Pour répondre à la demande de Spot à led, Martin a choisi de partir d’une matrice blanche et d’un système de trichromie pour colorer le faisceau avec l’objectif d’un flux en blanc évidemment plus puissant que la concurrence RGB.
Disponible depuis fin 2014, ce Quantum profile s’est fait très vite fait une place sur les étagères des loueurs français comme Novelty ou Dushow. On en trouve déjà 400 en location en plus de ceux implantés dans des installations pérenne : parcs de loisirs (Futuroscope) ou salles de concert (le Bikini à Toulouse).
Découverte et prise en main
Destiné à remplacer le Mac 700 Profile qui s’est définitivement éteint l’année dernière, le Mac Quantum Profile est un spot équipé d’une source à leds blanche (6500K) de 475W.
Premier atout sensible, son poids : 23,2 kg. Il est donc de 10 kg plus léger que le MAC 700 ce qui fera plaisir aux prestataires et techniciens. La ressemblance avec le Quantum Wash est flagrante. Hormis la tête évidemment, le socle et la lyre sont identiques. En mutualisant la production, le fabricant danois optimise les coûts.
Avant d’allumer la machine, nous lisons le mode d’emploi. Bon enfin pas toujours avant mais juste après. C’est une bonne précaution qui permet d’activer des fonctions avant de percher les projecteurs dans les ponts, mais une précation inutile pour le Quantum puisque toutes les options son accessibles via le DMX. Cela me permet notamment de choisir une courbe de dimmer sur les 4 proposée et un des 5 modes de refroidissement permettant le juste compromis entre bruit et luminosité.
Afin de pouvoir tester tous les paramètres et notamment la nouvelle fonction « Animotion FX », je sélectionne le mode DMX « Extended » qui comporte 27 canaux, 8 de plus que le mode « Basic ». Avant de procéder au premier test, je fais un petit tour d’horizon de la machine afin de contrôler la librairie et satisfaire ma curiosité. Les premiers tours de lyre sont encourageants. La luminosité est très intéressante et tous les paramètres semblent avoir été optimisés pour battre des records de vitesse.
Afin de vous donner une bonne idée de l’incidence des différents modes de ventilation sur le derating (l’atténuation du flux dans le temps à pleine puissance), nous avons décidé d’en tester 3, la vitesse maximum “Fan Full”, le mode régulé “Regulate” et la vitesse basse “Ultra Low” quasi inaudible. Curiosité oblige, nous démarrons par la vitesse de ventilation la plus rapide afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles.
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Du lux et des décibels

Mesures photométriques en mode “Fan Full”
Nous commençons donc par allumer la machine à pleine puissance en mode “Fan Full”. Le bruit mesuré est de 46 dB, (49 au maximum si plusieurs fonctions de la machine sont actives).
En moins de 10 mn, les leds atteignent leur luminosité de croisière. Ce mode « Fan Full » permet de conserver plus de 96 % du flux initial (à l’allumage). C’est évidemment le plus intéressant si l’on n’a aucune contrainte sonore à respecter.
Faisceau large
Après derating, nous passons ensuite aux mesures d’éclairement du faisceau bord net tous les 10 cm des 4 axes de notre cible : 3150 lux au centre, et jusqu’à 750 lux au bord extérieur. Les écarts d’éclairement que nous constatons sur le pourtour du faisceau sont dus à la différence de netteté sur la circonférence et surtout aux petites imperfections de l’optique qui provoquent quelques ombres. Les 61 mesures en lux nous permettent de calculer un flux de 14 250 lumens après derating, et 14 740 lm à l’allumage pour une ouverture de 33,94°. Ce résultat très prometteur est déjà au dessus des chiffres annoncés par le fabricant (12 800 lm).
Faisceau 20°
A notre ouverture de référence 20°, qui nous permet de comparer tous les projecteurs entre eux, on mesure 7850 lux au centre de la cible et un minimum de 2490 lux sur le bord. Le flux de 14 820 lm après derating et 15340 à l’allulage est très proche du précédent, ce qui est un bon indicateur de la qualité de l’optique du zoom.
Faisceau serréLa troisième et dernière série de mesures pour ce mode de ventilation ce fait au plus petit net que nous mesurons à 11,87°. L’éclairement au centre est alors de 23 700 lux et 1170 lux est la valeur la plus basse obtenue au bord. Le flux lumineux est alors de 15 895 lm après derating et 16455 à l’allumage.
L’objectif de remplacer le Mac 700 est donc atteint. On retrouve ses 14 à 16 000 lumens (avec ou sans diffuseur) et une plage de zoom un peu plus importante sur le Quantum Profile : 11,87° – 33,94° contre 15 – 30,6° pour le Mac 700.
En Mode “Regulate”

