Prolight + Sound (du 10 au 13 avril 2018), salon international des technique du spectacle, de l’événementiel, des technologies de la communication de la production audiovisuelle en partenariat avec le Musikmesse (du 11 au 14 avril 2018) rassemblera les professionnels du monde entier.
Messe Frankfurt Exhibition GmbH / Jochen Günther
En 2017, ces deux évènement ont attiré près de 100 000 visiteurs venant de 144 pays au centre des expositions de la ville. Prolight + Sound en plus de renforcer son partenariat avec Musikmesse, mettra à l’honneur les technologies immersives via un panel de conférences et de démonstrations au sein du salon.
Messe Frankfurt Exhibition GmbH / Pietro Sutera
Ce Duo crée un espace commun pour concentrer ses forces sur le secteur audio, recording et DJ dans le Hall 4.1.
Ce segment de marché bénéficiera donc d’une nouvelle plateforme de présentation ayant une position plus centrale. Auparavant, les exposants de ce segment pouvaient avoir à être présents à la fois au Prolight + Sound et au Musikmesse. Avec ce nouveau concept organisé dans le Hall 4.1, les exposants pourront capter les visiteurs des deux salons via un unique stand. Le hall 4.1 sera ouvert tout au long du Musikmesse.
Les produits s’y trouvant ne s’adresseront pas seulement au utilisateurs professionnels du spectacle et des technologies médias, mais aussi aux musiciens, aux producteurs de musique et aux revendeurs d’appareils comme les microphones, les processeurs de signaux et d’effets, les câbles, les tables de mixage, les unités de contrôle, les outils de monitoring, les outils de production, les équipements DJ et les outils hardware et software d’enregistrement.
Les produits pour le live et les installations fixes seront exposés dans le Hall 3.1 comme les années précédentes. Également rattaché au Hall 4.1, la “Silent Stage” (scène silencieuse), lancée en 2017, présentera un concept innovant de “son propre” ainsi qu’un espace “Sound & Recording” accueillant des conférences sur le mixage et la production.
Prolight + Sound : Le rendez-vous des professionnels
Messe Frankfurt Exhibition GmbH / Pietro Sutera
Dans la section Est du centre des expositions, les acteurs présenteront leurs technologies avant gardistes pour le spectacle, les systèmes d’intégration et de création.
Ici, les visiteurs de toutes les disciplines de l’événementiel et des technologies médias pourront non seulement découvrir les nouveaux produits mais aussi trouver une inspiration et une expertise sur des sujets les touchants individuellement lors de programmes complémentaires.
Les conférences du Prolight + Sound aborderont la prise de son, les systèmes de sonorisation live, la conception lumière, etc. Les sujet, gagnant du terrain au Prolight + Sound, concernent les technologies médias et les systèmes d’intégration. Les tendances technologiques comme le réseau audio digital (AV over IP) et les technologies immersives seront présentées par des experts.
Les professionnels du son et de la lumière pourront ainsi voir de nouveaux produits en démonstration sur la scène du PRG/LEA au “Festhalle” et en extérieur à l’outdoor Live Sound Arena.
Photo Ludovic Monchat
Les technologies immersives
Prolight + Sound a par ailleurs décidé de mettre un coup de projecteur sur les nouvelles technologies de réalité virtuelle. A cette occasion, un forum des technologies immersives se tiendra le jeudi 12 avril est sera constitué de conférences autour de sujets tels que l’audio en 3D, la réalité virtuelle, la vidéo à 360° et l’holographie. De plus, plusieurs zones de démonstration permettront d’apprécier des écoutes immersives.
PLS Immersive / Pietro Sutera
Forum sur les technologies immersives
Ce nouveau programme de conférences a pour but de donner aux visiteurs l’opportunité de découvrir :
PLS Immersive
Comment moderniser leurs évènements grâce à des expériences immersives.
Comment gagner de l’argent aujourd’hui et dans le futur avec des contenus de réalité virtuelle.
Où ces solutions s’avèrent les plus appropriées en production.
Le choix des sujets abordés a été effectué en collaboration avec des professionnels du secteur tel que des producteurs de contenu, des spécialistes broadcast ainsi que des chargés de production et organisateurs d’événements.
Le programme démarrera par un workshop sur la 3D audio animé par Lasse Nipkow, fondateur de Silent Work.
Puis Jörn Nettingsmeier de l’association allemande des ingénieurs du son (Verband Deutscher Tonmeister) se penchera sur le potentiel de l’audio en 3D dans les théâtres.
Michael Ochs de PRG Lab, passera en revue les tendances du secteur de l’événementiel allant de l’exposition interactive aux expériences spatiales immersives.
Andrea Gause de Gerriets présentera les secteurs d’utilisation de la 3D et des techniques de projection d’hologrammes.
Par ailleurs, deux conférences seront données par Mattias Hundt de Hessian Broadcasting (HR) sur la partie business des contenus de réalités virtuelles et du workflow de production d’un clip musical en 360° dans sa globalité.
Zone de démonstration autour du son 3D/immersif
En parallèle de ce programme de conférence, plusieurs exposants de Prolight + Sound feront leur propre démonstration.
d&b audiotechnik fera par exemple la démonstration de d&b Soundscape, une boîte à outils destinée aux expériences sonores. Avec des systèmes de diffusion d&b combinés à un système de traitement perfectionné, de mixage et d’émulation de salle, le fournisseur audio pro offre un nouveau monde de créativité sonore. Il y aura également des présentations sur le développement, la conception et les débouchés du d&b Soundscape ainsi que des workshop le mardi, mercredi et le jeudi.
Dans le Hall 3.1, Alcons Audio et Astro Spatial Audio organiseront conjointement une démonstration de son immersif. Les produits présentés incluront le premier haut-parleurs Alcons Pro-Audio à guide d’ondes breveté et un moteur Astro SARA II premium.
PLS Immersive
Les visiteurs pourront aussi faire l’expérience d’une installation son unique sous le Klangdome dans la zone d’exposition extérieure.
Equipé d’un système de diffusion DIY 3D à 31 haut-parleurs et d’un plancher vibrant, ce dôme géodésique constitue un lieu d’événement sonore intensif.
6 x 6 canaux d’amplification 100 W classe D sont utilisés dans le système Ambisonics 3D pour alimenter des hauts parleurs étanches de 8 ohm.
Mais également
Pour la 15e fois, Prolight + Sound présentera les “Sinus – System Integration Award”.
Le Hall 4.0 accueillera tous les utilisateurs broadcast dans le “Moving Picture Pavillon” où seront présentés des produits liés à la production vidéo live et au streaming ainsi que la chaîne de production “ready-to-play”.
Les produits et les séminaires liés à la scène et au théâtre seront résumés dans une brochure spéciale afin d’aider les chargés de production, techniciens et autres professionnels du spectacle vivant à se déplacer sur le salon.
Et, fidèle à la tradition lancée par Prolight + Sound, “l’Opus German Stage Award” récompensera les réalisations exceptionnelles dans le domaine de la scénographie et des technologies scéniques.
Messe Frankfurt Exhibition GmbH / Jochen Günther
Comme l’année passée, Prolight + Sound et Musikmesse auront lieu conjointement les mercredi, jeudi et vendredi, les tickets d’entrée permettant aux visiteurs d’accéder aux deux événements.
L’anticipation, la colère, le dégoût, la peur, la joie, la tristesse, la surprise, la confiance, voilà les huit émotions primitives* qui sont exprimées et vécues au cours de Skalar, une singulière et fascinante œuvre d’art créée par l’artiste designer Christopher Bauder et le musicien compositeur Kangding Ray. *Ce sont les 8 émotions de base selon la classification de La théorie psycho-évolutionniste des émotions de Robert Plutchik. Il pensait qu’elles étaient primitives sur le plan biologique, et qu’elles avaient évolué pour faciliter l’adaptation de l’animal sur le plan de la reproduction. Il a défendu leur primauté en montrant que chacune d’elles déclenchait un comportement d’une grande valeur de survivance : par exemple, la peur inspirait la réaction de fuite ou de combat. Quatre-vingt-dix Robe Pointe, 65 miroirs à double face accrochés à 195 moteurs spéciaux, bordés chacun d’un cercle de 180 pixels adressables… dans un bâtiment industriel historique massif comme une cathédrale.
L’aspect audacieux de ce décor plutôt cool est Kraftwerk «l’usine» à Berlin, l’écrin encore resplendissant d’une centrale électrique désaffectée qui alimentait jadis le centre de Berlin-Est, à l’époque où la ville était divisée par la politique de la guerre froide… impressionnant par sa taille et magnifique par sa sévérité. Skalar juxtapose la technologie et la fantaisie dans une dichotomie cérébrale pour inciter l’imagination et l’esprit à provoquer les réactions très humaines, les émotions les plus profondes.
Au niveau conceptuel, le point de départ de Christopher était la « roue des émotions » du célèbre psychologue américain Robert Plutchik, mais au niveau physique, c’était Kraftwerk lui-même. Le fait d’avoir travaillé là il y a quelques années a suscité l’ambition de faire quelque chose de gigantesque et passionnant avec la lumière et l’espace. Il a pressenti que l’environnement se prêtait naturellement à être glorifié par un travail d’une dimension épique.
Skalar occupe l’ancienne salle des turbines au troisième étage, qui offre un espace de présentation gigantesque de 100 mètres de long sur 40 mètres de large… avec 25 mètres de hauteur sous plafond. C’est presque par hasard que l’occasion s’est présentée lorsque l’équipe de Kraftwerk a pris contact pour annoncer que le lieu était disponible pour le mois de février. Le délai était court à ce moment (c’était en novembre), et cela a galvanisé Christopher dans un plan d’action : Skalar était né.
L’idée était également d’impulser des projets d’ingénierie innovants, à savoir un système de treuil sur mesure et un logiciel de contrôle de spectacles, sur lesquels il travaillait avec sa société Kinetic Lights. C’est son autre société, l’atelier de design WHITEvoid, qui a produit l’événement, alors que la coordination technique et la fourniture du matériel passait par Kinetic Lights.
Dès le démarrage effectif du projet, Christopher savait déjà qu’il voulait utiliser les Robe Pointe comme LA source du faisceau qui allait s’associer et fonctionner avec le système de miroirs. C’était donc parfaitement logique pour lui de rencontrer Robe qui était par ailleurs extrêmement désireux de devenir un partenaire technique, et était ravi de cette occasion de s’aligner sur un projet passionnant et innovant. Ce travail autonome s’est aussi associé à l’édition 2018 du Festival CTM de la musique et de l’art d’aventure de Berlin pour sa première semaine, mais il s’est poursuivi durant trois semaines supplémentaires par la suite.
Christopher et David Letellier (Kangding Ray) savaient qu’ils devraient adapter leur travail avec précision pour s’intégrer parfaitement dans le bâtiment. « Ce n’est pas un endroit où l’on peut négocier », a expliqué Christopher. « L’affaire, c’est qu’il faut s’embarquer et le traiter avec tout le respect qu’il mérite, trouver des solutions aux problèmes comme les temps de réverbération et le montage particulier qu’il demande ». Être capable d’y travailler, c’était plutôt une sorte de privilège.
Dans Skalar, Christopher souhaitait que le public s’immerge dans l’univers sonore et visuel créé par l’installation et ressente les émotions en réaction directe à l’œuvre, sans perdre de vue que chacune serait complètement unique selon le décor et l’environnement, chaque individualité portant dans l’équation les caractéristiques essentielles de sa propre personnalité.
Le système de miroirs est fixé au plafond de l’espace et les projecteurs sont disposés tout autour sur trois côtés : 75 Pointe sont fixés aux murs sur des échelles et 15 sont montés sur trois poutrelles verticales au sol au milieu. Cette installation dynamique permettait à Christopher de mélanger et de plier les lumières dans de nombreuses directions.
Ce qui l’intéressait particulièrement, c’était la relation entre les faisceaux directs, provenant directement des projecteurs vers les miroirs et les faisceaux secondaires, réfléchis par les miroirs. La différence de résonance et de qualité des faisceaux modifie la perception et donc les réactions de chacun, et les expériences sensorielles qui en résultent.
Chaque miroir est contrôlé par trois treuils qui fournissent un débattement vertical de 7 mètres plus une orientation en pan et en tilt. Ils peuvent ainsi se déplacer d’une manière étonnamment douce suivant les axes X, Y et Z avec des mouvements tridimensionnels fluides. Le déplacement des miroirs est contrôlé par ArtNet via la plate-forme logicielle propriétaire KLC de Kinetic Lights et l’ensemble du système entier est connecté en réseau.
Pour le choix de la source lumineuse, Christopher voulait quelque chose qui soit brillant, précis et lumineux. Il voulait également un projecteur dynamique doté de nombreuses options pour modifier le faisceau, mais qui soit aussi petit et précis en termes de répétabilité de repérage dans un grand espace. « En plus de la précision des signaux d’éclairage, il nous fallait un projecteur avec des couleurs parfaitement calibrées qui s’accordent parfaitement. Il fallait qu’il soit rapide, facile à manipuler et à programmer… et disponible immédiatement. Si on ajoute la netteté et la clarté de la lumière émise par le Pointe, tout cela le rendait parfait pour cette installation ».
Dans Skalar, on utilise aussi le Frost et la fonction stroboscope à fréquence réglable. En fait, la plupart des fonctions des Pointe sont utilisées tout au long du spectacle Skalar quoi tourne en boucle en plus des quatre concerts spéciaux. On peut même y apercevoir des gobos, utilisés pour créer du volume dans l’espace.
