Le fabricant tchèque Robe quitte son distributeur historique Axente pour créer Robe Lighting France. Et nous retrouvons Bruno Garros à la direction de cette filiale. Surprise ? Oui, car nous le savions récemment impliqué dans l’audio pro, et non car ce job est fait sur mesure vue son expérience passée de la distribution d’une marque leader en lumière. Interview détendue devant une boîte de délicieux chocolats pour faire passer les questions indiscrètes….
Bruno Garros
Bruno Garros, on l’a connu Directeur Général de la filiale Martin France pendant une dizaine d’années, avant qu’il soit promu en 2008 Vice Président des ventes internationales du groupe.
En 2012, au Plasa, il me confiait qu’il ne se retrouvait plus dans ce grand groupe international (c’était avant le rachat de Martin par Harman) et qu’il souffrait de passer sa vie dans les transports aériens. Il envisageait alors de se rapprocher d’une structure de dimension plus humaine.
On le retrouve début 2013 avec la casquette APG et le titre de directeur commercial à l’export et aujourd’hui, directeur général de la toute nouvelle filiale française Robe Lighting France. Bruno aime les “challenges” !
SLU : C’est arrivé comment ?
Bruno Garros : Tu ne vas peut-être pas me croire, mais il y a encore moins de deux mois, je ne pensais pas à ce projet. C’est un vrai coup de foudre (rire). Déjà, j’ai vu cette marque grandir dans le monde entier. Quand j’étais chez Martin en charge des ventes internationales les 5 dernières années, j’avais une position d’observateur privilégié, et j’ai vu cette marque devenir challenger des trois marques de projecteurs phare au monde.
SLU : Tu veux dire par là que Robe n’est plus suiveur ?
Bruno Garros : Exactement, c’est ce que je ressens depuis longtemps et c’est important. Aujourd’hui quand j’entends parler dans le monde entier de Robe par rapport à Clay Paky, Vari Lite ou Martin , il n’y a plus de fossé. Donc dans l’offre du poste, le nom m’a attiré évidemment.
Lors de mon premier contact avec Harry von den Stemmen, le directeur des ventes internationales de Robe, j’ai senti qu’il y avait un projet de filiale très précis, doublé d’une vision à long terme, ce n’était pas du bricolage de vente directe par une équipe minimaliste.. Puis j’ai rencontré Joseph Valchar, le P.d.g de Robe qui a confirmé cette volonté de créer une vraie filiale française avec des moyens, un DG, des locaux, du personnel technique et commercial… J’avais une liste de questions, et j’ai obtenu de Joseph les réponses que j’attendais et en plus immédiatement. J’ai senti que tout pouvait aller très vite car j’avais en face de moi celui qui prend les décisions à l’opposé du cheminement des groupes internationaux où au final, tu ne sais plus qui décide.
J’ai ensuite été invité à la “Robe Christmas Party”. J’ai vu des employés super contents d’être ensemble et très impliqués dans l’entreprise. J’ai aussi participé à une réunion de filiales et j’ai eu la confirmation de mon ressenti pendant l’entretien d’embauche, à savoir un processus de décisions rapide, et la présence d’un vrai pilote dans l’avion. La discussion portait à 80% sur les produits, le marché et beaucoup moins sur les finances et la stratégie. J’ai vu des gens de métier, et j’ai senti une atmosphère très humaine et positive. J’ai visité la structure, les nouveaux bâtiments et j’ai assisté à la discussion sur l’ouverture de la nouvelle usine Anolis (la marque de produits d’intégration et architecture de l’entreprise). Le dynamisme et la volonté entrepreneuriale sont palpables. On sent l’outil qui se modernise, qui évolue très rapidement.
A l’issue de ces deux semaines de rencontres, ma décision d’accepter cette mission très motivante était naturelle et évidente ; on parle d’une entreprise dont le chiffre d’affaires dans le monde atteint 60 millions d’euros.
SLU : Donc, aujourd’hui la filiale existe. Quel est son statut juridique ?
Bruno Garros : C’est une SAS, dont Robe s.r.o a apporté 100 % du capital. J’en suis le DG opérationnel pour la France et je travaillerai en tandem avec Elie Battah, (Business Developpement Manager), qui partage son temps entre le Moyen-Orient et la France et fera l’interface ente la filiale et le siège dans le domaine des finances, du marketing et de la logistique. C’est une société française qui va recruter en France et payer ses impôts en France.
SLU : Quelles sont tes priorités ?
Bruno Garros : Le but est de rapidement constituer un stock de matériel. On ne va pas livrer depuis la République Tchèque, on va livrer depuis la France. Le SAV aussi est une priorité, puis le showroom et le recrutement d’assistantes commerciales présentes au siège.
On a déjà engagé Kevin Migeon qui connaît la gamme et nous recruterons deux ou trois commerciaux supplémentaires pour avoir une couverture nationale, mais on se laisse le temps car je souhaite des profils très précis : des séniors, professionnels avec une dominante technique. Il n’y a pas le feu. Ce n’est pas comme si on ouvrait une filiale dans un pays où il ne s’est rien passé. Il y a du business en France grâce à Axente. On a déjà eu pas mal de contacts et nous livrons déjà les clients. Je suis moi-même impliqué à 80 % au niveau commercial, partout en France. Nous recrutons donc des techniciens qui seront basés à Villepinte (Robe Lighting France recrute des techniciens SAV)
Et pour pallier au surplus d’activités nous sommes en train de passer un accord avec deux entreprises : une dans le sud de la France, Lumi Tech représentée par Fabrice Perez et pour Nord la société ILS représentée par Frédéric Piffault. Ces deux entreprises suivront une formation spécifique en République Tchèque pour être agréées SAV Robe.
450 m2 à Villepinte
SLU : Où as-tu choisi de t’implanter ?
Bruno Garros : A Villepinte. C’est un endroit très facile d’accès et stratégique, à côté de Roissy, desservi par le RER B, à 15 mn de la Porte de la Chapelle avec la proximité des studios de la Plaine Saint Denis. Sur une surface de 450 m2, nous aurons donc un showroom, le laboratoire de SAV et nos bureaux.
Nous allons recruter un chef produit avec une expérience de pupitreur et de la scène pour accueillir nos clients, les concepteurs lumière, les techniciens. On veut que le showroom soit un lieu convivial avec des compétences, des produits, où les gens puissent venir discuter, travailler, échanger… C’est ça l’objectif de cette filiale.
Dans un deuxième temps, nous avons en projet de créer un département architectural et intégration pour travailler la marque Anolis du groupe. Dès que nous aurons structuré l’équipe commerciale et technique pour le marché du spectacle, nous recruterons une équipe dédiée au développement d’Anolis.
SLU : Tu penses structurer ta politique commerciale comment ?
Bruno Garros : Déjà ce qui est important, c’est d’avoir une politique tarifaire clairement identifiée et transparente. On partira bien évidement d’un tarif public positionné par rapport au marché et aux concurrents. Ensuite nous définirons une politique de remises qui sera elle aussi transparente en fonction des types de clients, de leur potentiel d’achats et de leur engagement qualitatif et quantitatif avec la marque Robe.
Nous avons la volonté de créer des liens solides avec les utilisateurs éclairagistes, concepteurs, pupitreurs… La filiale ce n’est pas une forteresse, c’est l’interface entre le fabricant et les utilisateurs, et nous allons faciliter les connexions : invitations à l’usine, participations à des ateliers de travail avec les chefs produit Robe qui viendront en France. C’est ma responsabilité de rendre cette connexion fluide, transparente et efficace. C’est très important.
SLU : Quand la filiale Robe Lighting France sera-t-elle vraiment opérationnelle ?
Bruno Garros : Elle l’est déjà. Nous établissons des devis, nous pouvons livrer si nécessaire du matériel depuis la République Tchèque et on assure via Lumi Tech et ISL une partie du SAV. Nous prendrons possession des locaux certainement mi-février et nous serons pleinement opérationnels en mars.
Le BMFL dans la corbeille du marié
SLU : Tu démarres avec le BMFL, un beau nouveau Spot motorisé à lampe, très puissant et innovant…
Bruno Garros : La France est quasiment le seul pays où il n’a pas été lancé et c’est probablement aujourd’hui un des plus forts potentiels pour Robe. Je sais que des parcs importants commencent à se constituer au Moyen-Orient, au Brésil, en Nouvelle Zélande… Dans tous les pays où il y a déjà eu un travail commercial, marketing avec notamment ce qu’ils ont appelé le “BMFL WorldWide Tour”.
On a la chance de disposer d’un produit plutôt unique à destination d’une clientèle de prestataires et concepteur lumière avec une lampe dont la puissance atteint 1700 W, une lampe spécifique développée par Osram pour Robe.
Je veux utiliser le BMFL comme fer de lance sur les premiers mois de lancement de la filiale parce que je pense que ce produit va bien dans l’esprit de conquête de certaines parts de marché et qu’il a de fortes chances d’intéresser les éclairagistes et concepteurs lumière de spectacle et de concert.
SLU : Entre Martin et Robe, tu as fait un passage dans le monde de l’audio chez APG…
Bruno Garros : En effet, début 2013, j’ai intégré APG en tant que consultant avec la mission bien précise, programmée sur 2 ou 3 ans, de lui donner un élan à l’international. J’ai travaillé l’Europe en privilégiant la vente directe via des commerciaux que nous avons recrutés en Allemagne et au Royaume-Unis. En Asie, j’ai créé une joint-venture APG South Est Asia basée à Singapour qui existe depuis six mois et je viens de finaliser également APG Northern China à Hong Kong.
SLU : Donc tu pars en ayant rempli ta mission.
Bruno Garros : Oui c’est positif puisque je pars avec cette création de deux joint-ventures en Asie et aussi la mise en place du nouveau modèle en Europe. Le gain de chiffre d’affaires est estimé à 2 M€ dès 2015.
SLU : Mais alors pourquoi ce changement ?
Bruno Garros : J’ai vite compris avec APG que mon job redevenait le même que chez Martin International, à savoir 90 % de mon temps à l’étranger et loin, en Asie voire ensuite encore plus loin, en Océanie, Nouvelle Zélande, Australie… Avant même la rencontre de Robe, je réfléchissais à un autre poste, non pas sédentaire car j’aime bouger, mais avec un rayonnement géographique plus restreint. Ensuite, je dois t’avouer que le job qui m’a le plus intéressé dans ma carrière était la direction générale de Martin France. J’ai vraiment adoré ces 10 années. Donc être directeur d’une filiale française dans la lumière, avec un bon niveau d’autonomie dans une entreprise à fort potentiel de développement m’enthousiasme vraiment.
SLU : Tu n’avais pas de clause de non concurrence à respecter ?
Bruno Garros : Les choses ont pu aller très vite avec Robe car je n’avais aucun frein juridique. Côté APG, j’avais une position de consultant qui me permettait de faire autre chose à tout moment. Vis à vis de Martin, la clause a été levée parce que je partais avec un projet de création d’entreprise de consulting pour l’audio. Nous étions en excellents termes quand j’ai décidé de partir dans le cadre d’une rupture conventionnelle. Tout était clair et transparent.
SLU : En développant la filiale Robe Lighting France, tu réécris quelque part l’histoire. C’est possible ?
Bruno Garros : Réécrire l’histoire, oui et non car il s’est passé 7 ans au cours desquelles j’ai énormément évolué à titre personnel. J’ai eu une expérience intéressante au sein d’un siège social dans un groupe international et forcément mon approche commerciale, marketing et de management va être différente. Mes relations, en tant que directeur de filiale avec le siège seront plus équilibrées et plus constructives. Après, je crois beaucoup aux règles de base que l’on doit appliquer de manière très professionnelle. On va avancer par étapes mais je sais que dès le départ, c’est important d’avoir une structure vraiment opérationnelle avec un stock en France, avec un véritable showroom, une équipe commerciale et technique fédérée et motivée. Il n’y a rien à réinventer mais par contre il faut le faire bien et de façon super professionnelle. C’est pour ça que dans les discussions avec Robe c’était important pour moi de bien mesurer leur projet en France.
La politique d’expansion de Robe
SLU : Pourquoi Robe quitte-t-il un distributeur leader en France comme Axente, pour créer une filiale, à l’inverse de la tendance actuelle.
Bruno Garros : J’aimerais préciser avant tout que la stratégie de Robe à l’international est toujours de donner la priorité à un réseau de distributeurs. Une partie significative du business Robe dans le monde est réalisée par des distributeurs et Joseph Valchar et Harry von den Stemmen n’ont pas du tout la volonté de créer des filiales partout dans le monde.
Après il y a des exceptions comme les USA, le Royaume-Unis, le Moyen-Orient et maintenant la France où, après réflexion, Robe a créé des filiales pour assurer un développement peut-être plus conforme à ses attentes. Le top management avait bien conscience qu’il ne pouvait pas trouver en France de distributeur plus performant qu’Axente.
Face à Robe, en France d’autres marques ont aussi une structure autonome en SAV et en vente avec un poids humain important et une position de leader. Dans des pays où il y a des marques aussi fortes, il faut lutter à armes égales et même arriver avec un package un peu plus convaincant que celui des concurrents. On est attendu, on le sait, et c’est très important d’être opérationnel au plus vite.
Robe Lighting France ZI Paris Nord II Bâtiment Euler 33, rue des Vanesses 93420 VILLEPINTE
Christie, le grand spécialiste des systèmes d’imagerie et des technologies audio a annoncé qu’il vient d’acquérir la société allemande Coolux GmbH basée à Cologne.
Coolux développe et commercialise des systèmes de compositing et de rendu 3D est particulièrement réputée pour sa famille de média serveurs Pandora Box. Coolux sera intégrée dans l’équipe Global Market Solutions de Christie tout en conservant ses bureaux allemands à Cologne. Jennifer Smith, VP exécutif de Christie Global Market Solutions, précise : “Christie doit conforter son avance sur le marché en proposant des solutions complètes pour les applications avancées telles que le mapping de projecteurs, la diffusion d’images et tous types de créations issus des grands réseaux numériques. La synergie entre nos produits et services et ceux de Coolux est donc tout à fait évidente”.
