Le KAN 200 présente une grande souplesse pour un dispositif de diffusion !
Le KAN 200 de K-array également dénommé anaconda, vu sa ligne serpentiforme, est un système line array assez particulier. Chaque module flexible de 2 m est constitué de huit transducteurs Néodyme de 1 pouce protégés par des bagues métalliques. On peut cascader jusqu’à 16 modules pour une longueur totale de 32 m grâce au deux connecteurs speakon NL4 placés à chaque extrémité d’un KAN 200.
Ce diffuseur acoustique d’un genre nouveau a été développé dans le but de satisfaire aux installations où une enceinte traditionnelle ne peut pas être utilisée pour des raisons d’esthétique ou d’encombrement voire de camouflage.
Les connecteurs NL4 spéciaux situés aux extrémités autorise une mise en cascade aisée.
Un module supporte une puissance AES de 150 W pour une impédance nominale de 64 ohms. La réponse en fréquence du système s’étend de 150 Hz à 18 kHz et la sensibilité de 86 dB (1 W /1 m) permet d’obtenir un SPL max pour un module de 96 dB. La structure très souple mais robuste adoptée offre une protection IP55; le KAN 200 peut donc être placé en extérieur. Sa directivité verticale est de 10° avec une ouverture horizontale de 160°, ce qui répond bien aux exigences d’exploitation des diffuseurs en ligne.
Les presets de filtrage et d’égalisation sont disponibles sur les amplis de la série KA ou bien sur les caissons de renfort de grave de la série MKT qui le complèteront utilement dans une configuration pleine bande.
Destiné aux studios, home studios et aux DJ, le système bi-amplifié S1 de Flare Audio est conçu à l’aide de technologies et de méthodes de mesure avancées et revendique une précision exceptionnelle dans la reproduction sonore.
Présenté pour la première fois en janvier, le système S1 de Flare Audio est le premier né de la série « Space ». Il exploite deux transducteurs dotés d’aimants au Néodyme : un de 6,5 pouces (16,5 cm) avec amplificateur de 125 W et un de 1 pouce avec amplificateur de 50 W.
Il est inclus dans un coffret réalisé à partir de pièces en aluminium de qualité aéronautique, usinées dans la masse par des machines à commande numérique. Le transducteur de medium a une pièce de phase en aluminium, et le transducteur d’aigu est couplé à un guide d’ondes orientable par rotation et dispose de diverses options de dispersion. Le Space S1 mesure 200 x 320 x 130 mm et pèse 10 kg. Il couvre la bande de fréquences de 125 Hz à 32 kHz.
Conçu comme une enceinte de référence, le S1 revendique une « immédiateté » du son avec transparence et finesse de détail. Contrairement à la plupart des systèmes, il ne cherche pas à lutter contre les résonances néfastes et les réflexions à l’intérieur du coffret par une conception particulière du coffret ou un amortissement interne, ou à les masquer par un traitement numérique. Il est naturellement exempt de résonances internes. Dénommée « Intégrité de la forme d’onde » (Waveform Integrity, Wi), la méthode de mesure exploitée pour la conception se fonde sur l’analyse des différences entre le signal électrique fourni à l’enceinte et le signal acoustique, collecté par un micro de mesure à haute résolution, dans le domaine temporel. La série Space doit bientôt être complétée par le système X5, destiné au spectacle vivant, doté d’un très bon rapport taille/puissance.
Pour plus d’informations : www.flareaudio.com Notamment pour y consulter les white papers: « waveform integrity and sound propagation » et « waveform integrity testing ».
Le cours du Néodyme continuant à jouer au yoyo, Acustica Beyma a réintroduit la ferrite dans nombre de ses gammes de haut-parleurs et l’intègre même dans les nouvelles familles comme la série PW annoncée à PL&S 2012 et maintenant commercialisée. Nous les avons vus au SIEL sur le stand de Global Trading Services (le distributeur français de Beyma) qui en outre propose une série d’enceintes à sa griffe, bien sûr entièrement équipée en Beyma.
Le 21 pouces Beyma 21PW1400Fe à moteur ferrite sur le stand GTS au SIEL.
Les 21PW1400Fe et 18PW1400Fe (1400 W AES), respectivement 21 et 18 pouces, en châssis aluminium, sont destinés à équiper des subwoofers de haute efficacité. Ils mettent en œuvre le nouveau système de ventilation breveté « Malt Cross » et la technologie propriétaire MMSS (Mechanical Mirror Suspension system) qui, associés à la bobine 4 pouces (100 mm) interne-externe permettent à ces HP de supporter 2800 W crête en réduisant considérablement la compression thermique et en augmentant la plage de fonctionnement linéaire. Ces woofers supportent une excursion limite (XDamage) de +/- 55 mm et un XMax de +/-10 mm (régime linéaire) avec une longueur de bobine de 25 mm (hauteur d’entrefer de 12 mm). Leur efficacité atteint 2,71% et 2,83 % respectivement pour le 18 et le 21’’, ce qui conduit à une sensibilité de plus de 98 dB SPL (1 W @ 1 m) sous l’impédance nominale de 8 ohms.
La série d'enceintes GTS. En bas le sub GTS218 SB.
La gamme d’enceintes GTS est constituée de quatre modèles 2 voies en 8, 10, 12 et 15’’ toutes équipées d’une chambre de compression Beyma à gorge 1’’ sur guide à directivité constante pour le haut du spectre, les GTS8 à GTS15. Pour le renfort de grave, trois subs viennent compléter la gamme, les GTS 15SB, 18SB et 218SB, qui, comme leur référence le sous-entend sont des simples 15’’ et 18’’ en bass reflex et un double 18’’ acceptant 1400 W pour un SPL crête de 138 dB. Ces subs sont réalisés avec des HP à longue excursion dans une caisse en multiplis de 18 mm et affichent respectivement une sensibilité de 95, 98 et 104 dB SPL (1 W/ 1 m) pour une réponse allant de 35 Hz à 150 Hz.
Le PB-05 d’Optogate est depuis maintenant trois ans le premier commutateur (breveté) pour microphone à détection de présence d’un intervenant! Il était présenté au SIEL sur le stand NS Distribution en version PB-05D « ducking », 15 dB d’atténuation, bien adapté pour les choristes par exemple.
Le PB-05(D) s’intercale entre le micro et le câble en XLR. Il est alimenté par la liaison fantôme qu’il transmet au dit micro. La détection s’opère par un capteur infrarouge passif et sa distance est réglable entre 15 cm et 1,2 m via un petit potentiomètre fixé sur le dessus du boîtier en aluminium. Avec son rapport signal/bruit de 114 dB (120 dB en position off) sur 150 ohms, il est non intrusif et permet de couper automatiquement le micro (en moins d’une seconde et sans bruit de commutation) lorsque le chanteur (les chœurs) ou l’intervenant n’est pas devant la capsule. C’est toujours cela de gagné en termes de bruit sur le mix sans avoir à paramétrer des noise gates. A l’inverse la commutation « on » s’opère en moins de 200 ms (silencieusement) dès qu’on arrive devant le micro à la distance préréglée et une Led signale la mise en activité.
L’appareil ne consomme que 3,7 mA sur la source fantôme (24 à 48 V) et peut donc cohabiter avec les micros les plus gourmands.
Haliotis, le distributeur français du logiciel Smaart de Rational Acoustics, propose des sessions de formation modulables, étalées sur trois journées, sur le site de Novelty (91160, Longjumeau). Y seront successivement abordées la partie théorique incontournable, des séances de travaux dirigés et l’analyse d’exemples réels.
Smaart est devenu en quelques années une plateforme de mesure acoustique sophistiquée et un outil indispensable à tous les professionnels du son. Mais comme pour tout outil évolué, son utilisation requiert de solides connaissances tant du point de vue des fondamentaux de l’acoustique que de la méthodologie de la mesure. Aussi pour Haliotis, il paraissait indispensable pour distribuer le logiciel leader de sa catégorie de proposer simultanément les informations et formations indispensables à son utilisation.
En mars les sessions se déroulent les 19, 20 et 21 mars. Pour avril, il s’agit des 9,10 et 11 et enfin en mai des 21, 22 et 23. Les formations reprennent en septembre tous les mois jusqu’à décembre. Sont passés en revue le 1er jour, les fondamentaux de Smaart (RTA, spectro, fonction de transfert), le deuxième, les applications de base (pour l’alignement des HP et des systèmes de diffusion, les réglages) et le troisième, l’optimisation avancée avec Smaart (Acoustic tools, etc.).
Sur le site Haliotis (www.haliotis-distribution.fr), outre le programme complet des formations (ainsi que le coût et les modalités d’inscription) et les outils nécessaires, vous pouvez acquérir en ligne une licence de Smaart (la dernière mouture est la V7.4) ainsi que divers équipements connexes (micros de mesure, calibrateurs, carte d’acquisition, …) nécessaires à la constitution d’une plateforme de mesure; vous y trouverez également une version française de la communication de Rational Acoustics et des liens pour accéder aux notices, conseils pratiques, forums.
Les participants aux formations bénéficieront de tarifs préférentiels, s’ils souhaitent acquérir la dernière version du logiciel et d’éventuels outils connexes.
La transmission numérique n’est pas seulement un effet de mode : dans le domaine des micros sans fil, elle permet d’obtenir d’excellentes caractéristiques audio. Comme ses confrères et néanmoins concurrents Sennheiser et AKG notamment, Shure (ALGAM) présentait au Siel ses systèmes sans fil numériques ULX-D dans leurs différentes versions.
Le système de micro sans fil numérique Shure ULXD4 UHF dans ses différentes versions.
Introduite au NAB 2012, la série ULXD offre des performances inégalées en termes de transparence, puisque le signal est numérisé dès le stade de l’émetteur au format 24 bits/48 kHz et transmis numériquement, avec un cryptage AES-256 (commutable) pour en assurer la confidentialité. Il en résulte une bande passante audio de 20 Hz à 20 kHz (dépendante de la capsule microphonique utilisée), une distorsion harmonique inférieure à 0,1 % et une dynamique supérieure à 120 dB (pondérée A) dans un rayon d’action estimé à 100 m en vue directe (plus ou moins selon l’environnement) avec un système automatique de gain garantissant toujours une dynamique optimale. Ces performances inaccessibles pour un système analogique classique à modulation de fréquence rendent inutiles les traitements de filtrage et de compression/limitation à l’émission, qui sont préjudiciables à la qualité sonore. Ainsi, la différence entre liaisons sans fil ou filaires devient négligeable.
L’émission est réalisée dans la gamme UHF, entre 470 et 810 MHz avec des niveaux de puissance de 1, 10 ou 20 mW, diverses options de bandes de fréquence étant proposées pour chaque pays d’utilisation. La plage d’accord (bande de commutation) peut atteindre 64 MHz/72 MHz (selon la région) et 14 liaisons actives peuvent cohabiter sans interférence dans un canal TV de 6 MHz de large, 17 dans un canal de 8 MHz et jusque 60 sur l’ensemble de la bande. Un mode « haute densité » permet de réduire l’encombrement spectral d’un canal de 350 kHz à 125 kHz sans perte de qualité audio, autorisant de la sorte un plus grand nombre de transmissions simultanées sans interférence à l’intérieur d’un canal de télévision, au prix d’une réduction de la portée : 30 m max. Enfin, puisqu’il faut aussi aborder les sujets qui fâchent, la latence (retard) introduite par un tel système est garantie inférieure à 2,9 ms.
De nombreuses possibilités sont offertes. L’émetteur à main ULX-2 peut recevoir diverses capsules (SM58, SM86, SM87A, Beta 58A, Beta 87A, Beta 87C,…) alors qu’une grande variété d’accessoires complète l’émetteur de poche ULX-1 (micros cravate à condensateur, micros sub-miniatures, micros serre-tête et dispositifs pour repiquage d’instruments). L’alimentation utilise deux éléments AA ou une batterie Li-Ion spécifique. L’autonomie annoncée va de 10 à 12 heures selon le type de batterie et le niveau de puissance.
Il existe plusieurs modèles de récepteurs à diversité (deux antennes) adaptés au montage en baie. Le modèle ULXD4, en demi-largeur est mono récepteur, l’ULXD4D comprend deux récepteurs alors que ULXD4Q en inclut quatre, configurables à l’aide d’un afficheur et d’un système de navigation commun. La liaison bidirectionnelle permet d’avoir le contrôle de gain sur le récepteur ainsi que des fonctions de synchronisation (port infrarouge). Les trois modèles sont munis d’un port Ethernet, qui sert seulement pour les fonctions de contrôle sur le modèle mono-récepteur. Sur les modèles à deux et 4 canaux, on trouve un port primaire et un port secondaire susceptibles d’être raccordés à un réseau Dante pour transférer l’audio numérique. Sinon, les signaux sont disponibles sous forme analogique (symétrique) à un niveau commutable (micro/ligne). Les deux circuits d’antennes comprennent un bypass permettant de cascader plusieurs récepteurs dans les grosses configurations.
Signalons qu’un plus petit système sans fil numérique travaillant dans la bande libre 2,4 GHz (8 canaux en simultané), référencé GLX-D pour le récepteur, a été présenté au NAMM 2013 (série SM et Beta Digital).
SSE Audio Group a acquis la société de lumière MES à travers sa filiale Melpomen. Les deux sociétés, MES et Melpomen sont basées à Nantes et Paris et, ces dernières années, ont travaillé intensivement ensemble sur des projets de son et de lumière.
MES Eclairages, créé en 1981, est devenu le leader de l’éclairage scénique et évènements sur l’ouest de la France. Il dispose d’un stock étendu pour la location, y compris des projecteurs motorisés à lampe, à Led, et des systèmes de contrôle. MES installe aussi des systèmes d’éclairage permanents dans des lieux de spectacle.
En 2012, Melpomen, spécialisé dans le son et appartenant au groupe SSE depuis 2001, a décidé de créer son propre département lumière et a recruté pour cela Jérôme Malen. Devant la demande croissante d’une offre de location complètement intégrée, Melpomen a également créé un département vidéo.
Jérôme Malen qui organise l’intégration de MES à Melpomen s’est déclaré ”vraiment heureux que nous ayons pu acquérir MES. C’est une très bonne nouvelle pour nos clients qui auront ainsi un interlocuteur unique pour la son et la lumière et l’accès à une gamme très étendue d’équipements avec une équipe expérimentée”.
Thierry Tranchant, directeur conjoint des deux sociétés, ”Cette évolution est conforme à notre désir initial de diversification lorsque nous avons lancé notre département lumière. Nous avons travaillé avec MES depuis de nombreuses années et, quand cette opportunité s’est présentée, il est logique que nous l’ayons saisie. Notre but, chez Melpomen, reste d’offrir une solution complète son et lumières. Nous allons réaliser une intégration des deux sociétés aussi vite que possible et déplacer l’implantation de MES à proximité immédiate de la nôtre à Nantes comme c’est déjà le cas à Paris”.
Lors du récent NAMM puis sur le stand SCV Audio au SIEL, Soundcraft présentait sa nouvelle série de consoles numériques Si Expression, étudiée pour viser une classe de prix économique tout en offrant la puissance de traitement digne des consoles de plus grand format.
La Si Expression 3 sur le stand SCV Audio au SIEL.
Cette nouvelle série est disponible en trois tailles de châssis, respectivement Si Expression 1, 2 et 3, disposant de 16, 24 et 32 faders et entrées micro symétriques. Toutes trois sont néanmoins capables de mixer jusqu’à 66 entrées par l’intermédiaire des nouveaux boîtiers de scène Mini Stagebox 16 et 32 (16/8 et 32/16 E/S) présentés à la même occasion, ou via les ports MADI ou encore en AES/EBU.
