Fall Out Boy vient juste de terminer sa tournée « The Boys of Zummer Tour »(sic) en partageant l’affiche avec Wiz Khalifa. Robb Jibson de So Midwest, Inc. a reconduit sa relation avec le groupe de pop punk en tant que concepteur de production de la tournée des amphithéâtres américains. Farouche partisan des projecteurs Clay Paky, a préconisé 68 Mythos dans le kit lumière.
« J’avais eu des démonstrations du Mythos, déclare Robb Jibson, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de l’utiliser. L’appareil est assez polyvalent et j’étais sûr qu’en le préconisant, je n’aurais pas besoin de beaucoup de projecteurs complémentaires, pas de système purement Wash ou de découpe, ni d’effets. J’ai tout misé sur le Mythos pour le spectacle ! Et ils ont été géniaux ! »
Le but de Jibson était de concevoir un spectacle bien équilibré où « éclairage et vidéo jouraient bien ensemble ». Il voulait présenter le contenu vidéo d’une manière innovante et éliminer les écrans latéraux, dont Fall Out Boy a horreur. Le groupe veut monter sur scène sans qu’on le voie, et Jibson a été mis au défi d’inventer une apparition amusante.
« J’ai apporté une guillotine, un mur de LED de 18 mètres de large et 3,65 mètres de haut monté sur des treuils, » explique-t-il. « Cela fonctionnait comme un grand rideau de scène qu’on monte et descend à chaque acte au théâtre. Après une brève intro, Fall Out Boy apparaissait au moment où l’écran s’envolait dans une explosion de fumée ». Les projecteurs Mythos sont encore assez nouveaux sur le marché et les équipes d’éclairage n’ont pour la plupart, pas encore l’expérience directe de leurs multiples possibilités et une utilisation en poursuite semblait à priori complètement dingue. « J’ai dû me battre pour utiliser les Mythos comme projecteurs de poursuite, pour les installer comme spots », dit Jibson. « J’écartais les projecteurs habituels pour fixer les Mythos à la rampe, les mettre sur les caisses de transport ou les poser sur des supports; deux autres ont été accrochés sur les pont latéraux pour couvrir l’emplacement du batteur. Upstaging qui a vendu les Mythos leur a ajouté des poignées métalliques à l’avant ».
« Les équipes qui nous accueillaient dans les salles étaient assez sceptiques sur la façon dont un appareil de 470 watts pouvaient remplacer leurs projecteurs habituels. Et salle par salle, on les a conquis. Nous avons couramment des distances de 35, 45, 55 mètres pour les éclairages majeurs . Même à 60 m de la scène, la plus grande distance que nous ayons eue à couvrir, nous n’avons jamais eu moins de 1 600 lux (150 foot-candles). Un spot traditionnel fournirait environ 970 lux (90 foot-candles), et ce, seulement avec une lampe neuve !
Jibson a hissé 60 Mythos au-dessus de la scène. Ils fournissaient l’éclairage principal et tous les effets de lumières. « Le filtre frost est excellent pour obtenir un Wash d’aspect punchy. Pour les effets aériens, ils possèdent déjà toutes les qualités qui étaient intégrées dans les Sharpy, leur système de mélange de couleurs sans équivalent est déjà vraiment dynamique. Le système optique s’apparente à un très bon objectif photo avec mise au point à l’infini. Cela donne au spectacle un aspect vraiment pur, c’est ce que nous voulions : des lignes épurées et un contenu net ».
Tout au long de la tournée, qui s’est déroulée de Juin à Août, « les Mythos ont dépassé tout ce que je pouvais imaginer », conclut Jibson. « Je suis super content de leur fiabilité, de leur encombrement et de leur puissance. Je les adore ! »
George Masek, vice-président d’ACT Lighting, le distributeur de Clay Paky en Amérique du Nord, conclut: « C’est un réel plaisir de travailler avec Robb. On ne peut pas prédire le rendu, c’est ce qui fait la beauté et le génie de son travail. Il pousse les projecteurs Clay Paky à leurs limites et il obtient des résultats qui sont exceptionnels ». Francesco Romagnoli, directeur pour la zone Amérique du Nord et Amérique latine de Clay Paky, a ajouté: « M. Jibson est un concepteur lumière innovant et on aime bien voir comment il utilise notre matériel. Nous sommes toujours impatients de découvrir ses nouveaux projets. »
Ils sont 7 associés unis comme les doigts de la main…remarquez, vu le temps qu’ils passent sur leurs ordinateurs, avoir 7 doigts ne doit pas être un défaut. Capables de tout faire dans la captation et le mixage TV, ils ont décidé de créer Easys, un outil conçu pour répondre aux attentes de la téléréalité et de tous ses dérivés. Visite chez des hommes qui ont définitivement un cerveau entre leurs deux oreilles.
SLU : Les Gens Du Son est née quand et sous l’impulsion de qui ?
Frédéric Filhol : Nous avons débuté en 2006 sous l’impulsion de 4 associés, un ingé son venant du mixage et les trois autres de la captation broadcast dont certains anciens permanents dans de grosses structures. J’ai été moi-même chez VCF pendant 11 ans, VCF devenu aujourd’hui Euromedia Group pour simplifier.
On a commencé en étant intermittents au début de la téléréalité et on a tout de suite perçu la demande des productions désireuses d’aller au-delà du mode de reportage technique classique de perche, mixette, HF en sacoche pour aller vers des services beaucoup plus évolués avec des couvertures globales, du multipiste, des solutions de monitoring développées. On s’est aussi rapidement rendu compte qu’on passait des jours et parfois même une semaine entière à phosphorer et à trouver des solutions innovantes pour des grosses chaînes nationales…à l’œil. De vraies séances de pré-production. Il fallait vite structurer tout ça, le valoriser au mieux et surtout suivre aussi notre travail en post-production. En somme offrir des solutions globales.
On commençait à comprendre que de lâcher des fichiers audio et vidéo dans la nature avec pour seule référence commune du Time-Code, complexifiait beaucoup la tâche des gens de la post production, sans parler de la quête incessante au son qui soi-disant manque alors qu’il existe mais n’est pas clairement repéré.
Trois associés de LGDS sur 7 shootés dans leurs locaux de Malakoff. De gauche à droite, Vincent Givarch, ingé son grand spécialiste de la téléréalité, des étoiles (l’un n’allant pas sans l’autre) et surtout « chef de projet » d’Easys. Au centre Fred Filhol, ingé son, élément moteur et à la fois carburant d’LGDS et à droite David Cerf, encore un ingé son, grand amateur de cars régie et de régies fixes et de passerelles entre deux mondes.
SLU : On a des idées et des hommes. Quid des machines à l’époque ?
Frédéric Filhol : Tapages. Aujourd’hui encore nous nous fournissons auprès d’eux.
SLU : Mais comment vous a-t-on mis le pied à l’étrier de la téléréalité…
Frédéric Filhol : C’est grâce à VCF, à qui on a demandé de fournir une infrastructure technique allant au-delà de celle assez simple des journalistes reporters et qui n’aurait pas suffi pour une nouvelle émission qui allait démarrer : l’Ile de la Tentation.
J’ai été chargé de la réfléchir et de m’en charger. Dans la foulée on s’est occupé de Queer pour Glem avec un des techniciens qui allait devenir un de nos associés. On apportait du couplage d’antenne, de la multiplicité d’antennes de réception, la dématérialisation des média avec à l’époque du DVD-Ram…
SLU : Ouuuu, ce n’est pas de l’assurance tous risques ce support…
Frédéric Filhol : Exact. Je me revois encore avec nos enregistreurs PD6 Fostex où tu appuies sur stop et qui se mettent à tourner en boucle en affichant « writing » Les gens du son ont parfois dans le cœur le son qu’ils n’ont pas dans leurs enregistreurs (rires !). Le DV 824 Fostex rackable nous apportait 8 pistes facilement, mais parfois aussi quelques soucis… Après, sont arrivées des configurations direct to disk portatives sur disque dur et maintenant carte mémoire CF et nous concernant, nous avons fait le choix des machines Sound Devices 788 ou 664.
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SLU : Vous n’êtes pas un loueur de machines.
Frédéric Filhol : Absolument pas. Nous avons petit à petit investi dans un certain nombre d’appareils et de liaisons, mais cela répond plus à un modèle économique de prestataire technique équipé comme on en rencontre beaucoup dans le monde de la sonorisation. On complète avec ce qui nous manque auprès de loueurs comme Tapages, mais notre matériel ne sort jamais sans l’un de nous pour le mettre en œuvre sur un projet précis. On ne veut pas s’endetter avec trop de matériel car cela sous-entend un autre phénomène qui est celui du choix par défaut, ou par présence au dépôt qui conduirait à dire qu’on prend ce qui nous arrange et pas ce qui convient à la situation donnée. On ne veut pas de ça. On a un peu de « HFerie », du Lectrosonics essentiellement, et on était chaud pour du Wisycom, mais le spectre HF est par trop instable en France pour se risquer à investir.
Pour le fun, une journée de travail de LGDS réduite à sa plus simple expression et tenant désormais en SSD 512 Go en boitier Delock!
SLU : Des solutions en numérique moins gourmandes en place existent.
Frédéric Filhol : Oui, mais dans notre métier, quand on court après quelqu’un équipé en analogique, le pire qu’il puisse nous arriver en cas de décrochage, ce sont les petits bruits blancs que la prod comme les téléspectateurs connaissent et ont intégrés. Au pire on pourra sous-titrer car on conserve de l’audio audible.
En numérique ça devient plutôt des borborygmes voire des coupures franches. On a par exemple testé du Sony et c’est excellent. Le son est reconstruit quand des paquets sont perdus. En revanche, quand il en manque trop, tout s’effondre d’un coup et rend le son inexploitable, à tel point qu’on ne peut même pas le sous-titrer. C’est perdu. La latence du numérique en revanche ne nous gêne pas du tout.
Les Gens Du Son n’ont pas que des oreilles !
SLU : Revenons à la naissance de LGDS. Vous démarrez à 4 associés en 2006..
Frédéric Filhol : Oui, et maintenant nous sommes 7. Chacun est porteur d’affaires. Si l’un de nous souhaite proposer une solution complète à la Prod avec laquelle il travaille, il le fait, tout comme cette Prod peut souhaiter ne bénéficier d’aucun service au-delà de la présence de ce technicien. Nous offrons un service à la carte. Nous sommes en train de monter le dossier afin de disposer de notre Certification Sociale pour pouvoir embaucher des intermittents en plus de nous même quand c’est nécessaire.
SLU : Vous êtes donc côté Ficam et pas Synpase.
Vincent Guivarch : Tout à fait, pas de Label pour nous mais la Certification Sociale, ce qui implique aussi un certain nombre d’embauches en CDI et ce qui sous-entend une réflexion très précise sur l’avenir de notre boîte. Nous souhaitons être des prestataires de son lié à l’image, avec de l’expertise avant et après cette phase précise de captation qui en plus se déroule la plupart du temps à l’extérieur.
La régie audio de captation de La France a un Incroyable Talent 2015 avec Vincent Guivarch aux manettes. On devine derrière le MacPro en plein enregistrement
SLU : S’il fallait vous définir plus simplement ?
Frédéric Filhol : Nous sommes les bonnes personnes, les bonnes compétences avec le bon équipement au bon endroit. Vincent par exemple est le spécialiste de la régie démontée et du reportage, téléréalité et fiction. C’est un coureur de terrain. David et moi passons beaucoup plus de temps en car régie et en consulting. Chaque membre de l’équipe a sa spécialité dont la somme nous permet de couvrir tout le spectre du son à l’image. Je suis aussi formateur à l’INA et responsable de l’intercom. Je forme sur Riedel et Telex. David Cerf (un des 7 associés NDR) et moi sommes donc les mieux placés pour prendre en charge cette partie essentielle de notre travail et concevoir les meilleures solutions à nos clients. L’intercommunication devient stratégique pour, ne serait-ce que faire face au nombre de participants à des émissions de téléréalité qu’il faut suivre, équiper et ne plus lâcher.
Le réalisateur, mais aussi les journalistes et nous même devons toujours savoir qui est où et pour cela il est fondamental de pouvoir se parler à coup sûr sans déranger personne. On va d’ailleurs vers une interphonie double entre plateau et coulisses, ces dernières étant une sorte de second plateau dans des émissions comme Incroyable Talent, et ce afin de limiter la gêne et les interférences d’ordres entre deux univers faisant partie de la même émission mais vivant à des temps et des rythmes différents. On ne raconte pas la même histoire. Bien sûr il existe quelques passerelles entre les deux réseaux.
La France a un Incroyable Talent et un Incroyable Prestataire
SLU : Explique-nous un projet type où vous avez apporté un nouveau workflow.
Frédéric Filhol : Prenons Incroyable Talent ou Vincent Guivarch (un des 7 associés NDR) officie depuis 7 ans. Cette émission comporte une partie scène et une partie coulisses et les 4 premiers épisodes sont essentiellement basés sur ce qui se passe derrière. Jusqu’à présent cette partie coulisses a été traitée en mode reportage pur avec cadreurs et ingés son pour récupérer des sujets. Euromedia nous a demandé de faire évoluer le workflow afin de le rapprocher de celui d’une émission de téléréalité. Cela implique d’enregistrer en permanence des gens que l’on peut interviewer, mais dont on capture aussi et surtout des moments de vie. Il faut donc les équiper d’un pack HF et d’un micro.
