Le Roi Lion au Théâtre Mogador brille grâce au design lumière de Donald Holder qui recrée une savane africaine vivante et immersive avec à un kit majoritairement ETC.

Le Roi Lion est un mythe ou une épopée qui s’étend sur plusieurs générations et s’inspire de la dramaturgie Shakespearienne. L’adaptation en comédie musicale, tout en restant proche du concept de base, s’éloigne de l’univers de Disney pour donner vie à une création vivante et vibrante qui personnellement m’a fait vivre beaucoup d’émotion. Pour soutenir ce show intense, mis en scène par Julie Taymor, Donald Holder, éclairagiste de renom, a mis en œuvre ses idées sur un kit aujourd’hui majoritairement ETC afin de créer les près de 200 tableaux et déclinaisons qui se succèdent.
Un kit pointu dont le prestataire est B-Live
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En fond de scène, un cyclorama recréé un ciel de savane africaine particulièrement profond. Au plateau des SolaFrame installés sur perches, pont et tours éclairent les artistes et le décor. En salle on trouve une quantité d’ETC Source Four Séries 3 Lustr X8 pour assurer une face particulièrement détaillée. De plus, Donald Holder a cherché à créer une atmosphère toute particulière pour l’entrée du public et des artistes. Dans la salle il associe gobo et brouillard pour construire une allée de lumière qui marque le passage.

Donald Holder est un concepteur lumière américain de théâtre, d’opéra, de danse, de cinéma et de télévision basé à New York. Né en 1962, il est une figure reconnue dans son domaine. Il a été nominé quatorze fois aux Tony Awards et a remporté le Tony Award de la meilleure conception lumière en 1998 pour son travail sur « Le Roi Lion ».
Par ailleurs il est diplômé de l’Université du Maine et de la Yale School of Drama. Il a été directeur de la conception lumière à la School of Theater du California Institute of the Arts de 2006 à 2010, et est actuellement directeur de la conception lumière à la Rutgers University Mason Gross School of the Arts dans l’Etat du New Jersey.
Le Cyclorama base de travail incontournable pour une atmosphère africaine
Le Roi Lion, est un spectacle très lumineux, coloré, brillant et chaud dans l’atmosphère générale. Le cyclorama, un des composants techniques les plus importants de cette ambiance, évolue tout au long de l’histoire. Il est éclairé en rétroprojection par deux lignes de barres leds ETC Selador Vivid R séparées par une ligne de barres Led Philips Cove blanc chaud/blanc froid. Ces barres projettent la lumière sur un réflecteur, produisant ainsi des nuances et des textures fines pour simuler un ciel de savane profond.
Pedro Oliveira, chef du département lumière, décrit : “ On va pouvoir créer des dégradés sur toute la partie inférieure du cyclo complétée par une autre barre de LED en hauteur qui vient rétroéclairer les nuages projetés car ils sont à différentes hauteurs pendant le spectacle. Des découpes sur les côtés débouchent légèrement le cyclo pour qu’il soit vraiment parfait. Cette installation provient d’un kit de tournée à la base. Il est donc déjà monté sur des ponts massifs, conçus pour venir se clipser ensemble sur roulettes si besoin de partir dans des semi-remorques. »

SLU : J’ai été impressionné par la retranscription sur le show de ce qu’on pourrait imaginer de l’Afrique. Donald, pouvez-vous m’en dire plus sur votre inspiration ?
Donald Holder : L’idée du décor est inspirée par les vastes paysages du Serengeti en Afrique. Julie Taymor, la réalisatrice, souhaitait avoir sur scène un espace où le ciel semblerait continu. Il ne devait pas être défini par les bords durs du cadre que l’on a traditionnellement au théâtre. Et c’est pour cette raison que le ciel s’étend même dans le masquage. Finalement nous avons cherché à intégrer les mécanismes du spectacle pour qu’ils fassent partie intégrante de ce paysage céleste.

