Démarré le 7 novembre 2013, l’Instinct Tour va écumer toutes les salles de moyenne jauge françaises mais aussi belges et suisses jusqu’à fin 2014, emmené par une artiste aussi généreuse que bien entourée et un kit de première bourre piloté et conçu par une bande de cadors, dont un certain Yves Jaget….
Les hirondelles reviennent, Yves aussi.
Si, si, Yves Jaget. Impossible de démarrer ce reportage autrement que par lui tant cet homme a fait et fera partie de l’Instinct Tour et plus largement de l’univers du son français sous toutes ses formes. Bien sûr, début septembre 2013, une partie de son cerveau a dit stop, ce que l’on appelle communément un AVC, mais c’était sans compter sur l’autre moitié, et surtout sur sa volonté de fer de se retaper.
Le résultat est là. Il a animé une Master Class lundi 17 mars avec Avid, et déjà mixé un album pour l’équipe JiPé Pilot et William Rousseau. Pas mal comme retour aux affaires, d’autant que j’ai le sentiment qu’on n’a encore rien vu !
Interrogé par nos soins, il s’est confié avec une telle sincérité qu’il nous est paru indispensable de vous livrer ses propos in extenso en ouverture de ce reportage. Une sacrée leçon. Il nous a notamment expliqué la raison de la présence de deux rutilantes SSL L500 à la face et aux retours, les premières à avoir été déployées en France.
SLU : Yves tout d’abord comment vas-tu ?
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Yves Jaget : J’ai attaqué la rééducation à fond, un peu comme tout ce que je fais. Pendant 4 mois, je me suis enfermé sans téléphone, et je me suis occupé de moi. Plus de cigarette, plus d’alcool, plus de cholestérol. Je suis devenu un autre mec (rires). Après l’accident, j’ai eu pendant 15 jours un grand coup de mou et un très gros cafard.
Suite à ça je me suis mis un bon coup de pied au cul, et je me suis dit que si je voulais être beau, en forme et surtout au travail, il fallait que je m’y mette sans retenue. J’ai donc participé aux cinq activités proposées dans le protocole de récupération de la clinique. Je l’ai payé cash puisque c’est crevant une telle rééducation mais comme je n’avais rien d’autre à faire, j’ai alterné travail avec kinés et sommeil ; du coup je suis en pleine forme.
Accroupi à gauche et en charge de la régie technique et du plateau c’est Sylvain Ibanez et assis à droite Benjamin « Benji » Vallet est pupitreur lumières. En haut à droite, Alain Neau alias Quinquin chauffe et s’occupe des décors, pis Lionel Pelatan en charge du système, Alex Maggi ingé son retours, Thibault Maestracci à la face, Julien Mairesse le Dir prod qui doit être aussi sérieux deux fois par an et enfin Pierre Moutte au backline. Ne manque que Bertrand Atlan au plateau et qui était absent lors de notre passage.
SLU : Un coup dur comme celui que tu as vécu donne parfois aussi un nouvel élan…
Yves Jaget : Oui car c’est comme une deuxième chance qui t’est offerte. Il y a l’avant et l’après. Tu ne vois pas la vie de la même façon. Tu deviens plus philosophe, et ce malgré les à-côtés financiers ou humains qui s’ajoutent à ton pépin physique. Pense que je n’ai pas touché un rond d’indemnités depuis le 11 septembre, date de mon accident, parce que la Sécu n’a pas encore pris en charge mon dossier du fait de la particularité de notre statut d’Intermittents. Autant le corps médical et paramédical en France est composé de gens fabuleux, autant l’administration est très défaillante.
SLU : Ta sincérité fait du bien.
Yves Jaget : Il le faut, et dire la vérité autour de soi fait partie des choses indispensables. À quoi bon cacher ce que j’ai eu, je m’en fous de dire que j’ai un bout du cerveau qui est cramé. On apprend énormément sur soi quand ça arrive, et on se rend compte qu’on n’exploite qu’une petite fraction de son potentiel, d’où la chance qui m’est offerte de repartir comme avant, peut-être même mieux qu’avant.
Le neurologue m’a affirmé qu’à 56 ans, et avec la passion qui est la mienne, il fallait que je croie à mon retour en 5 mois chrono. Il a dit que ce qui ne marchait plus d’un côté de ma tête allait être reconnecté de l’autre. Il a raison. C’est fatigant mais ça marche. Cela dit, je remercie je ne sais pas qui de m’avoir épargné car j’ai côtoyé des personnes infiniment plus atteintes que moi.
SLU : As-tu envie de retrouver ta place au sein de la tournée d’Amel ?
