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Mistral Ayrton, un petit spot à led qui promet 14 000 lumens

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En avant-première de Prolight+Sound Ayrton dévoile le Mistral-TC en présentation vidéo, un Spot doté d’un tout nouveau moteur de leds de 300 W, avec zoom 7-53°, trichromie, CTO Progressif, roue de couleurs, 2 roues de gobos, frost, roue d’animation, pas plus grand que Merak. C’est dire s’il est compact !

Presentation vidéo AYRTON – Mistral-TC

Pour assurer un zoom de rapport 8 :1 sur une plage de 7°-53°, et un faisceau homogène, Merak embarque un système optique propriétaire à 13 lentilles dont celle de sortie de 119 mm de diamètre.

Le système de couleur est constitué d’une trichromie avec CTO progressif et d’une roue de 7 filtres.
Les gobos verre, tous interchangeables sont installés sur deux roues et complétés par une roue d’animation et un iris 15 % – 100 %.
Un frost doux vient flouter légèrement le faisceau et un prisme x5 le multiplie.
Un mode de refroidissement silence est prévu et Mistral dialogue en DMX-RDM, et sans fil grâce au récepteur LumenRadio Timo embarqué en standard.

Mistral gagnant ? (ah, ah !), Avec la promesse de 14 000 lumens en sortie d’optique, il interpellera certainement pour toutes les applications nécessitant un spot compact et puissant :

  • Au théâtre grâce à l’IRC de 90 de sa source calibrée à 7000K,
  • Sur les petites scènes
  • Et même sur les grandes scènes en source de proximité.

Retrouvez Ayrton à PL+S 2018 : Hall 3.0 – G81

Avec Audinate, une plongée dans le Dante loin d’être un enfer

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MADI, EtherSound, CobraNet, Ravenna, AVB, Dante, AES-50 pour n’en citer que quelques-uns… Leur connaissance est indispensable et pour ça, rien de tel qu’une formation. Nous avons été glaner notre Niveau 2 en Dante. On vous raconte ça en quelques mots. Binaires, of course !

Depuis quelques années déjà, les protocoles audionumériques nous envahissent :
MADI, EtherSound, CobraNet, Ravenna, AVB, Dante, AES-50 pour n’en citer que quelques-uns… Autant de nouveautés qui sont suyr le marché et risquent de mettre certains techniciens sur une voie de garage s’ils ne font pas régulièrement leur mise à jour. Une seule solution, se former afin de ne pas être largué. Mais par où commencer ? Comment s’y retrouver dans cette jungle des nouvelles technologies ?

Impossible de louper cette phrase, de plus en plus récurrente dans la plupart des stands présents à l’ISE

Selon une étude dirigée par Roland Hemming (ingénieur spécialisé dans les installations de grande ampleur), les trois premiers critères de choix lors de la recherche d’un nouveau protocole (classés par ordre d’importance) sont, premièrement, la quantité de produits disponibles sur le marché utilisant ce protocole, ensuite la proximité de ce produit, autrement dit la facilité d’accès à ce matériel, et, en troisième position seulement, la facilité d’utilisation de ce protocole.
Si on se réfère à cette pertinente réflexion, le Dante, protocole développé par la société australienne Audinate, est clairement en tête de liste. Avec plus de 150 fabricants différents ayant adhéré au protocole, notre réflexion fut rapide. Si vous avez un doute par rapport à ces chiffres, suivez ce lien. Attention, site chronophage tant il est passionnant !

La veille de l’ISE, Audinate organisait un ensemble de différentes formations. Et c’est ainsi que nous avons repris nos vieux plumiers et cartables et sommes retournés sur les bancs d’école. Audinate nous a accueillis au Rai, à Amsterdam. Organisation efficace et bien pensée, aucun doute, nous sommes chez nos amis du Nord. Plus de 200 ingénieurs du son sont présents, et sont répartis en plusieurs parcours :

  • Parcours 1 : Certification Dante de niveau 1 et 2
  • Parcours 2 : Trucs et astuces, meilleures pratiques des réseaux Dante
  • Parcours 3 : Certification Dante de niveau 3
Julian Carro nous accueille au nom d’Audinate en ouverture de l’ISE

La formation se fait dans la langue de Shakespeare (et non en néerlandais, ouf !). Nous décidons de suivre le parcours 1 comme une cinquantaine d’autres motivés. La formation est donnée par Julian Carro, chargé de clientèle depuis quelques années chez Audinate.
Le ton est rapidement donné, Julian sait de quoi il parle, il répond aisément tant aux questions de débutants qu’aux questions complexes.
Son rôle n’est pas des plus simples ; il doit réussir à nous apprendre beaucoup de choses en peu de temps alors qu’il se trouve face à un public hétérogène composé de techniciens IT, d’ingénieurs du son, de vendeurs etc.


Signal flow d’un setup basique en étoile

Dès le début du cours, nous comprenons la différence entre cette formation et toutes celles proposés par de nombreux fabricants du monde audiovisuel. Audinate n’a (presque) rien à nous vendre et veut juste nous convaincre de la facilité d’utilisation de ses produits. D’ailleurs, ça vaut la peine d’être mentionné, cette formation est 100% gratuite !
Après un bref rappel des bases de l’audio numérique (PCM, bit depth, sample rate, clock …), Julian insiste sur le fait qu’il ne faut pas réellement s’y connaître en informatique pour configurer un réseau Dante.
Les règles de bases sont simples : utiliser du câble en CAT5E ou CAT6, ne pas dépasser les 100m pour chaque liaison, relier tous les appareils Dante à un simple switch réseau (gigabit) via ce qu’on appelle un câblage en étoile.

Attention cependant : chaque ajout de connexion à un switch augmentera la latence du système. Audinate garantit que pour 10 switch hops (traduisez ceci par passage d’un switch à un autre) la latence sera de 1ms. Une autre méthode de câblage est possible également : le daisy chain. Cela est uniquement applicable pour les petits setups car il faudra compter un switch hop sur chaque appareil, ce qui augmentera le temps de latence.

Signal flow d’un setup avec plusieurs étoiles, incluant ici un switch hop.
Schéma volé du Powerpoint d’Audinate, ce signal flow montre un système complexe en Dante
Schéma d’un daisy chain classique. Attention à la latence avec ce type de câblage.

La partie informatique concernant l’adressage IP se fait automatiquement et c’est là l’un des points forts du Dante. Un autre atout réside dans le nombre de canaux pouvant passer dans un simple RJ45, un nombre bien connu de nos amis lighteux : 512 (contre 64 en MADI et 32 en Cobranet).

Du côté routing, tout se gère depuis le Dante Controller, le soft (compatible Mac et Windows) dédié au protocole, permettant de gérer le patch in et out de l’ensemble des appareils reliés au réseau Dante.

Un setup concret, tel qu’il apparaît sur un ordinateur équipé du software

Ce dernier est bluffant de simplicité : En haut, à droite, les inputs de tous les appareils connectés au réseau. En bas, à gauche, les outputs. Il suffit de cocher les connections souhaitées et le job est fait. Difficile de ne pas imaginer un setup full Dante. Les possibilités sont énormes.


A ce stade de la formation, le protocole semble parfait. Pour rester objectif, signalons cependant les inconvénients du système (qu’Audinate n’essaye pas de cacher) :

  • Plusieurs fréquences d’échantillonnages peuvent être utilisées dans un réseau Dante, mais seuls les appareils sur la même fréquence pourront communiquer entre eux. Le Dante ne convertira jamais les fréquences afin de les uniformiser. C’est au technicien de le faire sur chaque appareil utilisé sur le réseau.
  • Le gain des préamplis n’est pas contrôlé via le Dante. Cela explique notamment qu’on ne croisera jamais un réel 512 canaux. Une partie de la bande passante disponible sur le CAT5E sera allouée aux data nécessaire à ces réglages. Cela explique aussi que les racks de préamplis des différents constructeurs ne sont pas forcément compatibles entre eux.
  • Le MIDI ne passe pas via Dante
  • Pas de SMPTE
  • Audinate ne cache pas non plus la difficulté de configurer le système en redondance. En théorie il suffit de doubler le câblage RJ45. En pratique, pour le faire intelligemment, il faudrait que le câblage passe par deux endroits différents (de manière à ce que les risques soient répartis), deux switchs différents (si votre switch tombe malade et que vos deux RJ45 passent par ce même switch … la redondance ne fonctionnera pas), sur des alimentations différentes (cela va sans dire).
Les ports primaires et secondaires permettant de créer un réseau redondant. Ici sur un Tascam DA-6400, permettant d’enregistrer 64 canaux via Dante.

En plus du Dante Controller, d’autres softwares/hardwares développés par Audinate sont présentés lors de cette formation. Le Dante Virtual Soundcard (DVS), le Dante Via et les Dante AVIO Adapters.

– Le DVS est un petit logiciel qui vous permet de brancher n’importe quel ordinateur (compatible encore une fois Mac et Windows) équipé du software à un réseau Dante via une simple connexion RJ45. L’ordinateur verra le Dante comme une carte son de type Asio. 64 canaux audio, il y a de quoi faire ! Cette solution est idéale pour effectuer l’enregistrement rapide d’une session, ou pour pratiquer du Virtual Soundcheck. (budget 29,99$)

– Le Dante Via est un autre software qui vous permet d’envoyer l’audio de certaines applications de votre ordinateur (à vous de les choisir) dans le réseau Dante. Parfait si votre client souhaite utiliser son laptop pour une présentation Powerpoint avec son, mais que vous voulez trouver un moyen de ne pas être perturbé à chaque fois qu’il reçoit une notification d’un email entrant. (budget 49,95$)

Les Dante AVIO Adapters sont tout récents, et permettent d’ajouter des appareils non Dante dans un réseau Dante (budget de 129$ à 169$). Ils se présentent sous plusieurs formes d’adaptateurs :

  • 2 in XLR (analog) vers Dante : par exemple pour passer les sorties analogiques stéréo d’une table de mix en Dante.
  • Dante vers 2 out XLR (analog) : pour sortir d’un réseau Dante et attaquer votre line-array actuellement non compatible en Dante.
  • In/Out AES vers Dante : pour ajouter vos amplis dans le réseau
  • USB vers Dante : ce petit dernier est  » class compliant « , ce qui veut dire qu’il sera plug and play sur n’importe quel type d’ordinateur. Idéal donc si vous souhaitez numériser le Skype que votre client souhaite réaliser lors de son prochain meeting.
    Attention cependant : cet adaptateur est limité à la fréquence d’échantillonnage de 48kHz. Si vous ajoutez cet adaptateur dans votre réseau, vous limiterez la fréquence d’échantillonnage de l’ensemble de votre réseau.
L’ensemble des Dante AVIO adaptateurs sortis ce trimestre-ci. Notez les petites flèches vertes et rouges vous indiquant si le signal entre ou sort.
Le Dante AVIO 2ch USB I/O adapter en gros plan. Le boîtier a l’air costaud, pas du genre à se casser après une chute.

Notez aussi que si vous investissez dans les In et Out analog vous pourrez intégrer n’importe quel insert analogique dans votre réseau Dante.

L’ensemble des spécifications techniques des adaptateurs AVIO.

La fin de la journée approche et nous pensons être sur le point de recevoir notre diplôme tout neuf par Audinate. Pas du tout ! Audinate fournit 3 niveaux de certifications avec 3 examens pouvant être passés en ligne. Ils nous invitent donc à passer l’examen dans les jours à venir. C’est très intelligent de leur part, cela leur permet d’être en contact avec toutes les personnes formées. Les quelques personnes peu attentives lors de la formation sont déçues : elles auront besoin d’un cours de rattrapage et devront revoir les vidéos très intéressantes disponibles sur le site de la marque avant de passer le test.

Promis c’est le meilleur moyen d’impressionner vos collègues quand ils viendront dans votre bureau.

Mais alors pourquoi assister à cette formation alors qu’elle est à 100% disponible en ligne ? Réponse simple : la présence du formateur vous permet de poser des questions précises, d’aborder des cas concrets et d’obtenir des réponses directes. Les questions des autres participants sont également souvent très pertinentes et nous ont permis d’en apprendre davantage sur certains cas spécifiques.
De retour chez nous, nous avons passé les certificats. Le n°1 est très (trop ?) facile à obtenir. Le second est composé d’une partie théorique et d’une partie pratique sur une simulation du Dante Controller. Nous avons particulièrement apprécié le travail des développeurs sur cette dernière et sommes maintenant fiers de pouvoir arborer dans nos bureaux un certificat des plus classe.

Partout on vous dit ;0)

SoundLightUp n’est pas dupe pour autant. Nous sommes bien conscients qu’un prestataire audiovisuel n’orientera pas son booking uniquement vers des techniciens ayant suivi cette formation.
Il est évident que ce module n’est en fait qu’une initiation au réseau Dante et qu’un technicien formé (niveau 1, 2 ou 3) aura besoin de pratique sur le Dante avant de se vendre comme un expert. Néanmoins, les 3 parcours proposés par Audinate mettent en avant la volonté de la compagnie d’expliquer toutes les particularités de son réseau numérique.

L’objectif de ces formations est clair comme de l’eau de roche: que le technicien arrivant sur presta ne peste pas sur la complexité du Dante et, qu’au contraire, il ait déjà toutes les cartes en main pour que sa prestation se passe au mieux. Si cela se produit de cette manière, la publicité sera positive.
C’est là qu’Audinate a tout à gagner : si le prestataire est à l’aise avec le Dante il en parlera à son client qui continuera d’investir dans des appareils compatibles avec le protocole. Au final, l’équipe de SLU a passé une très bonne journée et nous nous sommes tous dit que la concurrence n’aurait rien à perdre à s’inspirer du modèle de formation proposé par Audinate.

Et d’autres informations sur le site Audinate

ISE 2018. Record de participation

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L’ISE, vitrine des dernières technologies et solutions audiovisuelles, affiche un record de participation en 2018 pour son 15ème anniversaire.
Répartis sur 15 halls, des visiteurs du monde entier ont fait l’expérience d’une vitrine dynamique pour les tout derniers systèmes audiovisuels et technologies d’intégration, produits et solutions, confirmant ainsi l’ISE comme une destination de choix pour les professionnels du secteur audiovisuel.

1296 exposants, dont 294 pour la première fois, ont occupé une surface totale de 53 000 m2, déjà réservée à l’identique pour l’ISE 2019. Le nombre de visiteurs enregistrés a totalisé près de 81 000 personnes sur toute la durée du salon, soit une augmentation d’environ 10% par rapport à l’édition 2017. Pour plus de 30% des visiteurs, il s’agissait d’une première participation, une information importante pour les exposants, désireux de rencontrer de nouveaux prospects.

Mike Blackman, directeur général de l’ISE commente : « C’était un grand évènement qui a tenu ses promesses sur tous les fronts. Je suis très heureux de constater que le nombre de visiteurs ainsi que le taux de satisfaction ont tous deux été très élevés. Au nom de l’ISE je souhaiterais remercier tous les participants, les exposants, les partenaires et les co-organisateurs Avixa et Cedia. Cette combinaison a fait de l’ISE ce qu’il est aujourd’hui et garantit notre succès années après années. »

Parmis les temps forts, le discours de lancement de l’architecte et inventeur Carlo Ratti explorant l’évolution des bâtiments intelligents et des « Senseable Cities », neuf conférences dédiées au B2B couvrant un large panel de sujets audiovisuels allant de l’innovation et du design aux spectacles de nuit dans les parcs à thème, une compétition pour récompenser le meilleur stand du salon, un « Tech Tours » de trois installations audiovisuelles leaders parmis lesquelles l’ArenA d’Amsterdam et cinq jours de formations en programmation offertes par Avixa et Cedia.

