Finalement, à force de complexifier les projecteurs en multipliant leurs axes de rotation et les modules de leds, on arrive à en oublier le principal : la lumière et la personnalité. Et le Strike non seulement éclaire fort, mais possède en plus une gueule incroyable, joviale comme l’œil curieux d’un robot pour enfant. Après l’expérience du Strike4, ce blinder aux quatre puissantes sources led en « oreilles de Mickey », les américains de Chauvet se sont retrouvés avec un nouveau challenge : Garder l’esprit du blinder à large optique, retrouver l’esprit incandescence propre aux volumineux Molefays, le tout avec une vraie force de frappe lumineuse associée à une carapace à toutes épreuves. Le résultat de leurs tergiversations s’appelle Strike1.
A bas niveau, les leds ambre prennent le relai et donnent cette impression de filament au projecteur.
C’est une boule de 40 cm de diamètre équipée d’un large hublot Fresnel, nappant une lumière chaude sur 30° depuis une source led unique de 130 W. Celle-ci, calibré à 2688K avec un valeureux IRC de 93, est capable de projeter 1119 lux à 5 m. Associé à une gestion du dimmer en 16 bits plus un canal de shutter, c’est déjà largement suffisant pour passer, en un clin d’œil, d’une faible lueur blanchâtre à l’explosion d’un strobe, mais pas encore assez pour les développeurs du Strike1. Ils ont donc rajouté huit petites leds ambre pour donner un effet « tungsten » à bas niveaux. Le résultat est plutôt bluffant et ajoute une autre dimension à ce blinder.
La face arrière du Strike1, adaptée aux sorties en plein air et par tous les temps
Pour en faire un produit vraiment tout terrain, Chauvet l’a fabriqué IP65, avec des entrées-sorties DMX et PowerCON TRUE one bouchonnées et un menu waterproof. Une double lyre d’accroche et des accessoires de fixation, pattes et boulons, pour créer des châssis d’assemblage en matrice, sont aussi livrés d’origine.
Le Strike1 en lévitation
Son look surprenant et sa texture antitache en « peau de pèche » noire mate sont particulièrement appréciés en captation vidéo, surtout que la fréquence de fonctionnement des leds est réglable dans le menu pour éviter de faire flicker les images. Le Strike1 est proposé avec ses accessoires au prix public de 915 €HT.
Vue des ponts de contre-jour, avec les pantographes motorisés supportant les MagicPanel-602 entourés de quelaques B-Eye K10 et de Viper.
Attirés comme une mouche autour d’un pot de miel par le vox-populi qui hissait cette tournée de Louise attaque au rang de diablement intéressante, nous avons voulu voir. En effet ! Nous avons découvert le travail d’un talentueux designer du nom de Vincent Lérisson qui officie à la console et dirige en live (c’est peu dire !) sa création avec une maestria rare. Un concept d’éclairage à la fois original et subtilement dosé qui colle parfaitement avec le sonore de cette histoire.
Une partie de l’équipe de la tournée avec en arrière plan, de gauche à droite, Nicolas Savigny, Beggs, Vincent Lérisson, Sebastien Sacco. Au premier plan, de gauche à droite : Frederick Mardon, Poussin, Bouchon, Gégé et Michel.
Un kit sur mesure
Parlons déjà du kit. Il peut être présenté en plusieurs grands ensembles.
Le mur de fond de scène constitué d’échelles motorisées supportant les dalles de Elidy-S et les petits écrans vidéo.
Le premier, qui occupe quasiment tout le fond de scène sur environ sept mètres de haut, est constitué de dix grandes échelles réalisées sur mesure et motorisées en PAN grâce à un système d’asservissement Robe de type Media-Spinner (une base de lyre conçue au départ pour faire pivoter des téléviseurs ou des éléments de décor en événementiel). Ce système permet de les orienter durant le show. Ces échelles servent de support à 90 dalles à leds Elidy S et à 90 petites dalles vidéo alignées en alternance sur un plan vertical, et qui viennent former un énorme mur de pixels, à moitié en lumière chaude projetant ses fins pinceaux de lumière, à moitié en vidéo permettant une animation très graphique. Le deuxième ensemble est un dispositif de machines utilisées à contre-jour en hauteur, sur des ponts comprenant une dizaine de Viper Profile, cinq pantographes asservis supportant chacun d’une paire de MagicPanel 602, quelques wash B-Eye K10 et cinq strobes Atomic 3000 LED. Un pont bardé de neuf Mythos, installé tout au lointain et jouant derrière les colonnes, vient compléter ce dispositif de contre-jour. Le sol supporte huit Mythos dont six au lointain derrière les musiciens, et deux au nez de scène, à cour et à jardin. Enfin les puissants latéraux utilisent 4 B-Eye K10 disposés sur totem de chaque côté de la scène, aux abords des coulisses.
Les MagicPanels accrochés à des pantographes assurent une infinité de jeux et d’angles.
La scénographie offre un visuel tout à fait surprenant dans lequel les différentes « couches » de projecteurs viennent s’imbriquer, parfois se superposer, souvent se mélanger complètement, mais souvent aussi se distinguer les unes des autres par de subtils dosages et des choix d’angles et de couleurs très réussis. On est à la fois dans le tableau asymétrique d’un équilibre parfait et d’une sobriété cinglante mais en même temps dans une lumière extrêmement dynamique dont la restitution calée pile-poil (et c’est peu dire, on vous l’assure !) avec le rythme et les pêches de la musique transporte le spectateur dans une ambiance électrisante et percutante.
Les Sunstrip positionnés en bain de pied nous dévoilent la totalité du kit lumière.
Les tableaux se succèdent et ne se ressemblent pas car des angles astucieux et improbables sont réinventés à chaque chanson. Des jeux de miroirs entre Viper, Mythos et la face réfléchissante des MagicPanel, qui se balancent au dessus de la tête des artistes, semblent trancher l’espace pour atterrir sur leurs épaules. Une pluie de fins faisceaux de lumière chaude envahit la scène dans un mur mobile qui paraît par moments gigantesque et s’éclaire parfois lui-même, prenant part au spectacle par sa propre matière de métal et de visserie, tantôt source de lumière, tantôt décor transpercé par le tranchant des faisceaux des Mythos.
Quand les différents éléments du kit se combinent parfaitement pour construire des tableaux splendides : dalles video et Mythos pour des tableaux expressifs.
Au milieu de tout ça, on retrouve les artistes, toujours mis en avant et jamais écrasés par une technique, dont la présence éclate à chaque instant même dans un simple contre-jour ou encore des latéraux très travaillés. La lumière se veut ici un accompagnement total de leur démarche et de leur musique. Ca se ressent à chaque instant. Près de deux heures trente d’un show très rock, et un peu pop (voir même un poil folk) avec une lumière de toute beauté.
Portrait de Vincent Lérisson
Nous avons voulu connaître un peu plus ce garçon qui fait de la si belle lumière, son parcours, son équipe, évidemment son kit, et tout ce qui nous intéresse autour de son métier.
SLU : Bonjour Vincent, quelle est ton histoire perso avec la lumière ?
Vincent Lérisson – Concepteur lumière : J’ai 34 ans et une passion pour la lumière depuis longtemps. J’ai commencé à évoluer dans l’associatif, parallèlement à l’école, et j’ai rencontré Thierry Faury, un monsieur qui est un peu mon « papa » dans ce métier. Il est aujourd’hui directeur technique de l’Espace Carat à Angoulême.
Vincent Lerisson au pupitre GrandMa2 pendant le concert
Il m’a donné ma chance quand j’avais 16 ans et je ne savais pas trop quoi faire de bien dans la vie, et m’a intégré à différents projets associatifs en lumière auxquels il participait. J’y ai fait du montage, de la lumière, j’y ai appris les bases de mon métier, bref c’est lui qui a déclenché ça en moi, par son regard sur le spectacle, par sa gentillesse et par sa pédagogie. Ensuite, je suis parti à Paris avec mon petit baluchon pour rejoindre Biscotte qui est malheureusement décédé. Il était régisseur lumière à La Cigale. De là, comme je ne connaissais pas grand chose au métier, il m’a envoyé au Théâtre de Chaillot voir l’un de ses amis qui y était chef électro, me disant qu’ils avaient plus de facilité et de temps pour former des jeunes (c’était une autre époque !). Et je suis resté à Chaillot pendant 7 ans, dans l’équipe électro. Parallèlement, j’ai suivi des formations aux consoles, et assez vite, j’ai occupé ponctuellement le poste de régisseur lumière remplaçant. J’ai travaillé à Chaillot du mardi au dimanche, et comme je ne connaissais personne à Paris, j’ai bossé les lundis à La Cigale avec Biscotte. Et voilà comment de fil en aiguille j’ai fini par rencontrer des gens avec qui j’ai sympathisé, dont Bouchon, qui est régisseur de cette tournée de Louise attaque. C’est lui qui m’a emmené sur le projet de Justice. J’ai fait le taf pendant 4 mois, et comme Justice a rapidement rempli les salles, s’est posée la question « est-ce qu’on garde Vincent ou est-ce qu’on prend un éclairagiste reconnu ?» Les artistes ont décidé de me garder et de me faire confiance. On était potes et ils ont toujours été satisfaits de mon boulot. Je bosse toujours avec eux, et ce depuis 2007. C’est grâce à eux que j’ai commencé à m’exprimer en lumière. Avant j’étais régisseur lumière, je faisais un peu de console, du montage, mais je n’avais pas de vrai lien avec l’artistique. C’était un vrai départ pour moi.
Le Elidy, vecteur du rock’n’roll
SLU : Comment est arrivée l’idée de cette scénographie ?
Vincent Lérisson : Ca s’est décidé comme souvent en concertation avec Bouchon qui est le régisseur général de la tournée, et avec qui je bosse depuis pas mal de temps sur les projets solo de Gaëtan Roussel. On en parle ensemble et la scénographie est le fruit d’une réflexion collective interne. Tout le monde participe un peu à cette construction parce que, ce que j’aime, c’est qu’on ait un spectacle qui correspond à ce que Louise Attaque a envie de dire à ce moment, sur cet album et sur cette tournée-là. La scénographie doit être un élément du projet global, qui est musical, sonore et visuel, et doit être défendue par toute l’équipe.
Contraste incisif et de toute beauté entre le chaud des Elidy-S…
Sur le nouvel album de Gaëtant Roussel on retrouve une sonorité un peu plus pop que ce qu’on a connu de Louise Attaque, et il était important que le visuel colle parfaitement avec les intensions actuelles du groupe, d’où les écrans et le kit déployés ici et qui marchent très bien sur ce concept. Le choix du Elidy correspond à mon envie d’apporter un côté « rock’n’roll » avec cette lumière chaude et presque « trad. », et pour les écrans vidéo, d’insérer une touche très « pop » et par moments limite électro. Le mélange correspond tout à fait ce qu’on voulait, au même titre que dans le live, le mélange des anciens morceaux et des nouveaux donne un concert très réussi.
SLU : Quelles sont les contraintes qui t’ont été imposées ? As-tu été totalement libre dans tes choix ?
Vincent Lérisson : Oui totalement. J’ai juste eu un souhait des artistes pour que la lumière ne soit pas en permanence aveuglante, ce qui peut s’avérer désagréable pour le public. On est dans un style très rock’n’roll, qui envoie la purée. Qu’il y ait quelques moments un peu surprenants c’est une chose, mais il ne veulent pas que ça devienne désagréable et fatiguant pour les yeux. Et c’est vrai que sur certains autres projets, mon rôle a été d’envoyer des lumières qui bastonnent un peu, notamment sur Justice où le mot d’ordre est clairement « d’arroser », tant en son qu’en lights, mais je suis capable d’exprimer des intentions très différentes comme sur les tournées de Charlie Winston ou de Lily Wood and The Prick.
