Nouveauté ISE

Nexo GEO M10, léger, efficace, économique.

La belle surprise de Nexo, trois Geo M1012 posés sur une paire de subs MSUB15

Grosse nouveauté de l’ISE 2017, le GeoM10 est le nouveau line array du français Nexo. Equipé d’un 10’’ et d’un moteur de 1,4’’ en montage passif, il est annoncé comme délivrant 4 dB de plus que le M6 soit 131 dB SPL Max.
De plus il nous arrive accompagné par un sub dédié, le MSUB15, reprenant les cotes de la tête et apportant le supplément de SPL et d’extension dans le grave nécessaires pour attaquer des grands lieux.

Moderne, léger, entièrement conçu à l’aide de l’informatique, c’est le premier modèle 100% estampillé NexoPino™ ou CarcoNexo©, bref, imaginé et créé par l’équipe technique de Nexo sous la direction de Joseph Carcopino.

Pour notre bonheur nous avons débusqué sur le stand du fabricant de Plailly, Mathieu Pobeda, ingénieur en électroacoustique et spécialisé dans les transducteurs et David Hochstenbach, en charge depuis 2006 de la finalisation des produits via ses presets, pour une présentation aussi exhaustive que possible, voire plus comme vous allez le lire. La première question est habituellement la dernière. Qu’importe…

SLU : Vous sortez une nouvelle tête dans la famille Geo, la M10 avec son sub. Disponibilité ?

Mathieu Pobeda : Disponibilité… (il n’a pas le temps de répondre NDR)

Jean Mullor (PDG Nexo) : Annoncée le 7 février, disponible le 7 février !

SLU : Voilà une réponse qui est claire. Comme le M6, le M10 est originaire de la Dordogne !

Mathieu Pobeda : Tout à fait. L’ébénisterie est fabriquée là-bas en polyuréthane réticulé avec une particularité au niveau de l’injection qui provoque une compression sur les parois du moule, ce qui aboutit à une structure de type composite. On a une peau de chaque côté et à l’intérieur une âme. c’est rigide comme un composite de bateau, mais en restant léger.
C’est le même matériau notamment employé sur les STM M28, M46 et B112 et sur le M6. On a un moulage haut/bas avec du nid d’abeille pour encore rigidifier l’ensemble et, comme toujours chez Nexo, on ne se sert pas de la boîte comme élément de structure, il a des ferrures qui la ceinturent et garantissent, via une continuité métallique, sa solidité et sa résistance dans le temps et au feu.

SLU : Il y a plusieurs versions de M10...

Mathieu Pobeda : Oui, nous avons un M1012 et un M1025. Le 12 ouvre à 12° en vertical et le 25 au double. Horizontalement, en nominal nous ouvrons à 80° mais il est possible d’adapter des volets, des flanges optionnels et magnétiques qui viennent se clipser sur le guide. Cela est possible très simplement grâce à la possibilité qui est offerte d’ouvrir la grille à l’aide d’un levier accessible en face avant.

SLU : Il y a donc la possibilité de créer des lignes en courbure variable avec le 1012 et constante en 1025…

Mathieu Pobeda : Ou bien de terminer une ligne par un 1025 pour arroser les premiers rangs. Il y a un W sur le 1025 qui signale que c’est le modèle « wide » puisqu’en dehors de cette marque, rien ne les différencie. Les deux modèles pèsent 21 kg et acceptent 750 W.

La M10 sans sa face avant, cette dernière étant solidaire de l’ébénisterie via un lien acier visible. Remarquez la taille des quatre ouvertures pratiquées dans le guide et qui permettent de fixer les flanges via des aimants. La version d’installation en revanche a une grille fixe.

SLU : Que peut-on dire sur le 10’’.

Mathieu Pobeda : On connaît bien ce format de HP avec la PS10. Nous avons repris le transducteur de ce best-seller qui honnêtement est un tueur, et l’avons à peine modifié pour son nouvel emploi. L’aimant est au néodyme. Nous avons repris le principe de la pièce de mise en phase qui coupe en deux la surface émissive.
Le résultat, ce sont deux sources espacées de la moitié de la distance ce qui fait que le couplage vertical ne présente aucun souci dans le médium, tout en laissant la capacité au 10’’ de délivrer un vrai grave consistant qui fait que ce système peut être considéré comme wideband.


SLU : Il y a donc des presets prévus pour se passer de renforts de grave.

Mathieu Pobeda : Absolument, il y en a plusieurs en fonction du nombre de boîtes dans la ligne.

SLU : Le 10’’ descend jusqu’à 59 Hz et est relayé à…

Mathieu Pobeda : Il descend à 59 Hz à -6 dB et est coupé à 1,3 kHz où la chambre de compression prend le relai avec un petit recouvrement. Nous avons appris cette semaine que le brevet de forme en V de nos évents a été validé pour le monde entier, la fameuse échancrure. Ce n’est donc plus un « patent pending. »
Cette forme d’évent corrige des turbulences qui génèrent un son parasite à une fréquence en relation avec l’évent lui-même et sa géométrie. Dans notre cas, ce bruit est à 500 Hz, une fréquence que j’ai déjà par ailleurs. Ce n’est donc pas tant ce bruit qui est gênant, mais bien les interférences qu’il va générer.

Mathieu Pobeda, ce que l’on appelle un « bon client » dans une interview. Merci à lui pour toutes ces précisions.

SLU : Qu’y a-t-il dans l’ébénisterie en termes de traitement ?

Mathieu Pobeda : Pas beaucoup de choses. On place deux petits panneaux absorbants. Il faut être malin là aussi. Dans un système à résonateur, placer des feutres entraine l’absorption de certaines ondes stationnaires indésirables, mais plus tu en mets, plus tu as tendance à réduire le Q de ton résonateur en le rendant moins efficace en freinant l’air.

SLU : Le choix de rester en passif ?

Mathieu Pobeda : Nous l’avons fait pour des raisons de prix et de coût d’amplification, d’autre part dans le segment de marché que vise le M10, une bi-amplification n’était pas le bon choix.

SLU : Quels auraient malgré tout été les avantages de partir en actif ?

Mathieu Pobeda : Ceux typiques offerts par les pentes importantes que tu peux avoir et la mise en phase à la coupure. Quand tu as un recouvrement très faible, tu optimises encore plus ta directivité horizontale. Nous avons cela dit dans le M10 un filtrage en 12 /24 qui est très efficace et bien optimisé en phase.
Là où nous avons fait des efforts, c’est sur la protection au feu, quelque chose qui nous tient à cœur chez Nexo. Nous savons très bien que nos produits sont employés dans des lieux accueillant du public. A ce propos, on ne s’auto certifie pas chez Nexo, c’est TÜV qui valide nos notes de calculs et nos simulations en éléments finis.

Une vue arrière des M10 avec leur mécanique de prise d’angles simple mais très efficace

SLU : Cette protection démarre par le HP j’imagine.

Mathieu Pobeda : Absolument, nous faisons de notre mieux pour fiabiliser par exemple les collages chez nos fournisseurs et pour effectuer les meilleurs contrôles qualité mais l’erreur est humaine, et un mauvais mix dans une colle peut à terme se révéler très problématique.

SLU : Donc la cabine de torture a été mise à contribution !

Mathieu Pobeda : Largement, et le pauvre 10’’ a été alimenté tel quel avec deux pinces croco jusqu’à le faire s’enflammer. J’ai ainsi pu observer comment le feu nait, progresse et s’arrête très vite, sans contaminer les composants adjacents.

SLU : Le moteur est aussi tiré d’un modèle existant ?

Mathieu Pobeda : Non, il est nouveau. Aimant au néodyme et dôme titane, bobine 2,5’’, bien optimisé notamment au niveau de la suspension car nous avons opté pour le full titane, sans raboutages d’aucune sorte.

SLU : Un seul moteur suffit ?

Mathieu Pobeda : Oui. Cette enceinte vise une utilisation professionnelle mais à moyenne portée. Le M28 qui en revanche doit compléter le M46, embarque deux moteurs. Le segment des Geo se contente d’un moteur dont la taille varie. Le S12 a un 3’’, le M10 un 2,5’’ et le M6 un 1,75’’.

On y achève les bobines, les spiders, la cellulose bref, la cabine de torture de Nexo comme si vous y étiez et sentiez l’horrible odeur qui y règne…

SLU : Il y a deux modèles de M10. Combien perds-tu entre celui ouvrant à 12° et celui à 25° ?

Mathieu Pobeda : Aux alentours de 2 dB. On a en revanche beaucoup travaillé pour que le 25° soit aussi sain que le 12°. On a vu chez la concurrence des enceintes où, quand tu passes sur un angle vertical plus grand, le comportement devient assez erratique avec des trous à certaines fréquences qui reviennent quelques degrés plus tard. De notre côté un cherche un effet de shelf le plus naturel possible.

SLU : Quelle est l’impédance de cette enceinte et comment est-elle amplifiée ?

Mathieu Pobeda : C’est une 8 Ohm et sur un NXAmp4x4 il est possible d’en mettre 4 en parallèle. Cela permet de raccorder 4 têtes ou trois subs par canal d’ampli.

SLU : Est-ce possible de placer le M10 en position verticale, a-t-il cette polyvalence ?

Mathieu Pobeda : Non, nous n’avons pas poussé vers cette possibilité dans ce segment, mais rien n’empêche cela dit de le faire.

40 kg sur la balance, 1 kW au bornier et 136 dB SPL au sonomètre

SLU : On parle du sub ?

Mathieu Pobeda : On a d’abord soigné la taille en le concevant en 2 pour 3 en hauteur donc des flight compatibles, faciles à rentrer, à ranger dans un camion, ce qui est très appréciable. Il est prévu pour être en ligne ou au sol. Le HP qui l’anime est un tout nouveau 15’’ au néodyme plus léger, et surtout avec une élongation très conséquente pour cette taille de membrane et un son beaucoup plus « tenu » car on a pu travailler son BL.
Sans être un flat top, sa courbe chute beaucoup moins vite. Même sur de grandes excursions, on maintient ce HP dans une fenêtre où il est efficace, garde de l’articulation dans le grave et ne tire pas sur la suspension jusqu’à générer des bruits parasites.

Le MSUB15, 101 dB de sensibilité pour 40 kg sur la balance

SLU : Quelle est la charge ?

Mathieu Pobeda : Un passe-bande mais un peu plus hybride, ce qui nous donne une sensibilité de 101 dB. J’ai passé près d’un an et demi sur ce HP pour lui faire faire ce qu’on voulait tout en le fiabilisant. Comme ce 15’’ est tenu, cela a été relativement facile.

SLU : Tu nous développes ça ?

Mathieu Pobeda : Quand un HP est en limite de compliance, très souvent la suspension va se retourner et comme tu tires sur le cône, tu vas vite détruire la cellulose et le tout va péter. Il en va de même pour le BL. Si ton HP n’est pas tenu, il va partir très vite et faire n’importe quoi. Concevoir une enceinte à partir d’un HP bien tenu simplifie les choses.

SLU : Le cahier des charges pour le sous-traitant impliquait donc un certain nombre de caractéristiques précises…

Mathieu Pobeda : Bien sûr. La demande part pour un 15’’ et 3’’ pour la bobine ce qui est suffisant pour ce type de sub, avec une certaine puissance admissible et certaines autres caractéristiques. Ce qui est important c’est que le dimensionnement soit bien fait et que tous les watt soient utilisés.

SLU : Vous l‘avez pensé plus comme renfort ou comme vrai sub ?

Mathieu Pobeda : C’est un sub de ligne qui n’est pas conçu pour générer de l’infra ; pour cela il faut du RS18 ou du LS18. Eventuellement, posé, il retrouve une extension vers le bas grâce au couplage avec le sol, mais pas en ligne.

SLU : Ratio de 2 subs pour 3 têtes, comment avez-vous prévu l’accroche ?

Mathieu Pobeda : Nous avons deux frames différents. Le Touring Bumper va prendre à la fois des subs et des têtes, avec comme limite que le nombre de têtes et de subs, ces derniers multipliés par 1,5, ne dépasse pas le chiffre de 12. Par exemple 6 têtes et 4 subs cela fait 12 puisque les 4 subs comptent pour 4*1,5=6. Le maxi est donc 12 têtes ou 8 subs par bumper. Le second bumper n’accepte que des têtes et monte à 12. C’est celui qui sert aussi à raccorder sous les subs des têtes. Le MSU15 peut facilement être accroché à 0° ou à 180 grâce à des connecteurs Speakon en face avant.

Deux montages qui permettent en revanche d’atteindre la pleine capacité du frame, 8 subs ou 12 têtes.

Un montage plus que raisonnable par rapport aux normes. 6 têtes et deux subs. Les deux autres, permettant d’atteindre un contour et une réponse satisfaisants, sont posés au sol.


SLU : Malgré son ébénisterie en bois, le MSUB15 ne pèse que 40 Kg. Pourquoi du bois et pas du composite ?

Mathieu Pobeda : Quand ce n’est pas nécessaire d’avoir recours au composite pour des fonctionnalités précises comme sur les têtes ou certains subs, on reste en bois sur les subs.

SLU : Est-ce que vous faites encore de la vibro sur la caisse elle-même et comment ?

Mathieu Pobeda : Bien sûr. On le fait avec des accéléromètres et des lasers mais franchement on sait déjà à peu près où se situe le problème grâce à la simulation et à notre expérience de fabricant d’enceintes. L’empirisme est génial, mais pour une entreprise comme nous, il faut capitaliser sur le savoir Nexo.

Joseph Carcopino pris dans son labo lors d’un reportage paru en 2016

SLU : Au fait, qui est le papa du GeoM10 ?

Mathieu Pobeda : L’ensemble de l’équipe R&D et Comsol (rires). A titre personnel je me suis beaucoup occupé de la partie acoustique mais pour ces deux nouvelles enceintes il n’y a pas eu de personne dédiée. C’est vrai que je me suis beaucoup occupé en son temps du M6, mais pour le M10 on a vraiment tous collaboré sous la direction de Joseph (Carcopino NDR) qui est à a tête du R&D.

SLU : La M10 a donc bénéficié à plein de la simulation informatique.

Mathieu Pobeda : Oui absolument, on a vraiment mis la surmultipliée dans ce domaine. La simulation te fait gagner énormément de temps, t’évite d’aller vers des solutions qui ne marcheront pas et tu sais à l’avance les derniers détails qui vont avoir besoin d’être lissés. La simulation ne trouve pas de solutions à ta place, mais te simplifie le travail. Quand tu vas sortir les premiers modèles, tu sais déjà où tu auras structurellement des modes. En revanche tu ne sais pas s’ils seront pénalisants et tu ne sais pas quel sera leur niveau. Il y a encore des progrès à faire dans cette direction-là.

SLU : Tu te sers de l’existant ?

Mathieu Pobeda : Bien sûr. On benchmarke avec nos autres produits, qu’ils soient en ébénisterie traditionnelle ou en composite.

SLU : Vous corrigez beaucoup dans les DSP des NXAmp ?

Mathieu Pobeda : Non, le DSP peut lisser et améliorer légèrement mais comme on dit dans la profession shit in, shit out ! La M10 est bien née et on n’a pas besoin de corriger des défauts à proprement parler.

SLU : Donc si un nouveau NXAmp arrive avec plein de ressources, le son de la M10 ne va pas changer…

Mathieu Pobeda : Non, et puis ce n’est pas dans nos habitudes. Il faut favoriser la compatibilité, et dans ce cas précis, ce ne serait pas le cas entre les deux amplis que tu cites. Nos enceintes quand elles sont mécaniquement finies ont, comme tu l’as suggéré, 98% de leur potentiel prêt à fonctionner tel quel. On n’est jamais tombé en rade de ressources DSP.

David Hochtenbach : J’ai pendant 10 ans eu la responsabilité des presets chez Nexo, c’est donc un sujet que je connais TRES bien.

David Hochtenbach, deux oreilles, une langue bien pendue, trois bonnes raisons de l’écouter

Mathieu Pobeda et David Hochtenbach

SLU : Pourquoi parles-tu au passé ?

David Hochtenbach : Place aux jeunes (rires). Nous avons convenu que les ingénieurs du bureau d’études commencent les presets et que je les finirai. On a choisi cette façon de travailler après les premières écoutes.
La M10 est très bien née aussi parce qu’il y a une belle collaboration entre les ingénieurs R&D et le terrain, sur une architecture qui va déjà délivrer ces fameux 98% du son. Le preset n’est que du lissage, du papier triple 0 qui fait mieux glisser, le reste est déjà abouti.


SLU : Les GeoM10 sont donc sur la fameuse potence Nexo ?

Un montage au ratio normal, trois têtes M10 et deux renforts MSUB15.

David Hochtenbach : On va dire ça comme ça. On travaille dessus, on est bon. C’est prêt à être lancé. Pas d’effets d’annonce chez Nexo. J’ajouterai aussi que ce système va sortir avec des data sheets très conservatrices. On est « plus et mieux » que ce qui est annoncé.

Mathieu Pobeda : Quand on annonce un SPL Max de 131 dB, on le fait en bande large, pas en coupant un peu dans le bas. Si on coupe à 100Hz, on monte à 135 dB. Quand on annonce 56 Hz c’est à -6 dB.

SLU : Il y a quand même les niveaux, les limiteurs, la mise en phase à encoder…

David Hochtenbach : Non, tout ça est déjà fait !

SLU : Ohh t’es un futur chômeur toi…

David Hochtenbach : Non (rires !) Il y a longtemps eu une jurisprudence qui voulait que ce soit plat dans l’axe à la mesure. C’est bien pour 10% des ingés son, , mais pour les 90% restants c’est une très grave erreur car ils ne s’y retrouvent pas. Il ne faut donc prendre aucune option marquée mais faire en sorte que ça sonne sans être obligé de mettre des points d’égalisation partout.

SLU : C’est donc ton boulot. Ca existe encore être droit ?

David Hochtenbach : Pas vraiment. Il y a des gabarits de courbes de réponse sur les tournées. Les gabarits actuels sont à +14 dB pour la bande qui va jusqu’à 120 Hz et après, la ligne bleue des Vosges avec un petit trou dans le haut mid vers 2,5 kHz car ça arrache un peu les oreilles. On parle là des musiques dites traditionnelles, je te laisse imaginer ce que c’est sur des musiques électro.
Je te donne un exemple que j’ai vu avec nos enceintes. Trois M28, six S118 et six B112, et la balance tonale plaisait à l’utilisateur. On est loin des 14 dB ! On arrive à des lignes de subs qui n’en finissent plus, des subs qui très souvent sont en plus mal employés. Il y a des erreurs commises dans le design des subs.

Le S118, le sub du système STM

SLU : Tu nous expliques ?

David Hochtenbach : On pense contrôler la directivité mais en définitive on perd le punch et du coup on est encore obligé d’en mettre encore plus. La répartition des subs dans la salle n’est pas bonne. Tu peux faire le montage que tu veux mais ne perds pas de vue que la couverture horizontale n’est que la moitié du travail, l‘autre moitié c’est le punch.
On travaille dans le live et c’est important de préserver le temporel et cet impact que les gens recherchent. On a fait des essais et des séminaires chez Nexo, et nous sommes arrivés à la conclusion que 5 ms de plus sur un sub qui est à l’extérieur pour faire du steering, ça conduit à un hors phase à 80 Hz.

