Facilement portable, rapidement monté, tenant sur un siège de voiture : le membre le plus récent de la famille LD Systems MAUI dispose d’une connectique complète et des performances alliant puissance et dynamique.
Assurant la sonorisation façade et retours via un seul système, le MAUI 5 développe une puissance continue de 200 W, pour une masse inférieure à 11 kg – ce qui en fait le système de sonorisation caisson/colonne le plus léger au monde.
L’ensemble, composé d’un caisson de basses 8″ de type bass reflex, et d’une colonne en 3 parties assure un angle de dispersion très large, une directivité verticale étendue et une bonne tenue au Larsen, et son connecteur multipoints spécifique, assure un montage rapide et sans câbles.
Le système démonté, l’unité médium aigu désassemblée. Remarquez les fixations rapides incorporant le transport du signal sans fil.les connecteurs du caisson de basses : prises combo (Jack-XLR) d’entrées ligne et alimentation secteurUne vue de détail du panneau de contrôle avec les 4 commandes de gain d’entrée ligne, micro, haute impédance/MP3 et Bluetooth permettant de mélanger le tout. Juste en dessous les commandes de réglage d’aigu par shelving, de niveau de grave via le caisson intégré et un volume général.
Ses réglages de niveau séparés, le volume réglable indépendamment pour le caisson et le Master système assurent un équilibre sonore impeccable, et un correcteur d’aigus de type Shelve permet de s’adapter aux propriétés acoustiques de la salle.
L’amplificateur intégré travaille en Classe D, et possède des protections contre les surintensités, court-circuits et surchauffe, pour une utilisation sûre et fiable.
Discret, peu encombrant, tout en assurant une restitution audio claire et pleine de punch, le système de sonorisation colonne léger MAUI 5 convient à des applications très variées : artistes en solo, musiciens acoustiques, chanteurs/compositeurs… Il sera disponible à partir de novembre 2015 au Prix public recommandé de TTC 549 €.
Sans aucun équivalent dans l’éclairage des stades couverts, la Hartwall Arena d’Helsinki (Finlande) présente un système innovant de vidéo à leds intégré dans sa patinoire de hockey sur glace. Résidence du club de Jokerit, membre de la Kontinental Hockey League (KHL), et de l’équipe nationale de hockey masculin de Finlande, l’aréna a été récemment modernisée.
Les sensations des fans sont désormais rehaussées grâce à d’importantes améliorations de l’éclairage, des écrans vidéo et de l’affichage numérique. Dans le cadre de la modernisation de la patinoire de hockey sur glace, Icepro Oy, concepteur, fabricant et fournisseur de l’équipement de l’aréna, a intégré l’éclairage dans les montants qui soutiennent les barrières de sécurité en verre de la patinoire. Pour concrétiser sa vision, Icepro Oy a travaillé avec l’intégrateur d’audiovisuel finlandais Studiotec au développement d’un principe d’éclairage comprenant plus de 940 éléments vidéo à leds VC-Strip Martin.
Le système est inclus dans les montants entre les barrières de verre de la patinoire. Il fonctionne comme une extension de la bannière de l’Arena et comme un affichage sur 360 degrés et peut jouer le même contenu que tous les autres affichages. Pour ce faire, Studiotec a dû surmonter plusieurs limitations, notamment au niveau de l’espace disponible et de la résolution.
« Les montants n’offraient qu’un espace de 27 x 27 millimètres, ce qui est vraiment très étroit pour installer une dalle vidéo », déclare Tapio Järvinen, chef de produit chez Studiotec. Järvinen travaille avec Martin depuis qu’il a rejoint Studiotec en 2011. « Il nous fallait une solution capable de tenir dans l’espace tout en offrant une résolution suffisante pour afficher le même contenu que les autres écrans répartis dans l’aréna.
Le choix s’est naturellement orienté vers Martin et ses VC-Strip, non seulement du point de vue logistique, mais aussi parce que leur l’assistance est incroyable. On sait qu’on peut compter sur l’équipe à chaque fois qu’on a besoin d’aide ».
Intégré dans chacun des 118 poteaux autour de la patinoire, le concept de Järvinen se compose de 944 VC-Strip avec un pas entre pixels de 25 mm, soit huit par montant, totalisant plus de 14 000 pixels. Chaque montant dispose d’un montage à double face constitué de quatre VC-Strip face aux gradins et quatre autres face à la patinoire.
Pour le contrôle du système, Järvinen a fait appel au P3 System Controller et au P3 PowerPort 1500 Martin en raison de ses capacités de traitement d’image de haute qualité et de son extrême facilité d’installation et de configuration. Selon Järvinen, si on avait utilisé des signaux DMX pour contrôler le système, il aurait fallu 83 univers DMX distincts. Avec le contrôleur P3 de Martin, il y a environ 40 lignes qui partent du PowerPort vers la patinoire, avec un seul câble tous les trois montants.
« Le contrôleur P3 de Martin est d’une simplicité tout à fait exceptionnelle à installer et à configurer, » dit Järvinen. « Ça aurait été beaucoup plus compliqué si on avait fait d’autres choix. Depuis le traitement jusqu’à la distribution des données et de l’énergie sur la façade vidéo, les systèmes de P3 de Martin se configurent facilement et s’installent rapidement. »
Martin Controleur P3-100Martin P3 Powerport 1500
Globalement, Järvinen estime que Martin est son premier choix. « Cela fait environ quatre ans que nous sommes distributeur du matériel Martin et le niveau de l’assistance dont nous avons bénéficié sur nos projets a toujours été remarquable», dit-il. « Je préférerais Martin à toute autre solution là-bas. ».
Liste de l’équipement Martin : 944 x VC-Strip _ 10 x P3 PowerPort 1500 _ 1 x P3-100 System Controller
Plus d’informationsn sur Martin Professional : www.martin.com
Patrimonio, petit village Corse de 600 habitants, accueille en festival depuis 1990 les plus grands guitaristes de renommée internationale, attirés par un cadre de toute beauté et une atmosphère chaleureuse. Alors évidemment, le festival grandit, d’année en année.
Organisé sur 8 jours il attirait cette année 2000 personnes chaque soir, venus se régaler du répertoire de Julien Doré, Shaka Ponk, Louis Bertignac, Marcus Miller, Chico et les Gypsies, la famille Chedid au grand complet (Louis, Matthieu, Joseph et Anna Chedid), Rival Sons, Michel Fugain & Pluribus.
C’est Audio Technique, prestataire de Saint-Etienne qui en assure le design lumière avec cette année 14 des nouveaux BMFL Robe récemment intégrés dans son parc : 8 BMFL en accroche sur les ponts, 4 au sol et 2 en spare.
Tony Anzalone, lighting designer en charge de l’éclairage du festival a fait ce choix du BMFL en concertation avec Audio Technique : « Après avoir vu la vidéo de présentation du produit et lu le banc d’essai fait par SoundLightUp ( voir lien ici ), j’étais très enthousiaste.
J’ai ensuite eu l’occasion de le tester, ce qui a confirmé cette impression mais j’étais impatient de l’utiliser en conditions réelles sur le festival. » Et quand on lui demande son ressenti une fois le plan de feu monté : « Je dois avouer que j’ai été un peu bluffé. Le BMFL a un superbe focus en plein jour, même avec un gobo. Il faut savoir que la scène est couverte, mais ouverte sur les côtés. Il y a donc beaucoup de lumière naturelle. Il fallait des lyres très puissantes, et c’est l’un des points forts du BMFL grâce à sa lampe 1700 Watts. »
Tony a travaillé sur de nombreux événements parmi lesquels plusieurs comédies musicales signées NDP Project ou plus récemment lors de la COP-20 (conférence sur le climat de Lima, au Pérou). Il nous a confié utiliser des ColorSpot 1200 AT depuis de nombreuses années et ils tournent toujours. Au-delà des simples effets de mode, travailler avec une marque fiable est un point important pour lui. Il va même jusqu’à démonter les produits pour voir comment ils ont été conçus. Il a été surpris de constater qu’après plusieurs jours de concerts, il n’y avait pas de poussière dans les machines (qui ne se revendiquent pourtant pas étanches par un classement particulier) alors que cela ne manque pas vraiment à Patrimonio, la poussière !
Tony avait aussi en charge l’accueil des éclairagistes des artistes, exercice auquel il est rôdé depuis le festival de Jazz à Viennes de 1998 à 2002 pour Scenetec ou les nuits de Fourvière de 2003 à 2009. « Ils ont tous été impressionnés précise-t-il. Ils avaient tous entendu parlé du BMFL, mais comme la machine vient juste d’arriver en France, peu d’entre eux avait eu l’occasion de l’utiliser ! La plage du zoom (5 – 55°) est impressionnante et permet de tirer un faisceau beam serré très puissant ce qui apporte à ce spot une rare polyvalence.
Tous les éclairagistes les ont rapidement pris en main. Ils ont aimé aussi le choix des gobos, assez proche de ce qu’ils ont l’habitude de trouver sur d’autres machines, et qui leur permet de retrouver leurs marques facilement. »
C’est donc un véritable succès pour les premières sorties du BMFL en France. Audio Technique, les sortira au festival Lumière de Lyon et Tony Anzalone repart pour Séoul où la direction technique de Roméo et Juliette l’attend, avant de prendre en charge le dîner de gala des prochains jeux africains à Brazzaville.
Basé près de Turku en Finlande où sont bâtis les plus gros paquebots du monde, le constructeur d’enceintes Aura Audio a craqué pour le transducteur M-Force de l’italien Powersoft, donnant à son subwoofer XD30 toute la puissance nécessaire pour faire trembler les immenses murs du Kaapelitehdazs, une ancienne câblerie reconvertie en centre culturel au cœur d’Helsinki, où s’est tenu le festival électronique Colors.
Mika Isotalo, le directeur d’Aura Audio, nous explique avoir collaboré avec le prestataire finnois local AMJ Turku Audio qui a eu en charge de sonoriser les deux plateaux du festival à l’aide d’enceintes Aura. Le transducteur M-Force dévoilé par Powersoft lors du Prolight+Sound 2013 l’a immédiatement séduit et inspiré : « Dès sa présentation, nous avons immédiatement commencé à travailler avec, ce qui nous a permis d’exposer cette année à Francfort notre premier produit M-Force, le subwoofer XD30. » nous dit Mika.
C’est donc le M-Force qui a donné des ailes au festival Colors et des basses sans fin au groupe vedette qui s’y est produit Basement Jaxx. Il s’agit d’un haut-parleur dont membrane de trente pouces et suspension ne font qu’un. Chargé et moulé dans un matériau composite, sa rigidité importante n’empêche par l’actuateur qui compose le cœur du système avec son bloc ampli dédié M-Drive, de provoquer son déplacement en piston quasi parfait avec une élongation linéaire de ±30 mm. Cet actuateur push pull asservi à aimants mobiles, transmet sa puissance à la membrane au travers d’un arbre métallique et accepte un courant crête de l’ordre de 150 A.
