La surprise est de taille. De l’ancienne salle de french cancan, de boxe, de théâtre, d’opérette, de strip-tease et qui a vu sur le tard défiler des stars mondiales de la musique accueillies en plein cœur de la capitale pour des shows mémorables y compris pour les riverains, le SPL a ses raisons que la raison ignore, il ne reste que le charme Art nouveau.
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La salle vue depuis la scène avec au sol la régie, légèrement surélevé le bar et au-dessus le fameux balcon VIP avec ses rampes et rambardes en fer forgé. Tout au bout à gauche du balcon on devine la machine à brouillard, pas très discrète à cause du ventilateur mais l’emplacement est le meilleur.
De gauche à droite Joe Addington l’un des deux régisseurs généraux avec Sylvain Gilbert (non représenté), Julien Depardieu, Christelle Gioanni et Abel Nahmias.
Les deux repreneurs Julien Labrousse et Abel Nahmias, déjà propriétaires du Trianon adjacent, ont tout rasé et décaissé, et il aura fallu 2 ans et demi de travaux et 8 millions d’euros pour rebâtir aux normes actuelles une vraie salle de spectacle avec balcon VIP et bar surélevé, d’une jauge de 1390 places debout et à venir 200 de plus une fois qu’une issue de secours supplémentaire sera finalisée. Une salle sacrément rock et jolie à la fois.
Cette visite a été menée tambour battant (plutôt Ableton le jour de notre visite..) par Cristelle Gioanni la Directrice d’exploitation des lieux, Abel Nahmias co-propriétaire et Julien Depardieu Responsable son. Merci à tous les trois pour l’accueil et le temps.
SLU : Le besoin de tout rebâtir après l’incendie en 2011 est dû à quoi ?
La vieille charpente durant la démolition. Derrière la grue se trouve l’emplacement de la future scène et encore derrière et orienté perpendiculairement, le Trianon.
Abel Nahmias : La charpente métallique a chauffé et a perdu ses propriétés, il a été nécessaire de tout refaire.
On a donc repris les codes artistiques d’époque mais pas forcément à l’identique car la salle a pas mal évolué au cours de son existence et la refaire à l’identique n’aurait pas eu de sens. On a privilégié la pérennité, la solidité et l’isolation phonique quitte à ce que la structure visible soit désormais un décor. Il reste du métal porteur mais il est intégré dans les murs.
La nouvelle charpente en train d’être assemblée, les murs noircis ayant fait l’objet d’un important étaiement durant le chantier.
SLU : L’isolation permet une pleine exploitation concert ?
Abel Nahmias : Oui absolument, nos murs acoustiques font 80 cm d’épaisseur. Les émergences, c’est du passé.
On a tout rasé, creusé pour disposer d’une scène mobile et reconstruit à neuf. L’Élysée Montmartre est une salle qui a 3 ans d’âge et 210 ans d’histoire !
Une vue en coupe de l’escalier et du foyer
On a aussi profité du décaissement pour échanger avec le commerçant qui fait le coin, des mètres carrés au rez-de chaussée contre le 1er étage où nous disposons désormais d’une salle avec des fenêtres donnant sur le boulevard de Rochechouart.
Le fameux escalier qui donne accès à la salle depuis la rue a aussi été élargi, adouci dans sa pente avec une plateforme en son milieu et est revêtu du même bois qui équipe la salle. Il ne fait plus peur (rires!).
La salle loin d’être finie, le ballet des systèmes commence. Les subs sont posés devant la scène là où aujourd’hui ils sont « accrochés » sous le plateau et apparaissent quand ce dernier est levé.
SLU : La salle est louée toute équipée. Comment s’est effectué le choix du système ?
Abel Nahmias : Ce choix était un des enjeux de départ. Il s’est fait parmi de nombreuses marques et après une écoute. Il est important de noter que nous sommes déjà équipés en d&b au Trianon et nous en sommes très contents.
