On l’attendait avec une certaine curiosité, nous n’avons pas été déçus. Le P1 qui n’arrivera sur le marché qu’à la fin de cette année, est un outil original qui va monter en puissance au fil de ses mises à jour mais rendra, dès son lancement, pas mal de services car il offrira trois fonctions différentes en 1U et absentes jusque lors de la sphère marcoussienne. L’art de se rendre indispensable en somme.
Stéphane Ecalle en pleine présentation et détaillant le bloc DSP et ses fonctions principales.
Nous vous proposons d’en découvrir les fonctions principales avec Stéphane Ecalle, le directeur du markéting de L-Acoustics et ensuite de développer certaines d’entre elles avec Florent Bernard qui supervise l’application des solutions L-Acoustics sur le marché du Touring.
Les trois fonctions principales de P1 rappelées sur ce slide avec une image de l’affichage qu’on pourra notamment avoir lors des fonctions de mesure.
Stéphane Ecalle : “P1 est à la fois un processeur audio dédié à la façade, un bridge réseau et un outil de mesure. L’association de ces trois fonctions est une première mondiale. Le bloc de processing audio offre des fonctions d’égalisation, de sélecteur de console et peut servir aussi pour distribuer le signal. Le nombre d’entrées total est de 16, réparties entre 4 micros/ligne, 4 lignes, 4 AES/EBU et 4 AVB. Ces 16 entrées peuvent être routées indifféremment vers les sorties respectives mais aussi transiter par un mixeur matriciel qui au travers de 4 bus, permet d’accéder au DSP où un certain nombre de possibilités sont offertes comme 16 filtres IIR traditionnels et autant de filtres FIR.
La section bridge, ou comment passer simplement d’un format à un autre avec en plus une matrice qui donne accès aux bus DSP.
P1 peut aussi être employé comme bridge, en français un convertisseur de format, entre des signaux micro, ligne, AES/EBU ou AVB. Cette conversion peut s’effectuer directement ou bien en exploitant le DSP pour y adjoindre ses fonctions d’égalisation au sens large du terme. Dernier bloc, la station de mesure, est sans doute la fonction la plus puissante et novatrice. Un technicien système va, par exemple, pouvoir effectuer une mesure multi-micros grâce aux 4 entrées prévues à cet effet en face avant, 4 mesures ou plus s’il le souhaite, et ensuite les nommer et les stocker dans son ordinateur.
Le bloc DSP de P1 et la manière d’y accéder.
A partir de cet instant, il peut quitter la salle et travailler off-line des fonctions comme le calage temporel des différents points de diffusion, les égaliser en comparant la mesure à sa simulation, et ensuite transférer ces données à LA Network Manager pour programmer automatiquement les contrôleurs. Un click et le système est calé. P1 s’insère donc logiquement et de manière totalement transparente dans le réseau L-Acoustics en y apportant de nouvelles fonctions. Il n’est donc conçu que pour les produits L-Acoustics. P1 va être disponible d’ici la fin de l’année et les quelques fonctions dont je vous ai parlé ne sont qu’un avant-goût de ce qu’il sera en mesure de faire. La puissance DSP dont il dispose est très importante et ne sera exploitée qu’avec le temps.”
Autant vous le dire tout de suite, après cette présentation aussi exhaustive que succincte, nous nous sommes mis en chasse d’info et c’est Florent Bernard qui nous a répondu. Merci à lui pour ces quelques précisions indispensables pour mieux comprendre cet outil et sa philosophie.
P1 accompagné par le processeur L-ISA. Qui a dit que L-Acoustics c’est juste du bois ?
SLU : D’où vient le P1, est-ce une idée ou bien la réponse à une demande ?
Florent Bernard : Un peu des deux. On a reçu beaucoup de demandes de nos utilisateurs pour leur fournir un bridge AVB, un mixeur et un processeur FOH. Y ajouter beaucoup de ressources DSP et une section de mesure complète a évité l’écueil du simple me too-product et ont rendu P1 très novateur et utile à toutes les étapes d’un show.
SLU : Si on a bien compris la partie mesure, il faut que l’acquisition soit la plus complète possible, en tous points et sur chaque ensemble du système…
Florent Bernard : Exactement ! Si on part de l’exemple d’un système avec deux lignes et des subs, il faut en faire l’acquisition pour chacune des positions, ce qui va permettre par la suite en post-processing de faire la sommation, de regarder si ça se passe bien de manière moyenne dans la salle, et de prendre le meilleur compromis. Si par exemple tu as pris une douzaine de points de mesure, tu peux égaliser sur cette moyenne et mettre tes filtres d’absorption de l’air sans avoir besoin d’être sur les lieux.
Florent Bernard, manifestement très heureux de la prochaine arrivée de P1 dans l’univers du touring de L-Acoustics dont il dirige les applications.
SLU : De quoi te sers-tu dans ton ordinateur pour faire tout ça?
Florent Bernard : D’un plug spécifique de Network Manager. Quand tu reconnectes ton portable sur le réseau, tu peux naturellement pousser tes réglages dans les contrôleurs.
SLU : Est-ce que P1 dispose d’une sortie écran ?
Florent Bernard : Non, il s’insère dans le réseau du Network Manager, il s’interface et apparaît dans L-Net comme une unité additionnelle. L’orientation que nous prenons c’est d’être mono interface et ne pas avoir besoin d’ouvrir plusieurs programmes et fenêtres en même temps.
SLU : C’est donc Network Manager qui va disposer d’un onglet P1 ou RTA ce qui permettra d’afficher ce que P1 enverra ?
Florent Bernard : En quelque sorte oui, quelque chose de cet ordre.
La section analyse et tuning de P1 en anglais dans le texte for our English readers ;0)
SLU : Quatre mesures simultanées sur quatre entrées n’est pas un peu court, je pense à un certain Vladimir…
Florent Bernard : Dans un futur relativement proche il sera possible d’opérer plus de mesures en même temps en opérant plusieurs P1 linkés.
SLU : Tu dois rentrer pour chaque train de mesures leurs paramètres spatiaux.
Florent Bernard : Bien sûr. Il faut que les utilisateurs ordonnancent leurs groupes en fonction de ce qu’ils ont envie de mesurer après coup. Mais c’est quelque chose qu’on fait toujours comme le main left, le main right, outfill left, outfill right, un groupe ALL… Une fois que chaque groupe est mesuré à une position donnée, la relation se crée naturellement entre position, groupe et mesures, et l’ensemble est sauvé avec le fichier de session. Quand tu rappelles ce fichier, les contrôleurs, le système et les mesures qui correspondent sont à nouveau disponibles. Cela va grandement faciliter les campagnes de mesures et les rendre moins fastidieuses car en général deux semaines après, on ne se souvient plus trop de ce qu’on a fait.
La photo officielle de P1.
SLU : Où en est-on du développement de P1 ? Le hard semble figé, mais quid du soft ?
Florent Bernard : Le logiciel en lui-même, qui a été développé sur Matlab, a été prototypé pendant près de 2 ans. On fait donc pour le moment du portage qui sera suivi d’une phase de beta interne et ensuite une phase pilote avec des gens et des sociétés que nous n’avons pas encore choisies. Il est important de rappeler, comme l’a précisé Stéphane, que nous allons sortir une V1 mais que rapidement arrivera une V2 et une V3. P1 est une plateforme très évolutive.
SLU : Est-ce qu’il sera possible d’utiliser simultanément P1 en tant que bridge, mixeur et DSP, tout en ayant une visu de RTA ou une fonction de transfert ?
Florent Bernard : Très probablement oui. C’est prévu dans le futur même si ça ne sera pas dans la V1. Pour le moment on va implémenter dans la partie mesures des capacités d’acquisition et de post processing, mais on aura rapidement aussi une section RTA de surveillance et de calcul des niveaux.
SLU : Les process seront cloisonnés entre la partie analyse et celle processing ?
Florent Bernard : Bien évidemment. C’est essentiel pour la fiabilité de l’exploitation.
Inutile d’insister, il n’en dira pas plus !
SLU : Dans un monde idéal, si tu chiades ta partie étude avec Soundvision qui est devenu une machine de guerre, ton système doit te donner à un pouillème près, un résultat parfaitement prédictible. A quoi bon aller aussi loin du côté analyse avec P1 alors que tu sais tout à l’avance ?
Florent Bernard : Tu sais tout mais avec certaines limites qui sont par exemple dues au fait que Soundvision ne travaille que le champ direct donc on ne prend pas en compte tout ce qui est réfléchi du fait de la salle ou du public. Il est vrai que faire une cartographie de réponse de magnitude ou de délai est beaucoup plus puissant que de vérifier sur site, puisqu’on va avoir une vision complètement globale et à l’avance, mais il reste la phase de la vérification. Tu as dit que Soundvision est un outil très performant… ce n’est pas fini ! (gros sourire NDR).
SLU : C’est une question récurrente, mais l’intrusion bénéfique de P1 relance le débat de savoir quand Soundvision et LA Network Manager vont…
Florent Bernard : Quand est-ce que tout cela converge ? (rires) ! C’est la voie du futur. Les deux softs ont été très différents et développés par des équipes distinctes mais cela est de moins en moins vrai. La convergence de tout ça est certainement la voie du futur. La modélisation, l’exploitation, la mesure, la vérification, associer le tout paraît évident et ça se fait petit à petit. Si tu décomposes notre travail en trois grandes étapes, il y a la partie d’étude, celle d’installation et enfin celle d’exploitation. Soundvision assure l’étude, et fournit aussi un rapport d’installation en donnant le placement des enceintes et l’angle inter boites. Network Manager chevauche quelque peu en créant le réseau et en prenant la main sur les contrôleurs en assurant le réglage des systèmes. Reste la partie exploitation à proprement parler où n’intervient que le Manager. On sent donc que ces deux softs se chevauchent et pourraient dans un avenir… (rires) à venir se rapprocher encore plus.
Il faudra faire preuve d’un peu de patience avant de mettre les mains sur P1 à moins que vous soyez associé à la phase pilote. Veinard !
SLU : Comment allez-vous aborder la formation à P1, ça complique un peu la chose..
Florent Bernard : Ca complique mais ça simplifie aussi. C’est une plateforme qui est développée en interne, donc nous serons en mesure de former les techniciens d’autant plus facilement. L’intérêt aussi d’intégrer cet outil dans notre offre est de standardiser les outils et la méthodologie, ce qui aura pour effet de simplifier la communication entre tous les utilisateurs parce qu’ils parleront le même langage.
SLU : Votre formation va donc beaucoup évoluer…
Florent Bernard : Oui car à l’heure actuelle il y beaucoup de solutions logicielles pour faire le travail que réalisera P1. Il n’y en a pas forcément une meilleure qu’une autre, chacune a son approche, mais en proposant P1, on structurera notre formation et on développera une méthodologie commune.”
Nous en avons très récemment parlé dans SLU, le français Amadeus est parti dans une profonde refonte de ses systèmes de sonorisation à haute puissance, les Diva, avec la Diva M qui est passée en M². Gaëtan Byk et Michel Deluc nous racontent cette nouvelle venue et nous annoncent quelques bonnes nouvelles à venir.
