Amadeus déploie un système de diffusion sonore immersif au Domaine des étangs

Le Domaine des Étangs, le plus grand domaine hôtelier 5 étoiles de France hexagonale accueille désormais un système de diffusion sonore immersif signé Amadeus au sein de La Laiterie, un nouveau lieu d’exposition.
Le Domaine des Étangs est le plus grand ‘resort’ cinq étoiles de France hexagonale. Il s’étend sur mille hectares de nature préservée, partagée entre forêts, pâturages et étangs et propose des expériences hôtelières hors du commun.

L’entrée du complexe hôtelier.

Un site exceptionnel qui comprend un château du XIème siècle entièrement rénové et habillé d’œuvres d’art contemporain, un parc paysagé, six métairies, une Laiterie, un potager, un espace bien-être, des thermes Gallo-Romains, deux piscines, un terrain de tennis flottant, un restaurant gastronomique étoilé…

La Laiterie avec ses œuvres exposées. Les deux flèches sont aussi une œuvre, celle de Gaëtan Byk, Directeur Marketing de Amadeus et nous indiquent où sont cachées quelques unes des enceintes déployées

Faite de pierre et de bois, La Laiterie du Domaine des Étangs est un nouveau lieu d’expositions dédié aux rencontres entre l’Art et la Nature. « Grâce à une collaboration initiée très en amont avec des experts de chez Amadeus, nous avons pu à la fois nous libérer de la nuisance esthétique des haut-parleurs et assurer une transcription sonore digne des plus grands lieux de concerts, » évoque Manuel Gomez, architecte et mélomane en charge des travaux de rénovation de La Laiterie au Domaine des Étangs.

Imaginé selon une représentation circulaire, enveloppant au maximum les visiteurs et adapté aux contraintes géométriques (parallélépipédiques), techniques et esthétiques de la Laiterie, le dispositif de diffusion sonore est articulé autour de 44 haut-parleurs fabriqués par Amadeus et du processeur de son spatial HOLOPHONIX.

Michel Deluc à gauche, le directeur de la R&D de Amadéus et à droite Gaëtan Byk, le directeur marketing.

« Le cahier des charges était des plus complexes. Madame Garance Primat, propriétaire du Domaine des Étangs, grande mélomane et collectionneuse de la scène contemporaine, souhaitait transformer cette ancienne grange du XVIIIème siècle en un lieu où passé, présent et futur se conjugueraient, au service de la culture et de la transmission, » évoque Gaëtan Byk, Directeur Marketing de la marque Amadeus.

« Cet espace se devait de pouvoir accueillir des expositions artistiques, des évènementiels, des concerts de musique acoustique ou amplifiée, des créations de musiques électroacoustiques, sans que les haut-parleurs ne doivent être remaniés, reconfigurés ou déplacés en fonction des configurations. Un système le plus versatile, polymorphe et intégré possible était donc nécessaire. Articuler notre réflexion autour du processeur HOLOPHONIX paraissait donc une évidence… » poursuit Gaëtan Byk.

Une PMX5, coaxiale et basée sur un 5” et un moteur 1,75”.

La salle (exclusion faite des mezzanines) mesure 23 mètres de longueur sur 9 mètres de largeur. Une quantité de 32 enceintes coaxiales Amadeus PMX 5 sont intégrées en hauteur, au niveau des ‘sablières’ et des mezzanines dans la proportion de dix enceintes régulièrement espacées sur chaque longueur et de six enceintes régulièrement espacées sur chaque largeur.
Huit enceintes de grave Amadeus ML 12 SLIM à profondeur réduite sont intégrées en partie basse des murs, dans la proportion de quatre régulièrement espacées sur chaque longueur. Une enceinte de grave, spécifiquement développée et baptisée UFD 215 à profondeur réduite est intégrée sous chaque mezzanine.

Le système est articulé autour du processeur de son spatial HOLOPHONIX, conçu par Amadeus, en collaboration avec le STMS (Sciences et Technologies de la Musique et du Son) ; laboratoire fondé en 1995 et hébergé à l’IRCAM associant le CNRS, Sorbonne Université, le Ministère de la Culture et l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique.

Holophonix tel que présenté à l’ISE il y a deux ans, une matrice, ULTRA complète et capable de tout faire !

Ce processeur assure la mise en cohérence spatiale entre tous les haut-parleurs, chacun recevant un signal de modulation dédié. Plusieurs pré-configurations (ou presets) standards ont été conçues sur place au regard du cahier des charges, facilitant la mise en oeuvre du système et son adaptabilité, au regard des programmations accueillies.
La configuration de base est articulée autour de trois sources virtuelles, synthétisant le signal sur la totalité des haut-parleurs selon les principes de la WFS (Wave Field Synthesis).
La première source, stéréophonique, synthétise le signal provenant du player/streamer Lumin U1 dédié à la lecture de pistes musicales en haute résolution. « La plupart des sources proviennent de supports tels que TIDAL ou Qobuz.
Elles sont nativement lues au format PCM et échantillonnées à des fréquences comprises entre 44.1 kHz et 192 kHz (16 ou 24 bits). Le signal original au format AES/EBU est ensuite converti en Dante afin de préserver la chaine numérique et traité à 192 kHz par le processeur HOLOPHONIX permettant un tel échantillonnage dans la limite de 64 I/O, » précise Michel Deluc, Directeur de la Recherche et du Développement chez Amadeus.

Une autre image de la Laiterie. Aucun doute, l’intégration est réussie!

Les deux autres sources, monophoniques, synthétisent le signal provenant de liaisons Shure ULXD4D. Ces deux dernières sont facilement déplaçables en temps réel dans l’espace, en fonction de la position réelle des orateurs. Le processeur HOLOPHONIX permet par ailleurs de mixer, de réverbérer et de spatialiser des matériaux sonores provenant de divers dispositifs selon différentes techniques de spatialisation et de combiner ces techniques (ou algorithmes) en temps réel.

Il offre un nombre quasi-illimité de bus (ou spatialisateurs), chacun pouvant exécuter un algorithme de spatialisation embarqué et notamment Higher-Order Ambisonics (2D, 3D) Vector-Base Intensity Panning (2D, 3D), Vector-Base Amplitude Panning (2D, 3D), Wave Field Synthesis, Angular 2D, k-Nearest Neighbor, Stereo Panning, Stereo AB, Stereo XY, Native A-Format Ambisonics, Native-B Format Ambisonics, Binaural.

Liste des références Amadeus installées au sein de la Laiterie :

Amadeus PMX 15 (1 x 15’’ LF ; 1 x 3’’ HF) : 2 unités
Amadeus UDF 215 (2 x 15’’ LF) : 2 unités
Amadeus PMX 5 MK4 (1 x 5.25’’ LF ; 1 x 1.75’’ HF) : 32 unités
Amadeus ML 12 SLIM (1 x 12’’ LF) : 8 unités

Liste des références Powersoft installées au sein de la Laiterie :

Powersoft Ottocanali 4K4 DSP+DANTE : 4 unités
Powersoft Ottocanali 8K4 DSP+DANTE : 4 unités

D’autres informations sur le site Amadeus

 

Quand Astro Spatial Audio spatialise Adamson!

DV2 Belux a accueilli des techniciens et décideurs de l’événementiel pour 2 jours de démos autour des IS7p et IS10p Adamson. Nous en avons profité pour découvrir leur nouvel outil de diffusion immersive créé en association avec la société hollandaise Astro Spatial Audio.

L’auditorium du centre culturel de sambreville, un bien bel endroit fraichement remis à neuf

La salle du centre culturel de Sambreville (entre Charleroi et Namur) dédiée à la démonstration a été entièrement rénovée il y a peu, et un main PA composé de 12 enceintes S10 et de quatre S119 y a été installé de manière permanente.

Comme annoncé, l’IS10p, nouveau point source de la gamme d’installation d’Adamson était à l’écoute.

On se sent déjà en terrain conquis par la marque canadienne. Pour ces sessions d’écoutes, DV2 Belux a, comme à son habitude, mis les petits plats dans les grands. Les sessions sont présentées à une dizaine de personnes au maximum afin que chacune puisse apprécier l’expérience de la spatialisation à sa juste valeur.

C’est ainsi que Sébastien Desaever, resp. commercial de DV2 Belux nous a accueillis et nous a présenté les produits Adamson bien connus avant de laisser la place à Bjorn Van Munster, responsable d’Astro Spatial Audio.
Depuis quelques années, la sonorisation immersive semble être le cheval de bataille de nombreux acteurs du milieu de la sonorisation. L-ISA chez L-Acoustics, Soundscape chez d&b, Holophonix chez Amadeus ou même Klang pour ce qui est du mix in-ear immersif…

Nous ne sommes qu’au début de cette nouvelle ère, il paraît donc logique pour un acteur aussi important qu’Adamson de placer ses pions. Mais, cette fois-ci la démarche est différente puisque la société canadienne préfère développer un partenariat avec Astro Spatial Audio plutôt que de créer son propre système. De la part d’Adamson, c’est loin d’être une surprise, la société a toujours privilégié les collaborations efficaces, comme elle l’a déjà fait par exemple avec Lab.Gruppen.

Bjorn Van Munster, en plein discours. Remarquez le macbook derrière lui. Cela lui permet de contrôler son logiciel de spatialisation.

Ce choix a été effectué en janvier de cette année via une évaluation des processeurs de spatialisation « non propriétaire » du marché. Le modèle le plus avancé et dont l’interface s’est révélée adaptée au Touring était chez Astro et c’est donc la solution retenue par le fabricant canadien.
Par ailleurs Adamson a développé différents algorithmes de processing qu’on peut regrouper sous l’appellation « d’optimisation » Ce processing béta testé depuis la fin du printemps chez DV2 verra le jour dans les produits CS qui commenceront à arriver à la rentrée.
Bjorn nous présente le raisonnement qui a conduit à la création de ce nouveau système. Traditionnellement, les créations sonores se basent sur les positions des haut-parleurs, ce qui donne souvent de bons résultats.
Cette manière de faire pose, selon lui, un problème. Si le spectacle change de lieu, que l’on écarte davantage les haut-parleurs ou simplement que l’on réduit la taille du système, alors la production sonore et le mixage doivent être entièrement refaits. Cela conduit à des pertes de temps énormes.

Astro Spatial Audio propose plutôt de se baser sur des objets audio, c’est-à-dire des fichiers audio intelligents qui intègrent des données multiples telles que le type de source, sa position dans l’espace, son volume… C’est grâce à ces données que le processeur SARA II va pouvoir créer l’audio immersif proposé par Astro Spatial Audio.

Comme à chaque fois, derrière des enceintes passives, il y a les amplis qui vont avec. Ici une armée de Lab.Gruppen PLM, ainsi que le laptop de contrôle.

Sara II, le nom de baptême de ce nouveau processeur est donné… Parlons donc de lui car c’est quand même là que tout se passe. Que ça soit en Dante ou en MADI, un « simple » rack 3U offre 32 entrées et 64 sorties le tout étant redondant…

Les E/S peuvent bien entendu être boostées. De quoi se faire plaisir. Un switch Ethernet/Wi-Fi permettra le contrôle de SARA II via un laptop ou même une tablette. L’idéal étant d’avoir un écran tactile afin de déplacer facilement les objets audio. Un écran 2,8 pouces tactile est intégré à la matrice, mais soyons réalistes, ne comptez pas sur lui pour contrôler vos 32 inputs.

Le processeur intégré dans SARA II calcule 40 fois par seconde la position de chaque objet par rapport à l’ensemble des enceintes du système. Cette résolution produit des mouvements fluides, sans à-coups. L’algorithme intégré dans le processeur du SARA II permet le calcul des positions. Cerise sur le gâteau, celui-ci ne se fait pas seulement à 360°, mais en 3D, en prenant en compte les axes X, Y et Z. Bjorn nous assure également une absence totale d’effet de phasing ou de Doppler lors de l’utilisation de ce système.

La compatibilité entre les différents logiciels audio et Astro a été optimisée également via OSC (Open source Control), vous pouvez donc contrôler le programme en Midi, RS232 et GPIO ce qui le rend entièrement compatible avec un ProTools, un QLab, les consoles Digico et Avid… Il est également possible de contrôler les automations de mouvement via un capteur placé, par exemple, sur un orateur.

Faisons une petite parenthèse sur ce sujet qui nous semble rarement développé par les constructeurs. La marque norvégienne TTA propose des modules de tracking permettant de géolocaliser des sources audio (ou lumière) via différents types de modules. Totalement compatibles Mac, Windows, Soundscape, L-Isa, Amadeus et Astro Spatial Audio, leur site explique très bien leur fonctionnement et mérite un détour ( https://www.tta-sound.com/)

La matrice plus qu’active de Astro Spatial Audio

Tout ça semble bien sur le papier, mais la réalité tient-elle toutes ces promesses ?
Nous avons bien entendu d’abord écouté et ensuite posé de nombreuses questions afin de vous donner un avis plus précis sur ce nouveau système.
Ce qui nous a tout de suite plu, c’est qu’il est optimisé pour Google Chrome. Pas besoin d’installer un programme, de dédier un ordinateur à SARA II, il est pilotable depuis n’importe quel ordinateur connecté au serveur.