Après une longue pause pour que les leds refroidissent complètement, nous pouvons reprendre les tests cette fois en mode de ventilation « Regulate ». La vitesse des ventilateurs est asservie à la température des leds et du projecteur.
L’éclairement se stabilise en moins de 10 minutes à 92,57% de la valeur mesurée à l’allumage, et le bruit de la ventilation ne dépasse pas 37 dB. Les ingénieurs danois maîtrisent parfaitement leur sujet. Le mode « Regulate » est le plus polyvalent. Il allie puissance et silence. On ne perd que 4 % de flux par rapport au mode “Fan Full” et le bruit de la ventilation a chuté de 9 dB. C’est un très bon compromis.
Nous repartons pour une série de mesures à 20°, notre ouverture de référence. Le flux passe à 13 745 lm après derating et 14 830 à l’allumage.
Mode “Ultra Low”
En mode silencieux on peut perdre jusqu’à 37% de flux ce qui reste très correct. La dernière série de tests se fait avec la vitesse de ventilation minimum, donc sans aucune nuisance sonore.
Nous mesurons 33 dB, ce qui est équivalent au bruit ambiant de la pièce lorsque la machine est éteinte. Revers de la médaille l’éclairement met 50 mn à se stabiliser à 63% de la valeur initiale soit une perte de flux de 37 %.
Mesure à nouveau effectuées à 20°, la forme de la courbe de luminosité est très proche de la précédente, en mode « Regulate », l’on retrouve le léger évasement pour la neuvième couronne. On a alors un flux de 8940 lm après derating et 14 740 lm à l’allumage. Sachant que le mode de ventilation se contrôle en DMX, on peut l’ajuster au fur et à mesure des besoins et se réserver des plages de silence en perdant assez peu de flux si elles ne sont pas trop longues.
La Couleur
Martin a choisi de développer ce projecteur en utilisant une matrice de leds blanches et un système de trichromie mécanique CMY. En blanc le faisceau est très puissant, mais évidemment dès que l’on travaille avec des couleurs saturées la luminosité chute.

Les Dimmers
Les dernières séries de mesures correspondent aux quatre courbes de Dimmer, « Linear », « Square Law », « Invert Square Law » et « S-Curve », que l’on sélectionne via le menu du projecteur ou en DMX. Martin à maintenant beaucoup d’expérience et maîtrise parfaitement la gradation des leds.




Le Profile profilé
Il est temps de faire vrombir la machine et décortiquer ses fonctions. Le Mac Quantum Profile est compact, assez fin et très léger. Il consomme 750 W (dont 450 W pour les leds). Comme tous les projecteurs développés depuis le Viper, son design est un savant mélange d’angles et de courbes qui lui confèrent cette ligne tout en force et douceur. On retrouve ces sensations à l’utilisation.
Parce qu’elle est légère, cette source est très rapide en Tilt et en Pan. Nous avons mesuré des temps de parcours sur 180° de respectivement 0,92 s et 1,2 s. Sur des mouvements lents mixant le Pan et le Tilt, la version beta que nous avons eue en test montrait des irrégularités qui ont été solutionnées dans la version définitive du soft.
La trichromie CMY utilise un système de guillotines avec 6 couteaux en verre dichroïque (2 par couleur) pour des transitions instantanées ou très fluides. Comme à son habitude, la marque danoise a opté pour une palette de teintes plutôt saturées, avec un rouge et un vert très profonds, que l’on trouve rarement sur d’autres machines. On obtient aussi de très beaux pastels.
Le Quantum Profile n’étant pas équipé d’un CTO progressif, le correcteur se trouve sur la roue de couleurs. Les 6 couleurs de cette roue sont interchangeables.
L’ensembles zoom et focus fonctionne très bien. Le grand net et le petit net sont assez proches des valeurs maximum et minimum du zoom et l’on peut passer rapidement de l’un à l’autre. On dispose aussi d’un iris qui réduit le faisceau à un angle de 1,7° (15 cm de diamètre à 5 m). Il faut ouvrir un peu le zoom pour obtenir le net sur ce paramètre.
En centrant le petit net sur notre cible de mesure, nous avons remarqué un léger décentrement entre le petit et le grand net. De même, mais dans le sens opposé, entre le petit net du zoom et le petit net sur l’iris fermé. Jérôme Garnier, directeur technique Martin France, nous confirme que cet appareil de test est un des premiers prototypes, ce qui peut expliquer ce petit problème d’alignement.
De 1,7° à 34°, une belle plage d’ouvertures
Le Quantum Profile est équipé de 2 roues de gobos. La première comporte six slots rotatifs et indexables munis de gobos verres permettant de faire des effets volumétriques, de mettre en valeur des décors ou d’habiller des surfaces vides. La seconde roue est un ensemble de 10 images directement découpées dans une plaque de métal constituant le paramètre gobos fixes.
Comme pour pratiquement tous les projecteurs du marché, lorsque le zoom est à sa valeur maximale, il est impossible de faire le net sur l’ensemble de l’image. Par contre, je trouve dommage qu’il ne soit pas possible non plus d’avoir un gobo parfaitement net avec la plus petite ouverture.
Le prisme x3 est efficace, que ce soit avec les gobos ou l’iris. Comme le montre la vidéo, il est possible de faire un effet avec trois petits faisceaux tournants. Assez bizarrement, le prisme et sa rotation sont contrôlés par le même canal. Il n’y a pas d’indexation et il faut absolument faire une palette de prisme fixe si l’on ne veut pas, en “live”, passer par la valeur du prisme rotatif.
La grande nouveauté présentée sur le Quantum Profile, est un nouveau paramètre appelé « Animotion FX ». C’est un ensemble de 105 effets combinant les différentes fonctions du projecteur. Il est beaucoup plus abouti que les habituelles macros. Certains des effets proposés nécessiteraient, en programmation, pas mal de mémoires et beaucoup de réflexion : autant de temps de gagné ! Ils sont répartis sur 10 groupes séparés par quelques canaux DMX sans fonction.
Le panel d’effets est assez large pour pouvoir être utilisé dans des spectacles très différents tel que le théâtre, le ballet, les concerts live ou l’événementiel. Le second avantage par rapport aux macros ou aux combinaisons basiques de paramètres, c’est que l’on peut faire varier la vitesse de ces effets. Ils sont gérés par deux canaux DMX : le premier pour sélectionner l’effet et le second la vitesse. Cerise sur le gâteau, Martin a implanté 2 « Animotion FX », pour empiler 2 effets. Un cinquième paramètre sert à synchroniser ou décaler rapidement et précisément les 2 FX.
Derrière l’objectif