A partir de là, des méthodes existent pour suivre qui dit quoi, à quel moment et où, mais nous proposons une solution numérique beaucoup plus puissante et efficace. L’avantage de Vincent dans le cas présent c’est sa parfaite connaissance de l’émission, des besoins en termes d’images, du ratio entre la partie « reportage » et celle « scènes de vie ». Les deux se complètent mais chacune a ses avantages et ses limites techniques comme éditoriales. Afin de recueillir par exemple des moments précieux pour raconter une histoire, il faut équiper en HF et suivre tout le monde, car ces mêmes personnes avec plus de monde face à eux, une perche, une caméra en proximité, n’auraient pas le même comportement.
SLU : L’avantage avec vous c’est que vous garantissez qu’il y aura toujours du son à mettre en face de ce qui a été filmé…
Frédéric Filhol : C’est exactement ça. Nous mettons en boite sur multipiste un nombre très important d’heures de son. Dès qu’on équipe quelqu’un, ça tourne 13 heures par jour et sans poser la contrainte de savoir sur quelle caméra se trouve le son, avec quel micro cela a été enregistré. On gère cet aspect et on le garantit. La seule contrainte est de déterminer une zone de couverture HF à laquelle tout le monde doit adhérer, surtout la personne équipée. L’avantage de travailler avec nous, c’est la qualité de la couverture mais aussi la précision du repérage qui détermine cette zone où tout ce qui sera dit, aboutira sur un disque SSD. On est à la tête d’environ 240 Go de rushes par jour de tournage.
Une vue de la palanquée de kits Acrobat de Riedel d’Incroyable Talent 2015, ou quand le DECT fait une percée dans l’intercom et en plus dialogue avec des talkies Motorola qu’on devine sur la table. On trouve tout chez Tapages !
SLU : Votre autre contrainte n’est pas l’autonomie des batteries ?
Vincent Guivarch : Non pas trop. Sur un émetteur 5212 Sennheiser on tient 15 heures. On réussit donc à enregistrer deux candidats qui eux sont « actifs » environ 4 heures.
SLU : Combien de fréquences vous consommez pour la partie coulisses / téléréalité ?
Frédéric Filhol : La saison dernière pour Incroyable Talent j’en ai booké 40 et Dushow qui prend en charge le plateau en a utilisé autant en comptant leurs divers micros, les intercoms Overline, des ears d’ordres Lectrosonics et les ears de retours. Cette profusion de fréquences actives fait que pour l’intercom j’ai fait le choix du filaire et du DECT (Digital Enhanced Cordless Telephone), une technique qui, bien maitrisée en nombre d’antennes, marche très bien. Au-delà de ça, on a ajouté des talkies et des bases relai Tait, pour éviter les zones d’ombre et être connectés à l’intercom Riedel DECT. A l’analyseur de spectre ça frétillait (rires) !
SLU : Vous arrivez à dormir la nuit ?
Vincent Guivarch : Non, il y a des jours où on a du mal. A certains moments des émissions ou quand on a lancé Easys, la tension est très grande. On serre les fesses. C’est certain qu’on ne s’ennuie pas !
Un générateur de TC autonome Ambient avec quelques heures de vol et pas mal de temps passé à se frotter à d’autres appareils. Achhh Deutsche Qualität, ça marche bien (tant qu’on ne mesure pas le taux de CO2)
SLU : Vous parlez d’Euromedia, c’est un sacré mastodonte maintenant, et avec de grosses compétences…
Frédéric Filhol : Ce sont les seuls en Europe à pouvoir déployer, dans deux Algéco, 70 caméras sur 24H aux Urgences ou BabyBoom en une semaine d’installation. C’est impossible d’absorber de telles quantités auxquelles s’ajoutent 50 HF son, même dans le plus gros des cars, et ce savoir-faire s’étend au choix du matériel pour rester dans des budgets raisonnables, un paramètre forcément essentiel pour les clients. Des techniciens d’autres pays sont venus voir ces installations françaises et ont été très impressionnés. La base de ce type d’émission est l’existence d’un aspirateur à images, un aspirateur à son et un troisième outil qui fait la liaison entre les deux. Historiquement c’est le Time-Code.
Nous travaillons avec des outils allemands de marque Ambient pour générer de manière autonome ce Time-Code, des générateurs qui sont démarrés chaque matin avec le TC de référence du car régie mais qui ensuite continuent de manière autonome leur petit bonhomme de chemin. Tous les matins on leur donne le « La » après recharge et ils dévient au maximum d’une image en 24 heures.
Sortez votre frontale, on part dans le gouffre de Dante
Un rack bien rempli de récepteurs Sennheiser 3732, 17 en tout, dont la sortie AES est ensuite convertie en Dante et distribuée vers les enregistreurs et les dalles de monitoring Easys. Le portable posé en tête de rack a la main et visualise l’état de tous les récepteurs
SLU : Vous nous détaillez votre chemin audio typique ?
Frédéric Filhol : On part généralement d’une grappe de récepteurs HF Sennheiser 3732 qui sortent en AES le signal de nos micros. On convertit ce langage dans une AVB Auvitran pour nous en faire du Dante qu’on va plus facilement brasser et véhiculer via des switchs.
Ce signal arrive d’abord à l’enregistrement sécu, une configuration en SSD où il va recevoir le TC. Ensuite il va partir vers la console qui elle aussi reçoit et brasse le TC où il va être écouté et où l’on va exclusivement régler le gain des différents micros. Ce signal est enfin dirigé vers l’enregistreur principal via un convertisseur Madi et une Madiface RME. Cet enregistreur principal est un MacBook avec double SSD interne et externe sur boîtier Delock. Le premier enregistreur est utile au cas où la console tombe. On tourne en 48 kHz/24 bits, cette résolution apportant du confort dans les bas niveaux, et nous gardons le signal en numérique pour éliminer conversions et bruit de fond.
Là où il aurait fallu empiler les machines sur supports aussi exotiques qu’improbables pour obtenir difficilement la moitié moins de pistes, voici le recorder maitre de LGDS, un MacBook Pro avec deux SSD et Boom Recorder Pro. 64 pistes simples comme bonjour et quelques clicks dans Asterix, le switch TP Link qu’on devine dessous
SLU : Quel logiciel d’enregistrement utilisez-vous ?
Frédéric Filhol : Tu ne le connais sans doute pas, il s’agit de Boom Recorder Pro. Il est simplissime et permet d’enregistrer jusqu’à 256 pistes. Typiquement nous nous contentons de 64. Son gros point fort est son patch de fichiers. On peut choisir le directory où va être enregistrée chaque piste, ce qui nous permet, par exemple, d’attaquer deux disques en même temps. Ou plus. A ma connaissance c’est le seul qui sache le faire.
SLU : J’imagine que tout ceci nécessite de faire très attention au brassage, affectation, câblage des signaux et des flux pour s’y retrouver.
Vincent Guivarch : Ce n’est pas difficile, il faut simplement faire preuve de la plus extrême rigueur dans la mise en place des moyens.
Frédéric Filhol : Comme je dis à mes élèves à l’INA, on fait de la tuyauterie mais comme le disait aussi ma grand-mère, moins il y a de robinets, moins il y a de fuites. Il faut donc veiller à simplifier les schémas (rires) !
Au revoir Mr. Coax, bonjour Mrs. Fibre
SLU : J’ai le sentiment que la partie HF de votre métier a beaucoup évolué depuis quelques années.
Frédéric Filhol : Oui terriblement, sans doute plus encore que ce qui se voit dans le spectacle vivant. La grosse différence est la possibilité que nous avons aujourd’hui de déporter les antennes de réception et depuis peu aussi celles d’émission, très loin des récepteurs et au plus près des émetteurs grâce à la fibre optique en lieu et place de l’ancien coaxial.
Une vue de l’arrière du concentrateur Coax vers fibre de Tapages ou comment se débarrasser élégamment de centaines de mètres de coaxial tout en approchant les antennes au plus près de l’action.Le concentrateur côté face et annonçant fièrement la présence de 8 fibres, A et B, comme les coax qu’elles remplacent. Fabrication Tapages
Un progrès rendu possible par les solutions importées et distribuées par Tapages qui d’ailleurs développe ses propres systèmes. Pour mémoire, il y a quelques années nous devions transporter des centaines de mètres de coax qui, pour des raisons d’impédance, avaient la même longueur que le brin le plus long du couple en diversité. La fibre a révolutionné notre métier. Il en va de même avec le Wi-Fi et sa distribution.
Le boitier Tapages en charge de transformer un signal antenne en fibre, ce qui lui permet d’être véhiculé facilement et loin, très loin. Posée au-dessus, c’est son alimentation
SLU : Le système émetteur HF que vous employez le plus en ce moment est du Sennheiser…
Frédéric Filhol : Oui, du SK 5212 avec une capsule DPA 4060 omni avec la pince DPA en forme d’entonnoir qui rigidifie, prévient la casse et réduit les bruits de frottement.
SLU : Utilisez-vous une horloge master pour synchroniser console, Dante et enregistreurs ?
Frédéric Filhol : Oui, on a une horloge maître Rosendahl. Idéalement il faudrait qu’elle soit reliée à celle du car régie et à chaque caméra au travers du WordClock mais cela ne s’avère pas nécessaire pour la téléréalité et dans 99% des cas, un TC identique et généré dans chaque machine avec les boîtiers Ambient nous suffit.
Il n’y a pas une notion de synchro absolue des actions. Ca m’arrive d’alimenter le Rosendahl en référence vidéo et de me servir de son WordClock un fois aligné sur cette référence. Une des premières décisions prises lors du montage de LGDS a été de partir sur de bonnes bases : « la synchro c’est en étoile et c’est allemand » et du coup on n’a jamais été embêté. Rien d’énorme en plus. Nous avons pris une Nanosynchs standard, même pas HD, et ça marche !
La fameuse pince spécifique de DPA pour le 4060 dans les mains de Frédéric
SLU : Qui est maître du Dante ?
Vincent Guivarch : La console. On a essayé une fois de déclarer maître l’AVB d’Auvitran mais cela n’a pas du tout marché. Notre schéma est très simple. La console reçoit la Rosendahl et le signal de synchro part aussi vers l’AVB Auvitran qui effectue la conversion AES vers Dante. Une autre sortie part vers les récepteurs 3732 qui sont en daisy-chain et une dernière dans l’enregistreur de secours 970 de Sound Devices. Enfin on respecte un ordre d’allumage précis pour que tout se passe bien en synchro comme en IP.
SLU : Vous ondulez pour éviter les embrouilles ?
Frédéric Filhol : Oui, généralement tout, même si ce n’est pas à ce point sensible puisque nous ne travaillons pas en direct. Disons que la « soupe réseau » l’est toujours.
As Easys as it gets
Deux dalles tactiles Elo avec Easys prêt pour l’action, à gauche en mode monitoring et à droite en log avec au centre, une enceinte amplifiée Thomann au rapport qualité prix assez imbattable et parfaite pour cet usage
SLU : Maintenant que nous avons fait un rapide tour de l’audio, entrons dans le vif du sujet, dans les fonctions d’Easys, votre logiciel propriétaire, ou comment gérer de façon rapide et efficace les médias capturés, en leur donnant des infos, bien au-delà du simple TC.
Le moment de la capture d’un visage afin de créer la fiche du participant et lui attribuer un micro. Simple et rapide
Frédéric Filhol : L’idée de ce logiciel nous est venue dès le lancement de LGDS ne serait-ce que pour trouver une parade au temps perdu à ouvrir et fermer des choses pour que des journalistes entendent. « Ici journaliste 2, est-ce que tu peux m’ouvrir les micros de Toto, de Brenda et de Fifou et mes les envoyer dans les ears ? » La première solution trouvée a été une dalle tactile pilotant un DME Yamaha. Je crois que cela se pratique encore.
Une vue de Capture avec les « cases » micro vides et celles déjà attribuées
De notre côté nous avons fait le choix de créer un logiciel de toutes pièces en nous servant au départ du « moteur » Max de l’Ircam qui fait appel à de la programmation objet que Vincent maîtrise. Problème, nous ne pouvions pas intégrer la brique iPhone à savoir la possibilité d’entrer des paramètres simplement et rapidement en n’étant pas physiquement sur ordinateur. Le temps nous étant compté, nous avons décidé de reprendre le tout et d’établir le cahier des charges de l’outil idéal.
Nous avons besoin de gérer le monitoring et d’effectuer l’allocation dynamique des HF c’est-à-dire la possibilité de capturer le nom et le visuel d’un candidat, de lui associer un HF libre, de faire en sorte qu’il apparaisse immédiatement dans toutes les dalles tactiles et d’enlever provisoirement ou définitivement ceux qui ne sont plus équipés. C’est à partir de ce projet que nous avons créée la version actuelle d’Easys.
Vincent Guivarch : Si tu prends Incroyable Talent ou Baby Boom, les participants n’arrêtent pas de se renouveler. Il faut donc les capturer à la volée, les insérer dans le workflow pour les enregistrer en les équipant d’un pack émetteur et d’un micro libre, et enfin donner à tout un chacun de l’équipe, du journaliste au réalisateur en passant par les techniciens son, la possibilité d’écouter leur audio librement via une dalle tactile.
