Une partie de l’équipe de la BS le soir de la sortie officielle du catalogue avec à droite Eric Espaze.
La boutique du spectacle sort son nouveau catalogue 2014/2015 : un ouvrage monumental ! Plus de 1100 pages, dans lesquelles il ne manque rien (35 000 références dont 30% de nouveautés), tiré à 50 000 exemplaires pour servir toutes les techniques du spectacle et une nouvelle activité de confection de rideaux de scène, du made in France.
On ne présente plus La BS, si ce n’est pour regarder le chemin parcouru par Eric Espaze, son fondateur et gérant depuis 1991. Grossiste en Equipements scéniques et audiovisuels : audio pro, lumière, photo, structure et récemment vidéo avec tous les accessoires et consommables afférents possibles et imaginables, la BS c’est aujourd’hui une équipe de 50 personnes, essentiellement des techniciens du spectacle et de l’audiovisuel au service des professionnels.
35 000 clients sont servis en France, Belgique, Suisse, DOM-TOM et Afrique pour un chiffre d’affaires de 19 M€ . La BS a pour outils une boutique physique de 1200 m2 située à Paris dans le 13e arrondissement (showroom de 300 m2 et comptoir de vente express) et une boutique en ligne www.la-bs.com. Le groupe intègre aussi depuis 1999 le département La CP, “La Centrale des Prestataires réservé aux loueurs, revendeurs et prestataires de services qui réalise 50% du CA : un succès !
La grande nouveauté 2013, c’est l’ouverture d’un atelier confection nommé Tex-Styles for the show réalisant en France des pendrillons et rideaux standard ou sur mesure en coton gratté, borgnolle gratté ou velours, évidemment professionnels donc classés non feu (M1).
Si vous souhaitez vous le procurer connectez-vous sur le site : www.la-bs.com
Avolites a profité du Plasa pour sortir la troisième génération de la console Tiger Touch et une extension compatible avec le logiciel Titan.
La console Tiger Touch fait peau neuve avec la version II qui est principalement une mise à jour du hardware. Elle remplace la version précédente et la Tiger Touch Pro. Avolites a privilégié pour cette nouvelle mouture la facilité d’accès et la rapidité.
En plus de la version 7 du logiciel Titan qui apporte son lot d’outils d’accès rapide comme le Quicksketch et un pixel mapper simple et intuitif, elle est dotée d’un nouvel écran tactile 15,6“, 40% plus lumineux que le précédent. Pour augmenter l’accès aux fonctions, on peut ajouter un écran tactile externe. Une nouvelle carte vidéo et un disque SSD permettent d’accélérer l’affichage et l’accès aux données. La Tiger Touch II est aussi équipée d’un onduleur interne et d’un port USB sur le panneau avant.
Les possibilités de restitution on été largement revues à la hausse, la Tiger Touch II est équipée de 20 submasters séparés en deux groupes individuels et 10 boutons pouvant être utilisés comme macros ou exécuteurs. Le nombre de restitutions peut être augmenté en utilisant une extension ou via le DMX In ou le MIDI. La console a une capacité de 16 univers DMX via l’ArtNet en utilisant une des deux sorties Ethernet ou les quatre XLR 5 broches. Elle est aussi compatible avec les protocoles Midi Time Code et Midi Note.
Dimensions de la console : 675 x 435 x 147 mm
Dimensions du flight case : 750 x 620 x 300 mm
Poids de la console : 15,2 kg
Poids du flight case : 31,7 kg
Titan Mobile
Autre nouveauté intéressante chez Avolites, la Titan Mobile est une extension compatible avec le logiciel Titan qui permet à la fois de programmer et restituer un show.
Elle se connecte à un ordinateur portable, en rack ou “all in one“ (ordinateur intégré dans un écran normal ou tactile). On retrouve sur cette extension tous les boutons nécessaires à la programmation et soixante pages de dix submasters. On peut ajouter une extension de restitution pour doubler le nombre de submasters.
Un des points forts de la Titan Mobile est qu’elle est équipée de 4 sorties DMX physiques pour restituer n’importe quel show programmé avec une console Titan.
ID-Tag, La dernière innovation Coolux pour son média serveur Pandoras est une solution de suivi de personne qui utilise un signal optique. Démonstration en images.
Le contrôle ID-Tag permet, grâce à un système d’émission (la balise) et réception de signaux infrarouges (caméras), de trianguler la position d’une personne ou d’un élément dans l’espace et de lui assigner un layer vidéo qui suivra l’émetteur dans le moindre de ses déplacements. Le système permet d’utiliser simultanément deux cent cinquante six balises.
Démonstration de l’ID Tag par Jan Huewel, P.d.g de Coolux : Il tient l’émetteur dans sa main droite.
L’émetteur du système ID Tag, pas plus gros qu’une pièce de 2€
Chaque émetteur est muni de deux Led infrarouges ou plus si nécessaire pour assurer la fiabilité de la liaison avec le récepteur. Un des points important de cette solution de suivi de personne ou d’objet est qu’elle utilise un signal optique. On ne risque donc pas de rencontrer les problèmes typiques des signaux radio.
La balise (l’émetteur) n’est pas plus grande qu’une pièce de deux euros et peut donc être facilement placée sur n’importe qu’elle partie de l’élément à suivre, un vêtement par exemple. On peut l’alimenter grâce à une pile bouton, qui assure une autonomie d’environ dix heures, ou via un connecteur micro USB.
Une des caméras infrarouges de réception des signaux de positionnement.
Le suivi d’une personne ou d’un objet en 2D est réalisable en utilisant une seule caméra infrarouge, mais dès lors qu’un des éléments doit se déplacer dans les trois dimensions, il faut utiliser un minimum de 3 caméras.
Le nombre de caméras nécessaires dépend aussi de la taille et de la configuration du lieu, et deux types de caméras seront utilisées : version USB 100 fps ou version compatible POE (Power Over Ethernet) pouvant aller jusqu’à un taux de rafraichissement de 250 fps.
La configuration du contrôle des ID-Tag se fait via le Widget Designer de Coolux. Les utilisateurs on le choix entre plusieurs modes afin de s’adapter au mieux aux différents réglages personnels et à l’ambiance lumineuse.
La partie logicielle de l’ID-Tag est un node du Pandora. Elle est donc intégrée au média serveur, seule la partie hardware, les balises et les caméras doivent être achetées séparément. Il vous en coutera environ 200 € par balise.
Fer de lance de la nouvelle gamme 50 de micros studio, l’AT5040 met en œuvre une nouvelle technologie de capsule et bénéficie d’un assemblage totalement manuel avec des composants triés et un contrôle qualité à 100 %, ce qui sort des sentiers battus. Rien qu’à ce titre il mérite d’être découvert, pour voir si la haute qualité a un impact très favorable sur le son rendu …
Le 5040 est un micro statique à électret, avec une directivité cardioïde. La capsule se compose de quatre éléments à membrane rectangulaire ultra fine (2 microns), fonctionnant simultanément comme une seule capsule ; leurs sorties sont sommées deux à deux.
Cette nouvelle technologie brevetée offre une surface de capsule équivalente plus importante que les traditionnelles 1 pouce d’où sa grande sensibilité et son exceptionnelle dynamique de 137 dB sans les inconvénients, notamment liés à la masse de la membrane : la réponse impulsionnelle est excellente, avec des transitoires parfaitement retranscrits.
Avec un bruit propre de 5 dB (A), c’est un micro extrêmement silencieux. Quant à la pression acoustique maximale, elle se situe à 142 dB SPL. Yes !!
Il n’y a aucun filtrage prévu sur le micro, pas plus que de témoins Led, pas de combinaisons possibles, rien de tout cela. Pour quoi faire ? Pas de blabla, vous l’avez sûrement compris, il faut juste l’écouter, ce que nous avons fait : Ouah !!
Premières impressions de prise en main
La mallette protège efficacement le précieux contenu.
Lorsque j’ai eu pour la première fois l’AT5040 en main, je n’ai pas été impressionné par l’esthétique du coffret, moulé en plastique gris, mais rapidement, après ouverture de la mallette, je constate que tout est soigné. Le boitier est volumineux et permet de prendre ou de ranger le matériel facilement. Une épaisse couche de mousse entoure la suspension ainsi que le micro. Lorsque la boîte est fermée, le contenu est parfaitement sécurisé. Même une chute importante ne pourrait pas l’endommager ; enfin, je crois, car tout à fait entre nous, je n’ai pas souhaité faire l’essai !
La suspension est une très belle pièce mécanique, un beau travail de précision et de finition.
L’anti-vibratile est particulièrement soigné. Une fois fixé, l’AT5040 ne bouge plus du tout grâce à un verrouillage très efficace.
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Cela dit, lors des essais, il m’a semblé que la suspension pourrait être encore plus efficace vis-vis des vibrations induites dans le bas-médium-grave. Pourtant en interne également, la cellule est totalement découplée du châssis. Il faut reconnaître qu’avec une telle dynamique il est difficile de juguler totalement toute vibration.
Le transducteur à 4 membranes.
L’AT5040 n’est pas un micro très lourd avec ses 582 g. Il se met en place facilement. En regardant à travers la grille de protection, je suis intrigué par la capsule. C’est la première fois que je vois une capsule de ce type ; je devrais dire quatre capsules rectangulaires qui offrent une surface équivalente bien plus grande que les traditionnelles 1” : étonnant !
le transducteur est découplé mécaniquement du corps externe du micro avec des plots amortissant. D’après Audio-Technica, les composants de l’électronique de pré-amplication / adaptation sont triés; il s’agit notamment des quatre FET d’entrée de conversion d’impédance pour lesquels c’est primordial.
Impressions d’écoute
Après branchement de l’AT5040 sur une console basique, j’ai tout de suite apprécié l’équilibre du son, avec un timbre très juste, très naturel ; je l’ai testé avec ma voix et écouté avec un casque (DT770 Beyer Dymanics). L’aigu est très fin, le bas médium bien tenu et les graves profonds. Je l’ai trouvé immédiatement très juste : l’aigu sonne juste, pas surfait, le bas médium et le grave ne dégoulinent pas. Cette première impression est excellente.
C’est un micro qui possède une grande sensibilité avec une très bonne réponse dynamique. Il faut dire que le rapport signal/ bruit est remarquable : ce micro est très silencieux.
Mon set-up de test (Neve + Antelope)
Pour le deuxième test, j’ai connecté l’AT5040 à mon préampli Neve 4081 sortant en analogique, puis converti le signal en numérique par l’ORION d’Antelope Audio, avec une sortie directe analogique dans l’Eclipse 384 (Antelope) pour la sortie casque ; là le son a tout de suite été différent, beaucoup plus pointu ; sur ma voix, les aigus étaient plus prononcés vers 8 kHz mais très agréables, un bas médium bien plein et très rond, très « lisible » et propre avec une présence accentuée des graves vers 100 Hz.
