En Allemagne, dans le Land de Rhénanie-Westphalie, Sound Linear a réalisé deux installations de sonorisation très différentes à l’aide du système de line array compact GEO M6 de Nexo, l’une en intérieur et l’autre en extérieur. Dans un cas il s’agit d’un lieu de culte, dans l’autre d’un théâtre populaire. Ces projets mettent en valeur la qualité du M6 en matière de couverture, SPL et d’intelligibilité de la parole.
L’église
A l’intérieur moderne, calme et élégant de l’église baptiste de Willebadessen, un système GEO M6 d’une couleur grise personnalisée, suspendu très haut, se révèle presque invisible. L’église a approché Kalle Hogrefe de Sound Linear, société d’installation et de location basée à Paderborn, pour concevoir une diffusion capable de fournir un niveau SPL régulier et uniforme à chacune des 1 500 places du sanctuaire.
Une vue d’ensemble de l’église baptiste de Willebadessen avec le gauche droite composé de 7 GEO M620 et le renfort central qui en comporte trois de plus.Une très belle couverture dans la bande des 2,5KHz.
Après avoir passé un week-end à faire des tests d’évaluation avec des enceintes à large bande GEO M620 montées sur pieds, une décision favorable a été rendue. Hogrefe a utilisé le logiciel de modélisation exclusif NS-1 de Nexo pour concevoir et spécifier un système comprenant sept enceintes GEO M620 dans les groupes L/R et une grappe de trois M620 au centre.
En plus des 7 ou 3 GEO, chaque point d’accroche emporte aussi une PS10-R2 pointé sur le chœur.
Pour le chœur, trois enceintes PS10-R2 ont été installés à l’arrière des lignes. Le tout est alimenté par deux amplificateurs/processeurs NXAMP4x1. Pour des raisons esthétiques, l’église a voulu rendre le système aussi discret que possible. Tous les éléments du système de diffusion ont donc été peints dans une couleur gris neutre personnalisée qui se fond dans le décor. Cela inclut deux nouvelles enceintes super-compactes ID24, qui sont utilisées au sol comme retours de scène. Ces puissantes enceintes à double transducteur de 4 pouces, les plus petites jamais réalisées par Nexo, sont jumelées avec un autre nouveau produit, le contrôleur DTD qui confère une nouvelle accessibilité aux systèmes de Nexo en les reliant à des amplificateurs tiers, dans le cas présent, un ancien ampli QSC.
Le théâtre en extérieur
La Freilichtbühne Bellenberg est un théâtre populaire (Volkstheater) en extérieur, où tous les artistes sont des amateurs et travaillent avec un metteur en scène professionnel. D’une capacité de 850 places, ce lieu établi de longue date, accueille des productions de théâtre conventionnelles, des comédies musicales et des spectacles pour enfants. Dans sa quête d’un système, le lieu a organisé une compétition entre deux célèbres fabricants français d’enceintes. A l’unanimité, les membres du club de théâtre ont choisi le GEO M620 en raison d’une meilleure intelligibilité de la parole.
Le Freilichtbühne Bellenberg, un théâtre en extérieur rustique mais désormais disposant d’un son de qualitéUne scène bien épargnée par le son, tout le contraire du public !
Ici aussi, Kalle Hogrefe de Sound Linear a utilisé le logiciel de modélisation NS-1 pour concevoir le système, qui déploie 6 modules à large bande M620 et 2 caissons de basses CD12 de chaque côté. Les haut-parleurs sont alimentés par 2 NXAMP4x1 via une console de mixage numérique. GEO M620 est une enceinte large bande qui peut être employée à l’unité, en montage à courbure constante ou enfin courbure variable. D’une taille extrêmement compacte (191 x 373 x 260 mm), le module M620 pèse moins de 10 kg.
Exploitant un transducteur basse fréquence de 6,5” à haut rendement et grand débattement conçu par Nexo et un moteur à gorge de 1” monté sur un guide d’onde optimisé par ordinateur, le M620 offre une réponse en fréquence de 80 Hz à 19 kHz ± 3 dB, avec un niveau crête de 127 dB SPL. La dispersion est de 80° ou 120° dans le plan horizontal et de 20° en vertical, l’angle entre éléments va de 0° à 20° lorsqu’ils sont montés en ligne. Grâce au guide d’ondes breveté HRW de Nexo qui optimise le couplage HF entre les éléments, le M620 fonctionne dans de nombreuses configurations, et dispose d’un système d’accrochage à 3 points, entièrement intégré et facile d’utilisation.
La régie technique avec sa console DiGiCo. On devine par la fenêtre ouverte le système accroché côte à côte avec à gauche les 6 GEO M620 et à droite les deux subs CD12.
Membre supercompact de la série ID, l’ID24 dispose d’un pavillon orientable original, qui permet aux utilisateurs de commuter rapidement la couverture HF entre 120° x 30° et 30° x 120° qu’il soit monté droit ou couché. Trois autres choix de directivité sont disponibles sur commande.
Mesurant à peine 309 mm de large, 132 mm de haut et 233 mm de profondeur, l’ID24 utilise en plus d’un moteur 1”, deux transducteurs jumelés de 4” dans une configuration en V, et est idéal comme enceinte à large bande, ou comme élément sonore dédié dans des espaces difficiles.
Vous voulez savoir ce que cache réellement le catalogue la BS ? Qui prépare au fond de la mine cette bible du technicien ? Qui lance le GO aux chefs produits dynamiques et débordant d’enthousiasme ? Voici le making of du prochain catalogue La BS. Episode 1. Non Karim, t’es pas tout seul… J’en pleure de rire !
Distribution et de gauche à droite : Betty (département TEX-STYLES FOR THE SHOW – confection de rideaux de scène), Josselin (chef produit audio et structure), Karim (graphiste), Nicolas (chef produit image et vidéo), Frédéric (le « Chef d’orchestre ») et Bruno (chef produit lumière et effets spéciaux)
Et ce n’est que le premier épisode, tout l’été nous suivrons les différentes étapes de la réalisation de ce catalogue, nous les pieds dans l’eau, eux la tête dans le guidon. Humour garanti !
Lilly Wood and the Prick en plein show avec un gros, gros pied.
Tout juste présenté à Francfort avec sa bouille effrayante, le KS28 commence à apparaître au rythme des livraisons de L-Acoustics, et à ce jeu-là c’est JMSon qui a attrapé le pompon en premier avec pas moins de 32 nouveaux subs et 4 LA-RAK II.
Sébastien Menaspa, aussi détendu qu’attentif au bon accueil des équipes techniques qui se suivent à Garorock, et surtout ravi de poser devant ses nouvelles terreurs, les KS32 en montage 2 x 4. Show devant comme derrière ! Show !
Après deux sorties plus discrètes, Sébastien Menaspa a frappé un grand coup à Garorock, ou plutôt, Gare au Rock, surtout quand il y’a un tel boulet du côté de Marmande. Cette année la météo n’en fait qu’à sa tête, c’est donc un sol sec et poussiéreux à l’extrême qui s’offre à nous dans les 22 hectares de la Plaine de la Filhole où, entre la Garonne et la ville de Marmande, se tient pour la 20e année et durant quatre longues nuits Garorock, le festival majeur du Grand Sud. Accueillant et disponible, Sébastien Menaspa, qui a repris les rênes de JMSon la boîte familiale agenaise devenue le gros prestataire du Sud-Ouest, nous fait le tour du propriétaire. Les scènes qui nous intéressent portent le nom de Garonne et La Plaine. Identiques en tous points, pas de jaloux chez les artistes, elles tournent le dos à la ville et sont collées l’une à l’autre par le petit côté ce qui facilite la transhumance des festivaliers et permet d’avoir plus de monde en cas de grosse pointure.
Promenons-nous près du bois, voir si les amplis sont là…
Rien de tel qu’une balade sous La Plaine à cour pour découvrir les panières de JMSon, 12 contrôleurs chacune soit l’équivalent de 4 LA-RAK. La bonne surprise est la présence d’un LA-RAK II avec trois LA12X, la nouvelle plateforme d’amplification et de processing de L-Acoustics. Une panière suffit à alimenter 12 K1, 6 K1-SB, 3 Kara en “downfill”, 8 KS28, les “sides” sur scène et potentiellement beaucoup d’autres Kara pour les “fronts” puisque c’est un LA12X qui est mis à contribution, les deux autres bougeant les KS28. Trois autres panières identiques s’occupent de la diffusion de l’autre moitié de La Plaine et des deux côtés de Garonne. Ca commence fort !
SLU : Pas de soucis pour faire cohabiter les LA12X et les LA8 sur le réseau ?
Une des quatre panières hybrides concoctées par JMSon pour embarquer l’équivalent de 3 LA-RAK et un LA-RAKII. Ces panières sont conçues et fabriquées au sein de JMSon et les soudures sur alu sont de toute beauté. En bas à gauche, les trois LA12X et le switch distribuant le L-Net à tout le monde.
Sébastien Menaspa : Non, il suffit d’attaquer d’abord les 12X et ensuite les LA8, puis de tirer le câble vers l’autre panière en répétant l’opération.
SLU : Et pour l’audio ?
Sébastien Menaspa : Du classique, câble AES de 100 mètres et analogique en sécu. On a trois lignes AES, une pour le “main”, une pour les subs et une troisième pour les “fronts” de telle sorte à permettre aux ingés son anglo-saxons de pouvoir agir simplement et rapidement sur la diffusion en pluggant les trois XLR à leur table en cas de besoin. Si l’AES tombe, l’analogique prend le relai automatiquement.
SLU : Tu disposes donc de 4 LA-RAK II, plus qu’il en faut pour tes 32 KS28, mais pas assez pour alimenter ton parc de K1. Tu vas renouveler tes amplis ?
Sébastien Menaspa : Oui absolument, pour toute ma diffusion.
La scène de La Plaine à cour avec les “sides” et les “infills” en Kara. Ces derniers ont eu le plaisir d’être sur deux canaux du troisième LA12X. Ouch, ça chatouille !
SLU : Tu as quoi pour le moment ?
Sébastien Menaspa : Du LA8 et donc des LA12X, je n’ai pas de LA4X. Mon parc est standard et donc plus simple à exploiter, je n’ai qu’une référence et n’en aurai toujours qu’une à l’avenir avec les 12X. C’est beaucoup plus rapide comme ça, on ne se pose pas de questions.
SLU : Tu disposes des premiers LA12X. Pas de problèmes de jeunesse ?
Sébastien Menaspa : Non, c’est parfait. Hier soir je peux te dire qu’ils ont été bien testés (Muse NDR)
SLU : Oui c’était LA grosse affiche du festival, fallait pas se louper. Tu as du spare en cas de besoin?
Sébastien Menaspa : Bien sûr, je peux récupérer le LA12X des Kara et ajouter un LA8. Hier soir ils ont joué fort. Franck Surena (Responsable de clientèle L-Acoustics NDR) a apprécié, mais ils se sont bien servi des 3 dB entre les SB et les KS28 ! Les anglais ont été très contents. Ils ont commencé par demander ce qu’étaient ces subs qu’ils ne connaissaient pas, et ont été les voir de très près. Quand ils ont ouvert ils ont vraiment dit « ahh yes » et ont voulu qu’on les baisse. Durant le show ils m’ont demandé de les remettre à 0dB.
Alors ces KS28…
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SLU : A titre personnel, qu’est-ce que les KS28 apportent de plus ?
Sébastien Menaspa : L’impact, la portée.. On a constaté d’une année sur l’autre une grosse amélioration, et on m’a rapporté aussi une dispersion plus homogène. Il y a une réelle différence entre le couple SB28 & LA8 et celui KS28 & LA12X, du coup on va renouveler l’ensemble de notre parc de SB28, nous en avons 64 en tout, en KS28 et en faire de même avec les LA8, une centaine, en LA12X.
La méga soufflante de cour, mais pas que. Contrairement à d’autres subs qui déversent des hectos de basses liquides, les KS28 font dans le brutal et envoient des pains d’un grave aussi dur que froid, le parfait complément d’un système qui apportera de son côté le moelleux des octaves supérieures.
SLU : Tu comptes rentrer autant de KS28 que de SB28 là où la logique voudrait que tu n’en prennes à 3 dB de plus que la moitié ?
Sébastien Menaspa : La demande ne fait que croitre. Ces trois dB vont être une sorte d’acquis. Il ne va pas être possible de ne pas aligner autant de sub qu’auparavant, même s’ils sont plus efficaces. Quand on est passé du V-Dosc au K1, on n’a pas pour autant réduit le nombre de boîtes (et là, la différence est sacrément plus grande NDR). La demande ici aussi ne fait que croître.
Le système de cour de La Plaine, en tous points identique à celui de l’autre scène. 12 K1 prolongés par 3 Kara et 6 K1-SB, un kit que l’on rencontre dans des Zéniths alors qu’il suffit en plein air devant le double de public…
SLU : As-tu une idée du nombre de personnes qu’il va y avoir devant les deux scènes ce soir ?
Sébastien Menaspa : Oui, environ 20 000 qui passent de l’une à l’autre et peuvent aussi aller vers les deux autres. Hier soir pour Muse ils étaient 40 000 devant La Plaine ; du coup on avait ajouté deux “outfills” de 12 K1 et deux délais de 12 K2.
SLU : Quelle est la distance maxi avec le bout de la pelouse ?
Sébastien Menaspa : 180 mètres. La régie est à 50 mètres et le K1 est calé pour que la première boîte tire à 120 m.
SLU : Ambitieux (rires) ! Le vent dominant est comment à Marmande ?
Sébastien Menaspa : Plein ouest donc quasiment travers des scènes. Hier soir nous avons été un peu gênés.
JMSon investit massivement
SLU : On passe du coq à Lââm. Est-ce que JMSon ne serait pas le premier prestataire français à exploiter le couple KS28 & LA12X ?
Sébastien Menaspa : Je pense que oui, à moins que Dushow n’en ait eu aussi. J’ai passé la commande très tôt, c’est peut-être pour ça. Ce sont de très bons produits et l’évolution SB/KS me fait penser à celle entre le V-Dosc et le K1.
SLU : Tu t’en es collé pour cher sur le museau, comment s’en sort JMSon une fois les festoches où vous cartonnez terminés ?
Sébastien Menaspa : On a quelques tournées à une seule semi-remorque pour l’instant et on sonorise beaucoup de one shots. On fait des Zeniths, Toulouse, Limoges, Orléans et de la salle. On fait de l’événementiel mais très peu, notre matériel ne correspond pas trop à ce marché. Il y a quelques années, nous avions un gros creux l’hiver mais il tend à se combler de plus en plus. Nous avons toujours un pic d’activités l’été mais forcément il est moins marqué qu’avant. Notre investissement est logique. On se doit d’évoluer et d’offrir les nouveautés et puis notre parc est amorti. Les SB28 ont par exemple 8 ans, c’est le bon moment pour les vendre.
SLU : Je vois du X15, tu en as acheté combien ?
Sébastien Menaspa : J’ai renouvelé tout mon parc de wedges, j’en ai désormais 48. Petit à petit je vais aussi rentrer des LA12X en lieu et place des LA8.
Le tourangeau Biga*Ranx en plein set avec un pied sur une X15 HiQ. Eh oui, pas de contrôleur pour lui demander de le retirer ;0)
SLU : Tu penses être gagnant en termes de rendu avec les anciens systèmes habituellement sur du LA8 ?
Sébastien Menaspa : Il paraît oui, mais les délais de livraisons sont très longs. Je vais vite commander deux LA-RAK II de plus. Au fur et à mesure que je vais vendre mes LA-RAK en LA8, je vais les remplacer par des LA12X.
