Vous pouvez sélectionner jusqu’à 4 canaux en accès direct sur l’écran d’un smartphone ou d’une tablette
Green–GO, le fabricant d’intercom numérique en Ethernet propose une application permettant d’utiliser son iPhone, iPod ou iPad comme terminal d’intercom.
Dévoilée au LDI, cette application était également en démonstration sur le stand Axente (le distributeur français) aux JTSE. Elle peut être téléchargée gratuitement depuis l’Apple Store et sera prochainement disponible pour les systèmes Androïd.
Rappelons que Green–GO est un système de communication, développé par ELC Lighting, qui se connecte simplement sur un réseau Ethernet (PoE) non dédié et sans protocole propriétaire, et qui offre via des terminaux de ceinture et des stations de table une capacité de 32 canaux en full duplex en 250 groupes et jusqu’à 3000 utilisateurs.
L’application permet à l’utilisateur de configurer l’écran d’un smartphone pour jusqu’à quatre canaux en accès direct et le relier via Wi-Fi (et un point d’accès) à la passerelle Green-Go « bridge interface » qui assure la connexion au réseau Ethernet de l’intercom.
L’interface Green-GO Bridge qui assure par Wi-Fi la connexion de deux iDevices au réseau Ethernet.
Cette même passerelle peut par ailleurs opérer la liaison entre deux réseaux Ethernet et par conséquent étendre l’intercom à des lieux distants par exemple via internet. Le smartphone (ou la tablette) se comporte alors exactement comme le poste de ceinture filaire beltpack de la marque avec les mêmes fonctionnalités.
L’interface Green-GO bridge autorisant la liaison de deux iDevices, pour chaque couple de smartphones supplémentaire, il faut donc prévoir un Green-GO bridge. L’application sera disponible courant Janvier 2015 sur App Store.
Gary Barlow, l’un des plus grands auteurs et interprètes de la pop, a créé à Dubaï une version en plein air tirée de sa récente tournée « Since I Saw You Last ». Pour cet événement particulier, le Lighting Designer Tim Routledge a spécifié tout un éventail d’appareils Clay Paky super lumineux, incluant le Supersharpy, l’un des plus récents produits de Clay Paky, fourni par Eclipse Staging Services.
Routledge a prescrit55 Sharpy, 12 Sharpy Wash 330, 36 A.leda B-EYE K20, 10 A.leda B-EYE K10, 15 Alpha Profile 1500 and 20 SuperSharpy pour offrir une extrême polyvalence et l’impact maximum à ce spectacle très varié produit par Louder Entertainment.
« La luminosité même de ces projecteurs était la principale motivation qui a poussé à utiliser les SuperSharpy cette fois-ci », dit-Routledge. « Comme c’était la première fois que nous donnions ce spectacle à l’extérieur, j’avais besoin de quelque chose pour le rendre particulier. Alors que nous avions joué précédemment dans l’obscurité qui régnait au centre-ville, cette fois-ci il y avait beaucoup de lumière ambiante. Il me fallait donc quelque chose d’extrêmement lumineux pour donner de l’ampleur à notre spectacle et lui procurer un aspect de festival en plein air. Cela, les SuperSharpy l’ont réalisé sans peine.
« Le SuperSharpy dispose d’une lampe de 470 watts et d’un faisceau trois fois plus lumineux que celui du Sharpy d’origine. Pour le spectacle de Barlow, on en a disposé deux rangées de dix au-dessous des deux écrans IMAG latéraux.
« L’écran IMAG central a constitué la base de ma conception. Je voulais une impression audacieuse de largeur qui me permette de faire des arrangements d’éclairages simples mais ambitieux », dit Routledge. « Pour moi, ce qui donne le plus d’impact aux grands moments dynamiques, ce n’est pas de balancer sans arrêt les lumières tout autour de la scène, mais d’instaurer des ambiances statiques programmées avec une extrême précision.
J’aime aussi utiliser une gamme de couleurs modernes et de nuances plus fraîches, comme aquas, jades, tungstènes, roses pâle et une gamme de blancs pour donner au spectacle une perception plus contemporaine ».
« Le SuperSharpy offre aux designers une infinité de choix de couleurs, avec un système CMY, 11 filtres de couleur spéciaux sur trois roues et deux filtres CTO qui créent de magnifiques nuances chaudes »
« Pour moi, la clé de ce spectacle était la polyvalence, dit-Routledge. La musique de Gary couvre un large éventail de styles et j’avais besoin de toute la latitude de choix possible, ce qui est le cas, en particulier, lorsque les B-EYE entrent en jeu. Entre le Wash à LED extrêmement lumineux et l’immense gamme d’effets qu’ils fournissent, ils ont toujours un rendu très agréable des seconds plans et m’ont donné énormément de possibilités de création ».
A propos de l’acquisition récente des SuperSharpy de Clay Paky par Eclipse Staging Services, Tom Ralston, directeur de projet pour le spectacle de Dubaï de Gary Barlow, dit: « Le concert Gary Barlow est la meilleure vitrine possible pour nos SuperSharpy tout neufs et pour nos autres projecteurs Clay Paky. Nous sommes totalement convaincus que les Supersharpy sont un formidable investissement et seront très demandés. Ce sont des projecteurs très polyvalents, ils sont suffisamment lumineux pour être utilisés seulement comme traceurs et ils fournissent aussi tous les effets scéniques des Sharpy d’origine. Grâce à leur taille réduite, ils s’adapteront aussi en événementiel.
S³ est une nouvelle marque de télécommandes moteur à tension directe développées et fabriquées par Sonoss qui n’a rien à voir avec les trois sœurs Halliwell. Pas de sorcellerie juste de la matière grise et de la main d’œuvre 100% françaises. Les premières commandes sont utilisées sur la tournée Holiday on Ice.
La nouvelle commande moteur S3 associe qualité de finition, robustesse et respect des dernières normes de sécurité.
la S 3 pour Smart, Solid & Strong (Intelligent, Solide et Fort) est une des premières télécommandes moteur à intégrer les dernières normes mondiales de sécurités et notamment, pour l’arrêt d’urgence, un niveau de sécurité SIL 3.
Le SIL (« Safety Integrity Level ») est divisé en quatre niveaux définissant des tranches de réduction des risques. Le troisième est atteint pour un facteur de réduction du risque de 1 000 à 10 000. Chaque élément de la télécommande est surveillé par un boîtier de contrôle qui bloque le fonctionnement lorsqu’une défaillance est détectée. Le premier produit de la marque est la télécommande douze canaux S3-HC12-DC qui devrait aussi être la plus petite. Elle est équipée de six disjoncteurs magnétothermiques, permettant de sécuriser les douze alimentations des moteurs.
Elle a été développée par Manuel Lauwerier, responsable technique de Sonoss.
Chaque canal de la télécommande dispose d’un sélecteur trois positions permettant de définir si le moteur va monter, descendre ou rester sur place lors d’une action sur le bouton Start.
L’état de chaque voie est signalé par une lumière verte pour la montée ou rouge pour la descente. On peut également inverser la phase de chaque sortie afin de faire correspondre le sens de déplacement du moteur à la position du sélecteur de mouvement.
Son boîtier de commande déportée a les douze sélecteurs permettant de contrôler les moteurs, ainsi qu’un bouton Start et un arrêt d’urgence. Il est possible, grâce au bouton contrôle, d’activer ou désactiver l’utilisation de la commande à distance tout en la laissant connectée. Afin de contrôler en une seule fois plus de douze moteurs, il suffit de relier plusieurs télécommandes via les connecteurs XLR.
Le panneau arrière supporte les prises 16 A triphasées qui alimentent les moteurs. Elles peuvent, en option, être doublées par des connecteurs type socapex 419 et/ou Harting 16 broches.
L’alimentation générale 32A triphasée se trouve sur le panneau arrière, avec mise en phase automatique qui est une fonction très importante, notamment lorsque l’on couple plusieurs télécommandes.
Sonoss a voulu donner à la marque S³ un meilleur niveau de qualité tout en conservant un prix accessible. Pour cela, les coûts de fabrication ont été maitrisés en limitant les options. On trouve néanmoins un bon niveau de finitions : des plaques en acier renforcées, un flight case amélioré avec notamment un tiroir 3U permettant de ranger le boîtier de commande déporté et son câble de quinze mètre ainsi qu’une façade plus stylisée.
Jean-Louis n’est, semble-t-il, pas fan des basses fréquences. Nous on l’est de sa musique, et l’écouter avec un grave qui tape et descend est un vrai plaisir. Parti en tournée avec un show mêlant Houellebecq et Téléphone, il a tiré son épingle du jeu en interprétant des titres tout en finesse et en patate, le challenge rêvé pour l’équipage Plisson & Max Menelec motorisé en K2.
Gros’n’roll à Mériadeck
Le secret du Gros’n’Roll, Maxime Max Menelec et Stéphane Plisson, une bonne génération les sépare et pourtant ils se comprennent les yeux fermés et les oreilles bien ouvertes.
C’est à Bordeaux que nous fixons le rendez-vous de ce reportage, dans une salle difficile à faire sonner : Mériadeck.
Un rapide coup d’œil circulaire dans la patinoire laisse augurer d’un rendu meilleur que d’habitude. La jauge réduite a permis de fermer le haut des gradins latéraux et les deux pointes de l’étoile à l’aide de lourds pendrillons.
Le système consiste par côté en 10 K2 en principal, 5 Kara en downfill, deux stacks de 3 SB28 en montage cardio avec posées dessus, 3 Kara en sidefill, une dernière en infill et enfin 6 Xt8 pour le lip.
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Un des ensembles cardioïdes de SB28 et de Kara de « débouchage » tels que déployés par Maxime à Mérideck à même la glace.Le pommeau de douche constitué de 5 Kara. Comme on ne recule devant aucun sacrifice, la maison Plisson Menelec vous en offre deux !
Comme les balances battent leur plein, on en profite pour faire notre habituelle balade dans le « bois » sans public, une promenade qui se révèle très agréable, le calage temporel est bon.
Un détail des plaques de protection qui équipent les SB28 de SSE/Melpo.
En montant dans les tribunes on passe de boîte en boîte « seamlessly » comme ils disent là-bas (si vous avez le mot français je suis preneur. En un seul mot hein ? Pas de triche ! NDR).
Et même tout en haut du gradin érigé face à la scène et dans le sens de la piste de patinage, le son reste super propre avec peut être le raccord de l’ensemble qui marque un peu le pas lorsqu’on se place de telle sorte à avoir les side, le main et un peu de front. Et encore.
Juste un détail attire mon attention une fois redescendu au pied de la scène. Le montage des subs en double stack cardioïde a tendance à pousser le grave assez loin en dégageant bien la scène. Du coup, le centre de la fosse me semble un peu dégarni en bas du spectre.
Trop pour que le montage des subs ne soit seul à l’origine de ce léger manque. Quelques pas jusqu’à se mettre dans l’axe des K2 ou dans le lobe des SB28, et tout rentre immédiatement dans l’ordre. La réponse de Max est on ne peut plus claire.
10 K2, plus qu’assez pour pousser 3000 spectateurs à s’éclater. Un montage ultra soigneux comme à chaque fois que Didier Golvin s’en charge. En arrière-plan, les douches en Kara, 5 par côté. Les K2 ont beau ouvrir à 110°, cette image montre la nécessité de venir boucher le trou béant qui se forme devant la scène et que les braves 8Xt ne peuvent pas combler toutes seules.
Maxime Max Menelec (Ingé système) : Le K2 ne recouvre pas trop avec le Kara, et comme ce dernier ne descend pas beaucoup et n’a pas l’impact et le volume dans le bas qu’a le K2, la fosse est un peu dégarnie.
D’autre part, pour raccorder les deux, je suis obligé d’être en “Kara down K1” afin d’avoir la même phase et ce preset coupe les Kara assez haut, aux environs de 100 Hz. C’est ce qui te donne cette impression.
N’oublie pas aussi que dans la fosse se mélangent les bas médiums des K2 et des Kara qui, vu la distance de trajet différente, deviennent interférents.
SLU : Eh oui, le son ce n’est que compromis ! Tu n’as pas mis grand-chose pour tes latéraux !
Maxime Max Menelec : On n’est parti qu’avec un “Main” de 10 K2 par côté et on a pris le parti de faire des douches pour bien couvrir le centre, ce qui ne permet pas de monter des lignes de “outfills”.
Nous sonorisons des salles de 3000 personnes environ, dont beaucoup de théâtres au cours de cette tournée. On a donc largement ce qu’il faut. Comme ce soir nous avons un “petit” Mériadeck, ça marche très bien avec juste 3 Kara par côté posées sur les subs en guise de Outfill, d’autant que les K2 ouvrent bien.
SLU : Tes Downfill sont en stéréo inversée ?
Maxime Max Menelec : Non, en gauche droite dans le même sens que le système donc GG et DD. Les 8Xt des premiers rangs sont en sommation GD.
Tout au bout du passage, on devine la régie placée à la base de la tribune érigée devant la scène, un piège à basses qui ont la fâcheuse tendance à venir s’y lover au lieu de monter.
SLU : C’est bien le K2 pour ce type de jauge ?
Maxime Max Menelec : Ahh complètement. J’arrive à accrocher partout ! La boîte ne fait que 56 kg. Tu accroches sur un seul point sans problème, tu fermes les angles horizontaux au gré de tes besoins entre 110 et 70° avec une simplicité juste top. Pour moi le K2 est aujourd’hui vraiment une des boîtes les plus polyvalentes. C’est tout petit et ça sort un boulet de ouf. J’ai même atténué un peu les boîtes du bas.
SLU : Le raccord avec le SB28 est bon ?
