LSC Lighting Clarity LX900 dont le software est développé par Nick Denville
C’est sur le conseil de l’équipe de Concept K que j’ai découvert la Clarity LX 900, une console lumière dont la partie software est développée par Nick Denville, de LSC Lighting Systems. Nick, on le connaît pour avoir auparavant travaillé sur le développement de la Wholehog 1 et 2 puis de la Vista Jands.
De l’association du logiciel Clarity, aussi disponible sous Windows ou Mac en version téléchargeable, et du hardware développé par Open Clear résulte une console aussi intuitive que puissante. Grâce aux multiples manières d’appréhender la programmation, elle est accessible aux opérateurs de tous horizons.
En plus des 3 écrans tactiles, 4 pages de 60 boutons entourant 6 écrans LCD tactiles permettent un accès direct à 240 groupes, palettes, scènes, cues, macros… Tout a été pensé pour faciliter et optimiser la programmation : pas de sous menus, peu de menus et un maximum d’accès directs.
Une partie réservée aux plans permet de visualiser en 2D l’implantation et l’état des projecteurs. Ces vues peuvent aussi être utilisées pour sélectionner les machines. Un pixelmapper, compatible avec la plupart des formats image et vidéo, est aussi disponible, avec en plus un lecteur audio stéréo. Un puissant générateur permet de créer rapidement des effets. Un nombre illimité de programmeurs, undo et redo offre une totale liberté de création et corrections.
Cette nouvelle arrivée dans la cour des grands ne va pas manquer de donner un nouvel élan à l’évolution des pupitres lumière.
Une lyre révolutionnaire, capable de mouvements en tilt et pan infinis, équipée de 36 Led RGBW de 15 W disposées en matrice carrée, et chacune pilotable individuellement en DMX, Artnet ou vidéo, vous en rêviez ? Ayrton l’a fait, dans un gabarit harmonieux et pratique. Ajoutez leur science de la Led, et vous obtenez en supplément une Beam de 7,5° d’ouverture dotée d’une puissance dévastatrice de 14000 lumens. De quoi vous donner le tournis et des idées d’utilisation en pagaille.
Vous êtes sans doute au courant de mon implication dans la conception des shows Ayrton au Prolight & Sound. Bon OK vous l’êtes maintenant. Utilisateur de terrain, pupitreur et aussi designer de leurs stands, j’ai la chance de piloter en avant-première les dernières inventions d’Yvan Peard, figure iconoclaste et inclassable de cette french touch de fabricants français à l’abri de toutes les conventions.
Dilemme rédactionnel, mélange de casquettes ? Chez SoundLightUp on a tranché et assumé ma ”subjectivité”. Après tout, qui d’autre que le premier utilisateur de cette machine pour en parler ?
Alors voici mon avis. Je ne me suis jamais autant amusé avec une machine d’apparence aussi simple. Les belles couleurs des multi-puces Osram associées aux optiques Gaggione, les différentes courbes du dimmer électronique, l’absence de flickering, sont des standards Ayrton. La machine s’offre aussi un design élégant, adoucissant les angles dans un beau plastique noir moulé sur mesure, sans sacrifier à l’utilisation, avec une connectique complète, un menu adéquat, tactile et sur batterie, le RDM, de confortables poignées, des ¼ de tour d’accroche et tout ça pour moins de 20 kg.
Le choix de la tête carrée, proposant 6 colonnes de 6 Led très proches ne dénote pas, et se révèle un formidable atout. Tout d’abord resserrer les optiques à 7,5° d’ouverture sans proposer de zoom permet de réserver un flux percutant dans un large bâton de lumière, ce qui en fait une des meilleures Beam à Led sur le marché. C’est percutant, propre et capable de se produire sur des Zénith sans problème.
Le plus bluffant ce sont les moteurs permettant des rotations en pan et tilt infinis, gérés par des paramètres spécifiques. Loin des mouvements giratoires limités, c’est un univers d’effets complètement inédits qui s’offre aux designers et aux opérateurs. La matrice de Led, même si un peu réduite à mon goût (mais je suis un goinfre d’univers DMX) est très confortables pour dessiner ou injecter des formes, lettrages et graphiques qui, combinés aux mouvements perpétuels, seront capables de surprendre les plus blasés des spectateurs. Si vous n’êtes pas convaincu regardez les vidéos du show de Prolight&Sound, je vous laisse seul juge.
En mode étendu la gestion du MagicPanel demandera 160 canaux DMX et une console capable de matriçage, mais un mode simple, comprenant de nombreux patterns déjà enregistrés, permettra de l’utiliser avec n’importe quel pupitre. Cerise sur le gâteau, un partenariat avec Arkaos vous donnera accès aux Klingnet, protocole assurant un ledmapping semi-automatique avec le média-serveur et un câblage simplifié, puisque chaque MagicPanel possède un switch Ethernet 2 ports permettant une recopie des RJ45. Enfin, comme toute la nouvelle gamme Ayrton, l’alimentation utilise les connecteurs Powercon TrueOne : les prises jaunes haute sécurité et raccordables entre elles.
Cette lyre a fait sensation au Prolight &Sound, et rentre aussi sec dans le haut du classement des produits à voir. Disponibilité : fin avril.
Lewitt, c’est peut-être une marque encore pas très connue dans notre petit monde de l’audio pro parce que récente (2009), quoique … Son fondateur, également concepteur des différentes gammes, est l’ingénieur Autrichien Roman Perschon.
Le LCT 640 est livré dans une jolie et solide mallette en aluminium contenant notamment l’indispensable suspension.
Après avoir été quelques années chef de projet pour la fabrication des micros d’un leader Autrichien de la microphonie bien connu (ça commence par un A), Roman Perschon décide de faire cavalier seul et de créer sa propre marque. Après une rencontre avec Ken Yang, un entrepreneur chinois avec lequel il se lie d’amitié, les deux hommes partageant les mêmes idées de développement, ils décident de travailler ensemble et créent Lewitt.
Le LCT 640, de la gamme Authentica de Lewitt, regroupe des propriétés techniques et acoustiques qui devraient satisfaire beaucoup de musiciens et de techniciens du son. Robuste et polyvalent avec ses nombreux réglages, il offre une grande palette de nuances avec tous les choix de directivité, pour s’adapter aux prises de son d’instruments (cuivre, bois, piano, guitare acoustique, …) ou vocales et de percussions, notamment en overhead. Il n’y a guère que dans le pied de batterie qu’on lui trouvera un substitut et là où des capteurs plus discrets sont nécessaires.
Ce microphone à condensateur (polarisation externe) de large diaphragme fournit en effet d’excellentes prestations comme vous pourrez en juger avec les extraits de prises de son que j’ai effectuées par rapport à des micros statiques réputés que tous les techniciens du son connaissent et … ont dans l’oreille.
Je préfère cela à de longs discours car les goûts et les couleurs …
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Le tour du propriétaire
Le 640 est équipé d’une capsule 1 pouce double membrane (gradient de pression) avec une pré-amplification à transistors à effet de champ faible bruit et en sortie une symétrisation électronique (sans transformateur). Il dispose de touches poussoir discrètes, trois, affleurant le carénage pour effectuer tous les changements, en boucle, de filtrage (trois fréquences charnières et deux pentes), d’atténuation (0, 6,12 et 18 dB) et de directivité (d’omnidirectionnel à figure en 8 en passant par -presque- toutes les combinaisons cardioïdes), avec un rappel du statut par des témoins Led.
On sait donc toujours quels sont les réglages effectués, même de loin. Astucieux et surtout pratique. La touche centrale, qui permet de sélectionner la réponse polaire, sert aussi de verrouillage des paramétrages lorsqu’on la tient appuyée pendant deux secondes. De la sorte, les réglages restent figés même en cas de chute ou d’appuis involontaires. Les commutations peuvent s’opérer en situation car elles se font sans bruit. Chose que je n’ai pas pu constater lors des essais, il y a un indicateur de « clipping » (saturation) avec historique.
Bah, je ne l’ai pas poussé dans ses derniers retranchements et la bête accepte tout de même 145 dB SPL (@ THD 0,5%) sans atténuation et jusqu’à 163 avec le PAD 18 dB enclenché !
Son bruit propre de 10 dB (A) en fait un micro très silencieux ; je sais, aujourd’hui on arrive à 6 dB voire moins mais en situation cela reste très faible et la plage dynamique est parmi ce qui se fait de mieux en la matière avec 135 dB.
Courbe de réponse en fréquence et diagramme polaire en mode cardioïde large. Sur le site Lewitt, ces écrans sont interactifs. On change la réponse polaire en omni par exemple et on voit l’impact sur le diagramme polaire et la réponse en fréquence. Pratique.
On pourrait peut-être lui reprocher une sensibilité un peu faible pour une capsule un pouce avec 13 mV/Pa mais avec le rapport S/B de 84 dB, c’est très gérable et sans impact, d’après nos essais, sur l’exploitation. On met un peu plus de gain qu’avec certains autres … En revanche la douceur, la neutralité et la finesse de restitution de ce micro nous ont carrément bluffés eu égard à son prix.
Caractéristiques constructeur :
Capsule : Condensateur vrai (polarisation externe) de 25,4 mm à double diaphragme Directivités commutables : omnidirectionnel, cardioïde, cardioïde large, super cardioïde et figure en 8. Bande passante : 20 – 20 000 Hz Sensibilité : – En mode cardioïde : 13 mV / Pa (soit -36 dBV pour 94 dB SPL); – En omni : 10 mV / Pa (- 40 dBV) – En figure en 8 : 9 mV / Pa (- 41 dBV) Pré-atténuation sélectionnable : 6 dB, 12 dB et 18 dB Filtre coupe-bas : 12 dB / Oct. à 40 Hz, 6 dB / Oct. à 150 Hz, et 6 dB / Oct. à 300 Hz. Rapport S / B (en cardio) : 84 dB (A) Bruit propre : 10 dB (A) en cardioïde, 12 dB (A) en omni Impédance de sortie : inférieure à 150 Ω (charge conseillée > 1 kΩ) Tension d’alimentation : 48V (+/- 4V), consommation 5,5 mA Niveau max admissible (@THD = 0,5 %) : 145 dB SPL (jusqu’à 163 dB SPL avec PAD – 18 dB). Plage dynamique : 135 dB Connecteur : XLR3 mâle à contacts dorés. Livré avec mallette en aluminium, bonnette, sac et suspension Poids net : 430 g Poids brut avec les accessoires en mallette : 2,36 kg Dimensions (cm) : 15,8 x 5,2 x 3,6
Les prises de son
Prise de son 1 : LCT640 – Neumann U87.
Pour les prises de son, j’ai utilisé un préamplificateur Neve 4081 quatre canaux avec la carte optionnelle Digital l/O qui convertit l’analogique en numérique AES sur une SubD25 ou en Firewire. C’est un pré-ampli que j’aime beaucoup, d’une haute qualité sonore, avec un contrôle direct des fonctions via la station de travail. J’ai enregistré mes guitares sur un Mac Book Pro en Firewire en 24 bits / 44,1 kHz. Les échantillons n’ont subi aucun traitement. J’ai choisi d’effectuer les prises de son « comparatives » avec des micros statiques renommés et très usités que beaucoup connaissent, soit un DPA 4011, un Akg C414 ULS et des Neumann U87 et U89. Les fichiers sont en AIFF mais également disponibles en MP3 faible débit (64 kb/s).
Vue partielle de l’électronique interne et de la capsule. La fabrication est soignée.
La capsule 1 pouce est entourée d’une grille hexagonale extra-large et optimise l’isolation de la source sonore principale. La qualité de fabrication est bonne, aussi bien en ce qui concerne les matériaux utilisés que l’assemblage, conforme aux standards de qualité des marques occidentales, bien que les micros Lewitt soient fabriqués en Chine. Surtout son design est unique, ce n’est pas un remake de … !
Mais d’après ce qu’on nous a dit, et le fondateur en parle lui-même sur le site de la marque, l’usine chinoise est spécialisée dans la fabrication de microphones et opère selon les critères de contrôle et de qualité qu’il a fixés. La même qualité se retrouve dans la mallette en aluminium fournie avec le micro et dans la suspension bien pensée (avec son ouverture frontale) et efficace également fournie. On trouvera même une housse de protection et une bonnette dans le package.
Alors ?
Il va falloir compter avec ce nouveau fabricant Autrichien. Car pour ce qui me concerne le verdict est clair : le LCT 640 est un très bon microphone, polyvalent, avec un son très propre, équilibré. L’ensemble des possibilités offertes sont bien pensées et respectent la tradition des micros de grande facture : plusieurs filtres, trois réglages d’atténuation et cinq directivités pour s’adapter à toutes les situations. Sur les essais que nous avons effectués, le LCT offre un son d’une grande clarté dans les médiums et aigus, une bonne restitution des transitoires et des basses propres qui ne « bavent » pas. Il est neutre et ne met pas en avant une portion de spectre. Si on ajoute à cela un prix bien placé sur le marché (aux alentours de 650 € TTC pour le prix moyen constaté en Europe), on peut sans trop s’engager lui prédire une longue carrière.
J’ai d’ailleurs très envie d’écouter le reste de la gamme pour en savoir plus. Alors à bientôt pour de nouvelles aventures.
Audio-Technica Europe, dont la filiale Française (Audio-Technica SAS) assure depuis 2009 la distribution des produits de la marque Audio-Technica® et depuis 2011 les produits Denon&Marantz Pro, ajoute aujourd’hui Oyaide (depuis le 1er Avril) à son portefeuille.
Oyaide étant déjà distribuée par Audio-Technica Corp au Japon, la distribution en France devenait évidente d’autant que ses produits sont complémentaires de l’offre existante, et de haute qualité. Avec la gamme Néo, Audio-Technica propose aux DJs, ingénieurs du Son, producteurs et musiciens, une gamme des câbles de grande qualité, fiables et robustes.
Pour démarrer, la gamme distribuée s’adresse plus particulièrement aux DJs avec les séries d+ Class B, A et S composés de cordons RCA en différentes longueurs, et de cordons Jack et USB. Ces séries se différencient par leur couleur et par les matériaux utilisés.
d+ Class S Câble: Plat Conducteur: cuivre PCOCC-A (Pure Copper Ohno Continuous Crystal) Double blindage (tresse étamée + ruban aluminium) Gaine : élastomère thermoplastique Connecteurs plaqués Platine + Rhodium Protection de connecteur en aluminium Couleur : Violet Livré avec Housse de transport Gamme de prix : 62 € à 110 € TTC
d+ Class A Câble : Plat Conducteur : PCOCC-A Gaine : élastomère thermoplastique Connecteurs plaqués Or 24C Protection du connecteur en aluminium Couleur : Orange Gamme de prix : 39 € à 67 € TTC
d+ Class B Câble : Plat Conducteur : cuivre pur OFC (oxygen free copper) Gaine : PVC Isolant : Polyoléfine Connecteurs plaqués Or 24C Corps : PBT plus fibre de verre Protection du connecteur en PVC Couleur : Vert Gamme de prix : 23 € à 44 € TTC Set de 2 cordons RCA de 1 m + câble USB de 1m + housse : 70 € TTC
Mobiled a pensé à tout en développant cette élégante petite boite à lumière à Led autonome, et notamment à vous laisser le choix de l’équipement interne, jusqu’à la couleur du coffret !