… et le froid des Mythos et MagicPannel.
Sinon, toujours dans le registre du souhait des artistes, ils ont voulu un spectacle qui ait une véritable identité visuelle et pas juste de la lumière « pour les éclairer ». Il fallait que l’on puisse reconnaître au premier coup d’œil qu’il s’agissait de Louise Attaque. Avec les médias et, les réseaux sociaux, le côté visuel devient très important. Cela fait longtemps que je travaille avec Gaëtan Roussel, et dès notre première collaboration, mon intention a été de créer une identité visuelle propre à chaque tournée, et cette démarche lui a également plu. Je pense que c’est aussi pour ça qu’on continue à travailler ensemble. En tout cas pour Louise Attaque, cela semble convenir puisqu’à priori nous avons énormément de bons retours ce qui fait vraiment plaisir. C’est un travail collectif dont nous sommes tous fiers et je suis enchanté de bosser avec cette équipe. A chaque poste il y a une pointure qui fait que ça marche. Moi j’apporte mes idées et techniquement je m’en sors, mais c’est mon équipe qui va mener ce projet jusqu’à son terme dans chaque domaine afin d’atteindre une osmose globale. C’est cette ambiance collective qui me plait et plait aux gens.
Vincent, artisan de la lumière
SLU : C’est toi qui pupitre ?
Vincent Lérisson : Oui. Toujours. J’ai écrit le spectacle visuel et je le dirige entièrement en live. Je n’ai JAMAIS utilisé de time-code, et je n’en veux pas. J’aime la musique, j’ai le sens du rythme, et je fais tout à la main pour tous les groupes avec qui je travaille, Justice y compris. Je le revendique haut et fort et j’en suis particulièrement fier. C’est ma façon de travailler, si bien qu’il est parfois difficile d’envisager des remplacements.
Asymétrie minimaliste à base de Magic Pannels…
SLU : Tu n’es apparemment pas un éclairagiste qui a besoin à tout prix de la dernière nouveauté à la mode ?
Vincent Lérisson : Ah non ! Je ne fais pas partie de ces gens là ! J’ai juste besoin du projecteur qui va m’être utile au bon moment, avec des caractéristiques qui me conviennent, et peu importe s’il est récent ou pas, du moment qu’il correspond à mes besoins. Je me fiche du côté mode ou de la nouveauté. Je prends dans tous les produits qui existent ce qu’ils vont m’apporter. Ça peut être une machine qui a plus de 15 ans comme une machine qui vient de sortir. Là j’ai par exemple du MagicPanel 602 car sur ce projet j’ai trouvé un grand intérêt pour la rotation infinie. J’ai aussi trouvé que la forme de la source, cette matrice carrée avec les pixels un peu espacés, raccordait efficacement avec l’Elidy. Mais je ne l’ai pas choisi ça parce que « tout le monde » l’utilise.
SLU : Quand on parle de « produits à la mode » tu penses tout de suite à Ayrton ?
Vincent Lérisson : Oui bien sûr ! Et je trouve ça bien ! J’aime leur démarche de recherche et de développement permanent. Ils insufflent de nouvelles choses et sont très créatifs. A nous, éclairagistes, de savoir ensuite faire un tri dans toute cette richesse et diversité de produits, et de les utiliser pour ce qu’on a besoin d’en faire. C’est un peu un bureau d’étude permanent dans notre domaine. J’aime beaucoup ces gens là, et c’est toujours très enrichissant de les rencontrer.
… Avec les Elidy-S pixel-mappés, le tableau gagne en profondeur et en chaleur
SLU : Comment conçois-tu ton métier ? Tu sembles très impliqué dans la mise en œuvre de ton kit et de sa conception.
Vincent Lérisson : Totalement. Il est très important, quand on imagine le design d’un kit lumière, d’avoir pleinement conscience de ce que ça représente en termes de mise en œuvre. En ce moment il y a de plus en plus de gens qui déboulent d’on ne sait où, et qui sous prétexte de savoir se servir d’ordinateurs ou programmer des machines, conçoivent des designs inmontables, en totale ignorance de ce que va être le déploiement de la technique qu’ils envisagent et sans trop de suivi sur le terrain. On le voit de plus en plus.
La chaleur et la présence des dalles Elidy-S qui « poussent » les artistes dans des contre-jours impressifs
Les artistes qui travaillent avec moi, ou avec d’autres qui ne sont pas non plus dans ce mode de fonctionnement, savent que l’on va se battre pour défendre l’intégrité artistique d’un show jusqu’au bout et partout, que ça soit à Paris ou au fin fond de je ne sais quelle région, pour que le public ressente la même émotion, et que la démarche des artistes soit défendue sans compromis. C’est ça qui compte pour moi, le respect pour les gens, pour ce métier, pour le public. Je fais partie de ce que j’appelle « les artisans du spectacle » et c’est dans ce milieu là que j’aime travailler.
Les petites dalles vidéo souples et aimantées sur des plaquettes de métal.
SLU : Parle-nous un peu de ton kit, et notamment de ce fameux « mur » en colonnes mi-vidéo, mi-Elidy-S
Vincent Lérisson : Alors oui, on est très fier de ce mur. C’est un concept assez sympa à base de 10 colonnes qui bougent en panoramique et que je contrôle individuellement. Elles sont fabriquées sur mesure, chacune en trois parties, et assemblées avec des clavettes comme celles des systèmes de son. En dehors des platines de métal qui reçoivent les écrans aimantés, elles sont en aluminium pour limiter leur poids, car les Media-Spinner qui les reçoivent ne supportent que 50 kg chacun. Elles sont équipées de dalles Elidy et de petites dalles vidéo de 6 mm de pitch, qui pèsent 300 g. Et comme elles sont aimantées, on les a collées directement sur une plaque de métal en alternance avec les Elidy. C’est un petit produit sympa que j’avais déjà utilisé sur la création de Breakbot car j’avais besoin de dalles vidéo arrondies. C’est Sébastien Sacco a fait toute la config et le câblage, et on se retrouve avec un mur vidéo plutôt atypique pour faire des choses très sympa.
Viper & K10, un couple équilibré
Le blanc des Viper en différentes températures dans des tableaux limpides et précis.
SLU : Tu as opté pour le binôme Spot Viper et Wash K10…
Vincent Lérisson : Oui nous avons des Viper et du K10 en l’air. J’aime bien le rapport entre le K10 et le Viper. Je trouve que ces deux machines se marient très bien. Ici je n’avais pas besoin de la puissance du K20, donc on a opté pour le K10 et nous sommes très contents. Sinon on a aussi les Atomic LED. Nous avons été parmi les premiers à en avoir en tournée, depuis février. Il y a aussi de l’Atomic 3000 car si on voyage avec l’essentiel de nos machines spécifiques, il y a une partie du kit qui est louée sur place, et dans ce cas là, il est encore difficile de demander un produit très récent comme l’Atomic 3000 LED car on ne le trouve pas encore partout en parc. Le matériel que nous demandons sur place a été choisi pour ses performances, mais aussi par rapport aux facilités à en trouver chez la plupart des prestataires.
SLU : Et ici au Zénith tu as le même kit que sur le reste de la tournée ?
Vincent Lérisson : Pas tout à fait mais presque. Pour les Zénith, j’ai fait ajouter quelques PAR-LED pour renforcer les latéraux, et le pont de 9 Mythos derrière les colonnes pour ajouter un peu de profondeur.
SLU : Tu as aussi des sources traditionnelles chaudes comme les Sunstrips
Vincent Lérisson : Oui quelques-uns que j’ai placés en bain de pieds. J’adore la couleur de la lumière du Sunstrip. Et puis c’est très sympa pour faire de l’effet sur les artistes. Avec certains chasers, ça permet de donner l’impression que les musiciens « se décalent » alors qu’ils ne bougent pas. J’aime bien ce genre d’effets qui déstabilisent. Et nous avons des blinders de type Molefay à 4 lampes.
Jeu de MagicPanel, en faisceau plein…
SLU : Et alors, un autre élément très spécial de ton kit, ce sont tes pantographes…
Vincent Lérisson : Nos 5 pantographes sont asservis. Ce n’est pas fiable, c’est fragile, assez compliqué à régler. On a eu des galères terribles avec ça et c’est dommage parce que ce sont des accessoires que j’aime beaucoup et avec lesquels je pourrais envisager plein de choses. Mais déjà, depuis la sortie du camion jusqu’à leur retour dedans, il n’y a que moi qui les manipule et qui m’en occupe sur la tournée. C’est moi qui les installe, qui les fait bouger, qui les règle, etc. Sur chacun des pantos, j’ai deux MagicPanel 602, les premiers modèles, avec l’arrière de la tête en miroir. On a décidé de ne pas les pixel-mapper car on n’en a pas suffisamment pour que ça soit vraiment intéressant, et ça demandait beaucoup de programmation pour finalement pas grand chose visuellement dans ce contexte. Donc on les a utilisés comme des projecteurs à effets et pas comme des écrans vidéo. Les effets internes qui sont dans la machine sont vraiment sympas.
… ou avec les effets internes programmés dans la machine.
SLU : Tu gères comment tes faces ? C’est quelque chose d’important pour toi ?
Vincent Lérisson : Oui et non. Ce qui est important c’est de voir le groupe. Et il y a mille façons d’éclairer les artistes. Il y a des moments où la face est importante, et des fois où elle l’est moins. Parfois les visages disparaissent, ça va dépendre des ambiances. J’ai rarement des faces surexposées. Elles sont parfois sous exposées, notamment par rapport à la puissance que j’ai derrière, mais le déséquilibre est voulu. Je ne sais pas si je le fais bien ou pas, mais en tout cas je n’ai jamais eu de retours me disant qu’on ne voyait pas bien les artistes ou qu’on ne les voyait pas suffisamment.
SLU : Tu utilises beaucoup de fumée, ça n’est pas gênant pour tes écrans vidéo ?
Vincent Lérisson : J’en utilise pas mal, mais dans mon système j’ai un équilibre qui convient. J’ai des besoins contradictoires ne serait-ce que pour le mur du fond. Les Elidy ont besoin de beaucoup de fumée pour marquer l’espace avec leurs faisceaux, et les écrans vidéo dans l’absolu n’en ont pas besoin. Mais ils sont suffisamment puissants pour que ça ne pose aucun problème. C’est très chargé en fumée mais l’effet et le rendu lumière est tel qu’on le souhaite. Ici j’aime une fumée dense et la plus homogène possible. Mais je ne suis pas du genre à prendre la tête à mon chef électro si on n’a pas une fumée au top. On bosse en équipe et en confiance. Je sais que si la fumée n’est pas au top, c’est parce qu’on ne peut pas avoir mieux, ça dépend des lieux, des conditions… Là où l’on galère souvent c’est en festival…
Quand l’équipement lumière se fait décor, à la fois source de lumière (les écrans video) et élément éclairé par les Viper.
Si j’ai un regret sur cette tournée, c’est qu’on n’ait pas emmené avec nous nos machines à fumée sur les festivals, car c’est souvent là où ça pêche. On est souvent très bien accueilli en lumière, mais très souvent, pour la fumée, ce n’est pas ça… C’est dommage, ça gâche un peu tout. Pour avoir tourné pas mal à l’étranger, un peu partout sur des scènes en plein air dans toutes conditions, je sais que bien souvent, sauf si bien sûr on a un violent vent de face, en s’organisant un peu, on peut très bien faire une belle fumée, même en extérieur. C’est une question de volonté, plus encore que de moyens mis en œuvre.
