C’est vendredi prochain, le 3 mars, à Hérouville Saint-Clair en Normandie que se dérouleront les obsèques de Valère Huart-Gyors. La cérémonie Religieuse se tiendra en l’église Saint-Clair à 15h. Elle sera suivie de l’inhumation au cimetière d’Hérouville attenant à l’église. Il est possible d’envoyer des fleurs vendredi 3 mars jusqu’à 15 h à l’église Saint-Clair – Rue de la Fontaine – 14200 Hérouvilles Saint-Clair
Voir les Hommages à Valère en cliquant sur l’image ci-dessous
De la puissance, du stockage, de la distribution et du traitement. Une partie du secret de Learprint, l’autre partie, la plus importante est dans les oreilles et le cerveau d’Alain.
C’est sans nul doute la plus belle reproduction électroacoustique d’un orchestre symphonique qu’il m’ait été donné d’entendre. Appelée Learprint elle implique au-delà d’une captation qu’Alain Français maitrise à la perfection, un déploiement précis des enceintes, un calage rigoureux et un mixage sur site.
Le résultat est éblouissant de réalisme et laisse à des années-lumière tous les systèmes de spatialisation ou multivoies existants.
Pour cette nouvelle sortie de Learprint c’est le Centre Des Bords de Marne, le CDBM qui est l’hôte d’Alain et de ses dizaines d’enceintes, cordons, effets, processeurs et amplis, le tout parfaitement bien racké à la sauce De Préférence.
Cet ensemble sera installé dans le Petit Théâtre du CDBM, une salle d’une jauge de 100 places assises où il sera possible d’écouter des extraits d’œuvres enregistrées spécialement pour Learprint comme si l’on était placé devant un symphonique, mais aussi de déambuler entre les points sonores et découvrir les interactions et les fuites de point à point savamment orchestrées et remises en forme par Alain.
Les enceintes dédiées aux violons, des modèles assez répandus de chez BoseUne vue de la salle de captation au sein de l’ONDIF où une partie des œuvres qui vont être jouées ont été enregistrées en multipiste par Alain
Ci-après, Un film de présentation de Learprint :
Alain Français à gauche et à droite son vieux complice Dominique Guerder
Une date s’offre à vous en présence d’Alain Français, Le 4 mars de 14h à 19h30. Il vous accueillera pour des séances de 20 minutes.
Après le succès de “Purpose World Tour” l’année dernière, il devenait évident que Justin Bieber, l’icône de la pop, revenait au premier plan. Mêlant passion et éclat, et mettant en vedette des célèbres chansons comme « Life Is Worth Living » [« La vie vaut la peine d’être vécue »], la tournée dans 87 villes d’Amérique du Nord et d’Europe s’est terminée avec un peu de repos pour l’idole des ados. Elle présente maintenant un nouveau chanteur plus mature capable de traduire dans sa musique l’expérience de la vie, avec ses bons et ses mauvais côtés.
Le 15 février, Justin Bieber lançait la deuxième année de sa tournée avec un concert à guichets fermés, à l’aréna Estadio BBVA Bancomer à Monterrey, au Mexique. Valorisant le jeu de la star, le kit lumière de Corey Fitzgerald accueillait 88 Wash Maverick MK2 Chauvet Professional, fournis par la Société Serpro Producciones de Monterrey.
« Ce fut un grand honneur pour nous de fournir les lumières pour ce concert », a déclaré Renato Betancourt, PDG de Serpro Producciones. «Récemment, nous avons fait un investissement en Wash Maverick MK2, car nous voulions un projecteur capable de fournir la puissance et les couleurs qui s’imposent dans les plus grosses productions, tout en étant suffisamment souple pour s’adapter à toute une gamme de styles musicaux.»
Avec ses 12 leds RGBW Osram de 40 W, le Maverick MK2 Wash satisfaisait aux critères de luminosité et de rendu des couleurs, tandis que l’étendue de son zoom de 7° à 49° offrait toute la souplesse permettant de couvrir des surfaces très différentes sur scène.
Toutes ces possibilités étaient exploitées dans le concert de Bieber, le Maverick MK2 Wash étant principal projecteur accroché sur le grill de la scène principale. Il y en avait également en éclairage de contre sur le plateau de scène.
« C’était très enthousiasmant d’observer la performance des Maverick », a déclaré Edi Sosa, directeur de l’éclairage chez Serpro Producciones. « Après Monterrey, la tournée de Justin Bieber ira dans d’autres pays d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique. Nous sommes fiers que la tournée 2017 ait débuté ici avec nos projecteurs. »
On prend les mêmes et on recommence ! Best Audio vous convie à nouveau dans le superbe auditorium de Dushow pour une écoute du Leopard, le vilain félin de Berkeley, léger et petit comme un chaton mais capable de soulever les foules et les cœurs surtout épaulé par le 900 LFC, le sub dédié à cette tête et reprenant ses cotes.
Deux 9’’ entourant un moteur 3’’ et le tout poussé par trois étages en classe D, dit comme ça le Leopard semble tout juste le modèle d’entrée de gamme des Leo, il en est rien, Meyersound a intégré dans cette enceinte amplifiée, une technologie décidément moderne et apte à lui donner un SPL et une phase de course puisqu’elle tient de 92 à 18 kHz en ±30°.
Une paire de 900 LFC, les compagnons du bas du Leopard
Contrairement aux autres démos, Stéphane Boutineau et sa magnifique DW ne seront pas de la partie mais, la S6L Avid et un ProTools chargé avec ses sets seront à votre disposition pour chatouiller le système et apprécier sa dynamique.
Vous pourrez écouter et mixer à votre guise lors de sessions personnalisées de 45 minutes où il sera par ailleurs possible de connecter un disque dur avec des enregistrements live.
Sébastien Nicolas se tient à votre disposition pour vous réserver un créneau et accueillir vos diverses demandes techniques. Trois dates vous sont offertes : le 27 février dans l’après-midi, le 28 toute la journée et le 1er mars. Il reste des places mais les créneaux se remplissent vite.
Appelez au +33 1 34 38 25 34 ou écrivez à [email protected]
La régie telle que vous risquez de la retrouver face au système.
Pour notre bonheur nous avons débusqué sur le stand du fabricant de Plailly, Mathieu Pobeda, ingénieur en électroacoustique et spécialisé dans les transducteurs et David Hochstenbach, en charge depuis 2006 de la finalisation des produits via ses presets, pour une présentation aussi exhaustive que possible, voire plus comme vous allez le lire. La première question est habituellement la dernière. Qu’importe…
SLU : Vous sortez une nouvelle tête dans la famille Geo, la M10 avec son sub. Disponibilité ?
Mathieu Pobeda : Disponibilité… (il n’a pas le temps de répondre NDR)
Jean Mullor (PDG Nexo) : Annoncée le 7 février, disponible le 7 février !
SLU : Voilà une réponse qui est claire. Comme le M6, le M10 est originaire de la Dordogne !
Mathieu Pobeda : Tout à fait. L’ébénisterie est fabriquée là-bas en polyuréthane réticulé avec une particularité au niveau de l’injection qui provoque une compression sur les parois du moule, ce qui aboutit à une structure de type composite. On a une peau de chaque côté et à l’intérieur une âme. c’est rigide comme un composite de bateau, mais en restant léger.
C’est le même matériau notamment employé sur les STM M28, M46 et B112 et sur le M6. On a un moulage haut/bas avec du nid d’abeille pour encore rigidifier l’ensemble et, comme toujours chez Nexo, on ne se sert pas de la boîte comme élément de structure, il a des ferrures qui la ceinturent et garantissent, via une continuité métallique, sa solidité et sa résistance dans le temps et au feu.
SLU : Il y a plusieurs versions de M10...
Mathieu Pobeda : Oui, nous avons un M1012 et un M1025. Le 12 ouvre à 12° en vertical et le 25 au double. Horizontalement, en nominal nous ouvrons à 80° mais il est possible d’adapter des volets, des flanges optionnels et magnétiques qui viennent se clipser sur le guide. Cela est possible très simplement grâce à la possibilité qui est offerte d’ouvrir la grille à l’aide d’un levier accessible en face avant.
SLU : Il y a donc la possibilité de créer des lignes en courbure variable avec le 1012 et constante en 1025…
Mathieu Pobeda : Ou bien de terminer une ligne par un 1025 pour arroser les premiers rangs. Il y a un W sur le 1025 qui signale que c’est le modèle « wide » puisqu’en dehors de cette marque, rien ne les différencie. Les deux modèles pèsent 21 kg et acceptent 750 W.
La M10 sans sa face avant, cette dernière étant solidaire de l’ébénisterie via un lien acier visible. Remarquez la taille des quatre ouvertures pratiquées dans le guide et qui permettent de fixer les flanges via des aimants. La version d’installation en revanche a une grille fixe.
SLU : Que peut-on dire sur le 10’’.
Mathieu Pobeda : On connaît bien ce format de HP avec la PS10. Nous avons repris le transducteur de ce best-seller qui honnêtement est un tueur, et l’avons à peine modifié pour son nouvel emploi. L’aimant est au néodyme. Nous avons repris le principe de la pièce de mise en phase qui coupe en deux la surface émissive.
Le résultat, ce sont deux sources espacées de la moitié de la distance ce qui fait que le couplage vertical ne présente aucun souci dans le médium, tout en laissant la capacité au 10’’ de délivrer un vrai grave consistant qui fait que ce système peut être considéré comme wideband.
SLU : Il y a donc des presets prévus pour se passer de renforts de grave.
Mathieu Pobeda : Absolument, il y en a plusieurs en fonction du nombre de boîtes dans la ligne.
SLU : Le 10’’ descend jusqu’à 59 Hz et est relayé à…
Mathieu Pobeda : Il descend à 59 Hz à -6 dB et est coupé à 1,3 kHz où la chambre de compression prend le relai avec un petit recouvrement. Nous avons appris cette semaine que le brevet de forme en V de nos évents a été validé pour le monde entier, la fameuse échancrure. Ce n’est donc plus un « patent pending. »
Cette forme d’évent corrige des turbulences qui génèrent un son parasite à une fréquence en relation avec l’évent lui-même et sa géométrie. Dans notre cas, ce bruit est à 500 Hz, une fréquence que j’ai déjà par ailleurs. Ce n’est donc pas tant ce bruit qui est gênant, mais bien les interférences qu’il va générer.
Mathieu Pobeda, ce que l’on appelle un « bon client » dans une interview. Merci à lui pour toutes ces précisions.
SLU : Qu’y a-t-il dans l’ébénisterie en termes de traitement ?
Mathieu Pobeda : Pas beaucoup de choses. On place deux petits panneaux absorbants. Il faut être malin là aussi. Dans un système à résonateur, placer des feutres entraine l’absorption de certaines ondes stationnaires indésirables, mais plus tu en mets, plus tu as tendance à réduire le Q de ton résonateur en le rendant moins efficace en freinant l’air.
SLU : Le choix de rester en passif ?
Mathieu Pobeda : Nous l’avons fait pour des raisons de prix et de coût d’amplification, d’autre part dans le segment de marché que vise le M10, une bi-amplification n’était pas le bon choix.
SLU : Quels auraient malgré tout été les avantages de partir en actif ?
Mathieu Pobeda : Ceux typiques offerts par les pentes importantes que tu peux avoir et la mise en phase à la coupure. Quand tu as un recouvrement très faible, tu optimises encore plus ta directivité horizontale. Nous avons cela dit dans le M10 un filtrage en 12 /24 qui est très efficace et bien optimisé en phase.