SLU : Es-tu mono marque pour ta diffusion ?
Sébastien Menaspa : Oui bien sûr d’autant que le nouveau wedge X15 est vraiment très bon, bien mieux que le 115Xt dont il me reste encore une dizaine d’exemplaires. Le X15 est beaucoup plus linéaire et précis. Latéralement c’est mieux aussi, l’ancien ouvrait de façon cylindrique à 50° alors que le nouveau ouvre en 40×60 ce qui est plus pratique.
La page du LA-Manager montrant les points d’égalisation pris sur le groupe des subs KS28 de La Plaine…L’onglet dédié à l’égalisation du système de cette même scène, c’est aussi light que possible ce qui se comprend en plein air sans aucune contrainte dans la zone de couverture.
SLU : Qui cale les systèmes chez JMSon, Garorock par exemple
Sébastien Menaspa : Ca dépend mais c’est assez souvent moi. Les deux scènes principales c’est moi.
SLU : As-tu bénéficié d’une aide pour le déploiement des KS28 ?
Sébastien Menaspa : Non, j’ai pour habitude de suivre la philosophie de L-Acoustics. On travaille simplement et efficacement. On a par exemple repris avec les KS28 le montage en deux colonnes de 4 subs qu’on a fait avec succès en SB28.
SLU : Qu’interposes-tu entre les sorties AES des consoles et les contrôleurs ?
Sébastien Menaspa : Absolument rien. Moins on en met et mieux ça sonne. Les ingés son accueillis adorent ce principe. Chez JMSon nous utilisons exclusivement les ressources offertes par les amplis et nous corrigeons le moins possible. Les KS28 sont droits et sur le K1 on a sept petits points. Le K1 en plein air, ça sonne tout seul.
La régie son et lumières de La Plaine du vendredi 1er juillet et en plein show de Biga*Ranx. On distingue notamment la SSL d’Ivan Herceg venu lui aussi prendre sa claque avec Lilly Wood & the Prick.
JMSonLight&Up ;0)
SLU : En dehors du son, que fournissez-vous ?
Sébastien Menaspa : Tout. Les scènes, l’éclairage et la vidéo. La seule chose que nous n’assurons pas c’est la captation vidéo. Nous avons un peu d’équipement mais pas broadcast, d’où la présence d’un prestataire avec des cars régie. Pour les scènes il s’agit de Prolyte sur une base Lahyer. L’avantage ici c’est d’avoir une assise stabilisée qui nous facilite le montage et sécurise l’ensemble, d’autant plus que nous sommes dans une zone inondable. C’est pour ça qu’il n’y a pas d’habitations autour.
SLU : Qu’avez-vous en parc actuellement en diffusion ?
Sébastien Menaspa : Nous avons 48 K1, 24 K2 et 32 KS28, et nous vendons 62 SB28 et 30 Kudo.
La console d’accueil retours de La Plaine, une PM5D-RH officiellement en vente chez JMSon. Trois d’entre elles en fait.
SLU : En consoles ?
Sébastien Menaspa : Pro6, Vi6, CL5 et PM5D. Les consoles ne nous servent pas des masses car nous faisons beaucoup d’accueil et donc nous utilisons celles des artistes. Même en tournée on nous demande essentiellement la diffusion. La console qui marche fort en ce moment et qui est très demandée c’est la CL5 Yamaha.
SLU : En éclairage des nouveautés?
Sébastien Menaspa : Nous venons de rentrer des K20 Clay-Paky et des Viper Martin. Il y a du Robe à venir. Nous avons aussi beaucoup de VL 3000 Spot et des 3500 Wash.
SLU : Vous êtes combien de permanents et d’intermittents ?
Sébastien Menaspa : Nous sommes 10 salariés dont trois qui sortent souvent et beaucoup d’intermittents. Je travaille avec des locaux ; ils sont basés entre Bordeaux et Toulouse.
SLU : Il paraît que vous fabriquez à peu près tout chez JMSon…
Une des cantoches de grosse capacité et fabriquées entièrement dans les ateliers de JMSon. Remarquez les deux trous prévus pour les lames du Fen
Sébastien Menaspa : On fabrique le sol des scènes, bien entendu les racks, les chariots des subs, les praticables, les cantines à câbles, on adapte les roulettes et nous avons un atelier de soudure avec un soudeur et un atelier de menuiserie. Nos chariots pour les subs ou les enceintes sont en alu ce qui les rend plus légers et insensibles à la rouille. Nous avons aussi un atelier de découpe de bâches.
SLU : Comme les bâches qui se trouvent sur les stacks de KS28 ?
Sébastien Menaspa : C’est ça. On ne se sert par des housses des fabricants, cela prend beaucoup trop de place à stocker durant une prestation et quand on n’en prend pas soin, elles se remplissent de poussière ou d’eau ! Avant d’acheter du L-Acoustics nous avons utilisé des Flashlight Turbosound. Nous en avions 130. Chaque enceinte avait sa housse. Quand on les sortait toutes, on ne savait plus où donner de la tête ! Un jour j’en ai loué une centaine en Angleterre pour un grand événement autour de Big Ben. Les 100 enceintes me sont revenues avec les bâches balancées par-dessus. Les bâches c’est fi-ni (rires). D’abord nous ne faisons pas de location mais que de la prestation avec nos gars, ensuite nous avons nos porteurs et on sangle bien nos enceintes.
SLU : Vous avez 6 towers par scène ?
Sébastien Menaspa : Oui depuis cette année. Jusqu’à l’année dernière nous n’en avions que 4. Nous pouvons désormais accrocher 21 tonnes de charge par scène.
Les towers Prolyte, tout juste arrivés pour le festival, vus depuis la zone de stockage et de manœuvre centrale entre les deux scènes
SLU : Pour le vent vous avez des stratégies ?
Sébastien Menaspa : Nous avons des super régisseurs qui font extrêmement attention à la météo. Les prévisions ont aussi fait de gros progrès. On sait par exemple que ce soir vers minuit nous aurons un peu de vent d’ouest. Il ne nous empêchera pas de travailler mais c’est dans 5 heures et on le sait déjà.
Un des 12 moteurs 2T tout un haut du tower avant de La Plaine
SLU : C’est vous qui avez installé les groupes électrogènes ?
Sébastien Menaspa : Non pas du tout, pas plus que la distribution générale. On gère simplement notre alimentation. 400 Ampères par scène pour l’éclairage et 250 pour le son. Nous disposons d’environ 6000 A ce qui donne la possibilité à certains groupes d’apporter beaucoup de matériel lumière en plus. Rien que l’écran led en fond de scène tire 100 A par phase. La led commence à être de plus en plus gourmande. A l’appel, quand on enclenche les moteurs 2T, chacun d’entre eux tire 140 A par phase et il y en a 12 pour monter le toit des deux scènes, ça te donne une idée de nos besoins.
SLU : J’imagine que vous avez vidé le dépôt pour monter Garorock.
Sébastien Menaspa : Ah non pas du tout. J’ai 4 structures en plus dont deux sont en train d’être montées à Argelès pour Les Déferlantes, une à Montauban pour un festival de variétés avec Obispo et une dernière à Bayonne avec Nekfeu et Jarre, entre autres. On a trois gros kits de son. Deux sont ici et le troisième part justement à Montauban. Dès que Garorock se termine, les deux kits partent. Du classique. Cette année, j’ai un peu sous-traité. La troisième scène ici est équipée par Audio Pro, une boîte bordelaise basée à Mérignac, des gens très sérieux.
SLU : Vous devez avoir un très grand dépôt pour stocker tout ce matériel.
Sébastien Menaspa : Assez oui. Cela dit, les deux grandes scènes de Garorock viennent juste d’arriver. Elles ont été livrées ici en provenance de Hollande. Elles vont servir tout l’été et on verra après où les ranger (rires) ! Nous on travaille un peu comme ça !
Les deux scènes avec au centre et derrière l’écran central, une séparation qui sert surtout de lieu de stockage du backline qui est roulé en place pendant qu’une scène est off. Pratique et bien pensé.
KS28, l’écoute
Les présentations avec le couple KS28 et LA12X sont raides et vont bien au-delà du surprenant. 20 mètres derrière les subs d’une des deux scènes et pile dans l’axe d’un des stacks, j’ai du mal à parler tellement c’est fort et sec à la fois, un son totalement inédit dans l’arsenal L-Acoustics et qui me rappelle par sa dimension physique ce que produit le M-Force. Un peu comme si on découvrait un fantôme sur une photo après le développement, regardez ce petit film. L’image est déformée par la pression sonore… (Ne vous fiez pas au son, le micro de mon I-Phone sature comme un malheureux…)
En se désaxant de la double antenne sur le côté, le niveau chute avec le retour à un son plus habituel et se mélangeant avec ce qu’envoie le K1. En intégrant le power alley, c’est le retour d’un rendu puissant, dur et avec un niveau SPL que des bouchons contiennent difficilement. C’est saisissant. Côté public et à 50 mètres, au niveau de la régie, la dimension physique est toujours présente même si la distance l’atténue un peu, et on apprécie mieux un grave qui va de l’infra le plus brutal au grave texturé, précis, long et pour tout dire, nouveau.
L’évent d’un KS28 en bois cintré, un petit côté « chantmé » et old style dont on pourrait rigoler jusqu’au moment où ça joue
Le raccord avec le K1 passe comme une lettre à la poste mais cette dimension très physique du bas, donne au K1 une couleur et sans doute une palette d’emploi totalement inédite. Avec le KS28, on a le sentiment d’être face à une charge complexe par l’énergie délivrée en haut, comme s’il couvrait deux octaves, et à un bass reflex par l’extension qui paraît illimitée dans le bas mais sans se départir d’une nervosité quasi mécanique. On a l’impression qu’une main vous attrape et vous secoue comme un pied de vigne chevauché par un enjambeur en septembre. Un des groupes dont je tairai le nom, trigge son pied avec une note basse.
L’ensemble est reproduit sans fioritures et, pardonnez mon avis artistique, toute sa laideur. On a l’attaque suivie d’une résonance très artificielle et sans aucune décroissance. On ne rate rien de ce bricolage sonore. Clairement le LA12X donne toute l’énergie impulsionnelle et une durée suffisamment longue (250 ms à 75% de la PMax) dont on besoin les deux haut-parleur assez déments qui équipent le KS28 et dont l’élongation atteint en crête ± 3,5 cm ! L’ébénisterie, fine comme du papier à cigarette, semble bien s’accommoder des monstres qui l’animent et que l’évent laisse respirer parfaitement. Florent Bernard nous avait dit avoir gagné 2,5 dB à la fréquence d’accord de 32,5 Hz par rapport au SB28 en employant une grille de protection incurvée au plus près du HP, là où l’air est le plus lent. A l’écoute cela ne fait aucun doute. Il y a fort à parier que LA12X et KS28 vont devenir la coqueluche de l’EDM et au-delà !
L’isocontour du KS28 en montage antenne non cardioïde. Chaque changement de couleur correspond à une chute de 3 dB. A 20 m à l’arrière du stack, on a tout juste -3 dB…
SB28 et LA8 prennent un sacré coup de vieux ce qui est une prouesse tant ce sub fait l’unanimité. L’énergie, la pression et la dynamique contenus dans une enveloppe de taille identique mais pesant 15% de moins du KS28, sont imparables. J’avoue avoir eu un doute quant au choix d’L-Acoustics de garder un format aussi standard et d’apparence « normal » lors de sa présentation à Francfort. Il n’en est rien. Je pense qu’il va falloir assez vite former les utilisateurs à cette nouvelle machine à bourre-pif pour en faciliter la prise en main et les mixeurs devront eux aussi apprendre à maîtriser ce bas sec, râpeux et physique, pour en faire le meilleur usage dans le son de leurs artistes.
Une balade sonomètre en main explique un peu mes dires. A 90 mètres et malgré 5 nœuds de vent plein travers, la splendide projection du K1 et des K1-SB donne un LEQ de 103,5 dBA. Normal me direz-vous, sauf qu’une mesure en C oscille entre 118 et 120 dB ce qui prouve bien que ces 3 dB de SPL Max en plus mais surtout cette nouvelle explosivité du rendu des KS28 doivent être domestiqués. Même à 120 m, l’extrême grave garde encore des couleurs là où logiquement le K1 vient sonoriser la pelouse ou ce qu’il en reste.
Les deux scènes équipées à l’identique. Tout le parc de K1 de JMSon est accroché.
On achève bien les articles..
La conclusion de la conclusion est qu’avec LA12X et KS28 on est parti pour un cycle long mais très vertueux, à l’image de la façon dont est cadencée la gamme d’enceintes de la firme de Marcoussis qui désormais dispose d’un ensemble récent, cohérent et puissant dont Kiva qui vient de boire sa lichette de potion magique en gagnant 6dB de SPL max comme par magie. Enfin le reste de la gamme bénéficiera de la puissance sans fin de LA12X, dont j’ai hâte d’écouter l’effet sur le K1, sans parler à terme de l’AVB, du 96 KHz et des quelques ressources DSP supplémentaires embarquées. Vos banquiers et le marché de l’occase se frottent déjà les mains !
Une mise à jour est disponible pour la dot2 qui apporte peu de nouvelles fonctions (3 courbes d’effets, Pan Half Sinus, Tilt Half Sinus et Figure 8) mais qui en revanche privilégie la version OnPC avec un cadeau : un univers DMX gratuit.
Avec cette nouvelle version Dot2 OnPC 1.2.2.8 installée dans votre ordinateur, il est possible de sortir 512 canaux DMX via un node Art-Net ou sACN, sans se connecter un quelconque hardware.
MA Lighting apporte donc une solution pour contrôler quelques projecteurs, découvrir le fonctionnement de la console et se perfectionner. Pour ceux qui ne sont pas encore à la plage, elle est déjà disponible avec le lien ici
Jim Ebdon est l’ingénieur du son façade de Maroon 5 depuis l’avènement du groupe au plus haut niveau de la scène pop-rock. La récente tournée US du groupe finit ce mois-ci avant de recommencer au Texas en septembre. Pour cette tournée, Ebdon a choisi sa nouvelle console, une SSL L500 Plus, qui d’après lui est : « probablement la console numérique qui sonne le plus comme une console analogique ». En écoutant diverses consoles numériques et la L500 lors d’un festival, Jim a été inspiré par la console SSL. « Je ne choisis pas une console parce qu’elle paraît belle ou parce qu’il y a une foule de fonctionnalités à bord dont je ne me servirais probablement jamais. Je choisis une console parce qu’elle sonne, ce qui est le plus important. »
En particulier Ebdon a été impressionné par le traitement de signal embarqué. « Les compresseurs, les « gates » et les effets sont vraiment bons. Le résultat final semble vraiment plus ample et plus ouvert. Je me sers en général d’une réverb extérieure, que j’ai l’habitude d’utiliser et d’emporter sur la route, mais je pourrais tout aussi bien faire un show avec les réverbérations embarquées, qui sonnent fantastiquement. » Sur la tournée, le nombre d’entrées atteint en moyenne 56 et Jim a utilisé une liaison fibre Blacklight II entre la scène et la console, qui permet de transporter jusqu’à 256 canaux MADI en 96 kHz.
