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Nouvelle gamme coaxiale L-Acoustics, écoute des X à Marcoussis

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Apparues cet été dans le parc de quelques prestataires pilotes, les X ont séduit grâce à leur joli minois tout rond, leur taille de guêpe et leur poids plume. Il faut dire qu’elles envoient le bois, façonné dans la menuiserie flambant neuve de Keskastel, bois qui est ensuite farci de composants dernier-cri à Marcoussis, dans l’usine d’assemblage. Neuve elle aussi.
Il ne manquait plus qu’une écoute. C’est chose faite, mais rien de nouveau à signaler. Elles sonnent !

Dan Orton, ingénieur application pour le Royaume Uni et l’Irlande en pleine présentation de la gamme X. Rien de tel qu’un membre éminemment anglophone de l’équipe de L-Acoustics pour assurer en pareilles circonstances face à un parterre à la provenance très variée.
Dan Orton, ingénieur application pour le Royaume Uni et l’Irlande en pleine présentation de la gamme X. Rien de tel qu’un membre éminemment anglophone de l’équipe de L-Acoustics pour assurer en pareilles circonstances face à un parterre à la provenance très variée.

C’est par une après-midi pluvieuse et devant un parterre de journalistes venus de toute l’Europe voire au-delà, qu’a eu lieu la présentation d’une gamme que nous vous avons dévoilée dès sa sortie lors du Prolight+Sound 2015 à Francfort (Voir Lien ici) et qui commence à être livrée.

Cette météo exécrable nous a privés de l’auditorium écologique et anéchoïque de L-Acoustics, le fameux spot goudronné au beau milieu d’un bois à un jet de pierre du siège social, et nous a relégués dans celui jusque-là assez secret et réservé à des essais sur l’ingénierie multicanal L-ISA, niché au rez-de-chaussée du siège social.
Un grand merci quoi qu’il en soit à toutes les équipes de L-Acoustics pour l’accueil comme toujours parfait, et spécialement à Stéphane Ecalle le directeur markéting et Dan Orton, ingénieur application, qui est venu spécialement d’Angleterre pour cette démo.

Remarquablement bien usinées, les enceintes de la série X continuent une saga coaxiale chère à la marque commencée en 1987 et qui a force de bon son et fiabilité, est devenue quasi incontournable sur les fiches techniques, tout en y apportant bon nombre de nouveautés. Le poids est sans conteste le plus plébiscité car avec 25 à 30% en moins, les X12 et X15HiQ font passer les anciens modèles pour des menhirs.
Les nouvelles poignées, les risers intégrés, les embases pour pieds, les quatre inserts filetés, cette fois-ci rien ne manque et installateurs comme exploitants vont apprécier, d’autant que toutes sortes d’étriers et autres accessoires ont été prévus pour les installations fixes.

L-Acoustics ecoute des X

L’adoption des évents laminaires L-Vents, introduits sur les subs SB28 en 2007, apporte un bas du spectre plus précis, dynamique, exempt de bruits parasites propres aux écoulements d’air non maitrisés et surtout permet de tirer parti des nouveaux transducteurs à grand débattement.

On parle de 5 dB de recul des bruits de vent ce qui est loin d’être négligeable. Le look plus arrondi et ramassé enfin plaira aux réalisateurs télé prompts à “caillebottiser” tout ce qui dépasse, comme aux prestataires qui pourront fièrement arborer un bel objet qui sera plus facile à louer un peu plus cher.

Les cotes de la X15 HiQ permettent de saisir le travail effectué sur l’ébénisterie, remarquable d’efficacité et décisif quant à la réduction du poids
Les cotes de la X15 HiQ permettent de saisir le travail effectué sur l’ébénisterie, remarquable d’efficacité et décisif quant à la réduction du poids

La réduction de poids a été obtenue à la fois grâce aux terres nobles, et au respect de la terre et des bouleaux et des hêtres qui y poussent. Exit donc la ferrite dans certains modèles, place au néodyme certes plus cher, mais infiniment plus puissant et léger. Au revoir aussi l’ébénisterie à papa où épaisseur des parois, renforts en quantité et formes carrées rimaient avec gâchis de bois.

Le bureau d’études de L-Acoustics s’est penché sur la question et, en traquant chaque résonance, est parvenu à affiner les parois, à réduire les renforts et à cintrer le bois jusqu’à lui donner des formes, une rigidité et une solidité optimums. Si vous ne nous croyez pas, posez votre main sur l’ébénisterie d’une X bien sollicitée, c’est le calme pendant la tempête.

Deux mains pour expliquer le passage d’un guide d’onde conique à un guide ellipsoïde, celles de Stéphane Ecalle, le directeur markéting de L-Acoustics qui nous a accompagnés tout au long de l’après-midi portes-ateliers-oreilles ouverts à Marcoussis
Deux mains pour expliquer le passage d’un guide d’onde conique à un guide ellipsoïde, celles de Stéphane Ecalle, le directeur markéting de L-Acoustics qui nous a accompagnés tout au long de l’après-midi portes-ateliers-oreilles ouverts à Marcoussis

Enfin les améliorations portent aussi sur la précision du guidage du son par l’emploi de guides d’ondes plus élaborés et venant suppléer la membrane de grave dans ce rôle. Le guide ellipsoïde de la X12 la rend polyvalente avec une ouverture horizontale de 90° et verticalement de 60° ce qui est parfait en renfort acoustique.

Couchée en mode bain de pied, les directivités s’inversent resserrant d’autant son ouverture horizontale ce qui est recherché sur scène. La X15 a aussi évolué puisque du « spot » conique à 50° de la 115Xt HiQ, le nouveau guide d’onde ellipsoïdal propose désormais un rigoureux 40° horizontal et 60° vertical encore plus résistant à l’accrochage et pratique à l’usage.
Exit en revanche la possibilité de bi-amplifier le modèle en 12 pouces. Les remontées terrain faisant état du très peu d’appétence pour un mode plus compliqué et cher à déployer et la très faible perte en SPL et en qualité de rendu d’un filtre passif bien conçu, ont poussé L-Acoustics à ne proposer la X12 qu’en mono-amplification.

A cet effet Florent Bernard et Cédric Montrésor, les responsables application, ont pointé le bout de leur nez durant la présentation des X pour nous rappeler à quel point la conception d’un nouveau produit chez L-Acoustics est le fruit d’un travail complexe mêlant markéting et désidérata des exploitants.

La paire de X8 entourant la surface Yamaha Nuage sans doute utilisée pour piloter les sources nécessaires à la mise au point de L-ISA. Un placement cohérent avec ce qui devrait être leur usage premier et qui les a mises en valeur.
La paire de X8 entourant la surface Yamaha Nuage sans doute utilisée pour piloter les sources nécessaires à la mise au point de L-ISA. Un placement cohérent avec ce qui devrait être leur usage premier et qui les a mises en valeur.

Tout ça est bien gentil, mais pourquoi investir en ces temps incertains, pour remplacer des enceintes certes anciennes mais qui marchent très bien, sans même gagner un dB SPL. Mais parce que ça sonne pardi, et sacrément bien même.
Retour bien au chaud dans l’auditorium où ont été déployées sur pieds une paire de chaque référence de la gamme, de la bien connue et minuscule 5XT sortie déjà depuis de nombreux mois, aux modèles plus grands X8 et X12. Les X15hiQ sont quant à elles posées au sol, même si elles peuvent être montées sur pied et employées ponctuellement comme enceintes de façade courte distance.

Ecoute des 5XT

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Comme les enfants vont se coucher plus tôt, ce sont les 5XT qui ont été mises à contribution en premier. Même si leur forme ressemble au cube qui a régné sans partage des années durant sur les bandeaux des consoles de studio, les similitudes s’arrêtent là.
Derrière la solide grille en métal de la face avant, c’est bien un coaxial 5 pouces avec un moteur 1 pouce à diaphragme qui s’agite, et ça s’entend. Si l’on parvient à faire abstraction du manque des deux octaves inférieures, le rendu est propre, clair et agréable à l’oreille avec une phase remarquable de précision.

Les 5XT sur leur pied micro. Ne vous laissez pas abuser par leur taille. Elles savent ce que SPL veut dire. Remarquez le point rouge sur la moquette matérialisant le point d’arrivée du tube vertical. On ne laisse rien au hasard…
Les 5XT sur leur pied micro. Ne vous laissez pas abuser par leur taille. Elles savent ce que SPL veut dire. Remarquez le point rouge sur la moquette matérialisant le point d’arrivée du tube vertical. On ne laisse rien au hasard…
La réponse angulaire verticale et horizontale de la 5XT prouvant bien qu’il s’agit d’un minuscule coaxial de 5 pouces sans guide d’onde spécifique.
La réponse angulaire verticale et horizontale de la 5XT prouvant bien qu’il s’agit d’un minuscule coaxial de 5 pouces sans guide d’onde spécifique.
La dispersion très large de la 5XT, l’idéal pour arroser de près.
La dispersion très large de la 5XT, l’idéal pour arroser de près.

Les sifflantes ne sont par exemple pas mises en relief, un défaut récurrent avec les petits modèles, malgré un niveau en aigu et extrême aigu très important. L’atténuation hors axe est douce et régulière. Son utilisation en renfort de proximité mais plus encore en diffusion principale distribuée pour des petits lieux, soutenue par un sub qu’on laisserait s’aventurer plus haut que de coutume, doit être un plaisir, d’autant plus que la pression que peuvent générer ces petits cubes est presque phénoménale ramenée à leur taille.

Ecoute des X8

Une X8 bien emprisonnée dans un étrier et une fixation lui donnant toute latitude de réglage sur le plan horizontal comme vertical.
Une X8 bien emprisonnée dans un étrier et une fixation lui donnant toute latitude de réglage sur le plan horizontal comme vertical.

Les X8 dont je connais le rendu en version amplifiée grâce à Stéphane Plisson qui utilise des 108P en écoute de proximité en salle, méritent l’appellation de moniteur, pourtant aussi galvaudée que celle de grand cru.
Cohérentes, dynamiques et une fois encore tirant pleinement parti de la technologie coaxiale pour délivrer une phase quasi parfaite, ce sont de vrais outils de travail sans fioritures.
Le grave est présent et réussit la prouesse d’associer extension et niveau, soutenu par un bas médium analytique avec une touche de personnalité.

Le médium est net et sans bavure tout comme l’aigu qui paraît à peine en retrait, surtout après l’écoute des 5XT qui en donnent sans retenue.
L’ensemble est massif, ressemble effectivement au rendu des lignes source de la marque et devrait permettre de préparer sereinement ses mix sans avoir besoin d’ouvrir le gauche/droite.

Cette nouvelle X8 parvient à garder le SPL de l’ancien modèle tout en délivrant un rendu plus fluide, sec, dynamique et avec l’extension dans le grave propre à la 108P.
Rien à redire sur la phase, une source placée au centre du mix est reproduite exactement là où elle doit être, quelque chose d’essentiel dans un moniteur. Bien joué.

La réponse angulaire verticale et horizontale de la X8, assez large et régulière pour offrir une zone d’écoute confortable suffisamment large jusque dans l’aigu
La réponse angulaire verticale et horizontale de la X8, assez large et régulière pour offrir une zone d’écoute confortable suffisamment large jusque dans l’aigu
Le design acoustique conique de la X8 permettant un placement vertical ou horizontal
Le design acoustique conique de la X8 permettant un placement vertical ou horizontal

Ecoute des X12

L’écoute se poursuit avec les X12 et dès le premier extrait, le charme agit. L’association 12 pouces et compression qui est « académique » et fonctionne en général très bien, atteint ici des sommets, aidée par le montage coaxial, les évents laminaires, le nouveau guide d’onde et les HP de grande classe, tout un ensemble que le filtre passif ne gâche en rien.

La paire de X12, bien décollée de la paroi arrière de l’auditorium occupée par les stacks de 6 Kara du système L-ISA.
La paire de X12, bien décollée de la paroi arrière de l’auditorium occupée par les stacks de 6 Kara du système L-ISA.
La réponse angulaire verticale et horizontale de la X12. La régularité et la progressivité de l’atténuation hors axe matérialisées par les trois lignes d’iso-pression à -3, -6 et -12dB. Cet excellent comportement la rend parfaitement fonctionnelle aussi en tant que bain de pied.
La réponse angulaire verticale et horizontale de la X12. La régularité et la progressivité de l’atténuation hors axe matérialisées par les trois lignes d’iso-pression à -3, -6 et -12dB. Cet excellent comportement la rend parfaitement fonctionnelle aussi en tant que bain de pied.
La nouveauté de la X12, un guide d’onde ellipsoïde 60x90 lui donnant de meilleures performances à la fois en renfort et en retour de scène
La nouveauté de la X12, un guide d’onde ellipsoïde 60×90 lui donnant de meilleures performances à la fois en renfort et en retour de scène
Une X12 dans son étrier, un des innombrables modes d’accroche pour cette boite aussi polyvalente qu’acoustiquement aboutie
Une X12 dans son étrier, un des innombrables modes d’accroche pour cette boite aussi polyvalente qu’acoustiquement aboutie

Le rendu est brillant, sec, profond, neutre, une vraie réussite qui ferait un malheur bien au-delà du monde de la sonorisation. Les voix notamment sont reproduites avec précision et fluidité, gage d’un beau comportement en wedge.

La directivité semble aussi plus précise que sur l’ancien modèle avec, par exemple, une sortie de la zone de couverture verticale et horizontale plus marquée.
La transition façade/wedge est facilité par le choix de la directivité 60 x 90 qui une fois inversé en 90 x 60 est assez serré pour bien figurer sur scène.
Sur ce modèle aussi, des progrès ont été effectués à la fois sur les presets comme sur le guidage matériel conduisant à une spatialisation et un étagement des plans sonores allant bien au-delà de ce à quoi la sonorisation nous a habitués.

Autre mode d'accroche de la X12
Autre mode d’accroche de la X12

L’impact du grave est saisissant de délié et de dynamique, et il ne lui manque qu’un peu de contour dans la dernière octave ou un sub pour offrir une superbe façade à bien des petites salles ou à de nombreux clubs.

Il en va de même pour l’aigu. Il monte sans effort et sans aucune coloration ou dureté. Tout est fluide et sans effort. Très, très belle réussite.

Ecoute de la X15 HiQ

Avec le X15 HiQ on aborde la force brute, le modèle conçu pour satisfaire la plus grande partie des artistes sur scène. Bi-amplifié et embarquant un 15 pouces pour le grave et un moteur 3 pouces pour l’aigu, il reprend le suffixe HiQ à juste titre. Il suffit de se mettre devant cette pompe à son pour s’en rendre compte. On est arrosé par un jet très, mais alors très bien guidé qui vous attire en son sein et vous alimente avec une précision et une dynamique rare.

Deux angles de travail sont offerts, 35° natifs et 55° via des cales de rehausse intégrées.
Deux angles de travail sont offerts, 35° natifs et 55° via des cales de rehausse intégrées.
Les X15 avec Stéphane Ecalle qui les connait sur le bout des bois…
Les X15 avec Stéphane Ecalle qui les connait sur le bout des bois…

S’éloigner du centre du guide d’onde ellipsoïde dans le champ horizontal comme vertical, est immédiatement sanctionné par une baisse de niveau et une perte de présence rapide et profonde. Il va être très simple d’associer quatre wedges en montage stéréo sans que les deux gauches ou les deux droits n’interfèrent entre eux.

Posé à plat sans faire appel à ses risers incorporés, le X15 couvre un espace compris entre deux bons mètres en retrait jusqu’à une trentaine de centimètres devant le wedge lui-même, sans variation notable de la balance tonale où que l’on se place.
Ecouté avec une large variété de sources dont une batterie seule assez bien enregistrée, il délivre un rendu plein, gros avec une assise importante et un grave très profond, trop peut-être, on en reparlera plus tard.

Le médium est incisif et correspond bien au cahier des charges d’un wedge qui se doit de passer par-dessus toute pollution sonore.
L’aigu est équilibré et présent sans aucune forme d’agressivité. Ecouté à plus fort niveau, la balance tonale reste équilibrée avec un haut du spectre plus présent et mordant.

