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Rémy Blanchet V2.0

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“Les retours c’est une école incroyable où l’erreur n’est pas une option, c’est interdit, ça n’existe pas, et c’est très bien comme ça.”

Rémy BlanchetIl a formé avec XaXa Gendron le plus fameux binôme aux retours. Attachant, lucide et humble, il a décidé de prendre du recul avec les poids lourds du showbiz et favorise désormais les projets à taille humaine en retrouvant la face. Né en mai 68, il nous fait sa révolution de velours.

Je n’ai pas le temps de poser la première question que Rémy démarre en trombe. Le propos est limpide, les souvenirs fusent et s’enchaînent à un rythme infernal passant de ses débuts à sa tournée en cours, de la face aux retours, de Lyon à Paris. “Tu sais, moi j’ai un peu l’Alzheimer…” m’avait-il dit quelques jours plus tôt. Bien sûr. Heureusement que j’ai toujours des batteries d’avance !

Flash Back, sur les bancs de l’école Grim

Jean-Michel Jarre à Aalborg au Danemark au milieu des éoliennes
Rémy aux retours de Jean-Michel Jarre à Aalborg au Danemark en 2002 au milieu des éoliennes, sans doute en 1997. Les 2x31 bandes sont pour les ears…

Rémy Blanchet : A mes débuts, il m’est arrivé d’être road, pour la tournée de 91 de Goldman avec Bertin Meynard qui tenait la console retours (et Andy Scott la face NDR), on avait fait quatre ou cinq dates dans le Rhône-Alpes, et j’étais tellement ultra motivé qu’au bout de quelques jours j’ai fini par faire tout le câblage de la scène.

On en reparle encore avec Bertin car je l’avais scotché. Il avait fini par me filer le blouson de la tournée à la dernière date, le sien, et j’étais terrassé de bonheur comme un môme. J’avais 23 ans.

SLU : Ça tombe bien que tu nous parles de ça, tu as commencé comment toi ?

Rémy surpris par un flash lors de la tournée Oxygène de Jean-Michel Jarre en 1997.
Certes il a l’air jeune mais, IL L’ETAIT ! Rémy surpris par un flash lors de la tournée Oxygène de Jean-Michel Jarre en 1997.

Rémy Blanchet : Par le GRIM, l’Ecole Supérieure du Spectacle de Lyon où d’ailleurs XaXa donne des cours. Je ne savais pas comment entrer dans ce milieu qui m’attirait, et c’est en allant simplement au Salon de l’Etudiant que je suis tombé sur cette école dont j’ignorais l’existence.

Lettre de motivation et McDo pour payer mes études, je me suis lancé à cœur perdu dans l’aventure. Je me souviendrai toujours des mecs qui le matin arrivaient et pionçaient sur les tables…Ils payaient 20.000 Francs l’année d’études, et ils n’en avaient rien à secouer.

Ils refusaient même d’aller sur des opérations où la musique ne leur plaisait pas ! Inutile de te dire que dès qu’il y avait un plan j’étais partant parfois même en plantant les Big Mac ! J’étais jeune, je ne savais pas que c’est cette envie qui allait me donner des ailes.

SLU : L’envie qui fait tellement briller les yeux des jeunes qui en veulent. Tu n’as pas dû finir ton cursus d’apprentissage…

Rémy Blanchet : Ohh non, j’ai quitté le GRIM dès la fin de la première année car j’ai été pris chez Produkscène qui était la plus grosse boîte de son et lights de Lyon où j’ai d’ailleurs fait la rencontre de XaXa. C’est Jean-Louis Berthet, le prof de son, qui m’a fait embaucher. Si je fais ce métier, c’est aussi grâce à lui. Il est toujours prof là-bas. C’est un mec extraordinaire.

SLU : Et ton amour pour la scène et la technique, il est né où ?

Rémy Blanchet : Mon univers a toujours été la musique. Mon instrument de prédilection est la batterie mais à Lyon, en appartement, je n’ai jamais pu jouer ailleurs que sur mes cuisses avec des bouts de bambou et des disques que j’écoutais en boucle. A 16 ans j’ai eu ma période guitare avec une gratte toute pourrie mais je n’ai jamais joué que pour moi et très mal. Je n’ai jamais pensé devenir musicien professionnel.

Les répétitions de Hallyday avec un symphonique pour les shows au Stade de France en 1998
Les répétitions de Hallyday avec un symphonique pour les shows au Stade de France en 1998. Rémy est debout derrière XaXa Gendron.

SLU : Je ne vois toujours pas le virage technique…

Rémy Blanchet : Quand j’étais tout gamin, avant de déménager à Lyon, j’ai habité en Touraine dans un pavillon qui était équipé d’une chaudière à charbon. Un jour elle a été remplacée ce qui a libéré plein de place. J’ai investi la pièce et je l’ai équipée avec tout ce que j’ai pu trouver d’enceintes et de matos. C’était l’époque des radios libres, je faisais des montages sur cassette et plein d’autres trucs du genre, sans me douter un instant que quelques années plus tard cela allait devenir mon métier. Dans mon esprit cela n’était d’ailleurs même pas un métier ! J’étais à fond dans la musique qui est, d’une certaine manière, mon deuxième sang.
Pense que mon premier concert je ne l’ai vu qu’en 1989 ! A Tours il ne se passait pas grand-chose, je ne savais donc pas ce que pouvaient représenter les différents corps de métier œuvrant dans le spectacle ! Je suis sorti de là en sachant que je voulais faire ça mais sans savoir comment. C’est donc le GRIM qui m’a permis d’y voir clair quelques années plus tard.

SLU : T’as attaqué directement là-bas ?

Rémy Blanchet : Ahh non, d’abord je me suis tapé trois mois de maths appliquées aux sciences sociales. J’ai très vite arrêté. C’est à ce moment-là que j’ai commencé chez McDo. J’y suis resté jusqu’au jour où j’ai été pris chez Produkscène et où je leur ai dit adieu sans regrets !!

La rencontre avec Xaxa (Xavier Gendron)

Rémy Blanchet et Xavier Gendron, le couple le plus fameux des retours français pour Johnny en 2009,.
Rémy Blanchet et Xavier Gendron, le couple le plus fameux des retours français pour Johnny en 2009,.

SLU : Comment s’est passé ta rencontre avec XaXa ?

Rémy Blanchet : A l’époque où j’ai été embauché, il était stagiaire. Il l’est d’ailleurs resté un bon moment. Je me souviens lui avoir dit : “mais tu veux rester stagiaire encore combien de temps ?” (rires !)
Le soir de notre rencontre, à peine rentré à la maison, j’ai dit mot pour mot à ma copine de l’époque : “Aujourd’hui j’ai rencontré un mec, je suis sûr qu’avec lui on peut déplacer des montagnes”. Je m’en souviens parfaitement, et pourtant jamais je ne me serais douté qu’on allait vivre ensemble une telle aventure et qu’il allait devenir comme un frère pour moi. A force de vivre avec XaXa on d’ailleurs fini par croire qu’on était ensemble (rires) ! C’est normal, on rêvait des mêmes choses. Nous avons commencé par être amis avant de bosser et pas l’inverse.

En 1999 à Mériadeck pour Mylène Farmer, XaXa devant sa Paragon.
En 1999 à Mériadeck pour Mylène Farmer, XaXa devant sa Paragon.

Après j’ai suivi une route assez classique au dépôt de Produkscène en m’occupant des sorties et des retours, ce qui m’a permis de connaître le matos son comme l’éclairage. Au bout d’un moment, pas très long, je suis allé voir le patron, je lui ai rappelé que je voulais faire du son, et c’est parti assez rapidement grâce aux vieux passionnés qui y bossaient à l’époque. On y est resté avec XaXa jusqu’au moment où Produkscène a décidé de s’étendre via un gestionnaire extérieur qui a torpillé la société en un an chrono. Nous sommes alors partis chez Boîte à Sons, un autre prestataire lyonnais.

Nous avons eu de la chance, beaucoup de chance, avec XaXa car nous avons été mis sur les rails par Jean-Louis Berthet et Yves Mas, deux mecs passionnés, avec un savoir de ouf et une pédagogie top. Je regrette qu’ils ne soient pas assez connus. Ils ont cette merveilleuse envie de partager. Quand je vois le comportement de certaines personnes vis-à-vis de jeunes qui ne demandent qu’à apprendre, c’est la meilleure façon de leur enlever la flamme.

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Les premières armes face/retours de Rémy

SLU : Après la période d’apprentissage, tu as été lâché sur quoi ?

Rémy Blanchet : A l’époque à Vénissieux il y avait une salle géniale, le Truck (devenue depuis le « Bizarre ! » et dédié aux cultures urbaines NDC) qui donnait des concerts tous les soirs dans tous les styles rock, garage, underground ; que des trucs mortels avec des groupes anglais qui débarquaient comme les Pogues. Pendant un an et demi j’y ai fait l’accueil et mes premières régies. Mon premier groupe aux retours a été russe. Je ne me souviens plus de son nom mais il était top. Un concert différent et bien branché chaque soir avec, suivant l’artiste, les loges réaménagées, une boîte, des enregistrements en multipiste, une radio, bref, l’endroit merveilleux pour débuter mais aussi sans doute trop ambitieux, et il n’a pas tenu.

SLU : C’était l’endroit rêvé pour faire ses premières armes !

Rémy Blanchet : Totalement ! En plus il y avait une équipe de mecs plus âgés qui était très bonne. On s’est tapé tellement de gigs et de one shots qu’on a vraiment eu une formation accélérée, ce qui est indispensable. Faire des tournées n’est pas suffisant, il faut bouffer de ce genre de presta pour s’en sortir en cas de galère autrement qu’avec la caisse de spare.

SLU : C’est à cette période que tu t’es dirigé consciemment ou inconsciemment vers les retours ?

Rémy Blanchet : Non, j’ai toujours aimé et fait les retours et la façade, seulement tu sais comment ça marche, quand on a commencé à tourner avec XaXa sur les grosses tournées, l’étiquette est vite arrivée alors que j’ai toujours fait les deux. Ce sont deux approches complètement différentes d’un même métier, et j’aime autant l’une que l’autre. Quand j’ai été pris sur les grosses tournées, je suis d’ailleurs arrivé comme assistant et c’est normal, les gens pour qui je travaillais ne me connaissaient pas, et pour eux je ne savais pas tenir une console. J’ai naturellement fait profil bas, ce qui fait qu’une fois que j’ai pu commencer réellement à faire du son aux retours, avec la notoriété des artistes avec qui j’ai eu la chance de travailler, l’étiquette a été encore plus grosse !

SLU : Mais tu as fait des retours seul ? On te connaît tellement en binôme avec Xavier…

Rémy Blanchet : Bien sûr, lui et moi avant de travailler ensemble on en faisait plein, tout comme j’ai fait des faces avec par exemple St.Germain. Ce binôme, on l’a monté avec Xavier car ça nous trottait en tête depuis longtemps. Ce qui a scellé notre amitié depuis le départ, c’est notre passion commune pour ce métier et la façon de l’envisager. Quand on y pense c’est dingue, on a réussi à faire ce qu’on voulait faire !

Une Paragon s’envole, soutenue par Rémy, nous sommes en 1999 à Mériadeck pour Mylène Farmer.
Une Paragon s’envole, soutenue par Rémy, nous sommes en 1999 à Mériadeck pour Mylène Farmer. La seconde console est déjà en place, XaXa n’est pas loin..

SLU : Et quand avez-vous tous les deux travaillé ensemble face/retours pour la première fois ?

Rémy Blanchet : Pour Damien Saez, on a mis le temps non ? 25 ans ! (rires !) Mieux vaut tard que jamais ! J’avais pensé à lui dès le départ car c’était une évidence, mais il ne pouvait pas à cause de son planning très chargé. Quand il a pu venir, il a fait ce que j’aurais sans doute choisi mais avec son talent et ses idées.
Ca a immédiatement marché. Plus les années passent et plus on passe pour des vieux cons. Il n’empêche que dans ce genre de situation, il faut de l’expérience et à ce jeu-là XaXa est imbattable. On a été bien élevés. Nous avons eu la chance de travailler avec de vieux ricains et ça, c’est incomparable. L’expérience qui est la leur et l’époque où ils l’ont acquise les rend uniques.

SLU : Tu parles de l’époque Clair Bros ?

Rémy Blanchet : A fond ! Tout n’est pas bon aux USA. Il y a aussi plein de petites boîtes où ça bricole, mais à leur niveau, c’est juste ultra pro. Ils ne sont pas là pour rigoler, ils y vont à fond. C’est sans doute de là que nous vient notre manière de travailler avec XaXa. Pendant au moins 12 ans, on n’a quasiment travaillé qu’avec des anglo-saxons dont un noyau dur de mecs qui revenaient sur chaque tournée, et avec des seniors. Les seniors c’est la catégorie au top dans les grosses boîtes, des mecs avec un CV où tu tombes à la renverse rien qu’en en lisant la moitié.

La première fois par exemple qu’on a bossé avec Jim Devinney et qu’on a bu un verre avec lui, peut-être même deux ou trois d’ailleurs, on n’en revenait pas. Nous étions aux anges ! Je me souviens aussi de nos débuts chez Produkscène, on travaillait sur un spectacle qui tournait en province et s’appelait “Signé Sardou”. Le chanteur avait le physique et la voix proche de celle de Michel Sardou et faisait des reprises. On bossait pour lui par tranches de 24 heures non-stop. Un jour, alors qu’il pliait un câble, XaXa s’est accoudé à un fly assez haut et s’est endormi dessus (rires) ! Pareil pour moi, ça m’est arrivé à l’époque de m’endormir au dépôt debout contre le camion pendant qu’on me parlait. On était pourtant jeunes ! Jamais on n’aurait imaginé se retrouver un jour en face du vrai Sardou… Je crois que ce qui fait notre force, c’est de ne pas avoir oublié ces débuts.

Evolution du matos et priorités

St Germain au Zénith de Paris le 21 septembre 2001
Concert de St Germain au Zénith de Paris le 21 septembre 2001, une face en XL4, la place de concert coûtait 211…Francs !

SLU : Qu’est-ce qui a le plus changé techniquement parlant depuis tes débuts ?

Rémy Blanchet : Sans conteste la venue du numérique, même si cette technologie n’a pas révolutionné mon approche du métier. J’ai d’ailleurs mis très longtemps avant de m’y mettre, directement sur la PM1D qui, soit dit en passant, est la seule table à disposer d’autant d’entrées et de sorties et avec laquelle je n’ai jamais eu la moindre merde. La HF aussi a beaucoup évolué et m’a valu quelques sueurs froides et beaucoup de plaisir.

En 98 au Stade de France, je m’occupais des HF, et j’ai dû composer avec un incroyable patchwork de marques, modèles et fréquences. Cela a été super intéressant même si ça m’a valu quelques nuits blanches pour que tout fonctionne.

On est arrivé à faire cohabiter tout ce petit monde alors que ce n’était pas gagné d’avance et que c’était une première. De nos jours, les produits disposent de plans de fréquence, d’une gestion centralisée de toutes les liaisons et j’en passe. Le seul bémol, et cela est valable dans plein d’autres domaines, c’est qu’on y perd notre capacité à l’initiative et à la démerde. Presque n’importe qui peut mettre en route des HF maintenant. Enfin un HF c’est un bouffeur de signal donc si je peux m’en passer, je le fais avec plaisir.