Pour la voix du chanteur Adam Levine, Jim Ebdon utilise un pré-ampli externe renommé, mais pour façonner le son, il utilise les correcteurs paramétriques et le compresseur multibande internes. Une fonctionnalité que Jim apprécie particulièrement réside dans le filtre passe-tout qui permet d’ajuster graduellement la variation de phase autour d’une fréquence centrale sans changer le gain. Son réglage fin entre différents canaux a un profond impact sur le son, par exemple entre deux guitares ou encore sur les 3 canaux du pied de batterie. En tant que fonction standard sur cette console, c’est fantastique dit-il. Ebdon exploite les traditionnels Aux notamment pour les effets, mais utilise les stems pour des choses comme de la compression parallèle ou comme groupes pour l’enregistrement pour les cars mobiles. « Je peux envoyer toute mes voix sur une paire de stems, puis toutes les guitares sur une autre paire et ainsi de suite, … ». Au total, le son analogique de la L500 allié à ses avantages numériques sont une combinaison gagnante pour Jim : « pour moi, la SSL L500 Plus est une console analogique avec une touche de sauvegarde ».
Une vidéo de l’entretien avec Jim Ebdon (en anglais) est disponible avec le Lien Ici
C’est tout juste récompensée d’une victoire de la musique de la meilleure tournée pour se spectacles au Zénith en 2015 que Héloïse Letissier, petite Christine en costume de lumière, est partie pour un road trip américain qui la conduira sur les plus belles scènes du nouveau monde.
L’artiste, très impliquée dans la lumière souhaitait une esthétique propre, assez théâtrale et graphique et à mille lieues des shows de rock actuels.
L’occasion pour nous de revenir sur son passage dans la non moins mythique salle de l’Olympia à Paris, sous les lumières de Philippe Mathieu, jeune éclairagiste avec lequel Christine a travaillé en duo, pour imaginer une scénographie visuelle très personnelle et ancrée dans un univers à mi-chemin entre l’art contemporain et le théâtre, à mille lieues de ce qui se fait actuellement. Au diable donc les stroboscopes et autres débauches de projecteurs, au grenier les écrans à leds, et à la cave les centaines d’automatiques tous gobos sortis !
Les choix de Christine : du blanc, des tubes et de la sobriété.
Ici on joue intime, épuré et graphique, la vidéo est une danseuse parmi les autres, le sol s’éclaire en douceur d’un blanc chaud, et des néons définissent l’espace scénique, plus aérien et moins éclairé. Un parti pris de design lumière à contre-courant, d’un éclairagiste qui a tout fait pour satisfaire sa belle Héloïse, dans une communication artistique partagée, les deux compères se rejoignant souvent sur des choix de couleurs (et surtout de blancs ) et de machines (les tubes à leds).
En limitant (avec des spots Viper quand même) l’éclairage venant du haut et en utilisant les tubes à leds asservis, couplés ici aux beaux faisceaux des Mythos en contre, Philippe Mathieu et Christine ont voulu mettre la scène en suspension, et la rendre aérienne et pure.
C’est donc avec curiosité que nous avons rencontré Philippe Mathieu, très impliqué dans les intentions artistiques que Christine avait pris soin de lui exposer dans un long mail préliminaire, annonçant déjà la couleur, pure, moderne et (très) loin des shows lumières rock’n’roll.
Philippe Mathieu aux commandes de sa Grand Ma2 en régie
Et si l’auteure compositrice interprète avait déjà des références bien établies, venant du théâtre pour la plupart, (elle se destinait à être metteur en scène), les partager avec son éclairagiste n’a pas été difficile. Très vite, les deux artistes se sont retrouvés dans des choix originaux et personnels.
SLU : C’est un très beau projet, quelles étaient les demandes de Christine ?
Philippe Mathieu : J’ai compris assez vite qu’elle était très impliquée dans la lumière parce qu’elle a une esthétique propre qu’elle veut défendre, très théâtrale, et loin du «pouet pouet» de variétés. Donc, les mouvements, les strobes ou les multi faisceaux n’étaient pas vraiment bienvenus. On devait privilégier les grands aplats et une lumière de ponctuels qui viennent mettre en évidence des chorégraphies. Personnellement, ça m’a vraiment intéressé car je sortais d’un an et demi de tournée avec Vitalic, qui est plutôt aux antipodes en terme de lumière ! Ce changement était passionnant, avec des parti- pris artistiques inédits.
Dix tubes sont accrochés au dessus de la scène, avec 20 winchs pour pouvoir les orienter en plus de les monter et descendre.
SLU : En plus d’être impliquée dans la création du design, elle joue beaucoup avec la lumière, les faisceaux sur scène ?
Philippe Mathieu : Oui elle est très attentive à la lumière, que ça soit en amont pour la création ou pour danser avec sur la scène, c’est un show très personnel et nous avons une vraie relation de collaboration. On a beaucoup répété évidemment, mais son intention est partout dans le visuel, c’est ce qui donne l’impression qu’elle interagit avec les faisceaux et vidéos pendant le spectacle, elle sait ce qu’elle veut !
SLU : Comme des faisceaux blancs, par exemple ?
Philippe Mathieu : Oui, mais ça c’est ma volonté aussi. Je voulais du blanc. Nous nous retrouvons sur de nombreuses propositions, et certaines idées, parfois on ne sait plus qui les a proposées en premier. Comme par exemple le choix des tubes…
SLU : Ils sont arrivés sur le spectacle avec toi ces tubes à leds, c’est ta signature ?
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A gauche Philippe Mathieu, (concepteur lumière), puis Sébastien Sacco (responsable vidéo de la tournée) et à droite Nicolas Savigny responsable de la société Pré-Vues qui assure la prestation lumière et vidéo de la tournée.
Philippe Mathieu : En fait, j’ai repéré ces produits allemands Kinetic Lights en 2013 sur une vidéo de la fête des lumières à Lyon, et depuis je souhaitais les utiliser, sans jamais en avoir eu l’occasion. Puis quand Christine a évoqué l’idée d’avoir quelque chose de nouveau dans le visuel en me montrant des images d’installations d’art contemporain avec des néons, j’ai immédiatement repensé à ces éléments qui sont, en plus, mobiles! Ensuite la production et Bouchon (Thierry Charpentier, directeur de production) ont rendu le projet possible, techniquement et financièrement, car ce sont des produits assez onéreux.
SLU : Ils sont asservis, comment les contrôles-tu ?
Dix tubes sont installés sur 10 winchs derrière le tulle.
Philippe Mathieu : Les tubes étaient assez compliqués à commander au démarrage de la tournée car le logiciel de pilotage des mouvements n’était pas du tout adapté et conçu pour un utilisateur de console lumière et ce pour plusieurs raisons. Au lieu d’avoir des temps de fondu entre une position et une autre (pour monter et descendre par exemple), on devait définir des vitesses. Et dans cette tournée, comme les lieux sont différents, les hauteurs varient d’une salle à l’autre et je devais tout recalculer. En outre, on ne pouvait pas travailler les tubes et les winchs en hauteur et inclinaison simplement directement depuis la GrandMa.
Le logiciel propriétaire dédié au contrôle des ensembles tubes/winch Kinetic Lights est un peu austère.
Kinetic Lights a développé sur mes conseils une option dans leur logiciel permettant de contrôler les tubes directement depuis la grandMA , chaque tube est patché dans la console normalement et le signal ArtNet émis par la console est « filtré » par le logiciel , empêchant à l’utilisateur de mettre les tubes dans une position interdite ( c’est à dire à plus de 45 degrés ). Le logiciel gère la calibration des winchs ainsi que les réglages de point haut et point bas. J’ai donc reprogrammé l’intégralité du show.
Le gros avantage de leur système par rapport aux autres systèmes de treuils asservis DMX proposés, c’est qu’il y a un retour d’information en temps réel du winch vers le logiciel, ce qui permet une sécurité totale quand on fait bouger des éléments au-dessus de la tête des musiciens. Si jamais l’un d’entre eux ne renvoie pas l’information disant qu’il est bien en bonne position et que tout va bien, tout le système se fige.
SLU : Es tu content du rendu lumineux des tubes, de leurs couleurs ?
Philippe Mathieu : J’ai été finalement très surpris de leur puissance lumineuse, et il y a même un morceau où je n’ai besoin de rien d’autre ! J’éclaire toute la scène avec les tubes. Je récupère juste Christine avec un Spot de face. En fait toute la ligne arrière de musiciens est éclairée par les tubes, juste les tubes, descendus très très bas, sur le morceau Chaleur humaine. Comme Christine est plus en avant scène, elle ne reçoit pas cette lumière, donc je la rattrape avec un Spot. Mais je suis quand même assez étonné de la puissance de ces tubes car j’utilise beaucoup moins les wash finalement.
Les tubes sont avant tout des sources de lumière, ici Philippe Mathieu les utilise seuls en ligne, pour éclairer les musiciens.
SLU : Ils offrent des nuances de couleurs suffisantes ?
Philippe Mathieu : Pour notre conception oui, mais il n’y a pas de puces blanches donc ça reste quand même du tube à leds basique. En fait je n’utilise que un bleu, un rouge, un magenta et puis j’ai réussi à trouver une couleur qui ressemble à un CTO. Mais comme je le disais, dans l’esthétique de Christine on est majoritairement sur des couleurs franches. Et personnellement, ça me suffit !
SLU : Les tubes sont asservis donc, et bougent pour former des croix ou des vagues, c’est encore un désir d’Héloïse/Christine ?
Philippe Mathieu : Elle est beaucoup moins intervenue sur les mouvements, et la programmation en elle-même des tubes. J’avais déjà commencé à définir beaucoup de positions en résidence avec Florian de chez Kinetic Lights (qui a du mal à lacher ses bébés sans un technicien maison faisant le chaperon), puis Christine s’est placée dans la salle pendant que sa chorégraphe prenait sa place sur scène en doublure (elle aime beaucoup faire ça) et on a fait défiler le show afin qu’elle donne son avis. C’est vraiment très intéressant de travailler avec elle pour ça, elle me facilite le travail, en disant rapidement ce qu’elle aime ou pas et, souvent, les éléments qui ne passent pas sont ceux sur lesquels je me questionnais déjà. Elle est toujours très simple et efficace. Avec elle il vaut mieux en mettre moins que trop !
Le Sceptron s’invite au Zénith
Pour les Zéniths, Philippe Mathieu a choisi de placer derrière le tulle des tubes Sceptron Martin . Devant ce sont toujours des Kinetic Lights.
Si Philippe Mathieu et Nicolas Savigny sont complètement fans des tubes Kinetic Lights d’un point de vue technique et artistique, Nicolas avoue avoir vraiment souffert du manque de flexibilité logistique et commerciale de l’entreprise sans même parler du coût de location. Nos deux compères, à la demande de la production Corida, ont trouvé le Sceptron Martin comme excellente solution de remplacement pour les toutes dernières dates de la tournée 2016 et festivals, en faisant fabriquer des winchs spécifiques commandés par le pupitre en DMX. Pour les Zéniths déjà, ils avaient installé un complément de tubes Sceptron en fond de scène derrière le tulle sur une hauteur de 5 m, en pitch de 10 avec réflecteur gris. L’illusion de mouvement était parfaite, grâce à une programmation soignée par Philippe.
Le kit lumière de Philippe: des ponctuels, des douches et des faces/contres originaux.
Pour gâter son artiste, Philippe Mathieu n’a pas hésité à jouer ses projecteurs à contre-pied, en s’affranchissant d’un éclairage venant du haut et en privilégiant latéraux puissants, contre-jours blancs ou en cyclo, et praticables éclairés.
Les faisceaux des Mythos déchirent l’espace délimité par la scène et une surface de projection vidéo, avec une grande légèreté.
SLU : Pour parler du reste du kit, tu as placé tes Mythos Clay Paky en contre-jour, mais les utiliserais-tu en Spot à la place des Mac Viper par exemple ?
Philippe Mathieu : Non j’aurais peur du point chaud (qui dans ce design est parfaitement exploité, en contres), car ici les Spot ne servent vraiment que pour faire des douches et des coupes, c’est que des ponctuels sur les musiciens ou les danseurs.
En fond de scène, les 6 Mythos Clay Paky sont installés en contre, et très bien exploités à cette place.Les Mythos savent aussi jouer la couleur, mais en monochrome, avec une vidéo toujours aussi discrète.Un des 6 Par LED Rush installés en latéral (3 de chaque côté) pour réaliser trois chemins de lumière sur la scène.
SLU : Comment travailles-tu tes latéraux ?
Philippe Mathieu : Avec les Par LED Rush qui sont vraiment chouettes. Pour moi l’éclairage en latéral est vital, et ils me permettent de travailler la lumière des danseurs. J’en ai six, trois de chaque cotés, sur une rue qui va jusqu’au pied de micro, une autre qui éclaire l’espace des danseurs entre le pied de micro et les praticables des musiciens, et une troisième qui prend les musiciens. Ça me suffit largement. Je fais quasiment toutes leurs faces avec. Mais aujourd’hui, j’ai ajouté 4 Mac Aura à la face pour être certain d’être prêt en toutes circonstances.
SLU : Les Mac Aura et les Rush ont les mêmes couleurs de diodes ?
Philippe Mathieu : C’est la même chose. Le Rush c’est un Mac Aura sans la lyre avec un zoom et la même lentille mais sans l’effet Aura qui ne m’est franchement pas indispensable.
Les tubes entrent en action sur un monochrome de rouge, (une fois n’est pas coutume dans cet éclairage très blanc), fourni par les couleurs pures des Par LED Rush installés en latéral.
SLU : Le reste du kit change-t-il en fonction des salles ?
Les tubes sont accrochés sur des winchs qui leur permettent de bouger de haut en bas et de pivoter pour créer des vagues, se croiser ou juste monter, au dessus et derrière le tulle /cyclo uniformément coloré par les wash P5 SGM.
Philippe Mathieu : Oui , nous avons les Mythos Clay Paky, les P5 SGM, les Rush , les tubes, le tulle de fond, le vidéo projecteur, la console, et les dalles Elidy Chromlech, le reste varie. J’essaye de ne pas être trop exigeant, je m’adapte aux machines qui sont présentes dans les salles.
SLU : Tu n’as pas prévu de poursuite ?
Philippe Mathieu : Elle ne se justifierait pas à la face. Ce qui m’intéresserait, serait plutôt d’avoir une poursuite en contre beaucoup plus que de face, car l’idée du design est quand même de réduire au maximum le nombre de faisceaux qui arrivent du plafond.
La chanteuse littéralement découpée par un unique contre-jour, en Mythos.
On ne veut pas écraser la scène, mais au contraire la mettre en suspension, sans avoir forcément en permanence une douche, ou un faisceau qui plonge et qui marque vraiment et qui, surtout devant le tulle, pourrait délaver la projection et les tubes. C’est pour ça aussi que l’on a mis les Elidy au sol d’ailleurs, pour mettre en valeur les musiciens.
SLU : Ces dalles de Elidy associées en praticables sous plexiglas existaient déjà ou vous les avez customisées ?
Les très chouettes dalles Elidy Chromlech montées sous plexiglas avec alimentation déportée pour pouvoir servir de praticable lumineux.
Philippe Mathieu : Régie lumière en avaient déjà 4, créées pour une tournée précédente, et on leur en a fait fabriqué trois de plus. J’aime beaucoup ce produit, c’est la première fois que je travaille avec mais c’est vraiment bien.
SLU : Tu aimes leur température de couleur aussi, le blanc n’est-il pas un peu chaud ?
Philippe Mathieu : En fait je les ai refroidis en mettant du 201 !
Contre jour blanc de Mythos pile à sa place et sol illuminé de Elidy. Le clair obscur de cette entrée en matière donne le ton du show qui sera blanc, pur et graphique.
Cyclo et vidéo sur le tulle théâtral qui est tout sauf un cadre.
