Les compressions à aimants Ferrite CD1014Fe et WL4Fe
Les tensions sur les matières premières enregistrées depuis un peu plus d’un an, particulièrement sur le Néodyme (mais également le cuivre), ont conduit les fabricants de transducteurs ainsi que les fabricants d’enceintes acoustiques à reconsidérer l’utilisation d’aimants céramique (Ferrite) dans leurs produits.
Acustica Beyma ne déroge pas à la règle et réintroduit la Ferrite dans la plupart de ses gammes et propose même de nouvelles familles comme la série PW. Les premiers modèles présentés à Prolight & Sound sont les 21PW1400Fe et 18PW1400Fe (1400 W AES), respectivement 21 et 18 pouces destinés à équiper des subwoofers. Ils mettent en œuvre le nouveau système de ventilation breveté « Malt Cross System » et la technologie propriétaire MMSS (Mechanical Mirror Suspension system) qui, associés à la bobine 4 pouces (100 mm) interne-externe permettent à ces HP de supporter 2800 W (program) en réduisant considérablement les pertes dues à la compression thermique. Ces woofers supportent une excursion limite (XDamage) de 55 mm et un XMax de +/-10 mm (régime linéaire). Les adjonctions à la famille de moteurs à compression à diaphragme PM4 (Polymère high tech) sont le WL4Fe (conçu pour les line array) et le CD1014Fe version ferrite du CD1014Nd, compression à gorge 1,4’’ et bobine 1,75’’. Ce modèle offre une efficacité de 110 dB (1W/1m) et supporte 140 W (program) au dessus de 1,2 kHz. Dans la famille de boomers G40 (medium-bass), le nouveau 6G40Fe (6’’) optimisé par FEA pour son moteur Ferrite reste linéaire aux longues excursions (MMSS) et accueille un anneau de démodulation qui linéarise l’impédance et réduit la distorsion. Il supporte 340 W (program) et affiche une sensibilité de 94 dB (1W/1m). Enfin les 12P80Fe et 15P80Fe (12 et 15’’) à bobine 4’’ (100 mm) à cône en fibre carbone et suspension en CONEX supportent respectivement 1400 et 1600 W avec une sensibilité de 100 dB (1W/1m) et se destinent aux enceintes multivoies de haute efficacité.
Le nouveau système sans fil numérique d’AKG dévoilé en début d’année et présenté en première européenne à Prolight&Sound opère dans la bande libre mais encombrée des 2,4 GHz (ISM) dans un format audionumérique sans compression 24 bits/48 kHz sur 16 canaux maximum. Ceci garantit une bande passante audio de 20 Hz à 20 kHz lui permettant notamment de restituer fidèlement les signaux d’instruments tels que basse et guitare. Les packs proposés par AKG sont constitués à partir de la version Quattro (récepteur DSR70 Q), 4 canaux en simultané, ou Dual (DSR70 D), deux canaux, avec respectivement deux (ou un) transmetteurs pocket DPT70 et des micros main émetteur DHT70 équipés exclusivement de la capsule dynamique D5 du fabricant autrichien.
La communication entre récepteur et émetteur est bidirectionnelle et encryptée (AES 128 bits) permettant diversité et changements de fréquence (canal) automatiques selon l’encombrement spectral aussi bien que des fonctionnalités appréciables telles que l’extinction distante des transmetteurs depuis le récepteur, la supervision des batteries, le réglage de niveau (mic/guitare), la plage de gain, etc. Le DSR70 Quattro dispose en outre d’une sortie symétrique (XLR) « somme » des signaux issus des différents canaux réalisant un mix des voies (jusqu’à 4) transmises en simultané.
Yamaha possède depuis longtemps une position hégémonique sur le marché des consoles numériques mais a vu ces derniers temps sa suprématie sérieusement contestée en raison de l’offre toujours plus pertinente de ses principaux concurrents.
Le monde de l’audio professionnel attendait donc une réaction forte du constructeur japonais. Celle-ci est bien arrivée, non pas comme beaucoup l’imaginait par la présentation d’un outil haut de gamme, apte à remplacer la regrettée PM1D, mais réalité du marché oblige, par une offre multiple, en concurrence tarifaire directe avec les consoles du segment intermédiaire.
Concept
Reprenant le concept éprouvé de l’interface utilisateur Centralogic, Yamaha propose donc une nouvelle gamme de consoles extrêmement compactes et légères dont la prise en main paraitra aisée pour tout professionnel habitué de la marque.
Et ce, d’autant plus que l’ergonomie par rapport aux autres modèles a nettement progressé. Outre une meilleure sensibilité de l’écran tactile, les consoles sont équipées pour chacune des voies d’afficheurs multifonctions indiquant la position du panoramique et du fader ainsi que le label. La taille des caractères s’ajuste automatiquement en fonction de la longueur du mnémonique alloué à la voie. En dessous des afficheurs, une bande lumineuse, dont la couleur et l’intensité peuvent être personnalisées, favorise le repérage et l’identification, comme par exemple l’appartenance à un groupe.
Des possibilités de personnalisation inédites sont également disponibles comme le paramétrage assignable aux 4 encodeurs à main droite de l’écran ou bien encore les fonctions étendues touchant la couche de faders et les 16 clés utilisateur.
Déclinées autour d’une architecture commune de bus de mélange et de matriçage, les trois consoles se différentient principalement par le nombre de canaux d’entrée que leur DSP respectif peut traiter simultanément ainsi que par le nombre de blocs de faders que leur surface de contrôle supporte. Les autres différences sont d’ordre mineur comme la présence sur les CL3 et 5 d’une platine susceptible d’accueillir un Ipad et le bandeau de vumètre qui n’est intégré que sur la CL5 mais qu’il est possible d’acquérir en option pour les deux autres modèles.
Les 3 CL fonctionnent sous protocole réseau Dante avec deux formats de racks RIO d’entrées-sorties déportés.
Le système CL est dit évolutif en ce sens qu’il permet de débuter par une configuration simple à un seul rack d’E/S et en fonction des besoins, d’acquérir de nouveaux RIO. Jusqu’à 8 RIO, adressables par simples DIP Switches, peuvent être ainsi connectés à une même console. A l’inverse, 4 consoles peuvent être raccordées à un même RIO, chacune d’elles pouvant avoir la main sur les gains avant conversion. Si un gain est modifié à partir d’une des consoles, un système de compensation intervient afin que les niveaux en cours sur les autres consoles ne subissent aucun changement.
Les extensions possibles ne se limitent pas au seul réseau Dante. Ainsi 3 slots permettent d’accueillir autant de cartes au format mini YGDAI qui permettront soit de réaliser des ponts entre différents protocoles de réseau audio, soit d’offrir des entrées-sorties analogiques supplémentaires si les huit entrées-sorties OMNI disponibles sur les consoles s’avèrent insuffisantes, soit encore d’augmenter la puissance de traitement DSP. A ce propos, la toute nouvelle carte LAKE adaptée au management sophistiqué des enceintes de diffusion sera tout prochainement disponible.
Les effets
Concernant les effets embarqués, l’offre devient pléthorique puisque 3 racks virtuels baptisés PREMIUM, EFFECT et GEQ de 8 effets chacun sont implémentés (pour mémoire, un seul est disponible avec la M7CL).
Le rack « PREMIUM » utilise la technologie VCM (Virtual Circuitry Modeling) qui propose une modélisation réaliste de machines analogiques légendaires. Le concours bienveillant de Rupert Neve a permis à Toshifumi Kunomoto dit docteur K, gourou de la modélisation virtuelle chez YAMAHA, d’incorporer aux bibliothèques VCM les très recherchés équaliseurs et compresseurs PORTICO.
Le rack « EFFECT » quant à lui propose des programmes de réverbérations et des multi-effets à choisir parmi les 56 programmes d’ambiance de la bibliothèque. Ce rack peut également être utilisé pour des effets d’insertion, notamment l’utilisation d’égaliseurs graphiques supplémentaires. Ainsi, avec le rack GEQ, c’est une exploitation potentielle de 32 égaliseurs tiers d’octave qui peut être réalisée en simultané. Attention toutefois, cette capacité n’est disponible qu’en utilisant le mode FLEX qui double le nombre d’égaliseurs tout en limitant à 15 le nombre de bandes utilisables par EQ.
Enregistrement
Deux modes d’enregistrement audio sont possibles, l’un en stéréo au format mp3 au moyen du port USB local, l’autre en multipiste, sur mac ou PC, via le réseau Dante. Pour ce dernier mode, les consoles CL ont été optimisées pour fonctionner avec le logiciel Nuendo Live. Nom des canaux, marqueurs, transport de bande, et bien d’autres données sont ainsi échangeables favorisant l’intégration du logiciel d’enregistrement multipiste de Steinberg comme une extension naturelle de la console.
Logiciels de management et de contrôle.
Les consoles peuvent être pilotées à distance à partir d’un Ipad et du logiciel StageMix. Cette application permet ainsi de contrôler sur scène ou dans l’auditoire la pertinence de des balances en fonction de l’emplacement de l’auditeur et au besoin pouvoir les modifier.
Par ailleurs, le logiciel spécifique CL editor utilisable indifféremment sur Mac ou PC permet online, d’étendre les possibilités de paramétrage et offline d’éditer, préparer configurer et mémoriser des sessions.
A noter qu’un convertisseur de fichiers facilite la récupération et l’échange des données de sessions réalisées avec les consoles PM5D, M7CL ou LS9.
Spécifications générales:
Caractéristiques communes :
Architecture des bus :
24 bus de mix configurables en bus group ou bus aux,
8 bus matrice avec mélange des canaux d’entrée
1 bus stéréo.
Echantillonnage 44,1 ou 48 kHz.
Latence 2,5 ms (omni in > omni out)
Gamme dynamique :
112 dB pour la conversion numérique/analogique
108 dB pour Omni in/omni out
Entrées-sorties numériques :
Terminal primaire / secondaire
Format Dante
Données 24 ou 32 bits
100 base-T
Nombre de canaux : 64 in/64 out
Connecteur EtherCON CAT5e
Consommation : 170 W
Dimensions
Hauteur : 299mm
Profondeur : 667 mm
Caractéristiques individuelles
CL1
CL2
CL5
Nb d’entrées
48 + 8st
64 + 8 st
72 + 8st
Nb de faders
2 x 8 +2
3 x 8 + 2
4 x 8 + 2
Bandeau vumètre
Sur option
Sur option
intégré
Largeur (mm)
648
839
1053
Masse (kg)
24
29
36
Rack d’entrées sorties
RIO 1608 D
RIO 3224 D
Entrées analogiques
16
32
Sorties analogiques
8
16
Sorties numériques
0
4 paires AES
Format rack 19 ‘’
3U
5U
Disponibilité / Prix
Les prix dépendront de la configuration choisie (avec les racks d’E/s) mais devraient être compris entre 15 000 (CL1) à 45 000 € (CL5).
La console CL5 sera disponible courant avril 2012 alors qu’il faudra patienter jusqu’à l’été pour une CL1 ou une CL3.
Par son principe de modularité, le STM permet d’ajuster la diffusion à toutes les tailles d’auditoire pour des jauges de 1 000 à 100 000. Il peut donc satisfaire tout aussi bien aux besoins des petites salles de concert qu’à celui des grands festivals de plein air.
Configuration du système STM en longue portée avec une ligne centrale de M46 flanquée de 2 lignes latérales de B112 couplées de part et d’autre.
Quatre éléments discrets composent le système : le module principal large bande M46, celui de basse B112, de sous-grave S118 et enfin le module « omni » M28, enceinte 3 voies bi-amplifiée prévue pour une utilisation solo ou en « down fill ».
Un système STM peut très bien n’être constitué que d’enceintes principales assemblées dans une ligne verticale unique mais il peut également être composé d’une ligne d’enceintes principales associée à une ligne de basses (B112) latérale ou bien encore, de deux lignes de basses réparties de part et d’autre d’une ligne d’enceintes principales. Cette possibilité d’installer des enceintes de basse supplémentaires afin d’augmenter la pression acoustique dans le grave, sans introduire d’anomalies dans le comportement, font du STM un système unique en son genre. C’est en fait le premier ligne source à proposer une telle modularité dans le registre basse fréquence et ce d’autant plus que le déploiement additionnel d’enceintes sub, empilées au sol ou assemblées dans la ligne accroît encore les options de configurations possibles pour l’ingénieur système.
Technologie
Afin de privilégier la longévité et la résistance aux intempéries, les enceintes principales, basses et omnis sont en composite de polyuréthane injecté.
Le nouveau sub S118, est l’unique enceinte de la série en multipli de bouleau ; il est capable avec son seul boomer longue excursion de 18’’ chargé en passe-bande, de fournir une pression équivalente à son prédécesseur, le Nexo CD18. Deux enceintes de sous-graves peuvent être montées dos à dos en mode cardio, ou côte à côte en mode omni.
Le module de basse B112, extrêmement puissant, possède une charge pavillonnaire hybride dont le dessin améliore de 6 dB son efficacité par rapport à une enceinte bass reflex. Sa réponse, de 63 Hz à 200 Hz, chevauche à la fois celle de l’enceinte de sous-grave et celle du module principal M46 produisant ainsi une marge dynamique précieuse dans le registre basses fréquences.
L’enceinte principale large bande M46 est équipée de boomers 6,5’’ à membrane plane (développés par Nexo) qui délivrent une diffusion pleine et homogène dans les 90° d’ouverture horizontale du système. Les moteurs d’aigu (bobine 2,5’’, gorge 1,4’’) quant à eux délivrent en raison du Kepton utilisé pour leur diaphragme une réponse aux hautes fréquences complètement linéaires sur toute leur bande d’utilisation. Ce polymère aurait aux dires de Nexo la vertu d’améliorer la réponse tonale et le rendu longue portée.
Rigging
4 STM M46 empilées sur leur chariot. On voit très bien l’accastillage de renfort métallique et le coffret en composite. La poignée REDLock située en face arrière permet de verrouiller les axes d’accouplement verticaux.
Le STM a tout spécialement été conçu pour le touring. Chariots de transport à roulettes modulaires et cadres d’accroche permettent de préparer les systèmes dans l’entrepôt pour ne plus avoir, une fois sortis du camion, qu’à les faire rouler jusqu’à l’aplomb de leur palan de levage. La mécanique comporte deux systèmes mécaniques innovants, le Pistonrig ™ qui sert à pré-ajuster les angles inter enceintes et la poignée REDlock ™ , qui depuis l’arrière des systèmes permet de verrouiller les points d’accrochage situés à l’avant des enceintes. Ces dispositifs permettent à une seule personne de procéder en toute sécurité à l’assemblage et au levage d’un système comportant jusqu’à 72 enceintes.