SLU : Pourquoi refaire une Diva…
Gaëtan Byk (directeur marketing chez Amadeus) : Cela faisait plus de dix ans que la gamme n’avait pas évolué. Nous avons mené de gros chantiers de développement au cours de ces dernières années. Sont ainsi nés le système de monitoring Philharmonia, co-développé avec Jean Nouvel, les nouvelles enceintes actives amplifiées PMX D et ML D, à technologie Dante embarquée, la toute petite enceinte coaxiale passive PMX 4 et nombre de produits sur-mesure conçus spécifiquement sur-demande. Il était donc temps de nous attaquer à la refonte de la ligne Diva. Le ² (prononcé squared, au carré en anglais) s’est rapidement imposé, car dès que nous avons commencé à penser à l’update de ce produit, cela s’est vite transformé en upgrade. Nous souhaitions initialement – comme nombre de nos confrères – remplacer les transducteurs, par des modèles à bobine plus importante et à plus longue élongation de membrane. Quand Michel (Deluc, Responsable de la R&D chez Amadeus) a commencé à travailler sur le projet, cette « V2 » est rapidement devenue une version au carré, totalement repensée. En définitive, la seule chose que nous avons conservé est la largeur de la boîte et à peu de choses près sa hauteur. Le transducteur de grave (8”) a changé, les transducteurs hautes fréquences également (les deux moteurs de 1” ont laissé place à deux moteurs à montage coaxial, le premier de 3,5’’, le second de 1,75’’), le pavillon, la structure mécanique et les formes générales aussi. Voilà pourquoi nous avons choisi de baptiser ce produit M² (au carré) et non pas M2…
SLU : Pour nous donner une idée…
Gaëtan Byk : : Nous avons majoritairement vendu du Diva XS, un peu moins de Diva M et encore un peu moins de XL. Il y en a, en France, dans quasiment toutes les grandes scènes comme le Théâtre National de Marseille, le Théâtre National de Bretagne, le Grand Théâtre de Provence, les Quinconces au Mans, le Théâtre du Rond-Point, à Paris, la Scène Nationale de Cherbourg, la Gaîté Lyrique, à Paris, la Philharmonie de Paris etc.. Ca reste une Diva !
9 Diva M² à la Seine Musicale
SLU : Pour le choix des haut-parleurs, vous êtes partis sur du néodyme mais chez qui ?
Gaëtan Byk : Historiquement nous sommes fidèles à B&C et BMS. Pour nos produits sur-mesure, nos monitors de studio et nos autres systèmes de haute fidélité, nous travaillons avec des marques scandinaves, israéliennes et parfois américaines. B&C et BMS offrent des produits extrêmement fiables et totalement adaptables, personnalisables, sous réserve de quantitatifs suffisants.
SLU : Comment se fait-il que vous ayez cette taille et ce volume pour un unique 8” ?
Gaëtan Byk : Nous souhaitions lui offrir un volume (litrage) suffisant afin de le faire descendre et surtout dédier une large partie de la surface avant au pavillon, qui devait avoir une expansion suffisante pour un raccord optimisé à 750 Hz. Les lois de la physique sont incompressibles (rires).
SLU : Vous arrivez à de telles fréquences grâce à votre moteur double annulaire.
La M² dont le côté asymétrique où un seul HP et couplé à un guide d’onde, est grandement corrigé par un filtrage dont les pentes sont on ne peut plus escarpées.
Gaëtan Byk : Absolument. La membrane annulaire extérieure du moteur coaxial descend bien et monte à 6 kHz. La petite membrane annulaire intérieure, à filtrage passif prend le relai et grimpe facilement très haut (22 000 Hz). Ce moteur a été très retravaillé à notre demande pour coller à notre projet. Le filtrage entre ce moteur et le 8” se fait inévitablement en FIR et avec une très forte pente, un brickwall, ce qui nous garantit une réponse dans l’axe et surtout hors axe sans aucune ondulation. Nous avons enfin passé pas mal de temps sur la pièce qui unit le moteur à notre pavillon et dont le matériau livré par le fabricant du transducteur s’est révélé trop résonant. Nous l’avons amorti à l’aide d’une combinaison de matières bitumineuses Maison.
Michel Deluc : Pour être tout à fait exact, nous avons un accident, forcément, mais il est extrêmement réduit puisqu’à la fréquence de coupure (750 Hz) le moteur et le HP de grave jouent ensemble mais la pente du filtrage est tellement raide que ces accidents sont très étroits et donc imperceptibles. Tu peux les mesurer mais c’est minime et c’est inévitable quand tu travailles en deux voies sans être en coaxial.
SLU : La solution est donc le filtrage FIR et les pentes archi raides à 96 dB/oct.
Michel Deluc : D’une certaine façon, si ce n’est que ça n’existe que depuis peu !
SLU : Et une version amplifiée ?
Gaëtan Byk : On ne nous l’a jamais demandée et on ne ressent pas le besoin d’en créer une. Enfin, il est plus facile d’entretenir une enceinte active non amplifiée et notamment nos importateurs à l’étranger préfèrent cette solution surtout en Asie où les conditions climatiques compliquent la vie des électroniques. Des wedges actifs, des petites enceintes qu’on peut rentrer facilement oui, des line-arrays non. Quand on pense un produit, il faut savoir ne pas se limiter à la France ou à des pays tempérés et bien écouter les retours des utilisateurs. Enfin les Diva M² ne peuvent être amplifiées que par des amplificateurs embarquant du processing Lake ce qui complique la chose. Laissons les spécialistes s’occuper de ça !
L’arrière de la M² avec, remarquez le niveau de finition égal ou supérieur aux très grandes marques, la platine d’entrée et sortie de la modulation et la ferrure de prise d’angles, elle-même peinte. Tout ceci plait énormément aux architectes et aux installateurs.
SLU : Combien pèse ce beau bébé ?
Gaëtan Byk : Moins que la Diva M du départ qui en pesait 25. On est à 23 kg et pourtant le bois est passé à 27 mm d’épaisseur et nous embarquons des matériaux amortisseurs très lourds. On peut accrocher 24 têtes avec un coefficient de 1:8, mais nous allons valider des ferrures arrière en acier HLE.
SLU : C’est l’acier qui est utilisé sur nos sous-marins !
Gaëtan Byk : On ne peut pas le faire découper au laser, il doit être usiné spécialement et le prix est 8 fois plus élevé, mais ça facilitera la constitution de lignes longues avec des coefficients de sécu encore meilleurs !
Le chantier des Diva ne fait que commencer
SLU : Tu t’es attaqué aux M avec le M², mais l’ensemble de la gamme ligne source d’Amadeus a aussi besoin d’un coup de jeune.
Gaëtan Byk : C’est ce qui va se passer. Le M² est le début d’une série d’upgrades au sein de la gamme Diva. Je t’annonce en grande exclusivité que la prochaine version à voir le jour sera un XXS, un tout petit simple 5’’ reprenant la structure mécanique et le pavillon du M² optimisé pour raccorder une octave plus bas que celui actuel de la Diva XS et un guide d’onde très large et très profond.
SLU : Et après ?
Gaëtan Byk : Je ne vous dis pas tout sinon ce ne serait pas drôle !
SLU : Il y a un renfort de grave pour M² !
Gaëtan Byk : Oui absolument ! Ce sera un double 12” qui tiendra dans les mêmes cotes en termes de largeur, pour 460 mm de hauteur soit pile le double des M² et qui fonctionnera en ratio de un pour deux têtes et permettra au M² d’aller chasser sur les terres de boîtes plus grosses. Il reprend les pans coupés du M² permettant ainsi une angulation inter-éléments de 0° à 10° et donc la formation de lignes à courbures parfaitement en phase, physiques et acoustiques. Nous aurions presque pu venir avec, il ne manquait que la peinture ! Nous travaillons actuellement sur des projets en Corée du Sud intégrant des lignes de 24 M² et 12 M² SUB placés côté à côte qui risquent de faire du bruit.
Véritable institution au sein du théâtre américain et anglais, City Theatrical est la compagnie culte d’un ancien technicien de Broadway passionné par les projecteurs et la mécanique. Gary Fails et ses équipes ont conçu et fabriqué pendant ses trente dernière années une quantité incroyable d’accessoires de projecteurs, en particulier pour ETC, qu’il gratifia d’une version motorisée, l’AutoYoke encore vendue vingt ans après sa création. Loin de s’arrêter là les ateliers de City Theatrical ont développé aussi bien des machines à fumée lourde, des système DMX sans-fil, des alimentations pour sources à leds, des rubans lumineux et des solutions de contrôle électronique. La qualité et la solidité de tous ces produits ont valu à Gary Fails un nombre incalculable de récompenses et de clients dont les plus prestigieuses salles anglo-saxonne et américaines.
Le concentré du savoir-faire de City Theatrical, le testeur DMXCat et câble-chargeur USB.
Dernière invention en date, un générateur et testeur DMX/RDM conçu pour squatter les poches de tous les techniciens lumières à la recherche de l’outil d’analyse ultime. Ce petit boitier, grand comme un paquet de cigarette et somme toutes à peine remarquable, est un multi-testeur DMX, bourré d’astuces, qui facilitera la vie de bon nombre de techniciens auto. Associé par bluetooth à un iPhone ou à un Android smartphone, il utilise sa sortie DMX pour tester, vérifier, paramétrer et contrôler toute la chaîne DMX et asservie. Après avoir téléchargé la suite d’applications, curieusement plus riche sur Google Play que sur App Store, le technicien a aux bout des doigts sept logiciels pour l’aider dans son travail. Le DMX Controller et le Fixture Controller sont semblables à des consoles de lumière embarquées. Le premier permet d’agir directement sur les canaux DMX, pour tester des voies de gradation par exemple, ou pour agir sur une adresse DMX en particulier.
le cerveau du DMXCat est au bout de votre mobile.
Les réglages peuvent s’effectuer par des sortes de fader virtuel ou à la ligne de commande. Le Fixture Controller, après avoir récupéré la librairie correspondant à la machine à tester, permet d’agir de manière intuitive sur les différents paramètres de contrôle, pan, tilt, zoom, couleurs, gobos etc. Une base de données, mise à jour régulièrement, donnera l’accès aux dernières machine du marché. Si ces deux applis dépanneront beaucoup de problèmes sur une installation déjà montée, il vaut souvent mieux intervenir directement au montage.
C’est là que l’application phare du DMXCat, le RDM Controller, entre en jeu. En établissant une connexion bi-directionnelle entre votre boîtier et n’importe quel groupe d’asservis compatibles RDM, l’application détectera en quelques secondes tous les projecteurs présents. Le technicien pourra alors les identifier, contrôler ou changer les modes et adresses, récupérer les indications de fonctionnement, les versions installées ou encore les défauts renvoyés par les automatiques. Ces informations seront transmises directement à l’application Fixture Controller pour la suite des tests.
Les autres logiciels regroupent différents outils de mesures :
les applications du DMXCat
Un testeur de signal et de câblage DMX très poussé, permettant de lire tous les paramètres de la trame DMX512 : fréquence de rafraichissement, qualité du signal, Break Time, Mark After Break, etc.
Un Luxmètre pour mesurer basiquement la lumière réfléchie.
Un analyseur Wi-Fi pour déterminer les canaux disponibles pour la transmission de DMX sans-fil.
Et enfin un convertisseur d’adresse DMX en Dipswitch.
Le boitier possède une batterie d’une vingtaine d’heure d’autonomie, une led d’éclairement, une diode de statut de fonctionnement et une alarme pour repérer le DMXCat en cas d’oubli. Un certains nombres d’accessoires existent pour transformer la sortie DMX 5 points femelle en DMX 3 points mâle ou femelle ou encore en RJ45. Une accroche-ceinture est disponible aussi.
Le DMXCat, est distribué en France par La-BS : https://www.la-bs.com Avab Transtechnik : http://www.avab.fr
Après une preview fin Mars et une présentation à Prolight+Sound, Capture Nexum est arrivé le 24 Avril. Nexum signifie « Le lieu où beaucoup de choses se connectent ». Cette nouvelle mouture apporte un bon lot de nouveautés, améliorant la qualité de la simulation et offrant plus de possibilités d’’intégrations depuis ou avec d’autres plateformes.
Une nouvelle palette pour un rendu des couleurs proche de la réalité.