Dans le plus pur style Soundcraft, les nouvelles consoles sont équipées des traitements proposés par les autres marques du groupe Harman, BSS, dbx, Lexicon et Studer, et de nombreuses fonctions professionnelles de haut de gamme. Le puissant processeur embarqué procure un égaliseur paramétrique à 4 bandes, des retards, des gates et des compresseurs sur chaque entrée, un égaliseur paramétrique et un égaliseur graphique à 30 bandes ainsi que des retards sur chaque sortie. Quatre générateurs d’effets stéréo Lexicon sont utilisables simultanément. L’application Visi Remote de Soundcraft permet la télécommande à partir d’un iPad. Des couches de faders assignables à la demande permettent de placer à volonté les contrôles d’entrées et de sorties pour optimiser le mélange des voies les plus importantes avec la signalisation FaderGlow, héritée des consoles Vi, qui éclaire automatiquement de diverses couleurs les faders selon leur assignation.
La console dispose d’une grande variété d’options de raccordement et de cartes d’extension (AES, Firewire/USB/ADAT, AVIOM, CobraNet, Dante, MADI optique ou sur câble CAT5) dont la toute dernière est la carte de liaison BSS Digital Audio Bus (BLU Link) qui permet le raccordement simple et automatique au système de monitoring personnel dbx PMC16.
Quelques autres caractéristiques : – Interface à écran tactile couleur – Mixage jusqu’à 66 canaux – 20 sous-groupes/bus auxiliaires – 4 bus FX – Bus de mélange L, R et C – 4 groupes de mute – Boucles d’insertion assignables à la demande – Intégration du réseau HiQnet de Harman – Emplacement pour carte optionnelle 64 x 64.
Présentés au NAMM 2013 puis au SIEL sur le stand Axente, le processeur de traitement numérique pour systèmes de diffusion i2600 et les ensembles de sonorisation mobiles de la série Safari (Safari 2000 et Safari 3000) se présentent comme des produits astucieux au rapport qualité/prix optimisé.
Le processeur i2600
Le phonic i2600, ici au-dessus d'un ampli i3020 (classe D, 2 x1 kW sous 4 ohms), sur le stand Axente au SIEL
« Professionnal Speaker Management System », le processeur i2600, 2 vers 6, est présenté dans un coffret 19’’ 1 U, avec 2 entrées et 6 sorties XLR symétriques ainsi qu’un accès AES/EBU (entrées). Il permet le traitement et le matriçage de deux canaux en trois voies ou 6 voies en mono, à partir de signaux analogiques ou numériques.
Parmi les traitements disponibles, il offre, outre les indispensables filtres passe-haut et passe-bas de raccordement réglables (jusqu’à 24 dB/octave) sur chaque sortie, un égaliseur sur chaque entrée, configurable en paramétrique à 7 bandes ou en égaliseur graphique à 15 bandes, un égaliseur paramétrique à 4 bandes (fréquences et sélectivité ajustables, ± 12 dB max) sur chaque sortie et un retard finement réglable sur chaque entrée et sortie, jusqu’à 598 ms.
Parmi les autres fonctions intéressantes, citons la commande automatique de gain, les traitements de dynamique pour chaque canal de traitement (compresseur, limiteur, noise gate et expander), ainsi qu’un suppresseur de feedback pour juguler l’effet Larsen et un inverseur de phase commutable sur chaque voie de sortie. L’analyseur temps réel (RTA sur 15 bandes) incorporé facilite par ailleurs les réglages.
Un générateur de sous-harmoniques sur les entrées renforce la réponse dans le bas du spectre. Les réglages peuvent s’effectuer par les commandes de la face avant au-travers de menus ou via un ordinateur connecté en USB et équipé du logiciel fourni. Les réglages peuvent être sauvegardés et rappelés depuis l’ordinateur (jusqu’à 50 réglages dans un seul fichier). Un verrouillage des commandes permet d’éviter les modifications intempestives. Les convertisseurs intégrés offrent une dynamique de 114 dB(A) – 111 dB non pondéré – et fonctionnent à 48 kHz. Les niveaux maxima en entrée et en sortie sont de +16 dBu.
Prix tarif catalogue Axente : 369 euros HT
Les sonorisations mobiles Safari
Les sonorisations mobiles Safari 2000 et 3000 (à gauche).
Les systèmes de sonorisation mobiles Safari, avec poignée rétractable et poignée fixe encastrées dans une caisse en polymère, existent en deux versions : Safari 2000 (200 W) et le tout nouveau Safari 3000 (320 W). Extensibles, ils peuvent aussi se raccorder à des sources externes (micros, lecteurs, instruments) ou à des enceintes extérieures. L’alimentation par batterie interne rechargeable (plomb/acide) autorise une autonomie de 7 et 10 heures selon l’exploitation, grâce à un amplificateur en classe D (160 W RMS pour le 3000, 120 dB SPL crête) et une alimentation à découpage.
Ils exploitent un transducteur d’aigu à chambre de compression de 1 pouce en titane et un haut-parleur de 8 ou 10 pouces selon le modèle. La bande passante s’étend de 50 Hz à 18 kHz. Les systèmes Safari intègrent par ailleurs un mélangeur à deux ou trois entrées, avec réglage de tonalité et une réverbération. Le récepteur de micro sans fil interne (WR1) fonctionne en diversité dans la bande 500 à 875 MHz (commutable) et dispose de 16 canaux. Sa sensibilité est de 6 dBµV (2 µV) pour un rapport signal/bruit de 80 dB (100 dB dans des conditions nominales).
Deux configurations sont proposées : Safari 2000/3000-SYS1 avec micro émetteur à main WM-1S et lecteur-enregistreur de CD/MP3/USB et Safari 2000/3000-SYS2 avec micro émetteur à main WM-1S et lecteur-enregistreur WMA/MP3/USB. Parmi les accessoires pouvant compléter ces astucieuses configurations, on trouve un émetteur de ceinture associé à un micro-cravate (WL-1S) ou à un micro à serre-tête (WH-1S) et une enceinte passive externe (Safari 3000P).
Dimensions / Masse : 418 x 292 x 252 mm – 9,5 kg pour le Safari 2000 553x350x333 mm – 15,8 kg pour le Safari 3000.
Prix tarif catalogue Axente pour le Safari 3000 (de base) : 935 euros HT
Chez Robert Juliat, quand on change de technologie, on ne fait pas les choses à moitié. Après avoir customisé sa gamme 614SX en source Led de 150 W (les découpes et Fresnel ZEP), notre constructeur français invente carrément un concept ultra-modulaire autour de sources Led plus modestes, permettant la réalisation de projecteurs infiniment plus compacts, légers et pratiques, disponibles au format découpe ou Fresnel, en température de couleur fixe ou variable, aux carrosseries multicolores. Bref que du choix. Pour faire le point voici notre test de la découpe led Tibo533 en 3 versions de blanc.
Un Tibo, deux Tibo, plein de Tibo doudou
Tout le monde connaît et apprécie les produits phares estampillés Robert Juliat. Le monde du Théâtre lui voue une reconnaissance éternelle. Ses découpes sont devenues encore mieux qu’une référence, un nom commun, et on peut enfin faire son malin à l’étranger avec des produits bien de chez nous. Malgré tout, face la déferlante des produits à base Led, je me sens obligé de faire un bref rappel. Les plus impatients de nos lecteurs pourront s’ils le désirent passer directement au paragraphe suivant où je les accueillerai avec plaisir dans un instant.
Pour les autres donc. Si certains constructeurs ont immédiatement changé de cap vers une nouvelle technologie à la mode, green, éco et futuriste, nos français ont surtout attendu que cette technologie soit assez au point pour contenter leurs clients et utilisateurs très exigeants. Surtout dans un milieu plutôt conservateur, et dont le budget ne permet pas un renouvellement annuel du parc d’éclairage.
Quand les premières Led blanches au rendement convenable et à la luminosité satisfaisante sont arrivées, Robert Juliat présenta en 2010 ses découpes 630SX équipées d’un bloc Led 85 W Aledin de BB&S. Comme pour la gamme 610, les découpes se différencient par leur zone d’ouverture mais aussi par le choix de la température de couleur : chaude (3500K) ou froide (5900K), cette dernière présentant l’avantage de rivaliser avec une 1000W halogène équipée en Lee Filter 201 (ce qui présente l’immense majorité des cas sur les plateaux télé, les conventions ou les défilés de mode) pour une consommation divisée par 12 !
Aledin, La pionnière, avec son bloc alim immanquable.Le vaisseau amiral de la gamme led, avec son nouveau menu et son alim intégrée parfaitement.La petite dernière, la fameuse Tibo et son alim déportée.
Puis Robert Juliat décide d’améliorer son concept et de séparer cette nouvelle gamme en deux. Fidèle au design de la sacro-sainte 614 d’un côté, complètement homogène avec les immenses parcs de découpes halogène, l’entreprise française développe sa propre optique à Led 150 W, une alimentation et un menu spécifiques qui aboutit début 2012 aux découpes Zep, la gamme 640SX dans la terminologie Juliat. Dans des proportions plus resserrées que l‘Aledin, ce projecteur conserve lui aussi tous les avantages de manipulation et d’installation des gammes halogène 1000 W, toujours en trois zoom, en deux versions de blanc, chaud (3200K) ou froid (6000K) capable maintenant de rivaliser avec des découpes 2000 W.
Simultanément nait le concept Tibo. Plus discret en terme de puissance, mais avec des proportions et un poids considérablement réduits, un zoom 2-en-1, un large choix de sources (halogène, Led, puis décharge) et de coloris disponibles, cette nouvelle série au tarif agressif se veut le maillon manquant et le chantre d’une nouvelle philosophie ”Créative Concept Light”.
Tibo Led, prise en main et ergonomie
Si Tibo se décline en plusieurs versions suivant la technologie employée, sa coque en fonte d’alu reste la même. Ses dimensions réduites et son poids lui permettent de se faufiler partout. 53 cm de long, 29 de large, 40 de haut et 10 kg, vont changer les habitudes des utilisateurs de 614. Nous avons eu en test le Tibo 533 en 3 versions Led : blanc froid, blanc neutre et blanc chaud.
La lyre avec son index de site (la plaque circulaire grise autour de l’axe) et ses différents trous de fixation.Le cerclage de rotation à 360 ° de la tête, la joli petite molette de serrage ”RJ” sur le côté gauche et le module des couteaux, ici au premier plan. Toutes les molettes, poignées et boutons sont enrobés de plastique pour un meilleur ”grip”.L’arrière de l’appareil avec l’indication de version de led utilisée, ici CW comme Cold White.
La construction reste standard, avec le bloc arrière dédié à la source, prolongé d’une double poignée plutôt confortable. Ne vous inquiétez plus pour vos phalanges, la chaleur diffusée par le bloc Led est à peine tiède.
Deux vis pour le changement du bloc entourent la plaque d’identification. Un fin câble noir rejoint l’alimentation déportée de l’appareil.
Deux anneaux d’élingage sont situés de part et d’autres, juste avant les ailettes de refroidissement entourant le bloc optique.
La partie centrale accueille la fixation de la lyre, accompagnée de la fameuse poignée débrayable Juliat au design légèrement revu. Cette lyre offre six perçages pour les crochets et/ou la fixation de l’alim, trois au dessus et trois sur le côté. La fourche se raccorde au centre de la découpe et propose une contre-plaque indexée pour repérer l’azimut du projecteur pendant les réglages.
Vient ensuite une nouvelle poignée, élégamment formée des lettres R et J fusionnées, permettant le blocage et la rotation de la tête de projection sur 360°. La plupart des axes sont garnis de polytétrafluoroéthylène (du Téflon quoi), matériau idéal pour sa quasi absence de friction et sa grande solidité.
En détail, un couteau (notez la forme asymétrique usuelle chez Robert Juliat) et le porte-gobo taille ”M”, soit 66mm de diamètre, avec ses quatre pattes de blocage.Gros plan sur le module accessoires, ici avec couteau et porte-gobo.
Le module ”accessoires” comprend le bloc couteaux et une fenêtre d’insertion pour un porte-gobo ou un iris. Les couteaux, d’un format forcément plus petit que ce que nous connaissions jusqu’à présent, autorisent différents réglages sans aucune difficulté. Je les trouve même plus faciles à insérer que ceux des 600 et 700SX. Un coup de blocage, un peu caché sous l’appareil, et plus rien ne bouge. Par contre ne les perdez pas. Leur petite taille, et l’absence de trou pour y glisser une élingue permettant de les amarrer tous ensemble, vous obligent un peu à les laisser dans le projecteur. Mais ils dépassent si peu une fois fermés que vous n’avez pas à craindre de les abîmer pendant le transport.
Le porte-gobo est très simple. Il s’insère via une double glissière et reste en place grâce à la languette de blocage (qui a la même forme que les poignées de couteaux). Les gobos tiennent avec 4 pattes de fixation. Ils seront de taille M (soit un diamètre utile de 48 mm) en métal ou en verre, mais rien ne vous empêche d’utiliser des feuilles plastique imprimées par vos soins lorsque vous prenez l’option Led (enfin vous pourrez recycler vos transparents de rétroprojecteur !). L’iris prendra la place du porte-gobo, si l’occasion se présente, mais vous ne pourrez pas mettre les deux ensemble.
La tête de projection complète le dispositif. Les nouvelles molettes RJ situées de part et d’autre permettent le réglage du zoom et de la focale. Pas de repères cette fois-ci, mais un zoom 2-en-1 plutôt intéressant : avec son jeu de deux lentilles, l’amplitude de zoom de base est de 30° à 45°. En ouvrant le capot du dessus, vous pouvez ôter d’un simple clip la première lentille, et voilà votre amplitude zoom vient de passer de 15° à 35°. Ce dispositif unique en son genre représente une solution budgétaire pertinente pour de nombreux utilisateurs. Il faudra prévoir cependant un endroit ou ranger les précieuses lentilles une fois retirées. Enfin les glissières-avant permettent l’insertion de porte-filtres de toute sorte. Les nouveaux porte-filtres sont d’ailleurs maintenant équipés de deux petits trous aux dimensions exactes des agrafes standard. Un petit coup d’agrafeuse et votre gélatine sera maintenue en toutes circonstances.
La fameuse lentille optionnelle, avec son mini quart de tour de type camelock en haut à droite pour la fixation.Capot ouvert, près de la lentille du fond ; une plaque trouée. C’est ici que vous glisserez et fixerez la lentille amovible.
Un bloc d’alimentation PWM (à découpage) est apparié au bloc Led de chaque version. Celui-ci est relié via un câble spécifique d’un mètre, inamovible hors SAV, et peut se fixer directement sur la lyre du projecteur, ou être accroché à part grâce à son crochet. Peu encombrant (29 x 20 x 6 cm), d’un poids de 2 kg, il est parfaitement silencieux et possède d’un côté les entrées-sorties DMX 5 broches, et de l’autre les alimentions d’entrée et de recopie au nouveau format Neutrik powerCON True One, électriquement sécurisé et surtout permettant, contrairement au powercon standard, de raccorder directement un connecteur mâle à un connecteur femelle si besoin de rallonge.
L’alimentation côté DMX, l’antenne à gauche est pour le WiFi, mais attendez vous à une antenne interne ou souple dans la version définitive.Le nouveau connecteur secteur PowerCon True One, cerclé de jaune.
On a toujours du mal à s’habituer aux économies électriques mais sachez que vous pourrez chaîner, sur la même ligne électrique 16 A, jusqu’à 35 Tibo 533, soit plus que sur la ligne DMX, limitée par sa norme à 32 unités. Je ne sais pas vous mais moi ça me laisse rêveur.
Un interrupteur ainsi qu’un disjoncteur thermique réarmable, ce qui nous évitera de chercher sans fin un fusible en cas de problème pour finir au papier alu, complète le dispositif. Un récepteur wifi, proposé par Wireless solution, est disponible en option. Enfin le menu de contrôle, auquel les utilisateurs traditionnels devront s’intéresser, orne la face avant. Je vous le décris de ce pas en détails.
Menu et paramètres
L’afficheur LCD se cale à l’allumage sur son premier menu, « DMX config ». Dès ce moment, un raccourci est à connaître absolument : un appui franc sur la touche ”Exit” allumera la découpe pendant 1 mn pour les réglages, ou jusqu’au prochain appui sur cette même touche. Cette fonction est le mode ”Focus” qui permettra aux électros de régler leurs projecteurs sans intervention du pupitreur.