Les données DMX sont converties à partir du réseau ArtNet puis intégrés dans l’ordinateur KLC, où Christopher et son équipe ont programmé une série de traitements, depuis la joie ludique qui ouvre les cœurs à un bout de l’échelle jusqu’à la colère noire et obscure à l’autre, qui sont restitués en temps réels sous forme de cues durant la lecture, déclenchés par les touches MIDI du système Ableton Live qui exécute la piste principale.
Un scénario pour le spectacle principal en boucle de 45 minutes évolue à travers plusieurs textures et les niveaux d’engagement émotionnel. Seules quatre des huit émotions sont réellement impliquées dans ce spectacle à un moment donné, et elles s’expriment dans la mélodie sous forme de changements, de montées, de descentes, de variations d’intensité, etc. Christopher et David réalisent également quatre spectacles spéciaux Skalar où ils manipulent les sons et les visuels en live. Ces représentations sont plus intenses et utilisent toute la gamme des huit émotions et les traitements d’éclairage et de son qui leur sont associés. Les résultats ont été pesants.
Les actualités de l’installation se sont d’abord répandues sur les réseaux sociaux et par le bouche-à-oreille au niveau international comme à l’échelon local autour de la ville (une communication qui a beaucoup attiré l’attention sur les racines de Christopher dans le spectacle underground). Puis elles ont attiré l’attention des médias traditionnels. Pendant ce temps, les gens affluaient à Kraftwerk pour faire l’expérience du spectacle qui tournait tous les jours. Tous les concerts étaient complets. Skalar est une autre expression de la façon dont on peut utiliser la lumière pour communiquer positivement avec les gens d’une manière divertissante, bien que légèrement abstraite. Tout ne doit pas être évident ou linéaire !
Les 90 Pointe ont été fournies en location sèche à Kinetic Lights par la société de location Motion de Feurth. Les générateurs de brouillard ont été fournis par Look Germany, et le puissant système audio Kara/Arcs de L-Acoustics venait de chez Complete Audio. Le système d’accrochage au plafond a été réalisé par les installateurs de Kraftwerk Satis & Fy, et la structure supportant le système de treuils a été fournie par Lichtblick à Berlin.
Skalar a remporté un succès tel que Christopher aimerait bien en faire une tournée internationale… L’idée d’écumer le monde pour trouver des espaces industriels imposants pour le présenter n’est qu’une des nombreuses choses qu’il se délecterait de partager avec un plus large public.
Et plus d’infos sur le site Robe
A propos de Christopher Bauder
Christopher Bauder a étudié le design visuel à l’Université des Arts de Berlin. Artiste prolixe, c’est un concepteur et un ingénieur qui travaille dans les domaines de l’art de l’éclairage et de l’installation, de la conception des médias et de la scénographie. Il se concentre sur la conversion des bits et des octets en objets et environnements, et vice versa. L’espace, les objets, le son, la lumière et l’interaction sont des éléments majeurs de son travail. En 2004, il fonde le studio d’art et de design multidisciplinaire WHITEvoid, spécialisé dans l’interactivité, les médias, l’architecture d’intérieur et l’ingénierie électronique.
Le travail de Christopher a été présenté dans de nombreux événements et espaces internationaux, notamment au Centre Pompidou à Paris, au MUTEK à Montréal, à la Fête des Lumières à Lyon, au Musée national des Beaux-Arts de Taiwan et au Centre national des arts du spectacle de Pékin. Il est connu pour son inoubliable installation « LICHTGRENZE » [frontière lumineuse] de la ville de Berlin, comprenant 8 000 ballons lumineux, qu’il a créée en 2014 avec son frère Marc pour célébrer le 25e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Les ballons lumineux remplis à l’hélium ont tracé les 15 kilomètres de l’empreinte du mur dans le centre-ville, et ont été lâchés dans une séquence chorégraphiée pour célébrer la liberté, l’unité et la puissance de l’esprit humain.
Haliotis Distribution nous fait part de la distribution d’une nouvelle carte, Wawetool, et de la disponibilité de la dernière version de Smaart, Smaart V8.2, avec une refonte de la partie sonométrie qui prend désormais en compte l’intégration des systèmes de mesure 10Eazy (également distribués par Haliotis). Dans le même temps Haliotis dévoile son programme de formation aux outils Smaart pour cette année 2018.
Affichage des données 10Easy sous Smaart V8.2, SPL Meters.
La version V8.2 constitue la seconde mise à jour majeure du logiciel de mesure Smaart V8. Cette version revisite entièrement la partie sonométrie (SPL) et supporte l’intégration des systèmes de mesures 10Eazy. Les formations Smaart sur la mesure, l’analyse et le calage des systèmes comportent maintenant un volet très détaillé sur les réglages à effectuer ainsi que les méthodes et les aspects normatifs (IEC61672) pour se conformer au décret.
Sur 2018 les formations à venir (sessions publiques) pour la France se dérouleront chez 4J Evénements (rue de Davron, Le Petit Aulnay, 78450 Chavenay) avec le calendrier suivant :
Les formations Smaart intègrent maintenant une partie sonométrie sous V8.2.
Rappelons qu’Haliotis peut organiser également des sessions de formation « privées » sur demande de prestataires ou d’organismes (contacter la société pour de plus amples informations).
Dans tous les cas le programme sur les quatre jours se déroule de la façon suivante (aménagements possibles):
Jour 1 : Les fondamentaux Smaart : mise en configuration d’une plateforme de mesure Smaart et utilisations de base dans les modes RTA (Analyseur temps réel), spectrographe, fonction de transfert et réponse impulsionnelle.
Jour 2 : Les applications de base avec Smaart : mesure et alignement des haut-parleurs et des systèmes de diffusion et optimisation des réglages.
Jour 3 : Optimisation avancée de la diffusion sonore avec Smaart : applications avancées sur Smaart, les Acoustic tools et autres plateformes utilisées pour la mesure, l’alignement et le réglage des systèmes de diffusion sonore.
Jour 4 : IR & Les Acoustics Tools avec Smaart : configuration d’une plateforme de mesure Smaart et utilisations de la réponse impulsionnelle avec les applications des Acoustics Tools.
Il est possible de s’inscrire pour tout ou partie (à la journée) de la formation complète.
Wavetool (de la société finlandaise Wavetool Ltd) est une application professionnelle de contrôle et de supervision s’adressant aux ingénieurs du son pour rapidement et aisément identifier les problèmes pouvant survenir sur des sources ou microphones sans fil (niveaux de piles, absence de signal, …). Les sources (et les données de contrôle) sont envoyées en stream vers des dispositifs iOS (en Wi-Fi) avec l’application cliente Wavetool, via un serveur (Mac) sur le réseau Ethernet de contrôle.
Wavetool permet d’identifier et isoler rapidement les sources et microphones ayant des problèmes en circulant librement autour de la scène et comprend tous les outils nécessaires aux équipes son, au coeur d’une seule et unique application. L’algorithme embarqué identifie les « sonorités bizarres » des sources avant qu’elles ne soient diffusées.
Wavetool, outre le logiciel tournant sur un serveur sur le réseau, permet le contrôle via une app IoS (par Wi-Fi) sur smartphone par exemple.
Wavetool apporte toutes les fonctionnalités de contrôle et de supervision pour les micros RF de différentes marques et ce au sein d’une intégration uniformisée des systèmes RF parmi les plus utilisés en audio-pro*. Et, avec le Plug-in Chat, il est maintenant possible de communiquer sur les problèmes liés aux transmetteurs sans fils entre la scène et la régie.
* Actuellement l’application est compatible avec les récepteurs suivants :
– Shure : ULXD, UHF-R, Axient et Axient Digital
– Sennheiser : EM3732-II, G3, 2000, D6000, EM3532, EM1046.
– Sony : DWX
– Wisycom : MRK-950 / MRK-960
– Lectrosonics : Venue 2
– Et bien d’autres à venir rapidement.
FL GROUP, union de Sound Light Evénement, Interdits De Nuit, Artificiel Technologies, FX Concept et Event-Déco, vient d’investir dans les nouveaux projecteurs motorisés Vari Lite : 48 VLZ Profile et 12 VL 6000 disponibles à la location.
François Lamberdière, directeur de FL Group : “L’arrivée des nouveaux Vari-Lite chez FL Group répond à des tendances que nous avons clairement identifiées. Une forte demande cet été pour des spots et des effets volumétriques grand format en extérieur, le VL 6000 est invincible sur ce sujet.
Une alternative LED de forte puissance pour des projecteurs automatiques de taille réduite, les VLZ Profile répondent parfaitement à ce cahier des charges et apparaissent déjà sur les fiches techniques. Et tout ceci avec la beauté légendaire des couleurs Vari-Lite, nos clients aiment déjà. ».
On a l’impression qu’ils sont là depuis toujours et pourtant ils sont jeunes, beaux, talentueux et artistes aussi, mais que depuis 15 ans. Qu’importe ; la fête à La Marbrerie à Montreuil a été belle, revivez-là en quelques photos.
Ahh ce stand. Désormais on connaît mieux la vigne et ce qu’on peut en tirer quand on la travaille bien…
Une fois trouvée la salle de 1500 m² bien cachée derrière une entrée très discrète, l’accueil de Cédric Duminy est plus efficace qu’un brise-glace au propre (nous sommes fin décembre) comme au figuré, bien aidé par le stand où l’on vous raconte le vin que vous allez boire avant de vous le servir.
Au bout d’une petite heure la jauge maxi de l’orchestre est atteinte et même les balcons de la Marbrerie, une adresse plus que sympa, commencent à se garnir de clients, fournisseurs, collaborateurs et amis de l’équipe de RégieTek.
Un puissant VP projette en boucle les images du 10e anniversaire, heureusement sur un mur très brut et caillouteux car certaines expressions trahissent parfois un état de fatigue liquide ou des accoutrements très, très drôles. Des artistes sur scène essaient tant bien que mal d’attirer notre attention mais les rencontres, les potes, les souvenirs et les petits fours, ne leur facilitent pas la tâche.
Pris dans les arabesques lumineuses créées par le VP et tout à droite, Jacques Kaspi chauffe sa voix.La scène de la Marbrerie. On devine derrière le Patt, l’étage cantine de la salle
Un discours ! Un discours !
Cédric, Régis Casu et Jacques Kaspi prennent la parole pour dire et redire leur plaisir, leur joie et leur envie de continuer l’aventure de RégieTek ensemble, presque en famille, et à voir les visages des présents s’illuminer comme des ballons lumineux, leurs mots font mouche. La suite est la montée de tous les collaborateurs actuels et passés sur la petite scène de la Marbrerie dont la résistance a été testée avec succès. C’est du solide.
Le guitariste et accessoirement créateur, directeur, vendeur et intégrateur de RégieTek : Cédric DuminyLe sondier, mixeur, directeur, créateur et animateur de RégieTek : Régis Casu.Les souvenirs s’enfilent implacablement comme des diapos sur leur Carousel KodakLe râtelier à vieilleries qui ne sortent plus jamais. On n’a qu’un dos et un petit serveur…A gauche Céd et Régis fantasmant sur des potars, à droite sur des écrans. Quelques années sont passées. » Allez, venez toutes et tous sur scène vous qui avez fait RégieTek ! « Amale Benaddi, en charge de la comptabilité et de l’administratif de RegieTek. » Montez, montez » insiste Régis.
Le quart d’heure sérieux
Jacques Kaspi, en charge de la stratégie de l’entreprise, profite d’une audience de plus en plus importante pour lâcher avec parcimonie quelques mots sur 1600 mètres carrés d’espaces dédiés à la création artistique en cours de rénovation et qui vont ajouter à la panoplie de services déjà offerte par la maison RégieTek, une dose de pré-production très recherchée. Résidence Live !
Jacques Kaspi a des bonnes nouvelles à annoncer.Tout est dit !
Show devant et étincelles partout !
Les tubes sont chauds, les musiciens aussi et la chanteuse n’attend que ça pour mettre le feu. On est dans une salle de spectacles ou bien ?
Mention spéciale à Erika Duminy pour son staffing, booking, looking and good, very good singin’
Il arrive parfois que la confusion de genre entre techniciens et artistes conduise à un profond ennui. Il n’en est rien. Ca tourne comme une horloge, c’est bien en place et sans grimaces ou efforts trop laborieux. Dommage que le temps ayant manqué (mais comment pourrait-il en être autrement dans nos métiers NDR) le RégieTek Band, ne nous interprète qu’un morceau, celui qu’ils ont eu le temps de répéter. A ce propos, il paraît que le guitariste et la chanteuse sont ensemble. Ca va encore foutre la pagaille dans le tourbus mais passons.
Y’aurait-il encore un bassiste dans la salle ;0)Des étoiles sur scène illuminent la Marbrerie !Chaud et en plus Régis sait encore mixer !T’as 15 ans de boîte, t’as pas un Mesa Boogie rougeoyant, t’a raté ta vie !Il vaut mieux une drum en plastok qu’un batteur en bois (cherchez pas, je viens de l’inventer..)
La suite a consisté en un buffet excellent et varié, des bouteilles de vin toutes défectueuses car se vidant toutes seules et un DJ qui a fini de mettre de l’ambiance. 20 ans c’est dans combien déjà ?
Univers-sons accueillera la prochaine Masterclass RME dans sa boutique parisienne du 19 rue Amelot dans le 11è à Paris ce vendredi 16 mars 2018, avec deux sessions, une à 14h et la seconde à 17h.
Accompagné du spécialiste RME, Bertrand Allaume, 4 différents cas concrets de configurations live seront réalisés pour découvrir toutes les solutions de l’univers RME et MyMix avec au programme :
Home-studio orienté EDM : Solutions RME autour d’Ableton Live / Native Machine.