Non seulement la Queen Christine à l’œil partout, mais on la voit aussi beaucoup sur scène, et aussi en projection délicate sur le tulle accroché devant les tubes qui fait office de cyclo classique. Et cela devient en même temps un support inédit pour des vidéos de la chanteuse ou de ses danseurs.
Les P5 SGM, qui baignent de couleurs le cyclo
SLU : Les P5 SGM te permettent d’éclairer le tulle en cyclo ?
Philippe Mathieu : Et c’est très réussi, le tulle prend tout son sens quand on l’éclaire en cyclo, en bains de couleurs. Après ça devient un élément pour la vidéo, qui pourtant n’est pas essentielle dans le visuel.
SLU : Justement la projection des vidéos doit s’adapter aux dimensions du tulle ?
Philippe Mathieu : La vidéo est un élément du show parmi les autres mais elle n’est pas archi présente. Quand je suis arrivé sur la tournée, il y avait cinq vidéos pour cinq morceaux et rien d’autre, et on a construit la lumière dessus pour finir par réaliser que deux d’entre elles étaient superflues. Nous avons donc trois vidéos dont deux où les danses sont filmées, et une où l’on voit le visage de Christine en gros plan qui se déforme. Pour le fond, j’avais fait le choix du tulle éclairé car Christine voulait des références théâtrales, inspirées des mises en scène de Bob Wilson ; c’est vraiment sa culture et ce qu’elle avait envie d’amener. Mais je ne souhaitais pas réduire sa taille à un écran 16/9 sous prétexte que j’avais trois morceaux avec de la vidéo ! Quand j’éclaire ce tulle et que je le transforme en cyclo, ce que Bob Wilson utilise beaucoup, j’ai envie que ça prenne de l’ampleur, je n’ai pas envie d’avoir un cadre fermé. Donc effectivement on a du faire le choix d’une projection vidéo qui ne remplit pas l’intégralité du tulle, c’est un choix artistique assumé.
Les références de Christine en matière de lumière s’orientaient vers l’art contemporain et le théâtre. Ce tableau avec une vidéo montrant le joli visage de l’interprète qui se déforme en est la parfaite illustrationLa vidéo projetée sur le cyclo grâce à un Roadster HD18K Christies n’est là que pour servir un propos et compléter un geste, une chanson ou une chorégraphie, tout en sobriété encore
De l’importance de l’imprévu.
Et même si la vidéo ne rentre pas dans le cadre, elle est pourtant très à propos en servant toujours une chanson ou une chorégraphie avec la nécessité d’être ultra bien calée, les danseurs du vidéoprojecteur rejoignant le ballet live de leurs congénères sur scène dans une synchronisation parfaite (et donc en MIDI). Pourtant l’imprévu et le live sont bien là, et improvisent ailleurs, du coté des sources lumineuses…
SLU : Certains tableaux sont synchronisés, pour encore plus fondre la projection vidéo au reste du design ?
Philippe Mathieu : Nous avons en effet une synchronisation en MIDI, via le logiciel Ableton principalement pour les vidéos de danseurs qui doivent être calées avec la chorégraphie, tout comme la vidéo où l’on voit Christine chanter, le mouvement de ses lèvres doit être synchro. J’ai aussi beaucoup de contrôles des tubes parce que je voulais être plus précis sur les mouvements. Plus quelques claps sur les Elidy, et les Mythos. Mais, même si je rajoute des choses au fur et à mesure, je ne veux pas me rendre complètement dépendant d’un time code.
Un classique réseau ArtNet qui implique des switches Luminex Gigacore R14Un des non moins classiques générateurs de brouillard MDG Atmosphere
SLU : Donc tu reprends la main en live, quand même ?
Philippe Mathieu : La synchro tourne en même temps que ma session, donc je garde toujours les faders sous contrôle, et même les notes midi arrivent sur des boutons d’exécuteur de ma console, sur la page du morceau ! Ce qui veut dire que si mon système MIDI tombe en panne, je peux reprendre à la main en direct. Je le ferai moins bien que l’ordinateur, mais au moins je peux le faire ! Et puis j’ai le contrôle du déroulement du morceau, ce sont juste les arrivées d’éléments indépendants comme les tubes ou certains flashes sur les Elidy qui sont vraiment synchronisés avec la lumière sur des claps. J’ai vu l’intérêt de ce système-là sur Vitalic, mais j’ai vu aussi ses limites. Donc j’essaie de me laisser aussi une part de sensibilité et d’imprévu car c’est souvent sur un imprévu qu’on trouve des bonnes idées. Parce qu’un show lumière, ça évolue, ça se construit au fur et à mesure d’une tournée.
Une petite source lampe à épiscope posée en avant scène permet ponctuellement au designer de réaliser des ombres portées sur le tulle alors que la face est assurée par les Viper.
SLU : Justement on remarque une petite source de lumière à l’avant-scène à un moment, comme un imprévu…
Philippe Mathieu : C’est une lampe à épiscope qui me permet de faire des ombres portées sur le tulle. Et derrière le tulle aussi j’ai une autre source de bricoleur, juste une petite lampe ménagère de 60 watts sur laquelle j’ai collé un gobo. Elle projette l’ombre de ce gobo mais de façon complètement diffuse et ça créé un effet ponctuel que j’aime bien. Cette source est arrivée au milieu de la tournée, nous sommes toujours en recherche, pour tenter, et puis finalement trouver des petites bricoles sans prétentions mais qui font de l’effet.
Faire de l’effet, c’est un moindre compliment pour qualifier Christine and the Queens et un show visuel aussi captivant que les mots, les gestes, ou les silences de son interprète. En symbiose totale avec ses danseurs, sa musique, sa lumière et donc son éclairagiste, Héloïse Letissier redéfinit ici la notion d’intimité. Peut-on proposer un vrai show qui s’écoute et se regarde, avec de la vidéo, de la lumière, du décor et des musiciens tout en restant personnel et épuré ? Oui définitivement. Grâce a des choix visuels malins et personnels et des éclairages loin des modes et des genres imposés.
Les faces viennent de partout sauf des ponts. Le sol s’illumine sous les chorégraphies. Les projecteurs se font discrets mais brillants (mention spéciale aux Mythos Clay Paky placés idéalement en contres, et jouant de leur prismes asymétriques linéaires et blanc puissant pour déstructurer ou définir les silhouettes). Et le décor lorgne du coté de l’art contemporain avec des tubes lumineux, au premier abord simples néons, devenant lignes colorées qui se croisent et se meuvent derrière la transparence d’un tulle cyclorama.
Un peu de faisceaux (Mythos) et de gobos (Viper) dans ce show épuré, mais en blanc, il ne faut pas exagérer!
On flotte, la scène est en suspension, même pendant les vidéos, rares mais très à propos, rien ne semble figé dans ce concept lumière. La faute à une complicité teinté d’admiration entre Philippe Mathieu l’éclairagiste et son artiste Héloïse/Christine, se rejoignant dans des positions tranchées allant vers la simplicité. Moins de couleurs, moins d’effets et moins de machines pour toujours plus d’émotion et de radicalité. Du tee-shirt blanc au costume à paillettes de Christine, des flash des dalles Elidy Chromlech (toujours aussi séduisantes, surtout assemblées par 4 sous plexiglas et en praticables) aux monochromes des LED des Rush Martin de Philippe Mathieu, tout ici est à la fois sobre et éclatant.
Polygone Equipement, prestataire du nord de la France (Label N° 753, 59890 Quesnoy sur Deule), adepte des systèmes de diffusion RCF depuis le début des années 2000, vient de faire l’acquisition de deux paires de colonnes ligne source TTL-6A (pour commencer) début juillet qui ont déjà tourné sur beaucoup de prestations, notamment en accompagnement d’écrans vidéo pour des retransmissions de matches de l’Euro 2016 en salle.
Les TTL6-A en paire en accroche sur un pied de levage lors de la retransmission d’un match de l’Euro 2016.
Gérard Coucke, gérant de Polygone Eq, est très enthousiaste et on ne peut plus satisfait de ses nouvelles acquisitions sur lesquelles il ne tarit pas d’éloges. Le parc de systèmes de diffusion de Polygone Equipement est principalement constitué d’enceintes amplifiées RCF avec un contrôle système en RD Net.
RCF TTL6-A
Citons notamment des têtes TTL-33A (20) accompagnées de subs TTS-28A, des TTL-55A avec subs TTS-56A, des HDL20-A, des retours TT25-SMA (18), des TT25-A et TT08-A et maintenant les colonnes ligne source amplifiées TTL6-A. Gérard Coucke a utilisé ces dernières à plusieurs reprises depuis le début juillet pour des spectacles en salle ou des retransmissions de matches de l’euro et les trouve parfaitement adaptées à ce genre d’exploitation avec une couverture très homogène (en évitant les réflexions), une très bonne efficacité et beaucoup de garde en exploitation. Ajoutons à cela une grande facilité de mise en œuvre. Rappelons que les TTL6-A sont des colonnes trois voies amplifiées (contrôlées en RD Net) délivrant un niveau max de 139 dB SPL et mettant en œuvre deux douze pouces Néodyme longue excursion dans le grave avec six médium (Néodyme) 6,5 pouces encadrant le guide d’aigus à couverture asymétrique en vertical (+5, -25°) et de 90° en horizontal.
Le moteur d’aigus est un modèle à diaphragme titane de trois pouces et gorge 1,4 », raccordant avec les HP de médium à 800 Hz. L’amplification embarquée, d’une puissance totale de 2200 W, comprend quatre modules classe D répartis en deux fois 550 W pour les HP 12 », 700 W pour les 4 HP médium et 400 W pour la compression.
Les TTL6-A sont également bien adaptées à une exploitation en salle moyenne (mais on peut constituer des lignes plus importantes).
Le DSP de bord se charge du filtrage, des presets et des protections mais également de l’alignement en phase du système. En paire, comme les utilise Gérard, les TTL6-A peuvent être placées droite ou en ligne légèrement incurvée avec les accessoires de fixation qui les accompagnent.
Cette année, pour la finale du concours Eurovision de la chanson qui avait lieu à Stockholm, un énorme dispositif d’éclairage a été mis en œuvre par Fredrik Jönsson notamment pour éclairer le dôme de l’Ericsson Globe Arena, le plus grand bâtiment hémisphérique du monde. Ce dôme a un diamètre de 110 m, et pour éclairer la voûte, il a installé seulement 200 projecteurs wash à LED P-5 SGM.
Crédit photo : Fredrik Jönsson
Il y a 28 ans, le concepteur d’éclairages suédois Fredrik Jönsson a mis les pieds pour la première fois dans le Globe Arena, c’était pendant sa construction. Depuis cette époque, l’idée d’éclairer correctement le dôme a mûri dans son esprit, ce qui n’avait jamais fait été auparavant. Au fil des ans, il y a éclairé un certain nombre de concerts et il a toujours constaté que la taille de l’hémisphère restait dissimulée dans l’obscurité, et que, pour montrer toute son immensité, il fallait un système d’éclairage approprié.
Pour Jönsson, cette occasion de s’y engager était un rêve qui devenait une réalité et un défi passionnant : « Très souvent je me suis dit que les gens n’ont jamais vu la taille réelle du dôme, parce qu’il n’y a pas de points de repère fixes pour les yeux, il n’y a qu’un grand vide obscur car la hauteur de la sphère à son sommet est supérieure à la distance entre le centre et le bord de la salle. »
Pour initier le travail de conception d’éclairage, le dôme du Globe a été mesuré avec des lasers à balayage pour créer un modèle 3D précis. Jönsson connaissait déjà les P-5. « Je savais que les P-5 le feraient. Je les ai déjà utilisés dans les petites configurations, et je ne doutais pas qu’ils seraient en mesure de tenir leur place sur l’immense plafond en forme de dôme » dit-il.
Grace aux trois kits de lentilles Narrow, Medium et Wide, on peut choisir l’angle de projection des 44 leds RGBW (10 W) du P5 entre 15°, 21° et 43°.
Les P-5 ont été montés par paires le long de la petite passerelle technique sous le bord de la coupole. Dans chaque paire, l’un serait choisi avec des collimateurs de 21° pour éclairer la partie supérieure du dôme et l’autre serait équipé en 43 ° pour la partie inférieure. « Avec la focalisation, nous avons réussi à obtenir une excellente couverture sans trou ni point chaud visible dans la zone où les deux projecteurs se chevauchent. C’était magnifique », commente Jönsson.
Pendant l’installation du concours, Jönsson a demandé aux visiteurs de regarder en l’air et de se laisser éblouir par la splendeur de la coupole avec ce nouvel éclairage.
Crédit photo : Fredrik Jönsson
Lors des présentations sur scène, l’éclairage du dôme était maintenu au minimum, car la surface du dôme est très réfléchissante. Mais entre les prestations, la lumière des P-5 se réfléchissait et illuminait toute la salle de couleurs vives.
Jönsson conclut : «Je suis très content du résultat final, et on s’est sérieusement amusés avec les P-5 et les effets de chenillard et stroboscopiques qui animaient parfaitement le dôme, malgré le fait que nous devions strictement contrôler la luminosité lors de la retransmission. »
Juste avant la finale du concours, on nous a signalé que le Globe s’était enfoncé de 35 mm dans le sol du fait de la charge du matériel audio et lumière. On ne peut pas exclure l’éventualité que les 200 P-5 pourraient y avoir contribué, mais nous sommes sûrs qu’ils l’ont bien caché en faisant monter l’ambiance et en révélant la véritable immensité du dôme.
A force de voir les vétérans anglo-saxons le faire sans vergogne, nos inoxydables rockers Aubert, Bertignac et Kolinka se sont joints à la fête avec une tournée 2016 maxi jauge et pleine à ras bord de public comme de décibels. Dushow a mis pour l’occasion les petits plats dans les grands retapant une paire de XL4 pour Bob Coke à la face et confiant à Aymeric Sorriaux un GROS système Meyer. Ambiance détendue et machine à vanner dans les limiteurs, pas évident d’en placer une en régie au Zénith de Toulouse, on se lance pourtant, il y a tellement de matos et de techniciens à faire parler qu’il a beau être 15h30, il est préférable de s’y mettre tout de suite avec une première question toute simple.
Bob Coke
SLU : Qui a dit, « pour cette tournée je veux du Meyer » ?
Bob Coke (ingé son face avec un lovely american accent to be cut with a knife comme on dirait dans nos contrées NDR)
Bob Coke : “Moi ! A fond.
« On va annuler, c’est trop grand ici ! » (rires !) Richard Kolinka vient de rejoindre la régie par les gradins et avant de saluer tout le monde, se fend de quelques bons délires…
Bob Coke : J’ai écouté du Meyer au Paléo et encore avant lors de la tournée des Black Crowes que j’ai mixée et j’ai énormément aimé la couleur, du coup j’ai demandé un design en Leo et Lyon…
Wilfried Mautret (assistant ingé système) : Et il l’a eu !
L’amitié franco américaine dans toute sa splendeur avec de gauche à droite Bob Coke the front man, Aymeric Sorriaux, the highly skilled tech & system manager et pour finir the machine gun Willlll Mautret
SLU : Tu nous expliques un peu ce que tu aimes en particulier ?
Bob Coke : L’aigu hi-fi et le bas mid sain et puissant. Le son tu l’as “here” (dans le pif !! NDR). Le cahier des charges pour cette tournée qui s’adresse à un public plus âgé que la moyenne est de délivrer un son puissant mais qui n’agresse pas, et pour ça, le bas médium Meyer est parfait. On a un son puissant, “in your face” et avec un aigu qui garde de la définition sans agressivité. Le management a aussi fait le choix de faire passer le son avant les lights ce qui est rare et de partir avec une déco très épurée, pas d’écran et juste un cyclo.
