Robe voit grand à l’ISE 2025, avec, pour la première fois sur ce salon ; un show live impliquant ses derniers projecteurs asservis. Ils sont détaillés par Vincent Bouquet de Robe France alors que Josef Valchar, PDG de Robe nous apporte un éclairage plus général du groupe.
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LedPointe, un hybride Beam Spot Wash performant.
LedPointe
Quatrième asservi de la gamme Pointe, il se voit cette fois équipé d’une source led blanche de 280 W. Comme le MegaPointe, il intègre une trichromie CMY, un zoom performant variable entre 1,8 et 44° d’ouverture, le système breveté de prismes multiniveaux “MLP” permettant de superposer plusieurs prismes tout en gardant un contrôle total de leurs fonctions. Le moteur d’effets multicolore Spektrabeam introduit pour la première fois sur le iBOLT est également de la partie.
Ce nouveau LedPointe se veut comme une machine complémentaire dans la gamme actuelle, sa puissance et l’impact du faisceau se situant entre le Pointe et le MegaPointe, avec l’avantage de sa source Led (sans point chaud) qui couplée à sa palette d’effets lui confère une plus grande flexibilité d’utilisation et l’étale de son faisceau quelle que soit l’ouverture du zoom.
L’iEsprite LTL, IP65 et longue portée.
L’iEsprite LTL
Cette machine, dont le développement reprend celui de la gamme Forte, est la version “longue portée IP” de l’Esprite. Premier élément à justifier cette appellation : le zoom. Au plus serré, le faisceau n’ouvre qu’à trois petits degrés, mais s’élargit tout de même jusqu’à 57°. Quelques modules internes du iEsprite classique ne sont plus présents comme le bloc de couteaux asservis, laissant ainsi plus de place au faisceau pour développer sa puissance.
L’iEsprite LTL utilise toujours une trichromie CMY complétée par un CTO progressif et deux roues de couleurs, deux roues de gobos dont une de rotatifs, une roue d’animation, deux prismes, un iris… pour ainsi dire les principales fonctions d’une machine très axée “live”.
Les iStrobe font sensation !
L’iStrobe
Premier stroboscope led asservi de la gamme Robe, l’iStrobe par sa polyvalence devrait rapidement trouver sa place dans un segment du marché déjà bien concurrentiel. Pour commencer, il est IP65 et utilise la même technologie “Rains” que le iForte par exemple, avec des tubes déshumidificateurs placés dans les bras de l’appareil.
Les axes pan/tilt sont à rotation continue. La tête de la machine intègre deux zones wash qui entourent un crayon lumineux central : les parties wash sont composées chacune de 8 matrices leds RGBW de 60 W pour un total de 16 pixels.
Grosse nouveauté, deux zooms indépendants gèrent l’ouverture du faisceau émis par les deux parties Wash de 13 à 99° et un 3e zoom le crayon central de 98° x 14° à 125° x 97°. Le débattement physique de leur lentille qui ne dépasse pas 1 cm est très rapide. La Zone centrale est composée d’un crayon de 72 leds blanches (6500 K) de 20 W contrôlables en 12 zones destinées à la fonction strobe, et de 1 000 W de leds en blanc chaud et ambre pour une fonction blinder de 1800 K à 3200 K avec émulation tungstène. La présence du zoom pour cette zone permet ainsi de créer une lame de lumière centrale.
Ces appareils, déjà en fabrication pour certains seront disponibles au cours du premier semestre 2025.
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Josef Valchar.
Interview de Josef Valchar
C’est à l’occasion de son dernier passage à Paris quelques jours avant l’ISE que Josef Valchar, CEO et CTO de Robe a accepté de répondre à quelques questions concernant ses choix de développements.
SLU : Suite au lancement du nouveau LedPointe au LDI, comment se situe ce nouveau luminaire par rapport au MegaPointe, un des best-sellers de Robe ?
Josef Valchar : « C’est un nouveau membre de la famille Pointe avec le miniPointe, le Pointe et le MegaPointe. Ces trois appareils utilisent des lampes à décharge et sont toujours en production ; le MegaPointe notamment est toujours très demandé. L’utilisation du moteur LED était devenue nécessaire pour s’intégrer dans certains projets financés par l’État et pour lesquels les lampes à décharge ne sont plus admises. Cela dit, on n’obtient pas d’un moteur Led le même rendement ni la même intensité de faisceau. Quand la lampe nous permet d’atteindre 2 millions de lux à 5 mètres avec le MegaPointe, en Leds nous sommes à 170 000 lux. Par contre, il n’y a pas le point chaud créé par une lampe à arc court. C’est donc complètement différent.
SLU : Pour quel type d’utilisation préconisez-vous ce nouveau projecteur ?
Josef Valchar : Pour du Beam, en extérieur ou en Arena, il vaut mieux privilégier le MegaPointe mais en intérieur avec une distance de tir de 20 à 50 mètres, le LedPointe est suffisant car il produit les mêmes effets de Beam et en faisceau large les gobos rotatifs et statiques sont magnifiques. C’est donc un produit polyvalent, qui est à la fois un spot, un Beam, un Wash et un luminaire à effets. Nous l’appelons « tout en un » car nous l’avons conçu pour qu’il soit très bon dans chacune de ces catégories et sans compromis.
Du point de vue de l’optique, elle est similaire à celle du MegaPointe avec presque la même plage de zoom et le même système de gobos, bien qu’ils aient évolué. Cet appareil dispose du même système de couleurs, ce qui était crucial et d’un moteur d’effets identique avec des prismes superposés. Il dispose également du système breveté SpektraBeam, présent dans l’Ibolt, qui produit un effet de Beams de couleurs différentes. Le LedPointe dispose lui aussi de la technologie Transferable Engine.
SLU : Est-il certifié IP65 ?
Josef Valchar : Il est IP 20 car une certification IP65 aurait alourdi le prix et nous voulions rester abordable mais c’est une possible amélioration qui pourrait être décidée en fonction des retours de nos utilisateurs. Nous avons commencé à expédier les produits en janvier et ils seront rapidement sur le marché.
SLU : Pourquoi ne pas avoir choisi d’utiliser une source Laser ?
Josef Valchar : Nous aurions pu le faire il y a 2 ou 3 ans déjà, mais nous nous sommes abstenus car la réglementation nous semble insuffisante. Personne ne sait vraiment comment utiliser ces sources lasers qui peuvent être dangereuses pour les yeux. Le marché ne me semble pas encore formé à l’utilisation de ce type de source en toute sécurité et ce même sur des salons. Souvent je préfère m’éloigner pour ne pas m’abîmer les yeux quand des faisceaux étroits sont projetés à courte distance. Par ailleurs si quelqu’un est blessé dans un pays comme les Etats-Unis, cela peut provoquer la fermeture d’une entreprise.
C’est la raison pour laquelle nous avons préféré réserver une source Laser dans le iBOLT qui est un projecteur prévu pour de très longues distances auquel nous avons ajouté un dispositif de sécurité qui mesure la distance en temps réel. Il a été spécialement conçu pour protéger les techniciens qui pourraient être exposés pendant l’installation, la programmation ou lors des répétitions car nous sommes partis du principe que les équipes engagées ne sont pas forcément formées aux bonnes pratiques. L’Europe n’est pas aussi stricte que les Etats-Unis et la FDA en la matière. D’ailleurs cela nous a pris un an pour gérer tout l’administratif nécessaire à la dérogation nous permettant de faire fonctionner le iBOLT au LDI de Las Vegas. Aujourd’hui cette dérogation doit être utilisée par chaque entreprise utilisant ce produit aux USA. Cela implique des formalités administratives et une formation.
SLU : Comment ce système de sécurité fonctionne-t-il ?
Josef Valchar : Si l’on passe devant ce système qui peut mesurer jusqu’à 100 mètres de distance, la sortie est immédiatement coupée. Bien sûr, cela ne résout pas tous les problèmes et il faut aussi définir un espace de travail sûr, où le faisceau puisse être dirigé quand il est large et donc sans danger. L’impact lumineux dans ce cas est beaucoup plus faible et je pourrais même dire que le faisceau devient aussi sûr que celui d’une source LED. »
L’utilisation d’un alliage de magnésium pour les capots du iForte, appareil IP65, a été soumise à des interrogations. Pour rappel, de nombreuses industries l’utilisent à grande échelle, comme l’automobile et aérospatiale, pour fabriquer différentes pièces et à une moindre échelle les boîtiers d’appareils photo professionnels.
SLU : Continuerez-vous à utiliser un alliage de magnésium pour les capots du iForte ?
Josef Valchar : « Nous avons conçu le iForte pour qu’il soit IP65. Mais nous voulions aussi qu’il ressemble au Forte du point de vue des performances, de sa forme et de son poids. Au final je pense que pour 99 % des gens il n’y a pas de différence à l’œil nu entre le Forte et le iForte. Utiliser un alliage d’aluminium pour les capots les aurait rendus plus lourds de près de 40 %. Cela étant dit, le cadre et la structure du iForte sont tout de même en alliage d’aluminium pour maximiser la solidité et cette décision a été très bien accueillie par le marché.
Pour nous, d’une manière générale, il est important de ne pas aller plus vite que le cycle d’achat – vente de l’occasion et de respecter les investissements effectués par les prestataires pour qu’ils ne perdent pas de valeur. Cela est possible tant qu’il n’y a pas de remplacement et pour nous c’est la priorité numéro 1. Cela dit, cette longévité des produits et les options qui les rendent durables peuvent aussi jouer contre nous et donc, même si j’essaie de m’engager sur 7 à 10 ans avant de sortir un nouveau produit, je fais aussi attention de ne pas fragiliser la marque. Nous sommes dans une surveillance attentive du marché.
SLU : Depuis le rachat d’Avolites par Robe en juin 2023 qu’avez-vous déjà mis en place et quels sont vos projets à court et moyen terme ?
Josef Valchar : Nous nous concentrons sur le développement de nouvelles consoles. La Avolites D9 est le produit phare et la D7 l’a rejointe sur un segment de marché très intéressant. Sa taille, ses performances et sa gamme de prix en font déjà un produit qui change la donne. En effet, il est facile de passer d’une D9 à une D7 car les deux consoles utilisent le même logiciel Titan. C’est d’ailleurs aussi le logiciel Titan qui tourne dans l’Arena ou la Tiger Touch, même si leur hardware devient obsolète au bout d’un moment.
SLU : C’est important d’avoir de plus petites consoles dans la gamme ?
Josef Valchar : Nous pensons que les petites consoles peuvent être un bon point de départ pour apprendre à travailler avec Avolites et passer ensuite vers la D7 ou même directement vers la D9, le produit phare. De nouveaux développements doivent sortir vers la fin de l’année et concerner une nouvelle console qui se placera sous la D7. Par ailleurs nous avons aussi pour ambitions de développer un média serveur qui sera géré depuis la console. Ce n’est peut-être pas très visible pour l’instant, mais les résultats sont là et l’ensemble est très performant. C’est un peu le géant caché qui grandit lentement.
Ce sera une autre étape pour amener Avolites là où la marque devrait être en termes de renommée et de résultats c’est-à-dire là où elle était il y a 20 ans et donc avant que d’autres sociétés se développent. Nous fabriquons des projecteurs qu’il faut contrôler. Nous sommes donc conscients des besoins et des enjeux. L’équipe au Royaume-Uni compte 12 personnes en R&D et 60 au total chez Avolites et ils sont prêts à répondre aux besoins des utilisateurs.
SLU : Avez-vous envisagé de délocaliser Avolites en République tchèque là où se trouve le siège de Robe ?
Josef Valchar : Nous n’avons jamais eu cette réflexion car le made in UK a une valeur. Avolites étant une entreprise britannique, elle doit rester en Grande Bretagne. Lorsque nous l’avons rachetée, nous sommes devenus propriétaires de deux bâtiments. Le marché immobilier étant ce qu’il est au Royaume-Uni, il est plus intéressant pour nous de procéder à des rénovations petit à petit plutôt que de déménager. C’est d’ailleurs l’approche que nous avions choisie pour l’Usine Robe en République tchèque. Par ailleurs cela nous permet de rester libres vis-à-vis des banques qui pourraient freiner nos ambitions en cas de crise économique.
SLU : Y a-t-il des différences notables en termes de culture d’entreprise entre Robe et Avolites ?
Josef Valchar : C’est un pays, une langue et une culture différente mais il y a aussi beaucoup de similitudes. Je pense que nous avons une équipe passionnée au Royaume-Uni et nous devons travailler ensemble. Avolites est sur le marché depuis bientôt 50 ans et bien sûr, il faut du temps pour comprendre les processus internes, et les faire évoluer pour les amener là où nous aimerions qu’ils soient. Mais il est certain que nous sommes sur la bonne voie pour avoir un impact sur le marché avec de nouveaux produits.
Nous avons déjà fait évoluer le réseau de distribution qui est maintenant géré par Robe aux États-Unis, en Allemagne, en France et au Moyen-Orient ou par nos distributeurs à l’exception de Singapour. La même chose se produit avec LSC Control Systems basée en Australie à Melbourne. C’est une société spécialisée dans les racks de distribution électrique acquise par Robe l’année dernière. Ils fabriquent également de petites consoles d’entrée de gamme qui ne sont pas en concurrence avec Avolites, mais aussi des interfaces DMX, Artnet, DMX DALI, des splitters DMX, etc. Avec ces nombreuses passerelles créées nous sommes maintenant présents dans l’alimentation électrique, les lumières et le contrôle. »
Après quelques représentations en France à sa création en 1980 puis en 1991, c’est au West End puis à Broadway que la comédie musicale Les Misérables, créée par Claude Michel Schönberg pour la musique et Alain Boublil pour le livret, rencontre le succès sous la production de Cameron Mackintosh.
Son adaptation au format anglo-saxon en fait rapidement un triomphe, pour se maintenir pendant toutes ces années parmi les comédies musicales les plus admirées.
Pour des raisons d’exclusivité, l’œuvre ne pouvait être représentée en France. Le théâtre du Châtelet l’accueillit exceptionnellement pour l’anniversaire de ses 25 ans dans sa version anglaise. Après toutes ces années de succès, il était inconcevable qu’elle soit privée de représentation dans son pays de création.
L’exclusivité ayant été reconsidérée, le livret et la musique ont été adaptés et une nouvelle mise en scène signée Ladislas Chollat fait revivre cette œuvre dans un spectacle démesuré de 2h40 au Théâtre du Châtelet et peut-être bientôt en tournée à travers la France.
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De gauche à droite : Cyril Auclair, Vincent Portier et Léonard Françon.
Pour accompagner cette nouvelle création, un nouveau sound design signé Unisson Design a été créé par Cyril Auclair et Léonard Françon avec un équipement technique fourni par le Théâtre du Châtelet, B Live et mixé par Vincent Portier.
SLU : Quel est le rôle d’Unisson Design dans cette nouvelle version “française” des Misérables ?
Cyril Auclair : Avec une réadaptation de la musique et du livret, une nouvelle mise en scène, de nouveaux décors, un orchestre et une programmation de salles en France, il était indispensable de repenser complètement le sound design de la comédie musicale. Notre rôle a été de définir toute la microphonie d’orchestre et le système de diffusion sonore. Nous avons aussi créé l’intégralité des effets sonores et l’encodage complet de la console pour accueillir le mixeur dans les meilleures conditions possibles.
L’énorme élévation du Châtelet. On aperçoit en fond de scène l’orchestre.
SLU : Quels étaient vos interlocuteurs ?
Cyril Auclair : En tout premier lieu les créateurs. Ils avaient une vision très précise de leur nouvelle œuvre qui leur permettait une direction artistique extrêmement efficace. Les chanteurs étaient parfaitement dirigés en recevant beaucoup d’indications sur la projection, la façon de chanter.
C’était très productif car le rendu artistique ne reposait pas seulement sur les capacités de la prise de son et de la diffusion. Simultanément, une parfaite collaboration avec le metteur en scène nous permettait, dans nos préparations de mixage et de création d’effets sonores, d’accompagner au mieux l’esthétique d’une scénographie particulièrement impressionnante.
SLU : Par quoi commencer ?
Cyril Auclair : En tant que sound designer, la première question était de savoir comment allions-nous capter les voix, en proximité serre-tête ou sur le front ? En sachant que les comédiens n’auront pas de ears, car nous sommes sur une comédie musicale à l’anglo-saxonne, et donc que les voix seront suffisamment projetées dans une salle type théâtre à l’italienne avec une diffusion sonore qui excitera la salle, nous nous sommes dirigés tout de suite vers la solution micro front. Seuls les enfants, comme on le verra plus tard, ont été équipés en serre-tête.
SLU : Pas de ears pour les artistes, mais des retours quand-même ?
Cyril Auclair : Oui des retours, mais uniquement avec l’orchestre. Il n’y a aucun retour de voix. Avec leur façon de chanter et la topologie du lieu, les artistes s’entendent suffisamment bien. La problématique des ears est très connue. L’artiste se retrouve dans une situation très confortable qui, au fil du temps, l’incite à moins projeter sa voix et donc à un appauvrissement de la dynamique.
