Pendant tout un mois de l’année, le rythme idyllique de la vie en Polynésie française devient encore plus joyeux lorsque la population locale se rassemble pour Heiva, une célébration riche et colorée des anciennes coutumes polynésiennes.
En mai dernier, comme chaque année, l’esprit de cette fête a fait un bond de 15 706 kilomètres sur deux océans et un continent pour créer une exposition vivante de la culture et de la communauté du Pacifique Sud à Heiva i Paris.
Créé par le chanteur tahitien Ken Carlter, ce festival et concours de danse attirent des visiteurs venus de toute la France, d’Europe, mais aussi du Japon. Cette année, plus de 200 personnes ont participé au concours de danse Heiva, qui constitue le moment fort de l’événement.
Le concepteur lumière David Seligmann-Forest a créé son design lumière avec des projecteurs Chauvet Professional, 12 Maverick MK Pyxis et 8 COLORado Solo Batten, afin d’offrir un cadre visuel immersif à la chorégraphie, bercé par les sons évocateurs de la musique traditionnelle polynésienne.
Ces projecteurs, disposés sur des totems et sur le pont de scène, apportaient un soutien visuel dynamique aux danseurs, tout en créant un environnement propice à la captation.
« J’ai déjà travaillé avec Serena Forgeas-Carlter et Ken Carlter, les organisateurs du festival Heiva i Paris et j’ai partagé leur philosophie de mise en valeur des danseurs dans l’espace scénographique, nous précise David Seligmann-Forest. Quand je commence un projet comme celui-ci, je pense à la façon dont je vais valoriser mon sujet avec la lumière pour le soutenir en tant que star. J’aime les ambiances épurées, mais aussi la plénitude et la richesse. »
Avec le grand nombre de concurrents participant au concours de danse, David Seligmann-Forest a dû relever le défi supplémentaire de créer une solution d’éclairage qui n’était pas seulement « propre et épurée », mais aussi suffisamment variée pour retenir l’attention du public.
« Nous voulions que l’éclairage reste très constant d’un tableau à l’autre pour éviter de favoriser l’un ou l’autre danseur », explique-t-il. « Il était donc essentiel de créer un design qui resterait intéressant à chaque fois sans détourner l’attention du public. Lors d’une compétition de danse, j’attache de l’importance à ce que le kit lumière reste discret. Trop de luminaires nuiraient à la mise en valeur de l’événement, donc, je préfère utiliser des produits compacts et polyvalents. »
Ce qui a rendu le Pyxis adapté à ce projet, c’est sa double fonctionnalité Wash et Beam, sa capacité de pixels mapping et sa combinaison d’une couronne de sources led et d’une source centrale qui permettent de créer des looks uniques programmés par notre pupitreur Samuel Aubron. »
La conception lumière de David Seligmann-Forest s’est parfaitement harmonisée avec les mouvements de chaque danseur, faisant de cet événement un fantastique succès.
15 consoles GrandMA2 ont été choisies pour contrôler les 71 061 paramètres des sources lumineuses et projecteurs à LED utilisés pour le Concours Eurovision de la chanson 2019. Cette édition 2019, organisée au Centre des expositions de Tel-Aviv en Israël, offrait de superbes éclairages créés par Ronen Najar et Dakar Azulay.
Parmi les 41 pays sélectionnés au départ, vingt-six ont disputé la finale suivie en direct par environ 200 millions de fans dans le monde entier et 7 500 spectateurs dans l’aréna du Hall 2 de l’Expo Center. Plus de 2 500 sources éclairaient la scène principale – désignée par Florian Wieder – l’auditorium et la salle verte où sont captés les émotions et les frissons des délégations lorsqu’elles montent et descendent dans le classement au fur et à mesure de l’attribution des points.
MA a été choisi par plusieurs membres de l’équipe créative et technique coordonnée par Ola Melzig, le responsable de la production du concours, dont Jack Collins, le spécialiste des systèmes d’éclairage et du contrôle de la manifestation, qui a travaillé sur plusieurs éditions du concours Eurovision ces dernières années. La décision reposait sur l’obtention d’un système d’une fiabilité à toute épreuve et le plus souple possible.
« La fonctionnalité multi-utilisateur et la possibilité de contrôler chaque appareil depuis chacune des consoles et de changer le type d’appareil selon les besoins étaient deux gros avantages de l’architecture MA », a déclaré Collins, « de même que de la stabilité générale et les systèmes d’analyse de pannes du réseau ».
Dès que l’installation a été terminée et fonctionnait, la phase de production a commencé, et Collins pouvait voir tous les moniteurs du système GrandMA2 à partir de sa console, lire chaque commande et, si nécessaire, parcourir l’historique, repérer les erreurs et répercuter les informations à l’équipe de programmation.
Les macros constituaient également une partie essentielle du processus d’éclairage pour un spectacle dont les transitions étaient très rapides et avec de nombreux dispositifs compliqués. Cela permettait de modifier instantanément les informations de code temporel, les presets, les vues, les cues de démarrage et de préparation.
Trois GrandMA2 Full Size et une en secours étaient utilisées comme principaux pupitres du spectacle. Il y avait aussi 11 GrandMA2 light (six en action et cinq en secours) sur le réseau d’éclairage, constitué 20 NPU (unité de traitement de réseau), 25 MA 8Port Nodes et deux nodes à 8 ports Swisson, fonctionnant sur 10 alimentations secourues.
Les projecteurs étaient de plusieurs marques, parmi les meilleures, fournis par la société de location danoise Litecom. La production devait également prendre en compte la spectaculaire performance de la reine de la pop Madonna elle-même, dont les exigences en matière d’éclairage créatif étaient supervisées par le concepteur Al Gurdon.
Quatre zones urbaines de gradateurs raccordées par fibre optique fournissaient les données et l’alimentation électrique à l’ensemble de la plate-forme. Trois d’entre elles étaient situées sur un balcon longeant l’un des grands côtés de la salle. Des chemins de câbles avaient été ajoutés au travers d’ouvertures ménagées dans le mur.
La Dimmer City 2 était placée derrière l’immense mur de LED de la scène pour alimenter la matrice d’une capacité totale d’environ 650 projecteurs à l’arrière et sur les côtés de la scène, construite à l’aide du système d’échelles MX de Litecom. Entièrement redondante, l’infrastructure réseau Ethernet comprenait 22 switches Luminex Gigacore16Xt et 12R surveillés de près par Collins à partir de son logiciel PRTG.
Angelo Di Nella (sur une GrandMA2 Full Size) pilotait le pupitre du spectacle et Joshua Cutts contrôlait l’éclairage du public, qui constitue aussi un élément majeur de l’émission, sur une GrandMA2 light. Les découpes étaient prises en charge par Ivan Eftimov sur une autre GrandMA2 light. Toutes fonctionnaient avec des consoles de secours.
La vidéo était mise en œuvre par une autre GrandMA2 light sauvegardée, gérée par Yahav Tenne, tandis que Moti Aroshas s’occupait de la salle verte, sur une GrandMA2 light de plus avec une sauvegarde complète. Dakar disposait d’une GrandMA Full Size avec laquelle il s’assurait que tous les niveaux d’éclairage étaient calibrés pour les caméras… et la console système de Collins était aussi une GrandMA2 light.
Najar, qui n’avait pas de console, a dirigé de manière créative l’éclairage général du spectacle et celui de chaque délégation en collaboration avec tous les opérateurs. Dans l’équipe de programmation il y avait aussi Matti Murray, pupitreur principal, assisté par Chris Bolton.
Cet assortiment éblouissant d’extravagance, de glamour et de musique pop a été produit par Melzig et son équipe pleine de talents. C’est le chanteur néerlandais Duncan Lawrence et sa ballade «Arcade», qui gagné le concours, la première victoire néerlandaise depuis 1975.
Le nouveau projecteur SolaFrame 3000 High End Systems a séduit la société de prestation Texen qui vient d’intégrer 12 unités dans son parc de location. A peine livrés, ils sont embarqués dans le kit de nombreuses prestations.
Présenté il y a un an et lancé officiellement en France il y a quelques mois, le SolaFrame 3000, le plus puissant des Spots à couteaux motorisés de la gamme des asservis High End a d’abord séduit des théâtres et Opéra (Bastille, Lyon, Châtelet) à la recherche d’un projecteur ultra-puissant et silencieux.
C’est au tour des prestataires de s’intéresser à ce projecteur, à commencer par François Mondié, dirigeant de la société Texen : « Nous avons réalisé des essais avec d’autres projecteurs de fortes puissances pour comparer leur flux, leur bruit, et la qualité de leurs effets. Et on est clairement sur un projecteur à LED capable de tenir la comparaison avec les projecteurs à lampe HMI les plus puissants. Il assure sur tous les points, le bruit en moins. Pour moi, c’est la machine de tournée qui signe le renouveau de High End ! »
François a décidé d’un premier investissement de 12 machines en version Ultra-Bright, (la plus puissante qui promet 37 000 lumens), réparties entre ses 2 parcs de matériel : Montpellier et Aix-en-Provence. Le prix a également été un argument lors du choix : «on a beau être sur un projecteur LED, le delta de prix n’est pas très important comparé aux projecteurs à lampe à décharge et se rattrape très rapidement par l’économie de lampes.»
Le prestataire enchaîne les opérations avec cette nouvelle référence sur des matchs de l’équipe de handball de Montpellier à la Sud de France Arena, des meetings de boxe et d’autres évènements plus corporate. « Le produit est plébiscité par nos utilisateurs. Les retours sont excellents et nous avons des projets de lieux à équiper comme le Théâtre de la Criée à Marseille qui vient de le choisir. »
Vous l’attendiez, le voici : Nexo P12, LE produit standard pour le marché français, le coaxial 12” et moteur 3” aussi à l’aise en wedge qu’en renfort de proximité, mais comme Nexo ne fait jamais rien comme les autres, la directivité est variable et il ajoute un sub L15.
P12 et ses formes douces. Remarquez aussi l’orifice permettant un placement à la verticale et une des Speakon idéalement bien placée.
Dire qu’il s’est fait attendre serait un doux euphémisme tant le marché français mais aussi celui international plébiscite depuis des années ce type d’enceinte extrêmement polyvalente, mais le résultat est bon, très bon même d’autant que ce couteau suisse nous arrive nanti d’un sub en 15” tout aussi puissant et compact.
Est-ce à dire que les vénérables PS vont être gentiment poussées vers le musée serait aller vite en besogne, mais tout dans P12 et L15 respire la qualité, la longévité, la puissance et la résistance. La bataille s’annonce inégale !
Joseph Carcopino
Tout d’abord saluons la modernisation de l’ébénisterie de Plailly avec l’adoption d’un certain nombre de matières et de process nouveaux permettant d’obtenir des formes, une rigidité et une légèreté inédits.
Le bois employé est désormais du bouleau et du peuplier en feuilles de 15 mm et plus précisément : «…du multiplis de peuplier pour les pièces internes de l’enceinte car il est 30% plus léger que celui que nous utilisons habituellement chez Nexo et du bouleau pour l’extérieur, » nous explique Joseph Carcopino, le responsable de la R&D Nexo.
Une configuration parfaite pour batteurs ou DJ.