Les écoutes effectuées sur le système ont été très convaincantes. Pas le moindre effet de phasing ni d’effet Doppler. Bjorn nous indique un switch, placé sur chaque tranche du contrôleur permettant de désactiver le processing, un moyen efficace de faire un test A/B du résultat avec ou sans processing. En une microseconde à peine, l’effet Doppler se fait ressentir et nous pousse à réactiver rapidement le switch afin d’enlever cet effet désagréable.

Pour ce test, DV2 Belux a utilisé une armée d’enceintes : un système en 17.2 (full Adamson, cela va sans dire) composé de quatre IS10p en front, quatre IS7p en LR, quatre IS7p en back, six P8 au-dessus de nos têtes et deux S119 en front.
Bjorn a été très honnête pour justifier ce nombre d’enceintes « The more speakers, the higher the resolution » expression que l’on peut traduire par « plus les HP sont nombreux, plus le résultat sera défini ».

Une règle cependant à ajouter à cela : idéalement l’auditeur doit se situer au minimum à la moitié de la distance entre 2 enceintes. Dans notre cas, il y avait une enceinte tous les 2 mètres, ce qui veut dire qu’il fallait être à plus d’un mètre des haut-parleurs pour profiter de l’efficacité de la multidiffusion.

Une dizaine d’auditeurs pour la démonstration, Cela semble peu, mais néanmoins idéal pour bouger et se rendre compte de la spatialisation.

Nous nous sommes bien sûr posé la question de l’efficacité d’un système spatialisé de la sorte lors d’un concert. Comment les premiers rangs ressentent-ils l’immersion dans ce cas ?
Il y a fort à parier qu’ils ne rentrent pas dans la règle annoncée par Bjorn. Si la première rangée de crash barrière est située à 4 mètres des front field, cela voudrait dire qu’il faudrait un maximum de 8 m entre les front field et la banane la plus proche pour que le spectateur soit dans la zone optimale de diffusion, difficile à imaginer. Une solution proposée par DV2 Belux serait de récréer un second univers immersif pour les premiers rangs. À tester !

L’outil développé par Astro Spatial Audio ne se limite pas à déplacer 32 sources dans un environnement à 360°, cette partie s’appelle la « Production Suite » selon le développeur. L’expérience va heureusement plus loin que cela. La compagnie hollandaise a développé un ensemble de différents modules intégrables séparément à SARA II.

Dans cette capture d’écran on voit à droite la vue 3D du setup installé, à gauche les tranches de console et en arrière-plan à droite la vue 2D

Le second module appelé « Interactive Dynamic rooms acoustics » est un outil de simulation d’acoustique franchement efficace. En quelques secondes à peine, Bjorn Van Munster modifie l’acoustique de notre pièce et nous fait voyager dans une église. Vous me direz qu’avec un bon plugin de réverbération, on peut faire ça dans n’importe quel lieu et vous auriez tort ! L’outil de réverbération programmé par Astro Spatial Audio permet ici un calcul de la réverbération par rapport à l’objet audio dont nous avons parlé plus tôt.

Les 22 faders visibles permettent de travailler toutes les réflexions de la réverbe insérée dans le système

Un ensemble de 22 points de mesure séparés permettront à l’ingénieur du son de varier les « early/mid/late » reflections de son nouvel espace acoustique. Les réflexions calculées par SARA II dépendent donc à 100% de la position de l’objet et en font un outil optimal pour des salles nécessitant régulièrement des modifications d’acoustique. La Maison de l’Opéra à Zurich, ou le Théâtre présidentiel d’Ankara ont déjà adopté la technologie.

Capture d’écran du logiciel Playback

Playback est le troisième module présenté par Bjorn. Ce dernier a été conçu pour donner la possibilité d’enregistrer et de rappeler un show, comprenant ainsi toutes les données liées aux objets audio. Idéal pour simplement rappeler un show déjà enregistré !
Cet outil a bien évidemment été fort utile à Bjorn pendant sa démonstration. Notez que la marque a même pensé à rendre le logiciel compatible avec QLab. Il vous est donc possible de lancer un show directement depuis l’application.

Le dernier module présenté par Bjorn est un outil d’automation. Il permet de créer des déplacement de sources de manière automatisée soit sur base d’un cue, soit sur celle d’un timecode. Un outil par exemple indispensable en cas de création sonore nécessitant une restitution à l’identique dans un autre lieu.

Demander à une source de se déplacer en ligne droite, en cercle, dans le sens horloger ou inversement, il y a beaucoup de possibilités grâce à la partie automation.

Comme ces modules sont achetables séparément, il est possible que l’utilisateur ne s’équipe pas avec toutes les licences si une seule lui suffit. C’est une manière software de limiter les coûts pour l’utilisateur. Ne soyons pas dupes, si les prix d’achat ne sont pas annoncés, il y a fort à parier qu’un outil aussi bien abouti ne soit pas accessible à toutes les bourses.

Notez également que Astro Spatial Audio annonce la possibilité de traitement des enceintes connectées au système. Un équaliseur 16 bandes peut notemment être attribué à chaque sortie. Toutes ces technologies ont des conséquence en temps de traitement. La latence annoncé par Bjorn est de 7,8 ms à 48 Khz. La concurrence aux boîtes brunes annonce 5 ms. Selon Bjorn, la différence vient du fait que le processing des enceintes prend beaucoup de ressources. Si on enlève cette partie de SARA II, la latence descend en dessous des 5 ms.

Ludovic Vandegoor et Bjorn Van Munster, fiers devant les différentes marques distribuées par DV2 Belux.

En sortant de cette démonstration, nous devons reconnaître qu’Adamson nous a convaincus. Ils savent décidément s’entourer des meilleurs partenaires pour continuer à être un acteur majeur de la sonorisation de concert. L’outil proposé par Astro Spatial Audio est un concurrent de poids face aux rivaux français et allemands, ne soyons donc pas étonnés de croiser ce nouveau jouet sur d’autres systèmes (Martin audio a adopté Astro Audio depuis 2018).

Nous retiendrons que la prise en main d’un setup aussi pointu nous a semblé être assez plug and play. Il a suffi de 10 petites minutes pour sortir du son de ce système. Pas besoin d’avoir une licence en mixage immersif pour se prêter au jeu.
Nous retiendrons aussi, comme nous l’a souligné Ludovic Vandegoor de DV2 Belux en fin de journée, que l’audio immersif vient à peine de naître et que ce nouvel outil nécessite encore pas mal de réflexions tant au niveau des prestataires audiovisuels qu’au niveau des créateurs sonores pour trouver sa place dans le milieu de la sonorisation.

Rappelons qu’il a fallu de longues années pour que la stéréophonie soit acceptée de tous, et que ce n’est qu’au début des années 1990 qu’elle s’est généralisée à la télévision française, un argument qui aura le mérite de faire comprendre aux émules de l’audio immersif qu’ils doivent prendre leur mal en patience.

D’autres informations sur :

 

EBS recherche un(e) Chef de parc audiovisuel-Marseille

EBS Organisation Communication, spécialisé dans les métiers de l’audiovisuel pour l’événementiel, recherche un(e) Chef de parc audiovisuel. Pour gérer le parc de matériel, configurer les systèmes, superviser les départs et retours de prestation… vous justifiez d’une expérience de 5 ans sur un poste similaire.

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Du contrôleur à la source lumineuse, Enttec lance 10 nouveaux produits

2019 est un grand cru pour ENTTEC qui lance 10 nouveaux produits. Depuis 1999 le fabricant Australien a beaucoup progressé. Après l’interface USB/DMX qui l’a rendu célèbre et il nous propose une gamme complète allant du contrôleur jusqu’à la source lumineuse.

Enttec proposait cette année une innovation importante, le 8PX60-12-B. C’est un ruban de 60 leds RGB par mètre pilotables individuellement, alimenté en 12 V alors que ce type de produit n’existait qu’en 5 V. Le contrôle individuel des leds a beaucoup élargi le champ des utilisations et notamment vers la diffusion d’images fixes ou animées. La première avancée avec ce nouveau ruban est de bénéficier d’une baisse de la puissance consommée par mètre et de pouvoir alimenter jusqu’à 7 m de ruban par ligne sans qu’une chute de tension devienne un problème de rendu.

Le nouveau ruban RGB 12 V avec un contrôle pixel par pixel

Pour ce produit, Enttec a conservé le ruban noir pour une intégration plus discrète. Une autre innovation importante ajoutée à ce ruban 8PX60-12-B concerne la redondance sur chaque led. Une ou plusieurs leds peuvent cesser de fonctionner, ou être retirées, sans que cela n’affecte le reste du ruban ce qui évitera de perdre toute une ligne dans une image. Nous avons également retenu que, « pour le moment », le ruban le 8PX60-12-B n’existe qu’en version RGB…

Le P-DOT-135 pour satisfaire toutes vos installations.

La seconde nouveauté en source lumineuse, le P-DOT-135 est une source led CREE XMLCTX RGBW produisant jusqu’à 1200 lumens, intégrée dans un habitacle de 135 mm de Ø complètement customisable.
Que ce soit le châssis en Aluminium, le dôme ou la connectique, tout peut être adapté aux différentes demandes.

Principalement conçu pour bénéficier d’une très longue durée de vie car résistant à des variations importantes de température (de -15° à 60°) il est principalement destiné aux projets architecturaux pérennes, mais peut tout aussi bien s’intégrer dans un événement éphémère.
Ce nouveau produit a donc aussi été étudié pour être utilisé en grande quantité. En plus de la possibilité de relier jusqu’à 128 sources par alimentation, le P-DOT-135 est équipé d’un système d’adressage automatique et de contrôle via le protocole WS2812B compatible avec les logiciels Pixelator, Plink System, Pixel Octo ou Pixel Triton.

Le Pixel Octo permet de gérer jusqu’à 300 pixels, seul ou via un contrôleur externe .

Pour Contrôler les différentes sources led, Enttec propose le boîtier Pixel Octo. Il se monte sur un Rail Din (Rail 35 mm standard des armoires électriques) et peut contrôler jusqu’à 300 pixels dispatchés sur 8 univers.
Il est compatible ArtNet, sACN, KiNet™ et ESP, ainsi qu’avec les protocoles de contrôle 3-wire et 4-wire (CLK). Il a, via une entrée déportée, la plage d’alimentation la plus large du marché qui va de 4 à 60 volts.

Pourvu de fonctions très pratiques comme le bouton d’identification qui permet de vérifier les connexions sans aucun signal de contrôle externe, il a été spécialement conçu pour simplifier la vie des installateurs. Les états lumineux fixes ou dynamiques peuvent ensuite être créés sur un système externe ou en utilisant le mode autonome à l’aide du générateur d’effets interne.

Le triton propose une solution rackable de contrôle et d’alimentation pouvant gérer jusqu’à 1 360 Pixels RGB. Il se configure très simplement sur n’importe quel ordinateur connecté au réseau.

On a aussi pu découvrir le tout nouveau Triton, le grand frère en version rackable du Pixel Octo avec une alimentation interne. Il est doté de deux sorties DMX contrôlant chacune 2 048 canaux DMX, d’une sortie RJ45 et entrée RJ45 pour les protocoles Art-Net et sACN.
Il peut contrôler jusqu’à 1 360 Pixels RGB ou 1 024 RGBW répartis sur 8 univers ! Si cela ne vous suffit pas il est possible d’étendre la capacité de contrôle en reliant plusieurs Triton via un câble RJ45.
Pour alimenter les sources led il est décliné en 2 versions, 260 W pour les systèmes 12 V et 300 Watts pour les alimentations en 24 V. Tout comme le Pixel Octo il est configurable via une page web mais ne comporte pas de mode autonome. Cet appareil plus destiné aux plateaux de télévision ou pour gérer les décors leds sur des évènements ou des concerts.

La dernière nouveauté est le Logiciel ELM qui permet de mapper les leds. Il est doté d’un visualiseur pour préprogrammer les états lumineux. Il y a également la possibilité de rentrer un signal audio pour une interaction entre le mapping et le son. Il est disponible en plusieurs versions allant de 16 à 2 048 univers.

Le logiciel ELM est une solution simple pour mapper jusqu’à 2 048 univers.

On visualise les effets en temps réel.

Plus d’info sur le site ESL et sur le site Enttec

SOPRANO: un ange passe…..

Qui aurait parié sur un ado des quartiers de Marseille et voix de Psy4 de la rime ? Pourtant du haut de son Everest, le Phoenix fait salle comble avec un show intergénérationnel, scénographié par Julien Mairesse, mis en lumière par Victorien Cayzeele et en onde par Popeye.

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Tout d’abord, je remercie mon fils de m’avoir convaincue de venir assister à ce spectacle. Un mardi soir à Rouen, dans une des salles où l’acoustique inflige aux musiques actuelles une lutte incessante contre les résonances induites par la surface du béton mélangées à celles du plexiglas des sièges.
Comment vous dire, nous étions assis au dernier rang, au tout dernier, celui tout en haut… Et là…apparait un petit bout d’homme. Sa présence dépasse le cadre de scène. La lumière s’intègre dans un décor composé d’écrans dont la transparence laisse entre-apercevoir un DJ accompagné d’un homme-orchestre.