Le V ayant été le gagnant de cette écoute, nous nous en sommes équipés et nous avons ensuite commencé la fastidieuse phase d’amélioration du rendu en salle notamment en traitant les murs.
SLU : Vous avez un peu travaillé à l’envers…
Abel Nahmias : En quelque sorte. Nous avons commencé sans avoir fini toutes les études acoustiques.
Des recommandations avaient été faites et suivies en phase de construction, mais moins en termes de traitement de la salle comme de la fosse ce qui fait que nous avons eu une courbe d’apprentissage et d’adaptation qui a duré deux ans (sourires).
La ligne de V à jardin, 6 V8 et 2 V12. On aperçoit un second moteur de levage en retrait utilisé pour des essais pas assez concluants de subs en accroche.
La salle a reçu un traitement spécifique sous la forme de panneaux qui se fondent bien dans le décor et ont sensiblement amélioré le rendu. La scène sur vérins qui comporte trois étages conçus pour y stocker les chaises de la salle a aussi été traitée avec de la laine de roche pendue en mode bass trap ce qui a réduit les résonances.
Cristelle Gioanni : Nous n’avions pas les chaises au départ ce qui rendait la fosse très sonore.
Abel Nahmias : La scène télescopique apporte un vrai confort de travail et accélère l’accueil, en revanche dans une salle de la taille de la nôtre, ce n’est pas idéal d’un point de vue sonore si on ne traite pas le volume vide en dessous.
SLU : Le système a bougé ?
Julien Depardieu : Bien sûr ! Au départ il a été accroché aux IPN les plus extérieurs et il était trop ouvert. On a fait souder d’autres IPN pour le recentrer et on l’a aussi baissé. Au même moment on a fini de déployer les absorbants ce qui a ramené le TR à une moyenne de 1,3 s là où avait près de 3 s à l’origine.
Les panneaux entiers du plafond ont aussi été modifiés et divisés en 4 éléments en quinconce dont deux centrés sur 500 Hz qui est la fréquence de la salle, avant qu’un tissu ne les uniformise. Les autres panneaux sur les murs comportent un absorbant pleine bande. Après avoir raccourci le TR on a à nouveau recentré le système pour gagner en image au sol et moins exciter la rosace sur le balcon.
A l’heure actuelle la boîte du haut vient lécher les pieds des VIP (rires), mais c’est prévu que nous rentrions une paire de Y10P pour apporter un peu de vie à ce balcon. On a bien entendu du son, mais l’idée c’est de le redéfinir un peu.
Une vue de la salle et de ses panneaux acoustiques épousant la forme des moulures sur les murs latéraux comme sur le plafond.
Abel Nahmias : Lors de la reconstruction de la salle on a souhaité avoir la polyvalence du Trianon où les sièges sortent du sol. L’acousticien qui a travaillé sur l’Élysée a fait son étude avec des sièges qui n’ont jamais existé puisqu’on a fait le choix du tout debout. Deuxième raison pour laquelle on a mis du temps à optimiser l’acoustique, nous voulions de la patine sur les murs comme aux Bouffes du Nord et ce choix esthétique nous a freiné dans le traitement qui, par définition, se pose sur les murs.
Un passage de câbles par des trappes reliant l’emplacement de la régie face à celle des retours et, sur la gauche, au local technique / TGBT.
SLU : Tout ça c’est le passé On sent que la salle est désormais très saine. Le système est sur moteur, c’est donc possible de venir avec le sien ?
Julien Depardieu : Les moteurs sont dus à notre recherche de l’endroit et de la hauteur idéale, et cela facilite aussi la maintenance, mais effectivement on pourrait le mettre sur élingues.
Cristelle Gioanni : On fait notre possible pour éviter ces changements qui nous sont demandés très rarement et qu’on refuse.
Julien Depardieu : Hier un groupe est arrivé avec le sien, l’équipe son est montée, a vu ce qu’on avait et a laissé son bois dans le camion (rires).
