Deux ans après le rachat d’Ayrton par Golden Sea, premier fabricant mondial de projecteurs asservis pour l’éclairage professionnel, la marque française qui s’est forgé une renommée internationale en innovant avec des luminaires d’effets à LEDs, se distingue aujourd’hui avec des projecteurs asservis classiques, dans la catégorie Premium.
Yvan Péard, designer d’Ayrton, révèle son programme de développement de machines sur trois ans. Le voici ici dévoilé.
Le vent de la modernité
Baptisés par des noms de vents, Merak, Mistral, Ghibli, Khamsin, Bora, les luminaires Ayrton ont souvent une longueur d’avance sur la concurrence, soit en termes de flux, de performances, de compacité ou d’innovations et sortent à un rythme soutenu qui va encore accélérer dans les trois prochaines années.
Depuis l’introduction du Ghibli sur le marché en décembre 2017, il ne s’est passé que 15 mois et six nouveaux luminaires sont venus compléter cette gamme de Spots, Profiles et Wash dont le flux lumineux s’échelonne de 15 000 à 50 000 lumens. Chaque modèle a fait l’objet d’une déclinaison en version « S » plus particulièrement destinée aux applications scéniques ou « TC » pour les applications qui nécessitent une parfaite révélation des couleurs.
Le concept Multi Twenty-one
Dans un marché en constante évolution, aujourd’hui dominé par des entreprises de négoce qui commercialisent des produits OEM re-badgés et sans âme, Ayrton a choisi, depuis sa création en 2001, de ne concevoir et ne développer que des produits 100 % originaux.
« Multi Twenty-one », clin d’œil au pilote de Formule 1 Sebastian Vettel et au concept « Win-at-any-cost », synthétise la vision d’Ayrton sur les trois prochaines années de janvier 2019 à décembre 2021.
Twenty-one est à la fois une référence au nombre de luminaires qui seront lancés pendant cette période et à la date butoir de ce projet, à savoir, décembre 2021.
Multi signifie que les 21 luminaires appartiendront à différentes catégories et qu’aucun d’entre-eux ne viendra remplacer un produit de la gamme actuelle. Pour Ayrton, la pérennité des produits est une valeur essentielle.
Toujours repousser les limites
Le premier objectif du programme « Multi Twenty One » est la réalisation d’une gamme cohérente, avec un design épuré et une rigueur absolue dans le respect des codes où chaque luminaire fait partie d’une famille et peut-être identifié au premier coup d’œil.
Le second objectif de ce programme est de tenir un timing très serré entre le lancement d’un projet et la disponibilité du produit sur le marché. Pour chaque luminaire, Ayrton dispose d’une équipe d’ingénieurs de développement qui assurent le suivi du projet jusqu’à la réalisation des prototypes ainsi qu’un bureau des méthodes, structuré pour passer à l’étape industrielle dans les meilleures conditions et garantir un produit fiable dès le début de sa commercialisation.
Le plus compact possible
Les Diablo, luminaire ultra-compact « de type Profile » de 300 W et Levante, luminaire de nouvelle génération « de type Wash » de 300 W, lancés respectivement en janvier et février 2019 sont les deux premières réalisations de ce plan pluriannuel.
21 bonnes raisons d’être ébloui
Au Prolight+Sound 2019, début avril, Ayrton a lancé deux nouveaux projecteurs Huracán-X et Perseo-S. Huracán-X, « de type Profile » avec ses 1 000 W de leds est un concentré de technologie qui associe une puissance lumineuse exceptionnelle à un équipement en standard hors catégorie. Il en résulte un outil graphique redoutable au service de la création ; le luminaire de tous les superlatifs…
La diversification de la gamme a commencé avec le Perseo-S, premier luminaire compact multifonction d’une toute nouvelle ligne de produits IP65 Ayrton pour une utilisation intensive en extérieur.
Perseo-S, au développement spécifique 100 % Ayrton, est à ce jour le produit étanche le plus compact du marché avec un poids à peine supérieur à celui du Ghibli. Le programme « Multi Twenty-one » proposera d’autres luminaires étanches destinés à répondre à des besoins spécifiques tant du point de vue de la puissance que des fonctionnalités.
Quoi de neuf ?
Au Plasa 2019, mi-septembre, Ayrton lancera le Karif-LT un tout nouveau type de Beam/Spot ultra-compact à 300 W de leds, destiné aux applications longue distance avec le suffixe « LT » (Long Throw). Doté d’une lentille frontale de 168 mm, le système optique propriétaire offrira un rapport de zoom de 15:1 et une plage d’utilisation de 3° à 45°, inédite pour un luminaire à leds.
LED’s go longues distances
Au LDI 2019, c’est le Shamal-LT, qui viendra compléter l’offre destinée aux applications longue distance. Il sera équipé d’une lentille frontale de 225 mm pour assurer un rapport de zoom de 12:1 et une plage d’utilisation de 3° à 36°. Ce tout nouveau luminaire proposera un flux de 50 000 lumens.
Vive la couleur
Le LDI 2019 accueillera aussi Huayra-CS, de type Profile, basé sur la synthèse additive de couleurs à haut rendement. Il offrira un flux record pour ce type de technologie et un tourbillon de couleurs. La synthèse additive pour Ayrton a démarré en 2013 dans le Easycolor, et lui a assuré le succès pendant plus de 15 ans. D’autres luminaires Profile et Wash à synthèse de couleurs sont au programme du Multi 21…
Tu me fais tourner la tête
Dans un passé récent, Ayrton a créé des effets innovants à rotation pan/tilt continue pour le spectacle. Ils ont rencontré un grand succès et de nombreuses distinctions : MagicPanel, MagicBlade, MagicDot, DreamPanel… Dès 2020, le programme Multi 21 proposera un nouveau concept de luminaire pour ce segment de marché spécifique.
Ayrton n’oubliera pas non plus le marché des projecteurs Beam/Wash multilentilles à effets avec le remplacement de sa gamme NandoBeam qui a vu le jour en 2013.
La perfection du faisceau d’une source laser
Au Prolight+Sound 2016, Ayrton a introduit le concept DreamSpot, premier luminaire équipé d’une source laser de 18 000 lumens. Ce prototype a servi de laboratoire au développement d’un luminaire révolutionnaire qui sortira sur le marché courant 2020.
L’aventure continue
Pour son programme Multi 21, Ayrton s’intéresse aussi à d’autres segments du marché et proposera des luminaires spécifiques conçus pour le théâtre et les applications qui nécessitent un silence absolu.
D’autres luminaires innovants sont au programme de Multi 21…
Pour la création du nouveau spectacle « La Comédie des Erreurs » à l’Opéra de Bâle par le chorégraphe/metteur en scène Richard Wherlock, le Light Designer renommé Yaron Abulafia a utilisé 40 Astera AX1 et 24 AX3 dans une scénographie très créative.
Ce spectacle explore les thèmes de la confusion et de l’incompréhension directement connectés à la réalité de nos existences numériques… mais qui n’en sont pas moins aussi présents dans les comédies de Shakespeare.
L’histoire met également en contraste et contextualise la vie des riches et des pauvres dans des pays financièrement plus forts ou plus faibles, en lançant des messages complexes et intenses et en exprimant l’ironie du déséquilibre géo-fiscal via les moyens captivants offerts par le mouvement, la musique et la lumière.
Astera : une première pour Yaron Abulafia
AX1
Yaron avait à sa disposition le stock de projecteurs du théâtre qui comprenait déjà 40 tubes Astera AX1 Pixel. Connu pour son travail dans le théâtre, la danse et la performance expérimentale, c’était pourtant la première fois que Yaron était amené à se servir de modèles de la marque Astera.
Avant la production, il a commencé à tourner autour du kit disponible et à réfléchir à la manière d’incorporer les AX1 dans son projet, ce qui l’a également amené à demander en plus 24 AX3 ‘Lightdrop’ Astera, achetés du coup spécialement par l’Opéra de Bâle pour La Comédie des Erreurs.
AX3
Yaron a immédiatement apprécié la polyvalence de ces projecteurs et le fait qu’ils pouvaient fonctionner totalement sans fil, et ceci de manière fiable – via l’alimentation par batterie intégrée et le contrôle DMX sans fil CRMX®.
De plus, le système d’aimantation fixé dessous lui permettait une accroche simplissime et ultra-rapide sur une grande cage en métal qui était une partie intégrante du décor de fond de scène, au look très industriel imaginé par le décorateur Bruce French. Cette structure servait d’autres spectacles joués en alternance et le système de fixation magnétique des effets spécifiques à « La Comédie des Erreurs » a donc permis des installations et rangements très rapides durant toute la période de préproduction, sans gêner les autres spectacles.
De manière très créative, Yaron a identifié deux scènes très contrastées durant lesquelles l’atmosphère et l’ambiance pouvaient justifier l’utilisation des lumières en tant que métaphores pour renforcer la narration, et mis aussi les tubes Astera à contribution comme éclairage de face dans deux autres scènes afin de caractériser au mieux le lieu de l’action.
Rajouter de la profondeur et de la distance grâce aux tubes
La première scène décrivait le monde menaçant d’un centre de détention de réfugiés, où les tubes AX1 reproduisaient des fluorescents blafards et scintillants et amplifiaient la nature crue de l’environnement. Différentes températures de couleurs de lumière blanche interagissaient pour augmenter le sentiment de menace.
En faisant varier les intensités des tubes, Yaron pouvait ainsi ajouter de la profondeur et de la distance à la scène, en agrandissant l’espace avec l’illusion optique selon laquelle certains éclairages étaient plus éloignés et plus écartés.
Plus tard dans le cours du spectacle, les mêmes tubes ont été utilisés en rouge vif pour mettre en lumière le monde souterrain, donnant lieu à des scènes de bordels, de prostitution et d’esclavage forcé… un environnement désagréable dans lequel certains réfugiés doivent se battre pour survivre. Les rouges pleins, très crus, obtenus grâce au module led homogène d’Astera et au mélange subtil des couleurs, ont été parfaits pour créer une ambiance pour ces moments de choc.
Trente-deux AX1 furent installés – magnétiquement – autour de l’intérieur des cages, permettant à Yaron de les placer dans des positions qui n’auraient pas (ou très difficilement) été rendues possibles par des accroches conventionnelles.
Les vingt-quatre petits cylindres AX3 étaient également utilisés en technologie sans fil, fixés sur les escaliers supérieurs du décor, éclairant en douche et créant des lignes lumineuses verticales autour du mur de fond de scène. « Ils renforçaient la forme et l’architecture du lieu » commente Yaron, très impressionné par la richesse des couleurs.
Une lueur dorée sur le décor métallique grâce aux AX3
Il a utilisé généralement l’éclairage pour souligner les clôtures, les cages et les barrières dans le « monde pauvre » – froid, étrange, fragmenté et contraignant. Dans le « monde riche », les AX3 apportaient une lueur dorée au jeu de métal qui donnait l’impression d’être fort, structurel, contrôlant et libérant sélectivement les individus.
«Éclairer le plateau de manière spécifique et flexible était primordial pour tout le spectacle, car nous avions besoin de créer tant de scènes et de lieux différents», se rappelle Yaron Abulafia, afin de créer des illusions et de déclencher des images.
« L’Astera s’est avéré stable, puissant et très brillant. Je ne les ai pas exploités à pleine capacité », explique-t-il, ajoutant qu’il les utilisera dans ses conceptions futures. La Comédie des Erreurs était un travail exigeant à mettre en lumière de façon générale. Le rythme étant rapide, Yaron a donc entrepris un travail de préparation rigoureux pour que sa conduite d’éclairage soit fluide et fonctionne sans problème une fois sur le site.
Les AX1 et les AX3 ont été pilotés par la console d’éclairage Eos de l’Opéra de Bâle en conjonction avec tous les autres projecteurs utilisés, ce qui a généré plus de 200 mémoires pour les 90 minutes du spectacle, dont beaucoup sont lentes, fluides et en constante évolution, soutenant l’idée de mouvements constants et subtils, mais avec des transitions d’ambiances profondes.
Une équipe de talent
Yaron a travaillé avec une équipe talentueuse, dont le décorateur Bruce French, la créatrice des costumes Catherine Brickhill, le dramaturge Gregor Acuna-Pohl, et les compositeurs Antony Genn et Martin Slattery qui ont produit une bande sonore puissante et pulsante qui soulignait idéalement la pièce. Le Basel Symphony Orchestra jouait en direct avec les compositeurs, sous la direction musicale du Maestro Thomas Herzog.
Le directeur technique de l’Opéra de Bâle Joachim Scholz et les directeurs de la lumière Roland Edrich et Guido Hoelzer se sont également révélés « une grande source de support technique et d’inspiration » et ont contribué en toute confiance à la décision d’achat des AX3. La relation de Yaron avec l’éclairage scénique en tant qu’outil puissant et mécanisme dramatique est imaginative, théorique, mais aussi pratique.
