Le hollandais Jasper Ravesteijn est le nouveau responsable Europe des ventes d’Adamson Systems Engineering. Il rejoint Jochen Sommer, Directeur des opérations Europe, afin de prendre en charge le marketing et le support des clients et futurs clients de la marque en Europe mais aussi en Russie et en Afrique.
Avec une expérience de 20 ans dans l’audio Pro, Jasper Ravesteijn va apporter sa connaissance approfondie du marché. Avant d’intégrer Adamson, il a été responsable des ventes de la branche audio pro et en charge du design des systèmes de la société hollandaise Audiopro BV basée à Amsterdam. Il est aussi le fondateur de Pro AV Educatie, une société spécialisée dans la formation des techniciens audio.
« Nous sommes enchantés que Jasper rejoigne notre équipe » explique Jochen Sommer. « Son expérience est très importante à la fois dans le domaine technique comme dans celui des ventes, ce qui sera un atout décisif afin de soutenir notre croissance. Avec Jasper, nous avons non seulement la chance de trouver un homme compétent dans l’audio mais aussi et surtout capable de construire de nouvelles synergies dans notre industrie. Je suis convaincu que sa venue va être couronnée de succès. »
Jasper Ravesteijn a une maîtrise en électronique et en formation au marketing de même qu’il a dispensé un grand nombre de formations audio pro. Il est certifié SIM-3 et utilise parfaitement Smaart7. « J’ai toujours été fan des systèmes Adamson » ajoute Jasper Ravesteijn. “La croissance de leur catalogue et les techniques mises en œuvre forcent le respect. Je suis ravi d’intégrer cette société et de contribuer à sa croissance et à sa remarquable réputation. »
Interrogés quant à sa venue, Guy Vignet et Didier Dal Fitto de DV2, un des distributeurs Adamson les plus actifs de la planète concluent par ces mots : « C’est une très bonne nouvelle qu’Adamson renforce ainsi son réseau de distribution. Cela ne peut que diffuser et renforcer l’image et la réputation des produits, et nous servir nous et nos clients prestataires à terme. Bienvenue à Jasper !! »
Franck Sono renouvelle son parc de projecteurs asservis avec des Mac Viper Profile, Mac Quantum Profile, Mac Quantum Wash, la nouvelle génération de projecteurs Martin, à lampe et à leds, qui répondent à la demande des ses clients et lui permettent de se positionner sur de nouveaux marchés.
Un espace du Salon de l’Agriculture éclairé par 34 Mac Quantum Wash
Depuis bientôt 30 ans, la société francilienne Franck Sono est le partenaire attentif d’artistes et de sociétés de productions, mais aussi d’acteurs institutionnels et professionnels de tous horizons, réalisant pour eux, à travers toute la France, la structure, la lumière, la sonorisation et la vidéo de concerts, festivals, salons, meetings, conventions, conférences.
Quand on demande à Franck Lichtlé, fondateur de la société, quelles sont les clefs d’un évènement réussi, sa réponse est simple et spontanée : « Une prestation réussie est une prestation où l’artistique, le son, la lumière, la vidéo et le public sont en osmose parfaite. Nous avons une obligation de résultat : le sourire et la satisfaction du client ! » Désireux d’apporter à ses partenaires et clients un service toujours plus performant et adapté à leurs besoins, Franck Lichtlé a entamé une modernisation du parc de projecteurs asservis : Mac Viper Profile, Mac Quantum Profile, Mac Quantum Wash.
Martin MAC Viper ProfileMartin Mac Quantum ProfileMAC Quantum WASH
Il explique : « Notre métier de prestataire nous amène à choisir les produits les plus polyvalents possible et qui répondent avant tout aux besoins de nos clients. Par exemple, cette année, nous avons remplacé sur le grand ring du Salon de l’Agriculture à Paris que nous équipons depuis vingt ans, 16 lanternes 2500 W HMI par 34 Mac Quantum Wash, projecteurs habituellement utilisés pour les shows.
L’avantage est réel : une consommation électrique diminuée, un poids et un encombrement nettement inférieurs, une restitution des couleurs sans comparaison. Des Mac Quantum Profile ont été aussi utilisés pour la projection de gobos, et là encore la différence est notable. Avec ce renouvellement de parc, nous avons donc maintenant des produits qui répondent à nos besoins et à l’attente de nos clients, et qui nous permettent de nous positionner sur de nouveaux marchés et bon nombre de fiches techniques d’artistes. »
Le Projecteur Robin Pointe poursuit son intégration dans tous les parcs de prestataires audiovisuels français. Après avoir franchi en Avril la barre des 700 pièces livrées en France, son succès se confirme.
Aujourd’hui, ce sont :
80 pièces qui rejoignent le parc de la société Magnum,
14 pour celui de MPM dans le cadre de la tournée « Norman sur scène »,
24 pour SNO Technique
Et encore 24 autres qui rejoignent le sud de la France pour le groupe Concept Even.
Plébiscité pour sa polyvalence, ce projecteur qui joue à la fois le rôle d’un puissant Beam ou d’un Spot, devient un véritable best-seller pour la marque tchèque et sa nouvelle filiale française !
Présentée en exclusivité à Prolight + Sound, la nouvelle série Sound Force de DAS n’a pas volé son nom, ni par ses chiffres superlatifs, ni (et encore moins) par son look intimidant et proche de ce qu’offrent d’autres marques très introduites dans le milieu des clubs. Si le terme « Force » et un gros cône en plastique noir vous rappellent quelque chose, vous avez raison. Powersoft est de la partie et quand deux latins s’associent, ça fait du bruit !
Conçue pour pénétrer le marché des grands clubs et des lieux soucieux d’offrir un rendu et une pression irréprochable, la gamme Sound Force de l’espagnol DAS s’articule autour de 4 modules pouvant être assemblés en stacks verticaux culminant à près de 3 mètres de haut mais aussi être combinés de sorte à rester sous les deux mètres de tirant d’air.
Le module SF-112 au centre, entouré de deux SF-215, et posé sur deux subs Sound Force SF-30A
Le module principal porte la référence SF-112 et consiste en un 12 pouces chargé par une ogive dans un pavillon, un moteur d’un pouce et demi dans un guide d’onde 90 x 50 et enfin deux tweeters à ogive. L’ensemble peut fonctionner en passif ou être bi-amplifié et est donné pour une réponse en fréquence comprise entre 80 Hz et 20 kHz et pour une sensibilité à un mètre de 109 dB SPL. La tenue en puissance enfin est de 500 W RMS (2 heures de bruit rose avec des crêtes de 6 dB) ce qui permet un niveau de sortie maximum de 142 dB SPL. Le grave est reproduit par les SF-215, une colonne venant en double exemplaire entourer le module SF-112 ou bien le supporter toujours par deux. Comportant deux HP de 15 pouces en radiation directe et acceptant 1400 W RMS et des crêtes de 5600 W, il reproduit l’octave 60 – 125 Hz. La sensibilité est de 102 dB et le niveau max de 134 dB.
Pour reproduire l’octave la plus basse DAS propose deux modules.
Le BF-221 est un caisson à charge passe-bande acoustique qui embarque deux 21 pouces et nécessite deux canaux d’ampli. Chaque HP (4 ohms) accepte 2000 W RMS et 8000 W crête. La sensibilité est de 104 dB et le SPL max atteint 145 dB. La réponse en fréquence va de 25 à 100 Hz. La taille reste raisonnable avec une hauteur de seulement 60 cm, une largeur de 120 cm et la profondeur de 110 cm.
Le SF-30A enfin, la grosse brute de l’ensemble, est basé sur l’emploi d’un actuateur M-Force 30 Powersoft et un module ampli M-Drive développant 15 kW crête sous 2 Ω, avec des pics de 310 V et 200 A. La réponse en fréquence va de 24 à 90 Hz, l’ampli disposant de 4 filtres différents coupant à 63, 80, 95 et 110 Hz. Le SPL max atteint 150 dB. L’ensemble est classiquement construit en multipli de bouleau peint en noir.
Pour plus d’informations sur cette technologie, vous pouvez vous référer à notre article ici
Bose Professional lance un système de diffusion de façade portable à directivité verticale modulable très ingénieux. Le Flexible Array F1 modèle 812 est constitué d’une enceinte amplifiée large bande portable, accompagnée ou non d’un caisson de basse également portatif qui peut l’accueillir avec une fixation escamotable. L’originalité du système vient du réglage mécanique de la directivité verticale qui s’effectue en un clin d’oeil.
Le système F1 convient à tous types d’applications de façade : musique Live, Djing , présentations audiovisuelles, en adaptant très rapidement le réglage de l’enceinte à la configuration de l’auditoire. Le système F1 permet une optimisation du son pour une utilisation au niveau du sol, sur scène ou face à des gradins ou à des sièges disposés sur un plan incliné.
Six des huit transducteurs de 2,25 » en ligne, montés sur guide, peuvent être inclinés dans quatre positions différentes grâce à leur articulation. Cela permet de réaliser différents profils d’ouverture verticale.
La ligne obtenue peut-être réglée en J comme un line array, en J inversé, en C pour ouvrir plus large dans le plan vertical ou encore toute droite pour une ouverture verticale minimale et plus de portée. L’ouverture horizontale reste fixe à 100°.
Le F1 flexible array ouvert. Les transducteurs de 2,25’’ constituent une ligne articulée pour adapter la couverture verticale.Les différents profils de couverture obtenus très rapidementLe sub accueille le pied de fixation escamotable avec passage des câbles : astucieux !
Une fois configuré, le système paramètre automatiquement l’égaliseur incorporé dans le traitement de signal embarqué afin de maintenir une balance tonale optimale pour chaque profil de couverture.
Le modèle 812 comme son nom le laisse supposer est constitué d’un haut-parleur de 12’’ en bass reflex et huit transducteurs de 2,25’’ montés en ligne sur un guide orientable verticalement. Le système embarque l’amplification de 1000 W, un mélangeur à deux entrées, les protections et les corrections. Le niveau crête maximum délivré atteint 132 dB SPL.
Le sub du système F1 intègre deux haut-parleurs de 10’’ à longue excursion en charge bass reflex et descend à 38 Hz. L’amplification embarquée est également de 1 kW.
Le centre européen de distribution Bose devrait recevoir le produit fin juillet/début août.
Eric Barthélemy et Yannick Bétis ont signé le rachat de Phase 4 le 15 avril dernier, une magnifique société de prestation née en 1985, spécialisée en lumière sur les plateaux de TV. Il y a 8 mois, Yannick Bétis et Eric Barthélemy rachetaient des parts majoritaires de ON OFF, aujourd’hui c’est Phase 4, et demain ? Nous les avons rencontrés dans les locaux de Phase 4 en compagnie d’André Mytnik, l’un des cédants et l’ancien président de la société.
De gauche à droite, Yannick Bétis, Eric Barthélemy, André Mytnik, Jean-Marc Bauer et Mikael Maurin.
Ce n’était pas un secret, Phase 4 comme beaucoup de sociétés de prestation dont les créateurs ont passé la soixantaine était à vendre, mais pas n’importe comment et surtout pas à n’importe qui. Une fois encore, ces deux entrepreneurs ont su convaincre un pionnier de la prestation de service avec un projet qui place au premier plan la pérennité de l’entreprise et son développement.
SLU : C’est une prise de participation ou un rachat total de la société phase 4 ?
Yannick Bétis : Cette fois c’est un rachat total.
SLU : Votre rencontre s’est faite comment ?
Eric Barthélemy : C’est José Tudela qui nous a présenté André.
André Mytnik : Nous sommes de vieux amis. José m’a fait entrer chez Régiscène, il y a… bien longtemps !
Yannick Bétis : Nous sommes passés chez Phase 4 avec José en rentrant d’un rendez-vous. C’était en juin dernier. André et Jean-Marc n’étaient pas là. Nous avons vu Mikael (Maurin) et pris rendez-vous. Nous nous sommes revus en septembre et ensuite tout s’est très vite enchaîné.
André Mytnik : Leur projet dans la finalité nous a séduits. Nous cherchions à transmettre Phase 4 depuis un an. Nous avions même envoyé un courrier à quelques chefs d’entreprise soigneusement sélectionnés avec lesquels on pensait qu’il se passerait quelque chose, mais il ne s’est rien passé. Eric et Yannick tombaient à point nommé puisque nous étions en phase de cession. Nous avons trouvé un accord financier satisfaisant, et puis je pense que l’ensemble de l’équipe est rassuré sur le devenir de Phase 4. Je suis content d’avoir trouvé la bonne relève pour l’entreprise, pour tout ce qu’on a fait, tout ce que j’ai fait et pour tout le personnel. Je n’aurais jamais cédé l’entreprise si je n’avais pas eu confiance dans leur projet.
SLU : André que fais-tu maintenant. Tu fonces t’acheter des ruches et une combinaison d’apiculteur, ou tu restes près d’eux.
André Mytnik : J’ai un projet d’accompagnement. Et je pense que tant que nous serons sur le même projet et tant que je pourrai assumer ma position, je resterai consultant de Phase 4. Je n’ai pas de timing. C’est un accord par tacite reconduction et l’avenir est prometteur je pense, car leur projet est intéressant.
SLU : Donc vous restez ensemble tant que vous le jugez tous les trois agréable et nécessaire.
Yannick Bétis : Agréable, ça l’est depuis le début et ça va continuer à l’être.
André Mytnik : Voilà à 70 ans, je déposerai les armes (rires) !
Yannick Bétis : Il ne s’agit pas d’un accompagnement classique sur une durée définie par exemple à 6 mois pour transmettre les informations sur la société. André a une importance considérable pour Phase 4, en particulier dans sa relation avec les directeurs de la photographie. C’est un élément déterminant dans la réussite de Phase 4.
SLU : Tout le personnel est-il repris ?
Yannick Bétis : Oui, nous n’avons pas de problématique de doublonnage critique de postes qui nous amènerait à prendre des décisions désagréables.
Eric Barthélemy : Il s’agit ici du rapprochement de deux sociétés à taille humaine, l’une comptant 8 salariés en fixe, l’autre 34, on ne parle pas de structures de 2.500 personnes chacune. Et au-delà de ça, nous sommes dans une logique de croissance. Si on prend le cas de On Off, que nous avons rachetée y a 8 mois, sa croissance sera de 50% cette année. Nous aurons donc besoin de renforcer nos équipes, que ce soit dans les métiers techniques ou commerciaux, à la fois pour assurer notre capacité à développer nos sociétés et pour renforcer nos expertises. Nous avons absolument besoin des piliers de la société, comme Mikael Maurin par exemple. Ils seront les moteurs de notre projet. Ce dont nous allons parler, c’est d’une redéfinition de certains aspects de l’organisation, donc de certains rôles. La réalité c’est que l’entreprise va proposer des opportunités d’évolution aux uns et aux autres.
SLU : De nombreuses personnes qui vous sont proches parlent avec enthousiasme d’un vrai projet qui commence effectivement à se dessiner plus précisément. Le rachat de Phase 4, est-il un aboutissement ou une étape ?
