Présentés à l’ISE2013, ces commutateurs MADI d’Optocore sont une alternative puissante et économique aux autres systèmes sur Ethernet, développés pour les marchés audiovisuels par le spécialiste allemand des réseaux audio, vidéo et données.
Les commutateurs MADI représentent une solution à faible latence, faible consommation, pérenne, et rapidement opérationnelle. Les deux nouveaux appareils disposent respectivement de 8 et 16 ports MADI RJ-45 et sont équipés de deux départs rapides redondants en fibre optique à 2 Gbits/s, capables de transporter chacun 16 flux MADI.
Cette nouvelle version en RJ-45 complète MADI sur fibre optique et sur câble coaxial (BNC), avec plus de souplesse et des raccordements plus simples. Chaque port MADI transporte 64 canaux audio en entrée et en sortie (soit 128 canaux au total) ainsi qu’un flux Ethernet 100 Mbits/s sur un simple câble Cat.5. Le commutateur permet le routage de tous les canaux audio, il est donc équivalent à une matrice 512 x 512 pour le modèle à 8 ports et 1024 x 1024 pour le modèle à 16 ports. Il peut également matricer au travers du lien à haut débit avec des commutateurs externes, fournissant ainsi, en plus de la commutation et du routage audio, une fonction de switch Ethernet. Les deux modèles sont compatibles Optocore et SANE et offrent une connectivité au même niveau que les éléments Optocore FX.
Après une fermeture de près d’un an et d’importants travaux de réfection visant à restituer la clarté sonore de la salle Richelieu, La Comédie Française est désormais équipée d’une sonorisation de qualité dont l’étude, la fourniture et l’intégration ont été confiées à DV2 avec la difficulté de s’intégrer à l’architecture de style classique. Associée donc à toutes les étapes du projet, DV2 est légitimement fière de cette marque de confiance.
Fondée en 1680 et située depuis 1799 au cœur du Palais-Royal (Paris 1er), la salle de la Comédie-Française, théâtre classique à l’Italienne, avait reçu de nombreux aménagements qui en avaient étouffé l’acoustique d’origine. La réverbération courte de la salle par rapport à son volume, explique la gêne qui était ressentie jusqu’à présent par le public et les acteurs obligés d’adapter leurs voix pour combler acoustiquement le volume et se faire bien entendre.
La restauration doit donc permettre de retrouver l’acoustique initiale tout en réordonnançant l’architecture.
Le bois sera principalement utilisé comme surface réfléchissante du son. Le projet consiste notamment à remplacer la moquette au sol par du parquet et à dévêtir toutes les surfaces recouvertes de velours et de damas comme les dossiers de sièges d’orchestre, les portes d’accès, les séparatifs des baignoires et les loges proches du cadre de scène.
L’objectif est ci de rendre de la force à la salle dans les hautes fréquences. De même, un certain nombre de portes feintes en bois réduiront encore la surface absorbante des damas muraux. Le bois sera donc utilisé au naturel pour le plancher de l’orchestre, les séparations des loges et les dossiers des fauteuils – et peint – pour les balcons intermédiaires, les cloisons séparatives et les portes. Ces dernières, feintes ou d’accès, seront disposées suivant le rythme dicté par les poteaux en béton de Louis Blanchet (travaux de 1971-1976). Esthétiquement, elles redonneront un cadencement vertical à toute la salle qui retrouvera sa trichromie aux contrastes marqués (blanc, or, rouge) qui prévalait de la fin du18e siècle jusqu’aux années 1930.
Les enceintes Tannoy sont bien intégrées ; regardez à gauche du deuxième balcon, la colonne blanche constituée d'enceintes de la série Q-Flex.
Ces travaux de rénovation, confiés à la Direction du Bâtiment et des Équipements de la Comédie-Française et à sa directrice Mme Sophie Bourgeois, ont été réalisés en concertation avec l’Architecte en Chef des Monuments Historiques. Jean-Luc Ristord, responsable du son et son équipe ont porté ce projet depuis sa genèse jusqu’à son aboutissement.
Fourni par DV2, le système de diffusion au cadre de scène se compose de 6 colonnes Tannoy à directivité ajustable de la série Q-FLEX et d’une série d’enceintes Tannoy VX5.2 pour les balcons, contrôlées par un processeur XTA DP448 et amplifiées par un Lab.gruppen C20.8X (8 x 250 W sur 4 ohms en classe D). Une paire de sub Adamson 115 et une autre paire de sub Adamson 215, astucieusement intégrés, apportent une ampleur supplémentaire à la diffusion.
La réouverture de la Salle Richelieu en 2013 permettra au public de découvrir un lieu métamorphosé et d’apprécier une qualité d’acoustique exceptionnelle lors des représentations de la troupe des Comédiens Français.
Conçus autour d’une puissante plate-forme DSP, l’AX 8042 et le ZX 8060 de RCF présentés à l’ISE sont destinés aux installations fixes. Dotés de 8 entrées audio universelles micro/ligne avec alimentation fantôme 48 V commutable, ils permettent d’agir sur une multitude de paramètres, disposent d’entrées et de sorties logiques programmables et sont entièrement télécommandables.
L’AX 8042 possède 6 sorties audio. Quatre sont symétriques et gérées par la matrice audio, les deux restantes peuvent être traitées indépendamment et combinées à n’importe laquelle des quatre autres. L’AX 8042 peut également recevoir 10 signaux logiques et émettre 6 signaux logiques, tous programmables. On peut également lier deux AX 8042 pour former une matrice à 12 entrées et 16 sorties. On peut configurer l’AX 8042 par le truchement d’un PC connecté au port USB en face avant ou via un module enfichable et un système doté de l’interface de contrôle RD-Net. Un port série disposé à l’arrière, peut être configuré de manière à fonctionner avec plusieurs télécommandes à écran tactile RCF TS 9918 ou avec des dispositifs de fournisseurs tiers (Crestron ou AMX).
Disponibles sur des connecteurs détachables Euroblock, les 8 entrées du ZX 8060 sont toutes incluses dans la matrice et traitées séparément. Deux entrées peuvent être configurées comme capteurs de niveau sonore : Le niveau reçu peut être utilisé pour régler automatiquement le volume indépendamment dans deux zones ou groupes de zones du système audio, selon la configuration, de manière à y maintenir constants le rapport signal/bruit et l’intelligibilité du son diffusé. Le ZX 8060 peut également recevoir 10 signaux logiques et émettre 6 signaux logiques, dont deux sur relais, le tout sur connecteurs Euroblock. La configuration s’effectue par un PC raccordé au port USB en face avant. Le port série, disposé à l’arrière sur un bloc détachable, peut être configuré de manière à fonctionner avec la télécommande à écran tactile RCF TS 9918 ou avec des dispositifs de fournisseurs tiers (Crestron ou AMX). En outre, on peut raccorder jusqu’à huit TS 9918 et mettre en cascade jusqu’à 12 micros de paging BM 3003 sur le connecteur RJ-45 dédié.
La puissance de traitement de ces deux appareils permet d’agir sur de nombreux paramètres audio : égaliseur paramétrique, gates, compresseurs, limiteurs, retards, duckers, priorités, commande de gain et de niveau automatiques, niveaux et gains aux points de matriçage et filtres.
Aujourd’hui, il s’avère souvent nécessaire, voire obligatoire, de pouvoir contrôler en temps réel les systèmes de diffusion sonore et les lignes de distribution. Si c’est courant sur les systèmes de diffusion Live ou d’installation disposant d’un réseau de contrôle avec les logiciels ad-hoc, ce n’était pas possible sur les systèmes de diffusion en ligne 100 V où de multiples enceintes encastrées associées parfois à des enceintes de diffusion pro (en 100 V) partagent une même ligne de distribution, à cause de la haute impédance de charge.
Avec le petit module LML-1 (Loudspeaker measuring Load) d’Electro-Voice et de Dynacord, c’est désormais possible via les amplificateurs multicanaux haute impédance CPS et DSA des deux marques. Le LML-1 est connecté en fin de ligne, et reçoit une tonalité haute fréquence (au-delà du spectre audible). La charge à cette fréquence est analysée par les fonctions de supervision incorporées dans les amplificateurs précités et les statuts accessibles par le logiciel de supervision IRIS-Net du réseau auquel ils sont raccordés. Ce système peut également être utilisé sur des lignes basse impédance.
Mika, auteur, compositeur au répertoire Pop/Funky anglais truffé de tubes, donnait deux dates au Casino de Paris en fin d’année, évidemment à guichets fermés vu la jauge de la salle et la popularité de l’artiste. Un kit lumière light fut commandé à Régie Lumière qui a répondu avec des Spots Mac Viper Profile et des PAR Ilumo Zoom Led Spot. Justin Shaw, le Lighting Designer en était bluffé et paraît-il enchanté. Ilumo, vous connaissez ?
Pour sa tournée en France dans des théâtres d’une jauge maxi de 2000 personnes, Mika a décidé de voyager léger avec son équipe rapprochée de musiciens et techniciens, les régies son et lumière plus les décors, la production faisant appel aux prestataires locaux pour la location et l’installation de la diffusion de puissance et du kit lumière. C’est une démarche vraiment intelligente qui se répand, avec les multiples avantages de gain de temps, limitation du transport au juste nécessaire, coûts de tournée réduits et banane des prestataires évidemment. Les routes de France ont donc été sillonnées par 2 tour-bus, un pour les musiciens, un pour les techniciens et une semi d’équipement. En complément, fiche technique générique de l’éclairagiste demandait 12 Mac 700 (ou équivalent) 48 PAR Led (RGBA de minimum 5W), 8 Source Four Leko (ou équivalent), 4 ACL4 et 2 machines à brouillard.
Le plan de feu Petit mais High Tech et surpuissant
Le pont de contre : 24 PAR Ilumo positionnés au dessus des 6 Viper et au dessous des 4 ACL4. On voit que tous les PAR n’ont pas le même angle d’accroche ni par rapport au plan horizontal, ni par rapport au plan vertical. Certains vont chercher les musiciens en milieu de scène.A la face, on reconnait les PAR Ilumo, on distingue les découpes 614 SX, et seuls les deux automatiques au centre, les Viper, font partie du kit de Justin Shaw. Les autres sont accrochés pour un autre artiste.La GrandMa 2 Full Size suit les artistes en tournée.
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Deux Martin Mac Viper Profile à cour et deux à jardin font les latéraux.
Et la bonne fée a transformé la citrouille en carrosse… heu, non a proposé des Mac Viper en alternative aux Mac 700, des PAR Ilumo Zoom Led Spot en Led de 10 W, des découpes Robert Juliat 614 SX en remplacement des Source Four… Justin en avait sous le pied bien plus que nécessaire, et ne s’en plaignait pas. Donc sur le pont de contre, l’équipe de Régie Lu a réparti 6 Mac Viper Profile et 24 PAR Ilumo, plus 4 ACL4.
A la face, deux Viper, 8 découpes Juliat 614 SX et 12 Ilumo. Sur scène ce sont deux Mac Viper profile qui ont été posés à cour et deux à Jardin, une douzaine de PAR Zoom Led Spot étant disséminés aux pieds et derrière des musiciens. Le tout commandé par quatre sorties DMX de la GrandMa2 Full Size de Justin Shaw qui a choisi d’exploiter le mode 15 canaux du PAR Led et le mode 34 canaux du Mac Viper.
Le PAR Ilumo Zoom Led Spot de Lumonic Du concentré d’intelligence
Ilumo Zoom Led Spot est un tout nouveau PAR, conçu et fabriqué en Angleterre, à Manchester exactement, par la jeune société Lumonic dont l’équipe affiche de l’expérience dans les domaines des Led, de leur gestion, dans le design et la mécanique. Ils sont évidemment partis d’une page blanche pour créer un PAR à Led high tech qui réponde à tous les souhaits en termes de puissance, qualité du mixage de couleurs et surtout simplicité d’utilisation. Sonoss, qui distribue Lumonic en France, s’est aussi impliqué en rédigeant une partie du cahier des charges.
Ilumo, petit et discret mais très puissant, intelligent et joliment carrossé.
Ilumo utilise 12 puces RGBW Osram de 10 W coiffées de larges optiques qui assurent le mixage des couleurs, et un faisceau serré de 8° porté à 40° grâce au zoom motorisé. Le refroidissement est confié à un ventilateur associé à un corps, en fonte d’aluminium, bien étudié pour dissiper de chaleur. L’objet en plus est élégant. Mais c’est au niveau du soft et de la gestion des couleurs que ce PAR Led se distingue avec plusieurs fonctions brevetées.
La plus appréciée ”Color Match” est un mode de calibration qui permet à l’Ilumo de jouer raccord avec les autres projecteurs d’un Kit, qu’il soit à Led ou à lampe. L’approche est visuelle, et consiste à chercher par le menu du PAR à diffuser la même couleur que le projecteur à lampe ou à Led voisin, de lui donner un nom identique pour le rappeler à la console. C’est pratique en tournée d’appeler une seule couleur pour des projecteurs différents. Il est possible évidemment à chaque instant de sortir du canal calibré pour que le PAR Ilumo Zoom Led Spot joue une couleur différente dans le tableau.