Yves Jaget : Non, Thibault (Maestracci, assistant d’Yves ayant repris la façade NDR) s’en sort très bien. Il a travaillé dur pour ça, et a aussi conçu une bonne partie de la régie. Cela n’aurait pas de sens de l’en écarter maintenant, je n’ai pas le cœur à ça. Enfin je ne me sens pas encore à 100% prêt à reprendre une tournée normale où ça fume et ça picole. Je ne suis pas encore assez fort pour résister à tout ce qui m’est désormais interdit. En septembre ça ira mieux. Là, il m’arrive encore de me dire qu’en griller une c’est quand même tentant. Seul je résiste mais dans le feu d’une tournée, je ne sais pas, donc, prudence.
SLU : Thibault a été courageux…
Yves Jaget : En fait je suis bien content de lui avoir laissé cette tournée. Il en a chié et cela a été bien difficile pour lui car il n’était pas préparé à ce nouveau rôle mais avec Julien (Mairesse Directeur de production et scénographie NDR) on lui a donné cette chance, et ce dernier l’a aidé dans les rapports avec les membres de la tournée. Thibault, que je connais bien, est parfois trop accroché à la technique, ce qui n’emballe pas certaines personnalités qui ont essentiellement envie d’artistique. Ça fait un moment que je le pousse à mettre un bémol sur les boutons et de ne parler que d’artistique car il y a peu d’artistes qui sont heureux de savoir si leur micro est cardio ou hyper-cardio. Mais il apprendra (rires).
SLU : C’est un sacré mec Julien !
Yves Jaget : Oui, vraiment, un type énorme. Il emmène tout le monde avec beaucoup, beaucoup d’énergie. C’est un faiseur de synergies assez terrassant. Il a le talent de mettre les gens ensemble et de faire en sorte que ça fonctionne. Un Dir Prod comme lui c’est plus qu’appréciable, d’autant que quand il faut dire certaines vérités, il va prendre la personne à quatre yeux, et il va le faire sans hésiter.
C’est un mec sûr, et dans ce métier on les compte sur les doigts d’une demi-main. Quand il a appris mes déboires, il est arrivé à la clinique à un moment où je ne parlais pas encore tip top bien et il m’a fait rigoler, mais rigoler…Tu ne peux pas t’imaginer, j’étais cassé en deux et j’ai failli me ramasser par terre au moins trois fois. On est descendu à la cafétéria et je me suis marré au point de faire le plein d’énergie comme jamais. Quand tu rentres dans son monde, tu découvres un mec en or.
La Duality en studio, la Live 500 en tournée
et les bit sont bien gardés
La Live L500 de SSL dans l’ambiance enfumée précédent le concert. Nous sommes à cour à la régie d’Alex Maggi. Remarquez les deux écrans différents, le grand et le petit et les trois bacs de 12 faders. À gauche de l’image dans le rack, le chargeur de batteries en pleine action.
SLU : Venons-en à cette tournée d’Amel Bent que tu aurais donc dû assurer à la face. D’où t’es venue cette idée d’SSL ?
Yves Jaget : À la base je voulais partir avec une Duality. J’ai appelé Philippe Guerinet (Directeur des ventes internationales chez SSL) pour l’informer de mon projet, d’autant que c’était la seconde tournée que je désirais mixer à l’aide de cette table, et une fois encore il me l’a déconseillée. Face à mon obstination, on a quand même devisé une configuration, suite à quoi il est revenu à la charge avec plein de bon sens, et en me rappelant que ni le poids, ni la taille, ni encore moins la fiabilité n’allaient être garantis en tournée, vu qu’une Duality est une console purement de studio.
Il m’a « vendu » alors la L500 qui était quasi prête et allait convenir bien mieux puisque conçue pour le live. J’ai fini par accepter son invitation et nous sommes allés la voir en Angleterre avec Alex (Maggi Ingé son retours historique d’Amel NDR) et j’ai dealé avec lui l’exclu sur le territoire français pour les deux premières consoles. On a été grillé en Angleterre par Peter Gabriel dont le prestataire Britannia Row a eu les trois premières pour sa tournée mais il a légèrement le droit en tant qu’actionnaire à 50% d’SSL !
Yves et Alex, acteurs du développement du soft de la L500
Yves Jaget : La configuration actuelle de l’Instinct Tour n’est pas celle que j’avais imaginée au départ mais je reste satisfait car j’ai réussi à bien interfacer ProTools en insert comme je le souhaitais. Philippe a été comme toujours très clair quant au potentiel initial de la L500. Ça fait la troisième SSL que je lui achète, enfin, que je fais acheter (rires), je lui fais donc entièrement confiance.
Une vue classique d’un ProTools ici utilisé comme puissante machine à effet automatisée, une des spécialités d’Yves Jaget et dernièrement de Thibault Maestracci. Bien visible le traitement en quatre bandes de la voix d’Amel.
Il m’a certifié que le soft allait évoluer très régulièrement, et comme la tournée est longue on a marché, sans oublier qu’être acteur du développement d’un produit est loin de me déplaire !
J’ai aussi été séduit par le hardware SSL. La filiation est manifeste, et chez eux on sait faire des préamplis qui sonnent.