SLU : Tu me disais que tu aimais bien les projecteurs Clay Paky, et notamment le Mythos…
Vincent Lérisson : A la base je n’ai pas spécialement de préférence pour telle ou telle marque, mais comme je travaille depuis longtemps avec Régie Lumière qui a beaucoup de Clay Paky, j’ai beaucoup travaillé avec. Je n’aime pas systématiquement tout, mais il y a des projecteurs qui sont vraiment sympas. J’ai même eu l’occasion de leur donner mon avis sur certains produits et c’est toujours plaisant d’être en rapport avec les fabricants qui sont à l’écoute des retours d’utilisateurs. Pour ce qui est du Mythos, j’en ai dans mon kit, et je les considère comme des effets, voilà. C’est de l’effet « plus-plus », ils peuvent être très puissants, ils ont une ouverture de malade, et on a la possibilité de jouer avec cette machine même en petite salle grâce à leur ouverture gigantesque et à cette réserve de puissance qui fait que même très ouverte, il reste de la lumière.
C’est une machine qui chauffe, donc je fais toujours attention, même si ça peut réduire un peu la durée de vie des lampes, de les couper quand je ne m’en sers pas, que ça soit pour une première partie ou autre, sinon la machine peut en pâtir. Je préfère stresser au moment de rallumer mes lampes pendant un changement de plateau, que de subir le stress d’une avarie en plein show.
SLU : Toutes tes washs sont à leds, même tes faces sont réalisées avec du wash à leds ?
Vincent Lérisson : Oui tout à fait. Pour la face ne voulais pas de focus donc il me fallait des projecteurs pilotables. Ensuite, je voulais éviter au maximum les blocs de puissance et minimiser le câblage. Donc il me fallait de la led. Dans mon kit originel, j’avais des PC 2kW pour me faire une face globale et 5 PAR64 pointés en douche sur les musiciens. Ça m’ennuyait de perdre un temps pas possible pour envoyer un gars dans le pont juste pour ça. Alors, dès qu’on a fini les festivals, j’ai remplacé par des wash à leds. Ça ne consomme pas, ça évite du câblage, et bien sûr ça n’utilise aucun bloc de puissance. On a du K10 qui fait très bien le travail. Au départ c’est un choix pratique et pas artistique mais ici, ça ne change rien pour moi si ce n’est que c’est beaucoup plus souple, et encore une fois le mariage entre les K10 avec les Viper se fait très bien.
Le réseau et l’image, gérés et optimisés par Sébastien Sacco
SLU : Sébastien, tu nous racontes ton parcours ?
Sébastien Sacco et son ordi portable relié au réseau via une borne WiFi pour régler les écrans de n’importe où dans la salle.
Sébastien Sacco – Responsable réseau et vidéo : A la base j’ai une formation de programmation informatique et j’ai fait une école supérieure en infographie. Etant d’Annecy où il y avait peu de débouchés dans ce domaine, j’ai fait un peu de spectacle en dehors de mes études, et finalement j’ai suivi cette route. Au début d’ailleurs, mes études en informatique et infographie ne m’étaient pas spécialement utiles et elles le sont devenues car je me retrouve souvent à la gestion vidéo, réseau et image. Pour en venir à ce système, j’ai dessiné les plans sur Solid-Works, et c’est FL-Structure qui a réalisé le hardware. Nous avons ensuite intégré les éléments dessus. Pour gérer le mur, on est sur une quarantaine d’univers. Il y a en tout 128 Elidy (90 sur le mur et quelques autres sur la partie avant des praticables des musiciens surélevés). Chaque LED est contrôlée individuellement car on envoie de la vidéo générée principalement par le serveur. La console de Vincent pilote la lumière, les layers du serveur (un Avolites AI), et en DMX certains paramètres des Elidy. En fait, on peut piloter les Elidy en ArtNet et en DMX. En DMX on gère quelque chose comme 6 paramètres (dont l’intensité et différents effets intégrés) et en ArtNet, on lui envoie tout ce qui est « médias », sur 25 paramètres par dalle. Parallèlement, les petits écrans sont gérés par le serveur de manière très classique avec des layers dédiés, et sortie DVI. Le signal passe par un contrôleur Novastar qui part avec des petites nappes vers les dalles. Le serveur Avolites gère donc à la fois les Elidy en ArtNet / DMX et les dalles vidéo en DVI. Et donc il y a 8 layers qui sont pilotés par Vincent depuis sa Grand MA2 pour ce serveur.
En haut du rack, le Gigaswitch 8, puis un node Ethenet-DMX8 Luminex et les alimentation PSX9, chacune capable de servir 9 dalles Elidy-S.
SLU : La régie est reliée en réseau par fibre optique ?
Sébastien Sacco : Oui, avec des Gigacore Luminex sur deux fibres optiques. On utilise trois nodes Gigacore. Il y en a un pour les liaisons spectacle, un pour la technique en interne, le travail au plateau ou autre, et un pour les groupes que l’on accueille en local, et qui permet de récupérer tous les signaux directement dans le réseau sans avoir besoin de tirer des câbles additionnels dans tous les sens. J’aime bien ces systèmes. On a d’ailleurs enregistré des mémoires de test dans les Gigacore, pour checker le système, les projecteurs, avant même que la console ne soit connectée. On peut les piloter directement même avec nos smartphones pour envoyer des tests depuis n’importe où sur le plateau. C’est la fonction « snapshot » du soft Luminex. C’est en quelque sorte une capture de la trame DMX en cours qui est enregistrée sous forme de mémoire et que l’on peut rappeler : une astuce bien pratique. Et on peut la modifier. Il suffit que Vincent m’envoie un état lumineux, depuis sa console, et moi je l’enregistre dans une mémoire du Gigacore. Et elle peut être updatée instantanément. On peut aussi dire à chaque node d’envoyer la première mémoire sur chaque sortie tant qu’il ne reçoit pas le signal ArtNet. C’est à dire que dès que je démarre mon armoire, les node envoient une mémoire de test, ce qui peut être utile encore une fois pour checker l’installation avant la mise en place de la régie ou le passage des fibres en salle. On peut donc monter tout le système sans console. Ensuite, il y a aussi un node spécialement dédié à la vidéo pour permettre de garder les Elidy allumées, car le serveur envoie des valeurs en DMX, mais si ce sont des images fixes, il ne régénère pas le signal automatiquement. S’il n’y a aucun changement d’information dans le signal, le serveur arrête d’envoyer des valeurs et l’Elidy s’arrête au bout de quelques secondes car il ne reçoit plus rien. Donc j’utilise un node pour faire un « re-rout » en interne. Je prends 8 univers en ArtNet, je les redirige sur 8 autres et ça les renvoie constamment.
Le petit ordi qui permet de gérer la configuration des écrans via le réseau.
SLU : Et l’espèce de petit machin avec un écran dans ton rack, mais qu’est-ce donc ? On dirait un tout petit ordi.
Sébastien Sacco : Oui c ‘est ça. C’est un petit système Raspberry USB Network Server qui tourne sous Linux et qui me permet de gérer la config de mes écrans via du réseau. Les électroniques Novastar qui gèrent les petits écrans vidéo ne se connectent qu’en USB, donc évidemment c’est du câblage qui peut difficilement dépasser deux mètres de longueur, et c’est très contraignant. Donc j’utilise cette bidouille, avec un petit soft qui transforme l’USB en réseau, et qui me permet ensuite de gérer mes configurations de partout depuis mon ordinateur via une borne wifi et régler tranquillement mes écrans avec une bonne visibilité. Je peux me balader où je veux et régler tout ça en toute facilité sans avoir besoin d’être branché sur les électroniques.
J’adore !
Une fois de plus, l’une des clefs de la réussite visuelle d’un projet de concert ou de spectacle réside dans la confiance de la production ou de l’artiste dans son concepteur lumière, son « lighteux », et la latitude qu’on lui laisse pour exprimer les concepts scénographiques qu’il imagine avec son équipe et au cœur d’une vraie réflexion artistique. Moins il y a d’interférences dans ce processus, et mieux c’est. C’est là qu’on arrive à obtenir des choses totalement merveilleuses.
Jeux de miroirs entre les Mythos et les MagicPanel à découvrir au travers une pluie de gobos.
La lumière que j’ai vue sur ce concert est probablement l’une des plus belles qu’il m’ait été donné de voir. Tant par la finesse et la justesse de la mise en lumière, que par l’impressivité des effets et leur capacité à prolonger avec une profonde exactitude le jeu des musiciens. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé sur toute la tournée. Le talent de Vincent Lérisson et de son équipe n’y est pas pour rien ! Et il n’était tout simplement pas question qu’on passe à côté sans en parler et rendre hommage à ce travail exceptionnel. Total respect. Pour plus d’infos sur Vincent Lérissonvisitez son site web ici
Avec six journées et deux nuits de spectacles musicaux et artistiques, six scènes différentes et 4 700 bénévoles à l’œuvre pour accueillir 230 000 personnes, le Festival Paléo de Nyon est l’un des plus importants festivals européens. Pour cette « 40+1e« , édition les organisateurs ont offert une superbe brochette d’artistes, dont Iron Maiden, The Chemical Brothers, Muse, Francis Cabrel et The Lumineers. Les ingénieurs de la société française Alabama Média étaient sur le pont jour et nuit pour s’assurer que les clients aient la meilleure expérience audio et visuelle possible.
Alabama est partie intégrante du succès dont jouit aujourd’hui le festival. Cela fait 20 ans que la société lyonnaise y est impliquée. Elle n’est pas seulement responsable des deux scènes principales, Les Arches et La Grande Scène, elle est aussi responsable de la diffusion de toutes les images sur les écrans géants, gère l’enregistrement vidéo de la scène Les Arches et s’assure que la télévision locale et nationale dispose de toutes les images dont elle a besoin en distribuant les signaux audio et vidéo à partir de sa régie dédiée.
L’équipe d’Alabama Media avec Joël May à droite
« Nous utilisons la vidéo au Paléo depuis 15 ans » se souvient Joël May, directeur technique d’Alabama. « Autrefois, les gens craignaient que la vidéo éclipse le spectacle musical. On travaillait avec des très grands pas de pixels et il fallait faire appel à une grue pour installer les murs vidéo » Retour rapide en 2016, Alabama utilise maintenant les panneaux à leds X5 d’Absen. « Ils sont vraiment étonnants », s’enthousiasme Joël May, qui utilise depuis deux ans déjà les panneaux au pas de 5,2 mm au Paléo. « Je pense vraiment que ces panneaux à leds sont les meilleurs sur le marché, la luminosité est excellente et l’image est fantastique, même pour ceux qui sont à dix mètres de la scène. »
Alabama a déployé des deux côtés de la scène principale, deux écrans mesurant chacun 7 m x 4 m pour une résolution de 1344 x 756 pixels. Avec un total de 98 panneaux (soit 14 x 7), deux heures ont suffi pour construire chaque écran. Alabama a développé des échelles spéciales intégrées pour faciliter la maintenance de la structure et aussi la renforcer face aux vents violents, système qu’ils ont désormais inscrits à leur catalogue. « Construire les écrans est une partie de plaisir », admet Joël May. Le X5 est léger et le système de verrouillage facile à utiliser, donc en l’espace de quatre heures, on a complètement monté la vidéo de la scène principale. Les produits sont vraiment à toute épreuve, solides et fiables. C’est est un avantage considérable, car avec eux, on a l’esprit tranquille. On peut alors se pencher librement sur d’autres problèmes »
Un écran leds de 6 mm était aussi disponible pour les groupes qui demandaient un écran supplémentaire, comme Bastille cette année. Deux écrans Absen de 11 x 6 panneaux (1056 x 648 pixels) ont également pris place des deux côtés de la scène Arches. Constamment à la recherche de nouvelles idées et de nouveaux enjeux, Alabama envisage de nouvelles configurations pour les futures éditions du festival. Les organisateurs de Paléo sont toujours désireux d’avoir du contenu intéressant sur les écrans. Le festival n’a donc pas l’aspect d’une grande publicité télévisée. « Ils ont toujours pris soin de séparer le spectacle et le parrainage », insiste Joël May. Certes, un certain nombre de vidéos sont projetées avant les concerts, mais il n’y en a qu’une petite partie qui est liée aux sponsorx. « La plupart sont des films d’animation, à la fois drôles et décalés, réalisés par HES, l’école d’ingénieurs locale. Tous les efforts sont faits pour que les spectateurs en retiennent le meilleur souvenir : le festival est régulièrement encensé par tous pour la politesse de son personnel, la qualité de la nourriture et la discrétion de la sécurité. » Afin de gérer le contenu des écrans des deux scènes, Alabama a installé dans les coulisses une régie dotée d’un serveur de médias. A partir de là, ils peuvent gérer tous les flux vidéo, dont ceux des artistes invités, les signaux pour la télévision et les messages de sécurité pour informer les visiteurs. En cas de panne de courant, un générateur est disponible, et il y a toujours au moins un écran qui fonctionne pour afficher les messages importants.
