Le nouveau câble Ethernet RAMCAT6 de Klotz offre une haute résistance mécanique alliée à une grande souplesse pour satisfaire aux applications “mobiles” les plus exigeantes jusqu’à des débits de 10 Gbits/s (1000Base-T et 10GBase-T). Il est parfaitement adapté au stockage sur tambour ou touret.
Notez le drain hélicoïdal en polyéthylène qui garantit une parfaite symétrie des paires.
Ce câble offre une impédance caractéristique de 100 ohms (avec une faible tolérance) par paire (en câble de cuivre multibrins-19 x 0,11 mm) et met en œuvre un drain hélicoïdal de remplissage entre paires en polyéthylène. Ceci permet une meilleure résistance mécanique et l’appairage des paires en garantissant un jeu minimum sur une torsade parfaitement adaptée en longueur, et contribue à la constance de l’impédance caractéristique et à une diaphonie minimale entre paires.
La gaine externe est réalisée en polyuréthane anti-abrasion et le double blindage (feuillard plus tresse sur gaine) lui confère une haute immunité aux interférences électromagnétiques. Les terminaisons s’effectuent avec des connecteurs RJ45 SAT-Cat6A.
Avec ces caractéristiques, le RAMCAT6 se présente comme une solution de choix dans les transmissions de données en applications mobiles.
Pendant trois jours 40.000 fans de Rock et de Métal se sont rassemblés à Clisson, (proche banlieue de Nantes) pour ce festival annuel.
Avec en tête d’affiche Def Leppard, Kiss, et Volbeat, l’événement de cette année a été marqué par les débuts du nouveau système STM de Nexo sur des deux scènes principales du Hellfest.
Melpomen, utilisateur des produits Nexo depuis 20 ans, fournit les systèmes audio du Hellfest depuis sa création en 2006. Le festival a donc toujours été sonorisé en Nexo. En exploitant le système STM cette année, cela signifiait plus de marge de niveau et plus de possibilités.
“Nous avons d’excellentes relations avec les organisateurs du festival, précise Thierry Tranchant (Président de Melpomen). Quand nous leur avons expliqué que nous avions besoin du STM, simplement parce que c’est un système fantastique, très puissant et facile à mettre en œuvre, ils nous ont crus sur parole.
Ayant conçu la diffusion pour un niveau maximum de 118 dB, nous avons une marge de niveau considérable. La preuve en est que la voix des leaders parvient fort et clair à 104 dB en régie façade, située à environ 55 m de la scène”. Thierry ajoute que la portée à partir de la scène est en fait de 70 m qui correspondent à l’extrémité de la zone réservée au public.
“On a toujours eu un bon son au Hellfest avec les Geo-T, mais je dois bien reconnaître qu’avec le STM, on est un cran au-dessus. La son dans les aigus et le médium est excellent, et maintenant on a un grave extrêmement puissant et ferme. Tranchant insiste : “Le surcroit de puissance est tellement flagrant que le nombre de boîtes STM dont nous avons besoin correspond aux 2/3 de ce que nous aurions installé en Geo-T. C’est vraiment impressionnant ”.
Comme il est d’usage au Hellfest, il y a deux scènes principales situées l’une à côté de l’autre, et les groupes “basculent” de l’une à l’autre pour assurer la continuité du spectacle pendant le festival. “Il n’y a jamais de silence au Hellfest”, plaisante Thierry Tranchant.
Les deux sonos travaillent effectivement comme une seule de manière continue. Lorsqu’un groupe joue sur la scène A, on baisse le niveau du système de la scène B de 6 dB et vice versa. Les deux scènes ont été équipées de systèmes STM identiques qui ont été réglés pour fonctionner avec des fréquences de coupures à 180 Hz et 60 Hz. Chaque scène a de chaque côté une grappe de 15 STM M46 et 15 modules de grave STM B112, et, au sol, deux groupes de 15 sub S118 en configuration cardioïde. L’amplification est prise en charge par 20 racks Nexo contenant chacun deux NXAMP 4×4.
L’équipe de Melpomen était dirigée par David Prevost, avec Cedric Bernard et Christophe Rousseau en accueil de la scène 1 et Samuel Biraies et Wilfrid Hubert pour la scène 2.
Derrick Saunders est décédé vendredi dernier, le 16 août après avoir combattu une longue maladie. Derrick était une des figures les plus connues de l’industrie de la lumière anglaise comme directeur des ventes et du marketing de Pulsar Light.
“C’est Derrick qui a vendu mon premier modulateur en 1969” se souvient Paul F Mardon, fondateur de Pulsar. “Il fut notre premier employé en 1970, lorsque Pulsar a été formé. Il est vite devenu directeur des ventes et a dirigé le département des ventes jusqu’à sa retraite en 2000. Il était une source d’inspiration pour nous tous, plein d’humour, totalement passionné par Pulsar et aimé par nos distributeurs, par nos amis à travers le monde, et par toute l’équipe de Pulsar ! Quelle triste perte !”
Après sa retraite, Derrick est resté activement impliqué dans la société familiale Adda Super Cases aux côtés de sa femme Monica. A sa famille et ses amis nous présentons nos sincères condoléances.
Présentée en avant-première à PL&S 2013, la colonne de diffusion RCF NX L24-A (installation et location) est maintenant disponible commercialement. Ce système deux voies d’un peu plus de 1 m de hauteur peut-être utilisé seul ou couplé par paire avec une pièce de couplage (Fly Link Kit NXL 24-A) permettant des inclinaisons inter-boîte de 0, 15 et 20° en empilement, sur pied ou en accroche.
La pièce de couplage permet des inclinaisons entre boîte de 0, 15 et 20°. Ici 15° à gauche et 0 à droite.
Système 2 voies amplifié, (d’où le A de la référence), la NXL 24-A embarque un processeur numérique (DSP) pour les protections, la limitation, l’alignement temporel, le filtrage de raccordement et les égalisations selon les types d’exploitation. Des presets sont également inclus pour une utilisation par paire. Cette colonne réalisée en multipli de bouleau balte, avec renforts internes métalliques pour les fixations, met en œuvre quatre transducteurs 6’’ pour le bas du spectre (en bass reflex) et un moteur à compression à bobine 2,5’’ et gorge 2’’ chargé par guide et pavillon à directivité constante pour le haut du spectre. Le raccordement, grâce à ce nouveau moteur Néodyme haute efficacité (ND640), s’effectue à 800 Hz, ce qui lui permet de couvrir presque entièrement le spectre vocal.
Le nouveau moteur 2,5'' ND640 de RCF, spécialement développé pour ce type de colonne.
L’amplification fait appel à des modules classe D de 700 W RMS (1400 W crête), 200 W pour la compression et 500 W pour le bas médium-grave. La dispersion est de 100° en horizontal et de 30° en vertical (légèrement asymétrique) et l’enceinte couvre de 65 Hz à 20 kHz avec un niveau max SPL de 131 dB.
Ce système vient donc renforcer la position de RCF sur un marché des colonnes de diffusion en pleine croissance (après les VSA et la TTL 11-A) là où l’utilisation de colonnes à dispersion contrôlée électroniquement ne se justifie pas mais où l’encombrement, le niveau max délivré et la restitution vocale sont de prime importance.
Tonspur commercialise la gamme de consoles DiGiCo en Suisse et au Liechtenstein depuis 2010.
Les cinq années d’implication de DiGiCo au festival de Jazz de Montreux ont permis à la marque de faire une très bonne impression sur le fournisseur historique de matériel audio du festival, Tonspur AG, qui devient son distributeur exclusif pour la Suisse.
“Nous fournissons l’équipement audio à Montreux depuis 2007 et notre première expérience avec DiGiCo remonte à leur nomination en tant que fournisseur officiel de tables de mixage. C’était en 2009” nous raconte le propriétaire de Tonspur, Hansjürg Meier. ”Nous avons immédiatement réalisé l’énorme différence qui existait, en terme de qualité sonore comparé à d’autres tables de mixage. Nous sommes également très impressionnés par la flexibilité de ces consoles et l’utilisation qu’elles font des technologies les plus récentes, comme le processeur FPGA, qui minimise considérablement la dimension des circuits.
DiGiCo a eu un tel impact que Tonspur a dû développer des solutions pour répondre à la demande de ses consoles sur les marchés suisse et lichtensteinois. Ainsi, devenir le distributeur exclusif de la marque aura été une étape naturelle. “DiGiCo est une société proactive, qui a une influence certaine sur le volume des ventes” nous explique Hansjürg. “Avec la version T des consoles, de la SD7T à la SD9T et la SD10T, les productions théâtrales disposent maintenant d’outils adaptés. Deux loueurs clés de matériel ont déjà choisi DiGiCo et ce chiffre est amené à augmenter.
“Nous avons également observé une augmentation de l’utilisation de ces consoles sur le marché professionnel de l’installation. La flexibilité en terme de routing et les outils comme l’interface UB MADI, DiGiGrid et Purple Box signifient que l’on peut satisfaire les besoins de n’importe quelle production de grosse envergure”.
Forte des nombreux retours d’informations de la part des ingénieurs du son, DiGiCo reste à leur écoute. “Nous transmettons à DiGiCo les souhaits et astuces dont nous font part les utilisateurs et nous les retrouvons ensuite intégrés dans les nouvelles versions de soft”.
En première mondiale, les éclairagistes Ignace d’Haese et Philippe Vanderheeren du studio de design Arf & Yes ont imaginé le projet fou d’accrocher en ciel des pistes de la scène Boiler, 3300 tubes à Led LT 200 SGM pour accompagner en vidéo 3 D les nuances rythmiques d’une pure scène électro du festival Pukkelpop. Bluffant !
La scène Boiler Room de Pukkelpop utilise 3 pistes en enfilade, une sous le chapiteau abritant la scène à proximité des artistes, suivie d’une piste en plein air et d’encore une piste couverte. Et les trois pistes s’offrent un ciel vidéo de tubes SGM LT 200 : au total 3300 tubes sont accrochés commandés par 1100 univers DMX : un record !
Jamais un design lumière n’avait été aussi adapté à une scène électro. La vidéo 3D en volume diffusée sur 2 mètres de hauteur forme un nuage animé qui bien maitrisé, suit le rythme pour une immersion totale des spectateurs/danseurs qui sont portés comme dans un rêve…
Effectif depuis le 31 juillet de cette année, le départ de Julien intervient 9 ans après la création de cette structure désormais très connue et bien implantée sur le marché de la diffusion.
Julien Poirot : « Quitter Waveform après avoir créé ce nom il y a 9 ans n’a pas été chose simple mais j’ai pleinement confiance en David (Nulli NDR) pour reprendre la main et avancer dans la même direction que celle que nous avons prise ensemble durant ces cinq dernières années. Je suis certain qu’il arrivera à encore faire évoluer cette société pour laquelle mon départ constitue peut être un plus, car bien souvent il faut des changements pour faire bouger les choses.