J’aurais aimé pouvoir dire que je suis allé au Serengeti, mais beaucoup de mes recherches visuelles, sur les couleurs et les ombres que l’on ressent, de l’horizon jusqu’à la partie supérieure du ciel, font référence à ce que nous avons pu voir en photo Julie Taymor et moi-même. Nous avons passé du temps, avant les répétitions, à chercher la bonne façon de les composer pour la création de la première version du spectacle qui s’est jouée en juillet 1997 à Minneapolis.
SLU : Quelles sont les idées fortes qui se dégagent de votre travail ?
Donald Holder : Parmi elles, il y a ce que nous appelons un « creamsicle ». C’est une sorte de nuage dentelé qui se forme dans le ciel du désert. On le trouve dans la première scène de l’acte 2. C’est une abstraction, bien sûr. Et il y a aussi les couleurs que nous avons soigneusement choisies avec Julie, (également costumière du show). Ces choix, très réfléchis, sont liés à tous les autres éléments sur scène pour faire exploser les costumes de premier plan et les décors, qui s’inspirent des textiles africains. J’ai donc fait mes choix de couleurs selon une palette soigneusement sélectionnée.
SLU : Comment avez-vous travaillé cette idée techniquement ?
Donald Holder : Le ciel du Roi Lion est en général éclairé sous plusieurs angles, c’est-à-dire de l’avant et de l’arrière et en deux couches. On utilise une technique assez traditionnelle de projection arrière sur plastique. Ensuite, à environ un mètre de là, il y a un bounce, qui n’est autre qu’un morceau de mousseline javellisée. L’idée était d’avoir deux rangées d’éclairage au sol à la base du cyclorama, dont l’une se concentre sur la partie inférieure du ciel et l’autre sur la partie supérieure.
Ensuite, une troisième rangée au sol éclaire la chute de rebond, ce qui est très inhabituel, et crée ce que nous appelons une ligne d’horizon de lumière beaucoup plus définie et chaude. Sur les côtés, il y a également une position d’éclairage depuis une tour ou une perche avec des profiles LED SolaFrame 1000 qui éclairent également le rebond au centre. Et grâce à ces multiples couches de lumière, le ciel prend vie avec de la profondeur, de la luminosité et une pointe de surréalisme et c’est ce qui lui donne sa magie.

Le ciel est comme un personnage à part entière qui change constamment. En effet, nous passons par toutes les heures de la journée et toutes les saisons et même si ce n’est pas à prendre au sens littéral, on a la sensation du temps qui passe. »
Lancé en 2010, Selador Vivid R by ETC a été le premier luminaire à synthèse additive de 7 teintes de leds pour restituer fidèlement les teintes de peau. Pour une longue portée, il utilise 40 leds de puissance (Rebel 2,5 W) associée chacune à un collimateur 19°. Ce module est répliqué dans 4 longueurs de coffrets, de 30 cm à 1,60 m qui peuvent être associés à différents diffuseurs symétriques ou asymétriques pour adapter l’angle de projection.
Sa température de couleur est donc réglable entre 2 700 K et 6 500 K avec un IRC supérieur à 90. Il produit jusqu’à 10 000 lm. Cet appareil n’est malheureusement plus fabriqué par ETC qui propose par contre à son catalogue les Vivid D40 et D60.
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Plan Feu Stage
SLU : Les technologies d’éclairage ont fortement évolué depuis la création du spectacle en 1997. Comment vous êtes-vous adaptés ?
Donald Holder : « A l’époque, nous n’avions pas de barres LED. On éclairait traditionnellement avec des barres à sources halogènes associées à des filtres couleur en verre. On était limité à trois couleurs par position pour éclairer le cyclo. Comme cela ne nous convenait pas, nous avions déjà prévu un double jeu barres sur chaque position afin de créer un système de mélange additif à six couleurs et démultiplier les possibilités. Lorsque nous avons enfin trouvé une barre LED satisfaisante, il s’agissait finalement du système de mélange additif à sept couleurs du Vivid R.
SLU : Entre les lignes d’ETC Vivid R vous avez installé une barre de leds blanche Cove Philips. Pourquoi ?
Donald Holder : Elle sert à quelques moments dans la production comme à la fin de la séquence « Soyez prêts ». Lors de l’éloge funèbre après la ruée de gnous, par exemple, nous avions besoin d’un blanc très froid pour recréer un effet initialement issu de lampes fluorescentes. Pour nous c’est un élément important de l’éclairage du show.

SLU : Pedro, tu utilises et entretiens le kit au jour le jour avec ton équipe, que penses-tu Vivid-R ?
Pedro Oliveira : Ces barres ont déjà une dizaine d’années. Et c’est un projecteur qui est lourd mais il fait bien ce pour quoi il est prévu, il tient dans le temps et il est puissant avec sa synthèse de couleurs additive à 7 couleurs de leds, on obtient de belles nuances particulièrement dans les teintes saturées. Sur un réflecteur, ça fonctionne super bien. »
Rénovation du kit et passage de l’halogène à la Led
Avec les années le show a pris de plus en plus de place dans le paysage classique du musical. Un challenge pour la production qui peine parfois à trouver le temps de mettre à jour les appareils utilisés avec du matériel récent.