L’ISE 2018 a également lancé les World Masters of Projection Mapping, fruit d’une collaboration entre l’Amsterdam Light Festival, la RAI Amsterdam et l’ISE. La compétition impliquant la projection, sur le EYE Filmmuseum situé en centre ville, des projets d’artistes leaders en vidéo mapping a récompensé Florian et Michael Quistrebert pour leur projet « Stripes 5 ».

Une centaine de nouveaux produits, de technologies et de solutions ont été lancés à l’occasion de l’ISE. Les grandes tendances se partageaient entre les évolutions en matière d’IP et le croisement entre le broadcast et l’audiovisuel, des techniques de réalités virtuelles, augmentées et mixtes et leur débouchés commerciaux, un accroissement du nombre de périphériques pour les smartphones, l’évolution des écrans à LED à faible pitch, La 4K et la croissance de la projection mapping.

Pour les co-organisateurs Avixa et Cedia, le salon a permis aux associations de renforcer les initiatives récentes et cimenter leur position clef en tant que fournisseurs de programmes de développement professionnel. L’ISE 2019 sera organisé à la RAI Amsterdam du 5 au 8 février 2019

D’autres informations sur le site ISE

 

Lille lance la première édition du Video Mapping Festival

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L’association Rencontres Audiovisuelles lance la première édition du Video Mapping Festival en région Hauts-de France, afin de mettre en valeur cet art en plein développement, célébré depuis plusieurs années déjà lors de différents festivals.

Le Video Mapping Festival sera l’événement phare du projet plus global organisé par le Vidéo Mapping Center. Il proposera des contenus pour le grand public, ainsi que pour les professionnels et les étudiants des écoles supérieures européennes d’animation et de jeu vidéo.

A cette occasion, un parcours organisé dans la ville le vendredi 23 mars de 20h à 1h du matin, présentera les créations d’artistes de vidéo mapping à travers différentes formes comme le video mapping monumental sur des bâtiments symboliques, le mapping immersif sur architectures d’intérieur, le mapping sur objets, le mapping végétal et le mapping jeu vidéo.

Le festival dans votre smartphone : Pour vous orienter sur la boucle de 5km qui constituera le parcours, un site mobile sera à votre disposition le 23 mars, pour vous repérer, partager des anecdotes sur les lieux et les créations et consulter les temps d’attente en temps réel.


Week-end d’ouverture à Lille les vendredi 23 et samedi 24 mars

  • Parcours dans Lille le 23 mars de 20h à 1h du matin : différentes formes de mapping à découvrir à son rythme dans une quinzaine de lieux de la ville: Opéra de Lille, Ilôt Comtesse, Canal Saint-Pierre, Meert, Voix du Nord, Rue de Béthune, Place de la République, Palais des Beaux-Arts, Sciences Po Lille, Musée d’histoire naturelle, L’hybride, Arts et Métiers, Porte de Paris, Gare Lille Flandres.
  • A L’hybride le 24 mars à partir de 14h : making of, masterclass et rencontres avec des artistes internationaux du video mapping.

Cet événement se poursuivra dans une dizaine de villes en région d’avril à septembre et proposera des ateliers participatifs de video mapping.


En parallèle, des contenus dédiés aux professionnels et aux étudiants sont organisés pour approfondir la réflexion autour de cette forme émergente.

– Challenges créatifs / 18 > 21 mars à l’Arenberg Creative Mine : 3 workshops proposés à destination des professionels et des étudiants: video mapping monumental, video mapping sur objet, video mapping jeu vidéo.
– Séminaire professionnel / 22 et 23 mars à l’Arenberg Creative Mine : 2 jours dédiés au video mapping. Tables rondes, rencontres, conférences autour de «l’écriture pour le mapping » et « le video mapping en tant qu’outil pour les collectivités », état des lieux de la recherche, temps de convivialité et d’échanges…

Plus d’information sur :

Klotz, du câble à la fibre via les interfaces

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Le stand Klotz à l’ISE situé sur le passage entre les Hall 7 (audio) et 1 (vidéo).

Klotz présentait à l’ISE quelques nouveautés dont certaines encore au stade des préséries et sur lesquelles nous reviendrons lors de leur introduction commerciale.

  • Une nouvelle boîte de direct (DI) passive, la DX10
  • Un prolongateur-adaptateur RJ45 vers EtherCon (Cat6A) pas encore référencé mais très pratique.
  • De nouvelles adjonctions à son système modulaire MIS (Modular Interface Systems) pour des distributions plateau en multiple de 12 et 16 paires et, là c’est déjà dispo.
  • Et des boîtiers de répartition fibre dotés du nouveau connecteur SmartBeam Octo (8 fibres mono ou multimode) et de connecteurs LC ou OpticalCON en embase série D.

La nouvelle boîte de direct passive DX10, simple mais efficace.

La nouvelle boîte de direct DX10 est totalement passive et met en œuvre un transformateur blindé mu-métal de grande qualité (très faible distorsion) élaboré par Klotz. Quelques détails cosmétiques n’étant pas encore fixés, la DX10 devrait être finalisée vers la fin mars.
L’adaptateur RJ-45/EtherCon (non encore référencé) va s’avérer très pratique pour l’interconnexion des équipements réseau, notamment avec les switches  » informatiques  » qui ne sont pas équipés de connecteurs EtherCon, alors que les câbles réseau « nomades  » de qualité le sont généralement.

Pratique, cet adaptateur RJ45-EtherCon CAT6A.

Le système MIS de Klotz n’est pas nouveau en soi mais le fabricant allemand a ajouté des éléments au système (qui peut être assemblé sur mesure en DIY) et surtout va introduire sous peu des ensembles de distribution plateau (2U) prêts à l’emploi (avec les multipaires en connecteur RM et les boîtes de scène) dans les configurations les plus demandées par les prestataires (en 12 ou 16 paires). A suivre, nous en reparlerons prochainement.

Les demandes de plus en plus importantes concernant le transport sur fibre optique nécessitent maintenant des liaisons multiples et Klotz vient de développer un nouveau connecteur SmartBeam Octo permettant l’utilisation de 8 fibres multimode ou monomode avec de très nombreuses solutions soit en épanoui direct, soit avec des embases au diamètre de perçage Série D pour divers boitiers de répartition permettant le raccordement en LC ou OpticalCON.

Le connecteur à lentille hermaphrodite de Klotz SmartBeam Octo, compatible avec les standards internationaux, offre de nombreux avantages, notamment sa solidité, un entretien facile (chiffon humidifié), une étanchéité IP67, des pertes d’insertion réduites et constantes (< 1,5 dB en monomode), des débits de 8 x 10 GB/s, ainsi qu’un nombre garanti d’accouplements supérieur à 3000.

Le nouveau boitier TLS-1S8OCLS pour une fixation sur structure (élingue ou clamp avec son insert de filetage M10) ainsi que son pendant rack 19“ 1U, FDP- 1S8OCLS, distribuent les signaux des huit fibres du SmartBeam Octo sur quatre adaptateurs opticalCON Neutrik (LC/UPC), IP65.

L’ensemble des éléments dédié aux liaisons fibre avec le connecteur SmartBeam Octo (enrouleur FiberLink F8US11-existe en 150, 200 et 300 m, boîtier de répartition pont TSL-1S8OCLS et rack de répartition FDP- 1S8OCLS).

Des tambours (F8US11 FiberLink) avec fibres monomode FiberFlex Ultra (Cable 8 x 9/125 µm, OS2) sont disponible en différentes longueurs (150 à 300 m) pour compléter le système. L’atténuation au km est de l’ordre de 0,2 dB et ces fibres sont optimisées pour des transferts à 10 GB/s sur 10 km. La décharge de traction sur le câble s’opère par renfort en fils d’aramide.

Plus d’infos sur le site Klotz

 

Yamaha Music Europe cherche un chargé d’affaires secteur nord-est

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Pour collaborer au développement du réseau de prestataires de services et d’installateurs de Yamaha Music Europe et prendre en charge l’animation auprès des exploitants et prescripteurs (salles de spectacles, architectes, scénographes, …) du secteur Nord-Est de la France.
Vous justifiez une formation supérieure et résidez dans un des 20 départements qui définissent le secteur.

Cliquez sur l’image de l’annonce ci-dessous pour y accéder :

Nico Riot pilote le Marilyn Manson tour avec une ChamSys MQ500

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Ni les années qui passent, ni le grave accident de scène qui l’a conduit à l’hôpital avec une fracture du péroné, n’ont réussi à tempérer l’ardeur cataclysmique et les flammes qui jaillissent de Marilyn Manson en concert.
Vingt ans, 15 tournées et 10 albums studio, dont six disques d’or ou de platine plus tard, la star native de l’Ohio n’a toujours pas peur de dévaster toutes les zones de confort en secouant le public avec sa musique agressive et sa présence sinistrement théâtrale.

Dans la tournée Heaven Upside Down de Marilyn Manson qui se déroule en Europe et en Amérique du Nord, ce mélange toxique de son et d’images est parfaitement évident, à la fois dans sa musique, qui s’ouvre sur une reprise de The End, la sinistre chanson des Doors, à l’époque du Vietnam, et dans son jeu de lumières somptueusement évocateur que le designer Nico Riot contrôle avec sa nouvelle console ChamSys MagicQ MQ500 Stadium.
« Tous les spectacles de Marilyn Manson contiennent une forte composante théâtrale « , a déclaré Nico Riot, l’un des propriétaires de la société nantaise Chirac Design. « Nous créons une atmosphère immersive et morne sur scène avec des couleurs saturées, beaucoup de stroboscopes et de blinders, une grande croix symbolique de lumière, et des motifs en forme de V de chaque côté de la croix pour attirer l’attention sur Manson.  »

Le spectacle de Riot utilise 15 univers et présente également différentes toiles de fond éclairées. Etant donné le caractère iconoclaste de l’artiste, on ne sera pas surpris d’apprendre que les spectacles de Marilyn Manson sont souvent improvisés. Manson fait son apparition sur scène dans un fauteuil roulant orné de décors gothiques (suite à son récent accident), puis il se déplace avec des béquilles, qu’il utilise de temps à autre pour réorienter les projecteurs PAR.

Riot a programmé de la matière dans son Cue Stack et se tient prêt à la jouer à tout moment. « L’exécution à la volée convient parfaitement aux spectacles comme ceux de Marilyn Manson « , déclare le concepteur. « Manson est susceptible de changer les chansons en plein milieu de son concert. Il est aussi capable d’inverser tout le programme. En d’autres termes, il faut que je puisse m’adapter et passer outre ma cue list en effectuant des changements directs à partir des palettes. Tous les raccourcis disponibles avec la MQ500 sont très pratiques pour changer de jeu en douceur pendant un titre.  »
Pour Riot, la tournée Heaven Upside Down se place dans le prolongement de son engagement avec ChamSys. « C’est en 2014, quand j’étais en tournée avec Gojira, qui faisait la première partie de Mastodon aux Etats-Unis, que j’ai rencontré ChamSys pour la première fois « , dit-il.  » Michael Howe, le concepteur lumière de Mastodon, m’a présenté la MQ80. À l’époque, je cherchais une console compacte à emporter en avion. Avec la MQ80, j’ai également été impressionné par le fait que je n’aurais pas besoin de nodes externes, ni même du moindre switch. Du point de vue de la programmation, ChamSys semblait correspondre exactement à ma philosophie.  »

Le passage à la nouvelle MagicQ MQ500 Stadium s’est traduit par de nombreux avantages pour Nico Riot.  » La nouvelle console me procure plus de confort avec ses deux écrans et ses touches d’accessibilité supplémentaires « , a-t-il déclaré.  » Une autre chose que j’apprécie beaucoup est de pouvoir utiliser les touches execute comme boutons de liens rapides vers mes différentes pages. Cela s’est avéré très important.  » Selon Nico Riot, sa nouvelle console améliore également son jeu à la volée. Étant donné qu’il travaille pour des clients farouchement indépendants comme Marilyn Manson, c’est un avantage considérable.

Plus d’infos sur le site Sonoss et sur le site Chamsys

Beyerdynamic, la tradition a du son

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Qu’est ce qui fait la force d’une société ? Ses employés, son passé, ses idées et un actionnariat stable ! Beyerdynamic nous le prouve et se rappelle à nos oreilles comme étant l’un des spécialistes des transducteurs de captation et de restitution, deux étapes essentielles de la chaîne du son.

« Ca vous dit d’aller visiter les ateliers de Beyer en Allemagne ? » Vous imaginez la réponse qu’on a faite à André Zagury, le PDG d’Audiopole, qui distribue la marque en France. « Quelques semaines et quelques heures de TGV plus tard, nous voici à Stuttgart, la ville où les maisons alternent avec les usines dans une harmonie post-moderne toute en délicatesse mais à la fois révélatrice du pourquoi nos amis d’outre-Rhin nous taillent des croupières côté industrialisation… Au détour d’une avenue tranquille et arborée d’Heilbronn, à quelques kilomètres de la capitale du Bade-Wurtemberg qu’on a quittée en minibus, apparait le logo Beyerdynamic sur un bâtiment discret et bas sur pattes.

En haut de l’escalier, l’accueil avec sa fenêtre illuminée. Celle d’après donne la lumière du jour à la pouponnière où naissent des centaines de membranes chaque jour !

Nous sommes accueillis par Michael Knopf, un ingénieur application très sympa et parlant un très bon français et Klaus Kirchhöfer, un vieux de la vieille ayant déjà bourlingué dans la maison Beyer et à même de nous la décrire par le menu. Quelle n’est pas notre surprise de constater que la première pièce de la visite est petite et placée dos à l’accueil. Il s’y passe pourtant une opération essentielle : le pressage des membranes, que ces dernières soient ensuite l’âme d’un casque ou d’un micro.
Rappelons brièvement que Beyerdynamic produit depuis 1924 des enceintes, des casques et des micros, tous trois demandant de maitriser l’équipage mobile au sens large du terme. Si les enceintes ont très vite été abandonnées, les casques et les micros sont toujours la grande spécialité de la firme allemande qui a accumulé un savoir-faire impressionnant, des machines uniques et une main d’œuvre qui l’est tout autant dans un ballet où la précision n’a d’égal que l’apparente simplicité du geste. Apparente ! 350 personnes travaillent dans la société et plus d’une vingtaine ne s’occupe que de R&D.

Les casques

Pour simplifier à l’extrême, une fois découpé le rond de Mylar de différents types, épaisseurs, rigidité et j’en passe, la pièce est pressée par une machine conçue et fabriquée par Beyer.

Mou, très mou le Mylar ou polytéréphtalate d’éthylène, ici dans les mains de Klaus.
Et le voici une fois pressé et mis en forme. Non, le monsieur derrière n’est pas de chez Beyer pas vrai André ;0)
Si votre M88 sonne aussi bien depuis presque 50 ans, cette presse et les ouvrières archi spécialisées qui la mettent en œuvre y sont certainement pour quelque chose.

Des ouvrières spécialisées vont ensuite et avec d’infinies précautions retirer les dômes des futurs micros ou casques de cette pièce ronde à l’aide d’une pince brucelle, et en vérifier visuellement la forme et la qualité avant de les déposer dans des boîtes qui vont passer à l’étape suivante, le collage de la minuscule bobine constituée du cuivre le plus fin et changeant en fonction du modèle à fabriquer. Mais avant cela, cette bobine aura été enroulée sur des gabarits d’acier du bon diamètre et évidemment à la spire près.

Deux bobines très grossies pour les besoins de la photo.

Dit comme ça, cela paraît limite préhistorique et pourtant aucune machine n’est en mesure de le faire aussi vite et surtout aussi bien qu’une femme, en écartant sans hésiter les pièces hors gabarit.
Interrogés sur la quantité d’ouvrières au sein des ateliers de fabrications, la réponse de Beyer a été immédiate. Il n’y a presque pas d’hommes !

