Souvenirs de quarantaine : Christophe Digne

Christophe Digne, directeur Associé de MATCHevent sud-ouest nous explique comment fabriquer un panier de basket avec des produits de récup.

SLU : Quels sont vos secteurs et zones d’activités ?

Christophe Digne : Prestataire audiovisuel et décoration pour l’évènementiel et le spectacle vivant

Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?

Ma santé va bien, quelques contaminés dans mon entourage mais sans complications.

Où êtes-vous ?

Chez moi, à Toulouse

Quel a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?

Une cascade d’annulations (80 % du chiffre d’affaires de Mars à juin en 2 jours), un arrêt brutal, des inquiétudes.

Et depuis le confinement ?

No man’s land, électrocardiogramme plat…

Quels ont été les principaux projets annulés ?

Conventions d’entreprises, festivals, lancements de produits, soirées de gala

Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?

Concernant les projets dits « reportés », pas de dates de report à ce jour. Nous sommes en attente d’un calendrier mais pour l’instant pas de précisions.

Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?

Pour l’entreprise, l’impact économique est identique à celui de nos confrères : Chiffre d’affaires quasi-nul, notre secteur d’activité est fragile, nous sommes des PME-TPE pour la grande majorité. Notre gestion passée, nos réflexions et choix à venir seront primordiaux.
Pour ma part, on serre les vis, l’avenir ne sera plus le même c’est certain, mais sortons du positif durant cette période et recentrons-nous sur les fondamentaux !

Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?

Me retrouver avec ma petite famille, bricolage (il ne me restera plus rien à faire pour la retraite, si on en a une), jeux de société, devenir prof de Français, Maths… Jardinage, sport (à domicile), Apéros digitaux (on garde le lien), lire SLU à fond, je suis incollable ce mois-ci !

Comment occupez-vous votre temps professionnel ?

Réunion avec mes associés tous les jours, avec nos collaborateurs 1 fois par semaine pour prendre des nouvelles d’eux, de leurs proches et garder le lien, tout ça en visio bien sûr, réfléchir à demain, préparer la suite.

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?

– Un marathon de barbecues avec ma famille et mes amis les week-ends qui suivent
– J’espère une belle réunion de rentrée avec mon associé de toujours Patrick Balland et nos collaborateurs (avec sûrement des distances de sécurité) mais que ce sera bon de se revoir en chair et en os et de reprendre sur les chapeaux de roues

Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?

– Nous soutenons la démarche « Prestataires solidaires » initiée par le SYNPASE qu’il faut diffuser au maximum https://www.covid-prestataires-solidaires.fr
– Les sites de Paris et Sud-ouest ont déjà mis à disposition leurs moyens logistiques pour aider à la distribution de masques, nous aimerions en faire plus.

Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?

#restezchezvous bien sûr ! Restons prudents ainsi nous arriverons à préserver nos métiers sans aggraver la situation.

Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?

Au début du confinement, les magasins de bricolage n’étant pas encore organisés en Drive, nous avons fait de la récup’ avec mes enfants et créé un panier de basket avec ce que nous avions sous la main, à savoir 1 pneu de vélo, des tasseaux et des chutes de coton gratté.
Mes collaborateurs m’ont énormément manqué à cet instant précis pour le rendre esthétique et solide. Mes voisins vont en parler longtemps ! (Ahahahahahah !!!).

Souvenirs de quarantaine : Richard Lereuil

Richard Lereuil, Directeur France et DOM-TOM de distribution des marques du groupe AEB dBtechnologies, EAW, Montarbo, ANT et Mixars se prépare à rouler cheveux au vent après le déconfinement.

SLU : Quels sont vos secteurs et zones d’activités ?

Richard Lereuil : Distributeur des marques du groupe AEB : dBtechnologies, EAW, Montarbo, ANT et Mixars, en France et dans les DOM TOM.

Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?

Pour le moment ! l’ensemble de l’équipe AEB à Bologne et en France est en bonne santé, ainsi que toute ma famille.

Où êtes-vous ?

En région parisienne

Quel a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?

La distribution de nos différentes marques se porte très bien en France et dans les DOM TOM. Depuis deux ans la croissance est très forte pour dBtechnologies. Nous offrons des produits de qualité à des prix compétitifs avec une faible différence technologique par rapport aux leaders du marché Audio. Au début de cette 3e année 2020, l’activité pour AEB France était sur les deux premiers mois à encore +60 %.

Et depuis le confinement ?

Grâce à la forte croissance des deux premiers mois nous serons encore en croissance sur le trimestre et cela malgré une chute importante sur Mars. Mais les mois les plus importants dans notre profession sont d’avril à mi-Juillet et là je ne vous cache pas mon inquiétude pour le marché des prestataires et loueurs…

Quels ont été les principaux projets annulés ?

Pour le moment, l’ensemble des projets pour les prestataires et loueurs sont annulés ou gelés jusqu’à une reprise de l’activité.

Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?

Les projets de vente nos line array dépendaient du début de saison des tournées et festivals de nos partenaires… Seuls les installateurs ont encore un peu de visibilité.

Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?

L’avenir de notre branche est très compromis si l’état ne vient pas en aide aux professionnels du spectacle, le marché en sera transformé.
En effet après les attentats, les manifestations de novembre et décembre 2019, la profession a été impactée et très peu de prestataires pourront encore tenir 2,3 ou 4 mois sans trésorerie et sans évènements.

Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?

Mise à jour des offres, AO, préparation d’une newsletter bi mensuelle pour la relance de notre réseau sur nos différentes marques de distribution chez AEB.
De l’administratif, bilan aussi pour les indépendants comme moi.
Puis en prévision bricolage, jardinage, sport et régime 😊.

Comment occupez-vous votre temps professionnel ?

Je reste en contact permanent avec mon réseau de distribution, pour les soutenir dans ce moment de crise. Etre plus proche de mes clients et de leurs attentes pour espérer un meilleur accompagnement dès la reprise, si reprise il y a !
Heureusement AEB dBTechnologies à une large gamme pour le Pro mais aussi pour le retail, les magasins de sono et de musique.

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?

Organiser une grande soirée avec mes copains… Et rouler les cheveux au vent…
Et accompagner le mieux possible mes clients à la reprise, avec des nouvelles solutions.

Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?

Oui une baisse très importante de mon salaire en solidarité avec mon équipe en Italie, à la suite de la fermeture temporaire de l’entreprise et l’arrêt de nos chaînes de fabrication à Bologne. Je suis un agent indépendant et nous n’avons aucune aide de l’état !

Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?

Les plus grands acteurs de notre profession se sont-ils regroupés pour une demande d’aide au ministère pour notre secteur Evénementiel touché à 100 % pour plusieurs mois voir jusqu’à 2021 !

Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?

Je bosse depuis l’âge de 16 ans, je n’avais jamais eu de temps pour la solidarité et moi-même ! C’est chose faite ! La solidarité fait beaucoup de bien…

Souvenirs de quarantaine : Sylvain Masure

Sylvain Masure, mixeur FOH, retours et régisseur de scène, conseille aux amateurs de musiques extrêmes le documentaire de “Slave To the Grind” sur YouTube.

SLU : Quels sont vos secteurs et zones d’activités ?

Sylvain Masure : Principalement la tournée avec des groupes (“Mass Hysteria” essentiellement ces derniers temps). Je fais également de l’accueil son en salle à la Cartonnerie (Reims), de la régie de scène sur 2 festivals estivaux (“La Magnifique Society” et le “Cabaret Vert”) et un peu d’enregistrements et mix en studio (Le Chalet Studios, à Reims également).

Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?
Tout va bien de notre côté. Quelques-uns de mes amis et collègues ont été malades, mais aucun n’a développé de forme grave et ils vont tous mieux maintenant.

Où êtes-vous ?

Dans notre petite maison de ville à Reims, en famille, avec ma compagne et mon fils de deux ans.

Quel a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?

J’avais essentiellement des dates en club avant le confinement qui du coup ont eu lieu. Nous devions en revanche accueillir à la Cartonnerie IAM une semaine avant et Seb Adam, 4 jours avant qui ont été annulés par l’arrêté d’interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes. C’était un peu bizarre car nous avions une journée de résidence la veille, le matin du concert nous nous sommes tous retrouvés pour le filage et juste après, l’interdiction est tombée !

Et depuis le confinement ?

C’est le calme plat ! Je devais travailler sur la préparation du Festival “La Magnifique Society”, en tant que régisseur de la main stage, et ce n’est plus d’actualité.

Quels ont été les principaux projets annulés ?

Fin mars, je devais remplacer un ami (Jimmy Goncalves que je salue au passage) sur les 7 dernières dates de la tournée européenne de “Myrath” en FOH. En avril on avait deux dates avec “Mass Hysteria” et je devais également travailler avec un autre groupe de Métal, “The Old Dead Tree”, pour quelques dates en France. Et puis, bien sûr, l’annulation des dates estivales de “Mass Hysteria” (même si tout n’est pas encore annulé, croisons les doigts pour le mois d’août), ainsi que toute la fin de saison de la Cartonnerie. Espérons aussi que le “Cabaret Vert” fin août pourra avoir lieu.

Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?

Certaines dates de “Mass Hysteria” sont reportées à la rentrée, tout comme la tournée de “Myrath” ou de the “Old Dead Tree”. Il n’y a plus qu’à espérer que tout cela pourra se faire à cette période !

Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?

Je suis intermittent du spectacle, donc pour les mois à venir, je gagne évidemment moins puisque je ne vis que sur mes indemnités Pole Emploi, mais ça va aller. Je suis plus inquiet pour l’année prochaine en fait, en fonction de ce que le gouvernement va décider pour notre statut et la façon dont vont reprendre les shows.

Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?

Je passe pas mal de temps avec mon fils et ma compagne bien sûr. Un peu de Netflix et surtout beaucoup de musique. Je joue de la guitare et j’apprends le piano, ce que j’avais déjà commencé il y a quelques années mais que j’avais laissé de côté faute de temps. J’ai remonté un projet musical “Stoner/Doom” avec un ami depuis janvier, je vais essayer de composer un peu !

Comment occupez-vous votre temps professionnel ?

Fin février j’avais fait des séances de studio pour 2 groupes différents. Du coup ayant une cabine de mix à la maison j’ai passé pas mal de temps à mixer ces morceaux. J’ai fini maintenant et du coup je vais passer du temps à me former je pense. Je compte passer la certification Dante et je suis également les Webinaires de L-Acoustics.

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?

J’aimerais dire un concert, mais visiblement ça n’est pas pour tout de suite, donc une bonne soirée entre potes ! Et aussi emmener mon fils au parc pour qu’il puisse bien se défouler et voir un peu d’autres enfants. Même si à son âge il ne sait pas l’exprimer, je sens que ça lui manque.

Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?

Pas mal de marques mettent en ligne des webinaires et autres formations. C’est vraiment cool parce que ça permet de mettre ce temps à profit pour s’intéresser à de nouvelles choses. Et plus généralement tous ces artistes qui mettent du contenu à disposition gratuitement, que ce soit de la musique, des documentaires, des spectacles… Aller, un petit conseil perso pour les amateurs de musiques extrêmes, le documentaire « Slave To the Grind » est disponible sur YouTube !

Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?

Ce serait à mon avis une bonne chose que l’AFDAS libère des fonds pour la formation lorsque le confinement sera levé. Si on ne peut pas reprendre les spectacles tout de suite, profitons-en pour nous former !

Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?

J’ai découvert que mon fils adore “Gojira” ! Je lui ai montré un extrait de live l’autre jour et il ne voulait plus que j’arrête la vidéo !
Quant à la casquette sur la photo, elle cache un accident de tondeuse ce matin !

FOHHN plus que jamais online

FOHHN et Daniel Borreau (Rock Audio) proposent de nouvelles sessions de présentation en ligne des nouveautés produit, et des rendez-vous pour les formations basiques sur Fohhn-Designer.

Sessions FOHHN DESIGNER :

Un outil indispensable pour finaliser vos dossiers et vos études. Fohhn Designer est un logiciel de prédiction acoustique, simple, économique et accessible, qui peut intégrer l’ensemble des paramètres acoustiques d’une salle, si ceux-ci sont renseignés, tels que : Rt-60, coefficients d’absorption des matériaux, température, pression atmosphérique, hygrométrie, etc.
Plus d’informations sur le site Fohhn

Fohhn designer


Voici les prochaines dates de sessions de formation (d’une durée de 2 heures environ pour les sessions « Découverte ») :

– Jeudi 7 mai à 17 h
– Vendredi 8 mai à 17 h (eh oui !, même le 8)
– Mercredi 13 mai à 17 h


Compte tenu du nombre restreint de participants possible, veuillez contacter Daniel : [email protected] ou 06 10 31 37 25, en précisant quelle session vous convient, sachant que d’autres rencontres pourront être organisées à des dates ultérieures.


Présentations commerciales des nouveautés en ligne

Daniel organise par ailleurs avec Samuel Hartmann, en direct de chez Fohhn, la présentation des dernières nouveautés, dont :

– Les Media-Scale 1 et 2 : selon le concept de l’enceinte « coupée à la demande » , avec un son clair et chaleureux, des basses présentes, sans caisson de graves encombrant.
– La Scale – Bar : Une barre de son sur mesures.
– Les matrices amplifiées 4 canaux de la série MA (Analogiques et Dante) : solution novatrice, avec la technologie Fohhn, pour un budget raisonnable.
– Les nouvelles interfaces NA-4 et ABX-6

Fohhn matrices MA & amp


Voici les prochaines dates de session (d’une durée de 1 heure 30, environ) prévues :

– Jeudi 7 mai à 14 h
– Mercredi 13 mai à 14 h
– Jeudi 14 mai à 14 h

Là encore, compte tenu du nombre restreint de participants possible, veuillez contacter Daniel Borreau, en lui précisant quelle session vous convient. D’autres rencontres pourront être organisées ultérieurement.

 

Conférence RCF en ligne sur la diffusion en Théâtre

Comme beaucoup de fabricants du secteur de l’audiovisuel en ces temps de confinement, RCF dispense, avec sa structure RCF Audio Academy, des webinars, des études de cas en ligne et en différentes langues.
Bertrand Delbar, RCF France, nous signale pour ce jeudi une étude de cas en français sur la diffusion en théâtre. Dépêchez-vous pour vous inscrire !

Etude de cas: Système de diffusion dans un théâtre

Au programme :

Conception d’un système complet pour un théâtre avec balcon
Comparaison entre plusieurs systèmes
Création de la salle dans Ease Focus 3
Prédiction et analyse dans Ease Focus 3
Q & A

Langue : Français
Conférencier : Yannick Dahms
Date : 7 mai 2020
04:00 pm (16h00)-05:30 pm (17h30), heure de Paris (GMT +2)

Pour s’inscrire, cliquez sur le lien suivant « S’inscrire »

Ou depuis le site site RCF

Robe Lighting France reprend ses activités

Robe Lighting France a décidé de progressivement reprendre ses activités à partir du 11 mai, en appliquant les directives de santé et de sécurité qu’impose la situation actuelle.

Bruno Garros, Directeur Général de Robe Lighting France.

Notre Administration des Ventes est présente en télétravail.
Le service commercial Robe & Anolis est toujours à votre disposition.
Réouverture du SAV tous les mardis à partir du 12 mai de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h dans nos locaux de Villepinte.

Au niveau de nos usines en République Tchèque, une prise de décision rapide de la direction a permis de garantir toutes les conditions sanitaires au maintien de l’activité et de ce fait :

Assurer la demande actuelle, des lignes de production restent opérationnelles.
Les livraisons vers la France sont maintenues.
La R&D dans son ensemble est toujours restée opérationnelle sous l’impulsion de Josef Valchar.

D’autres informations sur le site Robe Lighting France

C-19, retour vers le futur des prestataires avec le Synpase

A la veille du déconfinement et après deux mois d’arrêt brutal, nous vous offrons un retour vers le futur, le votre, en interrogeant les prestataires, intermittents, distributeurs, formateurs et tous les syndicats sur le présent et l’après C-19. Show must and will go on.

Philippe Abergel

Première partie de cette plongée au cœur de vos métiers, de vos difficultés mais aussi de vos espoirs et de vos idées pour relancer, voire réinventer nos métiers et regagner la confiance du public, nous sommes allés à la rencontre de Philippe Abergel, Délégué général du Synpase, en contact quotidien avec des prestataires du spectacle vivant et de l’événementiel.

SLU : Bonjour Philippe et merci de nous donner un peu de ton temps car on sait tes journées encore plus chargées que d’habitude. On te propose de faire un très large tour d’horizon de nos métiers post C-19 en débordant parfois légèrement pour évoquer trois autres composantes de notre écosystème que l’on interrogera longuement très prochainement.

SLU : Commençons par quelques chiffres. Combien de prestataires techniques avons-nous en France, combien sont labellisés et enfin combien sont adhérents du Synpase.

Philippe Abergel : Je dirais entre 600 et 700 entreprises de prestation technique dont l’activité principale est de travailler pour des professionnels. Les labellisés sont 550 et ils représentent 90 à 92 % du marché. Au Synpase nous avons 220 adhérents allant de 60 à 70 k€ à plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires.

Notre branche emploie environ 5 000 salariés permanents et un peu plus de 15 000 salariés intermittents à l’année qui représentent environ 3 000 salariés en équivalent temps plein.
Donc on est sur un nombre de salariés en ETP de 8 000 à 9 000 pour nos activités de prestation technique, sachant que la répartition du chiffre d’affaires entre spectacles et événements est assez équilibrée.

Quand le gouvernement me demande de faire des statistiques c’est assez facile pour moi. Grâce aux chiffres du label évidemment globalisés il n’y a pas de traitement de données individuelles, on a une vraie vision sur ce que représente par exemple l’exonération de charges patronales sur 6 mois dans notre secteur. Je le sais de façon précise.

SLU : Merci pour l’enchaînement. Depuis ton poste de vigie, comment vois-tu la situation actuelle ?

Philippe Abergel : Depuis le 13 mars toutes les sociétés de location et de prestation sont à l’arrêt. Celles plus portées sur l’intégration le sont aussi du fait du confinement. On peut imaginer que ces dernières vont malgré tout pouvoir redémarrer un peu plus vite grâce à leurs contrats en cours.
En général l’intégration est une branche de certains prestataires, mais cette activité ne représente qu’environ15 % du CA global des prestataires techniques. Les prestataires purs et durs et surtout ceux qui travaillent beaucoup pour les festivals vont souffrir énormément. On va bientôt refaire une enquête auprès des adhérents au Synpase, mais pour vous donner une idée, 93 à 95 % des salariés sont en chômage partiel.

SLU : Qu’en est-il des Intermittents, ils représentent les forces vives de notre métier.

Philippe Abergel : Absolument et ils ne sont pas oubliés mais il faudra aller plus loin que les mesures prises actuellement qui laisseront trop de techniciens en rade dans les mois à venir. Au sein des différentes organisations syndicales et avec un consensus entre employeurs et salariés, ce qui semble émerger est une demande de renouvellement des droits d’un an. (BONNE NOUVELLE, le Président de la République a proposé la prolongation des droits des Intermittents jusqu’à août 2021, on attend les détails )

SLU : Revenons aux prestataires techniques, quel est le CA de cette branche et l’effet de cette crise.

Philippe Abergel : L’ensemble du secteur de la prestation technique en France pour le spectacle vivant et l’événement c’est environ un milliard d’euros par an. D’après nos dernières analyses, on estime la perte en chiffre d’affaires pour le secteur à au moins 600 millions d’euros ce qui est considérable d’autant qu’une très grande partie de ce chiffre ne reviendra pas. Il faut maintenant espérer que le dernier quadrimestre permette un redémarrage de la prestation suffisant pour valider ces 60 % de perte. Si ce n’est pas le cas, on dépassera encore ce chiffre. La rentrée doit pouvoir changer la donne.

SLU : Ca ferait beaucoup de shows à compacter en peu de temps et peut-être avec des salles devant respecter de nouvelles normes…

Philippe Abergel : On réfléchit tous aux conditions sanitaires en vue de la reprise et les différentes organisations professionnelles font remonter leurs propositions au gouvernement. Il y a malheureusement aussi des lieux, des salles qui pour des raisons purement économiques risquent de ne pas rouvrir à perte. Si la jauge pour ne pas perdre d’argent est à 60 % et les normes obligent à n’accueillir que 40 ou 50 % du public habituel, à quoi bon le faire et cela va freiner la reprise.

SLU : On est bien d’accord, nous parlons d’une hypothèse où la pandémie s’éteint en France, ou bien reste sous contrôle !

Philippe Abergel : Absolument. Le Premier ministre a bien précisé que lors du déconfinement du 11 mai, l’évolution sanitaire va être surveillée et un point sera fait deux semaines plus tard, le 2 juin. Les mesures seront alors affinées.
Ce dont on est certain, c’est de l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes jusqu’au 1er septembre, mais quid de ceux de moins de 5 000 qui restent très intéressants ? C’est sur cette fourchette de 10 à 5 000 que des réponses doivent nous être données quant aux dates, lieux comme les théâtres et les salles de concert en fonction des zones et des nouvelles contraintes sanitaires comme l’idée des jauges réduites.
Enfin il faudra retrouver la confiance du public. Nul ne peut prévoir sa réaction même si on travaille aux moyens et dispositions afin de le rassurer.

SLU : Quel est le scénario qui mettrait tous les pros d’accord ?

Philippe Abergel : Un redémarrage long et progressif en septembre serait très positif, avec le soutien de l’Etat nécessaire pour éviter les licenciements et les dépôts de bilan.

SLU : On allait y venir. Comment s’organise la filière spectacle et événement vis-à-vis de cette quête vitale ?