Project-studio orienté musicien : Solutions RME autour de Cubase Steinberg / Logic Pro X d’Apple.
Studio avec Pro Tools : Solutions RME autour de ProTools Avid.
Utilisation en « live » : Utiliser son interface RME comme mixeur numérique.
Le jeune et talentueux chanteur/imitateur Michaël Grégorio termine la tournée « best of » de ses précédents spectacles, agrémentée de nouvelles imitations, nous plongeant dans une multitude d’ambiances maîtrisées voire bluffantes et toujours saupoudrées de touches humoristiques !
Qui dit nouvelle tournée dit nouveau design. Nous allons voir quelles évolutions ont été appliquées par Jocelyn Morel à la lumière et comment il répond toujours judicieusement aux besoins de cette large palette d’ambiances que nous propose l’artiste.
Un tableau épuré et plutôt intimiste, animé par l’écran qui occupe une grande place dans le spectacle. Les MagicPanel Ayrton sont utilisés ici pour leur beau faisceau wash.
C’est au Zénith de Toulouse que nous retrouvons l’équipe de tournée. Nous sommes accueillis par Jocelyn Morel, éclairagiste de Michaël depuis 2006 et collaborateur de Soundlightup. Nous nous installons en régie alors que les derniers réglages se terminent, pour échanger sur l’évolution de la lumière.
Jocelyn Morel : J’éclaire Michaël Grégorio depuis décembre 2006, on peut dire d’une certaine manière que l’éclairage de l’artiste a évolué avec lui, avec sa notoriété. Nous sommes passés progressivement d’un accueil avec 6 machines et un peu de trad à 4 semi-remorques pour la technique, et 2 tour bus sur la route. Actuellement nous sommes une équipe de 31 personnes sur la tournée, des chauffeurs aux monteurs en passant par les techniciens son, vidéo, rigging, lumière, qui est complétée par une équipe de roads et de riggers en local.
SLU : Avec cette évolution au fil des tournées, comment Michaël perçoit-il la mise en lumière de ses shows, quelles sont ses exigences ou ses souhaits ?
Jocelyn Morel : Le temps passé à travailler aux côtés de Michaël me permet d’avoir du recul et de savoir ce qu’il aime ou pas. Je m’attache avant toute chose à la justesse du propos. Il faut savoir que dans la set-list (qui est conséquente), il y a tous les styles musicaux, et de même dans le répertoire, il y a des titres qui sont joués avec différentes intentions.
Parfois on est dans la performance pure, parfois c’est du détournement humoristique, ou presque uniquement de la parodie. Je suis donc en permanence en recherche de la justesse de la lumière, non pas forcément avec ce que j’aime, mais avec ce qui sert le mieux le propos du show.
C’est un spectacle d’imitations, il faut donc retranscrire le propos de l’artiste imité, MAIS avec l’intention de Michaël. Quand on part sur une imitation de Jacques Brel, il faut reproduire au mieux l’ambiance des années soixante comme si l’on assistait à un concert de l’artiste original. Pour la création en elle-même, Michaël me fait confiance sur beaucoup de choses.
Après 10 ans de collaboration, je finis par connaître ses goûts. Je travaille un tableau et lui montre le résultat.
On échange sur la façon dont on pourrait le faire évoluer, mais généralement on tombe rapidement d’accord sur un visuel cohérent et qui lui plaît, ou qui peut aussi ne pas plaire, ni à lui ni à moi, mais où nous sommes d’accord sur le fait qu’il convient parfaitement à un numéro bien précis.
Sur ce genre de spectacle abordant les aspects très différents de tout ce qu’on peut retrouver dans le monde de la musique, on doit aussi savoir se plier à ce type d’exercice assez délicat mais enrichissant. Et souvent pendant la tournée, le processus de création se fait à la volée. Le spectacle étant en constante évolution, on ne part pas sur une idée qui restera figée et fermée. La scénographie est étroitement liée au thème de la tournée : « j’ai 10 ans ». La disposition des éléments techniques reprend de près ou de loin l’idée d’un gâteau d’anniversaire. L’espace scénique adopte un placement circulaire avec l’utilisation d’un proscenium arrondi et de cerces concentriques.
Un kit mesuré et efficace
[private]
Le kit s’articule autour d’une base de 42 Mythos, une machine qui plaît énormément à Jocelyn, bien qu’au départ il était un petit peu réticent à l’utiliser.
Vue d’ensemble du parc lumière utilisé sur cette tournée. (Photo Jocelyn Morel)
Jocelyn Morel : Je suis passionné de lumière, et j’ai toujours aimé les projecteurs qui produisent un faisceau pur et magnifique. En ce sens le Mythos, machine par définition à tout faire, avait pour moi un sérieux handicap. Puis, en travaillant avec à différentes occasions, j’ai reconnu que sa polyvalence et surtout ses caractéristiques optiques, qui étaient loin de correspondre à mon idéal, m’apportaient toute satisfaction en termes de rendu dans 95 % des cas. Très sincèrement, et à ma grande surprise, son faisceau me plaît vraiment beaucoup. Il a eu une mauvaise aura à son lancement due à certains problèmes de lampes, mais il est maintenant tout à fait fiable. Nous en avons un kit assez important et depuis suffisamment longtemps pour avoir un vrai recul sur ce projecteur.
En beam il délivre un faisceau qui a une énergie incroyable, il bénéficie de la trichromie ce qui est essentiel, et en spot c’est également un projecteur qui a une ressource folle. Son amplitude de zoom est large ce qui permet d’avoir une source extrêmement malléable et permettant un éclairage vraiment maîtrisé sur des surfaces, mais aussi de générer des effets de grande ampleur. Il n’a pas d’iris mais j’ai réussi à m’organiser pour qu’il ne me manque pas. Son amplitude de zoom est telle que j’arrive sans problème à simuler une fermeture d’iris ultra-fine… Bref c’est aujourd’hui une de mes machines préférées.
Une des aptitudes du Mythos Claypaky est bien évidemment son mode beam, comme ici où nous avons chaud pour Michaël qui se retrouve enfoui sous un amoncellement de photons !
La face est assurée par sept Viper Profile, très appréciés également par Jocelyn qui les désigne comme une des meilleures machines de type spot du marché pour cette catégorie de puissance. On trouve aussi dans le kit 21 MagicPanel 602 et 17 MagicBlade Ayrton.
SLU : Tu peux nous parler de ces machines ?
Jocelyn Morel : J’utilise les MagicPanel essentiellement pour faire du wash, en douche, en contre-jour sur les musiciens. En plus d’être une machine à effets avec sa matrice de leds, c’est une très belle source de lumière avec un très beau faisceau. C’est un appareil qui a souvent été privilégié dans des applications ultra-techniques, utilisé massivement en grandes matrices pour ses effets graphiques, et on en a presque oublié qu’avant toute chose c’est une source qui produit une lumière magnifique.
Au départ, je les ai utilisés dans le kit pour remplacer des Viper Wash DX trop lourds et encombrants pour des scènes de théâtre, et je les ai naturellement conservés car ils correspondent précisément à mes attentes en matière de lumière pure. Après, ils sont évidemment capables d’effets graphiques tout à fait spectaculaires dont je ne me prive pas non plus à différents moments du show.
Des latéraux très présents juste secondés par deux faisceaux de MagicPanel…… qui peuvent apporter beaucoup de profondeur en contre-jour en jouant avec les pixels des machines.
Sur cette tournée il y a aussi 17 MagicBlade, installés sur les cerces. Ils apportent une petite touche de folie grâce à leur pan et tilt infinis et aux différents effets originaux que l’on peut obtenir en jouant avec des segments de leurs 7 différents faisceaux. Je m’en sers pour faire des effets vers le public. Ils sont placés très en avant, au-delà de la scène, pratiquement au-dessus des premiers rangs.
On remarque disséminés dans le design lumière, la présence de stroboscopes Atomic 3000 Led, 12 pour être précis. Au final, ils sont relativement peu utilisés en effets stroboscopiques basiques, qui ne se prêtent pas vraiment à ce show, nous dit Jocelyn, ils sont cependant souvent utilisés en habillage avec l’effet « Aura » permettant des petites animations graphiques. On les retrouve aussi sur certains tableaux en blinders très efficaces.
Zoom sur le pont de face et ses Viper Martin, au second plan les MagicBlade-R Ayrton dans une configuration où les effets vers le public sont vraiment percutants, leurs faisceaux rayonnent depuis la cerce extérieure.
Nous terminons par les B-Eye K20 Claypaky. Il y en a seize dont six à contre au sol, les autres sont sur des pieds et sur des supports de décor, à cour et à jardin, à différentes hauteurs. Ils assurent les latéraux et des effets sur le public. On remarque l’installation de ces K20 latéraux sur des supports spéciaux qui les positionnent inclinés d’une trentaine de degrés vers l’intérieur de la scène.
Une partie des B-Eye K20 Claypaky montés sur leur pied et leur embase spécialement inclinée, leur permettant d’atteindre des angles vers le bas. (Photo Jocelyn Morel).
SLU : Jocelyn, peux-tu nous parler des supports de B-Eye ?
Jocelyn Morel : Ce sont des pièces d’aluminium qui ont été construites à ma demande par JSF, un fournisseur de matériel son & lumière que je connais très bien et qui dispose d’un atelier de fabrication d’éléments scéniques sur mesure. Qu’ils soient sur les pieds Wind-up ou sur mes éléments de décor, ils sont inclinés à 27° car ces machines ont un petit inconvénient : leur axe Tilt est très limité vers le bas. Si on les dispose sur un support horizontal, on a un débattement ultra-faible vers le bas.
Ces supports leur assurent donc une inclinaison constante et idéale pour les faire travailler de cette manière. Ils ont été remarqués par de nombreux éclairagistes et sont désormais au catalogue des accessoires spéciaux que vend JSF sous la dénomination « JoMoTILT » ! (le nom m’a fait beaucoup rire), mais c’est cool car visiblement ils commencent à être adoptés par beaucoup de monde. Cet étagement des latéraux ajoute une inclinaison implicite à la scène, lorsque les B-Eye jouent seuls (ou presque) dans cette configuration, une ambiance feutrée envahit le plateau.
Jocelyn Morel : Ces Wash ont une place importante au sein du show, tant leurs possibilités sont étendues avec leur zoom de grande amplitude. C’est aussi un magnifique projecteur à effets dont je ne me prive pas ! J’utilise les effets intégrés à la machine qui sont particulièrement efficaces. Dans leur configuration actuelle, en mode 35 canaux, je n’arrive pas à leurs limites. C’est d’ailleurs pour ça que même en festivals l’été, où l’on s’adapte à ce que l’on trouve sur place, nous avons toujours tourné avec notre kit de B-Eye.
La brigade lumière qui entoure Michaël avec de gauche à droite, Thierry « Schwartzy » Scheidecker, Jocelyn Morel, Remy Hénon & Nicolas Gros
Le kit trad compte une vingtaine de FL650 montés dans des supports individuels ressemblant à des phares de moto, et connectés par paires, le tout disposé au sol sur scène.
Jocelyn Morel : Ils me permettent de faire une sorte de tapis de bougies sur scène, de créer des flashs au niveau du sol entre les musiciens. On en retrouve d’ailleurs douze de plus au sol pour matérialiser l’arrondi du nez de scène. Ils apportent sur certains tableaux une ambiance tungstène très dorée.
L’énergie de ces petites lampes est toujours intéressante. J’adore en avoir un certain nombre pour pousser dans le dos des musiciens et créer des contre-jours impressifs. Huit blinders de type FL2600 (à quatre lampes 650 W) se trouvent à l’avant de la grosse cerce et ponctuent le show lors d’effets aveuglants ou lors d’éclairage du public.
La scène tout de blanc vêtue sous différentes températures de couleur appuyée par la chaleur des projecteurs tungstène répartis au sol.
Un petit mot sur le brouillard (« MDG, what else ? » s’amuse Jocelyn)
Jocelyn Morel : Il n’y a rien d’autre qui me donne une telle satisfaction. Même les différents produits qui essayent vaguement d’y ressembler sont loin d’égaler une MDG. On a une ATMe qui tourne à cour en continu, et de l’autre côté à Jardin, une Touring 5000 utilisée ponctuellement pour faire des compléments de densité quand le besoin s’en fait sentir. Elles sont couplées chacune à un ventilateur.
SLU : Jocelyn, parle-nous un peu de ta régie, comment pilotes-tu ton kit ?
Un beau quatuor comprenant B-Eye K20 et Mythos Claypaky, Atomic 3000 Led Martin et un phare à lampe 650 W au lointain de la scène devant l’imposant mur d’écran.
Jocelyn Morel : Sur une Grand MA-2 Full-Size. Elle envoie deux signaux, du MA-NET vers un NPU qui gère les huit premiers univers DMX. Il est doublé par un second NPU de spare qui tourne simultanément. La GrandMA envoie également un signal ART-NET dans un node MALighting qui gère un neuvième univers dont nous avions besoin (tout ne tient pas sur huit) pour quelques machines. Il n’est pas doublé mais les appareils qui en dépendent ne sont pas absolument décisifs.
Nous n’avons d’ailleurs jamais eu de soucis avec. Les signaux sont envoyés en fibre depuis la régie jusqu’aux blocs entre 2 Gigacore Luminex. Cette configuration a été mise en place par Jean-BA de Phase 4 qui m’a administré tout ça impeccablement. Le système est ultra sûr. J’ai un petit rack perso en régie dans lequel j’ai toutes mes bidouilles, mon intercom pour les liaisons avec le bloc et la poursuite, le départ fibre avec les connexions d’alim pour la console, et un onduleur pour les équipements du rack (dont principalement le Gigacore).