Yannick Bétis : C’est juste une étape. Notre projet est simple et clairement défini depuis le début. Nous y avons travaillé avec Eric pendant 2 ans et demi avant On Off et il continue à murir. Il y a un constat évident sur le marché français, qui est d’ailleurs aussi valable sur d’autres marchés européens aujourd’hui. La prestation technique est un métier jeune, que ce soit pour l’événementiel, pour le spectacle vivant ou pour l’audiovisuel. Il a été créé de toute pièce à la fin des années 70, début des années 80 par des gens qui sont tous à la tête de leur société. Ils ont aujourd’hui 60 ans voire plus, avec le souci de transmettre leur entreprise.
D’autre part, à quelques exceptions près, c’est un marché atomisé avec, en face, des gens qui sont en train de se structurer de manière forte que ce soit au niveau des salles de spectacle, des producteurs, etc. Notre projet est très simple. Avec Eric, nous voulons constituer, dans les mois et les années à venir, un groupe de spécialistes. J’insiste, parce que c’est vraiment important. On ne veut pas devenir généraliste au sens hypermarché de la prestation. Nous voulons constituer un ensemble de sociétés ultra spécialisées chacune dans leur domaine, capables d’adresser les 3 segments, spectacle vivant, audiovisuel et événementiel sur les 4 principaux métiers de la prestation technique : le son, la lumière, la vidéo et la structure.
SLU : En France ou avec une vue sur l’Europe ?
Eric Barthélemy : Pour l’instant notre réflexion se concentre sur le marché français.
Yannick Bétis : Mais on regarde comment les choses sont organisées dans d’autres pays parce que c’est toujours intéressant de tirer des enseignements des bonnes pratiques. Nous avons rencontré des dirigeants de sociétés à l’étranger pour comprendre comment ils travaillent et pourquoi les marges sont meilleures qu’en France, par exemple en Angleterre.
Eric Barthélemy : Notre projet, au départ, c’est une vision, une compréhension du marché français. Mais effectivement, nous devons être attentifs à ce qui se passe dans les pays voisins, éventuellement en mieux ou autrement. Yannick et moi avons eu l’occasion de travailler de nombreuses années dans plusieurs pays européens, il ne faut surtout pas s’interdire de regarder ce qui peut être fait autrement, voire mieux que chez nous. Et s’il y a des choses intéressantes à faire qui dépassent le cadre des frontières, on y réfléchira… en temps voulu.
Yannick Bétis : Mais pour l’instant nous somme attachés à la France. J’aime bien faire un parallèle avec Chanel qui dans la haute couture a racheté tous les petits métiers (plumassier, brodeurs etc..), pour garder l’identité de cet artisanat qui était un vrai savoir-faire à la française, sur des métiers rares. Aujourd’hui, les sociétés auxquelles on s’intéresse ont le même savoir-faire en prestation. Donc Phase 4 c’est l’audiovisuel et la lumière avec un savoir-faire qui est reconnu. Plus que reconnu en fait, puisque c’est la référence absolue sur son métier.
SLU : En effet c’est une pépite !
Yannick Bétis : Voila ! L’idée est d’associer des pépites, de les structurer et, par capillarité, d’amener une société comme ON OFF, qui fait du son dans le spectacle, à travailler demain pourquoi pas dans le son pour l’audiovisuel et à développer aussi l’événementiel. Et en agrégeant d’autres sociétés, de structurer notre projet. Aujourd’hui nous avons ON OFF et Phase 4 mais on ne va pas s’arrêter là.
SLU : Aujourd’hui, Phase 4 est positionné sur un marché, celui de l’audiovisuel. Vous allez donc développer son activité sur d’autres marchés ?
Eric Barthélemy : On tient déjà à protéger et à développer notre positionnement avec Phase 4 sur l’audiovisuel, mais nous comptons aussi très rapidement être présents sur d’autres segments.
SLU : Et vaincre l’étanchéité entre segments ?
Yannick Bétis : L’étanchéité est dans l’état d’esprit français. Il est difficile de changer de secteur d’activité. Nous l’avons bien connu avec Eric dans nos parcours professionnels. Nous avons transgressé les règles. Aujourd’hui dans les métiers qui concernent ON OFF ou Phase 4, nous sommes exactement dans la même logique. Ce cloisonnement est idéologique, dogmatique, c’est tout. Les matériels mis en œuvre sont sensiblement les mêmes. A nous de savoir constituer nos équipes en fonction des spécificités de chacun des segments, ou de développer chez certains technicien une vraie polyvalence sectorielle. Et commercialement, à nous de savoir nous adresser aux bonnes personnes avec le bon discours sur chacun des segments. L’originalité du projet tient dans le fait que nous voulons agréger les meilleurs experts en ayant dès le départ une vision transversale sur les 3 grands segments. Nous voulons dès le départ adresser la totalité de cette matrice.
Eric Barthélemy : Mais il est vrai qu’il y a aujourd’hui un cloisonnement qui est, comme le disait Yannick, complètement dogmatique. Je suis absolument convaincu que nous allons très vite montrer que Phase 4 sait très bien faire de la lumière dans le spectacle vivant, par exemple. Nous travaillons sur ce sujet de décloisonnement depuis un certain temps. Nous n’avons pas attendu d’avoir finalisé Phase 4 pour commencer à l’amorcer. Alors oui, cela prendra un peu de temps pour faire changer les mentalités, pour aller à l’encontre de certaines habitudes. Il y a quelque chose de paradoxal dans le fait de faire les meilleures propositions, tant techniques que financières, et de ne pas être retenu, mais l’inertie au changement est à la fois naturelle et compréhensible. Mais une fois que les premiers clients franchiront ces barrières, les choses vont s’accélérer. Les dossiers de croissance externe sur lesquels nous travaillons nous aideront également.
SLU : Une question indiscrète : d’où viennent vos fonds ?
Eric Barthélemy : Ce que je veux simplement dire à ce sujet c’est que c’est notre projet à Yannick et à moi et que c’est nous et nous seuls qui sommes aux manettes.
Yannick Bétis : Nous avons la chance d’avoir des partenaires bancaires efficaces, convaincus par la pertinence de notre projet, qui nous accompagnent depuis le début. Un partenaire financier nous a rejoints sur l’acquisition de Phase de manière très minoritaire. Nous avons l’habitude des problématiques de financements grâce à nos expériences professionnelles passées. Et, ce qui est le plus important, nous contrôlons notre groupe et nous le dirigeons.
Eric Barthélemy : Aujourd’hui nous avons le contrôle de notre groupe à 95 %. Et je reviens sur un des points que nous avions abordés lors de notre discussion au sujet d’ON OFF. Yannick et moi, nous sommes partis sur un projet de vie. Ce projet n’est concevable pour nous qu’à partir du moment où nous le maîtrisons et qu’il ressemble à nos convictions.
Yannick Bétis : Nous constituons un véritable duo, c’est une des données fondamentales de notre projet. Nous sommes actionnaires tous les deux, à part égale dans notre holding, et nous dirigeons le groupe de manière collégiale. D’ailleurs, nous avons décidé de partager le même bureau à l’allemande, c’est à la fois une source d’efficacité et un symbole de notre manière de fonctionner. Alors évidemment, nous avons chacun des domaines de prédilection, sur lesquels l’un ou l’autre a le lead. Par contre, nous sommes tous les deux totalement impliqués sur la partie commerciale.
SLU : Envisagez-vous de réunir les deux entreprises sur un même site ?
Yannick Bétis : Oui, ici à Torcy, en fin d’année.
SLU : Comment évolue ON OFF ? J’ai entendu précédemment le chiffre de 50 % de croissance !
Eric Barthélemy : ON OFF se développe de manière importante, et effectivement en 2015 on va faire à peu près 50 % de croissance par rapport à 2014.
SLU : Sur quels segments de marché ?
Eric Barthélemy : Pour le moment sur le marché du spectacle vivant et les sous-segments historiques d’ON OFF que sont les comédies musicales, les tournées, nous avons 6 tournées importantes simultanément sur la route. Nous faisons un gros travail auprès des festivals, auprès des salles dans lesquelles y a des concerts régulièrement, et bien sûr auprès des productions. Nous voulons être le plus proche possible du terrain. C’est aujourd’hui nous pour une grande partie qui portons le développement de la société.
SLU : José et Guy ont-ils un peu levé le pied ?
Eric Barthélemy : Non, au contraire, ils l’on même plutôt enfoncé, et ça nous fait extrêmement plaisir. On aurait pu craindre un certain relâchement après la signature, malgré la qualité de la rencontre et l’adhésion à notre projet. Mais pas du tout, José et Guy sont complètement à fond, avec nous pour le développement de l’entreprise. Plus généralement, nous avons responsabilisé et impliqué chacun des membres de l’équipe, et on sent un enthousiasme et un engagement de tout le monde. Le projet est vraiment porté par toute l’équipe.
SLU : Parce que 50 % de croissance ce n’est pas rien…
Yannick Bétis : Et nous avons recruté deux personnes : un chargé d’affaires début avril qui était un de nos intermittents régisseurs et que nous avons embauché. Et nous renforçons la direction technique avec une jeune femme qui sort de l’école Louis lumière. Elle va travailler avec Nicolas Delatte. Toujours en cohérence avec notre volonté de développer l’entreprise.
SLU : J’ai appris que vous avez rentré un nouveau système de diffusion chez ON OFF.
Eric Barthélemy : Oui, un système complet JBL VTX. Il tourne actuellement sur la tournée de M Pokora pour laquelle ON OFF assure le son. C’est d’ailleurs l’équipe de Phase 4 qui a fait la création des images diffusées en vidéo. Mais nous avons aussi investi dans du d&b avec le nouveau Y dont nous sommes très satisfaits, des consoles. Et nous avons renouvelé une bonne partie du câblage. Au total plus d’un million d’euros en 8 mois.”
Un vrai groupe de sociétés de prestation se construit, avec la cooptation des ainés, donc dans le respect des valeurs qu’ils défendent depuis l’origine de leur entreprise. Yannick Bétis et Eric Barthélemy sont sur le pont, les mains dans le cambouis, suivant une logique entrepreneuriale, autrement dit une vraie politique de développement tant humain que matériel. C’est ce que l’on peut souhaiter de mieux dans le paysage de la prestation française qui va inéluctablement changer de visage. Nous leur souhaitons la pleine réussite de leur projet et vous tiendrons informé de leur progression.
Bien sûr il y a les médias serveurs. C’est vrai les Catalyst, Pandora, Resolume, Arkaos, VPU, A.I. et autres n’ont jamais été autant d’actualité. Pas une tournée, pas un festival sans eux. Ils sont là pour nourrir nos matrices de leds, les MagicPanel ou les B-Eye en sont friands par leur appétit démesuré de DMX et nos moyens limités de pupitreurs quand trop d’univers nous envahissent.
Et puis Madrix aussi… surtout Madrix en fait…
C’était une journée en conserve, une de plus. Une moiteur de ferraille me collait à la bouche tandis que je m’affairais à mon délicat ouvrage, sans envie ni courage. Je m’activais, un énième sursaut non pas de volonté, ni d’espoir d’une fin rapide, je connaissais la distance infinie qui me séparait encore du repos de l’esprit, mais poussé par la peur des représailles hiérarchiques je m’aiguillonnais en repensant aux punitions à venir. J’avais du mal à compter ces jours de besogne, ce temps perdu à répéter les mêmes gestes, semblables au point de se confondre, avec juste assez de différences pour facilement se tromper et devoir tout recommencer. Sélectionner un média. L’encoder avec des codecs raccommodés. Le présenter à son mapping. Le mettre dans sa cuelist. Le projeter sur son assemblage de leds, cet agglomérat de projecteurs, de matrices RVB et d’écrans divers que les scénographes et directeurs photo imposent au peuple des techniciens. Essayer de le transformer dans tous les sens pour y voir autre chose qu’un escargot passé à la moulinette dans un bain de sable. Scruter, l’œil hagard, la réaction de l’éclairagiste et y lire encore une fois du dédain… Bon, j’essaie une autre vidéo alors, si ça ne marche pas, je ferai peut-être un effet bitmap, j’espère réussir à contrôler mes nerfs rendus fragiles.
Mes doigts s’entrechoquaient sur le clavier, cliquetant aussi fort que le Layher de la régie. C’était le soir ou la nuit, le ventre vide, un moment suspendu dans une bulle éphémère, quand brusquement atterrit, avec un fracas et une grâce impossible, un grand costaud en costume à côté de mon média-serveur. Ça y est, pensais-je à moitié pétrifié, la sécu c’est aperçue que mon badge avait une tache de café et va me ramener à la prod manu militari. “Reste tranquille et pose cet extincteur, je suis venu te faire une proposition” m’intima l’armoire à glace. Son accent, l’autorité de sa voix, la rigueur de sa silhouette, qui devait sans doute l’empêcher de danser toute forme de Sirtaki… Pas de doute, l’homme était étranger, allemand sans doute. Je haussai un sourcil d’un geste accorte et déposai (sans la lâcher) ma bonbonne rouge. “Une proposition pour te sauver de ce média-serveur, cette machine qui t‘empêche de penser par toi-même et te détourne de la réalité.”
Il tonna : « Alors maintenant écoute moi attentivement ! » J’aimerais bien, hurlai-je en retour dans ce qui ressemblait en fait à un murmure, mais les sondiers ont mis leur compile de bruit rose en boucle et leurs faders dans le rouge ! » Il leur balança un curieux engin et brusquement tout cessa. « Un transmetteur wifi en Dante, ça devrait les calmer pendant un long moment. » Il regarda la régie lumière et les opérateurs se battant avec leurs câbles DMX : « J’ai le même en ArtNet, mais pour eux cela provoquerait trop de dégâts… »
« Maintenant je vais te raconter une histoire, elle bouleversera tes idées, ça sans aucun doute, mais pour cela tu dois être prêt. » Il tendit ses deux poings fermés en avant. « Je dois tester ton engagement, savoir si tu es prêt à recevoir mon enseignement et à regarder de l’autre côté du miroir ». Pendant qu’il me parlait je regardais, hypnotisé, sa cravate verte se balancer doucement. Je me remémorais mes journées d’encodage remplies de poussière, une impression de déjà-vu flottait devant mes yeux. Au fond de moi j’avais conscience de côtoyer une réalité enfouie sous un masque grimaçant. J’acquiesçai. « Fais ton choix alors, pilule bleue ou pilule rouge ? »
Red Pill (La genèse)
« Tu as pris la pilule des temps passés. Dans ta nouvelle mémoire, notre véritable histoire s’écrira enfin. »
Septembre 2001, des étudiants en informatique de l’Université de sciences appliquées de Dresde (HTW Dresden) fondent Inoage, spécialisé dans le développement de logiciels de service. Après quelques années passées sur des projets remarqués, autant dans la pré-impression que dans l’automobile ou les sites internet de vente, Inoage lance un logiciel de reconnaissance musicale en MIDI, le MAD. Ce dernier, d’une importance cruciale, sera le départ d’un tout nouveau projet.
L’équipe Inoage
Trois développeurs ont le génie de combiner leur expertise de la programmation et l’analyse audio, dans un système de gestion de canaux DMX, au moment même où les leds font une entrée fracassante dans le monde du spectacle. Ils viennent sans le savoir de donner un grand coup de pied dans le Système : pouvoir prendre le contrôle de centaines de points lumineux, de façon complètement intuitive et ludique, en s’affranchissant de toute console,.
