C’est tout juste récompensée d’une victoire de la musique de la meilleure tournée pour se spectacles au Zénith en 2015 que Héloïse Letissier, petite Christine en costume de lumière, est partie pour un road trip américain qui la conduira sur les plus belles scènes du nouveau monde.
L’artiste, très impliquée dans la lumière souhaitait une esthétique propre, assez théâtrale et graphique et à mille lieues des shows de rock actuels.
L’occasion pour nous de revenir sur son passage dans la non moins mythique salle de l’Olympia à Paris, sous les lumières de Philippe Mathieu, jeune éclairagiste avec lequel Christine a travaillé en duo, pour imaginer une scénographie visuelle très personnelle et ancrée dans un univers à mi-chemin entre l’art contemporain et le théâtre, à mille lieues de ce qui se fait actuellement. Au diable donc les stroboscopes et autres débauches de projecteurs, au grenier les écrans à leds, et à la cave les centaines d’automatiques tous gobos sortis !
Les choix de Christine : du blanc, des tubes et de la sobriété.
Ici on joue intime, épuré et graphique, la vidéo est une danseuse parmi les autres, le sol s’éclaire en douceur d’un blanc chaud, et des néons définissent l’espace scénique, plus aérien et moins éclairé. Un parti pris de design lumière à contre-courant, d’un éclairagiste qui a tout fait pour satisfaire sa belle Héloïse, dans une communication artistique partagée, les deux compères se rejoignant souvent sur des choix de couleurs (et surtout de blancs ) et de machines (les tubes à leds).
En limitant (avec des spots Viper quand même) l’éclairage venant du haut et en utilisant les tubes à leds asservis, couplés ici aux beaux faisceaux des Mythos en contre, Philippe Mathieu et Christine ont voulu mettre la scène en suspension, et la rendre aérienne et pure.
C’est donc avec curiosité que nous avons rencontré Philippe Mathieu, très impliqué dans les intentions artistiques que Christine avait pris soin de lui exposer dans un long mail préliminaire, annonçant déjà la couleur, pure, moderne et (très) loin des shows lumières rock’n’roll.
Philippe Mathieu aux commandes de sa Grand Ma2 en régie
Et si l’auteure compositrice interprète avait déjà des références bien établies, venant du théâtre pour la plupart, (elle se destinait à être metteur en scène), les partager avec son éclairagiste n’a pas été difficile. Très vite, les deux artistes se sont retrouvés dans des choix originaux et personnels.
SLU : C’est un très beau projet, quelles étaient les demandes de Christine ?
Philippe Mathieu : J’ai compris assez vite qu’elle était très impliquée dans la lumière parce qu’elle a une esthétique propre qu’elle veut défendre, très théâtrale, et loin du «pouet pouet» de variétés. Donc, les mouvements, les strobes ou les multi faisceaux n’étaient pas vraiment bienvenus. On devait privilégier les grands aplats et une lumière de ponctuels qui viennent mettre en évidence des chorégraphies. Personnellement, ça m’a vraiment intéressé car je sortais d’un an et demi de tournée avec Vitalic, qui est plutôt aux antipodes en terme de lumière ! Ce changement était passionnant, avec des parti- pris artistiques inédits.
Dix tubes sont accrochés au dessus de la scène, avec 20 winchs pour pouvoir les orienter en plus de les monter et descendre.
SLU : En plus d’être impliquée dans la création du design, elle joue beaucoup avec la lumière, les faisceaux sur scène ?
Philippe Mathieu : Oui elle est très attentive à la lumière, que ça soit en amont pour la création ou pour danser avec sur la scène, c’est un show très personnel et nous avons une vraie relation de collaboration. On a beaucoup répété évidemment, mais son intention est partout dans le visuel, c’est ce qui donne l’impression qu’elle interagit avec les faisceaux et vidéos pendant le spectacle, elle sait ce qu’elle veut !
SLU : Comme des faisceaux blancs, par exemple ?
Philippe Mathieu : Oui, mais ça c’est ma volonté aussi. Je voulais du blanc. Nous nous retrouvons sur de nombreuses propositions, et certaines idées, parfois on ne sait plus qui les a proposées en premier. Comme par exemple le choix des tubes…
SLU : Ils sont arrivés sur le spectacle avec toi ces tubes à leds, c’est ta signature ?
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A gauche Philippe Mathieu, (concepteur lumière), puis Sébastien Sacco (responsable vidéo de la tournée) et à droite Nicolas Savigny responsable de la société Pré-Vues qui assure la prestation lumière et vidéo de la tournée.
Philippe Mathieu : En fait, j’ai repéré ces produits allemands Kinetic Lights en 2013 sur une vidéo de la fête des lumières à Lyon, et depuis je souhaitais les utiliser, sans jamais en avoir eu l’occasion. Puis quand Christine a évoqué l’idée d’avoir quelque chose de nouveau dans le visuel en me montrant des images d’installations d’art contemporain avec des néons, j’ai immédiatement repensé à ces éléments qui sont, en plus, mobiles! Ensuite la production et Bouchon (Thierry Charpentier, directeur de production) ont rendu le projet possible, techniquement et financièrement, car ce sont des produits assez onéreux.
SLU : Ils sont asservis, comment les contrôles-tu ?
Dix tubes sont installés sur 10 winchs derrière le tulle.
Philippe Mathieu : Les tubes étaient assez compliqués à commander au démarrage de la tournée car le logiciel de pilotage des mouvements n’était pas du tout adapté et conçu pour un utilisateur de console lumière et ce pour plusieurs raisons. Au lieu d’avoir des temps de fondu entre une position et une autre (pour monter et descendre par exemple), on devait définir des vitesses. Et dans cette tournée, comme les lieux sont différents, les hauteurs varient d’une salle à l’autre et je devais tout recalculer. En outre, on ne pouvait pas travailler les tubes et les winchs en hauteur et inclinaison simplement directement depuis la GrandMa.
Le logiciel propriétaire dédié au contrôle des ensembles tubes/winch Kinetic Lights est un peu austère.
Kinetic Lights a développé sur mes conseils une option dans leur logiciel permettant de contrôler les tubes directement depuis la grandMA , chaque tube est patché dans la console normalement et le signal ArtNet émis par la console est « filtré » par le logiciel , empêchant à l’utilisateur de mettre les tubes dans une position interdite ( c’est à dire à plus de 45 degrés ). Le logiciel gère la calibration des winchs ainsi que les réglages de point haut et point bas. J’ai donc reprogrammé l’intégralité du show.
Le gros avantage de leur système par rapport aux autres systèmes de treuils asservis DMX proposés, c’est qu’il y a un retour d’information en temps réel du winch vers le logiciel, ce qui permet une sécurité totale quand on fait bouger des éléments au-dessus de la tête des musiciens. Si jamais l’un d’entre eux ne renvoie pas l’information disant qu’il est bien en bonne position et que tout va bien, tout le système se fige.
SLU : Es tu content du rendu lumineux des tubes, de leurs couleurs ?
Philippe Mathieu : J’ai été finalement très surpris de leur puissance lumineuse, et il y a même un morceau où je n’ai besoin de rien d’autre ! J’éclaire toute la scène avec les tubes. Je récupère juste Christine avec un Spot de face. En fait toute la ligne arrière de musiciens est éclairée par les tubes, juste les tubes, descendus très très bas, sur le morceau Chaleur humaine. Comme Christine est plus en avant scène, elle ne reçoit pas cette lumière, donc je la rattrape avec un Spot. Mais je suis quand même assez étonné de la puissance de ces tubes car j’utilise beaucoup moins les wash finalement.
Les tubes sont avant tout des sources de lumière, ici Philippe Mathieu les utilise seuls en ligne, pour éclairer les musiciens.
SLU : Ils offrent des nuances de couleurs suffisantes ?
Philippe Mathieu : Pour notre conception oui, mais il n’y a pas de puces blanches donc ça reste quand même du tube à leds basique. En fait je n’utilise que un bleu, un rouge, un magenta et puis j’ai réussi à trouver une couleur qui ressemble à un CTO. Mais comme je le disais, dans l’esthétique de Christine on est majoritairement sur des couleurs franches. Et personnellement, ça me suffit !
SLU : Les tubes sont asservis donc, et bougent pour former des croix ou des vagues, c’est encore un désir d’Héloïse/Christine ?
Philippe Mathieu : Elle est beaucoup moins intervenue sur les mouvements, et la programmation en elle-même des tubes. J’avais déjà commencé à définir beaucoup de positions en résidence avec Florian de chez Kinetic Lights (qui a du mal à lacher ses bébés sans un technicien maison faisant le chaperon), puis Christine s’est placée dans la salle pendant que sa chorégraphe prenait sa place sur scène en doublure (elle aime beaucoup faire ça) et on a fait défiler le show afin qu’elle donne son avis. C’est vraiment très intéressant de travailler avec elle pour ça, elle me facilite le travail, en disant rapidement ce qu’elle aime ou pas et, souvent, les éléments qui ne passent pas sont ceux sur lesquels je me questionnais déjà. Elle est toujours très simple et efficace. Avec elle il vaut mieux en mettre moins que trop !
Le Sceptron s’invite au Zénith
Pour les Zéniths, Philippe Mathieu a choisi de placer derrière le tulle des tubes Sceptron Martin . Devant ce sont toujours des Kinetic Lights.
Si Philippe Mathieu et Nicolas Savigny sont complètement fans des tubes Kinetic Lights d’un point de vue technique et artistique, Nicolas avoue avoir vraiment souffert du manque de flexibilité logistique et commerciale de l’entreprise sans même parler du coût de location. Nos deux compères, à la demande de la production Corida, ont trouvé le Sceptron Martin comme excellente solution de remplacement pour les toutes dernières dates de la tournée 2016 et festivals, en faisant fabriquer des winchs spécifiques commandés par le pupitre en DMX. Pour les Zéniths déjà, ils avaient installé un complément de tubes Sceptron en fond de scène derrière le tulle sur une hauteur de 5 m, en pitch de 10 avec réflecteur gris. L’illusion de mouvement était parfaite, grâce à une programmation soignée par Philippe.
Le kit lumière de Philippe: des ponctuels, des douches et des faces/contres originaux.
Pour gâter son artiste, Philippe Mathieu n’a pas hésité à jouer ses projecteurs à contre-pied, en s’affranchissant d’un éclairage venant du haut et en privilégiant latéraux puissants, contre-jours blancs ou en cyclo, et praticables éclairés.
Les faisceaux des Mythos déchirent l’espace délimité par la scène et une surface de projection vidéo, avec une grande légèreté.
SLU : Pour parler du reste du kit, tu as placé tes Mythos Clay Paky en contre-jour, mais les utiliserais-tu en Spot à la place des Mac Viper par exemple ?
Philippe Mathieu : Non j’aurais peur du point chaud (qui dans ce design est parfaitement exploité, en contres), car ici les Spot ne servent vraiment que pour faire des douches et des coupes, c’est que des ponctuels sur les musiciens ou les danseurs.
En fond de scène, les 6 Mythos Clay Paky sont installés en contre, et très bien exploités à cette place.Les Mythos savent aussi jouer la couleur, mais en monochrome, avec une vidéo toujours aussi discrète.Un des 6 Par LED Rush installés en latéral (3 de chaque côté) pour réaliser trois chemins de lumière sur la scène.
SLU : Comment travailles-tu tes latéraux ?
Philippe Mathieu : Avec les Par LED Rush qui sont vraiment chouettes. Pour moi l’éclairage en latéral est vital, et ils me permettent de travailler la lumière des danseurs. J’en ai six, trois de chaque cotés, sur une rue qui va jusqu’au pied de micro, une autre qui éclaire l’espace des danseurs entre le pied de micro et les praticables des musiciens, et une troisième qui prend les musiciens. Ça me suffit largement. Je fais quasiment toutes leurs faces avec. Mais aujourd’hui, j’ai ajouté 4 Mac Aura à la face pour être certain d’être prêt en toutes circonstances.
SLU : Les Mac Aura et les Rush ont les mêmes couleurs de diodes ?
Philippe Mathieu : C’est la même chose. Le Rush c’est un Mac Aura sans la lyre avec un zoom et la même lentille mais sans l’effet Aura qui ne m’est franchement pas indispensable.
Les tubes entrent en action sur un monochrome de rouge, (une fois n’est pas coutume dans cet éclairage très blanc), fourni par les couleurs pures des Par LED Rush installés en latéral.
SLU : Le reste du kit change-t-il en fonction des salles ?
Les tubes sont accrochés sur des winchs qui leur permettent de bouger de haut en bas et de pivoter pour créer des vagues, se croiser ou juste monter, au dessus et derrière le tulle /cyclo uniformément coloré par les wash P5 SGM.
Philippe Mathieu : Oui , nous avons les Mythos Clay Paky, les P5 SGM, les Rush , les tubes, le tulle de fond, le vidéo projecteur, la console, et les dalles Elidy Chromlech, le reste varie. J’essaye de ne pas être trop exigeant, je m’adapte aux machines qui sont présentes dans les salles.
SLU : Tu n’as pas prévu de poursuite ?
Philippe Mathieu : Elle ne se justifierait pas à la face. Ce qui m’intéresserait, serait plutôt d’avoir une poursuite en contre beaucoup plus que de face, car l’idée du design est quand même de réduire au maximum le nombre de faisceaux qui arrivent du plafond.
La chanteuse littéralement découpée par un unique contre-jour, en Mythos.
On ne veut pas écraser la scène, mais au contraire la mettre en suspension, sans avoir forcément en permanence une douche, ou un faisceau qui plonge et qui marque vraiment et qui, surtout devant le tulle, pourrait délaver la projection et les tubes. C’est pour ça aussi que l’on a mis les Elidy au sol d’ailleurs, pour mettre en valeur les musiciens.
SLU : Ces dalles de Elidy associées en praticables sous plexiglas existaient déjà ou vous les avez customisées ?
Les très chouettes dalles Elidy Chromlech montées sous plexiglas avec alimentation déportée pour pouvoir servir de praticable lumineux.
Philippe Mathieu : Régie lumière en avaient déjà 4, créées pour une tournée précédente, et on leur en a fait fabriqué trois de plus. J’aime beaucoup ce produit, c’est la première fois que je travaille avec mais c’est vraiment bien.
SLU : Tu aimes leur température de couleur aussi, le blanc n’est-il pas un peu chaud ?
Philippe Mathieu : En fait je les ai refroidis en mettant du 201 !
Contre jour blanc de Mythos pile à sa place et sol illuminé de Elidy. Le clair obscur de cette entrée en matière donne le ton du show qui sera blanc, pur et graphique.
Cyclo et vidéo sur le tulle théâtral qui est tout sauf un cadre.
Non seulement la Queen Christine à l’œil partout, mais on la voit aussi beaucoup sur scène, et aussi en projection délicate sur le tulle accroché devant les tubes qui fait office de cyclo classique. Et cela devient en même temps un support inédit pour des vidéos de la chanteuse ou de ses danseurs.
Les P5 SGM, qui baignent de couleurs le cyclo
SLU : Les P5 SGM te permettent d’éclairer le tulle en cyclo ?
Philippe Mathieu : Et c’est très réussi, le tulle prend tout son sens quand on l’éclaire en cyclo, en bains de couleurs. Après ça devient un élément pour la vidéo, qui pourtant n’est pas essentielle dans le visuel.
SLU : Justement la projection des vidéos doit s’adapter aux dimensions du tulle ?
Philippe Mathieu : La vidéo est un élément du show parmi les autres mais elle n’est pas archi présente. Quand je suis arrivé sur la tournée, il y avait cinq vidéos pour cinq morceaux et rien d’autre, et on a construit la lumière dessus pour finir par réaliser que deux d’entre elles étaient superflues. Nous avons donc trois vidéos dont deux où les danses sont filmées, et une où l’on voit le visage de Christine en gros plan qui se déforme. Pour le fond, j’avais fait le choix du tulle éclairé car Christine voulait des références théâtrales, inspirées des mises en scène de Bob Wilson ; c’est vraiment sa culture et ce qu’elle avait envie d’amener. Mais je ne souhaitais pas réduire sa taille à un écran 16/9 sous prétexte que j’avais trois morceaux avec de la vidéo ! Quand j’éclaire ce tulle et que je le transforme en cyclo, ce que Bob Wilson utilise beaucoup, j’ai envie que ça prenne de l’ampleur, je n’ai pas envie d’avoir un cadre fermé. Donc effectivement on a du faire le choix d’une projection vidéo qui ne remplit pas l’intégralité du tulle, c’est un choix artistique assumé.