Les ondes sont graves, précises, envoutantes. Les textes malgré l’aphonie qui le guette sont altruistes, apaisants et vous passez un merveilleux moment de deux heures et demie. Le concert se termine et vous vous posez la question comment est-ce possible ?

Partons à la rencontre du grand monsieur assis derrière la console.

Vous l’avez surement croisé, sur une date de NTM, JoeyStarr, Booba, ou le collectif du Secteur A, pour les plus de quarante ans, bref le son rap de la scène française depuis plus de vingt ans, c’est lui.
Nous nous sommes donné rendez-vous chez le prestataire technique de la tournée, le groupe Dushow pour qu’il me livre sa marque de fabrique.

Que de chemin parcouru pour cet autodidacte de la cité de Grigny 91. A quinze ans, il sait qu’il veut être ingénieur du son, mais on lui a fait comprendre que pour un gars de banlieue… Alors il a pris le chemin du terrain, stage Au Plan qui l’amène à Banlieues Bleues puis chez Patrick Clerc (fondateur de la société On-Off, aujourd’hui Be Live).

Il découvre qu’il y a une place à prendre dans le milieu du rap. Personne ne veut se coller à ce nouveau genre musical, qui peut parfois, se révéler violent quand on n’a pas les codes. Mais les codes, lui, il les a.

Home Sweet Home

Penser que le rap n’est qu’une diffusion de deux pistes sur lesquelles on pose une voix, est une vision assez réductrice du travail de sonorisateur qui a le devoir de retransmettre le plus fidèlement possible les transitoires et l’infra voulu par le producteur.
Pour cela, Popeye travaille sur les pistes audio crées lors du travail en studio, via différents stems envoyé par le DJ sur Ableton Live. Cela qui implique que tout le show doit être time codé, cadencé par le click, au tempo des morceaux.

Le bureau SSL de Popeye avec dans la continuité la télécommande de sa Bricasti et l’affichage du SoundGrid

Sa console, il ne l’a pas choisie au hasard d’une mode comme tout le reste d’ailleurs. Ce sont des choix techniques déterminés par un cahier des charges précis, fruits de ses nombreuses années d’expériences sonores. Chaque mémoire de scène de la SSL L500 contient les réglages des EQ et dynamique auxquels viennent s’ajouter des plugs du SoundGrid relié en MADI, travaillé et retravaillé grâce au virtual soundcheck pendant les premières dates. Car comme nous l’explique Popeye, les trois jours de résidence au Zénith d’Amiens, ont plutôt été consacrés à la scéno qu’au son…

The Voice

La 5235 Sennheiser

Le traitement de la voix de Soprano, commence dès la prise de son. Apres écoute des diverses capsules montées sur des émetteurs proposés par les différents constructeurs, c’est le D6000 de chez Sennheiser qui a retenu toute son attention monté avec la capsule D-Facto de chez DPA.
Pour ses acolytes ce sera une MD 5235 de la marque allemande, dont la conception dynamique a été optimisée pour les niveaux sur scène élevés. Sa particularité réside dans le fait que sa directivité est variable, allant de supercadioïde étroit en haut du spectre à un cardioïde large à de très basses fréquences. (Courbe de réponse 40 – 20 000 Hz ) De plus l’effet de proximité est quasiment inexistant. What else ?

Un « rackàbijoux » analogiques avec tout en bas cousin Waves, fait de bits et de plugs, et désormais âgé de 27 ans. Qui se souvient du Q10 et du L1. Ahh ça ne nous rajeunit pas…

Pour compléter cette chaine, deux plugs de chez Waves : Sibilance et C6. Le premier est le dernier né des DeEsser. Son intérêt réside dans sa détection automatique et la correction qui en résulte passe inaperçue tant le traitement est précis, voire chirurgical.

Quant au C6, l’indétrônable compresseur multi-bande n’est plus à présenter. Ses réverbes ou du moins The reverb, une M7 de chez Bricasti fait partie de ses coups de cœurs. La couleur de son mix final est obtenue également grâce à l’ajout dans la chaine audio des grands noms de l’analogique.
Vous l’aurez compris, Popeye ne laisse rien au hasard, le moindre petit défaut est analysé et corrigé et cette exigence, il l’a également appliquée dans le choix de son système de diffusion.

Et le son fut

Sur la dernière tournée, il disposait d’un kit L-Acoustics. Mais une écoute du GSL, le dernier né de chez d&b Audiotechnik, l’a fait changer d’avis. C’est la signature sonore la plus adaptée à ce style musical me confiera Popeye. Et quelle lutte pour pouvoir partir en tournée avec !

Le GSL avec ses subs en l’air, une solution simple pour garder le niveau en dBC dans les clous.

Ce n’était pas gagné que le groupe Dushow, historiquement attaché à ses deux marques Meyer et L-Acoustics, investisse dans la marque allemande. Heureusement que dans le groupe se trouvent les irréductibles lyonnais de Fa Musique disposant déjà de J, V et Y. Ils sont désormais les heureux propriétaires d’un système complet en GSL, qui pour rappel, n’est sorti qu’en avril 2018.

Concentré, derrière ses outils d’analyse et de prédiction, Cyrille Poirier diffuse le mix de Popeye fidèle à ses exigences.

Cyrille Poirier en plein show

Comment décrire le GSL en trois mots ? C’est un système cardio sur tout le spectre, à directivité constante sur le plan horizontal et d’une facilité de montage déconcertante.

Que donne une telle promesse sur le terrain ? Le point de vue de Cyrille nous intéresse d’autant plus qu’il nous emmène au cœur de son travail d’ingé système, et souvenez-vous, nous ne sommes pas sur un festival en plein air, mais au Zénith de Rouen. Celui-ci a la particularité d’être de conception asymétrique et surtout la salle est cernée de murs en béton.

Le système de diffusion est composé d’un main constitué de 10 GSL-8 et de 2 GSL12. Pour les novices comme moi, chez d&b le chiffre 8 ou 12 derrière la référence correspond à l’angle de couverture horizontale, respectivement 80 et 120 degrés, axe symétrique. 8 V8 en outfill, 3 Y8 en infill, 3 V12 pour les fronts et 4 Y12 en near field permettent une couverture homogène de la jauge.

12 GSL (10 GSL-8 et 2 GSL12), 6 GSL-SUB, 8 V8 pour les outfill et tout en bas, 3 Y8 en infill.

A l’écoute, la transition entre les différentes références d’enceintes passe sans interférences et on ne ressent aucune différence de couleurs, preuve d’un très bon calage de l’ensemble. Revenons sur le lobe principal du système, qui comme le spécifie d&b, est cardioïde sur toute la réponse en fréquence.
Pour Cyril, c’est un sérieux avantage dans ce genre de salle car cela évite de créer des réflexions générées par le mur du fond de scène, ou d’exciter les zones latérales, généralement moins bien loties en traitement acoustique. Cela permet notamment de préciser le bas médium et le medium, indispensable pour faire ressortir les voix.

Un autre avantage, et pas des moindres, pas de lobes arrière qui polluent la scène, ce qui laisse à Pascal Rossi, ingé retour sur la tournée, le champ libre au niveau de la gestion des in-ears. En début de tournée, l’artiste, peu habitué, à cette absence d’onde arrière, demandera à plusieurs reprises, d’ouvrir le son en façade !.

Et le rigging …

Comme me l’expliquent les deux compères, les points ne sont accessibles qu’à 11 heures. 2 riggeurs se partagent 83 points moteurs pour l’ensemble. Avec un unique cable pic, il faut 13 points par coté, pour monter le système complet de diffusion. D’ailleurs l’assistant de Cyril, Christophe Chapuis, n’hésite pas à enfiler le baudar. Vous l’aurez compris, c’est parfois compliqué d’aller déjeuner à 13 heures.
Au niveau de l’accroche, l’équipe est unanime. Les angles par l’arrière, associés au mode compression, ce n’est que du bonheur. Pas besoin d’être deux, de rentrer en force la goupille… Christophe, un habitué des boites marrons me confie que c’est simple, intuitif, rapide efficace. Et Cyril d’ajouter : « sans parler de la problématique des roulettes dans le bon sens… »

Avec cela vient s’ajouter l’ArrayCalc,

C’est le logiciel fourni par d&b pour prédire, modéliser et configurer l’implantation du système. Une confidence : le développement des logiciels a lieu au sein des locaux de d&b, la gestion et la résolution des bugs est donc quasi instantanée.

ArrayCalc

Un des atouts de la marque est aussi l’accompagnement de ses utilisateurs, la R&D a compris qu’elle devait s’impliquer sur le terrain à leurs côtés. A ce propos, je vous invite à vous inscrire aux formations, dispensées gratuitement par l’équipe « Education & Application Support » française.

Si vous écoutez Popeye, il n’a qu’un mot à la bouche en ce moment, « heureusement il y a l’Array Processing ». Mais qu’est-ce donc ? Une technologie, brevetée par d&b, qui optimise la réponse en fréquence sur toute l’audience couverte par le line array.

La magie de l’Array Processing, la gomina du son en somme !

La page de réglage de l’Array Processing avec le fameux Realizer qu’il faut veiller à garder dans le vert, et croyez bien que ce n’est pas évident tant il est facile d’avoir la main lourde… Dans le cas présent, il est demandé au système de garder une atténuation nulle entre le nez de scène et le 24è mètre, puis une chute de 2,1 dB jusqu’au 61è et au-delà, une baisse de 3 dB.

L’algorithme calcule les filtres à réponse impulsionnelle finie (FIR) automatiquement pour chaque enceinte en prenant en compte, la configuration mécanique de l’array, la géométrie de la salle, la température, ainsi que l’humidité de l’air. Cependant, cela ne fait pas tout et derrière l’outil se cache le talent de Cyrille.


Popeye et Cyrille

Le son en salle ce soir-là, était fabuleux, pas fort malgré la réputation de Popeye (je ne comprends pas d’où lui vient cette réputation …) équilibré, agréable. Cependant, une remarque et je m’adresse à tous les parents qui emmènent leurs jeunes enfants en concert. Pensez à les protéger.
Un dernier mot, MERCI pour ce moment, de m’avoir accordé un peu, beaucoup de votre temps pour répondre à toutes mes questions.


Les équipes

Coproduction : ONLY PRO & DECIBELS PROD
Direction Artistique – Scénographie – Mise en scène : JULIEN MAIRESSE
Création vidéo : CUTBACK
Lead : SOPRANO
Platines : DJ MEJ
Instruments : CAMILLE ROSSI
Backs : ZAK M’ROUMBABA, DIEGO M’ROUMBABA
Danse : JEANNE NEGRIER, HARMONY DIBONGUE, CHRISTOPHE DE ALMEIDA
En première partie : MR CARLTON
Direction musicale : FLORIAN ROSSI
Chorégraphie : CLARA HUET
Régie artistes : LHADI IBOURA
Direction de prod : PASCAL « GEORGE » MELEY
Direction technique : AYMERIC SORRIAUX
Régie générale : ZINO GUENDOUZ
Administration : NATHALIE COUTURIER
Régie plateau : YANN LECLEZIO
Déco en chef : JEREMY CONCHY
Déco : OLIVIER DAULON

A la lumière :
Conception/pupitre : VICTORIEN CAYZEELE
Pupitre lumière : MATTHIEU PATRIARCA
Blocs : SEBASTIEN CASABAN
A la technique & à la poursuite : PIERRICK LEBLANC, MARTIAL BLOND

Au son :
Mix façade : POPEYE MAXIMIN
Système : CYRILLE POIRIER
Mix retours : PASCAL ROSSI
Système et HF : CHRISTOPHE CHAPUIS
Backline : BRUNO MATHIEU

A la video :
Régie/media server : ROMAIN FIOR
Technique & poursuite : LIONEL MULET
Réalisation : ROMAN FORTUNE
Technique & Au cadre : MICHAEL SOUVY

Au rigg :
Accroche en chef : LAURENT CLAUDE
Technique : JOAQUIM BRANCO
Asservis : ELIE MARENCO, HUGO JARRY

Au catering :
Cuisine en chef : DAVID BACCHIERI
Cuisine : LAMIA BENHAMMADI, CECILE HIBERNAC

A la sécurité :
Coordination en chef : COSTER TABIBOU
Sécurité : SAID SEMROUNI

Au merchandising :
Direction : DJAMAL AHAMADA
Merchandising : YACOUB TABIBOU

A la conduite :
bus marseillais : RODRIGUE ORHON
bus parisien 1 : ERIC FERRE, JEAN-CHRISTOPHE ADAM
Truck en chef : HERVE MARTIN
Trucks : JOHANNE PRUVOST, CEDRIC TRIFOT, MICHEL BARET, JEAN-CLAUDE MOREAU, ALEXANDRE WITZ

Aux Costumes : SONIA BEDERE, NAIMA M’ROUMBABA

Au management : MATEO FERRAN

Aux prestations :
Aux tourbus : IRV & Aux trucks : ARTYS
Au son, lumière : DUSHOW & A la video : ALABAMA Au rigg : MASH
Au catering : WHAT ELSE & Au backline : SUD BACKLINE

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Ayrton Khamsin-S et Bora-S, des vents de folie

Par le biais d’Ayrton et leur distributeur Axente, les nouveaux Spot/découpe Khamsin-S et Wash/Beam Bora-S nous ont été dévoilés dès novembre, prêts à être mesurés et démontés en avril pour nos traditionnels bancs d’essais SLU. Seul souci, comment tester en conditions réelles des machines aussi puissantes ?