Maxime Max Menelec : Franchement oui. Le K2 descend à 40 Hz et a largement de quoi raccorder avec le SB28 qui monte à 60 Hz. Je n’ai pas eu l’occasion d’écouter ni d’essayer la version “luxe” qui comporte aussi quelques K1-sub sur la ligne. Nous sommes déjà heureux d’être partis avec ce kit ! Cela étant, j’ai un peu modifié le filtrage. Je n’ai pas pris le preset cardio mais le « SB60 » que j’ai adapté. Le preset fabricant est optimisé polairement pour l’avant. Comme il fallait surtout que je dégage le plateau, j’ai accepté de perdre un tout petit peu à l’avant pour bien dégager à l’arrière.
SLU : Est-ce toi Stéphane qui a choisi de partir en K2 ?
Stéphane Plisson : Oui absolument. Je trouve cette enceinte très, très bien et je l’ai spécifiée sur The Voice, Danse avec les Stars ou Stars 80. La directivité variable, la dynamique, l’aigu qui sort tout seul : cette boîte est super homogène. On a du son partout. A chaque fois que j’ouvre, je suis étonné par son naturel. J’ouvre un piano, c’est un piano. J’ouvre une guitare, c’est une guitare. Dans la couleur de son, elle est “normale”.
SLU : Le grave ?
Stéphane Plisson : Il est bien sec. Je préfère ce type de grave à celui baveux qui descend des tonnes et qu’il faut calmer partout, ce qui limite la dynamique dans les boîtes. J’aime aussi le fait que le K2 puisse atteindre les 40 Hz car ça amène une homogénéité dans le grave partout dans la salle. D’accord les goûts et les couleurs ça ne se discute pas trop, mais ce qui est certain c’est que j’aime ce que j’entends, surtout quand c’est bien calé. J’insiste sur ce point car avec de bons caleurs et monteurs, les boîtes fonctionnent toutes seules. En revanche, si tu prends les trucs à l’envers, ça peut être la meilleure boîte du monde, tu te retrouves avec un tas de m£&#€. Déjà quand la phase est bonne…
Clapton est de retour !
SLU : As-tu joué aujourd’hui ton morceau fétiche (rires)
Stéphane Plisson : Broken hearted de Clapton ? Toujours. Il fatigue tout le monde. Il faut que j’en trouve un autre. Je suis tombé sur cet album Pilgrim, et depuis il me suit partout. En quelques notes et sans même jouer fort, je sais si la phase est bonne. Quand la première note basse ne sort pas, il y a un souci de phase.
Le big rack des périphériques. Il pourrait être facilement remplacé par un rack de deux U et une infinité de plugs mais ça, c’était avant ! Qui dit périphériques analogiques dit aussi convertisseurs d’entrée et de sortie. C’est le DL451 tout bleu en bas à droite qui s’en charge.
SLU : Vous avez opté pour un contour de combien ?
Maxime Max Menelec : 18 dB en tout avec le sub.
Stéphane Plisson : Tu vois ? Je me soigne ! J’ai trouvé une pilule qui me fait baisser le bas du spectre (rires ) !
SLU : Questions effets, tu utilises quoi sur cette tournée ?
Stéphane Plisson : J’ai mes deux racks que je qualifierais d’habituels avec la 960 Lexicon et ses quatre machines, le VoiceLive de tc, l’Eclipse Eventide et le Line6 pour mes délais, le reste je le gère sur la console.
Pour faire avancer mes effets, j’envoie un program change au Mainstage, et c’est ce dernier qui distribue l’ordre à toutes mes machines. C’est un patch MIDI. Rien que la 960 demande 16 commandes entre chaque titre, autant te dire que c’est indispensable en tout cas sur toute la première partie du show dédiée à Houellebecq où je modifie finement mes effets. Après j’ai une mémoire dite Jam Session sur cette même réverbe car Jean-Louis choisit ses titres très librement.
La Pro9 perso de Stéphane Plisson qui devrait bientôt se voir adjoindre une ProX ou se transformer en ProX, les deux possibilités étant offertes par Midas.Un détail du panneau central de la Pro9 avec les VCA, peut être plus DCA que VCA et au-dessus les touches lumineuses des groupes et des Pop, colorées et disposant d’une matrice : il n’y a pas plus pratique !
SLU : Quel micro as-tu choisi pour lui ?
Stéphane Plisson : Une liaison 5000 Sennheiser avec une tête 5005 statique supercardioïde.
SLU : Elle a l’air d’avoir été récurée la voix de Houellebecq…
Stéphane Plisson : Elle a surtout été perchée lors du tournage et elle est jouée par un média serveur. Ce n’est pas l’idéal, et puis il faut avouer que Michel n’articule pas très bien.
En revanche j’ai beaucoup de plaisir à mixer cette partie plus intimiste du show, il y a plein de matière à travailler. Entre cuivres, cordes, guitares acoustiques, on a du monde sur scène. Les textes aussi sont bien mis en valeur par les compos de Jean-Louis.
SLU : En termes de calage et de gestion de la diff, êtes-vous satisfaits des outils à votre disposition ?
Maxime Max Menelec : Soundvision est très précis et te permet de gagner en homogénéité. Je prends toujours beaucoup de temps le matin pour le shoot car c’est à mon avis la base d’une bonne installation et d’un bon rendu.
SLU : Une journée type ?
Maxime Max Menelec : On se lève vers 7:15 avec Didier (Golvin, monteur système émérite et allergique aux appareils photo NDR). Les riggers commencent à 6:30 et à partir de 7 heures, le déchargement commence. On a deux semi bien pleins.
Quand on arrive en salle à 7:30 on peut boire notre café et, me concernant, je commence à prendre mes cotes au laser avant de lancer mon shoot. A l’heure du déjeuner tout est en l’air et tout fonctionne. A partir de 13 heures, tout le monde quitte la salle et je peux dégrossir au sweep et travailler avec mon bruit rose. Je fais en sorte de pas trop faire de bruit.
Didier Golvin : Si tu en fais !
Maxime Max Menelec : Naaaaan, ce n’est pas vrai ! Je fais en plus en sorte de ne pas ouvrir les aigus. Je me cantonne aux subs, grave et médium pour mon bruit “rause” (rire général !)
SLU : Bon, à la fois on est à Bordeaux, ici le « o » on commence à le prononcer un peu « au ».
Maxime Max Menelec : Et je suis de Périgueux !
Les particules élémentaires du son revues par VLAD
SLU : Tu m’as dit te servir des outils L-Acoustics pour caler et gérer ta diff. A quoi sert le Lake que je vois dans ton rack ?
Maxime Max Menelec : On va reprendre depuis le début. Vlad (imir Coulibre, ingé système, ingé son FOH et paire d’oreilles en béton NDR) a discuté cet été avec Steph et lui a conseillé d’écouter le système avec les seuls contrôleurs amplifiés insérés sur le trajet du signal. Pour cette tournée j’avais préparé mon réseau et ma config habituelle avec le Lake LP4D12 qui est dans une des panières près du stage rack et le tout en AES/EBU. Lors de la prépa d’Aubert à Longjumeau, on a testé ce que Vlad nous a conseillé en attaquant les LA8 directement en AES. On a retrouvé une précision dans le grave, un premier plan plus défini et une présence dans le son vraiment notable.
La niche de Max Menelec avec son dernier jouet, la tablette avec laquelle il gère désormais l’ensemble de la diffusion au travers du LA Manager. Sur l’arrière, la visualisation du Lake et à droite celle du Flux.Le tableau de contrôle de l’ensemble de la diffusion tel qu’affiché par LA Manager. Comme avec un Lake, il est possible de faire des groupes. Gros avantage, on visualise aussi les contrôleurs qui affichent ici leur verrouillage sur l’horloge AES/EBU délivrée en 96 kHz par le stage Rack de la Midas.
SLU : Je dirais que vous avez découvert que moins on en met, mieux c’est (rires) !
Maxime Max Menelec : D’une certaine manière, oui. Du coup on commande les LA8 avec le LA Network Manager qui existe depuis longtemps, ce qui fait que je me retrouve avec 8 points d’EQ dans le système et trois plateaux FIR dans l’aigu. Le gros avantage est que je pilote le tout depuis une tablette avec notamment les outils de contour et de zoom factor. Ca suffit largement pour travailler le bas et la balance tonale. Les huit points d’EQ s’avèrent suffisants dans la plupart des cas. Quelques salles sont plus complexes mais il suffit de chercher un peu, déplacer quelques points, et on finit toujours par s’en sortir. Le jeu en vaut la chandelle car je taille bien moins de choses dans le grave qui du coup est bien plus propre.
SLU : Le trop est donc l’ennemi du bien !
Maxime Max Menelec : (rires) ! En tout cas pour ce kit, j’ai largement de quoi faire avec les ressources du LA8.
SLU : D’autres marques comme db avec leur D80 offrent largement plus.
Maxime Max Menelec : Oui j’ai vu ça quand on a été accueillis au Chatelet. Les LA4X disposent de plus de ressources, peut être allons-nous avoir un LA8X…
SLU : Non tu crois ? (rires ) !
Maxime Max Menelec : On verra. En attendant je travaille très bien avec ce que j’ai. Je manque peut-être d’un poil de réactivité pour le moment si je dois faire un point d’EQ vite fait durant le show, mais je n’ai pas pour autant le souvenir d’une galère depuis que nous sommes partis.
Les anneaux de Fresnel dans toute leur splendeur et affichés à la demande sur le Soundvision de Max.
SLU : C’est quoi cette visualisation étrange sur Soundvision ?
Maxime Max Menelec : Une version développeur de ce soft avec quelques fonctions en plus qui permettent d’aller beaucoup plus loin comme les anneaux de Fresnel.
Tu peux avoir une balance tonale partout. Tu n’es plus obligé de cliquer sur les points d’impact. Tu cliques sur un point de la salle et tu as ta balance. L-Acoustics par le biais notamment de Fred Bailly est très à l’écoute des retours sur le K2. Je lui ai fait parvenir, pas plus tard qu’hier, la totalité de mes points d’EQ.
C’est vrai que je ne connais pas bien les autres systèmes, mais le K2 nous botte vraiment. L’aigu est très beau d’autant que nous sortons de la Midas en AES 96 KHz et rentrons en AES en 96 dans les contrôleurs. On utilise l’horloge de la table. On a fait des essais avec Steph lors de la prépa de Foresti avec des horloges externes mais nous n’avons pas été plus loin. C’est très stable et très bien comme ça.
SLU : Tu nous montres tes panières d’amplis ?
La panière type SSE/Melpo de cour avec 10 contrôleurs LA8 en charge de 10 K2, 6 SB28, 4 Kara et c’est tout. Les Xt8 doivent être pris à jardin…
Maxime Max Menelec : J’ai un multi qui me ramène mes paires en analogique, la fibre et la 32A mono pour l’alimentation de la régie façade. La fibre est connectée à un switch SSE/Melpomen qui accepte de l’Ethersound, du Dante, la commande du manager et un Aux. Je passe la commande du Lake et la commande du LA Manager.
L’AES/EBU pour les contrôleurs est délivré directement par le Stage Rack de la Midas de Stéphane qui est juste à côté. Le Lake reçoit deux signaux de secours, un analogique de Steph et un second en provenance de la SD7 des retours de Juju (Julien Vouillon ingé son retours NDR). Au cas où.
De toute manière, on n’a jamais eu le moindre pépin avec l’AES. Le trajet est super court et Stéphane qui est en charge de la régie et du câblage a acheté des cordons AES blindés gros comme ça (rires ) ! Tiens, je profite de SLU pour passer un coucou à…
SLU : Regarde la caméra !
Maxime Max Menelec : Un coucou donc à Axel Vivini et Alex L’y ;0)
SLU : Allez une dernière question. Je vois pas mal de logos sur le matos. Qui fait quoi ?
Maxime Max Menelec : Dushow fait la lumière, le rigging et la vidéo au travers d’Alabama. Melpomen a la diffusion et les retours avec une SD7 DiGiCo. Stéphane fournit la régie face, le multi, la fibre et la Pro9 Midas. Melpomen dispose d’un parc très complet d’enceintes L-Acoustics avec notamment de super panières d’amplis très bien fichues avec tout en face avant, bien fermé, super propres et faciles à travailler.
De la Mano à Julio, de Jojo à Calo
Steph Plisson a à peu près tout mixé, de la Mano à Julio et de JoJo à Calo. Croyez-moi si vous le voulez, il n’est jamais aussi bon que quand il y a un bass/batt d’enfer et de bonnes grattes. Sans en faire des tonnes, ou enfiler des plugs comme des perles, il démoule un son où l’équilibre et la patate se tirent méchamment la bourre. La vieille Ludwig sonne d’enfer avec une caisse claire grosse et claquante, bien étêtée par de la super compression en rack. Le pied repris par un D6 Audix n’est pas en reste avec rien de moins qu’un BAE 10DC pour le mettre en forme, un API 2500 pour lui donner la couleur du reste de la batterie et enfin le Phoenix sur les généraux pour finir de le sublimer, et le tout sans lui ôter sa précision.
Un autre élément qui mérite les compliments est la charley. Sèche, attaquant bien dans le médium et admirablement bien jouée par le batteur, elle entraine derrière elle tout le monde. Une charley pas variétoche pour deux ronds ! Le son des images de Houellebecq peine un peu à trouver sa place, non pas à cause d’un mix défaillant, mais d’un nettoyage poussé rendu sans doute nécessaire par la captation, un nettoyage qui laisse des phonèmes trop appauvris et renfermés sur eux-mêmes pour les rendre toujours parfaitement intelligibles. La voix de Jean-Louis en revanche est très belle. La compréhension des paroles, essentielle au projet, déjà très bonne à salle vide, s’améliore encore avec le public. Le grain est de toute beauté avec une finesse cristalline qui ne met pas en avant les sifflantes et ne creuse pas le haut médium.