Les références de Christine en matière de lumière s’orientaient vers l’art contemporain et le théâtre. Ce tableau avec une vidéo montrant le joli visage de l’interprète qui se déforme en est la parfaite illustrationLa vidéo projetée sur le cyclo grâce à un Roadster HD18K Christies n’est là que pour servir un propos et compléter un geste, une chanson ou une chorégraphie, tout en sobriété encore
De l’importance de l’imprévu.
Et même si la vidéo ne rentre pas dans le cadre, elle est pourtant très à propos en servant toujours une chanson ou une chorégraphie avec la nécessité d’être ultra bien calée, les danseurs du vidéoprojecteur rejoignant le ballet live de leurs congénères sur scène dans une synchronisation parfaite (et donc en MIDI). Pourtant l’imprévu et le live sont bien là, et improvisent ailleurs, du coté des sources lumineuses…
SLU : Certains tableaux sont synchronisés, pour encore plus fondre la projection vidéo au reste du design ?
Philippe Mathieu : Nous avons en effet une synchronisation en MIDI, via le logiciel Ableton principalement pour les vidéos de danseurs qui doivent être calées avec la chorégraphie, tout comme la vidéo où l’on voit Christine chanter, le mouvement de ses lèvres doit être synchro. J’ai aussi beaucoup de contrôles des tubes parce que je voulais être plus précis sur les mouvements. Plus quelques claps sur les Elidy, et les Mythos. Mais, même si je rajoute des choses au fur et à mesure, je ne veux pas me rendre complètement dépendant d’un time code.
Un classique réseau ArtNet qui implique des switches Luminex Gigacore R14Un des non moins classiques générateurs de brouillard MDG Atmosphere
SLU : Donc tu reprends la main en live, quand même ?
Philippe Mathieu : La synchro tourne en même temps que ma session, donc je garde toujours les faders sous contrôle, et même les notes midi arrivent sur des boutons d’exécuteur de ma console, sur la page du morceau ! Ce qui veut dire que si mon système MIDI tombe en panne, je peux reprendre à la main en direct. Je le ferai moins bien que l’ordinateur, mais au moins je peux le faire ! Et puis j’ai le contrôle du déroulement du morceau, ce sont juste les arrivées d’éléments indépendants comme les tubes ou certains flashes sur les Elidy qui sont vraiment synchronisés avec la lumière sur des claps. J’ai vu l’intérêt de ce système-là sur Vitalic, mais j’ai vu aussi ses limites. Donc j’essaie de me laisser aussi une part de sensibilité et d’imprévu car c’est souvent sur un imprévu qu’on trouve des bonnes idées. Parce qu’un show lumière, ça évolue, ça se construit au fur et à mesure d’une tournée.
Une petite source lampe à épiscope posée en avant scène permet ponctuellement au designer de réaliser des ombres portées sur le tulle alors que la face est assurée par les Viper.
SLU : Justement on remarque une petite source de lumière à l’avant-scène à un moment, comme un imprévu…
Philippe Mathieu : C’est une lampe à épiscope qui me permet de faire des ombres portées sur le tulle. Et derrière le tulle aussi j’ai une autre source de bricoleur, juste une petite lampe ménagère de 60 watts sur laquelle j’ai collé un gobo. Elle projette l’ombre de ce gobo mais de façon complètement diffuse et ça créé un effet ponctuel que j’aime bien. Cette source est arrivée au milieu de la tournée, nous sommes toujours en recherche, pour tenter, et puis finalement trouver des petites bricoles sans prétentions mais qui font de l’effet.
Faire de l’effet, c’est un moindre compliment pour qualifier Christine and the Queens et un show visuel aussi captivant que les mots, les gestes, ou les silences de son interprète. En symbiose totale avec ses danseurs, sa musique, sa lumière et donc son éclairagiste, Héloïse Letissier redéfinit ici la notion d’intimité. Peut-on proposer un vrai show qui s’écoute et se regarde, avec de la vidéo, de la lumière, du décor et des musiciens tout en restant personnel et épuré ? Oui définitivement. Grâce a des choix visuels malins et personnels et des éclairages loin des modes et des genres imposés.
Les faces viennent de partout sauf des ponts. Le sol s’illumine sous les chorégraphies. Les projecteurs se font discrets mais brillants (mention spéciale aux Mythos Clay Paky placés idéalement en contres, et jouant de leur prismes asymétriques linéaires et blanc puissant pour déstructurer ou définir les silhouettes). Et le décor lorgne du coté de l’art contemporain avec des tubes lumineux, au premier abord simples néons, devenant lignes colorées qui se croisent et se meuvent derrière la transparence d’un tulle cyclorama.
Un peu de faisceaux (Mythos) et de gobos (Viper) dans ce show épuré, mais en blanc, il ne faut pas exagérer!
On flotte, la scène est en suspension, même pendant les vidéos, rares mais très à propos, rien ne semble figé dans ce concept lumière. La faute à une complicité teinté d’admiration entre Philippe Mathieu l’éclairagiste et son artiste Héloïse/Christine, se rejoignant dans des positions tranchées allant vers la simplicité. Moins de couleurs, moins d’effets et moins de machines pour toujours plus d’émotion et de radicalité. Du tee-shirt blanc au costume à paillettes de Christine, des flash des dalles Elidy Chromlech (toujours aussi séduisantes, surtout assemblées par 4 sous plexiglas et en praticables) aux monochromes des LED des Rush Martin de Philippe Mathieu, tout ici est à la fois sobre et éclatant.
Polygone Equipement, prestataire du nord de la France (Label N° 753, 59890 Quesnoy sur Deule), adepte des systèmes de diffusion RCF depuis le début des années 2000, vient de faire l’acquisition de deux paires de colonnes ligne source TTL-6A (pour commencer) début juillet qui ont déjà tourné sur beaucoup de prestations, notamment en accompagnement d’écrans vidéo pour des retransmissions de matches de l’Euro 2016 en salle.
Les TTL6-A en paire en accroche sur un pied de levage lors de la retransmission d’un match de l’Euro 2016.
Gérard Coucke, gérant de Polygone Eq, est très enthousiaste et on ne peut plus satisfait de ses nouvelles acquisitions sur lesquelles il ne tarit pas d’éloges. Le parc de systèmes de diffusion de Polygone Equipement est principalement constitué d’enceintes amplifiées RCF avec un contrôle système en RD Net.
RCF TTL6-A
Citons notamment des têtes TTL-33A (20) accompagnées de subs TTS-28A, des TTL-55A avec subs TTS-56A, des HDL20-A, des retours TT25-SMA (18), des TT25-A et TT08-A et maintenant les colonnes ligne source amplifiées TTL6-A. Gérard Coucke a utilisé ces dernières à plusieurs reprises depuis le début juillet pour des spectacles en salle ou des retransmissions de matches de l’euro et les trouve parfaitement adaptées à ce genre d’exploitation avec une couverture très homogène (en évitant les réflexions), une très bonne efficacité et beaucoup de garde en exploitation. Ajoutons à cela une grande facilité de mise en œuvre. Rappelons que les TTL6-A sont des colonnes trois voies amplifiées (contrôlées en RD Net) délivrant un niveau max de 139 dB SPL et mettant en œuvre deux douze pouces Néodyme longue excursion dans le grave avec six médium (Néodyme) 6,5 pouces encadrant le guide d’aigus à couverture asymétrique en vertical (+5, -25°) et de 90° en horizontal.
Le moteur d’aigus est un modèle à diaphragme titane de trois pouces et gorge 1,4 », raccordant avec les HP de médium à 800 Hz. L’amplification embarquée, d’une puissance totale de 2200 W, comprend quatre modules classe D répartis en deux fois 550 W pour les HP 12 », 700 W pour les 4 HP médium et 400 W pour la compression.
Les TTL6-A sont également bien adaptées à une exploitation en salle moyenne (mais on peut constituer des lignes plus importantes).
Le DSP de bord se charge du filtrage, des presets et des protections mais également de l’alignement en phase du système. En paire, comme les utilise Gérard, les TTL6-A peuvent être placées droite ou en ligne légèrement incurvée avec les accessoires de fixation qui les accompagnent.
Cette année, pour la finale du concours Eurovision de la chanson qui avait lieu à Stockholm, un énorme dispositif d’éclairage a été mis en œuvre par Fredrik Jönsson notamment pour éclairer le dôme de l’Ericsson Globe Arena, le plus grand bâtiment hémisphérique du monde. Ce dôme a un diamètre de 110 m, et pour éclairer la voûte, il a installé seulement 200 projecteurs wash à LED P-5 SGM.
Crédit photo : Fredrik Jönsson
Il y a 28 ans, le concepteur d’éclairages suédois Fredrik Jönsson a mis les pieds pour la première fois dans le Globe Arena, c’était pendant sa construction. Depuis cette époque, l’idée d’éclairer correctement le dôme a mûri dans son esprit, ce qui n’avait jamais fait été auparavant. Au fil des ans, il y a éclairé un certain nombre de concerts et il a toujours constaté que la taille de l’hémisphère restait dissimulée dans l’obscurité, et que, pour montrer toute son immensité, il fallait un système d’éclairage approprié.
Pour Jönsson, cette occasion de s’y engager était un rêve qui devenait une réalité et un défi passionnant : « Très souvent je me suis dit que les gens n’ont jamais vu la taille réelle du dôme, parce qu’il n’y a pas de points de repère fixes pour les yeux, il n’y a qu’un grand vide obscur car la hauteur de la sphère à son sommet est supérieure à la distance entre le centre et le bord de la salle. »
Pour initier le travail de conception d’éclairage, le dôme du Globe a été mesuré avec des lasers à balayage pour créer un modèle 3D précis. Jönsson connaissait déjà les P-5. « Je savais que les P-5 le feraient. Je les ai déjà utilisés dans les petites configurations, et je ne doutais pas qu’ils seraient en mesure de tenir leur place sur l’immense plafond en forme de dôme » dit-il.
Grace aux trois kits de lentilles Narrow, Medium et Wide, on peut choisir l’angle de projection des 44 leds RGBW (10 W) du P5 entre 15°, 21° et 43°.
Les P-5 ont été montés par paires le long de la petite passerelle technique sous le bord de la coupole. Dans chaque paire, l’un serait choisi avec des collimateurs de 21° pour éclairer la partie supérieure du dôme et l’autre serait équipé en 43 ° pour la partie inférieure. « Avec la focalisation, nous avons réussi à obtenir une excellente couverture sans trou ni point chaud visible dans la zone où les deux projecteurs se chevauchent. C’était magnifique », commente Jönsson.
Pendant l’installation du concours, Jönsson a demandé aux visiteurs de regarder en l’air et de se laisser éblouir par la splendeur de la coupole avec ce nouvel éclairage.
Crédit photo : Fredrik Jönsson
Lors des présentations sur scène, l’éclairage du dôme était maintenu au minimum, car la surface du dôme est très réfléchissante. Mais entre les prestations, la lumière des P-5 se réfléchissait et illuminait toute la salle de couleurs vives.
Jönsson conclut : «Je suis très content du résultat final, et on s’est sérieusement amusés avec les P-5 et les effets de chenillard et stroboscopiques qui animaient parfaitement le dôme, malgré le fait que nous devions strictement contrôler la luminosité lors de la retransmission. »
Juste avant la finale du concours, on nous a signalé que le Globe s’était enfoncé de 35 mm dans le sol du fait de la charge du matériel audio et lumière. On ne peut pas exclure l’éventualité que les 200 P-5 pourraient y avoir contribué, mais nous sommes sûrs qu’ils l’ont bien caché en faisant monter l’ambiance et en révélant la véritable immensité du dôme.
A force de voir les vétérans anglo-saxons le faire sans vergogne, nos inoxydables rockers Aubert, Bertignac et Kolinka se sont joints à la fête avec une tournée 2016 maxi jauge et pleine à ras bord de public comme de décibels. Dushow a mis pour l’occasion les petits plats dans les grands retapant une paire de XL4 pour Bob Coke à la face et confiant à Aymeric Sorriaux un GROS système Meyer. Ambiance détendue et machine à vanner dans les limiteurs, pas évident d’en placer une en régie au Zénith de Toulouse, on se lance pourtant, il y a tellement de matos et de techniciens à faire parler qu’il a beau être 15h30, il est préférable de s’y mettre tout de suite avec une première question toute simple.
Bob Coke
SLU : Qui a dit, « pour cette tournée je veux du Meyer » ?
Bob Coke (ingé son face avec un lovely american accent to be cut with a knife comme on dirait dans nos contrées NDR)
Bob Coke : “Moi ! A fond.
« On va annuler, c’est trop grand ici ! » (rires !) Richard Kolinka vient de rejoindre la régie par les gradins et avant de saluer tout le monde, se fend de quelques bons délires…
Bob Coke : J’ai écouté du Meyer au Paléo et encore avant lors de la tournée des Black Crowes que j’ai mixée et j’ai énormément aimé la couleur, du coup j’ai demandé un design en Leo et Lyon…
Wilfried Mautret (assistant ingé système) : Et il l’a eu !
L’amitié franco américaine dans toute sa splendeur avec de gauche à droite Bob Coke the front man, Aymeric Sorriaux, the highly skilled tech & system manager et pour finir the machine gun Willlll Mautret
SLU : Tu nous expliques un peu ce que tu aimes en particulier ?
Bob Coke : L’aigu hi-fi et le bas mid sain et puissant. Le son tu l’as “here” (dans le pif !! NDR). Le cahier des charges pour cette tournée qui s’adresse à un public plus âgé que la moyenne est de délivrer un son puissant mais qui n’agresse pas, et pour ça, le bas médium Meyer est parfait. On a un son puissant, “in your face” et avec un aigu qui garde de la définition sans agressivité. Le management a aussi fait le choix de faire passer le son avant les lights ce qui est rare et de partir avec une déco très épurée, pas d’écran et juste un cyclo.
La grappe de bois de cour avec, de gauche à droite, 6 Leopard agissant en tant qu’infills, 12 Leo terminés par deux Lyon wide en main, 9 subs 1100-LFC en antenne cardioïde pour la projection et enfin tout à droite 10 Lyon pour les outfills.
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SLU : Tu avais donc le droit de choisir ce que tu voulais accrocher ?
Bob Coke : Absolument, n’importe quel système, et je peux te dire que je me suis gratté la tête car on a eu des offres de toutes les marques réputées, et de nos jours, tout marche bien ! Comme j’ai choisi Meyer, j’ai eu les premières propositions de design d’Aymeric qui m’ont plu et que nous avons fait valider par la prod.
SLU : Aymeric, tu as fait le choix des subs accrochés et en montage cardioïde, trois ensembles de trois 1100-LFC accrochés serrés.
Aymeric Sorriaux : J’ai fait ce choix pour avoir plus de portée. Ma colonne n’est pas trop longue, d’abord pour ne pas masquer la vue au public dans certaines salles et aussi pour éviter l’antenne qui pince trop le faisceau et laisse la fosse un peu dégarnie.
SLU : Les subs au sol te servent à récupérer un peu d’effet ou bien à compléter ton dispositif en nombre ?
Aymeric Sorriaux : C’était prévu qu’il y en ait mais c’est vrai qu’il y a un tas de plus en bas. Je ne recherche pas spécialement de l’effet de sol car ce n’est pas ce qui sert avec ce type de musique et ce qu’aime Bob, en revanche ça complète bien le dispositif.
Deux stacks de 1100-LFC toujours en montage cardio surmontés par deux UPQ. Sur le design initial, trois subs en plus auraient dû avoir le vertige et un seul stack rester sur le plancher des vaches.
SLU : Nous avons donc 30 subs 1100-LFC pour 12 Leo et deux Lyon en bas de ligne. Sacré ratio !