La réponse angulaire verticale et horizontale de la X15 HiQ. Le guide d’onde ellipsoïde fait ici des merveilles. La régularité et la progressivité de l’atténuation hors axe sont quasiment parfaites, et la proximité des lignes d’iso-pression -3, -6 et -12dB prouvent bien la rapide chute hors axe indispensable sur scène. Ce comportement est d’une précision chirurgicale jusqu’à des fréquences aussi basses que 500 Hz, chapeau !
La réponse angulaire verticale et horizontale de la X15 HiQ. Le guide d’onde ellipsoïde fait ici des merveilles. La régularité et la progressivité de l’atténuation hors axe sont quasiment parfaites, et la proximité des lignes d’iso-pression -3, -6 et -12dB prouvent bien la rapide chute hors axe indispensable sur scène. Ce comportement est d’une précision chirurgicale jusqu’à des fréquences aussi basses que 500 Hz, chapeau !

Pile ce qu’il faut, sans oublier que de toute manière, le son est fait par les ingés son retours qui généralement taillent dans une matière qui se doit d’être exempte de distorsion, puissante, dynamique et sans gros accident, exactement ce que propose le X15.

Pour en revenir au grave, j’ai trouvé que malgré une dynamique de tous les instants, il a tendance à être généreux aussi tout autour de la boîte avec une bosse pas très naturelle venant quelque peu masquer sa précision.

L’explication nous a été apportée par Florent Bernard, le responsable d’application Touring qui est revenu vers nous par téléphone quelques jours plus tard.
Explication qui a été complétée pour notre plus grand plaisir, par une description passionnante de cette enceinte dans l’interview de Florent ci-après.

Interview de Florent Bernard

Florent Bernard
Florent Bernard

SLU : Au-delà de ses qualités, j’ai trouvé une forme de « fuite de basses » tout autour de la X15 avec la mise en avant d’une fréquence venant un peu ternir mon impression favorable du bas du spectre par ailleurs redoutable d’efficacité…

Florent Bernard : Sans vouloir abonder dans l’excuse habituelle du local qui est la source de tous les maux, c’est un peu vrai dans ce cas de figure. La réponse en fréquence et le contrôle polaire de la X15 sont bien supérieurs à ce qu’on obtenait avec la 115Xt HiQ. La dispersion angulaire que l’on montre sur la fiche technique, et qui est le fruit de vraies mesures et pas d’un travail sur Photoshop, parle d’elle-même. On est proche du parfait dans le cône 40 x 60.

Ce que nous avons essayé de faire en matière de directivité, et selon moi atteint avec ce wedge, c’est la prise en compte de l’angle natif de 35° du X15 et de sa directivité verticale de 60° afin d’offrir un iso-contour extrêmement stable en niveau comme en fréquence que l’on se positionne à l’aplomb du retour comme à 2,5 mètres en retrait et cela pour un artiste d’une taille moyenne de 1,75 m.

SLU : J’ai constaté qu’effectivement la zone d’écoute va de deux bons mètres en retrait jusqu’à environ 30 cm en avant du wedge, ce qui donne toute latitude à l’artiste de s’avancer vers son public en mettant typiquement un pied dessus !

Une X15 sur la pointe des pieds, ou comment passer de 35° à 55° via des cales de rehausse intégrées et gagner sensiblement en portée. Si on additionne la moitié de la directivité verticale à 55° on obtient 85° et comme les pieds n’ont pas d’oreilles, ce sont bien les vraies qui peuvent s’écarter plus…
Une X15 sur la pointe des pieds, ou comment passer de 35° à 55° via des cales de rehausse intégrées et gagner sensiblement en portée. Si on additionne la moitié de la directivité verticale à 55° on obtient 85° et comme les pieds n’ont pas d’oreilles, ce sont bien les vraies qui peuvent s’écarter plus…

Florent Bernard : Exactement. Le but c’est de ne pas avoir de points chauds ou de trous. Je trouve le comportement de la X15 en progrès par rapport à la 115Xt qui était selon moi un peu trop « HiQ » puisqu’elle offrait un angle de 30° par rapport à la verticale qui gênait certaines personnes qui lui trouvaient trop de bas-médium en sortant du cône de diffusion et donc en perdant le haut du spectre. Le point de diffusion optimal était sans doute un peu trop près du wedge ce qui fait qu’en mettant ne serait-ce qu’un gros pédalier pour un guitariste devant, on s’écartait de cette zone de confort.

Pour en revenir à ta remarque sur le grave, il est évident que sur des enceintes de ce format, en dessous de 150 Hz on a quasiment autant de niveau derrière que devant. La X15 n’a pas une taille suffisante et n’est pas conçue pour avoir une directivité polarisée vers l’avant dans le bas. Nous avons en revanche fait en sorte de ne pas avoir plus de niveau derrière que devant. Enfin, une fois atteint 100Hz, très naturellement toute enceinte devient omnidirectionnelle et cela se voit très bien sur le diagramme de dispersion angulaire.

En montage stéréo, les deux X15 entourées par Stéphane Ecalle et Dan Orton. Une grosse patate mais aussi un grave un peu flottant à cause d’un vilain RT à 93 Hz.
En montage stéréo, les deux X15 entourées par Stéphane Ecalle et Dan Orton. Une grosse patate mais aussi un grave un peu flottant à cause d’un vilain RT à 93 Hz.

SLU : Revenons à la salle, à votre audi L-ISA qui vous sert aussi de zone de repli et d’écoute quand le temps n’est pas clément avec vous…

Florent Bernard : Comme te l’a évoqué Stéphane (Ecalle, directeur markéting de L-Acoustics NRD) notre audi a un défaut dans les 90 Hz, plus particulièrement à 93. Nous avons fait le choix pour les démos de ne pas égaliser les enceintes, on les a simplement placées dans un endroit pas trop défavorable. Malheureusement la salle s’excite beaucoup à cette fréquence.
Je vais demander à ce qu’un traitement acoustique performant avec des bass traps soit installé pour absorber ce surplus d’énergie, de même qu’il serait bon de lui ôter un peu de son absorption dans le haut du spectre. Elle est un peu trop « morte ». Idéalement il faudrait bass traps et diffuseurs pour qu’elle ait des performances optimales.

Une X15 placée dans des conditions un peu plus favorables ou disons habituelles, ne présente pas du tout le même grave gonflé et baladeur, sauf à ce que le cadre de la scène génère des accidents. L’octave 100-200 est toujours délicate et sujette aux accidents. Les longueurs d’onde rentrent plus facilement en conflit ou sont exacerbées par les salles

SLU : J’ai été impressionné par la précision du guidage du haut du spectre et sans me tromper, je suis certain que le recul à l’accrochage a dû être encore amélioré.

La X15 bénéficie aussi d’un guide ellipsoïde mais plus serré à 40 x 60 et spécifiquement étudié pour améliorer ses performances sur scène.
La X15 bénéficie aussi d’un guide ellipsoïde mais plus serré à 40 x 60 et spécifiquement étudié pour améliorer ses performances sur scène.

Florent Bernard : C’est exact. Nous avons beaucoup travaillé sur le contrôle de la directivité avec la X15 ce qui permet d’avoir des niveaux de cheval avant Larsen.
Cet aspect est super dépendant de la qualité de la réponse polaire et c’est dommage que les conditions atmosphériques n’aient pas permis de vous brancher un micro et de vous laisser jouer avec. Je suis d’accord avec toi, un retour de scène se juge ainsi, surtout quand on sait à quoi s’attendre en disant « un.. deux.. » Nous avons une tranche Midas et un Beta 58.

SLU : C’est tout ??

Florent Bernard : Non bien sûr, nous avons un chouette panachage de dynamiques et de statiques dont nous nous sommes servis pour faire les tests de ce wedge. J’aurais aussi aimé que vous puissiez écouter les nouveaux presets basse latence que nous avons développés spécialement pour cette gamme. On est parti du principe que lorsque le temps du trajet acoustique se rapproche de celui du trajet électronique, c’est intéressant de commencer à grappiller quelques millisecondes.
Pour te faire un exemple, quand tu es à un mètre et demi du wedge, le son arrive au bout de 4 millisecondes. Y ajouter 4 autres millisecondes de calcul rend le total audible et potentiellement gênant pour certains artistes. Les gens en revanche qui soutiennent qu’il faut gagner deux millisecondes quand les retours sont à 10 mètres, c’est plus discutable (rires) !

SLU : La latence pose des problèmes aux artistes qui chantent avec des ears, je ne pensais pas que cela était le cas aussi avec des wedges…

Florent Bernard : Le son du X15, nous l’avons bâti aussi autour de cette notion de basse latence. C’est utile pour éviter de rendre le signal des retours « audible » par le décalage avec le son direct que tes oreilles captent par ta bouche et par ta boite crânienne. Jusqu’à 4 milli, c’est absolument acceptable, de 4 à 8 tu commences à percevoir un phasing par le filtre en peigne qui se crée, au-delà de 8 ou 9 millisecondes, tu reçois le son presque comme un écho.
Nous avons donc beaucoup travaillé cet aspect pendant le développement du wedge et sommes parvenus à des latences aussi basses que 1,2 ms sur le LA8 et légèrement en dessous de la milliseconde avec le LA4X qui dispose de DSP plus récents et rapides. Quand tu compares ce preset base latence avec celui standard qui tourne aux alentours des 4 ms, le prix à payer pour disposer d’algorithmes FIR, le son revient dans la boîte, c’est assez étonnant.

Le petit dernier de L-Acoustics. Deux dB de moins que le LA8, mais un PFC, des DSP plus véloces et 4 vraies entrées. La voie à suivre pour le remplaçant du grand frère vieillissant…
Le petit dernier de L-Acoustics. Deux dB de moins que le LA8, mais un PFC, des DSP plus véloces et 4 vraies entrées. La voie à suivre pour le remplaçant du grand frère vieillissant…

SLU : Est-ce que ce filtrage IIR ne fait pas payer cher sa vélocité sur l’autel de rendu et de la phase ?

Florent Bernard : On rentre là dans un vaste débat. Le FIR c’est avoir du filtrage à phase nulle et cela peut être très intéressant quand on a besoin d’égaliser le système sans engendrer les rotations des filtres classiques. En FIR, avant d’entendre la phase bouger, il faut vraiment y aller. C’est donc très appréciable. D’autre part, tous les outils que nous mettons à disposition de nos clients pour le réglage des systèmes ligne source comme l’Array Morphing, reposent essentiellement sur la technologie de filtrage FIR et permettent d’aller sculpter précisément le système.
L’inconvénient est que cela est gourmand en ressources DSP et long à calculer. Quand en plus on sait que les ingés retours ne vont pas se servir du LA Manager qui a été conçu pour piloter les lignes source, travailler en FIR pour des wedges ne se justifie pas. Il n’est en revanche pas exclu que dans un futur proche on rajoute quelques petits outils pour leur permettre de façonner plus facilement la balance tonale.
Faire par exemple sonner un wedge comme s’il y en avait deux, cela peut être intéressant. Quand on est face à une paire de wedges, le grave couple alors qu’au-dessus d’une certaine fréquence on est interférentiel car on n’est jamais parfaitement au milieu, ce qui donne très schématiquement un gain de 6 dB dans le grave là où il n’est que de 3 dans l’aigu et ça change la balance tonale. L’ajuster via nos outils est plus précis et rapide.

Conclusion

On pense toujours que partir d’une feuille blanche est plus difficile que d’améliorer ce qui existe. Je ne suis pas de cet avis et j’imagine que la mise au point des X n’a pas dû être de tout repos. Les modèles remplacés sont et restent d’excellentes enceintes mondialement utilisées et copiées, et représentent une part non négligeable du CA de L-Acoustics.
Parvenir à faire mieux, autrement que par des détails ou des accessoires, a donc nécessité la mise en œuvre de technologies et de composants de très haute qualité. Le choix de ne pas jouer la carte du SPL est par exemple à saluer. Ce que le rendu acoustique, la dynamique ou l’extension de la réponse en fréquence y ont gagné, est beaucoup plus intéressant qu’une paire de dB risquant en plus de compromettre la tenue dans le temps.

L-Acoustics ecoute des X

Le prix de vente catalogue des X paraît lui aussi aller dans la bonne direction, surtout quand l’on sait que l’universalité de ces modèles et leur présence sur toutes les fiches techniques, leur vaudra de nombreuses années de bons et sonores services. La 5XT ouvre le bal à 605 € HT, la X8 est positionnée à 1435 €. La X12 désormais passive est à 2255 €. La X15 enfin à 2970 € et nécessitant deux canaux d’ampli, représente l’investissement le plus onéreux, mais s’annonce redoutable d’efficacité.
Un dernier mot en guise de coup de cœur. Si vous n’écoutez qu’un modèle, essayez la X12, elle mérite de figurer dans un salon. Je serais d’ailleurs curieux de savoir qui reconnaitrait à l’aveugle le nouveau couteau suisse de Marcoussis d’une enceinte Hi-Fi de prix équivalent. Remarquez, j’ai un truc. Il suffit de les chatouiller un peu. Une va cracher 134 dB, l’autre ses bobines. Moche…

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Le système de mixage DLIve d’Allen & Heath

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Le nouveau système de mixage numérique Dlive d’A&H introduit durant l’été se décline en trois modèles de surfaces de contrôle, S3000, S5000 et S7000, et trois modèles de MixRacks, DM32, DM48 et DM64 qui comme le précédent système ILive d’A&H contiennent le moteur audio numérique.
Ces nouvelles consoles numériques mettent en œuvre un traitement de signal et de sommation – routage à base de super FPGA baptisé XCVI qui confère aux consoles une énorme puissance et garantit une latence globale (traitements compris) de moins de 0,6 ms !

La S7000 et son mixrack DM64 (dessous) vus aux JTSE sur le stand Algam Entreprises.
La S7000 et son mixrack DM64 (dessous) vus aux JTSE sur le stand Algam Entreprises.

Le cœur audio 96 kHz/96 bits fournit une capacité de 128 entrées avec traitement de signal complet et 16 retours d’effets stéréo, soit 160 entrées mixables et 64 bus, 16 DCA’s, entièrement configurables eux aussi en « full processing ». Le traitement de sommation de bus s’effectue sur 96 bits à 96 kHz avec donc une grande réserve dynamique et sans troncature.

Le super FPGA (Field programmable gate array) sous son radiateur.
Le super FPGA (Field programmable gate array) sous son radiateur.

Dlive intègre une technologie de plugins baptisée DEEP issus d’une sélection des grands standards de l’industrie audio.
le moteur Audio XCVI permet d’insérer ces plugins DEEP sur toutes les voix de mixage et tous les bus de sortie sans gestion de licences contraignantes et sans nécessité de contrôle permanent de la latence inhérente à l’insertion de processeurs tiers.
Le système permet la gestion de plus de 800 entrées et 800 sorties.


L'écosystème Dlive. Plus de 800 entrées et huit cents sorties, des apps pour tablette et le logiciel de contrôle offline pour PC
L’écosystème Dlive. Plus de 800 entrées et huit cents sorties, des apps pour tablette et le logiciel de contrôle offline pour PC

Comme évoqué précédemment, ce sont les racks de scène DM qui abritent le coeur de traitement XCVI, centre névralgique.
Il en existe trois types respectivement en 32E/16S, DM32, 48E/24S, DM48, et 64 entrées micro/ligne et 32 sorties ligne, DM64. Tous disposent de trois slots d’extension pour 128 entrées à 96 kHz, deux ports DX link redondants (il y en a un troisième sur la surface de contrôle) pour la liaison à un ou deux Racks DX32 (rack sans moteur audio), 32 voies.

Le DX32, modulaire, fournit quatre slots au choix pour des blocs de 8 entrées micro/ligne et/ou 8 entrées AES3 (avec convertisseur de fréquence d’échantillonnage) ainsi que 8 sorties ligne et/ou huit sorties AES3. Les surfaces de contrôle comme les racks de mixage sont équipés d’alimentations redondantes connectables à chaud. La liaison entre surfaces et racks s’opère avec le réseau à protocole propriétaire Allen & Heath gigaACE (gigabit) avec deux ports redondants.