Amplification
Un rack d’amplification universel Nexo « NUAR », constitué de 2 NXAMP 4 x 4 (nouveau modèle bitension avec firmware 3.0), de deux patches d’entrées numériques (avec niveaux) et deux de sorties numériques alimente jusqu’à 12 modules STM en groupe de 3 avec tous les presets, ressource par ressource. Enfin, concernant la compatibilité réseau, les racks NUAR acceptent via les cartes optionnelles NXES104 et NXDT 104 aussi bien des flux réseau en protocole Ethersound que Dante.
Chez L-Acoustics, outre l’évolution en version 2 du logiciel de contrôle LA Network Manager avec sa suite de didacticiels interactifs d’autre part, la communication était principalement axée sur la nouvelle famille de diffuseurs ARCS : l’ARCS WIDE et l’ARCS FOCUS (enceintes passives 2 voies) qui, par leur positionnement budgétaire et les solutions proposées, devraient satisfaire de nombreuses applications en installation fixe et « mobile » de moyenne portée.
Qu’est ce qu’un ARCS ?
L-Acoustic ajoute une nouvelle corde à son ARCS
L’ARCS est un système de diffusion sonore inventé par Christian Heil au milieu des années 90 et dont l’acronyme anglais (Arrayable Radial Coherent System) signifie Systèmes à Assemblage Radial Cohérent. Son principe utilise la sculpture du front d’onde (WST) mais à la différence d’un système line array conventionnel équipés de D.O.S.C (Diffuseur d’Ondes Sonores Cylindriques) et s’assemblant en ligne droite verticale, L’ARCS ne peut être assemblé qu’en une ligne à courbure constante. Son guide d’onde s’apparente donc plutôt à un diffuseur d’onde sonore torique (le DOST est une marque non déposée). La décroissance du champ sonore est de 6 dB par doublement de la distance en faisant abstraction de l’absorption atmosphérique, avec une balance tonale constante quelle que soit la distance.
Rappel des domaines d’utilisation des systèmes de diffusion acoustique proposés par L-Acoustics
Pour qui, pour quoi ?
Les systèmes ARCS® WIDE et ARCS® FOCUS possèdent chacun des caractéristiques de directivité et de pression acoustique bien distincts. Développés pour satisfaire le marché de la tournée et de l’installation pour des applications moyenne portée (35 m max), ils présentent une grande versatilité d’emploi. Le champ d’applications concerne tout autant la façade G+D, le cluster central, la diffusion latérale de scène « side fill », ou bien encore, en utilisation individuelle sur pied ou suspendue, des lignes de rappel ou de la diffusion d’appoint.
Les différents éléments.
Dans la famille ARCS les principaux constituants d’un système sont :
le diffuseur à couverture large ARCS® WIDE (H x V: 30° x 90°)
le diffuseur à couverture étroite ARCS® FOCUS (H x V: 15° x 90°)
l’enceinte d’extension des graves SB18m opérant jusqu’à 32 Hz
les contrôleurs amplifiés LA4 ou LA8, respectivement de 4 X 1000 ou 4 X 1800 W sur 4 W
Les enceintes peuvent tout aussi bien être déployées en cluster horizontal que vertical posé ou suspendu.
Des accessoires spécifiques ont bien sûr été prévus pour le rigging:
le WIFOBUMP permet d’effectuer des arrangements suspendus verticaux jusqu’à 8 enceintes incluant si besoin le SB18m
le WIFOLIFT permet d’effectuer des arrangements horizontaux jusqu’à 4 enceintes.
Des barres de couplage inter enceinte pour la sécurisation qui peuvent faire office de poignée.
Comportement acoustique
Les systèmes ARCS® WIDE ou ARCS® FOCUS fournissent un niveau de pression élevé, un couplage acoustique parfait et de solides performances basses fréquences.
Dans le plan de couplage, les ARCS® WIDE et ARCS® FOCUS possèdent une caractéristique de directivité extrêmement tranchée (Hi Q point source) qui bénéficie à la zone d’audience et épargne les surfaces réfléchissantes. Dans l’autre plan, les deux systèmes possèdent une caractéristique de directivité symétrique et plus progressive avec un angle de dispersion de 90°.
L’ARCS® WIDE a été conçu pour obtenir une couverture étendue avec peu d’éléments et offrir ainsi un assemblage remarquablement compact présentant pour le public un minimum d’obstruction visuelle. L’angle de couverture total d’une ligne d’ARCS® WIDE est le produit du nombre N d’enceintes composant l’assemblage par l’angle de couverture nominal d’un seul élément soit 30°x N.
Une même ligne source d’ARCS® FOCUS délivre la même énergie acoustique mais concentrée dans un angle de diffusion deux fois moins important, soit 15° x N. L’ARCS® FOCUS est donc conçu pour obtenir une couverture plus étroite et un niveau de pression supérieur à sa fausse jumelle.
Les ARCS® WIDE et ARCS® FOCUS peuvent également être déployés en assemblement mixte « WIFO » (le WI de wide et le FO de focus) pour des géométries d’auditoire complexes. La double caractéristique de directivité et les nombreuses possibilités d’assemblage offrent à l’installateur ou l’ingénieur système un grand degré de liberté dans le design de la diffusion. Avant de procéder à l’installation, toutes ces configurations peuvent être acoustiquement et mécaniquement modélisées avec le logiciel de simulation 3D SOUNDVISION.
Contrôles
Les amplificateurs LA4 et LA8 avec leur processeur de signaux numériques embarqué permettent un pilotage précis et sécurisé des ARCS. Des systèmes de protection thermique et de prévention contre les sur-excursions ont été implémentés. Enfin, ARCS® WIDE et ARCS® FOCUS possèdent un unique programme prédéfini en usine applicable à toutes les configurations, l’utilisateur final pouvant néanmoins par le biais du LA Manager garder la main sur la balance tonale générale. Un même canal d’ampli peut alimenter une ARCS Wide et une Focus. Le SB18m peut–être configuré par preset en mode cardioïde.
Caractéristiques techniques
ARCS WIDE
ARCS FOCUS
SB118m
Bande passante (-10dB)
55-20 kHz
55-20 kHz
32-100Hz
Directivité nominale (-6dB)
30×90° symétrique
15×90° symétrique
Maximum SPL
135 dB
137 dB
136 dB
Puissance RMS
450 W
450 W
700 W
Composants LF
1×12’’ céramique1x 3’’
1×12’’ céramique1x 3’’
1×18’’ céramique
Impédance nominale
8W
8W
8W
Connectique
2 Speakon NL4
2 Speakon NL4
Dimensions LxHxP mm
365/140 x 754 x444
365/252x754x444
754x538x717
Ebénisterie
CP Bouleau Pays Balte
CP Bouleau Pays Balte
CP Bouleau Pays Balte
Masse (kg)
36
38
62
Disponibilité / Prix
D’après Stéphane Ecalle, Directeur du Marketing, la commercialisation (et les livraisons) débutera en septembre après une phase de simulation. Les prix annoncés sont de 2550 € pour les enceintes Wide et Focus, de 2300 € pour le SB18m et respectivement 200 et 500 € pour les WIFOLIFT et WIFOBUMP. Des kits de base seront également proposés avec un LA4 ou un LA8 selon les configurations.
L’équipe Chromlech très honorée d’accueillir sur son stand au Siel 2012 Patrick Woodroffe, éclairagiste de Phil Collins, Bob Dylan, Peter Gabriel, Michael Jackson, les Rolling Stones, Rod Stewart, Stevie Wonder, etc.
Partant du constat que les lampes basse-tension pour le spectacle sont toujours reliées en série et contrôlées ensemble, prenant pour exemples les Svoboda et ACL, Chromlech a développé un gradateur basse tension, compact et intelligent, pour enfin contrôler ce type de lampe individuellement. Il s’appelle Gleamer, il est le premier dans son genre, protégé par plusieurs brevets et a reçu à ce titre deux prix de l’innovation : un au Plasa en 2011 et un au Siel en 2012.
Les lampes basse tension se caractérisent par un rendement élevé et un rendu de couleurs unique ; une température de couleur chaude (2700K) qui plait beaucoup aux éclairagistes. Mais pour les commander individuellement, il fallait avoir recours à un transformateur réducteur devant chaque lampe, raison pour laquelle il était plus simple de les relier en série.
Le rack de six Gleamer offrant 54 canaux de contrôle
Gleamer est un gradateur basse tension offrant neuf canaux de gradation tous paramétrables individuellement de 6 à 28 Volts, chacun délivrant une puissance de 300 W. Il se commande en DMX et loge dans un coffret de seulement un demi-rack 19 pouces. C’est une sorte de défi technologique au niveau des protections internes car qui dit basse tension dit courant élevé. C’est l’électronique qui permet au Gleamer d’identifier un court-circuit ou une lampe claquée. Il envoie une alerte et de lui-même coupe le circuit concerné. Ce gradateur est développé en France chez Chromlech, à la fois labo d’études et association d’éclairagistes et fabriqué dans le Grand Ouest où le moteur de cette association a ses racines.
Gleamer existe en deux versions, équipé soit en Socapex, soit d’un bornier si le client est installateur ou si il souhaite utiliser ses plaques en Harting ou Socapex en six sorties. Chromlech propose aussi un rack de six Gleamer, alimenté en 32A triphasé, pour contrôler 54 circuits (6 blocs de gradation).
Au rayon des accessoires, on trouve un rack pour deux Gleamer (18 circuits), une lyre de pont pour accrocher le Gleamer près des sources car Chromlech préconise une distance maxi de cinquante mètres entre le grada et la source. Au delà de 50 mètres, les pertes peuvent toutefois être compensées au niveau du software en augmentant la tension de sortie.
Un kit pour transformer le Svoboda et contrôler individuellement ses neuf lampes est proposé par Chromlech. Il est constitué d’un faisceau de câblage interne venant remplacer le câblage d’origine en prenant soin de recâbler chacune des lampes évidemment.
Il peut s’offrir ainsi une nouvelle vie plus dynamique.
Présentation de la gamme DXR dans le cadre du SIEL 2012. A gauche Patrick Marguerie (consultant) et Nicolas Vermot, chef produit de la division production musicale Yamaha.
Présentation de la gamme DXR dans le cadre du SIEL 2012 par Nicolas Vermot, chef produit de la division production musicale Yamaha.
Ces nouvelles enceintes moulées (coque ABS renforcée) deux voies conçues pour la partie traitement de signal (DSP propriétaire Yamaha 48 bits) en collaboration avec Nexo, se déclinent en quatre versions : 8, 10, 12 et 15 pouces (DXR 8 à 15) pour le registre grave et mettent en œuvre une amplification classe D identique pour tous les modèles.
De gauche à droite, Thomas Hémery, directeur commercial de la division audio Pro Yamaha, Fabien Saadoun, directeur des ventes et du marketing de la division Commercial Audio Yamaha et François Desfarges, directeur du bureau d’études Nexo.
Présentées tout d’abord au Namm puis au SIEL en France fin janvier, leur grande particularité est d’exploiter un filtrage numérique FIR (réponse impulsionnelle finie) pour le raccordement à forte pente et pour l’égalisation, ce qui leur confèrent une grande homogénéité de réponse (tant dans les domaines fréquentiel que temporel) quel que soit le modèle et bien sûr une excellente restitution des voix dont le spectre chevauche toujours la fréquence de raccordement d’une enceinte deux voies entre 1 et 2 kHz (ici, il n’y a pas d’artefact de phase). Ceci leur ouvre un large domaine d’utilisation en pouvant notamment panacher différents modèles dans une configuration donnée avec la garantie du même équilibre tonal, d’autant que les pans coupés sur les deux faces latérales permettent une utilisation en retour de scène dans les deux sens et deux puits d’insert 35 mm à 7°, deux inclinaisons possibles sur pied (pour la proximité).
Le traitement numérique embarqué comprend un processeur de dynamique multibande et les protections. Deux courbes de réponse peuvent être sélectionnées selon l’utilisation en façade ou retour et Yamaha a incorporé une correction physiologique, le D Contour, selon le niveau de travail.
Les prix de la gamme DXR : inespérés pour des enceintes à filtrage FIR
Deux subs en 12 et 15’’ viennent compléter cette gamme à prix très doux au regard de qualité (garantie 7 ans sur les six modèles), les DXS12 et 15 qui sont calibrés pour compléter également la gamme DSR (bois) sortie fin 2010. Ces subs amplifiés (module classe D avec alimentation à découpage comme les DXR) proposent un mode « Xtended » LF et peuvent délivrer 131 ou 132 dB SPL max, des niveaux équivalents aux DXR (de 129 à 133 dB). A suivre dans ces colonnes…
Le stack de trois Kara posé à même la scène sur son bumper à jardin. Son rôle avec celui placé à cour est de « tirer » vers le bas l’image sonore et redonner cohérence à ce que voit l’œil, 45 musiciens, et ce qu’entend l’oreille, un son venant des étoiles. En arrière-plan l’accordeur a fort à faire avec un piano qui subit des variations de température extrêmes.
Comme d’autres avant lui, Julien Clerc a succombé au symphonique et s’est adjoint une formation de 40 musiciens, grâce à laquelle ses mélodies présentes et passées prennent un relief tout particulier. Fidèle à l’artiste et accompagné par Laurent Midas aux retours, Laurent « Bellote » Delenclos a été chargé de mettre en son cette tournée plus pop que vraiment classique à l’aide de quelques trouvailles dont il a le secret.
A gauche et debout Laurent Delenclos dit Bellote et à droite Wilfried Mautret, son assistant. Non, cette photo n’a pas été prise en extérieur mais c’est tout comme, on se gèle !!
Il nous a accueillis dans la patinoire Mériadeck de Bordeaux, un lieu à l’acoustique très « tagada (voilà les Dalton) » et où les ondes sonores rebondissent autant que les palets de hockey malgré un traitement acoustique omniprésent ! En voilà un chouette de cha-cha..llen-llen..ge-ge rendu encore plus ardu par les températures polaires régnant en France mi-février y compris et surtout dans la salle elle-même !
C’est dans ce lieu pour le moins coriace que l’on retrouve Bellote de bon matin en train de vérifier la pose de lourds draps noirs sur les hauts panneaux en plexi qui protègent le public des palets en fond de salle, là où se trouvent les buts mais aussi la régie sur le parterre modulaire déposé sur la glace, pile dans l’axe de tir des Dosc.
Bellote : C’est à cette heure-ci que vous arrivez ? A midi tout est déjà en l’air, on t’attendait pour nous filer un coup de main ! (rires !)
Soundlightup : Tu mixes pour Julien depuis quand ?
