Qui a dit que le spectacle vivant n’a pas le vent en poupe et même un gros spinnaker pour bien le capter ? Certainement pas la CFDT qui a décidé de renouveler les pratiques syndicales en offrant pour le 1er mai, une journée forum & ateliers à l’INSEP de Vincennes, ponctuée de tremplins et de trois belles affiches sous chapiteau le soir.
Nexo était de la partie avec son système phare, le STM, déployé par Melpomen. SLU vous raconte le tout.

Pour vous faire faire la visite guidée de l’événement, nous avons choisi de faire parler 5 intervenants. Jean-Jacques Vias ne se présente plus. Il est directeur commercial de Nexo et intarissable quant à ses produits.
Damien Gourbère, ingé système en charge de l’accueil au WTF nous décrira par le menu l’installation technique dont il s’occupe pour le compte de Melpomen.
Frédéric Marchal, vieux routier du live, nous décodera le festival et nous racontera les enjeux auxquels il a été confronté.
Et enfin nous dirigerons notre micro vers Véronique Bujard et Sylvain Desoignies qui malgré leur jeunesse, prouvent leur maturité et implication dans le syndicalisme.

SLU : C’est la CFDT qui a organisé et monté cette scène ?
Jean-Jacques Vias (directeur commercial Nexo) : Oui absolument, avec Frédéric Marchal qui s’est occupé de toute la technique et a réuni bon nombre de prestataires. Aujourd’hui je suis ici pour regarder un peu ce que donne ce nouveau festival où Nexo est très bien représenté sur les 4 scènes. De mémoire nous avons du M6, du STM et un beau kit qui a été installé sous le chapiteau principal où vont se produire FM Laeti, Ben l’Oncle Soul et Skip the Use.
Je suis ici pour écouter notre matériel au cours de cette première édition d’un événement qui pourrait être appelé à avoir à nouveau lieu les prochaines années. C’est bon enfant, sympa et ça fleure bon l’esprit du 1er mai.

SLU : Qui sont les prestataires ?
Jean-Jacques Vias : : Il y a Melpomen, Euro Backline, JBL Sonorisation et Watt’s.

SLU : Parles-nous un peu de la grosse config du chapiteau
Jean-Jacques Vias : : Nous avons 9 M46 par côté avec leur renfort de grave B112 et, posés au sol en configuration cardioïde, 9 S118 en trois stacks de 3 de haut, la colonne centrale étant inversée à 180°. Le tout est amplifié par nos NXAmp 4X4 en réseau Ethersound, une belle installation très bien dimensionnée à la taille de la salle.
9 boîtes cela forme déjà une belle antenne qui permet d’avoir un très bon contrôle de directivité dans le grave et se jouer de l’acoustique difficile des chapiteaux. Lors de la balance de Skip the Use et à chapiteau vide, le son était extrêmement précis et clair. Je suis convaincu qu’il va en être de même ce soir.
Une pluie de Nexo
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SLU : Oui, tout semble rouler !
Jean-Jacques Vias : : J’espère que cet événement va être reconduit les prochaines années. Les gens de la CFDT qui en sont à l’origine semblent le dire et vouloir aller au-delà du coup d’essai. Ca ne dure qu’une journée du matin au soir et ça permet aussi à des groupes moins connus de se produire dans l’espace jeunes sur des petites scènes bien équipées.
La grosse scène sous chapiteau est équipée et gérée par Melpo, les petites scènes Jeunes Espoirs, Jeunes Talents c’est Euro Backline en M6, LS18 et NXAmp. Pour toute la partie conférences, c’est Watt’s qui est à la baguette aussi en M6 et CD18, ce qui démontre une fois encore la polyvalence du matériel et des M6 qui passent de la simple voix au groupe de rock.

SLU : Le STM est donc cantonné à l’espace le plus grand…
Jean-Jacques Vias : : Oui, le couple M46 et S118 est quand même dédié à des zones d’audience grandes à très grandes, ça ne sert à rien de mettre des enceintes surdimensionnées dans des petits lieux, ce n’est pas un bon critère économique non plus.