L’écran de droite montre Easys en pleine utilisation sur Incroyable Talent 2015 ou comment écouter à la volée ce qui est toujours visible devant soi sur la dalle…
Il faut que ce soit simple, rapide et flexible. Que les gens qui saisissent et intègrent des participants soient par exemple au rez-de chaussée, la régie son au deuxième étage, les journalistes au 4e et le réal dans son car garé dans la rue, le processus doit être aussi simple et instantané.
Un simple iPhone équipé du soft maison et voici en quelques secondes une station de capture capable de faire apparaître sur le réseau tout nouveau participant. N’oubliez pas le micro et le pack !
SLU : Comment tous les postes fixes et les iPhones de saisie discutent-ils entre eux ?
Frédéric Filhol : Le signal en Dante passe classiquement en RJ45, notre couche spécifique d’infos suit le même chemin, il faut dire que c’est minuscule par rapport à l’audio. Derrière chaque dalle tactile nous avons un mac mini 1,4 GHz/8GB/500GB. Une licence Dante Virtual Sound Card est installée sur chaque poste.
Pour le poste de capture sur iPhone, ou pour administrer Easys éventuellement à distance on développe notre propre point d’accès professionnel et puissant en WiFi qu’on déporte en fibre optique duplex monomode pour des raisons de longueur car en Cat5 on est limité à 70 mètres. L’avantage est que c’est la même fibre que Tapages utilise pour déporter les antennes micro. L’application qui est dans l’iPhone est installée par nos soins et n’est pas disponible dans l’iStore.
SLU : Avez-vous pensé à une version spectacle vivant de votre application ?
Frédéric Filhol : On en a parlé à quelques personnes qui travaillent dans la comédie musicale et pourraient être intéressées par la facilité de monitoring de chaque micro sans avoir besoin d’aller à la console.
Une vue de détail des récepteurs 3732 a milieu desquels trône le convertisseur AES vers Dante AVB d’Auvitran. On devine les entrées AES en face avant
SLU : Mais ça implique que les micros soient multiplexés dans un flux Dante…
Vincent Guivarch : Non, pas forcément. Notre soft fonctionne en Core Audio, il n’est donc pas obligatoire d’être en Dante. On trouve pratique de n’avoir qu’une RJ45 à brancher mais en Madi cela fonctionne aussi bien, dès lors que la bonne carte est présente. Comme le Madi est bidirectionnel, nous avons aussi prévu la possibilité de faire du talk, une solution de dépannage et même plus pour les tournages où il n’y a pas d’intercom. Cela nécessite malgré tout une console externe pour router le flux vers les intéressés.
SLU : Combien de candidats et donc de flux pouvez-vous gérer dans Easys ?
Frédéric Filhol : 64 en tout, ce qui est déjà bien dense, mais l’apparence physique sur les écrans peut être changée.
Vincent Guivarch : Il existe 3 types d’interfaces. Il y a Capture qui permet de photographier le visage et d’intégrer en direct avec un micro et son nom tout nouveau participant. Il y a Console qui sert à l’écoute, la visualisation et le script des actions et enfin il y a Admin qui comme son nom l’indique, ouvre la porte à l’administration du système et la configuration « à chaud » qui se répercutera immédiatement dans tous les postes connectés. Certains flux peuvent être verrouillés et non modifiables et certains autres, typiquement ceux du présentateur ou de récurrents importants, peuvent arriver toujours au même endroit de la dalle pour les retrouver plus facilement. C’est flexible et puissant.
Ce qui peut planter, plantera…
SLU : La question qui fâche ? Et si ça plante ?
Vincent Guivarch : Nous avons beaucoup travaillé sur les modes dégradés. D’abord toute perte de paquets par exemple dans le WiFi est répertoriée, ce qui facilite le ré envoi de l’info manquante. On ne peut pas ne pas le savoir. Après plantage on retrouve aussi précisément les données d’avant plantage. Durant un plantage de TC, la console bascule sur l’horloge interne le temps de la retrouver.
SLU : Il n’y a pas de serveur en tant que tel…
Frédéric Filhol : Non en effet, nous avons fait le choix d’embedder le Web serveur dans l’application, c’est-à-dire que chaque application est serveur. Capture, Admin ou Console sont tous trois serveurs, ce qui fait qu’on touche chaque machine par son IP privative. Si quelque chose ne marche pas, l’adresse et donc la machine passe en rouge. On le sait tout de suite. On peut mettre jusqu’à 255 machines en réseau, autant que de masques de sous-réseau.
SLU : C’est toi qui a conçu tout ça Vincent ?
Vincent Guivarch : J’ai essentiellement spécifié et deux développeurs ont écrit le soft. Dans mon autre vie d’avant, j’ai fait de l’informatique et des sciences, ce qui m’a permis d’être à l’aise face à ce type de soft.
Frédéric Filhol : Il bossait au CNRS sur les étoiles notre Tournesol à nous (rires) !
Vincent Guivarch : (essayant de rester sérieux) (essayant de rester sérieux) On a lancé le développement pur et dur le premier juillet encore avant d’avoir eu le financement par les banquiers (pas facile de « vendre » aux hommes en cravate ce type de projet NDR).
SLU : Je pense que vous êtes dans les clous pour postuler à des aides à l’innovation et contrairement à ce que l’on croit, elles sont nombreuses et assez bien pourvues en enveloppes.
Frédéric Filhol : Oui mais comme tu le sais, dans les petites boîtes, on ne peut pas courir après les financements, construire le projet et en même temps continuer à travailler au quotidien pour pouvoir vivre…Mais on y pensera.
L’autre face d’Easys : le Log !
Durant Incroyable Talent 2015, une des consoles d’Easys en mode Log, une bonne façon de tester l’efficacité de la solution de saisie appelée à être rapidement déployée
SLU : Jusque-là nous parlons d’audio pur. Quand la partie log d’Easys est-elle arrivée ?
Frédéric Filhol : Quasi en même temps. Euromedia a trouvé la partie Audio intéressante mais nous a tout de suite demandé d’y adjoindre des capacités de renseignement sur ce qui se dit, à quel moment et à quel endroit, le fameux log, ce qui rend Easys une solution complète et fonctionnelle pour la téléréalité.
SLU : Ce n’est plus vraiment votre métier que de développer ça…
Frédéric Filhol : Non, d’autant que je me souviens d’être arrivé un matin face à mes associés, alors qu’Easys Audio était enfin spécifié, bouclé question financement et parfaitement sur les rails, et leur dire « les gars, on va tout changer, on va faire du log ! » Les réactions ont été mitigées d’autant que nous avions mis du temps à bien prendre nos marques et à figer le projet initial. J’ai tenu bon car la demande était et est toujours très forte d’avoir un outil à la fois complet mais tout autant simple d’emploi et à la mise en œuvre.
Le but consiste à générer un fichier XML contenant un certain nombre de champs renseignés à la volée par des opérateurs qui écoutent via Easys l’audio et créent sa carte d’identité. C’était donc logique que cette partie de log fasse partie aussi d’Easys. L’XML par la suite est récupéré par les deux principales machines de montage image que sont Media Composer d’Avid et Final Cut d’Apple et ces derniers créent des locators, des balises qui contiennent les informations. Si je veux par exemple tous les endroits où l’on parle de Jean-Claude, je fais une recherche par ce prénom et la timeline va se positionner partout où cela est le cas.
Une capture d’écran de l’iPhone de capture avec un certain nombre de micros verrouillés afin d’éviter tout simplement de couper la chique au présentateur ou encore aux micros perche qui par définition ne seront pas attribués ou désattribués
SLU : Mais du coup pour développer cette extension d’Easys vous avez dû apprendre trois métiers, celui de logger, celui d’homme de l’image et celui de créateur de progiciels.
Frédéric Filhol : C’est cela. Nous avons aussi profité de la flexibilité de notre soft pour offrir des cases qui peuvent être nommées à la volée. C’est par exemple pratique de savoir que c’est la Camera 1 qui filme Pierre qui pique une rogne. On ajoute donc la case –Cam1- et on clique dessus quand Pierre s’énerve, comme ça le monteur sait où aller chercher le plan. Mais on peut aussi placer des déroulants pour ne pas encombrer la face avant des dalles. Ou un peu des deux. On fait ce qu’on veut et on peut changer d’avis autant qu’on veut.
Typiquement la caméra peut être un bouton à cocher, le lieu en revanche doit être un déroulant car il en existe beaucoup où peut se dérouler l’action. On peut aussi ajouter un listing d’émotions en une seconde. La programmation de cet outil est instantanée et colle totalement aux besoins et au style de la prod qui va l’exploiter. Bien sûr on peut éditer chaque log, remonter dans le temps, les lire et ajouter des détails. Je peux tout aussi bien écouter un micro et logger ce que je vois sur une autre caméra.
SLU : Peux-tu emmener avec toi les fichiers XML pour suivre telle ou telle histoire ?
Frédéric Filhol : Oui, sur la dernière version d’Easys il est possible d’exporter en PDF le fichier. Autre nouveauté prévue, l’auto-log qui créé un événement automatique d’arrivée d’un nouveau participant et donc d’un nouveau micro dans l’émission et son départ et la fermeture provisoire de son micro.
Pour une fois le son est déclencheur et pas dernière roue du carrosse
SLU : Le son reste essentiel…
Vincent Guivarch : Tout à fait et ce qui nous frappe c’est le nombre de personnes qui, dans le cadre d’une émission de téléréalité, écoutent et alertent quant à la survenue d’un événement qui mérite qu’on s’y intéresse et qu’on y rattache au plus vite des caméras. Le son est la clef de voute. Les loggers font face à une dalle immense où toutes les caméras arrivent et passent des heures à rentrer des infos, à écouter voire à suggérer des actions. Aujourd’hui on peut quasiment tout filmer et enregistrer de l’audio en continu en créant une base d’informations colossale. Il faut pouvoir la renseigner de manière hyper précise pour lui donner vie. 4 à 5 indications sont suffisantes. Ici encore le trop est l’ennemi du bien.
SLU : Où en êtes-vous en termes de disponibilité d’Easys ?
Frédéric Filhol : Lors d’Incroyables Talents de cette saison, Easys a été employé en monitoring et Easys Log était dispo mais en test. Une autre solution a été employée par sécurité par Euromedia, IP Director d’EVS, un système plus complexe mais qui insère le log comme des metadata directement dans les médias vidéo et qui gère les flux vidéo. Une super solution mais extrêmement onéreuse.
EASYS Scripting
SLU : Easys paraît simple à l’emploi mais son déploiement nécessite sans doute de vous avoir. Avez-vous songé à comment le commercialiser ?
Vincent Guivarch : Cela fait appel à des connaissances en informatique, réseau, Wi-Fi… Ca marchera par licence mais on n’a pas encore arrêté notre choix. Pour le moment on s’en sert lors de prestations de Les Gens Du Son dans le cadre d’un service global autour du son. Et quand on dit autour, on étend bien notre raisonnement jusqu’au monde de la post-production. On songe à en faire venir des membres sur des tournages pour qu’ils appréhendent nos conditions de collecte du son qu’ils auront à travailler par la suite. Un tournage est par définition toujours différent et imprévisible.
SLU : Qu’est-ce qui pourrait arriver en termes de nouveautés sur le logiciel ou les interfaces ?
Frédéric Filhol : Idéalement avoir une télécommande déportée de la grande dalle sur iPad par exemple, ce qui permettrait de basculer la console en remote, de chausser un Ear monitor en profitant des couvertures Wi-Fi et monitoring HF, et de partir sur les lieux mêmes du tournage, par exemple autour de la piscine des Marseillais, pour logger face à l’action. Pour certaines émissions pouvoir observer ce qui se passe hors cadre aide à la qualité de son travail.
SLU : On a parlé de nombre d’émissions qui utilisent ou pourraient utiliser vos services et Easys en particulier. Vous en avez quelques autres en tête ?
Frédéric Filhol : Oui, outre celles que nous avons déjà citées, il y a toutes celles où, au départ, de très nombreux candidats passent par des phases de présélection comme La Nouvelle Star, MasterChef, les Pâtissiers… Easys serait très pratique pour ce type d’émissions.
SLU : Qui sont vos clients ?
Vincent Guivarch : Freemantle, Endemol, Shine, ou même la télévision française. Tapages aussi…
Comme dirait la pub : « Et c’est pas fini ! »
SLU : Il m’a semblé voir vos noms dans feu Rising Star, une émissions dont nous avions couvert les lumières magnifiques et allions en faire de même avec le son.
Frédéric Filhol : Oui, on s’est occupé de l’habillage sonore pour le direct de cette émission, une autre de nos activités, et je tenais personnellement le mix antenne, talks et intercom pour Euromedia avec un collègue. Benoit Gilg pour Yasta, un type super brillant qui a fait un très beau travail, s’est occupé de la captation musique, et enfin Dushow était en charge du son salle et retours. Une superbe installation numérique en boucle Optocore pour relier les 4 consoles avec un mix 5.1.