Je vais retourner à l’intermittence pendant quelques mois puisque j’ai en charge la diffusion de la prochaine tournée d’Indochine.
Ces quelques mois permettront aussi de me situer dans ce métier et me donneront des indications précieuses quant à la suite de ma carrière. J’ai plein d’idées et pas que dans le spectacle, et peut être quelques propositions arriveront à moi d’ici là. Rien n’est précisément tracé.
Une fois encore je souhaite bon vent et bonne chance à David ».
Ebruité, annoncé, montré mais jamais déployé, le E12 Adamson a fait ses premiers pas en tant que système principal et en exclu mondiale sur la Croisette à la mi-juillet. SLU a été convié écouter rugir les 18 premières boîtes sorties des chaînes d’Adamson, lors du festival de la Pantiero. Julien Poirot au calage, Didier Dal Fitto pour les détails et l’équipe du Palais des Festivals pour l’accueil et la bonne humeur, vous l’aurez compris, c’est exclusivité et plaisir sur toute la ligne.
Une vue du parterre en gazon synthétique du plus bel effet couvrant la terrasse de la Riviera avec tout au fond la scène. On distingue à droite de l’image les toits des maisons entourant le vieux port de Cannes et à gauche deux mats de voiliers mouillés dans le nouveau port.
SLU : Comment as-tu fait le choix de la première sortie du E12 ?
Didier Dal Fitto (dir Tech DV2) : Lorsque j’ai rencontré Gérard Ignace (Chef du service sonorisation au Palais des Festivals NDR) lors du dernier SIEL, il m’a demandé à essayer le E15 sur La Pantiero. J’ai trouvé S Group, un prestataire basé à Alès et Montpellier susceptible d’avoir les boîtes disponibles sur la période du festival du 11 au 13 juillet. Ensuite j’ai booké Julien pour assurer design et calage et les choses en sont restées là. Fin juin DV2 a reçu le premier kit de 18 E12 en beta test, les toutes premières boîtes fabriquées. On a commencé à évaluer la mécanique et à travailler sur le preset en profitant du fait que la base est connue afin de profiter des deux mois d’été et valider le système avant septembre, un peu comme nous l’avons fait avec le E15. Ça s’est tellement bien passé que ça m’a donné des idées.
De gauche à droite Gérard Ignace, le Responsable service son du Palais des Festivals, Eric Leloup, le Régisseur son du Palais et Julien Poireau en charge du design et du calage de la diffusion du festival pour le compte de DV2 et beta testeur du E12 durant tout l’été.
Le preset du E12
SLU : Comment opères-tu avec un line array pour le découvrir et assembler le preset ?
Didier Dal Fitto : On travaille avec une boîte, puis trois, puis 6 et ainsi de suite. On a à DV2 une poutre qui nous donne une accroche à 7 mètres et une grande porte qui permet de tout préparer à l’intérieur de nos locaux et ensuite de shooter dehors pour faire de la mesure. On a 30 mètres de recul sur un parking. C’est bien dégagé, sans réflexions et on ne gêne pas notre voisinage.
Comme avec 6 boîtes ça tournait vraiment bien, on a fait une première démo à Stéphane Plisson en plaçant les lignes en outfill. La technologie employée étant la même, le raccord avec des E15 est fluide. La semaine suivante, on s’est dit qu’il fallait aller au-delà et placer les boîtes en système principal. Ca tombait bien puisque le festival de la Pantiero approchait à grands pas. J’ai interrogé Gérard Ignace qui a rapidement donné son accord. Philippe Octo, le directeur de la régie spectacle du Palais, a aussi accepté, tout en pointant le risque de faire tiquer un peu l’équipe technique de The Hives, le groupe phare du festival 2013. Pour bétonner la chose et rassurer les artistes en termes de niveau SPL, j’ai proposé d’accrocher 9 E12 en lieu et place de 6 E15 initialement prévus.
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La régie son vue depuis la scène avec en enfilade le Majestic et les autres palaces cannois. Le fond de la terrasse accessible au public culmine à moins de 50 mètres de la scène.
SLU : Sans oublier que l’espace à couvrir est loin d’être immense…
Didier Dal Fitto : Absolument, la régie est à environ 30 mètres et l’E12 est largement plus que la moitié qu’un E15.
SLU : Justement en termes de headroom il se situe où ?
Didier Dal Fitto : Le passage de 15 à 12 pouces nous a fait perdre un seul dB de SPL Max…
SLU : Large bande ou sur la bande grave ?
Didier Dal Fitto : Non, sur la bande grave.
SLU : Tu perds un peu en extension alors…
Didier Dal Fitto : Même pas. La boîte est assez grosse car on a privilégié le volume de charge des deux HP. On aurait pu faire plus compact mais ce n’est pas le choix qui a été fait chez Adamson, ce qui nous donne une extension sympa et très cohérente. Le médium n’a plus qu’un Colinear Module au lieu de deux dans le E15 mais la chambre acoustique a été complètement redessinée.
SLU : Et malgré ça on raccorde toujours bien sur le E15 ?
Didier Dal Fitto : Absolument. De toute manière, il fallait la refaire entièrement puisque le E12 ouvre en vertical sur 8° et 110° en horizontal en lieu et place de 6 et 90 pour le E15. Cette nouvelle chambre acoustique plus grosse a permis par ailleurs de limiter la perte dans le médium à 4 dB, ce qui prouve bien les progrès effectués par le R&D puisqu’on a un module au lieu de deux, ce qui aurait dû nous donner une perte de 6 dB.
SLU : L’aigu ça donne quoi ?
Didier Dal Fitto : Historiquement Adamson a fait le choix de JBL avec le moteur 2451 pour les Y, un choix difficile vu le peu de réactivité et de dialogue de cette société. Lors du développement du E15 c’est donc assez logiquement que Adamson s’est tourné vers des constructeurs plus à l’écoute et plus innovants comme les italiens d’Eighteen Sound.
Un nouveau moteur 4 pouces qui promet
Une vue de près des E12.
SLU : Tu y es certainement pour quelque chose (rires !)
Didier Dal Fitto : Oui, je dispose d’une bonne connaissance de la Botte et des boîtes réellement très à la pointe du progrès comme Eighteen Sound et je savais qu’ils projetaient de travailler sur un moteur 4 pouces qui n’existait pas dans leur gamme. J’ai fait le lien grâce à Mario di Cola qui a agi en tant que consultant. C’est ainsi que Eighteen Sound a créé pour Adamson le moteur 4 pouces de la E15. Le développement de ce moteur ne s’est pas pour autant arrêté puisque la volonté de ce fabricant est de faire encore mieux. Ils ont amélioré la membrane entre autres par un traitement spécifique dit en anglais “nitrogen”, et dont le but est de la rigidifier et permettre de l’alléger tout en garantissant un fonctionnement en piston plus haut. Ils le font déjà sur leurs membranes 1 pouce.
SLU : J’imagine que les contraintes mécaniques ne sont pas les mêmes avec une membrane de 4 pouces qui attaque plus bas…
Didier Dal Fitto : Exactement. Plein d’essais ont été menés. Je vais bientôt recevoir les nouvelles membranes. Pour le moment, les E12 disposent du même moteur que les E15, on travaille donc à -6 dB, mais je pense qu’avec les derniers développements on devrait combler une partie de ce trou et être dans les -4 dB vis-à-vis de la grande sœur.
Une ligne de 9 E12. Bon c’est vrai, telles quelles ces boîtes diffèrent assez peu avec leurs grandes sœurs les E15 et pourtant elles sont plus petites…
SLU : Tu reçois quand les nouvelles membranes ?
Didier Dal Fitto : Vers la mi-août. Il ne s’agira pas à proprement parler des membranes seules mais bien de 18 moteurs complets pour remplacer ceux équipant les 18 boîtes de présérie.
SLU : Tu vas tester aussi la tenue en puissance ?
Didier Dal Fitto : Non, ça c’est Eighteen Sound qui s’en charge, c’est leur métier et ils font ça très bien. Ils disposent de tout ce qu’il faut, y compris une chambre acoustique complète. La partie dévolue à DV2 est plus celle des essais sur le terrain grâce à nos contacts et la possibilité d’accéder à des manifestations musicales ou des festivals. Dès que l’on pourra, on procédera au montage de la moitié des boîtes avec ce nouveau moteur, et nous ferons des essais comparatifs. Si tout va bien, on déploiera à nouveau les boîtes en tant qu’outfills lors de la Foire aux vins de Colmar entre le 9 et le 18 août pour en voir le comportement sur une période plus longue et avec une variété de style musicaux (Je confirme, ça ira de Sardou à Skip the Use en passant par Stars 80, Bruel, Deep Purple ou Justice NDR) (Les boîtes sont bien à la Foire aux vins NDR).
SLU : Il est donc toujours possible d’améliorer ce qui semblait déjà ultra efficace…
Didier Dal Fitto : Dans l’aigu on va gagner effectivement encore un peu en jouant majoritairement sur le rendement. Dans le grave au contraire c’est purement par la tenue en puissance qu’on a fait des progrès car depuis quelques années on est passé de bobines 4 pouces qui acceptent 1000 W à des bobines de 5,5 ou 6 pouces qui en admettent 1800, ce qui a conduit à gagner quasiment 3 dB. On augmente le BL, la tenue en puissance, le refroidissement, l’Xmax et on arrive à ces 3 dB. Le T21 par exemple n’a pas un rendement supérieur aux autres, sauf qu’il est équipé de deux haut-parleurs qui tiennent 3000 W programme chacun…
SLU : Est-ce que ces HP à hautes performances, et donc subissant des contraintes très importantes, ont des durées de vie moindres avant dérive de leurs performances, ou bien une certaine fragilité ?
Didier Dal Fitto : C’est une question intéressante dans la mesure où l’on constate une vraie fatigue sur les membranes carton ce qui n’est pas le cas chez Adamson. Les cônes papier se chargent d’humidité, sèchent, se rechargent d’humidité et ainsi de suite, ce qui produit du cone breaking et un pli tout autour de la membrane. Le Kevlar évite ce problème et le vieillissement est bon, ce qui n’empêche bien entendu pas quelques très rares ruptures. Pour l’aigu, nous avons la Rolls des moteurs avec un taux de fiabilité incroyable ; c’est stable et on n’en casse jamais. Le headroom est énorme et la tenue mécanique aussi.
La scène photographiée depuis l’accès arrière du Palais des Festivals où se garent entre autres les cars régie.