Là où nous avons fait des efforts, c’est sur la protection au feu, quelque chose qui nous tient à cœur chez Nexo. Nous savons très bien que nos produits sont employés dans des lieux accueillant du public. A ce propos, on ne s’auto certifie pas chez Nexo, c’est TÜV qui valide nos notes de calculs et nos simulations en éléments finis.
Une vue arrière des M10 avec leur mécanique de prise d’angles simple mais très efficace
SLU : Cette protection démarre par le HP j’imagine.
Mathieu Pobeda : Absolument, nous faisons de notre mieux pour fiabiliser par exemple les collages chez nos fournisseurs et pour effectuer les meilleurs contrôles qualité mais l’erreur est humaine, et un mauvais mix dans une colle peut à terme se révéler très problématique.
SLU : Donc la cabine de torture a été mise à contribution !
Mathieu Pobeda : Largement, et le pauvre 10’’ a été alimenté tel quel avec deux pinces croco jusqu’à le faire s’enflammer. J’ai ainsi pu observer comment le feu nait, progresse et s’arrête très vite, sans contaminer les composants adjacents.
SLU : Le moteur est aussi tiré d’un modèle existant ?
Mathieu Pobeda : Non, il est nouveau. Aimant au néodyme et dôme titane, bobine 2,5’’, bien optimisé notamment au niveau de la suspension car nous avons opté pour le full titane, sans raboutages d’aucune sorte.
SLU : Un seul moteur suffit ?
Mathieu Pobeda : Oui. Cette enceinte vise une utilisation professionnelle mais à moyenne portée. Le M28 qui en revanche doit compléter le M46, embarque deux moteurs. Le segment des Geo se contente d’un moteur dont la taille varie. Le S12 a un 3’’, le M10 un 2,5’’ et le M6 un 1,75’’.
On y achève les bobines, les spiders, la cellulose bref, la cabine de torture de Nexo comme si vous y étiez et sentiez l’horrible odeur qui y règne…
SLU : Il y a deux modèles de M10. Combien perds-tu entre celui ouvrant à 12° et celui à 25° ?
Mathieu Pobeda : Aux alentours de 2 dB. On a en revanche beaucoup travaillé pour que le 25° soit aussi sain que le 12°. On a vu chez la concurrence des enceintes où, quand tu passes sur un angle vertical plus grand, le comportement devient assez erratique avec des trous à certaines fréquences qui reviennent quelques degrés plus tard. De notre côté un cherche un effet de shelf le plus naturel possible.
SLU : Quelle est l’impédance de cette enceinte et comment est-elle amplifiée ?
Mathieu Pobeda : C’est une 8 Ohm et sur un NXAmp4x4 il est possible d’en mettre 4 en parallèle. Cela permet de raccorder 4 têtes ou trois subs par canal d’ampli.
SLU : Est-ce possible de placer le M10 en position verticale, a-t-il cette polyvalence ?
Mathieu Pobeda : Non, nous n’avons pas poussé vers cette possibilité dans ce segment, mais rien n’empêche cela dit de le faire.
40 kg sur la balance, 1 kW au bornier et 136 dB SPL au sonomètre
SLU : On parle du sub ?
Mathieu Pobeda : On a d’abord soigné la taille en le concevant en 2 pour 3 en hauteur donc des flight compatibles, faciles à rentrer, à ranger dans un camion, ce qui est très appréciable. Il est prévu pour être en ligne ou au sol. Le HP qui l’anime est un tout nouveau 15’’ au néodyme plus léger, et surtout avec une élongation très conséquente pour cette taille de membrane et un son beaucoup plus « tenu » car on a pu travailler son BL.
Sans être un flat top, sa courbe chute beaucoup moins vite. Même sur de grandes excursions, on maintient ce HP dans une fenêtre où il est efficace, garde de l’articulation dans le grave et ne tire pas sur la suspension jusqu’à générer des bruits parasites.
Le MSUB15, 101 dB de sensibilité pour 40 kg sur la balance
SLU : Quelle est la charge ?
Mathieu Pobeda : Un passe-bande mais un peu plus hybride, ce qui nous donne une sensibilité de 101 dB. J’ai passé près d’un an et demi sur ce HP pour lui faire faire ce qu’on voulait tout en le fiabilisant. Comme ce 15’’ est tenu, cela a été relativement facile.
SLU : Tu nous développes ça ?
Mathieu Pobeda : Quand un HP est en limite de compliance, très souvent la suspension va se retourner et comme tu tires sur le cône, tu vas vite détruire la cellulose et le tout va péter. Il en va de même pour le BL. Si ton HP n’est pas tenu, il va partir très vite et faire n’importe quoi. Concevoir une enceinte à partir d’un HP bien tenu simplifie les choses.
SLU : Le cahier des charges pour le sous-traitant impliquait donc un certain nombre de caractéristiques précises…
Mathieu Pobeda : Bien sûr. La demande part pour un 15’’ et 3’’ pour la bobine ce qui est suffisant pour ce type de sub, avec une certaine puissance admissible et certaines autres caractéristiques. Ce qui est important c’est que le dimensionnement soit bien fait et que tous les watt soient utilisés.
SLU : Vous l‘avez pensé plus comme renfort ou comme vrai sub ?
Mathieu Pobeda : C’est un sub de ligne qui n’est pas conçu pour générer de l’infra ; pour cela il faut du RS18 ou du LS18. Eventuellement, posé, il retrouve une extension vers le bas grâce au couplage avec le sol, mais pas en ligne.
SLU : Ratio de 2 subs pour 3 têtes, comment avez-vous prévu l’accroche ?
Mathieu Pobeda : Nous avons deux frames différents. Le Touring Bumper va prendre à la fois des subs et des têtes, avec comme limite que le nombre de têtes et de subs, ces derniers multipliés par 1,5, ne dépasse pas le chiffre de 12. Par exemple 6 têtes et 4 subs cela fait 12 puisque les 4 subs comptent pour 4*1,5=6. Le maxi est donc 12 têtes ou 8 subs par bumper. Le second bumper n’accepte que des têtes et monte à 12. C’est celui qui sert aussi à raccorder sous les subs des têtes. Le MSU15 peut facilement être accroché à 0° ou à 180 grâce à des connecteurs Speakon en face avant.
Deux montages qui permettent en revanche d’atteindre la pleine capacité du frame, 8 subs ou 12 têtes.Un montage plus que raisonnable par rapport aux normes. 6 têtes et deux subs. Les deux autres, permettant d’atteindre un contour et une réponse satisfaisants, sont posés au sol.
SLU : Malgré son ébénisterie en bois, le MSUB15 ne pèse que 40 Kg. Pourquoi du bois et pas du composite ?
Mathieu Pobeda : Quand ce n’est pas nécessaire d’avoir recours au composite pour des fonctionnalités précises comme sur les têtes ou certains subs, on reste en bois sur les subs.
SLU : Est-ce que vous faites encore de la vibro sur la caisse elle-même et comment ?
Mathieu Pobeda : Bien sûr. On le fait avec des accéléromètres et des lasers mais franchement on sait déjà à peu près où se situe le problème grâce à la simulation et à notre expérience de fabricant d’enceintes. L’empirisme est génial, mais pour une entreprise comme nous, il faut capitaliser sur le savoir Nexo.
Joseph Carcopino pris dans son labo lors d’un reportage paru en 2016
SLU : Au fait, qui est le papa du GeoM10 ?
Mathieu Pobeda : L’ensemble de l’équipe R&D et Comsol (rires). A titre personnel je me suis beaucoup occupé de la partie acoustique mais pour ces deux nouvelles enceintes il n’y a pas eu de personne dédiée. C’est vrai que je me suis beaucoup occupé en son temps du M6, mais pour le M10 on a vraiment tous collaboré sous la direction de Joseph (Carcopino NDR) qui est à a tête du R&D.
SLU : La M10 a donc bénéficié à plein de la simulation informatique.
Mathieu Pobeda : Oui absolument, on a vraiment mis la surmultipliée dans ce domaine. La simulation te fait gagner énormément de temps, t’évite d’aller vers des solutions qui ne marcheront pas et tu sais à l’avance les derniers détails qui vont avoir besoin d’être lissés. La simulation ne trouve pas de solutions à ta place, mais te simplifie le travail. Quand tu vas sortir les premiers modèles, tu sais déjà où tu auras structurellement des modes. En revanche tu ne sais pas s’ils seront pénalisants et tu ne sais pas quel sera leur niveau. Il y a encore des progrès à faire dans cette direction-là.
SLU : Tu te sers de l’existant ?
Mathieu Pobeda : Bien sûr. On benchmarke avec nos autres produits, qu’ils soient en ébénisterie traditionnelle ou en composite.
SLU : Vous corrigez beaucoup dans les DSP des NXAmp ?
Mathieu Pobeda : Non, le DSP peut lisser et améliorer légèrement mais comme on dit dans la profession shit in, shit out ! La M10 est bien née et on n’a pas besoin de corriger des défauts à proprement parler.
SLU : Donc si un nouveau NXAmp arrive avec plein de ressources, le son de la M10 ne va pas changer…
Mathieu Pobeda : Non, et puis ce n’est pas dans nos habitudes. Il faut favoriser la compatibilité, et dans ce cas précis, ce ne serait pas le cas entre les deux amplis que tu cites. Nos enceintes quand elles sont mécaniquement finies ont, comme tu l’as suggéré, 98% de leur potentiel prêt à fonctionner tel quel. On n’est jamais tombé en rade de ressources DSP.
David Hochtenbach : J’ai pendant 10 ans eu la responsabilité des presets chez Nexo, c’est donc un sujet que je connais TRES bien.
David Hochtenbach, deux oreilles, une langue bien pendue, trois bonnes raisons de l’écouter
Mathieu Pobeda et David Hochtenbach
SLU : Pourquoi parles-tu au passé ?
David Hochtenbach : Place aux jeunes (rires). Nous avons convenu que les ingénieurs du bureau d’études commencent les presets et que je les finirai. On a choisi cette façon de travailler après les premières écoutes.
La M10 est très bien née aussi parce qu’il y a une belle collaboration entre les ingénieurs R&D et le terrain, sur une architecture qui va déjà délivrer ces fameux 98% du son. Le preset n’est que du lissage, du papier triple 0 qui fait mieux glisser, le reste est déjà abouti.
SLU : Les GeoM10 sont donc sur la fameuse potence Nexo ?
Un montage au ratio normal, trois têtes M10 et deux renforts MSUB15.
David Hochtenbach : On va dire ça comme ça. On travaille dessus, on est bon. C’est prêt à être lancé. Pas d’effets d’annonce chez Nexo. J’ajouterai aussi que ce système va sortir avec des data sheets très conservatrices. On est « plus et mieux » que ce qui est annoncé.
Mathieu Pobeda : Quand on annonce un SPL Max de 131 dB, on le fait en bande large, pas en coupant un peu dans le bas. Si on coupe à 100Hz, on monte à 135 dB. Quand on annonce 56 Hz c’est à -6 dB.
SLU : Il y a quand même les niveaux, les limiteurs, la mise en phase à encoder…
David Hochtenbach : Non, tout ça est déjà fait !