L’absence de compression thermique et quasiment de distorsion, l’excellente réponse impulsionnelle liée à l’absence de sur-oscillations par rapport au point de consigne, génèrent des déplacements d’air très importants et sans commune mesure avec ce que peut engendrer même le meilleur haut-parleur mû par une bobine. « En tant que fabricant d’enceintes, nous avons étudié et mis au point de nouvelles charges acoustiques brevetées que nous mettons en œuvre dans nos produits depuis quelques années. Quand nous avons vu le M-Force, nous avons tout de suite su que sa puissance et sa nervosité auraient tiré parti de nos charges passe-bande.
Le sub haut de gamme Aura Audio XD30, équipé avec un M-Force 30 Powersoft dans une charge passe-bande lui permettant d’atteindre et dépasser le niveau de 150 dB SPL à 1 m entre 35 et 80 Hz, la bande passante descendant à 25 Hz à -10 dB. La puissance admissible et délivrée par le module ampli spécifique M-Drive est de 5000 W RMS et 15 000 W en crête. Avec son poids de 115 kg et son encombrement réduit de 1250 x 800 x 600 mm, il délivre une pression sensiblement équivalente à 3 à 4 subs bass reflex en double 18 pouces…
Un seul sub XD30 posé au sol est capable de générer des crêtes de plus de 150 dB SPL. Nous en avons donc déployé un total de quatre en montages end-fire par deux ce qui nous a permis d’obtenir des pressions de 140 dB à 10 mètres avec une fréquence de coupure basse de 30 Hz, une fréquence qui peut être abaissée en cas de besoin. » Au-delà du festival Colors, le XD30 a déjà été employé avec succès pour le bonheur des amateurs finnois de dance music électronique lors d’événements tels que le DBTL festival de Turku, la Helsinki Pride et le Raumarock Festival de Rauma.
« La réaction du public a toujours été teintée d’étonnement » nous dit Mika. « Tous ont été frappés par la taille de notre sub comparé à sa puissance, sa nervosité et enfin sa façon de délivrer des infra basses sans effort apparent. »
En parallèle, Aura Audio a employé pour la première fois un ampli X8 Powersoft, spécifiquement pour prendre en charge les têtes de sa gamme, et a décidé de le proposer à ses clients comme choix principal. « L’X8 représente un incroyable package de puissance et de capacité de calcul et en outre il sonne de façon très claire et naturelle. » observe Mika.
Le modèle polyvalent A1 d’Aura Audio en point source. Un 15 pouces néodyme dans une charge passe-bande pour le grave, le fameux 6,5 pouces néodyme chargé par un guide spécifique pour le médium jusqu’à 3,5 kHz et deux moteurs à sortie de 0,65 pour l’aigu. Deux voies et coupée à 300 Hz, elle affiche une sensibilité de 103 dB 1 W/1m pour le grave et 110 dB pour le médium/aigu. Le SPL Max est de 137 dB. La couverture est de 90° dans le plan horizontal et 15° dans celui vertical.Le « petit » line-array Aura Audio A2. Deux 10 pouces en charge passe bande pour le grave et les mêmes 6,5 pour le médium aigu et 0,65 pour l’extrême aigu déjà rencontrés dans l’A1. Passif, il coupe à 400 Hz et 3,5 kHz laissant l’essentiel du spectre vocal au seul 6,5 pouces, un gage de cohérence. Couverture de 90° par 10°, sensibilité de 107 dB et SPL Max de 137 dB en prenant comme base une puissance RMS admissible de 600 W et des crêtes 6 dB au-dessus. La fréquence de raccordement avec les subs est conseillée entre 65 et 80 Hz, 65 passant à -3dB.
Pour le Colors Festival, le système était composé de deux lignes de six line-arrays Aura Audio A2, un délai de 6 têtes additionnelles étant en charge d’assurer la couverture des plus de 100 mètres du bâtiment, le tout amplifié grâce à l’X8 chargé par les presets adéquats. Quelques boîtes A1 ont aussi été utilisées pour déboucher le devant de scène. Démarré très modestement au début des années 90, le Colors Festival est désormais l’un des plus grands événements de la scène EDM scandinave et est devenu incontournable sur la scène électronique finnoise. Cette année il s’est tenu entre le 10 et le 12 juillet et a servi de catalyseur pour l’ensemble des autres événements siglés Colors. Outre Basement Jaxx, le festival a accueilli des DJ de renom tels que Ferry Corsten, Orkidea, Paul van Dyk, ATB, Camilo Franco, Chicane, Deep Dish et Photographer.
Mika Isotalo est convaincu du potentiel existant entre le M-Force et ses 30 pouces de force brute et les charges acoustiques originales de ses ébénisteries, pour générer le meilleur ratio entre pression et taille d’enceinte. Les propriétaires de clubs finnois sont aussi à l’affut de cette nouvelle technologie.
« Nous sommes confiants quant à une plus large adoption du M-Force, en Finlande et au-delà. » conclut Mika Isotalo. « Je suis convaincu que le M-Force et la puissance des amplis Powersoft ouvrent de nouvelles perspectives dans la mise au point de subs haut de gamme dont la dynamique, la qualité de rendu et la pression vont établir de nouvelles références. »
C’est un personnage unique et attachant, un des derniers dinosaures à grandes oreilles et poil blanc. Madje nous a accueillis à Cahors pour le concert en plein air de Yael Naim.
Tonnerre de mots, éclairs de génie, rafales de trouvailles et surtout trombes d’eau ont cadencé ce reportage, avec la découverte de la S3L, une console Avid hyper portable comme dit l’intéressé, un avant-goût de ce que le constructeur américain nous prépare pour la rentrée avec sa nouvelle grande soeur, et le talent de Yael Naim.
On ne le présente plus mais on l’écoute toujours avec grand plaisir. Aussi inoxydable, qu’irremplaçable, Madje Malki.
Bavard Madje ? Naaaaannn. Passionnant ? Un peu mon neveu, à tel point qu’on vous propose cette très longue interview en deux parties.
SLU : Vous avez une réputation de défricheurs chez Potar, une fois de plus t’as frappé fort. C’est quoi l’idée qui t’a conduit à t’équiper en S3L ?
Madje Malki (ingé son des stars, directeur technique de Potar et chercheur devant l’éternel NDR) : Son hyper portabilité comme on dit dans l’informatique ! Et puis regarde (il démaillote le flight où elle repose à l’abri de la pluie qui menace NDR) Même le flight case est allégé. Je l’ai fait fabriquer en aluminium en lieu et place du bois habituel. 30% de gain en poids et un format valise quand on la ferme. C’est Jérémie Guillemot et sa boîte DJE Production* basée à la Rochelle qui me l’a fabriqué. J’ai à l’intérieur mon écran qui s’ouvre et tient grâce à des charnières, mon alimentation et mon rack DSP. Cela me donne la possibilité de me servir de la console en dehors de la prestation, de l’emmener facilement à la maison pour travailler.
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SLU : C’est un de points forts de l’univers Avid/ProTools…
Madje Malki : Mais oui, on peut retravailler un mix, moi ou même l’artiste. Il suffit d’avoir un mac, ProTools et un câble en AVB. J’utilise un adaptateur Thunderbolt/réseau. Il faut juste que le mac soit en Yosemite pour disposer de la compatibilité AVB. Sur Windows ça n’existe malheureusement pas. Ajoute à ça le logiciel Venue et le tout devient très simple d’emploi d’autant que mon écran est tactile ce qui m’évite de me balader avec une souris !
Une vue de la régie son avec au premier rang la S3L Avid dans son fly
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SLU : Qui transite par les deux périphériques que je vois dans ton rack ?
Madje Malki : C’est la voix lead. Elle partage avec les retours un préampli Europa 1 David Hill et cette même voix bénéficie ici d’un Lil FrEQ. On voudrait n’avoir qu’un seul stage qu’on partage en MADI, enfin, on va le faire mais sur cette tournée l’AVB to MADI ne marche pas, il n’est pas encore prêt. Je devrais avoir rapidement un module AVB Motu permettant de faire la même chose et alimenter la PM5D des retours en MADI.
SLU : Tu voyages avec quoi ?
Madje Malki : Tout, il ne me manque que le bois. J’ai notamment une TC6000 reliée en AES avec la console, plus une infinité de plugs. C’est tout blindé. Je suis blin-dé. Je ne les insère en revanche pas du tout sur les tranches, uniquement sur des groupes qui sont cumulés. J’utilise pas mal d’Inflators et de Sonnox dans certains points. Après je rattrape le tout avec des compensations de délai, ce qui chez Avid s’appelle des Time Adjustment pour remettre le tout en place. J’en suis rendu à un peu moins de 5 millisecondes.
L’équipe plateau de la tournée de Yael Naim avec à gauche Sylvain Kry qui s’occupe du backline et à droite Benoit Malhomme qui mixe les retours.
La latence maitrisée
SLU : La console ne le fait pas toute seule ce calcul de remise en phase ?
Madje Malki : Si elle le fait, mais quand tu te retrouves avec plusieurs délais importants entre chaque tranche, elle ne le fait pas de manière automatique, tu es obligé de le mesurer.
Madje aurait pu retirer le film plastique de protection…J’ai failli le faire durant le repas ! Remarquez le gauche-droite et la sortie spécifique retours.
SLU : Comment cela se fait-il que Yael te parle de ses effets retours à toi ?
Madje Malki : Parce que c’est moi qui les lui fournit. Tous les délais et les réverbérations reviennent de la console face. Comme je m’occupais des retours au début de la tournée, je lui ai donné certaines habitudes et arrivés dans les premiers festivals, les gars aux retours ont eu beaucoup de mal à retrouver ce son. Du coup on a gardé mes départs vers la scène. C’est loin d’être évident car les effets sont liés à la voix post-fader et donc je ne peux pas trop la bouger sinon je change mes envois aux retours.
SLU : Concernant les plugs, avec la plateforme HDX tu es gâté…
Madje Malki : Oui absolument, je dispose des plugs AAX mais développés spécifiquement pour l’OS des consoles Avid, Venue. Cela est nécessaire pour disposer de plugs optimisés pour le live et donc forcément plus véloces en termes de latence. Je dispose de tout le bundle Sonnox en plus de celui Avid et j’en attends d’autres mais c’est vrai que c’est un peu long à venir. Waves ou Audio Ease developpent de plus en plus en natif car les processeurs des ordinateurs sont de plus en plus puissants. Pour en revenir à la S3L, tu as une carte AAX dedans et un ordinateur, ce qui fait que la similitude avec ProTools est très grande.
Deux des trois stages Avid disposant chacun de 16 entrées et 8 sorties
SLU : Qui dit console, même petite, dit stages pour les entrées…
Madje Malki : J’en ai 4. Viens on va sur scène voir ça de près. Chaque stage est linké sur le suivant en AVB et dispose de 16 entrées analogiques, huit sorties analogiques et deux AES dont je me sers pour attaquer le système et renvoyer les effets sur scène. J’envoie en tout 14 lignes avec les 4 stages.
SLU : Pourquoi en AES ?
Madje Malki : Pour diminuer le temps de latence. La boîboîte Radial que tu vois sert à faire transiter la voix de Yael dans la même chaîne de traitement car elle alterne entre un HF et un micro filaire D-Facto DPA quand elle est au piano.
Le Gold Digger de Radial posé à même la PM5D de Benoît Malhomme aux retours et en charge de permettre aux deux micros de Yael d’atterrir dans une seule chaîne voix de luxe.