Clairement, la solution sans ears est la meilleure pour le rendu vers le public. Nous privilégions toujours cette formule en comédie musicale. Ici nous avons au plateau dix enceintes d&b E8 en douche, deux derrière les stacks en side et deux en devant de scène. Les retours sont mixés sur la console de face. C’est une des parties de notre travail de fournir ses retours sur lesquels le mixeur n’a pas à intervenir en représentation.
Les retours vidéo de la direction d’orchestre via trois grands écrans, indispensables aux artistes.
SLU : Cela demande un effort plus important aux artistes ?
Léonard Françon : Nous devons leur faire comprendre que cette méthode est idéale pour les spectateurs et qu’ils ne seront jamais dans une situation totalement confortable sur le plateau. Sur ce casting, le chanteur principal vient de l’opéra et d’autres viennent de la comédie musicale anglo-saxonne, ils sont donc totalement habitués à ce fonctionnement. D’autres viennent de la comédie musicale française et n’avaient jamais chanté dans ces conditions. Nous les avons accompagnés et mis en confiance.
Cyril Auclair : C’est ça le sound design. Cela implique des choix techniques importants dont on ne peut se dissocier. ll était de toute façon inenvisageable de mettre les voix dans les retours plateau qui sont diffusés avec des enceintes en douche. Avec des dizaines de micros omnis sur scène, nous aurions rapidement eu du feedback et nous aurions récupéré une sorte de halo sonore plutôt gênant.
Évidemment, cela se fait dans la confiance et l’artiste qui n’a pas l’habitude, découvre que c’est parfaitement acceptable. Nous leur donnons aussi d’autres points d’appui, comme les retours vidéo de la Cheffe visibles de tout le plateau pour les indications de départ ainsi qu’un très bon retour orchestre pour bien prendre la note.
L’orchestre en fond de scène.
SLU : L’orchestre n’est pas en fosse, mais en fond de scène ?
Léonard Françon : L’orchestre est derrière un double pendrillon en tulle donc très étouffé. On ne voit l’orchestre que deux fois dans le spectacle. Cette solution est également valable dans le cas d’une tournée potentielle du spectacle en salle de type zénith. En fait, ce n’est pas gênant.
A Broadway, par exemple, les orchestres jouent souvent dans des salles annexes non visibles. Évidemment, à la différence d’un orchestre en fosse qui bénéficie de l’acoustique de la salle, nous sommes obligés de le sonoriser. Cela nous permet d’offrir un son beaucoup plus maîtrisé car moins soumis à l’acoustique du théâtre.
Cyril Auclair : Historiquement, le Théâtre du Châtelet a été conçu pou l’opéra et l’opérette, avec un orchestre en fosse non sonorisé. Les artistes chantent devant, et quand ils se retournent, ils ne parlent pas et ne chantent pas. Jean-Luc Choplin a été le premier des directeurs à amener la comédie musicale au Châtelet. C’est à ce moment que le théâtre a pris son envol en termes de design sonore, car avant il ne s’agissait que de faire quelques retours d’orchestre sur le plateau.
Le Théâtre du Châtelet, une acoustique très sonore.
SLU : Cette acoustique, êtes-vous arrivé à la maîtriser ?
Léonard Françon : La salle est très sonore. Cela fait sa beauté mais aussi sa complexité. Elle n’aime pas la sono et si on l’excite trop, elle commence à saturer. Sa réverbération est en plus assez haute en fréquence et difficile à maîtriser.
Cyril Auclair : Et avec ses cinq niveaux au-dessus de la corbeille, il y a aussi un problème d’élévation à gérer. Le système de diffusion permanent de type line array a une angulation assez importante, environ 10 degrés par boîte. Un premier système d&b a été installé en 2017. Comme il était de petit format et qu’à l’époque il y avait de la programmation de concerts, un complément était souvent nécessaire, ce qui nous a permis d’essayer plusieurs solutions du même fabricant. Avant la refonte totale en 2019, les équipes internes du Châtelet, dont j’ai eu la chance de faire partie, ont eu la maîtrise d’ouvrage. Nous savions donc parfaitement quel type d’enceintes d&b nous voulions.
SLU : Ce système de diffusion, de quoi est-il composé ?
Cyril Auclair : C‘est un line array avec un cluster central qui exploite la série Y de d&b. Il dispose d’une ligne de sub-array permanente. Deux stacks en bas gèrent la corbeille et un front fill. Chaque étage dispose d’enceintes de rappel et arrière pour la plupart encastrées dans les murs.
Le système de diffusion d&b en LCR plus la ligne de sub-array.
SLU : Lui avez-vous apporté des modifications pour Les Misérables ?
Cyril Auclair : Oui, cela fait partie de notre mission d’adapter le système de diffusion à la comédie musicale. Nous avons modifié la ligne de front-fill composé de quatre T10 exploitable quand on a un orchestre en fosse. Avec ici un public en proximité directe du front de scène, nous avons préféré plus de sources de plus petites tailles en utilisant huit E5. Nous avons aussi complété le système avec deux SL-SUB pour gérer l’ultra grave nécessaire à la bonne restitution des effets sonores.
SLU : Et comment l’exploitez-vous ?
Léonard Françon : On a juste traité le bus de mélange principal différemment. Dans la configuration standard du Théâtre du Châtelet, on travaille beaucoup en “group to matrix”. On dirige le groupe voix vers le cluster central et le front fill, le groupe musique dans le L/R, avec un mélange qui se fait très bien dans l’air. Pour Les Misérables, nous avons choisi de travailler à partir d’un véritable mixage LCRS fait entièrement dans la console de face qui est une DiGiCo SD7Q Théâtre.
Une place de choix mais pas de tout repos !
SLU : LCRS, vous faites du surround ?
Léonard Françon : Comme nous avons 8 canaux d’enceintes arrière sur tous les niveaux, nous avons choisi de les utiliser pour faire du surround. Au niveau des claviers, une création complète a été réalisée par Steward Andrews, de la nappe aux effets sonores, avec des sons modernes plus électro. Nous récupérons 4 sorties stéréo pour chacun des deux claviers, que nous exploitons en diffusion surround.
Enceintes de fond de salle utilisées en surround.
Cyril Auclair : C’était une demande de faire ce type d’effet. Produire du son qui vient de l’arrière, c’était une manière simple de faire de l’immersion sonore en utilisant le système de diffusion existant.
SLU : Un système spatialisé aurait un sens ici ?
Cyril Auclair : Ce serait compliqué de faire du spatialisé ici à 100% pour l’audience car beaucoup de zones mortes en seraient exclues. La définition frontale pourrait être améliorée en passant de 3 à 5 lignes, pour faire du mix objet via une ligne WFS, mais qui ne pourrait pas être sur le même plan pour des raisons d’accroche. Le spatialisé n’est, à mon avis, pas le sujet le plus important dans un théâtre à l’italienne comme celui-là, même si très intéressant.
SLU : Et avec un temps de préparation apparemment très court ?
Léonard Françon : Le planning était en effet très serré. Nous avons eu quatre scéniques orchestre pour répéter, soit douze heures de travail sur 2h30 de spectacle musical non-stop et 55 lignes de micro pour l’orchestre plus les voix. Ensuite la générale et deux previews, mais comme nous ne pouvons plus nous déplacer dans la salle pour tout vérifier durant ces moments, le calage complet des mixes dans les systèmes de diffusion doit être au point avant.
Ensuite à partir de l’opening night, vu le travail exigeant qui est demandé au mixeur, nous ne pouvons plus le déranger sur sa console pendant les représentations. Il a pu néanmoins bénéficier de 8 jours de scénique piano pour répéter sa mécanique. Malgré cette frustration de temps de préparation, nous avons pu délivrer un sound design propre et créatif, heureusement dans un lieu que nous connaissions déjà très bien. Un vrai défi.
SLU : Vous avez géré toute la topologie de la console ?
Cyril Auclair : Oui, nous livrons à l’ingénieur du son une console clef en main prête à mixer. Il n’a plus qu’à gérer la mécanique des faders. Il arrive sur un bac de 12 dont 10 pour les voix, le 11ème pour le niveau de leur réverbération et le 12ème pour le niveau orchestre. Nous lui donnons des indications sur chacun de tableaux, correspondant au rendu souhaité dans l’équilibre voix / musique. A lui ensuite, à chaque représentation, de le reproduire au mieux.
SLU : Vous écrivez en fait la dynamique du spectacle ?
Léonard Françon : Oui. Nous donnons à chaque tableau le caractère intimiste ou dynamique demandé. Le mixeur ne gère que les mixes voix et le master musique. ll n’interviendra jamais sur les pistes instruments, sauf s’il y a un problème.
Cyril Auclair : Nous faisons l’encodage du mixage orchestre à la première répétition. Nous avons bien sûr préparé au maximum en amont en se basant sur les partitions et en échangeant avec les compositeurs, sans musiciens. On sait déjà que tel micro sur tel instrument impose tel traitement.
SLU : Vous devez utiliser des templates ?
Léonard Françon : Nous recommençons à zéro à chaque production. Mais nous travaillons toujours sur du matériel que nous maîtrisons parfaitement. On peut parler de template pour la diffusion. Nous utilisons intégralement une matrice 48×48. Nous avons des bases qui nous permettent d’envoyer immédiatement une source dans la diffusion avec un gain et une distribution parfaitement bien répartie. Heureusement, car avec quatre jours de répétition, sans ça, nous serions battus.
Cyril Auclair : C’est l’avantage d’avoir travaillé des années ici. Nous connaissons les zones problématiques et savons ce qu’il faut faire pour que ça sonne. Nous avons juste passé une journée pour recaler la diffusion. Notre mixage en LCR dans la console imposait un réalignement du cluster central, celui-ci étant taillé pour la voix en standard. Nous avons terminé par une balance tonale. Nos matrices gèrent les délais de zones tandis que les délais inter-enceintes sont maintenus dans l’amplification.
SLU : J’ai été stupéfait par l’intelligibilité et la qualité sonore des voix, et ceci avec des micros sur le front ?
Cyril Auclair : Tous des DPA. Pour les voix, c’est du 6061 sur le front, sauf pour les enfants qui sont équipés en serre-tête 6066. Avec une petite voix pouvant être stressée, le frontal est compliqué s’ils ne projettent pas assez.
Léonard Françon : Un enfant qui assure en répétition peut facilement s’effondrer en représentation face à un public de 2 000 personnes. Dans ce cas, tu es très heureux avec le serre-tête de pouvoir pousser le niveau sans mettre ton mix en danger. En plus, le casting enfant se compose de trois équipes différentes car ils ne peuvent pas travailler tous les soirs. Ils ont donc eu moins de répétitions et sont plus sujets au stress.
L’antre des opérateurs HF, les Post-it rivaliseront-ils avec le nombre de canaux ?
SLU : Et si le front n’est pas disponible, par exemple à cause d’un chapeau ?
Cyril Auclair : Nous faisons ce que nous appelons des earloops en utilisant un arceau métallique pour accompagner le micro et le poser où nous le voulons. Nous avons souvent envie de le descendre sur le visage mais la scénographie nous demande de ne pas le voir.
Un chapeau avec un micro sur le front, procure un effet de masque, modifie la réponse en fréquence et ajoute des bruits de frottement. Avec un boost dans le bas médium et un rendu sonore devenant trop flou, ce n’est pas exploitable.
Les micros DPA et leurs émetteurs Sennheiser sont prêts pour les artistes en local ou sur le chapeau, plus quelques SKM5200 COM uniquement pour les équipes créatives lors des répétitions.
Léonard Françon : Tu peux essayer de corriger à l’EQ. Si jamais tu t’en sors, tu es bon pour tout recommencer d’un chapeau à un autre. La solution est de mettre le micro sur le chapeau et l’émetteur dedans.
L’artiste est ainsi équipé de deux micros, un front et un dans le chapeau, car évidemment il ne le porte pas tout le temps, parfois juste deux mesures. Dans ce cas tout est prêt dans la console, on passe de l’un à l’autre de manière totalement transparente pour le mixeur.
Toute la HF en Sennheiser 6000.
SLU : Toute la HF est en Sennheiser 6000 ?
Cyril Auclair : Si la qualité de transmission est primordiale, l’important pour nous est la taille des boîtiers émetteurs qui doivent se faire oublier par l’artiste et s’adapter à tout type de costume. Nous avons en tout sur le plateau 36 artistes équipés de micros DPA pour les voix, soit 43 micros DPA plus 5 spares, exploitant 43 fréquences sur un total de 48 disponibles. Toute la HF est gérée en représentation par trois opérateurs HF. Merci à eux.
Léonard Françon : Et parfois si on a des claquettes dans le spectacle, on ajoute un pack supplémentaire pour deux micros Sennheiser MKE 2 qui descendent le long des jambes. L’artiste a alors sur lui trois émetteurs, un pour la voix, le spare et celui des claquettes. Et on fait les deux jambes avec un seul émetteur, au diable les problèmes d’impédance. Ça ne fonctionne pas avec tous les pockets !
SLU : Si nous passions à l’orchestre ?
Cyril Auclair : La captation de l’orchestre est plutôt complexe et a mis en œuvre un grand nombre de micros de proximité par sa formation très compacte. Il se compose de 13 musiciens : un quatuor à cordes, flûte – hautbois – clarinette, deux cors, un tuba, un trombone, une trompette, un set de percussions plutôt exceptionnel (23 lignes micro) et deux claviers. Tout ceci arrive sur le SD Rack comportant des cartes d’entrée et de sortie 32 bit pour partir en Optocore vers la console. Même principe pour les sources HF.
55 lignes pour l’orchestre.AKG C414 pour les cors.
Léonard Françon : Les claviers jouent live et envoient des séquences et des effets sonores. Beaucoup de changements de patch et de type de son nous arrivent sur 8 pistes stéréo. Ça a été un travail complexe de mettre tout ceci en ordre pour la diffusion dans les snapshots de la console.
Les musiciens règlent eux-mêmes leurs retours avec les ME-1 Allen & Heath.Le SD Rack sur scène, tout en cartes 32 bit Stadius.
SLU : Chaque musicien dispose de ses propres retours ?
Léonard Françon : Oui. Les musiciens disposent tous d’un mélangeur personnel ME-1 d’Allen & Heath pour alimenter soit des casques ou des in-ears à leur convenance, plus des retours en Genelec pour les claviers. Ceci nous fait gagner beaucoup de temps car il suffit de leur envoyer 16 stems depuis la DiGiCo.
Le système de retour personnel pour les musiciens ME-1 d’Allen & Heath.
SLU : Pour terminer avec les sources, une dernière est plus qu’importante, il s’agit de QLab ?
Cyril Auclair : Effectivement, QLab gère la diffusion de tous les effets sonores. Nous les créons et les encodons pour être ensuite déclenchés soit par le mixeur par le rappel de snapshot depuis la DiGiCo, soit par la Cheffe d’orchestre par une commande MIDI manuelle. Tout ce travail de programmation est fait dans Q-Lab.
Nous avons pour cela deux mac mini, un main et un spare, qui partent en MADI dans la console. Nous n’avons pas besoin de commutation automatique. En cas de problème, nous avons le temps de passer de l’un à l’autre. Comme pour les spares de micro ou de HF. Ici, rien n’est en automatique mais tout est possible.
SLU : Vous créez les effets sonores aussi dans QLab ?
Cyril Auclair : À la suite de la demande du metteur en scène, nous créons entièrement les effets en raccord avec le visuel. C’est un travail important de recherche pour trouver le son qui convient et en proposer plusieurs versions. Écouter les sons en dehors de la salle n’a pas vraiment beaucoup de sens. Pour cette raison, nous essayons de tout faire dans QLab qui nous propose l’exploitation de plusieurs couches d’éléments audio sur une time line. On évite d’utiliser un autre logiciel pour gagner du temps et éviter les opérations de transfert. Si le metteur en scène nous demande des modifications, nous pouvons les faire immédiatement.
SLU : Et on peut aussi générer des commandes OSC ?
Cyril Auclair : C’est primordial ! Nous envoyons de l’OSC à la lumière pour la synchro. C’est nous qui l’encodons également. La lumière n’a pas de conduite, c’est le régisseur général qui donne les tops pour enchaîner les cues, à la différence du son ou il y a un véritable mixage temps réel. C’est un sujet très chronophage sur cette production où il y a beaucoup d’effets d’explosions.
Un des points de diffusion audio et vidéo dans les coulisses.
SLU : Votre travail ne s’arrête pas là ?
Cyril Auclair : Oh que non ! Nous gérons aussi la partie vidéo appelée CCTV, qui est un retour visuel de la Cheffe. Il y a quatre écrans pour les artistes sur scène, un à la console de mix et des rappels en backstage où nous y associons des points de diffusion dont on gère également le mixage et qui permettent aux artistes partout en coulisses de voir et d’entendre ce qui se passe sur scène.
Et maintenant, si nous allions voir la régie. Nous montons les 5 niveaux d’un des plus grands théâtres à l’italienne d’Europe et nous allons à la rencontre de Vincent Portier, qui a la charge de mixer chacune des représentations.
Le beau poste de pilotage de Vincent Portier.
SLU : 2h40 de comédie musicale continue à l’exception de l’entracte, ça s’appréhende comment ?