L’interface utilisateur

Trois surfaces de contrôle sont proposées S3000, S5000, S7000 en respectivement 20, 28 et 36 faders (6 banques) et un ou deux écrans tactiles TFT 12 ».
Le (S3000) ou les écrans tactiles de 12’’ (S5000 et 7000) des consoles dLive seront instantanément familiers, répondant au moindre toucher, balayage, glissé, déposé etc.

Allen & Heath Dlive S7000 Ecran

Des widgets sur mesure peuvent être configurés pour personnaliser simplement ses contrôles.
L’écran est entouré d’un ensemble de boutons offrent une adhérence optimale et permettent de sélectionner les données à contrôler sur les écrans.
De plus, les couleurs d’illumination de chaque élément peuvent être paramétrées rendant l’orientation visuelle instantanée.

La dLive permet à l’utilisateur de configurer l’interface à sa guise et à ses besoins précis. Ainsi, toute entrée ou mix peut être assigné à chaque banque ou couche et chacun d’entre eux peut être clairement nommé et avoir son propre code couleur.


Quelques caractéristiques :

  • Sensibilité d’entrée : -60 à +15 dBu
  • Gain analogique : + 5 à + 60 dB
  • Pad : – 20 dB
  • Niveau max en entrée : +30 dBu (Pad enclenché)
  • bruit équivalent en entrée micro : -127 dB NP (sur 150 ohms d’impédance de source)
  • Plage dynamique système : 110 dB
  • S/B système : 92 dB
  • Réponse en fréquence : 20 Hz à 30 kHz (à -0,8 dB)
  • THD+N (entrée-sortie analogiques) : 0,0015 % à + 16 dBu en sortie et 1 kHz, gain 0 dB
  • Niveau nominal : 0 dBu (+ 18 dBu= 0 dBFS)
  • Calibration vu-mètre : 0 dB à + 4 dBu XLR out (22 dBu max sur sortie XLR)
  • Latence : < 0,6 ms (+5 éch. à 96 kHz liaison surface à MixRack GigaACE)

Une journée de présentation est proposée le 16 décembre 2015 dans le showroom parisien d’Algam.
Si vous désirez participer à cette journée envoyer un email à l’adresse [email protected] pour confirmer votre venue.

 

Le C15, le nouveau système de Clair Brothers

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Clair Brothers vient de muscler son offre de systèmes line-array de moyen/grand format à la vente, avec le C15, un trois voies actives équipé de deux 15 pouces, quatre 6 pouces et deux moteurs 3 pouces.
Un certain nombre d’innovations rendant le guidage du médium plus précis et le raccord entre les 15 et 6 pouces plus efficace.

Clair Brothers C15
Clair Brothers C15

Ahh bon, Clair Bros vend ses enceintes maintenant ? Oui et depuis un moment, mais cela demande une rapide explication.

Clair presta

On connaît tous l’histoire de Roy et Gene Clair, qui en 1966 depuis Lititz en Pennsylvanie, ont démarré une formidable succes story en devenant le premier prestataire de touring emmenant son propre matériel.
Bien des années plus tard en 2009, Clair a été coupé en deux entités, Clair Global le prestataire mondialement connu et Clair Brothers Audio Systems, en charge de fabriquer et vendre des produits originaux ainsi que de concevoir et déployer des systèmes audiovisuels fixes.


Clair Solutions

Confronté à la difficulté de spécifier et installer sereinement d’autres marques que la sienne, Roy Clair a décidé en 2014 de mieux délimiter deux structures :
Clair Solutions pour l’intégration et Clair Brothers pour la fabrication et la vente d’enceintes de tout type. Ce sont donc désormais trois marques distinctes qui défendent les couleurs des deux frères, séparées au point de faire tourner des artistes avec des enceintes qui ne sont pas en vente et de vendre des enceintes qui ne tournent pas avec Clair Global !

Le C15 est la dernière création du manufacturier Clair Brothers et se place logiquement entre les i212 et les i218. Cette boite bénéficie d’une toute nouvelle approche dans la projection des fréquences médium et aigues offrant un très bon contrôle de la directivité et de la linéarité.

Clair Bros

La section médium/aigus située au centre de l’enceinte, assure une ouverture de 90° sur le plan horizontal et de 10° dans celui vertical et est accompagnée à sa gauche et droite des deux HP de grave. Un guide d’onde exclusif apporte un guidage plus précis sur le plan horizontal comme vertical aux haut-parleurs médium en créant un front d’onde cohérent sans coloration ou distorsion.

Les haut-parleurs de 15 pouces disposent d’un aimant au néodyme, d’une bobine 4 pouces et bénéficient d’une charge distincte de type bass reflex avec des évents à effet Venturi. Les deux transducteurs sont montés avec un angle divergeant de telle sorte à ce que la courbe polaire du spectre bas-médium qu’ils reproduisent s’harmonise avec celle produite par le guide d’onde médium, en offrant un meilleur contrôle de la directivité d’une bande de fréquence difficile à gérer.

La construction de l’enceinte fait appel, comme pour l’ensemble de la gamme, à du multipli de bouleau de Finlande assemblé et peint à l’aide de mastic epoxy noir afin de garantir robustesse et tenue dans le temps. La grille de protection des haut-parleurs est issue d’une feuille d’aluminium de 2,5 millimètres thermo-laquée. Les perforations faisant face aux divers haut-parleurs sont étudiées en taille et forme afin de ne pas gêner la transmission du son.
Les C15 sont équipées d’une accroche bi-mode, en tension ou en compression. La prise d’angle s’opère par l’arrière et permet d’aller de 0° à 10° via six crans 1.25, 2.5, 3.75, 5, 7.5 ou 10°, deux de plus que sur les i212 ce qui est très pratique.
En utilisant les B.I.R.D. ou Bimodal Incremental Rigging Disc (qui ajoutent au choix 0.5°, 0.75°, 1.0° et 1.25°) il est possible d’obtenir une infinité d’autres angles mais uniquement en mode compression via un palan arrière.
Comme toutes les « grosses enceintes » de Clair Brothers, les C15 marchent par paires en profitant de leur impédance de 8Ω. Chaque 15’ est alimenté séparément ce qui nécessite un contrôleur à quatre canaux.

Clair a jeté depuis quelques années son dévolu sur Lab.gruppen, c’est donc le tout nouveau PLM20K44 qui est spécifié et vendu à cet effet avec les presets adéquats.
Sa puissance paramétrable lui permet de délivrer 17600 W au total sous 4 Ω à répartir et ça tombe bien puisque chaque 15’ accepte 2400 W, les 4 médiums 720W et les deux moteurs 3 pouces 320 W.
Enfin des fichiers GLL pour Ease permettent la mise en œuvre de cette enceinte. La puissance admissible tout comme la sensibilité très importante lui permettent d’atteindre 145 dB SPL avec son preset, et 149 dB sans filtrage.

Dominique Morel, le patron d’Audio Concept qui distribue Clair dans l’hexagone et tourne avec Cabrel (reportage à venir dans nos colonnes) nous confirme que ce tout nouveau modèle a déjà été installé dans une salle de concert aux Etats Unis et va être rapidement disponible à la vente en France.
D’autres infos sur www.audioconcept.fr

Clair Brothers C15 specifications

 

SolaWash et SolaSpot 2000 High End 100% Leds

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Le constructeur américain, High End Systems, revient sur le devant de la scène avec un wash et un spot à leds blanches dans la gamme Sola : le SolaWash Pro 2000 lancé au Prolight+Sound et le SolaSpot Pro 2000 tout juste sorti du carton.
Si les flux annoncés par le fabricant se vérifient, ils sont largement en tête des performances de projecteurs à leds avec un faisceau de qualité.

Les SolaWash et SolaSpot 2000 Pro. Au premier plan, le Spot en faisceau serré et devant lui, le wash projette un triangle bleu grâce aux couteaux.
Les SolaWash et SolaSpot 2000 Pro. Au premier plan, le Spot en faisceau serré et devant lui, le wash projette un triangle bleu grâce aux couteaux.
High End SolaWash 2000 en mode Beam
High End SolaWash 2000 en mode Beam

Après une première série équipée d’une matrice de 400 W de leds blanches, le fabricant américain surenchérit avec une source de 600 W qui garantit un CRI supérieur à 75 pour les versions de série.

La température de couleur est de 7400K pour le wash et le flux annoncé à 26 000 lm, contre 6900K pour le spot à 25 000 lm. Leur consommation maxi ne dépasse pas 800 W.
Ils sont aussi disponibles, sur demande, en version 6500K et 3200K, avec un CRI plus élevé, supérieur à 90, au prix d’un flux, moindre mais encore en tête, de 20 000 lumens.

Grâce à un système optique très performant (il serait fabriqué en France), ces deux projecteurs on un flux lumineux élevé, qui permet d’éclairer sur des distances importantes.
Ils sont capables de rivaliser en blanc avec des projecteurs équipés de lampes à décharge d’au moins 1200 W.

Les deux frosts du SolaWash utilisés pour passer du mode beam au mode wash.
Les deux frosts du SolaWash utilisés pour passer du mode beam au mode wash.
SolaWash 2000 en mode wash
SolaWash 2000 en mode wash

Le second point qui a attiré notre attention est leur polyvalence. Pour le SolaWash Pro 2000, outre les fonctions de bases d’un wash, le système CMY, un CTO progressif, la roue de couleurs fixes saturées et la roue de couleurs interchangeables principalement équipée de correcteurs, on peut utiliser le projecteur en mode Beam de 5,5 à 42° ou en mode wash de 9 à 51°.

Le SolaWash 2000 dispose aussi de 4 couteaux motorisés.
Le SolaWash 2000 dispose aussi de 4 couteaux motorisés.

Le passage d’un mode à l’autre se fait grâce à deux diffuseurs montés sur le chariot du zoom et permettant d’obtenir un faisceau plus ou moins diffus. Un autre élément qui va intéresser de nombreux directeurs photos est la présence, dans ce wash, de 4 couteaux et, cerise sur le gâteau, chaque couteau peut occulter entièrement le faisceau.

Le nouveau SolaSpot 2000 Pro sur gobo
Le nouveau SolaSpot 2000 Pro sur gobo

Le SolaSpot, est lui aussi bien équipé. On retrouve la même trichromie, le CTO progressif et la roue de couleurs fixes du wash, ce qui assure une homogénéité des couleurs.

Il est également pourvu d’un zoom de 5 à 45°, du focus et de l’autofocus, de deux roues de 6 gobos tournants et indexables, de 2 roues d’animation, de 2 prismes et d’un frost.


Le SolaSpot 2000, son faisceau porte loin dans la boîte noire des JTSE
Le SolaSpot 2000, son faisceau porte loin dans la boîte noire des JTSE

HES semble revenir en force avec une gamme de machines puissantes et performantes ! Les premiers SolaWash arrivent début décembre en Europe et les SolaSpot seront disponibles début 2016.
Outre les performances, le fabricant américain a des arguments très convaincants, un tarif public de 10 890 € pour le wash et un petit 10% en plus pour le spot. Les deux machines sont livrées avec un flight case et garanties deux ans.

SolaWash
– Dimensions (mm) 475 x 320 x 886
– Poids : 41 kg
SolaSpot
– Dimensions (mm) 475 x 320 x 838
– Poids : 39,5 kg
Plus d’infos sur : https://www.highend.com

 

Algam Entreprises distribue Focusrite

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Algam Entreprises devient le distributeur exclusif sur la France de Focusrite, connu notamment pour la qualité de ses interfaces Audio et particulièrement pour la série RedNet d’interfaces audio modulaires Dante.

Algam Entreprise RedNet

Exploitant le protocole audionumérique Dante d’Audinate, les appareils RedNet offrent un son de qualité studio pour toutes les applications audio modernes. Ces Interfaces ont été conçues pour répondre aux besoins des applications audio les plus variées du son Live aux studios d’enregistrement à cabines multiples, en passant par les installations audio distribuées ou encore les environnements de post-production.

RedNet est un système de distribution audio extrêmement évolutif qui offre une latence minimale et qui peut être utilisé pour étendre le nombre d’entrées et de sorties de systèmes audio numériques et/ou servir de pont entre Pro Tools|HD, le protocole MADI et le réseau audio Dante.

A l’heure actuelle la série se compose de onze interfaces offrant des passerelles MADI-Dante, AES-Dante, préamplis analogiques vers Dante, etc., et d’une carte PCIE Dante.

D’autres informations sur :

 

Le Cabaret Sauvage investit dans une SD9 de DiGiCo

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Situé à l’intérieur du Parc de La Villette à Paris, Le Cabaret Sauvage a récemment investi dans une console de mixage numérique SD9 du constructeur britannique DiGiCo.
Le Cabaret Sauvage a été créé par Méziane Azaïche en Décembre 1997 sous la dénomination le Miroir Magique.

Il était à l’origine installé sous un chapiteau et conçu pour fonctionner seulement pendant quelques semaines. Mais l’engouement a été tel qu’il est resté ouvert pendant plusieurs mois. Méziane Azaïche a donc décidé de se faire construire un beau chapiteau et son succès ne s’est jamais démenti au fil des ans.
En 2006, Le Cabaret Sauvage a acheté une DiGiCo D1. Beaucoup d’artistes ont joué depuis lors dans ce lieu magnifique.
Convaincu par la qualité sonore, l’ergonomie et la fiabilité des produits DiGiCo, Le Cabaret Sauvage a récemment investi dans une DiGiCo SD9 pour les retours. C’est juste avant le Black Summer Festival que la décision a été prise et la console a été livrée le matin même du premier spectacle d’une série de Femi Kuti.

Digico SD9 Cabaret Sauvage

Après le spectacle de Femi Kuti, Yann LEMETRE, qui travaille pour Le Cabaret Sauvage, a déclaré: « Comme toujours avec DiGiCo, le son était super et tout le monde était content. C’était un vrai plaisir de travailler sur cette console. »

D’autres infos sur :

 

Auvitran présente les AVDT-BOB

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Boitiers compacts d'E/S Dante, Auvitran AVDT-BOB
Boitiers compacts d’E/S Dante, Auvitran AVDT-BOB

Lors des derniers JTSE, Auvitran présentait sur son stand une nouvelle famille de boîtiers compacts d’entrées/sorties Dante et analogiques avec mixeur incorporé, les AVDT-BOB.

ils existent en trois modèles actuellement et peuvent être contrôlés à distance via une interface WEB depuis n’importe quel dispositif tournant sous iOS, Androïd, Mac OS, Windows ou Linux.

Auvitran AVDT-BOB Dante box back traitement
Auvitran AVDT-BOB Dante. Les blocs de traitement

Disposant de deux ou quatre entrées micro/ligne et deux ou quatre sorties analogiques selon les modèles et de 4 entrées/sorties Dante accessibles par les ports Ethernet Main ou aux, ces boitiers au format tiers de 19 » 1 U incorporent un mélangeur et le traitement de signal complet, aussi bien pour les entrées que les sorties, et sont alimentés en PoE via le port Ethernet « main ». Ils peuvent donc constituer, montés en rack avec un kit optionnel, des blocs de 12 E/S analogiques et Dante.

L’AVDT-BOB intègre un switch Ethernet cinq ports gigabits pour simplifier le câblage, augmenter les débits et réduire la latence. Ce switch connecte 2 ou 3 ports Ethernet Gigabits externes, 2 en RJ45 ou 2 modules optiques SFP et un EtherCoN selon les versions. Il garantit une faible latence sur le réseau et permet de connecter plusieurs AVDT-BOB ou d’autres équipements Dante en Daisy Chain sans switch externe.

Auvitran AVDT-BOB Dante box back
Auvitran AVDT-BOB Dante box. Face arrière des trois modèles actuels.