SLU : Cette démocratisation te gêne ?

Rémy Blanchet : Ce n’est pas qu’elle me gêne mais par exemple il faut faire extrêmement attention avec des ears dont on voit qu’ils sont de plus en plus présents sur nos scènes. Il faut que les artistes et les techniciens soient conscients du risque de confier ses oreilles à quelqu’un parfois d’insuffisamment compétent.

St Germain à Hyde Park un 26 Juillet 2002. Alors, il ne fait pas de face Rémy ?
St Germain à Hyde Park un 26 Juillet 2002. Alors, il ne fait pas de face Rémy ?

SLU : Quelles sont tes priorités dans le choix du matériel ?

Rémy Blanchet : Je veux d’abord que ça sonne mais sans courir de risque au niveau de la fiabilité. J’ai eu cette discussion il y a quelque temps avec les gens de Dushow à l’époque où je voulais partir avec une Vi6, avant qu’ils en achètent un grand nombre. Très logiquement, ils militaient pour l’emploi des produits déjà en parc dont la Vista qui est très belle mais que personne ou presque ne maîtrise vraiment, moi surtout ! J’en suis venu à la conclusion que pour qu’une console devienne un standard, il faut qu’elle soit bonne dans trois domaines : le son, la fiabilité et l’ergonomie.

Pour Damien, je suis parti avec une Pro9 Midas qui a une ergonomie très perfectible, est relativement fiable mais sonne vraiment bien. Au départ j’avais prévu une XL4 mais avec un patch en 72 il en fallait deux, ce qui rend le passage en festival proche de la purge (rires) ! J’ai donc passé une journée entière chez Dushow sur une Pro6 avec le multi d’un de mes concerts, et j’ai fini par assimiler cette étrange ergonomie tout en craquant sur le son au point de me dire que si j’avais des sous, j’investirais sans doute dans une table. Tout ceci pour dire que ce type de console ne sera selon moi jamais un standard car tu ne peux pas la mettre par exemple en accueil de festival.

En 2002 dans un lieu parmi les plus prestigieux, le Royal Albert Hall pour St Germain.
En 2002 dans un lieu parmi les plus prestigieux, le Royal Albert Hall pour St Germain.

SLU : On en revient encore et toujours à la PM1D en somme…

Rémy Blanchet : Quelque part oui, en ce sens que si tu ne sais pas faire de son avec une PM1D, et ce n’est pas la meilleure au monde pour ça, tu n’y parviendras avec aucune console.

De nos jours, toutes les marques et les modèles fonctionnent à peu près bien et permettent de faire du son, que ce soit une console ou de la diffusion. On entre donc dans le subjectif, et c’est intéressant car chacun peut piocher là où ça l’intéresse artistiquement parlant.

J’ai juste du mal avec les systèmes équipés de HP type autoradio qu’on croise dans certains clubs et que je déteste profondément. Comment veux-tu faire un pied correct avec ce genre de mini gamelle. « ahh mais si, ça marche, écoutez ! » et ils te passent un CD… On oublie trop souvent la dynamique !

Le virage de Face

Un moment de détente à Los Angeles lors des répétitions pour la tournée de Johnny 2003.
Un moment de détente à Los Angeles lors des répétitions pour la tournée de Johnny 2003. Oui, c’est bien XaXa avec Rémy.

SLU : Qu’est-il arrivé à ce beau tandem Gendron-Blanchet…

Rémy Blanchet : J’ai pris des chemins différents. Cela n’a rien à voir avec Xavier qui est mon frère et le restera toujours, il le sait bien, mais je ne m’y retrouve plus dans les grosses tournées et notamment leur format. J’ai envie de quelque chose de plus petit. En tenant la face de Damien Saez, dont la tournée a commencé dans les clubs, j’ai ressenti plus d’humain et pourtant ce n’est pas, loin s’en faut, une petite tournée puisqu’on fait des Zéniths archi combles.
On est tous dans le même bus, et ça reste à échelle humaine. Une autre raison est que je favorise désormais des formats qui me parlent artistiquement. Je me suis donc payé le luxe de refuser Michel Sardou et Johnny Hallyday l’année dernière. J’ai tout donné jusqu’à la dernière date car la flamme ne s’est jamais éteinte mais j’avais vraiment envie et besoin d’autre chose.

SLU : C’est très courageux…

Rémy Blanchet : Non, je fonctionne comme ça, j’ai besoin d’être en accord avec moi-même, ma conscience et surtout mes envies, et je ne peux pas y aller à reculons même si la période n’est pas propice au changement. Ça me trottait en tête depuis un certain nombre d’années mais c’est long car il faut activer un réseau différent et pour cela il faut faire des rencontres. Ce métier je le fais car c’est ma passion. A chaque fois que je quitte ma maison pour aller bosser, j’ai du plaisir. Ça va bien au-delà d’un boulot..

Photo prise en plein concert de la tournée de Johnny Hallyday de 2003 lors de la date du 20 juillet en Corrèze en présence et à l’initiative du couple Chirac.
Photo prise en plein concert de la tournée de Johnny Hallyday de 2003 lors de la date du 20 juillet en Corrèze en présence et à l’initiative du couple Chirac. On distingue Xavier Gendron derrière.

SLU : Tu arrives pourtant à un âge où d’une certaine manière et parfois inconsciemment on commence à lever le pied avec les tournées, les tour bus, les douches dans les salles, les load-in à pas d’heure…

Rémy Blanchet : Message aux jeunes générations. Je ne vais pas lâcher l’affaire tout de suite. (rires) ! Tous les aspects de ce métier me conviennent parfaitement. Je ne le savais pas avant de commencer mais au bout de 25 ans, je n’ai plus aucun doute. J’ai du plaisir dans tous les aspects de ce métier, du tour bus aux douches ébréchées, tout me convient.
Le gros inconvénient c’est que si un jour je dois changer de job, je serai profondément malheureux car je ne fonctionne qu’à la passion. Ce qui me fait rire c’est que je ne bosse essentiellement plus qu’avec des trentenaires, ce qui fait qu’à 45 ans je suis devenu le vieux ! J’ai eu il y a quelques jours Christophe Gobley au téléphone, et malgré le fait qu’il soit officiellement à la retraite, il continue à faire tranquillement des petits plans sympas.
On n’a tourné qu’une fois ensemble mais à chaque fois qu’on se voit ou que l’on se parle, le courant passe. Ma génération a eu la chance de côtoyer les vrais pionniers comme lui, les mecs qui ont commencé quand rien n’existait.

SLU : Tu sens qu’on les pousse dehors les vieux ?

Rémy Blanchet : C’est la vie. Dans tous les métiers c’est comme ça. Il ne faut jamais oublier que la star est sur scène, pas derrière la console. Si la vraie star n’est pas là, aucun d’entre nous ne sera là. Je trouve aussi que certains (artistes, musiciens et techniciens) traînent les pieds et oublient que les spectateurs ont payé chèrement leur ticket pour être dans la salle !!

Une image de XaXa Gendron durant la tournée des stades de Johnny.
Une image de XaXa Gendron durant la tournée des stades de Johnny. « On ne quitte jamais des yeux l’artiste.. »

SLU : Est-ce que tu ressens vis-à-vis des technos, avec 25 ans de bouteille comme toi, le même engouement que vous avez eu à vos débuts pour les pionniers ?

Rémy Blanchet : Non pas vraiment. Pour avoir des potes essentiellement trentenaires, je constate qu’ils ne s’intéressent pas plus à eux qu’à leur passé.

Toute la nouvelle génération d’artistes français qui pour la plupart chante en anglais et vers laquelle je me dirige, ne rêve pas du tout devant notre CV et les prods encore moins. 

Si tu te pointes la gueule enfarinée croyant être le plus beau, tu vas tomber de haut ! J’ai par exemple glissé un pied dans ce nouveau milieu grâce à Philippe Katrine qui a déliré d’avoir un technicien qui a côtoyé toutes les grandes stars françaises…

SLU : Et après il s’est dit qu’en plus tu bosses bien !

Rémy Blanchet : Oui peut-être mais en tous cas il m’a permis de faire une première étape super importante. Je voudrais aussi remercier Romain Caucal, un régisseur, qui m’a aussi fait très vite confiance. A un moment donné je n’avais pas grand-chose de concret, et ça n’a pas été évident. Il faut y aller tranquillement, avec beaucoup d’humilité car, une fois encore, personne ne t’attend et tant mieux. Je n’ai aucune prétention, je ne pense pas travailler mieux qu’un autre, j’ai juste 25 ans d’expérience et ça, personne ne peut me l’enlever.
Ça ne m’empêche pas de me faire vanner très régulièrement sur mon passé ! Un autre avantage d’avoir complètement bifurqué, c’est que je n’ai rien à prouver à personne et je ne cours pas uniquement après le blé. Bien sûr j’ai besoin de vivre mais mes vrais moteurs sont la musique et le plaisir. Je me tape aussi des plans pour que dalle ou plutôt pour le plaisir que j’en retire. Je suis arrivé à un âge où je suis serein. Si on me brasse ou on me vire, tant pis, je trouverai du boulot ailleurs. C’est important de savoir dire non.

SLU : On m’a dit que tu es perfectionniste. Pire que XaXa ?

Rémy Blanchet : Différent. A une époque je me suis traîné une sale réputation de chieur, et je ne comprenais pas pourquoi car je l’étais d’abord pour moi-même. En fait, sans le vouloir, j’étais devenu super dur. J’en ai fait baver à un certain nombre qui se reconnaitront. On en a reparlé depuis. Ils ont appris à mon contact mais cela a parfois été très rude…

SLU : Le fait de travailler désormais dans un nouveau milieu artistique t’a-t-il facilité le switch face/retours ?

Rémy Blanchet : Non, pas vraiment. J’ai fait des retours durant de nombreuses années, j’ai donc été volontiers vers la face qui est un autre exercice et que j’adore mais rien n’est figé. Dans mes projets à venir il y a les deux de prévus. Je suis aussi heureux et à l’aise au service des musiciens qu’à celui du public et passer de l’un à l’autre me donne pas mal d’avantages car je sais ce qui se passe devant comme derrière. Il y a des différences techniques, philosophiques et éthiques entre les deux métiers mais pour moi ça fait partie d’un ensemble que j’aime. L’avantage de tenir la face est de pouvoir délivrer un signal musical et d’y coller au plus près avec tout ce qu’il porte en soi d’artistique et même au-delà.

Quand tu mixes Damien Saez, tu pousses un message qui a du sens ! Je m’éclate vraiment avec lui, d’autant que musicalement ça me parle et que je dispose de moyens pour travailler. C’était un peu moins évident au début de la tournée dans les clubs, mais heureusement j’ai bénéficié de l’aide bénévole de David Nulli (Waveform-Audio NDR) qui m’a secondé pour checker le matériel de certaines petites salles. A ce niveau-là, j’ai quelques lacunes. La diffusion a pas mal évolué, et les années passées derrière ne m’ont pas aidé (rires) ! Je sais caler une face à l’oreille, mais il est évident que c’est désormais devenu un vrai métier. Je ne connais pas non plus toutes les références et je ne sais pas à l’avance en arrivant dans certains clubs si cela va convenir ou suffire en termes de puissance ou de couverture.

J’en profite pour tirer un coup de chapeau à Damien Saez pour son professionnalisme. C’est un des seuls artistes que je connaisse qui a une vraie approche de ce qui se passe sur scène. Il place les musiciens et se place de telle sorte qu’il y ait une cohésion, une cohérence sonore et musicale entre les amplis et la batterie avant même qu’il y ait des retours. Sur cette base il n’y a plus qu’à ajouter avec les retours ce qui manque, par exemple la voix, et tu obtiens un résultat harmonieux.

Paragon & flammes sur le torse, Rémy durant Hallyday 2003.
Paragon & flammes sur le torse, Rémy durant Hallyday 2003.

SLU : Les salles de province sont de mieux en mieux équipées non ?

Rémy Blanchet : Oui, cela a vraiment bien changé, mais je me suis souvent heurté à l’incompréhension de régisseurs à qui je demande une certaine puissance et qui me certifient que si tel ou tel groupe réputé bruyant s’en est tiré, ça ira pour moi aussi. Je parle de headroom et donc de réserve dynamique afin de ne pas dénaturer mon son en l’écrasant dans les protections, et ça ne passe pas. « Ça va être trop fort ! » Ça me rend dingue car cela n’a rien à voir. Je veux de la marge, pas des morts dans la salle, et surtout je ne veux pas être obligé de dénaturer mes sources pour tenir dans un gabarit imposé.

J’ai constaté que certaines marques sont très présentes dans les clubs et plus que des marques, des configurations type, quelle que soit la jauge, ce qui démontre avant tout la qualité des commerciaux ! Il y a aussi des endroits où il faut se tenir à carreau à cause des émergences, je pense au Fil à St Etienne dont je connais le directeur technique, un ex-intermittent de la belle époque de Produkscène. Le niveau maxi est de 102 dBA, mais avec 98dB à 125Hz. Tout le monde y a mis du sien, et on a trouvé un compromis pour jouer notre show réputé comme fort. A juste titre quand même (rires) ! On n’arrive jamais en terrain conquis mais c’est parfois difficile d’établir le dialogue.
Sans doute les régisseurs et les techniciens qui font l’accueil doivent tomber sur des cas, disons, difficiles. C’est un des problèmes propres à la façade. C’est vrai qu’aux retours, tu as d’autres choses à gérer puisqu’une fois que tu as le matos que tu as demandé, tout le monde oublie ce qui se passe derrière sauf bien sûr les intéressés. On te fout la paix pour peu que tu ne fasses pas n’importe quoi et ne pourrisses pas la face (rires !)

SLU : On est bien d’accord, il y a une réelle interaction entre ce qui se passe derrière et devant…

Rémy Blanchet : Absolument. J’ai d’ailleurs lu ce qu’a dit XaXa à propos du pied (http://www.soundlightup.com/archives/reportages/xavier-gendron-et-sa-paragon-sur-la-tournee-de-damien-seaz.html) Bon, on n’a pas vécu tout à fait la même chose, peu importe (rires) ! Cela dit il y a des confrères qui ne supportent pas qu’il y ait du son qui provienne de la scène…C’est quand même de la musique qu’on fait non ? Il est vrai que parfois, sans parler de l’acoustique des salles, le travail de la personne aux retours fait que tu te retrouves avec une espèce de halo dans les 400 Hz qui vient colorer la face. Quand je coupe le système, ce que m’envoie XaXa est super propre, sauf le pied l’autre jour (!) Cela dit je sais que les gens sur scène sont tellement heureux que si la cage de scène par exemple pourrit un peu les retours et donc ma face, je ne vais pas aller l’emmerder, je vais faire avec. Au pire je délaye la façade pour aller m’aligner avec tel ou tel élément sur scène pour changer la perception globale de l’ensemble.

Bien cachée sous la scène, la régie retours de la tournée des stades 2003 d’Hallyday avec un Rémy surpris et très heureux !
Bien cachée sous la scène, la régie retours de la tournée des stades 2003 d’Hallyday avec un Rémy surpris et très heureux !

La relation à l’artiste…

SLU : Les relations avec les artistes ont changé avec le temps ?

