La gamme théâtre de Robe baptisée T reçoit le T.5 Profile, petit frère du T1 et les projecteurs de cyclorama T31 Cyc et T31 Cyc Slim. Ils nous sont présentés, ainsi que toutes les nouveautés Robe 2024, par Vincent Bouquet, directeur technique de Robe Lighting France.
T.5 Profile
Nouveauté remarquée, le T.5 Profile (en français prononcez “T point cinq”), est un nouveau Spot à couteaux qui s’avère être la déclinaison conforme mais plus compacte et moins puissante du T1 Profile. Cet appareil intégrera une source led toujours à synthèse additive RGB+Ambre+Lime mais d’une puissance de 350 W. Il partage exactement la même librairie DMX que son grand frère, les fonctions seront donc 100 % équivalentes.
Duo de T avec l’original T1 Profile à gauche, accompagné du prototype de son petit frère, le T.5 Profile aux dimensions réduites.
Cette version dédiée aux applications de plus petite envergure ne dépassera pas les 20 kg. Présenté à l’état de prototype final, il devrait entrer en production en début d’année 2025.
T31 Cyc et T31 Cyc Slim
Les nouveaux T31 Cyc (en haut) et T31 Cyc Slim (en bas).
1x(T32Cyc) = 2x(T31Cyc). Derrière cette formule qui semblerait sortir d’un cours de maths se cache dans les faits l’explication même de la nouvelle déclinaison du projecteur cyclorama T32 Cyc à base de sources RGBA + Lime couplées à des optiques asymétriques qui permettent d’éclairer un cyclo sur 6 mètres de hauteur avec un recul de 1 m, les optiques sur chariot motorisé permettant d’optimiser la position du point chaud sur l’écran.
Ce T32 Cyc arrive en version slim, sans motorisation et s’accompagne du T31 Cyc dont la longueur, divisée par deux, mesure 50 cm. On le retrouve également en version “slim”, sans la motorisation du point chaud.
Quelques explications supplémentaires : Lors de la conception du T32, pour obtenir une parfaite homogénéité de projection il était prévu que les appareils soient installés bord à bord, sans discontinuité. Il s’avère dans la réalité que ceux-ci peuvent ne pas être mis bout à bout, les projecteurs pouvant être espacés de 50 cm à 1 m selon le recul sans pour autant nuire au rendu projeté.
Dans des lieux plus petits où la hauteur fait défaut, ou encore pour éclairer un cyclo arrondi, un projecteur plus court peut donc apporter la solution et ce projecteur est le T31 Cyc. Petite info supplémentaire, cette nouveauté est accompagnée par une optimisation du poids du T32 Cyc. Celui-ci perd quelques kilos sur la balance grâce à son nouveau système de refroidissement.
Astera présente QuikSpot, un projecteur LED, IP65, extrêmement polyvalent, alimenté par batterie, conçu pour apporter des solutions instantanées à tout type de besoin : PAR, Fresnel et Uplight. Ce luminaire combine facilité d’utilisation, performances précises et installation rapide, offrant une solution compacte aux professionnels en quête d’efficacité.
QuikSpot, un projecteur à source unique et à zoom, s’inspire du boîtier pratique de l’AX5 PAR Light, tout en bénéficiant de la qualité du moteur de leds Titan et de la qualité optique du PlutoFresnel.
Son design est optimisé pour gagner du temps et économiser des efforts lors de la préparation et de l’utilisation, et constitue une solution idéale pour les sociétés de location et de production très actives. Ce luminaire léger (3,5 kg) et certifié IP65 offre d’excellentes performances sur scène comme sur plateau.
Cette vidéo montre toute l’ingéniosité de ce projecteur et ses applications
Performances
Doté du moteur LED Titan d’Astera, le QuikSpot offre une plage de zoom de 13° à 60°, un indice de rendu des couleurs élevé, et un système optique Fresnel produisant un faisceau homogène qui génère une ombre unique.
le volet coupe flux rotatif.
Ces caractéristiques garantissent un spectre de couleurs RGBMA complet, adapté aussi bien au live qu’aux applications Broadcast.
Les options incluent un volet coupe flux rotatif à 8 lames avec SafetyLink intégré, ainsi qu’une gamme d’accessoires pratiques pour l’éclairage de face ou des contres puissants.
QuikSpot qui se distingue comme le projecteur le plus lumineux d’Astera en 60 W, produit jusqu’à 3 000 lux à 3 mètres (13°).
Un filtre elliptique rotatif elliptique pour façonner le faisceau.
La nouvelle fonction OutputGain permet aux utilisateurs de choisir entre une sortie maximale avec des couleurs saturées profondes ou un indice de rendu des couleurs (IRC) plus élevé pour des tons de peau parfaits.
Il est compatible avec les accessoires frontaux de l’AX5 (filtres, dômes, snoots).
Facilité d’utilisation
L’appareil propose des options d’utilisation filaires et sans fil, avec une autonomie maximale de 4,5 heures à pleine puissance et jusqu’à 20 heures en mode économique.
Les options de montage incluent une lyre amovible, un TrackPin Compact pour une suspension discrète, et un filetage BabyPin 3/8″ à l’arrière. Les batteries intégrées se chargent directement dans leur mallette grâce à des contacts électriques, évitant tout câblage supplémentaire.
Transport et préparation
Des accessoires tels que la ChargingPlate et la PrepBox permettent de configurer jusqu’à huit projecteurs simultanément en quelques secondes. Pour le transport, le ChargingCase Compact et le TruckPack peuvent accueillir 8 luminaires avec leurs accessoires.
Ben Díaz, responsable de la gestion des produits chez Astera, déclare : « Le QuikSpot est conçu pour ceux qui sont toujours en mouvement ! Ce luminaire est né pour que les techniciens lumière puissent créer des installations performantes dans des environnements où chaque seconde compte.
Avec QuikSpot, nous avons allié la flexibilité d’un projecteur zoomable à source unique, la précision du spectre complet du moteur Titan LED, et le rendu vibrant et dynamique assuré par notre nouvelle fonction OutputGain. »
La GS500N Fork Truss est une structure carrée en aluminium conçue principalement pour construire vos ponts sur des tours, avec des éléments droits et des angles.
Elle utilise un système de connexion par fourche garantissant un assemblage sécurisé.
Avec ses tubes de 48 mm de diamètre et 4,4 mm d’épaisseur, La GS500N allie efficacité et capacité de charge élevée, ce qui en fait un choix idéal pour des applications de production scénique et événementielle et les installations extérieures.
Disponible jusqu’à 3 m de longueurs, elle est livrée en standard avec son kit de connexions.
Caractéristiques principales
– Structure carrée de 500 x 500 mm – Disponible en longueurs allant jusqu’à 3 m – Applications intérieures et extérieures – Kit de connexion fourni avec éléments droits et angles – Compatible avec les pinces 8001, 8002, 8004, 8007, 8011, 8015, 8016, 8017, 8018, 8020, 8021, 8023, 8031, 8032, 8033, 8034, 8035, 8036, 8037 – Compatible avec les Snap Clamps (8102-8105) – Connexion par fourche – connecteurs mâle et femelle, goupilles en acier et clips de sécurité – Finition en peinture époxy disponible sur demande
Le Groupe Novelty, leader européen en solutions techniques audiovisuelles, annonce la signature d’un protocole d’accord en vue de l’intégration de l’EMC. Créé en 1989 et basé à Malakoff, cet établissement de référence propose des formations en alternance aux métiers de l’image, du son et de la création 2D-3D.
Jacques de La Guillonnière, Président fondateur du Groupe Novelty.
Jacques de La Guillonnière, Président fondateur du Groupe déclare : « Avec ses 1 500 collaborateurs permanents et jusqu’à 6 000 collaborateurs intermittents, notre Groupe couvre l’ensemble des métiers techniques du son, de l’éclairage, de la vidéo, de la structure scénique et de la distribution électrique.
Face aux défis croissants auxquels notre industrie fait face tels que le recrutement et l’évolution des compétences nécessaires dans nos métiers, que ce soit pour nos collaborateurs permanents ou intermittents, les partenariats avec des écoles professionnalisantes jouent un rôle crucial. »
EMC s’est imposé comme un acteur clé de la formation dans le domaine de l’audiovisuel professionnel, et le Groupe Novelty collabore avec l’école depuis plusieurs années au travers de stages, de contrats d’alternance, ainsi qu’un plan de formation conçu pour les demandeurs d’emploi en partenariat avec France Travail et l’AFDAS. Depuis sa création, ce programme, réalisé par EMC, a permis à près de 80 % des participants de retrouver un emploi dans le métier d’aide de scène.
« Cette réussite, fruit de valeurs partagées et d’une vision commune, nous a conduits à proposer à EMC de rejoindre notre Groupe », explique Jacques de La Guillonnière. « Ce rapprochement marque une étape décisive dans notre engagement à former et à intégrer les talents de demain. »
Guillaume Couderette, Président de l’école EMC
Guillaume Couderette, Président de l’école EMC, commente : « Depuis sa création en 1989, EMC a toujours œuvré pour rapprocher la formation académique et les réalités du terrain. Nos diplômes et certifications sont conçus en lien étroit avec les entreprises du secteur, et nos étudiants évoluent dans un cadre pédagogique alternant école et immersion professionnelle.
Au fil des années, le Groupe Novelty s’est imposé comme un partenaire incontournable, notamment grâce à sa volonté d’offrir des perspectives de carrière solides aux jeunes talents. » L’intégration d’EMC au sein du Groupe renforce cette dynamique. Elle ouvre la voie à de nouveaux projets, notamment dans le développement de la formation continue, et conforte la mission de l’école : préparer les professionnels de demain dans un secteur en constante évolution.
« C’est avec enthousiasme que nous entamons ce nouveau chapitre de notre histoire, en collaboration avec un acteur majeur du secteur audiovisuel », ajoute Guillaume Couderette.
Ce partenariat stratégique traduit la volonté commune des deux structures de répondre aux enjeux du marché de l’emploi et de contribuer au développement des compétences dans les métiers techniques audiovisuels.
Jacques de La Guillonnière Guillaume Couderette
Président fondateur du Groupe Novelty Président de l’école EMC
Lorsque le concepteur lumière et scénographe Steve Wary a été chargé de créer l’ambiance de la cérémonie d’ouverture des Jeux saoudiens 2024, il a choisi 50 Beam laser Claypaky Skylos pour assurer un départ dynamique à l’événement. Organisés du 3 au 17 octobre, les Jeux saoudiens étaient la troisième édition du plus grand événement sportif national organisé chaque année dans le Royaume. Plus de 9 000 athlètes masculins et féminins de 52 disciplines se sont affrontés.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée non pas dans un stade traditionnel, mais dans le quartier existant de Boulevard City à Riyad, où toutes les infrastructures devaient être édifiées, créées et organisées. L’endroit offrait une excellente occasion d’utiliser les écrans LED déjà présents sur les bâtiments, qui ont servi de toile de fond à une scène centrale suffisamment grande pour accueillir l’impressionnant défilé d’athlètes filmé par deux drones pour être diffusé.
La flamme symbolique des Jeux devait être un élément majeur de la conception, et Steve Wary a dû créer un éclairage capable d’ajouter de la profondeur et de la substance à la production sans obstruer les écrans LED.
Pour ce faire, il a conçu une scène composée de deux couronnes superposées, de 36 x 18 mètres de diamètre, avec une pente de 7°. Au centre de la scène, il a intégré le chaudron de la flamme ainsi qu’une zone plane pour les discours et la séquence cérémoniale de l’événement.
Steve Wary a réparti l’éclairage sur quatre niveaux à la hauteur de la scène, y compris des beams laser sur le sol, huit tours arrondies pour les beams et les contres et trois autres tours derrière les gradins pour les projecteurs de face et 24 Claypaky B-EYE K20 washes. Il a monté 50 Skylos sur les toits en arrière-plan.
« Les Skylos ont créé des faisceaux dans le ciel de Riyad, où la brume est omniprésente toute l’année, ce qui crée un joli brouillard », note Steve. Les B-EYE K20 sur la tour FOH principale ont permis de créer une zone de lumière uniforme pour mettre en valeur les faces de près. Ils ont fait leurs preuves car nous avions besoin d’une lumière puissante et d’un bon angle pour aider les projecteurs de face dans les zones difficiles à atteindre. »
C’est à l’occasion des Jeux saoudiens que Steve Wary a utilisé pour la première fois des Skylos, qu’il qualifie de «choix idéal pour ce type de spectacle à grande échelle, le produit parfait». Ils sont conçus pour une utilisation en extérieur et je savais qu’ils résisteraient aux températures élevées de ce pays en plein soleil. Je dois admettre que, malgré le traitement des lentilles et leur capacité à supporter des températures extrêmes, nous avons tout de même prévu une position tête en bas dans la console pour protéger les lentilles pendant la journée. »
Pour créer de grands faisceaux dans le ciel, il a monté les Skylos sur des toits, donnant ainsi de la texture au ciel de Riyad. « La puissance des Skylos a rapidement mis tout le monde sur la même longueur d’onde, et il y a eu des exclamations de “wow !” lorsque je les ai allumés et que les gens ont levé les yeux, rapporte-t-il.
Outre le faisceau puissant et propre, Skylos offrait d’autres avantages majeurs. Tout d’abord, l’excellent choix de couleurs sur la roue chromatique, montre clairement que chaque couleur a été choisie pour perdre le moins de puissance possible en sortie, en particulier les couleurs ambrées qui sont généralement difficiles à faire ressortir dans un Beam. Avec les Skylos, ces couleurs étaient impressionnantes. »
« Une autre surprise agréable est venue du prisme. Il a également été conçu pour perdre un minimum de lumière une fois qu’il est entré dans le faisceau, ce qui m’a permis de texturer le ciel comme par magie et d’ajouter une autre dimension à un simple faisceau.