Début 2016, Alabama est devenu distributeur officiel d’Absen pour le marché français. Cette décision résulte de la nécessité d’avoir un réseau de location partagé organisé en France. « Beaucoup de prestataires ont dix ou vingt mètres carrés en magasin, explique Joël May , mais quand il faut un grand écran à leds pour un événement plus important, c’est très difficile de trouver une offre unifiée. Avec l’aide d’Absen, nous avons décidé de combler ce vide stratégique et d’offrir une gamme complémentaire de produits de haute qualité sur le marché »,.
Alabama fonctionne maintenant comme un Gold VAP (Value Added Partner), et un centre de service et de dépannage d’Absen pour les produits à leds. « Quand un grand projet atterrit sur leur bureau, ils sont prêts à faire face à toutes les exigences. Nous savions qu’Absen serait la solution idéale pour le marché et pour nous-mêmes. Les A3Pro aussi bien que les X5 ont beaucoup de succès dans notre parc de location. » Aujourd’hui, en Europe on estime la surface totale disponible à la location à 500 mètres carrés en A3Pro, et rien qu’en France, il y a déjà plus de 400 m2 de panneaux X5 disponibles. La plus grande partie a été vendue par Alabama, qui possède 200 m2 de X5. « Pour moi, le X5 est le seul produit à leds pour usage extérieur qui offre cette qualité d’image avec une luminosité élevée dans un format aussi léger. C’est presque insensé d’envisager l’utilisation d’un pas de pixel de 5,2 mm pour des événements en plein air », s’enthousiasme Joël May. «Nous avons toujours voulu être à la pointe de la technologie LED et avoir Absen à nos côtés, fait une grande différence. Nous avons beaucoup de chance d’avoir d’excellentes relations avec le Paléo, et il se trouve que c’est l’endroit idéal pour essayer nos nouveaux produits et technologies.
Selon Joël May, la grande ouverture des écrans donne une image étonnante, même pour les personnes qui sont très loin à l’extrémité et sur les côtés de la scène. « Pas seulement horizontalement, mais aussi verticalement », souligne-t-il. « Le terrain qui mène à la scène principale est assez raide. Et au sommet de la colline, il y a une terrasse VIP d’où les gens regardent le spectacle peut-être à 50 mètres au-dessus de l’avant-scène. Malgré ces contraintes, les écrans fonctionnent impeccablement, même lorsque le soleil couchant frappe directement les écrans. » Pour Alabama, il est essentiel d’assurer que les écrans fonctionnent pendant la totalité des six jours du festival, « et ils supportent vraiment des conditions météorologiques extrêmement difficiles », insiste May. « Il n’est pas rare d’avoir des températures de plus de 35 degrés et des pluies diluviennes. Nous avons décidé d’alimenter les écrans avec deux signaux redondants en cas de panne. Nous sommes donc à l’abri d’une coupure de câble, d’une mauvaise connexion, de la pluie, du vent, etc. Dans les écrans Absen, la double alimentation redondante nous donne également plus de sérénité.
Pour Alabama, qui est derrière quelques-uns des plus grands festivals de musique de France, (Download à Paris, Mainsquare à Arras, les Francofolies de La Rochelle, Musilac et Guitare en Scène…), le Paléo tient toujours une place particulière dans le Calendrier.
Robe était l’un des mécènes du Festival des Lumières Signal 2016, organisé pendant quatre jours dans et autour de la belle et féerique ville de Prague en République Tchèque. Vingt-trois œuvres originales et innovantes d’art de la lumière ont attiré dans la ville une foule que l’on estime à 400 000 visiteurs.
Crédit photo Alexander Dobrovodsky
La première édition a eu lieu en 2013 et ce festival des lumières est reconnu maintenant comme l’un des plus grands et principaux en Europe. Robe a fourni 80 Pointe et 40 ColorStrobe pour une installation réalisée par le collectif russe Tundra.
Crédit photo Marek Kijevsky Milvus
« Epicenter v2 » a été mis en scène à Palac Narodni, une zone commerciale et résidentielle en cours de développement et qui dispose en plein centre d’un vaste espace cylindrique inoccupé sur deux étages. L’œuvre a été spécialement conçue pour s’adapter à cet espace et créer une expérience psychologique intense. Ses taches de lumière intenses pulsant, clignotant et explosant accompagnées de sons déroutants entraînent les spectateurs dans un univers mystérieux et totalement inconnu. Dans cette installation surréaliste, la lumière joue le rôle principal et révèle tout ce qui se cache dedans. D’un tourbillon de lucioles à un paysage futuriste formé par un étroit cône de lumière ou d’une flamme vacillante s’épanouissant … tout aboutit à un crescendo dans une danse d’éclairs retentissante.
Crédit photo Filip Obr
L’idée était que les participants accèdent « comme des témoins imprévus » à l’épicentre d’un rituel rare, naturel ou même surnaturel … accompli par la lumière. Ce concept interventionniste a été de surprendre et de lancer un défi à ceux qui auraient pu s’attendre à un « light show » plus conventionnel.
Les Pointe ont été placés au rez-de-chaussée et projetaient plusieurs faisceaux et effets vers le haut et sur le plafond de l’espace deux étages au-dessus, à 7 mètres de hauteur. Ils ont été choisis pour fournir une large gamme d’effets turbulents et de motifs arbitraires. Recouverts d’un diffuseur spécial, les Strobe blancs ont été placés autour du balcon du premier étage, à l’intérieur. Le public, limité à 200 personnes par séance, se trouvait quelques mètres en retrait, au même niveau.
Cela fait déjà un certain temps que Tundra travaille avec les produits Robe. « Les spécifications techniques du Pointe nous ont donné la simplicité et la pureté de la source lumineuse dont nous avions besoin et une totale liberté pour réaliser une multitude d’effets », déclare Alexander Lezius de Tundra. On a appliqué des algorithmes et des bruits aléatoires aux différents paramètres des Pointe pour créer une sensation de mouvement plus physiologique, il était important que cela n’ait pas l‘air robotique ou prévisible.
Pour l’équipe de Tundra, composée de Klim Sukhanov, Semyon Perevoschikov et Alexander Lezius et de leur producteur Juliette Bibasse, plus le soutien sur place de Pavel Zmunchila qui a apporté les diffuseurs customisés, c’est le lieu qui posait le plus gros problème. Le fait que Palac Narodni soit encore en chantier les a obligés à adapter l’arrangement initial, ce qui était en soi un véritable exercice de productivité car cela leur a permis de créer une itération complètement nouvelle d’Epicentre.
Crédit photo Jan Tichy Milvus
« Nous avons été ravis de soutenir Tundra dans la création d’une nouvelle œuvre intéressante et étonnante, qui a captivé tant de gens » commente Jiri Baros, directeur du marketing de Robe s.r.o. « Plus largement, le Signal Festival est désormais l’événement culturel le plus grand de la République tchèque, et c’est une excellente occasion de présenter quelques-uns de nos meilleurs équipements dans un usage innovant, différent et très attractif ». Tundra est un collectif artistique basé à Saint-Pétersbourg, en Russie. Il comprend des musiciens, des ingénieurs du son, des programmeurs et des artistes qui s’unissent pour réaliser des performances audiovisuelles exceptionnelles et des installations interactives. Tundra se concentre principalement sur la création d’espaces particuliers qui produisent des expériences émotionnelles véhiculées par la lumière et le son. Plus d’infos sur le site Robe
Concepteur d’éclairages de réputation mondiale, Durham Marenghi a utilisé plus de 850 projecteurs Clay Paky dans son kit d’éclairage des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques 2016 à Rio au Brésil. Travaillant avec un budget très serré et une limite de charge sur la toiture, Marenghi voulait des projecteurs polyvalents et compacts, capables de fournir un faisceau très puissant avec une consommation d’énergie minimale. En se tournant vers Clay Paky il a choisi 152 Mythos, 120 Sharpy Wash, 260 Sharpy, 194 Alpha Profile 1500 et 130 Alpha Beam 1500 soit plus de 850 projecteurs au total.
Photos Dave Crump CT
« Nous avions besoin de projecteurs très robustes dotés de très bonnes optiques », explique Marenghi. « Les projecteurs devaient être de très lumineux, légers avec un faisceau serré suffisamment précis pour se détacher des projections et être pris par les caméras. C’est pour ce travail de précision que nos avons choisi le Sharpy, l’Alpha Beam et le Mythos. Ces projecteurs disposent d’un fantastique train optique qui tire des faisceaux brillants. » Le Sharpy a travaillé aux côtés du Mythos pour illuminer la flamme olympique devant un auditoire mondial estimé à 3,5 milliards de spectateurs. « Cette année, la torche olympique nous a donné une occasion unique », explique Marenghi. « Habituellement, la torche produit une énorme quantité de lumière, mais cette fois, il n’y avait qu’une petite flamme à basse énergie placée devant une grande sculpture en miroir. J’ai décidé de faire avec chaque projecteur animé une tache de blanc et d’or qui se reflète dans le miroir et renforce la lumière de la flamme. Semblables à des lasers, les faisceaux du Mythos et du Sharpy nous ont permis d’éclairer tout le stade suivant un effet de chaudron que nous n’avions jamais vu auparavant sur la scène olympique.
Le concepteur a également dû rivaliser avec la météo hivernale du Brésil qui a culminé avec un déluge de pluie lors de la cérémonie de clôture. Heureusement l’Alpha Profile 1500 était capable de rivaliser avec les éléments déchaînés. « Nous avons utilisé l’Alpha Profile 1500 comme lumière principale dit Marenghi. « Au début, ils étaient protégés par des dômes, mais nous les avons retirés à chaque fois que c’était possible en raison de l’angle de projection étroit qui faisait tomber obligatoirement l’ombre des dômes sur la scène. Toutes les lumières clés ont dû être soigneusement contrôlées et l’aptitude de l’Alpha à revenir avec précision de position en position en termes de visée et d’obturation a permis à nos programmeurs de gagner beaucoup de temps. » Marenghi a utilisé 194 Alpha 1500 Profile (à couteaux) et 130 Alpha Beam 1 500, célèbres pour leur faisceau parallèle super-concentré à longue portée et leur lampe à décharge Lok-it de 1 500 W.