SLU : Mais de toute façon tu n’as pas le même son entre les deux !
Madje Malki : Oui c’est vrai, le HF est légèrement plus agressif mais on garde tout de même un style de couleur comparable donc ça me convient pour ce qu’on a à faire. Je peux ainsi n’avoir qu’une tranche sur la console. Ce commutateur est 100 % passif et ne fonctionne qu’avec des relais de très bonne qualité qui commutent de manière inaudible un micro à la fois dont on peut légèrement atténuer le niveau et auquel on fournit le 48 Volt. Ca s’appelle un Gold Digger.
SLU : Pourquoi au fait un étage d’entrée David Hill. Les préampli Avid dans les stages ne te suffisent pas ?
Madje Malki : Les préamplis micro sont vraiment hyper bons et très chauds, je souhaite simplement pouvoir accéder à l’égaliseur de manière directe.
Une entaille à la règle du tout numérique et tout plug avec un Lil FrEQ et un Distressor insérés sur la voix de Yael Naim en sortie d’un préampli Europa 1 David Hill,
Nous allons nous produire sur de nombreux festivals et ça va quand même plus vite avec un rack qu’avec un plug. Qui dit console compacte dit aussi accessibilité compacte. C’est vrai aussi que j’adore le David Hill et le Distressor. Cette chaîne analogique fait de très belles voix.
SLU : Tu ramènes la sortie de ta chaîne voix vers les stages sur scène ?
Madje Malki : Non, je rentre directement dans la console. D’ailleurs je suis gagnant à agir de la sorte car la dynamique des entrées ligne du stage est de 108 dB et celle des deux entrées et sorties ligne de la S3L est de 113 dB. Elles sont légèrement plus performantes.
SLU : Le DSP de S3L « discute » donc avec les 4 stages en AVB. Quel câble emploies-tu ?
Madje Malki : Du RJ Cat.5 qui me permet d’aller à 100 mètres.
SLU : C’est très court pour du festoche ça…
Madje Malki : Après il faudrait que l’on utilise des routeurs optiques. Pour moi cela va se standardiser. Cela dit on a du bol, jusqu’à maintenant avec 100 mètres on s’en est toujours sorti. Je sens que l’AVB va prendre de l’importance. C’est une évidence que la compatibilité à ce format soit totale. Le gros avantage de ce protocole c’est de pouvoir véhiculer à la fois de l’audio et de la vidéo là où le Dante, l’Ethersound, MADI, AES50 ne véhiculent que du son. L’AVB ressemble sur ce point à l’Optocore qui unifie aussi les deux parcours. Le Dante est compatible AVB mais ne transporte que du son et encore, il faut un chipset spécifique.
Original jusqu’au bout des micros
SLU : Puisque nous sommes sur scène, tu nous détailles tes micros ?
Madje Malki : On voyage avec tout, instruments, micros, consoles. Sur la basse par exemple, je ne travaille qu’avec une JDX Radial. Ca me donne vraiment le son du haut-parleur mais sans haut-parleur.
SLU : Même pas un micro pour varier les couleurs ?
Madje Malki : J’aurai pu mais là je suis en mode festival avec l’efficacité avant tout. Ca rajoute une ligne et un pied ce qui n’est pas l’idéal lors des changements de plateau. Sur la voix j’ai un D-Facto (je l’interromps)
Yael Naim face à son piano Silent, joue sur l’un de ses xylophones tout en chantant dans un micro DPA D-Facto. Double avantage pour elle, il est bon ET filaire !!
SLU : Tu sembles sous le charme de ce modèle.
Madje Malki : Je le suis. Je n’utilise que ça sur les voix. C’est mon micro de référence. Quand tu as une voix et que tu t’interroges sur quel modèle lui appairer, tu essaies le d-facto et ça marche toujours !
SLU : Un micro qui va avec tout ?
Madje Malki : Oui, il va sur du rock, des artistes plus intimistes, il est bien face aux retours, Il a plus de patate que le Neumann, non, son seul problème reste pour moi son prix. Sur les trois choristes, les 2some Sisters j’ai choisi le Shure KSM9 mais plus par choix de couleur, pour que leurs voix se détachent mieux.
La grosse caisse de David Donatien et ses trois capteurs. Si, si, regardez bien la prise de sortie du AE2500 Audio-Technica placé dans l’évent, elle a deux fils qui en sortent. Le D6 Audix est là pour compléter en quelque sorte la zone des 200 Hz qui ne satisfait pas Madje.
SLU : Originale ta batterie..
Madje Malki : Oui en effet, on a essayé de faire une « espèce de son » avec David Donatien. Dans la grosse caisse j’ai l’AE2500 Audio-Technica et je rajoute dehors un D6 Audix pour récupérer du grave. Le 2500 me fait un trou à 200 que je n’aime pas trop, je le comble donc avec le D6. Bien entendu je remets le tout en phase.
Les toms et percussions sont repiqués avec des Beyer à pince de la série Opus qui ne se font hélas plus mais que j’adore, et malgré une prise des cymbales par deux KM84, les mêmes que pour la charley, j’ai aussi un Røde NT4 x/y en over-head spécifiquement pointé vers la caisse claire. Je profite du fait que tout le monde joue avec des ears.
Sacrément bien fichu mais hélas arrêté, un Opus 88 Beyer pour le repiquage de la fûtaille.La batterie de David Donatien en plan large. On voit bien les deux KM84 Neumann sur les cymbales et le Røde NT4 à la verticale des oreilles du batteur.La caisse claire et son tissu étouffe-tout. Dessus un habituel Shure beta 57A, dessous en revanche c’est un Blue en.CORE 200 beaucoup plus original.
SLU : Ca t’en fait des micros. Pour ta mise en phase tu choisis quel point ?
Madje Malki : Les oreilles de l’artiste. Il écoute d’ailleurs assez fort le Røde qui lui restitue bien son jeu très orienté percussions. On recherche avant tout un son naturel auquel on donne un peu de force.
SLU : La caisse claire aussi a sa petite touche…
Madje Malki : Dessus c’est classique, un Shure beta 57A, dessous en revanche c’est un Blue en.CORE 200. Un Blue de chez Blue (rires) ! C’est californien. L’avantage de ce micro c’est d’être un dynamique mais alimenté, et donc de pouvoir attaquer toute sorte de longueurs de câble. Tu obtiens un chouette haut et une bonne réponse transitoire.
SLU : Tu as besoin d’autant de définition sur un bottom ?
Madje Malki : Ce que je recherche c’est la réponse transitoire. David a une idée très précise de ce qu’il veut, qu’il effleure ou qu’il tape sur ses fûts. Les deux ensemble marchent bien pour lui donner ce son assez particulier qu’il recherche. Comme tu vois, il a aussi mis un tissu sur la peau de frappe. C’est lui qui fait le son.
Des claviers fichiers
SLU : Ton piano est très joli.
Madje Malki : Merci Yamaha, j’ai mis des micros mais il est mieux comme ça. Le son du piano je le fais avec des plugs. Je le sature un peu et ensuite je le passe par l’Inflator. On a essayé différents pianos mais un quart de queue Silent c’est ce qu’il y a de mieux pour nous. Je travaille aussi avec Nicolas Godin, la moitié de Air. J’ai aussi voulu à l’époque prendre un Silent mais pas de bol, le piano est à 440 et le Silent à 442 Hz. Depuis deux ans heureusement on peut varier sa hauteur !
SLU : Ils sont où les claviers que l’on entend ?
Madje Malki : Dans Ableton. On ne les transporte plus en tournée, c’est plus sûr. Tous les claviers de l’album ont donc été échantillonnés et sont rejoués au travers l’Ableton. C’est exactement la même couleur puisque ce sont les stems qui ont été repris.
Une vue de la scène avec le choix assez curieux pour les deux pieds de supporter le système vers l’extérieur et non l’inverse ce qui créé une ouverture peu usuelle pour un plateau de cette taille.
SLU : C’est un gros boulot à faire !
Madje Malki : Ca prend deux semaines car ils ont pris chaque clavier note à note avec la vélocité de l’album, mais grâce à ça, nous avons tous les beaux analogiques qu’on n’oserait pas emporter sur la route. L’ordinateur qui joue les samples pourrait sortir directement en AVB mais apparemment il y a une restriction actuellement sur l’OS mac qui fait qu’on ne peut avoir un flux AVB en lecture et un second en enregistrement sur le réseau. Comme j’enregistre chaque date, j’ai dû à mon grand regret prendre une carte son. Je vais tester une carte Motu AVB vers MADI pour passer outre tous ces problèmes. C’est quelque chose qui va vite évoluer, m’a-t-on dit, d’autant que le Dante n’impose pas ce type de limitations ! J’ai donc une carte son RME et des petits claviers maître M-Audio très abordables et faciles à remplacer en cas de pépin. Ce n’est pas très écologique mais pratique et efficace.
SLU : Ton onduleur protège qui ?
Madje Malki : Tout le monde, tout le plateau, la régie, les consoles. C’est un 3 Kw Eaton. On a constaté que le son est meilleur quand le secteur est « fabriqué » par cet onduleur directement à partir de ses batteries.
SLU : Il doit transpirer le pauvre, ça en fait des choses pour lui.
Madje Malki : Non ça va, nous sommes à 70% et 15 minutes d’autonomie.
SLU : Du coup t’es obligé de balader le secteur entre la scène et la régie.
Madje Malki : Oui, et ça prend la tête aux gens (rires) !
Retours comme déboucheurs de premiers rangs sont aussi tirés du catalogue L-Acoustics avec dans le premier cas des 12Xt et pour le second des 8Xt. Un Minime Robe s’est glissé dans ce monde de sondiers
SLU : Ca doit te changer Yael Naim par rapport aux artistes plus rock que tu mixes habituellement !
Madje Malki : C’est intimiste, c’est vrai mais j’adore travailler les voix et là, je suis servi entre elle et le groupe qui l’accompagne. Il y a deux choses difficiles à sonoriser, la voix et un piano. Quand tu écoutes un piano en acoustique, il descend très bas. A cause de l’accrochage, impossible de le reproduire convenablement en sono, de lui redonner profondeur, chaleur et grave. Avec Yamaha nous y sommes parvenus.
Pour en revenir à ta question, travailler pour Yael est un plaisir qu’on se partage avec Rémy Katan qui est l’ingé son principal. Comme en ce moment il s’occupe des retours de The Do, et qu’il voulait au bout de trois ans de collaboration que je puisse lui apporter un autre éclairage, on travaille ensemble pour cet artiste. Dès 2016 il va reprendre le flambeau.
SLU : Yael chante extrêmement bien, mieux que par le passé.
Madje Malki : Absolument, elle est une étape au-dessus et cela se retrouve dans son nouvel album. Nous avons suivi au son pour l’accompagner dans ce saut qualitatif.
Un choix Avid-ent
SLU : Tu parais heureux comme un Madje dans le son avec ta petite S3L, mais comment en es-tu venu à choisir cette configuration très minimaliste et cette marque ?