Rémy Blanchet : Non pas vraiment. Chaque artiste est un être humain différent. Cela n’a rien à voir avec l’époque. J’ai par exemple bien accroché artistiquement et humainement avec Imany en allant faire un jour un remplacement à la face. S’en sont suivies une douzaine d’autres dates, et ensuite elle m’a demandé de faire ses retours. Elle est incroyable de talent mais au-delà de ça, c’est un bonheur de parler à bâtons rompus avec elle. Je me suis aussi toujours super bien entendu avec Mylène Farmer, mais on ne peut pas généraliser. Il y a des artistes qui sont proches de la technique et qui s’y intéressent et d’autres pas.

Rémy et Robin le Mesurier, guitariste et vieux complice de Johnny Hallyday
Rémy et Robin le Mesurier, guitariste et vieux complice de Johnny Hallyday, image faite lors de la tournée 2009 et prise sans doute à St. Etienne

SLU : Est-ce qu’il y a des artistes qui sont justement plus techniciens, qui aiment ça ou décrivent bien leurs besoins ?

Rémy Blanchet : Oui, il y en a quelques-uns. Il y a ceux qui savent parfaitement de quoi ils parlent et d’autres qui ont une oreille énorme mais ne savent pas le dire ou alors partent du principe qu’ils n’ont pas à en faire état car tout doit être parfait et quand ce n’est pas le cas, ils brassent. Parfois tu peux leur expliquer certaines choses, mais il faut choisir le bon moment, ce n’est pas toujours évident. Si par exemple tu veux essayer un autre micro, il faut la jouer à l’instinct. L’âge et l’expérience du technicien comptent, mais pas uniquement. Il faut aussi éviter de survendre la démarche “tu verras, il est mortel” car tu ne sais jamais ce que va donner un capteur avec une voix, mais il faut se lancer car si tu n’essaies pas, tu ne sauras jamais.

Dans ce métier il faut jouer aussi de finesse sans oublier que tu n’as jamais fini d’apprendre. Ça peut faire 20 ans que tu travailles d’une certaine manière, peut-être pas la meilleure, si quelqu’un remet en cause ta méthode et que tu n’es pas trop con, tu vas réfléchir et finir par admettre qu’il a raison. Pour en revenir aux artistes, il y a Lara Fabian, une immense artiste avec laquelle j’adore travailler. Avec elle on fait de l’orfèvrerie. Pour moi elle a le même rapport avec sa voix qu’un musicien classique avec son instrument. Imagine l’effet que ça fait d’entendre d’un coup dans tes oreilles le son d’un instrument que tu pratiques depuis 30 ans ou plus, avec lequel tu vis au quotidien, c’est un choc.

SLU : Tu changes totalement la perception qu’ils en ont …

Rémy Blanchet : Justement pas ! Ce que j’ai toujours adoré dans cet exercice c’est de faire en sorte de se rapprocher au maximum de ce qu’ils connaissent. Pour revenir à Lara, elle sait parfaitement ce qu’elle veut mais elle utilise des images, des termes, un langage qui lui sont propres et qui nécessitent une véritable interprétation basée sur ton propre instinct pour lui donner satisfaction. Elle-même ne décrit que des sensations à l’aide de mots qui en plus varient ! Ça paraît déroutant dit comme ça mais c’est au contraire passionnant car ça ressemble beaucoup à l’approche d’un musicien classique. La difficulté enfin avec un chanteur par rapport à un instrumentiste, c’est que tout se passe dans la sphère ORL. Quand tu bouches les oreilles (avec des ears), la perception change complètement puisque le son de tête prend le relai, ce qui est différent avec un instrument.

Concert de Johnny au Stade de France en 2009
Concert de Johnny au Stade de France en 2009

SLU : Es-tu aussi partisan d’un suivi à minima aux retours ?

Rémy Blanchet : Bien sûr. Les intentions ce sont les musiciens qui les font. Nous on ne veut pas les limiter en quoi que ce soit. C’est de la musique et ce sont eux qui la font, pas nous. C’est totalement incohérent de changer constamment de niveau entre chaque titre. Sur les tournées avec des ears je me souviens d’avoir dit aux musiciens “considérez que je ne dispose que d’une analogique jusqu’au moment où je déciderai qu’il est temps de faire des mémoires. On fait une balance, il faut qu’elle marche sur quasiment tous les titres” Il y a bien sûr des exceptions car on fait de la musique électro-acoustique, mais il faut faire en sorte qu’elles le restent.

SLU : Quel type de mix délivres-tu dans les ears ?

Rémy Blanchet : Tu t’adresses différemment à chaque personne pour qui tu mixes. Je pars sur une base pour que les artistes puissent travailler et ensuite je fais évoluer chaque départ tant au niveau des couleurs que du mix. Ce que j’aime bien avec les ears c’est que tu peux aller vraiment très loin dans un sens comme dans l’autre. On peut faire des wedges dans les ears comme pour Johnny ou bien aller vers des mix plus léchés. Il n’y a pas de règles strictes, et rien ne fonctionne tout le temps. Il faut se donner le luxe d’essayer car personne n’a la science infuse, pas plus nous que les autres. Quand un artiste ou un musicien veut essayer un truc, il faut se lancer, c’est comme ça qu’on fait avancer notre métier.

Un des aspects qui m’a fait prendre mes distances avec les grosses tournées, c’est justement l’impossibilité de tester des nouveaux systèmes du fait de la forte baisse des budgets. Je ne suis pas un adepte de l’escalade technique mais c’était sympa de pouvoir tester des configurations inédites. Non seulement c’est fini mais dernièrement je me suis retrouvé avec une PM1D et des vieux racks de préamps. Quand j’ai demandé les RH on m’a dit “non tu comprends, ce n’est pas possible et en plus on a fait des essais, les anciens sonnent mieux que les nouveaux (!)” C’est ça, prends moi aussi pour un…(Rires, et pas qu’un peu NDR). C’est galvanisant cette quête du -toujours mieux- et j’adore être tiré par les demandes des artistes aussi difficiles soient-elles.

SLU : Le fait d’être maintenant à la face ne te prive-t-il pas trop de ce contact privilégié avec les musiciens ? Tu n’as plus 10 personnes mais 6000 à satisfaire !

Rémy Blanchet : Si, il me manque l’osmose, l’influence réciproque entre les musiciens, les artistes et le technicien aux retours, et qui ne peut exister que sur scène. L’osmose se crée car tu leur envoies un signal qui, d’une certaine manière, magnifie leur jeu et leur art. Il se crée alors une conjugaison dont tu fais partie. Quand tu es devant, les musiciens ne ressentent pas ce que tu peux faire, c’est donc un plaisir plus égoïste, même si c’est vrai que tu peux apporter un peu plus artistiquement que derrière, cela dit même aux retours tu peux apporter une certaine touche créative, mais uniquement dans des ears, pas dans les wedges.

…et le public

Rémy aux commandes de sa Pro9 Midas pour Damien Saez.
Rémy aux commandes de sa Pro9 Midas pour Damien Saez.

SLU : Artistiquement, tu mixes comment une face ?

Rémy Blanchet : D’abord j’aime la dynamique et je sais parfaitement ce qui sort de ma console donc je suis en mesure de savoir identifier un problème de diffusion si je n’entends pas ce je devrais. Ensuite j’évite d’insérer des traitements dynamiques pour corriger un son qui ne sort pas, je privilégie le travail à la source.

Je ne pars que rarement dans des délires techniques, ça ne me convient pas. J’ai eu la chance énorme de côtoyer durant quelques dates Dave Natale, un autre senior de Clair. Il s’agissait du Wildest Dreams World Tour de Tina Turner. Même si je ne vois pas tout à fait les choses de cette façon-là, car j’aime aller plus loin dans mon travail, l’exercice est très intéressant et extrêmement formateur. Dave privilégie tout ce qui se passe avant de toucher la console comme le choix des micros, des câbles, les placements bref, tout le synoptique audio lui permettant de juste faire les gains, ouvrir les tranches à zéro et basta. Ça sonne. Bien entendu ce qui se passe sur scène doit être du très haut niveau, il n’empêche que mixer sans même un seul compresseur dans une PM4000 avec juste une réverbe pour Tina, il faut oser ! Peut-être que si j’avais fait plus de studio je penserais autrement mais il faut reconnaître que l’adage “shit in, shit out” est toujours d’actualité.

Si ce que tu reçois n’est pas bon, ça ne sert à rien de t’escrimer à l’améliorer. Si en revanche tu fais du rock et que ça envoie bien velu, tu ouvres les vannes et ça sort tout seul ! Je ne comprends pas, dans certains festivals où j’assure l’accueil, le raisonnement des ingés qui ont à peine le temps de faire un line check, et la première chose qu’ils te demandent ce sont les inserts ! Il serait peut-être plus judicieux de faire du son d’abord, non ? Cela dit, chacun bosse à sa manière et ce que je pense n’a aucune valeur d’exemple. Tu tombes parfois sur des mecs comme Jean-Marc Hauser…

SLU : Qu’est-ce qu’il taille bien !

Rémy Blanchet : Exactement. Si tu n’entends pas ce qu’il fait et regardes juste sa console, tu te demandes vraiment comment il fait, d’autant que les égaliseurs de la Vi sont puissants et l’échelle de la visu écrase tout. On en a parlé tous les deux, et même si on ne fait pas du tout la même chose, on est tombé d’accord sur la conclusion que ce qui compte, c’est le résultat.

A propos des afficheurs, il y a une sale habitude qui se répand et qui consiste à travailler avec les yeux plus qu’avec les oreilles. C’est dangereux car en plus les affichages diffèrent de modèle en modèle, et donc on ne peut pas retrouver une égalisation simplement en recherchant le même dessin ! Je me souviens que la première fois où j’ai eu une PM1D entre les mains, j’ai tout de suite paramétré l’affichage pour que ne surgisse pas automatiquement ma courbe à chaque retouche, une courbe complètement abstraite. C’était presque une hantise pour moi ! On travaille à l’oreille comme le public écoute avec ses oreilles. Je ne veux pas être influencé par des graphiques en couleurs.

SLU : Est-ce que ta manière de travailler a été influencée par XaXa et son style ?

Rémy Blanchet : Non pas du tout. On a toujours été très indépendants. On n’a jamais partagé de surface ni de préamplis. Je sais pour avoir écouté dans des ears ce qu’il fait, qu’on ne bosse pas du tout de la même façon, au même titre qu’on ne travaille pas de la même façon avec Jean-Marc. Bien sûr on a en commun avec XaXa le respect de la dynamique et le fait d’être au service des gens et des musiciens. C’est un tueur XaXa (rires !)

Envie d’évasion ?

SLU : Comment ça se fait que le contact avec Clair ne t’ait pas donné des ailes pour tenter l’étranger ?

Rémy Blanchet : J’ai failli, j’aurais dû mais j’ai manqué de c… J’ai toujours voulu aller en Angleterre. Etant gosse, j’aurais même voulu être anglais c’est dire ! Regarde ma peau (il a cramé sévère durant l’interview. Eh oui, il y avait du soleil… NDR), elle serait parfaite pour un anglais non (rires) ? J’aurais aimé travailler pour Britannia Row. Encore aujourd’hui, si l’occasion m’est donnée, je ne dirai pas non. La seule chose qui me freine, c’est le climat. J’adore les anglais, leur musique et leurs artistes mais pas leur météo !

Willie Williams de Clair avec son fameux fauteuil pour Farmer à Grenoble en 99.
Willie Williams de Clair avec son fameux fauteuil pour Farmer à Grenoble en 99. Y’a pas que les navigateurs en solitaire qui dorment quand ils le peuvent !

SLU : Comment avez-vous été pris par ce mastodonte qu’est Clair ?

Rémy Blanchet : Le mérite en revient à XaXa. Il est très fort. En 93 il a réussi à être aux retours de la première tournée de Vanessa Paradis, alors que personne ne le connaissait, et il a œuvré pour que Clair soit le prestataire. On était comme des fous. Nous rêvions de cette boîte depuis toujours. Le chef d’équipe Willie Williams et XaXa ont bien accroché, ce qui nous a après coup ouvert les portes de Johnny.
On a beaucoup appris avec eux mais aujourd’hui, avec du recul, je trouve leur mode de fonctionnement trop codifié et strict, il ne me conviendrait plus trop. Je me souviens d’avoir bataillé avec XaXa pour ne pas avoir aux retours leur standard composé d’une Digi Profile et de liaisons en Shure PSM700. Autant les 600 et les gammes d’après sonnent bien, la 700 en revanche… Chez Dushow, et Dieu sait s’ils sont critiqués, ils sont toujours à l’écoute des techniciens car, à la base, ce sont tous des techniciens. Quand tu leurs dis que tu veux essayer une machine, si c’est possible ils vont te l’avoir. Chez Clair tu ne pars pas dans l’ésotérique, en revanche en méthodologie de travail, c’est énorme. Je suis par ailleurs un inconditionnel du S4. Je me souviens d’un concert d’Elton John lors d’un festival avec 90 S4 par côté. J’avais jeté un coup d’œil à la remote TC. Il y a avait -2 dB à 630Hz, -2 à 6,3kHz et c’était juste parfait. Après il y avait eu Rod Steward. Le mec au son avait du matos à ne plus savoir qu’en faire et il avait passé tout le concert à regarder ses racks, fier de les voir clignoter dans tous les sens. Le son était à chier. Le même jour. Le matos ne fait pas tout”.

“ Un grand merci à ma tribu Tom, Johan et Audrey ! ”

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Radial StageDirect

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Radial StageDirectRadial vient d’introduire une nouvelle boîte de direct, StageDirect, qui rassemble toutes les fonctionnalités qu’on trouve sur ce type de matériel en y ajoutant deux fonctions essentielles sur scène.
Un mode silencieux (mute) déclenché par pédale de commutation qui désactive l’envoi à la régie façade lorsqu’on change d’instrument ou qu’on l’accorde, et une sortie spécifique pour l’accordage de l’instrument.

Une sortie « Tuner » asymétrique adaptée en impédance sur embase jack 6,35 est donc ajoutée à la sortie asymétrique, isolée par transfo, dévolue à l’amplificateur et à la sortie symétrique adaptée sur XLR pour la console.

Le panneau arrière d’interconnexion du radial StageDirect
Le panneau arrière d’interconnexion avec à gauche la sortie pour accordage de l’instrument jamais « mutée » et à droite l’embase d’alimentation (lorsque le 48 V fantôme n’est pas utilisé).

Cette sortie reste toujours opérationnelle même lorsque les envois à l’ampli et à la façade sont « mutés ». On évite de la sorte les bruits indésirables envoyés dans le système de diffusion et dans les retours lorsque le musicien change d’instrument ou l’accorde.

Le mode silencieux opère par un appui fugitif (bascule électronique), de même que le passage au mode actif. Cela élimine par voie de conséquence tout accrochage qui pourrait être dû à un instrument branché mais non utilisé. La commutation est réalisée sans aucun bruit.

La StageDirect peut s’alimenter via la liaison fantôme en 48 V ou encore en 15 V DC à l’aide d’un adaptateur et de la régulation de tension interne. Elle est dotée d’un inverseur de polarité, d’un pad (-10 dB) et d’un filtre coupe-bas commutable à trois positions (flat, 60 Hz et 200 Hz).