SLU : Ahh c’est sûr que ça tape moins…

David Hochtenbach : Le problème est que plein de tournées agissent ainsi. Ils sont contents parce que ça couvre large, mais il n’y a plus aucun punch. Tout ça pour dire que la balance tonale est quelque chose de très subjectif. Il faut absolument favoriser le temporel.

SLU : Quel montage préconises-tu alors ?

David Hochtenbach : Cela dépend de la salle, mais il est essentiel de ne pas vouloir aller trop loin dans la répartition horizontale. Il faut faire très attention à la dissonance cognitive qui est engendrée par la vision de lobes dans le logiciel de prédiction, des lobes qui, à l’écoute, ne se révèlent pas si gênants que ça.
Il ne faut pas de son qui soit fait au détriment de la physiologie ou du ressenti. Le sub dans le live est là pour offrir des sensations, et si cela n’opère pas bien dans le punch, on perd tout l’effet. Il y a quelque temps à Seoul, Psy passe en pleine époque du Gangnam Style. Un million de personnes se massent devant la scène. On avait mis 56 S118 sur le front de scène. Le truc était parfaitement léché avec des délais sur les côtés. C’était magnifique.
Arrive le mixeur de Psy. Il joue un CD et là il nous annonce que c’est tout pourri et qu’il veut deux tas traditionnels à gauche et à droite. Les séoulites avaient passé des heures à tout mesurer et caler, il a fallu tout changer. « Moi, il faut qu’il y ait du punch » avait-il dit. Entre les deux il faut trouver le bon compromis. Il faut beaucoup de pédagogie, mais aussi des connaissances physiologiques et acoustiques.

 

 

A Mériadeck

Max & Vlad, les Kids United

Nous sommes allés écouter ce que deux sacrés garnements, Maxime Ménélec au système et Vladimir Coulibre au mix, sont parvenus à tirer d’une salle difficile. Plus propice aux lames qu’aux gammes, la Patinoire de Mériadeck sortie de terre à la fin des années 70 avec ses formes d’ovni au cœur de glace, accueille à la fois des hockeyeurs et des chanteurs, un grand écart sonore dompté par la crème de nos sondiers au service de 5 gamins en pleine bourre, les Kids United.

Une partie de l’équipe technique, celle qui a répondu à notre appel radio « photo à la régie façade ! » De gauche à droite JR Mazenc au backline, Vlad, Max, Valérian Pillet et Charly Fourcade assistants plateau et Nelly Robert assistante système.

Je ne vous ferai pas l’insulte de vous décrire Mériadeck, nombre d’entre vous y ont déjà travaillé, il en n’en reste pas moins qu’y pénétrer en pleine balance fait toujours un peu peur. Le TR est looooong, le grave Danse avec les Stars et la précision se repose dans le TourBus en attendant le public.
Le système de cette tournée est composé autour des très récents K2, KS28 et de Kara en renfort central stéréo, et de latéraux aussi de Kara, un kit qualitatif, efficace et très bien dimensionné pour un show devant séduire avant tout un auditoire jeune et familial.

Mériadeck en mode tout assis. Adossée aux gradins, la régie son et la régie lumière.

C’est Vlad qui abandonne la console où il remplace Stéphane Plisson afin de nous répondre en premier.

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SLU : On t’a vu pas mal travailler tes niveaux…

Vladimir Coulibre (Vlad) : Je découvre le mix et je découvre aussi le système dans cette salle donc je le fais vivre pour me l’approprier. Je reprends aussi la main sur une base qui est faite et bien faite depuis un moment.

SLU : T’as pas envie de travailler un pied pour ressentir le tout et surtout le grave qui est assez difficile à tenir en respect dans dette salle sportive ?

Max mort de rire et Vlad en mode « attends, je t’explique » On remarque bien le petit pratos idéal pour bien voir, beaucoup moins pour bien entendre…

Vlad : Non, je n’en ressens pas le besoin. J’ai Max qui fait bien la transition entre Stéph (Plisson NDR) et moi et qui peut me dire si je vais dans le bon sens par rapport à ce qu’il a entendu chaque soir. La salle est compliquée et très réverbérante, la régie est perchée sur un praticable qui résonne un peu donc autant collaborer avec ceux qui savent comment satisfaire public et prod. Je manipule aussi les niveaux pour me remettre la table en main mais si tu observes, je tourne autour des réglages mémorisés.

Maxime Ménélec (Max) : Il prend ses petites habitudes, c’est normal car la console comme les niveaux, le contour, tout est organisé et calé pour et par Steph.

K2 & KS28, le combo ultra efficace

SLU : Venons-en au système. Comment l’as-tu conçu avec Steph pour cette tournée et plus encore pour cette salle ?

Max : Le système des Kids est conçu pour que les subs soient en l’air donc placés loin du public qui est essentiellement constitué d’enfants. Il n’est pas question que cela soit trop violent pour les premiers rangs.

SLU : Tu as choisi les KS28. Combien en as-tu pris par côté ?

Max : A la base, on est parti sur une antenne de 8 pour satisfaire à un certain nombre de critères, mais cela s’est avéré être trop puissant, je suis donc revenu à une antenne de 6 en front back front / front back front.

Le système à jardin avec les élingues détachées. De droite à gauche, les 6 Kara servant en douche pour combler les zones d’ombres du K2, les 12 K2 amplifiées en LA12X, les 6 KS28 en montage cardio et l’outfill composé de 9 Kara.

Vlad : L’optique de Steph et Max est d’avoir un système full range accroché et cela tient parfaitement la route dans toutes les salles. Bien sûr il nous manque une fondamentale qu’on n’a que lorsque les subs sont au sol mais dont on peut aisément se passer dans ce type de musique, et les avantages partout dans la salle selon moi l’emportent. Si on avait mis les subs au sol on les aurait énormément atténués et on aurait gagné à peine 3 Hz tout en perdant de la cohérence. Cette tournée me plait bien aussi pour ça, sans oublier que le fabricant pousse ce type de montage.

SLU : OK pour le respect des oreilles et la cohérence sur la tournée, mais certaines salles sont plus difficiles…

Vlad qui écoute et « regarde » le son. Plus concentré t’as pas !

Vlad : Oui, d’autant qu’on peut travailler sur l’énergie des subs avec un montage cardioïde mais cela ne nous aide que sur la bande passante du KS28, or le K2 descend aussi. Je pense qu’il ne faut pas lutter, il faut laisser vivre le système, ce sera à moi après de réadapter le mix. Entre par exemple Rouen qui est très bien et ici, le RT du grave est beaucoup plus long.

Max : Le fait de placer les subs très près du système pour minimiser le délai et donner une certaine directivité, nous donne une bonne homogénéité entre les salles.

SLU : C’est du temps de gagné…

Max : Absolument. J’ai quasiment le même EQ et le même délai à chaque date. Je n’ai qu’à réadapter le contour du grave. Je n’ai plus de corrections extrêmes et peu de réflexions avec le sol.

Vlad : Surtout ce genre de montage uniformise le rendu de salle en salle. Il n’y a plus de mauvaise date. On se doit en plus de délivrer un mix rock et typé concert en veillant simplement à ne pas jouer trop fort. La prod ne nous demande pas de sonoriser un « spectacle pour enfants ».
Quand Steph (Plisson NDR) m’a proposé de travailler pour lui, j’ai bien aimé le challenge de sortir un son puissant en gardant un niveau raisonnable. C’est loin d’être évident et cela va à l’encontre de tout ce qui se fait d’habitude et demande aussi à Max beaucoup de soin dans la position des enceintes, le réglage et la balance tonale.

Les premiers rangs prennent une douche de Kara complétée par une lichette de quelques X8 jouant le rôle du jambon entre deux Rollapix Ayrton

SLU : Pourquoi avoir opté pour deux downfill intérieurs en Kara et pas un simple down mono central ?

Max : D’abord parce qu’on voulait effectivement rester en stéréo. On a fait le choix d’offrir aux gens assis devant la scène une image qui ne soit pas réduite au centre. C’est une vraie stéréo.

Vlad : On a quelques petites choses notamment sur les guitares via des plugs pour travailler cette stéréo, mais pour la diffusion on récupère un gauche/droite en AES tout ce qu’il y a de plus standard.

SLU : Ne serait-il pas possible d’accrocher quelques Kara sous les K2 ?

Max : Non, mécaniquement ce n’est pas possible et puis nous ne gagnerions rien en ouverture horizontale. Les deux ouvrent à 10° en vertical et 110° en horizontal. Les deux Kara down doivent juste boucher les trous où je ne vais pas avec le K2.

Vlad : Tout en sachant qu’ajouter une source sonore pour combler un manque à un endroit, créé invariablement un petit problème ailleurs.

Une vue de Soundvision en mode délai du “main” et du Kara down et prouvant le bien-fondé du choix de Max. Les zones non alignées sont limitées.


SLU : Tu les délaies comment tes Kara down ?

Max : Je ne les délaie pas ! Si je le faisais, il n’y aurait qu’une toute petite zone qui en bénéficierait, mais comme ce sont des sources qui génèrent aussi du grave, elles m’abîmeraient celui du K2.
Je préfère ne pas délayer et créer d’autres interférences, sans doute audibles mais acceptables au point d’overlap. Les outfill sont en revanche délayés.

K2 et Kara font la paire…à quelques années près

SLU : Je reste malgré tout sur ma faim quand je sors du K2 et je rentre dans le Kara. Ce sont deux mondes différents.

Vlad : Il faut aussi dire que le K2 est une boîte remarquablement réussie, je trouve cela dit que le Kara est le Leatherman du son, on peut tout faire avec, de la face au front. Il n’y a pas d’enceinte parfaite, mais sa polyvalence est extrêmement utile.

Max : Le design est conçu autour du K2 qui couvre la plus grande partie de la salle et le Kara ne vient que pour le complémenter par petites touches, et si on peut s’en passer dans certaines salles, on le fait car plus on limite le nombre de points d’émission, meilleur est le son.

Vlad : Il faut veiller aussi à ne pas comparer un système modulaire à un système full range. Le Kara a besoin de son renfort de grave pour offrir la pression et l’extension dans le grave du K2.

Une ligne de K2 pour guider naturellement le grave et une antenne de KS28 en cardioïde pour en faire…de même.

SLU : Admettons que tu puisses disposer de K2 pour les latéraux…

Max : Non…

Vlad : Non, ça ne marcherait pas si bien. Il est très puissant donc il faudrait déjà beaucoup l’atténuer et puis l’association de 12 boites à 10° et 6 boites à 10° ne donnera pas la même couverture, en tous cas tu ne peux pas la faire de la même manière.

Soundvision en mode délai du “main” et de l’outfill à cour. Le délai d’alignement entre les deux est appliqué et le moins que l’on puisse dire est qu’il y a très peu de rouge et qu’il se cantonne dans des zones périphériques ou sans spectateurs.

Max : Ce n’est pas une bonne idée de venir placer sur un système full range plus subs, un autre système full range, cela va créer inévitablement des interférences et puis si c’est pour l’atténuer et le couper dans le grave, à quoi bon… Peut-être que la mise en cardio du KS28 et le travail fait sur la ligne de K2 apporte beaucoup d’énergie et de précision là où c’est nécessaire et moins sur les côtés, d’où cette transition plus audible avec le Kara.

Vlad : Lorsque je fais du design, j’accepte désormais qu’étant sur le côté, on se retrouve dans un autre registre de son au niveau fréquentiel et en termes de gain. Je préfère optimiser temporellement toute une zone au lieu d’aller mettre du grave dans un endroit qui va du coup me polluer tout le reste.

SLU : Dans le style « Tu es loin, tu vois de loin, tu entends de loin. » On avait rêvé de donner à chaque spectateur…

Vlad : C’est irréalisable et on le sait bien, quelle que soit la config. Il faut aussi essayer de rester quelques minutes à un endroit et se demander si ce que l’on entend est satisfaisant ou pas. C’est évident que quand on se balade on perçoit des différences, mais le spectateur ne bouge pas.

Max : Il vaut mieux perdre par endroits pour optimiser pour le plus grand nombre, surtout dans des salles comme la Patinoire. On travaille dans le compromis…

LA12X & Soundvision

SLU : Comment sors-tu de ta console ?

Max : AES et on les descend vers les contrôleurs LA12X.

Le rack de drive du système avec un PC pour avoir la main sur le LA Manager et un grand écran pour afficher les courbes du Flux.

SLU : Tout est en 12X ?

Max : Oui, les KS28 forcément et les K2 aussi ; on a réussi à en avoir chez Dushow. Il n’y a que les Kara down et les extérieurs qui restent en LA8.

SLU : Rien de nouveau question DSP sur les 12X ?

Max : Non, on a toujours les 8 points d’EQ, les deux plateaux FIR dans le grave et les 3 dans l’aigu et c’est largement assez pour travailler le contour du système et les deux ou trois modes de la salle.
Si tu utilises les bons presets, travailles bien avec Soundvision, tu es sûr à 99% du résultat. Je ne fais quasiment plus de mesures pour mes délais, je me fie de ce que me donne Soundvision. Il faut en revanche respecter le placement des enceintes…

SLU : Outre la rapidité et la simplicité, quels sont les autres avantages ?

Max : Quand tu cherches ton délai à l’analyseur avec un micro, tu vas optimiser certaines zones et en négliger d’autres sans forcément t’en rendre compte. Avec Soundvision tu vas vraiment voir ce que tu optimises et ce que tu négliges. Même mes bases de plateau FIR dans l’aigu sont faites avec. Je me répète, mais si tu travailles bien avec Soundvision, tu as les salles modélisées et disponibles sur la base de données de L-Acoustics pour le faire, et que tu respectes le placement des enceintes, tu lèves, tu ouvres et ça marche. On travaille en amont les points de rig avec Autocad, ce qui me permet de savoir exactement où se trouvent les emplacements référencés par Soundvision.

Une vue de Mériadeck via Soundvision, un mapping de 1 kHz à 20 kHz du main, outfill et down à cour. Y’en a vraiment pour tout le monde avec des écarts très raisonnables entre orchestre et balcons.

SLU : C’est utile de gagner autant de temps ?

Max : Oui et pour une très bonne raison. Ca nous arrive d’ouvrir les portes à 13h30 pour jouer à 15h00. Je commence à 8h00, le système est en l’air à 11h30, ça ne me laisse que 45 minutes de calage. On a dû apprendre à être vraiment efficace et j’ai beaucoup optimisé avec Soundvision.
De toute façon il faut aller dans le sens du constructeur.
Je me suis rendu compte lors de formations que j’ai données que parfois je passais un peu à côté de la philosophie de L-Acoustics or, pour aller plus loin, il faut éventuellement embellir la chose, mais commencer par respecter les règles de base.

SLU : Qui fournit le matériel ?

Max : Le système et le multi viennent de chez Dushow, les régies et le drive de chez Maw. Les lights c’est RégieLu.

Ethique & L-Acoustic

SLU : Vlad, on t’a connu au système, puis au mix, où en es-tu aujourd’hui ?

Vlad : Toujours et de plus en plus au mix, j’adore ça et cela n’est pas près de changer. Bien sûr, quand je suis dans des petites salles, je m’occupe aussi du système mais pour des tournées plus grosses, j’ai quelqu’un avec moi pour s’en occuper comme ici pour Kids United avec Max.
Il y a une nouvelle génération de techniciens comme de matériel qui arrive et qui est bien, donc je m’éclate.

SLU : T’as pas encore envie de raccrocher les clés du TourBus…

Vlad : Peut-être de rentrer dans une boîte où je ferais encore de la tournée et où les jours de repos ou entre deux tournées, au lieu de bricoler chez moi comme je le fais aujourd’hui, je pourrais donner une valeur ajoutée à ce travail sur site. Je trouve qu’il y a une espèce de gap entre les gens qui mixent et les structures, alors qu’à une époque ça se faisait. Cela n’engage que moi mais je pense que ce serait intéressant pour tout le monde que la personne derrière la console représente la société.

Ils sont trop chouettes pour qu’on ne les montre pas. De gauche à droite Gérald Garrieri, pupitreur du show, Max sondier d’en haut et Vlad sondier d’en bas.

SLU : Un peu ce qui se passe chez Clair Bros…

Vlad : Oui d’autant qu’aux Etats Unis il n’existe pas d’équivalent de nos Intermittents, un statut que je n’aime d’ailleurs que très modérément.

Max : L’idéal c’est de pouvoir se poser, faire des tests et aller plus loin dans des choses que tu ne peux qu’effleurer quand tu es intermittent et seul. Un exemple. Il y a quelque temps, grâce aux sociétés de Steph (Plisson NDR) et de Laurent (Midas reNDR) on a pu faire un grand test de consoles afin notamment de comparer les latences et le rendu. Travailler dans une société te donne plus de facilités pour le faire et il est assez facile d’aller dans le dépôt prendre ce dont tu as besoin.

Vlad : Ce n’est pas faute de le demander dans différentes boîtes mais ce n’est pas facile de les convaincre, de trouver du temps et du matériel et surtout, qu’est-ce que cela va leur apporter…Tu parlais de Clair Bros. Quand ils ne tournent pas, ils entretiennent le matériel et ils font des tests et des écoutes.
Cette démarche est vraiment importante pour mieux explorer des appareils de plus en plus puissants et complexes. Qui connaît le vrai son de ces nouvelles machines. On les met dans des réseaux mais personne n’a vraiment eu le temps et le recul pour aller loin dans les niveaux et les interactions entre les étages.

Max : L’exemple typique est le Lake. Ca sonne mieux avec ou sans… Il faut mesurer, écouter, comparer et cela prend du temps pour bien le faire et c’est loin d’être facile à réaliser.




SLU : On est bien d’accord, vous travaillez avec tout type de système (rire en coin NDR)

Vlad : Si je suis accueilli oui, sinon non. Arrête de te marrer, il faut déjà du temps pour connaître et maîtriser un système…

Max : On en découvre tous les jours !

Vlad : J’aime l’approche de L-Acoustics via Soundvision et ce n’est pas facilement transposable. Les outils changent de constructeur à constructeur et les boîtes ont des caractéristiques et une philosophie différente.

Max : Les acquis d’une marque ne s’appliquent pas du tout à une autre. Le K2 est une enceinte full range qui ne peut pas être comparée à d’autres qui coupent à 60 Hz.