Aymeric Sorriaux : Il n’y a pas que ça. On a bien par côté douze Leo et deux Lyon Wide en principal, mais aussi 10 Lyon pour les outfills et 6 Leopard pour les infills. L’idée c’est d’avoir du headroom et de la surface de membrane pour être confortable avec de la réserve. Comme le dit Bob, c’est un système très puissant qui permet beaucoup de choses…
Ce n’est qu’une prédiction, mais la réalité perçue est exactement ce qu’indique ce graphique. Il y en a pour tout le monde où que l’on se place avec inévitablement quelques dB de plus à l’avant.Pour l’infra et le grave on est logés à la même enseigne, celle de la régularité.
SLU : Comme jouer fort ?
Bob Coke : On est très tenté (rires) !
Wilfried Mautret : D’où ce qui est indiqué près du master, « verboten » prends-le en photo !
Attardez-vous sur la colonne dBA. Que vous soyez à 12 mètres comme à 58 m de distance de la diffusion, il n’y a que 2 dB d’écart.
SLU : Et pour les premiers rangs qu’as-tu prévu ?
Aymeric Sorriaux : Des UPQ en near et des UPJ en front. Dans le design initial j’avais prévu des Mina en front et des UPJ en nearfill sur les côtés mais on en a parlé avec Wil (Fried Mautret NDR) durant la prépa et le raccord en phase est bien meilleur comme ça. Intégrer un délai de compensation sur le main pour raccorder avec le Mina ce n’est quand même pas l’idéal.
SLU : Les amplis guitare sont très sonores. Avez-vous prévu une stratégie pour les spectateurs des premiers rangs ?
Wilfried Mautret : Oui, les fronts sont séparés en 2, les trois de jardin dos aux amplis de Jean-Louis ont un mix spécifique sans gratte et il en va de même pour les trois de cour qui complètent ce que les Vox de Louis envoient.
Qui dit Meyer dit processeurs, ici des Callisto 616 et distribution électrique au pied des enceintes.
SLU : Comment tu drives ta diffusion ?
Aymeric Sorriaux : Nous avons en tout 104 enceintes avec trois Callisto par côté pour les gérer individuellement sauf les subs du sol qui sont ensemble. En tête il y a un LM44 car Bob est habitué aux plateformes Lake pour égaliser son master.
SLU : Les outils Meyer savent le faire non ?
Wilfried Mautret : Bien sûr, et en plus les Callisto sont synchronisés. Dès que tu fais une modif sur un, elle est répercutée sur les autres.
Il faut bien 110 Ω pour avoir 105 dB ;0)
SLU : Bob, on nous a dit que tu as aussi demandé à avoir un câblage tout neuf.
Bob Coke : C’est vrai. Du 12 paires en 110 Ω avec des masses séparées.
Tout beau tout neuf, non tout douze paires à masse séparées ou comment améliorer encore un câblage qui, analogique oblige, se doit d’être irréprochable.
SLU : Pourquoi ? Tu as eu des problèmes par le passé ou bien tu as voulu bétonner ton câblage pour être serein avec l’XL4 ?
Bob Coke : C’est une bonne question. On en a beaucoup parlé y compris avec XaXa (Gendron qui tenait les retours de Calo).
Aymeric Sorriaux : On a au cours de la tournée de Calogero changé entre masse commune et masse séparée. Bob m’a signalé une amélioration, nous avons voulu aller dans le même sens d’autant qu’on avait commencé le travail il y a un an pour divers projets. Nous avons donc tout changé, plaques, câbles, éclatés, prises…
SLU : Pourquoi ne pas vous simplifier la vie en mettant des stages Midas ? Vous pourriez gagner le trajet du signal micro dans du câble…
Aymeric Sorriaux : Et rentrer en ligne ici ? Non, ce qui nous intéresse justement c’est d’avoir la qualité des préamplis de l’XL4. La console a été entièrement recapée (fort joli néologisme sur une racine anglophone NDR) 6000 condensateurs ont été changés pour lui redonner son plein potentiel électrique. Tous les switchs ont été aussi changés de même que les VCA.
Bob Coke : Le problème avec l’âge c’est que les chimiques sèchent, changent de valeur et le filtrage s’en ressent, notamment le coupe-bas.
Quand Dushow met le paquet, ça se voit. Voici l’assurance tous risques d’une vieille gloire comme l’XL4, des modules en pagaille récupérés auprès des services techniques des croisiéristes peu enclins à sortir le fer à souder en pleine mer.
Aymeric Sorriaux : On parle d’une XL4 mais en fait on en a retapées deux, dont une reste en stand-by chez Dushow en cas de gros pépin. C’est Bernard « papy » Vainer, le spécialiste maison de l’usagé qui marche, qui a été chercher des pièces comme des tranches et des modules rarissimes tels l’automation, auprès des croisiéristes qui, pour d’évidentes raisons d’efficacité, en embarquaient un certain nombre d’avance.
SLU : Qui dépanne en tournée ?
Aymeric Sorriaux : En fonction de ce qu’il y a, soit on a le module ou la tranche pour remplacer ce qui ne marche pas avec retour à l’atelier Dushow chez Michel (Boterf, au SAV depuis 2000 NDR), soit on travaille avec lui en ligne pour qu’il nous aiguille. Tout à l’heure, nous avons réparé une alim de la console, celle de spare. On tourne avec trois alim en tout.
SLU : Comment faites-vous cohabiter les consoles face et retours, une analogique et une numérique ? Actif ou passif…
Placé dans le dos de Julien aux retours, le patch actif Klark Teknik ou comment bétonner encore un peu plus la cohabitation entre deux consoles qu’une génération sépare et accueillir comme il se doit tout Voyageur qui s’aventurerait pas là.
Aymeric Sorriaux : Comme nous travaillons en masses séparées, c’est un patch Klark Teknik actif, ce qui nous permettra un potentiel enregistrement si cela est décidé. J’ai deux sorties électroniques, deux transformées, plus une isolée. A la face on est sur transfo.
SLU : Ca fait long tout à coup le multi…
Aymeric Sorriaux : On est sur 100 mètres avec une rallonge de 50 en cas de besoin. On tire les multis 12 paires en masses séparées pour la modulation, 48 paires en tout, un multi pour l’intercom, une fibre pour contrôler la diffusion et redescendre le signal une fois que le LM44 l’a converti en AES 96/24. Pour faire ceci, on attaque la carte switch d’un Auvitran AVBx3 dans laquelle on a nos VLAN, comme ça on a nos commandes et l’audio lui-même. En bas on attaque en AES les Galileo. On aurait pu redescendre l’audio en analogique mais c’est plus simple comme ça, ne serait-ce que pour le redistribuer plus proprement dans les racks de drive. La console sort en analogique mais tout le reste se fait en numérique.
SLU : Sauf l’entrée des enceintes !
Aymeric Sorriaux : Un jour avec l’AVB ;0)
Midas XL4. A-t-on fait mieux depuis…
SLU : Bob, on vient d’entendre la différence de son, d’attaque, de dynamique entre ce que nous ont fait entendre les trois backlineurs de la tournée et les membres du groupe. Quel usage fais-tu de ce qu’ils donnent en avant-première, ça n’a rien à voir ?
De gauche à droite Sylvain Coppain, le guitare tech de Jean-Louis Aubert, Pierrick Lapuyade en charge de la batterie de Richard Kolinka et enfin Christian Martin le baby sitter des grattes de Louis Bertignac et de la basse d’Aleksander Angelov, du backliner en or et qui n’a cessé de jouer et chauffer les vieux amplis, y compris pendant que la photo a été prise.
Bob Coke : Je me sers de leur travail pour écouter la salle essentiellement et puis comme Pierrick a changé de peaux à la batterie, j’ai comme ça une idée. C’est vrai, Richard tape complètement différemment sur sa grosse caisse, mais tu écouteras durant le concert, c’est encore tout à fait autre chose ! Il n’y a qu’Alex à la basse dont les balances ressemblent au show, pour tous les autres il faut attendre le concert pour écouter leur vrai son, la vraie énergie qu’ils donnent.
SLU : Pourquoi as-tu voulu une XL4…
Bob Coke : Le son, et puis le plaisir de travailler sans avoir la tête dans les écrans.
SLU : Mais si tu aimes le son Midas et les boutons, une XL8 aurait fait l’affaire non ?
Bob Coke : On dit qu’on a presque le son de l’analogique avec les bonnes numériques. Là on ne peut pas dire ça, on l’a (rires) ! Et puis c’est le groupe pour utiliser ce type de table. J’ai 5 mémoires mais elles sont pareilles. Deux guitares, une basse, une batterie et un piano sur un titre. 48 entrées…
Comme aurait pu dire un pubard en mal de retraite, si a 50 ans et t’as pas une XL4, t’as raté ta vie… Cherchez cela dit l’intrus, numérique et en équilibre précaire !
SLU : Cela dit, c’est la première fois que je vois une XL4 aussi propre. On dirait une neuve.
Bob Coke : Dushow a vraiment joué le jeu. Ils se sont investis complètement dans le projet et puis, tu ne trouves pas qu’elle est belle ? (Bin si, forcément NDR). C’est une remarquable console que l’on ne croise plus que dans les festivals.
Repiquage et périphériques
Un Beta 52A, une façon de repiquer une grosse caisse, l’autre variante est cachée dedans !
SLU : J’ai vu que tu as deux micros sur la grosse caisse de Richard. Comment les remets-tu en phase ?
Bob Coke : On a un D6 Audix monté sur un kit Kelly Shu dans l’axe de la batte dedans et un Beta 52A Shure en sortie de peau de résonance. Je me sers d’un des deux et n’ajoute l’autre que très bas, forcément avec une légère rotation de phase. En fait je joue avec. EQ = Phase de toute façon ! Je favorise cela dit le D6. On verra ce soir avec les nouvelles peaux.
Du Shure que tout sépare avec l’incontournable SM57 devant le Fender De Ville et le tout récent KSM 313 à ruban sur les AC30 de Jean-Louis.
SLU : Quelques autres détails sur la captation ?
Bob Coke : Les toms sont en Audix, la caisse claire en 57 dessus et en KSM32 dessous. J’ai sur les amplis guitare des rubans Shure KSM 313 et des SM57, et des Khan DI sur les acoustiques et sur la basse. Cette dernière est aussi repiquée par un 421 Sennheiser. En fonction du show, de la salle et de comment ça se passe sur scène, je favorise l’un ou l’autre.
SLU : Tu as l’air de t’amuser en tout cas…
Bob Coke : Toujours, et je n’ai pas de formule pour faire du son. Ca dépend du groupe, de la salle, de la console, des instruments. Avec Calo, nous avions une grosse caisse fermée donc on a mis un D6 dedans et un 4030 Audio-Technica devant la peau. J’aime bien essayer. Pour la batterie de Richard, j’ai dû tenir compte de sa gestuelle. Je suis très fan des 414 AKG, des 4050 ou des 4030 AT en overhead mais c’est encombrant. J’ai donc adopté les Beyer 930 qui marchent très bien et correspondent mieux à mes besoins. En pré-prod j’emmène énormément de micros et on essaie, un peu avec les backliners mais aussi avec le groupe. On bosse ! (rires)
La batterie de Richard avec des 930 Beyer placés assez haut pour le laisser jouer et surtout s’éclater avec le public. Derrière, un wedge Martin et un 900-LFC s’occupent de lui donner tout ce dont il a besoin pour être dedans.
SLU : Vous avez répété où ?
Bob Coke : A Planet Live, dans le gros studio de 450 m².
Aymeric Sorriaux : Le studio de Dushow aurait permis par sa taille et son acoustique une autre approche plus live, malheureusement il était déjà pris.
Grosse tournée oblige, Dushow s’est lâché et n’a pas hésité à signer ses racks du nom du groupe. La classe. Il en va de même des périphériques embarqués. Tous ne sont pas forcément insérés sur le trajet du signal, mais il y a vraiment de quoi s’éclater. Bob a bon goût !
SLU : Venons-en au mix. Tu disposes d’une console réputée pour ses préamplis et ses EQ, et je vois que tu as inséré des VT737. Qui fait quoi dans ta chaîne ?
Bob Coke : Quand tu regardes la façon dont Jean-Louis et Louis sont sur scène, ils se placent juste dans l’axe de leurs amplis, je récupère forcément beaucoup de son de leurs grattes, c’est donc plus rapide et facile d’avoir deux égaliseurs différents pour les suivre. La tournée a pas mal évolué d’un point de vue technique avec l’arrivée des ears donc cette flexibilité m’arrange.
SLU : Ca ne doit pas être évident quand même d’avoir autant de gratte dans le micro chant au niveau du son global…
Bob Coke : Mais non, ça fait partie du son. La guitare je la fais avec son repiquage et ce que m’envoie le micro chant. Je suis au fader pour garder l’équilibre entre les deux. Cleaner sans arrêt ne sert à rien… Moi j’aime bien les sons forts, on attaque d’une autre façon les micros et ça va. Bon, c’est vrai aussi que si tu as une scène très sonore et quelqu’un qui ne chante pas, là t’es en galère, mais Jean-Louis c’est l’opposé, il est très dynamique et je dois presque le retenir avec l’Avalon.
SLU : Faisons le tour de tes racks, il y a trop de bonnes choses dedans.
Le Glory Comp de Groove Tubes, un look vieillot pour un produit rare et sorti du catalogue du célèbre fabricant de tubes à vide américain passé sous contrôle de Fender depuis 2008. 100% tube y compris l’étage à gain variable opérant la réduction de dynamique. Remarquez le potard Glory offrant un choix glissant entre earth et heaven poussé à fond les ballons, un réglage qui semble taillé sur mesure pour toutes les stars qui nous ont quittés cette année…
Bob Coke : Le groupe de basse incluant micro et DI passe par le Glory Comp de Groove Tubes (une rareté NDR). La tranche de l’XL4 qui reçoit la DI de la basse est égalisée en insert par la partie EQ d’un préampli Amek Neve 9098 et ce même son transite par un Distressor. Je cherchais une couleur spécifique et ce rack me la fournit.
SLU : Merci le dépôt de Dushow (rires) ! Les deux acoustiques ont droit à une autre rareté du moins en France, des Aphex 661 Expressor…
Bob Coke : Je ne m’en sers plus ! Les DI sont tellement bonnes que le style de jeu tout en douceur de Louis et Jean-Louis pendant les quelques respirations du show se passe totalement de compression. C’est plus joli sans. La batterie passe par des gates Drawmer, à part le tom aigu qui lui est travaillé dans un canal du Transient Designer SPL ainsi que les deux toms floor. Le quatrième canal était destiné à la basse mais il est by-passé.
SLU : Dans le rack suivant on a ton traitement du master…
Bob Coke : Avec deux compresseurs différents, une copie de SSL et un VT747 Avalon. Parfois l’un, parfois l’autre.
Encore plus de jolis périphériques installés par blocs logiques et séparés comme il se doit par des grilles d’aération. Il n’y a pas que les tubes qui chauffent !
SLU : Les deux ensemble ?
Wilfried Mautret : On a essayé (rires) ! On a TOUT essayé !
SLU : Pas mal de mixeurs se servent de l’EQ du 747 pour de rapides petites retouches…
Bob Coke : Non pas ce soir. Maintenant que tu m’y fais penser, je le fais parfois mais pas avec du Meyer. Il y a d’autres marques où le haut du spectre nécessite d’être un peu calmé et adouci à 2 kHz et 5 (les deux bandes qui relaxent les oreilles dans l’Avalon NDR), mais le Meyer est bon comme ça.
J’atténue juste très légèrement le grave durant la partie acoustique du concert. Dans quelques jours on attaque les festivals (ils y sont désormais en plein NDR) avec à chaque fois une diffusion différente et c’est là que cet outil redevient essentiel. J’adore la compression sur les généraux et je préfère que ce soit la voix de mon chanteur qui déclenche un peu de réduction de gain sur l’ensemble du mix plutôt qu’en amont sur elle toute seule. Tu verras, on compresse assez peu, quelques dB tout au plus.
SLU : Tu retouches pas mal le gain des tranches sur ta console, c’est habituel chez toi ?