L’architecture et le traitement de signal numérique d’un AVDT-BOB se décomposent en trois blocs interconnectés :

  • Le bloc de prétraitement des entrées
  • Le bloc de mixage des entrées
  • Et le bloc de post-traitement des sorties

L’alimentation fantôme 48 V peut être activée individuellement pour chaque entrée micro. Outre les réglages de gain, chaque entrée dispose aussi de filtres coupe-bas, d’un correcteur paramétrique et d’un compresseur/ limiteur et peut être activée, mutée ou inversée. Il en est de même pour les sorties avec huit faders pour ajuster les sorties analogiques et numériques (Dante).
Les entrées sorties analogiques selon les modèles s’effectuent sur connecteurs Phoenix (Euroblock) ou sur subD. Enfin un connecteur d’extension sur la carte mère donne la possibilité d’étendre les fonctionnalités par l’ajout de cartes d’extension. Des interfaces AES/EBU et GPIO sont notamment en cours de développement.

Polyvalents, les AVDT-BOB trouveront leur place aussi bien en installation sur un réseau Dante, qu’en Touring pour adjoindre des entrées/sorties à une configuration établie.

Quelques caractéristiques d’entrée :

  • Fréquences d’échantillonnage : 44,1/48/ 88,2 / 96 kHz
  • Résolution : 24 bits
  • Niveau max d’entrée : + 12 dBu
  • Gain (analogique) : 0 à 60 dB (pas de 3 dB)
  • Impédance d’entrée : 3,5 kΩ
  • Bruit équivalent en entrée : -124 dBu NP
  • Dynamique d’entrée : > 104 dB(A)
  • THD+N : < – 95 dB

Pour plus d’informations : www.auvitran.com

 

RCF M18 et M08, le mixage à la portée de tous

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RCF M18 console numérique en rack
RCF M18 console numérique en rack

Après une incursion dans le monde des consoles de mixage entamé en 2014 avec la série L-Pad, RCF se lance cette année dans le domaine numérique avec des racks de mixage M08 et M18, sans surface de contrôle.

Le rôle de cette dernière est dévolu à une tablette tactile avec une application.
Ces consoles s’adressent plus particulièrement aux musiciens.

La console numérique en rack M18

Le modèle M18 compte huit entrées micro/ligne avec des préamplis discrets à contrôle de gain numérique alors que le M08 en compte quatre. Deux de ces entrées peuvent être commutées en haute impédance pour accueillir des signaux de guitare ou de basse.
Dix entrées ligne et quatre entrées ligne sont respectivement ajoutées. Côtés sorties, le modèle M18 propose le master stéréo et six aux alors que le M08 se limite à deux aux.

Les deux consoles possèdent une double connexion WIFI en 2,4 et 5 GHz et peuvent accepter des antennes externes pour améliorer la liaison dans des environnements difficiles.

Tous les canaux audio, entrées ou sorties disposent de correcteurs paramétriques quatre bandes avec un choix entre les versions standard, vintage et « smooth » et un compresseur/limiteur plus gate.

Les deux modèles proposent plusieurs types d’effets (réverbération, délai, chorus, flanger, …) et intègrent un enregistreur-lecteur stéréo (WAV, MP3 et AIFF) via USB. Enfin signalons que les entrées haute impédance peuvent recevoir des effets de modélisation d’amplificateur de guitare en insert.

 

Ayrton Versapix-RS, 5 faisceaux de 3.5° en éventail

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Ayrton VersaPix-RS
Ayrton VersaPix-RS

Ayrton réédite le VersaPix lancé en 2012, cette fois en version RS, avec des faisceaux ultra serrés de 3,5° et une intensité dans l’axe record de 200 candelas/lumen.

La disposition en éventail des 5 sources sur 90° permet de réaliser des figures inédites que les luminaires soient assemblés ou séparés :
Sphère, soucoupe et tout autre graphique original pour un effet 3D.


Cette démo conçue par Stéphane Migné avec 30 luminaires programmé par Arnaud Pierrel est encore une fois bluffante.

AYRTON – VersaPix-RS – Thirty Unit Demo from Ayrton on Vimeo.

Chaque source est constituée d’une nouvelle multipuce RGBW Osram de 40 W, d’une surface émissive de seulement 4 mm2 couplée au plus gros collimateur de la gamme : le 94 mm qui bénéficie d’un rendement optique de 82 %.
C’est ce couple qui permet à Ayrton d’obtenir un faisceau aussi serré et percutant : 3,5° et 200 candelas/lumen au prix aussi d’un nouveau système de refroidissement individuel breveté qui aspire l’air à l’arrière de la source et l’évacue à la périphérie de l’optique.

Détail du refroidissement d'une source : l'air est aspiré par l'arrière...
Détail du refroidissement d’une source : l’air est aspiré par l’arrière…
...et évacué côté optique
…et évacué côté optique

Le design de ce luminaire est magnifique avec ses 5 grosses sources individuellement moulées qui ressortent comme des réacteurs d’un engin spatial prêt à décoller.
L’électronique n’est pas en reste avec une alimentation à correcteur de facteur de puissance, une gestion des leds flicker free, deux modes de contrôle DMX (13 et 29 canaux), compatible RDM, 3 modes de ventilation (auto, studio et stage) et des macros d’effets programmées.

Plus d’infos :

 

Didier Dal Fitto et Guy Vignet, la Grande Epoque d’Audio Services

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Souvent les distributeurs prennent leur essor grâce à leurs marques, parfois c’est l’inverse, l’exemple de DV2 étant l’un des plus criants (baisse Didier !). Nous avons été à la rencontre de cette institution messine, grande pourvoyeuse de bois sonore, kilowatts savants et belles consoles, pour une grande virée dans l’histoire de deux hommes aussi complémentaires que compétents, Didier Dal Fitto et Guy Vignet.

Guy Vignet et Didier Dal Fitto
Guy Vignet et Didier Dal Fitto

SLU : D’abord quelle est la philosophie de DV2 en tant que distributeur. Vous croulez littéralement sous les récompenses !

Didier Dal Fitto (Directeur technique et associé) : D’abord nous avons toujours essayé de rester dans un business modèle qui est celui de la diffusion et nous n’avons surtout jamais voulu ressembler à un distributeur de cartons « Lambda » qui plus il a de cartes, plus il est content (on l’interrompt NDR)

SLU : Oui mais après le bois et les amplis, vous avez maintenant les consoles, bientôt les effets et les micros ? (rires)

Guy Vignet (Dirigeant et associé) : Oui mais non. Nous avons de la diff, et on a des consoles car c’était DiGiCo. Nous avions déjà été sollicités deux fois et décliné les deux fois…trop gros, on ne saura pas faire, on n’a pas le temps, pas les moyens… A l’époque leur fer de lance était la D5.

SLU : La D5 ?? Ahh mais c’est vieux votre histoire alors, à l’époque vous étiez vraiment petits !

Guy Vignet : Oui absolument. Il faut avoir l’humilité de savoir dire non. On ne fait que si on sait faire et surtout bien faire les choses. C’était au début de l’ère Energia avec Adamson et nous sentions que nous devions jeter toute notre énergie dans ce gros projet de diffusion.

1961. Guy, Managing Director avant l'heure
1961. Guy, Managing Director avant l’heure
1963. Didier : “Ca va chauffer ! Je savais lire la musique avant de savoir lire.”
1963. Didier : “Ca va chauffer ! Je savais lire la musique avant de savoir lire.”

SLU : Adamson est donc votre socle et représente quel pourcentage de votre chiffre ?

Guy Vignet : Environ 50%.

SLU : Vous avez réussi à inonder le marché avec cette marque !

Guy Vignet : Non, nous avons toujours le sentiment qu’il y a des progrès à faire. Nous avons désormais un gros, gros boulot à faire sur l’installation. C’est l’étape suivante et nous l’avons annoncé aux canadiens de telle sorte à les amener à penser les produits utiles à ce marché.

Didier Dal Fitto : Nous venons de réaliser deux chantiers en S10 : l’auditorium Debussy au Palais des Festivals de Cannes, et le 104 de Radio France. Cela dit, Adamson vient du Touring et doit continuer à projeter une gamme d’enceintes pour le fixe comme elle le fait depuis quelques années. Néanmoins il est bien des cas où les produits pensés pour le touring conviennent parfaitement en installation fixe, il suffit voir le grand nombre de SMAC et de théâtres équipées en SpekTrix et Metrix.

Guy Vignet : La difficulté dans l’installation réside trop fréquemment dans le manque de vision des décideurs qui privilégient le court terme et le moins cher, or un bon investissement est souvent bien moins coûteux sur le long terme (ma grand-mère disait le cher c’est le bon marché. A méditer) et qui acceptent des propositions décousues et minimalistes de certaines grandes marques qui font briller les yeux des financiers sans toucher à leur budget.
Evidemment avec 20 k€ pour équiper un théâtre, le résultat ne suit pas. Dès le premier accueil amplifié, le masque tombe. Comme tu t’en doutes, ça, on ne sait pas et on ne veut pas faire. Nous avons commencé avec Didier derrière des consoles et nous avons conscience de ce qu’il faut en quantité et qualité pour parvenir à un résultat.

SLU : Dire non est votre seconde nature (rires) !

Guy Vignet : Pas vraiment ! Pourtant… il y a bien longtemps le jour où l’on nous a dit que nous allions sonoriser Trust pour le compte de Pascal Legros (grand producteur / tourneur de spectacles NDR), à l’époque où ce groupe était en pleine bourre avec Antisocial, on s’est regardé tous les deux et nous avons failli dire non… mais non !

Flash back sur l’épisode Trust

1981. Premier local : esprit British
1981. Premier local : esprit British

SLU : C’était en quelle année ?

Guy Vignet : En 1982, nous avions monté tous les deux notre première société depuis peu et elle s’appelait Audio Services.

SLU : Vous nous racontez ?

Didier Dal Fitto : C’est une histoire incroyable. Nicko McBrain, le batteur d’Iron Maiden était venu faire quelques piges avec eux. Rien que ça, c’est un bon début.

[private]

Guy Vignet : Il y avait quelques groupes de rock à Metz dont un, Atoll, a eu un rayonnement aussi à l’international. Dan, son manager, appelle et me dit « Y’a un truc à faire pour un pote à moi, un groupe dans une discothèque. » C’était la grande époque des gros établissements, des jauges de 800 et plus, et nous savions très bien le faire.

Didier Dal Fitto : Les boîtes bien feutrées, pleines de chauffeuses, alcôves, moquette et un tout petit coin scène qui ne dépassait pas les 10 mètres de large et où se produisaient quelques artistes en playback.

Guy Vignet : Il me dit aussi qu’il lui faudra quelques retours, « ramènes-en quelques-uns au cas où… Ils ont déjà les leurs, ils répètent avec. Et prends la diffusion. »
Je lui demande le nom du groupe pour avoir une idée de ce qu’il fallait et il me lâche le nom. Trust. A l’époque c’est comme si on te proposait les Pink Floyd. Mon sang ne fait qu’un tour. « Trust dans une discothèque ? »

Didier Dal Fitto : En fait ils répétaient depuis une semaine avant de partir en tournée et avaient décidé de remercier les gens qui tenaient les lieux avec un concert gratos.

1982. Premier utilitaire... comme Régiscène
1982. Premier utilitaire… comme Régiscène

SLU : C’est quelque chose qui se fait encore couramment.

Guy Vignet : Oui mais en général c’est dans un Zénith (rires) ! Je finis par accepter du bout des lèvres. Pascal Legros lui avait demandé un service et Dan s’était tourné vers nous sans trop savoir techniquement ce qu’il fallait.
On avait à l’époque un gros utilitaire Mercedes, le même que Régiscène utilisait par dizaines. On le bourre avec TOUT ce qu’on trouve dans le dépôt, l’équivalent d’un double système Martin, et nous voilà partis avec Didier en direction de la campagne entourant Dijon.

Didier Dal Fitto : Après 5 h de route, on déboule dans un patelin, où trois mecs manifestement pas du coin nous font de grands signes. Ils n’avaient pas l’air d’avoir vu la lumière depuis longtemps. « Suivez-nous ! »
On arrive d’un coup devant un hangar agricole immense, 100 mètres de long et transformé en discothèque !

Guy Vignet : On se regarde avec Didier et l’envie nous prend de nous enfuir. « Allez, on se casse ! » (rires) !

1982. Premier rack FX
1982. Premier rack FX

SLU : C’était si grand que ça ?

Didier Dal Fitto : Une sorte de parc expo très long et assez large, une jauge impensable pour le lieu. On sait immédiatement que notre diff là-dedans va être très juste. On rentre avec le bahut et on voit, tout au bout la scène, les instruments, des retours et des sides immenses.
Des châteaux Eastmill, une console retours, des wedges, bref, il y a largement plus en retours que tout ce que nous avons chargé dans le bahut pour faire la face, sauf que tout était rincé et que ça ne marchait pas.
Coup de bol pour nous. Les roads commencent à déballer et à installer la scène en mode public en surélevant la batterie et en lui faisant une gueule plus « show » que « répète ». Nous, on place notre matériel, on intercale notre patch et on ajoute quelques micros. On a toujours été en avance question câblage et nous sommes chargés comme des mules.

Guy Vignet : Puis Nicko McBrain arrive avec son t-shirt Iron Maiden et sa gueule défoncée un soir dans une ruelle glauque de Soho, un dieu dans l’univers métal. Il commence à râler car il n’aime pas l’installation de son instrument et des « fuck » de plus en plus sonores fusent jusqu’au moment où il décoche un immense coup de pied dans son kit et envoie tout valdinguer du pratos.

Didier Dal Fitto : Déjà qu’on en menait pas large, on se dit que si ça ne va pas le faire, ils vont nous pendre par les pieds et nous laisser sécher sur place. Petit à petit, tout le monde arrive et le mot tant redouté arrive : Soundcheck ! Je m’installe derrière ma console de face, une Série 1S (la première console « touring » de Soundcraft construite directement dans un flight case) et, devine qui vient à côté de moi après avoir installé un road sur sa batterie pour faire le son ?

1981. Premier système modulaire disparate... mais cohérent !
1981. Premier système modulaire disparate… mais cohérent !

SLU : Nicko !

Didier Dal Fitto : Le mec venait de piquer une crise de nerfs quelques minutes auparavant. Il avait failli cartonner un road et je le vois débouler avec sa tête des mauvais jours. On commence à faire la batterie et il finit par être content. Je te jure que le moindre dixième de dB de dynamique entre console et amplis était utilisé ! Je n’avais pas terminé son instrument que tout ce que j’avais sous le pied était parti dedans.
Les amplis rougeoyaient et je n’avais plus la queue d’un dB pour le reste du groupe. J’avais encore les guitares, la basse, la voix… et puis petit à petit tu nettoies de-ci de-là, tu trouves de la place, tu timbres mieux les choses, et tu rentres le tout !

Guy Vignet : Et puis les mecs jouent vraiment bien sur scène, ensemble. L’énergie est cohérente entre eux, ça finit par le faire mais on transpire comme jamais. Honnêtement nous étions des gosses, on avait 21 et 23 ans et nous avons eu la peur de notre vie. Didier a vécu ça à la face et moi aux retours.
Si j’avais pu limer les faces avant pour gagner quelques millimètres de course aux tirettes de la console retour, je l’aurais fait (rires ) !

Les sides craquaient comme du bois sec et les gars me l’ont confirmé après coup, on n’en tirait rien de cette marque. Ils nous avaient demandé si on savait s’en servir et nous « oui, bien sûr ! » alors que c’était la première fois que nous mettions les mains dedans.

SLU : Votre matos marchait ?

Didier Dal Fitto : Par rapport au leur, terriblement mieux. Je ne sais pas qui leur avait fourgué ce qu’ils avaient mais c’était très fatigué. Je me rappelle que nous avions placé deux 4560 en guise de casque au batteur et il avait instantanément eu la banane : « touche plus à rien ! » Les guitares avaient assez de niveau avec les amplis, Bernie (Bonvoisin NDR) chantait bien et il envoyait.

Guy Vignet : En définitive aux retours j’ai passé une super soirée car c’étaient de vrais, vrais pros et ils avaient bien répété le show. J’ai eu de vraies soirées de merde avec des groupes pourris alors que là, quand j’y repense, je me suis éclaté.

SLU : Il y a eu du monde ?