Une scénographie qui laisse plus de liberté
Le matériel est donc installé en corrélation avec l’aspect circulaire de la scénographie. On définit donc facilement les zones d’implantation du parc lumière : contres au sol (et nez de scène via une partie du trad), latéraux cour et jardin sur deux niveaux, à hauteur d’homme et en plongée avec l’utilisation d’échelles, les cerces concentriques reprenant une bonne partie de l’espace scénique sur un plan élevé, et le traditionnel pont de face.
Les cerces qui occupent en hauteur la majorité de l’espace scénique, équipées de Mythos, Atomic Led, MagicPanel et MagicBlade-R. La zone au-dessus du proscenium de la grosse cerce supporte également les blinders FL2600.
L’écran à leds lui occupe la majorité du fond de scène. On remarque que le couple vidéoprojecteur/écran blanc de la précédente tournée a laissé la place à un écran led black face qui offre une plus grande liberté à Jocelyn.
Les fameux groupes d’échelles placés à cour et à Jardin qui supportent chacune 9 Mythos, ils délimitent les latéraux et occupent un espace libre qui au final encadre l’écran. (Photo Jocelyn Morel)
Focus sur les échelles latérales qui soutiennent une partie des Mythos, dix-huit machines au total. Ces échelles d’environ 2,60 m sont implantées face au public. On les retrouve dans la moitié supérieure de la hauteur qui sépare la scène des cerces. Les rangées d’échelles sont légèrement inclinées. Ces dispositions permettent de travailler les angles autrement que de façon frontale.
Jocelyn Morel : On travaille latéralement sur les musiciens et vers la salle, ce qui permet de donner de l’envergure à la scène dont le fond est accaparé par l’écran led. Cet écran qui est très massif et occupe une grande surface, c’est autant de place et d’angles d’où ne peuvent partir les faisceaux. La lumière est dans le prolongement de la vidéo, et sur certains tableaux elle prolonge le visuel.
SLU : Nous avons évidemment remarqué l’utilisation des B-Eye K20 en latéraux, mais également de manière fréquente en tant que sources d’effets, est-ce que dans tes mises en lumière ce poste est pour toi un placement synonyme de polyvalence ou est-ce propre à cette création ?
Jocelyn Morel : J’utilise beaucoup les latéraux, dans la plupart de mes mises en lumière. Ce sont des angles que j’adore et que je travaille de plein de manières différentes. Ici les B-Eye me font effectivement des latéraux puissants sur le plateau mais leur disposition a été imaginée pour permettre un habillage esthétique de la scène et la création d’effets de lumière parfois très impressifs autour des musiciens, ou complètement vers le public, en créant parfois une sorte de voûte au-dessus des artistes. Les 16 B-Eye constituent une grosse partie de l’identité visuelle de ce show.
Les B-Eye K20 Claypaky et leurs effets volumétriques saisissants.
SLU : Certains de tes tableaux peuvent être d’une simplicité extrême mais redoutablement efficaces, se limitant à un faisceau traversant la scène pour éclairer Michaël, appuyé par un léger renfort en latéral. À l’inverse, lorsque tu dois amener beaucoup d’éléments visuels et que tu es plus libre en termes de création, y a-t-il des limites que tu t’imposes au niveau du rendu (mélanges de couleurs ou d’effets, vitesses etc.) ?
Jocelyn Morel : Dans le spectacle de Michaël, les ambiances sont nombreuses et différentes (presque autant que de morceaux dans le spectacle) et je dois reconstituer des univers lumineux très variés. Sur les moments très intimistes, j’aime travailler la lumière de façon assez minimale, notamment avec ces diagonales violentes qui viennent de très loin pour cibler mon artiste au milieu d’un tableau qui contre cette direction de manière radicale.
Deux projecteurs seulement sur ce passage très intimiste du spectacle.
C’est devenu un élément reconnaissable de ma patte de lighteux. J’ai souvent un tableau comme celui-ci dans un spectacle et je le décline dans quantité de modes différents. Pour d’autres ambiances sur des choses plus remplies, en règle générale j’essaye avant tout de traiter le propos artistique. Même lorsque je travaille un tableau particulièrement disco ou volontairement rempli de faisceaux, la base de la mise en lumière est d’intégrer les artistes dans l’effet, et ne pas les noyer au milieu du tableau.
Pour ce qui est des couleurs ou des effets, j’essaye aussi de les faire correspondre aux ambiances. Dans ce show on a des tableaux très colorés parfois (les tableaux comme celui des Bee-Gees, de l’ambiance « Dance Machine » ou encore le tableau final, avec des choses assez criardes et clinquantes même, mais c’est parfaitement assumé), et parfois des tableaux beaucoup plus sobres.
SLU : Nous ne pouvons que constater la permanente évolution des shows de Michaël, l’accroissement des scènes, et par extension de sa lumière. De ton côté, continueras-tu à avoir cette approche « live » de ton pupitrage ?
Ici une ambiance disco très colorée et tout en mouvement.
Jocelyn Morel : C’est pour moi essentiel, que ce soit avec Michaël ou d’autres artistes. Et c’est ce qui fait la différence. Michaël est un artiste qui fait de la musique et de la performance « live ». Divers évènements nous ont montré que seul le pupitrage live pouvait correspondre à sa versatilité et à sa liberté sur scène. C’est ça notre job, et c’est comme ça que le public ressent l’émotion. Tout mon travail passe par l’interprétation, le ressenti…
C’est la même différence qu’il y a entre jouer de la musique sur un instrument et passer une bande sonore. Ce n’est pas une question d’évolution. La technique doit servir l’émotion « live ». Si on doit perdre « le live » pour faire évoluer la technique, c’est une sacrée régression, et surtout, ce n’est juste pas le même métier. Toute évolution passera de toute évidence par l’approche live.
Une mise en scène étudiée en étroite collaboration avec la vidéo
SLU : Justement concernant la vidéo qui est très présente dans le show de Michaël, comment t’y es-tu adapté, y a-t-il eu concertation ?
Jocelyn Morel : Michaël a toujours travaillé avec de la vidéo. Nous ne sommes pas dans un process habituel où l’éclairagiste décide de manière arbitraire du type de vidéos ou médias utilisés. Ici la vidéo est illustrative pour certains titres et les médias proviennent en partie de créations de contenus spécifiques faisant partie de la mise en scène. On peut avoir une pluie de textes pour certaines séquences de karaoké, des parodies de clips, mais aussi des images tournées spécialement et produites avec du trucage, et tous ces éléments font partie de la mise en scène du spectacle, en lien direct avec les musiciens et Michaël.
La vidéo se confond avec la lumière pour un résultat du plus bel effet malgré la surface sans faisceaux occupée par l’écran.
Maxime Lethellier gère tout le contenu vidéo scénique, et il a de très bonnes idées en termes de visuels. Le spectacle évolue en permanence. Michaël essaye régulièrement de nouveaux morceaux, de nouvelles voix et quand Maxime arrive avec un nouveau visuel, nous travaillons chacun de notre côté puis nous partageons nos idées, lors des balances, et nous sommes souvent sur la même longueur d’onde. Nous expérimentons beaucoup de choses en cours de tournée.
Nous avions eu l’occasion de nous entretenir un bref instant avec Maxime sur une des autres dates de la tournée, où il nous avait donné quelques détails supplémentaires sur la façon dont la vidéo était travaillée et restituée.
Maxime Lethellier : Ça fait 9 ans que je collabore avec Michaël, depuis que j’ai fini mon Master en arts plastiques et création numérique (option scénographie) en 2008. On a travaillé avec un studio de création vidéo où j’ai assuré la liaison avec Michaël. On ne peut pas vraiment parler de direction artistique, j’étais à l’écoute de l’artiste et je briefais ensuite le studio. La vidéo est gérée avec un Catalyst, que je pilote via une console GrandMA2 dédiée, située en backstage à cour. La console commande l’envoi des vidéos mais aussi de certaines pistes sonores et autres bruitages qui y sont parfois associés.
Un mélange de lumière et de vidéo parfaitement dosé et bien encadré par les faisceaux latéraux des Mythos.
L’une des évolutions que l’on peut constater sur ce show est la présence d’une poursuite Cyrano 2,5 kW à la face, dans les Zénith, grâce à laquelle Michaël est maintenant libre de ses déplacements. Une face plus ou moins classique (via les Viper) est toujours assurée pour des morceaux interprétés de manière statique par exemple, ou qui imposent l’utilisation de couleurs ou textures.
Jocelyn Morel : La Cyrano convient très bien en Zénith mais peut parfois se révéler limite en puissance lorsqu’elle est placée très loin de l’artiste. Il ne faut pas oublier qu’elle doit lutter contre un mur de leds imposant et que le flux lumineux des asservis est élevé. Le fort éclairement sur le plateau a tendance à masquer l’effet de la poursuite. L’emploi d’une source de 4 kW n’était pas pleinement justifié hormis sur des dates comme Bercy où l’on utilisait plusieurs Lancelot.
Un des très beaux mélanges de lumière que nous propose Jocelyn. (Photo Jocelyn Morel)
Huit petites mains au cœur de la technique lumière
Les derniers calages sonores reprennent, nous quittons la régie pour nous diriger en coulisses où Jocelyn nous fait rencontrer sur le vif une partie de l’équipe qui l’entoure. L’équipe lumière compte aussi Thierry » Schwartzy » Scheidecker, qui gère les blocs, l’alimentation électrique, le câblage et le réseau, c’est une des personnes charnières de l’installation.
Thierry « Schwartzy » Scheidecker : Mon job sur le papier est assez simple mais requiert beaucoup d’organisation lorsqu’on travaille sur des tournées de cette envergure car la fiche technique lumière est quand même conséquente et il faut pouvoir conjuguer les contraintes que l’on nous impose en termes d’installation, de puissance, de timing, mais aussi de la place que l’on a dans les camions. Tout est optimisé.
Pour la distribution électrique, on essaye de faire au plus simple, mais on doit pouvoir isoler n’importe quelle machine en cas de problème sans porter préjudice à l’ensemble en coupant trop de projos, c’est pourquoi, dans la mesure du possible, chaque appareil dispose de sa propre ligne d’alimentation jusqu’aux armoires qui, elles, sont placées à jardin. C’est de l’organisation et de l’habitude.
Idem pour la distribution du signal DMX qui est rationalisée et dont les connexions sont optimisées et assurées par un certain nombre de possibilités de spare rapide en cas de coupure de signal dans un multi ou sur une liaison quelconque. On est ici dans le cas d’une configuration finalement assez simple, mais optimisée et bien pensée à la base pour ne pas se retrouver en galère en cas de problème.
Rémy aux commandes de la Cyrano. (Photo Jocelyn Morel)
Nicolas « Nico » Gros assure le montage (du plateau, et de la lumière) ainsi que l’encadrement du personnel local affecté à la lumière. C’est un peu lui qui donne la cadence et qui pilote l’organisation générale des roads au plateau.
Tout se fait en coordination avec Yannick et Thibault Bastian, les chefs riggers, pour la levée des éléments de structure.
Rémy Hénon quant à lui est affecté à la poursuite, qui est maintenant indispensable sur les shows de Michaël. Il assure aussi le montage du kit avec Schwartzy et Nico.
Jocelyn Morel : Nous pensons aussi à certains membres de l’équipe, qui sont actuellement sur d’autres tournées. Mickaël « Mickey » Lecourt, Remy Bourdial et Romain Villart-Jamet avec qui la tournée a démarré. Ensuite, il y a eu différentes versions du show, avec des variations de kit pour satisfaire toutes les jauges, les théâtres et les grandes salles, pour revenir ici au kit Zénith qui est le plus fourni.
Les kits » réduits » sont basés sur la même scénographie, mais avec moins d’éléments scéniques (les praticables sur deux niveaux, l’avant-scène, ne sont présents que sur le kit Zénith), de l’accroche simplifiée à des ponts droits (exit les cerces et les échelles) ou même des perches de théâtre, et bien sûr le set de machines allégé. Une autre version, ne comprenant que le sol a été déployée pour les festivals, complétée par les kits lumière fournis par les festivals.
Effets mêlés de K20 et d’Atomic LED de MagicPanel, les machines matriçables animent le tableau.
Le kit lumière global, même s’il commence à être imposant en nombre d’appareils, reste tout à fait cohérent, les projecteurs sont choisis pour ce qu’ils savent faire et rien ne paraît superflu, Michaël avec la collaboration de Jocelyn arrive à nous transporter dans l’univers qu’il décide d’imiter (voire de reproduire ?) et la magie opère à coup sûr…
Les intervenants
Production : RUQ Spectacles
Prestataire lumière : Phase 4 / B-Live
Prestataire son : Lys
Prestataire vidéo : Skynight
Prestataire rigg : Scenium
Tour bus : Black Line
Transports : Artys
Equipe technique et artistique
Régie générale / administrateur : Pascal Autissier
Direction de production : Laurent Poirier
Régie artistes : Jean-Louis Dapoigny
Régie plateau : François Gouin
Régie son façade : Ludwig Leroy
Régie son retour : Riko Leroy
Design lumière et pupitreur : Jocelyn Morel
Vidéo/real : Jérôme Ledoux / Nicolas Laillier
Backliners : Thierry Senecal, Clément Dantan
Technicien son/ingé système : Thomas Mouterde
Technicien son retour : Dylan Lemarchand
Technicien light – chef électro : Thierry « Schwartzy » Scheidecker
Technicien light assistant auto : Nicolas Gros
Technicien light – poursuiteur : Remy Henon
Assistant vidéo réal / médias vidéo : Maxime Lethelier
Technicien vidéo Led & vision : Tomi Patissier
Techniciens vidéo cadreurs : Vicent Lapointe, François « Mini Moi » Dubois
Technicien décor : Jérôme Saint Marie
En avant-première de Prolight+Sound Ayrton dévoile le Mistral-TC en présentation vidéo, un Spot doté d’un tout nouveau moteur de leds de 300 W, avec zoom 7-53°, trichromie, CTO Progressif, roue de couleurs, 2 roues de gobos, frost, roue d’animation, pas plus grand que Merak. C’est dire s’il est compact !