Wash/Beam Bora-S et Khamsin-S

La solution est venue grâce à Titian Parrot, directeur technique de La Sirène, qui nous a ouvert en grand ses portes à une seule condition : recevoir Stéphane Migné et les deux projecteurs dans sa salle, dont le succès tient aussi à sa large panoplie de projecteurs Ayrton déjà installés, Ghibli, NandoBeam et MagicBlade.

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Très bien ! Accompagné de Jeff Vivier, un des piliers commerciaux d’Axente, j’ai remonté avec mon ancien mentor notre vieux duo d’éclairagiste et opérateur pour l’occasion. Resté en région parisienne, Stéphane Mocret a aiguisé ses appareils de mesures pour toute la partie technique des Khamsin et Bora dans le showroom d’Ayrton, en complétant admirablement nos observations et expériences du terrain.

Stéphane Mocret : “Chaque nouvelle gamme Ayrton est une remise en cause et un pas en avant. Avec le Bora et le Khamsin, ce serait même plutôt un bond. Pour la Bora, qui est un Wash très atypique et novateur, la principale avancée est optique. En revanche pour le Khamsin, qui est un Spot à couteau plutôt classique, c’est sa conception mécanique qui est une première.”

Une coque de protection pour flight case livrée en standard avec chaque projecteur.

Les cartons des deux premiers exemplaires de la catégorie reine d’Ayrton sont acheminés dans la salle de concert. Stéphane Chapron, décidément un prénom à la mode parmi les éclairagistes, nous installe dans sa régie lumière. Avec entrain il ouvre avec nous les cartons et sort les deux cubes de caoutchouc protégeant la Bora et la Khamsin.
Parmi les premiers constructeurs à livrer d’origine des coques de protection à installer directement dans les flight-case, Ayrton a poussé le détail jusqu’à sigler ceux-ci du nom de leur projecteur. Une précision utile, tant la Bora et le Khamsin sont strictement identiques à l’œil nu, si ce n’est un léger logo sur la base, fondu dans le noir carbone du projecteur.

Les projecteurs Ayrton se déclinent maintenant en deux versions. Une dite TC, pour True Color, avec une qualité de leds assurant une colorimétrie fidèle, l’autre, plus puissante et plus tranchée est la version S comme Stage. Ou comme Sport, et c’est cette dernière que nous choisissons pour nos tests, de loin le modèle le plus recommandé pour les concerts. Nous finissons donc de déballer la Bora-S, hybride Wash-Beam, et le Khamsin-S, un Spot Profile, les machines parmi les plus… emballantes du moment.

Les deux stefs : Stéphane Migné à gauche et Stéphane Chapron

Avec simplement ces deux machines, nous nous fixons un duel de challenges de plus :
premièrement assurer une démonstration complète sur une scène de douze mètres, un minimalisme à l’exact opposé du cocktail ébouriffant des shows d’Ayrton.
Et ensuite, proposer un article commun à nos lecteurs, tant ces deux projecteurs se révèlent complémentaires.

Nous commençons par installer le Khamsin-S sur la perche de face, décalé vers cour. Pendant ce temps le régisseur de La Sirène accompagné de deux stagiaires installe un petit décor à notre demande. Un support blanc, une toile, une batterie et quelques amplis. De quoi tester la précision des couteaux et les projections du Khamsin.

Positionnements des crochets.

Les larges poignées du spot s’intègrent parfaitement au design aérodynamique voulu par Yvan Péard, le designer d’Ayrton, sans qu’aucune cassure ne vienne troubler les larges courbes sans raccords du luminaire, à part les lames sur les flancs, et l’arrière pour la ventilation.
Avec presque 40 kg à bout de bras, l’impression de légèreté visuelle s’estompe un peu, le léger manque de profondeur des poignées surprend aussi les premières fois. Une fois allumée, la densité de la machine n’est plus qu’un détail. Huit inserts quart-de-tour sont répartis sous la base de l’appareil, entre les quatre gros patins en caoutchouc renforcé pour poser l’appareil au sol. Nous disposons les crochets Oméga parallèles au menu, suivant le plus large des deux entraxes proposés. Une orientation perpendiculaire est possible, mais pas en diagonale.

Vers l’arrière sont regroupées les embases de connectique. La base jaune de l’alimentation PowerCON True1, les deux XLR DMX mâle et femelle, les deux EtherCon RJ45. Le bouton du porte-fusible tient sa place au milieu, tandis que l’antenne de réception du récepteur CRMX TiMo fourni par LumenRadio reste invisible, intégrée parfaitement sous les couches de polycarbonate formant la carapace du Khamsin.

Khamsin : en DMX, sACN, ArtNet, avec ou sans fil, chez Ayrton le choix du contrôle n’est pas une option. Le rappel du câblage des connecteurs DMX ainsi que la consommation électrique maximum sont inscrits directement sur le panneau de connectique. Plus besoin de courir après la doc ou de chercher sur son téléphone.

L’appairage avec un transmetteur LumenRadio s’effectue en choisissant comme signal de commande le WDMX, puis en effectuant un reset de la partie Wireless pour libérer le récepteur et le lier à un nouvel émetteur.

Accroche du Khamsin-S sur le pont de face côté cour.

Nous utiliserons un DMX cinq broches par perche, ainsi qu’une alimentation dix ampères.
Avec une consommation à son apogée de 1 150 W, nous préférons jouer la sécurité.
Si le module d’alimentation électronique avec son système de régulation de tension active est capable de lisser le courant et de fonctionner entre 100 et 240 V, à 50 ou 60 Hz, la puissance demandée par ces monstres de leds se rapproche au fil du temps des énergivores lyres à décharge.

Stéphane Mocret, de retour au labo, m’expliquera les standards de l’alimentation installée dans la base des projecteurs :

Bora-S : sous l’habillage ignifugé de ces pièces moulées en ABS PC, classe V0, on trouve la partie PFC.

Bora-S : De l’autre côté du socle, c’est la partie DC-DC qui ne dépasse pas les 48 V. Les deux ventilateurs de chaque côté permettent de créer une circulation d’air qui refroidit les deux alimentations.


Le menu est resté identique à celui du Ghibli, avec cet écran LCD à retournement automatique surplombé de cette fameuse molette de navigation, graphiquement magnifique mais mal-aimée des techniciens.

L’écran et sa molette de sélection.

Je dois avouer pour ma part être toujours dubitatif au moment de valider mes options : un ou deux clicks ?
Et pour valider l’ensemble de mes réglages, combien de longs appuis pour quitter dois-je effectuer ?
La batterie intégrée au menu me permet de réfléchir en attendant d’alimenter le projecteur. La communication RDM, auparavant assez restreinte chez Ayrton, semble avoir évolué dans le bon sens. J’aurais l’occasion de le tester à la mise en route.

Jeff Vivier et Stéphane Chapron profitent de la rampe posée sur scène pour acheminer la Bora vers une perche américaine prête à être chargée en contre. Ils la disposent à l’opposé du Khamsin. Une opposition de façade, les deux asservis étant strictement identiques sur tous les points précédents, hormis le logo bien sûr et un poids légèrement inférieur pour la Bora. L’occasion me sera donnée de deviser par la suite avec Stéphane Mocret sur les secrets d’assemblage des projecteurs Ayrton.

Stéphane Mocret : “Bora et Khamsin utilisent la même lyre. Ici, Ayrton a repris une recette qui fait ses preuves sur tous les projecteurs avec d’un côté la carte de gestion des deux axes, le moteur pas à pas triphasé du Pan et une montée de câbles vers la tête. Dans l’autre bras se trouvent la partie mécanique du tilt et la seconde montée de câbles. La motorisation de cet axe est dans la partie horizontale de la lyre.

L’Intérieur du Bora est tout ce qu’il y a de plus classique. On note en haut de l’image la lentille sphérique de 178 mm spécialement développée pour Ayrton. C’est un ensemble de 13 lentilles qui lui donne ses qualités optiques et son originalité.

Vue interne du Khamsin. Contrairement au Bora, le châssis et le carter de la tête sont un seul et même élément. Cette solution technique, bien que plus onéreuse, apporte, en plus du gain de place, beaucoup d’avantages. La structure est notamment plus solide et également plus rigide. On a donc une plus grande fiabilité et longévité du projecteur.


Il suffit de retirer les deux vis ¼ de tour qui maintiennent les capots du Khamsin pour s’en rendre compte. Ayrton a optimisé pour tout faire rentrer ! Même la sécurité pour les capots a été revue pour minimiser la place. Et en plus elle s’avère très pratique pour les démontages au sol et en hauteur.

C’est peut-être un détail pour toi, mais pour Yvan Péard, directeur du développement d’Ayrton, ça veut dire beaucoup. Dans le Khamsin pas de place à l’improvisation, tout est millimétré pour gagner en compacité. Bien que de conception complètement différente, Ayrton a su garder une homogénéité entre les deux projecteurs sans pour autant retirer de paramètres dans le Khamsin.”

Nous choisissons avec Stéphane Migné de les piloter en mode Standard, 42 canaux pour le Spot Khamsin et 32 pour le Wash Bora, une enveloppe DMX déjà impressionnante. Les configurer en Basic n’aurait guère de sens, ce mode ayant fait l’impasse sur les réglages fins de pan et tilt tout en gardant des fonctions secondaires comme les effets de matrice led. Les passer en Extended double pratiquement tous les paramètres en 16 bits.

Stéphane Migné en régie

Avec soixante-quatre canaux pour un Spot, cela oblige pratiquement à les contrôler en Art-Net ou sACN si on ne veut pas multiplier les univers DMX sitôt huit machines branchées.

Le mini-switch incorporé se révélera fort utile dans ces cas-là pour relier les lyres entre elles en RJ45, avec une préférence toutefois pour le protocole sACN qui n’oblige pas, contrairement au protocole Art-Net intégré par Ayrton, à se limiter aux cent premiers univers, une limitation propre au switch Ayrton.

Console GrandMA2 allumée, les librairies disponibles sur le site Ayrton chargées, nous allumons les deux projecteurs de concert. Premières impressions, le flux et le zoom sont impressionnants. Habitués aux dimensions standards de la scène de la Sirène, avec des sources accrochées à environ huit mètres de leur cible, les régisseurs se frottent les yeux et sourient.
Titian résume cette première introduction d’une phrase parfaite : « Si j’ai bien compris, avec seulement ces deux machines je peux couvrir tout mon plateau ? Ça change tout ! ».

Bora à jardin et Khamsin à cour

La partie optique du Khamsin est sans compromis, avec un zoom et un focus complétés par deux frosts et deux prismes.

A notre droite, le Spot Khamsin offre dans sa version S un faisceau tranché, froid à dominante acier. Son zoom dégaine un 9° à 58,5° en un temps record, une amplitude bien pensée avec une focalisation beaucoup plus maîtrisée que sur le Ghibli, hormis dans les extrêmes limites d’ouverture et fermeture où la netteté de certains gobos ne sera pas complète.

Sur la gauche, Bora projette un faisceau beaucoup plus dense, d’un beau blanc naturel et légèrement cotonneux, là où pour le Khamsin Ayrton a choisi une approche plus fine, quasi au scalpel. La différence de sortie optique se remarque immédiatement, le diamètre de 178 mm de la lentille du Bora est idéal pour ce Wash et rend presque les 158 mm du spot modestes.

Le zoom et le focus du Bora sont différents. On peut voir les deux drapeaux du frost progressif et les courroies de haute précision spécialement conçues pour les systèmes optiques.

Détail curieux aux yeux du profane, la lentille concave du Bora n’est ni une Fresnel, ni un Peebles, mais parfaitement lisse, quoique plus épaisse.
Les contours naturellement vaporeux du faisceau sont produits grâce à un filtre interne, moins opaque que l’habituel verre lentiforme des Wash. L’amplitude de zoom du Bora est encore plus impressionnante. Nous mesurons une plage de 7,8° à 63° sans reproches.

Jeff d’Axente nous renseigne sur la source commune choisie par Ayrton. Il s’agit d’un module led blanc de 750 W froid, avec une puissance théorique de 60 000 lumens et calibré aux environs de 6500K. Les deux projecteurs, s’ils utilisent un système optique identique à 13 lentilles, possèdent des différences marquées de par leur destination, et donc des résultats différents en termes de mesure de lumière.

Bien entendu, la matrice de leds et le système de refroidissement sont identiques sur les deux modèles. Les 750 W de leds blanches sont sur un caloduc constitué d’un radiateur en aluminium traversé par des tubes en alliage de cuivre. Le tout est refroidi par un chemin d’air constitué de six ventilateurs, trois en aspiration et trois en extraction.

Le collimateur du moteur de leds.

Stéphane Mocret : “Tout le secret est dans la partie optique. Cela commence par le collimateur, cette pièce d’orfèvrerie qui permet d’homogénéiser la matrice et créer un seul faisceau, puis se poursuit avec le module de zoom et la lentille finale.