Cette voix sort de manière fluide et aussi bien dans les parties douces comme lors de titres plus enlevés. Ne parlons pas non plus de la basse qui, doigt ou encore plus médiator, envoie des décharges que la légèreté des 12 pouces des K2 reproduit parfaitement.
Ajoutez-y un Jean-Louis Aubert capable de captiver avec un projet ambitieux et délicieusement mis en musique mais aussi de lâcher les chevaux pour des galopades Téléphoniques plus vraies que nature, et vous avez un cocktail détonnant.
A plusieurs reprises au cours de la soirée je me suis dit que j’aurais adoré entendre aussi bien Téléphone car, sans faire injure aux techniciens et au matériel d’époque, on atteint de nos jours une qualité stupéfiante y compris dans une salle exigeante comme Meriadeck, même en jauge réduite.
Je suis certain que même le pauvre chapiteau de Balard (attention, séquence nostalgie et pompes crottées NDR) où l’on empilait du bois par stères entiers aurait fière allure avec des systèmes aussi précis et dynamiques. Non Maxime, ne cherche même pas à comprendre, tu n’étais carrément pas né ;0)
Ces derniers mois aux Etats-Unis, trois grands parcs de loisirs ont installé des lyres spot à leds RGB étanches SGM G-Spot sur leurs principales attractions : Cedar Point et King’s Island en Ohio et Carowinds en Caroline du Nord.
Les conditions météorologiques constituent toujours un risque majeur et le principal souci des organisateurs d’événements en extérieurs. Au-delà du simple impact sur l’afflux des participants, les conditions atmosphériques défavorables imposent d’énormes coûts supplémentaires en matériels d’éclairage, ou du moins, c’était ainsi jusqu’à présent.
Non content d’être classée IP65, ce qui lui permet de résister aux intempéries, la lyre motorisée G-Spot SGM inclut un système de déshumidification actif qui réduit les risques de condensation interne.
Cedar Point (photo Edward Pottorff)
C’est Andrew Strain de Blue Haze Entertainment qui est derrière ces installations. Passionné par l’industrie du loisir, il a débuté comme concepteur lumière chez Knotts Berry Farm en Californie. Il a ensuite travaillé pour Cedar Fair avant de fonder sa propre société, Blue Haze Entertainment, avec son associé Foxton. Sa société est désormais un prestataire extérieur de Cedar Fair pour la conception des lumières, les conseils techniques et la gestion.
« La première chose qui a attiré mon attention sur le G-Spot, c’était son nom et son slogan accrocheur », dit Andrew Strain. « Après avoir vu de quoi il était capable, j’ai compris que ce n’était pas qu’un simple gadget. Le G-Spot fournit toutes les fonctions d’un spot motorisé tout en étant capable de résister à des conditions météorologiques difficiles. Il peut survivre à une tempête, et ce n’est pas seulement une façon de parler. Il a fait preuve de son extrême fiabilité et nous a véritablement comblés. Quand on travaille dans l’installation et l’éclairage architectural, le fait de disposer des caractéristiques avancées d’un appareil motorisé est énorme, mais l’indice de protection (IP) est toujours un must.
A Cedar Point, on utilise principalement les G-Spots sur un spectacle d’attraction familial effectué en direct, de nuit, en plein air, sur une scène immense, par des acrobates et des chanteurs, qui se transforme en soirée dansante à la fin de la nuit.
Cedar Point (photo Edward Pottorff)
A Kings Island, les G-Spots éclairent la voie des nouvelles montagnes russes Banshee, qui suivent l’histoire du fantôme Banshee. La ligne, composée de pierres tombales éclairées par des leds, mène à la vieille gare de style Celtic. Pour cela, Blue Haze a réalisé pour les G-Spots des gobos personnalisés pour finaliser le thème de Banshee.
kings island banshee G-Spot
Enfin, à Carowinds, on utilise neuf G-Spot pour le Snoopy Starlight Spectacular, qui est un spectacle de lumière composé de musique de tendance populaire, qui a lieu le soir. Les têtes mobiles G-Spot sont disposées le long de l’allée du parc dans le thème du célèbre personnage des Peanuts.
Andrew commente : « Chez Blue Haze, pour les installations de parcs à thème, l’indice IP65 est un atout très puissant. Qu’elles soient là pour trois mois ou pour trois ans, on les considère toujours comme des installations permanentes. Le fait d’avoir une telle fonctionnalité pour une lumière change radicalement notre point de vue sur la conception et les choix. On adore repousser les limites de la conception, mais nous voulons aussi favoriser les meilleurs produits et les plus fiables pour nos clients.
Les événements en extérieurs représentent une activité populaire en forte croissance. Nous pensons que l’indice IP65 sera, si ce n’est déjà le cas, indispensable pour les concepteurs d’installations et d’éclairages architecturaux », conclut Andrew.
Baptisée « omni-module » par NEXO, la boîte deux voies actives M28 est le dernier complément au système modulaire STM, constitué donc de quatre références : M46, main, M28, omni, B112, bass, et S118, sub.
Déjà en parc chez quelques prestataires français et à l’étranger (Allemagne, USA et Amérique du sud) depuis la fin juillet, cette enceinte est finalisée et nous l’avons découverte sur le stand Nexo aux JTSE.
Conçue à l’origine principalement pour officier en débouchage de proximité en bas de lignes de M46, ou en renfort latéral, ses possibilités d’exploitation vont bien au-delà.
Cette enceinte ligne source deux voies qui met en œuvre, comme sa référence l’indique, deux huit pouces Néodyme 16 ohms en symétrie de part et d’autre du diffuseur médium –aigu intègre un certain nombre de premières technologiques (et de brevets associés).
Structure d’un des évents de la M28
L’ébénisterie en composite polymère injecté (polyuréthane plus additifs) lui confère légèreté (37 kg) et rigidité mais permet surtout d’obtenir des formes complexes irréalisables en multipli de bouleau.
C’est le cas des évents latéraux (système breveté) des transducteurs 8’’ longue excursion qui évitent les résonances parasites harmoniques de la fréquence d’accord et procurent une mise en phase des radiations « directes et indirectes ».
Donc, une plus grande efficacité dans l’axe et un meilleur contrôle de la directivité horizontale.
Couverture horizontale obtenue avec l’évent de la M28.Couverture horizontale avec évents traditionnels.
Les transducteurs d’aigus, deux compressions à moteur Néodyme et bobine 2,5’’ et gorge 1,4’’ à diaphragme en Keytone (ou Ketone, c’est pareil), sont montés sur des guides hyperboliques (HRW) Nexo couplés au guide sommateur de sortie dont les déflecteurs latéraux (technologie CCD brevetée) peuvent être configurés pour une dispersion horizontale de 90 ° ou 120.
Vue « filaire » de l’enceinte M28 en mode 90°Système de déflexion en ouverture 120°.
D’où les nombreux usages de cette boîte polyvalente dont le niveau de sortie crête atteint 140 (en 120°) ou 141 dB SPL (en 90°) pour une réponse de 60 Hz à 20 kHz ! Qui dit mieux pour un double 8’’ ? Ceci explique qu’il est possible d’exploiter des lignes de M28 en diffusion principale, sur des petites jauges ou de la voix, avec éventuellement des modules de basses B112 en accroche et des subs S118, sachant que tous les modules du système présentent la même largeur et l’entière compatibilité d’accroche.
Courbes d’Impedance section basse et haute frequenceCourbe de Reponse en frequence
Les diaphragmes en keytone sont exempts de problèmes de modes de rupture (break up modes) jusqu’à 18 kHz, ce qui diminue de façon drastique la distorsion dans le haut du spectre même à des niveaux très élevés. En downfill sur une ligne de M46, trois angulations sont possibles, 10°, 12,5° et 15° (le maxi) mais sur une ligne de M28 avec le système Nexo trois points à compression, l’angulation inter-boîte peut aller de 0,2 à 15° en progression logarithmique.
Nexo M28 back
Pour le traitement de signal et l’amplification, deux canaux de NXAP4x4 contrôlent 3 boîtes M28 (2,7 ohms) avec 2 x 4000 W crête.
Le filtre de raccordement entre sections bas médium et aigu est fixé à 900 Hz. Donc un rack NUAR (Nexo Universal Amp Rack) permet d’amplifier de 2 x 6 M28.
Le ratio recommandé en accroche pour un système pleine bande est de trois S118 pour six M28 (30 Hz – 20 kHz).
Le respect rigoureux des normes en matière de pression acoustique maximale dans les espaces sonorisés nécessite des outils particuliers. Audiopole propose désormais le sien sous la référence SPL ONE (et SPL-ONE FB). Aux JTSE, le distributeur présentait dans sa salle de démonstration privée son limiteur de niveau acoustique, développé avec AMIX, le grand spécialiste de la question.
Intégré dans un coffret 19 pouces de 1U de hauteur, le SPL-ONE est un limiteur/régulateur de niveau sonore stéréo, en niveau global, répondant au décret 98-1143 et conforme à la norme Afnor NF S31-122. Une version de limitation du niveau sonore par bandes d’octave est également disponible sous la référence SPL-ONE FB.
Le limiteur mesure le niveau sonore grâce à un capteur externe (SPL-CAP) et, selon qu’il est ou non inséré sur le trajet du signal audio analogique, fonctionne selon deux principes différents :
– Inséré dans le système de diffusion, le SPL-ONE utilise ses amplificateurs à gain variable (VCA) pour gérer en temps réel le niveau sonore et éviter le dépassement de la valeur programmée. Il limite le niveau sonore en niveau global, conformément à la classification 2a de la norme NFS 31-11. Le SPL-ONE FB intègre une carte permettant également la régulation par bandes de fréquences, selon la classification 2b de la NFS 31-11.
– Le SPL-ONE peut également fonctionner ensurveillance de niveau sonore avec avertissement par alarme lumineuse sur la face avant, éventuellement rappelée sur un boîtier extérieur. S’il n’est pas inséré dans le trajet du signal audio du système de sonorisation, en cas de dépassement prolongé, il provoque la coupure de l’alimentation secteur en commandant un commutateur de puissance externe classique au moyen d’une boucle sèche à relais intégré.
Deux modèles d’afficheurs sont disponibles pour être utilisés avec ou sans le SPL-ONE ou SPL-ONE FB.
L’appareil se configure via serveur web. Ici la fenêtre donne le niveau par bande en bleu et les limites de consigne entrées en rouge.
Le capteur du SPL-ONE et SPL-ONE FB a été conçu de manière à limiter au maximum toutes tentatives de fraude et prévenir les défaillances du système. Il intègre à cet effet un transducteur piézoélectrique (dans le capteur acoustique) qui émet à la mise en route, et par la suite de façon aléatoire, une onde acoustique wobulée autour de 20 kHz (et donc inaudible), qui permet de vérifier l’intégrité du capteur. En cas d’anomalie, l’appareil génère une alarme enregistrée dans l’historique.
L’octave centrée sur 63 Hz n’est prise en compte ni dans le dans le décret 981143 ni dans celui de 2006. Afin de palier toutes sortes de gênes importantes (émergences) pour le voisinage causées dans les basses fréquences (qui se propagent facilement par conduction dans les solides, notamment les murs en béton), le SPL-ONE FB intègre le 63 Hz dans son processus de limitation par bandes d’octave.
Les SPL-ONE et SPL-ONE FB peuvent être contrôlés classiquement par leur face avant. Ils intègrent également un serveur web embarqué, donnant accès à des pages de configuration et de consultation des niveaux à l’aide d’un simple navigateur standard à partir d’un ordinateur (Mac ou PC) sans avoir à télécharger un logiciel spécifique.
Gros mais pas trop, puissant sans être “ampliphage”, le E219 Adamson débarque en France et accompagne Shakaponk en complément du kit principal en E15 et E12 : une première mondiale. Bercy oblige, ces premiers 18 subs à avoir quitté l’atelier de Port Perry au Canada, ont été complétés par quelques vieux T21 pour le plus grand plaisir de Didier Théry qui officie à la face.
Shakaponk à Bercy
Didier Théry a accepté de répondre à nos questions avec Fabien Aubert, ingé système et Didier Dal Fitto, le directeur technique de DV2 qui distribue Adamson. Gaffe, gros son.
SLU : Comment es-tu devenu le mixeur de Shakaponk ?
Posant devant la SD5 flambant neuve, Fabien Aubert en gris et Didier Théry en noir prennent la pose pendant que les premiers fans courent prendre les meilleures places dès les portes ouvertes.
Didier Théry (Ingé son face) : Ce sont des amis ! Je connais la plupart des membres du groupe depuis dix ou quinze ans. A la base, je suis bassiste et j’ai un studio.J’ai toujours fait un peu de son et sur un départ de tournée en 2009, ils m’ont proposé de les accompagner :“Tu veux essayer ?” Tu connais la suite.
SLU : Elle est contente la basse pendue dans ton salon ?
Didier Théry : Non, je joue toujours. Ca dépend des moments. Quand on est en tournée forcément je joue moins (rires). Comme en 2013 le groupe a peu tourné, j’ai beaucoup rejoué. Je suis bien avec mes deux casquettes, et comme les deux plaisirs s’enchaînent, je n’y pense même pas.
Console Digico pour ses possibilités de traitement et de routing
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SLU : Ta SD5 est rutilante. Pourquoi l’as-tu demandée ?
La régie de Didier Théry et sa SD5 classiquement posée sur deux racks contenant quelques effets. Légèrement décalée hors de l’axe central de tir du système et des subs, elle ne subit pas le couplage du grave
Didier Théry : Pour toutes ses possibilités de traitement interne et de routing. Je connaissais un peu la SD10 pour avoir travaillé avec et j’en ai demandé une ou alors une SD7 à Dushow. Comme aucune des deux n’était disponible, on m’a acheté une SD5.