Presentation vidéo AYRTON – Mistral-TC
Pour assurer un zoom de rapport 8 :1 sur une plage de 7°-53°, et un faisceau homogène, Merak embarque un système optique propriétaire à 13 lentilles dont celle de sortie de 119 mm de diamètre.
Le système de couleur est constitué d’une trichromie avec CTO progressif et d’une roue de 7 filtres.
Les gobos verre, tous interchangeables sont installés sur deux roues et complétés par une roue d’animation et un iris 15 % – 100 %.
Un frost doux vient flouter légèrement le faisceau et un prisme x5 le multiplie.
Un mode de refroidissement silence est prévu et Mistral dialogue en DMX-RDM, et sans fil grâce au récepteur LumenRadio Timo embarqué en standard.
Mistral gagnant ? (ah, ah !), Avec la promesse de 14 000 lumens en sortie d’optique, il interpellera certainement pour toutes les applications nécessitant un spot compact et puissant :
Au théâtre grâce à l’IRC de 90 de sa source calibrée à 7000K,
Sur les petites scènes
Et même sur les grandes scènes en source de proximité.
MADI, EtherSound, CobraNet, Ravenna, AVB, Dante, AES-50 pour n’en citer que quelques-uns… Leur connaissance est indispensable et pour ça, rien de tel qu’une formation. Nous avons été glaner notre Niveau 2 en Dante. On vous raconte ça en quelques mots. Binaires, of course !
Depuis quelques années déjà, les protocoles audionumériques nous envahissent :
MADI, EtherSound, CobraNet, Ravenna, AVB, Dante, AES-50 pour n’en citer que quelques-uns… Autant de nouveautés qui sont suyr le marché et risquent de mettre certains techniciens sur une voie de garage s’ils ne font pas régulièrement leur mise à jour. Une seule solution, se former afin de ne pas être largué. Mais par où commencer ? Comment s’y retrouver dans cette jungle des nouvelles technologies ?
Impossible de louper cette phrase, de plus en plus récurrente dans la plupart des stands présents à l’ISE
Selon une étude dirigée par Roland Hemming (ingénieur spécialisé dans les installations de grande ampleur), les trois premiers critères de choix lors de la recherche d’un nouveau protocole (classés par ordre d’importance) sont, premièrement, la quantité de produits disponibles sur le marché utilisant ce protocole, ensuite la proximité de ce produit, autrement dit la facilité d’accès à ce matériel, et, en troisième position seulement, la facilité d’utilisation de ce protocole.
Si on se réfère à cette pertinente réflexion, le Dante, protocole développé par la société australienne Audinate, est clairement en tête de liste. Avec plus de 150 fabricants différents ayant adhéré au protocole, notre réflexion fut rapide. Si vous avez un doute par rapport à ces chiffres, suivez ce lien. Attention, site chronophage tant il est passionnant !
La veille de l’ISE, Audinate organisait un ensemble de différentes formations. Et c’est ainsi que nous avons repris nos vieux plumiers et cartables et sommes retournés sur les bancs d’école. Audinate nous a accueillis au Rai, à Amsterdam. Organisation efficace et bien pensée, aucun doute, nous sommes chez nos amis du Nord. Plus de 200 ingénieurs du son sont présents, et sont répartis en plusieurs parcours :
Parcours 1 : Certification Dante de niveau 1 et 2
Parcours 2 : Trucs et astuces, meilleures pratiques des réseaux Dante
Parcours 3 : Certification Dante de niveau 3
Julian Carro nous accueille au nom d’Audinate en ouverture de l’ISE
La formation se fait dans la langue de Shakespeare (et non en néerlandais, ouf !). Nous décidons de suivre le parcours 1 comme une cinquantaine d’autres motivés. La formation est donnée par Julian Carro, chargé de clientèle depuis quelques années chez Audinate.
Le ton est rapidement donné, Julian sait de quoi il parle, il répond aisément tant aux questions de débutants qu’aux questions complexes.
Son rôle n’est pas des plus simples ; il doit réussir à nous apprendre beaucoup de choses en peu de temps alors qu’il se trouve face à un public hétérogène composé de techniciens IT, d’ingénieurs du son, de vendeurs etc.
Signal flow d’un setup basique en étoile
Dès le début du cours, nous comprenons la différence entre cette formation et toutes celles proposés par de nombreux fabricants du monde audiovisuel. Audinate n’a (presque) rien à nous vendre et veut juste nous convaincre de la facilité d’utilisation de ses produits. D’ailleurs, ça vaut la peine d’être mentionné, cette formation est 100% gratuite !
Après un bref rappel des bases de l’audio numérique (PCM, bit depth, sample rate, clock …), Julian insiste sur le fait qu’il ne faut pas réellement s’y connaître en informatique pour configurer un réseau Dante.
Les règles de bases sont simples : utiliser du câble en CAT5E ou CAT6, ne pas dépasser les 100m pour chaque liaison, relier tous les appareils Dante à un simple switch réseau (gigabit) via ce qu’on appelle un câblage en étoile.
Attention cependant : chaque ajout de connexion à un switch augmentera la latence du système. Audinate garantit que pour 10 switch hops (traduisez ceci par passage d’un switch à un autre) la latence sera de 1ms. Une autre méthode de câblage est possible également : le daisy chain. Cela est uniquement applicable pour les petits setups car il faudra compter un switch hop sur chaque appareil, ce qui augmentera le temps de latence.
Signal flow d’un setup avec plusieurs étoiles, incluant ici un switch hop.Schéma volé du Powerpoint d’Audinate, ce signal flow montre un système complexe en DanteSchéma d’un daisy chain classique. Attention à la latence avec ce type de câblage.
La partie informatique concernant l’adressage IP se fait automatiquement et c’est là l’un des points forts du Dante. Un autre atout réside dans le nombre de canaux pouvant passer dans un simple RJ45, un nombre bien connu de nos amis lighteux : 512 (contre 64 en MADI et 32 en Cobranet).
Du côté routing, tout se gère depuis le Dante Controller, le soft (compatible Mac et Windows) dédié au protocole, permettant de gérer le patch in et out de l’ensemble des appareils reliés au réseau Dante.
Un setup concret, tel qu’il apparaît sur un ordinateur équipé du software
Ce dernier est bluffant de simplicité : En haut, à droite, les inputs de tous les appareils connectés au réseau. En bas, à gauche, les outputs. Il suffit de cocher les connections souhaitées et le job est fait. Difficile de ne pas imaginer un setup full Dante. Les possibilités sont énormes.
A ce stade de la formation, le protocole semble parfait. Pour rester objectif, signalons cependant les inconvénients du système (qu’Audinate n’essaye pas de cacher) :
Plusieurs fréquences d’échantillonnages peuvent être utilisées dans un réseau Dante, mais seuls les appareils sur la même fréquence pourront communiquer entre eux. Le Dante ne convertira jamais les fréquences afin de les uniformiser. C’est au technicien de le faire sur chaque appareil utilisé sur le réseau.
Le gain des préamplis n’est pas contrôlé via le Dante. Cela explique notamment qu’on ne croisera jamais un réel 512 canaux. Une partie de la bande passante disponible sur le CAT5E sera allouée aux data nécessaire à ces réglages. Cela explique aussi que les racks de préamplis des différents constructeurs ne sont pas forcément compatibles entre eux.
Le MIDI ne passe pas via Dante
Pas de SMPTE
Audinate ne cache pas non plus la difficulté de configurer le système en redondance. En théorie il suffit de doubler le câblage RJ45. En pratique, pour le faire intelligemment, il faudrait que le câblage passe par deux endroits différents (de manière à ce que les risques soient répartis), deux switchs différents (si votre switch tombe malade et que vos deux RJ45 passent par ce même switch … la redondance ne fonctionnera pas), sur des alimentations différentes (cela va sans dire).
Les ports primaires et secondaires permettant de créer un réseau redondant. Ici sur un Tascam DA-6400, permettant d’enregistrer 64 canaux via Dante.
En plus du Dante Controller, d’autres softwares/hardwares développés par Audinate sont présentés lors de cette formation. Le Dante Virtual Soundcard (DVS), le Dante Via et les Dante AVIO Adapters.
– Le DVS est un petit logiciel qui vous permet de brancher n’importe quel ordinateur (compatible encore une fois Mac et Windows) équipé du software à un réseau Dante via une simple connexion RJ45. L’ordinateur verra le Dante comme une carte son de type Asio. 64 canaux audio, il y a de quoi faire ! Cette solution est idéale pour effectuer l’enregistrement rapide d’une session, ou pour pratiquer du Virtual Soundcheck. (budget 29,99$)
– Le Dante Via est un autre software qui vous permet d’envoyer l’audio de certaines applications de votre ordinateur (à vous de les choisir) dans le réseau Dante. Parfait si votre client souhaite utiliser son laptop pour une présentation Powerpoint avec son, mais que vous voulez trouver un moyen de ne pas être perturbé à chaque fois qu’il reçoit une notification d’un email entrant. (budget 49,95$)
Les Dante AVIO Adapters sont tout récents, et permettent d’ajouter des appareils non Dante dans un réseau Dante (budget de 129$ à 169$). Ils se présentent sous plusieurs formes d’adaptateurs :
2 in XLR (analog) vers Dante : par exemple pour passer les sorties analogiques stéréo d’une table de mix en Dante.
Dante vers 2 out XLR (analog) : pour sortir d’un réseau Dante et attaquer votre line-array actuellement non compatible en Dante.
In/Out AES vers Dante : pour ajouter vos amplis dans le réseau
USB vers Dante : ce petit dernier est » class compliant « , ce qui veut dire qu’il sera plug and play sur n’importe quel type d’ordinateur. Idéal donc si vous souhaitez numériser le Skype que votre client souhaite réaliser lors de son prochain meeting.
Attention cependant : cet adaptateur est limité à la fréquence d’échantillonnage de 48kHz. Si vous ajoutez cet adaptateur dans votre réseau, vous limiterez la fréquence d’échantillonnage de l’ensemble de votre réseau.
L’ensemble des Dante AVIO adaptateurs sortis ce trimestre-ci. Notez les petites flèches vertes et rouges vous indiquant si le signal entre ou sort.Le Dante AVIO 2ch USB I/O adapter en gros plan. Le boîtier a l’air costaud, pas du genre à se casser après une chute.
Notez aussi que si vous investissez dans les In et Out analog vous pourrez intégrer n’importe quel insert analogique dans votre réseau Dante.
L’ensemble des spécifications techniques des adaptateurs AVIO.
La fin de la journée approche et nous pensons être sur le point de recevoir notre diplôme tout neuf par Audinate. Pas du tout ! Audinate fournit 3 niveaux de certifications avec 3 examens pouvant être passés en ligne. Ils nous invitent donc à passer l’examen dans les jours à venir. C’est très intelligent de leur part, cela leur permet d’être en contact avec toutes les personnes formées. Les quelques personnes peu attentives lors de la formation sont déçues : elles auront besoin d’un cours de rattrapage et devront revoir les vidéos très intéressantes disponibles sur le site de la marque avant de passer le test.
Promis c’est le meilleur moyen d’impressionner vos collègues quand ils viendront dans votre bureau.
Mais alors pourquoi assister à cette formation alors qu’elle est à 100% disponible en ligne ? Réponse simple : la présence du formateur vous permet de poser des questions précises, d’aborder des cas concrets et d’obtenir des réponses directes. Les questions des autres participants sont également souvent très pertinentes et nous ont permis d’en apprendre davantage sur certains cas spécifiques.
De retour chez nous, nous avons passé les certificats. Le n°1 est très (trop ?) facile à obtenir. Le second est composé d’une partie théorique et d’une partie pratique sur une simulation du Dante Controller. Nous avons particulièrement apprécié le travail des développeurs sur cette dernière et sommes maintenant fiers de pouvoir arborer dans nos bureaux un certificat des plus classe.
Partout on vous dit ;0)
SoundLightUp n’est pas dupe pour autant. Nous sommes bien conscients qu’un prestataire audiovisuel n’orientera pas son booking uniquement vers des techniciens ayant suivi cette formation.
Il est évident que ce module n’est en fait qu’une initiation au réseau Dante et qu’un technicien formé (niveau 1, 2 ou 3) aura besoin de pratique sur le Dante avant de se vendre comme un expert. Néanmoins, les 3 parcours proposés par Audinate mettent en avant la volonté de la compagnie d’expliquer toutes les particularités de son réseau numérique.
L’objectif de ces formations est clair comme de l’eau de roche: que le technicien arrivant sur presta ne peste pas sur la complexité du Dante et, qu’au contraire, il ait déjà toutes les cartes en main pour que sa prestation se passe au mieux. Si cela se produit de cette manière, la publicité sera positive. C’est là qu’Audinate a tout à gagner : si le prestataire est à l’aise avec le Dante il en parlera à son client qui continuera d’investir dans des appareils compatibles avec le protocole. Au final, l’équipe de SLU a passé une très bonne journée et nous nous sommes tous dit que la concurrence n’aurait rien à perdre à s’inspirer du modèle de formation proposé par Audinate.