« Cela peut nous aider à voir ce que nous savons déjà et constitue une belle manipulation du spectateur, une lentille à travers laquelle regarder la représentation scénique. Il recompose la perception visuelle de la réalité et affecte la priorité que nous accordons à notre attention. Un véritable ‘révélateur’… La lumière peut nous convaincre de percevoir et de penser d’une certaine manière. Par conséquent, la lumière est un argument – c’est donc de la rhétorique! », conclut Yaron Abulafia.
Pour la date à Kuala Lumpur en Malaisie, Singesen Technical Production et Chan Lee Sound & Light ont choisi d’amplifier le système JBL de la star américaine Jason Mraz avec des X8 et le tout dernier X4L de Powersoft.
Le système VTX JBL accroché de part et d’autre de la scène de Jason Mraz au sein de l’Axiata Arena et ses 16 000 places.
Poursuivant sa tournée mondiale Good Vibes, le compositeur-interprète américain Jason Mraz, s’est arrêté à Kuala Lumpur. Pour cette date, la troisième en Asie, Singesen Technical Production et Chan Lee Sound & Light a choisi un ensemble de plateformes d’amplification Powersoft X8 et X4L.
Les douze VT4889-1, des line array relativement âgés mais très efficaces avec 8 renforts latéraux en VT4888. Vu l’ouverture, une douche de 6 VT4888 a été prévue.
S’agissant d’un artiste qui privilégie le respect des chansons, la qualité du son à l’Axiata Arena devait être la principale préoccupation de l’équipe technique. Le système accroché dans l’aréna se composait de 12 VT4889-1 par côté, accompagnés de 8 VT4888 pour les latéraux et 6 VT4888 pour remplir en douche le centre.
Les 20 subwoofers VT 4880 étaient rangés au sol sur les deux côtés de la scène. 8 très récents VTX A8 au total on été placés par deux sur des fly cases pour déboucher les premiers rangs.
Le système principal était piloté par onze X8 Powersoft, qui sont des appareils bien rôdés pour les tournées, et deux exemplaires du dernier ampli florentin dédié au touring, le X4L, étaient également émployés pour alimenter 8 des VT4880, deux canaux pilotant 2 caissons pour rester à 4 ohms.
Une partie de la puissance avec en haut un X4L et dessous, trois X8
« Le concert a été utilisé comme un field-test pour les amplis X4L, avant de les charger ultérieurement avec des subwoofers à grand débattement VT4880A », comme l’explique Jackie Ng, propriétaire de Singesen. A signaler que les 6 autres subs par côté ont été alimentés à chaque fois par deux canaux de X8 sous 2,7 ohms.
Le matériel Powersoft utilisé pour générer les Good Vibes à Kuala Lumpur a pu être mis à disposition grâce à l’investissement récent de Singesen Technical Production dans la technologie du fabricant italien, témoignant de la confiance croissante qu’ils accordent à la marque.
M. Ng a déclaré : « Nous utilisons les systèmes Outline depuis un certain temps et nous étions donc familiarisés avec les amplificateurs Powersoft, leur fiabilité et leurs hautes performances.
Dès que la possibilité d’investir dans les amplificateurs Powersoft s’est présentée à nous, cela nous est apparu comme une évidence. Comme cette marque fonctionne avec toutes les enceintes qui font partie de notre stock, et constitue une plateforme ouverte, nous ne pourrions être plus heureux de notre choix. »
L’équipe son et locale de la tournée
Outre les éloges que Singesen avait des produits eux-mêmes, il a également souligné l’efficacité du logiciel ArmoníaPlus de Powersoft au cours de cette application particulière. « Nous sommes de grands fans de l’intégration du logiciel Smaart v8 au sein d’ArmoníaPlus », a-t-il commenté.
L’affichage du système JBL complet dans ArmoníaPlus
« Dans notre cas, il a très bien réussi à obtenir une distribution uniforme du niveau SPL pour couvrir tous les principaux emplacements à sonoriser.
Le plug-in Interactive Tuning est également un excellent outil car il nous permet de ne pas faire de bruit pendant qu’on effectue la calibration du système.
Grâce à cela on peut voir la simulation de la réponse du système sans générer de bruit rose à chaque modification. A la fin, il ne reste qu’à vérifier la courbe prédite. »
Une belle enfilade de 4880, des 2×18”, 8 desquels sont alimentés par le tout dernier ampli à très grande puissance de Powersoft, le X4L. 300 V et 140 A crête, ça vous parle ?
Ng a également tenu à mentionner l’assistance fournie par l’équipe de Powersoft ainsi que par son logiciel. « Le représentant technique de Powersoft était sur site lorsque nous avons reçu nos amplificateurs. Il a donc été en mesure de s’assurer que tout fonctionnait correctement.
Nous avons ensuite effectué des tests et, en utilisant les données LiveImpedance dans ArmoníaPlus, nous avons même pu détecter un problème avec une de nos enceintes. Grâce au logiciel, ce problème a été rapidement résolu et nous avons pu continuer en produisant un excellent spectacle », a-t-il conclu.
Josef Valchar est très attaché au Plasa qu’il utilise comme tremplin mondial pour ses produits majeurs comme le BMFL en 2014. Cette année, il y dévoile Esprite, un profile puissant à leds blanches et trichromie, doté de plusieurs innovations.
ROBE Esprite
Esprite n’a pas la prétention de détrôner le BMFL mais il s’en approche avec 27 000 lumens issus d’un moteur de leds blanches de 650 W. L’innovation est dans ce moteur de leds, un pur produit Robe, développé et fabriqué à 100 % en Tchéquie.
Il est en plus interchangeable pour permettre aux clients de mettre à jour leurs machines en fonction de l’évolution des leds dans un cadre de développement durable.
Son zoom couvre une large plage 5,5° – 50°, la couleur est générée par une trichromie CMY + CTO linéaire, associée à 2 roues de couleurs et un prisme coloré unique pour la création d’un nouveau type d’effets et d’animations…
La polyvalence s’affirme avec des effets tels que la roue d’animation, ses roues de gobos rotatifs et fixes, deux prismes et une sélection de frosts.
Avec un ensemble de couteaux motorisés précis et des outils de réglage des LED tels que la gestion « flicker-free » C-Pulse pour les caméras de dernière génération, Esprite dispose également d’une gradation L3TM linéaire en faible luminosité.
Rendez-vous au Plasa à Londres du 15 au 17 septembre pour le découvrir.
Le nombre de nouveaux utilisateurs de consoles Eos ETC ne cesse de croître, plus de cent pupitres ont été installés ces derniers mois en France. Parmi eux, Jean-Pascal Gauchais, régisseur général du service lumière du festival, a passé l’intégralité de son parc de pupitres en Eos, soit 9 interfaces réparties sur les trois lieux principaux de la ville.
Jean-Pascal Gauchais, responsable lumière du festival, devant la console Gio@5 au Théâtre de l’Archevêché.
Le festival d’Aix, reçoit à chaque édition plus de 80 000 passionnés d’Art Lyrique, produit en moyenne 5 opéras par an, de nombreux concerts aussi et d’autres manifestations. C’est la qualité de fabrication et l’efficacité de l’interface Eos à gérer tous les types de projecteurs, traditionnels et automatiques, notamment les couleurs qui ont séduit Jean-Pascal Gauchais, régisseur général du service lumière.
« J’avais déjà envisagé la gamme Eos par le passé mais le budget nécessaire dépassait nos possibilités. Depuis la gamme ETC a évolué et il est devenu possible de passer toutes les régies en Eos. Deux marques répondant à une philosophie moderne ont particulièrement retenu mon attention, dont ETC. Je pense notamment à la gestion des projecteurs asservis qui investissent de plus en plus nos productions. Sur la saison 2019, nous avons déployé 150 projecteurs asservis et 600 sources traditionnelles, HMI, LED, Halogènes, etc. »
Un Source Four Revolution à Jardin du Théâtre de l’Archevêché, encore opérationnel
Le festival dispose d’un parc lumière stocké dans ses ateliers à Venelles en périphérie d’Aix-en-Provence. Sur cette édition 2019, 70 projecteurs automatiques proviennent du parc du festival (stocké dans ses ateliers à Venelles à proximité d’Aix-en-Provence) et 80 du parc de Texen, partenaire prestataire privilégié du festival.
Parmi les automatiques, on retrouve 10 Source Four Revolution ETC, la première lyre motorisée du fabricant américain lancée il y a 15 ans et toujours fonctionnelle. ETC revient d’ailleurs sur ce créneau des projecteurs motorisés avec le Relevé Spot équipé d’un module LED à 4 couleurs.
Pour revenir au choix de console, Jean-Pascal Gauchais déclare : « la philosophie des consoles en mode tracking est aussi un élément qui a fait pencher la balance vers l’Eos, tout comme la capacité d’écoute et d’adaptation projet de l’équipe d’ETC France qui a une réelle envie de dialoguer avec ses utilisateurs. La philosophie de travail du logiciel Eos très axée sur les pratiques Théâtre et Opéra a été décisive et ce sont des pupitres présents dans plusieurs grandes maisons d’opéra avec lesquelles nous travaillons en coproductions et en tournées. »
Dans la régie du Théâtre de l’Archevêché, le RPU ion Xe dans la baie de serveurs et de brassage
Le Théâtre de l’Archevêché a reçu trois interfaces Eos :
Une Eos Ti 24K pour la programmation en salle pendant les répétitions et en régie pour l’exploitation, une Gio@5 pour le travail en plateau et 1 rack serveur général lumière RPU ion Xe avec interface de programmation déportée Programming Wing Eos.
Les différentes consoles forment un réseau ETCNet3. C’est le RPU Ion Xe qui est au cœur du système et qui communique ensuite en sACN avec les gradateurs et les nodes.
La Programming Wing Eos, interface de programmation optionnelle reliée au RPU Ion Xe en régie du Théâtre de l’Archevêché
« C’est hyper stable comme système. Par défaut l’Eos Ti n’est qu’une télécommande du RPU mais nous avons fait des essais de déconnexions à chaud sur le réseau, la reprise de contrôle est transparente et instantanée, les éléments restés connectés reprennent le contrôle sans pertes. »
Un set similaire a été intégré au Grand Théâtre de Provence. Là aussi, Un Eos Ti 24K est en salle et une Gio@5 en plateau mais cette fois-ci c’est un Ion Xe20 que l’on retrouve en régie et qui fait office de serveur. Le fonctionnement est identique avec les deux consoles capables de prendre le relais en cas de problème.
Pendant la phase de création, une interface Eos sur PC, raccordée sur le même réseau, vient compléter le set, car pour l’un des spectacles faisant appel à des écrans led et vidéoprojecteurs, l’équipe de la régie vidéo a choisi d’utiliser sa propre interface Eos depuis un ordinateur portable pour gérer sa conduite, alors que l’Eos Ti avait le contrôle de la colorimétrie des écrans. L’ensemble des opérateurs étant connecté au même fichier de conduite. « C’est là que l’on apprécie l’ETCnomad, qui nous a permis d’avoir une régie supplémentaire pour quelques centaines d’euros. »
L’Eos Ti 24k dans les gradins du Grand Théâtre de Provence pendant la phase de création.
Dans chacun de ces lieux, joue deux opéras en alternance ainsi que des concerts de musique classique. « On conçoit les décors avec une logique de tournée car il faut penser au montage/démontage mais aussi au stockage pendant toute la durée du festival. Les pupitres lumière peuvent aussi éventuellement partir en tournée si nécessaire avec nos équipes. »
Troisième lieu du festival, le Théâtre du Jeu de Paume a reçu lui aussi sa configuration Eos avec une Ion Xe 20 en salle pour l’encodage et un Ion Xe en régie comme serveur.
« J’ai voulu passer en EOS simultanément dans tous les lieux du festival pour créer une synergie. Nous avons opéré la bascule l’année dernière avec le support d’ETC et de Texen, notamment Philippe Roy (Field Projet Coordinator chez ETC France). Tout basculer au même moment a aussi permis aux équipes d’échanger ce qui s’est avéré très utile durant ces phases de prise en main. Le partage de connaissances dans ce contexte est vital. »
La régie Ion Xe 20 en régie du Théâtre du Jeu de Paume
En plus des consoles Eos et de la dizaine de lyres Revolution les différents lieux du festival utilisent aussi plusieurs dizaines de découpes Source Four, de PAR Source Four, de PAR ColorSource et une vingtaine SolaWash 2000 High End Systems loués par Texen.
ESL est désormais codirigé par l’actuel PDG, René Pujalte et Jean-Philippe Colonna qui rejoint l’entreprise au poste de DG commercial et marketing. Âgé de 40 ans, Jean-Philippe Colonna est titulaire d’un MBA (HEC Paris), d’un Master (ESC Toulouse), d’une maîtrise de Sciences de gestion (université Paris XII) et d’un DUT Techniques de commercialisation.