Bellote : Depuis 2006. Je vais l’accompagner aussi aux Victoires de la Musique cette année où je travaillerai de toute façon. La dernière tournée était assez minimaliste et j’assurais tous les postes seul. Cette année en revanche Laurent s’occupe des retours et de mon côté je suis assisté par Wilfried (Mautret NDC).
Les nouvelles règles du jeu, simplifiées par Vista
La régie son et éclairage derrière laquelle prend place le vidéoprojecteur, un assemblage classique, efficace et rapide à assembler et caser.
Soundlightup : Explique nous les particularités de cette formation symphonique.
Bellote : Pour garder une assise rythmique, il y a un batteur mais sans charley ni toms autres qu’un tom basse. Il assure aussi avec le timbalier les percussions et envoie quelques rares séquences. La basse est assurée par les contrebasses et les violoncelles. En fait les arrangements ont été écrits par Philippe Uminski qui n’a pas de formation classique, du coup le résultat est, disons, de la pop classique où les musiciens ont dû trouver leurs repères. Les contrebasses par exemples ont travaillé les notes piquées à l’archet, quelque chose qui au départ ne leur parlait pas trop !
Un détail de la manière avec laquelle Bellote a « construit » sa Vista avec par exemple en bleu le VCA Piano qui cache l’ensemble de moyens de repiquage de cet instrument, en gris des entrées dites normales avec celle notamment de Julien et enfin en jaune un Aux, dans notre cas le fameux « DBX », un nom générique pour le synthétiseur de sub harmoniques LoAir en plug dont il se sert pour clore certains titres et faire vibrer les chaises !!
Soundlightup : J’imagine que ça te change aussi pas mal les habitudes entre une boîte de direct et…
Bellote : … sept musiciens pour la basse, trois contrebasses et quatre violoncelles ! Pour changer ça change ! La contrebasse fait l’infra et le violoncelle joue l’attaque. La prise de son est aussi assez particulière puisque chaque contrebasse est reprise par un micro et par un capteur Schertler. Ce relatif luxe dans la captation a nécessité de partir avec une table offrant de grosses capacités en termes d’entrées, la Studer Vista 5SR. J’ai mis le nez dedans et c’est une putain de console ! Une très bonne surprise.
Le cœur de la Vista 5SR avec en orange la somme de fibres qui vont et viennent entre le stage, les retours et le mac. Sous le rack de gauche on distingue la iClock Mutec, en dessous le rack de calcul du multieffet TC 6000 et encore en dessous un onduleur. Sous le rack de droite le générateur « d’orchestre » Lexicon 960L, un sacré bébé !!
Je peux par exemple disposer d’EQ et de dynamiques relatifs aux VCA. Prenons par exemple mes huit violons appelés V1. Je les égalise tous les huit à même le VCA. Ça me permet d’avoir les quarante six musiciens sur trente faders. Par habitude j’ai placé le VCA basse contre le fader du pied et de la caisse claire, même si on parle bien d’un symphonique (rires). Avec la Studer on construit totalement sa console et le terme n’est pas galvaudé. Au sujet de cette table, c’est la première fois où je me sers réellement d’une console numérique sans la traficoter, sans lui adjoindre tout ce qu’il faut pour lui donner un son, les préamplis, les sommateurs, j’ai juste mis une horloge externe et je trouve le résultat bluffant, vraiment bien.
Chacun son horloge ? Mais oui c’est possible !
SLU : Une horloge sur une Studer ? Ils savent faire quand même !
Bellote : Franchement on entend la différence. Je ne sais pas ce qu’ils ont mis dedans mais ça marche mieux avec une iClock Mutec. C’est clair et net. La seule où je n’ai pas besoin d’horloge externe c’est la SSL. Comme la Vista est au départ une table broadcast, je la référence à l’aide de black burst. On peut tout faire avec cette console, c’est le paradis du bidouilleur et tu peux aller vraiment loin.
SLU : Il m’a semblé voir dans les racks de LoMid (Laurent Midas NDC) son horloge Antelope Trinity avec laquelle il référence sa table. Comment vos deux horloges peuvent-elles cohabiter ?
Bellote : Normalement il faudrait que nous soyons tous lockés sur la même horloge mais le MADI, je ne sais comment, accepte dans notre cas cette double référence. Nous avons tiré, au cas où, une BNC entre les deux régies et comme sa Trinity est plus stable que ma Mutec, j’avais prévu de m’y accrocher, mais les 100 mètres de coaxial m’ont paru assez…bref, comme ça marche tel quel, on l’a laissé (rires !). On nous a dit que c’est possible car le MADI est très souple question horloge, quoi qu’il en soit rien ne garantit que si je passe ma Mutec en wordclock ça marche aussi bien !
Prise de son atypique pour Symphonique introverti
Un des innombrables DPA4099 attendant sagement sur le pupitre son instrument, un micro disposant de deux atouts décisifs en dehors de son rendu : une pince très astucieuse et un col de cygne.
SLU : Revenons à ta prise de son pour les cordes. Tu joues la proximité.
Bellote: Oui absolument. J’ai commencé par mettre des Schoeps partout et tenté de mettre de l’air et de la distance mais je me suis vite calmé. C’est un symphonique tellement ramassé sur lui-même que je me retrouve avec les timbales à un mètre des violons ce qui dans la « vraie vie » n’arrive jamais. J’adore les Schoeps mais ils repiquent trop généreusement, je suis donc revenu vers des choix plus raisonnables et gérables.
Le coin du timbalier, protégé comme il se doit contre les fuites sonores par des feuilles de plexi. Il faut dire que devant des imposants futs en cuivre se trouvent les violons… Sennheiser 421 et Shure KSM137 pour la somme de petites percussions jouées entre deux roulements de timbales.A défaut de charley, le tempo de quasiment chaque titre a été donné par le batteur avec ce tambourin à pédale ou bien par le timbalier à l’aide de divers œufs et shakers. C’est un Sennheiser e904 qui assure la reprise.
J’ai choisi le DPA 4099 qui sonne bien, est très directif, statique et dispose d’une pince très pratique. Pour les flutes j’ai pris des AKG C535, des Audio-Technica ATM350 sur les clarinettes et deux sur le hautbois, un sur l’embouchure et un sur les doigts. Pour les cors j’ai placé des Neumann TLM102 et des AKG C414 sur les cuivres. Le cache en plexi derrière le cor vient absorber un peu de repisse dans les contrebasses qui sont juste derrière et dans lesquelles j’avais plus de vent que de corde !
SLU : Drôle ta batterie sans charley…
Bellote : Ca ne s’y prête pas vraiment, en revanche il y a une chouette bidouille avec une pédale de pied et un tambourin pour rythmer certains titres. Pour la grosse caisse et le tom floor j’ai mis un Beta 52 que je traite de manière très soft. La caisse claire par exemple n’est reprise que par un 414 au-dessus. On ne fait pas du rock’n’roll. Sur les timbales j’ai des Sennheiser 421 et un SM137 Shure pour des petites percussions.
SLU : Et julien il chante dans quoi ?
Bellote : Un Sennheiser 5000 avec une tête dynamique classique qui ne se fait plus, la 5500, et c’est bien dommage. Je la préfère beaucoup à la tête Neumann qui s’adapte aussi à cet émetteur, enfin, à la manière dont le compander HF de l’émetteur réagit à des têtes statiques à réponse très large comme la Neumann. J’adore le filaire Neumann mais pas sa version HF. Je n’ai malheureusement pas réussi à convaincre Julien de rester avec un fil, pas cette fois ! Il m’a fait part de son souhait de pouvoir se balader dans l’orchestre.
Le couple de Schoeps en charge de repiquer « par l’air » le son du piano de Julien Clerc, un Silent Yamaha. Une paire de capteurs Yamahiko viennent apporter un surplus de grave et en cas de danger, il reste la possibilité de basculer sur l’électronique.
SLU : Je vois deux pianos, ce n’est pas très symphonique ça non plus !
Bellote : C’est normal ! Julien joue le sien et Alain Lanty, son vieux complice, est sur l’autre ; en fait un faux piano qui lui permet de varier les accompagnements. Parfois il vient sur celui de Julien quand ce dernier chante debout face public. Pour le repiquage du piano principal et pour disposer de plusieurs options, j’œuvre de trois façons différentes. J’ai d’abord un couple de Schoeps CMC6 monté en MK4 placé en dessous car on joue couvercle fermé. Ces deux micros, comme d’ailleurs le piano dans son ensemble, reposent sur des silentblocs. Ensuite j’ai une paire de pickups Yamahiko, des accéléromètres qui sont placés entre la table d’harmonie et la structure pour renforcer un peu le bas et enfin je sors sur des DI. C’est un piano Yamaha Silent que je fais malgré tout jouer en acoustique car je trouve le son plus joli mais il m’arrive parfois de devoir switcher en cour de concert car l’accord ne tient pas. On le secoue beaucoup et surtout il est soumis à des écarts de température trop importants. Il existe la possibilité de louer un piano dans chaque ville mais on a eu des mauvaises surprises par le passé ; on se trimbale donc le nôtre.
Un capteur Schertler positionné dans le chevalet d’une contrebasse
SLU : Comment partagez-vous les micros entre Laurent et toi ?
Bellote : On a fait le choix d’être sur les mêmes préamplis Studer, les miens. Laurent est donc alimenté sur sa Vi6 par la sortie de redondance de ma stagebox. Les micros attaquent en direct une seule électronique : un gage de qualité. Comme je suis câblé sur la sortie 1, c’est moi qui gère les gains.
SLU : Mais en fait, il se mange un peu de latence le Patron et il n’aime pas ça… (Sur une précédente tournée, Bellote avait inventé une sortie à zéro latence pour que dans ses ears monitors Julien ne soit pas dérangé NDC)
Bellote : C’est exact, mais à l’époque c’était une DIGIDESIGN qui atteint les 3 millisecondes et donc créait un filtre en peigne pile où il ne fallait pas entre voix de tête et retours. La Studer est à moins de 2 millisecondes ce qui repousse le peigne à des fréquences plus hautes et moins gênantes. Il est ravi car il dispose en outre des derniers EARSONIC EM6. Laurent t’en parlera mieux que moi mais ce sont les premiers ears monitors qu’il n’égalise pas !!
Deux belles réverbérations et un Multirack Waves
A gauche et affichant l’analyseur Flux l’écran du mac supportant à la fois les effets du show, l’enregistreur et, cerise sur le gâteau, la musique d’attente. A droite le portable ayant en charge les Lake.
SLU : Toujours très peu d’effets à ce que je vois…
Bellote : Deux très belles réverbérations tout de même : une LEXICON 960 et une TC 6000. La 960 est sur les cordes et les bois pour redonner de l’ampleur et de la longueur à une prise de son très proche et qui gomme trop le lien « orchestre ». La 6000 sert à la voix de Julien. Par des petits délais et de la réverbération je lui donne de la largeur. J’ai aussi un MULTIRACK WAVES dans le MAC dont je me sers pour traiter la voix de Julien avec un compresseur multibande C6 et un compresseur limiteur monobande CLA76. J’ai aussi un plug LoAir que j’utilise pour gonfler certaines fins de chansons ou passages courts en infra. Il paraît en plus que bientôt le Multirack sera ouvert à d’autres marques de plugs ce qui sera un plus appréciable car il n’y a pas que Waves qui sache en développer !
SLU : D’un point de vue du son, le plug-in en général te satisfait-il ?
Bellote : Ahh c’est bien oui, et puis surtout c’est tellement pratique… Je ne trimbale plus rien et avec cette configuration et ma carte MADI, je peux faire 64 inserts !
SLU : Ils ne te plaisent pas les compresseurs de la Studer ?
Bellote : Ils ne sont pas maaaaal mais bon… Le modèle de base est trop simple, j’ai essayé le « Vintage Dynamics » qui est plus paramétrable et il fait l’affaire sans être topissime. Quitte à simuler un effet analogique, j’ai choisi un algorithme externe sur les WAVES. L’égaliseur en revanche est très efficace de même que les coupe haut et coupe bas dont on peut régler les pentes à -12, -18 ou -24, ça c’est terrible ! (Chassez le naturel, il revient au galop ! NDC). Un autre point fort dans cette table c’est le VIRTUAL SOUND PANNING avec lequel en classique j’arrive à ouvrir mon orchestre sans pénaliser les spectateurs qui sont sur les latéraux. C’est la console idéale en classique et cette fonction est juste redoutable. Du coup j’en ai mis partout. (Rires !)
SLU : Et ta mono ?
Bellote : Je n’en donne pas, j’ai sorti un seul côté. Honnêtement ça phase un peu, ça fonctionne avec des délais. La vraie somme mono est un peu bizarre mais comme je n’ai rien « panné » mes deux côtés peuvent faire l’affaire ! Sur les stéréo de la console, les sorties ou les groupes, t’as des élargisseurs stéréo énormes. Les Vitalizer à côté c’est rien. A 200% c’est terrassant, t’as la tête à l’envers. Je m’en sers à un moment du show ou Alain Lanty fait quelques notes d’accompagnement et ça rend très bien. J’utilise à peine 20% de l’automation de la console mais je suis conquis.
SLU : T’avais jamais pratiqué la Vista ?
Bellote : Non ! J’ai passé trois semaines seul avec le nez dans le manuel pour la comprendre et faire ma liste de questions. J’aurais mieux fait de me faire aider par quelqu’un qui la connaissait bien car elle est vraiment ouverte. Tu peux tout configurer y compris le nombre de canaux dans une fibre à l’aide de dip-switches à même les cartes. Inutile de te dire que si l’utilisateur précédent a mis les mains dans le cambouis, tu peux y passer un moment avant de trouver, surtout quand tu n’es pas habitué à ce modèle qui est en plus d’une puissance considérable. Tout confondu, on peut brasser trois cents entrées vers trois cents sorties grâce au MADI.
SLU : Une idée du routing ?
Bellote : J’ai trois cartes MADI. Une me sert avec le Mac pour faire mes 64 inserts avec le Virtuel Rack Waves via une carte RME, une seconde pour enregistrer le show et faire du virtual check avec Logic, j’ai deux fibres et 128 canaux pour cela sur une carte SSL, et enfin une dernière pour recevoir les signaux depuis le stage rack sur scène. Je renvoie d’ailleurs mes 128 signaux vers Laurent pour qu’il puisse enregistrer à son tour avec son Logic et fasse lui aussi un sound check virtuel. Comme je n’ai pas de patch fibre, je brasse à la main. J’y perds en commodité ce que j’y gagne en fiabilité en enlevant une couche d’électronique qui peut toujours défaillir.
SLU : C’est quoi tes minuscules boîtes Meyer autour de la console ? (genre mug question encombrement NDC).
