Innovation Prolight + Sound

C’est officiel, MIDAS lance la PRO X

Comme Soundlightup vous l’a annoncé dès la mi-décembre grâce à Stéphane Plisson, un ingénieur du son très proche de la marque, Midas vient de présenter officiellement à Francfort la PRO X, sa nouvelle console haut de gamme. Stéphane nous a par ailleurs confirmé en avoir acheté une sous forme d’upgrade, sans doute la première livrée en France.

Le nouveau moteur Neutron de la PRO X permet la gestion de 800 canaux audio qui peuvent être routés en point par point, un routing par ailleurs asservi aux scènes. Telle quelle, la PRO X offre 168 entrées et 99 mix ou 103 canaux de sortie simultanément dans un châssis qui ne dépasse pas 150 cm de large. Cette compacité est un atout considérable quand l’espace fait défaut mais qu’une grosse puissance de mixage est requise..

Midas PROX

L’architecture basée sur la norme AES50 permet d’évoluer vers un réseau transportant un total de 288 canaux  d’entrée et 294 canaux de sortie. L’adoption de protocoles IP tels que le Dante et le CobraNet au travers d’un convertisseur comme le Klark Teknik DN9650 offrent une intégration encore plus poussée.

Les 99 bus de sortie de la PRO X peuvent être affichés sur la surface comme 24 mix mono ou stéréo à la fois. Chacun de ces mix dispose de son switch LCD de sélection multicolore affichant des caractères alphanumériques, sans oublier un bargraph LED a 11 gradations.

Le nouveau moteur audio Neutron est le fruit d’un programme de recherche ayant duré trois ans et tire avantage de la dernière architecture FPGA et MIMD (multiples instructions, multiples data) avec une capacité de calcul audio de 108 gigaflops autorisant le traitement simultané de 271 canaux à 96 kHz et 40 bits en virgule flottante, une puissance trois fois supérieure à celle d’autres marques garantissant de fait sa pérennité. Le rack hébergeant le moteur est équipé d’une triple alimentation redondante, interchangeable et identique à celle équipant la surface PRO X.

Chaque canal d’entrée dispose d’un réglage de délai, d’un passe-haut et un passe-bas, d’un point d’insert, d’un noise-gate asservi en fréquence, d’un compresseur avec 5 choix d’algorithmes et enfin d’un égaliseur paramétrique à 4 bandes avec un quadruple choix pour les bandes grave et aigu permettant de recréer le son analogique Midas. Le gain d’entrée est double. Un premier réglage gère le gain des étages d’entrée analogiques, le second le gain numérique permettant un dosage optimum de la couleur propre à des circuits dérivés de ceux équipant des tables comme la XL4.

Les 29 faders motorisés équipant la surface sont garantis comme pouvant effectuer un million de mouvements. L’automation peut stocker jusqu’à mille scènes (snapshots) gérant les paramètres audio, le routing du réseau, la configuration des racks d’effets de bord et le format de la console elle-même.

Les effets de bord sont au nombre de 48 et vont du double délai, modulation stéréo et autres compresseurs multibande à des réverbérations. 24 d’entre eux peuvent être utilisés simultanément. Ces effets sont spécifiquement conçus pour la PRO X et tirent donc pleinement parti du système de compensation automatique de latence, ce qui garantit une phase parfaite, que ces derniers soient insérés sur les canaux ou utilisés en mode départ et retour. 36 égaliseurs 31 bandes émulant le DN370 peuvent être insérés sur n’importe quelle sortie.

« La PRO X offre un nombre de canaux d’entrée et sortie inégalé, une flexibilité et une compatibilité avec le reste de la gamme à un prix de vente tel que tout utilisateur potentiel attentif à son budget pourra s’offrir sa Midas » précise Shawn Watts, VP Music Group Professional Division sales.

« Un autre avantage exclusif réside dans la possibilité offerte aux possesseurs de Pro3, Pro6 ou Pro9 de faire une mise à niveau vers la PRO X en remplaçant simplement certains panneaux de leurs surfaces, le moteur Neutron, tout en continuant à utiliser leurs racks d’entrées/sorties. La PRO X est la première à offrir cette capacité et démontre une fois encore, pourquoi Midas est leader sur le marché des tables numériques et analogiques »

Il sera enfin possible de préparer ses shows à l’avance soit en utilisant une autre console Midas, soit grâce à l’éditeur offline tournant sur Mac OS X. Les fichiers de sauvegarde des shows ont une compatibilité montante et descendante pour l’ensemble de la gamme Midas.

La Midas PRO X sera disponible avant la fin 2014 au prix indicatif (surface de contrôle + rack DSP) de 41,900 dollars US. (Les modules d’entrées/sorties sont en supplément)

Notez aussi que qu’il est possible de faire évoluer les Pro 6 et Pro 9 en Pro X.

 

Débuts US du K2 L-acoustics

Thunder Audio attaque 2014 en force et en K2

Un des principaux prestataires audio nord américain, basé près de Chicago dans le Michigan, vient de recevoir son premier kit de diffusion L-Acoustics.
Peu après la 25e cérémonie de remise des Pollstar Awards à Nashville où ils concouraient dans la catégorie « Prestataire audio de l’année », Paul Owen et Tony Villarreal, respectivement vice-Président et Président de Thunder Audio, annoncent la mise en parc de leur premier système L-Acoustics basé autour du tout nouveau K2.

L'équipe de Thunder Audio

L’équipe de Thunder Audio posant devant une partie du kit de K2 fraîchement livré.

Le système comporte 36 têtes K2 et 6 Kara, huit renforts de grave K1-SB compatibles avec les K2, 18 subs SB28, six ARCS II à courbure constante et 10 LA-RAK, chaque rack comportant trois contrôleurs amplifiés 4 canaux LA8. Cet important investissement constitue l’un des tout premiers déploiements du K2 aux États Unis.

Thunder K2

Posant face à quelques-unes des 36 têtes ayant traversé l’Atlantique, Paul Owen VP de Thunder Audio et Tony Villarreal, Président, à droite.

L’équipe dirigeante de Thunder audio a pris la décision d’ajouter les produits L-Acoustics à son parc après une écoute très approfondie du K2 dans les locaux du fabricant à Marcoussis en France. La réputation du K1, très apprécié en tant que système principal pour des exploitations de grande envergure, a aussi pesé dans la balance lors du choix du k2.

« Jusqu’à présent, nous avons toujours subordonné le choix d’un système à un besoin spécifique ou encore aux desiderata d’un tourneur » précise Paul Owen. « C’est donc la première fois que nous passons commande en nous basant uniquement sur la certitude d’être dans le vrai avec un produit à fort potentiel. La réputation du K1, et les deux décennies de suprématie du V-DOSC, ont fini par nous convaincre de nous équiper en K2 dès son lancement, afin d’offrir à nos clients le meilleur choix possible ».

 » Avec sa taille raisonnable, son poids plume de 56 kg et sa puissance exceptionnelle, le K2 représente le meilleur choix pour nombre de nos clients en événementiel, concert ou autres. » ajoute Tony Villarreal.  » Le son est absolument remarquable. Nous avons conduit des tests comparatifs avec quatre autres systèmes de notre parc et avons trouvé le rendu meilleur et plus actuel.

Nous avons le sentiment que cette boîte va rapidement être la plus recherchée au point d’avoir dès à présent passé commande de 48 K2 supplémentaires à livrer début 2015 « .

Tony Villarreal et Paul Owen semblent aussi avoir jeté leur dévolu sur le K1. « En plus d’être un remarquable système à part entière, le K2 se révèle être la meilleure étape en vue d’acquérir le K1 » déclare Owen. « Le fait de pouvoir accrocher du K2 en tant que complément latéral dans un système pour des jauges comme les stades est l’une des premières raisons qui nous ont poussés à nous intéresser à lui.

Un certain nombre de clients ont spécifié du L-Acoustics et avec le K2, et peut être bientôt le K1, nous allons être en mesure de leur donner la qualité de service qui a fait notre réputation, mais aussi les modèles qu’ils recherchent. »

 

Les trois casquettes de Joachim Olaya

Festival Beyond my piano aux Bouffes du Nord

Tout est passionnant, le piano très bien rendu, le théâtre des Bouffes du Nord, les 22 points d’émission pour habiller cet espace, la complicité d’Audio Technica et surtout la passion communicative de Joachim…

Festival Beyond my piano aux Bouffes du Nord

Premier choc, les Bouffes du Nord, une salle vraiment à part, un lieu assez magique et à la fois très dur à mettre en son de par sa forme, sa hauteur et surtout l’absence de matériaux ou d’une architecture aptes à absorber ou à diffuser finement le son.
Autant dire que le challenge qui attend Joachim Olaya est de taille, lui qui en plus porte deux casquettes, non trois : Ingé façade, ingé retours et directeur artistique du festival Beyond my piano.

Les répétitions battent leur plein quand nous arrivons dans les lieux, ce qui nous permet d’écouter et d’observer à notre guise la rencontre entre les deux groupes, les français d’Aufgang et les allemands de Brandt, Brauer, Frick qui composent le plateau du soir, une rencontre débutée le matin même, ce qui ajoute encore au piquant de la situation.

Une vue du théâtre des Bouffes du Nord

Une vue du théâtre des Bouffes du Nord où l’on voit bien la construction élisabéthaine avec ses 3 balcons et un cadre de scène, le dernier balcon étant fermé au public et réservé aux projecteurs.

Vue d’ensemble Backline, régie et diffusion

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Ce ne sont pas moins de deux batteries, deux pianos acoustiques / synthés et deux ensembles de synthés et groovebox qui jouent ensemble au travers du son de salle et de quelques bains de pieds. 48 lignes prennent la direction d’une console Yamaha CL5 placée sous le balcon et face à la scène circulaire débordant du cadre.

Les 6 musiciens eux-mêmes se répartissent entre le cadre de la scène et l’avant-scène, voire pour les deux batteurs sur le parterre où sont installés les premiers spectateurs assis sur des coussins face à quatre UP Junior Meyer rééquilibrant quelque peu l’inévitable indigestion de futaille et de ferraille. Le grave est confié à deux vaillants 600HP Meyer posés au sol de part et d’autre du cadre de scène, assez près des pianos, ce qui compliquera d’autant leur repiquage.

Le set

Le set des claviers et autres boîtes à effets de Brandt, Brauer, Frick, la console Midas faisant partie intégrante des instruments, ses égaliseurs du moins, très sollicité par les deux artistes.

Le reste de la diffusion est basé sur une multidiffusion intelligente et inévitable vu la nature des lieux avec un renfort en Meyer, du L-Acoustics pour les surrounds et une installation fixe en Amadeus. Tout ce petit monde s’harmonise plutôt pas mal, aidé en cela par les lieux très réverbérants et par la pression générée par les deux groupes eux-mêmes. La localisation du son est aussi aidée par la présence d’UPA1C posés sur chaque sub.

Les gradins de l’orchestre sont balayés par deux Amadeus MPB400, et il en va de même pour le premier et deuxième balcon. Une seconde paire d’UPA1C est accrochée dans le cadre de scène au-dessus des groupes et arrose droit devant, une fois encore dans le but de re-spatialiser le son bien au centre et couvre largement au-delà du 1er balcon. A l’arrière de chaque gradin, à l’orchestre mais aussi aux deux balcons, une paire de 8Xt joue avec les formes circulaires de la salle pour véhiculer un signal surround le long du mur arrière en stuc, ce qui donne une profondeur très intéressante.

Joachim envoie dans ces enceintes un mix d’effets et de sources, sans doute de beaux restes de l’IRCAM où il a travaillé.

La diffusion “surround”

Joachim en plein mix

Joachim en plein mix, bien plus qu’un équilibrage entre sources, une vraie création sonore avec une spatialisation réussie dans un lieu pourtant pas facile à gérer.

SLU : Tu mets quoi précisément à l’arrière ?

Joachim Olaya (JO) : “Je mixe certaines sources plus à l’arrière qu’à l’avant. Je me sers des 8Xt à fond avec plein d’effets, c’est un surround indirect et simplifié !

SLU : Expliques-nous un peu ta paire d’enceintes pendue dans le cadre de la scène et suspendue au-dessus des artistes.

Joachim Olaya : A force de faire des concerts ici, j’ai imaginé cette solution de cluster central en Meyer, plutôt destiné au premier et au deuxième balcon, et qui est bien complété par les Amadeus jouant plutôt le rôle de front fills.

SLU : Tu as aligné tout ce petit monde ou bien tout est à 0 ?

Joachim Olaya : Non, tout est aligné sur le cluster suspendu qui est le point le plus lointain. Le but du jeu ici c’est de faire un joli mélange entre la scène et la diffusion. Pour ça, une multidiffusion est selon moi l’idéal. Lors de certains festivals, ils mettent des line source dans cette salle. Je ne trouve pas ça mortel, et je ne l’ai jamais fait. Le plus important c’est de réussir le couplage entre scène devant et scène lointaine, sans oublier que les musiciens jouent “dans” la diff et s’entendent aussi avec elle.

Voici comment faire des lipfills du plus bel effet

Voici comment faire des lipfills du plus bel effet et remettre du piano et des synthés dans un océan de batterie, de bons vieux UPJ, d’autant plus que du public à pu s’installer au sol sur des coussins devant les gradins !

La diffusion de cour à l'orchestre

La diffusion de cour à l’orchestre avec posée sur un HP600, une UPA1C. Comme quoi il faut toujours garder dans son dépôt quelques références indestructibles et indémodables.


SLU : Qui fait les retours ?

Joachim Olaya : Justement c’est moi. Je ne pense pas que quelqu’un ait joué ici avec deux techniciens face et retours. Je crois même qu’aux Bouffes ils n’ont jamais mis une régie retours, tellement le son des retours doit être cohérent avec la face et doit jouer le complément à ce qui sort de la diffusion.
Les retours viennent juste préciser ce que la façade brouille car certains musiciens ne sont pas dans le champ direct des enceintes. Il faut composer avec tout ici, en finesse.

La scène avec l’ensemble des instruments

La scène avec l’ensemble des instruments des deux groupes intimement mélangés. Chaque batteur a droit à son wedge.

On Bouffe du piano !

SLU : Ca ne doit pas être évident de repiquer des pianos qui sont ainsi enchâssés entre des subs et des têtes…

Joachim Olaya : Non, d’autant que j’aime bien la prise piano avec beaucoup de capteurs. Hier je suis monté à 9 micros pour un concert plus classique même si amplifié. Ce soir j’en ai placé 3, plus des capteurs et le Silent, puisqu’à jardin j’ai un Yamaha Silent. A cour aussi j’ai un Silent mais je ne peux pas m’en servir car c’est un nouveau modèle qui vient de sortir et qui, lorsqu’on commute sur les sons internes, bascule automatiquement la mécanique et le son acoustique sur silencieux. Tu ne peux pas coupler les deux alors que sur l’ancien tu as le choix. Du coup j’ai remplacé cette option Silent à cour par deux micros contact sur la table d’harmonie. On tourne soit en Shertler soit en AKG 411.

Une vue du piano et de son repiquage

Une vue du piano et de son repiquage à l’aide de deux statiques, d’un côté le 4033 et de l’autre le 4050 et d’un dynamique de chant, l’AE4100 dans l’ouïe. Remarquez les tissus venant permettre de fermer presque entièrement le piano tout en le laissant respirer sans trop de repisses.

SLU : Le choix dépend de quoi ?

Joachim Olaya : Ca dépend. Avant on était très Shertler mais elles sont très sensibles à l’accrochage, un peu trop même, ce qui fait qu’on se rabat sur le 411 pour récupérer du grave et pouvoir donner de l’assise au piano via les subs.

Sans micros contact c’est impossible. Ca résonne toujours aux mêmes fréquences dictées par la hauteur du piano par rapport au sol. Les pianos sont sur des pratos ce qui ne nous aide pas du tout. Du coup on a de la résonance à 100, 125, 180 Hz. Tous les pianos à queue ont le même défaut.

SLU : Et si tu tailles dedans tu n’as plus de piano.

Joachim Olaya : Oui, et puis il faut les sortir les pianos, y’a du son autour…

SLU : Tu penses aux batteries ? (rires)

Joachim Olaya : Oui. A propos de batterie, celle de jardin a été repiquée en partie par Rashad (Rashad Becker, ingé son allemand, masteriseur réputé et depuis peu compositeur de musique électronique contemporaine NDR) puisqu’il a en charge le son de Brandt, Brauer, Frick. Il utilise un couple X/Y lead en Rode NT4. Jamais vu ça.
Personnellement je n’aurais pas fait ça dans cette salle car ça enlève pas mal de précision dans cette salle qui en a pourtant bien besoin. Il y a déjà tellement d’acoustique…

Un Rode NT4 en prise principale sur la batterie

Un Rode NT4 en prise principale sur la batterie de Brandt, Brauer, Frick, un choix osé et pour le moins curieux. Remarquez, à droite de l’image sur la cymbale, une pièce de 5 cents tenue par du gaffer. Une fois tournée dans le bon sens, elle prolonge et souligne finement la ride.