Sa première expérience dans l’industrie du spectacle l’a amené à évoluer chez Philips Lighting. Sur une période de 10 ans, il a assuré les postes de commercial grands comptes, commercial grands comptes européens, directeur commercial Europe, puis directeur commercial Moyen-Orient et Afrique.
Bien connu et apprécié de l’industrie du spectacle, et après avoir occupé récemment des postes à responsabilité notamment dans le domaine de la lumière, Jean-Philippe choisit de rejoindre ESL.
Jean-Philippe Colonna : « J’ai découvert ESL en 2005 lorsque je vendais des lampes chez Philips. Cette entreprise m’a toujours fasciné d’une part par le capital sympathie qu’elle a su développer auprès de ses clients au fil du temps, et pour les compétences techniques de ses salariés en matière d’éclairage. C’est une grande fierté pour moi de rejoindre ESL à sa tête en compagnie de René Pujalte. »
A gauche, Arthur Musy, responsable marketing de FrenchFlair Audio, Alain Hercman, directeur du département audio d’Axente et Guillaume Boda, co-fondateur et directeur de la R&D de FrenchFlair Audio devant les nouveaux locaux de R&D et production, qui restent à Lyon.
Après Sixty82, Portman et Frenetik, la French Team s’associe à l’équipe de FrenchFlair Audio, pour accompagner le développement de ce fabricant d’objets sonores professionnels, nouvelle coqueluche des architectes et installateurs de lieux de prestige.
Guillaume Boda, et son équipe ont développé une gamme d’enceintes acoustiques d’installation, très spécialisée, pour des lieux où l’aspect esthétique de tout élément intégré doit répondre aux désirs de l’architecte. Ainsi se définissent les 3 têtes de la série AS.
Elles sont de forme fluide, élégantes et livrables aux couleurs d’un nuancier RAL de 200 références. C’est le matériau utilisé pour le châssis, l’aluminium moulé, qui autorise la forme quasi conique des têtes. Alors au choix, on les expose en optant pour une couleur de contraste ou on les fait jouer caméléon.
Au siège social de FrenchFlair Audio basé au Parc de l’Evénement, Jérôme Bréhard, directeur général d’Axente, Christophe Carles Directeur technique du département audio d’Axente et Xavier Drouet, gérant de FrenchFlair Audio.
Dans les deux cas, leur rendu acoustique est de qualité et leur SPL Max à même de sonoriser, un restaurant club ou un bar lounge : FrenchFlair Audio vise l’hôtellerie haut de gamme avec aussi toute une collection de suspensions, perchoirs, et lyres qui s’intègrent au design final avec une rare discrétion ou une fantaisie recherchée.
Depuis sa création en 2013, la société est basée à Lyon, ou une équipe de 3 personnes veille à son fonctionnement :
R&D, assemblage et commercialisation. Toutes les pièces sont fabriquées en France et les haut-parleurs d’origine européenne.
La gamme AS : trois têtes et deux subs pour sonoriser les lieux festifs de l’hôtellerie chic
Pour comprendre les motivations de FrenchFlair Audio et de La French Team à envisager l’avenir ensemble, nous en avons rencontré les antagonistes : Guillaume Boda, acousticien, fondateur de FrenchFlair Audio, Jérôme Bréhard, Christophe Carles, Xavier Drouet et Alain Hercman pour la French Team.
SLU : Guillaume, quelle est l’histoire de FrenchFlair Audio et votre cursus ?
Guillaume Boda : Je viens de la sonorisation pro. Après une licence professionnelle en acoustique au laboratoire d’acoustique du Mans, j’ai fait mes armes à la R&D de Nexo pendant 4 ans. Ensuite j’ai travaillé en Australie pour un fabricant audio, Quest Engineering où j’ai pris en charge le développement des produits électroacoustiques, l’intégration de technologie occidentale et le développement industriel.
L’idée de créer une enceinte acoustique comme un objet dans l’espace, à l’instar de ce qui se fait en luminaire, a germé en 2012 en association avec un ancien copain de Fac. Il travaillait dans l’acoustique du bâtiment en lien avec des architectes. L’offre en 2012 paraissait très conventionnelle et l’on s’est dit qu’il y avait de la place pour un imaginaire un peu supérieur sur le produit même qu’est l’enceinte de sonorisation.
La démarche de créer un objet avec une esthétique différenciante nous rapprochait des architectes avec lesquels mon associé à l’époque avait pas mal de projets. Il a ramené un mode de travail sur des projets architecturaux et moi je portais le développement de produits et l’industrialisation que j’avais appris en Australie. Le nom FrenchFlair identifiait le savoir-faire électroacoustique français qui est reconnu à l’étranger. Je suis revenu d’Australie pour m’installer à Lyon et nous avons monté le projet pendant 1 an avant la création effective de la boîte en 2013.
Le restaurant chic et décontracté du Byblos Beach à Ramatuelle équipé en FrenchFlair Audio – Intégrateur : Colorsonic
SLU : Quelle sorte de collaboration avez-vous définie ensemble ?
Xavier Drouet : C’est une prise de participation de la French Team (les dirigeants d’Axente et de Frenetik. NDLR) qui intègre le contrôle de l’entreprise dont je deviens gérant. Le siège social passe au Parc de l’Evénement à Longjumeau. Guillaume Boda, fondateur de FrenchFlair Audio est notre associé et se concentre sur la R&D et la fabrication toujours à Lyon. Nous prenons en charge la commercialisation (Via Axente pour la France), l’objectif étant le développement international de la marque.
SLU : Pourquoi prenez-vous une participation dans cette entreprise ?
Jérôme Bréhard : C’est une volonté de développer l’audio et des marques dans la continuité de ce qui a été initié avec Frenetik. C’est aussi la rencontre de Guillaume qui a été extrêmement motivante. C’est nous qui sommes venus à lui. Ce n’était pas son projet mais nous avons vu en lui un créateur, un inventeur. Et l’idée nous est venue que nous pouvions ensemble aller encore plus loin dans la réalisation de ses projets en lui apportant des moyens financiers et le support d’une équipe (commerce, marketing, communication, etc…).
On sait que c’est difficile parfois pour une petite société de se développer, on peut très vite être amené à se créer des barrières. C’est donc la volonté de passer FrenchFlair Audio de start-up à scale-up, donc de passer à la vitesse supérieure en termes de développement de l’entreprise.
Guillaume Boda : je n’étais pas en recherche mais j’étais plutôt ouvert. Avec mon associé de départ, on a fait face à quelques années un peu compliquées suite à la création de la société. C’était notre première entreprise. La sauce a pris, notre démarche sur le marché a été plutôt bien accueillie. Nous avons commencé à travailler avec pas mal d’intégrateurs influents en France. Puis je me suis séparé de mon associé. L’entreprise a commencé à mieux fonctionner et s’est posé le problème de faire face à la croissance. Il y a deux façons de faire, soit on continue à travailler un petit peu dans son coin et on compte sur la croissance organique pour faire grossir la boîte, soit effectivement on trouve un appui.
Pour l’espace événementiel Pavillon Elysée, l’intégrateur Vidéosonic a choisi de montrer les AS3 en optant pour des suspensions.
Quand on a commencé à discuter avec Axente via Alain Hercman, il s’est trouvé que les envies étaient communes, pour eux d’intégrer des compétences en acoustique et en développement de produit audio, et moi j’étais intéressé à m’associer à des gens qui pouvaient appuyer un développement industriel et commercial. Ce n’était pas un besoin immédiat mais j’allais devoir y faire face. Je ne me serais pas précipité vers des gens qui auraient pu apporter uniquement des finances, j’avais envie d’une relation humaine, de confiance et je suis content d’avoir trouvé des partenaires qui évoluent dans l’audio.
Jérôme Bréhard : On aime aussi la complémentarité des âges, des générations. Aussi bien les fondateurs de Portman que Guillaume sont jeunes. Ils ont une vision du monde différente de la nôtre, une vision du business beaucoup plus moderne : c’est hyper nourrissant.
SLU : Pour la French Team ça participe à une démarche de croissance externe ?
Xavier Drouet : Non, certainement pas. Si on voulait faire de la croissance externe à tout prix on achèterait des grosses boîtes. On en a les moyens. On veut développer FrenchFlair Audio à l’échelle humaine et la faire grandir à notre image. C’est pareil pour Portman, et nous avons démarré Sixty82 à zéro et Frenetik à zéro également. C’est un moyen d’avoir une bonne vision du marché de la lumière, de la structure et de l’audio, qui sont nos terrains de jeu.
SLU : Quel est le chiffre d’affaires de FrenchFlair Audio
Xavier Drouet : Pour 2019 on attend 600 000 €, l’objectif étant de développer l’export qui représente très peu aujourd’hui avec seulement trois distributeurs.
La salle des Fresques du Pavillon Elysée équipée d’AS5 montées sur lyre. Intégrateur Vidéosonic
SLU : Quels sont les effets immédiats de cette union ?
Jérôme Bréhard : FrenchFlair Audio a déménagé immédiatement (en août NDLR) dans des locaux beaucoup plus grands, et nous avons lancé des recrutements. On apporte une capacité de développement une capacité d’industrialisation, parce que nous croyons fort dans le design et dans les performances des produits.
Xavier Drouet : Et La French team apporte la marque Frenetik dans la société FrenchFlair qui a maintenant en charge la R&D, la production et la commercialisation des deux marques à l’export, Axente se concentrant sur la France.
SLU : FrenchFlair Audio fait appel à des sous-traitants ? Si oui, avez-vous prévu de l’équiper d’outils de production ?
Xavier Drouet : Oui, aujourd’hui ils assemblent des produits dont les composants sont sous-traités. La région lyonnaise est un bassin de compétence industrielle et Guillaume sous-traite pas mal de choses. Avec les moyens financiers que l’on apporte, on va pouvoir organiser la production différemment et réaliser plus de choses en interne comme la soudure aluminium et une partie de l’usinage, pour accroître la réactivité et la maîtrise du produit.
Les têtes adoptent un profil conique grâce au choix de l’aluminium moulé. AS3 (HP large bande 3”) et AS5 (HP coaxial 5”/1”).
SLU : Frenetik et FrenchFlair Audio sont deux marques destinées au marché de l’intégration. Resteront-elles à terme dissociées ?
Alain Hercman : Ce qui est commun aux deux marques c’est leur ADN de spécialiste très pointu, mais sur des marchés très différents et totalement complémentaires.
Le marché de FrenchFlair Audio c’est l’architectural personnalisé en petites ou grandes séries, Frenetik est centrée sur les solutions techniques en réseau Dante, PoE.
L’AS8 (HP coaxial 8”/1,5”)
Christophe Carles : Si on raisonne purement audio, en excluant l’esthétique et le Dante, de par la limitation du PoE+ aujourd’hui, et même si on passe au PoE++ demain, Frenetik restera une marque d’enceintes de petite puissance, alors que les FrenchFlair sont des enceintes de puissance.
Elles commencent là ou Frenetik s’arrête en termes de performances. FrenchFlair Audio peut faire du bar lounge, et produire des niveaux festifs, alors que Frenetik s’arrête à un niveau d’annonce et de musique d’ambiance.
Jérôme Bréhard : Nous avons des marques de spécialistes. On ne veut surtout pas développer des marques qui coifferaient tous les besoins du marché.
Un espace de la Fondation Louis Vuitton à Paris équipé en AS5. Scénographie : Labeyrie – Intégrateur : ETC Audiovisuel
SLU : Est-ce que vous apporterez à Guillaume votre expérience en sourcing ?
Jérôme Bréhard : Guillaume restera libre de ses choix, suivant notre démarche de respect du designer et du créateur. Parfois ce n’est pas toujours facile de travailler avec des artistes, on en a l’expérience, mais c’est la clé du succès et je sais que l’équipe attache beaucoup d’importance à conserver cette liberté de création. Alors oui, on espère apporter des choses positives mais surtout on ne va rien imposer.
Xavier Drouet : Chacun porte sa pierre à l’édifice dans un esprit collégial. Christophe Carles pour la partie technique – ils sont très complémentaires Guillaume et lui – Alain Hercman et Jérôme Bréhard procurent leur compétence commerciale et un retour de terrain. Bien sûr on maîtrise des solutions industrielles pour avoir déjà investi dans une production de structure, une production d’éclairage et aujourd’hui une production audio, toutes intégrées aux entreprises, ce qui n’était pas le cas précédemment avec Ayrton où l’on sous-traitait toute la fabrication.
