La société CSI audiovisuel, fabricant de la marque Starway, recherche un(e) chargé(e) d’affaires itinérant(e) pour le secteur Ouest. Passionné(e) de lumière et de vidéo, vous avez une expérience de 2 à 3 ans dans le suivi d’affaires et le commerce. Vous êtes doté d’une véritable fibre commerciale et une écoute attentive des besoins de vos futurs clients.
Cliquez sur l’image de l’annonce ci-dessous pour y accéder :
Du 8 au 11 avril, Prolight+Sound pour ses 30 ans enregistre l’intérêt constant des fabricants d’équipement scénique et d’éclairage et un net regain des exposants audio.
On ne va pas se le cacher, la compétition entre l’ISE Barcelone et Prolight+Sound, est torride ! D’une part l’ISE historiquement célèbre dans le domaine de l’intégration a gagné des parts du marché audio lors des années Covid où seuls les projets d’investissements venaient de l’installation fixe. Les fabricants lumière pour le spectacle, y exposaient “pour voir”, fascinés par la foule de visiteurs, un peu moins par les retombées commerciales. Suite à ce méchant coup du sort, Prolight+Sound a su garder intacte l’adhésion de l’ensemble des exposants lumière, et d’équipements scéniques qui réservaient leurs lancements de produits, et leurs shows fabuleux à ce salon bienfaiteur pour leur chiffre d’affaires. Fidèles aussi quelques fabricants audio qui reviennent chaque année.
Chaque année, Robe produit à PLS un show live époustouflant.
Pour le monde du spectacle, jusqu’à 2024, cette situation semblait entérinée, l’audio à Barcelone noyée dans l’immensité du monde de l’intégration, la lumière et le scénique chouchoutés à Francfort. C’était sans compter sur l’appétit grandissant de l’ISE pour le marché du spectacle et son ambition de devenir LE plus grand salon mondial, tous marchés confondus, soutenu par la bienveillance de la ville de Barcelone envers un si gros rapporteur de business en tout genre. En février 2025, l’ISE ouvrait pour la première fois un hall à l’abri de la lumière du jour pour valoriser les shows des exposants…
Prolight+Sound cette année reste droit dans ses bottes, maintient intacte son offre lumière et structure et enregistre même un regain d’intérêt de l’audio, prouvant une fois de plus que le spectacle est un métier, une niche de marché dont les décideurs ont tout intérêt envisager leurs futurs investissements dans un cadre qui leur est dédié. Le nord de l’Europe serait-il plus porteur que le sud ?
Le show de démo Claypaky en 2024.
Prolight+Sound pour ses 30 ans…
Sur la base de nombreuses discussions avec les exposants, le prochain Prolight+Sound s’articulera autour de trois thèmes principaux qui se refléteront dans le programme d’ateliers et de séminaires spécialisé et dans les solutions produits.
– ProGreen : les dernières tendances qui favorisent les solutions écologiques pour un secteur événementiel plus durable – FuturScapes : les possibilités des applications de technologie immersives et de l’intelligence artificielle au service de la création de spectacles – MultiTech : les technologies et concepts innovants et polyvalents et leur influence sur l’industrie de l’événementiel.
Les nouveaux formats audio
les exposants audio reviennent chaque année un peu plus nombreux.
L’espace Pro Audio accueillera sur ses 3 000 m2, les exposants (Adam Hall, DAS Audio, d&b Technologie, KV2, L Acoustics, Electro Voice, RCF, Yamaha music Europe, etc.), l’espace MixLab avec des ateliers de mixage live et de mixage studio/mastering et le nouvel espace MusicOneX.
L’espace MusicOneX, Photo : Robin Kirchner
MusicOneX est créée en collaboration avec le Sample Music Festival (SMF). Elle combine musique, conférences et expositions dans un espace interactif et interdisciplinaire avec une approche orientée vers la pratique. L’accent est mis sur la combinaison de la créativité et de la technologie ainsi que sur la mise en réseau de l’industrie, des communautés et des entreprises. Le format propose des technologies pratiques, des ateliers, des événements live, des séances de questions-réponses avec des experts, des vitrines et la création de contenu.
Et toujours la Live Sound Arena, scène en extérieur réservée à la démonstration de systèmes de diffusion de concert.
La Live Sound Arena.
L’éclairage durable et innovant
A l’heure où l’industrie de la lumière fait des pas de géants en termes de rendement lumineux par l’utilisation de nouvelles sources comme le Laser phosphore et se consacre à développer des projecteurs à leds toujours plus compacts, légers et durables, les lancements à Prolight+Sound promettent de belles surprises.
Le Laser phosphore investit les projecteurs. A gauche le iBolt Robe, à droite le Kyalami Ayrton
Vous retrouverez en direct tous les acteurs de l’éclairage événementiel, concert, théâtre dans les halls 12, (Astera, Avolites, Ayrton, Cameo, Capture, Chauvet, Claypaky, DTS, Elation, GLP, Innled, Lumen Radio, Martin, Minuit Une, Portman, Prolights, Robe, Robert Juliat, RVE, SGM, Vari-Lite, etc.), les pupitres Avolites, ChamSys, Compulite, ETC, MA Lighting, Zactrack… Et les shows fabuleux des sociétés premium du secteur. »
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Le LightLab
Dans cet espace situé dans le hall 12.0, quatre thèmes de conférences sur la lumière seront traités par Fabian Oving, B.Sc., Université des sciences appliquées de Hambourg (HAW), Faculté DMI – Département de technologie des médias, Light Lab, à raison de quatre conférences par jour, deux en allemand et deux en anglais.
Le LightLab.
Voici le programme : – Les propriétés particulières des sources lumineuses modernes, leurs particularités et la manière de les traiter – Comparaison, évaluation et mesure de la source lumineuse, – Aides à la décision pour choisir la bonne source lumineuse, – Les limites de la technologie LED moderne et la manière de les reconnaître et de les évaluer à l’aide de données photométriques. Et le Women in Lighting Lounge point de rencontre central pour les professionnelles et les nouvelles venues intéressées, d’espace pour des entretiens avec des personnalités sources d’information sur les scénarios de carrière.
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L’équipement scénique
Altimate, une télécommande moteur intelligente et innovante lancée en 2024.
De Altimate, la marque française de contrôle intelligent de moteurs, à Verlinde, en passant par CM, Doughty, Eurotruss, Global Truss, Guillet, Layher, Litec, Milos, Moveket, Protos, Sixty82, TAF… Tous les spécialistes de la structure, de la scène et du levage vous attendent à Prolyte dans le hall 12.0 avec des produits toujours plus intelligents, sécurisés, optimisés pour le transport et l’installation.
Les après salon
Les 30 ans de Prolight c’est aussi un fantastique programme de festivités, 3 soirées de concerts live, et de performances de DJ organisées Les 8, 9 et 10 avril. Découvrez ici le programme
Vous l’avez compris, pour ses 30 ans Prolight+Sound a mis en place de nombreux programmes de conférences, des spectacles live, démonstrations de produits, opportunités de réseautage, ateliers et bien plus encore, toutes les offres étant gratuites et accessible avec le pass Prolight+Sound.
Mira Wölfel
Pour Mira Wölfel, directrice de Prolight+Sound : « Le 30e anniversaire de Prolight+Sound est avant tout une occasion de regarder l’avenir avec beaucoup de motivation. Nous voulons offrir aux exposants, aux visiteurs et aux partenaires un cadre particulièrement inspirant, avec une orientation technique plus marquée et des possibilités de réseautage optimisées. Je tiens à remercier sincèrement notre nouveau conseil consultatif, qui nous apporte un soutien important dans la poursuite du développement du salon.
Les systèmes de micros sans fil SLX-D de Shure, avec un audio numérique en 24 bit, des performances HF éprouvées et une grande facilité de configuration, répondent parfaitement à une large variété d’utilisations. En complément des options déjà existantes, récepteurs un et deux canaux, émetteurs main, boîtier et plug-ons, Shure permet de voir encore plus grand en complétant la gamme par un nouveau récepteur quatre canaux SLX-D Quad, disponible en versions standard (SLXD4Q+) ou Dante (SLXD4QDAN+).
Associés aux émetteurs SLX-D existants, ses nouveaux récepteurs numériques SLX-D Quad enrichissent la gamme de fonctionnalités du système numérique sans fil SLX-D avec de nouvelles capacités améliorées, y compris une bande de fréquences étendue à 138 MHz. Ils sont compatibles avec les logiciels Shure Wireless Workbench™ et ShurePlus Channels ainsi que les accessoires de distribution et de déport d’antenne UHF Shure.
Le récepteur 4 canaux Shure SLXD4Q+ face avant et arrière et, en dessous, la version Dante SLXD4QDAN+.
Avec ce nouveau récepteur quatre canaux, les prestataires exploitant des systèmes SLX-D peuvent dès à présent optimiser l’espace de rack et de stockage, limiter l’utilisation d’accessoires, simplifier l’installation et le câblage, centraliser le contrôle et la surveillance, tout en améliorant la gestion et la synchronisation des plans de fréquences. Ces nouveaux récepteurs, en apportant à la série SLX-D un gain de place et d’efficacité ainsi qu’une connexion au réseau Dante, la transforme en une solution séduisante pour les prestataires désireux d’optimiser le déploiement de solutions HF, complètes, flexibles et économiques.
Chaque récepteur SLX-D QUAD est livré avec une alimentation, deux antennes ¼ onde, deux câbles BNC, deux supports de montage en rack, deux adaptateurs BNC, un câble Ethernet et des pieds adhésifs.
La nouvelle dalle Prolights à double matrice de pixels RGBW et faisceaux blanc chaud, l’HaluPix Duo.
La marque italienne Prolights a développé un luminaire étonnant HaluPix Duo, une dalle à led double couche (pixel/faisceau) très efficace et fort bien pensée. Il est présenté en vidéo par Fabio Sorabella, DG de Prolights.
Le concept de projecteur hybride n’est pas nouveau et régulièrement réinterprété du côté des appareils asservis comme fixes, cependant Prolights a su tirer son épingle du jeu avec cette nouvelle mouture de panneau combinant une matrice de pixels RGBWW avec une autre matrice “Beams” en blanc chaud générant des faisceaux… Mais l’innovation ne s’arrête pas là ! Reprenons.
En détail, la surface du projecteur avec ses leds de couleurs dont certaines se retrouvent au centre des collimateurs des pixels générant les faisceaux en blanc chaud.
L’HaluPix Duo est le fruit de la combinaison d’un projecteur HaluPix (déjà au catalogue depuis quelques années) et d’une matrice d’écran vidéo led (pitch 24 mm), le tout intégré dans une dalle de 50x50cm. La densité de pixels RGBW est suffisamment importante (441 pixels par module) pour créer une vraie surface permettant de diffuser des médias élaborés, certains pixels se retrouvent même au centre de ceux de la seconde matrice de leds. Parlons en justement, elle est composée de 49 sources led en blanc chaud (2700K) dont la lumière est collimatée pour obtenir un vrai faisceau de 4° d’ouverture. Nous obtenons ainsi un appareil réellement hybride, utilisable pour le live comme pour des applications plus axées TV et captations.
Le système de couplage et de réglage angulaire des dalles HaluPix Duo, efficace, innovant et surtout, intégré d’origine !
Un des points forts de l’HaluPix Duo est sa modularité. Son installation a été pensée de la même manière que celle d’un écran vidéo, disposant du même type de fixations rapides mais intégrant aussi les classiques lyres d’accroches pour suspendre ses 16 kg à un tube de 50 mm. Il est également pourvu de l’embase spigot. De plus, le produit intègre en natif un système de réglage de l’angle d’accroche (-15/+10°), se passant ainsi d’accessoires optionnels pour réaliser autre chose que des surfaces planes, une excellente surprise !
Assemblage d’HaluPix Duo à l’entrée du stand Prolights démontrant les capacités d’une telle combinaison d’appareils !
Si nous nous attardons à son fonctionnement, nous découvrons que les deux matrices peuvent être pilotées de manière totalement indépendantes avec deux adresses DMX distinctes. Le mode le plus restreint n’aura besoin que de 12 canaux pour être exploité, à l’inverse en full pixel l’HaluPix Duo offrira 1 855 paramètres de contrôle. Média Serveur et protocole réseau indispensables !
Côté puissance, la consommation est limitée à 500 W au total. Cependant, selon le mode et la configuration interne choisis, la luminosité de la matrice de Beams pourra être relevée si l’autre surface de leds n’est pas ou peu utilisée.
Pour parfaire la liste des aptitudes de l’appareil déjà détenteur de trois brevets, il est IP65 et dépourvu de ventilation active, opérant ainsi dans le plus grand silence ! Un joli palmarès pour ce luminaire.
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Astra Hybrid 260IP à source laser
L’Astra Hybrid 260IP
Cette lyre asservie de 34 kg est équipée d’une source laser au phosphore de dernière conception et tirera son épingle du jeu de par son faisceau Beam ultra-concentré aux bords quasi-parallèles. Son ouverture minimale est ainsi annoncée à 0,6° ! En tant qu’asservi complet il est équipé d’une trichromie CMY secondée par deux roues de couleurs.Son faisceau peut passer au travers de pas moins de 41 gobos (29 gobos fixes, 12 rotatifs), huit prismes rotatifs répartis sur deux roues distinctes mais aussi un duo de filtres frosts. En tant qu’appareil arborant le macaron hybride, celui-ci est doté d’un zoom pour convertir le faisceau en spot et ainsi ouvrir jusqu’à 52°, mais au prix d’une perte de luminosité, ce qui est au passage tout à fait normal vu la puissance modérée de la source.
Taillée pour l’effet avec en plus les fonctions pan/tilt infinis, l’Astra Hybrid 260 IP ne bronchera pas lors d’une utilisation en extérieur grâce à son habillage en alliage de magnésium empêchant les intrusions de liquides et solides à la hauteur de l’indice IP65. Dernier détail qui attire notre attention, les poignées amovibles rétractables disposées sur les bras du projecteur, idée simple mais redoutablement efficace.
Jet Profile 300 LT
Le 300 LT est un appareil de type profile très complet pour utilisations de petites/moyennes envergures doté d’un moteur led de 300 W / 6500 K. Disposant de tout l’attirail des appareils haut de gamme, il arbore un module de quatre couteaux asservis et rotatifs, un zoom 4/44°, une trichromie CMY avec canal de CTO supplémentaire et roue de couleur additionnelle, les roues de gobos rotatifs et fixes, une roue d’effets, deux prismes rotatifs et un frost variable. Le tout dans un appareil d’une vingtaine de kilos et pour moins de 500 W de puissance active en crête.
Au centre l’Astra Profile 900, à droite le Jet Profile 300 LT, deux nouvelles lyres asservies propulsées à la led à respectivement 900 et 300 W de puissance.
Astra Profile 900
Enfin l’Astra Profile 900 est la plus puissante des nouveautés Prolights en ce début 2025. Cette lyre type profile est équipée d’une led de 1 000 W drivée à 900 W maximum pour préserver ses performances et sa durée de vie. Sa large palette d’effets, de gobos, sa trichromie et sa puissance (43 000 lumens maximum) s’avéreront être de bons alliés lors d’utilisations de moyennes et longues portées. L’appareil est doté du nouveau système Prolights “MotiOs” qui assure une plus grande précision des moteurs du projecteur et un fonctionnement absolument identique après une calibration d’un même groupe d’asservis.
Pour découvrir toutes les fonctionnalités de ces nouveautés, rendez-vous sur le site Prolights et sur le site ESL distributeur de la marque.
Le Bizipoz bar vient d’ouvrir ses portes au public, marquant l’aboutissement d’un projet d’envergure porté par le groupe Hetzi et ses filiales de Promotion Immobilière et d’Hôtellerie & Restauration, soutenu par la mairie de Saint-Jean-de-Luz. Porté par Daniel Hiribarren, P.-D.G. du groupe Hetzi, l’édifice a été dessiné par l’architecte Luc Vaichère associé à Cyril Houplain à la direction artistique. Le design lumière est signé Jean-Paul Haure.
Le Bizipos est un restaurant-club situé à Saint-Jean-de-Luz faisant partie d’un projet immobilier de grande envergure qui inclut un hôtel, des appartements, des maisons basques de luxe, des boutiques, une place piétonnisée et un parking.
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L’inauguration en juin 2024 du Bizipoz pour les fêtes de la Saint-Jean marque l’aboutissement d’un projet de grande envergure de transformer un des cœurs de la ville de Saint-Jean-de-Luz en zone piétonne avec construction d’un parking sous-terrain et réaménagement d’un pâté d’habitations en appartements, maisons basques, Hôtel, boutiques et club. L’objectif de dynamisme et la piétonnisation des lieux s’ancrent dans un projet politique d’urbanisation globale lancé par le maire de la ville de l’époque aujourd’hui décédé M Peyuco Duhart et poursuivi par le maire actuel Mr Jean-François Irigoyen.
Les Luziens et Luziennes ont été patients et le résultat semble dépasser les espérances de par la beauté de l’architecture voulue art déco qui s’intègre à merveille dans ce paysage destiné à devenir un lieu de vie central. « Il y avait une volonté de quasiment recréer un quartier pour le faire revivre. Les restaurants et les rues sont en cours de rénovation et le réseau de bus a été modifié. » Explique Jean-Paul Haure éclairagiste de renom ayant évolué dans l’univers du luxe, de la mode et de la télévision durant toute sa carrière. Il signe ici un design dont il nous livre les secrets. Jean-Paul se penchera également sur l’éclairage de l’hôtel avec ses 45 chambres, son hall d’accueil et les espaces de circulation.
Une partie de l’équipe en charge du projet (avec de gauche à droite) Arnaud Lègue, responsable communication & marketing pour LedBox, Jean-Paul Haure, designer lumière du Bizipoz, Baptiste Deboaisne, responsable Affaire pour Cofely Ineo, Sébastien Gaye, chef de projet pour Axilon, Mélissa Laroche, chargée de communication & marketing pour Axilon.
Le Bizipoz, un bar-restaurant club qui ponctue la construction avec une magnifique vue sur le port affiche une jauge de 300 personnes à l’intérieur et la même à l’extérieur. Jean-Paul, son designer lumière, a pris soin de mettre en scène chaque élément « Ce qui me plaît c’est de raconter une histoire avec la lumière de manière sensible. Pour moi ce n’est pas le matériel qui fait la lumière mais ce que l’on va faire avec la technique pour diriger le regard. »
Jean-Paul Haure designer lumière du Bizipoz.
Jean-Paul Haure est un plasticien de la lumière. A 10 ans il bricole déjà ses propres sources dans la cave de ses parents et à l’atelier de son oncle électricien. Avec il éclairera une partie des 1 200 artistes qui se produisent au festival d’art traditionnel et folklorique organisé par son père tous les ans. « Pour faire des couleurs, je peignais les ampoules avec du vernis. Les capots étaient des boîtes de conserve géantes de collectivité. » Puis il s’intéresse aux nouveaux projecteurs Mazda Toucan qu’il utilise avec des filtres et des gélatines dont il connaît les nuances par cœur.