« Nous disposons désormais de nouveaux moyens pour cintrer le bois afin de lui donner des formes arrondies sans chûtes et sans raccords ce qui limite le nombre d’éléments, de vis et de colle, le tout étant profitable en termes d’absence de résonances et de rendu. »
Outre ses formes et son poids, la P12 inaugure aussi une nouvelle peinture : « 100 fois mieux que la précédente elle résiste aux agressions climatiques mais aussi mécaniques propres à la tournée, aux griffures et bénéficie à plein d’un nouveau procédé de mise en peinture. »
Ensuite Nexo est parvenu à trouver et faire modifier un modèle de transducteur coaxial 12” et bobine 3,5” à forte élongation, aimant néodyme unique pour les deux bobines, et incorporant un dôme de 3”chargé par un guide d’onde à directivité variable via des flanges de dispersion magnétiques pour le spectre médium et aigu. Ce double transducteur accepte 55 Vrms et jusqu’à 150 Vpeak et travaille en passif grâce à un filtre coulé dans de la résine pour garantir sa fiabilité das le temps, ou bien en actif une fois activé ce mode à l’aide d’un switch en face arrière.
P12 sans sa face avant. On voit bien le guide 60×60 noir et en gris le 40×90. Remarquez aussi les deux évents travaillés dont on devine le profil travaillé afin de détendre le flux d’air sortant.
Le SPL Max atteint 138 dB en passif et 140 dB en bi-amplification, un record pour ce type d’enceinte. La réponse en fréquence n’est pas en reste avec 60 à 20 kHz Hz à -6 dB. Cette enceinte est la première à tirer parti de la puissance DSP inédite et embarquée dans le NXAMP4X2mk2. En passif, il est possible de brancher 2 x P12 sur 4X2, toujours 2 x P12 sur le 4X1 mais bridgé et enfin 4 x P12 par patte de 4X4.
La directivité de base est de 60° x 60° mais peut donc être très facilement modifiée à l’aide des flanges de dispersion optionnels symétriques 40° x 90° ou asymétriques 60° ~ 100° x 40° et le guide peut être tourné de sorte à offrir virtuellement toutes les combinaisons possibles.
Denis Baudier, l’homme qui testait les wedges ;0)
Pour lisser encore plus ce procédé, les paramètres du preset changent en fonction de votre choix, cela allant jusqu’à la fréquence de coupure en mode actif ! Cette polyvalence n’impacte pas la solidité de cette enceinte.
La grille, très facilement amovible, a été testée avec Denis Baudier, le directeur commercial de Nexo (humour made in Carcopino), en guise de rockeur aux pieds lourds. Bien entendu la phase de la P12 est compatible avec le reste de la gamme Nexo sauf en mode wedge où la priorité est donnée à la latence.
L15. Ca en fait du bruit 15 pouces qui s’agitent
L15. Une charge passe bande typiquement Nexo et un look un peu S118 couché sur le flanc…
Le sub qui accompagne cette tête est le L15, un tout nouveau modèle qui, par simple comparaison avec le LS600 qui est le compagnon des PS, apporte plus d’impact et plus de SPL grâce à sa charge passe-bande prolongée par deux évents calculés sur ordinateur vers un pavillon offrant une surface rayonnante très importante.
Autre différence, la construction est faite pour la route avec plus de poignées et un fini anti-rayures. Petit avec sa hauteur de 43 cm, sa largeur de 55 cm et sa profondeur de 65, il ne pèse que 34 kg et dispose de points d’accroche latéraux et d’un pas de vis M20 pour y fixer des tubes et surélever par exemple une P12. Comme cette dernière il bénéficie d’une ébénisterie en bouleau et peuplier cintré et de formes arrondies idéales pour la solidité et pour le flux d’air dans les évents.
Une superbe configuration pour faire danser et avoir 6 dB de bas en plus que la tête qui s’affiche en haut des deux L15
Le transducteur de 15” à très grand débattement, aimant néodyme et bobine de 4” qui l’équipe, bénéficie à plein des nouveaux algorithmes du NXAMP4X2mk2.
Appelés Advanced Dynamic Processing, ils optimisent son débattement avec le potentiel en voltage des amplis. Le résultat est un son extrêmement dynamique sans risque mécanique ou thermique.
Comme pour la P12, le L15 est compatible en phase avec le reste de la gamme Nexo sauf en cas d’utilisation sur scène en tant que Side ou drum fill où il dispose d’un preset à très faible latence.
Capable de délivrer une PMax de 139 dB SPL, il offre une plage utile de 40 à 120 Hz à -6 dB et présente une impédance de 4 ohms. Il peut être raccordé par deux sur une patte d’ampli 4X2 et 4X4 et seul sur un 4X1.
Bien entendu de nombreux accessoires rendent l’utilisation de ces deux enceintes encore plus pratique et une version installation est prévue pour les deux références.
Pour plus de renseignements et les fiches techniques à jour et complètes (c’est si rare!) cliquez pour accéder au site Nexo
Petit, léger, modulaire et donc malin, l’Uniline Compact d’APG nous a été présenté en long, en large et sur pied lors de deux longues sessions par Maxence Castelain et Grégory Dapsanse dans l’Espace des Arts aux Pavillons-sous-Bois.
l’Espace des Arts aux Pavillons-sous-Bois et plus particulièrement son plateau où par un accord gagnant-gagnant, APG a déployé à demeure une installation servant la salle comme les démos du fabricant.
L’Espace des Arts est une salle de petite jauge qui comme beaucoup d’autres espaces polyvalents pouvant accepter des pièces de théâtre, des projections de cinéma à l’aide d’une toile sur enrouleur, des concerts, des matchs de boxe via un ring rétractable et très «vivant » sous vos pieds, offre une acoustique relativement absorbante dans le haut et un peu curieuse dans le bas qu’il faut savoir domestiquer, puis accepter.
Une vue de la salle avec ses gradins et…sa toile accompagnée par le son cinoche.
Tout ceci pour dire que nous avons écouté un système dans un espace représentatif des salles dans lesquelles il pourra être déployé et pas en plein air. Quoi qu’il en soit encore merci aux équipes de l’Espace des Arts de nous avoir acceptés deux mâtinées complètes. Et fatalement sonores.
La UC206N
Pour celles et ceux ne connaissant pas l’Uniline Compact, il s’agit d’un système trois voies dont deux actives basé sur deux têtes appelées UC206 N pour Narrow à 70° et UC206W pour Wide.
Petit et ne pesant que 19 kg, avec ses deux 6,5” B&C et son ensemble Isotop coaxial composé d’un 5” PHL cachant en son cœur un moteur B&C à gorge de 0,5” il se destine à des jauges intermédiaires.
Une vue en coupe des deux variantes Narrow et Wide autour du même Isotop15, l’unité coaxiale avec son ogive de compression et de mise en forme d’un front d’ondes isophase. Le volume de charge des deux graves change légèrement en faveur du Narrow ce qui n’est pas inintéressant.
Mais il est malin puisqu’il dispose de deux compagnons de jeu, un renfort de grave en 15” aimant lui aussi l’alpinisme et prévu pour être accroché avec ou à ses côtés appelé UC115B et enfin un vrai sub tiré de la gamme Uniline en 18” et appelé UL118B.
Le système à jardin, trois renforts de grave UC115B et six têtes UC206N
Cet ensemble offre un kit qui une fois apprivoisé, lui donne toute sa polyvalence et en augmente fortement son pouvoir de séduction en termes de jauge.
Nous avons pu écouter des UC206 posées sur le nez de scène en tant que point sources, des lignes de six UC206N seules, ces mêmes lignes des 6 mais complétées par 3 UC115B par côté et enfin l’ensemble têtes plus renforts auxquels ont été ajoutés 4 UL118B posés au sol, appelé le mode complet.
Nous avons volontairement aussi joué les têtes et les subs UL118B sans renforts de basses et enfin profité de la liberté offerte par APG pour écouter tout ou partie de ce déploiement à différentes fréquences de coupure, 65, 80 et 110 Hz, une liberté offerte aussi à ses utilisateurs. Le bonheur.
Avant de nous lancer à l’assaut du système tympan au clair, quelques questions pour bien comprendre le positionnement du produit.
SLU : Quelle est la cible visée par l’UC ?
Grégory Dapsanse : D’avoir un seul système pour satisfaire à toutes les applications intérieur ou plein air entre 100 et 3000 personnes. Il y a tout de même une condition qui permette d’atteindre ce but, c’est que l’association d’enceintes conduise à bénéficier d’au moins 5 sections acoustiques reproduisant les bandes de fréquence clé, typiquement infra, grave, bas médium, médium et aigu. L’Uniline Compact en prend en charge 3 et les deux caissons les deux autres.
La très belle directivité verticale non retouchée de l’Isotop15, d’où les artefacts à partir de 15 kHz dûs à la méthode de mesure et pas au procédé lui même.
SLU : Ca paraît peu un seul moteur d’un pouce à gorge 0,5” dans le montage Isotop même s’il ne démarre qu’à 5 kHz…
Grégory Dapsanse : Justement, comme il ne démarre que très haut en fréquence, les besoins en énergie sont beaucoup plus faibles et son rendu bien meilleur.
L’essentiel du travail est exécuté par le 5” qui couvre trois octaves entre 500 et 5 kHz et qui est bien plus efficace qu’un gros dôme dans le bas.
La combinaison avec l’ogive qui le charge et qui permet un couplage non seulement non interférentiel dans l’aigu, mais vectoriel avec +6 dB à chaque doublement du nombre d’enceintes dans la ligne, garantit un gain important.
La très belle directivité verticale non retouchée de l’Isotop15, d’où les artefacts à partir de 15 kHz dûs à la méthode de mesure et pas au procédé lui même.
L’Isotop apporte une très bonne directivité jusqu’à 19 kHz avec un resserrement régulier qui génère un très bon couplage en amplitude et en phase.
Pour résumer, la puissance pour la puissance ne sert pas à grand chose quand elle est gâchée, ce qui n’est pas le cas avec l’Isotop. Un petit moteur dans l’aigu peut ne pas être un handicap si on sait bien l’exploiter.
Nos trois hôtes pour cette démo. De gauche à droite Maxence Castelain, ingénieur support et commercial, Grégory Dapsanse, directeur marketing et développement et enfin Antoine Fourny, stagiaire mesures physiques.
Maxence Castelain : Si on doit vraiment trouver un maillon faible dans la chaîne c’est plutôt le haut-parleur de médium puisqu’il prend toute la bande. Ajouter un second moteur ne serait pas d’une grande utilité.
Grégory Dapsanse : La radiation directe employée dans nombre de line array ne permet pas de lutter efficacement contre les phénomènes atmosphériques au-delà de 80 mètres, dès que tu pavillonnes, la distance critique augmente sensiblement.
SLU : Et les 6,5” sont de vrais graves…
Grégory Dapsanse : 100%. Comme on coupe à partir de 450 Hz, on a demandé à B&C des HP qui bougent et pas des large bande qu’on tirerait un peu artificiellement vers le bas.
Des mots à la démo
Une tête
Cette mise en bouche théorique avalée, on ouvre sur une paire de UC206W en mode infill pour écouter et juger de la capacité de ces têtes à remplacer des point sources dans des petites configurations vocales et c’est Suzanne Vega et l’acapella du légendaire Tom’s diner qui retentit dans la salle avec tout le mordant, la gorge, la clarté et le piqué de cette prise de voix.
La réponse en fréquence mesurée à l’Espace des Arts d’une UC206W et de ses trois presets. Le bas est coupé à 80 Hz. En bleu et flat, le mode array, en vert et avec le haut bien atténué le Fill de proximité et enfin en orange le downfill.Une des utilisations possibles de l’UC206W perchée au-dessus d’un UC115B
La phase est impeccable, merci le montage coaxial, et on sent nettement la membrane et sa relative douceur et sincérité dans le rendu. La salle en revanche pique un peu dans le bas mid avec un TR court mais dense. Un second extrait, une voix parlée complète l’impression favorable, la partie grave de la voix étant très bien rendue.