Nous avons beaucoup appris sur le mix multicanal musique, même si nous gérons ce type de configurations chaque semaine via Canal+ grâce aux retransmissions de matchs de foot. On a eu de grandes discussions avec Pierre Laqueyrerie, l’ingé système de M6 qui diffusait l’émission, au sujet par exemple de la divergence des voix. Les laisse-t-on au centre, les pousse-t-on dans la stéréo, tout est possible en mix musique, sauf d’abimer la réduction stéréo LtRt du flux 5.1 car rares sont les téléspectateurs qui sont équipés et il ne faut pas oublier tous les autres. David Cerf de chez nous a enfin conçu les ponts Midi entre son et éclairage pour faire en sorte qu’au lancement des ambiances, les éclairages suivent.
SLU : Vous créez les habillages sonores ?
Frédéric Filhol : Non, nous les gérons en direct et en envoi et pouvons aller chercher ceux qui nous semblent correspondre à l’émission sur des banques sonores ou en recueillir chez le producteur, mais nous ne composons pas. Il y a un spécialiste pour ça qui est le Studio du Petit Pont. Nous proposons des solutions d’envoi de ces ambiances utilisant Live d’Ableton, mais en configuration double et redondée avec entrée et sortie par GPI pour dialoguer avec la console lumière.
Conclusion
Sereins, profondément compétents, capables de conseiller, d’innover et de déployer des solutions pétries d’intelligence, les LGDS boys nous ont épatés et appris beaucoup sur leur métier et ce qu’ils y apportent au quotidien. De l’interphonie à la captation, du log au mix, ils disposent d’un éventail de moyens techniques et de savoir-faire, mais avant tout d’une infinité de pinces avec lesquelles enlever les épines du pied aux prods, quelque chose qui rassure et construira leur succès. A la question de savoir quelle autre société fait la même chose qu’eux en France et même en Europe, en intégrant autant de compétences, la réponse est pas grand-monde en dehors du groupe Euromedia et quelques spécialistes de la téléréalité. Si on ajoute Easys, il y a fort à parier que nous entendrons parler des sept garçons dans le vent un bon moment, d’autant que la téléréalité semble se renouveler sans cesse en générant des besoins en captation toujours plus spécialisés et pointus, des besoins en Gens du Sons et en Cervelles Bien Faites.
En attendant ils ont carbonisé la mienne, heureusement qu’ils devaient aller chercher leurs enfants, sinon j’y serais encore ;0)..
Fabricant anglais de systèmes d’éclairage à LED alimentés par batteries, CORE Lighting a récemment équipé l’exposition d’art et de mode « Of The Wall » avec une solution à LED sans aucun câblage.
L’exposition est installée pour six semaines à la galerie Art Couture Painswick (ACP) de Painswick, une cité historique de la pittoresque région des Cotswolds au Royaume-Uni. Elle présente des créations de Philip Treacy, Alexander McQueen, Selina Blow et de beaucoup d’autres icones de la mode, des œuvres de sculpteurs renommés, de la créatrice Mary Wing To, qui travaille avec le cuir et de Peter Pullion, le père de la marionnette originale Orville le Canard, et toute une collection d’objets et travaux divers.
Pour éclairer l’espace, l’éclairage existant n’étant pas approprié, il fallait trouver une solution esthétique, contemporaine et complètement autonome. L’organisateur ACP a donc contacté Phil Ion de CORE pour lui exposer le problème.
Phil a sauté sur l’occasion, « c’était une occasion rêvée pour présenter nos produits et montrer comment on peut donner de la vie à une exposition avec les températures de couleur adéquates et un très bon rendu des couleurs, tout en fournissant une solution extrêmement avantageuse et écologique ». Onze minuscules PinPoint ont été utilisés pour mettre en valeur individuellement les objets comme les tableaux, les sculptures, les chapeaux et les robes. Un poney presque grandeur nature, dont la tête était soulignée par un seul PinPoint, était complètement illuminé de couleur au moyen d’une rampe de LED StripPoint de 1 mètre.
Poursuivant sur le thème équestre, des ColourPoint étaient utilisés pour éclairer une tête de cheval en cuir. Les leds blanc neutre révélaient franchement la texture et faisaient jaillir le noir de jais du matériau.
Orville le Canard (l’original) était illuminé par un projecteur PinPoint, alors que plusieurs ColourPoint étaient utilisés pour texturer une sélection de tableaux avec des tonalités supplémentaires. L’utilisation de ces projecteurs présente un avantage de plus : la source de lumière homogène ne dégage pas de chaleur préjudiciable aux œuvre.
Fabriquée à partir de milliers de trombones, une robe signée Adnan Bayyat était éclairée par des PinPoint, ce qui intensifiait sa structure métallique faite de couches complexes ; cette robe était également présentée lors de la dernière Fashion Week SS16 de Londres.
L’original et quelque peu rustique éclairage guide de la Galerie a été enlevé avant l’exposition et troqué contre des bandes métalliques permettant de fixer les PinPoint par leur base aimantée. Il était donc facile de les retirer pour recharger leur batterie la nuit car pendant les six semaines de l’exposition, l’ensemble de l’éclairage était alimenté par les batteries internes des appareils et contrôlé sans fil. Chaque matin, il fallait moins de 10 minutes pour mettre en place l’ensemble du système d’éclairage.
L’exposition, qui collectait aussi des fonds pour une autre manifestation charitative des Cotswolds, le www.canvasforcreativity.com Wearable Art Festival, fut une grande réussite. Beaucoup de commentaires positifs ont été recueillis au sujet de l’éclairage lui-même qui a été remarqué et très apprécié par les visiteurs
Le spécialiste des horloges de référence pour l’audio Antelope lance le modèle 10MX Rubidium Atomic Clock dans sa gamme Isochrone qui est une évolution du modèle réputé 10M. L’horloge 10MX offre un plus grand nombre de sorties 10 MHz (10) et fournit des signaux wordclock (4) jusqu’à 768 kHz.
L’horloge à résonateur atomique 10 MX d’Antelope exploite et regroupe les technologies utilisées dans l’horloge de référence 10 M et l’horloge maître Trinity, à savoir un oscillateur atomique asservi par résonateur au rubidium et la synthèse numérique de fréquence (DDS) avec un processeur DSP 64 bits pour la génération des signaux master clock. Une technologie baptisée Acoustically Focused Clocking (AFC) par le fabricant californien, avec l’avantage d’une extrême précision et surtout d’une stabilité en fréquence inconnue jusqu’alors (pour les horloges de référence audio).
L’oscillateur atomique intégré est plus petit que celui implanté dans la 10M et consomme moins. Antelope a également développé une nouvelle alimentation. Au total, l’électronique tient dans un rack 1 U au lieu de 2 U pour la 10 M et la stabilité des signaux de référence à 10 MHz présente une stabilité encore améliorée ( < à 8.10-12 s sur 100 s). La gestion s’effectue par encodeur et afficheur ou par un nouveau logiciel de contrôle (PC et MAC) accessible via USB.
Quelques caractéristiques :
Fréquence de référence : 10 MHz par oscillateur atomique au rubidium
Précision : mieux que +/- 5 10-11 (0,5 ppb)
Stabilité à court terme : – < 3.10-11 sur une seconde
< 1,6 10-11 sur 10 s
< 8. 10-12 sur 100 s
Bruit de phase de l’oscillateur :
< -70 dBc/Hz à 1 Hz de la porteuse
< -130 dBc/Hz à 1 kHz de la porteuse
Sorties fréquence de référence : 10 sur BNC. Signal sinusoïdal 1 V càc sur 75 ohms.
Sorties Word Clock : 4 sur BNC niveau TTL de 32 à 768 kHz
Surnommé affectueusement le pot de yogourt, le Volcan du Havre, est l’un des théâtres les plus importants de la scène française depuis son ouverture en 1982 et dans le top 5 de la vente de places en France. En travaux depuis quelques années, la salle vient de rouvrir équipée d’un tout nouveau système Kara(i), choisi pour sa polyvalence sonore et sa couverture large et homogène.
Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco grâce au travail d’Auguste Perret qui en a rebâti la majeure partie durant 20 ans, Le Havre bénéficie d’une unité et d’une intégrité associant le schéma ancien de la ville et idées nouvelles de l’urbanisme de l’après-guerre. Conçus par Oscar Niemeyer en béton, Le Volcan et son frère Le Petit Volcan, ont été érigés dans le cœur du quartier culturel du Havre. En 2010 il a été décidé de renouveler la zone urbaine qui les entoure en améliorant l’accessibilité et l’éclairage public de telle sorte à en rendre l’apparence encore plus accueillante et à améliorer l’ensemble architectural.
Ces cinq années de travaux ont aussi permis de remettre aux normes les deux salles et leur donner une deuxième jeunesse. Le Petit Volcan a été transformé en bibliothèque tandis que Le Volcan a été entièrement réaménagé pour lui permettre de répondre aux dernières normes de sécurité, d’accessibilité et de technique.
L-Acoustics Kara(i)
L’équipementier audiovisuel Auvisys a fourni le nouvel ensemble technique comprenant un système complet L-Acoustics.
L-Acoustics Kiva
Le Volcan comporte trois espaces distincts : un théâtre de 796 places assises et deux salles plus modestes pouvant accueillir respectivement 150 et 125 personnes. Installé par le rouennais Courtin Audio sous le contrôle d’Alain Szklarek intégrateur certifié L-Acoustics, le système comporte 6 Kara(i) complétées par deux SB18i et deux SB28 par côté.
Le cadre de scène comporte en son centre un cluster central de trois Kiva. Les premiers rangs sont débouchés par des petits cubes 5XT et deux Arcs Wide en infills. L’ensemble est amplifié et processé par un LA8 et cinq LA4x.
L-Acoustics 5XtL-Acoustics Arcs Wide
“ Un panel composé de personnel de la salle complété par des intégrateurs et des équipementiers a écouté un certain nombre de systèmes » nous dit le directeur du Volcan Philippe Lacroix. « Ils ont tous étés convaincus par le Kara. Il a démontré que la qualité de sa couverture, de son image stéréo et la polyvalence de son rendu étaient les meilleurs du lot. »
Outre le système principal, un large ensemble d’enceintes a été prévu afin de sonoriser les deux autres salles ou tout type d’événement extérieur. Il est composé de quatorze enceintes coaxiales 115XT HiQ, dix 108P, huit 12Xti, quatre 8Xti, deux 112P et deux subs SB15P. Il est à signaler que l’ensemble d’enceintes de retours qui équipait déjà le Volcan et que Philippe Lacroix décrit comme étant indestructibles, a été conservé. Il comprend douze MTD112b, huit MTD 115b et quatre SB218.
L’ensemble du bâtiment a été câblé en Dante permettant une grande flexibilité dans le déploiement des consoles Yamaha CL1, CL3, CL5 et M7CL-48 et dans l’exploitation des différentes salles.
« Le Kara est le système idéal pour satisfaire la variété d’artistes qui sont accueillis au Volcan » dit le régisseur son du complexe José Michel. « De la musique contemporaine au classique en passant par la simple parole, le public peut désormais apprécier un son précis et limpide où que ce soit dans la salle ». La rénovation a aussi porté sur l’acoustique même du théâtre. La combinaison entre des panneaux acoustiques suspendus et réglables et le système L-Acoustics offre aux spectateurs comme aux artistes un excellent rendu sonore.
En plein tournage d’un des spectacles Lasermen avec un artiste, le laser et des lumières additionnelles fournies et programmées par l’équipe du Studio
En visite chez Stars Europe, nous avons assisté à l’enregistrement des vidéos de promotion de Lasermen, des spectacles laser futuristes de renommée internationale. Dans Le Studio, un plateau répétition de concert, théâtre, comédie musicale et aussi de tournage : 600 m2 avec tout le confort technique rêvé, à une heure de Paris Sud.
Stars Europe, pôle technique du spectacle vivant et de l’événementiel de la Région Centre, situé à Briare dans le Loiret, associe une société de prestation créée en 1993 par Bruno Limoge, un bureau d’études et depuis 2013 Le Studio.
En trois ans, ce plateau technique, dont les dimensions permettent de préparer et répéter tout type de spectacle en grandeur réelle, a trouvé son rythme de croisière et un nouveau modèle de client dont Théo Dari, producteur des spectacles Lasermen, qui utilise le lieu comme plateau de tournage à des fins promotionnelles.
Dans l’obscurité presque totale du Studio entièrement drapé de noir, alors que les magiciens laser calent leurs capteurs, nous retrouvons Nils Limoge, responsable de projets de Stars Europe.
SLU : Nils, quels de services apportes-tu à cette prod ?
Nils Limoge : Le lieu, la structure, les projecteurs et leur mise en œuvre.
SLU : Quels types de projecteurs ?
Nils Limoge : Notamment des Mac 2000 car ils sont très puissants pour faire de l’UV auquel les costumes des Lasermen réagissent, mais aussi d’autres projecteurs en fonction de leurs besoins : du Viper, du Mac III et aussi du trad.
Bruno Limoge, à droite, gérant fondateur de Stars Europe et son fils Nils, chef de projet devant un mur de références qui raconte l’histoire prestigieuse de l’entreprise.
SLU : Tu ne fournis pas les lasers…
Nils Limoge : Non, ils apportent leurs lasers et leur réseau de capteurs. C’est comme de la magie, et ils ont leurs secrets.