Bob Coke : Ca m’arrive et puis une XL4 a des préamplis vivants que je fais parfois aller un peu dans le rouge sur certaines batteries pour obtenir une sonorité spécifique. L’approche numérique est plus technique et précise, ici on a une vraie analogique et on s’en sert à fond. Cela dit, je retouche pas mal aujourd’hui à cause de certaines modifications que les backliners ont apportées entre peaux et cordes.
Deux racks stratégiques avec les alimentations de l’XL4, les trois réverbérations tc à gauche et le « magnéto » 48 pistes à droite avec les unités SSL de conversion.
SLU : Tu te souviens de ta première tournée avec une XL4 ?
Bob Coke : Bien sûr. Noir Désir. A l’époque je travaillais aussi avec une PM4000 Yamaha, mais aussi avec du numérique. Il ne faut pas se le cacher, avec cette table, on se fait plaisir. Tout le monde a la banane quand on lève le capot du flight, il y a même des jeunes dans certaines salles qui ne la connaissent pas. On va voyager avec pour les festivals. Elle est nickel et bien calée. Cela dit, il faut aller au-delà des à priori ; sur Calo j’avais une Pro9 et je me suis éclaté aussi et l’artiste a pu participer à l’encodage des délais et au travail sur le mix. C’est autre chose.
SLU : Tu peux plus peaufiner les effets avec une numérique. A ce propos, qu’as-tu ici ?
Bob Coke : Trois réverbes, une M6000 et deux D-Two TC. Une pour la batterie, une pour les instruments et une pour les voix. La musique de Téléphone est simple et les gens sont là pour la recevoir sans des tonnes d’artifices.
Magie du showbiz moderne, notre interview s’interrompt quelques minutes car les balances servent aussi de pré-concert avec une partie du public qui peut y assister agglutiné devant les crashs au contact de Louis et Jean-Louis qui, en vieux briscards, se prêtent bien volontiers au jeu. Le son n’est pas idéal à salle vide, mais pour ces quelques chanceux de toute manière hors du tir de la façade, assister à cette sorte de mise en bouche exclusive, suffit à leur bonheur.
SLU : On termine notre tour des racks ? Encore du SPL avec un super déesseur…
Bob Coke : Oui le 9629. Il est excellent et parfois je m’en sers même parfois trop sur Jean-Louis. Je retouche souvent le réglage en fonction de la capsule ou de sa façon de chanter.
SLU : Parmi tes trois compresseurs XTA, deux sont affectés à tes overheads ?
Bob Coke : Oui absolument, ils sont là, ils bougent et…ils ne sont pas affectés (rires) ! Je les fais revenir dans un groupe pour apporter un peu de densité aux cymbales. Durant les répètes, un autre batteur a travaillé un peu à la place de Richard et il avait un jeu de cymbales très “bright” qui avait besoin d’être travaillé. Richard a des cymbales beaucoup plus épaisses et “dark” qui n’ont absolument pas besoin de tout ça. Certains périphériques que tu vois ne servent qu’à un titre ou bien ponctuellement. Le second Distressor appelé Kick SN me sert par exemple à ajouter un peu de niaque dans un groupe, à gagner un peu de couleur dans la batterie.
Non, Bob aime sa console mais pas au point de s’incliner devant, sauf quand il doit accéder à son « magnéto » Logic 48 pistes !
SLU : Elle en a plein de couleur ta batterie !
Bob Coke : C’est ça (il montre le bandeau des préamplis de l’XL4 NDR) sans parler du jeu de Richard sur une batterie bien réglée. Il s’en sert super bien. Très honnêtement je ne connaissais pas Téléphone car, à l’époque où ils ont eu leur grande période, je n’étais pas en France. J’ai travaillé avec Jean-Louis qui a intégré quelques chansons de Téléphone dans ses tournées mais les avoir tous les trois c’est complètement autre chose.
SLU : Au fait Bob, ça fait un petit moment que tu sillonnes nos salles de spectacle. Comment es-tu arrivé en France…
Bob Coke : J’ai rencontré une française et mes enfants et petits enfants vivent en France.
SLU : Les américains pensent encore à toi ?
Bob Coke : En 2013 j’ai fait la tournée des Black Crowes. Ils ne m’ont pas oublié (sourire). Ca jouait fort sur scène et dans certaines salles de 2000 places, les amplis faisaient l’essentiel du boulot ! En mono !
SLU : J’ai remarqué à ce propos que tu travailles assez peu avec tes panoramiques.
Bob Coke : Hey, it’s rock and roll et c’est ma façon de mixer. Le rock c’est de l’énergie, il n’y a pas besoin de tout ouvrir, et dans une salle cela n’apporte pas grand-chose sauf à priver les gens d’un côté de ce que tu balances de l’autre.”
Les retours en Vouillon, Barbarat, Martin et SD7
Julien Vouillon
Pas d’analogique à cour, pardon Bob, “stage left”, mais une SD7 aux mains du couple Julien Vouillon et Thomas Barbarat. C’est Julien qui répond à quelques questions.
SLU : Que mets-tu dans les wedges de chacun ?
Julien Vouillon : Pour Jean-Louis et Louis il n’y a que de la voix. C’est très rock’n’roll. Le mix est dans les sides. C’est un peu à la carte car chacun écoute sur scène à sa façon. Louis ne se sert que des wedges, Jean-Louis a des ears, Richard a des bouchons et Aleksander le bassiste a des ears.
SLU : En nez de scène sous le caillebottis..
Julien Vouillon : Il y a deux wedges où le mix est complet plus un rappel des guitares pour leur permettre de bien s’entendre quand ils vont y faire un solo. Dans les sides, les guitares sont croisées : celle de Jean-Louis est du côté de Louis et inversement. Chacun entend sa guitare par ses amplis et en rappel par le side opposé. C’est exactement la configuration des 70’s, dans les règles de l’art.
SLU : Batterie et basse ?
Julien Vouillon : Ils ont un mix avec tout, plus un sub pour Richard et un rappel de basse de l’autre côté de la scène avec un autre SVT pour Aleksander. A l’ancienne. Au début on voulait même utiliser la même stratégie avec les amplis guitare et ne pas en mettre dans les sides.
Le rappel à jardin pour Aleksander Angelov, le bassiste de la tournée des Insus. Un second ampli Super Vacuum Tube ou SVT d’Ampeg, 300 watt 100% à tubes, une solution chic et chère. Certes leur look laisse à désirer, mais je peux vous assurer que ces Vox envoient le bois.
SLU : Tu aurais eu assez d’amplis ?
Julien Vouillon : Oh oui, ils en ont plein ! Aux répétitions il y en avait un nombre incroyable pour choisir ceux qui sont partis en tournée. Ils sont vraiment très bien équipés. Les membres du groupe ont souhaité être très proches donc sur 30 m² on a une batterie, deux SVT et sept amplis guitare. C’est sonore mais très efficace et franchement rock.
Thomas Barbarat devant la SD7. Pile derrière lui on aperçoit le patch actif Klark Teknik et tout à droite de la photo, les racks d’amplis PLM Lab.gruppen des wedges Martin, une configuration relativement simple et très rapide à monter.
SLU : Le patch est assez petit, pourquoi une SD7 ?
Julien Vouillon : Habituellement j’ai besoin d’avoir beaucoup d’entrées et de sorties. Pour cette tournée j’ai surtout besoin d’avoir beaucoup de ressources car j’ai tout doublé pour pouvoir travailler différemment wedges et ears. Toutes les tranches sont doublées. Le bac de gauche comporte toutes les ressources pour mixer les wedges et celui de droite est en charge des ears. Au centre j’ai mes VCA. Ca me change de n’avoir que 4 artistes et un patch de 30, mais cela n’est pas pour autant de tout repos car rien n’est figé dans le show.
SLU : Comment travaille-t-on en termes de monitoring quand on doit savoir ce qui se passe dans des wedges et des ears ? On passe son temps à enfiler et retirer ces derniers ?
Julien Vouillon : J’ai dû le faire en préprod. Ceci étant, j’ai commencé par caler les wedges, puis les ears et comme il y a moins de suivis sur les wedges, je garde plutôt mes ears. Enfin, un peu les deux, cela dépend de ce qui se passe sur scène.
Une vue de face d’un des deux sides tel que voulu par Julien avec, look oblige, les caches des Lyon retirés, ce qui laisse apercevoir le montage des deux 12” en dièdre rapprochant les centres acoustiques et prolongeant le guide d’onde. A la question de savoir pourquoi deux 900 au lieu de prendre un 1100, Aymeric précise que leur impact est supérieur, leur extrême grave légèrement inférieur et leur rendu plus proche des besoins du monitoring que ce qu’aurait pu offrir le 1100.
SLU : Tu as recours aux snapshots ou joues tu le côté rock à fond ?
Julien Vouillon : Non impossible. Dès que tu as des ears, tu es obligé de gérer finement les niveaux, d’effectuer des suivis. Au début tu débrayes tout et puis, tu commences à programmer les mutes, deux, trois faders, puis tu encodes les égaliseurs, puis les envois et à la fin, comme c’est une SD7 avec énormément de ressources, tu peaufines et stockes tout.
SLU : Tu utilises quoi comme effets ?
Julien Vouillon : J’ai une TC6000 et une 480 Lexicon…
SLU : Une seule ?
Julien Vouillon : Oui, je n’en ai qu’une et elle marche bien, je n’ai aucun souci de fiabilité. Je m’en sers pour les chants. La 6000 je l’emploie sur la batterie et les grattes acoustiques. Je traite aussi la basse dans un Summit et les overheads dans une paire de 160 dbx. J’ai aussi des Transient SPL et des gates externes sur la batterie. Pour être précis, je mixe la batterie pour les wedges avec des effets externes.
SLU : Tu préfères ça à ce que t’offre ta console ?
Julien Vouillon : Pour les ears, je me sers des effets intégrés mais pour les wedges je trouve ça plus pratique. J’ai en tout cas assez de ressources pour mixer aussi les premières parties.
SLU : C’est une table très bien fournie.
Julien Vouillon : Oui mais on a de tels besoins lors de shows comme Mylène ou Hallyday, que je me retrouve à 0 channel processing ! Bon, il faut dire qu’avec Johnny ils étaient 17 sur scène. Depuis 2010 et la version 1.7 de la table, je ne me sers que de cette console, je la connais bien !
Aymeric Sorriaux et Bob Coke
SLU : Tu tournes à quelle fréquence ?
Julien Vouillon : En 48 kHz. En 96 je disposerais des mêmes ressources, ce n’est qu’à 192 où elle en perd. Le 96 est très utile pour la latence des convertisseurs qui est moindre, mais je ne suis pas tout à fait satisfait de l’aigu à cette fréquence. Je le trouve un tout petit peu artificiel et un peu trop présent. J’ai mixé Mylène en 2013 en 96 et depuis je suis revenu au 48 qui sonne parfaitement bien. J’ai 2 millisecondes et des poussières de latence mais c’est jouable. Je sais qu’avec M où ça jouait en wedges et en 96, le passage en 48 kHz a permis à Nico d’Amato de sortir plus de niveau avant le Larsen, ce n’est donc pas qu’une impression. De mon côté c’est la couleur qui me plaît moins car je travaille essentiellement avec des ears.
SLU : Au fait, quels wedges utilises-tu ?
Julien Vouillon : Le choix de Louis qui adore les Martin. C’est le wedge du rock anglais et une fois encore on est parfaitement raccord avec ce qu’on donne au public. C’est made in London !
L’EM3Pro, un vétéran des scènes françaises. Le modèle que vous voyez date de 2006. De nos jours, il est soudé et pas coulé dans l’acrylique et dispose d’un transducteur double pour le grave et l’aigu, là où l’ancien a un double basse et un simple aigu.
SLU : Et pour les ears ?
Julien Vouillon : Earsonics, les EM3 Pro.
SLU : Tu n’aimes pas l’EM32 ?
Julien Vouillon : Il n’a pas assez de niveau et de rendement. Pour un chanteur de rock ça ne marche pas (116 dB/mW contre 124 dB/mW NDR). C’est un super beau produit à niveau faible ou moyen, mais si tu veux atteindre les niveaux requis par nombre d’utilisateurs professionnels, il n’y parvient pas. L’EM3 doit être taillé dans le médium pour devenir flat, mais ce médium va réapparaître au fur et à mesure du niveau délivré. Sa réponse dynamique n’est pas linéaire. Ce qui pourrait être considéré comme un défaut n’en est pas un pour un artiste rock pour qui cette caractéristique se transforme en vrai avantage. Plus il pousse et plus “ça fait fort”. L’EM32 au contraire reste linéaire quel que soit le niveau, et quand tu pousses, il ne se déséquilibre pas dans le médium et ne donne pas à l’artiste la même sensation. Les transducteurs sont excellents, les mêmes que l’EM3, mais le filtrage beaucoup plus élaboré et par ailleurs rigoureux, capte une partie du rendement.
Aymeric Sorriaux du bon boulot avec du bouleau
L’heure du repas a sonné, et malgré un catering remarquable, notre appétit n’a d’égal que notre curiosité. Après Bob et Julien, c’est au tour d’Aymeric de s’allonger sur le divan imaginaire de notre dictaphone.
SLU : Cela a commencé quand ton amour pour le système ?
Aymeric Sorriaux : Depuis que je travaille. J’ai commencé comme intermittent en m’intéressant à ce domaine et je n’ai jamais arrêté sauf qu’étant désormais permanent chez Dushow, j’ai aussi une fonction de commercial. J’ai eu une évolution au sein du groupe depuis trois ans qui m’a amené à m’occuper de cette partie aussi mais sans délaisser les boutons. Depuis quelques mois d’ailleurs, je ne m’occupe plus que de ça. La notion commerciale est essentielle à bien comprendre chaque affaire, mais je préfère la technique. Bob a demandé à ce que je prenne la route avec lui, ce qui m’a comblé, d’autant que l’équipe est très bonne et je la connais depuis de nombreuses années.
La diffusion Meyer prise en contre par les éclairages de Dimitri Vassiliu
SLU : Vous avez historiquement deux marques de diff chez Dushow (trois depuis quelque temps grâce à Fa NDR) mais tu sembles plus Meyer…
Aymeric Sorriaux : Cela fait dix ans que j’assure en parallèle les démos de Best Audio, notre filiale dédiée à la vente et à l’installation de nos marques, ceci explique sans doute cela. Mais outre de belles prestas en Meyer, j’ai aussi l’occasion de monter des grosses configurations en L-Acoustics. Il faut être pluridisciplinaire même si c’est vrai que j’apprécie la marque américaine. Aujourd’hui je suis en Leo, mais je prépare les Eurockéennes et Musilac qui seront sonorisés en L-Acoustics. Tous les systèmes sont désormais des formules 1 avec leurs avantages et leurs inconvénients. Les philosophies ont beau être différentes, les résultats sont bons dans tous les cas. Enfin, j’espère ! Wilfried tourne beaucoup en Meyer mais est tout aussi à l’aise avec du L-Acoustics et un jour il calera du d&b sans même s’en rendre compte (rires) !
Wilfried Mautret : Pourquoi pas ! Le plus difficile ce n’est pas le système mais essentiellement l’outil de prédiction et celui pour driver le système. Et un peu d’expérience avec aussi, forcément.
Aymeric Sorriaux : L’avantage aussi de tourner en équipe c’est de se compléter en prenant les avis de chacun. Personne n’a la science infuse. Si Wil a un avis sur ce que je suis en train de faire au niveau du calage, je vais l’écouter. On a plus d’expérience à deux et on peut gagner plus de temps en s’écoutant.
L’équipe son de la tournée réunie sur le parking du Zénith de Toulouse où nous avons tous dîné au soleil. De gauche à droite Aymeric Sorriaux, Bob Coke, Julien Vouillon, Wilfried Mautret et Thomas Barbarat
SLU : Vous avez deux gros parcs L-Acoustics et Meyer chez Dushow. Qu’est ce qui sort le plus ?