La grappe de bois de cour avec, de gauche à droite, 6 Leopard agissant en tant qu’infills, 12 Leo terminés par deux Lyon wide en main, 9 subs 1100-LFC en antenne cardioïde pour la projection et enfin tout à droite 10 Lyon pour les outfills.
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SLU : Tu avais donc le droit de choisir ce que tu voulais accrocher ?
Bob Coke : Absolument, n’importe quel système, et je peux te dire que je me suis gratté la tête car on a eu des offres de toutes les marques réputées, et de nos jours, tout marche bien ! Comme j’ai choisi Meyer, j’ai eu les premières propositions de design d’Aymeric qui m’ont plu et que nous avons fait valider par la prod.
SLU : Aymeric, tu as fait le choix des subs accrochés et en montage cardioïde, trois ensembles de trois 1100-LFC accrochés serrés.
Aymeric Sorriaux : J’ai fait ce choix pour avoir plus de portée. Ma colonne n’est pas trop longue, d’abord pour ne pas masquer la vue au public dans certaines salles et aussi pour éviter l’antenne qui pince trop le faisceau et laisse la fosse un peu dégarnie.
SLU : Les subs au sol te servent à récupérer un peu d’effet ou bien à compléter ton dispositif en nombre ?
Aymeric Sorriaux : C’était prévu qu’il y en ait mais c’est vrai qu’il y a un tas de plus en bas. Je ne recherche pas spécialement de l’effet de sol car ce n’est pas ce qui sert avec ce type de musique et ce qu’aime Bob, en revanche ça complète bien le dispositif.
Deux stacks de 1100-LFC toujours en montage cardio surmontés par deux UPQ. Sur le design initial, trois subs en plus auraient dû avoir le vertige et un seul stack rester sur le plancher des vaches.
SLU : Nous avons donc 30 subs 1100-LFC pour 12 Leo et deux Lyon en bas de ligne. Sacré ratio !
Aymeric Sorriaux : Il n’y a pas que ça. On a bien par côté douze Leo et deux Lyon Wide en principal, mais aussi 10 Lyon pour les outfills et 6 Leopard pour les infills. L’idée c’est d’avoir du headroom et de la surface de membrane pour être confortable avec de la réserve. Comme le dit Bob, c’est un système très puissant qui permet beaucoup de choses…
Ce n’est qu’une prédiction, mais la réalité perçue est exactement ce qu’indique ce graphique. Il y en a pour tout le monde où que l’on se place avec inévitablement quelques dB de plus à l’avant.Pour l’infra et le grave on est logés à la même enseigne, celle de la régularité.
SLU : Comme jouer fort ?
Bob Coke : On est très tenté (rires) !
Wilfried Mautret : D’où ce qui est indiqué près du master, « verboten » prends-le en photo !
Attardez-vous sur la colonne dBA. Que vous soyez à 12 mètres comme à 58 m de distance de la diffusion, il n’y a que 2 dB d’écart.
SLU : Et pour les premiers rangs qu’as-tu prévu ?
Aymeric Sorriaux : Des UPQ en near et des UPJ en front. Dans le design initial j’avais prévu des Mina en front et des UPJ en nearfill sur les côtés mais on en a parlé avec Wil (Fried Mautret NDR) durant la prépa et le raccord en phase est bien meilleur comme ça. Intégrer un délai de compensation sur le main pour raccorder avec le Mina ce n’est quand même pas l’idéal.
SLU : Les amplis guitare sont très sonores. Avez-vous prévu une stratégie pour les spectateurs des premiers rangs ?
Wilfried Mautret : Oui, les fronts sont séparés en 2, les trois de jardin dos aux amplis de Jean-Louis ont un mix spécifique sans gratte et il en va de même pour les trois de cour qui complètent ce que les Vox de Louis envoient.
Qui dit Meyer dit processeurs, ici des Callisto 616 et distribution électrique au pied des enceintes.
SLU : Comment tu drives ta diffusion ?
Aymeric Sorriaux : Nous avons en tout 104 enceintes avec trois Callisto par côté pour les gérer individuellement sauf les subs du sol qui sont ensemble. En tête il y a un LM44 car Bob est habitué aux plateformes Lake pour égaliser son master.
SLU : Les outils Meyer savent le faire non ?
Wilfried Mautret : Bien sûr, et en plus les Callisto sont synchronisés. Dès que tu fais une modif sur un, elle est répercutée sur les autres.
Il faut bien 110 Ω pour avoir 105 dB ;0)
SLU : Bob, on nous a dit que tu as aussi demandé à avoir un câblage tout neuf.
Bob Coke : C’est vrai. Du 12 paires en 110 Ω avec des masses séparées.
Tout beau tout neuf, non tout douze paires à masse séparées ou comment améliorer encore un câblage qui, analogique oblige, se doit d’être irréprochable.
SLU : Pourquoi ? Tu as eu des problèmes par le passé ou bien tu as voulu bétonner ton câblage pour être serein avec l’XL4 ?
Bob Coke : C’est une bonne question. On en a beaucoup parlé y compris avec XaXa (Gendron qui tenait les retours de Calo).
Aymeric Sorriaux : On a au cours de la tournée de Calogero changé entre masse commune et masse séparée. Bob m’a signalé une amélioration, nous avons voulu aller dans le même sens d’autant qu’on avait commencé le travail il y a un an pour divers projets. Nous avons donc tout changé, plaques, câbles, éclatés, prises…
SLU : Pourquoi ne pas vous simplifier la vie en mettant des stages Midas ? Vous pourriez gagner le trajet du signal micro dans du câble…
Aymeric Sorriaux : Et rentrer en ligne ici ? Non, ce qui nous intéresse justement c’est d’avoir la qualité des préamplis de l’XL4. La console a été entièrement recapée (fort joli néologisme sur une racine anglophone NDR) 6000 condensateurs ont été changés pour lui redonner son plein potentiel électrique. Tous les switchs ont été aussi changés de même que les VCA.
Bob Coke : Le problème avec l’âge c’est que les chimiques sèchent, changent de valeur et le filtrage s’en ressent, notamment le coupe-bas.
Quand Dushow met le paquet, ça se voit. Voici l’assurance tous risques d’une vieille gloire comme l’XL4, des modules en pagaille récupérés auprès des services techniques des croisiéristes peu enclins à sortir le fer à souder en pleine mer.
Aymeric Sorriaux : On parle d’une XL4 mais en fait on en a retapées deux, dont une reste en stand-by chez Dushow en cas de gros pépin. C’est Bernard « papy » Vainer, le spécialiste maison de l’usagé qui marche, qui a été chercher des pièces comme des tranches et des modules rarissimes tels l’automation, auprès des croisiéristes qui, pour d’évidentes raisons d’efficacité, en embarquaient un certain nombre d’avance.
SLU : Qui dépanne en tournée ?
Aymeric Sorriaux : En fonction de ce qu’il y a, soit on a le module ou la tranche pour remplacer ce qui ne marche pas avec retour à l’atelier Dushow chez Michel (Boterf, au SAV depuis 2000 NDR), soit on travaille avec lui en ligne pour qu’il nous aiguille. Tout à l’heure, nous avons réparé une alim de la console, celle de spare. On tourne avec trois alim en tout.
SLU : Comment faites-vous cohabiter les consoles face et retours, une analogique et une numérique ? Actif ou passif…
Placé dans le dos de Julien aux retours, le patch actif Klark Teknik ou comment bétonner encore un peu plus la cohabitation entre deux consoles qu’une génération sépare et accueillir comme il se doit tout Voyageur qui s’aventurerait pas là.
Aymeric Sorriaux : Comme nous travaillons en masses séparées, c’est un patch Klark Teknik actif, ce qui nous permettra un potentiel enregistrement si cela est décidé. J’ai deux sorties électroniques, deux transformées, plus une isolée. A la face on est sur transfo.
SLU : Ca fait long tout à coup le multi…
Aymeric Sorriaux : On est sur 100 mètres avec une rallonge de 50 en cas de besoin. On tire les multis 12 paires en masses séparées pour la modulation, 48 paires en tout, un multi pour l’intercom, une fibre pour contrôler la diffusion et redescendre le signal une fois que le LM44 l’a converti en AES 96/24. Pour faire ceci, on attaque la carte switch d’un Auvitran AVBx3 dans laquelle on a nos VLAN, comme ça on a nos commandes et l’audio lui-même. En bas on attaque en AES les Galileo. On aurait pu redescendre l’audio en analogique mais c’est plus simple comme ça, ne serait-ce que pour le redistribuer plus proprement dans les racks de drive. La console sort en analogique mais tout le reste se fait en numérique.
SLU : Sauf l’entrée des enceintes !
Aymeric Sorriaux : Un jour avec l’AVB ;0)
Midas XL4. A-t-on fait mieux depuis…
SLU : Bob, on vient d’entendre la différence de son, d’attaque, de dynamique entre ce que nous ont fait entendre les trois backlineurs de la tournée et les membres du groupe. Quel usage fais-tu de ce qu’ils donnent en avant-première, ça n’a rien à voir ?
De gauche à droite Sylvain Coppain, le guitare tech de Jean-Louis Aubert, Pierrick Lapuyade en charge de la batterie de Richard Kolinka et enfin Christian Martin le baby sitter des grattes de Louis Bertignac et de la basse d’Aleksander Angelov, du backliner en or et qui n’a cessé de jouer et chauffer les vieux amplis, y compris pendant que la photo a été prise.
Bob Coke : Je me sers de leur travail pour écouter la salle essentiellement et puis comme Pierrick a changé de peaux à la batterie, j’ai comme ça une idée. C’est vrai, Richard tape complètement différemment sur sa grosse caisse, mais tu écouteras durant le concert, c’est encore tout à fait autre chose ! Il n’y a qu’Alex à la basse dont les balances ressemblent au show, pour tous les autres il faut attendre le concert pour écouter leur vrai son, la vraie énergie qu’ils donnent.
SLU : Pourquoi as-tu voulu une XL4…
Bob Coke : Le son, et puis le plaisir de travailler sans avoir la tête dans les écrans.
SLU : Mais si tu aimes le son Midas et les boutons, une XL8 aurait fait l’affaire non ?
Bob Coke : On dit qu’on a presque le son de l’analogique avec les bonnes numériques. Là on ne peut pas dire ça, on l’a (rires) ! Et puis c’est le groupe pour utiliser ce type de table. J’ai 5 mémoires mais elles sont pareilles. Deux guitares, une basse, une batterie et un piano sur un titre. 48 entrées…
Comme aurait pu dire un pubard en mal de retraite, si a 50 ans et t’as pas une XL4, t’as raté ta vie… Cherchez cela dit l’intrus, numérique et en équilibre précaire !
SLU : Cela dit, c’est la première fois que je vois une XL4 aussi propre. On dirait une neuve.
Bob Coke : Dushow a vraiment joué le jeu. Ils se sont investis complètement dans le projet et puis, tu ne trouves pas qu’elle est belle ? (Bin si, forcément NDR). C’est une remarquable console que l’on ne croise plus que dans les festivals.
Repiquage et périphériques
Un Beta 52A, une façon de repiquer une grosse caisse, l’autre variante est cachée dedans !
SLU : J’ai vu que tu as deux micros sur la grosse caisse de Richard. Comment les remets-tu en phase ?
Bob Coke : On a un D6 Audix monté sur un kit Kelly Shu dans l’axe de la batte dedans et un Beta 52A Shure en sortie de peau de résonance. Je me sers d’un des deux et n’ajoute l’autre que très bas, forcément avec une légère rotation de phase. En fait je joue avec. EQ = Phase de toute façon ! Je favorise cela dit le D6. On verra ce soir avec les nouvelles peaux.
Du Shure que tout sépare avec l’incontournable SM57 devant le Fender De Ville et le tout récent KSM 313 à ruban sur les AC30 de Jean-Louis.
SLU : Quelques autres détails sur la captation ?
Bob Coke : Les toms sont en Audix, la caisse claire en 57 dessus et en KSM32 dessous. J’ai sur les amplis guitare des rubans Shure KSM 313 et des SM57, et des Khan DI sur les acoustiques et sur la basse. Cette dernière est aussi repiquée par un 421 Sennheiser. En fonction du show, de la salle et de comment ça se passe sur scène, je favorise l’un ou l’autre.
SLU : Tu as l’air de t’amuser en tout cas…
Bob Coke : Toujours, et je n’ai pas de formule pour faire du son. Ca dépend du groupe, de la salle, de la console, des instruments. Avec Calo, nous avions une grosse caisse fermée donc on a mis un D6 dedans et un 4030 Audio-Technica devant la peau. J’aime bien essayer. Pour la batterie de Richard, j’ai dû tenir compte de sa gestuelle. Je suis très fan des 414 AKG, des 4050 ou des 4030 AT en overhead mais c’est encombrant. J’ai donc adopté les Beyer 930 qui marchent très bien et correspondent mieux à mes besoins. En pré-prod j’emmène énormément de micros et on essaie, un peu avec les backliners mais aussi avec le groupe. On bosse ! (rires)
La batterie de Richard avec des 930 Beyer placés assez haut pour le laisser jouer et surtout s’éclater avec le public. Derrière, un wedge Martin et un 900-LFC s’occupent de lui donner tout ce dont il a besoin pour être dedans.
SLU : Vous avez répété où ?
Bob Coke : A Planet Live, dans le gros studio de 450 m².
Aymeric Sorriaux : Le studio de Dushow aurait permis par sa taille et son acoustique une autre approche plus live, malheureusement il était déjà pris.
Grosse tournée oblige, Dushow s’est lâché et n’a pas hésité à signer ses racks du nom du groupe. La classe. Il en va de même des périphériques embarqués. Tous ne sont pas forcément insérés sur le trajet du signal, mais il y a vraiment de quoi s’éclater. Bob a bon goût !
SLU : Venons-en au mix. Tu disposes d’une console réputée pour ses préamplis et ses EQ, et je vois que tu as inséré des VT737. Qui fait quoi dans ta chaîne ?
Bob Coke : Quand tu regardes la façon dont Jean-Louis et Louis sont sur scène, ils se placent juste dans l’axe de leurs amplis, je récupère forcément beaucoup de son de leurs grattes, c’est donc plus rapide et facile d’avoir deux égaliseurs différents pour les suivre. La tournée a pas mal évolué d’un point de vue technique avec l’arrivée des ears donc cette flexibilité m’arrange.
SLU : Ca ne doit pas être évident quand même d’avoir autant de gratte dans le micro chant au niveau du son global…
Bob Coke : Mais non, ça fait partie du son. La guitare je la fais avec son repiquage et ce que m’envoie le micro chant. Je suis au fader pour garder l’équilibre entre les deux. Cleaner sans arrêt ne sert à rien… Moi j’aime bien les sons forts, on attaque d’une autre façon les micros et ça va. Bon, c’est vrai aussi que si tu as une scène très sonore et quelqu’un qui ne chante pas, là t’es en galère, mais Jean-Louis c’est l’opposé, il est très dynamique et je dois presque le retenir avec l’Avalon.
SLU : Faisons le tour de tes racks, il y a trop de bonnes choses dedans.
