Robe a su ces deux dernières années développer des projecteurs de pointe, comme les BMFL ou les DL7. Avec une qualité et un soin des détails poussés à l’extrême, le constructeur Tchèque a montré qu’il appartient maintenant, sans aucun doute possible, au carré de constructeurs mondiaux qui comptent vraiment. Il n’en oublie pas pourtant ses clients fidèles, cette armée de prestataires issus du monde la nuit ou de l’événementiel, dont le chéquier n’est malheureusement pas extensible. Ainsi est né le Spot à leds Viva, qui permet de proposer un projecteur à prix réduit tout en bénéficiant des technologies issues des machines haut de gamme.
Viva
Le Viva est un spot motorisé par une source de 270 watts à leds blanches données pour tenir 20.000 heures à au moins 70% de ses capacités. Le zoom passe de 8° à 40°. Deux roues de couleurs dichroïques proposent treize teintes étudiées. Une roue de neuf gobos fixes, une roue de sept gobos rotatifs et un prisme trois facettes permettent les effets lumineux. Un iris, un strobe et un frost progressif interchangeable complètent le dispositif. Cette Viva bénéficie de l’écran tactile sur batterie et des ports de communication de ses ainés (XLR 3 et 5, RJ45, RDM, DMX, ArtNet, SaCN, MA Net et CRMX de Lumen Radio), ainsi que du système de stabilisation EMS.
Spickie
Le Spikie est un poids plume très affuté. Sorte de mix entre un LedBeam, un Dot et un B-Eye, armé d’une source led RGBW de 60 watts. Ses 5,5 kg tout mouillé et ses rotations continues en pan et tilt en font un projecteur d’appoint vif comme une abeille. La qualité de led et la plage de zoom de 4° à 28° permettent de l’utiliser dans plusieurs configurations, en proximité ou en faisceau.
Sa lentille de 110 mm offre une belle sortie de lumière pour un flux annoncé de 1800 lumens. Hormis une gestion de couleurs très complète avec, en plus de la trichromie, une gestion CTO progressif 2700K-8000K et une roue virtuelle de 66 nuances Lee Filter. La différence vient de l’implantation de deux effets assez inédits et surprenants. Tout d’abord une sorte de prisme qui transforme la sortie en trois faisceaux rotatifs vraiment dynamiques, ensuite la transformation en kaléidoscope multicolore pour des habillages psychédéliques et des effets de moirages atmosphériques. Pas de port RJ45 pour le Spikie qui garde une connectique XLR 5 et une gestion RDM et DMX, voir sans fil en option.
ColorStrobe
Les strobes blanc et couleur de Robe ressemblent certes à un assemblage de Duplo mais ça ne les empêche pas de proposer une matrice de 120 leds blanches 7 W ou RGBW 15 watts contrôlables en douze segments. Amplement suffisant pour aveugler les badauds grâce aux différents modes de stroboscope possibles : en éclair, burst, rampe et flash. Le modèle ColorStrobe permet une gestion fine de la couleur en trichromie, en équivalence tungstène ou 237 macros de teintes. L’innovation centrale consiste pour Robe à équiper de série ces modèles de multiples points d’accroche pour les assembler facilement en colonnes, lignes ou écrans. Des modèles solo plus simples et plus légers existent sous la dénomination StrobeLite et ColorStrobeLite. Tous ces modèles possèdent l’habituel écran tactile Robe et les ports DMX, ArtNet, SaCN, MA Net.
picklePATT
Pour conclure, le plus beau projecteur de la galaxie, le PATT 2013, au design industriel signé Tim Routledge, a un petit frère, le picklePATT, équipé d’une lampe tungstène 575 W en lieu et place de la 750 HPL du PATT. Pour le reste, tout est identique. Il ne bouge pas, ne change pas de couleur ou de forme, n’a pas de DMX et se contente d’être ce hublot d’argent et d’ambre à la forme pure, un bijoux géant aussi beau éteint qu’allumé qu’on imagine sur toutes les scènes.
Benjamin Garnier, DG d’Algam à gauche et Mark Asselberghs, Directeur export Audac à droite, lors de la conclusion de l’accord.
Algam Entreprises est le distributeur exclusif d’Audac en France depuis le 1er juin, avec la responsabilité de la représentation de toute la gamme de produits d’installation fixe d’Audac, à savoir les amplificateurs, les enceintes et HP de plafond, les matrices audio numériques, les sources et lecteurs, les consoles de mixage, etc. Algam entreprises enrichit donc son offre en produits d’installation avec cette nouvelle représentation.
Selon Mark Asselberghs, le directeur export Audac : « l’excellente réputation et l’efficacité d’Algam entreprises sur le marché français nous l’ont fait choisir comme nouveau partenaire ».
Benjamin Garnier, directeur général d’Algam ajoute : « nous sommes heureux d’accueillir Audac au sein de notre catalogue. Audac est indiscutablement la pièce manquante à notre offre, et y ajoute une large palette de produits de haute qualité à un prix compétitif en ouvrant de nouvelles opportunités que nous allons saisir».
Audac dispose d’un large portefeuille de produits dédiés installation et vient de sortir récemment, lors de Prolight+Sound, un système de sources audio modulaire, le XMP44.
Audac XMP44 face avantAudac XMP44 face arrière
Ce lecteur est doté de quatre emplacements pour accueillir quatre modules parmi les modèles suivants :
DMP40 : Module combiné avec trois modes de réception, DAB/DAB+ et tuner FM
Cette solution système peut être parfaitement adaptée aux exigences spécifiques à remplir tout en offrant une excellente restitution sonore. L’écran TFT 2,8″ garantit la convivialité d’utilisation. Même un utilisateur novice peut configurer le XMP44 rapidement et simplement. En vue de la lecture ou l’enregistrement de fichiers et de supports audio et multimédia, chaque module dispose d’un port USB (quatre au total) en face avant.
Le module lecteur audio FMP40 via USB et micro SD interne (lecture des fichiers MP3, WMA, WAV, FLAC, OGG et AAC).
Les sorties symétriques analogiques s’opèrent sur les modules sur connecteurs Euroblock. Un haut-parleur est par ailleurs intégré pour l’écoute des différentes sorties. Le système peut être configuré partout et à toute heure avec tout périphérique mobile, via une appli gratuite ou l’interface Internet prévue à cet effet. Le système peut par ailleurs se commander par RS232 ou par TCP/IP, et les quatre modules peuvent fonctionner simultanément, ce qui est intéressant dans le cas d’une installation multi-zones. De plus une interface réseau Dante optionnelle ANX44 (4 E/S) peut-être ajoutée.
Le cluster central vu de près. Initialement équipé de 20 têtes en trois lignes il a ensuite évolué vers la configuration actuelle en 4 lignes et 25 enceintes assurant une couverture plus uniforme.
Le nouvel Auditorium de la Maison de la radio, édifié sur l’emplacement des anciens studios 102 et 103 de la Maison de la radio, est une salle de concert exceptionnelle conçue en forme d’arène et dotée d’un orgue monumental. La grande série de travaux entreprise en 2003 et confiée par Radio France au cabinet Architecture Studio afin de mettre aux normes le bâtiment de la radio, a été l’occasion de repenser certains espaces.
Une vue permettant de voir la potence maintenant le tilt de la ligne de 5 boites côté orgue.
L’objectif premier étant de mettre à la disposition des formations musicales de la Maison ; l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, le Chœur et la Maîtrise de Radio France, d’un ensemble de salles de répétition et de concert conformes aux exigences acoustiques d’aujourd’hui. L’Auditorium dispose de 1461 places installées en balcons et réparties tout autour de la scène et des musiciens. Cette architecture unique offre un champ de vision inédit. Le spectateur n’est jamais à plus de 17 mètres de la scène et bénéficie ainsi d’une relation de proximité et d’intimité avec les musiciens.
C’est le cabinet Nagata Acoustics, spécialiste en ingénierie du son et connu pour avoir contribué à la conception de plus de soixante-dix salles et le cabinet Jean-Paul Lamoureux Acoustique qui ont pensé l’acoustique de l’Auditorium. Dans cette salle, tout est conçu pour que le son circule et se réfléchisse grâce à des parements de bois sur les balcons et à des polycylindres situés à l’arrière des gradins. Le plafond a, quant à lui, été équipé d’une lentille réfléchissante appelée canopy, afin d’optimiser la propagation et la réflexion acoustiques, utile à la relation entre les musiciens eux-mêmes et à la qualité sonore diffusée dans la salle.
Le cluster et son placement à l’aplomb de la scène et des musiciens.
C’est à Bruno Lompech, responsable du service sonorisation à Radio France, qu’est revenue la lourde tâche de concevoir un système de diffusion apte à renforcer et soutenir certains programmes dans un environnement acoustique assez hostile à l’amplification. Le chalenge a été relevé avec élégance en intégrant un système Adamson S10 installé en position centrale et constitué de 4 lignes distinctes.
A la verticale du système, le rack de 4 amplis Lab.gruppen D120:4L, la version installation des PLM 12K44 et partageant avec ces derniers nombre de technologies ainsi que la puissance totale disponible sur les 4 canaux : 12 KW. On aperçoit aussi les deux Lake LM44.
L’amplification s’opère grâce à des contrôleurs Lab.gruppen D120:4L, conçus spécifiquement pour l’installation, avec processing Lake intégré. Deux Lake LM44, dont un sert en miroir pour assurer la redondance, dirigent et pilotent les flux audio au protocole Dante. La mission a été confiée à la société Lagoona au travers d’un appel d’offre, et les travaux ont été réalisés sous la direction de Denis Fenninger avec la collaboration et l’assistance de Pascal Guillaume de DV2 pour le calage. Pour répondre aux exigences de Radio-France et de son responsable de la régie des grands studios, Pascal Baranzelli, un réseau redondant dédié a été déployé sous la maîtrise de Jérémy Manissier de Lagoona dans ce vaste terrain d’opération. Equipé de nombreux switchs, il permet de placer la régie en divers points de la salle et bascule automatiquement en AES, sans interruption de l’audio, en cas d’incident sur le réseau Dante. Déjà déployé sur de nombreux événements, le système a démontré sa souplesse d’exploitation et un rendu à la hauteur d’un lieu exceptionnel.
Présentée à PL+S 2016, la gamme ColorSource s’enrichit de deux séries de pupitres polyvalents, les ColorSource 20 et 40 et ColorSource AV 20 et 40 conçus pour contrôler de façon très simple, des projecteurs, les couleurs d’un projecteur à leds, restituer des ambiances en événementiel, dans un petit théâtre et en architectural.