SLU : Ohh t’es un futur chômeur toi…
David Hochtenbach : Non (rires !) Il y a longtemps eu une jurisprudence qui voulait que ce soit plat dans l’axe à la mesure. C’est bien pour 10% des ingés son, , mais pour les 90% restants c’est une très grave erreur car ils ne s’y retrouvent pas. Il ne faut donc prendre aucune option marquée mais faire en sorte que ça sonne sans être obligé de mettre des points d’égalisation partout.
SLU : C’est donc ton boulot. Ca existe encore être droit ?
David Hochtenbach : Pas vraiment. Il y a des gabarits de courbes de réponse sur les tournées. Les gabarits actuels sont à +14 dB pour la bande qui va jusqu’à 120 Hz et après, la ligne bleue des Vosges avec un petit trou dans le haut mid vers 2,5 kHz car ça arrache un peu les oreilles. On parle là des musiques dites traditionnelles, je te laisse imaginer ce que c’est sur des musiques électro.
Je te donne un exemple que j’ai vu avec nos enceintes. Trois M28, six S118 et six B112, et la balance tonale plaisait à l’utilisateur. On est loin des 14 dB ! On arrive à des lignes de subs qui n’en finissent plus, des subs qui très souvent sont en plus mal employés. Il y a des erreurs commises dans le design des subs.
Le S118, le sub du système STM
SLU : Tu nous expliques ?
David Hochtenbach : On pense contrôler la directivité mais en définitive on perd le punch et du coup on est encore obligé d’en mettre encore plus. La répartition des subs dans la salle n’est pas bonne. Tu peux faire le montage que tu veux mais ne perds pas de vue que la couverture horizontale n’est que la moitié du travail, l‘autre moitié c’est le punch.
On travaille dans le live et c’est important de préserver le temporel et cet impact que les gens recherchent. On a fait des essais et des séminaires chez Nexo, et nous sommes arrivés à la conclusion que 5 ms de plus sur un sub qui est à l’extérieur pour faire du steering, ça conduit à un hors phase à 80 Hz.
SLU : Ahh c’est sûr que ça tape moins…
David Hochtenbach : Le problème est que plein de tournées agissent ainsi. Ils sont contents parce que ça couvre large, mais il n’y a plus aucun punch. Tout ça pour dire que la balance tonale est quelque chose de très subjectif. Il faut absolument favoriser le temporel.
SLU : Quel montage préconises-tu alors ?
David Hochtenbach : Cela dépend de la salle, mais il est essentiel de ne pas vouloir aller trop loin dans la répartition horizontale. Il faut faire très attention à la dissonance cognitive qui est engendrée par la vision de lobes dans le logiciel de prédiction, des lobes qui, à l’écoute, ne se révèlent pas si gênants que ça.
Il ne faut pas de son qui soit fait au détriment de la physiologie ou du ressenti. Le sub dans le live est là pour offrir des sensations, et si cela n’opère pas bien dans le punch, on perd tout l’effet. Il y a quelque temps à Seoul, Psy passe en pleine époque du Gangnam Style. Un million de personnes se massent devant la scène. On avait mis 56 S118 sur le front de scène. Le truc était parfaitement léché avec des délais sur les côtés. C’était magnifique.
Arrive le mixeur de Psy. Il joue un CD et là il nous annonce que c’est tout pourri et qu’il veut deux tas traditionnels à gauche et à droite. Les séoulites avaient passé des heures à tout mesurer et caler, il a fallu tout changer. « Moi, il faut qu’il y ait du punch » avait-il dit. Entre les deux il faut trouver le bon compromis. Il faut beaucoup de pédagogie, mais aussi des connaissances physiologiques et acoustiques.
L’équipe d’Ayrton vient de nous annoncer cette terrible nouvelle, brutale et sans appel, Valère est décédé… Silence… Incrédulité… Un frisson glacial se répand dans nos veines.
D’abord les questions… Sans réponses… Puis les souvenirs défilent, une succession d’images. Sa voix, son sourire… resteront toujours inscrits dans notre mémoire. Valère était un puits de gentillesse et d’intelligence.
New York, SanSiro, Paris… Ils sont nombreux les reportages que nous avons faits ensemble pour ramener les images des plus belles créations lumière utilisant des projecteurs d’Ayrton, des occasions de belles rencontres de designers et techniciens passionnés. Que de moments agréables… Nous échangions sur dix-mille sujets.
Avec Jason Bullock, Lighting Designer de Wiz Khalifa au Zénith de Paris en 2013
Tout l’intéressait avec une rare sensibilité, et il était au courant de tous les potins de la profession : un vrai pro. Il était pétillant, érudit, passionné de son comme de lumière avec une nette préférence pour les marques créatives.
Il était hyper attentif, mesuré, toujours en recherche d’une analyse rationnelle, jamais source de conflits mais il ne fallait pas s’aviser de porter la moindre petite critique sur Ayrton qu’il protégeait comme la prunelle de ses yeux. Corporate Valère ? Nooon !
Pendant la rédaction de cet hommage, une seule question s’impose en toile de fond. Pourquoi ? Pourquoi si jeune ? Personne n’a la réponse. On était habitué à ce que la mort vienne brutalement réclamer son tribut en règlement de pratiques à risque. Mais les règles ont changé. Elle est venue se servir sans sommation sur un mec en bonne santé, actif et sans addiction.
Le départ de Valère a déclenché une énorme vague de tristesse chez Ayrton, Axente…, mais également dans toute la profession, et au delà de nos frontières.
Voici quelques hommages.
L’hommage Ayrton
AU REVOIR VALÈRE – 1979 – 2017
Le cœur de Valère a cessé de battre dimanche dernier. Il avait 37 ans. Valère Huart-Gyors, notre collaborateur, avait pour mission d’exporter Ayrton dans le monde entier. Depuis 2011, de Las Vegas à Sydney il essaimait nos valeurs avec un rare engagement car Valère était un authentique fan d’Ayrton.
In New York in 2013 at the offices of Morpheus.Valère (left) and Yvan (right) present the new Ayrton developments to Paul Weller and Mark Fetto.
Méthodique et organisé, il avançait vite et bien avec une connaissance précise de son marché. Les sociétés, leur politique, les hommes et leur passé le passionnaient en complément de ses nombreux centres d’intérêts comme l’histoire, la politique, la musique… Valère était brillant et cultivé. Son humour, fin et souvent caustique nous faisait pleurer de rire. Il était râleur aussi, et Normand…
C’est avec l’enthousiasme d’un jeune diplômé d’études supérieures qu’il est arrivé dans la capitale à l’âge de 22 ans, d’abord chez AVLS comme vendeur, il sera ensuite responsable des achats de La BS avant de s’engager chez Ayrton pour développer les ventes à l’international.
Valère entouré de l’équipe Lumen Radio en 2015
“C’est la deuxième vie d’Ayrton” disait-il avec humour à son arrivée en 2011, et le succès, qui a frappé d’abord aux USA s’est répandu ensuite sur toute la planète.
Valère ne s’énervera plus après les sociétés en panne de créativité, il n’organisera plus de soirées avec ses amis, la mort lui a volé la moitié de sa vie.
Il était d’une gentillesse infinie avec toute l’équipe dont le désarroi n’a d’égal que la tristesse d’avoir perdu un ami. Il nous manque déjà.
L’Équipe Morpheus
En mémoire de Valère Huart-Gyors
La relation de Valère avec Morpheus Lights a débuté par une brève conversation sur le stand d’Ayrton au Showtec 2011. Plus tard dans l’année, Valère est venu à Las Vegas et nous a fait la démonsteration du remarquable WildSun ™ 500C d’Ayrton.
Devant la scène de l’ Electric Zoo Festival à New York en 2013. Valère est à gauche avec Yvan, puis Matt Shimamoto (designer associé pour Star Light Visual), Mark Fetto et Paul Weller de Morpheus Light
En fin de compte, plus de 100 de ces appareils ont été vendus pour une tournée mondiale, c’est ce qui a marqué le début de la stupéfiante réussite d’Ayrton aux États-Unis. Par la suite, on a pris l’habitude de plaisanter avec Valère, en lui disant qu’il avait fait « une assez bonne démo, n’est-ce pas ? »
C’est sous de tels auspices que s’établit notre fructueux partenariat et notre amitié. Valère était un grand fan d’Ayrton et de notre profession. Sa franche passion était contagieuse, et c’est ce qui a fait en grande partie sa gloire. Il parcourait inlassablement le monde, faisant à l’industrie du spectacle la promotion de l’univers en perpétuelle évolution d’Ayrton.
Au stade de San Siro (Milan) en 2016 pour une date de la tournée de Bruce Springsteen, avec Brad Brown chef de l’équipe Morpheus et pupitreur de Jeff Ravitz
Quelles que soient la durée de ses journées ou la longueur des vols, son humour et son énergie semblaient inépuisables. Il était toujours supérieurement agréable et accessible, et jovialement professionnel.
Pour nous, ce fut un privilège de connaître Valère et un plaisir de travailler avec lui, surtout sur les salons, de le voir s’engager avec ses collègues professionnels et d’être témoin de leur respect pour son enthousiasme, son savoir et son esprit.
Et à la fin de la journée … il y avait du Champagne.
Il nous manquera énormément.
Hommage de Karel de Piere – Face
Avec Karel de Piere, P.d.g de Face (en 2015).
On ne peut pas imaginer Ayrton sans Valère, on ne peut pas imaginer un salon ou une démonstration sans lui.
Ni de ne plus avoir l’honneur de partager son amitié, son savoir-vivre et son intelligence. Un homme avec des valeurs morales qu’il appliquait dans sa vie personnelle et dans les affaires.
Mais peu importe ce qui va nous manquer. Le pire c’est que Valère est parti trop tôt, Il a donné trop sans avoir eu l’opportunité de recevoir en retour les joies qu’il méritait.
La tristesse me prend fort, merci Valère d’avoir partagé une partie de ta vie avec nous, malheureusement beaucoup trop courte.
Un premier recueillement aura lieu Mardi 28 février au Funérarium de Clamart à 10h avant son départ pour la Normandie.
Adresse du funérarium : 104 Rue de la Porte de Trivaux – 92140 Clamart
Les obsèques seront célébrées vendredi 3 mars à Hérouville Saint-Clair La cérémonie religieuse se tiendra en l’église Saint-Clair à 15 h L’inhnumation aura lieu au cimetière d’Hérouville attenant à l’église
Il vous est possible d’envoyer des fleurs vendredi 3 mars jusqu’à 15 h
Adresse : Eglise Saint-Clair – rue de la Fontaine – 14200 Hérouville Saint-Clair
Après avoir été hébergée 8 ans chez Expelec, la carte Dynacord Pro (MI et Installation) revient chez EVI Audio France en complément de la gamme Public Address – Sécurité du fabricant allemand, depuis toujours aux bon soins d’EVI audio France.
Dynacord, marque du groupe Bosch Communications Systems reconnue pour la robustesse et la qualité de ses produits audio, reste un des rares fabricants à toujours proposer à son catalogue des consoles analogiques et même des consoles amplifiées.
D’après Cécile Dehlinger (P.d.g de EVI Audio France ), tous les acteurs du son en France n’ont encore pas pris le virage du numérique, loin de là. Les petits orchestres, les institutionnels comme les mairies qui disposent de leur propre matériel, sont toujours demandeurs de l’analogique, sans parler des installateurs et des loueurs. Dynacord a une excellente réputation dans ce domaine et sait associer technologie classe D d’amplification, traitement numérique du signal et étages analogiques de qualité.