Le menu tout en bleu, avec ses quatre boutons de commande et ses voyants de contrôle. Oui moi aussi les abréviations utilisées m’ont paru louches…
L’adresse DMX sera la première information à donner à l’appareil. Suivant le mode, les références DMX des autres canaux seront précisées. Tout d’abord une gradation sur 8 ou 16 bits, soit une précision de 255 ou 65 535 pas, ce qui nécessitera 2 canaux DMX à la console, puis l’ajout, ou non, du mode stroboscope, pour un canal supplémentaire.
Le mode Master rajoute lui aussi 1 canal DMX. Ce mode particulier permet à la fois au pupitreur, mais aussi à un technicien en local (grâce à un potentiomètre en option), de contrôler l’intensité du faisceau. Ce canal agit comme un seuil maximum que ne pourra dépasser le technicien en manuel. Le niveau minimum étant fourni par le canal de dimmer, l’opérateur local pourra donc varier le flux de l’appareil entre ces deux valeurs. Bien sûr ce mode très particulier concerne plus particulièrement les poursuites mais le menu étant le même dans tous les projecteurs de la nouvelle gamme Led Juliat, rien n’interdit son utilisation. Ce premier menu résume aussi clairement, outre l’adresse, la valeur d’intensité DMX et le mode de commande choisi.
Un deuxième menu donne les valeurs locales. Un réglage de gradation peut être effectué et mémorisé directement via ce menu.
Le résumé des paramètres, au format petites annonces. Je traduis : Utilisation du dimmer en 16 bits, courbe de gradation ”Square”, inertie ”slow”, mode de découpage PWM, avec un coin stroboscope.
Le troisième menu paramètre les différentes options. La résolution du dimmer en 8 ou 16 bits donc, la courbe de gradation ensuite. Deux choix sont possibles : une gradation linéaire (Linear), très stricte, ou une courbe (Square) plus proche du fonctionnement d’un projecteur halogène.
Le lissage de la courbe d’intensité est aussi un paramètre très appréciable, le « smoothing » permettant de recréer l’amortissement d’une lampe tungstène. En smoothing fast, l’inertie est celle d’une lampe halogène 600 W, en slow celle d’une 1000 W, et without forcément, pas d’inertie du tout.
Le mode de gradation, lui aussi réglable, précise la manière dont fonctionne l’alimentation à découpage électronique, influençant sur les scintillements de la lampe (de toute façon visible seulement avec une caméra ou un œil bionique). La commande PWM, ou modulation de largeur d’impulsions, créé un signal continu (la valeur du dimmer dans le cas qui nous intéresse) à partir d’un signal cyclique, ici à la fréquence de 23,8 kHz. Ce mode est très précis mais peut créer des scintillements si la fréquence de la caméra se révèle être un multiple ou une division de la fréquence porteuse. Le mode ”Free” est une simple commande en courant continu directement, pas de scintillement donc mais peu de précision à bas niveau et un premier pas d’intensité à 5% seulement. Le mode ”Mixte” réconcilie donc ces deux mondes en utilisant automatiquement le mode PWM de 0 à 15 % et le mode Free à partir de 15 %.
Le strobe, à choisir d’activer ou non dans les paramètres suivants, se synchronise directement sur la trame DMX. Avantage, toutes les Tibo se coordonneront parfaitement. Inconvénient, cela provoque des à-coups le temps de chercher la bonne fréquence à la console. La fréquence du stroboscope est très large, variant entre 1 et 55 Hz.
Vous choisirez ensuite les options ”poursuites” en validant le mode master et le contrôle analogique.
Le dernier réglage se veut un calibrage de votre projecteur au sein de votre parc. Si celui-ci se révèle plus puissant que les autres (dans le cas où il n’aurait jamais servi, oublié au fond du cafoutch) vous pourrez limiter son éclairement maximum sur une échelle particulière comportant 32767 pas (c’est précis ça). Ce n’est pas un seuil puisque le processeur intégré calculera toutes les courbes de gradation avec cette nouvelle valeur.
Le quatrième menu regroupe tout un tas d’informations : les compteurs d’utilisation, les tensions de fonctionnement, température et vitesse de rotation du ventilateur, etc. A chaque fois, vu qu’aucun d’entre nous ne connaît ces valeurs par cœur, un petit sigle OK ou, malchance, un No OK apparaît pour valider les informations.
C’est aussi dans ce menu que l’on remettra à zéro tous les paramètres d’usine.
Le dernier menu ne sert qu’à l’activation du wifi.
Enfin, pour une lisibilité immédiate, un voyant d’état système renseigne en temps réel. Celui-ci est vert, un signal DMX arrive bien. Il devient rouge, il y a problème de réception DMX ou un défaut système. La présence du DMX sans fil se signale par un logo spécifique.
Mesures
Ayant reçu trois versions de Tibo à Led – blanc froid, blanc neutre et blanc chaud – nous avons décidé de passer au banc test complet une seule des trois, en l’occurrence la blanc froid et effectué les mesures de flux des deux autres pour un angle de 20° à titre de comparaison.
Suivant les sources utilisées (Led, tungstène, décharge) le flux lumineux diffère complètement, ce qui est fort logique, mais les consommations électriques aussi. Il parait plus judicieux de parler en terme de rendement, soit le rapport entre puissance électrique et puissance lumineuse, et d’inclure aussi le paramètre de température de couleur. La Tibo à Led en version blanc froid n’a comme équivalent qu’une découpe à incandescence gélatinée en 201 ou 202 Lee Filter. Avec ceci en tête nous pourrons évaluer correctement les mesures suivantes.
Tibo 533 Cold White (6500K)
Derating
Courbe de derating. La baisse de flux à chaud ne dépasse pas 6 %.
Comme pour toutes les sources à Led, le phénomène de ”derating” est à mesurer. La baisse de flux de la Led après plusieurs minutes de fonctionnement à pleine puissance est ici parfaitement maitrisée. L’atténuation ne dépasse pas 6 % pendant les 10 premières minutes avant une parfaite stabilisation du flux, signe d’un refroidissement efficace et d’une alimentation de qualité.
Mesures faisceau serré
Mesures d’éclairement de Tibo en blanc froid (CW), faisceau serré.Mesures de flux de Tibo en blanc froid, faisceau serré.
En faisceau serré, sans la lentille amovible, nous calculons une ouverture de 17°, un peu supérieure aux 15° annoncés par le constructeur. Le flux est très homogène, avec un point chaud en cône moins marqué, et un flux de 3300 lumens.
Mesures faisceau large
Mesures d’éclairement de Tibo en blanc froid (CW), faisceau large.Mesures de flux de Tibo en blanc froid (CW), faisceau large.
En faisceau large, en remettant la lentille amovible, nous obtenons une ouverture de 52°, soit 7° de mieux que le constructeur qui, une fois n’est pas coutume, préfère se laisser une marge de sécurité. Le faisceau s’enrobe, et hormis deux petites irrégularités vers la zone des 30° où s’effectue la transition entre les deux lentilles, est bien homogène. Le flux se stabilise alors à 3100 lumens. Sur toute la plage de zoom, avec ou sans la lentille additionnelle, la puissance lumineuse ne varie pas de plus 13%, une très bonne moyenne.
Mesures faisceau 20°
Mesures d’éclairement de Tibo en blanc Froid (CW), angle 20°.Mesures de flux de Tibo en blanc froid (CW), faisceau 20°.
En utilisant la découpe à 20° nous mesurons un flux de 3600 lumens, avec un faisceau très homogène et un point chaud présent mais étal.
Tibo 533 Neutral White (4000K)
Mesures d’éclairement de Tibo en blanc neutre (NW), faisceau 20°.Mesures de flux de Tibo en blanc neutre (NW), faisceau 20°.
Le flux mesuré à 20° est quasiment identique en blanc neutre et en blanc froid. Nous obtenons 3630 lumens pour un faisceau lui aussi très homogène.
Tibo 533 Warm White (3000K)
Mesures d’éclairement de Tibo en blanc chaud (WW), faisceau 20°.Mesures de flux de Tibo en blanc chaud (WW), faisceau 20°.
En blanc chaud, Tibo ne se démarque de ses sœurettes que par un flux plus faible : 3180 lumens. Cela s’explique tout simplement par la couche de phosphore supplémentaire déposée sur la Led pour obtenir justement du blanc chaud.
Enfin une quatrième Tibo va maintenant être proposée, en blanc variable de 2700K à 5700K directement en DMX. Elle n’était pas disponible au moment du test.
Comparons les rendements
En analysant plus finement ces résultats, nous pouvons déterminer un rendement lumineux, s’échelonnant entre 42 et 46 lumens/W.
A titre de comparaison, une découpe 614SXII produit un flux d’environ 5500 lumens pour un rendement d’à peine 6 lm/W. L’intensité lumineuse reste bien supérieure à celle d’une Tibo, mais si vous exploitez votre découpe en température du jour, dans la plupart des cas en lui rajoutant une gélatine 201 Lee Filter, le flux de votre découpe halogène tombe alors aux alentours de 2000 lumens, soit 45 % de moins qu’une Tibo équipée en blanc froid !
Quant à la Tibo en blanc chaud (WW) elle se mesure sans problème avec une découpe halogène de 600 W.
Mesures thermique et sonore.
Les Tibo à Led utilisent un ventilateur spécifique absolument silencieux à ailettes circulaires. La ventilation s’effectue de manière automatique suivant la température de jonction de la Led. En cas de surchauffe, le courant alimentant la diode diminue progressivement.
L’alimentation elle, ne nécessite pas de refroidissement.
Ainsi les découpes Led restent absolument silencieuses, comme exigé dans les théâtres.
Utilisation
Dimmer
La qualité de la Led est indéniable. Le faisceau obtenu est pur, cohérent, le rendu un peu « synthétique » de la Led étant à peine perceptible. Le point chaud est présent, comme dans toute découpe, mais reste diffus. Comme toujours chez Robert Juliat, les optiques sont de bonne qualité. Malgré un prix serré et une taille réduite, la projection est propre, sans bavure, sans toutefois atteindre la perfection d’une SXII. Depuis la console, le large choix de niveaux, courbes et inerties de gradation permet un contrôle précis et une similitude frappante avec les projecteurs halogène, surtout en mode « square ». Ce qui surprend le plus, subjectivement, c’est l’absence de variation chromatique suivant l’intensité. Le faisceau ne rougeoie plus à basse valeur, au grand dam des aficionados du filament.
Courbe de dimmer ”Linear”Courbe de dimmer ”Square”
Focus et zoom
Le design très agréable n’a pas oublié la maniabilité de la découpe. L’utilisateur habitué retrouvera ses habitudes : les molettes serrent vite et bien, le projecteur est bien équilibré.
Les réglages de zoom et focus perdent en plage d’utilisation, et deviennent un peu plus grossiers. La lentille démontable permettant une double plage de focales est une bonne idée, même si cette pièce nous reste un peu sur les bras une fois ôtée. Par contre l’absence de repère sur les glissières de focus, ainsi qu’une netteté quelquefois subtile à trouver aux marges extrêmes de zoom nous rappellent que cette découpe a dû trouver des compromis entre une technologie très aboutie et un tarif accessible à la majorité des théâtres.
Couteaux et gobos
L’avantage de la source Led est la quasi absence de chaleur dans la tête de projection. Les gobos offrent une bonne précision et une excellente tenue dans le temps, même ceux en plastique.
Les couteaux se manipulent aisément. La plage focale est très fine, attention aux réglages en zoom large. L’insertion des couteaux permet de les orienter fortement. On peut ainsi obtenir des formes rectangulaires mais aussi trapézoïdales ou triangulaires. La tête permet elle une rotation de 360°, avec un blocage très rapide.
Gobo grillage focus projeté sur le mannequin.3 couteaux insérés et un effet étrange, le faisceau nu est net sur le mannequin mais les couteaux le sont sur le fond.
Contrôle
Outre le DMX et l’utilisation manuelle, une option Wifi est possible. Le système est développé par Wireless Solution et réagit parfaitement. Il est possible de récupérer le signal Wifi par une première découpe, puis de transmettre le DMX de façon filaire aux suivantes.
Si vous voulez utiliser le protocole RDM, sachez qu’il est compatible avec le hardware, et qu’une mise à jour software (en SAV seulement) permettra prochainement une compatibilité complète.
Construction
La découpe est assemblée par modules complets, permettant une transformation assez aisée entre source Led, tungstène et décharge ; mais aussi un entretien simplifié. La fabrication et l’assemblage, comme la Cancoillotte, est 100% Française. Le corps de l’appareil est composé de deux demi-coques en fonte d’alu, percées de vis auto-taraudeuses pour un ajustement optimum. Le porte lentille avant, arrière, l’ensemble bloc couteaux et la lentille principale sont communs à toutes les découpes. Toutes les poignées et tous les boutons sont imperdables. L’accès aux lentilles est facilité pour le nettoyage.
Le bloc Led est plus particulier. Comme nous l’avons vu, il nécessite une alimentation déportée, spécifique à chaque type de Led. Cet ensemble est donc unique, relié par cordon spécifique inamovible, et ne peut être séparé par l’utilisateur. Cette alimentation à découpage sans ventilateur est aux normes d’éclairage architectural. Elle ne provoque pas d’appel de courant (soft start), les 85 W de fonctionnement maximum ne seront jamais dépassés, même à l’allumage. Sur une seule prise standard de 16 A, 35 unités pourront réellement être alimentées. Le bloc Led s’insère dans un dispositif de ventilation ellipsoïdal, et projette son flux lumineux au travers un système de double condenseur traité, lentille asphérique puis bi-convexe.
Verdict
Robert Juliat complète sa gamme avec une excellente petite découpe d’appoint, apte à se faufiler dans n’importe quel lieu pour une efficacité redoutable, avec un concept modulaire et unique très complet, au prix cependant d’une optique un poil moins parfaite que celle des best seller de la gamme traditionnelle. La Led et ses avantages en termes de poids, rendement et faible consommation, bouleversera un peu les d’habitudes, obligeant à passer par un réseau DMX et à la bonne maitrise du menu utilisation, mais ces contraintes sont mineures face à l’avantage d’abandonner d’une partie des lourds réseaux électriques et les gradateurs.
La technologie Lake est unanimement reconnue et respectée dans le domaine du traitement audionumérique. L’approche technologique de ce fabricant a apporté des éléments novateurs dans ce domaine. Il y a maintenant un peu plus d’une décennie, deux australiens, Bruce Jackson et David McGrath, ont théorisé différents concepts qui ont contribué à créer une vision différente dans l’approche du traitement du signal.
Lake Technology a été fondée en 1991 par David McGrath et Brian Connolly. En 2004 Lake Technology est devenu partie intégrante de Dolby Laboratory et le fameux Dolby Lake a été présenté en 2006. En 2009 Lab.Gruppen a acquis Lake Technology qui fait maintenant partie intégrante de cette entreprise.
Le LM 44 est basé sur la technologie Lake pour le traitement du signal. On retrouve de grandes similitudes avec l’autre processeur de la gamme, le LM26. Les deux processeurs diffèrent néanmoins par le nombre d’entrées – sorties différentes. Le LM 44 comporte 4 entrées analogiques et 4 sorties analogiques alors que le LM 26 dispose quant à lui de 2 entrées vers 6 sorties. Le LM 44 propose 4 paires AES en entrée et 4 paires AES en sortie et permet l’accès au réseau de transport audionumérique Dante via 4 entrées vers 8 sorties. Le LM 44 bénéficie des toutes dernières évolutions de la technologie Mesa EQ de Lake et intègre 4 modules Mesa EQ, chaque module ayant une entrée indépendante et une chaine de traitement de signal intégralement indépendante.
Le LM44 pour quel usage ?
Muni de ces différents attributs, la question se pose tout de même de l’usage d’un processeur au moment où bon nombre de fabricants de systèmes de diffusion proposent une intégration de plus en plus poussée de la partie traitement – amplification avec le système de diffusion proprement dit. Cela étant, il trouvera parfaitement sa place dans les applications suivantes :
Matrice pour diffusion façade (FOH).