Madje Malki : David Donatien et Yael ont une SC48 et ils l’ont utilisée lors de leurs deux dernières tournées. J’ai dit banco pour la marque, et je me suis dit que cela aurait été chouette d’essayer un nouveau produit. Jean-Gabriel Grandouiller (responsable audio pour la France), m’a parlé de la S3L et sans être vraiment emballé j’ai lâché un « oui pourquoi pas… »
Madge en pleine causette avec son artiste durant les balances. Le polyane est de sortie
SLU : Vous avez des consoles Avid chez Potar ?
Madje Malki : Non. J’en ai vendu 5 à des artistes, j’en ai conseillé deux à Jim Warren, le mixeur de Radiohead qui avait tellement de titres et de lignes que c’était indispensable. Le principe Digi/Avid je l’adore, en revanche le son de la génération ancienne de ces tables beaucoup moins. Il est basé sur une architecture proche des anciens ProTools qui n’est pas réputée quand on mixe dedans. La maintenant ça fait mal. C’est intéressant de comparer les deux générations de moteurs. Quand tu écoutes l’ancienne par rapport à celle qui équipe la S3, en termes de dynamique c’est dur. On sent que le processing a vraiment changé et je suis même très étonné par la chaleur du rendu.
SLU : Ca fait un bail j’imagine que tu as fait ta révolution numérique. Ce type de rendu doit te pousser à définitivement oublier l’analogique non ?
Madje Malki : Ca fait un sacré bail en effet. Depuis que les moteurs sont passés en 64 bits, je passe plus de temps à maitriser ces produits qu’à chercher les défauts ! On est arrivé à un point que j’ai revendu mon ProTools pour m’en acheter un AAX. Je suis impressionné. J’avais un Accel 5 et quand j’ouvre les prods que je connais par cœur, le son et la puissance sont décuplés…
SLU : Y’a plein de gens qui s’en sortaient avec des mélangeurs analogiques…
Madje Malki : Mais j’en ai un et je suis en train de le remettre en cause. On a une telle dynamique dans les bus, que redescendre en analogique pour y transiter et ensuite repasser en numérique ne vaut absolument plus le coup. A l’époque quand je faisais mon bounce (mélange et création d’une paire de pistes stéréo à même le ProTools NDR) le son était très agressif, très dur, tandis que maintenant ce n’est plus du tout le cas et qu’une nouvelle manière de travailler se fait jour : le mix de bus.
Le mix de bus
Un des innombrables plugs utilisés dans la S3L de Madje, ici le Reel Tape Saturation
Madje Malki : Sur cette tournée j’ai 16 bus stéréo qui sont répartis entre pied, batterie, guitares, piano, voix lead, chœurs etc. Sur chaque bus, j’insère des séries de plugs, essentiellement des compressions. Mon seul regret est de ne pas avoir la palette de compressions dont j’ai besoin. J’attends que certains développeurs de plugs se mettent à jour. Gaël Martinet de Flux par exemple a développé pour l’AAX. Je pense qu’il est en train de le faire pour la S3 (et S6 par ricochet NDR) et j’aimerais bien qu’il se penche sur la compression pour m’offrir cette palette de compression qui est si importante.
L’égalisation par exemple est importante, mais la dynamique passe avant. Comme tu l’as entendu, tout est cadré dans mon mix. Avant je le faisais par le biais de la compression en sortie de la table, maintenant je cadre par groupe. Comme tu peux personnaliser tes plugs, j’utilise beaucoup l’Inflator de Sonnox qui est terrible. Le Pro Compressor d’Avid est aussi très bien, mais le problème est que j’ai toujours la même palette.
SLU : Tu me parles de palette de compression, mais on reste dans l’univers du virtuel. Ne penses-tu pas que les plugs de toute façon ont une racine commune et un rendu assez similaire ?
Madje Malki : Non, maintenant j’arrive à trouver de vraies différences de couleur entre les modèles et les marques. Cela étant, j’ai l’impression que j’apprends.
SLU : Es-tu en train de dire que le son numérique et l’architecture sonore moderne à base de plugs et de bus nécessite en quelque sorte un réapprentissage du son ?
Madje Malki : Oui, oui, (il réfléchit NDR) oui. Si je prends les jeunes, ce que je ne suis plus, ils confondent la saturation et le son chaud, à savoir l’ajout d’harmoniques paires. Il ne faut d’ailleurs pas confondre son mou et son chaud. Un son chaud doit être intègre dans le médium entre 500 et 800 Hz. C’est essentiel. Ce spectre est la base même du son sur laquelle on peut ajouter des harmoniques paires ou impaires, quelque chose que les plugs font désormais très bien. Je ne suis en revanche pas fan du tout des compresseurs multi-bande. Comme ils découpent le spectre et le compressent différemment, ils le déphasent en le reconstituant. J’aime en revanche beaucoup les égaliseurs / compresseurs dynamiques comme le SuprEsser de Sonnox ou le AE400 de McDSP qui permettent d’intervenir de façon beaucoup plus précise grâce à leurs afficheurs super pratiques et sans rien découper. Ce sont des traitements très intéressants. Je ne m’en sers pas ici car la latence est trop importante.
SLU : Et le bon vieux compresseur analogique alors…
Madje Malki : J’ai toujours aimé la compression analogique. Je suis un inconditionnel des Distressor et je suis sans doute l’un des premiers, si ce n’est le premier, à l’avoir employé puisque j’ai les châssis N°6 et 7 !
SLU : Ils marchent toujours ?
Madje Malki : Oui ! Le gros avantage d’être un bon client, on en a plein à Potar et on l’a aidé à démarrer, a fait que Dave (Derr, la tête et les jambes d’Empirical Labs NDR) nous a envoyé gratuitement de quoi retaper l’ensemble des potars blancs en face avant ! Cela étant, je suis obligé de constater que la façon dont les compresseurs marchent en AAX me fait douter.
SLU : Tu pourrais ne partir qu’en plugs ?
Madje Malki : Si j’avais toutes les couleurs oui !
SLU : Pourquoi la M6000 alors…
Madje Malki : Les ressources. Comme je suis assez gourmand en plugs, il ne me serait resté que de quoi lancer une Sony Oxford. Cela aurait été très court. C’est pour ça que j’ai pris la tc. Si j’avais deux cartes HDX ce serait parfait.
SLU : Dans la S6L t’en auras trois !
La nuit arrive, les orages prennent enfin la poudre d’escampette, juste à temps pour dégager le polyane et le dais et dé-muter les généraux. Feu !!
Conclusion
La diffusion constituée de Kara, de SB18 en tête de ligne et de SB28 au sol fonctionne bien dans la place de Cahors où sont dressés la scène et les gradins. On aurait préféré un écartement moindre mais le montage des pieds qui portent le système ne l’a pas permis. Peu ou pas de réflexions, un calage soigné dans lequel Madje a glissé son nez, tout est en règle pour écouter le mix de ce dernier. Non, je n’ai pas changé d’avis, je préfère les boîtes qui savent faire du grave toutes seules, mais je dois reconnaître qu’avec les SB18, les Kara font en partie oublier leur petites gamelles. Quelques notes suffisent pour se rendre compte du travail de Madje. Capable de cracher un mix efficace et rentre dedans de la plus belle espèce, il sait aussi s’éclater et ne laisser aucun son échapper à son envie de bâtir autre chose. Effectivement la batterie, pour ne citer qu’elle, est très, très produite mais sans que l’on ne soit en train de perdre l’instrument ou son rôle premier. C’est juste travaillé, imbriqué dans le reste des arrangements et cela colle bien au style musical et au jeu de David qui casse beaucoup sa snare par exemple.
La voix de Yael est très présente, belle et limpide avec une dynamique bien respectée. J’ai malgré tout une préférence pour le micro filaire. Un grand bravo à elle pour son chant qui a progressé de manière étonnante. Elle sait y mettre de l’émotion, des variations, du grain et une technique remarquable. Un dernier détail assez drôle. Je regarde travailler Madje et je vois Stéph Plisson. Les années qu’ils ont passées ensemble ont déteint sur ce dernier qui a gardé certaines expressions de son mentor, sans parler de sa curiosité et son envie de toujours innover. Avouez qu’il y a pire comme habitudes !
Rendez-vous dans quelques jours pour la suite de notre ballade dans le monde du son sans chichis en compagnie de Madje, source inépuisable de renseignements et grande faucheuse d’idées reçues devant l’éternel !
Pour son récent concert au Stade Olympique Jamsil de Séoul en Corée du Sud, Paul McCartney a emballé plus de 45 000 fans. Sound Solution, le distributeur d’Adamson en Corée du Sud, et Tristar, prestataire audio, ont composé un système de diffusion Adamson pour ce concert en utilisant le matériel – E15, S10, E218 – et les techniciens des partenaires du réseau dans la région.
La Stade olympique polyvalent Jamsil a servi à l’origine pour les Jeux olympiques de 1988. Maintenant, il accueille une variété d’événements, notamment des concerts d’artistes de Corée du Sud et du monde entier. Les sièges sont répartis sur deux niveaux couverts. Pour le concert de Paul McCartney, la scène a été érigée à l’extrémité large du stade. Le public est placé sur le terrain et dans les gradins inférieurs du stade.
« On utilise des systèmes de marques différentes à travers le monde. A chaque endroit, je choisis ce que je pense être le meilleur », explique Paul « Pab » Boothroyd, l’ingénieur FOH de Paul McCartney. « Comme c’est notre unique spectacle en Corée, nous n’avons pas apporté de diffusion. Mais comme le concert a lieu au Stade Olympique, il nous fallait un gros système. En Colombie, nous avions eu un tel succès avec le E15 d’Adamson que j’étais content de travailler à nouveau avec eux. Qui plus est, Adamson a sorti plusieurs produits depuis ce show, si bien que je me suis retrouvé avec un son encore meilleur que celui dont j‘avais le souvenir ».
Tristar a utilisé le logiciel Blueprint AV™ d’Adamson pour modéliser le stade en 3D. Une fois le lieu intégré dans le soft, les composants du système Adamson ont été positionnés – line arrays E15 et S10, subwoofers E218 et délais intérieurs et extérieur – de manière à assurer le meilleur son possible pour l’événement. La configuration du stade exigeait un tir de 160 mètres et 32 m d’élévation pour couvrir l’ensemble du public. Le but était de parvenir à un niveau sonore moyen d’environ 105 dBA +/- 3dB sur tout le spectre audible sans aucune intervention des limiteurs du système. L’équipe de Tristar a noté que le système a fonctionné exactement comme prévu par Blueprint. Au final, la diffusion principale se compose de lignes gauche-droite, chacune constituée de 21 enceintes E15 et trois S10 en downfill, suspendues à des échafaudages montés de chaque côté de la scène.