SLU : Et le M28 alors ?
Jean-Jacques Vias : : Oui effectivement, il aurait pu être déployé, mais vu la configuration du STM et vu la ligne, on amorce directement juste derrière les crash barrières, il y a une Geo S1230 posée sur les subs et qui n’est même pas allumée du fait de la configuration des lieux. Le premier M46 suffit et faire jouer les deux enceintes n’apporte rien.
SLU : Qu’est-ce que le S118 apporte comme avantages ?
Jean-Jacques Vias : : Celui d’être un objet petit et donc de pouvoir être assemblé en cardio de nombreuses façons. On l’a conçu au format camion afin d’en mettre 4 dans la largeur. On peut l’assembler très simplement en cardio 1 pour 1, 2 pour 3, du side to side, du back to back, tous les modes de directivité cardioïde sont possibles. Cela donne une grande latitude au prestataire. L’omni est bien entendu aussi possible.
SLU : Quel montage a été choisi pour ce soir ? On dirait un 2 pour 1…
Jean-Jacques Vias : : Oui c’est ça, un 2 pour 1 avec le sub arrière au centre, un montage assez intéressant. Les 118 sont empilés par trois donc chaque ensemble a deux fois trois subs droits et les 3 centraux inversés. Le NXAmp gère cette configuration.


SLU : Tu as donc un canal d’ampli par caisson.
Jean-Jacques Vias : Non, on bridge deux canaux du contrôleur et on prend 3 subs en parallèle. Il y a donc 3 lignes qui attaquent les trois ensembles de subs. Un NXAmp et demi en somme. Pour le STM c’est aussi très simple. Un NXAmp alimente 6 modules, quels qu’ils soient. Pour tout ce qui est section basse et sub, on bridge deux canaux et pour le médium et l’aigu on a un canal qui va pousser le médium et le dernier l’aigu. Il faut se rappeler que chez Nexo un module est soit un M46 soit un B112.
Calage et Accueil

Place à présent à Damien Gourbère en charge du système et de l’accueil pour le compte de Melpomen.
SLU : Tu dois avoir sacrément l’habitude de caler du Nexo chez Melpo…
Damien Gourbère : Oui bien sûr mais nous n’avons pas que cette marque. Depuis quelques années nous disposons aussi d’un parc L-Acoustics donc on travaille les deux et on n’a aucun souci à passer de l’un à l’autre. Chacun a sa couleur que l’on respecte.
SLU : Comment as-tu réglé le système ce soir, quels étaient les écueils à éviter ?
Damien Gourbère : On avait le choix entre deux presets. On avait la possibilité de couper les B112 à 85 Hz mais on a choisi de faire un petit overlap, donc on va à 120 Hz avec la M46 qui est aussi coupée à 120. On se retrouve avec beaucoup de bas qui est ensuite corrigé à l’égaliseur. Nous avons fait ce choix pour avoir un système un peu riche. La phase tête sub était presque bonne telle quelle, j’ai juste fait un offset sur les subs de 2 millisecondes et on est parfaitement en phase.
SLU : Il n’y a pas un peu beaucoup de boîtes pour la jauge ?
Damien Gourbère : C’est toujours confortable d’avoir de la réserve, ce qui est le cas ce soir. Pour le moment à salle vide la toile se comporte assez bien, on verra ce soir avec du public. Ce n’est pas si difficile que ça.

SLU : Comment trouves-tu le STM en général ?
Damien Gourbère : J’aime bien. Il y a une bonne marge de puissance et de la réserve. On a toujours de bons retours. Depuis deux ans qu’on accueille avec le STM, les gens repartent avec le grand sourire. C’est très rare de tomber sur des gens avec un apriori négatif. Je trouve que c’est un très bel outil, en plus facile à monter et bien pensé.
SLU : D’un point de vue de sa couleur, comment le trouves-tu ?
Damien Gourbère : Pour faire simple, c’est du Nexo avec du grave. Le STM corrige totalement la réputation de brillance précédente. En plus il n’est pas ampliphage. Pour cette prestation j’ai deux dollies de 6 NXAmp, une par côté. Chaque ampli prend trois M46 et trois B112.
SLU : De quel analyseur te sers-tu ?
Damien Gourbère : De Flux et c’est français ! Il sert au calage, à la mise en phase et à la mesure. Il est assez simple et convivial. Il faut juste que j’achète la licence multi-micros pour arriver à faire des mesures plus intéressantes.


SLU : C’est ton outil perso ?
Damien Gourbère : Oui. Soft, ordinateur, carte son et micro. On va dire que ça fait partie du packaging ingé système.