Driver de ligne pour systèmes de diffusion amplifiés.
Gestionnaire de retours de scènes (égalisation, alignement, protection) en insert EQ.
Avec l’interface Dante : boîtier d’interface E/S
Gestionnaire de multiples consoles en CU (Control Unit) pour festivals par exemple.
Traitement de systèmes de reproduction multivoies traditionnels.
Le LM44 est compact et de faible encombrement, seulement 1U dans un châssis 19 pouces intégrant l’alimentation universelle. Sa configuration de base 4 x 4 permet le remplacement d’anciens processeurs Dolby Lake dans de nombreuses applications. Il constitue une solution assez pratique pour la construction de systèmes de distribution audio nécessitant de multiples entrées / sorties 4 x 4.
En Utilisation, deux modes : Mesa ou Contour ?
Ces processeurs peuvent êtres utilisés soit en mode Mesa Eq (4 modules) soit Contour (2 modules). Le mode Mesa sera plus utilisé pour de la distribution et le traitement du signal. Le mode Contour permet une utilisation de filtrage de systèmes de diffusion multivoies conventionnels.
Les interfaces entrées – sorties
Le LM44 est doté de trois interfaces audio spécifiques : Analogique 4 x 4, AES EBU 4 x 4 et Dante 4 x 8.
A l’usage, tous les cas de figures peuvent dorénavant être couverts ; en effet les consoles de mixage comportent toutes des interfaces classiques analogiques en entrées et en sorties, mais surtout des interfaces AES/EBU permettant le transport du signal dans d’excellentes conditions. Certaines consoles munies de l’interface de transport audio numérique Dante de Audinate pourront s’interfacer très facilement avec le LM44. Ce format de transport, de distribution audionumérique en réseau constitue à lui seul une solution simple, rapide et surtout extrêmement puissante.
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Redondance sur les interfaces audio
Celles-ci peuvent être utilisées simultanément et servir de sécurité à bascule automatique. Par exemple l’interface AES-EBU pourrait être le choix initial, dont la sécurité (cas de rupture ou interruption) est effectuée par les interfaces analogiques et Dante.
Une telle méthodologie de redondance peut être aussi employée avec le système de transport Dante qui serait secouru par les interfaces AES-EBU et/ ou analogiques.
Ce processeur permet l’utilisation de multiples machines en empilage, couplage, ce qui permet d’en augmenter la capacité potentielle en terme d’entrées et sorties. Par exemple 8 x 8 (2 x LM44).
L’interface GPIO
Le LM44 est muni d’une interface GPIO (General Purpose Inputs/outputs) sur connecteur Sub-D 9 points. Cette interface programmable par la face avant du LM44 ou le logiciel Lake Controller permet le déclenchement des fonctions de « Mute », « presets » ainsi que le retour d’éventuels états ou conditions de dysfonctionnement.
Caractéristiques principales résumées
Les points forts qui nous semblent importants sur cet appareil sont résumés ci-après:
Châssis faible encombrement de 1U
Alimentation universelle comportant un connecteur verrouillable
Deux modes opérationnels : Mode Mesa ou Mode Contour
Entrées analogiques 4 entrées/4 sorties avec technologie Iso-Float (isolation de masse sur les entrées)
Technologie d’égalisation propriétaire Lake « Raised Cosine Equalisation »
Filtres classiques (IIR) et filtres dits à phase linéaire (FIR, réponse impulsionnelle finie)
2 interfaces réseau au format gigabit redondantes (Dante et contrôle)
Conversion A/D et D/A 24 bits et échantillonnage à 96 kHz
Traitement du signal et calcul en 32 bits à virgule flottante
Contrôle intégral via le logiciel « Lake Controller »
Interface GPIO
Limiteurs évolués LimiterMax (crête et RMS)
Délai maximum insérable : 2 secondes
L’interface utilisateur en face avant du LM44
La face avant du LM44 dispose d’indicateurs dédiés et séparés pour les signaux en entrée comme en sortie pour chaque module de traitement, avec les boutons « mute » correspondants ainsi que les témoins d’activation correspondants.
Les paramètres accessibles peuvent être ajustés aisément en utilisant les boutons de sélection alliés à l’encodeur rotatif. Un afficheur type « lumière du jour » complète l’interface utilisateur permettant le routage du signal ou l’ajustement fin de paramètres spécifiques.
Concept autour du LM44, applications.
Le LM44 est un des constituants de la gamme LM, il complète celle-ci en apportant d’autres possibilités concernant la quantité potentielle d’entrées, de sorties et de modules de traitement du signal.
De base, on peut le considérer comme une matrice numérique, permettant d’envoyer du signal de chaque entrée vers certaines des sorties choisies avec, au passage, un certain nombre de traitements appliqués au signal audio.
Outre le fait de permettre la réalisation de filtres élaborés, il dispose d’une puissance importante en traitement du signal. Il trouvera donc une place de choix pour l’égalisation d’un système de diffusion soit façade soit retours de scène. Il dispose en plus de limiteurs très élaborés permettant de contenir les risques de sur-modulation de la chaine audio avant l’étage d’amplification.
Découverte de l’appareil
L’appareil est sérieusement emballé et dispose de tous ses accessoires pour commencer à travailler:
Notice démarrage rapide et manuel de l’utilisateur
Câble secteur verrouillable
CD d’installation du logiciel Lake Controller contenant toutes les documentations,
Câble épanoui Sub-D 25 points câblé au standard de câblage Yamaha pour AES-EBU.
Câble Ethernet.
Le refroidissement de l’appareil s’effectue par la partie latérale, l’air entre du côté droit et est aspiré par le ventilateur (monté sur le côté gauche).
L’ouïe latérale droite est munie d’un filtre en mousse anti-poussière, ce filtre est aisément démontable pour assurer son nettoyage régulier.
Bien que la ventilation soit forcée, celle-ci est gérée en tenant compte de l’élévation de la température. En dessous de 40°C, le ventilateur n’est pas en service, au dessus, il entre en service. Au delà d’une température de fonctionnement jugée critique, une indication d’alerte sera affichée sur la face avant.
L’alimentation est universelle et permet l’utilisation de l’appareil dans une plage confortable située entre 70 V et 265 V pour 50-60 Hz.
La face avant est dotée en partant de la gauche de l’interrupteur marche/arrêt, de la partie centrale comportant l’afficheur rectangulaire avec de part et d’autre de 9 boutons (6 à gauche et 3 à droite). En se déplaçant vers la droite, on trouve l’encodeur rotatif permettant la modification des paramètres.
Sur les 9 boutons disponibles, 3 adressent des fonctions dédiées, ils sont donc sérigraphiés et documentés ; les autres boutons ont un mode opératoire dit contextuel et ne comportent pas de sérigraphie.
Le côte droit de la face avant du LM44 comporte les boutons de « Mute » pour les entrées et les sorties, le nombre de boutons pour les entrées et sorties changeant de manière contextuelle suivant la configuration choisie. Cette zone comprend donc un diviseur lumineux vertical permettant d’identifier, suivant la configuration choisie, la séparation entre boutons et visualisations pour les entrées et pour les sorties.
La face arrière
La face arrière du LM44 supporte à partir de la gauche :
Quatre embases XLR-3M (Neutrik) mâles de sortie symétrique équipée de la technologie Lake Iso-Float. L’impédance de sortie est d’environ 50 ohms ; le constructeur indique un niveau de sortie possible de +21 dBu.
Quatre embases XL-3F (Neutrik) femelles d’entrées symétriques en technologie Lake Iso-Float. L’impédance d’entrée est de 20 kohms avec une admissibilité de +26 dBu.
Un connecteur sub-D 25 points recevant les entrées et sorties AES-EBU (AES1 : 1&2, AES2 : 3&4, AES3 : 5&6, AES4 : 7&8). Les fréquences échantillonnages acceptées sont 44.1, 48, 88.2, 96, 176.4 et 192 kHz.
Un connecteur (Neutrik RJ45 Ethercon) primaire permettant l’intégration du LM44 au sein d’un réseau de contrôle Ethernet pouvant comporter d’autres processeurs Lake ainsi que le logiciel PC Windows Lake Controller. Ce connecteur permet aussi l’intégration au réseau du transport audionumérique Dante simultanément.
Un connecteur (Neutrik RJ45 Ethercon) secondaire qui permettra de chaîner de multiples équipements (daisy-Chain) LM & PLM ainsi que des équipements Dolby ou Dolby Lake. Ce second connecteur autorise aussi la construction d’un réseau redondant Dante en le raccordant à un autre commutateur réseau, ce qui permettra la mise en place d’un système redondant intégral sur la partie réseau.
Un connecteur sub-D 9 Points GPIO (General Purpose Inputs Outputs) : ce type d’interface permet l’intégration du LM44 avec des systèmes de détection incendie et permet un contrôle simplifié : états d’alimentation, états de ‘mute’ ainsi que d’éventuelles notifications de dysfonctionnements ou pannes. Il comporte 4 GPI (entrées) et 4 GPO (sorties).
Le trajet du signal dans le LM44
Le signal traité dans le LM44 emprunte suivant la configuration choisie un chemin spécifique. Le synoptique suivant, illustre parfaitement les zones où le signal peut subir des ajustements, être interrompu ou simplement déconnecté du module selon choix initial de configuration (mode Contour ou mode Mesa).
Les zones bleues représentent l’architecture de la machine et les zones rouges les différents modules impliqués dans le traitement de la chaîne audio.
Mode Contour (traitement enceintes)Mode Mesa (Traitement et Egalisation système)
Terminologies
Le logiciel ainsi que les équipements utilisent une terminologie spécifique. Une machine est appelée ‘Frame’, une frame contient physiquement le processeur (LM44).
En mode Contour un maximum de 2 modules sont contenus dans une ‘Frame’ (LM44) ces modules seront appelés respectivement Module A & Module B. En mode Mesa il y a quatre modules distincts appelés Module A, Module B, Module C, Module D. Dans le mode Contour, chaque module peut être configuré comme étant un filtre classique Bessel, Butterworth ou Linkwitz-Riley (IIR), mais aussi filtre à phase linéaire (FIR) ou bien comme de multiples sorties auxiliaires.
Un concept de « super modules » permet l’utilisation de modules du même type distribués au sein de multiples ‘Frames’, ils seront vus comme une entité unique par le logiciel Lake Controller.
Le passage entre les deux modes efface tous les réglages et configure la machine dans le mode souhaité mais n’affecte pas les ‘Presets’ qui peuvent servir à passer d’une configuration à une autre en un clin d’oeil.
Visualisation et témoins de surcharge
Les visualisations afférentes aux signaux sont effectuées sur des rangées de Led en 5 segments, avec observation possible à différents endroits :
Les entrées analogiques : indication de surcharge +12 dBu ou +26 dBu
Entrée dans les modules : indication de surcharge +25 dBu
Sortie de module : indication de surcharge +21 dB
Et la latence ?
Lorsque l’on parle de processeur de signal audio, de transport audio il est bon de faire un petit point sur la latence inhérente au traitement. Le tableau ci-après correspond aux données constructeur avec passage par les modules de traitement neutres. En analogique vers analogique, l’échantillonnage est celui utilisé en natif, soit 96 kHz.
Figure 1 : Latence avec utilisation d’un filtre FIR passe-haut à 3 kHz et passe-bas à 1 kHz.
La courbe figure 1 correspond à la latence mesurée entre entrée et sortie analogique (96 kHz) en passant par le traitement avec un filtre FIR. L’utilisation de la technologie FIR implique un prix à payer au niveau de la latence, ici un peu plus de 6 ms.
Interface utilisateur depuis la face avant
La face avant donne à l’utilisateur l’accès à un certain nombre de fonctionnalités. Ceci conviendra dans la majeure partie des cas, mais nécessitera l’utilisation du logiciel Lake controller pour ajuster finement les paramètres de la machine et surtout disposer d’une interface utilisateur efficace, et confortable. Justement là où le logiciel Lake Controller excelle et ce pourquoi il est conçu.
Depuis le menu principal de la face avant du LM44, on distingue quatre rubriques principales :
Module
Module : Cette rubrique permet l’accès au réglage inhérent aux Gain de mélange, Gain, Délai, Polarité, Limiteurs.
Input Configuration : Cette rubrique permet d’accéder aux configurations de routage en entrée, elle comporte les ajustements de terminaison AES-EBU, les ajustements de la fonctionnalité Iso-Float ainsi que le paramétrage des routages de sorties.
Input Configuration
Frame : Il s’agit de l’équipement en lui-même. On y trouve des informations sur le LM44 (numéro de série, version de système d’exploitation, etc.), une réinitialisation de la Frame (passage d’un mode à un autre), la fonctionnalité liée à la latence, la configuration GPIO.
Frame presets : Rappels des Presets préalablement enregistrés.
Le logiciel Lake Controller
Le CD d’installation comporte normalement la toute dernière version du logiciel Lake Controller (à ce jour V6.0, la version 6.1 est annoncée). La toute dernière version de ce logiciel peut être obtenue gratuitement sur le site du fabricant en s’enregistrant (contact et e-mail), ce qui permet d’accéder à la base de connaissance et aux mises à jours logiciels, firmware, etc.
Système d’exploitation requis
L’éditeur spécifie un ordinateur de la famille PC sous Windows (XP, Vista, 7, ou 8), il recommande un processeur minimum de 1 GHz et bien entendu une capacité de mémoire de base de plus de 512 Mo ; la carte graphique, bien que non précisée, est un critère important, le logiciel étant « très graphique », il utilise de manière importante et conséquente les ressources de la carte vidéo.
Une note sur les cartes vidéo précise la nécessité d’effectuer les toutes dernières mises à jour spécifiques pour bénéficier pleinement de la puissance du logiciel. Une résolution minimum de 1024 x 768 est souhaitée pour bénéficier d’une résolution confortable et agréable. Le logiciel intègre, par sa conception, l’usage de tablettes PC.
Installation du logiciel et paramètres FireWall (Pare-Feu)
L’installation du logiciel s’effectue sans problème sur les trois types de versions Windows énumérées ; il est cependant important de configurer correctement les alertes de sécurité (pare-feu) notamment sous Windows 7 et Windows 8 et ce pour les deux formulations réseaux « privé » et « public ». Ce point de détail, vérifié et correctement paramétré, permettra une détection automatique des machines LM dès leur raccordement et rendra leur présentation dans le logiciel Lake Controller quasi-immédiate. Il est à noter que le logiciel reconnaît tous les équipements actuels de la marque Lake et Lab.gruppen, ainsi que les cartes OEM Lake pour les consoles de mixage.
Le logiciel à l’usage
Pour certains, le logiciel pourra paraître un peu déstabilisant : il s’octroie toutes les ressources graphiques et vient au-dessus de l’interface du système d’exploitation Windows, ce qui est, bien que surprenant de prime abord, un bien et permet de se concentrer sur son usage sans distraction dans ce contexte.
La page principale, après validation de l’interface de communication choisie (filaire ou Wifi) apparaît. Elle comporte une zone écran uniforme et un certain nombre de boutons rangés dans un ruban situé en bas de la fenêtre avec une série d’onglets dans le haut.
Pas de menu déroulant !
Et oui ! pas de menu(s) déroulant(s)….le choix est judicieux, pour un maximum de productivité, le tout étudié pour aller vite à l’information, en cliquant sur une zone large ou alors en utilisant une tablette PC munie d’un stylet.
Les boutons situés dans le ruban comportent un mécanisme de navigation intelligent et contextuel. Les boutons changent de couleur et passent du bleu à l’orange suivant la nature de la sélection, très intuitif, le raccourci par les touches de fonction clavier sont rappelés dans le coin inférieur des boutons.
Pas de menu déroulant, le système d’exploitation masqué ?
Rassurez-vous, Windows est toujours là. Il est possible de revenir au bureau Windows en minimisant le logiciel Lake Controller dans la barre de Windows, tout simplement en pressant l’icône Lake situé dans le coin supérieur droit. Cet icône est animé, il tourne sur lui-même lorsque le logiciel est occupé à l’exécution d’une tâche.