SLU : Je confirme oui, le niveau des balances n’est pas élevé mais on a déjà mal au crâne !

Joachim Olaya : C’est vrai mais tu verras, à salle pleine, 500 personnes de jauge, le rendu est moins réverbérant et moins dur. La masse corporelle fait vraiment du bien.

SLU : On parlait avant de complément amplifié au rendu acoustique. Qu’ajoutes-tu à des batteries déjà bien bruyantes ?

Joachim Olaya : Tout, elles sont très amplifiées. Nous avons travaillé avec Aufgang ce matin, et j’ai demandé à Aymeric (Westrich NDR), le batteur du groupe dont je suis par ailleurs le mixeur attitré, de retenir le son tout en gardant sa précision pour que je puisse être plus libre au niveau de l’amplification et moins restreint par trop d’acoustique. C’est en effet plus simple de préciser le son avec des enceintes qui sont par définition directives que par la batterie qui est omnidirectionnelle. Malheureusement, l’autre groupe ne va pas suivre ce travail au niveau de la dynamique. Je ne sais donc pas trop ce que ça donnera.

SLU : L’option Silent, tu la commutes quand ton piano quitte la terre en fin de concert ?

Joachim Olaya : Non, je m’en sers tout le temps, c’est un vrai complément du son acoustique et surtout pour les retours quand il faut envoyer du niveau dedans. Je préviens les musiciens de ce subterfuge, et c’est gagné.

SLU : Mais tu ne fais pas de mélange Silent et direct !

Joachim Olaya : Ah mais si ! Ce soir je vais mélanger les deux. Le Silent te donne le grave que les micros pourraient repiquer mais que tu ne peux pas passer en salle.

SLU : Mais ton piano il va bouger en accord, surtout quand les 500 personnes vont chauffer la salle et ton pianiste s’énerver dessus. Ca va faire étrange les deux ensemble !

Joachim Olaya : Vu sous cet aspect tu as raison, mais le cas de figure ne m’est jamais arrivé !

Le kit micro de Joachim Olaya
Honneur à Audio Technica

SLU : Tu nous donnes un peu tes choix de micro ?

Joachim Olaya : C’est une première pour moi ce soir puisque je vais employer pour la première fois le micro pour grosse-caisse à double capsule Audio-Technica l’AE2500. Il a une tête dynamique et l’autre statique bien mises en phase. Une tête attaque, l’autre moins; une a du grave et l’autre moins. C’est très bien, et pourtant je me sers d’habitude d’un Beta 52 Shure qui est aussi un sacré micro. Pour tout te dire (il me montre les EQ de sa CL5 NDR) c’est la première fois que je n’enclenche pas les correcteurs sur un pied. Rien, ni sur l’un, ni sur l’autre.

l’AE2500, un capteur à deux têtes

Dans la grosse caisse de la batterie d’Aufgang l’AE2500, un capteur à deux têtes, une statique et une dynamique, d’où le câble de sortie un peu particulier et se terminant par deux XLR dont l’une des deux boira avec plaisir 48 Volt.

L’ATM 350 en place sur la caisse claire

L’ATM 350 en place sur la caisse claire, petit mais costaud et très polyvalent à en croire Joachim.

Sur la caisse claire et le tom aigu j’ai des ATM350, une référence hallucinante car ce micro sert dans une infinité de cas y compris dans un piano, l’AE3000 sur le tom basse, que j’ai découvert avant-hier pour être honnête et qui plus est dans un piano ! Je ne le connais pas encore assez pour t’en dire plus mais j’aime bien. Sur la charley, j’ai l’ATM450 qui est un micro énorme, mortel !

SLU : On dirait un petit ruban…

Joachim Olaya : Oui mais non, c’est un capteur à condensateur dont la tête est à 90°, assez atténuée pour faire de la prise de proximité mais pas trop, très brillant dans le haut, et il encaisse. Il marche aussi très bien sur un violon en proximité.

Le micro de la charley, un Audio-Technica ATM450

Le micro de la charley, un Audio-Technica ATM450, à condensateur dont la tête est orientée à 90° de l’axe du tube ce qui permet un placement plus facile.

Sur les toms un AE3000

Sur les toms un AE3000, un micro à condensateur et à large membrane fait pour les forts niveaux puisqu’il passe les 148 dB SPL à 1% de disto sans même enclencher le pré atténuateur.


SLU : Et tes pianos ?

Joachim Olaya : Aujourd’hui j’ai misé sur du large membrane. D’un côté les 4033 et de l’autre les 4050 et l’AE4100 dans l’ouïe.

SLU : C’est un micro de chant…

Joachim Olaya : Au départ oui, un peu comme le 5400 mais, contrairement à ce dernier, il est beaucoup moins sensible et plus directif, ce qui me permet de repiquer l’acoustique du piano sans toute la repisse de la scène. Les deux statiques large membrane prennent la couleur pianistique et le 4100 dans l’ouïe bénéficie d’une moindre attaque mais d’une restitution complète de tout le spectre. Bien entendu il faut connaître le piano et choisir celle qui apporte le meilleur équilibre.

Enfin le 4100 me sert à piloter mes effets en temps réel, des gros chorus entre autres. Il me faut pour ça des sources les plus propres possible et pour ça le 4100 ou alors les micros contact sont parfaits. En tournée, avec Aufgang, je me sers habituellement d’AKG 414, de Shure SM58 dans les ouïes mais je dois reconnaître que le 4100 est vraiment mieux. Bien sûr le prix n’est pas le même, il s’agit d’un capteur dynamique très atténué, une sorte de KMS105 moins sensible et plus directif. Le 4100 a une super couleur et encaisse quasiment tout sans repiquer autour de lui.

Le 5400, dont je te parlais avant, est pour moi le micro de chant mortel. Il est très cher mais à chaque fois que je l’ai fait essayer à un chanteur il l’a apprécié. Je ne travaille pas assez avec des voix pour en acheter mais je suis amoureux de ce capteur. Je me trouve bien avec Audio Technica car je me sers de moins en moins des égaliseurs. Hier sur mon piano lead, je n’ai presque pas taillé ce qui est très rare.

SLU : C’est quoi cette histoire d’amour que tu entretiens avec Audio-Technica…

Joachim Olaya : Oh ce n’est rien, et surtout pas pour faire des économies sur la location de quelques micros qu’ils me prêtent. Sur le budget de 4 jours chez Dushow pour Beyond my Piano, cela n’aurait pas radicalement changé la donne (rires) ! Tout a commencé il y a deux ans lorsque étant régisseur général et ingé son du festival Soirs d’été à Poitiers, j’ai cherché et trouvé un partenaire technique sur de la microphonie pour la durée du festival.

Pour ce type de projet assez atypique, le gros catalogue Audio-Technica convient très bien. Audio-Technica, selon moi… (gros silence NDR) est arrivé après les gros que sont notamment AKG, Shure, Sennheiser, Neumann ou Beyer, et si au départ tout n’était pas bon et encore aujourd’hui certaines références ne m’emballent pas, le reste est mortel.

SLU : Un exemple ?

Joachim Olaya : Dans les large membrane, les 4021 qui sont en ambiance et nous servent pour enregistrer le public, sont énormes et sont selon moi l’équivalent des DPA. En revanche il manque quelques types de micros comme par exemple des contacts ou les PZM. J’ai envie d’aider cette marque car elle le mérite. Je me sers aussi d’un casque dans leur gamme qui est remarquable, le ATH-M50. Je l’ai fait acheter à 10 potes, mais c’est la seule référence que j’aime dans leur catalogue de casques. Il y a du bon et du moins bon mais pour ce qui est du rapport qualité / prix ils sont imbattables, sauf pour les micros main qui font mal (rires) !

SLU : Tu ne possèdes pas de micros à toi ?

Joachim Olaya : Non pas vraiment mais je devrais pour Aufgang avec qui je tourne beaucoup car ce n’est pas toujours aisé d’avoir les références que je désire à chaque date. Il faudrait que je deale ça avec Audio-Technica comme avec Régie Pianos ou Yamaha.

Une alim externe pour la CL5 Yamaha

La CL5 de Yamaha

La CL5 de Yamaha avec à droite le PC servant de serveur pour les nombreux effets dont se sert Joachim. La régie tout en étant enchâssée sous le balcon dispose d’une écoute satisfaisante et sans indigestion de grave.

SLU : Tes effets tu les fais avec quoi ?

Joachim Olaya : Je me sers de ceux de la CL5 pour certains, et le reste je le génère avec mon ordinateur en MADI que je transforme en rack d’effets avec des plugs qui vont bien. J’ai ainsi tout ce dont j’ai besoin à portée de main, et je n’ajoute ponctuellement qu’un préampli extérieur lorsqu’un chant lead le requiert.

SLU : Elle te satisfait la CL5 ?

Joachim Olaya : Je la trouve mortelle et j’adore Yamaha. Tu peux tout faire avec une CL5, et même quand elle est ras-la-gueule, son logiciel est super stable et elle démarre en 10 secondes. Cela étant, elle a un défaut assez flagrant ! Il ne faut jamais la brancher sur le secteur par la prise et donc par l’alimentation prévue à cet effet dans la table elle-même mais bien par l’alimentation externe.

Ça change tout, les entrées, la couleur, ça n’a rien à voir. Elle pèse 20kg cette alim à l’ancienne mais elle apporte notamment une dynamique hallucinante. J’ai découvert ça la semaine passée grâce à un prestataire qui me l’a livrée ainsi, et bien lui en a pris ! J’ai aussi un peu de mal avec le réglage de gain de ma CL5. Quand tu mets du gain, le souffle augmente par paliers. Si j’arrive à +17, le souffle est audible, et quand je passe ce seuil en montée, il baisse d’un coup, un peu comme la boîte de vitesse d’une voiture.

SLU : Tu ramènes quoi à la console en termes de lignes ?

Joachim Olaya : Pfff, au moins 48 lignes. Avec les retours d’effets on est à 56, et en sortie laisse-moi compter…On doit être à 32 ! J’attaque la diffusion séparément, plus les surrounds, les retours, les effets… Ca fait du monde ! On a fait une journée d’installe et de montage, ce qui nous a permis de tout programmer dans la table”.

Formés à l’IRCAM

Joachim Olaya et à sa gauche Clément Marie

Joachim Olaya et à sa gauche Clément Marie, surpris à quelques minutes du début du concert, leurs yeux trahissant une « certaine » fatigue, dans leur petite régie où trône la CL5 Yamaha.

Le visage aussi fatigué que celui de Joachim mais l’œil toujours malicieux, Clément Marie intervient pour compléter les propos de ce dernier : « Enfin, ce matin tout était vide, on a tout monté ensemble pour ce soir ».

SLU : Clément, en deux mots tu te présentes ?

Clement Marie : Je suis free-lance et je travaille aussi pas mal pour l’IRCAM et parfois Pleyel. Je tourne avec Joachim et je m’occupe des retours d’Aufgang sauf ce soir où la salle ne s’y prête pas. Je bosse pour le spectacle vivant et parfois la danse.

SLU : Vous parlez tous les deux de notre vénérable institut de recherche créé par Pierre Boulez. Comment ça se fait ?

Joachim Olaya : Parce que j’y ai travaillé en tant qu’ingé son permanent de 2003 à 2008. On vient avec Clément de cet endroit bizarre mais qui, au moins pour la technique sonore, est le plus avancé et te donne les moyens de bosser. Tu peux te prendre la tête 4 jours sur un détail et toujours travailler à 100%. Depuis on fait peut-être des projets plus excitants même si le temps nous manque, et que c’est de plus en plus la course.

Notre truc c’est vraiment la musique contemporaine, la multidiffusion, les mix 5.1, même si à l’IRCAM on travaille par paire, 4 voies, 6, 12 voies mais jamais de nombre impair. Quand on travaille 12 voies de diffusion, on a appris à faire des réductions au format 5.1. L’IRCAM vient d’ailleurs de renouveler son parc de consoles et a rentré des Yamaha CL1 et CL5.

SLU : Ça paraît étrange que pour quelqu’un habitué au confort de l’IRCAM, tu te retrouves maintenant à courir avec trois casquettes à la fois…

Joachim Olaya : Je me rends compte que c’est costaud mais le gros avantage est de te permettre de faire ce que tu veux. Je fais la technique qui me plaît sans être accueilli, et le tout gagne en cohérence. C’est vrai aussi que si on était deux de plus ce serait bien agréable mais c’est la première édition de Beyond My Piano, on fera mieux l’année prochaine. Je ne suis pas fan non plus de Meyer même si c’est vrai que les 600 HP et les UPA ça ne marche pas mal, mais Dushow nous a accompagnés et je ne pense pas que j’aurais pu avoir autre chose de plus récent avec mon budget (rires) !

That’s the end, my friend

La programmation fait la part belle à l’improvisation, au détournement des instruments et aux sonorités nouvelles pour le bonheur d’un public envouté par le lieu comme par ce bain de son et de rythmes aussi créatifs qu’étranges. Le travail de Joachim et de Clément est global, et à en juger par les applaudissements et autres rappels, personne ne semble gêné par l’acoustique pour le moins vivante et quelque peu brouillonne des Bouffes. Il faut dire aussi que deux batteries acoustiques, dans un lieu aussi réverbérant et clos à la fois, complique les choses.

Malgré tout, le mix est cohérent, et pour les chanceux se trouvant dans la zone de tir des enceintes et à bonne distance du plateau, le rendu est bon, voire très bon en fonction de l’influence du sub et des 8XT qui remplissent parfaitement leur rôle. Merci à l’IRCAM, on est enveloppé de son, une sensation très agréable. Un tour au premier balcon trahit la difficulté qu’a le grave à monter dans cette salle en forme de tonneau. Le reste du spectre en revanche est parfaitement reproduit avec fatalement plus de cymbales en direct. Le second balcon enfin souffre du mélange entre son direct et son réverbéré et surtout des réflexions qui, malgré des rappels en Amadeus bien placés, noient pas mal le mix. Heureusement ce théâtre a la beauté et la proximité avec la scène pour lui, ce qui a tendance à gommer quelque peu ces défauts.

A l’actif de Joachim, une TRÈS belle captation des pianos qui ressortent avec une plénitude, une dynamique, un gras et une précision remarquables, et encore, ce n’est paraît-il que la version light, une captation qui aurait fait le bonheur de pianistes comme Michel Berger et sa fameuse main gauche. Enfin un dernier bravo pour le mix résolument créatif et riche en effets, ambiances et trouvailles, une vraie mise en scène sonore.[/private]

 

 

Avec les gammes GS-Wave et XY

Pioneer arrive sur le marché de la diffusion de puissance en club

Spécialiste incontesté et leader sur le marché des lecteurs de CD et des mélangeurs DJ, Pioneer rejoint le cercle très fermé des créateurs de systèmes audio pour discothèques avec les GS-Wave et la gamme XY plus polyvalente et abordable.
Dévoilées lors du Plaza 2013, ces deux gammes d’enceintes tirent pleinement parti du savoir-faire de Pioneer dans les studios du monde entier depuis 35 ans avec les haut-parleurs TAD, mais bénéficient aussi de l’association avec Gary Stewart, un vétéran des nuits à l’origine des plus gros systèmes custom en club, hélas disparu l’année dernière, et du choix de Powersoft pour fournir la puissance et le processing nécessaire.

Une vue du GS-Wav complet

Au centre de l’image une vue du GS-Wav complet et empilé verticalement, bien entouré par les éléments qui le composent. Le cube qui pend à une chaîne n’est autre que le Wav-TWPod et ses quatre tweeters à ogive.

N’oublions pas enfin Alex Barrand, le Manager de l’Audio Pro chez Pioneer qui a piloté l’ensemble du développement des enceintes, un domaine qu’il maîtrise à la perfection puisqu’il a lui-même participé à la remise en son du « Ministry of Sound » de Londres en 2008 à l’époque où il en était le directeur technique. Il s’agit d’une discothèque dont l’audio a une réputation d’excellence.

Avant de détailler les deux gammes d’enceintes, place à Alex qui a accepté de répondre à nos questions. 

SLU : Tout d’abord une précision. Gary Stewart nous a quittés, c’est exact ??

Alex Barrand

Alex Barrand Manager Audio Pro chez Pioneer

Alex Barrand (Manager Audio Pro chez Pioneer) : Oui, malheureusement Gary s’est éteint l’automne dernier, mais la collaboration avec sa société GSA ne s’arrête pas pour autant puisque sa femme Martha en a repris les rênes et de nouveaux produits sont prévus dans le futur en collaboration avec GSA.
Malgré sa disparition, nous avons souhaité continuer avec le système GS-Wave pour deux raisons principales, d’abord en sa mémoire, il y a participé énormément, et ensuite pour démontrer ce que Pioneer peut apporter en termes d’audio en exploitant ses immenses ressources technologiques.

SLU : Il semble quand même que Gary était un artisan travaillant assez seul.

