Apparues cet été dans le parc de quelques prestataires pilotes, les X ont séduit grâce à leur joli minois tout rond, leur taille de guêpe et leur poids plume. Il faut dire qu’elles envoient le bois, façonné dans la menuiserie flambant neuve de Keskastel, bois qui est ensuite farci de composants dernier-cri à Marcoussis, dans l’usine d’assemblage. Neuve elle aussi.
Il ne manquait plus qu’une écoute. C’est chose faite, mais rien de nouveau à signaler. Elles sonnent !

C’est par une après-midi pluvieuse et devant un parterre de journalistes venus de toute l’Europe voire au-delà, qu’a eu lieu la présentation d’une gamme que nous vous avons dévoilée dès sa sortie lors du Prolight+Sound 2015 à Francfort (Voir Lien ici) et qui commence à être livrée.
Cette météo exécrable nous a privés de l’auditorium écologique et anéchoïque de L-Acoustics, le fameux spot goudronné au beau milieu d’un bois à un jet de pierre du siège social, et nous a relégués dans celui jusque-là assez secret et réservé à des essais sur l’ingénierie multicanal L-ISA, niché au rez-de-chaussée du siège social.
Un grand merci quoi qu’il en soit à toutes les équipes de L-Acoustics pour l’accueil comme toujours parfait, et spécialement à Stéphane Ecalle le directeur markéting et Dan Orton, ingénieur application, qui est venu spécialement d’Angleterre pour cette démo.
Remarquablement bien usinées, les enceintes de la série X continuent une saga coaxiale chère à la marque commencée en 1987 et qui a force de bon son et fiabilité, est devenue quasi incontournable sur les fiches techniques, tout en y apportant bon nombre de nouveautés. Le poids est sans conteste le plus plébiscité car avec 25 à 30% en moins, les X12 et X15HiQ font passer les anciens modèles pour des menhirs.
Les nouvelles poignées, les risers intégrés, les embases pour pieds, les quatre inserts filetés, cette fois-ci rien ne manque et installateurs comme exploitants vont apprécier, d’autant que toutes sortes d’étriers et autres accessoires ont été prévus pour les installations fixes.
L’adoption des évents laminaires L-Vents, introduits sur les subs SB28 en 2007, apporte un bas du spectre plus précis, dynamique, exempt de bruits parasites propres aux écoulements d’air non maitrisés et surtout permet de tirer parti des nouveaux transducteurs à grand débattement.
On parle de 5 dB de recul des bruits de vent ce qui est loin d’être négligeable. Le look plus arrondi et ramassé enfin plaira aux réalisateurs télé prompts à “caillebottiser” tout ce qui dépasse, comme aux prestataires qui pourront fièrement arborer un bel objet qui sera plus facile à louer un peu plus cher.

La réduction de poids a été obtenue à la fois grâce aux terres nobles, et au respect de la terre et des bouleaux et des hêtres qui y poussent. Exit donc la ferrite dans certains modèles, place au néodyme certes plus cher, mais infiniment plus puissant et léger. Au revoir aussi l’ébénisterie à papa où épaisseur des parois, renforts en quantité et formes carrées rimaient avec gâchis de bois.
Le bureau d’études de L-Acoustics s’est penché sur la question et, en traquant chaque résonance, est parvenu à affiner les parois, à réduire les renforts et à cintrer le bois jusqu’à lui donner des formes, une rigidité et une solidité optimums. Si vous ne nous croyez pas, posez votre main sur l’ébénisterie d’une X bien sollicitée, c’est le calme pendant la tempête.

Enfin les améliorations portent aussi sur la précision du guidage du son par l’emploi de guides d’ondes plus élaborés et venant suppléer la membrane de grave dans ce rôle. Le guide ellipsoïde de la X12 la rend polyvalente avec une ouverture horizontale de 90° et verticalement de 60° ce qui est parfait en renfort acoustique.
Couchée en mode bain de pied, les directivités s’inversent resserrant d’autant son ouverture horizontale ce qui est recherché sur scène. La X15 a aussi évolué puisque du « spot » conique à 50° de la 115Xt HiQ, le nouveau guide d’onde ellipsoïdal propose désormais un rigoureux 40° horizontal et 60° vertical encore plus résistant à l’accrochage et pratique à l’usage.
Exit en revanche la possibilité de bi-amplifier le modèle en 12 pouces. Les remontées terrain faisant état du très peu d’appétence pour un mode plus compliqué et cher à déployer et la très faible perte en SPL et en qualité de rendu d’un filtre passif bien conçu, ont poussé L-Acoustics à ne proposer la X12 qu’en mono-amplification.
A cet effet Florent Bernard et Cédric Montrésor, les responsables application, ont pointé le bout de leur nez durant la présentation des X pour nous rappeler à quel point la conception d’un nouveau produit chez L-Acoustics est le fruit d’un travail complexe mêlant markéting et désidérata des exploitants.