Les modules
La première action consiste à presser le bouton Modules, ce qui fait apparaître un autre ruban juste au dessus des boutons contenant les représentations graphiques de processeurs ou amplificateurs pouvant être contrôlés par le logiciel. Ce ruban peut se déplacer de droite à gauche et faire apparaître à son extrémité droite les produits du constructeurs raccordés sur le réseau.
Le LM44 apparaît sous la forme de modules (deux, s’il est en mode Contour, quatre s’il est en mode Mesa). Il suffit de prendre les modules avec la souris, le stylet ou simplement avec le doigt (si l’écran est tactile) et de les glisser et déposer sur la surface d’écran au-dessus.
L’icône des modules est constitué d’un cercle de couleur, celui-ci affiche un certain nombre d’informations pertinentes :
Le numéro ID du module
Le nom de la ‘Frame’
Le type de module (Contour ou Mesa)
Le nom ou type du module
Une zone de sélection de couleur jaune
Une indication ‘Mute’ en entrée
Une indication ‘Mute’ en sortie
Représentation à l’écran du LM44
La fonction « I/O config » permet de faire apparaître la configuration du LM44, d’accéder aux différents étages dans le traitement du signal, de paramétrer le type d’entrée(s), le type de sortie(s).
Configuration des entrées
Le LM44 peut recevoir le signal de différentes sources possibles analogiques, AES-EBU et Dante. Cette fenêtre permet à la volée (glisser/déposer) de définir le type de source (Analogique, AES, Dante) pour chaque entrée. Autoselect permet de définir la redondance sur les sources en entrée.
Configuration des sorties
Le signal traité dans le LM44 peut être envoyé simultanément dans les différentes interfaces (Analogique, AES-EBU, Dante). Une fenêtre sous la forme d’une représentation matricielle de grille permet d’effectuer la sélection. La sélection effectuée, le point de connexion prend la couleur orange.
Le correcteur Graphique et la technologie Lake
L’approche de l’égalisation graphique est très différente avec Lake. Un correcteur graphique conventionnel, lorsque les fréquences 500, 630, 800, 1000, 1250, 1600, 2000 sont poussées de +6 dB donnera la représentation ci-contre. Avec le Lake la résultante donnera la représentation en plateau.
Figure 2: Correcteur graphique à la mesure. C’est efficace! Nous avons paramétré + 15 dB à 130 Hz, 1 kHz, 1.6 kHz et 5 kHz et – 25.6 dB à 1 kHz. Le Q est de 0,33.
Les filtres à disposition
Le LM44 dispose d’une batterie impressionnante de types de filtres de mise en oeuvre assez simple : sélection puis validation :
La pédagogie n’a pas été oubliée et est intégrée dans le logiciel. Par exemple, lors de l’utilisation des filtres du second et sixième ordre Linkwitz-Riley … Un petit rappel à l’ordre des fondamentaux de cette topologie de filtre.
Vérification à la mesure
On reconnaît bien sur la figure 3 la structure Linkwitz-Riley, appelée aussi double Butterworth, avec son point de raccordement PB-PH à -6 dB. Ici nous avons programmé des filtres à -12, -24, -36 et -48 dB/oct, crossover 1 kHz. La figure 4 donne la variation de phase pour l’ordre 2 (-12 dB/oct).
Figure 3 : filtres Linkwitz – Riley d’ordres pairs avec raccordement à 1 kHz.Figure 4 : Linkwitz Riley second ordre, 12 dB/Oct – Point à – 6dB. Phase mesurée à 85° (90°théorique).
La structure de filtrage Butterworth du second ordre doit avoir son point de raccordement à – 3 dB, ce qui est vérifié. Le rouge est la résultante des deux canaux (HF sommé avec LF). La figure 5 donne le résultat obtenu à la mesure avec en figure 6 le diagramme d’évolution de la phase.
Figure 5 : Butterworth second ordre, -12 dB/Oct – Point de raccordement à -3 dB (mesuré -3.57). Phase mesurée à 85°(90°).Figure 6 : diagramme de transition de la phase.
La figure 7 donne la réponse amplitude-fréquence d’un filtre « linear phase » (FIR) en mode contour avec des pentes de – 24 et – 48 dB/octave.
Figure 7: Mode Contour, filtrage linear phase (FIR) à -24 (1 kHz) et -48 dB/oct à 500 Hz, 1 kHz, 2 kHz et 3 kHz.
Fichiers de configuration de base
Le logiciel dispose d’un certain nombre de profils (Contour, Contour Classic, Contour FIR, Mesa). Ces profils pré-caractérisés permettent d’appeler une configuration de base.
Les configurations types de base.Contour Auxiliaire et insert stéréo.Configurations de filtrage de raccordement classique.Mode Contour, filtrage de raccordement « Linear Phase » (FIR).Configuration Mesa EQ.
Bibliothèques de presets
Lors de l’installation du logiciel, une fenêtre propose l’installation de « presets » compatibles avec différents fabricants. La liste est assez importante.
Lake Analyse Bridge – Le Plug-in d’analyse
Cette partie très intéressante est intégrée à la version 6 du logiciel Lake controller et permet l’interfaçage avec des logiciels de mesure et d’analyse tierce partie. Ce greffon dorénavant intégré, permet d’afficher les données venant d’un logiciel d’acquisition de mesure, mais aussi de contrôler certains paramètres de ce logiciel. Le logiciel peut être installé sur le même ordinateur que le Lake Controller ou bien être installé sur un autre ordinateur (préférable).
Deux logiciels sont compatibles avec le Lake Analyse Bridge du Lake Controller (d’autres pourraient venir) :
Smaart V7 (Rational Acoustics) – Distribution : www.haliotis-distribution.fr
Wave Capture/Live Capture (WaveCapture) – Distribution : www.dv2.fr
La mise en oeuvre
Il suffit de disposer d’un ordinateur équipé avec un de ces logiciels. Cet ordinateur est raccordé à un point d’accès wifi ou via une connexion filaire. Cette configuration permet de faire circuler sur le réseau des données de mesures. L’ordinateur en charge de faire tourner le logiciel Lake Controller peut recevoir ces données via le réseau. Il suffit donc de disposer d’un de ces outils de mesure pour mettre en oeuvre cette technique.
Comme ce principe utilise un tunnel pour transmettre les données sur le réseau, il faudra bien évidemment vérifier que les paramètres de sécurité (pare-feu) soient réglés correctement pour permettre la circulation de ces données notamment avec Windows 7 / 8. Pour des raisons évidentes (même si c’est techniquement possible), il n’est pas recommandé de faire fonctionner les deux applications sur le même ordinateur.
Lake Controller utilise les ressources graphiques de manière importante et un logiciel de mesure quel qu’il soit, réalise des calculs FFT réclamant des ressources de traitement mathématiques importantes au niveau processeur. Le système utilise la fonctionnalité API du logiciel de mesure qui va transmettre des données par ce canal. Si le logiciel Lake Controller détecte un analyseur de mesure sur le réseau, il proposera d’en récupérer les données.
Analyseur bridge, récupération d’une mesure Spectrum/RTA (Real Time Analyser).
La mise en oeuvre est d’une simplicité déconcertante. Sitôt l’outil de mesure mis en service sur un autre ordinateur, Lake Controller propose un bouton appelé Analyser, qui récupère les données issues du logiciel de mesure et d’analyse. Ces données se trouvent affichées en « Overlay » (calque transparent) simultanément avec un correcteur graphique ou paramétrique, suivant la fenêtre sélectionnée dans l’onglet supérieur. Une mesure classique Spectrum/RTA apparaît sur l’écran. Les boutons situés dans le ruban permettent de passer d’un mode Spectrum / RTA à une vue Spectrographe.
Analyseur bridge, récupération d’une mesure Spectrum/Spectrographe.
La raie d’énergie (provoquée à 1 KHz, pour le propos de l’illustration) apparaît distinctement et il est possible d’intervenir en temps réel dans l’interface PEQ du Lake Controller.
Bien entendu le logiciel Lake Controller accède aussi aux mesures de TF (Fonction de transfert) ainsi qu’à la représentation de la phase, de la courbe de cohérence et aux contrôles de « tracking » sur le délai entre mesure et référence. Bien entendu, l’accès aux fonctions average (moyennage), smoothing (lissage), est direct à partir du logiciel Lake Controller.
Analyseur bridge, récupération d’une mesure TF (fonction de transfert).Vue interne: le traitement numérique est assuré par un DSP Texas Instruments et un super FPGA Xilinx Spartan.
Les autres mesures
Le test d’admissibilité à l’entrée est toujours très intéressant, la mesure laisse apparaître une réelle réserve de surcharge sur l’étage d’entrée. Ce test permet de définir si l’étage d’entrée va encaisser correctement d’éventuelles surcharges. Nous avons relevé avec l’AP525 d’Audio Precision un niveau d’entrée max de +27 dBu (à THD=1%) et + 23 dBu en sortie (THD=0,5%), ce qui est mieux que ce qu’annonce le constructeur.
Pour les impédances, nous avons mesuré 19,8 kohms pour une entrée analogique symétrique et 49 ohms pour une sortie, ce qui est conforme aux 50 ohms et 20 kohms annoncés. Le taux de rejection de mode commun des entrées symétriques s’établit à 76 dB à 40 Hz et 1 kHz et 69 dB à 10 kHz, ce qui sans être exceptionnel reste très bon et surtout il ne descend pas sous les 60 dB aux 3 fréquences lorsqu’on déséquilibre les impédances de source des deux branches (méthode IEC).
Figure 8: Courbes de distorsion sur toute la bande audio en fonction du niveau et des gains E/S.
La figure 8 représente les courbes de distorsion relevées sur toute la bande audio (somme quadratique des 10 premiers harmoniques) en fonction des niveaux d’E/S. La mesure en violet prise en référence a été effectuée avec + 20 dBu en entrée (Gin = 0 dB) en diminuant le gain de sortie de 6 dB (Gou t= – 6 dB) ; sur la bleue au-dessous, le gain de sortie est à – 3 dB dans les mêmes conditions qui sont optimales car les convertisseurs travaillent presque à pleine échelle. Les courbes or et rouge correspondent à un niveau de 0 dBu en entrée avec un gain d’entrée de respectivement 0 et -12 dB et un gain de sortie de 0 dB. Enfin la verte correspond à un niveau de + 20 dBu en entrée avec Gin= 0 dB et 0 dB de gain en sortie. Là on commence à « taquiner » les étages de sortie mais relativisons, la bosse à 200 Hz correspond à une THD totale de 0,006 % ! Globalement la THD (%) constatée reste très, très basse jusque dans le haut de la bande, remarquable. La distorsion par intermodulation selon la norme SMPTE reste inférieure à 0,003 % pour un niveau d’entrée nominal de + 4 dBu, les gains d’entrée-sortie à 0 dB.
Le LM44 comporte une fonctionnalité appelée LimiterMax, ce module très complet comporte différents types d’ajustements :
Figure 9 : Action du limiteur MaxRMS. Seuil à 1 dBu (or) et – 7dBu avec « corner » à – 10 dBu (vert et bleu).
MaxRMS level (- 30 à + 30 dB) permet de définir le maximum de niveau de signal (RMS) autorisé pour cette sortie. Une barre de couleur orange indiquera du haut vers le bas la quantité de limitation appliquée.
MaxRMS Corner (-100 à 0 dB) permet d’adoucir l’action du limiteur en appliquant une courbe qui va graduellement faire entrer la fonction de limitation, cette fonctionnalité ou second état du limiteur ressemble quelque peu à la fonctionnalité ‘Knee’ que l’on retrouve sur un compresseur.
MaxRMS Attack et MaxRMS Release : de 1 ms à 500 ms avec possibilité d’auto Tc.
Max Peak Level (- 30 à + 30 dB) permet de définir le maximum niveau de pic autorisé.
Nous avons appliqué, pour la mesure en figure 9, différents réglages en utilisant les combinaisons MaxRMS level seul puis avec MaxRMS Corner pour observer la manière avec laquelle le limiteur réalise son travail.
En conclusion
Passé une lecture rapide du manuel d’utilisation, la prise en main par l’interface utilisateur de la face avant de la machine est assez rapide. Paramétrer une machine en mode Contour ou Mesa ainsi que le choix de la typologie de filtre nécessite le logiciel Lake Controller.
Lorsqu’une machine LM44 est paramétrée (Choix entre Mesa et Contour) et que le type de filtre est défini, l’interface graphique (Afficheur, boutons et encodeur rotatif) intégrée à la machine est suffisante pour effectuer des réglages de base (Délai, niveau etc….).
Il s’avère que l’interface informatique (Lake Controller) apporte une réelle souplesse et un bon confort, spécialement lors d’une utilisation déportée (sans fil) ; l’utilisation d’une tablette tactile avec stylet permet une grande efficacité. La connectivité réseau est facilitée par l’intégration de nombreux mécanismes réseau (Bonjour, Auto IP etc…).
On regrettera qu’il ne soit pas possible de modifier la topologie d’un filtre directement via l’interface machine, mais ce petit désavantage peut être aisément contourné en sauvegardant au préalable quelques configurations ‘Frame’ que l’on pourra rappeler très facilement. Côté performances et fabrication, il n’y a rien à redire, c’est très bon !
Lors du dernier SIEL, un contrat de coopération technique OEM a été officialisé entre APG et Powersoft aux termes duquel APG commercialisera dorénavant des amplis fabriqués spécialement par le fabricant italien. Les deux références d’amplis APG d’ores et déjà disponibles sont les SA20:2 et SA30:2 basés sur la plateforme d’amplification réputée de la série K Powersoft .
De gauche à droite, Philippe Frarier (APG), Antonio Peruch (Powersoft), Grégory Dapsanse (APG) et Luca Giorgi (Powersoft) devant un ampli APG SA30:2.
La relation de confiance établie entre les deux marques s’est confortée au fil des années depuis 2007 et a fait naitre une réelle volonté de renforcer un partenariat technique à plus long terme. Les deux entreprises ont en commun capacité d’innovation et volonté de répondre aux attentes du marché du spectacle vivant. Dès le mois de mars prochain, les premières livraisons des nouveaux amplis seront effectuées. Est également prévue la fabrication de nouveaux racks électroniques standards pour le marché « touring ».
Selon Grégory Dapsanse (DG d’APG) : « Le projet d’amplis O.E.M. est une suite logique pour la marque APG. Cette évolution majeure va nous permettre de proposer une offre complète processeurs / amplis / enceintes et nous aider dans notre développement à l’international. Le choix de Powersoft s’explique bien sûr avant tout par la performance et la fiabilité des produits avec lesquels nous travaillons depuis 2007». Pour Antonio Peruch (DG de Powersoft) : « Suite à un long parcours de relations entre APG et Powersoft, nous avons pu aboutir à une coopération plus importante avec un produit OEM. Pour Powersoft, ce nouveau partenariat apparaît comme un choix sensé par rapport aux visions futures que les deux sociétés ont pour cette niche de marché qu’est l’Audio Professionnel ».
MDC continue de faire évoluer sa technologie et propose un système pour réaliser des grappes horizontales cohérentes : Sector. Après les succès rencontrés par la gamme des subs MDC1, MDC2, MDC3 et les retours de scène MDC12 et MDC15, MDC présentait donc au SIEL sur le stand DV2 (le distributeur), SECTOR array™, une enceinte 3 voies pour ligne à courbure constante.
Peu de constructeurs jusqu’ici se sont confrontés au design de systèmes moyenne portée répondant aux critères des systèmes ligne source (réduction des interférences destructives) à courbure fixe, bien que ces derniers temps le concept semble revenir à la mode. Grâce à la technologie Segment Source™ et une conception trois voies actives, MDC SECTOR Array™ se veut apporter des améliorations avec une enceinte capable de délivrer un SPL max et une définition supérieurs.
La SECTOR tri-amplifiée nécessite des connecteurs Speakon 8 points.