Bellote : Ce sont des MM-4XP. Elles sont minuscules et bluffantes. Elles sont alimentées par leur sub le MM10 et je les ai mesurées (noon, c’est bien la première fois…NDC) c’est très correct. Y’a vraiment rien à dire. Ecoute. T’as une sacrée patate pour un aussi petit truc. C’est aussi préaccentué qu’une Bose mais ça sonne mieux. Je route dedans les talks, les PFL. C’est conçu pour de l’installation mais j’ai trouvé que ça faisait très bien l’affaire pour voyager léger. (Je confirme, ça sonne bien, clair, sec et fort, très Meyer, avec bien entendu une directivité très prononcée. NDC)
SLU : Ton mac il en fait des trucs…
Bellote : Et il est loin d’être à genoux. C’est mon outil à tout faire. Il diffuse la musique d’ambiance, les titres pour caler la diffusion, l’analyseur Flux, le Logic avec 128 pistes, le Multirack Waves. C’est un quatre cœurs et même quand je lance tout, l’analyseur est encore à 60 images par seconde.
La Diffusion made in Bellotte
SLU : Parle-nous un peu de ta diffusion.
Bellote : J’ai opté encore une fois pour un filtrage complet en FIR que j’ai réalisé à l’aide de quatre Dolby, deux à cour et deux à jardin avec une traversée du signal entre les deux en Dante. Je rentre dans la première machine en AES et c’est de là que s’opère la distribution du signal en Dante via un routeur en 1GB. J’ai aussi un secours en quatre paires analogiques si on perd le réseau ou l’AES. Le seul hic est que je dois corriger la petite latence due au protocole Dante dans les trois Dolby qui le reçoivent par rapport au premier qui le génère et où je cale donc des petits retards pour que les enceintes soient en phase. C’est aussi la première machine qui convertit le 48 kHz de la table en 96 kHz, ce qui fait que les quatre Dolby sont parfaitement synchrones.
: Le système à cour et composé de douze V-Dosc et de neuf Kara pour couvrir les latéraux. Deux époques bien différentes et qui se côtoient et se complètent plutôt bien. Non visibles 3 autres Kara posés sur la scène, ramènent le front sonore à hauteur des musiciens.Le stack de trois Kara posé à même la scène sur son bumper à jardin. Son rôle avec celui placé à cour est de « tirer » vers le bas l’image sonore et redonner cohérence à ce que voit l’œil, 45 musiciens, et ce qu’entend l’oreille, un son venant des étoiles. En arrière-plan l’accordeur a fort à faire avec un piano qui subit des variations de température extrêmes.
SLU : En termes de boîtes ?
Bellote : Par côté douze Dosc en face, douze Kara en latéral, neuf pendus et trois posés sur scène et un cluster unique et central de douze subs SB28. C’est mon kit de base. Les deux ensembles de trois Kara posés servent à tirer l’image vers le bas. J’ai aussi 4 UPJ Meyer dont j’exploite la possibilité de faire pivoter de 90° le moteur. Ce sont des 80×40 que je couche sur leur tranche. Comme Meyer sait travailler sa phase et L-Acoustics aussi, les deux enceintes se marient parfaitement.
Les douze SB28 montés en quatre stacks de trois caissons chacun et assemblés en antenne cardioïde (voir les simulations) Solidaires d’un pont de 500 et placés à la verticale du public, ils bénéficient à 1.4 tonne, de toutes les attentions du rigging.
SLU : Parle-nous de ton montage de subs en antenne centrale. Ça vient d’où ?
Bellote : C’est un rêve. Déjà n’avoir qu’un point d’émission pour l’infra c’est l’idéal et ce n’est pourtant pas fréquent de pouvoir le faire. Ensuite j’étais confronté à la difficulté de devoir gérer un orchestre avec soixante micros sur scène et l’envie de ne pas faire un son de Mickey (rires). Ce n’est pas parce que c’est du classique que j’abandonne un vrai bas et un niveau correct. J’ai donc décidé de nettoyer au maximum l’arrière de la scène. Un mode cardioïde c’est pas mal, mais à 30 Hz c’est « mes genoux » (« ça ne marche pas » en Delenclos NDC). donc j’ai préféré créer une antenne composée de quatre fois trois subs pour que la directivité soit maintenue jusqu’à 30 Hz. Le choix de stacks de 3 unités chacun est dicté par la volonté de ne pas être pour le coup trop directif en allant taper en fond de salle. Chaque ensemble est séparé de l’autre d’un mètre vingt pour ne pas dépasser la demi-longueur d’onde. Avec ces douze subs je ne couvre qu’entre 30 et 60 Hz. Les V-Dosc descendent en Full jusqu’à 60 Hz et je leur ajoute une dernière octave. Mon antenne est ce soir un peu trop en avant mais je n’ai pas pu faire autrement. Comme la boule que je génère démarre à moitié du montage, j’aurais pu le mettre à l’aplomb de Julien, cela aurait mieux couvert les premiers rangs. L’autre avantage de cette configuration est que j’ai moins de réflexions en fond de salle, le grave est mieux réparti, plus homogène.
SLU : As-tu retardé tes subs pour les faire piquer vers le bas plus encore ?
Bellote : Non, pas besoin. Je ne monte qu’à 60 Hz, et comme je n’ai mis que trois caissons en vertical ça ne pose pas de problème. En revanche, quand tu commences à en mettre 8 ou 10 il faut les retarder. A Bercy (pour Mylène Farmer NDC) j’avais mis 16 subs, et ça devient tellement directif qu’il faut absolument retarder. Avec mes douze SB28 j’obtiens un headroom intéressant, juste ce qu’il faut même pour un artiste « tranquille » comme Julien. Je préfère aussi avoir mes subs en hauteur pour éviter de décoiffer un public moins amateur de sensations fortes. Quand tu viens écouter un chanteur, t’as payé 60 € et te retrouves devant, tu peux être mécontent, sans oublier que ça reste très désagréable d’être face à une telle purée, même pour du rock. Vlad avait fait la même antenne pour Farmer je crois, mais au sol. La nouveauté est de l’avoir accroché. (pas tout à fait, Vladimir Coulibre avait fait des antennes de quatre groupes de quatre SB dont l’élément bas était à 180° NDC).
Pour les plus observateurs, l’écran affiche bien sur le second graphique en vert en partant du bas une phase. Aussi droite qu’un filtrage en filtrage FIR le permet. Ce n’est pas beau qu’à l’œil, l’oreille se délecte aussi.
SLU : En termes de filtrage comment opères-tu entre les V et les SB ?
Bellote : Un LR24 à 60 Hz sur les Dosc. C’est inutile de les laisser descendre plus, ils deviendraient interférents et m’ôteraient l’avantage de n’avoir qu’un point central de sub. Je recommencerais à créer des lobes ce que j’arrive justement à éviter avec ce montage, et puis le V n’est pas conçu pour descendre aussi bas. Du K1 sans doute mais pas le Dosc.
SLU : Ca s’accroche facilement tes 12 subs ?
Bellote : Très, ils restent par trois dans le bahut. Avec les riggeurs on a monté un pont de 500 pré-réglé. On arrive avec nos 4 ensembles et hop, ça lève et c’est fini. Dans de rares salles où l’on ne peut pas trouver la place où on est bloqué par le poids de l’ensemble, 1400 kg, on fait un gauche droite. Pour les Dosc et Kara, je passe par une classique simulation avec Soundvision et ensuite on affine en salle. Là par exemple on va baisser le gain sur les trois boîtes en bas de ligne car l’aigu ”pique les yeux”. On ne peut pas envoyer le même niveau d’aigu dans une ligne qui couvre par ses boites du haut des spectateurs placés loin et perdus en hauteur où la chaleur et la distance le détériorent et dans celles du bas qui culminent à dix mètres des premières oreilles. On fait donc une mesure uniquement sur les trois boites du bas, et on les aligne sur la réponse globale mesurée depuis la régie. Je vais baisser aussi un peu le haut des Kara.
Avant le début du show, une vue de deux des trois écrans à disposition de Bellote et Wilfried Mautret. A gauche celui de la Studer Vista 5SR indiquant que c’est bien le snapshot d’ouverture qui est pré sélectionné et à droite celui du mac à tout faire cassé en 4 avec un peu de Flux, de Logic, d’iTunes et de Multirack Waves. Qui peut le plus peut le moins.
Conclusion
Le noir salle se fait et dès les premières notes jouées par l’orchestre, j’évacue bon nombre de mauvaises impressions glanées lors de la courte balance où l’artiste s’est préservé et la salle vide et ses sièges plastique ont snipé à vue. Le mix de Bellote accompagne parfaitement une orchestration très pop, un mix où les instruments classiques sont bien reproduits malgré la proximité de la captation; seule la voix me semble trop présente, un sentiment qui s’estompera très vite, Julien envoyant moins fort et Laurent ne compensant justement pas complètement à la console. Le rendu de la voix est très naturel, dynamique et l’intelligibilité est bonne. Le choix du micro convient à l’artiste. L’orchestre remplit bien l’espace même si sur certains titres peut être qu’un poil plus de 960 aurait encore mieux soudé les pupitres entre eux et apporté plus d’esprit symphonique. Comme je l’avais déjà ressenti lors du concert de Zazie à l’Olympia sonorisé par Yves Jaget avec Laurent au système, le V-Dosc filtré en FIR respire beaucoup mieux, a un aigu encore plus fin et précis et perd nettement de son défaut « natal » dans le bas-médium. Les coordonnées horizontales sont aussi modifiées et sans vouloir le comparer à des systèmes plus récents en termes de positionnement spatial du son, le V-Dosc fait encore sacrément l’affaire avec une couleur dans le haut à nul autre pareil et un rendu qui colle parfaitement au classique et aux voix. Quoi dire de l’antenne de subs sinon que ça marche et que ça plairait aux militaires ricains tant le rendu est chirurgical en termes de directivité. Nous nous sommes baladés avec Bellote sous la grappe de la mort et, les simulations en témoignent, cette fameuse dernière octave est contrôlée au mètre et demi près, ce qui laisse la scène assez propre et les coupe-bas plus tranquilles qu’à l’accoutumée. Une balade dans la salle témoigne de la justesse de ce choix avec juste un regret, le manque d’impact des neuf Kara dans le bas, une fois sorti des V-Dosc. Même si la boule générée par les douze SB28 remplit bien la salle, on perçoit un manque entre le grave assez inédit des deux 15” en FULL et celui plus maigrichon craché par les deux 8” des Kara. Le bas est à la fois rond et précis à l’orchestre et dans l’axe des V-Dosc et le reste même au fin fond du balcon, mais décroit au fur et à mesure qu’on quitte latéralement les V et qu’on s’éloigne de l’ensemble de subs qui, rappelons-le, ne montent qu’à 60 Hz. Mais tout ceci n’est rien comparé au vrai problème de cette salle : ses grosses vilaines réflexions. Les spectateurs placés à l’orchestre entre la moitié de la salle et la scène, reçoivent d’épaisses réflexions venant fouetter leurs oreilles par l’arrière. Il en va de même au balcon où, sur les côtés et près de scène : le rapport entre direct et réfléchi vole bien bas à cause de retours arrière et latéraux très denses que des Kara calés à -9dB ne couvrent que faiblement. Saluons le choix de Bellote qui a évité la politique du tapis de bombes qui génère autant de problèmes qu’il n’en règle, et n’aurait pas collé avec la nature du spectacle et de son public. Le niveau est donc resté sage au bénéfice d’une dynamique laissant respirer le show, quitte à ce qu’à certains endroits, le rendu soit moins précis. Laurent a beau me dire que la salle de Chambéry, toute neuve et bien ronde, est plus réfléchissante encore que celle de Mériadeck, je me dis qu’il est temps que les seuls patins à glace résonnent dans cet endroit et que la musique soit accueillie enfin dans une salle digne de ce nom. Malheureusement l’ambitieux projet de Grand Arena prévu à Floirac a perdu son financement début 2012, et malgré le courage des élus locaux, il semble bien que la patinoire ait encore de beaux jours devant elle, semble-t-il au moins 3 ans car, par les temps qui courent, les poches des banquiers regorgent d’oursins.
Graphiques
Voici une représentation faite au SIM du comportement de l’antenne telle que déployée par Bellote à 32Hz. Le comportement est tel que décrit et surtout ressenti dans la salle avec une forte réjection arrière, même à une fréquence aussi basse.
A 50Hz un léger lobe arrière se forme, inévitable vu le choix de ne pas porter trop loin devant, un lobe en pratique très peu gênant puisque les subs couvrent une seule octave et sont coupés à partir de 60Hz.
A 85Hz la simulation montre un lobe arrière s’ouvrant en corolle mais une fois encore faible au regard de l’énergie projetée vers l’avant et de propreté plus importante obtenue à l’arrière.
Pour le plaisir, la même antenne à 125Hz, une fréquence très haute où généralement ne s’aventure pas le SB28.
L’iU2 est une interface audio/MIDI pour iPad, iPhone et iPod touch (iDevices) qui présente une qualité audio (préamplis et convertisseur A/N) bien meilleure que celle des « iDevices ». Elle comporte deux entrées micro haut de gamme (impédance de 2,2 kΩ) sur embase jack 6,35, avec adaptateurs fournis pour connecteurs XLR et une alimentation fantôme qui autorise l’utilisation de microphones statiques de studio.
Ces entrées peuvent être commutées au niveau ligne (10 kΩ) voire encore en haute impédance pour accepter les signaux en provenance d’une guitare électrique ou d’une basse. L’appareil dispose de réglages de niveau pour les entrées, la sortie casque (sur jack 3,5), la sortie ligne analogique et le mix numérique USB.
Une entrée/sortie MIDI permet de connecter des synthétiseurs et des boîtes à rythmes. l’iU2 fonctionne également avec des ordinateurs tournant sous Mac OS X ou Windows. Les circuits audionumériques travaillent en 16 bits 44,1 ou 48 kHz. Un circuit de monitoring sans latence permet aux musiciens de s’entendre directement, sans aucune latence due au passage du signal dans l’interface. L’alimentation de l’appareil s’effectue via le port USB ou le dock.
Tascam propose par ailleurs une application d’enregistrement 2 pistes, (Tascam PCM Recorder), téléchargeable gratuitement depuis l’AppStore.
Les révolutions technologiques peuvent provoquer des bouleversements là où on ne les attend pas. Ainsi, la généralisation de la transmission numérique aboutit à un réaménagement du partage du spectre radiofréquence entre les différents services de télédiffusion/télécommunications. Concrètement, en Europe, une partie des fréquences radio qui étaient autorisées pour les liaisons sans fil de petite puissance, moins de 30 mW en général (micros sans fil, ears monitors, …), ne l’est plus depuis le 1er décembre 2011.
