Minuit Une fait son show au MaMA 2018.

Dans le cadre du MaMA, cet événement parisien, qui regroupe un salon des professionnels des musiques actuelles, et un festival de découvertes musicales, Minuit Une, fabricant français d’une nouvelle génération d’éclairages conçue pour l’expérience IVL™ Lighting, était présent dans les lieux de la convention, au Trianon et à l’Elysée Montmartre, pour faire démonstration de sa technologie, et faire connaître son concept aux acteurs de la production musicale.

Aurélien Linz présente les produits Minuit Une / IVL à l’issue de la démo

Nous avons rencontré Aurélien Linz, co fondateur et président de Minuit Une.
Il nous parle de sa collaboration avec le MaMA, et de ses nouveaux concepts d’éclairage IVL™ Lighting, dont le traitement très singulier permet d’obtenir de nouveaux effets, sur un terrain finalement éloigné de tout ce qui se fait habituellement.

SLU : Bonjour Aurélien. Quelle est la raison de votre présence sur un salon comme celui-ci qui n’est pas spécialement un lieu où l’on rencontre des fabricants d’équipements techniques ?

Aurélien Linz : En rencontrant les organisateurs du MaMA, on a trouvé intéressant de leur proposer un partenariat, car le “light-design” représente une partie très importante des spectacles de nos jours. Et effectivement, ça avait du sens de voir représenté ici un fabricant de matériel d’éclairage.
Pour nous l’intérêt est de montrer différents aspects de nos produits, et de les faire connaître à des interlocuteurs différents des intervenants techniques habituels tels que les prestataires et techniciens du spectacle vivant. Car les producteurs, directeurs artistiques, artistes, tourneurs peuvent aussi avoir une part importante dans la décision et les choix esthétiques de leurs projets scéniques. L’idée est de rencontrer ces gens qui ne sont pas forcément connectés très étroitement avec la technique.

Nos équipements étant assez novateurs, et apportant bien souvent des solutions en terme purement “design lumière”, mais également en termes de logistique, il est très intéressant par exemple, de montrer comment ils fonctionnent à des gens qui peuvent être amenés à organiser une tournée dans des SMAC ou des salles de petite jauge, parfois avec des moyens techniques et/ou logistiques réduits.

Ces gens sont souvent réceptifs à nos concepts qui génèrent beaucoup d’effet par le déploiement d’un équipement d’encombrement réduit et d’une grande simplicité d’installation et de mise en œuvre. On montre le visuel mais on a aussi des informations qui les intéressent concernant la maîtrise des coûts, notamment des transports, du volume de matériel sur la route, de l’adaptabilité dans les salles de différentes jauges…


SLU : Vous avez déjà des retours intéressants ?

Aurélien Linz : Nous avons déjà rencontré pas mal de designers lumière, mais aussi des producteurs qui sont très intéressés par nos produits. Nous sentons aussi que beaucoup de gens encore ne connaissent pas nos concepts. Nous aimons avoir le retour de tous ces gens. Quel est leur ressenti en voyant fonctionner nos systèmes ? Comment imagineraient-ils leur intégration dans leurs projets scéniques ?

L’installation sur la scène du Trianon

Nos concepts sont vraiment développés autour du sentiment “d’expérience” à faire vivre au spectateur. C’est une aventure passionnante au-delà de l’outil technique. Nous accueillons régulièrement des éclairagistes dans notre show-room, qui est ouvert à tous ceux qui souhaitent découvrir et manipuler nos luminaires.
Et nous sommes toujours émerveillés de voir comment ils arrivent à faire des choses très différentes et à exprimer des éclairages totalement propres à chacun d’entre eux. Nous-mêmes, nous découvrons parfois de nouveaux types d’effets qu’ils réalisent avec et que nous n’avions pas imaginés.