Le Glory Comp de Groove Tubes, un look vieillot pour un produit rare et sorti du catalogue du célèbre fabricant de tubes à vide américain passé sous contrôle de Fender depuis 2008. 100% tube y compris l’étage à gain variable opérant la réduction de dynamique. Remarquez le potard Glory offrant un choix glissant entre earth et heaven poussé à fond les ballons, un réglage qui semble taillé sur mesure pour toutes les stars qui nous ont quittés cette année…
Bob Coke : Le groupe de basse incluant micro et DI passe par le Glory Comp de Groove Tubes (une rareté NDR). La tranche de l’XL4 qui reçoit la DI de la basse est égalisée en insert par la partie EQ d’un préampli Amek Neve 9098 et ce même son transite par un Distressor. Je cherchais une couleur spécifique et ce rack me la fournit.
SLU : Merci le dépôt de Dushow (rires) ! Les deux acoustiques ont droit à une autre rareté du moins en France, des Aphex 661 Expressor…
Bob Coke : Je ne m’en sers plus ! Les DI sont tellement bonnes que le style de jeu tout en douceur de Louis et Jean-Louis pendant les quelques respirations du show se passe totalement de compression. C’est plus joli sans. La batterie passe par des gates Drawmer, à part le tom aigu qui lui est travaillé dans un canal du Transient Designer SPL ainsi que les deux toms floor. Le quatrième canal était destiné à la basse mais il est by-passé.
SLU : Dans le rack suivant on a ton traitement du master…
Bob Coke : Avec deux compresseurs différents, une copie de SSL et un VT747 Avalon. Parfois l’un, parfois l’autre.
Encore plus de jolis périphériques installés par blocs logiques et séparés comme il se doit par des grilles d’aération. Il n’y a pas que les tubes qui chauffent !
SLU : Les deux ensemble ?
Wilfried Mautret : On a essayé (rires) ! On a TOUT essayé !
SLU : Pas mal de mixeurs se servent de l’EQ du 747 pour de rapides petites retouches…
Bob Coke : Non pas ce soir. Maintenant que tu m’y fais penser, je le fais parfois mais pas avec du Meyer. Il y a d’autres marques où le haut du spectre nécessite d’être un peu calmé et adouci à 2 kHz et 5 (les deux bandes qui relaxent les oreilles dans l’Avalon NDR), mais le Meyer est bon comme ça.
J’atténue juste très légèrement le grave durant la partie acoustique du concert. Dans quelques jours on attaque les festivals (ils y sont désormais en plein NDR) avec à chaque fois une diffusion différente et c’est là que cet outil redevient essentiel. J’adore la compression sur les généraux et je préfère que ce soit la voix de mon chanteur qui déclenche un peu de réduction de gain sur l’ensemble du mix plutôt qu’en amont sur elle toute seule. Tu verras, on compresse assez peu, quelques dB tout au plus.
SLU : Tu retouches pas mal le gain des tranches sur ta console, c’est habituel chez toi ?
Bob Coke : Ca m’arrive et puis une XL4 a des préamplis vivants que je fais parfois aller un peu dans le rouge sur certaines batteries pour obtenir une sonorité spécifique. L’approche numérique est plus technique et précise, ici on a une vraie analogique et on s’en sert à fond. Cela dit, je retouche pas mal aujourd’hui à cause de certaines modifications que les backliners ont apportées entre peaux et cordes.
Deux racks stratégiques avec les alimentations de l’XL4, les trois réverbérations tc à gauche et le « magnéto » 48 pistes à droite avec les unités SSL de conversion.
SLU : Tu te souviens de ta première tournée avec une XL4 ?
Bob Coke : Bien sûr. Noir Désir. A l’époque je travaillais aussi avec une PM4000 Yamaha, mais aussi avec du numérique. Il ne faut pas se le cacher, avec cette table, on se fait plaisir. Tout le monde a la banane quand on lève le capot du flight, il y a même des jeunes dans certaines salles qui ne la connaissent pas. On va voyager avec pour les festivals. Elle est nickel et bien calée. Cela dit, il faut aller au-delà des à priori ; sur Calo j’avais une Pro9 et je me suis éclaté aussi et l’artiste a pu participer à l’encodage des délais et au travail sur le mix. C’est autre chose.
SLU : Tu peux plus peaufiner les effets avec une numérique. A ce propos, qu’as-tu ici ?
Bob Coke : Trois réverbes, une M6000 et deux D-Two TC. Une pour la batterie, une pour les instruments et une pour les voix. La musique de Téléphone est simple et les gens sont là pour la recevoir sans des tonnes d’artifices.
Magie du showbiz moderne, notre interview s’interrompt quelques minutes car les balances servent aussi de pré-concert avec une partie du public qui peut y assister agglutiné devant les crashs au contact de Louis et Jean-Louis qui, en vieux briscards, se prêtent bien volontiers au jeu. Le son n’est pas idéal à salle vide, mais pour ces quelques chanceux de toute manière hors du tir de la façade, assister à cette sorte de mise en bouche exclusive, suffit à leur bonheur.
SLU : On termine notre tour des racks ? Encore du SPL avec un super déesseur…
Bob Coke : Oui le 9629. Il est excellent et parfois je m’en sers même parfois trop sur Jean-Louis. Je retouche souvent le réglage en fonction de la capsule ou de sa façon de chanter.
SLU : Parmi tes trois compresseurs XTA, deux sont affectés à tes overheads ?
Bob Coke : Oui absolument, ils sont là, ils bougent et…ils ne sont pas affectés (rires) ! Je les fais revenir dans un groupe pour apporter un peu de densité aux cymbales. Durant les répètes, un autre batteur a travaillé un peu à la place de Richard et il avait un jeu de cymbales très “bright” qui avait besoin d’être travaillé. Richard a des cymbales beaucoup plus épaisses et “dark” qui n’ont absolument pas besoin de tout ça. Certains périphériques que tu vois ne servent qu’à un titre ou bien ponctuellement. Le second Distressor appelé Kick SN me sert par exemple à ajouter un peu de niaque dans un groupe, à gagner un peu de couleur dans la batterie.
Non, Bob aime sa console mais pas au point de s’incliner devant, sauf quand il doit accéder à son « magnéto » Logic 48 pistes !
SLU : Elle en a plein de couleur ta batterie !
Bob Coke : C’est ça (il montre le bandeau des préamplis de l’XL4 NDR) sans parler du jeu de Richard sur une batterie bien réglée. Il s’en sert super bien. Très honnêtement je ne connaissais pas Téléphone car, à l’époque où ils ont eu leur grande période, je n’étais pas en France. J’ai travaillé avec Jean-Louis qui a intégré quelques chansons de Téléphone dans ses tournées mais les avoir tous les trois c’est complètement autre chose.
SLU : Au fait Bob, ça fait un petit moment que tu sillonnes nos salles de spectacle. Comment es-tu arrivé en France…
Bob Coke : J’ai rencontré une française et mes enfants et petits enfants vivent en France.
SLU : Les américains pensent encore à toi ?
Bob Coke : En 2013 j’ai fait la tournée des Black Crowes. Ils ne m’ont pas oublié (sourire). Ca jouait fort sur scène et dans certaines salles de 2000 places, les amplis faisaient l’essentiel du boulot ! En mono !
SLU : J’ai remarqué à ce propos que tu travailles assez peu avec tes panoramiques.
Bob Coke : Hey, it’s rock and roll et c’est ma façon de mixer. Le rock c’est de l’énergie, il n’y a pas besoin de tout ouvrir, et dans une salle cela n’apporte pas grand-chose sauf à priver les gens d’un côté de ce que tu balances de l’autre.”
Les retours en Vouillon, Barbarat, Martin et SD7
Julien Vouillon
Pas d’analogique à cour, pardon Bob, “stage left”, mais une SD7 aux mains du couple Julien Vouillon et Thomas Barbarat. C’est Julien qui répond à quelques questions.
SLU : Que mets-tu dans les wedges de chacun ?
Julien Vouillon : Pour Jean-Louis et Louis il n’y a que de la voix. C’est très rock’n’roll. Le mix est dans les sides. C’est un peu à la carte car chacun écoute sur scène à sa façon. Louis ne se sert que des wedges, Jean-Louis a des ears, Richard a des bouchons et Aleksander le bassiste a des ears.
SLU : En nez de scène sous le caillebottis..
Julien Vouillon : Il y a deux wedges où le mix est complet plus un rappel des guitares pour leur permettre de bien s’entendre quand ils vont y faire un solo. Dans les sides, les guitares sont croisées : celle de Jean-Louis est du côté de Louis et inversement. Chacun entend sa guitare par ses amplis et en rappel par le side opposé. C’est exactement la configuration des 70’s, dans les règles de l’art.
SLU : Batterie et basse ?
Julien Vouillon : Ils ont un mix avec tout, plus un sub pour Richard et un rappel de basse de l’autre côté de la scène avec un autre SVT pour Aleksander. A l’ancienne. Au début on voulait même utiliser la même stratégie avec les amplis guitare et ne pas en mettre dans les sides.
Le rappel à jardin pour Aleksander Angelov, le bassiste de la tournée des Insus. Un second ampli Super Vacuum Tube ou SVT d’Ampeg, 300 watt 100% à tubes, une solution chic et chère. Certes leur look laisse à désirer, mais je peux vous assurer que ces Vox envoient le bois.
SLU : Tu aurais eu assez d’amplis ?
Julien Vouillon : Oh oui, ils en ont plein ! Aux répétitions il y en avait un nombre incroyable pour choisir ceux qui sont partis en tournée. Ils sont vraiment très bien équipés. Les membres du groupe ont souhaité être très proches donc sur 30 m² on a une batterie, deux SVT et sept amplis guitare. C’est sonore mais très efficace et franchement rock.
Thomas Barbarat devant la SD7. Pile derrière lui on aperçoit le patch actif Klark Teknik et tout à droite de la photo, les racks d’amplis PLM Lab.gruppen des wedges Martin, une configuration relativement simple et très rapide à monter.
SLU : Le patch est assez petit, pourquoi une SD7 ?
Julien Vouillon : Habituellement j’ai besoin d’avoir beaucoup d’entrées et de sorties. Pour cette tournée j’ai surtout besoin d’avoir beaucoup de ressources car j’ai tout doublé pour pouvoir travailler différemment wedges et ears. Toutes les tranches sont doublées. Le bac de gauche comporte toutes les ressources pour mixer les wedges et celui de droite est en charge des ears. Au centre j’ai mes VCA. Ca me change de n’avoir que 4 artistes et un patch de 30, mais cela n’est pas pour autant de tout repos car rien n’est figé dans le show.
SLU : Comment travaille-t-on en termes de monitoring quand on doit savoir ce qui se passe dans des wedges et des ears ? On passe son temps à enfiler et retirer ces derniers ?
Julien Vouillon : J’ai dû le faire en préprod. Ceci étant, j’ai commencé par caler les wedges, puis les ears et comme il y a moins de suivis sur les wedges, je garde plutôt mes ears. Enfin, un peu les deux, cela dépend de ce qui se passe sur scène.
Une vue de face d’un des deux sides tel que voulu par Julien avec, look oblige, les caches des Lyon retirés, ce qui laisse apercevoir le montage des deux 12” en dièdre rapprochant les centres acoustiques et prolongeant le guide d’onde. A la question de savoir pourquoi deux 900 au lieu de prendre un 1100, Aymeric précise que leur impact est supérieur, leur extrême grave légèrement inférieur et leur rendu plus proche des besoins du monitoring que ce qu’aurait pu offrir le 1100.
SLU : Tu as recours aux snapshots ou joues tu le côté rock à fond ?
Julien Vouillon : Non impossible. Dès que tu as des ears, tu es obligé de gérer finement les niveaux, d’effectuer des suivis. Au début tu débrayes tout et puis, tu commences à programmer les mutes, deux, trois faders, puis tu encodes les égaliseurs, puis les envois et à la fin, comme c’est une SD7 avec énormément de ressources, tu peaufines et stockes tout.
SLU : Tu utilises quoi comme effets ?
Julien Vouillon : J’ai une TC6000 et une 480 Lexicon…
SLU : Une seule ?
Julien Vouillon : Oui, je n’en ai qu’une et elle marche bien, je n’ai aucun souci de fiabilité. Je m’en sers pour les chants. La 6000 je l’emploie sur la batterie et les grattes acoustiques. Je traite aussi la basse dans un Summit et les overheads dans une paire de 160 dbx. J’ai aussi des Transient SPL et des gates externes sur la batterie. Pour être précis, je mixe la batterie pour les wedges avec des effets externes.
SLU : Tu préfères ça à ce que t’offre ta console ?
Julien Vouillon : Pour les ears, je me sers des effets intégrés mais pour les wedges je trouve ça plus pratique. J’ai en tout cas assez de ressources pour mixer aussi les premières parties.
SLU : C’est une table très bien fournie.
Julien Vouillon : Oui mais on a de tels besoins lors de shows comme Mylène ou Hallyday, que je me retrouve à 0 channel processing ! Bon, il faut dire qu’avec Johnny ils étaient 17 sur scène. Depuis 2010 et la version 1.7 de la table, je ne me sers que de cette console, je la connais bien !
Aymeric Sorriaux et Bob Coke
SLU : Tu tournes à quelle fréquence ?
Julien Vouillon : En 48 kHz. En 96 je disposerais des mêmes ressources, ce n’est qu’à 192 où elle en perd. Le 96 est très utile pour la latence des convertisseurs qui est moindre, mais je ne suis pas tout à fait satisfait de l’aigu à cette fréquence. Je le trouve un tout petit peu artificiel et un peu trop présent. J’ai mixé Mylène en 2013 en 96 et depuis je suis revenu au 48 qui sonne parfaitement bien. J’ai 2 millisecondes et des poussières de latence mais c’est jouable. Je sais qu’avec M où ça jouait en wedges et en 96, le passage en 48 kHz a permis à Nico d’Amato de sortir plus de niveau avant le Larsen, ce n’est donc pas qu’une impression. De mon côté c’est la couleur qui me plaît moins car je travaille essentiellement avec des ears.
SLU : Au fait, quels wedges utilises-tu ?
Julien Vouillon : Le choix de Louis qui adore les Martin. C’est le wedge du rock anglais et une fois encore on est parfaitement raccord avec ce qu’on donne au public. C’est made in London !
L’EM3Pro, un vétéran des scènes françaises. Le modèle que vous voyez date de 2006. De nos jours, il est soudé et pas coulé dans l’acrylique et dispose d’un transducteur double pour le grave et l’aigu, là où l’ancien a un double basse et un simple aigu.
SLU : Et pour les ears ?
Julien Vouillon : Earsonics, les EM3 Pro.
SLU : Tu n’aimes pas l’EM32 ?
Julien Vouillon : Il n’a pas assez de niveau et de rendement. Pour un chanteur de rock ça ne marche pas (116 dB/mW contre 124 dB/mW NDR). C’est un super beau produit à niveau faible ou moyen, mais si tu veux atteindre les niveaux requis par nombre d’utilisateurs professionnels, il n’y parvient pas. L’EM3 doit être taillé dans le médium pour devenir flat, mais ce médium va réapparaître au fur et à mesure du niveau délivré. Sa réponse dynamique n’est pas linéaire. Ce qui pourrait être considéré comme un défaut n’en est pas un pour un artiste rock pour qui cette caractéristique se transforme en vrai avantage. Plus il pousse et plus “ça fait fort”. L’EM32 au contraire reste linéaire quel que soit le niveau, et quand tu pousses, il ne se déséquilibre pas dans le médium et ne donne pas à l’artiste la même sensation. Les transducteurs sont excellents, les mêmes que l’EM3, mais le filtrage beaucoup plus élaboré et par ailleurs rigoureux, capte une partie du rendement.
Aymeric Sorriaux du bon boulot avec du bouleau
L’heure du repas a sonné, et malgré un catering remarquable, notre appétit n’a d’égal que notre curiosité. Après Bob et Julien, c’est au tour d’Aymeric de s’allonger sur le divan imaginaire de notre dictaphone.