SLU : Il n’y a pas que les haut-parleurs qui ont fait des progrès…
Didier Dal Fitto : Bien sûr que non. A l’époque des Y10 et Y18, le travail était fait à la table à dessin avec peu d’assistance informatique. Aujourd’hui, les chambres acoustiques sont toutes travaillées en éléments finis. Il y a quelques années, les simulations prenaient 48 heures de calcul, et on ne pouvait pas ni en termes financiers ni de temps faire évoluer autant de fois qu’on voulait les prototypes, Aujourd’hui, grâce aux imprimantes 3D, on peut en faire autant que nécessaire. L’association du prototypage rapide et du logiciel de simulation par éléments finis permet d’affiner le projet de manière assez incroyable.
SLU : Vous travaillez toujours avec Adamson pour les presets ?
Didier Dal Fitto : Absolument. Nous avons toujours apporté notre aide sur le R&D, l’électronique et les presets. Nous les avons quasiment tous faits en collaboration avec le Canada, spécialement celui du E15 où Benoit Cabot, le responsable du R&D chez Adamson, a apporté de nombreuses idées. Celui du 12 en est tiré mais avec des particularités qui lui sont propres. Le calage des limiteurs et quatre ou 5 points d’EQ ont notamment changé. On travaille aussi sur la balance tonale pour faire en sorte de s’approcher au mieux de celle du E15.
SLU : Pour résumer nous en sommes donc à -1, -4 et potentiellement -4dB comparé à l’E15…
Didier Dal Fitto : C’est ça. Il faut garder en tête que ce système est de plus petite taille et va donc être utilisé en plus petite quantité. Notre travail sur le grave a donc toute son importance puisqu’on ne perd qu’un seul petit dB comparé à l’E15 en SPL. Lorsque tu vas passer dans des petites salles où les lignes sont courtes et doivent être coupées en deux pour bien couvrir par exemple l’orchestre et les balcons, cette réserve en grave sera très appréciable. Nous n’avons pas pris le même chemin qu’en 2001 quand nous avons sorti le Y10, une boîte parfaitement compatible et complémentaire avec le Y18, et qu’on aurait d’ailleurs dû appeler le Y9 mais qui était un peu courte dans le bas. Les autres fabricants avaient d’ailleurs pris comme taille intermédiaire le 12 pouce.
Un nouveau sub pour le E12
SLU : Le rigging est le même que celui du E15 ?
Didier Dal Fitto : Exactement le même, et comme le bloc central est identique à l’E15, la compatibilité est totale. L’enceinte E12 est un peu moins haute et moins large mais s’accroche de la même manière et peut compléter en downfill une ligne de E15. Nous avons aussi validé début juillet le nouveau sub E218 qui aura exactement le même rigging et pourra donc s’accrocher ou se poser. Comme il est plus profond que les E15 et 12, il s’accroche par les points de devant et dispose d’un adaptateur pour ceux de derrière. En termes de largeur, il a la même que l’E12. Il est équipé de deux nouveaux 18 pouces placés au centre de la caisse et reprend un peu le look de la série E. L’avantage de ce nouveau sub réside dans sa compacité vis-à-vis du T21 que tout le monde adore mais qui se révèle trop encombrant dans nombre de situations.
SLU : Vous avez présenté aussi un second sub équipé en 18 pouces…
Didier Dal Fitto : Oui mais c’est tout autre chose. Il s’agit d’un sub à radiation directe pour la série Point, là où le E218 est en bandpass. Il utilise les mêmes haut-parleurs mais c’est un produit destiné à l’installation.
L’amplification : un PLM 10000Q pour 3 boîtes
Deux racks d’amplis standard DV2 de S Group avec à gauche trois LabGruppen 10000Q, chaque ampli alimentant trois E12 en parallèle et à droite quatre amplis FP+, deux 7000 et deux 9000, chacun étant en charge d’un T21. Un FP+7000 est le standard préconisé mais quelques soucis d’approvisionnement ont obligé S group à surclasser deux subs !
SLU : Comment amplifie-t-on les E12 ?
Didier Dal Fitto : On spécifie des PLM10000Q car l’adaptation impédance puissance par groupe de trois boîtes convient bien.
SLU : Le 20000 ne se justifie plus ?
Didier Dal Fitto : Qui peut le plus peut le moins. Ceux qui veulent standardiser et n’avoir qu’un modèle d’amplis pourront très bien employer ce modèle, d’autant que les presets existent aussi en 20000. Cela dit, le 10000 permet aussi de bien positionner en prix les E12 face aux 15. La boite est moins chère donc autant que l’amplification le soit aussi. Le filtrage reste en FIR avec deux cellules grave/médium et médium/aigu ce qui retarde le signal de 5 millisecondes. Bien entendu entre grave et sub le filtrage reste standard pour éviter de le rallonger.
SLU : Vous êtes contents d’avoir un sub précisément fait pour les E ?
Didier Dal Fitto : (rires !) Ahh c’est certain qu’on l’a moins attendu que celui qui aurait dû accompagner les Y18 ! Quand nous avons commencé la distribution d’Adamson en France, cela n’a pas été évident puisque nous avions en tout et pour tout un seul gros système et pas de sub pour l’épauler. L’esthétique sonore était heureusement différente à celle d’aujourd’hui mais c’est vrai que de 2000 à 2005 nous avons dû pas mal gamberger pour offrir des solutions à nos clients en attendant la mise au point du 21 pouces du T2, un HP à double spider très novateur.
SLU : La disponibilité des E12 et le prix sont-ils arrêtés ?
Didier Dal Fitto : Les premières livraisons interviendront en décembre. Lagoona a dégainé le premier après avoir vu le système à Francfort. Curieusement cette société est l’une des dernières à s’être équipée avec 24 E15 mais sera de loin la première à avoir le E12 qui correspond parfaitement au profil des événements sur lesquels elle intervient. Concernant le prix, il oscille entre 20 et 30% en dessous de celui du E15. Pour un système pas si petit que ça, c’est très intéressant. Tu vas l’écouter dans quelques instants et tu verras que quand le grave travaille à -10, le médium/aigu est encore à -20 : il y a de la marge !
La réussite du E15
SLU : Vous avez vendu combien d’E15 dans notre pays ?
Didier Dal Fitto : Nous en sommes à 250. La France s’est montrée très réceptive à cette boîte qui n’est pas sortie depuis très longtemps, et ce n’est rien comparé à l’engouement qu’on ressent pour l’E12. Il y a une dizaine de prestataires qui sont vraiment chauds. Pour des questions de planning, les 18 premières boîtes produites et qui sont ici à Cannes vont être livrées à Lagoona à la fin de l’été, et 18 autres plus 8 subs E218 vont partir chez S Group. De notre côté nous allons recevoir un autre kit pour faire des démos. Comme pour l’E15, on fera une présentation officielle en septembre mais cette fois-ci dans trois ou quatre lieux géographiquement différents et proches de nos clients.
SLU : Est-ce que l’idée de départ d’Adamson d’avoir une enceinte amplifiée est toujours dans les tuyaux ?
Didier Dal Fitto : C’est toujours en développement sauf que la route est longue ! Idéalement il aurait été sans doute plus judicieux de lancer ces amplis sur des produits moins importants en gamme que les E. Nous avons désormais un parc mondial bien installé et disposant de ce que l’on fait de mieux en termes d’amplification, de processing et de transport. Ca restera comme ça mais ça ne veut pas pour autant dire qu’un marché n’existe pas car les anglo-saxons ne réfléchissent pas forcément comme nous. Officiellement ce n’est pas arrêté mais comme ce n’est pas le cœur de métier d’Adamson, ça prend beaucoup de temps.
SLU : Comment s’articule MDC par rapport à Adamson au sein de DV2 MDC ?
Didier Dal Fitto : En tant que distributeur spécialiste de la diffusion, nous avons besoin d’une autre marque. Les produits MDC sont performants, bien conçus et complètent intelligemment notre gamme de produits.
Le calage réalisé par Julien Poirot
Julien Poirot surpris au sortir d’une balade sur le parterre devant la régie, les yeux mi-clos et les oreilles grand ouvertes.
SLU : Tu nous a parlé du choix de Julien Poirot pour le design et le calage de ce festival, mais son rôle paraît aller au-delà…
Didier Dal Fitto : Oui, il assure pour DV2 le suivi complet du E12. Il accompagne son déploiement tout au long de l’été, et en dehors de ses activités professionnelles il est beta testeur pour notre compte. Il nous transmet les log files et un maximum d’informations…
Julien Poirot : J’assure cette prestation avant de partir en tournée pour Indochine. J’aurai aussi du E12 dont je me servirai en délai et en extérieur. Il s’agit de la suite de la tournée de ce groupe mais cette fois-ci dans des grandes salles. J’aime assez et même en salle l’idée de délai, car si les systèmes tapent bien et loin, on n’est jamais à l’abri de gaines de chauffage, de différences de température, bref, de phénomènes qui dégradent le son, et contre lesquels il est vain de lutter avec le seul système principal. Ce que l’on gagne d’un côté on le perd de l’autre. Je vais faire des essais avec des ensembles de trois E12. C’est léger, facile à monter et ça peut bien le faire.
La diffusion à cour avec pas moins de 4 T21 pour épauler les 9 E12. Oui, il y avait du bas !
SLU : En jetant un coup d’œil à ton égalisation, je constate que non seulement tu n’atténues pas le grave issu de ton couplage mais qu’en plus tu ajoutes quelques dB…
Julien Poirot : Cette large bosse démarrant en dessous de 250 Hz, c’est une habitude qu’on a aussi avec l’E15. Cela apporte une petite note punchy très agréable et qui raccorde assez bien avec le T21. Je creuse en revanche à 80 Hz puisque les subs sont coupés à 63 Hz et que j’ai un peu trop d’énergie à cet endroit-là. C’est peut-être les HP en 12 pouces qui en sont responsables. L’aigu de ce soir est aussi un peu plus présent que d’habitude mais il ne faut pas perdre de vue que le système est accroché très bas.
SLU : Mais le fait que tu n’atténues pas du tout le grave n’est-il pas aussi dû à la patate dans le haut ?
Julien Poirot : Si bien sûr mais cela est aussi le fruit de mon écoute personnelle, peut être quelqu’un d’autre irait tailler dedans. Pour ce qui est de la patate, il y a un vrai potentiel dans le médium aigu rendant inutile toute coupe dans le bas. C’est mieux comme ça plutôt qu’être obligé de baisser d’un côté ou de pousser de l’autre. J’ai dernièrement calé deux lignes de 18 E15 au Sonisphère d’Amnéville et j’ai ajouté 3 dB dans le bas. J’ai une telle énergie en haut et les T21 sont tellement généreux que pour bien raccorder c’était indispensable.
Le rendu du E12 par rapport au E15
SLU : Comment définirais-tu le rendu du E12 par rapport à celui du E15 que désormais tout le monde connaît ?