Tout ça est bien gentil, mais pourquoi investir en ces temps incertains, pour remplacer des enceintes certes anciennes mais qui marchent très bien, sans même gagner un dB SPL. Mais parce que ça sonne pardi, et sacrément bien même.
Retour bien au chaud dans l’auditorium où ont été déployées sur pieds une paire de chaque référence de la gamme, de la bien connue et minuscule 5XT sortie déjà depuis de nombreux mois, aux modèles plus grands X8 et X12. Les X15hiQ sont quant à elles posées au sol, même si elles peuvent être montées sur pied et employées ponctuellement comme enceintes de façade courte distance.
Ecoute des 5XT
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Comme les enfants vont se coucher plus tôt, ce sont les 5XT qui ont été mises à contribution en premier. Même si leur forme ressemble au cube qui a régné sans partage des années durant sur les bandeaux des consoles de studio, les similitudes s’arrêtent là.
Derrière la solide grille en métal de la face avant, c’est bien un coaxial 5 pouces avec un moteur 1 pouce à diaphragme qui s’agite, et ça s’entend. Si l’on parvient à faire abstraction du manque des deux octaves inférieures, le rendu est propre, clair et agréable à l’oreille avec une phase remarquable de précision.



Les sifflantes ne sont par exemple pas mises en relief, un défaut récurrent avec les petits modèles, malgré un niveau en aigu et extrême aigu très important. L’atténuation hors axe est douce et régulière. Son utilisation en renfort de proximité mais plus encore en diffusion principale distribuée pour des petits lieux, soutenue par un sub qu’on laisserait s’aventurer plus haut que de coutume, doit être un plaisir, d’autant plus que la pression que peuvent générer ces petits cubes est presque phénoménale ramenée à leur taille.
Ecoute des X8

Les X8 dont je connais le rendu en version amplifiée grâce à Stéphane Plisson qui utilise des 108P en écoute de proximité en salle, méritent l’appellation de moniteur, pourtant aussi galvaudée que celle de grand cru.
Cohérentes, dynamiques et une fois encore tirant pleinement parti de la technologie coaxiale pour délivrer une phase quasi parfaite, ce sont de vrais outils de travail sans fioritures.
Le grave est présent et réussit la prouesse d’associer extension et niveau, soutenu par un bas médium analytique avec une touche de personnalité.
Le médium est net et sans bavure tout comme l’aigu qui paraît à peine en retrait, surtout après l’écoute des 5XT qui en donnent sans retenue.
L’ensemble est massif, ressemble effectivement au rendu des lignes source de la marque et devrait permettre de préparer sereinement ses mix sans avoir besoin d’ouvrir le gauche/droite.
Cette nouvelle X8 parvient à garder le SPL de l’ancien modèle tout en délivrant un rendu plus fluide, sec, dynamique et avec l’extension dans le grave propre à la 108P.
Rien à redire sur la phase, une source placée au centre du mix est reproduite exactement là où elle doit être, quelque chose d’essentiel dans un moniteur. Bien joué.


Ecoute des X12
L’écoute se poursuit avec les X12 et dès le premier extrait, le charme agit. L’association 12 pouces et compression qui est « académique » et fonctionne en général très bien, atteint ici des sommets, aidée par le montage coaxial, les évents laminaires, le nouveau guide d’onde et les HP de grande classe, tout un ensemble que le filtre passif ne gâche en rien.