Photos Dave Crump CT
« Comme d’habitude, les Sharpy ont offert leur combinaison unique de faisceau précis à contraste élevé et de mouvement très rapide et les Sharpy Wash ont été utilisés pour l’éclairage arrière du public et l’éclairage de la structure du toit. Leur luminosité élevée et leur légèreté ont permis de soulager l’équipe des préoccupations en matière de charge de la toiture. » Originaire de Lancashire, en Angleterre, Marenghi est un vétéran de l’éclairage des Jeux olympiques. Il a conçu l’éclairage de toutes les cérémonies des Jeux olympiques d’hiver de Turin en 2006, la passation à Londres 2012 lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Pékin en 2008 et les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux paralympiques d’hiver de Sotchi en 2014. Il qualifie son expérience de Rio de « fantastique », et soutient que lui-même et son équipe ont « prouvé qu’il n’est pas nécessaire d’être une superpuissance, un pays super riche pour produire une cérémonie belle et spectaculaire » Son équipe comprenait les programmeurs Andy Voller, Ross Williams et Paulinho Lebrão, le concepteur lumière associé Joyce Drummond, le chef des poursuites Chris Henry, le directeur photo pour la télévision Nick Collier, et la directrice de l’équipe d’éclairage Jennie Marenghi. Le matériel était fourni par la société de location italienne Agora et était géré par Nicola Manuel-Tallino et Giulio Rovelli.
Après deux ans de succès dans le West End de Londres, The Commitments, comédie musicale dirigée par Caroline Jay Ranger, vient de partir en tournée. Elle emporte un générateur de brouillard AtmosphereAPS MDG. En 8 mois, ce périple la mènera dans 26 salles à travers le Royaume-Uni dont, pour la première fois un passage à Dublin, sa « ville natale ».
Crédit photo : Maidwell Marketing
Tiré du film récompensé par l’Académie Britannique des Arts du Cinéma et de la Télévision (BAFTA), The Commitments met en vedette 20 classiques de la soul. C’est une comédie festive d’après le roman de Roddy Doyle, qui retrace l’histoire d’un groupe hétéroclite de jeunes musiciens qui se joignent pour former « le meilleur groupe de soul que Dublin ait jamais connu ».
Pour évoquer l’atmosphère enfumée des clubs et des pubs de Dublin des années 1980 dans lesquels ils jouent, un unique générateur de brouillard Atmosphere a été préconisé par le concepteur lumière Jon Clark, qui est un ardent défenseur de MDG. Un second AtmosphereAPS fait également partie de la tournée en secours. « J’utilise toujours des machines MDG sur mes spectacles, car aucune autre machine sur le marché ne produit cette qualité de brouillard », explique Clark.
« Sur le spectacle de West End, nous avons utilisé un AtmosphereAPS, et comme la tournée a les mêmes dimensions que la production originale de West End, nous avons décidé de maintenir nos standards et de conserver cette robuste référence de l’industrie pour la tournée. » Un AtmosphereAPS suffit pour fournir un brouillard parfaitement équilibré sur toute la scène pendant ce spectacle très animé. On le contrôle directement en DMX à partir de la console ETC Eos.
Crédit photo : Maidwell Marketing
MDG conçoit ses machines pour qu’elles soient fiables, économiques en fluide et silencieuses même si le niveau de bruit n’était une exigence particulière sur ce spectacle rythmé et énergique… La longévité de l’Atmosphere n’est pas passée inaperçue pour Callum Humphries, le chef électricien de la tournée, très satisfait du choix de Clark : « Lorsqu’on a tous les problèmes d’une tournée d’hiver et de printemps, la dernière chose dont on a besoin est un matériel qui demande une attention constante », dit-il. « Je suis aussi un admirateur des produits MDG. C’est génial de savoir que tout le brouillard dont on a besoin est fourni par un générateur auquel on peut faire confiance et qui fonctionnera merveilleusement pendant toute la tournée, où que nous soyons.
Crédit photo : Maidwell Marketing
« Pour nos besoins en CO2, nous travaillons en étroite collaboration avec Gassed Up (sur recommandation de Matt Wiseman de MDG Royaume Uni) qui nous a fourni des bouteilles de la taille adéquate à toutes les dates. Les gens pensent que c’est difficile de faire une tournée avec du CO2 comprimé mais j’ai beaucoup travaillé avec les produits MDG et, une fois que j’ai tout arrangé avec le transporteur et les salles, il n’y a jamais eu le moindre problème. Sur une production aussi lourde que celle-là, utiliser un produit fiable et de qualité a des avantages qui dépassent de loin ce type d’inconvénient.
Crédit photo : Maidwell Marketing
La tournée de The Commitments a débuté en octobre au Churchill Theatre de Bromley et continuera à répandre son bienheureux brouillard sur toute la Grande-Bretagne avant de s’achever au Théâtre de l’Alhambra de Bradford en mai 2017. Le MDG AtmosphereAPS et les fluides ont été fournis par le fournisseur d’éclairage de la tournée, White Light.
Ragnarock, le musée danois de la pop, du rock et des nouvelles cultures, a ouvert ses portes au public en avril 2016. La façade dorée du musée, le chemin de tapis rouge et le hall sont exclusivement éclairés par des projecteurs SGM et ces installations viennent d’être nommées pour le prestigieux Danish Lighting Award 2016(Lien ici)
Dès le départ, il était clair que l’éclairage devrait être une partie essentielle de l’architecture et de l’expression visuelle du Musée Ragnarock, utilisé comme un véhicule et moyen de communication pour soutenir les activités et l’objectif général du musée. Lena Bruun, Chef du Développement chez Ragnarock, explique : « Nous voulions que l’éclairage parle presque pour lui-même et envoie un signal de vie, d’ouverture et de transparence. Nous avons pensé qu’il ferait un lien entre les passants et le musée et leur apporterait une émotion, même en dehors des heures d’ouverture.
Dans les premiers temps, les plans prévoyaient la mise en place d’une façade média mais quand le concepteur d’éclairage Jesper Kongshaug est devenu partie intégrante du projet, il a proposé une autre solution pour couvrir la belle façade et l’enrichir par l’éclairage. La façade est entièrement revêtue de cabochons dorés en forme de pyramide, ce qui, pour un concepteur d’éclairage, offre de nombreuses possibilités créatives. « C’est logique d’utiliser les structures de la façade pour jouer avec l’éclairage et créer différentes textures et ambiances selon les différentes occasions » explique Kongshaug. « Le bâtiment est très expressif et change lui-même d’apparence lorsque la lumière du jour évolue. Avec le bon éclairage, on peut réaliser des effets impressionnants. »
L’équipe a essayé divers projecteurs de différents fabricants et a fini par choisir les SGM P-5 et P-2 pour éclairer la façade. « Pour nous, il était très important de travailler avec un fabricant disposant d’un catalogue de projecteurs puissants capables aussi de résister durablement à la météo des quatre saisons danoises » déclare Kasper Stouenborg, programmeur et Consultant AV. « Cela, avec le fait que nous avons aimé l’attitude et les visions de SGM, nous a amenés à collaborer avec eux sur ce projet. Cerise sur le gâteau, nous n’avons pas eu une seule panne de projecteur, ce qui est une surprise agréable et bienvenue. »
Les coins dans lesquels on a installé les P-2 et P-5 tout autour du bâtiment, contribuent à souligner les formes pyramidales qui couvrent toute la façade. « Comme la surface est métallique, avec l’éclairage, on peut faire paraître le bâtiment comme s’il était fait d’argent, d’or, de bronze ou d’un autre métal » développe Stouenborg. Le tapis rouge commence sur la place devant l’édifice et poursuit son chemin dans le hall du musée. La place est éclairée par huit G-Spot pour donner aux visiteurs une véritable expérience de tapis rouge et les accueillir au musée comme de vraies rock-stars. En outre, les G-Spots mettent également en valeur les éléments qui entourent la place et le tapis rouge, les bancs publics, les parterres de fleurs et les installations interactives.
En entrant vers la réception via le tapis rouge, 24 G-1 Wash assurent un accueil lumineux aux visiteurs. L’espace du hall remplit plusieurs rôles : boutique de cadeaux, salle de concert et espace événementiel. Il fallait donc une solution d’éclairage souple et facilement programmable. Kongshaug a eu l’occasion de tester les projecteurs SGM G-1 Wash avant leur livraison, et les a trouvés excellents : « Il nous fallait des projecteurs qui serviraient aussi bien pour l’éclairage de la boutique que comme lumières de spectacle pour des événements et des circonstances particulières. C’est ce qu’on a trouvé avec le G-1 Wash et pour moi, c’était inhabituel de spécifier un tout nouveau projecteur. »
Le musée est situé dans la ville danoise de Roskilde, également connue pour son festival annuel très apprécié. Il fait partie d’un quartier appelé Musicon. La municipalité de Roskilde a un plan d’éclairage plus important pour les environs et l’éclairage extérieur de Ragnarock est relié physiquement au système d’éclairage de toute la zone qui peut ainsi être conçu et contrôlé comme un tout. « Nous ne pouvions pas rêver d’une meilleure solution d’éclairage. Le fait que l’éclairage fasse partie intégrante du plan a contribué à la cohérence du résultat : tous les éléments convergent pour soutenir les activités et les objectifs de Ragnarock » conclut Bruun.
Concernant le projet, le Comité du Prix danois de l’éclairage (Danish Lighting Award) a déclaré : « Avec des têtes mobiles, des projections de gobos et des couleurs flashy, l’éclairage communique le contenu et le thème du lieu d’une manière brutale et pourtant poétique. » Le lauréat sera proclamé en janvier 2017.
Sur le chemin du renouveau vintage, la lumière vient de l’Europe de l’Est, et plus précisément des anciens territoires ouvriers de Pologne, avec l’entreprise Portman et son projecteur au look industriel, le P1.
P1 – rétro – lamp
Le P1 est composé de 7 sources halogènes disposées en nid d’abeille. Cet impression de croiser une ruche de fer est renforcée par les larges réflecteurs hexagonaux sertis au sein d’un grand berceau métallique semblant venir tout droit d’anciens studios de cinéma soviétique.
Le P1 en studioVue éclatée du projecteur P1. Au premier plan les sept réflecteurs vintage
Equipé de lampes crayons R7S, que l’on appelle vulgairement lampes quartz, en 100, 200 ou 300 watts, le projecteur P1 possède un gradateur sept voies internes pilotable en DMX. L’interface est un modèle de sobriété visant à l’efficacité : entrée/sortie en DMX et Powercon, menu simplifié avec un choix de gestion en 1 ou 7 canaux, en manuel ou DMX. Le châssis en alu noir donne une solide élégance au produit, renforcée par l’immense lyre en demi-cercle de près d’un mètre et ses deux robustes poignées, avec un poids contenu de 12 kg. Les dimensions imposantes du P1 et ses sources rétro d’une couleur très chaude (2900K), l’imposent naturellement dans un univers scénique décalé, à tendance vintage ou industrielle.
Le film de présentation officiel du P1
Portman light, ce jeune acteur polonais de la lumière n’en est qu’à ses débuts. Déjà il fourmille d’idées pour de nouveaux projecteurs à voir sur le site Portman custom lights
Présentés au dernier PL+S, les nouveaux produits coaxiaux de Clair Brothers, prévus pour la vente et pas l’exploitation exclusive par l’autre branche Clair Global, sont désormais disponibles en France chez Audio Concept qui en assure la distribution. Quatre nouvelles enceintes, les petites passives 5CX et 8CX, mais aussi le 12” polyvalent renfort/wedge appelé 1AM et son grand wedge de frère en 15” le 1.5AM.
Meet the family comme on dit à Lititz !
5CX
Le 5CX est une enceinte coaxiale passive de taille quasi Hi-Fi prévue pour assurer le débouchage sur des grandes scènes ou salles de spectacle, mais aussi toute diffusion d’effets ou de voix dans des galeries marchandes, des salles polyvalentes ou bien de musique d’ambiance dans des restaurants avec possibilité de pousser les tables ! Disposant d’une réponse en fréquence allant de 150 à 18 kHz à ± 2dB, la 5CX offre une ouverture conique de 70°. Le 5” et le dôme qui est enchâssé en son centre bénéficient d’un aimant néodyme, avec pour le grave, une suspension autorisant de fortes élongations. La sensibilité 1W@1m de 92 dB pour le grave et de 103 dB pour l’aigu couplée à une puissance admissible de 200 W, lui font délivrer un SPL Max de 118 dB. Bien entendu elle dispose de l’ensemble de points de fixation et de diverses lyres et bras pour la positionner en fixe.