Pour donner plus de réalité à ce monde de rêve, il intègre la seconde promotion du BTS Audiovisuel Cassin. L’institution encore en construction de son programme devient un terrain de jeu « Je suis arrivé avec mes caisses de lumière et ça m’allait bien. » Une longue carrière, qui le mènera sur des plateaux de TV, dans le monde du luxe et de la mode, sera interrompue par un accident de vie le laissant malentendant. Si on le sent aujourd’hui affecté par ce drame, sa sensibilité et son inspiration restent intactes.
Avec son fils, il s’intéresse aux possibilités de l’IA et développe de nouveaux projets sur Midjourney et Vectorworks « Écrire pour créer une image est pour moi un exercice dans lequel je suis à l’aise et qui correspond à mon approche. Cela m’aide à structurer et alimenter la cafetière comme je le dis souvent car j’ai toujours eu des cahiers d’inspiration où je colle de belles photos. » Il travaillera ainsi sur Burning Man en 2023 et sur l’édition 2025. Au hasard des rencontres, il reprend contact de manière fortuite avec Marc Dannenmüller un ami de longue date aujourd’hui décédé qui lui propose de reprendre le design lumière du projet Bizipoz.
Une lumière évolutive qui fait vivre le lieu en rythmant la journée
Alors que les murs sont en construction, Jean-Paul s’approprie les archives et les plans du projet pour essayer d’apporter des idées et déceler les problèmes d’ergonomie passés inaperçus lors de la conception des plans quelques mois seulement avant le démarrage des travaux d’intégration. Les techniciens lui en sont d’ailleurs reconnaissants : « Dès le départ, j’ai nommé distinctement les espaces et les circuits. Cela m’a paru important de proposer cette méthode d’autant plus que les délais étaient serrés et les discussions s’en sont trouvées facilitées. Quand nous sommes arrivés à la programmation, nous avions clos les étapes en amont. »
Jean-Paul poursuit : « Globalement les besoins étaient ambitieux mais il avait manqué une réflexion préalable pour que tout s’enchaîne correctement ». Pour communiquer efficacement il prend la main sur le projet via Vectorworks et intègre les enceintes de manière esthétique en plus d’implémenter les sources : « Le bureau d’études a ensuite repris mon travail pour tout retracer mais au moins j’étais sûr de ce qui serait prévu et cela a évité de mauvaises surprises lors des travaux. »
Le cahier des charges, strict, prévoit que la salle puisse changer d’ambiance en 1/4 de seconde, et la jauge passer à une cinquantaine de personnes pour assurer conférences ou soirées, et ce, sans l’intervention de techniciens. Partant de ce principe, la petite scène ronde présente dans cet espace doit pouvoir se métamorphoser grâce à des rideaux dont l’ouverture et la fermeture sont contrôlées via un iPad. Partant de ces éléments, Jean-Paul créé une brochure qui retrace toutes les ambiances qui animeront le lieu en cours de journée.
SLU : Dans le document descriptif de votre projet lumière, les différentes ambiances sont nommées après des émotions comment sont-elles retranscrites dans la réalité ?
Jean-Paul Haure : Pour moi la lumière s’écrit, et sans mots il n’y a pas de sensation. Que ce soit sur une scène, dans un espace ou à la télévision. C’est de cette sensibilité-là que va découler l’implantation des murs et les équipements que l’on choisira d’y intégrer. Enfin, ce travail me permet d’écrire une histoire qui donne lieu à des ambiances. Je préfère appréhender les projets dans ce sens ce qui me permet ensuite de spécifier avec précision le matériel.
Le sourcing du matériel d’éclairage dans le catalogue LedBox
« Je suis allé chercher dans l’énorme catalogue LedBox pour trouver les sources nécessaires ayant la bonne température de couleur, etc. » explique Jean-Paul Haure.
SLU : Cela a été facile de vous y retrouver ?
Jean-Paul Haure : Je trouve le site LedBox facile à consulter grâce à son moteur de recherche. La température de couleur est importante pour moi et quand on effectue des prospections dans ce sens, c’est Noël en ce qui concerne les références possibles. Puis il faut bûcher et tout regarder, ce qui prend du temps. J’ai créé des symboles avec les références des rubans, les températures de couleur, la puissance et mes notions de lumière pour les préciser sur le plan.
Arnaud Lègue, responsable communication et marketing pour LedBox confirme : « Le catalogue est vaste en effet. Entre les références RVB, RVBW, la température du blanc, les appareils matricés et non matricés, les technologies SMD ou COB. Tous ces filtres de recherche rendent la partie sourcing importante. Pour inspirer les professionnels sur les possibilités de la Led nous présentons des projets du monde entier dans notre blog (https://ledbox.fr/blog/) ».
Au niveau du bar principal et pour rendre les plats et boissons plus appétissants Jean-Paul, malin, a prescrit des projecteurs américains miniaturisés à Led les Gantom PR16 précision Z Spot. Il explique « L’effet néons ou Led, dans les rendus 3d d’architecture, ça fonctionne toujours bien visuellement mais dans le prisme de l’œil, cela manque de relief, de chaleur surtout lorsque l’on éclaire des offres de restauration et de boissons.
Le bar prévoit un éclairage du nom du lieu façon néon à l’aide de rubans Leds.
J’ai donc repéré une source Led qui se rapproche de l’halogène pour donner du relief aux plats et cocktails en attente d’être servis. » Il poursuit « Sur des projets comme celui du Bizipoz, il y a bien sûr le souci de l’esthétique du luminaire que les gens vont voir dans l’environnement mais la réflexion que l’on pourrait avoir au sujet des indices de rendu des couleurs est une culture que l’on ne retrouve que dans l’hôtellerie de luxe ce qui est dommage je trouve.
Une mini-scène très polyvalente pour accueillir concerts et conférences
Six écrans professionnels ultrafins de 75 pouces, assurent une diffusion à 360° de tout type de contenu.
Trois cerces concentriques assurent respectivement le support des rideaux mobiles, du kit lumière et de six écrans intégrés en motion. Ces derniers peuvent descendre et rayonner dans toute la zone restaurant et bar. La scène est également capable de se surélever pour créer une gigantesque table. Jean-Paul explique : « pour qu’on puisse y manger, on peut la lever de 30 cm et la partie fixe devient un banc. Ce choix, décidé au départ, laisse malheureusement un « grand vide » au centre en dehors des événements. »
Une petite scène, donc les ponts en cerce en motion, peut accueillir petits groupes et conférences. Elle constitue le point d’horizon de ce lieu particulièrement ludique.
Huit lyres Ayrton Zonda 3 FX ont été spécifiées pour animer cette scène. Ce projecteur capable d’effets innovants est avant tout un puissant wash multisources. Équipé de 7 LED RGBW délivrant un flux de 5 000 lumens, et d’un zoom dont la plage s’étend de 4° à 56°, le Zonda se décline en deux versions : une version FX aux pan et tilt infinis accompagnée du LiquidEffect grâce à un réseau de diodes vidéo autour des sources LED et une version uniquement Wash. Combinant puissance et très faible encombrement, le Zonda 3 convient particulièrement bien à cette petite scène très polyvalente.
Le Ayrton Zonda 3 FX, aux sources RGBW, assure un wash puissant capable de 5 000 lumens.
SLU : Les Ayrton Zonda Fx sont avant tout des washs mais aussi des projecteurs à effets. Qu’est-ce qui vous a plu dans ces machines ?
Jean-Paul Haure : L’idée de départ était qu’au jour le jour, c’est-à-dire sans événement d’aspect scénique, on puisse avoir des effets d’architecture décoratifs pour que la zone située sous la cerce ne reste pas noire. Nous avons enregistré une petite animation visuelle pour que lors des repas la scène et son plafond soient dans la continuité esthétique de l’ensemble du décor lumière. C’est censé être un lieu de vie et donc c’est important de garder une cohérence visuelle globale.
Huit Showtec Stage Blinder permettent de dynamiser les shows qui se déroulent sur scène et 3 panels Cameo S2 IP assurent une face large pour des prises de paroles.
Sébastien Gaye : Les effets permettent d’obtenir un espace qui n’est pas statique visuellement, donc c’est un chouette produit. Pour la programmation, nous avons repris une des macros LiquidEffect et changé les couleurs. Ils sont complétés par huit Showtec Stage Blinder ainsi que trois panels Cameo S2 IP disposant de 272 LED SMD (RGBWW). Leur plage de température de couleur est réglable de 1 800 à 10 000 K avec des valeurs élevées d’indice de rendu des couleurs (CRI 95) assurant une couverture sur plus de 85 % de l’espace couleur Rec. 2020 pour des captations fidèles. L’appareil est aussi IP65 même si dans ce cas de figure, cette certification est inutile.
SLU : Vous avez également spécifié des panels Cameo S2 IP ?
Jean-Paul Haure : Pour assurer l’éclairage d’une petite conférence ou d’une remise de médaille par exemple, il fallait accompagner ces événements avec une ambiance conviviale de niveau télévisuel tout en restant facile et rapide à mettre en place. De plus comme il n’est pas prévu qu’un technicien soit présent au jour le jour, elle doit pouvoir être activée sans apporter de modifications. Nous avons donc prévu trois panels pour y répondre. Ils sont le meilleur compromis car ils couvrent rapidement l’espace scénique mais sans en faire trop, et à une température couleur choisie au préalable.
Des lettres construites en volume bois avec à l’intérieur un ruban matricé de chez LedBox sont animées par une programmation spécifique.
SLU : Sans technicien, c’est ambitieux. Quelle est votre astuce ?
Jean-Paul Haure : Toutes les ambiances peuvent être activées à l’aide d’un iPad. Pour gérer une ambiance qui évolue tout au long de la journée (pour marquer le petit-déjeuner, la matinée, le déjeuner, le début d’après-midi et la fin de la journée), un iPad permet d’activer les mémoires encodées sur grandMA3 et enregistrées dans des restituteurs DMX qui contrôlent les Ayrton Zonda Fx et les panels. Tous ces scénarios d’ambiances ont été imaginés par Jean-Paul et encodés par Sébastien Gaye et son équipe. C’est un Automate AMX contrôlé par un IPad qui est utilisé pour rappeler les mémoires de programmation.
Sébastien Gaye Chef de projet chez Axilon.
L’Automate AMX
Sébastien explique : « L’iPad sert à rappeler les mémoires des restituteurs grâce à un automate AMX. Cet automate centralise le contrôle de la vidéo, d’une partie du son qui concerne des différents presets de mémoire dans les amplis qui déterminent le niveau sonore sur scène. Il commande aussi les rideaux que l’on déclenche grâce à des contacts secs. La montée/descente de la cerce vidéo avec ses 6 moniteurs TV est contrôlable pour les soirées match ou pour une conférence. L’automate AMX gère enfin les mémoires lumières pour appeler les différentes ambiances. L’iPad envoie les informations au réseau via deux VLANs. Dans le local technique, une télécommande filaire dont le câble est assez long pour descendre près de la scène permet d’assurer la maintenance en cas de besoin.
Les mémoires lumière sont contrôlables à l’aide d’un iPad avec toujours la flexibilité de pouvoir réimaginer de nouvelles ambiances en faisant réintervenir une console de manière ponctuelle.
L’application proposée par AMX a été personnalisée avec la charte graphique du lieu en fonction des besoins. Si la décision est prise de modifier la programmation, il faut faire venir une console pour réenregistrer de nouvelles ambiances dans les restituteurs.
Cette solution est évolutive comme l’explique Sébastien : « Sur l’automate AMX, on peut ajouter des modules pour piloter plus de choses. Tout se fait en réseau, à l’exception de l’allumage des écrans TV par exemple, mais sinon on ajoute autant de boîtiers que nécessaire pour avoir des contacts supplémentaires. »
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Le local technique comprend l’ampli d’une boucle d’induction magnétique destinée aux malentendants, 2 micros HF et un lecteur CD. Sébastien précise « On a ajouté une console Allen & Heath à côté de la scène pour mixer les petits concerts. A la base tout devait être programmé via l’iPad avec un certain nombre de micros mais l’idée a évolué. Nous nous sommes tournés vers cette console car elle est compacte. »
Une console Allen & Heath SQ5 a intégré le kit de contrôle pour assurer un mix parfait des concerts qui dynamisent le lieu.La baie vidéo avec un iPad de secours. Les boxs Canal Plus alimentent les moniteurs TV lors des événements sportifs, le foot par exemple.L’ampli de la boucle d’induction magnétique destinée aux malentendants, 2 micros HF et un lecteur CD.La baie qui accueille l’Automate AMX.
Les espaces Bars et Zone de restauration
Le bar est éclairé par du ruban LED LedBox LB-5050-RVBW-DBL-5 RVBW Double > 900 lumens/m intégré en bas et en haut du ruban Led blanc Proled L6820803 – 80 3-en-1 Variable de 2400 à 6000 K avec une puissance supérieure à 450 lumens/m.
De petits projecteurs en blanc 2700K viennent mettre en valeur les plats et boissons en attente. Jean-Paul ne perd pas de vue la dimension commerciale du lieu.
SLU : On trouve beaucoup de carreaux de verre sur ce projet, comment les avez-vous éclairés ?
Jean-Paul Haure : Les architectes souhaitaient évoquer le style Art déco contemporain en utilisant ces matériaux. Il y en a beaucoup, et particulièrement au niveau du bar. J’ai pris le parti d’y intégrer du ruban Led pour créer des effets d’horizon par exemple en éclairant non pas le carreau de verre mais une surface blanche en arrière-plan.
En plus, de petits projecteurs en blanc 2 700 K mettent en valeur les plats.Jean-Paul Haure explique : « Pour moi, l’IRC, est intéressant mais c’est surtout la température qui va mettre en valeur la nourriture et les boissons car il ne faut pas oublier l’objectif commercial du lieu. Je voulais aussi que l’on retrouve la chaleur du plan de travail en bois. De nuit il faut imaginer les cocktails et les bouteilles avec une ambiance chaleureuse et conviviale qui constitue le décor en arrière-plan. Finalement, on vient créer une mise en lumière sur les bouteilles exposées en les éclairant de pied et en rétroéclairage par des rubans leds orientés à 45° et intégrés dans la menuisière.
Jean-Paul précise : « Cet éclairage ne change pas en couleur quand l’ambiance bascule dans un autre tableau de lumière mais son intensité évolue en fonction du tableau global. J’ai toujours cette réflexion de composer une image lumière y compris pour tout ce qui concerne l’éclairage de service. Les luminaires au plafond, au-dessus des tables, sont graduables seul quatre lustres circulaires, habillant les poteaux porteurs, ont été bloqués à un certain niveau de luminosité nous servant ainsi de repère et de vigie pour le déclenchement de l’éclairage de sécurité au besoin.
Pour obtenir une courbe parfaite, un profilé aluminium fin et cintré permet d’épouser la forme du mur avec la difficulté d’adapter le rayon de courbure pour éviter la rupture. Ce système accueille le Flextube, un tube en silicone, dans lequel est intégré un ruban de Led, recouvert d’un capot diffuseur également cintré.
SLU : Les toilettes sont également très cinématographiques, pouvez-vous nous en dire plus
Jean-Paul Haure : C’était une forte volonté de l’équipe de conception, avec un sas d’immersion entre couleurs et reflets de miroirs. Ce sont des lieux qui bénéficient également de bascules de couleurs et ils sont sonorisés en d&b pour un effet immersif. Il y a même une boucle d’induction magnétique pour les malentendants, un sujet qui me touche particulièrement et qui était non négociable dans ma participation à ce projet.
SLU : Comment fonctionne une boucle d’induction magnétique ?
Jean-Paul Haure : C’est important pour moi que les lieux de vie soient accessibles à tous et l’accessibilité sonore est peu prise en compte dans sa dimension, culturelle, intellectuelle ou simplement dans le divertissement. Techniquement, le son est transmis vers un amplificateur puis via un câble en boucle, coulé dans la chape de béton, qui émet les ondes dans la zone délimitée. Ces dernières sont captées par les prothèses auditives des personnes malentendantes qui contiennent une bobine permettant de capter le champ magnétique pour le transformer en son.
Elles peuvent ainsi ressentir la musique ce qui est beaucoup pour elles. Ce système peut également servir lors de conférences à des personnes qui ne sont pas handicapées via des casques adaptés. Les lieux festifs en général en sont malheureusement rarement équipés mais ici, 2 personnes ont déjà manifesté leur plaisir d’avoir pu en bénéficier. C’est très encourageant et j’espère que ce mouvement inclusif inspirera d’autres lieux.
SLU : Je vois aussi des panneaux de Led en basse résolution. De quoi s’agit-Il ?
Arnaud Lègue : Ce sont des tiles de la marque Mosaïque en 20 x 20 cm disposant de 100 Leds. Ils ont été assemblés, amenés sur site et programmés sur place. La partie graphique est contrainte par la résolution car on est dans du Pixel Art avec un capot qui lui donne ce rendu un peu vintage.
SLU : Comment est-il contrôlé ?
Sébastien Gaye : On lui envoie des éléments vidéo ou simplement des images que l’on fait défiler mais ça reste du DMX. Les séquences sont enregistrées à l’aide d’Arkaos dans les restituteurs DMX et sont donc rappelées depuis les mémoires lumière. Il est également piloté depuis l’iPad.
Les Tiles Mozaik permettent d’afficher le nom des stands de manière graphique en ajoutant une petite touche jeux vidéo à l’attention d’une clientèle branchée.
Le « Mozaïk Tile » avec capteur de mouvements est un panneau vidéo mural qui utilise la création Pixel Art pour décorer, divertir et communiquer. Cette technologie brevetée basée sur une intelligence artificielle rend les produits interactifs avec leur environnement. Ce sont des dalles (200x200mm) de LED RGB à fixer au mur en matrices afin de composer un panneau complet à la taille désirée et libéré de toute contrainte de forme. Un diffuseur noir semi-transparent vient s’ajuster pour assurer la finition et un rendu lumineux unique Pixel Art. La technologie « Led’s Chat » assure une interconnexion entre les dalles Mozaïk, sans aucune limite de taille.
Jean-Paul Haure précise : « Étant donné l’envergure du projet, la quantité de matériel et le nombre d’intervenants, il fallait que ça soit fluide. Nous avons travaillé sur différents plans successifs et Sébastien est intervenu pour définir techniquement comment sont alimentés et contrôlés les appareils en partenariat avec le bureau d’études. Finalement, nous n’avons eu que trois pannes qui étaient en réalité des inversions de câbles ce qui est plus que raisonnable ».
SLU : Quand tu parles d’inversion, cela correspond à quoi Sébastien ?