Bien sûr, j’aurais préféré une Duality mais il faut savoir être lucide, et reconnaître que financièrement ça ne tient pas la route, pas plus qu’en termes d’exploitation au quotidien, sans parler de la difficulté pour un prestataire live qui se retrouve après coup avec ce genre de table sur les bras. Mais si un jour Madonna m’appelle… (rires). Quand Julien (Mairesse NDR) a appris le poids et la taille de l’engin il m’a dit: « Mon pauvre Jaget, redescend sur terre, j’aime bien tes bêtises mais quand même. » (re-rires).
SLU : Quel était le deal avec Alex autour de la L500 ?
Yves Jaget : Ohh très simple. Ou bien on était d’accord tous les deux, ou alors si l’un de nous doutait, on passait à autre chose. Tu le connais, Il n’a peur de rien ! On est rapidement tombé d’accord. Il a entretemps déjà fait avancer le dossier « retours » auprès d’SSL. Même s’il sait bosser avec ce qu’il a sous la main, Alex a aussi la capacité de faire remonter les éléments qui ne lui plaisent pas.
Avoir un type comme lui c’est un vrai plus pour le fabricant et j’espère qu’ils en sont bien conscients. Je regrette parfois de ne pas avoir pu partir avec lui car on s’éclate techniquement ; on a une philosophie commune même si dans des registres différents, et surtout on se marre. Il gère aussi idéalement les scènes. Il maîtrise les gens comme très, très peu en France savent le faire. Il est enfin super réactif et à l’écoute mais il ne faut pas tenter de l’embrouiller. Si quelque chose de pas clair se profile, il sera le premier au courant et va faire le nécessaire (rires !)”.
Une tournée gérée tip top par Julien Mairesse
SLU : Julien, tu es le manitou de cette tournée et je me suis laissé dire que tu avais eu aussi ton mot à dire sur la partie technique…
Julien Mairesse (Directeur de Production) : Lors de tournées de la jauge de celle de d‘Amel, entre 800 et 1400 spectateurs, tu ne pars pas avec un kit comme celui que nous avons qui est réellement de grande qualité. Généralement tu prends le minimum et te sers de ce que tu trouves dans chaque salle. Si tu ne fais que des vraies salles de concert comme le Bikini ou même le théâtre qui nous accueille ce soir, et qui est vraiment beau, tout va bien.
Seulement nous avons choisi de nous adresser aussi aux mairies qui adorent le show d’Amel mais qui n’ont pas la connaissance technique et l’équipement nécessaire, et parfois certains prestataires locaux en profitent et font payer beaucoup trop cher du matériel pourtant abordable.
D’autres fois, face à notre fiche technique, certains opérateurs locaux sèment le doute en laissant croire que nous réclamons pour des moyennes jauges, des “kits de Zénith” ce qui est et à la fois faux et peu rassurant quant à leur expérience et compétence.
A force d’avoir cette lecture, on a fait le choix d’être à la fois le tourneur et le prestataire en fournissant la totalité de la prestation technique ce qui ajoute une responsabilité supplémentaire mais ce qui soulage tout le monde.
SLU : Du coup vous prenez quoi sur place, ici par exemple ?
Julien Mairesse : La sécu du concert et une machine à fumée. C’est tout. On a composé un kit de concert assez compact mais mignon avec de la déco, quelques effets de machinerie pour donner du volume, tout le son car on a la volonté d’offrir un rendu irréprochable et tout l’éclairage.
Quand c’est dispo dans la salle, on prend quelques barres de PAR et quelques découpes et bien sûr la machine à fumée parce que ce n’est pas pratique du tout à transporter. On a aussi besoin de 6 personnes sur place pour le montage/démontage. 4 roads, un régisseur et un technicien lumière, le reste on le gère entièrement.
SLU : Du bon son ça coute assez cher…
Julien Mairesse : Absolument mais Décibels Prod, (anciennement Camus NDR) qui a signé la tournée, a joué le jeu et a fait le choix de repositionner Amel en tant qu’artiste de live avec notamment un plateau de 9 personnes, ce qui est très rare de nos jours.
SLU : Le modèle économique de la tournée doit être étudié et serré à la fois.
la mascotte de la tournée bien en place sur le bandeau de la console.
Julien Mairesse : Oui mais ça fonctionne. On est certains soirs dans des salles plus grandes, on remplit bien tout le temps, et cet été on va faire plus de festivals, plus de privé en fin d’année et on y va à fond.
On a par exemple un unique tourbus avec tout le monde, mais vraiment tout le monde, ce qui fait qu’il n’y a plus un mètre carré de libre. Il faut donc que l’ensemble du personnel, en plus d’être bon dans le travail, soit aussi humainement au top et très respectueux.
Ce qui est certain aussi, c’est qu’on ne pourra jamais se réfugier derrière des excuses telles que le son de telle salle était naze, le gars aux retours de telle autre a tout saboté…
SLU : Vous avez paraît-il une super semi !