Vincent Portier : Comme un marathon ! La musique ne s’arrête jamais, c’est la particularité de ce show. Il n’y a pas de pause à la console. Généralement il y a un tableau où j’ai le droit de boire un coup. Ici impossible. Même la Cheffe ne peut se désaltérer que pendant deux instants sur tout le spectacle. Tu ne peux jamais te déconcentrer. Les musiciens tiennent le rythme et même le public est un peu déstabilisé, il voudrait parfois applaudir, mais n’a pas le temps.
SLU : Comment garder le public attentif ?
Vincent Portier : La dynamique du spectacle a été beaucoup travaillée pour obtenir un relief entre chaque tableau et ne pas fatiguer le public. Nous soulignons en permanence le travail de l’orchestre. Parfois pendant deux couplets, il y aura juste un violon. Je ne m’interdis pas de descendre à 70 dB pour profiter de ces moments-là. Nous sommes en moyenne à 85 dB avec un max à 90 dB. Quand le public parle, on est déjà à 75.
Vincent Portier : Certains tableaux sont très chargés sur des petits espaces du plateau comme la scène de l’auberge où il faut réussir quand même à capter l’ambiance sans perdre le texte du rôle principal alors que tous les comédiens sont en train de taper dans des chopes. Et comme ce sont des vraies, cela fait beaucoup de bruit. Le metteur en scène veille à maintenir le niveau de perturbation acceptable pour préserver la qualité du mixage.
SLU : Ce n’est pas compliqué de ne pas voir l’orchestre ?
Vincent Portier : Pas vraiment. J’échange beaucoup avec la Cheffe d’orchestre quand je sens des différences entre deux musiciens. Leur position de jeu est importante. Nous avons eu un flûtiste qui en changeant de position nous a fait perdre 8 dB. Je suis aussi en liaison avec Laurent Dussault le régisseur son plateau, et j’ai le retour vidéo de la Cheffe pour pouvoir la suivre. Pour finir, nous enregistrons et archivons le show tous les soirs. Cela permet de comprendre les problématiques de la veille.
SLU : Et je suppose que vous devez faire face à des imprévus ?
Vincent Portier : Oui, comme un comédien qui met son chapeau équipé du micro à l’envers. Quand tu ouvres le fader tu te dis, mais qu’est que c’est que ça ? Le comédien a senti que le son n’était pas correct, il a enlevé le chapeau, l’a secoué et remis cette fois dans le bon sens. Sur le coup, nous n’avions pas compris ce qui se passait. L’analyse nous a permis de comprendre et que nous devions, pour les prochaines représentations, nous assurer, à la prise de rôle, que le chapeau est bien dans le bon sens. Dès que nous avons le moindre doute, un souci, je fais évoluer ma conduite.
Une conduite ultra détaillée pour un mix temps réel sans automation.
SLU : La conduite est sur l’Ipad ?
Vincent Portier : Oui. C’est le livret de la comédie musicale avec toutes les informations dont j’ai besoin. Soit 90 pages. Pour chaque scène, j’ai en bleu les indications de numéros des faders utilisés, en rouge les snapshots, et en vert les niveaux d’orchestre et de réverbération. Elle se construit et s’optimise au fur et à mesure des représentations. À la fin de cette saison, je suis à la version 40. On commence les répétitions dans une version 5 ou 6.
J’ajoute aussi des indications sur les faders qui n’interviennent plus ce qui me permet de les écarter de la scène à venir, c’est très utile pour gérer les enchaînements très rapides. La conduite n’est pas synchronisée. Je tourne les pages manuellement. Je prépare sur la page de la scène en cours un résumé de ce qui arrive sur la scène suivante. A sa création, je fais un gros travail d’analyse de la partition dont je note bien entendu les numéros de mesure pour aller très vite en répétition.
L’assignation des 12 DCA pour le mixage.
SLU : Cela donne une utilisation particulièrement formatée de la console de mixage ?
Vincent Portier : Sur la console, je travaille avec uniquement 12 faders. J’exploite aussi pleinement les 8 layers des macros de la console qui me permettent de tout commander sans avoir à toucher à d’autres équipements, de manière à toujours être concentré sur le mix.
Les macros gèrent aussi les circuits d’ordres, ainsi que des situations d’urgence comme désarmer le MIDI de la Cheffe d’orchestre. Celui-ci déclenchant les coups de feu, ce serait navrant, par sa défaillance, d’en produire sur une scène qui n’en a pas. Je peux aussi par exemple couper la M6000 si besoin de la redémarrer, ou désactiver le MIDI de la console si je dois faire une modification de dernière minute.
Cyril Auclair : L’idée est que Vincent intervienne le moins possible sur des éléments extérieurs pour qu’il reste concentré sur son mix. Pour cela, nous avons même demandé aux équipes du Théâtre du Châtelet la possibilité de déplacer le panel de communication Riedel juste au-dessous du bandeau d’appui. Il n’a ainsi même pas besoin de bouger.
Léonard Françon : Tout est fait pour que son attention soit disponible à 100 % pour ne faire que du son et écouter. Par exemple, utiliser des chiffres pour les faders au lieu de mettre les noms des comédiens. C’est notre démarche de rendre tout plus simple.
Le poste de la cheffe et sa commande MIDI.
SLU : Cela permet aussi de réagir encore plus vite ?
Vincent Portier : Oui. Ces simplifications sont très utiles si tout d’un coup tu as un événement extérieur non prévu qui te déconcentre, comme si tu communiques avec ton technicien plateau pour résoudre un problème. Quand tu reviens au mix, tu as immédiatement toutes les infos pour le resituer.
SLU : As-tu une base de mixage ?
Vincent Portier : La base c’est pour moi l’indication de niveau d’orchestre. C’est la référence de mon mix, je place ensuite mes voix. Rien d’étonnant à faire un +3 dB sur une voix pour rejoindre un niveau d’orchestre. En revanche, si je devais bouger le niveau d’orchestre de manière importante, je serais amené à me poser beaucoup de questions. Le mix retour qui n’intègre que l’orchestre est préparé et envoyé pré fader donc mon mix n’influe pas. Il y a juste une accentuation de son niveau dès que je pousse en salle au-dessus des -5 dB, pour équilibrer le niveau plateau.
SLU : Côté réverbération ?
Vincent Portier : Une t.c. M6000 avec deux moteurs de réverbération pour les voix et deux autres pour l’orchestre et les effets. Le changement de presets en fonction des scènes est géré à la console qui commande QLab par ses snapshots, qui ensuite pilotent les presets par MIDI.
La liste des snapshots, en rouge ceux qui déclenchent un effet sonore.
SLU : Tout est centralisé dans les snapshots de la console ?
Vincent Portier : Oui, c’est important de savoir que tout est centralisé par une commande unique, surtout quand les enchaînements sont très rapides. Tous les effets sonores sont envoyés en Live par QLab qui est triggé par la console en MIDI. Dans la Cue List, toutes les mémoires en rouge indiquent qu’elles contiennent du MIDI qui va générer un effet son. Cette centralisation des commandes est aussi très pratique pour se déplacer dans les scènes pendant les répétitions, et en cas d’incident technique, revenir au tableau est immédiat.
SLU : Les snapshots gèrent aussi les retours pour chaque tableau ?
Vincent Portier : Oui. Je ne m’occupe pas du mix retour. Il a été préalablement préparé par Cyril et Leonard. A chaque tableau, un snapshot rappelle le mix retour correctement ajusté pour satisfaire la position des comédiens sur scène et suivre les variations d’instruments de l’orchestration. Nous avons aussi placé des micros d’ambiance en balcon et corbeille, que nous envoyons dans les ears de la Cheffe d’orchestre pour lui permettre d’entendre les applaudissements afin de bien gérer le lancement des scènes.
QLab, Wavetool et des claviers grosses lettres pour aller vite.
SLU : Wavetool est un logiciel utile pour toi ?
Vincent Portier : J’utilise Wavetool comme monitoring. Si j’ai un doute et que je vois un trou dans les courbes vertes (niveau audio) ou rouge (qualité HF), je sais que le problème vient de la HF et que l’équipe va le gérer. Je peux alors continuer à mixer tranquillement. Si en revanche je ne vois rien d’anormal sur Wavetool, c’est que cela vient de l’orchestre. La messagerie de Wavetool est aussi un super outil de communication silencieuse qui permet de gérer des problèmes sans se déconcentrer du mix.
Par exemple, hier, une comédienne s’est blessée dans l’acte 1. Nous n’étions pas sûrs qu’elle puisse continuer sur l’acte 2. J’ai pu être prévenu de la décision facilement par un message. Le technicien plateau a aussi Wavetool sur un iPad pour communiquer avec nous. Wavetool est relié à une interface RME MADIFace USB qui récupère le son du SD-Rack dédié aux HF
SLU : Comment gérez-vous les changements de casting ?
Vincent Portier : Dans cette comédie musicale, nous en avons beaucoup. C’est très sensible sur les ensembles de voix car les changements de partenaire influent sur la manière de chanter. Je dois donc suivre ces variations et les corriger au mix. Par exemple, aujourd’hui on a la doublure sur le rôle principal. Il n’a pas la même dynamique et pas les mêmes intentions. Nous avons aussi des effets sonores qui dépendent de son jeu. Nous devons nous assurer avec le metteur en scène que toutes les informations nécessaires lui sont bien transmises.
Noir salle
Tenir en haleine le spectateur sur un show de 160 minutes à une cadence impressionnante et avec une orchestration musicale permanente, est un véritable défi. Unisson Design le remporte en accompagnant avec précision et subtilité une scénographie exceptionnelle. Si le respect de l’œuvre originale et l’interprétation pleine d’émotion des chanteuses et chanteurs ont touché les spectateurs, la scénographie est également au rendez-vous. Il fallait concevoir un son au niveau d’une des plus grandes références de la comédie musicale et capable de magnifier la force de cette œuvre majeure de la littérature. Mission accomplie. Les Misérables, la plus française des comédies musicales à l’anglaise, est une réussite totale.
Le nouveau Veloce Wash lors de sa présentation en avant-première à l’ISE de Barcelone.
La nouvelle gamme Ultimate se complète. Démarrée par le Rivale Profile (un succès !) vendu à plus de 10 000 exemplaires dans le monde en 1 an et sa version Wash, le Veloce Profile, plus puissant, lancé fin 2024 fait en toute logique l’objet d’une déclinaison Wash. Elle est ici présentée par Briony Berning et Cyril Union qui reviennent sur le nouveau Mamba à source laser et sur son logicel qui permet de définir des zones d’atténuation du faisceau jusqu’à extinction pour protéger les yeux des spectateurs.
Ce logiciel développé à l’origine pour le marché américain est intégré à tous les projecteurs Ayrton à source laser.
Cette machine conserve bon nombre des fonctions initialement intégrées au Profile. Et dans notre cas l’exemple est flagrant puisque le projecteur fait exactement les mêmes dimensions et quasiment le même poids (39 kg contre 40 pour le Profile).
La lentille claire laisse place à une belle lentille à anneaux concentriques très chère à un certain Augustin Fresnel mais soigneusement retravaillée pour notamment assurer sa compatibilité avec les couteaux internes.
La source lumineuse reste la même, à savoir un puissant moteur led de 850 W au blanc à 6500 Kelvins pour 40 000 lumens de flux (sphère). La trichromie utilise les mêmes disques que le Veloce Profile et on retrouve une dizaine de gobos rotatifs savamment sélectionnés pour animer et modeler le faisceau.
Présentation vidéo
En parlant de découpe, le Veloce Wash intègre un module de couteaux. Il intègre aussi une nouvelle fonction nommée “Screen Filter” permettant d’équilibrer la lumière si le faisceau touche plusieurs éléments scéniques situés à des distances différentes, par exemple un pendrillon et le sol, pour éviter un point plus lumineux sur un des deux. Ce filtre est monté sur un support rotatif, et selon son indexation, il équilibre plus ou moins le faisceau.
On notera les trous présents autour de la lentille dans lesquels peuvent venir se clipser des accessoires et la poignée escamotable en haut du bras.
Le zoom qui équipe le Veloce Wash gagne quelques degrés d’ouverture, ici de 4° à 57° contre 4° à 52° pour la version à faisceau net. Comme le Profile, l’appareil est doté de la rotation continue pan/tilt et il est badgé IP65.
Il arbore également 2 solides poignées supplémentaires en haut des bras fort appréciées lors de la manipulation du projecteur. Le Veloce Wash, présenté comme “preview” lors de cet ISE 2025, est actuellement en production. Il devrait être disponible sous peu.
Enfin le voilà ! Le tant attendu Martin Viper XIP, le renouveau à LED du succès planétaire “Viper” encore présent dans les parcs un peu partout, tant cette machine est fiable et durable. Son héritier, complètement dans l’air du temps, promet de le remplacer avec non moins de succès.
Nous avons attendu qu’il soit dans sa version définitive pour l’ausculter dans le studio Hocco à Vitry-sur-Seine. Et nous ne sommes pas déçus !
L’appareil est esthétiquement splendide. Son design avec sa physionomie “Mac Viper” reconnaissable entre mille. Ses formes particulières et ses poignées en bout de bras l’affirment d’emblée comme « de la famille » ! Et pourtant, il est plus racé, plus actuel. [private]Sa tête bien bombée est assez effilée et équilibrée, et ses dimensions, même si on a déjà vu plus compact, sont tout à fait raisonnables.
L’engin pèse 37 kg et se manipule très facilement grâce à ses 4 poignées. Des blocages pan et tilt assurent la rigidité de l’ensemble lors des déplacements et manutentions. Un bien bel appareil qui promet d’être pratique à déployer sur le terrain, et protégé des intempéries par un classement IP54.
Le panneau de connecteurs.
Pour ce qui est de la base de la machine, elle est toute fine, constituée d’un ensemble de carters faisant office de radiateurs pour certains, et de poignées de transport pour d’autres. Quelques petites grilles de ventilation filtrées ajourent légèrement certaines faces. La base est IP65. L’électronique est enfermée derrière des radiateurs et chaque connecteur comporte un petit capuchon en caoutchouc protecteur.
Pour l’alimentation, on retrouve une entrée-sortie en True1 (recopie d’alim assez rare d’usage sur ce type d’équipement, mais ça ne mange pas de pain.), une entrée sortie DMX en XLR 5 points, et 2 socles RJ45. Le menu est monochrome, clair et précis, et on peut circuler dedans via le classique système à 4 boutons. Une pile installée dans la base permet de configurer la machine sans devoir l’alimenter ou même la sortir de son flight-case.
Le dessous de l’appareil avec ses emplacements pour les omegas d’accroche et les élingues de sécu.
Sous la base, on retrouve deux grosses fixations pour les élingues de sécu, ainsi que les emplacements pour les omégas d’accroche. L’appareil est livré avec des omégas non déportables MAIS 4 emplacements sont disponibles dans la largeur, et deux dans la profondeur pour y fixer les omégas, ce qui offre plusieurs possibilités de combinaisons.
Construction : une tête étanche mais qui respire
Martin a choisi une technique différente de celle d’autres constructeurs pour protéger la tête par un classement IP54. La tête respire. Elle n’est donc pas sous pression totalement close.
L’une des deux trappes latérales de la tête, avec l’emplacement du filtre, et les rigoles d’évacuation des liquides (breveté par Martin).
De chaque côté de la tête, une trappe donne accès au filtre micro-perforé qu’il conviendra de checker de temps en temps et éventuellement de nettoyer. Chaque filtre se déclipse facilement à la main, et se remet en place aussi facilement. Ils sont montés sur un système de canalisation qui draine toute infiltration possible de liquide vers une évacuation.
Aucun consommable particulier ne sera nécessaire pour le fonctionnement de la machine. Juste les filtres anti-poussière et des systèmes anti-ruissellement (brevetés par Martin) assurent que rien ne viendra polluer l’optique et la mécanique interne.
Les filtres anti poussières de la tête.
Un petit filtre papier peut être ajouté en cas d’utilisation dans des milieux particuliers, comme du sable très fin. Un petit « poumon » en caoutchouc situé non loin des prismes vient permettre d’accentuer la “respiration” interne et éviter toute condensation dans le compartiment optique. L’étanchéité des bras est obtenue grâce à des joints spéciaux qui empêchent toute infiltration. Pour ouvrir la tête, deux capots fermés par 4 vis torx imperdables donnent accès à l’intérieur en cas de besoin.
Le « poumon » permettant de créer de la respiration a l’intérieur de la tête.
Un joint jaune vif entoure la rigole intérieure des capots. La philosophie est celle-ci : si on voit du jaune, la machine n’est pas étanche. Si on ne voit pas de jaune, c’est que la machine est étanche. L’assemblage est franc et simple. Pas besoin de ruse de sioux ou de coup de main particulier pour refermer les capots. Ça se cale tout seul. Excellent.
L’intérieur du capot, avec les indications techniques pour le repérage des connecteurs.
A l’intérieur, on trouve deux modules démontables très facilement en ôtant quelques vis d’un côté (en torx de 20) et quelques connecteurs de l’autre. Un schéma de câblage de tous les connecteurs est collé sur l’un des capots et permet d’opérer en toute sérénité en cas de démontage / remontage.