Steve Wary a trouvé les Skylos « très fiables. Nous n’avons eu aucune panne une fois les équipements installés, et le support de Claypaky a été très réactif et efficace lorsqu’ils nous ont aidés à résoudre un problème initial. »
LAB2580 a géré la production du spectacle, avec l’éclairage fourni par LabLive/SLS Production. Jean-Yves Orcel était le directeur photo et au pupitre lumière Steve Wary était accompagné de Jérôme Claude.
Michael Berzon et Julien Peyrache, cofondateurs d’Alien le studio, signent le design d’ »A.M.O.U.R. » la dernière tournée de Calogero qui doit s’étendre jusqu’en décembre 2024 et dont le prestataire technique est Dushow.
Le public est déchaîné pour la nouvelle tournée de Calogero A.M.O.U.R. tour dont le design, signé Julien Peyrache et Michael Berzon, fait la part belle aux Ayrton Zonda 9 et aux Robe Forte !
Neuf semis sont chargés et déchargés matin et soir pour donner vie à une installation imposante, innovante et rock, à la hauteur de l’immense carrière de l’artiste Calogero. Point d’orgue, une date était prévue à la Paris La Défense Arena, une salle qui prend de plus en plus de place dans la programmation des tournées.
Quand j’entre, je découvre un gigantesque mur vidéo de fond de scène accompagné de huit pods mobiles. Ces structures métalliques rectangulaires d’1 tonne chacune, garnies de washs Ayrton Zonda FX côté pile et de barres à sources led surmonté de panneaux vidéo semi-transparents côté face, ont été construites par la société « Fer&Défaire » située près de Lyon.
Les Ayrton Zonda 9 FX, monstres de puissance signent des tableaux très Rock.
SLU : Est-ce que Calogero a eu des demandes particulières ?
Julien Peyrache : Il avait en tête un show qui puisse être modulable avec la possibilité de passer d’un tableau à un autre à chaque titre. Avec Mika nous sommes revenus vers lui avec une idée de scénographie basée sur huit pods : quatre de chaque côté comme des pendrillons de théâtre qui bougent en translation gauche / droite et en rotation +/- 180°.
Cette configuration permettait, entre autres, de créer une boîte mais également une « flèche de pods » devant les écrans. Calogero n’était pas spécialement partant pour de la vidéo à la base mais en l’imaginant comme un gros projeteur qui puisse faire des aplats de couleur plutôt que de la vidéo illustrée, l’idée lui a plu. On a travaillé tableau par tableau pour pouvoir créer un nouvel univers pour chacun des titres et le motion des éléments de scénographie avec ce mélange vidéo / lumière, nous permet d’aller assez loin.
Michael Berzon et Julien Peyrache se sont prêtés à une interview en vidéo :
Julien Peyrache et Michael Berzon, respectivement 32 et 29 ans, démarrent assez jeunes dans la lumière. Michael raconte sa première expérience complétée par une formation à l’école 3IS « Ma première scène lumière, je l’ai faite à 16 ans dans une MJC à Marly Leroy, ma ville natale. Puis je suis passé technicien et pupitreur. »
Julien quant à lui, autodidacte en lumière aussi, passe par le CFPTS pour se former en régie lumière. La période Covid leur donne l’occasion de développer leurs compétences. « Avec Julien on s’est rencontré avant le Covid et on a passé beaucoup de temps pendant cette période à imaginer des projets. C’est de là qu’est né Alien le studio aujourd’hui basé au 3e étage de la Maroquinerie dans le 20e arrondissement de Paris. C’est d’ailleurs une installation que nous louons de manière ponctuelle. » Explique Michael.
SLU : De combien de jours en résidence avez-vous pu bénéficier ?
Michael Berzon : Sur les shows en Zéniths on a eu dix jours de pré-encodage en studio, puis 7 jours de résidence à Lille. Et pour la U Arena il y a eu 5 journées de pré-encodage chez nous puis deux jours sur place avant la date.
SLU : Avez-vous utilisé un logiciel de prévisualisation ?
Michael Berzon : On utilise Depence pour simuler la scène en 3D.
Huit pods comme mur de fond de scène
Huit gigantesques pods se déplacent en fond de scène avec une certaine souplesse malgré une tonne de matériel pour chacune des unités. Il y en a quatre de chaque côté et la société MASH a été chargée d’en concevoir le système de tracking pour les déplacer et leur donner vie dans une belle scénographie qui fait évoluer le show.
L’imposant mur vidéo de fond de scène semble se fractionner, devancé par les faces vidéo des 8 x pods. Chapeau à l’équipe pour la gestion de ces lourdes structures en toute sécurité.
La motorisation a été fournie par Dushow et sa filiale Dushow distribution avec une console permettant de gérer les déplacements du matériel sur les rails. Pour la date de Paris La Défense Arena, le système initialement prévu pour 24 mètres d’amplitude a été agrandi de 9 mètres de chaque côté de la scène. Jean-Christophe Caron en charge de l’automation des Pods nous explique comment fonctionne l’installation.
Jean-Christophe Caron contrôle le déplacement des pods grâce à une interface logicielle développée en interne.
SLU : Comment est géré le mouvement de ces grosses structures ?
Jean-Christophe Caron : « Au-dessus des Pods nous avons installé une lisse, que nous appelons un tracking et qui fonctionne un peu comme pour les déplacements d’écrans au sol, c’est-à-dire sur rail.
Sur cette date où la scène est plus large, le tracking est passé de 24 mètres à 42 mètres. Du point de vue des charges, huit moteurs, supportant deux tonnes chacun, portent toute la structure rattachée aux rails. Nous avons donc doublé les coefficients de charge.
SLU : Et comment sont-ils contrôlés du point de vue machinerie ?
Jean-Christophe Caron : Chaque pod est contrôlé par deux moteurs : un pour la translation et un pour la rotation. Nos descentes (la connexion des câbles ndlr) se font en bout de pont et à l’intérieur du tracking, des boucles de câbles alimentent la lumière et la vidéo de chacun des pods ainsi que leurs moteurs. Cela demande donc un gros travail de préparation. »
Puissante source de lumière de contre, les pods évoluent dans leur scénographie pour marquer la différence d’un titre à l’autre.
Il poursuit : « L’interface logicielle nous permet de programmer une succession de positions avec des temps de déplacement, des rampes d’accélération et de décélération. Par sécurité, on crée des groupes de moteurs avec pour règle de déclencher un arrêt complet de l’ensemble si l’un des pods ne se déplace pas comme prévu. On évite ainsi un scénario catastrophe qui serait d’embarquer le décor ou une personne par exemple. Par ailleurs nous disposons d’un arrêt d’urgence manuel pour arrêter immédiatement les mouvements et cela sans latence.
Jean-Christophe Caron raconte « La voiture sert tous les jours à récupérer une drisse sous la scène pour tirer un câble (rire) »
SLU : Quels sont les paramètres physiques à maîtriser quand on fait bouger des éléments aussi lourds ?
Jean-Christophe Caron : Sur les mouvements synchronisés, il peut y avoir des risques de créer des mouvements de balancier. Pour les éviter, on se déplace en symétrie et sur le même temps.
Les rampes d’accélération et de décélération créent alors une opposition qui stabilise l’ensemble. Pour cela, on part du milieu de la scène qui est notre point zéro. »
Le contrôle du kit en grandMA
Depuis la régie, Matthieu Patriarca pupitre le kit de la scène sur une grandMA3 soft 2. Julien précise « Je pense que c’est la dernière tournée pour laquelle nous utilisons le soft 2 ». Pour cette date un peu spéciale, une deuxième console gérée par Louis Demacon contrôle le kit en salle. En plus, l’équipe dispose d’un Smode pour envoyer le contenu vidéo et assurer la synchronisation des projecteurs avec les écrans. Une solution particulièrement souple et adaptative qui permet de prolonger la vidéo dans les projecteurs et obtenir des effets très impressionnants.
(De gauche à droite) Louis Demacon, pupitreur salle, Michael Berzon, designer Alien Studio, Matthieu Patriarca, pupitreur, Julien Peyrache, designer Alien Studio.
SLU : Quels protocoles sont utilisés ?
Michael Berzon : La grandMA reçoit le flux vidéo en Art-Net du Madmapper et communique ses datas au plateau en sACN via les switches. Le sACN prend donc le relais pour tout ce qui est communication FOH plateau. A la console 50 006 paramètres sont gérés grâce à l’ajout de 12 NPU.
SLU : Pourquoi cette logique d’envoyer des datas vidéo dans la grandMA via un Madmapper ?
Michael Berzon : Cela permet d’accompagner les médias de manière fluide. Si du rouge s’affiche, les projecteurs passent au rouge. S’il y a un balayage, ils vont le suivre avec précision. Nous récupérons le signal NDI en parallèle dans le Madmapper pour le traduire en valeurs RGB et le réinjecter dans les projecteurs. Et depuis la console nous contrôlons le pan/tilt, le zoom et l’intensité.
Julien Peyrache : Ce système nous permet de faire des ajustements très rapides sans repasser par des phases de rendu. Du Smode, partent des flux directement vers les écrans mais aussi dans le madmapper où tous les projecteurs ont été positionnés pour représenter des coordonnés. Cela concerne notamment les matrices de 162 x Acme Gemini installés derrière les écrans.
Une matrice de 66 barres à sources leds ACME Gemini a été installée derrière le gigantesque écran vidéo du mur de fond de scène complétée à cour et à jardin par deux matrices de 12. Les Pods mobiles mettent en valeur des contenus vidéo de qualité, réalisés sous la direction d’Alien Studio soit en interne soit chez Studio BK pour les plus travaillés graphiquement. Michael ajoute « Le fait de pouvoir gérer la scénographie, la vidéo et la lumière nous assure une synergie globale dans notre travail créatif ».
SLU : Est-ce qu’il y a un titre qui se prête particulièrement bien à ce processus ?
Julien Peyrache : Sur « Juste une chanson », de multiples explosions de peinture sur les écrans sont prolongées sur les faisceaux des projecteurs Gemini situés derrière qui s’allument de la même couleur. Grâce à la transparence des écrans, on a l’impression que c’est la vidéo qui émet un faisceau. Les Gemini sont des appareils qui disposent de cinq sources led chacun. On s’en sert comme d’un écran vidéo à faible résolution mais à grande puissance. Ces rampes à Leds Acme Gemini, sont visibles quand elles s’allument en contre ou quand elles projettent leurs puissants faisceaux.
Installées en lignes successives dans la hauteur, elles permettent de densifier un kit déjà très riche. Parfois utilisées en rétroprojection, elles dévoilent alors l’arrière des écrans par transparence et éclairent la structure et les câbles pour un rendu industriel. L’effet est aussi un peu orageux, presque argenté. Elles savent aussi se faire discrètes quand elles sont contrôlées par pixel lors d’un fabuleux ciel étoilé prolongé par les téléphones du public eux-mêmes contrôlés par l’application Crowdglow.
Les barres Gemini de fond de scène alignées à celles des Pods.
SLU : Que pensez-vous de ces projecteurs ?
Julien Peyrache : Dushow nous a présenté ces appareils qu’ils avaient récupérés d’un prestataire ukrainien pour soutenir son activité après le début de la guerre en Ukraine. La grosseur de leurs sources leds est finalement un plus et permet d’obtenir un compromis avec ce que nous cherchions de base. Parfois on allume une seule des cinq sources au centre ce qui donne l’impression d’avoir de multiples points qui sont comme des centaines de blinders, ce qui fonctionne assez bien.
Michael Berzon : De plus ils possèdent un crayon de strobe blanc très puissant sur l’autre face ce qui permet une double utilisation. Nous n’avons pas eu trop de pannes car sa fabrication est solide et nous en sommes agréablement surpris. Il a fallu faire un long travail de calibration pour trouver un équilibre entre leurs couleurs et celle des écrans mais on ne s’en sort pas si mal. Par ailleurs, les courbes de dimmer en basse intensité ne sont pas idéales mais cela reste acceptable.
162 x Acme Gemini réparties sur le mur de fond de scène et les pods animent la scène grâce à leurs faisceaux qui traversent les écrans vidéo.
Michael Berzon : Les écrans vidéo sont semi-transparents et les Gemini sont installés en sandwich devant une cloison occultante qui permet d’utiliser les pods en vidéo ou comme de gros blocs noirs massifs sur lesquels on vient travailler des jeux de faisceaux.
SLU : Comment se déplacent ces pods ?
Michael Berzon : De gauche à droite jusqu’à la limite physique des éléments de décors. Ils peuvent se resserrer, effectuer des rotations et ces mouvements sculptent l’espace scénique et les volumes entre chaque tableau. Cela répond à notre parti pris d’être théâtral avec un décor qui évolue tout au long du show.
Ayrton Zonda 9, gros Wash pour faisceaux XXL
Quand les pods se retournent, on découvre les superbes matrices de huit Ayrton Zonda 9 FX. Outils de création par excellence, ces énormes washs sont capables de produire des faisceaux ultra-larges et denses grâce à leur large sortie de 384 mm de diamètre composée de 37 lentilles et tout autant de sources RGBW de 40 W agencées en trois couronnes, et sa puissance flirte avec 1 000 W.
Une incroyable Matrice de Zonda 9 FX répartie sur l’une des faces des huit pods permet à Michael et Julien de créer des effets particulièrement puissants et rock.
Cette combinaison LED/système optique permet d’obtenir un flux de 25 000 lumens et un mélange parfaitement homogène de couleurs pastel et saturées, avec un IRC de 86. Sa plage de zoom s’étend de 4 à 56°. En version FX, la zone inter lentilles, noire sur la version Wash, est alors translucide. Dessous court un réseau de diodes vidéo, 588 leds RGB contrôlables indépendamment produisant un effet liquide particulièrement innovant. Son poids total reste raisonnable avec 29 kg sur la balance.