La première nouveauté est l’intégration du modèle de couleur ACES (Academy Color Encoding System) qui apporte une plage de couleurs beaucoup plus étendue afin de reproduire toutes les teintes des projecteurs, quelle que soit leur source de lumière. Les librairies ont aussi été revues afin que le rendu des filtres de couleurs et des sources leds soit au plus proche de la réalité. La visualisation aussi a été améliorée. La nouvelle option « fill lighting » (« Détails de lumière » dans la vf) rend l’atmosphère plus réaliste, plus sensible aux changements de couleurs. Un travail a aussi été effectué sur le rendu des faisceaux ce qui apporte plus de réalisme aux ambiances.
La nouvelle option « fill lighting » rend les faisceaux plus réalistes.Elle permet également de créer un rendu des états lumineux beaucoup plus proche de la réalité.
Capture peut maintenant recevoir des sources NewTek NDI, une nouvelle solution de streaming vidéo haute qualité via Ethernet, qui permet d’importer une grande variété de sources vidéo : média-server, Player vidéo comme VLC, capture vidéo ou source Broadcast. Nexum est compatible avec des périphériques de capture vidéo comme ceux de la gamme VisionLC de DataPath. Une autre étape importante est la génération de texture via le DMX qui permet de contrôler l’intensité d’un matériau, sa couleur et sa luminance. Mais on peut également contrôler des leds en ruban ou en matrice ainsi que des ciels étoilés.
Capture est également compatible avec les systèmes de suivi PosiStageNet et RTTrPM. PosiStageNet développé par VYV et MA Lighting, est un protocole permettant le positionnement 3D en temps réel. RTTrPM, est utilisé par le logiciel de suivi Black Track de CAST. L’import et l’export de données ont aussi été revus. Importer par exemple dans Nexum des fichiers créés avec Cinema 4D et son plugin Hantmade Stage est possible, tout comme ajouter ou remplacer des projecteurs, notamment depuis ChamSys MagicVis, GrandMA2 et VectorWorks dont on importera aussi les objets 3D. L’import DXF-DWG a aussi été amélioré. Les textures et matériaux sont maintenant intégrés dans Capture. Un export de donnée XML du Patch pour la Hog 4, à partir de la version 3.6, fait partie des ajouts. Tout comme Atlas, Nexum est disponible en 4 versions : Solo, Duet, Quartet et Symphony.
Le tarif des mises à jour n’a pas changé, il va de 99 € pour la première version à 149 € pour la dernière. Toutes les informations détaillées sur les nouveautés, disponibles sur le site de Capture en suivant ce lien
L’Axcor a le premier rôle cette année. Avec un coffre renfermant une source à leds blanches de 880 W et un traitement optique breveté pour offrir un flux intense annoncé à 24.000 lumens sans déformation ni point chaud, ce lourd Profile fait une entrée remarquée sur les planches.
Axcor Profile 900
L’Axcor Profile 900 est pilotable en DMX, Artnet, RDM et WebServeur…
Son moteur à leds, un des plus puissants de sa catégorie, existe en deux versions interchangeables : la standard, livrée d’origine, et une versions high-CRI pour un indice de rendu des couleurs supérieur à 90 mais avec un peu moins de flux. Le refroidissement de cette source est assuré par un système exclusif particulièrement silencieux. Dans les deux cas, l’Axcor bénéficie d’un système de trichromie soustractive par filtres gradués en 16 bits, d’un correcteur CTO progressif et d’une roue couleurs. Les six teintes additionnelles sont un rouge profond, un bleu pur, un vert, un correcteur minus green, un or et un bleu royal. On retrouve les teintes franches propres à Claypaky, mais avec des pastels beaucoup plus soignés grâce à une belle progression du correcteur chaud. Le zoom possède une large amplitude de 7° à 43°, fluide, rapide et avec la présence d’un d’autofocus. Les six gobos, peu nombreux, proposent des formes d’habillage efficaces, bien choisies, et surtout très homogènes. Cette plage focale très pure semble être vraiment le point fort de l’Axcor, à l’image du système de couteaux qui, ouvert en grand ou en découpe très fine, reste absolument rectiligne. Ce module de découpe, bijoux de précision micromécanique, est la deuxième grande réussite de l’Axcor Profile 900. Chaque lame pivote de plus ou moins 45° et les 4 couteaux se situent sur des focales différentes pour pouvoir se croiser complètement. L’ensemble du système tourne lui sur 90°.
Une très jolie possibilité d’habillage qui associe gobo et prisme
Un premier frost variable permet de flouter les bords des gobos, tandis qu’un deuxième, lui aussi linéaire, éclate le faisceau comme un Fresnel. Une roue d’animation sans fin bien marquée, un prisme quatre facettes rotatif, un iris avec une belle collection de macros et un shutter ferment le cortège des différents effets disponibles. Destiné à fouler en priorité les planches des théâtres et des plateaux télévisuels, les qualités de cette nouvelle lyre à couteaux lui promettent aussi un succès certain sur des concerts ou des événements plus traditionnels.
K-EYE HCR
Deuxième star à monter les marches de ClayPaky cette année, le K-EYE est au B-EYE ce que Bollywood est à l’ORTF : une explosion de couleurs. La plateforme HCR est une technologie menée conjointement par Osram et Claypaky pour enrichir le spectre des couleurs de manière significative.
Au premier plan un K10 HCR, suivi par le K20 HCR.
Les deux premiers modèles à en bénéficier sont des bases de K20 et de K10. Leurs 37 et 19 sources bénéficient de deux atouts majeurs : une évolution des leds vers six puces de couleurs et des algorithmes de gestion développés spécialement. Chaque led se composent des rouge, vert et bleu classiques, avec le renfort de trois autres couleurs secondaires, ambre, cyan et lime pour composer un spectre quasi parfait, directement au cœur de l’optique, sans effet de peigne en sortie de faisceau. Le blanc a disparu, n’ayant plus d’utilité.
Le logiciel embarqué gère ces six composants pour générer une palette infinie de nuances. Le contrôle par DMX intègre maintenant jusqu’à six canaux 16 bits pour les couleurs principales plus un paramètre d’ajustement de la température de couleur de 2500K à 7500K et un canal de macro pour simplifier le travail de l’opérateur et accéder aux modes de colorimétrie RAW, RGB, CMY et HSL, à la manière des graphistes.
Les possibilités offertes par la technologie HCR sont étonnantes. Il y a une richesse des pastels rarement vue sur une machine de ce type, qui satisfera les plus exigeants des éclairagistes de théâtre.
Durant la phase de test en sortie d’usine, chaque machine subit une calibration extrêmement rigoureuse pour assurer exactement le même flux de lumière en sortie, 11.000 lumens annoncés pour le K20 et 5.500 pour le K10, et un indice de rendu des couleurs optimal supérieur à 97. Les algorithmes possèdent aussi une référence type en mémoire pour pouvoir compenser le vieillissement des leds durant toute la vie de la machine et pour assurer une homogénéité parfaite des projecteurs entre eux. Les optiques bénéficient de lentilles spéciales qui garantissent une diffusion uniforme et évitent les réflexions, quelle que soit la valeur du zoom. Ce dernier est de rapport 9 :1, passant de 6° à 50°, avec souplesse et sans dénaturer le faisceau.
Tout comme l’Axcor le K-EYE HCR possède des entrées-sorties en DMX trois et cinq points, un port réseau pour l’ArtNet, et un contrôle en RDM et par serveur Web.
Le dimmer électronique en 16 bits est lui aussi revu. Il permet un ajustement précis dans les bas niveaux, et des transitions linéaires sans effet « escalier ». Pour son refroidissement, le K-EYE utilise des dissipateurs de chaleur moulés en métal, associés à une extraction forcée, pour limiter au maximum le bruit de fonctionnement, condition sine qua non pour entrer dans les opéras ou les studios de télévision. Le flickering est imperceptible. On peut aussi noter les intéressants accessoires proposés, qui se vissent simplement sur la machine : un coupe-flux de type « Top Hat » et un porte-filtre.
Unico
L’Unico…, dont 160 spécimens seront présents dans le show de l’Eurovision cette année en Ukraine.
L’Unico était aussi présent, après sa sortie au LDI à l’automne. Cette somme de toutes les lyres, un bel hybride spot-profile-wash-beam, couronne la gamme Scenius. L’occasion d’apprécier pour les retardataires les grandes qualités de cet appareil. Sa lampe de 1400 W, 6500K Osram et son zoom de 5° à 55° lui permettent de se sortir de toutes les situations, idéalement accompagnés par un système de trichromie CMY, un CTO progressif et sept couleurs fixes.
Tout comme l’Axcor, il possède six beaux gobos rotatifs, une roue d’animation, un prisme quatre facettes rotatif, un iris à seize lames, un module de couteaux de haute précision réellement bluffant, deux frosts progressifs et un shutter. Sa lentille de 180 mm lui permet d’exploiter au mieux son mode beam, avec un vrai rayon concentré, tandis que l’homogénéité de son faisceau et des filtres fait des merveilles en style Wash.
Osram met à disposition de tous son show de démonstration complet à l’adresse suivante, l’occasion de juger des qualités des Axcor, K-EYE et Unico, mais aussi de retrouver les Mythos2 et les Shar-Bar sortis l’année dernière.
Le regretté Bashung en a fait l’un de ses plus gros tubes. Ma petite entreprise, connaît pas la crise…Disons qu’elle sait faire le nécessaire pour passer un cap difficile et c’est précisément ce que réalise en ce moment APG, un des pionniers du son pro en France, sous la direction de son PDG Régis Cazin qui a accepté bien volontiers de faire avec nous un point exhaustif et positif, un bon remède contre la mauvaise rumeur.
SLU : Régis, peux-tu nous expliquer comment va APG ?
Régis Cazin (PDG d’Active Audio et APG) : Le 11 avril 2017, APG s’est volontairement placée en procédure de sauvegarde, afin de permettre à l’entreprise de poursuivre ses opérations dans les meilleures conditions. Il s’agit d’une décision de gestion prise par le comité stratégique du groupe, en accord avec les actionnaires.
Régis Cazin (PDG d’Active Audio et APG)
Cette procédure est limitée dans le temps, généralement 6 mois, et ne s’applique qu’à APG à l’exclusion d’Active Audio. Elle est accompagnée d’un plan validé par le tribunal de commerce qui va permettre à APG de retrouver un équilibre financier, sans le poids de certaines dettes accumulées lors des exercices précédents, et ce dès la fin 2017. Cette période de transition a d’ailleurs été envisagée lorsqu’Active Audio a opéré son rapprochement stratégique avec APG en mars 2016. Plus simplement on peut définir la procédure de sauvegarde comme le mode de financement d’une réorganisation en étalant les dettes sur une période assez brève mais suffisante pour apporter la bouffée d’oxygène nécessaire à passer le cap. Ainsi APG peut fonctionner plus sereinement, mener à bien sur des bases saines les investissements clés liés à sa stratégie de développement, tout en conservant la confiance de ses partenaires, clients et fournisseurs.
L’image d’une enceinte qui a marqué les débuts d’APG, la MB2 et que l’on retrouve encore dans certaines MJC en side. Puissante, passive ou biamplifiée et processée (oui oui !) elle n’avait qu’un léger défaut, pas si léger d’ailleurs comme ses congénères : 72 kg sur la balance…
SLU : A quoi est dû ce passage à vide?