Sur ces projecteurs les courroies d’entraînement des éléments optiques (zoom et focus) ont été soigneusement sélectionnées et proviennent de l’industrie optique photographique pour obtenir une précision optimale. La qualité des lentilles était déjà très bonne chez Ayrton, mais pour ces deux appareils, ce sont des éléments de très haute qualité qui ont été choisis.

En regardant par la lentille de sortie on peut voir tous les détails de la matrice de leds !

Ces lentilles ultra-claires antireflets laissent passer un maximum de lumière tout en assurant une couverture parfaitement homogène.”

Les mesures de Stéphane Mocret réalisés après derating démontrent un flux moyen pour le Khamsin de 34 000 lumens à 6500K, et pour la Bora de 35 000 lumens à 6100K.
Ces valeurs marquent une bascule. Il devient acquis que les lampes HMI, HTI et autres sont maintenant rattrapées par les modules leds, et que la progression de cette nouvelle technologie atteindra bientôt son apogée avec des moteurs de leds dépassant les 1 000 watts.

Mesures photométriques du Khamsin-S

Nous démarrons par le derating du Khamsin allumé à pleine puissance dont le flux se stabilise en moins de 5 minutes avec une atténuation de 5 % en mode de ventilation Auto.


Faisceau serré au plus petit net

Faisceau 20°

Faisceau large au plus grand net


Mesures photométriques du Bora-S

La encore nous traçons la courbe de derating qui montre une atténuation de 8 % après 5 minutes de chauffe en mode de ventilation Auto.


Faisceau serré à I/10

Faisceau 20° à I/10

Faisceau large à I/10


Sur le plateau de la Sirène, l’intensité est telle qu’un projecteur en contre puis un à la face suffisent pour assurer un plein feu confortable, sur toute la scène comme le Bora ou en zoomant sur le panneau comme le Khamsin.
Et Surtout la couverture d’éclairage particulièrement homogène, normal pour le Wash mais beaucoup plus rare avec un Spot. Malgré un gabarit comparable au fameux Ghibli, à deux kilos près, le Khamsin-S propulse 60 % de lumière en plus.

Le faisceau du Bora-S.

Stéphane Mocret : “A l’exception des mesures en faisceau serré forcément marqué par un point chaud au centre avec plus de 80 000 lux à 5 mètres pour le Bora et plus de 60 000 lux pour le Khamsin, la couverture lumineuse est particulièrement homogène dès qu’on ouvre le zoom. En filmant le résultat avec une caméra de tournage, on obtiendrait à peine un demi-diaf de différence sur toute la largeur du faisceau.”

Dans l’ombre de Stéphane Migné.

Une autre source led est possible, avec un haut rendu des couleurs sur les versions TC. L’IRC des modèles TC est nativement supérieur à 90 (là où la gamme S dépasse à peine les 70), au prix d’une baisse de 25 % de flux lumineux et d’une température de couleur plus basse, plus chaude de 5700K (±350K).

Évidemment, les contraintes de rendu de couleurs n’ont de sens que dans des configurations de tournage ou sur les plateaux d’un théâtre aux décors et costumes ultra-soignés. Dans la majorité des cas la colorimétrie exclusive des Bora-S et Khamsin-S suffira amplement, tout en privilégiant un réel confort de luminosité.
Seul réglage à observer, la gestion de ventilation dans les paramètres d’options. Les modes Silent et Studio seront appréciés pour leur discrétion totale ou acceptable en théâtre, le mode Stage plus bruyant étant le seul à proposer un surplus de luminosité, de l’ordre de 2 000 lumens. Nos mesures sont effectuées en mode Auto.

Stéphane Mocret : Les mesures sont claires, le mode Stage ventile fort. Il permet de descendre de 45° à 36,5° la température sur le projecteur, et réduit le derating à moins de 1%, mais il engendre aussi une hausse de bruit de ventilation qui passe à 48 dB contre 38 dB pour le mode auto qui assure le meilleur compromis.
C’est une donnée extrêmement importante pour les sources à leds, la jonction des diodes électroluminescentes supporte on le sait très mal les températures élevées. Les projecteurs sont d’ailleurs bardés de capteurs et d’une protection thermique en cas de danger, qui se met en route à partir de 45°C de température ambiante.

Stéphane joue avec le dimmer pour sentir sa finesse à bas niveau. Les courbes d’intensité Ayrton sont remarquables, sentiment vérifié par nos mesures en labo.

La courbe du dimmer du Bora est une droite parfaite de 0 à 100%…

… et aussi de 0 à 10%


Même remarque pour le dimmer du Khamsin de 0 à 100 %…

et de 0 à 10 %


Une fois n’est pas coutume nous commençons notre inspection par les gobos, intrigués surtout par la roue disponible sur le Bora-S, pourtant référencé en Wash.

Projection de gobo : Bora à jardin et Khamsin à cour

La Khamsin-S propose deux roues de six gobos tournants. La première vraiment graphique, donne de beaux rendus 3D dans la fumée, avec des symboles très fins et de beaux vortex à faire tourner. Sur la seconde roue destinée à faire de l’habillage, se trouvent des formes d’ambiance et une barre pointillée que j’aurais bien remplacée par une texture glace.

Gobo Khamsin.

Gobo Khamsin.

Les deux roues sont pratiquement collées, ce qui permet de les superposer et créer ainsi des morphings, et donnant tout son sens au gobo à hélices jaunes terminant la première roue de gobo.

La collection de gobos du Khamsin

La réserve de puissance du Khamsin a permis à Ayrton de proposer des dessins particulièrement détaillés, presque trop affinés pour les concerts électriques, mais vraiment intéressants à travailler en théâtre.

Gobo Khamsin.

Un peu plus tard en démontant le spot, nous découvrons un filtre spécifique s’insérant automatiquement à l’insertion des gobos pour enlever l’irisation naturelle sur les lentilles. Le flux, lui, reste inchangé.

Proposer une roue de gobos sur un Wash-Beam n’est pas une nouveauté, mais la réalisation du Bora est tout simplement parfaite.
Des formes simples telles que barre(s), triangles, multifaisceau type clavier de téléphone et demi-lune se révèlent incroyablement efficaces, aussi bien en fixe qu’en rotation. Le large faisceau velouté du Bora-S donne une présence immense à ces gobos.

Gobo volumétrique bleu du Wash-Beam Bora-S et projection sur écran du Khamsin.

Autre point commun, la présence d’un module de couteaux à fermeture complète et rotation de l’ensemble à plus ou moins 45°. Les lames du Khamsin se règlent degré par degré. Le dispositif est miniaturisé à l’extrême, permettant presque d’obtenir le net sur les 4 côtés. Les couteaux sont fiables et précis, avec assez peu de déformations à grande ouverture et la possibilité de créer une ligne de lumière quasi parfaite.

En l’absence de comédiens, nous jouons à surligner l’ampli du bassiste avec le Khamsin, tout en créant un faux reflet au sol avec le Bora.

Stéphane Migné, très sensible aux effets lumineux en rythme avec la musique, s’amuse de pouvoir battre la mesure avec des ouvertures et fermetures clapées à grande vitesse.
Le système inclus dans le Bora-S se rapproche d’un jeu de volets internes, semblable aux corrections manuelles d’un projecteur Fresnel, mais suffisamment détaillé pour se prêter aux diagonales en danse ou théâtre.

Stéphane Mocret : “Comme dans de nombreux cas maintenant, la tête est séparée en deux espaces, un proche de la source lumineuse pour les modules de paramètres et l’autre plus vers l’avant pour l’optique zoom et focus, les frosts et prismes.
Le premier module est le dernier élément commun aux deux sources, c’est le module couteaux où se trouve également l’iris. Les modules sont maintenus par 4 vis et connectés au projecteur par un connecteur sub-D. L’équipe de développement d’Ayrton a choisi, de visser les connecteurs pour éviter les faux contacts. La fiabilité et la sécurité sont toujours la priorité pour la marque française.”

Le module couteaux du Khamsin. Sacrée machinerie où chaque lame est contrôlée par deux moteurs.

Sur l’autre face on aperçoit l’iris et la crémaillère pour la rotation sur ± 45° du module.


Pour adoucir les bords des couteaux ou des gobos, le Bora possède un système de frost linéaire centré qui vaporise encore plus son faisceau. Ce frost est réellement variable, avec une insertion très douce et progressive.
Pour sa part, le Khamsin se pare de deux filtres plus ou moins dépolis, à l’insertion tout aussi douce et efficace. Que ce soit pour casser la netteté des projections ou pour simuler un passage en wash, les deux filtres sont à l’aise dans toutes les situations mais ne peuvent s’additionner.

Le Khamsin

Le Bora

Le CTO progressif est très foncé au maximum, descendant presqu’à l’orange, mais peut se régler finement, d’une température de source froide à la valeur basse d’un halogène.

Nous passons à l’une des plus belles réussites d’Ayrton, la colorimétrie.

Le Bora-S et le Khamsin-S utilisent une trichromie cyan-magenta-jaune identique, associée à un correcteur CTO progressif et une ou deux roues de couleurs.
Le mélange trichromique permet d’obtenir des teintes profondes ou pastel.

Les dégradés sont fins, les nuances précises et, en dehors du rouge, le bleu et le magenta se révèlent bien saturés, tout comme le vert, éclatant.
Le résultat est encore plus léché sur Bora, grâce à sa plus grande diffusion et son absence d’irisation.

UV / cyan

Corail / violet)


Le Khamsin-S propose aussi en supplément deux correcteurs situés sur un canal séparé, avec un CTB bien froid et un filtre CRI très rosé, appelé aussi « tint », un peu forcé.

Le Bora-S possède à la place une roue complète de teintes spéciales, avec un full et demi-minus green, full et demi CTB, ainsi que deux filtres CRI rosés. Ces filtres CRI sont prévus pour augmenter artificiellement l’indice de rendu des couleurs en diminuant certaines composantes froides de la source led, au détriment d’une baisse de luminosité de quelques pourcents.
La roue de couleurs complémentaires est identique pour ces deux machines. On y retrouve bizarrement un autre correcteur CRI, ainsi que des versions ultra-saturées de congo, rouge, vert, orange et cyan.

En travaillant sur la focalisation il est possible de faire le net sur le disque de roue de couleurs, y compris avec le Bora pour des transitions façon changeur de couleur Diafora.

Le second module du Bora est différent de celui du Khamsin. Même si les paramètres CMY et CTO sont identiques sur les deux projecteurs, le Bora est bien entendu un peu plus simple. Il se complète de deux roues de couleurs et de la roue de gobos.

Sur le Khamsin on dispose de 2 roues de gobos rotatifs, une roue d’effet et une roue de couleurs pour le côté pile.

Sur l’autre face on trouve les 8 drapeaux du système de trichromie avec le CTO également présent sur le Bora.

Rapidement, les fonctions habituelles sont passées en revue. Grâce aux moteurs haute résolution pas à pas, les mouvements des Khamsin et Bora en pan et tilt sont étonnamment rapides pour cette taille de projecteur, tout en restant parfaitement fluides.

Suite à nos essais et aux mesures en labo, sur la plupart des effets, Khamsin et Bora se comportent de façon identique. Logique, ils possèdent les mêmes technologies. Le shutter permet de strober en continu, aléatoire ou pulsation, de 1 à 25 flashes par seconde.

un bâton lumière.

L’iris est composé de quinze lames, et permet une fermeture à 15 % du faisceau. L’impact reste fort, avec un beau bâton de lumière à l’arrivée pour presque simuler une projection Beam. Un effet de pulse est aussi possible sur l’iris, avec une belle dynamique réglable en vitesse.

Les modules leds des deux projecteurs permettent une petite fantaisie assez rare, source de nombreuses interrogations pendant le show Ayrton au Prolight + Sound.
Le scintillement spécifique présenté en Allemagne consiste à moduler les différentes parties de la matrice led grâce aux canaux dédiés de Chaser et vitesse en début de charte DMX. En fermant fortement le zoom et en jouant sur la focale, ce miroitement particulier s’intensifie, ce que nous avons testé longuement durant notre séjour à La Rochelle.

Si la Bora s’arrête là pour les effets optiques qui comprennent donc une trichromie avec deux roues de couleurs et un CTO, un zoom fois huit, un iris, un shutter, une roue de gobos, un frost progressif et un module de quatre volets internes ; le Khamsin poursuit sur sa lancée avec deux prismes et une roue d’animation.
Ce disque d’effets fonctionne sur la rotation sans fin d’un plateau métallique gravé de larges strates, simple et facile à utiliser pour des effets d’eau ou de feu. Sa fenêtre de focalisation est très courte et ne permet pas de faire le net sur les formes du disque.

Les prismes proposés sont un 5 facettes circulaire et un 4 facettes linéaire, sur deux mécanismes séparés pour pouvoir les mixer. Les diffractions obtenues sont assez serrées pour ne pas sortir du cône de projection. Elles se révèlent très utiles pour renforcer les gobos et créer des ambiances plus fouillées, dans lesquelles les couleurs dévieront naturellement pour plus de détail.

Prisme du Khamsin.