8CX
La 8CX est aussi coaxiale, passive et de taille très raisonnable, mais là s’arrêtent les similitudes avec le petit modèle. Le 8” qui l’équipe dispose par exemple d’une bobine de 2” et d’une sensibilité 1W@1m de 98 dB et embarque un moteur 1,75” à sortie d’un pouce et plus un simple dôme ce qui fait grimper la sensibilité à 106 dB pour l’aigu et surtout permet de guider le haut du spectre de deux façons différentes. Un modèle existe en 100° pour la proximité et un second ouvre à 70° ce qui améliore la portée. L’aimant est au néodyme. La puissance admissible, de 500 W en crête et 250 W continus, donne à la 8CX un SPL Max de 128 dB. La réponse en fréquence quant à elle tient entre 100 Hz et 18 kHz à ± 2dB. Ici encore les possibilités d’accroche sont infinies de même que les cas de figure où cette enceinte pourra être employée seule ou en complément d’un système principal.
1AM
Avec la 1AM, on quitte le groupe des enceintes de complément pour attaquer celui des retours polyvalents, capables de satisfaire un chanteur comme un DJ ou encore de servir de sidefill sur scène ou de renfort latéral dans un système de diffusion. Coaxiale, active ou passive via un inverseur, la 1AM dispose d’un HP de grave de 12” et d’un moteur de 3” à sortie d’un pouce et demi avec un dôme en titanium et aimant néodyme chargé par un guide d’onde asymétrique lui donnant une couverture de 40°H x 60°V, et qui peut tourner de 90° facilement pour apporter une plus grande polyvalence d’emploi.
Les sensibilités 1W@1m sont de 99 dB pour le grave et 107 dB pour l’aigu ce qui donne un confortable 133 dB SPL en crête avec une bande passante extrêmement large puisque tenant à ±2dB entre 60 Hz et 18 kHz. L’impédance de 8 ohms dans le grave et 16 ohms dans l’aigu facilitent la mise en parallèle de deux ou trois enceintes sur deux canaux d’ampli en actif. A cet effet des presets spécifiques sont prévus par Clair dont un émulant la 12AM, un pour le mode wedge, un pour le renfort full range et un dernier pour le renfort avec un coupe bas à 100 Hz. Un modèle amplifié appelé 1.0AM+, embarquant un module Powersoft spécifique, devient de fait le premier wedge amplifié de Clair Bros. La 1AM a reçu le Best of Pro Award au dernier Infocomm
1.5AM
La 1.5AM enfin est le vrai gros wedge moderne en vente chez Clair Bros et reprend pour partie le look et les évents du renommé CM-22 qui n’est disponible qu’avec un technicien de Clair Global. Coaxial, uniquement actif et utilisant des amplis et des presets Clair Bros, le 1.5AM est conçu autour d’un 15” avec un cône renforcé par des fibres de carbone et un moteur 4” avec sortie de 2” chargé par un guide d’onde asymétrique lui donnant une couverture de 40°H x 60°V, guide qui peut tourner de 90° afin de satisfaire les artistes qui restent près de leur wedge mais bougent latéralement.
Cet ensemble coaxial est particulièrement efficace puisqu’il offre 136 dB SPL en crête malgré une réponse en fréquence très large avec notamment un grave démarrant à 55 Hz à -2 dB, un grave très généreux en considérant la taille raisonnable de ce wedge. La puissance admissible est de 800 W pour le grave et 130 W pour l’aigu avec une impédance de 8 ohms pour le grave et 16 pour le moteur. Une paire d’EP-4 mâle et femelle sont prévues pour des mises en parallèle. Comme toujours chez Clair, la finition est parfaite et la solidité au rendez-vous, solidité qui en revanche se paye un peu sur la balance avec un poids de 31 kg.
Tous ces nouveaux modèles vont être présentés en février de l’année prochaine chez un prestataire du sud-est de la France. Mais rien ne vous empêche d’aller dès à présent rendre visite de notre part à Dominique Maurel chez Audio Concept à Montauban pour les écouter. On est bien reçu dans le sud-ouest et on y mange bien ! Enfin, si un autre prestataire est intéressé par ces modèles et souhaite organiser à son tour une écoute, Dominique est à votre disposition.
Pas besoin de grimer votre fourgonnette en traineau pour ramener votre vieille table et bénéficier d’une remise allant jusqu’à moins 20% sur le prix d’achat d’une console de la famille S6L. Avid vous demande juste de ne pas traîner, cette offre prendra fin pile au moment où les bouchons iront bruyamment s’écraser dans le luminaire de madame le 31 décembre à minuit, pafffff….
Qu’elle soit analogique ou numérique, quelle qu’en soit la marque ou la taille, la seule condition pour effectuer une reprise est que la console que vous offrez au Père Noël Avid ait coûté lors de son achat en prix public, au moins 14 240 €. Bien entendu sont inclus dans la reprise tous les anciens modèles Avid, D-Show, Profile, SC48 et Mix Rack.
Avid S6LUne vue indiscrète du moteur de la S6L et il y a des canassons là-dedans !
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas la nouvelle Venue d’Avid (double sens offert par la maison SLU !) plongez donc dans notre reportage effectué lors du PL+S 2015 (Lien SLU ici).
Et découvrez les dernières fonctionnalités rattachées à la mise à jour 5.2 (voir avec lien SLU ici)
La S6L avec son indéfectible compagnon de route, le ProTools qui s’intègre comme papa dans maman avec cette surface en formant une passerelle idéale entre le studio et la scène.Tout Best en une image avec, honneur aux dames, Gwenaëlle Poher en charge de la logistique, José Chaves un des trois chargés d’affaires, Cyril Ubersfeld aussi chargé d’affaires, Matthieu Chenuil en charge du SAV, Sébastien Nicolas, le troisième et dernier chargé d’affaires et enfin l’homme qui murmurait à l’oreille des transistors, le seul, le vrai, Marc de Fouquières directeur technique du groupe Dushow.
Pour plus d’informations sur cette offre de reprise, contactez sans tarder :
Sébastien Nicolas, José Chaves et Cyril Ubersfeld chez Best Audio
Frédéric Epié chez Melpomen
Paul Emmanuel Masson chez 44.1
Ce serait dommage de passer à côté d’une bonne occasion de se délester de votre encombrante et lumineuse table basse chauffante qui prend la poussière au fond du dépôt ! D’autres informations sur les sites de Best Audio, de Melpomen, de 44.1 et sur Avid pour la promotion
Equipée d’une entrée jack standard 6,35 mm haute impédance (10 MΩ) à FET (transistor à effet de champ), la boîte de direct 4-Play de Radial dispose de quatre sorties symétriques sur XLR avec ground lift, commutables séquentiellement au pied. Un commutateur également actionnable au pied sert à « muter » l’entrée instrument qui peut être aussi bien une guitare acoustique, une basse, une mandoline ou encore un violon, … Pour changer d’instrument, il suffit donc d’activer le mute, débrancher et rebrancher le suivant en sélectionnant sa sortie dédiée. Tout se passe sans bruit et sans changement de paramétrage pour l’ingé son façade ou retours puisqu’une ligne séparée est assignée à chaque instrument d’un set.
Une des utilisations possibles
Mike Bauer de l’équipe technique Radial explique : « lorsque vous êtes sur une scène « chargée », la commutation entre instruments peut poser des problèmes. En partageant la même boîte de direct, le passage d’une guitare à une mandoline par exemple, nécessite que l’ingé son FOH et celui des retours mute la voie en cause pour éviter les transitoires et plops de déconnexion-connexion et de réajuster le gain, les EQ, la dynamique, …, pour le nouvel instrument.
Si on utilise plusieurs DI, une par instrument, le câblage sur scène devient vite inextricable. Demandez à n’importe quel technicien de plateau quelle approche il préfère, et il vous répondra que le mieux est d’utiliser un seul câble et une commutation manuelle entre instruments. Et parce que c’est l’artiste qui mute et choisit sa sortie instrument dédiée, il n’est plus nécessaire de faire intervenir les ingés son qui auront préalablement établi les réglages pour chaque canal affecté à un instrument. »
4-Play est équipé de sorties XLR avec ground lift pour éliminer la ronfle causée par les boucles de masse. Les connecteurs sont réalisés en nylon chargé verre pour l’isolation et de contacts argent-nickel pour la durée. Une sortie « tuner » asymétrique peut être programmée toujours active ou affectée par le commutateur de mute. L’alimentation s’effectue via un adaptateur 9 V avec une consommation max de 80 mA et le coffret extrêmement robuste réalisé en tôle d’acier de 2 mm d’épaisseur fait également office d’écran magnétique.
Synoptique
Quelques caractéristiques :
Entrée classe A à transistor à effet de champ avec des amplis OP de ligne sur les sorties
THD totale : < 0,03 %
IMD : 0,02 %
Plage dynamique : 113 dB
Plancher de bruit : – 100 dBu
Impédance d’entrée : 10 MΩ
Niveau max d’entrée (asym) : + 8 dBu (soit environ 2 V RMS)
Grand écart réussit pour Robe qui après avoir assommé le marché avec les surpuissantes BMFL revient avec un produit simplissime doté d’un regard flamboyant : le Halo RGB.
Détail du Halo RGB avec ses 8 trous d’assemblage et son alimentation Halo Driver.
Une couronne de leds en suspension dans les airs, comme des auréoles disco, voilà notre accueil au stand Robe, et cet effet saisissant suffirait à remplacer n’importe quel article. L’idée de placer un anneau de leds RGB sur un porte-filtre aux dimensions d’un PAR64 (255 x 255 mm) est brillante. Déporter toute l’alimentation et le contrôle 6 zones en DMX est génial. Tout le crédit revient à d’Ed Warren, éclairagiste entre autres des Mumford & Sons, Metronomy et plusieurs fois nominé pour son travail.
Ce projecteur dépouillé de toute contrainte se retrouve pratiquement réduit à sa seule source, libre aux concepteurs d’en glisser de partout, sur des projecteurs halogènes, suspendus à des fils, en matrice volumétrique, rien n’arrêtera l’éclairagiste un peu inventif.
Une tranche d’Halo, avec son poids plume de 800 g. Celui-ci est simplement fixé par des … colsons.
Tore de 50 W découpé en six tranches de led RGB, le Halo RGB s’insère sans excès dans quasi tous les kits, et permet couleurs fixes, effets circulaires ou par tranches, voire fol arc-en-ciel suivant la gestion choisie.
La partie alimentation et contrôle étant dévolue au Halo Driver, celui récupère le DMX et l’alimentation générale avant de les transmettre aux Halo via un câble DMX 4, identique à ceux utilisés pour les changeurs de couleurs (recyclage applaudi des deux mains en cette période d’écologie économiquement responsable).
les halos en lévitation dans la Boîte noire Robe des JTSE entre les Spikies et les Spiiders.
Le Halo Driver 320 W permet de gérer jusqu’à 6 Halo RGB, possède entrée et sortie DMX 5 points et Neutrik powercon TRUE1 (celui avec la fiche jaune).
A noter que le Halo existe aussi en version à leds blanches et aussi d’autres d’infos sur le site Robe
Cela fait maintenant plusieurs mois qu’on entend parler de la suite Ambeo du fabricant allemand Sennheiser. Curieux que nous sommes, nous avons profité des présentations qui ont eu lieu lors du salon audio Tonmeister pour aller à la rencontre de l’équipe qui se cache derrière la technologie hardware et software nécessaire à la captation, au traitement et à la restitution du son 3D !