Régis Cazin : Paradoxalement, cette procédure de sauvegarde n’est pas représentative de la santé actuelle d’APG. Pour faire un bref rappel historique, APG est né en 1978 et au début des années 2000 a été repris par ses salariés dirigeants lors des difficultés du groupe Guillard Musique à qui il appartenait. Depuis lors la société a bien marché avec une croissance et des résultats raisonnables et réguliers. En 2013, APG a vu sa politique de développement redéfinie afin de l’accélérer ce qui a nécessité la prise d’un certain nombre de risques qui ont fait augmenter les charges et baisser les marges. La distribution a aussi connu des changements en favorisant les grands clients, changements qui ne se sont pas révélés payants. La conjonction de ces trois éléments a conduit à des pertes qui ont été en partie épongées par l’équipe d’APG mais insuffisamment pour retrouver un exercice à l’équilibre.
Régis Cazin et Grégory Dapsanse lors de l’annonce de la prise de participation d’Active Audio dans le capital d’APG.
C’est le moment où j’ai rencontré Grégory Dapsanse, et après avoir compris à quel point l’image de l’entreprise est bonne, les produits excellents, et l’Uniline Compact un produit à très fort potentiel, je me suis engagé le 30 mars 2016, accompagné par la cession des parts de Bruno Garros pour un prix symbolique. J’ai continué à remettre de l’ordre dans l’entreprise et j’ai investi dans le commercial, mais l’inertie nécessaire au retour à l’équilibre et les moyens somme toute limités d’Active Audio pour financer cette remise sur pied d’APG, nous ont conduits à opter pour la procédure de sauvegarde. Je garde à cet effet la gouvernance de l’entreprise et donc la main sur les décisions importantes, et au vu des résultats actuels ainsi que des projets en cours et des prévisions commerciales, je suis très confiant quant au succès de l’opération.
Sainte Bernadette de Lourdes, une acoustique délicate traitée en Uniline. Une des belles installations réalisées récemment en APG.
SLU : Comment est l’activité actuelle ? Une procédure de sauvegarde n’est acceptée que si le carnet de commande et les perspectives sont bonnes.
Rodolphe Portet
Régis Cazin : Et que la société dispose d’une trésorerie suffisante ! Le premier semestre 2017 d’APG est le meilleur que l’entreprise ait connu depuis 3 ans et le carnet de commandes est en nette augmentation depuis plusieurs mois grâce aussi à l’embauche en début d’année de Rodolphe Portet qui fait du très bon travail pour remonter les ventes dans le sud de la France, je pense à SwitchOn Group à Nice ou à Distri Scènes à Aix, mais qui est aussi en mesure de trouver des solutions techniques. On tient à ce que nos forces de ventes aient des compétences techniques approfondies. Des contrats majeurs viennent d’être signés en France et à l’export grâce notamment au succès croissant de l’Uniline Compact. APG compte désormais sur une rentabilité continue et notre travail protège et consolide ses ressources afin de financer les projets clés prévus initialement dans le rapprochement stratégique des deux sociétés, entre autres le déménagement de la partie industrielle d’APG à Nantes : il sera effectif d’ici juillet 2017 et permettra aux deux marques de renforcer les synergies de production. On aura notamment une ligne de fabrication commune, un stock qui alimentera les deux marques et une R&D commune ce qui bénéficiera aux deux sociétés.
Grégory Dapsanse nous explique par le détail la petite coaxiale MX0.
SLU : Tout le monde part à Nantes ?
Régis Cazin : Non, quelques rares collaborateurs nous quitteront et seront en partie remplacés, et les équipes commerciales et marketing d’APG resteront en région parisienne, probablement à Villepinte. Enfin et en accord avec notre stratégie de rapprochement des deux sociétés, les réseaux de distribution et les forces de vente d’Active Audio et d’APG vont rester séparés et indépendants.
SLU : Quelles sont les nouveautés à venir chez APG, pour celles que l’on peut dévoiler…
Régis Cazin : Si tout se passe bien, nous allons sortir au cours de l’été une nouvelle version de notre soft d’interface de nos processeurs qui va être compatible multi plateformes, mac PC, tablettes ce qui est un petit tour de force. Ce soft est le premier exemple de la collaboration entre les ingénieurs d’Active Audio et d’APG. On travaille aussi sur un nouveau produit qui va très bien compléter notre gamme d’enceintes et qui devrait voir le jour début 2018. Nous avons défini un plan de développement de nouveaux produits d’installation avec la R&D. On va renouveler toutes nos gammes. Nous avons aussi d’autres nouveautés à venir mais tu me permettras de ne pas en parler encore.
Un éclaté du moteur Isotop ou comment faire cohabiter de la membrane et un dôme de façon coaxiale ce qui est bénéfique en termes de distorsion, phase et SPL.
SLU : APG dispose donc de la matière grise capable de lui permettre de continuer la marche en avant technologique imposée par le marché et vos concurrents ?
Régis Cazin : Je le pense sincèrement, d’autant que si l’on regarde quelles sont les innovations que l’on retrouve dans le domaine de l’audio pro, la maîtrise de la directivité est un domaine où APG comme Active Audio excellent. APG maîtrise les guides d’ondes et le traitement du signal qui est devenu une des clés de la réussite dans l’audio pro, n’a pas de secrets chez Active Audio.
Le rack touring d’APG avec 4 amplis Powersoft SA30:2 et le processeur DMS48 en rack séparé
Pour l’amplification et le processing nous travaillons avec Linea Research et Powersoft, et ce sont nos clients qui choisissent. Bien entendu quand on travaille en basse impédance, Powersoft est dur à battre.
SLU : L’Uniline Compact est votre champion actuel…
Régis Cazin : Oui absolument. Cette enceinte offre une pression très importante, une homogénéité de couverture et une très large bande passante pour sa taille et cela à un prix très acceptable ce qui fait son succès. Sa polyvalence et sa modularité sont aussi saluées.
L’UC206n, mais appelez-la Uniline Compact, ici la version à plus longue portée et donc ouvrant à 70° en horizontal. Une tête trois voies dont deux actives et deux 6,5” pour le grave entourant un moteur Isotop de 15° en vertical.
SLU : Où allez-vous chercher vos transducteurs ?
Régis Cazin : On travaille encore beaucoup avec PHL tout en étant devenu pragmatique. On n’hésite pas à tester les grandes marques, 3 ou 4 HP, et on prend le meilleur, ce qui fait que ce ne sont pas toujours les mêmes qui gagnent. Du coup on a du B&C, du Beyma, du BMS et de l’Eighteen Sound en plus de PHL.
SLU : Comment se répartit le marché entre Active Audio et APG ?
Régis Cazin : Active est orienté sur les petites puissances là où APG couvre les grandes. Si l’on cible 95 dBA, des messages vocaux ou de la musique d’ambiance, on est dans le territoire d’Active Audio. Si on veut du son live avec une très forte dynamique et des niveaux sonores très élevés, pour des shows, des stades ou pour des clubs, le choix logique est APG. On couvre l’ensemble du marché sachant que nos clients sont les mêmes et ont ainsi une réponse efficace et ciblée.
SLU : Régis, on te laisse le mot de la fin après ce large tour d’horizon.
Régis Cazin : Cela fait tout juste un an que j’ai pris les rênes d’APG et je suis VRAIMENT très heureux de l’image et de la confiance qu’APG a su garder auprès de ses clients historiques, un tissu de petites et moyennes sociétés sur lesquelles on veut s’appuyer aujourd’hui dans une notion de partenariat. Ces structures à taille humaine ont plus de liberté et de réactivité et apprécient nos produits qui leur correspondent mieux. Leur fidélité me rend très optimiste pour le futur. APG dispose d’une équipe brillante et motivée, de produits de qualité et d’un très bel outil industriel qui, avec la nouvelle organisation qui se met en place, me rendent très optimiste pour le futur.
Profitons enfin de cette colonne ouverte avec Régis pour parler des nouvelles adjonctions à la gamme que le constructeur français présentait à Francfort le mois dernier et qui sont d’ores et déjà en production pour une disponibilité commerciale quasi-immédiate.
Le secret de la double charge efficace et somme toute ramassée d’APG.
Il s’agit de deux subs, les SB112 et SB118, mono 12 et 18’’ comme leur référence l’implique, qui utilisent une charge de type passe-bande acoustique, nommée double chambre interactive chez APG. Cette structure, comme tout passe-bande procure un gain d’efficacité, ici 3 dB, par rapport à une charge de type bass-reflex tout en permettant de gagner sur le volume global et donc les dimensions et le poids et en préservant des attaques « punchy ». En outre on contrôle mieux l’excursion du transducteur (et la distorsion) mais il est conseillé comme le constructeur l’indique d’utiliser les processeurs (amplifiés ou non) d’APG et les presets dédiés.
Le SB118 (en bas) qui accompagnera parfaitement l’Uniline Compact.
Le SB112, avec son 12” (bobine 3”) à moteur ferrite 8 ohms permet, dans un volume de 340 x 490 x 540 mm, d’atteindre un niveau SPL max de 129 dB (peut-être + 6 dB en crête) pour une puissance AES admissible de 600 W tout en descendant à 45 Hz (- 3 dB). Performances qui le destinent à l’association avec les enceintes MX et DX de la gamme pour des petits lieux de concert ou encore aux petits clubs, bars et autres salles de conférence. Le SB118, même charge avec son 18” Néodyme à bobine 3” (toujours en 8 ohms), affiche une puissance AES admissible de 1200 W qui l’amène à un niveau SPL max de 134 dB et une coupure basse à – 3 dB de 29 Hz. Pour de telles performances, son volume reste compact : 506 x 760 x 740 mm. Son rôle est plus particulièrement de compléter l’Uniline Compact pour le registre infra-grave mais il est parfaitement adapté aux applications style discothèque, salles de concert avec bien entendu des presets fournis par APG pour différentes topologies (subs en réseau linéaire ou en arc, configurations cardio, etc.).
La nouvelle gamme SB consistant en trois modèles – SB112, SB115-M2 et SB118 présentée au PL+S 2017
MA Lighting qui joue à domicile à Prolight+Sound, présentait des nouveautés software sur tous ses produits. La version 3.3 de la GrandMA2, la version 1.3 de la dot2, de nombreux développements pour les nodes et des nouveautés pour le VPU.
GrandMA2 v3.3
Cette version 3.3 est une étape importante dans le développement de la GrandMA2 avec de nombreuses nouvelles fonctions, et une refonte de l’aide et du système de librairies des projecteurs. Grâce au service Fixture Share, les mises à jour et les nouvelles librairies de projecteurs sont maintenant directement disponibles depuis la console.
Les nouvelles librairies de projecteurs sont disponibles depuis la consoleLa fenêtre d’aide de la version 3.3
La fenêtre d’aide a aussi été totalement remodelée. Elle a maintenant une nouvelle interface et la fonction de recherche est réellement améliorée. Une autre refonte majeure concerne la fonction partial show-read qui permet de combiner des parties de shows dans le show actif. Les sorties DMX et le réseau ont aussi eu leur lot d’améliorations avec, notamment, différents scénarios en cas de défaut du signal DMX ou l’implantation du RDM via l’Art-Net.
Les fonctions du switch MA Lighting sont maintenant totalement intégrées avec la possibilité de sauvegarder ou d’exporter des configurations depuis la console. La plupart des protocoles de l’industrie du spectacle sont intégrés offrant ainsi aux utilisateurs, même peut expérimentés en réseau, une solution complète, de la console aux projecteurs.
Le MA Network Switch
Au niveau purement réseau, la version 3.3 apporte l’agrégation de liens (LAG) : une fonctionnalité très puissante qui assure le regroupement de plusieurs ports réseau. On peut ensuite les utiliser comme s’il s’agissait d’un seul afin d’accroître le débit. Pour la partie MA VPU, la fonction Warper, totalement revue, autorise entre autres un mappage U/V précis au pixel prêt. Afin d’améliorer la précision, la résolution a elle aussi été augmentée. Une nouvelle fonction de Mask a également été implantée tout comme des modes de superposition de layers, sans oublier les centaines de petites améliorations qui facilitent la programmation, apportées par l’équipe de développement pour répondre aux retours des utilisateurs. Cette nouvelle version sera disponible dans les jours voir les heures à venir en suivant le lien ici
Dot2 v1.3
La dot2 n’est pas en reste en bénéficiant de la version 1.3. La console est maintenant dotée d’une télécommande Web pour visualiser, à partir de la plupart des navigateurs web, les fenêtres, la ligne de commande, les roues de réglage des attributs, le tableau des projecteurs, la palette des groupes, palette des Presets et la vue des playbacks.