Sébastien Gaye : Il y avait des longueurs au niveau du câblage entre la sortie du driver et le début des rubans LED et à ce niveau des inversions de couleurs de câbles.
SLU : Est-ce que certains appareils sont difficiles d’accès auquel cas cela serait un problème en cas de dysfonctionnement ?
Baptiste Deboaisne : Effectivement à certains endroits l’accessibilité technique et la maintenance future en exploitation ont été reléguées au second plan du fait de l’importance du matériel de cuisine et du parti pris de favoriser un joli rendu visuel, notamment au niveau des carreaux de verre. Mais l’intervention reste possible car des trappes ont été prévues.
Jean-Paul Haure : Pour pallier ce type de problème sur ces zones, j’ai proposé de doubler les rubans LED. Cela permet à la fois d’agrémenter des effets et d’avoir un secours.
SLU : Pour vous c’était important de travailler avec des professionnels comme LedBox ?
Baptiste Deboaisne : Il nous faut absolument du matériel de qualité pour réduire au maximum les interventions après chantier.
Alimentation et réseau câblage
En partant de la puissance électrique, chaque stand est alimenté par deux armoires de distribution. Elles sont situées en quatre points du site, le local technique se réservant les blocs dédiés à l’éclairage de la scène, du plafond et des tables. Pour le bar l’une est consacrée aux tireuses, à la machine à laver, etc. et une autre gère l’éclairage avec les drivers déportés pour alimenter et contrôler les projecteurs et rubans à leds.
L’armoire de gestion d’éclairage avec les différents drivers et gradateurs qui alimentent et contrôlent les rubans de Led et projecteurs.
Le câblage passe par le plafond et par le sol. Baptiste explique « Les informations de Jean-Paul nous ont permis d’anticiper et de déterminer précisément le nombre de câbles à tirer entre l’armoire et le bar pour intervenir conjointement avec l’avancée des travaux ».
SLU : Comment avez-vous choisi les câbles ?
Baptiste Deboaisne : Ce sont des câbles multiconducteurs choisis en fonction des types de ruban Led (RGB) et de la nécessité de gradation. Un certain nombre de conducteurs est donc prévu dans le câble que l’on dimensionne selon la puissance du ruban de LED. Nous avons de plus prévu une marge importante pour que l’installation ne chauffe pas. Il y a un câble par sections de 5 mètres de ruban LED. Visuellement on obtient une impression de continuité mais en réalité c’est discontinu.
SLU : Quel protocole est utilisé ?
Sébastien Gaye : Du DMX arrive dans chaque armoire jusqu’aux drivers, puis, part directement sur les rubans LED.
SLU : Quelle console avez-vous utilisée pour la programmation ?
Sébastien Gaye : A partir du travail de Jean-Paul sur Vectorworks nous avons tout importé en 3D dans la grandMA3 ce qui était pratique pour la sélection et la programmation des différentes ambiances que Jean-Paul avait en tête.
Baptiste Deboaisne de la société Ineo.
Baptiste Deboaisne, de la Société Ineo, est spécialisé en électricité. Il a travaillé conjointement avec Jean-Paul Haure pour prévoir l’alimentation des rubans Led et projecteurs qui donnent vie à l’espace.
Il explique « Quand on a commencé le projet, Jean-Paul m’a aidé à appréhender ce type de projet plus axé scénique, c’est-à-dire avec des ambiances, ou des variations. Mon équipe et moi nous sommes appuyés sur l’expérience de Sébastien pour comprendre le contrôle des projecteurs en DMX dont ils n’ont pas l’habitude en temps normal.
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A l’extérieur la façade
Les carreaux de verre Art déco ont été traités en couleurs. Les deux blocs prévus sur la façade changent selon l’ambiance à l’intérieur du bar tout comme les encastrements verticaux prévus dans le béton qui sont subtilement soulignés pour rester dans un esprit urbain à la demande d’architecte. L’éclairage extérieur est allumé le soir uniquement et selon la saison. Pour de plus gros événements des boîtiers événementiels avec les connectiques adaptées pour exporter le son, la lumière et apporter de l’électricité, ont été prévus. Il sera donc facile de brancher une console pour plus de contrôle ponctuel.
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L’ouverture du Bizipoz à Saint-Jean-de-Luz marque un tournant important dans l’urbanisation de la ville, alliant modernité, esthétique art déco et innovations techniques. Ce projet ambitieux, soutenu par la mairie et signé par des experts comme Jean-Paul Haure accompagné de Sébastien Gaye pour la société Axilon et Baptiste Deboaisne pour Ineo, a métamorphosé ce secteur clé en un lieu dynamique et convivial, où lumière et architecture se répondent pour créer une atmosphère unique.
Le design lumière, véritable signature de Jean-Paul Haure, transforme chaque instant de la journée en une scène pour des moments de vie de toute nature grâce à des rubans à leds particulièrement performants sourcés dans le catalogue en ligne du distributeur LedBox. Des sources performantes et originales se rappellent dans l’espace de restauration pour donner une touche moderne et chaleureuse comme les panneaux de Led Mozaik Tile avec leur design en Pixel Art. La petite scène prévue pour diffuser les événements sportifs de toutes natures ou pour accueillir groupes de musique et conférences donne le ton grâce à un kit live particulièrement pêchu avec ses wash Ayrton Zonda 3 FX, ses blinders Briteq et ses panels Cameo S2 IP. Le son n’est pas en reste car le système d&b s’exporte jusque dans les espaces secondaires pour assurer une immersion complète des visiteurs du lieu sans parler de l’inclusivité chère à Jean-Paul qui aura eu une attention toute particulière pour les personnes malentendantes avec la présence d’une boucle d’induction magnétique.
Avec une vue complètement dégagée sur le port, les couchers de soleil luziens sur la terrasse promettent d’être animés grâce à l’équipe hors norme qui aura mené ce projet fou à son terme. Un grand Bravo !
Showlight est ravi d’annoncer la dernière vague d’intervenants internationaux qui présenteront leurs conférences à Dijon. Voici les sujets d’expériences qui seront partagés avec le public par Elanor Higgins, Saffran Popille, Christina Thanasoula, Willie Williams, le Dr Yaron Abulafia, et Brad Schiller.
Les intervenants avec de gauche à droite, en Haut : Willie Williams, Dr Yaron Abulafia, Christina Thanasoula. En bas : Saffran Popille, Elanor Higgins, Brad Schiller.
L’avenir visuel du spectacle vivant : Trop ou pas assez ?
Willie Williams, principalement connu pour sa collaboration créative de 40 ans avec le groupe de rock U2, parmi ses nombreux autres projets et compétences, partagera les enseignements tirés de son vaste travail combinant visuels immersifs et performances live. Aujourd’hui, les artistes ont les outils pour façonner la perception d’un public entier lors d’une prestation live. Williams pose alors la question : qu’est-ce que cela signifie pour un artiste ? S’agit-il de l’avenir ou d’une simple distraction ? Trop ou pas assez ?
« Travailler la lumière » : Réaliser des espaces lumineux dans l’esprit des spectateurs
L’artiste visuel et chercheur Dr Yaron Abulafia, dont le travail explore l’intersection dynamique entre lumière et espace, partagera sa vision esthétique de la création de danses lumineuses immersives visant à éveiller le corps et l’esprit des spectateurs. Il présentera des conceptions scénographiques innovantes intégrant des éclairages cinétiques et sculpturaux au sein de certaines des plus grandes compagnies de ballet du monde, notamment le Dutch National Ballet et le Stuttgart Ballet.
Conception lumière et projection live sur la scène théâtrale du XXIe siècle
Christina Thanasoula, qui a conçu l’éclairage de plus de 250 productions d’opéra, de théâtre et de danse, analysera comment la dramaturgie de la lumière est influencée par la projection en live du spectacle capté par caméras. En combinant le design lumière et captations, elle explorera comment cet outil agit comme une « loupe » qui dirige l’attention des spectateurs vers des zones ou des actions spécifiques sur scène.
Les Reflets d’Or – Regards dorés sur le patrimoine architectural de Dijon
Dans une présentation spéciale consacrée à Dijon, la ville qui accueille Showlight, la conceptrice lumière Saffran Popille parlera du projet d’éclairage de la rue de la Liberté. Depuis la phase initiale du projet, confié par la ville de Dijon, jusqu’à la mise en œuvre technique, en passant par le concept d’éclairage, elle mettra particulièrement en lumière l’aspect dynamique de cette conception lumineuse.
Sortir de sa zone de confort
Basée au Pays de Galles, Elanor Higgins éclaire des productions de théâtre, d’opéra, de danse, de comédies musicales et de spectacles pour enfants depuis plus de 25 ans. En revenant sur son rôle de conceptrice lumière principale pour Galwad (2022), une performance transmédiatique, multiplateforme et spécifique au site, Elanor expliquera comment elle a collaboré étroitement avec le directeur de la photographie et l’artiste de l’installation lumière. Ensemble, ils ont mêlé éclairage théâtral, cinématographie en plan-séquence et projection sur l’eau afin de créer une expérience visuelle unique.
Transformer l’industrie : promesses et potentiels du GDTF
Brad Schiller, autoproclamé « geek de l’éclairage », revient à Showlight pour nous plonger dans l’univers fascinant du GDTF (General Device Type Format). Ce format standardisé est une véritable révolution dans l’industrie du spectacle, permettant de décrire facilement les propriétés des projecteurs et autres dispositifs d’éclairage. Mais attention, certaines mises en œuvre actuelles comportent encore des pièges ! Découvrez comment optimiser votre workflow grâce au GDTF et aux conseils avisés de Brad.
Congrès/expositition Showlight 2025, du 19 au 22 mai au Parc des expositions de Dijon
La nouvelle poursuite Lexie, tout juste dévoilée !
La nouvelle poursuite Lexie, tout juste dévoilée !
L’équipe de Robert Juliat nous accueille sur son stand de l’ISE pour nous dévoiler le nouveau modèle de poursuite led qui intégrera leur gamme compacte : la Lexie. Ludwig Lepage nous la présente dans cette vidéo.
« Une poursuite au format découpe ? » Lançais-je maladroitement en observant le nouveau projecteur du coin de l’œil dans l’environnement bouillonnant de l’ISE. « C’est bien une poursuite, mais ça ressemble effectivement à une découpe » me répond Séverine Zucchiatti responsable communication chez RJ. Et pour sûr, car la nouvelle Lexie est compacte, de même gabarit ou presque qu’une découpe.
Un autre élément qui appuie cette ressemblance tient dans le fait que la petite Lexie emprunte la lanterne octogonale de la découpe Bizet, elle aussi fraîchement arrivée au catalogue du constructeur français. Quand au zoom, il est dérivé de celui qui équipe la poursuite Roxie. En traduction technique, cette nouvelle poursuite est dotée d’une source led de 500 W (drivée à 420 W), d’où émane une lumière blanche à 6500 K qui génère un flux d’environ 15 000 lumens. Le module de zoom/focus permet d’obtenir un faisceau variable en ouverture entre 10 et 23°.
De belles perspectives pour la Lexie, on y distingue le discret afficheur rassemblant tous les paramètres de la poursuite, au premier plan l’une des poignées de maintien et la molette du dimmer.
Se plaçant comme une découpe de petit gabarit, l’accès à ses fonctions est aisé et rapide et la prise en main efficace. Au même titre que la découpe Bizet, la Lexie voit sa lumière pilotable en DMX-RDM, Art-Net et sACN pour une gestion de la gradation à distance. Visuellement parlant, et malgré la lumière omniprésente dans un salon tel que l’ISE, la petite Lexie montre qu’elle a clairement de la ressource !
Se plaçant entre la Roxie et la Oz, elle sera la parfaite alliée des petits théâtres, compagnies de danse ou prestataires souhaitant acquérir un projecteur “made in France” facilement utilisable sur des prestations de petite et moyenne envergures, compact et au tarif attractif. La Lexie dont la conception est en cours de finalisation devrait être disponible d’ici l’été 2025.
ARC Solutions, la gamme architecturale du concepteur français OXO, dédiée au marché de l’installation fixe, se prête à de nombreuses applications d’éclairage statique ou dynamique avec des projecteurs à leds d’ambiance ou à vision directe pour la plupart IP66, associés à une large gamme d’accessoires.
L’atout majeur de la gamme proposée par OXO ARC Solutions réside dans l’excellent rapport qualité/prix et la pluralité des déclinaisons possibles (RAL, optiques, sources, accessoires, etc.) permettant d’optimiser vos projets d’éclairage.
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Le département « Intégration/Projets architecturaux » d’OXO met à disposition des clients et distributeurs son savoir-faire et ses compétences techniques afin de proposer des Solutions d’éclairage pertinentes.
Du projecteur de gobos aux projecteurs d’ambiance ou à vision directe, la gamme OXO “ARC” Solutions (pour architectural) démontre une réelle capacité à s’adapter à tout type de besoin. Elle est à la fois personnalisable et déclinable dans de nombreuses versions : projecteurs Led à zoom débrayable, projecteurs à optiques fixes avec filtres holographiques symétriques ou asymétriques, leds couleurs, en blancs calibrés ou blancs variables, RAL spécifique pour la coque, etc.
Chaque projecteur de la gamme est aussi proposé avec une multitude d’accessoires : volet CF, cône anti-halo, nid d’abeille, demi-cône, à fixer sur porte accessoire, en bref, tout est prévu !
Imagine 400 ARC
Nouveau dans la gamme OXO, et protégé des intempéries et de la poussière grâce à son classement IP66, Imagine 400 ARC est dédié à la projection de gobo. Son moteur led de 400 W en blanc froid 8000 K produit un flux de 13 465 lumens.
La gamme Imagine ARC.
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Disponible en 2 versions de focale fixe 30°, 55° et deux versions de zoom motorisé 10-30° ou 20-60°, il utilise une roue de 7 filtres dichroïques pour colorer le faisceau, un prisme 3 facettes et une roue qui accueille 7 gobos personnalisables. Imagine 400 ARC se contrôle en DMX-RDM par 7, 8 ou 13 canaux.
La gamme IP66 de projecteurs de gobos compte aussi Imagine 100 ARC aux fonctions identiques mais plus compact car équipé d’un moteur led de 90 W pour des distances de projection plus courtes, et Imagine 60 ARC (60 W) plus simple, à focus manuel de l’image d’un seul gobo projeté par une optique fixe à choisir entre 17°, 30°, 55° et 70°.
Tous les produits de la gamme architecturale sont garantis 5 ans pièces et main-d’œuvre, de quoi rassurer les clients et utilisateurs finaux mais surtout démontrer la confiance de la marque dans ses choix de composants et la qualité de fabrication de ses projecteurs.
Le nouveau MAC Aura Raven XIP, lors de sa première présentation publique à Barcelone pour l’ISE 2025.
Martin Professional présente le Mac Aura Raven XIP, établissant une nouvelle référence dans le domaine des projecteurs washs multisources à effets. Conçu pour offrir des performances exceptionnelles aussi bien en wash que matrice de pixels, il s’impose comme le plus puissant et abouti de la gamme Mac Aura.
Avec plus de 24 500 lumens en sortie, le Mac Aura Raven XIP est un concentré de puissance. Equipé de leds RGBL (Rouge, Vert, Bleu, Lime) de dernière génération, il garantit une qualité de lumière jusqu’alors inégalée, avec des teintes améliorées et une luminosité de premier plan. Sa large lentille frontale de 343 mm concentre la lumière des 37 sources led principales qui génèrent un faisceau d’une intensité impressionnante le tout avec une homogénéité jusqu’alors inédite chez Martin pour un wash. Il dispose d’un rapide zoom motorisé dont l’amplitude varie de 6° à 50°, permettant de passer d’un faisceau serré à un large wash bien plus vite que n’importe quel autre projecteur de la gamme. Martin laisse de côté le système de zoom entraîné par des vis sans-fin au profit d’un montage sur chariot entraîné par courroie.
Il est ici présenté par Matthew Wright de Martin Professional
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Vue sur la lentille, on distingue l’implantation des leds générant l’effet pixel Aura.
Son nouveau look “blackface” accroît le contraste de la source, se différenciant des autres projecteurs par une lentille plus sombre ainsi qu’un design “dark”, actuel mais plutôt discret. Côté Aura, les ingénieurs de chez Martin n’ont pas lésiné sur la quantité, en implantant pas moins de 234 leds RGB pour créer une dense et intense matrice de pixels. Au total, notre nouveau Mac n’embarque pas moins de 900 W de leds ! Autre nouveauté et pas des moindres, la conception du module Aura permet de l’utiliser quelle que soit la position du zoom, l’accès aux effets de pixels est donc permanent.
Le module BeamShaper optionnel.
Toujours du côté des nouveautés, le Raven XIP est doté d’un module optionnel baptisé “BeamShaper”, qui permet d’ovaliser le faisceau et de piloter son orientation à la console. Le module s’installe sur le nez du projecteur avec une facilité déconcertante et s’intègre bien au look global de l’appareil.
Si nous nous attardons sur sa conception, le Mac Aura Raven XIP partage la même base mécanique et électronique que le récent Mac Viper XIP, volonté de Martin d’optimiser le développement des produits et par extension, l’approvisionnement et la disponibilité des pièces détachées. Le projecteur est évidemment conçu pour une utilisation en extérieur (d’où l’appellation “XIP”) grâce à un indice IP de 54.
Quelques-unes des fonctions du Raven XIP.
Question pilotage, le projecteur répond à la plupart des protocoles en vigueur. DMX-RDM, Art-net, sACN ainsi que le protocole Martin P3, un allié de taille pour exploiter les quelque 851 paramètres du mode le plus étendu ! Il dispose d’une interface de type NFC pour une prise en charge ou un diagnostic rapide via l’application Companion. Enfin, le projecteur embarque un module de connexion universel afin de prendre en charge diverses interfaces DMX sans-fil.
Vidéo explicative de la conception/réalisation du MAC Aura Raven XIP
Accueillis par Philippe Tassart de Ginger, le producteur d’innombrables artistes et événements, et grand spécialiste des meilleurs Tribute Bands, on tombe vite sous son charme et sa connaissance du milieu de la musique. Pourtant cela a commencé par un : « vous êtes qui et vous faites quoi ici ? » dit avec curiosité et un brin d’inquiétude.
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Les douze K3 de cour, les six premiers en mode asymétrique 90° pour échapper le mur latéral de L’Espace Carat, un choix de Julien Desjardins en charge du système sur la tournée.
Une demi-heure de souvenirs et d’anecdotes croustillants plus tard, on est lâché l’esprit tranquille dans cette grande salle polyvalente qu’est l’Espace Carat l’Angoulême en train de se parer de ses plus beaux atours pour accueillir les Goldmen, LE Tribute Band de Jean-Jacques Goldman.