La ventilation étant régulée en fonction de la température, il est important de nettoyer régulièrement les filtres des ventilateurs qui se trouvent à l’avant de la tête. On les retire facilement en ouvrant les petites trappes percées de chaque côté. Caché derrière un des filtres, on trouve un petit bouton noté « Push to Toggle test ». Il sert à tester les capteurs des paramètres zoom, focus et prisme sans ouvrir la machine.
Pour l’entretien complet, il faut aller voir sous le capot. Ne cherchez pas à retirer les deux cotés, seul le capot du dessus est amovible. C’est celui qui est en haut quand le logo Martin sur l’arrière de la tête est à l’endroit. Il suffit de retirer les deux vis situées près de la lentille pour accéder à l’intérieur de la tête. À l’intérieur, la place est comptée mais un module regroupant l’iris, les gobos, la trichromie et la roue de couleurs, juste maintenu en place par 2 clips, se dégage avec deux doigts.

Sur le module, côté leds, le premier paramètre est la trichromie. On remarque que pour gagner de la place ou avoir un meilleur mélange des couleurs (voir les deux), les 3 groupes de couteaux sont repartis sur 120°.
Pour une meilleure diffusion, des lignes obliques on été ajoutée sur les lamelles. Le paramètre suivant, la roue de couleurs, est inséré entre un espace ventilé contenant des moteurs et l’électronique du module et les gobos. Elle ne peut être démontée que par un technicien agréé par le constructeur.


Dans l’ordre, vient ensuite la roue de gobos tournants. Le changement de gobos est vraiment très simple, si l’on suit scrupuleusement, au moins la première fois, la notice téléchargeable sur le site du fabricant. Il n’est pas nécessaire de démonter le module pour cette opération.
On peut également, sans trop de problème, démonter la roue de gobos fixes après avoir sorti l’iris qui est le dernier paramètre du module. Quand ce bloc est retiré, on voit apparaître les deux turbines amenant l’air à l’arrière de la tête et le bloc de collimateurs permettant de diffuser le flux des leds.


Les trois derniers paramètres, le zoom, le focus et le prisme sont dans le deuxième espace de la tête. Il suffit de retirer 2 capots des bras pour découvrir l’intégralité de la lyre. Les deux moteurs pas à pas hybrides triphasés permettant d’entraîner la tête et son support sont placé dans la base du U. Le système d’entraînement du Tilt et sur un des montants.
L’accès à la base de la machine qui reçoit l’alimentation et la partie électronique du projecteur est aussi simple. 4 vis à retirer et les deux socles coulissent. La base étant commune au Profile et au Wash, la connectique et le menu sont similaires.


Conclusion
Le Quantum Profile est le digne successeur du Mac 700, le poids et la consommation en moins (on gagne plus de 10 kg sur la balance et 200 W de consommation générale pour un flux identique). Il a les fonctions nécessaires pour convenir au plus grand nombre de prestations tout en restant accessible à la majorité des prestataires (moins cher que le Quantum Wash). Il en résulte un excellent rapport qualité/prix.
Le blanc est puissant, la palette de couleurs étendue des pastels aux couleurs profondes qui restent une force de Martin. Les deux roues de gobos et le prisme assurent un large panel pour contenter une majorité de concepteurs lumière. C’est une machine rapide et précise, capable de dynamiser un show.
Grâce à sa taille, sa puissance et sa consommation, le Quantum Spot intégrera un large panel de salles, avec des accroches situées entre 3 et 7 m de hauteur et même plus, puisque Travis Shirley l’a choisi pour éclairer la tournée d’Enrique Iglesias, Sex and Love Tour, qui passe, notamment, dans les plus grandes salles de notre belle planète.
Avec 400 machines disponibles à la location, les prestataires ont aussi très rapidement apprécié le potentiel de ce projecteur et on devrait bientôt le retrouver sur les scènes françaises, les festivals et de nombreux événements à venir.
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