La 5 et la 10 sont très proches, avec tout de même pour la SD5 trois écrans dont un que je peux dédier aux effets, et beaucoup plus de ressources. Chaque tranche dispose aussi de sa visualisation dédiée bien en face du potar. En tout avec les bandeaux de Vu, ça fait 5 écrans.
Je devais initialement partir en Vi1 pour faire du développement à l’étranger avec le groupe, et ça ne s’est pas fait. Quand on m’a annoncé les Zénith, j’ai demandé autre chose. Pour ne pas me perdre, j’ai commencé en la configurant un peu comme la Vi1 et petit à petit j’ai ajouté des fonctions par-ci par-là pour rentrer dans les couches et traiter plus de choses. Je continue encore maintenant.
Les rares périphériques analogiques employés par David Théry. En haut un double préampli 1073 que tout studio devrait posséder, soit en vintage, soit en refait par Neve comme ici, soit en copie comme celles offertes par BAE ou d’autres. GROS son garanti. En rouge, il s’agit d’un SansAmp de Tech21 ou comment chauffer sans tubes un pied et une caisse claire un peu trop frisquette. Juste en dessous un VT Bass, reprenant la bonne vieille recette mais pour les guitares basses et autres contrebasses.
SLU : Tu passes les voix de Sam et Frah par un 1073 Neve ?
Didier Théry : Il est en premier insert sur les deux tranches voix sans bien sûr mettre de gain. J’ai aussi en insert le SansAmp en boucle send/return. Je m’en sers en tant que saturation sur le kick et la snare que je tords un peu et que je réinjecte en parallèle du reste. Ca « produit » un peu le son de batterie.
SLU : Ca va fatalement générer des trucs au niveau de la phase, ne serait-ce qu’à cause des convertisseurs…
Didier Théry : J’ai réaligné quand même, mais avec mes oreilles. J’ai fait ce qui me plaisait. Sur le papier cela n’a pas vraiment de sens car ça colle avec quelques micros, mais pas tous. Avec les consoles numériques, il faut savoir compter car même avec des plugs Waves on a des surprises. Il faut repenser ses inserts et ce qui y passe. Le VTBass sert sur la seconde ligne de la basse. C’est aussi bien que le SansAmp, sauf que c’est dédié à cet instrument. C’est la même marque. Enfin j’ai une tc M6000.
Du calcul comme s’il en pleuvait avec le DSP du multieffet tc6000 et juste en dessous le serveur Waves SoundGrid, ou comment faire tenir un très grand nombre d’effets virtuels en 4U.La façon dont les effets Waves du SoundGrid, ici un compresseur multibande C6, s’affichent de manière très pratique et intuitive dans l’ecran central de la SD5
SLU : T’as pas l’équivalent de réverbération en plug ou dans la table ?
Didier Théry : Si c’est bien dans la table mais là j’ai ouvert la 6000 et c’est super bien !
SLU : Tu te sers beaucoup du Soundgrid ?
Didier Théry : Oui. Je mélange les deux micros du kick sur un groupe, les deux de la snare sur un autre groupe, les toms sur un troisième et ainsi de suite. Ce sont ces groupes que je traite avec les plugs Waves. J’en fais un assez gros usage. (Didier m’ouvre ses racks virtuels, et sans qu’il y ait des chaînes sans fin de plugs, il y a du monde NDR). La console dispose déjà de pas mal de ressources d’effets mais insérer SoundGrid accroît considérablement les capacités de traitement.
SLU : Tu ne te sers pas de l’émulation tube de la table ?
Didier Théry : Si, je l’ai insérée sur la voix de Sam et je l’ouvre sur un titre avec les smart keys de la table. Je m’en sers comme le reste des effets de la table en insertion, en gardant la voix directe et en mélangeant par-dessus celle saturée. L’avantage avec Shaka (Ponk NDR) c’est que tout est très produit en amont. Les sources que le groupe m’envoie sont travaillées titre par titre. J’ai donc besoin de vraiment m’occuper de tout ce qui est « sauvage » comme la batterie et les voix, sauf celle de Frah qui est aussi pas mal travaillée sur scène. Pour Sam il faut essentiellement la contenir et la faire briller.
Le travail des sources
SLU : Explique-nous comment ces sources sont travaillées à la source.
Didier Théry : Chaque musicien a sa machine, son mac avec ses effets. Frah, comme le ferait un guitariste, passe ses presets. Il a ses compressions, ses saturations, ses délais…C’est lui qui a tout préparé. Le groupe veut avoir la maitrise totale du son. C’est tellement travaillé en amont que la démarche est logique. Du coup, il n’y a plus grand-chose à faire sauf à veiller à ce que ça colle avec tout ce que j’appelle les sources « sauvages », et à produire la batterie.
SLU : Tu dois quand même faire en sorte que ça passe bien dans chaque salle. C’est négociable avec le groupe ?
Didier Théry : Bien sûr. On a échangé et on échange toujours. Si quelque chose nous gêne, on en parle. Ce qui est vrai en studio ou très beau au casque peut ne pas l’être dans une salle qui ne réagit pas de la même manière.
SLU : A propos de salle, il a changé le POPB ?
Didier Théry : Non, pas que je sache. J’ai fait du son ici quelquefois, et les travaux pour le moment n’ont concerné que la partie extérieure. Pour ce qui est de l’intérieur, cela n’a pas changé.
SLU : Revenons à ton mix. Est-ce que tu travailles tes généraux avec des effets spécifiques ?
Didier Théry : Oui, j’ai une chaîne de master en Waves avec pas grand-chose : un plug qui travaille les harmoniques en cinq bandes et que j’emploie un peu dans les aigus et dans le grave, le Vitamin et enfin le Stereo Imager qui m’ouvre un peu l’image.
SLU : Tu ne touches plus à la dynamique…
Didier Théry : Non, c’est déjà fait sur les instruments et les voix, sur les tranches et sur les groupes ! C’est plus qu’assez. Encore une fois, le gros du travail c’est la batterie.
SLU : Ils sont tous avec des ears, ça doit être tranquille sur scène.
Didier Théry : Ohh oui, on n’entend que la batterie. C’en est même troublant quand on va derrière car on n’a pas la même dimension rock que devant. Le mix retours est fait sur une M7CL assez classiquement, on a les mêmes 30 lignes qui nous arrivent via un patch analogique.
La couleur Adamson
SLU : Tu as voulu partir en Adamson. Explique-nous en la raison…
Didier Théry : J’ai jeté mon dévolu sur cette marque parce que c’est ce qui m’a le plus bluffé lors des tournées 2009, 10 et 11 de Shaka. Les meilleures expériences que j’ai eues l’ont été avec de l’Adamson. Je suis souvent tombé sur du matériel qui me plaisait, et plus encore j’ai constaté que la plupart des fois, il était mis en œuvre par les mêmes personnes et la même boîte, Waveform.
J’ai donc demandé à avoir ce matériel-là et surtout ces gars-là parce que ça me plaisait, je trouvais ça super au niveau du rendu par rapport à d’autres systèmes. J’ai constaté que mon mix fait dans ma régie et donc sortant de façon identique ou presque chaque soir, sonnait très différent en fonction des systèmes. Ce qui me plaisait le plus a toujours été le son Adamson, que ce soit du Y18 comme du E15.
SLU : Les deux systèmes sont pourtant très différents…
Didier Théry : Oui, mais c’est exactement la couleur qui me plaît dans les deux cas, avec le médium bien dans la tête, un son plus frontal, un bas plus punchy. Ca fait plus de son que de vent. C’est moins creusé et plus ferme. En salle, c’est plus difficile de juger mais en extérieur, c’est le système dans lequel je me retrouve le plus. Celui qui me restitue le mieux le mix. Je ne dis pas que les E15 sont des écoutes de studio mais moi qui y passe pas mal de temps, je retrouve cette précision et cette dynamique qui sont propres aux monitors. Il faut y aller pour commencer à entendre le processing avec de l’Adamson, il faut vraiment lui rentrer dedans.
SLU : Je te rejoins sur l’importance de l’homme derrière les boîtes.
Didier Théry : J’ai un exemple flagrant. Je ne suis pas un fan du K1, en revanche les quelques fois où je l’ai eu calé un peu différemment des préconisations du constructeur, il sonnait super bien, c’était excellent. Finalement ce n’est pas un problème de matériel mais bien de la manière qu’il est mis en œuvre. C’est même sûr. Quand je mixe, j’essaie d’en faire le plus possible à l’avance, dans un casque ou dans une paire d’écoutes de référence, et d’être content de ce que j’entends. Je pars de ça. Après, quand j’ouvre dans une salle comme Bercy, ça ne marche pas en claquant des doigts. C’est là qu’intervient tout le travail de calage sans pour autant que je m’interdise de retravailler certains points du mix. Il peut y avoir des notes qui traînent sans être gênantes sur une paire de monitors mais qui le deviennent en salle.
SLU : Comment vous répartissez-vous le travail entre mix et système dans ce cas-là ?
Fabien Aubert (ingé système tournée Shakaponk) : On sait qu’on va avoir des instruments qui vont poser problème plus que d’autres. Typiquement, une basse dans une salle va résonner, ce n’est pas la peine de tuer le système alors que c’est juste un problème ponctuel qui peut être corrigé à la source, et c’est pareil avec la grosse caisse.
On dispose de filtres très précis et moins envahissants qu’un vieux 31 bandes, ou son émulation en plug, qui retire beaucoup trop autour de la fréquence gênante. On fonctionne vraiment en binôme.
Didier Théry : Après, quand tu es la tête dans le guidon pendant le show, tu fais comme tu le sens et comme tu le peux.
SLU : Le numérique et les plugs permettent une infinité de traitements. Comment sais-tu que tu es allé trop loin.
Didier Théry : Quand un problème arrive et qu’on ne sait pas par où le prendre, ça signifie qu’on a rendu le chemin du signal un peu trop complexe. Si tu commences à devoir analyser par où ça rentre et où ça sort, c’est que tu commences vraiment à en avoir fait beaucoup. J’ai un exemple extrême. Prends un CD et joue-le dans un système à 100 dB. C’est insupportable. Même sous le seuil admissible par la loi, une musique par définition super produite, et où il n’y a plus la moindre dynamique, c’est juste intenable. Il ne faut pas aller jusque-là dans le live, ça ne sert à rien puisqu’on va obtenir les mêmes résultats. Quand on le peut, autant garder tout ce qui est le plus dynamique. La batterie doit taper pour que le système travaille. Il faut se servir de la dynamique.
Fabien Aubert : On écoute très peu de musique dans le système. On le règle par rapport à la salle et ensuite on travaille via un virtual soundcheck. On enregistre tout en MADI.
Didier Théry : C’est au départ une démarche personnelle car le matin j’ouvre la session et hop, c’est reparti. Si par exemple on a changé les peaux ou les cordes, je peux me rapprocher du son précédent plus facilement, et puis le groupe souhaite archiver absolument tout pour pouvoir disposer de la matière brute et en faire toute utilisation plus tard.
Le système E12 + E15 Et un mix de subs E219 et T21
Fabien Aubert et Thomas Meynié, tous deux en charge du système pour le compte de Waveform avec la collaboration exceptionnelle sur cette date à Bercy, de David Nulli.
SLU : Comment se fait-il qu’outre les nouveaux subs E219 accrochés, vous ayez aussi des T21…
Didier Théry : : Il faut le demander à Fabien ou à David Nulli. Ce sont eux qui, en fonction des jauges et des volumes, font l’appoint en matériel. Je ne m’estime pas assez compétent et je manque de références pour en parler. Je m’adapte toujours à ce que je trouve, que ce soit en club comme en festival. C’est certain qu’on dispose d’un super kit. J’ouvre, et ça sonne. Très bien.
Fabien Aubert : Nous avons 18 E219 en tournée. Généralement on en met 6 en l’air et trois au sol. Comme la jauge ici est plus importante que dans un Zénith, nous avons ajouté 12 T21, et du coup accroché les E219. On fait toujours un panachage pour bien servir la fosse et éviter que les gens qui s’y trouvent n’aient le bas qui leur passe au-dessus de la tête. Cela dit, le mix n’est pas dans les subs. Il y a juste quelques synthés, un peu du bas de la batterie…
SLU : Tu es arrivé quand sur la tournée, Fabien ?
Fabien Aubert : En octobre, après les festivals.
SLU : Qui a fait le design du système ?
Fabien Aubert : C’est David Nulli. Julien Poirot qui est désormais support chez Adamson nous a suivis les premières dates puisque nous avons disposé des tout premiers E219. Comme il était en charge du système sur l’ancienne tournée, cela a facilité les choses. Il a assisté aux premières dates et a fait la liaison entre nous, le fabricant et DV2 en faisant remonter les données de terrain d’une grosse tournée.
SLU : Vous n’avez tout de même pas tout dégrossi. Les presets des subs n’étaient pas des V 0.67 (rires) !
Fabien Aubert : Non, du tout. Didier Dal Fitto et Julien avaient déjà travaillé chez DV2 sur l’association E15 et E219 avant de nous livrer. On est parti avec des systèmes qui marchent (Je confirme NDR).
Une partie des renforts déployés pour satisfaire les fans agglutinés dans la fosse, 4 T21 en montage cardioïde surmontés par deux Metrix. Vibrations oblige, ces derniers sont sanglés serré.Autour du nez de scène, des front fills plus que sérieux maintiennent la pression. On reconnaît deux Metrix posés sur un frame et ce dernier attaché à deux Metrix Sub. A gauche de l’image Deux T21 en montage cardio. Multipliez le tout par deux et vous comprendrez que chez Waveform on ne plaisante pas avec les premiers rangs !