Les modules
L’un des modules (que nous appellerons « effets » ) comporte les couteaux, l’iris, les roues de gobos et d’animation ainsi que la roue de filtres couleur complémentaires. Chaque module peut lui-même assez facilement se démonter pour accéder aux effets qui sont emprisonnés en leur centre. Pour le module « effets », il suffit de dévisser quelques entretoises et on sépare en deux le système.
Le module “effets”.Une fois séparé en deux, le module “effets” montre ses roues de gobos.
Là on peut contempler la belle mécanique développée par Martin pour ses éléments en mouvement, dont la tringlerie très efficace qui permet l’insertion et la rotation de la roue d’animation avec une inclinaison à 90 % permettant son jeu dans plusieurs directions.
Le mécanisme et la tringlerie pour mettre en mouvement et en position la roue d’animation.
Les roues de gobos ou de couleurs complémentaires sont animées par de grosses poulies dont le mouvement vient des moteurs via de larges courroies. Leur remplacement en cas de casse ou d’entretien me semble très simple.
Les gobos du Mac Viper XIP sont en verre. Leur diamètre extérieur est de 27,1 mm pour une image d’environ 22 mm. Ils sont placés dans un barillet tournant surmonté d’une poulie, et sertis par un classique clip en métal. Leur remplacement sera assez simple, chaque barillet étant extractible et juste clipsé sur la roue.
A noter que les barillets de gobos n’étant pas les mêmes sur la roue 1 et la roue 2, si vous voulez faire passer un gobo de la première roue à la seconde (ou inversement) il faudra démonter les gobos et changer leur barillet.
Les gobos du Viper XIP.
Sur l’autre plaque, on trouve l’ensemble de la découpe motorisée ainsi que l’iris enfermé derrière. La réalisation mécanique est propre et soignée.
Le module couteaux.
La rotation de presque 90° de la plaque portant tout le dispositif se fait dans chaque sens avec un ensemble de rouages et de poulies crantées, l’accompagnement du câblage étant assuré par le déploiement d’une chaîne porte câble sur l’un des côtés de la plaque tournante. Un petit ventilateur avec un guide du flux d’air vient refroidir le foyer de lumière, là où les lames peuvent être amenées à chauffer lors d’un usage prolongé.
Le deuxième module concerne la « couleur ». La trichromie CMY, jointe a un filtre CTO progressif, se démonte assez facilement et se sépare en deux, comme le module « effets » et nous permet de voir comment elle a été conçue. Chaque couleur est constituée de 2 lames de verre dichroïque qui circulent sur une tringlerie pour venir remplir l’intégralité de la fenêtre de lumière. Les stries permettant le tramage progressif de l’attaque de la couleur sont tracées dans des directions différentes afin d’assurer un mélange qui soit le plus homogène possible.
La trichromie + CTO complète et ouverte en deux parties.
Par rapport à ce qu’on a connu, toutes les parties collées du verre sur le dispositif de motorisation ont été surdimensionnées, probablement pour assurer un meilleur maintien lors des mouvements, parfois vifs, de ces éléments. Dans la même logique, de larges plaques servent de guide aux plaques de verre et éviteront les collisions éventuelles (ce n’est pas courant mais ça se serait déjà vu…) et les accidents divers dus aux accumulations de graisse ou autres soucis pouvant survenir avec le temps. Chaque poulie maintenant les courroies de transfert est montée sur un support dont un petit ressort assure la tension idéale. Une très belle réalisation.
Les leds
L’arrière de l’appareil, avec le bloc de refroidissement des leds et les ventilateurs.La sortie des leds.
Avec le retrait du module couleur, on peut voir la sortie de lumière des leds via une jolie lentille multisection. Derrière le circuit électronique qui porte les leds loge un énorme bloc de refroidissement dont la circulation d’air est assurée par 6 ventilateurs, 3 qui poussent l’air chaud hors du projecteur, et 3 qui apportent l’air frais vers le bloc. 7 centimètres de profondeur sont suffisants pour l’ensemble de ce dispositif sources + optique + refroidissement du module de leds.
Les mesures
Derating
L’éclairement se stabilise après 5 minutes de chauffe à pleine puissance avec une atténuation de la lumière (derating) de 7,5 % ce qui est très bon.
Faisceau au plus petit net
Au plus petit net, correspondant à un angle de 6° contre 9,49° mesurés sur le Viper à lampe, le faisceau est plus intense aussi. Nous mesurons après derating un éclairement au centre de 86 320 lux (93 370 lux à froid) et un flux de 14 000 lm (15 800 lumens à froid).
Faisceau 20°
11 540 lux au centre (12 490 lux à froid) et 26 740 lumens (28 930 lm à froid), le XIP digne héritier de son aîné produit exactement le même flux. Sa lumière est plus étale que celle de son aîné.
Faisceau au plus grand net
Au plus grand net, le faisceau du XIP est plus large, 53°, que celui du Viper d’origine 45°. La lumière est aussi plus étale.
L’éclairement au centre égale 1 880 lux après derating et le flux monte à 27 300 lm après derating.
Dimmer
Courbe de dimmer de 0 à 100 %. La courbe S suit de près la courbe de gradation d’une lampe halogène.Courbe de dimmer de 0 à 10 %.
La Lumière
Question lumière, le Viper XIP a un faisceau que j’adore, il y a la « patate » et une régularité exemplaire. On est très très homogène, très propre. Globalement, la netteté des effets est également top. Pour ce qui est du flux, nous mesurons 27 300 lumens (après derating) en faisceau large, 26 740 lumens (après derating) à 20°.
Il émane des 55 leds blanches de 20 Watts chacune (ce qui donne 1 100 W de puissance globale), mais avec un fonctionnement limité à 760 W. Cette puissance, un peu sous-exploitée est voulue par Martin afin de garantir une certaine durabilité des composants qui ainsi, ne sont pas poussés au maximum. C’était déjà leur politique sur le Mac Ultra plus puissant.
La température de couleur de la source est de 5900 K en natif. Elle peut varier de 2000 K à 12000 K via la trichromie, à la machine de l’interpréter comme une valeur indépendante de vos choix de couleurs, via le CTO progressif (de 2 800 K à 5800 K) ou par un filtre CTB situé sur la roue de couleurs.
Pour la fonction « minus green / maxi green » qui permettra d’atténuer les verts ou les roses pour certains besoins de captation ou de prise de vue, là aussi, on est sur une émulation par la trichromie.
Le minus green / plus green à full.
l’IRC de la machine (RA) est de 68 en natif. Mais il peut être remonté par l’introduction d’un filtre nommé « spectral enhancement » situé sur la roue de couleurs. L’IRC remonte alors à 89, au prix d’une baisse de l’éclairement. Si, soyons clairs, un IRC de 68 n’a jamais empêché qui que ce soit d’envisager de l’éclairage en concert, dans certaines applications où une direction photo plus pointue peut demander un RA/IRC élevé, le Viper XIP pourra parfaitement répondre.
4 courbes de dimmer sont disponibles, une linéaire, une square law et son inverse en « bump », et une courbe en S. Sur ce XIP, les leds sont positionnées suivant 6 secteurs qui peuvent être pilotés de façon indépendante afin de créer certains effets mouvants pouvant s’avérer évocateurs. C’est une option sympa qui trouvera probablement des amateurs.
Parmi les innovations techniques de la machine, Martin a développé un moyen de recycler la lumière à l’introduction d’un gobo dans le chemin optique. Le filtre calorifique des gobos produit un effet miroir et renvoie la lumière vers la source led qui par réflexion produit plus de flux en sortie. D’autre part, une led blanche se composant d’une puce bleue et d’un phosphore qui convertit la bande étroite d’émission de la puce en un spectre plus large, Martin a choisi des leds dont le substrat mixant phosphore et céramique supporte des températures plus élevées que le traditionnel phosphore mélangé à une résine de silicone. Il n’est donc pas nécessaire de dimmer la source à l’introduction d’un paramètre comme un gobo, un filtre de couleur… pour éviter l’échauffement.
J’avoue que c’est un paramètre difficile à mesurer. Il nous faudrait pour ça mesurer un Viper XIP identique, sans ce dispositif… On ne peut dans ce cas que se fier à notre œil. Le rendu lumineux global est effectivement vraiment satisfaisant avec un faisceau bien chargé en image très énergivore. C’est souvent un élément qui “pêche” sur d’autres machines où l’introduction d’un gobo réduit drastiquement le flux. Ici, ça n’est pas le cas, et c’est une grosse réussite.
La couleur
Le Viper XIP est équipé d’un système à trichromie CMY + CTO et d’une roue de filtres additionnels. La trichromie permet d’obtenir des teintes tout à fait remarquables et limpides sur tout le spectre, même sur les couleurs un peu “difficiles” et pastels. Le spot est régulier, mais le faisceau aussi.
Progressivité de la trichromie.Du blanc natif (5800 k) au blanc le plus chaud (2000 k).La trichromie full CMY + CTO.
Il n’est pas rare, même sur des machines premium, que le mélange de couleur soit visible sur parfois plus d’un mètre en sortie de faisceau. Ici, il faudra vraiment pousser le zoom dans ses pires retranchements (et recréer des situations qui n’arrivent quasiment jamais) pour trouver des irrégularités de ce type, et essentiellement en faisceau très serré avec des configurations zoom/focus un peu improbables. Donc là aussi, succès !
3 couleurs très saturées (un bleu foncé, un rouge profond et un orange « pétant ») viennent compléter la palette des possibilités.
Essais de couleurs “délicates”. Réussite 100 % !L’ambre obtenue avec la trichromie, jouée avec différentes configurations de zoom / focus. La encore une réussite totale !
Couteaux
Le système de couteaux du Viper XIP est sur deux plans. Ce choix favorise une grande précision de focus sur les découpes, les lames étant très proches les unes des autres. De même, avec ce système, chaque lame peut traverser la totalité du champ. En revanche, il limite les formes aux angles très serrés et les découpes triangulaires complètes. C’est un choix technique, un parti pris.
La gestion électronique des conflits entre lames est particulièrement aboutie et offrira une grande souplesse dans l’ajustage des couteaux. Ça peut surprendre parfois quand vous venez pousser une lame et que le vis-à-vis se recule automatiquement, mais c’est très pratique quand on doit cadrer un élément de ne pas être toujours contraint d’un côté par rapport à l’autre, même s’il faut trouver des compromis ensuite entre les deux lames opposées. On obtient efficacement des lignes fines et nettes, ce qui est pourtant parfois difficile avec des systèmes similaires.
La découpe motorisée.
Une légère déformation incurvée est visible sur le bord des couteaux, particulièrement en faisceau large de près où on sent l’arrondi arriver doucement sur les formes proches des bords du champ… C’est souvent le cas avec ces optiques zooms tellement énormes qu’il est parfois difficile d’éviter un léger effet « fish-eye » inversé dû à la courbure des lentilles et leur jeu sur les bords du faisceau lorsque la totalité de la fenêtre est couverte.
Gobos & effets
Le Viper XIP est équipé de deux roues de 7 gobos tournants indexables (soit un total de 14) ainsi que d’une roue d’animation. Les gobos sont de base communs avec le kit du Mac Ultra (et c’est bien car ils sont vraiment chouettes, aussi bien en projection qu’en volumétrie), et agrémentés de quelques nouveaux gobos aussi sympathiques. On regrettera juste l’absence d’un effet “conique” ou “barre”, permettant un faisceau un peu différent en volume. Par contre, on bénéficie de la présence d’une vraie belle « passoire » très lumineuse, le gobo de base, probablement le plus polyvalent et neutre qui soit, dont je regrette souvent l’absence sur certaines machines.
Il est ici accompagné d’une autre passoire, très fine celle-ci, qui offre des possibilités de fins faisceaux vers le public ou de points minuscules en projection. Donc c’est plutôt bien aussi. Les deux roues sont suffisamment espacées pour faire du morphing entre elles (mais alors là, bien évidemment, le flux commence à en prendre un coup, ce qui est tout à fait normal), Je regrette un peu l’époque où on pouvait mixer les gobos entre eux avec des nets assez proches, ce qui me paraissait bien plus intéressant que les effets de morphing (mais quasiment aussi énergivore en termes de flux !)
Le faisceau avec les gobos.
La roue d’animation est particulièrement efficace puisqu’elle est constituée de belles stries assez espacées pour donner des effets impressifs au possible, et, ô joie, elle peut s’introduire dans le faisceau dans tous les sens. On peut donc obtenir ses effets horizontalement, verticalement et en diagonale. Voilà qui est très très intéressant. Dans bien des machines, on ne peut avoir l’animation que dans un sens, et souvent à la verticale…
Une roue d’animation, à mon sens, est efficace en volume essentiellement lorsque vous l’utilisez à l’horizontale, et donc, lorsque la verticalité des stries passe de gauche à droite et vient découper le faisceau. Avec le Viper XIP, cet effet est remarquable, et la rotation infinie dans un sens ou dans l’autre toujours du plus bel effet.
La roue d’animation. Fonctionnement et positionnement dans 3 directions.
L’iris est ultra-rapide, et même si de nos jours, vu les amplitudes et rapidités des zooms, il est beaucoup moins utilisé. Il pourra toujours être capable vu sa vivacité, de générer des effets de « pulse » ultra-dynamiques.
Le prisme est à 4 facettes. Il est bien fichu et permet un bel « éclatement » du faisceau et des effets projetés. Deux filtres frost viennent compléter les effets. Leur introduction est progressive et linéaire. L’un est plutôt fin, du plus bel effet pour adoucir un cadrage ou un effet en projection, et l’autre très puissant, venant complètement flouter toute image du spot.
Effets de prisme à différentes ouvertures sur un gobo.Les frosts. En haut le frost léger, en bas le frost le plus large.
Zoom et focus
Le système optique du Viper XIP est très performant. Son zoom annoncé de 5° à 51°(nous avons mesuré à 5 m un plus petit net de 6°, et jusqu’à 53° en ouverture large) est dans la moyenne haute de ce qui se fait aujourd’hui. La mise au net des effets est très bonne, mais sera limitée en faisceau serré à une distance d’au moins 7 mètres.
En dessous, on sera au minimum un peu flou. Ce qui dans le fond n’est pas un réel handicap, les cas où on doit projeter au net en faisceau 5° à une distance de 4 ou 5 mètres étant plus que rarissimes… (je n’ai jamais eu besoin de faire ça dans toute ma vie !).
Ouvertures de zoom, et au plus fin avec l’iris.
Globalement, dans la course des lentilles zoom / focus, certains effets comme le prisme ou le frost léger, seront impossibles sur les 40 % les plus serrés. Seul le frost le plus large pourra jouer sur toute la plage de zoom. Là encore, ça n’est à mon avis pas un réel handicap, toujours pour les mêmes raisons.
A l’usage, piloter la bête
En DMX, le Viper XIP se pilote en 3 modes : Basic (54 canaux), Extended (64 canaux) ou « Ludicrous » (70 canaux).
Le mode « basic » n’est clairement pas “basic du tout”. Il est un peu regrettable que Martin n’ait pas prévu un vrai mode « basic », de 35 ou 40 canaux maximum, avec un contrôle 8 bits de la plupart des fonctions, qui suffisent la plupart du temps en usages simples sur des installations où un ou deux univers DMX sont déployés… Car finalement, à part le 16 bits sur les couteaux, peu de choses changent entre les deux modes…
Le mode « Ludicrous » ajoute 6 canaux pour gérer chacun des 6 secteurs du module de leds comme des pixels indépendants, pour créer certains effets (mais du coup, non focalisés… mais pourquoi pas !) Dans tous les modes (y compris le “basic”), un canal est dédié à la gestion d’infos pour le Martin P3, permettant l’entrée de flux vidéo comme générateur de certains effets et contrôles de lumière.
A l’usage, la machine est un vrai bonheur à utiliser. Les mouvements sont vifs quand ils doivent l’être, ultra smooth quand ils doivent l’être aussi, et c’est pareil pour la plupart des fonctions. Les réponses aux commandes sont exemplaires. Question bruit, elle est plutôt silencieuse. Encore quelques bruits de déplacements mais très légers. Là encore, c’est tout à fait satisfaisant. Là où le Viper XIP est le plus impressionnant est sans doute quand il est utilisé en faisceau large. Que ce soit en couleur, en gobo, en effet, c’est un vrai bonheur pour “faire de la lumière”.
Présentation vidéo
Conclusion
Tout le monde l’attendait et le voilà… Le renouveau du Viper est arrivé. Et il est à la hauteur des attentes ! Il va certainement remplacer son aîné dans les parcs des prestataires. Etant un grand utilisateur du Viper depuis un certain nombre d’années, j’ai vraiment hâte de faire joujou avec la descendance sur le terrain. Nous avons affaire à une machine très réussie et qui devrait régaler tout le monde ! Qu’on se le dise !
De gauche à droite : Massimo Ferrati, PDG et cofondateur de K-array, Claudio Lastrucci, directeur R&D et cofondateur de Powersoft, Alessandro Tatini, président et PDG de K-Array, Luca Lastrucci, PDG et cofondateur de Powersoft ; Antonio Peruch, directeur de l'ingénierie de production et cofondateur de Powersoft. Assis de gauche à droite : Carlo Tatini, membre du conseil d'administration et cofondateur de K-Array, et Carlo Lastrucci, président de Powersoft.