Avec un peu de recul et en visant bien (15° verticaux, c’est peu) une paire de UC206W peut très bien sonoriser le discours d’un maire ou toute autre prise de parole avec l’avantage de la portée et surtout de l’intelligibilité dans un lieu de grande taille et réverbérant. En fond de notre salle d’écoute à plus de 30 mètres, on est encore très bien servi.
Quelques notes du joli piano voix Folder d’Archive, font apprécier la musicalité, la personnalité du médium et la belle polaire de l’UC206W. Les 110° sont largement atteints (-6 dB à 105°) avec une sortie très progressive tout en gardant un timbre assez homogène. Le pavillon à directivité constante est une réussite.
Six têtes
On attaque à présent l’écoute des lignes de six UC206N en accroche et pleine bande, les 6,5” étant sollicités jusqu’à 65 Hz. L’équilibre est très satisfaisant avec un niveau de grave appréciable même si le contour s’avère modeste. Ce qui en revanche surprend c’est l’envie d’aller loin du bloc Isotop.
Autant les Wide sont taillées pour la proximité et arrosent avec une certaine « bonhomie » au niveau du médium et du haut médium, autant avec les Narrow on sent que APG joue la carte de la portée avec une projection très intéressante que nous avons déjà pu apprécier aussi en plein air.
6 UC206N en preset array et mesurées à 20 mètres. Elles sont en Full Range.
La salle est parfaitement couverte sans le moindre accident et avec une puissance apparente remarquable ramenée à la taille de la boîte. En salle et pour des musiques et des niveaux normaux, même 6 boîtes font déjà bien l’affaire. On ressent malgré tout le besoin de remplir une octave très importante, la 30-60 Hz, aussi pour rééquilibrer la puissance de la partie médium aigu des UC206N.
Six têtes et trois renforts de grave
L’UC115B aussi à l’aise au sol qu’en accroche grâce à son poids raisonnable de 33 kg.
Le renfort en question est l’UC115B, compact lui aussi et taillé sur mesure pour les Uniline Compact dont il reprend les cotes. Bâti sur une charge passe-bande à double chambre symétrique, il accueille un 15” Eighteen Sound à aimant néodyme et bobine de 4” placé à 45°.
Comme nous le rappelle Maxence Castelain, ce type de montage apporte un gain de l’ordre de 3 dB et réduit la taille du caisson.
Autre avantage, l’effet de compression est raisonnable et comme le volume avant est très ouvert, on dispose d’une bonne attaque dans le haut et d’un gain interessant dans le bas du grave. Ce renfort a été conçu pour travailler efficacement aussi comme sub puisqu’il est tiré à 45 Hz pleine bande.
Une vue de la double chambre du 15”
A l’écoute, ce mode « Extended 1 » dans la littérature APG, donne au système une assise et surtout un net gain en SPL. Les têtes sont raccordées avec les UC115B à 110 Hz en 24 dB/octave.
Leur nombre est important, trois par côté pour 6 têtes, un ratio qui compose soit un gros système full range auquel il manquerait des subs pour gonfler le contour et taquiner l’infra, soit un système complet où une octave 30/60 Hz à haut SPL n’est pas requise. Une configuration standard et très bien placée question prix.
Voici résumé par la mesure et en violet ce qu’offre le couple UC206 et UC115B avec le raccordement placé à 110Hz. Le bas du spectre est largement suffisant pour nombre d’applications avec un point bas de 34 Hz à -6 dB
Chris Jones, sans doute l’artiste le plus utilisé en démo fait vibrer ses cordes et son shaker. Convaincant. Le grave a de la matière bien articulée et l’aigu cette finesse et cette honnêteté que les gros moteurs ont encore du mal à avoir même si avec le temps ils sont parvenus à couvrir 4 octaves… Rien de niveau en revanche sous le soleil, deux sources de grave bien espacées font de belles marguerites.
Six têtes et quatre subs
Avant dernière configuration, nous écoutons les 6 têtes par côté avec 4 vrais subs alignés au pied de la scène, conçus au départ pour l’Uniline, le gros. Il s’agit des UL118B, des boîtes à bave exploitant la même charge passe-bande déjà vue sur le 115 mais cette fois sur un transducteur de 18” accordé et monté de telle sorte à fournir beaucoup d’énergie, essentiellement dans l’infra.
Les quatre UL118B, alignés à plat au pied de la scène et juste mis en phase avec le système.
Pour ce premier essai, le raccordement est placé à 80 Hz. Aucun doute, c’est chatoyant. Entre effet de sol et évidente facilité à délivrer des quantités importantes de bas, le rendu prend des allures très « chaîne hi-fi » avec, c’était prévisible, une répartition plus régulière du bas dans la salle mais aussi un certain manque de dynamique et de définition du grave. Sur un titre comme Your heart is as black as night de Melody Gardot au balai, ça passe crème, mais un vrai gros basse/batt manque un peu d’impact.
Sur le papier, cette association est la plus évidente et celle qui évite le plus de compliquer la phase. Le UL118B est aussi coupé à 80Hz. Il donne son pic d’énergie sur l’octave 30-60 et est encore bien vaillant à 25 Hz.
Ca ne tape pas assez et des membranes de 6,5” et petit nombre et des gros 18” en passe-bande, laissent un trou, certes invisible à la mesure, mais un peu pénalisant en termes de couleur et d’attaque dans nombre de musiques et sans doute pas évident à rattraper à la console.
Six têtes, trois renforts de grave et quatre subs
Nous passons enfin à la configuration fromage ET dessert où l’infra des 18” complète le grave organique des 15” et les têtes rentrent relax dans cette armada de « grandes ondes ». La projection et l’attaque de ces dernières coupées à 110 Hz est limite trop vivace mais pour le reste, on a un équilibre spectral irréprochable.
Une vue de la salle et notamment des rangs de sièges coulissants. On devine au sol les UL118B.
Bien sûr autant de sources de grave se font un peu de concurrence et se bouffent le nez mais cela est valable pour toutes les marques et peut s’optimiser avec le placement, le filtrage et le calage. On ressent malgré tout une forme de plénitude et qualitativement, le tout a de la gueule et sert de façon convaincante quelques sources à très haute dynamique en notre possession.
La courbe verte est la résultante de ce mode dit « complet » avec une coupe à 110 et une seconde à 60 Hz. Forcément le contour grimpe et atteint un confortable 12 dB.
Quelques doutes se font malgré tout sentir dans le choix de 6 boîtes narrow pour une salle aussi petite dont les quatre du haut faiblement incurvées (ouverture verticale de l’UC206N de 15°) offrent beaucoup de SPL au lointain dans le médium et haut médium. Tout cela est l’inconvénient de l’avantage, celui d’avoir une configuration accrochée très polyvalente et idéale pour les démos. Tous les modes ne peuvent être optimisés ne serait-ce que mécaniquement dans une salle loin d’être évidente.
La décroissance entre 2 et 24 mètres au sein de l’Espace des Arts.
Conclusion
Une fois n’est pas coutume, on va faire bref. Derrière son look un peu vieillot l’Uniline Compact cache une conception, des choix acoustiques et des transducteurs de qualité. Mettre trois voies dans une si petite enceinte est une réussite qui amène son lot d’avantages pour bien peu d’inconvénients.
Son rendu associe la patate, la fidélité, la portée et la générosité avec une couleur tonale inédite liée à son médium sur membrane et son faible taux de compression.
12 voies d’amplification italo-britanniques même si les deux marques spécialistes de l’OEM, arborent les couleurs et les références d’APG.
La liberté offerte par APG dans l’association et dans la mise en œuvre des 4 éléments, ses briques système, peut se révéler décisive pour vraiment habiller de son une salle, mais peut aussi être ardue sans conseils. Ca tombe bien, la marque en dispense, et des bons. Ajoutons la possibilité de choisir sa plateforme d’amplification entre Linea Research et Powersoft, voire ce que vous avez au dépôt en insérant un DSP APG en rack, et vous avez là une solution, française de qualité et très bien placée. Un système à désirer plus qu’à installer par habitude.
Une nouvelle équipe de développement des pupitres Hog mise en place chez High End travaille en étroite collaboration avec la R&D d’ETC. L’objectif n’est pas de créer une seule surface de contrôle, mais de conserver les deux gammes de produits tout en mutualisant les points forts.
Le Gadget II et ETCnomad sont maintenant compatibles avec le Hog 4 PCSuivant les versions vous disposez de 2 ou 12 univers qu’il suffit d’affecter aux sorties des DP.
Le premier indicateur de cette collaboration apparaît dans la version 3.12 du logiciel Hog4. Il devient compatible avec le Gadget II et ETCnomad. C’est un dongle et un boîtier USB qui permettent de sortir 2 ou 12 univers sur les versions PC des logiciels Eos Family et Cobalt 4. Le Hog 4 PC initialement prévu pour ne pas gérer plus de 8 univers DMX a donc été modifié. Pour la première version les étudiants disposent d’un tarif spécial de 250 €.
Avec la V3.12 ils possible d’importer ou exporter les librairies en XML.
La principale nouveauté de la version 3.12 est une profonde refonte du “Fixture builder” qui permet de créer les librairies des projecteurs. En plus d’une plus grande facilité pour créer une “Personality”, il est maintenant possible d’exporter la librairie sous un format XML ouvert. Une base de données disponible sur le site High End, permet de partager des librairies et aussi d’avoir une assistance rapide entre opérateurs.
Les types de projecteurs non vérifiés sont repérés par une icône Robot.
On trouve aussi maintenant des librairies non testées par High End. Dans la fenêtre « Fixture Scheduler », les types de “fixtures” non vérifiés sont présentés avec une icône de robot et un avertissement apparaît en bas de la fenêtre lorsque l’on sélectionne un de ces types de projecteurs.
High End Systems recommande de faire un test en connectant les projecteurs en question avant de commencer la programmation d’un spectacle. La plupart des modifications ou des corrections peuvent être réalisées à l’aide du “Fixture Builder”.
C’est dans l’onglet Display du Control Panel que l’on peut maintenant personnaliser la fenêtre Lock.
On trouve également dans cette nouvelle version grâce à l’ajout du protocole « CITP Visualizer Stream » une passerelle directe vers le logiciel Capture sans avoir à installer le driver « Hog Connectivity ».
Cette nouveauté semble être le premier pas d’une collaboration à long terme entre le développeur américain et son homologue suédois. Pour que la liaison fonctionne il faut avoir la version 2019 du logiciel Capture. Il est maintenant également possible de personnaliser l’affichage lorsque l’on active la fonction “Lock” de la console.
Le Prolight+Sound 2019 était aussi l’occasion d’officialiser la disponibilité de la Hog 4 18.
Le Hardware Hog 4 18 est disponible. On remarque aussi la compatibilité de la Hog 4 avec le logiciel Capture.
Utilisateur des consoles wholehog depuis de nombreuses années, j’ai pu apprécier l’investissement d’ETC. Il permet notamment de remettre en avant un pupitre qui a beaucoup fait avancer la programmation des projecteurs motorisés. Le renouveau de Hog ne fait que commencer et l’on devrait, sur les futures éditions du Prolight+Sound, en prendre plein les mirettes !
L’édition 2019 du SATIS se tiendra les 5 et 6 novembre aux Docks de Paris à La Plaine-Saint-Denis.
Retrouvez notre interview vidéo de Stephan Faudeux son directeur où il parle de l’édition 2018 et donne quelques pistes sur celle de 2019.