SLU : La salle permet donc une exploitation dans les normes du nouveau décret de 2017, 102 dBA et 118 dBC en LEQ 15 minutes ?
Cristelle Gioanni : Absolument, nous n’avons plus l’ombre d’une émergence et bien entendu notre système est parfaitement en mesure de répondre à ce cahier des charges sonore.
Dans le local technique sous le rack d’ampli d&b on retrouve le cœur du système de mesure, de limitation et d’enregistrement des niveaux AMIX SNA50-3R
Abel Nahmias : On s’est peut être cherché un peu entre décor et acoustique, mais en ce qui concerne l’étanchéité de la salle on a dès le départ mis la barre très haut. L’époque des 95 dBA c’est bien du passé. On n’a aucune limitation ni le jour ni la nuit.
Julien Depardieu : Nous avons investi dans une paire de SL-Sub en complément des V-Sub et avons refait des mesures d’émergence qui se sont révélées négatives.
On est étanche y compris à l’infra. Rien ne sort de la salle, ni de salle en salle puisque les deux communiquent et encore, si on voulait aller encore plus loin on le pourrait puisque les ouvrants de salle en salle ne sont pas spécifiquement phoniques.
SLU : Tu mesures juste le système ?
Julien Depardieu : Ah non, j’ouvre les sides et 8 wedges. Même si ce n’est qu’un CD, ça ajoute une bonne dose de pression et ça colle plus à la réalité de l’exploitation de la salle.
Du son et du bon
Les amplis du système principal/subs/rappels, D80 et un D20
SLU : Parlons un peu technique et commençons par le son
Julien Depardieu : Le système est le V de d&b avec 8 têtes par côté, 6x V8 et 2x V12. Les deux V12 sont assez bas pour se passer de lip-fills. Les subs sont de deux types. 12 V-Sub en 2x 6 et 2 SL-Sub aux deux extrémités pour apporter un renfort en infra typiquement pour l’Electro.
Le système est traité en Array Processing. Les in-fills ou lip-fills si on joue avec des crashs sont 2x Y10P. Les retours disposent de 12x wedges Max2, un sub B6 pour les batteurs et de sides / retours DJ avec 4x V-Sub et 2x V7P.
L’amplification du système prend place dans notre local technique / TGBT avec les stage racks, les gradateurs et les diverses baies de brassage.
Nous proposons deux consoles Midas Pro2 avec deux DL431 et, pour chaque console, un DL155 avec 8 in et 8 out pour la face et un DL151 avec 24 sorties pour les retours. Les amplis des retours sont dans un rack mobile près de la console.
La scène en train d’être équipée. Le mother gril et une perche sont descendus. On distingue le système et les deux sides en V-Sub et V7P. La partie noire au sol, correspond à la zone télescopique de la scène.
SLU : C’est l’idéal les DL431 pour l’accueil et même pour une éventuelle captation…
Julien Depardieu : Ce sont des super produits. On joue en stage commun mais avec des vrais gains séparés puisqu’au cœur de ce stage il y a 3 pré-amplis derrière chaque prise d’entrée. Autre avantage, on ne fait qu’un line check depuis face ou retours. Si ça marche chez l’un, ça marche forcément chez l’autre.
Les deux DL431, du son anglais et un couteau suisse, rien d’européen donc, mais sans doute ce qu’on fait de mieux pour partager du très bon son entre face, retours et un troisième larron habituellement dans un gros car.
SLU : Pas beaucoup d’effets ?
Julien Depardieu : Non, la très grande majorité des artistes arrive avec la régie complète, en revanche on dispose de micros pour pouvoir repiquer 2 groupes complets. Des kits standard et beaucoup de DI car on nous en demande beaucoup. Nous n’avons en revanche pas de HF, cela passe dans les compléments quand on nous en réclame.
SLU : Les réglages de l’Array Processing ?