Les images défilent devant mes yeux, je m’assois pour prendre le temps de tout observer.
Mai 2005. Après un travail acharné, le logiciel Madrix débarque en version 1.0. Christian Hertel, directeur des ventes ; Sébastien Pinzer, directeur comptable et Sebastian Wissmann, responsable du développement forment depuis lors le Triumvirat historique d’Inoage en charge de Madrix. Avril 2006. Première entrée dans la cour des grands au Prolight + Sound de Francfort, suivi en septembre du Plasa de Londres. Le logiciel pose déjà les bases d’utilisation avec une interface si particulière et bien pensée qu’elle sera encore là 10 ans après.
L’accent donné à l’analyse audio en vue d’automatiser les jeux de lumières en fonction de la musique cantonne alors le Madrix dans les night-clubs ; image qui lui collera à la peau de façon permanente, et lui vouera le dédain des Nobles de la Lumière, les éclairagistes et directeurs photo ne voulant guère s’intéresser à un produit de discothèque.
Mais ce qui déstabilise le plus c’est son extrême facilité et son prix. Difficile pour beaucoup de croire qu’un logiciel tournant sur un modeste PC pour moins de 2000 € puisse être plus puissant que les consoles de l’époque ou les gros média-serveurs ronronnant dans leur tour d’aluminium.
Septembre 2007. Madrix passe à la version 2.0 et donne toute son importance au pixel mapping. En donnant la possibilité aux utilisateurs de patcher librement des matrices de projecteurs, avec des librairies de marques constamment mises à jour ou ses propres créations, Madrix transforme n’importe quelle implantation lumière en un gigantesque canevas sur lequel l’éclairagiste projettera des images, du texte ou des vidéos.
Mais la plus grande réussite réside dans la mise au point de dizaines (centaines maintenant) d’effets graphiques intégrés directement dans le logiciel, aux réglages infinis, que l’utilisateur peut modeler et combiner à sa guise sans devoir posséder des milliers de clips vidéo qui se révèlent souvent trop peut paramétrables pour fonctionner correctement.
Tout cela avec une interface utilisateur des plus intuitives, qui permet une prise en main si rapide et si efficace que mon vrai nom surgit enfin, je suis Neo, je suis libre. Je n’ai plus besoin de remplir mon disque dur de milliers de loops vidéo volées à l’establishment.
Pour parfaire le tout, Madrix passe alors d’un protocole exclusivement en DVI au DMX et à l’ArtNet, qu’elle laisse en licence libre pour ne pas pousser ses clients à racheter une interface DMX spécifique. La seule protection nécessaire est une simple clé USB, un Dongle que l’on peut insérer dans le PC de son choix.
Il y a 8 ans, déjà, leur stand au Prolight + Sound de Francfort :
Juin 2008. En s’attaquant au Bayoke Tower II, le plus grand hôtel de Thaïlande, Inoage démontre son savoir-faire dans une installation gigantesque pour l’époque. Avec un Dongle, l’Ultimate USB Key, permettant de gérer alors 64 univers DMX, le Madrix se positionne très loin devant nos modestes consoles de lumière et leur 8 univers à bout de souffle.
2008 est aussi une année particulièrement riche en updates, car Inoage passe son temps à parfaire son Madrix en y incorporant petit à petit toutes les fonctions à la croisée de la vidéo, du graphisme et de la lumière : cue-list, DMX & MIDI remote, patch graphique, multiples layers et interactions, contrôle étendu du Master, banques d’effets visuels en action directe, freeze buttons… La liste est longue et les équipes d’Inoage passent alors leurs semaines à arpenter tous les grands salons professionnels pour présenter leur création.
Avril 2009, Inoage présente Neo, le bien nommé, une interface USB DMX tout compris (le Dongle y est intégré) à prix serré, plugable à chaud ; la version 2.6 de Madrix débarque aussi, pouvant piloter jusqu’à 60 convertisseurs Neo.
De plus en plus présente sur des gigs et des festivals électro, l’équipe profite de cette année charnière pour développer un maximum d’effets dynamiques internes, des générateurs de particules et des scripts particulièrement poussés, tout en assurant sa compatibilité avec le peu fameux Windows 7.
Mars 2010, et Madrix passe à la version 2.8. Suivra la même année la 2.9 et enfin la 2.10 pour décembre. Nouveaux outils DMX et MIDI, streaming ACN, optimisation des effets et du flux de données et plus encore, les développeurs poursuivent leur quête sans relâche. Un petit accessoire fort utile, le USBone fait son apparition, le minimaliste convertisseur USB/DMX trouve sa place dans de nombreux petits clubs. Cependant malgré tous ses efforts, Madrix n’arrive toujours pas à dépasser ses origines de clubber, et la France ignore superbement ce logiciel, malgré certaines vidéos époustouflantes faites par des geeks fous qui travaillent la lumière en 3D.
Avril 2011, nouvelle version (2.12), nouvel hardware (Plexus), nouvelles fonctionnalités, la roue du temps ne s’arrête pas pour Madrix.
Le Plexus est cette interface dédiée, dans un simple boîtier, qui permet de contrôler 2 univers en USB ou ArtNet en “live”, ou d’y enregistrer des séquences pour le rendre autonome. Il est aussi entièrement configurable depuis son petit écran et possède plusieurs outils de test DMX
Au rang des nouveautés annuelles, un DVI-mapper pour pouvoir travailler sur différents écrans en sortie, agencés comme bon nous semble ; une remote DMX-IN entièrement configurable pour piloter toute l’interface du Madrix depuis une console lumière, un contrôle déporté sur Ipad, des scripts pour travailler les patchs sur 3 dimensions et un inédit mode d’enregistrement. Mais le plus frappant est la quantité astronomique de fabricants, passionnés par ce logiciel, dont les librairies de projecteurs viennent enrichir continuellement l’interface.
De quoi répandre la bonne parole sur toute planète
2012 est plus calme en innovations. L’accent est mis sur la continuité du Plexus et son hardware qui demande à Inoage une attention particulière. Le logiciel, maintenant stabilisé, se peaufine et s’affine continuellement, face aux demandes de clients qui en veulent toujours plus et exploitent Madrix au maximum. La distribution mondiale s’intensifie, des projets spectaculaires s’amorcent, finalement pas le temps de souffler.
Avril 2013, lancement de la Luna, leur premier convertisseur ArtNet/DMX universel. Disponible en 3 versions de 4, 8 ou 16 univers DMX, ces nodes présentent l’avantage d’une extrême simplicité tout en préservant les options les plus courantes : gestion par ArtNet via Ethernet ou USB, une entrée physique DMX-IN, prises Neutrik, administration par serveur web, un merge http automatique sur 2 univers etc.
La qualité de fabrication est au rendez-vous, le tarif toujours séduisant. Par contre, compte tenu du prix, ce node n’offre ni streaming ACN, ni softpatch ArtNet, ni débit supérieur à 100 Mo. Rassurez-vous, tout ceci n’empêche pas de les utiliser en nombre sur des configurations impressionnantes.
Juillet 2013, un pas de géant est franchi, Madrix passe en version 3.0. Dans cette nouvelle mouture, tout a augmenté : le nombre et le type d’effets, les capacités d’enregistrement et de restitution, les options de programmation, les connections en ArtNet, KiNET, sACN.
L’interface utilisateur est revue de fond en comble, aussi bien dans les réglages que pour la manipulation et le preview. Dernière avancée spectaculaire et non des moindres : une gestion inédite des installations de leds dans l’espace avec des fonctions et des effets spécifiques pour la 3D. Dans l’année qui suit, les librairies de projecteurs internes explosent, incorporant de grandes marques comme SGM, Robe, Clay Paky, Martin, preuve supplémentaire de l’intérêt croissant que lui portent nombre de professionnels à travers le monde. Madrix en profite aussi pour dévoiler son mini web-site d’aide et de tutoriaux en ligne, une véritable mine d’informations pour les utilisateurs : http://help.madrix.com/
Témoin de cette évolution, le Colosseum Club en Indonésie part dans la démesure la plus complète pour la nouvelle année 2014.
2014, la reconnaissance arrive. Après des mois de développement de la version 3, les équipes d’Inoage passent leur temps sur les routes pour prêcher la bonne parole, et glaner ici et là de nombreuses récompenses, tandis que les programmeurs améliorent encore et encore leur produit. Le support de la V 2 ne s’est pas arrêté avec la 3, ils doivent alors gérer en parallèle les 2 versions. De grandes marques d’éclairage s’associent maintenant à Madrix, comme un élan spontané porté par la mode des projecteurs multi-leds. Les concepteurs lumière de tournée et de show-biz s’orientent de plus en plus vers ce média-serveur adapté à leurs nouveaux besoins.
Qui sait, 2015 sera peut-être l’année des concerts live pour Madrix ? Après les festivals Sensations d’Amsterdam, Ultra Music de Miami ou les prochaines tournées de Krewella et du DJ Hardwell, cela semble bien parti. Je ferme les yeux, l’histoire s’arrête. Le futur est dans mes mains. Il me manque juste les bons outils. Devant moi se dresse l’envoyé de Madrix. Il me tend son autre main et l’ouvre en souriant de toutes ses dents.
ChamSys présentait sa dernière console lumière, la MQ80, une évolution de la MQ60 permettant de travailler plus confortablement avec un processeur plus puissant qui permet de contrôler 24 univers DMX. On constate dès le premier coup d’œil que la taille de l’écran a augmenté pour une meilleure lisibilité. Sa qualité a aussi été améliorée afin d’augmenter l’angle de vue et la luminosité.
Afin de faciliter l’accès aux fonctions de programmation et de restitution, ChamSys a implanté les boutons et faders que la MQ1000. Ils sont donc plus larges que ceux de la MQ60. Le hardware a aussi été boosté avec, notamment, un processeur plus puissant permettant de passer à 24 univers DMX (au lieu de 12 sur les MQ60 et MQ70). La sortie vidéo a été améliorée, on peut désormais connecter un écran externe avec une résolution de 1920×1200. C’est un réel avantage lorsqu’on utilise le visualiseur et le média-serveur intégrés à la console. Elle ne pèse que 1,5 kg de plus pour 45 cm de plus en largeur et 20 cm en profondeur.
La 1.6.7 en version Bêta Ce n’était pas la seule nouveauté présentée au ProLight + Sound. La version bêta 1.6.7 du logiciel des consoles ChamSys était aussi de la partie offrant plus de 10 nouvelles fonctions. Avec cette nouvelle version, on peut créer rapidement des positions via le visualiseur en sélectionnant un point sur le plan. Le générateur d’effets a été amélioré et l’on peut aussi dessiner et modifier les courbes de façon plus simple dans une nouvelle fenêtre. Une nouvelle fonction très intéressante permet de transformer les boutons « GO » et « Pause » des faders en exécuteurs et d’ajouter 20 restitutions supplémentaires sans utiliser d’extension. Le Pixel Mapper peut désormais s’appliquer sur tous les paramètres des projecteurs…
Ce n’est là qu’un bref aperçu des nouvelles fonctionnalités, je vous invite à en découvrir l’intégralité dans un PDF en suivant ce lien : chamsys MQ80 pdf
Avec sa source à 7 couleurs de leds et son module découpe, la Robin DL7S vise la perfection en couleurs, pastels, couleurs saturées et en blancs dont l’indice de rendu des couleurs est annoncé à plus de 90 quel que soit le blanc. Un dimmer en 18 bits permet de graduer très finement les faibles niveaux : c’est entre 0 et 10 % qu’il fait toute la différence. Le DL7S avec son module 800 W de 7 couleurs de leds différentes ne joue pas dans la course à la puissance, mais dans la richesse du spectre colorimétrique et la précision des nuances, notamment appréciable lors de la démo de Prolight+Sound dans la gamme des blancs. L’étale du faisceau est une réussite !
Il intègre un module à 4 couteaux, chacun contrôlable individuellement en position, orientation, et vitesse, tous montés sur un berceau rotatif à ± 45°. Chaque couteau fermant à plus de la moitié, on peut, avec deux couteaux, fermer complètement le faisceau. Le frost progressif permettra de maîtriser les flous.
L’autre point fort c’est une gradation des leds en 18 bits, qui sera appliquée à tous les projecteurs à leds Robe et qui apporte une grande précision dès les premiers pourcentages.
L’équipe de Robe Lighting France avec de gauche à droite : Kevin Migeon, (ingénieur technico-commercial), Elie Battah (directeur de développement) et Bruno Garros (directeur général)
Le DL7S s’offre toute une panoplie de fonctions physiques : un zoom 8°-45°, une roue de 8 gobos fixes, une roue de 6 gobos verre rotatifs, un prisme x5 à 10° tournant, un iris motorisé rapide (jusqu’à 3 pulsations/s), une roue d’animation, une roue d’effet à prisme tournant X4, et le fameux stabilisateur EMS de mouvements et vibrations de la lyre breveté par Robe.
La couleur se contrôle en CMY ou 7 couleurs (8 ou 16 bits) avec CTO variable et Robe a programmé 236 nuances d’une roue de couleurs virtuelle auquelles s’ajoutent 5 blancs (2700K, 3200, 4200, 5600, et 8000K) ainsi qu’une simulation de gradation tungstène à 2700K et 3200K.
Le panneau de commande avec écran tactile à batterie interne et inclinomètre.
Toute la différence avec les autres propositions du marché des lyres motorisées à led, spots ou découpe, réside dans la richesse spectrale qui permet de jouer des blancs précis comme l’exigent les plateaux de télévision, théâtres et opéra avec un faisceau remarquablement homogène.
La plaquette du Synpase – Cliquez sur l’image pour accéder au pdf.
Notre profession est en ébullition. Elle pétille de mille rachats, fusions, bruits de couloirs et subit une stagnation voire une baisse de son CA et de ses marges.
Ajoutons des doutes sur l’intermittence, de la concurrence déloyale, du portage de personnel, un potentiel nouveau décret sur le niveau sonore et des progrès nécessaires sur la sécurité, le menu est copieux pour le Synpase (SYndicat National des Prestataires de l’Audiovisuel Scénique et Evénementiel) qui nous a reçus. Morceaux choisis.
Nous avons été reçus par Patrick Fromentin le président du Synpase et Philippe Abergel son délégué général au sein des locaux du syndicat pour une longue discussion à bâtons rompus et sans langue de bois.
Nous avons aussi joint Jean-François Jacquemin en charge du suivi du dépoussiérage du décret de 98 pour savoir si l’expression « envoyer le bois » était toujours d’actualité ou pas. Nous reviendrons prochainement sur ce sujet épineux car mêlant technique et santé publique, Zéniths, plein air et petites salles. Signalons enfin que depuis la réalisation de cette interview, une sanctuarisation du statut d’intermittent a été décidée par la ministre de la culture Fleur Pellerin.
CA et marges en réduction sur le marché de la prestation
SLU : Notre première question concerne la concentration des sociétés de notre branche et la vague de rachats qui la frappe. Rien de négatif dans nos propos, il semble que de part et d’autre on y trouve son compte.