Le Pandora Quad Server Coolux
Jean Huewel, P.d.g de Coolux, qui rendra compte à Jennifer Smith dans ses nouvelles fonctions de directeur senior des systèmes de traitement, ajoute ce commentaire : « Dans un monde où les expériences visuelles et auditives prennent une importance nouvelle dans l’inspiration et l’animation du public, l’orchestration et la synchronisation de la diffusion des contenus est primordiale.
Christie, qui dispose déjà d’une position impressionnante dans ce domaine, vient de s’adjoindre une nouvelle ligne de produits et une équipe de développement à la pointe du progrès.”
Le personnel des sociétés du Parc de l’Evénement s’est rassemblé ce vendredi 9 janvier 2015 pour rendre hommage à la liberté d’expression. Une initiative de Hernan Poblete, dirigeant de Supervision (une des 50 sociétés hébergées au Parc), qui dès le 8 janvier au matin a demandé à ses techniciens de monter un écran géant pour diffuser les dessins et caricatures des artistes disparus.
Nous sommes une centaine, présents ce jour au Parc (où SoundLightUp a ses bureaux aussi), et réunis devant l’écran qui diffuse des hommages parvenus du monde entier, pour une minute de silence soigneusement topée par Jacques Messens (Impact Evénement). Hernan me confie : “Je ne pouvais pas rester indifférent à ce qui s’est passé. Hier matin quand je suis arrivé, j’ai demandé tout de suite à mes troupes d’installer un écran géant dehors pour marquer mon indignation, pour nous, pour le Parc de l’Evénement, pour notre personnel.
Hernan Poblete, dirigeant de Supervision
C’est un moment très fort que l’on vit actuellement, et je pense que dimanche ce sera encore plus fort. J’oserais parier que ce sera peut-être la plus grosse manifestation que Paris n’ait jamais connue. Je me trompe peut-être mais il y a un tel élan planétaire ! Je n’avais jamais vu cela. Je pense qu’il y a quand même une passion pour la France que l’on n’arrive pas à mesurer encore.
SLU : Une passion pour la France ou pour la liberté ?
Hernan : Les deux, mais qu’est-ce que véhicule la France si ce n’est la liberté ?
SLU : La France est-elle l’ambassadeur de la liberté d’expression ?
Hernan : Je le pense ! Je suis né en Amérique du Sud, dans un pays lointain, le Chili, et je suis convaincu que la France a des valeurs que les français n’ont pas encore découvertes. J’espère que ce mouvement qui est devenu planétaire va faire réfléchir les français de la force qu’ils représentent sur la planète. C’est un monde qui est en train de s’anglo-saxonniser et voilà que john Kerry parle en Français ! C’est merveilleux. Et voila que la planète entière se met au diapason de la France ! Ce que je vis actuellement est impressionnant. C’est une misère avant tout mais la réaction de la planète entière est sublime. Jamais elle n’a eu une telle réaction pour un événement qui concerne des artistes.”
Ayrton occupe encore une fois le devant de la scène avec un nouveau produit présenté à Prolight+Sound 2014 et qui marche déjà très fort. Le MagicBlade-R, rampe à 7 sources led motorisée, a beau avoir un air de déjà vu, il a très peu de choses en commun avec son ainé le Rollapix, à commencer par ses sources de la gamme Radical : 7 optiques de 67 mm de diamètre couplées aux fameuses leds Ostar Stage RGBW 15 W qui produisent des faisceaux serrés de longue portée.
Et ce n’est pas tout. Fort de son expérience de la rotation continue Pan/Tilt avec les MagicPanel, Ayrton a eu l’idée d’ajouter la rotation Pan à ce projecteur atypique pour étendre son potentiel créatif. Nous apprenons que la réalisation a été plus compliquée que prévue car, si la rotation Tilt n’engendre pratiquement pas de déformations, la rotation Pan impose de supprimer les deux points d’attache aux extrémités, ce qui génère un porte-à-faux. Il a donc fallu repenser toute la base du projecteur en construisant un châssis résistant aux torsions engendrées par le ballant de la tête. La partie électronique a également été entièrement revue pour suivre les dernières évolutions.
Ce qu’il a à l’intérieur
On a rarement la chance de pouvoir interroger les concepteurs de produits lors des tests pour tout un tas de raisons évidentes. Cette fois, marque Française aidant, nous ne boudons pas notre plaisir de découvrir le MagicBlade-R avec Yvan Peard qui nous en montre toutes les finesses de fabrication. Le MagicBlade-R est équipé de 7 leds 15 watts RGBW et comme tous les produits de la gamme R, il est reconnaissable à ses imposants collimateurs de 67 mm de diamètre qui diffusent des faisceaux très serrés.
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le radiateur en aluminium, l’unique système de refroidissement de la tête
Le radiateur qui prend tout l’arrière de la tête est constitué de fines plaques d’aluminium. Il constitue l’unique système de refroidissement de la partie mobile du projecteur et, comme on le verra au cours des tests de derating, est particulièrement efficace.
Il est recouvert d’une peinture noire qui ne renvoie pas la lumière et améliore la dissipation thermique de l’aluminium. Cette peinture protège aussi l’aluminium qui a tendance à se ternir avec le temps. L’excellent rendement thermique du radiateur permet donc de se passer de ventilation forcée dans cette partie de l’appareil.
Les collimateurs 67 mm positionnés très précisément par le support et le détrompeur visible en haut.
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Sur la face opposée se trouvent les sources. Pour obtenir un rendement optique optimum et un faisceau homogène, l’axe de chaque collimateur doit former un angle de précisément 90° avec le support des leds et ils doivent tous avoir rigoureusement la même orientation.
Les 7 lentilles sont donc maintenues à leurs deux extrémités : en partie haute par une plaque dont la fabrication demande beaucoup de précision, alors qu’en partie basse, quatre ergots viennent se positionner dans les emplacements prévus sur la carte mère autour des leds.
Le choix des leds elles-mêmes est aussi particulièrement important pour l’unité colorimétrique des 7 faisceaux mais aussi celle d’un groupe de MagicBlade qui seront utilisés en matrice. Pour atteindre ce niveau de qualité des produits Ayrton, il n’y a pas 36 solutions, la marque française a recours au binning le plus précis disponible chez Osram. Le résultat est parfait. Il suffit de voir, sur un salon, le stand Ayrton pour s’apercevoir que, même entre les différents produits, il y a une unité de colorimétrie.
La carte mère de la tête avec les 7 leds 15 Watts Osram Ostar Stage et les 28 drivers de très haute qualité.
Démo Ayrton du MagicBlade-R. Conception de Stéphane Migné, programmation d’Arnaud Pierrel
Sur l’un des côtés de la tête on trouve l’entrainement du Tilt, avec deux roues dentées : une petite qui sert également de roue codeuse pour l’indexation de la tête. C’est celle qui est montée sur l’axe du moteur pas à pas hybride triphasé réputé pour ses qualités de vitesse, couple élevé, fluidité des mouvements et précision. L’autre, plus grande, est reliée à la boîte à lumière. Les trous répartis sur toute la surface servent au passage des outils. Elle est entrainée pas la courroie, qui est tendue grâce à un système de galet.
La partie entrainement du Tilt sur un des côtés de la tête.Le collecteur qui permet la rotation permanente
Sur le côté opposé on trouve une autre partie importante du projecteur, celle qui permet la rotation continue de l’axe Pan. On retrouve dans cette partie, un système qui a fait ses preuves depuis de très longues années, le collecteur rotatif, qui permet d’établir des connexions entre le stator, la partie fixe et le rotor, la partie qui tourne. On peut ainsi amener la puissance électrique et les données de contrôle dans un élément devant avoir une rotation importante voir continue. Dans le cas du MagicBlade-R, ce sont pas moins de 11 câbles qui doivent transiter entre le socle et la partie rotative.
Le socle est une des pièces maitresse, puisqu’il va subir une partie importante des contraintes engendrées par les mouvements de la tête. Il a donc dû être soigneusement étudié pour éviter de subir de trop importantes déformations qui nuiraient au bon fonctionnement du projecteur. Pour rester très accessible, l’alimentation de 200 watts se trouve sur un des côtés directement sous le capot très rapidement à portée du testeur.
L’entrainement du Pan avec le moteur pas à pas hybride triphasé, la roue codeuse et la roue dentée qui entraine la tête.l’alimentation 200 Watts très accessible sur un des côté de la base.
De l’autre côté se trouve le moteur de l’axe Pan. On retrouve le même système que pour le Tilt, la petite roue dentée avec le système d’indexation et, afin de pouvoir accrocher et utiliser l’appareil dans n’importe quelle position, une très grosse roue, haute et épaisse chargée d’entrainer la tête.
Pour clore la partie démontage, deux choses ont attiré mon attention. La qualité des coques en plastique est l’une des meilleures qu’il m’ait été donné d’apprécier. Toutes les finitions sont soignées, et il y a des ergots et des épaisseurs de recouvrement pour, qu’une fois assemblées, toutes les jointures soient parfaites.
Les coques moulées permettent une finition très soignée.
Le second point est qu’il n’a fallu que deux outils, une clé Allen et un tournevis cruciforme pour démonter le projecteur ; voila qui va faire plaisir aux techniciens chargés de l’entretien de la machine.
Il en va de même pour la visserie, tous types et longueurs confondues et même si nous n’avons pas entièrement désossé l’appareil, nous n’avons eu affaire qu’à trois modèles de vis !
Encore une preuve du travail minutieux effectué par l’équipe d’Ayrton pour chaque étape de la conception.
Se voit à l’extérieur
Alors que certains fabricants réduisent de façon drastique la connectique, Ayrton continue à donner à ses clients toutes les possibilités.
La connectique très complète, un des atouts d’Ayrton !
Pour ce qui concerne le contrôle du MagicBlade-R, on trouve sur la face arrière de la base, 2 XLR 5, mâle et femelle, pour le DMX 512 et les options RDM ainsi que deux prises RJ45 EtherCON, In et Out, pour l’Artnet. Le projecteur est aussi équipé d’un récepteur sans fil CRMX RDM LumenRadio.
Chaque machine peut jouer le rôle d’un petit répartiteur de signal, en mélangeant les entrées et sorties de différents types. On peut par exemple utiliser l’entrée Artnet, sélectionner l’univers DMX qui contrôle le projecteur et l’envoyer sur les autres projecteurs patchés sur le même univers via l’XLR 5 femelle. On peut également recevoir le signal DMX via la carte LumenRadio et le renvoyer à travers la connectique XLR.
La puissance maximum consommée par l’appareil étant de 200 watts, il est possible de mettre plusieurs projecteurs sur la même ligne électrique. Là encore Ayrton facilite le travail des techniciens en implantant une alimentation PowerCON TRUE1 et une recopie permettant d’alimenter d’autres sources.
L’afficheur et les 6 boutons sensitifs.
Sur l’autre face du socle se trouve l’afficheur et les six boutons sensitifs permettant de naviguer dans le menu dans lequel tout aficionado de la marque pourrait presque naviguer les yeux fermés. C’est là que s’adresse le projecteur et que l’on choisit entre les trois modes DMX allant de 18 à 44 canaux.
La différence entre les deux premières chartes DMX est assez minime, 2 canaux, le mode le plus simple n’ayant pas les paramètres Pan Fine et Tilt Fine. Le dernier mode, que nous avons utilisé, permet de contrôler indépendamment les uns des autres les quatre paramètres de couleur, RGBW, des 7 leds.
Petit tour de chauffe pour repérer les fonctions sur la console. Le projecteur n’ayant pas une multitude de paramètres, la prise en main est très rapide. L’appareil est très silencieux, un léger bruit se distingue lors de l’utilisation du paramètre Tilt, mais rien de gênant.
Nous démarrons donc les tests par les mesures de derating avec une seule led et toutes les leds. Dans le premier cas on obtient moins de 5% de derating, ce qui est plus que satisfaisant. Si l’on effectue les mêmes mesures alors que toutes les leds sont allumées à pleine puissance, on obtient une baisse d’éclairement de 17% après 35 minutes de chauffe.
Ce résultat est très correct pour un luminaire qui ne dispose pas de ventilation forcée et il faut de plus le remettre dans son contexte d’utilisation.
Le MagicBlade-R est un projecteur à effets qui n’est en aucune façon pas destiné à rester allumé en blanc full RGBW durant une longue période. Les résultats sont donc excellents.
Les mesures d’éclairement nous permettent de confirmer que les collimateurs serrés ne sont pas physiquement compatibles avec un parfait mixage des couleurs : on s’en doutait mais le résultat est malgré tout très correct comme le montre la vidéo de nos tests.
Mesures photométriques
Une source RGBW
Les résultats des mesures sont bons. Pour une seule source allumée, nous mesurons 1530 lux au centre à 5 mètres à froid et un flux 334 lumens, le faisceau unitaire est plus lumineux que celui du Rollapix.
7 sources RGBW
Lorsque l’on allume les 7 sources, on arrive à 7870 lux au centre à froid avec un flux de 2180 lumens.
La dernière mesure concerne la courbe du dimmer qui est parfaitement rectiligne. Ayrton utilise un des meilleurs drivers pour piloter ses leds et a acquis au fil des années une belle expérience à ce niveau. Le sujet est parfaitement maitrisé !
Après les Chiffres
On retrouve les faisceaux très précis des projecteurs de la gamme Radical avec les réponses souples ou “cut“ des dimmers. La lumière est puissante et la faible ouverture lui permet de partir loin. Avec une belle fumée et quelques machines alignées, on devrait obtenir un joli rideau de lumière. L’utilisation des optiques de 67 mm apporte vraiment un plus à ce projecteur à effets, notamment lors de l’utilisation de couleurs différentes sur les 7 leds ou sur des temps décalés dans les transitions de couleurs. Cette optique permet de sculpter la lumière ; elle accentue et dynamise les effets.
Le deuxième point magique est le paramètre Pan qui augmente les possibilités d’effets, et peut même complètement modifier la géométrie d’un espace avec l’avantage sur un même show de diversifier les tableaux ou d’envisager sur différents spectacles des utilisations complétements différentes. On pourra même exploiter une seule led pour mettre en valeur un élément précis du décor ou attraper un musicien. L’utilisation d’une seule led est également intéressante pour faire disparaitre la ligne de faisceaux et bénéficier d’un autre type de source.