Julien Depardieu : Très légers. On lisse la courbe de réponse et cela améliore le bas médium et ajoute de l’homogénéité dans la restitution. Quand on fournit un shoot il est, en revanche, sans AP, et nous avons aussi un preset où il est mis hors service pour les techniciens qui nous le demandent, et garde la mise en phase des subs. On peut ainsi comparer avec et sans mais, objectivement, personne ne nous a jamais demandé de by-passer l’AP. On a aussi trois presets qui compensent les petits écarts de température et d’hygrométrie mais qui sont minimes, la clim et le renouvellement sont très efficaces.
L’AP lisse mais pas que, le SPL est tenu dans une enveloppe de 6 dB entre l’avant et l’arrière de la salle.
Le rack dédié sur le plateau aux connections et aux rocades entre face, retours et local technique.
SLU : Combien de lignes te relient au système?
Julien Depardieu : Nous avons 24 paires AES qui vont de la régie face à celle retours en passant par le local technique. Je peux donc séparer le gauche/droite, les subs, les front-fills et si nécessaire et quand cela sera opérationnel, le délai du balcon. Ces lignes AES permettent de faire passer l’intercom avec les retours. Enfin, car ça nous arrive en événementiel, on peut mixer la face depuis la scène.
SLU : Tu as aussi du RJ45 ?
Julien Depardieu : Oui bien sûr. 2 réseaux qui vont aux stages, 2 qui vont sur scène eu une dernière ligne qui aboutit aux amplis pour le R1. Pour toute demande, nous avons une goulotte qui traverse la salle et qui s’ouvre par des trappes au sol. En dernier recours nous avons un 48 paires analogiques (rires) Il a servi deux fois !
SLU : 30 mètres de long ça sonne encore ;0)
Julien Depardieu : C’est important pour l’accueil. Une fois on a eu une console analogique et l’autre, l’ingé son a souhaité placer ses stages en régie…
SLU : Pour les retours ?
Est-ce l’effet monte-charge, mais la bonne humeur règne !
Julien Depardieu : Notre plateau mobile est bien équipé, on a des rocades entre deux trappes qui apportent du secteur, véhiculent 48 paires micro, 4 lignes de retours en 2 points (tous nos wedges sont en passif), et deux lignes en NL4 essentiellement pour les sides.
A jardin, l’espace de dégagement est aussi télescopique, ça permet de dégager et de stocker plus facilement, en faisant rouler directement depuis la scène puisqu’il monte, en cas de besoin, à la même hauteur.
Autre nouveauté du nouvel Élysée Montmartre, nous avons un monte-charge qui communique avec le Boulevard de Rochechouart et une ventouse de 20 mètres devant l’entrée pour y placer les porteurs.
Ca change la vie d’autant que comme le Trianon n’a pas de monte-charges, l’accès arrière qui communique avec les deux salles leur est vital et avant ça créait des embouteillages !
Au fond de la mine il y a des vis et des subs…sans fin
Nous descendons dans le vide sous la scène pour apprécier les solutions déployées pour absorber le plus d’énergie possible et avoir une vue imprenable sur des subs et des vis sans fin. Surtout les vis sans fin, les subs sont placés en hauteur et peu accessibles.
Le châssis métal dans lequel coulisse une sorte de monte charge dont le haut constitue la scène et en dessous duquel se trouvent deux étages, un portant les subs et le second qui a été rempli de panneaux absorbeurs dessus et dessous.
SLU : Comment mélange-t-on des subs différents ?
Julien Depardieu : Dans Array Calc il est possible de simuler d’abord un arc sub, ce que nous avons ici, mais en plus avec des modèles de subs différents en regardant tout de suite les éventuelles interférences. On a commencé en alignant les 12 V-Sub en arc et rapidement nous sommes passés en 6x 2 en les empilant. On gagne vers l’avant, vers l’arrière et pas mal d’impact. On était à 0 avec le système, depuis on est à -6 dB.