Quelques caractéristiques :

Réponse en fréquence : 20 Hz- 20 kHz
THD sur toute la bande : < 0,01 %
Dynamique : 100 dB
Impédance d’entrée : 250 kohms (étage d’entrée à FET en classe A)
IMD : 0,012%
Impédance de sortie (symétrique) : 250 ohms
Gain : 5 dB
Niveau max accepté en entrée : + 13 dBu

 

Conséquences de la sous-traitance de fabrication de décors à l’étranger

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Les organisations représentatives de salariés du spectacle (F3C-CFDT, CFE-CGC Spectacle, SPIAC-CGT, SYNPTAC-CGT, FASAP-FO) et d’employeurs (SYNPASE), de la branche des entreprises prestataires techniques pour le spectacle, se mobilisent contre le phénomène croissant de sous-traitance à l’étranger de la fabrication de décors pour la télévision. Ce phénomène d’ampleur concerne les chaines privées et publiques.

Philippe Abergel, délégué général du Synpase : “Nous subissons depuis plus de deux ans un mouvement massif de délocalisation de la fabrication des décors. Certains donneurs d’ordre profitent de réglementations sociales plus favorables dans des pays voisins et organisent ainsi une politique de dumping social intra-européenne néfaste. Malgré nos alertes répétées auprès des Ministères de la Culture et du Redressement productif ces mauvaises pratiques perdurent.

Les conséquences de ce choix – essentiellement financier – favorisent :

  • La destruction d’entreprises (près d’une quinzaine) ;
  • La baisse des recettes de l’État (impôts, TVA, charges sociales, etc.) ;
  • L’augmentation du nombre de chômeurs (plus de 150 salariés permanents ont été licenciés) ;
  • L’augmentation du nombre d’intermittents indemnisés ;
  • La perte d’un savoir-faire français pointu et reconnu ;
  • La disparition de métiers très spécialisés.

Nous ne souhaitons pas stigmatiser tel ou tel pays ou encore remettre en cause le principe de libre circulation des biens et services au sein de l’Union européenne. Mais, nous voulons que :

  • les pratiques de dumping social soient circonscrites
  • Les acquis négociés de notre convention collective prévalent*
  • Les valeurs du développement durable soient respectées**

Nous en appelons solennellement à l’esprit de responsabilité des donneurs d’ordre audiovisuels, qu’ils s’agissent des chaines de télévision publique ou privée, de producteurs audiovisuels ou certains intermédiaires dans la fabrication de décors.

Enfin, si le sujet qui nous occupe aujourd’hui porte sur la fabrication de décors, d’autres métiers du spectacle sont touchés : doublage, tournages audiovisuels, etc. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de notre écosystème qui est menacé par ces mauvaises pratiques sociales, économiques et environnementales. ”

*Convention Collective des entreprises techniques au service de la création et de l’Evénement.
**Label PrestaDD

Contact :

Site : www.synpase.fr 
Mail : [email protected]

 

Le Richard Z. Kruspe Signature RED ZILK

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Doté de raffinements uniques, ce câble pour guitare compte parmi les plus performants fabriqués jusqu’à ce jour par Sommer Cable.
Selon Richard Z. Kruspe, le guitariste du groupe Rammstein, Sommer Cable a conçu un produit exceptionnel.

Souple et super flexible, ce câble guitare est remarquable par son apparence : il est enveloppé d’une gaine RED ZILK semi-transparente d’aspect soyeux de 7,5 mm de diamètre, glissant facilement sur le sol.

Pour la construction interne, Sommer Cable a choisi des brins très fins torsadés concentriquement, dont l’ensemble présente pratiquement les mêmes caractéristiques qu’une âme de fil massif.

Les âmes de cuivre désoxygéné sont conformes à la classification 6 (OFC 99,9999 %). L’isolation est assurée par un gainage en composite de polyéthylène injecté de gaz (Gas-Injected-PE), similaire à celle utilisée pour les câbles vidéo Broadcast SDI-HD-TV, ce qui lui confère une capacité linéique de seulement 65 pF/m.

Le câble est blindé optiquement à 100 % par un enroulement hélicoïdal dense en fils de cuivre avec dessous une couche semi-conductrice plastique chargée carbone.

Sommercable_HI-J63MA05: La version jack à contacts dorés HI-J63MA05
Sommercable_HI-J63MA05: La version jack à contacts dorés HI-J63MA05
La version HI-J63MA03-G Pancake du câble Richard Z. Kruspe Signature RED ZILK.
La version HI-J63MA03-G Pancake du câble Richard Z. Kruspe Signature RED ZILK.

Le câble Richard Z. Kruspe Signature est disponible en deux variantes : l’une équipée de part et d’autre d’une fiche jack métallique HICON HI-J63M05, avec contacts plaqués or, l’autre équipée d’un côté avec la légendaire fiche jack coudée super plate HICON HI-J63MA03-G Pancake..

Le câble est disponible en longueurs de 3, 6 et 10 m en standard mais des longueurs spécifiques sont également livrables.

 

Sennheiser présente la LSP 500 PRO

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La LSP500PRO présentée à PL&S 2013
La LSP500PRO présentée à PL&S 2013

Adaptable aux événements de toutes tailles, l’enceinte sans fil LSP 500 PRO permet d’installer une sono en un clin d’œil en évitant les câbles.
Une application iPhone permet par ailleurs de contrôler jusqu’à 20 enceintes simultanément.

Outre une prise combo jack 6.3 mm/XLR-3 acceptant un micro filaire ou une source audio locale, la LSP 500 PRO peut intégrer jusqu’à 3 récepteurs/émetteurs HF de la série G3.

Elle constitue un système très polyvalent car elle comporte un port USB, une interface Bluetooth et une entrée et une sortie auxiliaire. Elle permet de diffuser la musique depuis un périphérique externe USB ou Bluetooth mais aussi d’enregistrer sur un périphérique USB.

Dans les systèmes comportant plusieurs de ces enceintes, l’une d’elles peut être définie comme maître et connectée aux autres, fonctionnant en esclaves, via une liaison sans fil.

Une LSP500PRO entièrement équipée avec trois récepteurs G3
Une LSP500PRO entièrement équipée avec trois récepteurs G3

La LSP 500 PRO est compatible avec les micros HF evolution G3 Sennheiser Serie 100, 300 et 500.

Elle est livrée avec une housse de protection. Une housse extensible blanche, un robuste couvercle rembourré et un chariot pour le transport sont disponibles comme accessoires.

L’application Sennheiser facilite le contrôle des paramètres audio : volume, égalisation, délai ou gestion des sources, Les configurations peuvent être définies individuellement ou pour des groupes d‘enceintes ainsi que pour les sources audio qui leur sont connectées.

L‘enceinte LSP 500 PRO Sennheiser est disponible en noir et en blanc, et l’application téléchargeable gratuitement sur l’Apple iTunes Store.

Les deux versions avec la gamme d’accessoires
Les deux versions avec la gamme d’accessoires

 

La dernière cavalcade du cowboy en L-Acoustics K1

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Après 40 albums studio et 60 singles positionnés en tête des classements country, George Strait le « Roi de la country » en est désormais à la moitié de sa tournée d’adieu intitulée ”The Cowboy Rides Away” (La dernière cavalcade du cowboy). Avant sa dernière série de dates début 2014 et pour clôturer celles de 2013, il a donné un show devant plus de 73,000 spectateurs à l’Alamodome de San Antonio au Texas en optant pour la scène centrale.

Le show de clôture de la première partie de la tournée d'adieu de George Strait
Le show de clôture de la première partie de la tournée d'adieu de George Strait,“The Cowboy Rides Away”. Crédit photo : Vickie Belcher

Fidèle à son ingé son façade George Olson et au prestataire texan Onstage Systems, George Straits a parcouru les États Unis en 2013 avec un système assemblant le classique kit V-Dosc et Kudo. Mais face à la taille de l’Alamodome, il a été décidé de sortir les grands moyens avec l’ensemble du stock de K1 de Onstage complété par une partie du parc de Clearwind Audio, cette dernière société faisant aussi partie du Rental Nework, pour un total de 120 boîtes !!

Vue des 8 lignes de K1 et Kara à l'Alamodome.
Vue des 8 lignes de K1 et Kara l

Suivant les spécifications du désigner K1 de Onstage Systems, Eric Thomas, et de l’ingé système Jason Chamlee, ce ne sont pas moins de huit lignes qui ont été déployées en cercle à l’aplomb de la scène circulaire et rotative, quatre de 16 K1 couvrant les gradins nord et sud les plus distants et quatre pour ceux est et ouest avec 14 K1 prolongés en tête de ligne par 2 K1 SB pour garantir une continuité visuelle. Chacune des 6 lignes est complétée en downfill par 6 Kara.

Une ligne de K1 et Kara en phase de levage.
Une ligne de K1 et Kara en phase de levage.

Pour alimenter chaque ligne de K1 et Kara, Onstage a fait le choix de placer 3 LA-RAK contenant chacun 3 contrôleurs amplifies LA8 à l’aplomb des boîtes réduisant ainsi significativement la longueur du câblage. Au sol, 4 derniers LA-RAK ont été déployés afin de pousser 16 dV-DOSC utilisés pour déboucher les premiers rangs et 24 subs SB28 en montage cardioïde tout autour de la scène.

« Même assis parmi les tous derniers sièges les plus reculés de l’Alamodome, on a l’impression que les K1 sont face à vous alors qu’ils se trouvent en réalité à plus de 120 mètres de distance » dit Eric Thomas. « La portée en salle est tout bonnement stupéfiante ».

« Il en va de même avec le rigging » ajoute-t-il. « Une fois les points d’accroche équipés, nous avons pu mettre en l’air la totalité du kit en 4 heures, ce qui est tout à fait nouveau. Le LA Network Manager facilite la gestion du système et après quelques retouches avec les filtres en FIR, nous avons très vite obtenu un rendu remarquable. Malgré mon attachement aux V-Dosc et aux Kudo, leur déploiement dans des salles de cette jauge aurait nécessité deux jours de travail donc, ne serait-ce que du point de vue logistique, le K1 est sans conteste la meilleure option pour la sonorisation des stades et des grands espaces. » 

 

Clay Paky Sharpy Wash 330, hyper vitaminé

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Sharpy Wash 330

Sharpy Wash 330

Déjà primé en Octobre 2012 lors de sa première présentation mondiale au LDI, le Sharpy Wash est disponible à la vente depuis le mois d’avril avec un carnet de commande bien rempli et des prestataires déjà servis : Dushow, Bargraph et S Group.

Quelques grands noms de la lumière française se sont déjà penchés sur cet appareil que nous pourrons voir sur scène dès cet été.

Les plus pressés auront peut être admiré le 18 Mai à la télévision le ballet des 75 Sharpy Wash au milieu des 700 projecteurs Clay Paky disséminés sur le plateau de l’Eurovision 2013.

Présentation

Depuis son retour sur le devant de la scène avec le fameux Alpha Spot HPE 575, Clay Paky ne cesse de proposer des projecteurs dont le design et la qualité font mouche. Le Sharpy Wash 330 s’inscrit dans cette longue période faste pour la marque italienne qui profitant du succès planétaire du Sharpy s’apprête à renouveler son coup d’éclat avec ce petit wash hyper vitaminé.
Quasiment identique à son cousin le beam, le Sharpy Wash est un peu plus poil plus gros et surtout sa lampe, toujours une Philips de la série Platinum, passe à 330 W (contre 189 pour le beam) avec l’avantage de procurer un important flux lumineux à petite et à grande ouverture du zoom.
Autre point commun, le zoom du wash commence là ou celui du beam s’arrête.

Au cœur de la bête

Le meilleur moyen d’utiliser un appareil est de comprendre son fonctionnement. Commençons donc par l’ouvrir.
Premier test, le blocage du corps mobile sur quatre positions du Pan (tous les 90°) et sept indexations du Tilt (tous les 45°) permet un accès complet à la partie électronique contenue dans le socle et un grand choix de positions facilitant l’accès aux paramètres de la tête.
Deux des points forts de ce projecteur sont la facilité d’accès interne qui n’a pas été sacrifiée malgré sa petite taille et le nombre de fonctions embarquées.
Tous les démontages basiques de la partie mobile et du socle se font avec un tournevis cruciforme.

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La partie optique du Sharpy Wash 330
La partie optique du Sharpy Wash 330

En ôtant 8 vis quart de tour, on libère la tête de ses deux capots pour admirer le train optique. La conception et les finitions sont soignées, les passages de câbles propres et optimisés. Le système de refroidissement utilise un ventilateur pour toute la tête et une mini-turbine dédiée à la lampe.

On accède à la lampe en retirant le ventilateur (2 vis) et le carter de protection (encore 2 vis). Sortir la lampe de son support est alors facile, moyennant un minimum d’attention et de dosage de force afin de na pas l’abimer. On découvre alors le filtre anti-calorique qui permet de réduire les risques dus à la chaleur du faisceau.

Le “Frost Light”, le “Frost Heavy” et la lentille effet ‟banane”.
Le “Frost Light”, le “Frost Heavy” et la lentille effet ‟banane”.

Le démontage des éléments du train optique est simple. En déconnectant les deux nappes de la tête, on peut retirer le module zoom et coupe flux (4 vis cruciformes). On découvre alors les deux frosts amovibles et la lentille motorisée indexable et rotative servant à l’effet ‟banane”.

Le filtre anti-calorique et la mini turbine de la lampe.
Le filtre anti-calorique et la mini turbine de la lampe.

En positionnant la tête dans le bon sens (le grand connecteur de nappe en bas), le dernier module comprenant les frosts, la trichromie, la roue de couleur et le dimmer tient par 2 vis.

Il faut ensuite sortir l’ensemble des encoches en le tirant avec précaution vers le haut.

Dès que ce dernier module est démonté, on voit la mini-turbine permettant de refroidir la lampe et le filtre anti-calorique.

Le module d’effets avec les paramètres de frost, couleurs et intensité.
Le module d’effets avec les paramètres de frost, couleurs et intensité.

Derrière les frosts, sur l’autre face du module d’effets, le système de trichromie est constitué de trois disques en verre, cyan magenta et jaune, présentant un masque progressif, une roue de couleurs équipée de 11 filtres contigus donnant de meilleures transitions entre couleurs et des faisceaux bicolores sans marquage du support.

Le dernier élément est le dimmer qui reprend le même système de roue que la trichromie.


La motorisation du Tilt et la montée de lampe dans un des bras de la lyre.
La motorisation du Tilt et la montée de lampe dans un des bras de la lyre.
Le câblage et une carte électronique dans l’autre bras
Le câblage et une carte électronique dans l’autre bras

L’un des deux bras de la lyre abrite le système de motorisation du Tilt et la montée de lampe,

Tout les reste du câblage se trouve dans l’autre bras avec une des cartes électroniques permettant une séparation des courants faibles et des courants forts.

Une fois les deux caches et les deux panneaux du socle retirés, on accède à la partie principale de l’électronique et à l’alimentation du Sharpy Wash.

Cette parie du projecteur est refroidie par deux ventilateurs.

La partie électronique dans le socle
La partie électronique dans le socle

J’ai remarqué un point très intéressant lors des tests avec les capots ouverts.

Tous les paramètres se recalent automatiquement en cas de perte du point origine, ce qui évite le reset complet de la machine.