Vlad : Quand je m’occupe du système, je ne pars que sur des tournées en L-Acoustics même si en accueil j’ai entendu et pratiqué d’autres très bons systèmes. Plus précisément je préfère passer du temps à aller encore plus loin avec une marque que je connais. J’échange énormément avec des gens qui utilisent d’autres produits et qui ont une approche différente. Être compétent et à l’aise sur d’autres marques prendrait beaucoup de temps et au final, j’aime mieux me concentrer à fond sur un seul fabricant, une seule philosophie sonore et moins de modèles. Quand tu as deux jours de pré-prod et que tu dois offrir la tranquillité d’esprit au mixeur, à l’artiste et à la prod, tu dois être hyper efficace ! Et ne n’ai plus 20 ans, il faut cibler ses intérêts (rires) ! Je laisse à des gens passionnés par d’autres marques comme je le suis par L-Acoustics de bien s’en occuper.

L’époque des briquets est bien révolue…le geste est heureusement resté !

SLU : Mais vous êtes curieux, techniquement et auditivement…

Max : Tous les systèmes m’intéressent. J’aime bien savoir comment ils sont fabriqués, la mise en œuvre, la philosophie du fabricant. Je suis passionné par la technique et les enceintes en général, savoir comment sont écrits les presets des boîtes concurrentes, comment sont faits les guides d’onde des autres fabricants, mais je veux aussi et surtout aller plus loin avec L-Acoustics et notamment le K2 que j’adore et dont, selon moi, on n’exploite encore qu’une partie du potentiel.

SLU : Ceci étant Vlad, tu es toujours formateur chez L-Acoustics..

Vlad : Oui, j’ai un contrat de consultant et donc une éthique de travail, mais ça ne m’a pas empêché d’aller à Bercy voir et écouter du Coda pour avoir une ouverture d’esprit et comprendre ce qui se passe ailleurs.

Conclusion

« Attention messieurs, silence salle, noir salle, on y va, bon concert » Les premières notes et surtout les premiers coups de grosse caisse sont rassurants, Mériadeck bien plein et avec la tribune face à la scène érigée sur la glace, absorbe et nettoie, y compris le grave, et ce dernier gagne une précision appréciable.
Les voix des enfants sonnent naturelles, la dynamique est assez respectée et le timbre de chacun se démarque nettement, parfois même un peu trop.
Les musiciens bénéficient d’un système et d’un mix qui leur donne l’attaque et la précision que ce type de spectacle n’offre pas forcément. Une balade dans la salle donne un bel aperçu de la couverture du grave qui est bonne et homogène sauf quand on quitte les K2 et qu’on perd les 12’’.

Aïe, ça pique, surtout que les 107 dB sont plus que pondérés A, ou alors A comme aigu !

La zone d’overlap entre les Kara down et le K2 existe et s’entend, mais une fois encore, il faut ne pas oublier que nos oreilles entrainées et nos incessants aller-retours pour débusquer les zones d’interférence ne sont pas représentatifs de ce que les spectateurs feront. L’énergie du grave, volontairement réduite latéralement bénéficie effectivement de ce choix et de cette cohérence temporelle.
Le rendu est sec et profond, dynamique et détaillé partout ailleurs, quelque chose plus difficile à obtenir quand plusieurs sources cohabitent. Le sentiment de pression est agréable et presque grisant, un fait qui n’est pas corroboré par le sonomètre ce qui est parfait, sauf quand le public très jeune et enthousiaste s’en mêle et hurle sa joie.

Clairement Max et Vlad savent raconter leur son mais aussi et surtout le faire d’autant qu’ils connaissent les boîtes marron comme vous l’adresse de SoundLightUp. Le risque de les associer aurait été qu’ils se marchent sur les pieds. Raté, chacun a son rôle et s’y tient.
Max opère et cale le système, Vlad mixe. Une fois qu’on a dit ça, on a bien senti par leurs réponses que ces deux-là s’entendent comme deux larrons en foire, si ce n’est que contrairement au sens de cette expression, ils ne volent rien, au contraire, ils apportent tout leur savoir pour bâtir un rendu efficace et cohérent pour le plus grand nombre.
Un dernier mot pour Steph Plisson qui est à la direction du son de cette tournée et dont les choix, techniques comme humains, apportent beaucoup en termes de confort et de qualité sonore.

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EDUCATION / TRAINING / CERT,

NEXO : Les séminaires de formation 2017

NEXO vient de communiquer les premières dates confirmées de son programme de séminaires de formation ETC (Education Training Certification) pour l’année 2017, des formations gratuites qui seront données dans ses locaux de Plailly en français et à certaines autres dates en anglais toujours à Plailly. Il s’agit des ETC 1 et ETC 2.

La salle qui n’attend plus que vous à Plailly.

Nicolas Poitrenaud

Rappelons tout d’abord que ces séminaires sont gratuits, durent deux jours et que le champ d’applications du programme ETC va bien au-delà des produits NEXO.
Les cours sont assurés par Nicolas Poitrenaud, le responsable de la pédagogie.

ETC-1 détaille les problèmes généraux théoriques de la sonorisation dont les bases de l’acoustique avec la théorie des sources ponctuelles et des systèmes line array. Tous les séminaires comprennent des travaux pratiques avec les technologies de haut-parleurs propres à NEXO et une écoute en extérieur.

A l’arrière de la grande chambre sourde qu’on devine posée telle une boîte dans la boîte, les moyens de levage « indoor » de Nexo.


ETC-2 s’adresse aux techniciens et ingénieurs système. Ce cours commence par des notions théoriques sur l’acoustique et les technologies NEXO, et se poursuit avec des sessions pratiques concernant la gestion et l’optimisation des systèmes avec les haut-parleurs NEXO. Des écoutes ont lieu en extérieur.

La fameuse zone d’écoute de Nexo à Plailly avec sa potence et ses moteurs. On ne vous garantit pas que vous aurez un temps aussi radieux…

Ci-dessous figurent les dates arrêtées pour ces formations. Attention, la première arrive très vite, ne tardez pas à rentrer en contact avec Nexo.

ETC 1 :

  • Le 28 Février – 01 Mars (en français) Plailly, France
  • Le 25 Avril – 26 Avril (en anglais) Plailly, France
  • Le 19 Septembre – 20 Septembre (en français) Plailly, France

ETC 2 :

  • Le 14 Mars – 15 Mars (en français) Plailly, France
  • Le 09 Mai – 10 Mai (en anglais) Plailly, France
  • Le 03 Octobre – 04 Octobre (en français) Plailly, France

Tous les détails sont disponibles sur le site de NEXO et par mail en écrivant à [email protected]

 

Deep WEB ou la cathédrale de Laser

Franchement, ça caille. Il y a du monde. A l’entrée de l’hiver, toutes les générations s’entassent dans le tram pendant que toutes les couleurs se pressent d’habiller la ville. Toutes ces installations, tous ces projecteurs à led et… toutes ces quenelles ☺ Votre inébranlable intuition ne vous trompe pas, nous sommes à Lyon pour la Fête des Lumières.
Pour trouver et traquer le sujet de notre reportage, il faut suivre le fin trait bleu qui fend « l’obscurité » du ciel lyonnais. Il semble venir de l’espace et pointe droit vers l’Hôtel des Régions. Pour l’occasion, le bâtiment lyonnais se plonge dans le noir et se remplit d’un léger brouillard. À l’entrée, vigiles et longues barrières nous donnent plus l’impression de patienter devant un gros club plutôt que face à un bâtiment de l’administration régionale.

Deep WEB C’est quoi ? Deep WEB est un ovni

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Captation de Deep WEB au festival CTM à Kraftwerk, Berlin.


DEEP WEB – kinetic audiovisual installation and performance from WHITEvoid on Vimeo.

Vue d’en haut… et de très haut. (© A.Aubert – Tetro Production)

Et c’est un ovni monumental. Cette cathédrale de laser est constituée de 175 sphères motorisées, 12 projecteurs laser haute puissance et 8 points de diffusion sonore.
Les 175 moteurs asservis sont équipés dans un grill de 25 m de long suspendu à 10 m de haut. Chaque sphère se déplace de haut en bas et est éclairée par des « éclats de rayon laser ». L’ensemble est synchronisé sur une performance sonore en multicanal réalisé par Robert Henke et donne vie à une structure architecturale mouvante et lumineuse.
Equipe de choc, à la conception du projet on trouve deux grands piliers. L’artiste et designer Christopher Bauder, fondateur du fameux studio White Void.
Et l’artiste Robert Henke plus connu sous le nom de Monolake, et indéniablement, en tant que co-développeur de l’omniprésent logiciel Ableton Live.

Deep mind (© A.Aubert – Tetro Production)

La constellation de la girafe … blague ? (© A.Aubert – Tetro Production)


Mais cette installation n’aurait pas été possible sans l’aide au développement de Michael Sollinger, le fondateur de Laser Animation Sollinger. Il a fourni l’expertise technique et le développement de cette configuration de lasers très spécifique.

Le Winch Led 4.0

De son côté, White Void réalise des installations dans le monde entier et, depuis 2005, Kinetik Lights conçoit et commercialise les moteurs asservis « Winch » sous plusieurs déclinaisons, certains générant même de la lumière full color avec le control RGB.

Chanceux que nous sommes, Robert Henke et Christopher Bauder nous ont accordé une précieuse interview en tête à tête.

SLU : Bonjour et merci infiniment de nous recevoir ! Allons droit au but : pourquoi « Deep WEB » ?

Christopher Bauder

Christopher Bauder : Premièrement, ce travail est avant tout composé de lignes, de notes et de connexions. Ce qui m’a tout de suite fait penser à un réseau ; et puis bien sûr, « Deep WEB » fait aussi référence à la partie cachée du net, celle qui n’est pas à la surface.
On y trouve des sortes de créatures, faites de données et d’associations sous la surface de la toile, comme quelque chose qu’on ne comprend pas complètement. Et techniquement, Deep WEB est avant tout un réseau de communication.

Robert Henke

Robert Henke : Mais faisons tout de suite la différence entre le « dark WEB » et le « deep WEB ».
Ce que nous décrivons avec le « Deep WEB » est tout ce qui est véhiculé sur internet ailleurs que sur les sites web. Nous parlons juste de flux de données, beaucoup de données. Ceci nous passionne.
Si nous en regardons la représentation, nous voyons juste des lignes et des notes, et c’est tellement représentatif de notre époque.
« Deep WEB » est un peu comme une interprétation artistique du WEB.

Sur Deep WEB, les sphères sont passives, elles ne font que diffuser la lumière qu’elles reçoivent du laser…

Décidément un look de chauve souris


Christopher Bauder : Nous essayons de décrire la communication et les interactions entre deux points par une ligne droite. Ce qui n’est pas la réalité dans l’architecture du net, mais c’est notre abstraction artistique.

Robert Henke : Quand Claude Debussy a composé « la Mer », il n’a pas eu besoin d’avoir le son des vagues.

SLU : Merci pour ce bel exemple. Parlons un peu technique, quels sont les logiciels que vous utilisez et comment partagez-vous l’information ? midi, osc, dmx ?

Christopher Bauder : Haha, un peu de tout en fait !

De gauche à droite, Ableton et Touch Designer

Robert Henke : Il y a Ableton Live qui fait tourner les sons, mais nous l’utilisons aussi pour envoyer des tops et des informations via l’OSC à un deuxième ordinateur sur lequel tourne le logiciel Touch Designer. C’est l’outil que nous utilisons pour contrôler les moteurs et donc le mouvement des boules.

Christopher Bauder : Mais Touch Designer est un logiciel modulaire, c’est plus un environnement de programmation, un peu comme MAX MSP. Nous y avons en fait développé notre propre logiciel spécifique à cette installation. Robert l’utilise aussi pour d’autres projets. Plus concrètement, nous y définissons les coordonnés de chaque boule et leur couleur. Ces données sont ensuite envoyées à d’autres ordinateurs, ceux situés dans les lasers.

Plan de communication Deep WEB. Architectural jusque dans son réseau

Chaque laser est équipé de son propre ordinateur puissant et travaille sous Linux. On demande donc à chaque laser d’éclairer telle ou telle boule à tel moment et de telle couleur.
Ensuite un autre logiciel, encore, dirige le faisceau du laser pour frapper les boules. C’est un dérivé du logiciel Lasergraph DSP, le logiciel d’origine des lasers Sollinger.
En fait, Michael Sollinger est la troisième personne du projet. Sans lui… tu n’aurais rien vu ! On ne fait qu’envoyer des coordonnées ; c’est le logiciel de Michael qui après calibration, effectue les calculs nécessaires pour ne pas perdre les boules.

Les enceintes L-Acoustics ARCS sur leurs SB 18, et les lasers Sollinger Phaenon AT.

Les enceintes sont colorisées en jaune et les lasers en rouge


SLU : On parle donc d’un processus en temps réel ?

Christopher Bauder : Oui forcément ! Ce paramètre est très important pour nous car il nous permet d’intervenir « on the fly ». L’avantage c’est qu’on peut spontanément changer les choses, si par exemple j’ai la sensation que tout ceci serait bien plus joli en orange, il me suffit de le faire.

SLU : C’est du très beau boulot !

Christopher Bauder : C’est surtout un travail d’équipe. Chacune des trois parties est techniquement équivalente. Tout part de Robert et du logiciel Ableton. Dans un sens on est esclave de lui, mais les lasers Phaenon AT sont esclaves de Touch Designer. Et dans cette chaîne, les « Winchs » (les moteurs), après avoir reçu une info DMX de la part du soft Touch Designer, vont aussi générer un signal DMX indiquant leur position réelle. Ce sont ces datas que nous envoyons aux lasers. Ainsi en cas de problème, moteur plus lent ou autre, le ou les lasers garderont le mapping correct.

La première de Deep WEB à Kraftwerk à Berlin. (© [email protected])

SLU : Robert, tout cela signifie-t-il que vous performerez la représentation de ce soir comme vous performez un de vos lives ?

Robert Henke : Oui je le pourrais si je le voulais. Je peux intervenir sur les patterns de position et de couleur. Si je trouve qu’un état est intéressant, je peux par exemple facilement le répéter et en changer sa couleur. Et en demandant un changement de position des boules, il se crée aussi tous les états intermédiaires pour que l’installation aboutisse à la position voulue.

(© A.Aubert – Tetro Production)

Christopher Bauder : Il y a les patterns qu’Ableton peut déclencher, mais on y a aussi « mappé » des variables. Ainsi, pendant le déroulement d’un pattern de position, on peut ponctuellement l’altérer, le « détruire » avec tout un tas de paramètres.

Robert Henke : Oui par exemple sur un mouvement lent avec une très belle couleur, je peux avoir la main pour doser un effet de « flicker » et perturber momentanément le mouvement, la couleur, ou l’intensité lumineuse de plusieurs sphères.

Petite anecdote : pour diffuser la lumière efficacement, les sphères sont remplies d’eau. Lors de ses recherches, l’équipe a toutefois trouvé mieux que l’eau, le lait. Mais au troisième jour, une délicate odeur a finalement tranché… Ce sera l’eau.

SLU : Avec la société Kinetic Lights, vous commercialisez vos moteurs DMX, ainsi que le logiciel KL Control pour piloter vos produits. Est-ce que cela signifie que demain nous pourrons réaliser nous-mêmes nos propres installations ?

Christopher Bauder : Oui c’est possible ! Nous fournissons un support permanent et même des formations. On peut aussi contrôler le logiciel avec une console Grand MA et de bien d’autres façons encore.
D’ailleurs certains utilisateurs confirmés sur la Grand MA peuvent piloter directement les mouvements des moteurs. Toutefois, dans cette configuration ils ne pourront pas bénéficier du feedback DMX.


Le logiciel développé pas Kinetic Lights dédié à ses « winchs DMX »

SLU : Aujourd’hui est-ce que vous vous sentez limités technologiquement pour concrétiser vos projets ?

Robert Henke : Non. Tout est là. Ce dont nous avons besoin c’est des idées et du temps. Surtout du temps. Les puissances de calcul sont suffisantes et si ce n’est pas le cas, il suffit de rajouter des ordinateurs. Les réseaux sont bons, les résolutions et la rapidité de communication aussi. Il n’y a pas grand-chose qui me manque et que je souhaiterai acquérir… Peut-être juste des opportunités et de l’argent, haha !

Christopher Bauder : Puisqu’on parle de souhaits, pour ma part et considérant le monde dans lequel nous vivons, je voudrais juste que les gens puissent passer plus de temps à découvrir et expérimenter de l’art plutôt que de fuir les bombes !

VIDEO : L’installation GRID, en 2013 à la fête des lumières de Lyon.


GRID Performance – DMX winches, Kinetic Lights, RGB LEDs from WHITEvoid on Vimeo.

SLU : Après Atom et Grid, Deep WEB est votre troisième collaboration. Avez-vous de nouveaux projets ?

Allongé, comme sous les étoiles

Christopher Bauder : Qui sait (rires) ?

SLU : Peut-être vous ?

Christopher Bauder : On ne sait pas encore.

SLU : Peut-on espérer voir Deep WEB prendre la route ?

Christopher Bauder : Oui on y pense et on aimerait beaucoup. Mais il faut réunir beaucoup de conditions. Un grand hall sombre et haut de plafond, de bonnes connexions sur place, le temps de travail, le budget… On utilise une technologie chère et compliquée ; il y a un temps de mise en place important. Et puis il ne faut pas oublier que nous travaillons avec 12 lasers dont un seul suffirait pour une utilisation dans un stade. Tout cela représente des moyens conséquents.

Le son et la lumière

SLU : Combien de temps dure le montage et combien de personnes constituent votre équipe ?

Robert Henke : 5 jours de montage et 2 jours de calage à 10 personnes. Ce qui représente 70 jours de travail ramené à une personne.

Christopher Bauder : C’est vrai qu’on pourrait n’embaucher qu’un mec (rires) !

SLU : Toute votre diffusion est en L-Acoustics. Vous êtes heureux ?

Robert Henke : Oui beaucoup. Il y a seulement quelques marques avec lesquelles j’aime travailler et L-Acoustics est définitivement l’un d’entre elles. Les ARCS sont des enceintes remarquables et les SB 18 aussi. Oui j’adore en fait !

SLU : A ce propos Robert, comment gérez-vous le surround dans Ableton ? Vous utilisez des effets MAX MSP ?

Robert Henke : Non, c’est beaucoup plus simple. Sur ce projet, j’ai le temps de travailler, je fais donc simplement des automations d’envoi sur des bus.

On remercie chaleureusement Christopher et Robert qui ont dû mettre Deep WEB en pilote automatique le temps de partager cette bière autour d’une bonne interview… 😉

Le Phaenon AT peut même se piloter en WiFi

Pour vous parler des projecteurs Laser, Les Phaenon AT consomment 0,75kW, la largeur du faisceau est de 1,4 mm. L’angle de projection monte jusqu’à 80° et chacun des 12 lasers peut donc cibler 91 sphères… Une belle marge de manœuvre.
Si on additionne l’énergie de tous les lasers, le résultat est impressionnant et Deep WEB a une puissance de feu à ne pas mettre entre toutes les mains. D’ailleurs les systèmes Sollinger proposent un outil logiciel, « La Toolbox », qui permet de générer des masques vectoriels pour définir des zones de sécurité où le laser n’ira pas, ou avec une intensité moindre.