Les filles vont être ravies d’utiliser ce micro, elles auront l’impression d’avoir ce que l’on appelle « là où l’on trouve les billets verts » les big B…. Avec un grave bien plein et sans coupe-bas, des fréquences sub-graves prêtes à bondir mais qui ne posent pas le moindre problème pendant un enregistrement.
Le 5040 a en outre un angle de prise de son très ouvert car en restant dans l’axe, et en se déplaçant de gauche à droite sur quatre vingt dix degrés (+/- 45°), le son ne se modifie pratiquement pas sur la parole.
De même, en reculant jusqu’à 40 centimètres, la voix reste quasi inchangée au niveau du timbre.
La réponse amplitude/fréquence n’est pas totalement droite : pour ma voix, quelques fréquences remontent un peu mais ce sont surement les mêmes fréquences que j’aurais tendance à booster pour valoriser la voix pour le mixage final; c’est une réponse parfaitement adaptée à la prise de son voix et instruments acoustiques.
Prise de son contrebassePrise de son pianoPrise de son guitare
Pour que vous puissiez juger de la qualité, nous avons enregistré quelques notes (c‘est lourd les fichiers non compressés), en 24 bits / 44,1 kHz, de contrebasse, puis de guitare acoustique avec cordes acier et nylon et enfin de piano (sur un piano à queue C7 Yamaha) simultanément avec l’AT5040 et un M149 Neumann (à lampe), autre grand micro studio, de classe et de prix comparables. Les fichiers que vous pouvez télécharger sont en 44,1 kHz/16 bits aiff.
Benoît de MesmayFabrizio Fenogliotto
Nous remercions à cet égard le studio El Gaucho qui nous a accueilli pour les prises de son et nos deux complices musiciens : Benoît de Mesmay au piano et Fabrizio Fenogliotto (du studio El Gaucho) à la guitare et à la contrebasse.
Une réponse physiologique parfaitement adaptée à la voix et aux instruments acoustiques avec une légère remontée sous 100 Hz, entre 2 et 5 kHz, et entre 8 et 12 kHz (on parle de 2 dB).
Réponse polaire
C’est un vrai cardioïde et l’ouverture est encore de +/- 45° par rapport à l’axe à 8 kHz.
Caractéristiques générales
Capsule: Statique à électret
Directivité: Cardioïde
Réponse en fréquence: 20- 20 000 Hz
Impédance de sortie: 50 ohms
Sensibilité: -25 dBV (56,2 mV) référencé à 1V/1 Pa (94 dB SPL)
Pression Acoustique Maximale: 142 dB SPL, 1 kHz à 1% T.H.D.
Bruit propre : 5 dB(A) SPL
Dynamique (typique): 137 dB, 1 kHz à max SPL
Rapport Signal/Bruit: 89 dB, 1 kHz à 1 Pa (94 dB SPL)
Alimentation: 48V DC, 3,8 mA typique
Poids: 582 g
Dimensions : longueur 165,3 mm – diamètre maximum : 57 mm
Connecteur de sortie: 3 broches type XLR Mâle
Accessoires fournis: Suspension AT8480 5/8″-27 pour pied, boîte de rangement.
Pour conclure
Pas de réglages sur le micro mais un son magnifique. Finesse, énergie, excellent équilibre des timbres, bref, un grand microphone. C’est le sentiment que m’a inspiré cet essai du 5040 AT, le petit dernier, ou le gros premier devrais-je dire de cette nouvelle gamme, et j’espère que la firme va encore nous en faire voir de toutes les couleurs. J’aimerais, je souhaiterais voir une large déclinaison de la gamme dans un avenir proche.
L’AT5040 devrait être apprécié de toutes les structures pouvant se permettre l’achat de ce magnifique microphone, cher bien sûr (aux alentours de 3000 euros), notamment ceux qui travaillent sur les voix d’artistes, de comédiens ou pour les voix off. Et, ce qui est bon pour la voix l’est pour les instruments acoustiques : pianos, guitares, violons et autres saxo.
Reste à voir s’il résiste au temps, mais il a plutôt l’aspect du gars costaud. Audio-Technica a réussi son coup, avec L’AT5040 il s’ouvre les portes des dieux. A suivre…
Je pense que ce test va me coûter beaucoup d’argent, car je rêve maintenant d’investir dans un couple apparié d’AT5040 …
Si vous désirez donner votre avis sur mes analyses ou vos sentiments après avoir essayé ce micro, n’hésitez pas à me laisser vos commentaires en fin de post. De même pour les échantillons sonores et leur format. On saura trouver le meilleur compromis …
Il y a trois ans une petite italienne racée et mutine déchainait les passions en inventant (quasiment) une nouvelle mode : le Beam (qui se prononce BIM !). La Sharpy devint l’accessoire indispensable de nombreux plateaux, faisant la renommée de son constructeur (qui était certes déjà renommé). La république tchèque, l’autre pays de l’automatique, ne pouvait pas rester les bras croisés d’autant que, depuis, de nouvelles lampes à arc court et réflecteur intégré, plus puissantes ont vu le jour.
Ils ont donc fini par nous envoyer une tchèque, aussi jolie qu’une italienne, musclée et pleine de ressources comme savent l’être les vigoureuses filles de l’Est. Miss Pointe (qui se prononce… comme vous pouvez) est donc une Beam au faisceau bien tranchant, armée d’une nouvelle lampe Osram Sirius HRI 280, d’un vrai zoom, d’un vrai focus, d’un vrai Frost, de deux vrais prismes, de deux vrais roues de gobos comme une vraie Spot. Normal : c’est aussi une Spot à ses heures perdues.
Seule sur la table
Encore plus fine que sa concurrente, elle doit son nez plus long à l’incorporation d’un module zoom/focus sur quasiment tout le train optique. Je vous présenterai cette pièce très particulière un peu plus tard, au moment du déshabillage…
Ceux d’entre vous qui lorgnent vers son derrière seront surpris ne pas y trouver le socle proéminent d’une lampe standard…
Cette particularité lui donne une belle harmonie, différente des autres Beams, pour se rapprocher des Spots de la gamme Robin Base resserrée à la taille, flancs galbés pour accueillir deux confortables poignées arrondies, tous les regards convergent vers son fidèle écran tactile délicatement décentré. Ses deux bras, que d’innocentes virgules de plastique achèvent d’embellir, brandissent comme un trophée une tête bien faite en forme de noyau. Celle-ci a une partie arrière légèrement trapézoïdale, s’adaptant parfaitement à la forme d’étrier de ses deux bras. Les deux capots coiffant la tête sont semblables à deux boucliers africains protégeant les larges joues fendues d’une multitude d’aérations. La lentille finale n’est pas aussi exagérée que celle d’une Beam classique ; son regard évoque plus une Spot capable de zoomer à dessein.
Alors, cache-t’elle son jeu entre deux modes ?.
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Déjà petite (moins de 40 cm de large et 25 cm de profondeur), elle se révèle légère comme une plume : à peine 15 kg sur la balance. Avec de telles proportions, elle se pose comme la championne du régime minceur, amenant ses collègues de la gamme Robin au rang de matrones bien nourries.
Vu, humm, de dessous, les 8 embases ¼ tour oméga, la plaque pour crocheter les élingues avec même un petit dessin pour les débutants.
Poursuivons notre indélicate inspection. Bon, je vous épargne le rapport laborieux de chaque élément, vous commencez à connaître la gamme Robe un peu par cœur et rien de fondamental n’a changé.
Ceci dit, le retour d’une plaque sous la base permet enfin d’accrocher les élingues ailleurs que sur les bras.
À l’arrière, la connectique est tout ce qu’il y a de plus standard chez Robe : connecteur Ethernet, DMX 3 et 5, Powercon et fusibles phase et neutre.
En remontant doucement, nous découvrons un tatouage inquiétant : cette Pointe peut littéralement vous embraser.
je vous mets le feu !Vous voilà prévenus.La Sirius HRI 280 dans son cocon réflecteur et céramique.
Le changement majeur concerne le bloc lampe, à l’arrière de la tête. Pour un rendement maximum et un maximum de flux au centre du faisceau, les ingénieurs de Robe ont décidé d’utiliser une des fameuses lampes à arc très court et réflecteur intégré. Leur choix s’est porté sur la nouvelle famille Sirius HRI d’Osram, et plus précisément sur la 280 W : température de couleur 7700K, durée de vie 2000 heures. Cette vitalité est poussée à 3000 heures en mode éco, option disponible dans le menu de la Pointe.
Son flux initial de 15 000 lumens, malgré un indice de rendu des couleurs de 72, s’avère très efficace grâce à un angle de projection réduit, idéal pour une Beam au faisceau plus qu’étroit.
Réglage de la lampe
Mais nouvelle lampe veut aussi dire nouvelle procédure d’installation et de réglage. Pour la changer, après refroidissement, il faudra débloquer la plaque arrière (tenue par deux vis ¼ tour). Ensuite soyez méticuleux. Débranchez les 2 câbles d’alimentation et dégagez la lampe délicatement des deux pattes métalliques la plaquant contre son réceptacle carré.
A gauche, Les deux câbles de l’alimentation de la lampe ici installée dans son cadre métallique.Le système de maintien de la lampe : une lame-ressort dans le capot arrière et deux au-dessus et au-dessous de la lampe.
Pour plus de sécurité, la plaque arrière possède aussi une patte ressort qui empêche tout mouvement quand elle est revissée. La lampe étant sertie directement dans son réflecteur en usine, il n’y a pas de réglage d’azimutage possible au dos de l’appareil pour centrer son point chaud. Le seul réglage nécessaire est l’alignement de la lampe dans le train optique (pour que son faisceau ne bave pas dans toute la mécanique interne). Et c’est là que tout devient affaire de doigté. Car les normes de sécurité imposent d’effectuer le réglage hors tension (risque électrique, de brûlure, d’éblouissement et de piercing sauvage si la lampe éclate). Vous devrez donc caler la machine, disons faisceau ouvert, focus et zoom au minimum, l’éteindre, modifier légèrement le réglage de la lampe, la rallumer, puis vous demander si c’était mieux avant votre intervention, l’éteindre à nouveau et continuer ainsi de suite vos tâtonnements.
La deuxième complication concerne le réglage lui-même. La lampe est bloquée dans un cadre métallique qui est plaqué sur des coulisseaux et maintenu par un jeu de 4 vis cruciformes. Le jeu consiste alors à desserrer les vis et à insérer délicatement la pointe d’un tournevis plat dans les encoches gauche ou droite puis à effectuer une légère rotation en profitant de l’effet levier de votre outil pour déplacer la lampe horizontalement. Pour la verticalité, il faut bouger toute la plaque vers le haut ou le bas en vous aidant toujours de votre tournevis.