Au choix le module de six Led CREE 10 W Fusion Color développé par Teclumen : blanc (chaud, froid ou neutre) RGB ou RGBW. Son flux de 2000 lm lui permet de porter à 10 mètres.
Au choix également la batterie embaquée : Lithium-ion ou lithium ferro polymère LiFePo4 homologuée pour le transport aérien. Au choix encore la teinte RAL de la peinture grainelée du coffret (pour une commande supérieure à 12 pièces). L’optique produit un faisceau de 17° et un porte diffusant (ou filtre coloré si vous avez choisi une version en Led blanches) se glisse facilement en sortie de faisceau, par deux fentes latérales au standard des porte-filtres PAR36. Cette particularité mécanique permet également d’y adapter un support à insertion rapide pour tous les tubes diffusants compatibles Licialed®.
Lumibox XL embarque une carte de réception de données W-DMX® et une antenne courte incassable bien protégée des chocs par le rebord métallique.
La sortie de la Lumibox XL avec son module Teclumen de 6 Led RGBW, en haut à gauche l’interrupteur marche /arret et à droite, l’antenne W-DMX, courte et bien protégée par le coffret. Notez également que le rebord sert astucieusement de poignéeSous le projecteur, l’afficheur du menu et ses touches de navigation
Mobiled a prévu aussi un système d’antivol, par verrouillage Kensington ou même via le PCB électronique intégré (en option), un flight-case chargeur de 6 projecteurs (optionnel), un système d’inclinaison astucieux et une prise XLR de recopie de DMX ou de renvoi d’alimentation permanente basse tension (au choix initial du client). Et pour ceux qui aiment les câbles, une Lumibox Power Master, avec alimentation sur secteur peut nourrir en 24 Volts les boites suivantes via un simple câble à connecteurs XLR grâce à une prise de recopie située sous le projecteur. La cerise sur le gâteau, c’est une option affichage de logo ou d’image sur le corps de la Lumibox, par une simple connexion de clé USB !
Le support à insertion rapide dans les encoches pour tube diffusant.Et voici le résultat !
Mobiled est le premier fabricant à avoir proposé le format réglette wall-wash autonome, c’est à dire sur batterie et DMX sans fil. Mobistrip2 dans sa nouvelle version est toute fine, légère, plus puissante, IP 20 ou IP 65, made in France et une option de sa batterie lui permet même de voyager en avion. Encore un mouton à cinq pattes chez NS Distribution.
Sur 105 cm de long, la réglette aligne 18 Led Edison multipuces RGBW de 10 W associées chacune à un collimateur 25°. Mobiled annonce une portée comprise entre 6 et 8 mètres et utilise deux batteries de belle qualité, des Lithium-ion, pour l’alimenter ; elles assurent une autonomie de 15 h en mode cyclique, de 10h30 à pleine puissance et se rechargent en moins de 6 h. Mobiled propose même en option des batteries LiFePo4 à l’attention de ceux qui veulent l’homologation UN38.3 pour le transport aérien.
La réglette reçoit en standard une carte de réception W-DMX® (le standard reconnu de Wireless Solutions) et un chargeur de batterie. Le flight à la fois protecteur et chargeur est optionnel.
Le coffret en acier est recouvert d’une peinture Epoxy. On attend prochainement une version de Led RGBWA ”5 in 1”, autrement dit presque sans limites de couleurs et de blancs.
Les domaines d’utilisation de la MobiStrip 2 sont nombreux avec ses options d’indice de protection IP 20 ou IP65, en événementiel intérieur ou extérieur pour colorer toute cloison ou mur, sans aucun fil à la patte sur une longue durée.
Nouvelle société californienne, Darklight System propose une panoplie de mini, voire micro projecteurs à Led, et leurs microcontrôleurs dédiés. Principalement développés pour l’intégration (vitrine, muséographie, bar et clubs), ces produits sont capables de se faufiler partout, y compris dans les décors pour le spectacle ou l’événementiel. Certains sont classés IP 65 et même IP 68 donc immergeables.
Le Gantom iq est la plus petite découpe au monde ! Elle a obtenu cette année une étoile du SIEL pour cela. Avec 9 cm de long, elle tient dans la main, et reste pourvue de réglages de focus et de zoom. Sa source est une led Cree XP-G blanc froid capable de fournir 350 lux à 1m. Tous types de gobos sont utilisables : verre, métal, film ou même transparent de bureau.
La gamme Gantom comporte aussi un petit projecteur pilotable en DMX sous la référence Gantom DMX avec toujours des dimensions riquiqui : moins de 6 cm de long et 4 de diamètre. Sa puissante diode Cree MC-2 associée à une optique très diffusante projette un faisceau de 20° à bord doux.
La nouvelle Gamme Gantom. A gauche le Gantom DMX, et à droite Gantom iq, la plus petite découpe à Led du monde.
Il est disponible en RGBW ou blanc variable, classé IP 65 donc utilisable en extérieur.
Le projecteur phare de Darklight System, Precision DMX, est aussi le plus petit projecteur RGB au monde, avec ses 5 cm de long et 3,5 cm de diamètre ! Doté d’une Led Edison de 3W, il est contrôlable en DMX via un connecteur mini-jack spécifique. Son Eprom interne permet d’enregistrer divers effets lumineux grâce au DarkBox programmer.
Les Precision Z, Flood ou Spot, ne sont pas pilotables en DMX mais sont disponibles en 7 couleurs de Led (rouge, vert, bleu, ambre, blanc chaud, blanc froid et UV), en deux angles de faisceau (120° ou 15°), et surtout complètement immergeables jusqu’à 1 mètre de profondeur grâce à leur indice de protection IP 68. Allez, plouf dans les fontaines municipales !
L-Acoustics annonce une évolution de son logiciel de contrôle en réseau LA Network Manager (version 2.1.0.1) ainsi que du firmware (micro-logiciel de gestion) des contrôleurs-amplificateurs LA4 et LA8 qui passe en version 2.0.0.2. L’ensemble logiciel disponible depuis fin mars peut-être téléchargé via le centre de téléchargement (sur le site L-Acoustics) avec toute la documentation afférente.
Parmi les améliorations proposées par le nouveau firmware, citons : – l’audio, disponible environ 9 secondes après l’allumage de l’appareil. – Le LA8 embarque les presets LA8 ainsi que les presets LA4 – Le délai de sortie est étendu à 680 ms par canal – Le micro-logiciel inclut la librairie de presets 3.0 – Le routing (sélection d’entrée) des canaux de sortie peut être effectué depuis le menu « Preset Parameters ».
Concernant la librairie 3.0, la structure des presets est simplifiée grâce à l’intégration des paramètres spécifiques aux enceintes dans les paramètres L-Acoustics, à l’utilisation de valeurs par défaut de gain à 0 dB et de délai à 0ms, et à la suppression des paramètres d’entrée des presets.
Pour le LA Network manager, l’évolution concerne la compatibilité avec Windows 8, un nouveau moteur réseau L-COM qui permet une détection rapide des appareils connectés avec un protocole de transfert de données amélioré. Le Contour EQ est enrichi avec un zoom plus puissant et des pas de réglage plus fins. Le facteur de qualité des filtres (Q) peut aller jusqu’à 40 sur les filtres IIR.
La détection automatique du type d’appareil permet une mise à jour facilitée. Enfin les erreurs (bugs) recensées ont été corrigées. Le constructeur recommande l’utilisation du nouveau logiciel de contrôle avec les nouveaux firmwares et vice-versa.
Jamais on n’avait vu un stand en couleurs dans un salon automobile, et encore moins équipé d’un bon millier de projecteurs à Led, chargés de réaliser cette ambiance inédite, toute en douceur et innovation. C’est le défi que Renault s’est lancé dès 2010, en faisant appel aux meilleures agences d’architectes européennes dans le cadre d’un grand concours, puis au travers d’un appel d’offres auprès des principaux prestataires d’éclairages et de structure français.
Un projet remporté par l’agence DGT qui s’est associée à l’atelier H. Audibert, en confiant le design lumière de ce stand hors du commun à Hervé Audibert, concepteur plus habitué des musées et des théâtres qu’à l’éclairage de salon, oh combien spécifique. Des acteurs donc en apparence étrangers à ce type de réalisation mais bien décidés à appliquer le cahier des charges de la marque, qui souhaitait se renouveler totalement et créer la surprise.
Le prestataire NAT les a rejoints, suite à une grande consultation, en apportant son savoir faire technique à l’installation pharaonique de plus de 1000 projecteurs. L’occasion pour nous de découvrir ce qui se fait de mieux en matière de sources « propres » : des lyres JB Lighting A12 pour la couleur et des WildSun 500 K7 Ayrton pour le blanc, ingrédient indispensable servant à « extraire » les véhicules de leur nid coloré. Et elles ne sont pas seules puisque une centaine de chouettes rampes Arcaline frisent le long des murs de ce stand, décidément pas comme les autres.
En ne jouant plus le jeu de la puissance lumineuse à tout prix, le stand se démarque totalement de ses voisins de salon, par son design d’abord, vallonné et fluide, ses couleurs ensuite, et son niveau lumineux inférieur, mais largement suffisant, le rendant plus frais, au sens propre comme au figuré ! Et comme dans un salon on regarde souvent en l’air, le plafond n’a pas été négligé. Élément clé de ce tableau lumineux, il recouvre le stand de centaines de ballons lumineux colorés qui s’inscrivent dans une conception lumière globale.
Pour parler de cet imposant chantier débuté il y a près de trois ans, nous avons rencontré Gérard Schallier, ancien gérant de la société NAT , à présent consultant technique, et Hervé Audibert, designer lumière du stand, qui nous a parlé de la difficulté de ce défi : restituer fidèlement la couleur des véhicules au sein d’une scénographie colorée et évolutive.
Le design d’Hervé Audibert
C’est il y a presque 3 ans que Renault lance le concours de projet afin de trouver l’agence d’architectes qui relookerait complètement son espace. Concours gagné par un trio de jeunes créatifs italo-libano-japonais, l’agence DGT. Habitués à travailler avec Hervé Audibert par le biais de son atelier pour mettre en lumière certaines de leurs réalisations, (telles que l’éclairage du Musée National d’Estonie), c’est tout naturellement qu’ils lui ont proposé ce défi.
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Le designer lumière, curieux de nature, et tenté d’élargir encore son champ de compétences, accepte et commence à imaginer avec eux un projet, selon un cahier des charges très précis. Rapidement, l’idée d’un sol vallonné avec des volumes différents s’est imposée et tout aussi vite, Hervé a souhaité habiller le plafond en écho. Il nous parle de sa vision initiale du design ainsi que de sa découverte du monde des salons automobiles.
Des sources de lumière moins énergivores et des véhicules électriques, Zoe et Twizy, pour inscrire l’avenir dans le développement durable. (Photo : Olivier Martin Gambier / Renault)
La genèse du projet Un renouveau total du stand et de son ambiance lumineuse.
SLU : C’est votre première incursion dans le milieu des salons automobiles, qu’est ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Hervé Audibert: ”Ce qui m’a intéressé c’est cette aventure technique qu’on a mis en route et en œuvre, et qui est vraiment un rêve fou ! On avait 1000 projecteurs sur le stand, 400 ballons illuminés, c’était une implantation extraordinaire qui n’existait pas du tout au niveau des salons de l’auto qui jouent plutôt la course à la quantité de lumière blanche, en inflation constante. On atteignait des niveaux d’éclairement incroyables, près de 15000 lumens sur certaines voitures, ce qui était éblouissant, au sens propre du terme ! Je voulais trouver une lumière différente et traiter différemment la voiture. Donner un autre aspect à cette industrie automobile, trop agressive à mon sens, dans son approche lumineuse et artistique. Il me semble qu’on peut transformer l’accès à la voiture selon la façon qu’on a de la représenter. Soit on en fait une arme de guerre, soit en fait un objet qui sert à nous transporter. Il y avait tout un langage et un vocabulaire, relayé par le tabassage de blanc et de puissance lumineuse, qui me semblait inadéquat par rapport à ce qu’est la voiture et surtout à ce qu’elle doit devenir dans la ville du futur. Par exemple, sur le stand Renault on parle beaucoup de voitures électriques, donc il fallait trouver une autre manière de traiter le véhicule, autrement qu’en symbole puissant et phallique ! Il était important pour moi de transformer l’image qu’on pouvait en avoir. En plus, nous étions à Paris, et Renault, symbole de la France, devait régner et se démarquer en créant l’événement.
Traiter la voiture, autrement qu’en objet puissant et phallique, avec une lumière moins violente et surtout colorée, c’est l’approche artistique de Hervé Audibert et c’est une vraie réussite. (Photo : Olivier Martin Gambier / Renault)
SLU : Était-ce une demande de Renault ou une approche que vous avez eue de façon autonome ?
Hervé Audibert: C’était une approche très personnelle. J’ai commencé à travailler sur ce projet avec l’agence DGT lors du concours qui se déroulait sur une bonne année, en investissement autonome total (sans financement de Renault). Nous avons accepté de jouer le jeu car le projet était incroyable, avec ces 4000 m2 de stand à équiper. Nous avons gagné ce concours pour intervenir à Paris bien sûr, mais aussi sur une quinzaine de salons internationaux pendant trois ans, et commencé à produire différents prototypes. Il a été cependant difficile de nous intégrer dans l’univers très fermé de l’éclairage de salon, surtout avec un projet situé aux antipodes de ce qui se faisait jusque là, en proposant une conception moins puissante en lumens et surtout avec de la couleur, du jamais vu. Nous étions un peu les trublions qui venaient bouleverser les normes de ce type d’éclairage, très formaté.
La mise en œuvre du projet : Révolutionner les codes.
Alors que les JB Lighting A12 washent uniformément en couleurs toute la surface, le blanc froid des Wildsun 500 K7 Ayrton vient extraire les véhicules, et le halo autour les met en suspension : magique ! (Photo : Olivier Martin Gambier / Renault)
SLU : Comment avez vous travaillé avec DGT à partir du design du stand ?