SLU : Comment s’est faite la prise de contact.
Nils Limoge : Ils avaient des difficultés à trouver une salle et finalement ils nous ont trouvés sur Internet car nous sommes bien référencés.
SLU : Tu peux fournir plusieurs types de revêtements pour le sol et les murs ?
Nils Limoge : Oui bien sûr. En fonction de la demande, on peut accrocher des fonds noirs ou verts pour les tournages avec différents choix de couleurs de moquette dans les dimensions souhaitées pour le plateau technique. Le studio mesure au total 30 m de long, 20 m de large et 12 m de haut. Il intègre un écran de projection de 12 m x 7m que les Lasermen utilisent également.
SLU : Quelle est la capacité de charge du Studio et la puissance disponible ?
Nils Limoge : 40 tonnes en charge répartie, avec des points d’accroche qui peuvent supporter de 3 à 6 tonnes. En énergie, on a de la marge puisque l’on peut tirer 400 A par phase plus 400 A par groupe électrogène.
Avec 600 m2 au sol et 12 m de haut, une capacité d’accroche de 40 tonnes, le Studio s’autorise tout type d’applications.
Nous assistons silencieux et fascinés au tournage d’une séquence futuriste et magique en effet. Les caméras sont réparties autour d’un artiste super héro qui maîtrise come un Dieu les faisceaux lasers. Un drone est même envoyé dans l’espace : avec les 12 m de hauteur sous plafond il a de quoi s’élever sans risque. Théo Dari, créateur des spectacles Lasermen, nous rejoint entre deux séquences : Va falloir qu’on discute, c’est ça ?
SLU : Vous allez me livrer tous vos secrets, non ?
Théo Dari : Alors tout, sauf les secrets (rire) !
L’équipe Lasermen avec au centre en t-shirt noir, Théo Dari concepteur technique et artistique des spectacles Laser
SLU : Parlez-moi dans ce cas de Lasermen et de l’objectif des séquences vidéo que vous enregistrez dans ce studio.
Théo Dari : Lasermen est une SARL que j’ai créée il y a dix ans pour exploiter les numéros de spectacle laser qui représentent en fait l’essentiel de mes activités depuis 1997. Nous sommes une dizaine en tout et nous nous produisons dans le monde entier sur des gros shows de parcs de loisirs mais aussi beaucoup en événementiel.
Et puis nous avons des spécialités comme les Laser Fighter, des cascadeurs d’arts martiaux et des danseurs chorégraphes et nous avons 3 licences dans le monde également. Les vidéos que nous tournons sur deux jours ont un objectif promotionnel. En venant ici à Briare, dans ce grand volume avec plein de moyens techniques, on montre nos numéros comme jamais on ne l’a fait. On montre aussi que nous avons de l’avance sur les gens qui essaient de copier nos créations. C’est le moyen de révéler notre différence et nos nouveaux numéros notamment avec du laser couleur.
A gauche, Aurélien Gard, responsable audio et vidéo de Stars Europe. A droite Grégory Roy, éclairagiste et pupitreur : deux compétences mises au service des clients du Studio.
SLU : Où les vidéos sont-elles diffusées ?
Théo Dari : Sur la chaîne Theo Dari Youtube.
SLU : Comment trouvez-vous l’accueil au Studio ?
Théo Dari : L’accueil est excellent vraiment. Je m’attendais contractuellement à un certain niveau de service et au final on a carrément le double voire le triple. Le pupitreur est très compétant et Aurélien le technicien, nous aide sans compter. Du coup, nous pouvons mettre en place des subtilités et améliorations grâce à leurs conseils. Ils sont là où il faut et très généreux donc c’est génial. Ils nous ont même laissés tirer un peu les horaires. ( Et Théo repart avec son équipe mettre en place les capteurs de la séquence suivante. Il a réservé le Studio pour deux jours et les enregistrements s’enchaînent à un rythme soutenu ).
Les clients du Studio sont autonomes. Même si le plateau est intégré au bâtiment de la société de prestation Stars Europe donc mitoyen des bureaux et du stock de matériel (c’est pratique), les deux activités ont des accès séparés et sécurisés.
Les portes du studio, qui ouvrent sur le parking, sont assez hautes avec leurs 5 m pour tout laisser passer : camion, chariot élévateur, grands décors. A l’extérieur déjà, on dispose de prises 63 A et du réseau ADSL (sans oublier les sanitaires pour les évacuations d’eau).
Car Bruno Limoge, le fondateur et gérant de Stars Europe, a dès l’origine du projet de construction anticipé les besoins d’une clientèle hétéroclite : productions TV, théâtre, cinéma, concert, ballets, tournée, événementiel… Le Studio intègre des loges et un catering, mais les clients peuvent aménager l’espace extérieur et monter leur “Village” avec des cars, des bungalows, une tente de catering en fonction de leurs habitudes et leurs besoins. Avec 5 hectares de terrain, la place ne manque pas.
Un plateau très polyvalent
Nous retrouvons Bruno et Valerie Limoge à l’extérieur, tous les deux fiers de leur dernière acquisition : le tout premier ciné-mobile de la région centre.
l’ancêtre des Ciné-mobiles ne quittera pas la Région Centre où il est né
Bruno Limoge : Il a une belle histoire puisque c’est la région centre qui a inventé le cinéma mobile donc ce bus est le tout premier au monde, une authentique pièce de musée. Il a été inauguré par Catherine Deneuve à l’époque. Celui-ci fait 100 places et nous refaisons l’intérieur, moquette, ferronnerie, remplacement des sièges, et installation d’un système de diffusion pour y organiser des formations entre autres. C’est un gros boulot.
SLU : Comment évolue ce marché de la résidence de tournée ?
Bruno Limoge : Quand on a emménagé dans nos nouveaux locaux, début 2013, on proposait avec ce Studio une économie nouvelle de fonctionnement pour les artistes de concerts, les tournées, les compagnies de théâtres et de danse qui à moindre coût pouvaient venir préparer leurs spectacles, car les théâtres et les salles à l’époque ne voulaient plus, ou plutôt ne pouvaient plus les accueillir en répétition gratuitement. Donc le Studio a bien démarré et puis il y a un an, l’activité a ralenti, on s’est même posé des questions.
Et là, on voit revenir des groupes, des artistes, des musiciens, et des gens qui sont, on va dire un peu plus modernes, et qui veulent réussir en montrant leur talent en vidéo. Donc le plateau est de plus en plus utilisé pour des tournages car ce n’est à priori pas facile de trouver un plateau de cette taille avec des conditions aussi simples d’utilisation et d’administration. Ca correspond certainement à un état d’esprit actuel et peut-être que nous avions créé ce studio trop tôt par rapport à ces gens-là, et toujours pas d’actualité par rapport à notre monde économique et culturel qui est toujours en train de chercher la gratuité.
Le Studio tendu de tissu vert sur 6,5 m de haut…… en mode tournage de long métrage
Puis la Région Centre l’ayant recommandé comme studio d’enregistrement vidéo, on a tourné des films, et ça ce n’était pas du tout prévu à l’origine. Il est vrai qu’on peut monter en fond vert à 6,50 m et entre le sol et les côtés couvrir 400 m2, ce qui est rare. Et du coup il y a un long métrage, « Gaz de France” réalisé par Benoît Forgeard qui a été tourné entièrement chez nous en toisé avec 40 techniciens et artistes dont Philippe Katerine. Ce film était à Cannes cette année, et sortira en salles début 2016. Donc on est content, pour les débuts cinéma de ce studio, c’était marrant.
Ensuite, des artistes sont venus y travailler leur clip, ce qui n’était pas prévu non plus et le monde industriel se l’est accaparé également, certains fabricants venant y faire des tests. Donc la culture côtoie le monde industriel : c’est intéressant.
Le Studio, ici en mode événementiel
Et ce mélange nous a donné l’idée de créer une association qui s’appelle L’Atelier, qui fait appel à du mécénat d’entreprise et du financement participatif pour essayer de mettre en avant, grâce à ce studio, certains artistes ou des réalisations culturelles et artistiques de la région. On est plutôt à chaque fois dans la novation parce qu’on met en œuvre des techniques de son et de lumière de qualité, comme on l’a toujours fait. La Région regarde l’Atelier avec un œil averti car il participe au développement économique. L’idée d’ouvrir le Studio au public est venue très vite et on a commencé à le faire sur des spectacles montés par l’Atelier et aussi avec des clients qui préfèrent intégrer du public dans le champ des caméras. On peut accueillir 700 personnes devant la scène.
SLU : Y avait-il certains travaux à prévoir pour l’accueil du public ?
Bruno Limoge : 3 à 4 sorties de plus, une alarme qu’il fallait adapter : rien de compliqué. Maintenant tout le monde est en train de suivre, même la commune qui met des grands parkings à disposition. La dernière actu c’est un nouveau long métrage qui sera tourné chez nous en décembre prochain, « Les garçons sauvages » de Bertrand Mandico avec en particularité une scène de reconstitution d’une vraie tempête qui nécessite des jeux d’eau de pluie à l’intérieur du studio : une première !
Un plateau de 600 m2 moderne et polyvalent situé sur un espace de 5 hectares qui peut se transformer en Village gaulois, mitoyen d’un parc de matériel son, lumière capable de satisfaire toutes les scénographies. Un accueil technique aux petits soins dont la compétence rivalise avec la gentillesse et le souci de trouver la meilleure solution sans déclencher le chronomètre. Un tarif imbattable comparé aux lieux parisiens, la tranquillité en prime. A l’heure où la promo de tout sujet passe par la vidéo sur internet et les réseaux sociaux, ce Studio est un vrai bon plan, que dis-je une pépite !
L’Eurobasket à Lille, a donné lieu à un superbe spectacle, sur le terrain… et en dehors ! Ils étaient près de 27 000 à vibrer le jeudi 17 septembre lors de la demi-finale opposant la France à l’Espagne. C’est la société de prestation Prodjekt, qui a créé les conditions de cet enthousiasme général, digne des plus belles soirées de basket NBA outre-Atlantique, autour de la bande de Tony Parker.
Prodjekt était mandaté par le Comité d’organisation de l’EuroBasket 2015 pour apporter ses compétences humaines et techniques à l’organisation de ce championnat d’Europe.
Prodjekt a conseillé les organisateurs pour les shoots de son et lumière inter matchs, et a assuré la sonorisation, l’éclairage et l’animation de ce tournoi de dimension internationale, diffusé dans près de 140 pays à travers le monde.
Pour cet événement exceptionnel, Prodjekt a mis en place un kit lumière lui aussi exceptionnel.
Sous la direction d’Alexandre Hejnal, les lighting designers Philippe Mathieu et Quentin Crouin ont programmé plus de 300 projecteurs automatiques : 140 Aleda K20, 50 Sharpy et 44 Mythos Clay Paky, 60 Viper Martin, 14 Robin Pointe Robe, 2 Mini big Zap Technology…
La sonorisation a été intégralement réalisée en systèmes L-Acoustics, partenaire exclusif de Prodjekt depuis de nombreuses années.
Le sound designer Etienne Tisserand a déployé une centaine de kara, 16 SB 18, contrôlés et amplifiés par des LA-RAK sur un réseau Dante impliquant 2 RIO 3224D et une console Yamaha CL5. Des gros moyens là encore, et pas de fausse note, pour réussir ce grand show à l’américaine !
Algam Entreprises, la division professionnelle du groupe Algam, complète son offre en solutions audio grâce aux marques Radial (DI, Reamping, splitters, effets, etc.) et Primacoustic (traitement acoustique) du groupe Radial engineering.
La fameuse DI passive JDI de radial
Créée pendant l’automne 1991, la société était initialement le distributeur canadien des câbles Mogami et des produits (principalement transformateurs) Jensen Audio. En 1992, l’activité s’est développée et la firme arborait le nom de JP Cabletek Electronics Ltd car le nom Radial était initialement utilisé pour désigner la marque de câbles et autres enrouleurs produits par la société. Le logo de Radial désigne d’ailleurs l’intérieur d’un câble 4 points. C’est en 1996 que la première boîte de direct du groupe fut lancée : la JDI. Cette étape a été déterminante pour la suite. Dès lors la marque canadienne a changé de statut et est devenue incontournable dans le milieu de l’audio professionnel avec un grand choix de boîtes de direct pour tous usages, de splitters micro, de préamplis et d’interfaces.
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Le Razordable de Primacoustic, diffuseur de Shroeder, permet de créer un champ sonore diffus dans de petits espaces.
Cette autre société du groupe radial engineering est un fabicant de matériaux acoustiques. S’appuyant sur plus de 30 ans d’expérience en studio et sur scène, ainsi que 15 ans en acoustique, la marque a mis en place un savoir-faire et une expertise reconnus sur le marché. Si l’isolation acoustique est trop souvent ignorée car considérée comme trop pointue, la simplicité d’utilisation et l’efficacité des produits Primacoustic rendent ses solutions incontournables.
Plus d’informations sur les deux nouvelles marques d’Algam Entreprises via :
Blue DI, c’est le nom de la nouvelle boîte de direct Bluetooth d’ARX qui permet de jouer des flux audio Bluetooth sur un système de diffusion professionnel en utilisant ses sorties analogiques symétriques. Blue DI peut s’interfacer en bluetooth avec les smartphones, tablettes et autres PC ou MAC et trouvera ses applications dans les séminaires, les présentations audiovisuelles et même éventuellement pour les musiciens.