Julien Poirot : Pour les avoir écoutés ensemble, ils raccordent déjà très bien. Ce n’est pas exactement pareil mais on sent qu’il y a du potentiel pour parvenir à un rendu très proche. Cela dit, il ne faut pas tomber dans l’excès qui consiste à voir le E12 comme la copie carbone du 15 et essayer de lui faire faire des plein air à 50, 60 ou 70 mètres. Pour ce type de jauges, il faut se servir du E15 et garder le E12 pour celles intermédiaires. On voit bien les limites des boîtes en 12, surtout quand on les déploie dans des stades pour lesquels il est toujours préférable de sortir du E15 ou par exemple du K1.
SLU : Tu as l’air de travailler de plus en plus avec Adamson !
Julien Poirot : En dehors du fait qu’avec David (Nulli NDR) nous sommes connus comme étant à l’aise avec cette marque, l’E15 est devenu le système demandé et qui plaît. Quand on accueille des gens, c’est toujours “ahh Adamson, j’adore” ce qui n’était pas tout à fait le cas il y a quelques années. Même au-delà de la France, la dynamique est intéressante pour cette marque. Du coup on se spécialise de plus en plus sur Adamson et L-Acoustics.
Une histoire de confiance
SLU : Le Palais des Festivals et Adamson via DV2 cela semble rouler !
Gérard Ignace (Chef du service sonorisation au Palais des Festivals) : Cela fait 10 ans que nous nous connaissons avec Didier (Dal Fitto NDR) et c’est un personnage extraordinaire. Il sait écouter, s’adapter et fournir toujours la réponse adéquate. Ne parlons même pas de Julien, c’est un tueur ! Tous les artistes sont super contents, d’autant plus que Didier nous a aussi trouvé, telle la cerise sur le gâteau, des M15 aux retours. De notre côté on fournit les régies et les consoles, sans oublier une grande partie de l’éclairage. Hier soir nous avons eu The Hives. Le groupe avait demandé 4 heures de balances. L’ingé façade a inséré sa clé dans la table Digidesign, a découvert les E12, fait le tour du plateau pour écouter les retours et c’était réglé. Pour nous c’est un bonheur de pouvoir accueillir aussi bien nos artistes.
SLU : Le E12 ne serait-il pas un bon remplaçant du Y10 qui équipe le grand auditorium depuis une dizaine d’années ?
Gérard Ignace : Bien sûr, ce serait même l’idéal. Je ne te cache pas que je suis sur ce dossier, d’autant que les nouveaux subs sont arrivés et qu’ils peuvent être accrochés.
SLU : J’imagine qu’il faut convaincre les financiers. Cela étant tu disposes avec ce festival d’une chouette démo du système et de ses capacités !
Gérard Ignace : La démo est parfaite. Je dois juste composer avec les travaux entrepris par le Palais et la Mairie de Cannes sur le Palais lui-même, l’extérieur et certaines salles. La période n’est donc pas très favorable mais je n’abandonne pas, et comme on a trouvé des solutions de reprise avec Didier, le dossier va avancer. J’ai l’air de me répéter mais j’ai pleinement confiance en lui. Il y a dix ans, après avoir gagné l’appel d’offre du Grand Audi et avoir installé ses Y10, il m’a dit qu’il serait revenu 5 ans plus tard pour faire un check du système. Pile 5 ans plus tard il est arrivé, on a tombé les boîtes et il les a testées une à une, HP par HP pour vérifier si quelque chose avait bougé. Tu vois le personnage ? Il veut vendre mais il suit aussi ses chantiers et ses clients.
SLU : Au fait, il a trouvé quelque chose ?
Gérard Ignace : Même pas (rires !)
L’écoute
Poussés par des 10000Q et écoutés à 35 mètres en plein air, le rendu des E12 est très clairement issu de celui des E15, nerveux et sec ; le lien de parenté est manifeste. Ecouté avec et sans T21 assez longuement, ce qui nous a valu quelques coups de fil rageurs des palaces cannois situés dans l’axe de tir, ce nouveau système marche déjà très bien.
Le grave tape fort avec à peine moins d’énergie sur la dernière octave que l’E15. Le bas mid paraît un peu moins typé, disons un peu plus neutre. Le médium et le haut médium ont de la personnalité et du mordant, un poil trop d’ailleurs, mais vu le nombre de jours donnés à Didier pour assembler un preset, cela paraît bien méchant d’émettre la moindre critique. L’aigu est toujours aussi juste et énergique à la fois ; inutile de dire que nous avons hâte d’écouter la nouvelle membrane et ses deux dB de SPL en plus.
Là où du travail reste sans doute à faire, c’est sur la réponse horizontale qui pour le moment paraît manquer quelque peu d’uniformité. Nous attendrons aussi pour nous prononcer quant à l’ouverture annoncée. On dépasse les 90, et sur la dernière octave on atteint certainement les 110 avec une atténuation raisonnable mais dès que l’on descend un peu en fréquence, on revient dans des gabarits plus classiques. Pour une première sortie c’est beaucoup plus qu’encourageant ou simplement rassurant, on n’est pas loin du franchement emballant. Cela étant, et comme l’a justement dit Julien, il ne faut pas espérer tirer des E12 le même SPL que ce que délivre le E15 avec des amplis deux fois plus puissants, mais si vous aimez la projection, un haut du spectre dynamique et franc du collier et un grave qui pilonne bien, ce nouveau système paraît être une option acoustiquement et financièrement très attrayante.
Depuis cinq ans, le Festival d’été de la presse libre, Free Press Summer Festival (FPSF), installé à Eleanor Tinsley Park de Huston, est devenu le festival de musique le plus attendu du Texas. Il a cette année attiré près de 100 000 spectateurs venus écouter les 90 artistes locaux et régionaux se produisant durant deux jours sur six scènes différentes.
Concert de Matt & Kim sur la scène Saturne (photo: Ryan Paulin)
Une fois encore, c’est la société de prestation LD Systems de Houston qui fournit l’audio, l’éclairage et la vidéo du FPSF 2013, pour les quatre scènes principales du festival. Ils ont choisi de déployer le système K1 de L-Acoustics sur les deux plus grandes scènes, Mars et Saturne.
Calvin Harris sur la scène Mars (photo: Ryan Paulin)
La scène Mars proposait en fin de soirée les concerts de EDM superstars, Bassnectar et Calvin Harris, précédés par une grande variété de musiciens comme Monsters and Men, TV on the Radio, Mavis Staples, Alabama Shakes, Passion Pit et Cat Power.
La scène Saturne accueillait un choix tout aussi éclectique d’artistes : The Postal Service, Gogol Bordello et Matt & Kim à Macklemore et Ryan Lewis, Geto Boys et The Mavericks.
Sur la scène Mars, une ligne de 6 subs K1-SB est accrochée au bord extérieur de la ligne de 10 K1 terminée de 3 Kara. (photo: Ryan Paulin)
Selon le directeur de production de LD Systems, Robert Ausmus, les deux scènes Mars et Saturne utilisaient des lignes identiques constituées de 10 K1 par côté chacune terminée de trois Kara pour compléter la couverture vers le bas. Pour les graves, Mars disposait de six K1-SB de chaque côté, accrochés juste à l’extérieur des K1, complétés par 18 caissons SB28, répartis au sol sur toute la largeur de la scène, alors que Saturne se contentait de 24 SB28 au sol.
22 Kudo de chaque côté assuraient les renforts latéraux. Deux ARC posés sur deux SB28 de chaque côté couvraient les côtés de la scène et plusieurs Kara ont été ajoutés pour couvrir l’avant-scène. Divers 115XT HiQ, KARA et SB18 ont également été mis en service selon les besoins pour les retours de scène, et tous les systèmes de façade et retours étaient traités et amplifiés par des LA8.
Le K1 du prestataire américain LD Systems au FPSF
“En tant que participants au FPSF depuis le tout début, c’est très enthousiasmant pour nous de le voir grandir. Il est passé d’une fréquentation de 10 000 personnes à plus de 100 000 en seulement 5 ans” déclare Ausmus. « Omar Afra, éditeur du magazine Free Press Houston et Jagi Katial à Pegstar concerts ont un vrai génie pour assurer une programmation de plus en plus diversifiée qui a vraiment propulsé leur succès depuis 2009”.
“L’année dernière, après avoir su que nous avions investi dans un système K1 de L-Acoustics pour le RodeoHouston, ils nous ont demandé si il pourrait convenir aussi pour leur festival. On leur a dit que le K1 améliorerait largement la valeur de leurs productions, contribuerait à faire venir des artistes de plus haut niveau et renforcerait la réputation du FPSF. C’est ce qui s’est effectivement passé.
Tous les artistes ont quitté le festival, entièrement satisfaits, et les producteurs ont été émerveillés de la manière dont tout sonnait, en particulier sur les concerts géants de Bassnectar et Calvin Harris.”
On ne conçoit pas de 4 juillet sans le “Boston Pops Firework Spectacular” et les poursuites Cyrano de Robert Juliat ont été utilisées pour mettre en lumière cet événement annuel qui a été télévisé en direct de l’Esplanade de la rivière Charles.
Ce concert gratuit en plein air célébrait le 40e anniversaire de l’événement qui attire chaque année plus de 500 000 spectateurs sur les rives côté Boston et côté Cambridge de la rivière Charles.
Le public attend avec impatience la désormais célèbre interprétation de l’Ouverture 1812 de Tchaïkovski par le Boston Pops Orchestra avec des vrais canons, des cloches d’église et des feux d’artifice, le “Star and Stripes Forever” avec la cérémonie de descente du drapeau américain, lancers de confettis, et feu d’artifice final explosif. Parmi les musiciens invités cette année on comptait Susan Tedeschi, Ellis Hall, Howie Day, Ayla Brown et le chœur du festival de Tanglewood. Le Boston Pops Orchestra était dirigé par Keith Lokhart.
“J’ai pris beaucoup de plaisir à participer à cet événement”, dit le concepteur lumière Christopher Landy de Vibrant Design LLC. Les spectacles d’été comme celui-là peuvent présenter de gros défis car ils commencent avec la lumière du jour et se terminent en pleine nuit. Il faut donc utiliser des projecteurs qui soient capables de rivaliser avec la lumière du soleil.”
Landy utilise deux poursuites Cyrano fournies par Capron. “Les faisceaux sont homogènes et cohérents, dit-il, et cette poursuite est très faciles à utiliser, facile à équilibrer et les réglages des niveaux sont très fins”. Cyrano est un projecteur de poursuite HMI compact à haut rendement de 2 500 W doté d’un condenseur optique en quartz à haute performance. Il dispose d’un iris qui se ferme totalement dans une cassette amovible, d’un gradateur sur 100 %, d’un support de gobo de taille B et d’un changeur de couleurs type “boomerang” à 6 voies avec filtres interchangeables.