Alex Barrand : Pas tout à fait, dans sa société il y a quatre permanents mais c’est certain qu’il travaillait à l’ancienne en étant un peu tout à la fois, du design à la production de boîtes et d’électronique comme peut l’être Steve Dash chez Integral Sound. Ce sont des personnes qui vendent leur compétence et leur capacité à créer le système qui convient pour le lieu, sans avoir besoin de le fabriquer et d’avoir des stocks, le contraire d’une démarche moderne.

Une vue du Boom ! club

Une vue du Boom ! club, la première boîte équipée en GS-Wav, située à Ibiza. On remarque le montage de la régie DJ à l’aplomb d’une unité Wav-Low, la Wav-Lens est quant à elle accrochée à la verticale des platines.

SLU : Le GS du nom GS-Wave, ce sont bien les initiales de Gary non ?

Alex Barrand : Absolument. Nous avons souhaité avec ce système lui rendre hommage mais aussi lui apporter la capacité de Pioneer à aller plus loin en termes de recherche acoustique, de mesure, de procédure de test afin de tirer le meilleur de chaque boîte. Gary était très demandeur de ce savoir faire de manufacturier de haut-parleurs par le biais de TAD, notre filiale, pour faire en sorte d’améliorer encore ses idées.

SLU : Tu parles de vétérans, mais avant d’arriver chez Pioneer, tu as aussi mis les mains dans le cambouis !

Alex Barrand : Tout à fait. Avant Pioneer, j’ai été directeur technique d’une grande boite londonienne, le Ministry of Sound et j’ai personnellement conçu le système actuellement en place. J’ai collaboré pour cela avec Martin Audio, un fabricant anglais basé à Londres, et nous avons partagé le travail à 50/50. Du coup cette société n’a jamais vendu le fruit de notre travail car elle ne possède pas la totalité du projet malgré le fait qu’il ait été primé 4 années de suite par l’IDMA comme étant le meilleur design en club.

Pioneer assure, de la source à la diffusion

SLU : C’est toi qui as poussé Pioneer à s’intéresser aussi à la diffusion et pas qu’aux sources et aux mélangeurs ?

Alex Barrand : Nous avons parlé du rapprochement entre l’audio Pro et les DJ mais aussi du niveau de qualité à atteindre pour être à hauteur de ce que nous offrons avec nos lecteurs et nos consoles, une qualité à laquelle nous sommes très attachés et qui a fait notre réputation. Pioneer Japon souhaitait de toute façon pénétrer le marché de l’audio Pro depuis quelques années déjà, il fallait juste trouver le bon moment pour le faire, et l’opportunité s’est présentée avec Gary et avec moi quittant le Ministry of Sound.

SLU : Peut-être aussi qu’avoir TAD dans son groupe n’est pas étranger à la naissance de ces deux gammes. La synergie paraît évidente.

Alex Barrand : Certainement, mais ce qu’il manquait c’était le savoir-faire dans les gros systèmes très spécifiques et recherchés en discothèque que Gary nous a apporté. De mon côté j’ai surtout ajouté ma touche de modernisme par le biais des DSP et de tout ce que l’on peut faire avec, sans oublier une approche plus actuelle dans l’usage de haut-parleurs coaxiaux ou disposant de moteurs au Néodyme.
Quand on ajoute la remarquable compétence des ingénieurs de TAD, on a pu choisir et exploiter au mieux les HP qui équipent notre système GS-Wave. Il ne faut pas non plus se cacher que développer toute une gamme de HP pour des séries comme les GS-Wave n’aurait pas de sens; nous avons donc travaillé à adapter des modèles existants dans le catalogue TAD mais pas que, nous avons aussi fait construire sur notre cahier des charges des haut-parleurs chez RCF, B&C et BMS.

SLU : Le catalogue de TAD n’est pas assez vaste ?

Alex Barrand : Non, le problème est surtout d’ordre productif. Nous avons besoin d’avoir une réactivité dans la modification et la production d’un nombre important de références et d’unités, et TAD ne peut pas suivre aussi bien que des sociétés déjà rompues à cet exercice comme celles que j’ai citées.

SLU : La qualité des HP TAD reste remarquable…

Alex Barrand : Tout à fait, mais cette qualité nous l’avons de toute façon gardée aussi dans le contrôle qualité sur les composants équipant nos enceintes, que ce soit les ébénisteries, les filtres ou bien sûr les HP. Les procédures de contrôle qualité de Pioneer sont draconiennes, qu’il s’agisse des GS ou des XY. Toutes les enceintes des deux gammes sont entièrement fabriquées en Angleterre, y compris les caisses et les filtres qui sont assemblés à la main. Rien ne provient de Chine.

SLU : Pour en revenir à la GS-Wave, l’unité médium aigu lenticulaire, la Wav-Lens – on reviendra plus tard sur cet accessoire mythique en boîte – comporte des moteurs coaxiaux, c’est exact ?

Alex Barrand : Oui c’est ça. Il s’agit des seuls composants qui proviennent d’Allemagne, de chez BMS. C’est une version customisée pour Pioneer de leur moteur coaxial deux pouces qui démarre assez bas en fréquence mais sait monter très haut, sans pour autant présenter de défaut de raccordement entre les deux sous-ensembles. On utilise un moteur coaxial par trompe et lentille mais deux unités cohabitent dans l’unité Wav-Lens, câblées en parallèle. Chaque moteur reçoit deux signaux spécifiques, un pour le haut médium et l’autre pour l’aigu.

SLU : Quels sont les avantages de la lentille de diffraction à part ce que son nom indique ?

Alex Barrand : La lentille tout d’abord est précisément étudiée et l’espacement entre les lames est calculé pour se situer en dessous du quart de longueur d’onde ce qui n’interrompt pas le passage du son, il le diffuse simplement horizontalement et verticalement d’une façon très douce et naturelle, ce qui est indispensable en termes de couverture, champs proche et « lointain ». L’utilisation de deux unités médium-aigu couplées en parallèle au sein du Wav-Lens ajoute de la puissance et permet, dans de grands établissements, une meilleure portée.

SLU : L’utilisation d’une lentille acoustique devant une trompe n’est pas couverte par un brevet ?

Alex Barrand : (rires !!) Ah toi aussi !! La lentille est, au-delà des avantages acoustiques qu’on a évoqués, un accessoire mythique, une sorte d’icone rappelant instantanément la discothèque et les grands clubs d’antan. Oui, pas mal de professionnels m’en parlent, mais non, de même que les trompes à directivité constante, les lentilles de diffraction ne sont plus couvertes par des brevets car le temps qui passe les a fait basculer dans le domaine public, il est donc parfaitement légitime pour une société d’utiliser librement ce procédé.

La salle des machines de la discothèque le Boom !

La salle des machines de la discothèque le Boom ! d’Ibiza qui, à la vue du nombre de Digam K3 Powersoft alignés, n’a pas volé son nom.

SLU : As-tu eu, dans tes contacts avec Powersoft, l’occasion de voir ou écouter le M-Force et ce type de haut-parleur de nouvelle génération peut-il un jour être exploité par Pioneer ?

Alex Barrand : Ah oui, bien vu. Nous disposons en ce moment-même d’un M-Force pour conduire des essais et comprendre quel pourrait en être l’usage. Je l’imagine plus dans la gamme XY pour servir de « petits » subs, mais nous prenons notre temps car il s’agit d’une technologie très nouvelle mais impressionnante, très impressionnante. Malgré tout le M-Force paraît fiable dans la mesure où les pièces en mouvement sont juste deux aimants très bien dimensionnés, rien à voir avec nos HP. Après il faut de sacrés amplis pour bouger l’ensemble ! (Un module spécifique de 15 kW est prévu par Powersoft NDR).

SLU : Mise à part l’installation de démo qui tourne au Boom ! d’Ibiza, d’autres systèmes sont-ils opérationnels ou sur le point de l’être ?

Alex Barrand : Nous sommes sur le point de finaliser certains projets en Europe qui, si tout se passe bien au niveau du planning, devraient être livrés pour la fin mars. Il faut rappeler que le système GS-Wave lui-même n’est officiellement disponible que depuis le 1er février de cette année, nous avions besoin de ces quelques mois pour peaufiner des détails techniques comme la couverture et établir un prix de vente. Nous avons fait notre choix parmi des installateurs, que ce soit en France comme en Espagne, en Italie, aux Etats Unis et en Asie afin de constituer un réseau d’installateurs agréés et cela aussi a pris du temps. Désormais le planning va s’accélérer.

La gamme GS-Wave

Après cette entrée en matière, venons-en aux deux gammes. La GS-Wave est bâtie autour du principe du château, imposant mais pouvant facilement être réorganisé grâce au « traitement de signal » et tournant en 5 voies actives.
L’extrême grave est reproduit de 35 à 150 Hz par un subwoofer monté en deux fois 18 pouces ferrite et chargé par un pavillon hyperbolique. Le tout assure une efficacité de 108 dB/1W/1m. La tenue en puissance est de 2 fois 1600 W RMS. Ce caisson peut être prolongé par une pièce rallongeant et augmentant sa sortie, la Wav-Horn, ce qui ajoute 5 dB de rendement à 50 Hz, une pièce imposante de 243 cm de long et 125 kg de multipli de bouleau.
Le grave et le bas médium sont confiés aux Wav-Low, deux caissons identiques équipés chacun de deux 15 pouces en ferrite avec une charge arrière débouchant sur les côtés des HP. 103 dB d’efficacité par caisson et deux fois 1200 W RMS de tenue en puissance. La bande passante s’étire de 50 à 2 kHz.

Pioneer wavlens-Plasa13

Le wav lens, partie haut-médium aigu du système GS 5 voies. Présentation Plasa 2013

Le haut médium et l’aigu sont reproduits par deux moteurs coaxiaux au Néodyme câblés en parallèle dont les trompes débouchent sur deux lentilles acoustiques.
Cet ensemble est appelé Wav-Lens. Le moteur en charge du médium couvre le 1 à 6 kHz avec un rendement de 115 dB et celui en charge de l’aigu va de 6 à 16 kHz avec un rendement de 113 dB 1W/1m. Il s’agit de modèles à diaphragmes annulaires. Les puissances admissibles sont de 250 W pour le médium et 160 pour l’aigu (puissances RMS). La couverture est typiquement de 110° en horizontal par 50° en vertical avec possibilité d’ajuster la couverture verticale sur 20°.

L’extrême aigu enfin, un montage cher à Gary Stewart, est renforcé localement par le biais d’une unité omnidirectionnelle, appelée Wav-TWPod, équipée de quatre tweeters à ogive à aimant ferrite placés sur les quatre faces et pourvue de points d’accroche facilitant son placement aux points stratégiques à proximité du public. 100 dB/1W/1m pour l’efficacité et 100 W de puissance admissible. Le but n’est pas le niveau mais bien le rappel tout en finesse du haut du spectre.

Nous ne manquerons pas d’aller visiter un établissement équipé d’un GS-Wav dès qu’il sera opérationnel pour vous donner notre sentiment sur un ensemble qui fleure bon la tradition mais qui, DSP oblige, bénéficie aujourd’hui de possibilités nouvelles et notamment une mise en phase, un « processing » par voie et une limitation garantissant une parfaite tenue dans le temps, même quand le DJ invité se lâche un peu trop.

La gamme XY

La gamme XY est le complément idéal du GS pour aller couvrir les zones d’ombre, les bars, les espaces VIP, les cabines DJ et autres restaurants ou petits établissements, et se compose de deux enceintes passives large bande.

Les XY 122 et 81, la première équipé d’un 12 pouces et d’une compression de 1,4 pouces, tous deux à aimant Néodyme et la seconde d’un 8 pouces à aimant ferrite et une compression Néodyme d’un pouce.

Pioneer-subXY 118S Plasa13

Le sub XY-118S, série XY, présenté au Plasa 2013

A ces têtes viennent s’adjoindre deux subwoofers utilisant deux techniques de charge différentes.

Le XY-118S exploite un 18 pouces à aimant ferrite chargé en bass reflex, ce qui garantit sa compacité. La bande passante s’étire de 35 à 150 Hz avec une efficacité de 98 dB (1 W / 1 m).
La puissance admissible est de 1000 W RMS.
Le XY-215S utilise deux 15 pouces ferrite dans un montage en quasi passe-bande. Il descend légèrement moins bas puisqu’il est donné pour 42 à 160 Hz, et occupe plus de place au sol.

En revanche, il offre un rendement de 102 dB 1W/1m avec une tenue en puissance de 800 W RMS. 

 

Le M-Force Powersoft aux Grammy Awards

ATK Audiotek dévoile ses subwoofers M-Force “inside”

Lors de la remise des Grammy Awards 2014, le prestataire audio ATK Audiotek basé à Valencia en Californie, déjà en charge de cet événement musical depuis 14 ans, a déployé des prototypes de subwoofers mettant en œuvre les moteurs d’extrême grave M-Force de Powersoft dévoilés à Prolight+Sound 2013.

Voici le transducteur d’infra-graves M-Force vu de face et tel qu’exposé lors de Prolight & Sound 2013 sur le stand Powersoft. Remarquez la « membrane » d’une taille inhabituelle et ses renforts.

Voici le transducteur d’infra-graves M-Force vu de face et tel qu’exposé lors de Prolight & Sound 2013 sur le stand Powersoft. Remarquez la « membrane » d’une taille inhabituelle et ses renforts.

Développés et assemblés par ATK en collaboration avec Mario Di Cola de Audio Labs Systems, ces subwoofers «maison» offrent des performances qui dépassent celles des modèles classiques et produisent un son naturel et sans trainage avec une très faible compression thermique même aux plus fortes pressions acoustiques.

Le moteur du M-Force. Ne cherchez pas de spider, le guidage très linéaire de l’équipage mobile rend sa présence inutile. Il existe malgré tout une pièce de centrage en contrainte qui relie l’actuateur au châssis. A l’arrière, et avec ses cheveux blancs, c’est le Président Lastrucci (CEO de Powersoft), père de Claudio, co-fondateur et responsable de la R&D chez Powersoft.

Le moteur du M-Force. Ne cherchez pas de spider, le guidage très linéaire de l’équipage mobile rend sa présence inutile. Il existe malgré tout une pièce de centrage en contrainte qui relie l’actuateur au châssis. A l’arrière, et avec ses cheveux blancs, c’est le Président Lastrucci (CEO de Powersoft), père de Claudio, co-fondateur et responsable de la R&D chez Powersoft.

ATK a testé sur le terrain son projet de subwoofer lors des émissions X-Factor tournées en public à Los Angeles. Chaque caisson est mû par un moteur M-Force composé d’un actuateur (moteur) push-pull asservi à aimant mobile poussant un cône de 30 pouces en polypropylène et alimenté par un K10 Powersoft bridgé délivrant 9 kW.

ATK Scott Harmala

Scott Harmala, directeur technique et responsable des nouveaux projets d’ATK.

Comme l’affirme Scott Harmala, directeur technique et responsable des nouveaux projets d’ATK : “Le projet de subwoofer continue son évolution et la prochaine version incorporera un module de puissance de 15 kW spécialement étudié pour être intégré au M-Force par Claudio Lastrucci, co-fondateur et responsable de la R&D chez Powersoft.

Ce qui nous a le plus étonnés, c’est le rendu, la qualité du grave et sa parfaite tenue. C’est le grave le plus précis que j’ai jamais entendu. Je crois que cela est dû au design du moteur qui assure un parfait contrôle de la masse mobile. Elle accélère et décélère instantanément. Le son reproduit est sans commune mesure avec ce que j’ai eu l’occasion d’entendre auparavant.”

M Force transmission

Un détail de la transmission de mouvement vers le cône au travers du « spider » new look tel que proposé par Powersoft, une pièce rigide de guidage et de centrage autorisant le débattement.

ATK a implémenté le M-Force dans une ébénisterie simple. “Le design du caisson crée bien entendu une charge pour le cône, poursuit Scott Harmala, mais sans commune mesure avec les caractéristiques des montages bass reflex. Alors qu’un classique bass reflex renforce le bas du spectre d’environ une demi-octave et demande un filtrage passe-haut assez élaboré, ce nouveau subwoofer offre une extension dans le grave dépassant l’octave.

Nous allons probablement faire le choix d’une fréquence de coupure basse de 20 Hz car le contenu sonore fait défaut en dessous. La surface et le débattement du cône associé au M-Force permettent d’obtenir un SPL impensable à des fréquences aussi basses sans quitter la plage de fonctionnement optimale. La force délivrée par le moteur est 50 à 60 fois plus importante que celle des haut-parleurs classiques de 18 pouces du marché. A 25 Hz, il délivre 8 dB de plus que deux de nos subwoofers équipés en 2 fois 18 pouces.”

Vue officielle du moteur final Powersoft Mforce1

Vue officielle du moteur final dont le « spider » bleu laisse apparaître à l’arrière la pièce solidaire de l’aimant venant propulser les cônes qui viendront se boulonner sur le pas de vis visible tout à l’avant. Ce moteur est conçu pour accepter une puissance de 15 kW délivrée par un module spécifique conçu par Powersoft (avec contrôle par DSP).