Aymeric Sorriaux : Les deux, mais chez L c’est le K2 qui est très demandé, plus que le K1 et chez Meyer le Leopard fait un malheur. Il a un rapport poids/puissance phénoménal et un excellent rendu. Nos deux gros kits en Leopard sont constamment sur la route et les 48 Leo tournent aussi beaucoup. La nouvelle gamme « de la savane » de Meyer, Leo, Lyon et Leopard, est une révolution par rapport à ce que l’on a pu connaitre avant. Ca marche très bien en longue portée comme en petite jauge, et on retrouve une couleur homogène entre les différents types d’enceintes et un raccord en phase qui est juste parfait. Forcément, la taille des haut-parleurs fait que l’on peut entendre des différences de musicalité mais les réponses en fréquence sont vraiment alignées. Cela ne sert à rien, même si dans le Galileo on a les outils pour, de tordre un 12” pour lui faire passer le même ressenti qu’un 15”. Je pars du principe que si j’ai besoin d’un 12” ou d’un 15”, je fais le choix et je m’y tiens, en le laissant travailler dans sa zone de confort.
SLU : Le fait que le commercial ait aussi fait le design et cale tous les soirs est une nouveauté chez Dushow non ?On appelle ça comment, la transversalité sonore ?
Aymeric Sorriaux : Tu as raison. Dushow a décidé d’apporter à ses clients une expertise technique de plus en plus approfondie et de les accompagner au maximum. Je suis chef de projet donc je construis le dossier technique pour les clients et après on les accompagne sur la route.
Un affichage bien connu, celui de Lake, ici un LM44, qui nous apprend que quelques points ont été pris par exemple autour de 110 Hz et de 2 kHz, et que l’infra a été un peu calmé à partir de 40 Hz mais bien peu de chose.
SLU : Mais dans la constellation technique de Dushow il y a d’autres profils comme toi ? Où te situes-tu par rapport à Marco par exemple (Marc de Fouquières, le directeur Technique du groupe Dushow NDR)
Aymeric Sorriaux : Marco fait toujours des calages et s’occupe de certains gros dossiers mais je le remplace lorsqu’il n’a pas le temps ; je pense à la configuration des subs que j’ai refaite à la demande de l’Opéra de Paris. Chacun a ses dossiers mais on se les transmet quand c’est nécessaire. Pour répondre mieux à ta question, on a aussi les plus jeunes du parc qui sortent en tant qu’assistants pour apprendre et enfin nous disposons d’un collège de techniciens son et lumière un peu plus confirmés qui peuvent partir pour accompagner des artistes sur la route. A la base, il y avait les chargés d’affaire qui géraient entièrement leurs dossiers et s’appuyaient sur les équipes de parc pour la technique, ou sur les équipes d’intermittents très proches de nous comme Wilfried.
Aymeric Sorriaux surpris sur le plateau avec Thomas Barbarat à droite.
Aujourd’hui on continue à s’appuyer sur ces derniers qu’on considère comme des gens faisant pleinement partie de l’entreprise, mais nous avons créé un pôle technique, on pourrait l’appeler en quelque sorte un bureau d’études, une cellule technique pluridisciplinaire avec des gens en capacité de répondre de manière plus approfondie et technique que ceux spécialisés dans le commerce.
SLU : Rares sont, je pense, les collaborateurs de Dushow qui n’ont pas mis la main au potard…
Aymeric Sorriaux : Bien sûr, mais ils ont pris goût à cette partie commerciale en tissant par ailleurs des liens très privilégiés avec nos clients, je pense à Benoit Soutenet, Alex Capponi ou Stéphane Sailly, le besoin de cette expertise en parallèle s’est faite sentir, d’où cette évolution.
Benoit SoutenetStephane SaillyAlexandre Capponi
SLU : Comment malgré tout gérer le quotidien et les dossiers en étant sur la route ?
Aymeric Sorriaux : Je travaille à distance, c’est l’avantage du monde moderne (sourire). Il faut savoir marier les deux sinon on part intermittent. J’ai tous les dossiers de l’été de Dushow sur le feu. mais c’est la vie (rires) !
Voilà… C’est fini…
Gros, très gros, le son emporte tout sur son passage, tout sauf le talent du groupe. Les années n’ont rien fait à nos « Fab four -1 » ou plutôt si, ils jouent encore mieux et disposent enfin d’un son en salle digne de leurs titres. L’amour de Bob pour l’aigu fin et naturel, un modèle du genre, le bas médium plein, massif et bien timbré autour duquel tout tourne, et le grave de course délivré par le système Meyer se confirme, de même que son goût certain pour le chiffre 105 qui semble avoir été créé pour lui !
Une image de l’analyseur Flux et du Compass durant le show. Les 7 types d’enceintes à droite de l’écran affichent du vert, pourtant ça pousse déjà pas mal. Vive le headroom quand on peut se le permettre !
C’est rock sur scène, ça l’est dans le bois. Rock in, rock out, libre adaptation du célèbre “shit in”, “shit out” qui n’a pas lieu d’être ici. Se balader dans les interminables gradins du Zénith de Toulouse dû à la patte de Christian Malcurt ne change pas grand-chose à l’affaire. Ca sonne partout avec une belle qualité de projection de l’antenne de subs. Les renforts latéraux raccordent bien dans le système principal avec tout de même une couleur du grave et un rendu global plus secs, sans doute la directivité liée au montage cardioïde et en antenne des 1100 prive-t-elle un peu les côtés de la salle de leur action. Les infills et les frontfills sont bien constructifs et apportent leur touche finale au côté massif et très musical de la diffusion dans son ensemble. Quand on se rapproche de la scène, les amplis de Jean-Louis et Louis font malgré tout le ménage. Les frontfills ont beau être « matricés » sans grattes, se retrouver dans l’axe des Vox et des De Ville déséquilibre un peu le mix même si pour les amateurs de guitare, leur son est splendide.
Un grand bravo à Aymeric et Dushow pour cette « affaire » (t’as vu Aymeric, je m’y suis mis moi aussi NDR) rondement menée par une équipe de vieux briscards aguerris et complices en diable, comme ceux qui font le show sur scène. Après les festivals, les Insus repartent en tournée pour 16 nouvelles dates à partir du 26 septembre. Si vous aimez le rock, le son franc et sans concession et préférez des lumières sobres, vous savez ce qu’il vous reste à faire, enfin…bon courage pour trouver des places ou des invites !
La nouvelle gamme d’amplificateurs de puissance modulable PowerShare de Bose comprend trois modèles en 1U : deux modèles fixes à 2 canaux et 4 canaux (PS602 et PS604), ainsi qu’un amplificateur pour applications mobiles à 2 canaux (PS602P).
Les amplificateurs de puissance modulables Bose PowerShare
Chaque modèle offre une puissance totale de 600 watts pouvant être répartie en tout ou partie sur les différents canaux de sortie. La compatibilité avec des charges à basse (4 et 8 ohms) et haute impédance (ligne 70 /100 V) permet aux amplificateurs PowerShare de s’adapter à une grande variété d’applications. La technologie PowerShare brevetée permet la répartition asymétrique de la puissance totale disponible sur les différentes sorties à concurrence de la puissance totale pouvant être délivrée (limitée par l’alimentation). Les différences entre PS602 et 602P réside dans les connecteurs d’entrées/sorties, Euroblock pour la version installation et XLR combo et Speakon NL4 (plus borniers banane) pour la version P ainsi que le réglage du gain en façade pour le 602P.
Les amplificateurs PowerShare exploitent le système Dual Feedback Loop (DFL), hérité de la gamme d’amplificateurs PowerMatch de Bose. Ils ont gagné en performances et en fiabilité grâce à une surveillance et un contrôle continus du courant et de la tension au niveau de chaque sortie de l’amplificateur. Cette combinaison réduit les distorsions tout en protégeant les enceintes.
Une vue de côté des amplificateurs PowerShare
De plus, il est possible de configurer chaque canal pour des applications basse impédance (4-8 Ω) ou haute impédance (70/100 V). Les PowerShare délivrent la même puissance max en 4 ohms qu’en 8 ohms ou en ligne 70/100 V (soit 2 x 300 W ou 4 x 150 W).
Pour les applications nécessitant un traitement audio supplémentaire, le logiciel PowerShare Editor offre un contrôle des égalisations d’enceintes Bose, des égaliseurs paramétriques 9 bandes, mixage, filtrage, limiteurs, délai, Mute et inversion de polarité à partir d’une connexion USB.
Dans le cas de configurations très simples sans PC, des dipswitches et rotacteurs situés sur le panneau arrière permettent de choisir les différentes courbes d’égalisation et paramètres de protection des enceintes Bose et de configurer l’ampli. Grâce à ces fonctionnalités, il n’est plus nécessaire de disposer d’un dispositif de traitement du signal externe (DSP) dans un grand nombre d’applications.
Quelques caractéristiques :
Séparation des canaux (crosstalk) : > 85 dB @ 1 kHz
Rapport S/B : 100 dB(A) à P nom
Sensibilité (sélectionnable) : -10/ -2 dBV en entrée RCA (asymétrique), +4/+12 dB en symétrique
La gamme de boitiers de scène StraightLink de Klotz figure parmi les best sellers des produits commercialisés par la marque allemande. Etait-il possible de l’améliorer ? Eh bien oui. Dans le cadre de la réactualisation de l’ensemble des éléments multipaires de son catalogue, klotz a redessiné les boitiers de scène multi-entrées StraightLink.
Outre l’addition du nouveau logo Klotz, les boitiers ont légèrement été agrandis de façon à pouvoir laisser un peu plus d’espace pour l’étiquetage aussi bien en vertical qu’en horizontal et pour du ruban de 19 mm de large.
La compacité et la solidité des boitiers ont été conservées avec une construction tout en aluminium renforcée. Le câblage interne est réalisé en 110 ohms de façon à pouvoir accepter aussi bien des multipaires symétriques analogiques que numériques AES3 voire un mix des deux. La gamme actuelle est disponible en version 8, 12 et 16 canaux d’entrée avec, coté multipaire, un connecteur RMP mâle en 25, 37 ou 54 points en harmonie avec les multipaires mâle/femelle de la gamme Klotz. En cours d’année, d’autres produits ont déjà et vont être introduits tels que câbles AES, multipaires analogiques, adaptateurs pigtail, autres boitiers de scène, etc.
La gamme StraightLink, complète et de haute qualité, est conçue pour rendre la mise en place plus aisée dans les applications de touring.
Ce Spot à leds RGBW et module couteaux, DL4S Profile, a récemment bénéficié d’une mise à jour hardware avec un module RGBW amélioré, plus puissant de 30% par rapport au DLS d’ancienne génération. Cette nouvelle version, très polyvalente et d’un coût d’entretien réduit grâce aux leds a déjà séduit des théâtres et autres lieux du spectacle vivant. Ce sont maintenant les prestataires événementiels qui s’intéressent à ce projecteur comme Xeos à qui Robe Lighting France vient de livrer 12 machines. La société XEOS basée près de Strasbourg fait partie des premiers prestataires à avoir compris les avantages d’un tel produit en location.
Avec ses 22 kg, le DL4S Profile est compact, léger, peu gourmand en énergie efficace et polyvalent. Il dispose d’un système de gestion des Leds permettant des courbes de gradation haute résolution sur 18 bits pour chaque composante R, G, B et W. Il bénéficie aussi du module de 4 couteaux, identique à celui du BMFL Blade et apprécié pour ses qualités. Avec ce produit, les prestataires peuvent proposer à la location une découpe motorisée puissante avec un rendu colorimétrique précis.
Christophe Edel, directeur général de Xeos nous précise : “ Nous connaissions déjà ce produit pour l’avoir vu sur différents salons. Comme nous avions des machines à remplacer, nous avons réuni les 4 éclairagistes de la société pour comparer plusieurs produits de différentes marques. C’est Adrien Lamy, l’un des nouveaux agents commerciaux de Robe pour la zone Est qui nous a fait la démonstration. Nous avons tout de suite compris son potentiel, autant pour ces performances que pour son prix. ” Le DL4S est le premier produit Robe à intégrer le parc de ce prestataire. Spécialisé dans l’événementiel, Xeos intervient en Alsace mais également outre-Rhin et plus loin encore. Xeos a par exemple récemment créé les décors lumineux pour le marché de Noël de Strasbourg à Pékin. Plus d’informations sur le site de Xeos et sur le site Robe
Débuter sa carrière solo après The Voice et Résiste ça a de bon que le public vous découvre et vous savoure dans des petites salles. La Flèche d’Or fait partie de ces lieux magiques où proximité rime avec gros son dans une atmosphère inédite de vieille gare de début du siècle. Ajoutez le fait qu’Elodie Martelet a du talent, de bons musiciens et qu’Audio-Technica l’a endorsée et la soirée est forcément réussie. Notre chaperon pour ce soir est Bertrand Allaume, le Chef produits pro d’Audio-Technica France, le mec qui connaît la marque comme vous la recette du riz blanc. Grace à son invitation, nous allons effectuer un tour d’horizon complet d’une gamme immense, d’abord avec les yeux et puis les oreilles.
Bertrand Allaume, bassiste, chaperon et fin connaisseur d’Audio-Technica et pourtant Dieu sait si le catalogue de cette marque est fourni ! Son poste complet est : Brand Manager for Audio-Technica, Audient, Apart Audio et Oyaide.
SLU : Qu’est-ce qui lie Elodie et Audio-Technica ?
Bertrand Allaume : C’est un deal vieux de trois ans si ma mémoire est bonne. Elodie est endorsée et donc utilise les produits AT sur scène, notamment pour son chant et sa guitare.
SLU : Il lui va comme un gant son micro…
Bertrand Allaume : C’est vrai. C’est elle qui l’a choisi il y a quelques temps. Il s’agit d’un Artist Elite 6100, le top des micros main dynamiques chez AT. Il est hypercardioïde. Les chœurs sont repiqués par des AE4100 qui sont cardioïdes. Au fil du temps quand elle a évolué et a monté un groupe, on a décidé de lui filer un coup de main aussi pour ses membres. Ce soir par exemple le plateau est 100% Audio-Technica.
L’AE 6100 d’Elodie, un son de statique avec tous les avantages d’un dynamique, y compris un prix raisonnable.
J’ai reçu le patch et j’ai proposé un ensemble de micros compatibles avec la liste fournie voire, selon moi, plus novateurs.
SLU : Dans la grosse caisse ce n’est pas un RE20 ?
Bertrand Allaume : Ehh non, c’est un AE2500. C’est plus petit que l’Electro-Voice et surtout cela fonctionne avec deux capsules parfaitement en phase, une grosse dynamique et une statique et les deux fonctionnent ce soir. Sur la caisse claire c’est un Pro 25ax, il y a l’ATM450 sur la charley, des ATM350 sur les toms, et on over des AT4049b.
Un micro bien pensé avec sa tête électret cardioïde déportée sur un côté ce qui lui ouvre plein de possibilités de placement, et un grave très rond mais qu’un coupe bas à 80Hz vient calmer en cas de besoin.Un des deux over, un AT 4949b, une tête omni sur un préampli qui peut embarquer aussi une cardio et une hypercardio.
SLU : Pour les amplis ?
Bertrand Allaume : Pour la basse en plus de la DI, il y a un ATM250 ce qui donne un son un peu plus chaud pour la variété. La guitare est repiquée devant l’ampli par un AT2031.
Un ATM250. Aimant au néodyme, grosse membrane, grave de course et niveau admissible de cheval. C’est l’un des micros instrument prévus pour tenir le choc quand les basses volent en escadrille.L’AT2031 fixé à même l’ampli Ibanez de David Certano, le guitariste du groupe. Un pied micro ou une pince en moins !
Le fil c’est bon pour les noeuds
Un ATH-E70 vu côté filtre passif, nécessaire puisque équipé de trois transducteurs.
SLU : Il m’a semblé voir de la HF, c’est vous aussi ?
Bertrand Allaume : Oui, on a une liaison pour la guitare d’Elodie. Il y a aussi une grande première ce soir puisque le groupe teste les ear monitors M3 en HF avec les nouvelles oreillettes E présentées au NAMM et à Francfort et tout juste disponibles. Ce soir nous avons des E50 et des E70. L’ATH-E50 est un universel mono transducteur là où l’ATH-E70 est un trois voies.
L’M3R d’Elodie, le récepteur de la gamme unique de liaisons pour Ear monitors au catalogue d’Audio-Technica.