Philippe Abergel : Les deux côtés se sont mobilisés pour analyser la situation, construire des plateformes de mesures concrètes pour soutenir les entreprises et ensuite les porter et les négocier auprès des cabinets ministériels compétents. Ces aides devront aussi permettre aux entreprises de passer 2021 car les trésoreries vont s’étioler et il ne faudrait pas qu’on imagine que les effets de cette crise ne se prolongeront pas les années suivantes. J’ai peur du premier semestre 2021 si rien n’est fait car on risque de perdre des sociétés et de mettre à mal des emplois.

SLU : Il ne faut pas confondre le plan de relance général de l’économie qui va être annoncé par Edouard Philippe en septembre et votre plan de soutien qui est spécifique et beaucoup plus urgent.

Philippe Abergel : C’est cela même. 4 secteurs sont ciblés pour ce plan de soutien car ils sont particulièrement impactés et risquent de l’être longtemps après le redémarrage de l’économie : le tourisme, l’hôtellerie / café / restauration, la culture et l’événementiel. Ces 4 secteurs sont en contact actuellement avec les pouvoirs publics pour remonter les difficultés et faire en sorte de bénéficier de toutes les aides nécessaires.
Le président de la République a exprimé le vœu qu’il n’y ait pas de dépôts de bilans et de licenciements. On s’inscrit donc totalement dans cette démarche. Par exemple la fin du chômage partiel au 1er juin ne peut pas s’appliquer dans nos métiers à l’arrêt jusqu’au 1er septembre. On négocie pour allonger cette période bien au-delà car, même si on espère que ça redémarre à la rentrée, on sait bien qu’on sera loin d’être à 100 % tout de suite.

SLU : Quelles sont les demandes formulées au-delà du chômage partiel et qu’est-ce qui semble être retenu ?

Philippe Abergel : Outre l’activité partielle, Bruno Le Maire a déjà communiqué sur Twitter le 27 avril quant à un soutien « renforcé » avec des exonérations de cotisation sociales (rien de défini à ce sujet NDR), le Fonds de solidarité prolongé au-delà du mois de mai et élargi aux sociétés ayant plus de 20 salariés et 2 millions de CA et le plafond des subventions porté à 10 000 euros.
Pour répondre plus précisément à votre question, le Synpase et les différentes organisations de la filière évènementielle (Coesio, Crealians, France Congrès et Evénements, Levenement, Les Traiteurs de France et Unimev) ont travaillé ensemble à la construction d’un plan de sauvegarde qui a été proposé au Ministre, allant de l’exonération de charges sociales et fiscales, à la prolongation du chômage partiel, en passant par des mesures dédiées au soutien des trésoreries des entreprises.
Ce plan est conçu pour accompagner les entreprises en 2020 mais aussi en 2021.

Le communiqué est disponible ici

Sur les grandes lignes nous avons été entendus et les ministères sont en phase d’arbitrage sur nos mesures, ce qui reste maintenant à établir ce sont surtout des effets de seuil, les critères de fléchage des mesures qui doivent être précisés, le calendrier de mise en place et enfin la durée. Nous allons être parmi les derniers à repartir en sortie d’épidémie et devons donc être accompagnés plus longuement pour pouvoir aborder plus sereinement 2021 et faire de cette année prochaine, la continuation de la reprise et non le terminus de nombreuses structures.
Nous avons fait part de la spécificité de nos sociétés, de notre cœur de métier qui est la fourniture des moyens techniques les plus modernes, ce qui implique un taux d’investissement très important rapporté au CA. Les échéances de crédit ont été reportées de 6 mois de façon quasi-automatique pour les entreprises françaises, mais si les prestataires techniques doivent reprendre leurs crédits et leasings au 1er octobre avec 0,00 € de facturé depuis mars et que cela vient s’ajouter aux charges incompressibles, on a peur d’assister à des dépôts de bilan.

SLU : Et s’endetter pour payer ses dettes…

Philippe Abergel : Justement pas, ce n’est pas l’idée. Les PGE (Prêts Garantis par l’Etat) existent et peuvent sauver ponctuellement des sociétés, mais il ne faut pas compromettre la reprise par un endettement trop important qui fera qu’au moindre mauvais mois, la pérennité d’une structure sera remise en cause. Il faudra laisser le temps à notre branche de reconstituer sa trésorerie.
J’espère que 2021 le permettra et qu’en 2022 on reviendra à une sorte de quasi-normalité. Il faudra aussi soutenir les entreprises qui ont la validation de leur PGE par la BPI (Banque Publique d’Investissement) mais que les banques ne suivent pas. C’est le sens de ce que l’on porte pour toute l’année 2021.

SLU : Y’a-t-il des différences dans la gestion et la sortie de crise en fonction de la taille des sociétés ?

Philippe Abergel : Petites moyennes ou grandes, toutes souffrent du fait de ne pas avoir d’activité. Une petite entreprise qui fait 70 % de son CA entre avril et septembre sans beaucoup de marchés le reste du temps, va être en situation de souffrance particulière mais avec des charges de structure un peu plus faibles. Une grosse entreprise dont les charges fixes sont plus importantes va avoir peut-être plus de facilité à pouvoir rebondir en fin d’année.
Il y a aussi un problème de solidité financière. Une petite structure peut-être tout à fait solide et inversement. Je connais bien ces aspects car j’ai en moyenne 5 à 6 chefs d’entreprise par jour au téléphone, de toutes tailles et de toutes régions. Plusieurs fois par semaine on leur envoie les points d’actu pour les informer et les aider dans cette mauvaise passe.

SLU : Est-ce que l’on t’a fait remonter d’éventuelles craintes sur les marges ou les prix au moment de la reprise du fait, par exemple, de la distanciation et donc d’une baisse de rentabilité des événements ? Est-ce que les sociétés craignent aussi une mise en concurrence encore plus dure ?

Philippe Abergel : La reprise soulève des inquiétudes en termes de conditions de travail et de prix. C’est certain que si par rapport aux contraintes sanitaires, encore une fois légitimes, les temps de montage et de démontage augmentent, ce ne sera pas le même coût pour le commanditaire, et il en va de même avec la salle.
Parmi les demandes des organisateurs dans le spectacle et dans l’événementiel il y a effectivement le fait de pouvoir disposer d’un fonds de soutien pour les surcoûts liés aux gestes indispensables. Pour en revenir au prix d’une prestation, la pression sera naturellement forte. Nous communiquerons en tant que syndicat afin que la profession se serre les coudes et que l’on soit tous ouverts aux contraintes des uns et des autres.
Il ne s’agira pas, et ça c’est très important, de tout à coup se mettre à casser les prix pour gratter des marchés car on sait ce qui se passe ensuite. Les prix peuvent vite baisser mais ne remontent jamais au niveau précédent ou en tout cas difficilement. Donc il faut aussi que nous prestataires, en tant que branche professionnelle, on se protège.

SLU : Au-delà des intermittents et des prestataires, une troisième composante de notre écosystème va être mise à rude épreuve, celle des distributeurs et des fabricants de matériel technique car ils seront les tout derniers à repartir.

Philippe Abergel : Je le comprends très bien car en fonction de l’état d’endettement des entreprises au cours de cette période 2020-2021, il faut s’attendre, si les encours sont déjà importants, à ce que les prestataires investissent moins sur les années de sortie de crise. C’est vrai aussi que c’est un secteur qui n’est pas regroupé en termes d’association ou de collectif. Je trouve tout à fait intéressant qu’ils puissent se parler.
Si quelques personnes consensuelles dans ce métier arrivent à porter quelque chose, je suis évidemment tout à fait disposé à aider, alimenter, voir dans quelle mesure on peut travailler ensemble. Nous sommes une branche professionnelle au sens strict, c’est-à-dire que l’on a une convention collective, un champ conventionnel. Mais évidemment on fait partie du même écosystème. On a parmi nos adhérents quelques sociétés qui ont aussi une activité de distributeur. En tout cas, s’il y a une volonté de se réunir et de fédérer, je suis disposé à mettre mon expérience au service de ces personnes en tant que proche et ami.

SLU : Qu’avez-vous mis en place au Synpase pour aider vos adhérents au quotidien ?

Philippe Abergel : Il y a une page Covid sur le site du Synpase qui est mise à jour plusieurs fois par semaine car les nouvelles vont vite et on veut être le plus raccord possible avec l’actualité. Les adhérents évidemment la consultent régulièrement. C’est une espèce de grande bibliothèque numérique de tous les liens utiles, documents et explications…
Il y a aussi des conseils qui sont adaptés à nos métiers. Nous proposons aussi des points d’actu assez complets sur la situation à tous les adhérents deux à trois fois par semaine. On a aussi des actions en cours pour la reprise sanitaire. On a monté « Prestataire Solidaire » dont vous avez parlé et qui permet d’avoir pas mal de petites actions concrètes sur le terrain. Je ferai un bilan à l’issue de tout ça.

SLU : Une dernière question. Vu la période pour le moins inédite et difficile, allez-vous adoucir les exigences du Label ?

Philippe Abergel : C’est évident. On ne va pas demander à une entreprise d’embaucher un CDI supplémentaire dans la situation actuelle. Dans la commission du Label il y a un collège constitué de chefs d’entreprise de la profession qui sont élus par l’ensemble des labellisés.
La plupart des personnes qui sont autour de la table sont issues plutôt d’entreprises de taille moyenne ou petite et plutôt en région, avec un collège de syndicats de salariés et un collège de donneurs d’ordres, donc la commission est parfaitement en phase avec les difficultés rencontrées par les entreprises sur le terrain.
Il ne s’agit pas d’un peu plus appuyer la tête sous l’eau des entreprises ce qui serait totalement incohérent avec la situation concrète des chefs d’entreprise dans le secteur. Si on observe des choses qui ne sont pas cohérentes il s’agira plutôt de recommandations que d’exigences. L’objectif de tous les membres de la commission y compris les syndicats de salariés c’est évidemment que les entreprises puissent survivre à la crise.

Souvenirs de quarantaine : Johann Marionnet

Johann Marionnet, opérateur et concepteur lumière pendant le confinement la nuit la plus chaude et mémorable de sa vie.

SLU : Quels sont vos secteurs et zones d’activités ?

Johann Marionnet : La lumière en concert, festival, théâtre, événement, TV

Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?

Tout va bien pour moi et mes proches, non je ne suis pas touché par le COVID 19 mais le papa de ma copine l’a eu, et c’était assez impressionnant à voir.

Où êtes-vous ?

Je suis actuellement à Orgelet dans le Jura

Quel a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?

Des dates qui s’annulaient de jour en jour, et une panique des copains autour de moi qui se disaient : What ? Mais c’est pas vrai ! Qu’est-ce que ce passe ? Une vraie peur généralisée.

Et depuis le confinement ?

Silence radio de toutes les productions, donc aucun travail à l’horizon, 0, nada, que dalle,

Quels ont été les principaux projets annulés ?

Je devais commencer une nouvelle petite tournée avec Jok’air en tant que pupitreur, je devais aussi commencer la préparation des 10 ans de Synapson pour une date le 28 mars au Cabaret Sauvage, et commencer le nouveau show des Dirtyphonics pour la tournée d’été.

Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?

Ben franchement je ne sais pas trop comment ça va se passer, le cabaret sauvage est reporté à septembre, mais pour le reste tout reste encore assez flou.

Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?

Non je ne pense pas, enfin j’espère que non, ça serait une terrible nouvelle, j’espère que tout va pouvoir reprendre comme avant…

Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?

Mes activités personnelles sont assez variées en ce moment. J’ai la chance d’être perdu dans les bois dans le vieux moulin de mon frère qu’il est train de retaper, donc on a la chance de pouvoir faire de l’escalade, de courir, de ramasser de l’ail des ours (plante que je ne connaissais même pas), de faire du yoga acrobatique avec ma copine et surtout du sport pour éliminer quelques kilos en trop!

Comment occupez-vous votre temps professionnel ?

Mon temps professionnel est dur à occuper, car la moitié de mes ordinateurs et mon bureau sont restés à Paris, du coup je me forme du mieux que je peux sur tout ce qui me manque, par exemple le réseau informatique pour le spectacle, l’anglais, et je suis en train de créer un site internet, refaire mon CV (on ne sait jamais, ça peut servir un jour). Voilà, je remets tout ça à jour.

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?

Retourner dans notre chez-nous avec ma copine, ça me manque beaucoup ! Et rallumer la station de travail 🙂

Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?

Faites vous-même votre pain, regardez les plantes autour de vous, si vous avez la chance d’être dehors, beaucoup d’entre elles sont comestibles, et faites du sport et du yoga pour le mental.

Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?

Quand pourra-t-on appuyer sur le bouton pour faire de la lumière ?

Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?

Méfiez-vous des cheminées qui sont installées dans les chambres en étage, car elles chauffent beaucoup plus le sol que la pièce.
Nous avons, avec ma copine, emménagé dans une chambre du moulin où nous sommes confinés. On a peint les murs, tout nettoyé, emmené un sommier, un matelas, quelques petites chaises pour la déco, nos affaires et nous voilà dans notre nouvelle chambre. Seulement il fait froid la nuit dans le Jura et le moulin est vieux, donc humide. Comme par hasard, il y a une super cheminée dans la chambre. Romantique non ?
Du coup, on allume la cheminée pour avoir chaud surtout, mais alors que le feu commençait à prendre, on sent une étrange odeur flotter dans l’air. On trouve ça bizarre, on pense que c’est un morceau de bois qui a du mal brûler, bref, Vient le moment d’aller au lit, et ma copine me dit : « Non mais là c’est pas possible ça pue vraiment trop ! » Alors on va chercher mon frère et ma belle-sœur, et on découvre que le plafond de la salle située sous notre chambre, donc notre plancher, est en train de se consumer vénère sous nos pieds !
Du coup tronçonneuse dans le plafond pour atteindre la cheminée du bas, tout casser au pied de biche, a la masse, gros seau d’eau dans la cheminée pour l’éteindre, enlever toutes les braises, tout ça en attendant les pompiers… enfin un gros bazar qui devait être à la base une jolie nuit au coin de la cheminée…

ETC France, un an après

Bienvenu chez ETC France. Le bâtiment est situé à moins d’un quart d’heure à pied de la gare de Saint Denis. On peut aussi opter pour la voiture, car il très facile de stationner devant le bâtiment E du 6 Boulevard de la libération.

L’inauguration des nouveaux locaux d’ETC France a été célébrée le 12 mars dernier, (juste avant le confinement) et marque, à quelques mois près, la première année d’exercice de la nouvelle filiale, créée suite au rachat d’Avab Transtechnik (lien ici vers article précédent).

Nommée à la direction générale par le regretté Fred Foster, Atika El Sayed a eu pour premières missions de réorganiser l’entreprise et de mettre en place le modèle commercial et humain de la société mère ETC. Avec l’ancienne équipe d’Avab, quelques nouvelles recrues, dont Nicolas Da Canal et le support de la société mère, elle enregistre un premier exercice remarquable.
Nous avions eu la primeur de la visite des locaux avant l’inauguration, doublée d’un entretien avec Atika El Sayed et Nicolas Da Canal.


De nouveaux locaux à Saint Denis

Seulement 2,4 km séparent les anciens des nouveaux locaux d’ETC France. L’objectif étant de répondre à un besoin d’espace sans changer les habitudes de l’équipe. Le choix a été fait de façon collégiale. C’est donc toujours à Saint-Denis que l’équipe a investi les 1 400 m2 du bâtiment répartis sur deux étages, eux-mêmes séparés en deux ailes avec d’un côté les bureaux et de l’autre un espace dédié à la formation et au coworking.

L’équipe d’ETC France (de gauche à droite) : Virginie Vaz, Sylvain Lotodé, Nicolas Da Canal, Nayewka Beuve, Philippe ‘Pilou’ Roy, Rudia Urie, Haroun Laifaoui, Edyson Zele, Eric Moreau, Jonathan Grimaux, Coralie Diaz, Chantal Tartaud.

Coralie Diaz, (office manager), et Jonathan Grimaux (responsable marketing local) nous font faire le tour du propriétaire. On commence par le premier étage. Une des ailes du premier étage reçoit les bureaux, des modules pour la plupart individuels, organisés autour d’un vaste îlot cuisine/salon, design et très chaleureux.
Coralie Diaz, nous explique : “c’est chaud, zen et accueillant à l’image d’ETC.” On trouve également au premier étage une terrasse pour accueillir, quelques soirées barbecue.

SLU : Comment vous êtes-vous organisés ?

Coralie Diaz : « L’espace central a été prévu pour réunir l’équipe. L’ambiance est un peu comme à la maison. On s’est dit que ce serait agréable de se retrouver pour un café et de pouvoir travailler librement dans un espace salon. Les couleurs rappellent les codes du siège d’ETC. Dans les bureaux de Middleton, on est dans cet esprit avec des petits espaces aménagés pour les collaborateurs. D’un point de vue global, il n’y a pas d’Open Space, au profit de bureaux individuels, notamment pour les managers.

L’ambiance y est “comme à la maison” pour assurer un confort de travail à l’équipe de la filière France et à ses visiteurs.

Les quelques bureaux communs sont destinés à l’administration des ventes et la comptabilité parce qu’ils ont leurs habitudes. Nous avons réservé des bureaux pour nos collaborateurs de province comme Pilou qui habite Lyon, et pour nos collègues ETC basés aux Etats-Unis, en Allemagne ou en Angleterre.
Nous avons essayé de penser à toutes les configurations, faisant en sorte qu’elles soient utiles et agréables pour que les conditions de travail soient les plus saines possible. D’autre part, pour faciliter les conférences call avec l’étranger, la salle de réunion a été d’emblée et équipée dans ce sens. »

Dans cette partie de l’étage réservée à la découverte et à la formation, on peut découvrir les projecteurs, les gradateurs et les pupitres comme ici la gamme Wholehog.

On arrive dans l’aile gauche de ce premier étage où de nombreux bureaux rénovés sont encore vides.

SLU : A quoi servent ces espaces ?

Coralie Diaz : « A la formation des distributeurs, aux démonstrations, au coworking. En fonction des besoins futurs, il pourra être réaménagé. »

Au rez-de-chaussée on découvre d’un côté l’espace de stockage et SAV et de l’autre un magnifique showroom pour présenter en live tous les produits. Il est assez vaste aussi pour accueillir les futurs évènements de la marque. Des rideaux de scène permettent de créer un noir complet ou de moduler l’espace.

Coralie Diaz : « Le canapé qui est installé ici a été fait sur-mesure et reprend les huit nouvelles couleurs du Fos/4. Il y a aussi une deuxième cuisine pour accueillir indépendamment un client et pouvoir grignoter un bout lors d’une démo. C’est un espace très autonome. »

Un vaste showroom est dédié à la présentation des produits. Il est équipé d’une scène, de perches pour accrocher les projecteurs, d’un système son… Tout a été prévu.

Le bilan de la première année d’activité

ETC a finalisé le rachat d’Avab Transtechnik France le 3 mai 2018. L’annonce au public français a été faite pendant les JTSE qui ont suivi, c’est-à-dire en novembre 2018. Atika El Sayed, Directrice Générale d’ETC France fait le bilan du travail accompli par l’équipe au cours de cette première année.

SLU : Quelle a été ton action cette année ?

Atika El Sayed : « Mon travail à partir du 3 mai 2018 a été de faire une analyse de marché et de situation afin de proposer une organisation à ETC. Ça a duré 6 mois, dont 3 mois que j’ai passés avec Jean-Louis Pernette à observer le marché, suivis de 3 autres mois à tout analyser. Le propriétaire changeait, mais ça devait être transparent pour les clients. Avab Transtechnik France avait un excellent service auprès d’eux et une très bonne renommée. Il fallait les maintenir et même les développer.

Atika El Sayed, Directrice Générale d’ETC France

D’abord et avant tout il fallait faire en sorte que les salariés continuent l’aventure avec nous. Ensuite il a fallu changer le modèle de distribution pour qu’il corresponde à celui d’un fabricant et à ETC Inc. Il y a toute l’infrastructure qui était importante à implémenter en France. Nous avons donc changé nos process, nos systèmes informatiques et notre ERP.

Enfin nous avons déménagé fin décembre pas très loin de là où nous étions avant pour que ce soit facile d’accès pour les salariés. Les nouveaux locaux sont proches du métro et du périphérique ce qui facilite les visites. Dans ce nouvel espace, 25 % de la surface est dédiée à la formation, afin d’ouvrir nos portes à tous ceux qui veulent découvrir nos produits.

SLU : Quel modèle de distribution avez-vous adopté ?

Atika El Sayed : Un modèle typique de fabricant. Nous confions la distribution des produits à ceux dont c’est le métier et qui sont proches de nos clients pour identifier leurs besoins, ce qui nous permet de mieux nous concentrer sur les produits, leurs plus-values, leur fonctionnement… Nous avons tout de suite identifié un certain nombre de distributeurs, des partenaires avec lesquels nous voulions travailler car ils représentaient l’image que nous souhaitions transmettre à nos clients. Ils étaient 10 au total.
Ces partenariats moraux, ont été mis en place début 2019 soit juste après les JTSE. La dynamique était déjà très positive car certains d’entre eux avaient déjà l’habitude de travailler avec Avab et connaissant bien nos produits. Nous avions juste à établir un autre mode de fonctionnement.

SLU : Ca veut dire quoi travailler autrement ?

Atika El Sayed : Ca veut dire créer une plus grande proximité entre eux et nous pour travailler ensemble sur des projets, des offres et sur la connaissance des produits ainsi que leur maintenance et leur installation. Nous avons commencé par des formations et démonstrations sur les nouveaux produits lancés l’année dernière. Nous avons réalisé ensemble également des démonstrations auprès de leurs clients.

Pour profiter au maximum des journées dans les locaux d’ETC France, un espace repas avec une cuisine est à disposition des visiteurs. On peut apporter sa nourriture ou commander dans un des nombreux restaurants de Saint-Denis.