Donald Holder explique : « Même si nous allons de l’avant et avons dû remplacer pratiquement tous les luminaires spécifiés lors de la création du spectacle, notamment sur le territoire européen, nous sommes soucieux de conserver l’essence du design. Chaque élément est lié aux autres disciplines. Les décors et les costumes, dont la palette est soigneusement choisie s’accordent avec l’éclairage à base de chaleur, comme la lumière halogène, qui se rapproche de la nature, de la lumière du soleil et du feu.
Julie Taymor a toujours été très claire sur le fait que la palette de couleurs devait donner l’impression d’avoir été créée à partir de la terre et dans les tons ocre brûlés, safrans et les minéraux, la végétation et les tissus de la région. Rien ne devait donner l’impression d’être électrique, artificiel ou électronique.
SLU : C’est donc plus facile de produire ce type de couleurs à l’aide de lampes à incandescence.
Donald Holder : « Lorsque l’on entre dans le monde des LED, qui sont des éclairages à semi-conducteurs, il est infiniment plus difficile d’obtenir ce type de palette de couleurs. C’est pour cette raison que nous avons longtemps résisté au passage à la lumière LED. Puis nous y avons été en quelque sorte forcés lorsque l’UE a imposé des mandats d’efficacité énergétique à toutes les sources d’éclairage du continent. L’Angleterre a suivi et nous nous sommes trouvés dans une situation où les sources que nous utilisions habituellement étaient interdites ou retiré du marché progressivement. Nous ne pouvions même plus acheter de Color scroller. C’est ainsi que nous nous sommes mis en mouvement.

Et heureusement pour nous, la lumière ou plutôt l’appareil qui nous rapprochait le plus d’une source halogène, était le Source Four Series 3 en raison des huit teintes de leds qui composent sa source et notamment son rouge profond. Nous avons travaillé en studio sur la correspondance des couleurs entre les sources originales et les Source Four 3 et, même s’il n’est pas toujours possible d’obtenir un résultat absolument parfait, on s’en rapproche. »
Le projecteur ETC Source Four Series 3 Lustr X8 est une version LED avancée du Source Four Series 2 Lustr X7, ajoutant des diodes rouges intenses à son moteur de leds pour optimiser le rendu des tons chauds. Le Source Four Series 3 existe aussi en version Daylight HDR, avec une source à 6 teintes de leds, spécialisée dans les nuances de blancs. La version Lustr X8 produit un flux de 11 000 lm. Celui de la Daylight HDR atteint 14 000 lm contre 8 500 lm pour la Source Four Series 2. La Series 3 bénéficie également d’un meilleur IRC supérieur à 90, améliorant significativement la fidélité des couleurs.

SLU : Faites-vous systématiquement les mises à jour du soft ?
Pedro Oliveira : « Avec les mises à jour des Series 3, les courbes de gradation ont un peu évolué, mais on a dû renoncer aux updates de firmware qui auraient pu modifier l’encodage du show. Cela étant dit, les Source Four 3 sont fiables et nécessitent peu de maintenance si ce n’est un entretien régulier. »
Optiques XDLT : Les Source Four LED Series 2 puis Series 3 ont bénéficié de nouvelles optiques, adaptées à leurs évolutions de dalles LED Lustr X7 puis Lustr X8. Car si depuis le tout premier Source Four halogène sorti en 92 jusqu’à la version LED de 2021 la monture des optiques ETC n’a jamais changé, permettant une réutilisation rentable dans le temps des nez du projecteur, des améliorations optiques ont été apportées pour tirer le maximum des nouvelles dalles à 7 couleurs puis 8 couleurs de LEDs.