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Le passage généralisé à la télévision numérique pour la diffusion terrestre (TNT) a apporté des bénéfices substantiels en termes d’efficacité d’occupation spectrale de l’espace hertzien. La redistribution de ces bénéfices se traduit par un « dividende » attribué d’office aux « actionnaires » les plus gourmands.
La nouvelle réglementation qui en résulte est relativement unifiée au niveau européen et laisse apparaître quelques variantes selon les états. Le principal aménagement, le plus contraignant pour les exploitants de liaisons sans fil de petite puissance, concerne la bande dite « UHF », dont une partie est désormais amputée.
A côté de cette restriction pénalisante, d’autres bandes de fréquences sont ouvertes pour ce genre de service, certaines étant totalement nouvelles.
Les avantages de la TNT par rapport à l’analogique
Figure 1 : allure du spectre d’une émission de télévision analogique en SECAM LL’. Le spectre n’est pas utilisé de manière uniforme et certaines raies apparaissent en permanence, générant des brouillages.
La diffusion analogique, à laquelle il a été mis fin récemment sur l’ensemble du territoire français, était particulièrement dispendieuse en termes d’encombrement hertzien. En effet, en chaque point de la couverture, chaque programme télévisé (en SECAM LL’) nécessitait un canal complet de 6,5 MHz de large (figure 1) . Pour les 6 programmes nationaux, cela prenait 39 MHz. En fait, pour plusieurs raisons, la bande occupée par la télévision analogique était beaucoup plus large :
– En effet, pour des raisons techniques, on n’utilisait pas des canaux adjacents, mais des canaux séparés par 2 ou 3 canaux libres. La bande VHF était réservée à Canal+. Ainsi, en un point donné, l’ensemble des programmes TV occupait un espace beaucoup plus large, au moins 110 MHz.
– La couverture d’un émetteur ne cesse pas, comme le nuage radioactif de Tchernobyl, brusquement à une limite qu’on lui aurait imposée, mais s’éteint progressivement lorsqu’on s’éloigne de l’émetteur, jusqu’à un niveau où elle devient inexploitable par la plupart des récepteurs. De ce fait, il existe des larges zones où les émissions provenant de deux ou plusieurs émetteurs se recouvrent. De ce fait, pour éviter brouillages et interférences, il était indispensable que les émissions utilisent des fréquences différentes. Ainsi, dans une zone où trois émetteurs se recouvrent, ce sont 18 canaux qui sont mobilisés.
La TNT (Télévision Numérique Terrestre) se caractérise, elle, par :
– Un traitement numérique du signal avec une réduction de débit numérique (compression) de la famille MPEG (en définition standard : MPEG-2 MP@ML pour l’image, MPEG-2 audio pour le son)
– Le mutiplexage de plusieurs flux audio et vidéo (programmes) à l’intérieur d’un même signal numérique (MPEG-2 TS).
– Une modulation « numérique » du signal radio, de type COFDM (DVB-T).
Figure 2 : Allure du spectre d’une émission de télévision numérique terrestre. L’utilisation du spectre est uniforme et optimale.
Ainsi, le train numérique MPEG qui module les porteuses occupe, au final, un canal TV de 6 MHz de large avec une efficacité supérieure (figure 2), mais au lieu de véhiculer un seul programme de télévision, il en transporte plusieurs (5 ou 6 en définition standard). Par conséquent, la capacité potentielle de la télévision numérique est bien plus grande que celle du système analogique (figure 3).
Figure 3 : Mécanisme d’obtention du « dividende numérique ». Grâce aux techniques de compression et de modulation, un multiplex de 5 programmes de télévision prend place dans un canal numérique de même largeur qu’un seul canal analogique.
Ainsi l’offre TNT atteint une trentaine de programmes dans la plupart des régions.
De plus, avec l’adoption de normes de compression plus efficaces que celle utilisée en télévision standard, on peut désormais transmettre sur la TNT des programmes en haute définition (1920 x 1080 points d’image), ce qui était impensable en analogique. Deux programmes HD peuvent partager un multiplex TNT, en attendant mieux.
Enfin, la modulation adoptée est beaucoup plus robuste que l’analogique aux brouillages et interférences et procure une utilisation beaucoup plus uniforme du spectre. Cela signifie que la puissance des émetteurs numériques est très inférieure à celle des émetteurs analogiques de portée équivalente (typiquement 5 à 10 fois moindre), que la distance de réutilisation d’une fréquence peut être réduite par rapport à l’analogique, mais, plus fort encore, que, moyennant certaines précautions, des émetteurs voisins, dont les zones de couverture se recouvrent largement, peuvent utiliser la même fréquence radio. Cette particularité pourrait même être exploitée à l’échelle d’un réseau étendu (réseau monofréquence ou SFN), voire national, mais disons tout de suite que cette option n’a pas été retenue en France.
La diffusion simultanée de la TNT avec les émissions analogiques était imposée durant une période transitoire pour permettre aux téléviseurs anciens de continuer à recevoir la télévision. Cette diffusion était encore plus gourmande puisqu’elle exigeait de mobiliser des fréquences supplémentaires pour juxtaposer la diffusion numérique et les canaux analogiques. Son interruption assortie d’un réarrangement des fréquences de la diffusion numérique libère donc une quantité considérable de fréquences, qui peuvent théoriquement être allouées à de nouveaux services, tout en procurant une amélioration conséquente des services de télévision par rapport aux 6 chaînes nationales qu’on connaissait auparavant (figure 4).
Figure 4 : Disponibilités de fréquences pour les micros HF dans la bande UHF (470 – 862 MHz). A titre d’exemple, les zones mauves représentent les canaux de télévision numérique de l’émetteur de Paris-Tour Eiffel.
Aménagement de la bande UHF
Dans la bande UHF (470 – 862 MHz), toutes les fréquences étaient jusqu’ici autorisées pour les micros HF. Ces utilisateurs étant secondaires, le même spectre était utilisé principalement et conjointement pour les canaux de télévision analogiques (canaux 21 à 69). La restriction d’usage de la bande UHF pour les micros HF était donc de disposer de canaux libres. Mais l’espace libre entre les canaux occupés par la télévision était suffisant pour permettre l’utilisation d’un nombre relativement élevé de micros sans fil simultanément, sans brouillage ni interférences.
Or la plupart des émetteurs de télévision utilisent les canaux les plus bas de la bande UHF, en raison, notamment, de leur meilleure propagation à longue distance. C’est pourquoi la plupart des micros HF utilisés en France étaient configurés pour émettre et recevoir dans le haut de la bande UHF, c’est-à-dire de 790 à 860 MHz, partie du spectre présumée entièrement libre un peu partout sur le territoire national.
C’est précisément cette fraction de la bande UHF (figure 5)
Figure 5 : Nouvelle répartition des utilisations dans le haut de la bande UHF (790 à 865 MHz).
qui est désormais interdite aux micros HF, car elle a été attribuée aux services de télécommunication mobile à haut débit (téléphonie de 4e génération dite « 4G »). Les détenteurs de micros HF opérant dans cette bande devront s’abstenir de les utiliser et « s’arranger » pour n’utiliser que du matériel conforme, soit en acquérant de nouveaux systèmes, soit en faisant modifier l’existant, lorsque cela est techniquement possible et économiquement viable.
Autres bandes de fréquences autorisées
Dans la bande VHF, les fréquences de 174 à 217 MHz étaient autorisées. Toutefois, en raison des performances médiocres qu’elles permettent d’obtenir en termes de nombre de canaux simultanés et d’un risque d’interférences plus élevé, certains constructeurs réputés s’abstiennent d’utiliser cette bande.
Il y a également une bande libre (dite « ISM ») autour de 2,5 GHz. z. Cette bande est disponible pour les micros HF numériques, mais elle est intensément brouillée par d’innombrables liaisons radio numériques (Wi-Fi, Bluetooth, etc.).
La nouvelle réglementation interdit désormais l’usage des fréquences comprises entre 791 et 821 MHz et entre 830 et 862 MHz. Pour les autres fréquences de la bande UHF, le partage entre les micros/moniteurs HF et les émissions de TV reste d’actualité. La différence est que ces émissions sont désormais numériques et susceptibles de provoquer moins de brouillage.
Dans la gamme VHF, des fréquences se libèrent du fait de l’abandon de la diffusion de Canal+ en analogique. Une nouvelle bande de 174 à 223 MHz va être attribuée aux liaisons HF.
Enfin, courant 2011, une nouvelle bande de fréquences a été ouverte entre 1785 et 1800 MHz.
Quel impact sur le parc existant ?
La plus grande partie du parc en service en France se compose de micros HF et ears monitors émettant en UHF, en modulation de fréquence analogique. Certains font usage de la bande désormais interdite (790 à 862 MHz).
La téléphonie 4G fonctionne de manière différente des systèmes de téléphonie cellulaire précédents car elle utilise des fréquences différentes pour la voie dite descendante (de la station de base vers le mobile) et pour la voie montante (c’est-à-dire du terminal mobile vers la station de base). L’espace alloué à la téléphonie 4G est donc divisé en deux bandes de fréquences distinctes, séparées par un intervalle libre pour éviter les brouillages entre ces deux sous-bandes. Les deux bandes en question ont 30 MHz de largeur et sont respectivement de 791 à 821 MHz et de 832 à 862 MHz. L’espace libre entre ces deux bandes, appelé « duplex gap », large de 11 MHz, est a priori utilisable pour les micros HF à l’exception de l’espace compris entre 830 et 832 MHz.
Les matériels fonctionnant dans la bande de 790 à 862 MHz ne devront plus être utilisés . Les fabricants ne proposeront pas de systèmes fonctionnant dans la gamme des 821 à 830 MHz car celle-ci est interdite d’utilisation dans nombre de pays et l’évolution prévisible de la réglementation irait plutôt dans le sens de la généralisation de cette interdiction.
Que risque-t-on si on ne se conforme pas à la nouvelle réglementation ?
Le premier risque, tout théorique, celui-ci, est d’être poursuivi pour usage illégal d’une fréquence non autorisée. Cela pourrait résulter d’une plainte d’un usager ou d’un opérateur éprouvant un trouble de jouissance de « sa » fréquence.
Les bandes désormais interdites étant allouées à des services de télécommunications numériques à haut débit (téléphonie « 4G), le phénomène le plus probable lors de l‘utilisation de micros sans fil analogiques sur ces fréquences est un brouillage par les services en question. Dans le meilleur des cas, ce phénomène se traduira par une réduction considérable de la portée utile des micros HF, dans le pire des cas, par une impossibilité d’exploiter la liaison.
Notons que les phénomènes de brouillage sont parfois intermittents et, en tous cas, aléatoires. Ils peuvent donc survenir sans prévenir au cours d’une prestation, même si des essais semblent montrer que la liaison est exploitable. Pour cette raison, nous déconseillons formellement à tout utilisateur « sérieux » de contrevenir à la nouvelle réglementation !
Quel impact sur la capacité en termes de liaisons simultanées ?
Clairement, les nouvelles dispositions suppriment un espace de 60 MHz sur la totalité de la bande UHF, soit un peu plus de 15 %. Pour les systèmes très denses qui exploitent la totalité de la bande disponible avec le maximum techniquement réalisable de liaisons simultanées, on peut donc considérer qu’une réduction du nombre de liaisons disponibles doit être prise en considération. Au-dessous de 4 liaisons simultanées, on peut considérer qu’il n’y a pas d’impact.
Quel impact sur le choix de nouveaux produits ?
La moindre des choses en commandant un nouveau système de micro HF ou de ears monitor analogique est d’éviter de choisir des systèmes fonctionnant dans la bande 790-862 MHz. Notons bien que, normalement, les fabricants, distributeurs et revendeurs ne devraient plus en proposer (d’autant que les dispositions entrées en vigueur le 1er décembre 2011 ont été prises à la fin de 2007, et que les différents acteurs devaient les anticiper). Cela ouvre surtout la voie à l’utilisation de liaisons sans fil numériques. Outre de meilleures performances, celles-ci devraient offrir une meilleure utilisation du spectre disponible et une résistance améliorée aux perturbations, interférences et brouillages. Il semble que l’avenir soit plutôt dans cette direction, pour autant qu’on parvienne à réduire la latence de transmission due au traitement-codage numérique de canal.
Jean-Pierre Landragin
Dans un second volet, nous aborderons l’impact au plan exploitation des systèmes de transmission audio sans fil (micros et in ear HF) auprès des utilisateurs professionnels et la stratégie des fabricants.
Les textes officiels (dans l’ordre chronologique) Les textes applicables en France émanent de l’ART (Autorité de Régulation des Télécommunications), rebaptisée plus récemment ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes). Un texte plus général définissant l’utilisation des dispositifs provient de l’ERC (European Radiocommunications Committee), l’un des trois comités de la CEPT (Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications), organe de régulation européen qui, notamment, définit l’harmonisation des attributions de fréquences au sein de l’Europe.Ces textes sont :- Décision n° 99−781 de l’Autorité de régulation des télécommunications en date du 22 septembre 1999 attribuant des fréquences nationales pour le fonctionnement des équipements auxiliaires de radiodiffusion.- Décision n° 99−782 de l’Autorité de régulation des télécommunications en date du 22 septembre 1999 fixant les conditions d’utilisation des équipements auxiliaires de radiodiffusion.- Décision n° 00−205 de l’Autorité de régulation des télécommunications en date du 3 mars 2000 modifiant la décision n°99−781 du 22 septembre 1999 attribuant des fréquences nationales pour le fonctionnement des équipements auxiliaires de radiodiffusion.- Décision n° 2010-0849 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes en date du 2 septembre 2010 assignant la bande de fréquences 174-223 MHz aux utilisateurs professionnels d’équipements auxiliaires sonores de conception de programmes et de radiodiffusion.
– Décision n° 2010-0850 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes en date du 2 septembre 2010 fixant les conditions d’utilisation des fréquences radioélectriques par les équipements auxiliaires sonores de conception de programmes et de radiodiffusion dans la bande de fréquences 174-223 MHz.
– Décision n° 2010-0851 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes en date du 2 septembre 2010 modifiant la décision n° 99-781 de l’Autorité de régulation des télécommunications attribuant des fréquences pour le fonctionnement des équipements auxiliaires de radiodiffusion.
– ERC recommendation 70-03 (Tromsø 1997 and subsequent amendments) relating to the use of short range devices (SRD), 22 August 2011.