Indéniablement une fois qu’on en a fait l’expérience, il y a un avant et un après Deep WEB. Car dès qu’on est plongés dedans, et même en fait… dessous, on bascule tout de suite dans l’émerveillement tant la forme est inédite. L’immersion est très réussie. Et surtout… quelle claque de constater que c’est une performance plutôt qu’une installation en « mode automatique ».
D’ailleurs, le projet a déjà remporté deux prix : ILDA award 2016: 1st place, category ‘Laser Fine Art’ et le Darc award / architectural 2016: Winner, category ‘Art (Light Art)’

Vous l’aurez compris, la réussite du projet repose sur le partage de l’information entre les différents éléments. Et le plus intéressant dans ce réseau reste… l’humain. L’installation étant une performance, l’opérateur Ableton, soit Robert Henke, est forcément influencé par ce qu’il voit, tous les états intermédiaires crées par le système, et il réagit en fonction de ce qu’il perçoit et ressent. La boucle est bouclée !

Initialement, le projet est une commande de la Fête des Lumières de Lyon pour l’édition 2015. Mais suite à l’annulation de l’année dernière, l’installation a été inaugurée à Berlin, et revient finalement en 2016 à Lyon. On remercie aussi tout le reste de l’équipe qui nous a aidés pour le reportage notamment Philip Rasehorn et Tetro productions.
Et surtout rappelez vous : la technique est au service de l’art car certains maitrisent l’art de la technique 😉 On se revoit vite ! Peace   MaaMo

Plus d’infos sur les sites des intervenants

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The Cure Tour 2016 avec Britannia Row & L-Acoustics

Peu de de groupes rock sont aussi reconnaissables par leur son ou le look de leurs membres que The Cure. 40 ans de carrière dont une grande partie accompagnée par les londoniens de Britannia Row qui sont complices des performances de Robert Smith et son groupe depuis 1979. Pour cette tournée, leur prestataire historique a spécifié un impressionnant système en K1, K2 et KS28.

The Cure avec le fringant Robert Smith malgré ses bientôt 60 ans

A part quelques rares dates et festivals, le The Cure Tour 2016, qui a parcouru l’Amérique du Nord et l’Europe pour 67 shows dont 3 en France, marque la première vraie tournée du groupe depuis 2008. En préparation de cet événement musical, Britannia Row a ajouté un nombre important d’enceintes à son parc déjà bien fourni en matériel L-Acoustics dont du K1, K1-SB, Kara, ARCS II, ARCS Wide, X8 et 5XT plus les tout nouveaux subs KS28 et contrôleurs LA12X.
Faisant le plein dans toutes les plus grandes et réputées salles américaines dont le Hollywood Bowl et le Madison Square Garden, The Cure en a fait de même en Europe y compris dans la Wembley Arena de Londres en jouant un mélange de titres couvrant leurs 40 ans de carrière, mais aussi des inédits ou des raretés.
Le design habituel de cette tournée comporte un gauche / droite en K1 prolongé par un nombre variable de K2 et renforcé dans le bas par deux lignes de K1-SB accrochées derrière le K1. Des latéraux en K1 prolongés par du K2 et des ARCS II complètent la diffusion accrochée. Au sol, les sièges latéraux bas sont couverts par deux paires d’ARCS II et des paires de Kara débouchent les premiers rangs. Le bas du spectre et l’infra est confié à un nombre variable de stacks de 3 KS28 en montage cardio. L’ensemble est contrôlé et amplifié par des LA8 et des LA12X.

Dans le Mediolanum Forum de Milan, une salle d’une jauge maxi proche de notre AccordHotels Arena, un impressionnant déploiement. Par côté on compte 14 K1 complétés par 4 K2 pour le système principal et 6 K1 et 8 K2 pour les latéraux, auxquels s’ajoutent 12 K1-SB. Tout en haut on distingue 3 ARCS Wide pour les gradins placés à 90° du plateau. Au sol et posés sur les subs, 4 paires de Kara et deux paires de ARCS II couvrent les premiers rangs.

« Mettre à disposition de Paul Corkett, l’ingé on façade du show, un rendu régulier de date en date est très important, » affirme le directeur général de Britannia Row Bryan Grant.
« Mais c’est tout aussi important de penser aux milliers de fans du groupe qui se pressent à chaque date à l’orchestre contre les crashs, comme dans les gradins les plus reculés et qui attendent le meilleur son où qu’ils se trouvent. » Le challenge, surtout lors des dates américaines, a été d’adapter le système à la très grande variété de lieux clos ou en plein air rencontrés. « Passer des grandes Arénas américaines aux salles de sport universitaires, des immenses amphis aux plafonds invisibles aux simples pelouses et enfin revenir à des salles polyvalentes réverbérantes et basses sous plafond a été le quotidien de nos techniciens, » rappelle Bryan Grant.
« Malgré tout, notre système en K1 et K2 a parfaitement relevé le challenge. Selon moi, c’est actuellement le meilleur en termes de rendu, couverture et modularité. Pour le rendre encore plus versatile, nous avons embarqué sur la tournée un ensemble de contrôleurs amplifiés capables de répondre à la grande variété des lieux visités par The Cure, et les retours des médias ont été totalement positifs, sans parler de ceux de la production et du groupe, tous deux extrêmement satisfaits. »

Une vue de près de l’armada de KS28 installée pour la date donnée au Mediolanum Forum, le nouveau sub standard de L-Acoustics qui couplé au LA12X, délivre 3 dB SPL de plus que le SB28 et infiniment plus de précision et d’impact. 24 KS28 sont ici assemblés en 8 stacks de 3 en montage cardioïde. Si l’on y ajoute les 24 K1-SB accrochés, les 40 K1 et les 24 K2, on peut dire que les LA12X n’ont pas trop dû chauffer ;0)

De l’avis du directeur du marketing de Britannia Row, Dave Compton, Soundvision s’est révélé être la pierre angulaire du succès du tour 2016. « Une fois arrêté le choix et l’étendue du système, une très grande partie du design a été effectuée bien avant que la tournée ne prenne la route. Nous avons profité des données incorporées dans la database de L-Acoustics, et pour les salles n’en disposant pas, nous avons bénéficié de l’aide de David Brooks et d’autres collègues du réseau L-Acoustics.
Nous avons ensuite créé un modèle dans Soundvision incorporant l’ensemble des ressources techniques du tour ainsi que des groupes standard d’enceintes dans différents types d’assemblages aussi bien en l’air qu’au sol, sans oublier différents déploiements des subs. Cela a permis d’accélérer le design pour chaque salle. La fonction mute/hide de la fenêtre des enceintes s’est révélée être extrêmement pratique.
« Adam Smith, l’ingé système de la tournée, n’avait plus qu’à effectuer les dernières retouches à peine arrivé dans chaque salle en contrôlant par la même occasion la validité des données en sa possession. Ne restait plus qu’à confirmer la nature des lignes et leur composition et à en faire de même pour les subs afin de parvenir à la cible SPL en fonction de la distance. » nous précise Dave Compton.
« Conscients de la somme de variations engendrées par l’installation du système et par le show lui-même, nous faisons attention à ne pas nous fier uniquement à la modélisation acoustique ; il n’empêche que Soundvision se révèle être redoutablement puissant et précis dans ses prédictions. C’est un outil indispensable dès qu’une enceinte L-Acoustics est déployée dans une salle. »

40 ans de carrière et toujours des grandes jauges pleines pour The Cure

L’équipe audio du The Cure Tour 2016 comprenait à la face Paul Corckett assisté de Collin Burrel à la console, Rob Elliott au système avec Laurie Fradley au montage. Les retours étaient tenus par Rob Elliott assisté de Luke Chadwick.

D’autres informations sur le site Britannia Row et sur le site L-Acoustics

 

Nexo confie à Michel Brouard l’Asie de l’Est

Michel Brouard à gauche et Denis Baudier photographiés au siège social de Nexo à Plailly

Un nouveau visage va désormais représenter Nexo en Asie. 18 mois après avoir rejoint Nexo pour s’occuper de la Grande Chine, Michel Brouard vient d’être nommé Responsable du développement commercial pour l’Asie de l’Est.

Bien connu dans les milieux de la sonorisation, Michel Brouard est un vétéran de l’industrie. Sa carrière a débuté dans sa France natale par de la gestion de projets, puis s’est épanouie dans la fonction de directeur des ventes à l’international chez L-Acoustics, où il a travaillé durant 16 ans.
Plus récemment, il a fait partie de l’équipe commerciale de la société italienne K-Array avant de rejoindre Nexo durant l’été 2015 pour prendre en charge le développement commercial de la marque de Plailly en Chine, Hong Kong, Macao et Taiwan. Il va désormais s’occuper aussi de la Mongolie, du Japon, de la Corée du Sud et celle du Nord.

« Michel va jouer un rôle capital pour le renforcement de la présence et de la réussite de Nexo au Japon et en Corée du Sud, » nous dit Jean Mullor, le directeur général de Nexo. « Tout en gardant la responsabilité du développement commercial en Chine, son influence va s’étendre aussi vers d’autres pays du continent asiatique qu’il connaît très bien, en collaboration étroite avec Denis Baudier, le directeur des ventes de Nexo. »
Plus d’infos sur le site Nexo

 

Avec la série E et S

Eighth Day Sound équipe sa filiale australienne en Adamson

Eighth Day Sound, un des membres influents du network d’utilisateurs d’Adamson, vient d’augmenter son parc d’enceintes de la marque canadienne afin d’équiper sa filiale australienne basée à Sydney avec un nombre important de séries E et S.
Ayant son siège social à Highland Heights dans l’Ohio, avec des bureaux à Los Angeles, London, et Sydney, Eighth Day Sound est l’un des prestataires trustant le Pollstar des top world tours et équipe régulièrement les plus grosses tournées mondiales et les festivals les plus appréciés. De plus en plus, cette société investit en systèmes Adamson afin d’être en mesure de répondre à la demande grandissante pour cette marque.

Des techniciens fiers de l’arrivée dans le parc d’Eighth Day Sound Australie de nouveaux jou-jous canadiens, de gauche à droite des S10, E12, E15 et E119 Adamson.

« Disposer d’un parc Adamson où que l’on soit a toujours été notre stratégie » nous précise Jack Boessneck le directeur général d’Eighth Day. « Avec la très bonne réputation internationale de cette marque, nous nous devons de disposer d’un parc suffisant. »
L’équipe australienne d’Eighth Day s’est rendue dans le quartier général du prestataire dans l’Ohio en décembre 2016 où, en compagnie de nombreux autres techniciens de cette société, elle a bénéficié du tout nouveau Applied Certification Program d’Adamson qui va être lancé officiellement partout ailleurs le mois prochain.
Eighth Day a acquis plus de 140 nouvelles enceintes Adamson comprenant des modèles de la série E, S et des subwoofers. « La série E est un complément très appréciable à notre parc de systèmes en Australie, » commente Damo Pryor, le manager de Eighth Day Australia. « Ces enceintes sont très répandues et appréciées en Europe, et sont désormais en train de faire un carton en Amérique du Nord. Nous sommes fiers d’être le premier prestataire australien à disposer d’un parc complet pour nos clients. »
« J’ai eu l’opportunité d’utiliser les enceintes de la série E pour la première fois lors d’une prestation se déroulant dans un stade aux USA. La portée est énorme et nous avons pu couvrir le stade entier sans accrocher de délais, » ajoute Tristan Johnson, Ingé Système en chef d’Eighth Day Sound Australie.

Le E119, plus qu’une moitié de E219 grâce au travail effectué par Benoit Cabot sur les évents et un accord légèrement plus bas ce qui lui permet de ne délivrer que 2 dB de SPL Max de moins que le 219 dans la bande des 31 Hz.

« Les nouveaux E119, développées en partie grâce à notre expérience et à notre demande, délivrent une énergie impressionnante. J’ai hâte de les accrocher dans mon pays et montrer aux gens ce dont ils sont capables ! » conclue-t-il.
Disposant désormais du matériel et de la compétence nécessaire dans les systèmes Adamson, Eighth Day Australie ne va pas perdre de temps pour déployer ses nouvelles enceintes dans cet immense pays lors des principaux événements qui s’y dérouleront, dont la tournée de Rüfüs et quelques gros festivals.

« Nous avons le plaisir de travailler avec Eighth Day Sound depuis maintenant quelques années, » conclut James Oliver, le directeur du markéting et des ventes d’Adamson. « Leur volonté de standardiser leur équipement en offrant un service irréprochable dans le monde entier en fait un leader du marché. Nous sommes impatients de faire découvrir au public australien une alternative à ce à quoi il est habitué grâce à Eighth Day Sound. »

D’autres informations sur le site Adamson et sur le site de DV2

 

Avec 6dB de plus

Kiva II, un sacré coup de jeune !

Fred Bailly ingénieur application touring chez L-Acoustics

Fred Bailly ingénieur application touring chez L-Acoustics

Quasi identique à Kiva, Kiva II est pourtant une enceinte complètement repensée où tout est remis au goût du jour, voire joue la carte de l’anticipation.
Nous avons profité des JTSE et surtout de la présence de Fred Bailly, ingénieur application Touring, sur le stand L-Acoustics pour en savoir plus sur ce produit désormais capable de s’attaquer à des lieux et à des jauges autrement plus attractifs.

Fred Bailly : La première étape dans la mise au point de Kiva II a été de trouver un nouveau matériau qui ait des caractéristiques acoustiques identiques à celles de celui utilisé pour Kiva, tout en présentant une solidité accrue. Un composite sandwich. La difficulté que nous avons rencontrée avec l’ancien modèle est qu’il est parfois arrivé qu’en heurtant le sol sous certains angles, l’ébénisterie se casse. Cette mise au point a pris pas mal de temps mais c’est réglé.

SLU : La recherche de caractéristiques sonores identiques n’est pas dictée par la possibilité d’accrocher l’ancien et le nouveau modèle j’imagine, ils n’ont plus rien à voir…

La finition de Kiva II est extrêmement soignée et le soin apporté au vissage des Torx qu’on devine à droite est remarquable. Impossible aussi de repérer l’usage d’un matériau composite.

La finition de Kiva II est extrêmement soignée et le soin apporté au vissage des Torx qu’on devine à droite est remarquable. Impossible aussi de repérer l’usage d’un matériau composite pour l’ébénisterie, sauf peut être à trop serrer les vis…

Fred Bailly : Du tout, c’est juste le besoin de faire en sorte que l’enceinte soit amortie, neutre, rigide et ne génère aucun son propre. La finition est identique et bien entendu comme Kiva a beaucoup de succès en installation, il est possible de l’avoir outre en marron et en blanc, aussi et sur commande dans la palette RAL Classic.

SLU : Vous avez fait fort question SPL…

Fred Bailly : C’était quelque chose qui ne nous satisfaisait pas tout à fait sur l’ancien modèle. Le SPL max était un peu en dessous de nos espoirs.

SLU : C’étaient des aimants en ferrite ?

Fred Bailly : Oui, 100% ferrite. Du coup dans Kiva II nous disposons de transducteurs à aimant au néodyme. Deux 6,5” pour le bas et un moteur de 1,75” à diaphragme annulaire pour le haut, ce qui nous permet de gagner beaucoup en efficacité, 6 dB sur Kiva.
Même un peu plus puisque nous disposons d’une marge dynamique de 8 dB avant d’arriver au seuil de limitation, exactement comme avec les gros produits de la marque comme K1, K2 et Kara. Kiva première génération en revanche travaille avec une marge dynamique de 4 dB avant d’entrer dans les limiteurs comme le reste des petits produits. On a donc un peu plus de SPL sur un 0 standard.

La sortie du guide d’onde et ses deux L-Fins ainsi qu’un fin filet empêchant l’accès au moteur. Le tissu qui masque et protège les deux 6,5’’ est tendu sur des cadres qui peuvent se retirer pour pouvoir les démonter.

La sortie du guide d’onde et ses deux L-Fins ainsi qu’un fin filet empêchant l’accès au moteur. Le tissu qui masque et protège les deux 6,5’’ est tendu sur des cadres qui peuvent se retirer pour pouvoir les démonter.

SLU : La face avant a aussi un peu changé…

Fred Bailly : C’était nécessaire d’un point de vue acoustique mais aussi de finition. Sur Kiva, le tissu Airnet était d’un seul tenant et épousait la courbure de la face avant. Malheureusement il avait tendance à faire avec le temps des plis assez disgracieux. Désormais il est tendu en deux parties et dégage le guide d’onde qui débouche librement sur deux L-Fins qui améliorent la polaire.

SLU : Le filtre passif a-t-il été changé ?

Fred Bailly : Oui bien entendu. Il a été retravaillé par la R&D mais c’est leur cuisine interne (sourires NDR) Côté mécanique nous avons désormais des échancrures dans les poignées latérales, ce qui dégage plus facilement l’accès aux loquets de fixation inter-boîtes et aussi une petite ouverture qui respecte notre code couleur maison des gros systèmes et informe quant au bon verrouillage des éléments entre eux. On ne doit pas voir de pastille de couleur. La prise d’angle se fait par l’arrière et va de 1° à 15° qui est le maximum et correspond à la directivité verticale propre de Kiva II. C’est la même que Kiva.

La nouvelle poignée échancrée. On devine le levier de déverrouillage ainsi qu’en haut de la platine, l’orifice permettant de voir briller ou pas la marque jaune et donc de savoir si les éléments sont correctement fixés.

La nouvelle poignée échancrée. On devine le levier de déverrouillage ainsi qu’en haut de la platine, l’orifice permettant de voir briller ou pas la marque jaune et donc de savoir si les éléments sont correctement fixés.

SLU : Comment cela se fait-il qu’avec du néodyme vous ayez pris du poids ?

Fred Bailly : Nous avons pris un kilo mais restons très léger à 14 Kg par élément. Cela est dû au matériau qui forme l’ébénisterie et dont la neutralité, la solidité et la résistance aux intempéries et au temps le rendent plus lourd que le précédent.

SLU : Pour renforcer le grave ?

Fred Bailly : On se sert du SB15m qui est désormais l’élément complémentaire de Kiva II en lieu et place du Kilo et son 12’’ passif. Il a été discontinué car il pouvait encore avoir du sens avec Kiva, mais pas avec le nouveau modèle.
Pour accrocher le SB15m on utilise le Kibu-SB, un frame qui a été dessiné lors de l’élaboration de ce sub polyvalent.

Le Kibu-SB, le frame conçu pour les installations temporaires et acceptant des charges importantes.

Le Kibu-SB, le frame conçu pour les installations temporaires et acceptant des charges importantes.

SLU : On peut y accrocher aussi des Kiva ?

Fred Bailly : Bien entendu, ou un panachage de renforts et de têtes. La capacité max est de 21 Kiva II mais si tu en accroches autant, il y a de fortes chances que tu te sois trompé de système  (rires) ! On dispose aussi maintenant d’un pullback qui s’appelle Kiva-Pullback, et permet de prendre des angles très intéressants avec ce type de petite tête, et enfin le frame de base Kibu devient le Kibu II et bénéficie d’une ferrure repensée avec la charge désormais appliquée sur la mécanique via des pliages en T et non plus les soudures.