Ce travail de formage de membrane, bobinage et collage mais aussi d’assemblage final des produits est effectué quasiment à la demande en fonction des besoins que les différents distributeurs et grands comptes répercutent à la maison mère.

L’avantage de fabriquer une très grande partie des produits dans l’usine de Heilbronn (seuls quelques rares modèles tout public d’entrée de gamme proviennent de Chine) est de pouvoir réagir très rapidement à toute demande.

La bobine est chassée sur son support déjà solidaire de la membrane de ce futur casque.
Un bac chargé en équipages mobiles prêt à passer à l’étape suivante.

A l’aide d’un pinceau, le vernis isolant et collant est posé sur la bobine solidaire d’une minuscule tournette.
Et ensuite les deux minuscules fils de cuivre de la bobine sont séparés et collés sur la membrane afin de ne pas vibrer et, par la suite, de rejoindre les points de contact sur le saladier du transducteur où sera appliquée la puissance en provenance de l’ampli casque.

Enfin l’équipage mobile rejoint son petit saladier et son aimant où il est collé en place avant de partir pour recevoir des vernis spécifiques et colorés pour s’y retrouver, sur la surface de la membrane.
La matière première essentielle chez Beyer. Si le diamètre change de modèle en modèle, le principe du fil de cuivre est immuable et la consommation importante.

Bien entendu, l’usage de colles, fils à souder et autres aimants au néodyme a donné lieu à l’installation d’un système d’aspiration très performant afin de mettre le moins possible en contact des ouvriers avec des vapeurs et des poussières potentiellement dangereuses. L’éclairage des postes de travail et des loupes spécifiques complètent l’outillage sur mesure mis à disposition de chaque salarié.

L’assemblage des aimants d’un casque à l’aide de fines rondelles bien brillantes, synonymes d’aimants au néodyme, prisés chez Beyer malgré leur coût. L’avantage par exemple dans un casque est de fournir une force équivalente pour une pièce pesant 14 grammes contre 270 grammes pour celle en ferrite… Un poste de travail où il ne fait pas bon venir avec sa montre automatique…
Les aimants d’une future série de casques d’écoute attendant de rejoindre leur équipage mobile. Chacun est séparé de l’autre par une pièce qui les maintient à distance afin de faciliter leur manipulation, et les colonnes sont tout simplement aimantées au meuble de travail métallique, comme il se doit.

Les micros

Dans l’autre aile du même bâtiment, voire du même plateau, sont fabriqués les micros, avec peu ou prou les mêmes étapes que pour les casques : création des membranes, bobinages (de compensation et des membranes) collages des éléments et enfin assemblage du tout dans les têtes ou au bout des manches dans lesquels prennent place des circuits passifs ou actifs et qui sont parfois remplis de laine et autres tissus bien précis pour amortir la charge arrière.

Une bobine de compensation vient d’être bobinée sur cette machine en comptant soigneusement les spires et ensuite est vernie.
Rien n’a vraiment changé dans le design et la fabrication des micros chez Beyer depuis les années 50 comme dans ce dynamique qui doit pouvoir délivrer la même signature sonore année après année.

Et rien de tel qu’une bonne vieille lame de rasoir Wilkinson pour ébarber et ôter des restes de colle une fois le dôme de ce M201 en place.
Le bourrage plus technique qu’il en a l’air d’un manche de M88 afin que la charge arrière et la chambre qu’il forme pour cela, ait des caractéristiques précises d’amortissement et d’absorption. Ce fil est bien entendu choisi pour ses caractéristiques y compris de tenue dans le temps.

Parmi tous les micros en fabrication, nous sommes tombés sur un modèle particulier se devant d’avoir un très long col pour pouvoir y fixer un logo, ne devant pas briller si éclairé directement, être léger pour pouvoir être porté longtemps à bout de bras, disposer d’une suspension très efficace pour atténuer les bruits de manipulation et enfin disposer d’une réponse en fréquence plutôt centrée sur la voix humaine et apte à nettoyer les bruits ambiants. Mesdames et messieurs, voici le M58, un micro très apprécié par les reporters.

Le M58 tout nu et loin d’être fini d’assembler. La capsule est en bas et l’XLR de sortie ira en haut connectée aux fils apparents.
Le même M58 une fois terminé et dans les mains de Klaus.

L’ensemble des pièces métalliques comme les manches, grilles, arceaux et autres peintures cuites au four et inscriptions spécifiques sur ces pièces sont sous-traités. Les transducteurs, l’assemblage et le test final est exécuté à Heibronn. Un détail qui a son importance. Dans la même région, des marques comme Mercedes et Porsche ont leurs usines et surtout leurs sous-traitants, c’est donc l’esprit tranquille que Beyer confie ces tâches à ces mêmes industriels spécialisés.

Essais et mesures

Bien entendu tous les ensembles micro et casques, les parties qui produisent un son ou qui le génèrent, sont testées avant assemblage final au minimum en impédance et réponse en fréquence. Comme nous le verrons plus loin, les micros de mesure sont testés individuellement en chambre sourde et certains micros statiques sont livrés avec leur réponse individuelle sur papier, là ou pour d’autres, le même test est effectué aussi pour vérifier que la réponse tient dans les tolérances, mais sans être fourni au client final.

Un des nombreux bancs de mesure qu’on croise dans les ateliers, ici côté casques.
Des DT990 personnalisés et pour celui de gauche, gravés sur les arceaux du nom de leur propriétaire, prêts à passer au banc de mesure et à l’écoute pour en vérifier le parfait fonctionnement.
Une micro chambre sourde. Pas de panique, Beyer en a aussi une grande et belle !

Enfin, certains casques sont écoutés individuellement et les micros appairés le sont…vous allez voir comment. Cela dit n’imaginez pas une seule seconde que ce ne soit facile à faire, le coup d’œil de cette ouvrière est chirurgical et pourtant rapide. Les différences sont minimes. Chapeau.

Un bac plein de TG 153 validés et disposant pour chacun d’entre eux de sa courbe de fréquence mesurée. Le jeu consiste à étaler un certain nombre d’entre elles sur la table et ensuite en parcourir un autre tas comme un jeu de cartes. L’expérience fait le reste et permet de trouver le plus de ressemblances entre deux capteurs. Un coup d’agrafeuse et ils sont mariés pour le meilleur et pour le pire…de la musique !
Les micros sont ensuite rangés par paires avec leurs courbes bien agrafées par deux. Aucun risque d’erreur, chaque capteur porte un numéro unique qu’on retrouve sur la courbe. Pour un micro vendu à moins de 100€ TTC l’unité sur vos sites web préférés, l’effort et le sérieux du fabricant sont remarquables.

Questionné sur la possibilité d’obtenir un « jumeau » de son micro préféré après coup, Klaus a été affirmatif, pour peu que le modèle soit toujours au catalogue et que votre modèle ne se soit pas trop écarté des tolérances pour des raisons telles que nicotine, humidité, chocs ou autres.

La chambre anéchoïque

De taille respectable, bâtie dans les années 80 et équipée d’une tournette pour saisir les polaires des capteurs face à une enceinte calibrée et sous le contrôle d’un micro étalon Brüel et Kjær, la chambre anéchoïque de Beyer se partage entre la R&D et la production, qui vient notamment y tester le micro de mesure de la marque, le MM1. Nous avons justement retardé avec notre visite l’essai d’une série de ces capteurs qui, bien entendu, sont mesurés un à un dans d’excellentes conditions techniques. Juste un radiateur qui apporte quelques calories, déclenche le rire très sonore de Klaus quand on lui fait remarquer que cette relique thermique cliquette pas mal ;0)

La chambre anéchoïque dont on devine à droite l’enceinte bafflée de laine de roche jaune sur sa face avant et le filet métallique au sol sur lequel on se déplace dans le vide là où les ondes sonores passent librement au travers et vont perdre leur énergie dans les absorbeurs qui la tapissent, y compris sous les pieds, reproduisant les conditions du champ libre.

La taille de cette salle permet des mesures allant jusqu’à 65 Hz et cette dernière repose sur un complexe système d’amortisseurs garantissant le plus parfait découplage avec le bâtiment et les machines qui s’y trouvent ainsi que sur la route qui passe devant les murs de l’usine.

L’enceinte coaxiale ne laisse apparaître que le dôme d’aigu, le reste du spectre est reproduit derrière les orifices visibles dans le trou rond de la laine de roche. Devant on distingue le micro de mesure Brüel et Kjær et juste au-dessous une XLR noire attend les candidats à la mesure.
La série de MM1 en train de se faire tracer le portrait.
Pour info, voici la réponse en fréquence et la polaire du MM1. Ne vous fiez pas à la remontée au-delà de 15 kHz, elle n’est vraie que si vous attaquez la tête à électret à 0°. A partir de 90° ou en champ diffus, cette réponse redevient parfaitement droite. Rappelons que ce micro est omnidirectionnel.

Le CMS à la maison

Comme si ça ne suffisait pas, Beyer a choisi de ne pas sous-traiter les quelques circuits électroniques présents dans ses gammes de micros HF, certains micros studio et dans les amplis casques et systèmes de conférence. Le volume est faible mais la variété importante, ceci explique sans doute cela. 3 machines placent les composants de surface avant que la carte ne passe dans un four pour leur braser les papattes.

La pose des composants, toujours très impressionnante par la vitesse et la précision de son exécution.
Le four petit et unique mais suffisant vu les petits volumes de volumes circuits à produire.

Le mot du PDG

Wolfgang Luckhardt, PDG de Beyerdynamic a pris le temps de venir à notre rencontre et a surtout accepté de répondre à nos questions.

SLU : Quel est le pourcentage entre les produits pro et le tout public et comment est la tendance entre les deux ?

Wolfgang Luckhardt

Wolfgang Luckhardt : On est environ à 50/50. Dernièrement on assiste à une montée du marché tout public, même si nous sommes à l’origine une société bâtie sur le Pro et le B2B. Parmi cette moitié de marché pro, les systèmes de conférence en occupent un tiers, les micros traditionnels un tiers et les micros HF le dernier tiers.
En ce qui concerne le tout public, les casques représentent la grande majorité de nos ventes et ce segment va croitre en 2018. Nous sommes aussi en croissance sur la branche professionnelle micro filaire, HF et B2B, cette dernière étant essentiellement constituée de systèmes de conférence, et nous tenons absolument à garder notre spécificité pro qui est notre ADN.

SLU : Allez-vous compléter la gamme HF au-delà du TG1000 ?

Wolfgang Luckhardt : Oui, nous développons à l’heure actuelle quelque chose mais dont on ne peut pas encore parler en détail. Tout ce que je peux dire c’est que la gamme HF va grandir avec plus de produits milieu de gamme et entrée de gamme et avec des produits pour les musées et les conférences.

SLU : Est-ce que Beyerdynamic va rester une société privée détenue par sa famille ?

Wolfgang Luckhardt : Oui absolument. Il reste trois branches à l’arbre Beyer du début et rien ne va changer dans la gouverne de la société. Jusqu’à aujourd’hui nous n’avons pas eu besoin de faire appel au marché ou à des partenaires, nous fonctionnons en autofinancement et sur ce point aussi nous n’allons rien changer. Au cours des 15 dernières années notre croissance a été accompagnée sur nos propres deniers car nous tenons à notre indépendance.

SLU : Qu’est-ce qui se prépare côté microphones filaires ?

Wolfgang Luckhardt : Nous travaillons sur un certain nombre de produits plus abordables pour le marché de l’interactif et de YouTube car c’est un marché en expansion où le son peut progresser et où certains produits spécifiques manquent. Nous montrerons peut-être quelque chose lors de l’ISE 2019.

Neubauer ne vend pas que des voitures…

Bernd Neubauer, le baladin de la marque qui porte la bonne parole sur scène et en studio et fait vivre la marque dans l’univers audio pro

Wolfgang a juste le temps de quitter la salle de réunion avec un mot gentil pour tout le monde qu’arrive Bernd Neubauer, ingénieur terrain, ou application engineer, et en charge chez Beyer, des relations avec les artistes endorsés ou en passe de le devenir. Un monsieur très intéressant pour nous, d’autant qu’il commence sa présentation par un « I’m the rock’n’roll guy » qui claque juste comme il faut !

Bernd Neubauer : Je passe le plus clair de mon temps en dehors du bureau, ou plutôt mon bureau sont les scènes où je me balade pour diverses raisons, y compris former nos clients sur les produits HF. Une de ces raisons est aussi de dialoguer avec les utilisateurs de nos produits pour avoir leur avis, leurs envies, et surtout leur aide lorsqu’on développe un nouveau produit.

Prenons par exemple le D71, notre nouveau micro de surface pour grosse caisse. Il a pris deux ans à être mis au point et en production. Nous avons commencé par ce prototype. Il a été fait à la main dans notre atelier et ne tient plus fermé qu’à l’aide de gaffer. Ce modèle a été prêté à un grand nombre de mixeurs qui l’ont essayé durant leurs tournées et en fonction de leurs remarques, le capteur a été modifié. Nous avons fabriqué en tout 3 protos ce qui a accéléré la phase de test. On effectue aussi des essais ici, on a un petit studio pour ça, mais rien ne remplace le terrain et c’est la raison d’être de mon travail.


J’ai mes entrées un peu partout, studio et touring et connais beaucoup de techniciens, ce qui nous donne la possibilité de leur créer le meilleur produit possible. Je suis le messager de leurs désirs et je les répercute à la R&D à chaque fois que je reviens au siège. Rencontrer des mixeurs ici est beaucoup moins intéressant pour nous car on ne parle pas de leur problème mais de problèmes génériques, et il nous manque surtout le son du système, de la salle, des différentes consoles, instruments… On ne peut enfin pas être juge et partie et nous ne serons jamais notre client…

Le D71 tel qu’il existe dans le commerce

SLU : Le look entre le proto et le def est très différent.

Bernd Neubauer : le look oui, le son moins, on n’était pas loin d’avoir trouvé le bon rendu du premier coup, en revanche la grande différence est l’électronique embarquée pour le capteur à condensateur dans le D71 et qui était dans un boitier séparé pour le prototype.

La Eugen (Beyer NDR) Sound Academy, la petite salle de test, plaisir et RP de Beyerdynamic.

Depeche Mode on tour

En tournée depuis mars de l’année dernière et de passage en France pour 5 dates en festival cet été, Depeche Mode est parti avec le plein de capteurs et liaisons Beyer.

Bernd Neubauer : Ils utilisent pour la batterie de Christian Eigner le D71 dans la grosse caisse et le D70, un dynamique, dehors, des D58 clipés sur les toms, le M160 à ruban en overhead pour la façade et le MC840 pour les retours de Christian, deux M160 sur les charley, des D50 sur la snare et j’en passe. Rien que pour la batterie il y a 34 voies de console mobilisées car certains toms sont repiqués aussi par en dessous. Pour Dave Gahan et toutes les voix en général, ils emploient le TG1000. Les guitares sont en HF. La console brasse en tout un patch de 98 sources et ils sont 5 à l’équipe son pour gérer tout ça.

SLU : Peut-on dire que Depeche Mode est endorsé ?

Bernd Neubauer : Non, pas exactement. Nous appelons cela un « tour support » Le matériel est en prêt et nous est retourné à la fin de la tournée, ce qui nous permet de le checker et de voir comment il a évolué durant un an et demi de tournée dans tous les continents et sous tous les climats.

SLU : Comment avez-vous pu fournir des micros à ce groupe ?