Julien Mairesse : A nos couleurs oui, toute noire et pétante avec l’image d’Amel ce qui, mine de rien, nous apporte un beau coup de pub quand on arrive, tel un cirque, dans des petites villes.
En plus ça revient moins cher qu’un porteur puisque le tracteur peut vivre sa vie entre deux dates, et on peut le charger plus facilement sans tiper puisqu’il n’est pas plein.
SLU : Vous êtes combien en tout ?
Julien Mairesse : Nous sommes 22 dont deux chauffeurs. Alain, qui est le chauffeur de la semi, est aussi le chef décorateur, et il est en charge de la poursuite. On a tout étudié afin qu’il puisse faire un long break, et il dispose de sa chambre d’hôtel pour vraiment récupérer. Le choix d’Alain à la poursuite est aussi dicté par le besoin d’avoir un opérateur qui connaisse par cœur le show et puisse le suivre efficacement car la poursuite est vraiment le poste où la moindre erreur se voit bien et sa paie cash. Une fois ou deux on s’est tapé un “eeehh ohhh, je suis lààà” d’Amel qui avait bougé, et là, on se tape la honte intersidérale (rires) !
Les beaux débuts de S Group dans le monde de la tournée
SLU : Revenons à la technique pure mais sans quitter la prod et donc les sous. Comment as-tu fait pour avoir des consoles archi neuves et donc qui ont dû être achetées par ton prestataire son pour te les mettre à disposition…
Julien Mairesse : L’élément déterminant pour monter ce kit, conçu au départ par Yves Jaget, a été notre collaboration avec S Group, anciennement SLS. Si on n’avait pas trouvé un prestataire prêt à nous donner un coup de main, cette tournée aurait eu beaucoup de mal à être viable.
Bien entendu, grâce à cette tournée, S Group intègre de la plus belle des façons le monde de la tournée, mais il l’a fait avec humilité et efficacité. Humilité car ils ont été transparents quant à leur manque d’expérience dans certains domaines et efficacité car jamais ils n’ont répondu par la négative à la moindre de nos demandes.
Nous avons donc tous, son comme éclairage, collaboré et pris du temps afin de leur apporter notre connaissance de la route, des tournées et ce jusqu’aux moindres détails comme les racks, les torons, le type de prises, ce qui a permis d’avoir un très beau kit. Appelons ça un échange de bons procédés dont nous sommes très heureux.
SLU : S Group est en charge de toute la technique ?
Julien Mairesse : De tout, y compris de la semi, ce qui fait qu’ils sont présents sur sa déco aux côtés d’Amel. C’est un vrai partenariat dans le mesure où nous sommes bichonnés comme jamais. C’est le rêve de toute tournée d’avoir un prestataire qui a autant le souci de faire qu’au quotidien tout roule. Ils sont irréprochables et ont su gagner ma pleine confiance du directeur de production avec des comptes à rendre. Comme le dit Alex : “Avec eux nous avons un service quatre étoiles supérieur qu’on n’aurait eu nulle part ailleurs.”
Pour Alex Maggi, la L500 est stable…
Alex Maggi surpris en plein travail sur autre chose qu’une PM1D, assez rare pour être montré largement ! En arrière plan, Amel Bent en communion avec son public.
Alex arrive tel un chat derrière Amel pour venir ressentir le son au point d’écoute de sa patronne.
Malgré la pression sur scène, Amel perçoit sa présence et se retourne au bout d’une seconde, un magnifique sourire trahissant la confiance et la complicité qui lie la star à son technicien.
L’arrière de la régie retours une fois débarrassée de son borniol. Comme le dit Alex, tout repose sur quelques Harting et un peu de jus. De la belle ouvrage bien pensée collectivement et bien réalisée par S Group.
SLU : Comment en es tu arrivé au choix d’une SSL ?
Alex Maggi : Quand j’ai su que j’allais partir sur la tournée d’Amel avec Yves, ce dernier m’a demandé avec quoi j’envisageais de partir.
On s’est vu, on a fait le tour des forces en présence et on a commencé à éliminer une à une des marques avec un avis très proche.
Quelques une auraient convenu à la face mais pas aux retours, d’autres ne nous plaisaient pas et d’autres enfin ne nous inspirent toujours pas confiance.
À un moment, j’ai envisagé un truc entièrement en Dante, une stage à chaque musicien, un délire où j’aurais eu la plus petite régie retours au monde, un truc qui m’aurait vraiment plu (sors de son corps Yves ! NDR) jusqu’au moment ou Yves m’a mis dans la confidence quant au projet en cours chez SSL. La suite tu la connais.
La SSL L500 flambant neuve d’Alex Maggi, juste avant qu’on commence à dépouiller tous les jolis tissus qui masquent un câblage pourtant super rangé et neuf lui aussi.
SLU : Mine de rien, il y a pas mal de matos. Vous n’êtes pas trop à la bourre pour le montage ?