Landy explique qu’il utilise exclusivement des éclairages Robert Juliat, même sur les opérations moins spectaculaires. “Quand j’éclaire un talent de série A, il me faut un appareil de série A, et Robert Juliat répond à ce critère.” ajoute-t-il. “La caméra voit la moindre imperfection et chaque fluctuation. Un faisceau incohérent n’est pas acceptable. En fait, sur une récente captation de théâtre, j’ai dû éliminer trois projecteurs concurrents à la fin de la première journée d’enregistrement. Ça n’allait pas du tout. Avec les projecteurs de Robert Juliat, c’était parfait”.
A propos de Robert Juliat
Robert Juliat est une société familiale consacrée à l’éclairage scénique depuis trois générations. Le grand père de l’actuel président fut, à la fin du 19e siècle, l’un des pionniers des effets spéciaux pour l’industrie cinématographique naissante en France.
Les systèmes d’éclairage de Robert Juliat sont utilisés dans le monde entier par des clients au nombre desquels on compte le Cirque du Soleil, Céline Dion à Las Vegas, Disney World, la Royal Shakespeare Company, la Comédie Française, la tournée Holiday On Ice, les jeux Olympiques d’été d’Athènes en 2004 et les coupes du monde de Football au Japon et en Allemagne… Les études, la production et le siège de la société sont localisés à Fresnoy en Thelle, à 50 km au nord de Paris. Robert Juliat USA est situé à Wallingford, dans le Connecticut.
Le prestataire audio belge Studio Haifax vient de faire l’acquisition (fin juin) d’un système Line Array ViRAY de Coda Audio auprès du distributeur de la marque en Belgique, Apex Audio. D’après l’ingénieur système de Studio Haifax Yves Van Moerbeke : “c’est un excellent investissement parce que ce système sonne incroyablement bien”.
Apex Studio Haifax
Etabli depuis une décade, Studio Haifax est en expansion constante et assure les tournées de groupes de plus en plus connus ainsi que des festivals, et selon Yves, il était nécessaire d’investir dans un nouveau système de diffusion capable de satisfaire aussi bien de petites jauges de quelques centaines de places que des audiences de l’ordre de 10 000 spectateurs, en s’adaptant à tous les environnements.
ViRAY+SCV-F
Le ViRAY convient parfaitement à ces contraintes mais comme le répète Yves, la principale raison de son acquisition reste sa qualité sonore, alliée à son faible poids, sa compacité et sa facilité de mise en œuvre.
Depuis sa réception fin juin, le système a tourné lors de festivals et sur une grande variété de shows pour des petits groupes Live aussi bien que sur de grandes scènes en plein air pour des groupes de rock et forcé l’admiration d’ingés son belges réputés en accueil, en général plutôt avares en compliments, selon Yves.
ViRAY, quelques rappels techniques :
Le Guide DDP ((Dual Diaphragm Planar wave) de Coda Audio.
ViRAY est un système Line Array moyen format compact 3 voies 16 ohms constitué de 2 transducteurs 8’’ à moteur Néodyme longue excursion encadrant en symétrie coplanaire un diffuseur médium- aigu double diaphragme coaxial, également de huit pouces, monté sur le guide DDP (Dual Diaphragm Planar wave) de Coda Audio.
Le double diaphragme annulaire couplé au guide DDP couvre avec un filtrage passif de 600 à 6500 Hz et de 6,5 kHz à 22 kHz. Il peut encaisser 1300 W en crête et offre une excellente réponse impulsionnelle. Ainsi la seule partie médium couvre le spectre de la voix.
L’autre innovation dans le ViRAY est le ViCoupler qui assure une transition cohérente entre le coaxial et les deux boomers ‘8’’ en minimisant les diffractions et les interactions. Le couplage entre les sources est ainsi optimal et l’ensemble agit vraiment comme une seule source à rayonnement cohérent.
Le Viray vu de dessusLe Vicoupler qui assure un couplage optimal des transducteurs et permet de régler la dispersion horizontale.
Son autre avantage est de permettre de régler la dispersion horizontale en conservant la même qualité. On peut ainsi ouvrir sur 120°, 80° voir en asymétrique sur 60°+40°, pratique pour s’adapter aux diverses configurations rencontrées sur le terrain ; Le système peut s’exploiter en filtrage passif complet ou en bi-amplification, ce qui économise l’amplification requise. Un canal de C10 T en passif peut actionner jusqu’à 6 boîtes (2,66 ohms).
Grâce à la complicité de Skyrock, d’Universal et de Stade de France Prod. et surtout à la volonté et l’énergie d’Olivier Matabon, responsable de production au Stade de France, nous vous invitons à vivre Urban Peace 3 de l’intérieur, des réunions préparatoires au chantier en passant par les quatre heures et demie de show du 28 septembre 2013.
Alors que le plateau évolue encore avec l’annonce de la venue en solo de Maître Gims, un des membres du groupe Sexion d’Assaut, présent aux côtés d’I Am, La Fouine, Orelsan, Youssoupha et Psy4 de la Rime, nous vous proposons un premier article en forme de dossier technique détaillant l’ensemble du projet du son à la vidéo et de la structure à la lumière, une première en France et vous donnons rendez-vous en septembre pour détailler jour après jour le montage à l’aide de films et photos exclusives.
Une coproduction et un nouveau modèle économique
SLU : Comment est monté l’événement Urban Peace 3 ?
Olivier Matabon, (responsable de production au Stade De France) : Il s’agit d’une coproduction où chacun des trois partenaires Universal, Skyrock et Stade de France Productions est à parts égales et réalise ce qui est le plus pertinent par rapport à son activité. Sky et Universal ont donc en charge le plateau artistique, nous, l’accueil logistique, la commercialisation et la technique en général.
En résumé, Stade de France Productions porte pour le compte de la coproduction l’intégralité de la production exécutive. Pour ce faire, Stade de France Productions a fait appel à Isabelle Trapon Leggett en tant que directrice de production pour piloter l’ensemble du projet via sa société de services ITL Production. Le secteur promotion est quant à lui commun aux trois entités.
SLU : Dans le cadre de cette coproduction, tout le monde participe à la définition artistique de ce que sera UP3 ?
Olivier Matabon : Oui, si ce n’est que nous veillons à ce que cela soit économiquement possible, techniquement faisable et que le “look” général du dispositif scénique ne soit pas en reste. Universal et Skyrock nous ont confié cette partie du travail tout en restant codécisionnaires. Nous leur présentons régulièrement des plans de scène afin de les valider au plus vite et pouvoir ensuite finaliser l’intégration de la technique. C’est la coproduction qui nous a, par exemple, demandé d’avoir Raphaël Maitrat à la façade pour travailler sur le cahier des charges du son en amont avec moi, et c’est Julien Mairesse qui a proposé Julien Martin pour prendre en charge la régie retour et l’accueil des artistes sur scène, secteur qui pour nous tous est “le nerf de la guerre”. Ils collaborent aussi bien évidemment à l’élaboration de la fiche technique son.
Pour l’éclairage et la vidéo nous travaillons avec Concept K représenté par Frédéric Fayard (alias Aldo, un habitué du SDF avec notamment les Nuits Créoles et les 40 ans de Kassav à son actif NDR). La scénographie et toute la conception sont dues à Julien Mairesse qui collabore déjà avec 2 des groupes qui seront présents, Sexion d’Assaut & les Psy 4, et avec qui nous avons déjà travaillé lors de la Nuit Africaine, Urban Peace 2, Excalibur, Bigard, Aida, Unighted 2, Nuit Créoles…
Vue de la scène d’Urban Peace 2, en octobre 2008 (Photo F. AGUILHON)
SLU : Plus en amont, pourquoi SDF Prod devient-il à ce point initiateur et coproducteur d’événements comme UP3. Cela va bien au-delà de ce que vous faites habituellement en termes d’accueil.
Olivier Matabon : Je parle sous le contrôle de Martin D’Argenlieu qui est chargé du développement et dirige la programmation du SDF, mais globalement on voudrait monter avec nos deux partenaires Universal et Skyrock un modèle économique mêlant artistique et technique que nous pourrions exporter dans d’autres stades.
SLU : Quand avez-vous commencé à mettre des spectacles sur la pelouse ?
Olivier Matabon : En 2001 avec Aida. On n’était pas à l’époque coproducteur, Nous avions juste acheté un spectacle clé en main en nous chargeant de la billetterie et de l’accueil. Derrière ce terme générique peut se cacher une infinité de tâches comme par exemple trouver beaucoup de sable car non, le producteur n’était pas venu avec ! Je pense aussi à Ben Hur qui nous a valu un mois de répétitions et au beau milieu on nous a annoncé un France-Italie de football alors que nous avions déversé des centaines de tonnes de terre rouge, 120 semis de 40 mètres cubes. C’était après l’épisode Zidane-Materazzi donc il fallait gagner ! Nous avons écarté une partie de la terre, posé une nouvelle pelouse par-dessus, démonté le décor qui allait jusqu’aux gradins et gagné le match. 51 heures après, les répétitions de Ben Hur reprenaient comme si rien ne s’était passé.
Les spectacles font désormais partie intégrante de l’offre du SDF qui n’a pas de club de foot résident. Ils participent à son équilibre commercial et à son attractivité. Le sport ne suffit pas à satisfaire les annonceurs et les professionnels qui louent des loges à l’année. Le SDF a été précurseur en la matière puisque les autres stades pensent désormais leur enceinte comme devant être en mesure de recevoir des manifestations autres que sportives.
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Les prestataires élus Melpomen, FL Structure, PRG et Digital Vision
SLU : Outre FL-Structure, quelles sont les sociétés sélectionnées par SDF Prod pour Urban Peace 3 ?
Olivier Matabon : Pour le son c’est Melpomen, l’éclairage et les écrans vidéo PRG, et la captation nécessaire aux écrans, Digital Vision.
Réunion de chantier diffusion sonore dans les bureaux de Stade de France Production. A gauche Thierry Tranchant, P.d.g de Melpomen, puis François Deffarges, directeur du R&D Nexo et à droite Ludovic Monchat (journaliste de Soundlightup)… … autour d’Olivier Matabon, directeur de production du Stade de France (à droite)
SLU : Pourquoi le choix de Melpomen ?
Olivier Matabon : D’abord parce qu’on se connaît depuis très longtemps avec Thierry Tranchant et qu’en 13 ans de spectacles au SDF nous n’avons jamais eu l’occasion de travailler avec eux malgré le fait que ce soient des professionnels reconnus internationalement. Ensuite ça nous donne l’occasion d’essayer un nouveau système, le STM de Nexo, et de le déployer pour la première fois dans un stade de 80.000 personnes…
François Deffarges (Directeur du R&D de Nexo) : Non, ce n’est pas tout à fait exact, le STM tourne actuellement aux USA dans les mains du prestataire Morris Light & Sound dans des stades de 100.000 personnes. Et ça se passe tellement bien qu’à mon arrivée, le Tour Manager a ouvert la cave dans un des bus et sorti un Pauillac grand cru classé 1989 que nous avons dégusté en pleine chaleur . Ils ont manifesté de cette façon leur satisfaction.