Autre innovation, le mode color crossfade est unique pour passer d’une couleur à une autre sans passer par les niveaux intermédiaires de la palette quand elle est sur un seul canal. Pour cela Ilumo utilise trois canaux DMX. Un canal A où l’on sélectionne la couleur de départ, un canal B pour la couleur d’arrivée et un canal de crossfade qui choisit avec intelligence le chemin AB évitant de sortir des couleurs intermédiaires aberrantes.
Un exemple de calibration des PAR illumo grâce à la fonction ”Color Match”. Notez que le Viper nous offre un très beau rouge.Ilumo en blanc RGBW. Ca envoie ! Les Mac Viper Profile tirent en faisceau serré grâce à l’iris.
Et enfin un mode de travail permet d’entrer directement, via le DMX, les coordonnées CIE xy de la couleur souhaitée, celle d’une référence de filtre gélatine par exemple. Mais là, nous avons un doute sur l’enthousiasme des éclairagistes pour cette approche très informatique. C’est un plus, et en aucun cas un mode de recherche obligé, d’autres modes RGBW cohabitent sans compter les palettes de couleurs mémorisées aux références de gélatines couramment utilisées.
Terminons en précisant que Ilumo Zoom Led Spot est DMX (13 ”Personalities” autrement dit modes de contrôle dans la version 2.4 du soft), RDM, ArtNet en standard, et wireless DMX en option. C’est évidemment un PAR d’exception dont le prix ne joue pas dans la cour du tout venant.
Le pari de Régie Lumière
Justin Shaw, l’éclairagiste de Mika sur la tournée des théâtres. Dommage qu’il n’ait pas eu le temps de nous donner son avis sur ces nouvelles machines.
Pas de chance, Justin Shaw, l’éclairagiste était inabordable avant le concert (la balance s’est terminée à 19h30), c’est donc vers Fredo, le patron de Régie Lumière, que nous allons glaner des infos.
SLU : Fredo, tu es un des tout premiers en France à avoir investi dans le Martin Viper et le PAR Ilumo Zoom Led Spot. Il y a déjà une demande de ces projecteurs dans les fiches techniques ?
Alfred ”Fredo” Santilli : Le Viper, c’est un besoin entre mes Alpha 1500 et 700 car je n’ai plus de 1200. Mes VL 3000 sont vieillissants car ils ont beaucoup d’heures de route. Je devais les renouveler. Le Viper entre les deux est une bonne alternative. Il est compact, puissant, sa source a une belle température de couleur et Martin m’a fait une belle offre. J’en ai acheté une soixantaine ; c’est déjà un beau parc qui va je pense encore augmenter dans les mois qui viennent
Les couleurs acidulées du RGB sont diffusées par le décor. Le bleu profond des PAR vient envelopper les musiciens.La face de Mika est soignée.Les Mac Viper viennent jouer de leur zoom ultra rapide.
SLU : Des soucis de jeunesse ?
Alfred ”Fredo” Santilli : Non, pas de pannes. Mais aujourd’hui, tous les produits fonctionnent correctement, en tout cas ceux que j’achète.
SLU : Le PAR Ilumo à 2500 € prix liste est-il un choix raisonnable économiquement ?
Alfred ”Fredo” Santilli : C’est un choix de proposer un produit à Led qui est vraiment très performant pour créer un autre marché que le tout venant sur le PAR Led économique. On essaie de toucher le haut de gamme du PAR. Ilumo est très puissant, bien conçu, bien fabriqué et il a plein de possibilités. C’est vrai qu’il est presque au prix d’un automatique mais beaucoup plus facile à utiliser.
Aujourd’hui, en utilisation professionnelle, il n’y a pas beaucoup d’alternatives. Soit tu optes pour des PAR traditionnels avec changeur à gélatine si tu veux de la couleur, soit tu passes à l’automatique, avec toujours le problème, pour encore de nombreux utilisateurs, de gérer les mouvements. Je suis partisan de faciliter la technique. Ce qui est compliqué est fait pour les élites et ils ne sont pas la majorité. Le PAR Ilumo apporte énormément, avec beaucoup de possibilités de gérer la couleur, un zoom, un stroboscope, le cut de couleur… pour toute forme artistique.
SLU : C’est quoi la durée d’amortissement du matériel chez Régie Lumière ?
Fredo : L’amortissement comptable, c’est trois ans. On essaie d’amortir le matériel sur un an et demi mais on n’y arrive jamais. J’achète les types de produits sur lesquels il y a de la demande. Je ne me pose pas de questions. Régie Lumière a été le premier à acheter du Sharpy, le premier à acheter les Alpha 700 et encore un des tout premiers pour le Viper, les Robin 600 et 1200, les Alpha 1500, les Ice Color et aujourd’hui le premier sur l’Ilumo. C’est indispensable pour pouvoir travailler.
Joli effet bicolore.Le décor créé un contre-jour très original.
SLU : C’est vraiment un beau parc lumière, que tu exploites sur quels secteurs principalement ?
Fredo : La télé représente 50% de notre chiffre avec des émissions comme ”Les douze coups de midi”, ”Ardisson”, ”Le Juste Prix”, La Star Académie”… Et le reste navigue entre le live, l’événementiel et la location sèche.
SLU : Tu dois te positionner dans les 5 plus gros parcs de matériel lumière en France, quel est le chiffre d’affaires de Régie Lumière ?
Fredo : 6 M€, en comptant la prestation vidéo de Pré Vue, avec une équipe en fixe de 14 personnes.
SLU : La taille des locaux ?
Fredo : 2500 m2 au sol, doublés par des mezzanines.
SLU : La prestation ”one shot”, c’est une tendance qui évolue ?
Fredo : Oui, les artistes internationaux font des tournées légères, sans les bus, sans les camions. Ils voyagent léger, trimbalent uniquement le matériel spécifique, comme le décor et les effets et parfois les régies comme ici avec Mika, mais pas toujours. Le matériel est bon partout maintenant et nous on sait le monter. Car des loueurs de matos il y en a, ce sont les prestataires qui se font rares.
SLU : La fiche technique de l’éclairagiste de Mika est précise…
Fredo : Oui, mais modulable dans le choix de produits. On a un cahier des charges de résultat donc on peut faire des choix à côté des références citées dans la fiche technique.
SLU : Ici tu fournis la structure et le light pour deux soirs de concert. C’est combien de jours d’intervention au total, trois, quatre ?
Fredo : Non, c’est deux jours mais on sait faire. Parfois même c’est un seul jour.
Place au concert
Quel punch, et surtout quelle présence, Mika prend toute la scène, sautant, dansant dans les flots de couleurs vives et saturées des PAR Led. Justin joue des cuts de couleurs aux rythmes funky des titres de Mika, et du zoom des Viper qui tiennent parfaitement la cadence. L’animal est rapide, les projecteurs infatigables. Par moments, juste un Viper en douche ou un effet de contre jour avec les seul éléments de décors à LED, quelques ambiances posées pour chansons romantiques, et Mika repart de plus belle, alors Justin fait strober ses Par et tirer ses Viper en faisceau serré.
La couleur est matérialisée par une bonne densité de fumée.
Le concept lumière est typiquement anglo-saxon, sans détails ou effets de projection d’images ou de gobos, peu de mouvements avec les Viper mais du rythme. Ce sont les symboles rétro-éclairés par des LED RGB nichées dans ses panneaux posés en fond de scène qui font le décors et nous régalent de leurs couleurs acidulées auxquelles les faisceaux répondent en harmonie ou explosion de couleurs. Avec souvent une très grosse densité de brouillard, (quasiment un fog londonien) et la puissance des PAR Ilumo, la couleur devient matière, un bain dans lequel les musiciens se fondent, formant un arrière plan un peu flou : un effet très chouette qui renforce la présence de l’artiste quand il évolue à l’avant scène.
L’énergie de Mika, sa séduction, sa tessiture de quatre octaves déchainent les fans, les ambiances de couleurs vives exacerbent le répertoire Pop ultra coloré musicalement de l’artiste, le cadre est parfait. Dans un écrin comme le Casino de Paris, ce concert est un régal pour les yeux et les oreilles.
Lors du prochain Namm d’hiver (24-27 janvier) à Anaheim, D.A.S. Audio va présenter trois nouveaux produits dont deux, Convert 15A et sub SX-218A, seront en démonstration permanente sur la scène live de l’esplanade principale d’entrée à côté de l’Arena. La troisième surprise sera l’introduction du système Line Array moyen format Aero 40, dernière adjonction à la gamme Aero Series 2.
La boîte Aero 40, trois voies, est équipée de 12’’ pour le registre grave, de 6’’ pour le médium et de 2 compressions couplées sur guide pour les aigus avec traitement de signal et amplification « on board » (contrôle en réseau DASnet).
La Convert 15A est une enceinte 2 voies amplifiée polyvalente grâce à sa dispersion réglable. Elle peut être exploitée comme source ponctuelle aussi bien qu’en ligne au sein d’un assemblage à courbure constante. Elle intègre un HP grave de 15’’ (le 15GNR D.A.S.) à moteur Néodyme et bobine de 4 pouces (102 mm) et trois compressions à moteur Néodyme M-60N (bobine 1,75’’ en fil de cuivre plat et diaphragme polyimide) couplées sur le nouveau guide BPS-320 dSerpis. L’amplification classe D embarquée, 3 canaux pour 2000 WRMS au total, est précédée d’une alimentation à découpage, et le traitement de signal se charge du filtrage de répartition, des filtres passe-tout de déphasage pour le contrôle de directivité (DCD, Digitally Convertible Dispersion) et des protections et du contrôle via DASnet (en RS485). En couplage en ligne la dispersion dans le plan de couplage est de 20° (preset) et de 40° en point source. Dans les deux cas, la dispersion verticale (horizontale) peut s’ajuster par des plaques de dispersion (60° symétrique, 75° asymétrique et 90°) conjointement avec un autre preset électronique. D’où le nom de Convert …
Le nouveau sub SX-218A (amplifié) qui l’accompagnera sur scène au Namm intègre deux HP 18’’ en radiation directe mus par un ampli intégré de 1800 W RMS. L’enceinte réalisée en multipli avec une finition Iso-Flex et de nombreux renforts internes est munie de roulettes au dos pour le transport.
Carton rap et même carton tout court, Sexion d’Assaut tourne en France aussi régulièrement qu’un vinyl sur une SL1200mkII et fait salle comble à chaque date en emportant tout sur son passage.
L’équipe audio au complet avec de gauche à droite Antoine Guest l’assistant plateau, Alex « Boule pistachée » Borel en charge du système, Raphaël Maitrat au mix dans ta face et Brieuc Guillet, l’homme des retours.
Qui dit journée dit un max d’infos.Nous avons donc choisi de vous offrir ce reportage en deux services. Honneur tout d’abord aux retours de Brieuc Guillet et au système géré de moustache de maître par Alex Borel alias Boule. Dans quelques jours c’est Raphaël Maitrat qui nous racontera sa face et on posera quelques questions à Karim Benaziza, le batteur qui accompagne, avec trois autres musiciens, le groupe sur scène. Très bien d’ailleurs. Un grand merci dès à présent pour l’accueil aussi simple que sympa de toute l’équipe dont la bonne humeur communicative nous a valu quelques fous rires !
Les retours de Brieuc Guillet
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Brieuc Guillet devant sa bête. Si, si, ça impressionne les filles, enfin pas toutes. ”Pas vrai Manue ?” C’est quel bouton pour le pur Arabica déjà…
SLU : Ça fait longtemps que tu t’es jeté dans les retours ?
Brieuc Guillet : Ça fait un peu plus d’un an que j’ai commencé avec la Sexion, précisément en octobre 2011. On a attaqué en wedges. Au tout début de la tournée, Raph (Raphaël Maitrat, ingé FOH NDR) est parti seul en façade et régie, en prenant à chaque date un gars sur place pour les retours. Ca s’est vite révélé compliqué car le groupe, surtout à l’époque, nécessitait de quelqu’un de fixe avec qui dialoguer et sur qui compter, tout l’inverse de ce qu’il trouvait. Certes, c’était l’époque où la Sexion était en formation chanteurs + DJ mais malgré tout, avec 6 artistes sur scène, c’était déjà chargé. Quand nous avons eu des musiciens en plus, j’ai demandé à la prod de passer tout le monde en ears, une demande onéreuse car impliquant un nombre important de moulages mais qui a été acceptée. Depuis c’est beaucoup plus confort pour moi comme pour les artistes et les musiciens.
Quand La Sexion passe des wedges aux ears
SLU : Comment s’est passée la transition avec les 6 membres du groupe ?
Brieuc Guillet : Bien, la seule difficulté a été de ne pas les couper du public avec lequel ils communient totalement, et puis une habitude à prendre de leur part, ce qui est vrai avec tout artiste qui débute avec des oreillettes.
SLU : Une oreille puis deux ?
Brieuc Guillet : Non, je leur ai tout de suite imposé les deux, et ils n’ont pas forcément été attirés par cette solution bancale car ils ont vite compris que c’est le bazar. Ils ont aussi très vite apprécié le confort de bien s’entendre. Je leur ”ambiance” tout le temps les retours avec du public et je mets la dose à la fin de chaque titre. Parfois ça pourrit un peu le mix car ils en veulent vraiment beaucoup alors j’en retire en douce mais ils me repèrent tout de suite (rires !). Comme ils sont toujours devant et avec une capsule qui est très sensible, la KSM9 Shure, dans certaines salles pourries, le son s’esquinte vite…
SLU : Courageux comme choix de tête pour du rap ! Ils ne font pas trop de style avec leurs mains ?