SLU : Ont-ils une exclusivité géographique ?

Atika El Sayed : Nous couvrons toutes les régions, sans avoir établi de contrats particuliers au niveau régional donc il n’y a pas d’exclusivité, ni sur les produits, ni sur la région.
Chaque client a des affinités avec ses distributeurs. Nous respectons cela. Mais par nature, les clients ont tendance à travailler avec le distributeur le plus proche.

SLU : Sur le total de 10 revendeurs, combien sont situés en région parisienne ?

Atika El Sayed : Ils sont plusieurs, il y a Alterlite, So What et Dushow. Via un compte MyETC spécifique aux dealers, ils ont accès aux prix et aux références.

SLU : Comment réagissent les clients qui achetaient en direct chez Avab ?

Atika El Sayed : Avab a eu une histoire et un relationnel à part avec certains lieux en travaillant parfois en direct avec eux, tout particulièrement en Ile-de-France. Un de nos objectifs est de leur faire comprendre cette nouvelle démarche et de les diriger vers un de nos distributeurs.

SLU : En termes de tarif, ça change quoi pour eux ?

Atika El Sayed : Pour eux, ça ne change rien, sauf que la distribution du montant est faite différemment entre nous et nos partenaires. Donc ils ont toujours le même intérêt à travailler avec ETC. Il n’y a pas d’avantage particulier à travailler avec nous en direct.
En termes de prix, cela revient au même pour le client final. Et pour le support, nous sommes toujours présents mais nous préférons le faire au travers de nos partenaires. Plus nous travaillons avec eux et plus ils sont formés sur nos produits ce qui est gagnant-gagnant. Nous les accompagnons donc dans cette démarche.

SLU : Que se passe-t-il si un revendeur qui n’est pas identifié comme distributeur ETC a besoin de revendre certains de vos produits à un théâtre ?

Atika El Sayed : Nous allons l’écouter, essayer de comprendre ce qu’il veut de manière à le diriger vers un de nos distributeurs. Tout est fait en parfaite transparence pour qu’il n’y ait pas de problème.

SLU : Ce sont donc les distributeurs d’ETC qui assurent le SAV ?

Atika El Sayed : C’est notre stratégie à terme. Le choix de nos partenaires s’est fait sur trois critères dont le service après-vente. Cette semaine par exemple, Jérémy, notre responsable technique, est chez un de nos partenaires pour former sur une semaine, les équipes à la technique et à la maintenance de certains de nos produits.
Sur le chiffre d’affaires global que l’on a réalisé cette année, une partie vient du S.A.V. et de contrats de maintenance. Petit à petit cette partie sera transférée chez nos partenaires. Ce qui est important pour nous dans tous les cas, même si nous assurons encore une partie de la maintenance chez ETC, c’est de nous assurer que nos clients ont bien accès au S.A.V. qui leur est nécessaire.

SLU : De combien de personnes est constituée ton équipe

Atika El Sayed : En France nous sommes une vingtaine de personnes et les moyens que nous avons, dépassent largement cette équipe. La filiale ETC Ltd localisée en Angleterre nous a énormément aidés à gagner en expertise sur les produits, tout comme les États-Unis qui, en plus, nous soutiennent sur le plan marketing et vente. Nous avons d’ailleurs des collègues américains qui nous rendent régulièrement visite. Ce sont donc 3 salariés de plus qui fonctionnent pour nous en permanence, sans parler de ceux qui nous suivent à distance.

SLU : Tu as recruté combien de personnes et à quels postes cette année ?

Atika El Sayed : Nicolas Da Canal, qui travaillait à l’Opéra Bastille nous a rejoints au poste de responsable des ventes. Nous avons également recruté Alexis Vaneberg pour renforcer l’équipe technique. Enfin, nous travaillons avec un responsable marketing local, Jonathan Grimaux, qui est une ressource supplémentaire.

Le stock est bien entendu également au rez-de-chaussée. Deux grandes portes facilitent le chargement de matériel dans les camions. Un accès direct au showroom a aussi été prévu.

SLU : Où est situé le stock de matériel

Atika El Sayed : Une partie du stock est chez nous, ici en France, c’est aussi pour cela que nous avions besoin de plus d’espace. Mais il faut savoir qu’ETC a investi dans un grand hub en Hollande en plus d’un autre qui a ouvert en Allemagne pour High End.

Nous n’avons pas vraiment intérêt à tout stocker ici et sommes en train de nous organiser pour que les livraisons se fassent en direct. Aujourd’hui c’est en flux tendu. Il nous arrive de rentrer les produits très vite pour qu’ils repartent aussitôt, en particulier pour la partie EOS avec laquelle nous avons un succès extraordinaire.

SLU : Combien de consoles EOS vendues ?

Atika El Sayed : Nous sommes déjà à 140 consoles Eos installées en France en 1 an et demi alors que nous partions quasiment de zéro. Nous rattrapons vite ce retard mais nous avons encore une grande marge de progression, car cette console est un des best seller d’ETC. Nous avions une grosse crainte par rapport à la transition du Cobalt vers l’EOS.

Aujourd’hui, je rencontre des gens qui ont acheté un EOS ou se forment dessus et pas une seule personne parmi les plus adeptes du Cobalt n’a manqué de me dire : “Mais pourquoi on ne nous a pas montré ça avant”. Même si je peux comprendre la crainte de Jean-Louis et Christian parce que c’était un pari risqué pour une petite boite. ETC peut le faire grâce à des moyens financiers qui lui permettent de rebondir.

EOS Ti

SLU : Comment se partage le chiffre d’affaires entre ETC et High End ?

Atika El Sayed : High End représente aujourd’hui presque 15 % du chiffre global. En 2019 nous avons préféré nous concentrer sur le théâtre et consolider notre « core market ». Les produits High End Systems étant très qualitatifs, nous en avons installé essentiellement dans des opéras et des théâtres renommés.
Nous n’avons pas encore réellement adressé le domaine de la tournée et de l’évènementiel mais c’est dans nos road-map pour le futur, tout comme la TV et l’architectural. Nous avons des produits exceptionnels pour tous ces secteurs mais nous ne voulons pas nous disperser, il y a beaucoup à faire dans chacun de ces secteurs.

SLU : Comment ont évolué les ventes en 2019 ?

Atika El Sayed : Elles ont augmenté de manière assez significative. Nous avons fini l’année 2019 avec 45 % d’augmentation du chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente. Pendant une période de transition et de migration c’est positif. Aujourd’hui je peux dire très facilement que 77 % de nos ventes sont faites par eux. C’est un tournant important qui a été tout de même assez rapide. »

C’est l’heure d’un rendez-vous de conférence téléphonique pour Atika qui passe le passe le relais à Nicolas Da Canal, nouveau responsable des ventes chez ETC France.

ETC fort de ses 1 400 collaborateurs est le seul fabricant à proposer un catalogue assez large pour contenir des consoles, des projecteurs traditionnels et automatiques, de la machinerie, des gradateurs et du matériel réseau. Intégrer l’équipe commerciale d’ETC est un challenge que Nicolas Da Canal, nouveau responsable des ventes (Regional Sales Manager est son titre officiel chez ETC) a décidé de relever. Sa mission, comme il nous l’explique lui-même, est d’animer le marché sur la partie commerciale, c’est-à-dire le réseau de distributeurs.

SLU : Vous êtes combien dans l’équipe commerciale d’ETC France ?

Nicolas Da canal : « Nous sommes quatre dans l’équipe Sales et 2 dans l’équipe Customer service qui suit ensuite les projets des clients. Dans l’équipe Sales, il y a Philippe Roy que tout le monde connaît sous le nom de “Pilou”. Il est Field Project Coordinator, ou Coordinateur de projets. Pilou fait partie des gens qui viennent du terrain et que l’on a convertis en commerciaux. Il y a ensuite Sylvain Lotodé qui s’occupe de la coordination commerciale. Il fait la passerelle entre nous et le Customer-service dirigé par Nicolas Liabeuf.

Enfin il y a Virginie Vaz, qui est responsable des formations et des démonstrations. Elle fait un sacré boulot entre envoyer des consoles à droite et à gauche pour des démonstrations ou organiser des sessions découvertes de pupitres.

SLU : Qui anime ces formations ?

Nicolas Da canal : Ce n’est pas toujours Pilou sinon il ne ferait que cela. Donc nous engageons aussi des pupitreurs confirmés pour le faire. Notre travail avec Pilou c’est surtout d’aider notre réseau de partenaires à connaître nos produits et les accompagner pour des sessions de démonstrations chez des clients.

SLU : Avab Transtechnik France distribuait d’autres marques, comme Lumen Radio. Avez-vous gardé la carte ?

Nicolas Da canal : Oui, car ETC ne disposait que d’une petite solution wireless, le Color Source Relay. Aujourd’hui on intègre la technologie Multiverse de City Theatrical dans nos projecteurs et notamment dans de nouveaux produits comme le fos/4.
C’est une très bonne valeur ajoutée à cette gamme de produits car un émetteur Multiverse est capable de générer 10 univers. Par comparaison, pour avoir 10 univers en Lumen Radio, il faut 10 émetteurs, ce qui devient un peu complexe. Après on accompagnera la demande. Il est clair que le marché américain est très utilisateur de City Theatrical alors qu’en Europe on privilégie Lumen Radio. »

Conclusion

En plus d’avoir relevé le défi de faire évoluer le modèle qui avait été construit par Jean-Louis Pernette et Christian Rezgui, d’assurer la continuité des engagements tenus auprès des clients d’ETC, et ce malgré des transformations profondes, ETC France a su faire évoluer son marché et transformer l’essai.

C’est donc une belle aventure qui se dessine et se développe en s’attaquant maintenant à la vente des projecteurs High End sur le marché de la prestation et des plateaux de télé. Des projecteurs lumière, aux consoles, aux solutions rigging, les équipes commerciales et marketing de la filière France auront certainement de gros challenges à relever pour 2020.

En toile de fond, la disparition de Fred Foster aura créé un manque et un vide que le groupe a réussi à combler en confiant les rênes de la société à Dick Titus qui a dirigé l’équipe de direction d’ETC aux USA pendant 17 ans au poste de Président.

La patte de Fred est toujours présente dans la société. Un supplément d’âme qui semble être un des ingrédients principaux de la recette du succès. Chapeau à cette équipe hors du commun.

Les Folies Bergère et Immersives

L’histoire de ce déploiement démarre assez classiquement par un : « Est-ce que vous pensez que c’est réalisable L-ISA aux Folies Bergère ? ».
La réponse c’est Arnaud Delorme ingénieur application chez L-Acoustics qui nous la raconte depuis la scène de ce théâtre parisien où un public nourri de professionnels s’est pressé pour une après-midi et une soirée de démos ponctuées par un showcase de Yael Naim mixé comme il se doit par Madje qu’on a eu le plaisir d’interviewer assez longuement.

Arnaud Delorme fait défiler ses graphiques depuis la scène des Folies Bergère. Il nous les a aussi confiés, merci à lui.