Didier Dal Fitto : Ahh oui, c’était plein, archiplein. Au milieu du show il y a Bernie qui a fait un moulinet avec le micro qui pof, part dans les étoiles. Il a fallu courir partout en chercher un autre. Rock’n’roll quoi !

Guy Vignet : A la fin du show, Trust est prêt pour un rappel et les gars s’apprêtent à remonter sur scène quand le DJ qui n’avait rien compris, allume ses lumières et envoie le disco. Bernie monte sur le plateau et hurle « Si t’arrêtes pas ta merde je viens te péter la gueule ! » Bien entendu ça s’est terminé en embrouille.

La rencontre Vignet / Dal Fitto remonte au lycée

1975 Didier : “Rick Wakeman Chick Corea ou Joe Zawinul ?”
1975 Didier : “Rick Wakeman Chick Corea ou Joe Zawinul ?”

SLU : Revenons à la rencontre Vignet / Dal Fitto. Elle remonte à quand ?

Didier Dal Fitto : La moitié des années 70 au lycée. Nous n’étions pas en classe ensemble puisqu’il est mon ainé de deux ans, mais nous avions le même amour pour la musique.

Guy Vignet : Je me suis saigné tout un été pour mettre de côté de quoi acheter une vraie chaîne HiFi, platine Thorens, ampli Marantz, du lourd ! Y’a aujourd’hui les geeks de l’informatique, je l’étais du matériel audio. Quand t’as 16 balais et quand en plus t’as un magnéto à bande trois têtes et trois moteur, tu peux voir loin dans le quartier (rires) !

SLU : Revox ?

Guy Vignet : Sony d’abord et Revox ensuite, c’était trop cher.

Didier Dal Fitto : Moi je jouais du piano. Nous avions donc monté un groupe. Un jour Laurent le batteur dit : « Il faut qu’on s’enregistre et j’ai le mec pour ça. Il habite à côté de chez moi et il a un magnéto ! » A l’époque, si tu avais le matériel, batterie, ampli, guitare, ça posait ton homme.


1976. On est un groupe de jeunes
1976. On est un groupe de jeunes

Guy Vignet : J’ai donc enregistré le groupe mais bon, deux micros… Il en fallait plus et de fil en aiguille aussi quelque chose pour les mélanger. On passait devant le grand magasin de musique de Metz, aujourd’hui disparu, et on voyait les zéros sur les étiquettes de prix. Comme on ne gagnait rien, Didier me dit : « Attends, ce n’est rien, on va la monter : un bouton de volume, le panoramique qui va bien et on va pouvoir mixer ! »

SLU : Tu avais basculé dans l’électronique ?

Didier Dal Fitto : Oui, j’avais un cousin qui bricolait des émetteurs donc j’avais commencé à m’y intéresser.

Guy Vignet : On passe notre bac, nous étions très sages comparés à des potes qui avaient tout envoyé valdinguer pour aller cachetonner un peu, et puis études commerciales et droit pour moi et bac E et Louis Lumière pour Didier.

1979. Didier, étudiant à Louis Lumière
1979. Didier, étudiant à Louis Lumière

SLU : Le son de Louis Lumière à l’époque devait être très axé cinéma…

Didier Dal Fitto : Cette école est née pour la photo, puis le cinéma et ensuite est venue se greffer l’option son. Mais c’était du son pour le cinéma et tous mes potes de promo ont fait carrière dans le 7e art. Moi en revanche quand je suis arrivé, c’était pour apprendre le son live.
Le concours d’admission était assez dur et à l’oral, ils m’avaient demandé pourquoi je voulais aller à Louis Lumière sans viser le cinoche.
Du haut de mes 20 balais, je leur avais dit que je voulais acquérir de la compétence et apprendre à sonoriser car j’estimais à l’époque que c’était mal fait. Ca fait prétentieux mais j’ai toujours su ce que je voulais faire. C’était limpide dans mon esprit et aujourd’hui encore avec Guy, nous gardons le même cap.

SLU : Guy fait son droit, toi Lumière, et pendant ce temps-là ?

1978. Guy, étudiant en Droit, ca mène à tout.
1978. Guy, étudiant en Droit, ca mène à tout.

Guy Vignet : Nous avions notre association où l’on avait reversé tout ce que nous avions en termes de matos, instruments et savoir-faire. Il faut rappeler qu’à l’époque, nombre de bons groupes étaient saccagés dès qu’ils se produisaient sur scène. C’était très basique voire mauvais. Didier rentrait de Paris le WE et ensemble on sonorisait à tout va pendant les week-ends et les vacances.

Didier Dal Fitto : Quand il n’y avait rien, j’allais jouer pour des baloches pour rentrer un peu de sous.

SLU : Et financièrement ça se passait comment ?

Didier Dal Fitto : On facturait…

Guy Vignet : Euhh, non pas exactement, à l’époque tout était scrupuleusement noté dans un petit livre mais souvent très liquide (rires) ! Il y a prescription.

SLU : C’était quoi la sono en France à l’époque ?

Didier Dal Fitto : Honnêtement pas grand-chose, limite le désert technique. Il y avait à Paris Régiscène, Publi-Son (devenu Dushow) et pour le reste en France on bricolait. Chaque ville avait son magasin de musique qui pouvait éventuellement te louer du matériel très basique. Je me souviens d’un magasin Connexion ici en région, magnifique et depuis à l’abandon, où avait été installé un incroyable auditorium pro, on parle des années 75.
Ils avaient les 4560, les gros moteurs 2440 (la Rolls de l’époque), les immenses pavillons… Par rapport aux pauvres colonnes auto-construites, c’était le jour et la nuit. Quelqu’un avait dû se dire qu’il y avait un marché à prendre au niveau des clubs, seulement les vendeurs n’y connaissaient absolument rien. Dès que nous avions un moment, on allait sur place s’imprégner de vrai matériel pro.

Décembre 1980, création d’Audio Services

SLU : Louis Lumière et le droit se terminent…

Guy Vignet : Oui d’autant qu’après quatre ans de droit, je n’avais qu’une envie, cesser mes études et me lancer en société avec Didier. Comme le dit un vieil adage à la fac, le droit mène à tout, la preuve, mais à condition d’en sortir à temps (rires) ! Il faut aussi rappeler que ce n’était pas une démarche tout à fait naturelle pour nous de monter une société car parmi nos proches, il n’y avait pas de chefs d’entreprise. Dans ma propre famille, nous étions prolétaires depuis des générations. Les parents de Didier sont des immigrés italiens, et les miens des transfuges normands qui étaient venus chercher du boulot dans les usines de l’Est, c’est un peu le même parcours.
J’ai donc dit à Didier que soit on fait chacun notre petit truc dans notre coin et c’en est fini de notre belle aventure, soit on s’associe. De mon côté c’était très clair mais je ne savais pas si mon partenaire allait suivre. Il a dit OK. En quelques formalités et après avoir trouvé un petit local, c’est parti en décembre 1980. Audio Services était né. La mise de départ, nous l’avons trouvée auprès de nos familles (10 000 Francs chacun a l’époque – moins de 3 000 Euros au total), ce qui nous a permis de mieux nous équiper et d’avoir le fonds de roulement pour attendre le paiement d’un client qui traine à régler le matos qu’on lui a vendu.

Première console pro E2A Quest 1604, option faders Penny & Gilles
Première console pro E2A Quest 1604, option faders Penny & Gilles

SLU : Vous avez commencé à vendre dès le début ?

Guy Vignet : Oui, nous voulions offrir des solutions sans compromis au niveau du son professionnel via de la vente ou du service. Nous allions chercher des produits en Allemagne ou ailleurs, et nous proposions des configurations qui faisaient halluciner les gens.

Une anecdote encore. Il y a à Metz un gros magasin de musique, une institution. A l’époque, ils avaient des vrais Fender, des Marshall, de vraies Gibson derrière une vitrine de 30 m de long au sein de l’artère la plus commerçante de la ville. S’ils nous avaient donné un coin de la boutique et un bureau, on aurait pu craquer et bosser pour eux. Ils auraient dû foncer dans ce marché naissant, ils avaient un tel coup d’avance sur nous. Nous avions les mêmes clients, les orchestres, et très rapidement ils ont partagé leurs achats : Le magasin de musique pour les instruments, et notre petit bouclard de la banlieue de Metz pour les systèmes. Le gars qui vendait les enceintes dans la boutique a vite dû s’ennuyer (rires) !

SLU : Audio Services commence à prendre son envol !

Didier Dal Fitto : Non, Audio Serviciiis à l’anglaise (rires) ! Ca sonnait bien dans les deux langues et il faut dire qu’à l’époque on dévorait toute la presse spécialisée anglo-saxonne. Notre chiffre d’affaires a décollé car on apportait un vrai conseil qui faisait tellement défaut aux orchestres. A l’époque la sono c’était du Semprini ou du Montarbo très, très basique ; chez nous ils trouvaient des solutions modernes, des produits anglais et américains, qui amélioraient considérablement leur son.

Guy Vignet : Nous sommes partis de rien, nous avons donc gravi petit à petit les échelons. Nous avons bien compris le marché car on a pratiqué tout type de client en partant du plus simple. Nous avons d’ailleurs gardé une tendresse et un profond respect pour le mec qui nous demande des infos, qu’il soit client ou pas et quel que soit son niveau. Je sais d’où on vient et je ne mépriserai jamais la demande du musicien ou du débutant, parce que nous sommes passé par là !

SLU : Vous vouliez cibler la scène.

Didier Dal Fitto : Bien sûr mais à l’époque, la disco et les clubs poussaient comme des champignons. Une fois encore, c’est le marché qui décide.

Guy Vignet : Ils ont même pris la place des orchestres qui ont commencé à décliner.

SLU : Qui venait vous voir, les installateurs ? Vous n’étiez pas intégrateurs…

Guy Vignet : On l’est vite devenu ! Une Salle vide, une réunion de chantier, il y a tous les corps de métier, tu te lances, c’est obligé.

Didier Dal Fitto : Je me suis tapé du dessin industriel pendant 4 ans, les bases étaient là (rires) !

Guy Vignet : Au bout d’un quart d’heure de réunion, le « grand » (Didier Dal Fitto d’après le petit Vignet illustré) débusquait une erreur sur le plan : « Votre truc il n’est pas bon ! » Du coup ça nous donnait une vraie crédibilité.

Didier Dal Fitto : On bossait juridiquement, administrativement, comptablement comme techniquement en allant vite, droit au but. Quand tu démarres une société, tu n’as ni l’envie, ni le temps, ni la compétence de répondre aux appels d’offre. Les orchestres te payaient en cash le lundi, et les boîtes explosaient. Tout lieu peint en noir avec trois boules à facettes et une sono digne de ce nom marchait et générait des revenus importants. On répondait donc aux demandes.

Racks d'amplis Crown DC300A et PSA2, E2A Square 1000. Admirez les patchs maison
Racks d’amplis Crown DC300A et PSA2, E2A Square 1000. Admirez les patchs maison

Guy Vignet : Il fallait faire tourner la boutique même si ce n’était effectivement pas à proprement parler, ce vers quoi on désirait aller.

SLU : Quelles marques vendiez-vous à vos débuts ?

Guy Vignet : Que du bon. Les consoles Freevox de Gérard Poncet, Crown et QSC pour les amplis…

Didier Dal Fitto : Les amplis Crown, on allait les chercher juste à côté au Luxembourg car ils n’étaient pas encore importés en France.

Attention, anecdote (rires) ! Je me souviens en 1980, j’étais encore étudiant et je jouais pour un orchestre avec un mec qui avait monté un magasin pour équiper justement des discothèques. Un jour il y a Eric Alvergnat (Président de Dushow NDR) qui de retour de chez General Trading au Luxembourg, la boîte qui avait la carte Crown pour l’Europe, s’était arrêté dans la boutique pour discuter et peut-être proposer de travailler ensemble autour de certaines marques. (Rappelons que Dispatch n’est né qu’en décembre 82. Sacré Eric, déjà à l’ouvrage ! NDR)

Assemblage de systèmes modulaires
Assemblage de systèmes modulaires

SLU : En termes de diffusion vous installiez quoi ?

Didier Dal Fitto : On composait des systèmes, avec des ébénisteries fabriquées en Allemagne (copie de Martin Audio). La boîte qui faisait ça s’appelait Musik Produktiv. Nous allions chercher des caisses vides et on les équipait nous-mêmes avec des haut-parleurs JBL ou RCF suivant le budget du client.

Guy Vignet : Filtrage actif, multi-amplification…

Le Mythique PM353 conçu pour limiter la casse !

Le Square 1000 de E2A, aussi légendaire pour sa puissance et sa capacité à encaisser les courts-circuits (ahh la démo en mode poste à souder) que pour sa fragilité
Le Square 1000 de E2A, aussi légendaire pour sa puissance et sa capacité à encaisser les courts-circuits (ahh la démo en mode poste à souder) que pour sa fragilité

SLU : Ca cassait pas mal à l’époque non ?

Didier Dal Fitto : Non, pas forcément beaucoup plus. Nos clients nous faisaient confiance et ne touchaient plus trop quand c’était installé et calé. Des problèmes, nous en avons connu comme tout le monde avec, par exemple, les amplis français EAA. Aussi beaux et puissants, que fragiles.
On parvenait à convaincre un client d’acheter français et donc très cher, et au bout de trois mois en boîte à raison de 12 heures à fond bien au chaud, le mec t’appelait au secours, généralement en pleine nuit et forcément le week-End. T’avais pas intérêt à le planter, il fallait partir le dépanner avec un ampli le soir même et lui trouver une solution pour le lendemain.

1981. Wedges de conception maison qui deviendront les PM 353 en collaboration avec Atelier 33
1981. Wedges de conception maison qui deviendront les PM 353 en collaboration avec Atelier 33

A propos de casse à cette époque, nous avons même conçu un produit qui est devenu mythique : le PM353 dont peu de gens connaissent l’histoire je pense. Au début des années 80, nous avions rencontré Bernard Byk (ATELIER 33) qui était connu pour ses Fly Cases mais réalisait aussi de très belles ébénisteries d’enceintes « vides », libre ensuite aux clients d’y monter les composants de leur choix ; c’était un peu le DIY de maintenant. Nous, à Audio Services, nous avons réalisé nos premiers retours de scène à partir des ébénisteries Atelier 33 avec des composants Electro Voice et Emilar pour l’aigu.
Ca marchait très bien mais quand on cassait un aigü pendant le week-end, une partie du cachet partait en réparation. Un jour on en a eu marre et j’ai décidé de concevoir un retour de scène avec de bons composants mais qui ne coûtent pas cher quand il fallait changer un aigü. J’ai évalué et choisi un HP grave RCF et également un moteur RCF N580 pour l’aigu, les italiens n’avait pas une grande réputation pour les moteurs à compression a l’époque mais celui-ci marchait bien …

La doc du PM353 Atelier 33
La doc du PM353 Atelier 33

Guy Vignet : Et la membrane de rechange ne coûtait pas cher !

Didier Dal Fitto : A coté de ça, je me suis penché sur le filtrage passif pour obtenir une courbe de réponse plus linéaire que ce qu’on obtenait avec des filtres passif génériques de l’époque, histoire de faciliter le travail en retour.
On venait d’acheter un Apple II et avec le copain de classe Philippe Ticheur qui avait fait de la programmation, nous avons conçu un simulateur :
On rentrait la courbe d’impédance et la réponse en fréquence de chaque haut-parleur (point par point à la main !) et ensuite on pouvait concevoir le filtre passif avec linéarisation d’impédance SVP ! Bref, c’était super excitant, le retour marchait super bien, mais on y a quand même passé des nuits.

La doc Audio Services du PLM 353 resto
La doc Audio Services du PLM 353 resto

Une fois les premiers exemplaires réalisés pour notre parc de retours, il y avait de la demande et nous avons passé un deal avec Bernard Byk : lui réalisait le retour de scène tout assemblé suivant nos spécifications, il pouvait en vendre à ses clients et quand on lui en achetait il nous faisait une remise supplémentaire au titre de l’étude. Il accepte le deal mais il fallait trouver un nom.
Un jour Bernard appelle et demande quelle distance entre Paris et Metz ? je sors mon billet de train « Paris-Metz » de ma poche et le je lis « 353 km », ça y est, on a le nom : PM 353 !
Le nom reflétait parfaitement la collaboration entre Audio Services installé près de Metz et Atelier 33 installé à Bagnolet : c’était adopté ! Cette enceinte a eu une longue histoire ensuite…

La crise de la sidérurgie en Lorraine les pousse à Paris où ils nouent de nouveaux contacts

SLU : La période disco a duré combien de temps ?