SLU : Tu nous décris ton système ?
Fabien Aubert : Nous avons une version plus musclée pour Bercy avec deux fois 15 E15 en principal, deux fois 15 E12 pour les côtés, deux fois 4 E12 en douche pour le centre de la fosse et deux fois 2 Metrix et 2 metrix Sub encore pour le centre de la fosse. Ce renfort en douche est dû à l’ouverture à 22 mètres du système. On a des contraintes vidéo assez draconiennes et des petits fronts ne marcheraient pas aussi bien.
A ça s’ajoutent 9 E219 accrochés par coté, deux fois 4 T21 en montage cardio aussi sur les extérieurs et enfin 2 fois 2 T21 aussi en montage cardio pour la fosse. Nous avions aussi deux fois 6 E15 pour les rappels arrière mais les tribunes ont été fermées, du coup on a tout descendu.
Débusquée au gré d’un rayon de lumière, une des deux douches composée de 4 E12 en charge de bien taper sur les premiers rangs, pile là où les deux lignes principales de E15 n’y parviennent pas à cause de l’ouverture très importante de ces dernières
SLU : Tu en as vraiment besoin dans une salle comme ça avec des boîtes aussi précises ?
Fabien Aubert : Oui, les distances sont trop longues. Je n’ai plus les mesures en tête mais on doit être à 80 mètres. Les systèmes ont beau être modernes, on n’est plus cohérent en salle à de telles distances. En journée, les réflexions t’amènent du son en fond de salle, mais le soir avec du public, ça chute. Bien sûr sur le papier, les simulations te disent que tu as du son, mais il manque de présence et d’intelligibilité. Comme on ne joue pas très fort, entre 100 et 102 dBA, il faut rétablir cette présence. A la Halle Tony Garnier, on a aussi eu recours à des rappels. On est très attentif, quand je dis « nous », je parle aussi de la production, à offrir un super son partout.
SLU : Tu nous dis deux mots sur ces nouveaux subs ?
Fabien Aubert : Il s’agit de subs qui ont été conçus pour se marier avec la gamme Energia, et qui disposent de HP en Kevlar comme ces derniers. Ils descendent plus bas que les T21. Leur accord est à 32 Hz, et ils descendent jusqu’à 25. Ils raccordent avec les E15 à 60Hz. Ils donnent beaucoup d’énergie sur l’octave 30-60 Hz.
Le système de cour en train de se faire « casser ». En principal ce sont 15 E15 en une ligne quasi rectiligne puis 9 E219, le dernier né des ventilateurs d’Adamson et enfin pour éclairer les gradins latéraux, pas moins de 15 E12.
SLU : Le E15 travaille donc presque en full range.
Fabien Aubert : Il est coupé à 60 mais oui, il est quasiment en full range, et vu la musique rock qu’on fait, on ne descend pas en dessous sauf un synthé ou un effet ponctuel. Le 219 est très réactif et correspond très bien à ce type de musique d’autant que Didier mixe par exemple un pied à 60-70 qui tape sans forcément faire vibrer le pantalon. Il n’y a pas de bosse à 40 Hz.
E219 vs T21
SLU : Vu sa charge, il te paraît plus nerveux que le T21 ?
Fabien Aubert : Ah oui, beaucoup plus nerveux en termes de presets, de haut-parleurs et même d’amplification puisqu’il est alimenté par un PLM 20000Q LabGruppen. Un ampli attaque 4 subs sous une impédance très basse et ces derniers délivrent une pression équivalente au T21. On a fait le Zénith de Toulouse sans compléments, et on a été bluffé par leur rendement. Ce Zénith a une jauge de 11000…
SLU : Des évolutions te semblent possibles ou souhaitables sur le preset ?
Fabien Aubert : Il évoluera, c’est évident. Sans doute les limiteurs vont être un peu relâchés, et les versions cardio vont faire leur apparition. Je crois que c’est pour bientôt. Didier t’en parlera bien mieux que moi. (Dal Fitto, directeur technique de DV2 et partie très prenante dans les développements logiciels d’Adamson)
SLU : Tu as quand même beaucoup de subs ce soir entre les 219, les T21 et les Metrix Sub. Comment as-tu réussi à tout faire cohabiter ?
Fabien Aubert : Le système en l’air est le principal à temps zéro. On peut considérer les 219 et les E15 comme un seul système à 4 voies dont les subs sont omni. Les T21 à cour et jardin sont traités pour rester au sol. Les T21 du milieu vont juste récupérer le filtre en peigne qui se crée à cet endroit-là. Les 4 stacks de T21 sont en cardio pour éviter l’onde arrière sur scène. Le filtrage de tous les subs est effectué à 60 Hz.
La méthode de mesure acoustique de Fabien ? Top secret !
SLU : Tu as fait quoi comme mesures ?
Fabien Aubert : (sourire en coin..) Chacun a ses…méthodes…
SLU : OK, tu gardes ça pour toi. Est-ce que tu favorises ton mixeur ?
Fabien Aubert : Justement pas, Didier n’est pas au centre, il est volontairement déporté un peu à cour. Si tu cherches à faire que de l’impact, tu es battu. Il considère, et moi aussi, que quand tu es au milieu et mixes avec ce type d’écoute, tu ne représentes que 5% de l’audience. Etre au milieu t’apporte la sommation du système avec une grosse bosse de sub, mathématiquement 6 dB, du coup t’en a beaucoup moins à côté. Si tu travailles à partir de cette référence, il y a le risque de tailler pour rien.
SLU : Et tes micros, tu les mets où (rires) ?
Fabien Aubert : Plutôt par terre.
SLU : Vlad (imir Coulibre NDR) a fait le choix de multiplier les points de mesure.
Fabien Aubert : Moi aussi mais je n’en ai que 16 sur ma station de mesure. Ils se révèlent très utiles car je n’ai pas le droit de faire du son avant 14:30, de jouer de la musique en somme. Je ne peux envoyer que des sweeps, et cela pour ne pas gêner les différents corps de métier qui travaillent sur la tournée.
Il y a la déco, les lumières, la vidéo et tout ce petit monde veut être tranquille. Avoir 16 points de mesure et peu de temps pour caler à l’oreille m’a poussé à devenir très efficace. L’avantage d’avoir une station multipoint est que le son dans la salle est beaucoup plus homogène. J’ai aussi un micro HF qui est très pratique pour régler les délais.
SLU : Comment décrirais-tu ton job en quelques mots…
Fabien Aubert : Chaque mixeur vit une relation avec son système. Je pars du principe qu’il n’y a pas de système standard. Tu l’adaptes en fonction du style de la musique et aux desiderata du mixeur. Idéalement, il faut régler en fonction des différentes salles que tu rencontres, tout en fournissant au mixeur ce qu’il veut entendre. C’est ce qui rend super intéressant ce métier.
J’échange beaucoup avec Didier (Théry NDR) comme je l’ai fait cet été avec Charles de Schutter lors de la tournée de M. Les deux viennent du studio et sont très demandeurs de tout ce qui est gestion d’une salle et d’une diffusion. Il faut savoir être présent et aider si besoin mais aussi laisser faire le mixeur car c’est bien entendu lui qui a le dernier mot. En revanche en festival, ou avec certains mixeurs très fatigués, on intervient quand les niveaux dépassent les bornes. En France il y a des lois, et il faut les respecter.
SLU : Tu travailles depuis quand ?
Fabien Aubert : Douze ans et j’en ai 33.
SLU : Tu touches à la console ?
Fabien Aubert : Ca m’arrive lors de certaines premières parties mais pas beaucoup. Je préfère à mon niveau faire du système que du mix. C’est un poste d’assistant où tu fais vraiment du son (il insiste NDR) contrairement à d’autres, sans parler de la technique pure. C’est SUPER intéressant. Je préfère aussi me spécialiser dans le système car tu ne peux pas être bon mixeur et bon régleur. Cela prend du temps à être bon dans chacun des domaines. Ca ne veut pas pour autant dire qu’il ne faut pas savoir ce qui se passe ailleurs. A la face on doit intégrer les retours et inversement.
SLU : A propos de technique, comment sors-tu de la SD5 ?
Fabien Aubert : En AES. Je rentre ensuite dans un LM44 ici à la régie qui me crée le flux en DANTE et la sécu analogique, qui partent tous deux vers les PLM. Le LM44 ne me sert qu’à ça et à recevoir le signal de la table d’Olivier Lude qui mixe FFF en première partie. Je ne fais aucune correction avec. L’ensemble du processing est effectué dans les PLM. Il y a largement de quoi travailler avec.
Je me suis créé une page spéciale pour Bercy afin d’avoir la main sur les ressources additionnelles que nous avons ce soir, sinon je dispose d’une mémoire avec la configuration matérielle habituelle de la tournée. J’ai aussi fait des groupes de boîtes afin de légèrement corriger celles plus proches du public. J’agis sous forme de paliers. J’enlève 2dB à partir de 6 kHz.
SLU : N’utiliser que les ressources des PLM te simplifie la vie ?
Fabien Aubert : Oui, et puis j’ai tout ce qu’il faut en termes de ressources. Les cartes réseau sont modernes et compatibles avec le Dante. Tu parlais du Dolby par exemple, il est de plus en plus difficile à interfacer avec les switches modernes, et il ne dispose plus de mises à jour. Ca peut marcher mais si ça ne marche plus, il ne faut pas se poser de questions, et quand il y a 11000 personnes dans la salle, tu évites (rires) !
SLU : Tu as l’air passionné…
Fabien Aubert : Je le suis, mais je ne suis pas le seul. David (Nulli NDR) l’est tout autant. J’ai toujours travaillé avec lui dès les débuts de Waveform où je n’ai trouvé que des gens passionnés. Ils sont à fond dans le système, et pas simplement le montage d’une boîte sur une autre vulgairement parlant. Il y a tout un travail de technologie et de préparation afin d’obtenir un bon résultat sur le son. La finalité c’est bien le son et pas d’aligner du bois.
Shakaboom
Malgré les soufflantes T21 et le nombre de points d’émission du grave, le son est cohérent et sec, dynamique et très précis. Le choix d’accrocher les 219 et la nature de leur charge et de leurs nouveaux HP, rend le bas du spectre très, très percutant. Du coup, la batterie pourtant bien maîtrisée par le mix de Didier Théry tape vraiment fort. Le médium et l’aigu ne sont pas en reste, et le nombre de têtes déployé pour cette date parisienne complète un tableau très flatteur.
Ca sonne avec un S majuscule et ça doit être grisant d’avoir un tel pur-sang sous la selle. Le mix est équilibré, bien rock et contient parfaitement l’énergie débordante du groupe, surtout celle de Sam & Frah qui, entre des titres très verrouillés, se laissent parfois aller à des vocalises très puissantes.
Le show est magnifique et dispose d’une mise en scène scénographique et d’animations à couper le souffle. Les lumières automatisées d’Aldo ouvrent encore plus la scène et évitent qu’on ne remarque trop les écrans au piqué quasi télévisuel où l’ensemble des animations défilent. Mon seul petit regret concerne le volume qui a trop souvent flirté avec les 105 dB(A) alors que le système très généreux, la salle et la nature même de la musique très produite de Shakaponk, sonnent beaucoup mieux entre 98 et 102.
Ces trois dB changent tout, un peu comme un vin bu trop chaud ou trop froid est moins bon qu’à la bonne température. J’ai même pris une claque avec le solo entre le vrai batteur du groupe et un des singes animés tapant par média serveur interposé.
Le rendu de la vraie batterie avec sa dynamique et à un niveau n’atteignant pas les 100 dBA était un régal de patate et de volume apparent. A l’heure où vous lisez ces lignes, la première partie de la tournée est sans doute terminée. Rien n’est perdu, dès le mois de mars 2015 le groupe repart pour une vingtaines de dates.
Tout savoir sur le E219 avec Didier Dal Fitto
Didier Dal Fitto
Il aurait dû être avec nous à Bercy mais son emploi du temps en a décidé autrement. C’est donc quelques jours plus tard aux JTSE que nous avons débusqué Didier Dal Fitto, le « beaucoup plus que » directeur technique de DV2, afin qu’il nous explique les E219 par le détail. Pour ceux qui ne le savent pas, Didier intervient très en amont chez Adamson lors de la conception des enceintes et du choix des haut-parleurs, et participe très activement à la création des presets qui sont l’alpha et l’oméga des enceintes professionnelles modernes.
C’est donc toujours un plaisir de l’interviewer car il n’est jamais avare de détails sur des produits qu’il connait forcément mieux que quiconque.
SLU : Dis-nous tout sur cet E219…
Didier Dal Fitto : Petite originalité pour le constructeur canadien, il s’agit d’un sub à radiation directe, un montage qui n’avait plus été choisi depuis longtemps par Adamson, et qui va satisfaire les ingés son un peu réfractaires au bandpass. Il est équipé d’une paire de 19 pouces directement dérivés du 21 pouces créé pour le T21.
Ce nouveau HP dispose d’un double bobinage assurant une grosse tenue en puissance mais avec une bobine de 5 pouces légèrement plus petite afin d’avoir un comportement encore plus dynamique. Le spyder est aussi double.
SLU : On est sur un HP très différent de celui équipant les E15 et E12 ?
Didier Dal Fitto : Oui absolument. Le bobinage et le double spider par exemple sont conçus spécifiquement pour fonctionner dans un sub. Autre particularité, l’impédance du haut-parleur est volontairement basse pour s’adapter au mieux au transfert de puissance des amplis.
SLU : Comment cela se fait-il que vous soyez revenus à deux HP par canal d’ampli contre un pour celui équipant le T21 ?