Alors que les effets s’empilent dans le Khamsin, Ayrton a eu la sagesse de ne pas proposer de canaux de macros d’effets préprogrammés, ce qui aurait encore alourdi la charte DMX. A l’opposé, en dépit d’un manuel un peu condensé, la dernière voie de contrôle de chaque projecteur est astucieusement dédiée aux options de réglages.
Sans passer par le RDM, cela permet d’accéder aux modes de ventilation, à l’extinction et allumage de l’écran du menu, à des resets par types de paramètres ou encore aux fréquences d’échantillonnage pour éviter les scintillements à la caméra.

Dans la salle de la Sirène nous passerons une demi-journée complète à triturer les dernières lyres Ayrton dans tous les sens, sous les regards stupéfaits de Titian et du personnel présent. Sans mal nous programmons une suite de mémoires en discutant du potentiel de chaque machine. Là où nous croyions avoir un spot pour le concert et un wash pour le théâtre, nous nous retrouvons avec deux asservis à la fois complémentaires, très proches et deux vrais caractères.

Nous vous proposons nos courtes démonstrations réalisées avec Stéphane Migné et les équipes de la Sirène.

Le Khamsin-S est un projecteur Spot et Profile complet, que Ayrton a doté de nombreuses fonctionnalités sans tomber dans le piège du foisonnement à outrance. Chaque effet ou gobo a été pensé pour être le plus simple et le plus efficace possible.

La finesse et la précision des différents mécanismes et lentilles optiques est quasi parfaite, avec une zone d’éclairage très homogène, une grande valeur de zoom, une fine focalisation et une rapidité d’exécution rare sur cette taille de lyre.
La puissance et la colorimétrie sont les points forts du Khamsin, qui peut se permettre d’être particulièrement à l’aise en Opéra ou Comédie Musicale, avec sa ventilation en mode silence ou studio. Le surcroît de puissance en mode scène, associé à sa célérité lui ouvriront aussi les portes du concert, même si la ligne claire de ses gobos peut surprendre.

Il s’associera à merveille avec le Bora-S, son complément Wash-Beam. Celle-ci est une lyre stupéfiante avec un ensemble de couteaux, gobos et effets particulièrement bien choisis. Son faisceau est d’une densité unique, propre à envahir les défilés de mode, concerts rock, conventions et théâtres.

Khamsin-S. On aime :

  • La puissance
  • L’étale de lumière
  • Les couleurs
  • La précision des couteaux
  • La complémentarité avec le Bora

Khamsin-S. On regrette :

  • La molette d’acces au menu
  • La finesse de certains gobos
  • Les poignées un peu fines

Bora-S. On aime :

  • La puissance
  • L’étale de lumière
  • Les couleurs
  • Les gobos
  • La précision des couteaux
  • La complémentarité avec le Khamsin

Bora-S. On regrette :

  • La molette d’acces au menu
  • Les poignées un peu fines

Tableaux généraux

Khamsin-S

Bora-S

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Freevox recherche un(e) assistant(e) commercial(e) Administration des Ventes

Freevox, qui accompagne au quotidien les professionnels de l’éclairage, de l’image et du son à travers la distribution des marques les plus significatives de l’industrie du spectacle, de l’événementiel, de l’intégration et de la musique recherche un(e) assistant(e) commercial(e) Pour travailler en binôme avec un commercial pour la partie back-office des commandes clients.

Cliquez sur l’image de l’annonce ci-dessous pour y accéder :

CLF Lighting: un ADN de prestataire

La marque CLF Lighting, issue des demandes d’un gros loueur hollandais, Rent-All, est emblématique d’une évolution de la notion même de marque, puisque issue non pas d’un besoin d’affirmer la création de nouveaux concepts mais d’adapter ce qui peut se sourcer le mieux et surtout le plus répétitivement possible, aux besoins d’un loueur/prestataire en particulier, puis d’amortir cette recherche et ces tâtonnements sur un plus grand nombre de clients utilisateurs.

Un light show dominé par l’Electro, avec du matriçage et des murs à leds.

On s’aperçoit que la force de frappe d’un tel mastodonte, qu’on peut traduire prosaïquement par quantités d’achat et épuration des gammes lorsqu’elles sont trop étendues ou illisibles, se traduit par des prix assez serrés, et un intérêt assez poussé pour tout ce qui est accastillage, astuces d’accroches, éventuellement renforcement mécanique ou conception de flight-case. L’aspect pratique et ergonomique est donc mis en avant, ce qui paraît logique vu le pedigree des concepteurs issus d’une maison mère forcément orientée « terrain », voire « tout-terrain ».

Remco Pouwels, responsable marketing chez CLF Lighting.

Du coup, sur le salon Prolight+Sound à Francfort, nous retrouvons Remco Pouwels, de CLF Lighting, sur un stand assez grand, mais surtout situé juste en face de celui de Rent-All, non pas dans un des halls dévolus cette année à la présentation du matériel lumière, mais dans un hall un peu « fourre-tout » avec des stands de (gros) loueurs, et beaucoup de murs d’écrans à leds.

Le côté pratique (montage de deux stands d’un coup) semble avoir primé aussi… D’autant plus que, cerise sur le gâteau batave, un light-show se déroule à intervalles réguliers tout au long de la journée sur un stand situé juste de l’autre côté de l’allée.

SLU : Commençons par un modèle de projecteur décoratif que nous avions découvert en France sur le stand Eclalux lors du salon JTSE l’an dernier, l’Apollo.

En première ligne, la famille des trois modèles Apollo, désormais au complet. En arrière-plan au fond du stand, le grand assemblage Apollo 7, non, ce n’est pas une capsule spatiale…

Remco Pouwels : Cette fois, il a deux petits frères. Les trois modèles reprennent le principe du « 3 en 1 », il y a un « bulbe » central et un effet de réflexion à l’intérieur du projecteur.
On a toujours une couronne de leds apparentes sur le bord du « chaudron », pilotable par segments ou d’un bloc. Selon les trois modèles, seules les puissances diffèrent, et bien sûr, en fonction des modes de pilotage choisis, le nombre de canaux DMX. Et bien sûr, on peut fournir toutes sortes d’attaches, Oméga, etc.

Le nouveau Par à leds Conan, pas si barbare et plutôt sophistiqué !

SLU : CLF Lighting a commencé sa carrière, pas si vieille, par tout un choix de Pars à leds, dont le plus connu maintenant qui s’appelle le Yara. Cette année est-ce que cette gamme s’étoffe ?

Remco Pouwels : Absolument, on propose le Conan, qui comporte douze leds Osram RGBW 10 W de dernière génération et un zoom bien linéaire de 11° à 58°.
Sa forme est biseautée à l’arrière et le panneau de raccordement des câbles est incliné, ce qui permet de totalement masquer les embases et donc les arrivées de câbles lorsqu’on l’utilise en Wall Wash vertical (en « pot à lumière », NDLR), par exemple le long d’un mur ou d’un pilier, c’est d’autant plus facile avec sa double lyre.

SLU : D’autres astuces qui le distingueraient de nombreux concurrents ?

Remco Pouwels : A part un nez optionnel anti éblouissement, comme tous les produits CLF Lighting désormais, il est compatible, non seulement avec des crochets standards, mais aussi avec un clamp « Quicklock » qu’on a développé, avec un principe de quart de tour très proche d’un Oméga, mais sur un seul insert.
Et dans le même encombrement, on peut lui insérer un récepteur DMX sans fil, au standard suédois W-DMX® de Wireless Solution. On a de plus en plus de projecteurs équipés en natif avec cette fonction, par exemple les gros changeurs de couleurs Ares IP65.

Un Ares avec ses accessoires rangés avec soin.

SLU : Ca tombe bien, parlons des Ares, la famille s’agrandit aussi on dirait ?

Remco Pouwels : Oui, on avait déjà le Ares d’origine avec ses 36 grosses leds calibrées pilotables au besoin en quatre secteurs indépendants. Voici son petit frère le Ares XS, avec 18 leds et 3 secteurs indépendants si besoin.
Dans les deux cas, on a bien musclé l’offre des accessoires avec des volets 4 faces fournis d’origine, et des filtres diffuseurs rapides Smart Filter System 36,6°, 54,2°, 82,7° et ovalisant 63,6° x 21° sur système à glissière. Et bien entendu, vu notre parcours, on a bien soigné les rangements dans le flight-case…

Pour éclairer des parois en hauteur, le LedWash XL, présente l’originalité d’avoir deux rangées de leds avec des optiques différentes, une en 50° pour le bas du mur, l’autre en 30° pour monter en haut de la paroi, et les deux barres sont rotatives manuellement à volonté. On l’a un peu remanié, maintenant on peut utiliser des Quicklock si on veut aussi s’en servir en accroche pour du Blinder à double faisceau. Mais la vraie nouveauté cette année c’est la LedBar Pro, avec le pilotage individuel des 10 grosses leds RGBW en IP65.

Poseidon : Mister Beam.

SLU : Terminons par des machines qui bougent

Remco Pouwels : Comme notre modèle précédent (mais plus petit), la lyre Beam Aorun était devenue un standard des festivals techno, électro, et autres, on a poussé un cran plus haut avec la Poseidon Beam.
Elle est équipée d’une lampe à décharge HRI de 330 W, d’une trichromie et d’un double prisme pour multiplier ses effets. Et comme un nombre croissant de ces festivals sont en plein air, elle est IP65.

SLU : Durant le light-show j’ai remarqué des effets de matriçage assez sympas, c’est l’autre nouveauté « à roulettes » ?

Remco Pouwels : Oui, c’est le Stinger, une matrice de 6 x 6 points, montée sur lyre à rotation infinie. Evidemment on l’utilise pour matricer, mais quand on envoie d’un coup les 36 leds RGBW en 6°, ça fait un beau faisceau !

Le Stinger vu de ¾ face…

Et l’originalité réside à l’arrière, avec une face réfléchissante, un peu bombée, et découpée en 36 petits miroirs.
Les effets sont très intéressants quand on commence à « renvoyer » la balle entre un Stinger et le dos d’un autre Stinger ! Et cette face arrière est détachable, si on veut rester discret…

… et l’arrière avec la face réfléchissante (détachable).

On a ajouté des petites leds en blanc froid entre les optiques (et sur les côtés) ce qui permet d’envoyer 49 petits éclairs. On appelle ça l’effet « Twinkle » (scintillement, NLDR).
Bien entendu, il y a des macros aussi bien pour les 36 sources RGBW que pour les 49 petites diodes blanches. Toutes les sources sont aussi pilotables indépendamment en Art-Net, pixel par pixel, sur deux couches, donc.

Plus d’infos sur le site La BS et sur le site CLF Lighting

 

Electro-Voice lance les retours multi usage MFX12 & 15

Présentés au PLS et lancés à l’InfoComm 2019, deux retours de scène / enceintes multi usages Electro-Voice ont fait leur appartition. Appelés MFX-12MC et MFX-15MC il sont équipés de transducturs coaxiaux de 12” et 15”, une configuration très appréciée en France.

Le MFX12 en mode 35°. Remarquez la sobriété et la taille basse de ce retour.

Conçus afin d’accompagner le système X-Line Advance d’Electro-Voice, les MFX-12MC et MFX-15MC, respectivement en 12 et 15’’ pour le registre grave comme leurs références le suggèrent, sont compacts, passifs ou bi amplifiables et peuvent aussi bien être utilisés en renforcement sonore de courte portée grâce aux nombreux accessoires de fixation proposés ou bien en tant que wedges.
A cet effet l’ébénisterie très plate comporte deux angles, un à 55° pour tirer loin et un à 35° pour se placer en face de son retour. Deux couleurs sont disponibles, le blanc et le noir et cette épaisse et résistante peinture est secondée par une grille d’une épaisseur d’un millimètre et demi traitée contre la corrosion en face avant.

Le même mais cette fois-ci posé sur le petit côté afin de porter plus loin grâce à un angle de 55°

Les deux modèles embarquent des transducteurs coaxiaux à haut rendement dont le moteur est chargé par un guide à directivité constante ouvrant à 40°H x 60°V en mode wedge et l’inverse en mode renfort.
Le nouveau design du filtre passif et la forme du guide améliorent le contrôle de la couverture dans le médium offrant une image précise même en sortant de l’axe préférentiel.

La platine arrière avec l’inverseur encastré et rouge basculant la MFX12 en mode actif.

Les deux MFX ont été optimisés pour fonctionner avec les contrôleurs amplifiés TGX10 de touring et la version d’installation IPX10:4 de la société sœur Dynacord. Développant tous deux 4 x 2500 W, grâce à des presets optimisés pour les différents modes possibles.

Le TGX10, 4 x 2,5 kW et des performances audio de tout premier plan.

Les puissances admissibles des deux wedges sont de 450 W en régime continu pour le 12” et 500 W pour le MFX-15MC, les puissances crête atteignant quant à elles 3000 et 3500 W. Electro-Voice annonce des SPL Max de 135 dB pour le 12” et de 136 dB pour le 15” sans spécifier si cette valeur est atteinte en passif ou en actif.

Le facteur de crête de 4, soit 12 dB rend ces valeurs peut être un peu optimistes, surtout avec des amplis de 2500 W. Conçus pour délivrer d’excellentes performances à un prix étudié, ces deux retours multi fonction ont de toute évidence les cartes en règle pour séduire largement les prestataires, les intégrateurs et tous les utilisateurs attirés par leur polyvalence et leur performances.