Guy Vignet : Pas très longtemps, mais le temps m’a semblé long (rires) ! Ensuite vers les années 85-86 on s’est ouvert à de plus gros marchés.

Didier Dal Fitto : Nous avons tout de même douté quelque temps. Financièrement surtout car nous disposions déjà de trois ou quatre salariés. Il ne faut pas oublier qu’en 81, année où l’on vient de démarrer, Mitterrand arrive au pouvoir et lance le plan sidérurgie sur la Lorraine avec les licenciements qui s’en suivent. Nous n’avons pas été impactés dans notre cœur de métier, mais question élan, nous étions loin des 30 glorieuses.

A l'heure du disco ! Régie mobile... Pro !
A l’heure du disco ! Régie mobile… Pro !

Guy Vignet : Nous avons donc décidé de soulager notre boîte en travaillant à mi-temps en dehors. Moi j’ai rejoint une boîte dont nous étions actionnaires avec Didier Jory à Paris et qui s’appelait Entr’acte. Didier (Jory) était entre autre l’ingé son du Grand Orchestre du Splendid qui cartonnait, et Didier Dal Fitto a collaboré pendant deux ans avec Nexo avec qui nous étions assez proches. Cela nous a permis de garder nos salariés et de préserver leur emploi.

1984. Guy aux retours avec sa belle TAC bleue
1984. Guy aux retours avec sa belle TAC bleue

Didier Dal Fitto : Bien entendu, trois mois après la mise en place de ce plan de sauvegarde, tout le travail de fond que nous avions fait auparavant a porté ses fruits, et nous avons commencé à gagner des appels d’offres. Sans doute les choses se sont-elles décantées grâce à notre présence à Paris auprès des décideurs.

Guy Vignet : Peut-être avons-nous été trop téméraires de démarrer notre activité en Lorraine où la crise battait son plein, mais à la fois c’est chez nous, chez nos parents. Nous avons connu leurs difficultés, leurs efforts, on s’est dit qu’il ne fallait pas se barrer au moment où tant de personnes étaient accablées par la crise.
Sans humour, en 10 ans, tout un pan de notre industrie a été laminé. Nous étions attachés à cette région, même si nous n’avons pas avec Didier, des racines ancestrales. Je crois qu’à Paris tout aurait été plus rapide. Il y a des gens, ni mieux ni moins bien que nous, qui ont démarré leur activité dans la capitale bien plus vite qu’on ne l’a fait en région.

L’époque du Splendid et les premiers micros HF

1983. Cluster central au théâtre du Gymnase pour le Grand Orchestre du Splendid
1983. Cluster central au théâtre du Gymnase pour le Grand Orchestre du Splendid

SLU : Le Grand Orchestre du Splendid était omniprésent à l’époque…

Didier Dal Fitto : Ca cartonnait et quelle école pour moi ! J’ai énormément appris à leur contact. Il y avait des trouvailles scéniques comme des tournettes sous l’orchestre avec le multi qui devait suivre. J’ai vu arriver les trois premiers micros HF des USA, des Cetec Vega avec des têtes Shure. Personne n’avait vu ça !

Guy Vignet : C’était Claude Martinez, l’associé de Paul Lederman qui avait signé le bon de commande et avait promis au groupe ce qu’il se fait de mieux au monde (rires) !

Didier Dal Fitto : Ils étaient arrivés en 110V avec des transfos et avaient équipé les trois chanteuses qui du coup pouvaient descendre dans la salle en porte-jarretelles et s’assoir sur les jambes des gens dans le public, une fois encore du jamais vu !
Ce show avait été prévu pour 3 mois au Gymnase et en définitif il a été donné pendant près de deux ans et demi !


1983. Didier en séance de câblage dans les loges au Théâtre du Gymnase.
1983. Didier en séance de câblage dans les loges au Théâtre du Gymnase.

SLU : Mais du coup c’est grâce au Splendid que vous avez mis le pied à Paris…

Guy Vignet : Complètement. Anecdote gag ! Didier Jory s’était approché de Nexo que nous connaissions déjà. Eric Vincenot depuis son garage de la rue des Cascades à Ménilmontant nous passe un coup de fil : « ehh les mecs, je vais fabriquer un cluster central pour le Gymnase avec des pavillons pour le médium et l’aigu et un truc pour les basses.
En revanche il faudra aussi des consoles, des retours, bref, tout ça je ne l’ai pas et ce n’est pas ma tasse de thé. Ca vous dit de vous en occuper pendant trois mois ? » Si on fournit ça on n’a plus de matos…

1984. Régie retours et console TAC 24-8-2
1984. Régie retours et console TAC 24-8-2

Tempête sous un crane ! On finit par foncer et emporter à Paris tout notre matériel, notre console EAA, les amplis Crown, les retours, tout ! On fait le montage et le calage en trois semaines avec Didier, et je me retrouve, tout juriste que j’étais devenu, à souder des kg de XLR comme il se doit dans le sous-sol du théâtre (et sans aucun hors phase. Rires) !

SLU : Vous avez donc tenu deux ans et demi et avez sans doute changé de matériel en cours de route…

Didier Dal Fitto : Oui bien sûr ! Nous étions partis en petits moyens, nous avons donc rapidement acheté une console Amek pour le Gymnase et du matériel pour continuer à exister en dehors du Splendid car nous avons senti que ça allait durer.

Guy Vignet : C’est un pari à quitte ou double qui a marché.


1985. Comme les grands.
1985. Comme les grands.

SLU : Il marchait comment le fameux cluster central d’Eric ?

Didier Dal Fitto : Bien, super bien. C’était en plus une super idée car on n’aurait pas su quoi mettre à l’époque dans un théâtre à l’italienne. Il avait ajouté plein de petites enceintes latérales pour y passer des effets.

SLU : Tu te souviens de quoi était composé le système ?

Didier Dal Fitto : C’était un système 3 voies. Il y avait en bas une enceinte de grave avec quatre 15” en radiation directe.

1985. Audio Services investit un nouveau local. A l'accueil c'est Françoise List
1985. Audio Services investit un nouveau local. A l’accueil c’est Françoise List

Pour le médium, Eric Vincenot avait déjà conçu un diffuseur pavillonné avec une pièce de mise en phase qui sera la voie médium du futur système modulaire Nexo. Au Gymnase, il y avait 5 éléments installés horizontalement.
Quand on l’a rencontré en 81, il travaillait encore à la conception de l’élément aigu mais rien n’était encore fait, du coup il y a mis un sacré coup et a réalisé les 4 premiers pavillons pour le Splendid pour couvrir les 3 directions, plus une vers le parterre.
Nous avons ajouté 4 gros moteurs a compression et avec ça le Splendid a parfaitement tenu la distance. Le résultat était même exceptionnel pour l’époque.

1986, premier gros marché : l’Arsenal de Metz

SLU : Et dans l’Est pendant ce temps ?

Guy Vignet : En 86 nous remportons notre premier beau marché avec l’installation de l’Arsenal à Metz, la première vraie salle « spectaculaire » de l’Est de la France. Un superbe auditorium créé par Ricardo Bofill pour l’architecture et un super acousticien chinois de renom. L’acoustique y est remarquable. Cette salle a été la réponse de l’état à la crise de la sidérurgie : de la rénovation urbaine et de l’équipement de prestige.

1989. Nouvelle salle de l'Arsenal à Metz
1989. Nouvelle salle de l’Arsenal à Metz

Didier Dal Fitto :: Nous avons ainsi découvert une autre facette de notre métier, celle de l’administration, de l’appel d’offres, de la négociation avec des architectes, des scénographes, etc. Nous avons aussi dû composer avec une acoustique remarquable pour du classique mais moins pour de la musique amplifiée. Quand nous sommes arrivés, on s’en doutait, eux pas du tout (rires) !

1986. Guy Vignet, Jean-Louis Querel, Didier Dal Fitto
1986. Guy Vignet, Jean-Louis Querel, Didier Dal Fitto

Guy Vignet : Mettre un système électro-acoustique dans ce genre de salle ce n’est pas facile du tout et aujourd’hui encore ils en souffrent.

Didier Dal Fitto : La complexité est allée au-delà des enceintes, il a fallu passer tous les réseaux pour les consoles. A l’époque nous avions installé avec Patrick Aufour des Saje et pour la diffusion du Nexo.

SLU : Vous étiez encore Audio Services ?

Guy Vignet : Oui puisque l’Arsenal a ouvert ses portes en 89 et que Lagoona est né en 1990. A ce moment-là on commence à être heureux. On commence à faire ce qu’on rêvait de faire quand on s’est lancé.

1989, Guy lâche la console retours

SLU : Et toi, XLR mises à part, tu as lâché définitivement l’audio.

Guy Vignet : Il y a un moment où j’ai dû faire un choix et j’ai le souvenir précis de ce jour. Je devais assurer les retours et j’ai dit que je ne pouvais plus bosser frénétiquement jusqu’à 16 heures au bureau et puis poser le stylo et courir sur scène tenir la console. J’adorais ça mais nous avions des collaborateurs qui savaient le faire aussi bien si ce n’est mieux que moi, et je fatiguais. Didier a tenu plus longtemps que moi la console et a peut-être pu s’amuser. De mon côté, à part à Forbach ou Saint-Avold qui signaient de beaux artistes comme Paolo Conte, Stéphane Grappelli ou Juliette Gréco, je n’ai pas eu que des stars (rires) !

J’ai une anecdote avec cette dernière. Tu as compris qu’on vient plutôt du rock, donc les instruments purement acoustiques on connaissait moins et l’accordéon je ne t’en parle même pas. J’étais sur le plateau et je trouvais justement que l’accordéoniste de Juliette Greco assurait vraiment bien. Je me le suis mis en pfl pour me l’écouter et je n’en revenais pas. Je me disais que ce mec faisait vraiment sonner et jazzer son instrument. Arrive la fin du show, elle présente ses musiciens «…et à l’accordéon, Marcel Azzola ! » Je peux te dire que ça envoie !

SLU : A l’époque de telles stars avaient-elles leur équipe technique ?

Didier Dal Fitto : Non pas du tout, c’était comme dans le jazz, on faisait confiance à l’équipe d’accueil. Cela nous a permis de travailler avec des gens formidables.

Guy Vignet : Les cachets étant serrés, ils servaient à l’artistique et les salles n’étant pas équipées par rapport aux fiches techniques, du coup les régisseurs disaient : « On a deux petits gars de Metz qui feront ça très bien ».

Didier Dal Fitto : En plus nous étions les seuls dans la région et même si Metz n’est pas très grand, le bassin de population dépasse le million d’habitants avec de grosses villes très proches. Nous avons bossé peut-être deux fois plus à Nancy qu’à Metz !

Je sais, c’est frustrant d’en rester là, d’autant qu’on va vous faire un aveu, l’épisode deux de la saga « c’est l’histoire de deux mecs » est aussi bien, voire mieux. Un peu de patience et on vous poste ça sur SLU.

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Clay Paky sur la scene de Dirty Dancing avec Valerio Tiberi

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Comédie à grand succès, Dirty Dancing, semble garder tous ses charmes. En particulier, avec son adaptation fidèle au théâtre, qui permet, dans un spectacle vivant, de revivre toute l’émotion et la magie du film, elle continue à divertir et faire vibrer aussi bien les jeunes générations que les plus anciennes.
Depuis l’année 2004, qui a vu sa première mondiale, Dirty Dancing, l’histoire classique sur scène, s’est jouée à guichets fermés durant des mois dans ses différentes versions internationales.

Clay Paky sur scène Dirty Dancing
Photo : © Vito Renò

En collaboration avec La Contrada – Teatro Stabile di Trieste, Wizard Productions a acquis auprès de l’auteur du film, Eleanor Bergstein, les droits exclusifs de représentation de la version originale pour l’Italie. Comme à son habitude, l’auteure américaine a assisté l’équipe italienne lors du casting, pour que le spectacle présente les mêmes caractéristiques que l’original dans toutes les parties du monde où il est présenté.

Photo : © Vito Renò
Photo : © Vito Renò

C’est un orchestre de huit exécutants qui joue en direct la fameuse musique du film, dont les rythmes irrésistibles et communicatifs transportent et font danser toute la salle. Dans l’adaptation italienne, seuls les dialogues sont traduits, alors que les chansons sont chantées en version originale.

Beaucoup plus spectaculaire, cette version a été enrichie des chorégraphies de Gillian Bruce et des impressionnants décors créés par Roberto Comotti, professeur émérite de l’Académie de Brera, comme nous l’explique le concepteur lumières Valerio Tiberi : « Federico Bellone a été nommé metteur en scène du spectacle et je vous assure que l’adaptation est totalement fidèle au film en ce qui concerne l’aspect visuel servi par des éclairages purement cinématographiques.
Ce sont presque uniquement des automatiques Clay Paky que j’ai demandés aux producteurs. : 26 Alpha Profile 1500, 6 Alpha Wash 1500 et 14 Alpha Wash Halo 1200. Je les utilise parallèlement avec l’éclairage de scène conventionnel ».

Clay Paky sur scène Dirty Dancing
Photo : © Vito Renò

A la question, comment avez-vous mis en place votre conception d’éclairage ?, Valerio Tiberi répond : « Je l’ai construite en partant de la scénographie et des contraintes provenant des espaces où il fallait de la lumière, et j’ai suivi les indications du scénario et les directives du metteur en scène.

Photo : © Vito Renò
Photo : © Vito Renò

Le projet visait essentiellement à s’efforcer de reproduire autant que possible le film au public, à partir d’une scène totalement réaliste : le club, les arbres, la forêt, la terrasse ronde sur le lac et le belvédère, tout cela étant d’un style authentique : pas de surréalisme, de modernisme ou de bizarrerie.

Le choix des projecteurs s’est fait principalement sur la qualité de leur lumière et leur puissance. Il me fallait beaucoup de lumière et j’ai dû travailler beaucoup sur les contrastes. Il fallait même que certaines scènes apparaissent comme surexposées.
Pour les scènes musicales, comme dans la salle de danse du club, par exemple, je devais recréer la qualité de lumière d’un spectacle des années 80 avec une succession de couleurs saturées.


Photo : © Vito Renò
Photo : © Vito Renò

J’ai choisi les projecteurs en fonction de leurs caractéristiques, en particulier les Profile 1500 et Wash 1500.
J’ai utilisé les Wash 1500 principalement comme lumière de fond, pour recréer des ambiances, un peu, comme s’il s’agissait de la lumière du soleil. Ils sont très puissants, produisent une belle lumière et on peut jouer sur la température de couleur.

D’un autre côté, les halogènes, que j’affectionne particulièrement, procurent tous les tons pastel qui composent l’atmosphère des différentes scènes et suivent les personnages sur tout le spectacle. Malheureusement, il y a de moins en moins d’halogènes disponibles chez Clay Paky. Plus les plans du metteur en scène et les contraintes scéniques se précisaient, plus le projet d’éclairage se précisait sur le papier, ainsi que les rôles que je devrais assigner aux différents projecteurs, leurs mouvements et les enchaînements nécessaires. Cela comprenait la figuration du temps qui s’écoule (du midi au soir et au coucher du soleil) et le calage temporel du scénario.

Clay Paky sur scène Dirty Dancing
Photo : © Vito Renò

Je dois dire que ce parc de projecteurs Clay Paky nous a donné un sacré coup de main au cours des répétitions, pour transformer le projet initial en réalisation définitive sur scène avec tous les décors et l’espace envahi par les acteurs.