Mais ce qui rend ce projecteur unique et qui caractérise également la gamme Radical est la rotation continue sur les deux axes, d’autant que l’on garde la possibilité de l’accrocher dans n’importe qu’elle position. Cela permet de créer une nouvelle gamme de mouvements simples ou combinés ou de programmer rapidement des effets, ce qui prend du temps lorsque cette fonction n’existe pas.
Le paramètre “ Chase Patterns“ permet aussi de gagner du temps avec les 15 chases de couleurs préprogrammés dont on peut contrôler la vitesse et la transition via les deux canaux suivants.
Ayrton MagicBlade-R : une large gamme de couleurs applicables séparément sur chacune des 7 sources.
Pour conclure
Le MagicBlade-R est déjà une réussite, le carnet de livraison d’Ayrton le confirme : Dushow & MPM en France, LightDesign en Hongrie, Upstaging et VER aux USA, FourLeaf au Japon, Sincopa en Israel. Il faut reconnaitre que le fabricant français met tous les atouts de son côté. La finition est très soignée pour tout ce qui est conçu et fabriqué en interne et le bureau d’études ne sélectionne que les meilleurs produits pour les éléments rapportés, comme les leds, les collimateurs, les drivers ou la carte DMX HF.
Le MagicBlade-R est un produit abouti qui devrait ravir de nombreux designers. Il est d’ailleurs déjà présent sur les scènes du monde entier, avec Wiz Khalifa’s et Hushser par exemple.
La dernière fois que nous avions eu l’occasion de discuter avec Derya Uzun, c’était à Bercy en 2008 où il était garde forestier du bois de Popeye pour NTM, une superbe installation tout en Meyer. Bien des choses ont changé depuis et le système a laissé la place au mix. Définitivement ? Nous lui avons posé cette question et bien d’autres lors d’une date d’Arthur H au Casino de Paris, une rencontre passionnante avec deux esprits bien pleins et clairement faits l’un pour l’autre!
Derya prenant connaissance du track listing du soir à quelques minutes du début du concert.
Ce qui ne gâche rien, le design et le calage du système sont très bien réalisés et la balance de la première partie nous permet d’en juger aisément dans une salle qui, malgré l’absence de tout siège à l’orchestre, sonne assez mat et bien, grâce à ses velours, stucs et autres boiseries. Le maître de céans n’étant pas à sa Midas, il vient nous rejoindre rapidement pour une interview qui va se révéler d’une richesse qui me rappelle les cafés que j’aime tant, forts avec du dépôt au fond de la tasse.
Du mix au système et du système au mix
SLU : On te connaissait sur du système, te voilà derrière une console, tu me diras, les deux sont compatibles…
Derya Uzun : Tu vois que tu as bien fait de venir (rires). Non, je n’en fais plus du tout du système. La fois précédente où nous nous sommes vus lors de la date de NTM, c’était déjà une exception, et je l’avais fait pour filer un coup de main à Popeye qui venant du studio n’était pas forcément à l’aise avec la diffusion. Il commençait en plus la tournée par la date de Bercy. En fait j’ai cessé de m’occuper du système quand j’ai commencé ma collaboration avec Arthur. J’ai enchaîné les tournées de M et de Calogero en 2003 et 2004 en m’occupant des boîtes pour les deux, et j’ai arrêté avec Calo pour attaquer avec Arthur quand on m’a proposé de tenir sa façade. Je cherchais depuis longtemps un artiste dont m’occuper. J’ai voulu commencer ma carrière par l’étude et la pratique des systèmes de façon tout à fait intentionnelle. J’estime que c’est une des clés de la sonorisation, et j’ai désiré maitriser au mieux cette partie essentielle.
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SLU : Pourquoi donc ce besoin…
Derya Uzun : Ça faisait une dizaine d’années que je bidouillais de mon côté au mix quand un jour je me suis retrouvé au cours d’un GGRROOSS festival en première partie de NoirDez’ devant 10 000 personnes et à la tête d’une diff très conséquente. Ce jour-là j’ai compris qu’il fallait que je maitrise aussi et surtout ce paramètre.
Trois 12Xt veillent au confort des spectateurs du balcon et spécialement de ceux assis dans sa partie arrière, un luxe apportant un soupçon de clarté en plus au tir des Kara.
SLU : Doit-on comprendre que ce jour-là tu en as ch.. des ronds de chapeau ?
Derya Uzun : (rires) ! Ahh oui, comme tout le monde ! C’était impressionnant. Je quittais les petits clubs et me retrouvais avec mon petit groupe devant une foule compacte…ça ne s’improvise pas ! Je me suis donc mis à fond dedans au travers d’études.
Par la suite j’ai travaillé pour Dispatch. Cela a très bien fonctionné car je suis arrivé avec le V-DOSC et la demande était très, très forte. Comme au début nous n’étions pas très nombreux, globalement deux avec Laurent Delenclos (Bellote si tu nous écoutes ! NDR), on a beaucoup bossé ensemble en s’entendant très bien. Après nous sommes partis chacun de notre côté. Toutes les tournées que j’ai suivies m’ont permis de bien comprendre le système mais aussi de m’imprégner du mixage façade auprès des ingés son que j’ai assistés, une étape qui m’a beaucoup servi par la suite et sur laquelle je comptais aussi dans le cadre de ma formation. Il n’y en a pas un qui est pareil et chacun t’apporte sa touche en fonction du show qu’il a à mixer et de sa personnalité.
SLU : Comment en es-tu venu à Arthur ?
Derya Uzun : Il a décidé en 2005 de changer d’équipe technique. La manageuse de Matthieu Chédid a parlé à celle d’Arthur en lui parlant de quelqu’un qui aurait pu l’intéresser. J’ai été présenté, j’ai commencé avec Arthur, et depuis quasiment dix ans je n’ai plus arrêté. Il y a un temps où l’on m’a bien entendu beaucoup rappelé pour faire du système, on a tous des étiquettes qui nous collent à la peau, mais j’ai refusé et petit à petit j’ai gagné ma nouvelle image. Je n’ai plus calé à part de très, très rares exceptions. Bien entendu je vérifie et cale toujours si nécessaire mon propre système quand je mixe dessus…
Jean-Baptiste Boitel dit JB, ingé système venu donner une touche concert à l’installation conçue au départ pour la comédie musicale Mistinguett’.
SLU : Tu n’as pas oublié comment ça marche (rires !)
Derya Uzun : Non, je n’ai pas perdu la main et c’est normal, j’ai beaucoup travaillé pour ça, mais désormais quand c’est possible, j’ai un assistant qui s’occupe du système. Nous sommes ici au Casino de Paris où se joue Mistinguett. Le responsable de la diffusion de cette comédie musicale est Arnaud Bessat. Il fait ça très bien. Nous utilisons les boîtes en place pour Arthur.
Je voulais avoir quelqu’un de l’extérieur pour optimiser le système en vue d’une exploitation concert, quelqu’un qui me connaît très bien.
J’ai donc demandé à Jean-Baptiste Boitel dit JB, qui est un ingé système que je respecte beaucoup, de venir le faire. Il est vraiment ma seconde oreille. Je l’ai laissé caler à son aise et ensuite j’ai optimisé en fonction de ce que j’entendais en fonction des différents endroits de la salle.
Une tournée intimiste
SLU : Le reste de la tournée se passe dans des salles de quelle jauge ?
Derya Uzun : On fait du 1 000 à 1 500 mais on ne s’empêche pas de jouer aussi dans des clubs de 500 places. Le Casino de Paris qui contient 2 000 spectateurs s’est rempli en un mois et demi. On reviendra à Paris au Grand Rex et on se prépare à une grosse saison de festivals. On prend toujours la diff qui y est installée car pour moi c’est aberrant de voyager avec des boîtes pour ce type de jauge. En général on trouve du matériel très correct.
SLU : Ca t’oblige en revanche à retravailler ton mix tous les soirs entre salles et enceintes différentes…
Derya Uzun : De toute façon, même si j’avais mon système, il y a un paramètre qui est essentiel et qui est la salle. Elle change à chaque date donc j’ai beau régler mon système pour entendre ce que j’ai envie d’entendre, il y a toujours des ajustements à faire sur les parties critiques du spectre à savoir le grave et l’extrême aigu et aussi en termes de dynamique pour compenser les écarts existants entre marques et modèles différents. Je retravaille donc toujours à la console. J’ai besoin d’un système qui respire, qui a un spectre équilibré, et si je repère des défauts, je n’hésite pas à les corriger à la console. Si je n’y arrive pas, je regarde mon analyse et si nécessaire j’interviens sur le système.
SLU : Tu n’as pas grand-chose à bouger sur un système de salle qui est déjà en place. L’emplacement, le design, les angles, tout est figé…
Derya Uzun : Oui, mais je demande toujours à avoir la possibilité d’intervenir dans les réglages et modifier ce qui ne me va pas.
Une surprise de taille, heureusement calée assez doucement et placée au tout début du balcon, près du cadre de scène à cour, deux SB28 et une 12Xt en déboucheuse.
SLU : Tu peux arriver à prendre la main dans des salles où il y a un système résident et calé ?
Derya Uzun : Sans problème. C’est spécifié sur ma fiche technique, et on commence à me connaître. Les régisseurs savent que je ne fais pas n’importe quoi avec et j’ai vraiment besoin de ça. Complètement.
SLU : Ils te laissent faire puis reloadent leurs réglages ?
Derya Uzun : Y’a des salles qui ont gardé le mien (rires) ! C’est vrai ! Bon, ça m’arrive de rater mon coup, c’est du live qui se passe en une journée et on n’est pas infaillible mais la fois d’après ça marchera. D’autres fois tu trouves tout de suite le truc, ça dépend des sensations du soir, à vide, salle pleine…Les derniers logiciels constructeur, que ce soit chez d&b ou chez L-Acoustics pour ne citer que ces deux-là très répandus, te donnent accès directement aux DSP des amplis.
SLU : Comment travailles-tu. Tu arrives et écoutes quoi pour apprivoiser ta salle ?
Derya Uzun : Je commence par écouter des titres que j’ai toujours avec moi et qui ont énormément de dynamique. Je n’utilise jamais de CD surproduit. J’écoute attentivement chaque titre car il recèle en lui les spécificités que je recherche. Un met en relief le grave, un autre le bas médium, un pour le haut médium, un pour l’extrême aigu et un dernier pour la dynamique globale. J’écoute en me baladant dans la salle, et j’essaie de me rendre compte de l’espace dans lequel je suis.
SLU : Tu apprivoises salle et système..
Derya Uzun : Exactement. Une fois que j’ai fait ça, si je suis satisfait, je fais juste quelques légers ajustements de goût. A l’inverse, si je vois qu’il y a un vrai problème, je passe à l’analyse pure et je sépare tout. Je refais le calage des subs, je refais les niveaux, je refais l’égalisation, parfois je repasse tout le système entièrement flat, je repars de zéro et je refais un calage comme si je venais de monter les boîtes. C’est vrai que, comme tu l’as dit, j’aimerais parfois modifier aussi les angles ou les positions, parfois les deux mais tu ne peux pas. C’est par exemple la contrainte ici où l’on joue avec un système très ouvert qui est twisté vers le centre. Même si ça fonctionne bien ainsi, j’aurais personnellement rapproché les deux lignes pour réduire l’ouverture.
SLU : Tu as une bananette de Kiva..
Derya Uzun : Exact, ça rattrape bien le trou au centre mais le fait d’avoir une grande ouverture et un système twisté vers le centre, ça crée une redondance au milieu qui n’est pas idéale…
La diffusion pour le balcon avec 9 Kara surmontés par deux SB18 qui prolongent la ligne en renforçant et en précisant la portée du grave issu des têtes. Au centre, assez rare pour être signalé, 8 Kiva, le poids plume de L-Acoutics, vient renforcer la pression sur le parterre dans les zones « oubliées » par les deux lignes de Kara.
SLU : Revenons à la tournée. Si tu es quasi content mais veux faire quelques légères retouches, tu te sers de quoi ? Les 31 bandes de ta Midas ?
Derya Uzun : Bien oui, je n’ai que ça. Bien entendu en fonction du budget de la tournée, je peux avoir d’autres outils. Il m’arrive d’avoir la possibilité de partir avec mon Lake, et là c’est fantastique. Depuis que cette machine existe, je crois que c’est 2002 ou 2003, on a vécu une vraie révolution car c’est l’outil rêvé pour ce genre de job. Parfois j’en dispose, mais sur cette tournée j’ai mis le budget dans autre chose donc je ne l’ai pas, et c’est pour ça aussi que je demande à avoir la main sur le système afin de limiter mes interventions sur le graphique. C’est là, ça peut t’aider, mais ce n’est pas fait pour caler un système.
SLU : Tu peux tout aussi bien corriger à la source…
Derya Uzun : C’est tout à fait ça. Le travail à la console est extrêmement important pour garder la dynamique. Je ne veux pas tuer mon système à 125 Hz si j’ai un problème avec un instrument à cette fréquence.
Une des nombreuses déclinaisons de la gamme Midas, la Pro2, ou comment faire compact et puissant.
SLU : Maintenant que tu tiens les rênes du mix, tu saisis la difficulté de se faire comprendre par ton ingé système ?
Derya Uzun : C’est difficile pour un mixeur de dire ce qu’il veut. J’ai été assistant et je me souviens du mal qu’avaient certains à s’exprimer, mais aujourd’hui où j’ai les deux facettes, je vois tout à fait pourquoi. Cela me permet aussi d’affirmer à quel point un ingé système est performant s’il s’est confronté au mixage car il saisit les problématiques du mixeur qu’il assiste et est plus à même de les comprendre et de les résoudre.
Tous les systèmes marchent bien aujourd’hui, ce n’est que le lieu dans lequel ils sont déployés et l’homme qui les fait marcher qui font la différence. Il ne faut pas oublier aussi que tu peux faire sonner tes enceintes de manière fantastique mais derrière tu as un mixeur et il faut s’adapter à ce qu’il a envie d’avoir et d’entendre.
C’est ainsi que j’abordais cette partie de mon métier sans me mettre aucune barrière ni règle, en dialoguant et sans m’interdire aucun chemin aussi tortueux soit-il pour parvenir à le satisfaire. Aujourd’hui je tiens le même discours avec les gens qui m’assistent.