Hervé Audibert: Quand ils m’ont présenté le projet et dit qu’il serait tout blanc, j’ai immédiatement proposé de mettre de la couleur sur le stand. De la couleur mais avec des Led, afin de moduler l’intensité lumineuse et faire évoluer les ambiances, tout en détachant littéralement les véhicules de cette nappe colorée avec du blanc. C’est une technique que j’utilise couramment : extraire avec un point blanc un élément dans une ambiance baignée de couleurs.
D’autre part, il me semblait important qu’en l’air, nous ayons le négatif sur sol avec un plafond « formé ». En effet dans un salon, les halls sont très hauts et quand on se promène, on voit tout de suite ce qu’il y a en l’air, la foule empêchant de poser son regard plus bas. Il fallait donc un plafond lumineux et mobile. Nous sommes donc partis sur l’idée des ballons éclairants qui reprennent la forme du sol. Après nous sommes rentrés dans la technicité du projet, à savoir la réalisation de ces ballons et du sol. Nous avons produit différentes maquettes éclairées mais c’est ce concept des boules et de lumière mouvante nous a permis d’emporter le concours.
SLU : La notion de mouvement était donc importante ?
Hervé Audibert : Oui, de mouvements, de couleurs et de mise en valeur de la voiture. Du coup en utilisant une intensité lumineuse moindre, puisqu’elle était déjà dans une ambiance sombre, car colorée, on n’avait pas besoin de prévoir un éclairement excessif pour la mettre en valeur. En mettant une quantité de lumière raisonnable, on arrivait à faire exister le véhicule, ce qui est révolutionnaire en salon automobile.
SLU : Le travail de programmation a du être difficile !
Hervé Audibert : C’est la société allemande Light Life, spécialisée en grosses installations architecturales et spécialiste de la mise en lumière dynamique assistée par ordinateur, qui s’en est chargée et c’était en effet un travail incroyable et encore une fois inédit, car nous avions 35 univers dmx, ce qui n’a jamais été fait à ce jour au niveau mondial. Tout est commandé en dmx et les ballons devaient être tous motorisés et lumineux individuellement, pilotés en Wi-fi. Il s’agissait de reproduire l’ondoiement du stand par le mouvement des ballons. On se balade, on adoucit l’ensemble, rien n’est agressif.
SLU : Vous n’avez pas eu de problèmes d’IRC ?
Hervé Audibert : Pas du tout, les voitures étaient éclairées en blanc froid, 7000°K. Il fallait qu’il soit le plus froid possible pour les extraire de façon dynamique et énergique du fond coloré plus chaud. Un 3000K n’aurait pas apporté le dynamisme nécessaire à la vision d’ensemble du stand, les voitures devaient vraiment se détacher grâce à ce halo blanc. Je ne voulais pas ramollir l’image globale. On avait besoin de pointes d’énergie dans l’ensemble coloré pour la vision globale et la compréhension du stand.
Et puis il a fallu satisfaire les gens du design peinture de Renault, très pointilleux et attentifs au parfait respect des coloris des voitures. Nous avons fait trois prototypes successifs sur 200/300 m2, et leur aval était indispensable. Il ne fallait absolument pas dénaturer les teintes d’origine des véhicules, c’était la première étape à franchir. Nous avons eu de la chance. L’option du blanc 7000K leur convenait tout à fait ! Si le blanc et le rendu des couleurs des voitures ne leur avaient pas plu, on aurait été obligé de passer en lampes, et du coup, on n’aurait pas eu la possibilité de graduer la lumière. Avec les Led, on a pu faire évoluer la lumière en permanence, en plongeant les véhicules dans un bain de couleurs pour les effacer, puis en les faisant réapparaître avec le blanc des K7. C’était magique, grâce aux Led !
SLU : Le halo blanc autour de la voiture est volontaire?
Hervé Audibert : Oui, c’est un choix de ne pas avoir serré le faisceau blanc sur la voiture. Nous avons fait beaucoup d’essais mais au plus serré sur le véhicule, on n’arrivait pas à l’extraire suffisamment. Ce halo blanc permettait vraiment de le mettre en suspension. Je suis très satisfait du rendu du blanc des K7 Ayrton et de la texture de leur lumière.
L’IRC des Led blanches du Wildsun 500 K7 respecte scrupuleusement les couleurs Renault. L’équipe du design peinture de Renault, attentive au parfait respect des coloris de voitures a validé la source. (Photo : Olivier Martin Gambier / Renault)
Les difficultés du projet Des contraintes techniques et financières.
SLU : Avez vous eu des soucis techniques pour mettre en œuvre un tel projet ?
Hervé Audibert : « Effectivement, on a eu pas mal de galères, pour la première financière. Car même si Carlos Ghosn (P-DG de Renault) a validé la maquette, il fallait pour la mettre en œuvre 1000 projecteurs, ce qui représentait évidemment un budget gigantesque et ce qui a un peu refroidi l’équipe de supervision de Renault. Tout cela lors de la préparation qui a débuté avec le premier prototype présenté en 2010.
Il a ensuite fallu consulter les différents prestataires mis en concurrence. J’avais dès l’origine travaillé sur la préparation de ce projet avec Impact Evénement, qui a développé à nos côtés le projet techniquement et budgétairement : les ponts sur 4000 m2, une installation gigantesque et très contraignante car je souhaitais un maillage de 3 m pour couvrir toute la zone, ou encore le développement des ballons. Au final, c’est la société NAT qui a remporté l’appel d’offres. Mais c’était bien évidemment le résultat qui m’importait avant tout. Je ne me suis en aucun cas mêlé du budget engagé ou des partenariats mis en place. On avait assez affaire avec l’enjeu technique du projet. Après il a fallu apprendre à travailler avec des entreprises que nous ne connaissions pas et qui parlaient un langage « stand ».
SLU : Cela a déterminé le choix du matériel ?
Hervé Audibert : Au départ j’avais tout équipé en Ayrton, du blanc à la couleur car il faut savoir qu’au moment de la genèse du projet il n’y avait pas mieux sur le marché. Tous les fabricants étaient au courant de cet appel d’offres et m’ont présenté des produits, mais j’avais l’habitude de travailler avec les gens d’Axente, nous parlions le même langage et ces projecteurs étaient vraiment performants.
Finalement, Gérard Schallier a préféré soumettre les A12 JB Lighting pour faire les couleurs, suite a des essais. Ils ont été choisis notamment pour leur potentiel de puissance lumineuse qui les rendait plus évolutifs sur trois années d’exploitation. Après, nous avons eu de vrais problèmes avec les boules, dont il fallait développer la motorisation. Enfin, il nous a aussi fallu composer avec le pilotage des boules en wi-fi, qui ne fonctionnait pas. On a eu pas mal de sueurs froides, surtout à l’échelle d’une telle accroche !
SLU : Il y a aussi un écran géant sur le stand, c’est vous qui l’avez choisi ?
Hervé Audibert : Oui, nous disposions d’un écran de 80 m de long en HD sur les parois du stand, et ses ambiances lumineuses et vidéos diffusées en boucle étaient reprises par les ballons au plafond pour avoir une harmonie colorée sur l’ensemble de l’espace. Encore une fois les gens de Light Life ont fait un boulot formidable de programmation pour harmoniser les effets des projecteurs avec les vidéos. Ce sont des informaticiens géniaux, et qui connaissent très bien la lumière. Au final, l’ensemble du stand était magique, nous étions tous très contents. Il a attisé la curiosité de tout le monde, médias, créatifs, visiteurs bien sûr, mais aussi techniciens des stands voisins qui n’hésitaient pas a venir le photographier !”
La technique de Gérard Schallier
Gérard Schallier, partenaire de longue date de Renault avec la société NAT, connaît très bien l’éclairage de stand et ses épreuves imposées. Il a cependant lui aussi choisi de se renouveler en allant jusqu’à investir quelque 4 millions d’euros afin de respecter le plan de feu gigantesque imaginé pour que NAT remporte le marché, mais gageons que son savoir faire et son expérience ont aussi séduit la marque, pour reconduire un partenariat testé et approuvé. Amateur de nouvelles technologies, celui qui avait donné sa chance aux Big Lite en leur temps, fait donc le choix des Led avec JB Lighting et Ayrton. Il nous en parle en toute simplicité.
SLU : En tant qu’habitué de l’équipement de salon, est-ce la première fois que tu fournis un éclairage 100% Led ?
Gérard Schallier : ”Oui, tout à fait. C’était dans le cahier des charges de Renault qui souhaitait quelque chose de réellement nouveau et plus représentatif de la marque, donc plus jeune, en accord avec la nouvelle gamme. Une volonté d’aller vers quelque chose de plus humain, de moins clinique et de moins énergivore. C’était aussi le choix de l’éclairagiste d’aller vers des projecteurs beaucoup moins gourmands en électricité avec un rendu quasi identique à celui qu’on peut voir sur les autres stands éclairés en traditionnel.
Mais c’est surtout l’entrée de la couleur sur le stand qui était un élément vraiment novateur, couleurs permises grâce aux Led. D’ailleurs les retours des journalistes et des enquêtes consommateurs sont excellents. Je pense que Renault va continuer dans ce sens. Aujourd’hui je crois que le résultat de Paris, qui est cependant encore perfectible car c’était une première, nous a permis de mettre le pied dans une nouvelle manière d’aborder l’éclairage des stands, qui va émerger dans les années à venir.
SLU : As-tu noté une différence de niveau d’éclairement sur le stand par rapport aux voisins ?
Gérard Schallier: Je n’ai pas mesuré le niveau d’éclairement. On est en dessous de ce que l’on faisait avant, mais l’éclairage ambiant d’un stand reste quand même une adéquation entre l’éclairement de la voiture et de ce qu’il y a à-côté. On peu abaisser l’ensemble, du moment qu’il reste cohérent. C’est vrai que l’on peut avoir une différence avec le stand d’à-côté, si on est voisin de Mercedes ou Citroen, qui, eux, emmènent un niveau bien supérieur, mais on n’est pas non plus trois tons en dessous. Ce n’est pas un trou noir, et on est en couleurs. Donc visuellement on peut toujours êtres visibles en attirant des gens sur le stand et une fois qu’ils y sont, ils se sentent bien. C’est l’essentiel.
A12 et Wildsun 500 K7 ne jouent même pas à leur pleine puissance (1000 W pour le A12, 380 W pour le Wildsun) et pourtant le stand n’a rien d’un trou noir. (Photo : Olivier Martin Gambier / Renault)
SLU : Quelle était la difficulté de passer de la HMI à la Led en maintenant un résultat satisfaisant ?
Gérard Schallier : Il fallait déjà trouver des projecteurs Led suffisamment puissants en blanc froid pour arriver à un niveau lumineux qui ne soit pas en dessous de ce qui se fait à-côté. J’avais déjà parlé de ce besoin à des fabricants il y a quelque temps, sachant que Renault allait changer dans les années à venir sa façon d’éclairer. Mais je n’ai pas obtenu de suites, même si Martin a sorti une série de Mac Aura en blanc froid, ils manquaient de puissance. Ils ont été utilisés à Genève pour BMW, mais il fallait trop de machines pour obtenir un éclairement suffisant. C’est par contre l’éclairagiste qui a contacté Ayrton, car son référent était Axente.
Donc au début, le premier cahier des charges proposait 100% du matériel en Ayrton. Les K7 blancs étaient très satisfaisants mais pour nous, le WildSun 500S n’était pas suffisant en flux pour emmener un niveau d’éclairement en couleurs sur le stand qui ne soit pas trop bas. J’ai donc, lors de l’appel d’offres, indiqué qu’il ne me semblait pas approprié en termes de puissance lumineuse. Et au fur et à mesure, nous en sommes arrivés a cette liste: A12 pour la couleur, WildSun 500 K7 pour le blanc, Arcaline aussi pour habiller les murs et bien sûr les boules lumineuses accrochées au plafond.
Inventer des projecteurs et des solutions
SLU : Qui a développé ces boules?
Gérard Schallier : Au final le plus performant et efficace en termes de délais a été Yvan Peard de Ayrton qui a collaboré avec la société belge Krill pour les développer en fournissant le moteur de Led. C’est une boule légèrement ovoïde qui est suspendue au plafond. C’est un beau jouet qui éclaire vraiment très bien. Elle est équipée de 8 Led OSRAM RGBW (les mêmes diodes que dans le A12), sans optique secondaire puisqu’il faut éclairer le ballon diffuseur en direct. Grâce à la Led blanche, on peut vraiment nuancer les couleurs et obtenir les bonnes teintes.
SLU : Comment leur programmation et leur contrôle ont-ils été pris en charge?
Gérard Schallier : Par média serveur. Nous avons un film qui pilote la couleur de tous les A12, une image qui pilote la couleur des boules, une autre pour leur hauteur vu qu’il était prévu qu’elles montent et descendent sur 3 m, en faisant une animation globale sur le stand, plus un time code pour asservir vidéo lumière et son. Le média serveur pilote les différentes couches en fonction du code SMPTE qu’il reçoit. Donc l’image globale du stand est une adéquation entre la couleur, l’éclairement des voitures, les vidéos et la bande son. Il y avait une direction artistique pour gérer l’ensemble.
Le module de Led développé par Ayrton pour diffuser en direct dans les ballons Krill, équipé des mêmes multipuces RGBW que le A12 JB Lighting pour jouer parfaitement raccord en couleurs.Ici monté dans le ballon, avec un radiateur pour dissiper les calories des Led.
SLU : Après se pose la question de la durée de vie des Led ?
Gérard Schallier : Oui, je suis curieux de voir ça dans l’avenir. Les WildSun 500 K7 sont données pour 40 000/50 000 heures d’éclairement constant, mais même si elles ne faisaient que 25 000 heures, ce serait déjà 50 vies de lampe, donc on en aurait au moins pour 10 ans ! Après il faut voir si on les utilise à pleine puissance tout le temps, comment les Led sont drivées, etc.
La vie de salon des WildSun 500 K7 et Arcaline Ayrton
SLU : Justement en parlant du refroidissement, les K7 étaient-ils à fond ?
Gérard Schallier : Non, par principe on reste à 80%, pour en avoir un peu sur le coude au cas où viendrait le besoin d’augmenter la puissance en live selon les tableaux. On devait être à 85 % de puissance en moyenne, par contre c’est vrai qu’on était allumé 16 heures par jour, du matin au soir non stop.
SLU : Y a-t-il eu des pertes ?
Gérard Schallier : A Paris, sur 351 WildSun 500 K7 accrochés, on en a changé 5, mais pour des broutilles mécaniques. Techniquement nous n’avons eu aucun souci, ni électrique ni matériel, à part le problème du Wi-fi sur les boules, nécessaire pour leur mouvement car les architectes souhaitaient qu’elles flottent littéralement dans l’espace, donc sans câble, ce qui nous a bouffé la vie.
SLU : Quel angle a été utilisé pour les K7 ?