SLU ayant été partenaire de l’édition 2018 du SATIS, nous avons pu mesurer in situ la satisfaction, le foisonnement d’idées et la fraicheur de ce salon, revenu au premier plan grâce à la ténacité de Stephan Faudeux qui l’a repris avec son équipe et remonté de toutes pièces en le rajeunissant.
Il s’en explique sur cet interview où il parle de l’édition passée et donne quelques pistes sur la prochaine qui se tiendra les 5 et 6 novembre 2019 aux Docks de Paris à La Plaine-Saint-Denis.
Trois N-APS fixées sur trois N-SUB, une configuration musclée et couvrant 60° horizontalement et de 60° à 120° verticalement.
CODA Audio a présenté à l’InfoComm 2019 son nouveau système point source à courbure constante N-APS. Décliné de l’APS, ce système combine point source et line array, créant une catégorie de système polyvalent, puissant pour des jauges intermédiaires de moyenne portée.
Ultra compact avec ses 2 voies passives, équipé de deux 6,5” combinés à un moteur à diaphragme annulaire monté en chambre acoustique incurvée de 20° (RDC : Ring Diaphragm Curved), le N-APS ne pèse que 11,2 kg pour 139dB de SPL Max et couvre les fréquences de 60Hz à 20Khz à -6dB.
Il bénéficie en outre des dernières innovations acoustiques développées par CODA Audio :
Le DAC : « Dynamic Air Cooling »
Cette nouvelle technologie brevetée améliore considérablement la dissipation thermique des haut-parleurs : ceux-ci sont intégrés dans des déflecteurs en aluminium dissipant trois fois plus vite la chaleur et permettant ainsi de baisser le seuil de compression thermique et par ce fait, doubler la tenue en puissance et donc les capacités SPL par rapport à un système refroidi de manière conventionnelle.
L’image d’une tête N-APS découpée. On voit très bien les deux pièces en aluminium servant à la fois de support, déflecteur et de radiateur pour dissiper dans le flux d’air des évents, les calories générées par des deux 6,5”.
COUPLERS amovibles
Les coupleurs, demi-guides d’onde et à la fois pièces de mise en phase, donnant 3 ouvertures horizontales symétriques 60°, 90° et 120° et jusqu’à 12 asymétriques en combinant les ouvertures.
La technologie brevetée des couplers CODA Audio a été grandement améliorée.
Ces pièces de mise en phase permettent un couplage acoustique des différents transducteurs afin qu’ils fonctionnent comme une source unique, sans destruction de phase, ce qui permet un front d’onde parfaitement cohérent et uniforme sur le plan horizontal.
Dans le N-APS, ces coupleurs sont magnétiques et génèrent différentes ouvertures (60°, 90°, 120° ou asymétrique). Ils se changent facilement, rapidement et sans outillage. Le N-APS présente également l’avantage d’être linéaire en phase grâce aux presets et filtres FIR intégrés au cœur de nos plateformes LINUS.
Le N-SUB avec le même principe de dissipation thermique via la présence d’une pièce d’aluminium. Autre avantage, cela réduit l’usage du bois et donc le poids de l’enceinte.
Le N-APS s’accompagne du N-SUB pour compléter la réponse du système jusqu’à 30 Hz, un subwoofer à haut rendement équipé d’un 15”. Avec une puissance de 1500 W et un SPL en crête de 139dB et pesant uniquement 28 kg, il bénéficie également de la technologie DAC permettant d’augmenter sa puissance en minimisant la distorsion et la compression thermique.
Le N-SUB est également adapté à une variété d’applications sur les marchés du touring et de l’installation pour lesquelles un sub accrochable de taille compacte, une haute précision et un rendu étendu et percutant du bas du spectre sont nécessaires.
Tout comme l’APS, le N-APS bénéficie du rigging intégré pour l’accroche ou le staking au moyen de nombreux accessoires permettant toutes configurations, ce qui en fait un système extrêmement polyvalent et rentable dans nombre d’utilisations différentes.
Les N-APS et N-SUB sont conçus pour fonctionner exclusivement avec les plateformes CODA Audio LiNUS proposant une solution intégrée pour le suivi, l’amplification, le contrôle à distance et les diagnostics DSP, ceci garantissant performances et protection optimale.
Avec cette gamme unique et très polyvalente, CODA Audio répond a bon nombre de demandes avec une solution technique offrant un excellent rapport poids / taille / performance / budget en ligne avec les besoins des discothèques, théâtres, lieux de culte et à toutes les salles de concert de petite et moyenne jauge.
La firme allemande décline son puissant P18 en Wash et complète sa gamme de projecteurs à leds avec les P12 Spot et P12 Profile fièrement installés sur leurs supports respectifs qui jalonnent son stand à Prolight+Sound.
Le nouveau P18 Wash embarque une CMY+CTO et belle collection de correcteurs de température
D’ailleurs commençons par le P18 Wash.
De manière globale, il partage bon nombre de propriétés avec son pendant Spot, dont la source lumineuse (moteur led de 1000 W) en deux versions : 7000K et CRI de 70 ou 6000K et CRI de plus de 90. Il garde aussi le module de couteaux asservis à fermeture totale, les frosts et les dimensions qui sont strictement identiques.
Parmi les différences notables il y a évidemment la suppression des roues de gobos au profit d’une roue de couleurs supplémentaire dotée de 3 CTO, 3 CTB et un filtre UV. La plage de zoom, elle aussi différente, s’étale entre 13 et 65°.
Attardons-nous maintenant devant les P12 Spot et Profile.
Ces projecteurs conçus pour rimer avec polyvalence nous proposent un beau panel de fonctions.
À l’arrière de la tête est logée une source led d’une puissance de 640 W censée développer en sortie du chemin optique 25 000 lumens pour la version High Power et 19 000 lumens pour le modèle High CRI.
Heige Hoffmann, directeur de développement produit chez JB Lighting pose pour nous à côté du nouveau P12.
Du côté des modules internes nous retrouvons deux roues de gobos rotatifs indexables, une trichromie CMY secondée par une roue de couleurs additionnelle, un filtre pour élever l’IRC et un CTO linéaire, avec ceci deux frosts progressifs, un iris et deux prismes rotatifs. Le zoom intégré affiche des valeurs mini et maxi de 5,7 et 60° d’ouverture.
Avec son capot ouvert, nous découvrons l’imposant système de refroidissement du moteur de leds de 640 W qui équipe les deux versions du P12.
La version Profile du P12 est dotée d’un ensemble de 4 couteaux à fermeture totale, montés sur un module dont la rotation est variable sur un grand-angle de 110°. Le Spot cède ses couteaux pour une roue d’animation à rotation continue.
Pour leur pilotage, JB Lighting a rendu ces projecteurs compatibles avec une foison de protocoles (DMX, Art-Net, sACN et même Kling Net…), la machine peut aussi être connectée en Wifi voire en Bluetooth !
Détails du module abritant les couteaux asservis du P12 Profile, nous retrouvons la qualité allemande, presque de l’horlogerie !
Derniers points importants, les dimensions des deux versions du P12 sont identiques, avec la tête relevée ces projecteurs atteignent 68 cm de hauteur. Belle performance au niveau du poids puisqu’il n’excède pas 23 kg.
Pour terminer, la cerise sur le gâteau :
conscients de proposer deux machines aux propriétés quasi-identiques à l’exception du module couteaux contre roue d’animation, JB Lighting nous indique que les cassettes abritant les couteaux ou la roue d’animation sont interchangeables, pour passer à volonté du Spot au Profile et inversement, un argument de taille en faveur de l’intégration de ces références dans les parcs de location des prestataires.
Un joli mois de mai vient de se terminer pour Robe France qui a livré au groupe Novelty-Magnum-Dushow 410 projecteurs motorisés. BMFL WashBeam, LEDBeam 150, MegaPointe et T1 Profile, voici le détail de la répartition de ces produits dans les trois sociétés de prestation.
100 BMFL WashBeam chez Novelty
100 nouvelles unités de WashBeam ont été livrées lundi matin à Longjumeau, dans les locaux de Novelty France. Le BMFL WashBeam, par sa puissance et sa polyvalence fait partie des grands favoris sur les fiches techniques des gros événements.
100 LEDBeam 150 chez Magnum
Le LEDBeam, petit projecteur motorisé à 7 leds RGBW de 40 W arrive en grand nombre chez Magnum ! Son poids de 7 kg, son agilité, la qualité de son faisceau et des couleurs générés par le système optique du Spiider s’ajoutent à un zoom qui emmène le faisceau de 3,8° à 60. Difficile d’y résister.
110 MegaPointe chez Dushow et 100 T1 Profile chez Dushow TV
Hybride de qualité, commercialisé depuis 2018, le MegaPointe est toujours un des best-sellers 2019 parce que son Beam (1,8° à 21°) est d’une puissance phénoménale et qu’en Spot le chariot de la lampe recule pour une excursion de zoom de 3 à 42° et une excellente homogénéité de faisceau pour un hybride. Les plus grands prestataires français l’ont adopté et Dushow en compte un total de 300 dans son parc de loc.
Le T1 Profile s’inscrit dans des derniers investissements de la nouvelle structure Dushow TV qui en a déjà plus de 100 dans son parc. Ce projecteur à synthèse additive de couleurs (leds RGBA + lime) puissant et silencieux spécialement conçu pour les applications TV et théâtre, fait partie des projecteurs prescrits cette année sur émissions de TV à forte audience, Legrand Oral, la Spéciale Véronique Sanson ou encore le Festival de Cannes notamment et en installation dans des studios là aussi de télévision tel que 20 heures le Mag sur TF1.
L-Acoustics vient d’annoncer à InfoComm 2019 le lancement d’un switch AVB prochainement certifié par l’Avnu, le LS10. Il s’agit d’une solution très simple d’emploi et fiable permettant la constitution de réseaux AVB/Milan redondés.
La face avant de LS10 avec les 5 premiers ports EtherCON™, trois autres sont accessibles en face arrière.
En tant que membre fondateur du groupe de travail sur le protocole Milan, L-Acoustics a largement adopté l’AVB, le seul standard conçu en tenant compte des vrais besoins en transport de données audiovisuelles. Milan et AVB apportent à l’industrie de l’audiovisuel la certitude de disposer dans le temps d’un standard efficace dans le transport de données sensibles dans un réseau.
Développé par et pour des utilisateurs et via des normes ouvertes, Milan est destiné à devenir un standard de nos industries. Pour mémoire, le groupe de travail Milan a été annoncé il y a tout juste un an à l’InfoComm 2018.
Genio Kronauer
« Nous savons que nos clients n’ont pas envie d’être des administrateurs, perdant du temps à configurer des réseaux » nous explique Genio Kronauer, le Directeur de la R&D électronique chez L-Acoustics et l’un des membres du groupe de travail Milan depuis sa constitution.
« Avec LS10 vous disposez d’un switch AVB fiable et qui fonctionne sans effort. Il suffit de l’alimenter en secteur et en signal et vous êtes prêts à envoyer de l’audio dans l’ensemble du réseau en quelques secondes. »
Deux LS10 peuvent être accolés et former un rack 1U pour bénéficier d’une redondance. Disposant de ports en face avant et arrière, LS10 peut être facilement monté dans le LA-RAK II de sorte à distribuer de l’audio et des des données à des contrôleurs amplifiés et à d’autres LA-RAK II grâce aux huit ports EtherCON™ et aux deux logements SFP pour des transceivers optiques. Dégageant très peu de calories et ne disposant donc pas de ventilateur, LS10 opère dans le plus absolu silence sans risque de surchauffe.