SLU : N’est-ce tout de même pas un risque de se lancer avec un système qui n’a pas encore fait ses preuves en France ?
Olivier Matabon : Franchement non. Nexo est la société à qui le Stade de France a confié le renouvellement de la diffusion sonore. Ils le connaissent donc très bien. Confier à la société Melpomen le soin de fournir le matériel pour ce concert me semblait des plus judicieux. On a donc fait un partenariat technique et moral sur nos productions. On va dire que c’est la continuité de l’installation.
SLU : J’imagine que de toute façon il y a eu un appel d’offres et peut-être un test du système…
Olivier Matabon : Bien sûr qu’il y a eu un appel d’offres car nous avons la volonté de comparer plusieurs offres, de faire jouer la concurrence et de retenir le prestataire qui nous semble le mieux disant tant sur le plan technique, sur celui du personnel que sur le plan de la législation en vigueur.
Cette étape est incontournable, même si quelquefois nous avons eu des opportunités intéressantes sur le plan de la mutualisation de matériel avec d’autres productions qui soit se produisaient avant nous soit après nous. Il y a eu 5 devis pour le son, 5 pour l’éclairage, 5 pour la vidéo et trois seulement pour la structure car il n’y avait pas plus de sociétés capables de réaliser le montage que nous souhaitions, 3 devis de catering, des devis pour la sécu et j’en passe. Trois mois de travail !
François Deffarges : Raphaël Maitrat est venu chez Nexo évaluer le système. Il a ensuite fait une date à Angoulême pour Sexion d’Assaut en STM, et il a mixé ”flat”. Il a été très pro dans sa démarche.
Olivier Matabon : Comme c’est lui qui devra répondre du système qui sera installé pour UP 3 auprès des utilisateurs, je lui ai demandé de choisir parmi les 5-6 principaux, y compris le STM. Pour moi tous les systèmes fonctionnent, que ce soit le L-Acoustics, le d&b ou d’autres.
Ce qui compte c’est la façon dont on les exploite. Je ne lui ai pas non plus caché le besoin de tenir dans un budget serré. Il est revenu enchanté par le STM, en me disant que pour lui techniquement il n’y avait aucun problème. Il sera responsable de son bon emploi par les ingés son des différents groupes, et les aidera au même titre que les techniciens de Melpomen à en tirer le meilleur son !
SLU : Qui va faire le design de la diffusion en STM ?
Thierry Tranchant (PDG de Melpomen) : C’est moi-même. Il est presque fini, j’attends juste les derniers arbitrages en termes de décor. J’ai défini les missions de cette manière : Melpomen installe le système, gère la couverture, le niveau sonore et livre un système égalisé ; à Raphaël Maitrat de l’exploiter et de gérer la couleur sonore. Idéalement il pourrait mixer tous les groupes en plus de Sexion d’Assaut dont il est l’ingé son “maison”, d’autant plus que certains groupes vont s’associer pour l’événement et faire des créations originales. Cela apporterait un liant et de la cohérence au son de l’ensemble mais ce ne sera peut-être pas possible.
SLU : Comment peut-on faire des devis et donc choisir un prestataire avant que la liste du matos et son implantation ne soit arrêtée ?
Olivier Matabon : Le nombre d’appareils est défini, le nombre de projecteurs ou d’écrans aussi. J’ai par exemple la liste de Concept K. Si ça tient dans mon budget, on ne touche à rien sinon on travaille ensemble à apporter les modifications nécessaires ou bien on interroge le prestataire retenu pour qu’il nous propose des solutions alternatives.
SLU : Les prestataires ont donc été choisis en fonction du prix à la gamelle ou au bout de bois installé…
Olivier Matabon : Non, nous ne fonctionnons pas comme ça. Le matériel, quel qu’il soit, tu le trouves partout mais, pour nous, 90% de la réussite réside dans le personnel, non pas seulement sur le plan professionnel mais aussi sur celui de l’humain. Quand nous travaillions avec Laurent Boillot qui est passé par SPL, Procon et maintenant PRG, nous sommes en confiance et ça change tout. Idem en ce qui concerne toutes les personnes citées précédemment.
Nous ne choisissons donc pas le moins disant mais plutôt le prestataire qui nous assurera une prestation irréprochable, tout en restant dans les budgets impartis et avec une équipe à l’écoute, force de proposition et volontaire. PRG et Melpomen, par exemple, connaissent parfaitement bien les lieux et aussi les modes opérationnels au sein du stade, et quand ils ont un doute, ils demandent, et rien que ça, ça vaut de l’or !
SLU : Dans ton choix de prestataires il y a quand même le respect d’une enveloppe globale…
Olivier Matabon : Bien sûr que le prestataire doit respecter une enveloppe budgétaire globale, allez, à 3000€ près, et nous comprenons très bien qu’il nous dise que notre aventure est très belle mais que son entreprise n’est pas en mesure de répondre favorablement à notre offre. C’est une décision que lui seul peut prendre à la lecture de ses propres chiffres.
SLU : Comment s’est passé le dépouillement des devis, par exemple ceux concernant le son ?
Olivier Matabon : Nous avons rassemblé tous les devis, nous avons tout posé sur la table et nous les avons parcourus avec Raphaël qui s’est chargé de vérifier que tous les prestataires avaient bien répondu au cahier des charges et avaient présenté des projets cohérents eu égard à ce dernier. Nous avons ensuite présenté les prestataires retenus à la coproduction pour validation.
SLU : Qui va être le régisseur général d’UP3 ?
Olivier Matabon : Ce sera Stéphane Convert (un habitué des grands événements au SDF NDR). Il prendra en charge l’événement un mois avant. Nous avons très souvent travaillé ensemble au Stade ces dix dernières années, et il connaît parfaitement les lieux puisqu’il était même là avant moi ! Nous faisons en sorte de nous partager le travail sur site de manière à remplir nos objectifs tout en respectant les différentes législations en vigueur. En résumé, et arrivant dans la dernière ligne droite, il prendra en charge directement le montage. Pour ma part je resterai en “retrait” en me consacrant plus particulièrement à l’interface avec la régie du stade, l’organisme de contrôle, les problèmes de sécurité/santé, la logistique et surtout d’avoir un œil un peu plus extérieur que le champ de vison de la scène.
Prévisions d’implantation de la diffusion
SLU : La définition de l’emplacement des points de diffusion est en bonne voie ?
Olivier Matabon : Oui, elle a déjà pas mal évolué mais risque peut être de revenir à ce que nous avions prévu tout au début en fonction de la taille des écrans et du budget qui leur sera alloué et aussi de la manière avec laquelle ils seront exploités, en portrait ou paysage. Aldo a aussi son mot à dire en fonction de ce qu’il va privilégier en termes de plans. Ces décisions vont être prises très vite (elles le sont à l’instant où vous lisez ces lignes NDR). Les subs devraient tenir sous le nez de scène. Nous avons aussi veillé à ce que l’obligation de résultat contractuelle de Melpomen soit limitée à l’obtention d’une couverture homogène et à la diffusion d’un CD en tant que preuve de la qualité audio.
Nous ne saurions faire porter sur les épaules d’un prestataire le possible mauvais emploi du système ou une quelconque responsabilité sur l’artistique. Si par exemple un chanteur a la voix blanche, il est exclu d’engager la responsabilité du prestataire. Ce n’est pas l’outil seul qui fait le résultat. Donnez nous une F1 et cela ne devrait pas bien se passer, donner une Clio à Prost et lui risque d’en tirer un meilleur profit que nous !
SLU : Quelle sera la taille du plateau ?
Olivier Matabon : Assez grand, 23 mètres d’ouverture. Selon nous, il ne faut pas faire plus grand. Skyrock, Universal et Julien Mairesse nous ont alertés dès le début du projet. Nous avons assisté à quelques concerts de ce type et nous avons remarqué que les artistes évoluent généralement sur des scènes type 14 x 10. Leur offrir 23 x 16 m, c’est déjà les confronter à un espace inhabituel.
SLU : L’ouverture des portes est prévue à quelle heure ?
Olivier Matabon : 17h, avec le début du concert à 18.30 et DJ Abdel pour accueillir le public. Cette partie n’est pas encore tout à fait arrêtée mais on sait que ça jouera jusqu’à 23.15 et que le couvre-feu est fixé à 23.30 par la Préfecture. Ca fait environ quatre heures et demie de concert.
Premier concert en Nexo STM au Stade De France
SLU : Où en est-on avec le STM ? Est-il sorti de la phase de test ?
François Deffarges : Plutôt oui ! Il a été en phase de test pendant un an, et Thierry (Tranchant NDR) a été l’un des premiers à l’avoir eu entre les mains. Il est lancé depuis octobre 2012. Nous sommes donc totalement sortis de la phase de mise au point. Rien que cette année, il a tourné entre autres pour Solidays, Elton John à Nantes ou le Printemps de Bourges…
SLU : Comment vont les ventes ?
François Deffarges : On approche le millier en six mois.
SLU : De boîtes tous modèles confondus ?
François Deffarges : Ahh non, de systèmes ! C’est une grande fierté pour nous d’en avoir 1000 dehors. Pour info, chez nous un système se compose d’un sub, un bass et un main.
SLU : Depuis que vous l’avez en parc à Melpomen, qu’est-ce qui sort moins ?
Thierry Tranchant (PDG Melpomen) TT : Pas grand-chose ! Le GeoT sort peut être un peu moins et est vieillissant mais comme nous sommes en croissance, le STM sert nos nouveaux marchés.
SLU : Le fait d’avoir été partenaire et premier servi t’a-t-il permis de bénéficier de bons prix ?
Thierry Tranchant : Non pas vraiment, mais prise de risques à part, si le produit marche, et c’est le cas, on emmagasine de la connaissance sur le système et on a un coup d’avance, ce qui sur le marché nous donne une meilleure image.
SLU : Mais tu n’es plus seul décisionnaire puisque Melpomen fait partie d’un groupe. Comment justifier ce choix ?
Thierry Tranchant : Je fais ce que je veux.
SLU : Vous en parlez ensemble tout de même !
Thierry Tranchant : Bien sûr qu’on en parle, surtout pour tout ce qui est aussi stratégique qu’un système façade, mais comme dans le groupe on a du L-Acoustics, du Nexo, du Meyer, du d&b et de l’Adamson, prendre du STM ne pose aucun problème. J’ai toujours eu des relations de confiance avec Nexo pour qui j’ai collaboré, depuis le terrain, à la finalisation de pas mal de systèmes avant le STM. Ce n’est pas un coup d’essai avec eux.
SLU : Est-ce que vous avez commencé à jouer avec la modularité du STM qui semble être son point fort ?