Gérard Schallier : Elles étaient toutes accrochées à 8 m de haut, avec un angle d’ouverture de 20%, sauf quelques unes sur la colline qui étaient 1,70 m plus haut, qui donc devaient ouvrir plus. Les pupitreurs ont œuvré avec intelligence en fonction de la hauteur. Je pense par contre qu’à Genève on va peut-être se gratter la tête car le WildSun ouvre un tout petit peu trop d’origine. Un 8° aurait été top. Le A12 JB Lighting dispose lui d’un plage idéale mais il n’existe pas en blanc, et le RGBW ne donne pas de résultats satisfaisants en blanc, évidemment.
SLU : C’est la première fois que tu investis autant dans la Led ?
Gérard Schallier : Oui, même si on a déjà eu auparavant des références comme le VLX, mais pas dans de telles quantités. C’est un investissement massif, mais c’est un contrat particulier. Il ne s’agit pas de renouveler un parc mais je pense que, sur ce marché, l’utilisation des Led va évoluer.
Chez NAT, j’ai toujours été partisan du peu de références mais en quantité importante, ce que l’on a fait avec le A12 JB Lighting (près de 500 pièces), les WildSun 500 K7 (375) mais aussi l’Arcaline Ayrton (une centaine), qui est un bon compromis entre la lumière, la puissance et la taille de l’objet.
SLU : L’Arcaline s’intègre bien dans le kit ?
Gérard Schallier : Yvan Peard a vraiment de bonnes idées, c’est un super produit, qui s’entend très bien en couleurs avec le reste de l’implantation. On l’utilise sur les stands de nos clients, comme on utilisait la PL 110 Thomas (qui est cependant trois fois plus grosse et trois fois plus gourmande), avec un rendu équivalent, voire supérieur, pour un produits trois fois moins cher et plus petit. Et en plus en RGBW !
Accrochés aux ponts dont le maillage est très serré (3 m), les Wildsun 500 K7 en blanc, les A12 et les boules en couleur.
SLU : Consommez vous réellement moins de courant ?
Gérard Schallier : Oui clairement. Sur le stand Renault on était à moins de la moitié, on devait consommer 40% de ce qu’on consommait avant ! Écologiquement on est vraiment beaucoup plus dans l’air du temps mais économiquement le client le ressent moins car, avec la Led, on demande un départ 125 A pour un 80 A réellement consommé, à cause des fluctuations du courant, et lui paye toujours au nombre de départs et non à la consommation. Globalement ça doit représenter une économie de 30 % quand même, ce qui n’est pas négligeable au prix de la 125 dans un parc expo ! Un A12 qui est censé consommer 1 kW à pleine puissance, ne consommait en utilisation que 400 W au max. On avait en régime de croisière des armoires 125 A qui tournaient à 30 A !
Le A12 JB Lighting révèle ses qualités
SLU : Pourquoi avoir choisi le A12 JB Lighting ?
Gérard Schallier : C’est une jolie machine, avec une belle lumière en couleur et une plage de zoom 8°-58° extraordinaire, un bâton énorme et somptueux dans la fumée.
SLU : Que penses-tu de son refroidissement ?
Gérard Schallier : Le refroidissement est super efficace et silencieux. De toute façon JB Lighting est une petite boite propre, ce qu’ils font ils le font correctement. Notre technicien de maintenance envoyé sur place a été reçu avec beaucoup de gentillesse et de générosité, sans secret, ni langue de bois. L’ergonomie est aussi bien pensée, avec des calibrages intéressants, des fonctions nécessaires comme le 50/60 Hz ; ça reste efficace et accessible. Enfin, ils ont un truc super dans leur technologie, c’est que tu peux changer les Led individuellement car elles ne sont pas soudées. Par exemple notre technicien en a changé une tout seul comme un grand garçon !
Le dysfonctionnement des boules lumineuses
L’animation des boules lumineuses, en couleurs et en mouvement, qui devait être commandé par WiFi n’a pas fonctionné à Paris comme espéré. Nous avons par la suite interrogé Yvan Peard qui fournissait les sources Led des boules pour connaître la raison du problème.
Image prise au salon de Bruxelles, la vidéo apporte une dimension dynamique en harmonie avec les ballons qui cette fois fonctionnent parfaitement en Wifi grâce au cartes DMX RDM de Lumen Radio. (Photo : Olivier Martin Gambier / Renault)
Yvan Peard : »Nous voulions commander les boules Color Engine Krill en filaire mais Gérard Schallier souhaitait une solution WiFi. Je lui ai proposé les cartes que j’utilisais dans les lyres Ayrton mais ce produit n’ayant pas de display, il fallait envisager une solution DMX RDM. Le fournisseur, que je ne citerai pas, s’est alors engagé à adapter ses cartes et les livrer dans les délais, mais au moment de la programmation des boules, le système décroche, elles se bloquent sur une couleur ou ne s’allument pas du tout.”
Cyril Union (ingénieur Ayrton) : ”Le système émettait sur une fréquence. Si tu as de la chance, la boule reçoit mais si l’espace est encombré, ça décroche. Il y avait de surcroit un bug dans leur software car certaines cartes de réception repassaient en émetteur. Ils ont une même carte qui peut être soit émettrice, soit réceptrice. Il suffit juste de changer la configuration. Un certain nombre de boules repassait en émission ce qui polluait encore plus la bande… Sur Paris il y avait quatre émetteurs et les boules étaient commandées sur 5 canaux, donc 4 univers à raison d’une centaine de boules par univers. Mais les émetteurs se sont multipliés car le système n’était pas fiable.”
Yvan Peard : ”Et le fabricant n’a jamais assumé ce défaut. Pour le salon suivant, à Bruxelles, il nous fallait absolument un système fiable qui fonctionne ! J’ai donc fait venir les équipes de Lumen Radio pour un diagnostic externe pendant le Mondial, avec leur émetteur récepteur. Ils ont pu contrôler une boule, malgré l’occupation de la bande Wifi. A la suite de cette intervention réussie, ils ont implanté le RDM et tout fonctionne, quelle que soit la position des émetteurs ou l’environnement. Nous avons alors acheté leurs cartes et n’avons eu aucun souci par la suite. Au Salon de Bruxelles, tout a fonctionné correctement. Désormais les nouveaux produits Ayrton seront équipés en cartes Lumen Radio RDM. Leur système « Coexistence » analyse la bande pour sélectionner la bonne fréquence afin de pouvoir émettre dans les environnements très encombrés.”
Conclusion
Des ambiances plus que réussies et originales dans les espaces habituellement froids et archi lumineux des expositions automobiles, qui ont fait que ce stand a attiré tous les regards. Difficile en effet de ne pas s’étonner d’abord de trouver de la couleur, et au sens plus large, un vrai travail artistique autour des véhicules. Difficile encore de ne pas être irrésistiblement attiré par le décor tout en courbes, à l’atmosphère douce et si chaleureuse imaginée par l’agence DGT et leur éclairagiste partenaire Hervé Audibert.
Ce dernier, en jetant un pavé dans la mare du politiquement correct en matière de présentation automobile, a su répondre parfaitement à la demande de Renault, désireux de rajeunir et de surprendre. Les couleurs adoucissent l’ambiance habituellement clinique de ce type d’exercice, mais mettent encore plus en valeur les véhicules, qui semblent flotter dans leur halo blanc, parfaitement lumineux et homogène. Ils se détachent complètement des bains rouges, verts ou bleus environnants. Enfin, le plafond incroyable souhaité par le designer lumière, et mis en œuvre par les équipes de NAT, apporte une fluidité réelle à l’espace, au dessus de la poétique campagne du sol, entre collines et chemins de traverse, même si l’ambitieuse animation prévue n’a pas pu fonctionner parfaitement. Une très belle idée, jamais vue auparavant, et un défi technique de taille.
Evénement musical majeur, les Victoires de la Musique représentent aussi un couronnement technique pour le prestataire en charge de la captation et des mix retours, salle et antenne, le tout se passant en direct. Portée par ses deux piliers Gilles Hugo et Shitty, l’équipe de Silence a de nouveau relevé le défi avec efficacité, calme et un cœur gros comme ça… Ca méritait un long reportage !
Reprenant le principe de la double scène afin de permettre le ”montage” d’un artiste pendant le passage d’un autre, sans oublier un orchestre de 32 pièces en place centrale, les Victoires 2013 ont nécessité une infrastructure technique de grande ampleur, pensée par un trio de professionnels rompus à cet exercice : Stéphane Pelletier au mix et diffusion en salle, Alex Maggi pour les retours et Jean-Marc Aringoli pour l’antenne. Rendons tout de suite l’indispensable hommage au reste de l’équipe sans qui les trois susnommés en seraient restés à leur table à dessin, j’ai nommé… Regardez à droite, ça ira plus vite, nous publions la liste complète des 39 techniciens engagés par Silence sans compter les deux tôliers Gilles et Shitty !
Une débauche de consoles et un catalogue de formats audio
C’est Jean-Marc Aringoli qui le premier s’est prêté au jeu du ”ahh non, pitié, pas lui avec son dictaphone” depuis le Mobile Son où il officie, en compagnie de Mallaury Maurice en charge des consoles musique, au mix final sur la SSL, dernier avatar analogique dans un monde de bits.
Les trois paires d’oreilles en charge de faire le son TV des Victoires avec de gauche à droite Mallaury Maurice dévolu au mixage sur les tables musique, Jean-Marc Aringoli en charge sur la SSL du mix final et de la conception de la régie TV et François Cunin pour les assister.
SLU : Quel est l’avantage d’avoir ainsi deux scènes distinctes d’un point de vue technique ?
Jean-Marc Aringoli : ”La sécurité. Avoir ainsi deux plateaux et deux consoles différentes permet par exemple de ”line checker” celle en préparation. Nous avons dans le car une Vi6 pour la scène à jardin, une CL5 pour la scène à cour et une seconde CL5 qui mixe l’orchestre. Je fais le final sur la SSL 8000 HG qui est face aux écrans et aux écoutes. Ce n’est pas à ce proprement parler un mix musique dans lequel je fonds les voix puisque je récupère des stems* de la table qui gère l’orchestre. J’ai ainsi indirectement la main sur une console qui est trop loin pour que je puisse y aller en plein direct. J’ai des stems de batterie, basse, guitare, claviers, cuivres, violons… Mallo (« ry » Maurice NDR) mixe avec moi, et on se répartit les tâches en fonction des titres. Nous avons aussi François Cunin qui prend en charge toute la partie assistanat avec les accueils, la paperasse, l’enregistrement, les changements, les sprints si besoin, et j’en passe.
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* stem : prémix stéréo d’un ensemble tel que la batterie, les cuivres, les chœurs, les pupitres de cordes ou l’ensemble des cordes, les guitares, etc.
La Vi6 du Mobile son recevant les lignes en provenance de la scène à jardin. Magie du numérique, elle cohabite avec deux autres consoles numériques sans que le câblage n’explose les goulottes du Mobile.La SSL 8000 HG, de Jean-Marc Aringoli, et ses 48 voies d’entrées analogiques pour sortir le mix final antenne, ce dernier allant tout de même se faire humecter la truffe dans le car abritant la régie finale à grands coups de micros d’ambiance. Les écoutes sont des Focal Solo6 Be.
SLU : A ta configuration il faut ajouter celle de la face et celle des retours…
Jean-Marc Aringoli : Ahh mais pas que ! La complexité de cette année est d’avoir, en plus de nos trois branches, aussi Radio France qui fait son propre mix. Il a donc fallu leur redonner à partir du plateau toutes les lignes.
SLU : Si on prend un micro type, il lui arrive quoi ?
Jean-Marc Aringoli : Il va prendre plusieurs chemins. En sortie du patch passif, il va d’abord aller en direct chez Alex (Maggi, ingé son retours NDR) qui gère toutes les alims fantôme, mais il part aussi vers un split actif qui alimente la face, Radio France et le Mobile Son où nous sommes. En plus de cela, tout ce qui est chant part aussi vers le car TV de France 3 via leur stage car certains micros de chant servent aussi pour faire les plateaux, en plus des micros typiquement plateau des deux présentateurs de la soirée.
La CL5 Yamaha du mix orchestre. Dessous, quelques jolis périphériques : Yamaha un D500 et un 990, Eventide le légendaire H3000 en version D/SE et un plus récent Eclipse. En dessous une inévitable PCM70 Lexicon puis un TC M2000, un Waves MAXX et tout en bas un Transient Designer SPL, deux Distressor et un TLA100 Summit.
SLU : A peine complexe…
Jean-Marc Aringoli : Oui, d’autant qu’à la face ils ont aussi 4 tables, comme nous ici, ce qui permet une certaine standardisation. Au mix master et au matriçage vers la face il y a une Vi4, une CL5 pour l’orchestre et deux PM5D pour les scènes jardin et cour. Le fait d’employer tous les deux des CL5 pour l’orchestre fait que nous pouvons partager le même RIO (Remote Input/Output) avec un partage des gains.
SLU : Au niveau des formats audio c’est un vrai catalogue !
Jean-Marc Aringoli : Il ne manque rien ! Il y a de l’Ethersound sur les PM5D, du Dante pour les CL5, de la fibre et du cuivre, c’est le micmac de la mort mais qui marche !
SLU : Comment avez-vous pensé tout ça ?
Jean-Marc Aringoli : D’abord on a regardé le stock de Silence, puis nous avons essayé de répartir le plus intelligemment ce qui était disponible en termes de consoles. Pour les distributeurs, nous avons mis du BSS, du Radial et du Klark et… (Je l’interromps NDR).
SLU : Vous avez vidé le dépôt !
Jean-Marc Aringoli : Là il n’y a plus rien, et cela a été une bonne prise de tête. Nous aurions d’ailleurs pu aller encore plus loin car nous ne manquons pas de puissance. Simplement il a fallu penser à Radio France qui ne dispose pas de ressources énormes, et pour qui nous avons ressorti un orchestre en 48 lignes. Nous leur avons condensé certaines sources avec des prémix de cordes et de cuivres, quand bien même nous aurions pu tout récupérer en séparé puisque la Vi6 reçoit 64 lignes, les deux CL5 chacune 72 lignes. On aurait pu être beaucoup plus à l’aise.
60 lignes rien que pour l’orchestre
Le coin de l’orchestre est vraiment très, très petit. Inutile d’essayer de faire trop les malins dans la captation, chaque micro se servant copieusement dans le garde-manger d’un voisin si proche… La batterie a malgré tout été isolée derrière un plexi.
SLU : L’orchestre au départ compte combien de lignes ?
Mallaury Maurice (Ingé son TV NDR) MM : Une bonne soixantaine. Tous les prémix cordes sont faits aux retours.