Bernd Neubauer : Très simplement. Leur ingé son nous a approchés pour avoir deux micros en prêt et est parti avec le kit complet ! (rires) Il a écouté mes suggestions une par une car il connaissait le M88 qu’il apprécie tout particulièrement, et d’envoi en envoi dans la salle de répétition où il a encodé le show, il a tout gardé. Je crois qu’il reste un SM57 sur une des caisses claires mais je n’en suis même pas certain (rires).

SLU : Quel tête équipe l’émetteur main de Dave Gahan ?

Bernd Neubauer : La V70. Une dynamique hypercardioïde à grosse capsule qui délivre un grave généreux qui plaît beaucoup au mixeur et qui sort très bien sur le système L-Acoustics. Nous avons gravé les émetteurs avec le logo du groupe et ils sont ravis !

Micro de Mesure 1 = MM1

Nous l’avons vu dans la chambre anéchoïque en train de se faire tirer le portrait acoustique bien rectiligne, le MM1 revient sur le devant de la scène avec Bernd, trop content de nous raconter l’histoire de ce micro de mesure au prix très, très contenu et existant aussi en capsule interchangeable pour le TG1000.

Bernd avec le MM1 en version vissable sur la tête de l’émetteur maison.

Bernd Neubauer : Je suis sur la tournée de Mark Knopfler et je commence à discuter avec l’ingé système qui est un allemand, un berlinois. Il emploie un micro de mesure sans fil très connu. Il me vient l’idée de brancher notre MM1 qui n’existe à ce moment-là qu’en filaire sur un émetteur TG1000. J’ai envie de pouvoir me mesurer à notre concurrent. Quatre jours plus tard je suis de retour sur la tournée avec MM1 et un ensemble émetteur bodypack et récepteur TG1000. On compare les deux systèmes sans fil et la réponse en fréquence comme la phase de l’ensemble Beyer sont meilleures. Je rentre à Heilbronn et demande qu’on me trouve une solution pour visser le MM1 et l’alimenter en 48 Volt par l’émetteur main du TG1000. Deux semaines plus tard, j’ai reçu deux prototypes de têtes.

Un émetteur TG1000 sans tête, prêt à se transformer en système de mesure.

Une est partie sur la tournée d’Adèle et la seconde sur celle de Mark Knopfler. L’ingé système de Rammstein qui a appris l’existence de ces protos a aussi voulu le sien. Ces trois tournées nous ont fourni des tonnes de retours positifs et de petites améliorations qui nous ont permis, en pas plus de 8 semaines, de sortir un produit fini.

SLU : Le système TG1000 n’intervient donc aucunement sur la dynamique, la réponse en fréquence…

Bernd Neubauer : Non, c’est grâce à cette linéarité parfaite de notre liaison entre 5 Hz et 20 kHz et à la qualité sonore de notre codec que, contrairement à d’autres systèmes HF concurrents, nous avons pu y adapter notre tête et offrir ce combo de mesure qui, en plus de marcher mieux, est beaucoup moins cher que notre concurrent américain.

SLU : Quelle est la fréquence d’échantillonnage du système TG1000?

Bernd Neubauer : Presque 48 kHz.

SLU : ??

Sur cette capture écran, les courbes des deux liaisons qui ne laissent aucune place au doute. En brun l’américaine, en rose l’allemande. L’audio issu du TG1000 est parfaitement apte à la mesure. Allemagne 1, USA 0.

Bernd Neubauer : Je sais, ça paraît étrange mais notre codec fonctionne à merveille comme ça, il n’y a qu’à voir les mesures pour s’en rendre compte, et nous avons donc fait le choix de garder cette fréquence. Un SRC (convertisseur de fréquence d’échantillonnage) remet bien entendu le tout en forme pour délivrer un flux compatible en sortie. Enfin nous fournissons la courbe de réponse de chaque MM1 sous le forme d’un fichier afin que les ingés système puissent par exemple l’importer dans SMAART et calibrer leur chaîne de mesure.

SLU : Comment te sens-tu quand tu luttes contre des marques comme Sennheiser ou Shure qui sont reconnues comme étant des spécialistes de la HF ?

Bernd Neubauer : Moi ? Bien. Mais, et cela n’engage que moi, on ne peut pas comparer des grandes maisons comme celles que tu cites à une société à taille humaine comme Beyer. Nous ne sommes en tout que 350 et cela doit être à peu près le nombre de personnes qui travaillent pour la R&D de Sennheiser (rires !) En revanche j’accepte volontiers de comparer nos produits et les leurs et de ce point de vue, nous sommes sur un pied d’égalité.
Je constate aussi que depuis au moins deux ans, les productions et les prestataires sont plus ouverts à l’idée de travailler avec d’autres produits. Notre grand avantage c’est qu’une fois essayé un de nos produits, en général il ne revient pas. J’ai prêté une paire de M160 à ruban au preneur de son de Mark Knopfler pour repiquer ses amplis, et Mark en personne est venu me voir pour me dire qu’il voulait les garder, il n’avait jamais entendu aussi bien sa guitare. Il ne faut pas comparer des courbes ou des spécifications, elles sont toutes pareilles. Il faut brancher et écouter. Le son ça s’écoute, ça ne se regarde pas.

Et la R&D ? Mais on y va !

Le quasi mot de la fin revient à Ulrich Roth, le Directeur de la R&D de Beyer qui a accepté de nous emmener dans son antre, fatalement en travaux, merci la croissance, et où, comme c’est étrange, nous n’avons pas pu prendre de photos ;0)

Si une, celle de la poubelle de la R&D qui n’avait pas été vidée ! Le monsieur en chemise n’est pas l’homme d’entretien, mais bien Ulrich Roth…

Ulrich Roth : Nous sommes 35, quasiment tous ingénieurs et la plus grande partie du développement des nouveaux produits se fait ici, avec trois équipes distinctes : celle qui travaille sur les systèmes de conférence, la plus petite, celle ensuite qui travaille sur les micros, et enfin la dernière qui se charge des casques. Bien entendu nous avons fait un peu le ménage avant de vous inviter et toutes les nouveautés sont cachées sous les bureaux (rires).

SLU : Combien d’années de maison avez-vous ?

Ulrich Roth : Bonne question. Cela fait 26 ans de Beyer et 18 ans que je dirige la R&D. Tout cela ne nous rajeunit pas !

SLU : Votre spécialité étant les micros et les casques, la HF a certainement dû vous demander beaucoup de ressources.

Nous avons menti. On a pu prendre une seconde photo dans la R&D. Elle se passe de tout commentaire d’autant que cette affiche était scotchée sur un mur porteur…

Ulrich Roth : Beaucoup oui. Si je compte en heures et je divise en personnes, le développement du TG1000 a requis 40 ingénieurs répartis sur 4 années de travail.

SLU : Qu’est-ce qui est prévu après le TG1000 qui est une réussite reconnues de tous, quelles nouvelles versions ou évolutions se préparent… (rire général de la R&D)

Ulrich Roth : J’aurais beaucoup de choses à dire… On a déjà décliné une partie de la technologie dans le TG500 et travaillons sur d’autres modèles et aussi, bien sûr, sur d’autres technologies. Ce qu’on évitera à coup sûr c’est de commettre l’erreur de vouloir développer des appareils qui ne soient pas compatibles avec l’offre existante car une simple prise câblée à l’envers ou un connecteur en haut d’un émetteur main différent, peuvent changer la donne et nous aliéner une part du marché.

Conclusion

On a quitté Beyer avec des certitudes. Il y a à Heilbronn de la matière grise, des idées et des wagons de savoir-faire. On y a trouvé aussi des femmes et des hommes heureux de travailler, fiers d’être chez le « petit » capable de faire aussi bien, voire mieux que les mastodontes.
On a enfin ressenti l’humilité, l’ouverture d’esprit et la volonté d’écouter le client, des vertus qui mises bout-à-bout, permettent de faire de grandes choses. Encore merci à toute l’équipe allemande et française pour cette belle visite et rendez-vous à Francfort pour découvrir tout ce qu’Ulrich a fait planquer à ses ouailles !

Mr. Future, un festival EDM en Adamson

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Une vue de l’immense scène où, dans une petite fenêtre éclairée, apparaît l’un des DJ.

40 000 festivaliers se sont pressés à Wuhan en Chine pour assister aux sets d’un impressionnant plateau d’artistes hip-hop et électro, devant un non moins impressionnant système Adamson.
Sur l’immense plateau, des artistes comme le « godfather » du hip-hop chinois MC Hotdog, le DJ batave R3hab et le duo canadien DVBBS, ont délivré un flot ininterrompu de musique relayé par plus de 100 enceintes Adamson déployées pour cet événement par Real Music, le distributeur chinois exclusif de la marque de Port Perry au Canada.

Les billets pour le festival qui s’est tenu sur deux jours les 18 et 19 novembre 2017 dans le stade de Wuhan, se sont vendus en très peu de temps, preuve s’il en est des attentes d’un public de connaisseurs qui a rempli à pleine capacité l’enceinte sportive.

Une vue du système Adamson déployé dans le stade avec le couple très efficace en plein air E15 et E219.

« Mr. Future est un événement innovant qui attire un public d’horizons très disparates » nous dit Zhen «Ritchie» Wang le propriétaire de Real Music. « Bien entendu l’élément fédérateur reste la musique et c’est pourquoi l’organisateur du festival, Club Muse, a fait le choix d’Adamson et de ses systèmes afin d’avoir la certitude d’offrir à chaque participant, une expérience sonore puissante et mémorable. »
Le système comportait un gauche / droite composé de deux lignes de 15 têtes E15 accrochées à deux mats spécialement érigés de part et d’autre du plateau pour les supporter, ainsi que des renforts latéraux de deux fois 12 S10, enceintes deux voies de forte puissance employées aussi en tant que front fills sur le nez de scène. Pour le bas du spectre, Real Music avait fait le choix d’accrocher 8 E219 par côté derrière les têtes, avec le renfort au sol de 18 E219 et 12 T21, le revenant !

« Le système a délivré un rendu absolument explosif » s’enthousiasme Mr. ShaoHua, le régisseur son du festival Mr. Future. « Le hip-hop et l’EDM ont un besoin important en basses fréquences et sur ce point, Adamson est sans comparaison avec son grave précis et tendu. L’utilisation de Blueprint AV nous a offert un calcul précis de la couverture, de la directivité et du SPL attendu dans chaque partie du stade. Une fois le calage terminé, nous avons obtenu un rendu consistant et un gros punch en tous points, du proche au lointain, pour tous les participants. »
Fondée en 2009, Real Music Acoustic & Lighting Technology Co. Ltd.dispose de bureaux à Pékin, Canton, Shanghai et Xi’an. Elle est le distributeur exclusif d’Adamson en Chine, Hong Kong et Macao, mais aussi d’un grand nombre d’autres marques audio, lumière et musique.«Nous sommes très fiers de la croissance d’Adamson sur le marché Chinois » conclut Zhen « Ritchie » Wang. « L’adoption de cette marque pour des événements aussi gros et prestigieux que Mr. Future n’a fait qu’alimenter l’intérêt pour Adamson, et nous avons hâte de faire encore plus et mieux en 2018 et au-delà. »

Et d’autres informations sur le site Adamson et sur le site DV2

Ben l’Oncle Soul avec Pierre Martinez et le Spiider Robe

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Pour la tournée Under My Skin du Soulman français, 14 Spiider du parc de FA Musique ont été alignés à contre par l’éclairagiste Pierre Martinez, dans un kit simple complété seulement par des découpes traditionnelles à la face et un vidéoprojecteur. Le rendu puissant marque un contraste entre les moyens mis en œuvre et le résultat obtenu.

Un grand écran en fond de scène reçoit le flux d’un vidéoprojecteur pendant que 2 lignes de 7 Spiider à contre, une en accroche et une au sol, constituent les seuls automatiques du kit, épaulés par des découpes traditionnelles à la face et en latéral. Et pourtant le résultat est puissant avec des effets variés tout au long du spectacle.
Le Spiider prouve ici clairement qu’il est aussi puissant que polyvalent. Parfois utilisé en Wash, parfois en Beam, parfois en Spot ou en effet flower grâce à sa led centrale, le produit est seul à animer la scène de Ben l’Oncle Soul qui tire des titres du répertoire de Franck Sinatra.

La vidéo s’avère être un bon support qui se marie à merveille avec les Spiider. Pierre utilise parfois des médias filmés pour créer des atmosphères Jazzy, lyriques ou disco, parfois des sources graphiques qui se confondent avec la lumière.

C’est d’ailleurs ce premier critère qui a amené Pierre à s’intéresser au Spiider : « Dès que j’ai vu qu’il acceptait le protocole Kling Net, j’ai compris qu’il pourrait me permettre de lier la vidéo et la lumière en pixel mapping via les 19 sources du projecteur.
Pierre gère ainsi les média depuis un Arkaos et tous les Spiider reliés en Ethernet peuvent alors restituer à la vidéo. L’effet s’exprime à merveille quand sur l’un des derniers titres, l’éclosion de fleurs atteint les Spiider qui déploient alors au lointain. »

Lors du premier design testé en résidence au théâtre de Sénart, les Spiider du bas étaient à mi-hauteur, cachant partiellement l’écran mais permettant davantage aux Spiider de s’intégrer à la vidéo. « Lors de cette première résidence, nous n’avions pas encore les médias définitifs, poursuit Pierre.
Quand Ben a fait produire les médias, il voulait éviter un pont devant l’écran. Nous avons fait plusieurs essais lors d’une seconde résidence à Nice et au final on s’est rendu compte que ça marchait bien avec la ligne au sol. » La lumière s’est alors émancipée de la vidéo. Malgré ce grand écran qui occupe tout le fond de scène, la vidéo n’est pas trop présente et les Spiider équilibrent le set.

Ne vous fiez pas à sa petite taille et son poids de 13 kg, qui permettent à Pierre de monter lui-même le set. Le projecteur surprend par sa puissance, notamment sur le fameux « New York, New York  » où leur faisceau Beam fait plisser les yeux, dans un Olympia d’Arcachon devant un public pourtant bien réveillé.
Pierre sourit et ajoute : « Oui il envoie ! Au final j’aurai aimé un VP de 20K car ici avec le 12K, je suis obligé de brider un peu les Spiider pour qu’ils n’écrasent pas trop l’image. »

Le Spiider qui est l’un des derniers succès de Robe avec des centaines de pièces vendues en 2017 réussit donc à occuper la scène. Pierre, qui partait prendre la suite de la tournée française de Véronic Dicaire, avec un design signé par une équipe canadienne, montre ici comment il est parfois possible d’obtenir de superbes résultats avec peu de machines.

D’autres information sur le site Robe Lighting

Avec d&b, Chantons et du son sous la pluie, 2ème partie

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Bienvenus au Grand Palais pour la seconde partie de notre reportage. Une suite et fin où l’on chante sous la water, avec du flutter. Singin’ in the rain en compagnie des équipes du Châtelet, c’est passionnant et c’est maintenant. Suivez le guide avec votre parapluie !

(c)Theatre du Chatelet Marie-Noelle Robert

Après la régie HF, nous repartons avec Cyril en direction de la fosse d’orchestre posée à même la dalle du Grand Palais. Pour l’atteindre, on passe sous le plateau à partir du lointain ce qui permet d’admirer divers points techniques. Le premier est celui de l’interphonie en DECT, du Bolero Riedel qui passe aisément partout malgré la taille de l’endroit et les effets étranges du dôme sur les ondes radio. Tout de suite après on retrouve les amplis D6 et D20 du Châtelet, utilisés pour les retours.

Nous sommes au lointain, tout au bout c’est le nez de scène et la fosse orchestre.