SECTOR array est une enceinte 3 voies de forte puissance pour l’utilisation en façade, sur scène en side fills ou en complément d’un système de façade longue portée. Elle est équipée de 2 haut-parleurs 10″ hautes performances pour les graves, de 4 haut-parleurs néodyme 6,5″ pour les médiums et de 3 moteurs 1″ pour les aigus chargés par trois guides d’ondes spécifiques, clé de voûte de l’approche Segment Source. La directivité d’une enceinte est de 24° dans le plan horizontal et de 60° dans le plan vertical permettant ainsi de réaliser des directivités multiples selon les applications. L’enceinte est équipée d’un système de rigging « Touring » pour un assemblage rapide qui impose le couplage inter-boîtes pour la couverture horizontale sans interférences mais il reste possible d’utiliser les modules Sector en ligne verticale à courbure constante.
Mon collègue Ludovic Monchat ayant réussi à intercepter Mario Di Cola (le concepteur) sur le stand DV2 au SIEL (après une conférence), nous vous livrons les propos qu’ils ont échangé (dans la langue de Dante, ce qui m’est impossible) à propos de cette nouvelle enceinte Sector.
SLU : Vous êtes sur le même principe que L-Acoustics et Meyer Sound d’associer des boîtes à courbure constante avec les mêmes petites difficultés pour obtenir un raccord parfait ?
Mario Di Cola, concepteur de la Sector MDC
Mario Di Cola : Pas tout à fait. Nous avons fait le choix de multiplier les sources acoustiques. Pour faire simple nous en avons trois mais chacune est composée de plusieurs « canaux ». Cela permet de faire en sorte que le problème de couplage entre des sources proches qui existe toujours, soit morcelé, et donc beaucoup moins marqué, disons qu’il est réparti en de nombreux points.
SLU : J’imagine qu’à la mesure on voit les accidents mais qu’à l’oreille, ça passe tout seul.
MDC : Exactement. Si tu les mesures tu les retrouves facilement mais à l’oreille, comme ces points sont répartis dans l’espace et sont extrêmement petits, il suffit de bouger à peine pour en sortir. Enfin ils sont dépendants des fréquences et comme nous écoutons d’une certaine manière une moyenne, on parvient à n’entendre qu’un signal globalement cohérent. Tu m’as cité un certain nombre de marques en début d’interview dont j’ai eu la chance de mesurer les produits. Entre les données constructeur et la réalité, il y a presque toujours une marge ou bien une présentation des caractéristiques sous la forme de valeurs type qui correspond au marché et permet à l’utilisateur de situer tel et tel produit par rapport à ses concurrents. Prenons tout le travail fait sur les guides d’ondes des line arrays, une bonne partie de ce travail est presque un exercice de style, de la théorie pure car dans la pratique tu te rends compte que les résultats ne suivent pas complètement et cela pour des raisons physiques. Tous les calculs et la recherche effectués sur les guides partent du principe que la membrane qui génère ces ondes le fait parfaitement en phase à toutes les fréquences et que ces ondes sont donc parfaites.
SLU : Le principe des guides est pourtant celui de chercher à recréer un front d’onde plan et… (il m’interrompt NDR)
Vue 3D de la SECTOR et du positionnement des transducteurs.
MDC : C’est exact, il « cherche » à recréer un front d’onde plan en partant du postulat qu’à la source, l’émission a lieu d’une manière précise or il n’existe pas de membrane ou de matériaux capables d’émettre une onde de façon rigoureuse sans parler des parcours acoustiques dans les drivers qui ne permettent pas de valider cette notion de contrôle de l’émission. Tout cela est une vraie chimère.
Nous avons donc fait un autre choix pour notre enceinte. Tout d’abord, comme je te l’ai expliqué, nous utilisons plus de sources et en deuxième lieu, nous avons décidé d’employer des membranes plus petites pour offrir plus de détail dans l’extrême aigu suivant une demande précise de Didier (Dal Fitto NDR), ce qui nous a conduits à opter pour un système à trois voies. On a donc la possibilité de bien travailler les voix avec des HP dédiés et pas un simple driver avec les problèmes inhérents au large spectre qu’on lui demande de couvrir.
Tout le monde reconnaît que quand une voix humaine passe au travers de systèmes acoustiques compliqués, elle perd de son naturel et se voit affublée de résonances qui ne lui sont pas propres. A titre personnel, je suis un grand amateur d’opéra, et j’ai la chance d’être consultant pour les Arènes de Vérone ; cela me pousse donc à soigner son rendu.
SLU : Tu ne te compliques tout de même pas la vie avec 4 petits 6,5’’, ils rayonnent de manière sphérique, ça ne doit pas être de la tarte ?
MDC : Non, le système dans son ensemble travaille avec ses propres interférences mais on le fait de manière contrôlée et intelligente. Bien entendu j’aurais pu choisir un unique HP de plus grande taille en le forçant à monter et ensuite en lui collant devant un système de déviation et de guidage du front d’onde.
J’ai au contraire opté pour la multiplication de petites sources plus rapides et fidèles en obtenant un résultat comparable. Aux fréquences proches du point de coupure, les interférences sont moins problématiques car plus on a de sources, plus on a d’interférences mais avec des lobes latéraux mieux contrôlés, ce qui est important quand tu veux ajouter des boîtes côte à côte.
Les quatre haut-parleurs de médium ont pour vocation de servir de renfort à la partie basse du haut reproduite par les trois moteurs. Nous avons décidé de ne pas pousser les compressions en dessous de certaines fréquences, là où elles ont du mal à travailler sans sacrifier le haut du spectre. Les 4 médiums à membrane viennent donc épauler en overlap les 3 moteurs en ne formant plus qu’une unique source à certaines fréquences. Entre 800 Hz et 1,2 kHz les moteurs arrivent très atténués, en-deçà de leurs possibilités puisque ce sont les 4 médiums à membrane qui font l’essentiel du travail. L’idée consiste à distribuer l’énergie sur une surface plus grande en faisant en sorte que le son produit par les moteurs et les 4 HP de 6,5’’ se mélange sans qu’il y ait réellement un point de transition entre les deux ensembles.Cela est bénéfique aussi pour traiter la profondeur des plans sonores car on évite de passer brusquement d’un type de haut-parleur à un autre.
Le fait de mélanger ainsi deux sources sonores permet de stabiliser la directivité verticale. En exploitant une bande émettant de l’aigu et deux autres l’entourant et émettant plus d’énergie dans le médium, si on les combine bien, on obtient un contrôle de la directivité verticale jusqu’à des fréquences plus basses, tout en évitant que hors axe ne soient créés des lobes interferents.
Pour cela, le filtrage est conçu pour que la somme ne soit pas parfaite dans l’axe mais que cela limite les annulations en dehors, un filtrage de type ”constant power”, la constante étant la puissance acoustique et donc différent de celui plus classique qui maintient la tension constante comme le Linkwitz – Riley. Nous avons choisi des points de recoupement à – 3 dB avec des différences de phase non négligeables.
SLU : J’imagine que tu as passé pas mal de temps à mettre au point ce couplage afin de le rendre fonctionnel…
MDC : Oui, beaucoup, mais ça marche assez bien. Dans mon travail, je passe beaucoup de temps en labo pour faire des essais déconnectés de toute demande spécifique afin d’avancer dans mes connaissances, c’est un peu ma nature et c’est aussi cela que beaucoup de sociétés viennent rechercher quand elles me confient des missions en tant que consultant. Cela me plaît car je préfère rester dans l’ombre.
SLU : Quand trouves-tu le temps pour faire tout cela ?
MDC : Essentiellement les week-ends, quand je ne suis pas en mission. J’ai chez moi une grande salle d’écoute équipée avec tous les outils nécessaires aux mesures et à la mise au point de mes projets mais justement aussi de mes idées plus théoriques.
SLU : Tu fais donc des essais avec des processeurs pour simuler par exemple des filtres passifs.
MDC : Quand je conçois des filtres passifs, bien entendu je me sers de processeurs pour écouter rapidement ce qu’ils donnent, et surtout m’aider à choisir entre deux montages possibles.
SLU : Est-ce qu’un passif a encore sa place et est-ce qu’un actif et un passif identiques sonnent pareil ?
MDC : Un passif peut parfois sonner mieux qu’un actif, ça dépend de beaucoup de paramètres dont par exemple le comportement de l’amplificateur. Les amplis modernes, beaucoup d’entre eux du moins, ont un rendu plus doux et parfois meilleur et plus musical lorsqu’ils sont chargés par l’impédance formée par un filtre passif.
SLU : Cela est dû à quoi ?
MDC : Aujourd’hui on arrive à avoir un contrôle de sortie très stable sur les amplis, presque « rigide », je parle de contre-réaction et cela que l’on ait affaire à un montage en classe D ou en AB.
D’un point de vue projet, on arrive à des amplis presque parfaits, mais plus on avance dans la technicité des amplis et leur capacité à toujours donner plus, plus on met en évidence les défauts des haut-parleurs, surtout autour des fréquences où ces derniers sont les plus réactifs et présentent le plus de distorsion avec des impédances torturées.
Un amplificateur plus classique confronté à ce genre de charge aura tendance à se coucher, il subira le haut-parleur en perdant de sa puissance, ce qui évitera de mettre en exergue les fréquences où il est moins à l’aise.
Un ampli moderne conçu pour débiter du courant quoi qu’il arrive ne va pas être influencé par la charge ou de manière minime en se comportant presque comme un générateur parfait, ce qui est idéal pour « bouger » un HP, si ce n’est qu’il le fera aussi dans sa zone la moins bonne, ce qui mettra plus en relief ses inévitables défauts.
Tout ceci pour dire que les amplis « old style » sonnent souvent mieux car ils sont plus sympas avec les haut-parleurs !
SLU : Ce qui confirme qu’il faut toujours associer une enceinte avec l’ampli qui lui convient le mieux.
MDC : Oui, tant que tu es en passif mais beaucoup moins si tu es en actif car l’utilisation de processeurs permet de déjà beaucoup gommer les accidents ; cela dit si je prends la même chaîne d’amplification et de « drive » sans bouger le gain de l’ampli, je vais avoir des résultats différents de HP en HP.
SLU : Dans la Sector, vous avez opté pour deux HP de grave de 10 », pourquoi ?
MDC : Ce sont certes des 10’’ mais avec des bobines de 3 pouces et avec une charge devant (une masse acoustique). Notre volonté a été d’obtenir un niveau de sortie égal ou supérieur à un unique 15 ». Notre montage ressemble beaucoup à celui d’un Line Array mais qui serait placé verticalement.
SLU : Ils arrivent à descendre jusqu’à combien ?
MDC : On atteint 65 Hz à – 3 dB et nous exploitons des aimants en ferrite normaux malgré le fait que la Sector soit aussi prévue pour le touring et pas la simple installation fixe. C’est un choix qui n’implique aucun compromis. J’avais la même possibilité avec de la ferrite haute performance sur les 3 moteurs mais j’ai opté pour le Néodyme à cause du petit surplus de rendement et de dynamique et donc de qualité dans l’aigu. Nous avons aussi demandé à avoir des bobinages spécifiques en 24 ohms de façon à pouvoir mettre les trois moteurs en parallèle. Les HP de médium sont aussi en 24 ohms et travaillent en parallèle, ce qui représente une charge nominale de 6 ohms environ. Enfin les deux woofers sont des 16 ohms pour une charge finale de 8 ohms.
Dans l’enceinte nous avons une partie passive pour la protection des trois moteurs, les autres HP sont directement reliés aux bornes d’entrée. Si au montage on inverse le grave et l’aigu, on ne détruit pas 3 drivers d’un coup ! C’est donc une enceinte tri-amplifiée avec des presets spécifiques gérés par le processing Lake embarqué dans les amplis Lab.gruppen.
SLU : Aurait-il été possible d’en faire une version passive et donc plus économique en termes d’électronique vu la complexité de la partie médium-aigu ?
MDC : Oui, cela aurait été possible mais avec un nombre important de compromis. Dès le départ nous l’avons conçue pour être une trois voies actives, sinon le projet aurait été très différent. Enfin gérer la phase de 7 HP en charge du médium et de l’aigu aurait été très difficile en passif, je n’ose même pas penser au filtre et à sa taille, sans parler du fait que je pourrais aligner les HP mais la réponse temporelle serait faussée (Il réfléchit NDR). Oui, on pourrait travailler sur le retard de groupe des filtres des médiums et des moteurs mais bon, on perdrait beaucoup de puissance…Mais ça serait intéressant !
SLU : Pour une thèse !
MDC : Oui, ce serait parfait pour ça ! Pour revenir à la question du prix de l’amplification, quand tu considères une enceinte Sector reliée aux amplis à quatre canaux actuels, le coût de cette puissance ne se révèle pas plus élevé qu’en passif puisqu’on emploie 3 canaux pour les trois voies et on se garde le quatrième pour un sub, sans oublier qu’en plus, l’ampli fournit tout le traitement de signal nécessaire…
SLU : L’enceinte Sector est finie et prête à être commercialisée ?
MDC : Quasiment. Il ne reste que des détails mineurs liés à l’industrialisation du modèle mais pour le reste elle est prête. Elle pourra être associée à tous les subs de la gamme MDC en fonction des besoins, et pourra être employée droite ou couchée comme un Line Array en associant autant d’éléments que nécessaire. Nous n’avons en revanche pas prévu de fixation pour la placer horizontalement au dessus d’un sub qui la soutiendrait par un tube vertical ; cela ferait une solution sans doute économiquement moins intéressante. Pour une salle en revanche il suffit de placer trois boîtes côte à côte pour atteindre une ouverture standard de presque 80°. On affiche 24° en horizontal et 60° en vertical mais ce sont des données indicatives, on couvre plus. En vertical par exemple on a une atténuation hors axe très soft qui permet d’atteindre aisément 65°.
SLU : Le placement des boîtes les unes par rapport aux autres est primordial ?
MDC : Oui, absolument. Il faut les positionner de telle sorte que les médiums se retrouvent à équidistance les uns des autres et pour éviter les problèmes, la « mécanique » de l’enceinte vous y contraint, on ne peut pas attacher les boîtes les unes aux autres autrement.
SLU : Quel est le positionnement de la Sector sur le marché ?
MDC : Ce modèle se veut un peu de niche en répondant à un cahier des charges très qualitatif et fidèle avec notamment de vrais haut-parleurs de médium pour couvrir cette partie du spectre. C’est donc une boîte chère à fabriquer qui correspond bien à la philosophie de MDC, et qui devrait percer dans le renforcement sonore du classique, de l’opéra ou de tout message sonore complexe.
SLU : Vis-à-vis des boîtes à courbure constante existantes, comment se situe la Sector ?
MDC : C’est un tout autre produit du fait que nous avons banni le binôme habituel du 12 ou 15 et de la compression. Cela est très bénéfique pour redonner ses lettres de noblesse au médium qui gagne en précision, en chaleur et en densité. Une guitare saturée par exemple délivre un impact largement supérieur. D’un point de vue pratique, on peut arriver à faire de très bons produits en deux voies. Tu citais par exemple des écoutes TAD, mais théoriquement c’est un non-sens car, que tu le veuilles ou non, tu forces les deux haut-parleurs. D’un autre côté, un montage trois voies n’est pas non plus une garantie de réussite car le filtrage est beaucoup plus complexe, et obtenir une cohérence temporelle se révèle plus difficile. En trois voies, il faut lutter contre les effets acoustiques des filtres et les problèmes de phase générés par les haut-parleurs et leur montage car il est impossible de parfaitement raccorder trois sources sonores. Il n’empêche que le rendu est selon moi plus intéressant. Il peut ne pas plaire, mais cette différence est sa force.
Astucieux le vérin de polarisation « jack » sans jeu.
Primés au dernier SIEL dans la catégorie audio – systèmes de diffusion, les modules ligne source moyen format JUNO exploitent plusieurs innovations brevetées de la jeune société caennaise Kyu Systems, à savoir le guide d’ondes UCAL (Lentille Acoustique Convergente Unicellulaire) mis en place sur la section coaxiale médium-aigu et le vérin de polarisation (de réglage des angles inter-boîtes) « Jack » permettant d’obtenir des incréments progressifs de 0,25° par tour et qui peut être retouché, système assemblé et accroché.