Simplifiant le déploiement de liaisons redondées Milan, le switch LS10 est conçu pour faire face aux problématiques propres au touring aussi bien qu’à celles de l’installation. Un port d’entrée pour une alimentation 24 V DC externe prend la relève en cas de coupure secteur. Si LS10 perd toute alimentation, il est à nouveau opérationnel après un redémarrage de seulement 5 secondes. En cas de panne avérée, un GPO peut commuter d’autres appareils.
La face arrière de LS10 avec les deux logements SFP, trois ports EtherCON™ un connecteur pour sans doute recevoir une tension externe et servir de GPO et la prise secteur.
« Le lancement de LS10 prouve notre engagement vis-à-vis de l’AVB et facilite la création d’un écosystème technique abordable et durable » ajoute Germain Simon, Manageur produit chez L-Acoustics. « Sa facilité d’emploi fait que les utilisateurs passent moins de temps à configurer le système et plus de temps à en tirer la meilleure expérience sonore possible pour le public. »
LS10 fonctionne aussi bien dans l’univers L-Acoustics comme en dehors et sera disponible à la vente au premier trimestre 2020. Sa certification Avnu est en cours et sera effective lors de sa mise en vente.
Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur l’AVB, le Milan, et l’Avnu, retrouvez cet article écrit par notre collègue Claude Ducros ici.
Pour télécharger la fiche préliminaire du LS10, cliquez ici.
Au début du spectacle avec une petite touche personnalisée par les Mac Aura. Saurez vous la retrouver ?
Le chanteur M. (Matthieu Chedid pour les intimes) célèbre ses 20 ans de création avec la sortie de son dernier album “Lettre infinie”. L’occasion pour lui d’offrir un moment unique et intime à son public en se produisant dans la petite salle du Cirque d’Hiver. Un lieu baroque et chargé d’histoire construit en 1851 et appartenant aujourd’hui à la famille Bouglione.
Jérémy Bargues, éclairagiste de M
Jérémy Bargues, l’éclairagiste de Matthieu, a dû jongler avec le kit de la salle et faire des choix personnels comme demander à MPM, qui fournit l’équipement, d’ajouter des BMFL Blade, des Mac Aura, des tubes led AX1, des barres de leds X4Bar et avec un système de poursuite RoboSpot pour commander un BMFL WashBeam.
Cette série de concerts était une étape laboratoire de création afin de tester, discuter et retravailler une sorte de “pâte à modeler créative”, en prélude à une tournée de plus grande envergure en Zénith et Arena. Elle a démarré en mars et nous sommes conviés à couvrir les dates de la Seine Musicale. Dans un article à paraître on détaillera donc le kit lumière de cœur de Jérémy, l’ajout de sublimes écrans à leds et les automates gérés en midi via Ableton Live.
Tom à gauche et……Roxy à droite, les automates musiciens du concert.
Le cirque d’hiver un labo de création dans une salle à part
Sans plus attendre, en piste avec une petite vidéo pour vous mettre dans l’ambiance du spectacle du Cirque d’hiver.
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SLU : Jérémy, quelle est ton actu récente depuis la tournée Mojo ?
Jérémy Bargues : Il y a eu Charlie Winston, HollySiz, la tournée de “Lamomali”, celle de la famille Chedid, Jain sur sa première tournée, Raphaël et Indochine à venir pour cet été en festivals. Avec Matthieu, cela va faire sept ans que nous collaborons.
La première tournée c’était pour son album “Îl” avec Dimitri Vassiliu. Puis j’ai continué avec Matthieu pour “La Famille Chedid”, ensuite pour “Lamomali” et aujourd’hui, la tournée de son dernier album, “Lettre infinie” qui célèbre aussi ses 20 ans de création.
Un très joli M en miroir infini fait écho aux miroirs de loges d’artistes. M s’habille au fil du spectacle pour endosser les différents personnages qu’il incarne depuis 20 ans.
SLU : Quelles sont vos habitudes de travail avec Mathieu ?
Jérémy Bargues : Les dates au Cirque d’Hiver sont comme un grand labo où les choses changent un peu tous les jours. Le soir on enregistre le spectacle en plan large pour pouvoir en discuter le lendemain, partager nos ressentis et prévoir les changements pour le spectacle qui suit. Ce tri se fait afin d’arriver à une tournée des Zéniths où l’installation sera complètement différente mais reprendra tout de même des éléments de cette première série de concerts au Cirque. Au final, c’est vraiment un travail à plusieurs mains.
Juste avant la retape du jour, le chanteur fait le point avec son équipe.
Alain Millon et François Causse ont collaboré à la partie automate. Au niveau de la scénographie, les idées de base viennent de Matthieu et chacun rebondit que ce soit au niveau du son, de la lumière, de la mise en scène. Chacun apporte sa petite touche. Personnellement, ce qui m’impressionne chez lui c’est sa capacité à se renouveler, avec un Gimmick marqué pour chacun de ses albums, qu’il soit visuel ou musical.
La tournée “Lettre Infinie” fêtant les 20 ans du baptême de M, le show reprend un peu tous ses petits objets “Gimmick”. On retrouvera donc la guitare rose, les lunettes de Peggy Guggenheim, les lunettes à leds, la perruque de Machistador, les lunettes miroirs de la tournée “Îl” (à Leds aussi d’ailleurs) et enfin la veste à rayures avec la coiffe en or du dernier album.
Le gril du Cirque d’Hiver, Claypaky Alpha Profile 1500 et de Sharpy, mais…
SLU : J’imagine que ce choix du Cirque d’Hiver a dû constituer un petit challenge d’un point de vue technique mais aussi artistique. Quelle a été votre approche de ce lieu atypique ?
Laurent Chéné : Le Cirque offre un caractère et un rapport au public qui intéressaient Matthieu, d’autant qu’il est parti sur un concept solo à la Rémy Bricka. Ses musiciens sont donc des automates.
…si on observe bien on peut apercevoir le BMFL Blade au centre que Jérémy a pu accrocher pour éclairer la piste et y projeter ses gobos personnalisés.
D’autre part, le show a pour particularité de devoir s’intégrer à l’infrastructure technique existante. Il nous fallait donc utiliser le kit lumière du Cirque d’hiver. C’était le deal de départ car leur propre spectacle se produit du samedi au lundi et nous prenons la suite du mardi au vendredi et ce pendant deux semaines. On ne pouvait donc pas faire une alternance sur toute l’installation matérielle pour d’aussi courts délais.
Jérémy Bargues : En effet, passer des Claypaky Profile 1500 à des BMFL les aurait obligés à refaire toute une programmation de show, ce qui était inenvisageable au niveau timing de montage et d’encodage. J’ai donc utilisé le matériel en place avec quelques ajouts dont 4 BMFL Blade dont un en accroche plein centre pour projeter des gobos custom.
Les peaux sont cerclées de leds pour flasher sur les percussions. A cela s’ajoutent l’éclairage du Mac Aura à droite et celui des BMFL Blade, délimité par les couteaux.
Le parc de Mac Aura a également été augmenté pour disposer de sources de proximité pour les instruments automates et bénéficier de petits aplats de lumière.
Il y a aussi des petits Par 16 installés sur la batterie qui est déplacée pendant le spectacle, barres à leds motorisées X4Bar, des tubes led AX1 pour cercler la piste, et enfin un RoboSpot afin de suivre Matthieu même dans les angles morts de la scène.
Des BMFL Blade en ajout pour s’approprier le kit du cirque d’hiver
SLU : Comment as-tu utilisé les BMFL Blade et pourquoi ce choix précisément ?
Jérémy Bargues : Je les avais déjà utilisés sur la tournée “Lamomali” et il me fallait de la puissance et de la polyvalence pour pouvoir répondre aux différents besoins. En plus, je ne pouvais ajouter que quatre appareils du fait du manque de place.
Un Gobo du BMFL Blade texture la piste en faisant écho aux casques dorés portés par M et son sosie au féminin pour la soirée.
Celui qui est accroché plein centre a également pour but de texturer la piste avec des gobos que j’ai fait fabriquer pour illustrer certains des titres chantés par Matthieu. Le sol de la piste étant blanc et de forme circulaire j’y ai tout de suite vu une projection de la sérigraphie du disque “Lettre infinie”.
Le pont de BMFL avec entre les BMFL Blade, le BMFL WashBeam qui suit l’artiste dans ses déplacements les plus inattendus grâce la petite caméra associée au système de poursuite RoboSpot, et que l’on peut apercevoir juste derrière le projecteur.
Ça permettait aussi d’emmener l’ambiance de Matthieu dans ce lieu. La roue d’anim du BMFL Blade est mortelle, on peut mettre des effets ou faire onduler les projections. Pour le titre “L’autre Paradis”, je projette une lune et ça fonctionne très bien.
J’en ai également deux à contre pour les entrées et sorties des invités ou pour un contre douche sur l’artiste car il y a une espèce de fosse d’orchestre qui ne m’a pas permis d’installer un vrai contre. Et enfin un dernier est installé au sol derrière le gong.
SLU : Tu les as utilisés en découpe ?
Jérémy Bargues : Oui, sur le piano, et les automates. Pour moi c’est un produit super propre et efficace, je n’en vois pas d’autres aujourd’hui qui puissent rivaliser. J’en aurai 30 dans le kit de la tournée Zénith.
Très joli tableau mixant la projection d’un gobo de la collection personnalisée par Jérémy et les faisceaux ultra-percutants des Sharpy.
SLU : Et pour les Mac Aura comment s’est faite ta réflexion ?
Jérémy Bargues : On a choisi d’ajouter des Mac Aura à leur kit qui en comprenait déjà pas mal et surtout au sol pour garder une homogénéité globale. C’est d’autant plus important pour les Wash. J’aime le Mac Aura, il est petit avec une ouverture idéale pour éclairer les totems et la patate est suffisante pour les deux-trois effets que je voulais faire. Je l’utilise depuis longtemps, il est efficace en source proche, notamment pour prendre les musiciens.
SLU : Ils ne se plaignent pas d’avoir une source led en proximité ?
Jérémy Bargues : (rire) Apparemment ça va, mais je les dose bien sûr et la lentille est plutôt pas mal. On peut mixer le faisceau et l’effet Aura pour moins leur éclater la tête. Pour moi le duo Mac Aura/ BMFL est le kit de base même si je cherche encore le wash ultime.
Matthieu est lâché, suivi par le RoboSpot. Tout est possible !
SLU : Le RoboSpot pour une scène centrale est une vraie solution ?
Jérémy Bargues : C’est l’outil parfait pour le show parce que Matthieu bouge beaucoup. Il fait des tours de piste, il va dans le public… J’en aurai deux sur la tournée des Zéniths à la face et en contre. Il y a un très court phénomène de latence de 150 millisecondes au niveau du flux vidéo mais Laurent, qui n’avait jamais utilisé de RoboSpot, l’a pris en main très facilement.
SLU : D’où viennent ces tubes qui cerclent la piste ?
Jérémy Bargues : Ce sont des tubes led Astera AX1. Ils sont complètement autonomes en énergie car ils sont sur batterie et je les contrôle en DMX sans fil par la GrandMa. Il y a un petit matriçage qui patche les cellules en 16 leds RGBW par tubes.
Ambiance disco punchy en couleurs. Les tubes Astera sont gérés par la fonction matrice de la GrandMa.
SLU : Tu prends le risque du DMX sans fil ?
Jérémy Bargues : Ces tubes intègrent un récepteur LumenRadio plutôt performant. Je les ai utilisés sur d’autres tournées et ça fonctionne bien. Le seul problème avec le DMX sans fil c’est qu’on ne peut pas faire du flash super-rapide parce qu’on perd quelques signaux parfois ce qui créé une sorte de traînée. Pour le Cirque d’Hiver j’ai réfléchi au placement pour éviter que les signaux ne soient brouillés.