MA dot2
Afin de donner plus de possibilités aux opérateurs, l’éditeur d’effets a été étoffé, offrant désormais un accès aux groupes et aux blocs via les encodeurs. Cette nouvelle version met à la disposition des utilisateurs 4 masters de vitesse affectables à n’importe quel fader, exécuteur ou bouton. Une « Super » priorité a également été ajoutée aux exécuteurs. Elle est supérieure à celle du programmeur et des exécuteurs standard. Le DMX-in fait aussi sont apparition dans la version 1.3, permettant d’utiliser un autre périphérique DMX comme télécommande, la connexion se fait par Art-Net et sACN.
Robe nous a servi un cocktail particulier, avec trois ingrédients inédits autour d’un système de poursuite semi-automatisé : un BMFL FolowSpot équipé de poignées et d’un pupitre Light Master pour la commande locale, et d’un centre de pilotage RoboSpot pour une commande déportée de plusieurs automatiques. Tout d’abord le corps est une version « FollowSpot de la cuvée BMFL allégée de tous les effets autres que les couleur fixes, l’iris ou le strobe. Il s’agit en fait d’un BMFL sans gobos, ni prisme, ni roue d’animation, ni trichromie. Toutes les autres caractéristiques sont présentes : une lentille 160 mm derrière laquelle se cache une lampe Osram Lok-it! HTI 1700 W et son IRC supérieur à 92, un zoom 5° – 55°, un CTO variable de 2700K à 6000K, deux roues de couleurs. La première avec d’office des rouge et bleu profonds, un orange, du vert, du magenta et du congo ; la deuxième que l’on peut modifier avec du rose, du lavande, un vert électrique, un correcteur très froid à 9000K et deux minus-green ; un iris, un strobe, un dimmer et trois frosts plus ou moins forts. Comme ses cousins, la BMFL FollowSpot est capable de lire pléthore de protocoles, du DMX au MANet en passant par l’ArtNet et le sans-fil.
Le BMFL FollowSpot, un BMFL Blade simplifié avec sa caméra de positionnement sur le côté.
Cette version se distingue surtout par ses accessoires dédiés à une utilisation en poursuite, avec opérateur local ou déporté. En premier, bien évidemment le débrayage des moteurs Pan&Tilt ainsi qu’un contrôle manuel de tous ses paramètres grâce aux poignées de commande et à un pupitre assorti, le BMFL Light Master. Ensuite par une utilisation cette fois semi-automatique via une caméra optionnelle de pilotage déjà pré-câblée à l’intérieur du BMFL FollowSpot et via le système RoboSpot. Le pupitre de commande BMFL Light Master vient en complément du BMFL FollowSpot avec deux larges poignées style motocross à fixer à l’arrière, ou sur le côté le long d’une barre transversale. Un technicien peut ainsi régler le Pan et le Tilt de façon complètement autonome, et trouvera au niveau des pouces deux faders programmables pour agir sur le dimmer et l’iris. Le petit pupitre de contrôle propose une avalanche de fonctions avec dix boutons de macros préprogrammées, un écran tactile, quatre molettes de réglages, des boutons d’activation par paramètres (pour prendre ou laisser certaines commandes à la console de l’opérateur lumière) et des réglages de freinage du pan et tilt jusqu’à l’arrêt. Ci-après les deux installations possibles du LightMaster:
A l’arrièreDe côté
Si le système reste compact et rapide à monter avec ses vis quart-de-tour et sa simple liaison USB, il demande un certain temps d’adaptation. Il a vocation à être utilisé dans des configurations très particulières, poursuite en baquet ou renfort ponctuel dans des lieux exigus. En tête de ce système, dernier avatar de cette course poursuite, le centre de pilotage complet RoboSpot reprend le pupitre de commande Light Master, mais au lieu de l’installer directement sur un BMFL, l’isole des projecteurs par l’ajout d’un écran vidéo qui retransmet en direct la vision d’une caméra installée sur un BMFL FollowSpot de référence. Le signal vidéo est retransmis par Ethernet et les actions de l’opérateur devant le pupitre du RoboSpot sont renvoyés en DMX jusqu’à la console lumière.
Le pupitre de commande déporté RoboSpot, inspiré entre autre par le GroundControl™ Followspot System de PRG
Robe évoque la possibilité pour un seul opérateur de contrôler jusqu’à douze automatiques, avec j’imagine un système de références en 3D pour chaque unité, à moins qu’il faille jongler entre plusieurs caméras, pour l’instant le système est un prototype. A suivre donc…
Josh Sadd VP et Ingé en chef en charge du développement des produits Clair Bros.
Les nouveautés sont nombreuses sur le stand Clair Bros. Il y en a autant pour l’installation que pour le touring et c’est avec grand plaisir que nous retrouvons Dominique Maurel qui, depuis son cocon de Montauban, dirige désormais deux entités, Audio Concept Live Sound pour la presta et Audio Concept Distribution SAS pour vendre les produits des frérots Clair. Comble du bonheur, Josh Sadd VP et Ingé en chef en charge du développement des produits Clair Bros accepte de nous répondre. Une interview révélatrice des intentions du géant de Lititz qui a faim. Très faim.
SLU : Tu nous dis quelques mots sur le S2, un système point source qui fait la part belle au grave avec deux caissons de basses pour une tête qu’on pose tout là-haut ?
Dominique Maurel : “C’est un système qui reprend en partie le 15 coaxial et le guide d’onde du wedge 1.5AM pour le haut et deux 21” avec deux charges différentes pour renforcer le bas. Josh t’en parlera mieux que moi.”
Dominique Maurel, la tête et les jambes de Clair Bros en France.
Dominique adorerait nous raconter toutes les nouveautés, mais comment parler alors que leur papa, souriant et disponible est présent sur le stand. Il lui passe volontiers la parole et vous allez voir que le bonhomme est franc, compétent et n’a pas grand-chose à cacher. On commence le tour par le système S2. Comme aurait dit Bernard Blier « c’est du brutal » avec deux subs en 21” et une tête avec un coaxial 15”
SLU : Pourquoi des 21” et pas plutôt des 18” et surtout pourquoi deux caissons avec des charges différentes ?
Josh Sadd : “Les 18” sont effectivement plus nerveux et plus rapides mais on a constaté que les enceintes qui en sont équipées sont efficaces jusqu’à 38 Hz mais pas trop en dessous, ce qui colle avec un grand nombre de musiques mais pas forcément celle qui a inspiré cette enceinte, l’EDM où avec les musiques pré enregistrées la dynamique est moins importante mais il faut pouvoir descendre plus. Dans ce cas de figure, le 21 est parfait et en plus la mise en œuvre est simple et rapide. Quoi qu’il en soit, le ratio nécessaire est bien de 2 subs pour une tête et on peut choisir entre deux A, deux B ou un mix entre les deux. Pour s’y retrouver, le S2-A-Sub est le bass reflex et le S2-B-Sub est le bandpass.
SLU : Et ces deux charges différentes ?
Josh Sadd : Le passe bande a été conçu et accordé pour donner plus d’énergie entre 55 et 80 Hz, histoire d’avoir du punch qui tape dans la poitrine et cela d’un 21 qui n’est pas trop coutumier du fait. Le bass-reflex au contraire descend et apporte la bave à la dernière octave, il agit comme un vrai infra. Entre les deux, un recouvrement très étudié fait en sorte d’avoir une phase cohérente et beaucoup de SPL pour l’ensemble.
Le système S2 avec les deux subs supportant la tête S2-CX. Un second exemplaire de cette unité coaxiale est posée sur le rack d’ampli à gauche de l’image. On devine en transparence les 4 évents du 15”.
SLU : Et la tête du S2 ?
Josh Sadd : D’abord elle bénéficie à plein du nouveau processing du Lake qui lui apporte un rendu le moins agressif possible aux niveaux importants qu’on retrouve en club dans la musique EDM. Ensuite il s’agit d’un 15” coaxial…
SLU : Le même que dans le wedge 1.5AM ?
Josh Sadd : Non, pas exactement. Dans le wedge il s’agit d’une bobine de 4” avec un moteur aussi de 4”. Dans le S2, la bobine est de 3,5” et le moteur est un 3”. Il ne s’agit donc pas du même transducteur. Dans le wedge, nous avons privilégié l’impact, la clarté et le côté « dans la face » du moteur 4”. Dans la S2 au contraire le moteur 3,5” est plus doux et dispose d’un aigu plus fin et plus cristallin qui est précisément ce contre quoi on lutte dans un wedge.
SLU : Et pour amplifier ce beau bébé ?
Josh Sadd : Simplement deux PLM 20K44 pour deux systèmes, un par côté, en gardant deux canaux d’ampli de libres pour avoir du spare ou tout autre usage.
Il n’est pas impossible qu’au sein de la C12 battent deux cœurs coaxiaux qui ressemblent à ça. C’est allemand et ça fait un malheur ;0)
SLU : Quel type de moteur de médium/aigu, donc en deux voies, employez-vous dans les C ? On pencherait pour deux diaphragmes annulaires BMS (sourires)
Josh Sadd : Je peux simplement vous dire que c‘est un transducteur européen particulièrement réussi (rires) !
SLU : Vous pouvez donc choisir le fabricant de haut-parleurs et le modèle qui vous intéresse sans être obligé de ne vous servir qu’aux USA…
Josh Sadd : (rires) Mais pourquoi ferait-on ça ! Bien sûr qu’on est fier d’être une boîte américaine mais avant tout nous sommes fiers de créer des enceintes qui sonnent bien ! On écoute et on choisit ce qui nous convient avec, parfois, des modifications ou des adaptations sur certains modèles pour mieux coller à notre projet.
SLU : Avez-vous écouté le M-Force de Powersoft ? Ce transducteur n’est pas qu’immensément puissant, il se prête aussi à nombre de topologies de charge de bonne grâce…
Josh Sadd : C’est exact. J’ai passé récemment pas mal de temps à Florence avec Claudio Lastrucci à faire des essais avec différentes configurations et nous l’avons comparé à des doubles 18” qui sont pour nous les subs idéaux car ils ont le punch et l’extension en fréquence. Après une phase de scepticisme et presque de moquerie face à ces sortes de soufflantes de machine à fumée, je peux t’annoncer qu’il n’est pas impossible que tu voies arriver quelque chose dans le futur !
L’audi de Powersoft à Scandicci avec plusieurs versions de charge pour le M-Force entouré par des têtes et des subs en 2×18. Un lieu où il fait bon avoir le doigt léger sur les potars.
SLU : Les versions amplifiées de vos wedges disposent d’une prise de sortie pour alimenter un modèle identique et passif. Les modules d’ampli acceptent-ils facilement ce double travail ?
Josh Sadd : Oui, l’impédance passe en 4 ohms pour le grave et 8 pour l’aigu. Les modules Powersoft délivrent beaucoup de courant donc la chute des impédances se révèle un avantage dans le cas présent.
Le wedge 1AM+, le « + » étant symbole chez Clair Bros de la présence d’un ampli à bord.
SLU : C’est assez récent les versions amplifiées de vos enceintes..