Cette interface bluetooth supporte les flux en 32 bits à 44,1 ou 48 kHz (Bluetooth V2.1 EDR, V3.0 et V4.0) et peut s’alimenter via l’alimentation 48 V de la console ou du pré-ampli auquel elle est raccordée en liaison symétrique avec une impédance de sortie de 200 ohms qui autorise de longues liaisons.
Blue DI peut aussi s’alimenter via un adaptateur mural 12 V DC. Elle présente une faible distorsion (0,1 % max à 0 dB en sortie) et une bande passante plate entre 20 Hz et 20 kHz (± 1 dB). Dans la bande 2,402 GHz-2,480 GHz, blue DI affiche une sensibilité de – 90 dBm pour un taux d’erreur bit de 0,1 %, ce qui lui confère une portée moyenne de l’ordre de 12 m.
Pour apparier un dispositif bluetooth, rien de plus simple. Approcher un dispositif bluetooth, smartphone ou tablette voire PC et se mettre en position scan. La LED rouge de Blue DI clignote Une fois blue DI reconnue, la LED bleue clignote, et en pairing mode (selectionner blue DI sur le smartphone ou autre dispositif bluetooth), la LED bleue s’allume en fixe. Dès lors, on peut envoyer la musique ! Un bouton de reset permet d’effacer de la mémoire les derniers dispositifs reconnus.
Lors de la compétition de football Copa America 2015, des projecteurs Clay Paky Mythos illuminaient la Tour Costanera, le plus haut gratte-ciel d’Amérique latine, pour célébrer chaque match dans un fantastique spectacle de lumière. Les projecteurs Clay Paky faisaient partie du concept d’éclairage de Toni Amoros, qui a également éclairé la cérémonie d’ouverture de la compétition.
Chaque fois qu’un joueur marquait, Amoros utilisait les Mythos pour inonder le bâtiment de lumière aux couleurs de l’équipe avec une variété de textures, à la surprise et au plus grand plaisir des passants. Les appareils projetaient aussi des gobos personnalisés, comme le mot « Goool » (BUUUUT), fourni par Iluminación Profesional Valook, jusqu’au sommet de la tour perché à 300 mètres du sol.
« Le Mythos était l’outil parfait pour cet ambitieux projet », explique Fabian Cortez Lopez, de Valook. « Grâce à son optique, il pouvait facilement éclairer la totalité du bâtiment. Les gobos personnalisés étaient projetés depuis le sol jusqu’au sommet de la tour et restaient bien nets, même à la distance maximale : un exploit ! »
Les gobos ont aussi permis aux Mythos de projeter sur le bâtiment des ballons de foot tournants et le logo de Mastercard, sponsor officiel de la Copa America au moment où des équipes comme Paraguay / Brésil et Pérou / Bolivie s’affrontaient sur le terrain.
La tour fait partie du Centre Costanera à Providencia, le quartier d’affaires de la capitale chilienne. Pendant toute la durée de la compétition, les 24 Mythos, fournis par la maison de production événementielle Producciones Icardi, étaient positionnés à raison de six de chaque côté du bâtiment.
Les matinées et les soirées de semaine, les projecteurs animaient aussi un spectacle de lumière dynamique pour divertir les gens de passage.
« La puissance lumineuse du Mythos est fantastique. Il peut facilement remplacer une poursuite de 4 kW » poursuit Fabian Cortez Lopez. « Il n’y a pas d’équivalent aussi compact. On peut l’utiliser sur des scènes plus petites, dans les stades ou sur des projets architecturaux de ce genre sans aucun compromis sur les performances. »
Nous avons la chance d’avoir en France des DJ qui cumulent performance, composition, production & technique.
L’un d’entre eux, Joachim Garraud, que nous avons eu le plaisir de croiser dernièrement à Inox Park, propose un kit aussi original que source d’inspiration, et qui devrait séduire nombre d’entre vous, que vous soyez DJ, ingés son ou simplement grands amateur de musique électronique, la Producer’s box. Non, hélas le talent n’est pas livré avec !!
En vingt-cinq ans de carrière, Joachim a produit, remixé, composé pour David Guetta, Jean Michel Jarre, David Bowie, Beyoncé, Kylie Minogue ou Mylène Farmer et a toujours cherché à se réinventer grâce au partage, bousculant, au passage, les codes de l’industrie musicale.
A l’occasion de la sortie de son troisième album studio, il révolutionne une nouvelle fois le rapport du public à l’artiste en proposant sa Producer Box* en édition limitée et en réalisant son rêve de partage via un nouvel outil de transmission, une nouvelle philosophie d’échange de l’expérience musicale.
Cet « objet » inédit présenté sous la forme d’un trophée, comporte un véritable clavier USB de 25 touches CME X-Key complété d’un disque dur de 1 To, véritable caverne d’Ali Baba qui regroupe une licence pour Live 9 d’Ableton, des synthés virtuels, des Plug-ins, des loops du batteur Gary Wallis
3000 sons exclusifs retraçant 25 années de carrière et de savoir-faire électro. Sur le disque vous trouverez aussi les 17 tracks du nouvel album en 24/96 ainsi que toutes ses sessions prêtes pour être remixées. Pour mieux y parvenir 8 heures de tutoriels sont fournis en 4 langues.
La Producer Box sera disponible à partir du 27 novembre, en précommande, sur le site d’achat en ligne mondial Kickstarter au prix de 559€ TTC
Le grand concepteur d’éclairages Björn Hermann a fait appel aux Impression X4S et X4L de GLP (German Light Products) pour réaliser une immense matrice sur les deuxièmes Video Days à la Lanxess Arena de Cologne. Pour les fans de 15.000 YouTube, c’était une nouvelle occasion de voir les stars sur la toile mais aussi en chair et en os sur la scène de la vaste Lanxess Arena.
Crédit Photo: Detlev Klockow (PRG)
Björn Hermann était responsable de la conception lumière et de la direction photo mais aussi de la scénographie pour Tobias Kühnel et sa société, Showplan GmbH. Le challenge pour Björn Herman et son équipe était d’installer, de programmer le show et de régler les éclairages de prise de vue des 25 artistes en une seule journée. Le concepteur des éclairages a résolu ce problème en choisissant le nouveau projecteur Impression X4S de GLP.
Crédit Photo: Detlev Klockow (PRG)
50 exemplaires de ces lyres motorisées compactes et polyvalentes, contenant chacune 7 LED RGBW de 15W et dotées d’une plage de zoom de 7 ° à 50 ° ont pris place sur le plateau parmi l’ensemble de l’éclairage fourni par PRG.
Les éléments principaux du spectacle étaient un écran led géant encadré de deux faces comprenant un total de 50 panneaux blancs installés à droite et à gauche. Hermann et son équipe ont inséré les 50 lyres compactes X4S dans les étroits espaces séparant les panneaux.
Un groupe de 15 Impression X4L a également été installé. Avec son énorme luminosité, il fournissait un impressionnant spectacle de lumière en pixel mapping. Il y a 5 ans maintenant, 500 membres de la communauté You Tube ont eu l’initiative de se retrouver au salon Gamescom de Cologne pour honorer les stars de leur réseau. Le succès a été complet, car dès l’année suivante, plus de 2 000 contributeurs sont venus. C’est ainsi que sont nés les premiers Video Days.
Crédit Photo: Detlev Klockow (PRG)
L’apparition des stars du réseau, comme Y-Titty, ApeCrime, Daaruum, LeFloid, entre autres, garantit que, pour la deuxième année consécutive, l’Arena sera complète pour un spectacle sauvage et palpitant pour les millions d’utilisateurs du réseau.
Comme aurait dit Michel Audiard, « quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 les écoutent » Il en va de même avec des hommes de la trempe de John Meyer. Quand il rédige un White Paper, on serait bien inspiré de le lire, on risque d’y apprendre bien plus que son amour immodéré pour le Leopard dont il y est naturellement beaucoup question. Certes c’est en anglais, mais ça se savoure comme un T-Bone d’un kilo et on en sort moins bête. Vous faites quoi ce WE ??
24 pages de révision, d’apprentissage, de prises de position et de découverte d’une boîte presque atypique dans le catalogue Meyer. Légère comme une plume et bruyante comme Roissy aux heures de pointe, Leopard s’annonce comme un très bon millésime. Prenez votre courage à deux mains et en avant pour une piqure de rappel californienne et ensoleillée.
Projecteur cycliode à leds Robert Juliat DALIS – PLASA Award for Innovation 2015.
DALIS, le nouveau projecteur à LED pour cyclorama de Robert Juliat vient de recevoir la récompense PLASA Award for Innovation décernée lors du salon londonien PLASA London 2015.
Dalis est un nouveau projecteur cycliode à leds de 300W créé pour l’éclairage de cycloramas.
Cette rampe dotée de 48 micro-réflecteurs asymétriques offre une répartition parfaitement homogène de la lumière sur des surfaces verticales avec un fort rendement lumineux. Chaque Dalis comporte huit teintes de leds (rouge, vert, bleu, bleu royal, ambre, cyan, blanc chaud 2200K et blanc froid 6500K). L’association des six couleurs et des deux blancs permet d’obtenir une large palette de couleurs pastel et saturées. Son système de refroidissement sans ventilateur garantit une utilisation totalement silencieuse pour les théâtres, opéras et plateaux de télévision. « Le rendu des couleurs est splendide » a déclaré le jury du trophée de l’innovation « Ce projecteur élégant et de conception remarquable offre un beau faisceau très uniforme. Assurément un projecteur que l’on retrouvera sur de nombreuses scènes à l’avenir. »
L’équipe Robert Juliat rassemblée autour de la récompense PLASA Award for Innovation reçue pour DALIS, sur le stand Ambersphere Solutions, distributeur exclusif pour le Royaume-Uni.
François Juliat, directeur général Robert Juliat, est extrêmement touché de recevoir ce prix qui récompense des produits offrant de nouvelles perspectives ou des améliorations techniques au monde du spectacle vivant. « C’est très valorisant de recevoir cette récompense de l’organisation Plasa.
Si notre nom reste une référence de haute qualité pour les produits d’éclairage scénique utilisant des sources traditionnelles telles que l’halogène et les lampes à décharge, il est désormais également reconnu pour les produits à technologie LED que nous développons depuis plusieurs années.
Dalis est le dernier-né et le troisième projecteur de notre gamme LED à recevoir une récompense, après les découpes Aledin et Tibo. Nous sommes très fiers de cette nouvelle solution d’éclairage pour cyclorama. Le Plasa Award for Innovation est plus qu’une simple reconnaissance produit. Il témoigne de notre capacité à innover tout en offrant des produits dignes des attentes qualitatives de nos utilisateurs ». Plus d’informations sur le site Robert Juliat : http://www.robertjuliat.com/ambiance_lighting/dalis.html
Quelques mois sont passés depuis la présentation au Zénith de Paris du système de guidage et d’uniformisation tonale numérique de d&b appelé Array Processing. Nous avons demandé à quelques prestataires équipés avec la marque allemande leurs premiers retours d’expérience et avons été écouter par nous-même « le son qui n’en finit pas » a Rock en Seine où On-Off en a fait largement usage.
La Grande Scène de Rock en Seine soignée par On Off et d&b France
Rappelons rapidement d’abord de quoi il s’agit. L’Array Processing (AP) est un plug livré gratuitement avec ArrayCalc V8, le logiciel de prédiction de d&b. AP exploite les ressources DSP des amplis de la série D à deux chiffres, D80, D20, 30D et 10D pour optimiser le rendu en termes de linéarité quelle que soit la distance, uniformiser la réponse tonale de la gamme J, V et Y et enfin pouvoir, sous certaines conditions, sculpter le tir en évitant certaines zones ou en en favorisant d’autres. Ceci implique l’utilisation d’un nombre supérieur de canaux d’amplis afin que chaque élément composant une ligne acoustique, reçoive un signal spécifiquement processé et amplifié. Le preset comportant l’action souhaitée est créé sur le terrain via un certain nombre de réglages dont un « souhait d’efficacité » allant de -11 Power, priorité au SPL à + 11 Glory, tout pour le résultat.
Rendez-vous a donc été pris pour une écoute dans des conditions réelles d’emploi et quoi de mieux qu’un plein air. Nous avons retrouvé les grenouilles d’On Off et de d&b France dans les flaques de Saint Cloud. Nous nous sommes concentrés sur la Grande Scène et la Scène de la Cascade.
La Bretagne dit oui
Bob le Louarne d’Eurolive à gauche et Guy Vergnol, d’On-Off, débusqués sous le dais de la régie de la Scène de la Cascade. Pas à proprement parler des perdreaux de l’année mais à coup sûr des machines à anecdotes plus savoureuses l’une que l’autre
Le premier à nous parler de son expérience avec l’Array Processing est Bob Lelouarne le PDG d’Eurolive.