Brillant de mille feux, les Ghost interpellent. Cyril Auclair : J’en ai installé partout. Deux ici juste sous la régie HF, deux en fosse et enfin deux à la régie façade. J’y véhicule le Dante de l’Aviom, le réseau pour le sous-titrage, ça me permet de récupérer la partie Wireless Systems Manager des HF en cas de besoin. Je véhicule aussi le R1 de d&b, l’intercom en AES67 et enfin un réseau data. L’audio lui passe par l’Optocore.

Le point intercom avec les modules DECT Bolero en pleine charge.
Les amplis des retours avec, à gauche et en bleu, deux Ghost.

Les réservoirs de stockage de l’eau de pluie connectés au bac placé sus la scène dont le sol est spécifiquement ajouré pour permettre l’évacuation de l’eau, et les différentes pompes et filtres achetés par le Châtelet pour cette production.

La balade continue par la zone  » humide « , où officie un pisciniste en charge de fournir tous les soirs l’eau sous pression, réchauffée à 35°, filtrée et purifiée. Cette eau est récupérée par le sol à chaque show et subit le même process afin de garantir aux acteurs une totale sécurité.

Nous arrivons enfin à proximité de la fosse de l’orchestre et donc à l’aplomb du système d&b en gauche, centre, droit, ligne de subs et fills en T10. L’endroit idéal pour y placer les amplis.
Juste à côté on retrouve le stage rack qui accueille les micros de l’orchestre et les racks Aviom pour donner au musiciens les flux à mixer individuellement et l’interphonie.
A la vue des Ghost, la question est inévitable. La réponse prévisible. Cyril Auclair : Bien sûr qu’on va avoir des Ghost au futur Châtelet ! D’abord cocorico et surtout, quel produit intelligent, utile, facile d’utilisation et encore plus pratique en POI et 10GB.

Siglés On-Off (vive la politique de groupe ! NDR), les 12 D80 nécessaires à donner vie à 36 Y, 10 V-Sub et quelques side et front fills grâce à 12 T10. Les Y fonctionnent en Array Processing, ceci explique le nombre d’amplis. Un rack de 3 amplis c’est une ligne de 12 têtes passives.
De l’audio à gauche, des retours au centre et de l’interphonie à droite. Ce qui brille le plus, c’est du Ghost et ce qui est écrit en orange…c’est l’Orange Box, avec deux slots occupés par une carte DMI-Opto et DMI-Dante !

Quelques pas en plus et nous arrivons dans la fosse qui est assez rangée, enfin, plus la partie cordes occupée par les filles que celle des cuivres qui l’est par les garçons. Au milieu de la fosse et face au chef d’orchestre, le piano attire notre attention.

SLU : Tu le repiques quasi fermé, pourquoi ?

Cyril Auclair : Complètement ouvert il sonne différemment et je n’aime pas trop et puis, il y a à boire et à manger avec tout ce qui l’entoure. En plus sur la grande béquille on ne voit plus le chef d’orchestre donc, il ne restait que la petite.

Une paire de DPA 4099 pour  » la base  » du son de piano.
Un bon vieux Schoeps pour  » le plus « , placé vers les cordes de grave

Et un M88 Beyer enfin, pour avoir une autre couleur et plusieurs matières à travailler.

SLU : Combien de musiciens as-tu dans la fosse ?

Cyril Auclair : Deux pupitres de trois violons, un alto, trois violoncelles, une contrebasse, quatre multi-instrumentistes (sax, flûte, clarinette), trois trompettes, deux trombones, un percussionniste, un pianiste et un batteur. 23 plus le chef d’orchestre.

Une contrebasse de l’Orchestre Pasdeloup, équipée jazz pour l’occasion avec un capteur Schertler et un 4099 DPA.

SLU : Ta fosse sonne comme celle du Châtelet?

Cyril Auclair : Rien à voir, en revanche la taille et les dimensions générales sont les mêmes.
Nous avons choisi avec Stéphane (Oskeritzian, le responsable audio du Châtelet NDR) d’ajouter des panneaux acoustiques pour parfaire l’acoustique de la batterie dont l’habituel cache en plexi nettoie des problèmes mais en créé d’autres.
On a donc dessiné nos panneaux et nos ateliers de décoration nous les ont fabriqués avec une partie basse pleine et absorbante et le haut transparent.

Une consolette Aviom A360 avec la somme de sources que le musicien peut régler à sa guise, 16 en tout. La touche jaune N°1 de chaque unité permet à chaque musicien, d’écouter un direct out de son propre micro, sur lequel éventuellement, prenons le cas de la trompette, le musicien peut ajouter le stem contenant un mélange des trompettes. Il est toujours maitre de son propre niveau individuel. Chaque soir une sauvegarde est faite de chaque consolette via son port USB et une clé qui porte le numéro de cette dernière afin de garantir la conservation du  » mix  » de chaque musicien. Comme ces derniers changent assez souvent, quatre mix sont rappelables instantanément à l’aide d’une touche.

SLU : C’est toi qui gère les envois pour les musiciens ?

Cyril Auclair : Oui, on prépare les stems avec Pierre, mon assistant, qui s’occupe par ailleurs d’envoyer les effets sonores durant le spectacle, et ensuite ce sont les musiciens qui font leur mélange avec le système Aviom que nous avons loué pour cette opération. On a travaillé avec eux durant les 4 jours de la répétition pour leur apprendre à s’en servir. Certains musiciens savaient déjà, mais la plupart étant issue de l’Orchestre Pasdeloup, notamment les cordes, n’avaient jamais été au contact de ce type de technologie.

SLU : Peux-tu écouter ce que chacun se fait comme mélange et peux-tu sauver la vie à distance à un musicien qui aurait trop tripatouillé les niveaux ?

Cyril Auclair : Nous avons un boîtier Aviom à la régie face pour vérifier le bon fonctionnement de ce réseau et le bon envoi de nos sources, mais on ne peut ni écouter ce qu’il fait, ni même intervenir, c’est un peu le point faible du système. En revanche j’ai veillé à distribuer les consolettes sur différents switchs de telle sorte à éviter que si l’un tombe, on se retrouve avec tous les violons ou tous les cuivres en moins. Enfin j’enregistre chaque soir en multipiste pour pouvoir tracer les problèmes techniques très précisément. Comme je prends 90 pistes, mes enregistrements sont en 44KHz et 16 bits. Sinon cela devient énorme (sourires)

Un 4099 DPA qui attend sagement que son violon revienne comme tous les soirs pour s’y accrocher avec délicatesse. Pierre qui assiste Cyril vient aider les musiciens à équiper leur instrument chaque soir et parfois opère quelques retouches ;0)

SLU : Les micros qu’on voit sur les instruments sont tous à vous et si oui, comptez-vous en acheter quelques-uns numériques à l’avenir ?

Cyril Auclair : Oui, ils sont quasiment tous à nous. Pour ce qui est des micros numériques, je trouve ça très intéressant d’un point de vue du son, mais leur déploiement réclame encore pas mal d’interfaces et d’ordinateurs quand l’on n’a pas la console qui parle en AES42. C’est encore trop long et pas assez fluide à mon goût.

SLU : Comme casque ?

Cyril Auclair : Du HD25 Sennheiser ou différentes références de Westone. Durant la résidence, chacun a pu choisir ce qu’il préférait.

A droite le rack vidéo, essentiellement du matériel issu du théâtre, et à gauche un rack contenant la partie médias sonores gérés par Q-Lab, le tout bien entendu redondé et attaquant la console en MADI.

Allez zou, on monte à la régie face, le line check va avoir lieu et ça nous permettra de découvrir la TRES grosse SD7 et la somme de petits éléments vidéo indispensables dans l’exploitation au quotidien d’un théâtre puisqu’au Châtelet cette mission incombe aux gens du son.
Un exemple intéressant de cette mission vidéo est la fourniture d’un flux vidéo et sonore aux spectateurs retardataires qui ne peuvent rejoindre leurs places assises que lors de l’entracte, et dans cette attente, disposent d’une loge spécifique où ils retrouvent son et images du show.

On continue notre discussion à bâtons rompus quand, dans le doute que cela ne soit pas un panel resté ouvert, j’excite la salle avec ma voix et là, venant de nulle part, le plus remarquable slapback qui soit, claque fort et clair et nous fait exploser de rire. Sacré Grand Palais, heureusement ce soir le son ne sera pas émis depuis la régie, mais plutôt vers elle !

SLU : Combien de signaux reçois-tu dans ta console ?

Cyril Auclair : 50 liaisons plus 43 lignes de la fosse, talks inclus et ici à la régie j’ai les 16 pistes du QLab, 3 retours réverbération (un tout petit peu pour l’orchestre et zéro pour les voix) et 6 micros d’ordre, bref, j’ai 118 entrées et 130 signaux divers. Et j’ai juste une cinquantaine de snapshots.

La SD7T avec son gros side-car en dessous de laquelle prennent place le sonomètre officiel et un panel d’interphonie mais aussi, moins fréquent, une paire de jumelles !

SLU : Les acteurs sont disciplinés avec les micros ?

Cyril Auclair : Oui, mais même s’ils ne l’étaient pas, je suis chaque phrase à la main et entre deux tirades, je ferme toujours la tranche inutile. Mes snaps rappellent des VCA (drôle, on a commencé à dire DCA lors des premières numériques et puis l’habitude a fait que le V est sorti de l’hospice… NDR) des VCA donc, avec les personnes dont j’ai besoin. J’essaie de ne pas dépasser 6 artistes à la fois car cela devient compliqué. En plus des voix, je rappelle aussi des VCA d’instruments. L’ensemble part après dans la matrice de sortie pour router les stems en fonction des besoins.

Il y a des flight cases d’expérience et des semi-remorques de souvenirs, et comme on ne le retrouvera bientôt plus qu’au large de la Pointe du Fier une mitraillette à la main et des maquereaux plein le seau, on s’est posé quelques minutes avec Roland Girard.

Roland Girard

SLU : Tu es arrivé quand au Châtelet ?

Roland Girard : La première fois c’était pour Black and Blue en 1985. J’ai travaillé ensuite pour toutes les comédies musicales américaines qui venaient en France, y compris en tournée en Europe. J’étais intermittent. Je ne le suis plus depuis la fin d’Hello Dolly en 1993 / 94 où j’ai rejoint le Châtelet. Et j’arrête dans quelques jours ( plus précisément il le sera fin février 2018 NDR) A Chorus Line, My Fair Lady, que de souvenirs…

SLU : Pourquoi t’es-tu dédié aux HF ?

Roland Girard : Mais parce que personne ne voulait s’en occuper (rires) Peut être étais-je plus technicien que les autres, mais j’ai pris le bébé, et comme je n’ai pas accroché complètement avec les consoles numériques et que c’est plus sympa d’être derrière avec les artistes, j’y suis resté. Je bricole aussi pas mal avec Benoit et on s’amuse. On a mis au point avec André Chevalier un électricien de scène, le push pull. Les micros terminent tous par cette prise qui permet des connexions rapides et facilite les changements d’émetteurs quand on en a moins que de micros, et qu’il faut les faire voltiger. C’est moi qui soude ces bretelles avec une loupe.

SLU : C’est fiable ?

Roland Girard : Le contact oui, mais potentiellement c’est un point de casse en plus et on en a eu quelques-uns qui ont lâché, mais le gain de temps vaut le petit risque.

SLU : Et après Régiscène, le Chatelet et toutes les autres sociétés et aventures que tu as connues, quel est ton programme…

Roland Girard : Je ne sais pas trop. J’ai un bateau et une petite maison sur l’Ile de Ré, je te raconterai ça sur place en buvant un coup !

Cyril Auclair

Personnalité totalement différente mais gros bagage technique et artistique, nous avons posé quelques questions sur son parcours aussi à Cyril Auclair.

SLU : Comment en es-tu arrivé à exercer ce beau métier de sondier…

Cyril Auclair : Je suis issu d’une famille de musiciens et mon père est issu de la filière musique contemporaine avec des personnages comme Pierre Henry.
Mon premier stage je l’ai fait dans un festival de musique électro acoustique avec justement Pierre Henry et des œuvres de Pierre Schaeffer… Pour le reste je suis flutiste, mais arrivé à mon prix, je n’ai pas suivi le chemin logique de l’orchestre et me suis décidé à aller vers le son, mais avec une oreille formée par les études classiques.

SLU : OK, tu es tombé dans la marmite étant petit.

Cyril Auclair : Depuis mes 6 ans je savais et je disais que je voulais travailler dans le son. J’ai donc passé un BAC STI génie électronique et informatique industrielle. Ensuite je suis parti en IUT en électronique et informatique ce qui m’a pas mal appris.

SLU : Dangereux, t’aurais pu bifurquer…

Cyril Auclair : Ahhh noooon, mon chemin était tracé et après l’IUT je suis parti dans une école de son. Tout était clair dans ma tête, mais je voulais comprendre le fonctionnement d’une machine avant de l’employer, d’où mes études.

La SD7, voilà un beau sujet d’étude…

SLU : Et cette école de son ?

Cyril Auclair : C’était e CFPTS, la seule qui en 2004 traitait un peu du live. Et comme pour rentrer dans cette école il fallait en passer par le contrat d’apprentissage, après moult péripéties, j’ai réussi à décrocher le Châtelet où ils étaient trois, Gérard Fernandez dit Frisé, Roland Girard et Stéphane Oskeritzian.
J’ai réussi à gagner rapidement leur confiance et dès la deuxième année d’apprentissage j’ai pu participer aux spectacles avec les balbutiements de la HF.
Je suis ensuite devenu intermittent avec 50% de mon temps au Châtelet et le reste en dehors avec notamment deux spectacles de Savary. Comme le Châtelet me prenait de plus en plus de temps, j’ai été intégré en tant que technicien permanent, puis régisseur et enfin assistant du responsable du service.

Le pupitre du Stage Manager exploité au Grand Palais. Pensé, créé et voulu par les équipes du Châtelet, il a été récupéré sur place.

SLU : Stéphane mixe lui aussi ?

Cyril Auclair : Au tout début oui, on mixait tous les deux, après on s’est rendu compte que d’abord il y avait besoin d’un interlocuteur et d’un filtre pour le metteur en scène et qu’ensuite, la complémentarité entre deux mixeurs ne s’obtenait qu’avec des périodes longues de répétitions, un luxe qu’on n’a pas puisqu’on ne dispose que de 6 à 7 jours en moyenne. Comme les anglais avaient créé ce poste et qu’ils ont un coup d’avance sur nous, on a aussi inventé le poste de sound designer, responsable du son et c’est Stéphane qui par goût et ancienneté l’a pris.

SLU : Mais le mixage des comédies musicales, ses codes, son rendu si particulier, comment l’as-tu appris.

Cyril Auclair : Quand les comédies musicales sont arrivées au Châtelet, différents mixeurs ont été appelés d’œuvre en œuvre pour gérer le son. Un français d’abord s’y est essayé mais il faisait un son musclé, beaucoup trop. Un second français a été appelé, mais une fois encore cela n’a pas plu. A la troisième comédie musicale c’est donc un anglais, et un bon qui a pris les manettes, mais a coûté très cher, ce qui a donné l’envie au Châtelet de pousser les internes vers la console, et c’est comme ça que j’ai pris la relève.

Les années passent, la conduite reste et, quand on sait lire la musique, rien de tel qu’une bonne partoche !

SLU : Et tu en as profité pour apprendre avec ceux qui sont passés avant toi !

Cyril Auclair : Bien sûr. J’ai bu, je me suis imbibé des points forts de chacun. Comme je le dis souvent, je n’ai rien inventé mais j’apprends toujours, à la fois quand je tourne et je suis accueilli ou bien quand je fais l’accueil et je regarde travailler les autres.
Et je reste un fan des comédies musicales que je vais voir à Londres dès que j’ai le temps en scrutant de près les régies et en tissant des liens avec mes collègues d’outre-manche. En 12 ans de pratique on a donc réussi à créer notre propre son du Châtelet, en essayant d’aller dans un sens  » acoustique  » tout en étant amplifié.