Menu et Connectique

Le panneau connectique
Le panneau connectique

En connectant la machine (soigneusement remontée et contrôlée) au secteur, on peut apprécier l’alimentation électrique Powercon, qui facilite grandement la vie lors d’un changement de machine sur une installation quand tout le câblage a été “cleané“ et toronné.
On trouve sur le même panneau quatre connecteurs XLR, deux en trois broches et deux en 5 broches, pour l’entrée et la recopie du signal DMX. Le RDM n’est pas intégré, ce qui est dommage pour un projeteur de nouvelle génération qui ne semble pas non plus pouvoir utiliser le sACN.
La dernière option de ce panneau et non la moindre est une connectique RJ45 permettant le contrôle du projecteur en Art-Net. Cette possibilité est très intéressante car Clay Paky ayant équipé l’appareil d’un node, il est possible d’entrer en Art-Net dans le projecteur et de ressortir en DMX. Chaque Sharpy Wash relié au réseau Art-Net peut ainsi dispatcher le DMX de l’univers sur lequel il est adressé.
C’est un point très important qui marque peut être le début d’une nouvelle manière d’appréhender la distribution des données DMX.

L’écran LCD permettant de choisir les options et d’affecter le projecteur.

Comme sur tous les projecteurs de la marque italienne depuis la série Alpha, il est possible d’accéder aux réglages sans alimenter l’appareil. Le menu divisé en 6 parties est simple et clair.
C’est dans la partie Set Up que l’on choisit l’adresse DMX. C’est aussi là que l’on va sélectionner les options Art-Net.
Dans la seconde partie du menu, on trouve des options intéressantes donnant la possibilité à la roue de couleurs et à la trichromie de passer par le chemin le plus court pour aller d’une valeur à une autre. Ce qui permet, par exemple, de passer instantanément du rouge au blanc en utilisant la trichromie.
C’est aussi là que l’on choisi de combiner ou pas les fonctions Dimmer et Strob. La fonction “Board Diagnostic“ du menu “Information“, affichant les taux d’erreurs des cartes, facilite la détection de pannes et des pièces à réparer.
Un dernier point intéressant est l’ajout d’un code sur le menu “Advanced“ pour protéger les options sensibles.

3 2 1 Tests

Il est grand temps de passer aux choses concrètes et d’allumer la machine.

Le reset du Sharpy Wash 330

Après un reset rapide de 47 secondes, allumage de lampe et prise en main rapide du projecteur, la première impression est bonne. La puissance lumineuse impressionnante, qui n’a rien à envier au Sharpy premier du nom, voire même à d’autres projecteurs de plus forte puissance. Les paramètres réagissent au quart de tour.

Le dimmer, comme on l’a vu lors du démontage, utilise le même principe mécanique que la trichromie à savoir un disque avec des ouvertures de taille progressive laissant passer de plus en plus de lumière. Comme on le voit ci-dessous, il tend plus vers une courbe linéaire que vers la gradation d’un projecteur traditionnel. On note aussi quelques irrégularités dans la progression qui demanderaient une petite amélioration.

Variations du Dimmer par apport à un projecteur traditionnel
Variations du Dimmer par apport à un projecteur traditionnel
Variations du même Dimmer comparées à une courbe linéaire.
Variations du même Dimmer comparées à une courbe linéaire.

L’ajout des paramètres de zoom et de trichromie est en grande partie responsable de l’augmentation de la taille et du poids de la partie mobile du Wash mais Clay Paky a une grande maitrise de la gestion des mouvement Pan et Tilt. Les déplacements du Sharpy Wash 330 sont vraiment très bien gérés que ce soit en vitesse lente ou rapide. Il n’y a pas d’à-coup, les mouvements sont vraiment linéaires du départ à l’arrivée et le repositionnement très précis.
Même si ce projecteur ne bât pas des records de vitesse, avec une rotation du Pan de 360° effectuée en 1,16 s et de 180° pour le Tilt en 0,24 s, il très est loin d’être ridicule surtout avec cette qualité de mouvements.

Mesure du temps minimum de rotation du Pan sur 360°

Mesure du temps minimum de rotation du Tilt sur 180°

Une bonne solution pour dynamiser les déplacements est de combiner les deux paramètres de mouvements.

En combinant le Pan et le Tilt on obtient des mouvements dynamiques.

La grande nouveauté du Sharpy Wash est l’intégration d’un Zoom, d’autant indispensable qu’il est annoncé comme pouvant concurrencer des projecteurs de 1000W.
Il est apparu lors de nos tests que la plage du zoom s’étend bien de 6.5° à 48° (à 1° près) mais avec le “heavy frost“ engagé. Le Zoom mécanique, selon nos mesures va de 7,42° à 26,34° et ont obtient précisément une ouverture de 49,40° en ajoutant le “heavy frost“.

Faisceau serré
Faisceau serré
Faisceau serré avec filtre “Light Frost”
Faisceau serré avec filtre “Light Frost”
Faisceau large
Faisceau large

Faisceau large avec “Light Frost”
Faisceau large avec “Light Frost”
Faisceau large avec Heavy Frost
Faisceau large avec Heavy Frost
Lentille rotative et indexable simulant le faisceau du PAR 64
Lentille rotative et indexable simulant le faisceau du PAR 64

Le dernier paramètre de la partie faisceau est une lentille rotative et indexable permettant de simuler l’effet “banane“ du PAR 64. Cette lentille peut être combinée avec le Zoom et les frosts. Le résultat est efficace et peut servir à la fois à tracer des lignes de lumière ou, en utilisant la rotation permanente, à créer des effets.

Le point fort du Sharpy Wash 330 est sa lampe grâce à laquelle il a cette incroyable puissance mais c’est aussi sont point faible. Comme on peut le voir sur les courbes d’intensité lumineuse, les lampes à corolle on une fâcheuse tendance à créer un trou au centre du faisceau et c’est flagrant avec le zoom ouvert à 100%. L’ajout du filtre “Light frost“ permet de gommer ce défaut, également avec le zoom fermé.
Le zoom Full avec le “Heavy frost” permet d’obtenir une belle ouverture homogène, qui pourra permettre de beaux aplats de couleurs en contre comme à la face.

Ouverture lente et fermeture “cut“ du Zoom

Mesures de flux en faisceau serré

Sans Frost

Mesures du Sharpy Wash 330 en faisceau serré
Courbe d'intensité lumineuse du Sharpy Wash 330 en faisceau serré sans frost.

Avec 118000 Lux (à 5m), un angle mini de 7° et 330W le Sharpy Wash allume une nouvelle étoile dans la gamme des produits Clay Paky. On notera aussi que le faisceau garde son homogénéité avec un minimum de lumière parasite.

Faisceau serré + Light Frost

Mesures du Sharpy Wash 330 en faisceau serré avec le Light Frost
Courbe d'intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau serré + Light Frost.

Valeurs données à titre indicatif, les frosts n’étant pas progressifs, il sera souvent plus intéressant d’utiliser le Zoom. Ces valeurs permettent aussi de mettre en avant la qualité de l’optique du projecteur.

Faisceau serré + Heavy Frost

Mesures du Sharpy Wash 330 en faisceau serré + Heavy Frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau serré + Heavy Frost

Comme pour les tableaux précédents, ces valeurs on surtout une valeur indicative, cependant l’utilisation du “Heavy Frost” à la place du zoom peut être utile notamment pour un changement très rapide d’ouverture de faisceau.

Mesures de flux en faisceau large

Sans frost

Mesures du Sharpy Wash en faisceau large sans frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau large sans frost.

La courbe d’intensité met en évidence le “trou“ dans le faisceaux (lié à la lampe utilisée) lors de l’ouverture du zoom, mais si l’on regarde le tableau, le Sharpy Wash est loin d’être ridicule avec un flux total de 18500 Lumens et toujours une lampe de 330W.

Faisceau large + Light Frost

Mesures du Sharpy Wash en faisceau large + Light Frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau large + Light Frost.

L’ajout du frost léger lorsque le zoom est ouvert permet de supprimer l’effet de la corole de la lampe et l’on retrouve un très bon étale de lumière. Avec un Flux total de 16300 Lumens, la puissance reste largement suffisante pour un grand nombre d’utilisations.

Homogénéisation du faisceaux avec le “Light Frost“

Faisceau large + Heavy Frost

Mesures du Sharpy Wash en faisceau large + Heavy Frost.
Courbe d’intensité lumineuse du Sharpy Wash en faisceau large + Heavy Frost.
L’utilisation du Heavy Frost avec le zoom permet de frôler les 50° tout en gardant un flux de 13800 Lumens qui lui permet de rivaliser avec des projecteurs de plus de 700W.
On notera aussi les bons résultats au niveau de l’étale et de l’homogénéité du faisceau.

Entrée dans le faisceau du filtre “Heavy Frost”

Comme on le voit sur la vidéo, l’entrée des frosts dans le faisceau, bien que progressive n’est pas homogène. Il est possible en combinant l’ouverture du Zoom et l’entrée du “Heavy Frost” de simuler une ouverture progressive de 7° à 49°. Il faut pour cela démarrer les deux en même temps avec un temps de fade plus rapide sur le frost.

Ouverture progressive de 7° à 49° en combinant Le Zoom et le “Heavy Frost“

La couleur

Les paramètres de couleur du Sharpy Wash 330 sont très performants. Le système de filtres de la roue de couleur est éprouvé depuis plusieurs séries et permet des transitions plus harmonieuses entre les couleurs qui se suivent ou des passages très rapides entres les couleurs.

Rotation rapide de la roue de couleurs

La trichromie est vraiment performante malgré un léger défaut de linéarité en début et fin de course, qui est supprimé (nous confirme Clay Paky) dans la toute dernière évolution du software. La coloration du faisceau est homogène dans l’espace. Si l’on veut l’utiliser en face ou contre pour donner une teinte à un élément, il faudra un minimum de recul pour conserver un étale maximum de la couleur et bien sûr utiliser les frosts.

Chaser lent de la trichromie

La transition rapide des couleurs est vraiment efficace et permet des changements et des effets dynamiques avec la trichromie.

Chaser “cut“ de la trichromie

Couleurs

Pour conclure

Le point fort du Sharpy Wash 330 est incontestablement sa puissance lumineuse. Il a bien sa place dans la gamme Sharpy. C’est un projecteur polyvalent qui sait se faire doux ou incisif suivant les besoins et saura trouver sa place sur scène, de la plus petite à la plus grande. Evidemment, Clay Paky a dû faire quelques compromis qui nécessiteront un peu de prise en main pour trouver des parades aux défauts inévitables de ce type de petit projecteur. Grâce à sont faible encombrement, à ses 18 kg, à sa puissance lumineuse et sa consommation réduite il va pouvoir se faufiler partout.

Fonctions du canal DMX
Fonctions du canal DMX

Caractéristiques et mesures générales

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RCF étend sa gamme D-Line avec le HDL10-A

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Le nouveau Line Array HDL10-A amplifié (ébénisterie composite) de RCF est une réplique plus compacte du HDL20-A introduit l’année dernière, et proposé avec son sub dédié 8004-AS venant se positionner entre les modèles 8003-AS et 8006-AS.

Sur le stand RCF à PL&S 2013. Depuis l’arrière des TTX-A, maintenant commercialisées, on distingue les nouvelles HDL 10-A montées sur leur subs.

Le succès rencontré par le système HDL20-A a fait émerger le besoin d’une version plus compacte et encore plus légère, mieux adaptée à l’installation ou au Live pour de petites jauges. Cette nouvelle mouture conserve les choix technologiques adoptés pour le 20-A, système 2 voies à symétrie coplanaire avec deux HP 8 ‘’ (bobine 2,5 ‘’) encadrant une compression à diaphragme 2,5’’ montée sur le même guide d’onde. Le HDL10-A dispose de la même amplification classe D embarquée de 700 W RMS (500 W, LF + 200 W, HF) capable de délivrer une puissance crête de 1400 W. Le SPL max d’une boîte atteint 133 dB.

Le traitement de signal, outre les protections, le limiteur et le filtrage de raccordement, prend en charge différents presets de conformation de la réponse adaptés à la configuration de la ligne, notamment pour les fortes inclinaisons de bas de ligne (J shape) ou au contraire la projection « lointaine », ligne droite, voire encore des presets spécifiques adaptés à une exploitation en installation.

Le HDL10-A est mieux adapté à la réalisation de clusters « stackés » comme ici au-dessus de deux subs 8004-AS.

L’ébénisterie est réalisée en composite polypropylène avec des renforts internes en multipli et accueille deux poignées latérales en aluminium (recouvert de caoutchouc) pour une prise en main facilitée. L’ouverture horizontale est de 100° et une boîte seule affiche une dispersion verticale de 15°. Le système d’accroche peut supporter jusqu’à 16 boîtes avec un pas angulaire minimum de 2°.

Le sub 80004-AS amplifié met en œuvre un 18’’ longue excursion spécialement développé pour la série D-Line dans une structure bass reflex. L’amplification de bord est confiée à un double ampli classe D (pont) de 1250 W (2500 W crête). Le DSP de traitement de signal prend en charge les réglages de fréquence raccordement, les protections, l’ajustement des délais et un mode de diffusion cardioïde. En fait c’est la reprise conforme des fonctionnalités du 8006-AS (double 18’’). Sauf que RCF a conçu l’enceinte de façon à ce que, positionné verticalement, ce sub s’insère aisément au sol ou en accroche dans une ligne de HDL10-A (même empreinte), mais positionné horizontalement, il présente la même empreinte qu’une boîte HDL 20-A, qu’il pourra donc compléter en renfort de grave au sein d’une ligne en accroche.

Le moniteur Ayra 4, dernière adjonction à la gamme Ayra.

Enfin lors de Prolight & Sound 2013, RCF a dévoilé l’Ayra Four, version 4’’ des écoutes de proximité et moniteurs personnels 2 voies Ayra proposés jusqu’à présent en 5, 6 et 8’’. Le petit dernier utilise le même tweeter « soft dome » 1’’ avec guide que ses ainés et un transducteur 4’’, dont le cône est réalisé en matériau composite fibre de verre, chargé en bass reflex. L’évent de type laminaire à faible distorsion débouche en bas de l’ébénisterie.

Le panneau arrière et l’amplification classe AB de 60 W RMS sont également les mêmes que sur le modèle 5’’ avec une ébénisterie en médium laqué du plus bel effet dont les angles arrondis minimisent la diffraction. Le sub 10’’ de la gamme Ayra viendra le compléter dans les applications où plus de punch s’avère nécessaire dans le bas du spectre.

Tous ces nouveaux produits seront disponibles commercialement dans le courant de cet été.

 

EAW propose de nouvelles QX, les QX300

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EAW décline la gamme QX500 dans un format plus compact : 600 x 600 x 505 mm et en deux voies. La série QX300 est équipée de quatre HP de 10″ longue élongation au lieu des 12″ des QX500 et d’un moteur à diaphragme 4″ et gorge 1,4″ en remplacement du moteur coaxial deux voies (diaphragmes 3,5’’ et 1,75’’). La QX300 peut être utilisée en mode passif ou bi-amplifiée.

Le système acoustique exploité, dans une boîte pyramidale tronquée, est comme sur les QX500, un diffuseur de type coaxial avec la compression haut médium-aigu pavillonnée entourée, sur les quatre pans internes de la boîte, deux par plan, de quatre HP 10’’ longue excursion à moteur Néodyme alignés en phase. Cette structure permet de réaliser, en installation (moyenne portée), des clusters plus petits qu’un line array classique à SPL et homogénéité de diffusion équivalents.

Vue interne, deux des quatre 10'' montés.