Dynacord PM502
Pour illustrer ce positionnement, prenons la console amplifiée PM502 au format rack 19 »de la série PowerMate qui convient aussi bien au marché de l’installation fixe qu’aux applications mobiles de petite sonorisation avec ses deux canaux d’amplification classe D de 450 W (RMS sous 4 ohms ou 2 x 600 W IHF-A) équipés de filtres LPN*. Ses rails d’alimentation et les limiteurs de tension incorporés, lui permettent aussi bien d’attaquer des lignes 70 ou 100 V sans transformateur (en mono) que des enceintes en basse impédance (en stéréo).
* LPN : Type de filtrage paramétrable dans les basses fréquences « Low Pass Notch », spécifique à Dynacord qui permet d’améliorer la réponse transitoire (et la distorsion) dans le grave et le bas médium, très utile notamment sur les enceintes de faibles dimensions équipées de transducteurs en 6,5, 8 ou 10 pouces.
Dynacord PM502 RearDynacord PM502 front
Elle intègre cinq préamplis micro de qualité (gain de 65 dB, EIN de – 129 dB(A), CMRR supérieur à 80 dB à 1 kHz) avec alimentation fantôme commutable (en bloc) et trois entrées stéréo analogiques complétées par un lecteur USB (MP3, WAV) en 48 kHz. Une fonction talk-over (ducking), une sortie casque (32 à 600 ohms) pour le monitoring, un processeur d’effets (DSP) offrant 32 presets (reverb, délai, chorus, écho/réverb, ..) ainsi qu’un délai réglable jusqu’à 50 m sur les sorties master B (pour de la multidif) complètent le tableau.
Mais Dynacord fabrique également plusieurs séries d’enceintes s’adressant aussi bien à l’installation fixe qu’à la diffusion mobile avec par exemple les séries Vertical Array TS en ébénisterie aluminium et la gamme Variline de sonorisation portable hautement protégée.
Composée de trois modèles large bande TS100, 200 et 400 (disponibles en noir et blanc-W-) et de six modèles de subs passifs et amplifiés (en 12 », 15 » et 18 »), la série TS se caractérise par un contrôle optimisé de la dispersion (90° H x 40°) grâce à la disposition des transducteurs et au filtrage utilisé, un faible poids, un SPL max conséquent eu égard à la taille et la disponibilité de nombreux accessoires de fixation.
Tous les modèles emploient des composants de qualité signés Electro-Voice. Des presets mettant en œuvre un filtrage FIR sont disponibles pour le traitement de signal avec les contrôleurs Dynacord (et notamment sur la plateforme IRIS-Net).
Il y a des régions où il ne se passe pas grand-chose… ou, pour le moins, ce qui s’y passe le fait souvent de manière inaperçue. C’est le cas de la Champagne-Ardenne, qui souffre tout à la fois de son excessive proximité de Paris qui la phagocyte et de son récent et discutable rattachement à Strasbourg, à la fois éloignée et culturellement différente.
Fort heureusement, il y a des personnes qui ne se résignent pas à cet état des lieux peu enthousiasmant, comme les deux compères fondateurs de la société locale de conseil et de prestation Avant-Scènes, organisateurs d’un prochain salon « Audio-numérique » dans un très joli lieu de la Cité des Sacres.
A gauche, Sébastien Morin et à droite Benjamin Labourot
Sébastien Morin et Benjamin Labourot ont fait leurs études au Collège Saint Jean-Baptiste de la Salle, où ils ont obtenu un BTS audiovisuel avec la spécialisation son. Sortis de cet établissement rémois très réputé pour ses formations, dont sont issus de nombreux talents, ils ont œuvré pendant plus de 10 ans comme intermittents du spectacle avant de créer en décembre 2013 leur société de conseil, Avant-Scènes.
Ayant constaté que de nombreuses salles, fort belles au demeurant, ne sont pas adaptées pour les prestations scéniques (pas de points d’accroche, pas d’alimentation électrique adéquate, acoustique pourrie, etc…), ils ont décidé d’intervenir comme conseillers et installateurs, en particulier sur le marché de la construction et du rééquipement de salles anciennes, notamment comme conseil auprès des architectes.
Ils mettent un point d’honneur à proposer des solutions modernes et pratiques. Constatant le manque d’information, de distribution, de formation aux produits et de conseil dans la région, ils ont déjà organisé en 2015 un premier salon dédié aux éclairages. Le but était de montrer aux éclairagistes traditionnels que tout ce qu’ils faisaient avec des sources traditionnelles pouvait être réalisé à partir de LED, avec une multitude d’avantages supplémentaires. L’idée était de mettre en contact les utilisateurs et les fournisseurs afin qu’ils communiquent directement leurs problèmes, leurs solutions, et toutes les informations sur les produits. Malgré la faible notoriété de la société encore toute jeune, le succès a été au rendez-vous.
Le salon Audio-numérique de 2017 aura lieu au Cellier, l’ancienne cave d’une grande maison de champagne (Mumm, puis Veuve Clicquot, puis Jacquart), située au centre-ville, à proximité immédiate de l’Hôtel de Ville de Reims, un splendide bâtiment à la façade classée, en brique rouge ornée de mosaïques art déco, reconverti centre culturel et lieu d’événements par la municipalité.
L’idée, est, une fois de plus, de mettre en contact les utilisateurs et les représentants des grandes marques (distributeurs et/ou chefs de produits) dans une manifestation à taille humaine, pour qu’ils échangent sur leurs problèmes et leurs solutions. Les sujets abordés toucheront, bien sûr, à tout ce qui est numérique, notamment la mise en réseau. L’exposition ne sera pas statique, au contraire, il y aura des démonstrations et la possibilité pour les utilisateurs de se confronter directement aux produits.
Le salon sera divisé en trois espaces : une partie diffusion avec enceintes, amplis, processeurs et… écoute, une partie sources, tables de mixage et effets, et une salle dédiée au studio et au home studio.
Gojira, groupe Hard Rock/Métal français a un succès international grandissant : deux fois nominé aux Grammy Awards. Après une tournée US à guichets fermés et quelques dates en France, le groupe repart début mars pour un tour d’Europe. Nicolas Riot, le concepteur lumière de Gojira, a écarté sa MQ80 pour essayer nouvelle MQ500 Stadium de la marque anglaise Chamsys lancée en septembre dernier. Voici ses impressions.
La MQ500 Stadium sur une date de la tournée de Gojira
Nicolas Riot est co-fondateur de la société de conception lumière Chirac Design créée il y a plus d’un an. Gojira, Mass hysteria, Abbath, Elephanz, Lenparrot, Emily Loizeau, Pégase, sont parmi les artistes dont les deux designers gèrent la lumière ainsi que quelques festivals dont Hellfest.
SLU : Alors Nicolas, ça s’est passé comment ?
Nicolas Riot (Nico) : Très très bien. En plus, comme je pupitrais sur MQ80 avec une Wing, c’était l’occasion de tester la version supérieure et je dois avouer que c’est très pratique d’avoir deux écrans tactiles et plus de faders, ce qui évite d’avoir la wing et surtout Chamsys a intégré la fenêtre de plots et le visualiseur 3D. C’est un gros avantage qui me permettra vraiment de gagner du temps d’encodage cet été en festivals.
j’apprécie vraiment de pouvoir travailler au plot pour commander au doigt toutes les machines, et la nouvelle fonction focus line est assez incroyable car elle permet de focusser les projecteurs au doigt comme sur une tablette graphique : c’est assez redoutable. J’ai beaucoup utilisé cette fonction en tournée. Elle était déjà implémentée sur la MQ-80 mais je l’utilisais peu car elle était encore peu fonctionnelle. Sur la MQ500, la nouvelle version du soft associée au plot est vraiment parfaite.
SLU : Tu as démarré la tournée avec, ou elle est arrivée en cours de route ?
Nico : Vincent (Chef produit Chamsys chez Sonoss) est arrivé avec la 500 pendant les prépas chez Dushow. On a commencé par la linker à la MQ80 pour tester le multi console et j’ai pu constater que les deux consoles se parlaient bien, les updates se font toute seules.
SLU :Elles sont reliées comment ?
Nico : En ArtNet, juste un switch entre les deux.
SLU : Tu as gardé la MQ80 en secours ?
Nico : Oui, et comme Gojira est un groupe qui tourne beaucoup et beaucoup à l’étranger, je trouvais intéressant de garder 2 configs, c’est à dire une MQ500 qui part avec tout le kit sur la route, et la MQ80 + Wing pour les one shot à l’étranger car elle est plus pratique et plus légère pour voyager en avion. Avec les deux config on s’y retrouve, sans avoir besoin de rebouger ses playbacks dans tous les sens. C’est vrai que la compatibilité entre consoles est réelle, très pratique et permet de choisir en spare une version un peu moins chère, ce qui est toujours un avantage pour les prod.
SLU : La tournée c’est combien de dates ?
Nico : On vient de faire 7 dates en France. Nous partons début mars pour tourner dans les principales villes d’Europe (dont deux date à Paris, l’Olympia les 1er et 2 avril), puis nous retournons aux US en avril et on revient en Europe pour les festivals d’été.
SLU : Toujours avec la 500 ?
Nico : Oui bien sûr. Pan Tilt, à qui je loue mes consoles, vient d’en acheter une. Gérard Germis a déjà plusieurs Chamsys dans son parc, une MQ60 et 2 MQ80.
SLU : Depuis quand travailles-tu sur Chamsys ?
Nico : Plus de 2 ans sur la MQ80, depuis une tournée aux US en 2014. A ce moment je n’avais pas trop le choix, Gojira ouvrait pour Mastodon et on n’avait pas vraiment de budget pour un vrai kit light. L’éclairagiste de Mastodon m’avait donc proposé d’utiliser sa Chamsys. C’étais pour moi l’occasion de l’essayer et j’ai été séduit de pouvoir me passer de node et d’avoir beaucoup d’univers DMX ouverts.
La MQ500 c’est quand même 200 univers embarqués sans node…
SLU : Peux-tu me citer quelques fonctions que tu a aimées particulièrement ?
Nico : La fonction Morph est très efficace car elle évite de retaper les cues quand on est amené à changer les machines du kit, ce qui se produit inévitablement en tournée. Autre chose que Chamsys fait très bien. On est souvent embêté par les gobos, une roue 3 par exemple qu’on n’avait pas prévue et c’est justement celle ci qui est intéressante.
Il suffit d’updater la palette comme sur toute console, et ensuite grâce a la fonction « Expand palette » toutes les cues vont se retrouver directement updatées avec cette roue 3, sans avoir à les retoucher une par une. C’est une super fonction qui est aussi applicable sur les couleurs. Bosser avec une trichro sur les wash et sur la machine du jour il y a un CTO qui apparait. Dans la palette, comme cette fonction n’existait pas au préalable, les cues ne vont pas être updatés. Avec Expand palette, un petit bouton et hop ! c’est bon !
SLU : Combien de temps pour t’adapter ?
Nico : 2 jours de résidence, et j’ai découvert que beaucoup de fonctions permettaient de gagner du temps, surtout quand on tourne beaucoup avec des kits différents.
SLU : Elle a eu des bugs ?
Nico : J’avais eu un bug, sur une version précédente, qui était lié au média serveur car on a un peu de vidéo sur la tournée mais je n’ai eu aucun bug depuis, elle est stable.
SLU : As-tu un peu joué avec le visualiseur ?
Nico : Oui forcément, j’ai regardé comment il se comportait sur le réel. Le 3D embarqué est assez impressionnant, les positions sont justes, les couleurs sont bien, on voit les gobos… Je pense qu’en festivals ce sera assez chouette de l’utiliser.