Josh Sadd : Oui, on a été très long à la détente en termes de perception, attentes de la clientèle, volonté du marketing, mais cela est aussi dû au fait qu’aux Etats Unis le voltage est faible, et pour alimenter convenablement des transducteurs il nous faut plus de voltage dans l’audio ! Les modules Powersoft délivrent des crêtes de 141 V donc quasiment les 153 V que sortent les 10000Q de Lab.gruppen.
Et voici l’explication. Une boucle entrée et sortie, une entrée secteur, une sortie pour un second wedge passif et, zoomez sur l’image, un sélecteur avec 4 presets accompagné d’un potar offrant 10 dB de latitude de niveau d’entrée.
Le 20000Q et le 12K44 parviennent même à 194 V. Quoi qu’il en soit, et pour des modules aussi petits, c’est déjà une performance remarquable et suffisante et ça nous a donné des idées. Pour en revenir à la question initiale, nos wedges ont les mêmes HP qu’ils soient actifs ou passifs, ce qui permet à nos clients de les passer en actif après coup, de les panacher, sans trop se soucier de ce qui est à l’intérieur. On pourrait optimiser cela et nous le faisons pour nos propres enceintes en tant que prestataire, mais là, on veut d’abord servir nos clients et pas trop leur compliquer la vie avec des associations ampli/transducteurs trop limitatives. L’ampli de bord peut le faire, alors pourquoi s’en priver (rires) !
SLU : Il y a toujours la question du refroidissement qui se pose avec les modules. Vous profitez de la plaque métallique arrière j’imagine…
La face arrière du 1.5AM+, toute en alu noir et derrière laquelle est plaqué un module de puissance Powersoft, prêt à en découdre avec de bobines !
Josh Sadd : C’est une bonne question car on y a longtemps réfléchi. Oui, l’arrière métallique du wedge dissipe les calories et nous avons fait le choix de l’aluminium noir car cela marche mieux, malgré le fait que ce soit une partie qui est toujours côté public et donc potentiellement frappée par les rayons du soleil. On a effectué beaucoup d’essais et profité de l’expérience et de l’expertise de Powersoft en la matière pour valider ce choix, malgré le fait qu’en conditions extrêmes, on ne puisse même plus mettre la main sur cette surface, et pourtant ça marche ! Nous tirons aussi parti des évents et du brassage d’air opéré par les transducteurs à grande élongation pour ventiler l’intérieur de l’ébénisterie et enfin un petit ventilateur est placé sur le module lui-même.
SLU : Il y a une autre question que certains se posent avec les enceintes amplifiées et qui est la gestion de la condensation.
Josh Sadd : Ils ont raison. Nous avons fait le choix d’avoir des électroniques tropicalisées dans les modules Powersoft comme dans les amplis Lab pour ne pas avoir ce type de problème et aussi pour ne pas courir de risques avec les retombées des artifices qui, pour avoir de belles couleurs, comportent beaucoup d’oxydes métalliques. En se déposant, ils peuvent mettre en défaut les électroniques et on a eu par le passé des courts-circuits à cause de ça.
True Fit…True Vaille ?
SLU : Est-ce que tu peux nous expliquer un peu mieux en quoi consiste le « façonnage » True Fit ?
Josh Sadd, VP de Clair Bros devant les C12 qui avec les C8 et les KitCurve12 peuvent être taillées sur mesure pour une salle.
Josh Sadd : Cela dépend de l’enceinte à partir de laquelle nous travaillons cette adaptation à un lieu de diffusion. On peut adapter aussi bien des enceintes à courbure constante comme la KitCurve12 ou bien à courbure variable, mais les premières ne le seront que dans le plan horizontal. Avec les C8 et C12 on peut agir différemment. Dans tous les cas l’idée est d’offrir une stéréo plus large, à plus de spectateurs et le moins possible de réflexions. Pour cela un guide d’onde asymétrique et adapté précisément à la salle marche très bien. Avoir un système qui ouvre à 90° et dont la moitié de l’énergie frappe un mur et revient vers le public, est un non-sens qui en plus compromet grandement l’intelligibilité des voix par l’augmentation du temps de réverbération et par des interférences. A partir de ce constat on « oriente » l’enceinte vers le public ce qui n’est que bon sens. Cela dit, on calcule, propose et négocie le meilleur placement pour les lignes, on créé une vue tridimensionnelle de la salle, on ajoute précisément l’emplacement du public et on peut à ce point usiner le guide d’onde idéal.
SLU : Est-ce que c’est imaginable de faire varier la directivité de certaines têtes même faiblement pour éviter de taper par exemple dans un balcon réfléchissant ou bien cela compromettrait le front d’onde ?
Josh Sadd : Non, il faut respecter a géométrie de la ligne et faire le boulot électroniquement.
SLU : Quelle variation horizontale pouvez-vous apporter à l’ensemble d’une ligne ?
Josh Sadd : On peut faire varier l’ouverture entre 50 et 140° avec des variations de -30 d’un côté et +30 de l’autre. On peut par exemple imaginer ouvrir à 15° de l’axe central du mauvais côté et 75° du bon. Bien entendu tout ceci demande des calculs pour parvenir au bon design en termes de couverture mais aussi de portée et de SPL. Il faut bien comprendre qu’une salle qui investit dans son système doit pouvoir bénéficier du meilleur résultat possible et pouvoir l’exploiter longtemps.
Quatre C8, le petit frère du 12 dont il reprend un unique ensemble coaxial de médium / aigu et deux HP de grave en 8. Lui aussi peut être « taillé » à la sauce True Fit.
SLU : Le fait de faire beaucoup varier la directivité du guide d’onde, cela nécessite de retravailler le preset pour chaque salle…
Josh Sadd : Oui, mais cela ne représente pas des variations très importantes, quelques dB tout au plus et les avantages liées à la baisse des réflexions l’emportent largement, à la mesure où c’est flagrant, comme à l’écoute. Il ne faut pas oublier aussi que les C8 et C12 sont équipées avec des moteurs coaxiaux qui limitent les problèmes.
SLU : Mais on est bien d’accord, le fait d’usiner des guides d’onde différents à chaque fois ne vous donne pas la possibilité de peaufiner la polaire aussi bien que sur des produits à ouverture finie et fixe.
Josh Sadd : Oui sans doute, mais là on parle d’un monde idéal. L’enceinte la plus parfaite subira toujours la plus imparfaite des salle. Je préfère avoir une enceinte moins parfaite mais qui est conçue pour s’adapter le mieux à cette salle imparfaite et outre le guide lui-même, l’idée consiste à modifier les paramètres électriques nécessaires à parvenir au meilleur résultat. Rien n’est figé, c’est du vrai sur mesure avec de l’intelligence et du savoir au-delà des machines. Cela dit, je peux t’assurer que caler ce type d’enceintes sur mesure est beaucoup plus rapide qu’on ne l’imagine car on ne va pas passer du temps à lutter contre les problèmes. On les évite. Le son peut être visualisé assez facilement. Une enceinte est comme une découpe avec des volets, une salle quant à elle est comme une pièce remplie de miroirs. Depuis combien de sièges cette lumière sera aperçue et surtout, combien de lumières vois-tu à chaque fois. Sans doute trop. Maintenant plaçons nous dans la peau d’un acousticien. Ce n’est pas évident pour lui de réclamer des formes idéales, des matériaux adaptés, des accessoires pour casser, absorber, améliorer le son, car cela coûte très cher, ne plait généralement pas à l’architecte et réduit souvent le nombre de places assises.
Trois KitCurve 12+, des enceintes à courbure constante, 90×15°embarquant deux moteurs 3”, un 12” tous trois à aimant néodyme, des évents profilés, un module ampli à deux voies actives Powersoft avec une carte DSP et offrant 4 corrections, bref, encore un produit simple et facile à mettre en œuvre et à adapter en True Fit.
SLU : Et ça arrive qu’on propose de le faire après l’ouverture…
Josh Sadd : Exact, or tout le monde sait qu’une fois qu’un établissement est ouvert, plus rien ne change !
SLU : Comment vois-tu le marché français et l’adaptation du principe True Fit à notre pays ?
Josh Sadd : Nous sommes en train de former nos distributeurs afin qu’ils assimilent toutes les étapes qui sont cela dit, assez simples. Il faut des plans complets de la salle, une idée précise de l’exploitation et du SPL et quelques réunions avec les décideurs. Après cela, la période du design qui nous incombe est relativement rapide, de même que la partie de fabrication des enceintes sur mesure et enfin l’installation, le calage et la réception peuvent être très rapides dans la mesure où on sait à l’avance que nombre des problèmes auront été résolus avant ce qui n’est jamais vraiment le cas avec des produits standard.
SLU : Vous êtes en mesure de missionner des techniciens depuis les USA ?
Josh Sadd : Nous pouvons prendre en charge cela. Il s’agit d’un gros investissement, il faut impérativement obtenir un résultat qui soit à la hauteur. J’aime bien utiliser des images. Imagine que tu veuilles acheter le plus joli costume de ta vie, tu ne vas pas rentrer dans un magasin et prendre du simple prêt à porter. Tu vas dépenser beaucoup d’argent, veux qu’il t’aille à la perfection et qu’il puisse même corriger la hauteur d’une de tes épaules, car nous sommes tous différents. Il en va de même avec les salles qui sont toutes différentes. Si tu investis, il faut bien le faire. On était parti sur des noms savants comme « Progressive Azimuth » et avons en définitive choisi True Fit car c’est précisément ce que l’on fait.
SLU : OK pour les têtes. Que faites-vous avec les subs…
Josh Sadd : On peut bien sûr être de bon conseil, mais il n’y a pas de recette miracle. Le grave prend de la place à faire et plus encore à guider donc on fait de notre mieux pour proposer des solutions, mais le plus souvent on nous demande des résultats sur l’intelligibilité ou la couverture du haut du spectre, surtout si la salle est jolie. Ils ne les accrocheront jamais et les sortiront qu’en cas de besoin. La meilleure solution reste un array central et cardioïde. C’est faiblement interférent et ça couvre bien. Si en plus il n’y avait pas de murs (rires) !
Clair Bros en 140 caractères
SLU : Comment pourrais-tu nous décrire Clair Bros, le manufacturier de la constellation qui comporte aussi Clair Global, le prestataire et Clair Systems l’intégrateur.
Josh Sadd : Roy Clair a toujours dit qu’il vaut mieux être le meilleur que le plus gros. Nous continuons à suivre ce précepte. Nos systèmes peuvent être un peu plus chers, mais ils sont faits pour durer et s’adapter le mieux possible à la tâche qui leur sera confiée. Nous ne sommes pas une société comme il en existe tant d’autres. Nous voulons être innovants et différents. Nous voulons innover, servir chaque cas de figure et offrir le meilleur son.
Une KitCurve 12+ en finition bois naturel laqué avec les flancs et l’arrière en multiplis balte et la face avant en bois plein travaillé et du plus bel effet. Il s’agit d’une commande spéciale pour une église et, comme souvent chez Clair, elle est rentrée au catalogue.
SLU : Me revient alors la sempiternelle question. Pourquoi Clair Bros le fabricant ne fournit pas Clair Global le prestataire qui, on le sait bien, conçoit et fabrique ses propres enceintes. Cela paraît tellement étrange cette dichotomie entrepreneuriale.