Alex Maggi : Non ça va. A 8 heures on ouvre les portes de la semi, et à midi on fait notre line check.
On a demandé à S Group de nous optimiser le kit pour raccourcir ces temps, et rendre possible la tournée avec peu de personnes.
Au plateau, je suis par exemple seul mais on se partage les tâches avec Thibault qui a en charge le montage de la batterie et moi du reste. Ma régie se monte avec 4 Harting. La seule différence est faite par l’accès de la salle.
Deux XTA DP444 en charge des retours « à l’ancienne ». Celui du haut s’occupe des deux SX18 Adamson qui servent en side uniquement pour les danseuses et ne jouent que lors des titres où elles sont sur scène avec « juste un soupçon de renfort qui fait dire à Thibault qu’ils sont trop forts même quand ils sont coupés » L’ampli du dessous fait le bonheur de Jean-Ba Corto le batteur de la tournée. Les amplis sont des fp10000q de Lab.Gruppen.
SLU : Comment se fait-il que vous ayez deux stages SSL ?
Alex Maggi : Bin c’est qu’ils ne sont pas partagés (rires) ! Yves au départ ne voulait pas qu’on les partage, ce qui est pourtant prévu et fonctionnel sur la SSL.
Sur ma console j’ai la moitié du stage racké et l’autre moitié inséré à l’arrière de ma console. De manière autonome, la L500 peut gérer 32 in et out analogiques et 16 AES.
La puissance de cette table est multipliée par le Blacklight II qui est un mode de multiplexage propriétaire des signaux MADI permettant d’en véhiculer simultanément jusqu’à 256 à 96 kHz, la fréquence d’échantillonnage native.
Les deux stages des consoles retours et façade, celle retours ayant déjà un bac d’entrées et sorties analogiques inséré à même son châssis.
Tout neuf tout beau, un rack typique de retours signé Maggi avec de haut en bas un ampli rackable Fostex RM2, un Octamic RME, six ampli casques filaires Fischer Amps, quatre doubles émetteurs stéréo Sennheiser EM2050 et tout en bas deux combineurs HF.
SLU : Où en est-elle question stabilité et possibilités offertes à l’instant où je te parle ?
Alex Maggi : Les gens de SSL ont été très clairs avec nous. Ils nous ont garanti une version stable à l’audio, une 1.0 mais sans les modifications que nous avons demandées quand on l’a vue la première fois. Ils veulent au minimum 6 mois sur le terrain et la remontée de toutes nos remarques avant de sortir une V2.
On a connu, Thibault comme moi, des petits bugs logiciels et d’affichage, mais rien de bien terrible et jamais rien n’a bougé à l’audio. Petit à petit, on est arrivé à la version 1.7 en les corrigeant. On sent malgré tout que SSL ne connaît pas la scène et ses particularités, ce qui rend la table parfois pénible à exploiter mais tout est en train d’évoluer.
Un débat existe quant à l’absence de redondance au niveau du calcul. Elle existe bien entendu en termes d’alimentation, mais vu les déboires qu’a connus la seule table du marché qui en dispose et la fiabilité totale par exemple de la PM1D (ahh, ça m’étonnait aussi qu’Alex ne me parle pas de sa copine jap ! NDA) ils ont fait ce choix. Il existe en revanche une redondance dans le trajet du signal.
Le WSM de Sennheiser ou Wireless Systems Manager affichant sur le haut de l’écran les liaisons in ears et pour le bas, celles micro.
Tout à gauche, l’affichage du WSM de Sennheiser ou Wireless Systems Manager affichant sur le haut de l’écran les liaisons in ears et pour le bas, celles micro et à droite la Live SL500, la dernière née de SSL.
… Elle est puissante et flexible…
SLU : Comme on ne peut pas encore trop parler de ses fonctionnalités, qu’en est-il de son ergonomie, de ses commandes ?
Alex Maggi : …(énorme silence NDA). Je réfléchis, ça peut être long (rires) ! Franchement je la trouve bien fichue. Ce que j’aime particulièrement c’est la latitude offerte en termes de modes de travail. Je pense que par exemple Thibault ne l’exploite pas comme moi. Tu peux utiliser le grand écran tactile, le petit, les rotatifs, tout est possible. Le jeune geek n’aura d’yeux que pour l’écran tactile là où des vieux comme moi vont tourner des boutons (rires) ! Le jeune avec une bonne vue va s’intéresser au petit écran tactile et le fan de la M7CL ou de la CL5 va se servir des rotatifs en bas de l’écran.
Thibault Maestracci : Tu arrives facilement à déployer la console pour faire plusieurs trucs en même temps, alors qu’en général dans une numérique quand tu es sur un channel tu y restes. Sur ma table, j’ai par exemple mes départs vers les délais qui sont à côté du potar de la voix lead, ce qui libère les encodeurs pour gérer autre chose.