En effet, le Source Four LED, de quelque génération soit-il, reste compatible et largement utilisable avec toutes les optiques. Mais le rendu est perfectible si on utilise la dernière génération du projecteur avec une ancienne génération d’optiques. Pour éviter tout défaut optique, le fabricant a retravaillé le traitement des lentilles et leur disposition, pour parvenir à améliorer la définition. Le rendu est ainsi plus net et contrasté.
Ces nouvelles optiques appelées EDLT (Enhanced Definition Lens Tube) pour la Series 2, puis XDLT pour la Series 3 permettent aussi de mieux concentrer la lumière et d’apporter un gain de luminosité significatif, mesuré jusqu’à plus de 75% supérieur* par rapport aux premiers objectifs.
Éric Leroy explique : « La technologie LED des Source Four LED Series 3 utilise 90 LEDs et produit un angle large. Pour canaliser la lumière, il fallait donc que la lentille d’entrée soit plus large. Attention toutefois à ne pas utiliser un objectif XDLT de dernière génération avec une source Tungstène, car ceux-ci sont traités avec un traitement qui peut fondre face à tant de chaleur, à la différence des EDLT qui sont compatibles sur toutes les générations de sources. »
SLU : Le Roi Lion est-il encore produit avec des sources halogènes ailleurs dans le monde ?
Donald Holder : « Mogador, est l’une des adaptations les plus récentes et nous avons pu mettre en œuvre les nouvelles technologies dans cette production en spécifiant des Source Four Series 2 puis des Series 3 en 2022 alors même qu’elles n’étaient pas encore disponibles sur marché et avec la gracieuse participation d’ETC. Les autres productions dans le monde bénéficient depuis des Series 3. Mais Paris a été un laboratoire puis un modèle pour mettre en œuvre cette transition. À New York, le spectacle est à l’affiche depuis 2007 au Minskoff et 20 ans plus tard, le kit n’a pas changé à l’exception de quelques éléments.

SLU : Comment l’équipe s’approvisionne-t-elle en consommables ?
Donald Holder : Avant qu’elles ne soient retirées du marché, nous avons acheté des stocks de lampes pour maintenir la production en cours. L’autre difficulté est que la direction souhaite éviter les pauses prolongées qui coûtent très cher. C’est pourquoi nous apportons des changements progressivement entre la fin d’un spectacle, le dimanche soir, et la représentation suivante, le mardi.
SLU : Qu’est ce qui a prévalu dans le choix des asservis SolaFrame 1000 High End ?
Pedro Oliveira : C’est un projecteur qui est parfaitement adapté au monde du théâtre pour la discrétion de son système de ventilation : on ne l’entend pas. Nous avons toujours en revanche 6 Vari Lite VL 4000 qui font quasiment le bruit du kit en entier. Pour revenir au SolaFrame 1000, c’est une machine plutôt fiable. On a juste eu des soucis de calibration, mais du point de vue du rendu, il est super. Il n’est pas très puissant mais pour nos besoins c’est suffisant.

SLU : Envisagez-vous de remplacer le VL 4000 par un Spot à leds ou à source Laser ?
Donald Holder : Remplacer ces projecteurs est notre grand défi. Lors du passage des marionnettes Bunraku, les acteurs sont complètement encapuchonnés de noir, de sorte qu’on ne les distingue pas au profit des neuf pièces de costume sur des tiges qu’ils animent.
Ce passage à lieu dans un champ d’étoiles projetées. C’est un motif africain gravé qui évoque le cosmos et s’inspire directement des costumes. À l’origine ces éclats de lumière étaient créés à l’aide de projecteurs de diapositives HMI 2K accrochés à la balustrade du balcon et dans un noir absolu sur l’espace négatif.
Les diapositives étaient en verre trempé gravé à la main et recouvert d’un revêtement opaque très résistant à la chaleur. L’idée était de passer d’une image à l’autre en fondu enchaîné. Bien sûr, ces projecteurs ne sont plus fabriqués. Comme nous avions besoin d’une source ponctuelle très lumineuse pour projeter des éclats de lumière nets, à l’époque, le VL 4000 était la meilleure source. Il sert aussi à recréer une chute d’eau et les nuages en mouvement. Aujourd’hui, les VL 4000 ne sont plus fabriqués ni pris en charge et récemment, nos tests nous ont amené à nous intéresser à un système de projection vidéo à source laser. »

Pedro est le Chef du Département Lumière (HOD Light) au Théâtre Mogador, où il supervise l’intégralité de l’éclairage des spectacles, en se concentrant sur la production du « Roi Lion ». « Nous avons mis en place le kit lumière avec un programmeur du show et avec l’équipe de création. Nous prenons le relais au jour le jour pour envoyer les tableaux et restituer la conduite.
Au total nous sommes sept sur l’exploitation du spectacle avec un opérateur, quatre poursuiteurs dont deux au plateau au niveau du cadre de scène et deux à la face au lointain, ainsi que deux bloqueurs, qui veillent au bon fonctionnement de l’éclairage » Son expérience l’a également mené à des collaborations ponctuelles comme sur « Chicago ».
Un système de contrôle lumière avancé