Dock of the Bay est un projet de salle de spectacle constituée de containers, les mêmes que ceux utilisés pour le transport de marchandises. Comme toute salle de spectacle, ce projet implique un cabinet de scénographie, Watt’s Scénographie, un scénographe Frédéric Marchal, (que l’on a longtemps connu chez JLT) et d’un architecte Franck Vialet.
Cette idée ultra originale est née de l’expérience de Frédéric Marchal. Il était alors directeur technique. Son métier l’emmenait suivre de longues tournées en Afrique. Pour résoudre le problème de protection de la scène, il a eu l’idée un jour d’utiliser des conteneurs empilés, ce produit étant présent dans toutes les cités d’Afrique. L’idée a fait récemment son chemin. Dock of the bay est aujourd’hui une solution à la fois pérenne et transportable, partout ou une volonté de développement culturel est entravée par une absence de budget. Car vous vous en doutez, entre le coût de réalisation d’une salle en dur et un projet Dock of the Bay, il y a un monde, sans parler des délais : seulement trois semaines pour cette équipe de recycleurs. Donc l’ossature est constituée de containers empilés les uns sur les autres, avec une toiture technique. Il faut une simple dalle de béton pour porter le tout.
La salle est livrée clé en main, avec gradins, structures, rideaux de traitement acoustique, éclairage et équipement audio ”jusqu’aux piles dans les micros HF” précise Frédéric. Les projecteurs faible consommation à Led, amplis à découpage pour le système de diffusion (line source) s’inscrivent dans la démarche de développement durable. Un projet autonome en énergie avec pose de panneaux solaires (optionnels) a d’ailleurs fait l’objet d’une étude spécifique. Des solutions de récupération d’eau pour la consommation des sanitaires sont aussi envisagées pour l’export.
A l’intérieur, la configuration est classique, avec la salle proprement dite, la scène et le backstage qui présente le catering les loges, studio de répétition, etc. Les containers équipés de câbles (électricité et réseaux) se connectent les uns aux autres par de petites trappes percées dans la tôle.
Dock of the Bay qui existe en deux jauges : 300 places assises/800 places debout ou 500 assises/1500 debout, a deux partenaires : Europodium pour l’équipement scénique et la transformation des containers et Nexo pour le système électroacoustique point source. Ca ne vous aura pas échappé, ces deux sociétés sont françaises.
Encore un mot sur la couleur de l’édifice qui est prévue grise en standard comme le précise Watt’s Scénographie : ”le choix d’une ou plusieurs couleurs est possible pour une intégration chromatique en accord avec le maître d’œuvre. L’aspect « brut » peut également concourir à une démarche de contraste encadrée”.
RCF Group annonce la vente de SGM Lighting, sa division éclairage, à un consortium dirigé par Peter Johansen que l’on connaît pour avoir créer Martin Professional dans les années 80.
Cette nouvelle société SGM A/S, dont le siège se situe à Aabyhøj au Danemark, se concentrera sur le développement des projecteurs à Led pour le spectacle et l’architecture, tout en conservant le catalogue SGM des projecteurs à lampe à décharge.
Peter est ravi de revenir sur ce marché en tant que fabricant indépendant, un statut qu’il avoue lui permettre d’exploiter au mieux ses compétences.
La scission entre les deux sociétés n’est pas totale. RCF restera distributeur de SGM en Italie et dB technologie en Allemagne.
Et les deux compagnies exposeront côte à côte à Prolight & Sound ou SGM A/S prévoit le lancement de 17 nouveaux produits.
Peter Johansen, principal actionnaire de SGM A/S est rejoint par son équipe de R&D spécialiste des LED et par la force de vente de SGM. Dans cette nouvelle configuration, les départements R&D, administration des ventes et SAV seront basés au Danemark avec des usines de production en Italie, Thaïlande et Chine, le stock étant situé en Hollande.
”Les raisons pour lesquelles je suis vraiment enthousiaste sont d’une part d’assurer le relai d’une marque leader sur son marché et d’autre part d’avoir les mains libres pour la développer. ” précise Peter Johansen.
Donner une seconde chance à l’humanité de vivre en harmonie dans la fraternité et le respect de la nature, c’est l’occasion pour Pascal Obispo de décrire notre monde de contrastes et d’apporter un contenu musical et chorégraphique très riche mariant rock, pop et musique électro à sa comédie musicale. L’amour du riche golden boy aux cheveux blonds Adam pour la jolie métis pauvre Eve sauvera-t’il le monde ? En tous cas ces deux-là, chacun avec son clan, attirent quasiment en permanence vingt-cinq artistes sur scène : chanteurs, danseurs et même voltigeurs. On devine la difficulté pour l’éclairagiste Dimitri Vassiliu, de mettre en valeur tout ce petit monde dans le décor…
Commençons justement par le décor. Réalisé par le célèbre Mark Fisher, il montre, côté cour, le monde d’Eve, un arbre portant une moitié de pomme, et à jardin, le monde d’Adam, les pattes métalliques d’un scorpion support de l’autre moitié de la pomme, les deux rives étant reliées par un pont. On remercie en passant Pascal Obispo de partager la pomme donc la responsabilité du péché originel entre Adam et Eve.
Concilier la modernité et la nature, c’est aussi le choix de Dimitri Vassiliu quand il choisit dans son kit lumière, la toute dernière génération de projecteurs à LED Ayrton, autrement dit la plus écologique des sources de lumière. Il y aurait même paraît-il sur cette scène une, voire deux exclusivités.
C’est à l’occasion d’un des derniers filages du spectacle au Palais des Sports que nous rencontrons Dimitri Vassiliu et son fidèle pupitreur Philippe Marty.
La comédie musicale, entre concert et théâtre
Soundlightup : Dimitri, si j’ai bien suivi ta carrière, c’est la première fois que tu crées la lumière d’une comédie musicale. As-tu rencontré des difficultés particulières qui n’existent pas en concert ?
Dimitri Vassiliu : La difficulté c’est d’être entre le show et le théâtre sans que l’un ou l’autre prenne le dessus. Adam et Eve n’est pas tout à fait un show car il y a beaucoup d’artistes sur scène, partout, et il faut réussir à éclairer tout le monde sans perdre le fil de l’histoire, c’est à dire le chanteur. On ne travaille pas en plein feu. Il faut diriger le regard aux bons endroits, toujours vers l’action qui est importante, sinon on ne sait jamais vraiment où est le chanteur, sans négliger les danseurs.
Je travaille donc chaque scène comme une chanson, sauf qu’en plus j’ai un gros décor et que je ne peux pas prendre trop de place pour ne pas gêner les mouvements des chanteurs et les danseurs.
La complicité avec Ayrton
SLU : j’ai entendu dire que tu as dans ton kit beaucoup de projecteurs à LED Ayrton, et même quelques inédits !
Led RGBW de 15 W pour le Wildsun 500, avec un radiateur à gaz caloporteur actif et des optiques à très haut rendement. On comprend pourquoi son flux est aussi élevé. Et en plus elle est jolie cette lyre.
DV : En effet, j’ai une nouvelle petite barre de huit LED , appelée Rollapix, très jolie, ultra plate, avec un double zoom. Quand j’ai rencontré Yvan Peard et qu’il me l’a montrée avec son zoom, je lui ai demandé de la motoriser en tilt et je l’ai ”boosté” afin qu’il me fabrique une présérie pour Adam et Eve.
Je voulais un petit projecteur discret, à placer en devant de scène. Idéalement des rampes.
Pour ne pas boucher le devant de scène, il fallait que cette barre soit très plate et bouge en tilt pour diriger les faisceaux vers la salle ou vers la scène. Parfois on les lève un peu pour prendre les chorégraphies, ou on les baisse pour prendre plus les décors. C’est un super outil. On peut faire clignoter les LED en blanc, c’est bien.
Elle permet de donner des illusions de mouvements. Je lui avais même demandé de développer un pied spécial pour placer le Rollapix à la verticale et me permettre d’aller chercher des chorégraphies un peu dans tous les sens, ce que l’on n’a finalement pas pu appliquer parce que je n’ai pas la place dans les couloirs, il y a trop d’actions.
J’ai aussi mis un coup de pouce sur le Versapix, un projecteur à LED , que Yvan n’avait pas l’intention de produire aussi vite. Ce projecteur est modulaire et avec sa forme de quart de couronne, il m’a permis de faire réaliser une grosse boule à facettes dont l’ossature est justement constituée de 16 Versapix. Ca forme un luminaire intéressant car chaque élément RGBW de chaque LED se commande individuellement. Mais nous n’avons pas encore eu le temps de le programmer donc tu ne le verras pas fonctionner ce soir.
SLU : Ca doit être un enfer à programmer un engin de ce type !
Les Chorégraphies sont encore plus vivantes et chatoyantes quand les danseurs évoluent dans les faisceaux créés par les gobos des VL 3000 et 3500.
DV : Bien au contraire. Pour Philou (Philippe Marty) c’est un plaisir (rire).
J’ai surtout positionné, dans le décor au sol, des lyres Wildsun 500. L’avantage du Wildsun c’est que son zoom grossit beaucoup pour prendre le décor et il serre assez pour aller chercher un point précis. Il ne serre pas encore assez à mon avis mais c’est pas mal.
On s’appuie aussi avec des petites lyres VariLed A7 zoom car j’ai besoin de petites sources plus serrées à placer dans le décor. Il y en a plein qui sont planquées un peu partout.
SLU : As-tu essayé d’autres marques de projecteurs à LED ?
DV : J’ai beaucoup utilisé le A7 Zoom, mais il y a finalement peu de temps que j’utilise des LED . J’ai longtemps été réticent parce que c’était moche.
SLU : Alors c’est Ayrton qui t’a réconcilié avec la LED ?
Un éclairage fouillé mixant les faisceaux colorés des VL (des associations de couleurs absolument magnifiques) dans un bain de lumière bleue saturée de Wildsun.
DV : On peut le dire, oui. Avec Ayrton on a de beaux blancs et vraiment de belles couleurs avec du niveau. On peut vraiment travailler des pastels, des vrais rouges, des vrais blancs. Ca devient intéressant. En plus, ce fabricant travaille le design du projecteur en lui même. Car si un projecteur est à vue, j’ai envie qu’il soit beau. Le Rollapix est une jolie petite barre avec une belle finition. Le Wildsun est superbe. L’arrière est aussi très élégant. C’est important de ne pas mettre à vue des gros machins moches. En plus je les ai fait chromer spécialement pour qu’ils se fondent dans le décor. Ca fonctionne bien, on n’a pas ce truc imposant, ces espèces de trous noirs sur scène, surtout quand ils sont éteints. Ils sont ainsi moins visibles.
SLU : C’est un besoin ou une envie d’utiliser les projecteurs à LED ?
DV : Il faut reconnaître qu’ils ont beaucoup évolué donc ça devient vraiment intéressant. Pour éviter les surcharges de poids dans les ponts, les surcharges de consommation, c’est quand même assez pratique
SLU : Quelles sont les autres sources de ton kit ?
DV : Des Wildsun 500 aussi dans les ponts, les incontournables MAC 2000 wash XB, VL 3000 Spot et VL 3500 Spot, des Beam 1500 Clay Paky à contre au sol mais je vais peut-être les bouger. Ca marche vraiment bien. On a aussi beaucoup de projecteurs traditionnels, des découpes et des rampes de PAR 64 et des découpes ETC. Il y a par exemple la passerelle sur laquelle on est vraiment à bout portant quand les acteurs sont dessus et on a placé à cet endroit toute une rampe de PAR en faisceau large. On a aussi quatre grosses lanternes à LED Ayrton Icecolor 500, deux à cour et deux à jardin pour prendre le décor et des CP 400 qui éclairent une toile peinte. Il n’y a que le blanc qui éclaire par transparence et le CP 400 le fait très bien.
SLU : J’imagine que vous devez enchaîner les tableaux avec délicatesse.
DV : Ca c’est un vrai casse-tête pour Philou car il n’y a pas de noir sec entre chaque chanson. La dernière cue des chansons enchaîne directement avec un dialogue.
Les médias de Gilles Papain racontent l’istoire de l’humanité sur écran LED placé en fond de scène. Ici la cité perdue Eden.Dans une nappe bleue Wildsun 500, Adam et Eve sont révélés par les faisceaux du VL 3000.Rollapix, la nouvelle petite barre de 8 LED, motorisée en tilt est fixée verticalement sur un élément du décor. Wildsun 500 en version chromée, diffuse de très jolies couleurs chaudes comme des jaunes et des ambres. La lumière sur le décor est riche de nuances.
La carrière de Dimitri
SLU : Je me suis laissée dire que tu es sollicité pour quasiment tous les projets de design lumière de concert et de tournée en France cette année, avec Adam et Eve, Julien Clerc, Benabar….
DV : C’est exagéré, il y a un milliard de choses qui tournent dans tous les sens et il y a plein de super bons éclairagistes qui travaillent beaucoup.
SLU : Est-ce que tu aimerais travailler avec des artistes ou des groupes étrangers ? Exporter ton travail de designer ?
DV : Ca m’intéresserait mais comme j’ai l’habitude de travailler avec tous mes potes, je ne me vois pas partir sans une garde rapprochée.
SLU : Es-tu intéressé aussi par les shows télé ?
DV : Oui, ça m’intéresse. J’ai d’ailleurs fait les Victoires de la Musique pour la première fois l’année dernière. C’était assez éclatant à faire avec les Sharpy Clay Paky qui débarquaient en France. On était les premiers à les utiliser.
Je refais les Victoires cette année et j’essaie de modifier mon implantation pour apporter quelque chose de différent.
J’ai fait aussi quelques plateaux avec des ingé vision que je ne connaissais pas et comme je ne parle pas la langue de la technique vidéo, j’ai eu des expériences… Maintenant j’impose l’ingénieur de la vision et je travaille avec.
SLU : Aimerais-tu explorer d’autres horizons ?
DV : Je m’intéresse au théâtre et à l’Opéra. j’aimerais bien côtoyer ce monde pour découvrir leurs méthodes de travail. J’aime aussi faire des groupes de rock. J’ai créé un tout petit design pour Arthur H avec huit PAR LED que j’emmène en tournée, deux A7 Zoom et je prends sur place huit PC 2kW. Je me suis régalé. Ce n’est pas si facile de faire un show avec 8 PAR LED quand tu es habitué à de gros kits. Je me suis bien creusé la tête et je suis bien content du résultat. Et musicalement j’aime bien.
J’ai appris à poser la lumière avec Laurent chapot. Il est très fort pour placer la bonne lumière au bon moment et elle peut changer au milieu du refrain si la note, le rythme ou le mot le permet.
Et quand j’arrive là avec une comédie musicale à éclairer pour la première fois, je me régale aussi.