Le SL-GSub de cour posé sur un côté ce qui correspond sensiblement à deux V-Sub empilés. Le bois au dessus, n’est autre que le sol de la scène.
Il nous manquait malgré tout un peu d’énergie dans infra pour répondre à la demande des musiques actuelles car le V-Sub s’arrête vers 40 Hz, donne beaucoup d’énergie entre 60 et 80 et qu’on en perd un peu à cause de la fosse, on a donc ajouté 2x SL-Sub ce qui y remédie et rallonge en plus l’arc.
SLU : Quel est l’espacement entre stacks ?
Julien Depardieu : Les centres acoustiques sont espacés de 1,60 m pour garder le plus possible contrôle vers 100 Hz. On a beaucoup fait d’essais avec Pierrot (Pierre Scalco d&b France) y compris en posant les subs dehors et en les accrochant mais c’est ainsi qu’on a les meilleurs résultats. L’Arc est ouvert à 65° mais j’ai un second preset disponible à 80° pour atténuer un peu le point chaud en régie et éviter que cela ne suscite trop d’envie de corriger.
SLU : Est-ce que les absorbeurs ont amélioré le rendu du grave ?
Julien Depardieu : Oui, même si c’est difficilement quantifiable ne serait-ce qu’à cause de la hauteur de la scène qui change à la demande de chaque prod or un sub, même cardioïde, rayonne aussi au dessus, au dessous et nous en avons 14 de deux types différents. Mais ça va mieux !
Une vue en mixed Sub-array avec la très belle langue d’infra à 40 Hz et la non moins belle distribution à 80Hz
Retour à la régie de la salle « moulures, parquet, cheminée »
SLU : Les subs étant « accrochés » sous la scène qui est mobile, comment fais-tu les rares fois où tu joues à plat ?
Julien Depardieu : Très rares. Je me sers des 4x V-Sub dont nous disposons pour les side. Et il manque un peu de bas. (rires)
SLU : Comment sont coupés têtes et subs ?
L’égalisation actuelle du système principal, on dit bien actuel car par définition, cela peut changer. Il correspond à une exploitation au niveau concert.
Julien Depardieu : Les V sont en large bande. Les V-Subs sont coupés à 100 Hz et les SL-Sub sont en mode Infra. On a atténué quelque peu autour de la fréquence de raccordement entre têtes et subs et pas mal travaillé autour des 500 et 560 Hz pour gommer ce qui reste de gênant malgré le très bon travail des panneaux, en revanche nous laissons à l’appréciation des mixeurs qu’on accueille pour le reste du spectre. Selon nous le système fonctionne bien ainsi. Le micro de mesure ne fait pas tout, il faut que ça sonne aussi.
SLU : Quels accès ont les techniciens accueillis ?
Julien Depardieu : Total. Le système est ouvert et on est là pour les aider. J’ai vu passer des corrections parfois étranges par la non prise en compte du niveau. Ce qui peut être plaisant à 85 dB ne l’est plus à 100 et nous sommes là pour l’expliquer aux mixeurs qui ne connaissant pas tous la salle. On nous a demandé dernièrement de passer les SL-Sub à 0, mais à salle pleine nous sommes revenus à -3 qui est selon nous le bon ratio.
Le micro de mesure officiel assez bien placé dans une arche pour donner des valeurs proches de la réalité sans être trop influencé par le public. Un offset ajoute quelques dB rendant difficile de trouver un endroit dans la salle où l’on puisse avoir une pression supérieure et imputable au système. Un offset peut être un peu trop prudent.
SLU : Vous avez un sonomètre avec son enregistreur ?
Julien Depardieu : Oui, et nous sommes très attentifs à faire respecter la norme des 102/118 en Leq 15 minutes. Dans une salle comme la nôtre et avec un système moderne et bien calé, c’est largement suffisant.