SLU : Ça ne doit pas être évident de satisfaire tout type de public.

Cyril Auclair : On est pile à la frontière entre les amateurs de classique du Châtelet qui viennent vers le spectacle amplifié et ne jurent que par le son naturel, et les amateurs de comédies musicales et de shows amplifiés qui demandent plus de pression. On mixe dans la tradition anglaise, pas fort et un peu en dessous pour respecter cette moitié de public plus  » classique « . Petit à petit on s’est équipé pour cela et surtout pour faire en sorte que dans un théâtre à l’italienne comme le nôtre, chaque siège bénéficie d’un bon son. On est donc bon sur la matrice avec Stéphane (rires) !

Prêt pour le show, Pierre Bodeux, l’assistant de Cyril à la face est plus spécialement en charge d’envoyer les effets sonores.

SLU : Vous n’êtes que deux, qui te remplace si tu as un pépin physique ?

Cyril Auclair : Sur Singin’ personne, mais je suis un dur à cuire, cela m’es déjà arrivé une fois de mixer dans un état pathétique ! Sur les autres shows, on essaie d’être deux et pour permettre à mon binôme d’être à l’aise, il travaille avec moi et dispose de la conduite et du multipiste du spectacle pour répéter ses ouvertures et fermetures.

SLU : Tu joues le noise gate intelligent en somme…Combien de dB d’atténuation, 6, plus ?

Cyril Auclair : Ce dépend des situations. Par défaut c’est -6 pour ne pas avoir de problèmes, parfois cela peut être plus et d’autres fois le metteur en scène nous demande de laisser tout ouvert pour qu’on entende l’effet de rapprochement entre les deux artistes et leurs deux micros ! Parfois on se trompe et ça plaît !

On aime bien les grosses consoles dans les comédies musicales. Voici une SD7 + ¾, grosse et poussiéreuse à cause des canons à air chaud qui ne brassent pas que des calories. Vive le pinceau Cyril !

SLU : Je vois que tu n’as quasiment aucun périphérique externe, tu fais tout dans la console ?

Cyril Auclair : Presque. De toute manière je ne me sers que de compresseurs multibande et d’EQ dynamiques. J’ai un ou deux artistes qui ont des voix assez étranges qui nécessitent d’être freinées.
Ceci étant, dans le spectacle il y a une femme avec une voix qui doit vriller les tympans, cela fait partie intégrante du rôle, donc elle joue avec cette voix et il y a tout un travail qui a été fait pour l’exploiter ainsi.

SLU : Et l’orchestre ?

Cyril Auclair : J’ai quelques multi bandes sur certains VCA, les cuivres parc exemple, pour mieux les tenir et faire en sorte de ne pas trop subir le changement d’instrument et de musicien. Mais la dynamique est là et je suis opposé aux galettes. On aime la dynamique dans la comédie musicale.

Ca parait gros vu comme ça, mais un  » théâtre  » de 2400 places c’est très gros et le démontage n’a pas dû être une partie de plaisir. Juste 100 tonnes de ferraille et 24 tonnes de décors, plus toute la technique, le câblage, les tissus…

SLU : Pour terminer fais-nous rêver, admettons que la dernière vient d’avoir lieu, en combien de temps vous cassez tout ça ?

Cyril Auclair : Pour le son on a 8 heures. La nuit qui suit la der. Après, toute la scène, la machinerie, les bassins et les pompes ont 48 heures de plus. Comme la remballe n’est pas simple entre ce qui nous appartient et ce qui a été mis à disposition par Silence, tout part dans leur dépôt et on fera le tri après afin de rapatrier notre matos dans nos dépôts de St Ouen.

SLU : Et après qu’est-ce qui va se passer ? Il est long votre chantier…

Cyril Auclair : Oui mais il était nécessaire, la dernière grosse rénovation datait de 1998 et depuis lors, on a assisté à une stratification des câblages et un manque de place pour déployer correctement les nouvelles technologies. Nos passages de câbles étaient pleins au point que l’inutile prenait le pas sur l’utile. Il y a bien eu des investissements avec le passage du C3 au Q pour la diff ou de l’XL3 à la SD5, la première arrivée en Europe et puis la SD7 pour le mixage, mais il était temps de tour curer et remettre à plat.

Une des C3 des débuts, toujours vaillante…

On devrait réaccéder à la salle début 2019, mais on aura un temps d’adaptation et quelques shows pour rôder les installations et bien prendre nos marques. D’ici là, comme les responsables de service et leurs assistants sont partie prenante dans l’ingénierie du projet, nous sommes tenus d’être présents et collaborer à ce que sera le futur Châtelet.
C’est une démarche assez rare pour être signalée et pour que nous soyons force de proposition et suivions bien le chantier. Sinon nous allons avoir des opérations extérieures moins longues que Singin’ mais tout aussi prenantes et enfin si l’un d’entre nous a un coup dans une autre salle, nous pouvons le faire en prenant un congé sans solde.

SLU : Au fait, tu dois toucher le fond des ressources de la SD7 avec le bout des orteils. Un beau moteur Quantum 7 s’impose non ? (rires)

Cyril Auclair : Sur les 256 paths de la console il doit m’en rester 2 donc oui, forcément, d’autant qu’on dispose d’une grosse configuration DiGiCo avec en plus du sidecar et des 3 stage racks, les dual engines montés en Optocore. Ce donc serait dommage de se priver de cette possibilité de regonfler et prolonger cette belle console pendant encore de longues années.

SLU : Et peut être quelques cartes 32 bit…

Cyril Auclair : Je ne te le fais pas dire (rires)

Dan Burton, l’interprète de Don Lockwood, au Grand Palais – Théâtre du Châtelet (c) Sylvain Gripoix

Conclusion

Ce lieu est féérique, et tout comme Prince y a donné en 2009 deux concerts mémorables et pourtant improvisés en 3 jours seulement, le Châtelet s’est aussi lancé dans l’aventure du Grand Palais, mais avec de tout autres moyens et une réussite quasi-totale, Grand Palais qui a fini par se laisser apprivoiser car impossible n’est pas français. Quand en plus les allemands filent un coup de main, cela fait une très belle comédie américaine. C’est ce que l’on appelle la mondialisation du talent au service du spectacle avec un grand S.

Une vue des Y8, une boite passive mais puissante et très délicate.

Dès les premières notes on est sous le charme. Le rendu est léger, fin, précis et sous-produit dans le bon sens du terme. Certes on ne peut pas régler la réverbération et l’écho, mais on n’est pas du tout frustré. On sent que captation, mixage et diffusion sont à l’unisson de ce style musical si particulier, et les voix trouvent naturellement leur place dans cette arabesque d’arrangements et d’instruments 100% acoustiques, qu’une pression raisonnable garde justement très acoustiques.
La finesse de l’aigu du Y qui rappelle celui du V, un spécialiste en la matière, apporte sa touche finale et complète le tableau de l’intelligibilité qui, malgré les 6 secondes de RT restantes et des flutter echos dignes d’être modélisés, s’avère suffisante. Les turbines à air ne font pas dans la discrétion mais couvrent aussi pas mal de réflexions en jouant sur l’effet de masque. On se console comme on peut !

Solide, sans doute antidérapant et ne gonflant pas une fois mouillé, ce bois n’a malheureusement pas les caractéristiques et le montage propre à le faire sonner, mais plutôt à bien évacuer l’eau.

Dernier petit regret, le plancher  » ouvert  » indispensable à la tenue du spectacle s’avère moins sonore et surtout claque un peu mou malgré les trouvailles de l’équipe son pour en tirer la quintessence.

©Théâtre du Châtelet

Cyril fait voler ses doigts sur les faders de sa SD7 et apporte un équilibre constant où pas une tête dépasse et le show déroule comme sur des rails. Merci à lui d’avoir subtilement baissé la charley qui scande le rythme et remonté d’autant la contrebasse. Ahh ces journalistes biberonnés au contour !

 

Allez, on peut le dire aussi, le micro plongeur ne sonne pas trop comme le DPA, mais à l’impossible glou…glou…

Quoi qu’il en soit, bravo aux artistes dans la fosse et surtout ceux sur scène. Ca joue, ça chante, ça danse avec un entrain et une qualité remarquable qui justifient tous les efforts consentis pour le montage de cette troisième mouture de Singin’ in the rain.
J’avoue bien volontiers avoir eu le plus grand mal à faire mon métier d’emmerdeur patenté sans devenir l’espace d’une heure et demi, un simple spectateur captivé par tant de talent. Chapeau aux artistes, mais aussi au Châtelet et aux intervenant extérieurs comme d&b qui a fait un super boulot et rendez-vous sous en 2019 dans un théâtre flambant neuf pour un nouveau reportage sentant bon le mastic et la peinture fraîche !

(c)Theatre du Chatelet Marie-Noelle Robert

Sixty82, nouvelle marque hollandaise de structure alu compatible et communicante

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Les associés de Sixty82. De gauche à droite, Lee Brooks (UK), Adrian Brooks (UK) Ronald Seinen (NL), Mark Hendrix (NL), Gert Felten (NL), Alain-René Lantelme (FR), Jérôme Brehard (FR), Fokko Smeding (NL) et Xavier Drouet (FR).

Sixty82, une nouvelle marque de structure aluminium compatible arrive sur le marché mondial, créée à l’initiative de 3 groupes d’experts – anglais, français, hollandais – tous du sérail et renommés pour leur démarche de recherche de qualité et d’innovation.
Comment innover en structure ? Déjà en lui collant une puce RFID, la fameuse puce qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux avec la promesse d’une invasion le 1er mars.

L’ADN de Sixty82 (prononcez Sixty eighty two)

  • Côté anglais c’est Adrian Brooks, le fondateur d’Astralite en 1982, et son fils Lee, président de Production Park de Brillant Stageet de Litestructures spécialisées dans la fabrication de structures sur-mesure pour les grosses scènes internationales.
  • L’équipe hollandaise, conduite par Fokko Smeding, fondateur en 1990 et président jusqu’en 2006 d’une marque hollandaise de structure, inventeur de la structure à manchon conique, compte aussi Gert Felden, son ancien responsable de production, Mark Hendrix son ex-directeur technique et enfin Ronald Seinen, un associé.
  • Côté français, c’est Axente et ses fondateurs ; Xavier Drouet qui a fait découvrir le manchon conique aux français avec Jérôme Brehard et Alain-René Lantelme, distributeurs de structure depuis 25 ans.

Le manchon conique inventé par Fokko Smeding en 1990. Il a été copié par des myriades de fabricants de structure.

Le marché de la structure ne pouvait pas rêver d’une plus belle brochette de compétences pour se pencher sur son berceau. Des gens animés par l’envie de retravailler ensemble et d’innover pour au final faciliter la vie des techniciens, raccourcir les temps de montage et faciliter l’exploitation.
Cette démarche implique un passage obligé par la case départ, la fabrication de ponts alu à manchon conique, version retour vers le futur ou « The New Original » : quel humour !

Nous avons rencontré Xavier Drouet Président, « excité » comme trois « puces » par cette nouvelle aventure.


SLU : « Quels sont les critères qui ont présidé à la décision de vous lancer dans cette industrie ?

Xavier Drouet : Les planètes étaient bien alignées. On a eu l’opportunité à un moment particulier de s’associer pour créer Sixty82. Chacun a sa liberté, chacun a ses envies et ses projets. Chacun a ses raisons aussi et tous les chemins se sont croisés au même moment.

Xavier Drouet, Président d’Axente qui a été le premier à faire découvrir le manchon conique de Fokko aux français.

En ce qui concerne Axente, nous avons été frustrés ces dernières années avec notre  » partenaire  » structures. Il y a des choses qui nous ont manquées et que nous avons voulu mettre au goût du jour. C’est par exemple le respect du client… Sixty82 c’est l’histoire de gens qui s’entendent super bien et qui aiment échanger et partager leurs idées. On a plaisir à travailler ensemble depuis 25 ans, et forcément ça se ressent chez les clients.
Le but c’est de leur donner de la réactivité et du service et pas uniquement d’être un intermédiaire. Il faut que nos distributeurs et revendeurs se sentent épaulés. Bien entendu nous sortons des produits extrêmement compétitifs tout en étant qualitatifs. On aura le souci constant d’un marché équilibré qui respecte la chaîne de marges tout en fournissant un produit de qualité dans le meilleur alliage. Aujourd’hui les distributeurs et revendeurs sont trop souvent sacrifiés sur l’autel de la rentabilité.

SLU : Les statuts de la société sont déposés dans quel pays ?

Xavier Drouet : La société est immatriculée en Hollande. A Drachten, c’est à côté de Leuwarden. On peut y puiser tous les personnels qui ont été éconduits par d’autres sociétés de structure aluminium, c’est-à-dire de très bons soudeurs qui sont agréés par les bureaux de contrôle, des directeurs techniques, des fondateurs de marques de structure et bien sûr des commerciaux. Nous nous sommes installés dans le berceau de la structure aluminium du monde entier.

SLU : Pourquoi Sixty82 ?

Xavier Drouet : 6082-T6 c’est la référence de l’alliage que nous utilisons. C’est l’alliage d’aluminium utilisé dans les meilleures structures du marché. Nous avons constaté que ce nom sonne bien chez les anglais, il sonne bien chez les hollandais et aussi chez les français. Il se trouve que 82 est l’année où nous avons commencé notre activité, la famille Brooks et moi-même. Et nous sommes enfin tous très attachés aux années sixties. Il y a plein de sens dans ce nom.

SLU : Ça veut dire qu’un seul alliage est utilisé

Xavier Drouet : Oui, dans tous nos ponts, à l’exception de la petite structure décorative qui n’a pas vocation à supporter de la charge. On est parti sur des produits de qualité, on donc reste sur un alliage de qualité. Mais que sais-je ? A l’avenir, le Bureau de R&D pourra toujours nous emmener sur d’autres technologies…

SLU : C’est une structure en aluminium extrudé à manchon conique. Là vous n’avez pas innové !

Xavier Drouet : On a cru comprendre que plusieurs marques en place sont totalement compatibles avec notre structure. (rires) ! Tant mieux, ça veut dire que c’est une bonne idée.

SLU : Vous revendiquez clairement la compatibilité !

Xavier Drouet : Oui, mais pas avec tout le monde, seulement avec des marques qui utilisent le même alliage. Attention, les uns vous diront qu’ils sont compatibles, au sens où ça se connecte bien, mais quand le matériau est différent, les tableaux de charge diffèrent. Nous avons le produit de référence fabriqué de la même façon que le produit de référence. Notre slogan est  » The new original  » car nous revendiquons être la nouvelle référence qu’il faut choisir pour avoir la qualité.

La RFID pour le comptage et la traçabilité

Le marquage avec le QR code qui vous conduit via une application pour IOS ou Androïd aux données techniques de votre pont. A droite, la puce RFID.

SLU : Dans le teaser qui passe sur les réseaux sociaux, vous faites référence à des puces. Ca veut dire que vous avez fixé une puce RFID sur chaque pont et que ça fonctionne ?

Xavier Drouet : Oui, ça fonctionne. Lorsque l’on fait passer une panière de ponts sous un portique d’antennes RFID, toutes les structures sont détectées, ce qui évite de se tromper au comptage. Tous les essais qui ont été faits montrent qu’il n’y a aucune perte.
Ce système permet de sérialiser chaque poutre, d’avoir son historique (où est-elle est passée, quand est-elle est partie, est-ce qu’elle est à nous, ou pas) et d’assurer très simplement sa traçabilité. Nos structures sont intelligentes et communicantes.