C’est du K3 qui se prépare pour la grimpette à jardin, 12 boîtes pas si fréquentes en France et que j’ai hâte de retrouver ne les ayant écoutées qu’une fois sous le soleil de Marcoussis.
Deux stacks de quatre KS28 en configuration cardioïde vont monter la garde et le niveau de contour et d’infra nécessaire au show. Les premiers sièges qui leur font face sont à 6 mètres. Des Kiva II par trois et en infill à jar et cour vont compenser l’ouverture du système et donner du son aux tout premiers rangs. Deux dernières Kiva II débouchent pile le centre depuis le nez de scène. Le système est confié aux bons soins de Julien Desjardins qui complète le binôme à la face avec le mixeur Charles Lagueritte.
Les quatre KS28 en montage cardioïde à cour. On devine sur le nez de scène cachés en partie par le rideau, trois Kiva II.
Un sourire surmonté d’une paire d’yeux bleus de compétition s’approche, Charles est dans la place… C’est grâce à lui que nous sommes invités pour cette date des Goldmen afin de découvrir un groupe de copains talentueux, un chanteur bluffant et une console qu’on n’a pas trop l’habitude de voir sur des tournées de cette taille, une Avantis de Allen & Heath. Bien gavée en ressources DSP, elle est dans ses mains, la clé de voute sonore du show.
Charles Lagueritte, l’ex fan des sixties et des Rabeats…
SLU : l’Avantis c’est ton choix ?
Charles Lagueritte : C’est celle du groupe, ils l’ont achetée lorsqu’elle est sortie il y a cinq ans puisqu’avant d’être Goldmen, les membres du groupe ont beaucoup tourné en baloche et ont donc l’habitude de partir avec leur propre matériel. Bien sûr ce n’est plus le cas maintenant mais tu verras qu’ils sont extrêmement bien équipés en termes d’instruments dont certains sont importants pour approcher le son de JJ Goldman.
SLU : Tu as donc appris à t’en servir
Charles Lagueritte : Quand j’ai intégré le groupe oui, avec eux. On s’est enfermé trois jours et on a enregistré tout le répertoire soit 40 titres. Ensuite j’ai eu la console à la maison pendant un mois afin de coller au plus près aux albums ce qui est une nécessité quand tu mixes un tribute band. J’avais les pistes des 40 titres, la console et Spotify pour décortiquer et approcher au mieux chaque chanson originale en studio ou en live en fonction de l’arrangement que le groupe a décidé de jouer. Je n’ai pas compté le nombre de A-B mais il y en a eu beaucoup ! Aujourd’hui encore je peaufine des détails qui m’avaient échappé, sans oublier que ce n’est pas facile de passer après Andy Scott.
SLU : Mais tu colles aux sons d’époque, ne serait-ce que le grain et la longueur des réverbérations ?
Charles Lagueritte : Bien sûr, la batterie dispose de réverbération assez « grossières » bien épaisses et gatées. On approche au plus près la couleur Goldman et lors d’une date à la Réunion, dans un théâtre en plein air, son directeur nous a accueillis avec la banane puisque Jean-Jacques avait pour habitude de répéter toutes ses tournées là-bas et il a eu la chance d’y assister.
SLU : Il a été convaincu par ce qu’il a entendu ?
Charles Lagueritte : Absolument et pourtant son théâtre est piégeur et mat de manière très surprenante.
Charles désormais très à l’aise sur la Avantis durant les balances.
SLU : La HF n’est pas fournie par le groupe…
Charles Lagueritte : Non, plus maintenant mais lorsque je suis arrivé c’était le cas. On a changé aussi à cause des plages de fréquences qui étaient mal placées pour passer dans certaines villes. On a en tout 16 liaisons entre micros et ears dont je m’occupe aussi.
L’émetteur Shure Axient Digital AD2 de Alain Stevez, la « voix » de Goldman avec la tête V7 SE au pas de la marque américaine.
SLU : On fait un tour au plateau ? Tu me montres ta captation ?
Charles Lagueritte : Volontiers d’autant que lors du confinement je suis tombé sur une marque chinoise sérieuse et abordable pour laquelle j’ai eu un coup de cœur, SE Electronics. J’ai rentré un V7, un micro chant dynamique, je l’ai écouté et adopté d’autant qu’il existe en filaire mais aussi en capsule vissable sur des manches Sennheiser et Shure. Du coup j’en ai acheté sur un site allemand bien connu (rires) et tous les micros chant filaires ou HF de la tournée sont des SE. Ça sonne étonnement bien pour un supercardioïde et du coup la réjection est très bonne avec un niveau de sortie et une réponse en fréquence faits pour la scène.
SLU : Tu nous as dit que tu t’occupes des liaisons HF
Charles Lagueritte : Mais pas des retours. Il y a un truc. Les Goldmen possèdent deux consoles, l’Avantis qui est ras le museau à la face avec ses 64 entrées et 42 bus que je consomme entièrement et une SQ5 qui est sur scène et qui est en frontal avec le stage GX4816 qui sert d’horloge maître. C’est la SQ5 qui fournit à l’Avantis les signaux via le protocole SLink de Allen & Heath.
Un rack clé avec la SQ5 posée dessus. On y trouve les deux récepteurs AD4Q, les tiroirs des micros et packs HF et tout en bas les récepteurs ears Shure P10R+ et P10R en charge. A gauche dans un second rack on distingue les émetteurs ears Shure P10T, le tout formant le système PSM 1000.
Cette SQ5 qui est une 48 in et 16 out, dispose de plusieurs mémoires et alimente les émetteurs ears Shure PSM1000. Les 6 membres du groupe ont la main sur leurs mix via leurs mobiles pendant les balances et le backliner qui sait faire du son, est en support durant le show. Ils s’accommodent bien de cette configuration hybride d’autant que ce sont d’excellents musiciens très rompus à la prise de son et l’économie de la tournée ne permettrait pas d’avoir une vraie régie retours et un deuxième tourbus. Lui aussi est plein. Il y a malgré tout deux micros d’ambiance pointés vers le public pour leur apporter tout le temps, un peu d’air et de contact avec le public, mais ça ne remplace pas un vrai mec derrière la console.
SLU : Pour les liaisons instrument et micros ?
Charles Lagueritte : C’est aussi du Shure, de l’Axient Digital. On a deux récepteurs AD4Q. La batterie sur mesure est fabriquée en Dordogne par Beartone. Elle est repiquée par un kit Audix auquel s’ajoutent quelques micros Prodipe, tous fournis par le groupe. Simple et très efficace. Les cymbales remarquables de richesse harmonique sont des UFIP italiennes.
Il n’y a pas que les boîtes que l’on accroche, les micros PZM aussi !
Une particularité se cache dans la grosse caisse, un Shure 91 à l’envers, un montage voulu par Charles car la snare n’ouvre pas le gate quand il est placé la tête en bas et sonne aussi bien.
SLU : Jolie batterie
Charles Lagueritte : Elle sonne bien et est bien sonnée par Jérémy Stevez et les cymbales ont un côté dark très K. De mon côté je la travaille à 80% le son de ce kit avec les overheads et le reste via les micros de proximité tordus par du Transient pour avoir des transitoires. Les guitares quant à elles sont entièrement en simulation et aucun ampli ne trône sur scène. Idem pour les claviers avec une grosse configuration MainStage. Très grosse même.
Très belle batterie avec un accastillage Gravity très bien pensé pour la tournée par Charles qui a dû aimer le Lego et le Meccano étant jeune !
Charles Lagueritte : Ce sont des Optogate. Avec les Goldmen je dispose de véritables harmonies de voix sur de nombreux titres mais à la fois je ne peux pas laisser constamment 5 micros ouverts plein pot sur scène. Ça marche avec un petit émetteur récepteur infrarouge alimenté en 48V.
Un des Optogate placés en sortie des V7 des chœurs. Ne pas oublier de commuter le 48 V.
Approche toi…voilà, c’est ouvert, la LED est rouge. En s’écartant, le micro est coupé ou atténué et on dispose d’une vis de réglage pour choisir sa distance. Il existe deux versions, une dite PAD et une Mute. J’ai choisi la première avec ses 15 dB d’atténuation ce qui nettoie déjà suffisamment. J’adore ce boitier qui est très, très utile car, contrairement à un gate, il ouvre indépendamment du niveau capté par le micro. Il y a enfin un petit côté pédagogique. Si tu n’es pas bien placé et près de ton micro, ça n’ouvre pas.
Tout comme dans les parfums de vanille il n’y a pas une seule molécule de divine gousse, dans ce clavier divers accords de sons synthétiques restituent des pianos très imagés et parfois chargés mais qui trouvent immédiatement leur place et nous ramènent 40 ans en arrière.
SLU : Un Roland RD-1000 !
Charles Lagueritte : Il a 40 ans ! Et il le fallait car il est à l’origine des sons de piano de Jean-Jacques Goldman. Ils l’ont chiné, trouvé, réparé et désormais il apporte cette couleur de vrai/faux piano qui a été tellement utilisé lors de sa sortie (et toujours par Elton John en version rack avec une dose de Motif le tout piloté par un Disklavier Yamaha NDR)
SLU : Puisqu’on parle de ce qui t’arrive depuis la scène, parlons mix, effets et ressources en général.
Charles Lagueritte : La seule ressource DSP externe dont je dispose c’est le Finalizer de t.c. electronic, tout le reste est fait dans la console avec ses propres ressources. Pour la batterie par exemple j’utilise le Source Expander, aussi simple à utiliser qu’un LA-2A mais c’est un gate. Le Transient Controller est mon algorithme de référence pour travailler les transitoires de la batterie et j’en use et abuse. Sur la grosse caisse je travaille avec le son, j’égalise et je termine avec de l’EQ dynamique pour qu’elle soit bien nerveuse.
Le Transient Designer à la sauce Allen & Heath.Et l’EQ dynamique, un redresseur de torts plus rapide que Zorro.Ahh ce petit bleu ciel qui nous rappelle quelque chose…
Ma batterie part ensuite vers trois groupes de traitement différents : la batterie naturelle avec juste un compresseur opto et un ou deux dB maxi de réduction, le groupe kick, snare et toms hyper compressé avec une simulation Bus SSL. Attaque lente, release rapide et 12 dB de réduction.
On entrevoit la touche ALL illuminée en bleu.
Enfin j’ai le groupe Crush basé sur une émulation de UREI 1176 qui est là uniquement pour colorer. Une sorte de grosse purée de distorsion via le « British mode » des touches de ratio toutes appuyées. Je m’en sers pour salir à petites doses la batterie.
Une démo via un coup de Virtual démontre la bonne tenue sonore des choix de Charles avec une base travaillée mais encore naturelle, puis l’ajout du groupe compressé qui densifie l’ensemble et enfin l’arrivée du Crunch qui colore et rehausse sensiblement la snare et ses harmoniques, la rendant presque alu alors qu’elle est en bois !
Le trou pour laisser respirer la voix de Alain Stevez qui chante super bien et incroyablement « Goldman » mais en envoyant peu…
SLU : Et le reste ?
Charles Lagueritte : J’ai un groupe de tout sauf la batterie, un pour les chœurs qui sont très importants et sur le groupe de l’orchestre j’ai un EQ dynamique DYN8 qui en side-chain à 1,5 kHz me libère un peu de place dans les claviers et la guitare pour la voix lead qui en a besoin. Je fais pareil entre mon pied et ma basse pour éviter qu’ils ne se mangent. Le pied relâche un peu le 60 Hz de la basse. On parle de quelques dB, rien de méchant, et la basse est traitée avec une simulation de distorsion tube.
l’EQ dynamique sur la voix avec des points calés sur des fréquences difficiles et qu’il faut bien tenir.
SLU : On parlait de la voix d’Alain…
Charles Lagueritte : Ahh il y a du monde ! On commence par un expandeur à double seuil et double filtre assez bien fichu appelé Dual Threshold Expander, puis on a un compresseur multibande, un égaliseur dynamique pour venir traiter des points spécifiques de sa voix chantée et enfin un compresseur monobande classique type LA-2A pour terminer le travail.
SLU : En plus de tout ça tu as suffisamment de moteurs de réverbération ?
Charles Lagueritte : Tout à fait. Les ressources ne sont pas infinies mais à chaque titre via les snapshots, les temps et les couleurs changent ce qui apporte la variété nécessaire. J’ai une « AMS » qui, dans le même slot, devient une « Plate » et c’est pareil pour les délais et les autres effets. C’est mortel et j’arrive à tout faire. A quoi bon me balader avec une Bricasti alors qu’on est dans un son années 80 où tout doit sonner un peu -digital-. J’ai tous les outils pour ce projet spécifique. Peut-être un pitch corrector un peu plus élaboré. J’en ai un sur le violon d’Alain pour l’aider un peu car il n’est pas un joueur de violon et il a appris sur le tard (rires).
Niveau customisation, Charles se lâche, tout comme sur l’emploi des user keys et puis, il y a une étiquette pour tout !
SLU : Tu as deux derniers trucs si j’ai bien compris
Charles Lagueritte : Oui, une réverbération interne sur le master de la table. Je me suis rendu compte lors d’un live en festival que j’étais trop sec et qu’en remontant le retour des effets, je perdais en précision. Depuis je m’en sers en fonction des salles et de leur acoustique. Par exemple au Zénith de Pau qui est assez mat et l’Arkea à Bordeaux qui est aussi très précis mais un peu court. Le workflow de cette table est très abouti et je le trouve mieux conçu que la DLive où, par exemple, on ne voit pas les inserts sur le Channel Strip ! Les User Keys sont aussi puissantes et depuis deux ans que je me sers de l’Avantis, j’ai à chaque fois pu tout faire sans jamais avoir de pépins. Pense que je tire même mon cuivre à 100 mètres sans problème. Je n’aurais pas dû dire ça, ça ne va pas marcher ce soir ! (raté, ça s’est super bien passé NDR)
Pas fréquent voire très rare dans le touring, un Finalizer 96K en version rack se brade désormais 300 € sur Le Bon Coin…Où va le respect ;0)
SLU : Et le Finalizer, il sert à quoi en définitive ?
Charles Lagueritte : C’est la touche finale et intervient assez peu au cours du show. Il est inséré en 96 kHz dans la console qui est aussi en 96. Il n’y a que le rec qui est en 48 kHz via le DVS grâce à une carte Dante 64 ajoutée dans la console, la même qui équipe les DLive. J’ai été obligé de baisser la fréquence pour disposer d’assez de pistes, mais le SRC de la carte me rattrape le coup et tout fonctionne comme un charme.
Si par hasard l’Avantis ou le réseau devaient tomber, la SQ5 qui reçoit en premier le flux du stage, dispose d’un mix secours et est raccordée en AES/EBU aux contrôleurs amplifiés. Le mix est certes basique et les effets peu nombreux mais les musiciens ne perdent pas leurs retours et les spectateurs leur soirée. On a eu à s’en servir une fois car on a eu un switch capricieux. Les musiciens se sont mis sur le nez de scène et ont joué un guitare/voix à 4 le temps qu’on change de switch et qu’on le redémarre et ensuite on a rebasculé sur l’Avantis. Le groupe l’a dit au public qui a adoré et tout est rentré dans l’ordre.
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Noir Salle
On était resté sur des balances et un virtual un peu forts en SPL. Dès les premières notes du show, tout rentre dans l’ordre. Le niveau se stabilise autour des 94 dBA, le son, la voix et le style Goldman résonnent et les applaudissements ne vont plus arrêter de la soirée.
Une conception lumière signée Thomas Dechandon et des tubes en béton. Ça va chauffer mon chaton !
Très travaillé et maitrisé, le mixage de Charles est respectueux de l’époque de Jean-Jacques tout en étant plein et très précis ce qui, dans les années 80 et 90, n’était pas évident ne serait-ce qu’en termes de diffusion, de portée et de couleur tonale à chaque siège. Ici le rendu est moderne, bien calé par Julien Desjardins et efficace avec K3 qui fait très bien le job et correspond bien à la jauge de la tournée.
Alain Stevez présente son équipe technique et Charles.
Peut-être le Finalizer et la somme de traitements réduisent un poil trop la dynamique, mais même s’il n’y a pas un cheveu qui dépasse, le public est aux anges. Les effets qui accompagnent chaque titre soulignent bien le jeu des musiciens en respectant le morceau original, et le chant délicat d’Alain Stevez trouve toujours sa place malgré des arrangements compacts et une batterie très sonore au plateau.
Le pupitreur étant à son troisième show, Charles le guide en lui indiquant du bras gauche les rendez-vous son-lumière comme un vrai chef d’orchestre, gardant le droit pour la console. Enfin la présentation de l’équipe technique par le groupe prouve à quel point l’ambiance est bonne. Booonne, booonne, booonne devrions nous dire !
Robe voit grand à l’ISE 2025, avec, pour la première fois sur ce salon ; un show live impliquant ses derniers projecteurs asservis. Ils sont détaillés par Vincent Bouquet de Robe France alors que Josef Valchar, PDG de Robe nous apporte un éclairage plus général du groupe.
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LedPointe, un hybride Beam Spot Wash performant.
LedPointe
Quatrième asservi de la gamme Pointe, il se voit cette fois équipé d’une source led blanche de 280 W. Comme le MegaPointe, il intègre une trichromie CMY, un zoom performant variable entre 1,8 et 44° d’ouverture, le système breveté de prismes multiniveaux “MLP” permettant de superposer plusieurs prismes tout en gardant un contrôle total de leurs fonctions. Le moteur d’effets multicolore Spektrabeam introduit pour la première fois sur le iBOLT est également de la partie.
Ce nouveau LedPointe se veut comme une machine complémentaire dans la gamme actuelle, sa puissance et l’impact du faisceau se situant entre le Pointe et le MegaPointe, avec l’avantage de sa source Led (sans point chaud) qui couplée à sa palette d’effets lui confère une plus grande flexibilité d’utilisation et l’étale de son faisceau quelle que soit l’ouverture du zoom.
L’iEsprite LTL, IP65 et longue portée.
L’iEsprite LTL
Cette machine, dont le développement reprend celui de la gamme Forte, est la version “longue portée IP” de l’Esprite. Premier élément à justifier cette appellation : le zoom. Au plus serré, le faisceau n’ouvre qu’à trois petits degrés, mais s’élargit tout de même jusqu’à 57°. Quelques modules internes du iEsprite classique ne sont plus présents comme le bloc de couteaux asservis, laissant ainsi plus de place au faisceau pour développer sa puissance.
L’iEsprite LTL utilise toujours une trichromie CMY complétée par un CTO progressif et deux roues de couleurs, deux roues de gobos dont une de rotatifs, une roue d’animation, deux prismes, un iris… pour ainsi dire les principales fonctions d’une machine très axée “live”.
Les iStrobe font sensation !