L’ISE, vitrine des dernières technologies et solutions audiovisuelles, affiche un record de participation en 2018 pour son 15ème anniversaire.
Répartis sur 15 halls, des visiteurs du monde entier ont fait l’expérience d’une vitrine dynamique pour les tout derniers systèmes audiovisuels et technologies d’intégration, produits et solutions, confirmant ainsi l’ISE comme une destination de choix pour les professionnels du secteur audiovisuel.
1296 exposants, dont 294 pour la première fois, ont occupé une surface totale de 53 000 m2, déjà réservée à l’identique pour l’ISE 2019. Le nombre de visiteurs enregistrés a totalisé près de 81 000 personnes sur toute la durée du salon, soit une augmentation d’environ 10% par rapport à l’édition 2017. Pour plus de 30% des visiteurs, il s’agissait d’une première participation, une information importante pour les exposants, désireux de rencontrer de nouveaux prospects.
Mike Blackman, directeur général de l’ISE commente : « C’était un grand évènement qui a tenu ses promesses sur tous les fronts. Je suis très heureux de constater que le nombre de visiteurs ainsi que le taux de satisfaction ont tous deux été très élevés. Au nom de l’ISE je souhaiterais remercier tous les participants, les exposants, les partenaires et les co-organisateurs Avixa et Cedia. Cette combinaison a fait de l’ISE ce qu’il est aujourd’hui et garantit notre succès années après années. »
Parmis les temps forts, le discours de lancement de l’architecte et inventeur Carlo Ratti explorant l’évolution des bâtiments intelligents et des « Senseable Cities », neuf conférences dédiées au B2B couvrant un large panel de sujets audiovisuels allant de l’innovation et du design aux spectacles de nuit dans les parcs à thème, une compétition pour récompenser le meilleur stand du salon, un « Tech Tours » de trois installations audiovisuelles leaders parmis lesquelles l’ArenA d’Amsterdam et cinq jours de formations en programmation offertes par Avixa et Cedia.
L’ISE 2018 a également lancé les World Masters of Projection Mapping, fruit d’une collaboration entre l’Amsterdam Light Festival, la RAI Amsterdam et l’ISE. La compétition impliquant la projection, sur le EYE Filmmuseum situé en centre ville, des projets d’artistes leaders en vidéo mapping a récompensé Florian et Michael Quistrebert pour leur projet « Stripes 5 ».
Une centaine de nouveaux produits, de technologies et de solutions ont été lancés à l’occasion de l’ISE. Les grandes tendances se partageaient entre les évolutions en matière d’IP et le croisement entre le broadcast et l’audiovisuel, des techniques de réalités virtuelles, augmentées et mixtes et leur débouchés commerciaux, un accroissement du nombre de périphériques pour les smartphones, l’évolution des écrans à LED à faible pitch, La 4K et la croissance de la projection mapping.
Pour les co-organisateurs Avixa et Cedia, le salon a permis aux associations de renforcer les initiatives récentes et cimenter leur position clef en tant que fournisseurs de programmes de développement professionnel. L’ISE 2019 sera organisé à la RAI Amsterdam du 5 au 8 février 2019
L’association Rencontres Audiovisuelles lance la première édition du Video Mapping Festival en région Hauts-de France, afin de mettre en valeur cet art en plein développement, célébré depuis plusieurs années déjà lors de différents festivals.
Le Video Mapping Festival sera l’événement phare du projet plus global organisé par le Vidéo Mapping Center. Il proposera des contenus pour le grand public, ainsi que pour les professionnels et les étudiants des écoles supérieures européennes d’animation et de jeu vidéo.
A cette occasion, un parcours organisé dans la ville le vendredi 23 mars de 20h à 1h du matin, présentera les créations d’artistes de vidéo mapping à travers différentes formes comme le video mapping monumental sur des bâtiments symboliques, le mapping immersif sur architectures d’intérieur, le mapping sur objets, le mapping végétal et le mapping jeu vidéo.
Le festival dans votre smartphone : Pour vous orienter sur la boucle de 5km qui constituera le parcours, un site mobile sera à votre disposition le 23 mars, pour vous repérer, partager des anecdotes sur les lieux et les créations et consulter les temps d’attente en temps réel.
Week-end d’ouverture à Lille les vendredi 23 et samedi 24 mars
Parcours dans Lille le 23 mars de 20h à 1h du matin : différentes formes de mapping à découvrir à son rythme dans une quinzaine de lieux de la ville: Opéra de Lille, Ilôt Comtesse, Canal Saint-Pierre, Meert, Voix du Nord, Rue de Béthune, Place de la République, Palais des Beaux-Arts, Sciences Po Lille, Musée d’histoire naturelle, L’hybride, Arts et Métiers, Porte de Paris, Gare Lille Flandres.
A L’hybride le 24 mars à partir de 14h : making of, masterclass et rencontres avec des artistes internationaux du video mapping.
Cet événement se poursuivra dans une dizaine de villes en région d’avril à septembre et proposera des ateliers participatifs de video mapping.
En parallèle, des contenus dédiés aux professionnels et aux étudiants sont organisés pour approfondir la réflexion autour de cette forme émergente.
– Challenges créatifs / 18 > 21 mars à l’Arenberg Creative Mine : 3 workshops proposés à destination des professionels et des étudiants: video mapping monumental, video mapping sur objet, video mapping jeu vidéo. – Séminaire professionnel / 22 et 23 mars à l’Arenberg Creative Mine : 2 jours dédiés au video mapping. Tables rondes, rencontres, conférences autour de «l’écriture pour le mapping » et « le video mapping en tant qu’outil pour les collectivités », état des lieux de la recherche, temps de convivialité et d’échanges…
Le stand Klotz à l’ISE situé sur le passage entre les Hall 7 (audio) et 1 (vidéo).
Klotz présentait à l’ISE quelques nouveautés dont certaines encore au stade des préséries et sur lesquelles nous reviendrons lors de leur introduction commerciale.
Une nouvelle boîte de direct (DI) passive, la DX10
Un prolongateur-adaptateur RJ45 vers EtherCon (Cat6A) pas encore référencé mais très pratique.
De nouvelles adjonctions à son système modulaire MIS (Modular Interface Systems) pour des distributions plateau en multiple de 12 et 16 paires et, là c’est déjà dispo.
Et des boîtiers de répartition fibre dotés du nouveau connecteur SmartBeam Octo (8 fibres mono ou multimode) et de connecteurs LC ou OpticalCON en embase série D.
La nouvelle boîte de direct passive DX10, simple mais efficace.
La nouvelle boîte de direct DX10 est totalement passive et met en œuvre un transformateur blindé mu-métal de grande qualité (très faible distorsion) élaboré par Klotz. Quelques détails cosmétiques n’étant pas encore fixés, la DX10 devrait être finalisée vers la fin mars. L’adaptateur RJ-45/EtherCon (non encore référencé) va s’avérer très pratique pour l’interconnexion des équipements réseau, notamment avec les switches » informatiques » qui ne sont pas équipés de connecteurs EtherCon, alors que les câbles réseau « nomades » de qualité le sont généralement.
Pratique, cet adaptateur RJ45-EtherCon CAT6A.
Le système MIS de Klotz n’est pas nouveau en soi mais le fabricant allemand a ajouté des éléments au système (qui peut être assemblé sur mesure en DIY) et surtout va introduire sous peu des ensembles de distribution plateau (2U) prêts à l’emploi (avec les multipaires en connecteur RM et les boîtes de scène) dans les configurations les plus demandées par les prestataires (en 12 ou 16 paires). A suivre, nous en reparlerons prochainement.
Les demandes de plus en plus importantes concernant le transport sur fibre optique nécessitent maintenant des liaisons multiples et Klotz vient de développer un nouveau connecteur SmartBeam Octo permettant l’utilisation de 8 fibres multimode ou monomode avec de très nombreuses solutions soit en épanoui direct, soit avec des embases au diamètre de perçage Série D pour divers boitiers de répartition permettant le raccordement en LC ou OpticalCON.
Le connecteur à lentille hermaphrodite de Klotz SmartBeam Octo, compatible avec les standards internationaux, offre de nombreux avantages, notamment sa solidité, un entretien facile (chiffon humidifié), une étanchéité IP67, des pertes d’insertion réduites et constantes (< 1,5 dB en monomode), des débits de 8 x 10 GB/s, ainsi qu’un nombre garanti d’accouplements supérieur à 3000.
Le nouveau boitier TLS-1S8OCLS pour une fixation sur structure (élingue ou clamp avec son insert de filetage M10) ainsi que son pendant rack 19“ 1U, FDP- 1S8OCLS, distribuent les signaux des huit fibres du SmartBeam Octo sur quatre adaptateurs opticalCON Neutrik (LC/UPC), IP65.
L’ensemble des éléments dédié aux liaisons fibre avec le connecteur SmartBeam Octo (enrouleur FiberLink F8US11-existe en 150, 200 et 300 m, boîtier de répartition pont TSL-1S8OCLS et rack de répartition FDP- 1S8OCLS).
Des tambours (F8US11 FiberLink) avec fibres monomode FiberFlex Ultra (Cable 8 x 9/125 µm, OS2) sont disponible en différentes longueurs (150 à 300 m) pour compléter le système. L’atténuation au km est de l’ordre de 0,2 dB et ces fibres sont optimisées pour des transferts à 10 GB/s sur 10 km. La décharge de traction sur le câble s’opère par renfort en fils d’aramide.
Pour collaborer au développement du réseau de prestataires de services et d’installateurs de Yamaha Music Europe et prendre en charge l’animation auprès des exploitants et prescripteurs (salles de spectacles, architectes, scénographes, …) du secteur Nord-Est de la France.
Vous justifiez une formation supérieure et résidez dans un des 20 départements qui définissent le secteur.
Cliquez sur l’image de l’annonce ci-dessous pour y accéder :
Ni les années qui passent, ni le grave accident de scène qui l’a conduit à l’hôpital avec une fracture du péroné, n’ont réussi à tempérer l’ardeur cataclysmique et les flammes qui jaillissent de Marilyn Manson en concert.
Vingt ans, 15 tournées et 10 albums studio, dont six disques d’or ou de platine plus tard, la star native de l’Ohio n’a toujours pas peur de dévaster toutes les zones de confort en secouant le public avec sa musique agressive et sa présence sinistrement théâtrale.
Dans la tournée Heaven Upside Down de Marilyn Manson qui se déroule en Europe et en Amérique du Nord, ce mélange toxique de son et d’images est parfaitement évident, à la fois dans sa musique, qui s’ouvre sur une reprise de The End, la sinistre chanson des Doors, à l’époque du Vietnam, et dans son jeu de lumières somptueusement évocateur que le designer Nico Riot contrôle avec sa nouvelle console ChamSys MagicQ MQ500 Stadium.
« Tous les spectacles de Marilyn Manson contiennent une forte composante théâtrale « , a déclaré Nico Riot, l’un des propriétaires de la société nantaise Chirac Design. « Nous créons une atmosphère immersive et morne sur scène avec des couleurs saturées, beaucoup de stroboscopes et de blinders, une grande croix symbolique de lumière, et des motifs en forme de V de chaque côté de la croix pour attirer l’attention sur Manson. »
Le spectacle de Riot utilise 15 univers et présente également différentes toiles de fond éclairées. Etant donné le caractère iconoclaste de l’artiste, on ne sera pas surpris d’apprendre que les spectacles de Marilyn Manson sont souvent improvisés. Manson fait son apparition sur scène dans un fauteuil roulant orné de décors gothiques (suite à son récent accident), puis il se déplace avec des béquilles, qu’il utilise de temps à autre pour réorienter les projecteurs PAR.
Riot a programmé de la matière dans son Cue Stack et se tient prêt à la jouer à tout moment. « L’exécution à la volée convient parfaitement aux spectacles comme ceux de Marilyn Manson « , déclare le concepteur. « Manson est susceptible de changer les chansons en plein milieu de son concert. Il est aussi capable d’inverser tout le programme. En d’autres termes, il faut que je puisse m’adapter et passer outre ma cue list en effectuant des changements directs à partir des palettes. Tous les raccourcis disponibles avec la MQ500 sont très pratiques pour changer de jeu en douceur pendant un titre. »
Pour Riot, la tournée Heaven Upside Down se place dans le prolongement de son engagement avec ChamSys. « C’est en 2014, quand j’étais en tournée avec Gojira, qui faisait la première partie de Mastodon aux Etats-Unis, que j’ai rencontré ChamSys pour la première fois « , dit-il. » Michael Howe, le concepteur lumière de Mastodon, m’a présenté la MQ80. À l’époque, je cherchais une console compacte à emporter en avion. Avec la MQ80, j’ai également été impressionné par le fait que je n’aurais pas besoin de nodes externes, ni même du moindre switch. Du point de vue de la programmation, ChamSys semblait correspondre exactement à ma philosophie. »
Le passage à la nouvelle MagicQ MQ500 Stadium s’est traduit par de nombreux avantages pour Nico Riot. » La nouvelle console me procure plus de confort avec ses deux écrans et ses touches d’accessibilité supplémentaires « , a-t-il déclaré. » Une autre chose que j’apprécie beaucoup est de pouvoir utiliser les touches execute comme boutons de liens rapides vers mes différentes pages. Cela s’est avéré très important. » Selon Nico Riot, sa nouvelle console améliore également son jeu à la volée. Étant donné qu’il travaille pour des clients farouchement indépendants comme Marilyn Manson, c’est un avantage considérable.