Didier Dal Fitto : Pour équilibrer les charges quand tu as différents HP sur un même ampli. Nos nouveaux 19 pouces ont une impédance de 5 Ω, et une fois mis en parallèle avec un autre 19, elle tombe à 2,7 Ω ce qui est exactement ce qu’il faut pour obtenir le maximum de transfert de puissance. Souvent sur un ampli, la puissance maxi n’est pas sur 4 ou sur 2, mais bien sur 2,7 Ω. Nous avons donc optimisé la charge.
SLU : Explique-nous le choix de l’évent qui occupe tout l’avant de l’enceinte.
Didier Dal Fitto : Il s’agit d’un évent profilé en polyester de très grande taille prenant place dans un élément central en aluminium qui reprend les cotes de la capsule des boîtes de la série E et permet une accroche simple et rapide. Le reste de l’enceinte est en bois.. Les dimensions sont légèrement inférieures à celles du T21 : 5 cm de moins en largeur et 10 en profondeur, ce qui nous permet de gagner en poids. Sur un sub 18 pouces traditionnel, on est dans une fourchette de poids allant de 93 à 108 kg sans le rigging. Avec le E219 on est à 109 kg tout inclus, bien loin des 140 kg du T21.
E219
SLU : La charge était plus complexe…
Didier Dal Fitto : Absolument, et elle implique donc plus de bois, sans parler des HP qui sont beaucoup plus lourds. La grosse spécificité du E219 qui est bien visible sur un graphique de niveau SPL par tiers d’octave, est de ne pas avoir la bosse propre aux subs de type bandpass qui ont généralement un gros gain de rendement en haut de bande. Ce qui avait un intérêt majeur il y a dix ans où la fréquence de coupure entre têtes et subs était plus haute, n’a plus lieu d’être aujourd’hui où elle ne cesse de descendre. Il n’y a pas si longtemps, on coupait les systèmes à 80 Hz et toute la partie 80 – 100 Hz était donc intéressante.
Aujourd’hui on est arrivé à 60. Quand on compare le T21 et le E219, le point de bascule est justement à 60, là où les deux subs donnent le même niveau, mais le 219 qui est en radiation directe offre 5 dB de plus à 30 Hz et des performances très améliorées en termes de dynamique. On a vraiment de la matière à 30 Hz pour les artistes dont le programme musical en contient.
SLU : En termes d’amplification que préconisez-vous ?
Didier Dal Fitto : Le E219 est moins gourmand que le T21 puisqu’on peut en mettre 4 sur un PLM 20000Q, là où on n’alimente que deux T21 sur ce même ampli. C’est un vrai gain financier.
SLU : Et encore, au début c’était des amplis stéréo, donc un par T21 !
Didier Dal Fitto : Oui, on avait commencé par du fp6400 puis du 7000Q… Je me souviens d’un jour en 2004 ou 2005 à Francfort et d’une discussion entre Brock Adamson et Kenneth Andersson, le concepteur à l’époque de LabGruppen. Ca tournait autour de la meilleure solution pour transférer le plus de puissance possible sur l’ampli. A ce moment-là, le fp6400 était la star avec ses deux canaux délivrant 3000 W sous 2Ω. Kenneth et Brock en étaient arrivés à la conclusion qu’il fallait un HP qui fasse 2Ω afin de récupérer le plus de puissance. La genèse du 21 pouces du T21 vient de là, mais du coup cela interdit d’en mettre plus de un par canal d’ampli.
SLU : Où en êtes-vous des presets ?
Didier Dal Fitto : On a fait partir les premiers subs avec un preset de base. Nous venons de terminer tout le travail sur les presets de type cardioïde, donc ils ne devraient pas tarder. Nous allons avoir des presets cardio par 2, par 3, en end firing et, nouveauté, en side firing quand la place vient à manquer et qu’ils ne tiennent que posés verticalement. On va donc avoir quatre ou cinq presets pour chaque configuration.
SLU : Le E219 peut donc être accroché ou posé.
Didier Dal Fitto : Oui. L’accroche se fait comme pour la série Energia par le centre de la boîte. En revanche l’enceinte est plus profonde que les deux têtes, ce qui nécessite un frame plus profond. Nous en proposons donc désormais deux, un uniquement pour les E15 et 12 et un qui peut porter aussi les E219. Le conditionnement est conçu pour que trois caissons roulent sur un seul dolly.
SLU : Les livraisons se passent bien ?
Didier Dal Fitto : On a équipé MPM, et la première tournée à en disposer est Shakaponk. On a aussi livré EML/PRG qui cette année a fait un gros investissement en E15, S10 et E219. C’est Lara Fabian en acoustique qui a bénéficié de cette arrivée de matériel Adamson avec quelques dates en Allemagne. Elle est partie en S10 et E219 dans une configuration très soft pour lui permettre de reprendre son activité tout en douceur.
SLU : La S10 c’est la petite enceinte qui est juste là sur votre stand ?
Didier Dal Fitto : Oui, c’est une deux voies en 10 pouces dont la France dispose et qui a été livrée à quelques gros prestataires. Je ne peux pas en dire beaucoup plus car elle va être présentée officiellement à Francfort.
SLU : Est-ce que le T21 va rester au catalogue ?
Didier Dal Fitto : Oui, tout à fait. Le T21 a d’autres usages et a toujours été une grosse machine à pression, un beau sub bandpass. En revanche il fallait répondre aux ingés son, et j’en connais une bonne dizaine, rien qu’en France, qui désiraient disposer d’un sub à radiation directe. C’est chose faite. Je pense qu’ils seront étonnés par l’engin. On en rentre encore 24 chez DV2 que l’on va dispatcher donc ça démarre bien, et pourtant on ne rentre pas dans la saison la plus propice aux réajustements des parcs qui est plutôt au printemps.
Pour le retour, très attendu à Paris après une tournée des clubs hexagonaux, de Bertrand Cantat et son nouveau groupe Detroit, l’éclairagiste Bruno Corsini signe un design lumière qui est une véritable scénographie entre projections multiples, écrans vidéo éthérés et faisceaux puissants.
Et c’est la mythique salle de l’Olympia Bruno Coquatrix qui accueille l’ancien chanteur de Noir Désir et ses comparses Pascal Humbert, Bruno green, Nico Boyer et Guillaume «Albator», sous un kit lumière et vidéo homogène fourni par Régie lumière et Pré-Vues, librement et consciencieusement choisi par Bruno Corsini , un designer passionné et très impliqué dans le projet.
Bruno Corsini, désigner lumière du show
C’est avec la confiance totale des artistes, que Bruno, très proche de Bertrand Cantat, a imaginé une scénographie où vidéo et lumière s’associent complètement pour former le seul décor scénique, et où les projecteurs et écrans à leds ont une place de choix.
Quelques heures avant le concert, nous avons rencontré Bruno Corsini et sa (petite) équipe lumière, et pu assister aux balances dans une ambiance studieuse.
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Un concept collaboratif
SLU : Bruno, comment as-tu imaginé ton design ? As-tu eu carte blanche ?
Bruno Corsini : Le point de départ des concepts lumière et vidéo, qui ne sont en fait qu’un seul et même concept complémentaire, vient de la pochette de l’album et de son titre «Horizon». En effet, ce qui intéressait le groupe était de travailler autour de cette pochette en images, avec de la vidéo et des projections. Après, le gros avantage c’est que je suis très très proche de Bertrand au niveau familial. On se voit très souvent, depuis très longtemps, donc ce sont des choses dont on parle depuis un moment, de mon travail, de ses choix pour cette tournée, etc.
On voulait tout les deux qu’il y ait des caméras, il y en a quatre sur scène, et de la projection sur les artistes. En ce qui concerne le choix des projecteurs, j’ai pu faire ce que je souhaitais, en privilégiant des Robin Wash Robe partout au sol et des Spot et Beam Martin et Clay Paky en accroche.
SLU : Bertrand avait-il quand même un œil critique sur ton travail ?
Bruno Corsini : Bien sûr, ça s’est vraiment créé dans une coopération totale, tout le monde avait des choses à apporter, des idées, et il avait une idée précise de ce qu’il souhaitait voir, après je l’ai réalisée à ma manière, et le résultat a été validé entièrement. Le principe auquel on n’a jamais renoncé au fil de la création est celui des deux écrans, bas et haut, qui formaient la ligne d’Horizon éponyme de l’album, bien marquée. Je craignais cependant qu’avec deux écrans de la même taille on l’oublie un peu, donc j’ai choisi deux tailles différentes. Ça s’est construit petit à petit, toujours avec l’accord de Bertrand Cantat et Pascal Humbert, aussi très impliqué.
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Un tableau tout en douceur où les écrans à LED disparaissent pour ne laisser entrevoir que leurs délicates projections (ici une captation live de Bertrand de dos réalisée par une des quatre caméras Elation présentes sur scène), relayées par les faisceaux puissants et précis des Mac Viper.
La vidéo comme décor
SLU : Tu as préféré des écrans à leds plutôt que de la projection classique?
Bruno Corsini : Oui, et pour plusieurs raisons. Dernièrement j’étais en tournée avec le groupe Iam, et on a fait pas mal de projections. Si tu veux avoir un bon niveau scénique avec des faisceaux, tu es souvent obligé de beaucoup travailler en dessous en projection, ce qui peut donner un truc super mais là ça ne convenait pas. Ici j’avais besoin d’un écran assez présent car c’est un décor lumineux, puissant. Mais j’ai aussi choisi la technologie led pour des raisons purement pratiques d’utilisation : un vidéo-projecteur, il faut l’accrocher, le régler, et la plupart du temps tu dois le doubler sur des gros kits (en dual avec mapping souvent, etc.), comme sur Iam encore, où je passais ma journée à régler le VP plus qu’à vraiment travailler mes focus light et vidéo.
SLU : Donc tu veux de la led pour ses qualités lumineuses et pratiques, mais tu masques (avec des tulles et kabukis) les écrans pour qu’on ne la reconnaisse pas ?
Bruno Corsini : Oui c’est ça, c’est pour tromper l’ennemi ! Et en plus ce qui est bien, c’est qu’ici les écrans Clay Paky Mirage sont ajourés, donc je les utilise en tant que décor structurel et ils deviennent un élément de la scénographie à part entière. Et ça marche super bien. En plus, comme l’écran est noir, ça crée beaucoup de profondeur !
Une mise en lumière (et vidéo) qui joue la carte de l’intimité avec des écrans devenant élément du décor à part entière grâce aux formidables, médias réalisés spécialement pour la tournéeEt des projecteurs à leds qui brillent beaucoup certes, mais sobrement, en blanc.
SLU : Les médias diffusés dans les écrans mais aussi projetés sur les artistes sont un ingrédient clé de la scénographie. Qui les a réalisés ?
Bruno Corsini : Le choix du graphiste était évident. Il fallait que ça soit Jérôme Witz, qui a réalisé la pochette de l’album. En fait, c’est Bertrand qui a pris une photo d’un paysage dans les Landes et Jérôme a repeint ce paysage. Ainsi, tout l’intérieur du livret présente des déclinaisons de cette peinture/photo, et nous sommes partis sur ce principe pour le design lumière en nous inspirant de la pochette avec des plus pour ne pas se limiter. Jérôme est donc arrivé dans l’aventure, avec plein de propositions intéressantes pour les morceaux de Detroit.
Les Wash à leds Robin Robe en latéral devant deux écrans à LED dont les bords s’effacent grâce au vignettage des médias projetés.Encore un beau tableau où la vidéo, pourtant floue et souvent abstraite habille complètement la scène de l’Olympia.
Et ensuite tout les titres de Noir Désir utilisent beaucoup d’images que j’ai créées, et celles d’une autre illustratrice, Perrine Arnaud, et Jérôme encore. On a vraiment travaillé sur des superpositions de textures et d’ambiances. Perrine m’a particulièrement aidé sur le vignettage des images, comme tu l’as remarqué, je n’aime pas trop voir le bord des écrans, donc il fallait l’adoucir. Elle a aussi réalisé beaucoup d’animations diffusées par les MiniMe Robe, et a monté le film pour Tostaky, c’est quelqu’un avec qui je travaille depuis très longtemps. D’ailleurs ce qui est marrant, c’est que le morceau Tostaky est la parfaite illustration de notre travail en trio, puisque le visuel présente un mélange d’images imaginées et créées par nous trois !
Des projecteurs à lampe, à LED et à images.
SLU : Du coup, la lumière est venue autour de la vidéo, qui a été pensée en premier lieu avec la scénographie ? Comment le design lumière à proprement parler s’est-il construit ?
Bruno Corsini : Je dirais plutôt que tout est venu en même temps, l’un nourrissant l’autre, et les interactions entre les projecteurs et les médias se sont imposées dès le début. D’ailleurs on a même des projecteurs qui font de la vidéo pour une osmose totale !
Les jolies MiniMe de Robe, petites lyres vidéo avec média serveur intégré envoient leurs projections directement sur les membres du groupe. A côté d’elles, des petites caméras sur lyre Elation assurent une captation live des artistes, fournissant à Bruno des images supplémentaires à mixer à ses médias.
SLU : Tu parles des lyres vidéo MiniMe Robe ?
Bruno Corsini : Oui, c’est une découverte. Ces lyres sont vraiment chouettes ! Elles ont un petit port USB, tu y charge tes médias, c’est très facile et intuitif. Un média serveur intégré les gère, avec 9 Go de mémoire interne et une petite banque d’images intégrée, et elles projettent avec la puissance dingue de 2000 lumens !
Et en plus, comme ce sont aussi des projecteurs, tu disposes de gobos, d’un iris et d’un zoom comme sur une vraie spot. Comme c’est de la vidéo, tu peux aussi rattraper le parallaxe, option que je n’utilise pas ici vu que je ne projette que des textures très abstraites sur les musiciens. C’est vraiment une belle surprise ce petit projo !