… Et elle sonne, avec un gain de malade !
SLU : Puisque vous êtes là tous les deux, l’audio est comment. Ils savent faire chez SSL ?
Alex Maggi : A priori en tous cas (rires) !
Thibault Maestracci : Le mélange de 58 voies sonne, c’est bluffant, et en entrée il y a un gain de malade.
Alex Maggi : Elle a effectivement un gros gain, et quand tu pousses en entrée et envoies beaucoup de signaux très fort en sortie, je trouve que le rendu est super cohérent et très linéaire, sans oublier que tout ça peut encore grandement évoluer dans le temps.
SLU : Alex, toi qui connais par cœur une table comme la PM1D et… (Il m’interrompt NDA).
Alex Maggi : Et sa ronce de noyer, luxe non ? C’est pour ça qu’elle ne plante jamais, parce qu’on touche du bois avant chaque show !
SLU : Que manque-t-il encore à la L500 pour te la faire oublier ?
Alex Maggi : Je crois qu’il ne manque pas de fonctions. Ce qui est pénible c’est la façon d’atteindre certaines choses, appelons cela l’ergonomie du soft. Pour le reste, elle est très fonctionnelle même pour les retours, et dispose largement d’assez de sorties.
Thibault Maestracci : Et d’entrées aussi !
Alex Maggi : Le gros avantage de la L500 est la possibilité de se fabriquer un bac avec les entrées et les sorties sous la main, et comme en plus tu crées tes layers comme tu le veux entre départs, entrées, VCA, stems, la liberté est immense. Chaque bac dispose de 5 banques avec 5 layers, et chaque bac est indépendant. Je te laisse imaginer les possibilités qui nous sont offertes pour travailler…regarde…(Vache ! C’est pas simple tout ça NDR)
Alex et Thibault, bêta testeurs ensemble, c’est mieux !
Thibault Maestracci et Alex Maggi en charge du bien être du public pour le premier et des artistes pour le second devant la L500 des retours.
SLU : En fait tu me démontres à quel point vous avez dû réapprendre entièrement à travailler tous les deux !
Thibault Maestracci : Ah mais c’est clairement ça ! C’est rigolo car on s’est retrouvé à la découvrir ensemble tous les deux…
Alex Maggi : Toi comment tu fais ça !?! T’as trouvé comment faireuuu…
Thibault Maestracci : Ca y est, j’ai trouvé ! Au début on ne s’est pas trop mouillé, et c’est uniquement au moment où l’on a commencé à attaquer les recall safe que c’est devenu vraiment marrant. Attention Alex, je n’aime pas quand tu appuies longtemps sur les boutons, ne fais pas de bêtises (Rires) !
Alex Maggi : Il a raison, tous les boutons dangereux ne sont actionnables qu’en maintenant la pression dessus un certain temps. Tu vois l’horloge ? Si tu veux par exemple éteindre la table, il faut tenir appuyé le bouton longtemps, ce qui est logique.
Thibault Maestracci : Blague à part, comment tu affiches l’heure sur ta console ? Ehh, t’as trouvé ça où ?
Alex Maggi : Ca fait plusieurs jours que j’attendais que tu le remarques ! Tu voudrais le savoir hein ? Ca déchire !
SLU : Au niveau des scènes tout fonctionne ?
Alex Maggi : Oui, et heureusement car j’ai pas mal de séquences et de niveaux à gérer par titre donc je m’en sers pas mal sur cette tournée. Je ne peux pas t’en dire beaucoup plus car on vient d’avoir la 1.8 où tout à été modifié en termes de présentation et d’ergonomie de la fenêtre donc, à la limite, ce qu’on peut te dire ce soir est déjà obsolète… Ce qui est acquis, c’est que c’est très puissant et flexible. Pendant que ça joue, tu peux, situation absurde mais pourquoi pas, ajouter à tes 32 aux stéréo un 33e, en ne mettant dedans que de la grosse caisse. On peut aussi, dès maintenant, faire des modifications sur l’ensemble ou une partie du show, et ce en absolu ou en relatif sur chaque paramètre. Bon, il y a des boutons que je t’avoue ne pas avoir voulu tester, en tous cas pas avant le show (rires).
L’ergonomie du patch archi compliquée
SLU : Allez lâchez-vous, qu’est-ce qui ne va pas et que vous voudriez avoir ou voir changer au plus vite ?
Alex Maggi : (sans hésiter NDR) L’ergonomie du patch ! Carrément. Pour l’instant c’est une punition. Même les patchs les plus compliqués chez d’autres marques sont compréhensibles car basés sur une grille donc plus visuels. Celui de la L500 me fait penser à ce qui était offert sur la DiGiCo au début.
SLU : Vous utilisez une horloge externe ou bien celle interne ?
Thibault Maestracci : L’horloge interne, et franchement on ne s’est pas encore posé la question. Ca marche, ça sonne, tout le monde est clocké dessus, et personne ne bronche. Comme en plus nous sommes totalement indépendants entre face et retours, chacun vit sa vie.