Arnaud Delorme : Cette question nous a été formulée par Olivier Hagneré, Directeur général en charge de la technique chez Novelty et Madje Malki, Directeur technique de Potar. La réponse n’a été donnée qu’après une phase d’étude servant à qualifier le projet, via des outils de design spécifiques.
Nous avons donc commencé par modéliser la salle en 3D dans Soundvision avec toutes ses colonnes et autres zones d’ombre et ensuite on a posé toujours de façon virtuelle le système central, dimensionné et placé de sorte à couvrir le plus possible d’audience.

Le choix s’est porté sur la nouvelle enceinte point source A15, un 15” avec un moteur de 3” sur guide d’onde équipé du système Panflex. Son ouverture horizontale de 110° permet de couvrir largement et deux modèles existent, la Focus en 10° vertical et la Wide en 30°.
5 ensembles de quatre A15 sont placés avec deux Focus en tête et deux Wide en bas d’assemblage et chacun de ces clusters recouvre le maximum d’audience possible.

La salle modélisée dans Soundvision avec toutes ses zones d’ombre en noir même si les obstacles manquent par volonté de clarté. Ici le fruit de la superposition des 5 clusters L-ISA. Le vert correspond aux sièges où elle est totale, le jaune où elle est partielle. Un très bon résultat.

Au bout de cette démarche de simulation, on délimite la zone de spatialisation totale de 70 % où les 5 clusters se recouvrent parfaitement et celle partielle où l’on n’a qu’une partie de l’immersion mais déjà un rendu supérieur à celui offert par l’habituel gauche/droite. On obtient une distribution du système scène de 5 dB et un SPL de 113 dBA.

Deux des cinq clusters de A15. Les deux boîtes du haut, des Focus, ouvrent à 10° verticalement d’où une ébénisterie offrant un volume de charge légèrement supérieur aux deux du bas, des Wide ouvrant à 30°. Les Panflex sont complètement rabattus à 110°. Derrière on voit bien les 8 KS21, les premiers subs « marron » employant des 21”

L’enceinte A15 a beau descendre à 40 Hz, nous avons complété le bas du spectre avec des ressources en sub pour être cohérent avec le système principal. On retrouve donc deux arrays endfire en montage cardioïde avec un total de huit KS21, ce qui génère une excellente distribution dans toute la salle, bien meilleure qu’en employant des subs en gauche droite et indispensable pour coupler avec un montage L-ISA.

La distribution de l’octave 30-60 Hz générée par les KS21, concentrée et piquée vers le bas par le montage choisi. Un résultat remarquable et qui permet, en concentrant toutes les sources ayant le plus de grave dans le cluster central, d’avoir une quasi-absence d’interférences dans le bas.

Afin de compléter la distribution et déboucher les zones d’ombre inhérentes à la nature même de la salle, du Syva est placé en bord du cadre de scène en infill et dans le nez de scène, quatre (bientôt 6) 5XT débouchent les premiers rangs et tirent l’image vers le bas.

Pour les parties sous balcon, des X8 sont distribuées. Il y a aussi un peu de démasquage en X8 au 1er balcon à cause cette fois-ci du second balcon, mais pour le reste, le A15 ne nécessite pas de rappels malgré un dernier rang de sièges placé à 40 mètres en haut du 2e balcon. Tout est prêt afin que le processeur L-ISA puisse prendre en compte le système dans sa globalité et fournisse la meilleure spatialisation à l’audience.

Le système au grand complet, à la fois le déploiement L-ISA et le complément distribué. En full range A. Un super travail. Remarquez les six 5XT. Ils sont placés dans le nez de scène. Arnaud Delorme m’a certifié que les deux manquants vont arriver. Il s’entraîne chez lui avec sa scie sauteuse ;0).

A partir de cette simulation on a pu dire oui à Olivier et Madje. La salle peut désormais répondre à toute demande de fiche technique.

Fred Blanc-Garin prend le micro

Après cette entrée en matière autour du projet et de sa mise en œuvre, la première écoute du système est confiée aux bons soins de Fred Blanc-Garin qui de toute évidence s’éclate à être sur scène et nous avec !

Fred Blanc-Garin en plein show, et il y en a de la vie dans cet homme !

Les extraits fusent avec, bien entendu, des comparatifs gauche / droite et L-ISA, alignés en SPL mais très en défaveur de la version gauche/droite, à la peine, face à l’implacable fluidité du rendu par objet. Quelques échantillons sonores présentent de légers défauts qui laissent penser à un problème de processing, mais il n’en est rien. Cette impression disparaîtra totalement lors du magnifique showcase de Yael Naim.

Ce détail mis à part, l’intégration des enceintes a été très bien réalisée par les équipes de Potar et de Novelty et le calage de l’ensemble ne souffre d’aucune critique. Le déplacement d’une voix de cluster en cluster est net et fluide à la fois, avec juste de petites différences de rendu liées aux interactions de chacun des 5 clusters avec la salle elle-même.
Comme proposé par Fred, on se balade dans l’orchestre mais aussi dans les deux balcons pour ressentir les zones 100 % L-ISA et celles moins bien servies, une balade pinailleuse que les spectateurs ne feront pas.

Les in et outfill à cour avec une Syva et son Syva Low pour remplir un peu les loges sous balcon, et une des nombreuses X8 qui viennent apporter vie à des sièges hors zone L-ISA.

Les premiers rangs sont pris par les 5XT et les infills en Syva, mais dès le 4e, on commence à ressentir de l’air venant en douche puis rapidement on est pris par les A15 et l’espace mono s’ouvre. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne, le sentiment de douche s’estompe et on retrouve un son de très belle qualité. On y reviendra.
La transition entre la partie immersive et le mixdown mono est très bien réalisée en phase comme en couleur, il faudra juste la réécouter à salle pleine où les 5XT seront plus rapidement absorbés.

Où que l’on aille à l’orchestre, on a du son, y compris sous la casquette formée par le balcon, une zone assez ingrate où prend place la console, une Venue S6L-24D. C’est un emplacement où il n’est pas facile de réellement travailler mais qui dispose d’un délai en X8 pour redonner un peu de vie au rendu.
Au premier comme au deuxième balcon, la distribution s’avère très bonne et même les sièges excentrés du 1er bénéficient d’une assez belle image sonore, certes moins large mais parfaitement raccord avec la vue que l’on a de la scène. Au deuxième balcon, la spatialisation s’estompe quelque peu à cause de la distance.
En revanche la fluidité du son, débarrassé des interférences propres au gauche/droite, est très appréciable même si tout en haut, l’extrême aigu durcit un peu. N’oublions tout de même pas que, pour absorbante qu’elle est, la salle est vide. La hauteur à laquelle sont accrochés système et subs fait que, une fois n’est pas coutume, le rendu est au moins aussi bon voire meilleur grave y compris, et surtout plus cohérent avec l’image de la scène, au balcon qu’à l’orchestre.

Yael Naim, accompagnée par l’ensemble Zéné dirigé par Bruno Kele-Baujard, photographiée depuis le balcon. Un moment délicieux et correspondant exactement à ce qu’on rêve d’entendre dans cette salle et très bien restitué par le système en A15.

Le magnifique showcase de Yael Naim avec son piano et ses choristes est aussi un révélateur de la très belle qualité de rendu des A15 avec un exercice loin d’être facile pour une enceinte devant raccorder un 15” sur un moteur de 3”. Les voix, il est vrai travaillées par Madje avec tout le talent qu’on lui connaît, sonnent avec une douceur, une précision et une neutralité qui étonnent quand on sait qu’une A15 peut sortir en crête 141 dB SPL. Les progrès en qualité sonore des enceintes à très haute sensibilité sont stupéfiants.

Madje est dans la house… tout baigne !

Après nous avoir offert des instants de bonheur avec une artiste dont il s’occupe depuis longtemps, Madje est revenu à sa console pour répondre à quelques questions.

SLU : Il paraît que tu t’es beaucoup mobilisé pour qu’un système L-ISA soit déployé ici. Tu comptes t’y installer ? (rires)

Madje : Non, je suis toujours le dirtech de ma boîte Potar après notre entrée dans le groupe Novelty. On me laisse toujours l’autonomie en termes d’idées et d’orientations, donc L-ISA ici est né de mon envie de sortir du gauche / droite et d’offrir du vrai bon son.

Madje devant la S6L en dotation aux Folies Bergère, son outil préféré et une console déjà très imbriquée dans l’univers L-ISA.

Deux lignes génèrent une telle interférence que depuis des années on lutte par une course à la puissance, ce qui dans ce type de salle marche encore moins bien et l’excite beaucoup. Mixer et diffuser par objet corrige ce problème et permet de travailler à des niveaux beaucoup plus raisonnables.

SLU : Pourtant je trouve que cette absence d’interférence libère pas mal la dynamique et les niveaux s’envolent un peu.

Madje : Ecoute un mix stéréo. Quand tu mixes pour ce format, tu essaies de lui donner le plus de relief possible ce qui a généré des méthodes comme la compression parallèle pour travailler la matière sans pour autant bouffer le son. On a pris des habitudes de remplissage de cet espace avec la volonté de tout entendre. On a des tas d’artifices quand on mixe. Perpétuer ces habitudes dans un format où l’interférence a quasiment disparu, la distorsion d’intermodulation nettement plus basse et tes sources beaucoup plus définies, n’a peut-être plus lieu d’être.

L’idée d’un mix où l’on travaillait des patates et le boulet, n’est plus d’actualité. Il faut mixer avec un autre esprit, beaucoup plus tourné vers le relief sonore. Si l’on parle d’impact, on l’a sans problème avec un gauche/droite de deux fois 12 boîtes, mais on le ressent uniquement au centre. Dès qu’on va sur le côté, il est mangé car le système est interférent. Aujourd’hui avec L-ISA, pied et basse passent sur un seul système, donc l’approche a changé.

Le système L-ISA au grand complet. La proximité entre les quatre 15” des A15 et les huit 21” des KS21, au maximum à une distance d’une demi-longueur d’onde, donne une netteté, un impact, une uniformité et un SPL au grave impossible en gauche/droite et encore plus avec des subs au sol.

SLU : L’outil est donc bon, il faut apprendre à s’en servir ?

Madje : Bien sûr, mais c’est un outil nouveau qu’il faut apprendre à maîtriser et très peu de gens ont la chance d’y avoir accès. Lorsque SLU est venu en reportage sur la tournée de Renaud, j’en étais à la 80è date, mais si vous étiez passés à une des premières, je cherchais mes petits (rires). J’ai l’impression qu’il faut faire un retour en arrière dans la prod.
Il faut apprendre à traiter l’objet et je reconnais qu’en demi-teinte c’est très beau, mais dans les moments forts, ce n’est pas évident. Je pense que du travail doit être fait de part et d’autre, côté constructeur comme côté utilisateur pour qu’on parvienne à bien exploiter le mix objet. Quoi qu’il en soit, une salle comme les Folies Bergère va offrir aux prods comme aux techniciens de s’initier au son de demain dans de très bonnes conditions.