Jean-Marc Aringoli : Ils nous sortent des VA stéréo, VB stéréo, Alto stéréo, Celli mono, ce qui nous permet de garder une certaine latitude de réglage. Ces pupitres rentrent dans le patch actif et nous arrivent ici où nous ajoutons les 38 autres sources. L’orchestre tient dans un tout petit espace, ce qui ne nous aide pas pour la captation mais n’est pas plus pratique pour les musiciens eux-mêmes qui doivent y prendre place avec mille précautions, et une fois assis ne peuvent quasiment plus bouger. Nous recevons aussi de la régie retours un prémix de chœurs car cette année ce sont les Victoires des chorales. Il y en a tellement que nous n’avions plus assez d’entrées. C’est donc Julien Martin qui, avec une M7CL, les gère en plus des talkbacks.
SLU : Tous les artistes ne passent pas avec l’orchestre puisque deux scènes sont prévues…
Jean-Marc Aringoli : A part Tal qui ne chante qu’avec l’orchestre, ce dernier n’intervient que ponctuellement pour enrichir le rendu de certains titres grâce essentiellement aux cordes, aux bois et aux cuivres. Cela revient à dire que toutes les consoles se mélangent.
SLU : Cela doit être un enfer de tenir les patchs à jour…
Jean-Marc Aringoli : Non, cela a été décidé et planifié très en amont. Les groupes ont fait leurs demandes, et nous savons à quoi nous attendre… Sauf les surprises de dernière minute. J’essaie de tout tenir à jour mais ce n’est pas évident car ça change en permanence. On fait de notre mieux pour garder une cohérence et pouvoir par exemple brancher un pratos batterie sur la même Socapex sans tout révolutionner à chaque fois. On essaie en plus de répondre aux demandes en termes de marques et modèles de micro, du Sennheiser, du Shure… On a un panachage de matériel qui est assez énorme.
SLU : Je vois que tu as un afficheur te donnant l’intégration R128.
Jean-Marc Aringoli : Je suis obligé. Si je travaille encore en crête comme avant, dans le car de France 3, qui met en forme le signal pour la diffusion TV et ajoute notamment les ambiances, ils vont être obligés de tout retenir. J’essaye donc de rester dans les clous pour qu’ils interviennent le moins possible.
SLU : Tu regardes encore les bons vieux Vu à aiguille de la SSL ?
Jean-Marc Aringoli : Oui, car ils me donnent une bonne information sur le niveau moyen, une vraie référence à laquelle en plus j’ai l’habitude et.. (Nous sommes interrompus par l’interphonie qui crache tranquillement que ”Nous allons répéter avec le groupe de B******n V****t mais sans lui” Un groupe sans son chanteur, c’est sans doute normal … NDR).
SLU : Que penses-tu de la CL5, elle remplace poste pour poste la M7CL dans le Mobile…
JMA : Ce qui me vient immédiatement à l’esprit c’est la simplicité de mise en œuvre du réseau Dante et la possibilité d’enregistrer et lire facilement ce qui se trouve sur le réseau avec le Nuendo Live, livré avec la table, comme avec tout autre éditeur numérique grâce au driver développé par Audinate avec un simple RJ. Sa petite taille est aussi un atout, cela dit j’aurais personnellement préféré que la CL5 ait plus de faders car la CL1 et 3 sont déjà en petit format. Les préamplis sont en progrès, et l’émulation plug vintage n’est pas dénuée d’intérêt. Enfin ce qui fait selon moi son fort est sa cohérence avec le reste de la gamme et de la marque. Pas besoin d’ouvrir le manuel pour être à l’aise dessus. Tu sors très vite du son, contrairement à d’autres tables. J’aime aussi son ergonomie avec notamment les User Layers à ta convenance. Pour moi elle fait le boulot et est en progrès par rapport à la M7CL”.
Les choix de Silence
La porte du Mobile de Silence s’ouvre à la volée sur un personnage irremplaçable, souriant et apparemment assez disponible, l’occasion rêvée de prendre un peu de hauteur sur les Victoires et Silence.
Gilles Hugo et Shitty, fondateurs, dirigeants et moteurs de Silence.
SLU : Ca va fort pour vous non ? Les Victoires, La Nouvelle Star…
Daniel Dollé dit Shitty : ”Oui ça va fort ! On a échappé au dépôt de bilan au moins quatre fois depuis deux ans (rires ! NDR). Non, c’est vrai que la TNT nous a apporté du travail. On fait la même chose qu’avant mais pour beaucoup moins cher parce que, tu comprends, sur la TNT on fait moins d’audience ! (rires !)
SLU : Silence a acheté pas mal de puissance dernièrement…
Shitty : Oui, et adaptée au type de travail que l’on fait au quotidien en télé car faire le Zénith n’est en rien une priorité, d’où le choix des Uniline APG. Tous calculs faits, ça marche, et surtout je mets 20 à 30% moins de boîtes pour la même couverture. Sur les plateaux TV, je n’ai pas besoin de taper à 100 mètres. En revanche il faut que j’ouvre, et que je n’oublie par exemple pas des endroits stratégiques comme le coin des jurés de La Nouvelle Star. L’E15 Adamson que nous avons ce soir est un système formidable, mais nous en aurions besoin deux fois par an. Si je veux m’en sortir, il faut que ça tourne huit mois dans l’année. Autant te dire que je préfère m’en procurer grâce aux accords que nous avons avec Lagoona qui, l’été lors des festivals, a besoin des régies qui tournent moins chez nous. Tout le monde est gagnant !
SLU : Pourquoi précisément des Uniline APG pour vos boîtes TV ?
Shitty : Leurs caractéristiques correspondent très bien à nos besoins. Ca envoie le bois…(je l’interrompt NDR)
SLU : Ca n’aurait pas collé au Zénith pour les Victoires ?
Shitty :…Je ne sais pas. On a fait la Fête de la Chanson Française tout en APG car je désirais me faire plaisir. J’ai sous-traité une partie du système car on n’en a pas assez, et c’était très bien donc oui, cela aurait été possible ici aussi. J’ai choisi de me simplifier la vie et de travailler avec Lagoona. Ils sont contents et moi aussi. Je n’ai pas d’états d’âme. Si je devais faire plus souvent des Zéniths, je prendrais des gros lignes source plutôt que des Uniline !
Un étonnant panachage de micros main Shure et Sennheiser, de quoi satisfaire toutes les demandes des artistes.
SLU : Comment ça se passe avec les ingés son des artistes qui passent ?
Shitty : Nous les accueillons toujours. Demain nous allons avoir Manu Guyot pour Skip The Use. Généralement ils commencent par venir dans le mobile pour avoir un aperçu du son TV, et ensuite ils partent vers la façade pour donner des indications sur ce qu’il faut faire. Parfois ils viennent à deux, voire à trois, pour couvrir les trois mix, TV, face et retours, et tout ça je le comprends très bien car ils connaissent l’artiste et sont à même d’aller plus vite vers un rendu qui les satisfait. Si après ils demandent des choses infaisables, on en discute, et s’ils se foutent de notre gueule on les met dehors (rires). Il y a des gens très bien et d’autres moins mais ce cas de figure est rarissime. Ca m’est arrivé une seule fois !
SLU : Qui a fait le design du système des Victoires et l’a calé ?
Shitty : C’est Stéphane Pelletier, un type très bien. Viens, on va aller dans la salle, et je te le présenterai”.
Nous quittons le Mobile Son douillet pour le Zénith, à deux torons de câble de distance. Contrairement à la studieuse ambiance qui règne habituellement avant un concert, ce sont des centaines de personnes qui s’agitent entre la scène, les gradins, le parterre et le backstage. Nous grimpons dans les gradins vers la régie son et lumière.
SLU : Ahh pas de bol, la régie technique est masquée…
Shitty : ”Ca tu peux le dire, on a beau avoir le meilleur emplacement, on va se taper toute la soirée la Louma pile en face. Pas de bol !
SLU : J’ai regardé le conducteur, vous ne seriez pas un peu à la bourre pour les répétitions ? Nous sommes jeudi soir et ça joue demain…
Shitty : Non, pourquoi dis-tu ça ? (rires) Oui et de plus en plus. Un jour on plantera, j’espère le plus tard possible mais on est tous tellement sur la corde raide que ça devient difficile. En termes de planning on a commencé à accrocher dimanche avant que le décor n’arrive. On a ensuite fait le gros de l’installe lundi et mardi. Les instants où le calage a pu avoir lieu en plaçant tous les micros nécessaires, appelons-les les moments ”rentables”, n’ont pas excédé une heure par jour. Le système sans avoir été calé à la sauvette n’a donc tiré avantage que de brefs temps morts.
SLU : Un chantier comme les Victoires ça se travaille combien de temps à l’avance ?
Shitty : Ca a été envisagé il y a trois semaines, et les derniers renseignements on est encore en train de les avoir. On a travaillé sur des hypothèses, et c’est aussi pour ça qu’on étale les consoles, pour faire face à tous les imprévus et surtout éviter de bourrer une seule table qui, en cas de panne, te plante tout”.
Gilles Hugo, directeur du son des Victoires
Le moment est venu d’intercepter Gilles Hugo, PDG de Silence et surtout Directeur du Son des Victoires. Il a eu la mauvaise idée de s’approcher de mon dictaphone !
SLU : Gilles, tu es directeur du son lors des Victoires, ça consiste en quoi ?
Gilles Hugo (PDG de Silence) : ”Etre sans arrêt présent et interfacer, coordonner les équipes du son avec la Prod, le réalisateur, les artistes et en général tous les intervenants de cet événement. Comme te l’a dit Shitty, on veille à ce que les techniciens se concentrent sur leur travail. Il ne faut pas qu’ils aient à discuter si le piano est à cour ou jardin. Du fait de mon rôle de superviseur pour les Victoires, je vais leur ajouter des problèmes mais je vais aussi en résoudre un grand nombre.
SLU : Il est possible d’avoir les deux casquettes, celle de directeur du son et celle de PDG de Silence ?
Shitty : ”Bien sûr. Ce n’est que négo dans un intérêt commun, les Victoires. Véronique Sanson devait être à cour et souhaite être au centre, il faut donc changer pas mal de trucs. Soit tu te butes et dis non, soit tu acceptes et négocies quelques secondes de plus sur un enchaînement qui ne passe pas. Ce travail de négo ne peut pas avoir lieu si tu es bloqué à la console…”
SLU : Il y a donc une sorte de triumvirat entre le réalisateur, le dir/photo et le directeur du son.
Gilles Hugo : Oui, d’une certaine manière tout passe par nous. Avant qu’une décision ne soit prise, on est consulté Jérôme Revon, Fred Dorieux et moi-même. Après je vais discuter avec Shitty”.
L’Adamson E15 s’impose au Zénith
La diffusion côté cour avec en principal 9 E15 et, en side, pas moins de 12 SpekTrix. Gage de qualité et de fiabilité, les amplis sont placés à l’aplomb des lignes sur les coursives qu’on devine juste au-dessus. Moins il y a de fil…Venant fermer le trou laissé par les lignes stéréo principales très écartées, 6 E15 et 3 SpekTrix.
Et hop, à peine le temps de lui poser quelques questions et Gilles est happé par la machine à faire des cernes qu’on appelle ”les répètes” et disparaît aussi vite qu’il est arrivé à la régie. On continuera cette discussion tranquillement dans quelques jours.
Puisque l’on parle de façade, quelques mots sur le système déployé par Silence avec la complicité de Lagoona pour ces Victoires 2013. Le système principal consiste en deux lignes très écartées de 9 E15. Deux lignes de 12 SpekTrix sont prévues en outfill.
Pour redonner de l’énergie au centre de l’image et couvrir notamment la régie son, 6 E15 prolongées par 3 SpekTrix travaillent en mono. Comme il a fallu laisser immaculée ou presque la scène, deux groupes de 6 Metrix sont accrochées en douche pour venir taper au ras de cette dernière et 8 dernières Metrix se chargent de déboucher les premiers rangs et les bords de scène où se cachent, sous des tissus noirs, deux ensembles de 12 subs MDC3 en montage cardioïde deux par deux.
L’occasion de poser quelques questions entre deux balances à Stéphane Pelletier.
SLU : Stéphane, pourquoi le choix du MDC3 comme sub pour les Victoires ?
Stéphane Pelletier (Concepteur système et ingé son façade aux Victoires NDR) : ”Logiquement on aurait dû partir sur du T21, mais on n’a pas pu pour des raisons d’encombrement. Il aurait été impossible de réaliser un montage cardioïde avec le T21 sauf à faire du End Firing. Nous avons donc opté pour les MDC3 en montage cardio front/back, la boîte du bas étant face au public. En plus, à 120 cm, ils tombent pile poil avec la hauteur de la scène. Un preset spécifique est fourni dans les amplis PLM. On aurait dû avoir 5 SpekSub par côté pour ramener un peu de pied dans les gradins latéraux mais pour des contraintes de poids, chaque corps de métier a accepté de faire des efforts sur la charge.
Une des deux lignes de 6 Metrix placées à jardin et cour pour arroser le parterre sans encombrer la scène ou boucher les passages des décors mobiles.Les 12 subs MDC3 en montage cardioïde de jardin en train de disparaître sous un drap noir grâce à la complicité de Julien Rousseau et Matthieu Landry.
SLU : Je ne trouve pas que le raccord entre les E15 et les SpekTrix marche très bien…
Stéphane Pelletier : Je ne le trouve pas si mal dans le médium et l’aigu, en revanche dans le grave on n’y est pas trop. Cela étant, nous avons dû faire des choix de calage par rapport à la phase et on a favorisé naturellement le haut du spectre pour avoir la meilleure l’intelligibilité dans les talks. Les deux enceintes n’ont pas les mêmes pentes de phase. Le ressenti que j’ai du E15 est, qu’au-delà de sa stéréo très large, il ouvre aussi dans la profondeur, ce qui est très agréable pour mixer et étager les plans sonores, quelque chose qui fait défaut dans le SpekTrix, une boîte d’une toute autre génération. Même si un preset a été créé pour permettre un meilleur raccordement entre elle et l’E15, ça serait bien si le E12 arrivait vite !
Deux LM44 Lake, des outils très précieux dans la gestion, le matriçage, le filtrage, l’égalisation…Vous savez quoi ? Lisez donc l’excellent test publié dans SLU et vous saurez tout ou presque sur ce magnifique périphérique.Une capture d’écran de la page Master du LM44 Lake en charge du système.
Pour en revenir au E15, il te donne une sensation de pression sans réellement jouer trop fort, et sa réserve dynamique avec les Lab 20000Q est énorme. Il vaut mieux avoir un sonomètre sous les yeux, on peut vite monter dans les tours. Quand j’ai ouvert le système, je n’ai quasiment rien trouvé à redire. Sans même avoir effectué de calage précis, on a tous été étonnés par le naturel de son rendu. Tous les ressentis des techniciens ou des musiciens de l’orchestre sont quasiment identiques : ”On n’a pas l’impression d’être au Zénith”. ”On la sensation qu’il y a déjà du public”. Il est vrai que la distance critique était identifiable uniquement dans le hall d’entrée (rires).