Les Ayrton Zonda 9 FX envoient un faisceau particulièrement dense produit par ses 37 Sources de 40 W chacune pour un diamètre de 384 mm.
Michael Berzon : Le Ayrton Zonda 9 est un très beau produit. Ce qui nous a le plus intéressés dans ce projecteur c’est d’abord la couleur et sa puissance mais aussi son diamètre de sortie car c’est le Wash qui a le plus gros diamètre sur le marché. Les pods mesurant 5 x 2 mètres nous avions besoin de sources qui soient équilibrées en termes de taille par rapport au volume global et pour éviter une sensation un peu taches de mouche sur un gros rectangle.
SLU : Il est ici en version FX, as-tu exploité toutes ses possibilités ?
Michael Berzon : Pour ce spectacle nous n’avons pas eu besoin d’utiliser le Liquid Effect. Cela dit, je ne trouve pas que ce projecteur se définisse par cet effet même si c’est un plus. Personnellement j’ai aimé son infinité de couleurs, son travail dans les basses intensités et sur les couleurs ce qui est souvent un problème avec les appareils à leds mais que l’on ne détecte quasiment pas sur le Zonda. Il travaille extrêmement bien dans les détails et je trouve que cela fait vraiment une différence lors de son utilisation.
Michael et Julien travaillent le faisceau dans les intensités de contraste et de couleur. Comme ils l’expliquent eux-mêmes « On n’est pas dans l’exagération de mouvement ou dans de gros effets qui partent dans le public. Nous allons plutôt poser un tableau pour un titre et travailler autour ». Bien qu’ils reconnaissent avoir eu une période un peu plus geek avec le début des asservis, leur approche de la lumière a évolué pour aller vers du plus classique et en travaillant les positions. Ils cherchent maintenant à faire passer l’émotion grâce à des équilibres dans les intensités tout en conservant un design lumière visuellement impactant et émouvant.
SLU : Est-ce que Calogero se lance en impro pendant le show et comment gérez-vous ces moments ?
Michael Berzon : Certains morceaux sont serrés en termes de timing et donc figés. Sur ces titres on a tendance à développer plus d’effets qui vont souligner certains détails. Cela étant dit, il y a toujours une partie manuelle. Pour une bonne partie de la set list, les musiciens ne jouent pas au clic et c’est Mathieu Patriarca, le pupitreur, qui envoie à la main. C’était important pour Calogero de garder cette liberté au plateau et avoir une énergie qu’il ne pourrait avoir dans une structure musicale.
Les totems ont été construits sur-mesure et réagissent en lumière à l’interaction physique des musiciens.
Quatre totems positionnés au milieu des musiciens s’éclairent en couleur et produisent un son quand les musiciens tapent dessus grâce à un capteur piezzo intégré. Imaginés par Studio Monsieur, ils ont été construits par Dahotech.
Michael Berzon : Cette tournée se distingue aussi par le nombre de musiciens avec un côté très arcade fire, c’est-à-dire qu’ils jouent ensemble et s’amusent. C’était une volonté de Calo d’avoir ces fameux éléments ludiques dans la scéno.
SLU : Comment ces objets sont-ils connectés ?
Michael Berzon : Chaque totem représente une note qui envoie un signal midi en régie et nous définissons quelle animation se déclenche selon telle ou telle note.
Le kit sur scène avec Robe Forte à la face et à contre
56 Forte Robe sont impliqués dans le show, sur les ponts de contre, au sol en contre, en douche et pour la face sont contrôlés par des RoboSpot.
Michael explique : « L’artiste se déplace beaucoup pendant le show et doit être bien visible sur ce long runway ». Les Forte sont donc en grand nombre vu la taille de la scène.
Une ligne de contre de Robe Forte au sol et une sur pont ont été prévues pour bien détacher les silhouettes des musiciens sur scène.
Michael Berzon : Quatre Robe Forte sont assignés aux RoboSpot en plus de deux présents dans les coins que l’on contrôle depuis la console pour une face plus générale.
En plus nous en avons prévu 4 pour éclairer le piano installé sur une plateforme élévatrice qui monte jusqu’à 4 mètres pour un éclairage purement en douche.
Il y a également six Forte qui viennent attaquer en peigne le runway selon une logique d’éclairage type défilé de mode pour obtenir une belle face sur Calogero ou en contre pour bien détacher ses épaules.
Entre les quatre projecteurs gérés par la console et les deux paires en poursuites RoboSpot, on le récupère donc toujours sur quatre points. Enfin une ligne de contre au sol et une sur pont assurent une pleine puissance selon les besoins.
Quatre Robe Forte sont installés sur un pont en croix au-dessus de la stage B douchent le piano qui s’élève et trois autres assurent la face du chanteur.Les poursuiteurs aux commandes des Robe RoboSpot.
SLU : Combien y a-t-il de poursuiteurs sur cette date ?
Michael Berzon : En Zénith il y a deux poursuiteurs sur scène. Un pour Calo et un pour un guest ou un autre musicien.
Pour la U Arena deux poursuiteurs supplémentaires s’occupent du runway et de la stage B. Ils sont installés au même endroit pour communiquer facilement et se passer le relais.
SLU : Ont-ils la main sur le dimmer et la colorimétrie ?
Michael Berzon : Ils ont une base sur le dimmer, le zoom, le focus, l’iris et le pan tilt mais depuis la console c’est nous qui décidons de leur ouvrir la possibilité de contrôler le dimmer en fonction de ce que l’on souhaite intégrer dans certaines conduites. Par contre, la colorimétrie et l’intensité sont envoyées depuis la console car la caméra du RoboSpot ne permet pas d’avoir une bonne idée du rendu réel.
La face ne craint ni la précision, ni la distance dans cette salle géante grâce aux puissants faisceaux des Robe Forte.
Le Forte est le Spot/Profile le plus puissant de la gamme Robe, avec son moteur de leds blanches de 1 000 W. Une large lentille de 180 mm libère une belle lumière blanche homogène de 6620 K avec un flux qui dépasse 34 000 lumens à 20° et quasiment identique en faisceau large. L’IRC natif de la machine est de 69 ; il grimpe à 80 ou 90 grâce à 2 filtres positionnés sur la roue de couleurs.
Par ailleurs une version « HCR » du moteur de leds interchangeable procure en natif un indice de rendu des couleurs de 94. Il est aussi disponible dans une version IP65, le iForte, particulièrement intelligente et autonome dans sa gestion de l’humidité grâce à deux capsules filtrantes et une valve d’équilibrage.
Michael Berzon : La construction est assez simple. Pour chaque emplacement de musicien, on a mis un Forte pile dans l’axe et légèrement en contre. On va rarement utiliser un projecteur tout à cours ou tout à jardin au profit d’une implantation plus linéaire. Il y en a deux derrière Calo à différent plan : un plan arrière et un plan médian au centre. On a également créé un bain de wash Robe Spiider sur deux lignes pour répondre à nos besoins de faire un wash général au plateau.
Il y a aussi une matrice de 56 MegaPointe dispersés sur quatre ponts. Ils sont utilisés en beam et pour sculpter des faisceaux au plateau de manière ponctuelle. Une ligne d’Elation Chorus Line située au-dessus des écrans vidéo permet de produire une lame de lumière. Parfois les pods rentrent éteints pour couper leurs faisceaux et créer une image d’immeubles ou de bâtiments qui coupent les rayons du soleil afin de travailler en jeux d’ombres.
Deux machines à brouillard MDG et une machine à fumée Look Unique assurent un support uniforme aux faisceaux qui prolongent la vidéo.
Michael Berzon : MDG est une marque de référence en ce qui concerne le brouillard en salle car il est réputé pour tenir longtemps dans l’air. La Unique quant à elle apporte une intensité de fumée en renfort sur une petite zone située en fond de scène qui permet d’avoir comme un mur de brouillard. Elle est envoyée dans une chaussette ventilée qui disperse le brouillard uniformément.
SLU : Parfois les artistes ont leur mot à dire par rapport à la qualité du brouillard qui peut assécher leurs cordes vocales.
Michael Berzon : Nous n’avons pas eu de retours dans ce sens mais c’est vrai qu’il y a des artistes qui y sont sensibles. Cela dit, on est sur des formats où on ne risque pas d’avoir de paquet de fumée intempestif car le brouillard est globalement très lisse grâce à la chaussette.
En salle, Chauvet Color Strike M et Martin Mac Aura PXL se partagent l’espace
Près de 100 x Chauvet Color strike M dessinent le pourtour du runway et de la stage B. Michael explique : « l’idée était de créer une synergie avec le plateau en prolongeant l’installation des Color Strike M sur les praticables et l’avant-scène. D’ailleurs, on les utilise beaucoup avec le madmapper pour faire exploser la vidéo en salle ».
Les Chauvet Professional Strike M sont parfois utilisés en bain de pieds.
Contrôlés en DMX, ils permettent de dynamiser l’espace, de bien intégrer le décor et sont particulièrement visibles pour les spectateurs tout en haut des gradins. Michael précise aussi qu’ils sont également utilisés en bains de pieds.
Installés sur scène et sur le pourtour du runway et de la stage B les Strike M envoient des effets impactant à destination du public placé haut dans les gradins.
Michael Berzon : Ils se défendent bien même s’ils ont des soucis de maintien de colorimétrie dans les basses valeurs de dimmer comme souvent sur ce genre de produit
SLU : J’ai vu que vous aviez utilisé les Strike M en matrice pour ajouter des petits points sur le devant de scène.
Julien Peyrache : Tout est en Leds, full Leds, full pixel que ce soit les Color Strike, les Gemini, les Zonda. On peut tous les traiter en pixel. Les éclairages de salle on ne les a pas pris en mode full mais le reste oui.
En salle on trouve aussi 100 x Martin Mac Aura PXL ajoutés au kit de la tournée pour éclairer la zone du public de la Paris La Défense Arena. Ils font tout le tour et washent fort grâce à leur flux de 13 000 lumens, soit plus du double d’un Mac Aura XB avec leurs 19 bulbes transparents derrière lesquels sont logées 19 Leds RGBW de 40 W. Cette puissance s’accompagne d’une grande précision dans la gestion de la focalisation, avec un faisceau serré très défini et un faisceau large homogène.
Son zoom s’étend de 7 à 55°. La température de couleur variable avec précision de 2 000 à 10 000 K, l’émulation tungstène et la roue de couleurs virtuelle renforcent l’éventail des possibilités offertes. Son poids total affiche 16 kg. Ils sont complétés par des Elation Protron Eclypse du kit de tournée en rappel au-dessus des écrans de cours et jardin.
Michael Berzon : A la base on avait fait le choix de partir sur un vrai blinder tungstène ou bien prendre le contre-pied et utiliser un appareil complètement différent car nous ne sommes pas séduits par les blinders qui imitent le tungstène. On a choisi les Protron qui avec leur grosse dalle Led et leur forme rectangulaire sont très assumés et matchent avec cette grosse scénographie rock. On perd l’esthétique du blinder quatre lampes mais il s’utilise très bien en blinder.
CrowdGlow
Pour apporter une touche personnalisée à son concert et offrir à son public un instant ludique, Calogero cherche à individualiser la lumière. L’équipe se met en contact avec l’équipe de développement de CrowdGlow, un système qui prend temporairement de contrôle de l’écran et du flash des téléphones portables des spectateurs ayant téléchargé l’application du concert.
Les téléphones s’allument en couleur ou en flash et permettent d’apporter une touche particulière en exportant le design étoilé du titre dans la salle.
Michael Berzon : « Nous étions contents de pouvoir proposer quelque chose de nouveau au public notamment sur des titres comme « Feu d’artifice » où nous prenons le contrôle des flashes de smartphones. Pour cette tournée on cherchait à créer une ambiance intimiste, en clair-obscur sur la scène et grâce aux téléphones, cela nous a permis d’avoir un parterre étoilé très léger dans le public mais sans détériorer le visuel du plateau. »
Trois antennes suffisent à quadriller la salle de la Paris La Défense Arena sans latence pour contrôler 40 000 téléphones potentiels.
SLU : Comment communiquez-vous avec les spectateurs pour qu’ils préparent leur téléphone ?
Julien Peyrache : Dès le début du titre, on fait vite apparaître un logo sur les écrans du plateau pour qu’ils lancent l’appli. En régie, un serveur installé dans un mac mini, relié à une antenne répétée sur le pont de face et au plafond d’un des ponts de la salle, envoie des données qui vont être interprétées comme des motifs aléatoires par les téléphones.
Cela dit, pour Paris La Défense Arena, nous avons intégré le plan de billetterie afin de créer un mapping d’image sur les gradins. Les gens peuvent donc ouvrir l’application pour renseigner leur zone, rang et place qui les identifie à un pixel dans l’espace.
Julien Peyrache : L’idée est de pouvoir balader de la lumière entre les téléphones. On peut envoyer des couleurs, des motifs, des strobes sur les flashs ou faire vibrer l’appareil. On peut aussi donner au public des indications comme, « dirigez votre écran vers la scène ».
Sur le titre, « A.M.O.U.R. » les écrans sont allumés en rouge vers Calo et au premier roll de batterie, les flashs se mettent à strober dans le sens du public et ça marche super bien car on voit leur visage s’éclairer. L’application, utilisée depuis le début de la tournée en janvier, donne pleine satisfaction à l’équipe et sublime l’ambiance dans une salle géante de 40 000 places.
La grande poursuite
La grande Poursuite intervient sur le dernier titre du show avec poésie en simulant un joli coucher de soleil.
En plus de cette installation particulièrement innovante, Michael et Julien en profitent pour concrétiser une dernière idée un peu OVNI qu’ils appellent « La grande poursuite ». Projecteur destiné à simuler un coucher de soleil sur le tout dernier titre du spectacle, c’est une matrice de 24 PARs assemblés sur un châssis mobile.
La grande Poursuite.