Ça marche tellement bien que les émetteurs sont simplement installés en ligne sur 4 m de long. Ils sont en plus autonomes en énergie. Je les choisis car il fallait pouvoir faire le tour de la piste avec de la puissance sans que ce soit un enfer en termes de câblage. Les batteries sont mises en charge tous les soirs mais elles pourraient tenir 2 à 3 shows consécutifs sans les recharger (en supposant de ne pas faire de balances et de répètes).
Plongé dans sa lettre infinie, il s’auto-éclaire grâce à un petit système signé Visual Solution.
SLU : Comment est gérée la lettre lumineuse que Matthieu utilise pour s’auto-éclairer ?
Jérémy Bargues : C’est un système totalement autonome conçu par Visual Système, qui avait déjà conçu les lunettes à leds de la tournée précédente. C’est d’ailleurs le même système qui a été mis en place. Un petit interrupteur fait contact et allume les LED quand l’objet s’ouvre en laissant passer le courant. C’est Matthieu qui gère son propre éclairage, il doit simplement regarder constamment la lettre pour que le public ait cette sensation de lecture.
SLU : Tu pupitres sur GrandMA3…
La Grand Ma 3 rutilante est de sortie même si elle tourne encore sur le soft de la 2 en attendant que la toute dernière version soit stabilisée.
Jérémy Bargues : Ben oui, à un moment faut franchir le pas, mais comme tu le sais, elle tourne encore avec le soft du 2 en attendant que le 3 soit stabilisé. J’essaye de me décharger de plus en plus du côté technique pour me consacrer à l’artistique surtout pour un projet comme celui-ci où l’artiste demande beaucoup de présence.
Pour l’encodage, JC Aubré m’a donné un coup de main et parfois, pendant les répètes, Laurent Chéné prend le relais aussi à la console. C’est bien d’avoir quatre mains pendant les retapes où tout rebondit sur tout. J’avais aussi ma vieille console une MA Light Commander 12/2 avec des accès directs. C’est pratique en création pour tester certaines choses rapidement.
Jérémy reprend les Sharpy du Cirque d’Hiver pour exploser en salle des Beams puissants.
Éclairer Matthieu
SLU : Comment gères-tu la face, et les contres dans ce lieu circulaire ?
Jérémy Bargues : C’est assez particulier. Les contres par exemple, on oublie, mais ce qui est spécifique au Cirque d’Hiver sera possible en Zénith, d’autant plus que j’adore travailler les contres au sol et avec Matthieu on s’entend bien à ce sujet.
Les GLP X4Bar au-dessus de l’entrée des artistes dessinent de très belles lames de lumière entre Tom et Roxy
Le RoboSpot est essentiel car même s’il a été pensé comme un contre douche, il devient un contre pour le bout de la piste ou une face quand Matthieu se retourne pour le public situé à l’opposé dans la salle. En plus de ce système nous avons accès à deux poursuites Victor Robert Juliat pour assurer une couverture complète de l’espace.
Une des GLP X4 Bar, barre de leds motorisée en tilt.
SLU : Est-ce que cette scène circulaire a généré d’autres challenges ?
Jérémy Bargues : Le Cirque est un challenge en soi pour l’avoir pratiqué déjà deux fois. C’est tout de même une salle particulière avec une scène centrale et circulaire dont on essaye de se dégager un peu en enlevant des couches au fur et à mesure des passes.
L’objectif étant de ne conserver que ce qui est essentiel en lumière toujours dans cette idée de seul-en-scène. Il faut donc chercher à recentrer le focus sur lui avec une logique identique pour les automates. Je ne sais pas si j’y arrive mais j’ai vraiment essayé de créer quelque chose de nouveau en plus de jouer avec ce lieu qui est magnifique.
SLU : Cette ambiance cirque sera-t-elle reprise dans les Zéniths ?
Jérémy Bargues : Beaucoup de choses commencent à s’écrire ici donc des éléments seront semblables du point de vue de la mise en scène et du déroulé du spectacle. C’est le côté laboratoire de création dont je te parlais. Par contre, la configuration scénique n’étant pas la même, d’autres éléments seront apportés comme des VL10 Vari-Lite et des écrans led.
Ambiance plus intime sur la petite planète -M- formée par le cercle de tubes Astera AX1 et la projection d’un gobo de lune sur le plateau en rotation qui permet au public de voir son artiste sous tous les angles.
Conclusion
Jérémy m’a impressionné dans l’approche unique de son éclairage au Cirque d’Hiver. Essayer de se détacher de la salle mais aussi l’utiliser pour créer des tableaux intimistes et poétiques. Un grand écart en plus d’être un challenge. Il a su traduire les envies de Matthieu Chedid et avec sa baguette magique (c’est-à-dire des BMFL Blade) s’approprier l’espace. Les gobos fabriqués pour l’occasion se prêtent magnifiquement bien à la piste ronde. Notamment quand ils projettent une surface de lune, très poétique, pendant le titre “L’Autre Paradis”.
Les tubes Astera AX1 vivent tout autour de la scène et sous les projections de fumée. Un cerclage qui complète parfaitement les effets des Mac Aura. Ces derniers qu’ils soient dirigés en proximité vers les musiciens automates ou utilisés pour des effets sont pêchus et petits, pratique pour se faufiler dans une salle déjà bien chargée. Le show évolue depuis une ambiance seul-en-scène en passant par un joli cœur lors du duo avec sa fille Billie Chedid, prête à écrire son histoire comme elle le chante elle-même.
C’est le final, des faisceaux en blanc froids sont dirigés vers les boules à facettes avec la sérigraphie du dernier album projeté sur la piste. Magnifique !
Puis les ambiances se succèdent. Parfois un tableau aux couleurs chamarrées en hommage au cirque, puis un autre très graphique et géométrique pour “Le complexe du Corn-Flakes” et surtout une apothéose Disco où le public est invité à danser sur scène avec -M- au rythme de solos improvisés à partir d’un de ses titres les plus connus, “Machistador”. Une parenthèse survoltée où tout le monde se lâche. Génial !
L’avant-dernière date de cette série au cirque d’hiver a été un prélude à la tournée ayant démarré en mars 2019. Nous avons été conviés à couvrir les dates de la Seine Musicale, Nous en profiterons pour interviewer Jérémy sur son Kit lumière et sa collaboration avec les écrans à leds ainsi que sur la gestion des automates via un réseau midi relié à un Live Ableton. On chuchote que MPM qui a fourni l’équipement a acheté les derniers hybrides VL 10 Vari-Lite pour Jérémy, et que le chanteur sème régulièrement sa poursuite tellement il court partout. Ça promet !
Bisous et à très vite.
Les Plans
Plan de feu – M- au Cirque d’Hivers, vue de dessus. Les ajouts de Jérémy Bargues.
Les ajouts de Jérémy Bargues. Vue de face.Le réseau lumièreLe kit lumière du Cirque d’hiver
Adamson dévoile à InfoCom 2019 un nouveau sub d’installation de la série IS, le IS219.
Malgré sa faible hauteur qui va faciliter son intégration, il embarque deux HP de 19” dans une charge bass reflex.
« Les retours des architectes, des acousticiens et des intégrateurs sur notre gamme d’enceintes d’installation IS ont été extrêmement positifs » commente Brian Fraser, Manageur produit chez Adamson. « Il existe une demande pour une gamme d’enceintes de haute qualité, ayant fait ses preuves en tournée, tout en étant facile à intégrer et il n’est pas un meilleur endroit pour présenter de tels produits qu’InfoComm 2019. »
Brian Fraser
Le sub IS219 est le dernier né de la gamme IS et est conçu pour se fondre dans le décor tout en offrant des performances de très haut niveau. Il a été conçu afin de répondre à la demande de plusieurs grands intégrateurs.
Il s’agit d’un subwoofer conçu pour des applications uniquement au sol et là où la place est comptée.
Il embarque deux SD19, les mêmes équipant le sub de concert E219, des woofers à membrane Kevlar de 19” à grand débattement, double bobine de 5” et aimant néodyme acceptant des puissances très importantes.
La charge bass reflex est conçue pour délivrer un grave exempt de distorsion et très musical.
C’est gros des 19” et il aurait été difficile de réduire encore l’ébénisterie…
Les deux transducteurs montés en parallèle présentent une impédance de 4 ohms et acceptent une puissance AES de 3200 W. Avec un facteur de crête de 12 dB, le SPL max s’établit à 143. La réponse en fréquence s’étend de 29 à 100 Hz à ± 3dB.
L’ébénisterie reste fidèle au multiplis de bouleau traité marine, l’acier et l’aluminium de qualité aéronautique et dispose de deux ports Speakon NL4 en face avant et arrière. Des borniers sont disponibles en option.
Un IS219 déployé à la Seacoast Church à Mt. Pleasant en Caroline du Sud. Quand la taille a toute son importance…
Chaque sub est livré avec des poignées amovibles pour en faciliter la manutention tout en libérant les derniers millimètres, et sa hauteur de 51 centimètres lui permet de se glisser sous toutes les scènes.
Grâce aux contrôleurs Electro-Voice N8000 et au réseau IP Omneo doté de toutes les fonctionnalités audio Dante, le stade BayArena offre des performances audio supérieures, de la redondance et jouit d’une interface utilisateur conviviale avec IRIS-Net sur PC tactile.
Un stade de football s’astreint aux mêmes exigences qu’une équipe de football : l’objectif est de rester au niveau pour ne pas compromettre la compétitivité. Cela suppose un investissement continu dans les hommes et dans l’infrastructure. C’est pourquoi PBS Mediasolutions a été appelé à effectuer une mise à niveau technique au stade BayArena, domicile du club Bayer 04 Leverkusen qui évolue en Bundesliga.
De gauche à droite M. Lingk (Electro-Voice), J. Weiss (technicien media, BayArena), P. Bürgel (PBS), F. Palm (Electro-Voice), T. Pirtsch (Electro-Voice).
Cette mise à niveau a nécessité la modernisation du réseau audio du stade, qui était devenu obsolète, afin de permettre une diffusion audio de haute qualité et une surveillance à distance complète avec redondance totale, améliorant ainsi la convivialité, la performance et la fiabilité globale du système. En outre, les techniciens du stade souhaitaient pour la régie du studio une interface utilisateur graphique taillée sur mesure pour fournir une meilleure vue d’ensemble et une plus grande facilité d’utilisation.
Aux termes d’un appel d’offres, l’équipe technique de BayArena a opté pour un réseau basé sur la technologie IP OMNEO pour assurer la meilleure qualité sonore possible. Chacune des quatre salles d’amplification, en plus de la régie, a été mise en réseau au moyen de connexions rapides par fibre optique et équipée de deux contrôleurs matriciels audio numériques Electro-Voice N8000, de deux commutateurs Cisco, d’un total de 16 amplificateurs récupérés sur l’ancienne installation et de nouveaux onduleurs.
Peter Bürgel de PBS Mediasolutions, un intégrateur de Leverkusen, nous en dit plus sur le projet : « Cette mise à niveau offre des avantages considérables au client : on peut désormais surveiller le système de sonorisation complet avec le logiciel IRIS-Net ; avec Dante la qualité du son est nettement meilleure, la latence plus faible et la redondance garantit que toutes les fonctions restent disponibles en permanence, même dans le cas très rare où un élément tomberait en panne. Les exploitants du stade ont également été impressionnés par le rapport qualité/prix d’Electro-Voice. »
Ajouté à l’équipement de la régie de BayArena, un nouveau PC tactile joue un rôle clé dans la surveillance du système. L’interface utilisateur graphique du logiciel IRIS-Net affiche toutes les zones ainsi que des liens directs vers chaque élément. Cela se traduit par une sécurité maximale et un accès direct d’un seul coup d’œil. « Si un appareil tombe en panne, le logiciel affiche immédiatement la zone concernée et déclenche simultanément un basculement sans que cela ne s’entende sur la diffusion », explique Bürgel.