Brieuc Guillet : Non, Raph a été super bien pour ça, et il les a tout de suite briefés. Du coup ils ne mettent pas la main sur la boule. L’avantage avec les ears est qu’ils s’en rendent compte les rares fois où ça leur échappe car le son devient vraiment naze !
SLU : Tu dialogues donc bien avec eux ?
Brieuc Guillet : Oui et non. Oui car ils sont adorables, non car ils communiquent globalement peu, ce qui ne me dérange pas forcément.
SLU : Ils n’ont pas les mots pour réclamer ce qu’ils veulent ?
Brieuc Guillet : Pas exactement, ils font un amalgame entre artistique et technique. Par exemple quand les musiciens sont arrivés et que je leur ai fourni un mix avec ces derniers, leurs commentaires englobaient leurs besoins propres et leurs appréciations sur le groupe. Pas évident de retrouver ses petits !
SLU : Ça viendra non ? Ce sont de jeunes artistes en termes de technique sur scène…
Brieuc Guillet : Oui et puis ce travail n’est pas pour me déplaire car il faut vraiment travailler dans leur sens et proche de ce que tu ferais en façade. J’ai donc bien écouté leurs disques et je me suis adapté.
Un son d’album personnalisé dans chaque retour
SLU : Ils demandent quoi en termes de sources dans leurs oreilles ?
Brieuc Guillet : Tout, presque un son d’album. Ils sont habitués avec le DJ à écouter des sons finis et masterisés donc ils veulent ça et leurs voix par-dessus. Pour éviter de bosser huit mix complets et à chaque fois devoir répercuter la moindre modif chez tout le monde, j’ai créé un mix musique commun que j’envoie à l’ensemble des chanteurs ; les différences sont au niveau de leur voix, du DJ et des ambiances où chacun a ses desideratas. Le DJ a son mix, il est sur le réseau de talk avec les autres musiciens, et bien entendu chaque musicien a son mix personnel. Le DJ a aussi un E-DJ d’Intelligence Audio, un boîtier avec lequel il peut passer lui-même de la pfl de sa table au mix que je lui envoie grâce à un simple inverseur. Il est désormais en HF avec un micro serre-tête pour pouvoir se balader.
Jean-Paul de Almedia, JP dans la profession, backliner de son métier et cramé par mon flash qui a décidé de lui faire une sale blague. Spécialisé dans les guitares et tout ce qui a des cordes, il s’occupe avec autant de bonheur des batteries et autres claviers. ”Je fais tout moi” ! (Rires !).
SLU : Vous disposez de 4 musiciens…
Brieuc Guillet : Oui, un batteur, un bassiste et aussi chef d’orchestre, un clavier et un guitariste. Raph (Maitrat NDR) a présenté le projet à Fred (Fall NDR) le bassiste et ce dernier au bout de quelque temps a proposé un certain nombre de titres orchestrés au groupe pour qu’il pioche dedans, ce qui fait qu’il y a désormais une moitié de chansons avec le DJ seul et une autre moitié avec l’accompagnement du groupe.
Le DJ intervient sur certains titres joués en live, et c’est très chouette. Les musiciens tournent au click, et même lui s’y est fait et ses parties sont très en place et très appréciées. Enfin il y a aussi quelques séquences qui habillent le tout.
SLU : Tu n’es pas un Fa Musique au départ…
Brieuc Guillet : Non, j’ai été un Dispatch boy (rires !) permanent chez eux pendant 4 ans, et j’ai démissionné en avril 2011 pour partir dans l’aventure de la Sexion et devenir pigiste. C’est assez classique dans cette société. Pas mal de monde a commencé en tant que permanent et ensuite a franchi le cap de l’intermittence en partant sur une tournée.
SLU : Mais les retours pour toi ça n’était pas une vocation…
Brieuc Guillet : Oh non, j’ai fait un peu de tout chez Dispatch, et lorsque Raph m’a contacté la première fois pour le remplacer, j’ai tenu la face de Sexion. Comme cela s’est bien passé, il m’a proposé de partir avec eux aux retours, et de fil en aiguille (en micro ça serait mieux NDR) je me suis retrouvé bien dans ce rôle. Etre derrière la console déjà c’est un tel plaisir que devant ou sur le côté ça me va ! J’ai fait beaucoup de plateaux, j’ai été l’assistant aux retours de pas mal de monde donc je n’ai pas trop galéré. Je connais les petites magouilles, les ears, la HF donc il n’y avait pas de soucis.
La Midas XL8 aux retours, confortable mais pleine
Si vous aimez les boutons et les racks bien pleins, voici de quoi vous combler avec l’XL8 Midas, une console sans concession y compris pour votre dos, choisie par Brieuc Guillet aux retours. 48 sorties ça se mérite !
SLU : Et un paquebot tel que la XL8, ça se pilote facilement ?
Brieuc Guillet : Pour être franc, on ne connaissait pas les Midas numériques avec Raph. Nous avons bénéficié d’une formation express, d’abord sur la Pro6 qu’on a eu au départ tous les deux et puis sur la XL8 pour moi car j’étais plein de chez full. Je ne pouvais même plus recevoir un invité. Raph tourne en ce moment avec une Pro2 qui sonne exactement pareil mais qui est beaucoup plus compacte.
SLU : Tu es plus à l’aise avec 48 départs ?
Brieuc Guillet : Mais je suis de nouveau full ! Rien qu’en mix stéréo entre artistes, première partie, backliners, musiciens, moi et le mix stéréo de base je suis à 16. Ajoutons à ça un mix spare qui reçoit tous les départs, les sides, les wedges, les subs, des départs effets que j’aurais pu effectivement me faire en direct out, et je suis plein. Confortable mais plein. Avec les 32 départs de la Pro6 je jonglais trop.
L’XL8 est pratique aussi parce qu’on a tout sous la main, plus de départs, plus de sorties ; elle permet de gérer les talks sans passer par la case mixette, et elle était disponible chez Fa Musique car un collègue venait de la troquer contre une Pro6 à cause de son poids. J’ai donc sauté sur l’occasion et suis parti avec la grosse mémère !
A gauche, une série de 18 émetteurs PSM900 Shure. A droite le DL9331 facilite l’accès aux égaliseurs émulés par la XL8. En dessous, un TC M2000 et deux Yamaha SPX990. Dessous, trois émetteurs PSM600 et en bas, un DL451 pour 24 entrées et autant de sorties.En bleu Midas, un stage DL351 capable 64 sorties et autant d’entrées. Au-dessus, 5 récepteurs UR4D Shure réservés aux émetteurs des têtes KSM9. A droite, une partie des amplis D12 d&b dévolus aux retours.
SLU : Du coup vous n’avez pas de patch avec Raph…
Brieuc Guillet : Exact, on se sert de mes deux DL431. L’avantage c’est que chacun dispose de ses préamps, de son gain et de ses convertisseurs. Contrairement à DiGiCo ou Soundcraft, on a réellement chacun un gain et pas un trim sur le gain de l’autre ! On a en tout 48 entrées, 40 en commun et quelques-unes spécifiques pour moi comme les ambiances ou le click.
17 liaisons HF sur trois plans de fréquences
SLU : En termes d’émetteurs de quoi disposes-tu ?
Brieuc Guillet : J’ai 17 liaisons PSM900 Shure, un émetteur de qualité audio identique au PSM1000 même s’il est moins pratique à utiliser car il a moins de fréquences et n’a pas de mise en réseau. Il est aussi moins bien fichu avec ses deux éléments séparés et ses alimentations déportées.
Une vue du Winradio G33WSM, un analyseur de spectre basé sur un récepteur en boîtier, son antenne et un logiciel d’affichage et de pilotage fonctionnant sur PC, le genre d’outil indispensable quand les fréquences se font rares…
SLU : As-tu assez de fréquences pour faire 17 liaisons ?
Brieuc Guillet : Parfois je galère un peu. J’en ai 14 sur un plan et trois sur un autre donc il arrive que certaines salles posent problème. J’ai donc demandé un scanner qui m’aide bien. Les récepteurs UR4D sont sur un troisième plan.
SLU : Et si tu es vraiment dans l’impossibilité de trouver de la place, tu as des wedges dans le semi ?
Brieuc Guillet : Non ça va, on n’a jamais été à ce point dans la mouise, on s’en sort toujours. On fait plusieurs scans dans la journée, et quand le show commence, globalement ça va. Au pire, on voltige un peu avec le pack de spare le temps de changer la fréquence qui ne passe pas et ça s’arrange.
SLU : Pas de Vitalizer et toute la clique habituelle ?
Brieuc Guillet : Ahhhh j’aurais bien aimé mais…
SLU : Pas de budget !
Brieuc Guillet : Eh oui, on verra à la prochaine tournée si je peux en avoir au moins pour les artistes.
SLU : Tu te sers des effets internes de l’XL8 ?
Brieuc Guillet : Oui bien sûr, mais je voulais en plus avoir pour le chanteur du groupe une réverbération et un délai, plus un effet spécifique pour la caisse claire, d’où la présence du TC et des deux SPX990. Les effets internes servent sur les chœurs faits par les musiciens et tous les instruments acoustiques. La console est en V2 et les effets ont fait de gros progrès, désormais c’est vraiment bien.
Le mur de M4 servant tout aussi bien de retour ”complet” pour les premières parties que de renfort de baston durant le concert en complément des ears.
SLU : Le DN9331 te sert pour tes wedges et sides ?
Brieuc Guillet : Oui, ça me donne un accès rapide aux égaliseurs 31 bandes émulés dans la table. J’ai des wedges pour la première partie et des sides pour envoyer de l’énergie sur scène car il s’agit de rappeurs qui ont besoin de ressentir leur musique, et ne pas simplement de l’entendre par leurs ears. En side j’ai par côté 2 Q-Sub et 2 Q1 accrochés et devant 4 wedges M4.
La répartitions des sources dans les différents systèmes de retour
SLU : Tu répartis comment tes sources dans tes retours ?
Brieuc Guillet : Je sépare bien les sources. Pied et basse sortent essentiellement par les 4 wedges bien gonflés par l’effet de sol ce qui donne à mes six artistes l’impact et la pression qu’ils recherchent. Tout le reste sauf pied et basse sort des sides. Lors des premières parties, si les artistes n’ont pas de ears, je modifie le mix et fais des mix complets par les wedges et les sides. J’ai aussi pas mal de petits subs individuels sur scène mais du fait de la ligne de subs installée sous la scène, et qui remonte pas mal, ils ne fonctionnent quasiment pas. Le DJ a lui aussi son M4 et son QSub.
SLU : Comment assures-tu le découplage des platines avec le praticable ?
Brieuc Guillet : Avec des balles de squash. Ca marche super bien. Elles s’écrasent sous le poids de la dalle en ciment qui sert de base aux platines. C’est indispensable car les membres du groupe viennent parfois ici et n’arrêtent pas de danser et de sauter pour autant. Comme nous avons eu des galères par le passé, nous avons trouvé ça et c’est mortel.
Un coup de Boule pour caler le système
Le système d&b de jardin avec, de gauche à droite, 6 Q1 en latéral, 10 J8 et 2 J12 en bas de ligne en principal et, placés juste derrière, 6 J-Sub en montage antenne, et piqués pour mieux redescendre sur le public. On devine tout à droite les sides de Brieuc composés de 2 Q-Sub et 2Q1.
Après les retours, place au système avec Boule, Alex Borel, qui prouve une fois encore que les bons techniciens ne sont pas tous franciliens et revendique haut et fort son âme lyonnaise d’un : ”Je suis bien sur ma colline à la Croix-Rousse, il y a des bons restos et des bons copains”.
SLU : Il paraît que tu as des subs aussi sous la scène ?
Alex « Boule » Borel (Ingé système) : Comme le système est accroché assez haut – ce soir nous sommes à 11 mètres mais il m’arrive d’être jusqu’à 13 – on perd l’énergie du grave tout devant. J’ai toujours de l’infra grâce aux deux J-Infra par côté, mais il me manque du coffre dans le bas, et j’arrive à bien le récupérer avec 4 subs B4 qui tournent assez doucement et ne couvrent qu’une petite partie de la fosse. Ils sont là regarde. (Ca marche du tonnerre, et c’est très addictif ces quatre petits bazars cachés NDR.)
Les deux J-Infra de Jardin avec leurs amplis, un par sub. Chacun dispose de deux 21 pouces en radiation avant sur un canal de D12 et un troisième 21 pouces en radiation arrière sur le second canal de l’ampli afin de créer une onde arrière garante d’un fonctionnement cardioïde.Débusqués par Boule sous la scène, les quatre B4 montrent le bout de leur grille.
SLU : Pour la mise en phase comment procèdes-tu ?
Boule : Je me créé deux groupes séparés. Le premier s’appelle « groupe scène » et comporte nos 4 petits renforts de grave B4, quatre T10 en lipfill et les 2 fois deux Q7 qui sont placés assez haut sur scène, et débouchent bien les premiers rangs. Cet ensemble en charge de la fosse, je le cale en phase comme si j’étais dans un petit club.