Contrairement aux haut-parleurs conventionnels, l’actuateur du M-Force développe un mouvement push-pull idéal pour entrainer tout type de membrane.
La nature même de ce design signifie que si dans un haut-parleur classique la bobine peut sous certaines conditions extrêmes heurter l’arrière du moteur ou sortir de l’entrefer, dans le cas du M-force, il y a auto-limitation.

Scott Harmala continue : “Au fur et à mesure que l’aimant se déplace dans le champ magnétique d’avant en arrière, il se produit un effet de frein magnétique rendant impossible la destruction mécanique du montage par excès d’excursion”.

Le projet de ce subwoofer est né dans l’esprit de Scott Harmala et de son collègue et président d’ATK Michael McDonald lors d’une visite au siège de Powersoft en Italie.

Powersoft team

Claudio Lastrucci (R&D manager) à gauche et Antonio Peruch (Managing Director, fab and quality), tous deux co-fondateurs de la marque.

Scott ajoute : “Nous avons eu connaissance d’un certain nombre de projets confidentiels, parmi lesquels le moteur M-Force. Une discussion s’est engagée entre eux et nous sur la manière de l’implémenter dans un montage fonctionnel car nous étions très intéressés de connaître son potentiel réel sur le terrain. Va-t-il bien sonner ? Va-t-il donner satisfaction aux meilleurs ingénieurs du son ?

Nous avons donc commencé des études avec Mario Di Cola afin de pouvoir créer une enceinte apte à l’accueillir et en tirer les premiers enseignements en termes de performances potentielles. L’enceinte actuelle est le fruit de cette collaboration.”

La prochaine étape verra la finalisation de l’architecture de l’enceinte de façon à pouvoir l’accrocher seule ou en ligne et offrir une ergonomie optimale pour les équipes qui auront à l’exploiter.

Powersoft_ATK UnderStage

Une vue des racks de puissance Powersoft tels que déployés par ATK pour les Grammys 2014. 45 amplis série K bien entourés par deux stage boxes DiGiCo.

Toujours selon Scott : “Actuellement l’enceinte est passive (elle n’embarque pas le module de puissance). Nous allons recevoir quelques modules de puissance afin d’effectuer des tests avant de figer le projet et entamer la production des premiers modèles de série mais nous sommes confiants quant à la validité de notre projet initial.

Une fois que le système sera finalisé, on s’en servira avec tout type de tête en tant que support infra standard. Ensuite on l’utilisera pour créer des effets basés sur les fréquences infra sonores lors d’avant-premières cinématographiques ou d’événementiels qui en sont très demandeurs avec des programmes riches en grave.

Ce sub pourrait devenir la référence dans notre éventail de modèles disponibles.”

 

Yamaha améliore la polyvalence de ses racks RIO avec le logiciel R Remote

Dans la gamme de consoles numériques CL de Yamaha, les racks d’entrée et sortie RIO ont séduit par leur rendu clair et naturel, leur intégration dans un réseau Dante et leur grande flexibilité.
Cette dernière a été encore améliorée par la mise à disposition du nouveau logiciel  R Remote pour plateformes Windows.

Yamaha R remote

R Remote permet de prendre la main sur l’étage d’entrée des racks d’entrée/sortie Rio 3224-D, Rio1608-D, et Ri8-D directement depuis tout type de PC, en se passant d’une console CL ou équivalente capable de piloter habituellement ces étages. 

Librement téléchargeable depuis le site Web de Yamaha Pro Audio : www.yamahacommercialaudio.com
R Remote apporte une multitude de nouvelles options. Parmi celles-ci, la possibilité de déployer un système d’enregistrement live en partant d’unités Rio  et d’un ordinateur disposant de Nuendo ou de tout autre éditeur audio numérique.

Il est tout aussi bien possible de piloter un réseau en Dante sans aucune intervention de la console ou enfin d’utiliser les unités Rio avec des consoles de mélange qui ne sont pas équipées de la télécommande des gains des étages d’entrée comme par exemple la Yamaha 02R96 ou bien la 01V96 (avec l’interface Dante-MY16-AUD installée). Ce ne sont que trois exemples parmi d’autres, R Remote offre un énorme potentiel de déploiement de systèmes complexes.  

Chihaya ‘Chick’ Hirai, manager de la division Yamaha Pro Audio PA conclut : « R Remote démontre à quel point les retours d’informations des clients Yamaha nous aident à concevoir des produits réellement désirés par les ingénieurs du son. Ce nouveau logiciel est en mesure de décupler les capacités de notre système et nous sommes certains qu’il va rendre service à nombre d’utilisateurs.

 

Equipé par Studio Safran

Sanseverino & EAW, de l’énergie à revendre

Prenez une bête de scène, un vrai petit système, un jeune prestataire dynamique, un distributeur complice et mettez le tout dans une très belle salle, par ici les découvertes !

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Ballancourt sur Essonne, avouons-le sans détour, le GPS nous en a évité bien des détours et pourtant, cette petite ville de 7000 âmes s’est dotée depuis 2012 d’un outil digne d’agglomérations bien plus grandes, l’Espace Daniel Salvi qui à lui seul aurait mérité le reportage.

Nous en avons profité pour aller à la rencontre d’Anne Laubie-Simon en charge du service culturel de la mairie de Ballancourt et de la programmation de cette salle, nous avons rencontré Thierry Barjonet gérant de Studio Safran, un prestataire basé dans le Loiret et Adrien Vidaleinq son technicien et bras droit, et enfin nous avons collecté quelques infos sur la diffusion en EAW grâce à Eric Constant d’Axente qui distribue cette marque. Comme dirait un commentateur sportif, nous n’avons pas fait le voyage pour rien mais, heureusement, la cabane ne s’est pas abattue sur le chien !

La progression de Studio Safran

Thierry Barjonet, et à droite Adrien Vidaleinq

Face à la Vi1 de Sanseverino dans la régie son, Thierry Barjonet, gérant, responsable commercial et plus particulièrement en charge de toute la partie vidéo des prestations de Studio Safran et à droite Adrien Vidaleinq, bras droit de Thierry, concepteur circuits électriques et forcément un peu technicien son et beaucoup lumière.

Premier à nous accueillir, Thierry Barjonet essuie la première salve de questions.

SLU : D’où vient votre nom ?

Thierry Barjonet (gérant de Studio Safran) : “J’ai démarré il y a une quinzaine d’années comme un studio d’enregistrement sous forme associative près de Pithiviers. Ensuite j’ai commencé à collaborer avec une salle de spectacles, bâtie non loin d’ici, où il manquait une équipe technique pour la faire tourner.
Après avoir pas mal bricolé, à la demande de l’ex maire d’Itteville qui souhaitait s’adresser à une vraie société, j’ai monté mon entreprise avec la tranquillité d’esprit d’avoir un volant d‘affaires suffisant pour assurer son lancement, et j’ai bénéficié d’une super formation grâce à la chambre de commerce de Pithiviers.

Après quelques années assez tranquilles, j’ai fait une seconde rencontre essentielle en la personne d’un gros entrepreneur, responsable de plusieurs grandes surfaces de la région. Son message a été simple mais fondateur : “la seule chose qui compte c’est combien je rembourse à mon banquier et combien ça me rapporte chaque mois, le reste, la valeur de l’objet importe peu”. Une fois assimilée cette règle, j’ai commencé à investir et à embaucher, et la boîte a vraiment décollé en l’espace de trois ans, sans oublier l’apport essentiel d’Adrien.

SLU : Quel est le marché géographique de Studio Safran ?

Thierry Barjonet : L’Essonne à 80%, le Loiret pour 15% et le reste du monde se partage les derniers 5%.

SLU : Combien êtes-vous de Studio Safran ce soir ?

Thierry Barjonet : Nous sommes deux, plus deux intermittents. Safran compte 3 salariés plus moi.

Le deal EAW

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Une des deux lignes de 6 NTL720 EAW

Une des deux lignes de 6 NTL720 EAW. Remarquez le système d’attache latéral largement découpé et laissant apparaître une grille protégeant un des deux 6 pouces en charge du grave.

Un des deux JF29 utilisés

Un des deux JF29 utilisés en tant qu’infills et posé pour l’occasion sur un wedge Amadeus servant de support.

SLU : Comment s’est monté le deal qui a conduit le système EAW 720 dans cette salle ?

Thierry Barjonet : Tout a commencé après avoir été démarchés par Axente qui distribue EAW. Après l’étonnement de voir qu’on s’intéresse à une si petite boîte, on a apprécié la parfaite chronologie de cette approche commerciale puisque nous venons tout juste de lancer notre nouvelle offre d’équipement technique son et lumière, et nous cherchons des partenaires.

De ce point de vue, on ne peut que souligner la qualité de ce partenariat. Chez Axente ils sont ultra réactifs à tous les niveaux : conseil, maintenance ou aide dans la réponse à un appel d’offre.

On a été vraiment stupéfaits par leur efficacité surtout, je le répète, que nous sommes certes en progression constante et forte, mais encore très petits.

Les deux subs NTS250 côte à côte

Les deux subs NTS250 côte à côte, placés au sol pile au milieu face à la scène. 2000 W d’amplification par caisson et des presets cardio et hypercardio accessibles d’un simple bouton.

SLU : Vous êtes donc le prestataire attitré de cette salle ?

Thierry Barjonet : Oui. Après avoir gagné un appel d’offre, nous avons signé un contrat avec la mairie de Ballancourt pour exploiter techniquement la salle Daniel Salvi.

Elle dispose d’un régisseur/gardien tout à fait capable de gérer les évènements quotidiens mais pour les opérations plus grosses, comme par exemple le concert de Sanseverino, c’est nous qui assurons la prestation. Nous utilisons le matériel sur place mais pouvons aussi compléter avec notre parc.

SLU : Qu’avez-vous fourni ce soir ?

Thierry Barjonet : Sanseverino voyage avec sa régie plateau, ses micros, le décor, les consoles et quelques projecteurs, et prend la diffusion et les wedges de la salle. Nous avons donc fourni avec la complicité d’Axente le système façade, quelques effets et le multi pour sa console Soundcraft Vi1.

SLU : La diffusion de la salle ne suffisait pas ?

Thierry Barjonet : Ah non pas du tout. Elle permet de couvrir l’ensemble des évènements associatifs et moyens mais pour des concerts de cette importance, il faut un système plus puissant et apprécié par les mixeurs de passage. On est toujours soumis aux changements de mode “Je veux du Nexo… je ne veux plus DU TOUT du Nexo, je veux de l’APG, ahh non, pas de l’APG, il me faut du Christian Heil, plus de L-Acoustics hein ?”

Nous avons un parc de 300 k€ de matériel, on a nos retours, nos tables, 50 micros, de l’éclairage, pas mal de vidéo avec une Louma et notre système en ligne source, du DAS, et nous allons probablement bientôt ajouter du EAW mais on ne peut pas investir au-delà du raisonnable. Les jauges sur lesquelles nous intervenons ne nous obligent pas à acheter de trop gros systèmes plus difficiles à rentabiliser. Fin novembre, nous allons sonoriser à Paris Ciné Jazz avec notre DAS, une ligne source parfaite pour ce type d’application.

Posés sur un rack un ampli Powersoft K2

Posés sur un rack un ampli Powersoft K2, le bébé de la gamme mais déjà capable de délivrer 4 kW sur 4Ω et au-dessus le UX8800 utilisé principalement en conversion U-Net, en délai pour les sub et filtrage passe-haut et en délai pour les JF29. Le filtrage du NTL720 est assuré par le processeur interne aux boîtes.

Une vue de la salle depuis la scène

Une vue de la salle depuis la scène avec au premier plan, le micro chant perso de Sanseverino.


SLU : Vous êtes plus événementiel ou spectacle ?

Thierry Barjonet : Ah non, spectacle ! On fait bien sûr aussi quelques événementiels, meetings politiques ou autres prestations mais notre cœur va au concert. La musique, le spectacle vivant est ce qui nous fait rêver.

SLU : Votre truc fondateur reste la gestion de salles pour le compte de mairies non ?

Thierry Barjonet : Globalement t’as tout compris, notre activité et notre savoir-faire est celui que tu décris mais on ne s’empêche pas de suivre des compagnies. Cela dit notre plus grand payeur reste le Trésor Public. Au moins à 80%.

SLU : En général c’est plutôt nous qui payons !

Thierry Barjonet : Ne t’inquiètes pas, on leur en redonne pas mal (rires) !

SLU : Quels sont les projets de Studio Safran ?

Thierry Barjonet : Continuer notre marche en avant au niveau de notre parc. Qui dit nouveau système dit pieds de levage, plus gros camion, alimentations…

Thierry Barjonet, vrai fan de systèmes amplifiés

SLU : vous êtes amateurs de systèmes amplifiés ?

Thierry Barjonet : Complètement. C’est quand même très pratique et rapide à mettre en œuvre. L’EAW en prêt ce soir, c’est du Lego. Je suis sûr qu’avec un peu d’expérience, un mec tout seul peut s’en sortir, sans parler du son qui est très bon. Christophe Carles (responsable audio chez Axente NDR) à fait du bon boulot de calage.

SLU : Les pieds de levage ne sont pas un peu gros ?

Thierry Barjonet : On a de la marge mais comme on n’a pas de points d’accroche dans cette salle…C’est son seul défaut actuel. Je pense qu’ils finiront par les créer”.

L’espace Daniel Salvi, fierté des ballancourtois

Anne Laubie-Simon

Anne Laubie-Simon en charge du service culturel et du pôle associatif à la mairie de Ballancourt.

Une aussi belle salle mérite qu’on s’en occupe tout particulièrement et ce rôle est dévolu à Anne Laubie-Simon.

SLU : Vous vous présentez ?

Anne Laubie-Simon : “Je suis en charge du service culturel et du pôle associatif à la mairie de Ballancourt. Je gère donc les manifestations qui peuvent avoir lieu ici, qu’elles soient associatives ou pas. Ce complexe a vu le jour en 2012 et a été en quelque sorte inauguré par la venue de Nolwenn Leroy pour un grand concert, la salle ayant été arrangée en jauge maxi sans places assises.

SLU : On m’a parlé de gradins mobiles…

Anne Laubie-Simon : Absolument, ils sont motorisés. On peut les déployer ou bien les ranger, et même les placer au centre de la salle pour couper cette dernière en deux volumes indépendants. La polyvalence est le maître mot de cette salle qui doit pouvoir accueillir du cabaret, des concerts, des pièces de théâtre mais aussi tout le tissu associatif local et ses manifestations de plus petite envergure.
Nous disposons enfin d’une salle de cinéma permanente de 180 sièges qui est totalement indépendante de la grande salle de spectacle, et peut accueillir des spectateurs en même temps qu’un concert a lieu. L’isolation entre les deux volumes a été prévu pour ça, d’ailleurs ce soir on projette un film !

La scène de la salle André Salvi

La scène de la salle André Salvi vue depuis le haut des gradins.

SLU : SLU : Quelle est la jauge de la grande salle ?

Anne Laubie-Simon : En mode fosse et gradins nous accueillons 538 spectateurs dont 200 assis à l’orchestre et le reste dans les gradins. C’est typiquement notre capacité pour une pièce de théâtre, mais quand nous mettons tout le monde debout, on monte à 1400. Nous disposons d’un parc technique suffisant en son et éclairage pour nombre d’événements mais il peut être complété par Studio Safran quand nécessaire.

Une vue du complexe Daniel Salvi

Une vue du complexe Daniel Salvi depuis le parking. On aperçoit à gauche, peinte en jaune, la partie cinéma, et à droite, en rouge, la salle de spectacles.

SLU : SLU : Qui a voulu une aussi belle et grande salle à Ballancourt.

Anne Laubie-Simon : Tous les ballancourtois l’attendaient. L’ancienne salle de fêtes a brulé il y a 8 ans.

C’est un très bel équipement dans lequel la programmation est assez variée allant de Jean-Jacques Milteau dans le cadre d’un festival de blues à Pierre Arditi pour une pièce qui se jouera dans quelques mois”.

Adrien Vidaleinq, un technicien ultra polyvalent

Bras droit de Thierry Barjonnet, Adrien Vidaleinq nous parle de son parcours pour le moins étonnant.

Adrien Vidaleinq : “Je suis ébéniste de formation car je désirais devenir facteur d’orgues d’église. La facture d’orgue regroupe une vingtaine de métiers, de mon côté j’ai fabriqué beaucoup de claviers en travaillant des matériaux comme le cuir, l’os, la colle de poisson, la colle à chaud, bien sûr le bois, le placage, la marqueterie et j’en passe. Je continue encore à titre personnel à en faire, mais la vie a voulu que la musique amplifiée prenne le pas sur celle d’église. J’adore l’instrument et le son mais pas la musique qu’on en fait ! J’ai ensuite voulu ouvrir ma lutherie en guitares lap-steel mais, après une formation en gestion je me suis rendu compte qu’elle n’aurait pas été rentable, donc ça ne s’est pas fait.