Patrick Fromentin
Patrick Fromentin (président du Synpase) : Si on reste dans le domaine du son pur et dur, on se rend compte qu’avec le problème de la pyramide des âges que beaucoup d’entre elles vont être effectivement à vendre, parce que certaines ont su embaucher quand elles ont eu besoin de nouveaux talents mais peu ont su s’associer, ouvrir le capital des centres de décisions de leurs entreprises. On est vraiment dans une tendance qui va aller en s’accentuant, dans les quatre cinq prochaines années.
SLU : Donc il y a des affaires à faire sur le marché français ?
Patrick Fromentin : Je ne sais pas. Le marché de la prestation est difficile et absolument pas en expansion. Nos entreprises ne vont donc pas forcément très bien. Depuis 2009, on a subi la crise très sérieusement, Notre rapport annuel de branche 2015 sur les chiffres 2013 le pointe clairement.
SLU : Vous constatez une basse sur quels chiffres. CA, marge, des deux ?
Philippe Abergel
Philippe Abergel (délégué général Synpase) : Les deux
Patrick Fromentin : (Silence) Les deux sont liés. Si on prend la réalité de ce que peut être le devis d’un prestataire technique, globalement aujourd’hui c’est 40% de matériel et 60% de personnel. Comme le personnel n’est jamais une variable d’ajustement et pas un poste sur lequel on peut négocier, d’autant plus qu’on a des grilles et une convention collective, cela signifie que la baisse du CA a lieu côté matériel. Comme on ne peut pas non plus ne pas renouveler nos parcs, cela veut dire que nos marges s’érodent d’une manière dramatique.
Philippe Abergel : Il ne faut pas non plus oublier qu’étant sous-traitant, quand nos donneurs d’ordres ont des petits problèmes de marge, à qui on demande de se serrer la ceinture ? Forcément en grande partie aux prestataires !
Patrick Fromentin : Nous sommes en première ligne et ça fait cinq ans que ça dure. On prend la crise doucement mais sûrement.
SLU : Vous qui connaissez les chiffres, est-ce qu’on assiste à un infléchissement d’une baisse préexistante à la crise de 2009 ?
Patrick Fromentin : Non. Jusqu’en 2009 on était dans une phase de progression des marges, économiquement tout allait bien.
SLU : Cette hausse était portée plutôt par quelle branche ? Le son, la vidéo, la lumière ? Certes on constate une baisse du prix des équipements, mais cela n’explique pas tout.
Philippe Abergel : Il est possible que la vidéo qui a explosé ait tiré le tout vers le haut. Ce qui est assez intéressant dans les chiffres, c’est que jusqu’à 2008, tous les indicateurs sont plutôt à la hausse, qu’il s’agisse du CA, des marges, du nombre de permanents ou de celui des intermittents. 2009 est la première année où l’on constate que tous ces chiffres s’inversent. Nous avons été frappés durement par la crise mondiale. De 2010 à 2012 on observe une sorte de stagnation. Le problème est qu’en 2013 on revoit un scenario comparable à 2009 avec tous les indicateurs qui repartent à la baisse. Cela veut dire que l’activité se restreint un petit peu mais aussi que la crise économique favorise sans doute des phénomènes de concurrence déloyale ou l’entrée en jeu d’entreprises qui ne sont pas forcément dans notre champs d’activité, et qui prennent une part du marché à des sociétés labellisées.
Le Synpase met à la disposition de ses adhérents une collection de fiches techniques, textes légaux, documents obligatoires, contrats type de prestation, de travail… pour les accompagner et les aider dans leurs démarches administratives.
Pour identifier la concurrence déloyale
SLU : Comment analysez-vous cette concurrence déloyale ?
Philippe Abergel : Elle est étrangère sur certains secteurs très particuliers comme les décors ou les costumes. Sur le reste comme le son, la lumière ou la vidéo, c’est beaucoup plus de la concurrence franco-française. Cela peut être par exemple un DJ ou un technicien qui va se mettre à concurrencer les prestataires sur des opérations plus grosses que celles auxquelles il répond habituellement. Il peut avoir recours à des entreprises qui mettent à disposition des personnels de façon illégale en faisant du portage illégal d’intermittent, une pratique qui était en baisse mais qui revient en force, sans doute à cause de la crise et des budgets en baisse constante. Il existe aussi une certaine dérive des parcs départementaux.
SLU : Les parcs départementaux ?
Philippe Abergel : Ce sont des parcs de matériel subventionnés. Ils servent en région à soutenir les projets associatifs, et cela ne nous pose aucun problème philosophique. En revanche, quand on voit des flyers publicitaires disant « vous êtes entrepreneur de spectacles, passez par nous » on ne peut l’accepter car cela revient à subir la concurrence d’une entreprise subventionnée, souvent sans TVA.
SLU : Vous arrivez à quel pourcentage ? Avez-vous avez une idée de l’influence de ce “second marché” ?
Patrick Fromentin : C’est vraiment le terme exact, “second marché. Selon les régions, ça peut être assez terrible. Une simulation a été faite sur le département du Loiret, et certains estiment que près de la moitié du chiffre d’affaires échappe aux entreprises Labellisées. L’importance de cette somme est à rapprocher de la difficulté qu’ont les DJ et les magasins de musique à exister. Cette dérive s’explique. Au-delà du Loiret, il y a aussi des agences d’événements. Au lieu de louer le matériel dont elles ont besoin, elles investissent petit à petit. Fatalement elles finissent par devenir une sorte de prestataire technique pour une partie non négligeable de leur activité, et bien sûr ne s’adressent plus au prestataire qui était leur partenaire initial. Il en va de même avec des orchestres qui s’équipent en matériel et, la nature ayant horreur du vide, l’utilisent et essaient de le rentabiliser…
Philippe Abergel : Un de nos gros chantiers est de mesurer le poids réel à travers la France de ce qui échappe. On a une démarche qui se veut d’aller au fond des choses. On a donc envoyé à tous nos adhérents le tableau de leur région où nous avons identifié les entreprises qui semblent contourner un peu la réglementation. Notre but n’est pas de stimuler la délation et ensuite de passer en mode répressif, mais bien de mesurer les problèmes et les différents biais qui permettent de contourner un fonctionnement normal, afin d’avoir par la suite une action plus globale au niveau des donneurs d’ordres.
SLU : Les demandeurs publics aussi ?
Philippe Abergel : Oui bien évidemment. Les demandeurs publics sont une grosse partie de nos donneurs d’ordres. Donc c’est pour ça que nous avons réalisé un projet de plaquette avec les 7-8 points que nous rencontrons tous les jours et qui posent problème. Une fois collectée et analysée cette remontée d’informations du terrain, on pourra agir plus efficacement. C’est l’un des gros chantiers que nous allons mener tout au long de l’année 2015.
SLU : Reconnaissez aussi que le marché est en train d’évoluer et que des mastodontes de la vente par Internet mettent à genoux bien des magasins et des intermédiaires.
Patrick Fromentin : Je pense que c’est conjoncturel. La crise fait qu’à un moment ou à un autre, les gens ont besoin de trouver d’autres marchés pour pouvoir s’en sortir, des marchés qui sont connexes, annexes, les plus proches de leur savoir-faire. Je pense qu’il y en a un certain nombre qui ignore que nos professions sont organisées, structurées et qu’il n’est pas possible de faire n’importe quoi, n’importe comment. La majeure partie sait très bien ce qu’elle fait et n’ignore pas qu’elle fraude, mais c’est un moyen d’aller développer du business ou d’aller récupérer une partie du chiffre d’affaires perdu. Elle va y parvenir parce que n’ayant pas les mêmes contraintes que nos entreprises, tout est plus simple et rapide. On ne peut pas l’accepter car laisser prospérer ces mauvaises pratiques enverrait le signal qu’il est possible de piller les entreprises de notre secteur.
SLU : Est-ce que ces nouveaux arrivants ont vocation à rentrer dans le rang ? Est-ce que vous constatez qu’un certain nombre finit par dire “je veux avoir moi aussi mon label”, tout en ayant été historiquement un brillant bricoleur à ses débuts ?
Philippe Abergel : J’aimerais que ça soit plus volontaire comme démarche mais ce n’est malheureusement pas souvent le cas. Le label commence aussi à être bien connu par les collectivités locales. Certains décident de ne pas s’en occuper mais la plupart sont maintenant conscients de l’existence de cette réglementation et il faut malgré tout trop souvent attendre que ces entreprises se retrouvent bloquées sur les appels d’offres pour qu’elles nous appellent. Certains ont reçu pendant 5 ans des courriers de ma part pour leur rappeler la réglementation, sans jamais y répondre. C’est donc plus souvent comme ça que ça se passe même si certains rentrent dans le rang tout à fait spontanément.
La concurrence étrangère
SLU : En termes de concurrence étrangère, où en est-on ? Est-ce que nos entreprises ont des atouts et sont, par exemple, assez productives pour compenser d’éventuels écarts dans les coûts de main-d’œuvre ?
Patrick Fromentin : Je ne suis pas bien persuadé qu’on soit moins rentable, productif que nos voisins belges, allemands, espagnols ou italiens, voire anglais. Autant il y a une quinzaine d’années, nous avions une très forte concurrence d’entreprises belges, italiennes, espagnoles qui venaient chez nous effectuer des prestations techniques, autant aujourd’hui cela s’est calmé parce que les tarifs se sont nivelés et le différentiel qui les rendait compétitif s’est érodé. Et s’ils viennent chez nous, nous sommes aussi capables de passer la frontière et d’aller travailler chez eux, parce que les frontières ne sont plus des murs infranchissables. L’Europe existe aussi dans notre métier. On est capable de passer des accords avec des entreprises transfrontalières. Pour certaines prestations bien particulières, dans des technologies bien précises, on peut compléter ponctuellement son parc. Il est temps d’arrêter de râler en disant : « qu’est-ce qu’ils viennent nous faire suer chez nous. » Il est vrai aussi qu’on constate parfois un certain dumping social qui peut être nuisible.
SLU : Est-ce qu’on n’est pas simplement en train de « rentrer dans le dur » au niveau de notre profession ?
Philippe Abergel : Je le crois oui. J’ai l’impression qu’il y a eu un âge d’or qu’on ne retrouvera pas. Tous les prestataires avec qui je parle m’affirment qu’il y a 10-15 ans, on ne négociait pas les prix, ou très peu. Aujourd’hui on négocie à tous les niveaux. On est un métier jeune, qui a vécu un peu hors de la réalité économique pour diverses raisons. L’intermittence en fait partie mais pas que. Je pense qu’on rentre de plus en plus dans le monde normal et dans les marges normales.
Patrick Fromentin : C’est vrai, on ne reverra pas les affaires en or que l’on pouvait faire y a 15 ou 20 ans, mais qu’est-ce qui peut ré-attirer les gens vers nos entreprises en France ? Autant on avait l’image de saltimbanques, de rigolos, de mecs qui travaillaient 20 heures par jour et qui arrivaient dans des camions pourris, autant aujourd’hui nous avons su structurer la profession. Aujourd’hui on peut travailler 20 heures par jour, mais en deux équipes. Le Label nous y a bien aidés. Il est essentiel de faire en sorte que nos entreprises soient vertueuses. On s’en rend compte sur les appels d’offres et dans les relations avec les acheteurs qui veulent être certains d’avoir face à eux de vrais professionnels. Le Synpase agit et aide ses entreprises afin qu’elles s’organisent dans tous les domaines comme le social, la sécurité ou même la communication. Il y a, à ce sujet, encore du boulot quand on voit certains sites web…
Les progrès collatéraux du Label
Dans les documents obligatoires, la fiche technique consacrée au document unique.
SLU : Mais ça progresse !
Patrick Fromentin : Bien sûr. On a gagné énormément en termes de crédibilité et nous travaillons afin d’insuffler une logique d’accompagnement, d’anticipation, d’ouverture d’esprit dans nos entreprises, même si c’est difficile quand dans certaines ils sont à trois, le nez dans le guidon pour gérer le quotidien. Quand on est chef d’entreprise, technicien, directeur commercial en même temps, il est parfois difficile de tout concilier. C’est pour ça qu’on a des fiches techniques très simples, pratico-pratiques, sur le site pour aider les entreprises. On essaie vraiment de faire de la pédagogie, de prendre les gens par la main pour tirer la profession vers le haut.
Philippe Abergel : Pour revenir un peu au label, c’est vrai qu’il y a des entreprises qui veulent contourner les choses, mais il en existe pas mal de petites qu’on voit déposer des dossiers de label et c’est plutôt bien qu’elles commencent en appliquant à peu près les règles. Le label va au-delà de l’intermittence. Il contrôle les habilitations des salariés, vérifie que le matériel soit contrôlé. Aujourd’hui, on oblige aussi toutes les entreprises labélisées à avoir un document unique. Quand on a introduit cette nouveauté dans le dossier, une boîte sur deux, voire deux boîtes sur trois m’appelaient pour me demander ce qu’est ce document unique. On rappelait que ça faisait juste 15 ans que c’était obligatoire dans toutes les entreprises de France, ce n’est pas lié à nos métiers. Du coup, ça les oblige à se mettre dans les clous. On a fait un document unique type, adapté à nos métiers, qu’on envoie pour que chaque boîte puisse l’appréhender et comprendre comment il fonctionne. Encore une fois on revient sur cette stratégie d’accompagnement des entreprises.
SLU : Ce qui en fait des sociétés plus attirantes pour des investisseurs…
Patrick Fromentin : Absolument. Si on regarde nos voisins proches, l’Allemagne a quelques très grosses boîtes très structurées qui regardaient les entreprises françaises un peu de haut. Je pense qu’aujourd’hui on ne prête plus à sourire. Au niveau de la concurrence européenne on n’a plus à rougir. Du coup certaines de nos entreprises peuvent être tout à fait intéressantes. La vraie question c’est de savoir si en Europe ou dans le monde, il y a encore suffisamment de cash pour acheter des boîtes comme les nôtres. Des sociétés se regroupent et structurent leurs parcs, des groupes ont une stratégie lisible et continuent leur marche en avant et leur consolidation.
Une fiche technique santé sur la prévention de la pénibilité.
SLU : Et on a aussi des boîtes plus jeunes et qui avancent vite, on pense par exemple à MPM. Ce n’est peut-être pas très évident de s’y retrouver pour un investisseur…
Patrick Fromentin : C’est compliqué. On a un mélange entre des gens qui arrivent avec des idées nouvelles et ceux qui partent et qui ont créé ce métier. N’oublions pas que les anciens sont partis de rien, ils ont tout appris, tout inventé, créé un nouveau métier, celui de prestataire technique pour le spectacle vivant. Pour certains, cela a fonctionné, pour d’autres un peu moins. Aujourd’hui on a de belles entreprises qui existent grâce à ces pionniers qui ont réussi à traverser les années. Je pense que certains ont fait le tour du métier ou n’ont plus forcément l’énergie pour continuer. Il faut du sang neuf et aujourd’hui y a des idées nouvelles qui se font jour. Mais ça arrive timidement.