Yael Naim, un showcase millimétré est parfait pour mettre en exergue le très joli rendu des voix humaines des A15.

SLU : Il n’y a aucun risque ici…

Madje : Aucun, d’autant que la voix sortira toujours bien une fois qu’on aura appris à ne pas la travailler en force comme avant. Il faudra faire preuve d’ouverture et ne pas chercher à tout prix le gras lié au grave couplé au sol ou encore ces dB en plus au milieu. Sans doute quelques groupes de musiques comme le Rap vont devoir faire un peu plus de chemin, mais les avantages l’emporteront. C’est mon nouveau bâton de pèlerin. Il existe un ailleurs (gros rires) !

SLU : Le calage a été entièrement fait avec des outils L-Acoustics ?

Madje : Oui et cela nous a bien facilité la vie. On est parti du processeur P1 qui attaque tout le système en AVB et accepte 4 micros de mesure. En mode analyse, il génère des séries de sweeps par enceinte et par zone qui sont ensuite stockés et permettent d’effectuer le calage en égalisation et délai off line. Tu peux même passer par la fonction auto-align qui propose 3 délais différents basés sur la moyenne des courbes. La salle a été entièrement cartographiée avec plus de 300 mesures.

Le détail poussé très loin, joli mais surtout indispensable si l’on veut disposer de toutes les zones d’ombre d’une salle ancienne.

Arnaud Delorme qui s’occupe des intégrations manipule parfaitement le P1, et j’ai voulu que l’ensemble des nouveaux algorithmes de L-Acoustics comme l’AutoFIR soient utilisés et que le calage respecte totalement leurs principes et leurs méthodes de calcul. Nous avons l’expérience du terrain, mais eux intègrent des paramètres auxquels on ne tient pas compte. Le résultat est étonnant.

SLU : Tu es pour une assistance par la machine ?

Madje : Si tu prends chaque cluster accroché de 4 boîtes, chacune dispose d’une patte d’ampli et d’une égalisation propre créée automatiquement. Le faire soi-même est impossible. Je valide entièrement la démarche de L-Acoustics d’autant que toutes leurs propositions doivent être validées par l’homme.

SLU : Où as-tu fait ton mix de ce soir ?

Madje : Ici… (Un ange passe. Très pro il a des chaussures de sécu, casque, gants…). Le mix sort du studio et je n’ai fait qu’attribuer les objets et régler les réverbérations, toutes internes (et magnifiques NDR). Les réglages sur la voix de Yael sont ceux du studio avec le même micro DPA. Je suis à fond sur la S6L et le son de cette console depuis qu’Avid est passé en 64 bits est excellent. Je fais tout avec. Je n’ai plus de périphériques du tout.

La salle avec son système L-ISA désormais à demeure éclairé par notre flash. Dans la réalité il est beaucoup plus discret.

Conclusion

L’installation de la toute première configuration immersive L-ISA dans un théâtre en France est une réussite et on n’en attendait pas moins de l’association entre Potar et L-Acoustics dont on connaît les liens très forts. Malgré le ratio pas idéal en termes de hauteur vis-à-vis de la largeur de la salle qui a contraint le système à être placé assez haut, un très grand nombre de sièges bénéficie d’un rendu spatialisé.

A gauche Olivier Hagneré, Directeur général en charge de la technique chez Novelty et, en train de parler, Frédéric Jérôme, le directeur des Folies Bergère.

L’abandon du gauche/droite et l’adoption d’un point unique pour l’infra apportent aussi un plus indéniable. Le choix des nouvelles enceintes A15 offre enfin la couverture très large nécessaire à L-ISA et une remarquable musicalité indispensable dans une salle à la programmation éclectique.

Comme nous l’a glissé Florent Bernard désormais Executive Director of Application Design & Education de L-Acoustics, « Le son redevient important dans un concert et il n’est plus interdit de voir des enceintes au même titre que des projecteurs. L-ISA a redémarré un dialogue grippé depuis longtemps avec les éclairagistes et les scénographes, mais du chemin reste à faire ! »

Il faudra malgré tout penser à réduire la pollution sonore propre à certains équipements d’éclairage et de vidéo. Quand le son numérique AVB se fait aussi silencieux, fidèle et avec une telle richesse de rendu et de positionnement dans l’espace, avoir un VP et ses turbines au-dessus de sa tête ou des lyres tous ventilos dehors, cela gâche un peu le plaisir.
C’est vrai aussi que depuis quelques semaines on savoure le bruissement des feuilles qui poussent et le chant des oiseaux qui se marrent de ne plus nous avoir dans leurs pattes…


Liste non exhaustive du matériel déployé aux Folies Bergère

10 x A15 Wide
10 x A15 Focus
4 x 5XT (6 prévues)
2 x Syva et Syva Low
12 x X8
4 x X8 au balcon bientôt remplacées par des Kiva II pour moins d’interférences avec la zone L-ISA.
11 x LA4X
2 x Processeur L-ISA (Main + BackUp)

 

Souvenirs de quarantaine : Bibou

Homo sapiens, productibus et mixatum de Tryo et accessoirement ingé son FOH, Bibou est un génial cumulard de la scène hexagonale impossible à arrêter avec son FFP2. Quand on retire le cordon secteur il bascule sur batterie !


SLU : Quels sont vos secteurs et zone d’activité

Bibou : Production de disques, Production de tournées, Management / Conseils d’artistes

Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?

Confiné en famille dans une maison, avec un jardin et la possibilité d’aller au bureau si nécessaire… Ya pire comme contraintes ! Pensées aux copains/copines dans un confort moindre… Juste pas de fibre à la maison, ça impose la patience parfois !

Où êtes-vous ?

20km au Sud de Paris, dans l’Essonne

Quelle a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?

Beaucoup de choses à modifier, donc à réorganiser et surtout, reporter un AccorHotels Arena plein à craquer…

Et depuis le confinement ?

Beaucoup de visioconférences ! On ne s’est jamais autant réunis en ce moment grâce aux outils numériques ! On a du reporter 3 fois notre Bercy, on a préféré jouer la sécurité et on y sera -enfin- en scène centrale « à la Tryo » (gros challenge technique!) le 12 février 2021. Les festivals de cet été sont quasi tous reportés en 2021: triste et chouette nouvelle!

Quels ont été les principaux projets annulés ?

Beaucoup de promos, et 30 festivals cet été (Printemps de Bourges notamment)

Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?

L’AccorHotels Arena en février 2021. Également la promo et le suivi commercial du nouvel album de Tryo sorti à l’occasion des XXV ans du groupe.

Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?

Difficile de juger sur un long terme. A court terne c’est certain ! Je ne fais pas de dessin, on est tous -ou beaucoup- logés à la même enseigne.

Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?

Intendance, vie de famille, culture (pas toujours avouable !), je garde une activité sportive à distance et surtout repos !

Comment occupez-vous votre temps professionnel ?

Mails, visio conférences, coups de téléphone, organiser la production d’un mixage et d’un clip en mode « confinement ! » Et surtout répondre à un questionnaire 😉

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?

Retrouver les amis autour d’un verre, organiser un grand repas de famille !

Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?

Se signaler bénévole pour aller aider dans un établissement de santé, respect pour ceux qui le font…
Et un grand Merci à tous les travailleurs indispensables, au sens large.

Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?

Profiter de ce moment inédit pour parler (au tel !) avec les amis perdus de vue depuis longtemps… Les vieux copains qu’on n’appelle jamais ou trop rarement…

Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?

Sur une vieille tournée Tryo, j’avais acheté des masques FFP2 (sans le savoir) car on avait une épidémie de je sais plus trop quoi (grippe, gastro-hybride,…) et pour blaguer, je portais ces masques à la régie, dans le tourbus….
Je m’en souvenais, j’ai fouillé à deux reprises dans mes tiroirs, mes flights, j’ai fini après un Tétris risqué par remettre la main dessus. J’ai retrouvé 3 masques qui me servent maintenant à faire mes courses sans stresser de m’approcher trop près d’un autre homo sapiens !

Un clip en confinement !!


Nous ajouterons chaque jour les souvenirs qui nous parviendront via le questionnaire à télécharger ici.
Et nous l’envoyer avec un selfie au format paysage sur l’adresse mail [email protected]

Souvenirs de quarantaine : Yves Guégan

Yves Guégan, ingénieur technico-commercial de CODA Audio France, la filiale française privée de CODA Audio, confiné dans le Pays Bigouden, s’inquiète pour ses poules hésite à les balader en laisse ? »

SLU : Quels sont vos secteurs et zones d’activités ?

Yves Guégan : Je me déplace sur quasi toute la France, principalement le nord, l’ouest, sud-ouest et IDF

Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?

Je vais très bien, mes proches aussi, fort heureusement, quelques suspicions chez certains amis mais a priori rien de grave.

Où êtes-vous ?

Avec ma chérie et ses enfants chez nous à Plonéour Lanvern en Bretagne dans le Pays Bigouden

Quel a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?

Une grosse partie de mon activité consiste à me déplacer chez mes clients, l’impact est donc fort, quelques jours avant le confinement j’étais en région lilloise et en région parisienne.

Et depuis le confinement ?

Déplacement réduit à néant, je respecte scrupuleusement le confinement en restant chez moi. Plus nous respecterons ce confinement plus vite nous pourrons reprendre un semblant de vie normale.

Quels ont été les principaux projets annulés ?

Comme sans doute la plupart de mes confrères fabricants, tous mes rendez-vous, présentations, démos, formations… ont été annulés.

Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?

N’ayant aucune visibilité pour l’instant sur une reprise d’activité dans notre secteur, tant qu’on ne sait pas de quelle manière le confinement sera levé, pour l’instant on prend son mal en patience.

Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?

Nous sommes au chômage partiel, nous avons la trésorerie qui nous permet de tenir quelque temps en ayant réduit tous nos frais de déplacements. Nous faisons les démarches nécessaires auprès des organismes afin d’avoir les aides nécessaires pour tenir au cas où la crise s’installerait dans le temps.
Mais je m’inquiète beaucoup plus pour mes clients, pour les festivals et concerts… Je vois mal revenir l’autorisation des grands rassemblements, ça ne me paraîtrait pas très cohérent de rassembler 2 000 ou 30 000 personnes dans une salle ou un champ dans ce contexte de pandémie. J’essaie de rester optimiste mais je suis réaliste, la reprise n’est pas pour demain.

Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?

Je perfectionne mon putting, je m’occupe de mon jardin et de mes poules avec lesquelles je ne respecte pas la distanciation sociale. Elles me kiffent mes poules.
Je bricole, je range, je nettoie les vitres de la maison… Je n’ai plus aucune excuse auprès de ma chérie pour lui dire que je n’ai pas le temps de le faire

Comment occupez-vous votre temps professionnel ?

J’ai encore à étudier pas mal de dossiers d’installation à moyen et long terme, je prends des nouvelles de mes clients, je peaufine tout ce que je n’ai jamais le temps de faire, bref j’ai de quoi encore m’occuper.