L’iStrobe
Premier stroboscope led asservi de la gamme Robe, l’iStrobe par sa polyvalence devrait rapidement trouver sa place dans un segment du marché déjà bien concurrentiel. Pour commencer, il est IP65 et utilise la même technologie “Rains” que le iForte par exemple, avec des tubes déshumidificateurs placés dans les bras de l’appareil. Les axes pan/tilt sont à rotation continue. La tête de la machine intègre deux zones wash qui entourent un crayon lumineux central : les parties wash sont composées chacune de 8 matrices leds RGBW de 60 W pour un total de 16 pixels.
Grosse nouveauté, deux zooms indépendants gèrent l’ouverture du faisceau émis par les deux parties Wash de 13 à 99° et un 3e zoom le crayon central de 98° x 14° à 125° x 97°. Le débattement physique de leur lentille qui ne dépasse pas 1 cm est très rapide. La Zone centrale est composée d’un crayon de 72 leds blanches (6500 K) de 20 W contrôlables en 12 zones destinées à la fonction strobe, et de 1 000 W de leds en blanc chaud et ambre pour une fonction blinder de 1800 K à 3200 K avec émulation tungstène. La présence du zoom pour cette zone permet ainsi de créer une lame de lumière centrale.
Ces appareils, déjà en fabrication pour certains seront disponibles au cours du premier semestre 2025.
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Josef Valchar.
Interview de Josef Valchar
C’est à l’occasion de son dernier passage à Paris quelques jours avant l’ISE que Josef Valchar, CEO et CTO de Robe a accepté de répondre à quelques questions concernant ses choix de développements.
SLU : Suite au lancement du nouveau LedPointe au LDI, comment se situe ce nouveau luminaire par rapport au MegaPointe, un des best-sellers de Robe ?
Josef Valchar : « C’est un nouveau membre de la famille Pointe avec le miniPointe, le Pointe et le MegaPointe. Ces trois appareils utilisent des lampes à décharge et sont toujours en production ; le MegaPointe notamment est toujours très demandé. L’utilisation du moteur LED était devenue nécessaire pour s’intégrer dans certains projets financés par l’État et pour lesquels les lampes à décharge ne sont plus admises. Cela dit, on n’obtient pas d’un moteur Led le même rendement ni la même intensité de faisceau. Quand la lampe nous permet d’atteindre 2 millions de lux à 5 mètres avec le MegaPointe, en Leds nous sommes à 170 000 lux. Par contre, il n’y a pas le point chaud créé par une lampe à arc court. C’est donc complètement différent.
SLU : Pour quel type d’utilisation préconisez-vous ce nouveau projecteur ?
Josef Valchar : Pour du Beam, en extérieur ou en Arena, il vaut mieux privilégier le MegaPointe mais en intérieur avec une distance de tir de 20 à 50 mètres, le LedPointe est suffisant car il produit les mêmes effets de Beam et en faisceau large les gobos rotatifs et statiques sont magnifiques. C’est donc un produit polyvalent, qui est à la fois un spot, un Beam, un Wash et un luminaire à effets. Nous l’appelons « tout en un » car nous l’avons conçu pour qu’il soit très bon dans chacune de ces catégories et sans compromis. Du point de vue de l’optique, elle est similaire à celle du MegaPointe avec presque la même plage de zoom et le même système de gobos, bien qu’ils aient évolué. Cet appareil dispose du même système de couleurs, ce qui était crucial et d’un moteur d’effets identique avec des prismes superposés. Il dispose également du système breveté SpektraBeam, présent dans l’Ibolt, qui produit un effet de Beams de couleurs différentes. Le LedPointe dispose lui aussi de la technologie Transferable Engine.
SLU : Est-il certifié IP65 ?
Josef Valchar : Il est IP 20 car une certification IP65 aurait alourdi le prix et nous voulions rester abordable mais c’est une possible amélioration qui pourrait être décidée en fonction des retours de nos utilisateurs. Nous avons commencé à expédier les produits en janvier et ils seront rapidement sur le marché.
SLU : Pourquoi ne pas avoir choisi d’utiliser une source Laser ?
Josef Valchar : Nous aurions pu le faire il y a 2 ou 3 ans déjà, mais nous nous sommes abstenus car la réglementation nous semble insuffisante. Personne ne sait vraiment comment utiliser ces sources lasers qui peuvent être dangereuses pour les yeux. Le marché ne me semble pas encore formé à l’utilisation de ce type de source en toute sécurité et ce même sur des salons. Souvent je préfère m’éloigner pour ne pas m’abîmer les yeux quand des faisceaux étroits sont projetés à courte distance. Par ailleurs si quelqu’un est blessé dans un pays comme les Etats-Unis, cela peut provoquer la fermeture d’une entreprise. C’est la raison pour laquelle nous avons préféré réserver une source Laser dans le iBOLT qui est un projecteur prévu pour de très longues distances auquel nous avons ajouté un dispositif de sécurité qui mesure la distance en temps réel. Il a été spécialement conçu pour protéger les techniciens qui pourraient être exposés pendant l’installation, la programmation ou lors des répétitions car nous sommes partis du principe que les équipes engagées ne sont pas forcément formées aux bonnes pratiques. L’Europe n’est pas aussi stricte que les Etats-Unis et la FDA en la matière. D’ailleurs cela nous a pris un an pour gérer tout l’administratif nécessaire à la dérogation nous permettant de faire fonctionner le iBOLT au LDI de Las Vegas. Aujourd’hui cette dérogation doit être utilisée par chaque entreprise utilisant ce produit aux USA. Cela implique des formalités administratives et une formation.
SLU : Comment ce système de sécurité fonctionne-t-il ?
Josef Valchar : Si l’on passe devant ce système qui peut mesurer jusqu’à 100 mètres de distance, la sortie est immédiatement coupée. Bien sûr, cela ne résout pas tous les problèmes et il faut aussi définir un espace de travail sûr, où le faisceau puisse être dirigé quand il est large et donc sans danger. L’impact lumineux dans ce cas est beaucoup plus faible et je pourrais même dire que le faisceau devient aussi sûr que celui d’une source LED. » L’utilisation d’un alliage de magnésium pour les capots du iForte, appareil IP65, a été soumise à des interrogations. Pour rappel, de nombreuses industries l’utilisent à grande échelle, comme l’automobile et aérospatiale, pour fabriquer différentes pièces et à une moindre échelle les boîtiers d’appareils photo professionnels.
SLU : Continuerez-vous à utiliser un alliage de magnésium pour les capots du iForte ?
Josef Valchar : « Nous avons conçu le iForte pour qu’il soit IP65. Mais nous voulions aussi qu’il ressemble au Forte du point de vue des performances, de sa forme et de son poids. Au final je pense que pour 99 % des gens il n’y a pas de différence à l’œil nu entre le Forte et le iForte. Utiliser un alliage d’aluminium pour les capots les aurait rendus plus lourds de près de 40 %. Cela étant dit, le cadre et la structure du iForte sont tout de même en alliage d’aluminium pour maximiser la solidité et cette décision a été très bien accueillie par le marché.
Pour nous, d’une manière générale, il est important de ne pas aller plus vite que le cycle d’achat – vente de l’occasion et de respecter les investissements effectués par les prestataires pour qu’ils ne perdent pas de valeur. Cela est possible tant qu’il n’y a pas de remplacement et pour nous c’est la priorité numéro 1. Cela dit, cette longévité des produits et les options qui les rendent durables peuvent aussi jouer contre nous et donc, même si j’essaie de m’engager sur 7 à 10 ans avant de sortir un nouveau produit, je fais aussi attention de ne pas fragiliser la marque. Nous sommes dans une surveillance attentive du marché.
SLU : Depuis le rachat d’Avolites par Robe en juin 2023 qu’avez-vous déjà mis en place et quels sont vos projets à court et moyen terme ?
Josef Valchar : Nous nous concentrons sur le développement de nouvelles consoles. La Avolites D9 est le produit phare et la D7 l’a rejointe sur un segment de marché très intéressant. Sa taille, ses performances et sa gamme de prix en font déjà un produit qui change la donne. En effet, il est facile de passer d’une D9 à une D7 car les deux consoles utilisent le même logiciel Titan. C’est d’ailleurs aussi le logiciel Titan qui tourne dans l’Arena ou la Tiger Touch, même si leur hardware devient obsolète au bout d’un moment.
SLU : C’est important d’avoir de plus petites consoles dans la gamme ?
Josef Valchar : Nous pensons que les petites consoles peuvent être un bon point de départ pour apprendre à travailler avec Avolites et passer ensuite vers la D7 ou même directement vers la D9, le produit phare. De nouveaux développements doivent sortir vers la fin de l’année et concerner une nouvelle console qui se placera sous la D7. Par ailleurs nous avons aussi pour ambitions de développer un média serveur qui sera géré depuis la console. Ce n’est peut-être pas très visible pour l’instant, mais les résultats sont là et l’ensemble est très performant. C’est un peu le géant caché qui grandit lentement. Ce sera une autre étape pour amener Avolites là où la marque devrait être en termes de renommée et de résultats c’est-à-dire là où elle était il y a 20 ans et donc avant que d’autres sociétés se développent. Nous fabriquons des projecteurs qu’il faut contrôler. Nous sommes donc conscients des besoins et des enjeux. L’équipe au Royaume-Uni compte 12 personnes en R&D et 60 au total chez Avolites et ils sont prêts à répondre aux besoins des utilisateurs.
SLU : Avez-vous envisagé de délocaliser Avolites en République tchèque là où se trouve le siège de Robe ?
Josef Valchar : Nous n’avons jamais eu cette réflexion car le made in UK a une valeur. Avolites étant une entreprise britannique, elle doit rester en Grande Bretagne. Lorsque nous l’avons rachetée, nous sommes devenus propriétaires de deux bâtiments. Le marché immobilier étant ce qu’il est au Royaume-Uni, il est plus intéressant pour nous de procéder à des rénovations petit à petit plutôt que de déménager. C’est d’ailleurs l’approche que nous avions choisie pour l’Usine Robe en République tchèque. Par ailleurs cela nous permet de rester libres vis-à-vis des banques qui pourraient freiner nos ambitions en cas de crise économique.
SLU : Y a-t-il des différences notables en termes de culture d’entreprise entre Robe et Avolites ?
Josef Valchar : C’est un pays, une langue et une culture différente mais il y a aussi beaucoup de similitudes. Je pense que nous avons une équipe passionnée au Royaume-Uni et nous devons travailler ensemble. Avolites est sur le marché depuis bientôt 50 ans et bien sûr, il faut du temps pour comprendre les processus internes, et les faire évoluer pour les amener là où nous aimerions qu’ils soient. Mais il est certain que nous sommes sur la bonne voie pour avoir un impact sur le marché avec de nouveaux produits. Nous avons déjà fait évoluer le réseau de distribution qui est maintenant géré par Robe aux États-Unis, en Allemagne, en France et au Moyen-Orient ou par nos distributeurs à l’exception de Singapour. La même chose se produit avec LSC Control Systems basée en Australie à Melbourne. C’est une société spécialisée dans les racks de distribution électrique acquise par Robe l’année dernière. Ils fabriquent également de petites consoles d’entrée de gamme qui ne sont pas en concurrence avec Avolites, mais aussi des interfaces DMX, Artnet, DMX DALI, des splitters DMX, etc. Avec ces nombreuses passerelles créées nous sommes maintenant présents dans l’alimentation électrique, les lumières et le contrôle. »
Après quelques représentations en France à sa création en 1980 puis en 1991, c’est au West End puis à Broadway que la comédie musicale Les Misérables, créée par Claude Michel Schönberg pour la musique et Alain Boublil pour le livret, rencontre le succès sous la production de Cameron Mackintosh. Son adaptation au format anglo-saxon en fait rapidement un triomphe, pour se maintenir pendant toutes ces années parmi les comédies musicales les plus admirées.
Pour des raisons d’exclusivité, l’œuvre ne pouvait être représentée en France. Le théâtre du Châtelet l’accueillit exceptionnellement pour l’anniversaire de ses 25 ans dans sa version anglaise. Après toutes ces années de succès, il était inconcevable qu’elle soit privée de représentation dans son pays de création. L’exclusivité ayant été reconsidérée, le livret et la musique ont été adaptés et une nouvelle mise en scène signée Ladislas Chollat fait revivre cette œuvre dans un spectacle démesuré de 2h40 au Théâtre du Châtelet et peut-être bientôt en tournée à travers la France.
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De gauche à droite : Cyril Auclair, Vincent Portier et Léonard Françon.
Pour accompagner cette nouvelle création, un nouveau sound design signé Unisson Design a été créé par Cyril Auclair et Léonard Françon avec un équipement technique fourni par le Théâtre du Châtelet, B Live et mixé par Vincent Portier.
SLU : Quel est le rôle d’Unisson Design dans cette nouvelle version “française” des Misérables ?
Cyril Auclair : Avec une réadaptation de la musique et du livret, une nouvelle mise en scène, de nouveaux décors, un orchestre et une programmation de salles en France, il était indispensable de repenser complètement le sound design de la comédie musicale. Notre rôle a été de définir toute la microphonie d’orchestre et le système de diffusion sonore. Nous avons aussi créé l’intégralité des effets sonores et l’encodage complet de la console pour accueillir le mixeur dans les meilleures conditions possibles.
L’énorme élévation du Châtelet. On aperçoit en fond de scène l’orchestre.
SLU : Quels étaient vos interlocuteurs ?
Cyril Auclair : En tout premier lieu les créateurs. Ils avaient une vision très précise de leur nouvelle œuvre qui leur permettait une direction artistique extrêmement efficace. Les chanteurs étaient parfaitement dirigés en recevant beaucoup d’indications sur la projection, la façon de chanter. C’était très productif car le rendu artistique ne reposait pas seulement sur les capacités de la prise de son et de la diffusion. Simultanément, une parfaite collaboration avec le metteur en scène nous permettait, dans nos préparations de mixage et de création d’effets sonores, d’accompagner au mieux l’esthétique d’une scénographie particulièrement impressionnante.
SLU : Par quoi commencer ?
Cyril Auclair : En tant que sound designer, la première question était de savoir comment allions-nous capter les voix, en proximité serre-tête ou sur le front ? En sachant que les comédiens n’auront pas de ears, car nous sommes sur une comédie musicale à l’anglo-saxonne, et donc que les voix seront suffisamment projetées dans une salle type théâtre à l’italienne avec une diffusion sonore qui excitera la salle, nous nous sommes dirigés tout de suite vers la solution micro front. Seuls les enfants, comme on le verra plus tard, ont été équipés en serre-tête.
SLU : Pas de ears pour les artistes, mais des retours quand-même ?
Cyril Auclair : Oui des retours, mais uniquement avec l’orchestre. Il n’y a aucun retour de voix. Avec leur façon de chanter et la topologie du lieu, les artistes s’entendent suffisamment bien. La problématique des ears est très connue. L’artiste se retrouve dans une situation très confortable qui, au fil du temps, l’incite à moins projeter sa voix et donc à un appauvrissement de la dynamique. Clairement, la solution sans ears est la meilleure pour le rendu vers le public. Nous privilégions toujours cette formule en comédie musicale. Ici nous avons au plateau dix enceintes d&b E8 en douche, deux derrière les stacks en side et deux en devant de scène. Les retours sont mixés sur la console de face. C’est une des parties de notre travail de fournir ses retours sur lesquels le mixeur n’a pas à intervenir en représentation.
Les retours vidéo de la direction d’orchestre via trois grands écrans, indispensables aux artistes.
SLU : Cela demande un effort plus important aux artistes ?
Léonard Françon : Nous devons leur faire comprendre que cette méthode est idéale pour les spectateurs et qu’ils ne seront jamais dans une situation totalement confortable sur le plateau. Sur ce casting, le chanteur principal vient de l’opéra et d’autres viennent de la comédie musicale anglo-saxonne, ils sont donc totalement habitués à ce fonctionnement. D’autres viennent de la comédie musicale française et n’avaient jamais chanté dans ces conditions. Nous les avons accompagnés et mis en confiance.
Cyril Auclair : C’est ça le sound design. Cela implique des choix techniques importants dont on ne peut se dissocier. ll était de toute façon inenvisageable de mettre les voix dans les retours plateau qui sont diffusés avec des enceintes en douche. Avec des dizaines de micros omnis sur scène, nous aurions rapidement eu du feedback et nous aurions récupéré une sorte de halo sonore plutôt gênant. Évidemment, cela se fait dans la confiance et l’artiste qui n’a pas l’habitude, découvre que c’est parfaitement acceptable. Nous leur donnons aussi d’autres points d’appui, comme les retours vidéo de la Cheffe visibles de tout le plateau pour les indications de départ ainsi qu’un très bon retour orchestre pour bien prendre la note.
L’orchestre en fond de scène.
SLU : L’orchestre n’est pas en fosse, mais en fond de scène ?
Léonard Françon : L’orchestre est derrière un double pendrillon en tulle donc très étouffé. On ne voit l’orchestre que deux fois dans le spectacle. Cette solution est également valable dans le cas d’une tournée potentielle du spectacle en salle de type zénith. En fait, ce n’est pas gênant. A Broadway, par exemple, les orchestres jouent souvent dans des salles annexes non visibles. Évidemment, à la différence d’un orchestre en fosse qui bénéficie de l’acoustique de la salle, nous sommes obligés de le sonoriser. Cela nous permet d’offrir un son beaucoup plus maîtrisé car moins soumis à l’acoustique du théâtre.
Cyril Auclair : Historiquement, le Théâtre du Châtelet a été conçu pou l’opéra et l’opérette, avec un orchestre en fosse non sonorisé. Les artistes chantent devant, et quand ils se retournent, ils ne parlent pas et ne chantent pas. Jean-Luc Choplin a été le premier des directeurs à amener la comédie musicale au Châtelet. C’est à ce moment que le théâtre a pris son envol en termes de design sonore, car avant il ne s’agissait que de faire quelques retours d’orchestre sur le plateau.
Le Théâtre du Châtelet, une acoustique très sonore.
SLU : Cette acoustique, êtes-vous arrivé à la maîtriser ?
Léonard Françon : La salle est très sonore. Cela fait sa beauté mais aussi sa complexité. Elle n’aime pas la sono et si on l’excite trop, elle commence à saturer. Sa réverbération est en plus assez haute en fréquence et difficile à maîtriser.
Cyril Auclair : Et avec ses cinq niveaux au-dessus de la corbeille, il y a aussi un problème d’élévation à gérer. Le système de diffusion permanent de type line array a une angulation assez importante, environ 10 degrés par boîte. Un premier système d&b a été installé en 2017. Comme il était de petit format et qu’à l’époque il y avait de la programmation de concerts, un complément était souvent nécessaire, ce qui nous a permis d’essayer plusieurs solutions du même fabricant. Avant la refonte totale en 2019, les équipes internes du Châtelet, dont j’ai eu la chance de faire partie, ont eu la maîtrise d’ouvrage. Nous savions donc parfaitement quel type d’enceintes d&b nous voulions.