De plus, en raison des réflexions internes, les réglages sont à inverser par rapport à la projection lumineuse. Pour centrer le faisceau vers la gauche il faudra pousser la lampe vers… la droite, et inversement. Quand c’est fini, serrer toutes les vis et fermer le capot en respirant profondément. Heureusement pour vous cette opération ne s’effectue normalement que pendant les 100 premières heures d’utilisation, le point chaud dévie légèrement pendant le rodage de la lampe.
Détail lampe allumée……et lampe absente. Le point rouge sur la gauche est le capteur de luminosité utilisé par la Pointe pour ouvrir son shutter lorsque la lampe est suffisamment chaude.
Le menu
Cette (longue) digression terminée, commençons notre tête-à-tête en étudiant le menu.
Suivant une pratique qui se répand, Robe à eu la bonne idée d’insérer un module capable de décrypter un signal Artnet, MA-Net 1 ou MA-Net 2 sur un univers et de le renvoyer au protocole DMX, la machine prenant au passage les informations la concernant. Autrement dit, vous branchez votre câble RJ45 de la console à la première Pointe et vous obtenez une module DMX pour n’importe qu’elle autre machine. De quoi économiser sur l’achat de node. Après on est d’accord, cela ne vise pas à remplacer le réseau complet Ethernet d’un gros kit.
Ou comment configurer votre Pointe pour recevoir de l’Artnet (Artnet), du MA-Net mode 1 et2 (grandMA1 et grandMA2), ou pour se transformer en node Artnet (Art2DMX) ou MA-Net 1 et 2 (grandMA1/X et grandMA2/X).Les options accessibles lorsque vous payez le supplément wifi.
De façon identique, le module wifi optionnel (de Lumen Radio) permet de récupérer le signal DMX en wifi (normal) et de le ressortir en DMX filaire.
La Pointe sait bien sûr envoyer et recevoir du RDM de façon très complète, en déballant sans sourciller tout son curriculum vitae, son adresse, ses préférences et ses petits bobos. En parlant de bobos, un petit mot sur le menu “View Logs” qui liste toutes les erreurs et les problèmes rencontrés par la machine au cours du temps, et qui grâce à son inclinomètre pourra carrément signaler dans quel sens elle fut installée lors de la dernière presta, mais aussi orienter automatiquement l’écran du menu si on renverse notre cobaye.
Les yeux dans le labo
Cette machine est donc à la pointe (lol) de l’innovation : nouveaux capteurs optiques, nouveaux connecteurs à verrouillage, nouveaux moteurs triphasés 32 bits, nouvelle lampe, nouvelle alimentation pour celle-ci, nouvelle optique de zoom, la liste ne finit jamais.
Premier point intéressant pour les amateurs, le déplacement de l’alimentation HT de la lampe depuis la base vers la tête. Ce qui demandera une vigilance accrue lors du SAV. De fait la base se trouve ainsi dépouillée et n’accueille plus que l’alimentation générale, le moteur de Pan et la carte mère principale qui gère l’afficheur et le DMX.
L’alimentation HT de la lampe et son étiquette jaune de risque d’électrocution qui n’est vraiment pas là pour décorer, faites très attention.Une lame du shutter apparaît dans l’axe de la lampe, reconnaissable à son revêtement anti-calorifique bosselé. La plaque de Frost de correction du dimmer est placée juste devant.
Juste après le bloc lampe se trouve un premier module comprenant le shutter dimmer. Deux lames courbes coupent plus ou moins le faisceau lumineux à son début. Les spécificités dues à l’arc très court et au rendement de la lampe HRI imposent un traitement poussé sur les lames. L’augmentation de sa surface de diffusion thermique par une multitude de petites bosses et l’ajout d’un verre anti calorique permettent cela. Le point focal pouvant descendre jusqu’à ces lames, et faire apparaître au net les bords du shutter dans la projection, une plaque dépolie s’insère automatiquement dans le dispositif en début de course.
Dans la continuité de ce module, fixée directement sur le bloc lampe, se trouve la roue de couleurs fixes, composée de 13 pétales, séparés entre eux par quelques millimètres d’acier (d’où la petite barre noire entre deux couleurs). Vient ensuite le disque de gobos fixes, taillés directement dans le métal. La roue de gobos tournants complète cette partie.
La partie optique comprenant deux jeux de lentilles, occupe les deux tiers de l’espace, jusqu’à la sortie). Quatre vis cruciformes la maintiennent dans la machine. Les deux jeux coulissent indépendamment, suivant le mode (Beam ou Spot) choisi et les valeurs de zoom et de focus demandées.
Les deux jeux de lentilles du système optique.Les deux prismes et leur carte électronique de contrôle.
Comme ma description se termine à la lentille avant, vous vous dites, bande de tatillons, que j’ai oublié le Frost et le prisme. Pas du tout, et leur positionnement est très surprenant. En effet la lame du Frost et les verres du prisme sont situés SUR la trajectoire du zoom et ne peuvent s’insérer à son minimum, ils demandent donc gentiment à celui-ci de dépasser un certain seuil pour fonctionner. Le module des prismes est fixé à cheval sur le train optique par deux vis cruciformes. Chaque prisme est installé sur un bras qui vient s’insérer dans le faisceau.
Banc optique pointeConnecteurs noirs pour les alimentations, blancs pour les commandes.
Tous ces modules sont reliés entre eux par un bus CAN (Controller Area Network); les informations de commande et les retours des capteurs transitent ainsi dans toute la machine. Pour simplifier le SAV, les cartes électroniques sont identiques et les connecteurs à verrouillage. Enfin, certains capteurs précédemment à effet Hall (capteurs magnétiques) ont été remplacés par des capteurs optiques, plus précis.
Une fois tous les modules sortis pour les photos, sans prendre aucune note, bien sûr, il m’a fallu tout remettre dans la machine et retrouver tous les connecteurs. Elle n’était déjà pas facile à démonter, mais le remontage fut un grand moment de doute à base de : “Je pense que le prisme là, ne veut vraiment pas rentrer”, où alors “Son copain le zoom perd une lentille” et de “Tous ces câbles qui pendouillent dans le vide, ils sont venus quand ?”. Bref, autant je ne suis pas fait pour le SAV, autant chez Robe les machines sont vraiment compactes. Résultat, un connecteur arraché et un ventilo en berne…Bon ben je vais y aller moi…
À part ça, effectivement, technologiquement c’est de l’horlogerie.
Mon rêve était une démo
Une fois remise en état de marche, je branche la Miss et baisse la lumière.
Je retrouve ici la force de Robe dans les déplacements sauvages et la puissance… lumineuse. Elle se révèle précise, d’une facilité déconcertante à manœuvrer. Elle fait de l’effet sans esbroufe mais avec efficacité, jonglant entre ses deux roues de gobos et ses deux prismes avec toujours cette petite touche tchèque consistant à fourrer certains de ses paramètres comme des Bábovka de Noël.
La gestion des modes Beam ou Spot s’avère particulièrement ingénieuse tout en étant parfaitement transparente pour l’utilisateur. Dans son état normal, la Pointe est une Beam tranchante, capable de zoomer de 2,5° à 10°. Une palette de 10 gobos fixes situés sur la roue de gobos 1 lui permet d’habiller son faisceau avec des formes simples : barres, triangles, multi-trous plus ou moins répartis.
Beam au naturel, ouverture à 2,5°.Faisceau Beam et sa roue de gobo1 en multi-trous, zoom 10°.“Parallel Beam” enclenché. Scott Summers, tu n’es plus seul !
À la suite de ses gobos taillés directement sur disque métallique, quatre trous de différents diamètres permettent de réduire la taille du faisceau lumineux à la manière d’un Iris. Avec le plus petit de ses « Beam reducer » (plus classe à dire avec l’accent British, allez-y essayez) accompagné d’un zoom au minimum, les bords du bâton de lumière généré semblent parallèles, soit une ouverture inférieure à 1°, à en confondre la source et la cible ! Un peu plus affriolante, l’utilisation du prisme 8 facettes circulaires ou surtout du 6 facettes linéaires permettent de détourner cette première série de gobo
Cocktail « grenaille », multi-trous et prisme linéaire.Une fermeture s’éclaire…
Mais l’heure est venue de dévoiler son côté caché. Un simple effleurement sur la roue de gobos n°2 suffit pour que tout s’emballe. La Miss oublie ses gobos fixes et ses bonnes manières, déploie toute l’envergure de son zoom, arrange son focus et se transforme en un clin d’œil en une pure Spot se déployant de 5° à 20°. En activant la fonction appelée « Flat Field » située à 1% du canal DMX “Rotating gobo Wheel”, vous obtenez un vulgaire…trou, ce qui immédiatement provoque un gros remue-ménage dans son cerveau électronique, et la métamorphose électromécanique de la Pointe, nous évitant de chercher comme sur la WashBeam dans les fonctions de contrôle pour re-paramétrer zoom et focus. La roue de gobos fixes tenant alors automatiquement la chandelle en position ouverte, place aux graphismes volumétriques des gobos tournants, mieux adaptés à une ouverture plus grande. Bien sûr l’accès aux prismes est préservé
Des gobos…encore des gobos…toujours des gobos.Prisme linéaire …ou prisme circulaire, au choix.
En un tour de main, la Pointe peut aussi se doter d’un excellent Frost progressif, gourmand en flux mais bluffant sur une grande ouverture, à deux doigts de se prendre pour une petite Wash.
Cette Robe continue de nous charmer avec son shutter, les diverses rotations, le Focus, les macros d’effets, tous précis et fiables. Tout est parfait alors ? Hélas non, deux fautes de goût viennent entacher cette rencontre torride.
Pile ou face ?
Pourquoi, au nom de quels critères de poids, encombrement ou prix avoir snobé ainsi la trichromie au profit d’une simple roue de couleur et nous priver du plaisir d’utiliser la fonction Fade de sa console ? Qu’importe une machine avec 1 ou 2 kg de plus si celle-ci ne fait pas pleurer l’éclairagiste quand il doit choisir pour le 6e tableau consécutif entre rouge et cyan ? Alors oui, les 11 teintes proposées sont vives comme du vitrail au soleil, l’UV et le CTO sont aussi très bien dosés, mais j’aurais aimé plus de finesse d’une telle machine.
Par contre j’ai du mal à sauver le dimmer. Certes avec une Beam un dosage au millimètre de l’intensité n’est pas la priorité, et tout bien étudié, à zéro elle est éteinte et à 100% complètement allumée. Mais entre les deux c’est franchement ni linéaire, ni très propre quand à bas niveau on voit les lames du shutter se refermer dans le faisceau.
Les mesures qui achèvent
Dans la vie, l’important c’est de mettre ses atouts en valeur susurre la Pointe.