C’est le dénominateur commun de nos investissements d’intégrer la production et de ne pas dépendre d’un fabricant extérieur. C’est aussi ce qui nous a séduits dans cette nouvelle coopération : un produit français, fabriqué en France avec un nom très français (Rire)
Les deux subs de la gamme sont en bois : AS-S10 en 10” et AS-S24 en double 12”
SLU : Parlons de la gamme et de ses caractéristiques spécifiques. Pourquoi avez-vous choisi l’aluminium moulé pour réaliser le corps des enceintes ?
Guillaume Boda : On a validé acoustiquement l’utilisation de l’aluminium qui apporte davantage de bénéfices que de contraintes. Dans le secteur audio pro, les fabricants audio classiques font appel à l’industrie du bois, mais le bois limite énormément la forme même de l’objet. Il y a des marques de monitoring de studio qui utilisent l’aluminium, on pense à Genelec ; on pense à Klein Hummel.
On avait l’intuition que l’aluminium était un matériau déjà accepté sur ce marché, et il est particulièrement apprécié dans le domaine architectural. Les architectes adorent l’alu, en structure, visserie, interrupteurs, luminaires… Ce matériau nous a permis d’aller plus loin dans les formes. Il offre cette rigidité, et il est beaucoup plus léger que d’autres métaux.
SLU : Comment s’organise la gamme ?
Guillaume Boda : La série AS est constituée de trois modèles de tête et deux subs. L’AS3 utilise un haut-parleur 3 pouces large bande, L’AS5 est montée avec un coaxial de 5 pouces / moteur 1” et l’AS8, un coaxial de 8”/moteur 1,5”. Le sub AS-S10 est un 10”, et le AS-S24 utilise un double 12”.
200 références sont proposées dans le nuancier RAL pour personnaliser la coque des enceintes
Jérôme Bréhard : Il y a une sélection de 200 RAL pour les corps et une sélection de couleurs pour le tissu acoustique en face avant. De même pour les systèmes d’accroche et la gaine des câbles, on peut assembler les couleurs en fonction des besoins.
C’est ce qui séduit beaucoup les architectes et décorateurs parce que l’objet est élégant et qu’ils peuvent en plus le rentrer dans des codes couleur.
Une collection de 17 couleurs au choix pour le tissu acoustique de la grille de sortie.
SLU : D’où viennent les haut-parleurs utilisés ?
Guillaume Boda : Ce sont principalement des haut-parleurs de marque européenne et fabriqués en Europe. Je connais assez bien les fabricants de haut-parleur du fait de mon expérience.
SLU : Est-ce que vous préconisez des systèmes d’amplification particuliers
Guillaume Boda : Non, il y a des presets recommandés pour le filtrage des têtes et des subs, mais il n’y a pas de marque recommandée. Le client est libre de ses choix.
SLU : Quelle est la limite en quantité d’une série sur-mesure et le délai de fabrication ?
Jérôme Bréhard : Il n’y a pas de limite inférieure, c’est de la personnalisation, pas de la transformation, et le délai est raisonnable, entre 3 à 4 semaines.
La suspension trapèze : élégante et très originale
Alain Hercman : l’intérêt du concept c’est d’avoir des enceintes qui se placent sur des rails comme des spots lumière et qui vont se positionner à l’endroit où ça va fonctionner. On ne va pas mettre une enceinte dans un angle parce que c’est là qu’elle sera la plus discrète.
On peut placer dans l’espace ces objets sonores qui sont beaux, sans faire de compromis sur la qualité audio grâce aux possibilités d’accroche sur des rails, des perchoirs, des suspensions, des lyres… Des systèmes assez sophistiqués.
Les suspensions de la gamme rivalisent de sobriété.
C’est beau et ça sonne
Nous avons écouté deux produits emblématiques de la nouvelle carte FrenchFlair Audio d’Axente, les têtes AS-5 et le sub AS-S10 grâce à la complicité de Christophe Carles, son Directeur technique audio et d’Alain « Simon Phillips » Hercman, le Directeur du département audio. Cette écoute a eu lieu durant les Ateliers d’Axente.
Le sub AS-S10 avec deux têtes AS-5, le genre de combo gagnant et élégant, tel que déployé dans les murs d’Axente.
Les AS-5 sont des têtes passives articulées autour d’un 5” et d’un moteur coaxial d’un pouce, les deux à aimant ferrite et d’origine italienne, le tout étant enfermé dans un corps en alu avec une charge bass-reflex.
La directivité conique est large pour le 5” qui monte jusqu’à 2 kHz environ à 90°, mais plus pincée pour le moteur qui prend le relai avec 70°, un choix qui se justifie dès lors que l’on souhaite cantonner la présence sur une surface plus réduite.
Rappelons que ces enceintes sont conçues pour être accrochées en hauteur ce qui élargit d’autant la zone couverte.
Seules, les AS-5 délivrent un rendu plus que correct et suffisant dans bon nombre de situations où le programme musical, la pression requise ou l’absence de cran « danse » dans l’exploitation, ne demandent pas l’octave inférieure et un SPL de course.
La réponse en fréquence de l’AS-5, large et avec une préaccentuation dans le haut, prête à être utilisée ou gommée en fonction de l’usage prévu.
On note une assez nette préaccentuation du haut du spectre entre 4 et 18 kHz ce qui est normal compte tenu de la projection requise et d’un emploi dans une atmosphère généralement bruyante. L’ensemble est agréable, piqué, sans aucune agressivité et d’une qualité de rendu très nettement supérieure à l’offre habituelle.
Le sub AS-S10 est équipé d’un 10” aussi italien, à longue excursion, aimant néodyme et chargé en bass-reflex. Il offre une sensibilité de 96 dB SPL pour une puissance admissible AES de 400 W soit 126 dB SPL Max avec un facteur de crête de 6 dB.
La réponse de l’AS-S10 avec en bleu la partie « utile », la portion au-delà de 110 Hz pour les AS-5 ou 130 Hz pour les AS-3 étant atténuée à raison de 24 dB/oct
Il complète parfaitement l’AS-5 en lui apportant l’octave en dessous des 110 Hz qui sont conseillés comme fréquence de coupure à 24dB/oct et passe même 42 Hz à -6dB. Son rendu est assez sec et précis avec tout de même une rondeur agréable et peut être adapté à la nature de couleur souhaitée.
Le rendu tête/sub est parfaitement dans la cible visée avec, sans autre correction qu’une mise en phase, un filtrage entre les deux et un réglage du niveau du sub, un son moderne, vif, rond et défini, sans dureté dans le spectre vocal. A bas niveau il reste une belle impression de grave et un doux aigu, parfait pour ne pas faire élever le niveau de parole et auto alimenter l’escalade sonore.
Une vue des amplis LEA, spécifiquement conçus pour le marché de l’installation et disposant d’un ensemble de fonctions sur lesquelles nous reviendrons prochainement.
Axente dispose depuis peu de LEA, une nouvelle gamme américaine d’amplis d’installation due au talent et à l’expérience d’une grande partie de l’équipe de Crown dont la réputation n’est plus à faire.
Ces amplis extra plats disposant de la puissance, connectivité et processing nécessaires au déploiement et calage des produits FrenchFlair qui appellent de leurs vœux une adaptation soignée, surtout s’ils sont appelés à « chauffer » une clientèle qui poursuivra sa soirée en boîte, tâche très largement dans leurs cordes dès lors qu’on insère des limiteurs pour préserver les gamelles. LEA offrira à ce propos la capacité d’être administré à distance sur la gamme Network Connect IoT. Le bonheur de l’intégrateur et le futur de nos professions.
Les références sont parlantes, Pavillon Élysée, Fondation Louis Vuitton à Paris, Byblos Beach à Ramatuelle, Noto Salle Pleyel, Restaurant Le Ponton à La Baule, Hôtel Coeur de Megève, FrenchFlair Audio s’intègre clairement dans le domaine de l’architecture hôtelière design et de la muséographie.
Axente est en cours d’aménagement d’un auditorium dans son bâtiment où toute la gamme sera en démo (les enceintes Frenetik et autres gammes audio aussi). Vous pourrez ainsi juger de la qualité acoustique des produits.
Détails des références
Pavillon Élysée – Intégrateur : Vidéosonic Fondation Louis Vuitton à Paris – Scénographie : Labeyrie – Intégrateur : ETC Audiovisuel Byblos Beach à Ramatuelle – Intégrateur : Colorsonic Noto Salle Pleyel – Architecte d’intérieur : Laura Gonzales – Intégrateur : Colorsonic Restaurant Le Ponton à La Baule – Architecte : Atelier Cos – BE : RMS – Intégrateur : TLS Hôtel Cœur de Megève – BE : LM Ingénierie – Intégrateur : Axians
Le concepteur lumière Jean-Christophe Aubrée a pris en charge l’éclairage des deux dernières dates en apothéose de la tournée d’Indochine (presque 35 ans d’existence), avec plus de 1 000 projecteurs, dont 794 GLP Impression X4. Ils étaient tous fournis par PRG depuis leurs différents stocks européens.
C’était un rôle à la mesure de Jean-Christophe Aubrée, ayant auparavant travaillé sur d’autres tournées de haute volée, et assisté Thomas Dechandon lors de la tournée qui précédait ces deux concerts couronnant cette tournée « 13TOUR » qui avait débuté en février 2018.
Nicola Sirkis, le leader historique d’Indochine, avait décidé de créer un tout nouveau show pour ces deux dernières dates en stade, et d’en faire une grande surprise pour ses fans. Pour aider à parfaire ce final avec panache, il a utilisé plus de 1 000 projecteurs, dont 794 GLP de la série Impression X4, tous fournis par PRG France en piochant dans le stock de location de leurs autres bases européennes.
Toit de lumière
La grande majorité des lyres Impression X4 ont été affectées au toit éclairant, en supplément des 36 autres pour la scène en forme de croix et de celles du bord du proscenium, créant du volume et de la profondeur, et 36 plus petites Impression X4S positionnées en pourtour des musiciens sur scène.
Jean-Christophe Aubrée s’est régulièrement approprié les qualités et possibilités des projecteurs à LED de GLP pour les salles de festival en Europe. «Dernièrement, j’utilisais les barres motorisées Impression X4 Bar 20 et le stroboscope hybride mobile JDC1 pour créer des compositions très intéressantes», déclare Jean-Christophe Aubrée.
Au stade Pierre-Mauroy à Lille, où se déroulaient les spectacles affichant complets devant 30 000 spectateurs, les projecteurs étaient suspendus à une hauteur de 30 mètres, et devaient donc fournir toute leur puissance.
«Je recherchais un produit fiable capable d’atteindre une uniformité maximale sur 758 projecteurs de même type, sans aucune dérive de couleur ni sur le dimmer. La précision était ma principale préoccupation car ils devaient réagir tous ensemble, comme un seul immense projecteur, élément essentiel de la chorégraphie.»
Formes, abstraction, graphisme
« Le zoom du X4 m’a aussi beaucoup aidé, même à cette hauteur, en transformant ce très gros élément global d’éclairage en différentes formes, parfois abstraites ou graphiques. »
Le système de montage était une autre source de préoccupation, mais là encore, les modèles GLP ont remporté le défi. «Lorsque vous avez 722 projecteurs qui doivent coller à un agencement précis, il est très agréable de disposer d’un système de fixation simple et peu encombrant, comme celui du X4, ce qui rend l’installation extrêmement efficace.»
Comme Nicola Sirkis recherchait cette expérience de stade aussi immersive que possible, Aubrée avait pour mission de « faire oublier le lieu aux spectateurs, de supprimer le sentiment de dimension et de distance. »
”En conjonction avec le mur vidéo de 50 x 15 m, sur lequel étaient projetées des images vidéo des musiciens et d’autres effets, il y avait un dais lumineux de 72 x 34 m, comportant 722 impression X4, la clef de voûte de son concept lumière. »
« A certains moments dans le spectacle j’ai eu l’impression que le toit lumineux était en fait plus proche qu’en réalité, et c’était un belle impression de perdre ainsi ses repères, en quelque sorte. Mais la partie la plus passionnante fut d’éclairer les musiciens eux-mêmes, dit-il. » C’est çà qui créait le plus grand impact sur le public via les caméras Live, l’énergie pulsait 20 fois plus fort et de façon 20 fois plus éclatante. »
Discrets et lumineux, des côtés ou en contre-jour
“C’était bien de pouvoir disposer d’un projecteur aussi compact que le X4S, mais en même temps avec une bonne pêche lumineuse. Je les ai utilisés en latéral et en contre sur les musiciens pour créer de la profondeur de champ pour les caméras qui servaient la retransmission sur l’écran géant.”
“Les projecteurs GLP se sont montrés fiables, en particulier en prenant en compte les températures subies sous le dais dans le stade. Ils sont puissants, souples, et assez astucieux dans le système de montage, la programmation, et l’utilisation en général.