Tout le reste, à savoir le système principal, je l’appelle le « gros bill ». Je dispose d’une commande de délai prenant en charge l’ensemble du ”groupe scène” ce qui me permet de remettre en phase cette petite scène imaginaire dans la grosse scène. Je finis toujours le calage à l’oreille après le SMAART, et je fignole le niveau des quatre B4 qui doivent s’entendre mais ne surtout pas jouer trop fort pour ne pas venir semer la pagaille trop loin de la scène.
Une bébête qui mord, le T10 d&b utilisé ici en lipfill, à quatre exemplaires et à très bas niveau.Les deux Q7 d&b du front fill surplombés par les micros d’ambiance de Brieuc, un Shure KSM137 et un Sennheiser MKH416.
SLU : Tes J-Sub tu les coupes à combien ?
Boule : Normalement ils sont coupés à 100Hz mais je préfère les laisser monter naturellement. Les J-Sub sont coupés afin de ne pas descendre trop bas et tenter de faire à leur tour de l’infra. Les J-Infra se chargent de l’octave 27 à 60Hz.
SLU : Les subs accrochés n’auraient-ils pas été suffisants ?
Boule : La note de base du premier titre du concert est à 40Hz et les J-Sub n’y vont pas bien donc sans l’apport des 4 J-Infra t’es mort ! Si je les coupe durant le concert tu vas tout de suite le sentir.
SLU : C’est facile pour un ingé système de travailler dans le rap, de faire par exemple un beau grave avec des sources qui ne sont pas toujours nickel ?
Boule : Pour bosser le grave, le rap c’est mortel ! Même s’il bave parfois un peu c’est un super challenge, et à la fois t’as pas la reprise de micros, pas de tourneries ou de repisses, sauf quand tu as la batterie donc c’est tout bon.
SLU : Tes deux lignes de J-Sub sont naturellement cardioïdes mais as-tu joué aussi avec la directivité verticale ?
Boule : Oui, l’Array Calc permet de visualiser facilement l’effet de quelques petits délais sur l’antenne de subs, et on constate qu’on gagne 10 mètres ici à Meriadeck, et surtout que le faisceau s’aplatit. Je retarde les deux subs du bas, et ce que je perds en portée je le gagne en cohérence même si j’ai une bosse centrale au niveau du parterre sur laquelle je dois encore travailler.
SLU : Tes rappels latéraux sont en Q1…
Boule : Oui, six par côté. Suivant les salles je les coupe ou pas à 100 Hz.
SLU :T’es aussi de l’aventure Sexion depuis le début ?
Boule : Pas du tout, j’ai pris la suite de Tintin (Mathieu Renaud de Fa Musique NDR) qui a fait quelques dates au printemps mais qui, étant permanent chez Fa, a dû passer la main. Je tourne donc depuis début octobre 2012. Je suis un intermittent lyonnais et je collabore principalement avec Fa. J’ai travaillé pour Olivia Ruiz, les Ogres de Barback, quelques remplacements aux retours de Ben l’Oncle Soul…. Sinon bizarrement je suis issu du circuit punk rock hardcore (rires !) Globalement c’est le même combat, si ce n’est qu’on ne travaille pas les mêmes fréquences ; les grosses caisses sont différentes et vont à un tempo super rapide.
SLU : Si tu fais le son de ce soir…
Boule : Ahh non là c’est mort ! Comme c’est hyper rapide tu ne peux pas te permettre d’avoir des trucs qui traînent. Tout doit être bien tassé.
SLU : Comment est Meriadeck comme salle ?
Boule : C’est plus qu’un piège, c’est un tas de… Même pour faire un shoot c’est un enfer car tu n’as même pas une poutre qui traverse toute la scène pour te servir de repère. J’ai appris trop tard que j’aurais pu avoir les cotes de la salle en fichier. Comme en plus c’est la première fois que je vais jouer à pleine jauge, j’ai un peu mis au pifomètre les latéraux en montant écouter ce matin (et le pire c’est que ça marche ! NDR). Acoustiquement de toute façon, avec le Hall des Expos de Perpignan et sa forme en biseau qui te ramène un vilain délai derrière les oreilles, c’est celle qui craint le plus. Heureusement que le public comme toujours améliore les choses par son absorption.
SLU : Comment vous repartissez-vous le travail avec Raph ?
Boule : Il mixe plutôt à plat avec peu d’EQ et c’est moi qui taille les trucs les plus durs directement dans le système. Une fois que le concert commence, il affine en fonction de ce qu’il entend.
SLU : Tu travailles presque exclusivement avec du d&b.
Boule : Étant très proche de Fa c’est inévitable et je maîtrise notamment le J et le Q.
Une vue du R1, le logiciel de gestion de la diffusion et des DSP équipant les amplis D6 et D12 d&b.
Dernièrement j’ai eu l’occasion d’utiliser du E15 Adamson sur les Ogres de Barback. J’ai trouvé ça cool y compris la confiance que nous ont accordé les gens de DV2 et Didier dal Fitto en particulier en nous proposant d’essayer son système avec des subs MDC. Ce qui est mortel, ce sont les amplis Lab.gruppen. C’est dingue ce qu’ils arrivent à faire dans 2 U, sans parler du Lake intégré.
Je pense que ça va bientôt être le tour de d&b de revoir ses amplis. Ça arrive ! Mon seul regret actuel est de ne pas avoir de shelving. J’ai quatre paramétriques par groupe, et j’ai appris à faire avec en élargissant le facteur de mérite à fond.
Je pars du principe que le système est bien foutu et vouloir mettre à tous prix les mains dedans conduit parfois à faire plus de mal que de bien au son. On a le même phénomène en studio quand tu mixes un titre et que tu as trop de temps. Il faut savoir garder ses premières impressions et ne pas tout vouloir changer.
SLU : Ton drive est donc archi simple…
Boule : Ahh oui, je sors en AES de la table et attaque directement les amplis. Je gère tout avec le R1. Pour ce que l’on fait, ça suffit largement.
SLU : Peut être qu’un peu plus de ressources DSP dans le ou les nouveaux amplis seraient les bienvenues !
Boule : Sans doute oui, mais tu sais, je suis un mec à qui il ne faut pas faire mettre le nez dans le sac de bonbons sinon je bouffe tout ! Je préfère n’avoir que trois Carambars et me débrouiller avec (rires !). Je suis en tous cas ravi car cette tournée fait salle comble à chaque show et nous a donné pas mal de moyens.
J’ai pu m’équiper avec SMAART 7 et quatre micros, ce qui me permet de faire des moyennes globales de mes 4 points de mesure, puis 4 autres et ainsi de suite jusqu’à vraiment découvrir quels sont les accidents qui se répètent, et ceux ponctuels sur lesquels il ne faut pas s’attarder. Je ne suis ni un vieux dans le métier ni un apprenti sorcier, je fais confiance au fabricant du système et ne vais pas essayer de tout révolutionner.
SLU : Tu as essayé le V ?
Boule : Il y a de fortes chances qu’au printemps les extérieurs en Q1 deviennent du V. Ca marche bien, c’est un vrai « petit » J et ça raccorde bien mieux que du Q1 avec du J. Cela étant, je n’ai encore jamais travaillé avec cette seule boîte.
Je trouve la démarche de d&b bien pensée, très cohérente et faite pour les prestataires. On ne pousse pas à la consommation et ça marche ! Avec un ampli, tu fais toute la gamme et le moindre Watt est utilisé.
Avant d’arriver chez Fa, je n’avais jamais entendu parler de cette marque, je ne connaissais que les MT2, MT4 et X-Array d’Electro Voice et quelques ARCS. J’ai appris le métier avec ça. Du coup, j’aimerais bien faire par exemple les intérieurs en C7 pour retrouver ce côté puissant et qui tape des anciens systèmes. Je fignole tellement que parfois Tintin me tire les oreilles. (Rires !)
L’écoute
A quelques minutes du début du show, une vue de la patinoire archi-comble depuis le poste de travail assez enviable de Brieuc Guillet !
Malgré une salle loin de faire l’unanimité, Boule réussit le tour de force d’y reproduire un grave sec et à la fois baveux comme il se doit dans ce style musical. Baveux mais pas mou ou, passez-moi l’expression, «dégueulard». Sans descendre tout le temps particulièrement bas, il se révèle particulièrement physique et fait vibrer chaque spectateur.
Très belle répartition du son avec quasiment pas de zones d’ombre et des raccordements précis ne laissant pas un seul spectateur sur sa faim, y compris dans le bas, grâce à l’accroche des J-Sub qui semble être la solution à Mériadeck. Les J-Infra, deux par côté posés au sol, ajoutent leur souffle bien aidés par les 4 subs B4 cachés sous la scène au centre et venant malaxer les chanceux lécheurs de nez de scène. Tout en d&b le système principal est composé de 10 J8 et 2 J12 par côté. Les rappels latéraux de 6 Q1 par côté.
Rendez-vous dans quelques jours pour Sexion d’Assaut II, la Revanche de la façade, starring Raphaël Maitrat !
Le DN-500C Denon Professional est un lecteur professionnel de CD dont l’une des particularités est d’offrir, via une trappe rétractable, un dock pour iPod (iPhone, iPod Touch) avec une application Pitch Control Denon (disponible sur App Store) permettant le contrôle de la musique stockée (variation de pitch, filtrage par artiste, titre, album, …).
En tant que lecteur de CD pro, le DN-500C lit bien sûr les formats CD audio, MP3, WAV avec des fonctions telles que « power on play » donnant un accès direct à une piste d’une source à la mise sous tension, ou encore l’accès à n’importe quelle piste directement via le clavier numérique. Un contrôleur de tonalité permet de conserver la tonalité lors d’un changement de tempo (master key).
L’appareil dispose par ailleurs d’un compteur BPM automatique avec affichage sur l’écran VFD de façade et la fonction « programmable play-back » autorise la mémorisation d’une liste de lecture. Présenté en format rack 2 U avec des oreilles de mise en baie amovibles, le DN-500C s’avère un lecteur audio polyvalent convenant à la plupart des installations exigeant à la fois contrôle et flexibilité. Il sera disponible en distribution en mars 2013 au prix public HT de 439 euros.
Eclairer un concert de rappeurs est souvent un cauchemar pour l’éclairagiste quand l’artiste s’interrompt à tout bout de champ, de façon intempestive, invitant son public à ”faire un maximum de bruit”. Les membres de la Sexion d’Assaut, eux, ont bien compris que pour laisser vivre la lumière, il est indispensable de jouer différemment. Chauffer les fans, oui ! Mais seulement entre les titres. Stéphane Petitjean et Laurence Duhamel, sont donc les éclairagistes les plus heureux du Rap. Et leurs tableaux s’épanouissent à Bercy avec les sources généreuses de Régie Lumière.
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La Sexion d’Assaut avec leurs techniciens Raphael Maitrat en bas au centre, Laurence Duhamel et Stéphane Petijean.
Dans les ponts, des sources puissantes adaptées à Bercy
En nombre, une bonne centaine de machines motorisée servent les tableaux. A Bercy ce n’est pas le délire. En puissance par contre, on joue avec du 1500 W. A la face, les Alpha Spot HPE 1500 Clay Paky sont en alternance avec les wash Mac 2000 XB Martin, les Sharpy et les Fresnel 2 kW De Sisti. A contre, sous un pont de huit Alpha Spot HPE 1500, un grill rectangulaire bien garni de Beam Sharpy, Strobe Atomic 3000 pour les effets et de wash Robe Robin 600 à LED pour baigner de couleurs le DJ et les musiciens perchés à plus de trois mètres sur un praticable. A contre encore, des murs de Jarag sous le praticable, sont dissimulés ou pas, à l’envie des éclairagistes, par un écran à LED semi-transparent et mobile sur un rail : un Mirage Clay Paky. En latéral, deux ponts chargés d’une alternance Alpha Spot 1500/ Mac 2000 Wash XB et de Sharpy étendent les dimensions de la scène et enfin, une armée de Mac 2000 Wash XB, alignés sur deux ponts au cœur de Bercy, éclaire le public. Au sol, sur scène, encore 6 HPE 1500, six Sharpy au pied de l’écran Mirage, deux Mac 2000 XB et quelque quatre Robin 600 complètent le kit.
Au pied du Mirage, le Sharpy, un beam dont le faisceau est ajustable de 0 à 3,8°. Puissant et rapide, à base d’une lampe 5R (à décharge) de la série Platinium (Philips) il ne consomme que 190 W et utilise une roue de 14 couleurs fixes et une roue de 17 gobos fixes.Tirs de faisceaux de Sharpy au départ du truss rectangulaire, des ponts latéraux, de la scène et du pont de face.Le truss rectangulaire placé à contre au dessus du praticable, chargé des Sharpy, des Robin 600 LED et des Atomic 3000
Polémique sur la Sexion
Homophobes les membres du groupe ? La question n’est presque plus d’actualité. Néanmoins Stéphane Petitjean, éclairagiste de Sexion depuis deux ans, tient à les dédouaner.
Stéphane Petitjean (SP) : Ils ont été durement attaqués en 2010. Ils n’avaient pas dit tant de trucs que ça mais comme le groupe marchait, les médias se sont acharnés.
