nous allons glaner des infos.

SLU : Fredo, tu es un des tout premiers en France à avoir investi dans le Martin Viper et le PAR Ilumo Zoom Led Spot. Il y a déjà une demande de ces projecteurs dans les fiches techniques ?

Alfred ”Fredo” Santilli : Le Viper, c’est un besoin entre mes Alpha 1500 et 700 car je n’ai plus de 1200. Mes VL 3000 sont vieillissants car ils ont beaucoup d’heures de route. Je devais les renouveler.
Le Viper entre les deux est une bonne alternative. Il est compact, puissant, sa source a une belle température de couleur et Martin m’a fait une belle offre.
J’en ai acheté une soixantaine ; c’est déjà un beau parc qui va je pense encore augmenter dans les mois qui viennent

Les couleurs acidulées du RGB sont diffusées par le décor.
Les couleurs acidulées du RGB sont diffusées par le décor. Le bleu profond des PAR vient envelopper les musiciens.La face de Mika est soignée.
Les Mac Viper viennent jouer de leur zoom ultra rapide.
Les Mac Viper viennent jouer de leur zoom ultra rapide.


SLU : Des soucis de jeunesse ?

Alfred ”Fredo” Santilli : Non, pas de pannes. Mais aujourd’hui, tous les produits fonctionnent correctement, en tout cas ceux que j’achète.

SLU : Le PAR Ilumo à 2500 € prix liste est-il un choix raisonnable économiquement ?

Alfred ”Fredo” Santilli : C’est un choix de proposer un produit à Led qui est vraiment très performant pour créer un autre marché que le tout venant sur le PAR Led économique.
On essaie de toucher le haut de gamme du PAR. Ilumo est très puissant, bien conçu, bien fabriqué et il a plein de possibilités. C’est vrai qu’il est presque au prix d’un automatique mais beaucoup plus facile à utiliser.

Aujourd’hui, en utilisation professionnelle, il n’y a pas beaucoup d’alternatives. Soit tu optes pour des PAR traditionnels avec changeur à gélatine si tu veux de la couleur, soit tu passes à l’automatique, avec toujours le problème, pour encore de nombreux utilisateurs, de gérer les mouvements. Je suis partisan de faciliter la technique. Ce qui est compliqué est fait pour les élites et ils ne sont pas la majorité.
Le PAR Ilumo apporte énormément, avec beaucoup de possibilités de gérer la couleur, un zoom, un stroboscope, le cut de couleur… pour toute forme artistique.

SLU : C’est quoi la durée d’amortissement du matériel chez Régie Lumière ?

Fredo : L’amortissement comptable, c’est trois ans. On essaie d’amortir le matériel sur un an et demi mais on n’y arrive jamais.
J’achète les types de produits sur lesquels il y a de la demande. Je ne me pose pas de questions.
Régie Lumière a été le premier à acheter du Sharpy, le premier à acheter les Alpha 700 et encore un des tout premiers pour le Viper, les Robin 600 et 1200, les Alpha 1500, les Ice Color et aujourd’hui le premier sur l’Ilumo. C’est indispensable pour pouvoir travailler.

Joli effet bicolore.
Joli effet bicolore.
Le décor créé un contre-jour très original.
Le décor créé un contre-jour très original.


SLU : C’est vraiment un beau parc lumière, que tu exploites sur quels secteurs principalement ?

Fredo : La télé représente 50% de notre chiffre avec des émissions comme ”Les douze coups de midi”, ”Ardisson”, ”Le Juste Prix”, La Star Académie”… Et le reste navigue entre le live, l’événementiel et la location sèche.

SLU : Tu dois te positionner dans les 5 plus gros parcs de matériel lumière en France, quel est le chiffre d’affaires de Régie Lumière ?

Fredo : 6 M€, en comptant la prestation vidéo de Pré Vue, avec une équipe en fixe de 14 personnes.

SLU : La taille des locaux ?

Fredo : 2500 m2 au sol, doublés par des mezzanines.

SLU : La prestation ”one shot”, c’est une tendance qui évolue ?

Fredo : Oui, les artistes internationaux font des tournées légères, sans les bus, sans les camions. Ils voyagent léger, trimbalent uniquement le matériel spécifique, comme le décor et les effets et parfois les régies comme ici avec Mika, mais pas toujours. Le matériel est bon partout maintenant et nous on sait le monter.
Car des loueurs de matos il y en a, ce sont les prestataires qui se font rares.