SLU : Tu n’as pas pu faire autrement que de placer tes deux pommeaux de douche avec les deux fois 6 Metrix ?
Stéphane Pelletier : Je suis d’accord, ça tombe de très haut mais effectivement je n’avais pas d’autres solutions. Si j’avais reculé ces deux renforts, j’aurais été encore plus dans les contraintes de charge, et je ne voulais pas être dans les ponts, sans oublier que nous n’avons bien compris comment fonctionnent les ailes de diodes motorisées venant masquer alternativement les scènes cour et jardin qu’une fois sur place ; dans le doute, pour ne pas gêner, je suis resté assez avancé. Cerise sur le gâteau, on nous a demandé de remonter d’un mètre les deux mini lignes car la Louma de 11 mètres arrive à être gênée dans certains plans hauts où elle va chercher la lumière des Led !
SLU : comment vous partagez-vous le travail en régie ?
Stéphane Pelletier : Nous sommes trois. Delphine Hannotin est en charge du système. Elle l’a calé avec moi et va effectuer toutes les retouches nécessaires en se baladant en salle avec sa tablette reliée au Lake. Fabien Chanier prend en charge les instruments sur les trois tables, les deux PM5D RH pour les scènes cour et jardin et la CL5 pour l’orchestre. De mon côté je prends certains instruments et mets en forme le mix final sur la Vi4.
Une grande partie de l’équipe façade des Victoires avec, de gauche à droite, Fabien Chanier, ingé son, Delphine Hannotin en charge du système, Pierrick Saillant assistant système et mix et Stéphane Pelletier ingé son et concepteur audio.
45 mn chrono pour caler le système avec SmaartLive
Bien sanglés pour éviter la fatale glissade, deux Metrix Adamson, prêtes à donner du son et des sensations aux premiers rangs et au parterre.
SLU : Comment s’est passé le calage du système ?
Stéphane Pelletier : On l’a fait avec Delphine à l’aide de Smaartlive 7, et après avoir choisi les délais, nous avons finalisé à l’oreille via des CD en compagnie de Fabien. Pour les mesures, nous avons employé 6 micros Isemcon, des EMX7150 dont un en régie directement dans la carte son, une RME UC, et sur la deuxième entrée de la carte, la sortie d’un DME pour les cinq autres. Le DME nous a permis de switcher entre les 6 capteurs afin d’avoir une mesure comparative vue de la régie. Une fois les systèmes orientés et les micros positionnés en E15 Main / SpekTrix Outfill, E15 Main / Metrix Downfill, Metrix Downfill / Metrix Frontfill ; E15 Center / E15 Main ; axe régie fond de salle puis régie façade, nous avons mis environ 45 mn pour caler le système.
SLU : Après show, quelles sont tes impressions sur le E15 ?
Stéphane Pelletier : Les sensations et l’équilibre tonal des balances sont restés très fidèles en exploitation avec le public. Sur les talks, j’ai pu travailler a 76 dB(A) avec des pointes à 90dB(A) sans avoir de sensation de perte de contrôle du bas médium, ce qui est agréable car je n’ai pas sacrifié la rondeur dans les talks avec le SKM 5000 ni sur les micros chants en Beta58 ou KSM9, qu’ils soient en live ou talk. Le car final, avec qui j’ai été souvent en relation, n’a jamais entendu la salle. Le niveau moyen pendant les live a varié entre 92 et 98 dB(A), une pression très agréable et confortable.
SLU : Parle-nous un peu de cette façade quadri console !
Stéphane Pelletier : On a joué la carte de la sécurité avec deux PM5D en Ethersound, chaque table disposant de son réseau indépendant, une CL5 en Dante et une Vi4 en Madi. Nous avons deux M6000 avec, pour la première, deux moteurs par console pour la PM5 jardin et la CL5. On s’en sert essentiellement pour les violons et cuivres sur la CL5 qui mixe l’orchestre, et pour la caisse claire et les cuivres sur la PM5D. La deuxième M6000 a deux moteurs sur sensiblement les mêmes sources que la première PM5D, et deux autres pour une réverbération principale sur les voix pour la Vi4 et un mastering en insert sur le gauche/droite. Le but est de garder une dynamique et une couleur communes entre les consoles. J’utilise également les effets internes de la Vi4 pour le piano, un tap delay et une simulation supplémentaire pour les voix. Chaque console envoie un mix L/R et un mix sub vers la vi4. La sortie de cette dernière et un groupe Sub part en direction du LM44. Je me sers des sorties AES et analogiques. Si je perds l’AES, le LM bascule en détection automatique sur ses entrées analogiques.
De gauche à droite une PM5D RH, une CL5, une Vi4 et à nouveau une PM5D RH, le tout logiquement installé face aux scènes respectives, la CL5 se chargeant uniquement de l’orchestre et la Vi4 assurant le mix final des premix issus des trois tables.Deux époques côte à côte. A gauche tata PM5D RH et à droite la jeune et pimpante CL5. Remarquez sur cette dernière le gaffeur rappelant son rôle, ORK !Deux générations de TC 6000. Au-dessus l’ancienne et dessous la nouvelle tellement plus chic. En haut du rack et affichant 48.000 c’est une Isochrone OCX Antelope, une très bonne horloge encore abordable et permettant de donner le la à toute cette ribambelle de machines numériques.
Deux racks de préamplis Yamaha AD8HR, à gauche celui de la PM5D RH façade à jardin, à droite pour celle à cour, 48 entrées d’excellente qualité pour chaque table. En dessous deux splitters actifs BSS, à gauche un 48 et à droite un 36.Les stage des CL5 appelés RIO 3224-D. Au-dessus celui de la scène cour vers la CL5 du Mobile son, au-dessous celui partagé entre deux CL5 et recevant les lignes de l’orchestre.
J’ai aussi prévu une LS9 Yamaha pour rapatrier un mix live et un mix machine secours du car France Télévision via un multi analogique dédié, un mix talk/ chant. Cette table alimente aussi les entrées analogiques du LM44. On peut donc perdre l’AES de la Vi4, on passe automatiquement en analogique ou bien perdre la Vi4 en entier et on bascule sur la LS9, ou encore tout forcer en analogique en sécu (un essai est fait sous mes yeux, ça passe assez vite et bien, et la dégradation audio est à peine perceptible, et encore… NDR). Les sorties analogiques du LM44 utilisent un multi uniquement dédié à la diffusion (L, R, FF, SUB). Les sorties numériques utilisent un multi AES qui est dans le touret de la Vi4. On aurait pu faire un Time Line via la Vi4 mais si la console tombe, on perd aussi l’AES…”
SLU : Quelques mots aussi sur la nouvelle CL5 Yamaha, ses plus ses moins, l’ergonomie, le son…
Stéphane Pelletier : Ce n’est pas simple de te répondre. Pour ma part, quand j’utilise une console je recherche une certaine ergonomie, un code couleurs que j’ai pu avoir sur d’autres tables analogiques ou numériques, et tout ça en oubliant un élément pourtant essentiel…le prix ! On ne peut donc pas tout avoir sur une console aussi bien placée, et ça ne sert à rien de la comparer par exemple à une PM1D.
Parmi les plus, il y a les plugs qui sonnent et sont à utiliser sans modération, le visuel avec un code couleurs visible et bien pensé, la taille et le poids raisonnable, l’intégration du Dante et Nuendo Live fourni avec la table permettant l’enregistrement et la lecture de tout ce qui transite par la console. Bien aussi, les Custom Fader Banks, les bacs de faders personnalisables tout en gardant ceux d’origine, l’Encoder Mode en face de chaque bac, le partage de gain sur un même stage et de l’ASIO streaming sur deux tables ; j’ai essayé cette fonction en lecture.
Pour les moins, je tiens à mettre un bémol, je ne la connais pas assez bien pour être certain de l’absence réelle de certaines fonctions mais quoi qu’il en soit, je ne suis pas emballé par les compresseurs et les égaliseurs qui me font penser à ceux de la M7CL, un mal ou un bien, chacun se fera son avis mais comme personne n’est venu en régie façade se plaindre du son de l’orchestre, elle fait bien son job. Je sais que j’abuse, et peut être cela est déjà faisable, mais j’aimerais avoir la possibilité de basculer avec un seul bouton l’ensemble des couches, tout en gardant la fonction par bac. Au niveau de l’ergonomie, je n’ai pas trouvé comment faire en sorte que, lorsque tu sélectionnes une voie sur un bac autre que celui du centre, le visuel reste sur celui du centre et il faut appuyer sur un élément quelconque à gauche de l’écran pour le voir apparaître. Par exemple si tu es en mode VCA et que tu sélectionnes la voie 1 sur le bac de gauche, sur l’écran ce sont toujours les VCA qui sont à l’honneur.
SLU : Au niveau des mémoires et de leur gestion ?
Stéphane Pelletier : La gestion des Recall Safe et des Global Paste est toujours aussi simple, ce qui est indispensable en TV. Je n’ai pas eu besoin d’ouvrir le manuel pour la prise en main de ses fonctions, c’est simple et clair. Pouvoir aussi faire le Global Paste d’un paramètre sans coupure audio et avec une redoutable rapidité qui te permet de continuer à mixer sans te dire « euhh, je ne le sens pas du tout.. » c’est très appréciable. En résumé c’est une console très complète pour un prix très abordable”.
Une toute petite partie de la régie retours placée sur le côté arrière de la scène et totalement aveugle. La PM1D d’Alex Maggi en charge des deux scènes. Quelques mètres plus loin Julien Martin tient les rênes des talks et des chœurs.Alex Maggi et Jérôme Kalfon ont chacun leur PM1D. Au deuxième plan, on devine nombre d’amplis casque Fischer Amps destinés aux musiciens de l’orchestre, tous par définition statiques car dans un minuscule espace !
Sans parler d’inflation en nombre de consoles, la régie retours est elle aussi bien pourvue. Pas moins de deux PM1D et une M7CL sont nécessaires pour fournir, à l’ensemble des artistes des Victoires, ses retours mais aussi le réseau d’ordres dont la complexité aurait mérité à elle seule un article complet. Qui dit régie retours dit aussi patch analogique, distributeurs et stage box, amplis pour les retours, récepteurs et émetteurs HF, effets, bref, c’est un vrai catalogue qui s’offre à nos yeux. Je n’ai pas eu le courage de déranger Alex Maggi, Jérôme Kalfon, Julien Martin et l’équipe d’assistants, ni durant leur splendide ballet, tous virevoltant avec grâce dans la tempête de demandes contradictoires, de kilotonnes d’égos, de surprises en rafale et de tension propre à ce type de show, et encore moins durant la pause dîner derrière laquelle ils ont réembauché pour de longues heures de répétitions.
Je sais trop quel peut être le risque d’oublier de noter ou d’encoder un énième changement, le direct ne pardonne rien et surtout pas le temps trop généreusement offert à un journaliste de passage. J’ai donc préféré rester en retrait et admirer plus que questionner. Je sais qu’il m’en voudra d’en parler, mais je me suis malgré tout régalé en observant la rapidité, l’assurance et la justesse avec laquelle Alex Maggi a par exemple fait le son de Thomas Dutronc, en partant de zéro, son cerveau étant capable de générer un mix et matricer des sorties tout en écoutant et intégrant les désidératas des artistes auprès desquels ses assistants se trouvent sur scène. Dix secondes entre deux demandes de Denis Marillas, hop, je te fais une grosse caisse, huit secondes, pile poil ce qu’il faut pour sortir une caisse claire avant que les guitares ne deviennent aussi manouches que nécessaire. Le geste est juste, le son carré. On dit toujours que les hommes ne savent pas faire deux choses en même temps, preuve est faite que certains y arrivent aussi bien que les filles. Et toc !
Sachant ce même Alex désireux de rendre hommage à son équipe mais aussi à Silence et Shitty en particulier, je lui ai donné la plume par mail interposé. Bien m’en a pris, vous allez voir !
Maggi, Maggi et le Shitty a du génie
Alex Maggi : « Si tu écris quelque chose sur les Victoires, navré d’insister, mais il y a 3 personnes à qui je dois vraiment tirer mon chapeau : Denis Marillas qui est ma moitié sur le plateau pour les retours et Thierry Martin et Jean Martinez qui étaient en charge des patchs plateau des différentes scènes. Je peux te dire que ça fait au moins 15 ans que je les côtoie, et malgré le nombre d’autres équipes avec lesquelles j’ai l’occasion de travailler au quotidien, il faut bien reconnaître que Denis, Thierry et Jean sont des ROLLS du plateau. Avec eux sur scène, tu peux tout affronter !
Je suis désolé de t’en remettre une couche (naaan, pourquoi dis-tu cela, ça ne s’est jamais produit Alex ! NDR), mais le job aux Victoires, ce sont eux qui le font. On pourra mettre les meilleurs ingés du monde derrière les consoles, s’ils n’ont pas les sources au bon endroit et les sorties où il faut, ça ne marchera jamais. Avec eux, en 2 mn c’est tout bon, la bonne humeur en prime. Ces gars-là, je les aime ! Un petit mot aussi pour Pauline Mary, Thomas Foulon et Charlotte Verriez qui étaient en charge de la HF, et qui ont fait un job formidable pour faire fonctionner micros et ears dans un environnement catastrophique, notamment en raison du décor. Enfin tu as compris, nous sommes vraiment bien peu de chose”.
Une partie de l’équipe des retours avec Thomas Foulon en charge de la HF (et Dieu sait si avec près de 40 liaisons ce n’est pas de la tarte NDR) Alex Maggi, ingé son retours et concepteur de la régie retours, Jérôme Kalfon, ingé son retours et Julien Martin, ingé son retours. Tout à droite Pauline Mary désormais coordinatrice de Silence mais toujours aussi douée pour scanner, paramétrer, changer des piles, équiper, déséquiper, pousser, câbler, décâbler…
Sentant Alex à l’aise sur son clavier (peut-être a-t-il un modèle avec des voyants, des codeurs et quelques faders pour de faux NDR), je lui redonne la parole en lui demandant, cette fois, quelques mots sur Silence dont il est l’un des ingés son attitrés aux retours depuis belle lurette. La suite est savoureuse comme son auteur.