Bob Lelouarne : « On a attaqué avec l’AP directement après la démo au Zénith, précisément 3 jours après. En Bretagne on est du genre fonceur. Nous avons été le premier prestataire à avoir adopté l’Array Processing. On s’est lancé sur une prestation sous chapiteau Jaulin pour le Rock’n Solex à Rennes. Je n’ai jamais eu autant de compliments du style : “ mais qu’est-ce que vous avez fait au son cette année ! ” Un technicien en charge de l’accueil m’a dit : “ Mais…elle est où la bâche ! ” Le technicien de chez nous qui a géré le son m’a avoué être épaté par le résultat qu’il a obtenu. Il était vert.
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On a aussi eu de très bons résultats lors de plein airs tels les Vieilles Charrues, mais là où l’Array Processing est le plus bluffant c’est en salle, et plus elle est pourrie, mieux c’est. Cela s’est très bien passé aussi à Laval au Festival des trois Eléphants. La salle a sonné beaucoup mieux et, en sortant et laissant la porte ouverte, j’ai constaté que le son me suivait. La cohésion qu’apporte cet algorithme au front d’onde et le contrôle sur la distance sont assez incroyables. J’ai un dernier exemple, un plein air à St Brieuc, le Festival Art Rock. Placebo a joué à 98 dBA avec une belle dynamique, et en régie on pouvait se parler, quelque chose d’inconcevable partout ailleurs. Bref, tout l’été on a fait tourner notre diff en Array Processing, on s’est régalé et beaucoup de techniciens et de régisseurs ont été très étonnés.
Matthieu Le Failler, ingé son & système
Matthieu Le Failler, au système et à l’accueil de la Scène de la Cascade face à un best-seller analogique de Midas
Matthieu Le Failler : Pour les Vieilles Charrues nous avons laissé notre preset en marche tout le temps et tous les ingés son ont été informés de son existence et ont apprécié. On ne cherchait pas à faire de folies donc réglage sur Glory 5 et une décroissance nulle de 0 à 12 mètres, -1 dB de 12 à 45 mètres où se trouvait la régie et enfin de -3 à -4 dB de 45 à 60 mètres.
On a laissé le système calculer jusqu’à 60 mètres car au-delà notre cahier des charges ne nous imposait plus rien, les gens veulent moins de son quand ils s’éloignent et surtout à trop vouloir tirer sur le Processing, on a tout faux. On a malgré tout constaté que la portée augmente considérablement au-delà des 60 mètres et même au-delà de notre shoot, ce qui est assez nouveau et mérite d’être analysé. Un point positif est le fait d’avoir pu jouer à 98 dB en générant des sensations identiques à celles que l’on ressent à 102, 103 dBA. Le processing mange du headroom, mais en voulant, on peut encore aller très haut sans que cela ne soit par ailleurs ni utile, ni agréable.
Loïk Letort, un des fidèles grognards d’On-Off et à droite Matthieu Le Failler, une Cascade de talent pour la scène qui porte le même nom, et un calage de l’Array Processing musclé mais tout autant musical.
Pour répondre à ta question, je n’ai pas trouvé les mixeurs perdus ou mal à l’aise avec une matière sonore nouvelle, simplement il ne faut pas hésiter à se balader un peu pour bien percevoir le son et surtout il ne faut pas être étonné de l’avoir là, dans la face. C’est normal. La sensation physique dépasse beaucoup la mesure. Le bémol est que la décroissance des subs qui reste à 6 dB fait qu’on les perd encore plus vite. Il faudra à terme faire des rappels de subs (rires !)
SLU : Expliques-nous la stratégie sonore adoptée pour cette scène de La Cascade.
Matthieu Le Failler : On a choisi d’avoir 0 dB de pertes de 0 à 10 mètres du système, puis entre 10 et 96 mètres on a choisi 1 dB d’atténuation. (Ce qui correspond à 3 dB d’écart entre les crash et un point à 80 mètres NDR). Enfin au-delà de 96 mètres on demande 6dB d’atténuation. Nous avons choisi de ne jamais dépasser 2 jaunes, cette couleur annonçant le début des excès acceptables dans la jauge Realizer, et +5 Glory.
La Scène de la Cascade et ses 14 J, un son gros comme le plateau d’artistes qu’elle a reçu
SLU : Pourquoi 0 entre la scène et 10 mètres ?
Matthieu Le Failler : On répond simplement au désir qu’a un certain public d’avoir la tête dans la gamelle.
SLU : Tu n’as pas égalisé le système, il est bon tel quel ?
Matthieu Le Failler : Du J en plein air sonne tel quel, mais en plus j’ai le sentiment que l’Array Processing et son algorithme finit de gommer et lisser les dernières imperfections. Quand on voit ce que prévoit ArrayCalc pour notre montage de 14 J en termes de réponse en fréquence sans processing, on n’a plus envie de s’en passer. J’insiste en revanche sur le besoin de savoir se contrôler. Oui, on peut envoyer du son à 200 mètres, mais il ne faut pas oublier les lois de la physique et ce que peut pousser un HP, même si c’est vrai que ce soir à 96 mètres je n’ai que 4 petits dB de moins qu’au nez de scène Ca ne détimbre pas, ce n’est pas choquant, c’est…plutôt pas mal. (En line-array traditionnel c’est 20 dB de moins et en point source…le double ! NDR).
SLU : Vous avez connu quelques déboires avec le haut du spectre cet été lors d’un festival je crois.
Le preset de l’Array Processing tel que programmé pour la Scène de la Cascade. Regardez les trois réglages Front, Central & Rear. Le pire c’est que ça marche ! L’atténuation à 96 mètres est de moins de 5 dB !
Matthieu Le Failler : Oui, l’algorithme provoquait à partir de 13 kHz et 55 mètres de distance, des choses assez bizarres dans l’aigu. Nous l’avons signalé à d&b et très rapidement on nous a fourni une version qui corrige ce défaut. On ne sait pas trop ce qui a été fait puisque nous naviguons dans la psycho-acoustique mais le fait est que maintenant ça marche (L’algorithme aurait été désactivé au-dessus de 13kHz dans l’attente de trouver une solution plus pérenne NDR)
Ce que j’aime en fait avec l’Array Processing c’est cette possibilité qui nous est donnée d’avoir le choix du ressenti en tant qu’auditeur. Ca ne s’exprime pas forcément avec des graphiques, mais ça s’entend !
14 J, une arme de sonorisation massive
La scène de la Cascade a beau être la seconde en ordre de taille et d’importance à Rock en Seine, elle n’en reçoit pas moins un plateau d’artistes de toute première bourre. C’est aussi celle qui nous a le plus convaincus en termes de rendu et d’exploitation de l’Array Processing, et ce malgré un choix assez exigeant pour le système à qui il est demandé de charger une incroyable quantité d’énergie entre 0 et 96 mètres. Nous avons eu le plaisir d’écouter assez longuement des morceaux le jeudi soir, veille de l’ouverture du festival, ce qui nous a permis de bien cerner le comportement de l’algorithme en plein air.
La Scène de la Cascade prise depuis le bout de la pelouse. 100 bons mètres et 100 bons dB !
Le système est certes conséquent avec des lignes de 14J et 18 J-Sub au pied du plateau en stacks de deux, le son que nous avons entendu, dépasse de beaucoup son potentiel. Outre une portée sensiblement améliorée, voire trop puisqu’à 75 mètres on a l’impression d’être à 20 mètres de la scène si ce n’est une petite baisse des J-Sub, l’effet qui nous a bluffés le plus est celui de la perception quasi omnidirectionnelle du son, un peu comme si on était en plongée. On a beau tourner la tête dans tous les sens, on est habillé, léché comme par un liquide ou un foulard qui recouvre le visage. On a souvent parlé de son dans la face, d&b pousse le bouchon encore plus loin et d’une certaine façon on retrouve des sensations plus proches du point source que du line-array. Un vrai bon point aussi la réserve de puissance des D80. L’AP a beau grignoter son dû, surtout si le curseur est poussé un peu loin, la sensation de plénitude sonore est totale et intervient au moins 3dB plus tôt que le même système sans AP. Si malgré tout on pousse le système à 105dBA, ce qui a été fait, il ne souffre d’aucun tassement louche, juste un trop plein manifeste et qui devrait conduire les mixeurs à calmer le jeu.
La Grande Scène qui n’en finit pas..
Pierre Scalco, fine gâchette du son et du preset chez d&b France à gauche, et Nicolas Delatte, le directeur technique d’On-Off à droite face à la Grande Scène.
Après la cascade, nous sommes allés découvrir le rendu de la Grande scène, à la fois le jeudi de calage comme le vendredi, premier jour d’exploitation. Avec ses 24 J et ses 48 J-Sub, elle a aussi bénéficié de l’action de l’Array Processing mais a posé plus de fil à retordre aux équipes techniques d’On-Off et de d&b France.
Nous avons interrogé Pierre Scalco, ingénieur d’application de d&b France et Nicolas Delatte, directeur technique d’On-Off.
SLU : Faut-il prévoir différents presets pour suivre par exemple l’évolution de la température ou de l’hygrométrie ?
Pierre Scalco : Oui ce serait une bonne idée. Nous avons calé avec 80% d’humidité et hier soir (le jeudi précédent l’ouverture d festival) on était collé à 100% d’humidité et sous une pluie battante, alors que les trois jours du festival vont se dérouler au soleil de fin août, il faut donc forcément en tenir compte. Il suffit de prévoir 3 ou 4 presets et de switcher entre deux groupes. C’est à nous dans le cadre de l’accueil système de proposer un système avec une balance tonale régulière et optimale quelles que soient les conditions atmosphériques.
Nicolas Delatte : Aux mixeurs qui s’y intéressent, on montre le gabarit du process. Le mixeur de Kasabian nous l’a demandé indirectement ce matin puisqu’il voulait connaître l’égalisation du système conduisant au rendu qu’il entendait et qui en réalité n’était le fruit que de l’algorithme. Il connaissait l’existence de l’AP et en apprécie le résultat.
On en parlait avec Lulu, les vieilles gloires d&b série C tiennent bon et rendent encore de fiers services en side avec en sus une paire de B2 par côté. Admirez la ligne de 20 J dont 8 J12 en bas et 12 J8 en haut pour porter. Et ça porte !
SLU : Il m’a semblé que le son va assez loin..
Pierre Scalco : C’est exact, on va essayer de rectifier cela. Le système principal perd de son énergie à 110 mètres, nous avons paramétré une chute assez forte, mais c’est l’ensemble avec les délais qui porte loin. Je vais modifier le preset pour qu’au-delà de 80 mètres les délais plongent plus vite. L’Array Processing semble donner au son une portée largement supérieure et il faut arriver à respecter les autres scènes et les zones de transition avec les commerçants.
SLU : Le raccord entre principal et délais semble difficile à trouver.
Nicolas Delatte : Il l’a toujours été, même l’année dernière nous avons dû batailler pour lutter contre une accumulation de bas médium au pied des tours. Cette année nous avons fait le choix de laisser –continuer- le principal et ne faire ressortir le délai qu’à partir d’une quinzaine de mètres plus loin. On casse de 15 dB sur ces 15 premiers mètres.
Pierre Scalco : Nous avons choisi pour le système principal une atténuation d’un dB par doublement de distance jusqu’à 110 mètres où l’on a sélectionné 10 dB de chute au profit des délais. J’ai aussi constaté un effet assez nouveau et qui est une ombre moins prononcée des régies, un peu comme si le son se reformait plus vite ou que la régie était transparente (tout à fait d’accord NDR)
La Grande Scène et les délais prêts à accueillir les festivaliers. Le soleil est là, les rockeurs pas loin et les décibels prêts à rugir
SLU : Comment s’opère le raccord entre les lipfill qui ne sont pas processés et le système principal qui lui l’est ?
Pierre Scalco : Bien, mais les Y8 ne jouent pas fort et sont en mode Cut, il n’y a rien en dessous de 100Hz. Ca raccorde aussi parce que cette enceinte a une belle brillance qui rappelle le rendu du J avec l’AP et puis il fallait apporter un contrepoint à la ligne de subs qui est assez sérieuse.
Au pied de la grande scène, nos 48 J-Sub à quelques minutes de la montée en température des bobines !Des D80 sous la Grande Scène comme s’il en pleuvait, l’Array Processing est gourmand…
SLU : Avez-vous égalisé le système principal ?
Pierre Scalco : Non, on est flat, juste un peu de coupling dans les bananes pour atténuer un peu l’effet de longueur de ligne. Les mixers peuvent s’ils le souhaitent égaliser le système et ne s’en privent d’ailleurs pas. Ils voyagent avec un Lake ou bien se servent de ce qu’offre leur console numérique. Le gros avantage de l’AP à ce sujet est de lisser le point d’égalisation au proche comme au lointain. Ce qu’ils ont choisi est répercuté partout. C’est très rassurant.
L’array Processing porte si loin qu’il n’aime pas les délais
Ghost ouvre le bal et permet, comme tout premier groupe d’un festival, d’ajuster la diffusion comme l’éclairage. Dommage que leur mixeur se soit un peu emmêlé les tirettes
15 heures 30. Sans tambour ni trompette, enfin si, avec des tambours et plein de guitares, le groupe Ghost ouvre Rock en Seine 2015 et plaque son premier accord.