Le Mirage glisse latéralement pour un effet direct des Jarag. Au dessus les Wash Robin 600 LED assurent l’ambiance du pratos.
SLU : On peut quand-même écouter sur le net un titre franchement homophobe !
SP : Il y a eu un titre, oui, mais qui n’est jamais passé. C’est suite à une interview qu’ils ont donnée en 2010 à un magazine spécialisé que les médias se sont enflammés. Ils sont allés rechercher ce titre dans leur passé pour les discréditer. La Sexion a ensuite été totalement boycottée. Quand le bus est arrivé pour partir en tournée, les dates s’annulaient les une après les autres : un cauchemar ! Ils ont dit des conneries mais ça ne valait pas qu’ils se fassent casser comme ça.
Les idées ne manquent pas aux deux designers pour coller aux textes des rappeurs. Un contre-jour magnifique !
SLU : Financièrement ça s’est passé comment ?
SP : Leur producteur, Eric Bellamy a tout assumé. Il a été grandiose, il a payé tous les techniciens. Je me devais d’aller dans son sens pour les tournées à venir.
SLU : Quelle a été la réaction des Sexion pour sortir de l’impasse ?
SP : Ils ont visité toutes les associations qui se sont senties blessées, partout en France. Ils ont fait leurs excuses et ils sont revenus petit à petit. L’hiver dernier ils ont fait une tournée ”l’Ecole des points vitaux” avec le morceau ”Désolé”. Petit à petit ils ont redoré leur blason et retrouvé leur public. On ne peut pas leur enlever un truc : ils écrivent bien.
Beau travail de couleur, trichromie soustractive pour les Alpha Spot, additive pour les LED du Robin. Les images sont animées au rythme des Sexion.
SLU : Comment es tu entré chez Sexion d ‘Assaut.
SP : Il y a presque 2 ans, on faisait Aznavour avec Rapha (Raphael Maitrat) qui est copain avec les Sexion et avec Eric Bellamy. Il m’a proposé de faire la lumière du groupe.
SLU : Si j’ai bien compris, tu cosignes la conception lumière avec Laurence Duhamel ?
SP : Oui, j’ai choisi de travailler avec Laurence car elle a travaillé dans le monde du Rap pendant des années. Elle a fait tous les gros concerts de NTM, tous les concerts de IAM dont elle est l’éclairagiste. Elle est une vraie référence dans ce monde du Rap car elle a envoyé les plus gros groupes. Pour Bercy, c’est Laurence qui a tout créé. Ca me permet de dégager du temps sur le côté artistique.
Eclairagiste de Rap, un métier de funambule ?
SLU : C’est quoi la tendance Rap ?
SP : Le problème avec les rappeurs c’est que généralement quand ils sont sur scène, ils commencent un titre 15, 20 secondes et pof, ils s’arrêtent pour inviter leur public à faire du bruit, ”make some noise“ comme disent les anglais. C’est ingérable pour l’éclairagiste ! J’ai expliqué à Bam’s et Dawala (boss du label Wati B) que pour être pro sur scène, on donne le couplet et le refrain sans interruption ce qui permet de créer des tableaux et de faire un vrai show. Ils sont allés dans ce sens et je les en remercie. Grâce à eux, le groupe ne s’arrête jamais pendant un titre, et l’on peut vraiment installer des tableaux lumière. J’ai donc la même approche en rap qu’en variété
Un très joli tableau entre Alpha Spot HPE 1500 et Robin 600, Jarag et blinder Mole 8 sur le pont de face et Mole 4 au bord du pratos.
SLU : Laurence, tu as connu ça toi ?
Laurence Duhamel (LD) : Oui, je l’ai connu, je ne vais pas te citer de noms mais il y a des groupes comme IAM et Sexion avec lesquels c’est agréable de travailler, des gens qui aiment le spectacle et n’en respectent pas moins leur public pour autant.
SLU : Tu les gères comment les interruptions inopinées ?
LD : Au moment des interventions, j’appuie sur un bouton et tout s’arrête.
SP : C’est frustrant car ça casse le tableau et l’effet. T’as juste intérêt à maitriser parfaitement ta console pour que ça s’arrête proprement en douceur. Dans ce cas, ce n’est plus de la créa, tu éclaires.
SLU : C’est quoi pour toi une création lumière pour le rap ?
SP : Pour moi ce n’est pas nécessairement être dans le rythme. C’est montrer les artistes avec des couleurs qui collent à l’ambiance suivant les codes établis : c’est hargneux tu passes aux rouges, ça se calme, tu viens dans les couleurs froides. Et aussi dans le Rap, on joue beaucoup avec le public. C’est une demande du groupe qui veut voir son public. Ca les fait ”kiffer”.
Le nouveau binôme à la mode ? Wash Mac 2000 XB qui repeint tout le plafond de Bercy et Alpha Spot HPE 1500. Evidemment le Sharpy joue la star olympique avec ses puissants faisceaux serrés.Au cœur de Bercy, parallèle à la scène, un des deux ponts de Wash Martin Mac 2000 XB qui assurent l’éclairage du public. La Sexion aime voir son public !
LD : Il y a des groupes qui veulent que ça strobe et que ça bouge tout le temps. A la limite ils n’ont pas besoin de nous pour faire ce genre de chose.
Alpha Spot 1500 et Mac 2000 XB : un nouveau tandem en 1500 W !
Une partie du pont de face avec une alternance de Mac 2000 XB, Alpha Spot HPE 1500, Sharpy, et Fresnel De Sisti 2 kW sans oublier les Mole 8
SLU : Laurence, comment as-tu construit ton plan de feu ?
LD : Tout a fait classiquement. Quand on a une idée de la scène, on commence à placer les ponts en fonction de ce que l’on veut éclairer. En l’occurrence on a ce pratos de 3,40 m de haut avec les musiciens dessus et les chanteurs devant. On implante ensuite le matériel. On a des wash, les Mac 2000 XB Martin car ce sont les plus pêchus, des Robin 600 Robe à LED au dessus du pratos à proximité des musiciens, des spots Alpha Spot 1500 Clay Paky pour faire aussi bien de l’éclairage que des tableaux et des machines à effets : des Beams Sharpy Clay Paky pour faire des envolées et des breaks et aussi des Strobes Atomic 3000 Martin. Dans une salle comme Bercy, il faut suffisamment de matériel pour ne pas être répétitif.
Séquence Alpha Spot HPE 1500 en finesse et en puissance. Lampe Osram 1500 W, zoom 9,5°-57°, extrazoom de 7° à 9,5°.
SLU : Vous utilisez beaucoup de machines Clay Paky
SP : Cette marque a fait un bond de géant ces dernières années en plaçant la barre très haut entre les beams, des machines légères, faciles à manœuvrer, puissantes et rapides, et les spots. C’est maintenant toute une gamme très performante. Nous avons ici du Sharpy et de L’Alpha Spot HPE 1500 qui se marient bien. On a une forêt de bâtons quand on veut.
SLU : Il serre à ce point là l’Alpha 1500 ?
LD : Oui en fermant l’iris on obtient du bâton. Sur les Spots j’utilise la trichromie pour faire des fondus, des breaks de couleurs. Au lieu de faire du strobe on fait des changements de couleurs. Le Sharpy ne le permet pas car il a une roue de couleurs.
SP : Pour les pêches on a un petit mur d’Atomic 3000 Martin à contre. On a aussi un mur de Jarag derrière l’écran dont je suis fan
Les murs de Jarag, placés à contre derrière l’écran Mirage.
SLU : je confirme, l’effet est magnifique derrière l’écran ! Et les Robin LED 600 qu’en pensez vous ?
SP : C’est une belle machine qui wash bien. Elle est petite, elle va partout ; pour éclairer nos musiciens c’est parfait en side. Le Robin fait nos ambiances, il remplace les PAR On a toutes les couleurs, un zoom, une superbe ouverture, on peut strober, elles ont un vrai dimmer et un vrai blanc. On peut faire du CTB, du CTO. Avant la LED c’était rose. Aujourd’hui on fait du vrai blanc. Le RGBW a tout changé.
Le pratos situé à 3,30 au dessus de la scène accueille les DJ et musiciens. Il est baigné des couleurs des Robin 600 LED Wash. Seulement 10 kg et une consommation maxi de 415 W pour cette petite lyre wash équipée de 37 LED multichip RGBW de chacun 10 W. Son zoom est linéaire de 15 à 60°.C’est Robin qui fait tout le travail de wash : étonnant !
SLU : Vous vous partagez les tâches comment ?
LD : Stéphane envoie les images et la lumière en salle, moi je gère les tableaux et l’éclairage du groupe et des musiciens.
SLU : Vous travaillez beaucoup avec Régie Lumière ?
SP : C’est moi qui ai choisi Régie Lumière et la société Prevues pour la vidéo. Aujourd’hui je travaille essentiellement avec eux. Quand tu peux disposer du Sharpy, du Spot HPE 1500 et d’un mur vidéo somptueux, juste le mur qu’il faut avoir, t’as pas envie d’aller ailleurs !
SLU : D’où viennent les machines qui tirent les flammes ?
SP : Ce sont des Flame Stage de C17. C’est un super produit. Une machine grande comme un boite à chaussures qui fonctionne avec une cartouches aérosol. La cartouche est capable de tirer 70 flammes mais on se base sur 40 car ça dépend de la longueur de la flamme.
Flame Stage , une petite machine qui produit de grandes flammes à partir d’une cartouche aérosol (un mélange d’alcaloïdes autorisé dans les ERP) louée par C17 SFX.Un plein feu qui déchire ! Mirage à fond en blanc et Atomic 3000.Une des six Alpha Spot HPE 1500 Clay Paky surélevée de la scène. A gauche de son nez on aperçoit une Robin 600 LED Wash et à droite, la Flame Stage de C17.
C’est le gars de C17sfx qui ce soir les pilote en DMX avec sa petite console car nous n’avons encore pas eu le temps de les relier à la Grand Ma.
SLU : Aujourd’hui il y a une captation vidéo du concert. Ca implique quoi ?
LD : J’ai ajouté sept poursuites. On n’en avait pas sur la tournée. Aujourd’hui je n’ai fait qu’éclairer mes faces, les éclaircir car j’aime bien travailler avec des couleurs saturées. On reste néanmoins dans les tons. Il y a une vraie profondeur en latéral aussi donc on arrive à jouer sur les ombres
SP : Laurence va tout de même au noir, mais moi très vite j’envoie l’éclairage du du public.
”Avant qu’elle parte” un nouveau tube de la Sexion pour dire à leurs Maman qu’ils les aiment. La fumée lourde est générée par une vraie machine à carbo glace Jumbo de C17 apporte la douceur au tableau.Sharpy et Robin se partagent la scène. La lumière est posée.
La Sexion d’Assaut revient encore plus forte, et plus pro, après moult réflexions de tout type, y compris artistique, qui permet au binôme Laurence Duhamel/Stéphane Petijean de construire des tableaux aboutis. La complicité entre lumière et vidéo est évidente à chaque instant. Dans la complémentarité, sans interférences, chacune joue sa partition avec finesse pour accompagner les artistes. C’est souvent l’image qui colle au rythme avec des graphismes animés sortis d’une inépuisable réserve de décors scintillants ou moirés, la lumière formant un cadre immense en 3D, vivant mais sage. La face est parfaitement gérée, et on se doute que l’exercice n’est pas facile avec, à contre, le mur de Jarag et le mur d’images. Alors des pêches aveuglantes, des tirs de faisceaux puissants, spécialité des Sharpy, il y en a, des grands déroulés et des envolées de bâtons de lumière aussi, et même des enchevêtrements qui semblent inextricables. Les choix de machines et leurs positions s’y destinent mais sans frénésie de mouvement, toujours avec beaucoup d’élégance dans les choix de séquences et de couleurs. Quand on a entre quatre et huit artistes sur scène toujours en mouvement, c’est tout un art de sortir des sentiers battus avec un design lumière adapté sans les polluer. Exercice oh combien réussi. Si vous assistez à une des 26 dates de la tournée qui reprend son chemin à la rentrée, n’oubliez pas de faire aussi un maximum de bruit pour Laurence et Stéphane.
La série Gigacore de Luminex Network Intelligence comprend 3 commutateurs offrant respectivement 12, 14 et 16 ports Ethernet 10/100/1000. Les trois possèdent 10 ports en face avant sur connecteurs EtherCon Neutrik.
Spécialiste des équipements de contrôle d’éclairage et de réseaux, la jeune société belge Luminex Lighting Control Equipment, sous le label Luminex Network Intelligence, propose désormais des commutateurs Ethernet Gigabit particulièrement étudiés pour les applications exigeantes de réseau audio.
Disponibles en 12, 14 et 16 ports, les trois commutateurs Ethernet, que Luminex présentera à ISE 2013, sont équipés d’un coffret métallique 19 pouces 1 U de 20,4 cm de profondeur. Tous trois disposent de 10 ports Ethernet 10/100/1000 sur connecteurs EtherCon blindés de Neutrik en face avant et de deux autres en face arrière (Gigacore 12). Le modèle Gigacore 14R possède en plus, en face arrière, deux emplacements SFP qui acceptent des modules émetteur-récepteur Mini-GBIC et un port RJ45 pour console. Le Gigacore 16Xt dispose, quant à lui, de 4 connecteurs SFP, d’un port pour console et d’un port RJ45 pour extension à l’arrière.