… Et du mix live au studio
SLU : Il y a des gens qui commencent par le studio, tu l’as fait par le système, tu n’as pas envie de t’intéresser à ça maintenant ?
Derya Uzun : Tout à fait. Quelle que soit la porte d’entrée, j’ai toujours voulu travailler dans le live. J’adore ce moment instinctif, ce moment présent qui ne dure qu’un temps et m’a toujours fasciné, aussi bien artistiquement que techniquement. Aujourd’hui, pour boucler la boucle, je m’intéresse de plus en plus au studio, un lieu qui m’inspire par son côté labo. La scène m’apporte toujours autant de plaisir mais le studio est un complément indispensable parce que tu ne fais pas du tout les mêmes choses qu’en live. J’adore par-dessus tout la musique. J’ai réalisé l’avant-dernier album d’Arthur avec lui, et dans un monde idéal, j’adorerais mener ces deux carrières en parallèle.
SLU : Tu commences à investir ?
Derya Uzun : Un peu car c’est inévitable. Quand tu veux expérimenter, ce qui est le propre du studio, il faut du matériel et un lieu à toi, quel qu’il soit. Vouloir mettre le pied dans le studio sans avoir ton ProTools par exemple est illusoire. Tu y seras confronté très vite et comme en plus les budgets ont rétréci, il vaut mieux que tu sois à l’aise avec ce logiciel.
SLU : Où as-tu travaillé pour l’album d’Arthur ?
Derya Uzun : Au studio Black Box, un endroit super où tu n’as vraiment que du matériel des années 60 et 70, des micros fabuleux qui m’ont fait comprendre la différence entre un capteur de studio et un micro de scène, et m’ont permis de pas mal expérimenter. Ce studio dispose aussi d’une console Flickinger et d’un MCI JH24, et j’ai adoré enregistrer sur bande. J’ai été ému quand j’ai entendu ma première prise car j’ai retrouvé le son de mes albums de chevet, les références sonores de mon époque qui étaient pour la plupart analogiques. Tu portes cette sonorité en toi et quelque part tu la recherches, et même si tu t’adaptes aux outils actuels, c’est tout de même là que tout a commencé et c’est ta référence.
Une vue de l’enfilade assez classique d’écrans qu’affrontent mixeur et ingé système avec celui de la Pro2, celui du ProTools, celui de l’analyseur, puis celui du Lake et enfin le LA Manager.
SLU : Et le ProTools alors (rires) !
Derya Uzun : Mais on avait les deux ! On enregistrait sur bande et on rebasculait après sur le Tools pour disposer de ses outils. Je me souviens de la première fois que j’ai écouté de la bande magnétique. C’était à Aubervilliers, il y a 13 ans. On m’a passé un enregistrement de Sting fait pour Taratata. Cela a été une fantastique expérience.
SLU : Si tu achètes du matériel, vas-tu continuer à te vendre comme intermittent ou vas-tu monter une société ?
Derya Uzun : Je suis en pleine réflexion par rapport à ça depuis un certain temps. Je n’ai cela dit pas encore franchi le pas.
L’entente artiste-technicien
SLU : Qu’est-ce qui fait que depuis tant d’années Arthur et toi filiez toujours le parfait amour ?
Derya Uzun : (Rires) ! Il y a tellement de choses ! C’est un artiste que je respecte énormément. C’est un explorateur qui n’hésite pas à prendre des risques artistiques, qui est très exigeant mais sait aussi avoir un lâcher prise et se jeter dans le vide pour obtenir le meilleur, toujours le meilleur. Il n’est jamais négatif et son univers est multiple. Quand il sort un album, tu ne sais jamais dans quel sens il va aller. Il expérimente… (long silence NDR) Il a une force incroyable dans tous les sens du terme et je le respecte encore plus aujourd’hui pour son courage et cette démarche artistique unique. J’ai du mal à mettre des mots l’un derrière l’autre mais il m’apporte énormément par son aspect créatif et son exigence. Il m’a appris énormément.
SLU : Tu parles d’apprentissage à ses côtés. Quel type ?
Derya Uzun : Par rapport à la musique. Arthur a une écoute très objective. Il réagit toujours avec des remarques très pertinentes. Sur le moment, tu peux passer à côté par manque d’expérience ou par manque d’écoute, mais dès que tu comprends, tu apprends énormément. C’est difficile à conceptualiser mais quand Arthur a une remarque, j’ai appris à y faire attention musicalement et artistiquement car à chaque fois ça me fait avancer. C’était dur au départ car il avait déjà une forte expérience et j’ai eu le sentiment de partir de zéro.
Je suis arrivé avec un artiste déjà conséquent, un bel album, une tournée qui marchait bien et moi j’étais tout, tout petit. Autre avantage, Arthur a toujours de très bons musiciens. Artistiquement et techniquement, il m’a énormément appris et humainement…c’est plus personnel mais c’est pareil. Si cette relation devait s’arrêter demain, quelque chose de normal et de possible car Arthur aime aller toujours plus loin, je garderai ça en moi très longtemps.
SLU : Comment s’est montée cette tournée ?
Derya Uzun : On a discuté avec Arthur six à huit mois avant le départ pour connaître ses envies et ses ambitions et ensuite j’ai négocié un budget avec la production pour disposer d’une régie façade qui y réponde. Je souhaitais avoir une Pro2 parce que je l’apprécie vraiment depuis qu’elle existe. Je souhaitais aussi pouvoir gérer la voix et certains effets en externe et pas uniquement avec ce qu’offre la table. J’ai été entendu même si je fais énormément de choses avec la console. Le petit bonus c’est mon virtual sound check !
SLU : Ce n’est quand même pas la dernière des nouveautés avec des tables numériques.
Derya Uzun : A la base ce n’était pas possible sans rajouter de l’interfaçage. Je voulais avoir en plus ProTools en termes de player, le mec chiant. Comme la seule possibilité sans interface Avid c’était le DANTE, mais que ce protocole n’était pas directement compatible avec Midas, j’ai eu mon moment de chance quand sont arrivés les modules compatibles DANTE pour les DN9650. J’ai donc mis dans mon mac le dernier OS Yosemite et PT11.
A en croire les sites des constructeurs, rien n’est compatible, ni chez Audinate, pas plus que chez Apple, comme chez Avid. Il n’empêche que ça marche, et je suis très heureux car je peux faire bénéficier Arthur, les musiciens comme moi-même de cette possibilité ! Pour moi c’est l’une des révolutions que l’on a dans le live avec le line array.
Pour la première fois, on a un peu de temps sur scène pour essayer, rectifier, écouter… Je ne règle en revanche pas mon système avec le virtual sound check ; je sais ce que je veux obtenir et j’ai peu de surprises quand je joue mon premier titre. Bien sûr, j’ai des différences en termes d’acoustique liées à la salle, mais ce qui m’intéresse avant tout c’est d’essayer des idées qui me sont venues la veille, corriger en sachant qui de la salle, des musiciens ou de moi a posé problème. Je n’aime pas trop écouter mes enregistrements sur des petites enceintes, je préfère le faire avec parcimonie sur le système.
Quand on vous dit que ProTools est dans la place ! Visible sur cette image le nettoyage effectué par Derya et permettant de retrouver les concerts par ville ou salle avec Sotteville, Roanne, Bordeaux, le Bikini, La Rochelle, Caluire…
SLU : Tu enregistres tout, tous les soirs ?
Derya Uzun : Oui, mais les disques ont beau atteindre 1 et même 2 To, je fais le ménage, je ne garde pas ce qui me paraît sans intérêt. Quand durant les répétitions j’ai réussi à faire fonctionner mon engin (et comme personne n’avait tenté la manip j’ai dû me débrouiller seul), Arthur a manifesté son intérêt et m’a demandé de mettre de côté les enregistrements pour un éventuel usage ultérieur.
SLU : Comment se fait-il que tu considères le virtual sound check comme une révolution. Tu fais quoi des consoles numériques…
Derya Uzun : Mais elles existent largement depuis plus de 20 ans. Elles ont fait des progrès mais c’est désormais vieux comme technologie. Pense à la 02R, aux magnétos numériques en studio, aux réverbérations numériques, tout cela existe depuis très longtemps, et pourtant quand tu arrives dans une salle, il n’est toujours pas systématiquement possible de te brancher en AES sur la diffusion. Ca vient, mais pas si vite que ça. Je trouve cela étrange dans la mesure où c’est le jour et la nuit de caler ton mix en sortant en AES ou en analogique. La dynamique n’a plus rien à voir, le spectre change, tes sensations ne sont pas les mêmes. Bien sûr tu peux réadapter, mais ce n’est pas la même chose et pourtant il m’arrive de ne trouver que des prises analogiques pour attaquer la diffusion de salles assez récentes très bien équipées.
Numérique ou analogique ? Une touche des deux …
Un vieux rack Projectis n’ayant pas encore été mis à jour avec le nom du groupe, DUSHOW. De haut en bas, les deux de-esseurs DBX 902 et le compresseur Distressor servant à façonner la voix d’Arthur H, le MAXX BCL Waves qui renforce légèrement le grave sur le gauche/droite, le D-Two tc, le 4000 tc, la PCM92 Lexicon, un increvable H3000 Eventide, une PCM91, un lecteur de CD Tascam et le DN9650 Klark Teknik grâce auquel Derya s’est offert son Virtual Sound Check !!
SLU : Tu me parles d’analogique et de numérique avec le même amour. Comment tu te situes entre les effets en rack et leur cousins en plug ?
Derya Uzun : (Sourire). Le plug était ma première idée car j’ai goûté aux UAD que j’ai trouvés fantastiques en termes de rendu. Waves fait ça aussi très bien. J’ai particulièrement été bluffé par les réverbérations d’Universal Audio, mais, MAIS c’est un budget et surtout une latence qu’il faut gérer et ça, je déteste. Le son est top mais pas la latence donc sur cette tournée j’ai laissé tomber. Mais j’y reviendrai très vite.
J’ai travaillé sur d’autres tournées avec des tc 6000 ou des Lexicon 960, mais pour celle d’Arthur, j’avais envie d’avoir plusieurs étages de réverbération avec un vrai choix de textures. Une 960 ou une 6000 c’est merveilleux, mais tu colores avec le son tc ou Lexicon tout ton mix ce qui me semble être une limitation.
Du coup j’ai une R4000 pour la voix, une PCM92 pour ma batterie et pour d’autres effets avec deux algorithmes, un court et un long, j’ai une 91 pour des réverbs très courtes car je préfère Lexicon pour tout ce qui est court et enfin un H3000 Eventide qui a beaucoup de personnalité.
SLU : Et que tu as eu pour pas cher !
Derya Uzun : Exactement, et j’ai un Dtwo en délai, sans oublier ma console dans laquelle j’ai un certain nombre d’effets internes qui sont très intéressants. Avec tout ça, j’essaie. Dans le spectacle d’Arthur, énormément d’horizons sont explorés, j’ai donc recours aux scènes dans la table pour proposer une variété sonore tout en préservant un fil continu qui t’emmène du début à la fin et qui soit cohérent. Je fais aussi très attention à préserver la dynamique car c’est le nerf de la guerre de ce projet.
SLU : Pourtant j’ai vu dans ton rack une dynamiteuse de dynamique !
Derya Uzun : Je suis tout à fait d’accord avec toi (rires) ! J’ai voulu essayer un Maxx Waves, un coup de tête car je ne le connaissais pas et je voulais quelque chose en sortie. Après en avoir fait le tour, je ne me sers plus de façon très légère que du MaxxBass pour arrondir un peu le bas. J’adore les convertisseurs de cet effet, mais dans les mois à venir je vais en changer pour essayer autre chose et trouver ce qui me correspond le mieux.
SLU : Tu veux lui faire quoi à ton son en définitive ?
Derya Uzun : On est en numérique et, cela n’engage que moi, je trouve qu’il faut rajouter des textures au numérique pour le faire vivre, et encore, je tourne en Midas qui sonne vraiment bien. Depuis que j’ai découvert cette marque, je ne la quitte plus, je me sens très bien avec, même s’il y a d’autres modèles intéressants qui sortent. Cela dit on reste quand même en numérique et j’adore par petites touches ajouter ces textures. Il faut y aller doucement et en additionnant les couleurs jusqu’à atteindre l’idée qui est la tienne.
Derya et JB en charge du système en plein concert, savourant la performance d’Arthur.
Si on parle de compresseurs, ce n’est pas avec un seul modèle que l’on obtient ce que l’on veut, parfois il en faut deux réglés tout doux pour contrôler ta dynamique, amener un grain et façonner le son que tu veux avoir. La sortie mix en fait partie, et je cherche depuis quelque temps l’appareil qui finirait bien le boulot.
Idéalement j’aimerais rester en numérique. Il y a un nouveau compresseur chez Waves qui vient de sortir et que je vais essayer. J’ai écouté le Titan de Crane Song et ça ramène des harmoniques qui, avec parcimonie, te donnent des petites choses en plus, mais Dushow ne l’a pas (message passé NDR).
SLU : Des micros préférés ?
Derya Uzun : Non, je suis très classique sur cette tournée mais je ne m’interdis pas d’essayer des modèles différents en fonction des projets. Je suis cela dit curieux et il y a un Telefunken que je veux tester sur la grosse caisse bientôt, disons au printemps car je n’ai pas pu l’obtenir avant (sans doute le M82 NDR).
Alors, le résultat
La très bonne première partie vient de plier sa dernière note, Derya abandonne sa régie pour monter sur scène aider à la mise en place pour Arthur, vérifiant par la même occasion le placement des micros. A son retour j’apprends qu’un préampli 1073 placé sur scène alimente face et retours avec la voix du patron. Cette dernière transite ensuite par un déesseur DBX 902 placé dans un rack double d’un U et finit sa course dans un Distressor dont le taux est de 6:1.
A l’heure dite, Arthur H monte sur scène et s’installe derrière son clavier. Après quelques titres, le charme opère. On adhère ou pas à l’univers qu’il offre, mais il est acquis que le travail de Derya l’accompagne fidèlement dans son voyage avec force petits effets ciselés et ambiances discrètes. Le soir de notre visite, ses sifflantes se sont révélées un peu dures et présentes, peut être le DBX902 n’est-il pas précisément l’outil adéquat à son type de voix, peut-être Arthur était-il fatigué, mais pour le reste on ne peut que saluer un mix sobre, créatif et respectueux du jeu des très bons musiciens et un son d’ensemble à la fois fidèle et gros qui a vite trouvé sa plénitude.