Avec 2 écrans 15 pouces Full HD et tactiles, permettant de commander au doigt et à l’œil les projecteurs et les vidéos grâce au média serveur et au visualiseur intégrés. La nouvelle MQ500 propose 30 playbacks, 15 sur des faders et 15 autres sur des boutons. Coté univers DMX, il y en a 200 à votre disposition en interne !
SLU : Il a des limites ?
Nico : Non, je n’ai même pas vu de bugs ou de retard. Il aurait pu avoir une certaine latence mais non. Il faut juste revoir la hauteur de ses ponts, déplacer ses machines dans l’espace sinon ce n’est pas cohérent avec le réel mais pour l’instant ça marche très bien. Je pensais que c’était plus un gadget au début et finalement l’intérêt de la 500 c’est de vraiment travailler au plot avec le visualiseur 3D. J’aimerais juste pouvoir aussi importer mon wyg (Wysiwyg) une fonction que Capture fait déjà et qui serait utile. Oui, ce serait bien de récupérer le patch et au moins les positions dans l’espace.
SLU : Sur cette tournée Gojira tu as quoi comme types de projecteurs ? Ils sont gourmands en canaux DMX ou pas ?
Nico : Oui, j’ai du K20, du BMFL, beaucoup d’Elidy Strip 15, du Elidy S, avec Animation maker et dimmers pour les gérer pixel par pixel. Donc déjà avec 12 strip j’ai un univers full. J’ai aussi 16 MagicBlade (44 canaux) et du coup je n’ai besoin que d’un node, un switch et c’est tout.
SLU : Tu sors en DMX de la console.
Nico : Dans les salles qui ne sont pas équipées en ArtNet, il y a cette possibilité pour aller très vite d’utiliser un réseau ArtNet pour le kit et de garder des univers physiques DMX. Par exemple on va adresser de 1 à 4 des univers physiques, le ArtNet en 5 ou inverser suivant les configs… C’est assignable très rapidement dans la console via une petite fenêtre et c’est en plus un outil très intuitif.
SLU : Combien d’univers sur la précédente tournée.
Nico : J’avais 3 univers physiques et mon ArtNet, mais je travaillais déjà de cette façon avec la MQ80 sans problème.
SLU : Et pour conclure ?
Nico : C’est maintenant une vraie console de tournée avec ses deux écrans tactiles 15”full HD qui permettent de commander au doigt les projecteurs et les médias grâce aux visualiseur et média serveur intégrés. C’est aussi un vraie console d’accueil en festival. Les utilisateurs de Chamsys retrouveront facilement leurs marques et elle est suffisamment intuitive pour une prise en main rapide par les utilisateurs d’autres marques réputées.
On est parti sur un design depuis la tournée US en septembre, je garde le design jusqu’à l’été.
Artiste et producteur de musique français, DJ Snake innove au Zénith de Paris avec un décor incendiaire et un nouveau design visuel spectaculaire de Romain Pissenem de la société de création High Scream. Il utilise un kit de près de 200 projecteurs motorisés Robe, dont 64 des nouveaux Wash/Beam Spiider LED, 80 Spikie, 32 Pointe et 11 BMFL WashBeam.
L’éclairage a été programmé et dirigé par le britannique Rob Lister qui a œuvré l’année dernière comme concepteur lumières de DJ Snake. Il a aussi une relation de travail de longue date avec Romain et High Scream depuis Ushuaia Ibiza avec DJs Axwell & Ingrosso, où Romain est aussi le Producteur/réalisateur du spectacle. Les billets pour ce spectacle parisien historique du gourou de la musique électronique se sont vendus presque instantanément, et tout le monde était sous pression pour créer une expérience visuelle et sonore vraiment originale, explique Romain.
C’est à Briare, dans le studio Stars Europe au Sud de Paris que se sont déroulées les répétitions sur deux jours. Issu du domaine du théâtre, Romain a commencé à diriger des spectacles quand il avait juste 17 ans, c’était il y a 21 ans. Il est toujours aussi passionné et enthousiaste lorsqu’il s’agit de créer des expériences pour un public de plus grande envergure. Il aime autant l’action théâtrale que l’énergie de la musique de danse et de soirées, et l’essence de tous ses spectacles est née de la volonté d’unir ces deux éléments en collaboration avec une équipe de gens talentueux qui partagent le même esprit et qui peuvent vraiment donner de la vie à un espace.
« Pour cette conception, nous avions besoin d’une présence vidéo, mais je voulais vraiment que la scène ait une assise d’éclairage solide », dit-il, « ‘utiliser la vidéo d’une manière plus subtile et discrète et avoir une présence très forte des lumières ». Pour cette idée, il était fondamental que l’ensemble de l’esthétique soit significatif, avec un sens de la finesse qui fusionne plusieurs disciplines classiques de représentation de théâtre au rythme cardiaque de la musique de danse et de clubbing.
Ayant utilisé les produits Robe sur de nombreux spectacles au fil des ans, Romain a saisi sa chance d’essayer les tout nouveaux projecteurs. Il a été ravi lorsque la société de location S Group, fournisseur des éclairages du concert du Zénith, a renforcé son parc de matériel Robe avec des Spikie supplémentaires pour cet événement.
Photo : Louise-Stickland
Pour Leon van Empel, fondateur et propriétaire de S Group, c’était l’occasion idéale d’acheter un nouveau kit : « Nous réalisons beaucoup d’opérations très variées et Robe est toujours un bon investissement. Ce sont des produits extrêmement fiables et bien faits ». Selon lui, depuis le lancement du Pointe en 2013, Robe est une des marques d’éclairage les plus innovantes sur le marché. Ce qui a inspiré Romain sur ce spectacle, c’était son désir d’apporter sur scène une source de lumière superpuissante… et on ne peut rien obtenir de plus impressionnant … que le soleil!
Cela a engendré la structure circulaire de 6 mètres de diamètre constituée de quatre cerces concentriques occupées par 64 Spiider. Elle a été installée sur un système d’automatisation qui lui permet de monter et descendre et de s’incliner et de se balancer au-dessus de la cabine elliptique du DJ. Elément stratégique, ces Spiider fournissaient tout au long du spectacle un effet lumineux remarquable et dynamique, et quand la structure circulaire était dans sa position « de base », ils servaient d’éclairage clé pour Snake et les différents DJ et chanteurs invités. Comme il s’agit d’un tout nouveau produit, c’était la première fois que Rob utilisait les Spiider. Il a trouvé leur aspect génial et leur puissance lumineuse « fantastique ».
Photo : Louise-Stickland
Rob a également été impressionné par la LED centrale de 60 W et l’effet du faisceau serré et très puissant. Il pense que c’est un projecteur très polyvalent et que sa puissance lumineuse est « étonnante » aussi bien en mode Wash qu’en faisceau très serré » ! Il le considère comme un «outil fantastique» adapté à tout système d’éclairage de tournée, particulièrement pour jouer dans des clubs où l’espace est précieux et jusque dans les arénas où il faut des sources plus puissantes ».
Les 80 Spikie mono source, disposés en 6 colonnes à gauche et à droite de la scène, entre les écrans formaient deux grandes matrices légèrement incurvées. Cette « stratification » de l’éclairage et de la vidéo était un autre aspect visuel qui était au centre de l’aspect scénique général de Romain.
Rob pense que les Spikie sont « bien plus qu’un simple faisceau lumineux … en fait, ils sont dans une« catégorie qui leur est propre ». Le mélange de couleurs RGBW à partir de la LED de forte puissance est très pratique ». Il aime le rendu de l’effet flower et il trouve le zoom (4°-28°) très efficace. Une fois de plus, il remarque que ce projecteur s’adapte partout : sur de grande jauges ou petits clubs.
Etant donné la visibilité et l’envergure de l’événement, la décision audacieuse a été prise après avoir regardé les vidéos des produit Robe et consulté d’autres personnes qui avaient vu les appareils de première main, ce qui s’est révélé très positif. « C’est bien de faire des expériences et de prendre quelques risques, c’est comme ça qu’on encourage la créativité, déclare Romain. C’est comme en cuisine, en combinant les meilleurs ingrédients dans un travail d’amour et d’ingéniosité on obtient de bons résultats appréciés de tous. » Les 32 Pointe ont été répartis autour de la plate-forme et utilisés pour créer les principaux effets de faisceaux pour lesquels ils sont si réputés et appréciés.
Le décor de DJ Snake englobe un large éventail de styles et de genres du rap à l’électro, du hip-hop à la pop. Il y a donc beaucoup d’occasions pour un éclairage et des visuels imaginatifs. La première moitié est très rapide et rythmée et les morceaux plus commerciaux ne viennent qu’ensuite… le rythme du spectacle change donc radicalement au cours des 90 minutes.
On n’a utilisé que trois couleurs, le bleu, le blanc et le rouge, comme le drapeau français. C’est une démarche avec une multitude d’effets et de trucs qui se révèlent frénétiquement en haut du décor, avec quelques surprises homériques qu’on réserve pour la surprise finale.
Répétitions au studio Stars Europe. De part et d’autre de la scène, deux matrices de Spikie tirent des faisceaux, larges à gauche et serrés à droite grâce au zoom 4-28°. Les Spiider,sont accrochés sur des cerces au dessus de la régie
A la tête de cet attelage, Romain, Rob et l’équipe de production de High Scream, qui comprenait Bertrand de Saint Pern, son directeur technique, ont fait un excellent travail pour que tout reste efficace et fluide sur la journée. Ils ont réussi à organiser quelques rares instants de travail avec l’artiste pendant les deux jours de répétitions de la production qui ont eu lieu au Studio Stars Europe à Briare, au sud de Paris.
“Ce studio est vraiment agréables, déclare Romain, situé à la campagne mais pas trop loin de Paris, sa superficie est parfaite, il y a tous les points d’accroche nécessaires, et l’accueil est top. Nous y reviendrons, c’est évident.”
C’est là que le spectacle du Zénith a été programmé. Ils en ont profité aussi pour intégrer de nouvelles vidéos attractives et inventives commandées et produites par Comix de Londres et exploitées par Daniel Purdue. Les indications de Rob ont été exécutées avec tellement de précision et d’exactitude qu’elles auraient pu être time codées, mais tout était fait en live.
Le résultat fut un étonnant et inoubliable spectacle de retour aux sources pour le célèbre Snake, DJ parisien qui fait plusieurs fois le tour du monde en donnant des centaines de spectacles depuis sa dernière apparition à Paris. Il va continuer ses tournées dans le monde entier jusqu’en 2017. Pour l’année prochaine, plusieurs autres grands projets sont à l’ordre du jour chez High Scream et Romain est déjà assuré d’utiliser les produits Robe pour la prochaine saison d’Ushuaia Ibiza.
Nous sommes allés écouter ce que deux sacrés garnements, Maxime Ménélec au système et Vladimir Coulibre au mix, sont parvenus à tirer d’une salle difficile. Plus propice aux lames qu’aux gammes, la Patinoire de Mériadeck sortie de terre à la fin des années 70 avec ses formes d’ovni au cœur de glace, accueille à la fois des hockeyeurs et des chanteurs, un grand écart sonore dompté par la crème de nos sondiers au service de 5 gamins en pleine bourre, les Kids United.