SLU : La liaison M3 est livrée avec un casque ?
Bertrand Allaume : Non du tout, l’artiste est libre d’utiliser son casque préféré. Dans le catalogue AT (rires !)
SLU : Tout le matériel ce soir, c’est exceptionnel quand même..
Bertrand Allaume : Bien sûr. Etre endorsé ne signifie pas avoir constamment une telle quantité de matériel. Ce soir nous avons cela dit mis le paquet, ça fait partie d’un deal qu’Elodie, étant jeune et adepte des réseaux sociaux, respecte parfaitement en communiquant très bien autour de la marque pour le marché francophone.
L’équipement de rechange d’Elodie, un récepteur ears M3R et un émetteur bodypack de la gamme 2,4GHz System10. Le jack pour sa guitare est déjà en place.
SLU : Mais les musiciens découvrent les ears en plus des micros ce soir ?
Bertrand Allaume : Non du tout. Elodie a été en résidence avec ses musiciens chez elle à Marseille durant une semaine et nous lui avons à ce moment-là fourni les liaisons et les micros pour que tout le monde puisse être à l’aise en s’en servant à l’avance. Mais c’est du matériel de démonstration qui doit pouvoir être prêté à tout le monde, donc on le récupère pour qu’il passe de main en main auprès du plus grand nombre d’artistes. Ce qu’Elodie a toujours avec elle c’est son micro de chant et son HF guitare, l’ATW1501, une liaison numérique de la famille System10.
SLU : Vous endorsez des artistes uniquement ou aussi des techniciens ?
Bertrand Allaume : Les deux. Il y a des techniciens qui adorent nos produits, on passe donc par ce biais là aussi pour les faire découvrir au plus grand nombre.
L’affiche du concert flanquée de la PLV Audio-Technica. Une belle collaboration qui de l’autre côté du Channel on qualifierait de win-win
Ca ne fait que quelques mois que j’ai rejoint AT mais cela m’a déjà permis de constater la pluralité artistique de nos utilisateurs. Tous les styles musicaux sont représentés, du classique au jazz en passant par la variété ou le métal ce qui est notre force.
SLU : Le métal aime beaucoup vos micros !
Bertrand Allaume : C’est vrai, comme nos micros sont parmi ceux qui encaissent le plus sur le marché et accrochent pas ou peu, ils sont donc très recherchés chez les métalleux. On va donc s’y intéresser encore plus. Il y a une scène métal très active en France. Etant moi-même musicien je suis en train de la découvrir.
SLU : Tu accompagnes véritablement les artistes.
Bertrand Allaume : C’est une partie de mon travail. J’ai une relation technique avec eux pour les guider et les aider à faire le bon choix dans un très, très gros catalogue et après à bien utiliser nos produits.
2,4GHz plus de plaisir
Elodie en plein chorus avec son guitariste David Certano. Du fil pour lui et 2,4GHz pour elle.
SLU : Revenons sur la liaison de la gratte d’Elodie. C’est quoi la pédale au sol ?
Bertrand Allaume : C’est le récepteur de l’émetteur bodypack de sa guitare. Il s’agit d’une liaison numérique d’un nouveau genre appelée System10 et qui marche en 24 bit dans la bande des 2,4 GHz avec une particularité qui a toute son importance : il n’y a pas de compandeur sur le trajet du signal ce qui est bénéfique au son en plus du fait qu’on est en numérique. Les bassistes notamment vont adorer et j’en suis un.
Le récepteur format footswitch de la liaison 2,4GHz appelée System10, ou comment innover dans une bande de fréquence où il reste encore un peu de place. La commande à pied permet de basculer la liaison vers deux sorties différentes, ou bien de muter la seule employée. 8 émetteurs peuvent être synchronisés mais un seul, celui allumé, est exploité. Il suffit de l’éteindre et d’allumer le suivant et la base le reconnaît.
Tu ne vois pas non plus les antennes car 2,4GHz c’est la bande de fréquence dévolue au wifi et elles peuvent être très petites. Attention, ça n’est pas du wifi, la latence serait trop importante. La portée est de l’ordre de 60 mètres et le fait d’avoir le récepteur aux pieds du musicien réduit encore le risque de décrochage. Le footswitch permet de basculer le récepteur entre deux sorties ou bien de le muter et enfin tu peux le prendre sur la même alimentation que le reste de tes pédales.
SLU : Quelle est la latence ?
Bertrand Allaume : Faible, en dessous des 4 millisecondes. Ca ne pose aucun problème à un guitariste. La sortie peut être au niveau ligne ou instrument en fonction de ce qui suit le récepteur. La sortie ligne peut être symétrique.
Impossible d’en placer une dernière, le concert vient de commencer avec en première partie un guest qui chante très bien en la personne de Gwendal Marimoutou, sorti lui aussi de The Voice et faisant partie, comme Elodie, de la troupe de Résiste.
Gwendal Marimoutou en pleine action, de l’énergie à revendre et pour lui aussi le passage par The Voice et Résiste.
Rien de tel pour chauffer la diffusion résidente de la Flèche d’Or composée d’une paire de CQ2 par côté et de deux 700HP Meyer, et pour en faire de même avec le public. La jauge est de 500 debout.
L’arrivée d’Elodie rétablit un son live digne de ce nom, Gwendal utilisant des playbacks studio, et la première chose que l’on remarque c’est sa voix portée par une fraîcheur de tous les instants et mixée assez en avant. Les titres s’enchaînent à 100 dBA, le maxi pour une salle ayant connu quelques déboires liés aussi aux émergences, ce qui est largement suffisant vu sa taille.
Elodie Martelet
L’absence de tout wedge rend le son d’ensemble très précis. Le grain sur la voix d’Elodie paraît venir d’un statique mais sans le moindre bruit de vent ou de coloration liée à la capsule hypercardioïde. Sa voix est articulée et bien filtrée dans le bas où elle ne doit pas avoir grand-chose à donner. Il ne lui manque qu’un poil de déesseur. Bonne batterie et basse bien placées dans le style recherché. Rien à redire non plus sur sa guitare qui transite par la fameuse porteuse à 2,4GHz.
Quand le progrès sonne et ne coûte pas un bras, ce qui est gênant pour jouer, on aime. Le public ne s’y trompe pas et porte son artiste avec un réel plaisir. Bonne continuation à elle comme à Gwendal et bravo à Audio-Technica pour son choix.
Cette nouvelle démo vidéo produite par Ayrton est une source de ravissement et d’étonnement. Stéphane Migné dirige ici en 3D les 1242 faisceaux parfaitement nets de 138 Intellipix-XT comme chaque instrument d’un orchestre, symphonique ou électronique, et son pupitreur Arnaud Pierrel respecte précisément la durée des notes jusqu’à la double croche et même les silences d’une grande partie de cette démo…
L’Intellipix dans cette nouvelle version XT réunit en matrice 9 sources à LED, très impressionnantes par le diamètre (126 mm) et le poids de chaque optique (550g) mais surtout leur performance : chaque faisceau contrôlable individuellement tire à 2° avec une intensité dans l’axe de 580 candelas/lm (6 fois plus élevée que celle de l’Intellipix-R) grâce à une LED multipuce RGBW ultra puissante. Cette nouvelle source permet de garder des faisceaux bien parallèles sur une grande distance pour jouer sur des formes mobiles en 3D. Ce luminaire à en plus un vrai beau design minimaliste qui donne envie de le montrer et reste semi transparent malgré la taille de chacune des 9 sources.
Intellipix-XT vue arrière. Il reste semi transparent et surtout, il reçoit une lyre d’accroche qui autorise toutes les fantaisies de configuration.
Ayrton a développé un accessoire de couplage, une pièce en inox avec goupille à bille, qui garantit le positionnement des luminaires entre eux afin de garder les faisceaux parfaitement parallèles. L’autre nouveauté c’est une lyre de suspension réglable pour réaliser des formes complexes ou assurer une accroche individuelle et l’utiliser en blinder par exemple.
Samedi 2 Juillet, le système L-ISA de L-Acoustics a été déployé à la Waldbühne de Berlin, la fameuse scène en plein air en plein cœur du parc olympique de la capitale allemande, pour un concert retraçant les plus beaux thèmes musicaux des films de Disney interprétés par le German Symphony Orchestra de Berlin. L-ISA live est une nouvelle façon de penser la sonorisation qui offre son immersif et hyper-réalisme sonore à un plus large public. Imaginé par Christian Heil, le fondateur de L-Acoustics, il améliore la relation entre ce qui est vu et ce qui est entendu, faisant disparaître tout ressenti électroacoustique ne laissant qu’un son naturel. La scène délivre ainsi des événements visuels que le son accompagne, ce dernier jaillissant littéralement du plateau ce qui a le don de capter l’attention du public sur l’œuvre interprétée.
La scène couverte avec le déploiement assez inhabituel, jusqu’à aujourd’hui, d’un gauche/droite en K1 et d’une armada de Kara, dévolu à l’ingénierie L-ISA et complété par un dispositif d’ARCS Focus sur pieds pour les premiers rangs
L-ISA live requiert le déploiement d’un système frontal d’au moins cinq haut-parleurs, ou cinq lignes, alimentés au travers du processeur L-ISA qui offre la puissance du mixage objet de manière intuitive grâce au soft dédié : le L-ISA Controller. « Afin d’obtenir les meilleurs résultats, les enceintes doivent être placées dans des endroits bien précis afin de générer le sentiment de localisation du son recherché. » explique Sherif El Barbari, concepteur sonore et ingé système réputé, et désormais responsable application L-ISA.
« Puisque l’homme dispose d’une importante capacité de discrimination horizontale d’une source sonore, nous devons respecter une distance maximum entre deux enceintes afin de localiser parfaitement un événement dans son champ visuel. Notre discrimination étant moindre dans le plan vertical, cela nous offre la possibilité de placer nos lignes au-dessus de la source sonore repiquée et amplifiée. »
Une vue des cinq lignes de 8 Kara, la solution « live » de spatialisation L-ISA qui peut comporter plus de points d’émission
La Waldbühne est l’une des plus belles scènes à ciel ouvert d’Europe. Comme souvent, les règles d’urbanismes ont empêché de placer le système à une hauteur suffisante pour couvrir l’ensemble de la zone où peuvent prendre place jusqu’à 20 000 spectateurs. « Pour contourner cette limitation, nous avons conçu un système hybride associant un déploiement L-ISA et un classique gauche/droite pour le lointain. » continue Sherif. « On a fixé cinq lignes de 8 Kara au-dessus de la scène pour le champ proche, une vraie révolution pour un public plutôt habitué à un son indirect et très peu spatialisé avec un gauche/droite, et avons accroché 8 K1 par côté pour couvrir le reste du public avec de bons résultats malgré la distance. »
De gauche à droite Holger Schwark, ingé FOH pour Disney in Concert, Sherif El Barbari, le Responsable application L-ISA et Jürgen Erhard, ingé système pour Soundhouse
Holger Schwark est un ingé son expérimenté et connaissant les lieux pour y avoir travaillé depuis 14 ans. Il est en charge du mixage de cet événement Disney pour la seconde année. Il nous précise : « Depuis que j’ai appris l’existence de L-ISA, j’ai su qu’il fallait l’essayer à la Waldbühne. Cette édition de Disney in Concert en était l’occasion rêvée. L’organisateur nous a accordé à moi comme au prestataire Soundhouse sa confiance en acceptant ce design très novateur. Il ne fait aucun doute qu’utiliser L-ISA est un réel progrès offrant à une plus large portion du public la possibilité de connecter le rendu sonore à ce qui se passe sur scène alors qu’habituellement le meilleur son, le plus précis n’est disponible qu’aux personnes placées au centre de la zone couverte. Mixer au travers d’un système L-ISA a été un vrai plaisir et une expérience enrichissante, ce qu’un nombre important de spectateurs a aussi salué, une indication intéressante. »
Pour le Grand Prix de Monaco, la retransmission sur écrans géants est depuis 1989 confiée à Lumière et Son Paris ainsi que l’éclairage du Tunnel longeant la mer suite à une demande d’Alain Prost qui trouvait cette partie du circuit dangereuse. Sous le seul éclairage public, les pilotes propulsés à 300 km/h se retrouvaient d’abord plongés dans un trou noir en entrant dans le tunnel puis aveuglés à la sortie par la lumière du jour. Le renfort de lumière, qui combinait lampes halogènes et HPI-T, a cette année été remplacé par des projecteurs à leds SGM.
250 projecteurs SGM
Avec le soutien de Sonoss, Lumière & Son Paris a en effet misé sur un kit 100% LED en choisissant d’y installer les modèles P-5 et Q-7 du fabricant danois SGM. Ces projecteurs à haut rendement lumineux ont permis d’assurer le même éclairement que l’éclairage traditionnel avec l’avantage d’une faible consommation et en cas de coupure d’énergie, un ré-allumage instantané comparé à l’inertie des lampes HPI. Les retours sont bons : les pilotes apprécient cette lumière plus proche de la lumière du jour, sans le jaune des lampes halogènes.
Lumière & Son Paris a donc installé le long du tunnel 170 P-5 et 80 Q-7 par grappes de 5. Ils ont respectivement un flux de 23 500 et 28 000 lumens, avec une ouverture large à 110° pour le Q-7, offrant un faisceau bien étalé. Ces derniers ont servi a l’éclairage du plafond. Tandis que les P-5 et leur faisceau plus serré, équipé ici de lentille de 43°, étaient braqués sur le sol pour éclairer la piste devant les pilotes.
Pour fournir un maximum de luminosité sans les éblouir, les projecteurs ont été positionnés pour les éclairer dans le dos. Une luminosité maximale a été recherchée à l’entrée et en sortie du tunnel avec l’emploi des Q-7, pour permettre aux pilotes une meilleure transition entre l’éclairage du tunnel et la lumière du jour.
Le Grand Prix n’est pas la seule course accueillie par Monaco en cette période de l’année et l’éclairage a dû être installé 3 semaines en amont, notamment pour le Grand Prix historique : une course de vitesse empruntant le même parcours mais avec les F1 d’autrefois.
Le tunnel ouvre sur la mer
Cette installation prolongée aurait pu être problématique car la moitié du tunnel est exposée aux embruns marins. Et c’est là que le choix des projecteurs SGM s’impose car ils bénéficient d’un indice de protection IP65. Trois semaines en bord de mer sont pour les P-5 et Q-7 une partie de plaisir, comparé par exemple aux -30° qu’ont dû affronter les G-Spot lors de l’Igloofest de Montréal.
Pierre Heyligen de Lumière & Son apprécie cette tranquillité : « Avec les produits LED, on a souvent une protection partielle des projecteurs : face avant uniquement, alimentation non protégée… et donc parfois des problèmes. Pour les projecteurs SGM, la protection est complète et ça nous fait une chose en moins à penser ».
11 écrans géants
Ces écrans LED géants, dont un de 160 m², ont été installés dans la ville. Ils ont permis au public d’assister à la course avec une bonne visibilité malgré le soleil : le prince dans sa loge, les VIP et les spectateurs. Ils étaient pilotés depuis une régie technique installée au cœur de l’action, en face des stands.
L’écran installé sur le toît de l’hôtel Port Palace est certainement une des parties les plus délicates de l’opération. L’accueil de cet écran a d’ailleurs dû être pris en compte dès la conception de l’immeuble en intégrant une poutre IPN pour accueillir les 40 tonnes du chassis conçus pour supporter l’écran de 160 m², qui pèse tout de même 16 tonnes. L’assemblage des dalles de l’écran se fait à la grue, en plein centre ville, et sans aucune visibilité pour le grutier. 2 intercoms redondants ont permis aux équipes de se coordonner. On imagine leur soulagement une fois la dernière dalle posée.
Afin que le technicien situé en régie ait un retour d’image et une vision d’ensemble, chaque écran est surveillé par une caméra. Le signal de l’image est transporté par fibre optique, qui est elle aussi déployée par Lumière & Son et représente une partie importante de la prestation. En effet, la fibre déployée permet de distribuer la vidéo sur tout le circuit. Particularité de ce Grand Prix, c’est l’Automobile Club de Monaco qui fournit les images ensuite transmises aux chaînes TV via la fibre. Habituellement, ce sont environ 70 km de fibre qui sont déployés pour l’événement, mais le récent passage à une fibre monomode a permis à Lumière & Son de se raccorder sur le réseau existant de Monaco Télécom en installant seulement 10 km de fibre pour assurer sa prestation.