L’installation a quand même nécessité des travaux considérables : pour passer du système précédent à un réseau IP numérique OMNEO doté de toutes les fonctionnalités audio Dante, il a fallu recâbler tous les concentrateurs des amplificateurs.
Mais cela en valait la peine. « Le nouveau réseau ne se contente pas de satisfaire toutes les exigences qu’on impose à un réseau actuellement, mais il est équipé pour de futures extensions dans ce domaine. Il fournit déjà une base pour OCA, AES 67 et AES 70, et de fait, cette refonte constitue également un investissement pour l’avenir », remarque Bürgel.
Il y a 60 ans, le stade ouvrait ses portes sous le nom de « Stade Ulrich-Haberland ». Mais en 1998, il a été rebaptisé BayArena. A plusieurs reprises, le stade a été rénové, modernisé et agrandi. Il a maintenant une capacité de 30 210 places. Au terme de sa dernière modernisation, BayArena est devenu l’une des arénas de football les plus modernes d’Allemagne.
Pour mémoire, OMNEO est une architecture de connexion entre appareils devant échanger des données telles que du contenu audio ou du contrôle de périphériques. OMNEO s’appuie sur plusieurs technologies comme IP et les standards publics ouverts. Il prend en charge les technologies d’aujourd’hui, comme le réseau Dante d’Audinate, tout en adoptant les normes à venir. OMNEO offre une solution de réseau multimédia professionnelle supérieure à celle de toute autre offre IP sur le marché.
Christine and the Queens revient sur scène sous une nouvelle identité Chris, androgyne et animale, accompagnée des excellents danseurs du jeune collectif La Horde. Elle a imaginé une mise en scène privilégiant les corps et leur rapport à l’espace, le naturel, la simplicité.
Un grand écart artistique et technique pour l’équipe de création scénographique et lumière car il a fallu construire un spectacle qui a tout d’un Opéra et l’adapter aux contraintes de timing d’une tournée.
A l’AccorHotels Arena, une des dates de la rentrée parisienne de Chris, (de G à D) Camille Duchemin scénographe, Nicolas Olivier éclairagiste, Philippe Ducouret, alias l’Écu de MecaOctet et Manu Mouton, régisseur général nous racontent les étapes de la naissance de ce concert décalé.
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Avant même que nous posions la question, Manu Mouton, régisseur général de la tournée embraye.
Manu Mouton : « La première personne à citer dans la création c’est Christine. Quand je regarde mes notes du début du projet je retrouve tous les univers du show final. C’est elle qui a les idées. Nous l’avons accompagnée car elle ne sait pas forcément comment le dire techniquement, mais elle savait très précisément ce qu’elle voulait.
SLU : Comment êtes-vous arrivés tous dans ce projet ?
Manu Mouton : J’ai fait la direction technique du projet Justice il y a plus de 1 an. C’est la même production. Quand Christine a décidé de se remettre en route dans un univers complètement différent du précédent, Corida m’a proposé de réunir une équipe autour d’elle. L’artiste avait un brief vraiment très particulier : lumière blanche, pas de couleurs, ne pas voir les faisceaux, ne pas voir les sources.
Et si on commençait par la fin, Chris et tout son public sous la neige !
Elle parle de corps, de voir les muscles de voir la sueur. Elle évoque des toiles de fond peintes et des effets naturels comme la fumée, la neige, le sable, rien d’acidulé, rien de technologique, rien de numérique.
J’ai démarré le projet avec Philippe Ducouret, dit l’Écu, mon complice de toutes les créas, Justice et beaucoup d’autres, qui avec sa société MécaOctet construit de la machinerie assistée par ordinateur.
Dès le début avec Christine on parle d’éléments naturels dont la neige, et j’ai le souvenir d’avoir vu le plus beau de ce type d’effet dans un spectacle , “Neige”, de la chorégraphe Michèle Anne De Mey. Nous nous rapprochons de Nicolas Olivier qui a réalisé ces machines, il parle la même langue que Christine, et il a une grande expérience de la neige et de la fumée pour le théâtre.
De gauche à droite Camille Duchemin scénographe, Nicolas Olivier éclairagiste, Philippe Ducouret, alias l’Écu de MecaOctet et Manu Mouton, régisseur général
Pour l’anecdote, Christine arrive à l’essai suivant avec quelques photos de spectacles de danse dont elle souhaite se rapprocher et l’on découvre que c’est Nicolas qui a éclairé les trois quarts d’entre eux. Il a donc fait la créa lumière avec les niveaux, les intentions correspondant parfaitement à l’univers de Christine.
J’ai travaillé aussi avec Thibault Richard, mon complice de direction technique, qui a une spécialité réseau. Plus tard j’ai fait appel à la scénographe Camille Duchemin. Elle a repris les bribes que nous avions jetées et a commencé à accompagner Christine dans l’écriture du projet et la réalisation des toiles, choix des images, travail d’impression.
En son, Julien Decarne (FOH) et Vladimir Coulibre (sound designer et ingé système) nous ont proposé le projet L-ISA. C’est un chapitre à part mais que nous avons beaucoup travaillé car ça complique le rigging. Pour que ce soit possible il faut intégrer L-ISA très tôt dans le projet. »
Les toiles de fond de scène, imprimées et repeintes
Le premier espace resserré, très frontal, lié au premier tableau. Les corps sont très proches les uns des autres.La montagne envoie une ambiance plus menaçante par les simples niveaux de lumière qui la révèlent. L’œil est attiré sur Chris.
SLU : Camille, comment as-tu travaillé le projet avec Christine ?
Camille Duchemin, scénographe : « Christine avait une idée assez précise de tableaux qu’elle voulait de l’époque de Hondson River School. On a découpé la chronologie en 3 parties. Une première partie terrestre sur une petite vignette serrée en bord de scène pour contraindre les corps dans un premier espace restreint avec un regard très cadré par cette image.
Le travail de découpe montre le chemin et les ailes qui porteront Chris dans la deuxième saison de l’histoire.
Un tremblement de terre permet de faire disparaître cette première toile. L’espace s’ouvre pour la deuxième partie sur une image plus tempétueuse, une mer déchaînée, une image plus longue et cinématographique. La lumière occupe l’espace différemment et la chorégraphie prend plus de place.
Deuxième espace, plus profond plus ouvert avec des éléments liquides qui, en fonction de la température de couleur des sources impliquées…… renvoient un message différent.
On a beaucoup travaillé les modes d’impression sur les toiles coton imprimées. Elles ont été repeintes pour garder les reliefs et les volumes et gagner en profondeur. Quand on agrandit 100 fois un tableau qui mesure 40 cm par 60, on perd la qualité de la touche, on perd la nervosité qu’il faut restaurer.
La première toile est rigide, la deuxième toile est plus souple, soumise à la tempête et se fait avaler pour laisser la place au troisième espace immatériel. Cet espace vide est dessiné par le sable, la neige, la fumée, la lumière.
Le sable, juste éclairé par un PAR CP 60, un magnifique tableau plein de poésieEspace sans limite, habillé par la fumée…… la neige.
Et on finit sur une dernière image où elle va dans le public. Elle veut pousser les espaces pousser les murs, gagner en possibilités, c’est ce que ses textes racontent. On a travaillé le rapport des corps à l’espace. C’est la lumière qui révèle les qualités de peau et donne un grain, une matière qui est très forte. »
L’écriture lumière
SLU : Nicolas, c’était quoi la difficulté en lumière
Nicolas Olivier, Eclairagiste : « C’était de venir avec un éclairage épuré par rapport à ce qui se fait dans cette taille de spectacle habituellement, éviter la vidéo, les effets de fumée intempestifs et surtout le dessin des faisceaux en mouvement, en couleur.
Ce que je trouve beau dans le spectacle c’est que les corps et l’artiste sont au centre du visuel, à l’opposé d’une scénographie complètement débordante qui aveugle, et où le sujet se perd parfois. Ici le sujet c’est le chant, la danse, les corps, le volume des espaces créés par la scénographie, différents plans, la profondeur.
Comme on a appris à parler ce vocabulaire en commun, la lumière qui restitue les matières, les teintes, les peaux, les volumes s’est faite assez naturellement et assez rapidement. »
Camille Duchemin : « Découper le ciel ou le sol, faire vivre les images pour les voir différemment. La toile de la mer on la voit de plusieurs manières différentes suivant les tableaux. Parfois elle est intégrée avec les corps, parfois on voit juste la vague et le dos de Christine. Il y a aussi tous les découpages à l’intérieur des toiles qui ont fait partie de l’écriture de la lumière. »
Un contraste violent de textures et de lumière.
SLU : Camille, tu parles beaucoup de lumière et toi Nicolas de matière, mais qui fait quoi exactement ?
Camille Duchemin : « C’est difficile de dire qui fait quoi. Quand l’équipe marche bien, chacun à un moment donné fait de la scéno, de la lumière. On vient chacun avec notre culture et très vite tout le monde s’imprègne de la pensée des autres. Nicolas a été amené à faire aussi des recherches de scénographie, de matières et moi des recherches de lumière. »
Nicolas Olivier : « Et puis aussi d’organisation de travail. On a tous bousculé nos zones de confort. »
Camille Duchemin : « Sur cette création, il y a deux cultures qui se rencontrent. La culture show musical qui n’a pas l’habitude de répéter longtemps et la culture théâtre pour laquelle il est normal de répéter sur plusieurs semaines. Ici, on arrive à une espèce de forme opératique et chaque changement de décor, de lumière demande à être répété pour bien valider qu’il rentre dans les corps de la chanteuse et des danseurs. Ces cultures de travail sont différentes donc tout le monde était un peu bousculé. »
Une belle ligne de Dalis 860 Robert Juliat bord plateau pour éclairer la première toile et attraper les danseurs.
SLU : Tu as utilisé quelles sources ?
Nicolas Olivier : « Il y a un peu de tout. J’ai utilisé des sources à décharge des PAR, de la led. J’ai choisi des Dalis sur perche pour éclairer la deuxième toile et je les ai utilisés en bain de pieds bord plateau pour éclairer la première toile et aussi ressortir les danseurs quand ils sont au premier plan.
Nous avons des barres de PAR car nous avons tout de suite senti le besoin du filament pour éclairer les corps, pour les sentir, sentir la sueur, les muscles naturellement. Je viens du théâtre donc c’est un outil que je connais très bien.
Les BMFL WashBeam choisis pour leur puissance et leur large ouverture, cohabitent avec les lignes de Par CP61 , une dizaine au total pour éclairer les corps. A gauche une ligne de Dalis 860 se réserve l’éclairage du paysage de mer déchaînée.
Et là où je suis sorti un peu de mon travail habituel c’est qu’il a fallu rentrer un kit qui pouvait se monter en un jour et qui réponde à toutes ces volontés de lumière, ne pas sentir le faisceau avoir un wash suffisamment large et puissant ou en encore un projecteur de découpe motorisé et c’est pour ça que l’on s’est tourné vers les BMFL Blade et WashBeam Robe.
Le Elidy est arrivé un peu par hasard. J’avais envie d’un effet latéral assez prononcé donc puissant pour casser par moments la lumière englobante et le Elidy était parfait pour assurer cette fonction. Et du coup il y a une source un peu technologique qui apparaît dans le spectacle et je trouve que ça fonctionne. Il a une très belle couleur, très très proche de l’halogène.