Le Kibu II

Le Kibu II

On n’a jamais eu le moindre accident mais cela ajoute encore à la sécurité qui est chez L-Acoustics une préoccupation de tous les instants. Enfin le petit frame Kiet passe aussi en version 2 et peut accueillir maintenant 3 têtes en support ou en accroche sous-plafond.

SLU : Quel est l’indice de protection de Kiva II ?

Fred Bailly : Elle est IP55 mais, comme pour toutes les enceintes, il faut pour cela la brancher et boucher le second port Speakon. Attention aussi à ne pas prendre d’angles négatifs, mais pour ce qui est des matériaux mis en œuvre, elle ne craint rien.

Du très bon travail pour une boîte aussi petite sauf la petite fuite au-dessus des 2 kHz mais qui reste contenue. La première couleur indique une atténuation de 3 dB, la seconde de 6 et la dernière, la plus claire, de 12 dB.

Du très bon travail pour une boîte aussi petite sauf la petite fuite au-dessus des 2 kHz mais qui reste contenue. La première couleur indique une atténuation de 3 dB, la seconde de 6 et la dernière, la plus claire, de 12 dB.

SLU : La polaire est régulière sauf le petit accident à 2 kHz. Ca doit être autour de la coupure…

Fred Bailly : C’est bien tenu sauf juste au-dessus de 2 kHz où effectivement on est dans la zone de coupure entre les HP et le moteur. Même le grave est bien guidé jusqu’à 300 Hz. La fréquence de coupure du preset est de 70 Hz et le SB15m monte à 100 Hz ce qui nous donne un petit recouvrement.

Fred Bailly en pleine explication sur son stand. Vous remarquerez son auréole qui ne s’est pas remise d’une grosse tartine ;0)

Fred Bailly en pleine explication sur son stand. Vous remarquerez son auréole qui ne s’est pas remise d’une grosse tartine ;0)

SLU : Les ventes sont bien parties ?

Fred Bailly : Je ne suis pas le mieux placé pour te répondre sauf que j’ai déjà fait de l’assistance au sound design d’une installation à la Comédia pour le compte de Dushow Nice, donc ça semble bien parti.

SLU : En comparaison A/B entre Kiva et Kiva II cela donne quoi ?

Fred Bailly : Ahh il faut être vraiment sourd pour ne pas l’entendre (rires) ! C’est énorme. C’est la première fois où il y a un tel gap entre deux produits similaires chez nous. Quand on a réceptionné les premiers Kiva II, j’ai accroché 6 exemplaires de chaque et j’ai calé mes niveaux par rapport à Kiva.
J’aurais dû faire le contraire (rires) parce que quand je suis passé sur Kiva II j’ai pris une tartine. Il n’y a pas que le SPL, le premier plan, la tenue dans le grave qui est en plus beaucoup plus joli, la polaire, tout est mieux. A niveaux identiques, le rendu est sans débat. Le grave est sec et parfaitement guidé, l’aigu plus beau… On a gagné sur tous les tableaux.

Tiré de la littérature L-Acoustics, la résultante de la mise en parallèle de 6 Kiva II. Du petit lait pour LA12X

Le prix HT catalogue passe de 2415€ pour Kiva à 2850€ pour Kiva II, une différence qui se justifie et surtout doit être resituée à l’aune de l’impédance désormais de 16 ohms permettant de raccorder plus de boîtes à chaque patte d’ampli, ce qui fait que la mise en œuvre de Kiva II peut, suivant les designs, couter moins que l’ancien modèle.
A titre d’information le LA4X en prend 2, le LA8 en prend 4 et le LA12X en prend 6, ce qui signifie que le nouveau gros contrôleur peut pousser deux lignes de 12 boîtes. Ca calme !

Pour plus d’informations : www.l-acoustics.com

 

Gims, le plus français des shows à l’américaine avec Julien Mairesse

Gims en plein show. On distingue derrière Manu Dyens à la batterie et surtout le couple casquette et lunettes géantes.

Gims en plein show. On distingue derrière Manu Dyens à la batterie et surtout le couple casquette et lunettes géantes.

Il est sans doute l’artiste le plus joué en radio, le plus apprécié par la nouvelle génération et aussi celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu. Devenu incontournable, Gims a tourné, beaucoup, très bien entouré et clôturera le Warano Tour en Avril 2017. Peut-être… Nous avons été le voir le 18 mars et le 30 novembre à l’AccorHotels Arena grâce à Julien Mairesse qui nous y a accueillis avec sa légendaire sérénité. Récit d’une double grosse claque.

De dos et un casque à la main, Julien en mode dir art devant son micro qu’à l’aide d’une pédale il route ou pas dans les ears.

De dos et un casque à la main, Julien en mode dir art devant son micro qu’à l’aide d’une pédale il route ou pas dans les ears.

Si le 18 mars est une date « normale », celle du 30 novembre a donné lieu à une captation de France 2 avec tout ce que cela implique de machineries diverses et variées pour garder du mouvement et du volume au show total de Gims une fois rentré dans le petit écran.
Qui dit captation dit aussi longues répétitions, guests en pagaille et temps au compte-gouttes pour parler aux techniciens, accaparés comme jamais (à défaut d’être sapés NDR).
Nous les avons donc laissé travailler et avons savouré les répétitions et le show du 30 novembre telles des petites souris indiscrètes, et utilisé les interviews du 18 mars pour boucler ce reportage.

Laissons la parole à Julien Mairesse car, pour les rares qui ne le connaissent pas, sous le capot de l’homme imperturbable, se cache un sacré moteur. Pour cette tournée, il s’occupe par exemple de la scénographie, la mise en scène, la direction artistique, la vidéo, le topage et la réalisation des images, autant dire que son talky refroidit rarement.
Pourtant même au pas de course, le ton reste tranquille et le sourire de rigueur. On peut se faire entendre dans le calme… Il nous accorde quelques minutes. « On part très peu. On fait des blocs de trois semaines, on est off pendant des mois et on repart. Entre temps on fait des festivals et quelques dates à l’étranger : Italie, Allemagne, Espagne, Suède, Canada ».

Julien, la force tranquille

SLU : Tout le monde s’y retrouve dans cette organisation ?

Julien Mairesse : C’est assez perturbant. Lorsqu’on tourne, on joue tout le temps, le dimanche, le lundi, c’est complet tous les jours. Parfois on a un jour off mais c’est un mercredi. On est un peu décalé.

SLU : Sur cette tournée, tu es omniprésent. Cela doit avoir des avantages..

Julien Mairesse : Oui clairement, tu peux adapter l’artistique aux moyens dont on dispose et cela permet de caler le show en étant sûr que la logistique suivra. On a 6 semi-remorques, 3 tour bus, on fait des journées bien remplies de 6h15 à 1h30, mais dans le calme, on ne pousse pas, on est tous heureux !

Gims avec Julien Mairesse

SLU : Ici on est au format Arena, c’est le kit standard de tournée ?

Julien Mairesse : Sur la tournée France / Belgique / Suisse nous nous déplaçons avec l’intégralité du kit technique (son, light, vidéo, catering…) Nous sommes totalement autonomes. En tournée Europe, toutes les dates accessibles par voie terrestre, on prend le kit festival (régies son & light, vidéo, backline, les lunettes et les FX). Pour les dates en avion on ne prend que les éléments vitaux (ears et backline spécifique) Ici la diffusion est louée, on a ajouté un cube vidéo au milieu de la fosse, les écrans de reprise caméra et enfin un renfort d’effets spéciaux avec confettis et CO2. Le cube vidéo est à LED monte à 6 mètres de haut et déroule 4 écrans. Cela n’a l’air de rien, mais il y en a très peu dans le monde. Celui-ci vient de la tournée de Jay-Z. Il est arrivé des USA ce matin, et repart demain ! (Magnifique trouvaille qui propulse Gims dans les étoiles et dont Julien a balisé la zone de sécurité pour l’artiste soigneusement au gaf blanc NDR)

SLU : Parle-nous un peu de ton travail artistique avec Gims

Julien Mairesse : On a la chance d’avoir un artiste qui est très en appui sur l’équipe, et c’est très agréable. Il nous fait une confiance absolue. Et c’est réciproque, on sait qu’il n’a pas besoin de beaucoup répéter. (Lors de la date avec captation il s’est tout de même filé tous les guests et une bonne partie de son show NDR). Lorsque je lui ai présenté le design, ça lui a immédiatement plu et il est arrivé en répétition les yeux fermés. Il prend ses repères une fois, écoute les remarques et il restitue… C’est une vraie machine de guerre !

Gims avec Julien Mairesse

SLU : Les périodes de creux sur cette tournée te laissent un peu de temps pour t’occuper d’autres artistes j’imagine. Quels sont tes autres projets ?

Julien Mairesse : J’en ai beaucoup (rire ! ) je m’occupe L.E.J, le trio de fille qui cartonne en ce moment. J’ai travaillé sur l’exposition de Luc Jacquet à Lyon, de Christophe Willem, Mickael Grégorio, Kool Shen, Soprano…

Julien s’occupe de beaucoup d’autres artistes et a un CV à faire peur. Jetez un coup d’œil à ce lien et vous comprendrez.
Nous le laissons retrouver son flight case lui servant de podium à cour juste devant la régie retours que nous irons visiter dans quelques minutes. Il y cadence à vue les répétitions comme le show d’une voix tranquille qui arrive dans les ears des artistes et des techniciens.
Nous allons en fond de parterre retrouver l’équipe façade composée de Typat, (Patrick Passerel sur sa CNI) au système, Nicolas Meynard en assistant et Lionel Capouillez au mix, aussi belge que talentueux et souriant. Clairement la bonne humeur règne sur cette tournée ! La répétition a commencé, c’est Nicolas qui est aux manettes. Le son de la façade est comme il se doit, rond, flatteur, pas numérique pour deux ronds…


Leur pays est plat, pas leur son

Lionel Capouillez, un gabarit et un son qui ne passent pas inaperçus et encore, il n’a pas de chapeau ! Derrière on devine la silhouette de Typat les yeux rivés sur le Sim.

Lionel Capouillez, un gabarit et un son qui ne passent pas inaperçus et encore, il n’a pas de chapeau ! Derrière on devine la silhouette de Typat les yeux rivés sur le Sim.

SLU : Salut Lionel, comment tu t’es retrouvé sur cette tournée ?

Lionel Capouillez : Je suis plutôt un ingé de studio à l’origine, j’ai mixé les deux albums de Stromae, c’est comme ça qu’on m’a contacté pour faire le live.

SLU : C’est un travail assez différent. Tu es à l’aise dans les deux ?

Lionel Capouillez : C’est vrai c’est assez différent mais finalement très complémentaire. Regarde des gens comme Charlie VDE font les deux et s’en sortent très bien !

Un rack quasiment dédié à Gims avec, de haut en bas, les TA-1VP Tascam embarquant le célèbre Auto-Tune d’Antarès, deux exemplaires car la musique de Gims sans auto-tune ce serait un peu comme les Stones sans guitare. Un TC D-Two puis une autre pièce maitresse, l’XL42 Midas, double étage d’entrée recevant le micro principal et le spare et bien entendu, deux Distressor pour les mêmes raisons. Ce que l’on appelle une chaîne voix bétonnée. Tout en bas le Vt et le Klark. Qui a dit que l’analogique ne plaît plus aux jeunes ?

Un rack quasiment dédié à Gims avec, de haut en bas, les TA-1VP Tascam embarquant le célèbre Auto-Tune d’Antarès, deux exemplaires car la musique de Gims sans auto-tune ce serait un peu comme les Stones sans guitare. Un TC D-Two puis une autre pièce maitresse, l’XL42 Midas, double étage d’entrée recevant le micro principal et le spare et bien entendu, deux Distressor pour les mêmes raisons. Ce que l’on appelle une chaîne voix bétonnée. Tout en bas le Vt et le Klark. Qui a dit que l’analogique ne plaît plus aux jeunes ?

SLU : Tu nous fais le tour du propriétaire en commençant par la chaîne de Gims ?

Lionel Capouillez : La voix lead passe d’abord dans le Midas XL42, la dynamique est travaillée dans un Distressor, puis vient l’auto-tune Tascam TA-1VP. Juste avant, je splitte et je fais un A/B sur la console, ça me permet de passer de la voix auto-tunée à la voix normale très facilement, et on le fait beaucoup sur ce show.

SLU : Et sur les généraux ?

Lionel Capouillez : Avant d’envoyer dans le Lake de sortie, qui en fonction du lieu alimente les amplis en RJ ou en fibre, je passe par un DN360 Klark Teknik et par un Avalon VT737sp.

SLU : Ce n’est pas un peu risqué de passer toute la façade dans un compresseur à tubes ?

Lionel Capouillez : Non, il a un circuit de bypass en fail-over. Il n’y a pas beaucoup de risques. Je compresse très, très peu, et puis tout ce qui rentre dedans ressort plus beau. C’est vraiment mieux !

Johan Milet, aussi barbu et belge que Lionel nous a rejoints à la façade. L’occasion de taper l’incruste dans sa régie retours.

Johan Milet : Avec plaisir, je suis juste là de passage pour admirer la vue, alors c’est à ça que ça ressemble vu d’ici ?

Décidément l’ambiance est pourrie sur cette tournée ;0) Je finis mon tour des périphériques avec Lionel.

SLU : En réverbération tu utilises quoi ? Je vois une remote TC sur le côté.

Lionel Capouillez : Oui on a un TC M6000, mais je m’en sers finalement plus sur les instruments, avec ses 4 moteurs c’est assez pratique, j’en ai pour les toms, les snare, mais pour les voix je trouve ça assez compliqué de trouver le bon preset. J’ai découvert une machine que je ne connaissais pas, la Bricasti M7. Et ça c’est magique, tu testes un preset sur une voix et tu es bluffé !

SLU : Pour les EQ tu te sers de ceux de ta table ou bien es-tu un adepte des plugs externes ?

Lionel Capouillez : Non j’utilise ceux de la console. iIs sont pratiques et ergonomiques, rapides d’accès et efficaces. En live il faut que ça aille vite, et les menus et sous menus qui défilent à ne plus en finir peuvent te faire perdre du temps.

L’antre du Milet surpris en plein travail sur sa SD7

L’antre du Milet surpris en plein travail sur sa SD7

Un barbu c’est un barbu, deux barbus ce sont les sondiers de Gims. On laisse Lionel finir les répétitions avec Nicolas et on prend la direction de la régie retours où l’on retrouve Johan Milet.

SLU : Explique-nous comment tu travailles !

Johan Milet : Je mixe sur une SD7 DiGiCo avec un Wavegrid qui gère les effets Waves dont les réverbérations. Je n’ai aucune autre machine de traitement et du coup ça me fait un système très compact. Pour la voix de Gims, j’ai le même setup qu’en façade avec le A/B avec ou sans auto-tune. Ensuite les traitements sont assez différents de la façade. Il m’arrive d’ajouter de la brillance, la compression de la voix est différente, je joue sur l’intelligibilité. Ensuite, chaque musicien a un départ d’effet. Comme ça je peux séparer les réverb, et ça me permet d’avoir un plug par envoi. Les plugins virtuels ont un réel intérêt dans ce genre de setup. Mais il faut programmer des snapshots pour s’y retrouver. Pour finir, j’utilise les compresseurs multi-bandes de la console pour les entrées musiciens et les sorties.

La régie retours avec les émetteurs et récepteurs Shure et tout en bas devant Yohan, la même chaîne voix pour le patron. XL42 Midas, Distressor et TA-1VP Tascam.

La régie retours avec les émetteurs et récepteurs Shure et tout en bas devant Johan, la même chaîne voix pour le patron. XL42 Midas, Distressor et TA-1VP Tascam.

SLU : Tu gères combien d’entrées ?

Johan Milet : J’ai 70 entrées en tout, beaucoup plus qu’en face (rires)! Je m’occupe également des talk-back. J’ai 5 musiciens, 1 backer, l’artiste, Julien, l’assistant, le backliner, les guests,  4 de plus aujourd’hui, mais ça tient, cette console a beaucoup de ressources et de sorties !

Tout à gauche, le stage de la régie façade sous le patch et tout à droite, celui de la DiGiCo des retours. Tout autour et comme il se doit en noir, les liaisons Shure pour les micros et les ears.

Tout à gauche, le stage de la régie façade sous le patch et tout à droite, celui de la DiGiCo des retours. Tout autour et comme il se doit en noir, les liaisons Shure pour les micros et les ears.

SLU : Que des ears ?

Johan Milet : Absolument, on n’a aucune membrane sur scène à part un wedge ponctuel qui va servir ce soir pour un DJ en première partie.

SLU : Question micros et émetteurs vous êtes en Shure…

Johan Milet : Oui, avec des liaisons UR4D+ et je me fie à l’interface du système pour choisir les fréquences et éviter les plages à risque. Je n’ai pas de distributeur, les antennes sont placées sur la régie elle-même.

Capouillons encore

De retour à la régie façade, on profite d’un rare moment de tranquillité pour reprendre le fil de la discussion avec Lionel. Il est assis sur un fly et semble très occupé sur son mac.

Lionel Capouillez : Je retravaille le mix d’un titre de John Mamann. Ça sort lundi en radio et ils ont besoin d’avoir un peu plus de caisse claire. Il faut parer à toute éventualité dans ce métier !

Bertin Meynard à la console et à droite sur son mac, Lionel Capouillez, un géant qu’on ne présente plus !

Nicolas Meynard à la console et à droite sur son mac, Lionel Capouillez. Il ne commande pas une pizza, il remixe juste un titre ;0)

 

SLU : Tu es en train de modifier un mix directement sur le Protools de ton Mac ?

Lionel Capouillez : En studio j’ai un Protools avec une interface Fireface 800 + 2 ADAT, et comme c’est impossible de se déplacer avec les DSP, c’est ce que j’ai trouvé de plus simple. Lorsque j’ai fini mon mix, je fais un bounce de chacune des pistes pré-traitées dans un projet Protools. Si jamais il faut refaire un ajustement de dernière minute, tout en ayant le son de la maison et les effets propres au titre, je peux modifier l’équilibre et bouncer le résultat final.

SLU : En studio tu as l’habitude d’utiliser quoi comme périphériques ?

Lionel Capouillez : J’ai surtout mes trois compresseurs fétiches : SSL 4400 en lunchbox , Distressor, et bien sûr Urei 1178. Avec ces trois-là, tu refais le monde (rires)!

SLU : Et comment tu choisis ton matériel ? Uniquement à l’oreille ?

Lionel Capouillez : Pas seulement. Avec le temps, il y a une histoire de feeling. Tiens, il y a peu, un fournisseur en Belgique me parle d’un EQ au format lunchbox, le ZÄHL EQ1. Il me le décrit comme un SSL avec de la chaleur. Je l’ai regardé et je l’ai pris. Je le sentais. Je ne l’ai même pas écouté. Et arrivé à la maison, j’ai entendu exactement ce que j’attendais! Depuis je l’utilise sur chaque prise.

Show devant, mais pas que, partout !