Les ColorSource 20 et 40 sont pourvues, affichent écran tactile multipoint 7″, un univers DMX, 20 ou 40 faders, d’un port USB, 10 pages de restitutions (200 ou 400 Playbacks). La version AV, pour Audio Visual, a en plus un second univers DMX, un connecteur RJ45 pour les réseaux SaCN et ArtNet, des jack 3.5 pour l’entrée et la sortie audio, un port HDMI et les fonctions, restitution audio et lumière, restitution images et vidéo, VidéoToy, la plateforme Amigo pilotable via un réseau et la compatibilité OSC (Open Sound Control). Voici ci-après le tutoriel ETC en français de la console ColorSource 20.
Les consoles ColorSource sont avant tout des outils de contrôles pour mettre, à la portée de tous, les bases de la lumière, du son et de la vidéo. Il n’est évidemment pas question de piloter un show au Stade de France, mais de pouvoir, sur de petits systèmes, contrôler de manière très simple et intuitive des projecteurs, des effets sonores, des images, des vidéo ou même de créer des animations.
les version de contrôle tout en un : lumière, son et vidéo
Le ColorSource AV est capable de faire tout ça en même temps. Dès le patch, tout est simplifié. Si vos projecteurs sont compatibles RDM, ils sont reconnus par la console et automatiquement patchés. Tout est aussi simple. L’interface a été développée pour que les fonctions soient toutes visibles et accessibles. Il est alors facile d’ajouter un son et de lancer un effet lumière dès que le son démarre. La partie VidéoToy est aussi très surprenante sur ce type de système. Avec la ColorSource AV, créer un effet vidéo simple devient un jeu d’enfant et l’on peut du coup très facilement habiller un écran ou un mur. La cerise sur le gâteau c’est leur prix très raisonnable. Plus d’infos sur le site ETC Connect et sur le site Avab transtechnik
Thierry Philippe a rejoint le groupe Adam Hall en tant que nouveau responsable des ventes des marques LD Systems, Cameo, Gravity, Defender, Palmer, Adam Hall Hardware et Adam Hall Stage Equipment & Cables sur Paris et le Nord de la France.
Technicien supérieur et musicien passionné, Philippe a commencé sa carrière chez un distributeur grossiste de prestigieuses marques d’audio pro. Il a également travaillé comme Chef Produit pour d’autres marques d’audio pro et d’instruments de musique, puis enfin en tant que directeur pour la France réalisant en cette occasion des ventes records. À travers ses différents postes, Philippe a acquis une solide expérience de l’industrie Audio professionnelle.
Gabriel Medrano, directeur des ventes pour l’Europe du Sud et l’Amérique du Sud : » Nous sommes très enthousiastes à l’idée de voir Thierry arriver dans notre équipe de ventes pour la France. Thierry a travaillé pendant 21 ans sur les marchés des instruments de musique et de l’audio pro et a obtenu des résultats probants. Je suis certain que ses grandes connaissances techniques et l’attention qu’il porte à ses clients nous feront devenir un partenaire encore plus solide de nos clients en France. »
Thierry Philippe, responsables des ventes pour Paris et le nord de la France » Adam Hall est un groupe innovant toujours à l’écoute de ses clients et de ses employés. Je suis très content et motivé de rejoindre cette équipe de passionnés. Je ne pouvais pas trouver défi plus excitant. Cela fait longtemps que je suis impressionné par la croissance continue de la société. Je suis fier de faire partie de l’aventure et de contribuer à perpétuer ce succès. »
Contact Thierry Philippe : Téléphone : +33 (0)7 77 39 65 14 et email : [email protected]
Sur l’arrière du boîtier UnDIO6, on distingue les sorties symétriques sur connecteur euroblock.
Les produits Attero Tech sont distribués en exclusivité par Axente depuis le 1er mai 2016. Attero Tech offre un panel d’interfaces et de passerelles audio Dante (et cobranet) en format boîtier demi-rack ou rack 1U ou en platines murales (en applique). Elles peuvent être directement contrôlées et paramétrées avec le logiciel Composer de Symetrix, s’agissant des modèles Dante. Il est également possible de les paramétrer avec des contrôleurs tiers.
Attero Tech propose des interfaces d’entrées et de sorties voire d’entrées-sorties vers Dante mais également des passerelles AES/EBU et USB – Dante. La toute nouvelle interface murale unD6IO dispose de 2 entrées mono micro/ligne XLR symétriques, d’une paire d’entrées RCA / mini-jack, et d’une sortie stéréo mini-jack doublée en symétrique sur des connecteurs Euroblock (un adaptateur XLR en applique est disponible en option). L’alimentation s’effectue en PoE via le câble réseau. La conversion analogique – numérique est réalisée en 24 bits à 48 kHz.
Synoptique du boîtier d’entrées/sorties Dante unD6IO.
Le gain des entrées micro (-18 dB, -3 dB, +25 dB et + 40 dB) ainsi que la mise en fonction de l’alimentation fantôme 48 V se choisissent par le logiciel de contrôle Attero Tech unIFY, de même que le réglage du gain des sorties (entre 0 et – 60 dB par pas de 1 dB). La THD totale pour un signal de 3 dB en dessous du niveau max (+20 dBu en entrée symétrique et + 12 dBu en entrée asymétrique) est inférieure à 0,02 % et le plancher de bruit en sortie est inférieur à – 90 dBu (gain 0 dB). Sur les sorties symétriques, le signal est muté en cas de perte du flux Dante.
L’unD6IO est disponible en blanc ou en noir et est proposée au prix public HT de 898 euros.
Egaler la version Xénon avec une source led blanche était le défi à relever pour les ingénieurs de la R&D Martin. Ils l’ont mené à terme en ajoutant quelques fonctions comme l’effet Aura en RGB qui donne un vrai charme à ce nouveau produit. Durant ce test on en a vraiment pris plein les mirettes ! L’Atomic 3000 xénon est le produit phare de Martin, non seulement par ce que c’est le plus vendu mais aussi pour sa longévité puisqu’il fête ses 15 ans cette année et qu’il est toujours au top des ventes ! Que les inconditionnels se rassurent, la star des Strobs reste au catalogue Martin.
Découverte
Un point est certain, on ne peut pas confondre les deux projecteurs. Même si les volumes sont très proches, l’Atomic 3000 LED a un aspect plus moderne que son ainé, renforcé par le matériau composite noir du corps du projecteur. En outre, la lyre en aluminium est habillée par une pièce rivetée qui permet de protéger les deux systèmes ¼ de tour permettant de recevoir un support de crochet oméga.
L’arrière est totalement relooké
Cette solution très pratique n’existait pas sur la version précédente. Les 5 orifices de diamètre 13 mm pour l’accroche ont été conservés. On peut également accrocher le Strob sans utiliser la lyre grâce à deux trous ¼ de tour percés sur le capot arrière. Une option intéressante qui permet de réduire l’encombrement et facilite l’intégration du projecteur dans des décors ou des structures.
Le dos du projecteur montre deux grilles de ventilation de part et d’autre du plot central où se trouve la partie contrôle et la connectique : prise Neutrik PowerCON True1 pour l’alimentation et 2 XLR 5, une mâle et une femelle pour l’entrée et le renvoi des signaux DMX et RDM. La dernière prise va faire plaisir à pas mal d’utilisateurs de stroboscopes colorés.
Au premier plan Joël Azilinon, du service SAV vérifie, sous l’œil attentif de son responsable, Jérôme Garnier, la possibilité de lire un QR code avec une seule main.
En effet, sur l’Atomic 3000 LED, non seulement il est possible d’utiliser le même scroller que sur la version 2001, mais on peut maintenant directement le connecter au projecteur. Dommage que Martin n’ait pas prévu un renvoi de puissance pour alimenter d’autres projecteurs. La consommation maximum étant de 740 W, on pourrait alimenter 3 Atomic 3000 LED sur la même ligne. En revanche, c’est sans regret que les dip-switches ont laissé la place à l’écran LCD et ses trois boutons de navigation.
L’écran et les boutons du menu ainsi que les connecteurs DMX Out et data/alimentation du changeur de couleurs.
Le menu est très simple et complet. On y trouve notamment le mode Led ou Xenon. Le premier est utilisé pour obtenir des flashs intenses, un effet aveuglant continu et également une réduction des scintillements lors d’une captation vidéo. Le second mode permet de reproduire le comportement de la lampe xénon de la version historique. Il y a également le mode « VIDEO TRACKING » qui ôte le lissage sur le signal DMX et permet une réponse plus rapide des fonctions. On a ainsi une meilleure fluidité de restitution lorsque l’appareil est utilisé comme pixel d’un mapping vidéo.
Derrière la vitre
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Sans les ventilateurs, on aperçoit le radiateur et on peut facilement faire l’entretien basique
Tout se démonte de manière très simple et l’appareil utilise un seul type de vis. La première opération se passe sous le projecteur, c’est le démontage des ventilateurs. 2 vis par élément, et on accède au radiateur des leds du stroboscope. C’est très pratique pour passer un coup de soufflette sans tout ouvrir. Lors de cette opération, on peut également ôter les 2 grilles d’aération maintenues par une vis.
Pour une maintenance plus approfondie, on passe par l’avant en retirant les 4 vis qui maintiennent le support de la vitre. On accède alors à la barre supportant 3 rangées de 76 leds blanches soit 228 leds Cree de 10 W et de température de couleur 5700K. C’est aussi à cette étape que l’on peut accéder aux deux rangées de 32 leds Osram RGB de l’effet Aura positionnées dans la courbure des réflecteurs.
Une fois la face avant retirée on accède aux leds et aux réflecteursDans la courbure des réflecteurs on aperçoit les leds de la fonction Aura
Ces deux éléments se retirent sans problème et laissent apparaitre la partie électronique du projecteur. Tous les composants on été placé sur une seule carte que l’on peut très rapidement retirer, tout comme le support des leds de puissance et leur radiateur en aluminium. En cas de problème, toute opération de maintenance peut être effectuée dans des délais très courts
Les 3 lignes de 76 leds de la partie stroboscopeLa carte électronique et le support de leds coté radiateur.L’intégralité du projecteur démonté en quelques minutes
Let the Atomic Shine
Quand on ne peut pas mesurer le flux lumineux, il n’y a rien de plus subjectif qu’un test sans point de comparaison. Qu’y a t’il de mieux qu’un Atomic 3000 pour se mesurer à un autre Atomic 3000 ? On emprunte donc la version Xenon à Impact Evénement qui nous accueille dans son show room pour les tests, et on pose les deux projecteurs l’un à coté de l’autre. Un des avantages de la version LED, c’est qu’elle reprend la charte DMX de la version xénon en mode 3 et 4 canaux pour qu’ils travaillent ensemble, mais on doit pour cela se priver des nouvelles fonctions. Pour avoir accès à toutes les possibilités qu’offre le projecteur, il faut sélectionner le mode Extended qui comporte 14 canaux DMX. Par prudence, je place les deux stroboscopes à 5 mètre de notre cible blanche et la console sur le coté pour programmer quelques mémoires en toute quiétude. Mon repli stratégique était une bonne idée car dès les premiers flashes, on se rend compte de la puissance de ce nouveau produit. C’est bluffant ! Je termine rapidement les mémoires sur la première version et je met les deux source en route, chacune leur tour ou ensemble. Le constat est vite fait, visuellement on a la même température de couleur et la même puissance.