Le modèle Gigacore 16Xt est le plus complet de la série. Sa face avant dispose d’un afficheur LCD et d’une molette de navigation permettant d’effectuer la configuration sans console externe.
Les modèles Gigacore 14R et 16Xt ont, en plus, deux ventilateurs redondants et un connecteur pour alimentation redondante. En option, ils reçoivent une source interne fournissant, via les 10 ports Ethernet de face avant, une alimentation atteignant 100 W au total (PoE selon IEEE 802.3af). Un connecteur en face arrière permet de sécuriser cette alimentation PoE par redondance, comme l’alimentation principale de l’appareil. Le modèle Gigacore 16Xt dispose, en plus d’un affichage LCD en face avant permettant d’effectuer les opérations de configuration sans matériel externe.
Le panneau arrière du Gigacore 16Xt porte deux ports Ethernet sur connecteurs EtherCon, quatre emplacements SFP pour modules mini-GBIC, et deux connecteurs RJ-45 (un pour console et un pour extensions). A droite, deux connecteurs Molex sont prévus, l’un pour l’alimentation redondante, l’autre pour l’alimentation PoE redondante (lorsque l’option PoE est installée à l’intérieur). Les deux ventilateurs assurent également une redondance.
Sûreté de fonctionnement et compatibilité audiovisuelle
Les Gigacore 12, 14R et 16Xt traitent un débit global respectif de 24, 28 et 32 Gigabits/s, disposent d’une mémoire de 4 Mbits et d’une table d’adresses MAC à 8192 entrées. Un serveur web intégré permet d’accéder aux fonctions de configuration à l’aide d’un simple navigateur.
Outre les nombreuses possibilités de sécurisation matérielle offertes par les Gigacore 14R et 16R, les appareils de la série Gigacore permettent de sécuriser les infrastructures de réseau. Le système RLinkX établit de manière conviviale des chemins redondants. Avec une licence MultiLinkX (optionnelle), on peut agréger des liens pour créer des dorsales à fort débit, une autre licence optionnelle permet de créer des groupes à l’intérieur du réseau.
La prise en compte de la qualité de service (QoS) assure la compatibilité avec les protocoles de réseau audio. La série est prévue pour supporter AVB grâce à une évolution logicielle à venir.
Claude Nobs, fondateur en 1967 du Festival de Jazz de Montreux, est décédé le 10 janvier dernier des suites d’un chute pendant une balade à Ski de fond. Nous avons choisi d’être le relai de l’hommage que lui rend son équipe.
Panasonic présentera de nombreuses innovations en matière d’écrans et de projecteurs au salon Integrated Systems Europe (du 29 au 31 janvier 2013). Les visiteurs du stand (1-H56 et 1-H74) pourront notamment découvrir le tout dernier mur vidéo TH-55LFV50.
Cet écran LCD LED robuste et peu gourmand en énergie bénéficie du cadre le plus fin du marché : 5,3 mm d’épaisseur (bord à bord). Plusieurs solutions d’affichage pour halls d’accueil, aéroports, showrooms et magasins seront également présentées dont les grands écrans LCD, TH-70LF50 (70 pouces), TH-80LF50 (80 pouces), et les TH- 42LF5 (42 pouces), TH-47LF5 (47 pouces). Ces nouveaux écrans possèdent des cadres extrêmement étroits et sont Full HD. Un modèle est même prévu pour l’utilisation en extérieur, le TH-47LFX6, un 47 pouces de grande lisibilité, même en plein soleil. Enfin la panoplie de projecteurs haute luminosité à destination des secteurs de la location et de l’événementiel s’agrandit avec l’arrivée de la série PT-DZ13K. Cette nouvelle gamme de projecteurs DLP à 3 puces prendra en charge plusieurs résolutions et une luminosité allant jusqu’à 12 000 lumens et complète donc les projecteurs PT-DZ21K, dont les 20 000 lumens ont joué un rôle essentiel lors des Jeux olympiques de Londres en 2012.
Art&Show SAS et Alain Pouillon-Guibert ont décidé d’un commun accord de mettre un terme à leur collaboration. A cet effet Alain Pouillon-Guibert n’est plus actionnaire de la SAS Art&Show et pourra donc se consacrer entièrement à la conduite de ses affaires.
Les membres fondateurs d’Art&Show et l’équipe de rédaction du site souhaitent bonne chance à Alain et le remercient encore pour l’élan, les idées et sa profonde compétence professionnelle qui ont largement contribué à l’essor de Soundlightup.com
Alain Pouillon-Guibert : ”Participer au lancement de SoundLightUP fut un grand moment d’excitation et un réel plaisir lorsque j’étais consultant indépendant, mais, je ne le suis plus. Je suis revenu dans le cercle des constructeurs qui ont choisi de faire avancer le métier de l’audio professionnel et ma déontologie ne me permet pas d’écrire sur les produits fabriqués par mes pairs. Bon vent à SoundlightUP et à ses équipiers mes amis”.
Photographiés lors de la date de Bordeaux de la tournée 2012 de The Voice, Stéphane Plisson avec à sa droite Seb Barbato en charge de la diffusion. C’est ce même tandem qui officiera pour Marc Lavoine mais avec une Pro9.
C’était dans l’air du temps, c’est désormais officiel, Stéphane Plisson a choisi de s’équiper en Midas et d’utiliser cette marque pour ses prochaines tournées. Nous avons profité de l’occasion pour lui demander lesquelles et surtout les raisons du mariage avec cette marque désormais aussi à l’aise en numérique qu’en analogique.
SLU : Peux-tu nous en dire plus sur ton choix et le pourquoi de cette marque ?
Stéphane Plisson : Après de multiples et divers essais comme tous les 3 ans pour rester à la pointe des nouveaux produits, j’ai finalement arrêté mon choix sur une PRO9 et une PRO2 Midas. C’est à mon sens une des seules marques produisant des consoles axées sur le rendu sonore tout en étant financièrement accessibles. Quand je travaille en 96kHz avec un moteur en 40 bits à virgule flottante, j’entends la différence, notamment en ce qui concerne les EQ et dynamiques. A ce sujet, c’est la seule console qui propose un choix de 5 dynamiques par tranche. Midas pense son et couleur de son. Ce sont les seuls. Je n’utilise plus un seul plug.
La sommation me donne la réelle sensation de me retrouver sur une XL4, une table que j’ai beaucoup employée il y a quelques années surtout pour la qualité de son mélangeur. Hormis la Vista Studer et la Vi Soundcraft c’est la première fois que je ne ressens pas de gêne à ce sujet depuis que j’utilise des consoles digitales.
SLU : Le soft évolue ?
Stéphane Plisson : Oui mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour le rendre compétitif vis-à-vis du reste du marché qui s’est plus penché sur cet aspect-là au détriment parfois du rendu. En ce qui me concerne j’essaie avant tout de faire du son avec la console qui me suit au quotidien, je suis donc satisfait.
SLU : Sur quels projets vas-tu partir en Midas en 2013 ?
Stéphane Plisson : Tout d’abord la nouvelle tournée de Marc Lavoine que je ferai en Pro9. Je disposerai de 3 stages actifs DL431 pour un total de 72 entrées et d’un DN9696 pour enregistrer les pistes et faire mes virtual soundchecks. J’ai gardé mon mac Pro en FOH mais avec une carte AES 50 Lynx pour la lecture de fichiers audio HD et pouvoir enregistrer mes mix sur ProTool. Je serai en 96kHz/24 bits jusqu’aux HP en K1. Second projet, STAR 80 avec 2 PRO 2 et 2 stages DL 431, le tout en V-Dosc, même design. Enfin en septembre j’assurerai la face de Mylène Farmer en Pro9 et Pro2.
Soulignées par les lumières de Jacques Rouveyrollis, le système principal photographié dans le feu de l'action. Manquent juste à l'appel les deux lignes latérales en Milo. (Photo : Cyril Ubersfeld)L'équipe façade de la tournée de Michel Sardou avec de gauche à droite Freddy Demannes, assistant multicarte, en charge du système et de son accroche, Jean-Marc Hauser dit "brut de fonderie" dit "décapitator" dit "le coupeur de têtes" et j'en passe ! Enfin et arborant la chemisette Meyer rêvée pour la photo, Wilfried Mautret en charge du système.
Après une mise en bouche ”produit” avec nos impressions sur le système Leo, dernier né de Meyer Sound, place maintenant aux hommes sans qui ces boîtes seraient muettes : Jean-Marc Hauser au mix façade, Wilfried Mautret au système et Freddy Demanne en super assistant. N’oublions pas non plus Xavier Gendron et Sébastien Rouget, aux retours, que nous avons délaissés faute de temps, certainement pas faute d’envie.
Réputé peu bavard, c’est pourtant un Jean-Marc Hauser de compétition (et avec la puissance de feu d’un croiseur NDR) qui nous a accueilli aussi peu stressé que son artiste malgré le fait de jouer à Paris devant un parterre de VIP à vous paralyser la plus endurcie des équipes. Face à tant de bonne volonté, nous avons lâché les chevaux !
Avec un minimum d’effets
SLU : T’es pas un féroce au niveau des effets, la voix de Michel est très belle mais tes racks sont pourtant bien vides…
Jean-Marc Hauser : Y’a juste un Chandler LTD1 qui apporte sa couleur et prolonge chaque vibration de corde vocale par une harmonique, comme une sorte de Larsen qui n’en est pas mais donne beaucoup de relief et de présence, suivi par un Distressor dont je me sers très légèrement en termes de réduction de gain (un taux de 2:1 NDR). Disons que j’arrondis les angles (rires !). Pour la voix de Michel il ne faut rien de plus. Pour les effets je me contente ponctuellement de quelques réverbérations générées par la console elle-même et de la réverbération naturelle de la salle sauf dans certaines comme par exemple Pau. Au pire je prends une PCM80. Je ne coûte pas cher en périphériques !
Attention, voici LE rack d'effets de la tournée et encore...tout ne sert pas !! On y retrouve le Chandler et le Distressor pour Michel, le préamplificateur Aphex pour les Stentors et, juste au dessus de ce dernier, un lecteur CD Tascam et bien plus puisque disposant d'un port USB pour y raccorder toute sorte de mémoire.
SLU : Ta façon de travailler avec très peu d’effets est habituelle chez toi ?
Jean-Marc Hauser : Y’a 15 ans, j’en mettais des tonnes comme tout le monde. Je partais avec des racks bien pleins et puis les salles m’ont vite calmé. Je viens du studio donc les conditions d’écoute ne sont pas les mêmes. Bien entendu avec certains groupes, il faut utiliser des effets. Je pense par exemple à Archive dont la musique en regorge. J’ai été voir Philippe Dubiche qui mixe ce groupe, et j’ai vu comment il bosse. Dans le cas de Sardou, c’est de la variété donc le son doit être avant tout pur et compréhensible.
SLU : Je ne vois pas non plus beaucoup de diodes rouges sur la Vi au rayon ”dynamics”.
Jean-Marc Hauser : La dynamique est très libre. Je compresse un peu la basse, les chœurs pour les aligner et le piano ; quasiment tout le reste est libre.. Je ”gate” un peu la grosse caisse et les toms. Je n’aime pas non plus les plugs. A Bercy on a déjà tellement d’éléments perturbateurs et qui colorent le son que je vais à l’essentiel.
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Mr Décapitator
Jean-Marc Hauser appuyé à sa tronçonneuse Soundcraft Vi6. Tobe Hooper est ravi. La saga continue:)
SLU : Ton truc c’est l’égalisation ?
Jean-Marc Hauser : Oui, je taille à mort, c’est ma façon de bosser et j’ai toujours fonctionné ainsi. Ça te permet de ne pas mettre plein d’effets car le son est plus étagé et chaque instrument trouve sa place. Sur la voix de Michel j’ai un coupe-bas à 195 Hz, puis j’enlève 9 dB à 250 Hz, 10 dB à 631 Hz, 12 dB à 2,7 kHz et 8 dB à 5 kHz. Je suis Monsieur Jetaille ou Décapitator. C’est mon métier (rires) ! J’agis de la même façon en studio. Je perds fatalement du niveau mais ce n’est pas grave, de nos jours ça se rattrape. Ce qui compte c’est que ça soit cohérent à la fin. Il ne faut pas avoir peur de détruire pour reconstruire. Je ne dis pas que j’ai raison et que c’est la seule façon de bosser. Pas plus tard que cet été, j’ai vu aux Vieilles Charrues l’ingé de Sting. Il n’a pas touché aux EQ’s de sa Studer. Il a juste égalisé la façade, ”one, two, one two” et enclenché les coupe-bas sur quelques tranches. Appelons-ça du travail à l’ancienne.
SLU : Il faut quand même que les sources soient bonnes, que tu choisisses pile-poil tes micros et que tu puisses bien les placer…
Jean-Marc Hauser : Il faut que les sources soient clean, shit in, shit out (rires !).
Tout faire au SM 57 ?
SLU : Au niveau de ton repiquage, y’a des micros originaux ou bien t’es de la famille ”je pourrais tout faire en SM57” ?