La lentille acoustique UCAL de Kyu Systems présentée par un des collaborateurs de la jeune société caennaise au SIEL.
JUNO est un module ligne source 3 voies bi-amplifié à symétrie coplanaire avec deux HP 10’’ longue excursion (8 ohms au total) encadrant la double chambre de compression coaxiale medium-aigu (à filtrage passif) chargée par la lentille acoustique UCAL (16 ohms au total). Cet arrangement autorise alignement temporel et cohérence spatiale des sections MF et HF. Avec une coupure basse à 600 Hz et un raccordement médium-aigu à 6,3 kHz, la décade couvrant la voix est reproduite par le seul moteur de médium.
Le JUNO Sub, de même format, équipé d’un HP 18’’ chargé en bass reflex (8 ohms) peut être accroché en tête de ligne pour le renfort de graves. Ce sub de 45 kg encaisse une puissance AES de 1200 W (sensibilité 96 dB SPL @ 1W /1 m) et couvre la bande 36 – 200 Hz à – 3 dB.
Kyu Systems réalise aussi des moniteurs de scène, mais toujours en technologie coaxiale, ici le Xo15.
Complètent le système, un inclinomètre laser, des presets établis pour des processeurs Lake (ou les amplis Lab. gruppen) et XTA, ainsi que le logiciel de prédiction I-Kyu. Avec les impédances nominales choisies, deux canaux d’amplification avec un Lab.gruppen peuvent satisfaire l’alimentation de quatre boîtes JUNO (bi-amp), ou de six renforts JUNO Sub, voire trois subs Br25 de la marque emplilés au sol.
Ce système reprend beaucoup des concepts qui ont été appliqués sur les Kryter12 longue portée et Kryter10 de Kyu Systems et partage avec eux les pièces d’accroche, d’où une économie substantielle due à la mutualisation de beaucoup d’éléments entre les divers produits. Le système JUNO devrait être commercialisé courant mars à un prix de 4500 euros HT par boîte. Pour en savoir plus sur les produits de cette jeune société innovante : www.kyu-systems.com
Après avoir partagé la régie retours avec Manue Corbeau, en route pour les hommes de la face, j’ai nommé Loïc Letort au système et parfois au mix et Bibou au mix et pas trop au système, il nous dira pourquoi. Comme avec Manue, nous avons tourné une vidéo de la régie FOH comme si vous étiez. Tryo à Bordeaux, y’a qu’à cliquer !
Bibou avec son costume de scène et Loïc Letort très corporate en habits Tryo ! Ehh oui, Bibou en tant que 5è memebre du groupe participe activement à cette tournée au cours d’un titre endiablé où il danse dans sa régie sous la lumière des projecteurs. Je vous confirme que le public qui le connaît depuis toujours adore !
SLU : Comment organises-tu ton arrivée dans une salle comme Meriadeck.
Loïc Letort (Ingé système) : Rien de spécial. On a un cadre de scène et des décors imposés, ce qui rend l’accroche identique à chaque date. Pour cette tournée j’ai une ouverture de 18,20 mètres, et ce sont les riggers de Stacco qui me préparent tout.
Je ne suis pas un mec chiant, si ça les arrange de bouger une accroche de 30 centimètres je dis toujours oui. Après l’accroche je reprends les mesures de la salle pour calculer les hauteurs et les angles…
SLU : Tu fais ça quand ?
Loïc Letort : Le matin quand j’arrive, c’est la première chose dont je m’occupe. Je rentre les mesures dans l’ordi et après avoir vu avec la Prod la jauge pour savoir où cela va être occulté ou pas, je lance l’Array Calc. Je dispose des cotes exactes de la salle par On-Off et les gars qui ont fait ici M Pokora, ce qui ne m’empêche pas de reprendre certaines mesures liées à l’emplacement de ma scène.
Visite de la régie en vidéo
Accroche et calage du système J par Loïc
SLU : Tu as les boîtes du haut à +2…
Loïc Letort : Oui, elles sont dévolues au haut de la salle, aux gradins tout là-haut ; même si je n’ai pas « arqué » au delà du raisonnable, je dois aller taper avec celles du bas au pied du proscenium !
SLU : Comment gères-tu la balade du groupe au milieu de la salle au niveau de ton calage ?
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Loïc Letort : Je fais cela en séparant les deux dernières J8 et les deux J12 en bas de l’Array de sorte à pouvoir les égaliser différemment car ce sont elles qui couvrent la partie où les artistes vont aller chanter.
Je gère ces 4 boîtes par côté avec le R1 grâce auquel je peux changer le niveau et l’égalisation juste pour la partie du concert qui le nécessite. Ca c’est la solution extrême, sinon je me sers d’une égalisation anti Larsen spécifique sur le Lake qui en général suffit, et que je teste longuement, micro en main, dans chaque salle. (Il me montre la courbe…vache ! NDR)
La batterie de C4Sub et Top en charge de remplir tout ce que les J8 et même les J12 en bas de ligne laissent pour compte. Economies obligent, les spectateurs placés sur les bords de la scène tout en haut et tout en bas, ne sont pas directement couverts.
Je ne peux pas faire autrement. J’ai tout de même deux Beta 98, trois micros HF plus trois guitares et encore, chaque soir on a des surprises, et avec Bibou on veille chacun sur nos outils, lui les volumes et moi le Lake pour tailler dans chaque départ d’accrochage potentiel, les yeux rivés sur le Flux. Parfois c’est net, d’autres plus flou et ça nous aide bien de visualiser les choses.
On fait, l’espace de quelques chansons, vraiment un mix à quatre mains. Lors de la tournée de 2009 j’avais pu éviter le proscenium par le calage des boîtes. Cette année c’est une toute autre histoire.
SLU : Tu as délibérément oublié les sièges latéraux bas, non ?
Loïc Letort : J’ai fait avec ce dont je dispose, et Meriadeck plus qu’ailleurs est un jeu de compromis. J’en suis navré mais je ne peux pas faire autrement. Comme tu l’as vu mes lignes sont très hautes ; la dernière J12 est à 8,50 m du sol. J’ai tenté de baisser un peu lors de la date d’Orléans mais je n’ai pas du tout aimé mon bas, surtout le cajon de Daniel lorsqu’il en joue sur une partie de décor en forme de toit et qui forme une caisse de résonance venant s’ajouter à celle de l’instrument lui-même.
Une partie de la puissance à cour, toute en D12. Comme les contrôleurs d&b ne sont que stéréo et qu’un JSub mange deux canaux, ça fait beaucoup de racks. Pour les observateurs on aperçoit au centre de l’image un LM44 Lake.
À défaut de pouvoir couvrir parfaitement toute la salle, je demande à la Prod de concentrer le public vers le centre de la salle et d’éviter qu’il aille là où le son ne peut pas aller. Enfin j’ai dû modifier le positionnement de mes in fill et out fill pour des raisons esthétiques et pratiques ce qui n’arrange rien. Compromis quand tu nous tiens…
SLU : Comment gères-tu la stéréo avec tes boîtes au sol ?
Loïc Letort : Très simplement. Le côté gauche va dans les enceintes de gauche et pareil à droite. Je n’ai fait aucun croisement.
Les subs tenus en laisse
L’ArrayCalc dans toute sa splendeur avec la totalité des infos nécessaires à l’accroche et la prédiction du résultat. Est visualisée la page des lignes de J8 et J12.Les quatre JSub de cour surplombés par deux C6 afin d’épicer un peu l’avalanche de grave qui submerge inévitablement les premiers rangs. On distingue au sol une moquette noire sur laquelle des traits de ruban adhésif blanc dessinent l’emplacement exact où installer chaque caisson.
SLU : Le placement et le calage de tes subs au sol…
Loïc Letort : Ca sort encore et toujours de l’Array Calc. Dans la case Sub Arrays, tu indiques ton nombre de subs, l’ouverture que tu veux et ton rapport de diffusion. Partant de là, le soft t’indique la distance séparant chaque sub…
SLU : Et l’angle que tu leur as donné ?
Loïc Letort : C’est toi qui le détermine afin d’être plus homogène sur toute la surface à couvrir. Si tu ne les tournes pas, tu vas avoir un gros « couloir » puissant et droit. Je préfère mieux répartir quitte à réduire ma portée, un bas plus doux et dans l’esprit Tryo. Cette répartition reste la même de salle en salle d’où les marques faites sur une moquette sur laquelle reposent les deux rangs de subs. Ça facilite le montage, et ça les empêche de tourner sur les sols en béton des Zéniths qui ne sont pas super lisses.
SLU : A ce point ?
Loïc Letort : Ahh oui ils bougent tout de suite si je ne les cale pas. Au premier coup de grosse caisse ça fout le camp (rires). Je profite de mes subs pour poser un front fill en C6. Mon idée de départ était d’accrocher les subs derrière les J. Ca marche super bien mais, pour diverses raisons propres à cette tournée, cela n’a pas pu se faire.
SLU : Ils ne jouent pas fort tes C6 !
Loïc Letort : Je ne suis pas un adepte de la patate dans la figure, et c’est pareil pour les subs. J’essaie toujours de ne pas empiler afin d’éviter de tuer les gens devant. C’est juste étouffant sinon.
SLU : Tu les filtres comment tes subs ?
Loïc Letort : Ils sont en mode ”open band” et je les filtre dans le Lake à 88Hz. Les J coupent à environ 80 Hz de façon assez franche.
Huit J8 et deux J12 en bas de ligne pour mieux couvrir le parterre, un montage classique mais très efficace. Par rapport à la J8 la J12 perd deux dB de rendement en large bande et sans doute un peu plus juste dans l’aigu, mais offre 40° de plus d’ouverture horizontale.
SLU : Tu arrives à le faire monter dans les gradins ton grave ?
Loïc Letort : Non pas trop, je n’ai pas pris d’échelle (rires). Oui, ça va, avec bien sûr une zone préférentielle sur le parterre, le bas des gradins et le balcon arrière. Cette salle a la particularité de bien s’arranger avec le public, plus que d’autres, et j’ai vu que le revêtement en dalles du sol a changé, ce qui m’arrange car j’avais bien galéré en 2009 à cause de ça. Je n’ai pas trop taillé dans mon égalisation des subs par rapport à un Zénith. C’est bon signe. Le cajon passe bien. Tu me diras, si tu n’arrives pas à faire cajon, voix et guitares, t’as rien à faire ici (rires).
SLU : Il sonne bien le nouveau cajon jouable debout ?
Loïc Letort : Oui, ce n’est pas exactement la même chose que le traditionnel. Il a un peu plus de clinquant, il lui manque un peu de rondeur mais Bibou le travaille bien à la console, et le tient bien au gate pour éviter les soucis. Cette année c’est délicat puisque le concert commence dans le public et finit dans le public. Il faut donc être très réactif pour éviter les gros accrochages, surtout dans le haut. On est à deux avec Bibou prêts à intervenir.
SLU : Tu as repéré des fréquences qui sont plus nerveuses que d’autres ?
Loïc Letort : Y’en a un paquet (il regarde le Lake NDR). Il y a 978 Hz, 1033, 3063, 4200 et dans le bas j’ai 125 Hz, 177 et… Non, rien tout en bas car j’ai bien bossé la question.
SLU : De toute manière Bibou a un fader pour les subs non ?
Loïc Letort : Oui tout à fait, il le baisse rarement et le monte fréquemment (rires).
Flux, un analyseur adapté au ”live”
L’analyseur en passe de gagner la bataille des régies FOH, toutes tournées confondues, le très français Flux et que l’on retrouve de plus en plus souvent hors de l’hexagone aussi. Ne vous attardez pas sur le niveau affiché en dBA en bas à gauche, c’est la musique d’attente. Il est sage Bibou mais là, il y a des limites !
SLU : Depuis que tu tournes avec, tu le connais désormais bien le J…
Loïc Letort : Il est un peu gros pour être dans ma poche mais depuis 2009 je l’ai beaucoup exploité le d&b, oui, et je pense le comprendre. Mon seul gros changement a été le passage de Room Tools à Flux en termes d’analyseur, ce qui a occasionné une petite période d’adaptation. J’ai travaillé au dépôt et j’ai surtout comparé la méthode de mise en phase entre les deux.
Room Tools est d’une facilité extrême mais une fois comprise la logique de Flux, il faut reconnaître à ce soft des possibilités remarquables. C’est un bel outil, peut-être même un poil trop précis surtout pour du live. Si tu ne baisses pas la résolution, tu as envie d’intervenir partout ! Un petit regret : depuis la dernière mise à jour, Lake via Lab Gruppen incorpore le SMAART 7. Il faudrait, face au succès du Flux, penser aussi à ce logiciel.
SLU : Pour caler en salle, vous vous servez du show à proprement parler ?
Loïc Letort : Nous avons un enregistreur en MADI mais au jour d’aujourd’hui nous n’avons mis en boîte que des shows en stéréo avec quelques micros d’ambiance. On ne fait pas de multi. Ça pourrait être utile cela dit. Je me sers essentiellement de mes titres avec lesquels j’arrive vraiment à bien sentir la salle et anticiper ce que sera le show.
SLU : Tu tiens la console de temps en temps ?
Loïc Letort : Oui, lorsque je ne tourne pas avec Tryo,sur les concerts de Flo, Catherine Major et Demi Mondaine; cela étant Bibou m’a proposé de tenir la table certains soirs alors allons-y, je ne suis pas contre, du tout !
La tablette de Loïc avec laquelle il a la main sur le LM44. On voit ici le gauche - droite principal avec la somme de petites coupes rendues nécessaires par Mériadeck et son acoustique si particulière (doux euphémisme NDR). En dessous de 70 Hz, de la place est faite pour les JSub.Sobre, le R1 de d&b donne accès à l’ensemble des fonctions offerte par la puissance DSP embarquée dans les contrôleurs D12 et D6. Certains s’en contentent, d’autres comme Loïc préfèrent lui adjoindre un Lake pour disposer de plus de puissance de traitement.
Le LM44 en gros plan avec, apparente sur l’afficheur, la configuration à quatre sorties : deux pour le gauche droite et deux autre pour les JSubs.
SLU : Comment transmets-tu le gauche – droite et sub depuis la régie ?
Loïc Letort : Via le stage de la SD7. La sortie alimente le LM44 Lake en AES puis, toujours en AES, j’ai deux paires, une pour jardin et l’autre pour cour, et je sépare dans chaque paire le signal pour les têtes et celui pour les subs. L’égalisation du système est faite dans le Lake, là où les délais sont gérés par le R1, et donc chaque ampli. Le Lake aussi est une nouveauté pour moi, et j’y vais prudemment tout en kiffant cette machine. Je n’ai pas touché aux compresseurs et aux limiteurs mais rien que l’égaliseur est un bonheur. Quand Bibou casse une fréquence et que je la « reprends » à sa place en la lui faisant relâcher, la différence est là.
SLU : C’est quoi le bruit qu’on entend ?
Loïc Letort : C’est une bonne question, c’est la console. Quand je la mute, je n’ai plus rien. Peut être reste-t-il quelques effets qui ne sont pas coupés. Elle tourne en 48 kHz car je n’ai pas le nouveau stage rack de DiGiCo, et c’est dommage car les amplis tournent en 96 et ça aurait été chouette de bosser à cette fréquence. Ce détail mis à part, la table en version Mach3 est juste énorme avec des améliorations décisives en termes d’ergonomie. Je pense par exemple aux Smart Keys, des macros en français, et qui peuvent maintenant être déclenchées sur des faders entre fader levé et fermé.
Autre amélioration, le fait de pouvoir visualiser sur une tranche l’ensemble de tes départs auxiliaires et surtout la possibilité maintenant de taper ses valeurs de délai sans passer par le potar rotatif qui ne permettait pas d’avoir la même précision. Aucun problème de fiabilité, j’ai eu quelques messages d’erreur mineurs et sans que cela n’influence son fonctionnement et puis elle a un look d’enfer. J’adore !