Après l’iD14 qui a connu un franc succès, Audient introduit une nouvelle interface audio compacte à un prix attractif mais sans sacrifice sur la qualité (du son et des éléments constitutifs). L’iD4, pourvue d’une entrée micro et d’une entrée instrument (DI), s’alimente via le port USB et met en œuvre la technologie de pré-ampli micro classe A qu’on retrouve sur tous les appareils Audient, notamment les consoles haut de gamme de la marque.
Avec son pré-ampli micro de grande qualité dotée d’une alimentation fantôme 48V (EIN : 126 dB non pondéré et THD < 0,0015%), l’iD4 utilise des convertisseurs A/N et N/A performants (dynamique de respectivement 114 et 115 dB pondéré A) et un pré-ampli instrument à JFET reprenant les caractéristiques sonores des étages d’entrée d’amplis à tubes. Les fréquences d’échantillonnage acceptées vont de 44,1 à 96 kHz et la latence complète entrée-sortie s’échelonne de 1,58 ms à 44,1 kHz à moins de 0,73 ms à 96 kHz. L’iD4 accueille deux nouvelles fonctionnalités visant à rendre le processus d’enregistrement encore plus simple pour les utilisateurs: Monitor Mix et Monitor Pan. La fonction Monitor Mix permet de contrôler un mélange des deux entrées de l’iD4 et la lecture DAW, fournissant une latence quasi nulle pendant l’enregistrement.
Sur l’arrière de l’ID4, on retrouve l’embase combo d’entrée micro, la commutation d’alimentation fantôme, le port USB et les sorties ligne HP.
En outre, en enregistrant par exemple une guitare acoustique et une voix, la fonction Monitor Pan permet de répartir de gauche à droite l’entrée pré-ampli micro et l’entrée directe (D.I), ce qui facilite la création d’un bon mix pour le monitoring au casque. Bien que compacte, cette interface dispose par ailleurs de deux sorties casque (une en 3,5 mm et l’autre en 6,35 mm) attaquées par un ampli en classe AB et de deux sorties ligne pour enceinte G et D. La consommation sur le port USB2 reste inférieure à 2,5 W (420 mA sous 5V), même lorsque l’alimentation fantôme est enclenchée.
D’après Tom Waterman (Directeur Technique d’Audient) : « Même si vous n’avez besoin que d’un pré-ampli micro, vous aurez accès à la même technologie de pré-ampli classe A issue de notre célèbre console de mixage ASP8024 Heritage Edition, et vous obtiendrez ainsi la meilleure reproduction de votre source. Au-delà de l’excellent rapport qualité/prix, l’atout de l’iD4 réside dans sa simplicité d’utilisation. Grâce à un simple bouton, l’encodeur rotatif de volume devient une molette de défilement virtuel, ce qui signifie que vous pouvez utiliser le bouton iD pour contrôler manuellement le DAW, les paramètres de plug-in, écrire l’automatisation et même faire défiler votre bibliothèque iTunes – comme si vous étiez en train d’utiliser un contrôleur dédié ! » L’interface USB iD4 sera disponible dans le courant juillet au prix public conseillé de 169 €TTC
Denis Hutchinson, consultant et concepteur d’éclairage, a reçu six Cycliodes de 300 W à leds Dalis de Robert Juliat prêtés par DWR distribution pour faire un « galop d’essai » sur la comédie musicale Sophiatown qui se joue au Market Theatre à Johannesburg et au Théâtre d’État à Pretoria.
Dans l’histoire de l’Afrique du Sud, Sophiatown, en dehors de la violence et de la pauvreté, était réputée à l’époque de l’apartheid comme une « banlieue mixte » de Johannesburg, et laisse un agréable souvenir de son animation politique et de sa musique, le jazz et le blues.
C’était l’endroit où les gens vivaient ensemble, sans distinction de couleur, avant que les autorités les séparent. C’est en hommage à cette société et aussi en commémoration du 40e anniversaire du Théâtre du Marché que la production musicale Sophiatown est réalisée. « Au départ, je ne savais pas trop comment j’allais utiliser les Dalis sur le spectacle, car ce sont des projecteurs de cyclorama et je n’ai pas de cyclorama », raconte Denis. « Mais ce n’est pas ça qui allait m’arrêter ! J’ai terminé avec trois appareils en guise de rampe, ce qui m’a épargné bien des soucis. En effet, Sophiatown se passe à une époque où beaucoup de gens portaient des chapeaux. Certes, ils ne les portaient pas forcément à l’intérieur, mais le metteur en scène a voulu que la troupe porte des chapeaux durant tout le spectacle. Beaucoup d’acteurs ne savent pas bien porter des chapeaux et au final, il faut se battre pour voir leurs yeux. Un ensemble de rampes résout tout un tas de problèmes. »
Grand amateur de rampes lorsqu’elles arrivent à point, Denis ajoute que, bien que le Dalis soit tout aussi compact qu’une rampe au sol, il dépasse le plateau d’environ 150 mm, ce qui est un peu grand pour une rampe. « Dans le cas de Sophiatown, cela n’est pas très important car la scène a été surélevée. Cela m’a permis de rester, quoi qu’il arrive, en dessous du niveau de la scène et cela a très bien fonctionné. »
Les Dalis ont été soigneusement assemblés. « C’est un système à 8 couleurs et je suis vraiment impressionné par la couverture » dit-il. « C’est un véritable projecteur de cyclorama asymétrique, qu’on peut utiliser soit au sol, soit suspendu. Contrairement d’autres modèles à LED du marché, la couverture sur l’axe horizontal est très serrée. De ce fait, si on veut, on peut pratiquement obtenir des rayures verticales de lumière sur le cyclorama. De par la constitution du système, on peut juxtaposer les rayures les unes contre les autres sans aucune faille ».
Les détails de la conception sont aussi impressionnants. « La disposition des connecteurs est très astucieuse. Ils sont livrés en standard avec les câbles d’alimentation DMX combinés, ce que j’apprécie. J’ai trouvé très intéressant d’utiliser ces projecteurs, ils sont lumineux, et pour ceux qui ont un cyclorama à demeure, je pense que le Dalis est un très bon investissement », dit-il. « Le prix du Dalis reste compétitif, peut-être un peu plus cher que d’autres modèles, mais pas au point que cela devienne un problème. Je pense que les studios de télévision vont les adorer, aussi bien sous forme de rampe au sol que suspendus, car ils sont compacts, consomment peu et fournissent une couverture absolument uniforme. Je suis convaincu qu’ils vont faire un malheur sur le marché de la télévision. »
En Afrique du Sud, avoir des projecteurs dédiés au cyclorama est un luxe que très peu de théâtres peuvent s’offrir, mis à part les plus grands comme le Théâtre d’Etat à Pretoria et l’Artscape au Cap, explique Denis: « Je vois bien les plus grands théâtres aller dans cette voie. Par exemple quand je pense à Artscape, où l’espace d’accrochage autour de la rangée de projecteurs est vraiment restreint, ce modèle pourrait y résoudre tout un tas de problèmes, car il est plus compact et plus lumineux que ceux qu’ils ont à l’heure actuelle ». J’ai bien apprécié son utilisation », conclut Denis. « Je suis impatient de l’utiliser à nouveau. Duncan Riley de DWR me les a promis pour La fièvre du samedi soir (Saturday Night Fever) qui se jouera en Septembre, et je vais les utiliser pour éclairer la toile de fond, c’est ce pour quoi ils ont été réellement conçus. » Plus d’infos sur Soundlightup : Robert Juliat Dalis 860 et sur le site de Robert Juliat
Le logo du Stade Toulousain tel qu’il figure sur ce bout de gazon synthétique à la sortie du tunnel reliant les vestiaires à la pelouse, la vraie. Remarquez le T rappelant la tête d’un toro !
Est-ce dû à ce côté simple, abordable, presque familial du rugby où on se tape dans la main plus que dans le portefeuille comme cela se pratique dans d’autres sports, le fait est que cette virée à Toulouse au Stade Ernest-Wallon a été un pur plaisir avec à l’arrivée, un son aussi rentre dedans qu’un ailier lancé pleine balle. Restez avec nous et vous comprendrez pourquoi il n’est pas toujours nécessaire de se compliquer la vie pour bien faire. Même le taxi qui nous conduit dans l’antre du Stade Toulousain depuis l’aéroport nous met dans le bain avec quelques anecdotes bien senties sur l’ovalie. Le rugby ici, c’est du sérieux.
Première surprise, on rentre dans ce stade à taille humaine comme dans une église, et tout ce qu’on récolte en croisant des gens dans les zones techniques et les gradins, ce sont de larges sourires et des bonjours bien sonores. Ces quelques minutes off avant le début du reportage nous permettent aussi de nous imprégner des lieux et de tirer le portrait d’Ernest-Wallon et du matériel tout neuf qui a classiquement rejoint l’extrémité du toit recouvrant les gradins. Deux systèmes cohabitent à quelques mètres de hauteur, celui d’apparence un peu défraichie mais parfaitement fonctionnel pour l’évacuation et celui tout neuf en charge du confort qui nous intéresse plus particulièrement.
Une vue aérienne du stade Ernest-Wallon
Christophe Carles, le directeur technique audio d’Axente qui a personnellement participé à l’étude de cette installation répond à nos questions.
SLU : Comment Axente qui a fourni le matériel et l’étude, Triaxe qui l’a intégré et vous Stade Toulousain qui êtes maître d’œuvre vous êtes-vous rencontrés ?
Christophe Carles : Le Stade Toulousain, ayant identifié un besoin de renouvellement de la sonorisation de confort d’Ernest-Wallon, un stade qui lui appartient, a contacté un certain nombre de prestataires locaux. Le Stade Toulousain étant une société privée, il n’y a pas eu d’appel d’offres à proprement parler. Nous avons de notre côté fait le choix de proposer des enceintes DAS en tirant parti d’une gamme standard et très complète constituée d’un deux voies en 15”, d’un en 12” et d’un double 6” existant en version WR pour weather resistant IP56 avec deux niveaux de protection. CX pour Covered Exposure, et DX pour Direct Exposure.
Tiré de la documentation Das Audio, la directivité horizontale de la 8826. A partir de 400 Hz, le montage des deux haut-parleurs de 6” devient directif. Le raccord avec le moteur annulaire est très réussi et le guidage du pavillon qui charge ce dernier, assez régulierA part un pic à 15 kHz qui apporte une très belle finesse harmonique à l’extrême aigu, la réponse en fréquence de la 8826 est assez régulière avec une atténuation raide sous les 100 Hz. Sur le second graphique, en continu, la distorsion harmonique paire et en pointillé l’impaire. Les courbes sont rehaussées de 20 dB et la puissance appliquée est de 10 % de la capacité RMS. Ici encore de très bonnes performances.La polaire verticale de la 8826. Le trait bleu représente la directivité à 4 kHz, l’orange celle à 2 kHz.
Nous avons ici 76 modèles 8826 en deux fois 6” et moteur annulaire 1” acceptant 200 W. Ce sont des CX puisque le toit les protège suffisamment. La 77e enceinte est une 12”, une WR-6412CX. Elle est accrochée à la verticale de la sortie du tunnel qui mène à la pelouse afin de booster l’arrivée des joueurs sur le terrain. Elle est aussi plus directive.
Dans la série « cherchez l’intrus » voici la seule enceinte équipée d’un 12” et d’un moteur 3’ avec une ouverture 60°x40° de l’installation. Appelée WR-6412CX elle est aussi certifiée EN-54 et est capable de délivrer 130 dB crête, 8 de plus que la 8826. Joli bébé destiné à secouer les joueurs à leur sortie sur le tapis vert.
SLU : La pelouse n’est pas couverte ?
Christophe Carles : Non, cela ne nous a pas été demandé.
SLU : La diffusion précédente prenait en charge l’évacuation et le confort ?
Christophe Carles : C’est exact. Après vérification de ses performances, elle ne prend désormais plus en charge que les messages d’évacuation, le reste a basculé sur le nouveau système. Il n’a logiquement pas paru nécessaire aux gestionnaires du Stade Toulousain de se lancer dans la réfection technique et administrative de la sono d’évacuation sachant qu’elle marche et dispose de toutes les autorisations nécessaires. Triaxe, l’intégrateur, a simplement programmé les matrices afin que si elles se déclenchent, la sono de confort est immédiatement coupée.
SLU : On visite la régie ? Qu’est-ce qui mélange les différentes sources ? Pierre Carrère (cogérant Triaxe) : Une console Allen & Heath Zed 18, 10 voies mono et 4 stéréo, d’où son nom.
La ZED18 d’Allen & Heath dans la régie son, pas vraiment exploitée à son plein potentiel puisque les micros, par exemple, sont connectés à la table Ecler qui reçoit ses généraux. Dommage, elle dispose de bonnes entrées et d’un égaliseur plus performant.
Du processing Yamaha et Das Audio
Sa sortie est connectée à l’entrée d’une seconde console datant de l’installation précédente, une Ecler Compact 5 qui comporte un certain nombre d’autres sources dont les micros HF et filaires. C’est cette console rackable qui alimente une matrice Yamaha MTX5-D pour numériser et convertir le signal en Dante afin que via une fibre il rejoigne l’autre côté du stade, les tribunes « i » et une seconde baie qui alimente les enceintes qui s’y trouvent. Cette matrice règle aussi les niveaux en fonction de la distance entre l’enceinte et les spectateurs. Par exemple dans les virages il y a un rattrapage. Pour info la régie son et le premier rack d’amplis et de processing se trouvent du côté des tribunes « c ».
Le rack de la sonorisation de confort présent dans la régie audio. Un second rack identique mais avec un ampli en moins est placé à l’opposé dans un vaste local situé sous les gradins de la tribune « i ». De haut en bas, le processeur 2060 Das Audio, la matrice Yamaha MTX5-D et trois amplis Powersoft Ottocanali 8K4. Remarquez la quantité industrielle de câbles. Ils n’ont beau faire que 2U, ces amplis ont 8 canaux…
SLU : Il y a aussi un processeur DAS AUDIO de chaque côté…
Christophe Carles : Oui, un 2060. Il processe et protège les enceintes en amont des amplis Powersoft Ottocanali 8K4.
SLU : Cela fait un peu beaucoup de processing non ? On en a dans la matrice, dans le 2060 Das Audio, potentiellement dans les Ottocanali…
Christophe Carles : C’est vrai, mais à l’époque de ce projet, l’ampli Powersoft Ottocanali 8K4 DSP & Dante venait à peine de sortir ou n’était pas encore disponible, d’où notre choix de raison pour la version 8K4 simple et la présence des 2060 Das Audio.
SLU : Il me fait penser à un autre processeur ton 2060…
Christophe Carles : Oui, c’est une base XTA. Das Audio a fait le choix de se concentrer à 100% sur son métier de concepteur et fabricant de haut-parleurs et d’enceintes en faisant appel à des spécialistes pour ses électroniques, donc XTA pour des processeurs externes et Powersoft pour les contrôleurs amplifiés. Das Audio a aussi demandé à MC2 de leur fournir des amplis en OEM mais avec Powersoft nous sommes mieux placés, d’autant que les presets Das Audio peuvent être embarqués dans les plateformes DSP de Powersoft.
A l’arrière des amplis Ottocanali, quelques-uns des câbles en 6 mm² et 10 mm² qui véhiculent le signal jusqu’aux enceintes. Du sérieux question section.
SLU : Qui a fait le choix de la fibre optique pour transporter le signal ?
Christophe Carles : Ce choix était logique vu les distances et surtout cette fibre existait déjà sous la forme d’une rocade faisant le tour du stade et passant par les deux écrans géants. On a donc pu en bénéficier.