Jean-Marc Hauser : Je pourrais tout faire en SM57. Globalement je me satisfais de tout et par exemple sur la ”ride” j’ai un SM57. J’adore ! Je ne veux pas avoir un truc fin, je veux un son clean et qui ne pisse pas. Mon père est batteur de jazz donc la ride et la batterie en général, je sais comment la repiquer. Pour rebondir sur ce qu’on disait avant, je sais la prendre quand j’ai un bon batteur avec un joli son, et nos backliners font du très bon boulot. Enfin on a de très bons rapports avec les musiciens, donc on dialogue avec eux sur tout ce qui peut nous gêner et on corrige.
SLU : On va faire un tour sur scène voir ce que tu utilises comme capteurs ?
Jean-Marc Hauser : Pour Michel on a un émetteur de la famille 5000 avec une tête cardio Neumann 104, mieux que la 105. Non, ce que j’aime avant tout ce sont les micros sur le piano…
SLU : …Sur le piano ? Mais il n’est pas…
Jean-Marc Hauser : (mort de rire NDC) Mais oui, ce sont des DI, il est vide ! C’est le genre d’ânerie que j’adore, ”j’ai les micros du piano qui soufflent !” Sur les toms je me sers de Beyer et dans la grosse caisse j’ai un N/D868 ElectroVoice, un micro que j’ai découvert aux USA il y a une dizaine d’années, et que je place assez haut dans le fut, plus un Beta 91 posé à l’intérieur. Je mélange constamment les deux, et je les recale avec un petit délai très court pour les mettre en phase.
SLU : A moins que tu veuilles au contraire jouer sur les trous…
Jean-Marc Hauser : Ahh oui mais non, ce n’est vraiment pas bien. On a essayé pour cette tournée, et ça ne rend pas du tout. Ça m’arrive avec d’autres batteurs de mettre un Beta 52 et de le laisser hors phase avec l’autre micro. Tout dépend du son de la batterie. Pour Sardou j’ai opté pour un micro un peu plus dur. Le 868 ressemble à un vieux D12. Il a la même philosophie et se révèle assez polyvalent. Sur la charley je ne sais plus trop ce que j’ai, c’est un statique mais bon, un 57 ferait aussi bien l’affaire.
SLU : Tu m’as dit ne pas être un fan d’aigu mais quand on regarde ce que tu sors dans le Flux, ça reste droit jusqu’à 20 kHz !
Jean-Marc Hauser : Ahh ça c’est la console. Si on était avec une H3000, ça serait différent. Je l’aime bien la Vi6, elle envoie et elle va bien avec le Leo car elle est assez droite.
SLU : Comment arrives-tu à avoir ce grain sur Michel sans avoir de sifflantes.
Jean-Marc Hauser : Je n’aime pas les dé-esseurs, ça fait faire des ”cheus” à tout le monde. Michel n’en a pas besoin mais ça dépend des artistes. Sur quelqu’un d’autre ça pourrait se révéler indispensable.
SLU : Le micro aussi fait un sacré boulot…
Jean-Marc Hauser : Oui mais bon, un SM58 ça irait aussi bien. C’est certain que la tête 104 sur l’émetteur Sennheiser ça fonctionne, mais ça me ramasse beaucoup d’ambiance. J’ai un super aigu sur sa voix mais aussi les cymbales et la charley ! L’artiste est habitué à ce combo ; l’ensemble n’est pas lourd et il s’en sert très bien car il module et joue avec la distance entre bouche et capteur. Il a aussi un grain et un bas, un coffre très intéressant et qui ressort bien.
SLU : Je vois que tu emploies un octuple préampli Aphex 1788A.
Jean-Marc Hauser : C’est un super préampli. Je m’en sers avec les Stentors car je n’avais pas assez d’entrées sur la Vi. Il est terrible, c’est un des meilleurs préamplis qui existent. Il a une patate monstrueuse.
SLU : La voix de Michel passe dedans ou juste dans le Chandler…
Jean-Marc Hauser : Juste le Chandler, et puis tu sais, dans une salle comme Bercy, la différence se mesure sans doute mais ne s’entend pas vraiment. C’est comme avec les préamplis de la Studer ou de la Vi. Si tu analyses, tu verras une différence mais quand tu mets une voix dedans et la passes dans une salle…
SLU : L’intelligibilité des textes est en tous cas très bonne.
Jean-Marc Hauser : Comprendre les paroles c’est un peu pour ça qu’on m’embauche ! On va dire que c’est quelque part ma spécialité. Il y a des artistes qui sont plus difficiles que d’autres dans leur chant, je pense à Eddy Mitchell dont j’ai fait la façade. Avoir beaucoup travaillé en studio et fait des disques me rend sans doute plus exigeant, et puis de toi à moi, quand on ne comprend pas ça m’ennuie ! (rires !) Enfin cette année on m’a demandé de travailler un son moins rock et « en dedans » en retenant un peu les guitares ; la voix en bénéficie. J’ai quand même gardé de l’énergie sur la batterie (on confirme NDR !)
Les quatre lignes 100% MeyerSound dont les deux principales composées de 12 Leo et 4 Mica en downfill et les latérales composées de 12 Milo et 3 Mica. On distingue aussi les deux bananettes centrales de 6 Mina destinées à "fermer" le trou laissé par les lignes principales et l'antenne de 15 subs 1100 en montage central et qui plus est cardioïde. Tout ce petit monde est placé très en hauteur à 10 mètres de la scène pour ne pas gêner la visibilité des tribunes latérales. (Photo : Cyril Ubersfeld)
SLU : Cette énergie et cette belle couleur rock sont aussi dues au Leo ?
Jean-Marc Hauser : Oui, la batterie sonne bien dans ce système. La grosse caisse, les toms, il y a un truc qui se passe. Dans le Milo, il n’y a pas cette dynamique. C’est un peu ce qui lui manque et pourtant j’adore cette boîte.
SLU : Michel chante avec des ears monitors. Est-ce que cela a changé ta manière de travailler ?
Jean-Marc Hauser : Non, pas vraiment. L’avantage que je vois à ce mode de retours est que je ne gêne pas l’artiste avec ce que je fais et qu’il n’a pas les retours de la salle qui lui pourrissent la vie. La variabilité de salle en salle ennuie tous les chanteurs et beaucoup passent aux ears pour cette raison.
Je pense aussi que la façon de chanter de Michel n’a pas changé, car il y a Xaxa (Xavier Gendron NDR) derrière qui mixe les ears comme des wedges. Si tu envoies quelque chose de trop clean, de trop parfait, ça ne joue ni ne chante plus. Quand sur scène c’est trop compressé, personne ne fait plus gaffe à son niveau. J’ai parfois du mal à communiquer avec des confrères qui font du son de face ou du disque dans les oreilles des musiciens parce que du coup ils ne contrôlent plus. Ils peuvent y aller fort ou ne rien donner, c’est toujours pareil, donc ce qui arrive à la façade est décousu et parfois incontrôlable.
J’aime bien Xavier et Seb Rouget car ils bossent ”wedge” et se servent peu des mémoires de leur table donc le mec qui n’envoie pas s’en rend compte tout de suite. Trop de confort, ce n’est pas bon ! Des gens comme Andy Scott ou Yves Jaget, qui compressent beaucoup s’y retrouvent peut être ; leur philosophie en façade se rapproche de celle de certains confrères dans les retours. Moi je préfère plus d’air à la face comme dans les oreilles (Yves est attentif à ne pas trop gâter les artistes, cf « Christophe Willem en tournée » sur ce même site. NDR).
Demande de dynamique et d’énergie
Le système principal à cour avec de haut en bas 12 Leo et en downfill 4 Mica. Un adaptateur spécifique permet de prolonger les lignes facilement. Remarquez la compacité du Leo qui dans son ébénisterie cache pourtant deux 15 pouces là où le Mica n’a que des 10 pouces !
SLU : Tu as l’habitude d’avoir une bonne écoute en studio. Sur scène qu’est-ce que tu demandes ? Le système est réglé pour la salle ?
Jean-Marc Hauser : Non, le système est réglé pour me faire plaisir mais je vais dans le sens du système. Je laisse faire les réglages et je fais du son après. Le calage doit être au top du système et de ce qu’on peut faire dans une salle, après je demanderai quelques légères adaptations par rapport à ma base de mix. J’aime avoir un système full range et pas traité, avec lequel je puisse faire ce que je veux. C’est pour ça que j’aime bien bosser avec du Meyer. Ce n’est peut-être pas le plus fin ou le meilleur dans l’absolu, mais ce que je veux c’est de l’énergie, et c’est ce qui différencie l’écoute en salle de l’écoute en studio où l’on recherche finesse et précision.
SLU : Le choix de la console est dû au style musical ?
Jean-Marc Hauser : Oui, pour de la variété j’aime bien une numérique qui a ses avantages, mais dès que je fais du rock, je reviens à une analogique comme la H3000 qui est plus simple, plus immédiate et sonnera un poil moins dynamique et plus chaleureux, exactement ce qu’il faut pour ce genre musical. Pour Sardou la Vi6 convient très bien car j’automatise certaines égalisations liées au changement d’instrument sur une même tranche. Un coup j’ai un piano (moche NDR), un autre des cordes, après c’est un orgue, puis à nouveau le piano. Dans ce cas il faut une numérique. La Vi6 en plus est simple, et me permet de m’en servir un peu comme une analogique. Je tiens compte aussi du système de diffusion que je vais utiliser pour choisir ma table. Si je suis accueilli quelque part et que j’arrive sans rien, s’il y a du L Acoustics ou du d&b, je vais plutôt prendre une PM3500. Cela dit, j’ai déjà fait des concerts avec une 02R ou une Venice. Il faut s’adapter à tout. Ce qui est certain c’est que je fais un son adapté au live. Si tu enregistres et réécoutes hors contexte mon droite/gauche, ça ne va pas être terrible.
SLU : Comment fais-tu alors quand tu répètes une tournée ?
Jean-Marc Hauser : Quand on travaille en studio, j’écoute, je fais mon patch mais je ne mixe pas. J’attends la première résidence dans une vraie salle pour le faire. Je travaille avec la philosophie d’un système. Si tu recherches la perfection et essaies de retrouver ce que t’as dans ton casque, tu vas perdre des heures et pourrir tes boîtes, en taillant dedans comme un porc.
SLU : Tu as quand même fait quelques retouches à Bercy.
Jean-Marc Hauser : Oui, c’est normal, certaines sont dues au système lui-même et d’autres à la salle, mais j’essaie de ne pas trop intervenir sinon il n’y a plus d’énergie. Je taille en amont dans ma console. Ce boulot me revient, et chaque salle implique certains changements. Tous les jours je demande une balance avec les musiciens pour avoir la bonne couleur. Mon mix n’est pas figé.
Un gros plan du RMS avec, oh divine surprise, le logo du Leo qui paraît dire que cette boîte serait symétrique et marcherait en deux ou trois voies, sans doute avec deux amplis pour les graves et un seul pour la partie du haut. De simples suppositions, même sous la torture personne n’a parlé !
SLU : Tu n’es pas un adepte du virtual sound check ?
Jean-Marc Hauser : Si bien sûr, si c’est possible, c’est aussi bien. J’ai aussi quelques titres à moi mais très peu. Je les écoute juste pour avoir un repère, pas pour tout changer. En festival c’est pareil, j’écoute le rendu général et je m’adapte. Je ne vais pas tenter de faire tout changer pour moi en faisant ma diva, même quand il m’arrive de tomber sur des gars pas au top. Je trouve que c’est génial d’arriver à tirer du beurre d’un truc bancal, en tous cas du beurre rance parce que parfois on ne peut pas faire autrement (rires !).
SLU : Comment trouves-tu le Leo au bout de quelques dates ?
Jean-Marc Hauser : Je connais bien le M3D et le Milo, je m’en sers depuis 10 ans. Le Leo a beaucoup plus de dynamique, une image impressionnante, une belle linéarité et une grosse couverture. N’oublions pas non plus qu’il envoie car nous tournons à 12 boîtes par côté, ce qui pour une salle comme Bercy paraît juste. 16 par côté, comme on fait avec les M3D, ce serait bien. Le sub 1100 aussi donne bien car il me rappelle le 650…
SLU : Sous stéroïdes !
Jean-Marc Hauser : (rires) Oui ! A l’époque où l’on avait du V-Dosc et que ses presets n’étaient pas encore au point, on utilisait des 650 car je n’arrivais pas à me servir des SB 218 !
Une autre vue du Leo, ici à gauche de l’image, accompagné par 12 Milo et trois Mica en downfill en charge des gradins latéraux de Bercy et garantissant du coup 160° de couverture. Remarquez grâce aux Mica qui paraissent tout petits comme le Milo est beaucoup plus large que le Leo.La fine équipe de Best et de Meyersound avec de gauche à droite Sébastien Nicolas, Cyril Ubersfeld de Best Audio et Miguel Lourtie, en charge du support technique pour toute l’Europe.
Les rites de passage du studio au live
SLU : A propos d’époque, quand tu es arrivé dans le petit monde du son live, comment as-tu été accueilli ?
Jean-Marc Hauser : Ils m’ont bien tailladé jusqu’au moment où je me suis rebellé et j’ai remis les pendules à l’heure. Quand tu sors du studio, tu ne sais pas trop faire ça alors j’ai appris…
SLU : Comment es-tu arrivé du studio à la scène ?