Qu’est ce qui fait la force d’une société ? Ses employés, son passé, ses idées et un actionnariat stable ! Beyerdynamic nous le prouve et se rappelle à nos oreilles comme étant l’un des spécialistes des transducteurs de captation et de restitution, deux étapes essentielles de la chaîne du son.
« Ca vous dit d’aller visiter les ateliers de Beyer en Allemagne ? » Vous imaginez la réponse qu’on a faite à André Zagury, le PDG d’Audiopole, qui distribue la marque en France. « Quelques semaines et quelques heures de TGV plus tard, nous voici à Stuttgart, la ville où les maisons alternent avec les usines dans une harmonie post-moderne toute en délicatesse mais à la fois révélatrice du pourquoi nos amis d’outre-Rhin nous taillent des croupières côté industrialisation… Au détour d’une avenue tranquille et arborée d’Heilbronn, à quelques kilomètres de la capitale du Bade-Wurtemberg qu’on a quittée en minibus, apparait le logo Beyerdynamic sur un bâtiment discret et bas sur pattes.
En haut de l’escalier, l’accueil avec sa fenêtre illuminée. Celle d’après donne la lumière du jour à la pouponnière où naissent des centaines de membranes chaque jour !
Nous sommes accueillis par Michael Knopf, un ingénieur application très sympa et parlant un très bon français et Klaus Kirchhöfer, un vieux de la vieille ayant déjà bourlingué dans la maison Beyer et à même de nous la décrire par le menu. Quelle n’est pas notre surprise de constater que la première pièce de la visite est petite et placée dos à l’accueil. Il s’y passe pourtant une opération essentielle : le pressage des membranes, que ces dernières soient ensuite l’âme d’un casque ou d’un micro.
Rappelons brièvement que Beyerdynamic produit depuis 1924 des enceintes, des casques et des micros, tous trois demandant de maitriser l’équipage mobile au sens large du terme. Si les enceintes ont très vite été abandonnées, les casques et les micros sont toujours la grande spécialité de la firme allemande qui a accumulé un savoir-faire impressionnant, des machines uniques et une main d’œuvre qui l’est tout autant dans un ballet où la précision n’a d’égal que l’apparente simplicité du geste. Apparente ! 350 personnes travaillent dans la société et plus d’une vingtaine ne s’occupe que de R&D.
Les casques
Pour simplifier à l’extrême, une fois découpé le rond de Mylar de différents types, épaisseurs, rigidité et j’en passe, la pièce est pressée par une machine conçue et fabriquée par Beyer.
Mou, très mou le Mylar ou polytéréphtalate d’éthylène, ici dans les mains de Klaus.Et le voici une fois pressé et mis en forme. Non, le monsieur derrière n’est pas de chez Beyer pas vrai André ;0)Si votre M88 sonne aussi bien depuis presque 50 ans, cette presse et les ouvrières archi spécialisées qui la mettent en œuvre y sont certainement pour quelque chose.
Des ouvrières spécialisées vont ensuite et avec d’infinies précautions retirer les dômes des futurs micros ou casques de cette pièce ronde à l’aide d’une pince brucelle, et en vérifier visuellement la forme et la qualité avant de les déposer dans des boîtes qui vont passer à l’étape suivante, le collage de la minuscule bobine constituée du cuivre le plus fin et changeant en fonction du modèle à fabriquer. Mais avant cela, cette bobine aura été enroulée sur des gabarits d’acier du bon diamètre et évidemment à la spire près.
Deux bobines très grossies pour les besoins de la photo.
Dit comme ça, cela paraît limite préhistorique et pourtant aucune machine n’est en mesure de le faire aussi vite et surtout aussi bien qu’une femme, en écartant sans hésiter les pièces hors gabarit.
Interrogés sur la quantité d’ouvrières au sein des ateliers de fabrications, la réponse de Beyer a été immédiate. Il n’y a presque pas d’hommes !
Ce travail de formage de membrane, bobinage et collage mais aussi d’assemblage final des produits est effectué quasiment à la demande en fonction des besoins que les différents distributeurs et grands comptes répercutent à la maison mère.
L’avantage de fabriquer une très grande partie des produits dans l’usine de Heilbronn (seuls quelques rares modèles tout public d’entrée de gamme proviennent de Chine) est de pouvoir réagir très rapidement à toute demande.
La bobine est chassée sur son support déjà solidaire de la membrane de ce futur casque.Un bac chargé en équipages mobiles prêt à passer à l’étape suivante.A l’aide d’un pinceau, le vernis isolant et collant est posé sur la bobine solidaire d’une minuscule tournette.Et ensuite les deux minuscules fils de cuivre de la bobine sont séparés et collés sur la membrane afin de ne pas vibrer et, par la suite, de rejoindre les points de contact sur le saladier du transducteur où sera appliquée la puissance en provenance de l’ampli casque.Enfin l’équipage mobile rejoint son petit saladier et son aimant où il est collé en place avant de partir pour recevoir des vernis spécifiques et colorés pour s’y retrouver, sur la surface de la membrane.La matière première essentielle chez Beyer. Si le diamètre change de modèle en modèle, le principe du fil de cuivre est immuable et la consommation importante.
Bien entendu, l’usage de colles, fils à souder et autres aimants au néodyme a donné lieu à l’installation d’un système d’aspiration très performant afin de mettre le moins possible en contact des ouvriers avec des vapeurs et des poussières potentiellement dangereuses. L’éclairage des postes de travail et des loupes spécifiques complètent l’outillage sur mesure mis à disposition de chaque salarié.
L’assemblage des aimants d’un casque à l’aide de fines rondelles bien brillantes, synonymes d’aimants au néodyme, prisés chez Beyer malgré leur coût. L’avantage par exemple dans un casque est de fournir une force équivalente pour une pièce pesant 14 grammes contre 270 grammes pour celle en ferrite… Un poste de travail où il ne fait pas bon venir avec sa montre automatique…Les aimants d’une future série de casques d’écoute attendant de rejoindre leur équipage mobile. Chacun est séparé de l’autre par une pièce qui les maintient à distance afin de faciliter leur manipulation, et les colonnes sont tout simplement aimantées au meuble de travail métallique, comme il se doit.
Les micros
Dans l’autre aile du même bâtiment, voire du même plateau, sont fabriqués les micros, avec peu ou prou les mêmes étapes que pour les casques : création des membranes, bobinages (de compensation et des membranes) collages des éléments et enfin assemblage du tout dans les têtes ou au bout des manches dans lesquels prennent place des circuits passifs ou actifs et qui sont parfois remplis de laine et autres tissus bien précis pour amortir la charge arrière.
Une bobine de compensation vient d’être bobinée sur cette machine en comptant soigneusement les spires et ensuite est vernie.Rien n’a vraiment changé dans le design et la fabrication des micros chez Beyer depuis les années 50 comme dans ce dynamique qui doit pouvoir délivrer la même signature sonore année après année.Et rien de tel qu’une bonne vieille lame de rasoir Wilkinson pour ébarber et ôter des restes de colle une fois le dôme de ce M201 en place.Le bourrage plus technique qu’il en a l’air d’un manche de M88 afin que la charge arrière et la chambre qu’il forme pour cela, ait des caractéristiques précises d’amortissement et d’absorption. Ce fil est bien entendu choisi pour ses caractéristiques y compris de tenue dans le temps.
Parmi tous les micros en fabrication, nous sommes tombés sur un modèle particulier se devant d’avoir un très long col pour pouvoir y fixer un logo, ne devant pas briller si éclairé directement, être léger pour pouvoir être porté longtemps à bout de bras, disposer d’une suspension très efficace pour atténuer les bruits de manipulation et enfin disposer d’une réponse en fréquence plutôt centrée sur la voix humaine et apte à nettoyer les bruits ambiants. Mesdames et messieurs, voici le M58, un micro très apprécié par les reporters.
Le M58 tout nu et loin d’être fini d’assembler. La capsule est en bas et l’XLR de sortie ira en haut connectée aux fils apparents.Le même M58 une fois terminé et dans les mains de Klaus.
L’ensemble des pièces métalliques comme les manches, grilles, arceaux et autres peintures cuites au four et inscriptions spécifiques sur ces pièces sont sous-traités. Les transducteurs, l’assemblage et le test final est exécuté à Heibronn. Un détail qui a son importance. Dans la même région, des marques comme Mercedes et Porsche ont leurs usines et surtout leurs sous-traitants, c’est donc l’esprit tranquille que Beyer confie ces tâches à ces mêmes industriels spécialisés.
Essais et mesures
Bien entendu tous les ensembles micro et casques, les parties qui produisent un son ou qui le génèrent, sont testées avant assemblage final au minimum en impédance et réponse en fréquence. Comme nous le verrons plus loin, les micros de mesure sont testés individuellement en chambre sourde et certains micros statiques sont livrés avec leur réponse individuelle sur papier, là ou pour d’autres, le même test est effectué aussi pour vérifier que la réponse tient dans les tolérances, mais sans être fourni au client final.
Un des nombreux bancs de mesure qu’on croise dans les ateliers, ici côté casques.Des DT990 personnalisés et pour celui de gauche, gravés sur les arceaux du nom de leur propriétaire, prêts à passer au banc de mesure et à l’écoute pour en vérifier le parfait fonctionnement.Une micro chambre sourde. Pas de panique, Beyer en a aussi une grande et belle !
Enfin, certains casques sont écoutés individuellement et les micros appairés le sont…vous allez voir comment. Cela dit n’imaginez pas une seule seconde que ce ne soit facile à faire, le coup d’œil de cette ouvrière est chirurgical et pourtant rapide. Les différences sont minimes. Chapeau.
Un bac plein de TG 153 validés et disposant pour chacun d’entre eux de sa courbe de fréquence mesurée. Le jeu consiste à étaler un certain nombre d’entre elles sur la table et ensuite en parcourir un autre tas comme un jeu de cartes. L’expérience fait le reste et permet de trouver le plus de ressemblances entre deux capteurs. Un coup d’agrafeuse et ils sont mariés pour le meilleur et pour le pire…de la musique !Les micros sont ensuite rangés par paires avec leurs courbes bien agrafées par deux. Aucun risque d’erreur, chaque capteur porte un numéro unique qu’on retrouve sur la courbe. Pour un micro vendu à moins de 100€ TTC l’unité sur vos sites web préférés, l’effort et le sérieux du fabricant sont remarquables.
Questionné sur la possibilité d’obtenir un « jumeau » de son micro préféré après coup, Klaus a été affirmatif, pour peu que le modèle soit toujours au catalogue et que votre modèle ne se soit pas trop écarté des tolérances pour des raisons telles que nicotine, humidité, chocs ou autres.
La chambre anéchoïque
De taille respectable, bâtie dans les années 80 et équipée d’une tournette pour saisir les polaires des capteurs face à une enceinte calibrée et sous le contrôle d’un micro étalon Brüel et Kjær, la chambre anéchoïque de Beyer se partage entre la R&D et la production, qui vient notamment y tester le micro de mesure de la marque, le MM1. Nous avons justement retardé avec notre visite l’essai d’une série de ces capteurs qui, bien entendu, sont mesurés un à un dans d’excellentes conditions techniques. Juste un radiateur qui apporte quelques calories, déclenche le rire très sonore de Klaus quand on lui fait remarquer que cette relique thermique cliquette pas mal ;0)
La chambre anéchoïque dont on devine à droite l’enceinte bafflée de laine de roche jaune sur sa face avant et le filet métallique au sol sur lequel on se déplace dans le vide là où les ondes sonores passent librement au travers et vont perdre leur énergie dans les absorbeurs qui la tapissent, y compris sous les pieds, reproduisant les conditions du champ libre.
La taille de cette salle permet des mesures allant jusqu’à 65 Hz et cette dernière repose sur un complexe système d’amortisseurs garantissant le plus parfait découplage avec le bâtiment et les machines qui s’y trouvent ainsi que sur la route qui passe devant les murs de l’usine.
L’enceinte coaxiale ne laisse apparaître que le dôme d’aigu, le reste du spectre est reproduit derrière les orifices visibles dans le trou rond de la laine de roche. Devant on distingue le micro de mesure Brüel et Kjær et juste au-dessous une XLR noire attend les candidats à la mesure.La série de MM1 en train de se faire tracer le portrait.Pour info, voici la réponse en fréquence et la polaire du MM1. Ne vous fiez pas à la remontée au-delà de 15 kHz, elle n’est vraie que si vous attaquez la tête à électret à 0°. A partir de 90° ou en champ diffus, cette réponse redevient parfaitement droite. Rappelons que ce micro est omnidirectionnel.
Le CMS à la maison
Comme si ça ne suffisait pas, Beyer a choisi de ne pas sous-traiter les quelques circuits électroniques présents dans ses gammes de micros HF, certains micros studio et dans les amplis casques et systèmes de conférence. Le volume est faible mais la variété importante, ceci explique sans doute cela. 3 machines placent les composants de surface avant que la carte ne passe dans un four pour leur braser les papattes.
La pose des composants, toujours très impressionnante par la vitesse et la précision de son exécution.Le four petit et unique mais suffisant vu les petits volumes de volumes circuits à produire.
Le mot du PDG
Wolfgang Luckhardt, PDG de Beyerdynamic a pris le temps de venir à notre rencontre et a surtout accepté de répondre à nos questions.
SLU : Quel est le pourcentage entre les produits pro et le tout public et comment est la tendance entre les deux ?
Wolfgang Luckhardt
Wolfgang Luckhardt : On est environ à 50/50. Dernièrement on assiste à une montée du marché tout public, même si nous sommes à l’origine une société bâtie sur le Pro et le B2B. Parmi cette moitié de marché pro, les systèmes de conférence en occupent un tiers, les micros traditionnels un tiers et les micros HF le dernier tiers.