Nous complèterons cette info au fur et à mesure de la publication des informations manquantes et ne manquerons pas d’écouter les deux modèles dès qu’ils seront disponibles chez EVI Audio.

Pour tout savoir sur les amplis Dynacord TGX et pour les IPX 

D’autres infos sur le site du distributeur EVI Audio France

 

dBTechnologies recherche un(e) spécialiste produits audio pour la France

dBTechnologies est un fabricant italien de produits et de systèmes pour l’audio professionnel et la sonorisation publique, distribués à l’international.
Suite aux développement de l’entreprise et au succès de la famille VIO de produits touring, dBTechnologies recherche un(e) spécialiste produits audio pour la France.

Cliquez sur l’image de l’annonce ci-dessous pour y accéder :

Miguel Gonzalez, pilote le VL10 Vari-Lite pour Enrique Bunbury

Concepteur lumière de Colorcode Studio, basé à Madrid, Miguel González a choisi le nouveau BeamWash VL10 Vari-Lite pour le parcours mexicain de la tournée mondiale Expectativas de la superstar espagnole Enrique Bunbury.

Miguel González, Lighting Designer de la tournée mondiale Expectativas.

González avait pour tâche de faire passer, dans un design visuel novateur et original, les thèmes de l’album Expectativas. « Pour ce type de tournée avec de grandes exigences visuelles et techniques, explique-t-il, nous devons avoir une garantie de qualité. Les projecteurs doivent toujours fonctionner comme au premier jour. »

González recherche aussi la polyvalence de ses projecteurs. « Plus ils ont de fonctions, plus ils peuvent offrir au spectacle les solutions les plus originales et les plus percutantes au niveau visuel. »

Le projecteur hybride VL 10 Vari-Lite BeamWash

Avec le nouveau VL10 BeamWash, González a trouvé la réponse à tous ses besoins. Depuis ses gobos rotatifs jusqu’à ses possibilités de réduction de faisceau, en passant par le double prisme à superposition et la roue d’animation exclusive VL*FX, sa gamme d’outils offre une infinité de choix pour une création variée. »

« La puissance du VL10 est supérieure à celle de bien des projecteurs similaires, dit-il, et je trouve son zoom extraordinaire. La luminosité uniforme à l’intérieur du faisceau et le mélange de couleurs restent parfaits, même avec une telle amplitude de zoom. J’aime aussi beaucoup les gobos disponibles. »

« J’avais besoin d’un appareil très polyvalent, ajoute-t-il, car dans le spectacle, il y a des moments où j’ai besoin de« dessiner »une scène avec un faisceau ou un gobo très défini, et d’autres occasions où je dois inonder une grande surface de lumière, tout en jouant avec le contre et des changements de scène très rapides. Il me fallait tout cela dans un seul appareil, et, à cet égard, le VL10 a répondu à mes attentes. »

Plus d’infos sur le site Freevox et sur le site Vari-Lite

Yamaha Music Europe Commercial Audio recherche un(e) Chargé(e) d’Affaires Paris/Ile de France

Pour développer son réseau de prestataires de services et d’installateurs en Ile de France, Yamaha Music Europe Commercial Audio recrute en CDI un(e) chargé(e) d’affaires justifiant d’une formation supérieure et d’une expérience réussie de développement et de gestion de clientèle en B2B.

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Hyphen Hyphen avec Charline de Cayeux, AKA ChaCha!

Elles sont rares, douées, modestes et talentueuses les techniciennes son, raison de plus d’aller à la rencontre de Charline qui tient la face de Hyphen Hyphen pour écouter son parcours et son mix lors d’une belle après-midi au Zénith de Paris où le groupe a fait escale.

Mais d’abord, quelle différence y a-t-il entre une technicienne et une technicien du spectacle. Aucune, si ce n’est un demi-siècle d’habitudes solidement boulonnées et qui commencent enfin à bouger. Il était temps. Venez, on va ajouter une lichette de dégrippant

Charline son talky et sa CL5 Yamaha

On se faufile un après-midi de juin dans un « petit » Zénith, un lourd pendard réduisant quelque peu sa jauge. Ca tombe bien, ce que la recette y perd, le son y gagne. Dans le noir salle, la régie se détache facilement.
Charline est penchée sur sa CL5 et déroule des titres en totale complicité avec Santa et le reste du groupe. Le concert parisien est important puisqu’y ont été invités les spectateurs de celui de l’Olympia annulé quelques mois plus tôt.

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On profite de ce travail sur quelques titres pour se balader dans les gradins et dans la très grande fosse. Le son est gras et gros, très produit sans perdre sa précision. Le calage est franchement bon, le mix aussi, mais on y reviendra, un certain Matthieu Marionneau est au système et en tant que KSE, le K1 il connaît assez ;0)

Ca travaille, on ne dérange pas Kiki le lighteux à gauche et Chacha la sondière qu’on devine à droite. Le son est déjà là, le raccord entre le système, les subs dessus / dessous et les renforts latéraux et central est pile poil au poil.

Une fois calé le son et les lumières du dernier titre, la surprise, une reprise convaincante de XXL de Mylène Farmer, on se claque la bise et démarre l’inter par le bon bout : « On se prend une bière et on va dehors ? »

SLU : Charline, le son et toi vous vous êtes connus comment et quand ?

ChaCha : Ca fait 10 ans et j’ai commencé à 21 ans. Ca répond aussi à la question sur mon âge (rires) J’ai grandi à Agen et il n’y avait pas grand chose à part le Florida où j’ai passé beaucoup, beaucoup de temps.J’y ai pris des cours de piano et surtout j’ai vu des dizaines de concerts dont les débuts de General Elektriks. Cela m’a donné envie de travailler dans la musique d’abord et rapidement dans le son. Mais ça aurait aussi pu être la lumière !

SLU : Et l’école…

ChaCha : Non, j’étais une bonne élève. Bac S mention bien et Hypokhâgne car je voulais m’inscrire à la FEMIS ou à Louis Lumière mais au bout d’un an de prépa, j’ai préféré basculer sur un BTS Audiovisuel qui ne me fermait pas les portes des deux grandes écoles…

SLU : Et puis tu t’es mise à bosser !

ChaCha : Exactement ! J’ai fait un stage au Bataclan et ils m’ont proposé de rester l’année d’après. Du coup j’ai commencé à faire du son dans cette salle en 2008. Ensuite j’ai passé un an à la Flèche d’Or en tant que régisseuse puis j’ai commencé à tourner.

Adrien Mauroux qui s’occupe des retours (ears et wedges) d’Hyphen Hyphen ce soir, m’a appris à les mixer au Bataclan. Il bosse avec Audrey Schiavi qui tient avec Eric Gabler Studio 440, une boîte qui est prestataire au Bataclan avec laquelle ils ont assuré tous les accueils. J’ai donc commencé aux retours. (Elle se ravise) Non, d’abord au plateau, puis aux retours pour des pianos voix jusqu’au jour où on t’annonce que tu vas assurer sur une tête d’affiche !

SLU : Ton premier gros ?

ChaCha : Larry Graham, le super bassiste de Sly & The Family Stone pour qui j’avais tout calé au SM58 et dont l’ingé son est arrivé avec un mini statique pour le chant. Tu imagines le Larsen ? « Tu verras ils sont tous super cools » Oui, absolument, mais il y avait aussi un niveau de ouf sur scène. Ce soir là je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. Larry est venu se placer devant moi à la console en me montrant sa basse et me disant -monte, monte…monte- la panique (rires!)

Olivier au Zénith en juin 2010 sur sa Midas avec Matthieu, enfin, M à l’époque !

SLU : Et ensuite ? Qui a été la cerise qui a fait que ça en tire une autre et ainsi de suite ?

ChaCha : Olivier Lude ! Il m’a survendue sur un plan à base de : « c’est mon assistante, elle est top » Je l’avais assisté en studio sur un album de M. J’avais 22 ans et quasiment pas de tournée.
J’ai été prise pour Tom Fire, et comme cela s’est bien passé avec W Spectacle, j’ai été rappelé pour Winston McAnuff & Fixi pour 200 dates et c’est parti.
J’ai beaucoup appris grâce à cette longue tournée puisqu’on est passé par tout type de salle et festival y compris du lourd comme Reggae Sun Ska. Quand tu arrives avec ta beatbox, ton piano et ton accordéon, et t’as de gros groupes de reggae qui balancent, tu fais des complexes (rires) J’ai énormément progressé et cela m’a par exemple décomplexée sur mes égalisations où je n’osais pas assumer certains choix au début !

SLU : Qui sonnaient…

ChaCha : Oui, et j’ai fini par l’admettre !

SLU : Et tu as aussi définitivement basculé dans le live…

ChaCha : Oui, je préfère la scène au studio. Je me souviens d’un jour où après deux semaines d’horaires très, très longs et décalés en studio, je me confie à l’ingé son : « je suis sur les rotules » J’avais des cernes jusqu’aux genoux mais j’étais heureuse car le lendemain Bashung devait venir enregistrer ses toutes dernières voix avant hélas de disparaître. On m’appelle le lendemain matin : « tu peux te reposer, on t’a remplacée aujourd’hui » Dégoutée (rires!).

Derya en 2015 avec Arthur H, passé du système à la face comme un certain Vlad, un certain Bellote ou un certain Matt Marionneau (entre autres).

SLU : C’est Derya (Uzun mixeur & ingé système) qui nous a parlé de toi pour ce reportage. A-t-il aussi joué le rôle d’une cerise ?

ChaCha : En quelque sorte. Pour la faire brève, à 16 ans, grande fan de M, j’ai tanné le manageur de Matthieu pour un jour pouvoir assister à une balance.
Un an après on me contacte pour me proposer d’assister au concert et aux balances de M au Zénith de Toulouse. Tu imagines la salle (oui!!) J’étais comme une folle ! Un runner m’attendait avec mon nom à la gare !
Et c’est à Derya qu’on m’a confiée et que je n’ai pas lâché d’une semelle. Il a eu droit à TOUTES les questions. Plus tard on s’est revu sur Arthur H et un jour il m’a même accueillie. J’étais stressée comme jamais !

SLU : Comment as-tu été prise par Hyphen Hyphen ?

ChaCha : Le groupe cherchait quelqu’un si possible de l’âge de ses membres pour mieux comprendre leur musique et pourquoi pas une femme, du coup mon nom est arrivé. CV, verre pour se connaître un peu, écoute de l’album et après un jour de résidence, on m’a dit : « c’est bon, c’est toi » et depuis presque un an et demi on tourne ensemble.

Santa, Laura, Adam et Zoé baignant dans la lumière des IVL Carrés de Minuit Une.

SLU : Tu as l’air très éclectique musicalement parlant.

ChaCha : Je n’ai pas de style attitré. En ce moment en plus d’Hyphen, je mixe Sofiane Saidi et Mazalda et c’est hyper bien, ça joue vraiment sur scène. Et puis j’accueille aussi, souvent au Bataclan avant l’attentat, forcément moins maintenant.
J’ai aussi mixé il y a quelques jours un live streamé en direct pour Culturebox, Arnaud Rebotini qui jouait à la Cité de la Musique la BO du film 120 Battements Par Minute… Il y avait des bois, des cordes, des synthés, des guitares et comme je ne m’occupais pas du son en salle, j’ai vraiment pu me concentrer sur le mix sans aucun risque et avec très peu de contraintes. J’ai adoré.

SLU : Tu découvres toujours…

ChaCha : Bien sûr, on découvre toujours et on apprend tous les jours. C’est sans fin ! J’ai la chance de m’être toujours entendue avec tous mes artistes alors je m’éclate.

SLU : Hyphen a l’air très produit comme show.

ChaCha : C’est le cas, mais c’est très intéressant car en quelque sorte je “masterise” chaque soir mon mix qui est fait dans la CL5 et ça c’est nouveau pour moi qui avais l’habitude de tourner sans ma régie. Là on a les régies face et retours et quelques autres éléments qui nous suivent en porteur, mais on prend la diffusion et les wedges dans chaque salle.

Matthieu Marionneau

Ce soir la présence d’un gros système de Potar et de Matthieu au calage est un vrai plus. Il est hyper sympa, ouvert aux remarques, et il a un sourire qui te donne confiance ! Mais surtout il est très bon. J’aime bien aussi L-Acoustics comme système, il est dynamique et plus aéré que d’autres. Ca vit un peu plus.

SLU : Comment as-tu déterminé ta préférence.

ChaCha : Simplement. J’ai constaté notamment en festival que lorsque je ne triture pas mon mix, parfois je ne fais presque rien, c’est du K1 ou plus généralement du L-Acoustics. J’en ai donc déduit que ça m’allait bien.

SLU : Donc habituellement tu es accueillie dans chaque salle et te débrouilles…

ChaCha : Un deux dans le micro, les CD qui vont bien et ça roule. J’aimerais bien avoir Matthieu tout le temps ne serait-ce que pour apprendre. J’adore échanger avec lui. Je respecte énormément la partie diffusion parce que c’est le nerf de la guerre.