Là on n’est « qu’en » mode Blinder! Grosse puissance, grande ouverture et une belle homogénéité.
Les ingénieurs de Martin ont gagné leur pari en développant un Atomic 3000 LED identique en puissance lumineuse à la version historique. Le résultat est vraiment surprenant, on se doutait que la vitesse de réaction de la led permettrait d’avoir de bons résultats, mais au niveau puissance, on est resté scotché. L’effet blinder est aussi particulièrement réussi et puissant. Son flux principal est concentré sur 60° (la partie du faisceau qui a la plus grande portée) et il projette jusqu’à 120° en vertical et 160° en horizontal (chiffres fournis par Martin). Vu la consommation réduite dans ce mode, cela peut être une bonne option de blinder en blanc ou en couleur avec le scroller qui fournira des aplats de couleurs. Il y a évidemment quelques différences visibles entre les deux versions. Comme la source xénon est une lampe de type crayon le flash est à 360°, autour de l’axe de la lampe, le réflecteur renvoie donc également de la lumière. Sur la version 2015, il y a trois lignes de leds réparties sur un support légèrement incurvé, pour un effet de ligne lumineuse. C’est là qu’intervient le Mr Plus de chez Bahlsen Martin, en rajoutant deux lignes de leds RGB dans les bases des réflecteurs pour créer un effet Aura. On peut, notamment, l’utiliser pour reproduire les réflexions de la lampe xénon et avoir la totalité de la face avant allumée.
Le flash sans reflet de la version à leds.
Il y a quand même 2 bémols à cette astuce. Tout d’abord il faut doser les leds de puissance pour ne pas effacer l’effet aura, mais on retrouve le même phénomène avec la source xénon; quand l’intensité est forte, l’œil ne perçoit plus la lumière du réflecteur. Le second point peut être modifié par la suite. Dans les paramètres de l’Atomic 3000 LED, le canal « Beam flash rate » va de 0 à 255 pour régler la vitesse des éclats de 0 à 16,67Hz alors que le paramètre « Strob » de la fonction Aura est scindé en 5 parties et la vitesse se contrôle sur les valeurs 50 à 200. Comme il n’y a pas de fonction de synchronisation et que les réglages ne se font pas sur les mêmes plages de valeurs, il est très compliqué d’avoir les deux Strobs à la même vitesse. On peut laisser l’Aura en blanc fixe pour ne pas avoir d’effet asynchrone mais c’est moins percutant. Hormis cela, l’Aura apporte une vraie valeur au projeteur qui peut jouer 3 rôles : sa fonction de stroboscope de base, l’effet Aura comme pixel d’une matrice ou élément de décor et enfin un projecteur à effets en combinant le Strob et l’Aura.
La palette de couleurs est étendue, elle permet d’obtenir des jolies combinaisons avec la partie strob et ses effets. L’Aura en bleu avec l’effet orage ou en rouge avec le strob aléatoire sont particulièrement efficaces.
Cerise sur le gâteau, une série d’effets internes est accessible sur les paramètres 6, 7 et 8. Ils sont regroupés par types sur des tranches de 10 valeurs DMX, du plus simple n’utilisant qu’un paramètre, au plus élaboré impliquant plusieurs fonctions comme le défilement des leds de l’Aura de droite à gauche sur les paramètres dimmer ou couleurs, ou même la combinaison du Strob et de l’Aura, avec bien évidemment la possibilité de faire varier la vitesse et décaler l’effet (Offset).
Les effets internes sont mis en valeur dans cette vidéo
Les chiffres
Pour ce projecteur, la majorité des observations resteront visuelles car nous ne sommes pas équipés pour mesurer le flux lumineux d’un stroboscope. Sur ce point, on peut juste vous donner le chiffre fourni par le fabricant, 180 000 lumens. Généralement, les valeurs de flux que nous mesurons lors des tests de projecteurs Martin recoupent celles fournies par Martin, il n’y a donc pas de raison de les remettre en cause. En mode blinder on a tout de même pu effectuer plusieurs mesures.
Une grosse puissance sans derating grâce à une diminution de flux temporisée
Pour ne pas déroger à nos habitudes nous avons débuté par le derating. Ce test nous a permis de découvrir une petite astuce très intéressante des développeurs. Bien sûr il n’y aura pas de derating sur les flashes, ou très peu si ils sont très rapprochés et/ou que le paramètre de durée est élevé. Mais en mode blinder c’est une autre histoire. Les ingénieurs de Martin ont donc trouvé une solution qui cumule 3 avantages. Dans ce mode, l’éclairement au centre atteint 2985 Lux à l’allumage et presque instantanément, redescend à 1740 lux par une diminution de courant appliqué aux leds. Cela permet tout d’abord de ne pas endommager les yeux de ceux qui se trouvent dans le champs du projecteur (ce qui a somme toute une certaine importance). On évite une importante montée en température ce qui simplifie le système de refroidissement. Le derating est ensuite quasi nul, puisque l’éclairement descend à 1700 lux et y reste. On a également mesuré la répartition de lumière en mode blinder. Notre cible de 5 m de large ne nous permet hélas pas de mesurer le flux d’un faisceau aussi large (120 ° vertical et 160° horizontal) mais juste de vous montrer la courbe d’intensité lumineuse une plage qui correspond à un angle de 53°.
Les mesures en mode Blinder montrent une excellente homogénéité de la lumière sur un angle de 53° qui constitue la limite de notre cible.
Pour conclure
Ce nouveau Stroboscope est une machine de guerre (Atomic?) et sa carrière démarre sur les chapeaux de roues avec d’importantes quantités déjà livrées chez les prestataires : Audiopro, Dushow, Loct’Ambule, Phase 4, etc. L’atomic 3000 LED est vraiment efficace. Martin a réussi à développer une source à leds aussi puissante que la version Xénon, avec un effet Aura qui amène une plus grande polyvalence, tout en divisant par 4 la puissance consommée. L’autre avantage, non négligeable, est que l’on peut utiliser les deux versions ensemble. Les prestataires qui désirent compléter leur parc peuvent choisir la version qui convient le plus à leurs besoins. En effet si la version 2015 amène des nouveautés et une nette amélioration de la consommation, l’écart de prix entre les deux sources est également un critère non négligeable. La version xénon est à 896 € HT et la version LED à 2950 € HT. On ne peut que souhaiter que l’Atomic 3000 LED fasse une aussi belle carrière que son altère égo.
Le constructeur américain, distribué en France par Algam, propose souvent des équivalences de grandes marques à prix serré, plutôt bien pensés et bien finis. Sa propre R&D sait aussi innover avec des idées souvent justes et une réalisation fort correcte. En nouveauté, la gamme Maverick de lyres scéniques est composée d’un trio maintenant classique Spot, Wash et Beam Hybride.
Maverick MK2 Spot
La spot, nommée simplement MK2 Spot, est adapté aux scènes de jauge moyenne avec sa source led blanche de 440 Watt industrielle. Malgré sa température de couleur de 6800K et son CRI de 73 elle offre une trichromie CMY convenable, un CTO progressif et une roue de 7 couleurs supplémentaires.
Son zoom passe de 13 à 37°. Ses deux roues de 6 gobos rotatifs proposent un panel simple mais efficace de forme, accompagnés par un prism 3 facettes, un iris et un Frost progressif. Sa connectique est très complète, XLR3 et 5, RJ45 pour ArtNet et SaCN, ainsi que du sans fil en W-DMX. Son look reste très standard avec sa base effilée supportant un corps assez massif et une lentille de sortie relativement importante.
Maverick MK2 Wash
La MK2 Wash s’associe en terme de puissance avec la MK2 Spot en proposant une matrice circulaire de 12 leds RGBW de 40 W enserrées dans un entrelacs de coupe-flux assez proéminent mais pas disgracieux. Un bon zoom mécanique permet de moduler le faisceau de 7° à 49°. Pour les commandes, là encore, toute une panoplie de connectique et de protocoles sont supportés :
DMX,
ArtNet,
SaCN,
W-DMX
Et surtout Kling-Net pour profiter pleinement du LedMapping
Car en plus du contrôle individuel des 12 leds, il est possible de gérer une couleurs de fond différente par lentille.
Maverick MK1 Hybrid
Pour compléter la gamme Maverick, le MK1 Hybrid est un Beam multifonction aux caractéristiques des plus intéressantes. Armé de la même lampe qu’un Mythos, la Sirius HRI 440 W Osram, dotée d’une immense lentille, le MK1 est un vrai caméléon:
Trichromie CMY, CTO, roue de 15 couleurs,
Frost progressif et correcteur de faisceau pour travailler en nappes de lumière,
Roue de 6 gobos tournant,
Zoom par défaut de 3° à 18°,
Disque d’effet pour de l’éclairage volumétrique,
Focale courte possible de 1° à 6°, roue de 15 gobos fixes, prisme 4 et 8 facettes pour exploiter le côté Beam.
Comme ses consœur la connectique et les commandes sont des plus complètes.
Rogue R1 FX-B
Très surprenante cette barre de leds motorisée Rogue R14 FX-B. Chaque module RGBW de 15 watts est pilotable individuellement, y compris en tilt, y compris en rotation infinie, le tout sur une base en rotation continue. Si ce Rogue manque un peu de pêche lumineuse, les contorsions des faisceaux de 7° défient l’espace par leur danse endiablée.
Pour le dire franchement, ce petit projecteur insolite mérite une vraie intention, surtout qu’il possède lui aussi construction soignée et une connectique exhaustive.
Le modèle CDD-Live 15 juché sur le sub CSX-Live 218
Après la série CDD (Coaxial Differential Dispersion) dédiée installation introduite l’année dernière, Martin Audio présentait cette année la série CDD Live plus polyvalente, qui exploite la même technologie CDD mais avec une ébénisterie traditionnelle en multipli.
Autonomes, les trois modèles d’enceinte et les deux subs de la série embarquent l’amplification, le traitement de signal par DSP et « causent » le Dante. Autre raffinement, le correcteur de facteur de puissance (cos φ de 0,98) précédant l’alimentation, accepte les tensions secteur de 85 à 265 V AC.
Constituée de trois enceintes coaxiales deux voies en 8, 12 et 15 » et de deux subs en simple et double 18 », la série CDD Live se prête à de multiples exploitations aussi bien en installation (dance clubs, théatres, présentations institutionnelles, …) qu’en live (d’où son nom) pour du renfort ou de la façade pour de petites jauges ou encore en monitoring. En effet, leur ébénisterie anglée et la rotation du transducteur coaxial sur tous les modèles permet une utilisation à l’horizontal comme en vertical. Outre les avantages inhérents au système coaxial, la technologie CDD autorise une meilleure couverture en horizontal en proximité et une meilleure homogénéité sur la profondeur. Par rapport à un pavillon classique à dispersion fixe, l’empreinte de la couverture horizontale est rectangulaire, les angles de la zone à sonoriser sont mieux couverts, ce qui évite l’emploi de nombreux points de diffusion.