SLU : Mais tu ne te sers pas de tes doigts ? Je te vois avec un stylet…
Loïc Letort : Si bien sûr qu’on peut mais ça laisse des traces (rires). L’avantage c’est que l’on voit après le show là où tu es le plus intervenu. Si t’as refait tes EQ ça va se voit ! Idem pour les gains. Quand tu coupes la table, tu vois toutes les traces en haut et tu peux te dire que le lendemain tu auras du travail !
SLU : T’as une sécu avec la console retours ?
Loïc Letort : Bien sûr, depuis 2009 et les soucis que nous avions connus, nous avons toujours le moyen de basculer Manue (Corbeau Ingé son retours NDR) en façade.
SLU : Tu dois la patcher ?
Loïc Letort : Non, elle arrive directement dans le Lake, je la bascule et elle prend la main.
SLU : Avec la SD7 tu tournes avec un moteur, deux ?
Loïc Letort : Non deux en miroir, ça marche super bien. L’audio passe dans l’engine A je le pilote en A et je garde B en secours. Quand je fais un save, c’est sauvé de l’un vers l’autre sans aucune galère. La version Mach 3 a aplani les derniers doutes de la version 2 où, en début de tournée, je me suis fait quelques frayeurs. Ce n’est jamais qu’un PC sous Windows et (il s’adresse à sa table NDR) tu tournes hein ma chérie ! Maintenant c’est du bonheur.
Mix façade Les nouvelles ruses de Bibou
Bibou dans toute sa "sérénitude", vraiment aussi cool qu’il en a l’air.
Accueillant, généreux de son temps et pas avare au niveau catering, c’est un Bibou en pleine forme qui a répondu à nos questions, qui plus est fraîchement douché. Passionné et bavard, il a répondu à près de la moitié des questions…avant même qu’on les lui pose !
SLU : Tes voix, tu les fais uniquement avec tes Tube-Tech ?
Sébastien Pujol dit Bibou (Ingé son face et 5è membre du groupe NDR) : Ohh noon, avant je me servais d’un DPR404 qui dé-essait et rabotait un petit peu et après je passais dans les Tube-Tech. Maintenant, avec la SD7, j’ai un dé-esseur sur les égaliseurs, un raboteur dans le bas-médium grâce au compresseur multibande, et je passe toujours par mes trois Tube-Tech surtout pour récupérer leur couleur tube.
Les voix ”Avalon” je n’aime pas ça. Les voix ”variété” surbrillantes je ne trouve pas ça beau. J’aime bien avoir un beau médium même si c’est vrai qu’à la Patinoire, ce n’est pas le meilleur endroit pour en parler (rires).
Le chauffage de la régie façade avec les trois Tube-Tech pour les voix et les trois 6176 d’Universal Audio, initialement prévus pour colorer les grattes mais rendus inutiles par la polyvalence de la SD7 et de ses simulations. Tout en bas, histoire de finir l’œuvre de réchauffement climatique (!) une paire de E-Pac d&b, utilisés pour donner la puissance aux petites écoutes de proximité de Bibou.
SLU : Ta batterie est toujours aussi belle…
Bibou : Et tu sais que je n’ai pas de micro sur le timbre de la caisse claire ! Le micro du cajon aigu est juste sous la caisse claire et il me la repique même trop bien ! Je suis obligé de mettre une ruse. J’ai programmé la SD7 pour que lorsque Daniel frappe la snare, ça compresse aussi le cajon aigu pour ne pas être envahi par le timbre, et c’est pas mal car toutes les consoles ne peuvent pas le faire. Souvent sur les tables numériques pour avoir un side-chain, il faut affecter tout un bordel. Là c’est vraiment génial.
SLU : Tes toms en revanche sont assez bas.
Bibou : Oui c’est vrai mais sur cette tournée ils ont mis des peaux Evans EC2 très douces.
SLU : Tes effets sont très discrets…
Bibou : En fait je n’aime pas trop quand on les entend les réverbérations donc je les égalise pas mal (comprendre beaucoup NDR) en coupant notamment beaucoup de bas et je n’ai de cesse de les modifier date après date.
SLU : Comment gères-tu le petit nombre d’émetteurs HF ?
Bibou : C’est vrai qu’on n’en a pas beaucoup pour des raisons économiques et puis le groupe a un très grand nombre d’instruments donc les packs tournent pas mal, du coup ça travaille beaucoup derrière. J’ai toujours peur qu’il y ait une inversion de boîtier et que je me retrouve avec le gain en vrac.
SLU : Pour les guitares ?
Bibou : Je les prends en stéréo assez simplement, soit via les amplis, soit avec des DI en fonction des titres. Je fais très attention à la guitare jazz car c’est toute l’histoire de Tryo qui passe au travers de son rendu. Je pensais enclencher l’effet tube sur ces instruments mais ça sonne bien avec la simple compression de base.
SLU : Ils servent à quoi les 6176 Universal Audio ?
Bibou : Ce sont des équivalents de 1176. Ils devaient justement apporter un supplément d’âme aux guitares mais je me rends compte que je ne les ai pas insérés.
SLU : Je vois beaucoup de tranches qui ne servent pas…
Bibou : C’est normal. Nous avons commencé par une tournée des clubs mais mon patch je l’ai pensé avec déjà les Zéniths en tête, tout en ne sachant pas précisément ce qu’il allait y avoir sur scène artistiquement parlant. En plus je fais toujours en sorte d’avoir sur mes pages principales les sources les plus importantes. Mes bacs de 12 doivent n’avoir que du bon. Au jeu des devinettes parfois ça ne marche pas !
Un seul rack d’effets pour les festivals ?
Un autre flight appelé à évoluer tant son contenu s’avère en partie inutile. Un seul rack est le chouchou du maître de la face et n’est pas près de disparaître, la Lexicon PCM70. Cette dernière pourrait même se transformer cet été en 480 au gré des dispos !
SLU : Pour revenir aux effets, une table comme la SD7 ne pourrait pas te suffire ?
Bibou : Oui peut-être mais, ne serait-ce que les Tube-Tech pour les voix, c’est pas mal. Je suis aussi un fan du son Lexicon sur les voix. A terme, je pourrais partir juste avec mes trois Tube-Tech, ma Lexicon et mon tap delay TC Electronic, le reste je peux effectivement le faire avec la table. Après si je trouve une 480 je craque ! Sérieusement ce serait bien que pour cet été et les festivals on n’ait plus qu’un seul rack.
SLU : Comment fais-tu pour faire se balader ton piano ?
Bibou : C’est un vrai faux piano, et à plus forte raison puisqu’il marche avec un onduleur qu’on charge à bloc avant le concert (rires). Avec deux HF en stéréo, on est parfaitement autonome.
SLU : Deux marques de console entre face et retours, ça nous fait une fois encore deux stages et un patch analogique…
Bibou : Oui mais tu sais, il vaut toujours mieux jouer la carte de la prudence et garder une double chaîne bien indépendante. Avoir une seule chaîne, les productions ne sont pas prêtes à tomber là-dedans d’après nous. Si tu as une panne, tu as tout qui tombe alors que si tu as deux tables tu peux toujours basculer sur l’autre et faire ton show quoi qu’il arrive. Si on avait deux Vi6 on aurait quand même deux stages.
Tant qu’à mixer, autant le faire confortablement et avec un beau, mais alors un très beau jouet. En direct de chez RégieTek la SD7 DiGiCo, la reine de la nuit avec son infinité de couleurs. C’est une vieille histoire entre Tryo et Trois Rivières d’où ce carton venant masquer, shocking, le logo SD7 de DiGiCo et celui de RegieTek mais bon, vous aviez reconnu cette table et tout le monde sait que Régietek en a une non, en revanche qui savait que Trois Rivières fait du très bon rhum et que…ahh OK, OK, ce n’est pas « politiquement correct »…Allez, avec modération, bien sûr !
SLU : Tu parais bien fan de la SD7…
Bibou : Ah oui j’adore et le son DiGiCo en général aussi. Ça n’a pas été facile de convaincre José (Tudéla On-Off NDR) mais elle est là, et en version 3 avec les derniers updates, c’est une machine de guerre. Comme on ne fait pas toujours salle comble, cela a été un peu chaud pour l’avoir mais on a fini par s’entendre entre On-Off qui est le prestataire de la tournée et Régietek qui la fournit.
Je peux te dire que c’est violent comme table, pour les dé-esseurs j’ai carrément dû prendre la notice pour ne pas m’y perdre ! En plus du compresseur multibande, tu peux enclencher par voie d’entrée un égaliseur 4 bandes soit paramétrique soit dynamique, et c’est avec ça que je nettoie les S. Une vraie usine à gaz où il faut réfléchir (rires).
Nouvelle tournée = remise en question du mix
SLU : Quand on est aussi proche d’un groupe que toi, comment aborde-t-on le mix d’une nouvelle tournée ?
Bibou : A chaque tournée j’essaie de prendre du recul et de me dire où je veux aller en termes de mix et de couleur sonore en fonction de l’album. Je repars toujours de zéro sans aucune mémoire d’aucune sorte. J’essaie par exemple de traiter les percussions différemment, ce qui n’est pas simple car il n’y a pas 50 façons de le faire…
SLU : Le risque n’est pas de faire un 360 et revenir sur tes pas ?
Bibou : Non pas du tout. Prends le pied. Nous avons un passage électro dans le concert ; du coup au lieu de le laisser acoustique je l’ai travaillé avec une attaque différente plus ”beat ” sans trop gêner Daniel (le batteur et percu du groupe NDR). Cette année je sors aussi plus les guitares, la signature de Tryo, pour leur permettre de se retrouver comme à leurs débuts à l’époque des bars. Trois guitares et un cajon, l’essence même du groupe. Bien entendu quand il s’agit de remplir un Zénith juste avec ça, il faut que ça ait de la gueule !
SLU : Il jouait du cajon debout, c’est peut être un détail pour vous…
Bibou : C’est Daniel qui dispose de ça maintenant. Il en joue debout car c’est un modèle portable Move Box de Schlagwerk, et avec un HF ça lui permet de bouger tranquillement. Enfin, même le cajon de base est HF (rires).
SLU : Ca ne te gêne pas la transmission HF au niveau grave et dynamique en général ?
Bibou : Je n’ai pas fait de vraies comparaisons avec du filaire mais ça me va très bien, et même si effectivement les packs compressent un peu, ça me plaît assez, ça m’évite de le faire derrière !
Bibou, passionné de live mais allergique au studio
SLU : Pourquoi ne fais-tu que le son sur scène et pas aussi les albums…
Bibou : C’est un autre métier, mais je suis là, je valide tous les mix avec les artistes.
SLU : Tu veux me faire croire que tu ne sais pas faire une prise de son et un mix ?
Bibou : Ce n’est pas pareil, il faut savoir maitriser tout ce qui est ProTools et ça me soule, un peu comme le SMAART et compagnie. Je m’occupe du management, si je commence à plonger là-dedans ça va me prendre des mois. Le son de Tryo c’est ce qui me prend le moins de temps dans l’année, pas plus de 10% ! Bien sûr je sais un peu la technique mais c’est un autre univers où il faut notamment beaucoup de patience et ça n’est pas ma vertu première.
SLU : Pourquoi ne pas enregistrer tes artistes en conditions de live, tous ensemble. A ce jeu-là tu es bon (rires).
Bibou : Cela a failli se faire, et d’une certaine façon les membres du groupe ont enregistré ainsi le dernier album, tous seuls, ce qui a généré quelques erreurs de niveaux et des sonorités parfois très originales. Non, le studio ça prend des heures et je ne supporte pas de faire du mal aux mouches pour trois fois rien (rires).
Il y a un type sur la tournée qui travaille comme un champion, c’est DJ Shalom. Non seulement il est multi-instrumentiste mais en plus il te livre un son nickel où tu n’as plus rien à faire. Lui il se prend bien le chou avec l’audio, et quand il ajoute un shaker ou quoi que ce soit dans ses boucles, c’est parfaitement en place et au bon niveau. Il écoute aussi les mixes de chaque date. Nous disposons d’un serveur mutualisé Dropbox où le mix du concert de la veille est à disposition de toute l’équipe. Je l’uploade chaque soir en MP3, ce qui permet de se l’écouter dans le tourbus en route pour la ville suivante.
SLU : Y’a pas que de l’aigu sur ton enregistrement ?
Bibou : Non, on a fait en sorte avec Loïc de récupérer le grave que je sépare sur la table pour alimenter les subs. Je sors par un groupe où l’ensemble du mix est présent et pas qu’une moitié.
SLU : Quand tu dis que tu veux changer de son à chaque tournée, tu pourrais essayer de changer de système. J’ai l’impression que le rendu d&b, c’est un peu le son de Tryo !
Bibou : Pas sûr. Quand je tourne en festival je change quasiment tous les jours de système et pourtant je m’y retrouve avec quelques retouches au niveau de l’égalisation.
Tryo en 2013 : Zéniths et festivals
SLU : Quoi qu’il en soit Tryo est parti pour une année 2013 bien chargée…
Bibou: On peut dire ça oui, on va faire un peu de promo avant d’attaquer des clubs en Allemagne, puis une douzaine de Zéniths en France vers le printemps, quatre dates au Québec et après on attaque la saison des festivals où nous allons être très présents avec entre 40 et 50 dates prévues. On va faire des grands festivals mais aussi des moyens.
SLU : En festival tu vas partir avec quoi ?
Bibou : La régie complète avec les consoles façade et retours et mon rack de compresseurs. La seule chose qu’on va demander c’est une fibre entre la scène et la régie façade pour ma SD7.
SLU : Et tout votre beau décor ?
Bibou : Je n’ai pas envie de faire chier le monde avec nos trucs en festival, on va peut-être prendre juste l’échafaudage.
SLU : Surtout que pour 40 minutes se trimbaler avec tout ça…
Bibou : Ah non, nous on fait en moyenne des shows de 1h15 à 1h45. Quand tu es tête d’affiche, ils rentabilisent ta venue !
L’écoute
Un XL2 de NTi veille au grain sans trop consommer ses piles. Le Bibou est sage, en tous cas en dBA !
Aucun doute, la signature de Tryo, le son typique de ce groupe résonne dans la Patinoire. Très bon raccordement entre les J et les C4 au sol en couleur comme en phase. Les deux front fills en C6 sont un poil faibles mais cela facilite la présence de spectateurs devant la scène sans risques pour eux, quelque chose auquel Loïc veille. Le choix de poser les subs au sol surtout à Meriadeck n’est pas 100% gagnant (ni vraiment voulu d’ailleurs), et au bout de quelques titres, leur action se retrouve entre autres taillée d’un – 9 dB à 90 Hz très salutaire pour redonner de la définition et plus de justesse au bas du spectre dans son ensemble.
Une touche de brutalité dans le monde feutré des éclairagistes. Voici dévoilée la cible employée par l’équipe de Tryo pour caler ses projos. Pauvre Barbie, passer une tournée muselée et attachée à une bouteille d’eau !
Pour le haut en revanche c’est le Bibou show avec un aigu détaillé, précis et fin, le rêve de tout instrumentiste qui peut se lâcher, certain que ses plus infimes trouvailles seront bien retranscrites dans la salle.
Même s’il est un peu escagassé par l’anguleux astronef de Mériadeck et aussi par quelques économies hélas indispensables, le son est là, quatre artistes s’éclatent sur scène et le cinquième en fait de même sur sa console.
La captation de Bibou a beau être discrète et compter peu de micros à large diaphragme, le résultat tient toujours autant la route. L’esprit de famille propre à Tryo se ressent aussi dans une équipe technique rodée, sereine et totalement accessible.
Un dernier coup de chapeau à Laurent Chapot (on ne la lui a jamais faite celle-là NDR) dont les éclairages magnifiques prouvent à quel point nous avons en France des gens de talent pour faire d’un concert un moment privilégié qui laisse plein de souvenirs, et par les temps qui courent, 2h50 de plaisir, il ne faut pas s’en priver !