Josh Sadd : Nous sommes tous issus de la même société que Roy Clair a créé en 1966. J’ai assuré un nombre considérable de tournées pendant huit ans à la face et au système et je fais partie de ces collaborateurs qui ont décidé de prendre de la distance de la presta au quotidien, mais pas de la société, car on adore notre métier. Les transducteurs qui sont dans ces boîtes (il pointe une C12 NDR) sont les mêmes que ceux contenus dans celles de Clair Global. La seule différence c’est que de notre côté, on a prévu de prolonger leur existence par des modules qu’on pourra ou pas upgrader. Pour le reste (il réfléchit NDR) il n’y a pas grande différence. Si, peut être les dimensions qui sont absolument conçues chez Global pour rentrer dans un semi US standard et un conteneur. Quand Clair a commencé la sonorisation, il n’existait pas l’ensemble de marques qui alimentent le marché, donc nous avons appris à penser et construire nos systèmes. Aujourd’hui cette expérience, ce savoir-faire et ce catalogue de systèmes exclusifs est conservé et chéri pour cet ensemble d’artistes exclusifs qui nous sont fidèles comme Bruce Springsteen ou U2 pour n’en citer que deux, qui veulent ce qu’il y a de mieux et qui n’existe pas ailleurs.
SLU : Quel est le pourcentage entre ce que Clair Global créé et exploite sur ses tournées et ce que Clair Bros créé et vend à ses clients ?
Taillé dans de l’acier de 2 mm, le logo de Clair Bros n’a pas trouvé de place pour être accroché ;0)
Josh Sadd : C’est une bonne question. Comme nous ne cessons de grossir, il sort beaucoup plus de HP de chez Clair Bros que de chez Clair Global. Le catalogue de Global consiste en 5-6 modèles, chez nous je ne sais même plus combien de modèles différents nous avons, sans doute entre 50 et 70, voire plus. La raison est qu’en touring « one size fits all » la standardisation et l’efficacité sont la norme et nos techniciens, nos ingés système doivent être en mesure de résoudre la plupart des challenges par la mesure, l’implantation et le réglage. Dans l’installation au contraire nous avons la possibilité de réfléchir, concevoir et choisir les solutions permanentes les plus adéquates, et si elles n’existent pas, de les imaginer et les fabriquer sur mesure. Pour revenir à ta question, le stock de Global est bâti sur les besoins des tournées dans les starting blocks mais il varie aussi par le nombre fabriqué par exemple l’année où un nouveau modèle est conçu est proposé à nos artistes. Grossièrement je pense que nous en vendons 5 fois plus que Global en possède et ce chiffre va aller en augmentant. Nous disposons désormais de notre ligne de fabrication bâtie en 2009 et située à 4 kilomètres du dépôt de Global. Elle fait près de 5000 m² et en 2012 nous l’avons encore agrandie de près du double avec plus de place pour la R&D. On verra comment cela va se passer mais le futur s’annonce quand même radieux (rires NDR).
SLU : Vous pensez et travaillez tout ce qui est en bois mais pour les électroniques vous faites confiance à des sous-traitants prestigieux, je pense à Lab.gruppen et Powersoft.
Josh Sadd : Oui c’est exact. Il y a essentiellement deux constructeurs qui travaillent pour nous et répondent à notre cahier des charges très spécifique.
Conclusion
Le géant américain met les bouchées doubles. La variété des produits, leur évidence, leur pertinence, la simplicité de la mise en œuvre via un grand nombre de versions équipées de modules Powersoft, la possibilité d’obtenir des enceintes sur mesure d’un point de vue acoustique comme cosmétique avec, par exemple, du bois apparent ou bien des formes biscornues mais toujours dans le respect du son font qu’avec une bonne distribution, assurée en France par Dominique Maurel, Clair Bros a les cartes en règle pour faire un malheur. On va aller rapidement écouter ces produits chez Audio Concept Distribution pour confirmer cette belle impression.
EAW présentait à PL+S sa gamme RADIUS d’enceintes amplifiées, introduite en milieu d’année dernière, constituée du système line array trois voies RSX08L, des enceintes point source deux voies en 8 et 12”, RSX86 et RSX89 et RSX126/129, du wedge coaxial RSX12M, et des subs RSX12 et RSX18, respectivement mono 12” et 18”. Le dénominateur commun de cette série est la connectivité Dante et le contrôle par l’application iOS d’EAW (libre, disponible sur l’appstore), EAWmosaic, qui autorise une mise en œuvre rapide en fournissant les outils de prédiction, de paramétrage et de monitoring via Wi-Fi. Mais il y a d’autres points commun entre les différents éléments de cette gamme, à savoir l’emploi de modules d’amplification « modified class D » en 500 W pour tous les modèles sauf les subs (modules en 1000 W) avec une alimentation universelle (100-240 Vac) dotée d’un correcteur de facteur de puissance en tête.
Les différents éléments de la ligne RSX208L sont ici « chainés » en Dante et reconnus automatiquement (position, angle).
Le traitement de signal embarqué intègre également sur tous les modèles les procédés de correction de phase/réponse impulsionnelle et de traitement dynamique « Focusing » et « DynO » de EAW. Enfin, sur le système Line array, des capteurs optiques IR (OpilogicTM) et des accéléromètres incorporés aux boîtes permettent de reporter la position et l’inclinaison de chaque boîte au sein de la ligne via le réseau et d’optimiser rapidement le calage et l’alignement avec l’application EAWmosaïc.
En dehors de ces raffinements, le compact RSX208L (18,4 kg, 249 x 683 x 332 mm) met en œuvre une structure en trois voies actives avec deux transducteurs 8” à bobine 2” chargés en Bass Reflex encadrant deux compressions à gorge 1” (bobine 1,4”) montées sur guide. Un des 8” se charge uniquement du registre grave et l’autre du grave/bas médium avec une coupure haute pour le premier vers 250 Hz, le second couvrant du bas jusqu’à environ 1,1 kHz, fréquence de raccordement avec la section médium-aigu.
Cette structure (voir synoptique de l’électronique et réponse), assez fréquemment adoptée dans des structures symétriques sans transducteurs spécialement dédiés au registre médium et où le raccord avec la section MH/HF s’opère assez haut, évite la création d’interférences dans la bande médium où les centres acoustiques des deux transducteurs (ici 8”) sont trop éloignés pour que les deux sources fusionnent correctement.
Synoptique de traitement sur une boîte RSX208LOn voit bien sur la réponse en fréquence d’une boîte comment le raccordement entre les trois voies s’opère.
Avec trois modules d’amplification de 500 W, le RSX208L peut délivrer un niveau max de 122 dB SPL (128 en crête) sur la bande 70 Hz-18 kHz avec une ouverture de 120° x 12°. La consommation au repos (idle) sans signal ne dépasse pas 26 W par boîte pour une plage de tension secteur comprise entre 100 V et 240 Vac. Doté d’entrées analogiques symétriques, le système est principalement conçu pour travailler en réseau Dante. Le renfort de grave est adapté pour se monter au sein de lignes de RSX208L est le RSX12 (34,5 kg) qui couvre la bande 40 Hz – 140 Hz avec un 12” à bobine 3” chargé en bass reflex et embarquant un module « modified class D » de 1000 W. En demi-espace, il délivre un niveau de 128 dB SPL max (134 crête). Le RSX18 avec son 18” à bobine 4” ne délivre pas plus de niveau mais permet de descendre plus bas, à 28 Hz, avec le même module d’amplification de 1000 W et toujours la même connectivité Dante.
la gamme Radius, les RSX86/89 (8”) et RSX 126/129 (12”) respectivement sur les subs RSX12 et RSX18.
Quatre enceintes deux voies bi-amplifiées en 8 et 12” utilisant les mêmes composants (et les mêmes modules classe D avec la même plateforme de traitement de signal) viennent compléter la gamme Radius, les RSX86/89 (8”) et RSX 126/129 (12”) qui diffèrent par l’ouverture de 60 ou 90° en horizontal de leur pavillon CDD (respectivement 60° et 45° en vertical) et évidemment le niveau SPL max (132 dB pour le modèle 126).
Comme pour tous les modèles de la gamme Radius, ici une RSX89, on a le choix entre entrées analogiques ou numérique en Dante avec configuration via Ethernet (ou Dante) ou en local (écran LCD plus encodeur).
Pour finir, le RSX12M est le wedge de complément mettant en œuvre en deux voies actives un 12” à bobine de 2,5” et une compression à gorge 1” avec bobine de 1,77” raccordant à 1 kHz en montage concentrique. Il présente une dispersion conique de 105° et peut délivrer un niveau de 122 dB SPL (128 crête) avec ses deux modules de 500 W.
Encouragé par sa nouvelle domination sur le marché des asservis, Robe continue de proposer à ses clients d’une multitude de nouveau produits. Au Prolight+Sound, leur immense espace s’articulait autour d’un théâtre rococo transformé en bar VIP rapidement submergé par une clientèle internationale.
L’Equipe Robe au Prolight 2017
Les clients Robe jouaient des coudes pour accéder au bar, aux espaces de démo et devant la scène investie régulièrement par des danseuses pour un remake du phantom de l’opéra en mode über-électro éclairé par les nouveaux projecteurs. Force est de constater que le fabricant Tchèque ne manque ni d’idées, ni de solutions aux demandes des designers. La tournée des nouveaux produits Robe 2017 demande donc de se laisser guider :
On démarrera par les projecteur vintage PaTT dans une mouture led.
On poursuivra sur une note énergique avec la cuvée LedBeam 150.
Alors bien réveillé on tentera la fusion BMFL – poursuite, sans encore tout bien saisir de la somme de technologies déployées.
Par la suite on appréciera de retrouver le Viva dans une robe CMY.
Puis on continuera avec des shoots de Strobes et jusqu’au bout de la nuit avec les projecteurs UV. A suivre donc
C’est la console qui monte mais il lui manquait encore quelques parties soft ou hard pour compléter le tableau. C’est désormais chose faite avec ces 5 nouvelles cartes, et au rythme où vont les choses, on va bientôt s’ennuyer ferme dans la R&D d’Allen & Heath ! Présentés au Prolight & Sound 2017, les modules d’entrée et sortie AES et la carte SuperMADI font leur apparition avec Ben Morgan, product manager de la firme des Cornouailles pour nous en parler.
Insérée à l’arrière d’une des dLive installées sur le stand de A&H, la carte SuperMADI.
SLU : Commençons par la carte SuperMADI si tu le veux bien.
Ben Morgan : Oukai ! (ouch, on peut by-passer l’accent chez A&H ? NDR) La carte SuperMADI a été développée pour offrir 128 canaux bidirectionnels à 96 kHz et 24 bits, le standard de nos consoles. Elle peut aussi fonctionner à 48 kHz si on a besoin. En 96 elle fonctionne en High Speed ou Smux et supporte donc les deux protocoles MADI prévus à cette fréquence élevée.
Un transmetteur optique SFP tel que ceux qu’il sera possible d’insérer dans les 4 slots prévus à cet effet sur la carte.
Cette carte est conçue pour assurer la redondance des liaisons et va permettre à la dLive de s’interfacer très efficacement dans le monde du broadcast où le MADI est très répandu et apprécié. Il va aussi être facile de travailler avec deux consoles de marques différentes entre face et retours
SLU : Vous avez panaché les ports..
Ben Morgan : Oui, avec les classiques BNC du protocole MADI, mais aussi des ports SFP pour laisser le choix à chaque utilisateur du type de liaison en fibre optique.
SLU : Vous avez placé cette carte dans un des slots de la surface. On est bien d’accord qu’elle serait mieux dans le stage rack…
Ben Morgan : Bien sûr, mais on a surtout pensé aux visiteurs et aux journalistes comme vous qui ne veulent pas forcément s’agenouiller pour les découvrir (humour british ON ! NDR). Cela dit, on l’insère là où elle est la plus utile, cela n’a aucune incidence. Notre protocole ACE et la liaison GigaACE véhicule l’ensemble des canaux de façon bidirectionnelle.
Deux cartes AES, à gauche une 6 in et 4 out et à droite, une 2 in et 8 out. Pour les reconnaître, regardez les prises XLR !
SLU : Et ces cartes AES ?