Mode Beam faisceau serré
Dotée d’une généreuse lampe à l’arc très court de 280 W et 15 000 lumens, c’est avec un aplomb rare qu’elle assène au centre, et à 5 mètres, 830.000 lux (oui, vous avez bien lu, près d’un million de lux !) en mode Beam, zoom en pointe de 2,5°. Le couple optique/lampe est optimisé au maximum dans cette configuration, les calculs montrant un flux de 12.921 lumens, soit un rendement de plus de 90% de la lampe. Autant vous prévenir, le faisceau n’est plus qu’un point chaud, voire incandescent si vous laissez trop longtemps la machine dans cette situation. La distance de sécurité préconisée est de 10 mètres, et c’est VRAI !
Mode Beam faisceau large
Ouverte à son paroxysme de Beam, soit 9°, elle revient dans des mesures plus « humaines » avec 79.000 lux au centre pour un flux total de 9223 lumens. La lumière émise est assez homogène, avec un point chaud fortement marqué.
Mode Spot faisceau serré
Dans son habit de Spot elle ne se referme plus qu’à 5°, envoie 88.000 lux au centre et à 5 mètres pour 5040 lumens répartis. Le faisceau est toujours très marqué au centre, similaire au mode Beam. Autant dire que sous la barre des 8/10°, hormis pour un gobo particulier de la roue 2, mieux vaut s’abstenir de passer en Spot.
Mode Spot faisceau large 20°
Nos mesures confirment l’emploi du mode Spot à grande ouverture. Ainsi à son acmé, zoom à 20°, elle projette une lumière homogène et équilibrée de 5717 lumens. La répartition de l’éclairement est remarquable sur tout le diamètre du faisceau.
Le frost
Le Frost linéaire se charge de gommer toute aspérité dans la projection lumineuse et transforme l’illumination tranchée de la Pointe en un halo cotonneux beaucoup plus étendu. L’utilisation du Frost en Beam permet de travailler jusqu’à 33° d’ouverture tout en maintenant 2200 lux au centre à 5 mètres. En Spot le Frost permet de gagner à peine 3° d’ouverture de plus (36°) mais le flux de lumière diminue de moitié (1100 lux au centre). Les étales de lumière étant quasiment identiques dans les deux cas, vous vous abstiendrez d’utiliser le mode Spot dans cette configuration (sauf effet spécifique bien entendu).
Les couleurs
L’absence de Trichromie rend les mesures de transmission lumineuse des couleurs peu prégnantes. Voici nos mesures des trois couleurs additives primaires et du CTO de la roue de couleur.
Le « deep red » est similaire à un rouge primaire, ou plutôt à un bouquet de roses rouge, dense et lumineux, conservant 3% du flux lumineux.
Le « green » (choisi au dépend du « dark green », car plus souvent utilisé en vrai) est lourd et brillant, couleur bouteille, 26% de l’illumination reste intacte.
Le « deep blue » nous entraine dans l’héliosphère, avec des tons très profonds, presque glacials ne laissant passer que 1,3% de lumière.
Le « CTO » donne une belle couleur chair, dans une teinte saumon très douce préservant plus de la moitié du faisceau.
Le dimmer
La perfection est souvent source d’ennui. Pour rajouter un peu de piment à son maniement, la Pointe nous propose donc un dimmer à la courbe non pas linéaire, ni exponentielle, encore moins en « S »… Pour résumer cette variation, au tout début on voit bien les deux lames du shutter se désaccoupler dans le faisceau, ça fait comme un nouveau gobo. Après ça grimpe très vite dans les 40 premiers pourcents d’intensité, puis grosse baisse de régime, plus rien sous le fader, et d’un coup, hop, ça sprint à mort dans les 20 derniers pourcents (ce qui coïncide avec le moment ou le Frost intercalé entre les serpettes du shutter sort du faisceau d’un coup). D’un autre côté, à 30%, tout le monde est déjà aveuglé, donc bon…
La vitesse
Belle vitesse de pointe (ah ah) pour notre Robe avec un 360° en Pan de 1,7 seconde et un départ/arrêté de 180° en Tilt de 1 seconde. Il manque juste un peu de peps au démarrage pour accrocher le podium. Performance qui risque d’arriver à la prochaine update de software, une fois que les ingénieurs tchèques maitriseront complètement les nouveaux moteurs triphasés 32 bits, beaucoup plus « coupleux » et rapide que les anciens moteurs pas à pas.
Les changements de couleurs et de gobos sont quasi instantanés, le zoom met moins d’une demi-seconde à passer d’un extrême à l’autre. Que puis-je ajouter de plus ? La métamorphose entre Beam et Spot est aussi rapide qu’un coup de foudre, tout au plus peut-on ergoter sur un minuscule décalage de positionnement entre les deux.
Niveau bruit, la Pointe souffle un peu fort, ce qui risque peu de gêner dans les environnements auxquels elle se destine, faits de décibels et de foules en délire.
Qui la prendra ?
La patience est l’apanage des sages. Il lui en a fallu à cette Pointe, ainsi que du cran pour se pointer (mdr) au milieu d’une foule de concurrentes déjà installées. Mais cette jouvencelle a son panier rempli de qualités. Côté Beam une belle machine compacte, nerveuse et puissante, traçant dans les airs des éclats de diamants. Côté Spot un concentré de technologie pour une remarquable prise en main. Des gobos efficaces, des prismes redoutables et un zoom volontaire assurent l’essentiel. La polyvalence ne s’arrête pas là avec un Frost vraiment progressif, un shutter qui déménage, et une roue de couleurs éclatantes.
Elle rêve déjà de concerts énervés, de pistes de danse immenses, de plateau télé graphiques ou de conventions majestueuses.
Les rabat-joie critiqueront ses manières rustiques en matière de dimmer et l’abandon de sa trichromie pour de sombres histoires d’argent et d’embonpoint.
Les amateurs apprécieront sa beauté intérieure en saluant l’effort de Robe qui offre un renouveau technologique à sa gamme Robin.
Mais nombreux seront ceux qui tomberont sous le charme, surtout avec des tarifs se négociant sous les 4580€ !
Le plus grand stade d’Allemagne, le signal Iduna Park (80 000 places), berceau du Borussia Dortmund (champion de la ligue allemande de football en 2011 et 2012) vient de changer son système de diffusion PAVA* et a opté pour une solution RCF avec 14 clusters de 16 éléments line array amplifiés TTL33-A, assemblés sur un berceau spécialement développé.
Les études et travaux ont été réalisés sous la maîtrise d’œuvre de Fulfil Engineering GmbH en coopération avec RCF Allemagne, le département RCF Engineering Support Group (ESG) et la R&D de RCF, ainsi qu’ ATEIS Allemagne, après une étude de simulation-prédiction acoustique conduite avec EASE 4.3.
Les quatorze grappes de 14 éléments TTL33-A (soit 196) avec pour chacune un sub TTL26-A sont réparties en 2 x 4 pour les tribunes Est et Ouest et 2 x 3 pour les tribunes Nord et Sud. Avec une ouverture horizontale de 100° et un arrangement « vertical » (en arc) spécialement étudié, la couverture des tribunes est homogène et cohérente de haut en bas et dans la largeur (les grappes sont espacées de 20 m environ) et les critères d’intelligibilité fixés largement atteints.
Vue rapprochée d’une grappe en cours d’assemblage et du berceau acier d’accroche. Les TTL33-A spécialement traitées sont uniquement fixées par l’arrière via huit boulons de part et d’autre.
Le système sert aussi bien à la diffusion de « public address » qu’à la sonorisation d’alarme et est totalement conforme EN54-16. La distribution des signaux audio et des données de contrôle, ainsi que la remontée d’informations de gestion, est assurée par huit modules PAVA IDA8 d’ATEIS via un réseau fibre optique en anneau totalement redondant avec le protocole RDNet RCF pour le monitoring des amplis intégrés et des transducteurs (défauts de liaison et d’impédance, etc.) qui reporte le statut (et la localisation de défauts) au système de gestion centralisé.
Etant donné que les enceintes intègrent l’amplification et le traitement de signal (DSP 96 kHz, 32 bits virgule flottante), la liaison entre IDA8 et les grappes ne nécessite que deux lignes audio, et deux bus de contrôle (RDNet/RS485) pour une totale redondance et une alimentation externe par grappe.
Vue frontale d’une boîte TTL33-A, grille ôtée. C’est un système trois voies avec amplification classe D de 1250W (500W LF, 500 W, 250 HF) et plate-forme DSP (liaison RDNet de contrôle et monitoring) embarquées.
La dernière version de TTL33-A MKII utilisée (avec RDNet) a été légèrement modifiée pour répondre aux besoins spécifiques :
– L’ébénisterie en contreplaqué de bouleau balte est peinte avec un revêtement spécial extérieur en interne également,
– Les membranes des transducteurs sont traitées contre l’humidité
– Et le système d’accroche du devant des boîtes est ôté, puisque seul l’arrière est utilisé avec le berceau en acier de rigging à angulation fixe spécialement conçu (conforme à la norme BGV C1). Ce dernier autorise pour les opérations de maintenance une descente des clusters de 25 m.
Le sub TTL26-A placé au dessus de la grappe étend la réponse vers 40 Hz mais surtout accentue la directivité dans la bande 60-160 Hz.
Le sub TTL26-A (double 15’’) juché au-dessus de chaque grappe n’est pas là uniquement pour renforcer les graves mais surtout pour mieux contrôler la directivité (avec le traitement de signal embarqué) dans la bande de fréquences 60 – 120 Hz où il recouvre la grappe de TTL33-A comme le ferait un arrangement cardioïde de subs. De plus il étend la réponse vers 40 Hz dans le bas du spectre. De la sorte, les réflexions sont réduites.
Le système ainsi constitué est facilement extensible par simple adjonction d’éléments sans remise en cause de l’architecture et peut satisfaire tous les types de diffusion, ou seulement une couverture partielle du stade.
Signalons également qu’auparavant RCF avait déjà équipé le nouveau stade de la Juventus de Turin.
Frost et Clearwing Productions installent des ARCS WiFo et des XT au Simpson Theatre de Chicago afin d’accueillir tout événement corporate jusqu’à des projections cinéma en 3D.
Avec ses grandes colonnes d’inspiration grecque et son plafond en staff culminant à plus de 7 mètres, la salle James Simpson, d’une jauge de 700 personnes, intégrée au musée Field, est très appréciée par les plus grandes sociétés américaines pour y accueillir leurs principaux événements corporate.
Tout récemment cette salle quasi centenaire s’est vue adjoindre un projecteur cinéma 3D/HD installé par D3D Cinema, ainsi qu’un ensemble surround L-Acoustics basé sur la gamme ARCS WiFo et XT grâce à la collaboration entre le cabinet de conception événementiel de Chicago, Frost et le prestataire technique Clearwing Productions, basé à Milwaukee.