SLU : À ce propos, je n’ai pas vu de patch analogique.
Alex Maggi : C’est normal, SSL a prévu en option sur ses stages des ressorties des entées micro par la face arrière. On rentre donc dans celui de Thibault et on récupère les signaux après l’alimentation fantôme et avant l’électronique active pour aller vers le mien.
Sous les convertisseurs MADI d’Avid et le MADI bridge RME, le stock de Mentos de Thibault. Une panne matérielle, soit, mais un manque de Mentos, JAMAIS !
SLU : J’ai vu à la façade un MADI Bridge RME. La console dispose pourtant en interne, et via un rack externe, d’une capacité à brasser le Madi non ?
Thibault Maestracci : Oui bien sûr mais c’est à cause du ProTools qui est interfacé dans la console à la face, et qui me sert de multi effet avec son copain le second ProTools qui est là en tant que spare car dans ces plateformes, je fais du mastering de stems, de traitement multi bande et bien entendu le traitement de la voix, plus l’enregistrement de l’ensemble du show.
J’ai deux modes en mémoire. Le mode “répète” avec un Tools qui traite et le second qui est là en tant que magnéto, ou bien le mode “show” où les deux font du traitement en parallèle, donc possibilité d’avoir un spare en cas de pépin. C’est le switch RME qui me sert de bascule.
SLU : Tu es en HDX ?
Thibault Maestracci : Non en Native mais avec une carte externe en Thunderbolt.
SLU : Ça ne retarde pas trop ?
Thibault Maestracci : (sourire) Non, pas trop.
Alex Maggi : La chanteuse aime quand il y a des délais (rires) !
Thibault Maestracci : Nous avons aussi un Live qui envoie quelques séquences assez chargées mais pas sur tous les titres, et qui sortent sur 6 pistes, trois stems stéréo.
Le grand saut de Thibault Maestracci. Non, il ne mixe pas une première partie sur sa SSL mais bien Amel Bent.
SLU : Ça fait combien de temps que tu mixes des gros artistes Thibault !
Thibault Maestracci : Bin depuis…là. C’est très chouette. Carrément ! Comme Yves ne pouvait pas le faire, tout le monde était plus ou moins d’accord pour que je reprenne la face et jusqu’à présent ça se passe plutôt bien.
Yves avait imaginé la régie, les Tools et une bonne liste de plugs à la Jaget mais c’est moi qui ai tout monté et ai fait la résidence. Il passera nous voir sur une prochaine date.
SLU : La salle est très jeune et très bruyante ce soir (on ne s’entend plus tellement le public crie, et le concert n’a même pas commencé NDR) comment te situes-tu vis-à-vis du niveau sonore ?
Un des quatre lipfill aussi d&b, en E3.
Thibault Maestracci : Je suis très sensible donc si ça me pète les oreilles…Tu connais notre politique avec Yves, on joue tranquille et efficace. Les gamins de toute façon font plus de bruit que la sono.
Lionel Pelatan (Ingé système) : On fait en sorte d’avoir un bon niveau dans le grave car Amel adore ça et tous sur le plateau sont en demande de ce gros bas du spectre que nos subs au sol, qui ne sont pas cardioides, produisent.
SLU : C’est quoi ta recréation, la scène par rapport à la télé ou la télé par rapport à la scène ?
Alex Maggi : (sourire) Les deux mon capitaine. Le fait d’avoir la chance de passer de l’un à l’autre, sans oublier la comédie musicale, ça évite de se lasser. À chaque fois que j’arrive sur un plan, je suis ravi, car je suis « frais » et je n’ai pas enchainé des dizaines de dates en faisant la même chose. Je suis un gros privilégié car je peux en plus concevoir des régies complètes, ce qui est mon vrai plaisir.
Deux kits de son très différents adaptés aux jauges
calés par Lionel Pelatan
Une vue très artistique de l’analyseur de Flux, le Pure Analyzer, ici en mode « niveaux » mais pas que dans l’ordinateur de Lionel Pelatan.
SLU : Lionel parle nous un peu du système.
Lionel Pelatan : Au départ on est parti en E12 Adamson avec du PLM et une transmission du signal en Dante. Initialement Yves avait demandé du Kara. Comme S Group n’en avait pas, ils nous ont proposé quelque chose de franchement différent mais pas trop éloigné en termes d’encombrement.
Comme en plus la première partie de la tournée à eu lieu dans des salles de jauge comparable à l’Olympia de Paris, ça convenait très bien, d’autant qu’on avait 18 têtes avec les nouveaux E218 pour le bas.
Autant te dire qu’au niveau diffusion, ça allait super ! Le problème est arrivé quelques dates plus tard quand on a attaqué les petites salles où il a fallu commencer à stacker. Depuis janvier je n’ai eu que 40% de salles où j’ai pu accrocher et encore, 300 kg, parfois 350 mais guère plus.