SLU : Puisqu’on parle de câbles, revenons au bon vieux cuivre et à ceux qui vont des amplis aux enceintes. On est en basse impédance…
Christophe Carles : Oui, vu les distances et le nombre d’enceintes, 77 en tout, la ligne 100 volts n’était pas nécessaire. Je fais toujours très attention à bien les dimensionner, pas forcément pour les pertes qui se chiffrent à quelques dizaines de dB mais bien pour maintenir un facteur d’amortissement relativement élevé, sachant que l’on ne peut pas faire de miracles. Les enceintes étant des 16 ohms et marchant par deux, chaque canal d’ampli est chargé en 8 ce qui est mieux pour le facteur d’amortissement. De mémoire, les enceintes proches sont sur du 6 mm² et celles plus éloignées reçoivent leur signal à l’aide de câbles en 10 mm². Il ne faut pas faire d’économies sur les câbles, jamais ! Triaxe a parfaitement respecté mes recommandations.
SLU : Et Powersoft dans tout ça ?
Christophe Carles : Le choix était évident dans notre portefeuille de marques d’autant qu’il y a une gamme très bien pensée pour l’installation qui s’appelle Ottocanali, qui marche bien, ne prend pas trop de place pour huit canaux de 600 W sous 8 ohms, ne chauffe pas et n’est pas gourmand en courant avec son PFC. C’est un produit de dernière génération en termes de qualité audio.
Le rack des sources et du mélange tel qu’il existait avant la refonte de la diffusion…et encore aujourd’hui. De haut en bas, la liaison Shure UR4D+, l’électronique d’évacuation Ateïs (les amplis sont dans une autre pièce), le SS-R200, un lecteur de fichiers sur carte mémoire Tascam et la console Ecler Compact 5
SLU : L’amplification est bien dimensionnée puisque vos enceintes acceptent 200W et sont en parallèle deux par deux sur chaque canal…
Christophe Carles : Oui, 77 enceintes pour 40 canaux d’ampli. Trois Ottocanali côté tribune « c » et deux côté tribune « i ».
SLU : Côté sources qu’y-a-t-il ?
Christophe Carles : L’animation est effectuée par un prestataire externe et il se sert des sources qui existaient déjà par le passé, notamment une liaison Shure UR4D plus un micro filaire en cas de problème HF. Pour les “samples” il utilise un PC et un mac. Une dernière source est un “sample” de sirène de fin de mi-temps et de fin de match. Elle aussi arrive dans la console Ecler sur une tranche dédiée. C’est simple et assez fonctionnel, même s’il serait intéressant un peu plus tard de n’avoir plus qu’une seule console.
Paul Catuffe, le cœur d’Ernest-Wallon
Disponible, compétent et très sympa, Paul Catuffe est le manager du stade Ernest-Wallon pour le compte du Stade Toulousain. On profite de sa présence pour avoir l’avis du client.
SLU : Qu’est-ce que cette nouvelle sonorisation vous offre ?
Paul Catuffe : Tu as un meilleur son, une meilleure intelligibilité des messages du speaker comme de tous les signaux audio, y compris la musique qui passe bien mieux. Tout ça apporte un nouveau ressenti au spectateur qui se déplace à chaque match, un ressenti qui doit être unique.
De gauche à droite Paul Catuffe Stadium Manager pour le Stade Toulousain, Eric Constant, Chargé d’affaires Axente audio pour le Grand Ouest et enfin Christophe Carles, le directeur technique audio d’Axente.
On ne se rend pas forcément compte de la présence de cette diffusion, en revanche son absence serait pénalisante. C’est un plus qui, sans être mentionné ou souligné par les spectateurs, complète parfaitement leur expérience au stade. J’insiste là-dessus car nous devons donner, par tous les moyens, envie au public de revenir. L’année dernière, notre ancienne installation était dégradée et on nous le faisait remarquer. Pour que ça marche, nous avons besoin de beau jeu, de bonnes conditions météo, d’écrans géants et d’une bonne sono. Aujourd’hui notre sono booste, est définie, apporte quelques basses intéressantes quand on est assis en tribune et nous donne un vrai confort à stade vide comme plein ce qui est loin d’être le cas dans tous les stades. (Rappelons que la taille réduite, la forme et les abords dégagés d’Ernest-Wallon facilitent l’obtention d’un rendu de qualité NDR) Lors des premiers matchs, tout le monde a noté la qualité et le changement de notre diffusion et Midi Olympique l’a souligné dans ses colonnes.
SLU : Est-ce que vous avez un protocole d’essai pour le son avant son exploitation ?
Paul Catuffe : Non et il faut qu’on en mette un en place. Nous en avons un pour les écrans vidéo au pixel près, deux jours avant les matchs. On va corriger cela très rapidement car pour le moment on teste la bonne marche de la sono, mais dans sa globalité.
SLU : Quelques mots sur ce stade ?
Paul Catuffe : Il appartient à une association qui s’appelle « Les amis du stade » dont les membres sont les seuls décisionnaires pour tout ce qui concerne les gros travaux ou les modifications des lieux comme l’éclairage l’année dernière et le son cette année. Le Stade Toulousain de son côté gère son fonctionnement au quotidien. Le stade actuel a été reconstruit à neuf en 1982 à quelques encablures de l’ancien qui avait laissé sa place à la rocade toulousaine. Il dispose de 19500 places assises.
Une image d’Ernest-Wallon, l’antre du Stade Toulousain auquel un grand-angle farceur donne une taille inhabituelle. La proximité avec le terrain est bien réelle et il en va de même avec les enceintes Das Audio qu’on devine sous le toit et qui sont beaucoup plus proches qu’on pourrait le croire.
Pierre Carrère de Triaxe, l’intégration 24h/24h
Barbu comme un rugbyman mais ne disposant pas forcément de sa carrure, Pierre Carrère est le cogérant de Triaxe, un intégrateur audiovisuel intervenant en Normandie, Aquitaine et Midi-Pyrénées. De quoi parcourir quelques kilomètres chaque année.
SLU : Qui de Triaxe est en contact avec le Stade Toulousain ?
Pierre Carrère : C’est Olivier Jantin, papa depuis peu et donc dans l’incapacité d’être avec nous aujourd’hui. La maman va bien, et un futur pilier rejoindra un jour les rangs du Stade Toulousain ! (rires)
SLU : Quelles ont été les difficultés ou les spécificités de ce chantier ?
Pierre Carrère : Les longueurs de câble, la puissance demandée et, par exemple, l’impossibilité de venir avec des nacelles fixer les enceintes en passant par le terrain à cause des canalisations qui s’y trouvent. La solution est venue des cordistes qui sont montés et ont passé le temps nécessaire, temps qui manquait soit dit en passant, pour fixer et orienter les enceintes mais aussi passer les câbles. Et ils sont lourds à cause de leur section.
Paul Catuffe : Pour l’anecdote, le planning de déploiement était à ce point serré que les travaux se sont terminés un vendredi matin à 11 heures et le premier match a eu lieu le soir même à 21 heures. Ce jour-là, les gars ont bossé 30 heures d’affilée jour et nuit. Ils ont été remarquables.
Un des innombrables doublets d’enceintes Das Audio WR-8826CX dont on comprend le besoin de tropicalisation. Le bord du toit n’est pas bien loin. Les fientes ne sont pas les bienvenues non plus. Les angles sont à -15° et -90°. Il y a à peu près 15 mètres entre chaque point de diffusion sur la tribune en C et 11 mètres sur la tribune en I. Remarquez aussi le chemin de câble bien garni et qu’il a fallu fixer et remplir suspendu à un filin…
SLU : Les enceintes Das Audio sont IP56, mais pas que, elles sont aussi EN54-24.
Pierre Carrère : Oui, ce qui apporte au Stade Toulousain la certitude de pouvoir un jour s’en servir aussi pour l’évacuation si l’ancienne installation encore en place ne peut, pour quelque raison que ce soit, assurer cette tâche. Il ne faudra pas les racheter. Ces enceintes ont en plus une qualité de restitution très bonne et elles arrivent à générer un peu de bas du spectre malgré la taille de leurs HP. Il faut dire qu’il y en a 76.
Christophe Carles : Elles ont un passe haut calé à 55 Hz pour les protéger, mais pour le reste, elles tournent en large bande sans aucune restriction. Ce finit par en faire de la surface émissive 152 gamelles de 6” !
SLU : Qui a fait l’étude acoustique et via quel logiciel ?
Christophe Carles : C’est moi qui m’en suis chargé avec Ease. La demande client était de couvrir uniformément du haut au bas des gradins avec de la pression et de façon intelligible. On l’a fait.
Une vue d’un des virages modélisés dans Ease et montrant le placement des enceintes 8826 avec leur angle de tir.Quand on dit qu’il y a du son à Ernest-Wallon, les chiffres ne nous contredisent pas. 81% du public dispose du niveau nominal en SPL A, 8% de 3 dB de plus et 11% de 3 dB de moins. Bravo Christophe.Ease démontrant la validité du placement des enceintes par exemple dans les coins où il paraît évident que 2 boîtes n’auraient pas suffi
SLU : La prise de décision a été simple entre les différentes offres Paul ?
Paul Catuffe : Oh non, pas du tout. On a été noyé sous les propositions avec des explications très techniques, trop ! (autant que les règles du rugby ? NDR) Un des points positif avec Triaxe c’est d’avoir proposé l’écoute d’une enceinte avec la complicité d’Axente qui a fourni le matériel et l’autre point fort a été la proximité de Triaxe qui est implanté aussi à Toulouse ce qui s’est révélé pratique pour faire avancer le dossier.
Christophe Carles : Notre point fort a été de bien comprendre, en la dégrossissant, la demande du Stade Toulousain qui nous a dit avec ses mots ce qu’il voulait et nous a ensuite fait confiance pour y parvenir avec une solution qualitative et abordable. On ne s’est pas non plus encombré de chiffres, on n’aurait jamais eu le temps de lancer des analyses et mettre sur le coup un cabinet d’acoustique, le championnat n’attend pas. Comme le stade et à taille humaine et assez sain acoustiquement, nous étions confiants. La multiplication des points d’émission, 38 en tout, et la faible distance entre les enceintes et les spectateurs ont aussi joué en notre faveur.
SLU : Vous parlez de délais courts.
Pierre Carrère : Ils l’ont été. Nous avions initialement évoqué une prise de décision mi-mars pour respecter les délais. « Pas de problème ! » Nous avons eu notre validation début août pour une installation fin août (rires !) PC : Les acteurs qui se sont investis dans ce projet ont vraiment assuré et je voudrais en profiter pour les remercier aujourd’hui car malgré tout, l’ensemble de cette opération a très bien été géré du début à la fin. Il y a eu des moments… tendus (rires) mais quand on voit le résultat, on est très satisfait.
Le stade Ernest-Wallon depuis sa pelouse où nous avons pu déambuler librement, un plaisir simple mais impossible dans un stade de foot…
Quand « la buche » pousse une soufflante
Eric Constant : J’ai une bonne anecdote. Le premier jour où je viens en repérage dans le stade, je prends des photos des lieux et du matériel pour les envoyer chez Axente. Pendant ce temps l’équipe s’entraîne. J’entends alors un mec qui me hurle d’arrêter et je me rends compte qu’il s’adresse à moi. Il s’agissait de William Servat dit la Bûche (entraineur et ex joueur, 184 cm et 110 kg NDR) qui pensait que j’étais en train de filmer ses combinaisons pour le match du lendemain contre Clermont ! Comme première approche, ce n’était pas mal.
Paul Catuffe : Ca va, il ne t’a pas plaqué (rires !)
SLU : Comment s’est passé ce premier match avec vos nouvelles enceintes.
Paul Catuffe : Bien, très bien, trop bien même. En fait, les techniciens n’ont pas eu le temps de régler le son à stade plein, du coup et dans le doute quant au bruit ambiant de nos 19000 spectateurs, le niveau avait été calé beaucoup trop fort. On avait aussi pris de mauvaises habitudes avec notre ancienne sono. Tout est rentré dans l’ordre depuis, mais nous avons été très agréablement surpris par la réserve de puissance et la clarté du rendu!
Christophe Carles : Les enceintes sont de toute manière protégées par les processeurs Das Audio, et le niveau d’exploitation est laissé à l’appréciation de l’exploitant.
Pierre Carrère : En fonction de la nature de l’exploitation, le son peut être adapté, mais cela se fait à la console, simplement. Pour une convention à stade vide, il est facile de baisser le niveau.
L’équipe de cette journée toulousaine au grand complet avec de gauche à droite Alexis Lipoff, consultant en communication, en charge de Powersoft, Christophe Carles, le directeur technique audio d’Axente, Eric Constant le chargé d’affaires Axente audio pour le Grand Ouest, Paul Catuffe stadium manager pour le Stade Toulousain, et enfin Pierre Carrère, le cogérant de Triaxe
Conclusion
Inutile de vous dire que nous avons demandé un micro pour écouter cette installation. Le ressenti donne instantanément la banane. L’impression est pleine, physique avec un vrai bas-médium teinté d’un grave discret par le remplissage apporté par la réverbération courte et assez dense dans le bas du stade vide. 3 dB de moins autour des 120 Hz sur le micro HF Shure ne lui feraient d’ailleurs pas de mal. La pression est réelle, avec une très belle dynamique portée par le montage à basse impédance choisi. La discrimination des phonèmes est bonne et pourra l’être encore plus par l’emploi d’un « channel strip » dédié aux micros et calé avec soin. Le potentiel en SPL est quoi qu’il en soit bien réel grâce aux 40 kW Made in Italy et la qualité de rendu des petites têtes Das Audio. La couverture est soignée, le haut du spectre neutre et défini, et le résultat global respire le professionnalisme et semble prêt à assurer de longues années de tranquillité.
Un dernier mot enfin pour Paul Catuffe et l’ensemble des personnes que nous avons vues dans et autour du stade Ernest-Wallon lors de notre reportage. On connait tous les vertus du rugby. On n’en reste pas moins toujours étonné par la gentillesse, la franchise, la disponibilité et l’absence de « prise de tête » de ses acteurs et que l’on ressent dès la première poignée de main. Un grand merci enfin à toutes les équipes d’Axente, Triaxe et à Alexis Lipoff qui est venu représenter Powersoft. Vous l’avez compris, c’était une belle journée !
Symetrix annonce la disponibilité de la nouvelle gamme de processeurs audio Solux NX qui remplace la gamme Solus. Les Solus NX reprennent en grande partie la configuration matérielle des produits de la série Prism (DSP, mémoire, préamplificateurs, etc.) introduite en début d’année. Les principales différences sont une quantité de GPIO moindre et l’absence de port Dante. Il s’agit donc d’une solution à plus faible coût pour les applications ne nécessitant pas de mise en réseau audio.
La gamme Solus NX est composée de trois modèles :
Solus NX 4×4 : 4 entrées / 4 sorties analogiques
Solus NX 8×8 : 8 entrées / 8 sorties analogiques
Solus NX 16×8 : 16 entrées / 8 sorties analogiques
Les trois modèles disposent d’un afficheur graphique OLED de haute résolution et utilisent un simple bouton (poussoir plus encodeur) pour naviguer dans les menus et afficher le statut et les vu-mètres. Ces matrices se gèrent, comme les produits Prism, Radius et Edge de Symetrix, avec le logiciel Composer récemment mis à jour avec la version 5.1. Ce dernier permet également le contrôle de produits tiers de chez Attero Tech, Starwart Audio, Shure, Audio-Technica, etc. Un serveur Web embarqué peut afficher des diagnostiques et des contrôles de niveaux en lançant simplement un navigateur et en entrant l’adresse IP de l’unité SOLUS NX. Il suffit d’ajouter au processeur un point d’accès sans fil Wi-Fi. Ajoutons à cela la possibilité d’utiliser jusqu’à quatre télécommandes virtuelles ARC-WEB (gratuite, IOS et Androïd) pour paramétrer volume, mute, sélection des sources et bien d’autres choses à partir d’un smartphone ou d’une tablette, en plus des télécommandes murales ARC et ARC-3 du constructeur.
Enfin la gamme Solus NX supporte le logiciel SymVue (application Windows) qui permet de constituer des interfaces utilisateur dédiées sans programmation de bas niveau.
Les matrices Solux NX sont disponibles au prix public HT de :