Le petit modèle de la série CDDLive en 8 pouces coaxial avec un moteur 1 » (sortie 1,4 ») à dôme polyimide.
Le petit modèle CDD-Live8 offre une réponse en fréquence allant de 70 Hz à 20 kHz (dans ± 3 dB) et un niveau crête délivré de 123 dB SPL, la CDD -Live12 de 62 Hz à 20 kHz et un SPL crête de 128 dB et enfin la CDD-Live15 de respectivement 55 Hz à 20 kHz et 132 dB SPL crête.
Le sub CSX-Live 118 (un 18 » en bass reflex) accompagnera avantageusement les CDDLive8 et 12 alors que CSX-Live 218 (2 x 18 » en bass reflex) complémentera le modèle 15 ». Le premier descend à 43 Hz (- 3 dB) et délivre un niveau crête de 135 dB avec son module d’amplification classe D en pont de 2000 W (crête) alors que le second descend à 35 Hz avec un niveau maxi de 143 dB (avec amplification de 4000 W crête). Tous les deux exploitent le même transducteur 18 » longue excursion à bobine 4 » avec moteur ferrite et sont munis de poignées latérales et de roulettes sur la face arrière pour faciliter la manutention.
Le passage des entrées analogiques symétriques au réseau Dante se fait automatiquement si le flux numérique est présent. Bien sûr on peut modifier cette priorité par le logiciel propriétaire VU-NET en partage sur le même réseau. Celui-ci permet le paramétrage du DSP mais il est également possible de choisir entre trois presets en local par la face arrière pour les exploitations en large bande, avec sub, ou encore en monitoring. Des presets additionnels sur les subs permettent de travailler en cardioïde (avec une paire de subs). A noter sur les modèles large bande, l’usage de filtre FIR à faible latence pour égaliser la réponse dans les aigus.
Aujourd’hui, L-Acoustics a dévoilé Kiva II, la nouvelle version du plus petit line-array à son catalogue offrant 6 dB de SPL Max en plus, le passage à 16 ohms pour rationaliser les ressources d’amplification et une nouvelle ébénisterie repensée.
Malgré son format ultra compact, le Kiva II est bâti autour du concept fondateur des lignes sources grand format de L-Acoustics, la WST ou Wavefront Sculpture Technology™, grâce auquel il est en mesure de fournir une portée importante et une couverture homogène. A cet effet, cette nouvelle enceinte adopte un montage coplanaire en K de ses transducteurs, ce qui permet d’offrir une ouverture symétrique horizontale de 100°, sans lobes secondaires et sur la totalité de sa bande passante utile.
Pesant 14 kg, soit à peine un kilo de plus que son prédécesseur, il bénéficie d’un accrochage discret par le haut facilitant son implantation dans tout projet architectural fixe ou bien événementiel où la discrétion est essentielle. Kiva II répond aussi parfaitement aux besoins des déploiements multi canaux L-ISA™.
« Kiva II garde les lignes élégantes de cette enceinte, mais la comparaison s’arrête là » nous explique Cédric Montrezor, le directeur applications dédié aux installations chez L-Acoustics. « Avec 137 dB de SPL Max et pour l’équivalent de « 1,5dB » de prix public en plus comparé à l’ancien modèle, Kiva II est désormais la référence dans sa catégorie en termes de ratio taille/SPL. » « Au-delà de cet impressionnant niveau maximum, nous avons aussi renforcé sa résistance à l’humidité, ajouté des indicateurs de verrouillage du système d’accroche et conçu de nouveaux accessoires afin d’en étendre les possibilités de déploiement. »
Kiva II va être officiellement présenté au salon Infocomm 16 au Las Vegas Convention Center du 8 au 10 juin 2016 sur le stand L-Acoustics C12116 et sera disponible à la fin de l’année 2016.
JB Lighting arrive avec un spot à leds, moins ambitieux que son ainé RGB le P8 mais plus lumineux en blanc, suivant ainsi la demande des éclairagistes.
Le P7, équipé d’une matrice de leds blanches de 270 W, vient rivaliser en flux avec une 700 W à décharge. Le fabricant annonce un flux de 11 000 lm en blanc, qui délivre un faisceau serré pêchu renforcé par un choix de point chaud au centre. Il a toutes les fonctions nécessaires à un spot et seulement 17 kg !
La couleur est traitée par une trichromie, une roue de couleurs et un CTO. Le zoom s’offre un rapport 1/6 de 8° à 48°, et avec une roue de 9 gobos fixes, une roue de 6 gobos rotatif, un prisme X3, un frost linéaire, un iris, il ne lui manque rien, dans des dimensions très compactes. Avec une construction modulaire qui facilite l’entretien, un poids plume record qui lui assure une belle rapidité et un prix vraiment concurrentiel.
Varyance son distributeur en France annonce 4480 € HT, on devrait la retrouver rapidement sur les petites scènes.
Il y a à peu près deux ans, on s’est pris une claque avec Ivan Herceg à la face de Lilly Wood & the Prick au Zénith de Paris. Quelle mouche nous a piqué d’y retourner ? Nul ne le sait si ce n’est que paf, il a remis ça le bougre. Exit le d&b de 2014, cette fois c’est Adamson qui s’y colle et rien ne change. On pourrait lui ressortir des colonnes Golden Sound, ça sonnerait encore, d’autant plus qu’SSL s’est joint à la fête. En route au pays des astuces et du joli son. Qui tape.
Les loges du Zénith et le fameux lustre digne d’un opéra
La première question de ce reportage est en fait un SMS échangé quelques jours avant de se retrouver au Zénith. Au fait, tu auras quoi en diff ? « Je ne sais pas trop, je me renseigne.» La réponse ne se fait pas attendre. « J’aurai celle de Parov Stelar, le DJ qui joue la veille, ce sera de l’Adamson. » Bonne surprise, c’est un chouette système en E15 et T21 avec quelques S10 pour n’oublier personne, et il y a de quoi faire. La première partie termine sa balance, le moment est parfait pour aller s’isoler en loge, celle des techniciens, cachée dans la ruche derrière la scène du Zénith où l’on retrouve un semblant de calme. On est accompagné par Ivan, Julien Ravary qui mixe les retours et Bruno Azoto, un backliner qui aime beaucoup la technique et réciproquement !
Surprise dans les coulisses du Zénith, l’équipe son de tournée avec de gauche à droite Ivan Herceg Mr. FOHman, Elizabeth Liotta assistante plateau et backlineuse en chef, Bruno Azoto backliner en chef et Julien Ravary, ingé son retours. En chef lui aussi, il n’y a pas de raison.
Des hommes, des machines et Bruno Azoto !
Qui dit Lilly Wood dit pas mal de machines qui viennent compléter les parties jouées live et donner au son le côté produit qui caractérise le groupe. Backliner polyvalent, super à l’aise aussi avec ces machines, Bruno nous explique la configuration mise en place pour la tournée et qu’il déploie et choie chaque soir.
Bruno Azoto face à ses machines et notamment ses deux Mac. On n’est jamais trop prudent avec l’informatique. Outre les machines, les ordinateurs, les claviers, il s’occupe aussi des guitares et de la batterie. Comme il le dit si bien : « J’accorde, je change cordes et peaux, je règle et je répare, mais c’est uniquement parce que le nombre de grattes n’est pas énorme. » C’est ça, c’est toi qui l’es !
Bruno Azoto : Nous travaillons avec Live, qui synchronise tous les pads, les synthés, les échantillonneurs. Les chansons sont complétées, et de ce même Live partent tous les tops de synchro pour les lumières et tous les “Program Change” pour les machines. Tout le show, sauf quelques chansons acoustiques, est synchronisé. Tout le monde utilise des ears donc il y a des clicks et quelques tonalités pour démarrer certains titres. Trouver la bonne note quand le titre démarre par la voix ce n’est pas évident. Il n’y a en revanche pas de décomptes. On a un très bon batteur qui mène la danse et tout le monde s’y retrouve.
SLU : Qui dit ordinateur dit sécu. Tu as quoi comme solution, deux ordinateurs ?
Bruno Azoto : Oui, deux ordis qui peuvent basculer grâce à un switch Radial, le SW8. Chacun a sa carte son avec les niveaux calibrés pour qu’il n’y ait pas de surprise en cas de bascule. Les deux jouent en parallèle, et si quelque chose ne va pas, c’est moi qui bascule. Il y a possibilité de le faire autrement mais comme je suis présent, on a choisi de le faire de cette façon-là d’autant que c’est plus sûr ainsi.
Le Roland A300 qui permet à Mathias Fisch, le batteur de la tournée de déclencher par titre l’ensemble des éléments sonores de complément. Chaque note est un play et une touche de stop arrête la lecture du Live. La présence de ce contrôleur évite d’avoir un ordinateur sur scène.
Ivan Herceg : Il n’y a pas non plus de séquences omniprésentes. Le groupe a enregistré des percussions en Afrique, ou de très jolis cœurs que l’on retrouve sur le nouvel album. Il faut bien s’en servir pour que le concert ressemble à l’original.
SLU : Tu ressors des stems ou des sources individuelles ?
Ivan Herceg : Oh non des prémix. Dans la paire 1 et 2 j’ai tout ce qui est percussif et dans la 3 et 4 tout ce qui est harmonique, des synthés de guitares, des chœurs, d’autres voix…
C’est qui le Boss de Nili la chanteuse ? Moi ! Très simple d’utilisation et surtout alimenté par un signal propre provenant de la console de retours et pas un micro branché directement dans le Roland.
Bruno Azoto : Il y a aussi des sons spécifiques qui sont déclenchés depuis la scène par un Akai pour avoir un effet de scène et faire en sorte que tout ne semble pas venir de nulle part par exemple durant les intros.
Ivan Herceg : On a transvasé des sons dans l’échantillonneur. Nili la chanteuse a aussi un sampler de voix RC-505 Boss qui est relié au Live d‘Ableton, ce qui fait qu’il est toujours calé. Si par inadvertance elle se décale légèrement quand elle boucle sa voix, le tout se remet en place au tempo tout de suite. Ca fait un sacré réseau entre les machines mais ça marche bien.
Quand on parle de Beyer, voici en bas de rack les récepteurs de la gamme TG1000 qu’on commence à retrouver sur pas mal de scènes pour une raison aussi simple que «ça sonne»
SLU : Le MIDI quand c’est chargé engendre une certaine latence. Ce n’est pas gênant ?