Powersoft S.p.A. (« Powersoft »), à la tête d’un groupe technologique (« Powersoft Group ») opérant au niveau mondial dans le domaine des systèmes Audio Pro et coté sur Euronext Growth Milan, annonce la signature, le 20 février 2025, d’un accord d’investissement contraignant (l’« Accord ») visant à acquérir auprès de H.P. Sound Equipment S.p.A. (« HP Sound » ou le « Vendeur ») 51% du capital social de K-array S.r.l. (« K-array » ou la « Société »), spécialisée dans la conception et la fabrication de systèmes audio innovants de haute performance et de conception compacte pour une large gamme d’applications (la « Transaction »). L’accord prévoit également l’octroi mutuel d’options d’achat et de vente en faveur de Powersoft et de HP Sound, respectivement, sur les 49 % restants du capital social de K-array. La clôture de la transaction est, à ce jour, prévue pour mars 2025.
De gauche à droite : Massimo Ferrati, PDG et cofondateur de K-array et Luca Lastrucci, PDG et cofondateur de Powersoft.
Luca Lastrucci, PDG de Powersoft : « Nous sommes ravis d’annoncer cette acquisition, qui constitue une étape stratégique importante pour notre entreprise et le marché de l’audio professionnel. Cette transaction est le fruit d’un partenariat fructueux entre deux entreprises qui collaborent depuis de nombreuses années, avec une forte proximité territoriale et partageant un esprit créatif et innovant, toutes deux convaincues de la possibilité de créer d’importantes synergies en matière de produits et de technologies.
Nous prévoyons d’enrichir notre portefeuille avec des produits de pointe, en tirant parti de l’expertise et des ressources de K-array pour développer de nouvelles solutions audio intégrées pour un marché en constante évolution. La synergie entre Powersoft et K-array devrait générer des résultats significatifs en matière d’innovation technologique, ce qui nous permettra de renforcer notre présence dans les segments où nous sommes déjà présents tout en nous développant dans de nouveaux domaines. Nous sommes impatients de commencer à travailler avec K-array pour établir de nouvelles normes d’excellence ».
Alessandro Tatini, PDG de K-array : « Massimo Ferrati (PDG et cofondateur) et moi-même avons décidé de franchir cette étape stratégique afin d’intégrer notre entreprise dans un groupe solide et en croissance constante comme Powersoft. Notre intention est de renforcer nos ressources humaines, qui sont maintenant plus de 100 et parmi les plus qualifiées du marché, pour un avenir prometteur rempli d’opportunités et de succès. Outre la croissance en nombre, l’objectif est de renforcer une base solide et cohésive capable de relever les défis futurs avec plus de résilience et de détermination.
Notre équipe a fait partie intégrante de notre croissance, et nous pensons qu’il est de notre responsabilité de lui fournir une vision encore plus ambitieuse de notre projet. Nous collaborons avec Powersoft depuis le début, et au-delà d’être voisins et de partager une identité locale mais orientée vers le monde, nous sommes unis par une forte passion pour la technologie et le son. Leurs innovations ont toujours été une partie essentielle de notre travail, ce qui a rendu évident le fait qu’unir nos forces pourrait ajouter une valeur significative à la croissance qui, ces dernières années, a été à deux chiffres, nous apportant une immense satisfaction. Nous sommes convaincus que ce partenariat nous permettra d’atteindre des objectifs plus ambitieux.
De gauche à droite : Massimo Ferrati, PDG et cofondateur de K-array, Claudio Lastrucci, directeur R&D et cofondateur de Powersoft, Alessandro Tatini, président et PDG de K-Array, Luca Lastrucci, PDG et cofondateur de Powersoft ; Antonio Peruch, directeur de l’ingénierie de production et cofondateur de Powersoft. Assis de gauche à droite : Carlo Tatini, membre du conseil d’administration et cofondateur de K-Array, et Carlo Lastrucci, président de Powersoft.
Vue d’ensemble de K-array
K-array, fondée en 2005 et basée à Scarperia e San Piero (Florence), est active dans la conception et la fabrication de systèmes audio innovants, performants et compacts pour une large gamme d’applications.
La société, qui compte plus de 100 personnes hautement qualifiées, opère principalement par le biais de trois marques ciblant des segments de marché différents : K-array, la principale marque de l’entreprise destinée aux professionnels de l’audio, K-Gear, dédiée aux solutions audio traditionnelles et plus abordables, et K-Scape, spécialisée dans les systèmes audio et d’éclairage de haute qualité qui combinent l’excellence du son et de l’éclairage avec un design sophistiqué.
K-array propose un portefeuille complet de systèmes audio et de enceintes innovantes, ultra-compactes et très performantes pour les petites, moyennes et grandes applications, notamment les tournées, les événements, les installations, les transports et la radiodiffusion. Plus précisément, l’entreprise fabrique et installe des solutions intégrées comprenant des enceintes, des amplificateurs, des éclairages et des accessoires tels que des micros et des écouteurs.
Le capital social de K-array est actuellement détenu à 100% par HP Sound, lui-même détenu par les fondateurs et la direction de K-array, plus précisément 53,7% par Gioia S.r.l. et 28,3% par Massimo Ferrati.
Le chiffre d’affaires de K-array au 31 décembre 2023 s’élevait à environ 19,0 millions d’euros, avec un EBITDA déclaré d’environ 3,7 millions d’euros. Sur la base des résultats préliminaires au 31 décembre 2024, K-array prévoit un chiffre d’affaires d’environ 22,1 millions d’euros (en hausse de plus de 16 % par rapport à l’année précédente) et un EBITDA d’environ 6,6 millions d’euros (+76 %).
L’opération d’acquisition de K-array s’inscrit pleinement dans le plan de développement stratégique de Powersoft Group, qui vise à renforcer sa présence dans le secteur pro-audio par le biais d’une croissance organique et d’acquisitions, comme indiqué depuis l’introduction en bourse.
Il représente également le développement logique d’un partenariat « fournisseur-client » établi de longue date entre deux entreprises qui partagent des valeurs communes : l’innovation, l’excellence, la créativité, le design, l’orientation client et la qualité des produits. L’objectif est de tirer parti de leurs forces complémentaires, de stimuler la compétitivité et de favoriser la croissance, tout en préservant leurs identités distinctes et leur autonomie opérationnelle dans le cadre d’un plan de croissance commun. À l’heure actuelle, Powersoft va poursuivre sa mission de fournisseur mondial de technologies, tandis que K-array maintiendra son positionnement unique dans l’industrie des enceintes audio haut de gamme.
Cette acquisition s’inscrit également dans la stratégie de croissance de Powersoft visant à transformer le Groupe d’une société de produits à un fournisseur de solutions, en se concentrant principalement sur les secteurs du transport et de l’automobile, où l’innovation technologique, l’efficacité et la fiabilité des systèmes audio jouent un rôle clé.
Il convient de mentionner à cet égard le récent partenariat technologique signé avec Ferrari S.p.A., qui a marqué l’entrée de Powersoft dans l’industrie des supercars, établissant une référence remarquable dans le secteur automobile.
L’acquisition de K-array représente également un saut dimensionnel important pour le groupe Powersoft, qui, sur la base des chiffres opérationnels-financiers des états financiers au 31 décembre 2023, réalise un chiffre d’affaires global pro-forma estimé à environ 88 millions d’euros, avec un EBITDA pro-forma estimé proche de 24 millions d’euros, en comptant sur environ 300 professionnels, parmi les plus expérimentés de l’industrie.
Cette transaction crée un groupe leader dans l’industrie audio professionnelle à l’échelle internationale, en s’appuyant sur une large gamme de produits, l’expertise technologique et l’approche innovante de deux sociétés très complémentaires. La combinaison des deux sociétés devrait entraîner une augmentation potentielle du volume, avec des impacts positifs sur les marges, tout en maintenant une santé financière et un flux de trésorerie solides.
Le regroupement permettra également de donner la priorité aux synergies de revenus grâce à une plus grande diversification des produits, à l’élargissement des marchés cibles et à une plus grande portée géographique. En outre, la collaboration entre les équipes de R&D des deux entreprises accélérera le développement des systèmes audio de la prochaine génération, conformément aux dernières tendances du marché, en particulier pour les nouvelles applications de transducteurs.
Le prix d’acquisition de la participation dans K-array (le « Prix de la Participation “) est basé sur une Valeur d’Entreprise de 100% de K-array égale à 50 millions d’euros (déterminée en utilisant des méthodologies habituellement employées dans des transactions similaires impliquant des sociétés industrielles) et une position financière nette de K-array, telle que définie dans l’Accord (la ” PFN »), estimée à la date de clôture et soumise à une procédure d’ajustement en ligne avec les pratiques de marché.
A la date de la signature de l’Accord, le Prix d’Acquisition est donc de 25,5 millions d’euros dans l’hypothèse d’une situation financière nette neutre de K-array, cette dernière sera toutefois estimée ultérieurement à la date du closing et fera l’objet d’une procédure d’ajustement post-clôture prévue par l’Accord.
Au salon de l’ISE, l’équipe TAF fait rutiler l’aluminium pour vous présenter les multiples possibilités de son catalogue. Tour de levage capable de supporter jusqu’à cinq tonnes de matériel, ponts cintrés, support de toits ou de mur Leds, ils pensent à tout.
TAF (Truss Aluminium Factory) lance ses toutes dernières innovations et améliorations au salon de l’ISE 2025. Un système Safety Lock pour sa tour de levage Tower 02, une poutre rectangulaire compacte, un tout nouveau système tenseur pour la réalisation de toits sans plis en coloris RAL et des pieds en acier sur rotule pour un positionnement tout terrain de sa tour TAF Tower 05.
Les soudures de construction des systèmes de pont TAF sont réalisées en République tchèque et certifiés par la norme allemande TÜV tous les deux ans.
TAF, la marque européenne qui monte dans l’industrie de la structure scénique, séduit par la qualité de ses produits fabriqués en République tchèque par des soudeurs confirmés, mais aussi par une volonté forte de faciliter la vie des utilisateurs.
Les produits de ce fabricant répondent à la certification allemande TÜV. « « Vérifié par TÜV. » Outre-Rhin, la phrase résonne comme un gage de sérieux en matière de contrôle et de sécurité. Le Technischer Überwachungs Verein (ou TÜV, association pour le contrôle technique) est historiquement le premier organisme indépendant de contrôle technique du pays.
C’est le concurrent de la Société générale de surveillance (SGS), du Bureau Veritas ou d’Intertek. » Source lemonde.fr. Des tests de charge effectués tous les deux ans certifient de la qualité et de la résistance des soudures produites au sein de la Truss Aluminium Factory.
Le Système de sécurité Safety Lock System pour les tours de levage TAF Tower 02
Le nouveau Safety Lock Système de TAF, est un système de verrouillage de sécurité conçu pour la TAF Tower 02. Il permet d’éliminer efficacement et en toute sécurité le poids du grill de vos palans à chaîne ou moteur depuis la base de la structure.
Un échantillon de la gamme de tour de levage TAF avec la TAF Tower 02 et son Safety Lock System tout à droite.
Ce système en trois parties se compose d’un tube de verrouillage de sécurité (62 x 6 mm en acier inoxydable), d’un adaptateur de bloc à manchon et d’un segment structure de verrouillage de sécurité qui se fixe solidement sur le bloc à manchon.
Une fois le toit ou le kit monté au sommet des mâts grâce aux moteurs, le Safety Lock System permet de fixer l’installation grâce à l’insertion d’un tube de verrouillage (cf flèche). Les techniciens peuvent ensuite relâcher la tension sur les moteurs en toute sécurité.
Une fois le kit ou le toit monté en haut de la structure par les moteurs ou les palans à chaîne, il suffit de faire rentrer un tube de verrouillage puis de relâcher les moteurs pour que l’ensemble repose sur ce système de sécurité.
Il est maintenant disponible pour les tours de levage TAF Tower 02 dont les spécifications affichent une charge max de 2 Tonnes et une hauteur max de 12 mètres. Elle est particulièrement adaptée pour les structures et les toits des plus gros projets où pour le support d’installations de panneaux de Leds.
Une nouvelle gamme de structure très compacte TAF TS36R fait son apparition au catalogue.
La nouvelle structure rectangulaire et compacte TAF TS36R
TAF a également présenté sa nouvelle structure TS36R. De forme rectangulaire il s’agit des plus petites dimensions de la gamme (267 x 359 mm). Elle est compacte et offre une capacité de charge horizontale/verticale élevée et une grande durabilité.
Compatible avec les systèmes de connexion par manchon conique. Cette gamme comporte des ponts et des angles droits. Elle peut être utilisée de manière indifférenciée avec des stocks de ponts Prolyte comme le reste du catalogue TAF. De plus, une finition par poudrage selon la couleur voulue est disponible sur demande.
TAF propose un système de tension permettant d’obtenir des toits bien tendus pour éviter les rétentions d’eau.
Un tout nouveau système tenseur de toit
Pour éviter toute rétention d’eau ou un phénomène de flottement due à une mauvaise tension des toiles de toits, TAF lance ce nouveau système de serrage de auvents manuel afin de répondre à la demande des prestataires et ce dans tous les coloris du nuancier RAL. Ici présenté en RAL 6006 – gris olive.
Ce système de tension se monte directement sur des segments de ponts et est serré manuellement à l’aide de la clé fournie ou d’une perceuse électrique.
TAF Tower 05 sur pieds tout terrain sur rotule
Pour améliorer l’usage de la tour de Levage Tower 05, l’équipe, très à l’écoute de ses utilisateurs a imaginé un pied en métal solidaire d’une rotule leur permettant de réaliser des installations sur terrains accidentés.
Les pieds peuvent alors prendre l’inclinaison du terrain sur lequel ils sont posés. TAF lance ce premier prototype après une phase R&D d’un an et demi.
Dans un premier temps, ce système n’est disponible que pour les Tower dites « light » et en l’occurrence pour la TAF Tower 05 dont le poids affiche 100 kg sur la balance, peut monter jusqu’à 6,5 mètres et supporter une charge max de 500 kg.
La tour de levage TAF Tower 05 dispose de pieds en acier montés sur rotule (…)(…) pour s’adapter à tout type de terrain.
Cette tour est parfaitement adaptée pour le support de toit, de mur d’écrans Led, pour des kits lumière léger ou encore pour des DJ Booth. Elle est fabriquée en alliage d’aluminium 6082 T6 en respect des normes de l’industrie et utilise certaines pièces en acier pour une résistance maximale.
Sennheiser a annoncé son adhésion à la North American Spectrum Alliance, une initiative portée par la North American Broadcasters Association (NABA). Cette alliance regroupe les diffuseurs, ayants droit, exploitants de sites et acteurs de l’industrie du divertissement en Amérique du Nord afin de défendre le spectre radio, indispensable aux microphones sans fil, caméras et équipements de production audiovisuelle. Un combat que Sennheiser mène activement en tant qu’acteur clé du secteur.
Rebecca Hanson, Directrice Générale de la NABA.
Alors que le spectre UHF est soumis à des réallocations et à une pression croissante des services mobiles (IMT) et des dispositifs non licenciés, la North American Spectrum Alliance se positionne comme une voix forte et unie pour défendre son maintien au service de l’audiovisuel et du spectacle.
« Les utilisateurs du spectre en Amérique du Nord doivent s’unir pour protéger cette ressource essentielle. L’audio sans fil en est un élément clé, et nous sommes ravis d’accueillir Sennheiser dans cette alliance. Leur expertise en technologies sans fil et leur engagement de longue date dans la défense du spectre renforcent considérablement notre initiative », déclare Rebecca Hanson, Directrice Générale de la NABA.
Dr. Andreas Wilzeck, Responsable des politiques et standards de spectre chez Sennheiser.
La North American Spectrum Alliance rassemble les diffuseurs, ayants droit, exploitants de sites et l’industrie du divertissement afin de protéger le spectre radio essentiel.
Le Dr. Andreas Wilzeck, responsable des politiques et standards de spectre chez Sennheiser, insiste sur l’importance de la collaboration au-delà des enjeux technologiques : « Notre engagement ne se limite pas à l’innovation. Nous construisons des partenariats solides avec nos clients, utilisateurs, partenaires, leaders de l’industrie et instances réglementaires.
Notre stratégie repose sur la création d’alliances intersectorielles, la participation active aux efforts de normalisation et un dialogue constant avec les régulateurs. Rejoindre la North American Spectrum Alliance est une suite logique de cet engagement, et nous espérons inspirer d’autres acteurs à nous rejoindre dans cette initiative.
Joe Ciaudelli, Directeur du spectre et de l’innovation chez Sennheiser USA.
Joe Ciaudelli, Directeur du spectre et de l’innovation chez Sennheiser USA, met en avant la nécessité d’une action collective : « Nous croyons fermement en la puissance du travail collaboratif pour protéger la bande UHF-TV, qui demeure l’un des écosystèmes de partage du spectre les plus réussis au monde.
Parallèlement, nous explorons activement de nouvelles options de fréquences et développons des innovations technologiques telles que le WMAS pour soutenir la croissance du secteur.