Une partie de l’équipe technique, celle qui a répondu à notre appel radio « photo à la régie façade ! » De gauche à droite JR Mazenc au backline, Vlad, Max, Valérian Pillet et Charly Fourcade assistants plateau et Nelly Robert assistante système.
Je ne vous ferai pas l’insulte de vous décrire Mériadeck, nombre d’entre vous y ont déjà travaillé, il en n’en reste pas moins qu’y pénétrer en pleine balance fait toujours un peu peur. Le TR est looooong, le grave Danse avec les Stars et la précision se repose dans le TourBus en attendant le public.
Le système de cette tournée est composé autour des très récents K2, KS28 et de Kara en renfort central stéréo, et de latéraux aussi de Kara, un kit qualitatif, efficace et très bien dimensionné pour un show devant séduire avant tout un auditoire jeune et familial.
Mériadeck en mode tout assis. Adossée aux gradins, la régie son et la régie lumière.
C’est Vlad qui abandonne la console où il remplace Stéphane Plisson afin de nous répondre en premier.
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SLU : On t’a vu pas mal travailler tes niveaux…
Vladimir Coulibre (Vlad) : Je découvre le mix et je découvre aussi le système dans cette salle donc je le fais vivre pour me l’approprier. Je reprends aussi la main sur une base qui est faite et bien faite depuis un moment.
SLU : T’as pas envie de travailler un pied pour ressentir le tout et surtout le grave qui est assez difficile à tenir en respect dans dette salle sportive ?
Max mort de rire et Vlad en mode « attends, je t’explique » On remarque bien le petit pratos idéal pour bien voir, beaucoup moins pour bien entendre…
Vlad : Non, je n’en ressens pas le besoin. J’ai Max qui fait bien la transition entre Stéph (Plisson NDR) et moi et qui peut me dire si je vais dans le bon sens par rapport à ce qu’il a entendu chaque soir. La salle est compliquée et très réverbérante, la régie est perchée sur un praticable qui résonne un peu donc autant collaborer avec ceux qui savent comment satisfaire public et prod. Je manipule aussi les niveaux pour me remettre la table en main mais si tu observes, je tourne autour des réglages mémorisés.
Maxime Ménélec (Max) : Il prend ses petites habitudes, c’est normal car la console comme les niveaux, le contour, tout est organisé et calé pour et par Steph.
K2 & KS28, le combo ultra efficace
SLU : Venons-en au système. Comment l’as-tu conçu avec Steph pour cette tournée et plus encore pour cette salle ?
Max : Le système des Kids est conçu pour que les subs soient en l’air donc placés loin du public qui est essentiellement constitué d’enfants. Il n’est pas question que cela soit trop violent pour les premiers rangs.
SLU : Tu as choisi les KS28. Combien en as-tu pris par côté ?
Max : A la base, on est parti sur une antenne de 8 pour satisfaire à un certain nombre de critères, mais cela s’est avéré être trop puissant, je suis donc revenu à une antenne de 6 en front back front / front back front.
Le système à jardin avec les élingues détachées. De droite à gauche, les 6 Kara servant en douche pour combler les zones d’ombres du K2, les 12 K2 amplifiées en LA12X, les 6 KS28 en montage cardio et l’outfill composé de 9 Kara.
Vlad : L’optique de Steph et Max est d’avoir un système full range accroché et cela tient parfaitement la route dans toutes les salles. Bien sûr il nous manque une fondamentale qu’on n’a que lorsque les subs sont au sol mais dont on peut aisément se passer dans ce type de musique, et les avantages partout dans la salle selon moi l’emportent. Si on avait mis les subs au sol on les aurait énormément atténués et on aurait gagné à peine 3 Hz tout en perdant de la cohérence. Cette tournée me plait bien aussi pour ça, sans oublier que le fabricant pousse ce type de montage.
SLU : OK pour le respect des oreilles et la cohérence sur la tournée, mais certaines salles sont plus difficiles…
Vlad qui écoute et « regarde » le son. Plus concentré t’as pas !
Vlad : Oui, d’autant qu’on peut travailler sur l’énergie des subs avec un montage cardioïde mais cela ne nous aide que sur la bande passante du KS28, or le K2 descend aussi. Je pense qu’il ne faut pas lutter, il faut laisser vivre le système, ce sera à moi après de réadapter le mix. Entre par exemple Rouen qui est très bien et ici, le RT du grave est beaucoup plus long.
Max : Le fait de placer les subs très près du système pour minimiser le délai et donner une certaine directivité, nous donne une bonne homogénéité entre les salles.
SLU : C’est du temps de gagné…
Max : Absolument. J’ai quasiment le même EQ et le même délai à chaque date. Je n’ai qu’à réadapter le contour du grave. Je n’ai plus de corrections extrêmes et peu de réflexions avec le sol.
Vlad : Surtout ce genre de montage uniformise le rendu de salle en salle. Il n’y a plus de mauvaise date. On se doit en plus de délivrer un mix rock et typé concert en veillant simplement à ne pas jouer trop fort. La prod ne nous demande pas de sonoriser un « spectacle pour enfants ».
Quand Steph (Plisson NDR) m’a proposé de travailler pour lui, j’ai bien aimé le challenge de sortir un son puissant en gardant un niveau raisonnable. C’est loin d’être évident et cela va à l’encontre de tout ce qui se fait d’habitude et demande aussi à Max beaucoup de soin dans la position des enceintes, le réglage et la balance tonale.
Les premiers rangs prennent une douche de Kara complétée par une lichette de quelques X8 jouant le rôle du jambon entre deux Rollapix Ayrton
SLU : Pourquoi avoir opté pour deux downfill intérieurs en Kara et pas un simple down mono central ?
Max : D’abord parce qu’on voulait effectivement rester en stéréo. On a fait le choix d’offrir aux gens assis devant la scène une image qui ne soit pas réduite au centre. C’est une vraie stéréo.
Vlad : On a quelques petites choses notamment sur les guitares via des plugs pour travailler cette stéréo, mais pour la diffusion on récupère un gauche/droite en AES tout ce qu’il y a de plus standard.
SLU : Ne serait-il pas possible d’accrocher quelques Kara sous les K2 ?
Max : Non, mécaniquement ce n’est pas possible et puis nous ne gagnerions rien en ouverture horizontale. Les deux ouvrent à 10° en vertical et 110° en horizontal. Les deux Kara down doivent juste boucher les trous où je ne vais pas avec le K2.
Vlad : Tout en sachant qu’ajouter une source sonore pour combler un manque à un endroit, créé invariablement un petit problème ailleurs.
Une vue de Soundvision en mode délai du “main” et du Kara down et prouvant le bien-fondé du choix de Max. Les zones non alignées sont limitées.
SLU : Tu les délaies comment tes Kara down ?
Max : Je ne les délaie pas ! Si je le faisais, il n’y aurait qu’une toute petite zone qui en bénéficierait, mais comme ce sont des sources qui génèrent aussi du grave, elles m’abîmeraient celui du K2.
Je préfère ne pas délayer et créer d’autres interférences, sans doute audibles mais acceptables au point d’overlap. Les outfill sont en revanche délayés.
K2 et Kara font la paire…à quelques années près
SLU : Je reste malgré tout sur ma faim quand je sors du K2 et je rentre dans le Kara. Ce sont deux mondes différents.
Vlad : Il faut aussi dire que le K2 est une boîte remarquablement réussie, je trouve cela dit que le Kara est le Leatherman du son, on peut tout faire avec, de la face au front. Il n’y a pas d’enceinte parfaite, mais sa polyvalence est extrêmement utile.
Max : Le design est conçu autour du K2 qui couvre la plus grande partie de la salle et le Kara ne vient que pour le complémenter par petites touches, et si on peut s’en passer dans certaines salles, on le fait car plus on limite le nombre de points d’émission, meilleur est le son.
Vlad : Il faut veiller aussi à ne pas comparer un système modulaire à un système full range. Le Kara a besoin de son renfort de grave pour offrir la pression et l’extension dans le grave du K2.
Une ligne de K2 pour guider naturellement le grave et une antenne de KS28 en cardioïde pour en faire…de même.
SLU : Admettons que tu puisses disposer de K2 pour les latéraux…
Max : Non…
Vlad : Non, ça ne marcherait pas si bien. Il est très puissant donc il faudrait déjà beaucoup l’atténuer et puis l’association de 12 boites à 10° et 6 boites à 10° ne donnera pas la même couverture, en tous cas tu ne peux pas la faire de la même manière.
Soundvision en mode délai du “main” et de l’outfill à cour. Le délai d’alignement entre les deux est appliqué et le moins que l’on puisse dire est qu’il y a très peu de rouge et qu’il se cantonne dans des zones périphériques ou sans spectateurs.
Max : Ce n’est pas une bonne idée de venir placer sur un système full range plus subs, un autre système full range, cela va créer inévitablement des interférences et puis si c’est pour l’atténuer et le couper dans le grave, à quoi bon… Peut-être que la mise en cardio du KS28 et le travail fait sur la ligne de K2 apporte beaucoup d’énergie et de précision là où c’est nécessaire et moins sur les côtés, d’où cette transition plus audible avec le Kara.
Vlad : Lorsque je fais du design, j’accepte désormais qu’étant sur le côté, on se retrouve dans un autre registre de son au niveau fréquentiel et en termes de gain. Je préfère optimiser temporellement toute une zone au lieu d’aller mettre du grave dans un endroit qui va du coup me polluer tout le reste.
SLU : Dans le style « Tu es loin, tu vois de loin, tu entends de loin. » On avait rêvé de donner à chaque spectateur…
Vlad : C’est irréalisable et on le sait bien, quelle que soit la config. Il faut aussi essayer de rester quelques minutes à un endroit et se demander si ce que l’on entend est satisfaisant ou pas. C’est évident que quand on se balade on perçoit des différences, mais le spectateur ne bouge pas.
Max : Il vaut mieux perdre par endroits pour optimiser pour le plus grand nombre, surtout dans des salles comme la Patinoire. On travaille dans le compromis…
LA12X & Soundvision
SLU : Comment sors-tu de ta console ?
Max : AES et on les descend vers les contrôleurs LA12X.
Le rack de drive du système avec un PC pour avoir la main sur le LA Manager et un grand écran pour afficher les courbes du Flux.
SLU : Tout est en 12X ?
Max : Oui, les KS28 forcément et les K2 aussi ; on a réussi à en avoir chez Dushow. Il n’y a que les Kara down et les extérieurs qui restent en LA8.
SLU : Rien de nouveau question DSP sur les 12X ?
Max : Non, on a toujours les 8 points d’EQ, les deux plateaux FIR dans le grave et les 3 dans l’aigu et c’est largement assez pour travailler le contour du système et les deux ou trois modes de la salle.
Si tu utilises les bons presets, travailles bien avec Soundvision, tu es sûr à 99% du résultat. Je ne fais quasiment plus de mesures pour mes délais, je me fie de ce que me donne Soundvision. Il faut en revanche respecter le placement des enceintes…
SLU : Outre la rapidité et la simplicité, quels sont les autres avantages ?
Max : Quand tu cherches ton délai à l’analyseur avec un micro, tu vas optimiser certaines zones et en négliger d’autres sans forcément t’en rendre compte. Avec Soundvision tu vas vraiment voir ce que tu optimises et ce que tu négliges. Même mes bases de plateau FIR dans l’aigu sont faites avec. Je me répète, mais si tu travailles bien avec Soundvision, tu as les salles modélisées et disponibles sur la base de données de L-Acoustics pour le faire, et que tu respectes le placement des enceintes, tu lèves, tu ouvres et ça marche. On travaille en amont les points de rig avec Autocad, ce qui me permet de savoir exactement où se trouvent les emplacements référencés par Soundvision.