SLU : Vous allez tourner avec deux Yamaha PM5D entre face et retours. Comment attaques-tu le système ?
Damien Gourbère : Au travers des deux LM26 Lake que tu vois dans le superbe control rack de Melpo. C’est par leur biais que je matrice mes sorties vers le système. Après je pars avec deux fibres en Ethersound via des switchs D-Link. Notre liaison est donc redondée. La traversée de scène est aussi faite en fibre. L’avantage de cette configuration est de disposer d’un VLAN supplémentaire. On va pouvoir travailler avec nos amis de la lumière et passer leur réseau dans le nôtre, c’est chouette.
SLU : C’est fréquent de partager un réseau numérique chez Melpo ?
Damien Gourbère : Oui de plus en plus. Dès qu’on peut, on le fait.
Un rack d’effets bien garni
SLU : Pour revenir au son, que fournissez-vous aux mixeurs des trois artistes en termes d’effets ?
Damien Gourbère : Une M3000, une PCM 96, 91 et 70, un Eclipse, un D-Two et un Avalon AD2044 sur les masters. On a pris toute la palette, entrée, fromage et dessert (rires !)

SLU : Le calage plaît ?
Damien Gourbère : Oui, avec les petites corrections que chaque mixeur a fait et mis en mémoire. On verra ce soir à salle pleine s’il faut retoucher quelque chose.
SLU : Au niveau de ton calage, le chapiteau te pousse à effectuer certaines actions spécifiques ?
Damien Gourbère : Oui, on a adouci le plus possible dans le bas médium pour ne pas trop exciter le chapiteau. Entre 100 et 160 Hz pour faire large. Ca tourne un peu à 140 Hz, il faut être vigilant. Ca fait 8 mois que je travaille en salle, l’hiver est presque fini, à moi le champ libre ! (rires). J’ai parlé avant avec Manu Guiot qui mixe Skip the Use. Il a mis au point des ballons qui atténuent les résonances dans des lieux comme par exemple les chapiteaux. L’idée paraît bonne et il a breveté ses ballons.

SLU : Vous mélangez ears et wedges ?
Damien Gourbère : Oui, on suit les demandes des fiches techniques. En ears on a des liaisons en Shure et Sennheiser et pour les wedges on a fourni des Nexo 45N12, des modèles acclamés à juste titre.
SLU : Les deux S1230 sur les subs sont off, vous utilisez quoi pour déboucher les premiers rangs ?
Damien Gourbère : On a 6 PS8 et ça fait le job.
Le décret tient bon !
SLU : En termes de niveau, on va être comment ce soir ? On considère qu’on est en plein air ou en salle sous un chapiteau ?
Damien Gourbère (le sourire aux lèvres NDR) : Ohhh…moitié moitié (rires !) Sérieusement on va déjà essayer de respecter la législation. On va être autour de 102 dBA avec Skip the Use et un peu moins avant avec Ben et FM Laeti.
SLU : On commence à le voir souvent le STM !
Damien Gourbère : Ahh oui, ça vend bien et comme ça marche bien aussi, ça ne peut que continuer. J’aime bien la modularité de ce système. Si tu as des problèmes de poids, tu peux par exemple l’accrocher sur deux points, les têtes devant et à 4 mètres derrière les basses en délai fixe. Il faut réfléchir différemment avec le STM. Tu peux même monter en double basse pour les grosses, les très grosses jauges et là, je peux te dire que le grave est terrassant avec une banane énorme. Si tu montes des lignes en 24 têtes par côté en double bass, tu satisfais sans problème les américains et leurs stadiums.
SLU : Quel est ton statut ?
Damien Gourbère : Je suis intermittent. Cela fait 10 ans que je travaille pour Melpomen et ce sont eux qui m’ont formé.