SLU : Les nouveaux investisseurs en font partie, mais ils paraissent très éloignés de notre univers…
Patrick Fromentin : C’est peut-être ça qu’il faut à ce métier, des gens qui viennent d’autres horizons. Parce que les gens qui savent faire, les techniciens, ils sont là, ils existent, dans nos entreprises, Les directeurs techniques, des spécialistes du son, de la lumière, de la vidéo, on en a plein.
SLU : Est-ce qu’on ne peut pas trouver la relève directement dans ses équipes ?
Patrick Fromentin : Non, et c’est peut-être bien qu’il en soit ainsi. La profession se rend compte que les chefs d’entreprise sont souvent d’anciens techniciens, et je pense que demain les chefs d’entreprise n’en seront plus. Ce seront des gens qui auront une vision, une perception de ce métier, une façon de l’envisager, de le faire avec des ouvertures nouvelles sur le marché. Il faut envisager qu’il n’y a peut-être pas que le spectacle, y a peut-être aussi d’autres domaines dans lesquels on peut travailler avec nos savoirs faire, en exportant notre savoir-faire. C’est l’enjeu à venir, et on commence à le voir. Notre marché est en pleine mutation, et il faut que cette période se stabilise un peu pour que les gens comprennent un peu mieux ce qu’est la réalité de la prestation technique en France. Comment cela va-t-il évoluer ? Personne n’est capable de le dire. Pendant un moment on a pensé que la profession allait se concentrer en maisons mères et filiales un peu partout en France et à l’étranger. On voit également des entreprises mono-activité s’associer pour offrir des savoir faire et services pointus.
Intermittence : propositions d’évolution
SLU : Et est-ce vous ne pensez pas que la France soutient et finance sa politique culturelle, son exception, avec les intermittents et le déficit de sa caisse ? Vous ne vous sentez pas un peu subventionnés ?
Patrick Fromentin : Pas une seconde. On ne revendique pas d’être des entreprises financées ou assistées. Si on a décidé de monter des entreprises privées, c’est pour être libre dans nos choix et dans nos décisions. Vous le savez, c’est une profession dans laquelle les gens tiennent à cette liberté d’action et de pensée. Nous ne souhaitons pas être les bénéficiaires, voire les profiteurs d’un système qui, on le sait, est imparfait. Il ne fonctionne plus bien puisque les caisses sont dramatiquement vides. Il faut malgré tout différencier deux choses : les annexes 8 et 10, ainsi que privé et public. Nous ne sommes pas concernés par la 10 qui est celle des artistes. Les actions et prises de positions que nous prenons ne concernent que l’annexe 8, celle des techniciens.
SLU : (silence) Je fais de la provoque exprès…
Philippe Abergel : Aujourd’hui, en tant qu’employeur, nous avons des problèmes avec le côté très attractif de l’intermittence. C’est pour ça que dans le cadre de la mission intermittence initiée par le Premier Ministre, nous avons pris des positions qui étaient un peu originales, voire détonantes parmi les différentes voix qui ont pu s’exprimer. On part du constat que la situation économique des artistes et des techniciens n’est clairement pas la même. Les techniciens sont mieux lotis que les artistes, les chiffres UNEDIC le montrent. Nous avons en plus des difficultés à trouver des techniciens. Quand on recrute des jeunes qu’on forme dans nos entreprises, au bout de 3-4 ans ils constatent qu’ils pourraient travailler moins et gagner plus en étant intermittent. Du coup certains prennent ce statut, ce qui pose de vrais problèmes d’employeur, de gestion d’entreprise…
SLU : Que proposez-vous ?
Philippe Abergel : Pour nous l’intermittence c’est un peu comme les retraites, il n’y a pas 40,000 curseurs. On est plutôt favorable à l’augmentation du nombre d’heures nécessaires pour les techniciens et uniquement pour les techniciens, parce que cela nous faciliterait la vie et que les CDI deviendraient plus attractifs. On ne fait pas l’unanimité avec cette proposition mais je pense que les personnels qui font aujourd’hui 540 heures pourraient passer demain à 700 sans gros problèmes, en tous cas pour ce qui concerne les vrais professionnels.
Patrick Fromentin : Et c’est pire que ça. Tout à l’heure on a dit qu’on souhaitait avoir des entreprises vertueuses mais aussi responsables. Comment peut-on dire à des gens qui bossent à plein temps dans le bâtiment, la restauration ou encore les hôpitaux, qui font des métiers pénibles, postés ou décalés gagnant 1.100 euros par mois, qu’il est possible en travaillant un gros tiers temps, d’en gagner 30.000 par an en cumulant salaire et indemnisation chômage. C’est assez inaudible, surtout dans une période de crise intense et socialement difficile. Ce qu’on peut regretter sur la mission intermittence, sur les propositions qui ont été faites, les échanges qu’il y a eu entre les différents syndicats, fédérations, c’est souvent d’être hors sol, d’oublier ce qui se passe en France. L’annexe 10, comme vous le disiez tout à l’heure, peut être une manière de participer au financement et au développement de la culture. En ce qui concerne l’annexe 8, votre définition me pose un problème. Ce n’est pas le but des annexes de répondre à cette problématique. La responsabilité de certaines dérives doit être partagée. Il ne faut pas oublier les donneurs d’ordres. Parce que c’est facile de tirer sur les intermittents ou sur les prestataires mais c’est une chaîne. On vend des prestations, on a des personnels permanents qu’on renforce avec des personnels intermittents mais il y a un client au bout avec certaines exigences, donc la responsabilité est partagée et le problème est transversal. Je pense qu’il faut que chacun prenne ses responsabilités car on ne peut plus continuer à creuser ce trou. Il faut forcément trouver les solutions qui risquent d’être radicales.
La plaquette du Label des prestataires de service du spectacle vivant. – Cliquez sur l’image pour accéder au pdf.
SLU : Certaines paraissent assez évidentes. Une standardiste peut-elle être une intermittente du spectacle ?
Patrick Fromentin : Et pourtant elle l’est toujours, tout comme on trouve encore des placeurs et des barmans dans les listes de métiers de certaines conventions collectives !
Philippe Abergel : Nous, prestataires techniques, sommes plus à l’aise sur ces questions puisque la mission va appeler les branches professionnelles à réfléchir à l’intermittence et éventuellement diminuer le nombre de fonctions, et on a anticipé ces questions avec le Label dont le credo est de ne pas avoir plus d’intermittents que de permanents. Et nous contrôlons évidemment les salaires. Ces problèmes de personnel qui ne devraient pas être intermittents et pourtant le sont, sont désormais assez à la marge chez nous. On a plutôt bien fait ce travail.
Il est en revanche regrettable que dans le cadre de la mission intermittence, tout le monde se cache derrière son petit doigt alors que tous connaissent les nombreuses dérives. Dès qu’on sort de réunion, on peut tous se donner 10000 exemples. En Commission Nationale du Label, on voit des CDI à 3.500- 4.000 euros par mois refusés. Quand on nous parle de précarité, est-ce que quelqu’un qui refuse un CDI à 4000 euros est un précaire ? La question mérite quand même d’être posée.
SLU : Mais l’intermittence reste la pierre angulaire de nos métiers…
Patrick Fromentin : Nous ne sommes pas attachés au régime indemnitaire. Il ne faut pas confondre. Nos entreprises ont de grandes variations dans leur plan de charge. C’est la raison pour laquelle on a besoin de pouvoir embaucher de manière temporaire, d’avoir recours à un contrat à durée déterminée, le CDD d’usage, adapté à notre profession. Nous sommes attachés à la flexibilité du contrat, attachés à trouver une solution juridique qui nous permette d’embaucher régulièrement des personnels pour des périodes plus ou moins longues, donc il faut mettre tous les paramètres en phase. On ne veut pas défendre le régime indemnitaire de l’annexe 8 pour les intermittents du spectacle, on veut pérenniser nos entreprises en développant l’emploi permanent. En plus il faut faire la différence entre public et privé. Ce sont, là encore, deux mondes bien éloignés les uns des autres. On doit trouver des solutions mais pas à la manière du MEDEF qui semble ne pas avoir une connaissance pleine et entière de ce que sont les problèmes de nos métiers.
SLU : Quelle est votre position sur la « permittence » ?
Philippe Abergel : Evidemment ça nous pose un problème. Et on sait qu’il y en a pas mal, et c’est un sujet qui a été largement traité par la Commission du Label dans notre secteur. Le fond du sujet, qui n’a jamais été évoqué pendant la mission, c’est la confusion entre revenu de remplacement et revenu de complément. Pour beaucoup, c’est un revenu de complément. On a dévoyé l’esprit de l’intermittence. Elle doit être là pour des périodes chômées, afin d’éviter que les gens soient dans l’embarras, et on est tous d’accord pour ça.
SLU : Pensez-vous que le statut d’intermittent crée une sorte d’effet d’aubaine ?
Patrick Fromentin : Notre secteur est en crise, on ne vit pas si bien que ça. Je pense qu’il faut être raisonnable, il faut cesser de faire rêver les gens, là je parle des techniciens. Il n’y a pas forcément matière à ce que tous les ans il y en ait des nouveaux qui rentrent dans ce métier pour finir précaires. Quand ils n’arrivent pas à faire leur nombre d’heures, comment peuvent-ils vivre ?
Philippe Abergel : Pour compléter les propos de Patrick, on voit dans les chiffres que les périodes travaillées par individu réduisent. Ca veut dire qu’on partage un gâteau de plus en plus petit. Cela créé de la précarité. On se posait la question avec nos mandants : pourquoi ne pas par exemple proposer une entrée dans le régime portée à deux ans ?
SLU : Est-ce que vous avez une idée du nombre de personnes qui quittent l’intermittence par rapport au nombre de personnes qui veulent y rentrer ? On parle assez régulièrement avec des techniciens qui vont quitter le statut de l’intermittent pour passer en société
Philippe Abergel : On en voit, ça se fait mais c’est difficile de parler chiffres parce que les intermittents qui bossent chez nous, travaillent aussi ailleurs. En gros, 7 intermittents sur 10 qui travaillent chez nous le font aussi dans au moins une autre convention collective du secteur. Les chiffres d’Audiens montrent qu’en 5 ans, le nombre d’intermittents n’a augmenté que de 150 individus dans notre secteur. Donc on peut considérer que la bascule que vous évoquez est faible, même quasiment nulle. Lors du 2e semestre 2014, nous avons assisté à un frémissement, des inquiétudes quant à l’évolution du régime indemnitaire, mais depuis janvier et les dernières annonces très rassurantes d’une certaine forme de sanctuarisation, on nous remonte des informations un peu contraires. Les gens sont très au fait de ce qui se passe et adaptent leur comportement, c’est humain.
Patrick Fromentin : L’urgence gouvernementale était d’éteindre l’incendie, c’est chose faite.
La prévention des risques
Une session de formation à la prévention des risques en entreprise organisée à Nantes le 29 avril dernier par le Synpase
SLU : Vous faites un gros travail sur la sécurité au Synpase. On trouve quand même le français très allergiques au casque (rires) !
Patrick Fromentin : Si on veut parler de sécurité et de prévention des risques des salariés au travail, les premières mesures les plus essentielles sont celles collectives. Les mesures individuelles, dont les EPI, ne sont que des mesures compensatoires. C’est ce que dit la loi, et c’est ce que dit la prévention des risques en France. Maintenant plus sérieusement, nos entreprises ont aussi progressé dans la sécurité grâce au label, et quand on regarde le taux d’accidents du travail chez nous, il est très, très faible.
La prévention des risques en entreprise est l’un des gros chantiers que nous allons mener en 2015-2016 à plusieurs niveaux. Nous avons fait créer un module très court, une session de 3-4 heures au maximum. Elle s’adresse aux prestataires techniques du spectacle en France et prend la forme de deux modules séparés, une partie un peu magistrale pendant deux heures et les deux autres heures sous la forme d’un échange.
Quelques formations obligatoires dans le spectacle et l’événementiel.
L’objectif est d’aller au plus proche de nos entreprises en France pour que les gens n’aient pas une journée bloquée, qu’ils ne soient pas obligés de faire 300 kilomètres et partir la veille pour un truc qui se passe le matin. Les deux premières sessions ont eu lieu récemment à Paris et à Nantes et ont réuni près de 40 participants. Enfin, nous avons souhaité que ce module soit gratuit pour l’ensemble des entreprises du champ, grâce notamment au soutien d’Audiens.
On pense aussi à la prévention des risques sur les chantiers. Comme on s’est rendu compte qu’ils n’étaient pas toujours pris en compte par les donneurs d’ordres et pour éviter que nos entreprises et leurs salariés en fassent les frais, nous aborderons donc naturellement le Plan de Prévention, son objet, son contenu, et ses buts. Nous allons sensibiliser et informer les prestataires en tant qu’entreprises extérieures.
Les donneurs d’ordres ne se rendent pas compte qu’en cas de problème, ce n’est pas parce qu’ils auront fait signer à la va-vite un pseudo plan de prévention aux entreprises, qu’ils seront dégagés de toute responsabilité, bien au contraire. Les responsabilités sont lourdes parce qu’elles sont pénales et qu’on n’a pas le droit de mettre en danger la vie des salariés, ce qui paraît être une évidence.
SLU : Cela paraît être un chantier titanesque.
Patrick Fromentin : Oui d’autant qu’on s’intéresse aussi aux grands donneurs d’ordres publics que sont les régions et les municipalités. Nous allons mener des réunions avec l’association des régions de France et l’association des maires de France pour pouvoir leur expliquer les prérequis du donneur d’ordre à respecter face à un prestataire quand ils font travailler nos entreprises. S’ils subventionnent ou organisent une manifestation ou un festival, ils doivent prendre en charge la prévention des risques. Et le Synpase peut leur conseiller des professionnels qui sauront les conseiller et les aider pour les mettre en œuvre.
Un dernier point sur la sécurité nous tient très à cœur. Jusqu’à 2014, il y avait une commission centrale de sécurité qui dépendait du ministère de l’intérieur. Elle a été supprimée en juin 2014 officiellement dans le cadre du pacte de simplification administrative. Pendant près de 7 ans, cette commission a travaillé sur des réglementations pour les poutres, les podiums, les scènes et les tribunes, autant de matériels que nous utilisons quotidiennement. Et tout ce travail est passé à la trappe, ce qui est fort dommage. On a repris ce travail en février dernier, en réunissant autour de la table, à raison d’une réunion par semaine, les différentes parties prenantes, prestataires, fabricants, et organismes agréés de contrôle. Notre objectif, ambitieux, est d’aboutir pour avril 2016.
Philippe Abergel : On souhaite aussi embaucher un stagiaire en master 2 prévention des risques pour nous accompagner et avancer plus vite et mieux.
SLU : Et pour ce qui est des mesures individuelles ?
Patrick Fromentin : Tout d’abord il faut savoir que la prévention des risques ne passe jamais par la coercition, uniquement par l’adhésion. Si les gens adhèrent, acceptent et comprennent, ça marche. Il faut effectivement faire prendre conscience des risques. Prenons le cas des personnes au sol. Ce n’est pas tant ce que se prennent les gens sur la tête qui est l’accident le plus fréquent mais bien la chute de plein pied à cause de tout ce qui traine au sol. Or l’éviter ça n’est pas très compliqué. Maintenir un chantier dégagé et rangé permet de ne pas faire chuter un autre technicien qui arrive avec les bras chargés et ne voit pas bien devant lui. Il y a un problème de prise de conscience en France qui n’existe pas chez certains de nos voisins très proches.