C’est vraiment le cœur de nos préoccupations, de fournir un outil original et unique qui soit le vecteur de leur créativité et leurs idées, des équipements sans lesquels ils ne pourraient pas obtenir un résultat semblable. Et ce qui est intéressant, c’est que nos produits, qui avaient au début une connotation très “électro”, sont maintenant utilisés dans des styles de concerts ou de spectacles très différents.

SLU : Quels types de spectacles ?

Aurélien Linz : Récemment nos produits ont été intégrés sur des spectacles de danse contemporaine, sur des tournées de différents artistes comme Franz Ferdinand, Phoenix… Chaque jour, des designers trouvent une application possible de nos luminaires dans des configurations totalement différentes.

SLU : Que présentez-vous au MaMA, et dans quelles conditions ?

Aurélien Linz : Aujourd’hui, la gamme IVL de “Minuit Une” intègre deux produits, le Carré et la Pyramide. Au MaMA nous présentons l’IVL carré. C’est l’appareil qui permet d’accentuer les visuels en 3D, en perspective et en volumétrique. La Pyramide fonctionne sur le même principe mais le luminaire est intrinsèquement plus décoratif.

Le carré va permettre de répondre à de nombreuses applications. Il émet une lumière directive à base de faisceaux linéaires, mais peut aussi être une source de lumière diffuse, voir un élément décoratif lumineux faisant partie d’une scénographie. Nos machines sont pilotables en DMX de manière très simple, et par une simple commande DMX, on peut utiliser le faisceau soit en lumière directive, soit en lumière “dite” wash, en retournant les miroirs de renvoi qui sont équipés de filtres spéciaux.

Au MaMA, nous disposons principalement de la scène du “Trianon” où nous produisons un show complet. L’espace est dédié toute la journée à des conférences, et nous lançons notre démo à partir de 17 h 00. C’est aussi l’heure du début de l’apéro” organisé par le MaMA qui attire beaucoup de monde dans une ambiance conviviale et sympathique.

Pendant les conférences.

Pendant les conférences donc tout au long de la journée, nos appareils fonctionnent en mode wash pour habiller un mur de l’espace avec une animation dynamique aux couleurs du MaMA.
Nos produits sont aussi en démo dans différents endroits en continu, comme à L’Elysée Montmartre où nous réalisons des projections au plafond par exemple. On a eu aussi l’occasion de présenter les produits hier soir à “La Machine”, lors d’un live d’Arnaud Rebotini.

Après, au moment du show, on montre aussi tous les autres aspects que peuvent prendre les Carrés. Dans l’Elysée Montmartre, on montre davantage l’effet des projections avec toutes les lignes colorées en mouvement que génèrent nos appareils et qui intéressent aussi beaucoup d’éclairagistes, avec une autre utilisation de nos produits qu’en volumétrie dans de la fumée.

SLU : Combien de projecteurs avez vous installés sur la scène principale et qui a programmé le show ?

Aurélien Linz : Nous avons installé un ensemble de 9 carrés à différentes hauteurs, pilotés par une GrandMA2. Le show a été programmé par Denis Yachmenyov qui développe chez nous le pilotage des appareils. La démonstration dure environ 3 minutes, durant lesquelles on montre de nombreux aspects de rendus.
Sur les 9 appareils installés, tous ne sont pas toujours en fonctionnement simultané, ce qui permet aussi de voir ce que l’on obtient comme rendu et couverture avec 2 4 6 ou 9 appareils dans une salle comme celle du Trianon. L’idée de cette démonstration est aussi de montrer ce que l’on peut apporter en termes de créativité, d’émotion, et d’expérience de lumière dans un concept original, sans nécessairement avoir une grosse infrastructure technique.

SLU : Oui c’est très parlant quand on voit le volume des effets que vous pouvez produire et la capacité d’habillage scénographique de vos appareils avec une installation somme toute très légère et peu d’unités déployées.