Nous voilà donc tout mouillés et tout fripés en Allemagne, plus précisément à Cologne au salon audio Tonmeister ! On vous emmène un peu loin du scénique, mais si vous suivez, on va s’attarder sur un des sujets qui fait de plus en plus de bruit dans le monde du son : Le « son 3D », ou le « son immersif », l’ambisonique ou le binaural… Bref suivez ci-dessous on vous explique.
Des windjammers génétiquement modifiés chez Rycote… Il commence bien ce salon !
Avec l’évolution technologique de ces dernières années, la démocratisation de la vidéo captée à 360°, les casques de réalité virtuelle ou augmentée, le retour en force et en toute logique de la technologie binaurale, le monde de l’audio pro se cherche, se fait peur et s’agite. Il faut dire que l’enjeu est colossal. Sennheiser a senti le vent tourner et planche depuis un moment sur une solution globale pour créer mais aussi nous aider à comprendre les nouveaux outils nécessaires, tout ceci afin de produire des sons de plus en plus immersifs et 3D. C’est ainsi qu’est né Ambeo. Ce label nous fournit des solutions de captation, de post-production et de diffusion. Le concept est sorti début 2015, et depuis on attend les différentes sorties car Sennheiser nous avait prévenus… Il va y en avoir !
La réalité virtuelle
D’ailleurs, le salon Tonmeister est l’occasion pour la marque allemande d’annoncer la sortie d’un nouveau volet de sa saga : Les « Ambeo Music Blueprints » (lien ici). Ils se présentent sous forme de guides d’utilisation des produits labélisés Ambeo. Qui dit nouvelle technologie, dit nouveau matériel et donc nouvelle manière de travailler ! Clairs et concis, ces tutoriels sont divisés en trois catégories: AMBEO for loudspeakers, AMBEO for binaural, AMBEO for virtual reality.
Le Stand Sennheiser-Neumann
Parlons un peu de matériel
Johanes Karres nous présentant l’offre globale du label AMBEO
On a pu assister à la présentation de différentes technologies développées pour le « son 3D ». Chaque présentation étant à chaque fois appuyée par un professionnel nous présentant son travail, fruit de l’utilisation de l’outil en question. Concrètement, la marque allemande ou plutôt les marques allemandes puisque Neumann fait partie du groupe Sennheiser, nous présentent 3 techniques de captation pour 3 façons de restituer le « son en 3D ». Dévoilé au début de l’année, voici le micro dédié à prise de son à 360° : l’Ambeo VR mic. Équipé de 4 capsules électrostatiques à directivité cardioïde, ce petit micro ambisonique de premier ordre semble idéalement conçu pour venir se planter au-dessus d’une caméra à 360°. Il offre une réponse en fréquence fidèle avec une sensibilité de 31 mV/Pa, et ses 21,5 cm ne pèsent que 400g.
L’ambeo VR Mic…… pas très grand, ni très lourd
L’adaptateur épanoui nous permet de récupérer les quatre canaux séparément. Pour faciliter l’utilisation de la technologie ambisonique, Sennheiser vous a préparé un plug pour convertir ces quatre canaux au « format B ». Doté d’une interface sobre et lisible, ce plug-in vous permettra aussi de spatialiser votre prise de son ambisonique.
Le plug-in de conversion ambisonique développé par Sennheiser.
Une fois en « format B », vous pourrez écouter votre prise de son en mono, en stéréo ou sur un système surround. Mais pour l’apprécier au casque stéréo en rendu binaural, il faudra encore un autre plug-in pour convertir les quatre canaux du « B format » vers 2 canaux du binaural. Ca représente pas mal de manip, me direz-vous, et en plus, on ne vous a encore même pas parlé de linker une information de headtracking d’un player 360 pour l’avoir en temps réel sur votre plug-in de conversion en binaural, et produire ainsi du « binaural dynamique »…
Alors, bien évidemment… mettez votre meilleur casque pour tous les extraits que nous allons partager.
Bande-annonce de la série Tempel produit par Visualise Londres.
Vous l’avez compris, si vous voulez rester au goût du jour il va falloir bosser, et pour certains continuer un peu à lire ! Le micro est idéal pour récupérer une ambiance et restituer un espace, mais pour avoir de la proximité sur certaines sources, vous devrez planter des micros traditionnels et les spatialiser dans votre mix. Si vous travaillez en binaural, un plug-in comme le Binauralizer de Noise Makers, ou le plug-in Panorama de Wave Arts, et bien d’autres, sont de parfaits outils pour vous accompagner. Bien évidemment vous n’oublierez pas de délayer ce micro pour le mettre en phase avec votre micro ambisonique, Ambeo ou autre…
Le plug-in Ambisonic de Sennheiser en démo
Le micro marche très bien et sa démonstration est bluffante. Le seul problème que j’ai remarqué est que le son phase pour les sources mouvantes en forte proximité, mais c’est un défaut dû à la conversion en binaural de l’ambisonic en format B et non à la conception de ce micro. Le problème est vite effacé quand la source mouvante prend un peu de distance du capteur. Si notre cerveau interprète correctement un espace via une écoute en binaural, avoir un casque VR sur la tête avec un mixage de ce son binaural en temps réel, relativement à la position de votre tête, améliorera encore plus la sensation d’espace. On appelle cette information sonore le « binaural dynamique ». Plusieurs « études » et retours d’utilisateurs en témoignent : avoir le son qui module et se place selon la direction dans laquelle nous regardons crédibilise l’espace représenté. En fait, même les petits mouvements de tête, occasionnant de légers changements de son, auront une répercussion positive sur les facultés de votre cerveau à se figurer l’environnement dans lequel on le plonge… Décidément immersif.
clip de l’artiste Reeps One
Pour l’instant, Ambeo ne fournit pas de solution logicielle pour vous accompagner jusqu’à cette étape de la post production audio pour la VR ou la vidéo à 360°, mais heureusement, quelque part loin des grands éditeurs de logiciels, s’agitent des passionnés qui partagent leurs savoirs. Voici un tutoriel gratuit qui explique la manip. On remerciera ces auteurs pour leur sens du partage et leur ingéniosité.
« the dummy head » ou le micro binaural KU 100 de chez Neumann
Une fois la présentation de la solution ambisonique terminée, est venu le tour de la prise de son en binaural… Donc qui s’est pointé ? The dummy head ! Le légendaire KU 100, plus connu sous le sobriquet de “Georges” du côté de Radio France. On vous en a déjà parlé dans un autre reportage fort détaillé (lien Slu ici).
Mais je ne résiste pas à partager avec vous l’exemple que Sennheiser a choisi pour le blueprint « Binaural » (On remarque que quelques micros sont utilisés pour appuyer certains instruments. Si vous n’entendez pas de différence, écoutez un morceau en stéréo pour comparer et vous allez vite comprendre). C’est sans aucun doute une pépite de prise de son binaurale et une preuve de l’avenir merveilleux de cette technique dans la prise de son musicale. Le producteur derrière ce son est le « Phonomatik LAB » qui a d’ailleurs monté son label musical en binaural : Music Inside Records.
Vidéo cigarette
Le dernier volet de cette présentation
Le dernier « blueprint », c’est celui consacré à la restitution du son en 3D. On pose gentiment son casque et on écoute le monsieur nourrir les 10 enceintes de son système 9.1. avec la configuration suivante : Left, Center, Right, Rear left, Rear right, Up left, Up right, Rear Up left et Rear Up right. Une prise de son multicanale d’un orchestre nous est présentée et on est saisi par la reproduction de l’acoustique naturelle et la profondeur du son.
La face du système 9.1Les deux enceintes arrière gauche
On jette soudain un coup d’œil pour regarder la référence d’enceinte utilisée. Il s’agit des petites actives de Neumann, anciennement Klein & Hummel. Je ne les avais jamais écoutées, les fameuses enceintes appairées… C’est bon ça marche très bien ! D’ailleurs l’acoustique est tellement détaillée qu’on en apprécie encore plus la grande dynamique de l’enregistrement. Toutes les enceintes étant en phase, on peut parfaitement localiser les sons dans un espace… à 360°
la petite enceinte active bi amplifiée Neumann : la KH 120 ALe MKH 800 Twin
La technique de prise de son multipiste est déposée par Sennheiser et s’appelle « Ambeo Cube ». Ce qu’il y a de vraiment très étonnant, c’est l’utilisation de ces 9 micros via cette configuration. En effet le MKH 800 Twin propose deux sorties, ses deux capsules, qui une fois traitées avec plug-in Sennheiser permettent de modifier la directivité progressivement pour pouvoir trouver LE micro de la situation. La démonstration à laquelle nous avons assisté est spectaculaire. Vous pouvez ranger vos reverb, on a ici la main sur l’espace… à la prise ! Je vous laisse en juger par vous même sur la démonstration vidéo que Sennheiser propose. Au casque c’est déjà beau, mais sur un 9.1 c’est magnifique !
Implantation du système de prise de son 3D « Ambeo Cube ».
Alors bien sûr, beaucoup de matériel est déployé à la prise de son, et pour la restitution complète il vous faut une écoute en 9.1. Rien qu’un des 8 micros MKH 800 Twin coûte 3 299 €, mais si vous avez l’occasion d’essayer… foncez ! Petite parenthèse, sur le même système 9.1, on a aussi pu assister à une démonstration d’une prise de son 3D opérée par le studio 2L …
Comment vous dire ? Je ne sais pas comment ils ont réussi leur coup, mais même en étant très mal placé tout au fond à droite de la zone d’écoute (collé à une enceinte !) je percevais encore la profondeur du mix du côté gauche… Impressionnant ! Le studio a déjà été primé pour plusieurs productions. Si vous avez un lecteur Blu-Ray et un bon surround à la maison, voir même un bon malt pour accompagner le tout, c’est l’occasion de se faire plaisir ! (Mollo tout de même sur le malt hein ..?)
On avait prévu une interview avec Véronique Larcher, la responsable du projet Ambeo. On a finalement eu droit à une table ronde avec elle, deux ingénieurs de chez Sennheiser et deux professionnels extérieurs qui utilisent les produits Ambeo.
De gauche à droite : Henrik Oppermann (head of Sound de Visualise studio), Paul Thomas (fondateur du studio Phonomatik LAB), Mikkel Nymand (product application manager Ambeo), Véronique Larcher (responsable du projet Ambeo) et Johannes Kares (3D audio application engineer Ambeo).
SLU : Bonjour Véronique, peux-tu nous présenter Ambeo ?
Véronique Larcher, responsable du projet Ambeo chez Sennheiser
Véronique Larcher : Ambeo est un peu comme un trade-mark. Un genre de label qui héberge plusieurs produits software ou hardware. Cela peut être un micro dédié à la prise de son en 3D, un système d’écoute, un logiciel sous forme de plug-in, une solution d’expérience 3D à la maison, entre autres …
SLU : Nous avons eu le plaisir d’assister aujourd’hui à la présentation de 3 solutions de reproduction du son 3D, et ceci de manière très pédagogique. Tu peux nous parler des Ambeo music blueprints ?
Véronique Larcher : Les blueprints sont comme de petits guides destinés aux ingénieurs qui s’intéressent au son 3D et qui veulent s’y mettre. On les a divisés en trois catégories, comme trois tutoriels, avec des exemples et des témoignages de professionnels experts pour chaque technique. On explique comment enregistrer et mixer du son 3D. Un peu comme un livre de recettes de cuisine ! On fournit une liste d’ingrédients pour démarrer et ensuite, les futurs cuisiniers mijoteront leurs propres plats ! Le but est que les gens s’y mettent rapidement avec quelques bases et on espère leur permettre de produire leurs propres créations en son 3D.