Cette approche unifiée est cruciale, nous ne pouvons nous permettre une fragmentation des intérêts. L’initiative de la NABA visant à réunir les parties prenantes est remarquable, et nous sommes pleinement investis dans ce projet collectif. »
Protéger ce qui nous permet de créer
Si le terme « spectre » peut sembler abstrait pour beaucoup, il est en réalité la clé de voûte de l’ensemble des contenus et événements en direct qui rythment notre quotidien. Il alimente les services mobiles et de streaming, il soutient les performances d’artistes mondialement connus comme les concerts intimistes en club, il retransmet la ferveur du sport aux quatre coins du globe.
Festivals, spectacles, parcs d’attractions, expositions : toutes ces expériences s’appuient sur les technologies sans fil pour offrir des instants immersifs et captivants. L’information en continu, le cinéma, les documentaires et bien d’autres productions audiovisuelles reposent sur ce précieux spectre radio, utilisé avec expertise et rigueur par les professionnels de l’audio et de la vidéo.
Le spectre est une condition essentielle pour des performances live inoubliables, des diffusions et des productions de qualité.
Un appel à la mobilisation
Rebecca Hanson invite l’ensemble des acteurs du secteur à s’engager : « Nous accueillons à bras ouverts tous les utilisateurs du spectre média, qu’ils soient grands ou petits, pour rejoindre la Spectrum Alliance. Ensemble, nous pouvons garantir un avenir pérenne à la création de contenus sans fil. »
Rendez-vous sur nabanet.com pour plus d’information.
Pour en savoir davantage sur l’adhésion à la Spectrum Alliance, veuillez contacter Rayne Morgan à l’adresse [email protected]. Il n’est pas nécessaire d’être membre de la NABA pour adhérer à l’Alliance.
Axente, distributeur de solutions techniques pour les professionnels du spectacle, de l’événementiel et de l’audiovisuel représentant des marques innovantes en éclairage, structure, audio et distribution électrique, recherche un Chef Produit Lumière, Structure & Levage (H/F) pour renforcer son équipe et accompagner la croissance de son activité.
Cliquez sur l’image de l’annonce ci-dessous pour y accéder :
Grâce à la générosité du sponsor Diamant, Ayrton, Showlight dispose d’un nombre de places à prix réduit pour les professionnels de l’éclairage en début de carrière.
Pour postuler, veuillez soumettre un CV, un portfolio ou l’adresse d’un site web, ainsi qu’une déclaration de 200 mots maximum (1 200 caractères) décrivant votre carrière, et expliquant pourquoi vous aimeriez assister à Showlight 2025 à Dijon en mai prochain.
La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 15 mars 2025.
Showlight qui souhaite encourager le plus grand nombre de professionnels de la lumière à assister à ce congrès/exposition unique, est conscient que, pour ceux qui sont au début de leur carrière professionnelle, le coût de la participation peut être dissuasif. Showlight a déjà mis en place un programme bien établi de parrainage d’étudiants pour lequel les candidatures sont déjà ouvertes.
Les bourses pour professionnels émergents constituent une initiative entièrement nouvelle, rendue possible par le soutien généreux d’Ayrton, qui complète ce programme et permet à un éventail encore plus large de débutants de prendre part à Showlight et d’en profiter. « Ayrton est fière de soutenir les professionnels émergents à Showlight », déclare Chris Ferrante, PDG d’Ayrton. « L’accès aux événements de l’industrie est crucial pour les free-lances en début de carrière, mais il s’agit souvent d’un défi financier. En parrainant ces bourses, nous contribuons à éliminer les obstacles, pour que les talents émergents puissent se connecter, apprendre et contribuer à l’avenir de la conception lumière. »
Les candidatures et les déclarations de 200 mots peuvent être soumises directement sur le site web de Showlight à l’adresse suivante : www.showlight.org/bursaries
Showlight souhaite remercier tous ses sponsors pour leur soutien exceptionnel, dont la liste est disponible sur le site web de Showlight. Leur générosité permet à Showlight de maintenir les normes d’éducation, de divertissement et de réseautage attendues de cette quadriennale de l’éclairage.
Congrès/ Exposition Showlight : Du 19 au 22 mai 2025 au Parc des Expositions et Congrès de Dijon.
De gauche à droite Luca Giorgi en charge du développement des ventes et du business chez Powersoft et à droite, un Nota dans sa main droite, Claudio Lastrucci, Chef de la R&D de Powersoft. Ce qu’on aperçoit en haut de la photo sont les enceintes qui ont servi à la démo en public.
S’il y a bien un Press Call qu’il ne faut rater sous aucun prétexte à l’ISE c’est bien celui de Powersoft, les magiciens florentins du watt sous toutes ses formes. Cette année 2025 ils ont proposé le plus petit, le plus polyvalent, le plus puissant, le mieux doté en ressources DSP et, comme souvent avec eux, le plus innovant nano contrôleur amplifié : Nota142.
A quoi bon en avoir un gros s’il est paresseux ; avec Nota142 Claudio Lastrucci, le Chef de la R&D de Powersoft, a réussi à faire tenir dans un boîtier de 11 cm de long, de 2,5 de large et de 3 de profondeur pour un poids de 200 grammes, un ampli stéréo en Classe D avec son DSP, sa réserve de puissance, qui est capable de délivrer une puissance inédite simplement alimenté en PoE ou PoE+.
Nota142 avec son port RJ45. 142 en revanche signifie 140 W et deux canaux.
L’audio est accepté au protocole AES67 ce qui permet une pleine exploitation via un simple câble Ethernet d’un côté de Nota142, et d’un bornier HP de l’autre.
Le DSP et le DAC travaillent en 24/48 et mis à part les filtres FIR, tous les autres sont disponibles dont un filtre actif de 6 à 48 dB/oct de pente sans oublier un compresseur RMS, un Peak Limiter et 100 ms de délai.
L’autre face de Nota142 avec la prise USB-C et la sortie vers les deux ou plus enceintes via un bornier enfichable.
Pour le fun, le port USB-C de Nota142 lui ouvre d’autres perspectives assez drôles mais toujours utiles comme, connecté et alimenté par un iPhone qui le reconnaît, de délivrer assez de puissance pour faire un peu de son dans une enceinte. Chez Powersoft, le moindre Volt est exploité.
La magie de Claudio ne s’arrête pas là. L’alimentation de Nota142 est capable de stocker une puissance suffisante pour que les deux étages d’amplification puissent délivrer, sur une charge préférentielle de 4 ohms (mais il accepte des charges allant de 16 à 2 ohms) un total de 100 W en PoE et 140 en PoE+ à partager sur les deux voies. Pour compléter le tableau, Nota142 analyse la charge connectée et s’y adapte.
Bien entendu au-delà de ce petit surplus de puissance, disposer d’un switch délivrant du PoE+ raccourcit le temps de -recharge- des réserves et rallonge un peu le temps durant lequel Nota142 délivre ses crêtes de puissance. Vous verrez plus loin que même en PoE, on est déjà très bien (Tintin).
Piloté par le logiciel Powersoft ArmoniaPlus ou bien via des solutions tierces grâce aux API fournies par le constructeur florentin, Nota142 semble être le produit que tout intégrateur attend.
Nous avons exfiltré Claudio Lastrucci dans un bureau du stand pour lui poser quelques questions et écouter Nota142 sur une enceinte disposant d’une sensibilité supérieure à celles utilisées pour la démo et qui l’ont beaucoup challengé dans le vacarme d’un ISE, d’année en année plus sonore. Michael Blackman si tu nous écoutes…
Claudio pas peu fier de son dernier rejeton !
SLU : Tu arrives à tirer de ton câble Ethernet de quoi développer des crêtes à 140 W…
Claudio Lastrucci : Certo ! En PoE+ tu disposes de 27 à 28 watt, avec un facteur de crête de 9 ou de 12 dB, tes étages peuvent te les donner. Il faut après faire en sorte que ton ampli récupère le plus possible l’énergie renvoyée par ton transducteur pour compléter celle disponible dans tes réserves.
Ce type de produit n’est pas fait pour jouer fort et surtout fort tout le temps, mais pour le marché de l’intégration et de la musique d’ambiance, les besoins en SPL sont parfaitement servis par Nota142. Utiliser un ampli alimenté sur le secteur c’est généralement un gâchis car très souvent la puissance disponible n’est pas utilisée et le cout linéaire du Cat5 est bien moindre à celui du câble HP.
SLU : Vous avez fait le choix de l’universalité avec des performances très efficaces en PoE…
Claudio Lastrucci : Le PoE+ apporte quelque chose mais pas forcément indispensable pour la cible visée et généralement le nombre de ports en PoE sur un switch est plus important qu’en +. Le ++ enfin complique les choses, renchérit le tout et pour la cible visée, ne présente à nos yeux pas d’intérêt. Le simple PoE suffit et est présent partout. Nota142 s’adapte seul aux deux puissances PoE.
SLU : Il paraît assez chaud…
Claudio Lastrucci : Il ne risque rien, il n’a pas besoin de radiateurs. Nous avons fait le choix d’utiliser exclusivement des composants prévus pour l’automotive et capables de résister aux plus mauvais traitements et conditions. Comme c’est un produit quasi fini, il manque le bypass automatique qui va le passer en veille et économiser encore de l’énergie. C’est pour très bientôt, mais même tel quel, il consomme beaucoup moins que notre Mezzo.
SLU : On imagine que vous avez dû passer du temps à optimiser son fonctionnement et en tirer le dernier dB
Claudio Lastrucci : Naturalmente. On joue avec la puissance qui arrive du switch, la réserve de charge dans la batterie de condensateurs, il y en a partout (rires), avec la récupération d’énergie des transducteurs, la charge de l’enceinte, le message sonore, le niveau demandé, le nombre de voies sollicitées, le DSP… Regarde la led verte. Tant qu’elle le reste, le limiteur n’intervient pas et le signal est parfaitement respecté.
SLU : La disponibilité ?
Claudio Lastrucci : On commencera à livrer au mois de juin 2025. 100% fabriqué en Italie entre Bologne et Florence ! Le prix ? Je n’en sais rien, tu sais, je conçois les produits, je ne les vends pas (gros rire)
Deux écoutes nous enlèvent tout doute. La première lors du Press Call est un peu extrême. Les enceintes choisies ont une sensibilité très, très sage et dans l’excitation de la présentation, Nota142 est poussé dans les cordes, les limiteurs en plus n’ayant pas encore été calés, proto oblige. La pression est malgré tout sans commune mesure avec la taille de l’objet. Dans la salle de réunion de Powersoft on écoute différents morceaux avec une enceinte offrant 6 dB de plus par watt.
Le son est cristallin avec de vraies basses, sans distorsion audible ni fatigue dans la partie du spectre la plus gourmande en énergie. Quand Claudio lâche les chevaux, c’est l’enceinte d’une marque américaine bien connue et en 4 lettres, qui sonne en carton la première. Aucune trace de pompage ou de retenue. Ça pousse comme avec un étage sur secteur. Une fois encore, chapeau. Nombreux sont les fabricants d’amplis, mais rares sont ceux qui maitrisent leur sujet aussi bien que les champions de Scandicci.
RCF et TT+ Audio vous invitent à une journée de formation sur les outils de conception et gestion de systèmes de diffusion RCF et TT+ Audio le 26 février 2025 de 9h à 17h. Ces rencontres techniques se tiendront à l’Hôtel Campanile 59 av. Anne Marie, 13015 Marseille.
De gauche à droite Thibaud Mézard, Yannick Dahms et Alain Rhode.
Cet événement est dédié aux professionnels du son et plus spécialement aux ingénieurs du son, régisseurs, techniciens audio expérimentés et aux consultants. Il s’agit d’une occasion unique pour échanger avec des experts et découvrir les nouvelles technologies embarquées dans les produits RCF et TT+ Audio.
Seront présents Thibaud Mézard directeur France,Yannick Dahms, support RCF et TT+Audio en France et enfin Alain Rhode, responsable commercial des ventes pour le Sud-Est.
La journée s’articulera comme suit :
– En matinée vous participerez à une formation pratique sur la prédiction acoustique avec EASE Focus où vous apprendrez à modéliser des espaces, simuler la propagation sonore et configurer les systèmes d’enceintes pour obtenir une couverture sonore optimale.
– L’après-midi vous découvrirez en détail RDNet, la plateforme de gestion et de contrôle en réseau de RCF et TT+ Audio. Vous explorerez ses fonctionnalités avancées pour optimiser vos systèmes de sonorisation, gérer les paramètres à distance et superviser l’ensemble de votre système.
Chauvet Professional et ChamSys démarrent leur Roadshow à travers la France. A partir du 4 mars, jusqu’en avril, leurs équipes iront à la rencontre des professionnels de l’éclairage pour présenter les dernières avancées technologiques des deux marques en matière d’éclairage et de contrôle, et les accompagner dans la conception de leurs futurs projets.
Le programme de cette tournée, intègre les démonstrations d’une sélection de produits visant à répondre aux besoins des professionnels du spectacle vivant, de l’événementiel et des installations fixes.
Des solutions de contrôle évolutives et intelligentes avec ChamSys
MagicQ Compact Wing – Une extension portable qui permet d’augmenter le nombre de playbacks physiques des pupitres, offrant aux concepteurs lumière plus de liberté de programmation.
GeNetix TouchScene – Une interface murale tactile personnalisable pour l’activation des scènes à distance, pensée pour le contrôle des éclairages en installations fixes.
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Performance, fiabilité et puissance avec CHAUVET Professional
STRIKE V – Un strobe-wash hybride puissant, équipé de LED RGB matriçables, conçu pour les productions nécessitant puissance et dynamisme.
Maverick Storm 1 Flex – Un projecteur hybride de nouvelle génération à source LED combinant contrôle précis du faisceau, mélange de couleurs CMY+CTO et classé IP65 pour une utilisation en intérieur comme en extérieur.
Un événement clé pour les professionnels de l’éclairage
Ce Roadshow offre aux participants l’opportunité de découvrir ces nouvelles solutions en conditions réelles d’utilisation et d’échanger avec les équipes CHAUVET Professional et ChamSys. L’événement s’adresse aussi bien aux techniciens lumière, directeurs techniques, intégrateurs, prestataires et concepteurs lumière, souhaitant explorer de nouvelles approches et optimiser leurs futurs projets.
La Nouvelle Orléans a été le théâtre ce samedi 9 février du show de mi-temps le plus attendu au monde. Devant des millions de téléspectateurs, le nouveau luminaire Zeo du fabricant ETC a joué brillamment sa partition.
Pour dynamiser ce spectacle de classe internationale, l’équipe lumière était composée notamment de Al Gurdon (concepteur lumière), Ben Green de la société 22 Degrees (régisseur lumière), Alen Sisul (technicien lumière), Mark Humphrey de TruCreative Design et Éric Marchwinski d’Earlybird Visual (programmeurs des asservis et concepteurs lumière). Et c’est PRG qui a fourni l’équipement lumière.
« Nous avions une idée très précise de l’esthétique que nous voulions pour le spectacle de la mi-temps cette année, totalement alignée avec les souhaits de l’équipe de l’artiste, explique Gurdon. Il s’agissait de jouer sur les contrastes et de prioriser l’effet théâtral plutôt que la “belle lumière“, avec des angles d’éclairages différents de ceux habituellement utilisés pour les spectacles télévisuels. Il fallait des blocs de faisceaux parfaitement synchronisés avec les rythmes puissants, sans scintillements superflus. »
De gauche à droite : Wyatt Mailloux (ETC Product Support Specialist), Nick Couaette (Pre-Vis Tech), Mark Humphrey, Harry Forster (Directeur Lumière), Al Gurdon, Bobby Hale (ETC Regional Sales Manager), Ben Green, and Eric Marchwinski.
Pour concrétiser cette vision, 88 projecteurs asservis Zeo de la gamme High End Systems ont été installés sur la rampe du premier balcon, en arrière-scène par rapport au point de vue de la caméra principale.
Le Zeo se distingue par son design unique avec sa face carrée mise en valeur par un monolithe LED central composé de quatre moteurs RGBW et quatre réflecteurs.
Pour les moments de forte intensité, il est capable de délivrer plus de 30 000 lumens dans un format assez compact et léger de seulement 20 kg.
Humphrey commente : « Le Zeo offre une bonne gamme de couleurs, un zoom efficace et une grande polyvalence. On peut l’utiliser comme un simple wash ou comme un projecteur à effets grâce à ses multiples pixels. »
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« Étant donné que la lumière a été créée pour accentuer la gestuelle très saccadée et prononcée des danseurs, la rangée de Zeo a apporté de la souplesse pour pouvoir créer des effets ciblés et des washs très étendus, avec pas mal de fumée dans l’air, explique green.
Le Pan Tilt était aussi très appréciable : il nous a permis de nous adapter à la caméra, chose irréalisable avec un projecteur stroboscopique fixe. Le Zeo joue à la fois son rôle pour occuper l’espace à la caméra, en mettant en valeur sa lentille et pour créer des effets volumétriques, ce qui était très important pour nous ici. »
Tant le design que la puissance du Zeo se sont révélés particulièrement avantageux pour cet événement télévisé, d’autant plus qu’il s’agit d’un produit assez compact en vue du flux qu’il dégage.