SLU : Ce système de diffusion, de quoi est-il composé ?
Cyril Auclair : C‘est un line array avec un cluster central qui exploite la série Y de d&b. Il dispose d’une ligne de sub-array permanente. Deux stacks en bas gèrent la corbeille et un front fill. Chaque étage dispose d’enceintes de rappel et arrière pour la plupart encastrées dans les murs.
Le système de diffusion d&b en LCR plus la ligne de sub-array.
SLU : Lui avez-vous apporté des modifications pour Les Misérables ?
Cyril Auclair : Oui, cela fait partie de notre mission d’adapter le système de diffusion à la comédie musicale. Nous avons modifié la ligne de front-fill composé de quatre T10 exploitable quand on a un orchestre en fosse. Avec ici un public en proximité directe du front de scène, nous avons préféré plus de sources de plus petites tailles en utilisant huit E5. Nous avons aussi complété le système avec deux SL-SUB pour gérer l’ultra grave nécessaire à la bonne restitution des effets sonores.
SLU : Et comment l’exploitez-vous ?
Léonard Françon : On a juste traité le bus de mélange principal différemment. Dans la configuration standard du Théâtre du Châtelet, on travaille beaucoup en “group to matrix”. On dirige le groupe voix vers le cluster central et le front fill, le groupe musique dans le L/R, avec un mélange qui se fait très bien dans l’air. Pour Les Misérables, nous avons choisi de travailler à partir d’un véritable mixage LCRS fait entièrement dans la console de face qui est une DiGiCo SD7Q Théâtre.
Une place de choix mais pas de tout repos !
SLU : LCRS, vous faites du surround ?
Léonard Françon : Comme nous avons 8 canaux d’enceintes arrière sur tous les niveaux, nous avons choisi de les utiliser pour faire du surround. Au niveau des claviers, une création complète a été réalisée par Steward Andrews, de la nappe aux effets sonores, avec des sons modernes plus électro. Nous récupérons 4 sorties stéréo pour chacun des deux claviers, que nous exploitons en diffusion surround.
Enceintes de fond de salle utilisées en surround.
Cyril Auclair : C’était une demande de faire ce type d’effet. Produire du son qui vient de l’arrière, c’était une manière simple de faire de l’immersion sonore en utilisant le système de diffusion existant.
SLU : Un système spatialisé aurait un sens ici ?
Cyril Auclair : Ce serait compliqué de faire du spatialisé ici à 100% pour l’audience car beaucoup de zones mortes en seraient exclues. La définition frontale pourrait être améliorée en passant de 3 à 5 lignes, pour faire du mix objet via une ligne WFS, mais qui ne pourrait pas être sur le même plan pour des raisons d’accroche. Le spatialisé n’est, à mon avis, pas le sujet le plus important dans un théâtre à l’italienne comme celui-là, même si très intéressant.
SLU : Et avec un temps de préparation apparemment très court ?
Léonard Françon : Le planning était en effet très serré. Nous avons eu quatre scéniques orchestre pour répéter, soit douze heures de travail sur 2h30 de spectacle musical non-stop et 55 lignes de micro pour l’orchestre plus les voix. Ensuite la générale et deux previews, mais comme nous ne pouvons plus nous déplacer dans la salle pour tout vérifier durant ces moments, le calage complet des mixes dans les systèmes de diffusion doit être au point avant. Ensuite à partir de l’opening night, vu le travail exigeant qui est demandé au mixeur, nous ne pouvons plus le déranger sur sa console pendant les représentations. Il a pu néanmoins bénéficier de 8 jours de scénique piano pour répéter sa mécanique. Malgré cette frustration de temps de préparation, nous avons pu délivrer un sound design propre et créatif, heureusement dans un lieu que nous connaissions déjà très bien. Un vrai défi.
SLU : Vous avez géré toute la topologie de la console ?
Cyril Auclair : Oui, nous livrons à l’ingénieur du son une console clef en main prête à mixer. Il n’a plus qu’à gérer la mécanique des faders. Il arrive sur un bac de 12 dont 10 pour les voix, le 11ème pour le niveau de leur réverbération et le 12ème pour le niveau orchestre. Nous lui donnons des indications sur chacun de tableaux, correspondant au rendu souhaité dans l’équilibre voix / musique. A lui ensuite, à chaque représentation, de le reproduire au mieux.
SLU : Vous écrivez en fait la dynamique du spectacle ?
Léonard Françon : Oui. Nous donnons à chaque tableau le caractère intimiste ou dynamique demandé. Le mixeur ne gère que les mixes voix et le master musique. ll n’interviendra jamais sur les pistes instruments, sauf s’il y a un problème.
Cyril Auclair : Nous faisons l’encodage du mixage orchestre à la première répétition. Nous avons bien sûr préparé au maximum en amont en se basant sur les partitions et en échangeant avec les compositeurs, sans musiciens. On sait déjà que tel micro sur tel instrument impose tel traitement.
SLU : Vous devez utiliser des templates ?
Léonard Françon : Nous recommençons à zéro à chaque production. Mais nous travaillons toujours sur du matériel que nous maîtrisons parfaitement. On peut parler de template pour la diffusion. Nous utilisons intégralement une matrice 48×48. Nous avons des bases qui nous permettent d’envoyer immédiatement une source dans la diffusion avec un gain et une distribution parfaitement bien répartie. Heureusement, car avec quatre jours de répétition, sans ça, nous serions battus.
Cyril Auclair : C’est l’avantage d’avoir travaillé des années ici. Nous connaissons les zones problématiques et savons ce qu’il faut faire pour que ça sonne. Nous avons juste passé une journée pour recaler la diffusion. Notre mixage en LCR dans la console imposait un réalignement du cluster central, celui-ci étant taillé pour la voix en standard. Nous avons terminé par une balance tonale. Nos matrices gèrent les délais de zones tandis que les délais inter-enceintes sont maintenus dans l’amplification.
SLU : J’ai été stupéfait par l’intelligibilité et la qualité sonore des voix, et ceci avec des micros sur le front ?
Cyril Auclair : Tous des DPA. Pour les voix, c’est du 6061 sur le front, sauf pour les enfants qui sont équipés en serre-tête 6066. Avec une petite voix pouvant être stressée, le frontal est compliqué s’ils ne projettent pas assez.
Léonard Françon : Un enfant qui assure en répétition peut facilement s’effondrer en représentation face à un public de 2 000 personnes. Dans ce cas, tu es très heureux avec le serre-tête de pouvoir pousser le niveau sans mettre ton mix en danger. En plus, le casting enfant se compose de trois équipes différentes car ils ne peuvent pas travailler tous les soirs. Ils ont donc eu moins de répétitions et sont plus sujets au stress.
L’antre des opérateurs HF, les Post-it rivaliseront-ils avec le nombre de canaux ?
SLU : Et si le front n’est pas disponible, par exemple à cause d’un chapeau ?
Cyril Auclair : Nous faisons ce que nous appelons des earloops en utilisant un arceau métallique pour accompagner le micro et le poser où nous le voulons. Nous avons souvent envie de le descendre sur le visage mais la scénographie nous demande de ne pas le voir. Un chapeau avec un micro sur le front, procure un effet de masque, modifie la réponse en fréquence et ajoute des bruits de frottement. Avec un boost dans le bas médium et un rendu sonore devenant trop flou, ce n’est pas exploitable.
Les micros DPA et leurs émetteurs Sennheiser sont prêts pour les artistes en local ou sur le chapeau, plus quelques SKM5200 COM uniquement pour les équipes créatives lors des répétitions.
Léonard Françon : Tu peux essayer de corriger à l’EQ. Si jamais tu t’en sors, tu es bon pour tout recommencer d’un chapeau à un autre. La solution est de mettre le micro sur le chapeau et l’émetteur dedans.
L’artiste est ainsi équipé de deux micros, un front et un dans le chapeau, car évidemment il ne le porte pas tout le temps, parfois juste deux mesures. Dans ce cas tout est prêt dans la console, on passe de l’un à l’autre de manière totalement transparente pour le mixeur.
Toute la HF en Sennheiser 6000.
SLU : Toute la HF est en Sennheiser 6000 ?
Cyril Auclair : Si la qualité de transmission est primordiale, l’important pour nous est la taille des boîtiers émetteurs qui doivent se faire oublier par l’artiste et s’adapter à tout type de costume. Nous avons en tout sur le plateau 36 artistes équipés de micros DPA pour les voix, soit 43 micros DPA plus 5 spares, exploitant 43 fréquences sur un total de 48 disponibles. Toute la HF est gérée en représentation par trois opérateurs HF. Merci à eux.
Léonard Françon : Et parfois si on a des claquettes dans le spectacle, on ajoute un pack supplémentaire pour deux micros Sennheiser MKE 2 qui descendent le long des jambes. L’artiste a alors sur lui trois émetteurs, un pour la voix, le spare et celui des claquettes. Et on fait les deux jambes avec un seul émetteur, au diable les problèmes d’impédance. Ça ne fonctionne pas avec tous les pockets !
SLU : Si nous passions à l’orchestre ?
Cyril Auclair : La captation de l’orchestre est plutôt complexe et a mis en œuvre un grand nombre de micros de proximité par sa formation très compacte. Il se compose de 13 musiciens : un quatuor à cordes, flûte – hautbois – clarinette, deux cors, un tuba, un trombone, une trompette, un set de percussions plutôt exceptionnel (23 lignes micro) et deux claviers. Tout ceci arrive sur le SD Rack comportant des cartes d’entrée et de sortie 32 bit pour partir en Optocore vers la console. Même principe pour les sources HF.
55 lignes pour l’orchestre.AKG C414 pour les cors.
Léonard Françon : Les claviers jouent live et envoient des séquences et des effets sonores. Beaucoup de changements de patch et de type de son nous arrivent sur 8 pistes stéréo. Ça a été un travail complexe de mettre tout ceci en ordre pour la diffusion dans les snapshots de la console.
Les musiciens règlent eux-mêmes leurs retours avec les ME-1 Allen & Heath.Le SD Rack sur scène, tout en cartes 32 bit Stadius.
SLU : Chaque musicien dispose de ses propres retours ?
Léonard Françon : Oui. Les musiciens disposent tous d’un mélangeur personnel ME-1 d’Allen & Heath pour alimenter soit des casques ou des in-ears à leur convenance, plus des retours en Genelec pour les claviers. Ceci nous fait gagner beaucoup de temps car il suffit de leur envoyer 16 stems depuis la DiGiCo.
Le système de retour personnel pour les musiciens ME-1 d’Allen & Heath.
SLU : Pour terminer avec les sources, une dernière est plus qu’importante, il s’agit de QLab ?
Cyril Auclair : Effectivement, QLab gère la diffusion de tous les effets sonores. Nous les créons et les encodons pour être ensuite déclenchés soit par le mixeur par le rappel de snapshot depuis la DiGiCo, soit par la Cheffe d’orchestre par une commande MIDI manuelle. Tout ce travail de programmation est fait dans Q-Lab. Nous avons pour cela deux mac mini, un main et un spare, qui partent en MADI dans la console. Nous n’avons pas besoin de commutation automatique. En cas de problème, nous avons le temps de passer de l’un à l’autre. Comme pour les spares de micro ou de HF. Ici, rien n’est en automatique mais tout est possible.
SLU : Vous créez les effets sonores aussi dans QLab ?
Cyril Auclair : À la suite de la demande du metteur en scène, nous créons entièrement les effets en raccord avec le visuel. C’est un travail important de recherche pour trouver le son qui convient et en proposer plusieurs versions. Écouter les sons en dehors de la salle n’a pas vraiment beaucoup de sens. Pour cette raison, nous essayons de tout faire dans QLab qui nous propose l’exploitation de plusieurs couches d’éléments audio sur une time line. On évite d’utiliser un autre logiciel pour gagner du temps et éviter les opérations de transfert. Si le metteur en scène nous demande des modifications, nous pouvons les faire immédiatement.
SLU : Et on peut aussi générer des commandes OSC ?
Cyril Auclair : C’est primordial ! Nous envoyons de l’OSC à la lumière pour la synchro. C’est nous qui l’encodons également. La lumière n’a pas de conduite, c’est le régisseur général qui donne les tops pour enchaîner les cues, à la différence du son ou il y a un véritable mixage temps réel. C’est un sujet très chronophage sur cette production où il y a beaucoup d’effets d’explosions.
Un des points de diffusion audio et vidéo dans les coulisses.
SLU : Votre travail ne s’arrête pas là ?
Cyril Auclair : Oh que non ! Nous gérons aussi la partie vidéo appelée CCTV, qui est un retour visuel de la Cheffe. Il y a quatre écrans pour les artistes sur scène, un à la console de mix et des rappels en backstage où nous y associons des points de diffusion dont on gère également le mixage et qui permettent aux artistes partout en coulisses de voir et d’entendre ce qui se passe sur scène.
Et maintenant, si nous allions voir la régie. Nous montons les 5 niveaux d’un des plus grands théâtres à l’italienne d’Europe et nous allons à la rencontre de Vincent Portier, qui a la charge de mixer chacune des représentations.
Le beau poste de pilotage de Vincent Portier.
SLU : 2h40 de comédie musicale continue à l’exception de l’entracte, ça s’appréhende comment ?
Vincent Portier : Comme un marathon ! La musique ne s’arrête jamais, c’est la particularité de ce show. Il n’y a pas de pause à la console. Généralement il y a un tableau où j’ai le droit de boire un coup. Ici impossible. Même la Cheffe ne peut se désaltérer que pendant deux instants sur tout le spectacle. Tu ne peux jamais te déconcentrer. Les musiciens tiennent le rythme et même le public est un peu déstabilisé, il voudrait parfois applaudir, mais n’a pas le temps.
SLU : Comment garder le public attentif ?
Vincent Portier : La dynamique du spectacle a été beaucoup travaillée pour obtenir un relief entre chaque tableau et ne pas fatiguer le public. Nous soulignons en permanence le travail de l’orchestre. Parfois pendant deux couplets, il y aura juste un violon. Je ne m’interdis pas de descendre à 70 dB pour profiter de ces moments-là. Nous sommes en moyenne à 85 dB avec un max à 90 dB. Quand le public parle, on est déjà à 75.
Vincent Portier : Certains tableaux sont très chargés sur des petits espaces du plateau comme la scène de l’auberge où il faut réussir quand même à capter l’ambiance sans perdre le texte du rôle principal alors que tous les comédiens sont en train de taper dans des chopes. Et comme ce sont des vraies, cela fait beaucoup de bruit. Le metteur en scène veille à maintenir le niveau de perturbation acceptable pour préserver la qualité du mixage.
SLU : Ce n’est pas compliqué de ne pas voir l’orchestre ?
Vincent Portier : Pas vraiment. J’échange beaucoup avec la Cheffe d’orchestre quand je sens des différences entre deux musiciens. Leur position de jeu est importante. Nous avons eu un flûtiste qui en changeant de position nous a fait perdre 8 dB. Je suis aussi en liaison avec Laurent Dussault le régisseur son plateau, et j’ai le retour vidéo de la Cheffe pour pouvoir la suivre. Pour finir, nous enregistrons et archivons le show tous les soirs. Cela permet de comprendre les problématiques de la veille.
SLU : Et je suppose que vous devez faire face à des imprévus ?
Vincent Portier : Oui, comme un comédien qui met son chapeau équipé du micro à l’envers. Quand tu ouvres le fader tu te dis, mais qu’est que c’est que ça ? Le comédien a senti que le son n’était pas correct, il a enlevé le chapeau, l’a secoué et remis cette fois dans le bon sens. Sur le coup, nous n’avions pas compris ce qui se passait. L’analyse nous a permis de comprendre et que nous devions, pour les prochaines représentations, nous assurer, à la prise de rôle, que le chapeau est bien dans le bon sens. Dès que nous avons le moindre doute, un souci, je fais évoluer ma conduite.
Une conduite ultra détaillée pour un mix temps réel sans automation.
SLU : La conduite est sur l’Ipad ?
Vincent Portier : Oui. C’est le livret de la comédie musicale avec toutes les informations dont j’ai besoin. Soit 90 pages. Pour chaque scène, j’ai en bleu les indications de numéros des faders utilisés, en rouge les snapshots, et en vert les niveaux d’orchestre et de réverbération. Elle se construit et s’optimise au fur et à mesure des représentations. À la fin de cette saison, je suis à la version 40. On commence les répétitions dans une version 5 ou 6.
J’ajoute aussi des indications sur les faders qui n’interviennent plus ce qui me permet de les écarter de la scène à venir, c’est très utile pour gérer les enchaînements très rapides. La conduite n’est pas synchronisée. Je tourne les pages manuellement. Je prépare sur la page de la scène en cours un résumé de ce qui arrive sur la scène suivante. A sa création, je fais un gros travail d’analyse de la partition dont je note bien entendu les numéros de mesure pour aller très vite en répétition.
L’assignation des 12 DCA pour le mixage.
SLU : Cela donne une utilisation particulièrement formatée de la console de mixage ?
Vincent Portier : Sur la console, je travaille avec uniquement 12 faders. J’exploite aussi pleinement les 8 layers des macros de la console qui me permettent de tout commander sans avoir à toucher à d’autres équipements, de manière à toujours être concentré sur le mix. Les macros gèrent aussi les circuits d’ordres, ainsi que des situations d’urgence comme désarmer le MIDI de la Cheffe d’orchestre. Celui-ci déclenchant les coups de feu, ce serait navrant, par sa défaillance, d’en produire sur une scène qui n’en a pas. Je peux aussi par exemple couper la M6000 si besoin de la redémarrer, ou désactiver le MIDI de la console si je dois faire une modification de dernière minute.
Cyril Auclair : L’idée est que Vincent intervienne le moins possible sur des éléments extérieurs pour qu’il reste concentré sur son mix. Pour cela, nous avons même demandé aux équipes du Théâtre du Châtelet la possibilité de déplacer le panel de communication Riedel juste au-dessous du bandeau d’appui. Il n’a ainsi même pas besoin de bouger.
Léonard Françon : Tout est fait pour que son attention soit disponible à 100 % pour ne faire que du son et écouter. Par exemple, utiliser des chiffres pour les faders au lieu de mettre les noms des comédiens. C’est notre démarche de rendre tout plus simple.
Le poste de la cheffe et sa commande MIDI.
SLU : Cela permet aussi de réagir encore plus vite ?
Vincent Portier : Oui. Ces simplifications sont très utiles si tout d’un coup tu as un événement extérieur non prévu qui te déconcentre, comme si tu communiques avec ton technicien plateau pour résoudre un problème. Quand tu reviens au mix, tu as immédiatement toutes les infos pour le resituer.
SLU : As-tu une base de mixage ?