Les 3 dB de moins ne posent aucun problème d’autant que l’intégration sur 15 minutes donne pas mal de liberté. Il faut juste apprendre à travailler différemment. Ceci dit, il faudrait que les appareils de mesure stockent aussi une sortie de la console pour pouvoir discriminer ce qui a occasionné la pression mesurée entre le système et par exemple le public.
J’aime pas les photos. Maiiiiiis si, tu verras
SLU : Comment es-tu arrivé dans l’équipe son de l’Élysée ?
Julien Depardieu : Je ne viens pas de très loin, du Trianon ! Quand Grégory Bertrand a lancé le projet, comme pour le Trianon, il m’a impliqué sur le montage et puis l’exploitation pour gérer les équipes et le matériel.
Je tourne aussi pas mal sauf cette année où je me dédie plus à l’Élysée. Nous sommes en tout 6 pour l’audio mais nous avons avec Yann Lemetre un peu plus collaboré avec les équipes de d&b pour finaliser l’aménagement de la salle et le calage du système.
Cela dit on tourne et on alterne assurant à tour de rôle l’accueil, la face et les retours. Cela permet d’être à jour concernant les changements intervenus dans la salle et de bien maitriser chaque poste.
Julien à droite avec le mixeur de Tété se baladant avec sa console Yamaha, son rack d’effets et son stage rack. Le fly de la Midas d’accueil est en place au cas où il y ait une première partie et récupère une sortie AES de la Yam.
Nous laissons Julien aux mains de l’équipe de Tété qui se produit le soir même de notre visite, l’occasion d’apprécier la gentillesse, la disponibilité et la compétence des équipes lumière, son et régie générale de l’Élysée Montmartre.
Ca travaille vite, bien et avec le sourire. Le soir même nous assistons à une partie de son show hélas compromis par une pédale récalcitrante sur sa guitare et qui de fil en embrouille a fini par faire perdre à Tété celui avec son public. Le peu que nous avons pu entendre respire la qualité et la couverture des têtes comme des subs est large et régulière.
Tété en plein show devant son public.
Nous sommes revenus quelques jours plus tard pour un show très DJ de Craig David histoire de prendre une volée de bois allemand dans les tripes. Mission accomplie. Le V colle comme un gant à cette salle et malgré l’absence des deux SL-Sub repartis dans l’attente que la paire « officielle » ne soit livrée mi-juin, la pression dans le bas et son impact ont laissé peu à redire.
Une mesure non calibrée dont il ne faut prendre qu’une tendance. Il y a ce qu’il faut sous la scène malgré le fait que les 12 V-Sub n’étaient pas soutenus par les deux GL-Sub le jour de notre passage.
Il y a de l’énergie à revendre et le fameux grave qui fait vibrer les pantalons avec des notes de synthé entre 40 et 65 Hz, pile dans la zone où le V-Sub se balade frais comme un gardon teuton.
Un bon point aussi pour le calage et le déploiement mécanique du système. Le boulet est quasiment omniprésent et il faut vraiment se désaxer près de la scène pour sortir des V et des V-Sub, partout ailleurs la pression est constante.
La salle est saine et le headroom plus que généreux quand on voit cette mesure prise à la volée durant un titre, il est vrai, particulièrement chargé.
Craig David durant son « set », seul avec un Ableton déguisé en régie DJ.
L’Élysée Montmartre est revenu dans la danse et offre au pied de la butte un espace pro, équipé aux petits oignons et pétri de charme. 1400 places debout, soit 2800 oreilles et d’yeux ravis à quelques mètres des artistes et des bars, ça change des grandes salles toutes noires…
Et d’autres informations avec les liens ci-dessous pour :
Les équipes
Propriétaires – Gérants : Abel Nahmias – Julien Labrousse
Equipe son : Julien Depardieu, Yann Lemetre
Equipe Régie Générale : Joe Addington, Sylvain Gilbert
Direction d’Exploitation : Cristelle Gioanni
Responsable Technique : Jerome Colautti
Responsable Son : Julien Depardieu
Responsable Light : Stéphane Sarlat