Le système principal. On distingue à droite et gauche en front de scène, deux ARCS Wide accrochés. Au sol, en centre du fond de scène se trouvent deux SB18i et à l’aplomb de ce stack de subs, on aperçoit les deux ARCS wide de la voie centrale. Non visibles car cachés par une grille acoustique, quatre 5XT débouchent les premiers sièges depuis le nez de scène.
A la demande de Megan Henninger, responsable projet de Clearwing Productions, trois paires d’ARCS Wide ont été employées afin de reproduire les canaux LCR. Les deux ensembles gauche et droite sont accrochés horizontalement aux deux extrémités de la scène, la troisième paire est quant à elle située au centre, derrière le nouvel écran perforé et rétractable. Quatre enceintes coaxiales ultra compactes XT5 sont placées derrière une grille acoustique dans le nez de scène afin de déboucher les premiers rangs de sièges et une paire de subs SB18i placés l’un sur l’autre prennent place au centre du plateau afin de compléter la réponse dans le grave.
Les quatre 8XTi blanches du surround à cour, suspendues au plafond entre les colonnes du Simpson Theatre.
Le surround est assuré par 10 enceintes coaxiales 8XTi dans leur livrée blanche afin de se fondre au mieux dans la salle. Huit sont accrochées de part et d’autre de la salle, au plafond, entre les colonnes. Les deux dernières sont placées près du projecteur afin d’assurer un arrière gauche et droit. L’ensemble de ces 22 enceintes est alimenté par 6 contrôleurs amplifiés LA4.
De part et d’autre du projecteur vidéo 3D, une paire de 8XTi complète la diffusion surround en fond de salle.
Un soin tout particulier a été porté au respect architectural du lieu comme le rappelle Megan Henninger : “Tout comme le musée Field construit il y a près de 100 ans, le Simpson Theater dispose de nombreuses surfaces en plâtre. Le client a souhaité que son aspect soit préservé et a refusé qu’on ajoute un quelconque traitement acoustique.
Malgré leur petite taille, la dynamique offerte par les 8XTi et leur finition blanche optionnelle a permis de les intégrer de façon très discrète. Les ARCS tout en ne bénéficiant pas du meilleur emplacement possible, compensent cette faiblesse par la précision de leur couverture et un rendu acoustique de très grande qualité”.
“En tant que fournisseur exclusif pour l’événementiel du musée Field, nous avons répondu à la demande d’augmentation du potentiel d’attrait en termes de location du Simpson Theatre” dit le responsable de Frost David Kelly. “Constatant le succès de la petite salle de cinéma 3D de 150 sièges située à l’étage, la direction du musée a fait le choix d’offrir le même type de prestation dans la plus grande afin d’augmenter ses revenus.
Une fois établi ce cahier des charges, notre travail a été de créer un système qui puisse satisfaire à nombre d’usages, depuis l’accueil d’assemblées d’actionnaires jusqu’aux meetings de lancement de produits, des concerts ou encore de projections de films 3D, et pour cela le catalogue L-Acoustics offre la meilleure réponse. Nous utilisons fréquemment notre système en Kara pour des prestations événementielles dans le grand hall du musée Field et connaissons bien la qualité acoustique et la fiabilité de cette marque offrant au public le plus beau rendu.
Depuis sa mise en service début juin, la direction du musée comme le spécialiste en projection D3D n’ont pas tari d’éloges quant à la nouvelle diffusion du Simpson Theatre.
Sous les références Elidy Strip 5 et Elidy Strip 15, Chromlech décline le concept Elidy en tranches, de 5 ou de 15 Led, d’une totale flexibilité de création de design, avec les mêmes sources Led en blanc chaud et leur optique associée qui projette des faisceaux serrés.
En versions 5 ou 15 sources, Elidy Stip complète la gamme Elidy avec la même température de couleur et la même capacité à projeter les faisceaux.
Mais la vraie nouveauté, la Tap Technologie, se cache à l’intérieur. Car les bretons, qui décidément nous étonneront toujours, ont placé à l’intérieur du boîtier un accéléromètre pour faciliter l’adressage d’un groupe de Elidy Strip, simplement en tapant sur chaque boitier pour lui donner une adresse DMX dans l’ordre souhaité.
L’accéléromètre est un capteur qui permet de mesurer l’accélération appliquée à un objet mobile. Un choc étant considéré comme une accélération de très forte amplitude, en tapant sur chaque Elidy Strip, on envoie une information à l’alimentation PSX9, qui réadresse la barre de Led via un réseau propriétaire bidirectionnel.Voila bien une façon rapide et presque automatique d’adresser un groupe de projecteurs avant le levage du pont.
Et ce n’est pas tout, l’autre intérêt de l’accéléromètre est de détecter l’orientation du Elidy Strip pour définir automatiquement l’ordre des Led de 1 à 5 ou de 1 à 15. La première Led allumée d’un chaser sera toujours celle de gauche si la barre est placée horizontalement ou celle du haut en cas de position verticale. Cette fonction sera activée ou pas au gré de l’utilisateur.
L’alimentation PSX9 développée pour le Elidy, gère jusqu’à 45 Elidy Strip 5 et 15 Elidy Strip 15.
Et pour permettre toutes sortes de configurations d’assemblage, linéaire, coudé… une filière accessible aux extrémités de la rampe est compatible avec les accessoires industriels de la gamme T-Slots. Encore une bonne idée !
Une filière creuse est accessible aux extrémités…… pour recevoir les accessoires d’assemblage de la gamme T-Slot et former des configurations originales.
Ca bouge chez Juliat ! Tout nouveau, tout beau, le prototype d’un Fresnel motorisé était présenté sur le stand du fabricant français.
Sans ventilation donc parfaitement silencieux, il répond à la demande de plus en plus pressante de grands théâtres et centres de congrès pour des projets d’installation.
La motorisation, ici du Cin’k 325 LF, commande en DMX le tilt, le pan, le focus et le changeur de couleurs en résolution 16 bits qui assure un très joli mouvement lent lissé.
Robert Juliat arrive avec une solution abordable, pour le repositionnement et le focus à distance. Pour répondre rapidement et simplement à la demande, le fabricant a choisi d’établir un partenariat avec un fabricant de lyres européen.
Le projecteur est un produit standard de la gamme Juliat, pour le moment un Fresnel Cin’k 325 (2500 W) ou 350 (5000 W), ayant les mêmes dimensions, seule la puissance de la source change.
Présenté en avant-première à Prolight&Sound, le sub double 18’’ ML28 d’Amadeus est disponible depuis le début octobre. Initialement conçu pour répondre à la demande du marché chinois (via le distributeur de la marque), ce subwoofer peut délivrer un niveau max de 141 dB SPL et admet une puissance crête de 5,6 kW sous 4 ohms (2 kW AES).
Les deux 46 cm longue excursion à moteur néodyme et double spider silicone en radiation directe sont chargés en bass reflex par des évents de conception propriétaire, agissant comme un triple résonateur selon les dires du constructeur.
La structure interne est renforcée par des panneaux entrecroisés (transversaux et longitudinaux) formant de multiples résonateurs accordés et réduisant à néant les ondes stationnaires sans amortissant acoustique. Il s’agit d’une méthode de rigidification découlant de procédés utilisés en aéronautique, pour les voilures notamment, et déjà exploitée par Amadeus pour ses systèmes de monitoring studio.
Ce sub descend à 24 Hz avec une sensibilité de 104 dB SPL (1W/1m) et pèse 83 kg pour des dimensions de 1m (L) par 65 cm (P) et 77 cm (H). Il est doté de six poignées et les raccordements et renvois s’effectuent via deux SpeakON NL4.
En accessoires, un chariot de transport sur roulettes ML28DB est disponible ainsi qu’une housse de protection (ML28PSC).
Proposé initialement en noir (RAL 9005), le ML28 peut être fourni dans les coloris RAL standards. De même, pour une personnalisation accrue, le revêtement textile acoustique positionné sur la grille de protection peut recevoir un coloris différent de celui de l’ébénisterie.
En Europe le ML28 standard est proposé au prix public HT de 3990 euros.
Introduite au printemps, la nouvelle série d’amplificateurs IPD (Intelligent Power drive) de Lab.gruppen redéfinit les règles de l’amplification selon son constructeur, en embarquant dans une plate-forme économique en châssis 1U, une matrice en entrée, le traitement de signal d’un processeur de diffusion et une utilisation de l’énergie maîtrisée avec la technologie IDEEA (IntelliDrive Energy Efficient Amp) mise au point sur la série E.
Les nouveaux IPD (en rack 1U) au-dessus du surpuissant PLM20000Q.
Constituée de deux modèles, IPD1200 (2 x 600 W RMS sous 4 ohms) et IPD2400 (2 x 1200 W RMS sous 4 ohms), cette série propose des entrées AES conjointement aux traditionnelles analogiques pour éviter une double conversion. On peut ainsi sortir des racks de scène de consoles numériques FOH directement en AES, c’est toujours une conversion A/D-D/A d’économisée (et c’est mieux pour le son). Les entrées analogiques reprennent automatiquement « la main » en cas de problème si le double câblage est effectué.
Le logiciel IntelliDrive, ici en position mixeur d’entrées.
Grâce à la matrice d’entrée, les canaux peuvent être combinés en deux voies ou en stéréo, et le système comporte une plate-forme de traitement de signal complète : égaliseurs paramétriques multi-pente, filtrage de raccordement avec choix des types (fréquences et pentes), délais en entrée et en sortie (jusqu’à 2s), filtres paramétrables passe-bas et passe-haut.
En outre, tout est paramétrable et contrôlable via Ethernet, ou en WiFI si on adjoint un routeur WiFi sur le port Ethernet, par ordinateur portable (PC ou MAC) avec le logiciel gratuit IntelliDrive Controller ou un iPad avec une application dédiée.
Les IPD, fonctionnant en classe D, exploitent par ailleurs une alimentation à découpage universelle (vraisemblablement à PFC ), 100-240 V, avec un stockage (condensateurs) d’énergie surdimensionné pour absorber les crêtes de puissance, qui conjointement à la répartition intelligente IDEEA entre voies selon la demande, permet d’atteindre une très haute efficacité en tirant toujours le minimum de courant requis sur la source d’énergie.
Leur consommation en veille est réduite (moins de 7,5 W). Les IPD acceptent les charges de 2 ohms au prix d’une réduction de la tension crête, donc des rails d’alimentation, avec 2 x 500 W RMS pour le 1200 et 2 x 800 W RMS pour le 2400. Les limiteurs (tension et courant) sont configurables par le logiciel.
Démarré le 11 juin 2013 et ayant conduit l’artiste dans 11 pays durant l’été, “Take the Crown” est le premier tour des stades en solo de Robbie Williams depuis sept ans. Sherif el Barbari a créé le design de la diffusion et en a assuré le fonctionnement pour le compte de Britannia Row, le prestataire britannique historique de Robbie Williams avec près de 20 ans de collaboration mutuelle qui a fourni la totalité de la partie audio du tour.