Alex Maggi : ”J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie professionnelle, j’ai fait de nombreuses rencontres importantes, mais croiser la route de Shitty a vraiment été déterminant pour mon parcours. Ce n’est vraisemblablement pas le plus grand technicien qui ait existé, même si à l’époque de notre rencontre c’était certainement l’un des meilleurs, mais ça reste l’un des très grands bonhommes de ce métier. Je revois encore les artistes arrivant sur les plateaux ravis de retrouver Shitty. Certains l’avaient côtoyé à l’époque où lui-même écumait les plateaux côté scène, d’autres ne le connaissaient qu’en tant que sonorisateur retour, mais tous avaient la banane quand ils le voyaient !
Shitty m’a appris ce qui manque le plus dans ce métier : la relation humaine teintée de respect et d’humilité. Lorsque je me balade sur certains forums, je suis étonné de lire les propos de nombre de techniciens qui savent avec exactitude ce dont les artistes ont besoin dans leurs oreilles sous prétexte qu’ils sont aussi musiciens. Moi j’ai surtout appris la règle qui dit qu’il n’y a pas de règle! Shitty, qui a réellement été sur scène entre autres en tant que chanteur/bassiste d’Odeurs ou Au Bonheur des Dames ou choriste avec Renaud, ne s’est jamais permis d’expliquer à quelqu’un ce qu’il doit avoir dans ses retours.
Rétrospectivement, je me rends compte qu’il ne m’a pas facilité la vie ; les premiers batteurs dont j’ai assuré les retours s’appellent Laurent Faucheux et Loïc Pontieux ! Inutile de te dire à quel point il faut rester serein quand après tu te retrouves avec des gars qui ne savent même pas accorder leur instrument ;0) Je me souviens d’avoir décliné un stage chez Dispatch pour rester assistant de Shitty. J’ai eu le nez creux ! Je bosse depuis pour Dushow et j’ai de très bons rapports avec eux mais personne n’aurait pu m’apprendre ”l’humanité” comme lui !
Chez Silence, il y a les gens qui sont venus par le biais de Gilles, et ceux comme Denis ou moi via Shitty. Tous deux mettent toujours en avant l’humain par rapport à la technique dans leur boîte. Combien de personnes pourraient réunir, 12 ans après les premières Victoires de la Musique, la même équipe de base ? Qui était d’ailleurs celle avec qui ils travaillaient avant de fonder Silence. Que ce soit Jean-Marc Aringoli au son TV, Denis Marillas, Thierry Martin, Jean Martinez, Jérôme Kalfon avec moi aux retours, Fabien Chanier en façade, nous travaillons avec Gilles et Shitty depuis plus de 15 ans, certains 18, d’autres même 20 ans…. En fait nous sommes plus vieux que leur boîte et toujours prêts à les suivre. Je sais, je me répète mais j’ai eu beaucoup de chance de croiser ces deux gars-là, surtout Gilles voilà maintenant près de 20 ans, je ne le regrette vraiment pas ! Désolé pour la tartine mais tu sais, les mecs aux retours, ils ne comprennent jamais rien !”
L’écoute
Même sans avoir assisté au show du vendredi, les répétitions ont suffi à me forger une opinion sur le rendu en salle, une opinion fatalement positive vu les forces en présence, humaines comme techniques. Cela dit, une balade dans les travées du Zénith me pousse une fois de plus à constater l’écart régnant entre le système principal en E15 et les side en SpekTrix, la même impression ressentie avec d’autres marques entre les nouvelles boîtes et les gammes plus anciennes. La couleur, la dynamique, la projection, l’image, la profondeur, plus grand-chose ne raccorde malgré tout le soin porté à la mise en phase ou à l’égalisation du petit système. La voix et le piano de Véronique Sanson, qui envoie ses tripes et tout son cœur dès la balance, ne sonnent pas pareil dès qu’on sort de la zone des E15, et perd même de sa magie. Je ne suis pas fan non plus des deux douches en Metrix. Sans doute au cours de la soirée, les lip fill jouant à leur niveau nominal et l’ambiance propre au plateau auront tiré l’image vers le bas.
Il est vrai aussi qu’à l’impossible nul n’est tenu, et que le son en salle n’est pas la préoccupation première dans ce type d’émission, doux euphémisme. Le design de la diffusion est en tous cas très soigné et ne laisse personne dans l’ombre. Les mix sont simples, efficaces et respectent bien la couleur de chaque artiste avec un grave dense et très riche jusqu’à la dernière octave prise en charge par les MDC3, des subs intéressants par leur rendu et leur taille. Tout ceci ne m’empêche pas de quitter le Zénith presque la peur au ventre. Comment vont-ils faire pour réunir toutes les pièces de cet improbable puzzle éparpillé qu’on appelle Les Victoires de la Musique. 24 heures avant le rouge antenne, tout paraît bancal et pourtant l’émission va se passer sans anicroche notable. Rivé devant ma télé, je ne peux qu’apprécier les enchaînements, les surprises en pagaille et le plateau artistique idéalement mis en image et surtout en son.
En France on n’a pas de pétrole, mais on a des ingés, alors chapeau les gars, usine à chapeaux et comme le dit si bien le site de Silence, puisque ce que j’ai à dire n’est désormais pas plus beau que le silence, je me tais…
L’équipe de Silence en mode ”non seulement j’ai vidé le dépôt mais aussi le carnet d’adresses” avec, une très jolie intruse elle aussi tout de noir vêtue. Shitty histoire d’être raccord avec ses convictions n’offre qu’un tiers de visage !
Chez ce fabricant britannique très pointu on trouve surtout des projecteurs Led d’éclairage public à commande sans fil (gamme Arc System), des projecteurs modulables pour les lumières de service en coulisse ou de balisage (gamme Blue System) mais aussi des projecteurs sur batterie très intéressants dont le tout nouveau Liteware Satellite qui propose en nouveauté bluffante une tête déportable et rotative montant à 3 mètres.
Difficile d’innover avec un projecteur à led sur batterie de nos jours. Les mélanges RGB ou Full Color avec du blanc sont monnaie courante, le wifi et l’autonomie fonctionnent largement et hormis un choix esthétique d’ouverture de faisceau ou d’apparence, ces projecteurs assument parfaitement leur modeste tâches : éclairer des rideaux ou des colonnes de soirées mondaines sans déployer quantité de câbles disgracieux ni mettre le feu au manteau en vison des dames en goguette.
Là où GDS surprend, c’est en faisant le choix, à la fois malin et purement esthétique, de combiner un projecteur sur batterie avec un mat d’éclairage de table, mais en le désignant telle une icône futuriste pour geek sensible.
Tout d’abord la technique n’a pas été oubliée. Les deux modules RGBW, de 40 W chacun, fournissent 1800 lumens de flux, tandis que les modèles équipés de deux modules blancs de 25 W sortent un flux de 2800 lm en blanc chaud (3000K – IRC : 90) et blanc froid (4100K). Différents angles de projection sont disponibles : 19°, 24° ou 37°.
Satellite se commande en sans-fil W-DMX ou Show DMX, avec émission / réception sur chaque appareil, ou encore grâce aux presets internes de couleurs déjà référencés en Lee Filter et Rosco.
La construction est solide, l’appareil utilisable en intérieur ou extérieur, et l’antenne Wifi est complètement intégrée. Comme gage de confiance la garantie est de 3 ans. Le revêtement en acier inoxydable poli donne un effet miroir plutôt sobre et chic. La révolution vient de la tête de projection, non seulement rotative sur 360° en pan et 180° en tilt, mais aussi déportable ! Des mâts télescopiques comprenant toute la connectique permettent en un tour de main de monter à 3 mètre grâce à des connecteurs étanches à verrouillage rapide. La tête peut même être complètement déportée au moyen d’un câble de liaison spécifique.
Mais ce qui me fait le plus craquer sur ce projecteur en configuration haute c’est la double optique au doux regard qui me rappelle Wall-E cherchant son Eve dans le Disney du même nom, un robot muet ne s’exprimant que par ses yeux brillants, ce qui le rend immédiatement sympathique.
Spécifications
Contrôle par 5 canaux DMX dont 1 Master et 1 rappel de presets 14h d’autonomie à partir d’une charge complète Utilisable en extérieur 50 presets de couleurs (Lee et Rosco) 20 presets de snaps / fades Cycle total de recharge : 6h Disponibles en flight-case de recharge ou avec chargeur unitaire Anneau de sécurisation type Kensington intégré
Apex annonce la sortie d’Intelli-Ware 1.7, nouvelle version du logiciel de contrôle pour ses processeurs de diffusion comportant des nouveautés majeures, ainsi qu’un modèle complètement refondu, matériel et logiciel, de son contrôleur de niveau sonore Hera, Hera MkII.
Intelli-Ware permet la commande à distance et le paramétrage des processeurs de diffusion sonore Intelli-X2 et Intelli-Z2. La nouveauté majeure dans la version 1.7 est l’instauration d’un système de contrôle d’accès à deux niveaux, qui permet au propriétaire de l’appareil (par exemple un loueur) d’interdire aux autres utilisateurs d’écraser ou de rappeler des réglages prédéfinis ou de modifier certaines configurations de niveau système comme l’adresse IP ou la source de synchronisation. Il est par ailleurs désormais possible de modifier le temps de release du peak limiter indépendamment de celui du limiteur RMS.
Les propriétaires de « presets », comme les fabricants d’enceintes acoustiques, ou les clients possédant des bibliothèques de paramètres personnalisés, peuvent choisir entre verrouiller complètement et cacher les paramètres, ou bien les rendre disponibles en lecture seule ou modifiables à volonté.
Les jeux de paramètres sont désormais horodatés et étiquetés selon leur propriétaire, ce qui permet de les identifier plus facilement et de suivre les différentes versions. Chaque niveau est protégé par un mot de passe indépendant et tous les paramètres (y compris ceux qui concernent la sécurité) sont immédiatement synchronisés sur tous les PC raccordés au réseau, ce qui procure une confiance totale lorsque le système est piloté par plusieurs utilisateurs à partir de différents PC.
Intelli-Ware est disponible gratuitement en téléchargement sur le site www.apex-audio.eu.
Hera MkII est une version entièrement reconçue du contrôleur de niveau sonore Hera, avec une précision améliorée et de nouvelles fonctions de mesure du bruit. Il est certifié conforme à la norme IEC 61672 classe 2. Equipé d’un micro de mesure plus robuste, il dispose de nouveaux voyants de signalisation facilitant le maintien du niveau sonore dans les limites permises. L’extension mémoire permet des enregistrements sur 30 jours lorsque les mesures sont prises toutes les 15 minutes. Il conserve la compatibilité avec le limiteur Argos, avec lequel il forme une combinaison garante de la législation.
Pour cette fameuse tournée de mars dont les dates prévues à l’origine se sont entièrement vendues en à peine dix minutes, Yamaha a joué un rôle crucial en fournissant les consoles numériques pour recréer le son d’origine de Status Quo, aussi connus sous le nom de Frantic Four (John Coghlan, Alan Lancaster, Rick Parfitt et Francis Rossi), à nouveau sur scène ensemble pour la première fois depuis plus de 30 ans.
” Personne n’oserait prétendre que 1976 est de retour, affirme l’ingénieur du son Andy May, possesseur d’une des toutes premières consoles numériques Yamaha PM5D sorties des chaînes de fabrication, mais ces concerts sont destinés aux fans de « hardcore » ; on a donc essayé de produire un bon spectacle de rock comme au bon vieux temps ”.
Andy May, l'ingénieur du son de Status Quo. (Photo Diana Johnson)
Il s’agissait de reconstituer le son et l’apparence d’un concert rock des années 70, mais avec tous les bénéfices des technologies actuelles. A côté de la PM5D d’Andy, cela inclut une sonorisation à base de line arrays, des retours intra-auriculaires et trois autres consoles numériques Yamaha, fournies par Capital Sound : une M7CL pour l’ingénieur des retours Tim Franklin, plus une autre M7CL et une LS9 pour le groupe The Treatment.
Le groupe actuel préfère un son plus « Hi-Fi » et une production beaucoup plus moderne, alors que cette tournée avec Alan et John est plus rétro, ajoute Andy. J’ai 24 canaux qui viennent de la scène, et ils vont directement dans les masters stéréo. Je n’utilise aucun groupe DCA, effet vocal ou quoi que ce soit comme je le ferais avec « l’autre Status Quo ».
” J’ai beaucoup plus d’attaque sur la batterie, une réponse beaucoup plus étendue sur la basse, ce qui lui donne plus de profondeur, et globalement, j’utilise moins de compression. Exception faite d’une légère réverbération sur les voix et les percussions, il n’y a aucun effet. Ces concerts sont pour les amateurs de l’époque, qui préfèrent un son puissant et un peu brut de fonderie. Si j’essayais de le peaufiner à l’excès, cela ne marcherait pas. ”
Alan Lancaster, le bassiste historique du groupe. (Photo Diana Johnson)
Alors que le groupe affirme que la tournée des Frantic Four est une parenthèse, à la fin du mois de mars, Andy, Tim et toute l’équipe partiront vers l’Australie pour mixer les concerts plus élaborés du « Status Quo actuel », alors que Lancaster et Coghlan regagneront leurs propres groupes.
Mais Andy gardera certainement un fichier des dates en cours, juste au cas où…
Initialement conçue pour la sonorisation Live, la console SD9 de DiGiCo peut désormais recevoir de nouvelles versions logicielles à l’usage du broadcast et du théâtre. L’extension logicielle pour la scène SD9T confère à la SD9 les fonctions avancées offertes par le vaisseau amiral SD7T.
L’un des plus gros problèmes liés à la scène est le maintien d’une image sonore correcte lorsque les personnages se déplacent sur le plateau. Par ailleurs, le port momentané d’un couvre-chef est susceptible de modifier profondément le son du fait de la proximité du micro serre-tête. Le concepteur sonore est alors obligé de bâtir un fichier avec une multitude de séquences (cues) et d’utiliser des outils spéciaux de programmation pour la scène, incluant le système de changement automatique des noms pour le changement de séquence à séquence et une matrice de retards pour le placement correct de l’image sonore.
Comme les spectacles scéniques font beaucoup plus appel aux groupes VCA que les utilisations classiques de la SD9, un outil de programmation visuelle de groupe est fourni. En liaison avec les 12 groupes de la SD9, cela permet de contrôler facilement les changements de personnages en affectant ou désaffectant rapidement les éléments du groupe conformément à la liste des séquences (cue list).
Mais un des outils les plus innovants est la fonction Players qui permet de faire face rapidement aux changements de distribution des rôles. Ce qui n’était au départ qu’un procédé pour rappeler les réglages liés à un nom est désormais devenu un système pour choisir l’acteur qui joue le rôle. L’ensemble du spectacle est alors modifié avec tous les réglages correspondant à cet acteur. D’autres fonctions nouvelles sont offertes par le logiciel SD9T, notamment en traitement de dynamique et en effets, pour exploiter au mieux la puissance embarquée dans la SD9.