Le rendu est brillant, sec, profond, neutre, une vraie réussite qui ferait un malheur bien au-delà du monde de la sonorisation. Les voix notamment sont reproduites avec précision et fluidité, gage d’un beau comportement en wedge.
La directivité semble aussi plus précise que sur l’ancien modèle avec, par exemple, une sortie de la zone de couverture verticale et horizontale plus marquée.
La transition façade/wedge est facilité par le choix de la directivité 60 x 90 qui une fois inversé en 90 x 60 est assez serré pour bien figurer sur scène.
Sur ce modèle aussi, des progrès ont été effectués à la fois sur les presets comme sur le guidage matériel conduisant à une spatialisation et un étagement des plans sonores allant bien au-delà de ce à quoi la sonorisation nous a habitués.

L’impact du grave est saisissant de délié et de dynamique, et il ne lui manque qu’un peu de contour dans la dernière octave ou un sub pour offrir une superbe façade à bien des petites salles ou à de nombreux clubs.
Il en va de même pour l’aigu. Il monte sans effort et sans aucune coloration ou dureté. Tout est fluide et sans effort. Très, très belle réussite.
Ecoute de la X15 HiQ
Avec le X15 HiQ on aborde la force brute, le modèle conçu pour satisfaire la plus grande partie des artistes sur scène. Bi-amplifié et embarquant un 15 pouces pour le grave et un moteur 3 pouces pour l’aigu, il reprend le suffixe HiQ à juste titre. Il suffit de se mettre devant cette pompe à son pour s’en rendre compte. On est arrosé par un jet très, mais alors très bien guidé qui vous attire en son sein et vous alimente avec une précision et une dynamique rare.


S’éloigner du centre du guide d’onde ellipsoïde dans le champ horizontal comme vertical, est immédiatement sanctionné par une baisse de niveau et une perte de présence rapide et profonde. Il va être très simple d’associer quatre wedges en montage stéréo sans que les deux gauches ou les deux droits n’interfèrent entre eux.
Posé à plat sans faire appel à ses risers incorporés, le X15 couvre un espace compris entre deux bons mètres en retrait jusqu’à une trentaine de centimètres devant le wedge lui-même, sans variation notable de la balance tonale où que l’on se place.
Ecouté avec une large variété de sources dont une batterie seule assez bien enregistrée, il délivre un rendu plein, gros avec une assise importante et un grave très profond, trop peut-être, on en reparlera plus tard.
Le médium est incisif et correspond bien au cahier des charges d’un wedge qui se doit de passer par-dessus toute pollution sonore.
L’aigu est équilibré et présent sans aucune forme d’agressivité. Ecouté à plus fort niveau, la balance tonale reste équilibrée avec un haut du spectre plus présent et mordant.

Pile ce qu’il faut, sans oublier que de toute manière, le son est fait par les ingés son retours qui généralement taillent dans une matière qui se doit d’être exempte de distorsion, puissante, dynamique et sans gros accident, exactement ce que propose le X15.
Pour en revenir au grave, j’ai trouvé que malgré une dynamique de tous les instants, il a tendance à être généreux aussi tout autour de la boîte avec une bosse pas très naturelle venant quelque peu masquer sa précision.
L’explication nous a été apportée par Florent Bernard, le responsable d’application Touring qui est revenu vers nous par téléphone quelques jours plus tard.
Explication qui a été complétée pour notre plus grand plaisir, par une description passionnante de cette enceinte dans l’interview de Florent ci-après.
Interview de Florent Bernard

SLU : Au-delà de ses qualités, j’ai trouvé une forme de « fuite de basses » tout autour de la X15 avec la mise en avant d’une fréquence venant un peu ternir mon impression favorable du bas du spectre par ailleurs redoutable d’efficacité…
Florent Bernard : Sans vouloir abonder dans l’excuse habituelle du local qui est la source de tous les maux, c’est un peu vrai dans ce cas de figure. La réponse en fréquence et le contrôle polaire de la X15 sont bien supérieurs à ce qu’on obtenait avec la 115Xt HiQ. La dispersion angulaire que l’on montre sur la fiche technique, et qui est le fruit de vraies mesures et pas d’un travail sur Photoshop, parle d’elle-même. On est proche du parfait dans le cône 40 x 60.
Ce que nous avons essayé de faire en matière de directivité, et selon moi atteint avec ce wedge, c’est la prise en compte de l’angle natif de 35° du X15 et de sa directivité verticale de 60° afin d’offrir un iso-contour extrêmement stable en niveau comme en fréquence que l’on se positionne à l’aplomb du retour comme à 2,5 mètres en retrait et cela pour un artiste d’une taille moyenne de 1,75 m.
SLU : J’ai constaté qu’effectivement la zone d’écoute va de deux bons mètres en retrait jusqu’à environ 30 cm en avant du wedge, ce qui donne toute latitude à l’artiste de s’avancer vers son public en mettant typiquement un pied dessus !