En ce qui concerne le tout public, les casques représentent la grande majorité de nos ventes et ce segment va croitre en 2018. Nous sommes aussi en croissance sur la branche professionnelle micro filaire, HF et B2B, cette dernière étant essentiellement constituée de systèmes de conférence, et nous tenons absolument à garder notre spécificité pro qui est notre ADN.
SLU : Allez-vous compléter la gamme HF au-delà du TG1000 ?
Wolfgang Luckhardt : Oui, nous développons à l’heure actuelle quelque chose mais dont on ne peut pas encore parler en détail. Tout ce que je peux dire c’est que la gamme HF va grandir avec plus de produits milieu de gamme et entrée de gamme et avec des produits pour les musées et les conférences.
SLU : Est-ce que Beyerdynamic va rester une société privée détenue par sa famille ?
Wolfgang Luckhardt : Oui absolument. Il reste trois branches à l’arbre Beyer du début et rien ne va changer dans la gouverne de la société. Jusqu’à aujourd’hui nous n’avons pas eu besoin de faire appel au marché ou à des partenaires, nous fonctionnons en autofinancement et sur ce point aussi nous n’allons rien changer. Au cours des 15 dernières années notre croissance a été accompagnée sur nos propres deniers car nous tenons à notre indépendance.
SLU : Qu’est-ce qui se prépare côté microphones filaires ?
Wolfgang Luckhardt : Nous travaillons sur un certain nombre de produits plus abordables pour le marché de l’interactif et de YouTube car c’est un marché en expansion où le son peut progresser et où certains produits spécifiques manquent. Nous montrerons peut-être quelque chose lors de l’ISE 2019.
Neubauer ne vend pas que des voitures…
Bernd Neubauer, le baladin de la marque qui porte la bonne parole sur scène et en studio et fait vivre la marque dans l’univers audio pro
Wolfgang a juste le temps de quitter la salle de réunion avec un mot gentil pour tout le monde qu’arrive Bernd Neubauer, ingénieur terrain, ou application engineer, et en charge chez Beyer, des relations avec les artistes endorsés ou en passe de le devenir. Un monsieur très intéressant pour nous, d’autant qu’il commence sa présentation par un « I’m the rock’n’roll guy » qui claque juste comme il faut !
Bernd Neubauer : Je passe le plus clair de mon temps en dehors du bureau, ou plutôt mon bureau sont les scènes où je me balade pour diverses raisons, y compris former nos clients sur les produits HF. Une de ces raisons est aussi de dialoguer avec les utilisateurs de nos produits pour avoir leur avis, leurs envies, et surtout leur aide lorsqu’on développe un nouveau produit.
Prenons par exemple le D71, notre nouveau micro de surface pour grosse caisse. Il a pris deux ans à être mis au point et en production. Nous avons commencé par ce prototype. Il a été fait à la main dans notre atelier et ne tient plus fermé qu’à l’aide de gaffer. Ce modèle a été prêté à un grand nombre de mixeurs qui l’ont essayé durant leurs tournées et en fonction de leurs remarques, le capteur a été modifié. Nous avons fabriqué en tout 3 protos ce qui a accéléré la phase de test. On effectue aussi des essais ici, on a un petit studio pour ça, mais rien ne remplace le terrain et c’est la raison d’être de mon travail.
J’ai mes entrées un peu partout, studio et touring et connais beaucoup de techniciens, ce qui nous donne la possibilité de leur créer le meilleur produit possible. Je suis le messager de leurs désirs et je les répercute à la R&D à chaque fois que je reviens au siège. Rencontrer des mixeurs ici est beaucoup moins intéressant pour nous car on ne parle pas de leur problème mais de problèmes génériques, et il nous manque surtout le son du système, de la salle, des différentes consoles, instruments… On ne peut enfin pas être juge et partie et nous ne serons jamais notre client…
Le D71 tel qu’il existe dans le commerce
SLU : Le look entre le proto et le def est très différent.
Bernd Neubauer : le look oui, le son moins, on n’était pas loin d’avoir trouvé le bon rendu du premier coup, en revanche la grande différence est l’électronique embarquée pour le capteur à condensateur dans le D71 et qui était dans un boitier séparé pour le prototype.
La Eugen (Beyer NDR) Sound Academy, la petite salle de test, plaisir et RP de Beyerdynamic.
Depeche Mode on tour
En tournée depuis mars de l’année dernière et de passage en France pour 5 dates en festival cet été, Depeche Mode est parti avec le plein de capteurs et liaisons Beyer.
Bernd Neubauer : Ils utilisent pour la batterie de Christian Eigner le D71 dans la grosse caisse et le D70, un dynamique, dehors, des D58 clipés sur les toms, le M160 à ruban en overhead pour la façade et le MC840 pour les retours de Christian, deux M160 sur les charley, des D50 sur la snare et j’en passe. Rien que pour la batterie il y a 34 voies de console mobilisées car certains toms sont repiqués aussi par en dessous. Pour Dave Gahan et toutes les voix en général, ils emploient le TG1000. Les guitares sont en HF. La console brasse en tout un patch de 98 sources et ils sont 5 à l’équipe son pour gérer tout ça.
SLU : Peut-on dire que Depeche Mode est endorsé ?
Bernd Neubauer : Non, pas exactement. Nous appelons cela un « tour support » Le matériel est en prêt et nous est retourné à la fin de la tournée, ce qui nous permet de le checker et de voir comment il a évolué durant un an et demi de tournée dans tous les continents et sous tous les climats.
SLU : Comment avez-vous pu fournir des micros à ce groupe ?
Bernd Neubauer : Très simplement. Leur ingé son nous a approchés pour avoir deux micros en prêt et est parti avec le kit complet ! (rires) Il a écouté mes suggestions une par une car il connaissait le M88 qu’il apprécie tout particulièrement, et d’envoi en envoi dans la salle de répétition où il a encodé le show, il a tout gardé. Je crois qu’il reste un SM57 sur une des caisses claires mais je n’en suis même pas certain (rires).
SLU : Quel tête équipe l’émetteur main de Dave Gahan ?
Bernd Neubauer : La V70. Une dynamique hypercardioïde à grosse capsule qui délivre un grave généreux qui plaît beaucoup au mixeur et qui sort très bien sur le système L-Acoustics. Nous avons gravé les émetteurs avec le logo du groupe et ils sont ravis !
Micro de Mesure 1 = MM1
Nous l’avons vu dans la chambre anéchoïque en train de se faire tirer le portrait acoustique bien rectiligne, le MM1 revient sur le devant de la scène avec Bernd, trop content de nous raconter l’histoire de ce micro de mesure au prix très, très contenu et existant aussi en capsule interchangeable pour le TG1000.
Bernd avec le MM1 en version vissable sur la tête de l’émetteur maison.
Bernd Neubauer : Je suis sur la tournée de Mark Knopfler et je commence à discuter avec l’ingé système qui est un allemand, un berlinois. Il emploie un micro de mesure sans fil très connu. Il me vient l’idée de brancher notre MM1 qui n’existe à ce moment-là qu’en filaire sur un émetteur TG1000. J’ai envie de pouvoir me mesurer à notre concurrent. Quatre jours plus tard je suis de retour sur la tournée avec MM1 et un ensemble émetteur bodypack et récepteur TG1000. On compare les deux systèmes sans fil et la réponse en fréquence comme la phase de l’ensemble Beyer sont meilleures. Je rentre à Heilbronn et demande qu’on me trouve une solution pour visser le MM1 et l’alimenter en 48 Volt par l’émetteur main du TG1000. Deux semaines plus tard, j’ai reçu deux prototypes de têtes.
Un émetteur TG1000 sans tête, prêt à se transformer en système de mesure.
Une est partie sur la tournée d’Adèle et la seconde sur celle de Mark Knopfler. L’ingé système de Rammstein qui a appris l’existence de ces protos a aussi voulu le sien. Ces trois tournées nous ont fourni des tonnes de retours positifs et de petites améliorations qui nous ont permis, en pas plus de 8 semaines, de sortir un produit fini.
SLU : Le système TG1000 n’intervient donc aucunement sur la dynamique, la réponse en fréquence…
Bernd Neubauer : Non, c’est grâce à cette linéarité parfaite de notre liaison entre 5 Hz et 20 kHz et à la qualité sonore de notre codec que, contrairement à d’autres systèmes HF concurrents, nous avons pu y adapter notre tête et offrir ce combo de mesure qui, en plus de marcher mieux, est beaucoup moins cher que notre concurrent américain.
SLU : Quelle est la fréquence d’échantillonnage du système TG1000?
Bernd Neubauer : Presque 48 kHz.
SLU : ??
Sur cette capture écran, les courbes des deux liaisons qui ne laissent aucune place au doute. En brun l’américaine, en rose l’allemande. L’audio issu du TG1000 est parfaitement apte à la mesure. Allemagne 1, USA 0.
Bernd Neubauer : Je sais, ça paraît étrange mais notre codec fonctionne à merveille comme ça, il n’y a qu’à voir les mesures pour s’en rendre compte, et nous avons donc fait le choix de garder cette fréquence. Un SRC (convertisseur de fréquence d’échantillonnage) remet bien entendu le tout en forme pour délivrer un flux compatible en sortie. Enfin nous fournissons la courbe de réponse de chaque MM1 sous le forme d’un fichier afin que les ingés système puissent par exemple l’importer dans SMAART et calibrer leur chaîne de mesure.
SLU : Comment te sens-tu quand tu luttes contre des marques comme Sennheiser ou Shure qui sont reconnues comme étant des spécialistes de la HF ?
Bernd Neubauer : Moi ? Bien. Mais, et cela n’engage que moi, on ne peut pas comparer des grandes maisons comme celles que tu cites à une société à taille humaine comme Beyer. Nous ne sommes en tout que 350 et cela doit être à peu près le nombre de personnes qui travaillent pour la R&D de Sennheiser (rires !) En revanche j’accepte volontiers de comparer nos produits et les leurs et de ce point de vue, nous sommes sur un pied d’égalité.
Je constate aussi que depuis au moins deux ans, les productions et les prestataires sont plus ouverts à l’idée de travailler avec d’autres produits. Notre grand avantage c’est qu’une fois essayé un de nos produits, en général il ne revient pas. J’ai prêté une paire de M160 à ruban au preneur de son de Mark Knopfler pour repiquer ses amplis, et Mark en personne est venu me voir pour me dire qu’il voulait les garder, il n’avait jamais entendu aussi bien sa guitare. Il ne faut pas comparer des courbes ou des spécifications, elles sont toutes pareilles. Il faut brancher et écouter. Le son ça s’écoute, ça ne se regarde pas.
Et la R&D ? Mais on y va !
Le quasi mot de la fin revient à Ulrich Roth, le Directeur de la R&D de Beyer qui a accepté de nous emmener dans son antre, fatalement en travaux, merci la croissance, et où, comme c’est étrange, nous n’avons pas pu prendre de photos ;0)
Si une, celle de la poubelle de la R&D qui n’avait pas été vidée ! Le monsieur en chemise n’est pas l’homme d’entretien, mais bien Ulrich Roth…
Ulrich Roth : Nous sommes 35, quasiment tous ingénieurs et la plus grande partie du développement des nouveaux produits se fait ici, avec trois équipes distinctes : celle qui travaille sur les systèmes de conférence, la plus petite, celle ensuite qui travaille sur les micros, et enfin la dernière qui se charge des casques. Bien entendu nous avons fait un peu le ménage avant de vous inviter et toutes les nouveautés sont cachées sous les bureaux (rires).
SLU : Combien d’années de maison avez-vous ?
Ulrich Roth : Bonne question. Cela fait 26 ans de Beyer et 18 ans que je dirige la R&D. Tout cela ne nous rajeunit pas !
SLU : Votre spécialité étant les micros et les casques, la HF a certainement dû vous demander beaucoup de ressources.
Nous avons menti. On a pu prendre une seconde photo dans la R&D. Elle se passe de tout commentaire d’autant que cette affiche était scotchée sur un mur porteur…
Ulrich Roth : Beaucoup oui. Si je compte en heures et je divise en personnes, le développement du TG1000 a requis 40 ingénieurs répartis sur 4 années de travail.
SLU : Qu’est-ce qui est prévu après le TG1000 qui est une réussite reconnues de tous, quelles nouvelles versions ou évolutions se préparent… (rire général de la R&D)
Ulrich Roth : J’aurais beaucoup de choses à dire… On a déjà décliné une partie de la technologie dans le TG500 et travaillons sur d’autres modèles et aussi, bien sûr, sur d’autres technologies. Ce qu’on évitera à coup sûr c’est de commettre l’erreur de vouloir développer des appareils qui ne soient pas compatibles avec l’offre existante car une simple prise câblée à l’envers ou un connecteur en haut d’un émetteur main différent, peuvent changer la donne et nous aliéner une part du marché.
Conclusion
On a quitté Beyer avec des certitudes. Il y a à Heilbronn de la matière grise, des idées et des wagons de savoir-faire. On y a trouvé aussi des femmes et des hommes heureux de travailler, fiers d’être chez le « petit » capable de faire aussi bien, voire mieux que les mastodontes.
On a enfin ressenti l’humilité, l’ouverture d’esprit et la volonté d’écouter le client, des vertus qui mises bout-à-bout, permettent de faire de grandes choses. Encore merci à toute l’équipe allemande et française pour cette belle visite et rendez-vous à Francfort pour découvrir tout ce qu’Ulrich a fait planquer à ses ouailles !