Fredéric Marchal, le scénographe chouchou de la CFDT
SLU : Fred, quel est ton rôle ?
Fred Marchal : Je suis scénographe et j’accompagne la CFDT à de nombreux niveaux sur cet événement. Je collabore par ailleurs fréquemment avec ce syndicat lors d’autres opérations, des petites comme des grosses, mais surtout les événementiels.
Véronique Bujard (secrétaire générale CFDT en charge de com événementielle)
Véronique Bujard : Dès que nous avons besoin des compétences d’un régisseur et d’un scénographe pour des événements, on pense à Fred Marchal et à Watt’s. Il parvient à comprendre les attentes du client et à se caler dessus tout en restant force de proposition.
SLU : Qui a eu l’idée de ce festival ?
Véronique Bujard : La CFDT. Nous voulons nous démarquer des autres syndicats en ne participant pas à l’habituel défilé et en créant un événement qui nous apporte du sang neuf, des jeunes. Si on continue avec les anciennes méthodes, on va s’effondrer et ces mêmes jeunes se retrouveront sans personne pour défendre leurs droits. Nous leur apportons ici de nombreux ateliers pour les sensibiliser au monde du travail et de l’entreprise. Pour ce faire nous avons 6 espaces culturels et 2 scènes musicales. La grosse scène va recevoir les 3 têtes d’affiche entre 19:30 et 23:30.
Fred Marchal : Notre collaboration est bonne car il y a une question de sensibilité et de confiance. On se connait bien, ce qui me permet de gérer les budgets mais aussi de concevoir des prestations efficaces et sans gros délires, sans besoin d’avoir recours à l’étape « agence de com ».
SLU : Vous travaillez en direct ?
Fred Marchal : Oui absolument.
Véronique Bujard : Tout l’aspect graphique et créatif est géré en interne par des équipes de la CFDT et la partie technique, artistique ou par exemple la location du chapiteau est du ressort de Fred.
SLU : Quel est le budget d’un événement comme le Working Time Festival ?
Fred Marchal : Raisonnable, sans délirer. Skip the Use par exemple n’est pas un groupe gratuit mais on a souhaité se donner les moyens de répondre aux envies des jeunes. On a voulu donner un signe fort.
SLU : Qui finance cette opération ?
Véronique Bujard : C’est la CFDT qui a tout financé sans aucune aide et c’est vrai qu’il s’agit d’une grosse opération. On fait très attention à ce que l’on fait puisqu’il s’agit de l’argent des adhérents.
SLU : Vous vous êtes inspirés d’un festival existant ?
Fred Marchal : L’année dernière au démarrage du projet, on s’est un peu immergé dans Solidays pour analyser les points positifs et pouvoir s’en inspirer et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles nous avons retenu Melpomen.
JBL et Euro Backline. Petite taille, grands services