Quand on a allumé tous les projecteurs du toit en même temps d’un coup, on était super contents de la réponse, aussi bien en douceur qu’en nervosité. Parfois le dais était illuminé de façon globale, d’autres fois via un mapping point par point ; dans les deux cas, ils étaient bien synchro et très fluides. »
Jean-Christophe Aubrée souligne l’excellente relation développée avec toute la production et avec Nicola Sirkis en particulier pour le succès de ces shows. « Cela m’a aidé à développer le projet et des idées jusqu’alors inabordées ».
Il se félicite également d’avoir pu avoir à ses côtés une si solide équipe. Elle comprenait Laurent Boillot et Antoine d’Halluin comme responsables de projet, et Matthieu Bruni et Patrice Giono (chefs d’équipe lumière), entourés par une équipe de 20 techniciens de top niveau. “Ils m’ont tous aidé à rendre le résultat aussi fluide ».
DPA Microphones présente le 2028, une toute nouvelle version main simplifiée et plus abordable du très apprécié micro voix 4018, préservant le rendu naturel du modèle haut de gamme et existant aussi comme tête vissable pour manches émetteurs HF.
Trois modèles : main, émetteur Shure, Sony, Lectro et émetteur SennheiserLa réponse en fréquence du 2028, à quelques pouillèmes près, la même que la version sans boost d’aigu du 4018.
Sur scène, le 2028 offre les mêmes performances audio que d’autres solutions DPA et ne requiert pas ou très peu d’égalisation pour délivrer un rendu en tout point identique à la voix non amplifiée.
Cela simplifie la vie aux chanteurs et leur évite de forcer pour trouver leur son. Enfin la transparence du 2028 facilite la vie et la création aux mixeurs, ôtant de fait le besoin de tailler des défauts.
La réponse polaire. La perfection de 250 à 8 kHz, autant dire que le spectre vocal est plus que largement couvert. Le lobe se pince un peu à 16 kHz ce qui tombe bien pour éviter de tailler console et wedge.
Le 2028 a été totalement conçu pour délivrer le même rendu que le modèle main haut de gamme 4018 VL. Il a aussi été prévu pour être tout autant à l’aise sur scène.
La gamme dynamique du 2028, ici encore un sans faute avec une dynamique réduite de seulement 3 dB par le bas, le bruit propre passant de 19 à 22 dBA. Pour le reste ce micro encaisse tout et même plus.
“Nous avons compris qu’il fallait offrir un excellent micro voix, le plus proche possible du d:facto 4018, mais à un prix plus accessible.” nous dit René Mørch, Chef de projet DPA.
“A 500€ HT nous avons atteint notre but et même plus, il offre de meilleurs performances que les produits concurrents dans la même gamme de prix ”
Le triple filtre anti vent, indispensable sur un statique pré polarisé ou à condensateur. Facile à démonter et à laver.
Contrairement au 4018, la capsule du 2028 est fixe, mais bénéficie d’une conception entièrement nouvelle pour sa suspension et son filtre anti vent.
La directivité est supercardioïde et le rendu des sons “parasites” hors axe reste très uniforme. Cela donne au 2028 un gain significatif avant accrochage et facilite la gestion des “repisses” grâce à leur repiquage très naturel.
“Nous avons conçu ce micro afin qu’il restitue un son le plus proche de celui de sa source, un peu comme s’il n’était pas là.” ajoute René Morch.
“Le son est plein et naturel, et pas une libre interprétation de ce que la voix de l’artiste est. Cela laisse aux techniciens son beaucoup de liberté pour créer un mix unique basé sur une piste voix propre et neutre.”
La capsule maintenue par une suspension de découplage en gomme souple.
A l’usage le 2028 offre des avantages majeurs tels qu’une grande facilité dans le nettoyage des trois filtres anti vent, la grille externe, la bonnette en mousse interne et le couvre capsule métallique.
Ce micro est enfin proposé en trois variantes : un micro complet avec manche et sortie XLR ou bien deux têtes vissables pour manches émetteurs, la SL1 pour Shure, Sony et Lectrosonics et la SE2 compatible avec les gammes Sennheiser.
L’humoriste et acteur Ahmed Sylla, nous régale sur scène où il examine le thème des différences et s’attache, par l’interprétation de différents personnages, à mettre en évidence les raisons pour lesquelles elles nous rassemblent, notamment dans son dernier spectacle « Différent ».
Samuel Bovet, régisseur général et régisseur lumière, a assuré la conception lumière de cette tournée en impliquant 60 projecteurs asservis fournis par Fa Musique et Alabama dont 13 BMFL Blade, 10 Spiider, 11 Pointe et le système de poursuite RoboSpot.
C’est à l’Acte2 Théâtre à Lyon, dont il a été Directeur technique jusqu’en 2012, que Samuel a rencontré Ahmed Sylla pour la première fois. Ils n’ont depuis jamais cessé de collaborer ensemble, sous la direction artistique de Moussa Sylla, pour les éclairages et la scénographie avec la collaboration de Diana Hinestrosa sur cette tournée.
Samuel Bovet : « J’ai choisi le BMFL Blade pour apporter de la matière graphique puissante sur scène et pour montrer les différents personnages joués par l’artiste dans de belles harmonies de couleurs.
J’utilise les Spiider en wash pour des aplats de couleurs, mais aussi en Beam et avec son effet flower et sa grosse bibliothèque de macros. C’est un projecteur vraiment polyvalent.
Les Pointe servent à réaliser des quadrillages de Beams puissants dans l’espace et à créer des effets de prisme sur gobo pour appuyer la scénographie, la simulation d’un ciel étoilé par exemple. J’ai toute confiance dans la fiabilité des projecteurs Robe et pour cause, en plus de 80 dates je n’ai eu à déplorer aucune panne. »
Pour répondre au besoin d’une poursuite à la face, en contre et en couleurs en fonction des tableaux, et sur les petites scènes des salles de la tournée dont la jauge variait de 500 à 2000 places, Samuel Bovet a choisi le RoboSpot, avec une mobylette pour commander 3 BMFL Blade : 2 à la face et 1 à contre.
«J’ai étudié plusieurs systèmes, explique Samuel, et le RoboSpot s’est avéré le plus simple à mettre en place.»
C’est donc à la fois l’aspect intuitif, la rapidité d’installation et de calibration, la souplesse des mouvements et la multitude de possibilités de ce système de poursuite qui ont séduit Samuel puisqu’il apporte une solution à toutes les contraintes et les limitations d’une poursuite traditionnelle dans de petites salles.
Samuel Bovet compte bien en renouveler l’utilisation l’avenir pour piloter plusieurs types de machines simultanément sur d’autres shows… Car le RoboSpot est à même maintenant de contrôler jusqu’à 12 projecteurs en simultané : BMFL, T1 Profile, T1 Profile FS, DL7S, DL4S, MegaPointe et Pointe.
La tournée, prolongée jusqu’à la fin de l’année, sera clôturée Salle Pleyel à Paris, où Ahmed Sylla se produira du 20 au 22 décembre 2019.
Lighting Designer et pupitreur : Samuel Bovet
Poursuite RoboSpot : Fanny Revel ou Josselin Gros-Beatrix
Blockeur : Fanny Revel ou Josselin Gros-Beatrix
Techniciens : François Chambard et Thibault Bernard
C’est le jeune éclairagiste Alexis David qui a conçu ce show magnifique des possibilités graphiques du Spot/profile l’Huracan-X, ici montrées dans une vidéo Ayrton.
Gobos inédits, double CMY, roue d’effets à positionnements multiples, roue d’effets de couleurs CMY sans compter les fonctions classiques, couteaux motorisés et ses 50 000 lumens de flux.
Une puissante solution réseau a été imaginée et mise sur pied par Radio France et Gilles Bouvard à partir de produits Optocore et BroaMan pour le Grand Concert du 14 juillet au Champ de Mars, face à la Tour Eiffel.
Chaque année, le Grand Concert de Paris se déroule sur le Champ de Mars, au pied de la Tour Eiffel. Cette année, 300 000 personnes se sont massées pour l’écouter et assister à un feu d’artifice impressionnant, tandis qu’un public record de 3 millions de téléspectateurs a regardé le spectacle à la télévision.
Spécialisé dans la diffusion de spectacles de grande ampleur dans le monde entier, Gilles Bouvard utilise régulièrement des convertisseurs optiques Optocore et BroaMan pour construire des réseaux sur de longues distances, comme c’est le cas au Champ de Mars, où Radio France fait régulièrement appel à ses services depuis 2015.
Mais les exigences évoluent au fur et à mesure des avancées technologiques, et cette année, une approche très innovante a été adoptée pour renforcer le backbone à boucle optique redondante Optocore desservant tout le site, qui a été déployé au cours des quatre dernières années. Pour capter l’audio cette année, 152 préamplis Optocore X6R (FX et TP) ont été employés.
Ce choix est le fruit des essais précédents, qui ont été couronnés de succès : « Avant cet événement, nous avions mené plusieurs expériences avec Radio France, notamment l’enregistrement et la captation d’un concert de jazz en 2018, avec un son immersif utilisant un mixage multicanal 22:2 », explique Gilles Bouvard.
Deux Route 66, puis deux préamplis X6R et deux V3R.
L’idée elle-même émanait de Pascal Besnard et Bruno Lompech de Radio France. Il en a résulté l’installation du matériel BroaMan/Optocore de ce concert extraordinaire à la Maison de la Radio.
Bruno Lompech reprend l’histoire : « Avant de penser plus particulièrement au mixage 22:2, j’ai pensé aux immenses possibilités de routage offertes par le réseau Optocore, et je l’ai proposé à notre service d’ingénierie comme une alternative aux autres systèmes IP plus spécifiquement orientés audio. À partir d’un concert standard, nous pourrions imaginer quelque chose de beaucoup plus novateur qu’un simple mixage stéréo destiné à nos émetteurs FM. »
L’enregistrement audio a été réalisé à l’aide de 48 préamplis Optocore reliés à une console LAWO pour le son à l’antenne (réalisé par Stéphane Desmons). Pour le son immersif, le concert était mixé sur une console de post-production Yamaha Nuage.
« C’était dingue ! » s’exclame Gilles Bouvard. « Tout était connecté au travers d’un MUX22-IVT/MADI (BroaMan), que ce soit l’audio ou la vidéo. »
Gilles Bouvard
L’effet sur les auditeurs a été énorme. Avec le concert live au Studio 105, ils étaient instantanément immergés dans un son 16:2. La distribution des sources audio aux 18 entrées du convertisseur de son immersif était gérée uniquement par le MUX22 IVT/MADI.
En même temps, un routeur vidéo BroaMan Route 66 16/24 récupérait les signaux de caméra HD SDI, distribuait la vidéo aux ingénieurs du son de tous les studios et diffusait le concert sur la plate-forme de partage vidéo Dailymotion, avec l’image et le son mélangé de manière immersive en 22:2.
Comme l’explique Bruno Lompech, « Nous nous sommes arrangés pour distribuer les signaux aux autres studios, car nous voulions au final pouvoir utiliser n’importe quel mixage depuis n’importe lequel de nos studios vers toutes les régies. »
Gilles rend hommage à Hervé Desjardin de Radio France et à Pierric Charles pour leur travail sur ce projet. François Lund (de GB4D) a accompagné Gilles Bouvard lors de la mise en œuvre, aux côtés de Diane Hivert, responsable de la distribution de BroaMan/Optocore en France.
Bruno Lompech complimente aussi Hervé, qu’il qualifie de « l’un des meilleurs spécialistes mondiaux de cette technologie ». « Il a vu l’opportunité de mixer en direct pour nos réseaux sur le net, tout en réalisant parallèlement, pour nos antennes en modulation de fréquence, un mixage plus élaboré que le simple mélange stéréo traditionnel. Cela a été rendu possible non seulement par la qualité des préamplis Optocore, mais également par la vitesse de transmission des canaux audio d’un studio à l’autre, avec une latence quasiment nulle », a-t-il expliqué.
Un des studios secrets au cœur de Radio France où Hervé Desjardins joue si bien avec le son comme sur un Nuage…
Une fois la validité du concept établie, l’infrastructure BroaMan/Optocore a été immédiatement installée au Grand Concert de Paris. La relation entre Radio France, l’expertise de l’équipe de GB4D et le déploiement de la technologie Optocore repose sur la confiance mutuelle. « Le processus devient facile, cela dit, rien n’est laissé au hasard au niveau de la préparation des équipements dans nos locaux. », explique Gilles.
« La confiance de Radio France a pour effet de nous mettre davantage de pression. À cet égard, je tiens à remercier Titou Victor, qui a travaillé avec moi sur ce grand concert, ainsi que Greg Poirier et François Lund qui en ont fait de même dans nos ateliers. »
Outre Bruno Lompech, qui prend sa retraite cette année, Gilles décerne également une mention à Laurent Fracchia, l’un des réalisateurs sonores de Radio France, qui était en poste dans le camion régie du Grand Concert de Paris.