Bruno Azoto : Non. Je ne suis pas sur des grandes distances et j’ai un routeur MIDI MX-8, un vieil appareil très simple et pratique. Le patch via des XLR se fait directement avec lui, sans avoir besoin d’employer des ordinateurs et des plugs. Je peux tirer des longueurs allant jusqu’à 20 mètres. Je ne passe en revanche pas d’une machine à une autre comme cela se faisait avant. Trois machines en Through et tu perds des infos.
SLU : On parlait de latence du MIDI sous certaines conditions. Vous utilisez des HF numériques Beyer. Eux aussi en génèrent un peu. C’est le revers de la médaille de leur super son.
Julien Ravary : Oui dans les 2 millisecondes mais le groupe s’en accommode très bien et n’a pas manifesté de gêne. Il y a des chanteurs très sensibles et d’autres pas. Quoi qu’il en soit, 2 ms cela reste très peu marqué. Il y a aussi des ingés retours qui dosent des petits retards dans les ears pour offrir aux artistes un son bien spécifique et déconnecté de la boîte crânienne. Peut-être cela n’est pas un problème dans le fond (sourire).
SSL, Super Son Ludo !
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Ivan Herceg : Sur les consoles SSL, il y a un réglage de délai et un correcteur de phase avec plusieurs courbes. Tu peux faire tourner la phase à la fréquence charnière qui t’intéresse. Peut-être est-ce possible de travailler une résonnance crânienne de cette façon-là, en opposant la phase uniquement sur la partie qui le gêne. Ca mérite de s’y pencher.
Julien Ravary : De mon côté, et après avoir fait pas mal de tests avec tous les micros, j’inverse la phase de la voix dans des ears. Je propose du moins d’écouter, et avec Lillywood tout le monde a adopté cette méthode.
SLU : Ta console quoi qu’il en soit génère de la latence.
Julien Ravary : Oui, malgré le fait qu’on soit à 96 kHz natif, elle en créé un peu, de là le fait aussi de tenter d’autres combinaisons en termes de phase avec des ears.
SLU : Puisqu’on parle console, qui a lancé l’idée des SSL ?
Ivan Herceg : C’est moi. Je l’ai proposée à Dushow. J’avais découvert cette table il y a quelques années, elle devait encore être en 1 (point) quelque chose et très peu de gens tournaient avec. J’ai écouté un peu d’audio sur un multipiste, la prise d’un concert. J’ai un peu joué avec l’égaliseur qui m’a paru bien et surtout j’ai vu son potentiel en termes d’ergonomie, de personnalisation de la surface et de puissance de traitement. Et puis c’est une SSL…
La chambre d’Ivan. Bien rangée avec sa console de jeu, une SSL Live L300
SLU : Le nom joue autant ?
Julien Ravary : Oui absolument, ça ne peut pas être mauvais
Ivan Herceg : Le nom joue, mais quand tu branches un micro et que tu écoutes ce que cela donne, ça donne.
Julien Ravary : Même si ta mémoire auditive n’est pas apte à te permettre de juger si tel ou tel son est « meilleur » que celui que tu as en mémoire…
Ivan Herceg : Plus précisément une personne qu’on ne citera pas et qui est de la profession prétend qu’on ne peut pas juger le rendu d’un SM58 dans un casque, ou plus précisément, ton cerveau ne peut pas imprimer les caractéristiques d’un rendu pour, par la suite, affirmer que cela est plus ou moins bon que dans d’autres cas de figure. Il faut pour cela travailler en comparatif A/B. Selon cette théorie donc, toute ton éducation de l’oreille tombe à l’eau.
Ingé Light : Nicolas Brion
SLU : Cet anathème sur la mémoire auditive a été lancé quand et où, à défaut de savoir par qui ?
Ivan Herceg : Chez Dushow durant la configuration des SSL où j’ai lancé : « viens écouter juste un 58 dans un casque que tu connais ! » avec le succès que tu imagines. Je ne suis, cela étant, pas d’accord avec lui (nous non plus NDR). Quand j’ai branché mon casque, j’ai trouvé que ça sonnait –chantmé-. C’est peut-être le préampli micro, peut-être l’ampli casque voire les deux, mais quoi qu’il en soit, ça s’entend. Quand on a ouvert les premières tranches sur le système, on a tous, tout de suite vu qu’il se passait quelque chose. T’es moins obligé d’égaliser, de chercher. Ca sonne tel quel et plus vite comme une très bonne console de studio.
SLU : Son ergonomie est assez différente de celle des autres numériques. Vous vous y êtes fait rapidement tous les deux ?
Julien Ravary : La grille de routing est la plus déroutante mais sinon ça va assez vite. Les layers se configurent comme tu en as envie. Il y a la possibilité de travailler en tactile avec l’écran principal ou sur des rotatifs juste à côté. Le channel strip entier est mis à la disposition de l’utilisateur et chacun travaille à sa guise et rien que ça c’est vraiment bien.
Ivan Herceg : Tu peux même ajouter une troisième variante à la « DiGiCo style » en te servant de l’écran et des commandes en-dessous de l’écran avec les flip-fader, les query.. Elle ne t’impose pas une manière de t’en servir.
Sacré Ivan, même sur une numérique, il attaque au ruban adhésif. Ils vont être contents chez Dushow ;0)
Julien Ravary : Je pense qu’elle doit juste manquer de répondant en prestation quand par exemple on a des grands changements de patch et en festival cela ne doit pas être non plus très simple mais pour une tournée on s’éclate.
Ivan Herceg : Il ne faut pas perdre de vue que par essence cette table est vide et tu créés ton environnement. Il est aussi impossible de rattacher deux tranches en une stéréo. Il faut en créer une et ensuite lui affecter une source.
Julien Ravary : Le gros avantage est de pouvoir restructurer la console pendant que l’audio tourne. Elle ne génère pas de coupures.
Ivan Herceg : Il est possible aussi de retirer une tranche d’un layer sans perdre l’audio qui continue à jouer et de la placer partout ailleurs. Le layer manager est le point fort de cette table.
SLU : Vous partagez les mêmes préamplis via le réseau Blackmagic, mais c’est toi JR qui as la main sur le gain analogique !
Julien Ravary : Absolument. Nous avons un seul préampli avec en plus un coupe-bas analogique et après conversion, chaque console reçoit son signal. Si je touche pour quelque raison que ce soit au gain analogique, de toute façon le niveau de la console façade est compensé automatiquement.
Ivan Herceg : On se parle pas mal. Si par exemple je me retrouve avec une source à admettons -11 ou alors +14 au trim, cela veut dire qu’il y a un problème de gain en tête qui doit être réglé. On parle d’un offset numérique qui doit rester dans les 5/6 dB.
Julien Ravary : Pour avoir une course de fader logique, tous mes trims sont en négatif entre -6 et -7 et le gain est cohérent en entrée. On se connait depuis 4 ans et on a passé du temps à établir ces gains.
Ivan Herceg : On a commencé les répètes avec des stages séparés sans se concerter, et un jour on a comparé. On a trouvé des gains à ¼ de dB près et quelques-uns avec 15 dB d’écart. On a travaillé, fait des choix et trouvé les bons compromis.
Les deux stages SSL côté pile avec pour chacun 32 voies d’entrée. Les prises apparentes en face arrière ne sont que les sorties d’un split prévu pour alimenter une télé ou qui que ce soit d’autre.
SLU : Reste la question de la sécurité qu’on nous objecte fréquemment pour justifier le maintien de deux stages séparés.
Julien Ravary : Oui ce n’est pas faux, d’autant qu’hier soir on a eu 32 préamplis qui ont fait des caprices. On s’est posé la question de quoi faire car nous ne disposons pas d’un secours. Pour bien faire, il faudrait qu’on parte avec un spare. Splitter le signal analogique sonne moins bien. La solution de simplicité et de meilleure qualité est donc, si la production est d’accord et le prestataire en mesure de fournir, d’avoir un stage prêt à prendre la relève, ce que l’on a ce soir. Dushow a assuré.
Ivan Herceg : Dushow a même fait mieux puisqu’on devait partir avec deux Live 300 et en fin de compte on est parti avec une 500 et une 300 avant de revenir à nos deux 300 actuelles.
SLU : Le passage entre la 500 et la 300 n’a pénalisé personne ?
Julien Ravary : Non, c’est moi qui l’avais et comme les User Keys de SSL sont très bien faits, j’ai pu « retirer » un bac de 12 faders où j’avais tous mes départs en visuel et les gérer uniquement à l’aide des User keys à la demande. J’appelle le départ, je le mets en solo et je flipe la console en même temps. C’est grâce à la V3 que cela est possible. Du coup je garde un bac de 12 pour les entrées et un de 12 pour mes groupes avec lesquels je mixe. On a commencé à tourner l’été dernier même si la vraie tournée a commencé en novembre, donc les mix sont bien en place.
SLU : Les titres ont donc évolué ?
Ivan Herceg : Oui, l’été dernier, après une première résidence où nous avions la console, on est parti pour la saison des festivals, et en novembre on a travaillé d’autres titres et le show actuel avec une nouvelle résidence et un passage dans un studio d’enregistrement pour préparer les stems, les éditer et charger les machines : un très gros boulot. On n’a pas tout fait, loin de là, mais on a collaboré à la mise à niveau de l’ensemble.
Attention, Beyer revient !
Les deux émetteurs Beyer TG1000 avant le show. Vous ne connaissez pas cette tête ? C’est normal, il s’agit d’une Telefunken M80 !
SLU : Comment vous êtes-vous retrouvés avec du Beyer en HF ?
Ivan Herceg : Il y a trois ans sur la tournée précédente, nous nous étions fait prêter un TG1000 lors du Zénith de Paris qu’on avait trouvé très bien. Julien a tourné avec Skip the Use avec la même référence, et quand nous avons attaqué cette tournée, on a fait un deal avec la marque pour avoir la possibilité d’essayer plein de modèles assez librement. Le groupe est endorsé. L’avantage du Beyer c’est de pouvoir prendre d’autres capsules, d’ailleurs nous avons du Telefunken, la M80.
SLU : Pourquoi ne pas être resté avec les têtes TG ?
Julien Ravary : Après avoir fait des tests, on est parti sur la TG V70 qui est hyper cardioïde et isole bien du bruit de la scène. Nili la chanteuse a trouvé l’aigu un peu coloré, quelque chose de très habituel quand la directivité est resserrée, et a demandé à tester d’autres têtes.
Ivan Herceg : Avec la Beyer, on avait une grosse présence, une très belle assise de la voix qui du coup était facile à mixer en façade, un aigu gérable avec les outils de traitements modernes…
SLU : (je l’interromps) C’est Julien qui ne savait pas mixer ses retours (rires) !
Julien Ravary : Non même pas, elle était ravie. Nous avons d’excellents ears, des EM32 d’Earsonics, qui sont assez neutres et pas trop dans l’aigu, assez agréables à l’écoute.
Un Telefunken filaire caché dans l’avant-scène. Ca sent bon le spare. Mais pas que, il s’agit du spare du spare puisqu’un second HF est prêt pour Nili. Au cas où toute la HF est en rideau, le fil reprend ses droits.