SLU : Qui s’occupe des lumières ?
Fred Marchal : C’est JBL Sonorisation, un prestataire d’Orléans, des jeunes que j’ai découvert depuis peu et qui ne sont ni usés, ni rincés. Ils ont ce côté positif des boîtes de province, la polyvalence et la débrouillardise. Ils sont amoureux de leur matériel et ils forment des équipes cohérentes assez éloignées de celles composées à la va-vite qu’on croise souvent. Certains n’auraient pas pris le risque de confier les lumières à une boîte qui n’a pas la réputation des ténors du métier, moi oui.
JBL Sonorisation a en plus investi dans un camion scène à 300 000€, dispose de bon matos et dès lors que les fiches techniques sont respectées, je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas tenté le coup.
Euro Backline par le biais de Thierry Rouet prend en charge le backline mais aussi un peu de son. Melpo nous a mis une super équipe avec un excellent régisseur plateau et ma femme s’occupe de la régie artistes. Elle a repris pour l’occasion et tout roule car ce métier c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas !
SLU : Qui est le fournisseur du chapiteau ?
Fred Marchal : Les Chapiteaux de Paris car ce sont les seuls à offrir une clearance importante.
SLU : D’autres prestataires ?
Fred Marchal : Oui, un qu’on ne cite pas assez souvent, Prog Event. Il est spécialisé dans les festivals et fournit tous les trucs compliqués à gérer comme l’énergie, les crash barrières, les crash bar, les clôtures hautes Heras ou les talkies. Tout ce qui n’est pas du son et de la lumière.
SLU : Vous existez depuis quand ?
Renan Garnier (fondateur et gérant de la société Prog Event avec Laurent Legeay) : Depuis 2009. Nous sommes deux à la tête de la boîte qui est située à St Pierre des Corps et à Rennes et comme on collabore souvent avec JBL Sonorisation, on a une bonne synergie avec eux. On fournit toute sorte de matériel pour l’événement.
Fred Marchal : : Cette boîte est l’exemple typique de la société de province efficace, attachante et dans laquelle on sent pulser l’esprit d’entreprise, quelque chose qui fait défaut chez les gros prestataires.
SLU : On te sent attaché à donner leur chance aux petites structures vis-à-vis des grosses boîtes
Fred Marchal : Je ne suis pas très à l’aise avec les gros car ce métier est avant tout fait de proximité, de contact, de réussite où l’on n’a pas le droit à l’erreur. Connaissant les très grosses boîtes, on se rend compte facilement que leur seul but est économique et ne vise que la rentabilité.
SLU : Melpo n’est pas une « petite » société…
Fred Marchal : Non, mais elle est loin des mastodontes nationaux à 50 M€ sans parler des boîtes étrangères encore plus grosses et qui arrivent aussi. Je ne veux pas tomber là-dedans aussi parce que le discours de la CFDT sur l’entreprise est empreint d’humanité donc il est hors de question de privilégier une mentalité ou même un groupe financier. Place au cœur de métier.
La CFDT, show devant !
SLU : Tu as quelle fonction et quel rôle dans le cadre du Working Time Festival ?
Sylvain Desoignies (secrétaire confédéral en charge de la revendication en direction des jeunes ) : Je suis chef de projet. Comme le mouvement syndical connaît des difficultés de pyramide des âges et de renouvellement générationnel, il faut renouveler les pratiques et jouer aussi la carte européenne des jeunes. Ils ne vont plus dans les cortèges et disent que le syndicalisme c’est has been, donc nous allons vers eux. On a décidé de nous remettre en question et le Working Time Festival est un des moyens d’y parvenir et de casser les codes du syndicalisme. Ce n’est pas notre rôle d’organiser des concerts mais d’abord on peut le faire, et si cela contribue à renouer le dialogue avec des futurs adhérents, pourquoi pas. Enfin on ne choisit pas les artistes au hasard.
SLU : Vous êtes combien en tout à accueillir les jeunes sur les différents stands et ateliers ?
Sylvain Desoignies : En comptant large, plus d’une centaine. C’est un rassemblement confédéré de la CFDT, ce qui permet de mobiliser du monde spécialisé capable de bien répondre à toute sorte de sollicitation. Ce genre d’événement permet aussi de faire bouger la maison !
SLU : Le nom Working Time Festival, WTF est un peu à double sens…
Sylvain Desoignies : Totalement et cela est pleinement assumé. WTF chez les jeunes dont je suis, signifie aussi et surtout What The Fuck, ce qui peut être traduit par –C’est quoi ce bordel- et notre hashtag marche très fort. Les jeunes avec qui on parle sont ravis de passer ce premier mai avec nous. Qu’ils soient militants, salariés ou simples visiteurs, ils ont pu avoir accès à Laurent Berger, notre secrétaire général qui se balade de stand en stand.
SLU : Vous avez une idée du nombre de visiteurs qui devraient venir à votre festival ?
Sylvain Desoignies : Oui, entre 2500 et 3000. Le temps pluvieux et le fait que ce soit une première n’a pas joué en notre faveur. Enfin le fait d’être hôtes de l’INSEP, un établissement d’état, ne nous a pas permis d’ouvrir des caisses au public et cela a réduit les participants aux seules personnes cooptées par un contact CFDT. On a été aussi assez discret car une telle programmation pour 10 €, aurait généré une émeute et surtout on voulait établir un contact privilégié avec les participants et ne pas avoir que des fans de musique. L’INSEP nous a donné plein d’avantages dont une grande capacité, la proximité avec Paris et les liens historiques entre sport et syndicalisme.
On loue les différents espaces et sommes ravis de notre choix. On avait pensé à la base nautique de Jabelines mais c’est trop loin, le Parc Floral trop petit, et les hippodromes de Paris beaucoup trop grands, sans parler des coûts. On partage les lieux ici avec les sportifs qui, malgré notre présence, continuent à s’entrainer. En tous cas merci d’être venu nous voir et qui sait, peut-être avez-vous une section CFDT chez vous… Comment sont vos conditions de travail, parlez m’en (rires !)
SLU : Nous sommes une petite équipe et on bosse sept jours sur sept !
Sylvain Desoignies : Ohhh, il faudrait jeter un œil sur la convention collective ! (rires !!)
Conclusion
Inattendu et franchement novateur de la part d’un syndicat de travailleurs, le WTF mérite pleinement le succès d’estime dont il a bénéficié pour sa première édition et va sans doute être reconduit tant la formule réussit le pari d’attirer les jeunes et de montrer un autre visage du syndicalisme. Techniquement le tout a été rondement mené avec, festoche oblige, une superbe cohésion entre professionnels et bénévoles.
Nous le savions déjà, le STM signe avec le 45N12 le renouveau de Nexo et son retour en force non seulement en France mais aussi à l’international, surtout quand il est placé entre de bonnes mains ce qui était le cas pour cet événement. Pendant les balances, chapiteau vide, le son était bien plein, pas agressif avec un bas médium et des basses propres, un système bien calé pour la configuration, sans exciter les structures, bravo Nexo et Melpo.
Cet article nous permet enfin de rendre un dernier hommage à Matthias Larrieu, l’ingénieur du R&D de Nexo qui a perdu la vie début juin et qui a brillamment participé à l’éclosion du STM et du 45N12.
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