Une vue de Mériadeck via Soundvision, un mapping de 1 kHz à 20 kHz du main, outfill et down à cour. Y’en a vraiment pour tout le monde avec des écarts très raisonnables entre orchestre et balcons.
SLU : C’est utile de gagner autant de temps ?
Max : Oui et pour une très bonne raison. Ca nous arrive d’ouvrir les portes à 13h30 pour jouer à 15h00. Je commence à 8h00, le système est en l’air à 11h30, ça ne me laisse que 45 minutes de calage. On a dû apprendre à être vraiment efficace et j’ai beaucoup optimisé avec Soundvision.
De toute façon il faut aller dans le sens du constructeur.
Je me suis rendu compte lors de formations que j’ai données que parfois je passais un peu à côté de la philosophie de L-Acoustics or, pour aller plus loin, il faut éventuellement embellir la chose, mais commencer par respecter les règles de base.
SLU : Qui fournit le matériel ?
Max : Le système et le multi viennent de chez Dushow, les régies et le drive de chez Maw. Les lights c’est RégieLu.
Ethique & L-Acoustic
SLU : Vlad, on t’a connu au système, puis au mix, où en es-tu aujourd’hui ?
Vlad : Toujours et de plus en plus au mix, j’adore ça et cela n’est pas près de changer. Bien sûr, quand je suis dans des petites salles, je m’occupe aussi du système mais pour des tournées plus grosses, j’ai quelqu’un avec moi pour s’en occuper comme ici pour Kids United avec Max.
Il y a une nouvelle génération de techniciens comme de matériel qui arrive et qui est bien, donc je m’éclate.
SLU : T’as pas encore envie de raccrocher les clés du TourBus…
Vlad : Peut-être de rentrer dans une boîte où je ferais encore de la tournée et où les jours de repos ou entre deux tournées, au lieu de bricoler chez moi comme je le fais aujourd’hui, je pourrais donner une valeur ajoutée à ce travail sur site. Je trouve qu’il y a une espèce de gap entre les gens qui mixent et les structures, alors qu’à une époque ça se faisait. Cela n’engage que moi mais je pense que ce serait intéressant pour tout le monde que la personne derrière la console représente la société.
Ils sont trop chouettes pour qu’on ne les montre pas. De gauche à droite Gérald Garrieri, pupitreur du show, Max sondier d’en haut et Vlad sondier d’en bas.
SLU : Un peu ce qui se passe chez Clair Bros…
Vlad : Oui d’autant qu’aux Etats Unis il n’existe pas d’équivalent de nos Intermittents, un statut que je n’aime d’ailleurs que très modérément.
Max : L’idéal c’est de pouvoir se poser, faire des tests et aller plus loin dans des choses que tu ne peux qu’effleurer quand tu es intermittent et seul. Un exemple. Il y a quelque temps, grâce aux sociétés de Steph (Plisson NDR) et de Laurent (Midas reNDR) on a pu faire un grand test de consoles afin notamment de comparer les latences et le rendu. Travailler dans une société te donne plus de facilités pour le faire et il est assez facile d’aller dans le dépôt prendre ce dont tu as besoin.
Vlad : Ce n’est pas faute de le demander dans différentes boîtes mais ce n’est pas facile de les convaincre, de trouver du temps et du matériel et surtout, qu’est-ce que cela va leur apporter…Tu parlais de Clair Bros. Quand ils ne tournent pas, ils entretiennent le matériel et ils font des tests et des écoutes.
Cette démarche est vraiment importante pour mieux explorer des appareils de plus en plus puissants et complexes. Qui connaît le vrai son de ces nouvelles machines. On les met dans des réseaux mais personne n’a vraiment eu le temps et le recul pour aller loin dans les niveaux et les interactions entre les étages.
Max : L’exemple typique est le Lake. Ca sonne mieux avec ou sans… Il faut mesurer, écouter, comparer et cela prend du temps pour bien le faire et c’est loin d’être facile à réaliser.
SLU : On est bien d’accord, vous travaillez avec tout type de système (rire en coin NDR)
Vlad : Si je suis accueilli oui, sinon non. Arrête de te marrer, il faut déjà du temps pour connaître et maîtriser un système…
Max : On en découvre tous les jours !
Vlad : J’aime l’approche de L-Acoustics via Soundvision et ce n’est pas facilement transposable. Les outils changent de constructeur à constructeur et les boîtes ont des caractéristiques et une philosophie différente.
Max : Les acquis d’une marque ne s’appliquent pas du tout à une autre. Le K2 est une enceinte full range qui ne peut pas être comparée à d’autres qui coupent à 60 Hz.
Vlad : Quand je m’occupe du système, je ne pars que sur des tournées en L-Acoustics même si en accueil j’ai entendu et pratiqué d’autres très bons systèmes. Plus précisément je préfère passer du temps à aller encore plus loin avec une marque que je connais. J’échange énormément avec des gens qui utilisent d’autres produits et qui ont une approche différente. Être compétent et à l’aise sur d’autres marques prendrait beaucoup de temps et au final, j’aime mieux me concentrer à fond sur un seul fabricant, une seule philosophie sonore et moins de modèles. Quand tu as deux jours de pré-prod et que tu dois offrir la tranquillité d’esprit au mixeur, à l’artiste et à la prod, tu dois être hyper efficace ! Et ne n’ai plus 20 ans, il faut cibler ses intérêts (rires) ! Je laisse à des gens passionnés par d’autres marques comme je le suis par L-Acoustics de bien s’en occuper.
L’époque des briquets est bien révolue…le geste est heureusement resté !
SLU : Mais vous êtes curieux, techniquement et auditivement…
Max : Tous les systèmes m’intéressent. J’aime bien savoir comment ils sont fabriqués, la mise en œuvre, la philosophie du fabricant. Je suis passionné par la technique et les enceintes en général, savoir comment sont écrits les presets des boîtes concurrentes, comment sont faits les guides d’onde des autres fabricants, mais je veux aussi et surtout aller plus loin avec L-Acoustics et notamment le K2 que j’adore et dont, selon moi, on n’exploite encore qu’une partie du potentiel.
SLU : Ceci étant Vlad, tu es toujours formateur chez L-Acoustics..
Vlad : Oui, j’ai un contrat de consultant et donc une éthique de travail, mais ça ne m’a pas empêché d’aller à Bercy voir et écouter du Coda pour avoir une ouverture d’esprit et comprendre ce qui se passe ailleurs.
Conclusion
« Attention messieurs, silence salle, noir salle, on y va, bon concert » Les premières notes et surtout les premiers coups de grosse caisse sont rassurants, Mériadeck bien plein et avec la tribune face à la scène érigée sur la glace, absorbe et nettoie, y compris le grave, et ce dernier gagne une précision appréciable.
Les voix des enfants sonnent naturelles, la dynamique est assez respectée et le timbre de chacun se démarque nettement, parfois même un peu trop.
Les musiciens bénéficient d’un système et d’un mix qui leur donne l’attaque et la précision que ce type de spectacle n’offre pas forcément. Une balade dans la salle donne un bel aperçu de la couverture du grave qui est bonne et homogène sauf quand on quitte les K2 et qu’on perd les 12’’.
Aïe, ça pique, surtout que les 107 dB sont plus que pondérés A, ou alors A comme aigu !
La zone d’overlap entre les Kara down et le K2 existe et s’entend, mais une fois encore, il faut ne pas oublier que nos oreilles entrainées et nos incessants aller-retours pour débusquer les zones d’interférence ne sont pas représentatifs de ce que les spectateurs feront. L’énergie du grave, volontairement réduite latéralement bénéficie effectivement de ce choix et de cette cohérence temporelle.
Le rendu est sec et profond, dynamique et détaillé partout ailleurs, quelque chose plus difficile à obtenir quand plusieurs sources cohabitent. Le sentiment de pression est agréable et presque grisant, un fait qui n’est pas corroboré par le sonomètre ce qui est parfait, sauf quand le public très jeune et enthousiaste s’en mêle et hurle sa joie.
Clairement Max et Vlad savent raconter leur son mais aussi et surtout le faire d’autant qu’ils connaissent les boîtes marron comme vous l’adresse de SoundLightUp. Le risque de les associer aurait été qu’ils se marchent sur les pieds. Raté, chacun a son rôle et s’y tient.
Max opère et cale le système, Vlad mixe. Une fois qu’on a dit ça, on a bien senti par leurs réponses que ces deux-là s’entendent comme deux larrons en foire, si ce n’est que contrairement au sens de cette expression, ils ne volent rien, au contraire, ils apportent tout leur savoir pour bâtir un rendu efficace et cohérent pour le plus grand nombre.
Un dernier mot pour Steph Plisson qui est à la direction du son de cette tournée et dont les choix, techniques comme humains, apportent beaucoup en termes de confort et de qualité sonore.
Venant s’intercaler entre les Duecanali (2 canaux) et les Ottocanali (huit canaux) introduits à l’ISE il y a deux ans, la nouvelle gamme d’amplificateurs Quattrocanali du constructeur transalpin devrait couvrir la majorité des besoins rencontrés en installation fixe.
Et ceci tant en termes de Canaux (4), de puissance délivrée (respectivement 4 x 300 W, 4 x 600 W et 4 x 1200 W sous 8 ohms pour les 1204, 2404 et 4804), d’efficacité énergétique (PFC avec PF de 0,95 et dissipation thermique de 348 BTU/h à Pmax/8 pour le 1204), d’encombrement (rack 1 U pour tous les modèles), de polyvalence (charges admissibles de 2, 4, 8 ohms, haute impédance lignes 70 et 100 V, mode pont, …) que d’administration décentralisée via Ethernet ou WiFi par le logiciel de supervision Armonia Pro Audio.
la nouvelle gamme d’amplificateurs Quattrocanali sur le stand Powersoft à l’ISE.
Cette nouvelle plateforme peut-être pourvue ou non d’une carte DSP+D (4 canaux) qui inclut la connectivité Dante et donne accès aux mêmes fonctionnalités que les versions touring haut de gamme série X : filtres de raccordement, limiteurs configurables, égaliseurs, délais en entrée et sortie, compensation des longueurs de câbles (contrôle du facteur d’amortissement dans les basses fréquences), … Mais avec ou sans carte DSP, les quattrocanali sont entièrement administrables à distance grâce à un interface Web et Armonia avec des droits d’accès laissant certaines fonctionnalités uniquement accessibles à un ingé son ou à un superviseur décentralisé.
Vue interne . Une électronique dense sur circuits imprimés multicouche avec à droite les circuits d’alimentation (et le PFC à l’extrême droite précédé des filtrages secteur), au centre les dispositifs de commutation de puissance (Mosfets) sur leur radiateur, à gauche les filtres LC de sortie et l’électronique de gestion. Tout à gauche la carte DSP+D. Au fond la turbine d’extraction (à vitesse variable) du peu de calories engendrées eu égard à la puissance totale.
Avec leur faible dissipation thermique, respectivement 522, 850 et 1540 BTU/h (au quart de la puissance totale de fonctionnement), ces amplificateurs ne nécessitent pas d’environnement climatisé en baie même à des puissances de fonctionnement élevées et au total réduisent les coûts d’exploitation et d’installation. Il s’agit là de chiffres qui sont moitié moins élevés que la moyenne des amplificateurs de capacité équivalente rencontrés sur le marché.