La puce à droite, collée et vissée sur une traverse en demi cylindre, et ainsi complètement protégée des chocs. Elle assure la traçabilité.

On les a dotées aussi d’un QR code qui permet à tout technicien sur un chantier ou dans le dépôt de connaître, à l’aide d’un smartphone chargé d’une application pour IOS et Androïd, toutes ses données et de lire sa doc technique en ligne.
On obtient ainsi toutes les informations techniques du pont : sa portée maximale, son tableau de charge, son alliage, son type de manchon, sa compatibilité et surtout les certificats officiels. C’est pratique sur un chantier quand le bureau de contrôle déboule !
La structure n’était pas très intelligente jusqu’alors. Nous lui avons fait pousser des neurones. C’est la première structure communicante au monde.

SLU : C’était impossible avant ?

Xavier Drouet : Nous avions réalisé les premiers essais il y a une dizaine d’années. C’était en 2008. Beaucoup de prestataires cherchaient des solutions pour taguer leur matériel. Nous étions alors exposés à des problèmes de cage de Faraday formée par la structure.
Aujourd’hui on arrive à bien taguer les ponts, sans en perdre, grâce à la qualité des antennes positionnées sur le portique, grâce aussi à la qualité des puces RFID que l’on a sélectionnées et qui sont positionnées à un endroit particulier sur la structure, c’est aussi un paramètre important. On le doit à l’évolution de la technologie appliquée à la grande distribution qui envisage d’utiliser le plus possible la RFID pour décompter un panier de courses à la sortie d’un supermarché.

Une gamme bien pensée

SLU : Pour revenir à la structure, comment est constituée la gamme ?

Xavier Drouet : Nous distinguons les séries par des lettres S / M / L & XL, comme des tailles de vêtements. Cela classifie surtout les 3 tailles de manchons.

Le catalogue Sixty82. Y a qu’à cliquer pour découvrir toute les gammes de produits.

La série S, pour Small est la plus petite. Elle existe en triangle et en carré : S22T et S22S (Square). Nous avons amélioré le design et le mode de fabrication afin de baisser son coût de plus 40 % par rapport au marché.
M est la série la plus connue et la plus répandue dans le monde. Nous avons œuvré pour que la gamme renforcée soit plus économique même que les gammes non renforcées du marché ! Ca la rend très compétitive. Nous avons par ailleurs concentré les gammes pour ne pas surcharger le catalogue avec des produits qui ne se vendent pas.
La gamme M29, en 290 mm de dimension hors tout, renforcée avec ses 3 mm d’épaisseur de tube, existe en échelle (M29L) et en carrée (M29S) qui est le top 1 des ventes mondiales.
Nous avons pour autant choisi de conserver le tube de 2mm exclusivement sur la triangulaire (M29TX) (le top 2 !) pour offrir le meilleur tarif sur ce produit de consommation courante (rire !) mais de super qualité bien sûr !
Dans la série M on trouve aussi la M39 en 390 mm renforcée, en triangle, carrée et rectangle et toujours les 3 mm d’épaisseur de tube. Puis les L et XL sont les plus grosses (de 35 à 101 mm). Et bien sûr les cercles, la couleur…

Les praticables sont livrables dans quelques jours avec de nettes améliorations. Nous produisons également toutes les gammes de couvertures de scènes. Il y a aussi les Towers, les Rigging Tower et beaucoup d’accessoires, avec plein d’innovations qui font l’objet de dépôts de brevet ou de dépôts de modèle et que nous présenterons à Prolight+Sound cette année. Les seuls produits qui ne sont pas encore au catalogue sont les moteurs mais nous y travaillons. Il n’est pas question de se limiter aux produits existant sur le marché ; Nous innovons !

Du stock pour la réactivité

Axente a déjà constitué un gros stock pour livrer la France et la Belgique.

SLU : Où est le site de production ?

Xavier Drouet : Nous avons deux sites de production. Un au siège social en Hollande où sont fabriqués tous les produits sur-mesure, les urgences et les petites séries. L’autre usine, située en Pologne, fabrique tous les produits standards. La chaîne de production est maîtrisée par Sixty82 et la structure fabriquée suivant notre cahier des charges. La fabrication est en partie robotisée, comme la soudure des tubes principaux. On est sur un niveau qualité égal ou supérieur à tout ce que les meilleurs peuvent faire.

SLU : Et les stocks ?

Xavier Drouet : Nous avons déjà constitué 3 gros stocks, un en Angleterre, un en France et un en Hollande capables de fournir les différents pays en fonction des besoins. Ce sont les masters distributeurs. Le but est d’avoir la plus grande réactivité, de livrer immédiatement. Les autres seront des distributeurs indépendants qui s’approvisionneront à leur rythme.
Nous mettons beaucoup de moyens financiers dans les stocks. Axente qui a d’ailleurs toujours été un des plus gros stockeurs de structure de la marque précédente en Europe, prévoit de constituer en France un stock de Sixty82 encore plus important.

Olivier Fleurette, chef de produit Sixty82 France.

SLU : Ça veut dire que Axente va arrêter de distribuer Prolyte ?

Xavier Drouet : Oui Absolument. Après avoir posé les premières poutres à manchon conique sur le marché français en 1993 et tenu ensemble la place de leader durant 25 ans, nos chemins se séparent car nous avons différents points de vue au niveau stratégie.
Depuis que Prolyte a été repris par un fond d’investissement, nous ne sommes plus du tout sur la même longueur d’onde. Nous n’avons pas les mêmes aspirations. Ils ne fournissent pas le service attendu par les clients donc nous avons décidé de faire notre chemin nous-mêmes.
Etant au Board de Sixty82, on participe à la stratégie. Nous étions à la recherche de solutions et les circonstances ont fait que développer une nouvelle société était la meilleure d’entre elles. Et nous avons retrouvé dans cette aventure tous les gens que l’on apprécie particulièrement. C’est vraiment agréable.

SLU : On imagine que coté certifications vous êtes blindés

Xavier Drouet : En effet. Nous avons fait toutes les notes de calcul et tous les designs. Nous n’avons repris aucun document technique du marché. Tous nos tableaux de charge ont été certifiés par des organismes indépendants (TÜV), tous nos soudeurs sont certifiés et toutes les soudures également.

Déjà une « petite innovation » que les techniciens vont adorer. Il s’agit d’un détrompeur (locator) qui positionne le demi-manchon (àdroite) pile poil dans la bonne position sur une box.

Il y a quelques années nous avons perdu trop de parts de marché face à des produits concurrents bas de gamme. Aujourd’hui on arrive avec des produits hauts de gamme qui sont réellement compétitifs sur tous les segments de marchés. Ce n’est pas pour casser le marché. C’est une façon de relever le niveau. Nous n’avons jamais rien fait pour nuire aux autres ; Nous avons toujours agi dans le but de nous développer, de nous faire plaisir et de satisfaire nos clients.
Nous respectons nos concurrents. On adore les gens qui ont des bonnes idées même s’ils ne sont pas chez nous. Les structures ont besoin d’être compatibles, le marché en a besoin, mais je parle d’une vraie compatibilité qui ne met pas la sécurité des personnes en péril. On a mis en place un process de fabrication industriel et l’alliage qui convient pour être vraiment compatible. C’est une première étape. Le but ensuite c’est d’innover, et ce n’est pas facile en structure mais nous avons plein d’idées.

Les Masters Distributeurs, 3 grands pôles en Europe

SLU : Comment va s’organiser la distribution mondiale ?

Xavier Drouet : Notre partenaire anglais distribue en Angleterre et se charge de trouver des distributeurs outre Atlantique. Notre partenaire hollandais assure la distribution en Hollande et en Allemagne. La France se charge de la distribution en France et en Belgique. Le but est évidemment de trouver un distributeur dans chaque pays. Malgré un secret bien gardé et grâce à la rumeur très récente, nous avons déjà beaucoup de candidats pour pas mal de pays.
Nous avons investi beaucoup d’argent dans cette affaire pour démarrer très vite. La gestation, la création et le montage de la société ont duré moins de 8 mois, le projet ayant été lancé durant l’été 2017. Beaucoup de moyens sont mis en place pour être efficaces très rapidement. Le grand lancement international se fera à Francfort en avril, et nous avons déjà un site web opérationnel au 1er mars. »

Rendez-vous à Francfort pour découvrir cette « nouvelle » équipe enthousiaste et gonflée à bloc à l’idée d’écrire une histoire qui promet d’être jalonnée d’innovations.
Les prestataires aspirent à la sécurité et à l’optimisation de leur outil de travail, leurs techniciens sont toujours friands d’évolutions qui facilitent les tâches. Sixty82 met toute son expérience et son talent pour les satisfaire.

Plus d’infos sur le site Axente et sur le site Sixty82

Adam Audio T-Series, comment s’enrubanner pour pas cher!

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Adam Audio annonce avec les T5V et T7V, une nouvelle série de moniteurs de proximité, bi-amplifiés, à ruban et à des prix abordables, tout en offrant de très bonnes performances en termes de fidélité, clarté et détail.

La T5V

La T5V possède un haut-parleur de 5″ à membrane en polypropylène tandis que la T7V utilise un modèle de 7″. Les deux enceintes utilisent le même tweeter à ruban U-ART, associé à un guide d’ondes doté des mêmes propriétés de dispersion que celui de type HPS (High Frequency Propagation ) utilisé dans les enceintes Adam Audio série S.
La dispersion uniforme des hautes fréquences par le guide d’onde permet d’obtenir un point d’écoute large qui donne plus de latitude de mouvement pendant le mixage.
Le crossover et l’EQ des deux modèles sont contrôlés par un DSP qui alimente un double module d’ampli en classe D de 20 W RMS pour l’aigu et 50 W RMS pour le grave, identique sur les deux moniteurs.

Deux réglages en face arrière permettent de régler finement et sur trois points espacés de 2 dB, le grave et l’aigu. La sensibilité est aussi réglable via un potentiomètre rotatif. Les entrées, uniquement en analogique, sont commutables soit sur une XLR symétrique à +4dBu, soit sur une RCA en asymétrique à -10 dBV. L’alimentation universelle accepte toute tension entre 100 et 240 Volt à 50 et 60 Hz.
Le baffle biseauté comporte à l’arrière un évent bass reflex. Les T5V ont une réponse en fréquence allant de 45 Hz à 25 KHz pour une pression Max de 106 dB SPL la paire. Les T7V atteignent 39 Hz et le SPL Max grimpe à 110 dB. Les deux modèles peuvent être associés de façon idéale avec un subwoofer Adam Audio SUB7 ou SUB8.

L’arrière de la T7V entièrement métallique, gage d’un bon refroidissement et exemple type d’une simplification salutaire au niveau du prix de vente.
La T7V

La réponse en fréquence étendue, la plage dynamique élevée et l’excellente réponse des transitoires, rendent les T5V et T7V parfaitement adaptées à un usage de proximité dans des petites salles de contrôle pour la production musicale, la post-production vidéo et le broadcast, et avec leur prix attractif, les enceintes de la série T conviennent parfaitement aux budgets modestes.

Le prix public HT est de de 162,50 € pour la T5V, et de 190,83€ pour la T7V.

Pour plus d’informations contactez Jason Pontoizeau : [email protected]

Au revoir Alain

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C’est avec une grande tristesse que l’équipe d’ESL nous annonce le décès de leur président et ami Alain Cornevaux.Il nous a quittés hier peu avant 18 h des suites d’une longue maladie.
ESL était plus qu’une entreprise pour Alain, c’était une aventure humaine, une famille. Depuis la création de l’entreprise, il y a plus de 25 ans, Alain était fier de retrouver chaque matin ceux qu’il appelait  » la formidable équipe ESL « .
Nos pensées vont évidemment à sa famille et à ses proches.

Alain, qui a toujours été passionné par la musique et le Rock en particulier, rêvait de devenir musicien professionnel. Au tournant des années 80 et après une courte carrière d’instituteur, il monte à Montpellier son dernier groupe  » Cargo de nuit  » et commence à s’intéresser à l’utilisation du matériel de scène.
Ce fut le déclic : pourquoi ne pas proposer un service global qui regroupe tous les besoins des professionnels du monde du spectacle ? Cette idée innovante n’avait pas d’équivalent en France à cette époque. C’est ainsi que nait en 1988, Cargo Audiolight, puis ESL en 1991. Aujourd’hui, ESL, c’est cinquante-trois salariés qui ne pourront jamais oublier cet homme hors du commun.

Alain Amory à gauche et Alain Corneveaux
Alain Amory à gauche et Alain Corneveaux au Full Sud, c’était en 2016.

À la tête de l’entreprise, René Pujalte, directeur général et Alain Amory, directeur financier perpétuent le travail et les valeurs chères à Alain et qui ont permis de construire au fil des ans cette relation si forte et si particulière avec nos clients, nos fournisseurs, nos salariés, nos partenaires…
Dans l’édito du dernier catalogue ESL, Alain concluait par ces mots :  » Bon allez, c’est d’accord, on signe pour 25 ans de plus… OK ?  » Ce qui est certain, c’est que si désormais nous n’avons plus le plaisir de le voir tous les matins nous saluer avec cette joie de vivre si communicative, son esprit et ses valeurs tournées vers les autres resteront à jamais dans l’identité d’ESL…

La cérémonie des obsèques aura lieu le samedi 3 mars à 10 h 30 au Complexe Funéraire de Grammont à Montpellier – Avenue Albert Einstein – 34000 MONTPELLIER.

Ni fleurs ni couronnes.

Si vous souhaitez poser une question ou simplement réagir, vous pouvez écrire à :  [email protected]

 

Axcor Spot 300, le petit prodige à leds de Claypaky

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Les drapeaux de trichromie CMY

Découvert aux JTSE en octobre dernier à côté de son grand frère Axcor Profile 900, l’Axcor Spot 300 est complet, particulièrement compact et au tarif abordable, pour des utilisations de proximité ou des scènes de petite et moyenne envergure, mais pas que…

Le souci lorsqu’on se trouve à faire des scènes qui n’ont pas la taille de zéniths ou de grandes halles de concerts, est de trouver des machines de puissance adaptée, capables de belles performances lumières, avec les fonctions abouties des « grosses machines ».
Claypaky a été parmi les premiers à penser sérieusement à ce marché en lançant il y a quelques années l’Alpha-Spot 300 HPE, une machine dotée de toutes les fonctionnalités de machines plus grosses, avec une lampe à décharge de 300 W. Elle eut un réel succès (elle est encore sollicitée régulièrement à en croire les prestataires qui en ont en parc).

La marque décide aujourd’hui de remettre le couvert sur ce marché, en faisant l’usage des dernières technologies et en repoussant bien plus loin encore le niveau de qualité.

Un faisceau remarquablement étale

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Le moins qu’on puisse dire c’est qu’optiquement parlant, le projecteur est particulièrement réussi. L’étale de lumière est exemplaire. Les mesures que nous avons faites dans ce domaine ont rarement atteint des niveaux de régularité similaires. Le faisceau est d’une propreté inouïe, et permettra donc de contenter les éclairagistes les plus exigeants, et notamment ceux qui ne supportent plus ces faisceaux avec un gros point chaud.

Mesures faisceau serré

L’Axcor Spot 300 au plus petit net qui correspond à un angle de 6,87°, assure un éclairement au centre de 20080 lux et un flux de 6300 lumens après derating.

Mesures faisceau 20°

A 20°, notre mesure de référence, l’éclairement est de 2860 lux et le flux grimpe à 7300 lumens, une performance exceptionnelle compte tenu de la puissance du moteur de leds : 180 W seulement. L’étale est magnifique.