Le mur de Elidy est en deux parties positionnées par moteurs Gis dont l’asservissement a été développé par MecaOctet. Un au sol est dissimulé par la scène, l’autre est accroché.A gauche de l’image, il envoie un éclairage latéral de forte puissance sur scène pendant la 3e partie immatérielle du show.Les deux BMFL Blade et leur RoboSpot Motion Camera du système de poursuite semi automatisé de Robe…… et leurs télecommandes back stage rebaptisées « mobylette » par tous les lighteux.
Nous avons aussi deux “mobylettes” (RoboSpot) qui nous ont sauvé la peau car je ne pouvais pas attaquer avec une poursuite traditionnelle en salle. J’accrochais les toiles, la première notamment qui est vraiment très proche de Christine. J’ai décidé de placer les BMFL Blade sur le pont de face et j’ai un très bel angle d’attaque grâce auquel elle ressort juste surlignée. »
SLU : Tu as recours aux CTO progressifs, aux ambres ?
Nicolas Olivier : Oui et au minus green, aux frosts progressifs et à la nature des sources elles-mêmes aussi, la lampe arc, le PAR, la led chaude du Elidy. Ces blancs créent suffisamment de températures de couleur différentes pour satisfaire nos besoins. La couleur existe par référence à ce qu’il y a à côté ou à ce que tu as vu avant. Travailler les blancs donne la sensation de ne pas voir le même morceau tout le temps par le dégradé et les nuances de blanc, le blanc qui du coup devient un peu gris. C’est vraiment ce travail qui m’intéressait et ça s’est joué très naturellement.
SLU : Et tu travailles quels angles de faisceaux !
Nicolas Olivier : Les PAR sont des CP 61 mais il y en a beaucoup donc on n’identifie pas 60 sources. Elles travaillent comme une seule source. Si je veux un contre-jour très directif, un latéral par exemple, j’ouvre les zooms des BMFL à fond, je mets le frost à fond et j’utilise 6 machines mais ça donne la sensation d’une seule machine en termes de lumière car on ne diffuse pas du tout de brouillard donc on ne matérialise pas les faisceaux.
SLU : As-tu eu des problèmes de rendu des couleurs avec les sources à arc ou à led ?
Nicolas Olivier : Avec les Dalis, non pas du tout. La lampe des BMFL Robe tire par contre un peu sur le vert mais il y a un minus green dans le projecteur qui me sauve la peau et que j’utilise systématiquement. »
Les effets d’éléments naturels
La troisième partie du show, place les corps dans un espace immatériel très poétique animé par la neige, des nuages de fumée sur scène et dans la salle, et des lignes de sable qui se désagrègent. Certaines machines sont louées par FX3, d’autres ont été développées par MecaOctet, et toutes sont contrôlées par l’Ecu en live.
Les seaux de neige ventilée, accrochés et frisés. Il y en a aussi une dizaine en salle pour un effet final immersif surprenant et très réussi. A droite un pont de 3 BMFL Blade, puis on devine la lentille de sortie des BMFL WashBeam sur 2 ponts qui encadrent les seaux de neige et la première toile. A gauche de l’image, un autre pont de BMFL WashBeam est positionné devant la deuxième toile.
SLU : Comment fonctionne cette fameuse machine à neige qui a provoqué la rencontre de Nicolas?
Manu Mouton : « Cet effet nécessitait de tendre des filets de 12 mètres sur 3 plans, agités par des moteurs, et comme ça gouttait un peu avant l’effet, il aurait fallu prévoir des volets motorisés.
La neige est un effet très important du spectacle mais qui dure seulement 20 secondes. Investir autant d’argent ne valait pas le coup. Je suis finalement revenu à un système de seaux ventilés qui crachent de la neige, plus simple à mettre en œuvre et surtout moins coûteux. »
SLU : Quelle est la technique qui permet d’avaler la deuxième toile ?
Manu Mouton : « Nous avons deux toiles pour le décor de mer déchaînée. Il était impossible dans le cahier des charges d’avoir une belle toile en couleur et en profondeur, assez fine pour être enroulée et qui redevienne tendue et lissée le lendemain donc on l’a doublée. On largue la première dans le noir. C’est une deuxième toile, plus légère qui s’agite dans la tempête et à la fin se fait embobiner en une seconde dans une machine qui a été développée par l’Ecu. »
La version souple de la deuxième toile, moins détaillée et plus légère, juste avant le « sniffage »
SLU : Comment parvenez-vous à maintenir un nuage dans le dispositif scénique ?
Nicolas Olivier : « Pour la troisième partie du spectacle, on utilise un fond de scène noir et 1,5 m plus à la face, il y a un tulle, un clear screen. Dans cet espace que l’on appelle le bocal, la fumée stagne car on parvient à créer un microclimat par différence de températures et l’on y évite les courants d’air. Le nuage ne se dissipe pas tout de suite ce qui produit un effet de profondeur. Ce système est issu d’une recherche que j’avais faite pour un précédent projet.
A gauche du couple de BMFL Blade et WashBeam, on remarque la présence discrète d’un des tubes de sable collé à son boîtier de commande.
Devant le bocal sur scène on envoie de gros jets de fumée à dissipation très rapide et dans la salle on utilise des fumigènes pour créer des nuages.
C’est un artifice Le Maitre qui produit une traînée de fumée de couleur verte. L’avantage avec les artifices c’est que les couleurs sont très denses.»
SLU : Quelle est la machine qui envoie des lignes de sable sur “La Marcheuse” ?
Manu Mouton : « J’ai une dizaine de machines à sable développées par l’Ecu. C’est un tube qui mesure 50 cm de haut et 8 cm de diamètre. Il contient 13 minutes d’effet. On l’utilise pendant 3 minutes, autrement dit une grosse poignée de sable par machine. »
Un beau petit théâtre monté en seulement une heure et demie
Manu est vraiment enthousiaste à juste titre. L’accroche des 15 perches nécessaires aux toiles, frises, machines à neige, barres de PAR, projecteurs et consorts ne prend finalement pas plus d’une heure et demie.
Manu Mouton : « Nous étions à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, dans la salle où nous faisions toutes nos répétitions. A 3 m du bord plateau, avec l’Ecu, on regarde le plafond en se disant que jamais on ne pourra monter un système traditionnel d’accroche en tournée, et on commence à réfléchir à un système de poutres face/lointain, des mother truss, pour supporter les perches. On n’a pas beaucoup de charge mais on a besoin de 15 ponts car toutes les sources sont frisées et du coup ça ajoute un grand nombre perches.
En position haute, 3 des 4 poutres de 500 carré chargées des moteurs de levage des nombreuses poutres.
Ce jour-là, Philippe Coudyser, le patron de Sonoss et Frédo de Régie Lumière passent déjeuner avec nous. Philippe est à Lille donc voisin. Et l’histoire se raconte en quelques heures entre Sonoss qui fabrique, Régie Lu qui achète et moi qui loue.
On est parti d’une poutre Eurotruss en 500 carré, complètement ouverte dessous, comportant un rail auquel sont accrochés des moteurs 250 kg D8+ (double frein) qui nous évitent les élingues de sécurité donc qui restent disponibles. C’est important, on a les machines à neige à recharger, des machines à sable à recharger, les lâchers de toiles, etc. On a développé un système de 4 poutres face lointain en 500 carré de 15 mètres de long, chacune montée par 4 moteurs 2 tonnes avec peson.
J’ai donc seulement 16 points d’accroche au plafond de Bercy. Dans chaque poutre sont intégrés 16 moteurs, donc 64 au total, prêts à contrôler mes 16 perches. C’est Eurotruss via Sonoss qui a fabriqué la poutre de 500 ouverte avec un rail au milieu et les moteurs de 250 kg D8+ Gis. C’est une marque suisse qui fabrique des petits moteurs, légers et maniables.
Le pont Eurotruss en 500 carré ouvert dessous laisse passer l’extrémité des moteurs accrochés sur le rail interne..
SLU : Comment sont gérés les 64 moteurs ?
Manu Mouton : Sonoss a optimisé le système en prévoyant de placer une armoire de contrôle de pilotage à chaque extrémité des poutres. Et ainsi tout est concentré en haut. Je monte une 32 tri et une mini Socapex pour alimenter et contrôler une armoire, donc 8 moteurs. J’ai au final 8 câbles d’alim et 8 câbles de contrôle pour les 64 moteurs. Au niveau du câblage ce n’est rien.
Je récupère ensuite mes 8 câbles sur ma télécommande 60 moteurs et j’ai mon théâtre sous la main. Temps de montage 1 h 30 chrono ! J’évite aussi une forêt de câbles, le coût de 64 points d’accroche au plafond de la salle et d’une nuit de rig.
La télécommande analogique des 64 moteurs Gis fabriquée par Sonoss
Aujourd’hui on a des pesons externes qui communiquent en wifi avec un ordi pour le contrôle de charge. Avec la nouvelle télécommande numérique que Sonoss vient de développer, je pourrai voir la charge appliquée à chaque moteur. C’est un projet qui m’intéresse pour des productions plus classiques à forte charge donc je continue son développement.
À terme on prévoit de grossir le rail intégré dans la poutre pour utiliser des moteurs asservis de 500 kg et même des 500 mouflés si on a besoin de 1 tonne. Tout comme on fait des prépas de light, on va pouvoir faire des prépas de rig, faire des mémoires et les rappeler. Et puis accrocher simplement avec le contrôle de la charge ce qui pour moi est obligatoire. Il est urgent de travailler avec des pesons, ne serait-ce qu’en festivals.
J’aimerais tirer mon chapeau à Philippe de Sonoss qui a développé le système et à Frédo de Régie lumière qui a investi, car pour moi, côté budget de création de la partie technique, c’est hyper compliqué de débloquer des fonds juste pour des questions de rapidité de montage. C’est invendable à l’artiste, ça parle peu au producteur. Ce sont des gens qui nous suivent depuis longtemps et Frédo à l’époque a dit “Ok, j’achète et je vous le loue sur 9 dates !” On est au-delà de la logique financière d’une boîte. »
Conclusion
En rupture avec tous les concerts que nous avons vus, en rupture avec ce qu’elle faisait avant, Chris surprend certes et finalement rassure. Elle assume sa volonté de sortir d’un cadre qui l’étouffait, elle assume tout autant la tempête qui en découle et souffle un vrai vent de liberté soutenue par son producteur Corida, et son équipe de création technique. Ils se sont mis en quatre pour aller au bout de ses envies. La lumière ne se montre pas comme un support de la partition musicale, elle se plie aux besoins d‘une scénographie située entre opéra et comédie musicale.
On ne parle pas de conception lumière, on parle d’éclairage et Manu Mouton a recruté avec Camille Duchemin et Nicolas Olivier des experts dans l’art de l’illusion. Le regard est tout entier focalisé sur les corps qui s’expriment avec une sensualité féroce dans un décor ou une absence de décor qui traduit 1 000 ambiances par le jeu magique des lumières et des effets naturels. “On s’est rendu compte que la simplicité pouvait emprunter des chemins sinueux” me confiait Camille Duchemin, et cette équipe de techniciens aime à l’évidence les randonnées de l’extrême.
Produire un Opéra pour une tournée est un challenge technique qu’ils ont maîtrisé avec leur expérience, leurs talents de chercheurs et l’investissement de toute l’équipe. Proposer un Opéra dans une salle grande comme l’AccorHotels Arena pour 18 000 spectateurs était par contre un pari vraiment osé…