SLU : Mais cette approche de bâtisseur doit te servir au quotidien pour Studio Safran…

Adrien Vidaleinq : Absolument, j’ai gagné le regard côté patron d’autant que chez Safran je fais aussi beaucoup d’administratif. Après la lutherie, j’ai voulu monter avec mon frère un café-concert, et c’est là où j’ai appris les rudiments du son car se lancer dans ce type d’établissement sans rien y connaître me semblait dangereux. Etre musicien, ne fait pas pour autant de toi un technicien son. J’ai donc suivi une formation où j’ai d’ailleurs côtoyé un des backliners de Sanseverino et j’ai fait mon stage chez…Thierry ! Comme tu t’en doutes je n’ai jamais monté mon café-concert, mon frère fait tout à fait autre chose, et je n’ai jamais plus quitté Studio Safran, mais je construis ma maison tout en bois car j’adore ce matériau et c’est ma façon de ne pas le laisser complètement !

Sanseverino & EAW

SLU : Du coup quel est ton rôle technique au sein de la boîte ?

Adrien Vidaleinq : Comme d’autres, je suis parti à 100% sur le son et puis la taille de la boîte et le côté génial de l’éclairage m’ont rendu polyvalent avec même une préférence pour les lumières. Le son c’est délicat, il faut former son oreille ce qui prend beaucoup de temps.

SLU : Mais qui tient la console chez vous ?

Adrien Vidaleinq : Si je prends l’exemple du festival Ciné Jazz, ce sera moi, mais je conduirai aussi le camion, je monterai, calerai, démonterai, bref, on a appris à tout faire, c’est le propre des petites boîtes et nos clients ne sont pas prêts à payer pour 3 techniciens quand un peut faire le tout tout seul. Petit à petit on apprend. Nous gérons 5 salles plus les opérations extérieures. On a de quoi faire !

SLU : Et il en reste quoi du studio d’enregistrement ?

Adrien Vidaleinq : Il marche encore un peu, maxi 5 jours par mois, mais c’est plaisant d’y travailler de temps en temps, ça change. L’avantage c’est qu’il est dans les locaux de la société et qu’il sert aussi de salle de répétition pour les groupes. On a aussi développé une nouvelle activité, la location sèche de matériel.

SLU : Vous faites comme Silence ? A chaque euro gagné vous en dépensez un en virement, un en chèque et en Carte Bleue ?

Adrien Vidaleinq : (rires !) C’est un peu ça oui, mais c’est nécessaire puisque depuis 4 ans nous doublons chaque année le chiffre d’affaires, et la taille des chantiers grossit sans cesse.

L’équipe son au grand complet

L’équipe son au grand complet avec au premier plan à gauche Adrien Vidaleinq, à droite Thierry Barjonet tous deux de Studio Safran, au second plan à gauche Olivier Legendre, technicien son permanent de Franck Sono et venu avec ses pieds… télescopiques et Corentin Chevallier souvent employé par Studio Safran mais poussant aussi jusqu’à Paris.

SLU : Vous ne pourriez pas sous-louer le matériel qui vous manque ?

Adrien Vidaleinq : On le fait aussi auprès de Franck Sono et d’Impact et ça nous arrive même de sous-traiter une diff avec l’ingé son quand on sent que nous ne faisons pas le poids. Ça nous permet d’apprendre à son contact comme on apprend aussi quand nous sommes accueillis en tant que sonorisateur des troupes de théâtre que l’on suit. En termes d’investissements cette année, nous avons fait fort puisque nous avons décroché les Nocturnes de Ferrières, un spectacle historique qui mobilise tout le centre-ville durant le mois d’août, 30 scènes qui se jouent partout, dix-huit armoires 63A… (je l’interromps)

SLU : Vous n’avez pas dû gagner beaucoup d’argent !

Adrien Vidaleinq : C’est vrai, mais nous avons réussi à faire du bon boulot sans en perdre ! Même Veritas a gardé le sourire et il n’y a pas eu de coupures ! Nous avons favorisé la sécurité en passant tout en aérien et en faisant en sorte que l’installation tienne le mois entier malgré les contraintes climatiques difficiles et celles liées au public qui peut se balader partout contrairement à ce qui se passe dans une salle.

SLU : Dans vos relations avec les mairies vous avez aussi un rôle de conseil…

Adrien Vidaleinq : Tout à fait. Il faut savoir être pédagogue et ne pas prendre les services techniques de haut mais c’est comme partout. J’ai un gros atout dans ma manche, mon propre père est directeur de services techniques donc je connais bien le milieu des employés municipaux et la gestion d’une commune”.

Retour de EAW sur scène

Eric Constant

Eric Constant

En charge du grand ouest pour le compte d’Axente, Eric Constant est à l’origine de la présence de la diffusion en EAW NTL720 à Ballancourt pour le concert de Sanseverino.

SLU : Ton rôle est donc clair, faire découvrir cette marque et ce modèle !

Eric Constant : “Oui, je rayonne de Dunkerque à Toulouse et je suis d’autant plus ravi de ce prêt ce soir qu’il permet de sortir du strict marché de l’installation où nous sommes très présents, pour celui de la prestation. Axente réalise 90% de son chiffre à l’audio dans l’installe.

EAW est par ailleurs une marque très appréciée des ingés son et dispose de technologies intéressantes comme U-net qui existe aussi chez Martin Audio sous le nom de VU-Net, un protocole qui permet de transporter le signal et contrôler individuellement chaque boîte, ce qui ne se fait généralement pas sur les enceintes amplifiées. Outre les 6 têtes par côté, nous avons deux subs NTS 250, équipés chacun de deux 15 pouces en push pull et disposant d’amplis délivrant deux fois 1000 W.

SLU : La NTL720 existe depuis longtemps…

Eric Constant : Depuis six ans, mais la technologie embarquée est toujours d’actualité. Chaque boîte contient deux HP de grave de 6 pouces placés sur les côtés, deux autres de 6 pouces en charge du médium sur l’avant et 6 tweeters à dôme. Les médiums et les tweeters sont incorporés dans le guide d’onde qui prend toute la face avant. Trois amplis en classe D de 500 W fournissent la puissance aux trois groupes de HP.

SLU : 10 HP en tri-amplification, y’a du monde là-dedans !

Eric Constant : T’as pas encore vu Anya, le nouveau gros système d’EAW ? Il y a 22 HP avec autant d’amplis ce qui permet d’accrocher les boîtes sans angulation, le calage se faisant électriquement en temps réel en agissant sur les haut-parleurs eux-mêmes. La philosophie d’EAW c’est toujours d’avoir de la puissance d’avance pour disposer du meilleur headroom. Pour l’Anya il y aura 10 kW par boîte !

Reponse en frequence

La réponse en fréquence telle que mesurée dans la salle : une linéarité exemplaire et une courbe allant de 30 Hz à 15 kHz avec un contour assurant une belle assise.

SLU : Comment s’est passé le montage et qui s’est occupé de ça ?

Eric Constant : Le montage s’est bien passé mais avec une surprise. On avait eu les plans de la salle sans les gradins et on avait prévu des angulations qui ont dû être changées à la volée quand, arrivant sur place, on a découvert les gradins. On a retravaillé sur ordi, redescendu les lignes, changé les angles et c’est reparti ! C’est Christophe Carles le directeur technique audio d’Axente qui a assuré le calage. Loïk l’ingé son de Sanseverino a été très satisfait et a très peu retouché l’égalisation.

SLU : Comment ça se fait que EAW soit ainsi resté dans l’ombre ?

Eric Constant : Cette marque s’est fait dépasser à l’époque L-Acoustics car elle n’a pas pris le virage au bon moment. Si tu reviens quelques années en arrière, EAW était “La marque” celle que tout le monde avait. Elle revient en force sans pour autant n’avoir jamais quitté le cœur des sondiers passionnés. On n’est pas sur les fiches techniques des grosses tournées même si l’Anya pourrait faire sans problème des “Stades de France”. Percer sur le marché du Touring est difficile, très difficile. En revanche au niveau de l’installation on est très fort et on dispose d’un catalogue très complet et performant, y compris pour équiper des stades pour la coupe d’Europe. On y travaille depuis deux ans”.

Vue 3D

Une vue 3D grâce à Resolution, le logiciel de simulation de EAW.

Vue cote

Une vue en coupe de la pression sonore pondérée A.


Vue dessus

Pas plus de 2 petits dB d’écart entre l’avant et l’arrière de la salle.


Le concert

Accompagné par une sacrée brochette de musiciens, Sanseverino s’amuse sur scène et joue aussi bien qu’il chante et qu’il parle entre deux titres.

la régie son

Tout en haut des gradins, à l’arrière de ces derniers, la régie son accessible uniquement par un escalier des plus raides dont on aperçoit l’arrivée à gauche de l’image.

Perché tout en haut des gradins à la régie sur une structure mobile assez improbable et desservie par des escaliers aussi rassurants que les falaises d’Etretat un soir sans lune, on ne peut que saluer le rendu des NTL720.

Dynamique, patate, respect des timbres, pétillance du haut, ces petites boîtes méritent largement la comparaison avec d’autres marques, dès lors qu’on leur adjoint un renfort pour le bas du spectre, et ça tombe bien, les NTS250 raccordent avec elles comme papa dans maman.

Seule ombre au tableau, il en aurait fallu une seconde paire pour pousser plus de grave vers le haut de gradins dont l’habituel appétit ne s’est pas démenti. Contacté par nos soins, Christophe Carles nous a précisé que tel aurait été son choix s’il avait eu vent du déploiement des gradins. Même un peu court, le bas du spectre généré par les NTS250 est très précis et a parfaitement complété la texture et la dynamique de la contrebasse sans que l’on ressente trop l’absence d’un vrai grave projeté par des lignes ne disposant que de boomers de 15cm…

Un bon point aussi à la projection et à l’ouverture qui est large et régulière. Bonnes pour le service, ces petites boîtes ont aiguisé notre curiosité pour cette marque, et nous ne manquerons pas de vous raconter notre rencontre avec l’Anya si nous sommes conviés à l’écouter. Forcer la main nous ? Naaaaaan, on n’est pas comme-ça. Tiens, juste un dernier truc. Le plan “j’ai acheté deux micros à large membrane à 160 € sur Internet, on se serre et on joue tous dedans quelques titres, vous verrez, c’est sympa !” de Sanseverino bin… comment dire, ils les reprennent les micros en question sur son site marchand ?

Un dernier mot enfin pour le catering municipal de Ballancourt qui nous a redonné envie d’être écolier pour nous régaler chaque jour !

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Nouveauté ISE 2014

DiGiCo fait coup double avec le nouveau rack D2

Conçu pour compléter et étendre la gamme d’équipements d’entrées/sorties à haute fréquence d’échantillonnage pour les consoles SD, le D2-Rack dispose de connexions MADI BNC et CAT5, lui conférant une grande polyvalence y compris en tant qu’unité indépendante.

James GordonTirant parti des derniers convertisseurs équipant la gamme SD DiGiCo, le D2-Rack offre, dans un coffret plus compact, plus efficace et plus économique, une solution qui, à 48 comme à 96kHz, maintient le même nombre de voies.

Le D2-Rack existe en deux versions différentes : 48 entrées micro et 16 sorties ligne plus 2 slots vides pour accueillir des cartes permettant 16 sorties additionnelles au format analogique, AES ou Aviom.
Ou 24 entrées micro et 24 entrées AES en conservant les mêmes possibilités de sorties.

En système avec la SD8 
Le D2-Rack donne à votre console SD8 la possibilité de travailler à 96kHz sans perte de ressources et de tirer pleinement parti de la puissance du « Stealth Digital Processing” nouvellement embarqué. Un couplage SD8 et D2-Rack va bientôt être proposé à un prix avantageux.

En Système avec la SD9 
Après le succès rencontré avec le Rack Pack SD9, DiGiCo va introduire une nouvelle offre sous la forme du couplage entre la console SD9 et le D2-Rack offrant une solution plus compacte et abordable.

 » Être en mesure de délivrer le plein potentiel des SD8, SD9 et SD11 à 96kHz avec la nouvelle génération de racks de scène est un grand pas en avant » déclare le directeur général de DiGiCo James Gordon. « Cela va permettre aux utilisateurs de nos produits de disposer d’une qualité audio maximale avec une latence totale n’atteignant pas la milliseconde. »

 Le SD9 Rack Pack muni de deux racks de scène à 32 entrées et 8 sorties ligne est toujours disponible auprès de DV2 à un prix préférentiel.

 

Avant-première Prolight & Sound 2014

Lancement de la gamme GEO M6 NEXO

Nexo va dévoiler son nouveau système compact GEO M6 à Francfort lors de PL&S, un système ligne source axé sur la polyvalence d’emploi et reprenant les gènes de la marque : modularité, flexibilité d’emploi, SPL élevé et rendu clair et intelligible.

Nexo GeoM6Lors de la conception de cette nouvelle gamme GEO M6, NEXO a fait le choix d’ajouter à ses cibles habituelles du touring et de la diffusion live, celles de l’événementiel et l’installation (salles de théâtre et de conférence, centres commerciaux, … ).

Lors de son lancement, la gamme GEO M6 comportera deux références : la tête M620 et l’unité de complément de grave M6B.

La GEO M620 est une tête large bande pouvant opérer seule, en ligne à courbure constante ou bien en ligne à courbure variable. Extrêmement compacte (373 x 191 x 260 mm – LxHxP), la M620 joue dans la cour des grands malgré un poids inférieur à 10 kg. Disposant d’un HP de basses à longue excursion et à haut rendement de 6,5 pouces conçu par Nexo et d’un moteur à gorge un pouce sur un guide HR optimisé par BEA/FEA (Boundary/Finite Element Analysis).

La M620 couvre le spectre allant de 80 Hz à 19 kHz dans ±3 dB et délivre un SPL Max de 128 dB. La directivité horizontale est au choix de 80° ou 120° et verticalement de 20° avec une angulation de courbure ajustable de 0 à 20°.

Le GEO M6B est un module de renfort de niveau de grave et de bas médium pour des applications plus énergivores comme la musique live. Equipé d’un HP de 6,5 pouces à longue excursion en 8 ohms, il ne pèse que 7,6 kg et partage les mêmes dimensions que la tête M620, ce qui permet aux deux d’être assemblés au sein d’une même ligne. Disposant d’un évent à embouchure évasée  qui améliore  à la fois l’efficacité et la linéarité à haut niveau, le M6B offre une réponse en fréquence allant de 70 Hz à 1 kHz (à – 6dB).
L’ébénisterie des GEO M6 est réalisée avec un composite de polyuréthane disponible dans l’ensemble des couleurs de la palette RAL. L’amplification est confiée à l’unité NXAMP4x1 TDcontroller avec trois têtes par canal, ce qui conduit à n’employer qu’une unité pour 12 têtes.

La tête GEO M620 peut être utilisée, en fonction des besoins, seule, par paires, en cluster de 3 ou 4 têtes, en lignes comportant jusqu’à 12 boîtes avec les accessoires NEXO permettant l’accroche, la fixation sur un mur, sur un pied ou en pile au sol. Elle peut être complémentée par un des nombreux subs du catalogue NEXO en extension de grave afin de constituer des ensembles cohérents. Les renforts spécifiques GEO M6B seront soit placés en tête d’une ligne de M620 afin de l’allonger et de mieux contrôler le bas du spectre ou bien être fixés sur le côté des têtes.

« Avec notre système haut de gamme, NEXO a créé et mis en lumière le concept ayant donné ses initiales à l’acronyme STM : Scale Through Modularity  » dit le directeur des ventes de NEXO Denis Baudier.
« La nouvelle gamme GEO M6 fera bénéficier chaque prestataire de la modularité qui est son ADN et permettra une facilité d’adaptation à chaque demande aussi spécifique soit-elle.

De plus, son design et son look lui ouvrent les portes de l’installation fixe depuis le montage simple par paires contre un mur jusqu’à des lignes de 12 dans les lieux de culte ou les salles de plus grande importance. Cette nouvelle série dispose des performances nécessaires pour répondre à un nombre important d’usages différents. »

 

Installation aux USA

L-Acoustics marque un « essai transformé” dans l’Eglise Calvary de Naperville (Illinois)

L’église Calvary de Naperville située dans la banlieue ouest de Chicago vient de bénéficier de cinq mois de travaux ayant pour but d’augmenter le nombre de places assises, la passant de 2500 à 3000, sans modifier le gros œuvre du bâtiment.
En plus des aménagements, l’ensemble de l’infrastructure audiovisuelle a aussi été totalement repensée par CCI solutions, un prestataire d’Olympia dans l’état de Washington.

À en croire Duke DeJong, le responsable des relations avec les lieux de Culte de CCI, le client a souhaité que l’audio soit l’élément privilégié dans l’ensemble du projet. « Dès le départ, les responsables de l’église ont placé la barre très haut et souhaité que le nouveau système aille au delà de – l’essai transformé – ont-ils précisé. « Ils ont spécifié un rendu acoustique intelligible, puissant et flexible, en somme spectaculaire dans tous les domaines ».