Le noir salle ne tarde pas à couper court à nos discussions technico-artistiques et la première partie démarre avec Nicolas à la console. Les jeunes artistes du label de Gims bénéficient de quelques lumières et d’un son « tranquille », rien à voir avec l’avalanche de faisceaux, d’effets, de machineries et de dB bien gaulés qui vont accompagner le Boss.

Gims jouant avec son public dans une veste que les éclairagistes adorent !

Gims jouant avec son public dans une veste que les éclairagistes adorent !

Le rendu est chaud, efficace, sans que la pression ne fasse regretter sa venue au public qui a pris possession de la salle. Parfois des familles entières dont les plus petits regardent émerveillés l’homme habillé d’or avec ses grosses lunettes qu’ils écoutent à longueur de journée. Malgré quelques arrangements originaux, on n’est pas loin des versions studio, le boulet en plus. C’est un véritable show à l’américaine dont la date captée par France 2 bénéficie en plus de canons CO2, de canons à paillettes et tutti quanti.
Les lumières ouvrent complètement l’espace scénique et font de la salle, une annexe du plateau. Chapeau Chappet ! Même bravo aux médias, machineries et autres éléments de la scénographie. C’est chargé mais cela reste efficace et dans le trend artistique. Il n’y a pas plus de fausses notes sur scène où quasiment tout est auto-tuné que dans la mise en scène du show. Une balade dans la salle démontre enfin la qualité du design et du calage du système Adamson. Typat veille au grain !

Du bois made in Canada !

Du bois made in Canada !

Pas de surenchère de matos. Le gauche droite est composé de 12 x E15 prolongées de 4 x S10. Les latéraux comportent 12 x S10. 5 x S10 en douche ferment le trou au centre du parterre et 8 x E219 placés derrière les lignes principales projettent bien le grave et l’infra dans la salle.
Les passages où Gims sort de scène sont gérés de main de maitre par Lionel, bref, tout cela sent la sérénité et le professionnalisme, le sourire en plus. Il n’y a qu’à regarder les gens quitter la salle des étoiles dans les yeux pour comprendre que c’est gagné. Bravo à tous.

Prestataires :

Pour le Nostalgic for the Present Tour

Sia part en Adamson

Sia, l’indéfinissable star australienne qui a enfin accepté de partir en tournée au Canada et aux Etats unis, a emballé son public lors de 22 dates sold out. Désireuse de livrer une performance exceptionnelle et sortant des sentiers battus, elle s’est appuyé sur Adamson et les enceintes de la famille E pour garantir le son de cette tournée.
Ayant souhaité disposer en salle du son de l’album, Sia a personnellement chargé John Lemon, le mixeur façade qui la suit depuis ses débuts, de parvenir à ce résultat.
Pour cela John a utilisé les sessions originales de l’album et a travaillé en résidence avec Marco Gamboa en charge de l’exploitation des séquences, afin de les rendre compatibles avec une exploitation en salle. Ce travail long et fastidieux a été couronné de succès aussi grâce au choix d’un système à même d’en tirer la quintessence.

De gauche à droite Vic Wagner, ingé système de Sound Image et John Lemon, le mixeur façade de Sia et d’innombrables autres stars de la scène posent devant la SD5 DiGiCo équipée en Stealth II et avec des racks d’effets pleins de bijoux complétés par une paire de serveurs Soundgrid Extreme. De quoi faire de l’effet…

De gauche à droite Vic Wagner, ingé système de Sound Image et John Lemon, le mixeur façade de Sia et d’innombrables autres stars de la scène posent devant la SD5 DiGiCo équipée en Stealth II et avec des racks d’effets pleins de bijoux complétés par une paire de serveurs Soundgrid Extreme. De quoi faire de l’effet…

« Le fait de partir en Adamson était une évidence, » affirme John Lemon. « La qualité et la justesse de leurs enceintes est incroyable, je peux littéralement entendre des sons qui ne passent que dans des moniteurs de studio. Je suis séduit par cette qualité de rendu et plus encore quand on a une voix comme celle de Sia à mettre en valeur. Je n’ai donc eu aucun mal à faire mon choix si ce n’est de trouver le bon prestataire. »
Avec un show d’une originalité et d’un style éloigné des concerts tels qu’on les conçoit habituellement, il était essentiel de trouver le prestataire capable d’accompagner la vision de Sia. C’est le californien Sound Image qui a été choisi grâce à son état d’esprit irréprochable et son gros parc Adamson. « Je n’avais pas eu la chance de travailler avec eux jusqu’à ce jour mais je dois avouer qu’ils m’ont impressionné, » nous dit John Lemon. « Le show de Sia est très atypique et nécessite de bousculer les habitudes. Sound Image va au-delà et anticipe même les éventuels problèmes pour être certain de toujours livrer un show de qualité. »

Le système Adamson déployé lors de la date du 16 décembre au Boston Garden situé dans l’éponyme capitale du Massachussetts.

Le système Adamson déployé lors de la date du 16 décembre au Boston Garden situé dans l’éponyme capitale du Massachussetts.

Pour la tournée, c’est l’ensemble de la famille E qui est mis en œuvre. Les shows dans les plus grandes salles bénéficient d’un gauche/droite constitué de 15 E15 et d’un renfort latéral de 12 E15 par côté avec, pour le principal comme pour le renfort et en fonction des besoins, un bas de ligne prolongé par un maximum de 6 E12.
La projection du grave des E15 est complétée par une antenne de 6 E119 accrochée derrière chaque ligne. Enfin 16 E219 se chargent de l‘infra dans un montage arc sub de 8×2 éléments répartis sur une trentaine de mètres de long devant la scène. Le tout est contrôlé et amplifié grâce à des PLM 20K lab.Gruppen.

« La musique de Sia comporte des éléments pop et dance et il me fallait de l’énergie et la capacité de délivrer du grave dans de bonnes conditions, » continue John Lemon. « Les E219 et les E119 ont parfaitement rempli cette mission. » Vic Wagner, ingé système chez Sound Image est un fan de Blueprint AV, le logiciel de prédiction d’Adamson, et ce dernier l’a employé en mode 3D pour modéliser le système et son comportement dans chaque salle.
Comme il le dit : « c’est formidable de pouvoir visualiser les interactions sur le plan horizontal. Le mode 3D est vraiment la solution. J’apprécie le fait de pouvoir représenter la façon dont les lignes interagissent hors axe et entre elles. Cela me permet d’optimiser leur placement avant de les accrocher. »
Enfin des S10 ont été employées en front fill et en proche outfill là où les lignes sont un peu moins présentes. A cet effet des stacks de deux S10 ont été posés sur chaque couple de subs pour compléter la couverture du système.
Dans son tour, Sia offre une performance vocale et scénique mémorable. Grâce au travail de John Lemon, des équipes de Sound Image et d’Adamson, la même chose peut être dite du son de ses shows.
Plus d’infos sur le site DV2 et sur le site Adamson

 

Chez Audio Concept

Les coaxiaux Clair Bros débarquent en France !

Présentés au dernier PL+S, les nouveaux produits coaxiaux de Clair Brothers, prévus pour la vente et pas l’exploitation exclusive par l’autre branche Clair Global, sont désormais disponibles en France chez Audio Concept qui en assure la distribution.
Quatre nouvelles enceintes, les petites passives 5CX et 8CX, mais aussi le 12” polyvalent renfort/wedge appelé 1AM et son grand wedge de frère en 15” le 1.5AM.

Meet the family comme on dit à Lititz !

5CX

5CX

Le 5CX est une enceinte coaxiale passive de taille quasi Hi-Fi prévue pour assurer le débouchage sur des grandes scènes ou salles de spectacle, mais aussi toute diffusion d’effets ou de voix dans des galeries marchandes, des salles polyvalentes ou bien de musique d’ambiance dans des restaurants avec possibilité de pousser les tables !
Disposant d’une réponse en fréquence allant de 150 à 18 kHz à ± 2dB, la 5CX offre une ouverture conique de 70°. Le 5” et le dôme qui est enchâssé en son centre bénéficient d’un aimant néodyme, avec pour le grave, une suspension autorisant de fortes élongations.
La sensibilité 1W@1m de 92 dB pour le grave et de 103 dB pour l’aigu couplée à une puissance admissible de 200 W, lui font délivrer un SPL Max de 118 dB.
Bien entendu elle dispose de l’ensemble de points de fixation et de diverses lyres et bras pour la positionner en fixe.

8CX

8CX

La 8CX est aussi coaxiale, passive et de taille très raisonnable, mais là s’arrêtent les similitudes avec le petit modèle.
Le 8” qui l’équipe dispose par exemple d’une bobine de 2” et d’une sensibilité 1W@1m de 98 dB et embarque un moteur 1,75” à sortie d’un pouce et plus un simple dôme ce qui fait grimper la sensibilité à 106 dB pour l’aigu et surtout permet de guider le haut du spectre de deux façons différentes.
Un modèle existe en 100° pour la proximité et un second ouvre à 70° ce qui améliore la portée. L’aimant est au néodyme. La puissance admissible, de 500 W en crête et 250 W continus, donne à la 8CX un SPL Max de 128 dB.
La réponse en fréquence quant à elle tient entre 100 Hz et 18 kHz à ± 2dB.
Ici encore les possibilités d’accroche sont infinies de même que les cas de figure où cette enceinte pourra être employée seule ou en complément d’un système principal.


1AM

1AM

Avec la 1AM, on quitte le groupe des enceintes de complément pour attaquer celui des retours polyvalents, capables de satisfaire un chanteur comme un DJ ou encore de servir de sidefill sur scène ou de renfort latéral dans un système de diffusion.
Coaxiale, active ou passive via un inverseur, la 1AM dispose d’un HP de grave de 12” et d’un moteur de 3” à sortie d’un pouce et demi avec un dôme en titanium et aimant néodyme chargé par un guide d’onde asymétrique lui donnant une couverture de 40°H x 60°V, et qui peut tourner de 90° facilement pour apporter une plus grande polyvalence d’emploi.

Les sensibilités 1W@1m sont de 99 dB pour le grave et 107 dB pour l’aigu ce qui donne un confortable 133 dB SPL en crête avec une bande passante extrêmement large puisque tenant à ±2dB entre 60 Hz et 18 kHz.
L’impédance de 8 ohms dans le grave et 16 ohms dans l’aigu facilitent la mise en parallèle de deux ou trois enceintes sur deux canaux d’ampli en actif. A cet effet des presets spécifiques sont prévus par Clair dont un émulant la 12AM, un pour le mode wedge, un pour le renfort full range et un dernier pour le renfort avec un coupe bas à 100 Hz. Un modèle amplifié appelé 1.0AM+, embarquant un module Powersoft spécifique, devient de fait le premier wedge amplifié de Clair Bros. La 1AM a reçu le Best of Pro Award au dernier Infocomm

1.5AM

1.5AM

La 1.5AM enfin est le vrai gros wedge moderne en vente chez Clair Bros et reprend pour partie le look et les évents du renommé CM-22 qui n’est disponible qu’avec un technicien de Clair Global.
Coaxial, uniquement actif et utilisant des amplis et des presets Clair Bros, le 1.5AM est conçu autour d’un 15” avec un cône renforcé par des fibres de carbone et un moteur 4” avec sortie de 2” chargé par un guide d’onde asymétrique lui donnant une couverture de 40°H x 60°V, guide qui peut tourner de 90° afin de satisfaire les artistes qui restent près de leur wedge mais bougent latéralement.

Cet ensemble coaxial est particulièrement efficace puisqu’il offre 136 dB SPL en crête malgré une réponse en fréquence très large avec notamment un grave démarrant à 55 Hz à -2 dB, un grave très généreux en considérant la taille raisonnable de ce wedge. La puissance admissible est de 800 W pour le grave et 130 W pour l’aigu avec une impédance de 8 ohms pour le grave et 16 pour le moteur. Une paire d’EP-4 mâle et femelle sont prévues pour des mises en parallèle. Comme toujours chez Clair, la finition est parfaite et la solidité au rendez-vous, solidité qui en revanche se paye un peu sur la balance avec un poids de 31 kg.

Tous ces nouveaux modèles vont être présentés en février de l’année prochaine chez un prestataire du sud-est de la France.
Mais rien ne vous empêche d’aller dès à présent rendre visite de notre part à Dominique Maurel chez Audio Concept à Montauban pour les écouter. On est bien reçu dans le sud-ouest et on y mange bien !

Enfin, si un autre prestataire est intéressé par ces modèles et souhaite organiser à son tour une écoute, Dominique est à votre disposition.

Plus d’infos sur le site Audio Concept ou GSM : 06.08.75.73.66

 

En échange de votre vieille table de mixage

Avid offre 20% de remise sur la S6L Jusqu’au 31 décembre

Pas besoin de grimer votre fourgonnette en traineau pour ramener votre vieille table et bénéficier d’une remise allant jusqu’à moins 20% sur le prix d’achat d’une console de la famille S6L.
Avid vous demande juste de ne pas traîner, cette offre prendra fin pile au moment où les bouchons iront bruyamment s’écraser dans le luminaire de madame le 31 décembre à minuit, pafffff….

Qu’elle soit analogique ou numérique, quelle qu’en soit la marque ou la taille, la seule condition pour effectuer une reprise est que la console que vous offrez au Père Noël Avid ait coûté lors de son achat en prix public, au moins 14 240 €. Bien entendu sont inclus dans la reprise tous les anciens modèles Avid, D-Show, Profile, SC48 et Mix Rack.

Avid S6L

Avid S6L

Une vue indiscrète du moteur de la S6L et il y a des canassons là-dedans !

Une vue indiscrète du moteur de la S6L et il y a des canassons là-dedans !

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas la nouvelle Venue d’Avid (double sens offert par la maison SLU !) plongez donc dans notre reportage effectué lors du PL+S 2015 (Lien SLU ici).

Et découvrez les dernières fonctionnalités rattachées à la mise à jour 5.2 (voir avec lien SLU ici)

La S6L avec son indéfectible compagnon de route, le ProTools qui s’intègre comme papa dans maman avec cette surface en formant une passerelle idéale entre le studio et la scène.

La S6L avec son indéfectible compagnon de route, le ProTools qui s’intègre comme papa dans maman avec cette surface en formant une passerelle idéale entre le studio et la scène.

Tout Best en une image avec, honneur aux dames, Gwenaëlle Poher en charge de la logistique, José Chaves un des trois chargés d’affaires, Cyril Ubersfeld aussi chargé d’affaires, Matthieu Chenuil en charge du SAV, Sébastien Nicolas, le troisième et dernier chargé d’affaires et enfin l’homme qui murmurait à l’oreille des transistors, le seul, le vrai, Marc de Fouquières directeur technique du groupe Dushow.

Tout Best en une image avec, honneur aux dames, Gwenaëlle Poher en charge de la logistique, José Chaves un des trois chargés d’affaires, Cyril Ubersfeld aussi chargé d’affaires, Matthieu Chenuil en charge du SAV, Sébastien Nicolas, le troisième et dernier chargé d’affaires et enfin l’homme qui murmurait à l’oreille des transistors, le seul, le vrai, Marc de Fouquières directeur technique du groupe Dushow.

Pour plus d’informations sur cette offre de reprise, contactez sans tarder :

  • Sébastien Nicolas, José Chaves et Cyril Ubersfeld chez Best Audio
  • Frédéric Epié chez Melpomen
  • Paul Emmanuel Masson chez 44.1

Ce serait dommage de passer à côté d’une bonne occasion de se délester de votre encombrante et lumineuse table basse chauffante qui prend la poussière au fond du dépôt !
D’autres informations sur les sites de Best Audio, de Melpomen, de 44.1 et sur Avid pour la promotion

 

Sennheiser regarde vers le futur et en 3D

Sennheiser vers le futur et en 3D

Cela fait maintenant plusieurs mois qu’on entend parler de la suite Ambeo du fabricant allemand Sennheiser.
Curieux que nous sommes, nous avons profité des présentations qui ont eu lieu lors du salon audio Tonmeister pour aller à la rencontre de l’équipe qui se cache derrière la technologie hardware et software nécessaire à la captation, au traitement et à la restitution du son 3D !

Sennheiser vers le futur et en 3D

Nous voilà donc tout mouillés et tout fripés en Allemagne, plus précisément à Cologne au salon audio Tonmeister ! On vous emmène un peu loin du scénique, mais si vous suivez, on va s’attarder sur un des sujets qui fait de plus en plus de bruit dans le monde du son : Le « son 3D », ou le « son immersif », l’ambisonique ou le binaural… Bref suivez ci-dessous on vous explique.

Des windjammers génétiquement modifiés chez Rycote… Il commence bien ce salon !

Des windjammers génétiquement modifiés chez Rycote… Il commence bien ce salon !

Avec l’évolution technologique de ces dernières années, la démocratisation de la vidéo captée à 360°, les casques de réalité virtuelle ou augmentée, le retour en force et en toute logique de la technologie binaurale, le monde de l’audio pro se cherche, se fait peur et s’agite. Il faut dire que l’enjeu est colossal.
Sennheiser a senti le vent tourner et planche depuis un moment sur une solution globale pour créer mais aussi nous aider à comprendre les nouveaux outils nécessaires, tout ceci afin de produire des sons de plus en plus immersifs et 3D.
C’est ainsi qu’est né Ambeo. Ce label nous fournit des solutions de captation, de post-production et de diffusion. Le concept est sorti début 2015, et depuis on attend les différentes sorties car Sennheiser nous avait prévenus… Il va y en avoir !

La réalité virtuelle

La réalité virtuelle

D’ailleurs, le salon Tonmeister est l’occasion pour la marque allemande d’annoncer la sortie d’un nouveau volet de sa saga : Les « Ambeo Music Blueprints » (lien ici).
Ils se présentent sous forme de guides d’utilisation des produits labélisés Ambeo.
Qui dit nouvelle technologie, dit nouveau matériel et donc nouvelle manière de travailler ! Clairs et concis, ces tutoriels sont divisés en trois catégories:
AMBEO for loudspeakers, AMBEO for binaural, AMBEO for virtual reality.

Le Stand Sennheiser-Neumann

Le Stand Sennheiser-Neumann

Parlons un peu de matériel

Johanes Karres nous présentant l’offre globale du label AMBEO

Johanes Karres nous présentant l’offre globale du label AMBEO

On a pu assister à la présentation de différentes technologies développées pour le « son 3D ». Chaque présentation étant à chaque fois appuyée par un professionnel nous présentant son travail, fruit de l’utilisation de l’outil en question.
Concrètement, la marque allemande ou plutôt les marques allemandes puisque Neumann fait partie du groupe Sennheiser, nous présentent 3 techniques de captation pour 3 façons de restituer le « son en 3D ».
Dévoilé au début de l’année, voici le micro dédié à prise de son à 360° : l’Ambeo VR mic. Équipé de 4 capsules électrostatiques à directivité cardioïde, ce petit micro ambisonique de premier ordre semble idéalement conçu pour venir se planter au-dessus d’une caméra à 360°. Il offre une réponse en fréquence fidèle avec une sensibilité de 31 mV/Pa, et ses 21,5 cm ne pèsent que 400g.