Marchwinski ajoute : « Grâce au Zeo, nous avons une couverture lumineuse dense, avec une grande ouverture et une identité visuelle marquée à l’écran. Le design unique de la face du projecteur se prêterait parfaitement en arrière-plan pour des shows télévisés de plus petite envergure. Sur ce show, les Zeo ont pu démontrer toute leur intensité, leur portée impressionnante et leur puissance. »
Pour conclure à propos de ce prestigieux spectacle, Gurdon dit : « Les Zeo ont été de précieux alliés pour la création d’un spectacle dynamique et intense. Ce sont des projecteurs puissants, offrant de belles couleurs, qui ont parfaitement assuré l’effet théâtral voulu à la caméra. En raison de l’ampleur du show, nous les avons utilisés de manière relativement simple, mais je peux facilement imaginer leur grande polyvalence dans d’autres contextes. Je les demanderai à nouveau sans hésiter. »
Depuis quelques mois, Justice exporte l’électro français sur de nombreux continents. En concert et en festival, le duo emblématique produit un spectacle impressionnant de créativité et de maîtrise technique. Le style musical s’impose dans un exercice plutôt original, car sur scène, il n’y a aucun micro. Juste les deux artistes aux commandes de leurs séquences. Une démarche créative particulière dont la restitution sur la tournée a été confiée à Intelligence Audio, qui a su déployer l’environnement technique indispensable pour produire des concerts uniques et vivants.
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Mais séquences ne rime pas avec simplicité, bien au contraire. Elles ont nécessité un énorme travail de préparation sous la gouverne de Romain Berguin et de Nicolas Fradet au sein de leur structure Playback Solutions. Quand le concert commence, la puissance musicale interpelle. Nos oreilles flirtent avec les extrêmes. Les infras font presque peur. L’espace sonore semble pousser les murs de l’Accor Arena et le spectre s’étend outrageusement. Sébastien Roblin est aux commandes pour un concert unique, impressionnant et vivant, même sans micro.
De gauche à droite : Kevin Barthalot (Intelligence Audio – Monteur PA), Patrick Passerel (Intelligence Audio – Chef Monteurs, design et calage PA) Christophe Rousseau (Intelligence Audio – Monteur PA); Stéphane Lebrun (Intelligence Audio – Monteur PA), Etienne Tisserand (Intelligence Audio – Monteur PA), Eddy Le Beguet (Intelligence Audio – Monteur PA), Thomas Elegeert (B-Live – Préparation Matériel), Rémi Boumrar (Intelligence Audio – Monteur PA), Frederic Ciezki (B-Live – Support Prestataire) et au centre Sébastien Roblin (Intelligence Audio – Ingénieur FOH).
SLU : Quelle est la mission d’Intelligence audio ?
Sébastien Roblin : J’ai fondé Intelligence audio avec Patrick Passerel et Philippe Gloaguen en 2007. Notre principe est d’accompagner les artistes en concevant un son live sur mesure, non pas avec le matériel disponible mais avec le matériel nécessaire dans un souci constant d’optimisation. Cet accompagnement peut concerner tous les postes, comme ici pour Justice, l’optimisation des sources de l’album studio pour le live.
Patrick s’occupe de toute l’ingénierie du système de diffusion et nous le retrouvons ici aujourd’hui au calage. Philippe et William Duvet se chargent de la partie régie et mixage, et l’optimisation de la matière audio. C’est avec eux que j’échange sur l’artistique pour déterminer la direction du projet et avec quel matériel nous allons le gérer. De mon côté, je gère globalement le projet et j’ai la charge du mixage façade. J’échange avec les artistes pour comprendre leurs besoins et ensuite avec tous mes associés pour finaliser le cadre de ce projet.
Justice, deux artistes, Gaspard Augé et Xavier de Rosnay, aux commandes de leurs séquences.
SLU : Et ceci en s’intégrant dans une scénographie ?
Sébastien Roblin : L’intégration sur mesure est une de nos marques de fabrique. Par exemple, sur la tournée de PNL en 2022, nous devions concevoir un système de diffusion contraint par la présence d’un ascenseur au milieu de la salle. Nous devons souvent faire preuve d’inventivité pour trouver des solutions afin de produire un son ultra qualitatif.
SLU : Sur cette tournée, tu es l’interlocuteur principal pour la gestion du son ?
Sébastien Roblin : Oui, c’est ça. Dès le début de notre collaboration avec Justice, j’ai cherché à comprendre quelle est leur musique et ce qu’ils veulent faire ressentir à leur public, en mettant en œuvre tout un ensemble de processus pour que le son soit très bon, pour le public mais aussi dans les oreilles des artistes. Ensuite, une fois les directions établies, une deuxième phase de réflexion consiste à déterminer quels outils ou solutions techniques utiliser.
Le mix façade est intégralement géré dans la S6L.
SLU : Toutes les consoles sur le show sont des AVID S6L ?
Sébastien Roblin : Nous avons l’habitude de travailler avec des consoles AVID. Elles ont la particularité d’être très neutres et de simplement faire ce qu’on leur demande, sans rajouter de coloration. Et c’est à mon avis indispensable sur de la musique électronique où je n’ai pas toutes les contraintes d’une source acoustique.
Ces sources électroniques proviennent soit d’un synthétiseur joué en live ou de séquences audio accompagnées de leur traitement. À la différence d’une source acoustique dont la qualité est dépendante des instruments, des musiciens et du lieu, je dois maintenir la qualité de restitution de la musique dans la diffusion et dans les oreilles du public.
SLU : Qui gère la production et la diffusion des sources et des séquences audio ?
Sébastien Roblin : Produire les séquences et les procédures pour les gérer est totalement une démarche musicale. Ce n’est pas nous qui gérons ceci mais Playback Solutions qui travaille directement avec l’artiste pour produire la matière sonore. Elles sont gérées ici par Nicolas Fradet, opérateur playback sur le show.
Backstage, la S6L pour les retours et le rack de séquences sur mesure de Playback Solutions.
SLU : On pourrait penser que cela simplifie le travail technique, mais pas tant que ça ?
Sébastien Roblin : Les sources acoustiques demandent des réglages plutôt souples d’un jour à l’autre. Pour la musique électronique, la source étant tout le temps la même, l’artiste l’ayant mûrement réfléchi pendant de nombreuses années avant de faire son album, sa restitution en live doit être parfaite. Les fans de ce type de musique sont très pointus.
Ils connaissent parfaitement les productions de l’artiste et ont envie de retrouver en live une grande partie de ce qu’ils entendent sur les enregistrements. Pour cette raison, cette tournée de Justice est très intéressante. C’est là tout le génie de Gaspard et Xavier qui vont ajouter des éléments et mixer les morceaux les uns avec les autres de manière extrêmement fine et intelligente, pour continuellement surprendre leur public. Et chaque concert est différent.
Les postes de commandes des artistes, claviers et contrôleurs, retour en ears et wedges.
SLU : Comment les artistes interviennent-ils en live sur ces sources ?
Sébastien Roblin : Ils jouent en live à partir de claviers qui commandent des instruments virtuels dans les séquenceurs Ableton. Ils disposent également de nombreux contrôleurs pour agir sur les séquences en commandant des filtres ou des effets en temps réel.
Ils ont développé avec Playback Solutions des systèmes de commande offrant un champ de possibilités quasiment infini. Ils veulent s’amuser. Pendant le spectacle, ils accèdent à un énorme potentiel de jeu qu’ils peuvent exploiter à volonté suivant ce qu’ils ont envie de faire ce soir-là. Et pour moi à la console de face, c’est aussi extrêmement excitant, car chaque concert est unique.
SLU : Ce type de concert pourrait être ennuyeux à mixer ?
Sébastien Roblin : On pourrait faire le raccourci de penser que, comme tout sort d’un ordinateur, tout le show va se dérouler de manière automatique. Ce serait une grande erreur. Comme Vincent Lerisson (Lewis) qui est à la régie lumière et qui travaille sans time-code, je mixe en temps réel. C’est une manière de garder une fraîcheur de mix et de s’assurer qu’on va vivre un moment unique à chaque date. Bien évidemment, j’ai une conduite pour me permettre d’amener différentes manipulations ou effets, mais je n’utilise aucun snapshot. Le mix est ainsi guidé par ma propre sensibilité et le ressenti de la salle et de son public le jour J.
Les écrans de contrôles de la diffusion L-Acoustics, le LA Network Manager, bref, le poste de Patrick Passerel !
SLU : La diffusion elle aussi doit être particulièrement adaptée à ce type de musique ?
Sébastien Roblin : Avec Patrick, nous avons réfléchi longuement à un système qui correspond à mes attentes car la musique électronique a la particularité de remplir tout le spectre. L’idée est donc de pouvoir exploiter pleinement toute la bande passante sans jamais atteindre les limites de l’amplification.
J’ai besoin d’un maximum de réserve de dynamique pour éviter toute compression et permettre un son très aéré. Quand des DJs jouent des mp3 surcompressés très fort, c’est hyper fatiguant et pas du tout agréable.
Implantation de face du système de diffusion avec ses deux rangs de délais.
Gaspard et Xavier avaient justement en tête de faire la différence avec une musique qui soit effectivement énergique, qui gratte un peu à des moments parce qu’ils ont ce côté rock’n’roll, mais en en même temps qui reste agréable à écouter. Cette musique, c’est ma passion et un peu ma carte de visite. J’adore l’écouter extrêmement fort à condition qu’elle reste agréable ;-).
J’ai eu la chance de pouvoir utiliser beaucoup de systèmes de diffusion différents sur les festivals de la tournée, et déterminer ainsi celui qui répond le mieux à ces exigences de dynamique et de bande passante. Notre choix s’est porté sur un système K1 L-Acoustics qui en plus dispose d’un très bon rapport charge / puissance.
Une face particulièrement imposante dont on aperçoit au sol derrière les crashs le sub du haut de 8 stacks de KS28 en montage cardioïde.
Le système de diffusion se compose d’une face de deux arrays de 4 K1SUB, 12 K1 et 4 K2 en bas de ligne. Deux outfills composés chacun de 14 K2 les accompagnent. Le grave et l’infra sont ici à l’honneur avec deux lignes de12 K1SUB placés derrière K1, et à côté, deux lignes de 9 KS28 en montage cardioïde. Enfin 24 KS28 au sol devant la scène en 8 stacks de 3 en montage cardioïde, jouent avec l’effet de sol.
Le front fill est géré par huit X12 sur pied et le downfill par deux clusters de 6 KARA II, plus deux autres clusters identiques sur scène en débouchage latéral. Deux rangs de rappel gauche / droite avec chacun un array de 6 K2 redonnent air et précision au lointain.
196 enceintes L-Acoustics sur 70 contrôleurs amplifiés LA12X. On frise le mégawatt.Soundvision l’avait prédit…
SLU : L’importance des subwoofers est déterminante sur cette musique ?
Sébastien Roblin : Les séquences comportent beaucoup de son dans des fréquences en dessous de 60 Hz que les artistes traitent en temps réel avec des filtres. La diffusion doit supporter leur dynamique et pour l’aider, j’utilise des routings particuliers. Ces infras sont traités un peu comme les effets spéciaux d’un mix cinéma.
Voici pour les infras, et le front en X12. A la crash, c’est chaud…
SLU : Combien de sources mixes-tu ?
Sébastien Roblin : Je mixe une quarantaine de lignes entre les sources provenant de la scène et ma production additionnelle. La S6L n’est pas surchargée d’autant que j’ai deux cartes HDX. En 2024, nous pouvons jouer dans des salles qui sont extrêmement traitées et donc avec un son très mat.
Le système à cour au grand complet. L’ouverture et la hauteur de la face ont nécessité l’ajout d’une douche en Kara II qu’on voit bien à gauche de la photo.
Une production comme celle-ci avec des sources proches du disque et jouées à fort niveau, restera très mate dans ce type de salle, sans compter l’absorption du public. Pour du live, j’ai besoin de beaucoup d’ampleur et pour l’obtenir j’ajoute des effets.
La console est parfaite car au lieu de colorer le son avec les traitements internes, je peux créer comme je le veux une couleur live pour Justice en utilisant des plug-ins. Ma préférence va vers les plugs Sonnox dont j’utilise beaucoup les EQ et la réverbération Oxford Studio qui conviennent parfaitement.
SLU : Vous n’aviez pas envisagé de faire du spatialisé ?
Sébastien Roblin : C’est quelque chose que j’ai tout de suite évoqué au début de notre travail avec les artistes. Je suis fan de cette technologie de diffusion et nous avons de plus en plus de salles qui commencent à s’équiper. Malheureusement la tournée alterne avec des festivals où la technique de spatialisation ne serait pas présente.
La musique électro me fait vibrer depuis 30 ans et je l’imagine en immersif 360 depuis 20 ans. Aujourd’hui les technologies nous permettent de vivre ce rêve. J’espère le faire bientôt avec eux, d’autant plus que nous avons notre studio immersif 18.2.5. J’invite d’ailleurs tous les artistes à venir le découvrir à Bayonne.
Deux lignes de rappel sur la profondeur de l’Accor Arena avec à chaque point six K2.
SLU : A défaut de pouvoir faire du mix objet, comment abordes-tu le mixage de ces sources stéréo ?
Sébastien Roblin : Quand j’ai écouté le dernier album de Justice, et bien sûr je connaissais toute leur discographie, j’avais remarqué qu’ils ouvraient et faisaient vivre les sons à leur manière dans la stéréo. Ça m’a mis la puce à l’oreille. Je me suis dit que je pourrais utiliser cette façon de créer pour faire vivre le live et que le public ne reste pas sur une image sonore tout le temps figée.
Pour cela, nous avons développé des outils de travail en Mid/Side. Je décompose le traitement sur la partie mono et la partie side. Je peux ainsi facilement traiter les sources et les centrer ou les écarter à volonté dans la diffusion. Cette méthode me permet de suivre en temps réel les intentions des artistes sur scène et d’augmenter l’expérience sonore.
Sébastien Roblin, dernière vérification avant le show.
SLU : Tout est fait à l’intérieur de la S6L ?
Sébastien Roblin : Oui. Je n’ai aucun élément externe. Parfois ils vont filtrer la partie rythmique, ou les basses, ou les deux en même temps et ceci demande une configuration de chaque titre qui doit pouvoir le permettre. Il n’était pas question de les brider. Il y a donc un peu de gymnastique à faire mais je m’en accommode facilement.
J’établis une conduite qui me permet de suivre les patchs des séquences de chaque titre. Autre point important, je n’utilise pas la compensation de latence automatique de la console. Essentiellement parce que je réalise beaucoup de configurations particulières dans le mix, je préfère mesurer les latences et les gérer par moi-même.
SLU : Un travail particulier à été fait pour garantir l’intégrité des signaux numériques ?
Sébastien Roblin : Nous avons recherché la meilleure manière d’amener les sources, qui ici proviennent d’un ordinateur, jusqu’à la console sans modification ni altération. Si ça peut sembler trivial, c’est assez compliqué en fait. Les signaux qui viennent de l’ordinateur sont en MADI, via le logiciel Ableton LIVE et des RME MADIface USB. Nous sommes en 96 kHz. Ils doivent alimenter en même temps la console de face, celle des retours et celle de l’enregistrement. Nous avons mis au point une technique particulière qui nous permet d’unifier l’ensemble des flux MADI.
Nous avons créé un écosystème qui fonctionne au même temps 0, sur la même horloge et qui garantit la synchronisation de signaux à l’échantillon près. Il y a deux ordinateurs, machine A et B, qui peuvent ainsi être commutés à n’importe quel instant sans qu’aucune coupure ni artefact sur les signaux ne soit généré. C’est une sécurité inaudible pour le public. Nous utilisons ici de la fibre, dû à la dimension de la salle. Mais je préfère les liaisons cuivre que je trouve pour finir plus fiables dans tout type de conditions.
SLU : Dans cette configuration il semble important de communiquer avec les artistes ?
Sébastien Roblin : Primordial.
Kaj Oppenheim : Je gère tous les circuits d’ordre. Je dois en toute circonstance être capable de leur expliquer ce qui se passe et ce que nous allons faire. C’est très, très important de les assister au mieux car ils ont énormément de manipulations à faire sur scène. À la différence d’un musicien qui est toujours maître de son instrument, quand un artiste doit exploiter des séquences sur scène, c’est beaucoup plus stressant, même si nous avons essayé de tout prévoir.
Les techniques M/S permettent de produire un mix en accord avec la largeur visuelle du show.
SLU : Les sources ont-elles été traitées pour le live ?
Sébastien Roblin : C’est une des missions d’Intelligence Audio. Depuis une dizaine d’années, nous avons développé un pôle d’’optimisation de la matière audio pour le live. Nous nous occupons de beaucoup d’artistes dans des styles musicaux très variés. Nous avons travaillé pour Jain, NTM, PNL, Gesaffelstein, JehnnyBeth, Irène Dresel, PLK, etc…
Nous optimisons la matière audio issue des enregistrements studio pour qu’elle soit restituée par des systèmes très puissants. Le problème est que nous ne pouvons pas avoir la salle pour cela. Nous avons donc développé nos processus d’optimisation sur des archives de quinze années d’expérience de tournées communes avec mes associés et sur de nombreux paramètres psychoacoustiques.
SLU : Cela consiste en quoi ?