Ce camion 5.1 est déjà équipé de 120 préamplis LAWO. « Mais il est fréquent qu’on nous demande de fournir entre 48 et 96 préamplis Optocore pour des événements, selon les enregistrements à réaliser. Cela peut porter à un total de 216 entrées.
La qualité des préamplis Optocore est extrêmement élevée et pour les ingénieurs de Radio France, il n’y a aucune différence à l’usage entre ceux des deux marques, particulièrement si on peut contrôler directement le gain et l’alimentation fantôme d’Optocore à partir de la console LAWO », explique Gilles.
GB4D a prévu 144 préamplis pour la scène, soit 120 préamplificateurs pour la face et 24 préamplificateurs micro doubles pour les retours solo.
De plus, huit préamplificateurs étaient utilisés pour le son d’ambiance public du site depuis la régie, en plus de l’enregistrement sonore pour la radio et la télévision.
Parallèlement un enregistrement multipiste a été réalisé sur un Pyramix à 128 canaux à partir de la console de face. Cela a été facilité par les ports MADI supplémentaires (3 et 4) sur les convertisseurs vidéo et de données bidirectionnels BroaMan MUX22-IVT/MADI et le M12, un routeur Optocore à huit ports MADI.
C’est Laurent Fracchia qui a réalisé le mixage final pour la radio et la télévision. Il avait préparé un mix de secours à l’aide de quatre groupes stéréo. Il était distribué en MADI dans la Yamaha DM1000 si nécessaire. La console était aussi sur le réseau Optocore pour gérer les publicités télévisées et les micros sans fil pour les présentations avant le spectacle. Elle a également été utilisée pour diffuser la bande sonore du feu d’artifice. En plus des préamplis X6R-FX-16MI et X6R-TP-16MI pour la captation de la scène, un V3R-TP-8MI a été utilisé pour les microphones d’ambiance.
Le réseau Optocore distribuait aussi les signaux audio pour les systèmes de diffusion Adamson. Les dispositifs utilisés à cour comprenaient un X6R-FX-8AES/8LO et pour la diffusion à jardin, un V3R-TP avec huit ports AES et huit sorties analogiques (celles-ci étaient câblées en secours sur les amplificateurs).
France TV était connectée à un Optocore DD32R-FX, équipé de deux anciens X6P-8MI/8LO pour le partage de ressources, ainsi qu’à un X6R-FX-16AES-SRC et au DD32R-FX.
« Le processeur de diffusion de face était interfacé au réseau via un DD32R-FX pour les flux AES et un X6R-FX pour le secours en analogique, sur lequel un V3R-TP-8MI était raccordé pour capter l’ambiance », explique Gilles. Les quatre consoles de mixage étaient connectées au réseau MADI, avec deux interfaces : BroaMan MUX22-IVT/MADI et Optocore M12.
En ce qui concerne le réseau à fibre redondante double, GB4D a de nouveau conçu la transmission dans deux anneaux optiques qu’il a décrits comme une « fausse étoile » (ainsi qualifiée car la boucle a été créée dans la Stagebox Optocore).
La première boucle connectait le contrôleur de face, la diffusion et le rack de préamplis tous deux à cour, tandis qu’une seconde boucle, déployée depuis la baie de préamplis Optocore à jardin connectait les cars régie 5.1 de Radio France 5.1 et France TV. Au même moment, GB4D utilisait un AutoRouter, un nouveau produit d’Optocore, sur un autre grand concert de la fête nationale française, mais à Toulouse. Il y était responsable du réseau audio et vidéo, et distribuait les signaux sur 14 points sonores et huit points SDI, ce qui a nécessité la mise en place de 6 km de fibre.
En conclusion, Bruno Lompech a qualifié l’expérience parisienne de « réussite totale ». « Nous avons pu prouver que, en partant d’un événement particulier pour obtenir une source multimédia, grâce à la distribution intelligente et transparente d’Optocore, on est capable de créer une multitude d’événements simultanés.
« Tout cela a été rendu possible grâce à l’engagement sur le terrain de nos équipes, de celles de Radio France, mais aussi à la maîtrise de la technologie par les équipes de GB4D, qui ont pleinement cru en notre projet. En parallèle, la possibilité de faire passer la vidéo via le réseau entre les différents points de mixage et d’écoute nous a apporté énormément de satisfaction, avec une mise en œuvre suffisamment simple pour nous convaincre de la valeur des dispositifs Optocore et BroaMan. »
Marque historique de l’audio pro et semipro, Tascam change de distributeur au 1er septembre 2019 et rejoint Arbiter France, la division musique et HiTech de Freevox qui renforce ainsi son offre de produits dédiés à l’audio professionnel et à la production musicale.
Le 144, les vrais débuts du home studio et du déclin des studios d’enregistrement. Les vrais…
Tout le monde connaît le Postastudio 144, le premier enregistreur 4 pistes sur cassette incorporant une console de mélange né en 1979. Quelques années plus tard Bruce Springsteen y enregistrera avec Nebraska à l’aide de deux SM57, comme quoi le talent n’attend pas le matos ronflant pour exister.
40 ans plus tard Tascam c’est désormais une offre très complète et couvrant l’enregistrement mobile, l’enregistrement multipiste, les interfaces audio pour ordinateur, des lecteurs et des enregistreurs de tous types et formats, des systèmes de mixage variés (matriciel, rack, console), des processeurs archi connus comme le TA-1VP et son algorithme Antares d’auto-tuning et des convertisseurs Dante.
On pensait la mode finie, mais elle dure, elle d-U-UU-u-re. L’auto-Tune de Tascam en version rackée et présente dans bien des régies de tournées…Le Series 8p Dyna, 8 préamplis micro avec autant de compresseurs très simplifiés et autant de convertisseurs 24/192
Quoi qu’il en soit, la promesse initiale de la marque reste inchangée : originalité, qualité et surtout prix. Rendez-vous rapidement sur le site de Arbiter France pour découvrir les différentes gammes de produits.
Notez bien ces dates, les 10 et 11 septembre, l’équipe d’Axente vous invite à découvrir les nouveaux produits 2019 de son catalogue, ceux, entre autres, qui étaient annoncés à Prolight+Sound et qui sont prêts à faciliter et embellir vos projets. Ca se passe à Longjumeau, de 11 heures à 18 heures dans leurs locaux, avec nocturne le 11 jusqu’à minuit.
Audio, lumière, structure, distribution électrique pour le spectacle, la télé, l’événementiel et l’intégration, les nouvelles marques et produits seront tous exposés ou en démonstration dans les différents espaces des locaux d’Axente à Longjumeau.
Voici un petit extrait pour vous mettre l’eau à la bouche
Lumière et structure
Perseo se reconnaît aux petites gouttes moulées dans la partie supérieure du coffret de la tête
Ayrton
Chez Ayrton toutes les nouveautés ont une vraie personnalité. Perseo sur la base de Ghibli a été pensé pour travailler en extérieur avec sa double coque qui lui vaut un IP65.
Levante, un wash sculpteur de lumière comme le Bora dont il reprend le principe de découpe et de gobos intégrés mais dans un petit format : 60 cm de haut et 22 kg pour 20 000 lumens.
Le projet le plus fou c’est Huracan qui cumule un record de flux (50 000 lumens annoncés tirés d’un moteur de leds de 1 000 W), et de nouvelles technologies de gestion de couleurs et d’effets : une double trichromie CMY et CTO/CTB/CTC, des cassettes double gobo à rotation inversée brevetées.
LedBlade
LedBlade
LedBlade développe en Hongrie des barres pixélisées modulables, étanches ou pas, à base de leds SMD RGB associées à toute une gamme d’accessoires d’accroche et de diffuseurs.
Oxo VIP-R
Oxo
Chez Oxo, le mât d’éclairage pour l’hôtellerie, VIP-R, est ultra-fin et élégant. Ses 28 sources led blanches en 4000K, ont un IRC supérieur à 90. L’alimentation et la batterie sont intégrées dans la base.
MA Lighting
En attendant la sortie de la version publique 1.0 de la grandMA3 programmée fin septembre, Axente présentera 3 Node Rail DIN adapté au réseau MA3
Movecat
Nouvelle carte dans le jeu d’Axente, Movecat est un fabricant allemand de moteurs asservis. La gamme est large, de 160 kg à 2 tonnes, à vitesse fixe ou variable, ¬D8 et surtout D8 Plus, ou encore C1 et des systèmes complets répondant à plusieurs niveaux de sécurité, de SIL1 à SIL3, proposés avec différents systèmes de contrôle.
Portman P1 Mini
Portman
Le P1 mini, plus petit qu’un P1 halogène, est 100 % led. Il mixe le blanc chaud de ses 7 sources led en forme de crayon et un rétro éclairage RGB Blanc dans son réflecteur doré / magnifique !
Sixty multiplateforme
Sixty 82
La multibase, est une base multifonction pour toute sorte d’accroche de ligne d’enceintes et surtout plus polyvalente qu’un tower.
StageSmart C24
Stage Smart
Stage Smart la marque suédoise de distribution électrique apporte la C24, une armoire experte équipée de disjoncteurs différentiels de qualité et d’un soft de surveillance en temps réel, pour ceux dont le quotidien rime avec équilibrage de phases, calculs de courants de fuite ou gestion des appels de charge et qui n’ont pas le droit à l’erreur.
Artnovion
La collection de panneaux acoustiques Artnovion reçoit de nouveaux diffuseurs, absorbeurs/ diffuseur hybride, panneaux absorbeurs, très techniques et design, disponibles dans une grande variété de RAL
Atterotech
De nouvelles solutions réseau chez Atterotech avec les interfaces AES 67 Axon A4Mio à 4 entrées/4 sorties ou Axon A8Mio à 8 entrées/8 sorties et Synapse D32 Mi, Interface Dante / AES67 à 32 entrées micro / ligne analogiques.
Atterotech SynapseUne solution Audix en Dante.
Audix
Une gamme de micros d’installation en Dante/AES67 offrant plusieurs types de microphones – suspendus tri capsule ou encastrables au plafond et d’interfaces Dante.
Eve Audio
EVE Audio
Eve Audio est aussi une nouvelle carte dans le catalogue Axente. Des moniteurs de studio, de proximité, moyenne distance et grandes écoutes, tous actifs et équipés de tweeters à ruban.
EAW
Nouveau système line source, le KF810P, 3 voie, 10 pouces s’associe à un sub SB818P/F en 18 pouces, équipé d’une grille à l’arrière pour offrir la même esthétique en assemblage cardio : il fallait y penser.
La série RS comporte 4 modèles d’enceintes 2 voies, bi amplifiées (1 500 W) processées en 12 et 15 pouces et deux subs en 15 et 18 pouces amplifiés.
Frenchflair Audio
Nouvelle carte pour Axente, d’enceintes françaises, conçues pour sonoriser des espaces architecturaux, Frenchflair Audio se positionne avec un design unique très élégant et un large choix de couleurs RAL pour le coffret et la grille de protection.
Green Go
Green Go propose Interface X, une interface de connexion à un réseau Dante/AES67 et Quad 4 Wire Interface, une quadruple interface de connexion à des systèmes d’intercom 4 fils.
LEA
La gamme Connect d’amplificateurs d’installation basse impédance et 100 V assurent le contrôle total et le monitoring grâce à l’intégration d’une interface web. Entrées Dante en option.
XTA routeur MX36
XTA
Routeur de consoles numériques multiformat, le MX 36 permet de commuter et de faire de la redondance. Il prend les formats Analogique, Dante et AES67.
La parade finale. sont présents sur scène les 5 500 figurants qui ont donné une année de leur vie pour vous présenter ce show démentiel ! (crédit FEVI).
La Fête des Vignerons n’a lieu que 4 à 5 fois par siècle, impossible de rater cet événement humain et très technique. Emma Husson, collaboratrice de SLU et qui a fait partie de l’aventure suisse, nous la raconte de l’intérieur en 2 épisodes.
Voilà, c’est fini. 2019, restera une année mythique pour nos amis suisses, du moins pour les veveysans, habitants du vignoble de Lavaux, situé dans le canton de Vaux. Mais d’où leur est venue cette idée d’organiser une fois par génération THE fête ?
Et quelle fête ! Celle de la démesure, qui depuis sa création en 1797 et seulement, quatre à cinq fois par siècle, cadence la vie des vignerons tacherons, en les récompensant du fruit de leur travail. Eh oui, cher lecteur français, vous allez découvrir que vous n’avez pas le monopole du cépage !