La diffusion et l’amplification ne comportent pas moins de 64 K1, 32 K-SB, 44 SB-28, 24 V-Dosc, 240 Kudo, 24 Kara, 12 Arcs II et 150 contrôleurs LA-8. De l’avis du responsable des équipes audio de Britannia Row, Joshua Lloyd, “le K1 est l’un si ce n’est le meilleur système actuellement en vente” Il est totalement exploité sur cette tournée”.
Afin de raccorder visuellement avec les toiles de fond des écrans vidéo ainsi qu’avec le décor présent sur le plateau, les grilles avant des K1, K1-SB et Arcs II ont été peintes en or. Comme le dit Sherif el Barbari : “Quelle autre couleur irait mieux aux grilles des K1 que l’OR ? Le meilleur système de sonorisation actuel ne mérite que de l’or. Tout le monde a été particulièrement satisfait par ce look.”
Une couronne de rappels a aussi été déployée dans les stades ou l’accroche a été possible, ce qui a apporté une amélioration très sensible du rendu dans l’ensemble des gradins.
La plus grande couronne de délais a été installée au stade de Wembley de Londres avec 14 ensembles de 9 Kudo pour un total de 126 boîtes. Selon Sherif el Barbari “Les 126 Kudo ont été utilisés pour couvrir les gradins du haut. La possibilité de choisir l’angle de couverture horizontale propre au Kudo a permis de minimiser les problèmes de recouvrement entre sources multiples. A cet effet la position 50° du K-Louver a été employée dès que possible. Nous avons reçu de nombreux éloges pour la qualité de la diffusion dans les gradins dès lors que nous avons pu déployer notre couronne de délais et spécialement à Wembley”.
Joshua Lloyd confirme : “la couronne de rappels a modifié sensiblement la couverture de chaque siège en délivrant le meilleur rendu possible. Même dans une position reculée du stade, le son garde toute sa proximité ce qui donne à chaque spectateur un super son et la meilleure immersion dans le show par une intelligibilité parfaite de chaque mot”.
Une tournée de cette taille et couvrant 11 pays représente toujours un challenge même pour le plus expérimenté des responsables système. Grâce à Soundvision, le logiciel de prédiction de L-Acoustics, toutes les difficultés propres à ce type de show ont pu être traitées avant même le montage dans chaque salle. Comme le précise Sherif el Barbari : “Le nombre important de simulations que j’ai pu effectuer à l’avance dans Soundvision a prouvé une fois de plus à quel point cet outil informatique est essentiel face aux plannings ne tenant pas suffisamment compte du temps nécessaire au calage de systèmes comportant 36 points de diffusion ou plus. Sans cet outil, je n’imagine pas comment nous aurions pu réussir le premier show de la tournée à l’Aviva Stadium de Dublin où on nous a octroyé en tout et pour tout deux fenêtres de son d’une heure lors des deux jours de montage et ce, malgré un lieu complexe”.
Joshua Lloyd confirme une fois de plus : “Les retours ont tous été positifs y compris de la part du directeur musical et de la production elle-même”. Sherif el Barbari : “Je voudrais enfin remercier les équipes audio de Britannia Row. Tout le monde a mis le paquet. J’ai apprécié les efforts et la détermination de chacun et je n’hésiterai pas à faire appel à leur talent à l’avenir”.
Audio Concept Live Sound, société de prestation (Prestataire de services du spectacle vivant label N° 233) implantée à Montauban, vient de prendre la distribution pour la France de l’ensemble de la gamme audio de la célèbre marque US Clair Brothers.
Le dirigeant de la structure occitane, Dominique Maurel, est un passionné des produits Clair depuis de nombreuses années, et il avait déjà en parc depuis 2011 des références Clair telles que le système Line Array i208, des wedges (“The Wedge”) et des enceintes : R2D, FF2, F28, CS18, ….
Le système i212 de Clair Brothers avec des subs iS218 (stackés) pour la scène principale du festival Ecaussystème à Gignac.
C’est après l’investissement dans un système Line Array i212 en début d’année que les dirigeants de Clair lui ont proposé, lors d’une visite des « headquarters » à Manhein (Pennsylvanie, pas outre-Rhin), de prendre la distribution pour la France des produits Clair Brothers.
Pendant sa visite, agrémentée de nombreuses démos, Dominique a été bluffé par la qualité de fabrication des ébénisteries et du rigging et surtout par la signature sonore identique du plus petit au plus gros système. Du coup, il est revenu avec deux certifications Clair brothers System Engineer et le contrat de distribution officiel.
Quelques artistes ont déjà été accueillis sur des systèmes Clair lors de prestations en France assurées par Audio Concept tels Asaf Avidan, Charles Aznavour, Hélène Ségara, Dominique A., Johnny Winter, Louis Bertignac, Magic System, Sergent Garcia, Nicole Croisille, …
Et le nouveau système i212 a été mis en place début août pour le Festival Ecaussytème de Gignac (Lot).
Chamsys présentait son Media Player vidéo, MagicHD supportant jusqu’à huit layers sur une sortie vidéo au format DVI ou VGA ou via le réseau et un Pixel Mapper. Magic HD est compatible avec tous formats vidéo et image les plus répendus, dont la résolution pourra atteindre 1920 x 1080 (HD 1080i).
Afin de faciliter la programmation, une librairie de masques et de médias est intégrée, et il est possible de lire et enchaîner des médias sur le même layer ainsi que de spécifier des points d’entrée et sortie de lecture. L’utilisateur pourra aussi créer ses propres masques dynamiques sur n’importe quel layer, contrôler les couleurs via des paramètres et des effets, et modifier la taille des médias en bénéficiant en outre de l’outil de correction de parallaxe intégré. Le Media Player se pilote via ArtNet, sACN ou DMX 512, et sera également compatible avec le protocole d’envoi de vignettes CITP/MSEX.
Tournant sous Linux, Windows et OSX, MagicHD est un logiciel à part entière, pouvant être installé sur un ordinateur. Il sera aussi intégré dans les prochaines versions du logiciel MagicQ (tournant également sous Linux, Windows et OSX), avec visualisation de la sortie vidéo sur un écran dédié ou sur une surface créée dans le visualiseur. Ce logiciel MagicQ gérant 64 univers DMX et 8 layers sera entièrement gratuit, tout comme la version du Media Player MagicHD seul.
Chamsys a aussi développé MagicHD Box, une solution hardware simple et légère pour son logiciel. Elle peut être contrôlée par n’importe quelle console via ArtNet, sACN ou en DMX 512 ou encore directement avec une wing MagicQ connectée en l’USB et posée ou accrochée à un pont juste à côté d’un vidéo projecteur, d’un mur de Led ou d’un écran vidéo.
Elle est équipée d’un disque dur SSD tournant sous Linux et pouvant stocker des médias, chargés en utilisant un support USB ou depuis un ordinateur en connectant au boîtier le logiciel MagicQ. Une fois configuré, le boîtier autonome lira les vidéos sélectionnées.
La MagicHD Box possède une matrice de sortie réglable et contrôlable depuis une console lumière. Chacun des quatre connecteurs DVI-I peut être configuré en mode DVI ou VGA. Il est possible de switcher entre deux sources du Media Player et deux séquences de test.
Le boîtier se configure très simplement sur un petit écran LCD. Il est équipé d’un switch Ethernet 4 ports permettant de relier entre elles plusieurs MagicHD Box.
Roi de l’improvisation, Thomas Boissy a enchanté cinq soirs durant l’Olympia de Paris avec la complicité des stéphanois de Mag Scène qui ont assuré la prestation technique en bénéficiant d’un luxe d’innovations grâce à l’aide de Sennheiser et Apex France.
C’est avec grand plaisir que nous retrouvons l’équipe des indestructibles de la tournée Age Tendre et Tête de Bois en la personne de Matthieu Speck, ingé son retours et de Nico Aznar à la face, ravis pour une fois de n’avoir à s’occuper que d’un seul artiste. Enfin, un seul, rappelons que Thomas Boissy connaît et chante à lui seul un impressionnant nombre de titres d’autant d’artistes mais à sa façon, improvisant les paroles et se pliant aux thèmes proposés à la volée par le public.
L’œil pétillant d’un gamin découvrant ses cadeaux sous le sapin, Matthieu répond à nos premières questions assez inévitables quand on voit le déballage technologique assez inhabituel pour un pareil show dont notamment le fleuron des liaisons Sennheiser, la série numérique 9000.
N’existant pour le moment qu’en version broadcast avec un récepteur octuple, l’EM9046, et deux types d’émetteurs, main SKM 9000 et pack SK 9000, cette nouvelle gamme règle brillamment deux problèmes majeurs. Le premier est l’encombrement actuel et surtout à venir de l’espace HF dû à l’amour immodéré de nos édiles pour l’argent des opérateurs téléphoniques. Grâce à l’absence d’intermodulation, Sennheiser sonne le glas des plans de fréquences et arrive à caser les fréquences de transmission dans une simple grille équidistante tout en ajoutant nombre d’automatismes rendant la gestion de l’ensemble à la portée de personnels moins experts.
L’équipe son au quasi grand complet avec de gauche à droite Nicolas Aznar, l’ingé son façade et régisseur général, Matthieu Speck, l’ingé retours et enfin, adossée à la SD7, Elyse Leclerq l’assistante plateau.
L’autre gros avantage de la transmission numérique est l’abandon du « compresseur – expanseur » qui, un peu comme le Dolby ou le DBX pour la bande magnétique, est là pour compenser une faiblesse, dans notre cas celle de la modulation de fréquence, mais apporte aussi son lot d’inconvénients. La transmission numérique et l’absence de compander redonnent au son ses lettres de noblesse filaires même si la latence non négligeable propre à cette technologie fait son apparition.
16 micros numériques jusqu’aux amplis
SLU : Matthieu, quand as-tu eu l’idée de monter une régie essentiellement numérique et en 96 KHz ?
Un Sennheiser MKH8040 monté sur un corps MZD8000, ce dernier incorporant l’électronique transformant un capteur analogique en un ensemble numérique à la norme AES42. Les doigts de Matthieu indiquent la partie numérique.
Matthieu Speck : On est très souvent en tournée et on n’a pas le temps de faire des essais ou encore de faire évoluer notre synoptique. C’est par exemple délicat de donner à un chanteur un nouveau micro et ensuite de le lui retirer au bout de quelques jours.
Quand j’ai su que j’allais m’occuper de Thomas pour ces cinq dates, je me suis dit que c’était notamment l’occasion de tester la série 9000 Sennheiser avec un peu plus de temps.