Michael Berzon : On utilise le tampon élévateur situé à l’arrière de la scène pour y positionner une poursuite en contre, manipulée par un vrai poursuiteur. Cette installation est dans le même esprit que les Zonda c’est-à-dire avec un large diamètre.
Elle est constituée de 24 x PARs 64 fixés dans un châssis en aluminium qui assure une rotation pan et tilt. Lors du rappel, la plateforme s’élève très lentement pendant deux minutes et Lionel “Mumu” Mulet vient accompagner le mouvement de ce gros faisceau pour suivre Calo en contre.
Calogero signe ici une superbe tournée imaginée par Julien Peyrache et Michael Berzon. Le prestataire Dushow aura mis à leur disposition de véritables pépites pour assurer leur design. Les Ayrton Zonda FX projettent leurs épais faisceaux pour des tableaux absolument somptueux, rock et imposant. Ils sont en double face avec les Acme Gemini, la belle découverte du kit. Les Robe Forte assurent faces et contres à la perfection. Les Chauvet Color Strike M réjouissent les spectateurs en dynamisant l’espace, accompagnés des Martin Mac Aura PXL et des Elation Chorus Line.
Un mur de fond de scène de panneaux vidéo, projette différentes ambiances, complétées par les huit pods mobiles disposant eux aussi d’une face vidéo. Les paroles sont poétiques et la scénographie les prolonge dans une apothéose de touches de lumière. Quelle finesse, bravo !
La première solution Shure à bénéficier du nouveau cadre réglementaire WMAS (Wireless Multichannel Audio Systems) est un système de retours IEM, le AXIENT DIGITAL PSM.
Comme nous l’avons vu dans un article précédent, Shure a joué un rôle important dans la définition et l’adaptation du nouveau cadre réglementaire WMAS qui permet maintenant de l’utiliser dans le domaine des tournées et des productions professionnelles.
De haut en bas, deux coupleurs AD8C puis trois émetteurs ADTQ, Q signifiant 4 canaux de transmission. Il existe aussi le modèle ADTD qui n’en dispose que de deux.
Avec l’Axient Digital PSM, Shure offre une solution nouvelle qui transcende la qualité de monitoring des IEM, étend les capacités spectrales des transmissions et facilite leur mise en œuvre, tout en conservant une compatibilité avec les systèmes existants. Ceci révèle un choix intelligent et pragmatique, soucieux de garantir la pérennité de leurs équipements aux ingénieurs du son, aux opérateurs HF et aux prestataires/loueurs de matériel, tout en bénéficiant de la plus grande avancée technologique dans le domaine des systèmes sans fil.
Le développement actuel de l’industrie du spectacle dans des formats de plus en plus importants nécessite des environnements sans fil de plus en plus ambitieux. En intégrant sa vision du WMAS dans l’Axient Digital PSM, tout en maintenant une option de transmission traditionnelle à bande étroite, Shure donne les moyens techniques aux professionnels de s’adapter à tout type d’environnement, de la plus simple configuration standard de quelques liaisons IEM à la solution la plus complexe imposée par un environnement HF contraignant.
Nick Wood, Senior Director, Global Marketing and Product Management chez Shure.
Cette approche qui consiste à maintenir les deux types de transmission dans le même appareil permet une polyvalence parfaite et offre une sécurité totale au prestataire qui est ainsi libre d’opter pour la technologie la plus appropriée. De la même manière, un système In-Ear numérique permet d’accéder à une qualité sonore jusqu’à présent inégalée pour les IEM, tout en maintenant des niveaux de latence acceptables par les musiciens et artistes.
« Depuis près d’un siècle, nous concevons chez Shure des solutions innovantes avec pour principal mot d’ordre de résoudre les problèmes de nos clients tout en faisant progresser l’industrie du live et du divertissement. “ explique Nick Wood, Senior Director, Global Marketing and Product Management chez Shure.
“Innovations WMAS, gestion à distance, qualité audio irréprochable… Aux côtés des artistes et des ingénieurs du son depuis des décennies, nous nous engageons plus que jamais à promouvoir l’efficacité spectrale et les réglementations WMAS à travers le monde pour accompagner le dynamisme des industries culturelles.
Notre nouveau système Axient Digital PSM incarne cet engagement et marque un tournant décisif, offrant aux utilisateurs toujours plus de ressources pour optimiser les performances et garantir une utilisation optimale du spectre, aujourd’hui et à l’avenir ».
La famille au grand complet avec les nouveaux coupleurs, émetteurs ears et dans le rack de droite, l’AD600 pour manager le spectre et les unités à la volée, un récepteur quadruple AD4Q et tout en bas 4 racks de chargeurs intelligents SBRC.
L’Axient Digital PSM permet de gérer, quand il est exploité en mode WMAS, jusqu’à 40 canaux de transmissions sans fil par bande de 8 MHz. Il exploite les systèmes d’antennes classiques Shure par liaison coaxiale avec la technologie propriétaire Spatial Diversity sur deux antennes, fournissant une solution plus simple pour la prise en charge de zones particulières et l’optimisation de la couverture dans des espaces de grande taille comme les stades ou les festivals. Le chiffrement AES256 permet des liaisons sécurisées.
ADTQ – Émetteur 4 canaux RF. La face arrière montre les combos d’entrée analogique/numérique, la sortie des 4 émetteurs et, tout à gauche, les ports Dante et Control. Le ADTD est identique sauf que ses ressources sont diminuées de moitié.
Les émetteurs Axient Digital PSM prennent en charge à la fois les formats d’entrée analogiques et numériques, y compris AES3, Dante et AES67, pour une connexion aisée aux consoles de mixage. Nous trouvons sur leur panneau arrière huit ou quatre connecteurs combo commutables en analogiques ou numériques AES3 (suivant le modèle) et 4 ports Ethernet pour le contrôle du réseau et les options d’entrées numériques Dante/AES67.
Une sortie casque avec volume ajustable est disponible en face avant et deux connecteurs de sortie d’antenne RF coaxiale complètent le panneau arrière. Point important, le système Axient Digital PSM est entièrement compatible avec l’environnement HF Shure, lui permettant ainsi d’être contrôlé à distance via ShowLink, et supervisé par le logiciel Wireless Workbench (que nous détaillerons dans un prochain article). Axient Digital PSM propose deux modèles d’émetteurs en rack : le quad ADTQ et le double ADTD.
Le pack récepteur ADXR.
Le système sera complété en ajoutant des récepteurs de poche ADXR. Ce nouveau récepteur, dédié à alimenter des écouteurs intra-auriculaires, intègre une détection automatique de l’impédance, en instance de brevet, lui permettant d’optimiser les performances audio et la durée de vie de la batterie en fonction des écouteurs qui lui sont connectés.
Sa fonction CueMode permet de mémoriser jusqu’à 64 canaux distincts sur un seul boîtier. Il reste léger, durable et résistant à l’humidité avec une mécanique hybride en aluminium/polymère.
La particularité majeure du système Axient Digital PSM est de proposer quatre modes de transmission. Il devient ainsi une solution flexible et puissante capable de répondre à toutes les exigences des formats de spectacles actuels.
– Le mode Multi-channel Wideband exploite la large bande spectrale autorisée par le cadre réglementaire du WMAS et permet jusqu’à 40 canaux par bande de 8 MHz (en Europe).
– Le mode Narrowband fournit plus de puissance d’émission RF par canal et maintient l’efficacité spectrale à 23 canaux par bande de 8 MHz.
– Le mode Analog FM offre une excellente qualité audio avec une latence extrêmement faible.
– Et le mode Axient Digital Standard (mode point à point) permet la transmission audio longue distance à tout récepteur Axient Digital. Ce mode sera disponible via une prochaine mise à jour de firmware.
Axient Digital PSM est supporté par les écosystèmes Shure Wireless Workbench et ShowLink. Les ingénieurs retours peuvent gérer à distance de manière exhaustive chaque récepteur sur scène, avec un aperçu clair sur les paramètres clés et la possibilité d’effectuer des ajustements si nécessaire.
ShowLink permet un contrôle en temps réel et une surveillance continue de tous les récepteurs, y compris la qualité de la liaison, l’autonomie de la batterie, le volume, l’état de la connexion casque, etc. Avec Wireless Workbench et le gestionnaire de spectre AD600, les techniciens peuvent résoudre les problèmes techniques, surveiller le spectre RF et maintenir des fréquences de secours, garantissant des performances fluides pendant tout le spectacle.
Le système Axient Digital PSM, avec une touche de « passé » avec le gestionnaire de spectre AD600 et l’émetteur et ses deux antennes pour le ShowLink, plus le portable avec Workbench et la somme d’infos qu’il délivre.
La nouvelle technologie WMAS est exploitable de nombreuses manières et les fabricants de systèmes sans fil auront chacun leur propre approche. La vision de Shure est extrêmement pertinente. Elle tire parti des nombreux avantages audio et spectraux de cette technologie tout en maintenant un fort niveau de compatibilité avec les équipements existants de la marque et les méthodes d’exploitation actuelles des opérateurs HF.
Nous avons rencontré Tuomo Tolonen, Senior Director, Strategic Global Market Development chez Shure, qui nous détaille les nombreux avantages de cette approche.
SLU : Bonjour Tuomo, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre action au sein de Shure ?
Tuomo Tolonen : Je travaille avec Shure depuis plus de 18 ans. J’ai un background technique et une grande expérience du sans fil. J’ai passé beaucoup de temps sur site à déployer des systèmes, à l’époque où tout était analogique. Le nombre de canaux était beaucoup plus restreint que maintenant et la connaissance générale de la technique HF plutôt sommaire.
Ma mission actuelle est de recueillir des informations auprès de nos utilisateurs, dans tout type de domaine, pour ensuite analyser ces sujets avec notre équipe de développement afin de continuer à toujours développer des produits incroyablement pertinents. Je travaille en étroite collaboration avec Prakash Moorut et l’équipe de réglementation. J’ai participé à des discussions sur la réglementation au Royaume-Uni pendant environ 17 ans et je connais assez bien les problématiques de disponibilité spectrale pour comprendre pourquoi un produit comme l’Axient Digital PSM mérite maintenant d’exister.
Tuomo Tolonen, Senior Director, Strategic Global Market Development Shure.
SLU : Pour vous, cette nouvelle technologie est une solution indispensable face à la pénurie de fréquences ?
Tuomo Tolonen : Faisons un bref aperçu de ce qui s’est passé. Dans les années 70 et 80, les micros sans fil ont été principalement utilisés par les tournées haut de gamme, à la télévision et dans les comédies musicales. Ils étaient très onéreux, assez encombrants et de fiabilité moyenne.
Au début des années 2000, l’utilisation de la technologie sans fil a énormément évolué. C’est à ce moment que les micros sans fil sont devenus meilleurs et plus abordables, de sorte qu’ils ont commencé à être utilisés non seulement par les utilisateurs de haut niveau mais aussi par les ceux de niveau intermédiaire, dans tout type de lieu et de domaines.
Puis l’arrivée de l’iPhone et des smartphones a changé la donne. Le téléphone n’avait plus seulement besoin d’une connexion téléphonique mais aussi d’une connexion de données pour pouvoir lire les mails, aller sur Internet et regarder des vidéos. L’industrie de la téléphonie mobile a donc commencé à faire un lobbying très important auprès des agences de régulation des fréquences pour pouvoir répondre à la demande croissante de leur marché.
Notre industrie qui partageait les bandes UHF uniquement avec les télévisions terrestres s’est retrouvée confrontée à cette nouvelle présence des opérateurs mobiles qui voulait aussi mettre la main sur les bandes UHF dont la longueur d’onde permet une propagation très favorable. L’accès au spectre UHF a donc commencé à se limiter au profit des fréquences gagnées par les opérateurs mobiles. Depuis 2012, près de 50 % de ce spectre est passé à la téléphonie mobile. Nous avons perdu l’accès à la bande des 800 MHz, puis celle des 700 MHz.
Dans le même temps, toute la télévision terrestre qui existait dans la bande des 700 et 800 MHz s’est concentrée dans le spectre restant entre 470 et 694 MHz, de sorte que le scénario est toujours le même : la télévision est prioritaire, et les liaisons sont toujours secondaires. Heureusement nous pouvons continuer à coexister en utilisant ce que nous appelons les espaces blancs du spectre libre, mais qui sont maintenant beaucoup plus restreints.
SLU : Il fallait donc agir au niveau de la régulation internationale pour développer un nouveau mode de transmission adapté à ces contraintes ?
Tuomo Tolonen : L’industrie est passée des micros sans fil analogiques aux sans fil numériques, mais qui continuaient à utiliser des transmissions RF en bande étroite (200 kHz), imposée par l’ETSI, l’organisation qui définit les normes technologiques en matière de communications. Cela posait des défis pour répondre à l’exigence de qualité supérieure exigée par nos utilisateurs, que ce soit pour les comédies musicales, la télévision, ou les artistes musicaux.
Au niveau de l’ingénierie, il devenait de plus en plus difficile de maintenir une qualité audio élevée avec une largeur de bande restreinte de 200 MHz, et je ne parle pas de faire de la stéréo de qualité pour des IEM. C’est là que nous sommes intervenus en collaboration avec d’autres fabricants pour établir une nouvelle norme, à laquelle on se réfère à présent sous le terme de WMAS.
SLU : Pourriez-vous nous décrire ce qu’est la WMAS ?
Tuomo Tolonen : Le cadre offert par la WMAS est la prochaine étape des techniques de transmission numérique. Elle exploite une porteuse avec une largeur de bande beaucoup plus large que celle que nous avons l’habitude d’utiliser en bande étroite. Elle définit essentiellement trois critères de performance minimaux : la bande passante de la porteuse, sa puissance de sortie maximale et le masque spectral, c’est-à-dire un masque d’émission qui indique essentiellement la quantité de bruit autorisée en dehors de la porteuse primaire.