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Après 20 ans d’espionnage au cœur des vignes, l’abbé président que l’on voit de dos, récompense le meilleur ouvrier tâcheron. (crédit FEVI)
Inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2016, cette fête unique en son genre qui aura duré du 18 juillet au 11 août 2019, réunit sur les bords du lac Léman, au sein d’une arène éphémère de 20 000 places conçue par le scénographe Hugo Gargiulo, 5500 figurants bénévoles accompagnés de 700 musiciens amateurs qui ont eu la lourde de tache d’offrir un spectacle défini comme hors norme par Michel Colin, sonorisateur de la fête de 1999.
L’histoire toujours la même depuis 200 ans est celle d’une tradition ancestrale, celle du cycle de la vie de la vigne à travers les facéties des saisons racontées par le talentueux metteur en scène tessinois Daniele Finzi Pasca.
Qui sera l’élu ?
Bienvenus dans l’Arène, goutons aux vertiges de la technologie ! Toutes les grandes marques du monde de l’audio se sont donné rendez-vous, pour dépasser leur propres limites, faire avancer leurs nouvelles spécifications, en se rapprochant des utilisateurs, afin de remonter à leur R&D respectif, les bugs, les avancées pour la sortie de leurs prochaines releases. Ils sont 18 au total, 18 techniciens son à avoir répondu à l’appel du lyoba, le chant sacré des fribourgeois, interdit par Napoléon, de peur que les mercenaires suisses ne désertent son armée.
La tradition voulait que les armaillis, habitants des montagnes du coté de Fribourg, s’occupent des vaches des vignerons trop occupés par le travail de la vigne. (crédit Claude Cellier, Merging Technologies)
Concocté deux ans auparavant, validé par le directeur technique François Mottier, le cahier des charges de la sonorisation, véritable challenge technique se devait de rendre cet évènement inoubliable. Mais comment sonoriser un tel spectacle sans reproduire les erreurs du passé?
La tour de 1999.
En 1999, elle était seule, face au lac, dressée au milieu de la Place du Marché, à la pointe d’un triangle, matérialisé par deux gradins et la ligne d’horizon. Cette tour, était tout simplement le support d’un curieux assemblage à 360 degrés, de MSL-5 et MSL-6, enceintes de diffusion longue portée de l’américain Meyer Sound. Assemblage, qui pourrait nous paraitre, presque improbable en 2019. Le système de diffusion était un point mono, mais il avait le mérite d’exister me raconte Alain Schneebeli, régisseur général de 2019 et surtout en charge de la sonorisation en 1999 à travers sa société de prestation de service Hyperson. « car en 1977, le mot d’ordre donné à un électricien du coin était de renforcer l’acoustique naturelle, afin d’obtenir 70 dB SPL au niveau de l’audience ».
Et par la magie des leds le drapeau suisse apparut sous la garde qui acceptera pour la première fois cette année également des femmes. (crédit Claude Cellier, Merging Technologies)
En 2019 l’importance sera donnée à la localisation de l’image sonore, ce qui induit une collaboration avec l’équipe artistique dès l’écriture musicale du projet. N’oublions pas que nous sommes dans une arène fermée de 17 000 m2. Ce ne sera pas qu’un seul espace scénique mais cinq ! Le parterre, ou FOP pour Field Of Play a pour caractéristique d’être constitué d’un plancher écran-led de 783m2, complété aux 4 points cardinaux par quatre scènes secondaires surélevées de 400 m2 chacune et reliées entre elles par une coursive circulaire.
Les hommes de l’ombre. Francois Mottier à la direction technique et Eric Alvergnat. (crédit Emmanuelle Husson)
Le concept choisi repose sur le fait de pouvoir localiser la source par son image sonore, tout en ayant un faible impact visuel. Pour cela, un certain nombre de haut parleurs ont été définis et un appel d’offre a été lancé en 2017.
Plusieurs sociétés y ont répondu, et le choix de la production s’est porté sur le dossier de la société Dushow, prestataire qui a l’habitude de collaborer sur les grands évènements suisses. D’ailleurs Dispatch était déjà présent en 1999.
Meyer Sound, n’est pas une marque inconnue de la Riviera, puisqu’elle est partenaire du Montreux Jazz Festival depuis 1986. En plus d’être l’importateur et distributeur français de la marque californienne, le groupe a pu proposer également d’être le réfèrent technique, tous corps de métier confondus, en apportant une solution technique globale son, lumière et vidéo.
Merci à Hugo Girard, chargé de projet pour le groupe Dushow, pour cette photo de montage. Pour le câblage une petite commande de 350 câbles XLR en 5 points pour la diff dont 25 de 100 mètres, 350 mètres de câbles 12 paires en AES3 et 1000 câbles XLR 3 points de 2, 5 et 10 mètres. Le tout mis en fabrication 2 mois avant le montage ! Délais, quand tu nous tiens… (crédit Hugo Girard)
Et pure coïncidence, José Gaudin, support technique Meyer et de surcroit suisse, travaille également pour le groupe en tant qu’intervenant sur les formations système et c’est donc tout naturellement qu’il a été mandaté pour mettre en place, optimiser et caler ces 556 enceintes. Rentrons dans le détail de cette diffusion exceptionnelle grâce aux explications fournies par notre architecte sonore.
Toute la diffusion a été pensée en étant au plus proche des spectateurs, en transmettant le plus fidèlement possible l’image sonore et surtout en les aidant dans leur perception et localisation de la source. Pour ce faire, plusieurs systèmes de diffusion ont été mis en place pour couvrir les différents espaces scéniques.
Plus qu’un long discours, quelques tours de 30 mètres, beaucoup de boîtes Meyer et le lac Léman en décor.
La diffusion du FOP
Discrètes et élégantes, les enceintes colonne auto-amplifiées CAL 32, se dressent tout autour du bord du FOP et de la coursive circulaire du niveau 1, afin d’apporter aux spectateurs un confort d’écoute.
En front une UPJ et dessus une CAL 32 avec une protection IP, garantie par Meyer Sound pour un positionnement vertical. ( crédit Emmanuelle Husson)
Ces enceintes ou plutôt ces petits bijoux technologiques, sont composés de 32 haut-parleurs alignés et gérés individuellement par 32 canaux d’amplification.
Un algorithme propriétaire permet le contrôle de la directivité verticale qui peut varier de 5 à 30 degrés, avec un axe de propagation également variable. La programmation s’effectue avec le logiciel Compass.
Cependant, pour une utilisation en extérieur, n’oubliez pas leur vêtement de protection contre la pluie (non prévu par la marque, un sac poubelle fera très bien l’affaire), surtout si vous les positionnez inclinés à 30 degrés.
Une vue de l’implémentation générale des HP telle que fournie par Audioconsulting AG à Dushow.
Les 2 UPQ suspendus à l’arrière des mats des scènes Est et Ouest, ainsi que les stacks de 8 Lina, des scènes Nord et Sud sont délayés afin de préciser l’image du FOP, pour ceux qui sont installés dans la partie haute des tribunes, au-dessus des scènes.
Une couronne arrière sert également aux effets sonores. En tout 48 CAL 32, 16 UPJ, 32 Lina et 8 UPQ-1, respectivement pour les fronts et les delay, auront été déployés.
Diffusion des scènes
Détail d’une tour à l’arrière plan. Au premier plan, une paire de CAL 32 avec celle de gauche dirigée vers le parterre pour l’effet surround, et celle de droite qui sert de delay pour la diffusion des tribunes. (crédit Emmanuelle Husson)
30 mètres de haut, c’est la hauteur des 8 mats chargés de la diffusion des quatre scènes. Et chargés ils le sont puisqu’ils totalisent à eux seuls 128 Leo-M, 72 Lyon-M, 24 Lyon-W, 96 Leopard, 24 Lina et 4 UPQ-1P.
Comment ça marche ? Hum, très simplement. Chaque scène possède son propre système de diffusion, ce qui induit une régie FOH dissimulée dans le gradin positionné en face de celle-ci.
La principale difficulté réside dans la gestion de la distance entre le système et le gradin, qui se situe face à lui. Comme me le rappelle José, petite distance, petit système et grande distance, gros système. Un peu de géométrie s’impose!
Si l’on décompose analytiquement un mat, et que l’on se place au regard de la scène Nord ou Sud, la distance la plus grande sera de 130 mètres alors que si l’on se place dans la largeur de l’arène, c’est-à-dire scènes Est et Ouest, la distance maximale ne sera que de 90 mètres. Cela explique pourquoi l’équipement des tours Nord et Sud soit différent de celles se situant à l’Est et à l’Ouest.
Le rayonnement d’un mat est d’environ 210 degrés de couverture. Nous retrouvons respectivement dans l’axe de diffusion principal, une ligne de 16 Leo-M, avec comme downfill un array de 8 Lina pour les tours Nord et Sud et 2 UPQ-1P pour l’Est et Ouest, une ligne de 12 Leopard pour le côté proche du mat et pour le plus éloigné un array de 12 Lyon dont 9 M et 3 W. Le M correspond à main ou longue distance, là où le W tient lieu de wide pour une ouverture plus large et généralement à courte distance.
12 millions de Pixels sous les pieds ! Accessoirement sur la gauche la scène scène EST, et tout au fond, la SUD (crédit Claude Cellier, Merging Technologies)
Et les subs ?
Hugo Girard, un chef de projet présent également sur le terrain ! ( crédit Emmanuelle Husson)
Les 52 subs 1100-LFC suspendus sous les gradins, sont divisés en deux anneaux, positionnés sur deux niveaux différents ; ont fait vibrer les spectateurs sur les rythmes percussifs du travail de la vigne.
Petit clin d’œil à Jérôme Berney, l’un des compositeurs qui a tenu compte des emplacements des percussions dès l’écriture de ses pièces. Il a situé les ondes graves et percussives au centre du FOP et les voix sur les différentes scènes.
A l’ère du cardio, Meyer Sound a délibérément conçu ses subs avec une directivité omnidirectionnelle. Ia R&D a préféré s’attarder sur la conception des points d’accroche, d’optimiser l’ébénisterie, afin de rendre possible n’importe quel arrangements, du moment que vous avez les canaux de processing bien évidemment !
En avril, montage à blanc chez Dushow pour tester tout le matériel notamment les racks de Galaxy. ( crédit Ludo Maurin)
Et la mise en phase dans tout cela ? Reprenons l’explication de José. Imprimons sur une feuille A4, le positionnement de chaque système de diffusion et de chacun des subs. Plions la feuille en 4. Mesurons les distances pour chaque sub correspondant à cette zone puis translatons ces données au reste de l’arène.
Une installation comme celle-ci demande énormément de canaux de processing et surtout l’utilisation d’une matrice de gain, mais aussi une matrice de délai, dont la référence chez Meyer porte le nom de Galaxy.
Au nombre de 4, elles permettent d’envoyer le signal des 5 scènes dans chacun des 52 subs, avec un volume et un temps de délai correspondant à l’atténuation en fonction de la distance et au temps de trajet.
Conclusion diffusion
Un des avantages de Meyer réside dans le fait que les enceintes sont auto-amplifiées, ce qui permet de déporter en amont le traitement DSP et de ne pas se retrouver avec une montagne d’amplis à devoir dissimuler en bas des tours. Nous retrouvons, dissimulés dans chaque régie, 5 processeurs Galaxy qui permettent la distribution du bon signal à la bonne enceinte.
Le couple mythique et inséparable John et Helen Meyer. José Gaudin à gauche et Boris Gerber attentifs aux explications du maitre !( crédit Emmanuelle Husson)
En tout 20 systèmes de 16 sorties ont été nécessaires dont 4 pour les subs. Le câblage pour des raisons de praticité, a été réalisé en analogique pour les sorties et en AES 3 pour les entrées. AVB a été intégré sur les Galaxy et sur la partie amplification des CAL.
L’optimisation des systèmes qui comprend, la détermination des angles des bumpers, des boites, l’azimut et le shoot pour atteindre l’ivresse finale, a été réalisé grâce au logiciel de prédiction Mapp XT, développé par la marque et qui a la particularité de délocaliser les calculs au sein d’un méga-calculateur dont la légende dit qu’il serait caché dans l’université de Berkeley…
Quelques références du catalogue de Berkeley avec, tout en haut des gradins, par paires et toutes blanches, les UPA-1P du surround.
Une anecdote, comment trouver les 32 derniers Leo-M sur une telle période et à cette époque de l’année ? Faire appel à un ami voyons, en l’occurrence, José qui était en train de caler le système d’Ed Sheeran et avait la possibilité de pouvoir faire livrer ce kit. Seul hic, la Corée du Sud, c’est un peu loin…
Alors, en tant que support technique de chez Meyer, il a donné à Dushow une liste des disponibilités, parmi lesquelles figuraient les coordonnées d’un client…En Inde.