SLU : Tu sais exactement ce que tu veux entendre…

ChaCha : Maintenant oui et sans prétention aucune, je vais vers un certain son qui correspond à la couleur que je veux donner au groupe avec, certains soirs, plus ou moins de réussite. Quand j’ai commencé, j’essayais juste de ne pas faire de Larsen (rires) J’évite aussi de trop pinailler durant les balances et à salle vide en prenant des points qui, généralement, seront tous relâchés dès les premiers titres.
Autant laisser vivre le son dans l’ambiance et la couleur de la salle qui est à chaque fois différente. Et j’ai fait mienne la phrase : « on verra ce soir ». Il y en a une autre que j’adore. « On envoie des musiciens sur scène, pas des fusées dans l’espace. » © JP Onfire. Ca permet de relativiser et de travailler plus détendu.

On rejoint le plateau avec Charline pour faire le tour des micros.

SLU : La batterie ?

ChaCha : Très classique (sourires) Beta 91 et Beta 52 Shure sur la grosse caisse avec beaucoup de 91 pour l’attaque et une touche de 52 pour avoir du moelleux.
Les deux sont remis en phase et en fonction des titres, du batteur (ici une batteuse!) et bien sûr du type et de la taille de la grosse caisse, je fais varier l’équilibre entre les deux capteurs. Jamais de 52 tout seul, je n’aime pas trop. S’ajoute un trigger qui déclenche de l’infra. Sur la caisse claire qui a aussi son trig, j’ai un Beta 57 dessus et un AKG C535 dessous (© Derya).

Même de loin, la caisse claire de Zoé déchire.

Zoé a une très belle snare bien profonde, ça aide à faire un joli son bien pop ! La charley a un SM 81 avec un coupe bas à 400 Hz. Je préfère sa couleur à celle du KM184 Neumann qui est un peu trop brillant. Sur les toms on a des E604 Sennheiser où je travaille beaucoup l’attaque pour avoir du son dans un grave et un bas médium déjà très chargé et enfin en over head il y a deux KM184 dont je coupe aussi beaucoup le bas. Je m’en sers essentiellement pour les cymbales que je récupère par ailleurs beaucoup par les micros de chant.

Santa mettant à l’épreuve sa liaison !

SLU : La voix de Santa ?

ChaCha : C’est une liaison Axient Digital et la tête est une Telefunken M81. Elle aurait voulu avoir la M80 mais elle est trop brillante.
La 81 sonne pareil sauf qu’à partir de 6 kHz elle est atténuée. Les deux choeurs sont des Beta58 filaires. La seconde liaison sur l’Axient est le spare pour Santa.
A tout ça s’ajoutent la basse, la guitare, un petit clavier sur scène et 10 pistes de séquences dont une de click. Avec les ambiances on a un patch en 42.


SLU : Console et effets ?

ChaCha : J’ai le Transient Designer, en plus il est à moi (rires). Un canal sur le pied et l’autre sur la snare. Pour la voix de Santa j’utilise un DBX160. J’étais partie pour un Distressor mais je trouve qu’il durcit la voix là où je recherche exactement l’effet inverse.

Trois éléments stratégiques. Le 160, le compresseur SSL et le Vitalizer. Peu de boutons, beaucoup de joli son.

Je suis donc revenue au 160 que j’adore avec son OverEasy et qui en plus n’a que trois boutons. On va droit au but. Sur le sous-groupe où j’ai tout sauf les voix, j’insère un Vitalizer SPL.
J’ouvre à peine au Stereo Enhancer en revanche c’est pratique pour apporter un peu d’air dans le haut et creuser le bas. Enfin sur mon master j’insère avec parcimonie un compresseur stéréo SSL. C’est très utile dans des salles très réverbérantes car il coupe bien l’attaque et du coup ça baisse l’excitation des murs.

SLU : Et dans ta console ?

ChaCha : Toujours sur le master, j’ai un EQ dynamique et un multi-bande dont je me sers surtout dans le bas pour le booster et aussi le contenir. Je m’en sers tout doux en fonction des salles et enfin j’ai un 31 bandes mais une fois encore, il est de moins en moins utile. Je préfère malgré tout avoir ces traitements sous la main même si je ne m’en sers pas. J’aime bien la CL5. Elle est simple, intuitive et il y a tout dedans. La seule chose qui pourrait être améliorée c’est la partie Snapshots. C’est trop figé.

SLU : Les effets internes te suffisent ?

ChaCha : Oui. C’est très correct. Au départ j’avais opté pour des plugs Waves dans un SoundGrid et j’avais commencé à le caler chez Dushow. Au premier jour de résidence j’ai eu des problèmes de CPU avec des petits tic bien vilains. Comme je privilégie toujours l’efficacité et la prudence, je suis revenue à ce qu’offre la CL5 et c’est très bien ainsi, d’autant que j’égalise beaucoup les effets.
Bien sûr j’aurais bien voulu partir avec une console une gamme au-dessus et que je ne connais pas, comme la S6L ou la PM7, mais on avait seulement 2 jours de prépa et une courte résidence. Le risque était de passer plus de temps à la découvrir et la comprendre qu’à mixer et ça, je ne veux pas. Enfin j’adore le son Midas mais l’ergonomie moins.

Une Siena 400, un visuel récupéré chez le spécialiste du beau vieux, ALV.

SLU : As-tu connu l’analogique ou bien as-tu commencé directement en numérique ?

ChaCha : Naaaaan, j’ai commencé en analogique toujours au Bataclan. On avait une Midas Siena aux retours et à la face une H3000, j’ai donc été à bonne école question analogique.

Du coup j’ai appris l’accueil avec les inserts et parfois des demandes de ouf. Audrey (Schiavi) me regardait : « je te laisse faire…mais…c’est pas bon ! » C’est drôle aujourd’hui de mixer sur une config analogique car tu te retrouves avec six compresseurs, six gates, quatre réverbes et tu dois te débrouiller. Un vrai retour à l’essentiel très salutaire. L’avantage est que tu peux travailler des sous-groupes sans craindre la latence et les problèmes de phase, et puis si t’as un bon gain, un bon coupe bas et un bon EQ, le tour est joué.

Santa bien entourée. Il faut ce qu’il faut quand on s’attaque à XXL !

SLU : J’ai vu que tu ajoutes des effets ponctuels, Adrien aux retours doit refaire la même chose ?

ChaCha : Non, je lui sors deux sous-groupes, un avec toutes les réverbes de voix et un second avec les delays et la disto sur la voix de Santa (sur un morceau). Ca apporte de la cohérence dans les effets et ça lui évite de s’occuper de ça. Il a déjà assez à faire comme ça et comme il est arrivé en fin de tournée et que je gérais les ears depuis la face jusqu’ici, Santa avait besoin de garder ses repères au niveau des effets.

SLU : Dans un tout autre domaine, est-ce que tu constates une montée en puissance du nombre de techniciennes ?

ChaCha : Bien sûr, il y en a de plus en plus et il y en a plein qui vont arriver !

SLU : Et avec les mecs ?

ChaCha : Ca dépend, il y a de tout, mais ça arrive qu’on me parle encore comme à une stagiaire et pas comme à un mec de 40 ans et c’est drôle dans ce cas là le niveau de mauvaise volonté ou le besoin impérieux de me dire que globalement je n’ai rien compris au son. Du style : « mais non, ce n’est pas à moi de baisser l’entrée de la diff mais à toi de baisser de 10 dB ton mix. Tu ne sais pas qu’une numérique ne sonne qu’en allumant seulement la première verte ? » Et il me dit ça avant même que j’ai ouvert (rires!).

Je me souviens aussi d’un gars, adorable au demeurant qui me sort : « Woaow, tu fais un super son pour une meuf, on peut se faire un selfie ? » Un autre aussi en festival qui n’arrêtait pas de se retourner pour voir qui mixait et ne voyait que moi avec casque, talkie et tout le reste. Il a fini par demander à quelqu’un du staff : « Mais qui est le gars qui mixe, j’arrive pas à le voir et c’est très bon… -C’est la jeune femme qui est devant la console- Ahhh oui d’accord… » Il y a aussi des bons côtés, et souvent les groupes où il n’y a que des mecs sont ravis d’avoir une fille dans l’équipe.

Charline et les garçons. De gauche à droite Valentin Nebati, renfort lumière pour la date du Zénith, Denis Guillebot dit Kiki, pupitreur et arrangeur de lumières pour le Zénith, Matt Marrionneau, ingé système pour cette même date et Chacha.

SLU : Tu portes ?

ChaCha : Oui, en faisant quand même attention. Je me souviens d’une salle où le régisseur nous a vu descendre la CL5 à deux filles, a remarqué qu’il fallait la lever pour passer un gros obstacle et ce sont les deux nanas du bar qui sont venues nous filer la main. Il ne s’est déplacé que quand il a remarqué que je m’étais pincé la peau contre un mur et que je saignais. C’était à l’étranger donc on a eu droit de sa part à un chouette : « I like hard working girls ! »

Le système de Matthieu, simple et très efficace

Un déploiement plus que confortable pour 4000 personnes. Le KS28 jouant la nettoyeuse à onde arrière est le 4è en partant du haut ou le 3è en partant du bas !

Comme le dit si bien Charline, Matthieu Marionneau est un plus, et son travail au design et au calage lui apporte une matière idéale à sculpter.

Matthieu Marionneau : Ce soir on dispose de 8 K1 et 4 K2 par côté, renforcés par 6 KS28 accrochés derrière en mode cardioïde en 3-1-2, le un étant le sub à 180° et enfin deux stacks de 3 SB28 par côté apportent un peu d’effet de sol.
4 ARCS II par côté couvrent les premiers rangs et un renfort central de 6 Kara en douche bouche le trou au centre de la diff dû à une ouverture de 22 mètres. L’ensemble est entièrement alimenté en LA12X.

SLU : Comment véhicules-tu le signal ?

Matthieu Marionneau : En AVB via des switchs Gigacore Luminex. Ceux de L-Acoustics sont arrivés un poil trop tard. Le backup est en AES et la bascule est faite automatiquement par les contrôleurs avec bien entendu une alerte envoyée.

Ils n’ont pas été tous vendus, la preuve, voici en renfort sol, trois SB28. Remarquez au-dessus une configuration très Potardienne avec 4 ARCS II

SLU : C’est une configuration standard de Potar pour le Zénith de Paris ?

Matthieu Marionneau : Tout à fait. On l’a utilisée avec Christophe Mahé l’année dernière. On avait en plus prévu 6 K2 par côté qui sont restés dans le camion.

SLU : Le raccord K1 et K2 en bas de ligne…

Matthieu Marionneau : Est naturel. Les deux boîtes sont en large bande et sont complétées en overlap sur l’octave la plus basse 30-60 Hz par les KS28.

SLU : Les SB28 au sol apportent quoi ?

Matthieu Marionneau : Un peu d’infra sur une dizaine de mètres pour les gens dans la fosse. On ne va ni loin ni fort puisqu’ils sont à -12dB. Ca évite enfin de trop se rapprocher des 118 dBC de la nouvelle législation.
On cherche toujours des solutions pour être d’équerre tout en gardant une dimension physique au son.

Allez les enfants à la douuuuuche ! Voici la machine à combler les trous. 6 Kara et ça repart !

SLU : L’actualité de Matt ?

Matthieu Marionneau : Je suis en tournée à la console avec Charlie Winston et c’est une des meilleurs tournées de ma carrière. Ca joue bien, c’est de la bonne musique, humainement je m’éclate et…noir salle !

Noir salle

Histoire de mettre de l’ambiance, les 4000 fans du groupe nous offrent 100 dBA. Ca décoiffe. Dès les premières notes, on constate que le son de la salle a changé depuis les balances, et comme toujours dans le bon sens du terme. Charline a fait sienne la méthode du « Paquetcadeau »®©™ d’Yves Jaget.
Son mix est plein, dense et bien tenu. Un beau travail avec, comme il se doit, un pied / snare / charley travaillé et pile dans la cible du style musical Pop du groupe avec de l’attaque qui s’entend et n’agace pas les Vu-mètres, merci le Transient Designer mais aussi une esthétique sonore qui, sans être féminine, est respectueuse tout en étant efficace.

Adam les étoiles en plein vol !

Les titres défilent sans fausses notes avec ce qu’il faut de patate pour faire bouger la salle. On flirte parfois avec les 102 mais la moyenne officielle est en dessous. Joli travail aussi sur la voix de Santa qui s’appuie sur l’index de Charline et sur son DBX 160 pour envoyer sereinement du lourd. Les dB sont bien gardés et le travail de mastering encapsule tout le naturel du son. Du beau boulot avec pas grand chose ou plutôt si. Du talent et de l’envie.


François Beuchot pour Franz & Fritz : Créa lumière
Denis Guillebot (AKA KiKi) : En tournée et adaptation Zénith
Valentin Nebati : Assistant lumière pour le Zénith
Stan Kopec : régie + backline
Adrien Mauroux : Mix retours
Charline de Cayeux : Mix face
Matthieu Marionneau : Ingé système pour le Zénith

Rien de tel qu’une belle balade jusqu’à la régie pour féliciter son équipe technique

– Flavien Glancer : Chauffeur porteur Artys
– Taric Saïd : Directeur technique pour le Zénith
– Camille Linard : backline pour le Zénith

Groupe :
– Santa : chant
– Laura : basse, spds, chœurs
– Adam : guitare, spds, clavier, chœurs
– Zoe : batterie, séquences

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