Une vue de l’immense scène bien ceinturée par deux lignes de 21 E15 et 3 S21 en downfill derrière chacune desquelles 12 E218 veillent au grave. Les latéraux sont couverts par une valeur sûre du catalogue Adamson, la Y18 en 16 exemplaires par côté. Le style musical de Paul McCartney n’a pas rendu nécessaire la présence de subs additionnels au sol
« Le système a des tonnes de headroom », ajoute Pab. « La E15 est une enceinte très impressionnante. La conception du medium-aigu, c’est-à-dire la partie strictement « vocale », est excellente. Cela sonne d’une manière idéale. Douze subwoofers E218 ont été accrochés derrière les deux lignes principales pour renforcer les basses. Les E218 ajoutent ce supplément de basses qu’il nous fallait », poursuit-il. « Paul joue une grande variété de genres musicaux allant du rock-n-roll aux ballades les plus tranquilles. On n’avait donc pas besoin de basses particulièrement nerveuses mais il en nous fallait un peu plus et à ce jeu-là. Les E218 s’en sont très bien tirés ». « On a débouché les côtés avec un total de 32 enceintes Y18 (16 de chaque côté). Quatre délais ont fourni la couverture des gradins du stade. Deux lignes, chacune composés de six E15 et cinq S10, étaient accrochées aux tours intérieures. Deux lignes de six E15 et six SpekTrix ont arrosé les extérieurs ».
« Je reçois souvent des propositions de matériels et des promesses de fabricants, conclut Boothroyd. Parfois, on ne change pas, Nous utilisons les systèmes que nous connaissons bien et sur lesquels on peut compter. Mais parfois, on doit utiliser quelque chose de différent. Dans ce cas, c’est un bon choix. J’aime la manière dont cela sonne. » Plus d’infos sur : http://www.dv2.fr/etwww.adamsonsystems.com
Avec l’avènement des signaux vidéo ultra haute définition (UHD), le choix des BNC devient essentiel. La performance dépend en grande partie de l’impédance, chaque variation de celle-ci ou désadaptation, affecte la distance maximale de transmission du signal.
Les connecteurs UHD NEUTRIK sont prévus pour véhiculer des signaux très haute fréquence grâce à une combinaison unique entre l’isolant et le contact central d’un nouveau design.
Mesure des pertes par réflexion, coefficient d’adaptation, pour trois types de BNC jusqu’à 18 GHz. Le connecteur BNC rearTwist UHD de Neutrik (courbe en jaune) permet une meilleure adaptation.
La gamme BNC 75 ohms UHD offre un niveau de pertes par réflexion, donc d’adaptation d’impédance, bien meilleur que les BNC concurrentes.
Les performances dépassent les standards actuels et permettent aux BNC UHD de fonctionner avec des signaux 8K, c’est-à-dire avec un débit de 24 Gbits/s.
Optimisées pour les signaux actuels et futurs, les BNC NEUTRIK offrent :
Un verrouillage par manchon solidaire de la bague
Des efforts de tractions non reportés sur la ferrule
Une bague métallique haute résistance
Une durée de vie jusqu’à deux fois supérieure aux autres modèles
La compatibilité avec les manchons des BNC actuelles
Les BNC UHD Neutrik sont compatibles avec les câbles vidéo des meilleurs fabricants et de nombreux modèles peuvent être adaptés. Les manchons sont disponibles en dix couleurs et sont compatibles avec toutes les tailles de câbles, facilitant la gestion de ces accessoires.
Câble hybride 3202 HD Sommer Cable pour signaux vidéo UHD-SDI
La 4K s’impose de plus en plus, même si jusqu’à présent le standard adapté au secteur professionnel n’est encore pas spécifié par le SMPTE (Society of Motion Picture and Television Engineers).
Il existe déjà de nombreux appareils maitrisant les standards 4K ou supérieurs, comme par exemple les systèmes Blackmagic Design ou ATOMOS. Sommer Cable propose d’ores et déjà des câbles adaptés.
Le câble hybride Transit MC 3202 HD comprend 3 lignes coaxiales de la famille SC-Vector Plus, capables de transmettre les signaux 6G-UHD-SDI (et 12G) jusqu’à une distance 100 m et deux lignes d’alimentation en courant (0,75 mm² / AWG19).
Ce câble comprend également deux paires de section 0,14 mm² (2 x 2 x AWG26) pour les signaux d’asservissement. Il s’agit d’une configuration compacte et performante avec un diamètre externe de seulement 21 mm. Il est proposé en version au mètre ou confectionné. L’illustration jointe montre la version confectionnée avec l’adaptateur de dérivation Glandmaster et des connecteurs BNC Neutrik rearTwist ainsi qu’une XLR 4 pôles.
Ces produits seront présentés sur le stand Sommer Cable à l’IBC (Amsterdam) et au Plasa (Londres)
Une page de l’histoire de la musique vient de se tourner au Soldier Field de Chicago. Le groupe légendaire américain The Grateful Dead a célébré son cinquantième anniversaire avec les trois derniers concerts « Fare Thee Well ». Produites par Paul Shapiro le week-end du 4 Juillet, chaque soirée a enregistré des records d’affluence en rassemblant une foule de 70 000 personnes. Juste avant, deux concerts au Stade Levi de Santa Clara en Californie ont chacun fait chacun salle comble avec 65 000 spectateurs le week-end précédent.
C’est Candace Brightman, l’éclairagiste attitrée du groupe depuis 1972, qui a conçu le design lumière avec pour pupitreur Paul Hoffman de Pulse Lighting LLC. Au centre de la grande plate-forme d’éclairage, on trouvait 50 BMFL Spots et 32 Pointe de Robe, fournis respectivement par Felix Lighting à Santa Clara et Bandit Lites à Chicago. Candace et Paul, complices sur les concerts du groupe depuis 2004, ont commencé à travailler sur le projet en Janvier. Le groupe voulait que la scène ait un aspect industriel et Candace souhaitait que la conception soit en continuité avec ses designs antérieurs, tout en intégrant certaines technologies plus nouvelles. La scène a été soulignée par une série de ponts légèrement incurvés entourant l’espace scénique central et surmontant le système de diffusion et les écrans latéraux. Le centre de de la scène était surplombé par une cerce de 9 m de diamètre recouverte d’une toile tendue.
Les BMFL accrochés sur les ponts en arc accentuaient les grandes lignes des poutrelles et pouvaient viser précisément vers les coins arrière du stade … Ils pouvaient aussi être focalisés sur a toile circulaire où leurs gobos donnaient des projections très détaillées et présentes. Ils ont impressionné par la vitesse de leurs mouvements. « Ils peuvent passer d’une position à une autre beaucoup plus rapidement que les projecteurs anciens, plus lourds », a observé Paul.
Les Pointe ont été accrochés autour de la cerce pour projeter leurs gobos sur la toile circulaire, ce qui donnait produisait des motifs quelque peu différents de ceux des BMFL. Il y en avait aussi sur les ponts en arc latéraux et au sol pour lancer des faisceaux longue portée.
Comme dans tous les spectacles du Grateful Dead, le problème était que certaines chansons ne sont jamais interprétées deux fois de la même manière. Donc au lieu d’être en mesure de préparer et de dérouler un spectacle préprogrammé avec précision, Candace a exploité la console grandMA 2 un peu comme un instrument de musique accompagnant le groupe. Mais avec 40 ans d’expérience d’éclairage du groupe, elle possède quand même une bonne idée des voies musicales qu’ils peuvent emprunter.
Paul a recommandé les BMFL Spots après les avoir lui-même utilisés et vus en action sur divers autres spectacles depuis leur lancement en Septembre dernier. Il a intégré les projecteurs Robe, à commencer par les Pointe, dans les kits d’une majorité de ses travaux de l’année dernière. L’événement de Soldier Field avait une résonance toute particulière car c’est dans ce même lieu que s’était produit le dernier concert de Grateful Dead, 20 ans auparavant, avec en vedette le regretté Jerry Garcia au chant et à la guitare.
Jocelyn Morel à Chalon, une étape de la tournée de Michael Gregorio dont il est concepteur lumière et pupitreur.
Nous avons rencontré Jocelyn Morel, JoMo, sur une date de la dernière tournée de Michaël Gregorio dont il assurait le design lumière, et ce personnage par son originalité et son approche particulièrement humaine nous a immédiatement séduits.
Amoureux des machines vintage qu’il collectionne à l’infini, curieux de tout ce qui peut produire de beaux faisceaux, hyper sensible à l’artiste et à son propos (ce qui n’est pas de tout repos quand il s’agit de Michaël Gregorio).
Voici le portrait d’un éclairagiste pas tout à fait comme les autres… Issu d’une éducation classique qui le prédestinait au professorat ou à l’armée, Jocelyn Morel a toujours voulu jouer de la musique et exercer un métier en rapport avec le spectacle. Il découvre sa voie en passant un jour devant un Sky Tracer installé dans une fête foraine…
Son parcours
A 18 ans, JoMo s’installe comme loueur de Sky-Tracer publicitaires. Nous sommes en 1994 et les débuts de ce type de projecteur annonçaient déjà un gros succès. Il achète quelques machines et démarre son aventure qui lui permet, en moins de deux ans de correctement gagner sa vie car la demande est très forte. Il devient rapidement le loueur au plus gros parc de sa région (une quarantaine de projecteurs tout modèles confondus), et de fait, le spécialiste en Sky-Tracer de balisage publicitaire. Peu à peu rattrapé par le marché qui ne fait que s’étendre, il investit dans le laser et propose des shows laser qui le conduisent à côtoyer de plus près le monde du spectacle et des éclairagistes. Assez naturellement, il se met à s’intéresser aux projecteurs asservis et achète quelques scanners Coemar.
Michael Gregorio à Châlons-en-Champagne en 2015 (Robin 600 led Wash, et Pointe).
Le jeune passionné se positionne alors encore une fois comme un avant-gardiste dans la région du Nord où, à l’époque, peu de prestataires louaient et connaissaient ce genre de machine. Il se déplace toujours avec ses projecteurs et leur télécommande lors des prestations, et intègre un orchestre pour en assurer l’éclairage, une expérience qui lui permet d’apprendre réellement son métier.
Jocelyn est depuis longtemps hypnotisé par les Télescan et leur immense miroir qui renvoie de fabuleux faisceaux. Miroir ! Oh miroir…
Jocelyn Morel : “C’était un job formidable, même si finalement assez ingrat… On jouait parfois pour des organisateurs qui se foutaient complètement de notre boulot, on faisait des heures de ouf pour des sommes assez… modiques, c’est le bal ! Mais on le faisait toujours avec le cœur et la motivation. Et il m’arrive encore d’en faire parfois ! Disons qu’à mes débuts, c’était aussi un “laboratoire”. J’avais carte blanche, j’essayais des choses et j’apprenais énormément. Ca m’a beaucoup servi à trouver mon style et me construire des bases techniques.”
Chef d’entreprise accompli, l’exercice administratif ne lui convient pourtant pas. Il décide de devenir intermittent en 2003 et rencontre différents artistes, d’abord localement, puis de plus en plus loin dans l’hexagone, pour signer la lumière de Michaël Gregorio, Érick Bamy, Gaspard Proust, ou encore en collaborant plus occasionnellement avec Francis Lalanne ou Phil Barney. Et même si Jocelyn semble avoir définitivement rejoint les régies de concert, il aime aussi éclairer des shows très différents, comme le cirque Amar, ou le cabaret Au Bonheur des Dames, pour ne citer qu’eux, avec lesquels il travaille depuis longtemps.
Sa lumière
SLU : Comment conçois-tu la lumière ? Comment la travailles-tu ?