Nous avons oublié le pourquoi du comment de cette installation, la localisation sonore. Merci aux deux matrices TIMAX2-Soundhub, qui ont mouvementé le son d’une scène à l’autre, aidées pour l’effet surround par le système Nuage de chez Yamaha et par les 40 UPA-1P qui ceinturaient le haut de l’arène pour rendre le cri des étourneaux plus vrai que nature !
Et les sources parlons-en !
Joël Cormier et Maria Bonzanigo compositrice principale des musiques en pleine séance de travail.
En 1999, la Fête des Vignerons inaugurait le dernier né des studios mobiles, le fleuron de la technologie numérique, j’ai nommé le Voyageur 1.
La console de mixage AXIOM-MT assurait la prise de son de l’orchestre philharmonique, son prémixage ainsi que sa distribution aux consoles analogiques dédiées à la sonorisation. En 2019, l’orchestre a été enregistré quelques mois auparavant, par Joël Cormier du studio Idee und Klang à Bâle.
Sur site, scène Est, au deuxième étage de l’empilement de containers, un studio de mixage et de pré-production a été installé spécialement pour l’occasion, avec aux commandes du système Nuage de chez Yamaha, David Weber assisté de Ben. Leur job ? Réduire la partition à sa plus simple expression : un mix stéréo, au format broadcast wave 48Khz 24bit, mais à la norme loudness R128.
Les indétrônables Horus et Hapi, les dieux des circuits analogiques de la marque Merging Technologies ( crédit Maurice Engler)
Ils doivent également, l’adapter aux aléas de la création, enlever une mesure par ci, en rajouter une par là. Une fois ce travail effectué, les fichiers presque définitifs, des changements ont eu lieu jusqu’à la dernière minute, sont envoyés au système Ovation de chez Merging Technologies, qui prend alors le relai pour les distribuer dans les méandres du réseau DANTE.
Le chœur de fête repris par les KSM9 Shure… (crédit Claude Cellier, Merging Technologies)
La priorité est donnée à la prise de son des différents chœurs et à son intelligibilité, ainsi qu’à celle du big band jazz, accompagné des harmonies, des musiciens percussionnistes…. Le tout en HF ! Cela représente tout de même 324 liaisons. Pour mémoire en 1977, il n’y en avait qu’une seule et 86, en 1999.
D’ailleurs sur les images de cette année-là, on a des yeux que pour elles ! Portées par les figurants, les perches HF équipées de la série MKH couplée aux émetteurs SK50 de Sennheiser, surmontées de leurs bonnettes Rycote (oui ce ne sont pas des gremlins) suivent les chœurs au plus près.
Cette année, cela incombe à 80 micros KSM9, capsule statique dédiée au chant de la marque américaine Shure, qui sont répartis sur 40 perches.
8 splitters actifs AXT 630 et 160 récepteurs 4 canaux AD4Q Shure. Préparation des racks chez Dushow, il en manque quelques uns ! (crédit Ludo Maurin)
La prise de son de proximité est assurée par la marque danoise DPA, 22 4060 noirs, 82 4060 de couleur chair, 75 micro-casques 4066 pour les voix et 64 4099 avec les pinces adéquates pour les cuivres, les cordes, les vents et les percussions, qui composent les différentes harmonies ou le big band.
Pierre André Delapraz dont on vous racontera plus loin la belle histoire, entouré du messager boiteux qui cette année sera une messagère à la prothèse orthopédique magique puisqu’elle représentera la suisse aux jeux paralympiques, et des deux solistes armaillis qui interprètent le lyoba. Pour ce travail, Thierry Dussey l’a grandement épaulé.Te souviens-tu, 20 ans plus tôt, tu n’avais que 10 ans ! Pierre André en 1999, un SK50 à la main et une boule de poils pour bouter le vent hors du capteur ! (credit Pierre André Delapraz)
La responsabilité du spectre électromagnétique de l’arène incombe à Chris Hauri, accompagné d’Arnaud Dalla-Rosa habitués aux challenges de la télévision suisse RTS, et de leurs valeureux compagnons en charge de l’équipement. La règlementation (la bande UHF autorisée s’étend de 470 à 698 Mhz) est assez semblable à celle de la France, hormis le fait que le canal 34 de la TNT helvétique a cessé d’émettre le 19 juin, mais pas de chance, de l’autre côté du lac, un village peuplé d’irréductibles gaulois…
La TNT française ne s’arrête pas à la frontière. Comment réussir à caser tout ce monde ? Je ne vous ai parlé pour le moment que des micros, à cela viennent s’ajouter 40 porteuses pour les retours in ears ! La seule solution, comme me le précise Chris, est d’utiliser la technologie à transmission numérique car elle génère beaucoup moins de produits d’intermodulation.
Zone d’équipement située au Théâtre du reflet. Pour le monitoring avec Wavetool, une fibre a été tirée entre les 2 sites. De gauche à droite : Thibault Mecheroub, Baptiste Quillet, Arnaud Dalla-Rosa et Chris Hauri. Une pensée à Raph, Mathias, Christian et Willy chargés d’équiper les figurants sur les autres sites.(crédit Emmanuelle Husson).
Le choix s’est donc porté sur le système Axient Digital de chez Shure, d’une part, parce que le support technique Suisse garantissait la faisabilité du système, d’autre part la facilité de la mise en œuvre a fait toute la différence.
Le monitoring permanent des 2 AXT 600, associé au Wireless Workbench 6, le logiciel de gestion, d’optimisation et de calcul du plan de fréquence, nous permet d’aborder sereinement l’immensité du kit, et surtout d’être plus réactif en cas de problème.
Nous avons laissé 350 kHz de spacing entre chaque porteuse pour les micros, en revanche nous avons calculé 5 plans de fréquence différents pour les 40 porteuses en émission analogique, réceptionnées par 110 beltpacks MPR50 Wysicom et 20 beltpacks de la série PSM 1000 Shure. Pour éviter toute pollution du spectre, nous avons utilisé des filtres de 10 MHz de largeur.
La zone de couverture en émission est assez simple puisqu’elle est dimensionnée par les différentes scènes sur lesquelles nous avons disposé, une antenne tripode omnidirectionnelle full range. Quant à la zone de réception elle correspond à toute l’arène plus les sites distants d’équipement. Nous avons positionné 9 antennes directives de chez Wysicom et nous utilisons la technologie RF over Fiber via leur système MFL, pour transiter le signal sans perte.
A cet encombrement spectral viennent s’ajouter, 6 émetteurs FM, de 5 watt chacun pour transporter aux oreilles de chaque figurant, les clicks, décomptes et playbacks orchestre. Un petit geste pour la planète, 352 accus répartis sur 44 chargeurs ont pu éviter une consommation de piles trop importante…. Merci aux producteurs de spectacles d’y penser.
Pierre André, notre technicien retraité entouré de Flore et de la petite Julie. (crédit Pierre André Delapraz)
Nous ne pouvons terminer cette partie RF, sans les coups de cœur de Chris. Le premier est technique, le deuxième est humain.
Commençons par le système de monitoring Wavetool distribué en France par Haliotis qui a permis de pouvoir écouter tous les petits secrets de toutes ces liaisons, sachant que les zones d’équipement se trouvaient distantes les unes des autres d’au moins 700 mètres.
Et finissons par l’histoire de Pierre André Delapraz, un technicien retraité. Pour équiper, tout ce petit monde, la production a fait appel à de nombreux bénévoles. Pierre, fort de son expérience de 1999 où il équipait le personnage principal de l’enfant Flore, a demandé à nouveau de faire partie de l’équipe son.
Son vœu a été exaucé et en 2019, il a équipé la petite Julie. Les photos parlent d’elles-mêmes. 20 ans après, Flore désormais âgée de 27 ans accompagnée de Julie, prennent la pause auprès de papa Pierre. Merci à Chris de nous avoir raconté cette belle histoire et à Pierre d’avoir exhumé de ses archives personnelles, toutes ses belles photos de 99.
Mixage, enfin te voilà
5h du mat j’ai des frissons, dans le cendrier mes cigarettes sont toutes fumées… A notre illustre inconnu du siècle passé qui se reconnaitra peut être (credit Pierre Andre Delapraz)
Une PM3500 Yamaha, me serais-je trompée d’époque ? Au vu du cendrier disposé sur le bandeau, il me semble que oui !
On prend les meilleurs et on recommence 20 ans après. Cette fois-ci, exit les consoles analogiques, faites place aux Rolls-Royce digitales de la même marque, la famille Rivage, avec maman PM10 et petite sœur PM7.
Trois PM10 assurent le pré mixage du chœur de la fête, des enfants protecteurs, des chœurs percussionnistes et de l’harmonie, sous les oreilles attentives de Julien Fehlmann et de son acolyte Samuel Chapuis.
A elles seules, ces 3 PM10 battent le record du nombre d’entrées. 288 x 3 = 844 !
Ces quatre stems stéréo sont distribués, via le réseau DANTE aux 5 consoles PM7 dissimulées dans les régies Est, Ouest, Nord, Sud et celle du FOP.
2 Rio 3224-D2, 2 Ro8-D, une toolbox AVB7 de chez Auvitran et deux onduleurs. Ce rack a été cloné 5 fois, un pour chaque régie. (Credit Ludo Maurin)
Avec leur deux Rio3224-D2 respectifs, elles sont responsables de manière autonome de la diffusion de leur propre scène ainsi que de la gestion des retours in ears des musiciens présents.
Boris Gerber assisté de Daniel Laurent en charge de la diffusion du FOP, par extension des 2 anneaux de CAL et du haut de ses 195 programmations de mémoires de scène, me confie que la technologie Dugan embarquée au sein de la console, lui a été d’une grande aide pour l’ouverture à l’aveugle des micros des différents personnages principaux, aux interventions plus que périlleuses !
Sans oublier les heures de Virtual Soundcheck dues aux conditions climatiques, et qui ont été rendues possibles grâce à la mise en place du système Nuendo, qui chaque soir enregistrait la totalité des sources et surtout au transport du signal via le réseau Dante.
Et pour la peine, on va jouer. Combien de bandeaux de ronce de noyer voyez-vous ? Réponse en guise de formule mathématique (3xPM10)+(5xPM7)= ?
Le déploiement d’une telle infrastructure : 9 consoles PM, 2 systèmes Nuage,14 Rio3224-D2 auxquels s’ajoutent, pour distribuer un peu de signal à gauche et à droite 8 Ro8-D, est un véritable challenge pour la marque aux trois diapasons, qui n’a pas hésité à envoyer son équipe de R&D sur place pour recueillir les précieuses informations de leurs utilisateurs afin de coder la prochaine version.
De gauche à droite : Jean-Pierre Decollogny commercial audio pro et installation Yamaha pour la Suisse. Boris Gerber, ingénieur du son. Vous ne les croiserez jamais, mais si vos consoles sont aussi intuitives et flexibles et si vos plugs sont si proches de la réalité ( pour rappel Harmonizer de chez Eventide, m6000 de chez tc electronic, pré amp Neve…) c’est grâce à eux, les programmeurs, ils font le code des futurs développements : Minkyeong Kwon, Takeshi Nonaka, Keigo Hatano manager business planning, Yamaha pro audio division (crédit Emmanuelle Husson)
D’ailleurs et pour devenir la plus opérationnelle possible, toute l’équipe son a pu suivre au sein de la société Hyperson, une formation personnalisée dispensée par Andy Cooper et Delphine Hannotin herself.
Avec ce show et cette série de consoles, Yamaha prouve qu’il est redevenu un acteur incontournable de l’audio pro. Je vous invite tous à vous inscrire aux formations audioversity dispensées gratuitement par Yamaha France. Elles vous permettront d’aborder le réseau Dante au sein de leur système avec moins d’appréhension.
De gauche à droite. Samuel Chapuis, David Weber, Andy Cooper, Delphine Hannotin, Greg Baumann, Benoit Vicq, Boris Gerber, Karim Pandolfo, Marco Nuesch, Daniel Laurent, Chris Hauri, Malvina Rota, Gwenael Bonfanti, Jean-Pierre Decollogny, Benjamin Boulian. Au fond, Julien Fehlmann, Kevin Koch, Bruant Perrinjaquet, Colin Roquier. Photo prise au sein des locaux d’Hyperson. (Credit Yamaha)
Ainsi se termine la partie audible, de cet incroyable évènement qui a monopolisé le savoir-faire et l’expertise de nombreux professionnels de l’audio. Un remerciement, à nos experts de chez Dushow qui ont pris le temps de répondre à mes questions et qui ont surtout accompagné Audioconsulting dans cet ambitieux projet : François Soutenet, Benoit Soutenet, Anthony Robert, Federico Barco-Cruz, Hugo Girard et Ludovic Morin.
La deuxième partie sera, quant à elle, dédiée aux hommes invisibles. Si je vous dis intercom, réseau et inter-opérabilité… Vous fuyez ou vous revenez ? Vous avez raison. A dans quelques jours, il y a du lourd !