Six modèles composent cette gamme selon les différentes directivités proposées (H x V): QX364 (60° x 45°), QX366 (60° x 60°), QX394 (90° x 45°), QX396 (90° x 60°), QX399 (90° x 90°) et QX326 (120° x 60°).

Les niveaux de pression acoustique restitués sont proches de ceux de la grande sœur : 135 dB SPL continus pour le grave et entre 129 et 133 dB SPL continus pour la partie medium-aigu suivant l’ouverture.

Les enceintes de la gamme QX300 sont proposées, quelles que soient l’ouverture et la couleur, noir ou blanc, au prix public HT de 3910 euros.
Mais cette gamme est également disponible en version « Weather Proof » en noir au prix de 5670 € HT public.

 

Opérations Presonus d’Arbiter France

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Arbiter France, importateur des matériels et logiciels Presonus, lance plusieurs opérations promotionnelles pour le début de l’été sur la marque la plus cajun de l’univers de la musique et de l’audio pro.

Entre le 1er juin et le 31 juillet 2013, tout acquéreur d’une interface AudioBox USB ou d’un pack AudioBox Studio auprès du réseau de vente Presonus, se verra offrir une licence pour le logiciel Studio One V2 Producer.

Par ailleurs l’opération sur la console numérique StudioLive 24.4.2 qui se terminait le 21 mai est reconduite jusqu’au 31 juillet : l’acquéreur d’une console StudioLive 24.4.2 dans le réseau Presonus sera gratifié d’un micro de mesure Presonus PRM1.

Pour participer :
AudioBox USB
StudioLive 24.4.2

 

Concept K allume le Black City Tour d’Indochine

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Un exemple des nombreuses utilisations possibles de l'imposante matrice de Mac Aura installée en fond de scène qui nous dévoile en prime les très beaux pastels des projecteurs.

Initiée en Mars, cette tournée historique, qui s’étale sur près de deux ans, a démarré par un tour de France des salles de moyenne capacité pour ensuite monter en puissance sur de plus grosses scènes, et finalement terminer en apothéose au Stade de France le 27 juin.
Une aventure inédite qui accompagne la sortie de l’album Black City Parade mise en lumière par les équipes de Concept-K, entreprise regroupant un collectif de designers, créateurs et scénographes talentueux.

Complètement ancrés dans leur époque, et curieux de nouveautés, Thomas Déchandon (designer lumière de la tournée) et son équipe ont imaginé et accroché un kit hors du commun, offrant une place de choix aux nouvelles générations de projecteurs à Led intégrés dans une matrice circulaire, rappelant le symbole de la tournée, un ovale lumineux.

Thomas derrière sa GrandMa2 en plein focus.

C’est donc dans une moyenne salle, et pour notre plus grand plaisir, en Province, que nous avons rencontré Thomas et toute l’équipe de Concept-K à L’Elispace de Beauvais.
Très occupés à adapter l’imposant kit de plus de 400 projecteurs à une nouvelle salle avec un plafond plus bas que d’habitude, ils ont quand même trouvé le temps de répondre à toutes nos questions juste avant que la scène s’illumine.
En découvrant la scène et son design très innovant, en furetant parmi les nouveautés installées au sol et en l’air, et en se sentant toutes petites devant le mur d’une centaine de lyres Mac Aura Martin, on avait très envie de rencontrer Thomas Déchandon, jeune éclairagiste de 26 ans qui signe son premier ”gros” design lumière pour Indochine, et de lui parler de cette implantation pour le moins originale.

Un kit et une scène en plein dans leur siècle

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SLU : Thomas, comment as-tu imaginé ce design circulaire ?

Thomas Déchandon : ”Nous avons conçu le design et la scénographie en échange constant avec les artistes et plus particulièrement Nicolas (Sirkis, leader charismatique du groupe).
Il souhaitait impérativement un cercle, pour rappeler le logo de la tournée, et nous voulions créer un design avec peu de ponts classiques et un fond de scène matricé avec le mur de Mac Aura.
Il était important pour le groupe d’avoir un imposant fond pouvant fonctionner en salles moyennes et plus grandes car ils sont habitués à de très gros shows avec écrans vidéo en arrière-scène. Là, nous avons décidé de remplacer les éléments vidéo par une matrice d’une centaine de projecteurs.

L'incroyable implantation circulaire imaginée par Thomas commence au sol avec une alternance Wash/Spot de A.leda K20 et Mac Viper précédée d'une rangée pêchue de Beam/Strobe avec Sharpy et Atomic 3000 .
La structure circulaire de fond de scène qui accueille la matrice de Mac Aura et K20 est prolongée au dessus du plateau par des ponts recevant aussi du très beau monde : Mac Viper Profile, Sharpy, A.leda K20 et strobe Atomic 3000.


Nous n’avons pas vraiment de face mais des latéraux travaillés avec les Alpha Profile 1500 Clay Paky et un public bien éclairé avec les tout nouveaux Wash à LED A.leda K20 Clay Paky aussi.
L’idée était d’utiliser la gestion individuelle de leurs Led au maximum.
Les effets sont assurés par des Sharpy en arrière-scène et au sol, qui ne savent pas faire grand chose d’autre que du Beam mais qui fonctionnent très bien avec la vidéo en début de show sans faire d’ombres.

Encore une des utilisations possibles de la matrice de Mac Aura.
Un Wash à LED tout nouveau, tout chaud made in Clay Paky: le A.leda K20.


En latéral, un petit pont d'Alpha Profile 1500 Clay Paky

Mais on a surtout les Mac Viper Profile, des projecteurs que j’aime beaucoup et que j’avais découverts sur la tournée de Shaka Ponk en remplacement des VL 3000. Leurs couleurs sont top et les gobos sont très beaux. Ils sont bien plus puissants que des machines équivalentes en étant moins encombrants et leur ouverture est excellente. C’est selon moi le meilleur Spot dans cette gamme de puissance sur le marché actuellement. C’est un projecteur sur lequel on peut compter et en tournée, c’est une donnée très importante !

Quand les Spot Martin Mac Viper Profile prennent la scène, on a droit à une mise en lumière plus “classique” mais ô combien efficace !

SLU : Tu parlais de vidéo, mais vous n’avez pas d’écran, juste la matrice.

Thomas : Le groupe a quand même souhaité conserver un peu de vidéo sur le début du show (les trois premiers morceaux), donc le fond de scène est masqué par une toile sur laquelle des médias sont projetés. Ça nous permet de jouer en transparence avec les Sharpy notamment, et de ménager un bel effet de surprise quand le voile tombe et que le public découvre le mur de Wash en fond de scène.

Un tulle masque le fond de scène et la matrice de Mac Aura pendant le début du show ....
... pour laisser place à des projections vidéo.


SLU : La scène en elle-même semble être balisée de lumière, c’était aussi une demande des artistes ?

Thomas : Oui, et une volonté personnelle. J’aime beaucoup imaginer, en plus du design lumière à proprement parler, un décor, des éléments scéniques qui le complètent quand je les mets en lumière.
Ainsi, et encore pour rappeler le logo de la tournée, (un ovale lumineux) nous avons balisé la scène et les éléments de décor avec des rampes à Led StageBar 54 Martin et Arcaline Ayrton.
Je tenais aussi particulièrement aux bandes de Led insérées en front de scène et dans la déco, comme des néons, qui reçoivent un signal vidéo, et donc des médias, que j’ai spécialement créés pour l’occasion. C’est un plus car on ne rajoute pas d’univers DMX supplémentaires (les 17 déjà utilisés suffisent en effet !) et des nodes dans tous les sens. En plus, le rendu est excellent car la définition est assez élevée et je peux mélanger vidéo, lumière et scénographie, ce qui me plaît beaucoup.

La scène est balisée de tubes de LED recevant un signal vidéo et des média créés tout spécialement par Thomas.
Des rampes Stagebar balisent elles aussi les éléments du décor.


SLU : Utilises-tu l’effet Aura des Mac Aura qui forment la matrice ?

Thomas : Oui, il fonctionne bien, justement parce qu’on est dans une configuration en matrice. On utilise aussi les pastels. L’idée était d’obtenir une ambiance très « dark » et électrique. J’aime beaucoup ce projecteur, il est peu encombrant, fiable, il produit une belle lumière et de très jolies teintes. C’est un super outil !

SLU : Parles-nous des nouvelles A.leda K20 Clay Paky, pourquoi les avoir choisies ?

Thomas : Nous voulions absolument une lyre Wash à Led pilotable point par point. C’était l’effet que nous recherchions. J’avais d’abord pensé au Robe 1200 qui a aussi cette fonctionnalité, mais Dushow a décidé de donner leur chance aux K20, et je dois avouer que je ne suis pas déçu.
Nous les avons utilisés dès leur sortie et je m’en sers, soit pour leur possibilités graphiques (les cercles, l’effet « starflash »), soit grâce à leur large faisceau en base de couleur ou en douche. C’est une base solide.

Au sol, sur le plateau, les A7 Zoom JB Lighting assurent le devant de scène.
Sur le public, les Molefay sont les seuls éléments traditionnels qui survivent dans ce kit très actuel. En dessous, les A.leda K20 apportent de la couleur et de la technicité avec leurs Led pilotables séparément. Sur les côtés, les Spot Alpha Profile Clay Paky assurent les effets.


Ce projecteur fait bien son boulot avec une vraie puissance lumineuse (il est équipé de la diode Osram 15W RGBW, tout s’explique !).
J’utilise le K20 sur le public, souvent en couleurs, car Nicolas a beaucoup d’interactions avec ses fans durant le show et je voulais sortir du classique Molefay !

SLU : D’ailleurs on ne retrouve pas de projecteurs ”classiques” sur scène ?

Thomas : « Non, il n’y a pas de traditionnel, à part les quelques Molefay sur le public, c’est tout.
Le kit est certes assez chargé, mais il roule grâce à sa majorité de projecteurs à Led qui ne nécessitent que très peu de maintenance et de réglages.
Ceci est bien utile dans une tournée longue qui décide de débuter dans des salles moyennes pour finir au stade de France avec tous les inconvénients logistiques et matériels qu’on imagine…

Une tournée pas comme les autres

Thomas et Nicolas Sirkis souhaitaient une ambiance dark/électrique. C'est réussi avec la mise en lumière mystérieuse des éléments scéniques par les Led (StageBar54 et A7 Zoom) qui se détachent sur le fond de Mac Aura, baigné de bleu.
Les nouveaux Wash à Led A.leda K20 Clay Paky se pilotent point par point, un chouette effet dont Thomas ne se prive pas, d'autant que la puissance lumineuse est aussi au rendez-vous


SLU : Le kit sera-t-il le même pour toutes les salles ? Comment s’adapte-t-il selon la taille de leurs plateaux ?

Thomas : Le kit est ici au complet, et sera toujours tel quel.
Comme Indochine a souhaité une première phase de tournée dans de petites et moyennes salles (aucun Zénith pendant cette phase), l’installation est souvent tendue…
Par exemple aujourd’hui, nous avons un plafond 3 m plus bas que d’habitude, on va donc éclairer en 16/9e

SLU : Comment avez vous programmé le show ?

Thomas : « L’encodage s’est beaucoup fait sur Wysiwyg, (c’est Philippe Marty, autre membre clé du collectif Concept-K qui s’en est chargé), ce qui d’ailleurs n’est pas forcément une bonne chose car on a tendance à mettre trop de machines ! Puis nous avons eu trois jours de préparation à Nancy avant la première date. Sinon en temps ”normal”, nous nous recalons 2/3 heures avant le concert.

Un jeune designer multitâche

SLU : Tu es aussi au pupitre sur la tournée ?

Thomas : Effectivement, mais on se partage le travail avec Alex (Alexandre Bûcher, assistant opérateur) sur deux consoles GrandMa2 en réseau. Alex se charge de la restitution live des effets, je gère les faces et le public. En fait, c’est dur pour moi de lâcher la console car j’ai encore du mal à transmettre ce que je veux à quelqu’un d’autre. Je n’ai pas encore de binôme opérateur avec qui je n’ai pas besoin de trop expliquer. C’est une chose qui prend du temps, mais c’est en bonne voie…

Le mur de Mac Aura est divisé en 7 sticks de 15 machines, et Thomas ne se gène pas pour les piloter séparément.

SLU : A 26 ans, tu es déjà membre associé de Concept-K et designer de cette énorme tournée tout en assurant la console lumière, la scénographie et une partie des médias vidéo et du décor. Cette polyvalence est un choix assumé ?

Thomas : En fait complètement car je suis partisan du “concept global”. Il faut que je puisse intervenir autant en scénographie qu’en image et bien évidement en lumière. J’aime la partie création mais aussi et surtout, vivre le concert tous les soirs et en être acteur à mon échelle. Ce que je délaisse un peu, c’est la programmation qui reste encore trop fastidieuse et plombe, par manque de temps, la création. De ce fait, je laisse cela à contre-cœur, à d’autres personnes de mon équipe qui peuvent se concentrer sur cette tâche.

 La création de contenu vidéo, et son interaction avec la lumière et la scénographie est quelque chose qui m’intéresse. Je m’attache plus particulièrement à la création de décors et à leur mise en lumière et/ou vidéo. J’aime aussi réfléchir aux solutions techniques pour arriver au résultat voulu et à optimiser le transport de ces éléments, sans doute une nostalgie des jeux Lego…
Je passe beaucoup de temps sur le logiciel SketchUp à dessiner et modéliser ce qui me passe par la tête.

SLU : Tu es au début de ta carrière, quels sont tes projets ??

Thomas : Faire du « R&D », détourner des solutions techniques existantes pour proposer des concepts originaux alliant lumière, machinerie, décor et vidéo. Mais le temps manque un peu en ce moment”.

Une arche de Mac Aura en décor derrière les musiciens et une douche de K20 au dessus.
Et si Thomas est à l’image de la jeune génération d’éclairagistes curieux et touche à tout qui arrive en coulisses des scènes de France, c’est sa lumière que nous venons découvrir ce soir dans une ambiance survoltée, le groupe Indochine continuant de réunir fans de la première heure et jeunes aficionados lors de concerts électrisants.

Toujours dans une ambiance à la fois sombre et eighties, le groupe enchaîne succès de toujours et pistes du 12e album teinté de New Wave et d’Electro Pop, sous les faisceaux complètement dans le ton des projecteurs choisis par Thomas et son équipe.

Si l’imagerie de la tournée est largement respectée avec l’implantation circulaire vraiment bluffante qui libère la scène des ponts, devenus ”old school”, tout en donnant une impression très massive grâce au mur/matrice de Mac Aura en fond, son ambiance électrique symbolisée par des néons revisités en Led qui balisent la scène est percutante et efficace.

Que ce soit au sol, aux pieds des musiciens ou des éléments de décor, avec les rampes Martin (Stagebar 54) ou Ayrton (Arcaline) ainsi que les toujours très performantes lyres A7 Zoom JB Lighting, ou au dessus du public, avec une rangée de A.leda K20 surpuissantes, les Led dominent le show.

Le travail du sol et des décors est aussi soigné que celui du fond de scène, avec un balisage des éléments par des tubes de Led recevant un signal vidéo et des médias, des rampes de Led Arcaline Ayrton et Stagebar54 Martin, et toujours des Wash Mac Aura et K20 derrière les musiciens.
Et ce ne sont pas les 126 Mac Aura Martin repartis pour la plupart sur le mur du fond et pilotables en matrice, organisée sur 7 zones, qui contrediront cette constatation : la diode est partout sur cette scène.