Le spectacle Le Roi Lion à Paris est encodé et contrôlé par une console ETC Eos Ti couplée à une Gio@5 en backup, avec l’avantage de pouvoir utiliser l’outil couleur d’EOS sur le kit.
Des algorithmes spécifiques ont été développés par un groupe de recherche interne, nommé Advanced Research Group. Ils sont intégrés dans le firmware des projecteurs. Concrètement, cela signifie que les huit teintes de leds des Source Four Series 3 sont pilotées en mode RGB à 3 canaux, pour reproduire plus simplement une large gamme de teintes avec une grande précision colorimétrique.
Comme l’explique Éric Leroy, coordinateur de projet chez ETC France : « Pour garantir la fidélité des couleurs, il est indispensable de connaître la caractéristique spectrale exacte des émetteurs lumineux, c’est-à-dire leur distribution de radiation. Ces données sont fournies par les fabricants. Sans cette information précise, il est impossible de garantir que les valeurs DMX produiront la couleur attendue. »
En ce qui concerne le réseau, le kit est contrôlé via un réseau fixe en fibre optique rénové à l’époque par Dushow et dont les nodes et switch sont doublés en spare.
Théâtre Mogador, symbole d’une culture partagée et accessible depuis 1919
Enora Le Fustec, de l’équipe commerciale et marketing du théâtre, retrace les débuts du mythique Théâtre Mogador, inauguré en 1919 par le président Woodrow Wilson et né de la passion d’un lord anglais pour une danseuse française. Malgré un succès initial mitigé, Mogador s’impose progressivement comme un carrefour entre l’opéra prisé par la haute société et le théâtre populaire pour devenir pionnier du genre opérette en France.
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La reprise du théâtre en 2005 par Stage Entertainment France marque un tournant majeur avec d’importants travaux entrepris pour accueillir la production monumentale du « Roi Lion ». « Le théâtre a été rénové pour supporter les contraintes techniques assez lourdes, » explique Enora. Cette production mondialement connue a par ailleurs pu répondre à une demande croissante du public pour le genre comédies musicales.
En effet, le « Roi Lion » occupe aujourd’hui la majeure partie de la programmation du théâtre, attirant des spectateurs de passage à Paris qui considèrent la production comme incontournable. Par ailleurs, ce vent de modernité et d’ouverture ne s’arrête pas là. La directrice de production organise des auditions et des Workshops en banlieues parisiennes pour encourager les artistes de tous horizons à participer aux castings.
L’engagement inclusif du Théâtre Mogador s’affirme également dans la mise en place de séances adaptées pour les malvoyants, malentendants et neuroatypiques, avec des outils comme le sur titrage et les boucles d’audio-amplification. Le théâtre propose également un système de billets suspendus pour ceux qui n’auraient pas les moyens de payer le tarif normal. « On essaie d’alimenter cette ouverture autant envers le public qu’envers les artistes et les techniciens. » conclut-elle, affirmant ainsi la volonté du Théâtre Mogador de s’inscrire dans une démarche d’accès à la culture pour tous.
Le spectacle Le Roi Lion s’impose comme une œuvre lumineuse et vibrante, portée par une équipe technique et artistique de haut niveau. Donald Holder, concepteur lumière de renom, a su allier inspiration artistique et maîtrise technique pour recréer la profondeur et la chaleur des paysages africains, notamment grâce à un éclairage de cyclorama sophistiqué, produisant une palette de couleurs riche et nuancée. Pedro, chef du département lumière au Théâtre Mogador, souligne la robustesse et la puissance des équipements, en particulier des projecteurs ETC Source Four Series 3.
La console ETC Eos Ti, couplée à une Gio@5 en backup, permet un contrôle précis et simplifié des Source Four 3, grâce à des algorithmes développés par ETC qui garantissent une fidélité colorimétrique remarquable. Enfin, les fidèles asservis SolaFrame 1000 et le légendaire VL 4000 complètent le dispositif en apportant des effets lumineux spécifiques et essentiels à la scénographie.
Grâce à cette synergie entre matériel performant et savoir-faire, Le Roi Lion continue d’émouvoir et d’émerveiller, incarnant une véritable prouesse technique au service d’une création artistique unique.
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