Thierry Tranchant : Non, pas encore. Pour le moment on respecte la préconisation du constructeur qui est un “Main”, un “Bass” et un “Sub”. Nous n’avons pas eu besoin de faire d’essais au quotidien. En revanche, spliter en deux les deux colonnes, on l’a fait au Printemps de Bourges dans le Palais des Congrès, une salle qui a une grande ouverture pour sa jauge et une structure en bois qui ne permet pas de grosses accroches. On a levé une colonne de “Main” et, derrière, une de “Bass” ce qui, avec un système classique et plus large, n’aurait pas été possible. Il faut aussi un peu de temps et de compréhension du système avant de commencer à vraiment l’utiliser de manière autre que celle classique. Il nous faudra encore emmagasiner de l’expérience pour comprendre jusqu’où on pourra aller en termes de modularité.
SLU : Outre la modularité, qu’est-ce qui t’a séduit dans le STM…
Thierry Tranchant : Sa puissance. Pour te donner une idée, on est dans les grandeurs du K1, et aussi le matériau composite des diaphragmes d’aigu des STM M46 donne des résultats très intéressants avec un “breaking mode” beaucoup plus haut. Les 4 médiums à membrane plate génèrent peu de diffraction dans l’aigu, et c’est quelque chose que l’on a bien constaté. Leur placement dans l’amorce de pavillon de l’aigu et leur couplage avec ce dernier fait qu’on a apparemment moins de sensibilité au vent. On en a subi pas mal au cours de certains spectacles, et nous avons constaté nettement moins de pertes dans le médium et le haut médium, là où l’on retrouve le plus de signal utile. Seul l’extrême aigu a tendance à fluctuer.
SLU : De quelle nature est le rendu du STM, un son Nexo assez énergique dans le haut ?
Thierry Tranchant : Non pas du tout. Tu écouteras par toi-même mais je le trouve très transparent dans le haut. J’ai cela dit décidé cette fois-ci de ne pas avoir d’avis et d’écouter plutôt celui des utilisateurs. Je trouve ça plus intéressant. Ce que j’entends pour le moment se résume à : facile à travailler, neutre et transparent.
SLU : Combien de boîtes STM avez-vous en stock chez Melpomen ?
Thierry Tranchant : On a ce qu’on appelle 24 systèmes à savoir 24 M46, 24 B112 et 24 S118. Il est certain que c’est insuffisant dans notre inventaire mais je me donne jusqu’à la fin de l’été pour réfléchir aux quantités nécessaires en complément. Comme je vais aligner 78 M46 pour Urban Peace 3, je vais solliciter quelques confrères pour compléter le dispositif.
SLU : Nexo va-t-il t’accompagner sur cet événement ?
Thierry Tranchant : Ils vont nous aider, c’est sûr, et s’ils veulent venir, Plailly n’est pas très loin de St. Denis (rires). Cela dit, quand on est sur une opération, j’aime bien avoir mon indépendance car je ne veux pas diluer ma responsabilité sur plusieurs sociétés. Je serais malgré tout heureux qu’ils soient là, ne serait-ce que pour qu’ils aient du feedback en direct, et qu’on puisse le cas échéant parler de telle ou telle difficulté directement sur place.
Le Système Géo S résident Utilisé en renfort des tribunes haute
Implantation de la diffusion sur scène. Implantation des delay
Prédiction de la diffusion façade en dB(A) réalisée à l’aide du logiciel Nexo NS-1
SLU : En tant que responsable du design du système d’UP 3, peux-tu nous détailler l’installation et nous dire où on en est avec précision ?
Thierry Tranchant : Les clusters peuvent encore bouger de quelques mètres et le placement des subs n’est pas encore sûr mais pour le reste on connait le nombre de boîtes et de points de diffusion. On aura les deux lignes principales de part et d’autre de la scène composées chacune de 15 têtes STM M46 et 15 bass STM B112, deux side placés à la même hauteur avec 9 têtes et bass, deux délais placés à 10 mètres derrière la régie donc à 60 mètres, avec aussi 9 têtes et bass et une dernière paire de délais vers 80 mètres de 6 têtes et bass. La scène elle-même bénéficiera de in-fill et de lip-fill et un certain nombre de S1210 et RS18 sera déployé pour déboucher de petites zones. Les 72 subs STM S118 seront sous la scène stackés par 6 en 12 ensembles. La particularité cette année est que nous allons utiliser la sonorisation résidente du stade pour apporter un peu de précision et de brillance aux tribunes hautes dans tout le virage sud car les angles du stade en haut sont les plus difficiles à couvrir avec un système posé sur la pelouse. On l’a fait au mois de juin pour Bruce Sprinsgsteen, juste pour les angles. Cette fois on veut aller plus loin et couvrir tout le virage sud et même les côtés.
SLU : Tu as prévu de les faire jouer au même niveau ?
Thierry Tranchant : Oui, d’après les simulations, on arrive à les faire jouer au même niveau.
SLU : Le rendu sonore des deux systèmes ne sera-t- il pas trop différent ?
Thierry Tranchant : Sur Springsteen, on avait mis en place seulement 2 clusters et le rendu sonore dans les zones concernées était nettement meilleur qu’aux endroits privés des clusters. On était plus précis et plus proche. Même si la couleur sonore n’est pas parfaitement identique, on peut arriver à faire un raccord de couleur sonore satisfaisant.
SLU : Même dans les infras ?
Thierry Tranchant : Oui car on peut utiliser soit les subs qui sont dans le toit du stade, soit les subs du système donc on devrait retrouver une couleur sonore assez proche. Maintenant, sur les subs, avec les systèmes de prédiction, c’est un peu plus difficile d’en être certain. Théoriquement ça marche.
SLU : Outre le design, c’est toi aussi qui va faire le calage du système dans le stade ?
Thierry Tranchant :Oui absolument. Je ne serai en revanche pas seul. Il y aura Cédric Bernard (de Melpomen) et un autre caleur système mais sa disponibilité n’est pas encore confirmée donc je te donnerai l’info plus tard, c’est encore un peu tôt.
SLU : Tu as encore envie de mettre les mains dans le cambouis et faire de la technique ?
Thierry Tranchant : Oui totalement, je suis au départ un technicien et quand le choix s’est posé entre être free lance et vivre à Paris ou partir en province et monter ma boîte, j’ai fait ce choix. Le STM en plus n’est pas compliqué à mettre en œuvre, et le logiciel de prédiction maison NS-1 fonctionne à la perfection.
SLU : Il marche dans quel sens, tu lui dis ce que tu veux et il te dit ce qu’il faut accrocher ou l’inverse ?
Thierry Tranchant : Tu places tes éléments, et il te donnent le résultat. Nexo est contre les systèmes trop automatisés, ils préfèrent que l’utilisateur garde la main. Pense que ce logiciel donne des prédictions de 30Hz à 16KHz et qu’il est plus précis que Ease. Il m’est même arrivé en installation fixe de travailler avec, et ensuite de faire la même chose avec Ease pour fournir à l’acousticien des fichiers standard !
SLU : Pour en revenir à UP3, est-ce que les choix techniques des régies sont faits ?
Thierry Tranchant : C’est en cours. on aura vraisemblablement deux Pro6 Midas à la face et une PM1D Yamaha aux retours. Le transport du signal se fera en Ethersound.
Le design urbain de Concept K
SLU : Aldo comment as-tu été choisi pour participer à cette aventure
Frédéric Fayard alias Aldo (Designer associé de Concept K, chef du projet visuel UP3) : C’est la directrice de production Isabelle Trapon-Leggett et Olivier Matabon qui ont soumis la proposition à la co-production Stade de France, Skyrock et Def Jam (un label d’Universal).
A l’exception de Laurent Bouneau, directeur des programmes de Skyrock que je ne connaissais pas, j’avais travaillé à l’époque de ”Stade de France Live Event” avec Benjamin Chulvanij directeur de Def Jam et Martin d’Argienlieu pour le Stade de France. On avait fait ensemble la tournée de Jena Lee avec Benjamin Chulvanij : une belle expérience.
Une des premières prévisualisations de la scène réalisée par Concept K pour Sexion d’Assaut. Depuis le projet a évolué au niveau des surfaces d’écrans et de l’habillage des extensions.
SLU : Quel est le cahier des charges de Concept K
Aldo : Nous travaillons avec Julien Mairesse, directeur artistique, scénographe et metteur en scène sur ce projet. On nous a confié la réalisation visuelle au sens large. Julien a dessiné la scène, les décors, et le principe vidéo. Nous avons mis en exécution le projet. Nous avons ajusté les plans avec Olivier Matabon, qui est en relation avec les prestataires. Nous sommes, à Concept K, des réalisateurs de terrain. On intègre la vidéo, on fabrique le contenu vidéo et nous gérons la lumière.
Nous sommes en quelque sorte chef opérateur au sens où nous sommes responsables du visuel général dans lequel s’inscrivent le décor, l’image, la lumière et les artistes.
SLU : Ce sont les écrans qui font le décor ?
Aldo : Il y a en effet pas mal de vidéo. C’est un choix qui a été acté par la co-production. On va se retrouver avec pas loin de 280 m2 d’image si l’on prend en compte la basse définition et la HD. Deux grands écrans latéraux de 60 m2 chacun pour la redif classique au format 16/9e ; il y a un écran au centre, du PRG 30, un écran transparent de 31,25 mm de pitch. Ca fonctionne bien, c’est puissant et ultra transparent donc intéressant. On a une passerelle en forme de V inversé, la pointe vers le lointain. Cette passerelle fera 2,5 m de haut dont 2 m pour l’image en PRG 30. Le but du jeu c’est d’intégrer une longue bande d’écran sur toute la largeur de la scène, soit 50 m.
Implantation récente des écrans et projecteurs sur la scène UP3
SLU : Donc les extensions de scène ont finalement été retenues pour l’aspect visuel.
Aldo : C’est une astuce au Stade de France, tous les artistes le savent. Il faut occuper l’espace avec de la déco. Les artistes restent au milieu, et autour tu décores. C’est une structure qui supportera les écrans et le son et ça fait un espace de scène supplémentaire de 3 ou 4 mètres de profondeur si les artistes ont envie d’y aller pour haranguer le public, mais ce ne sera pas leur terrain de jeu principal.
SLU : Quel est ton choix de projecteurs
Aldo : Comme toujours avec les prod pour lesquelles on travaille, on communique une liste générique à adapter en fonction du parc du prestataire choisi, ici c’est PRG. En faisant appel aux ressources du prestataire, ce sera du vrai gagnant gagnant. Si on demande des projos spécifiques à un presta qui ne les a pas, il va être obligé de les sous louer. Il ne pourra pas faire les mêmes efforts financiers Quand on va chez PRG, on va évidemment taper dans du Bad Boy car on sait qu’il est performant. C’est un projecteur spot sans compromis et qui se loue très cher, environ deux fois plus cher qu’un 1200 W. Il tire loin. La première fois que je les ai utilisés, c’était sur la fête des lumières de Moscou. On projetait sur la place rouge. On tirait très loin et le Bad Boy marchait vraiment bien.