Aurélien Linz : En effet, c’est un des aspects qui fait notre force et en général ça surprend. Il faut reconnaître que peu de luminaires permettent d’obtenir un tel volume visuel pour un déploiement aussi minime. Ici on montre qu’avec trois flight-cases, on peut avoir une capacité d’habillage et de mise en lumière scénique colossale.
C’est aussi la raison pour laquelle nous avons donné une forme géométrique à nos systèmes pour faciliter leur intégration dans la géométrie d’une scénographie. Nous travaillons d’ailleurs sur l’enrichissement de la gamme avec toujours la notion de pouvoir apporter une dimension visuelle intéressante et différente.

SLU : Vous êtes finalement très dynamiques et vous mettez beaucoup de moyens humains et logistiques pour faire connaître vos concepts et pour accompagner les utilisateurs. Quelle est votre politique par rapport à ça ?

Aurélien Linz : Notre société est encore jeune, nous avons commencé la commercialisation de nos produits il y a à peine deux ans. Nos luminaires sont innovants et assez inclassables et il est normal qu’on déploie de l’énergie pour les faire connaître. On essaye de susciter l’envie auprès des gens qui ont un potentiel créatif à exprimer avec nos systèmes. Pour ça on n’hésite pas à passer du temps avec eux.

L’un des aspects du “default show” fourni par Minuit-Une pour l’encodage sur GrandMA2.

C’est pour ça que nous avons créé notre showroom et développé pas mal de choses comme un “default-show” sur Grand MA2 qui permet aux opérateurs de gagner du temps avec tout un tas d’effets de base que nous mettons à disposition au travers d’un ensemble de données, bien plus élaborées qu’une simple librairie, dont on n’arrête pas de nous faire de bons retours tant ça apporte un gain de temps sur le terrain.

On veille à ce que l’usage de nos produits soit intégré auprès des professionnels, et que nos machines soient clairement identifiées comme un élément possible et connu dans toute la palette des outils dont ils peuvent disposer.

SLU : Vous êtes réellement fabricant de vos produits ?

Aurélien Linz : Absolument. Nos produits sont “made in France”. Nous tenons à avoir des machines de fabrication robuste, des machines fiables. On a le label “made in France” simplement parce que nos fabrications répondent à tous les critères du label.
Les cartes et l’électronique sont produites en France, toute la tôlerie est façonnée en France, les vitrages plexis sont faits en France, etc.
Nous utilisons des sources suisses et des moteurs japonais, et tout est monté en France dans notre usine située à Angers. C’est très important pour nous de maîtriser la totalité du processus de réalisation des machines.

SLU : Question distribution justement où peut-on se procurer vos produits ?

Aurélien Linz : S’il s’agit d’une location / prestation pour un concert ou une tournée, chez nos clients prestataires. Dans le cas d’une vente, nous sommes aussi distributeur pour la France et l’UK.

SLU : Vous êtes-vous développé à l’international ?

Aurélien Linz : Nous avons un distributeur au Japon, en Corée, au Benelux, Finlande, Australie, Danemark, Norvège, Islande, Espagne, Allemagne… Nous sommes passés du statut de concepteur de produits un peu marginaux, que nous étions il y a encore deux ans, à celui de fabricant français de produits reconnus, avec une qualité de service et d’accompagnement appréciée par de nombreux clients, dont des prestataires de premier plan dans les productions du marché “premium”.
Et ça correspond à ce que l’on travaille depuis le début, répondre à un besoin, concevoir et fabriquer des produits innovants, et être un partenaire privilégié pour tous les gens qui travaillent avec nous. »

Minuit une faisait ici une fois de plus une brillante démonstration de son savoir-faire et de ses machines atypiques, à travers un show particulièrement bien orchestré qui a fait forte impression sur un public pourtant habitué aux concerts ou aux démonstrations visuelles et techniques de toutes sortes. Nul doute que leur présence remarquée pose une pierre de plus à leur jeune et prometteur édifice.


 

Crédits -

Texte & photos : Jocelyn Morel – Vidéo : Minuit Une

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