Jocelyn Morel : “Ah… Ma manière de travailler a beaucoup évolué au fil des années. Au début, on fait surtout de la technique, et ensuite, se développe une vision plus artistique. C’est le chemin que j’ai pris. Je travaille de façon parfois très différente en fonction des situations bien sûr, mais l’idée de base, c’est : “mets moi l’artiste sur scène, et je m’occupe du reste !” Mon travail est souvent basé sur ce que je ressens de l’artiste lors de sa prestation scénique. Un genre de travail “à l’instinct” qui prend forme au contact du spectacle lui-même. On apprécie mon travail, on le choisit pour “ma patte”, on parle technique, budget, et on me fait confiance pour le reste. C’est un peu résumé, souvent plus compliqué, mais ça exprime bien l’idée générale.
Spectacle de danse du Rond Point Des Arts. Spectacle 2015Spectacle de danse du Rond Point Des Arts. Spectacle 2015
Que ça soit en encodage sur site ou via de la pré-prod en 3D, c’est mon instinct qui guide la plupart de mes réalisations. Sur une longue préparation ou en live sur un “one-shot”, je cherche toujours à garder un rapport vivant avec la lumière, à exprimer un ressenti, une émotion que je perçois du ou des artistes. Je suis musicien et c’est un peu comme pour la pratique d’un instrument. On s’imprègne de l’œuvre et on interprète. Parfois on fait dans le très précis, parfois on improvise, ça dépend du contexte. Il faut avoir de l’expérience et de la ressource pour pouvoir parfois s’affranchir d’un contexte purement technique et savoir reconnaître “un effet” ou une ambiance qui peut être parfaitement “juste” artistiquement.
Concert Christophe Vinet au Café de la Danse en 2008 (jeux de miroirs orientables fabrication “jomo” avec projecteurs Controlite PML Mk2)Phil Barney, tournée 2009 (Martin Mac-700 et Studio Color)
SLU : Quel sont les éclairagistes qui t’ont inspiré
Jocelyn Morel : L’une de mes principales inspirations vient du travail d’Alain Lonchampt sur Souchon en 94 que j’ai vu à la télévision. Ca m’a retourné ! J’avais réussi à enregistrer l’émission en VHS à l’époque, et j’ai tellement passé la cassette que malheureusement le son est maintenant complètement inaudible et l’image sérieusement altérée. C’est un des éclairages les plus limpides et beaux que j’ai vus. Plus tard, j’ai rencontré Claude Veyrat, l’éclairagiste d’Hugues Aufray, qui a beaucoup influencé ma façon de penser la lumière. Il contrôlait son kit exclusivement trad avec une Lightcommander, quasiment sans mémoires, tout en manuel. Sa lumière était posée et les angles qu’il avait, la façon dont il travaillait cette lumière dans l’espace était somptueuse. C’est encore une des démarches qui m’influencent le plus, et je ne l’ai vu travailler que deux fois !
SLU : D’autres éclairagistes ont compté ?
Jocelyn Morel : Jacques Rouveyrollis par exemple, quand il a fait Bercy avec ses murs de découpes avec scrollers, en 1992 pour Johnny Hallyday, ou Yann Kersalé sur Bashung en 93, les concerts de Michel Jonasz, encore avec Alain Lonchampt. Tous ces gens-là m’ont fortement influencé et ont nourri mes “bases”. Maintenant, j’aime énormément de choses. Je vois tous les jours des mises en lumières qui me font découvrir de nouveaux projecteurs tout à fait formidables. J’essaye d’en profiter tant que possible.
Michael Gregorio à Noisy le Grand 2012
SLU : Il y a des choses que tu t’interdis en lumière, des directions dans lesquelles tu n’irais jamais ? Des choix que tu ne ferais pas, comme de la télévision par exemple ?
Jocelyn Morel : Même si je fais beaucoup plus de lumière pour les yeux que pour les caméras, il m’arrive de plus en plus de faire de la direction photo, ou au moins de savoir préparer une lumière adaptée à la captation. En télévision, mais finalement, c’est un peu pareil en spectacle, je regrette juste certains effets de mode, parfois.
Michael Gregorio à Toulouse 2014 Hommage à Claude Nougaro, faisceaux : Martin Viper
J’aime l’éclairage d’avant-garde mais j’aime aussi les choses très anciennes et très basiques. C’est l’émotion qui importe et je n’ai pas besoin alors d’avoir systématiquement le dernier produit à la mode. Je suis toujours friand de nouveauté et très à l’écoute de tout ce qui sort, mais j’aime aussi être attentif à l’essentiel. J’adore utiliser la vidéo et toutes les techniques qui viennent enrichir la mise en lumière actuelle par les capacités de mélanges incroyables mais je ne me prive pas d’utiliser un seul projo en douche sur un musicien.
SLU : Ne trouves-tu pas que les artistes sont de moins en moins éclairés directement.
Jocelyn Morel : Ce sont certainement des choix artistiques, mais parfois je trouve que c’est poussé un peu à l’extrême. Faire dans l’ambiance et l’impressif c’est une chose, mais veiller à ce que les gens qui ont payé 60 balles pour voir l’artiste ne ressortent pas frustrés de ne pas l’avoir vu, c’est important, surtout dans les grandes salles. C’est peut-être mon coté baloche, mais j’ai toujours du mal avec cette tendance de ne pas “révéler” l’artiste. Même si j’aime beaucoup suggérer les choses, et jouer avec les contre-jours, les ombres, des angles qui vont finalement évoquer des ambiances en plaçant les artistes dans une évidence relative, il est très important que leur présence n’échappe pas au public par la mise en lumière.
Spectacle de danse du Rond Point Des Arts. Spectacle 2014Reconstitution historique de la bataille de Bouvines, juillet 2014 (Syncrolite SX3K et Martin Viper).
SLU : Tu fais principalement de l’éclairage de concert, mais j’ai vu que tu travailles aussi dans d’autres domaines comme le cirque ou la danse.
Jocelyn Morel : Tout à fait. Je n’ai pas trop de frontières en éclairage. Je travaille avec mes amis du cirque Amar, j’éclaire des spectacles de cabaret, de la danse classique et contemporaine, du one-man-show, du son & lumière lors de reconstitutions historiques, un peu de théâtre aussi… Tout m’intéresse.
Au Bonheur des Dames, Spectacle 2014Cirque Amar spectacle 2015
SLU : Tu fais du design mais tu pupitres aussi la lumière ?
Jocelyn Morel : Oui. J’aime beaucoup jouer en live la lumière que je conçois. Il m’arrive régulièrement de signer un design et d’en confier le contrôle à un opérateur, car on ne peut pas être partout à la fois, mais j’aime être aux commandes et défendre ma création devant le public, avec les artistes.”
Au Bonheur des Dames, spectacle 2015
Justement pour les montrer ses artistes, Jocelyn Morel, (dit JoMo), utilise les dernières nouveautés en matière de projecteurs mais aussi ses pépites indémodables, issues d’une collection impressionnante de Télescan et autres joyeuseries vintages !
Sa collection
SLU : Quand et pourquoi as-tu commencé cette collection ?
Jocelyn Morel : “J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui innovent, les pionniers, ceux qui « débroussaillent » des secteurs encore vierges. Et en France, il y a pas mal de ces gens qui ont ouvert la voie en développant des projecteurs qui sont devenus des succès planétaires. L’une des plus fabuleuses créations qui est un des points de départ essentiels de la lumière asservie telle qu’on la connaît de nos jours, c’est le Télescan… Ces scanners motorisés ont été fabriqués en France, imaginés et conçus de façon presque artisanale par des gens passionnés, à une époque ou l’éclairage de spectacle en était à un stade plus que basique… Et ces machines, construites dans un petit coin de la région parisienne, ont été louées sur les plus grosses tournées internationales.
Une collection impressionnante et en état de marche à 85 %
Quand j’étais encore bien jeune et que je feuilletais la presse spécialisée, les reportages où on parlait de ces incroyables machines m’ont toujours fait rêver. Je les voyais aussi en télévision sur des concerts, sur des émissions, etc… Et quand je me suis lancé dans le métier de la lumière, j’ai essayé de me monter un kit de matériel me permettant des choses un peu originales. J’ai compris assez vite que les machines dont je rêvais étaient difficiles d’accès… Les Télescan étaient uniquement disponibles en location avec techniciens chez Caméléon, pour les tournées prestigieuses et les hautes sphères… Ils sont restés longtemps pour moi juste à l’état de rêve…
J’ai démarré l’éclairage de spectacle avec les asservis, en 1995, un petit kit de scanners Coemar qui étaient à ma portée. Ensuite, je suis passé à plus gros en Martin, et j’ai étoffé mes connaissances en lumière… Ma formation s’est faite sur le terrain, juste animé par l’envie de faire des jolies choses avec ce que j’avais.
Le Télescan Mark I, premier sorti chez Caméléon au début des années 80.
Un jour, en 1999, j’ai rencontré chez Martin France un technicien qui travaillait chez Caméléon, et qui m’a filé quelques contacts là-bas. Et contre toute attente, alors que j’étais juste un lighteux de province qui pouvait au mieux leur faire perdre un peu de temps, j’y ai été accueilli avec une certaine bienveillance.
Peu de temps après, j’ai revendu presque tous mes projecteurs pour acheter un kit de 8 Télescan Mark-2 avec leur console. Le Mark II était devenu plutôt obsolète chez Caméléon (il date de la fin des années 80 et nous étions en 99 !) qui travaillait alors sur une nouvelle génération de Télescan.
Ces machines étaient déjà bien anciennes, parfois capricieuses comme on le sait, et m’ont parfois donné quelques sueurs froides en prestation, mais leur faisceau est fabuleux. Un simple contre-jour sur une chanteuse avec un iris qui s’ouvre tout doucement est juste unique à voir sur un Mark-II…
J’ai appris à penser ma lumière en termes de « source » et plus seulement en posant un « effet » sur une scène. Quand on manipule des machines comme ça, si on se contente d’agiter les faisceaux et de faire tourner des gobos, on comprend très vite qu’on passe à côté de l’essentiel. On passe du stade de « petit mec qui fait pouet-pouet avec ses scans », à « bon. J’ai ça entre les mains, faut arrêter de faire l’andouille. »
Du Mark I au Mark V, JoMo inlassablement sauve ces machines de l’oubli et de la casse.
Et donc voilà comment c’est parti. Je n’étais pas spécialement fan de vintage, mais j’avais à moi, un kit de Télescan… LE rêve ultime pour moi à l’époque… Personne n’avait ça. Les machines de Pink Floyd, de Jackson, Madonna, Hallyday, etc ! A moi ! Incroyable ! Je prends un grand plaisir à les bichonner, à les régler, à les maintenir en bel état.
Puis, quand ces machines sont vraiment passées de mode par l’utilisation massive de tout ce qu’on connait actuellement en matière de lumière asservie, j’ai entrepris de préserver tout ce que je pouvais. Toute pièce, tout projecteur, toute documentation, toute archive. C’est devenu un besoin vital, une réelle grande passion. J’en ai récupéré un bon nombre, acheté quelques uns, je fouine partout.