L’extension SD9B pour le broadcast ajoute des possibilités de son surround 5.1 aux 48 canaux stéréo, de multiples bus de mix et une matrice de monitoring complète de type studio. Avec ces nouvelles fonctions, le monde du broadcast dispose maintenant d’une console positionnée, tant du point de vue du prix que des performances, entre la SD10 et la SD11.
Rollapix, commercialisé depuis 6 mois, se fait une jolie place dans le kit des éclairagistes. On l’a vu en devant de scène attraper les artistes en contre-plongée, révéler les décors, chatouiller les spectateurs, balayer la scène en latéral, avec Dimitri Vassiliu, Laurent Chapot… et tout récemment avec 6sou, l’éclairagiste de C2C.
A l’origine, Rollapix est une demande de Dimitri Vassiliu, un éclairagiste très réputé pour ses design lumière de concert et spectacle. Il avait besoin d’une petite rampe, très discrète, très plate et en plus motorisée en tilt. Ayrton l’a développée à sa mesure en intégrant évidemment des multipuces de Led RGBW Osram 10 W, des optiques de 45 mm qui depuis ont fait école, une gestion des Led point par point, un blanc froid à 6500 K pour avoir de la pêche et même un zoom.
Présentation
Le Rollapix est un bel ensemble de courbes douces, essentiellement façonnées en aluminium extrudé noir qui s’intègrent très facilement dans différents décors, aussi bien sur une scène live, événementielle ou institutionnelle. Il sait se faire discret lorsque il est éteint et s’imposer par la puissance de ses faisceaux dès qu’il s’allume. C’est avant tout un projecteur à effets. Il est équipé de 8 Led multichip RVBW 10W Osram SMD 6500, contrôlables individuellement, d’un tilt motorisé sur 270° et de deux zooms (1 pour 4 Led) contrôlables séparément, permettant de régler l’angle des faisceaux de 8° à 32°. Ce projecteur est soit autonome avec un mode Maitre/Esclave donnant à la source maître le contrôle des autres unités, soit pilotable en DMX à travers 9 modes allant de 7 a 45 canaux. Il est aussi adressable à distance.
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Ouverture du carton… et du projecteur
La coque souple thermoformée fournie par Ayrton.
Première surprise en ouvrant le carton, Ayrton a conditionné ce produit dans une coque souple thermoformée spécialement conçue pour le transport en toute sécurité et qui pourra être réutilisée pour la conception des flight cases. Le projecteur est livré avec un cordon d’alimentation Powercon équipé d’une PC 16, deux supports de crochets Omega à verrouillage ¼ de tour et une élingue de sécurité.
Sous le Rollapix, les connecteurs sont à l’abri des regards.
La première impression est toujours importante et l’on retrouve dans cet appareil les caractéristiques de robustesse, de design et de qualité de fabrication qui cultivent l’image des produits Ayrton. Les embases de connecteurs, alimentation (Powercon) et DMX (XLR 5 broches) se trouvent sous le projecteur, donc cachées lors d’une implantation au sol. Les rollapix peuvent êtres reliés les uns aux autres grâce à une recopie du data et de la puissance (via deux câbles distincts).
C’est aussi sur le socle que se fixe l’élingue de sécurité qui peut ainsi être rangée sous le projecteur lorsqu’il est posé au sol ou accessible lorsqu’il est accroché.
Les ailettes du système de refroidissement passif
Quatre pieds permettent à la fois la circulation de l’air et le passage de l’alimentation électrique. Les supports de crochets sont fixés entre les connecteurs puissance et data afin de ne pas gêner le passage du câblage.
Ayrton a aussi pensé à la maintenance lors du développement. Un tournevis cruciforme et un clé permettent de découvrir tous les secrets du Rollapix.
L’interieur du socle. On peut remarquer l’acessibilité pour la maintenance.
Le projecteur est divisé en quatre parties. Le socle abrite l’alimentation, la carte de gestion des moteurs de zoom et du moteur de tilt. Dans un des caches latéraux on trouve le système d’entrainement du tilt, et dans l’autre le display. La dernière partie est le corps mobile qui contient le circuit des huit Led et le système optique.
Ayrton embarque deux systèmes de refroidissement. Un système actif via un ventilateur monté sur cylinbloc (afin d’éviter les résonances) dans le socle refroidit l’alimentation et la carte de gestion des moteurs. Un système passif constitué de nombreuses ailettes en aluminium extrudé positionnées derrière la boite à lumière évacue la chaleur des Led. On notera que la vitesse du ventilateur peut être auto régulée, rapide ou lente selon l’utilisation du projecteur.
Le système d’entraînement de la tête.
La partie mobile est entrainée par un moteur pas à pas, triphasé, haute résolution, contrôlé par microprocesseur afin d’assurer une extrême précision des mouvements et un repositionnement automatique. Le système d’entrainement par courroie crantée se trouve sur l’un des cotés de l’appareil.
A l’opposé on trouve l’afficheur et les touches sensitives pour la configuration du projecteur. Le menu est clair et simple à utiliser. Il se divise en cinq parties : l’adressage, le mode, les options, les informations et les réglages du mode Auto. Dans le menu options, en plus des classiques vitesses de tilt et Zoom, on trouve des fonctions pouvant s’avérer très utiles tel le ”Dimmer Mode”, qui permet d’inverser le contrôle de l’intensité, et le ”color mode” servant, lorsqu’il est activé, a éviter le phénomène de dégradation progressive des couleurs qui se produit lorsque l’appareil monte en température.
Un petit regret de ne pas trouver un mode CMY pourtant très pratique lorsque l’on n’a pas le temps ou la possibilité de modifier une librairie dans la console.
L’afficheur couleur et les touches sensitives.
La section ”auto” du menu sert pour le contrôle sans console lumière du Rollapix, soit en mode statique pour régler une couleur fixe, soit en mode dynamique pour choisir parmi plusieurs défilements de couleurs.
Je n’ai pas trouvé de réglage manuel des zooms et du tilt, mais je me suis laissé dire que ces fonctions seraient présentes dans une prochaine version de soft.
Le sytème optique avec à gauche les collimateurs et à droite les lentilles de zoom.
La tête s’ouvre simplement par un astucieux système qui consiste à faire tourner toute la partie mobile jusqu’à ce qu’une vis soit face à l’un des deux orifices percés dans le haut des montants latéraux.
Les collimateurs sont positionnés grâce à 4 picots sur la carte Led et un détrompeur sur la plaque. Ils sont maintenus en place par une plaque en aluminium.
Le support de lentilles.Le support de colimateurs avec les moteurs du zoom.
Ce système de positionnement très précis donne une efficacité maximum aux Led, le bon mixage des couleurs et une homogénéité de la luminosité, constante non seulement pour les huit optiques d’un projecteur mais aussi pour tous les Rollapix.
Le circuit des 8 Led RGBW 10W Osram SMD 6500 en technologie 4G de gestion point par point.Un collimateur avec le détrompeur et les picots de centrage.
L’un des points importants que je tiens particulièrement à souligner est la facilité de maintenance. Toutes les pièces sont accessibles, démontables et remontables avec deux mains et seulement deux outils.
Et la lumière fut !
Nous passons maintenant de l’atelier au showroom pour découvrir les possibilités du Rollapix. Après un reset très rapide de 5,6 secondes, il est temps de choisir un des 9 modes DMX que la machine nous offre ! Le panel, de 6 à 45 canaux DMX, permet de nombreux choix pour la gestion séparée des huit sources, le déplacement en 8 ou 16 bits du tilt, le choix entre un ou deux zooms et l’utilisation des presets de couleurs et des effets internes. De quoi contenter bon nombre d’opérateurs qui pourront patcher jusqu’à 9 machines (en langage pupitreur : fixtures, spots…) suivant le mode et la console pour utiliser toutes le possibilités offertes. Afin de rendre compte au mieux des capacités du projecteur nous avons effectué les tests avec le mode 9.
La prise en main est très facile. Grâce aux fonctions internes, on peut rapidement faire des effets intéressants. Les trois canaux de réglage des chasers internes sont particulièrement utiles lorsque l’on n’a pas le temps nécessaire pour une programmation complète. Ils nous laissent le loisir de peaufiner les ambiances tout en ayant rapidement des effets de dimmer efficaces.
En allumant les 8 Led blanches, on obtient un rideau de lumière dont on peut faire varier la densité en utilisant les zooms. Le Rollapix est adapté à la création d’effets volumétriques dans la fumée (capricieuse le jour des tests). On peut ainsi réaliser facilement des plafonds de lumière en alignant plusieurs machines au sol sur l’ouverture de la scène ou accrochées à une structure. En les répartissant sur plusieurs hauteurs et/ou profondeurs, on peut modifiera le volume du lieu en quelques secondes.
Trois positions de Zoom et une fumée capricieuse dans notre grand local climatisé. Ici le faisceau serré 8°.Ici le zoom à 50%.Et enfin le plus large 32°.Les effets flamme sur les murs ou les rideaux.
Il est également possible de faire des “effets flamme” sur un mur ou un rideau en positionnant le tilt à la verticale et rasant le mur avec la lumière.
Avec la motorisation du tilt on passe d’une position à une autre en modifiant complètement l’aspect du lieu ou de la scène. On peut ainsi faire apparaitre un lieu, ou complètement dématérialiser un espace scénique. Il est aussi agréable de faire des mouvements permanents en programmant des chasers ou des effets dans la console lumière. On obtient vite et simplement des balayages qui associés à des variations de dimmer donnent des effets dynamiques.
L’utilisation de Led RGBW ajoute une multitude de couleurs avec un temps de transition pouvant varier de très lent à instantané. Grâce à la Led ”4 en 1” et à l’optique soignée embarquée, on obtient des couleurs homogènes, du ton le plus saturé au pastel le plus clair. En utilisant l’un des trois modes permettant de commander individuellement chaque Led (modes 7 à 9), il est possible de définir jusqu’à huit couleurs différentes par projecteur.
On programmera des effets de couleurs des plus simple aux plus complexes, soit via les outils traditionnels d’une console lumière, soit en utilisant des images ou des films sur la matrice d’un pixel mapper.
Les huits faiseaux peuvent avoir chacun une couleur différente.Notez la qualité et l’homogénéité des faisceaux et des couleurs.Les effets de transitions décalées sur les couleurs.
On peut aussi optimiser les transitions de couleurs en travaillant avec des temps de fade ou des délais différents pour chaque Led afin de créer des effets de mouvements dans les transitions. Cette méthode s’adapte aussi aux allumages ou extinctions via la couleur et non le dimmer de la machine. On obtient ainsi des ouvertures de plafond si les projecteurs sont placés en fond de scène ou un effet d’ouverture de rideau de lumière en les implantant en avant scène. La création d’un dimmer virtuel par Led sur les consoles telles que MagicQ ou Grand MA facilitera ce genre d’effet. Une fonction intéressante prévue par Ayrton, le ”Dimmer Couleur” assure une transition entre les presets de couleurs internes et les couleurs RVBW des Led.
Linéaire est le terme qui convient à ce dimmer.
Tout comme la couleur, l’allumage et l’extinction du projecteur passent par une graduation des Led. J’ai testé le dimmer du Rollapix sur plusieurs temps variant entre 0 s et 60s. Il est vraiment propre et linéaire comme on peut le constater sur le graphique. Cette qualité autorise de longs fondus aussi bien pour le dimmer que pour les couleurs.
Le Rollapix bénéficie d’une fonction Strob qui peut atteindre 25 flashes par seconde, ce qui le place, en vitesse (uniquement), dans la même catégorie que les stroboscopes les plus référencés du marché. Si vous avez besoin d’une grosse ”pêche”, allumer les 4 puces RVBW à fond vous fournira un blanc légèrement bleuté, mais augmentera significativement la puissance du faisceau.
Résultats des tests
Nous nous sommes longuement posé la question de la pertinence de mesures photométriques sur un projecteur multisource à effets et sur la méthodologie à utiliser. Nous avons décidé de faire les tests en deux temps, une première série avec une seule Led puis une seconde série avec les 8 Led. Il a aussi été décidé que les tests seraient effectués à une distance de deux mètres et non 5 mètres comme habituellement. J’ai aussi fait le choix d’effectuer deux séries de mesures d’éclairement, une sur la puce blanche et l’autre sur le blanc RGBW parce qu’à mon sens, bien que ce dernier procure le meilleur résultat en puissance lumineuse, il ne ne représente pas l’utilisation principale du Rollapix dont l’intérêt est justement la qualité et l’homogénéité des couleurs. De plus on obtient ainsi une lecture claire de la différence entre l’éclairement en couleur par rapport au blanc pur.
En convection naturelle, sans ventilateur, toutes Led RGBW allumées à fond, l’atténuation ne dépasse pas 12% : c’est bien.
Le premier test effectué est le derating, c’est à dire la courbe d’atténuation de l’éclairement en fonction du temps. On allume les 4 Led à pleine puissance jusqu’à la stabilisation de la valeur. Le Rollapix est un des rares projecteurs Ayrton qui ne bénéficie pas d’un système de refroidissement par caloduc et/ou ventilateur, ce choix étant dicté d’une part par l’exigence de faible épaisseur et la fonction même du projecteur destiné à produire des effets. Petite opération de synchronisation à deux mains, Chrono + GO et l’éclairement est mesuré toutes les cinq minutes. On observe une atténuation de l’éclairement d’environ 12% sur 40 min puis le flux se stabilise. Les tests effectués avec les 8 Led blanches allumées à fond d’une part, ou avec une seule optique RGBW à pleine puissance d’autre part ne montrent aucune atténuation. Le refroidissement par convection naturelle sans ventilateur se révèle bien efficace.
Mesures d’éclairement
Les mesures d’éclairement ont été réalisées en blanc seul et en blanc RGBW, sur une seule otique allumée et les huit ensemble.
Mesures d’éclairement au centre du faisceau.
Nous remarquons lors des tests que de 8° (Zoom à 0%) à 20° (Zoom à 50%), que la luminosité reste homogène sur tout le pourtour du faisceau.
Contrairement à notre habitude, nous exprimons le pourcentage en couleurs par rapport au blanc seul. Raison pour laquelle le blanc RGBW se promène au dessus de 100%.
En conclusion
En plus de son élégance, le Rollapix confirme notre impression de solidité et de qualité. Fidèle à son image, Ayrton n’a laissé aucune place au hasard, le moindre détail a été peaufiné. L’optique est de qualité, les faisceaux puissants et les couleurs homogènes. L’intégration des presets et des effets internes permet une mise en place rapide et la multitude de modes DMX, son intégration dans des prestations sur de petites scènes de concert ou de gros évènements. La performance lumineuse et les nombreuses possibilités d’utilisation et de programmation font que l’on devrait retrouver le Rollapix dans de nombreuses fiches techniques à travers le monde.