SLU : Cela a commencé quand ton amour pour le système ?
Aymeric Sorriaux : Depuis que je travaille. J’ai commencé comme intermittent en m’intéressant à ce domaine et je n’ai jamais arrêté sauf qu’étant désormais permanent chez Dushow, j’ai aussi une fonction de commercial. J’ai eu une évolution au sein du groupe depuis trois ans qui m’a amené à m’occuper de cette partie aussi mais sans délaisser les boutons. Depuis quelques mois d’ailleurs, je ne m’occupe plus que de ça. La notion commerciale est essentielle à bien comprendre chaque affaire, mais je préfère la technique. Bob a demandé à ce que je prenne la route avec lui, ce qui m’a comblé, d’autant que l’équipe est très bonne et je la connais depuis de nombreuses années.
La diffusion Meyer prise en contre par les éclairages de Dimitri Vassiliu
SLU : Vous avez historiquement deux marques de diff chez Dushow (trois depuis quelque temps grâce à Fa NDR) mais tu sembles plus Meyer…
Aymeric Sorriaux : Cela fait dix ans que j’assure en parallèle les démos de Best Audio, notre filiale dédiée à la vente et à l’installation de nos marques, ceci explique sans doute cela. Mais outre de belles prestas en Meyer, j’ai aussi l’occasion de monter des grosses configurations en L-Acoustics. Il faut être pluridisciplinaire même si c’est vrai que j’apprécie la marque américaine. Aujourd’hui je suis en Leo, mais je prépare les Eurockéennes et Musilac qui seront sonorisés en L-Acoustics. Tous les systèmes sont désormais des formules 1 avec leurs avantages et leurs inconvénients. Les philosophies ont beau être différentes, les résultats sont bons dans tous les cas. Enfin, j’espère ! Wilfried tourne beaucoup en Meyer mais est tout aussi à l’aise avec du L-Acoustics et un jour il calera du d&b sans même s’en rendre compte (rires) !
Wilfried Mautret : Pourquoi pas ! Le plus difficile ce n’est pas le système mais essentiellement l’outil de prédiction et celui pour driver le système. Et un peu d’expérience avec aussi, forcément.
Aymeric Sorriaux : L’avantage aussi de tourner en équipe c’est de se compléter en prenant les avis de chacun. Personne n’a la science infuse. Si Wil a un avis sur ce que je suis en train de faire au niveau du calage, je vais l’écouter. On a plus d’expérience à deux et on peut gagner plus de temps en s’écoutant.
L’équipe son de la tournée réunie sur le parking du Zénith de Toulouse où nous avons tous dîné au soleil. De gauche à droite Aymeric Sorriaux, Bob Coke, Julien Vouillon, Wilfried Mautret et Thomas Barbarat
SLU : Vous avez deux gros parcs L-Acoustics et Meyer chez Dushow. Qu’est ce qui sort le plus ?
Aymeric Sorriaux : Les deux, mais chez L c’est le K2 qui est très demandé, plus que le K1 et chez Meyer le Leopard fait un malheur. Il a un rapport poids/puissance phénoménal et un excellent rendu. Nos deux gros kits en Leopard sont constamment sur la route et les 48 Leo tournent aussi beaucoup. La nouvelle gamme « de la savane » de Meyer, Leo, Lyon et Leopard, est une révolution par rapport à ce que l’on a pu connaitre avant. Ca marche très bien en longue portée comme en petite jauge, et on retrouve une couleur homogène entre les différents types d’enceintes et un raccord en phase qui est juste parfait. Forcément, la taille des haut-parleurs fait que l’on peut entendre des différences de musicalité mais les réponses en fréquence sont vraiment alignées. Cela ne sert à rien, même si dans le Galileo on a les outils pour, de tordre un 12” pour lui faire passer le même ressenti qu’un 15”. Je pars du principe que si j’ai besoin d’un 12” ou d’un 15”, je fais le choix et je m’y tiens, en le laissant travailler dans sa zone de confort.
SLU : Le fait que le commercial ait aussi fait le design et cale tous les soirs est une nouveauté chez Dushow non ?On appelle ça comment, la transversalité sonore ?
Aymeric Sorriaux : Tu as raison. Dushow a décidé d’apporter à ses clients une expertise technique de plus en plus approfondie et de les accompagner au maximum. Je suis chef de projet donc je construis le dossier technique pour les clients et après on les accompagne sur la route.
Un affichage bien connu, celui de Lake, ici un LM44, qui nous apprend que quelques points ont été pris par exemple autour de 110 Hz et de 2 kHz, et que l’infra a été un peu calmé à partir de 40 Hz mais bien peu de chose.
SLU : Mais dans la constellation technique de Dushow il y a d’autres profils comme toi ? Où te situes-tu par rapport à Marco par exemple (Marc de Fouquières, le directeur Technique du groupe Dushow NDR)
Aymeric Sorriaux : Marco fait toujours des calages et s’occupe de certains gros dossiers mais je le remplace lorsqu’il n’a pas le temps ; je pense à la configuration des subs que j’ai refaite à la demande de l’Opéra de Paris. Chacun a ses dossiers mais on se les transmet quand c’est nécessaire. Pour répondre mieux à ta question, on a aussi les plus jeunes du parc qui sortent en tant qu’assistants pour apprendre et enfin nous disposons d’un collège de techniciens son et lumière un peu plus confirmés qui peuvent partir pour accompagner des artistes sur la route. A la base, il y avait les chargés d’affaire qui géraient entièrement leurs dossiers et s’appuyaient sur les équipes de parc pour la technique, ou sur les équipes d’intermittents très proches de nous comme Wilfried.
Aymeric Sorriaux surpris sur le plateau avec Thomas Barbarat à droite.
Aujourd’hui on continue à s’appuyer sur ces derniers qu’on considère comme des gens faisant pleinement partie de l’entreprise, mais nous avons créé un pôle technique, on pourrait l’appeler en quelque sorte un bureau d’études, une cellule technique pluridisciplinaire avec des gens en capacité de répondre de manière plus approfondie et technique que ceux spécialisés dans le commerce.
SLU : Rares sont, je pense, les collaborateurs de Dushow qui n’ont pas mis la main au potard…
Aymeric Sorriaux : Bien sûr, mais ils ont pris goût à cette partie commerciale en tissant par ailleurs des liens très privilégiés avec nos clients, je pense à Benoit Soutenet, Alex Capponi ou Stéphane Sailly, le besoin de cette expertise en parallèle s’est faite sentir, d’où cette évolution.
Benoit SoutenetStephane SaillyAlexandre Capponi
SLU : Comment malgré tout gérer le quotidien et les dossiers en étant sur la route ?
Aymeric Sorriaux : Je travaille à distance, c’est l’avantage du monde moderne (sourire). Il faut savoir marier les deux sinon on part intermittent. J’ai tous les dossiers de l’été de Dushow sur le feu. mais c’est la vie (rires) !
Voilà… C’est fini…
Gros, très gros, le son emporte tout sur son passage, tout sauf le talent du groupe. Les années n’ont rien fait à nos « Fab four -1 » ou plutôt si, ils jouent encore mieux et disposent enfin d’un son en salle digne de leurs titres. L’amour de Bob pour l’aigu fin et naturel, un modèle du genre, le bas médium plein, massif et bien timbré autour duquel tout tourne, et le grave de course délivré par le système Meyer se confirme, de même que son goût certain pour le chiffre 105 qui semble avoir été créé pour lui !
Une image de l’analyseur Flux et du Compass durant le show. Les 7 types d’enceintes à droite de l’écran affichent du vert, pourtant ça pousse déjà pas mal. Vive le headroom quand on peut se le permettre !
C’est rock sur scène, ça l’est dans le bois. Rock in, rock out, libre adaptation du célèbre “shit in”, “shit out” qui n’a pas lieu d’être ici. Se balader dans les interminables gradins du Zénith de Toulouse dû à la patte de Christian Malcurt ne change pas grand-chose à l’affaire. Ca sonne partout avec une belle qualité de projection de l’antenne de subs. Les renforts latéraux raccordent bien dans le système principal avec tout de même une couleur du grave et un rendu global plus secs, sans doute la directivité liée au montage cardioïde et en antenne des 1100 prive-t-elle un peu les côtés de la salle de leur action. Les infills et les frontfills sont bien constructifs et apportent leur touche finale au côté massif et très musical de la diffusion dans son ensemble. Quand on se rapproche de la scène, les amplis de Jean-Louis et Louis font malgré tout le ménage. Les frontfills ont beau être « matricés » sans grattes, se retrouver dans l’axe des Vox et des De Ville déséquilibre un peu le mix même si pour les amateurs de guitare, leur son est splendide.
Un grand bravo à Aymeric et Dushow pour cette « affaire » (t’as vu Aymeric, je m’y suis mis moi aussi NDR) rondement menée par une équipe de vieux briscards aguerris et complices en diable, comme ceux qui font le show sur scène. Après les festivals, les Insus repartent en tournée pour 16 nouvelles dates à partir du 26 septembre. Si vous aimez le rock, le son franc et sans concession et préférez des lumières sobres, vous savez ce qu’il vous reste à faire, enfin…bon courage pour trouver des places ou des invites !
La nouvelle gamme d’amplificateurs de puissance modulable PowerShare de Bose comprend trois modèles en 1U : deux modèles fixes à 2 canaux et 4 canaux (PS602 et PS604), ainsi qu’un amplificateur pour applications mobiles à 2 canaux (PS602P).
Les amplificateurs de puissance modulables Bose PowerShare
Chaque modèle offre une puissance totale de 600 watts pouvant être répartie en tout ou partie sur les différents canaux de sortie. La compatibilité avec des charges à basse (4 et 8 ohms) et haute impédance (ligne 70 /100 V) permet aux amplificateurs PowerShare de s’adapter à une grande variété d’applications. La technologie PowerShare brevetée permet la répartition asymétrique de la puissance totale disponible sur les différentes sorties à concurrence de la puissance totale pouvant être délivrée (limitée par l’alimentation). Les différences entre PS602 et 602P réside dans les connecteurs d’entrées/sorties, Euroblock pour la version installation et XLR combo et Speakon NL4 (plus borniers banane) pour la version P ainsi que le réglage du gain en façade pour le 602P.
Les amplificateurs PowerShare exploitent le système Dual Feedback Loop (DFL), hérité de la gamme d’amplificateurs PowerMatch de Bose. Ils ont gagné en performances et en fiabilité grâce à une surveillance et un contrôle continus du courant et de la tension au niveau de chaque sortie de l’amplificateur. Cette combinaison réduit les distorsions tout en protégeant les enceintes.
Une vue de côté des amplificateurs PowerShare
De plus, il est possible de configurer chaque canal pour des applications basse impédance (4-8 Ω) ou haute impédance (70/100 V). Les PowerShare délivrent la même puissance max en 4 ohms qu’en 8 ohms ou en ligne 70/100 V (soit 2 x 300 W ou 4 x 150 W).
Pour les applications nécessitant un traitement audio supplémentaire, le logiciel PowerShare Editor offre un contrôle des égalisations d’enceintes Bose, des égaliseurs paramétriques 9 bandes, mixage, filtrage, limiteurs, délai, Mute et inversion de polarité à partir d’une connexion USB.
Dans le cas de configurations très simples sans PC, des dipswitches et rotacteurs situés sur le panneau arrière permettent de choisir les différentes courbes d’égalisation et paramètres de protection des enceintes Bose et de configurer l’ampli. Grâce à ces fonctionnalités, il n’est plus nécessaire de disposer d’un dispositif de traitement du signal externe (DSP) dans un grand nombre d’applications.
Quelques caractéristiques :
Séparation des canaux (crosstalk) : > 85 dB @ 1 kHz
Rapport S/B : 100 dB(A) à P nom
Sensibilité (sélectionnable) : -10/ -2 dBV en entrée RCA (asymétrique), +4/+12 dB en symétrique
La gamme de boitiers de scène StraightLink de Klotz figure parmi les best sellers des produits commercialisés par la marque allemande. Etait-il possible de l’améliorer ? Eh bien oui. Dans le cadre de la réactualisation de l’ensemble des éléments multipaires de son catalogue, klotz a redessiné les boitiers de scène multi-entrées StraightLink.
Outre l’addition du nouveau logo Klotz, les boitiers ont légèrement été agrandis de façon à pouvoir laisser un peu plus d’espace pour l’étiquetage aussi bien en vertical qu’en horizontal et pour du ruban de 19 mm de large.
La compacité et la solidité des boitiers ont été conservées avec une construction tout en aluminium renforcée. Le câblage interne est réalisé en 110 ohms de façon à pouvoir accepter aussi bien des multipaires symétriques analogiques que numériques AES3 voire un mix des deux. La gamme actuelle est disponible en version 8, 12 et 16 canaux d’entrée avec, coté multipaire, un connecteur RMP mâle en 25, 37 ou 54 points en harmonie avec les multipaires mâle/femelle de la gamme Klotz. En cours d’année, d’autres produits ont déjà et vont être introduits tels que câbles AES, multipaires analogiques, adaptateurs pigtail, autres boitiers de scène, etc.
La gamme StraightLink, complète et de haute qualité, est conçue pour rendre la mise en place plus aisée dans les applications de touring.
Ce Spot à leds RGBW et module couteaux, DL4S Profile, a récemment bénéficié d’une mise à jour hardware avec un module RGBW amélioré, plus puissant de 30% par rapport au DLS d’ancienne génération. Cette nouvelle version, très polyvalente et d’un coût d’entretien réduit grâce aux leds a déjà séduit des théâtres et autres lieux du spectacle vivant. Ce sont maintenant les prestataires événementiels qui s’intéressent à ce projecteur comme Xeos à qui Robe Lighting France vient de livrer 12 machines. La société XEOS basée près de Strasbourg fait partie des premiers prestataires à avoir compris les avantages d’un tel produit en location.
Avec ses 22 kg, le DL4S Profile est compact, léger, peu gourmand en énergie efficace et polyvalent. Il dispose d’un système de gestion des Leds permettant des courbes de gradation haute résolution sur 18 bits pour chaque composante R, G, B et W. Il bénéficie aussi du module de 4 couteaux, identique à celui du BMFL Blade et apprécié pour ses qualités. Avec ce produit, les prestataires peuvent proposer à la location une découpe motorisée puissante avec un rendu colorimétrique précis.
Christophe Edel, directeur général de Xeos nous précise : “ Nous connaissions déjà ce produit pour l’avoir vu sur différents salons. Comme nous avions des machines à remplacer, nous avons réuni les 4 éclairagistes de la société pour comparer plusieurs produits de différentes marques. C’est Adrien Lamy, l’un des nouveaux agents commerciaux de Robe pour la zone Est qui nous a fait la démonstration. Nous avons tout de suite compris son potentiel, autant pour ces performances que pour son prix. ” Le DL4S est le premier produit Robe à intégrer le parc de ce prestataire. Spécialisé dans l’événementiel, Xeos intervient en Alsace mais également outre-Rhin et plus loin encore. Xeos a par exemple récemment créé les décors lumineux pour le marché de Noël de Strasbourg à Pékin. Plus d’informations sur le site de Xeos et sur le site Robe
Débuter sa carrière solo après The Voice et Résiste ça a de bon que le public vous découvre et vous savoure dans des petites salles. La Flèche d’Or fait partie de ces lieux magiques où proximité rime avec gros son dans une atmosphère inédite de vieille gare de début du siècle. Ajoutez le fait qu’Elodie Martelet a du talent, de bons musiciens et qu’Audio-Technica l’a endorsée et la soirée est forcément réussie. Notre chaperon pour ce soir est Bertrand Allaume, le Chef produits pro d’Audio-Technica France, le mec qui connaît la marque comme vous la recette du riz blanc. Grace à son invitation, nous allons effectuer un tour d’horizon complet d’une gamme immense, d’abord avec les yeux et puis les oreilles.