C’est une collection qui est devenue assez conséquente depuis le temps (notamment compte tenu de la taille des machines en question !) et je n’ai jamais imaginé un seul instant qu’elle atteindrait ce volume ! Aujourd’hui je possède près de 70 Télescan, et je ne parle pas des ballasts, des consoles, des flight-cases, des câbles, des pièces et accessoires divers… Aujourd’hui encore, je recherche tout ce qui peut avoir trait aux Télescan, et je piste toujours d’anciens lots de projecteurs qui peuvent se retrouver ci ou là dans le monde entier. Je présente la collection et l’histoire de ces machines sur un site que j’ai créé sur ce sujet : www.telescan.fr
SLU : De quoi est-elle composée exactement ?
Jocelyn Morel : Elle compte 11 générations de modèles différents. Depuis le Mark-I, du début des années 80, dont j’ai plusieurs exemplaires et plusieurs modèles, jusqu’au Mark-V du milieu des années 90 : les plus récents. 85% des machines fonctionnent, les autres sont soit incomplètes soit dans un état critique, et j’envisage de les restaurer.
Michael Gregorio à Châteauroux 2015 (Martin Viper en faisceaux et FL-1300 sous les polycarbonates transparents).
SLU : Quels sont tes chouchous ?
Jocelyn Morel : Ça dépend des moments ! Ils sont tous extraordinaires, et au sein même d’une série, ils sont parfois différents les uns des autres et révèlent tout un tas de modifications faites “sur commande” pour les besoins de tel ou tel spectacle. Chaque Télescan est pratiquement un prototype !
SLU : Où les entreposes-tu ?
Jocelyn Morel : Chez moi. Il y en a absolument partout… Heureusement, j’ai une compagne particulièrement tolérante… (Elle est du métier, donc ça aide !)
Grand fan des générateurs de brouillard MDG, Jocelyn en possède aussi toute une collection
SLU : Comment assures-tu leur entretien ? Trouves-tu encore des pièces, des techniciens pouvant intervenir ?
Jocelyn Morel : L’’entretien est finalement assez simple, il faut pour ça du temps et de la place… Et je n’ai pas souvent ni l’un ni l’autre ! Mais régulièrement, on transporte une série de machines dans un atelier et on met les mains dedans. C’est comme des vieilles voitures de collection. Ça marche d’enfer mais il faut régler, savoir écouter les bruits, ajuster, etc.
Techniquement c’est pas mal de mécanique très simple, de l’électronique basique (une panne classique se répare avec 2 euros de composants achetés dans un magasin d’électronique de base), seuls les soucis sur les cartes “cerveau” peuvent constituer un vrai problème. Mais ce n’est pas ce qui lâche le plus, fort heureusement. Les techniciens qui connaissent bien ces machines ne sont plus très nombreux de nos jours, ou ils sont partis vers d’autres horizons. J’en connais quelques-uns et il m’est arrivé de leur demander de l’aide quand je bloquais sur quelque chose.
SLU : Que fais-tu des Télescan aujourd’hui ?
Jocelyn Morel : Et bien comme je te l’ai dit, je les sauvegarde, et j’essaye de les montrer là où ils peuvent avoir un intérêt. Lors d’expos sur l’histoire de la lumière ou du spectacle en général, lors de prestations où il peut s’avérer sympa et unique d’avoir ces projecteurs. Je précise qu’il n’y a de ma part aucune démarche commerciale concernant les Télescan. Lorsqu’ils sont de sortie, les seuls coûts à envisager, sont ceux de la logistique et du personnel nécessaire à leur transport et mise en œuvre. Ça n’est pas un parc de matériel à louer. C’est une disponibilité de machines exceptionnelles qui sont là pour témoigner du passé et rendre hommage à leurs concepteurs, pour des occasions particulières. Et j’aime de temps à autres en intégrer une ou deux à certaines de mes créations ponctuellement, par pur plaisir.
C’est parfois très amusant de comparer leurs faisceaux avec ceux de machines très récentes, et on constate d’ailleurs souvent qu’ils sont très loin d’être “à la ramasse” sur bien des points ! Je les utilise de manière très occasionnelle, mais parfois quand j’ai ce genre d’occasion et que ça colle avec ce qu’on souhaite avoir en lumière, c’est particulièrement plaisant.
Le Mark III grâce à Jocelyn joue toujours, ici au Chatelet
SLU : Quelles sont les machines que tu souhaiterais ajouter à cette collection ?
Jocelyn Morel : D’autres Télescan ! Toujours et encore bien sûr ! Sinon depuis tout ce temps, j’ai aussi une belle collection de produits anciens autre que Caméléon, que ce soit en projecteurs asservis anciens, miroirs ou lyres, consoles, poursuites, Fresnel de tous types, découpes anciennes, etc. Ça va des lyres Syncrolite Mini-arc-2 en passant par de la console Vari Lite Artisan à de la poursuite Super Trooper à charbon ou encore les premières machines de Morpheus… Et dans ce secteur, je recherche toujours aussi des pièces sympas. A bon entendeur !”
Qu’il soit derrière sa console ou dans son atelier à chouchouter ses projecteurs, Jocelyn Morel est un éclairagiste passionné et passionnant. On a hâte de le recroiser devant une scène car c’est là où il s’exprime le mieux, en couleurs et en lumières !
Panasonic vient de lancer un kit de mise à niveau « Auto Camera Adjustment » destiné au logiciel de gestion de mur vidéo Video Wall Manager qui permet de diminuer le temps d’installation et d’améliorer la cohérence des couleurs entre les différents écrans d’un mur vidéo.
Le kit optionnel s’adjoint au logiciel gratuit Video Wall Manager de Panasonic. À l’instar du kit de mise à niveau déjà disponible pour le logiciel destiné aux multi-projecteurs, il réduit de manière considérable le temps d’installation, la complexité ainsi que les coûts liés à mise en place et à l’ajustement de plusieurs écrans.
Enrique Robledo, European Marketing Manager chez Panasonic Visual System Solutions, explique « Actuellement, les installateurs doivent ajuster individuellement la couleur et la luminosité de chaque écran à l’aide d’une sonde. Ce processus prend beaucoup de temps, nécessite une solide expertise et, dans certains cas, le résultat obtenu n’est pas parfaitement exact.
Après avoir activé l’Auto Camera Adjustment dans le logiciel, l’installateur connecte un appareil photo compatible et photographie le mur vidéo.
Le logiciel se charge alors d’analyser le contrôle du rétro-éclairage et la balance des blancs afin de faire correspondre les couleurs avec précision. Le logiciel ajuste et sauvegarde ensuite automatiquement les paramètres pour chaque écran, ce qui réduit sensiblement le temps nécessaire à l’ajustement. De plus, si un écran venait à être remplacé, il n’est pas nécessaire d’étalonner à nouveau manuellement l’ensemble du mur vidéo. »
Le kit Auto Camera Adjustment (TY-VUK10) vient s’ajouter à un nouveau support d’installation doté de cadres d’écrans modulaires qui s’emboîtent et d’un système d’aimants garantissant l’alignement précis de chaque écran dans tous les axes.
Les installateurs peuvent télécharger le logiciel Video Wall Manager gratuitement sur le site Internet PASS de Panasonic http://eww.pass.panasonic.co.jp.
Un code d’activation payant pour la mise à niveau « Auto Camera Adjustment » est nécessaire pour un seul ordinateur et non pour chaque écran. Le logiciel Video Wall Manager et le kit de mise à niveau sont compatibles avec la gamme d’écrans LFV50, LFV5 et LFV70 de Panasonic.
Sébastien Bargue et Jean-François Jacquemin, 22 ans de collaboration et l’histoire continue.
Jean-François Jacquemin a cédé la totalité de ses parts de Scène de Nuit à Sébastien Bargue. La transmission de société de prestation sonne cette année comme une épidémie et ce n’est pas fini… Sauf que Sébastien Bargue est un ancien collaborateur (et associé) de Scène de Nuit. Il y a investi 22 ans de sa carrière.
Cette transmission comme on les aime assure la pérennité de l’entreprise dans le même esprit de service, avec en plus une réelle envie de croissance. Car l’équipe, rassurée, est à fond à côté de son nouveau gérant pour investir de nouveaux secteurs d’activités.
Titulaire du Label des prestataires du Spectacle Vivant et du Label Prestadd, Scène de Nuit est une importante société de prestation son, lumière pour le Live en Touraine. Elle a été créée il y a 32 ans par Jean-François Jacquemin, un musicien et un pionnier qui a, dès la première heure, milité au sein du Synpase dans l’intérêt général. Il est aussi membre de la commission du Label, membre d’Agison… : un mec bien quoi, et en plus une crème de gentillesse et de compétence. Interview de Jean-François et de Sébastien.
Festival Terre de Son historiquement équipé par Scène de Nuit. Ici la régie façade de la Scène principale : Gingko…
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SLU : La création de Scène de Nuit c’était en quelle année ?
Jean-François Jacquemin : ” En 1982, ça fait un bout de temps ! Je pense depuis un moment à la transmettre. Sébastien, qui a travaillé dans l’entreprise pendant plus de vingt ans en connaît tous les rouages et en prend la gérance.
… Et la régie retour en DiGiCo SD8
SLU : C’est toi qui a proposé de lui céder tes parts ?
Jean-François Jacquemin : Sébastien est parti il y a 2 ans. Il avait envie de changer et finalement Scène de Nuit lui a manqué. Il a un affectif très fort avec la société car il s’est énormément investi. Cette transmission était tout à fait naturelle.
SLU : Tu fais quoi ensuite
Jean-François Jacquemin : Je joue un peu de musique, du clavier… avec une petite préférence pour les orgues.
SLU : Quels sont les bijoux de ta collection de claviers ?
Jean-François Jacquemin : J’ai tous les bijoux (rire), le Rhode, Wurlitzer, Minimoog et tout le tintouin, tous ceux de mon époque. Et tu peux me croire, je fais des envieux parmi mes collègues prestataires (rires).
Pour la diffusion de Gingko, la scène principale du festival Terre de Son, Scène de Nuit a comme partenaire Audio2 qui fournissait le GTO, gros système Outline.
SLU : Est-ce que tu maintiens ton action au nom du Synpase pour l’évolution du décret sur les niveaux sonores ?
Jean-François Jacquemin :: Oui, je suis encore proche du Synpase et du label donc je continue mon travail avec eux, au moins pendant quelques mois. Après je ne sais pas. Il faudra bien que je cède ma place un jour. Sur certains sujets comme Agison et le Label, je vais rester encore un peu. Et bien sûr, je vais accompagner Sébastien quelques mois, le temps de la transmission.
SLU : Alors finalement tu es satisfait ?
Jean-François Jacquemin : Je suis ravi ! J’ai 62 ans et j’ai commencé à travailler à 15 ans, tu vois….”
SLU : Sébastien tu as réalisé un rêve ?
Sébastien Bargue : ” Oui, je me suis lâché.
J’ai été recruté chez Scène de Nuit en 92, et il y a deux ans je suis parti découvrir d’autres horizons. Peut-être que j’en avais besoin, ou envie, je ne sais pas trop. J’étais encore à ce moment là actionnaire de la société, je n’avais pas revendu mes parts en partant. La voie que j’avais choisie il y a deux ans était plutôt entraînante puisque c’était de l’installation. Le business fonctionnait mais, au final, mon esprit restait chez Scène de Nuit. Sur le fond c’est vraiment ça.