Mention bien aussi pour les Kara surmontés de leur extension de grave et qui sonnent plus comme des « grosses » boîtes que comme des 8’ qui font le grand écart avec des 18’ au sol, ce qui permet à la grosse caisse de ne pas sortir que des subs. Rien à redire sur le calage, c’est du tout bon avec un apport intéressant fourni par les 8 Kiva centraux qui comblent bien la fosse et le trou laissé par les Kara très ouverts tout en sonnant L-Acoustics.
Enfin bravo et merci à Derya pour son temps et sa passion très communicative et surtout pour ne pas avoiner la presse et le public d’Arthur. Entre 96 et 98 dB(A), le show colle parfaitement aux capacités dynamiques des Kara et coule de source comme on dirait à Marcoussis, au-delà il gratouille inutilement les oreilles.
Franchement il manque quoi à SoundLightUp… La pin-up du jour ?? Le Sun le ferait mieux que nous et on aime trop les techniciennes pour leur faire un coup pareil. Les mots croisés ? Allez… Voyez, ça vous énerve déjà… Non, ce qui nous manquait c’était le lien le plus simple entre vous lecteurs, en profitant du plus pro des supports. C’est chose faite, les Petites Annonces de SoundLightUp sont arrivées !
Gratuites et parcourues uniquement par des professionnels aguerris, elles vont vous permettre de vendre du matériel, en acheter, chercher du boulot, en trouver sur des annonces émanant de prestataires ou de grandes marques, bref communiquer avec votre profession et vivre encore plus votre passion au service du public à l’aide des meilleurs outils, ceux que vous avez et ceux dont vous rêvez.
Qui n’a pas un effet génial qui se morfond sur une étagère depuis l’avènement des plugs, six projecteurs qui prennent la poussière car il leur manque 10% de puissance, quelques racks d’amplis qui ne sortent plus car trop lourds, un oscillo qui a été remplacé par un ordinateur et pourtant, il ferait le bonheur de bien des ateliers. Qui ne cherche pas le manuel papier introuvable, du boulot entre deux tournées, le fourgon de ses rêves ou le stage qui va lui mettre le pied à l’étrier et le premier mal de dos.
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En partenariat avec Ecler pour la plateforme d’amplification avec DSP NXA, MID (Musique Industrie Développement) a étudié et mis au point un système de limitation de puissance et de niveau de bruit, suivi par la préfecture de police de Paris depuis août 2014 et validé.
NXA6-200
En place dans sept établissements parisiens, ce système de limitation, présenté aux derniers JTSE, est inviolable et fonctionne sur quatre bandes de fréquence librement définissables. Il devrait répondre aux nouvelles normes qui vont voir le jour en 2015, d’après MID. Ce système fonctionne avec EclerNet Manager, le logiciel de gestion des plateformes NXA avec l’adjonction d’une application baptisée 4BP (pour quatre passe-bandes), téléchargeable (comme EclerNet Manager) sur le site d’Ecler.
L’écran de contrôle et de paramétrage du système de limitation quatre bandes (en dessous le PC) présenté aux JTSE sur le stand MID
Le système permet de paramétrer une limitation sur chacune des quatre bandes configurables et est inviolable. Si on intervient de quelque manière, les amplis se mettent en stand-by. De même si on tente de retirer l’application sans droit.
Ce système ne requiert pas de capteur de mesure et n’altère pas le signal (tant que les seuils ne sont pas franchis), il s’agit d’une limitation en puissance, l’évaluation des niveaux étant faite une fois pour toute en amont, avec prise en compte du système de diffusion et de la salle. Via les GPIO des NXA (general purpose Input /output), le système peut générer des alarmes ou piloter un/des dispositifs tiers.
Les amplis-contrôleurs NXA d’Ecler conçus pour l’installation existent en six modèles classe D, quatre en 4 canaux et deux en 6 canaux, du NXA4-80 (4 x 80 W) au NXA4-400(4 x 400 W) et du NXA6-80 au NXA6-200 (les puissances en référence sont sous 4 ohms), tous étant intégrés en châssis rack 2 U avec une fonction auto-standby pour limiter la consommation.
Les tablettes WP Sceen d’Ecler permettent de contrôler l’essentiel des fonctionnalités des NXA (et des matrices Ecler) à distance. Le cadre peut-être peint pour s’intégrer à l’esthétique du lieu.
Ils sont configurables via interface web (client-serveur) et avec EclerNet Manager ou peuvent être télécommandés via Ethernet ou RS232 (Crestron, AMX, RTI, Vity, …) ou encore via une app Ipad Ecler voire les tablettes murales WP Screen d’Ecler.
Le processeur intégré aux NXA offre :
Un mixage des entrées.
Le contrôle de volume, de mute, de solo, d’inversion de phase, et de limitation par canal.
Le filtrage de cross-over LP et HP par canal jusqu’à l’ordre 4.
Huit filtres paramétriques par canal.
Le traitement de dynamique complet par canal.
Le délai ajustable jusqu’à 1000 ms par canal
Une fonction Ducker, rendant un canal prioritaire (pour les applications PA/VA)
Le groupe de rock emblématique Fleetwood Mac n’arrête jamais de penser aux lendemains et de projeter de futures tournées pour ravir ses fans. Pour leur tournée actuelle « On with the Show », le concepteur des éclairages et de la production Paul « Arlo » Guthrie a complété son kit avec des lyres motorisées à LED Clay Paky B-EYE K20 et des Sharpy Wash.
Le groupea lancé sa tournée nord-américaine de 40 villes le 30 septembre 2014 et, après avoir joué à guichets fermés, a ajouté déjà 28 autres dates dans une deuxième phase qui débutera en Janvier 2015. « On with the Show » marque la première tournée complète de Fleetwood Mac depuis 1997.
« Concevoir un design pour Fleetwood Mac représente toujours un défi car on a affaire à cinq personnalités différentes », dit Paul Guthrie. Cela a commencé en leur donnant « le concept scénique le plus grand, le plus net, le plus ouvert que je pouvais réaliser, de sorte que toutes les places dans la salle jouissent d’une vue dégagée de la scène. J’ai fait en sorte de réduire les obstacles pour que tous les spectateurs puissent voir distinctement les membres du groupe ».
Paul Guthrie a ajouté un grand mur d’images en fond de scène, trois murs d’images formant un ruban au-dessus et 12 modules de lumières. Une douzaine de B-Eye K20 sont placés sur la face des modules tournée vers le public pour éclairer les fans. « Ils font des effets de pixels et réalisent facilement d’énormes effets de wash très rapides. Avec 12 watts par pixel, ils arrivent à éclairer l’ensemble du public », dit Guthrie. « On n’utilise pas de fumée ni de brouillard, ce qui fait qu’on n’utilise pas vraiment les effets de faisceau. Mais on utilise beaucoup d’animation de pixels. Pour certains morceaux, les projecteurs reproduisent ce qui passe sur le mur d’images ».
Guthrie a découvert le B-Eye K20 l’année dernière à LDI. « C’est la première fois que je les utilise. Les couleurs, la gradation et les effets sont grandioses. Le principe des12 modules que l’on peut contrôler pour éclairer l’ensemble de l’aréna est génial ! » Chris Lose, Directeur des éclairages, ajoute « ce qui m’a le plus impressionné sur le B-eye, c’est sa capacité à fonctionner comme un projecteur à LED et, d’une simple pichenette sur un canal, se comporter exactement comme un projecteur à incandescence. La plupart des systèmes LED du marché manquent totalement de cette chaleur et de cet éclat ».
Trois sharpy Wash sont montés sur chaque module, soit un total de 36 projecteurs. « Ils servent d’éclairage de base sur le dessus », explique Guthrie. « Grâce à leur luminosité, on obtient un peu d’un effet de faisceau, même sans fumée. C’est un vrai plus ».
C’est l’année dernière avec Fleetwood Mac que Guthrie a utilisé les sharpy Wash pour la première fois. Par la suite, il les a déployés pour Nine Inch Nails. « J’aime le fait qu’ils ne s’éteignent pas comme des leds, leur gradateur mécanique est fantastique. J’adore leur taille, leur vitesse et leurs couleurs. C’est un petit projecteur à tout faire de grande valeur. Il reste encore de la place dans mes spectacles pour des projecteurs qui font vraiment de la lumière, et avec Fleetwood Mac, il faut voir le groupe et la scène, et pas seulement avoir des millions de pixels dans les yeux ».
C’est la saison, nous recevons avec plaisir chaque jour des vœux de bonheur, de réussite, de santé par dizaines.
Maurice Rebiffé a devancé l’appel, le 31 décembre, avec une recette irrésistible que l’on inscrit direct dans les bonnes résolutions pour 2015.
Choisissez une bonne poignée de belles journées (env 365 jrs) : lumineuses, à 25°C, avec une légère brise (NB / Faire votre marché dés le 31 Décembre).
Sélectionnez les jours les plus ensoleillés : week-ends, vacances, congés, RTT et fériés, etc … Mettre au frais aussitôt. A consommer sans modération, à partager avec amis, famille, (voire amant ou maitresse !).
Reprenez les jours froids, pluvieux, mais aussi les plus courts, communément appelés jours ouvrés, (on ne jette rien !).
Rincez abondamment à l’eau claire d’un lagon, séchez à l’ombre d’un parasol (ou d’un palmier).
Faîtes revenir à feu doux dans une bonne marmite sur fond de bonne humeur, déglacez avec un bon vin millésimé. Servir abondamment.
Dresser une belle année pour 12 mois avec des fleurs, des augmentations, une bonne santé, de la bonne humeur, des idées et des rires.
Voilà votre année 2015 est prête à consommer, Une bonne recette c’est une bonne préparation !
La 15eme édition annuelle des Latin Grammy Awards s’est déroulée à la MGM Grand Garden Arena à Las Vegas. Les plus grands noms de la musique latine y ont assisté dans une salle comble, devant 17 000 spectateurs et environ 10 millions de téléspectateurs sur le réseau Univision. Pour la 2e année consécutive, l’éclairagiste Carlos Colina intègrait des Robe Pointe dans son kit.
Photo Louise Stickland
Carlos Colina, concepteur lumière de tous les grands spectacles et événements d’Univision assure la conception de l’éclairage des Latin Grammy Awards depuis 5 ans. Après avoir utilisé les Pointe de Robe sur le show l’an dernier, il les a choisis à nouveau cette année. Colina a travaillé en étroite collaboration avec le scénographe Jorge Dominguez pour concevoir le design du spectacle. Ils ont pleinement profité de l’espace et de la largeur du MGM Garden Arena, où le spectacle avait lieu pour la première fois (il se tenait précédemment au Mandalay Bay). L’ensemble s’est fortement appuyé sur la vidéo, et l’espace scénique a été divisé en trois zones distinctes, gauche, droite et centre, qui étaient utilisées en alternance. Les groupes pouvaient ainsi se préparer à jouer tout en étant masqués par des écrans LED escamotables.
Photo Louise Stickland
Lorsque Ricky Martin a joué « Perdon » avec le duo mexicain Camila sur la partie centrale de la scène, Colina a utilisé 24 Pointe positionnés au-dessus de la section des cordes de l’orchestre, à 60 cm au-dessus des musiciens, permettant aux faisceaux de pénétrer l’orchestre, et à droite vers les caméras avec une sélection de gobos et de faisceaux.
Au cours du numéro musical de Pepe Aguilar et Miguel Bose, les Pointe ont été utilisés d’une manière semblable sur la scène de gauche. Le concept de cette pièce était un décor de vieille grange, avec un bardage de planches de bois, toutes les estrades de l’orchestre et les caisses en bois réparties autour de la scène. L’idée de Colina était de faire émerger les faisceaux des Pointe derrière le groupe pour reproduire un effe de lumière du soleil à contre, ce qui produisait un effet surprenant sur les caméras.
« Il me fallait un appareil à faisceau extrêmement lumineux et puissant qui soit aussi suffisamment petit pour que les personnels de scène puissent l’installer et l’enlever rapidement », a expliqué Colina, « et les Pointe satisfaisaient toutes ces exigences ». C’est en premier lieu le concepteur d’éclairages Tom Kenny qui lui a recommandé de regarder le Pointe l’année dernière (Kenny était le premier concepteur lumières à utiliser les Pointe aux États-Unis).
Colina aime beaucoup les fonctionnalités des Pointe et en particulier « la variété des effets qu’ils peuvent produire, le faisceau fantastique qui va à l’infini, les prismes, etc. A la base, c’est un projecteur extrêmement polyvalent, que je peux mettre n’importe où et avec lequel je peux tout faire.» Maintenant, il les utilise sur divers autres spectacles d’Univision, aussi bien dans le studio principal situé à Miami, que sur d’autres émissions en extérieurs.
Photo Louise Stickland
Aux côtés de Colina, une équipe très dévouée et talentueuse a travaillé sur cet événement : John Daniels et Darren Langer directeurs des éclairages ; Félix Peralta et Kevin Lawson, LD et pupitreurs ; Kevin Harvey, LD ; Laura Frank qui a programmé le contenu vidéo ; Brett Puwalski et Alex Flores, électriciens ; John Ellar, David George, Tony Garcia et Daniel McDonough, techniciens lumière.
Focusrite annonce quatre nouveaux produits pour le premier semestre 2015 qui viennent enrichir sa gamme d’interfaces RedNet basées sur le protocole Dante. Outre leur format 1U, ils intègrent plusieurs fonctionnalités visant le marché de la sonorisation, notamment avec les alimentations et les ports réseau redondants. Les nominés sont : le MP8R, préampli micro 8 canaux télécommandable, le D16R, interface 16 E/S AES/EBU, le HD32R, passerelle 32 canaux d’E/S pour système Pro Tools, et le bridge MADI D64R.
Les caractéristiques communes aux quatre appareils conçus pour un usage intensif sont leur port Ethernet redondant, le verrouillage des connecteurs EtherCON, le clips de fixation pour le cordon d’alimentation et l’alimentation redondante.
RedNet MP8R
Le RedNet MP8R est un préampli micro 8 canaux avec télécommande et conversion A/N (jusqu’à 192 kHz) basé sur le RedNet 4 et développé selon les souhaits d’utilisateurs leaders dans la sonorisation.