La régie vidéo avec les écrans du Catalyst version PM 4.4. A gauche un morceau de la Grand Ma2 de Romain. Au fond, on voit très bien les Rollapix placés à l’avant scène, projeter leur lame de lumière bleue vers la salle.
5300 paramètres actifs de LED.
Philippe Marty est un des pupitreurs attitrés de Dimitri Vassiliu. Il aime toujours autant jouer les béta testeurs et essuyer le plâtres. Sur Adam et Eve, il gère tous les projecteurs, automatiques à lampe, à LED et projecteurs traditionnels sur une seule console Grand Ma 1 et encode donc la totalité du spectacle lumière.
SLU : Philippe tu t’es paraît-il amusé à enchaîner les titres ?
Philippe Marty (allias Philou) : C’est plus compliqué qu’un concert classique traditionnel car il n’y a pas de noir entre les morceaux donc c’est plus long à programmer. A la fin d’un morceau, pendant le dialogue, j’essaye de garder les wash dont on a besoin, et je prépare les autres machines au noir qui viennent se placer. C’est presque deux fois plus de travail mais on a aussi deux fois plus de temps.
On travaille ensemble, tout le temps, avec les danseurs, les voltigeurs, le chorégraphe… c’est plus long techniquement que sur un concert et là c’est vraiment lourd car il y a du monde sur scène, pratiquement partout et tout le temps. C’est trois semaines d’encodage du matin au soir. Mais la scéno-graphie est belle et le show sympa. C’est la première fois que j’encode la lumière d’une comédie musicale et ça me plait.
SLU : Tu as combien de sorties DMX sur ta console ?
PM : 12 univers DM X sur une Grand Ma. Les projecteurs à LED sont particulièrement gourmands en canaux DM X.
SLU : As-tu eu des problèmes avec les nouveaux projecteurs Ayrton ?
PM : Que des problèmes de jeunesse que leur technicien est venu régler en upgradant un certain nombre de machines. C’est normal au démarrage de la vie des produits, rien de grave et c’est comme ça que l’on avance. Sinon je pense du bien de ces projecteurs, les couleurs sont très belles.”
Nous passons ensuite à la régie vidéo où Romain Labat pilote les média serveurs pour envoyer les vidéos créées par Gilles Papin. Il dispose de trois surfaces de projection différentes.
Trois écrans pour les images et une synchro
Romain Labat : La surface principale est constituée d’un écran à LED . C’est la première fois qu’un écran de ce type est utilisé en fond de scène sur une comédie musicale. C’est un Lighthouse R7, les LED étant espacées de 7 mm. La deuxième surface est formée d’un tulle qui vient fermer tout le cadre de scène. Deux vidéoprojecteurs Christie 20 K, 20 000 lumens projettent les images dessus en soft edge pour couvrir toute la surface de 25 x 8 m . Il sert aussi en rétro projection. Et enfin, les écrans latéraux du Palais des Sports sont récupérés aussi pour quelques diffusions de journaux télévisés afin d’ouvrir un peu plus la vision du spectacle.
On a un média serveur Catalyst sur mac qui alimente les trois écrans. Les fichiers vidéo que fournit Gilles Papain, le créateur d’images, sont stockés sur disque dur et moi je pilote le Catalyst avec une Grand Ma. Je charge les vidéos, je les déclenche et je fais les fondus. Et les vidéos sont synchronisées par time code généré par le multipiste audionumérique de la régie son. La console lumière elle aussi reçoit le time code et quand les encodages seront terminés, les shows lumière et vidéo seront mergés dans une seule Grand Ma, celle de Philou, qui pilotera la vidéo et la lumière sur time code.
Un spectacle magnifique, généreux et survitaminé.
SLU : Ta console, c’est une Grand Ma 2 et Philippe a une Grand Ma 1. Ca fonctionne ça en réseau ?
Romain Labat : Oui car j’ai une Grand Ma2 qui tourne avec le soft de la Grand Ma 1. On s’est mis d’accord avec Philippe au départ. J’étais plus à l’aise sur Grand Ma, il préférait encoder sur Wholehog. Au final on a fait le choix du réseau MaNet entre les consoles. L’avantage de piloter la vidéo avec une console lumière, c’est de profiter de toute sa puissance et de son ergonomie pour piloter les médias. Tu profites des outils de copie, de palette, de dimensionnement, qui t’assurent une grande vitesse de programmation.
Synoptique de contrôle lumière et vidéo.
Les superlatifs ne manquent pas pour apprécier les deux ans de travail de Pascal Obispo et de son équipe, vidéo et lumière étant complices du décor et des artistes à 300 %. Chaque scène, chaque séquence est fouillée dans la créativité et l’émotion. Le spectacle fourmille de suggestions apportées par l’image en fond de scène qui raconte l’histoire avec beaucoup d’originalité et de poésie, la lumière appuyant la solennité et la dramaturgie des scènes de violence, de douceur et de vie.
Je suis impressionnée par le flux en couleur des lyres à LED Wildsun 500. Sollicitées quasiment en permanence par Dimitri Vassiliu, elles apportent des couleurs riches, saturées et denses, des ambres magnifiques, des niveaux de bleu et de rouge saturés jusqu’à ce jour inenvisageables d’une source aussi compacte qui se glisse dans le décor. Toutes ces ”petites” sources peuvent agir en proximité, serrer sur un élément de décor ou laver l’espace en couleur grâce à leur zoom et apportent une nouvelle possibilité de servir le relief. La gestion des LED par couronnes autorise des effets de vibration et la réponse de l’électronique donne des strobes ultrarapides et très forts en niveau.
Les petites rampes Rollapix jouent les stars à l’avant scène, nous offrant un violent clignotement électronique en blanc pendant les JT, ou encore de ravissants effets de chute lente de fumée lourde sur lame bleue vers le public.
En sortie de Catalyst, le signal vidéo est séparé en quatre pour alimenter les différents écrans.
J’adore les tableaux des ombres immenses des danseur portées sur l’écran tulle grâce aux VL 3000 en rouge saturé à contre, la pénombre dans les sous-bois teintée de couleurs chaudes, j’adore la lumière qui rappe, les tableaux violents, contrastés qui strobent, la lumière divine, multifaisceaux en douche, qui entraine doucement Adam et Eve sur leur couche… C’est vraiment magnifique.
Broadway…Pendant de longues années, de Broadway, nous n’avons eu dans nos oreilles que la version java de Sardou. Puis le phénomène « musical » est arrivé en France vite rattrapé par le rouleau compresseur Stage Entertainment, le distributeur/producteur des plus grands succès mondiaux. Comme dirait un journaliste connu, on a connu tout et son contraire au niveau technique, depuis la débauche de petites boîtes en A/B et ses consoles analogiques sur mesure, le tout imposé à l’XLR près, jusqu’à la simple ligne de V-Dosc à peine renforcé dans le centre. Le but ?? Offrir à la fois intelligibilité dans le jeu et patate dans le chant. Dracula joue la carte de la sobriété du haut d’une infrastructure moderne et maline, délivrant à niveau raisonnable des mots bien clairs et des sensations de concert. Normal me direz-vous quand le producteur du show s’appelle Thierry Suc et qu’un certain Stéph est de la partie, heureux comme un Plisson dans l’eau.
Un nouvel exercice pour Plisson
SLU : A quand peut-on dater ton premier « bain de sang » ?
Stéphane Plisson (ingé son façade et concepteur audio) SP : On a attaqué le montage de Dracula le 20 août et les répétitions le 29. Bien entendu toute l’équipe travaillait depuis longtemps les visuels ou la chorégraphie. Le son s’est plutôt greffé sur le noyau existant que l’inverse et l’absence d’un groupe sur scène a un peu simplifié mon travail. J’ai donc commencé par observer avant de faire certains choix techniques.
SLU : C’est Thierry Suc qui a souhaité t’avoir ?
SP : On se connaît bien, cela a facilité les choses (rires !!). Il voulait avoir un autre type de rendu que ce qu’il avait entendu jusque-là et ce qu’il recherchait on ne pouvait le faire qu’ensemble. J’ai malgré tout commencé par décliner son offre car j’estime qu’il y a des spécialistes du musical en France, et que c’est un autre métier où il faut traiter non seulement le chant, mais aussi la comédie. Je lui ai fait part de mes doutes quant à ma capacité à m’en sortir tout comme je lui avais tenu le même discours pour Mylène à Bercy ou au Stade de France mais il a coupé court en me disant « on y va, mais on y va ensemble » La suite tu la connais.
SLU : Tu n’avais avant Dracula jamais collaboré à un musical ?
SP : Pire, je n’ai jamais assisté à une représentation complète en tant que spectateur ! La seule fois où j’ai eu des places avec ma femme, on est parti au bout de quelques minutes car on s’est retrouvé sur le côté dans les couvertures, la tête dans les subs et elle déteste ça (rires !!) Je n’étais d’ailleurs pas venu pour écouter du son. J’ai donc attaqué Dracula avec une expérience zéro et même un peu de moquerie de certains camarades qui voient les musicaux comme une routine pépère. Petit à petit la mayonnaise a pris grâce aussi à Kamel Ouali, qui est un type très sympa, et à toute l’équipe qui m’a d’une certaine manière aidé en me prenant en son sein. Il m’est arrivé de passer du temps calé dans un fauteuil à les regarder répéter en me demandant comment faire… J’ai décidé de ne pas parler technique. La troupe existait bien avant que la première boîte ne soit accrochée, c’est donc à nous de nous greffer de la façon la plus transparente possible sans leur faire perdre du temps. Ma seule requête a été de travailler deux heures chaque matin avec les artistes de chant pour faire du son.
Une multidifusion en ligne source !
Au premier plan un des deux ensembles de 2x2 subs SB28 en montage cardioïde placés au-dessus du public, un troisième composé de 2x3 caissons étant positionné au plus près de la scène. A leur droite l’un des 8 clusters de 6 Kara et tout à droite une des deux grappes de JM-1P Meyer Sound. Les MSL4 de Dispatch auraient-elles définitivement rejoint la maison de retraite ?
SLU : Quand l’idée de la diffusion a-t-elle germée dans ta tête ?
SP : Entre les mois d’avril et mai. Le principe de base étant que chant et comédie sont au même niveau, j’ai établi mon projet en pensant d’abord comédie et pas l’inverse. Pour ceci faire j’ai imaginé une sorte de barre de son, un peu comme celle qu’on retrouve dans le salon de monsieur Toutlemonde, en la plaçant au-dessus du cadre de la scène et en jouant sur la phase de chaque cluster. Ce projet a été porté techniquement par Vlad (Vladimir Coulibre, ingénieur système et ingénieur du son NDC) Le problème est que ça demande un paquet de boîtes et ce n’est pas forcément adapté à ce genre de salle, sans oublier que financièrement ça flirte avec le grand délire (rires !!) On aurait été les premiers à déployer cette config sur ce type de spectacle, un risque important, mais je sais que ça se fera un jour…En même temps à chaque fois qu’on peut avancer, ça m’intéresse. J’ai ensuite exclu la simple stéréo à l’aide de deux lignes de K1 de part et d’autre de la scène, l’ouverture est trop grande mais j’ai gardé les Kara qui étaient prévues pour compléter le kit en décidant d’en mettre partout. Comme Bellote (Laurent Delenclos dit Bellote ingénieur système et ingénieur du son NDC) a eu la même idée, il a comme toujours rendu possible ce qui dans ma tête a du mal à en sortir. Et entre temps on a même eu d’autres idées pour le placement des subs (regard en coin avec Bellote)
SLU : Comment appellerais-tu ce type de diffusion ?
SP : Ce n’est rien de bien spécial. C’est une simple multidiffusion mais tirant parti des petits systèmes en ligne source alors qu’à une époque pas si lointaine on l’aurait faite avec 80 UPA.
SLU : Vous savez qu’à l’étranger certains vendent leurs concepts (rire !)
SP : Oui je sais, mais ça ne se fait pas en France et c’est bien dommage car notre but et notre rôle c’est de tirer la qualité vers le haut ce qui prend beaucoup de temps. Je ne veux pas entrer dans le schéma du « ça le fait, ça le fera » surtout avec les outils dont on dispose aujourd’hui et qui permettent de faire toujours mieux notre métier.
e point de travail de Greg Carlet, le préposé à l’envoi des sources. Tout est en double, les HD24 comportant les chansons comme les claviers maitres Akai MPK Mini pilotant le Live d’Ableton et servant à habiller les parties de comédie.
SLU : Pourquoi ne pas avoir employé la boîte habituelle des comédies musicales, le dV…
SP : Parce que je trouve que le Kara a une meilleure ouverture et cohésion de son, un peu comme le K1, et ensuite j’aime son bas-mid contrairement au dV où il est beaucoup plus pincé. Me servir de ces boîtes aurait impliqué que j’ajoute des dV-Sub. Il faut vivre avec son temps, 15 ans séparent les deux modèles. J’aurais pu travailler avec d’autres marques d’enceintes offrant la même couleur que les Kara mais à ma connaissance elles n’existent pas. Thierry Suc enfin est ravi du résultat. Cela semble correspondre à ce qu’il avait en tête. Il a de la chance de savoir ce qu’il veut entendre, moi ça n’est pas le cas, mais comme il sait me guider vers ce qu’il veut, ça roule entre nous !! (rires !!) Je n’ai pas la prétention de savoir où je vais car la plupart des fois je repars à zéro. Il m’arrive en studio de recevoir des mises à plat où face à un résultat déjà plaisant, tu ne sais pas où aller. Puis petit à petit tu plonges et tu amènes le projet ailleurs. C’est pareil pour Dracula. J’ai insufflé ma manière d’entendre les choses tout en gardant la main sur la table pour suivre précisément chaque show et surtout le chant qui n’est jamais le même.
La régie façade avec la Vi4 Sound- craft de Stéphane Plisson bien accompagnée par la princesse des ambiances réussies, mieux que Roche d’Or, une Lexicon 480 dont on aperçoit la télécommande main gauche.Quatre vénérables dV utilisées pour élargir l’espace de part et d’autre de la salle. Ils reçoivent un signal spécifique issu d’un groupe de sortie en plus du gauche/droite dans lequel sont routés les effets et certaines sonorités reproduites par le Live.
SLU : En termes d’ambiances latérales tu as prévu quoi ?
SP : Je veux surtout de l’espace et pour ceci faire j’ai simplement accroché deux clusters de 4 dV sur les côtés. Je veux pouvoir ouvrir l’image à l’aide de certains sons. En écoutant l’album j’ai repéré nombre d’effet dont des réverbérations inversées sur les voix que j’ai gardées dans la salle et ai injectées dans les latéraux. J’ai veillé malgré tout à ne pas trop charger, car pour moi, les plus beaux effets sont ceux que tu n’entends pas. J’utilise beaucoup une Lexicon 480 pour créer l’ambiance. Elle n’a pas d’égal aujourd’hui et pourtant crois-moi, j’ai tout essayé.