Mesures faisceau large

Au plus grand net, 40,66°, le flux reste stable avec 7060 lumens après derating et une courbe d’intensité lumineuse qui témoigne de l’étale du faisceau. Si on ajoute que notre Axcor Spot 300 fait autant de bruit qu’un pet de lapin, on peut tout à fait imaginer que les gens de théâtres se laisseront séduire. Nous l’avons essayé, toutes fonctions s’activant dans tous les sens, la petite tête ovoïde se déplace dans un silence stupéfiant. Exit les grincements et les bruits de frottement de courroies.

La jolie lumière

Différents aspects du faisceau de l’Axcor Spot 300

Ce faisceau remarquable nous délivre sa jolie lumière en 7000 K issue d’un moteur de leds blanches de 180 W. Lors de nos mesures, notamment de derating l’Axcor s’est montré exemplaire.

(Mais qu’est-ce que le derating ? C’est la chute de luminosité d’une source led après un certain temps d’utilisation à pleine puissance, soit par affaiblissement de ses performances à l’échauffement, soit par une compensation électronique étudiée qui vise à protéger les composants d’une fatale montée en température. Bref, bien souvent une source à leds éclaire d’une certaine façon, et au bout d’un moment, quand le fourbi chauffe, la luminosité chute… Et ça on le mesure, pour que vous le sachiez ! En fait toutes nos petites courbes de mesures ont un intérêt ! Allez les regarder !)


Le dérating ne dépasse pas 6,2%

Nous avons laissé la machine chauffer pendant la pause déjeuner soit une heure et demie au total, et l’éclairement au centre n’a pas bougé ! Autant dire que la température est bien gérée sur cette machine.

Nous nous posons régulièrement la question concernant le remplacement de la source sur les machines à leds. Il y a encore peu de temps, on considérait que ces machines étaient éternelles. Loin de là… Pour ce qui est des leds, même si leur durée de vie est plus longue que celle des lampes à arc et de technologie plus stable à moyen terme, il va arriver un moment où il va bien falloir remplacer la source.
Sur l’Axcor Spot 300, même si vous êtes tranquilles pour un bon moment, le remplacement du bloc led est prévu et peut être fourni. Ceci dit, la source est annoncée pour une durée de 20 000 heures, ce qui laisse le temps de voir venir, sachant que bien des machines, compte tenu des évolutions technologiques, des demandes et des prévisions de renouvellements, ne traînent bien souvent pas dans les parcs au-delà de 10 000 heures…

L’Axcor est équipé d’un zoom 8° à 40°. Il est rapide, quasi silencieux, et ample. Ses 40° sont un atout pour une machine de cette catégorie qui va aussi être utilisée dans des lieux de faible hauteur. Ce zoom est couplé à une optique de focus motorisée permettant la mise au point nette sur le faisceau ou les gobos, allant jusqu’à un faisceau flou vraiment sympa (au-delà d’un simple « hors net ») et carrément utilisable comme un effet « vaporeux » tout à fait séduisant. En tout cas moi j’ai bien aimé.

Le dimmer est très régulier. On note juste un seuil un peu vif entre 0 et 10 %. Une sélection de 4 courbes différentes (dans le menu) permet d’ajuster la gradation aux préférences de l’utilisateur. Le strobe est également un point fort, comme on s’y attend avec une machine à leds dont les variations de dimmer ou de strobe sont gérées à la source par électronique. Aucun élément mécanique ne vient « voler » de la lumière lors de passages rapides de pièces métalliques dans le faisceau.

Courbe du dimmer mode standard de 0 à 100 %
Courbe du dimmer mode standard de 0 à 10 %

Un iris vient compléter la malléabilité de cette lumière. Il se trouve dans une zone où il n’est pas focalisable au net si le faisceau est ultra serré. Il sera tout de même très utile et offre de belles possibilités d’effets « pulse » rapides et violents ou des ouvertures / fermetures linéaires.

La couleur est aussi de la partie bien sûr, avec une roue de couleurs équipée de 7 teintes franches et un CTO, et avec une trichromie dont les teintes particulièrement bien étudiées permettent un équilibre remarquable et une homogénéité dans toutes les nuances, même celles qui sont souvent les plus « problématiques » avec une trichromie.
Nous nous sommes précipités avec un sourire malicieux sur les teintes orangées ou rosâtres, et même en les jouant dans les tons les plus « pastels », nous avons été bluffés par la régularité et la propreté des mélanges. On a rangé notre sourire malicieux qui a fait place à un respect admiratif.
Et pour ce qui est des teintes franches, on a un très joli full rouge (magenta et yellow à 100 %), bien puissant (non non, pas un orange, un vrai rouge), un full vert (cyan et yellow à 100 %) un poil chaud mais très lumineux (ce qui est rare sur une trichromie, surtout avec une puissance de source modeste) et un bleu foncé en mode « full congo » (cyan et magenta à 100 %) profond de toute beauté.

Les drapeaux de trichromie CMY

Alors justement pour le « full congo », on est un peu de la revue car pas moyen d’obtenir un vrai « congo blue » gorgé d’UV tel qu’on le connaît. C’est sans doute dû aux teintes choisies pour obtenir un tel équilibre dans la plupart des couleurs, un peu comme pour le magenta ou le « full magenta » qui peut sembler un poil pâlichon utilisé « brut ».
Le CTO de la roue de couleur est magnifique et ultra-efficace. Il délivre une jolie lumière chaude en permettant de préserver le flux de lumière par rapport à son équivalence réalisée à partir de la trichromie. Il permet également de récupérer, par exemple, un quasi magenta tel qu’on le connaît, profond et intense.

La roue de couleurs

Par contre, petit bémol, ce CTO est situé sur la roue de couleurs of course, mais en plein milieu, et quand on l’introduit dans le faisceau, on passe obligatoirement par trois teintes franches pour y arriver… Si vous avez un calage hors vue tout va bien, mais si vous voulez « fondre » un changement de couleur, ce n’est pas possible. Les filtres étant collés ils ne sont pas déplaçables à souhait. Il aurait été pourtant bien malin de le mettre le CTO en début de roue pour pouvoir l’introduire le plus délicatement possible dans le faisceau…

Pour ce qui est des gobos, l’Axcor Spot 300 dispose de deux roues, une de dix gobos fixes et une de sept gobos tournants indexables. Les gobos sont très bien pensés pour la volumétrie. On retrouve, oh joie, le fameux cône des familles, la passoire, et la barre tournante… Toujours top…

Les gobos fixes
Les gobos tournants

Ils sont également très efficaces pour de l’habillage graphique. Certains sont issus des « plus grands succès » des dernières collections Claypaky (notamment sur les gammes Scenius ou sur le Mythos). Le cône strié légendaire de Claypaky est ici revisité dans une version à stries plus espacées que sur son ancêtre bien connu, et différents gobos originaux viennent compléter un set riche et varié. Rien à dire, ça fait le taf !

Un filtre frost assez léger peut venir adoucir les projections. Son introduction dans le faisceau n’est pas linéaire mais « cut ». Si la nature du frost le destine à de l’atténuation légère de projection, n’oublions pas que l’amplitude du focus permettra, elle, d’obtenir des vrais faisceaux flous vraiment sympas, sans laisser des lux à l’intérieur du projecteur. Un prisme à 4 faces tournant et indexable vient compléter le dispositif optique de notre lyre spot.

Effet du frost sur un gobo tournant

Concernant le frost et le prisme, nous avons constaté un petit compromis mécanique qui ne permet pas de les utiliser sur un faisceau serré, le barillet du zoom entrant en conflit avec les supports de ces deux effets lorsque celui-ci est déployé vers l’avant pour concentrer le faisceau de lumière. Ils peuvent s’activer à partir d’une trentaine de degrés, ce qui n’est pas un réel gros inconvénient (notamment pour le prisme qui est surtout utilisé pour « déployer » le faisceau, même si ce n’est pas pareil pour le frost), mais il faut juste le savoir et faire avec.
L’électronique gère d’ailleurs la chose de la manière suivante : quand vous activez le prisme ou le frost alors que le faisceau est en dessous de 30°, le zoom passe automatiquement au faisceau le plus serré qu’il permet avec l’effet en question, et le déploie. En tout cas, ce prisme est très efficace, il élargit le faisceau dans de jolies proportions et il maintient une qualité d’image assez précise.

Gobos tournants et prisme

Déplacement de la tête

Si la tête de notre Axcor Spot 300 n’est pas la plus rapide de l’ouest (sans qu’on puisse non plus la considérer comme lente, loin de là), ses mouvements sont parmi les plus limpides et réguliers qui soient et même à des vitesses extrêmement basses, on ne perçoit aucune irrégularité. C’est tout à fait remarquable. Le positionnement est précis et franc, et toujours dans un silence religieux.

Construction et aspect

Vue de l’arrière de l’Axcor Spot 300

Le design de cette machine est tout à fait séduisant à mon goût. J’aime sa tête ovoïde, presque lisse, ne laissant apparaître que la lentille de sortie et quelques trous à l’arrière pour la ventilation. La lyre a également des lignes limpides et lisses, sur une petite base très plate. Elle inspire la solidité et la robustesse. Une belle réalisation.
Elle pèse 20,2 kg, ce qui n’est pas « poids plume » (rappelons qu’il y a un paquet de choses dans cette tête) mais elle reste néanmoins légère. Sa tête peut se bloquer en pan et en tilt pour le transport.

Et la tête (alouette…)

La machine ouverte, où on peut voir le bel accès aux lentilles pour l’entretien.

La tête s’ouvre à l’aide d’un simple tournevis cruciforme. Deux vis imperdables quart de tour maintiennent chacun des deux capots.
Dans cette tête, deux modules extractibles sont montés sur des rails et connectés au fond de la machine par un connecteur SUB-D 25. Il suffit de desserrer à la main deux grosses vis sur chaque module pour les extraire.

Pour les remettre en place, idem, et l’enclenchement est franc et direct. Pas besoin de « jouer » avec tout le fourbi pour trouver l’emplacement qui convient pour le replacer. Ça glisse tout seul.


Le verso de la tête, avec l’électronique de gestion des moteurs.
L’intérieur avec les modules démontés. En haut, l’optique de sortie du moteur de leds, en bas, le barillet du zoom. On voit les deux connecteurs SUB-D 25 dans le fond, qui attendent d’accueillir les modules.

Devant l’optique de sortie de la source LED se trouve le module de trichromie. Le second juste après, comporte les roues de gobos, l’iris et la roue de couleurs. L’ensemble zoom/focus ainsi que le frost et le prisme restent fixes dans la machine, ils sont facilement démontables, et surtout très accessibles pour tout ce qui concerne la maintenance courante et le nettoyage.

Gobo / iris / roue de couleurs
Trichromie

Point de lame de dimmer ou de shutter dans cette tête puisque ces fonctions sont gérées par l’électronique directement sur la source. Mine de rien, ça fait gagner déjà 4 moteurs, des éléments sensibles très soumis à la chaleur du flux de lumière, et autant de connecteurs, câbles, drivers, et au final, des sources soucis possibles à l’usure. « Apppu dimmer qui a été fermé pendant une heure et demie, qui s’est tordu et qui coince sur la machine 54 sur le pont là-haut… Ô joie !

L’arrière de la tête avec le système de refroidissement de la source.

L’arrière de la tête est occupé par la source LED, et tout son système de refroidissement.
Quelques vis imperdables suffisent à démonter le capot arrière et à dévoiler l’ensemble des gros radiateurs et caloducs qui, joints à deux ventilateurs qui régulent le flux d’air dans cette partie, assurent la dissipation thermique de la source.
Là aussi, on peut voir que la connectique est particulièrement bien étudiée pour faciliter la maintenance si besoin.

Et les bras (et les bras AAAAh)

Le bras ouvert, montrant la motorisation tilt.

Les bras de la lyre s’ouvrent également via deux vis imperdables quart de tour, et nous permettent d’accéder d’un côté à la motorisation pan et tilt, avec l’entraînement par courroie de l’axe vertical entièrement découvert.
Le moteur pan et son entraînement se trouvent dans la base du bras, à proximité de l’axe. De l’autre côté on trouve la carte pan tilt qui gère les déplacements de la lyre, et le passage des câbles vers la base.

Et le pied
Dans le pied de la lyre, très plat, on retrouve l’alimentation et l’électronique qui gère l’interprétation DMX, le display, et la connectique.
D’un côté de la base on a donc les connecteurs. Le PowerCON pour l’alimentation est doublé par une sortie permettant d’attaquer d’autres machines dans la limite de 2 800 W cumulés (chaque machine consommant 240 W, vous pourrez en alimenter 11 sur une 16 A et vous aurez encore de la marge !).

Les XLR 5 pour le raccordement DMX et le RJ45 pour le câblage réseau se trouvent juste à côté. De l’autre côté, l’afficheur du menu avec son « disque » de boutons de commande. Rien de plus. Le socle permet l’accroche de la lyre par deux Oméga avec « camlock » qui peuvent s’orienter dans deux directions différentes à 90° (longueur ou largeur) et l’accroche de l’élingue de sécurité.

Le panneau de connecteurs
L’afficheur avec ses boutons de contrôle

Software et menu

Un des aspects vraiment sympas de cette machine c’est sa simplicité en termes de software. UN seul mode DMX nous est proposé. Il permet de piloter la lyre sur 23 canaux et c’est un pur bonheur ! Je le dis et je félicite Claypaky à titre tout à fait personnel rien que pour ça. Big-up ! Fini de merdouiller avec cette histoire de mode… Fini de repatcher « la bonne librairie » dans la console ou de rebricoler son patch quand on s’est planté (« Rhaaa je dois tout décaler dans ce mode-là il y a un canal de pluuuus ! »).
Rien n’est plus pénible que ces machines avec je ne sais combien de modes différents, pour gagner bien souvent quelques misérables canaux d’un mode à l’autre… Le temps que l’on peut perdre à accorder tout ça, de presta en presta… Le nombre de techniciens qui sont montés dans les ponts pour ces détails, bref. Là on est dans l’intelligence et la rationalité de l’utilisation.
Le menu est clair et simple. On circule dedans via un petit écran LCD et 4 boutons qui entourent un « OK ». On peut choisir bien sûr l’adresse DMX, obtenir des infos sur la température interne de la machine, sur l’état des modules, avoir accès aux adressages IP pour les config réseaux, etc. Il y a aussi un accès « service » pour effectuer de la maintenance ou des réglages avancés, comme les calibrages électroniques des fonctions mécaniques. Bref, on a tout, mais ça n’est pas une usine à gaz. C’est toujours plaisant de voir qu’on pense un peu au côté pratique en utilisation. Les techniciens du spectacle n’ont rien à faire des gadgets de geeks sur les machines. Ils ont besoin que ce soit clair, simple, et que ça marche vite, directement. Voilà.

Conclusion

Décidément cette machine a vraiment de quoi séduire les éclairagistes qui aiment les machines professionnelles dont les fonctionnalités sont vraiment basées sur la qualité du rendu. On n’est JAMAIS dans le gadget ou dans l’exotisme inabouti. On est dans le haut standard. Claypaky nous montre ici une fois de plus ses capacités à développer des machines efficaces.
Cet Axcor 300 est un véritable petit bijou. C’est le Spot idéal pour la plupart des concerts et événements, et même si sa puissance lumineuse est modeste, il ne sera pas limité aux toutes petites salles. Il a les capacités de faire la plupart du boulot qu’on attend d’une belle machine, même pour certaines fonctions dans des salles d’envergure sérieuse.
Il sera fortement apprécié dans les cabarets, sur les scènes de music-hall, théâtres et lieux de loisirs pour la qualité de sa lumière, sa polyvalence, et son prix particulièrement compétitif qui le rend accessible à toutes les structures. Nul doute que l’Axcor Spot 300 se fera rapidement une place au soleil au sein de notre profession, et devienne un standard apprécié de toutes et de tous dans une multitude de situations.

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