Florent Bernard : Exactement. Le but c’est de ne pas avoir de points chauds ou de trous. Je trouve le comportement de la X15 en progrès par rapport à la 115Xt qui était selon moi un peu trop « HiQ » puisqu’elle offrait un angle de 30° par rapport à la verticale qui gênait certaines personnes qui lui trouvaient trop de bas-médium en sortant du cône de diffusion et donc en perdant le haut du spectre. Le point de diffusion optimal était sans doute un peu trop près du wedge ce qui fait qu’en mettant ne serait-ce qu’un gros pédalier pour un guitariste devant, on s’écartait de cette zone de confort.
Pour en revenir à ta remarque sur le grave, il est évident que sur des enceintes de ce format, en dessous de 150 Hz on a quasiment autant de niveau derrière que devant. La X15 n’a pas une taille suffisante et n’est pas conçue pour avoir une directivité polarisée vers l’avant dans le bas. Nous avons en revanche fait en sorte de ne pas avoir plus de niveau derrière que devant. Enfin, une fois atteint 100Hz, très naturellement toute enceinte devient omnidirectionnelle et cela se voit très bien sur le diagramme de dispersion angulaire.

SLU : Revenons à la salle, à votre audi L-ISA qui vous sert aussi de zone de repli et d’écoute quand le temps n’est pas clément avec vous…
Florent Bernard : Comme te l’a évoqué Stéphane (Ecalle, directeur markéting de L-Acoustics NRD) notre audi a un défaut dans les 90 Hz, plus particulièrement à 93. Nous avons fait le choix pour les démos de ne pas égaliser les enceintes, on les a simplement placées dans un endroit pas trop défavorable. Malheureusement la salle s’excite beaucoup à cette fréquence.
Je vais demander à ce qu’un traitement acoustique performant avec des bass traps soit installé pour absorber ce surplus d’énergie, de même qu’il serait bon de lui ôter un peu de son absorption dans le haut du spectre. Elle est un peu trop « morte ». Idéalement il faudrait bass traps et diffuseurs pour qu’elle ait des performances optimales.
Une X15 placée dans des conditions un peu plus favorables ou disons habituelles, ne présente pas du tout le même grave gonflé et baladeur, sauf à ce que le cadre de la scène génère des accidents. L’octave 100-200 est toujours délicate et sujette aux accidents. Les longueurs d’onde rentrent plus facilement en conflit ou sont exacerbées par les salles
SLU : J’ai été impressionné par la précision du guidage du haut du spectre et sans me tromper, je suis certain que le recul à l’accrochage a dû être encore amélioré.

Florent Bernard : C’est exact. Nous avons beaucoup travaillé sur le contrôle de la directivité avec la X15 ce qui permet d’avoir des niveaux de cheval avant Larsen.
Cet aspect est super dépendant de la qualité de la réponse polaire et c’est dommage que les conditions atmosphériques n’aient pas permis de vous brancher un micro et de vous laisser jouer avec. Je suis d’accord avec toi, un retour de scène se juge ainsi, surtout quand on sait à quoi s’attendre en disant « un.. deux.. » Nous avons une tranche Midas et un Beta 58.
SLU : C’est tout ??
Florent Bernard : Non bien sûr, nous avons un chouette panachage de dynamiques et de statiques dont nous nous sommes servis pour faire les tests de ce wedge. J’aurais aussi aimé que vous puissiez écouter les nouveaux presets basse latence que nous avons développés spécialement pour cette gamme. On est parti du principe que lorsque le temps du trajet acoustique se rapproche de celui du trajet électronique, c’est intéressant de commencer à grappiller quelques millisecondes.
Pour te faire un exemple, quand tu es à un mètre et demi du wedge, le son arrive au bout de 4 millisecondes. Y ajouter 4 autres millisecondes de calcul rend le total audible et potentiellement gênant pour certains artistes. Les gens en revanche qui soutiennent qu’il faut gagner deux millisecondes quand les retours sont à 10 mètres, c’est plus discutable (rires) !
SLU : La latence pose des problèmes aux artistes qui chantent avec des ears, je ne pensais pas que cela était le cas aussi avec des wedges…
Florent Bernard : Le son du X15, nous l’avons bâti aussi autour de cette notion de basse latence. C’est utile pour éviter de rendre le signal des retours « audible » par le décalage avec le son direct que tes oreilles captent par ta bouche et par ta boite crânienne. Jusqu’à 4 milli, c’est absolument acceptable, de 4 à 8 tu commences à percevoir un phasing par le filtre en peigne qui se crée, au-delà de 8 ou 9 millisecondes, tu reçois le son presque comme un écho.
Nous avons donc beaucoup travaillé cet aspect pendant le développement du wedge et sommes parvenus à des latences aussi basses que 1,2 ms sur le LA8 et légèrement en dessous de la milliseconde avec le LA4X qui dispose de DSP plus récents et rapides. Quand tu compares ce preset base latence avec celui standard qui tourne aux alentours des 4 ms, le prix à payer pour disposer d’algorithmes FIR, le son revient dans la boîte, c’est assez étonnant.