SLU : Ne penses-tu pas que la diffusion répartie de Dracula convient mieux au Palais des Sports que la simple paire de lignes stéréo, même au-delà des comédies musicales ?
SP : A fond !! Cette salle avec un simple gauche/droite c’est souvent une boucherie, enfin, ça fonctionne mais on n’a pas le même confort d’écoute que ce qu’on a là. En multidiffusion on excite moins les défauts de la salle en n’allant notamment pas dans le dôme ou bien dans les sorties qui génèrent de très vilaines réflexions pour nombre de sièges malgré le fait qu’elles aient été habillées par des panneaux acoustiques. Il y a aussi les panneaux publicitaires qui reviennent et te flagellent la tête quand tu tapes avec du Dosc car ça vibre et ça revient d’en haut. (rires !!)
…et des subs accrochés au plafond en mode cardioïde !!
La diffusion à jardin. Trois rangs de six Kara complétés par un quatrième visible tout en bas à gauche de la photo et par une grappe de trois JM-1P non présente sur cette image et se chargeant de déboucher les derniers gradins latéraux.
SLU : Le placement des subs au plafond en trois ensembles cardioïdes fonctionne bien, mais ne forme-t-il pas malgré tout une antenne ?
Bellote (Ingé système et Ingé son) : Tout est optimisable, même le placement des Kara et leur calage. J’ai un truc qui me chiffonne dans les presets sur le bas médium et..(explosion de rires !!) Les subs tels qu’ils sont placés en deux fois trois et en deux ensembles de deux fois deux finissent par être directifs. Même si elle est très longue et cardioïde, cette antenne est plus directive qu’elle ne le devrait. La solution existe. Sans trop en dire, l’idéal aurait été de ne faire qu’un unique groupe central entre deux passerelles avec du délai pour piquer le lobe vers le bas. Cela aurait été encore plus homogène dans la salle.
SP : Tu sais quoi ? Il faut essayer ! On fait ça samedi entre les deux shows, c’est notre spécialité (rires !!)
SLU : Musicalement parlant, as-tu pu obtenir ce dont tu avais besoin pour travailler ?
SP : Oui et non. L’album n’ayant pas suffisamment rencontré son public, l’équipe artistique qui l’a écrit et enregistré s’est moins mobilisée lors du montage du spectacle. Je n’ai donc reçu au départ que des PBO et des stems qui se sont révélés être inutilisables en salle car trop compressés et mixés dans une optique radio. Tiens écoute (Je reconnais; dans une diffusion aussi précise et analytique que celle déployée pour Dracula, leur dynamique très tassée, leur préaccentuation et le choix même du niveau de certains sons par rapport à d’autres ne marche pas NDC) Il aurait fallu que j’égalise et taille beaucoup dedans pour laisser place aux voix, beaucoup trop, alors j’ai contacté Volodia qui a coréalisé l’album et ai obtenu sur disque dur la totalité des morceaux que j’ai pu remixer ici, dans la salle sur ma Vi4.
LE COIN DES GRAPHES L’implantation et la couverture des subs
Sub Dracula à 30 Hz
Sub Dracula à 30Hz: Voici un exemple de répartition à 30 Hz de l’implantation équivalente aux subs du palais des Sports grâce à la complicité de Bellote. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’antenne est peu directive et que la répartition de l’infra s’effectue de façon très homogène autour des trois points composés de gauche à droite de 6, 4 et encore 4 SB28.
Sub Dracula à 63 Hz
Sub Dracula à 63Hz : Le même exemple de répartition mais cette fois-ci à 63 Hz de l’implantation équivalente aux subs du palais des Sports. Les lobes sont forcément plus pincés mais restent très homogènes et à cette fréquence les Kara rentrent progressivement en jeu.
Vue 3D accroche.
Vue 3D dessus accroche: L’ensemble du kit accroché au Palais des Sports. Ne manque que la ligne de 6 UPJ placée dans le bandeau de la scène face aux premiers rangs.
Vue 3D Face Console.
Vue 3D Face console: L’ensemble du kit du Palais des Sports tel qu’on le voit depuis la régie console. On distingue aussi la ligne de 6 UPJ placée dans le bandeau de la scène face aux premiers rangs. Les seules boîtes qui n’ont en définitive pas été installées sont les 4 posées sur les côtés de la scène, à cour et à jardin.
Le Play Back Orchestre sur deux HD 24 Alesis
SLU : En termes de sources, de quoi disposes-tu ?
SP : Au départ pendant les répétitions j’ai travaillé avec deux ProTools. Par la suite l’équipe a fait le choix financier de transférer les éléments sur deux HD24 Alesis ce qui a occasionné la venue de mon complice de toujours Jean-Philippe Schevingt pour mettre en route cette configuration et la redondance entre les deux machines. Je garde un ProTools en régie pour pouvoir le cas échéant retravailler un titre.
SLU : Tu as assez de 24 pistes pour faire tenir tous les PBO et les chants de sécurité ?
SP : On reparlera plus tard des chants sécu, pour ce qui est des PBO j’ai environ 16 pistes. En termes de sources à mixer, j’ai 12 voix dont 7 chanteurs. Les chanteurs jouent la comédie mais l’inverse n’est pas vrai. Enfin nous avons un Live Ableton qui nous sert à envoyer des ambiances, des bruitages et les musiques qui soutiennent les scènes de comédie à l’aide deux claviers maitres MPK mini Akai, un étant en sécu. Le fait que ce soit une unité distincte des HD24 permet de laisser plus de latitude de jeu aux artistes sur scène. Les PBO de chaque titre sont lancés et arrêtés manuellement, les deux lecteurs ne se quittant pas d’un poil. C’est Greg Carlet qui a la main sur les machines. La nouveauté réside dans les trois Radial SW8, des switches automatiques qui ont chacun deux fois huit entrées analogiques pour huit sorties et sont ici linkés par trois pour avoir 24 canaux. Leur rôle est de basculer automatiquement entre les signaux issus des HD24 dès lors qu’un des deux s’arrête. Pour cela il suffit d’enregistrer un signal continu à 1kHz sur les pistes 1 ou 24 des deux machines et dès qu’un des deux vient à manquer, le SW8 bascule instantanément sur l’autre. C’est un outil génial que j’ai déjà utilisé par le passé et évite toute intervention humaine.
SLU : Alors ces chants sécu…
SP : Peut-être à tort, je pars du principe que lorsque je travaille avec un chanteur, je n’ai aucune voix en backup. S’il s’agit d’un problème technique, j’ai de quoi le régler à la seconde par le biais de micros main HF allumés et prêts à prendre la relève, j’en ai un à cour et un autre à jardin. Si c’est un problème de physique avec un les artistes, je ne vois pas pourquoi je le ferais chanter puisqu’il y a des doublures, deux hommes et une femme. Je n’ai jamais sciemment remplacé un chant en direct par un playback et encore moins zappé un chanteur contre sa voix pré enregistrée d’un simple clic. J’ai du mal avec ça, je n’assume pas. Vers la fin des répétitions, comme ça me travaillait et que je n’aurais de toute manière plus eu le temps de monter ces playbacks, j’ai préféré en parler à Kamel et aux chanteurs en leur annonçant mon choix.
SLU : Ils ont dû être surpris…
SP : Oui absolument, mais ensuite ils ont bien compris et ont reconnu que c’est plus naturel comme ça. Le live comporte sa dose d’erreur, c’est normal.
Le traitement des voix
SLU : Comment traites-tu les voix ?
SP : J’ai fait le choix de n’avoir qu’un son pour la comédie comme pour le chant et un niveau identique. A partir de là j’ai modulé mon mix en rentrant tout ce qui est dur ou qui pose problème. Le son pour moi doit être profond et large. Travailler en force et dans la dureté, balancer en mono et avec de la distorsion, tout ça n’est pas « rock » pour moi, c’est juste mauvais. C’est ce que je pense et je l’assume. J’ai eu la chance de longtemps bosser avec la Mano et ils avaient bien compris que jouer fort ne signifiait pas faire du bon son. Les meilleurs groupes de rock ne sont pas ceux qui sont les plus forts sur scène contrairement à une idée reçue. T’as un gros son quand t’as l’impact là où il faut qu’il soit, le son de guitare comme il doit être, un super pied…
SLU : Et nos voix alors (rires !)
SP : Toujours le Multirack Waves branché à ma Vi4 où je chaîne un C4, un Renaissance DeEsser un CLA 76 et en sortie. Le CLA-76 qui émule le classique 1176 est spécifique à ce show et convient bien au micro casque DPA 4088. Mon problème réside dans la distance entre la bouche et le micro, distance qui ne varie pas quand le chanteur monte et attaque des notes en pleine voix plus dans le nez que dans le ventre. S’il avait un micro main, naturellement il l’écarterait. La petite cellule du 4088 n’apprécie pas beaucoup. Je fais un peu le ménage avec le C4 mais en tâchant de ne pas ôter le naturel à la couleur de son des voix. Peut-être mon choix de micro n’est pas le bon. L’omni de DPA sonnerait mieux mais au prix de contraintes de salle peu gérables.
SLU : Tu n’as vraiment aucune différence de traitement entre chant et comédie ?
SP : Presque pas, je route simplement toutes les voix dans un groupe que j’active à la fin de chaque chanson et qui est vachement compressé afin de ne pas avoir trop d’écart de dynamique entre les comédiens. Qu’il y ait une personne ou douze sur scène, on est cohérent. J’en profite aussi pour tailler aussi un peu de grave et râper un peu d’extrême aigu qui ressort trop bien quand on va les chercher, un extrême aigu dans les 10/12 kHz qui n’existe pas dans la vraie vie. La différence je la fais avec les effets que j’appuie en début de scène et allège rapidement pour ne pas noyer et abîmer la compréhension des mots. J’apporte parfois une petite note « Disney » que j’aime bien à certains passages, et je pense que si je refais un musical après Dracula, j’irai encore plus loin dans les ambiances.
C’est beau des vampires vous ne trouvez pas ? De gauche à droite Stéphane Plisson, Bellote, Greg Carlet et Youri. Installation fixe oblige, seul l’un des deux premiers est présent chaque soir à la console.
SLU : Mais ça t’a plu alors la comédie musicale, tu ne préparerais pas ta sédentarisation ? (rires !!)
SP : Ah non, non, non !! J’aime la route, les musiciens et le live, mais avec Dracula c’est intéressant car je vis une expérience différente qui sera peut-être utile pour d’autres projets similaires. J’espère avoir apporté une petite pierre à l’édifice du musical. On verra. Il n’y a que le public pour le dire car à mon niveau je ne m’en rends pas compte. Quoi qu’il en soit, si je retravaille dans ce domaine je demanderai à intervenir sur les musiques en amont pour bénéficier des meilleures sources possibles. Idéalement il faut penser « spectacle » quand on crée les chansons et qu’on les enregistre faute de quoi elles manquent d’accroche avec le show. Il faut que les équipes de l’album et du spectacle travaillent en équipe.
SLU : Allez, t’es donc prêt à repartir sur un musical !
SP : Oui à partir du moment où on reconstruit une nouvelle histoire depuis le début, un nouveau challenge. Ce que j’aime aussi c’est la troupe. Je suis féru de cirque et je retrouve le même esprit que j’adore. Ils sont tous adorables ici. Il se passe quelque chose de différent et de plus fort qu’avec quatre musiciens et un chanteur. Cet esprit de troupe on le retrouve entre techniciens en tournée, plus rarement avec les artistes. L’exception c’est Marc Lavoine. C’est un type profondément humain, avec une belle voix, qui a confiance en toi et te donne carte blanche tout le temps. J’ai vécu une expérience d’enfer, une vraie rencontre avec un mec passionné et passionnant et pourtant on se connaît depuis 6 ans et on vient d’enchaîner 210 dates !!
CONCLUSION
D’abord un regret, celui de ne pas avoir pu écouter un tel système avec des sources dignes de ce nom. Le talent de Stéphane et de certaines compositions n’y suffit pas, la qualité des sonorités et les arrangements des playbacks est pour le moins inégale, parfois insuffisante. Malgré cela et tout en restant à environ 95dB(A), la pression paraît plus forte et emballe bien la salle avec une mention spéciale pour les passages classiques. Yvan Cassar a su tisser une toile dense et riche faisant enfin briller une sono qui ne demande que ça. Même le problème récurrent de trou dans l’impact entre les subs et les petites gamelles des lignes compactes comme le Kara et ses deux petits 8 pouces se résorbe, offrant un front sonore naturel et d’une très belle richesse spectrale avec des cordes plus vraies que nature. La couverture offerte par les 8 clusters de six boites est quasi parfaite et aucun spectateur n’est oublié. L’intelligibilité ne souffre d’aucune critique. La faible distance avec les enceintes et leur précision chirurgicale apporte un réel confort en annihilant pratiquement tout défaut de salle. On arrive presque à se demander l’utilité de systèmes en A/B ou l’installation de douzaines de boîtes dans tous les coins… Seule la présence de deux grappes de trois JM-1P Meyer, une par côté pour déboucher les gradins les plus extérieurs, surprend, par la manière plus franche et rentre-dedans de projeter le haut du spectre et une texture un peu plus dure de leur haut médium. Quelques dernières Kara iraient tellement bien !! Les premiers rangs ne sont pas oubliés grâce à six UPJ astucieusement cachées par un tissu acoustique. Bravo aussi pour la répartition du grave et de l’infra. Les trois rangs de subs fonctionnent bien et ajoutent aux quarante-huit têtes un peu de muscle de manière très naturelle. Quelques bruits de vent sur les DPA 4088 ont vite été jugulés par des coupe-bas plus serrés. Le seul inconvénient est que cela tend à décharner le rendu déjà sec et cristallin de ces bons capteurs qui restituent idéalement les passages parlés mais un peu moins bien le chant où l’assise d’un « large diaphragme » manque sur certaines voix. Très bel apport « Concert » de Stéphane Plisson avec ses savoureux penchants pour des voix maitrisées, un grave plein et des événements soulignant tel ou tel instrument ou passage de comédie en jouant avec les deux lignes de quatre dV utilisées en « élargisseurs » . La cohérence revendiquée entre parlé et chanté est bien réelle et comble l’écart que l’on ressent habituellement dans les musicaux entre ces deux phases. Chapeau enfin d’arriver à mixer tout là-haut sur un sol extrêmement sonore et jouant le rôle de membrane dans le bas. L’envie de tailler dans cette purée en piègerait plus d’un, moi le premier !!