Par ailleurs, au cours de nos travaux au sein de la CMP (Commission Mixte Paritaire) nous avons créé deux postes dans la grille des personnels permanents : le préventeur qui est la personne chargée de la gestion des risques professionnels des travailleurs et le préventionniste qui lui travaille à la prévention des risques incendie dans les ERP. Je pense qu’on est la première grille parmi les 9 du spectacle à avoir ces postes clairement identifiés et existants. Il n’y a pas encore de préventeurs ni de préventionnistes dans nos entreprises, et ce ne seront que les plus grosses qui pourront en avoir en interne mais peu importe. Une boîte moyenne ou petite peut très bien prendre les services d’un préventionniste ou d’un préventeur, extérieur, une entreprise privée qui vient faire un diagnostic chez elle, qui vient une fois par mois, tout est possible. Il est pour nous important que ces métiers existent, qu’ils s’inscrivent dans le quotidien de nos entreprises.
La limitation des niveaux sonores
SLU : Peut-on aborder le présent et surtout le futur du décret 105 dB. Des voix semblent dire qu’on se dirige vers une baisse de ce niveau qui par ailleurs avait été décidé en son temps, plus pour éviter les émergences que pour faire de la prévention auditive…
Patrick Fromentin : Nous en discutons au Synpase, par exemple réduire les niveaux sonores de concerts accueillant des enfants ne nous parait pas aberrant, parce que c’est de la santé publique et c’est du bon sens. On peut diminuer de 5 ou 10%, il n’y a rien de grave pour la survie des concerts ou le fait que les gens continuent à y venir. Ca ne nous pose pas de vrais problèmes. Nous avons malgré tout pris comme bras armé Agi Son, car cette association est interbranche. Il faut qu’il y ait aussi nos amis du Prodiss, les producteurs et le reste des acteurs concernés. Le Synpase n’a pas vocation à partir seul dans cette négociation, car le risque est de porter préjudice à toute la filière si on ne parle pas d’une seule voix. Nous avons associé des sonorisateurs, patrons ou salariés de nos entreprises, reconnus dans la profession pour réfléchir à ce problème et proposer des solutions pertinentes. Tout est un peu mélangé dans cette affaire entre les niveaux, les fréquences, les pondérations et le temps d’intégration des mesures. Il faut que l’on se mette autour de la table afin que nos propositions soient pertinentes. C’est vrai qu’il y a un risque, cette fois encore, que l’on mélange des réglementations différentes. La nuisance sonore n’a rien à voir avec les mesures prophylactiques.
SLU : On parle bien ici de la prise en compte des problèmes ORL et pas des émergences !
Patrick Fromentin : Exactement. Il faut pour cela déterminer la méthode de calcul, la pondération, où est-ce qu’on fait les prises de son moyennes, à la console, devant les stacks, en plusieurs points, c’est quand même un grand flou. Donc il faut que tout ça passe à la moulinette de la raison, et que les gens qui ont lancé cette initiative, sans trop savoir où ils mettaient les pieds, soient informés. Et j’espère qu’on va arriver à des mesures ou des décisions peut-être un peu plus logiques, un peu plus raisonnables.
SLU : Qui est en charge de cette négociation au sein du Synpase ?
Patrick Fromentin : C’est Jean-François Jacquemin.
Interview de Jean-François Jacquemin en charge de la négociation
SLU : Peux-tu nous préciser un peu ce qui se prépare, les modalités, le calendrier, les préconisations autour de cette réduction de la pression sonore dans les lieux de loisir et de spectacle ?
Jean-François Jacquemin (gérant de Scène de nuit) : Des discussions sont en cours pour abaisser le niveau de pression sonore maximum qui est actuellement de 105 dB. On parle pas mal de 100dB avec certains militant pour 103…
SLU : Parle-t-on de dBA, avec une intégration LEQ ?
Jean-François Jacquemin : En utilisant les mêmes modes de calcul et de mesure que le décret de 1998.
SLU : Qui est à l’origine de cette potentielle réforme du décret de 98 ?
Jean-François Jacquemin : C’est l’association Agi Son qui a l’oreille du ministère de la santé et milite pour une réduction.
SLU : Tu agis pour le compte de qui lors de ces discussions ?
Jean-François Jacquemin : Je représente le Synpase et Agi Son. Agi Son est très actif et partie prenante de toutes ces discussion en tant que consultant.
SLU : Comment fonctionne Agi Son ?
Jean-François Jacquemin : Il y a une partie associative constituée de membres de différents syndicats employeurs comme salariés et il y a un comité scientifique qui a été créé pour s’occuper des questions plus techniques dans lequel interviennent des membres du Synpase comme Madje (Malki, fine oreille de Potar Hurlant) ou des gens de chez Dushow, des acousticiens et des médecins ORL. Le panel est assez vaste pour bien balayer tous les aspects de cette négociation.
SLU : Sur quelles données va être basée la réflexion ?
Jean-François Jacquemin : Les données sont fournies par des personnes de l’ARS, l’Agence Régionale de Santé. Elles ont pris des mesures très sérieuses lors de 4 festivals l’été dernier, le Hellfest, Musilac, Rock en Seine et les Eurockéennes pour avoir une base de travail et surtout faire un état des lieux en extérieur, là où il n’y a aucune législation.
SLU : Ils ont eu des surprises ?
Jean-François Jacquemin : Non, ils ont constaté que grosso modo on n’était pas très loin de la norme. Sur l’ensemble des mesures, seuls trois concerts ont dépassé la norme et six ont dépassé 103 dBA. Des gens se plaignent mais ça va quand même !
SLU : Les mesures ont été effectuées avec des artistes et donc des mixeurs étrangers ou bien des techniciens français ?
Jean-François Jacquemin : Les deux. C’était une volonté, et des groupes réputés pour faire du bruit ont été ciblés au Hellfest sans constater plus de problèmes qu’ailleurs.
SLU : Quelle est la position du Synpase par rapport à cette baisse programmée ?
Jean-François Jacquemin : On n’y est pas opposé. On trouve la démarche raisonnable et mixer avec un niveau compris en 100 et 103 dBA ne nous poserait aucun problème car on peut absolument faire du bon travail à ce niveau-là.
SLU : Est-ce que l’emplacement et le nombre des micros de mesure est établi ?
Jean-François Jacquemin : Non et il faut que l’on fasse attention car ce que dit jusqu’à présent le décret existant est que 105 dBA doivent être mesurés en tous points de la salle et cela est juste impossible. Nous souhaitons que le point de mesure soit à la régie ou en tout cas à un point viable. Nous sommes aussi par exemple ouverts à allonger le temps d’intégration LEQ actuellement d’un quart d’heure vers une heure si le niveau de 100 dBA est retenu pour avoir quelque chose pour mieux lissé. Agi Son gère aussi le problème des petites salles qui est encore plus complexe car 100 dB c’est hélas très vite atteint rien qu’avec le backline des artistes, sans parler du problème des émergences…
SLU : Aïe, je n’aime pas entendre parler d’émergence, c’est un peu l’amalgame du décret de 98 où en fin de compte on ne sait plus trop si on parlait de santé publique ou de gêne au voisinage.
Jean-François Jacquemin : Non, nous parlons bien cette fois-ci de santé, la partie environnementale sera traitée autrement.
SLU : On a entendu parler de dBC en lieu et place de dBA pour cette éventuelle réforme du décret. Qu’en est-il ? Cela poserait quand même quelques difficultés supplémentaires…
Jean-François Jacquemin : Non, pas tant que ça. Des mesures ont été aussi faites en dBC et notamment dans le grave. A part deux ou trois concerts où l’on était au-dessus de la norme, le reste était plutôt bien. L’idée d’associer le dBC au dBA pour avoir une information dans le grave est tout de même dans l’air.
SLU : On partirait donc sur un LEQ dBA et un niveau crête dBC ?
SLU : Est-ce que à ton avis on prend assez en compte la complexité de l’homme et de son hygiène de vie pour travailler sur ces nouvelles normes ? Un concert à 105 dBA de deux heures deux fois par mois fait-il plus de dégât que des heures de MP3 au casque tous les jours que Dieu fait ?
Jean-François Jacquemin : C’est sans aucun doute le temps d’exposition qui est le plus dangereux et c’est vrai que rien n’est plus difficile que d’établir si un acouphène chez quelqu’un est dû à l’exposition à un concert ou bien au surdosage au quotidien. Je pense qu’on ne va pas faire d’amalgame entre ce qui est de notre responsabilité et ce qui est du ressort de la santé publique. Agi Son fait depuis très longtemps de la prévention et de la pédagogie autour de tout ça et il n’est pas question d’aller dans le punitif car on sait que ça ne marche pas.
SLU : Où en est-on de cette négociation. On est plus proches de la fin ou du début ?
Jean-François Jacquemin : On discute et rien n’est décidé. On a beaucoup de contributions dont certaines assez peu vraisemblables comme de descendre à 95 et même moins donc ça discute. Rien n’est fait.
SLU : 95 pourquoi pas, mais c’est très difficile de garder de l’impact et le côté puissant propre à un concert à 95, surtout si le LEQ reste à 15 minutes. Je connais peu de mixeurs qui y parviendraient tout en bluffant le public. Ce ferait sacrément la tête question artistes comme prestataires…
Jean-François Jacquemin : C’est certain (rires !)
Les chiffres du Synpase
Le Synpase propose depuis 2011 le label Prestadd pour valoriser le comportement environnemental, social et économique des sociétés de prestation. Aujourd’hui, 34 sociétés sont labellisées. Cliquez sur l’image pour accéder au pdf.
SLU : Combien êtes-vous au Synpase et comment se portent les chiffres du syndicat ?
Philippe Abergel : Nous sommes 3. Bientôt nous allons salarier un 4e permanent et les chiffres sont bons. Malgré des cotisations faibles, nous apportons le service que la profession attend. Pour vous donner une idée, une entreprise qui fait 300.000 euros de chiffre d’affaires va nous payer 300 euros par an d’adhésion. Les plus gros acteurs de la filière sont à 3.600 par an.
SLU : Très en dessous de ce que demande la plupart des organisations d’employeurs ?
Philippe Abergel : C’est une volonté à la fois de faire que le plus d’entreprises possible soient adhérentes, que le prix ne soit pas un blocage. C’est aussi une volonté de ne pas avoir, par rapport à d’autres syndicats, en gros 3 adhérents qui financent 50% du syndicat, ça limite la liberté d’action.
La représentation du CA est cohérente avec la sociologie de nos entreprises. On a à peu près 7 administrateurs sur 10 qui viennent de province, d’entreprises petites ou moyennes. On tient à ce que toute la diversité de nos entreprises soit représentée. Nous essayons vraiment d’être aux prises avec le terrain. D’ailleurs notre démarche sur la concurrence déloyale est une demande qui émane de toutes les régions.
Encore une fiche technique, dans la série Assedic sur l’incidence de la fin du “forfait” sur l’allocation journalière
SLU : Combien d’adhérents avez-vous ?
Philippe Abergel : On en a à peu près 200, sachant qu’il y a 450 labélisés. Un réservoir d’adhérents existe. Un grand nombre de sociétés sont ravies de l’existence du Label, d’autres se disent que, “comme la commission du label nous embête, on n’adhèrera pas au Synpase” par principe. Il y a toujours quelques petites résistances.
SLU : Par rapport au chiffre d’affaires de la profession, que représente celui de vos adhérents ?
Philippe Abergel : Une bonne partie, de 60 à 70%. Nous sommes représentatifs. On sent en plus que depuis un an ou deux, ça bouge. Nous avons de plus en plus de monde dans les AG. C’est un signe assez intéressant.
SLU : Vos mini cotisations ne représentent-elles pas un frein à votre efficacité ?
Patrick Fromentin : Mais justement, nous n’avons pas que les 3 et bientôt 4 permanents. Notre richesse ce sont aussi les administrateurs qui s’investissent de leur mieux. Il y en a qui donnent beaucoup. Il m’arrive de ne plus avoir le temps pour lire les choses qui sortent. Ca nous arrive d’être dans le rush, mais pour le moment nous répondons à tout. Le but c’est de pouvoir prendre un peu plus de recul, d’où l’embauche à venir. Ca nous fait parfois de grosses journées (sourire).
Les adhérents du Synpase bénéficient d’un service de protection juridique – Cliquez sur l’image pour accéder au pdf.
Ca nous arrive d’être dans le rush, mais pour le moment nous répondons à tout. Le but c’est de pouvoir prendre un peu plus de recul, d’où l’embauche à venir. Ca nous fait parfois de grosses journées (sourire).
SLU : Pas d’augmentation des cotisations ? La hausse des charges c’est très à la mode (rires) !
Philippe Abergel : Si, on a créé une tranche supplémentaire pour répondre au phénomène de regroupement qui fait que 4 entreprises qui ont adhéré au Synpase et deviennent une grosse structure, ne restent pas avec leurs 4 petites cotisations. Cette nouvelle tranche est prévue pour les sociétés de plus de 15 millions d’euros de CA et la cotisation sera de 6.000 euros. Cela concerne 4 ou 5 entreprises.
Sans vouloir critiquer qui que ce soit, quand je vois ce qu’on produit à 3, je pense qu’on ne s’en sort pas mal par rapport à d’autres. Je pense que les gens qui nous côtoient au quotidien ont plutôt l’impression que le Synpase est un syndicat actif.
Le guide du Synpase – Cliquez sur l’image pour le consulter
Nous avons aussi mis en place, depuis deux ou trois ans, un service de protection juridique avec la Matmut, c’est-à-dire qu’il y a des juristes qui sont à disposition et un numéro spécial prestataire technique.
Tous les adhérents ont un code d’accès compris dans leur cotisation qui leur permet d’avoir accès à des juristes de façon illimitée, de poser des questions au quotidien.
En cas de contentieux, une protection juridique existe et ses frais sont pris en charge par l’assurance. Enfin nous avons aussi d’autres sources de revenu comme le paritarisme.
Nous éditons aussi un guide qui nous rapporte un peu de sous. On essaie de développer des initiatives pour asseoir la situation économique du syndicat sans pour autant taper le portefeuille des adhérents. (Le guide du Synpase est un outil destiné aux acheteurs de prestations techniques, publics et privés réunissant une mine d’informations sur les prestataires de services labellisés, fournisseurs de matériel, organismes institutionnels, centres de formation, le Label…)
Les problèmes récurrents
SLU : Quelle est votre position par rapport à l’existence de loueurs de matériel sans qu’il y ait de prestation technique ?
Patrick Fromentin : C’est à priori un service au service de nos entreprises en complément de parc pour des projets ponctuels. Le travers serait que nos entrepreneurs réduisent leurs investissements et se retrouvent dépendants des quelques sociétés spécialisées en location comptoir. C’est un risque dont notre milieu est conscient. C’est également un problème vis-à-vis d’individuels, de free lance ou d’intermittents qui peuvent ponctuellement monter des coups en louant du matériel facilement disponible et de qualité.