Ces règles sont beaucoup plus passionnantes à exploiter à l’inverse de la bande étroite que nous connaissons et qui impose un certain nombre de compromis sur l’autonomie, la qualité audio, la latence en numérique, plus des contraintes mécaniques liées à l’utilisation de l’énergie. Il est important de comprendre que la WMAS définit comment les fabricants doivent transmettre les données dans l’espace fréquentiel, mais en aucun ne définit comment les données transmises sont formatées. L’approche technique des données transmises en WMAS est entièrement du ressort du fabricant.
SLU : Le WMAS est aussi une réponse au manque de disponibilité spectrale que vous venez de décrire ?
Tuomo Tolonen : Exactement. Une des raisons d’avoir imposé la norme WMAS est de permettre une efficacité spectrale encore plus grande, c’est-à-dire la capacité d’obtenir encore plus de canaux dans une quantité limitée du spectre. Ensuite c’est au choix du fabricant de choisir comment il va le faire. C’est le début d’une période de développement que je trouve très intéressante.
SLU : Pour son premier produit WMAS, Shure semble avoir adopté une approche très particulière en proposant un produit dédié uniquement aux IEM ?
Tuomo Tolonen : C’était évident pour nous. J’ai passé les 18 dernières années à parler avec nos utilisateurs. Nous avons créé en 2011 avec notre système d’IEM sans fil PSM 1000 un standard de l’industrie, mais qui exploite la technologie FM analogique.
La question qui m’était sans cesse posée par les ingénieurs retour au cours de ces 10 dernières années, depuis la sortie de notre premier produit système numérique ULX-D en 2012 et ensuite Axient Digital en 2017, était toujours la même : Quand vos systèmes IEM sans fil vont-ils entrer dans l’ère du numérique ? Eh bien, maintenant !
IEM et micro sur des packs distincts, on ne change pas de méthode.
SLU : Votre nouveau système Axient Digital PSM, en utilisant la WMAS, supprime toutes les limitations actuelles des IEM sans fil ?
Tuomo Tolonen : La FM analogique dont nous avons parlé plus tôt a des limitations audio sur les IEM sans fil. La réponse en fréquence que la porteuse FM analogique impose ne permet pas une bonne transmission des basses fréquences et limite également le haut du spectre audio autour de 15 kHz.
Il est aussi impossible d’obtenir une vraie porteuse stéréo et il faut beaucoup de magie RF pour faire en sorte que le cerveau perçoive la stéréo avec une porteuse unique de 200 kHz. La solution aurait été d’avoir deux récepteurs, un pour chaque canal, mais avouez que ce n’est pas pratique. L’autre grande limitation était bien sûr la largeur de bande RF qui limitait le choix des fréquences.
Il y avait donc un besoin évident d’un système numérique pour résoudre l’ensemble de ces problèmes et proposer, aux artistes de spectacles des IEM, et aux émissions de télévision des IFB, dotés d’une qualité numérique et d’un contrôle à distance dans un système à large bande capable de travailler n’importe où dans les bandes UHF. L’approbation de la WMAS par les instances de réglementation internationales nous a permis de finaliser ce produit que nous développons depuis plus de trois ans et qui correspond parfaitement à la demande du marché.
Le système de conférence sans fil Microflex Complete Wireless existe depuis plusieurs années chez Shure.
SLU : La WMAS permet des liaisons bidirectionnelles. Y a-t-il un besoin pour un boîtier transmetteur qui permet à la fois de gérer un IEM et une entrée micro ou ligne ?
Tuomo Tolonen : Oui, je pense que nous pourrions un jour fabriquer un boîtier bidirectionnel car la WMAS facilite sa fabrication. Mais le concept d’émetteur-récepteur n’est pas nouveau. Il a déjà existé pour des applications spécifiques. Shure en a déjà fabriqué en 2018 avec le système de conférence Microflex Complete Wireless, qui se base sur des postes de conférence bidirectionnels. Le canal de retour était parfois utilisé à des fins de traduction. D’autres fabricants en proposent aussi.
Je ne crois pas qu’un émetteur-récepteur pour des spectacles musicaux soit nécessairement la voie à suivre dans l’état actuel des choses. En plus, imaginez un musicien qui change d’instruments pendant le show. L’opération sera peut-être plus complexe avec des boîtiers bidirectionnels qu’avec des IEM et des micros sans fil sur des boîtiers distincts.
SLU : Shure a une approche particulière de l’exploitation de la largeur de bande en WMAS?
Tuomo Tolonen : Dans ce produit, Shure a choisi d’utiliser une porteuse large bande de 800 kHz qui supporte 4 sous-utilisateurs, ou sous-porteuses. Cette approche nous paraît plus « RF friendly » car elle permet de trouver plus facilement du spectre pour l’utiliser. Les paysages RF sont incroyablement encombrés. Que vous soyez dans un festival ou au beau milieu de Paris dans un théâtre, entre les canaux TV et les autres utilisateurs sans fil, être capable de toujours trouver un canal de 8 MHz entièrement vide, et ceci indépendamment du nombre de liaisons sans fil utilisées, me parait assez complexe.
SLU : Cela ne limite pas le nombre de canaux RF que vous pouvez déployer ?
Tuomo Tolonen : Non, au contraire. En privilégiant une approche avec porteuse de 800 kHz, il est plus facile de déployer plusieurs sous-porteuses. Avec la version Quad de l’Axient Digital PSM, vous pouvez gérer 4 canaux RF de 4 liaisons IEM stéréo chacune, donc un total de 16 IEM stéréo (ou 32 IFB mono pour la télévision) dans seulement 3,2 Mhz de largeur de bande utilisée (4 x 800 Mhz).
Donc dans la largeur de bande totale WMAS autorisée de 8 Mhz, nous pouvons gérer 40 IEM stéréo. Nous atteignons toujours la promesse d’une plus grande efficacité spectrale, mais avons la liberté totale d’y parvenir en déployant une multitude de porteuses de 800 kHz à travers le paysage RF, même dans les environnements RF les plus difficiles.
SLU : Les liaisons audio sont-elles paramétrables ?
Tuomo Tolonen : Nous n’offrons pas d’options de paramétrage des liaisons audio dans le mode d’émission WMAS. Nous ne faisons aucun compromis sur la qualité audio. Nous avons choisi d’offrir le meilleur son possible avec une latence fixe de 2.9 ms.
Nous obtenons ainsi, comme nous l’avons vu, 40 liaisons stéréo dans une largeur de bande de 8 Mhz. Cette approche répond parfaitement à ce pour quoi la WMAS a été conçue, obtenir une grande efficacité spectrale avec un grand nombre de canaux. Il est alors facile d’augmenter le nombre de canaux tout en maintenant la fiabilité et une qualité audio sans compromis, même dans l’environnement RF le plus difficile.
Des récepteurs qui s’adaptent à tout type d’écouteurs.
Nous pouvons donc aller au Super Bowl, qui est un cauchemar, et trouver de petits espaces libres dans le spectre pour y loger nos liaisons. Essayer de trouver un canal TV complet partout n’est, à notre avis, pas pratique. C’est tout l’intérêt de la norme WMAS. Elle n’impose pas d’avoir une largeur de bande de porteuse fixe.
Elle dit simplement que ne sommes plus limités par une porteuse de 200 kHz et nous laisse la possibilité de l’exploiter comme nous le désirons. Notre approche est conviviale et respectueuse de l’environnement d’un point de vue RF pour obtenir un plus grand nombre de liaisons.
SLU : En revanche les canaux RF de l’Axient Digital PSM sont paramétrables et offrent plusieurs modes d’émission, dont toujours de la bande étroite ?
Tuomo Tolonen : Oui. En tout, nous proposons 4 modes de transmission. En plus de la large bande numérique WMAS que nous venons de voir, nous proposons trois types de transmission en bande étroite. La première est de la FM analogique traditionnelle. Pourquoi ? Parce qu’elle est compatible avec les récepteurs PSM 1000 existants pour lesquels des centaines de prestataires ont déjà lourdement investi. Ils peuvent donc les utiliser et ce mode entièrement analogique offre la plus petite latence possible.
Nous proposons ensuite un mode en bande étroite numérique qui est similaire à l’Axient Digital, toujours avec une largeur de bande de 200 kHz. Il augmente l’efficacité spectrale. Dans les 8 Mhz, nous pouvons loger 23 porteuses de 200 kHz de largeur de bande. 23 IEM stéréo dans 8 Mhz, c’est génial et beaucoup d’utilisateurs continuent d’exploiter ce mode d’émission parce qu’il leur est familier. Le troisième mode “point à point” permet à un émetteur de dialoguer directement avec un récepteur numérique.
Ce mode est utilisé pour de la transmission sur de longues distances, pour envoyer un mixage stéréo vers d’autres unités très éloignées ou pour alimenter, par exemple, des rappels de diffusion. L’Axient Digital PSM est ainsi très flexible. Facile à adapter, il fonctionne dans des environnements difficiles ou non. Vous pouvez faire de la FM analogique, du narrow band numérique ou du wide band numérique pour tirer le meilleur parti de votre environnement, évitant ainsi l’utilisation d’une unique porteuse de 8 MHz partout où vous allez.
SLU : L’Axient Digital PSM permet donc de créer à lui tout seul une grande variété de configurations ?
Tuomo Tolonen : Avec notre approche technique, il y a d’autres avantages en dehors de la large bande et l’un d’entre eux est l’évolutivité en termes d’utilisation des ressources de l’appareil. Si vous prenez un équipement traditionnel comme le PSM 1000, c’est un émetteur à deux canaux. Si je n’utilise pas le canal 2, les ressources du canal 2 sont perdues. Avec l’Axient Digital PSM c’est différent. Nous disposons de ressources pour l’ensemble de l’appareil qui peuvent être allouées assez librement entre les canaux.
Dans le modèle Quad, nous avons donc quatre canaux radio WMAS intégrés (deux pour le modèle Dual) que nous pouvons configurer pour gérer le nombre de canaux, le mode de transmission, la puissance de sortie RF, suivant les besoins. C’est un système idéal pour les opérateurs HF car ils peuvent l’exploiter comme ils le souhaitent. Le modèle Quad peut ainsi être configuré de multiples façons pour gérer de 4 à 16 liaisons stéréo max, de 2 à 8 pour le modèle Dual, suivant les prestations. Cela va beaucoup simplifier les problématiques de parc des prestataires qui, avec le même appareil; pourront gérer tout type de configurations IEM.
SLU : Ceci a donc un impact sur l’utilisation de la puissance d’émission du système ?
Tuomo Tolonen : Oui bien sûr. En WMAS, la puissance RF de la porteuse est partagée de manière égale entre les sous-porteuses. Dans notre cas, avec une porteuse d’une largeur de bande de 800 kHz de 50 mW, cela signifie que chacune de nos quatre sous-porteuses dispose d’une puissance de 12.5 mW. Si vous avez une seule porteuse d’une très grande largeur de bande de 8 MHz de 50 mW avec 32 sous-porteuses, la puissance répartie va devenir extrêmement faible, ce qui signifie qu’il faudra déployer plus d’antennes ou être plus proche.
SLU : Au niveau des antennes, nous gardons le format traditionnel en coaxial ?
Tuomo Tolonen : Nous avons choisi de garder une technologie d’antenne traditionnelle pour offrir toutes les capacités de coexister avec d’autres infrastructures existantes comme les solutions fibre Wisycom, utilisées systématiquement dans les grands événements pour étendre la portée. Si vous prenez la tournée de Taylor Swift ou d’autres spectacles de même format, la scène est énorme et l’artiste court de la scène principale à la scène B et parfois dans la foule. Ses ears doivent fonctionner tout le temps.
Et le show dépend de leur bon fonctionnement car ils contiennent tous les signaux du spectacle, de cues, de click, etc., mais aussi de santé et de sécurité. La couverture doit fonctionner de manière continue et c’est à mon avis encore beaucoup plus facile à réaliser avec des antennes traditionnelles, et comme ces nouveaux systèmes doivent coexister avec d’autres équipements en place, ils doivent être compatibles avec l’infrastructure d’antennes existante.
SLU : Pour revenir à la latence… 2.9 ms n’est pas une valeur trop élevée pour les IEM de musiciens ?
Tuomo Tolonen : 2.9 millisecondes pour un IEM stéréo audio de haute qualité nous paraît être une valeur totalement acceptable. Elle sera un peu augmentée par les autres équipements de la régie, mais cela reste le bon compromis. Cependant, si pour un artiste, un ingénieur ou qui que ce soit, la latence n’est pas négociable et que cette valeur semble trop élevée, vous avez la possibilité de transmettre avec le même appareil en FM analogique et donc sans latence. C’est une des principales raisons d’avoir conservé ce mode de transmission. Vous vous priverez de certaines performances liées au numérique, mais vous pourrez toujours répondre à toute demande.
Nous pourrions diminuer cette latence en numérique mais au détriment du nombre de liaisons réalisables. Nous avons choisi un niveau de latence que nous pensons convenir à 95% de nos utilisateurs pour fournir une excellente qualité audio et le bénéfice de toute l’efficacité spectrale en WMAS. Pourrions-nous à l’avenir voir d’autres modes de transmission ? Oui peut-être. La technologie sous-jacente nous donne de nombreuses possibilités de développement et vous verrez de nouvelles fonctionnalités apparaître rapidement.
SLU : Le système intègre de nombreuses possibilités de contrôle à distance des récepteurs?
Tuomo Tolonen : Le contrôle à distance en temps réel des systèmes sans fil n’est pas nouveau chez Shure. ShowLink a été introduit avec le tout premier système Axient en 2012 ! Bien sûr, elle est utilisable sur ce système et est indépendante de la technologie WMAS. Voir les informations du récepteur sur la face avant de l’émetteur ou dans Wireless Workbench présente un avantage indéniable. Nous proposons également une gestion de l’impédance des casques car les boitiers sont amenés à alimenter une grande diversité d’écouteurs intra-auriculaires.