On quitte Pierre et Nicolas et l’on profite d’une affluence encore pas trop dense pour nous balader. Sur le parterre face à la grande scène et jusqu’aux délais, c’est un régal, le son est plein, indiciblement plein et ne vous abandonne pas. On a beau s’éloigner du plateau, les 48 J et autant de J-Sub ne laissent aucun répit. Titre après titre en revanche ce bel édifice se fissure un peu. Un regard vers le mixeur clarifie tout. Il paraît un peu perdu entre ses sensations, ses snapshots, une position naturellement déportée de la régie et surtout un placement tout en arrière sous le dais. Trop. Il finit par trop retoucher son mix rendant impossible tout jugement objectif du son.
Le John Butler Trio à l’œuvre et le gros son revient comme par enchantement
Une petite heure plus tard le John Butler Trio apporte une simplicité bienvenue dans ses arrangements et un mix net, sec et précis. Le système suit parfaitement et sans manifester aucun effet gênant trahissant la présence de l’Array Processing. Une balade à cour dans la zone bénéficiant d’un outfill en V affiche en revanche un filtre en peigne dans le bas mid qui déshabille la zone de recouvrement. Pierre Scalco nous rappellera plus tard que cette ligne de renfort latéral se retrouve à une hauteur qui interfère pas mal avec les 8 J12 qui composent le bas des lignes. Il va parvenir, en baissant le niveau des V du bas et en modifiant le réglage de l’AP, à grandement améliorer le couplage entre les deux arrays. Les mêmes doutes se retrouvent au point de recouvrement entre système principal et délais. L’entrée des deux lignes placées à 75 mètres a beau se faire « discrètement » via un choix d’atténuation du son le long des 15 premiers mètres de diffusion, leur influence sur le système principal encore très présent, est évidente. Le résultat est une zone où le son se resserre comme en mono puis plonge assez nettement et où ne subsistent que les subs.
La grande scène vue depuis le bout de la pelouse qui lui fait face. 205 mètres de distance et avant rééquilibrage, pas loin de 100 dBA. Bluffant même si pas exempt d’effets collatéraux ;0)
Quelques mètres plus loin, comme par enchantement, les délais prennent vie et vont pousser largement et très généreusement le son au bout du terrain accueillant le public, soit à plus de 200 mètres de la scène…
Une des attractions de Rock en Scène, aussi craquant que bien protégé. Bravo au papa !
Vision quasi incroyable, même à de telles distances, les gens portent encore des bouchons, mais il faut dire que les deux fois 12 J crachent 105 dBA à 30 mètres. Ici encore Pierre va apporter des modifications de telle sorte à les baisser et limiter leur portée ainsi que celle du système principal, tout en travaillant à améliorer le raccord entre les deux et corriger quelques interactions entre 400 et 800 rendant par moments le son moins naturel. Un super bon point au montage et au calage des 48 J-Sub. A 140 mètres ils offrent encore un effet bœuf et plein d’énergie.
Vienne accueille d&Berlioz
Quittons On-Off et le parc de St Cloud et ses rockeurs pour parler d’un autre événement qui s’est tenu à la fin de cet été à Vienne avec Fa Musique et a bénéficié de l’Array Processing : le Festival Berlioz. C’est Fabrice Leblanc, le directeur technique de Fa, qui a répondu à nos questions.
SLU : En étant le directeur technique de Fa, es-tu la personne référente et à même de mieux échafauder la stratégie sonore d’un événement avec l’AP ?
Fabrice Leblanc : Oh non, nous sommes nombreux à savoir nous en servir à Fa Musique, et je ne suis pas forcément celui qui sort le plus souvent sur le terrain vu mon poste, il y a des gens qui l’ont plus expérimenté que moi.
SLU : Raconte-nous ce super concert classique qui a vu interpréter un majestueux Te Deum en plein air !
Fabrice Leblanc : Il s’agit du Festival Berlioz qui s’est tenu dans le théâtre antique de Vienne. Nous avons eu à sonoriser un concert classique avec tout d’abord beaucoup de musiciens sur scène, 120 pour être précis, puis 250 choristes derrière l’orchestre et, en dernier, un chœur de 600 enfants placé devant l’orchestre et donc devant la diffusion. Le challenge a donc été le repiquage de ce chœur, le public venant tout autour.
Un plan large de l’immense scène capable d’accueillir un orchestre symphonique et 250 choristes. On devine dans la tour à cour les deux lignes constituées de V et de Y.
SLU : De quoi était constituée la diff ?
Fabrice Leblanc : 12 V par côté avec 6 Y en outfill pour couvrir un espace très large, 6 V-Sub par côté plus un J-Infra.
SLU : Qui a assuré le mixage ?
Fabrice Leblanc : Moi-même, assisté du directeur artistique du Festival Berlioz et de l’assistant du Chef d’orchestre.
SLU : Vous avez assez de micros chez Fa pour ce type de repiquage ?
Fabrice Leblanc : Non bien sûr, nous en avons sous-loué. Ceci étant, j’ai mixé deux techniques dont l’une se serait contentée de deux micros. J’ai placé un couple d’ambiance au-dessus du chef et ensuite 6 à 8 micros en renfort par pupitre ce qui correspond à environ un micro pour deux à trois musiciens. Pour les chœurs d’adultes j’ai installé 3 rangées de 4 micros et pour les enfants 14 micros en tout. Mon patch faisait 92 entrées.
Une image donnant la pleine mesure de la difficulté à laquelle ont dû faire face les équipes de Fa Musique, ne serait-ce que pour offrir un rendu équilibré entre choristes et orchestre
SLU : Combien de spectateurs étaient présents ?
Fabrice Leblanc : 6000 personnes.
SLU : Tu as pu avoir un peu de son direct ?
Fabrice Leblanc : Oui et non. La fosse étant réservée à la chorale, personne n’a pu apprécier comme il se doit le son de l’orchestre qui ne sortait par ailleurs pas très fort, contrairement aux 600 enfants qui eux étaient très sonores. Le repiquage de l’orchestre a évité de submerger les premiers rangs de public au contact des enfants. Il a fallu clairement rééquilibrer le tout au proche comme au lointain.
SLU : Tu n’as pas eu de problèmes avec les différentes latences et surtout les quasi 6 millisecondes du couple D80 + Array Processing vis-à-vis du son direct ?
Fabrice Leblanc : Oui absolument, la latence a été l’un des points les plus délicats à gérer, pas spécialement à cause des 6 ms d&b, qui ne représentent que deux mètres dans l’absolu, mais surtout lors de la remise en phase de l’ensemble des micros qui ont assuré la captation. J’ai choisi le couple au-dessus du Chef d’orchestre comme point 0 et j’ai retardé tous les autres…
SLU : Oui mais tes 600 mioches ils sont devant ton temps 0, si tu me les alignes avec le chœur des adultes..
Fabrice Leblanc : Effectivement et du coup ce sont eux qui se sont retrouvés à temps 0 (rires !) car ils étaient les plus proches. On a un peu triché et le son de la diffusion a couvert le tout.
De l’énergie à revendre pour des œuvres et un compositeur qui n’en manquait pas. On aperçoit ça et là les micros placés par pupitre
SLU : Est-ce que les gens du classique ont été contents, ils peuvent être si difficiles…
Fabrice Leblanc : Cela c’est très bien passé. Il y a eu un certain nombre de chefs qui se sont alternés à la baguette et tous sont venus à la régie écouter ce que l’ensemble donnait en manifestant leur satisfaction.
SLU : Raconte-nous ton design pour la diffusion et ton travail avec l’Array Processing. L’idée était de ne pas taper dans les gosses (Ca ne se fait pas ! NDR)
Fabrice Leblanc : On a effectivement évité la plus grand partie de la chorale, juste un petit croissant de lune s’est retrouvé avec un peu de son, mais avant même l’AP, mon design lui-même avait tenu compte de cette problématique. J’ai volontairement évité le centre avec les deux lignes de V. Le processing a beau bien marcher, si on lui demande de réaliser des choses qui s’éloignent trop des contraintes physiques du son et des enceintes, et que l’on peut faire par d’autres moyens, le résultat sonore en pâtit. Bien sûr il n’y avait aucun front fill.
SLU : Comment as-tu géré tes subs par rapport au repiquage. Ils ne sont pas pris en compte par l’AP et un J-Infra ne doit pas faire bon ménage avec des statiques…
Fabrice Leblanc : Mes micros à risque ne servaient qu’au chant, je les ai donc soigneusement délestés du bas du spectre et j’ai veillé à avoir une égalisation très neutre, la plus plate possible. Enfin j’ai profité du spectre assez haut des voix d’enfants pour programmer un égaliseur spécifique que j’ai inséré lors de leur passage pour être certain de ne jamais accrocher et pour éviter surtout de « casser » le système durant tout le concert.
SLU : Pourquoi le choix du V ?
Fabrice Leblanc : Comme presque toutes les enceintes d&b, le V a un respect de la dynamique assez important et un rendu très homogène et sans colorations. J’ai l’ai choisi en lieu et place du J pour m’adapter à des contraintes de place dans les tours, et aussi pour pouvoir constituer des lignes plus longues. J’ai voulu rester sur des angles serrés pour me donner le plus grand choix de réglages. De toute façon 12 J n’auraient pas tenu, et avec 8 je n’aurais pas eu le son que je voulais et j’aurais arrosé le bas, chose que je devais éviter.
SLU : Quel preset as-tu programmé sur l’AP ?
Fabrice Leblanc : J’ai commencé par programmer dans l’ArrayCalc le gradin et le parterre, et bien que le parterre n’ait été qu’effleuré par le système tel que déployé, j’ai demandé à ce qu’il soit atténué de 3 dB. J’ai après laissé aller le son à la décroissance naturelle de 3 dB par doublement de distance.
SLU : C’est très léger comme paramétrage..
Fabrice Leblanc : Oui, mais lors des démos, on s’est rendu compte de certains effets négatifs sur le son si on exagérait trop sur les écarts. Je préfère garder le Realizer dans le vert et le réglage d’intensité sur 0. J’aime bien jouer mais prudemment. L’algorithme a beau être très bien conçu, on fait à un moment ou un autre une petite concession.
Un plan montrant parfaitement le parterre d’enfants, puis l’orchestre et enfin le chœur des adultes. Un sacré millefeuille sonore que Fabrice Leblanc a su dompter
SLU : Tes outfills en Y ont bien raccordé avec les V ?
Fabrice Leblanc : Etonnamment très bien. C’est par ailleurs très pratique à caler. On règle délai et niveau et ça roule tout seul avec une couleur uniformisée entre V et Y.
SLU : As-tu fait des essais avec et sans ton preset ?
Fabrice Leblanc : Oui. Dans un site comme celui-là, la propagation est bonne car les romains avaient compris pas mal de choses en ce qui concerne le son et même si le mur en arrière scène a disparu, c’est relativement facile à sonoriser. L’AP apporte un réel gain en homogénéité notamment dans le haut du spectre qui se retrouve distribué partout. Ce concert était une très bonne occasion de tester et à la fois exploiter les possibilités qu’il offre.
« L’Array Processing c’est sans retour… »
Puissant, impressionnant d’efficacité, grisant même, l’Array Processing est un outil dont on aura du mal à se passer dans le futur, mais qu’il est essentiel d’apprendre à maîtriser pour éviter, dans les cas extrêmes, d’abimer le son ou de le rendre difficilement contrôlable en portée. L’exemple du Festival Berlioz tombe à point nommé. Là où il aurait été possible de charger la mule sans risques grâce à la conformation en amphithéâtre des lieux, la sagesse a primé contrairement à St. Cloud où du coup, il a fallu réécrire des nouveaux presets plus sages.
L’AP est en mesure de créer un front d’onde tellement cohérent et massif, qu’une fois qu’on l’a programmé pour qu’il ne décroisse quasiment plus, il file droit devant échappant aux écrans radars et à toute stratégie du type « tu ne chutes que d’un dB, mais à 100 mètres tu t’arrêtes net » L’effet Tchernobyl et son nuage frappe encore. Maitriser l’AP passera peut être par de la formation, de la documentation, des exemples type, un forum d’utilisateurs, tout ce qui facilitera la prise en main d’un algorithme par définition évolutif mais déjà sacrément fonctionnel et donc potentiellement source d’excès. En attendant, il va falloir continuer à travailler à une meilleure intégration dans le système principal des latéraux, des lipfill et très rapidement disposer d’un preset qui englobe au moins un rang de délais.
Va se poser aussi le problème de la diffusion de la première octave, abandonnée à sa décroissance préhistorique de 6 dB. Ca va phosphorer sec pour aller plus loin sans tuer du spectateur en champ proche.
On dit enfin d’un avion qu’il vole mieux, consomme moins et dure plus longtemps si c’est l’ordinateur de bord qui pilote, ça ne m’étonnerait pas qu’apparaisse bientôt un soft à même de caler la diffusion en fonction des lieux, des moyens techniques déployés, des conditions climatiques et de la nature du rendu projeté. Si tel était le cas, d&b aurait une avance plus qu’enviable.
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai hâte de connaître et d’écouter la suite de cette aventure du logiciel qui a mis sur des rails les ondes cylindriques. Comme me l’a glissé malicieusement Didier Lulu Lubin : « L’Array Processing c’est sans retour même si c’est vrai qu’on n’a pas encore tout découvert. La seule solution c’est d’aller encore plus loin ! »