Philippe Abergel : On le constate, ça existe, tout comme le problème des parcs très largement subventionnés. On a des cas de parcs subventionnés à hauteur de 700-800 mille euros par an qui font 200.000 euros de chiffre d’affaires. Nous avons aussi quelques soucis avec des intermittents. J’ai eu un coup de fil ce matin justement sur ce sujet-là ; des techniciens qui ont créé un GIE et qui restent quand même intermittents alors qu’ils touchent des dividendes.
SLU : L’auto entreprenariat a aussi pris son envol.
Philippe Abergel : Tout à fait. Nous avons dès le départ alerté tous nos adhérents et tous les labélisés pour leur dire de faire attention au salariat déguisé, ce qui est patent dans 95% des cas. Le jour où vous ne voulez plus de cette personne ayant changé de statut, il attaque aux prud’hommes et est immédiatement réintégré. Et c’est vous qui devrez payer. Que dans 5% des cas un technicien son fasse un mixage de disque chez lui sur son PC et qu’il le facture en tant qu’auto-entreprise, c’est possible, mais si c’était un intermittent assez régulier et qu’après il se retrouve dans une équipe de techniciens en tant qu’auto-entrepreneur, on peut prouver très facilement que c’est un salarié. Nous tirons vraiment le signal d’alarme sur cet aspect.
Une fiche technique contrat de travail : le CDDU type
SLU : Est-ce qu’il existe un retour d’expérience anonyme au Synpase, un peu comme cela est pratiqué dans l’aviation, où l’on peut raconter sa mauvaise aventure qui se termine bien ou pas trop mal afin que cela serve de leçon pour tous les autres pilotes ?
Patrick Fromentin : Le retour d’expérience existe lorsque des gens appellent et signalent des problèmes qu’ils ont rencontrés, et d’autres appellent pour savoir si des solutions existent pour régler des problèmes similaires. Ce retour se fait aussi ici au sein du conseil d’administration. Nous sommes tous bien insérés dans notre tissu professionnel et donc quand nous sommes 10 autour de la table, nous sommes représentatifs. Parfois on discute de problèmes pour savoir si d’autres les ont rencontrés, comment ça s’est passé, est-ce que c’est fini, comment. Cela peut être dans tous les domaines : technique, inspection du travail, contrôles fiscaux. C’est très large. Et c’est ce qui fait et ce qui nourrit le syndicat qui ensuite fait redescendre ces informations en disant “attention” !
SLU : Quels sont les sujets type qui reviennent souvent ?
Philippe Abergel : C’est à peu près toujours les mêmes sujets qui remontent : la non application du Label, l’application ou pas de la convention collective, la question des parcs, des responsabilités du donneur d’ordre qui parfois oublie qu’en sous-traitant, il est bien évidemment impliqué et co-responsable. Il y a la question aussi, plus délicate, de la boîte qui a la licence et croit qu’elle peut embaucher des intermittents pour faire de la prestation, alors que non. La convention collective est très claire sur le sujet. Une entreprise qui fait les deux doit avoir les deux : licence et Label. Quand on creuse les grilles de minima de salaire et qu’on voit que nos clients ont des grilles moyennes inférieures à 15% par rapport aux nôtres, on comprend que ce soit intéressant de ne pas prendre le Label et de ne pas appliquer notre convention collective pour faire de la prestation parce que c’est moins cher, tout simplement. Cela génère de la concurrence déloyale.
SLU : Est-ce que, pour l’ensemble de la profession, la chaîne des responsabilités est claire et lisible ? Est-ce que la loi elle-même l’est ?
Philippe Abergel : Oui, je pense que c’est plutôt cadré. Mais cette chaîne est souvent méconnue, et il n’y a pas forcément une vision globale. L’exemple qui revient souvent et qui est bien connu c’est le panier de basket qui tombe dans l’école. Le maire est responsable, mais globalement il y a toujours cette fausse impression qu’en sous-traitant on a moins de responsabilités, que c’est le sous-traitant qui va assumer la responsabilité, ce qui est faux.
SLU : Les prestataires selon vous sont au courant…
Philippe Abergel : On le leur rappelle souvent, et pour le coup, je pense qu’ils le savent. Et nos courriers types, qui sont d’ailleurs disponibles sur le site du label pour sensibiliser les donneurs d’ordres, rappellent bien qu’ils sont co-responsables de ce qui se passe. Et que prendre un prestataire sans Label et avoir des intermittents prêtés par une autre structure, c’est illégal. Dans ce cas, le donneur d’ordre est co-responsable des agissements de ses prestataires. Ca, on le rappelle souvent.
SLU : La société qui fournit de la main d’œuvre se rémunère comment ?
Philippe Abergel : Sur la main d’œuvre, en la vendant plus cher à des gens qui ne peuvent pas en disposer, ce qui permet d’avoir accès à l’intermittence hors champ, sans application des conventions collectives spécifiques. Le GUSO n’est pas aussi exempt de défauts comme le respect des minimas, des charges réduites ou encore l’embauche de techniciens sans présence d’artistes. On a suivi une employée du GUSO qui a répondu au téléphone à une demande hélas trop habituelle : « Bonjour, j’ai besoin d’un électricien intermittent du spectacle pour faire l’électricité de mon restaurant… ». Il y a des contrôles, mais pas assez, et 50% des déclarations qu’ils reçoivent ne sont pas dématérialisées. Cela facilite la fraude, fraude qui existe aussi quand on passe par une entreprise qui a la licence et qui se met à disposition des intermittents.
SLU : Est-ce que vous parvenez à garder au Synpase une bonne représentativité entre Paris et la province, entre les jeunes et les moins jeunes, entre les hommes et les femmes ?
Patrick Fromentin : Un président de région ce serait important bien sûr, plus de femmes à l’intérieur du Synpase ce serait important aussi parce que la profession se féminise. Pour le moment on en a une. Enfin pour ce qui est des jeunes, il y a encore du travail à faire. La profession est en train de se métamorphoser, est en train de rajeunir et de changer. Il faut donc qu’il y ait autour de cette table la juste représentation de ce qu’est la réalité de notre métier, par filière mais aussi par façon de voir les choses, sinon le syndicat va se retrouver en porte-à-faux assez rapidement, ce qu’il faut éviter à tout prix. Ce qui compte c’est qu’il y ait une pérennité de ce syndicat au-delà des différents présidents et cela passe par les gens qui sont autour de la table et qui lui donnent son souffle. Il faut aussi maintenir quelques traditions comme celle d’une cotisation abordable et accessible qui ne soit pas un frein à l’adhésion. Enfin il faut aussi être capable d’ouvrir le conseil d’administration à d’autres horizons professionnels annexes ou connexes. Ce sera l’un des enjeux lors de la prochaine élection du conseil d’administration et le passage de flambeau de la Présidence.
Production Resource Group, LLC (PRG) a annoncé aujourd’hui avoir convenu d’acquérir XL Video Groupe, un des plus grands prestataires de services de vidéo multi-marchés. Le président et CEO de PRG, Jeremiah J. Harris, et le CEO du groupe XL Video, Lucas Covers, ont annoncé conjointement le plan d’acquisition.
Fondée en 1995, XL Video s’est établi comme acteur de premier plan de services vidéo dans le monde entier. La société, fournisseur de solutions vidéo créatives pour des tournées de concerts, des événements de sociétés, des expositions, des salons automobiles, la télévision, les événements sportifs et le théâtre a été récompensée à de multiples reprises. Tout comme PRG, XL Video soutient les concepteurs et les producteurs créatifs avec un support technique complet. Pour cela XL Video a mis au point des solutions vidéo de pointe pour les spectacles les plus innovants et esthétiquement audacieux au monde.
Pour les clients PRG du monde entier, cette acquisition représente un accès encore plus étendu à une large gamme de technologies et de services de vidéo créative. Ils peuvent continuer à être confiants dans la qualité des produits, l’expertise de production et le professionnalisme lors de l’intégration de vidéos dans leurs productions événementielles.
« En combinant XL Video et PRG, nous créons une ressource d’une valeur inestimable pour les producteurs d’événements et de spectacles partout dans le monde », a déclaré Harris de PRG. « La société fusionnée sera en mesure d’offrir une combinaison vaste et inégalée de technologies de production ainsi qu’une expertise approfondie de notre industrie ». À l’issue de cette transaction, les différentes entités de XL Video viendront s’ajouter et faire partie du réseau actuel de plus de 40 sites PRG dans les principales villes du monde entier.
« En tant que XL Video, nous avons collaboré sur certaines tournées de concerts prestigieux, participé à des émissions de télévision internationales et contribué à des événement d’entreprise du plus haut calibre tout autour du globe », a commenté Covers. « Nous avons établi une base de clientèle qui est devenue plus exigeante dans ses attentes par rapport à la norme existante de production vidéo. En tant que PRG, nous continuerons à innover ainsi qu’à développer de nouvelles normes technologiques et créatives».
Stephan Paridaen, Global President et COO de PRG, a conclu, « PRG et XL Video sont faites l’une pour l’autre, les deux sociétés offrent une solution multidisciplinaire et intégrée. Depuis le début de ce projet, l’augmentation de l’expertise proposée à nos partenaires ainsi que l’élargissement de notre offre de service sont des priorités évidentes. L’arrivée de l’équipe XL Video dans la famille PRG sera extrêmement bénéfique pour tous nos clients ». La transaction devrait être finalisée avant la fin du deuxième trimestre sous réserve des conditions de clôture réglementaires habituelles.
Le moins que l’on puisse dire c’est que chez Meyer Sound on est barbu de père en FOH, preuve en est la présence sur le stand de John Meyer en personne et de Big Mick Hughes mixeur d’élite, un bon mètre de poils à eux deux.
Mick Hughes dit Big Mick, 55 ans dont 31 au service de Metallica en compagnie de Marco sur le stand Meyer. Son dernier crédo est de faire le son en démarrant par les micros chant et ceux non sujets aux portes de bruit et de finir par ceux collés aux instruments et souvent pris par des expandeurs. Le raisonnement est imparable puisque le son de la scène influera ainsi le mix dès le départ et pas uniquement à la fin quand tout est en place.
On est magicien aussi car…barbutruc, voilà que dans la famille Leo arrive un Leopard svelte et nerveux, amplis en « classe D » oblige et un nouveau sub bodybuildé et conçu pour lui, le 900 LFC. Qui mieux que Marco peut nous les décrire…
Un des stacks servant de décor au stand Meyersound au PL+S 2015. Trois Leopards placés sur un 900 LFC.
SLU : Que peut-on dire du Léopard, que c’est tout d’abord la réussite d’une amplification en classe D chez Meyer dans un système enfin plus puissant que le Mina ?
Marc de Fouquières (Directeur technique du groupe Dushow et de Best Audio, importateur de Meyer Sound en France) : Oui, entre autres on pourrait dire ça. Ce nouveau produit nous plait beaucoup car il allie à la fois l’innovation technologique par le biais d’une alimentation à découpage à rails de tension variable, ce que l’on appelle de la Classe D, dans un ampli en quelque sorte analogique, et qui va délivrer le courant aux haut-parleurs en pure classe AB et du coup, par la variation des rails de tension, il va dissiper très peu de puissance.
C’est une topologie proche de ce qu’exploitent d’autres fabricants. L’avantage est de disposer d’une puissance très importante dans une masse extrêmement réduite, ce qui intéresse forcément les prestataires que nous sommes. Avoir à poids quasi égal avec d’autres constructeurs, des enceintes aussi puissantes et qui ne demandent pas d’amplification externe, est un vrai plus.
Le gain de poids sur le reste du catalogue Meyer est bien réel puisqu’elle ne pèse que 33,6 kilos, ce qui la place dans la moyenne haute de ses « adversaires » sur le marché comme les Kara à 26 kg, les S10 à 27 kg, les V12 à 34 kg, ou les STM M28 pesant 37 kg, toutes passives contrairement à la Leopard. Meyer semble conscient de ses progrès puisqu’il affiche fièrement n’avoir besoin que d’un moteur de 500 kilos pour lever 6 têtes et deux subs 900 LFC.
Un ampli ? Pour quoi faire…
SLU : Quels sont les avantages les plus évidents d’embarquer la puissance ?
Marc de Fouquières : C’est simple. Le rack d’ampli reste pour nous une plaie. Ca l’a toujours été et ça le restera car c’est source d’erreurs ne serait-ce que via un mauvais preset ou une erreur de câblage. Envoyer le signal de grave dans le HP d’aigu, c’est la casse garantie. La polyvalence actuelle où tout peut aller avec tout, dans un parc comme le nôtre, implique nombre de manipulations ou d’adaptateurs. Tu comprends bien que si une erreur peut être faite, tôt ou tard elle le sera.
Un détail de la face arrière du Leopard. Les clients Meyer ne devraient pas être dépaysés. Les nouveau venus non plus !!
Quand Meyer a installé la puissance dans ses boîtes, nous avons été nous comme tant d’autres d’abord dubitatifs, puis les MSL4 et les UPA qui ont été les premières enceintes amplifiées nous ont convaincus de la validité de cette technologie.
Aujourd’hui nous retenons le fait que cela rationalise notre activité et nous permet de concentrer notre énergie ailleurs. A l’échelle de ce qui se passe sur la lumière. Quand tu as une lyre motorisée et que tu ne la branches qu’à l’aide d’un PowerCON et un DMX 5 broches, c’est quand même plus simple à mettre en œuvre que lorsque tu as des gradateurs qui sont en bas, qu’il faut piloter avec des câbles de grosse section. Tu dois mettre en œuvre un ensemble de matériel plus complexe et lourd que lorsque tout est dans la boîte.
SLU : Pour en revenir au poids de Leopard, est-ce que des concessions ont été nécessaires au niveau des matériaux pour en arriver là ?
Marc de Fouquières (affirmatif) : Aucune concession n’a été faite sur la qualité du résultat et donc des moyens mis en oeuvre. Meyer a gagné son pari, et je lui tire mon chapeau. Je ne cite personne mais dans une Leopard le saladier n’est pas dans le moulage d’une ébénisterie par ailleurs en plastique. (rires !)
SLU : Parle-nous de cet ampli embarqué, la technologie paraît très intéressante…
Marc de Fouquières : Je veux bien, mais je n’ai pas eu encore la possibilité d’y jeter un coup d’oeil, je ne fais donc que répéter les quelques infos que John (Meyer NDR) m’a données. Connaissant l’ingénieur qui a conçu ces étages, il recherche avant tout la simplicité et la réduction du nombre de composants actifs entre celui qui émet le courant et la bobine du HP qui le reçoit. Ils ont été plus loin qu’ils n’ont été jusqu’à présent dans cette quête. Si l’on prend par exemple des transistors IGBT, avec des rails de tension variable, il n’y a pas de dissipation de chaleur en absence de signal. Quand il n’y a pas de signal, il n’y a pas de tension. Dans un classe AB simple, les rails sont immuables, toujours en position +/- admettons 30 volt, alors que là, les rails changent de valeur. Quand il n’y a pas de signal, disons pour simplifier qu’il n’y a pas de rail. C’est une topologie simple mais très bien trouvée. Depuis quatre ans chez Meyer, on peut parler d’un concours de simplification.