Jean-Marc Hauser : Un peu par hasard. J’ai travaillé dix ans en studio avec Laurent Voulzy dont le producteur à l’époque était Claude Wild. On s’entendait bien avec Claude. Je venais de mixer l’album de Laurent et de dépanner Claude pour son fils alors, en 97, il m’a dit tout de go : « tu feras Eddy Mitchell ». Ce à quoi j’ai répondu « non, je ne ferai jamais Eddy Mitchell ». J’ai fini par dire que j’acceptais mais à condition d’être bien assisté, et c’est à cette occasion que j’ai connu Freddy (Demannes NDR) et Tristan Devaux qui sonorisait beaucoup de jazz et connaissait le truc. On a tourné ensemble en MSL4 puis en V-Dosc. J’avais déjà fait un peu de live mais c’était des soirées hard rock au Gibus pour dépanner le mec de Hard Rock magazine ! J’avais deux spécialités, Voulzy et le métal (rires !)
SLU : Tu ne fais plus du rock ?
Jean-Marc Hauser : Non, les rockeurs ne veulent plus de moi car il parait que je suis trop connoté variet’. En revanche Sardou me prend car je fais du rock ! Je suis avec lui depuis 2004 !
Wilfried roule sa bosse dans le grave
Une vue de l'ensemble du système et à la fois une grande partie du catalogue Meyer Sound puisque pas moins de 5 références cohabitent : du Leo, Milo, Mica, Mina et 1100. On voit bien sur cette image les deux petites lignes de Mina très incurvées vers le bas venant doucher les premiers rangs tout comme d'autres Mina en lipfill sont posées sur le nez de scène. Bien visibles également les 5 caissons retourné à 180° et servant à rendre l'antenne de 1100 cardioïde. (Photo : Cyril Ubersfeld)Wilfried Mautret dos à la Vi6 de façade.
Toujours aussi accessible et précis dans ses propos, Wilfried Mautret a volontiers pris la suite de Jean-Marc pour nous parler plus de gamelles et moins de consoles, avec une sérénité de vieux briscard. Pourtant, ni l’artiste, ni la marque d’enceintes, ni le prestataire ne sont de petit calibre…
SLU : Je pense qu’on a une bosse dans le grave vers le tiers de la salle que ce soit à l’orchestre ou en grimpant dans les sièges latéraux.
Un des deux groupes de 3 Mina employés par Wilfried pour déboucher les premiers rangs sur les cotes à l'aplomb des lignes principales.
Wilfried Mautret : J’ai pourtant déjà taillé pas mal les Milo. C’est le Leo qui envoie fort dans le bas. Il faudrait encore écarter les deux lignes pour avoir un son plus diffus.
SLU : Oui mais tu as déjà dû remplir le centre avec des petits rappels en Mina.
Wilfried Mautret : J’aurais pu faire autrement simplement avec des JM1P ou des MSL pour déboucher devant, mais comme la scène doit être parfaitement dégagée, j’ai utilisé les Mina en accroche centrale, en lip et en front, cachées derrière des projos. Des MSL4 auraient mieux raccordé de par leur rendu plus rauque, chaud et chargé en bas médium.
La solution idéale quand la hauteur de la salle le permet, un point unique et qui plus est cardioïde d’émission de l’infra. A cet effet 5 ensembles de 3 subs 1100-LFC ont été accolés avec à chaque fois entre deux caissons face au public, un élément placé à 180° pour créer un lobe frontal. De légers délais ont enfin permis de piquer vers le bas cette antenne.
Les Mina marchent très bien mais on ne peut pas non plus leur demander, avec des 6,5 pouces, de faire le même bas que les Leo qui ont des 15” (rires !). Enfin on a essayé de ne pas trop agresser les gens des premiers rangs. Ce n’est pas un concert de rock !
SLU : Ton antenne de subs placée très haut à cause des lumières est piquée vers le bas ?
Wilfried Mautret : Oui, électriquement via quelques délais très courts, et comme tu l’as vu, elle est cardioïde. C’est la première fois que je fais ce montage mais je dois dire que je suis très agréablement surpris par le résultat. La propagation est presque déroutante. Le manque d’interférences est flagrant. Bien sûr il y a des endroits où il y a un peu trop de bas mais le son n’est qu’un compromis, et dans ce cas, tailler ne résout rien. Certaines hauteurs par exemple sont des compromis pour satisfaire tout le monde. Le bas de mes lignes doit être à 10 mètres pour ne pas boucher la vue aux gradins latéraux où prennent place les invités, mais dans l’ensemble je ne me plains pas, on est très bien servi sur cette tournée. Bien sûr l’idéal serait d’avoir 16 Leo par ligne et faire les latéraux avec la même référence d’enceinte…(le Père Noël se repose quelques jours, il vient de finir une grosse tournée, mais je vais lui en parler ! NDR )
SLU : Tu coupes à combien entre têtes et subs ?
Wilfried Mautret : Tu oublies que c’est du Meyer (rires). Tout est fait, si je puis dire, en usine. Le Leo coupe à 60 Hz tout seul. Nous n’intégrons de notre côté aucun filtre.
SLU : Tu as un preset pour ce type de montage cardio ?
Wilfried Mautret: Ah non, pas du tout. Tu prends ton MAPP Online et tu simules. Meyer commence simplement à introduire des réglages dans le Callisto pour que les courbes de phase correspondent bien entre leurs enceintes, et que le raccord soit le plus simple possible. Ils recherchent la cohérence dans le grave lorsque tu mélanges leurs gammes. Ça s’appelle le Delay Integration. On peut aussi maintenant corriger chaque sortie. Le U-Shaping remplace le True Shaping du Galileo, et ce de manière beaucoup plus fine qu’avant. On dispose pour cela de 4 bandes avec la possibilité d’avoir une pente asymétrique entre 6 dB/oct et 12, 18, 24, 30, 36 et 48 dB/oct.
”Leo rétrécit les distances”
SLU : T’en penses quoi du Leo.
Wilfried Mautret : Je suis étonné par la propagation du son. On a fait Bruxelles et jamais je n’avais eu un tel rendu tout là-haut, quelle que soit la solution retenue. Forest n’est pas un lieu facile, mais avec Jean-Marc on a eu le sentiment que la salle avait rétréci en profondeur et qu’on était plus près des boites que d’habitude. Je ressens la même chose ici à Bercy alors même qu’on est à 55 mètres du système. J’ai l’impression d’être comme au Zénith de Paris. Je trouve que, d’une certaine manière, le Leo rétrécit les distances et n’excite pas trop la salle. Ce ne sont bien sur que mes premières impressions, nous utilisons le Leo que pour la 7e fois ce soir. Je t’en dirai plus quand je l’aurai écouté en plus petit nombre et dans d’autres salles.
Avoir la fibre pour garder le contrôle
Pendant le concert, l'analyseur Flux affiche un très raisonnable 92 dBA. A droite le RMS avec que du verts partout et à gauche un petit bout de Vi6 éclairé comme un sapin de Noël, l'idéal en cette période.
SLU : Comment transportes-tu le signal vers les boîtes ?
Wilfried Mautret : Je sors de mon ”stage rack” à cour, et j’attaque un Galileo en AES qui distribue toujours en AES vers 4 Callisto, deux à cour et deux à jardin, et ce sont ces derniers qui convertissent en analogique pour les diverses enceintes. Comme la régie est assez loin des processeurs, nous avons tiré une fibre avec un FANMux pour avoir la main sur les machines et les boîtes. Le trajet est très long, et du simple CAT5 aurait été limite. Le touret de fibre fait 150 mètres, et il n’en reste pas beaucoup. La Vi6 communique aussi en fibre avec le stage car la limite est de 80 mètres en CAT5.
SLU : Vous avez, du fait des 3 tables différentes, un split à l’ancienne…
Wilfried Mautret : Oui, une entrée et trois sorties, une avant transfo pour l’alim fantôme et deux après. C’est du Jensen.
SLU : Seb (Sébastien Rouget NDR) qui mixe les retours des musiciens, travaille sur une XL8. Vous auriez pu vous raccorder simplement sur les sorties de ses préamplis DL431 !
Wilfried Mautret : On pourrait, on pourrait…Mais on n’aurait plus la main sur le gain. On pourrait aussi partager les préamplis de la Vista de Xaxa (Xavier Gendron NDR) ou ceux de Jean-Marc, mais une fois encore, nous avons préféré cette solution qui est plus complexe mais aussi plus fiable.
Si tous les gars du monde…
SLU : Quand avez-vous su que vous alliez avoir du Leo ?
Jean-Marc Hauser : On pensait repartir avec Michel en Milo. Nous avons été conviés à une démo dans le nouveau studio chez Dushow et nous avons écouté un système venu spécialement d’Europe du nord. On nous a proposé de rentrer 24 boîtes. Comme ce système nous a bottés, on a dit banco !
Je suis en tous cas ravi que Dushow nous ait accordé sa confiance pour tester le Léo, d’autant qu’on a eu quelques pointures pour nous aider à le monter ici à Paris. Je pense à David Homer et Typat (Patrick Passerel NDR). À quatre avec Freddy cela a été du gâteau, à plus forte raison qu’on ne se cache rien et qu’on se file toujours nos plans et des coups de main. Pas plus tard qu’hier, j’ai envoyé les images de la config à Bellote. On peut avoir des marques préférées, mais on avance tous dans la même direction. Et si demain je dois accrocher du JBL ou du E15, je le ferai avec plaisir. Chaque système a ses avantages et il faut donc avoir l’esprit ouvert et être prêt à répondre à n’importe quelle demande.
SLU : Wilfried, avec Jean-Marc, ça se passe comment ?
Wilfried Mautret : Super bien, c’est mon mentor, et on se dit tout très librement. Si par exemple à un moment il chargeait l’aigu au risque de faire écrêter les amplis, je le lui dirais et il réagirait sans se poser mille questions. Il sait que si je lui demande quelque chose ce n’est pas pour l’embêter ou me faire briller. On a tous le même but. La force de Jean-Marc c’est aussi de mixer en donnant de la place à chaque instrument par le biais de ses corrections, tout en construisant un mix cohérent. Quand tu veux isoler un instrument dans son mix, tu y parviens parfaitement, mais dès que tu prends du recul, tu retrouves l’ensemble. C’est certain que quand tu écoutes son mix à la maison, cela fait assez drôle et ne sonne pas comme un disque mais c’est voulu, il travaille avec ce qu’il a et pour ce qu’il a en face de lui. Il n’est pas du genre à trouver son mix mortel en râlant sur les autres s’il ne sonne pas.
L’écoute
La transition est toute trouvée. Je suis d’accord avec Wilfried, le travail de Jean-Marc est aussi épuré que précis et riche, malgré une quasi absence d’effets, et convient très bien au style voulu pour cette tournée. La batterie est massive et très présente, quasiment sans compression, et laisse avec les autres instruments parfaitement la place à la voix de Michel Sardou.
La caisse claire est remarquable, et son rendu en salle serait presque à sampler tellement il est juste. Le grave est bien exploité avec un contour raisonnable ne venant pas ralentir ou trop prolonger les frappes. L’ensemble est épais et cogne, avec une grosse dynamique totalement sous contrôle grâce aux musiciens et à l’artiste tout en maitrise, mais aussi grâce au travail de Jean-Marc qui ne quitte pas ses groupes et réagit au doigt et..au doigt dès que cet équilibre est menacé. L’idéal.
On a beau connaître les textes des chansons par cœur, l’intelligibilité n’en est pas moins totale, l’effet de la couleur du Leo dans le bas mid et médium qui prolonge naturellement la clarté de la tête Neumann bien travaillée dans le Chandler et le Distressor. Quelques bruits de vent courts sur patte trahissent le jeu de l’artiste avec son capteur et son plaisir à aller chercher du grain une fois sa voix en température, quatre chansons tout au plus le soir de notre visite.
La répartition du grave dans la salle paraît maitrisée grâce au point unique d’émission cardioïde de l’infra, si ce n’est que le Leo envoie aussi beaucoup d’énergie ce qui créé, à environ 30 mètres face à chaque ligne, une zone où le couplage assez souple entre les 1100 et les Leo charge le bas. Il suffit de sortir de l’axe des lignes pour retrouver une balance tonale beaucoup plus juste.
Comme déjà précisé dans notre précédent article, le raccord entre les Leo et les Mica ne marche pas trop, non que cette dernière boîte ne soit pas de bonne qualité, mais le saut générationnel, la couleur chaleureuse et timbrée et la réserve dynamique du Leo, rendent les Mica d’une platitude que même la plus virulente des égalisations ne rattrapera pas. Il en va de même avec le Milo même si la puissance de cette boîte est supérieure. Le médium et le haut du spectre, mais aussi la dynamique et la projection du son sont franchement différents. La faute en revient au Leo et sans doute un peu aussi au fait que le principe même d’un filtrage fermé à la Meyer rend difficile la cohabitation de ce nouveau gros cogneur avec ses prédécesseurs. Quoi qu’il en soit, son association avec le son de Jean-Marc Hauser est une réussite et devrait assurer sa promotion tout au long de la tournée de Sardou en 2013.