Avec ses deux antennes tout en haut du rack, le point d’accès diversity ShowLink AD610.
SLU : Ce système est donc compatible avec WorkBench ?
Tuomo Tolonen : Bien sûr. Ce logiciel permet le contrôle à distance des émetteurs ou des récepteurs. Il offre aussi des capacités de détection et d’évitement d’interférences radio en permettant de changer automatiquement la fréquence d’une transmission. Cette option ne sera pas disponible dès le lancement du produit, mais fait partie des fonctionnalités à venir. En WMAS, je dois non pas changer une porteuse à bande étroite, mais changer une porteuse large bande. S‘il est très facile de changer une porteuse de 200 kHz pratiquement instantanément, c’est une tâche plus complexe pour une porteuse de 800 kHz.
C’est une des raisons qui nous fait opter pour l’utilisation d’une largeur de bande restreinte, car si elle est très large et qu’elle intègre beaucoup de sous porteuses, le temps nécessaire pour la déplacer deviendrait difficile à gérer dans une prestation en direct. Actuellement il est possible de changer la fréquence manuellement en cas de problème. Avec notre largeur de bande restreinte à 800 kHz, nous estimons parvenir à changer en moins de 50 millisecondes, et avec plus de facilité pour trouver un espace fréquentiel disponible.
SLU : Allons-nous assister à une profusion de nouveaux systèmes WMAS ?
Tuomo Tolonen : Les règles WMAS sont si faciles à exploiter que nous verrons sûrement apparaître de nouveaux fabricants de systèmes. Est-ce qu’ils proposeront des produits sans fil de haut niveau qui rivaliseront avec ceux des marques leader du marché ? Probablement pas, parce que de nombreux autres critères, comme la qualité audio, les transducteurs, sont plus difficiles à respecter.
SLU : Est-ce que nous pourrions voir des systèmes WMAS encore plus abordables sur le plan économique ?
Tuomo Tolonen : Je pense que dans les 5 à 10 ans, nous verrons des systèmes à des tarifs plus bas pour d’autres industries et d’autres marchés, et sûrement pour le marché MI. Offrir 4 ou 8 canaux de liaisons sans fil à des groupes de musiciens, opérables instantanément sans avoir à intervenir sur le plan fréquentiel et de qualité optimale sera extrêmement apprécié.
Le cadre réglementaire WMAS offre un champ de développement extrêmement large et prometteur aux fabricants de systèmes de transmission audio sans fil. Avec l’Axient Digital PSM, Shure a fait le choix de fournir, pour son premier produit à exploiter cette nouvelle opportunité, une solution d’une grande efficacité spectrale, sans compromis sur l’audio et sur la latence, et restant capable de fonctionner avec les systèmes existants.
Cette approche du WMAS, par sa facilité de mise en œuvre et ses capacités d’intégration dans les systèmes actuels facilitera grandement son adoption dans les applications live et e broadcast, pour offrir enfin la qualité du numérique tant attendue par les utilisateurs de systèmes IEM. Le système numérique de retours sans fil Axient Digital PSM de Shure sera disponible début 2025.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site Shure
Cela fait bien une soixantaine d’années que nous croisons le MD 421 de Sennheiser, facile à reconnaître par sa forme et sa pince si particulière. Les présentations ne sont plus à faire, en studio comme sur scène. Aujourd’hui, Sennheiser en présente une nouvelle déclinaison, le MD 421 Kompakt.
Le MD 421 Kompakt (à gauche) et le MD 421-II (à droite).
Il offre des performances similaires, mais dans un format qui lui offre une plus grande polyvalence d’utilisation, facilitée par des dimensions réduites et une pince entièrement repensée.
Le MD 421 Kompakt dispose d’une large capsule à directivité cardioïde et propose une grande plage dynamique.
« Le MD 421 est un micro d’une polyvalence incroyable. Depuis son lancement en 1960, il s’est distingué comme un outil incontournable en studio pour la voix, tout en étant très utilisé dans les diffusions radiophoniques, où il est apparu aux côtés de nombreuses célébrités.
Bertram Zimmermann, Responsable Live Sound & Studio chez Sennheiser.
Aujourd’hui, son successeur, le MD 421-II, lancé en 1998, reste très employé pour de nombreuses applications, notamment les percussions, les amplificateurs de guitare et les cuivres », explique Bertram Zimmermann, Responsable Live Sound & Studio chez Sennheiser. « Il fonctionne partout, capturant la source sonore avec précision, détail et richesse. »
Jimmy Landry, Responsable Marketing de la catégorie Instruments de Musique.
Jimmy Landry ajoute : « Avec le MD 421 Kompakt, nous offrons la même sonorité légendaire et la capacité de gérer des niveaux de pression sonore élevés, mais dans un format ultra-compact. »
Pour rendre le MD 421 plus compact tout en conservant sa large capsule, l’interrupteur coupe-bas a été retiré. La perte de cette fonctionnalité, pertinente à l’époque, sera facilement compensée à la console.
Le MD421 Kompakt, bien sûr pour la batterie et les percussions.Et aussi pour la reprise des cuivres. Entre autres sources…
Sur le plan sonore, le MD 421 Kompakt offre la même restitution détaillée et authentique qui a fait la renommée du 421. Il se caractérise par un son riche et ample, clair et détaillé.
L’analyse de sa réponse en fréquence qui s’étend de 30 Hz à 17 kHz, montre une bonne linéarité dans les basses et une légère accentuation centrée autour de 5000 Hz qui se stabilise dans le haut du spectre. Le MD 421 Kompakt s’avèrera aussi être une bonne solution face au Larsen. Et comme son grand frère, il supporte sans broncher des niveaux de pression sonore élevés.
Le MD 421 Kompakt (à droite) et sa version dédiée aux percussions, livrée avec une pince supplémentaire MZH.
La pince de fixation du MD 421 Kompakt a été entièrement repensée. Elle fait désormais partie intégrante du boîtier du micro pour une fixation simple et sécurisée.
La version pour percussions inclut une pince spécifique dans laquelle se visse la nouvelle pince intégrée, assurant un maintien infaillible sur les percussions.
« La pince était l’élément que les utilisateurs critiquaient le plus », remarque Landry. « La nouvelle est désormais intégrée au micro, et la pince optionnelle pour batterie se visse solidement dessus, garantissant une fixation fiable. »
Doté d’un boîtier robuste, d’une grille en acier inoxydable et d’un connecteur XLR-3 plaqué or, le MD 421 Kompakt est conçu pour résister à une utilisation intensive. Une protection interne limite l’exposition à la poussière et à l’humidité.
Le MD 421 Kompakt est disponible dès maintenant au prix de 279 EUR (prix public conseillé). La version pour batterie, livrée avec la pince MZH, est proposée à 299 EUR. La pince MZH peut également être achetée séparément. Le MD 421-II reste bien entendu au catalogue.
Adamson annonce un nouveau venu dans les Vergence Group: VGs, une nouvelle référence en basses fréquences pour les applications les plus exigeantes.
Le nouveau VGs d’Adamson, le deuxième produit lancé dans la série Vergence Group, est un subwoofer amplifié construit sur la base de l’impact des basses fréquences et de la polyvalence du modèle E-Series E119, associé à un amplificateur monocanal de classe D de 6 kW, conçu et fabriqué en interne, avec un DSP embarqué.
Équipé d’un seul transducteur de 19 pouces SD19 Kevlar Neodymium à longue excursion, utilisant l’architecture exclusive de sa membrane Advanced Cone Architecture et la technologie Symmetrical Drive, le VGs est capable de reproduire des fréquences de 29 Hz à 100 Hz.
L’arrière des VGs abrite un amplificateur de classe D de 6 kW avec DSP intégré.
Avec un amplificateur intégré et un poids de seulement 72,5 kg tout en étant capable de fournir une sortie de crête de 139 dB, ce subwoofer se situe dans une classe à part.
Le VGs inclut une connectivité audio analogique ainsi qu’un port AVB Milan redondant et chaînable, plus un DSP complet qui peut être pointé et piloté de façon transparente via le logiciel ArrayIntelligence d’Adamson.
Des préréglages très précis permettent de déployer le VGs dans une multitude de configurations cardioïdes souvent utilisées, notamment Front-Back, Front-Back-Front et End Fire.
Un kit de mise à niveau clé en main sera disponible pour tous les utilisateurs existants de E119 afin de transformer rapidement et facilement leur parc d’enceintes.
Brian Fraser
Brian Fraser, responsable des produits et de la technologie chez Adamson, ajoute : « Les progrès que nous avons réalisés dans notre plate-forme amplifiée nous ont permis d’atteindre les objectifs de notre feuille de route en matière de produits.
Des subwoofers comme les VGs donnent plus de puissance et de contrôle à nos clients, tout en permettant aux partenaires existants d’augmenter le retour sur investissement de leur stock actuel ».
L’utilisation du logiciel ArrayIntelligence permet d’associer de manière transparente les VGs avec les VGt ainsi que la série CS d’Adamson, tandis que l’Adamson Bridge permet l’intégration de tous les systèmes amplifiés séparément existants. De nombreuses fonctionnalités garantissent un pilotage aisé, des capacités de contrôle accrues et des déploiements rationalisés dans les environnements mobiles et d’installation.
Depuis plus de 40 ans, Adamson est un leader dans la fourniture d’enceintes à la pointe de la technologie pour les marchés du Touring et de l’installation audio, et cette tradition se poursuit avec l’introduction de VGs.
Les commandes pour VGs et le kit de mise à niveau peuvent être passées dès à présent, et ces nouveaux produits seront livrés au cours du premier trimestre de l’année 2025.
Le Théâtre Shakespeare de Gdansk est situé au cœur de la ville industrielle et portuaire dynamique de Gdansk, en Pologne. Conçu par l’architecte italien Renato Rizzi, il a été construit en 2014 sur le site d’un théâtre du XVIIe siècle, connu sous le nom d’École d’Escrime, où des troupes anglaises de passage jouaient des œuvres du théâtre de la Renaissance anglaise.
En 2022, le Théâtre a acquis 11 projecteurs Robe T1 Profile, pour assurer d’éclairage principal de toutes les représentations, comme l’explique le responsable technique, Jòzef Leoniuk.
Jòzef Leoniuk
Les principales raisons pour lesquelles les projecteurs T1 ont été sélectionnés, après un appel d’offres compétitif avec d’autres produits, sont leur fonctionnement silencieux, leur indice de rendu des couleurs (IRC) élevé, la gamme étendue de blancs et la courbe de gradation affinée.
En plus du soutien de haute qualité qu’ils reçoivent du distributeur polonais de Robe, Prolight à Varsovie, et de leur agent local, Grupo Profit à Gdansk. Le Théâtre avait également besoin d’un projecteur avec des volets de découpe précis, car un éclairage exact et efficace, des acteurs, est essentiel pour la narration shakespearienne.
La scène principale mesure 14 mètres de large, 11 mètres de profondeur et 9 mètres de hauteur sous plafond. Il y a trois passerelles techniques au-dessus de la scène et trois au-dessus du public, et les T1 sont déplacés en fonction des besoins des productions.
« Ce sont des équipements très utiles », a commenté Jòzef, anciennement membre du département éclairage et désormais responsable d’une équipe technique de six personnes, ajoutant que « tout le monde » est satisfait de travailler avec les T1 Profile.
Les fonctionnalités supplémentaires, couleurs, gobos, roues d’animation et zoom de 7° à 49°, etc… sont également très utiles pour les autres événements organisés dans le lieu de 600 places assises et 1 000 places debout. Le théâtre accueille aussi des soirées techno, des concerts de jazz et organise chaque année son festival Shakespeare en juillet.
C’est un espace vivant et dynamique, et « nous apprécions beaucoup cette lumière très flexible », a ajouté Jòzef, soulignant que « les T1 Profile rendent le processus d’éclairage beaucoup plus rapide et fluide. Ils sont très faciles et agréables à utiliser ».
Trois marques avaient été initialement envisagées avant de choisir Robe, qu’ils avaient découvert en action lors d’une production de La Tempête en provenance d’Italie, mise en scène par Alessandro Serra et en collaboration avec le designer lumière Stefano Bardelli.
« La compagnie avait amené ses propres T1. Nous avons été vraiment impressionnés et nous voulions absolument en avoir pour nous-mêmes ! » a expliqué Jòzef. De plus, les T1 Profile sont très compatibles avec les sources à tungstène de leur parc, grâce à la gamme de blancs étendue de 2700 à 8000K.
« Robe a vraiment répondu aux besoins du marché du théâtre avec la série T », explique-t-il, « et les gammes de luminaires de Robe sont également toutes très bonnes et couvrent de nombreuses applications », conclut-il.
Jòzef observe plus généralement que Robe est « bien connu, établi et respecté en Pologne », et qu’il a découvert la marque bien plus tôt dans sa carrière, lorsqu’il travaillait comme technicien lumière et opérateur au KLUB ŻAK, un lieu artistique et culturel populaire au centre-ville, connu comme un cinéma, théâtre, bar et espace tendance accueillant un mélange animé de performances, de musique et d’événements.
Depuis des années, ETC s’est imposée comme le leader de la technologie d’éclairage automatisé sans ventilateur. Aujourd’hui, ETC pousse encore plus loin sa gamme de produits sans ventilateur avec le nouveau Halcyon Silent de High End Systems. Ce projecteur combine une opération silencieuse avec les caractéristiques exceptionnelles de la famille Halcyon, fleuron d’ETC.
Parfait pour les salles de concert, les opéras et d’autres lieux sensibles au bruit, le Halcyon Silent utilise un système de refroidissement par convection pour éliminer les bruits perturbateurs. Des spécialistes acoustiques de renommée mondiale, Müller-BBM, ont effectué des tests sur le projecteur pour confirmer son fonctionnement silencieux.