SLU : La Mina a ouvert la voie ?
Marc de Fouquières : Oui d’une certaine façon, mais elle ne peut pas être comparée pour autant car elle dispose d’un étage analogique sur l’amplification.
Un détail du rigging du Leopard faisant intervenir une action devant et derrière en fonction de l’angle recherché
SLU : Le filtrage du Leopard reste analogique ?
Marc de Fouquières : Non, le traitement du signal est numérique. Ce sont les mêmes processeurs que ceux présents dans les Galileo. La seule boîte qui garde 100% d’analogique est la Leo-M. A partir de la Lyon on rentre dans une nouvelle ère où, grâce au traitement numérique, on parvient à faire des choses qui sont impossibles en analogique.
SLU : Le guide d’onde de la Leopard bénéficie de l’expérience acquise pour les deux autres enceintes de la gamme Léo ?
Marc de Fouquières : Oui absolument. Le moteur 3 pouces est raccordé à un adaptateur manifold retravaillé, celui-là même qui permet de créer le front d’onde isophase et notamment en utilisant des logiciels de décomposition par éléments finis. Le résultat est une amélioration du couplage entre deux haut-parleurs qui sont forcément séparés de plus d’une longueur de sortie de trompe, ce que l’on appelle le coefficient de remplissage. Cela limite les interférences au pied du stack ou en dehors de la zone de couverture mais proche de celle-ci.
Sans toroïdal et tour de reins, ça sonne ?
SLU : As-tu pu écouter cette nouvelle tête ?
Marc de Fouquières : Oui bien sûr. Des gens de chez Meyer sont chez Dushow dans notre studio depuis quelques jours, j’ai donc pu l’écouter et la mesurer dans tous les sens.
SLU : Et alors ?
Marc de Fouquières : Ca mesure bien et ça sonne très bien, évidemment. On sent exactement ce que l’on perçoit sur le Lyon et le Leo, à savoir une incroyable capacité dynamique liée sans doute à la capacité qu’a l’alimentation à délivrer des tensions instantanées faramineuses, et comme les étages de puissance derrière suivent, cela donne un son très percussif. Même si le régime moyen consommé n’est pas très élevé, la musique n’étant faite que de ça (de crêtes), le Léopard s’inscrit donc parfaitement dans la ligne des produits que Meyer a toujours fabriquée, conçus pour faire de la musique et pas du bruit.
SLU : En parlant de gamme et de positionnement au sein de celle-ci, comment se situe le Leopard. Est-ce que par exemple le Lyon rend 3 à 4 dB au Leo et le Leopard en fait autant avec le Lyon ?
Marc de Fouquières : Il faut regarder dans le MAPP Online. La différence entre chaque enceinte est légèrement supérieure mais à l’écoute et à la mesure, le Leopard a beau être une toute petite enceinte, il remplace avantageusement le Mica tout en étant deux fois plus petit en face avant. Le médium-aigu notamment est même un petit peu supérieur à celui reproduit par le Mica. Seul le milieu du grave est à peine en retrait mais comme c’est la partie du spectre que tu vas soulager en additionnant des boites, le problème est réglé. Meyer a par ailleurs fait le choix d’avoir des courbes de pré-conformation sur les enceintes. Le but n’est pas qu’elles apparaissent droites dans MAPP online, quelque chose qui n’intéresse personne car en plus il n’y a que moi qui regarde MAPP online (rires !!) mais bien qu’assemblées par 6 et alimentées en signal, elles sortent une belle courbe avec de l’énergie parfaitement exploitable et allant de 63 à 20 kHz, oui j’ai bien dit de 63. On descend un tiers d’octave plus bas que des Mica (qui en plus disposent de HP de 10 pouces contre des 9 NDR).
18 pouces et deux bobines
Le sub 900 LFC et son imposante armature de levage. Rien de bien nouveau ici, c’est du robuste.
SLU : Comment se marie le 900 LFC ?
Marc de Fouquières : Tu l’ajoutes au sol, un par côté et c’est déjà bien assez pour tout faire.
SLU : Meyer semble, pousser le montage en tête de ligne et par deux. 6 Leopard et deux 900 sur un moteur d’une demi-tonne.
Marc de Fouquières : Bien sûr, je recommande aussi l’accroche quand c’est possible, mais la difficulté aujourd’hui est que les utilisateurs veulent des subs en l’air et au sol et en faisant cela, il se créé des interférences.
Si toutefois on devait utiliser des subs accrochés et d’autres stackés, je recommande de les joindre par en bas en faisant une colonne démarrant depuis le sol, une solution qui a le mérite d’être la moins interférente et la plus efficace. Ce n’est que mon avis personnel quand cela est possible car on sait tous que la scénographie prend toujours le pas sur le son et non l’inverse.
Un stack potentiellement très bruyant car raccordé…
SLU : Il semblerait à la lecture des rares infos aussi liminaires que préliminaires que le HP de 18 pouces équipant le 900 LFC est tout nouveau car disposant de deux bobines séparées et donc de deux amplis…
Marc de Fouquières : Oui, apparemment c’est comme ça que ça fonctionne, c’est ce que l’on m’a laissé entendre mais ici encore, n’ayant pas démonté, je ne peux le confirmer. Je sais en revanche que cette technologie permet d’avoir des courants très élevés et en particulier permet d’employer un HP très peu résistif, d’où l’idée d’avoir deux bobines qui permettent de multiplier par deux la quantité de courant, sans être obligé de créer un ampli capable de supporter le court-circuit.
SLU : C’est donc réellement un nouveau HP comparé à ceux qui équipent le 1100 LFC…
Marc de Fouquières : A mon avis, il doit certainement en retenir la masse magnétique qui est superlative. Le 18 pouces du 1100 ressemble à tous les HP du monde, pèse comme tous les HP du monde mais en lieu et place d’un aimant en ferrite il embarque le même en néodyme. Je n’ai pas mesuré le facteur de force que tu peux en sortir mais il doit être démentiel.
Invasion de Leopards
SLU : A-t-on une idée de la date des premières livraisons de ces deux nouveautés ?
Marc de Fouquières : On devrait avoir les premières enceintes vers la dernière semaine de juin mais Meyer risque d’être un peu à la peine car le succès semble être au rendez-vous.
SLU : Il y a des affaires à faire chez Dushow pour écouler vos stocks de Mica !
Marc de Fouquières : On s’en sert encore donc, dans cette période de transition entre ces deux systèmes, la réponse est non ! On a déjà tout loué donc on ne va pas les vendre maintenant (rires !).
Martin Audio a dévoilé à Prolight + Sound une nouvelle gamme d’enceintes coaxiales conçues pour l’installation, la série CDD TM, qui se compose de six modèles deux voies large bande, du 5’’ au 15’’, plus quatre subs CSX du simple 12’’ au double 18’’. Les points forts de cette série sont d’une part la technologie coaxiale avec le guide CDD, Coaxial Differential Dispersion, et d’autre part une ébénisterie en composite haute résistance, l’UPM Formi.
Tous les membres de la gamme CDD Martin Audio avec un des quatre subwoofers CSX
La technologie CDD cumule les avantages du montage coaxial et s’affranchit d’un des ses inconvénients. Le principal avantage du système coaxial réside dans la bonne sommation, sans interférences, des ondes en provenance des deux transducteurs, LF et HF, au voisinage de la fréquence de raccordement du filtre mais l’inconvénient principal est le rétrécissement de la couverture avec la fréquence, le système devenant plus directif dans les hautes fréquences.
Le système CDD, Coaxial Differential Dispersion, permet d’obtenir une couverture plus homogène, sans zone d’ombre, que ce soit à proximité de l’enceinte ou en s’en éloignant. Pour une couverture équivalente, la série CDD permet donc d’utiliser moins d’enceintes, avantage indéniable en installation où par ailleurs la discrétion s’impose.
Le modèle CDD15, 15’’, grille amovible ôtée.
L’ébénisterie en UPM Formi, un composite polymère-fibres naturelles de cellulose, fournit une excellente rigidité, un bon amortissement, avec une masse plus faible. Cela permet d’obtenir facilement une ligne galbée par moulage. Les enceintes de la série CDD sont disponibles en finition noire ou blanche en standard, mais sur commande toutes les teintes RAL peuvent être demandées.
Avec la rotation du guide d’ondes, les enceintes peuvent être exploitées à l’horizontale comme à la verticale, soit avec un pied de fixation orientable, soit avec une lyre. Toutes les enceintes de la série présentent une impédance de 8 ohms en filtrage passif. Exception à la règle, le petit modèle 5’’ est réalisé en ABS.
Le modèle 15’’, CDD15, met en œuvre une compression à gorge 1,4’’ (diaphragme 3’’ en titane) sur guide CDD en montage coaxial avec un 15’’ longue élongation à bobine 3’’. Les deux transducteurs partagent le même aimant ferrite. Il couvre la bande 55 Hz- 18 kHz à +/- 3 dB, accepte 400 W AES (1600 W crête) et peut délivrer un niveau crête de 132 dB.
En vente depuis septembre 2014, TC Group n’aura pas attendu longtemps avant de trouver un repreneur. C’est MUSIC Group qui décroche cette pépite de l’audio Pro et renforce ainsi sa position et son portefeuille de marques historiques. L’accord signé va être finalisé dans les tous prochains jours. MUSIC Group a annoncé le 30 avril 2015 l’acquisition de TC Group, un des plus importants groupes de l’industrie de l’audio pro.
Disposant de son siège social au Danemark et de bureaux dans le monde entier, TC Group possède et dirige des marques aussi réputées que Tannoy, Lab gruppen, Lake, TC Electronic, TC Helicon et TC Applied Technologies. La vente a été actée et sera effective les jours prochains.
L’arrivée de Tannoy, Lab Gruppen et Lake complète idéalement l’offre Touring de MUSIC Group qui possède déjà des marques telles que Midas, Klark Teknik et Turbosound. TC Electronic et TC Helicon très appréciés parmi les guitaristes et les chanteurs associés à la marque d’amplis guitare à tubes Bugera et à la marque semi-pro Behringer va constituer une offre complète. TC Electronic est aussi reconnu dans l’univers broadcast, studio et mastering avec une position enviable dans le contrôle de niveau broadcast où il excelle. Tannoy quant à elle gagne année depuis année des trophées pour ses produits Hi-Fi ce qui lui vaut une réputation mondiale enviable. TC Group connu pour son goût pour l’innovation franchit une nouvelle étape de son développement informatique avec sa filiale TC Applied Technologies, ses semi-conducteurs et sa recherche avancée dans l’univers réseau et interface.
Uli Behringer CEO et fondateur de MUSIC Group
Uli Behringer CEO et fondateur de MUSIC Group commente : « L’essence même de MUSIC Group est l’innovation, la transformation du modèle économique et le développement dans les nouvelles technologies. Depuis l’acquisition de Midas, Klark Teknik et Turbosound, nous n’avons eu de cesse de rechercher des marques aptes à compléter ce portefeuille prestigieux de consoles, processing et enceintes. Dans cette quête, TC Group nous est apparu comme le partenaire idéal du fait de ses marques mondialement connues, de son capital en inventions et brevets, de sa magnifique réputation et de l’équipe brillante d’hommes et femmes qui le compose. Je suis extrêmement fier de les accueillir au sein de notre groupe. »
L’association de ces marques va permettre à MUSIC Group de poursuivre son expansion dans l’univers professionnel en fixe comme en touring. Uli Behringer ajoute : « Nous allons beaucoup investir afin de positionner les marques du TC Group au sommet, tout comme nous l’avons fait avec Midas, Klark Teknik et Turbosound pour lesquelles plus de 100 millions d’euros ont été consacrés à la construction d’ateliers d’assemblage automatisés, de systèmes de contrôle qualité, de centres de recherche incluant le nouveau Centre d’Excellence dans l’Ingénierie situé à Manchester en Angleterre. » « De la même manière, TC Group va désormais avoir accès à l’ensemble de ressources et de développement dans les domaines de l’ingénierie, de la conception et du positionnement des modèles, de la fabrication, de la gestion des pièces détachées, de la logistique et de la finance. »
Anders Fauerskov, CEO de TC Group conclut par ces mots : « Nous avons été honorés par la présence de groupes prestigieux parmi les finalistes lors de notre rachat, c’est malgré tout MUSIC Group qui nous a séduits grâce à la parfaite complémentarité d’idées dans la stratégie de développement, la synergie entre les deux groupes et la culture humaine et professionnelle proche de la nôtre. Nos équipes sont enchantées de rejoindre MUSIC Group et d’entamer un nouveau chapitre pour TC Group et ses marques prestigieuses. Avec l’ensemble de talents et les ressources du MUSIC Group pour nous porter, nous sommes tous impatients d’entamer une nouvelle période de croissance et d’innovation. »
JB Lighting lance la console lumière Licon 2X. Développée principalement pour les applications live, elle gère 128 univers DMX, et répond à un concept de simplicité car intuitive et rapide à programmer grâce à son interface claire et accessible via le trackball intégré et ses deux écrans de 12,1″ tactiles haute résolution et motorisés sur 90°.
La nouvelle console du fabricant allemand est capable de gérer 65 536 canaux DMX soit 128 univers ! Pour cela, elle est équipée de huit connecteurs XLR5 permettant de contrôler 4096 canaux DMX et 2 sorties RJ45 : une pour l’ArtNet et l’autre pour le JBNet. En plus des deux connecteurs permettant de brancher 2 lite-light optionnelles, un strip led surmonte toute la largeur des deux écrans et éclaire la totalité de la surface de travail.
JB Lighting Licon 2X
La partie logiciel contient une large banque de projecteurs déjà configurés, et accueille de nouvelles librairies faciles à créer. Elle a également un générateur d’effets avec des patterns préprogrammés, des chasers ou matriçages pour les leds. On trouve une time line graphique permettant de temporiser tous les éléments d’un show. La console est synchronisable via le MIDI, le SMPTE et l’entrée son.
Pour la partie programmation, ce nouveau pupitre est équipé de 208 boutons configurables et silencieux, de 5 roues de paramètres très précises, d’une roue d’intensité et d’une roue de vitesse. Pour la partie restitution, on trouve 24 faders motorisés configurables et protégés contre la poussière. Il y a également 5 potentiomètres rotatifs permettant des accès directs à des canaux DMX et 4 faders complémentaires auxquels on peut attribuer des fonctions spéciales. Grâce au lecteur SSD et à l’optimisation de la partie software, le pupitre démarre en moins de 20 secondes. Au niveau hardware, on trouve une sortie HDMI pour connecter un écran externe et 6 ports USB pour, par exemple, un clavier ou une clé USB. La Licon 2X est également équipée d’un point d’accès Wifi pour être contrôlée à distance via un Smart phone, une tablette ou une ordinateur portable compatibles Android, Windows, Mac OSX ou IOS.
Cette Licon 2X constitue une des surprises de ce salon. Avec un prix annoncé autour de 10 000 euros, elle possède un niveau d’équipement très complet et une partie software intuitive dans un format compact qui lui permettra de se glisser dans toutes les régies. Le marché des pupitres lumière est en plein essor avec de nouveaux produits de plus en plus performants et très bien équipés. JB Lighting est bien placé.