Ben Morgan : Elles sont au nombre de quatre et disposent toutes de 5 prises ce qui permet d’avoir un panachage assez large de possibilités. Nous avons d’abord une 6 in et 4 out, une 4 in et 6 out, une 2 in et 8 out et enfin une 10 out. Les entrées marchent à 48 ou 96 kHz et il est possible de désélectionner la conversion automatique de fréquence. Une diode à l’arrière de la carte « SRC out » le signale. Les sorties peuvent fonctionner à 44,1 kHz, 88,2 à 48 et 96 kHz. Quatre diodes l’indiquent à l’arrière de chaque carte et ces fréquences sont sélectionnables dans le menu de la dLive.
A l’arrière du stage et DSP de la dLive, le DM48, une carte AES avec 5 prises mâles, donc la 10 out. Remarquez, juste au-dessus, la carte Dante.
Nous avons parfois observé des situations où deux dLive sont employées en parallèle, par exemple pour un symphonique et une section amplifiée. Dans ce cas, une console est maître et déverse son prémix ou ses stems dans la seconde qui est donc esclave, et la première prise AES de la console esclave va être utilisée comme entrée pour l’horloge. Le tout est déclaré sur le menu de la console esclave.
SLU : Où s’opèrent les conversions de fréquence ?
Ben Morgan : Sur les cartes elles-mêmes. Le grand avantage de ces cartes AES est de permettre d’augmenter le nombre d’entrées ou de sorties numériques pour un prix beaucoup plus avantageux que celui du rack X32 qui a pu être employé jusqu’à ce jour. Vous pourrez dire à Laurent Midas qu’elles sont disponibles !
Osram est une entreprise gigantesque, premier fabricant d’optiques automobiles, premier fabricant de lampes de cinéma, numéro deux des ldes semi-conducteurs ; rien que sa seule division Special Lighting emploie 6600 employés. Les ingénieurs sont légion, leurs expertises sans fin. Quelques exemples : un bureau étudie le sablage des collimateurs, un autre les matériaux conducteurs des cartes électroniques, encore un autre est spécialisé dans les mesures de couleurs… On est dans l’infiniment précis.
Claypaky, puis maintenant ADB ont intégré cette multinationale. Certains se sont demandé si l’ogre allemand ne les dévorerait pas. La réponse balaye les doutes : loin de se perdre dans ce mariage arrangé, Claypaky et ADB ont gagné des outils fantastiques et une industrie de pointe à leur service. Cette force de frappe se dévoile de façon tapageuse lors de leur conférence de presse au Prolight+Sound. Les films de promotion se succèdent, surenchère d’effets spéciaux, narration de péplum, déluge de chiffres à six zéro… Un slogan s’inscrit en lettres cosmiques : « Osram, reinventing light for 110 years »
Puis vient le show final, rampe de lancement des nouveaux projecteurs autant que vitrine de leur savoir-faire. Là, à ce moment précis, les doutes sont dissipés. Claypaky vient de franchir une étape décisive, par sa technologie, certes, mais surtout parce qu’enfin, après tant d’effet tapageurs et de machines tranchantes, on revient à l’art de l’éclairage. Ce jardin à la japonaise agrémenté de mannequins et de repères géométriques, qui accueille cette année le stand du constructeur italien, devient le berceau d’un magnifique théâtre des couleurs, rythmé par les saisons. Sur une musique incroyable, parade sensuelle entre cordes classiques et groove numérique, les combinaisons de teintes, la précision des découpes et des rendus puis la finesse des effets avant leur explosion, dévoilent une nouvelle gamme affolante. Le Profile à led Axcor, la Wash K-Eye HCR et le Cyclorama Klemantis s’imposent avec un raffinement certains, tandis que les Mythos2, les Hybrides Unico ou les rampes Shar-Bar nous sont représentés une nouvelle fois avec beaucoup plus de panache.
C’est l’incontournable et incollable Olivier Gastoué qui nous reçoit sur le stand Yamaha pour nous présenter les nouveautés et en français, ce qui est toujours agréable dans un salon de la taille de celui de Francfort. Comme d’autres avant elle, la marque nippone a joué avec sa scie pour nous proposer une surface PM10 plus compacte et y ajoute une carte de liaison fibre musclée et au protocole propriétaire Twinlane.
SLU : Commençons par la nouvelle surface dans ce qu’il convient maintenant d’appeler la gamme PM10.
Olivier Gastoué (Chef produit Yamaha Europe) : L’objectif était de pouvoir fournir une surface qui puisse contrôler tout le système donc 144 canaux d’entrée, 108 bus de sortie (72 mix et 36 matrix NDR) mais dans un encombrement très réduit, sans pour autant sacrifier, par exemple, aux deux alimentations redondantes.
Olivier Gastoue
On a répondu à cette demande car il existe plein de cas où la place fait défaut et la grande surface ne passe pas. On passe de 36 à 26 faders et on n’a plus qu’un écran mais l’autre existe toujours sur une prise à l’arrière ce qui permet de le faire exister encore si besoin est. Cela permet aussi de travailler à deux sur la surface en exploitant chacun son bac de 12 voies.
SLU : Comme le DSP est dans une unité à part…
Olivier Gastoué : Cela ne change effectivement rien à la puissance de traitement, aux racks d’entrées et de sorties ni aux modes de câblage entre les deux. On peut mettre une grande et une petite surface et partager le même stage rack.
SLU : La perte d’un écran et de 12 faders représente quel pourcentage de baisse sur le prix de vente de la surface ?
Olivier Gastoué : On ne le sait pas encore, mais à la louche et à mon avis on oscille entre les 30 et 40% de moins. Pour une classique configuration face-retours, avec la grande en bas et la petite en haut, cela représente une économie non négligeable.
SLU : Qui dit nouvelle console dit généralement nouveau firmware.
Olivier Gastoué : C’est le cas. Nous avons de nouvelles fonctionnalités et des nouveaux plugins qui sont déjà implémentés sur la nouvelle surface, la version beta de la V1.5 et qui sera disponible, si tout se passe bien, en juillet. Bien entendu ce firmware est valable pour les deux surfaces. En quelques mots, Andy Cooper qui est ingénieur applications en chef chez Yamaha, en détaille les principales nouveautés dans la vidéo ci-après :
Parmi les nouveaux plugs, le H3000 Eventide était particulièrement attendu mais il y a aussi des Neve, le compresseur multibande DCL qui fonctionne sur 4 bandes…
Il a fait notre bonheur en rack, le voici en plug en espérant qu’il souffle un peu moins que son illustre prédécesseur ;0)
SLU : Il demande combien de ressources?
Olivier Gastoué : Je n’ai pas encore l’information mais chez Yamaha on raisonne en instances et on en a 384 à disposition. C’est très variable. Une belle réverbération en mange 16 là où un compresseur simple de chez Neve en demande 2 donc virtuellement on peut en mettre quasiment partout, sans oublier que la compression de chaque tranche est déjà une émulation de dbx 160 et ne compte pas dans les 384.
La HY256-TL-SMF. Petite par la taille mais ultra-puissante par la quantité phénoménale de datas audio qu’elle véhicule sur la fibre optique.
SLU : Et la HY256-TL-SMF ?
Olivier Gastoué : C’est une carte de communication fibre pour des slots HY qui est compatible avec le protocole audio Twinlane. Elle marche avec des fibres single mode (gradient d’indice) et permet des connexions sur des très longues distances. Elle véhicule 256 flux audio montants et descendants en 96 kHz et 32 bits et fonctionne en anneau pour monter des configurations redondées. Sa latence enfin varie entre 11 et 13 échantillons en fonction de la fréquence (d’échantillonnage) choisie.”
Si vous ne connaissez pas bien ou pas du tout le système Rivage de Yamaha, SLU a eu l’occasion d’assurer un long reportage où les équipes de Radio France qui la mettaient en œuvre l’été dernier la décrivent très bien avec le lien ici ainsi qu’avec l’autre lien là.
Enfin si vous voulez faire un voyage rapide et musical dans le monde de la PM10, ce film du constructeur est fait pour vous :
Comme chaque année, après Prolight+Sound, Axente organise ses Ateliers sur 3 jours pour mettre en avant les dernières nouveautés de son catalogue qui, déjà riche en marques, accueille 4 nouvelles carte en distribution exclusive pour la France : Portman Light, Visionary Solutions, Stagesmarts et Artnovion. Ces ateliers prennent l’allure d’un vrai petit salon organisé dans les locaux d’Axente à Longjumeau, du 10 au 12 mai, avec même une nocturne festive le 11 mai.
Au programme, la présentation de toutes les marques lumière, audio, réseau, structure, levage et vidéo et une mise en avant des nouveaux produits lancés au Prolight+Sound, certains en démo, d’autres dans des ateliers plus spécifiques comme la Master Class GrandMa2. Vous l’avez compris, vous pourrez essayer les produits, les tester, poser des questions à l’équipe d’Axente et même aux représentants des marques qui seront présents.
Les nouvelles marques du catalogue
Portman Light : Fabricant polonais de luminaires rétro/industriels.
Stagesmarts
Visionary Solutions : Spécialiste de la distribution vidéo sur Internet vient de lancer la gamme PacketAV DUET : encodeur et décodeur video et Dante™
Stagesmarts : Fabricant suédois d’armoires de distribution de puissance intelligentes. Des armoires haut de gamme qui utilisent l’informatique.
Artnovion : Nouvelle marque de traitement acoustique premium. Sera exposée la collection 2017 qui allie performances acoustiques et esthétique novatrice.
Et les marques historiques avec les nouveautés 2017
Ayrton Merak
Ayrton : le Wash Merak, la barre motorisée avec zoom MagicBlade-FX et la rampe à leds Arcaline3. Prolyte : Vous découvrirez plusieurs nouvelles pièces dont les nouvelles têtes de Tower
Eilon : en situation, un système de contrôle de charges sur tablette qui intègre de nouveaux pesons HF. Fantek : le pied T600PA capable de monter à 7 mètres, une charge de 600 kg. Exposé en situation réelle, il supportera un système line array.
EilonFantekZero88 FLX
ELC : Les nouveaux switchs et nodes Master & Slave
Zero88 : atelier spécifique pour le pupitre FLX
MA Lighting : atelier sur les fonctions du nouveau soft de la Dot2 et Master Class GrandMa2 (voir plus loin dans l’article)
MDG : les machines à brume ATMe, Me, Ice Fog
Philips ActivSite
Philips Color Kinetics : l’atelier ActivSite montrera comment prendre en main à distance des éclairages de bâtiments via un PC et ce dans le monde entier. Cet atelier impliquera les projecteurs à leds de la gamme IntelliHue, les Blast G4 et Accent.
Pulsar : Présentation dynamique de toute la gamme Luxeos Atterotech : La gamme d’interfaces murales Dante Bluetooth
EAW
DAS : l’enceinte suspendue OVI12
EAW : La gamme d’enceintes Radius Dante comprenant notamment le système line array RSX08L, le wedge coaxial RSX12M, différentes enceintes point source et deux subs, tous amplifiés et contrôlables en réseau avec l’app EAWmosaic (Wi-Fi).
Phonic
Phonic : l’analyseur audio portatif PAA3X
GreenGO : station rackable MCX- système sans fil
Symetrix : matrices d’installation Dante Prism
Televic : les systèmes D-Cerno et Confidea sans fil génération 3
Master Class MA Lighting grandMA2
Le 10 mai à 14 h et le 11 mai à 10 h, Pupitreur confirmé, vous pourrez participer à une discussion entre experts organisée par un spécialiste système et développement software MA2 et un pupitreur Senior (de l’équipe MA Touring Live) sur les fonctions de la preview GrandMa2 en déviant sur le réseau. Tout le système GrandMa2, avec NPU, VPU 3D et switch sera impliqué. Le nombre de places étant limité, vous êtes invité à vous inscrire au préalable à cette Master Class