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?

Voir mes enfants qui me manquent beaucoup, ils sont actuellement confinés au Havre.
Allez manger une crêpe et boire un verre de vin blanc avec ma chérie sur la terrasse d’un bar resto situé en front de mer à Penhors pas loin de la Torche, le paradis des surfeurs.

Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?

Lire SoundLightUp bien sûr 🙂

Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?

Prenez soin de vous et de vos proches.

Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?

J’hésite à aller balader mes poules en laisse dans le quartier, tu crois que j’ai le droit ?


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Souvenirs de quarantaine : Vincent Nast

Vincent Nast, concepteur/scénographe et directeur technique a trouvé le temps de faire voler son drone et même de ressortir son vieux saxo, ce qui fait bien rire ses filles.


SLU : Quels sont vos secteurs et zones d’activités ?

Vincent Nast : Principalement des événements corporate mais aussi un peu d’événements grand public ou sportifs. Pas de région de prédilection, je bosse là où mes clients m’emmènent, en France comme à l’étranger.

Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?

Nous allons bien, merci. Quelques connaissances ont été touchées mais, heureusement, toutes semblent s’en sortir.

Où êtes-vous ?

Chez moi, dans la pampa yvelinoise. Home sweet home, plus que jamais !

Quel a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?

J’ai été impacté dès la fin février puisque je devais avoir un événement en Asie début mars mais il a été annulé par les autorités locales. Cela nous a surpris car, à ce moment-là, l’ambiance n’était pas du tout au confinement en France et nous étions loin d’imaginer ce qu’allait être cette pandémie.

Et depuis le confinement ?

Les premiers jours furent très actifs car il a fallu gérer les annulations et/ou reports. Mais passée la première semaine, tout est devenu calme, très calme, très, très calme. À y bien réfléchir, je crois que la deuxième semaine je n’ai eu qu’un ou deux appels à caractère professionnel.

Quels ont été les principaux projets annulés ?

Par chance je n’ai eu (pour l’instant) que deux annulations définitives. Mais qu’en sera-t-il pour les projets de mai et juin qui, à ce jour, sont encore maintenus ? Personnellement je n’ai que peu d’espoir. Au mieux ils seront reportés, au pire… annulés.

Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?

Le congrès des Notaires, l’assemblée générale de la FFB, des symposiums, des séminaires, un mapping, cette fameuse soirée thaïlandaise… Tout est reporté à cette fin d’année, principalement sur les mois d’octobre à décembre.
Le souci est que cette période est déjà traditionnellement très chargée. Je crains donc de devoir refuser ou abandonner certains dossiers. C’est là que le manque à gagner apparaîtra réellement.

Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?

L’impact est indéniable. Mon exercice s’arrêtant au 31 juillet, je ne peux même pas compter sur la reprise en septembre (si reprise en septembre il y a) pour sauver l’année. Heureusement le début de l’exercice fut bon et j’arrive à peu près à équilibrer.
Et, ayant peu de charges fixes, ma trésorerie me permet d’être serein pour quelques mois encore. Mais j’ai reporté tout investissement, tant sur le plan professionnel que personnel.

Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?

C’est le côté positif de ce confinement : je prends enfin le temps !
Le temps de bricoler, de jardiner (ou plutôt de débroussailler !), le temps de faire voler mon drone, d’écouter des vieux albums, de lire autre chose qu’un brief ou un devis… et même le temps de ressortir mon vieux saxo, ce qui fait bien rire mes filles !

Comment occupez-vous votre temps professionnel ?

Les événements, maintenus ou reportés, demandent souvent d’être revus. Les lieux, le planning, la jauge, les budgets, les messages… Tout a bougé. Il faut donc modifier (ou parfois même tout refaire) ce qui était validé depuis des mois. À défaut de nouveaux briefs cela m’occupe déjà bien.
Mais il me reste tout de même du temps que je mets à profit pour découvrir de nouveaux logiciels ou explorer plus en profondeur ceux que j’utilise déjà, à commencer par Cinema4D qui est un puits sans fond !

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?

Aller chez le coiffeur ! Et quand je serai à nouveau présentable, revoir les amis, faire un resto, aller voir un spectacle… Bref, retrouver une vie sociale,

Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?

Plus que jamais il faut soutenir « les soignants ». Cela commence bien évidemment par le respect du confinement mais il existe d’autres façons comme, par exemple, le groupe FB « Makers contre le Covid » qui organise la fabrication des visières de protection qui manquent cruellement aux soignants. Donc si vous avez une imprimante 3D vous pouvez aider.

Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?

Cette crise soulève beaucoup de questions et met en lumière certaines failles de notre société. Mais elle génère des élans de solidarité et des prises de conscience qui, j’espère, seront plus tenaces que ce virus.

Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?

En ne sortant que tous les 10 jours pour faire le plein du frigo il m’est hélas difficile d’avoir quelque chose de surprenant à raconter !


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Ubitech prépare la reprise

Ubitech, le centre de formation dont nous avions parlé dans un article précédent (Lien ici), prépare la reprise progressive post confinement, dans le respect total des exigences sanitaires dictées par le gouvernement.

En accord avec les directives de l’Etat et des préfectures du sud, ainsi que dans le respect des conditions sanitaires nécessaires (gel hydroalcoolique, masque, distanciation sociale, nombre maximum de stagiaires par salle…), Ubitech a d’ores et déjà partagé un planning de formations démarrant fin mai – début juin pour les professionnels ayant à cœur de se former.

De plus, et pour pouvoir s’ajuster en fonction de l’évolution des mesures gouvernementales à venir en matière de déconfinement, des possibilités de e-learning permettront de se former à distance à Vectorworks, aux parties théoriques du Caces et de la nouvelle Licence Télépilote de Drone.


Au centre Nicolas Varlet, directeur d’Ubitech Formation, entouré de deux des formateurs du centre Florent Maurin à gauche et Ludovic Maurin à droite.

L’équipe d’Ubitech a en effet ajouté à son catalogue deux nouvelles formations dont Licence Télépilote professionnel de Drone avec option Photogrammétrie ou Prise de vue photo vidéo et Technicien compétent CTS 52.

– La Licence Télépilote professionnel de Drone dure 13 jours au total et permet d’apprendre à piloter un drone en conditions professionnelles en plus d’avoir légalement le droit de l’utiliser selon certaines conditions encadrées par la loi.

Plusieurs options viennent ensuite compléter cette formation parmi lesquelles la Photogrammétrie. Ce domaine qui intéresse notamment les régisseurs généraux et les directeurs techniques permet d’effectuer des relevés de plans d’un site pour préparer un festival par exemple.
A l’issue de la formation, le stagiaire aura ainsi acquis les connaissances indispensables pour réaliser des opérations de post-traitement de photogrammétrie au profit des professionnels de la mesure avec le logiciel Photoscan. D’autres options pourront également compléter cet apprentissage au pilotage de drone comme la prise de vue photo et vidéo.

– La Formation CTS 52 – Technicien Compétent en Chapiteau Tente et Structure est une certification permettant d’assurer la sécurité des établissements recevant du public (ERP).


Les dates et lieux prévus (ces informations sont susceptibles d’être ajustées)

Plus d’information sur le site d’Ubitech

Par mail : [email protected]

Ou au +33 6 50 41 08 16

Souvenirs de quarantaine : Jojo Fresnel de D6 Bell Light

Chez D6 Bell Light, c’est Jojo, le plus vieux Fresnel du parc qui répond au questionnaire, au nom de tout le matos confiné de la société.


SLU : Quels sont vos secteurs et zones d’activités ?

Jojo : Nous travaillons dans le spectacle en l’Île de France pour donner un coup de main à nos collègues qui sont installés dans des salles, nous sommes aussi parfois en extérieur.

Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?

L’ensemble de mes collègues va bien même si au bout d’un mois et demi, on se sent un peu à l’étroit dans nos flight-case. Le plus dur, c’est pour les asservis, ils ont des fourmis dans la lyre à force de ne pas pouvoir bouger. Mais, ce sont surtout les humains qui nous inquiètent.

Où êtes-vous ?

Dans notre dépôt à Ivry sur Seine près de Paris mais certains d’entre nous sont restés dans des théâtres parce qu’ils étaient trop loin pour rentrer. Mais ça ne nous inquiète pas.

Quel a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?

D’abord, on s’est rendu compte que nos humains (ceux qui travaillent chez D6BL – ceux qu’on voit tous les jours) continuaient à venir dans les locaux mais ils ne nous sortaient plus dans les camions et ne nous emmenaient plus dans les théâtres. Ils parlaient d’annulations…

Et depuis le confinement ?

On ne voit plus, personne ! Même pas pour nous dépoussiérer, nous brancher ou nous allumer ! Des fois, il y en a un qui passe mais ne s’occupe pas de nous, il va dans les bureaux. Pour les autres, on a entendu parler de télétravail et d’activité partielle mais on ne sait pas exactement ce que c’est…

Quels ont été les principaux projets annulés ?

D’après moi, ce sont toutes les salles où nous allons habituellement qui sont fermées et les spectacles sont annulés ! Je ne suis pas certain, mais j’ai entendu un humain en parler.

Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?

Nos sorties habituelles on ne sait pas jusqu’à quand.
Souvent, les meilleurs d’entre nous partaient en vacances à Avignon ou ailleurs, mais je crains que cette année, nous restions tous au dépôt cet été.

Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?

D’après ce que nous savons, même les humains ne savent pas trop…

Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?

On fait des grandes réunions de matos, on échange nos meilleurs souvenirs. On a essayé d’avoir plus d’infos de l’extérieur, car certains d’entre nous sont Wireless mais ils n’ont pas encore réussi à se connecter à internet. Il y a bien une ou deux enceintes qui ont essayé de mettre un peu d’ambiance mais le cœur n’y était pas. Sans les humains qui tapent dans leurs mains, il y a comme un vide !

Comment occupez-vous votre temps professionnel ?

Nos humains se sont inscrits sur une plate-forme : Prestataires Solidaires pour nous faire sortir un peu. La distrib’, les passages de câbles, la structure et même les camions se tenaient prêts. Mais il ne s’est rien passé, peut-être que les parcs axés sur l’événementiel étaient plus utiles.

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?

En ce qui me concerne, j’espère me prendre un bon petit test, peut être un petit coup de soufflette et briller ! Mais vous savez, je ne sors plus beaucoup, j’ai plus de 50 ans et il y a des petits nouveaux à led qui ne s’en sortent pas si mal. Moi, je reste quand même au dépôt… On ne sait jamais pour faire un petit coup de déco !

Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?

J’entendais l’humain qui vient des fois au bureau dire qu’il se passe plein de belles choses individuelles un peu partout. Il disait aussi que beaucoup d’humains avaient un avis sur tout… et que cela l’agaçait parfois un peu.

Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?

Conseillez aux humains de se tenir tranquilles et de faire attention aux humains fragiles.

Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?

Le confinement a créé des liens étonnants dans le dépôt. J’ai vu récemment une boule à facette faire l’œil à un caisson de grave !