Pour ce qui est de la fréquence de 96 kHz, avec DiGiCo c’est facile, on le fait sur Age Tendre depuis un an donc on a juste poussé jusqu’aux amplis.
Enfin pour les micros filaires Neumann et Sennheiser, je les avais écoutés mais jamais mis en œuvre, j’en ai donc profité pour les demander aussi à Sennheiser en plus des 9000.
Le piano d’Olivier Decrouille en plein accordage. Les deux TLM 103D sont bien visibles au premier plan.
SLU : Qu’as-tu dans ton panier à beau son ?
MS : J’ai mis en place, deux Neumann TLM103D pour le piano, un D-01 sur l’ampli guitare, trois KM185 pour la snare dessus/dessous et la charley et enfin en overhead des Sennheiser MKH 8040 montés sur des adaptateurs numériques MZD 8000. Le tout transitant au travers d’un DMI-8 (interface AES42).
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SLU : Qui a été ton interlocuteur chez Sennheiser ?
MS : C’est Axel Brisard qui est un spécialiste du numérique et un grand utilisateur de ces micros depuis longtemps sans oublier Nicolas Bernard qui a donné son accord et qui est un peu le grand chef (rires) (surtout le Chef des ventes NDR)
SLU : Comment synchronises-tu tout ce petit monde ?
MS : Avec une Nanoclocks Rosendahl. Les micros filaires tournent en 96 kHz synchronisés via la DMI-8, les 9000 ont leur récepteur octuple EM9046 qui accepte une horloge externe et ils fonctionnent par ailleurs aussi à cette fréquence. C’est donc très simple.
Le récepteur octuple EM9046. Remarquez l’afficheur indiquant la présence d’une horloge externe en 96 kHz fournie par une Nanoclocks Rosendahl, celle-là même alimentant la SD7. Bien visible aussi en dessous des deux afficheurs du signal HF reçu par micro, son niveau de sortie en dBFS, numérique oblige, ainsi que la grosse batterie indiquant par le biais d’un symbole mais aussi d’une estimation en heures et minutes l’état de la charge disponible dans l’émetteur.L’arrière du récepteur octuple Sennheiser 9046 avec de gauche à droite la section réseau, les sorties numériques, puis analogique et enfin les entrées pour les antennes.Sur le SD-rack de la SD7 Digico, comportant aussi l’horloge Rosendahl et le MadiBridge RME envoyant l’audio vers la SD8 de la façade, le DMI-8 Neumann, l’interface 8 micros numériques filaires AES42 via le soft de télécommande RSC. Lui aussi affiche « ext wclk » signifiant qu’il est esclave de l’horloge Rosendahl.
SLU : Il te manquait en revanche des entrées AES dans ta table…
MS : Oui, mais DiGiCo via Laurent Laignel et Apex m’a aussi suivi et m’a prêté deux cartes d’entrée dont je n’ai par ailleurs pas l’usage le reste du temps puisque la SD7 que j’utilise aux retours de Thomas Boissy, c’est aussi ma console de la tournée d’Age Tendre et on n’a pas de micros numériques sur cette grosse tournée.
Jouet de Matthieu Speck, la SD7 propriété d’Appels Production avec laquelle il assure les retours de tous les shows produits par cette société, le dernier en date étant Age Tendre et Tête de Bois.
SLU : Qui a mis quoi exactement ?
MS : Tout provient de chez Mag Scène sauf les micros HF et la table retours qui appartiennent à Appels. Le Kara notamment est rentré en parc chez Mag Scène il y a un an et demi et correspond parfaitement à une salle comme l’Olympia. Il sonne moderne et très bien (je confirme NDR).
SLU : Comment avez-vous été choisis par Thomas pour assurer sa technique ?
MS : Par le biais de son producteur qui est aussi celui de Dave et que nous connaissons grâce à Age Tendre.
Du numérique en micro filaire et en sans fil
SLU : Pour en revenir à ton parc micros, tu as quand même une sacrée installation entre les 8 numériques filaires et les 8 numériques HF. Aucun problème à signaler ?
MS : Rien du tout, ça tourne impec. C’est vrai que c’est intéressant de tester du matériel dans de telles conditions et sur 5 jours consécutifs. Les essais à la va-vite sur un wedge ne permettent pas vraiment de se forger une opinion.
SLU : Comment sont exploitées tes 8 liaisons en 9000 ?
MS : J’ai quatre micros main, le principal et le spare de Thomas, deux autres pour les deux chanteurs qui assurent la première partie et trois packs pour les instruments. Le spare de Thomas est resté allumé cinq jours sur le flight pour rien ; heureusement que les émetteurs marchent avec des accus qui en plus rechargent très vite !
Un émetteur SK9000 pour la guitare acoustique de Loïs, une jeune chanteuse assurant la première partie de Thomas Boissy. Elle a aussi chanté avec un SKM9000, ces deux sources n’ayant pas quitté le domaine numérique avant les transistors de puissance des contrôleurs L-Acoustics !Le micro de Thomas Boissy, chargé à 100%, affichant son prénom et monté avec une remarquable tête Neumann KK205. Gros son et clarté garantis.Un des micros main de la série 9000. Remarquez l’affichage de l’état de la batterie et le rôle, ici du spare, qui lui est dévolu. La fin du scotch de couleur ?
SLU : Qu’est-ce qui frappe de prime abord à l’écoute des liaisons numériques des 9000 ?
MS : La première chose qu’on entend ou plutôt que l’on n’entend plus, c’est le compander. On a une autre relation avec le micro qu’on retrouve un peu comme un filaire. Thomas aussi s’éclate et va chercher toutes les nuances qu’il entend dans les ears, et on en fait autant de notre côté. On perçoit tous les détails. C’est vraiment un autre signal, du coup on a passé du temps à chercher la meilleure capsule et on s’est arrêté sur la Neumann. J’ai reçu un soir un collègue qui a écouté le rendu de cette tête entre deux wedges et m’a dit qu’il a eu l’impression d’être en studio.
Nicolas Aznar, l’ingé son façade pour ces cinq dates de Thomas Boissy à l’Olympia, régisseur général de ce spectacle et associé du prestataire stéphanois Mag Scène.
SLU : T’as essayé quoi comme capsules ?
MS : Le premier soir on a joué avec la 935, une dynamique qui nous a bien plu à la face comme aux retours. Je n’ai par exemple pas eu besoin de l’égaliser pour lutter contre le Larsen, ce qui est peu fréquent. Nico (Nicolas Aznar Ingé son façade NDR) l’a malgré tout trouvée un peu sèche et manquant de rondeur et de couleur, ce qui fait que le lendemain on a jeté notre dévolu sur la statique, la 9500. On a bien aimé le résultat car elle est plus analytique et capte mieux les inflexions et les nuances de Thomas qui nous fait du Queen comme du Barbara en piano voix. Au bout de la seconde date, dimanche soir, j’ai envoyé un SMS à Nicolas Bernard… « T’aurais pas une KK205 au bureau qu’on puisse essayer ? Ce serait la cerise sur le gâteau ! » Quand on l’a vissée, on a retrouvé une très belle définition et surtout une chaleur sur le bas médium et une couleur qui ont totalement séduit Nico à la face et qui correspondent parfaitement à la voix de Thomas.
SLU : Tu ne nous as pas dit sur quels instruments tu as placé les trois packs 9000.
MS : Deux sur la contrebasse et le troisième sur la guitare de Loïs qui assure la première partie avec Laurent Kérusoré. J’ai retrouvé un infra de malade sur la contrebasse avec une dynamique incroyable. Quand il joue avec son archet, on a les genoux qui tremblent ; le type de rendu que l’on n’a jamais avec des packs analogiques
Une prise de son où le micro coûte *beaucoup* plus cher que l’ampli ! Sa majesté le D-01, le fleuron digital de Neumann disposant entre autres d’une tête inspirée de celle du U47.Montés aux endroits stratégiques de la contrebasse, deux capteurs délivrent leur signal au travers de deux packs émetteurs numériques SK9000.
SLU : Le D-01 Neumann, tu l’as mis en face de quelle source ?
MS : Sur l’ampli guitare, un excellent petit Mesa Boogie. C’est une découverte ce micro. On entend infiniment plus de détails dont certains, comme la réverbération, bien mieux que d’habitude. C’est totalement transparent et on a la tête devant l’ampli. J’ai bien aimé aussi les KM 185 sur la snare. On a une repisse équivalente à celle d’un dynamique, un grave qui n’a rien à envier à ce que l’on obtient d’un SM57 avec, en revanche, une dynamique incomparable. Lors des « piano, voix et contrebasse » on est en 100% numérique et ça s’entend. C’est d’une propreté et d’un silence très intéressant sur les pianissimi.
Le micro de la caisse claire de Flavio Cipriano, celui “dessous” étant identique. Numérique lui aussi, une caractéristique visible via le cartouche Neumann bleu ciel et non rouge. Il s’agit d’un KM 185-D hypercardioïde.Un autre KM 185 sur son corps KM-D, cette fois-ci en charge de la charley.
SLU : Outre ces avantages sonores, est-ce que l’exploitation au quotidien de cette nouvelle gamme de liaisons est pratique ?
MS : Oui vraiment. Le calcul des fréquences est plus rapide et plus facile, la synchronisation est un jeu d’enfant puisqu’en plus elle a lieu sur une même machine, et le fait de recharger à l’aide d’interfaces dédiées est un dernier plus. En deux heures et demie on refait le plein. D’un point de vue écologique c’est mieux et en termes de manipulation aussi, ne serait-ce que par l’abandon du carton de piles qui pèse un âne mort !
SLU : Sur Âge Tendre, tu exploites un max de liaisons, tu dois voir arriver d’un mauvais œil le resserrage des bandes de fréquence.
MS : C’est clair, on a 27 micros et 24 ears. Ce que propose Sennheiser en numérique est intéressant, on rentre un paquet de liaisons et on n’a plus de calcul de fréquences donc même si on doit travailler sur une bande plus serrée, c’est moins compliqué et malgré un petit espacement, ça marche. Cela dit, il m’arrive encore de voir des gens se balader au-dessus des 790. Ce n’est pas gagné !
SLU : Ils ont tous l’air ravis sur scène de votre travail…
MS : Oui, on a tous eu des compliments, en lumière et en son, et même si on ne sait pas si on retravaillera pour Thomas, on a beaucoup aimé le faire. Cela nous permet aussi de rencontrer d’autres gens et de sortir un peu de la grosse machine qu’est ATTB (Âge Tendre…NDR) ou la suite qui se prépare pour 2014. Cet été j’ai aussi bossé à la diffusion des Eurockéennes avec un collègue de Dushow et au FIMU à Belfort où j’ai mixé.
SLU : Les retours et le système, ce n’est quand même pas pareil…
MS : J’aime bien me prendre la tête avec la mise en place, les angles, la phase, tous les outils propres à la diff, c’est une bouffée d’air frais (rires).