SLU : Est-ce que ce filtrage IIR ne fait pas payer cher sa vélocité sur l’autel de rendu et de la phase ?
Florent Bernard : On rentre là dans un vaste débat. Le FIR c’est avoir du filtrage à phase nulle et cela peut être très intéressant quand on a besoin d’égaliser le système sans engendrer les rotations des filtres classiques. En FIR, avant d’entendre la phase bouger, il faut vraiment y aller. C’est donc très appréciable. D’autre part, tous les outils que nous mettons à disposition de nos clients pour le réglage des systèmes ligne source comme l’Array Morphing, reposent essentiellement sur la technologie de filtrage FIR et permettent d’aller sculpter précisément le système.
L’inconvénient est que cela est gourmand en ressources DSP et long à calculer. Quand en plus on sait que les ingés retours ne vont pas se servir du LA Manager qui a été conçu pour piloter les lignes source, travailler en FIR pour des wedges ne se justifie pas. Il n’est en revanche pas exclu que dans un futur proche on rajoute quelques petits outils pour leur permettre de façonner plus facilement la balance tonale.
Faire par exemple sonner un wedge comme s’il y en avait deux, cela peut être intéressant. Quand on est face à une paire de wedges, le grave couple alors qu’au-dessus d’une certaine fréquence on est interférentiel car on n’est jamais parfaitement au milieu, ce qui donne très schématiquement un gain de 6 dB dans le grave là où il n’est que de 3 dans l’aigu et ça change la balance tonale. L’ajuster via nos outils est plus précis et rapide.
Conclusion
On pense toujours que partir d’une feuille blanche est plus difficile que d’améliorer ce qui existe. Je ne suis pas de cet avis et j’imagine que la mise au point des X n’a pas dû être de tout repos. Les modèles remplacés sont et restent d’excellentes enceintes mondialement utilisées et copiées, et représentent une part non négligeable du CA de L-Acoustics.
Parvenir à faire mieux, autrement que par des détails ou des accessoires, a donc nécessité la mise en œuvre de technologies et de composants de très haute qualité. Le choix de ne pas jouer la carte du SPL est par exemple à saluer. Ce que le rendu acoustique, la dynamique ou l’extension de la réponse en fréquence y ont gagné, est beaucoup plus intéressant qu’une paire de dB risquant en plus de compromettre la tenue dans le temps.
Le prix de vente catalogue des X paraît lui aussi aller dans la bonne direction, surtout quand l’on sait que l’universalité de ces modèles et leur présence sur toutes les fiches techniques, leur vaudra de nombreuses années de bons et sonores services. La 5XT ouvre le bal à 605 € HT, la X8 est positionnée à 1435 €. La X12 désormais passive est à 2255 €. La X15 enfin à 2970 € et nécessitant deux canaux d’ampli, représente l’investissement le plus onéreux, mais s’annonce redoutable d’efficacité.
Un dernier mot en guise de coup de cœur. Si vous n’écoutez qu’un modèle, essayez la X12, elle mérite de figurer dans un salon. Je serais d’ailleurs curieux de savoir qui reconnaitrait à l’aveugle le nouveau couteau suisse de Marcoussis d’une enceinte Hi-Fi de prix équivalent. Remarquez, j’ai un truc. Il suffit de les chatouiller un peu. Une va cracher 134 dB, l’autre ses bobines. Moche…
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