SLU : La fiche technique de l’éclairagiste de Mika est précise…

Fredo : Oui, mais modulable dans le choix de produits. On a un cahier des charges de résultat donc on peut faire des choix à côté des références citées dans la fiche technique.

SLU : Ici tu fournis la structure et le light pour deux soirs de concert. C’est combien de jours d’intervention au total, trois, quatre ?

Fredo : Non, c’est deux jours mais on sait faire. Parfois même c’est un seul jour.

Place au concert

Quel punch, et surtout quelle présence, Mika prend toute la scène, sautant, dansant dans les flots de couleurs vives et saturées des PAR Led. Justin joue des cuts de couleurs aux rythmes funky des titres de Mika, et du zoom des Viper qui tiennent parfaitement la cadence. L’animal est rapide, les projecteurs infatigables. Par moments, juste un Viper en douche ou un effet de contre jour avec les seul éléments de décors à LED, quelques ambiances posées pour chansons romantiques, et Mika repart de plus belle, alors Justin fait strober ses Par et tirer ses Viper en faisceau serré.

La couleur est matérialisée par une bonne densité de fumée.
La couleur est matérialisée par une bonne densité de fumée.

Le concept lumière est typiquement anglo-saxon, sans détails ou effets de projection d’images ou de gobos, peu de mouvements avec les Viper mais du rythme.
Ce sont les symboles rétro-éclairés par des LED RGB nichées dans ses panneaux posés en fond de scène qui font le décors et nous régalent de leurs couleurs acidulées auxquelles les faisceaux répondent en harmonie ou explosion de couleurs.
Avec souvent une très grosse densité de brouillard, (quasiment un fog londonien) et la puissance des PAR Ilumo, la couleur devient matière, un bain dans lequel les musiciens se fondent, formant un arrière plan un peu flou : un effet très chouette qui renforce la présence de l’artiste quand il évolue à l’avant scène.

L’énergie de Mika, sa séduction, sa tessiture de quatre octaves déchainent les fans, les ambiances de couleurs vives exacerbent le répertoire Pop ultra coloré musicalement de l’artiste, le cadre est parfait.
Dans un écrin comme le Casino de Paris, ce concert est un régal pour les yeux et les oreilles.

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D.A.S. Audio présente l’Aero 40 et la Convert 15A

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Lors du prochain Namm d’hiver (24-27 janvier) à Anaheim, D.A.S. Audio va présenter trois nouveaux produits dont deux, Convert 15A et sub SX-218A, seront en démonstration permanente sur la scène live de l’esplanade principale d’entrée à côté de l’Arena. La troisième surprise sera l’introduction du système Line Array moyen format Aero 40, dernière adjonction à la gamme Aero Series 2.

La boîte Aero 40, trois voies, est équipée de 12’’ pour le registre grave, de 6’’ pour le médium et de 2 compressions couplées sur guide pour les aigus avec traitement de signal et amplification « on board » (contrôle en réseau DASnet).

La Convert 15A est une enceinte 2 voies amplifiée polyvalente grâce à sa dispersion réglable. Elle peut être exploitée comme source ponctuelle aussi bien qu’en ligne au sein d’un assemblage à courbure constante. Elle intègre un HP grave de 15’’ (le 15GNR D.A.S.) à moteur Néodyme et bobine de 4 pouces (102 mm) et trois compressions à moteur Néodyme M-60N (bobine 1,75’’ en fil de cuivre plat et diaphragme polyimide) couplées sur le nouveau guide BPS-320 dSerpis.
L’amplification classe D embarquée, 3 canaux pour 2000 WRMS au total, est précédée d’une alimentation à découpage, et le traitement de signal se charge du filtrage de répartition, des filtres passe-tout de déphasage pour le contrôle de directivité (DCD, Digitally Convertible Dispersion) et des protections et du contrôle via DASnet (en RS485).
En couplage en ligne la dispersion dans le plan de couplage est de 20° (preset) et de 40° en point source. Dans les deux cas, la dispersion verticale (horizontale) peut s’ajuster par des plaques de dispersion (60° symétrique, 75° asymétrique et 90°) conjointement avec un autre preset électronique. D’où le nom de Convert …

Le nouveau sub SX-218A (amplifié) qui l’accompagnera sur scène au Namm intègre deux HP 18’’ en radiation directe mus par un ampli intégré de 1800 W RMS. L’enceinte réalisée en multipli avec une finition Iso-Flex et de nombreux renforts internes est munie de roulettes au dos pour le transport.