CCN Une vue à salle vide

Une vue à salle vide permettant d’apercevoir tout en hauteur la ligne de 9 Kara-i de gauche flanquée de son renfort en grave composé de 4 SB18-i, puis la même ligne de Kara-i centrale et enfin masquant la ligne de droite, le second renfort de 4 SB18-i (© Duke DeJong)

Muni de ce cahier des charges, Mark Pearson, consultant senior chez CCI, et son équipe ont lancé un appel d’offres auprès de trois fabricants d’enceintes, demandant à chacun d’entre eux deux designs différents. Des six propositions, c’est celle de L-Acoustics en Kara qui a été retenue.

Dave Sheneman, le directeur technique de CCN raconte : « Nous avons été faire une écoute chez L-Acoustics à Oxnard avec Tim Loar, à la fois pasteur et client. Nous avons été impressionnés par le rendu des systèmes Kara et  Kiva qui nous ont été présentés alors que l’écoute a eu lieu à ciel ouvert sur un parking, des conditions très peu avantageuses pour le niveau de grave. Notre choix s’est très vite porté sur le Kara-i.

Après rénovation, l’église Calvary dispose désormais d’un système en montage LCR composé de trois lignes de 9 Kara-i chacune, soit un total de 27 boîtes. La partie grave est reproduite par deux lignes de 4 SB18-i, chacune accrochée contre les têtes gauches et droites avec en renfort, et jouant avec l’effet de sol, 4 SB28 placés sous le plateau et face aux fidèles.

8 contrôleurs amplifiés LA8 assurent le drive et la puissance de l’ensemble du système principal. Les premiers rangs de sièges sont débouchés par quatre enceintes coaxiales 8XTi et quatre petites 5XT, le tout étant pris en charge par deux contrôleurs LA4.

CCN Le plateau

Le plateau sur lequel on aperçoit à jardin une partie des musiciens et la cabine fermée du batteur, et à cour les voix lead. (© Calvary Chapel of Naperville)

« Avec des services religieux où s’expriment 9 chanteurs principaux, un cœur de 80 voix et un orchestre composé de trois guitares électriques, une basse, deux claviers, un orgue et une batterie, tous en même temps, il était essentiel de disposer d’une réserve de puissance et d’une parfaite clarté » note Duke DeJong. « Le système L-Acoustics que nous avons installé délivre une importante pression acoustique, tout en restant très  transparent et tout le monde à manifesté sa pleine satisfaction à son écoute. 

CCN Vue d'un service religieux

Une vue d’un service religieux donnant la pleine mesure de la taille des lieux et de la largeur importante à couvrir. (© Calvary Chapel of Naperville)

Dave Sheneman pointe la meilleure couverture comparé au système précédent comme étant l’amélioration fondamentale à ses yeux. « Le challenge résolu par l’ensemble constitué des Kara-i ldes SB et des XT a été celui de parfaitement couvrir une salle très large et de forme rectangulaire.

Le parfait recoupement entre les différentes lignes, la répartition du grave et le débouchage opéré par les XT ont conduit le rendu à atteindre des niveaux de pression importants tout en restant naturels dans l’ensemble de la salle. Randall Ross, le pasteur principal, nous a fait part de son immense joie et à déclaré avoir réalisé avec ce système un des meilleurs investissements jamais réalisés par ce lieu de culte. »

Pour le premier service religieux après la modernisation des lieux, Nicole Serrano, une des finalistes du télé crochet The Voice, est venue prêter sa voix. Deux semaines plus tard c’est Sarah Kelly, nominée aux Grammy Awards, qui a interprété quelques chansons.

Pour plus d’informations sur la Chapelle Calvary de Naperville : www.calvarynaperville.org

CCI Solutions, un distributeur certifié L-Acoustics : www.ccisolutions.com 

 

Au Namm 2014

sE Electronics a dévoilé de nouveaux micros

Font notamment leur apparition le sE5, un micro à condensateur pour instruments, le sEX1R, ré-édition d’un capteur à ruban qui avait été trop vite abandonné, et le Magneto, un micro à condensateur à large diaphragme studio. S’y ajoute un kit malin de suspension et de réduction des bruits de vent.

sE5 shockmount

Le sE5 est un classique micro à condensateur pour instruments dérivé du sE4 et disposant plus que jamais d’un positionnement prix/qualité favorable. Offrant une directivité cardioïde fixe, un filtre coupe-bas commutable à 100 Hz et un pré-atténuateur à deux positions -10/-20 dB, sa sensibilité avoisine -34 dBV/Pa (20 mV/Pa) avec un bruit propre de 14 dB. Il accepte des niveaux allant jusqu’à 170 dB (pad enclenché…) et est livré avec sa propre suspension, un élément fondamental en vue d’obtenir la meilleur résistance aux bruits d’origine solidienne transmis par le support du capteur.

Prévu pour être utilisé en studio comme sur scène, il arbore une livrée noire mat et se destine à la prise de son batterie, percussions, piano et cordes. sE propose par ailleurs un kit de 2 micros appairés avec deux suspensions, une barre de montage stéréo et un fly-case spécifique.

sE X1RLe sE X1R est la réédition du micro éponyme qui, lors de sa première mise sur le marché, a su séduire par son rapport qualité/ prix et son rendu sonore malgré sa rareté. Abandonné car ne trouvant plus sa place dans une gamme désormais axée sur des gros volumes, les derniers exemplaires ont bénéficié d’une réduction de prix qui a fortement relancé les ventes et a poussé sE Electronics à lui trouver un successeur.

Appliquant les mêmes recettes de production de masse et de partage d’un nombre important d’éléments visuels et électroniques avec le reste de la gamme sEX1, sE annonce le retour du X1R, un micro à ruban de moyenne gamme disposant d’un prix de vente devant lui assurer un retour gagnant sur le marché. 

Le X1R dispose notamment d’un procédé tiré des modèles haut de gamme Voodoo et RNR1 lui donnant une réponse en fréquence capable d’atteindre les 16 kHz à -1dB avec un aimant Néodyme : une performance remarquable pour un ruban. Sa sensibilité est de – 55,3 dBV/Pa (1,7 mV/Pa), c’est un ruban ( !), et il accepte des niveaux de 135 dB.

sE magnetoMagneto enfin a été conçu pour offrir les meilleures performances possibles pour un tarif très abordable. Il s’agit d’un modèle à condensateur large membrane utilisable de façon quasi-universelle sur les voix, les guitares et en over head sur les batteries, que ce soit sur scène comme en studio. Il accepte un niveau de pression max 140 dB à (0,5% THD à 1 kH), affiche une sensibilité élevée de – 34 dBV/Pa (20 mV/Pa), un bruit équivalent de 16 dB et offre une réponse en fréquence linéaire allant de 20 Hz à 20 kHz. Magneto sera aussi disponible en version Limited mais sans que ses performances ne soient modifées.

L’Isolation pack enfin comporte deux éléments essentiels afin de tirer les meilleures performances des micros à large membrane : une suspension cage et un filtre anti-vent. Conçue pour Magneto, la gamme sE X1 et la gamme sE 2200a, la suspension cage verrouille et déverrouille rapidement les capteurs, les découple efficacement des bruits solidiens et sert de support au filtre anti-vent réglable en hauteur. Ce dernier est simplement constitué d’une cotte d’acier facilitant son nettoyage et sa tenue dans le temps tout en brisant le vent à l’origine des « pops » bien connus notamment en utilisation vocale.

 

Avec d&b, calé par Bobo, et Midas

Le son ciselé et patateux d’Ivan Herceg pour Lilly Wood & The Prick

Lilly Wood & The Prick

Aussi à l’aise avec une Heritage qu’avec une Pro2, adepte du son bien ”fat“ et des boiboîtes, Ivan tricote un boulet tout en dentelle avec la jolie pop de Lilly Wood.N’en jetez plus, conquis est SLU !

Attachant et fatigué comme il se doit, Ivan Herceg nous accueille à bras ouverts et yeux cernés dans un Zénith de Paris qu’une immense boule à facettes assiégée de Sharpy et un parterre de 1000 m² transforment en piste de danse.

Deux canons à confettis sagement pointés vers cette dernière attendent leur heure et laissent présager d’un final grandiose. Malgré le fait qu’il s’agisse d’une tournée assurée par Dushow et Régie Lumière, c’est On Off qui régale lors de cette halte parisienne avec du d&b J calé et cocooné par Boris Jacquier-Laforge, Bobo pour les intimes. Installez-vous confortablement, nos deux compères sont tout sauf avares de leur temps !

Ivan Herceg

Ivan Herceg lumineux ingé son façade !

SLU : Tu voyages avec quoi ?

Ivan Herceg (ingé son face NDR) : Ma console, mes effets, mes micros et mes DI. Je ne prends que la diffusion que je trouve dans chaque salle. En plus, si j’ai un souci au niveau du système, j’ai Julien Ravary qui officie aux retours et qui est super bon en diffusion.
Au lieu de discuter avec le gars de la salle qui se réfugie derrière la phrase type « mais pourquoi ? Tout le monde est super content, et c’est comme-ça depuis toujours », Julien fait des mesures, on fait quelques ajustements, et tout rentre dans l’ordre. Globalement le niveau est bon et on a peu de mauvaises surprises..

Mix en Midas : Pro2 + Heritage

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L’Heritage 3000 avec en arrière-plan la Pro2

L’Heritage 3000 avec en arrière-plan la Pro2 de la tournée reléguée exceptionnellement à un rôle secondaire.

SLU : Si j’ai bien vu la tournée s’effectue en Pro2 ?

Ivan Herceg : Oui, une 24 faders, mais comme aujourd’hui on a beaucoup de lignes en plus, soit je rajoutais un stage rack sur la Pro2 et ça commençait à être compliqué à configurer pour une seule soirée, soit on mettait une analogique en la remplissant bien, et on gardait la numérique pour la chorale qui a elle seule emploie 12 lignes.

SLU : Tu as quand même dû recâbler la totalité de tes périphériques…

Ivan Herceg : Mais ce n’est pas moi qui l’ai fait (rires et regards en biais NDR) ! Cela étant, ça n’a pas pris longtemps dans la mesure où mon rack d’effets communique en XLR au stage en local de la Pro2 et je pars toujours avec des bretelles afin de parer à toute éventualité en festival. Comme on a tourné tout l’été avec le groupe, l’Heritage a vite été configurée.

SLU : Ça ressemble un peu à un festival d’ailleurs la régie ce soir.

Ivan Herceg : Oui, on fait régie et diff commune avec d’autres groupes qui ont joué hier et joueront ici même demain. Cela dit, la console est une demande spécifique que j’ai faite. J’aurais voulu avoir une 2000 ; pour faire les routings et les départs aux c’est plus simple car il y en a moins. Quand t’as des gros doigts comme moi, ce n’est pas évident d’atteindre les boutons de la 3000 qui est plus conçue pour les retours que pour la face. Concernant les routings, on doit faire quelques compromis pour envoyer par exemple du signal dans un bus à gauche car il faut le créer pour les deux côtés mais comme on a de la place on s’en sort bien.

SLU : Tu nous parles du choix de la Pro2 qui s’impose de lui-même, ne serait-ce qu’en termes de poids et encombrement non ?

Ivan Herceg : Le déclic sur cette console s’est opéré aux Francos où l’on vous pousse à opter pour les numériques mais où à la fois le temps manque pour vraiment en tirer parti. J’ai rencontré Gilles Gautrois de Midas (anciennement chez On Off NDR) qui me l’a présentée et je l’ai adoptée pour les 30 dates de la tournée. En revanche pour les Francos, j’ai gardé une Héritage. Un Line Check d’une demi-heure, ça ne permet pas de faire des folies ! J’ai d’ailleurs la même approche avec tous les festivals. J’ai beau avoir des mémoires pour quasiment toutes les numériques, je préfère une XL4, XL3, 3000 ou une 2000.

SLU : Tu as déjà travaillé sur des numériques…

Ivan Herceg : Bien sûr mais ce que j’aime chez Midas, c’est que les écrans ne sont pas tactiles et le rendu est assez proche de l’analogique.

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Ivan allergique aux écrans tactiles des consoles numériques

SLU : Tu nous détailles tout ça ?

Ivan Herceg : Le son est analogique dans sa couleur et son ressenti, et quand par exemple tu bouges les faders, ça répond instantanément. J’ai ressenti la même chose avec les nouvelles CL Yamaha qui sonnent bien. J’aime bien aussi l’ergonomie avec les commandes en grand nombre et des écrans qui ne servent qu’à visualiser.
Je n’aime pas les écrans tactiles car à l’usage tu dois passer par eux à chaque fois que tu veux agir sur un paramètre donc écran, encodeur, à nouveau encore écran et ainsi de suite. C’est très dérangeant comme mode de fonctionnement. L’ergonomie des Vi, des CL5 ou des Vista par exemple est bonne, les consoles elles-mêmes sont bonnes, mais ne pas être obligé de toucher un écran est pour moi très important. Du coup j’ai plongé sur une Pro et Julien aux retours en a fait de même.

SLU : Même console et donc même stage rack…

Ivan Herceg : Non, nous n’avons pas de stage rack en commun car celui de la XL8 est très onéreux à la location et en plus, vu le nombre de périphériques dont je dispose à la façade, les 8 in analogiques et les 2 AES en local auraient été trop courtes. Il aurait donc fallu prendre un DL351 pour face et retours, plus un stage rien que pour la façade. Quand on sait que plein de salles ne disposent pas d’une ligne en AES50, il aurait fallu tout tirer. Comme les distances entre scène et régie ne sont pas trop grandes dans cette tournée, j’ai opté pour un stage DL251 que je garde à la console et un multi analogique pour véhiculer mes 30 lignes. Les retours disposent aussi d’un DL251. Le fait d’avoir mon stage rack à la console m’a permis de faire plein d’essais.

Le chœur durant les balances.

Le chœur durant les balances. Douze micros à lui tout seul !

SLU : 30 lignes sauf ce soir avec la chorale…

Ivan Herceg : Oui, ce soir nous en avons beaucoup plus car outre la chorale, nous avons aussi un sax, un invité, un micro en spare pour la chanteuse qui est en HF Beyer TG V70 sur un émetteur TG1000.

Il s’agit d’un prêt. Nous avons détourné l’usage de ce micro qui est fait au départ pour des petites voix et on l’a mis à une chanteuse qui en a une grosse. Ça donne un rendu intéressant.

Entre le son “produit” et la patate rock

SLU : Comment définis-tu le son de Lilly Wood & The Prick, plutôt le tien ou le leur ?

Ivan Herceg : Ils ont leur son et leur style à eux. Il est vrai aussi que la manière de rentrer dans les machines est plus personnelle. C’est ma manière de mixer, c’est ainsi que je trouve un bon équilibre et le groupe n’est pas contre. Enfin, je suppose que ça leur plaît (rires) ! Je respecte aussi beaucoup la façon dont sont produits les disques. Si par exemple dans un titre il y a une grosse réverbération sur un coup de caisse claire, je vais la mettre aussi en live.

Cette production raffinée est une des signatures du groupe et je me dois de la respecter. Je joue pour cela aussi beaucoup avec les niveaux. Les voix sont assez en dedans mais, pour donner de la dynamique, je rentre parfois des guitares à fond, quasi démesurées, et ça marche bien. C’est leur son, ils ne sont pas rock pur basse/batt mais pop rock assez produit.

SLU : Tu bosses pour eux depuis quand ?

Ivan Herceg : Depuis leurs débuts, pas loin de 5 ans je crois. On a commencé dans des clubs avec 30 personnes. Maintenant on fait des salles de 800 à 1200 avec un chouette tour bus et un bahut de 70 m3 pour le matos. Il est assez grand pour ne pas avoir à tiper les flight cases. (tiper de to tip anglais, empiler les racks ce qui casse le dos, c’est une expression TRES utilisée dans le métier NDC)

SLU : C’est un style de pop rock moderne Lilly Wood…

Ivan Herceg : En quelque sorte, tout en sachant que chaque titre a sa personnalité, son tempo et son atmosphère. On quitte par moment la pop pour la ballade aérienne, et le coup d’après on se cogne un gros son dancefloor. La recette n’est pas de compresser pour compresser.

Un rack d’effets complet et très festival avec le DN370

Un rack d’effets complet et très festival avec le DN370 en “range 12” utilisé essentiellement pour sculpter un rendu plaisir et ensuite remis assez à plat sauf à 250Hz ou le mix a besoin d’être désépaissi !

SLU : Mais tu compresses pas mal (rires) !

Ivan Herceg : Oui, mais ça fonctionne. Je relâche parfois certains trucs et d’autres je les charge. La chorale par exemple je la fais transiter par le Space Echo Roland pour lui donner un style un peu planant (très réussi NDR)

SLU : Tu fais quoi par exemple au G/D de ta 3000 ?

Ivan Herceg : Je passe au travers du DN370, mais j’ai aussi en insert sur le bus master de la table le compresseur SSL XLogic cascadé avec un égaliseur passif Lindell PEX500 pour redonner des couleurs au bas qui en perd dans le compresseur et redonner un poil de brillance à l’aigu.