Le système à cour entièrement d&b malgré deux intrus français (saurez-vous les retrouver NDR) où quatre QSub portent cinq Q1. Les infill comme les outfill sont des Q7.
SLU : À 60 kg du bout ce ne sont pas les boîtes les plus lourdes du marché…
Lionel Pelatan : Quand il faut que tu en empiles 4 ou 5 en hauteur, cela a vite fait d’être compliqué, et puis il a fallu qu’on réduise parfois les jauges car en termes de visibilité on prenait énormément de place.
En accord avec Thibault et Julien, on a fait le choix de passer sur le reste de la tournée en salles sur un kit plus petit. On repartira plus tard en E12 et PLM quand on fera du plein air. On a donc choisi du Q1.
Autant te dire qu’une fois encore on change totalement d’univers. On a malgré tout gardé nos Lake pour avoir plus de processing et un transport du signal en AES, ce qui me permet de rentrer dans les D12 en numérique.
Sous le couteau suisse du réseau l’Auvitran Audio Toolbox Audio AVBx3, deux Lake LM44. Nous sommes dans l’univers de Lionel Pelatan…
SLU : Tu as mis combien de boîtes sur chaque ampli ? Avec 5 par côté c’est un peu bancal non ?
Lionel Pelatan : On en met deux mais on peut monter jusqu’à trois, cela dit j’ai fait le choix de la flexibilité en travaillant avec trois amplis et en gardant la tête la plus basse séparée pour pouvoir l’égaliser différemment.
J’ai aussi des Q7 pour les côtés : ça ouvre à 70°x40° et ça marche bien. J’en ai placés quelques-uns au balcon pour ramener un peu de haut.
La grosse Berta de la tournée, surtout dans une salle aussi petite que le théâtre Ruteboeuf de Saint Ouen, quatre subs B2 disposant chacun de deux 18 pouces venant j’ajouter à 8 QSub n’abritant rien d’autre qu’un…18 pouces chacun !
SLU : Pour le bas tu as quoi ?
Lionel Pelatan : Que du classique. Sous les Q1 j’ai des QSub, deux par côté et enfin au sol j’ai quatre B2. Ce n’est pas très précis comme sub mais en termes de headroom ça fait vraiment le job.
SLU : Est-ce que le gros travail d’empaquetage du son, de mastering des stems convient avec un système comme le Q1 ?
Lionel Pelatan : Oui tu verras, mais je reste à titre personnel fan du E12 et des PLM qui est un système plus récent et performant, et qui te ramène plus le son dans le visage. Certains jours cela nous est arrivé de voir l’ampli guitare posé sur le bandeau de la console (rires) !
Cela dit, on peut difficilement comparer un système en deux voix passives qui a quelques années et un autre en 3 actives dont les deux HP de grave disposent chacun de leur canal d’ampli et qui vient de sortir. Ça change la donne. On a pris volontairement assez de boîtes et d’amplis pour garder la main sur le rendu, et ça marche bien.
Amel Bent, son public, un flash, un LM44, un D6 et trois D12 d&b…
Et alors ?
Fin du show, les lumières se rallument et les spectateurs sonnés sortent le sourire vissé aux lèvres. Le travail de toute l’équipe technique n’est rien comparé à la décharge de générosité dont fait preuve Amel Bent pour qui un Clavinova et un portevoix suffiraient tellement elle capte et emballe son public. Mais non je plaisante ! Le show est un condensé de professionnalisme et de justesse où le plaisir des 9 artistes comme de toute l’équipe technique déborde dans la salle.
Pour un début, Thibault à la face assure en répondant très bien au cahier des charges d’Amel qui aime le bas et d’Yves qui adore les « paquets cadeau ». C’est vrai aussi qu’il est aidé par un système qui a naturellement délivré un rendu très ramassé. La voix d’Amel passe bien et trouve sa place dans la somme de sources d’un arrangement proche du disque et bien chargé.
Puisqu’on parle du système, signalons le calage réussi et la couleur très r’n’b donnée par Lionel. Je vous passe le travail d’Alex, j’ai apprécié quelques titres aux retours en sa compagnie, un pack à la ceinture, et son mix donne envie de bondir sur scène avec les danseuses. Mais non, je ne l’ai pas dit ! Ne manque qu’un homme à l’appel, et qui à l’instant où vous lisez ces lignes a peut être été rendre visite à tous ses potes. Son sourire, ses feuilles et sa vista (avec un v minuscule NDR) sont irremplaçables.
Bonne route au Generous Tour, non pardon, à l’Instinct Tour et bon courage enfin à S Group, un prestataire aussi cool qu’investi avec la ferme intention de percer dans le live et de servir sans défaut un nombre réduit de tournées. La qualité en lieu et place de la quantité. En ces temps si difficiles et concurrentiels, c’est un sacré pari !
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