À pleine intensité et en éliminant les bruits de fond, les niveaux sonores du Halcyon Silent ont été mesurés à 13 dBa. Les niveaux de pression sonore inférieurs à 20 dBa sont considérés comme inaudibles.
Le Halcyon Silent offre une lumière de 18 400 lumens et un zoom de 5,5 à 60 degrés pour la scène. Le projecteur est également équipé d’un nouveau système de mixage des couleurs breveté utilisant 12 filtres. Grâce à cette technologie, les utilisateurs peuvent obtenir des pastels plus lumineux et plus cohérents ainsi que des saturations plus profondes. Ces ensembles de couleurs peuvent être contrôlés soit en mode combiné simple, soit en mode de contrôle individuel des filtres.
Les deux roues de gobos rotatifs.
Conçu pour maximiser les possibilités de conception, le Halcyon Silent comprend une série de gobos sur deux roues de gobos rotatives. Le projecteur dispose également d’un cadrage complet de rideau ainsi que du système Trifusion pour un contrôle total de la diffusion, allant des projections nettes aux lavages lourds.
Les programmeurs peuvent contrôler la position angulaire des animations grâce à la roue d’animation rotative à vitesse variable du Halcyon Silent. La technologie brevetée Whisper Home d’ETC améliore encore l’expérience utilisateur grâce à un processus de retour en position (homing) rapide, silencieux et précis. Les utilisateurs peuvent également tirer parti des prismes doubles, de l’iris et de la roue de couleurs du Halcyon Silent pour sublimer leurs conceptions.
Les possibilités du frost.
« Depuis l’introduction du SolaFrame Theatre et du SolaFrame Studio, des centaines de lieux à travers le monde ont fait confiance aux solutions sans ventilateur d’ETC dans les environnements acoustiquement les plus sensibles », déclare Matt Stoner, Responsable des produits d’éclairage automatisé. « Avec le Halcyon Silent, nous poursuivons cet héritage avec un projecteur offrant une puissance supérieure et un poids plus léger que le SolaFrame Theatre. »
Tania Lesage, Responsable du marché, note : « L’industrie du divertissement live a déjà adopté la famille Halcyon pour ses performances et caractéristiques de premier ordre. Avec l’ajout du Halcyon Silent, la famille peut desservir encore plus de marchés grâce à ses performances exceptionnelles et son fonctionnement silencieux. »
Les acteurs de la lumière européens qui souhaitent assister au congrès/exposition Showlight, à Dijon du 19 au 22 mai 2025, peuvent à présent acheter leur billet de participant. Le très attendu événement quadriennal de réseautage pour les acteurs de l’éclairage aura lieu au Parc des Expositions et Congrès de Dijon, en France, du 19 au 22 mai 2025, avec Robert Juliat comme sponsor principal.
C’est le premier retour de Showlight en présentiel depuis l’édition 2017. Les billets sont en vente et peuvent être réservés directement sur le site web Showlight
Inscrivez-vous à Showlight 2025. Les participants ont le choix entre trois types de billets :
– Pour toute la durée du congrès, , – Pour une journée – Étudiant pour toute la durée du congrès.
Les détenteurs d’un billet de participant à toute la durée du congrès bénéficient de l’ensemble de l’événement qui, en plus des sessions quotidiennes de communications comprend le déjeuner chaque jour, les pauses-café/thé, la réception de bienvenue du lundi soir, les dîners parrainés par les entreprises du mardi soir, les nouveaux ateliers du mercredi après-midi et le grand dîner de Showlight.
Les billets pour les participants à la journée donnent accès pendant une journée aux conférences, soit le mardi, soit le mercredi (y compris les ateliers), soit le jeudi, avec bien sûr, le déjeuner, le thé et les pauses-café inclus.
Les détenteurs de billets étudiants, comme les participants à part entière, auront accès tous les jours aux conférences, aux ateliers, à la réception de bienvenue, aux dîners d’entreprise, au grand dîner ainsi qu’aux pauses thé et café et au déjeuner quotidien.
Tous les participants auront accès à l’exposition des fabricants d’équipements d’éclairage et des fournisseurs de services, qui sera ouverte entre les conférences.
Les billets se vendront rapidement, alors réservez votre place dès maintenant en visitant le site web de Showlight à l’adresse www.showlight.org pour vous inscrire.
Programme d’étudiants parrainés
Showlight offre la possibilité à un certain nombre d’étudiants et de jeunes diplômés des cours d’éclairage d’assister gratuitement à Showlight 2025.
Chaque candidat retenu est parrainé par l’un des exposants de Showlight et recevra une allocation de 500 livres sterling pour couvrir ses frais de voyage et d’hébergement. En contrepartie, chaque étudiant doit se mettre à la disposition de son sponsor pour l’aider à monter son stand le lundi 19 mai et à le démonter le jeudi 22 mai. Les stands sont petits, il s’agit donc d’une installation facile et d’une occasion de construire une relation avec l’équipe de votre sponsor.
Pour plus d’informations et pour soumettre votre candidature à l’un de ces billets gratuits, remplissez le formulaire de sélection sur le site web de Showlight à l’adresse suivante : www.showlight.org/students
Réservez votre hôtel
Dijon est une destination très fréquentée (surtout avec l’arrivée de Showlight !), alors réservez votre hébergement le plus tôt possible pour être sûr d’avoir la chambre que vous souhaitez. Robert Juliat, sponsor principal, a travaillé avec Showlight pour obtenir un certain nombre de tarifs préférentiels avec des hôtels du groupe Accor, dont la liste peut être consultée sur le site web de Showlight à l’adresse suivante : www.showlight.org/hotels-travel.
N’oubliez pas de cocher la case « Special Rates/Tarifs Spéciaux » en indiquant SHOWLIGHT 2025 pour bénéficier de ce tarif. Les chambres sont attribuées selon le principe du premier arrivé, premier servi, après quoi les prix reviendront au tarif standard.
D’autres informations
De plus amples informations sur tous les aspects de Showlight 2025 seront communiquées au cours des prochains mois. Surveillez les nouvelles concernant les conférenciers et les thèmes de leurs exposés, ainsi que le nouveau programme d’ateliers. Les détails sur les nouveaux exposants et sponsors sont continuellement mis à jour sur le site web de Showlight et sur les sites de médias sociaux.
Il y a de nombreuses façons de rester en contact : inscrivez-vous à la liste de diffusion, suivez-nous sur tous les sites de médias sociaux habituels en consultant :
Le pont à haubans de 303 mètres qui enjambe le Danube à Bratislava dans la capitale slovaque a servi de décor au concert de Jean-Michel Jarre, “The Bridge from the Future”, éclairé par Jordan Babev et animé par 220 Color Strike M de Chauvet Professional.
Pour cette expérience multisensorielle imposante, la scène de 60 mètres de large et ses deux tours de 36 mètres se sont animées cet été de flashs lumineux et d’écrans vidéo synchronisés à la musique composée par Jarre et ses collaborateurs, dont Sir Brian May, membre fondateur de Queen.
Aux côtés de JMJ pour la conception du spectacle, on retrouvait le directeur artistique associé, Jvan Morandi, qui collabore avec le pionnier de la musique électronique depuis 2016. « Notre méthode est la suivante, explique Jvan Morandi. Je m’occupe de la réalisation et de la mise en œuvre des idées que nous avons développées ensemble au cours de nombreuses réunions. Je gère une équipe de spécialistes en éclairage, vidéo, laser, feux d’artifice, drones et décors, tout en supervisant la création du story-board. »
@Jordan Babev
Le concert « The Bridge from the Future », qui a attiré plus de 100 000 spectateurs et une audience télévisée internationale, s’inscrivait dans la série de concerts “City in Concert” de Jarre, qui a déjà fait escale à Houston, Londres, Pékin, Le Caire et d’autres grandes villes du monde.
« En général, ces spectacles sont des projets uniques, créés spécifiquement pour chaque lieu, précise Jvan Morandi. On travaille en amont avec les autorités locales pour développer un spectacle visuel dans un endroit emblématique de la ville. Le concept, la narration ainsi que tous les détails du show sont personnellement supervisés par l’artiste. »
Pour l’éclairage du concert de Bratislava, Jvan Morandi a collaboré avec Jordan Babev (directeur de la lumière et DOP) et Davide Pedrotti (programmeur senior) du studio de design Blearred Milan en Italie. « J’ai vraiment apprécié de travailler avec eux, confie Jvan Morandi. Le design final est né du processus habituel d’échange créatif. Il a réussi à créer une atmosphère de type installation artistique spatiale. »
Dans le plan de feu, 220 Color Strike M de Chauvet Professional viennent apporter leur puissance et couleurs. Ils ont été fournis par Colour Sound Experiment Ltd qui a également procuré les équipes lumière et vidéo dirigées par le responsable de production Adam Burton, le chef d’équipe lumière Frank Kelly, et le responsable vidéo Leroy Murray.
Les projecteurs Color Strike M étaient répartis dans toute la structure mais principalement installés en contre et sur les deux tours (surnommées “Castor” et “Pollux” par l’équipe).
« Nous avons beaucoup apprécié les Color Strike M explique Jvan Morandi. Non seulement ils donnaient forme aux structures, mais aussi, disposés en longues bandes sur les faces avant, ils produisaient des effets dynamiques en pixel mapping. »
Babev et Pedrotti, ainsi qu’Alberto Manzone (programmation et réseau) et Paul Abdula (FOH Manager) ont géré le spectacle en timecode, prévisualisant le tout sur Depence3 et Capture, avec quelques éléments live improvisés.
Le système principal d’éclairage était contrôlé en live pour permettre des ajustements en temps réel pour la retransmission télévisée. Une palette de couleurs riche, semblant émaner organiquement de la musique, a ajouté une dimension de profondeur au spectacle.
« Davide et Alberto sont des programmeurs et LD fantastiques, qui sous la direction de Jordan, ont réussi, en une semaine de sessions de prévisualisation, à créer le spectacle précis que Jean-Michel Jarre et moi recherchions, souligne Jvan Morandi, qui loue les efforts de toute l’équipe.
Pour la vidéo et les caméras en direct, nous avons bénéficié du travail de Jonathan Klahr (VFX et contenu), Giulia Sirianni (contenu et serveurs médias), Mikkel Garro (contenu, caméras live et artiste Notch) et Georgy Molodtsov (montage et contenu).
Pour les lasers, nous avons collaboré avec Laser Image Holland, avec notamment Joel Lemmerling (programmeur), Hugo Bunk (chef de projet) et Ensar Turan (responsable technique). En matière de mapping laser, nous avons travaillé avec KVANT Slovaquie, avec Martin Gabco (programmation) et Michal Rezak (chef de projet). HighFiles Studio (Riccardo Franco-Loiri) a également fait un travail exceptionnel sur le contenu vidéo.
Et bien sûr, nous avions aussi une équipe de production talentueuse, avec Romain Bilowus (producteur exécutif), Steve Spencer (directeur technique), Kevin Hopgood (responsable de production) et Olivier Vadrot (coordinateur de production).
Les efforts collectifs de cette équipe internationale ont abouti à de nombreux moments inoubliables, alors que la scène géante et ses deux tours se transformaient au fil du spectacle grâce à des effets éblouissants qui semblaient modifier leur taille et leur configuration. À certains moments, la scène semblait calme avec des couleurs monochromes subtiles, pour éclater l’instant d’après en flashes intenses et motifs en constante évolution.
Pour Jvan Morandi, l’un des moments les plus remarquables a été lors de “Rendez-Vous Bratislava”, qu’il décrit comme « un magnifique moment d’opéra électronique avec le chœur et la section cuivre de l’orchestre symphonique ». L’autre moment marquant a été “Bratislava Time”, lorsque Jean-Michel Jarre a joué de la harpe laser, rejoint par Brian May à la guitare dans une explosion de sons industriels postapocalyptiques.
Joyau architectural de la Belle Époque construit en 1909, le Palais de l’Europe de la ville de Menton sur la Côte d’Azur accueille régulièrement des expositions mettant en valeur les œuvres d’artistes locaux, nationaux et internationaux. Ces expositions sont complétées par un programme varié d’événements culturels et associatifs dans la salle de théâtre à l’italienne Francis Palmero de 700 places.
Une vue du théâtre à l’italienne Francis Palmero niché au sein du Palais de l’Europe.
Travailler dans un bâtiment aussi historique et prestigieux impose des exigences supplémentaires aux designers sonore dans leur quête d’un son clair et intelligible, avec une couverture cohérente dans l’ensemble de la zone d’audience, avec une attention particulière à l’esthétique et aux points d’accroche.
On distingue les deux ID84 tête-bèche ne formant plus qu’une unique colonne en bas à gauche de l’image à la droite de l’escalier menant au plateau.
Le théâtre s’est rapproché des Monégasques de SES, spécialistes des technologies audiovisuelles pour l’événementiel et l’installation, afin de disposer d’un nouveau système de sonorisation.
L’équipe basée à Monaco a conçu un design s’appuyant sur des enceintes point-source compactes et performantes des gammes ID, P+ et ePS du fabricant français NEXO, dont deux paires d’enceintes colonnes ID84 montées à gauche et à droite de la scène.
L’ID84 est dotée d’un accessoire coupleur dédié, afin de créer des colonnes de plus grande longueur et offre ainsi une dispersion dans les graves plus ciblée.
Les colonnes ID84 se superposent « tête-bèche », celle du haut à l’envers de façon à obtenir un couplage en proximité des tweeters à dôme pour assurer des performances sans compromis dans l’aigu.
L’enceinte colonne ID84 s’adapte aisément à tout environnement et à toute application. Elle dispose d’un système exclusif et facile à utiliser, pour changer la dispersion verticale dans les aigus. Un commutateur à l’arrière de l’enceinte permet une flexibilité sans limites et des performances supérieures grâce à une dispersion hautes fréquences réglable, et à un couplage parfait des éléments pour une réponse basses fréquences plus précise (+0°/-10° en mode “Narrow” ou +0°/-25° en mode “Wide” pour une directivité horizontale de 100°).