SLU : Comment a-t-elle en ce cas entendu le mauvais côté de tout micro hyper cardioïde ?
Ivan Herceg : En écoutant les enregistrements MADI que je fais des dates, et c’est vrai que quand tu passes ton temps en studio à enregistrer ta voix avec des U47, tu sais ce qu’est un bel aigu et forcément tu ressens un manque avec des capteurs de scène. On a cherché, on en a essayé 8 ou 9 et notamment toute la gamme Beyer comme le 96 statique qui est remarquable mais capte trop de plateau, et le consensus s’est fait autour du M80.
SLU : Il faut dire que ton implantation de scène met la batterie dans la capsule de chant !
Ivan Herceg : Oui elle est très proche et n’est même pas sur un pratos. Si on avait eu plus de recul, le 96 aurait été jouable alors que là, chaque coup de snare ou de charley me déclenchait les délais et la réverbération sur la voix, surtout dans des salles réverbérantes. Ce n’était pas gérable.
SLU : Vous avez essayé uniquement durant les balances ?
Ivan Herceg : Non, balances et concert sont trop différents. On a testé des têtes durant de vraies dates. Comme les statiques ne marchaient pas, on en est revenu aux dynamiques, les modèles approchant le rendu d’un statique dans le haut du spectre pour garder de l’air dans le mix, et dans cette catégorie le Telefunken M80 a fait l’affaire.
Julien, mesure-moi un mouton ;0)
SLU : Vous voyagez avec quoi en tournée ?
Julien Ravary : Toute la scène et les régies, y compris les subs batterie et clavier car on avait du mal à avoir les deux dans certaines salles. La seule chose que je demande ce sont des sides.
Ivan Herceg : La diffusion, on la prend dans les salles où nous nous produisons. C’est notre premier Zénith non équipé. Pour le reste, ce sont des SMAC de jauge entre 800 et 2000 déjà équipées.
Pour les sides c’est L-Acoustics qui s’y colle avec l‘antépénultième version du sub de L-Acoustics depuis la sortie du KS28, puisqu’ici il s’agit du vaillant SB218 (136 dB SPL Max à comparer aux 140 du SB28 et aux 143 du KS) et de l’ARCS première génération.
SLU : Les sides, alors que tu es à 100% en ears, c’est pour mettre un peu de pression sur scène ?
Julien Ravary : Oui, et aussi pour sauver la situation si tout à coup quelque chose devait planter avec les ears. La scène mesure 10 mètres de large et rentre partout, je n’ai pas besoin de matraquer. On a un peu triché en écartant la scénographie et en la plaçant un peu en perspective pour donner l’illusion d’une taille plus grande ce soir, mais si tu regardes bien, la largeur de notre scène reste à 10 mètres.
SLU : Tu es serein aussi parce que tu te sers de tes ears, donc tu peux donner à tes artistes un son cohérent quelle que soit l’acoustique de la salle.
Julien Ravary : J’ai fait le même type de tournée aussi en wedge. Je suis un aficionado de la mesure, quelque chose sans doute dû à mon parcours d’étudiant. Donc je pars du principe que quand j’arrive dans une salle où se trouvent des wedges que je ne connais pas ou qui ont l’air dépareillés, je vais tenter de me rapprocher d’une balance tonale qui me plaît en les mesurant tous. Parfois, quand Ivan a un gros doute, je mets mon nez aussi devant.
SLU : Non, pas possible, tu ne te souviens pas de ce qu’est un bon son (rires) !
Julien Ravary : Mais si justement, la mesure me permet de m’approcher d’un protocole plus pragmatique.
SLU : Couleur tonale je veux bien, mais comportement dynamique…
Julien Ravary : Ahh c’est sûr, mais l’avantage de mesurer déjà c’est de se reposer les oreilles. On fait une « photographie » de chacun des wedges, une attitude moins empirique qu’en branchant un micro et en parlant dedans avec un micro, d’autant que ces allers-retours incessants entre scène et console pour corriger ce que j’ai entendu, je ne sais pas le faire ! Ce dont j’ai besoin c’est d’avoir un tableau clair pour pouvoir peindre dessus.
Les deux compères du son, Ivan Herceg et Julien Ravary. Vous remarquerez le regard d’Ivan, il devait penser déjà à la légende de cette photo en se demandant s’il serait mieux avec son bonnet ;0)
SLU : Le gros avantage de la mesure c’est aussi de débusquer les enceintes en panne ou par trop rincées…
Julien Ravary : C’est précisément ce qui nous est arrivé par exemple à la Laiterie, une salle équipée en PS15 où on a trouvé un trou à 1 kHz sur un certain nombre d’enceintes. Cela permet de savoir pourquoi la voix est un peu en dedans et de ne pas creuser le grave pour la ressortir. Cela prend un peu de temps le matin, mais on travaille bien plus sereinement après.
SLU : Ivan, as-tu souvent demandé à Julien de mettre son nez « devant » durant cette tournée ?
Ivan Herceg : Non pas trop. La qualité des installations fixes a bien progressé et nous avons la chance de ne plus trop nous produire dans des tout petits clubs où parfois on croise encore des systèmes un peu –roots-. La moyenne d’âge des installations et leur calage sont satisfaisants, tout comme la compétence des gens qui nous accueillent.
Bruit rose ou bruit de baguettes
SLU : Tu écoutes quoi pour te familiariser avec la diff des salles ?Quelques titres en Virtual ?
Julien Ravary : Non il n’écoute plus rien. C’est vrai, les gars de la salle sont très emmerdés et viennent me voir : « mais il n’écoute rien votre gars à la face ? »
Ivan Herceg : Non, plus de musique ou si peu. J’écoute beaucoup le bruit rose. « Alors maintenant que tu l’as joué en long, en large et en travers ton bruit, tu veux passer de la musique ? » Ce que j’écoute alors c’est le batteur. Grâce à lui, j’ai l’instrument de plus large bande, sinon je joue nos titres en boîte. Retoucher une diff à partir d’un CD masterisé est un non-sens, et quand le groupe arrive, tu relâches tout ce que tu as tripatouillé, alors pourquoi perdre du temps et user tes oreilles. Autant jouer aux échecs, surfer ou aller à la pêche (rires) !
Ingé Light : Nicolas Brion
SLU : Mais tu as donc mémorisé la façon dont le bruit rose doit jouer dans une salle et comme tu le sais désormais, c’est impossible (rires) ! Content d’avoir des E15 ce soir ?
Ivan Herceg : Oui absolument, même si j’aurais préféré avoir les nouveaux subs (les E219 NDR) à la place des T21. Cela dit ça marche très bien, et à la régie j’ai un très beau grave. Les T21 sont stackés en cardioïde. On joue aussi dans un petit Zénith à 3500 places ce qui est bon pour le son.
SLU : Etes-vous impactés par une forme de désaffection des spectacles vivants après les attentats ?
Ivan Herceg : Non, pas avec nos artistes, les salles sont quasiment pleines ou bien pleines à chaque date, et il n’y a pas eu une seule annulation, mais on a entendu parler d’autres tournées qui ont plus de mal. Il faut savoir que le nouvel album de Lilly Wood and the Prick est sorti le 13 novembre 2015, autant te dire que l’actualité ne les a pas aidés… L’avantage avec ce groupe, c’est d’avoir un public très fidèle et pas trop jeune qui les suit et donc pas sujet à des phénomènes de mode, quelle que soit l’actualité discographique ou le buzz.
Julien Ravary : Et quand on dit « quasiment pleines » on est à 80% !
Le plateau nous attend
Le canon AKG pointé sur le dôme de la ride, la meilleure solution pour se débarrasser de la crash à effets qui lui est très proche.
SLU : On fait un tour sur scène ? Tiens, un canon sur la ride, ça commence bien…
Ivan Herceg : C’est vrai qu’à part pour repiquer des ambiances pour les ears, personne ne sort de micros canon. C’est un préampli AKG 451 E monté en CK8. Comme tu le vois, les deux cymbales sont très proches, et celle du dessous envoie une note très diffuse là où celle du dessus est intéressante pour son dôme. Je le repique très précisément avec ce capteur, d’autant que (il prend une baguette et tape, ouch, la vilaine !) elle est assez envahissante. Le canon par au-dessus marche mieux selon moi que le simple cardio par en dessous.
Le micro à tout faire de Beyer et le spécial kick d’Audix côte à côte. Bien employés dans de la belle futaille bien réglée et jouée, c’est très intéressant comme résultat.
Autre plan que j’apprécie particulièrement c’est le double micro dans la grosse caisse en veillant à bien aligner les capteurs. J’ai essayé le SM91 mais je préfère le M88 Beyer et le D6 Audix et encore, au départ on aurait dû avoir un Bock mais on l’a cassé donc on s’est rabattu sur le D6 et ça marche pas mal du tout (très bien même NDR), c’est naturel. Le M88 sert à apporter le haut/mid car il n’a pas beaucoup de bas. Il a un côté très punchy un peu typé « boite à rythmes années 80 » et le D6 fait le reste. Ils s’accordent très bien. Ils marchent constamment ensemble d’où la mise en phase parfaite. Juste dans quelques titres je modifie légèrement l’équilibre entre les deux. Il y a aussi un trigger qui permet de faire varier la sonorité de ce pied.
Belle à voir et belle à entendre, la Gretsch de Mathias Fisch. Peu de fûts mais un gros son. Derrière on aperçoit son sub SB18 L-Acoustics. Comme le dit Ivan, l’avantage de ce modèle est d’être musical et de bien s’accorder avec la face. Cela n’a pas été le cas avec d’autres modèles qui sonnaient de façon assez antinomique avec le système.
SLU : Et le reste de la batterie ?
Ivan Herceg : C’est plus classique sauf le nouveau pied K&M qui est très pratique et dégage bien le sol. J’ai un i5 Audix en top sur la caisse claire et du 535 AKG pour le timbre, et pour la charley on a aussi opté pour de l’AKG451 avec la capsule pliable. Pour les over, on a des Beyer MC930 qui sont vraiment top. Un peu plus ouverts que des Neumann. Pour les toms on a des D2 et D4 Audix.
Le tambourin magique. On distingue bien les deux piézos plaqués contre le manche et le SM 57 pointé vers les cymbalettes.
Sur le tambourin il y a un SM57, mais avec un système maison que personne n’utilise. Il faut bien qu’on ait quelque chose à raconter ! C’est un piézo pour tambourin, deux capteurs, un à gauche et un à droite. Leur fonction est de (gaffe, néologisme féroce NDR) sidechainer l’ouverture du gate du tambourin. Non, un simple gate ne marche pas car j’ai une réverbération très longue dessus et Mathias fait grand usage de ses toms basse notamment, ce qui me génère une queue de comète moche et dont on ne comprend pas trop ce qu’elle fait là. On a pas mal cherché en changeant le positionnement du micro de repiquage mais rien ne vaut un nettoyage piloté par la source elle-même. Pour la basse j’en reviens à ma solution de la tournée précédente avec du Radial JDX en sortie de tête et la JDV en classe A. Repiquer avec un micro un ampli de basse n’est pas aisé et les DI marchent très bien en tenant compte de l’impédance du HP.