Pour plus d’informations, consulter www.Dimatec.net et www.claypaky

 

Le vidéoprojecteur Boxer de Christie sort en version 2K

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Prolongeant le standard établi par le Boxer 4K30, Le projecteur vidéo Boxer de Christie vient d’être lancé dans une version 2K.
Le nouveau projecteur Boxer 30 est conçu pour les applications de location et de scène, les parcs de loisirs, la projection en mapping, le spectacle vivant et les congrès, ainsi que pour les installations fixes comme les musées, les planétariums, les universités et les lieux de culte.

Intégrant un système de communication de proximité sans fil (NFC), un écran de prévisualisation et doté de lampes d’une longévité de 1500 heures (à 70 pour cent de luminosité), le Boxer 30 fournit 30 000 lumens et pèse 72,5 kg. Orientable dans toutes les directions, il délivre des images en 2K et inclut une licence pour une mise à niveau optionnelle en DLP 4K.

Christie Boxer 30

Utilisant le même châssis de montage, les objectifs, les modules de lampes et les mêmes commandes que le Boxer 4K30, le Boxer 30 élargit la famille Boxer et permet de monter en résolution.
Le Boxer 30 intègre 6 lampes à mercure logées dans deux cassettes de trois lampes et dispose des traitements d’image TruLife et Twist de Christie. Il est donc possible, sans aucun apport extérieur, de distordre et fusionner les images de plusieurs projecteurs, même sur des surfaces courbes ou irrégulières.
En utilisant la communication en champ proche (NFC), l’utilisateur peut vérifier le nombre d’heures de fonctionnement et le numéro de série de chaque lampe. Cela simplifie le travail de suivi des lampes et permet d’effectuer des changements rapides, assurant un spectacle continu sans interruption. Comme toute la famille Boxer, on peut orienter le Boxer 30 dans toutes les positions, ce qui donne la plus grande latitude pour l’installation et le placement.

« Le Boxer 30 de Christie offre un excellent traitement d’images HD et 2K avec toutes les fonctionnalités qui ont fait le succès de la plate-forme Boxer », déclare Mike Garrido, chef de produit senior chez Christie. « Il y a aussi une licence de mise à niveau qui permet aux utilisateurs de pérenniser leur parc en optant, en cas de besoin, pour la résolution 4K et le fonctionnement 120Hz.
La série Boxer est une étape importante du développement et Christie est persuadé que la version haute définition du Boxer va continuer à élargir sa suprématie ».

Résumé des caractéristiques du Boxer 30 :

  • Jusqu’à 2K à 30 000 lumens
  • Orientable dans toutes les directions de l’espace
  • Near Field Communications (NFC)
  • Connections : 3GSDI, DisplayPort, HDBaseT, option DVI, option HDMI, option DisplayPort 1.2.
  • Possibilité de mise à niveau 120Hz
  • Ecran de prévisualisation LCD en couleurs.
  • Durée de vie des lampes : 1500 heures à 70 % de la luminosité initiale.
  • Système d’imagerie 3DLP® avec traitement Christie TruLife ™
  • Châssis de montage, objectifs, modules de lampes et commandes du projecteur compatibles avec toute la famille Boxer.

Le Christie Boxer 30 est disponible dès maintenant avec une garantie pièces et main d’œuvre de trois ans.
Pour plus de renseignements, www.christiedigital.com

 

Lewitt présente le micro USB DGT 650

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EVI Lewitt DGT650

Vu sur le stand EVI Audio aux JTSE, le DGT 650 de Lewitt est un micro USB stéréo et bien plus, un petit studio mobile d’enregistrement en USB asynchrone avec une résolution de 24 bits (@ 96 kHz).
Il est compatible avec les pilotes ASIO pour Windows et Core Audio pour OS X et peut s’interfacer avec les iDevices (iPod, iPad et iPhone).

Le DGT 650 offre bien plus de fonctionnalités qu’un simple micro USB car il accepte en plus des signaux issus de sa capsule à deux cellules, des entrées ligne analogiques sur jack 6,35, ce qui permet d’obtenir quatre modes d’enregistrement : mode micro stéréo à 90° L/R ou mono cardioïde ou entrée ligne L/R ou encore voie gauche en micro cardio et droite en line-in.
La partie micro est dotée de deux cellules à gradient de pression électret de 17 mm qui avec la conversion 24 bits/96 kHz lui confère une plage dynamique de 100 dB(A). En entrée ligne la dynamique atteint 110 dB (A). Le micro intègre un atténuateur trois positions : 0, 10 et 20 dB d’atténuation et un filtre coupe-bas à quatre positions, flat sans filtre, 80 Hz à 12 dB/oct., 160 Hz à 12 dB/oct. et 300 Hz à 6 dB/oct..

L’alimentation s’effectue via le port USB mais une batterie li-ion de 950 mAh /3,7 V autorise une autonomie de 3 heures avec une charge via un connecteur mini USB placé sur le côté. Le micro intègre en plus un ampli casque pour le monitoring et tous les réglages s’effectuent par une molette. L’interface utilisateur est éclairée pour faciliter l’exploitation en milieu sombre.
Un connecteur MIDI est également présent sur l’interface d’interconnexion et le MIDI disponible dans les quatre modes d’enregistrement. Un ensemble polyvalent permettant d’enregistrer sa voix et l’accompagnement musical en simultané.

LEWITT DGT 650 Connecteurs
LEWITT DGT 650 Connecteurs
LEWITT DGT 650 l'ensemble
LEWITT DGT 650 l’ensemble

Caractéristiques :

  • Capsules : 2 cellules à gradient de pression électret
  • Directivité : cardioïde
  • Réponse en fréquence : 20 Hz – 20 kHz
  • Sensibilité (@1 kHz) : 8 mV /Pa (- 42 dBV pour 94 dB SPL)
  • Pré-atténuation : 10 ou 20 dB
  • Filtre coupe-bas : 12 dB/oct. à 80 Hz et à 160 Hz, 6 dB/oct. à 300 Hz
  • Modes d’enregistrement : couple L/R X/Y, L/R cardioïde, LR Line-in, L cardio/R Line-in
  • Sortie casque : 180 mW sous 32 ohms @ THD/N < 0,5 %
  • Entrée ligne : – impédance > 1Mohms, pleine échelle à 8 dBu
  • Connecteur de sortie : 18 points à verrouillage
  • Poids du micro : 310 g
  • Dimension du micro : 138 x 52 x 36 mm

Le DGT 650 est disponible chez EVI Audio au prix de 594 € HT

D’autres infos sur le site EVI Audio France

 

Eric Barthélemy et Yannick Bétis rachètent Régie Lumière et Pré-Vues

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Avec Régie Lumière et Pré Vues, dont la vente a été signée le 29 septembre 2015, Eric Barthélemy et Yannick Bétis ajoutent encore une corde hyper spécialisée à leur offre de prestation.
Discussion à bâtons rompus à Torcy avec les nouveaux propriétaires, le cédant Alfred Santilli connu sous le pseudo Frédo et les ex dirigeants de ON OFF et Phase 4. Ils sont tous là et ils ont une pêche d’enfer !

Autour de la table, José Tudéla, Guy Vergnol, André “Dédé” Mytnik, Jean-Marc Bauer, Yannick et Eric et “Frédo” Santilli. C’est drôle, il y en a 3 parmi eux qui ont débuté chez Régiscène avant de monter leur boîte et suivre des chemins parallèles qui se croisaient par complémentarité et amitié. Régiscène ! Les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître !

De Gauche à Droite : Guy Vergnol (ON OFF), Fredo Santilly (Régie Lu), Yannick Bétis, Eric Barthélemy, André Mytnik (Phase4), José Tudela (ON OFF) et Jean-Marc Bauer (Phase4).
De Gauche à Droite : Guy Vergnol (ON OFF), Fredo Santilly (Régie Lu), Yannick Bétis, Eric Barthélemy, André Mytnik (Phase4), José Tudela (ON OFF) et Jean-Marc Bauer (Phase4).

Pour ceux qui n’ont pas suivi la série, nous en sommes à la saison 3. Le projet d’Eric Barthélemy et Yannick Bétis, tous deux passionnés de musique, a été initié le 10 juillet 2014 par le rachat d’ON OFF, puis le 15 avril 2015 par celui de Phase 4 et maintenant Régie Lumière et Pré-Vues. Leur ambition : créer un groupe de d’ultra-spécialistes référents sur les métiers du son, du light et de la vidéo pour le spectacle vivant, l’audiovisuel et l’événementiel. Et c’est en bonne voie…

SLU : Vous avez défini un nom pour le groupe ?

Eric Barthélemy : C’est en cours, nous y travaillons tous ensemble, les anciens et les nouveaux. Cette question du nom de groupe est extrêmement importante et un peu symbolique, même s’il ne remplacera pas le nom des sociétés que nous allons conserver.
(Depuis notre entretien, le nom du groupe a été choisi, ce sera B Live, NDRL)

SLU : Régie Lu, le petit dernier, est arrivé. Ca a pris du temps !

Frédo Santilli : On a pris notre temps. Le temps de vraiment se connaître, le temps d’assimiler le projet de Yannick et Eric, qui nous avait très vite semblé intéressant.

Eric Barthélemy : Effectivement, nous nous sommes rencontrés pour la première fois le 13 juillet 2013. Fredo avait à cœur de s’assurer que notre projet respecte ce qu’il a construit pendant toutes ces années et permette à sa société d’avancer en suivant la même philosophie.

Frédo Santilli : Je vais faire un accompagnement sur au moins 5 ans.

José Tudela : C’est plus qu’un accompagnement. Nous restons réellement actifs !

André Mytnik : Nous allons travailler différemment dans l’avenir. Et sans pouvoir le définir encore d’une façon précise, on sait que la collaboration des anciens, les gens que nous sommes, avec les nouveaux, est une nouvelle façon de porter le projet final qui n’existait pas dans notre métier. Et puis trois d’entre nous, José, Fredo et moi, avons un point commun, une espèce d’ADN originel qui est Régiscène et finalement on se retrouve. Jean-Marc et Guy ont aussi une connexion ancienne par rapport au métier.

SLU : Donc vous êtes très attachés à l’entreprise

José Tudela : A la nouvelle qui est en construction, oui.

Guy Vergnol : C’est vrai que l’ADN est important, car nous sommes tous issus de la même formation. On s’est quittés, on a travaillé plus ou moins en collaboration sur certaines opérations, et l’on se retrouve vraiment sur un projet commun. Ca devient intéressant et c’est très motivant.

Frédo Santilli : Nous attendons aussi beaucoup d’Eric et Yannick pour donner un coup de boost à ce nouvel ensemble. Nous, les anciens, nous avons tous réussi à développer nos entreprises. Avec Yannick et Eric, nous avons maintenant une visions, une stratégie, un outil de travail sans commune mesure avec celui dont chacun de nous disposait jusqu’ici. Nous avons aussi leur énergie, leur capacité à professionnaliser nos approches, tout en respectant nos métiers et en faisant progresser nos équipes. C’est ce qui fait notre force.

Yannick Bétis : Les cédants nous accompagnent sur l’ensemble des structures pour des durées plus ou moins longues. Même si cela peut paraître évident, ce point était l’un des éléments essentiels sur lequel il fallait se mettre d’accord en amont des différents rachats. Concernant ON OFF, cela fait maintenant plus de 16 mois que nous travaillons main dans la main avec José et Guy. André est avec nous pour au moins 2 ou 3 ans. Quant à Fredo, il nous accompagnera au moins pendant 5 ans. Nous n’avons fixé de limite avec aucun d’entre eux.

Eric Barthélemy et Yannick Bétis groupe B Live

SLU : Quelle organisation avez-vous prévue ?

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Yannick Bétis : Nous avons mis en place un certain nombre de mesures au niveau commercial et organisationnel, à commencer par une stratégie commune et une coordination de nos actions commerciales. Nous devons faire en sorte que chaque société qui a son positionnement dans son domaine, ait la capacité à attirer sa sœur sur le principe de fertilisation croisée.
Et comme Eric et moi le faisons depuis un peu plus d’un an : nous devons être présents commercialement, être sur le terrain. Mais nous avons aussi besoin de renforcer nos équipes commerciales. C’est une de nos priorités dans les mois qui viennent.

Eric Barthélemy : Au-delà de l’organisation commerciale, nous avons mis en place une organisation que nous déployons maintenant sur l’ensemble des sociétés du groupe. Nous avons commencé à mettre en œuvre un certain nombre de synergies au sein de nos équipes. Nous parlons ici de regroupement des entrepôts, de mise en place d’outils et de processus communs et partagés, de mutualisation de parcs, de déploiement de meilleures pratiques. Nous avons lancé un certain nombre de chantiers très concrets sur des sujets comme l’outil informatique, la logistique, le transport, la gestion des parcs, la mutualisation des fonctions transverses…
Nous mettons aussi en place un certain nombre de formations, aussi bien techniques que managériales ou commerciales, aussi bien pour nos équipes internes que pour nos intermittents.
Finalement, le plus important est assez évident : nous devons apprendre à travailler ensemble au quotidien. Il est vraiment essentiel d’élever notre niveau d’exigence pour chaque maillon de la chaîne. Apprendre les uns des autres nous rendra plus forts et plus performants dans les services que nous rendons à nos clients..

SLU : Vous allez à terme regrouper ces 4 sociétés en un même lieu pour mutualiser les parcs ?

Yannick Bétis : Exactement. Nous allons regrouper ON OFF et Phase 4 à Torcy début novembre (NDLR : le déménagement a eu lieu le premier weekend de novembre).. Nous regrouperons les 4 sociétés dès que nous le pourrons, mais il n’y a pas d’urgence. Le choix d’un nouvel entrepôt est un sujet stratégique. Nous devons prendrons le temps de bien le faire.

SLU : Donc vous êtes comblés pour le live en son avec ON OFF, en lumière avec Régie Lu, et Pré-Vues en vidéo. Vous avez la plus belle place en lumière et vidéo pour la télévision avec Phase 4. Il y a encore des cases à remplir…

Yannick Bétis : Effectivement, nous sommes présents dans le live et la télévision, nous ne le sommes pas dans l’événementiel, qui est un marché important. C’est même certainement le plus important des trois segments en volume, et de très loin. Nous avons commencé à nous faire référencer dans certaines agences événementielles. Pour ça il faut des outils et des moyens…

SLU : Régie Lumière et Pré-Vues vous appartiennent maintenant en totalité ?

Yannick Bétis : Oui. Nous avons repris 100 % des parts des deux sociétés, comme c’est le cas pour Phase 4, et contrairement à ON OFF, où Guy et José détiennent encore 15 % des parts.

Eric Barthélemy et Yannick Bétis groupe B Live

SLU : Vous avez acquis 4 sociétés en 15 mois ce qui représente des sommes considérables et ce n’est peut-être pas terminé. Etant arrivés novices dans ce métier, comment pouvez-vous avoir la confiance des partenaires bancaires à ce point ?

Eric Barthélemy : Depuis le début, c’est une question de cohérence et d’équilibre entre la vision que nous avons de notre secteur d’activité et de nos métiers, le projet et la stratégie que nous avons définis, les risques financiers que nous avons personnellement pris et notre propre crédibilité en tant que porteurs du projet. L’étape la plus difficile a clairement été la première. Parce qu’à ce moment-là, en effet, nous sommes de parfaits inconnus dans ces métiers, et qu’il faut emporter l’adhésion d’un certain nombre d’interlocuteurs sur un projet qui n’existe que sur le papier, sur notre enthousiasme et nos personnalités. C’était vrai pour les banques, mais aussi, et peut-être surtout, pour nos amis d’ON OFF.

Aujourd’hui, même s’il ne s’est pas encore passé un an et demi depuis la première acquisition, notre crédibilité se construit sur des éléments tangibles et concrets. Nous avons annoncé ce que nous voulions faire, et nous l’avons fait. Notre vision de l’évolution de notre industrie se vérifie jour après jour. Notre enthousiasme est porté par les cédants, les équipes de chacune des sociétés, les intermittents avec qui nous travaillons et qui nous côtoient au quotidien. Nous avons des partenaires bancaires qui nous suivent depuis le début, qui croient dans le projet et qui croient que nous sommes les bonnes personnes pour le porter.