Sébastien Roblin : Nous recherchons de la dynamique. Xavier et Gaspard de Justice sont aussi des ingés son. Ils ont tout de suite compris cette démarche qui représente 80% de mon travail de préproduction. J’optimise, une sorte de mastering, si besoin en temps réel, pour être en accord avec les réactions du public dans la salle et du jeu sur scène. Cette démarche m’a inspiré lorsque j’ai écouté Kraftwerk en festival il y a quinze ans. Toute la journée sur la grande scène les groupes se sont enchaînés avec un son moyen. Le soir, depuis l’arrière scène, j’entends les premières notes qui lancent le concert de Kraftwerk et de derrière la sono, je trouve ça déjà incroyable.
Je suis parti au milieu du public et j’ai vécu pendant 90 minutes un délice pour les oreilles. En live, on a une marche supérieure qui permet de faire ressentir plus d’émotions au public. Nous avons aussi des effets audio liés aux effets visuels. Pour cela, ma conduite suit beaucoup celle de la lumière. C’est une source importante d’inspiration. Si Lewis (Vincent Lérisson à la lumière), qui suit les concerts de Justice depuis le début, imagine un effet ou un mouvement de lumière sur une partie d’un morceau, je vais l’accompagner au son.
Il est temps maintenant d’aller en arrière scène pour découvrir de plus près le setup mie en place par Romain Berguin et Nicolas Fradet de Playback Solutions pour la gestion des séquences et leur commande. Tout tient dans une somptueuse station intégrée dans un rack mobile…
Nicolas Fradet de Playback Solutions, aux séquences.
SLU : Pour ce concert de Justice, quel était le cahier des charges pour les séquences ?
Nicolas Fradet : Nous devions mettre en place un système qui permet la commande et le contrôle des séquences, des instruments virtuels et des traitements en temps réel par les artistes.
SLU : L’intégralité des sons du spectacle sort de vos machines ?
Nicolas Fradet : Oui. Tout est hosté dans Ableton Live sur deux Mac Studio M2. Chacun dispose d’une interface audio MADIface USB de RME. Nous sortons de chaque machine 32 channels que nous envoyons en MADI vers la console façade, retour et enregistrement.
SLU : Les artistes sur scène disposent de synthés mais aussi de contrôleurs sur mesure ?
Nicolas Fradet : Il n’y a pas d’audio exploité sur scène. Le plateau est juste une télécommande des séquences. Ce sont les artistes qui les déclenchent pour chaque titre et les manipulent en temps réel, quand et comme ils veulent. Nous leur avons créé toutes les commandes qui leur permettent de faire ce qu’ils désirent. Les claviers des synthés commandent des instruments virtuels joués en direct dans Live et les contrôleurs déclenchent des séquences et contrôlent des effets qui leurs sont appliqués.
Un système de séquences intégralement commandé par les artistes sur scène.
L’ensemble de ces outils de commande est relié en réseau via deux switchs, entre la scène et notre rack avec redondance de fibre. Nous renvoyons simplement pour le contrôle visuel, via un petit rack de scène, la sortie audio de nos machines pour alimenter le vu-mètre des « DJM » des artistes.
Une « DJM » sur mesure pour chaque artiste. Toujours pas d’audio, mais bien des contrôleurs.
SLU : C’est le même setup utilisé en festivals?
Nicolas Fradet : Oui, identique. Il nous permet de couvrir toutes les dates. Comme le plateau est juste une télécommande, nous pouvons sans problème checker toute la partie audio en backstage avant la mise à disposition de la scène.
En festival, où la durée d’installation est très courte, c’est particulièrement utile. Nous sommes beaucoup plus sereins. Notre setup ne prend pas beaucoup de place, on s’installe en 45 mn, on travaille en local, et comme tout l’audio est un stream MADI, si ça fonctionne, on a tous les canaux.
Quelques synthés sur scène, mais utilisés en commande des instruments virtuels.
SLU : Il te faut néanmoins pouvoir comprendre ce que font les artistes ?
Nicolas Fradet : Nous avons créé une interface de monitoring des contrôleurs. Je peux ainsi voir en permanence sur cette fenêtre ce que font les artistes, quels contrôleurs ils actionnent, quel clavier ils jouent, etc…
Nous avons aussi développé un autre élément qui permet de propager tous les paramètres nécessaires au lancement du titre et l’avons intégré à leur système de commande.
SLU : On peut parler de sur mesure ?
Nicolas Fradet : Nous avons développé au fil de notre activité des templates et des setups de bases qui sont toujours identiques. Nous les personnalisons ensuite en fonction des besoins des artistes. Nous créons beaucoup de subtilités et nous développons des scripts sur mesure pour tout ce qui n’existe pas. En réalité, rien n’est impossible… Un artiste nous dit qu’il aimerait bien faire ceci, nous le faisons. Si l’outil pour y parvenir n’existe pas, nous le créons.
SLU : Comment avez-vous créé les séquences ?
Nicolas Fradet : Les musiques sont créées par les artistes, à la suite de ça les Stems sont exportés en prenant en compte les besoins et contraintes de contrôle pour le Live. Ces stems sont ensuite intégrés à la session Ableton du show avec tous les outils de contrôle et les instruments virtuels pour tout ce qu’ils souhaitent pouvoir jouer.
Juste derrière les deux artistes, sécurité et ressenti.
SLU : Et je suppose que nous avons beaucoup de sécurité ?
Nicolas Fradet : Sur une show comme ça, où toute la musique est jouée depuis les ordinateurs, la sécurité est extrêmement importante. Nous avons envisagé plusieurs niveaux de redondance. En premier lieu, la redondance des machines A et B. Elles commutent automatiquement à l’échantillon près dès qu’une défaillance est détectée sur le flux MADI. (NDLR – Nicolas commute à volonté entre les deux machines pendant la balance, c’est juste inaudible).
Nous avons un autre niveau de sécurité pour pallier un défaut de la console retour. Si elle tombe, les artistes perdent les ears mais retrouvent dans leur wedge un retour depuis la console de face et également si la console de face tombe, un deuxième mix est automatiquement repris d’une autre console pour la diffusion.
SLU : Qui dit ordi dit forcément latence ?
Nicolas Fradet : Nous choisissons toujours les ordinateurs dans leurs configurations les plus pertinentes pour le projet. Ici, nous maîtrisons tout l’ensemble avec une taille de buffer de 256 échantillons pour une latence de 3.35 ms. Difficile de réduire encore à cause des instruments VST. Mais grâce à la chaine numérique avec la partie audio nous réussissons à garder la latence globale suffisamment basse pour que cela soit le plus confortable pour les artistes sur scène.
La régie retours, S6L et émetteurs Wisycom.
SLU : En réalité pendant le show, tu n’interviens pas ?
Nicolas Fradet : Non, je n’ai pas à intervenir. Tout notre travail est de prévoir en amont tous les scénari et de développer les outils adaptés. Une fois le show lancé, je surveille simplement ce qui se passe sur scène à l’aide de la fenêtre de monitoring que nous avons créée. Je contrôle en temps réel ce que les artistes font. Donc si tout se passe bien, je n’ai pas à prendre la main sur le système. Je n’interviendrai que si un problème survient.
SLU : Des séquences aux retours il n’y a qu’un pas, re-bonjour Kaj
Kaj Oppenheim : Oui en effet, je suis juste à côté de Nicolas. Je reçois ses sources en MADI. Toutes les consoles ont deux cartes MADI sur chaque engine et nous utilisons la deuxième pour faire une sortie. Une Masterclock cale les horloges de tout le monde pour une parfaite stabilité. Chaque engine récupère une horloge, idem pour les deux Madiface USB. En direct out, j’envoie les sources à la console pour l’enregistrement.
SLU : En quoi consiste le mix de retours dans ce type de configuration ?
Kaj Oppenheim : C’est beaucoup plus stable que le mix façade. Je travaille avec un snapshot par titre. J’alimente les ears des artistes en Wisycom, c’est à l’heure actuelle à mon avis la meilleure solution pour privilégier la qualité audio. Je gère aussi l’ensemble de tous les réseaux de communication en façade et en retour. Sur scène les artistes disposent chacun d’un micro d’ordre qui s’ouvre automatiquement dès qu’ils s’en approchent (les seuls micros sur scène… mais que le public n’entend pas). J’envoie également le mix retour dans les wedges et le subwoofer juste derrière eux.
Les seuls micros sur scène sont les micros d’ordres à détection de présence.
SLU : C’est particulier, un concert sans micro sur scène ?
Kaj Oppenheim : Oui, il n’y en a pas. A part juste les micros d’ambiance pour les ears, une paire de Schoeps et une paire de Sennheiser MKH. Je fais au plus simple pour ne pas perturber l’image sonore de leurs retours.
Nous avions essayé des configurations plus complexes mais on est revenu à l’essentiel. Je ne leur envoie pas les ambiances en permanence, pour ne pas les polluer et les laisser se concentrer sur le travail de commande qu’ils doivent opérer.
La balance est terminée, tout est calé. La technique m’invite à sortir de la salle pour aller retrouver l’équipe broadcast / enregistrement qui a été hébergée dans une loge à part afin de s’affranchir de toute nuisance sonore. J’y retrouve William Duvet et Johann Simon, qui ont improvisé un mini studio.
SLU : Vous utilisez aussi une S6L ?
William Duvet : Oui, pour garder le même écosystème. Nous avons installé en plus 14 micros numériques Neumann fournis par YASTA pour les ambiances : des omnidirectionnels, des couples de cardioïdes de chaque côté de la régie, une rampe cardioïde en front de scène, des hypercardioïdes sur les latéraux pour les gradins et pour chercher du détail. Ils sont connectés au préampli DMI8 en AES42 qui permet de recevoir le signal audio et de contrôler le gain/pads et filtres accessibles. Nous avons complété par deux micros surround placés derrière la régie façade, un DPA 5100 et un Schoeps DORTF. Nous récupérons ensuite les 32 paires de séquences en MADI synchronisé.
SLU : Un direct live est prévu demain sur Amazon, vous le mixez sur la même console ?
William Duvet : Oui, même si ce n’est pas vraiment une console broadcast, au niveau des solos par exemple. Mais c’est cohérent au niveau de la tournée. Nous utilisons les correcteurs Oxford en EQ dynamique pour contrôler les fréquences gênantes avec en plus la possibilité de faire du M/S. Et aussi la réverbération.
La cellule broadcast / enregistrement, prête pour le direct live sur Amazon.
SLU : En revanche vous ajoutez des traitements externes ?
William Duvet : Ils sont là pour traiter le mix général. Le Master Bus Processor de Neve, je ne sais plus vraiment m’en passer. Son circuit propriétaire Super SILK permet, dans sa dernière amélioration, de créer de la distorsion harmonique indépendamment sur le haut et le bas du spectre.
Le rack analogique Neve et SSL, sur le master.
Ça colorie, c’est beau, c’est Neve. Avec des filtres qui permettent de travailler le Mid/Side, ça peut donner beaucoup d’air au master. Ensuite, j’utilise un véritable compresseur SSL, ça a du sens sur ce style de musique et le résultat est encore une fois flagrant. Je termine dans un convertisseur analogique numérique Rupert Neve utilisé pour fournir du 48k pour Amazon.
SLU : Et pour l’enregistrement ?
William Duvet : Nous enregistrons dans deux Pro Tools en miroir. Évidemment avec la S6L, c’est pratique. Elle propose un port dédié pour cela.
Les micros d’ambiance à la régie, omni, couple et les deux surround derrière les caméras.
SLU : En recalant les ambiances, on ne reproduit pas précisément l’acoustique de la salle ?
Johann Simon : C’est une question de dosage et de mixage. Dès qu’on ouvre une ambiance, cela crée une pièce qui ressemble à l’Arena. L’idée est de ne pas tout laisser ouvert en permanence et de gérer des ambiances ponctuelles. Mais pour ma part, les nombreux délais des micros d’ambiance vont perturber le mix. Nous sommes très sensibles à ça et si une piste n’est pas calée, ça fait un vrai son live mais pas très bon. Nous préférons les recaler.
De gauche à droite : Johann Simon et William Duvet
SLU : Comment procédez-vous pour la retransmission Amazon ?
Johann Simon : Le car régie nous envoie un time code et il délaye la vidéo pour se caler sur l’audio ; en tenant compte des nombreuses machines pour le transport du signal, console, ampli, diffusion… On mixe à 4 mains. Habitué au broadcast, je gère les ambiances et William la musique.
SLU : Et bien sûr vous enregistrez tout ?
Johann Simon : Nous enregistrons toutes les ambiances bien sûr. Les deux micro surround, les omnis suspendus ça donne déjà une très belle masse que l’on peut ensuite équilibrer avec les ambiances de proximité. Et comme le système de diffusion est plutôt bien proportionné et très ouvert, nous avons des ambiances très dynamiques, larges et précises.
Ce soir il y aura un peu de pression. Pour ma part, mixer au-dessus de 87 dB pendant plus d’une heure, le lendemain j’ai l’impression d’avoir une feuille de papier sur les oreilles.
Intelligence Audio et Playback Solutions portent bien leur nom. Quand l’intelligence et les solutions sont au rendez-vous pour construire sur mesure un écrin sonore aux artistes, cela donne avec Justice un show électro de référence.
Non, il n’y avait pas de micro mais oui, il y avait des séquences, pensées pour donner un show unique, vivant et musical, comme le font tous les musiciens. Les infras pouvaient faire peur, il en restait encore sous le fader. La largeur était immense, l’Accor Arena paraissait encore plus grande. Associé à une lumière au niveau de l’inventivité des créateurs sonores, ce show restera dans la mémoire du public.
Si un prestataire de taille importante bénéficie de son large stock pour remplacer rapidement un de ses produits défectueux, ce n’est malheureusement pas le cas pour un prestataire de taille plus modeste. Si c’est votre cas et que vous affectionnez les produits d&b, le nouveau centre de réparation d&bar, proposé par Ca Clignote Rouge et certifié par d&b audiotechnik, a de grandes chances de vous intéresser, surtout si vous êtes très pressé.
François-Xavier Marchal
Ce service, imaginé par François-Xavier Marchal, est uniquement dédié aux produits, enceintes et amplificateurs, d&b, sous et hors garantie. Sa forte connaissance de la marque et de nombreuses années d’expérience en tant que concepteur et ingénieur système, l’ont amené à maîtriser aussi leur réparation.
“Si la plupart des prestataires importants peuvent gérer la réparation de leurs équipements d&b de manière autonome, ce n’est pas une généralité pour tout le monde.” explique François-Xavier Marchal. “En exerçant le service après-vente d&b dans plusieurs structures, j’ai eu l’idée de le proposer d’une manière plus générale en facilitant l’accès”.
Pour accéder au service de réparation, une simple prise de rendez-vous à partir d’une plate-forme en ligne vous propose immédiatement des créneaux disponibles. Après validation, le produit d&b défectueux pourra être directement présenté dans les locaux de Ca Clignote Rouge. Il sera immédiatement pris en charge pour un diagnostic. Sa réparation sera immédiatement exécutée si les pièces nécessaires sont disponibles.
“Grâce à notre forte expérience des produits d&b, nous avons déjà constitué un stock conséquent de pièces détachées pour répondre aux besoins les plus courants concernant les produits populaires comme les séries Q, V et Y, mais aussi d’autres références. Cela comprend bien sûr les transducteurs, mais aussi tous les éléments qui peuvent être défaillants dont les filtres et les composants d’amplification. Nous en profitons également pour traiter les points un peu plus cosmétiques, comme la visserie ou les mousses. Je suis en liaison constante avec d&b pour me permettre l’approvisionnement rapide de pièces manquantes dans mon stock.”
Le SMS ou Service Measuring System.
Pour permettre le contrôle des enceintes et produire un diagnostic fiable et rapide sur leur intégrité technique par rapport aux spécifications originales, d&b a développé un banc de test autonome dénommé SMS, Service Measuring System. Cet appareil intègre une carte son et un amplificateur. Il est piloté par un logiciel qui renseigne l’opérateur sur les procédures de test de chaque modèle.
Associé à un micro de mesure calibré, il permet d’effectuer le contrôle de l’impédance, de la magnitude et de la phase. En comparant avec les courbes de références du produit, le problème, s’il y a, sera identifié. Le SMS permet également de détecter des défauts de filtrage, un point très important concernant les enceintes d&b qui incorporent toutes des filtres internes. Au niveau des amplificateurs, la plupart des blocs de puissance sont disponibles tandis que l’analyse des fichiers de log permet de comprendre l’origine de la panne.
“L’important est d’apporter de la réactivité à mon réseau de clients.” conclut François-Xavier Marchal. “Un prestataire de petite taille qui soudain a un des éléments de son système d&b défaillant, peut se retrouver dans l’incapacité de travailler. C’est là où le d&bar intervient. Pendant le diagnostic, le client peut patienter dans un espace privilégié, et repartir quelques minutes plus tard avec son matériel en état de marche et conforme avec les spécifications originales. Heureusement la fiabilité des produits d&b est excellente et leur réparation n’occupe pas 100% de mon temps, ce qui me permet de mener à bien mes autres activités de supervision technique et de calage système. Vous l’avez compris, mon cheval de bataille c’est d&b.”