Pour le meilleur, avec les très belles A.leda K20 qui nous séduisent autant en couleurs, qu’en blanc, en douche qu’en couronne, que pour le moins bon avec des Wash Mac Aura, certes magnifiques en pastels, mais parfois en déficit de puissance lumineuse dans la fumée (très dense) déployée sur la scène de l’Elispace de Beauvais.

Malgré tout, qui dit projecteurs modernes ne dit pas que Led. Aujourd’hui encore, certaines lyres lampées résistent et innovent comme le beau Mac Viper Profile, au top de sa puissance, aux superbes teintes et à l’ouverture parfaite, qui vient, lui, dynamiser la scène de ses faisceaux percutants.

Alors bien sûr les projecteurs sont beaux et nombreux dans le kit imaginé par Thomas Déchandon. Bien sûr, ils brillent fort et excellent véritablement sur les couleurs, mais c’est leur implantation qui nous a vraiment séduit.
Maligne, pratique, très visuelle, elle est à l’image de son designer, jeune et bien dans son époque.
Et même si parfois la structure même de la scène emballe plus que la lumière qui l’inonde, qui mérite peut-être de gagner en ”caractère”, c’est dans sa globalité qu’il faut apprécier le travail de Thomas : une réussite graphique et technique qui a séduit le groupe avant même de gagner le public, puisque c’est Nicolas Sirkis lui-même qui a souhaité travailler avec le designer, à qui nous souhaitons une longue et prolifique carrière !

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Wybron ferme ses portes après 35 ans d’activités

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Wybron
L'usine Wybron située aux USA dans le Colorado.

Tristesse ! Wybron, leader historique en solutions d’éclairage scénique annonce que la société cessera ses activités et fermera ses portes le 30 Juin 2013.
Inventeur du scroller en 1980, Wybron est connue dans le monde entier comme une société innovante, proposant du materiel de pointe pour le spectacle et l’architecture, et pourtant…

“Depuis des années, l’industrie de l’éclairage scénique est menée par des entreprises dont le nom est constitué de trois lettres” a déclaré Keny Whitright, Président CEO de Wybron.
PRG, ETC, ELS, TMB, et l’BMI ne sont que quelques-unes d’entre elles.

Depuis 35 ans, Wybron lutte avec un nom de six lettres”, plaisante Whitright. ”Nous avons finalement réalisé que nous avions trop de lettres dans le nom de la société, et qu’il était temps d’arrêter.

La fermeture de l’usine Wybron me laisse un sentiment d’amertume. Je vais m’ennuyer de l’entreprise que je connais et que j’aime, mais je suis impatient de ralentir et de devenir un homme FTD (Fishing,Traveling and Driving).
Pêcher, Voyager et conduire mes voitures vont occuper le plus clair de mon temps. Notez que je me prépare à porter le thème de trois lettres pour ma retraite », plaisante-t-il encore.

Wybron organisera une vente en ligne à partir du 14 Juin 2013 afin de liquider des produits neufs et d’occasion et des pièces detachées “à des prix de clôture extraordinaires” précise Keny Whitright .

Visitez le site de Wybron  : http://www.wybron.com

 

La lumière de Cyssous pour la tournée de C2C

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Quatre DJ, 4 pupitres, un écran géant pour détailler le travail de leurs mains, c’est le passé de C2C, quatre fois champion du monde DMC…  Compositeurs de talent, DJ d’exception, primés de 4 Victoires de la Musique en 2013, ils ont imaginé une mise en scène pour la tournée des Zéniths complètement inédite, servie par un design lumière et vidéo extrêmement fouillé. Nous avons rencontré leur éclairagiste Cyrille Dupont alias Cyssous au Zénith de Paris.

A droite, Sébastien ”Mitch” Lefort, puis Cyrille “Cyssous“ Dupont, l’éclairagiste de C2C.
Il y a du monde sur scène : des musiciens, des guests, les DJ et leurs risers, et des éléments de décor volumineux. Pas facile pour Cyrille Dupont de placer des projecteurs au sol.

La veille de mon passage, je reçois ce SMS de Ludo alors qu’il assiste au premier concert du Zénith de Paris pour détailler le son : ”C’est magique ! Niveau lumières, c’est un des plus beaux shows du genre que j’ai vu !” De quoi exciter la curiosité.

La scène évidemment n’échappe pas aux quatre risers de DJ qui reçoivent chacun en frontal un écran à Led, et sont entourés de percussions, de praticables, d’écrans et de 4 grosses formes géométriques en volume. Cyssous s’est constitué un kit lumière riche et varié avec beaucoup de projecteurs à Led.

Des figures imposées et beaucoup de liberté

SLU : Cyssous, tu as carte blanche totale ici ?

Cyrille “Cyssous“ Dupont : J’ai eu carte blanche sur la mise en place du kit, et j’ai pu disposer de tous les projecteurs que j’ai choisis. Après, le groupe sait ce qu’il veut, c’est un gros avantage. Déjà, quand ils composent un morceau et qu’ils commencent à le préparer en live, ils ont des idées sur la scénographie et la mise en scène. Je dois répondre à leur cahier des charges artistique mais j’ai aussi une grande part de liberté.

SLU : Quelles sont les contraintes ?

Cyrille Dupont : Avec ce château de praticables et les écrans placés autour des DJ, c’est compliqué de placer des sols et de détacher les musiciens sans écraser les écrans.
Le groupe a des idées très précises et parfois très arrêtées sur la mise en lumière, qui donne matière à débat, c’est intéressant et enrichissant.

L’équipe lumière et vidéo avec de gauche à droite, Sébastien Abatut (blockeur, électro), Frédéric Castro (technicien lumière), Cyril Prat (responsable vidéo), Kevin Leroy (technicien lumière), Cyrille Dupont ”Cyssous” (éclairagiste, conception, pupitre), Boualem Balhi “Boubou“ (rigger), Sébastien Lefort “Mitch“ (assistant éclairagiste, pupitre).

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SLU : Quelle est ton approche de la lumière pour un groupe qui est quand même statique par essence.

Cyrille Dupont : Le groupe avait envie de déplacements et de vidéo devant les risers. Ils sont donc montés sur roulettes, ce qui multiplie les positions. Ensuite je sais que les C2C aiment bien mettre l’accent sur un musicien quand il joue. C’est très intéressant car on se rapproche de l’éclairage traditionnel, d’ailleurs ma face est coupée aux couteaux (par des VL 3500Q Spot). J’évite au maximum de taper sur les écrans mais comme j’ai beaucoup de guests, je n’ai pas toujours la possibilité de faire une vraie face.
Au début du projet, il n’y avait que C2C sur scène. L’idée d’un show avec des guests et des musiciens est venue pour les Zéniths.
Donc à 4, il fallait que j’essaie de les accentuer mais c’était compliqué car je ne voyais pas exactement qui jouait en temps réel, j’avais juste l’audio. Je suis parti avec 4 projecteurs dirigés sur eux, espacés d’un mètre, ce qui correspond à leur 1ere position scénique quand leurs risers sont collés.
Et puis sur les Zéniths, j’ai placé des projecteurs à la face, en contre, et en douche. J’ai ainsi un champ d’action très large pour accentuer les DJ et travailler autour. Et j’ai essayé avec les images de sol d’éclater les 4 gars de manière à ouvrir. J’aime l’éclairage ouvert, j’aime bien l’ampleur, surtout au Zénith, je peux y aller.
C’était difficile au début et finalement, en appuyant les breaks, en appuyant les pêches, en appuyant les tableaux, chaque morceau est complètement différent en termes d’ambiance.


Les BB4 en contre, l’image prend naissance sur les risers…
…et se répand dans l’écran placé en contre-bas et dans les écrans latéraux. Une manière efficace de décoller les DJ du sol. La face est précise, aucune bavure sur les écrans.


SLU : Et donc maintenant, comment vois-tu qui joue ?

Cyrille Dupont : En janvier 2012, quand nous avons préparé la tournée des clubs, je les ai beaucoup filmés pour comprendre leur jeu, aidé par la vidéo puisqu’ils scratchent le son et l’image en live. J’ai pris des notes par morceau, et j’ai encodé une grosse partie de leur éclairage pendant la résidence. Je reprenais ensuite tous les encodages à la maison à l’aide de Wysiwyg sur le soft GranMa. La lumière sur le groupe est évidemment la grosse base de mon travail. Je suis constamment leurs évolutions et leur jeu.  

4 Viper de contre sur les DJ, espacés de 1m.
4 Viper de contre sur les DJ, espacés de 1m.
Cyssous a programmé plusieurs scènes en blanc, ici les 4 faisceaux concentrés…


… ou en couleur.
… ou en couleur.

Pour cette tournée, le groupe souhaitait commander aussi des Sharpy en douche, (espacés de un mètre), sur quelques morceaux, tout comme ils commandent l’éclairage de leurs plateaux de platines TD. C’est Martin, de l’équipe Collectif Or Normes qui avait travaillé le sujet déjà pour Hocus Pocus. Nous avions découpé le plateau des platines et mis de la Led à l’intérieur et avec un interrupteur; ils allumaient la Led eux-mêmes à partir du boitier de Martin.

J’ai réfléchi à l’histoire, j’ai recontacté Martin qui a complètement refondu l’électronique et fabriqué un nouveau boîtier, un remote DMX que je pilote depuis la console.
Quand ils appuient sur le bouton de leur boitier, je choisis s’il se passe quelque chose ou pas. S’ils contrôlent les Led de leurs platines ou s’ils contrôlent une des mémoires de la console.
Le 1er DJ contrôle pour lui, le 2e  contrôle pour deux, et ainsi de suite, jusqu’à 4.
On a aussi intégré dans leur commande les lampes placées à l’intérieur des éléments de décor pour marquer des fuites de lumière.


On aperçoit les barrettes de Led sous le plateau des platines des DJ.
L’effet contre-plongée des plateaux allumés, toujours aussi efficace pour faire peur dans le bleu profond des Wildsun 500C.


C’est du remote DMX. Ils ont chacun un fader de la console, et moi je programme en fonction des morceaux ce que je vais mettre dans les faders.

Maintenant que le show est programmé, tout est automatisé dans la console. J’ai juste des macros qui rappellent mes mémoires pour chaque titre.
J’ai une cue list principale par morceau dans laquelle j’ai intégré toutes mes étapes, mes transitions, couplet, refrain, break. Ce mode de programmation permet d’éviter les erreurs et facilite la mise à jour de la console si l’ordre des morceaux est modifié. Si je démarre avec le même nom de morceau, je retrouve tout.

SLU : Comment aimes-tu jouer avec la rythmique ?

Cyrille Dupont : J’aime bien appuyer la base rythmique. Le groupe souhaite que je marque les pêches et moi j’aime bien aussi suivre les lignes de basse et les évolutions douces.
Toujours marquer les pêches, c’est bien mais vite épuisant. Et dans la musique il se passe des choses dans le fond à pousser.

SLU : Comment vous partagez-vous le travail aux consoles avec Sébastien ?

Sébastien “Mitch“ Lefort : Cyssous est au pupitre et moi, comme il y a des déplacements des risers sur scène au noir, et qu’il peut y avoir de petits décalages de 10 ou 15 cm, je recale les machines de face et de contre en live. Cyssous n’aurait pas le temps d’envoyer et en même temps de retoucher les positions.


Le marquage au sol des risers, ce qui n’empêche pas parfois, dans le feu de l’action, de léger décalages rattrapés en live par Sébastien Lefort.
Les GrandMa2 sont en réseau. Elles tournent avec le soft de la GrandMa 1.

SLU : Les grandMa2 sont donc en réseau …

Sébastien Lefort : Les mémoires de positions sont envoyées dans la cue principale. Je reprends les presets.

Cyrille Dupont : Dans la journée, on se partage le travail, Seb sur le plateau, moi à la console. On fait les positions et vu le kit, le nombre de positions et de focus, on y passe du temps. Il faut aller vite. Après on se partage le travail pour les images globales, lui va faire du Viper, du Sharpy, moi des Mac 101 dans les positions globales d’ambiance ou d’effets. Par contre, pour tout ce qui est précis, il est sur le plateau et moi à la console pour piquer, serrer…
On s’adapte en fonction des salles. On est obligés de retoucher toutes les positions.

La GrandMa2 fonctionne avec le soft de la GrandMa1. C’est une énorme qualité car il est difficile maintenant de trouver des GrandMa1 en parfait état de marche.
Comme le show avait été encodé en 1 et qu’il y a un gros bordel dans la console, ça aurait été trop compliqué de passer à une autre console. La question s’est posée pour des questions d’export, pour des dates à l’étranger. Il y a des produits hyper compacts comme la Martin M2 Go, qui ne pèse 6/7 kg avec l’interface de programmation et restitution. Je suis pupitreur GrandMa mais l’ergonomie de la 2 ne me plait pas. Pour moi il y a des manques  mais j’avoue aussi qu’il y a un moment que je n’ai pas téléchargé le soft de la 2 pour voir ce qui a bougé.
Je n’avais pas le temps d’apprendre une nouvelle console et de ré-encoder le show. On va faire beaucoup de festivals. Je vais plus vite aujourd’hui sur GrandMa.
Pour la tournée, on va bouger, on va s’exporter. Transporter une console c’est coûteux. C’est plus facile d’avoir mon ordi, mon show en 1 et comme avec la 2 on peut tourner en 1, j’ai plus de chance de trouver des GrandMa. Il y en a partout.
C’est un choix réfléchi, c’est le pupitre que je connais, pareil pour Sébastien.

Choix de projecteurs
Dans le parc Dushow, Cyssous s’en donne à cœur joie !

SLU : Tes choix de projecteurs ? Beaucoup de sources à Led…

Cyrille Dupont : Oui, je voulais avoir un maximum de machines à Led pas trop imposantes, pas lourdes, nerveuses en termes de pan et tilt. Pour répondre aux écrans vidéo à Led, il me fallait des projecteurs ayant la même énergie en couleurs. Il me fallait du vert Led énergique pour avoir le même rendu que dans les écrans. Même le VL 3500 Wash n’a pas cette énergie en couleurs.

Un tableau numérique. Les Wildsun répondent en couleur aux écrans avec la même énergie.

J’ai des Wildsun 500C qui n’étaient pas mon 1er choix. J’aurais préféré du A12 JB-Lighting pour son faisceau serré à 4°, pour faire des gros bâtons, donc des mélanges de bâtons différents en Led et hormis sa sortie hexagonale, je trouve le A12 moins gênant de visu parce que l’on ne voit pas les pastilles de Led.

On voit juste la forme hexagonale. Mais bon, il n’était pas disponible, et en revanche le Wildsun 500C au niveau des couleurs c’est la grande classe. Au niveau calibration des Led, on est dans un très grand produit.
J’ai aussi 28 MAC 101. L’idée étant de leur faire jouer les ACL. J’adore cette gamelle. Il a la rapidité d’un scan, il a du jus, c’est juste dommage de ne pas pouvoir faire des pastels en RGBW.

Si la Led l’emporte dans le choix de Cyssous, Martin Mac 101, Ayrton Wildsun 500C, le Spot à décharge reste indispensable, ici le Viper est roi.

Des Rollapix sont placés en bord de scène pour faire bain de pied et rideau public. J’adore ce produit, il est superbe.
Ensuite, le groupe ayant eu l’idée de 4 Sharpy avec en plus les écrans vidéo, il me fallait un spot qui ait de la patate donc j’ai choisi le Viper qui est excellent.