La caisse claire dont on aperçoit, sur la gauche du micro, le trigger. On distingue aussi la tête orientable CK8 bien pointée sur la charley.
Mathieu Denis, le bassiste, se sert de son Ampeg pour avoir du son, des sensations physiques dans son dos, mais dans ses ears, il a le mélange des deux boîtes en phase. Le ressenti et la précision.
SLU : Tu parlais avant de son normal pour le pied, mais le groupe est très produit, tu dois donc déclencher des trucs non ?
Ivan Herceg : Oui absolument. La caisse claire a un trigger, le pied aussi et en plus ce dernier a une seconde pédale qui ne sert que pour jouer le kick electro.
Assez rare surtout sur scène pour qu’on lui tire son portrait. Une des stars de l’analogique avec un son aussi gros que gras, le Prophet-600 d’Augustin.L’ampli de Clément, le guitariste du groupe avec, remarquez les attaches, deux micros dont un, à gauche le SM57, est le couteau suisse des plateaux, et à droite un Sennheiser 421 ancienne génération. Pile poil de quoi restituer le son bien pop du groupe. Gros et bien crunchy.
On parle un peu retours ?
SLU : Julien, ce sont quand même de sacrés sides pour des artistes équipés en ears deux ARCS par côté et un SB218 !
Julien Ravary : Oui si on veut. Un sub et deux têtes c’est équilibré, et pour moi les sides doivent être un rappel de ce qui se passe en façade. Les ARCS seuls n’envoient pas assez de bas. Je mixe aussi des façades, et j’ai une idée précise de ce que je veux entendre. On a beau être plus près des sources, je veux que le son soit aussi équilibré, mais si Ivan coupe la face, on se rend compte que je ne sonorise pas la salle avec ! C’est un complément, et si j’ai un problème de HF, je suis tranquille.
SLU : Tu as quoi comme émetteurs de ears ?
Julien Ravary : Du Shure, PSM1000. Ca marche très bien.
SLU : Ils s’accordent bien avec les Earsonics ?
Julien Ravary : Oui. Les EM32 sont beaucoup moins brillants et durs que les SM3. Les 32 sont travaillés différemment. Le bas mid et l’aigu sont très agréables. En live on se retrouve avec des capacités nouvelles.
Ingé Light : Nicolas Brion
SLU : Pas de générateurs de brillance ?
Ivan Herceg : Avec la SSL ce n’est pas nécessaire (il rigole NDR)
Julien Ravary : Non, j’évolue dans ma petite carrière de sondier et je n’en ressens pas le besoin. On peut très bien mixer en sachant ce qui va manquer une fois passé l’émetteur et le récepteur. Je parle souvent avec Joël Riaud (commercial et coach France pour Variphone), notamment, de la fatigue auditive et de la répétition de cette fatigue. Je fais très attention à ça, surtout aux retours. La surbrillance est quelque chose qui enjolive et te permet de mieux vendre ton mix mais à la fois de fatigant pour l’oreille. C’est pareil avec les wedges. Les presets semblent souvent être faits pour tirer loin, mais quand tu te retrouves avec le wedge à moins de 2 mètres, l’aigu t’arrache la tête. J’ai pris pour habitude de creuser en plateau au-delà de 4 kHz. Je ne cherche pas de la pression en plus et du Larsen en moins en taillant la fréquence qui accroche, j’agis pour établir la meilleure balance tonale. Enfin quand un musicien te demande plus de niveau, il faut discuter avec lui avant de simplement céder.
Pas d’Ivan sans ses jouets
Le coin des goodies d’Ivan sous sa console, employés en sus des effets internes à la SSL
Un coup d’œil à la régie façade sous la SSL permet de débusquer encore quelques jouets qui en plus, comme d’hab avec Ivan, sont employés avec moult fourberies.
SLU : Le Fatso est attribué à quel groupe ou instrument ? Et tu nous racontes le reste ?
Ivan Herceg : Le Fatso est sur deux lignes de basse, le SSL XLogic est inséré sur le master de la console mais side-chainé avec une matrice. C’est la matrice du mix sommé en mono et prélevé pré fader master, du coup cela agit en tant que threshold à distance. Cela me permet de toujours avoir la main sur la compression et d’éviter que les morceaux « vénères » soient trop compressés et les slows pas du tout. Le Distressor est sur la voix lead, la M4000 et le D-Two sont insérés en numérique, ce dernier a été modifié pour permettre ça. Le DBX 120A me sert à ajouter un peu d’infra dans certaines salles et en fonction du système dont je dispose. Ce soir il est relâché. Le Space Echo de Roland…comme son nom l’indique, c’est un original et on n’a pas fait mieux.
SLU : Et l’Avalon ?
Ivan Herceg : Il est aussi inséré sur le master de la table, derrière le SSL. Le compresseur est off, et je me sers du side-chain threshold comme EQ. C’est possible si tu le réinjectes dans le mix. Je m’en sers un tout petit peu pour creuser ou pour ajouter un poil de haut. C’est très variable et ce que tu vois maintenant ne va peut-être pas être affiché durant le show. Tout ce que tu vois en rack ne m’empêche pas de me servir de pas mal d’effets internes à la SSL, notamment des modulations, une réverbération, des multibandes et des délais. Enfin je me sers du 32 bandes toujours de la console, en EQ façade.
Ingé Light : Nicolas Brion
SLU : Tu façonnes à l‘ancienne mais du bout des doigts, et le plus que je vois ce sont -3dB.
Ivan Herceg : Bien sûr, elle a déjà été alignée au Lake, c’est suffisant !
Le système Adamson avec Nico Meynard
Le système principal en E15 Adamson, 12 têtes par côté
On a déjà dit que le système est composé par MPM en Adamson. 12 E15 sont mises en œuvre par côté ce qui, pour un petit Zénith, est gage de gros son et de joli grave qui tape bien. On verra plus loin que c’est exactement le cas. Côté sub, le T21 est de sortie avec par côté et au sol, 6 unités en stacks de 2 x 3 en montage cardio et 4 dernières unités en 2 x 2 en montage cardio au centre, soit le « whopping » nombre de 16 subs et 16 Lab.gruppen FP7000 pour donner vie au ballet jaune. Histoire d’adoucir un peu la volée de Kevlar et apporter un semblant d’équilibre aux lécheurs de crashs, quatre S10 en deux fois deux sont prévus en in et outfill sur les deux stacks centraux de T21.
Il en va de même pour le reste du nez de scène où quatre Metrix localisent le son au sol et rééquilibrent le rendu en débouchant les premiers rangs. Vous l’avez compris, c’est une très belle configuration, très généreusement dotée. Malgré un écartement raisonnable, une bananette de 6 S10 vient renforcer le début du parterre. Les sides bénéficient de la même tête à tout faire avec ici aussi, 6 S10, un nombre suffisant vu la petite taille des tribunes à arroser.
La bananette centrale en S10, une pluie de dB venant du ciel et arrosant un poil trop le point chant.
SLU : Nico, tu es en charge du système.
Nicolas Meynard : Oui, mais ce n’est pas moi qui ai conçu, calé ou installé, cela étant j’ai l’habitude de travailler avec MPM et Adamson donc je ne me sens pas trop dépaysé (rires) ! Pour être tranquille, je suis venu hier soir voir cette installation durant le show de Parov Stelar et j’ai accueilli ce matin l’équipe de Lilly Wood sans problème.
Nicolas Meynard, en charge du système pour MPM et de l’accueil de Lilly Wood
SLU : Tu te sens à l’aise avec des designs impliquant trois points d’émission pour les subs ?
Nicolas Meynard : Oui parce que quand tu pars avec deux points en gauche droite, tu vas toujours avoir un trou dans l’infra, en général une sorte de couloir de part et d’autre de la régie. Avoir un sub central te permet, en jouant sur le délai que tu appliques entre lui et les latéraux, de combler en partie ce trou. Forcément en régie ça te crée un lobe un peu désagréable qu’il faut un peu tailler, mais ça te ramène de l’homogénéité même si le centre est un peu perdant. Pour d’autres tournées le choix peut aussi être d’accrocher les subs. Tout est possible. Je viens de terminer Gims (Julien, si tu nous écoutes ! NDR) et on avait du E15 avec du E219 accroché et au sol, le raccord entre les deux est parfait.
Les T21 en montage cardio, ici les deux stacks de cour.
Le T21 est différent, la charge n’est pas la même mais ça n’en reste pas moins une machine à boulet. Il met tout le monde d’accord. S’il est bien travaillé et en taillant dedans pour le calmer dans le haut, quand tu envoies une grosse caisse avec, ça fonctionne. Très bien même.
SLU : Le montage d’un rappel central en douche, ça ne ramène pas plus de problèmes que de SPL quand l’ouverture est aussi faible ?
Nicolas Meynard : Ca en ramène un peu.. On l’a mis un peu bas. Il aurait été plus haut et moins tilté, cela aurait été plus intéressant. J’ai baissé son niveau car je vais mixer les retours de la première partie et au point de chant lead, on l’entend un petit peu. J’ai retiré 4 dB pour être tranquille.
SLU : Ce n’est pas plus intéressant de monter un peu les lipfills et les infills ?
Nicolas Meynard : Si, mais en même temps c’est utile pour recentrer ton image. Il faut juste passer du temps à aligner tout ce petit monde avec les délais. Les Metrix avec des gens debout devant, ne portent pas bien loin, c’est très petit comme enceinte et il y a quatre T21 qui envoient…
Des FP+ 7000, le moteur des T21 et pour les plus observateurs d’entre vous, des fP6400 toujours d’attaque !
SLU : A ce propos, le montage cardio des subs était nécessaire ?
Nicolas Meynard : Ahh oui, c’est nécessaire parce que sinon c’est vite le bazar. Avec la scène en bois, tu te retrouves avec des résonances hyper désagréables. Le montage cardio n’est pas utile tout le temps mais c’est sacrément agréable. Le preset marche bien, mieux avec 3 subs dont un est à 180° qu’avec deux.
Conclusion
L’afficheur du garde-fou 105 dBA rappelant que la pondération LEQ comporte une fenêtre de mesure glissante de 10 minutes. Attention, l’ordinateur avec le logiciel de mesure et de stockage des données est hébergé dans les bureaux du Zénith. Tout dépassement ou valeur étrange génère rapidement une visite en régie ;0)
Toujours aussi méticuleux, malicieux et adepte du gros son, Ivan forme avec Julien Ravary un joli binôme où l’expertise acoustique se complète d’un sens artistique et d’un flegme indispensables au plateau et au-delà. Quand Ivan précise qu’il écoute la batterie pour se dégourdir les osselets dans une salle, il ne se rend pas forcément compte qu’il a fini par faire de cet instrument sa spécialité.