L'ambeo VR Mic...

L’ambeo VR Mic…

... pas très grand, ni très lourd

… pas très grand, ni très lourd

L’adaptateur épanoui nous permet de récupérer les quatre canaux séparément. Pour faciliter l’utilisation de la technologie ambisonique, Sennheiser vous a préparé un plug pour convertir ces quatre canaux au « format B ».
Doté d’une interface sobre et lisible, ce plug-in vous permettra aussi de spatialiser votre prise de son ambisonique.

Le plug-in de conversion ambisonique développé par Sennheiser.

Le plug-in de conversion ambisonique développé par Sennheiser.

Une fois en « format B », vous pourrez écouter votre prise de son en mono, en stéréo ou sur un système surround. Mais pour l’apprécier au casque stéréo en rendu binaural, il faudra encore un autre plug-in pour convertir les quatre canaux du « B format » vers 2 canaux du binaural.
Ca représente pas mal de manip, me direz-vous, et en plus, on ne vous a encore même pas parlé de linker une information de headtracking d’un player 360 pour l’avoir en temps réel sur votre plug-in de conversion en binaural, et produire ainsi du « binaural dynamique »…

Alors, bien évidemment… mettez votre meilleur casque pour tous les extraits que nous allons partager.

Bande-annonce de la série Tempel produit par Visualise Londres.

Vous l’avez compris, si vous voulez rester au goût du jour il va falloir bosser, et pour certains continuer un peu à lire ! Le micro est idéal pour récupérer une ambiance et restituer un espace, mais pour avoir de la proximité sur certaines sources, vous devrez planter des micros traditionnels et les spatialiser dans votre mix.
Si vous travaillez en binaural, un plug-in comme le Binauralizer de Noise Makers, ou le plug-in Panorama de Wave Arts, et bien d’autres, sont de parfaits outils pour vous accompagner. Bien évidemment vous n’oublierez pas de délayer ce micro pour le mettre en phase avec votre micro ambisonique, Ambeo ou autre…

Le plug-in Ambisonic de Sennheiser en démo

Le plug-in Ambisonic de Sennheiser en démo

Le micro marche très bien et sa démonstration est bluffante. Le seul problème que j’ai remarqué est que le son phase pour les sources mouvantes en forte proximité, mais c’est un défaut dû à la conversion en binaural de l’ambisonic en format B et non à la conception de ce micro. Le problème est vite effacé quand la source mouvante prend un peu de distance du capteur.
Si notre cerveau interprète correctement un espace via une écoute en binaural, avoir un casque VR sur la tête avec un mixage de ce son binaural en temps réel, relativement à la position de votre tête, améliorera encore plus la sensation d’espace.
On appelle cette information sonore le « binaural dynamique ». Plusieurs « études » et retours d’utilisateurs en témoignent : avoir le son qui module et se place selon la direction dans laquelle nous regardons crédibilise l’espace représenté. En fait, même les petits mouvements de tête, occasionnant de légers changements de son, auront une répercussion positive sur les facultés de votre cerveau à se figurer l’environnement dans lequel on le plonge… Décidément immersif.

clip de l’artiste Reeps One

Pour l’instant, Ambeo ne fournit pas de solution logicielle pour vous accompagner jusqu’à cette étape de la post production audio pour la VR ou la vidéo à 360°, mais heureusement, quelque part loin des grands éditeurs de logiciels, s’agitent des passionnés qui partagent leurs savoirs.
Voici un tutoriel gratuit qui explique la manip. On remerciera ces auteurs pour leur sens du partage et leur ingéniosité.

« the dummy head » ou le micro binaural KU 100 de chez Neumann

« the dummy head » ou le micro binaural KU 100 de chez Neumann

Une fois la présentation de la solution ambisonique terminée, est venu le tour de la prise de son en binaural… Donc qui s’est pointé ? The dummy head ! Le légendaire KU 100, plus connu sous le sobriquet de “Georges” du côté de Radio France. On vous en a déjà parlé dans un autre reportage fort détaillé (lien Slu ici).

Mais je ne résiste pas à partager avec vous l’exemple que Sennheiser a choisi pour le blueprint « Binaural » (On remarque que quelques micros sont utilisés pour appuyer certains instruments. Si vous n’entendez pas de différence, écoutez un morceau en stéréo pour comparer et vous allez vite comprendre).
C’est sans aucun doute une pépite de prise de son binaurale et une preuve de l’avenir merveilleux de cette technique dans la prise de son musicale. Le producteur derrière ce son est le « Phonomatik LAB » qui a d’ailleurs monté son label musical en binaural : Music Inside Records.

Vidéo cigarette

Le dernier volet de cette présentation

Le dernier « blueprint », c’est celui consacré à la restitution du son en 3D.
On pose gentiment son casque et on écoute le monsieur nourrir les 10 enceintes de son système 9.1. avec la configuration suivante : Left, Center, Right, Rear left, Rear right, Up left, Up right, Rear Up left et Rear Up right.
Une prise de son multicanale d’un orchestre nous est présentée et on est saisi par la reproduction de l’acoustique naturelle et la profondeur du son.

La face du système 9.1

La face du système 9.1

Les deux enceintes arrière gauche

Les deux enceintes arrière gauche

On jette soudain un coup d’œil pour regarder la référence d’enceinte utilisée. Il s’agit des petites actives de Neumann, anciennement Klein & Hummel. Je ne les avais jamais écoutées, les fameuses enceintes appairées…
C’est bon ça marche très bien ! D’ailleurs l’acoustique est tellement détaillée qu’on en apprécie encore plus la grande dynamique de l’enregistrement. Toutes les enceintes étant en phase, on peut parfaitement localiser les sons dans un espace… à 360°

la petite enceinte active bi amplifiée Neumann : la KH 120 A

la petite enceinte active bi amplifiée Neumann : la KH 120 A


Le MKH 800 Twin

Le MKH 800 Twin

La technique de prise de son multipiste est déposée par Sennheiser et s’appelle « Ambeo Cube ». Ce qu’il y a de vraiment très étonnant, c’est l’utilisation de ces 9 micros via cette configuration. En effet le MKH 800 Twin propose deux sorties, ses deux capsules, qui une fois traitées avec plug-in Sennheiser permettent de modifier la directivité progressivement pour pouvoir trouver LE micro de la situation. La démonstration à laquelle nous avons assisté est spectaculaire. Vous pouvez ranger vos reverb, on a ici la main sur l’espace… à la prise !
Je vous laisse en juger par vous même sur la démonstration vidéo que Sennheiser propose. Au casque c’est déjà beau, mais sur un 9.1 c’est magnifique !

Implantation du système de prise de son 3D « Ambeo Cube ».

Implantation du système de prise de son 3D « Ambeo Cube ».

Alors bien sûr, beaucoup de matériel est déployé à la prise de son, et pour la restitution complète il vous faut une écoute en 9.1. Rien qu’un des 8 micros MKH 800 Twin coûte 3 299 €, mais si vous avez l’occasion d’essayer… foncez !
Petite parenthèse, sur le même système 9.1, on a aussi pu assister à une démonstration d’une prise de son 3D opérée par le studio 2L

Comment vous dire ? Je ne sais pas comment ils ont réussi leur coup, mais même en étant très mal placé tout au fond à droite de la zone d’écoute (collé à une enceinte !) je percevais encore la profondeur du mix du côté gauche… Impressionnant ! Le studio a déjà été primé pour plusieurs productions. Si vous avez un lecteur Blu-Ray et un bon surround à la maison, voir même un bon malt pour accompagner le tout, c’est l’occasion de se faire plaisir ! (Mollo tout de même sur le malt hein ..?)

On avait prévu une interview avec Véronique Larcher, la responsable du projet Ambeo. On a finalement eu droit à une table ronde avec elle, deux ingénieurs de chez Sennheiser et deux professionnels extérieurs qui utilisent les produits Ambeo.

De gauche à droite : Henrik Oppermann (head of Sound de Visualise studio), Paul Thomas (fondateur du studio Phonomatik LAB), Mikkel Nymand (product application manager Ambeo), Véronique Larcher (responsable du projet Ambeo) et Johannes Kares (3D audio application engineer Ambeo).

De gauche à droite : Henrik Oppermann (head of Sound de Visualise studio), Paul Thomas (fondateur du studio Phonomatik LAB), Mikkel Nymand (product application manager Ambeo), Véronique Larcher (responsable du projet Ambeo) et Johannes Kares (3D audio application engineer Ambeo).

SLU : Bonjour Véronique, peux-tu nous présenter Ambeo ?

Véronique Larcher, responsable du projet Ambeo chez Sennheiser

Véronique Larcher, responsable du projet Ambeo chez Sennheiser

Véronique Larcher : Ambeo est un peu comme un trade-mark. Un genre de label qui héberge plusieurs produits software ou hardware. Cela peut être un micro dédié à la prise de son en 3D, un système d’écoute, un logiciel sous forme de plug-in, une solution d’expérience 3D à la maison, entre autres …

SLU : Nous avons eu le plaisir d’assister aujourd’hui à la présentation de 3 solutions de reproduction du son 3D, et ceci de manière très pédagogique. Tu peux nous parler des Ambeo music blueprints ?

Véronique Larcher : Les blueprints sont comme de petits guides destinés aux ingénieurs qui s’intéressent au son 3D et qui veulent s’y mettre. On les a divisés en trois catégories, comme trois tutoriels, avec des exemples et des témoignages de professionnels experts pour chaque technique.
On explique comment enregistrer et mixer du son 3D. Un peu comme un livre de recettes de cuisine ! On fournit une liste d’ingrédients pour démarrer et ensuite, les futurs cuisiniers mijoteront leurs propres plats ! Le but est que les gens s’y mettent rapidement avec quelques bases et on espère leur permettre de produire leurs propres créations en son 3D.

Les trois blueprints en libre accès sur le site de Sennheiser

Les trois blueprints en libre accès sur le site de Sennheiser

SLU : Imaginons une prise de son avec la tête Neumann KU 100. Sa qualité de prise de son binaurale n’est plus à prouver, mais si l’on veut renforcer une source avec un micro en proximité, quel plug-in de spatialisation binaurale conseillez-vous pour un couplage correct avec la KU 100 ?

Johannes Kares, (3D Audio application chez Sennheiser)

Johannes Kares, (3D Audio application chez Sennheiser)

Johannes Kares (Responsable Ambeo for Binaural) : Actuellement j’utilise Panorama de Wave Arts, mais aussi Binauralizer de l’éditeur Noise Makers… On y travaille…

Véronique Larcher : Les outils de panoramique binaural sont intéressants, mais nous avons eu comme retour d’une bonne moitié de nos utilisateurs qu’ils continuaient à travailler avec des panoramiques stéréo traditionnels, et certains ont produit de bons mix.
Cependant nous trouvons que l’utilisation de plug-ins panoramiques est très intéressante et nous aimerions bien y apporter notre contribution.


Wave Arts

Wave Arts

Binauralizer

Binauralizer


Vidéo de présentation du plug in Binauralizer de chez Noise Makers

SLU : Un des points faibles de la restitution du son 3D via un casque stéréo, en binaural naturel ou en ambisonique, c’est la timide présence de son frontal. Que conseillez-vous pour améliorer cet aspect ?

Johannes Kares : Ce qui marche très bien, et qui évite aussi la confusion entre son frontal et le son particulièrement situé derrière, c’est quand l’environnement binaural est couplé au head tracking. Mais Paul Thomas du studio Phonomatik Lab nous a montré aujourd’hui qu’on peut bien utiliser l’appui d’un autre micro au centre. Aussi il est bien plus efficace de pouvoir prendre le temps de placer les sources physiquement. Quand on ne peut pas le faire, c’est toujours plus compliqué.

Vidéo de démo de Sennheiser : l’Ambisonic pour la VR, Mix du DJ Robin Schulz en Binaural dynamique


Mikkel Nymand, product application manager chez Sennheiser

Mikkel Nymand, product application manager chez Sennheiser

Mikkel Nymand : Il est très utile de s’appuyer sur des micros de proximité qu’il faut ensuite intégrer au mix en respectant leur distance. Mais on cherche encore des solutions et certains outils manquent. On en vient à fabriquer nos propres outils.
Mais le vrai conseil que je donnerais serait de vraiment se concentrer sur le propos, comprendre ses enjeux et son message pour savoir comment vous allez raconter cette histoire avec le son 3D car c’est tellement plus compliqué que la stéréo.

Paul Thomas, Fondateur de Phonomatik-Lab

Paul Thomas, Fondateur de Phonomatik-Lab

Paul Thomas : Oui, ce n’est pas une blague, mais probablement que le meilleur plug-in pour une bonne prise binaurale, c’est… de fermer les yeux. Sérieusement, la vue occupe peut-être 90% de notre attention. Fermer les yeux permet de se concentrer sur l’espace sonore et c’est très productif quand on travaille en binaural.

SLU : Natural tricks 😉 ! Parlez-nous un peu du nouveau micro ambisonique de Sennheiser

Mikkel Nymand : Il est équipé de 4 capsules identiques, électrostatiques à directivité cardioïde. Les signaux de ce micro sont ensuite convertis au format B ambisonique qui permet de récupérer 4 composantes : le son omnidirectionnel et 3 formes bidirectionnelles, devant / derrière, gauche / droite et haut / bas.

Johannes Kares : et vous pouvez directement uploader ce format sur YouTube !

SLU : Et c’est pareil pour Facebook ?

Mikkel Nymand : Oui. Facebook a aussi développé un set d’outils pour le son 3D en collaboration avec l’éditeur Two Big Ears. Ils ont développé de bons outils de conversion qui donnent un rendu qui s’apparente presque à celui d’un ambisonique de second ordre.

Lien ici du site de Facebook présentant leur solution logicielle pour le son en VR, développée en partenariat avec l’éditeur « Two Big Ears »

Henrik Opperman, chef du département son au studio Visualise.

Henrik Opperman, chef du département son au studio Visualise.

Henrik Oppermann : Oui, on dit que c’est un ordre intermédiaire, et ils l’ont labélisé « Facebook 360 »

Johannes Kares : Mais le résultat est complètement comparable à ce qui peut être produit avec notre micro ambisonique. Notre micro peut donc complètement s’intégrer dans leur chaîne.

Mikkel Nymand : Oui il suffit d’importer le format « ambisonic pure data » dans leur logiciel.

Henrik Oppermann : Sinon ce qui est très pratique avec ce micro, c’est sa petite taille. Il est très important quand on tourne en 360° d’avoir un matériel discret du fait qu’il n’y a tout simplement pas de hors champ !

SLU : Henrik, en tant que spécialiste du son pour la VR et la Vidéo à 360°, constatez-vous des besoins en bruitage et sound design plus importants pour ces nouveaux médias ?

Henrik Oppermann : Oui au début c’est difficile. Ce sont des méthodes de travail complètement différentes. Par rapport au mixage stéréo vous devez tout repenser. Les règles sont différentes. Par exemple dans un film, lors d’un dialogue, on peut avoir envie de sentir la voix d’un des personnages plus en proximité.
En VR, c’est beaucoup moins envisageable. La spatialisation devient plus importante, en tant que sound design ! Mais aussi bien sûr le sound design traditionnel est lui aussi à spatialiser. C’est une étape de plus, une étape plus fun, mais c’est définitivement plus de travail et cela nécessite de repenser toute sa manière de travailler.

SLU : Ambeo semble être un programme plein de surprises ! Doit-on attendre d’autres sorties prochainement ?

Véronique Larcher : Oui, notre première ambition est d’informer les créateurs qui vont s’orienter vers la production de son immersif, mais nous sommes aussi très intéressés par les moyens de reproduction de ces sons pour que les utilisateurs en fassent l’expérience. Nous sommes désormais compétents dans deux domaines : capturer les sons et les reproduire. C’est pourquoi nous allons sortir un nouveau produit destiné aux auditeurs. Et je peux vous garantir que cette sortie se produira avant la fin de l’année.

Casque stéréo Neoh

Casque stéréo Neoh

SLU : Dernière question très ouverte : à la vitesse où nous avançons, comment voyez-vous le monde de l’audio professionnel l’an prochain ?

Véronique Larcher : L’an prochain, vous et moi aurons accès aux outils pour remplir la réalité avec des éléments artificiels. L’émergence de la réalité augmentée.

Henrik Oppermann : Je vois la démocratisation des techniques dont nous avons parlé. Aussi, l’apparition des casques stéréo équipés de capteur head tracking pour que leurs utilisateurs puissent écouter un mix différent selon où ils regardent. Les livres audio, la musique classique, le fait de pouvoir sentir une scène en face de soi… c’est comme avoir un théâtre dans la tête. J’espère aussi que les jeunes producteurs de musique, vont s’approprier ces outils pour créer de la musique en 3D.

D’autres informations avec le casque stéréo Neoh de 3D Sound Labs, équipé d’un capteur de mouvement « headtracking » avec le lien ici

Johannes Kares : Je suis d’accord. Ça va à une vitesse… On arrive à un point où la technologie devient abordable et les créateurs commencent à penser aux possibilités de création de cet outil. On n’en est qu’au début et les gens doivent penser les créations différemment. Dans quelques mois seulement on verra ce potentiel grandir encore.

Très bon court métrage de Keiichi Matsuda sur un des futurs possibles de la VR… Brrr… un petit frisson d’angoisse tout de même !

HYPER-REALITY from Keiichi Matsuda on Vimeo.

Paul Thomas : Je pense qu’il y a une place pour la musique en 3D dans un monde ou la plupart des dynamiques sont de seulement quelques décibels. Avec le son 3D, on commence à recréer un nouveau terrain de jeu pour la diffusion de la musique, où l’on joue avec l’espace. On peut aussi transporter les gens avec de simples ambiances d’Amazonie ou d’ailleurs, c’est incroyable. On va pouvoir faire voyager le public.
Voir avec le Lien ici vers la chaine Youtube du studio Phonomatik-Lab

Mikkel Nymand : Je pense que le nombre de productions va augmenter, que ce soit en binaural, VR, 9.1 ou même en Dolby Atmos. Il me semble que c’est le bon timing pour l’audio 3D qui arrive dans un monde de l’audio où la guerre du loudness fait rage. Plutôt que d’essayer de crier plus fort que les autres, le son 3D offrirait des mix plus nuancés.

Johannes Kares : Oui ils se tirent même la bourre sur I tunes, Spotify, ….

Paul Thomas : Avec ces techniques, on va pouvoir redonner de la valeur à la dynamique

SLU : Et c’est une très bonne nouvelle !

On remercie chaleureusement tous ces intervenants pour cette précieuse interview tablerondée™ ! Je vous remercie si vous avez le courage de lire jusqu’ici. Je vous laisse et je retourne à la réalité… la vraie ! On se retrouve vite pour un reportage en France… au pays des quenelles lumineuses, et croyez-moi… vous allez en prendre plein les yeux 😉  Peace.