Vincent Portier : La base c’est pour moi l’indication de niveau d’orchestre. C’est la référence de mon mix, je place ensuite mes voix. Rien d’étonnant à faire un +3 dB sur une voix pour rejoindre un niveau d’orchestre. En revanche, si je devais bouger le niveau d’orchestre de manière importante, je serais amené à me poser beaucoup de questions. Le mix retour qui n’intègre que l’orchestre est préparé et envoyé pré fader donc mon mix n’influe pas. Il y a juste une accentuation de son niveau dès que je pousse en salle au-dessus des -5 dB, pour équilibrer le niveau plateau.
SLU : Côté réverbération ?
Vincent Portier : Une t.c. M6000 avec deux moteurs de réverbération pour les voix et deux autres pour l’orchestre et les effets. Le changement de presets en fonction des scènes est géré à la console qui commande QLab par ses snapshots, qui ensuite pilotent les presets par MIDI.
La liste des snapshots, en rouge ceux qui déclenchent un effet sonore.
SLU : Tout est centralisé dans les snapshots de la console ?
Vincent Portier : Oui, c’est important de savoir que tout est centralisé par une commande unique, surtout quand les enchaînements sont très rapides. Tous les effets sonores sont envoyés en Live par QLab qui est triggé par la console en MIDI. Dans la Cue List, toutes les mémoires en rouge indiquent qu’elles contiennent du MIDI qui va générer un effet son. Cette centralisation des commandes est aussi très pratique pour se déplacer dans les scènes pendant les répétitions, et en cas d’incident technique, revenir au tableau est immédiat.
SLU : Les snapshots gèrent aussi les retours pour chaque tableau ?
Vincent Portier : Oui. Je ne m’occupe pas du mix retour. Il a été préalablement préparé par Cyril et Leonard. A chaque tableau, un snapshot rappelle le mix retour correctement ajusté pour satisfaire la position des comédiens sur scène et suivre les variations d’instruments de l’orchestration. Nous avons aussi placé des micros d’ambiance en balcon et corbeille, que nous envoyons dans les ears de la Cheffe d’orchestre pour lui permettre d’entendre les applaudissements afin de bien gérer le lancement des scènes.
QLab, Wavetool et des claviers grosses lettres pour aller vite.
SLU : Wavetool est un logiciel utile pour toi ?
Vincent Portier : J’utilise Wavetool comme monitoring. Si j’ai un doute et que je vois un trou dans les courbes vertes (niveau audio) ou rouge (qualité HF), je sais que le problème vient de la HF et que l’équipe va le gérer. Je peux alors continuer à mixer tranquillement. Si en revanche je ne vois rien d’anormal sur Wavetool, c’est que cela vient de l’orchestre. La messagerie de Wavetool est aussi un super outil de communication silencieuse qui permet de gérer des problèmes sans se déconcentrer du mix.
Par exemple, hier, une comédienne s’est blessée dans l’acte 1. Nous n’étions pas sûrs qu’elle puisse continuer sur l’acte 2. J’ai pu être prévenu de la décision facilement par un message. Le technicien plateau a aussi Wavetool sur un iPad pour communiquer avec nous. Wavetool est relié à une interface RME MADIFace USB qui récupère le son du SD-Rack dédié aux HF
SLU : Comment gérez-vous les changements de casting ?
Vincent Portier : Dans cette comédie musicale, nous en avons beaucoup. C’est très sensible sur les ensembles de voix car les changements de partenaire influent sur la manière de chanter. Je dois donc suivre ces variations et les corriger au mix. Par exemple, aujourd’hui on a la doublure sur le rôle principal. Il n’a pas la même dynamique et pas les mêmes intentions. Nous avons aussi des effets sonores qui dépendent de son jeu. Nous devons nous assurer avec le metteur en scène que toutes les informations nécessaires lui sont bien transmises.
Noir salle
Tenir en haleine le spectateur sur un show de 160 minutes à une cadence impressionnante et avec une orchestration musicale permanente, est un véritable défi. Unisson Design le remporte en accompagnant avec précision et subtilité une scénographie exceptionnelle. Si le respect de l’œuvre originale et l’interprétation pleine d’émotion des chanteuses et chanteurs ont touché les spectateurs, la scénographie est également au rendez-vous. Il fallait concevoir un son au niveau d’une des plus grandes références de la comédie musicale et capable de magnifier la force de cette œuvre majeure de la littérature. Mission accomplie. Les Misérables, la plus française des comédies musicales à l’anglaise, est une réussite totale.
Le nouveau Veloce Wash lors de sa présentation en avant-première à l’ISE de Barcelone.
La nouvelle gamme Ultimate se complète. Démarrée par le Rivale Profile (un succès !) vendu à plus de 10 000 exemplaires dans le monde en 1 an et sa version Wash, le Veloce Profile, plus puissant, lancé fin 2024 fait en toute logique l’objet d’une déclinaison Wash. Elle est ici présentée par Briony Berning et Cyril Union qui reviennent sur le nouveau Mamba à source laser et sur son logicel qui permet de définir des zones d’atténuation du faisceau jusqu’à extinction pour protéger les yeux des spectateurs. Ce logiciel développé à l’origine pour le marché américain est intégré à tous les projecteurs Ayrton à source laser.
Cette machine conserve bon nombre des fonctions initialement intégrées au Profile. Et dans notre cas l’exemple est flagrant puisque le projecteur fait exactement les mêmes dimensions et quasiment le même poids (39 kg contre 40 pour le Profile). La lentille claire laisse place à une belle lentille à anneaux concentriques très chère à un certain Augustin Fresnel mais soigneusement retravaillée pour notamment assurer sa compatibilité avec les couteaux internes. La source lumineuse reste la même, à savoir un puissant moteur led de 850 W au blanc à 6500 Kelvins pour 40 000 lumens de flux (sphère). La trichromie utilise les mêmes disques que le Veloce Profile et on retrouve une dizaine de gobos rotatifs savamment sélectionnés pour animer et modeler le faisceau.
Présentation vidéo
En parlant de découpe, le Veloce Wash intègre un module de couteaux. Il intègre aussi une nouvelle fonction nommée “Screen Filter” permettant d’équilibrer la lumière si le faisceau touche plusieurs éléments scéniques situés à des distances différentes, par exemple un pendrillon et le sol, pour éviter un point plus lumineux sur un des deux. Ce filtre est monté sur un support rotatif, et selon son indexation, il équilibre plus ou moins le faisceau.
On notera les trous présents autour de la lentille dans lesquels peuvent venir se clipser des accessoires et la poignée escamotable en haut du bras.
Le zoom qui équipe le Veloce Wash gagne quelques degrés d’ouverture, ici de 4° à 57° contre 4° à 52° pour la version à faisceau net. Comme le Profile, l’appareil est doté de la rotation continue pan/tilt et il est badgé IP65. Il arbore également 2 solides poignées supplémentaires en haut des bras fort appréciées lors de la manipulation du projecteur. Le Veloce Wash, présenté comme “preview” lors de cet ISE 2025, est actuellement en production. Il devrait être disponible sous peu.
Enfin le voilà ! Le tant attendu Martin Viper XIP, le renouveau à LED du succès planétaire “Viper” encore présent dans les parcs un peu partout, tant cette machine est fiable et durable. Son héritier, complètement dans l’air du temps, promet de le remplacer avec non moins de succès. Nous avons attendu qu’il soit dans sa version définitive pour l’ausculter dans le studio Hocco à Vitry-sur-Seine. Et nous ne sommes pas déçus !
L’appareil est esthétiquement splendide. Son design avec sa physionomie “Mac Viper” reconnaissable entre mille. Ses formes particulières et ses poignées en bout de bras l’affirment d’emblée comme « de la famille » ! Et pourtant, il est plus racé, plus actuel. [private]Sa tête bien bombée est assez effilée et équilibrée, et ses dimensions, même si on a déjà vu plus compact, sont tout à fait raisonnables.
L’engin pèse 37 kg et se manipule très facilement grâce à ses 4 poignées. Des blocages pan et tilt assurent la rigidité de l’ensemble lors des déplacements et manutentions. Un bien bel appareil qui promet d’être pratique à déployer sur le terrain, et protégé des intempéries par un classement IP54.
Le panneau de connecteurs.
Pour ce qui est de la base de la machine, elle est toute fine, constituée d’un ensemble de carters faisant office de radiateurs pour certains, et de poignées de transport pour d’autres. Quelques petites grilles de ventilation filtrées ajourent légèrement certaines faces. La base est IP65. L’électronique est enfermée derrière des radiateurs et chaque connecteur comporte un petit capuchon en caoutchouc protecteur.
Pour l’alimentation, on retrouve une entrée-sortie en True1 (recopie d’alim assez rare d’usage sur ce type d’équipement, mais ça ne mange pas de pain.), une entrée sortie DMX en XLR 5 points, et 2 socles RJ45. Le menu est monochrome, clair et précis, et on peut circuler dedans via le classique système à 4 boutons. Une pile installée dans la base permet de configurer la machine sans devoir l’alimenter ou même la sortir de son flight-case.
Le dessous de l’appareil avec ses emplacements pour les omegas d’accroche et les élingues de sécu.
Sous la base, on retrouve deux grosses fixations pour les élingues de sécu, ainsi que les emplacements pour les omégas d’accroche. L’appareil est livré avec des omégas non déportables MAIS 4 emplacements sont disponibles dans la largeur, et deux dans la profondeur pour y fixer les omégas, ce qui offre plusieurs possibilités de combinaisons.
Construction : une tête étanche mais qui respire
Martin a choisi une technique différente de celle d’autres constructeurs pour protéger la tête par un classement IP54. La tête respire. Elle n’est donc pas sous pression totalement close.
L’une des deux trappes latérales de la tête, avec l’emplacement du filtre, et les rigoles d’évacuation des liquides (breveté par Martin).
De chaque côté de la tête, une trappe donne accès au filtre micro-perforé qu’il conviendra de checker de temps en temps et éventuellement de nettoyer. Chaque filtre se déclipse facilement à la main, et se remet en place aussi facilement. Ils sont montés sur un système de canalisation qui draine toute infiltration possible de liquide vers une évacuation. Aucun consommable particulier ne sera nécessaire pour le fonctionnement de la machine. Juste les filtres anti-poussière et des systèmes anti-ruissellement (brevetés par Martin) assurent que rien ne viendra polluer l’optique et la mécanique interne.
Les filtres anti poussières de la tête.
Un petit filtre papier peut être ajouté en cas d’utilisation dans des milieux particuliers, comme du sable très fin. Un petit « poumon » en caoutchouc situé non loin des prismes vient permettre d’accentuer la “respiration” interne et éviter toute condensation dans le compartiment optique. L’étanchéité des bras est obtenue grâce à des joints spéciaux qui empêchent toute infiltration. Pour ouvrir la tête, deux capots fermés par 4 vis torx imperdables donnent accès à l’intérieur en cas de besoin.
Le « poumon » permettant de créer de la respiration a l’intérieur de la tête.
Un joint jaune vif entoure la rigole intérieure des capots. La philosophie est celle-ci : si on voit du jaune, la machine n’est pas étanche. Si on ne voit pas de jaune, c’est que la machine est étanche. L’assemblage est franc et simple. Pas besoin de ruse de sioux ou de coup de main particulier pour refermer les capots. Ça se cale tout seul. Excellent.
L’intérieur du capot, avec les indications techniques pour le repérage des connecteurs.
A l’intérieur, on trouve deux modules démontables très facilement en ôtant quelques vis d’un côté (en torx de 20) et quelques connecteurs de l’autre. Un schéma de câblage de tous les connecteurs est collé sur l’un des capots et permet d’opérer en toute sérénité en cas de démontage / remontage.
Les modules
L’un des modules (que nous appellerons « effets » ) comporte les couteaux, l’iris, les roues de gobos et d’animation ainsi que la roue de filtres couleur complémentaires. Chaque module peut lui-même assez facilement se démonter pour accéder aux effets qui sont emprisonnés en leur centre. Pour le module « effets », il suffit de dévisser quelques entretoises et on sépare en deux le système.
Le module “effets”.Une fois séparé en deux, le module “effets” montre ses roues de gobos.
Là on peut contempler la belle mécanique développée par Martin pour ses éléments en mouvement, dont la tringlerie très efficace qui permet l’insertion et la rotation de la roue d’animation avec une inclinaison à 90 % permettant son jeu dans plusieurs directions.
Le mécanisme et la tringlerie pour mettre en mouvement et en position la roue d’animation.
Les roues de gobos ou de couleurs complémentaires sont animées par de grosses poulies dont le mouvement vient des moteurs via de larges courroies. Leur remplacement en cas de casse ou d’entretien me semble très simple. Les gobos du Mac Viper XIP sont en verre. Leur diamètre extérieur est de 27,1 mm pour une image d’environ 22 mm. Ils sont placés dans un barillet tournant surmonté d’une poulie, et sertis par un classique clip en métal. Leur remplacement sera assez simple, chaque barillet étant extractible et juste clipsé sur la roue.
A noter que les barillets de gobos n’étant pas les mêmes sur la roue 1 et la roue 2, si vous voulez faire passer un gobo de la première roue à la seconde (ou inversement) il faudra démonter les gobos et changer leur barillet.
Les gobos du Viper XIP.
Sur l’autre plaque, on trouve l’ensemble de la découpe motorisée ainsi que l’iris enfermé derrière. La réalisation mécanique est propre et soignée.
Le module couteaux.
La rotation de presque 90° de la plaque portant tout le dispositif se fait dans chaque sens avec un ensemble de rouages et de poulies crantées, l’accompagnement du câblage étant assuré par le déploiement d’une chaîne porte câble sur l’un des côtés de la plaque tournante. Un petit ventilateur avec un guide du flux d’air vient refroidir le foyer de lumière, là où les lames peuvent être amenées à chauffer lors d’un usage prolongé.
Le deuxième module concerne la « couleur ». La trichromie CMY, jointe a un filtre CTO progressif, se démonte assez facilement et se sépare en deux, comme le module « effets » et nous permet de voir comment elle a été conçue. Chaque couleur est constituée de 2 lames de verre dichroïque qui circulent sur une tringlerie pour venir remplir l’intégralité de la fenêtre de lumière. Les stries permettant le tramage progressif de l’attaque de la couleur sont tracées dans des directions différentes afin d’assurer un mélange qui soit le plus homogène possible.
La trichromie + CTO complète et ouverte en deux parties.
Par rapport à ce qu’on a connu, toutes les parties collées du verre sur le dispositif de motorisation ont été surdimensionnées, probablement pour assurer un meilleur maintien lors des mouvements, parfois vifs, de ces éléments. Dans la même logique, de larges plaques servent de guide aux plaques de verre et éviteront les collisions éventuelles (ce n’est pas courant mais ça se serait déjà vu…) et les accidents divers dus aux accumulations de graisse ou autres soucis pouvant survenir avec le temps. Chaque poulie maintenant les courroies de transfert est montée sur un support dont un petit ressort assure la tension idéale. Une très belle réalisation.
Les leds
L’arrière de l’appareil, avec le bloc de refroidissement des leds et les ventilateurs.La sortie des leds.
Avec le retrait du module couleur, on peut voir la sortie de lumière des leds via une jolie lentille multisection. Derrière le circuit électronique qui porte les leds loge un énorme bloc de refroidissement dont la circulation d’air est assurée par 6 ventilateurs, 3 qui poussent l’air chaud hors du projecteur, et 3 qui apportent l’air frais vers le bloc. 7 centimètres de profondeur sont suffisants pour l’ensemble de ce dispositif sources + optique + refroidissement du module de leds.
Les mesures
Derating
L’éclairement se stabilise après 5 minutes de chauffe à pleine puissance avec une atténuation de la lumière (derating) de 7,5 % ce qui est très bon.
Faisceau au plus petit net
Au plus petit net, correspondant à un angle de 6° contre 9,49° mesurés sur le Viper à lampe, le faisceau est plus intense aussi. Nous mesurons après derating un éclairement au centre de 86 320 lux (93 370 lux à froid) et un flux de 14 000 lm (15 800 lumens à froid).
Faisceau 20°
11 540 lux au centre (12 490 lux à froid) et 26 740 lumens (28 930 lm à froid), le XIP digne héritier de son aîné produit exactement le même flux. Sa lumière est plus étale que celle de son aîné.
Faisceau au plus grand net
Au plus grand net, le faisceau du XIP est plus large, 53°, que celui du Viper d’origine 45°. La lumière est aussi plus étale. L’éclairement au centre égale 1 880 lux après derating et le flux monte à 27 300 lm après derating.
Dimmer
Courbe de dimmer de 0 à 100 %. La courbe S suit de près la courbe de gradation d’une lampe halogène.Courbe de dimmer de 0 à 10 %.
La Lumière
Question lumière, le Viper XIP a un faisceau que j’adore, il y a la « patate » et une régularité exemplaire. On est très très homogène, très propre. Globalement, la netteté des effets est également top. Pour ce qui est du flux, nous mesurons 27 300 lumens (après derating) en faisceau large, 26 740 lumens (après derating) à 20°. Il émane des 55 leds blanches de 20 Watts chacune (ce qui donne 1 100 W de puissance globale), mais avec un fonctionnement limité à 760 W. Cette puissance, un peu sous-exploitée est voulue par Martin afin de garantir une certaine durabilité des composants qui ainsi, ne sont pas poussés au maximum. C’était déjà leur politique sur le Mac Ultra plus puissant.
La température de couleur de la source est de 5900 K en natif. Elle peut varier de 2000 K à 12000 K via la trichromie, à la machine de l’interpréter comme une valeur indépendante de vos choix de couleurs, via le CTO progressif (de 2 800 K à 5800 K) ou par un filtre CTB situé sur la roue de couleurs. Pour la fonction « minus green / maxi green » qui permettra d’atténuer les verts ou les roses pour certains besoins de captation ou de prise de vue, là aussi, on est sur une émulation par la trichromie.
Le minus green / plus green à full.
l’IRC de la machine (RA) est de 68 en natif. Mais il peut être remonté par l’introduction d’un filtre nommé « spectral enhancement » situé sur la roue de couleurs. L’IRC remonte alors à 89, au prix d’une baisse de l’éclairement. Si, soyons clairs, un IRC de 68 n’a jamais empêché qui que ce soit d’envisager de l’éclairage en concert, dans certaines applications où une direction photo plus pointue peut demander un RA/IRC élevé, le Viper XIP pourra parfaitement répondre. 4 courbes de dimmer sont disponibles, une linéaire, une square law et son inverse en « bump », et une courbe en S. Sur ce XIP, les leds sont positionnées suivant 6 secteurs qui peuvent être pilotés de façon indépendante afin de créer certains effets mouvants pouvant s’avérer évocateurs. C’est une option sympa qui trouvera probablement des amateurs.