J’ai appris à le connaître depuis le début de la tournée. Je ne m’en sers qu’en projection sur les artistes. Au début, je les utilisais en light pure, en blanc mais je les voyais éviter les faisceaux ou reculer sous la puissance lumineuse ! D’ailleurs je tiens à dire que l’ensemble des artistes présents sur scène (le groupe et les cordes) sont super sympas, car ils s’en prennent bien plein les yeux vu qu’ils sont de vrais écrans de projection ! C’est difficile de s’habituer aux leds je trouve. C’est vraiment violent pour l’œil, ça pique !
Les lyres vidéo MiniMe Robe projettent les jolies textures créées par Bruno et Perrine directement sur les musiciens et leurs instruments, c’est très beau.
SLU : Et tu as pourtant installé des grosses Robin 1200 Wash sur les côtés ?
Bruno Corsini : Le matériel sur scène est composé en majorité de lyres Robe Robin, des Wash LED 600 en fond et des 1200 en latéraux ! J’ai choisi les Robin Wash1200, qui ici à l’Olympia peuvent sembler un peu grosses, surtout en prévision des Zénith (la suite de la tournée continue en effet dans les Zénith de France), ils sont sacrement pêchus !
L’écran à LED du bas est recouvert d’un kabuki pour atténuer son image vidéo à LED, en action c’est bluffant! Une série de Wash à leds Robin Robe 1200 est posée à ses pieds.
SLU : Les musiciens en ont encore plein les yeux alors ?
Bruno Corsini : Oui je sais. Nous avons régulièrement des petites discussions à ce sujet avec les artistes. Très sincèrement ça patate grave ! En fait c’est un peu la difficulté de travailler avec des sources led, qui sont plus aveuglantes que les lampes.
Elles sont donc plus difficiles à supporter pour les musiciens qu’un Wash normal. En revanche c’est réellement précis et agréable à piloter, comme ici avec la lentille de sortie en nid d’abeille qui est un bon compromis, et qui nous donne un très joli faisceau Wash.
J’évite bien sûr autant que possible de jouer les 1200 à fond mais parfois, quand je suis sur une projection, je dois équilibrer à la hausse. Par exemple quand le kabuki qui recouvre l’écran du bas tombe d’un coup, on se retrouve avec beaucoup plus de puissance lumineuse sur scène à un moment donné et les latéraux doivent absolument suivre en niveaux.
SLU : Avec quels projecteurs assures-tu tes effets ?
Bruno Corsini : En accroche, sur les ponts, j’ai une quinzaine de Mac Viper Martin et des matrices Elidy Chromlech que j’adore ! J’avais d’ailleurs participé à l’élaboration de leur librairie de médias embarquée, c’était une super expérience, et il fallait absolument que je rende hommage à ce projecteur qui est un excellent produit.
Les ponts au dessus de la scène de l’Olympia accueillent les effets : Beam Sharpy Clay Paky et Spot Mac Viper Martinles Elidy Chromlech en action, en douche de lumière.
Au départ, on devait les mettre sur lyre mais, pour une raison de budget, on a dû y renoncer. Je suis d’ailleurs triste des soucis que rencontre l’aventure Chromlech. Je trouve que cette matrice est un super produit, qu’on rencontre peu en France en effet mais qui a cartonné aux USA où les designers sont plus friands d’images volumétriques. J’ai aussi, bien sûr, des Sharpy Clay Paky (une belle vingtaine), qui deviennent indispensables sur n’importe quelle scène ; c’est une valeur sûre de l’effet.
Le kit lumière de Bruno Corsini est riche en contrastes, avec projecteurs à effet (Sharpy et Mac Viper), Wash ultra colorés (Robin 1200 et 600) et écrans vidéos jouant ici la double carte de la projection atténuée, et du mapping survolté.Quand il faut sortir de la douceur atmosphérique des projections , le designer n’hésite pas à jouer la carte des Sharpy, plus rock and roll que jamais !
SLU : Finalement, avec le recul apporté par la tournée des clubs et ces quelques dates à l’Olympia, as-tu fait des modifications dans le kit ?
Bruno Corsini : Presque pas! C’est un super système dont je suis très content, simple et efficace. Je retiens surtout les MiniMe que je réutiliserai, même si sur la partie Zénith de la tournée j’aurais aimé avoir un gros vidéo-projecteur qui arrose toute la scène et projette partout.
Derrière l’écran à leds ajouré du bas, Bruno Corsini a installé des Wash Robin 600 Robe et des Beam Sharpy Clay Paky. L’autre écran, au dessus, est accroché en décalage pour créer un effet de ligne d’horizon allumée par les projecteurs entre les deux.
Bruno Corsini : Je souhaitais le mettre sur le pont de face, mais en terme de budget c’était complexe et ça faisait beaucoup de d’équipement supplémentaire pour finalement ne peut être pas obtenir l’effet escompté car, sur une ouverture de Zénith, il faut quand même un projecteur qui avoine pas mal pour avoir un niveau satisfaisant, et je ne suis pas sûr d’arriver au niveau fourni par les MiniMe en proximité ! Mais le kit est assez simple et polyvalent, donc durable. Au final, on a 12 sharpy en l’air et 6 derrière l’écran Mirage plus les 15 spots Viper Profile. 12 Wash derrière, 6 en latéraux et la liste restera inchangée pour les Zénith.”
Le contrôle en réseau
C’est Nicolas Savigny qui est à l’origine de l’étude et de la réalisation technique pour la lumière et la vidéo. Tout le show est commandé en régie par Bruno Corsini sur pupitre GrandMa2 Light relié en réseau Ma2Net à un MA2PC situé sur scène qui sert à la fois de secours et permet de mettre en route tout le système.
La Grand MA2 Light pilote le média serveur Avolites qui envoie en DVI tous les médias vidéo aux écrans Mirage, y compris les images des artistes captées en live par les petites caméras Elation. Les MiniMe, elles, ont leurs médias en mémoire, commandés par le pupitre.
Pour transporter par fibre de la régie à la scène, ou inversement, les différents signaux, Pré-Vues a utilisé deux switches Luminex GigaCore 14R, dits intelligents dans la mesure ou ils peuvent transporter séparément sur un réseau IP, trois protocoles différents : le protocole MaNet entre le pupitre principal et le pupitre de secours, ArtNet entre le pupitre et le média serveur, ArtNet aussi entre le pupitre et le Node 8 Luminex qui commande les projecteur en DMX et enfin KVM, le signal de partage des écrans pour qu’une copie des images captées par les caméras Elation soit envoyée en régie sur un écran de contrôle. On note en passant que Pré-Vues dispose d’un média serveur Avolites qui sort des sentiers battus, en tout cas en France.
SLU : Nicolas, pourquoi as-tu choisi un média serveur Avolites ?
Nicolas Savigny : Pour la fluidité des médias et parce que c’est un des plus performants en termes de fonctions, comme la gestion des écrans en 3D. Il adapte automatiquement l’image d’un objet en 3D aux dimensions de l’écran. C’est le plus moderne aujourd’hui. Et ici, compte tenu du découpage des écrans il est adapté à nos besoins.
L’humain au cœur du design
SLU : Bruno, tu es à la console sur cette tournée, est-ce toujours le cas ?
Bruno Corsini : Oui, et je ne peux pas, pour l’instant, me passer de la phase et du plaisir de la restitution live de mon concept. Je pense qu’il me faudrait trouver le pupitreur idéal pour que ça change mais j’avoue ne pas en avoir envie du tout ! Par contre, j’attache beaucoup d’importance à mon équipe technique, et je fais en sorte de m’entourer de personnes de confiance avec qui la complicité est totale.
Le trio de choc, amis à la scène et à la ville : Laurence Duhamel (à gauche) assistante de Bruno Corsini, le designer lumière de la tournée (au milieu), et Nicolas Savigny, responsable de la société Pré-vues à droite.
SLU : Comme avec Nicolas Savigny, le responsable de la société Pré-vue (et en plus lui aussi éclairagiste) qui fournit la technique vidéo du show et qui t’a assisté pour la scénographie ?
Bruno Corsini : Nous sommes inséparables avec Nicolas. J’adore bosser avec lui. C’est un ami en plus, d’une honnêteté et d’une droiture incroyables. Nous travaillons ensemble depuis très longtemps donc une confiance mutuelle s’est installée. Dès que j’ai besoin de vidéo, je l’appelle. On s’apporte beaucoup. Je m’investis dans la création de ses projets, et lui est ma béquille technique.
De la même façon, il y a Laurence Duhamel, mon assistante sur ce projet, dont je suis très proche aussi. Nous sommes interchangeables, elle peut me remplacer sans problème, on se retrouve beaucoup dans l’artistique. L’équipe lumière est aujourd’hui composée de trois ou quatre personnes très soudées. Au delà du travail en soi et de la sensibilité artistique, on est hyper proches dans la vie.
SLU : On a l’impression que pour toi c’est un élément très important ?
Bruno Corsini : Oui définitivement, on passe les trois-quarts de notre vie séparé de notre famille. Si on ne se réinvente pas une autre famille de cœur ailleurs, ça ne peut pas le faire !
Bruno Corsini aime éclairer des êtres humains, les couleurs des Wash à leds l’y encouragent !
Et comme on comprend Bruno Corsini, designer lumière engagé, qui place les valeurs humaines au cœur même de sa conception, résolument généreuse et investie. D’abord parce qu’il travaille en famille, en éclairant son beau-frère de rockeur Bertrand Cantat, et s’entoure du talentueux Nicolas Savigny qui apporte les nombreuses solutions vidéo, oh combien ingénieuses du kit, et de l’énergique Laurence Duhamel, assistante de choix et éclairagiste elle aussi. Mais surtout parce qu’il met ses tripes sur la table, au service d’une conception et d’une restitution complètement fidèles à la musique et l’univers de Detroit.
Alors, le lien avec le visuel de l’album est évident ! Grâce au choix de deux écrans à leds, malicieusement déguisés en écrans de projection (on s’est fait avoir comme des bleus !), de taille différente, et installés en décalage pour former en fond de scène une ligne d’horizon brumeuse et un peu magique quand les bords disparaissent totalement sous la fumée. Où quand les vidéos nous piègent à leur tour avec le travail de vignettage façon Lomographie vintage des images projetées, très efficace pour les fondre dans le décor. Les images réalisées et sélectionnées avec intelligence, entre textures surannées et lignes acérées, correspondent toutes à l’univers du groupe, et forment une décoration scénique qui se suffit à elle-même.
Le cadre de scène n’est pas une limite pour Bruno Corsini, qui en définit l’horizon en fond et ouvre l’avant sur le public, très belle ambiance!
Enfin, quand la lumière s’en mêle, crescendo, au fil des morceaux de Noir Désir, repris en chœur par un public en transe, ou de Detroit , illustrant l’album Horizon, elle sait se faire remarquer et accompagner les projections vidéos. Les très belles petite lyres MiniMe Robe, que l’on découvre sur scène, illustrent idéalement l’idée que la vidéo est une source lumineuse avant tout, en projetant directement sur les artistes (une grande idée de Bruno Corsini) des textures colorées avec une puissance remarquable. La lumière joue aussi en démonstration de puissance, car on est quand même à un concert de rock, avec les faisceaux des Mac Viper .
Les matrices de leds Elidy Chromlech sont accrochées en l’air au dessus de la scène pour réaliser des effets de douches ou d’images volumétriques.
La couleur est bien sûr de la partie, elle aussi confiée à des diodes, avec les Wash Robin en 1200 (très puissants) et en 600, et les dalles matrices Elidy Chromlech, magnifiques en douche de pigments purs ou en découpage de faisceaux.
C’est en fait une conception pleine de contrastes que nous livre Bruno Corsini, où la grosse puissance lumineuse des écrans à leds Clay Paky Mirage disparaît derrière des voiles et des médias délavés, où les strobes balancent la sauce sur des morceaux rock d’anthologie, et où les projecteurs lampés ou à leds font des merveilles dans le remplissage d’un espace scénique qui s’élargit au public, avec de très beaux moments en salle aussi.
Alors quand un groupe chaleureux vient à la rencontre d’un public rempli d’amour, il s’entoure d’une équipe technique toute aussi généreuse, et c’est du côté de l’émotion pure que ce concert se place, avec une scénographie vidéo et lumière à son image, pleine de sentiments.
Version simplifiée de la gamme ULX-D n’existant qu’en mono récepteur au format demi-rack 19’’, le système QLXD exploite le même procédé de modulation numérique QPSK (Quaternaire Phase Shift Keying) en résolution 24 bits et d’encryptage de données AES sur 256 bits.
Les performances sont équivalentes, à savoir une dynamique de 120 dB(A), une THD max pleine bande (20-20 kHz selon les capsules micro) inférieure à 0,1%, et une bande de commutation de 64 MHz.
Par rapport au système ULX-D, ce qui diffère tient essentiellement dans une simplification des réglages et un peu moins de fonctionnalités.
L’ensemble QLXD4 en rack sur le stand Algam Entreprises aux derniers JTSE.
Ainsi le système QLX-D ne dispose pas d’interface réseau DANTE et du mode « haute densité » permettant de réduire l’encombrement spectral d’un canal à environ 150 kHz au détriment de la portée pour ainsi placer plus de canaux au sein d’un canal TV numérique.
Le QLX-D ne dispose par ailleurs que de deux puissances d’émission (1 et 10 mW) au lieu de trois (1, 10 et 20 mW) pour l’ULX-D et a donc une portée plus réduite dans certains cas. Cette dernière reste tout de même de l’ordre d’une centaine de mètres dans des conditions d’exploitation normales.
L’encombrement spectral étant fixe (environ 200 kHz), le système autorise néanmoins l’exploitation simultanée max de 17 canaux ou 22 canaux dans les 6 ou 8 MHz d’un canal TV numérique.