 

Pour sa tournée mondiale

La famille LEO Meyer accompagne Justin Bieber

Avec, 138 shows, 34 pays visités dans 5 continents durant 15 mois le Purpose World Tour de Justin Bieber est bien parti pour être parmi les 5 plus grosses tournées de l’année 2016.
Le choix de placer l’artiste au plus près de son public a été traduit dans les faits par une installation scénique originale complétée par un système employant la totalité de la gamme Leo Meyer mis en oeuvre par Ver Tour Sound.

Photos ©Andrew Benge

Une vue de la salle montrant la variété de passerelles et hauteurs d’un plateau complexe dont on aperçoit le point avancé d’environ 50 mètres par rapport au système. Tout à droite et éclairée comme un sapin de noël, la régie. Photos ©Andrew Benge

Le choix de partir en Meyer est à la fois dû à Chris Gratton, le manager de la tournée mais aussi à Ken “Pooch” Van Druten, une des stars américaines du mix façade. “Chris a utilisé avec succès le même type de système Meyer lors de la tournée d’Ariana Grande et a proposé d’en faire de même avec Justin” rappelle Pooch.
“Même si je n’ai pas d’expérience avec ce système, j’ai eu l’occasion de l’entendre sur une date d’Ariana de même que sur une de Judas Priest avec Martin Walker aux manettes, un confrère dont j’apprécie beaucoup le travail. J’ai donc donné mon accord et ce choix s’est révélé être le meilleur pour ce type de tournée et d’artiste. Nous disposons chaque soir du rendu que l’on recherche et sa mise en oeuvre se révèle rapide.”

Sur la route depuis plus de 20 ans et renommé pour sa capacité à connecter les artistes avec leur public, Ken “Pooch” Van Druten a collaboré avec des stars telles que Whitney Houston, Eminem, System of a Down, Motley Crue et, pendant huit ans, Linkin Park. Selon Pooch, la clé du succès avec Justin Bieber reside dans l’obtention d’une voix capable d’offrir de l’impact comme de la douceur.

Photos ©Andrew Benge

Photos ©Andrew Benge

“Les voix sont idéalement reproduites par les systems Meyer et j’ai le sentiment que cela est dû au montage en deux voies des Leo et Lyon, précise Pooch. “Avec les systems en trois voies, la coupûre haute est placée pile à l’endroit où l’on travaille la clarté d’une voix et parfois cela peut être un handicap pour parvenir à bien la sortir. Avec du Meyer ce problème est naturellement résolu puisque le seul point de filtrage est placé beaucoup plus bas et en dehors du spectre des voix chantées.”

Ce design des enceintes va aussi dans le sens d’une utilisation intensive de plug-ins continue Pooch. “Les spectateurs veulent entendre le moindre detail et inflexion de la voix au cours du chant, comme lors des passages parlés entre deux titres. Pour faire en sorte qu’elle soit soit bien audible, je la compresse avec des plugs, et je trouve que cela est plus simple à obtenir quand je ne dois pas compenser les effets d’un crossover placé pile dans mes fréquences de travail.”

Conçu pour une diffusion à 270° dans de très grandes salles et arenas, le système Meyer comporte deux lignes principales de 14 Leo et 4 Lyon en downfills. Les renforts latéraux sont constitués de 16 Lyon par côté. Enfin les extérieurs comportent 12 Lyon par côté. Le renfort de grave est fourni par 24 subs 1100-LFC, dans un montage faisant appel à l’accroche et au stacking en fonction des salles.
8 Leopard assurent le débouchage des premiers rangs et l’ensemble de ces enceintes est alimenté et processé par 14 Galileo Callisto. Selon Pooch, la flexibilité apportée par les processeurs Callisto et par des enceintes actives s’est révélée extrêmement utile pour répondre au challenge d’une tournée où l’artiste se produit beaucoup en dehors de la scène.

Photos ©Andrew Benge

Justin en plein vol sur sa batterie. Il est clairement dans l’axe des derniers têtes Leo et dans les premières Lyon. Show devant ! Cette photo permet aussi de voir la ligne principale de cour et le renfort latéral et ses 16 Lyon. Photos ©Andrew Benge

“Pour cette tournée, la production a fait le choix de faire sortir son artiste de la scène et ses danseurs grâce à des passerelles. Pour près de la moitié du temps que dure le show, Justin se retrouve à 50 mètres du plateau, un micro à la main et face au système, et il interprête certains titres à 20 mètres su sol, pile dans l’axe de tir des lignes principales.
Dans ce cas de figure, on marche réellement sur des oeufs, mais heureusement avec le Callisto nous disposons de la possibilité de créer des égalisations et des baisses de niveau des boîtes tapant dans son micro. Ce travail est plus du ressort de mes deux ingés système Brett Stec et Chris “Cookie” Hoff à qui je tire mon chapeau !”

Photos ©Andrew Benge

Photos ©Andrew Benge

L’ensemble scénique complexe de même que la grosse infrastructure lumière et video fournie aussi par Ver Tour Sound, réduit le temps disponible pour chaque corps de métier lors des enchaînement de dates d’un jour sur l’autre.
“Nous avons un total de 140 points d’accroche ce qui fait que ça nous arrive de ne pouvoir ouvrir le son que 15 minutes avant les portes. On a juste le temps d’aligner les boîtes et d’égaliser sommairement avant le show. Avec le système Meyer ça marche. D’autres demandent plus de temps et d’attention pour bien les mettre en oeuvre, un luxe dont nous ne disposons pas !”
Pour mixer le Show, Pooch utilise une SD7 DiGiCo et la collection de plugs de Waves. Le choix des micros HF s’est portée sur l’Axient de Shure et Justin chante dans une tête Telefunken M80.

Cette tournée est articulée autour de l’album Purpose sorti en 2015 et marque le retour au premier plan de Justin Bieber, y compris comme artiste capable de remplir des salles immenses.

– Equipement : 28 Leo-M, 64 Lyon™, 24 1100-LFC, 8 Leopard, 14 Galileo® Callisto™
– Prestataire son, éclairage et vidéo : VER Tour Sound

Plus d’infos sur les sites de Best Audio, de Meyer Sound, et de Justin Bieber

 

IPAL Powersoft, le futur du son passe par l’asservissement

Après B&C, Eighteen Sound, un autre grand manufacturier de haut-parleurs italiens, succombe au charme et à l’intelligence de la puissance offerte par Powersoft et son module IpalMod et présente deux nouveaux modèles de woofers compatibles dans sa série iD, les 18 iD et 21 iD respectivement en 18 et 21 ».
Ne passez pas à côté de cette info, car ce n’est ni plus ni moins que le son de demain qui vient à vous et qui, n’en doutez point, agite la R&D de tous les fabricants mondiaux de systèmes de sonorisation.

Eighteen Sound IPAL Powersoft

Oubliez la « boucle ouverte » pour la reproduction des basses fréquences, le futur de la reproduction sonore sera asservi et tout comme Coda Audio le fait très bien sur ses subs via une bobine additionnelle sur chaque HP renvoyant un signal analogique à l’ampli, Powersoft a pris les devants dans le domaine numérique en présentant en 2011 un papier à l’AES de New York et un prototype de son module de puissance asservi, l’IPalMod® (Integrated Powered Adaptive Loudspeaker Module).

Le M-Force avec son cône. Ne manque que le M-Drive et le capteur de pression

Le M-Force avec son cône. Ne manque que le M-Drive et le capteur de pression

Le fabricant transalpin a enfoncé le clou lors du PL+S de 2013 avec une application pratique des plus musclées de son asservissement sous la forme du M-Force 01, le premier actuateur push-pull asservi à aimant mobile, animant un immense cône en composite quasi rigide, le tout alimenté par le M-Drive, un module d’amplification capable de délivrer une puissance crête sur 20 ms de 10 kW sous 4 Ω, des courants de 150 A et, bien entendu, disposant d’un DSP et d’un asservissement à latence quasi nulle de 10 µs (correction en temps réel pour les fréquences de fonctionnement mises en jeu) appelé DPC® ou Contrôle par la Pression Différentielle.

Très apprécié par un certain nombre de fabricants œuvrant notamment pour le monde de la nuit ou pour des applications extrêmement gourmandes en bas du spectre qui ont adopté cet ensemble actuateur, cône et module d’ampli et d’asservissement, le M-Force ne doit pas faire oublier l’IPalMod®, le module original de Powersoft, conçu pour piloter des haut-parleurs « traditionnels », on verra après pourquoi les guillemets, et à l’origine du brevet DPC, un module qui corrige de façon dynamique et instantanée la façon dont un HP restitue le son grâce à un capteur de pression et d’un DSP. Par « traditionnels » il faut comprendre des haut-parleurs certes de hautes performances en termes de puissance admissible, refroidissement, faible compression thermique, impédance très basse et forte élongation, entre autres, mais fonctionnant suivant la bonne vieille méthode de la bobine mobile traversant le flux engendré par un aimant et avec des suspensions « à papa ».

Une vue du module d’amplification, d’asservissement et de correction de Powersoft, l’IPalMod®, un monstre de calcul et de puissance pour un poids de 2 kg

Une vue du module d’amplification, d’asservissement et de correction de Powersoft, l’IPalMod®, un monstre de calcul et de puissance pour un poids de 2 kg

C’est l’IPalMod® qui va se charger de maintenir l’équipage mobile dans une fenêtre de fonctionnement optimale en termes électriques, mécaniques et acoustiques, en renvoyant le mauvais son, l’usure et la casse aux calendes grecques.

Après B&C dont le 21’’ et l’IPalMod® ont été choisis par Fohhn pour son superlatif sub LS-9, c’est donc Eighteen Sound qui prête allégeance au grand frère florentin avec une nouvelle série de HP baptisée iD et deux modèles pour commencer, le 18 iD et le 21 iD.

Giacomo Previ, le directeur du marketing et des ventes d’Eighteen Sound précise : « Nous avons toujours cherché à produire le meilleur son possible chez Eighteen Sound. La technologie IPAL de Powersoft va permettre aux fabricants d’enceintes et aux designers systèmes d’aller encore au-delà en terme de rendu en tirant parti de l’intégration entre HP et module d’ampli et d’asservissement en temps réel. »

Le 21iD, comme son nom l’indique un 21’’ avec une membrane renforcée au carbone et un spider en triple couche de silicone.

Le 21iD, comme son nom l’indique un 21’’ avec une membrane renforcée au carbone et un spider en triple couche de silicone.

Les deux nouveaux transducteurs affichent des performances remarquables, avec un BL (environ 25T.m) et tous les autres facteurs électrodynamiques parfaitement tenus, une excursion du HP qui atteint des sommets à ± 35 mm de XDamage et ± 14 mm de Xlinéaire, une compression thermique de moins de 1,5 dB à – 3dB (de la puissance max), une puissance admissible de 1800 W AES, et 10 kW en crête pour une sensibilité de 95 dB et 94 dB pour le 21’’.
L’impédance de 2 Ω est étudiée pour monter à chaque fois deux HP en parallèle, présenter la meilleure charge au module Powersoft (1 Ω) en se partageant au mieux ses 8,5 kW avec le maximum de force (Bl x i) et en contenant les pertes (Re x i2) en privilégiant le courant.

L’arrière du 21 iD avec les ouvertures pratiquées après études sur les fluides afin de favoriser la ventilation de la bobine et l’évacuation des calories

L’arrière du 21 iD avec les ouvertures pratiquées après études sur les fluides afin de favoriser la ventilation de la bobine et l’évacuation des calories

Mais une fois encore, ce n’est pas la puissance brute, mais bien le guidage et l’asservissement du HP qui représentent le vrai pas en avant en termes d’impact, de fidélité au signal rentrant, donc de diminution de la distorsion, de respect de la phase, d’absence de traînage et de garantie de longévité pour un haut-parleur qui ne quittera jamais son « domaine de son » pour faire une analogie avec l’aviation.
Cet asservissement repose sur la mesure du gradient de pression existant entre face avant et arrière du transducteur, une méthode de suivi tenant donc compte des performances du haut-parleur mais aussi de sa charge et de son comportement par rapport à cette dernière.

Voir ci-dessous les fiches techniques du 18ID et du 21ID en cliquant sur les images :


Fiche technique du Eighteen Sound 18iD

Fiche technique du Eighteen Sound 18iD

Fiche technique du Eighteen Sound 21iD

Fiche technique du Eighteen Sound 21iD


Voici schématisée la façon dont fonctionne le module IPalMod® (ici un M-Drive) avec un HP et le capteur de pression.

Voici schématisée la façon dont fonctionne le module IPalMod® (ici un M-Drive) avec un HP et le capteur de pression.

Il est aussi possible de modéliser un « haut-parleur virtuel » en définissant dans le logiciel PC qui pilote le DSP ses paramètres de Thiele et Small (Qes, Qms, Vas, Sd, Fs et Re) et ses paramètres électromécaniques afin que le transducteur réellement présent dans l’enceinte l’émule.
Le gros avantage est que ce haut-parleur virtuel est créé mathématiquement, il ne subira donc pas de vieillissement ou d’écarts de tolérances entre différents exemplaires.

Le capteur avec sa nappe qui le relie à l’IPalMod®

Le capteur avec sa nappe qui le relie à l’IPalMod®


Le logiciel de l’IpalMod est des plus complets. Une première page offre le choix entre le fonctionnement en optimisation du HP (pressure control) ou bien en modélisation (virtual speaker), de paramétrer les niveaux d’entrée et enfin de suivre précisément le fonctionnement du module mais aussi indirectement du HP. Des mémoires sont disponibles pour effectuer des comparaisons rapides.
Une seconde page offre l’ensemble des réglages définissant les paramètres du haut-parleur réellement présent dans l’enceinte acoustique mais aussi les seuils des 7 protections qui équipent le module.

IPAL Powersoft

IPAL Powersoft


Une troisième page permet de définir les paramètres souhaités pour le haut-parleur virtuel qu’on pourra par la suite sélectionner ou pas dans le menu principal.
Enfin d’importantes ressources de traitements tels que des filtres sont à disposition pour interfacer au mieux le transducteur dans le système.

IPAL Powersoft

IPAL Powersoft


Les deux graphiques ci-dessous tirés du papier de l’AES de Powersoft, sont sans appel et prouvent le bien-fondé du choix de l’asservissement d’un haut-parleur de grave. La comparaison est menée en utilisant un burst de 4 cycles sinusoïdaux à 50 Hz. Dans le premier cas, le haut-parleur est laissé libre avec son cortège de suroscillations et d’approximations, dans le second cas, il est « tenu » par l’asservissement et travaille de façon beaucoup plus fidèle au signal original.

IPAL Powersoft

IPAL Powersoft


En conclusion, le ralliement d’Eighteen Sound à la technologie développée par Powersoft n’est qu’une étape vers la longue marche qui nous conduira aux systèmes du futur, et dessine un peu mieux leurs contours. D’abord remarquons à quel point les fabricants de systèmes électroacoustiques et fabricants d’amplis à plateforme DSP ont besoin de travailler main dans la main, voire se rachètent comme vient de le faire L-Group avec Camco. d&b fabrique ses amplis, Nexo s’appuie sur Yamaha, Adamson travaille sur les siens, Meyer le fait depuis toujours tout comme RCF, Martin (pour une part avec Powersoft), EAW pour certaines références ou Coda qui n’en sous-traite qu’une partie.

Le SCP de Coda Audio, un sub d’apparence normale, mais que d’apparence, le senseur à traitement placé sur les bobines lui donnant un rendu net et sans bavures

Le SCP de Coda Audio, un sub d’apparence normale, mais à qui le senseur placé sur les bobines et relié à l’ampli maison, donne un rendu net et sans bavures

Cette proximité entre les électroniciens et les acousticiens permet de mettre en place des stratégies de correction d’erreurs connues à l’avance (sans rétro-action) dans les transducteurs comme dans les guides et autres coupleurs en charge du haut du spectre. L’arrivée d’asservissements performants va compléter le travail de mise en forme dans le bas du spectre.
Un autre point qui semble être acquis est la future présence des amplis et du processing dans les enceintes elles-mêmes, avec, clin d’œil à Meyer (et à Martin Audio) qui a une large avance dans ce domaine, une gestion des paramètres de ces dernières dans le DSP de chacune d’entre elles, un DSP qui devra être facilement adressable. Il paraît évident que le processing distant ou au pied des lignes tout comme un transport du signal en analogique vers chaque boîte disparaîtra au bénéfice du réseau.

Le 21’’ de B&C poussé et freiné par l’iPalMod, un sacré joujou qui délivre 145 db SPL à partir d’un seul transducteur.

Le PS-9 de Fohhn avec le 21’’ de B&C poussé et freiné par l’iPalMod, un sacré joujou qui délivre 145 dB SPL à partir d’un seul transducteur.

Qui dit amplification et processing par boîte dit suivi parfait de chaque électronique embarquée mais surtout de chaque HP, dont il sera possible de corriger les défauts, le vieillissement, voire connaître le besoin de remplacement quand le système le jugera incapable de rentrer dans son gabarit initial, sans parler d’une très grande simplification dans le déploiement de tout type de stratégie de steering ou d’optimisation de couverture (ce qui se fait déjà).


Le SF-30A DAS, la version espagnole du gros méchant sub embarquant le M-Force et son cône de 30’’ en polyéthylène.

Le SF-30A DAS, la version espagnole du gros méchant sub embarquant le M-Force et son cône de 30’’ en polyéthylène.

Ce type de boîte amplifiée du futur sera en mesure d’effectuer seule son autodiagnostic électro-acoustique comme électronique en livrant ses conclusions sur le réseau avant d’être levée.
Elle permettra son optimisation en fonction d’objectifs comme la fidélité, la couverture ou le SPL et enfin dialoguera directement avec une suite logicielle ressemblant à celle actuelle, où l’on ne rentrera plus que le nom de la salle ou ses caractéristiques et qui ensuite, non seulement préconisera le nombre de boîtes et leur placement, mais prendra la main à distance pour atteindre au plus près cet objectif. Rien n’empêche aussi d’imaginer une assistance à distance par le fabricant lui-même qui pourra, à la vue en temps réel des paramètres système et du rendu via un analyseur, conseiller des stratégies aux opérateurs sur site.

Tout cela n’enlèvera pas le besoin de savoir créer de grands transducteurs et de savoir bien les associer dans une enceinte car l’électronique ne fait et ne fera pas tout, mais cette technologie simplifiera, accélérera et offrira des résultats acoustiques plus homogènes et fiables, le bonheur pour les utilisateurs comme pour les décideurs.
Un peu comme on ne conçoit plus un ampli de puissance sans PFC, il en ira de même d’un système de grave sans asservissement et plus généralement d’une enceinte purement électroacoustique.
Le futur est en marche. Quand ? On n’en sait rien quant à la généralisation, mais certains signes et grandes manœuvres autour des fabricants d’amplis dénotent une accélération de la tendance et à ce jeu là, Powersoft est sacrément bien placé. Le souvenir des tas de bois qu’on empilait au Fen paraît si loin…

D’autres information en cliquant sur les items ci-dessous :

M-Drive

M-Drive

AES White Paper

AES White Paper


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