De la sorte, ils peuvent opérer dans des températures ambiantes allant de – 10 à + 45°C. Ces caractéristiques sont imputables à la technologie d’amplification classe D éprouvée de Powersoft mais également aux performances des alimentations avec PFC utilisées et au système de contrôle Smart Rail Management. S’agissant de modèles dédiés installation, les connexions d’entrées/sorties s’effectuent sur blocs Phoenix et les quattrocanali disposent de ports GPIO et de sorties d’alarme.
La face arrière avec les entrées et sorties en Phoenix et les dip-switches de configuration de gain et de mode.
Les performances audio ne sont pas en reste avec une THD inférieure à 0,05 % de 0,1W à la pleine charge sur toute la bande, une distorsion par intermodulation au même niveau et des rapports S/B (en pondération A) de respectivement 104, 108, et 110 dB (en rapport avec l’excursion max de tension qui peut atteindre 139 Vcrête pour le 4804). Le slewrate, filtres désactivés, atteint 50 V/μs.
Signalons que dans le même temps Powersoft a ajouté le modèle 1602 à sa série Duecanali, similaire structurellement aux quattrocanali, et qui peut fonctionner dans seize configurations de sortie différentes entre les modes basse impédance, haute impédance (ligne 70 et 100 V), pont, parallèle.
Optimisé pour les liaisons vidéo HD-SDI mobiles, de courtes et moyennes distances (jusqu’à 70 m), le nouveau câble coaxial VD083LP de Klotz présente un diamètre de seulement 6,1 mm et une grande flexibilité (rayon de courbure minimum de 40 mm), lui permettant de facilement être conditionné sur enrouleur, tout en étant entièrement compatible avec les standards SMPTE. C’est le petit frère du câble longue distance vidéo numérique V12L/48DP plébiscité par les professionnels. Klotz dévoilait également une nouvelle embase en type D de son connecteur hermaphrodyte pour fibres optiques SmartBeam Octo (8 fibres) facilement intégrable sur des panneaux standards.
Le VD083LP sur son enrouleur référencé VH8L1NT
Le câble VD083LP est équipé de connecteurs BNC UHD 4K de Neutrik et permet donc le transport de signaux numériques à 1,5 GB sur 70 m et 3 GB sur 50 m en toute sécurité. Son revêtement externe en polyuréthane garantit une grande résistance à l’abrasion et aux contraintes climatiques.
le double écran en tresse de cuivre étamée confère au VD083LP une atténuation optimale des perturbations (> 90 dB)
L’adoption d’une âme en multibrin (19 x 0,16 mm) de cuivre pur, avec un diélectrique en mousse de polyéthylène injectée et un double blindage en tresse de cuivre étamée (couverture de 95%), permettent d’obtenir des caractéristiques de transmission et d’atténuation des perturbations tout à fait convaincantes, avec une atténuation linéique de 41 dB aux 100 m à 1,5 GHz et une réjection des perturbations supérieure à 90 dB.
Quelques caractéristiques techniques :
Impédance caractéristique : 75 ohms
Capacité linéique : 53 pF / m
Vitesse de propagation : 81 % de c (célérité dans le vide)
Résistance linéique de l’âme : 4,4 ohms aux 100 m
Résistance linéique de l’écran : 0,76 ohm aux 100 m
Atténuation à 1 GHz : 33 dB aux 100 m
Température de travail : – 40 à + 80 °C
Embase SmartBeam Octo type D
Cette nouvelle embase pour liaison huit fibres optiques de type OM3 (multimode en coeur 50/125 μm) complète le programme SmartBeam Octo de Klotz en offrant une compatibilité avec les panneaux de brassage pré-usinés au format type D.
L’embase SmartBeam Octo type D sur la mallette FiberExplorer
Son connecteur hermaphrodite satisfait aux caractéristiques SmartBeam, à savoir :
Une étanchéité de l’assemblage IP67
Une température de travail s’étalant de -57 à + 85°C
La facilité de nettoyage des lentilles (eau avec coton tige non pelucheux) et l’absence d’usure de ces dernières (pas de contact).
L’absence de maintenance
Garantie de 5 ans
Cette embase type D est également proposée pour les versions SmartBeam Duo et Quad, deux et quatre fibres. Le câble optique à huit fibres de 6,4 mm de diamètre externe préconisé est le Fiberflex Ultra F8UM11 de Klotz.
Rappelons que Klotz propose un système comprenant également la mallette FiberExplorer avec des connexions en Neutrik OpticalCon 4 SC et 4 LC.
Organisée au théâtre du Rond Point par les équipes de ClayPaky, ADB et Dimatec, la Nuit des Passionnés de Lumière a révélé le tout premier Spot à leds de Claypaky qui sera lancé officiellement à Prolight + Sound avec de nombreuses autres nouveautés.
Pio Nahum (P.d.g de Claypaky) et Olivier Bordini (P.d.g de Dimatec) accueillent les invités.
Quel bonheur de retrouver autant d’acteurs techniques et artistiques de la lumière en France dans un cadre aussi charmant, tous détendus, heureux d’être ensemble et de partager des histoires de presta, des anecdotes de design, des galères aussi et bien sûr des projets… Cette 2e édition Light Passion Night fut un fantastique succès et une magnifique soirée !
Nous nous installons confortablement dans la petite salle du théâtre (bondée) pour une présentation des nouveaux développements ADB et une démonstration des derniers projecteurs Clay Paky :
– La gamme Scenius,
– La sharBar,
– Le Mythos2 qui s’offre une nouvelle lampe Osram (pour résoudre le problème de fiabilité de la Philips d’origine),
– Le projecteur Hybride Unico
– Et.. le premier Spot à Led Claypaky Axcor 900.
Bientôt, l’Axcor 900 (c’est le deuxième en partant de la gauche)
Oui, 900 indique la puissance du moteur de leds blanches embarqué dans cette machine : ça promet ! 24 000 lumens annonce ClayPaky. Avec les 4 couteaux motorisés d’un module découpe, une CMY et un CTO linéaire, un zoom 7,5° – 43°, une roue de couleurs, 6 gobos HD, un prisme, 1 roue d’animation, 2 frosts progressifs… elle se hisse au top de sa catégorie !
Clay Paky promet aussi un parfait silence de fonctionnement dû à un refroidissement des leds en rupture totale avec tous les systèmes développés jusqu’alors. Un très bon argument pour séduire les théâtre, Opéra, auditorium…
ADB revient à la led
La société ADB, récemment rachetée par Osram en 2016 et intégrée à Claypaky garde son site de production en France à Saint Quentin.
Simone Capeleto, le nouveau P.d.g d’ADB
Son nouveau P.d.g, Simone Capeleto a démarré le process de restructuration de l’usine par la chaîne de production, pour optimiser la qualité, réduire les délais de fabrication, avec aussi comme objectif d’obtenir la certification ISO 9001 en fin d’année 2017. On ne fait pas de concessions à la qualité chez Osram.
ADB conserve à son catalogue tous ses projecteurs, pupitres et armoires de puissance actuels nous précise Gilles Govaerts (Chef produits ADB) et présentera dès Prolight + Sound de nouveaux projecteurs à leds. C’est l’avantage de disposer de nouvelles ressources et de partager l’équipe de R&D d’Osram et Claypaky autant en électronique, optique, thermique et informatique…
En synergie avec Claypaky, on parle d’un module HCR à 6 couleurs de leds, sélectionnées avec un binning très serré pour la reproductibilité des couleurs d’un appareil à l’autre. Un système de calibration assurera leur stabilité, pour la compatibilité des projecteurs en cas de complément de parc différé dans le temps.
Gilles Govaerts (que l’on devine à droite de l’image) nous montre la courbe d’IRC du nouveau module HRC en fonction de la température de couleur variable de 2500 à 8000K
Gilles nous parlait aussi d’un IRC situé entre 97,5 et 99 en fonction de la température de couleur choisie et d’un contrôle simple des 6 couleurs basé sur 3 paramètres, CMY, RGB, HSI pour être compatible avec tous les pupitres du marché.
Une centaine de presets couleur sera accessible dans le menu, des références classiques Lee Filter et Rosco avec la particularité de faire la distinction de température de la source, 3200 et 5600K.
Nous n’en dirons pas plus, confidentialité oblige. C’est juste assez pour piquer votre curiosité, et vous inciter à les visiter à Prolight + Sound qui s’annonce encore très riche en innovations.
En attendant, voici quelques images de cette délicieuse soirée
Après un début américain de 20 dates, le groupe de Metal suédois Opeth poursuit sa tournée mondiale « Sorceress » en Europe. Pour le public anglais, ils ont opté pour un seul spectacle à l’aréna de Wembley.
C’est Magnus Boyd qui a éclairé le groupe pendant les dix-huit derniers mois : « Au cours de la tournée, nous avons fait deux programmes spéciaux prolongés à Radio City et Belasco à Los Angeles, avec des titres des albums Deliverance et Damnation avant d’en faire un troisième à Wembley Arena », dit-il. « Le dernier programme prolongé sera à l’Opéra de Sydney en février. Ce sont des espaces impressionnants qui méritent vraiment une grande production. »
L’éclairage et le design visuel de Boyd mettaient en vedette 40 projecteurs DreamPanel™-Twin Ayrton loués à la société française S-Group. Le DreamPanel™-Twin est un projecteur hybride à rotations continues en pan et en tilt, qui présente sur une face un MagicPanel™, équipé d’une matrice de 8 x 8 LED RGBW avec des optiques de 45 mm et un écran vidéo RVB de 64 x 64 pixels au pas de 6 mm sur l’autre face. Sur la tournée Sorceress, les 40 projecteurs sont montés en quatre doubles colonnes derrière le groupe et constituent un point focal du kit d’éclairage.
« Petter Nilssen et moi-même, avons décidé de prendre les DreamPanel™-Twin »,. pour remplacer un décor de mur vidéo en trois parties, déjà passablement usé dit Boyd. Presque tous les titres du programme font appel à leur utilisation. Mais comme ils sont si polyvalents, nous avons pu faire évoluer les ambiances de manière continue, en commençant par le contenu relatif aux titres et en progressant de manière plus abstraite avec le mouvement de l’appareil. Pour le bis, c’est l’enfer tout entier qui se déchaîne avec une belle vidéo abstraite, la rotation et une utilisation totale de la face faisceaux du DreamPanel-Twin. Le contenu a été créé à partir d’un mélange des médias de plusieurs créateurs de vidéo, avec les graphismes conçus pour Sorceress par Travis Smith et animés par Scott Rudd, les images abstraites créées par Pekka Stokke chez LJOS AS et un peu de contenu que j’ai créé moi-même avec des images de Jonas Åkerlund.
On a choisi Siyan Limited, une société de location basée à High Wycombe, pour compléter l’éclairage que demandait Boyd pour Wembley et la tournée européenne : « Je pensais que c’était un matériel impressionnant avec des caractéristiques très uniques », commente Tom Grant, le chef de projet, «… comme on attend de la part d’Ayrton ! Magnus les a utilisés de façon très créative et ils sont la signature de son design. »
En ce moment, Opeth fait une tournée en Asie-Australie, mais il reprendra l’arrière-plan de DreamPanel-Twin sur les prochaines dates en Amérique du Sud et en Amérique du Nord à partir de Mars, pour conclure finalement en juin avec plusieurs dates dans un certain nombre de festivals européens.