J’agis très discrètement. Si on le “by-pass”, ce n’est pas le jour et la nuit mais ça fonctionne bien et ça complète bien le SSL dont j’ai la nouvelle génération, et pas la 384 qui avait des VCA de chez dbx et un bas plus plein.
J’aurais pu confier le bas du spectre uniquement au système, mais j’ai préféré le regonfler moi-même en amont.

SLU : Ton Fatso est aussi sur le G/D ?

Ivan Herceg : Naaaan, il est sur la basse, sur les deux lignes. Je n’utilise que des DI pour son repiquage, aucun micro.

La voix de Nili en détail

Le rack additionnel d’Ivan

Le rack additionnel d’Ivan contenant de quoi faire sonner n’importe quelle voix. Une belle réverbération Lexicon tout d’abord, la PCM91, puis un célèbre égaliseur dynamique BSS, de DPR-901 et enfin un des compresseurs les plus répandus, à juste titre, le Distressor d’Empirical Labs.

SLU : Comment traites-tu la voix de Nili ?

Ivan Herceg : Il y a un peu de monde. J’insère, via un rack d’alimentation pour deux racks au standard API, un module de compression à FET, le Pete’s Place Audio BAC-500, et un égaliseur à transistors, le Alta Moda AM-25. Comme habituellement je me sers des Dynamic EQ dans la Pro2, j’ai ajouté en sécu un DPR901 sur le trajet du signal pour pouvoir mieux tenir sa voix quand elle envoie et enfin j’ai un Distressor en mode très cool.

On peut les insérer tous les deux ou pas. Le compresseur qui fait vraiment le son c’est le BAC-500 grâce à son side-chain vocal. Il dispose de 3 positions : Flat, coupe-bas et vocal. Il y a deux étages de side-chain en fonction du niveau et de la fréquence. C’est très bien fichu sur les voix. L’égaliseur Alta Moda me sert essentiellement en coupe-bas ; si je le retire, le son de la voix devient un peu pâteux.

L’Heritage 3000 au-dessus de laquelle repose l’iPad mini d’Ivan

L’Heritage 3000 au-dessus de laquelle repose l’iPad mini d’Ivan en double écran avec notamment un traceur assez lent pour garder en mémoire un point d’accrochage le temps de le débusquer.

SLU : Qui profite du Boiler ?

Ivan Herceg : C’est sur un bus de claviers, il poisse leur son et ça les compresse aussi un peu. Tu remarqueras que les capuchons des potards ne sont pas ceux d’origine, mais au moins on voit le réglage et on ne perd pas de temps avec du gaffer ou du crayon.

Pour le reste, j’ai des effets assez classiques mais disposant tous de mémoires par titre. Vu la difficulté d’en changer, par exemple sur le D-two, je me sers de Set List Maker sur iPad au travers du Mobilizer de Line6 qui génère du MIDI pour piloter tout ce petit monde.

SLU : Tu te sers des effets internes de la Pro2 ?

Ivan Herceg : Non pas trop, je ne les aime pas. Je suis fan de cette console mais je préfère utiliser des effets externes, d’autant que certains comme le Space Echo sont très spécifiques. J’ai le RE3 qui est années 80 et très chimique avec un multi-tap, un floater et une réverbe complètement “has been” mais qui donne vraiment de l’air, et qui a été employée dans le mix du premier album du groupe. La tc 4000 me sert sur la batterie et les délais sur les voix et encore sur la batterie lors de certains morceaux. Le ressenti de certains titres serait faussé sans ces effets qui façonnent le son de Lilly Wood.

SLU : Le petit préamplificateur en dessous ?

Ivan Herceg : Le Great River ? Il me servait à salir la caisse claire, à la cruncher. Je rentrais au niveau ligne dans son entrée micro. C’est intéressant mais bon, avec l’Heritage…

Gros plan sur les deux pédales SubDecay et ModFactor.

Gros plan sur les deux pédales SubDecay et ModFactor. Juste au-dessus et éteint le préampli salisseur de snare Great River et encore au-dessus l’inusable Yamaha 990 dévolue sur le programme 19 à faire une Big Snare !

SLU : Parle-nous de tes pédales.

Ivan Herceg : J’ai un chorus Eventide, le ModFactor. Il me sert beaucoup sur les guitares pour booster les soli sans trop toucher aux niveaux. La gratte s’ouvre partout et ça marche bien. Je fais pareil pour 3 titres sur la voix. C’est le mieux que j’ai trouvé pour obtenir ce type d’effet.

La SubDecay est une pédale de guitare et une étrangeté à elle toute seule. C’est une réverbération qui poussée à fond génère une nappe de 5 minutes. Pour générer des textures sur les voix et les chœurs, elle est super. 

Un racks bien farci d’effets

Un racks bien farci d’effets appartenant à Ives dont deux racks au format API de A Designs et repérés 500HR et en dessous le Boiler customisé avec des capuchons vintage du plus bel effet ! Remarquez les deux pédales SubDecay et ModFactor, la première des deux passant par un ampli symétriseur Phoenix Audio aux potards rouges.

Son seul défaut c’est son impédance qui ne correspond pas à celle des consoles professionnelles, donc je l’ai symétrisée à l’aide d’une DI qui colore un peu et qu’on n’utilisait pas à cause de ça, la Phoenix Audio NiceDI en classe A.

L’avantage d’avoir une pédale en guise de réverbération c’est l’accès immédiat au réglage de durée via un potard rotatif. L’inconvénient c’est qu’elle souffle un peu, mais quand on sait ce qu’envoient les amplis guitares ou les grattes, ce n’est pas bien grave.

SLU : Tu symétrises toutes les liaisons avec ces vieux appareils ?

Ivan Herceg : Oui, j’ai des transfos d’isolation en boîtier Palmer, surtout quand je rentre dans des entrées micros comme avec le second Space Echo que j’ai posé sur la console.

Un sacré rack de traitements dynamiques : Avalon, Drawmer, BSS et DBX

Un sacré rack de traitements dynamiques : Avalon, Drawmer, BSS et DBX. On a beau aimer le numérique, voilà un déballage de bijoux assez irrésistibles.

SLU : Tu profites des racks d’accueil mis à ta disposition par On Off ?

Ivan Herceg : Bien sûr ! Je me sers des noise-gates Drawmer, des classiques 201 sauf pour le pied où j’ai un 501 qui est plus complet. J’aime bien le son de l’étage de sortie du 241 quand je mets, comme les anglais, un peu de gain en sortie. Un kick, tu ajoutes 5/6 dB en sortie et 5 dB en moins sur ta console et boum, il se passe quelque chose de plus organique.

A côté, j’ai un générateur de sub-harmoniques dbx, un 120A, que j’ai appelé “infra, sa mère” après avoir entendu un spectateur dire un soir “oh putaing, y’a de l’infra, sa mère !” Je l’utilise sur les deux micros du pied, mais sans doute pas ce soir, et sur le tom basse de la chanteuse pour qu’il devienne ENORME. C’est drôle car c’est un petit modèle et du coup il sonne très gros. 

un Powergate DS501 Drawmer

Au-dessus du stage Midas DL251, un Powergate DS501 Drawmer, sans doute le gate ultime, puis le synthétiseur de subharmoniques DBX 120A amicalement rebaptisé « infra sa mère » par Ivan. Le compresseur Drawmer DL241, enfin, fait aussi un peu le ménage mais pas dans les coins comme le 501 !

SLU : Mélange identique entre les deux micros de la grosse caisse ?

Ivan Herceg : Non, ça dépend. Sur certains morceaux je fais claquer le pied, sur d’autres plus softs je l’arrondis. Ca varie aussi de salle en salle. Je relâche parfois les “gates” pour éviter que ça ne mange trop les attaques sur des titres moins rock. Après je compresse le groupe de kick, et j’en fais de même avec le groupe de snare.
J’agis toujours de la sorte. Je prends les deux micros du pied et les deux de la caisse claire dans des bus séparés où j’insère les compresseurs. Ça permet de nettoyer avant d’aller dans le bus, et par exemple de faire vivre le timbre de la caisse en fonction de la frappe.

SLU : D’autres trucs sympas ?

Ivan Herceg : Oui, on se sert pas mal des Radiall JDX à émulation HP sur les guitares et la basse. Ce sont des DI dites à Impédance Réactive qui réagissent au signal issu de l’ampli mais aussi aux retours des HP. Le résultat est bluffant de naturel même sans micro additionnel et chaque DI accepte 300 ohms. Pour la basse aussi c’est super bien. Bien sûr, si tu assumes le son de l’ampli et le gars joue au médiator, ça marche bien avec un simple micro, mais quand tu joues un peu cool et au doigt, c’est moins intéressant.

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Les micros appartiennent à Ivan

SLU : Tu as dit que tu te sers de tes micros…

Ivan Herceg : Parce que c’est vrai, ce sont mes micros, je ne me sers pas de ceux d’un prestataire, ça n’a aucun intérêt sauf pour la paire d’over head, ici des 414 AKG car ils sont assez fragiles, et je préfère les demander à chaque fois. J’ai énormément de micros, je les emmène en résidence, je teste un 201, un i5, un 57, un Bêta, un 421, les Audix, les statiques, les 535, bref, j’ai tout un parc de micros qui couvre 95% des besoins.

SLU : Donnes-nous ta batterie.

Ivan Herceg : J´ai un D6 en kick out et dans le fût un Shure SM91 vieille version avec le gros préamplificateur. Sur la snare, dessus un i5 Audix et dessous un AKG 535 à -14, un micro très bright qui encaisse pas mal et comme il a un pad, tu ne fais pas “fumer ta table”. Sur la charley on a un 451 monté en CK1. Pour les toms un Audix D2 et un D4, un Shure 57 sur le tambourin et des AKG 414 pour les over.

J’ai aussi des DI en classe A et des amplis guitare. Je préfère avoir mon matériel, comme ça je suis maître du son que je fais. J’entretiens et modifie les amplis moi-même ce qui est indispensable car ils souffrent après 70 dates de tournée. Je modifie aussi les DI. Outre les Radial JDX j’ai des JDV en classe A où je place par exemple une XLR en entrée du transfo. Radial c’est robuste et ça sonne, c’est ce que j’ai trouvé de moins cher et de plus costaud.

à gauche une pédale Boss Space Echo RE20 et à droite un enregistreur Zoom H6

Posés au-dessus de la console façade, à gauche une pédale Boss Space Echo RE20 et à droite un enregistreur Zoom H6…

SLU : Tu enregistres chaque show ?

Ivan Herceg : Oui en souvenir. Je récupère le G/D et j’ajoute de l’ambiance avec les micros en MS de mon Zoom H6. 

En général j’essaie de réécouter chaque concert en entier. Comme c’est la même console, on est sensé avoir une constance dans le son puisqu’on corrige la salle pour gommer les variations, mais en réalité ce n’est pas vrai.

Quand tu es sur de l’Adamson ou du d&b, ton kick et ta dynamique générale n’ont rien à voir, alors qu’au sortir du concert, le résultat te paraît très proche.

SLU : Puisqu’on parle diffusion, celle à ta disposition te convient-elle ?

Ivan Herceg : Oui absolument, c’est la même pour trois jours mais elle est très bien conçue pour la salle. Mon seul regret est l’absence de J-Infra. J’ai 12 J-Sub mais j’aurais aimé avoir 2 ou 4 Infra pour faire un ratio plus proche de ce que j’aime.

SLU : Ça descend déjà pas mal les J-Sub…

Ivan Herceg : Bien sûr que ça descend. Ce n’est pas pour en mettre plus… C’est comme jouer sur un mur de Marshall. Tu peux jouer au même volume avec un seul ampli, mais tu n’auras pas le même truc.

SLU : L’égalisation “plaisir” sur le Klark fait partie de ton son ?

Ivan Herceg : Oui, il ne s’agit pas d’une correction du système mais bien d’une touche de couleur personnelle que je recherche. Elle évolue quand même en fonction des systèmes que je rencontre de salle en salle. Le J par exemple marche très bien et est plus facile à gérer que d’autres références de chez d&b comme le Q1 ou le encore le C7 avec lequel on a du mal à bien faire sonner par exemple des guitares saturées. Le J est quasiment hi-fi.

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SLU : Le Q et le C ne sont pas de la première jeunesse…

Ivan Herceg : C’est sûr, j’ai en revanche été très étonné par le V. Il ne sonne pas comme du d&b, il est plus droit et plus naturel, il n’a pas ce côté un peu “produit” des autres modèles, du coup c’est un peu plus dur à mixer mais ton travail ressort plus précisément. Il me fait penser à d’autres marques dont Adamson. Il manque peut-être un peu d’air mais tu peux le faire toi.

Je trouve que c’est une bonne surprise pour une boîte passive dont le sub cardio est aussi passif ! J’aime bien aussi dans les petites salles l’ARCS de L-Acoustics. Au lieu de mettre des line array partout, l’ARCS 2 c’est excellent. Ils ont refait le guide d’ondes et le rendu est naturel avec en plus une mise en œuvre super simple. Tu regardes la forme de la boîte et tu sais où elle va taper. J’adore.

SLU : C’est quoi le logiciel d’analyse dans ton ipad ?

Ivan Herceg : c’est une version du SMAART. Je m’en sers juste pour voir d’éventuels départs Larsen et suivre l’enveloppe de mon son, regarder si un truc tourne, pour des mesures on a le vrai, le 7 dans un portable. Je me sers du micro de l’iPad qui n’est pas parfait mais de 100 Hz à 8 kHz ce n’est pas mal du tout. Il a un mode de traceur si lent que t’as le temps de faire un Larsen sur le plateau et revenir à la régie pour voir où il est (rires) !

SLU : En dehors de Lilly Wood, pour qui mixes-tu ?

Ivan Herceg : Pour des groupes assez rock. Mademoiselle K, la deuxième tournée de Superbus, la dernière tournée Silmarils avant qu’ils n’arrêtent, les Rabeats…
Quand je ne tourne pas je fais un peu de studio mais bon, je suis un peu tout le temps fourré quelque part, et sinon je vais à la pêche. Je ne fais pas que du son ! J’entends le son à ma manière et ce n’est pas très rationnel.

Je ne calcule pas. J’adore essayer des trucs et des nouvelles machines bizarres, surtout celles qui ne sont pas faites pour l’usage que je vais en faire. L’idée est que chaque trouvaille génère aussi un défaut. Si on arrive à le régler, est-ce que le résultat final est meilleur que le système que je remplace ? Typiquement, on arrive à ce type de raisonnement avec des micros. Cette façon de faire vient aussi du fait que je ne veux pas m’emmerder ! Je ne me vois pas débarquer pour un show comme Lilly Wood avec une table et des snapshots. Comment peut-on faire des snapshots sur de la musique comme ça. Sur des comédies musicales oui mais là…

Vincent Lherisson et Samuel Chatain

A gauche, Vincent Lherisson, le concepteur lumière de Lilly Wood assisté par Samuel Chatain, à droite, opérateur lumière.

SLU : Quand tu as des groupes archi produits, des couleurs différentes entre les titres…

Ivan Herceg : Non, on s’en sort sans problème avec des mémoires de mutes, plein de VCA et, par exemple, mon système de pilotage MIDI des effets. Le rock et la pop ça n’est pas millimétré à ce point ; un jour le guitariste va mettre un boost sur l’ampli et le lendemain pas ! Ça t’oblige à suivre mais au moins tu mixes réellement chaque soir, sinon tu ne penses plus qu’à changer de spnapshot à la fin du morceau et tu perds l’équilibre de ton travail. A la rigueur si t’es au Casino de Paris une semaine avec le même show…

SLU : Et si tu as une vraie embrouille, si tu es malade par exemple ?

Ivan Herceg : Le show aura lieu avec peut-être pas les effets aux mêmes endroits, mais il aura lieu, même si j’ai une gastro (rires) ! Quand tu mixes vraiment tous les soirs, tu te mets la pression tout seul pour être en bonne santé et pour ne pas être viré (rires) !

SLU : Tu constates une baisse de fréquentation dans les salles ?

Ivan Herceg : Non. C’est sans doute la crise mais les salles sont assez pleines. Le disque vend moins, mais les gens viennent au concert, au moins ceux de Lilly Wood. On a de la chance et en plus c’est mieux pour le son (rires) !

Le calage du système d&b façon BoBo

Sympa avec son accent parigot à couper à la machette, place à Bobo, le technicien délégué par On Off pour accueillir les techniciens lors des trois dates consécutives au Zénith.

Boris "BoBo" Jacquier-Laforge

Boris « BoBo » Jacquier-Laforge en pleine action juste éclairé par la grâce du R1 et de l’écran qui l’affiche !

SLU : Tu Baby sittes souvent pour On Off ? (horrible anglicisme, j’en conviens NDR)

Boris « BoBo » Jacquier-Laforge : Pas exclusivement, mais pour ces trois jours oui. Nous avons monté et exploité hier le système pour Vampire Weekend, ce soir pour Lilly Wood et demain pour BB Brune.

Ça tombe d’ailleurs bien puisque ces derniers vont prendre aussi l’Heritage mais s’il avait fallu changer, ça fait partie du job et ça n’est pas insurmontable (rires) !