Bertrand Allaume, bassiste, chaperon et fin connaisseur d’Audio-Technica et pourtant Dieu sait si le catalogue de cette marque est fourni ! Son poste complet est : Brand Manager for Audio-Technica, Audient, Apart Audio et Oyaide.
SLU : Qu’est-ce qui lie Elodie et Audio-Technica ?
Bertrand Allaume : C’est un deal vieux de trois ans si ma mémoire est bonne. Elodie est endorsée et donc utilise les produits AT sur scène, notamment pour son chant et sa guitare.
SLU : Il lui va comme un gant son micro…
Bertrand Allaume : C’est vrai. C’est elle qui l’a choisi il y a quelques temps. Il s’agit d’un Artist Elite 6100, le top des micros main dynamiques chez AT. Il est hypercardioïde. Les chœurs sont repiqués par des AE4100 qui sont cardioïdes. Au fil du temps quand elle a évolué et a monté un groupe, on a décidé de lui filer un coup de main aussi pour ses membres. Ce soir par exemple le plateau est 100% Audio-Technica.
L’AE 6100 d’Elodie, un son de statique avec tous les avantages d’un dynamique, y compris un prix raisonnable.
J’ai reçu le patch et j’ai proposé un ensemble de micros compatibles avec la liste fournie voire, selon moi, plus novateurs.
SLU : Dans la grosse caisse ce n’est pas un RE20 ?
Bertrand Allaume : Ehh non, c’est un AE2500. C’est plus petit que l’Electro-Voice et surtout cela fonctionne avec deux capsules parfaitement en phase, une grosse dynamique et une statique et les deux fonctionnent ce soir. Sur la caisse claire c’est un Pro 25ax, il y a l’ATM450 sur la charley, des ATM350 sur les toms, et on over des AT4049b.
Un micro bien pensé avec sa tête électret cardioïde déportée sur un côté ce qui lui ouvre plein de possibilités de placement, et un grave très rond mais qu’un coupe bas à 80Hz vient calmer en cas de besoin.Un des deux over, un AT 4949b, une tête omni sur un préampli qui peut embarquer aussi une cardio et une hypercardio.
SLU : Pour les amplis ?
Bertrand Allaume : Pour la basse en plus de la DI, il y a un ATM250 ce qui donne un son un peu plus chaud pour la variété. La guitare est repiquée devant l’ampli par un AT2031.
Un ATM250. Aimant au néodyme, grosse membrane, grave de course et niveau admissible de cheval. C’est l’un des micros instrument prévus pour tenir le choc quand les basses volent en escadrille.L’AT2031 fixé à même l’ampli Ibanez de David Certano, le guitariste du groupe. Un pied micro ou une pince en moins !
Le fil c’est bon pour les noeuds
Un ATH-E70 vu côté filtre passif, nécessaire puisque équipé de trois transducteurs.
SLU : Il m’a semblé voir de la HF, c’est vous aussi ?
Bertrand Allaume : Oui, on a une liaison pour la guitare d’Elodie. Il y a aussi une grande première ce soir puisque le groupe teste les ear monitors M3 en HF avec les nouvelles oreillettes E présentées au NAMM et à Francfort et tout juste disponibles. Ce soir nous avons des E50 et des E70. L’ATH-E50 est un universel mono transducteur là où l’ATH-E70 est un trois voies.
L’M3R d’Elodie, le récepteur de la gamme unique de liaisons pour Ear monitors au catalogue d’Audio-Technica.
SLU : La liaison M3 est livrée avec un casque ?
Bertrand Allaume : Non du tout, l’artiste est libre d’utiliser son casque préféré. Dans le catalogue AT (rires !)
SLU : Tout le matériel ce soir, c’est exceptionnel quand même..
Bertrand Allaume : Bien sûr. Etre endorsé ne signifie pas avoir constamment une telle quantité de matériel. Ce soir nous avons cela dit mis le paquet, ça fait partie d’un deal qu’Elodie, étant jeune et adepte des réseaux sociaux, respecte parfaitement en communiquant très bien autour de la marque pour le marché francophone.
L’équipement de rechange d’Elodie, un récepteur ears M3R et un émetteur bodypack de la gamme 2,4GHz System10. Le jack pour sa guitare est déjà en place.
SLU : Mais les musiciens découvrent les ears en plus des micros ce soir ?
Bertrand Allaume : Non du tout. Elodie a été en résidence avec ses musiciens chez elle à Marseille durant une semaine et nous lui avons à ce moment-là fourni les liaisons et les micros pour que tout le monde puisse être à l’aise en s’en servant à l’avance. Mais c’est du matériel de démonstration qui doit pouvoir être prêté à tout le monde, donc on le récupère pour qu’il passe de main en main auprès du plus grand nombre d’artistes. Ce qu’Elodie a toujours avec elle c’est son micro de chant et son HF guitare, l’ATW1501, une liaison numérique de la famille System10.
SLU : Vous endorsez des artistes uniquement ou aussi des techniciens ?
Bertrand Allaume : Les deux. Il y a des techniciens qui adorent nos produits, on passe donc par ce biais là aussi pour les faire découvrir au plus grand nombre.
L’affiche du concert flanquée de la PLV Audio-Technica. Une belle collaboration qui de l’autre côté du Channel on qualifierait de win-win
Ca ne fait que quelques mois que j’ai rejoint AT mais cela m’a déjà permis de constater la pluralité artistique de nos utilisateurs. Tous les styles musicaux sont représentés, du classique au jazz en passant par la variété ou le métal ce qui est notre force.
SLU : Le métal aime beaucoup vos micros !
Bertrand Allaume : C’est vrai, comme nos micros sont parmi ceux qui encaissent le plus sur le marché et accrochent pas ou peu, ils sont donc très recherchés chez les métalleux. On va donc s’y intéresser encore plus. Il y a une scène métal très active en France. Etant moi-même musicien je suis en train de la découvrir.
SLU : Tu accompagnes véritablement les artistes.
Bertrand Allaume : C’est une partie de mon travail. J’ai une relation technique avec eux pour les guider et les aider à faire le bon choix dans un très, très gros catalogue et après à bien utiliser nos produits.
2,4GHz plus de plaisir
Elodie en plein chorus avec son guitariste David Certano. Du fil pour lui et 2,4GHz pour elle.
SLU : Revenons sur la liaison de la gratte d’Elodie. C’est quoi la pédale au sol ?
Bertrand Allaume : C’est le récepteur de l’émetteur bodypack de sa guitare. Il s’agit d’une liaison numérique d’un nouveau genre appelée System10 et qui marche en 24 bit dans la bande des 2,4 GHz avec une particularité qui a toute son importance : il n’y a pas de compandeur sur le trajet du signal ce qui est bénéfique au son en plus du fait qu’on est en numérique. Les bassistes notamment vont adorer et j’en suis un.
Le récepteur format footswitch de la liaison 2,4GHz appelée System10, ou comment innover dans une bande de fréquence où il reste encore un peu de place. La commande à pied permet de basculer la liaison vers deux sorties différentes, ou bien de muter la seule employée. 8 émetteurs peuvent être synchronisés mais un seul, celui allumé, est exploité. Il suffit de l’éteindre et d’allumer le suivant et la base le reconnaît.
Tu ne vois pas non plus les antennes car 2,4GHz c’est la bande de fréquence dévolue au wifi et elles peuvent être très petites. Attention, ça n’est pas du wifi, la latence serait trop importante. La portée est de l’ordre de 60 mètres et le fait d’avoir le récepteur aux pieds du musicien réduit encore le risque de décrochage. Le footswitch permet de basculer le récepteur entre deux sorties ou bien de le muter et enfin tu peux le prendre sur la même alimentation que le reste de tes pédales.
SLU : Quelle est la latence ?
Bertrand Allaume : Faible, en dessous des 4 millisecondes. Ca ne pose aucun problème à un guitariste. La sortie peut être au niveau ligne ou instrument en fonction de ce qui suit le récepteur. La sortie ligne peut être symétrique.
Impossible d’en placer une dernière, le concert vient de commencer avec en première partie un guest qui chante très bien en la personne de Gwendal Marimoutou, sorti lui aussi de The Voice et faisant partie, comme Elodie, de la troupe de Résiste.
Gwendal Marimoutou en pleine action, de l’énergie à revendre et pour lui aussi le passage par The Voice et Résiste.
Rien de tel pour chauffer la diffusion résidente de la Flèche d’Or composée d’une paire de CQ2 par côté et de deux 700HP Meyer, et pour en faire de même avec le public. La jauge est de 500 debout.
L’arrivée d’Elodie rétablit un son live digne de ce nom, Gwendal utilisant des playbacks studio, et la première chose que l’on remarque c’est sa voix portée par une fraîcheur de tous les instants et mixée assez en avant. Les titres s’enchaînent à 100 dBA, le maxi pour une salle ayant connu quelques déboires liés aussi aux émergences, ce qui est largement suffisant vu sa taille.
Elodie Martelet
L’absence de tout wedge rend le son d’ensemble très précis. Le grain sur la voix d’Elodie paraît venir d’un statique mais sans le moindre bruit de vent ou de coloration liée à la capsule hypercardioïde. Sa voix est articulée et bien filtrée dans le bas où elle ne doit pas avoir grand-chose à donner. Il ne lui manque qu’un poil de déesseur. Bonne batterie et basse bien placées dans le style recherché. Rien à redire non plus sur sa guitare qui transite par la fameuse porteuse à 2,4GHz.
Quand le progrès sonne et ne coûte pas un bras, ce qui est gênant pour jouer, on aime. Le public ne s’y trompe pas et porte son artiste avec un réel plaisir. Bonne continuation à elle comme à Gwendal et bravo à Audio-Technica pour son choix.
Cette nouvelle démo vidéo produite par Ayrton est une source de ravissement et d’étonnement. Stéphane Migné dirige ici en 3D les 1242 faisceaux parfaitement nets de 138 Intellipix-XT comme chaque instrument d’un orchestre, symphonique ou électronique, et son pupitreur Arnaud Pierrel respecte précisément la durée des notes jusqu’à la double croche et même les silences d’une grande partie de cette démo…
L’Intellipix dans cette nouvelle version XT réunit en matrice 9 sources à LED, très impressionnantes par le diamètre (126 mm) et le poids de chaque optique (550g) mais surtout leur performance : chaque faisceau contrôlable individuellement tire à 2° avec une intensité dans l’axe de 580 candelas/lm (6 fois plus élevée que celle de l’Intellipix-R) grâce à une LED multipuce RGBW ultra puissante. Cette nouvelle source permet de garder des faisceaux bien parallèles sur une grande distance pour jouer sur des formes mobiles en 3D. Ce luminaire à en plus un vrai beau design minimaliste qui donne envie de le montrer et reste semi transparent malgré la taille de chacune des 9 sources.
Intellipix-XT vue arrière. Il reste semi transparent et surtout, il reçoit une lyre d’accroche qui autorise toutes les fantaisies de configuration.
Ayrton a développé un accessoire de couplage, une pièce en inox avec goupille à bille, qui garantit le positionnement des luminaires entre eux afin de garder les faisceaux parfaitement parallèles. L’autre nouveauté c’est une lyre de suspension réglable pour réaliser des formes complexes ou assurer une accroche individuelle et l’utiliser en blinder par exemple.
Samedi 2 Juillet, le système L-ISA de L-Acoustics a été déployé à la Waldbühne de Berlin, la fameuse scène en plein air en plein cœur du parc olympique de la capitale allemande, pour un concert retraçant les plus beaux thèmes musicaux des films de Disney interprétés par le German Symphony Orchestra de Berlin. L-ISA live est une nouvelle façon de penser la sonorisation qui offre son immersif et hyper-réalisme sonore à un plus large public. Imaginé par Christian Heil, le fondateur de L-Acoustics, il améliore la relation entre ce qui est vu et ce qui est entendu, faisant disparaître tout ressenti électroacoustique ne laissant qu’un son naturel. La scène délivre ainsi des événements visuels que le son accompagne, ce dernier jaillissant littéralement du plateau ce qui a le don de capter l’attention du public sur l’œuvre interprétée.
La scène couverte avec le déploiement assez inhabituel, jusqu’à aujourd’hui, d’un gauche/droite en K1 et d’une armada de Kara, dévolu à l’ingénierie L-ISA et complété par un dispositif d’ARCS Focus sur pieds pour les premiers rangs
L-ISA live requiert le déploiement d’un système frontal d’au moins cinq haut-parleurs, ou cinq lignes, alimentés au travers du processeur L-ISA qui offre la puissance du mixage objet de manière intuitive grâce au soft dédié : le L-ISA Controller. « Afin d’obtenir les meilleurs résultats, les enceintes doivent être placées dans des endroits bien précis afin de générer le sentiment de localisation du son recherché. » explique Sherif El Barbari, concepteur sonore et ingé système réputé, et désormais responsable application L-ISA.
« Puisque l’homme dispose d’une importante capacité de discrimination horizontale d’une source sonore, nous devons respecter une distance maximum entre deux enceintes afin de localiser parfaitement un événement dans son champ visuel. Notre discrimination étant moindre dans le plan vertical, cela nous offre la possibilité de placer nos lignes au-dessus de la source sonore repiquée et amplifiée. »
Une vue des cinq lignes de 8 Kara, la solution « live » de spatialisation L-ISA qui peut comporter plus de points d’émission
La Waldbühne est l’une des plus belles scènes à ciel ouvert d’Europe. Comme souvent, les règles d’urbanismes ont empêché de placer le système à une hauteur suffisante pour couvrir l’ensemble de la zone où peuvent prendre place jusqu’à 20 000 spectateurs. « Pour contourner cette limitation, nous avons conçu un système hybride associant un déploiement L-ISA et un classique gauche/droite pour le lointain. » continue Sherif. « On a fixé cinq lignes de 8 Kara au-dessus de la scène pour le champ proche, une vraie révolution pour un public plutôt habitué à un son indirect et très peu spatialisé avec un gauche/droite, et avons accroché 8 K1 par côté pour couvrir le reste du public avec de bons résultats malgré la distance. »
De gauche à droite Holger Schwark, ingé FOH pour Disney in Concert, Sherif El Barbari, le Responsable application L-ISA et Jürgen Erhard, ingé système pour Soundhouse
Holger Schwark est un ingé son expérimenté et connaissant les lieux pour y avoir travaillé depuis 14 ans. Il est en charge du mixage de cet événement Disney pour la seconde année. Il nous précise : « Depuis que j’ai appris l’existence de L-ISA, j’ai su qu’il fallait l’essayer à la Waldbühne. Cette édition de Disney in Concert en était l’occasion rêvée. L’organisateur nous a accordé à moi comme au prestataire Soundhouse sa confiance en acceptant ce design très novateur. Il ne fait aucun doute qu’utiliser L-ISA est un réel progrès offrant à une plus large portion du public la possibilité de connecter le rendu sonore à ce qui se passe sur scène alors qu’habituellement le meilleur son, le plus précis n’est disponible qu’aux personnes placées au centre de la zone couverte. Mixer au travers d’un système L-ISA a été un vrai plaisir et une expérience enrichissante, ce qu’un nombre important de spectateurs a aussi salué, une indication intéressante. »