Le RedNet MP8R a un niveau d’entrée maximum de 28 dBu, dispose d’un inverseur de polarité et d’un pad à -20 dB, ainsi que d’impédances d’entrée doubles. Chaque préampli alimente 2 canaux sur le réseau : un en direct et l’autre automatiquement compensé en gain par DSP pour un niveau de signal fixe, idéal pour de nombreux flux de travail multi-utilisateur. Les impédances d’entrée sont commutables à 10 kΩ et 2,4 kΩ, ce qui s’avère utile pour le contrôle de la charge détectée par le micro lorsque plusieurs préamplis sont en parallèle. Le MP8R sera disponible en mai 2015 au prix public (TTC) de 3025 euros.
RedNet D16R
Le RedNet D16R propose 16 canaux d’E/S AES/EBU à partir d’un réseau audio Dante, pour L’interconnexion de consoles numériques, d’amplificateurs de puissance ou de tout autre équipement audio doté d’E/S AES3 et d’un réseau Dante.
Le RedNet D16R permet la conversion de fréquence d’échantillonage (SRC) sur chaque paire d’entrées, pour un fonctionnement instantané avec n’importe quelle source AES3. Des connexions Word Clock et DARS (signal audio numérique de référence) fournissent la synchronisation pour un large éventail de matériels, tandis que les E/S S/PDIF permettent l’intégration d’équipements type CD ou lecteurs /enregistreurs. Le D16R sera disponible en juin 2015 au prix public (TTC) de 2015 euros.
Rednet D32R
Le RedNet HD32R, est issu du RedNet 5 et constitue la deuxième génération de bridge Pro Tools pour intégrer un système Pro Tools | HD dans un réseau audio Dante. Jusqu’à 6 unités de HD32R peuvent être utilisées avec un système Pro Tools HDX pour une configuration complète simultanée de 192 canaux d’E/S.
Il se comporte exactement comme une interface Pro Tools classique et peut être utilisé avec les systèmes Pro Tools HD et les configurations plus récentes Pro Tools HD Native ou Pro Tools HDX, ainsi qu’avec les interfaces Avid ou Digidesign complémentaires. Ce même réseau peut se connecter avec les 2 interfaces RedNet tant sur Pro Tools que sur d’autres DAW pour une flexibilité maximale. Le HD32R sera disponible en juin 2015 au prix public (TTC) de 1512 euros.
RedNet D64R
Enfin le RedNet D64R a été développé à partir du RedNet 6, bridge MADI en Dante, fournissant un lien fiable entre un réseau Dante et toute configuration MADI/AES10.
Le D64R prend en charge jusqu’à 64 canaux en MADI optique et coaxial et est complètement bidirectionnel, ce qui lui permet d’utiliser les modules RedNet avec une configuration MADI ou MADI avec Dante. Un convertisseur de fréquence d’échantillonnage (SRC) est inclus sur chaque entrée et sortie, soit une passerelle entre le MADI et le réseau Dante, indépendamment de la fréquence d’échantillonnage à laquelle les deux systèmes opèrent. Le D64R sera disponible en juin 2015 au prix public (TTC) de 2520 euros.
49 NandoBeam S6 jouent de leurs faisceaux wash/beam et de leur matrice sur la 7e symphonie de Beethoven. Cette chorégraphie signée Stéphane Migné et programmée par Arnaud Pierrel montre, de la plus jolie des façons, l’étendue du zoom 8-40 °, la palette de couleurs et la qualité des mouvements de ce projecteur qui intègre 37 leds RGBW 15 W couplées à une lentille frontale unique, dans une tête de 37 cm de diamètre.
Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Contrairement à nos hommes politiques qui usent et abusent de cette maxime d’Henri Queille, un ministre de la 3e et 4e république, Nous avons bien tenu toutes nos promesses. Depuis un an nous avons doublé notre contenu rédactionnel, lancé les petites annonces et nous faisons confirmer notre vraie fréquentation via l’OJD comme tout média papier ou numérique qui se respecte. Nous nous y étions engagés lors des vœux 2014. Une seule chose n’a pas changé, notre prix. SLU est et restera gratuit !
Mais ne pas vous demander 5€ chaque mois ne nous exempte pas de devoirs, bien au contraire et nous n’avons de cesse de scruter nos chiffres et vos commentaires pour nous assurer que notre offre vous plaît. C’est ainsi que nous avons considérablement enrichi notre contenu avec une moyenne de 70 pages rédactionnelles par mois et allons continuer dans cette voie puisque c’est ce que vous plébiscitez le plus.
Nous allons aussi augmenter le nombre de bancs d’essais lumière comme ceux dédiés à l’audio avec une ENORME surprise très sonore pour 2015. Le contenu en langue anglaise va aussi devenir “bigger and bigger” avec des nouveautés à venir pour nos visiteurs anglais, afin de leur apporter plus d’actualité européenne et mondiale. Enfin nous allons donner encore plus la parole aux fabricants qui n’ont jamais été aussi créatifs, aux prestataires français en pleine mutation et aux techniciens dont la passion éclabousse déjà ces colonnes. Pas de panique, elles sont IP65.
Malheureusement 2014 a aussi vu disparaître des techniciens comme des patrons visionnaires, la valse des actionnaires a commencé, des pigistes ont raccroché les gants, trop de dates ont été annulées et les annexes 8 et 10 ont été malmenées quasiment pour rien, mais tout cela n’a pas entamé le moral d’une profession et d’un marché qui ne cessent d’innover et de se réinventer au service d’une offre artistique heureusement très riche.
Soundlightup est le reflet de ce foisonnement humain comme technique et se fera plus que jamais la caisse de résonnance de la passion et de l’innovation. Un très grand merci à vous qui nous lisez toujours plus nombreux et à nos annonceurs qui nous permettent de vous offrir gratuitement un contenu en constante évolution. Entre 2013 et 2014 notre croissance est restée à trois chiffres sur les indices les plus importants* et rien qu’en pages vues au cours de cette année 2014, pages qui correspondent chez nous qui ne sommes pas des adeptes du saucisonnage à des articles lus, nous allons effleurer le demi-million*. Comme nous l’ont avoué deux annonceurs, et non des moindres, «…ce n’était pas gagné. » Quel plus beau compliment peut-on nous faire !!
24 Avril 2012 au 31 décembre 2012 : 23 200 visiteurs et 75 600 pages vues
1er Janvier 2013 au 31 décembre 2013 : 109 000 visiteurs et 266 000 pages vues
1er janvier 2014 au 31 décembre 2014 : 225 000 visiteurs et 468 000 pages vues
1er janvier 2014 : 1630 likes FaceBook
1er janvier 2015 : 6500 likes FaceBook
Très, très belle année 2015, et même si vous n’avez pas de baudrier, casque, gants et chaussures de sécurité, tapez Soundlightup et envolez-vous avec nous !!
L’ingénieur du son retours Ian Newton, est décédé subitement le 19 décembre. Il n’avait que 52 ans. Barbra Streisand, Kate Bush, Madonna, Mariah Carey, Oasis, Roger Waters, Sting , P!nk… la liste des artistes dont il a mixé les retours avec talent est longue et prestigieuse. Kate Bush, sur son site officiel (https://www.katebush.com/news/memory-ian-newton), lui rend un hommage débordant d’admiration et lourd de tristesse.
Kate Bush : « C’est avec une immense tristesse que j’ai appris le décès brutal de Ian Newton, notre ingénieur de retours, il y a quelques jours, le 19 décembre. Nous sommes tous bouleversés par cette nouvelle et nous adressons notre plus profonde sympathie à sa famille.
Ian Newton – Photo Stephen Tayler
C’était un homme doux et tout à fait adorable. Il était extrêmement important pour notre équipe de son, et ce, depuis le tout début de notre projet de concerts, avant même les premières répétitions. Puis pendant toute la mise au point technique, et enfin sur les spectacles en vraie grandeur à Hammersmith.
C’est Ian qui m’a incité à utiliser les retours intra-auriculaires et qui a supervisé l’ensemble du processus avec son immense expérience du live. Il a encouragé tout le groupe ainsi que les choristes à utiliser les moniteurs intra-auriculaires. Finalement, tout le monde utilisait le même système pour tous les spectacles. Beaucoup de gens ont rapporté la grande qualité de l’écoute et du système audio de la salle, et on le doit en très grande partie à Ian. Personnellement, il m’aidait beaucoup. Il y avait tout un tas de choses qui me rendait nerveuse, et ce d’autant plus que je n’avais pas chanté en public depuis pas mal de temps. Ian adorait son travail et soignait vraiment la qualité dans le moindre détail. Il passait beaucoup de temps à s’assurer que mes écouteurs recevaient exactement le mixage approprié à chaque morceau, et il faisait la même chose pour tous les membres du groupe et des chœurs. Grâce à cela, on pouvait travailler en confiance totale avec les autres et le système de la salle de Hammersmith. Rien ne l’ennuyait, il cherchait simplement à être le meilleur possible.
Il va vraiment nous manquer à tous, à toute l’équipe, particulièrement à l’équipe son, aux musiciens, aux chanteurs, et bien sûr à moi-même. C’est très dur d’admettre qu’il n’est plus parmi nous. C’est une lourde perte pour l’industrie du concert live. Il n’avait que 52 ans. Il était gentil, chaleureux, d’un esprit très généreux, il avait un merveilleux sens de l’humour.
Merci à toi, Ian, d’avoir été un membre aussi inestimable de notre équipe, merci d’avoir été aussi fiable, merci d’avoir été présent pour moi, de m’avoir donné la confiance nécessaire à en arriver là et à chanter en direct. Je garderai à jamais le souvenir de toi, assis derrière la console de retours, avec ton grand sourire plein de chaleur ». Hommage de Kate Bush, sur son site officiel (https://www.katebush.com/news/memory-ian-newton)
Le charme opère à chaque fois. Quand on voit les yeux d’Alain Français pétiller autant malgré la fatigue, on sait qu’il nous prépare une surprise, et la dernière est de taille. Imaginez … Un symphonique reproduit par une quarantaine de HP et une dizaine de caissons de basse, chacun installé à l’emplacement où sont situés les micros correspondants et donc les instruments, et au milieu duquel on peut se balader. Le Futuroscope, Eurodisney et Asterix peuvent aller se rhabiller, le Surround et l’Atmos prendre leur retraite, Learprint arrive et le son devient émotion…
Une vue de la belle salle de répétition de l’Orchestre National d’Ile de France envahie de micros dont un couple d’omnidirectionnels Neumann KM133-D munis de sphères de diffraction
Nous avions déjà été invités à écouter il y a déjà deux ans, ce qui à l’époque n’était qu’une ébauche, un crayonnage sonore explorant les possibilités de cette idée mais sans vraiment les exploiter. Je me souviens de ce jour de novembre 2012 où, dans le dépôt de De Préférence à Wissous, au-dessus des bureaux et à l’abri des regards, Alain nous a présenté son concept forcément imparfait car ne disposant pas des sources multipistes nécessaires à la création de cet incroyable espace sonore, pas plus que d’un espace clos digne de ce nom. On était reparti riches de frissons teintés de frustration et avec la prière de garder tout ça pour nous.
De gauche à droite Alain Français, Ann Vermont, responsable relations publiques & médias sociaux pour Sennheiser, Dominique Guerder, chargé de projet et de communication pour De Préférence, Guillaume Ehret, responsable de projet micros numériques pour le groupe Sennheiser et Sarah Leroy apprentie régisseur chez De Préférence et assistante plateau pour cette première sortie de Learprint.
Deux ans plus tard c’est Ann Vermont de Sennheiser France – partenaire avec une captation en full numérique Sennheiser et Neumann – qui sonne le rappel : Alain a remis ça et ce coup-ci de la plus belle des manières.
Rendez-vous est pris à Alfortville à l’ONDIF, l’Orchestre National d’Ile de France, et plus précisément dans leur base arrière qui comporte une magnifique salle de répétition et des salles annexes de taille respectable, pour la première sortie officielle de ce qui s’appelle désormais Learprint.
Arrivés sur place et malgré des portes phoniques, on ressent la pression et la « vie » d’un vrai orchestre qui joue, une impression qui va se révéler complètement trompeuse. C’est Alain qui est sur « play ». Alain 1, Ludo 0 !
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SLU : Comment et pourquoi te retrouves-tu ici dans les locaux de l’orchestre national d’ile de France ?
Alain Français : L’orchestre m’a proposé de faire un partage de droits qui me donne désormais la possibilité de montrer Learprint en public avec leurs morceaux. Outre la captation des pistes qui me serviront par la suite, on effectue aussi la prise de son pour que l’orchestre puisse graver un CD. Quand je suis venu voir l’endroit, ici même, j’ai eu l’idée de ne pas faire uniquement la captation mais aussi de m’installer dans une des salles annexes avec mes enceintes qui généralement sont à Wissous dans mes locaux afin de permettre aux musiciens de l’orchestre d’écouter le résultat. Leur réaction a été unanime : « woaaa, c’est joli ». Ce qu’ils voient essentiellement, c’est une sculpture sonore. Même le chef a trouvé ça incroyable.
Un instant émouvant, la découverte par les musiciens de l’orchestre de Learprint et de son rendu si particulier et à la fois fidèle lorsqu’on se balade entre les enceintes. Leur placement face à certaines d’entre elles trahit l’instrument dont ils jouent.
SLU : Comment peut-on décrire ce qui passe dans chacune des enceintes qui composent Learprint ?
Alain Français : Ce qu’il y a dans une enceinte ce n’est pas un instrument mais bien l’écoute d’un musicien, ce qu’il entend à sa place. Il entend donc plein de choses en même temps. Si tu écoutes le Violon 1 (un pupitre de violons NDR) et entends des trompettes au loin, c’est normal. Learprint marche aussi grâce à ça. Tout l’espace sonore est créé par l’air et la vie que repique chaque micro en plus de son instrument ou groupe d’instruments. La musique contemporaine exploite le principe d’une enceinte par instrument, ce qui oblige après à recréer un espace. Dans mon cas, l’espace existe et je ne fais que le resituer.