SLU : Ce que tu aimes dans le Viper ?

Cyrille Dupont : Les poignées sur les côtés lyre, le jus, l’ouverture et la fermeture du faisceau, les gobos qui sont intéressants à travailler.
La faute, c’est la demi-roue d’animation. Je pleure !
Et aussi la rotation lente des  gobos qui est encore trop rapide, même quand tu es au plus lent. Je trouve ça vraiment dommage. Il faudrait que Martin pense à la réduire ! C’est une machine encore un peu grosse, encombrante, encore un peu lourde mais j’imagine que c’est compliqué de faire encore plus compact !
Ce que j’adore, c’est la qualité de l’optique en projection de gobos avec du détail. On a l’impression d’avoir de la vidéo; ça a de la gueule.
Ce Viper en plus est équipé d’une boule à facettes. Je l’ai découvert par hasard à l’Olympia avec C2C.


Une battle qui a de la gueule en rouge et noir sous les faisceaux des Viper. Les risers, placés face à face laissent échapper la lumière des écrans.
Cyssous a une réponse différente et adaptée à chaque style musical. Ici pas de Led mais de larges multifaisceaux en mouvement.

SLU : ??

Cyrille Dupont : Je te montrerai après le concert. Il y a un gobo dans la machine. Quand on met le zoom à fond avec le prisme, on obtient une magnifique boule à facettes (rire).
Les couleurs du Viper sont bien, la pêche, le prisme x 4 très bien.
Ce qui est dommage aussi, c’est que l’on n’arrive pas à avoir le focus sur le full range du zoom. C’est embêtant, quand je mets le prisme plus l’iris, je suis vraiment obligé de zoomer pour avoir mon iris. C’est dommage, je n’avais pas ça avec d’autres produits. Cela oblige juste à multiplier les palettes. Mais quand j’ai du temps pour encoder, c’est un détail.

SLU : Et en trad ?

Il y a très peu de trad, seulement 6 BB4 au sol. Juste parce que c’était facile en blocs de quatre PAR. Je voulais vraiment un gros mur blanc en fond de scène.
Dans les formes en volume, on a placé des lampes 2,5 kW à nu, juste le câble, la douille et la lampe. Il y en a 3 par forme. On a essayé plein de choses et c’était la meilleure solution.

Parmi les chouchous historiques de Cyssous, les BB4 qui font de magnifiques éclatés de lumière blanche à contre.
Un coup de cœur pour le Ayrton Rollapix en bord de scène pour jouer les bains de pieds ou un rideau public comme ici, et dans la catégorie révélation 2013, le Chauvet Nexus 4x4 à Led. Idéal en aveuglant, il peut aussi se matricer.

Les avatars de C2C

SLU : Pourquoi ces formes différentes en volume sur scène ? Elles racontent une histoire ?

Un des avatars solides du groupe. La face supérieure est recouverte d’une matière réfléchissante. Les arrêtes ne sont pas fermées pour laisser s’échapper la lumière…

Chaque DJ des C2C est représenté par une forme, carrée, ronde, rectangulaire et triangulaire. Elles jouent dans les écrans, en couleur, en taille, en scintillement selon leur humeur pendant le show, en 2D ou en 3D.

On les retrouve autour des DJ pour habiller la scène et elles ont une de leurs faces réfléchissante, recouverte d’une feuille d’aluminium brossé, les autres sont recouvertes de tissu gris moyen.

… produite par 3 lampes 2,5 kW. L’intérieur est tapissé d’un matériau anti-calorique et réfléchissant.

Je me rends compte que nous aurions dû choisir un tissu plus foncé pour accentuer le contraste entre l’alu et le tissu. Et ces grandes boîtes ne sont pas fermées, elles laissent des espaces aux angles à travers de lesquels passe la lumière de trois lampes.

Au départ nous voulions placer à l’intérieur des sources Led. On a tout essayé, du Mac Aura, de vieux wash dont nous avons retiré les lentilles pour ouvrir le faisceau au plus large, mais les modules sont profonds et les arrêtes sont longues. On n’obtenait pas le rendu attendu, d’où les 2,5 kW.


Les surfaces réfléchissantes excitées par les Wildsun créent un effet miroir convainquant.
L’effet des fuites de lumière apporte une dimension mystique au tableau. Les faisceaux sont généré par les Mac 101 : étonnant

Et pour finir avec les projecteurs traditionnels, les blinders sont des produits Chauvet à Led, des Nexus 4×4 pour éclairer le public. L’idée était de baigner le public dans la couleur. 
Je décolle mes DJ avec 4FL 1300 en contre. J’aime bien utiliser le classique FL 1300 voire même le Par 56.

Du coup je suis passé au PAR Led Oxo. J’ai 16 Oxo Multibeam en aveuglant derrière. Ils sont cachés pour avoir un bain de couleur, une énergie dans les couleurs aussi et la rapidité de changement de teinte. J’en ai sous le pied, ça fait du bien.
Avec la scéno et les écrans de Led partout, l’idée était d’avoir quelque chose d’homogène.
J’aime bien la Led car elle donne une sensation de lumière numérique et on fait du bien à la planète.

SLU : Qui est à l’origine des vidéos ?

Cyrille Dupont : Les images vidéo sont créées par Rémi Paoli. Avec 20Syl, de C2C, ils ont fait un travail de folie. C’est très fin, très propre, la vidéo ne joue pas tout le temps mais sur certains morceaux, elle est vraiment présente sans étouffer tout le reste. Je trouve ça très bien. Nous avons collaboré ensemble sur certains titres.

SLU : Et les images sont-elles commandées en live par les DJ ? Est-ce qu’ils scratchent aussi les images ?

Cyrille Dupont : Oui, mais je vais t’emmener voir Cyril Prat à la régie vidéo. J’ai le contrôle de l’Hippotizer par sécurité mais je ne m’en occupe pas. C’est Cyril notre technicien vidéo sur la tournée. On a un des ”high level” en France sur l’Hippotizer. Il a beaucoup de travail car il y a des écrans un peu partout gérés en Midi.

La vidéo en live
Synchro MIDI et calibration

SLU : Cyril, ça fait plaisir de te retrouver sur le terrain…

Cyril Prat : Je suis super fan de C2C, j’avais acheté l’album en pré-vente et me retrouver là c’est du bonheur. Mais tu sais, moi je suis juste derrière la machine à regarder si tout se passe bien. Je n’interviens pratiquement pas pendant le show.

SLU : Je reconnais bien là ta modestie, sauf qu’en amont tu as certainement déployé une technologie sophistiquée pour gérer en Midi tous ces écrans. Tu utilises quoi comme média serveur ?

Cyril Prat : On a deux softs différents pour des écrans de deux marques différentes.
Le Serato Scratch live et leur plugin vidéo contient les fichiers audio et les images diffusées sur les petits modules des DJ. Et nous avons choisi un Hippotizer pour gérer les images diffusées sur les six écrans périphériques.

SLU : C’est quoi comme écrans ?

Cyril Prat : Les modules des DJ, je ne les connais pas, ils leur appartiennent. Pour les six écrans périphériques, la difficulté était d’être raccord en colorimétrie avec les petits modules des DJ. Pendant les répétitions dans le studio de Dushow, on a pu faire plusieurs comparaisons et choisir finalement les PixelLight. Ils viennent du parc d’Alabama.

La vidéo s’offre toutes les fantaisies ici accompagnée des Sharpy au plus serré.

SLU : Et comment fais-tu pour concilier les deux serveurs ?

Cyril Prat : Chaque DJ pilote son écran et scratche ses images en live. Je n’interviens pas sur leurs écrans. Et 20Syl pilote en plus l’Hippotizer en Midi.

Il lance les images de l’Hippotizer pour les écrans périphériques afin que l’image soit complètement synchrone avec le son.
La complexité, c’est de commander l’Hippotizer en midi via le Serato.
Pour la commande Midi Note, nous avons utilisé comme interface le Kontrol F1 de Native Instruments.

Tout le travail est fait en amont, les fichiers audio sont topés en Midi Note et les deux systèmes sont synchrones.

Les écrans réagissent de façon parfaitement identique, difficile de distinguer les petits panneaux des DJ dans cette grande image.

On a fait du mapping pour que les images soient totalement raccord et les écrans calibrés car les deux types d’écrans n’ont pas les mêmes Led et ils doivent créer une image unique. Je n’ai pas la main sur le soft Serato, donc je ne peux pas changer la colorimétrie des écrans des DJ.
La colorimétrie des modules PixelLight a été reprise dalle par dalle grâce à l’Hippotizer. J’ai un vidéo mapper calibré pour les blancs et un calibré pour les couleurs.
Il y a donc des presets de video mapper différents par titre. C’est moi qui les envoie à chaque morceau.
Ce vidéo mapper est un peu compliqué, le Midi aussi. Il fallait que ce soit complètement interactif. Stéphane Caria de CSI m’a donné un sérieux coup de main sur le truc car c’est un peu tordu.
Et Rémi Paoli qui a créé les images a la colorimétrie dans l’œil, et il a fait un super bouleau pour qu’il n’y ait pas de conflits.
Au final, l’image est parfaite entre les petits et les grands écrans, et ce sont les DJ qui font tout. J’ai un grand respect parce que tous les soirs c’est précis et c’est du live. 20Syl n’a pas de monitor. Il connaît ses images, c’est un vrai boulot de musicien.


Le concert

Début de concert, naissance des avatars…

Le concert démarre en blanc sur trois titres, blanc froid qui se réchauffe peu à peu, puis intègre de l’ambre avant une rupture radicale en couleurs. Le public est déjà chaud bouillant.

Sur les écrans, 4 petits points se tortillent en expansion pour finalement montrer leur forme en 3D, un symbole géométrique par DJ.
Dès les premières minutes, on sait que la vidéo et la lumière vont nous raconter l’histoire du groupe, nous montrer ses humeurs et son énergie.


Les trois premiers titres sont blancs. Viper, Mac 101 et Wildsun se partagent le festin. Les avatars sont sortis de leur coquille. Sur le pont de face, les VL 3500Q Spot et VL 3500 Wash.
Rupture en couleur, tout Viper.

Parce que les DJ n’apparaissent pas toujours rivés à leur riser, le concert gagne une dynamique inédite. Cyssous les fait disparaître à discrétion, laissant s’exprimer leurs avatars, car les symboles géométriques de Rémi Paoli gagnent en assurance et s’éclatent dans les écrans : un vrai film d’animation pétillant, insolent, drôle, toujours très fin et en synchro live avec l’audio.

Désopilante séquence de playbacks de bouches en multiples déclinaisons. J’ai réussi finalement à capturer celle-ci, avec sa clope…

Le travail de Cyril Prat est parfait. La multitude d’écrans répond comme un seul homme en colorimétrie et en synchro. On a vraiment l’impression d’un seul système de serveur de médias et d’un seul type d’écran.

La partition de Cyssous est aussi riche que les partitions audio et vidéo, car la lumière se pose sur toutes les lignes rythmiques, les accentuations de pêches sont calées avec précision mais aussi les bases lentes qui plus est dédoublées ce qui donne du mouvement et de la vie aux tableaux, toujours en finesse. La lumière de l’éclairagiste occupe généreusement l’espace vaste du Zénith intégrant le public sur de nombreux tableaux. La mobilité des risers apporte une variété scénographique à laquelle s’ajoute l’illusion de légèreté par les classiques FL1300 à contre mais encore plus efficace par les images au sol qui s’ouvrent à l’infini vers le public.

Si le répertoire des C2C mixe tout style, Rock, Blues, Twist, Electro et même contemporain, Cyssous a toujours une réponse différente et adaptée, fouillée dans le détail, du old school à l’hyper design numérique, qui apporte de la vie et/ou de la crédibilité au message musical (servi, on finirait même par l’oublier, en majorité par des fichiers numériques).

Ce concert est riche, drôle, tonique et réussi au point que très vite j’en oublie de détailler le parfait travail de la face, les contres percutants, et l’efficacité des projecteurs : les petits Mac 101 aussi agiles que des miroirs et pêchus dans leur rôle d’ACL, la puissance des Wildsun à whasher la scène de ses superbes couleurs, la qualité des faisceaux des Viper, les tirs laser du Sharpy, et la variété qu’ils offrent en douche sur les DJ commandés par eux mêmes pour un effet sur quelques titres, la pêche des blinders à Led Chauvet en couleur qui répondent à la perfection aux Rollapix…
Un kit qui laisse la part belle aux Led, à leur énergie en couleurs et à leur temps de réponse instantané pour une authentique sensation numérique.
Nous découvrons un concepteur lumière bourré de talent, d’idées, de sensibilité musicale, et d’une gentillesse infinie, qui sait se plier aux figures imposées pour servir son artiste et qui sait aussi s’entourer d’une équipe fantastique.

C2C s’envole vers une carrière de groupe qui communique remarquablement bien avec son public. Si la présence des musiciens et invités, autour des 4 DJ, apporte la dimension live nécessaire sur une grande scène comme le Zénith, c’est surtout la mise en scène servie par un design lumière et vidéo abouti qui est inédite et bluffante : un vrai travail d’équipe.

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Audio-Technica embarque à bord

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Audio-Technica est partenaire du « John Lennon Educational Tour Bus » pour sa tournée européenne qui a été annoncée le 8 mai dernier par Yoko Ono au Musée de Liverpool, ville natale de John Lennon.

Tom Harrold, Audio-Technica, encadré par Jeff Sobel, ingénieur en chef du Lennon Bus (à gauche), et Brian Rothschild, Directeur Exécutif du John Lennon Educational Tour Bus.

Parcourant les Etats-Unis depuis sa création (il y a 16 ans) dans les écoles, universités et autres festivals, le « John Lennon Educational Tour Bus » est un studio mobile audio et vidéo ultra-moderne permettant aux jeunes de s’essayer gratuitement à l’enregistrement et à la production musicale. Nous l’avons vu, pour ce qui nous concerne, à maintes reprises lors d’éditions du NAMM à Anaheim.

Tout comme à bord du bus américain, une équipe de trois ingénieurs du son sera dédiée à accompagner les étudiants dans la composition, l’enregistrement et la production de morceaux originaux et la réalisation de vidéos musicales pour offrir les mêmes opportunités aux jeunes européens.

Pour cette tournée, Audio-Technica a fourni des casques studio professionnels ATH-M50, des microphones de la série 40, dont les micros ruban AT4080 et AT4081, des microphones chant ATM510a ainsi que des microphones broadcast pour la production de vidéos.

 

ALGAM a pris la distribution d’Ampeg et Mackie

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LOUD Technologies Inc, propriétaire des marques Ampeg et Mackie, et ALGAM viennent de signer un accord de distribution au terme duquel Algam se voit confier la distribution française (effective depuis le 1er juin) de ces deux marques réputées au sein respectivement de ses divisions commerciales Camac et Gaffarel.

Algam qui distribue déjà Martin Audio, autre marque du groupe américain, devrait selon Tony Williams (Directeur des ventes EMEA Loud) pouvoir nettement améliorer la communication française sur ces deux marques par ailleurs bien établies. Pour Gérard Garnier, président d’Algam, « cela renforce le partenariat fructueux engagé depuis des années avec Martin audio. Ampeg est une des marques les plus prestigieuses de l’industrie musicale et Mackie reste une des compagnies les plus innovantes sur le marché ».