Une des six ePS10, le modèle immortel de NEXO.
Au Palais de l’Europe, les deux enceintes colonnes ID84 sont configurées pour une dispersion verticale étroite, et le système FOH principal est complété par 2x subs NEXO L15, 6x enceintes point-source NEXO ePS10 pour couvrir les niveaux supérieur et inférieur depuis les côtés, et 3x NEXO ID24 pour les front-fills.
Les trois ID24 en charge des happy fews collés au nez de scène.
L’amplification et le traitement du système sont assurés par 5 contrôleurs TD amplifiés NEXO NXAMPMk2 équipés de cartes réseau Dante.
Trois NXAMP4x1 pour le système et deux NXAMP4x2 pour les wedges en P12.
Didier Maddalon et Ronan Salieri de la société SES commentent : « NEXO nous a proposé l’ID84 qui nous a séduit par son rapport qualité/prix. NEXO dispose également d’une gamme de produits très complète avec un excellent support technique, ce qui est un vrai plus pour un intégrateur.
Nous sommes très satisfaits de l’accompagnement apporté par NEXO sur ce projet. Ils nous ont proposé une solution pertinente et élégante malgré les contraintes techniques, et ont également pris en compte notre sensibilité au contexte environnemental actuel.
« Nous tenons également à remercier l’équipe technique du Palais de l’Europe à Menton leur disponibilité et leur confiance. »
OXO nous présente un « blinder » à LED matriçable, classé IP65, qui dispose de possibilités d’animations et d’effets couleurs très originales et revendique une qualité de lumière exceptionnelle. Nous avons testé l’engin, pour découvrir ce qui se cache sous ses 9 gros yeux !
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Principe
Le principe du « blinder », connu dans ses versions à lampes, se décline depuis la nuit des temps dans différents assemblages d’ampoules diverses, à diffusion large.
Nous connaissons tous et toutes les « FL1300 » « FL 2600 », « molefays », « Minibrutes », « Brabo », « Mickeys » entre autres, dont le but est « d’envoyer la sauce » en direction du public… Soit en effet aveuglant (d’où le nom de “blinder” ) soit de façon plus subtile pour créer une atmosphère à contre-jour.
C’est bien l’objectif du Colorblind 400 BFX qui bénéficie en plus d’une conception récente autrement dit de sources led et de nombreuses astuces grâce à l’utilisation d’applications ingénieuses de sources Led de couleurs.
Le Colorblind 400 BFX propose 3 aspects de lumière sur chacune de ses 9 sources :
– L’effet “Blinder” : une puissante source blanc chaud / blanc froid – L’éclairage des corolles : un système de leds RGB vient éclairer en couleur le réflecteur de chaque source du blinder. – Les couronnes : une couronne de LED RGB qui vient matérialiser un anneau de couleur autour de chaque réflecteur.
Chacun de ces aspects est contrôlable indépendant.
1°) La lumière « BLINDER »
La lumière la plus puissante vient du cœur des corolles, au fond des réflecteurs. La source LED COB blanche de 50 Watts qui y loge permet d’envoyer le boulet et clairement de faire ce qu’on fait avec du blinder “classique” depuis des lustres… La disposition en carré des 9 sources donne un aspect très sympa et pour le coup un peu inhabituel. C’est beau et efficace.
Effet « blinder » avec toutes les sources, ou sélection partielle de sources.
Chaque source génère un halo correspondant à environ 36° d’ouverture. La gestion blanc chaud / blanc froid en est super intéressante. Elle agit de plusieurs façons :
La première, c’est l’utilisation “blinder par défaut”, suivant les modes, sur le premier canal, où l’engin vous délivre toute la puissance dont il dispose, avec un blanc chaud à environ 3200 K, qui descend sous l’action du dimmer jusqu’à 1700 K, simulant donc dans une certaine mesure, l’effet de “rougeoiement” qu’on obtenait avec des projecteurs à lampe tungstène.
Il est nommé “Tungstène mode” par OXO. Sur un canal, de 0 à 100 % et on a “l’effet blinder” bien basique et efficace, à l’ancienne. On obtient alors un éclairement d’environ 1 000 lux à 5 m, ce qui équivaut à peu près à un bon FL 1300, ce qui n’est pas peu dire !
La seconde utilisation est identique, mais vous pouvez aussi, suivant le mode de contrôle que vous aurez choisi, bénéficier d’une gestion indépendante de chacune des 9 sources (9 sources : 9 canaux dédiés à la gestion par défaut de 0 à 100 %, avec le “Tungsten mode” ).
De blanc chaud jusqu’à blanc froid.
Et enfin, dans un cas comme dans l’autre, vous pouvez choisir, dès que vous actionnez les valeurs des canaux concernés, définir vous-même la température de couleur du blinder, de 1700 K jusqu’à 7000 K.
Courbe de dimmer en éclairage continu des COBs de 0 à 100 %.Le dérating ne dépasse pas 9% en éclairage continu des COBs en blanc full.
La caractéristique importante de ce projecteur, est l’IRC des 9 grosses sources blanc chaud / blanc froid, qui se situe entre 83 et 93 ! On a donc un « blinder » dont les capacités lumière sont bien plus intéressantes qu’un simple projecteur aveuglant accroché sur le pont de face pour éclairer la foule lors d’un concert !
On est ici en présence d’un luminaire dont toute la puissance et la précision dans les nuances de blanc peuvent faire de lui un outil précieux pour créer de la lumière d’ambiance. En bref, le ColorBlind 400BFX est avant tout une source de lumière très malléable et très qualitative dont les applications possibles sont finalement très étendues.
2°) L’éclairage des corolles
Chacune des 9 corolles servant de réflecteur aux COBs du “blinder” peut s’éclairer pour devenir un élément de décoration scénique qui va être extrêmement intéressant pour créer un décor, habiller un fond de champ, ou encore créer des effets matriciels colorés divers et variés.
Effets des corolles en modes « simulation tungstène ».
Suivant les modes de contrôle choisis, on bénéficie d’une gestion très simple par quelques canaux qui vont contrôler l’ensemble des 9 sources, ou alors de façon plus complexe, piloteront chacune des sources indépendamment en RGB. De quoi s’amuser avec des générateurs d’effets, ou même s’adonner à l’envoi de flux médias en les utilisant comme des pixels… Tout est possible.
L’éclairage des corolles génère évidemment une lumière bien plus modeste que celle des COB chargés de l’effet “blinder” mais elles sont suffisamment lumineuses pour que l’effet de couleurs généré soit très significatif sur scène.
Aspects de variations de couleurs.
3°) les couronnes de lumière
Le Colorblind 400 BFX dispose en plus, sur chaque “hublot”, d’une couronne lumineuse pouvant être pilotée en RGB, offrant une apparence particulière au projecteur pour servir d’habillage lumineux. Cette fois-ci, il s’agit d’un “anneau” led marquant le bord extérieur de chaque réflecteur.
Là encore, l’effet se gère en ensemble, ou indépendamment, suivant les modes de contrôle choisis. L’effet de ces couronnes, utilisé seul ou en complément de l’éclairage des corolles, ou même de l’effet blinder, peut donner des visuels particulièrement impressifs et spectaculaires.
Macros d’effets
Plusieurs des modes de contrôles, sont associés à des canaux de gestion de différents programmes de macros intégrés permettant d’accéder à une multitude d’animations lumineuses, de programmes de chaser, de combinaisons de couleurs, pour créer rapidement des effets dynamiques ou même simplement des combinaisons d’effets statiques complexes.
Effets de macros internes avec jeux de couleurs.
Bien qu’il soit possible, notamment avec les modes étendus, d’avoir accès à tout et à chaque élément de lumière, en agissant dessus à la façon de pixels ou simplement en générant des effets bien précis soi-même, les macros d’effets seront fort utiles en cas d’usage courant, lorsque vous n’avez pas forcément un temps précieux à consacrer à la création de vos effets bien spécifiques.
Les opérateurs d’événementiel ou même de musique live, savent que bien souvent, on les engage à la journée, avec un kit de matériel “et zou débrouille toi, il faut installer et programmer tout ça et que ça joue ce soir”. Merci d’avoir pensé à eux !
Construction & manipulation
L’appareil posé.
La construction de l’engin est simple et robuste. Les gros carters en aluminium, rigidifiés par des radiateurs qui prennent une part importante de la structure de l’appareil, laissent envisager une bonne fiabilité mécanique pour ce projecteur qui risque fort d’être sollicité dans des cas multiples et où sa solidité peut éventuellement être mise à rude épreuve. Il est robuste et imposant mais ne pèse pourtant que 13 kg.
Une grosse poignée occupe le haut de la face arrière, et un étrier verrouillable permet d’accrocher l’appareil et de l’incliner à volonté. En position basse, l’étrier sert à maintenir le Colorblind droit, et il servira aussi de “béquille” solide, stable, et précise pour l’incliner au sol.
Vue de l’arrière.
L’engin est livré avec deux gros oméga qui permettront de l’accrocher par l’arrière, mais aussi sur l’étrier si besoin. Mais surtout, grâce à un entraxe identique entre leurs orifices de fixations, les oméga serviront d’éléments de jonction de plusieurs appareils, en les installant à cheval entre deux Colorblind. Et ceci aussi bien verticalement qu’horizontalement.
Le design et la disposition des sources de lumière permettent de réunir autant d’appareils que possible, avec toujours un même écartement entre chaque élément lumineux. Il n’est donc pas possible, vu du public, de distinguer les jonctions entre les Colorblind. Vous pouvez en faire un mur complet si vous voulez. La continuité sera parfaite.
Les connecteurs.
Tout le centre arrière du Colorblind, derrière les supports de fixation des oméga, est occupé par le Boîtier contenant l’électronique. Sur sa partie inférieure se trouve la connectique, avec l’alimentation en True1 recopiable, les XLR 5 pour le DMX et deux RJ 45 pour la mise en réseau.
Chacun des connecteurs est équipé d’un bouchon en caoutchouc assurant une parfaite étanchéité car rappelons-le, ce projecteur est classé IP 65, il ne craint donc ni la pluie ni la poussière.
Menu et paramétrages.
En plein milieu, coincé entre les radiateurs qui refroidissent l’électronique, se trouvent l’écran de contrôle et ses 4 boutons d’accès au menu.
A l’intérieur du Boîtier, dont le couvercle se retire en ôtant six petites vis, on trouve, outre la petite carte de gestion “logique”, les alimentations et régulation des leds.
L’électronique, les alims.
On trouve ici aussi le seul ventilateur de l’appareil, de petit format, qui vient pousser un peu d’air frais sur l’alim. Son fonctionnement est quasi imperceptible à l’oreille même si vous êtes collé au projecteur. On peut donc parler d’un appareil silencieux.
L’un des carters de la face avant.
Pour jeter un coup d’œil sur les sources, ça se passe sur la face avant. Chaque source est protégée par un petit carter en plastique rond à base carrée qui se démonte en retirant 4 petites vis.
Sur le rebord intérieur de chaque carter se trouve un revêtement dépoli circulaire diffusant qui, éclairé par les leds internes, vient constituer la couronne sur chacune des sorties de lumière. Une petite vitre vient garantir l’étanchéité et protéger les composants de toute agression extérieure.
La source COB et son optique de diffusion. On distingue la carte circulaire des leds démontée de ses colonnettes.
Chaque source est constituée d’un système COB surmonté de son optique de diffusion, et entouré de 4 colonnettes.
Entre les colonnettes vient se glisser la grosse corolle étincelante qui s’enlève très facilement. Elle est juste posée et maintenue par les colonnettes.
Le système optique LED monté sur ses colonnettes, corolle mise en place.
Sur ces colonnettes, une carte électronique en forme de cercle vient porter sur ses deux faces, les leds qui diffuseront leur lumière, pour une face vers la corolle, générant la colorisation de celle-ci, et pour l’autre face, vers le diffusant circulaire situé sur le rebord du carter.
La construction est astucieuse, simple et efficace. Respect.
Gestion DMX
Le Colorblind se contrôle en DMX ou en Artnet. Plusieurs modes sont disponibles, 4 / 14 / 36 / 37 / 76 ou 86 canaux vous offriront de piloter l’engin en fonction de ce que vous voulez faire avec.
Le mode 4 canaux, le plus basique, vous permettra juste d’agir en RGB (donc sur 3 canaux) sur l’ensemble des sources « background » de couleurs et un canal pour l’ensemble des sources blanches « blinder » avec l’émulation tungstène dans la gradation. Ce mode est le plus basique mais il sera souvent suffisant pour faire du beau blinder et pour pouvoir utiliser également la colorisation globale du projecteur.
Les autres modes permettent des choses bien plus précises sur différents paramètres, à commencer par certains effets de macros préprogrammées et la gestion de leurs vitesses et réglages fins des effets, des effets de strobes, des couleurs indépendantes sur les corolles ou sur les anneaux de lumière, etc. Les modes les plus étendus permettent bien évidemment de gérer chaque source en couleur et intensité.
Conclusion
Le Colorblind 400 BFX est un produit remarquable qui offre aux éclairagistes un intérêt évident pour un grand nombre d’applications. Il peut servir de blinder, de projecteur de déco, mais constitue également une vraie belle source de lumière qualitative et précise pour qui saura l’exploiter. Quoi qu’on fasse, du live, du théâtre, du cinéma, de l’événementiel, de la télévision, on a tous intérêt à exploiter ce projecteur. Sa qualité de construction, sa légèreté et sa polyvalence en feront j’en suis sûr, une des stars des parcs de loc dans les années à venir. Il promet d’être un super compagnon de route.
On aime :
la polyvalence
L’intelligence du développement et du fonctionnement
On a moins aimé :
De ne pas en avoir une vingtaine, la tout de suite, sous la main