SLU : Le kit de périphériques est standard avec la table analogique ?

BoBo : Pas forcément. Nous avons récupéré une régie qui a tourné à l’Olympia et comme l’ingénieur prenait beaucoup d’inserts, nous avons eu en dotation cette belle configuration. Chez On Off, tout est fait en fonction de la fiche tech du mec.

Une ligne standard Zénith pour d&b

Une ligne standard Zénith pour d&b avec huit J8 et tout en bas pour mieux couvrir le parterre deux J12

SLU : Tu nous détailles le système de diffusion et surtout les petits ajouts en d&b Q ?

BoBo : J’ai un kit ouvert à 16 mètres avec huit J8 et en bout de ligne deux J12, le kit habituel Zénith qui passe très bien partout. J’ai un grand parterre à couvrir (j’ai mesuré 28×34 m environ NDR). Sur les côtés j’ai mis quatre Q1, et devant j’ai pris des Q7 car ça ouvre plus et du coup c’est moins violent. Si tu poses des Q1 en lip, les premiers rangs vont se faire défoncer la bouche (jolie expression, je ne la connaissais pas celle-là NDR). En parallèle j’ai fait exprès de bien ouvrir les J12 pour aller taper assez proche de la scène.

SLU : Tu travailles au SMAART..

BoBo : Oui, on va même dire à l’ancienne puisque ça marche. Je ne suis pas fan de la multiplication des points de mesure car plus tu en fais, plus tu lisses tes courbes et du coup c’est moins réaliste. Comme c’est une évidence qu’on ne peut pas avoir le même son partout, je commence par passer beaucoup de temps sur la feuille de calcul, j’écoute bien le résultat pour être sûr de mon placement et seulement après je fais des points pour savoir plus précisément ce qui se passe dans la salle.

On fait de l’accueil, on n’est pas en tournée avec chaque soir la même personne à la console, il n’est donc pas question de faire quelque chose de trop personnel et qui ne correspondra pas forcément au mixeur que j’accueille. Je travaille donc assez “flat”. Ivan par exemple m’a demandé de creuser vers 1kHz. Le mixeur d’hier a en revanche poussé très fort l’extrême aigu. Regarde le creux à 250 Hz, Ivan le fait naturellement car il sait qu’il est un peu chargé dans cette partie de son mix et qu’il faut le dégrossir d’entrée de jeu.

SLU : Comment cette phase d’égalisation s’est-elle passée ?

BoBo : Simplement. Ivan est arrivé, il a écouté puis il a sculpté dans le 31 bandes ce qu’il souhaitait avoir. Il a creusé outre le 250, aussi le 1 et 1,2 kHz. On a refait sur le Lake LM44 cette courbe, ce qui lui a permis de relâcher et de ne garder son graphique que pour intervenir ponctuellement s’il a une galère sur son mix ou dans la salle. A 250Hz je suis déjà en cpl (coupling NDR), à -5 dB, j’ai aussi un peu pété à 290 et j’ai aussi atténué une résonance autour de 119 Hz.

SLU : 4 petits Q ça n’apporte pas le grave des J sur les côtés…

BoBo : Impossible. Des solutions existent en mettant par exemple du V qui raccorde bien avec le J ; le problème après est d’ordre commercial et n’est plus de mon ressort. Ce soir une très grande majorité de public est bien servie.

Obtenir un grave cohérent

La partie de la diffusion posée au sol

La partie de la diffusion posée au sol. A gauche, trois J-Sub sur lequel repose bien sanglé un des Q7 employé en lipfill. A droite trois autres J-Sub avec posés dessus quatre Q1 arrosant les gradins latéraux hors de la portée des J, 12 comme 8

SLU : Pourquoi as-tu placé tes subs en G/D et en stack ?

BoBo : d&b conseille vivement de faire des lignes sur le parterre et c’est souvent efficace, si ce n’est que le grave a un peu de mal à monter dans les gradins. Je fais donc le pari de ne pas suivre cette préconisation et d’avoir des lobes assez maitrisés avec mon montage. La ligne de sub c’est super tant qu’elle joue seule, mais dès que tu ouvres la diff, comme je laisse les boîtes en full range pour avoir ce rendu “dans la bouche”, je créé des perturbations qui n’empêchent pas les gens en bas d’être asphyxiés et conduisent à n’avoir pas assez de grave en haut.

Du coup, on rentre à fond dans les amplis et on se retrouve dans le rouge. Je préfère donc empiler mes subs en gauche droite, quitte à envoyer des lobes. On est plus cohérent entre en haut et en bas, et certains spectateurs qui veulent moins de sub peuvent, en se bougeant un peu, modifier la couleur de leur son. Il n’y a donc pas à proprement parler de subtilité de calage, juste quelques choix comme le fait de légèrement tourner et délayer les subs extérieurs ce qui me permet, avec le preset hyper cardio, de bien annuler les ondes arrière et laisser la scène vraiment très propre. Un truc qui marche bien aussi c’est une pile de 6 subs mais c’est difficile à caser (rires) !

Bobo soigne particulièrement la mise en phase

SLU : Qu’est-ce qui est le plus long lors du montage d’un système ?

BoBo : La mise en phase, c’est ce qui me prend le plus de temps mais le jeu en vaut la chandelle. Pour caler par exemple les extérieurs en Q1, je commence en “impulse” comme tout le monde, et je termine ensuite par une mise en phase sur le bas médium. Souvent je re-bouge aussi les valeurs que me donne l’analyseur, et pour avoir la cohérence que je recherche pour l’ensemble je me fie plus à mes oreilles qu’aux courbes. Le soir enfin avec le public, je retouche les extérieurs qui sont généralement un peu en dessous pour ne pas claquer à salle vide, un grand classique !

SLU : Tu es SMAART mais je vois aussi du Flux…

BoBo : Je me sers en fait des deux en fonction des besoins ou de mes envies. Le Flux marche bien, est un bon complément et puis Gaël (Martinet NDR) est un mec cool et hyper intéressant, mais ça ne m’empêche pas de temps à autres de toucher aussi à Room Tools pour déconner (rires), et puis comme d’autres l’ont dit, ce n’est pas l’outil qui compte, mais ce que tu vas faire des résultats qu’il t’affiche. C’est vrai d’un autre côté que calculer des deltas de temps dans Flux c’est monstrueux. Il le fait tout seul !

SLU : Est-ce qu’un analyseur te montre tous les défauts ?

BoBo : Non, pas forcément. Par exemple dans le J, autour de 2,5/3 kHz il ne se passe pas grand-chose dans l’analyse et tu penses que ça va rouler et pourtant, le soir venu, cette partie du spectre va te poser quelques problèmes, et ce n’est que ta connaissance du système qui te permettra d’effectuer les corrections utiles.

SLU : Comment sors-tu le signal de la régie ?

BoBo : En sortie de l’Heritage qui est maître, je descends en analogique jusqu’au LM44 qui est en bas, près des amplis. Il me sert aussi de convertisseur en 96kHz pour attaquer les amplis en AES.

SLU : Un dernier mot sur Ivan. Tu le connaissais ?

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BoBo : Non et c’est un super mec, mortel et gentil, et comme j’adore l’analogique et les machines qu’il utilise, c’est encore plus bonnard ! J’aime bien aussi sa philosophie du travail et du son car je peux t’assurer que j’accueille parfois des gars qui..pffffffffffff (long silence NDR).

Souvent ça se passe très bien, 95% du temps même, mais les 5% restants sont sportifs. Tu fais de ton mieux, tu fignoles tout aux petits oignons, le gars envoie de la m… trop forte que tu dois te “souper” car c’est ton boulot et à la fin, il te balance qu’il a joué fort car “la diff, ce n’est pas ce que je voulais entendre” alors que le jour avant t’as eu un gars avec une Vi1 qui n’a de cesse de te demander ton avis sur son travail et qui te sort avec le sourire un truc en béton !

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L’écoute

Comme on dirait outre-Rhin, le son d’Ivan a la kartofel ! Gras, rond, bien rock et organique, il correspond pile poil à ce dont a besoin un groupe comme Lilly Wood & Prick. N’oublions pas aussi les biscotos du J qui excelle dans cet exercice et de Midas dont le rendu analogique est imparable. Ivan apporte une attention méticuleuse au moindre détail et malgré le côté artisanal de son travail, il cisèle le son du show grâce à une somme de petits délais et de trouvailles qui tombent pile au bon moment. Pas évident d’être distrait !

Cette dentelle d’effets repose sur un grave bien construit et une belle attaque malgré une couleur très “fat” et ronde. Superbe travail enfin sur la voix de Nili qui, à mi-chemin entre Marianne Faithful et Christine McVie, est reproduite avec beaucoup de timbre et de coffre à la fois.
En balade sur les côtés des gradins, la sortie de la ligne de J se passe bien dans le haut et le médium, la couleur et le niveau raccordent parfaitement, en revanche le grave souffre du fait de la difficulté qu’ont les 4 petits Q à projeter du bas. Les HP sont petits et la ligne bien courte. Les J-Subs se révèlent assez directifs de par leur montage qui privilégie un peu la fosse et le fond de salle, mais monte aussi pas mal de coffre dans les gradins. Un choix gagnant de Bobo.

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Lors de l’ISE 2014 à Amsterdam

Meyer va dévoiler le LYON

Deux lignes de LYON en accroche

Deux lignes de LYON en accroche (Crédit photos Bill Graham)

Meyer Sound vient d’annoncer LYON, le second membre de systèmes de diffusion linéaires de sa nouvelle famille appelée LEO du nom de la première boîte amplifiée désormais bien connue.

Le LYON incorpore dans un format plus petit et plus léger, la totalité des innovations propres à cette famille de produits et donne à cette technologie la possibilité d’être employée dans un grand nombre de salles et d’événements de taille plus modeste

LYON va être officiellement lancé au cours du salon ISE qui se tiendra du 4 au 6 février 2014 au RAI d’Amsterdam.

John Meyer devant son dernier fauve

John Meyer devant son dernier fauve (Crédit photos Bill Graham)

 » Avec le LEO, nous avons démontré la façon dont un système, qui reste linéaire sur l’ensemble du spectre y compris à de fortes pressions acoustiques, est en mesure d‘apporter de nouvelles sensations d’écoute, que le message sonore soit issu du Philarmonique de New York ou du DJ Lorin Ashton plus connu sous le nom de Bassnectar  » dit John Meyer co-fondateur et directeur général de Meyer Sound.  » En apportant cette linéarité dans un format plus abordable, LYON va permettre à un plus grand nombre de spectateurs et d’auditeurs de découvrir les avantages de cette technologie « .

Les enceintes LYON existent en deux versions, le LYON-M pour  » main  » est la boite standard longue portée là où le LYON-W pour  » wide  » assure, à couverture verticale équivalente, une plus grande ouverture horizontale en cédant sans doute quelques dB de rendement. Epaulé par le sub 1100-LFC et le contrôleur Callisto, le LYON-M peut être déployé dans des salles de jauge importante mais aussi en tant que système principal pour des tournées et des festivals. Le LYON-W peut compléter des lignes de LYON-M en tant que downfill. Enfin les deux versions sont le meilleur choix pour élargir la couverture du LEO en profitant de la signature sonore très proche.

Meyer LYONPeu d’informations ont encore filtré sur le LYON, sauf le format qui est de 90 cm de large, 38 de haut et 53 de profondeur, le poids qui atteint les 90 kg et les HP qui sont des 12 pouces d’origine Meyer et disposant de radiateurs pour le bas du spectre et deux moteurs d’aigu 3 pouces refroidis par le biais du guide d’onde aluminium auxquels ils sont fixés.

Meyer LYON Structure

A titre d’information, le LEO mesure 113 cm de large, 45 de haut et 60 de profondeur pour un poids de 120 kg, et dispose de deux 15 pouces pour le bas du spectre et deux moteurs 4 pouces pour le médium et l’aigu. Le LYON pèse donc 25% de moins que son grand frère, un gain important pour une boîte amplifiée et forcément plus lourde que les modèles passifs et peut être alimentée en 110 Volt contrairement au LEO, ce qui trahit une puissance embarquée moindre et/ou la mise en œuvre d’une autre alimentation.

18 LYON peuvent être accrochés avec un facteur de sécurité de 7:1 et jusqu’à 22 avec un facteur réduit à 5:1. Un cadre d’adaptation permet de compléter des lignes de LEO avec des LYON. Enfin 4 LYON à la fois peuvent être transportés anglés et protégés par une housse en nylon.

 

Utilisé par ESI Audio lors du festival “The Gift”

Première sortie nord américaine du L-Acoustics K2

Très belle vue de la scène et de la ligne à jardin de tout nouveaux 18 K2 d'ESI Audio

Une très belle vue de la scène et de la ligne à jardin de tout nouveaux 18 K2 d’ESI Audio. Bien visibles aussi les 3 ensembles de 12 SB28 posés au sol au pied de la scène. (Photo : Leigh Barnes, Kerrigan Studios)

Le 26 décembre dernier, ESI Audio a eu l’honneur d’être le premier prestataire à mettre en œuvre le nouveau système L-Acoustics K2 en Amérique du Nord.

Ce déploiement a eu lieu pour le festival The Gift, qui s’est tenu sur le parking jouxtant le Raymond James stadium de Tampa (Floride), et réunissant durant une unique journée, un plateau électronique avec pour vedette deadmou5.

Pour assurer une bonne couverture aux 12000 spectateurs massés devant la scène érigée sur les terres de l’équipe de football des Buccaneer’s, les équipes d’ESI ont accroché deux lignes de 18 têtes K2 soutenues par pas moins de trois douzaines de SB28 : un apport en bas du spectre très apprécié en electro dance. Ces 36 subs ont été arrangés en 3 ensembles de 12, composés chacun de 4 stacks de 3 caissons empilés.

Le groupe de subs central a été complété par 2 Kara en lipfill, et les deux groupes latéraux par deux infills de deux ARCS II chacun. Cet ensemble d’enceintes a été amplifié et processé par le biais de 8 LA-RAK chacun équipé de trois contrôleurs à quatre canaux LA8 grâce au logiciel LA Control Manager.

Sur scène et entre les lignes de K2, deadmou5 en plein show

Sur scène et entre les lignes de K2, deadmou5 en plein show TRÈS puissamment servi par des retours composés de deux ensembles de trois Kara posés sur deux SB18… (Photo : Leigh Barnes, Kerrigan Studios)

« En deux mots le K2 c’est épatant“ nous a dit avec enthousiasme le PDG d’ESI Audio Erick « Otto » Celeiro. “Le rendu sonore du festival “The Gift” a été remarquable avec une portée utile atteignant 120 mètres. Le K2 s’est aussi révélé très facile à déployer. Le V-DOSC à été ma boîte de référence au cours de nombreuses années. Le K2 ajoute à cette signature sonore des améliorations tant au niveau de l’ergonomie que du poids et de la flexibilité d’emploi.
Au terme du festival nous avons été chaudement félicités par l’ensemble des acteurs présents comme l’organisateur, le prestataire vidéo et lumière, le public et le manager de deadmou5. Tous n’ont pas tari d’éloges”.

Malgré un parc composé aussi de modèles d’autres marques, le PDG d’ESI Audio Erick « Otto » Celeiro à toujours considéré L-Acoustics comme « The crème of the crème » : “Nous avions contacté L-Acoustics avec l’intention d’acquérir des K1”, précise Otto, “mais après avoir eu accès aux premières données sur le K2, nous avons été immédiatement séduits.

L'équipe d'ESI Audio en plein montage d'une ligne de K2 par blocs de quatre boîtes.

L’équipe d’ESI Audio en plein montage d’une ligne de K2 par blocs de quatre boîtes. (Photo : Leigh Barnes, Kerrigan Studios)

Même avant d’avoir pu voir ou écouter ces nouvelles boîtes, nous avons choisi de suivre notre instinct en pleine confiance vis-à-vis de cette marque et de son passé d’excellence et bien nous en a pris ! Nous venons de signer une nouvelle commande de 24 K2 car nous pensons que cette boîte correspond exactement aux besoins de notre marché régional et des tournées dont nous avons la charge. Ces boîtes sont remarquables et certainement le meilleur investissement que nous ayons jamais fait”.

Les retours ont aussi été sélectionnés dans le catalogue L-Acoustics afin de répondre aux besoins en pression sonore de Joel Zimmermann plus connu sous son nom de scène de deadmou5, ainsi que ceux des autres artistes de dance électronique présents au festival. Pour “The Gift”, et par côté, ont été posées trois Kara sur deux SB18, le tout amplifié par deux LA8.

Fondée en 1996 et basée à Tampa en Floride, ESI audio a fait le choix de L-Acoustics pour la première fois en avril 2012 en fournissant un set de retours 115XT HiQ pour la tournée de Gavin DeGraw et de Colbie Caillat. Depuis lors, ESI a complété son parc en L-Acoustics jusqu’à ce dernier achat de 36 K2, 12 KARA, 16 SB28, 4 SB18 et six LA-RAK. 

Plus d’informations sur ESI audio sur le site : www.esiaudio.com