Parmi les innovations techniques de la machine, Martin a développé un moyen de recycler la lumière à l’introduction d’un gobo dans le chemin optique. Le filtre calorifique des gobos produit un effet miroir et renvoie la lumière vers la source led qui par réflexion produit plus de flux en sortie. D’autre part, une led blanche se composant d’une puce bleue et d’un phosphore qui convertit la bande étroite d’émission de la puce en un spectre plus large, Martin a choisi des leds dont le substrat mixant phosphore et céramique supporte des températures plus élevées que le traditionnel phosphore mélangé à une résine de silicone. Il n’est donc pas nécessaire de dimmer la source à l’introduction d’un paramètre comme un gobo, un filtre de couleur… pour éviter l’échauffement. J’avoue que c’est un paramètre difficile à mesurer. Il nous faudrait pour ça mesurer un Viper XIP identique, sans ce dispositif… On ne peut dans ce cas que se fier à notre œil. Le rendu lumineux global est effectivement vraiment satisfaisant avec un faisceau bien chargé en image très énergivore. C’est souvent un élément qui “pêche” sur d’autres machines où l’introduction d’un gobo réduit drastiquement le flux. Ici, ça n’est pas le cas, et c’est une grosse réussite.
La couleur
Le Viper XIP est équipé d’un système à trichromie CMY + CTO et d’une roue de filtres additionnels. La trichromie permet d’obtenir des teintes tout à fait remarquables et limpides sur tout le spectre, même sur les couleurs un peu “difficiles” et pastels. Le spot est régulier, mais le faisceau aussi.
Progressivité de la trichromie.Du blanc natif (5800 k) au blanc le plus chaud (2000 k).La trichromie full CMY + CTO.
Il n’est pas rare, même sur des machines premium, que le mélange de couleur soit visible sur parfois plus d’un mètre en sortie de faisceau. Ici, il faudra vraiment pousser le zoom dans ses pires retranchements (et recréer des situations qui n’arrivent quasiment jamais) pour trouver des irrégularités de ce type, et essentiellement en faisceau très serré avec des configurations zoom/focus un peu improbables. Donc là aussi, succès ! 3 couleurs très saturées (un bleu foncé, un rouge profond et un orange « pétant ») viennent compléter la palette des possibilités.
Essais de couleurs “délicates”. Réussite 100 % !L’ambre obtenue avec la trichromie, jouée avec différentes configurations de zoom / focus. La encore une réussite totale !
Couteaux
Le système de couteaux du Viper XIP est sur deux plans. Ce choix favorise une grande précision de focus sur les découpes, les lames étant très proches les unes des autres. De même, avec ce système, chaque lame peut traverser la totalité du champ. En revanche, il limite les formes aux angles très serrés et les découpes triangulaires complètes. C’est un choix technique, un parti pris.
La gestion électronique des conflits entre lames est particulièrement aboutie et offrira une grande souplesse dans l’ajustage des couteaux. Ça peut surprendre parfois quand vous venez pousser une lame et que le vis-à-vis se recule automatiquement, mais c’est très pratique quand on doit cadrer un élément de ne pas être toujours contraint d’un côté par rapport à l’autre, même s’il faut trouver des compromis ensuite entre les deux lames opposées. On obtient efficacement des lignes fines et nettes, ce qui est pourtant parfois difficile avec des systèmes similaires.
La découpe motorisée.
Une légère déformation incurvée est visible sur le bord des couteaux, particulièrement en faisceau large de près où on sent l’arrondi arriver doucement sur les formes proches des bords du champ… C’est souvent le cas avec ces optiques zooms tellement énormes qu’il est parfois difficile d’éviter un léger effet « fish-eye » inversé dû à la courbure des lentilles et leur jeu sur les bords du faisceau lorsque la totalité de la fenêtre est couverte.
Gobos & effets
Le Viper XIP est équipé de deux roues de 7 gobos tournants indexables (soit un total de 14) ainsi que d’une roue d’animation. Les gobos sont de base communs avec le kit du Mac Ultra (et c’est bien car ils sont vraiment chouettes, aussi bien en projection qu’en volumétrie), et agrémentés de quelques nouveaux gobos aussi sympathiques. On regrettera juste l’absence d’un effet “conique” ou “barre”, permettant un faisceau un peu différent en volume. Par contre, on bénéficie de la présence d’une vraie belle « passoire » très lumineuse, le gobo de base, probablement le plus polyvalent et neutre qui soit, dont je regrette souvent l’absence sur certaines machines. Il est ici accompagné d’une autre passoire, très fine celle-ci, qui offre des possibilités de fins faisceaux vers le public ou de points minuscules en projection. Donc c’est plutôt bien aussi. Les deux roues sont suffisamment espacées pour faire du morphing entre elles (mais alors là, bien évidemment, le flux commence à en prendre un coup, ce qui est tout à fait normal), Je regrette un peu l’époque où on pouvait mixer les gobos entre eux avec des nets assez proches, ce qui me paraissait bien plus intéressant que les effets de morphing (mais quasiment aussi énergivore en termes de flux !)
Le faisceau avec les gobos.
La roue d’animation est particulièrement efficace puisqu’elle est constituée de belles stries assez espacées pour donner des effets impressifs au possible, et, ô joie, elle peut s’introduire dans le faisceau dans tous les sens. On peut donc obtenir ses effets horizontalement, verticalement et en diagonale. Voilà qui est très très intéressant. Dans bien des machines, on ne peut avoir l’animation que dans un sens, et souvent à la verticale… Une roue d’animation, à mon sens, est efficace en volume essentiellement lorsque vous l’utilisez à l’horizontale, et donc, lorsque la verticalité des stries passe de gauche à droite et vient découper le faisceau. Avec le Viper XIP, cet effet est remarquable, et la rotation infinie dans un sens ou dans l’autre toujours du plus bel effet.
La roue d’animation. Fonctionnement et positionnement dans 3 directions.
L’iris est ultra-rapide, et même si de nos jours, vu les amplitudes et rapidités des zooms, il est beaucoup moins utilisé. Il pourra toujours être capable vu sa vivacité, de générer des effets de « pulse » ultra-dynamiques.
Le prisme est à 4 facettes. Il est bien fichu et permet un bel « éclatement » du faisceau et des effets projetés. Deux filtres frost viennent compléter les effets. Leur introduction est progressive et linéaire. L’un est plutôt fin, du plus bel effet pour adoucir un cadrage ou un effet en projection, et l’autre très puissant, venant complètement flouter toute image du spot.
Effets de prisme à différentes ouvertures sur un gobo.Les frosts. En haut le frost léger, en bas le frost le plus large.
Zoom et focus
Le système optique du Viper XIP est très performant. Son zoom annoncé de 5° à 51°(nous avons mesuré à 5 m un plus petit net de 6°, et jusqu’à 53° en ouverture large) est dans la moyenne haute de ce qui se fait aujourd’hui. La mise au net des effets est très bonne, mais sera limitée en faisceau serré à une distance d’au moins 7 mètres. En dessous, on sera au minimum un peu flou. Ce qui dans le fond n’est pas un réel handicap, les cas où on doit projeter au net en faisceau 5° à une distance de 4 ou 5 mètres étant plus que rarissimes… (je n’ai jamais eu besoin de faire ça dans toute ma vie !).
Ouvertures de zoom, et au plus fin avec l’iris.
Globalement, dans la course des lentilles zoom / focus, certains effets comme le prisme ou le frost léger, seront impossibles sur les 40 % les plus serrés. Seul le frost le plus large pourra jouer sur toute la plage de zoom. Là encore, ça n’est à mon avis pas un réel handicap, toujours pour les mêmes raisons.
A l’usage, piloter la bête
En DMX, le Viper XIP se pilote en 3 modes : Basic (54 canaux), Extended (64 canaux) ou « Ludicrous » (70 canaux). Le mode « basic » n’est clairement pas “basic du tout”. Il est un peu regrettable que Martin n’ait pas prévu un vrai mode « basic », de 35 ou 40 canaux maximum, avec un contrôle 8 bits de la plupart des fonctions, qui suffisent la plupart du temps en usages simples sur des installations où un ou deux univers DMX sont déployés… Car finalement, à part le 16 bits sur les couteaux, peu de choses changent entre les deux modes…
Le mode « Ludicrous » ajoute 6 canaux pour gérer chacun des 6 secteurs du module de leds comme des pixels indépendants, pour créer certains effets (mais du coup, non focalisés… mais pourquoi pas !) Dans tous les modes (y compris le “basic”), un canal est dédié à la gestion d’infos pour le Martin P3, permettant l’entrée de flux vidéo comme générateur de certains effets et contrôles de lumière. A l’usage, la machine est un vrai bonheur à utiliser. Les mouvements sont vifs quand ils doivent l’être, ultra smooth quand ils doivent l’être aussi, et c’est pareil pour la plupart des fonctions. Les réponses aux commandes sont exemplaires. Question bruit, elle est plutôt silencieuse. Encore quelques bruits de déplacements mais très légers. Là encore, c’est tout à fait satisfaisant. Là où le Viper XIP est le plus impressionnant est sans doute quand il est utilisé en faisceau large. Que ce soit en couleur, en gobo, en effet, c’est un vrai bonheur pour “faire de la lumière”.
Présentation vidéo
Conclusion
Tout le monde l’attendait et le voilà… Le renouveau du Viper est arrivé. Et il est à la hauteur des attentes ! Il va certainement remplacer son aîné dans les parcs des prestataires. Etant un grand utilisateur du Viper depuis un certain nombre d’années, j’ai vraiment hâte de faire joujou avec la descendance sur le terrain. Nous avons affaire à une machine très réussie et qui devrait régaler tout le monde ! Qu’on se le dise !
De gauche à droite : Massimo Ferrati, PDG et cofondateur de K-array, Claudio Lastrucci, directeur R&D et cofondateur de Powersoft, Alessandro Tatini, président et PDG de K-Array, Luca Lastrucci, PDG et cofondateur de Powersoft ; Antonio Peruch, directeur de l'ingénierie de production et cofondateur de Powersoft. Assis de gauche à droite : Carlo Tatini, membre du conseil d'administration et cofondateur de K-Array, et Carlo Lastrucci, président de Powersoft.
Powersoft S.p.A. (« Powersoft »), à la tête d’un groupe technologique (« Powersoft Group ») opérant au niveau mondial dans le domaine des systèmes Audio Pro et coté sur Euronext Growth Milan, annonce la signature, le 20 février 2025, d’un accord d’investissement contraignant (l’« Accord ») visant à acquérir auprès de H.P. Sound Equipment S.p.A. (« HP Sound » ou le « Vendeur ») 51% du capital social de K-array S.r.l. (« K-array » ou la « Société »), spécialisée dans la conception et la fabrication de systèmes audio innovants de haute performance et de conception compacte pour une large gamme d’applications (la « Transaction »). L’accord prévoit également l’octroi mutuel d’options d’achat et de vente en faveur de Powersoft et de HP Sound, respectivement, sur les 49 % restants du capital social de K-array. La clôture de la transaction est, à ce jour, prévue pour mars 2025.
De gauche à droite : Massimo Ferrati, PDG et cofondateur de K-array et Luca Lastrucci, PDG et cofondateur de Powersoft.
Luca Lastrucci, PDG de Powersoft : « Nous sommes ravis d’annoncer cette acquisition, qui constitue une étape stratégique importante pour notre entreprise et le marché de l’audio professionnel. Cette transaction est le fruit d’un partenariat fructueux entre deux entreprises qui collaborent depuis de nombreuses années, avec une forte proximité territoriale et partageant un esprit créatif et innovant, toutes deux convaincues de la possibilité de créer d’importantes synergies en matière de produits et de technologies.
Nous prévoyons d’enrichir notre portefeuille avec des produits de pointe, en tirant parti de l’expertise et des ressources de K-array pour développer de nouvelles solutions audio intégrées pour un marché en constante évolution. La synergie entre Powersoft et K-array devrait générer des résultats significatifs en matière d’innovation technologique, ce qui nous permettra de renforcer notre présence dans les segments où nous sommes déjà présents tout en nous développant dans de nouveaux domaines. Nous sommes impatients de commencer à travailler avec K-array pour établir de nouvelles normes d’excellence ».
Alessandro Tatini, PDG de K-array : « Massimo Ferrati (PDG et cofondateur) et moi-même avons décidé de franchir cette étape stratégique afin d’intégrer notre entreprise dans un groupe solide et en croissance constante comme Powersoft. Notre intention est de renforcer nos ressources humaines, qui sont maintenant plus de 100 et parmi les plus qualifiées du marché, pour un avenir prometteur rempli d’opportunités et de succès. Outre la croissance en nombre, l’objectif est de renforcer une base solide et cohésive capable de relever les défis futurs avec plus de résilience et de détermination.
Notre équipe a fait partie intégrante de notre croissance, et nous pensons qu’il est de notre responsabilité de lui fournir une vision encore plus ambitieuse de notre projet. Nous collaborons avec Powersoft depuis le début, et au-delà d’être voisins et de partager une identité locale mais orientée vers le monde, nous sommes unis par une forte passion pour la technologie et le son. Leurs innovations ont toujours été une partie essentielle de notre travail, ce qui a rendu évident le fait qu’unir nos forces pourrait ajouter une valeur significative à la croissance qui, ces dernières années, a été à deux chiffres, nous apportant une immense satisfaction. Nous sommes convaincus que ce partenariat nous permettra d’atteindre des objectifs plus ambitieux.
De gauche à droite : Massimo Ferrati, PDG et cofondateur de K-array, Claudio Lastrucci, directeur R&D et cofondateur de Powersoft, Alessandro Tatini, président et PDG de K-Array, Luca Lastrucci, PDG et cofondateur de Powersoft ; Antonio Peruch, directeur de l’ingénierie de production et cofondateur de Powersoft. Assis de gauche à droite : Carlo Tatini, membre du conseil d’administration et cofondateur de K-Array, et Carlo Lastrucci, président de Powersoft.
Vue d’ensemble de K-array
K-array, fondée en 2005 et basée à Scarperia e San Piero (Florence), est active dans la conception et la fabrication de systèmes audio innovants, performants et compacts pour une large gamme d’applications.
La société, qui compte plus de 100 personnes hautement qualifiées, opère principalement par le biais de trois marques ciblant des segments de marché différents : K-array, la principale marque de l’entreprise destinée aux professionnels de l’audio, K-Gear, dédiée aux solutions audio traditionnelles et plus abordables, et K-Scape, spécialisée dans les systèmes audio et d’éclairage de haute qualité qui combinent l’excellence du son et de l’éclairage avec un design sophistiqué.
K-array propose un portefeuille complet de systèmes audio et de enceintes innovantes, ultra-compactes et très performantes pour les petites, moyennes et grandes applications, notamment les tournées, les événements, les installations, les transports et la radiodiffusion. Plus précisément, l’entreprise fabrique et installe des solutions intégrées comprenant des enceintes, des amplificateurs, des éclairages et des accessoires tels que des micros et des écouteurs.
Le capital social de K-array est actuellement détenu à 100% par HP Sound, lui-même détenu par les fondateurs et la direction de K-array, plus précisément 53,7% par Gioia S.r.l. et 28,3% par Massimo Ferrati.
Le chiffre d’affaires de K-array au 31 décembre 2023 s’élevait à environ 19,0 millions d’euros, avec un EBITDA déclaré d’environ 3,7 millions d’euros. Sur la base des résultats préliminaires au 31 décembre 2024, K-array prévoit un chiffre d’affaires d’environ 22,1 millions d’euros (en hausse de plus de 16 % par rapport à l’année précédente) et un EBITDA d’environ 6,6 millions d’euros (+76 %).
L’opération d’acquisition de K-array s’inscrit pleinement dans le plan de développement stratégique de Powersoft Group, qui vise à renforcer sa présence dans le secteur pro-audio par le biais d’une croissance organique et d’acquisitions, comme indiqué depuis l’introduction en bourse.
Il représente également le développement logique d’un partenariat « fournisseur-client » établi de longue date entre deux entreprises qui partagent des valeurs communes : l’innovation, l’excellence, la créativité, le design, l’orientation client et la qualité des produits. L’objectif est de tirer parti de leurs forces complémentaires, de stimuler la compétitivité et de favoriser la croissance, tout en préservant leurs identités distinctes et leur autonomie opérationnelle dans le cadre d’un plan de croissance commun. À l’heure actuelle, Powersoft va poursuivre sa mission de fournisseur mondial de technologies, tandis que K-array maintiendra son positionnement unique dans l’industrie des enceintes audio haut de gamme.
Cette acquisition s’inscrit également dans la stratégie de croissance de Powersoft visant à transformer le Groupe d’une société de produits à un fournisseur de solutions, en se concentrant principalement sur les secteurs du transport et de l’automobile, où l’innovation technologique, l’efficacité et la fiabilité des systèmes audio jouent un rôle clé. Il convient de mentionner à cet égard le récent partenariat technologique signé avec Ferrari S.p.A., qui a marqué l’entrée de Powersoft dans l’industrie des supercars, établissant une référence remarquable dans le secteur automobile.
L’acquisition de K-array représente également un saut dimensionnel important pour le groupe Powersoft, qui, sur la base des chiffres opérationnels-financiers des états financiers au 31 décembre 2023, réalise un chiffre d’affaires global pro-forma estimé à environ 88 millions d’euros, avec un EBITDA pro-forma estimé proche de 24 millions d’euros, en comptant sur environ 300 professionnels, parmi les plus expérimentés de l’industrie.
Cette transaction crée un groupe leader dans l’industrie audio professionnelle à l’échelle internationale, en s’appuyant sur une large gamme de produits, l’expertise technologique et l’approche innovante de deux sociétés très complémentaires. La combinaison des deux sociétés devrait entraîner une augmentation potentielle du volume, avec des impacts positifs sur les marges, tout en maintenant une santé financière et un flux de trésorerie solides.
Le regroupement permettra également de donner la priorité aux synergies de revenus grâce à une plus grande diversification des produits, à l’élargissement des marchés cibles et à une plus grande portée géographique. En outre, la collaboration entre les équipes de R&D des deux entreprises accélérera le développement des systèmes audio de la prochaine génération, conformément aux dernières tendances du marché, en particulier pour les nouvelles applications de transducteurs.
Le prix d’acquisition de la participation dans K-array (le « Prix de la Participation “) est basé sur une Valeur d’Entreprise de 100% de K-array égale à 50 millions d’euros (déterminée en utilisant des méthodologies habituellement employées dans des transactions similaires impliquant des sociétés industrielles) et une position financière nette de K-array, telle que définie dans l’Accord (la ” PFN »), estimée à la date de clôture et soumise à une procédure d’ajustement en ligne avec les pratiques de marché. A la date de la signature de l’Accord, le Prix d’Acquisition est donc de 25,5 millions d’euros dans l’hypothèse d’une situation financière nette neutre de K-array, cette dernière sera toutefois estimée ultérieurement à la date du closing et fera l’objet d’une procédure d’ajustement post-clôture prévue par l’Accord.