Les trois blueprints en libre accès sur le site de Sennheiser
SLU : Imaginons une prise de son avec la tête Neumann KU 100. Sa qualité de prise de son binaurale n’est plus à prouver, mais si l’on veut renforcer une source avec un micro en proximité, quel plug-in de spatialisation binaurale conseillez-vous pour un couplage correct avec la KU 100 ?
Johannes Kares, (3D Audio application chez Sennheiser)
Johannes Kares (Responsable Ambeo for Binaural) : Actuellement j’utilise Panorama de Wave Arts, mais aussi Binauralizer de l’éditeur Noise Makers… On y travaille…
Véronique Larcher : Les outils de panoramique binaural sont intéressants, mais nous avons eu comme retour d’une bonne moitié de nos utilisateurs qu’ils continuaient à travailler avec des panoramiques stéréo traditionnels, et certains ont produit de bons mix. Cependant nous trouvons que l’utilisation de plug-ins panoramiques est très intéressante et nous aimerions bien y apporter notre contribution.
Wave ArtsBinauralizer
Vidéo de présentation du plug in Binauralizer de chez Noise Makers
SLU : Un des points faibles de la restitution du son 3D via un casque stéréo, en binaural naturel ou en ambisonique, c’est la timide présence de son frontal. Que conseillez-vous pour améliorer cet aspect ?
Johannes Kares : Ce qui marche très bien, et qui évite aussi la confusion entre son frontal et le son particulièrement situé derrière, c’est quand l’environnement binaural est couplé au head tracking. Mais Paul Thomas du studio Phonomatik Lab nous a montré aujourd’hui qu’on peut bien utiliser l’appui d’un autre micro au centre. Aussi il est bien plus efficace de pouvoir prendre le temps de placer les sources physiquement. Quand on ne peut pas le faire, c’est toujours plus compliqué.
Vidéo de démo de Sennheiser : l’Ambisonic pour la VR, Mix du DJ Robin Schulz en Binaural dynamique
Mikkel Nymand, product application manager chez Sennheiser
Mikkel Nymand : Il est très utile de s’appuyer sur des micros de proximité qu’il faut ensuite intégrer au mix en respectant leur distance. Mais on cherche encore des solutions et certains outils manquent. On en vient à fabriquer nos propres outils. Mais le vrai conseil que je donnerais serait de vraiment se concentrer sur le propos, comprendre ses enjeux et son message pour savoir comment vous allez raconter cette histoire avec le son 3D car c’est tellement plus compliqué que la stéréo.
Paul Thomas, Fondateur de Phonomatik-Lab
Paul Thomas : Oui, ce n’est pas une blague, mais probablement que le meilleur plug-in pour une bonne prise binaurale, c’est… de fermer les yeux. Sérieusement, la vue occupe peut-être 90% de notre attention. Fermer les yeux permet de se concentrer sur l’espace sonore et c’est très productif quand on travaille en binaural.
SLU : Natural tricks 😉 ! Parlez-nous un peu du nouveau micro ambisonique de Sennheiser
Mikkel Nymand : Il est équipé de 4 capsules identiques, électrostatiques à directivité cardioïde. Les signaux de ce micro sont ensuite convertis au format B ambisonique qui permet de récupérer 4 composantes : le son omnidirectionnel et 3 formes bidirectionnelles, devant / derrière, gauche / droite et haut / bas.
Johannes Kares : et vous pouvez directement uploader ce format sur YouTube !
SLU : Et c’est pareil pour Facebook ?
Mikkel Nymand : Oui. Facebook a aussi développé un set d’outils pour le son 3D en collaboration avec l’éditeur Two Big Ears. Ils ont développé de bons outils de conversion qui donnent un rendu qui s’apparente presque à celui d’un ambisonique de second ordre.
Henrik Opperman, chef du département son au studio Visualise.
Henrik Oppermann : Oui, on dit que c’est un ordre intermédiaire, et ils l’ont labélisé « Facebook 360 »
Johannes Kares : Mais le résultat est complètement comparable à ce qui peut être produit avec notre micro ambisonique. Notre micro peut donc complètement s’intégrer dans leur chaîne.
Mikkel Nymand : Oui il suffit d’importer le format « ambisonic pure data » dans leur logiciel.
Henrik Oppermann : Sinon ce qui est très pratique avec ce micro, c’est sa petite taille. Il est très important quand on tourne en 360° d’avoir un matériel discret du fait qu’il n’y a tout simplement pas de hors champ !
SLU : Henrik, en tant que spécialiste du son pour la VR et la Vidéo à 360°, constatez-vous des besoins en bruitage et sound design plus importants pour ces nouveaux médias ?
Henrik Oppermann : Oui au début c’est difficile. Ce sont des méthodes de travail complètement différentes. Par rapport au mixage stéréo vous devez tout repenser. Les règles sont différentes. Par exemple dans un film, lors d’un dialogue, on peut avoir envie de sentir la voix d’un des personnages plus en proximité. En VR, c’est beaucoup moins envisageable. La spatialisation devient plus importante, en tant que sound design ! Mais aussi bien sûr le sound design traditionnel est lui aussi à spatialiser. C’est une étape de plus, une étape plus fun, mais c’est définitivement plus de travail et cela nécessite de repenser toute sa manière de travailler.
SLU : Ambeo semble être un programme plein de surprises ! Doit-on attendre d’autres sorties prochainement ?
Véronique Larcher : Oui, notre première ambition est d’informer les créateurs qui vont s’orienter vers la production de son immersif, mais nous sommes aussi très intéressés par les moyens de reproduction de ces sons pour que les utilisateurs en fassent l’expérience. Nous sommes désormais compétents dans deux domaines : capturer les sons et les reproduire. C’est pourquoi nous allons sortir un nouveau produit destiné aux auditeurs. Et je peux vous garantir que cette sortie se produira avant la fin de l’année.
Casque stéréo Neoh
SLU : Dernière question très ouverte : à la vitesse où nous avançons, comment voyez-vous le monde de l’audio professionnel l’an prochain ?
Véronique Larcher : L’an prochain, vous et moi aurons accès aux outils pour remplir la réalité avec des éléments artificiels. L’émergence de la réalité augmentée.
Henrik Oppermann : Je vois la démocratisation des techniques dont nous avons parlé. Aussi, l’apparition des casques stéréo équipés de capteur head tracking pour que leurs utilisateurs puissent écouter un mix différent selon où ils regardent. Les livres audio, la musique classique, le fait de pouvoir sentir une scène en face de soi… c’est comme avoir un théâtre dans la tête. J’espère aussi que les jeunes producteurs de musique, vont s’approprier ces outils pour créer de la musique en 3D.
D’autres informations avec le casque stéréo Neoh de 3D Sound Labs, équipé d’un capteur de mouvement « headtracking » avec le lien ici
Johannes Kares : Je suis d’accord. Ça va à une vitesse… On arrive à un point où la technologie devient abordable et les créateurs commencent à penser aux possibilités de création de cet outil. On n’en est qu’au début et les gens doivent penser les créations différemment. Dans quelques mois seulement on verra ce potentiel grandir encore.
Très bon court métrage de Keiichi Matsuda sur un des futurs possibles de la VR… Brrr… un petit frisson d’angoisse tout de même !
Paul Thomas : Je pense qu’il y a une place pour la musique en 3D dans un monde ou la plupart des dynamiques sont de seulement quelques décibels. Avec le son 3D, on commence à recréer un nouveau terrain de jeu pour la diffusion de la musique, où l’on joue avec l’espace. On peut aussi transporter les gens avec de simples ambiances d’Amazonie ou d’ailleurs, c’est incroyable. On va pouvoir faire voyager le public. Voir avec le Lien ici vers la chaine Youtube du studio Phonomatik-Lab
Mikkel Nymand : Je pense que le nombre de productions va augmenter, que ce soit en binaural, VR, 9.1 ou même en Dolby Atmos. Il me semble que c’est le bon timing pour l’audio 3D qui arrive dans un monde de l’audio où la guerre du loudness fait rage. Plutôt que d’essayer de crier plus fort que les autres, le son 3D offrirait des mix plus nuancés.
Johannes Kares : Oui ils se tirent même la bourre sur I tunes, Spotify, ….
Paul Thomas : Avec ces techniques, on va pouvoir redonner de la valeur à la dynamique
SLU : Et c’est une très bonne nouvelle !
On remercie chaleureusement tous ces intervenants pour cette précieuse interview tablerondée™ ! Je vous remercie si vous avez le courage de lire jusqu’ici. Je vous laisse et je retourne à la réalité… la vraie ! On se retrouve vite pour un reportage en France… au pays des quenelles lumineuses, et croyez-moi… vous allez en prendre plein les yeux 😉 Peace.
Avec Komplete Audio 6, Native Instruments propose un ensemble interface audionumérique plus logiciels convenant aussi bien au Djing (avec Traktor 2) qu’à la production musicale personnelle (avec Cubase). NI Komplete Elements inclus dans le pack apporte sons et effets indispensables à la création. Komplete Audio 6 est une interface audio 6 canaux « premium », dotée de quatre entrées/sorties analogiques, d’une entrée/sortie MIDI, d’une entrée/sortie SPDIF, d’une alimentation fantôme (48 V) commutable sur les entrées micro, et d’un monitoring zéro latence.
Des pré-amplis micro haut de gamme (EIN de -127,5 dBu A) suivis de convertisseurs 24 bits/96 kHz Cirrus Logic garantissent un son professionnel pour n’importe quelle configuration de production. L’interface est directement alimentée par l’ordinateur (Mac OS X 10.9 ou supérieur, Windows 7, 8 et 10) via le port USB (2) et protégée par un boîtier en métal robuste résistant aux affres des tournées et adapté à une utilisation nomade. Le pack Komplete audio 6 inclut également les logiciels Traktor 2 LE, Cubase LE, et la collection Komplete Elements.
En associant une interface audio et des logiciels de niveau professionnel, Komplete Audio 6 constitue un kit de production complet à très faible coût.
Cerise sur le gâteau, Native Instruments propose une offre à durée limitée sur Komplete Audio 6 pour les fêtes de fin d’année. Sur tout le mois de décembre et jusqu’au 10 janvier 2017, l’interface audio 6 canaux est disponible au prix de 199 € (au lieu de 229 € couramment constaté) auprès des revendeurs participants et dans la boutique en ligne Native Instruments (Dans la limite des stocks disponibles.
Dans le cadre du renouvellement de son parc de location, la société de prestation « Scène de Nuit » organise une vente de matériel de location et un déstockage les vendredi 16 et samedi 17 prochains sur son site de Ballan Mire (Indre et Loir). Beaucoup de matériel son, lumière, vidéo, et structure sera mis en vente à cette occasion.
Parmi le matériel en exposition, dont la liste non exhaustive au format pdf est accessible en cliquant sur l’image ci-contre, on trouve :
Pour le son des consoles de mixage analogiques et numériques, des systèmes de diffusion et des enceintes, des périphériques de traitement, des amplificateurs, micros (filaires et HF), des enregistreurs, …
Coté lumière on pourra acquérir des projecteurs à lampe et à leds, des automatiques, des pupitres, gradateurs, ….
La vidéo n’est pas en reste avec des vidéoprojecteurs, écrans LCD, Plasma, lecteurs et switchers.
Enfin, de la structure, des accessoires de backline, des câbles et des flight cases seront également exposés de même que du matériel informatique.
Pour que vous vous fassiez une idée du matériel en vente avec les prix, voici un petit extrait ci-dessous de la liste :
Quand : Vendredi 16 et samedi 17 décembre de 10 h à 19 h Où : Scène de Nuit, 3 rue de la Sublainerie – 37510 Ballan Mire (Tel : 02 47 73 36 36) Site web : Scene de nuit