Cette fois encore, et par la magie du triptyque source, captation et diffusion, il nous a sorti une batterie qui vaut 18,5/20. Je sais, ma fille me dit souvent qu’elle aurait détesté m’avoir comme prof parce que je ne mets jamais de 20/20, mais j’y ajoute la mention « qui déchire » OK ? La grosse caisse est notamment un modèle du genre que les E15 et surtout les T21 bien taillés viennent magnifier avec leur méchant punch. Bien maîtrisés et sans abus, il peuvent être exploités même dans des « petites » salles. Ce pied gros, dur, et musical à la fois, porte littéralement le groupe. Il en va de même pour les petits effets grâce à un aigu travaillé en finesse, bien servi par les E15 qui savent garder une infinie douceur dans la démesure de décibels. Bien aussi la voix de Nili qui, adossée au Distressor en 5:1, est reproduite avec un beau piqué et une clarté totale, sans ressentir pour autant de dureté ou se faire tailler par des sifflantes. Beau boulot.
Ivan et en arrière-plan Nicolas Brion en charge des lumières
Un mot enfin sur l’éclairage de Nicolas Brion qui a préféré laisser parler son travail sans oser le commenter. Il aurait pu. Il le fera certainement la prochaine fois, d’autant qu’il a du talent, et a capté l’essence du groupe et d’un effet à la mode de chez Ayrton pour bâtir une offre artistique très belle, changeante, colorée et rock. Pile dans la cible. Ajoutons les titres et le talent de Lilly Wood et le son un poil trop fort mais terrorisant d’Ivan, et vous avez là un très, très bon moment.
La morale de la morale
Questionné sur son amour du pied, nous avons recueilli quelques jours après le Zénith, une dernière confidence assez révélatrice d’Ivan : « Le premier concert auquel j’ai assisté est AC/DC au Bourget en 1982. Au premier coup de kick sur Hells Bells, j’ai probablement dû reculer d’un mètre… ceci expliquant peut être cela. »
Pour son démarrage, ALV organise La Grande Braderie de Printemps du 26 au 28 mai. Voici une partie de la liste du matériel à vendre. En cliquant sur l’image ci-dessous, vous aurez acces à une liste plus complète des matériels.
Didier Baldacchino a quitté Novelty pour créer avec sa femme Isabelle, une nouvelle société de vente de matériel d’occasion, située en région parisienne à Sucy en Brie. Il dispose d’une surface de 1000 m2 pour exposer du matériel audio, lumière et vidéo, d’occasion, uniquement professionnel et toute l’année.
Didier a une expérience de 20 ans sur le marché de l’occasion, acquise chez Magnum, puis Dimension Network et enfin Novelty. Il a ses réseaux et la compétence pour redonner une seconde vie à du matériel soigneusement sélectionné et en parfait état de marche. Parce que chaque produit est contrôlé, ALV s’engage sur une garantie de 3 mois en pratiquant des prix sacrifiés. La liste du matériel proposé pour la braderie de printemps sera disponible 48 h avant l’ouverture, autrement dit le 24 mai à 10 h. Plus d’infos sur le site ALV France
ALV dont la prochaine étape de développement sera un rapprochement avec un partenaire à l’export, a toute une palette de services aux prestataires dans ses activités : dépôt vente, organisation de braderies pour leur propre compte, opérations de déstockage, gestion de leur parc d’occasion et même inventaire et valorisation de leur parc de matériel. On comprend que dans ce lieu, il y aura toute l’année de quoi s’équiper à moindre coût et beaucoup de renouvellement.
La Grande Braderie de Printemps : Du 26 au 28 mai, de 10H A 20H PA des Petits Carreaux – 9, avenue du Bouton d’or Bonneuil sur Marne – 94370 Sucy en Brie Tel : +33 (0)1 49 80 37 93 et Mail : [email protected]
Le Qu-Pac, première tentative de console Qu sans fader mais avec réglages locaux et écran.
Après le Qu-PAC introduit l’an dernier Allen & Heath continue d’étendre sa série Qu avec des mixeurs sans surface de contrôle se gérant via une tablette en WIFI. C’est le cas du modèle compact QU-SB en rack 19’’ qui n’est autre qu’un rack de mixage intégrant le moteur audio de la console QU-32. Et il s’interface avec les racks d’entrées-sorties de la série QU pour étendre son quota d’entrées-sorties locales.
La tablette iOS pour la gestion et le paramétrage
Le Qu-SB est conçu comme un rack de scène disposant de tous les attributs des consoles Qu mais dont la surface de contrôle n’est autre qu’une tablette iOS en WiFi avec l’application Qu-Pad. Pour le contrôle, il est donc nécessaire de prévoir un point d’accès WiFi. Ce rack de mixage comporte 16 entrées micro/ligne, deux entrées ligne (une entrée stéréo sur jack TRS) et quatorze sorties à bord (12 mix plus une sortie matrix stéréo).
Le Qu-SB s’en remet totalement à une tablette iOS pour la gestion et le paramétrage. Seuls les connecteurs d’entrées-sorties sont en façade.
Il peut être extensibles à 32 entrées micro (38 entrées au total) et 24 sorties avec l’aide d’un rack de scène de la série Qu via le protocole propriétaire sur Ethernet D-Snake d’A&H.
Le rack de scène AB168 est le complément idéal du Qu-SB relié par le D-Snake pour étendre le nombre d’entrées-sorties.
Ce peut-être un AB168, un AR84 ou un AR2412. Tous les paramètres de contrôle sont accessibles par l’application iOS dédiée. Des restrictions d’accès peuvent être opérées pour éviter la modification de paramètres critiques.
Avec Qu-Drive, le Qu-SB permet l’enregistrement et la lecture de 18 canaux et fichiers stéréo audio .wav sur une clé USB ou un disque. L’interface de streaming 32 in x 32 out via le port USB de type B autorise l’interfaçage avec une station de travail Digital Audio. Pour le monitoring personnel, deux solutions s’offrent, soit l’application pour iPhone ou smartphone Androïd Qu-You, soit les mixeurs personnels compatibles de Allen & Heath ME-1 qui se raccordent sur le réseau D-Snake propriétaire. Enfin le Qu-SB dispose d’un mixeur automatique de micros et des effets tirés de la suite iLive.
Caractéristiques condensées :
16 entrées micro (avec alim fantôme) sur XLR ou ligne (Pad de 10 dB) sur jack TRS
1 entrée stéréo sur jacks TRS
12 sorties mix en local (LR, mono mix 1-4 et stéréo mix 1-3)
Une sortie matrice stéréo (sur jack TRS)
Moteur audio de la console Qu-32 (gestion de 32 entrées mono plus 3 stéréo)
Jusqu’à 11 mix monitor (4 mono et 7 stéréo)
4 moteurs d’effets
4 envois/retours d’effets
4 groupes de mute
4 groupes DCA
Effets de la librairie iLive
Préamplis AnaLOGICTM de la série Qu
Port D-Snake pour l’extension jusqu’à 38 entrées et 24 sorties
Interface USB audio 32×32
Qu-drive pour l’enregistrement et la lecture depuis une clé ou un disque USB
Générateur de signal (sinus, bruit rose, bruit blanc) incorporé et RTA avec indication peak par bande
Réglage de trim, polarité, filtre passe-haut, insert, ducker, EQ paramétrique 4 bandes, compresseur et délai sur toutes les entrées.
Insert, égaliseur graphique 1/3 d’octave, EQ paramétrique 4 bandes compresseur et délai sur toutes les sorties mix
Une fois encore l’équipe de Chamsys, à l’écoute des utilisateurs, nous surprend par sa célérité à développer de nouvelles fonctionnalités à la fois nombreuses, pertinentes et conviviales. La marque Anglaise présentait au Prolight + Sound la version beta 1.7.2 qui offre quantité de nouvelles fonctions dont un visualiser beaucoup plus performant et convivial.
Chris Kennedy et son équipe ont mis les bouchées doubles et offrent un incroyable panel de nouveautés depuis la beta 1.7.1.3.Le Visualiser est une des importantes cibles de ces mises à jour. La qualité de la simulation a fait un bond en avant et l’on dispose maintenant d’une barre d’outils qui facilite vraiment son utilisation. Il est désormais possible de ne visualiser que ce qui il y a dans le programmer et des automatismes et des raccourcis ont été ajoutés quand la fenêtre 3D est ouverte pour les touches Blind et S afin de sélectionner rapidement la source du MagicVis. Autre nouveauté très pratique, on peut désactiver temporairement la fonction Patch Offset lors de l’utilisation d’un visualiser. Cela permet de programmer ou modifier un show en connectant une console à une implantation virtuelle qui n’a pas été optimisée en fonction de celle qui existe réellement sur scène. On peut ainsi, sans contrainte, recaler les positions avant ou après l’encodage sur le visualiser.
La partie programmation bénéficie également d’une avalanche de nouvelles fonctions dont 10 time codes par séquence. Un des points très importants pour aller vite est la clarté des informations affichées. L’équipe de développeurs, a concocté un nouveau schéma de couleurs pour les fenêtres Output, View Intensity, Programmer et Track Sheet, permettant de visualiser rapidement quelles parties de la console contrôlent les paramètres. Quand les valeurs apparaissent en rouge, elles sont dans le programmer, en cyan la valeur des paramètres augmente alors qu’en vert elle diminue. Si elles sont en blanc, les valeurs sont statiques et contrôlées par un playback et/ou une cue alors qu’en magenta ce sont des valeurs issues des cues précédentes (le tracking).
Le générateur d’effets aussi a évolué. On peut maintenant appliquer une palette d’effets à des projecteurs qui n’ont pas l’intégralité des paramètres contenus dans la palette et, en ce qui concerne les couleurs, on dispose de 8 attributs pour pouvoir travailler en CMY, RGB, RGBA et RGBW… Il est aussi possible d’ajouter un effet à un Groupe FX même si un seul groupe est sélectionné. Le Spread est modifiable en fonction du groupe, de toute la sélection (sans tenir compte du ou des groupes) ou pour chaque groupe. 3 nouveaux effets multi-paramètres ont également été ajoutés. Entre autres évolutions très intéressantes, il y a la possibilité de ramener toutes les fenêtres sur l’écran interne via les touches SHIFT + EXT. Pour le live, des raccourcis permettent maintenant d’appliquer très rapidement une palette avec des temps répartis sur la sélection. La possibilité de créer un fichier PDF à partir d’une fenêtre, celle de modifier les valeurs dans la vue Tack Sheet. Les développeurs ont aussi fait évoluer la gestion des users, de la mise en réseaux de consoles et des macros. D’autres subtilités sont embarquées dans cette version 1.7.2 téléchargeable ici. Je vous laisse le plaisir de les découvrir.