SLU : Ici à l’ONDIF tu enregistres un orchestre dans une salle vivante et rejoues dans une salle qui est aussi vivante. Trop de vie ne rend pas le tout brouillon ? Tu ne préfères-tu pas des salles plus mates ?
Alain Français : Non, je peux doser l’ambiance très facilement, donc face à des salles réverbérantes je m’adapte. Mais surtout je préfère des lieux vivants, une vraie acoustique de salle qui me permet de faire vivre mon son.
Restituer une empreinte sonore, en respectant l’environnement spatial
SLU : Qu’est ce qui a changé depuis la première fois où nous avons écouté ton idée ?
Alain Français : Plein de choses. D’abord elle porte un nom, Learprint ou en français l’Empreinte de l’Oreille, et elle est déposée à l’INPI. J’ai effectué des réglages qui me permettent désormais de pouvoir travailler aussi avec des petites formations avec lesquelles le résultat sonore est tout aussi bon. Et surtout, en rédigeant mon descriptif pour le déposer, j’ai compris pourquoi ça marche. Le fait que chaque micro ne soit pas trop isolé des autres créé une mise en espace temporelle en fonction des haut-parleurs.
Une vue de Learprint tel qu’installé dans une des salles de l’ONDIF, les rideaux ouverts afin de bien faire vivre le son. La plateforme noire tout à gauche correspond à l’emplacement du chef d’orchestre. S’y placer donne une restitution saisissante de réalisme. A droite de l’image, deux 802 se chargent des contrebasses épaulées par un sub Yamaha de la série MR. Les systèmes triphoniques au premier plan sont des A5 de la série 3 qui est désormais arrêtée. Ils s’occupent des cordes. Au sol et en arrière plan ce sont des 251. Des 108P et des 112P complètent le tableau. Au cas où des chœurs figurent dans l’œuvre reproduite, une ligne de 112P est déployée pour les reproduire. Les voix solistes sont en ce cas reproduites par des L1.
SLU : Il y a aussi plus de haut-parleurs…
Alain Français : Oui, avec l’aide de Yamaha qui me suit depuis le début de l’aventure, j’ai aussi obtenu celle de Christian Heil dont j’utilise la 8Xt, la 108P et la 112P et enfin, la collaboration totale de Richard Garnier pour Works, un décorateur qui a fait que ce que je montre a aussi de la gueule. Je ne pose plus les enceintes sur des fly-cases (rires). On a décidé de scénographier l’ensemble avec Martin Veith qui est architecte et ami. Il a encore beaucoup d’idées pour faire évoluer le tout.
SLU : Tu n’es donc pas « maqué » à une seule marque d’enceintes. D’ailleurs le pourrais-tu.. ?
Alain Français : Non, je veux pouvoir choisir la marque et le modèle très précisément en fonction de mes besoins, j’ai donc un partenariat avec Yamaha et L-Acoustics pour certains produits, et j’ai acheté des systèmes triphoniques sur mes propres deniers.
Le rack d’amplis composé de trois IPA 8200 Yamaha, un modèle en Classe D délivrant huit fois 200W sous 4Ω, quatre P2500S délivrant 300W sous 4 Ω et tout en haut un LA24 alias un Lab fP3400 et ses deux fois 1500W sous 4Ω. Cela fait 30 canaux d’amplification, sachant qu’une partie des enceintes est active. Les HD24HR servent de sauvegarde et le DME64N d’aiguilleur savant. Tout en haut du rack, le RME ADI-648 convertit le MADI en ADAT pour les deux enregistreurs.
SLU : Quel type de salle peux-tu investir ? N’es-tu pas limité en pression sonore et en dynamique par ton choix d’enceintes ?
Alain Français : On peut les multiplier. On est par exemple passé à 6 systèmes pour les V1 (les violons NDR) et 6 pour les alti, l’un étant interdépendant de l’autre, mais rien n’empêche d’aller au-delà et monter à 8 satellites pour les V1, 6 pour les V2, 6 pour les alti et on peut doubler les celli.
Pour ces derniers d’ailleurs j’ai fini par mélanger deux marques d’enceintes pour obtenir le rendu qui m’intéresse. C’est drôle car je démarre toujours par l’enceinte la plus performante pour ensuite descendre en gamme jusqu’à trouver le timbre et la directivité que je veux.
Si je mets par exemple une 8Xt sur la petite harmonie (les bois NDR), ça sonne trop bien, c’est trop beau et pas assez fragile comme les instruments peuvent l’être.
SLU : Le mieux est l’ennemi du bien ?
Alain Français : Oui souvent. Je m’en remets volontiers à une phrase de Pierre Henry avec lequel j’ai eu la grande chance de faire un concert et qui disait que les micros doivent être choisis pour leurs défauts. Avec les enceintes c’est un peu pareil. La meilleure n’est pas la plus crédible sur un instrument spécifique.
La meilleure enceinte que j’ai pour les timbales est chez moi et j’y tiens beaucoup. Il s’agit d’une paire de Tannoy de 1969 avec des haut-parleurs gold de la période Lockwood. La 112P qui s’en charge est trop riche…
SLU : Et tu ne veux pas trop tailler dedans !
Alain Français : Non, je préfère rester droit.
Des traitements minimalistes
SLU : En ce cas à quoi sert ta console Eclipse ?
Alain Français : On fait tout de même un traitement pour certains instruments qui ont par exemple besoin d’être plus précis qu’ils ne le sont dans la réalité, et si nécessaire on rajoute un peu de réverbération mais cette dernière opération est faite dans le Nuendo. Le reste est dévolu à un DME Yamaha qui va se charger du processing de distribution par enceinte avant d’attaquer les amplis. Comme je n’ai pas les moyens de m’offrir un LA8 ou 4 pour la 8Xt, je fais moi-même mon preset. J’ai fait des mesures, et ça colle assez bien. J’ai agi de la même manière pour les systèmes triphoniques ainsi que pour les deux subs de l’installation qui sont l’un sur les contrebasses et un peu le tuba et l’autre sur les percussions.
Une vue de la salle où est installé Learprint avec l’électronique nécessaire à son fonctionnement et à la captation du CD à savoir Nuendo et Nuage, Pyramix, le DME et les très nombreux amplis, une Eclipse en charge de la réduction stéréo, de la gestion des gains et des EQ avec une paire d’écoutes Neumann à entrée numérique et enfin une TC6000 pour créer les ambiances quand nécessaire. Les enregistrements ont lieu dans Pyramix, dans le MARS et dans une paire de HD-24 en sécu. Nuage apporte l’ergonomie facilitant le mixage/matriçage de Learprint et évite quelques milliers de clics de souris…Un MADI bridge route les enregistrements effectués dans le Pyramix vers l’Eclipse pour la réduction stéréo et vers le Nuendo piloté par Nuage pour alimenter Learprint.
SLU : On a donc un couple console et Nuendo.
Alain Français : Oui car le Nuendo piloté par Nuage me sert de mixeur à proprement parler et apporte sa petite alchimie. L’Eclipse dans notre cas de figure ne sert qu’à recevoir les micros, régler leur gain et ensuite les distribuer en MADI au Nuendo. On doit avoir dans les 55 signaux en 48/24.
La surface de contrôle de Nuage et l’écran affichant Nuendo et les TRES nombreuses pistes qu’il gère. En arrière-plan on aperçoit le rack d’amplis.
SLU : Petite alchimie ?
Alain Français : Oui, je peux par exemple router un instrument ailleurs que simplement là où il devrait aller pour avoir un peu plus d’ouverture. La timbale par exemple, je peux l’envoyer, outre sa 112P, aussi dans les enceintes adjacentes en partant du principe que, de toute façon, les micros repiquent assez largement cette source par définition très bruyante.
SLU : Puisqu’on parle de repiquage, décris-nous un peu comment tu t’y prends..
Alain Français : J’ai en l’air une dizaine de micros avec un couple stéréo classique plus deux points dans les cordes, deux points en extrême, deux points en couple au lointain et enfin deux points en ambiance en extrême au loin. En plus de tout ça, j’ai une quarantaine de micros de proximité où, l’acoustique le permettant, j’ai laissé de l’air sur certains instruments, environ deux mètres.
Un des corps Neumann numériques montés avec une tête omnidirectionnelle et équipés d’une sphère de diffraction en gros plan.
SLU : Que fais-tu des prises de tes 10 micros d’ambiance ?
Alain Français : Cela me sert à capter le son de la salle de prise et à ambiancer celle où je joue, la quantité bien sûr est fonction du lieu où se situe la reproduction.
SLU : Comment travailles-tu ? Est-ce que tu passes continuellement de la salle où joue l’orchestre à celle où joue Learprint puisque tu as la chance d’avoir les musiciens la porte à côté ?
Alain Français : Oui! J’ai en revanche constaté quelque chose. Quand je mixe des sons avec ce procédé, la séance ne dépasse pas 3h30 car passé ce temps, tu es crevé. Tu ne mixes pas en stéréo, tu traites au contraire un instrument dans 40 enceintes en gérant à chaque fois un espace complexe, ce qui se révèle très fatigant. Ce qui en revanche est drôle, c’est que tu te retrouves à travailler d’une façon assez classique à l’aide d’un couple principal dans lequel tu vas ajouter tes appoints. La base reste les cordes et ensuite tu « descends » dans l’orchestre petit bout par petit bout. Comme l’approche est similaire, cela me permet d’appréhender le CD assez facilement.
SLU : Tu fais les deux choses en même temps ?
Alain Français : Oui et non. C’est Mireille Faure qui est en charge de la direction artistique pour ce projet. On partage la prise de son mais c’est elle qui tout en étant free-lance, est attachée à l’orchestre et est responsable du CD.
SLU : Comment vous êtes-vous partagé le choix des micros. Vous avez des besoins différents.
Alain Français : J’ai fait peu à peu quelques compromis et ils se sont révélés être proches de l’expérience que j’ai de l’orchestre. L’approche du classique est complètement différente de la nôtre, mais on peut se rejoindre. J’utilise par exemple des Sennheiser 8050 ou des MKH50 que les gens du classique connaissent peu ou pas. Le MKH50 par exemple offre une certaine directivité. Si elle ne te va pas, tu passes au MKH40 qui ouvre un peu plus. La balance tonale ne change pratiquement pas ! Quand tu passes du 184 au 185 Neumann, le son est très différent, sans parler du 143. Dans l’orchestre j’ai aussi des MKH-8090, j’ai permuté avec des 8050 sans sentir de changement de couleur d’ensemble.
Une partie des boîtes emballant les capteurs Sennheiser employés pour la captation, ici des MKH 8050, 8040 et 8020.
SLU : De ce que j’entends, tu ressens donc pour Learprint le besoin de pointer sur des instruments précis avec des micros directifs pour contrairement à une prise classique…
Alain Français : Oui absolument, je dois discriminer un peu, surtout lors de tutti où, lorsque tu es à la place des cordes, tu ne les entends pas. L’avantage du 8050, face à un hypercardioïde traditionnel, est que ça ne va pas te vriller l’oreille. Mais j’ai aussi deux omnidirectionnels Neumann KM133 que je remélange dans les cordes.
SLU : Cela prend du temps de déployer Learprint dans une salle ?
Alain Français : Non. J’ai été très étonné mais on a fait relativement vite et encore, c’était la première sortie officielle, on ne pourra que gagner du temps les fois prochaines. Ce qui a pris du temps, c’est la partie enregistrement. Rien que le choix des micros a pris une journée entière car il faut que ça colle pour les deux usages. On a donc écouté des mises à plat stéréo et des matriçages dans Learprint pour certains capteurs avant de les valider. Tous les micros sont utilisés pour Learprint mais pas forcément pour le CD qui en emploie moins.
Un paysage sonore naturel grâce à une diffusion « temporelle »
SLU : Je me mets à la place de nos lecteurs et je me dis qu’ils doivent se demander quel type d’espace tu recrées avec Learprint.
Alain Français : Je dirais que c’est une diffusion temporelle. Quand tu la joues, tu ne fais que resituer là où se trouvent réellement tes sources. On a fait des essais avec une autre installation qui n’est pas encore connue et qui a été pensée par une personne qui est venue me la présenter. Ca repose sur une sorte de gros 5.1 avec un processeur. Malheureusement cela reste un plan assez plat même si à l’aide d’un traitement évolué au niveau de la phase, une certaine vie y est injectée. L’avantage de Learprint est de n’avoir recours à aucun tripatouillage d’aucune sorte sur le son. Le placement des micros à la prise et des enceintes à la diffusion construit l’ensemble qui vît aussi avec les destructions qui surviennent naturellement au niveau de la phase. C’est même ça qui est le plus intéressant.
A l’arrière du lieu de diffusion et là où va se trouver le public, Alain diffuse dans des petites enceintes Yamaha NXW, 4 canaux dérivés des couples de micros d’ambiance et du couple extrême afin d’augmenter encore le réalisme. Cet ajout est extrêmement important pour recréer une acoustique proche de celle de la salle de captation. Comme l’ensemble de Learprint, cet ajout est totalement modulable en fonction des besoins et des envies et peut aller jusqu’à ceinturer aussi « l’orchestre » d’enceintes, afin de bâtir une acoustique vivante et réaliste en excitant l’ensemble des murs périphériques ; une sorte de traitement acoustique.
Learprint pourra aussi évoluer et grossir, voire faire des petits. Alain dispose d’un important stock de systèmes triphoniques qui lui permettront de pouvoir le déployer dans de nombreux lieux. Il sera aussi possible d’augmenter la pression sonore en incorporant par exemple des 105P L-Acoustics pour renforcer le bas du spectre.
SLU : Ce type d’installation requiert aussi un vrai savoir-faire au niveau du placement des micros…
Alain Français : Bien sûr. En dehors de cette exploitation assez particulière, il faut toujours adapter tes micros à l’usage que tu en fais. Tu es obligé de savoir comment ils marchent et comment est conçue leur directivité. Il y a encore quelque chose de très important et que j’ai montré à Mireille (Faure, Responsable artistique du CD NDR) qui l’a reconnu : le couplage entre l’instrument et le sol. Il y a plein de bouquins qui montrent le diagramme de diffusion d’un instrument mais l’effet du couplage avec le sol n’est jamais pris en compte. Un cello ou une contrebasse s’appuient énormément contre le sol, du coup dans ma captation je me base énormément sur ce paramètre.