Vue de face des récepteurs QLXD4 en rack
Le système est compatible en réseau Ethernet (10/100) avec le logiciel de contrôle Shure Workbench 6 ainsi qu’avec l’application ShurePlus Channels for Mobile, et se compose du récepteur QLXD4, de l’émetteur de ceinture QLXD1 et de l’émetteur main QLXD2 qui accepte une dizaine de capsules Shure différentes (dont les SM-58, 86, 87A et KSM9).
Comme pour l’ULX-D avec lequel les éléments QLX-D peuvent fonctionner (hormis la synchronisation IR), la latence du système avoisine 2,9 ms.
Nexo, démarrera l’année 2015 avec un nouveau PDG, Jean Mullor, qui prend les rênes de cette société française de développement et fabrication de systèmes de diffusion professionnels.
Yoshi Tsugawa qui a dirigé l’entreprise ces trois dernières années retourne au Japon pour assumer ses nouvelles responsabilités de directeur général ventes et marketing du groupe Yamaha Corporation pour les produits audio et musique destinés aux groupes et aux orchestres.
Jean-Mullor, le nouveau PDG de Nexo, arrive de Yamaha Music Europe où il a assuré pendant 4 ans la fonction de directeur général de la filiale française en charge de la distribution des instruments de musique, des produits audio grand public et audio appliqués à la vidéo ainsi que du développement d’un réseau de centres de formation musique. Juriste de formation, Mullor apporte avec lui une riche expérience de la gestion. Sa passion pour la musique l’a amené à quitter le géant pétrochimique américain Mobil pour Yamaha Corporation et rejoindre la filiale française en 1992. Au fil des ans, il a renforcé son expertise juridique en ressources humaines, logistique, finances, ventes et marketing.
Parlant de sa nomination, Mullor la décrit comme : «une occasion remarquable de rejoindre une entreprise qui enregistre 30 années de progrès techniques et une réputation enviable dans l’industrie. Grâce à sa technologie phare faisant une percée au sommet du marché international, et de nouveaux produits prêts à être lancés, Nexo vit un moment clé, et je suis impatient de rejoindre de cette équipe talentueuse «
Point source de la communication, Stéphane Ecalle, directeur du Marketing L-Acoustics n’a pas besoin de micro, son guide d’onde ne le quitte jamais.
Conviés à un cocktail dînatoire organisé par L-Acoustics durant les JTSE, nous avons décidé de partager cet événement avec vous, et faire comme si vous étiez à nos côtés. Le silence se fait dans la salle, un homme s’avance dans la lumière du vidéoprojecteur et prend la parole, sans même besoin d’un micro. C’est Stéphane Ecalle, le directeur marketing…
« Bonsoir à tous, nous vous remercions d’être venus si nombreux pour ce petit cocktail. Cette année est un peu spéciale pour nous. Même si nous n’avons pas beaucoup communiqué autour de cet événement, vous savez peut-être que L-Acoustics a 30 ans.
Christian a fondé l’entreprise en 1984. Nous avons pensé que c’était le bon moment pour vous transmettre quelques infos et faire un point sur l’entreprise, ses réalisations et son développement qui se poursuit à l’international. Je vais le faire seul car, même si nous sommes désormais nombreux, les 250 personnes qui forment L-Acoustics sont éparpillées partout dans le monde. Les chiffres de 2014 sont bons. Une fois encore nous affichons une croissance à deux chiffres et supérieure à 20%, ce qui est exceptionnel vu la période très difficile que traversent les entreprises françaises.
Dans l’intimité d’une salle de conférence, au cours d’un cocktail dînatoire organisé pendant les JTSE, Stéphane Ecalle en 8 mn chrono, nous montre la photo 2014 de l’entreprise née il y a 30 ans : ses développements en termes humains, logistiques et de production en France.
L-Acoustics pour l’instant ne connaît pas la crise. On se développe particulièrement très bien à l’international. Le marché Français, qui est celui que Christian a travaillé, pour ceux qui le connaissent, il y a une trentaine d’années avec sa Peugeot et ses coaxiaux dans le coffre, est évidemment beaucoup plus mature. Il a malgré tout progressé de plus de 10% par an sur les neuf derniers exercices.
Même si vous entendez beaucoup parler de L-Acoustics dans le Touring avec les grandes tournées internationales que nous équipons, il faut savoir qu’aujourd’hui c’est le segment de l’installation qui se développe le plus vite, notamment les grands marchés export que sont les Etats Unis et la Chine.
En ce qui concerne les nouveautés, nous avons lancé cette année deux produits. Le LA4X a reçu un accueil exceptionnel, et nous avons dépassé de 60% les objectifs. Pour ceux qui travaillent au quotidien avec nous, cela explique les difficultés que nous avons eu à livrer le produit. L’autre nouveauté est le K2 dont il faut remarquer le lancement étonnamment rapide. En général un produit de Touring demande du temps à s’installer dans le paysage professionnel. Le K2 équipe déjà beaucoup de tournées, que ce soit en France ou à l’international.
Ecoute comparative en mai dernier du K2 et du K1 sur la fameuse plateforme goudronnée au milieu des bois entourant les locaux de L-Acoustics à Marcoussis. De face on reconnaît à gauche 2 SB28, puis 4 K2 et enfin 3 K1.
Une boîte d’ingénieurs En ce qui concerne les hommes, un domaine sur lequel nous communiquons peu, L-Acoustics a recruté 50 nouveaux collaborateurs en 2014, et en prévoit presque autant l’année prochaine avec l’arrivée de trente à quarante nouveaux collaborateurs. Nous recrutons dans tous les secteurs, notamment celui de la production et de la R&D. Aujourd’hui l’effectif global du groupe est de 250 personnes dans le monde.
Nous sommes présents dans 60 pays, et l’effectif de la R&D d’applications s’élève à 50 ingénieurs, soit 20% des effectifs. L’élan qui a été donné par Christian à la fondation de l’entreprise reste d’actualité, et aujourd’hui L-Acoustics peut se targuer d’être une boîte d’ingénieurs. Cela permet de garder notre niveau de performance à l’international y compris aux Etats Unis où pourtant le business de l’audio n’a pas attendu notre essor.
Les nouveaux sites de production et logistiques Pour 2015 et au-delà des hommes, nous avons décidé de revisiter nos capacités logistiques et productives afin de satisfaire de la meilleure des manières la demande qui ne cesse de croître. Nous avons donc investi dans un nouvel espace de 5400 m2 situé à Courtabœuf juste à côté de du siège social, ce qui va multiplier par 2,5 nos capacités logistiques. C’est là que sera la plate-forme de stockage et d’expédition de nos produits vers l’ensemble des marchés, tant français que les grands marchés exports.
Ensuite nous avons une usine en construction à Keskastel à côté de Strasbourg. Elle sera opérationnelle au troisième trimestre 2015. Avec ses 4000 m2 elle va presque doubler notre surface de production en menuiserie avec au programme découpage, assemblage et mise en peinture.
Enfin l’assemblage final va aussi bénéficier d’un nouveau site. Ceux qui sont venus nous rendre visite à Marcoussis savent qu’aujourd’hui le siège social est coupé en deux avec une partie bureaux et une partie production au rez-de-chaussée. Si tout va bien, dès le second semestre 2015, nous allons disposer d’un nouveau site d’assemblage de 3000 m² dans la même zone de Marcoussis où nous sommes actuellement implantés.
Le nouveau site d’assemblage à Marcoussis
On doublera donc aussi la surface de production. Ce site sera en charge d’assembler les enceintes mais également les électroniques. Le LA4X est par exemple un produit assemblé à Marcoussis. Le bâtiment actuel qui héberge à la fois les bureaux et notre future ex ligne d’assemblage deviendra à 100% notre siège social et ne comportera plus que des bureaux.
Voici quelques installations et événements sur lesquels les clients de L-Acoustics sont intervenus, les salles et les lieux équipées mais aussi les tournées en France comme à l’étranger.
Installations France en 2014
Evènements France en 2014
Installations Monde en 2014
Evènements Monde en 2014
En ce qui concerne les nouveaux produits et les annonces 2015, et il y en aura, je vous invite à nous rejoindre cette année encore au Prolight + Sound de Francfort pour les découvrir. Ce salon est très clairement la rampe de lancement pour l’ensemble des fabricants internationaux. »
Bien entendu nous aurions aimé connaître les nouveautés qui seront dévoilées dans quelques mois en Allemagne, hélas L-Acoustics est désormais une société implantée et renommée à l’international et nous ne disposons plus en France d’un salon disposant du rayonnement suffisant pour attirer l’ensemble des acteurs du marché. SLU sera à Francfort. Tout n’est pas perdu :0)
Un Color Source PAR, inspiré du Selador Desire 40, arrive dans la gamme ETC, utilisant 4 couleurs de leds soigneusement choisies (dont le jaune citron) pour conjuguer puissance lumineuse et palette chromatique étendue.
La surprise c’est son prix : celui du Desire 40 quasiment divisé par plus de 2 !
Le Color Source PAR a beaucoup de points communs avec le Selador Desire 40, comme le même corps moulé, le RDM, le software ETC, la gradation en résolution 16 bits,… Il tire sa lumière de 8 systèmes optiques de 45 mm de diamètre (17° en natif) couplés chacun à 5 leds Cree (3 W): deux rouges, une bleue, une verte et une lime (la fameuse jaune citron qui semble plus efficace que le blanc ou l’ambre pour combler les lacunes spectrales et fournir une palette plus riche en couleurs). Il peut ainsi revendiquer une belle richesse chromatique… mais bien sûr pas aussi nuancée que celle du roi de la couleur, le Desire-D40 avec ses 40 leds en 7 couleurs contrôlées indépendamment, et c’est essentiellement à ce niveau que le compromis réalisé pour réduire le prix se situe.
En terme de flux les deux se valent : 3000 lm annoncés, pour une consommation de 90 W à pleine puissance, et si le mode HSI est utilisé, l’utilisateur jouera en RGB ; le “lime” ne se commande pas directement, il intervient automatiquement.
La face arrière avec les embases de recopie datas et alimentation en Neutrik, l’afficheur à leds et les touches de navigation.
Avec un calibrage optique fait en usine qui garantit la même réponse colorimétrique d’un projecteur à l’autre, un afficheur électroluminescent et des touches de navigation, des connecteurs PowerCON In/Thru pour l’alimentation et XLR In /Thru pour les signaux de commande, un refroidissement actif silencieux, le Color Source Par est prêt à s’intégrer partout, pour longtemps, et accompagnera idéalement les découpes à Led de la marque en colorimétrie.
Tous les accessoires prévus pour le D40 (diffuseurs, volets 4 faces, cône antihalo etc.) sont utilisables avec le Color Source PAR. Fabriqué à Middleton dans le Wisconsin (USA), et annoncé à un prix de 650 € HT, il a toutes les qualités pour séduire dans tous les domaines d’applications. ETC mise certainement sur une grosse production pour tenir un prix aussi serré et sera disponible début Février !
Présentée au Satis sur le stand SSL, puis aux JTSE sur le stand Juke Box, la nouvelle SSL 300 Live de Solid state Logic est une déclinaison de la SSL 500 L (voir banc essai SLU) avec le même moteur audio (Tempest, sur 64 bits à 96 kHz) et le même logiciel de gestion (SSL live 2.5) ; seuls le nombre de faders sur la surface et le nombre de trajets audio et d’E/S supportés diffèrent, ainsi que la luminosité de l’écran tactile LCD couleur central.
L’écran tactile 19’’ de la SSL 300 L est moins lumineux que celui de son aînée, 600 Nits au lieu de 1500, mais cela reste suffisant même en plein jour en extérieur.
Les ingénieurs du son ayant travaillé avec une SSL 500 L ne seront donc pas dépaysés avec la SSL 300 L qui présente une empreinte réduite d’environ 25 % et sera donc plus appropriée dans les régies exigües et bien sûr à un moindre coût.
Le même écran secondaire TFT tactile de 7,5’’ permet d’étendre les fonctionnalités de paramétrage du canal en cours de gestion, sans avoir recours à l’écran central.
Là où la SSL 500 L offre un maximum de 962 entrées/sorties admissibles, la SSL 300L se « limite » à 568 E/S, le nombre d’E/S AES en local passe de huit paires (avec SRC) à quatre paires, et le nombre de ports MADI de 12 (six redondants) à 8 (quatre redondants). De même, le nombre d’E/S locales analogiques passe de 32E /32 S à 16 E/16 S.
La surface comporte 24 + 2 faders au lieu de 36 + 2 et, côté traitement, le nombre d’effets assignables passe de 96 à 48. Avec un nombre de trajets audio pris en charge de 128 (96 full et 32 dry) au lieu de 192 (144 full et 48 dry), la puissance de la SSL 300 L s’avère largement suffisante pour la majorité des situations rencontrées sur le terrain, sachant que tout le reste est identique à sa grande sœur et qu’elle peut utiliser les même racks externes (boitiers de scène ML32.32, D32.32, concentrateur MADI et MADI bridge, passerelle MADI/DANTE), tout est entièrement compatible.
La diminution de l’empreinte n’a pas une grande incidence sur le poids de la console, 81 kg au lieu de 90 kg, à cause du châssis acier, solidité oblige, et des deux alimentations redondantes.
MagicRing R1, le dernier né et le plus petit projecteur de la gamme Radical est maintenant commercialisé. La rotation pan/tilt continue, la puissance de ses 7 faisceaux serrés (4,5°) gérés point par point et sa rapidité sont mises en évidence dans ce show conçu par Stéphane Migné et programmé par Arnaud Pierrel. 49 unités agencées en matrice, ça donne un projecteur géant aux possibilités graphiques et volumétriques infinies, et c’est réellement bluffant…