Autre chose, et c’est tout sauf un point de détail : nous avons choisi, dès le début, de nous intéresser à des sociétés saines, équilibrées, dotées de ratios financiers satisfaisants. Il est évidemment plus facile de convaincre les banques dans ces conditions.

Yannick Bétis : Si derrière ta question se cache celle de savoir si nous avons derrière nous un gros investisseur, une société de prestation ou une banque étrangère ou un fournisseur de matériel comme nous avons pu l’entendre, la réponse est NON. Avec le rachat de Phase 4, nous avons fait entrer un partenaire financier de façon très minoritaire dans le capital de notre holding, nous avons déjà eu l’occasion de nous en expliquer.

Avec le rachat de Régie Lumière et Pré-Vues, l’organigramme juridique de notre groupe n’a pas changé d’un quart de poil. Aujourd’hui, Eric et moi détenons une large majorité dans notre groupe, et c’est nous qui en avons le contrôle. Et demain, quels que soient les développements à venir, ce sera toujours le cas.

Eric Barthelemy
Eric Barthelemy

Eric Barthélemy : Pour compléter la réponse de Yannick, il y a un principe fondamental que nous avons gravé dans le marbre quand nous nous sommes lancés. Ce projet, c’est le nôtre. C’est un projet personnel, un projet de passion et de raison. Nous avons abandonné des situations très confortables, pris des risques. Nous sommes des entrepreneurs, nous sommes partis dès le départ avec l’intention de ne jamais céder à aucun moment le contrôle de notre groupe…

Yannick Bétis : … à qui que ce soit. Ca étonne car effectivement pour les acteurs historiques de ces métiers, nous sortons de nulle part.

Eric Barthélemy : Pour compléter la réponse sur le financement de ces acquisitions qui a fait l’objet de certains fantasmes, la plus grande partie est faite sur fonds propres. A cela s’ajoute une dette bancaire pour une assez faible part, et nous pouvons compter sur le soutien de BPI, tant en financement qu’en contre-garantie des banques. C’est une marque de confiance très forte de la part de BPI, qui là encore nous connaît et nous suit depuis le début.

Yannick Bétis : Et encore une fois, nous achetons des sociétés saines et à leur juste valeur.

SLU : Justement, c’est votre critère principal de sélection ?

Yannick Bétis : Nous avons 3 critères de sélection. Le premier, et celui sans lequel rien d’autre n’est possible, c’est une rencontre avec le ou les cédants. Les sociétés dont nous parlons sont à l’image des hommes qui les ont créées et fait avancer. Nous devons nous retrouver dans la philosophie, l’état d’esprit, la culture qu’ils ont développés. Nous devons avoir la conviction que nos visions sont suffisamment proches et compatibles pour reprendre la société dans de bonnes conditions et pour gérer la transmission et la transition dans les meilleures conditions. Sans cette relation rien n’est possible.

Frédo Santilli : C’est d’ailleurs exactement la même chose pour le cédant

Yannick Bétis : Le 2e critère est que la société doit être référente dans son domaine et dans son métier. Et c’est le cas. Nous avons autour de cette table des patrons qui ont tous une vraie singularité dans ce métier. Chacune des sociétés qui nous ont rejoints ont grandement contribué à faire l’histoire de ces métiers, et a su développer et conserver une image, une aura, une notoriété qui fait d’elle un acteur incontournable.

Le 3e critère auquel nous nous attachons est la santé des entreprises auxquelles nous nous intéressons. Qu’on parle d’ON OFF, de Phase 4, de Régie Lumière ou de Pré Vues, toutes ces sociétés ont été gérées intelligemment, avec prudence, avec des investissements pertinents, et reposent sur des fondamentaux solides. Certes, leur prix de vente est largement plus élevé que celui de sociétés en difficultés.
Mais notre projet est dynamique, nous voulons pouvoir nous concentrer sur le développement de notre groupe. Nous pourrions acheter des entreprises en difficulté, voire à la barre, comme cela est arrivé et arrivera encore, mais le retournement d’une entreprise demande un autre type d’énergie.

SLU : Le CA consolidé du groupe ?

Eric Barthélemy : L’ensemble fait 20 M€ de CA

SLU : Quels pourcentages pour le son, la lumière et la vidéo ?

Yannick Bétis : 15 % pour le son, 85 % en lumière et vidéo.

SLU : Pour gagner des parts de marché, comment vous situez-vous en termes de prix de vente des prestations ?

Eric Barthélemy : Nous voulons défendre la valeur des prestations que nous proposons à nos clients. Nous l’avons dit, nous voulons apporter la meilleure prestation possible, et ce au juste prix. Ceci dit, bien travailler ne signifie pas nécessairement travailler plus cher. Pour autant, sur certains segments, les niveaux de prix sont déjà très dégradés, et si nous voulons l’emporter sur certains dossiers, nous ne pouvons pas ignorer cette réalité. Ceci dit, l’expérience prouve toujours qu’on ne gagne pratiquement jamais sur le seul critère du prix. Elle prouve aussi que les clients n’ont pas intérêt à ne pas payer une prestation à son juste prix. Pas durablement en tout cas.

Yannick Bétis : Nous voulons élever le curseur de la qualité de nos prestations. C’est vrai du niveau de service, mais aussi des solutions techniques et des technologies que nous mettons en œuvre. Cette démarche de pionniers, nous l’appliquons déjà avec la Direction Technique d’ON OFF sur un certain nombre de gros chantiers. Nous avons par exemple intégré un système que nous sommes les premiers à mettre en œuvre, un système novateur qui sera présenté par nos équipes, Arnault Damien chez Euphonia et le laboratoire Sonic Emotion Labs dirigé par Etienne Corteel, avec lequel nous travaillons depuis plusieurs mois.

Sonic Emotion Labs est une société franco-suisse qui travaille sur le son en 3D et sa spatialisation. Nous avons démarré par des tests avec nos ingés son sur de petites opérations, puis nous avons fait un 1er essai très concluant sur un Zénith. Nous avons donc décidé d’investir dans ces processeurs. La première date qui en sera équipée aura lieu à Bercy, puis au Zénith de Toulouse en décembre. Le système nous permettra de faire des effets, des jeux de scène avec une spatialisation du son et une reconstitution de la scène sonore. Et ça marche très bien. Avec ne serait-ce qu’une dizaine d’effets programmés sur le show grâce au processeur, le rendu est absolument incroyable.

Eric Barthélemy et Yannick Bétis groupe B Live

SLU : C’est jouable en tournée une multi diffusion ?

Yannick Bétis : Sur une tournée, oui. Une tournée se prépare longtemps à l’avance, nous pouvons préparer les régies en intégrant ces solutions tout en restant dans des enveloppes budgétaires raisonnables. C’est beaucoup plus compliqué sur des one shots, sur lesquels les prestataires se livrent une véritable guerre des prix qui rend le déploiement d’innovations très compliqué.
Quoi qu’il en soit, nous ne voulons pas seulement nous contenter de bien faire notre travail. Nous voulons, comme nos illustres devanciers, contribuer à faire évoluer et à faire progresser nos métiers.

SLU : Poursuivez-vous le rythme des investissements en matériel ? Régie Lu par exemple est réputée pour investir dans tous les projecteurs innovants…

Frédo Santilli : C’est en effet l’une des marques de fabrique de Régie Lumière. Yannick et Eric m’ont confirmé qu’ils allaient poursuivre dans ce sens.

André Mytnik : Pour Phase 4 en tout cas c’est une réalité. L’engagement qui avait été pris au moment du rachat se réalise, et il est conséquent. Nous avons augmenté le parc avec des quantités importantes de Mac Aura, de Quantum, de MagicDot et MagicBlade, de Mythos et K10, des écrans vidéo, des média-serveurs… Ça avance.

Yannick Bétis : Nous avons augmenté le budget investissement des sociétés sur l’ensemble des structures. Cette tendance, qui sera maintenue en 2016, traduit d’une part notre volonté de développer notre activité, d’améliorer la qualité de nos prestations. Elle nous permettra aussi de réduire une partie de la sous-traitance structurelle à laquelle les sociétés du groupe sont confrontées.
Son niveau est aujourd’hui trop élevé dans certaines sociétés. La mutualisation de nos parcs nous permettra d’apporter un bout de solution à cette problématique, l’investissement étant une deuxième réponse. Nous serons à même de fournir le matériel de dernière génération, en quantités importantes à l’ensemble de nos clients avec une qualité optimale.

SLU : Du renfort d’équipes ?

Yannick Bétis : En 5 mois, nous avons embauché 7 personnes pour Phase 4 : des techniciens pour le magasin, des infographistes, un responsable logistique et transports.. Pour On-Off aussi nous avons recruté deux personnes. Sur l’ensemble du groupe, une seule personne nous a quittés, et elle l’a fait pour des raisons personnelles.

SLU : Toute l’équipe de Régie Lu et Pré-Vues avec Nicolas Savigny vous suit ?

Frédo Santilli : Oui et elle demande aussi à être renforcée.

Eric Barthélemy : Avec Pré Vues et les équipes vidéo de Phase 4, nous avons une base qui nous permet d’envisager un développement important de cette activité. D’autant qu’avec Phase 4 Image, nous disposons d’une capacité à proposer des contenus, ce qui nous différencie de nos concurrents.

SLU : Une volonté de développement international

Eric Barthélemy : C’est prématuré

SLU : Et vers l’installation ?

Yannick Bétis : Ce n’est pas le même business. Il faut savoir rester à notre place.. Nous sommes des prestataires de services et nous n’avons pas vocation à nous lancer dans d’autres activités, que ce soit l’installation, la gestion de salle ou la production. A un moment donné, ça demande beaucoup d’énergie, des équipes différentes et donc beaucoup d’argent. Et ce sont des métiers complètement différents, faisant appel à des expertises et des business models différents. Si nous devons nous éloigner des grands métiers que nous devons parfaitement maîtriser, ce sera pour s’intéresser à des petits métiers périphériques, parfaitement cohérents avec ce que nous faisons déjà, et qui nous permettront d’améliorer et d’élargir notre offre de services actuelle, de façon cohérente.

Eric Barthélemy et Yannick Bétis groupe B Live

SLU : Alors Messieurs les cédants, quel est votre ressenti après quelques mois de collaboration ?

André Mytnik : Pour ma part c’est très simple : nous ne nous sommes pas trompés.

Guy Vergnol : Personnellement, j’aurais aimé croiser Yannick et Eric il y a quelques années. On les a pris pour des OVNI quand ils nous ont appelés la première fois, et aujourd’hui, on est en train de vivre la transformation la plus excitante possible. Et l’émergence d’un acteur majeur.

SLU : Dédé, Tu re-signeras pour un an ?

André Mytnik : Oui, sans aucun doute. Je serai là aussi longtemps qu’ils le souhaiteront.

José Tudela : On avance avec eux, l’objectif c’est que le projet dans son ensemble se réalise

Jean-Marc Bauer : Moi je pars en retraite début janvier, mais nous avons prévu de collaborer ensemble si occasionnellement ils ont besoin de moi pour de l’intégration de leds un peu compliquée dans certains décors.

SLU : Yannick, lors de notre précédente interview, vous annonciez une belle progression de CA d’On-Off pour 2015. Tu la confirmes ?

Yannick Bétis : Oui, malgré un contexte difficile dans le spectacle vivant. Et le CA de Phase 4 est aussi en évolution, ainsi que celui de Régie Lumière et Prévue mais là ce n’est pas grâce à nous (rires) !

Frédo Santilli : Je suis très heureux de faire partie du groupe, je reste avec eux et je vais bien les embêter pendant 5 ans…

Eric Barthélemy : … Et nous en sommes très heureux également.

Yannick Bétis : Si on regarde en arrière, entre le 10 juillet 2014 et aujourd’hui, il s’est passé beaucoup de choses et nous sommes très heureux que tout se déroule comme nous l’avions imaginé et même écrit. Ca nous encourage à poursuivre notre démarche.

SLU : Avez-vous une date à me proposer pour notre prochaine interview ?

Eric Barthélemy : On se voit dans trois mois ? (rires) !

Soutenue par le respect des nouveaux propriétaires, la complicité des cédants est palpable, et si un brin de retenue se lit encore dans les yeux de Fredo fraichement arrivé, André, José et Guy en revanche transpirent la sérénité.
Après une vie de travail acharné, valorisée par le rachat de leur entreprise, et libérés du poids des contraintes administratives et financières, ils ont tous à cœur d’accompagner Eric Barthélemy et Yannick Bétis à la réussite ce grand projet.. A suivre…

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Les découpes Robe DL4s et DL7s entrent au théâtre

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C’est bien connu, les contraintes techniques imposées aux projecteurs dans le milieu du théâtre sont strictes et précises : les produits doivent être surtout silencieux mais aussi compacts et légers pour s’intégrer sur des structures parfois réduites en taille, polyvalents pour s’adapter à toutes les productions que reçoivent ces lieux d’accueil…
La société D6BL (le petit nom de D6 Bell Light) qui associe les activités de prestation, location et installation depuis plus de 10 ans connaît très bien ces particularités du spectacle vivant. Elle a en effet équipé certaines des plus belles salles parisiennes.

Robe DL4S Profile
Robe DL4S Profile

Le théâtre Bernard-Marie Koltès de l’université Paris 10, la MAC (Maison des Arts de Créteil) et le théâtre de la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes sont les dernières salles sur lesquelles D6BL s’est employée à proposer des solutions en lumière qui répondent aux exigences de ces lieux.
Des démonstrations se sont donc tenues avec les régisseurs, comme nous le rapporte Yaël, chargé d’affaires chez D6BL.
« Nous respectons l’exigence et les compétences techniques des régisseurs de ces salles. Nous leur avons donc fait plusieurs propositions puisque nous sommes distributeurs de plusieurs marques.
Il nous parait évident que la série DL de Robe répond en tous points aux demandes spécifiques des théâtres, notamment par sa polyvalence. Nous avons donc inclus le DL4S Profile dans les produits présentés. »

Et la lyre Robe a tout de suite plu car elle ne pèche sur aucun point. « C’est ce qu’a constaté par exemple Thomas Vivance, le régisseur du théâtre Bernard-Marie Koltès à l’université Paris 10. Il a pu observer pendant les tests que le DL4S est rapide, silencieux, compact et qu’il dispose d’une excellente optique découpe qui constitue la base de l’éclairage de théâtre. »

Même constat auprès des autres régisseurs, à l’exception de l’équipe technique du théâtre de la Tempête qui a préféré le tout nouveau modèle de la gamme DL : le DL7S.

Robe DL7SS Profile
Robe DL7S Profile

« Après des essais comparatifs de l’équipe technique avec des éclairagistes, le DL7S Profile s’est imposé avec ce qu’il apporte au niveau de la gestion des couleurs et son IRC supérieur à 90, qui est un autre point clé dans le théâtre.

Il est lui aussi silencieux avec une source encore plus puissante et une excellente gestion des blancs. »
Le DL7S est l’aboutissement d’un long travail du bureau R&D de Robe.
Son module source utilise 7 couleurs de leds et bénéficie d’une composition des couleurs et d’une gradation spécifiquement affinées pour un résultat très lisse, sans incrément, notamment à un très bas niveau de sortie.

« C’est le bon dosage de toutes ces caractéristiques homogénéité et gestion des couleurs, optique découpe de qualité, dimensions et poids ainsi que la compétitivité de ces produits qui ont séduit les équipes techniques, conclut Yaël. »


DL7S : spectre du blanc 3200K. Grâce aux 7 couleurs de leds impliquées, le CRI atteint 93. Document Robe
DL7S : spectre du blanc 3200K. Grâce aux 7 couleurs de leds impliquées, le CRI atteint 93. Document Robe
DL7S : spectre du blanc 5600K, le CRI est de 91
DL7S : spectre du blanc 5600K, le CRI est de 91

Pour finir cette première année, la filiale française de Robe part donc à la conquête des théâtres français tout en continuant de séduire les prestataires audiovisuels avec entre autres sa gamme BMFL et le Pointe.

Plus d’infos :
Sur SLU : Robe DL7S Profile, haute précision et richesse des couleurs
Sur le site Robe : www.robe.cz