SLU : Il n’y a pas d’équivalent ?
Aldo : Non, pas quand on veut ouvrir beaucoup (7°-56°). Il y a d’autres projos en 1500 qui ouvrent beaucoup, par exemple L’alpha 1500 Clay Paky, (7° – 57°) mais au delà d’une certaine ouverture, il va s’essouffler plus vite que le Bad Boy.
SLU : Les principaux défauts du Bad Boy ?
Aldo : Le revers de la médaille, c’est le poids (75 kg) et la taille mais ici nous ne sommes pas limités donc c’est la machine adaptée.
SLU : Tu les places où ?
Aldo : J’en ai placé 20 au sol dont 12 qui suivent la forme de la passerelle pour faire un contre général de la scène. On s’en servira aussi en blinder. Mais pour faire de l’aveuglant, on utilisera les 8 du pont de face qui vont tour à tour soit mapper la scène en gobos pour faire une face de base, soit faire de l’effet dans le public ou en aérien.
SLU : Si on part du début du projet, c’était quoi votre approche du visuel avec Julien Mairesse ?
Aldo : C’était quel type de visuel créer pour un événement qui tourne autour du Rap. Il fallait un visuel urbain. C’est la raison pour laquelle il y a des passerelles qui apportent des échafaudages et de la ferraille. Elle sera noire donc discrète mais très présente On a prévu une implantation verticale, donc urbaine et punchy. Les Sharpy seront positionnés en deux petites matrices verticales de 24. Par défaut ils seront très agressifs. Et j’ai remis de l’Atomic en blinder pour marquer les pêches sur la rythmique. Il y a un rappel des Atomic et des Sharpy au dessus des écrans latéraux sur les ponts extérieurs afin de matérialiser la scène : 2 x 9 machines sur chaque pont. Des FL 650 seront placés à la fois sous les écrans latéraux, derrière les matrices et les deux bandes latérales d’écran de 13 m pour le côté pêchu que l’on reprend avec des Mole 4 sur le pont avant.
L’idée était de ne pas avoir une grande variété de machines mais des projos puissants et efficaces. Tout le tour de la scène avec les extensions est souligné par des TourKolor, et j’ai choisi des Mac 2000 XB Beam en deux lignes verticales pour faire soit du latéral, soit du volumétrique en salle. J’en ai accroché au pont de face en alternance avec le Bad Boy.
C’est une solution que j’avais adaptée pour la Nuit Africaine et qui marche bien. C’est réadaptable quel que soit le style. Je double ma face en spot et en wash et quand les spots jouent à la face, je me sers des wash pour faire du dessin et vice-versa. Ca permet d’avoir des tableaux un peu différents. Derrière la passerelle il y a aussi une ligne de 14 Mac 2000 XB beam posés à 1 mètre de hauteur et enfin 4 poursuites Lancelot Robert Juliat.
SLU : Chaque titre de chaque artiste fera-t-il l’objet d’une programmation spécifique ?
Aldo : Oui, On n’est pas dans un état d’esprit festival, mais ce n’est pas non plus une tournée. On empreinte un chemin de traverse qui va se rapprocher d’une émission de télévision. C’est à dire que pour chaque titre on veut un visuel de scène différent. On dispose de 10 jours pour encoder ce qui peut paraître beaucoup sur le papier sauf que 4 h30 de concert ca fait 270 mn et ça ne laisse pas des masses de temps pour chaque titre. On va avoir un paramètre important à gérer c’est d’attaquer de jour à 18h30 et finir la nuit. L’idée c’est de donner un look à la scène dès le départ avec DJ Abdel qui va faire le Warm Up.
SLU : Vous serez combien en régie lumière et vidéo ?
Aldo : Nous serons trois, peut-être 4. Il y aura un concepteur lumière, un responsable des images et un directeur photo. Et après il pourrait y avoir un coordinateur, c’est à dire moi. Le responsable des images a une énorme mission car c’est Concept K qui va distribuer le signal et a la main sur la réalisation ; autrement dit le réalisateur et les cadreurs travailleront selon nos demandes. Son signal va rentrer dans nos médias serveurs qui sont des Catalyst et c’est nous qui routons le signal vers les écrans. Et julien Mairesse qui assure la direction artistique fait aussi la mise en scène. Il est en relation avec les artistes. On va aménager des entrées de scène un peu spécifiques par artiste. En liaison avec lui et son écriture on a une topeuse, Laurence Pelissier, qui est la n°1 en France. Ca va être chaud sur les enchaînements et vu le nombre de paramètres à gérer, entrées, sorties, envois de jingles, sans topeuse on n’y arriverait pas.
SLU : Ca se passe comment avec les concepteurs lumière des groupes ?
Aldo : Comme je te le disais, par la volonté des coproducteurs, on va se retrouver à mi-chemin entre le festival et la tournée. Les artistes viennent se produire dans le décor d’Urban Peace. Il y a une signature graphique pour ce concert et tous les groupes viendront s’y insérer. On récupère les logos de chaque artiste et on leur propose de nous confier les médias auxquels ils tiennent. Ils seront diffusés pendant le show mais nous gardons la main sur le visuel de la scène. Il n’est pas imaginable de fonctionner comme en festival. On a un format Urban Peace et les artistes se produisent dans ce format. Mais j’invite les LD à me communiquer des infos sur les habitudes de leur groupe, leurs choix de couleurs en fonction des titres pour que les artistes se sentent bien sur scène.”
A la demande du Festival d’été de Québec, Unisson Structures, société québécoise spécialisée dans la fabrication de structures et d’éléments architecturaux en aluminium, a réalisé la plus grande scène mobile autoportante jusqu’à présent conçue en Amérique du nord, baptisée Hi-Roof.
Vue de la scène Bell (Hi-Roof) au Festival d’été de Québec lors du concert de Def Leppard (photo R. Philippe).
Le premier montage officiel de la scène a eu lieu le 7 juin dernier (jusqu’au 17) sur les plaines d’Abraham (site historique), parc où se déroule le festival. Depuis, la scène a accueilli les concerts de Bruno Mars, Stevie Wonder, des Black Keys, Def Leppard, Rush et beaucoup d’autres pendant les 11 jours du festival (entre le 4 et le 14 juillet) puis plus récemment ceux de Paul McCartney, le 23 juillet, et Céline Dion, le 28.
Selon Patrick Martin, Directeur de production du Festival : “Nous avions vraiment besoin d’agrandir notre scène principale (la scène Bell), d’améliorer ses capacités techniques tout en augmentant les normes de sécurité. Unisson nous a présenté un concept novateur qui répondait à tous ces critères”.
Pour Olivier Jobin, vice-président d’Unisson Structures : “Nous sommes fiers de pouvoir offrir une des scènes les plus abouties à l’heure actuelle au niveau technologique. En travaillant avec le savoir-faire des dirigeants du Festival d’été de Québec, nous avons pu être au cœur des enjeux de nos clients les plus pointus”.
Hi-Roof
La scène Hi-roof (brevetée), qui a demandé cinq ans de R&D et de travail soutenu, se démarque par ses dimensions et ses capacités avec des valeurs inhabituelles et impressionnantes :
La surface totale représente une empreinte de 68 m (largeur) sur 32 m (profondeur) pour une hauteur de 26 m.
L’espace scénique en lui-même représente une surface de près de 500 m2 avec une ouverture de plus de 27 m.
La résistance au vent est de 120 km/h en rafales, et la scène supporte 730 kg au m2.
La capacité d’accrochage atteint 68 tonnes pour une charge uniformément répartie !
Plan de la scène Hi-Roof avec les cotes. La structure supporte des vents en rafales de 120 km/h et supporte 68 tonnes en accroche !
La tournée du 50e anniversaire des Stones (photo: Todd Kaplan).
Pour la partie américaine de la tournée mondiale “50 & Counting” des Rolling Stones, Patrick Woodroffe, concepteur lumière et Ethan Weber, directeur associé aux éclairages, ont choisi des consoles GrandMA2.
La tournée d’anniversaire des Stones de 18 dates aux USA a débuté à Los Angeles et s’est terminée à Washington DC.
Le groupe se produisait sur une scène présentant une immense paire de lèvres psychédéliques et une passerelle en forme de langue qui rappelait leur logo emblématique. Upstaging a fourni le matériel d’éclairage.
Ethan Weber et le programmeur des éclairages Dave Hill utilisaient deux consoles GrandMA2 Full-size, connectées en réseau.
“On les adore”, dit Ethan Weber. “J’ai géré les lumières critiques sur l’une des consoles pendant que Dave commandait la majeure partie du kit lumière sur l’autre”. Les deux hommes sont des responsables aguerris des éclairages des Stones puisque Hill a programmé toutes les tournées depuis Steel Wheels (1989). Et les deux sont des utilisateurs chevronnés de GrandMA.
“Nous avons passé quelques années sur la GrandMA”, précise Weber. “Je suis passé à la GrandMA2 l’année dernière pour le Green Day, et j’ai trouvé la transition très fluide.
La GrandMA2 a une bonne ergonomie. J’aime beaucoup la manière dont elle se programme et fonctionne, les écrans plus grands facilitent l’accès rapide, le moteur d’effets est considérablement amélioré, il y a plus de macros de fonctions, etc. Et j’apprécie par dessus tout la similitude de la syntaxe des commandes avec celle de la GrandMA1. Il semble que les mises à jour ou remodelages de consoles peuvent être plus ou moins réussis, mais avec la GrandMA2, MA Lighting a tout bon.”
La série de câbles haut de gamme étanches Aqua Marinex de Sommer Cable répond à certaines problématiques des secteurs de l’installation, de l’acoustique et de la vidéo professionnelles : équipements de fontaines, parcs d’aventure et d’attraction, équipements extérieurs de sports, événements maritimes, vidéos sous-marines, …
Grâce à l’emploi d’une gaine extérieure en polyuréthane spécial résistant à l’eau de mer et aux microbes, ces câbles sont immergeables et utilisables en permanence jusqu’à des profondeurs de 50 à 100 m.
Un rubanement de protection interne repousse toute humidité et compense de plus les hautes pressions régnant en profondeur.
La gaine externe est en outre résistante aux rayonnements UV et au sable, exempte d’halogène et difficilement inflammable (classe de protection IEC 332-1). La série Aqua Marinex est donc tout à fait adaptée aux installations côtières ou aux équipements extérieurs sur les bateaux.
Divers câbles audio, vidéo et réseau sont actuellement disponibles :
Cables micro et AES/EBU
Câbles HP en 2,5 et 4 mm2
Câble RG59 pour vidéo et phono et câble HD-SDI
Câble réseau CAT.6
Des éxécutions spéciales sont possibles, sur demande.