Un authentique fou rire de trois musiciens dû tout autant à la découverte de leur instrument qu’à un petit pain qu’ils viennent de débusquer !!
Learprint t’oblige à réfléchir à cet aspect car puisque tu l’entends, tu te dois de le reproduire. Il y a beaucoup d’écoles de formation aux métiers du son et c’est bien que des jeunes y aillent pour apprendre les bases, mais le « sur le tas » est tellement important qu’il faut faire attention à ne pas rester verrouillé au contenu des bouquins et des cours.
Il faut se confronter au réel, essayer et adapter. La théorie peut et doit être adaptée. C’est comme si on te disait qu’il ne faut employer qu’un seul micro parce qu’il est bon. Non, il faut chercher celui qui est le meilleur pour chaque usage.
Un autre exemple. Le basson produit du son par le bas de l’instrument et aussi par le haut. En bas c’est très délicat mais très faible, en haut le son est puissant mais très agressif. Si on va au plus pratique en plaçant un micro par le haut, on ne récupère qu’un mélange des deux et beaucoup d’autres instruments, mais surtout on aura une prédominance de son agressif. J’en ai parlé aux deux bassonistes de l’orchestre et ils ont convenu que la sonorité la plus agréable de leur voisin, on s’entend très mal quand on joue ce type d’instrument, provenait bien de la partie basse de l’instrument. On a déplacé le micro en bas et depuis on est super content du rendu des bassons.
SLU : Alain, l’orchestre qu’on entend, au loin (et dans mon dictaphone NDR), c’est le vrai ?
Alain Français : Ahh non, c’est le faux (rires). Ils sont en pause et en plus l’isolation de leur salle de répétition est parfaite. (Alain 2 Ludo 0) En plus je peux jouer plus fort, j’ai de la marge.
SLU : As-tu mesuré justement la moyenne du vrai orchestre et la tienne ? Un LEQ assez long en somme.
Alain Français : Non, mais je vais le faire, j’ai les outils pour ça. J’aimerais savoir si je suis dans la même dynamique.
SLU : Tu compresses quelques sources ou tu laisses droit ?
Alain Français : J’ai deux ou trois instruments que je suis obligé de compresser légèrement car la prise s’opère trop en proximité, mais le reste est libre et je peux donc respecter au mieux la vraie dynamique d’un orchestre. Entre l’entrée du Requiem de Verdi qui est frappée sur les celli et le Dies Irae, il y a une montée de 7 minutes colossale, et quand tu arrives justement au Dies Irae, c’est une folie furieuse. On y arrive sans problème et sans agression avec Learprint. Ca passe.
SLU : Comment te situes-tu par rapport à tous les systèmes de diffusion multicanaux ou face aux derniers systèmes qui jouent sur la phase pour localiser une source ?
Alain Français : C’est un pied de nez. Le commentaire le plus habituel auquel je suis confronté est « là on est dans le vrai » . Il existe des systèmes qui te sortent la chanteuse tel un hologramme sonore, mais tu te déplaces d’un mètre et tu ne l’as plus, elle est partie, je ne sais pas où. J’écoute beaucoup de bandes son cinéma en 5.1. C’est d’une pauvreté navrante. D’abord les mecs n’osent pas car ils ont trop peur de la diffusion et de la façon dont leur travail va être exploité dans le salon de monsieur tout le monde et puis le principe même du multivoie crée un espace très limité.
Les exploitations envisageables
SLU : Comment peux-tu maintenant proposer Learprint au public…
Alain Français : Idéalement il faudrait que le public le découvre. Ce serait chouette de pouvoir s’installer quelques mois dans la salle d’un musée pour que les gens puissent venir voir l’objet et appréhender sa façon particulière de délivrer du son. Ils pourraient faire un voyage temporel.
SLU : Mais je pense à la Philharmonie de Paris, ce serait idéal et logique d’aller là-bas, non ?
Alain Français : On a eu leur visite et l’idée a été évoquée mais malheureusement ça risque de ne pas se faire à cause d’un budget trop serré. (Et qui a encore diminué le 16 décembre 2014 où une baisse des subventions publiques a été annoncée NDR). On aurait aussi pu participer à l’Expo Boulez à la Cité de la Musique qui se tiendra de mars à juin 2015 mais ça ne pourra pas se faire car on ne parvient pas à avoir les bandes magnétiques d’époque. Ce qu’il faut en tous cas, c’est éviter d’ajouter de l’image au son. Toutes les personnes qui ont découvert Learprint, environ 200, ont exprimé le manque de ce qui nous inonde au quotidien, à savoir l’image. Le problème est que cela écrase en 2D le rendu spatial de Learprint et cela enlève la construction mentale que l’on se fait de l’orchestre en le montrant.
Une image qui en dit long aussi sur l’aspect pédagogique de Learprint. Chaque musicien qui est entré dans la salle a passé du temps à se réécouter, d’abord le sourire aux lèvres impressionné par le rendu d’ensemble …
SLU : Learprint pourrait devenir un outil pédagogique..
Alain Français : Bien sûr. On parlait de la Philharmonie. Ce serait formidable qu’elle puisse enregistrer les œuvres qu’elle joue en se créant une médiathèque dans laquelle aller piocher des extraits à des fins de travail en les rejouant au travers de Learprint. Chaque membre des différentes formations pourrait s’écouter, et il en va de même des chefs ou même du public qui pourrait attendre en musique le concert du soir.
Il faudrait simplement écrire et respecter à la lettre un standard de captation qui permettrait par la suite une diffusion dont le matriçage, la recherche des niveaux et la pose éventuelle d’ambiances autres que celle de la salle où s’est déroulé l’enregistrement, soit le plus simple et rapide à mettre en œuvre. De toute manière, il est possible de mémoriser le tout donc, une fois en boîte, l’œuvre pourrait toujours être rejouée à son plein potentiel.
… et ensuite de plus en plus sérieusement en commentant son jeu et ses éventuelles imperfections face à l’enceinte reproduisant son instrument ou son pupitre.
On peut aussi imaginer au sein d’un complexe multisalle, une d’entre elles qui serait tout simplement la Learprint et où chaque jour via une médiathèque, y seraient jouées des pièces de musique. Telle semaine par exemple au Learprint de Bordeaux se jouerait L’oiseau de feu de Stravinsky.
Les gens pourraient enfin redécouvrir le vrai son à des années-lumière de ce qu’on leur propose sur CD, à la radio ou pire encore en MP3, et surtout il serait possible de se balader dans l’orchestre pendant qu’il joue quelques minutes avant et après le concert pour ne pas gêner la diffusion de certains instruments quand on se place devant.
SLU : Comment situes-tu Learprint dans ton parcours professionnel ?
Alain Français : Pour moi c’est un peu une vie de boulot. J’ai toujours été considéré comme un homme un peu atypique mais tenace avec la particularité de ne jamais faire les choses comme les autres. Quand je vois la Premier violon de l’ONDIF aussi emballée par Learprint, je suis heureux. J’ai toujours fait des choix dictés par le plaisir plus que par l’appât du gain. « De Préf » est construit de la même façon avec une super équipe avec laquelle on avance depuis quinze ans en s’éclatant, et Learprint est né dans le même moule. La manière avec laquelle Yamaha a décidé de nous accompagner, Christian Heil, Works et maintenant Sennheiser, tout cela c’est du bonheur.
SLU : Et maintenant quels sont tes projets ?
Alain Français : Maintenant que nous avons de la musique et les droits qui vont avec, on va s’y mettre. Je vais peut-être monter une démo à partir des différentes œuvres que nous avons mises en boîte. J’ai des contacts qui commencent à prendre forme.
Deux complices face à face. Alain Français et Dominique Guerder.
Dominique Guerder (associé De Préférence et Chargé de projet Learprint) : L’exploitation de Learprint est la grande question qu’on se pose depuis trois ans avec Alain, et on se confronte à différents problèmes.
D’abord nous sommes des techniciens et pas des artistes, ce qui ne nous aide pas du tout dans nos démarches, et puis comme toute nouveauté, Learprint suscite une certaine inertie. Les gens sont intéressés mais… lentement. Ca va venir !
Sennheiser France, un partenaire particulier
Présent et bien présent même grâce au prêt de beaucoup de matériel et à l’organisation des rendez-vous de découverte de Learprint, Sennheiser France par la voix de Guillaume Ehret a répondu à quelques questions.
SLU : Comment ça se fait que vous êtes présents aujourd’hui ?
Guillaume Ehret (Responsable micros numériques) : C’est une collaboration naturelle avec Alain sur son projet novateur et avec Mireille qui réalise le CD. Quand tu sais qu’un des claims de Sennheiser est la recherche du son parfait, on ne peut pas ne pas accompagner Alain dans son aventure Learprint alors qu’il prend à sa façon, la même direction.
Le montage du MKH800 Twin Sennheiser et du module convertisseur MZD8000, stéréo et sortant un signal AES42 comme l’ensemble des capteurs numériques Neumann.
Il fait partie de notre réseau de prestataires ou de loueurs disposant d’un parc d’au moins 16 capteurs numériques, nous avons donc complété son stock jusqu’à atteindre le chiffre de 52 micros numériques ou numérisés comme le devient le MKH-800 Twin, une fois passé par le module convertisseur MZD 8000.
Comme ce module est stéréo, il convertit les deux canaux du MKH-800 Twin. Ce micro a la particularité d’offrir le choix de la directivité après enregistrement et pas avant.
SLU : Vous disposez d’autant de capteurs en démo ?
Guillaume Ehret : Le groupe Sennheiser dispose d’un kit qui sert à supporter des événements importants soit en termes de communication ou bien des projets novateurs. Ce kit est assez large pour couvrir un grand orchestre, tout en donnant la possibilité de choisir son micro. Il était important qu’Alain puisse débattre et décider lequel prendre dans notre gamme et comment le placer pour obtenir le meilleur résultat.
SLU : Je vois pas mal de têtes à directivité très large, hypocardioïdes.
Guillaume Ehret : Oui. On s’est rendu compte, grâce aux retours de nos clients et utilisateurs, que par exemple le KM184 en version numérique cardioïde est moins intéressant en termes de directivité comme en termes de rendu sonore que la version analogique. Avec la version D on va soit chercher à focaliser sur les sources, soit au contraire avoir plus d’air. Nous disposons pour cela de toutes les têtes nécessaires et qui existent depuis très longtemps. La KK143 de la série KM est assez peu connue, mais c’est amusant de voir qu’au travers l’utilisation de kits numériques, elle revient à la mode et délivre un grave magnifique et très naturel.
Une partie des interfaces DMI-8, mises en œuvre pour recueillir le flux en AES42 issu des micros 100% numériques, déployées pour cette double captation CD et Learprint. Le Dio Core de l’Eclipse avec ses entrées analogiques ne sert plus à grand-chose !
SLU : Ce n’est donc que du bonheur pour vous ce genre d’opération puisque vos produits sont mis en valeur par une captation de qualité et une diffusion de qualité. La boucle est bouclée.
Guillaume Ehret : Mieux que ça même puisque des moniteurs numériques Neumann sont utilisés en sortie de l’Innovason Eclipse. On va jusqu’au bout du raisonnement.
SLU : Pas tout à fait puisque je ne vois pas d’enceintes de votre marque dans Learprint.
Guillaume Ehret : Ce n’est pas faux et ça fera partie d’une discussion avec Alain. J’espère qu’un jour on pourra déployer Learprint au Campus de l’Innovation chez Sennheiser à Hanovre et ce jour-là (rires !!) ta question prendra tout son sens et ça sera un sujet de débat intéressant, même si la démarche d’Alain consiste à choisir ses enceintes en fonction de critères très précis et qui ne correspondent pas forcément aux nôtres.
Difficile à expliquer et à décrire, Learprint captive immédiatement et ce, même derrière une porte entrouverte. Nul n’est parfait, et l’existence même d’une chaine électroacoustique de captation, traitement et reproduction prélève forcément sa dime sur la complexité sonore d’un orchestre, il n’empêche que pour la première fois on retrouve la masse, la densité, la profondeur, le relief, le détail et la dynamique explosive de cet ensemble, et en s’approchant des différentes enceintes, on redescend à l’essence même de ce qui le compose.
Désormais la « technique » dispose du même pouvoir de séduction et d’émotion que seul l’orchestre jouant en direct peut générer. Je comprends que cela puisse faire peur à certains décideurs. Magicien Alain ? Oui un peu, mais avant tout un remarquable constructeur de son, aussi bon dans la captation où il excelle que dans la reproduction ; dans le réassemblage d’un espace qui vit et s’ouvre sous vos yeux. Le champ d’applications est forcément immense. Quelle salle de musique classique pourrait se passer de Learprint, outil spectaculaire et immensément pédagogique. Quel musée, école de musique, boîte d’événementiel, casino de Las Vegas, Futuroscope, musical de Broadway, house of worship, complexe multisalle pourrait ne pas succomber à ce qu’il convient d’appeler le fossoyeur du multivoie.
Depuis toujours on s’interroge sur la meilleure façon de reproduire du son dans un espace. Alain livre une réponse très convaincante, aussi complexe que convaincante. Idéalement, il faudrait parvenir à codifier précisément la prise de son et à en faire de même avec la reproduction en termes de modèle d’enceintes, de placement et de calage des boîtes, ce qui permettrait de constituer une banque d’œuvres comportant les pistes audio et les metadatas capables de prendre la main sur le cœur de mixage/matriçage et amplification dans chaque salle équipée de Learprint. Ces metadatas comporteraient la nature des effets additionnels, certains niveaux et matriçages spécifiques et la quantité d’ambiances qui devraient être diffusées pour reproduire au mieux l’œuvre et la salle où la captation a eu lieu.
Et la phase me direz-vous… Les interactions, les accidents, tout paraît maitrisé et à aucun moment on ne ressent la moindre gêne. La construction de l’ensemble au contraire semble se nourrir de la superposition des sources. C’est bluffant.
Il ne manque plus grand-chose désormais à Alain pour concrétiser son rêve et faire de Learprint un objet du quotidien aussi beau qu’émouvant et puis ne dit-on pas qu’impossible n’est pas Français ? On ne manquera pas de vous tenir au courant des prochaines étapes de son développement. D’ici là prenez soin des poils de vos bras, ils vont sacrément se dresser le jour où vous l’entendrez.