On s’est recontacté avec Jean-François pour essayer d’établir une stratégie parce qu’il y a deux ans, il n’était pas vendeur plus que ça. Il savait que ça allait se faire mais il ne s’était pas fixé d’échéance précise. De fil en aiguille, il a pris la décision. C’était il y a 5 mois environ, et ensuite les choses sont allées très très vite et nous avons signé le 27 mai 2015.
Biloba, la 2e scène de Terre de Son équipée en Outline ButterflyTerre de Son devient un gros festival : plus de 48 000 festivaliers cette année.
SLU : Tu as eu le soutien de ta banque ?
Sébastien Bargue : Oui, sans trop de problèmes. Dans le cas contraire je ne l’aurais pas fait ou j’aurais cherché des financements privés. J’ai aussi un associé qui n’est pas salarié de l’entreprise.
SLU : Comment as-tu démarré chez Scène de Nuit ?
Sébastien Bargue : Quand je suis rentré en 92, j’avais 21 ans, je m’occupais de la maintenance car je suis électronicien de formation. Ensuite j’ai fait de la presta et petit à petit j’ai pris un peu plus d’envergure et j’ai investi dans la partie commerciale. En 22 ans, j’en ai passé 15 année à faire du commercial pour le secteur équipement & marchés publics alors que François gérait le secteur prestation.
Souvenez vous…Une régie analogique… Il y a encore quelques demandes…
SLU : Quels pourcentages représentent ces deux secteurs et quel est le chiffre d’affaires de Scène de Nuit ?
Sébastien Bargue : 1 million d’euros : 60% prestation et 40 % installation en son et lumière aussi.
SLU : Des changements dans l’équipe ?
Sébastien Bargue : C’est un point important pour Jean-François Jacquemin qui je suppose a eu d’autres propositions de reprise. La partie sociale a eu un réel poids dans son choix. Je me suis engagé à conserver tout le personnel. Aujourd’hui nous sommes cinq permanents.
Le système Butterfly Outline, est parfaitement adapté aux jauges des opérations réalisées par Scène de Nuit
SLU : Envisages-tu de déménager la société
Sébastien Bargue : C’est possible, des études de nouveaux locaux sont en cours pour dynamiser et réorganiser l’activité.
SLU : Tu as des stratégies de développement, des projets d’investissement de matériel ?
Sébastien Bargue : Nous tournons en live avec un système Outline Butterfly et pas mal de d&b Q pour de petites opérations. Le renouvellement du parc se fera progressivement. Nous réfléchissons à de nouveaux choix technique et des études sont en cours mais il est encore trop tôt pour en parler. Il y a des stratégies qu’il va falloir réadapter au marché. Parmi mes partenaires installation il y a d&b et aussi Robert Juliat dont je suis un fervent défenseur.
Dans un premier temps, nous allons compléter notre équipement vidéo qui est pour le moment très limité car Scène de Nuit n’avait pas les compétences dans ce domaine. Et parmi mes contacts, il y a un certain nombre de techniciens qui sont à même d’assurer ce type de prestation avec qualité.
SLU : Vas-tu diriger la société vers l’événementiel ?
Sébastien Bargue : Oui nous allons développer un peu plus l’événement.
Festival Les Courants à Amboise ou Scène de Nuit a installé son système Butterfly
SLU : Au niveau de la concurrence, j’ai cru comprendre que Jean-François a toujours essayé d’appeler à la raison les acteurs de sa région pour éviter casser les marges en allant au moins disant. Tu poursuis ce chemin ?
Sébastien Bargue : Pendant un moment ça a fonctionné mais j’avoue que les dernières années le marché s’est durci et est plus compliqué. Mais je voudrais vraiment établir de la communication avec les autres prestataires pour qu’on évite de se marcher dessus. Je souhaiterais vivement lancer l’idée d’avoir des détachements du Synpase en région. Le rapprochement et l’échange d’idées favoriseront nos business.”
Jean-François peut effectivement aller caresser ses orgues et synthés l’esprit tranquille, avec ce nouveau gérant jeune, plein d’enthousiasme et de projets, guidé par la passion de son métier, la pérennité de Scène de Nuit est assurée. Nous souhaitons à Sébastien Bargue une belle réussite, tout en sachant qu’il est parfaitement opérationnel pour la continuité et aussi le changement.
En juillet, 200 000 visiteurs ont convergé de partout dans le monde vers les belles rives du lac Léman pour le 49e Montreux Jazz Festival. Durant deux semaines, ce bonheur musical a proposé les prestations d’une pléiade d’artistes divers de renommée internationale, présentant une multitude de genres, depuis Tony Bennett et Lady Gaga, jusqu’à Lenny Kravitz et Lionel Richie en passant par Toto et Carlos Santana.
Tony Bennett et Lady Gaga dans l’Auditorium Stravinsky où une SD7 est utilisée en façade (Photo : Marc Ducrest).
Depuis maintenant huit ans DiGiCo assure une présence essentielle à Montreux et fournit les consoles de tous les lieux du festival. Dans le principal, l’auditorium Stravinsky, une SD7 trône en façade, complétée par une SD5 pour les retours. Dans le légendaire Music Club (anciennement Salle Miles Davis), il y a une SD5 en diffusion et une SD10 sur les retours. Il y a une SD10-24 au Jazz Club et en extérieurs, une SD8 en diffusion pour Music in the Park. D’autres SD8, SD9, SD10, et SD11 sont réparties entre le Jazz Lab, The Rock Cave, et même le Montreux Palace.
Deux grands défenseurs de DiGiCo sont impliqués dans l’événement de cette année :Laurie Quigley et Rob Mailman. Quigley travaille sur la sonorisation de Lenny Kravitz, et Mailman, qui est aussi directeur général des tournées chez Image Sound, une société de location basée à San Diego, fait le même travail pour Carlos Santana. « Pour moi, la cause est entendue, car c’est exactement ce que veut Lenny », dit Laurie Quigley avec un grand sourire, en tournant quelques boutons de sa SD7 pendant la balance. « Nous avons baissé le rideau pour le spectacle. Stravinsky, c’est une salle particulière, et Lenny est très pointilleux sur ses réverbérations ».
George Benson dans l’auditorium Stravinsky
Tout à fait en phase avec l’amour de Lenny pour l’équipement de l’ancienne école, Quigley trimballe avec lui un tas de matos classique. Il utilise aussi le traitement interne de la console, qu’il apprécie grandement. C’est également un grand amateur de la fonction snapshot de la SD7. En fait, il affirme catégoriquement qu’il ne pourrait pas faire le spectacle sans elle.
«Je fais toujours beaucoup de choses à la main sur la console, d’une part parce que j’aime mixer, et d’autre part parce qu’il se passe trop de choses pendant un concert de Lenny pour ne pas être prêt à intervenir manuellement », explique Quigley. « Mais sur certaines chansons, de nombreuses voies ne sont pas utilisées, alors le snapshot est une vraie aubaine, et pour cela, les possibilités de la SD7 sont fantastiques. Je Snapshot essentiellement les mutes et les faders, donc je ne change pas les départs d’effets pour chaque chanson. »
La SD8 utilisée en façade à Music in the Park
« J’espère qu’ils remettront les rideaux pour mon spectacle demain soir, » dit Mailman, avec un sourire en coin. Mailman est aussi sur une SD7, et ce depuis un certain temps.
« A SoundImage, nous avons une relation forte avec DiGiCo. J’aime la polyvalence de leurs consoles. Tout est là où il doit être. On peut les faire marcher très confortablement tout comme on le ferait avec des consoles analogiques, et la qualité sonore est également phénoménale ».
L’heure du spectacle approche rapidement, etavant d’entrerdans l’auditorium Stravinsky, Quigleynous avertit que« ça risque de faire du bruit ». Et ça en fait.Beaucoup. À un moment, le publicse met à sauter, la consolea l’air de flotter en l’air, etles décibels sont à en forte hausse. Le groupedeLennyest absolumentpercutant, etlors de sonrappel,il trouvemême le temps dele venir jusqu’à la console et de partager un instant avec son équipede tournée, ce qui plait beaucoup au public.
Lorsque résonnent lesderniers accordsdeAreYou GonnaGoMy Way ?et que la foulecommenceà se disperser,Quigleyest à moitié aveuglé. Il hoche de la têteetéclate de rire : « Je ne vous avais pas dit que ça ferait du bruit ? ».
Adam Hall propose une nouvelle gamme de pieds Gravity® qu’ils ont pris soin de développer en collaboration avec des musiciens en activité. Matériaux robustes, conception soignée et design moderne, le fabricant allemand a tout mis en œuvre pour créer des produits adaptés aux contraintes de la scène.
La gamme Gravity, est constituée de pieds micro, stands pour claviers, pupitres, pieds d’enceintes et leurs accessoires. Adam Hall s’est concentré sur le choix des matériaux et une conception robuste. La combinaison de matériaux plus épais, de plastique ABS à double injection et de connecteurs en zinc moulés sous pression assure une grande précision d’assemblage.
Les pieds micro sont constitué de tubes de 1,5 mm d’épaisseur et reçoivent des molettes de réglage caoutchouc à double ressort qui assurent un serrage efficace sans se faire mal aux mains. Pour les stands, Adam hall a particulièrement été attentif à la résistance des matériaux utilisés au niveau de l’articulation, là où généralement se produit la rupture lorsque la charge est très élevée.
Une molette confortable et un serrage à double ressortL’articulation d’un stand étudiée pour résister aux charges élevées.
La gamme reçoit aussi une housse accueillant 6 pieds micro, dont la base est renforcée et un sac de transport de pieds d’enceinte. Et si la couleur verte fluo des anneaux associée à la gamme ne vous convient pas, le fabricant propose toute une gamme de couleurs de remplacement à commencer par des anneaux noirs plus discrets livrés en standard.
Cette nouvelle marque sera disponible chez les revendeurs Adam Hall courant août 2015.
GaffGun est un outil qui facilite le collage et la fixation de câbles à l’aide de rouleau gaffer ou de ruban adhésif sur un plancher.
Grâce à cet ingénieux système, on peut réunir, assembler et coller ensemble plusieurs câbles juste en passant l’appareil dessus. Cela permet d’économiser beaucoup de temps par rapport à un “collage” manuel.
En plus d’intéresser les professionnels du spectacle et de l’événementiel, Gaffgun sera aussi très apprécié dans le domaine du revêtement de sol, notamment pour dérouler des bandes adhésives double face pour la pose de moquette ou de revêtement en vinyle.
Il est possible d’utiliser n’importe quel type ou taille de bande adhésive sur le même appareil. GaffGun s’occupe de redresser, centrer et lier les câbles entre eux. Il existe plusieurs types de guide-câble :
Large,
Médium,
Et étroit.
Ainsi que des adaptateurs pour exploiter des rouleaux adhésifs standard quand on n’utilise pas les rouleaux de gaffer spécifiques :
GaffGun GT Classic,
GT Duct,
Ou GT Pro.
Pour se rendre compte de l’efficacité et de la facilité de mise en œuvre du GaffGun, consulter la vidéo ci-dessous : Introducing the GaffGun™ from vimeo.com
Sommer Cable est le distributeur exclusif de GaffGun pour la France et l’Allemagne.