La diffusion de l’orchestre à jardin posée sur le bord de scène, deux SB28 et quatre Kara L-Acoustics. On devine aussi en lip une des quatre 108XT dévolues à cette tâche.La diffusion pour le balcon composée de six Kara surplombés par deux SB18.
Le point de vue du staff Sennheiser
Artisans de cette réussite, de G à D, Olivier Totier ingénieur commercial, Nicolas Bernard le chef des ventes de Sennheiser et Matthieu Speck. En haut à droite, l’affichage du logiciel RCS de télécommande des filaires numériques, et dessous en rack le EM9046, le récepteur octuple pour les liaisons de la série 9000.
Présent lors de notre venue à l’Olympia, Nicolas Bernard en compagnie d’Olivier Totier, a accepté de répondre à quelques questions.
SLU : Tu as rapidement donné ton accord pour ce gros prêt de matériel ?
Nicolas Bernard (Chef des Ventes Sennheiser France) : Absolument, le projet est intéressant puisqu’il mélange des HF de la série 9000 et des filaires, le tout en 96 KHz. Matthieu a déjà eu l’ensemble D9000 en main mais sans l’exploiter, il était donc curieux de pouvoir l’entendre dans de bonnes conditions. Il en va de même pour les filaires. On en entend de plus en plus parler mais ce n’est qu’en les essayant qu’on se rend compte de leur potentiel. Notre crédo actuel est qu’il faut vivre son expérience du micro numérique, c’est pourquoi on joue le jeu en termes de prêt.
SLU : Vous en êtes où en ventes de micros numériques ou de prestataires équipés ?
NB : Il y a actuellement 9 prestataires en France qui disposent d’un parc d’au moins 16 micros filaires. Alain Roy (pionnier du numérique NDR) en a bien plus avec sa société Espace Concept (120 à en croire son site Web NDR).
Les batteries des packs et des émetteurs main de la série 9000 en recharge sur les socles prévus à cet effet.Une fonction qui va être très prisée et qui s’utilise via le bouton qu’on devine sous le pouce de Matthieu, la dérivation silencieuse du signal du micro vers une seconde sortie, analogique, et typiquement à destination des techniciens ou du staff. La fin des micros d’ordre et autres pédales.
SLU : Il a uniquement des filaires ?
NB : Oui mais il a découvert aussi le D9000, et cette gamme lui est apparue comme un évident prolongement de son parc filaire et de sa stratégie de prise de son en full numérique. Actuellement ses liaisons analogiques sont le maillon faible et après avoir testé et apprécié la série 9000, il a en projet de s’en équiper dans le futur.
SLU : Il va devenir un acteur incontournable même de la location « sèche » de micros numériques !
NB : Il l’est déjà mais il n’est pas le seul, d’autres personnes de notre réseau peuvent fournir du parc. Nous ne sommes pas là pour nous substituer à un prestataire ou à un loueur de matériel. Ce n’est pas notre métier. On en prête une partie et le reste est loué en complément sur les grosses configurations auprès de notre réseau.
SLU : Tu nous donnes quelques noms de prestataires faisant partie de ce réseau numérique ?
NB : En plus d’Espace Concept à Besançon, on a Alive Events dans le nord, Koroll dans le grand ouest, Agora à Poitiers, GL Events, Yasta, Atlantic Sono à Royan et Lagoona qui nous ont rejoints récemment et enfin Tapages mais qui œuvre plus dans le broadcast que la scène.
Plaquette Neumann : Un diagramme démontrant l’avantage d’utiliser un micro numérique comparé à la même version analogique.
SLU : Et du D9000 on en trouve où ?
NB : Uniquement chez Tapages pour le moment. C’est un produit nouveau et qui s’adresse en priorité au monde du broadcast. La période est très compliquée pour les productions TV qui ne sont pas en phase d’investissement. On a en revanche de bons retours du live où j’espère avoir des accords très bientôt.
SLU : Ça paraît assez logique que le monde du live, qui subit aussi une forte pression sur les prix, attende une déclinaison plus abordable ou bien en racks doubles…
NB : En tant que Chef des ventes, c’est bien entendu quelque chose que je souhaite de tout cœur, cela étant je n’ai aucune annonce et aucun élément à fournir pour le moment.
La latence, jusqu’où peut-on aller ?
SLU : Qui dit liaison numérique dit aussi latence. Où en sommes-nous avec la série 9000 ?
NB : Le signal est retardé de 3,2 ms en analogique et 3 millisecondes en AES, en 48 comme 96 kHz. La latence est un problème global qu’il faut maitriser entre l’artiste et ses oreilles ou celles du public. Notre but est de la contenir au maximum et c’est pour cela que cette opération avec une table DiGiCo nous intéressait puisqu’on a mesuré un total de 5,7ms entre un pack émetteur numérique de la série 9000 et un pack récepteur de ears, une latence acceptable par un artiste.
SLU : On parle bien d’une liaison de ears analogique…
NB : Absolument, où l’on ne perd que la reconversion en analogique avant l’émission.
SLU : Il existe un consensus dans la profession qui a établi une limite pratique entre 6 et 7 millisecondes de latence pour qu’un artiste accepte cette technologie.
NB : Au-delà de 7 ms ça commence physiologiquement à être très compliqué. En en discutant avec différents acteurs du métier (dont Laurent Midas, LoMid, si tu nous écoutes ! NDR), jusqu’à ce seuil c’est utilisable, reste qu’on va travailler car il sera peut être possible de faire moins, sans oublier que les consoles ou tout ce qui vient s’intercaler dans le trajet audio, prélève aussi sa dime.
SLU : Un émetteur ears numérique est malgré tout dans les tuyaux ?
NB : Il faut d’abord que la technologie se développe et que Sennheiser nous sorte ce genre de produit. Pour le coup c’est peut-être encore une fois dans les tuyaux mais je n’ai pas d’infos en la matière.
SLU : La technologie vous venez de prouver que vous la possédez !
NB : Ah c’est sûr, la technique est maitrisée je pense. Pour revenir au D9000, les avantages sont de deux ordres. Tout d’abord de désengorger l’espace UHF en mettant plus de fréquences dans un minimum de place, une problématique qui va être tristement d’actualité dans les années à venir. Nous avons fait ce choix stratégique là où d’autres fabricants en ont fait d’autres, certes respectables. L’autre gros avantage est d’offrir la même qualité audio non compressée que l’on aurait avec un micro filaire. On ne parle pas d’un vœu, mais bien d’une réalité.
SLU : Le seul défaut (pendant de la qualité) est l’obligation de déléguer la pré-amplification et la conversion au système 9000. Un certain nombre de techniciens vont regretter leurs tables et leurs périphériques.
NB : Je pense que c’est Matthieu Speck qui en parle le mieux. Il s’est retrouvé à ôter toute égalisation des micros car ce qu’il reçoit est totalement transparent et ne nécessite pas de traitement supplémentaire. Bien entendu ça dépend de l’usage qu’on en fait et de la source mais on a moins besoin d’avoir du traitement pour parvenir à ce que l’on recherche. Le numérique ce n’est pas seulement changer de technologie mais aussi d’habitudes de travail à l’intérieur d’une chaîne complète de captation et de diffusion. Même l’achat repose sur un cheminement intellectuel de compréhension de la technologie, son acceptation, trouver son intérêt, tout cela prend du temps. La problématique est que l’on part de quelque chose qui marche bien et qui dure, le micro analogique, et que l’on essaye de prouver qu’il y a quelque chose qui marche encore mieux (rires !)
SLU : On a tous en tête les avantages dans le classique et les prouesses d’Alain Roy. Y’a-t-il des ouvertures aussi dans la musique amplifiée pour les micros numériques ?
NB : Il me vient à l’esprit la tournée d’Aldebert, la tournée d’Archive, en Belgique et en Allemagne il y a The Night of The Proms. Cet été nous avons collaboré avec pas mal de festivals de jazz dont Jazz à Vienne ou Jazz in Marciac.
SLU : Vous distribuez désormais Innovason, c’est une bonne carte à jouer pour Neumann non ?
NB : Absolument. Le soft Neumann a été intégré dans l’Eclipse, ce qui fait qu’on a directement la main sur le micro depuis la console. On n’a plus besoin d’un PC ou d’un mac mais toujours d’une interface DMI.
SLU : La console en AES42 n’est toujours pas d’actualité…
NB : Ce serait l’idéal. On attend encore que la stratégie des fabricants s’oriente vers ce protocole. Malheureusement je n’ai aucun pouvoir, en revanche c’est vrai que beaucoup d’utilisateurs des micros numériques Neumann le font par le biais des Eclipse Innovason.
Conclusion
Hybride par une partie de la captation et une diffusion des retours en analogique, mais une seconde partie de la captation et la diffusion façade en numérique, cette série de concerts prouve pourtant le bien-fondé de la démarche de Matthieu. Invités à suivre le concert via un pack et libres de se balader entre la salle et la régie retours, nous avons pu entendre la différence et, comme disait un slogan pour Inter « écoutez, ça n’a rien à voir ».
La batterie par exemple qui très souvent est façonnée par l’omniprésent SM57, retrouve ici une attaque splendide et une sécheresse dans la frappe à laquelle nous ne sommes plus habitués. Les cymbales elles aussi ressemblent terriblement à une sortie de console studio plus qu’à une captation live. Le piano gagne en douceur et profondeur. La même remarque vaut pour les micros HF dont on cherche le fil tant la liaison est inaudible.
Pour les connaître personnellement par cœur, les têtes Neumann sonnent exactement comme les versions filaires KMS. Mon seul regret aura été la liaison ears en SR2050 dont l’antenne hélicoïdale n’a jamais permis de bien savourer le silence quasi absolu et la propreté apportée par 16 micros numériques et la table en 96kHz à moins de se mettre sur scène face à elle, une place un peu réservée à Thomas !
Bravo aussi à Matthieu Speck pour son mix très agréable et juste. En façade c’est Monsieur Propre sur toute la ligne, une propreté et une netteté bien mise en exergue par une diffusion en Kara dont la neutralité et la finesse est reconnue de tous. D’accord, les temps sont durs et peu de prestataires peuvent se permettre d’investir, mais si certains décideurs écoutaient une bonne batterie ou un piano fait en numérique filaire et si, chez Sennheiser, on accélérait le développement de la gamme HF 9000:2=4500, je pense que les ventes repartiraient de plus belle.
Reste enfin à régler l’épineux problème de la latence d’une configuration complète en numérique, du micro aux ears ou à la diffusion, avec console, plugs et drive inclus. A l’heure qu’il est, ce n’est pas tout à fait gagné, mais gageons que les hommes en blouse blanche grappilleront sample après sample, quelques millisecondes, on appelle ça le progrès !